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A.
- Art. : Article ;
- al. : Alinéa ;
B.
- BO : Bulletin Officiel ;
- Bull. civ. : Bulletin des arrêts des chambres civiles de la Cour de cassation ;
C.
- C. com : Code de commerce ;
D.
- DC : Décision du Conseil constitutionnel ;
N.
- N° : Numéro ;
P.
- p. : Page ;
R.
- Rep. com. Dalloz : Répertoire commercial Dalloz ;
T.
- t. : tome ;
SOMMAIRE
Les établissements de crédit et les organismes assimilés sont agréés à exercer des
opérations bancaires. Il s’agit des opérations relatives aux comptes bancaires, aux services
de paiement ainsi qu’au crédit.
Les contrats établis dans le domaine bancaire présentent des spécificités liées au
caractère spécial de ce domaine. De ce fait, l’étendu et la portée du principe de la liberté
contractuelle se trouve influencé.
Face à ce constat une problématique est dégagée. En effet, Peut-on parler d’une
véritable liberté contractuelle dans le cadre de la relation établissement de crédit –
client ?
Pour essayer de répondre à la problématique posée, nous allons traiter dans une
première partie : l’étendu de la liberté contractuelle dans la relation établissement de
crédit– client (I), avant d’analyser les limites de ce principe (II).
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I. ETENDU DE LA LIBERTE CONTRACTUELLE DANS LA RELATION
ETABLISSEMENT DE CREDIT – CLIENT
Cette vision de législateur traduit la politique de bancarisation suivie par l’Etat afin
de permettre un grand accès des citoyens aux services bancaires. Une action justifiée par
des raisons du développement économique et de la politique monétaire de l’Etat.
1 Voir l’article 22 de la loi n°17-95 relative aux sociétés anonymes telle qu’elle a été modifiée et complétée.
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Pour les établissements de crédit, l’intuitu personae joue un rôle considérable pour
déterminer son cocontractant. Ainsi, à titre d’exemple, pour octroyer un crédit,
l’établissement doit s’assurer de la personne qui demande le crédit et sa capacité de
remboursement.
Les intérêts impliqués dans une relation avec le client doivent être protégés, et le
banquier ne peut risquer en contractant avec quiconque, n’oubliant pas que c’est un
commerçant qui cherche des bénéfices.
Les difficultés pour le client s’aggravent plus suite au droit de refus dont dispose le
banquier. Or, le même principe permettant au client de contracter librement avec un
établissement de crédit permet à ce dernier de son côté, de refuser le contrat.
2H. Barbier, La liberté de prendre des risques, Thèse, Puf., 2011, n° 191. Cité par : J. Chossis, Le refus du
banquier, thèse de doctorat, l’école doctorale Droit et Science Politique, Université Montpellier, 2015, p. 48.
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Ceci nous permet de s’interroger sur la question de discrétionnarité de la décision
du banquier. Ainsi, dans son arrêt Tapie3, l’Assemblée Plénière de la Cour de cassation
française a considéré, au visa des articles 1134 et 1147 du Code civil, que « le banquier est
toujours libre, sans avoir à justifier sa décision qui est discrétionnaire, de proposer ou de consentir un crédit
quelle qu’en soit la forme, de s’abstenir ou de refuser de le faire ».
3 Ass. Plen., 9 octobre 2006, Bull. civ. n° 11, p. 27. Cité par : M. Nicole, Essaie sur le droit au crédit, thèse de
doctorat, Ecole doctorale de droit, faculté de Droit, Université Paris DESCARTES, 2014, p. 21.
4 M. Nicole, Essaie sur le droit au crédit, thèse de doctorat, Ecole doctorale de droit, faculté de Droit,
Cette force se manifeste à titre d’exemple dans le cadre des taux d’intérêts imposés
au client, qui n’a le choix que d’accepter ou de refuser le contrat. Cette liberté pour
l’établissement de crédit est renforcée par l’article 153 de la loi n° 103-12. En effet, « Les
dispositions du dahir du 8 kaada 1331 (9 octobre 1913) fixant, en matière civile et commerciale, le taux
légal des intérêts et le maximum des intérêts conventionnels, tel qu’il a été modifié, ne sont pas applicables
aux opérations de dépôts et de crédits effectuées par les établissements de crédit ».
Le client se trouve donc devant un contenu qui lui est imposé en raison de la nature
particulière du son rapport avec l’établissement de crédit. Il n’a pas la possibilité de choisir
et de négocier les conditions appliquées au contrat. Il est libre seulement de choisir entre
les produits proposés par l’établissement de crédit selon sa capacité.
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II. LIMITES DU PRINCIPE DE LA LIBERTE CONTRACTUELLE DANS LA
RELATION ETABLISSEMENT DE CREDIT – CLIENT
La relation entre les établissements de crédit et leurs clients est un exemple typique.
En effet, pour essayer de rétablir un équilibre contractuel entre les protagonistes, la
pratique permet de connaître des droits en faveur de clients (A), et imposer le respect de
certaines obligations aux établissements de crédit (B).
5La jurisprudence française considère la distribution de crédit comme une activité d’intérêt général,
notamment pour le cas des entreprises en difficulté, puisque elle consiste à « …lever un obstacle à l’octroi des
apports financiers nécessaires à la pérennité des entreprises en difficulté… ». Cons. const. Décision n° 2005- 522 DC
du 22 juillet 2005. Cité par : M. Nicole, Op. cit., p. 318.
6 L. Duguit, Traité de droit constitutionnel, t. 2, 1928, p. 61.
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établissements de crédit répondent aux besoins économiques de la population en
présentant des services d’intérêt économique.
Le droit au compte est un droit fondamental qui peut être défini comme le service
bancaire minimum au bénéfice de certaines personnes dépourvues de compte de dépôt.
La loi réserve ce droit afin de protéger toute personne qui veut en disposer, notamment
les personnes qui se trouve imposée par la loi d’ouvrir un compte bancaire (cf. supra)7.
Cela nous place devant des difficultés diverses pour les deux protagonistes. Pour le
client (entreprise) l’obtention d’un crédit est une nécessité afin de développer son activité
et éviter la dissolution de son projet. De son côté, le banquier ne peut octroyer un crédit
pour n’importe qui, sous réserve d’engager sa responsabilité civile, et parfois pénale
(financement de terrorisme et des activités illicites…).
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initiatives pour permettre et faciliter à certaines catégorise de personnes à octroyer des
crédits.
Ainsi et à titre d’exemple, l’Etat intervient pour assurer aux clients un droit d’accès
au crédit, plus particulièrement pour les TPE et les PME. Il s’agit des différents dispositifs
d’accompagnement des TPME mis en place au cours des dernières années. Récemment,
le Programme Intégré d’Appui et de Financement des Entreprises (PIAFE) a été lancé en
2020 par le ministère des Finances et de la Réforme de l’Administration, Bank Al-
Maghrib et le Groupement Professionnel des Banques du Maroc11. Ce programme, et afin
de permettre l’accès de cette catégorie au financement, prévoit des différents produits de
crédit avec des taux d’intérêts plafonnés à 2% en règle générale et à 1,75% dans le monde
rural.
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Le législateur vise à assurer une protection en faveur des déposants ainsi que les
emprunteurs, en imposant certaines obligations au niveau de fond et de la forme du
contrat engageant l’établissement de crédit et son client.
Pour les emprunteurs, ils sont sécurisés contre les réductions ou annulations
brutales des lignes de crédit dont ils bénéficient. Ainsi, la banque ne peut réduire ou
résilier le crédit consenti que sur notification écrite et après l’expiration d’un délai d’au
moins de 60 jours dès l’ouverture de crédit 14. Il s’agit d’une obligation de préavis préalable
imposée aux banques en matière d’ouverture des crédits.
Pour assurer une bonne exécution du contrat, la banque est tenue d’une obligation
d’information vis-à-vis ses clients. En effet, la loi 31-08 édictant les mesures de protection
de consommateur impose une obligation générale d’information aux fournisseurs de biens
ou les prestataires de services15.
Le banquier est tenu aussi d’un devoir de conseil en faveur de son client.
Cependant, il faut distinguer le conseil de l’information. L’information n’est que la
13 Le Titre VII du Livre IV du Code de commerce régit les contrats bancaires. Egalement, la loi 103-12
impose certaines obligations dans ce cadre.
14 L’article 525, al. 2 du Code de commerce prévoit que : « L’ouverture de crédit à durée illimitée, expresse ou
tacite, ne peut être résiliée ou réduite que sur notification écrite et à l’expiration d’un délai fixé lors de l’ouverture de crédit, ce
délai ne peut être inférieur à 60 jours ».
15 Selon l’article 3 de la loi 31-08 : « Tout fournisseur doit mettre, par tout moyen approprié, le consommateur en mesure
de connaître les caractéristiques essentielles du produit, du bien ou du service ainsi que l'origine du produit, ou du bien et la
date de péremption, le cas échéant, et lui fournir les renseignements susceptibles de lui permettre de faire un choix rationnel
compte tenu de ses besoins et de ses moyens ».
16 Voir art. 154 de la loi 103-12.
17 L. Reine, L’obligation d’information du banquier, mémoire de master, Université de Douala- Cameroun,
Le véritable conseil, quant à lui, est directif et contient une incitation. On pourrait
croire que sa nature prudente conduit le banquier à se limiter à de pures informations.
Mais il n’en est rien. Ses clients attendent beaucoup plus de lui quand ils sont, par
exemple, confrontés à la diversité et à la complexité des formules de crédit et surtout
quand ils commencent à connaître des difficultés financières 19.
Bien sûr, le conseil ainsi compris ne doit pas être orienté par le désir inavoué de
l’établissement de crédit d’exercer une influence sur la gestion de son débiteur afin que les
conditions de remboursement de ses concours soient optimales. L’établissement doit
éviter l’immixtion blâmable dans la décision du client.
Les deux parties ne sont pas libres d’établir la convention selon leur choix. La loi
impose une forme déterminée de la convention avec des clauses minimales qui doivent
être incluses dans la convention21.
convention de compte, est fixée par circulaire du Wali de Bank- Al Maghrib, après avis du comité des établissements de
crédit ».
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Ainsi, aujourd’hui on essaye de rétablir un équilibre contractuel entre les parties,
notamment dans le cadre des contrats qualifiés d’ « adhésion », en l’occurrence, les
contrats établis en matière bancaire.
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CONCLUSION
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BIBLIOGRAPHIE
1. Ouvrages :
2. Thèses et mémoires :
3. Articles :
- Pasqualini (F.), « Responsabilité du banquier », Rep. com. Dalloz, octobre
2005.
4. Guides / Rapports / Etudes :
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TABLE DES MATIERES
Introduction .......................................................................................................................... 1
Conclusion ..........................................................................................................................13
Bibliographie .......................................................................................................................14
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