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Royaume du Maroc

Université Abdelmalek Essaâdi

Faculté des Sciences Juridiques, Economique et Sociales de Tanger

Master Droit International des Affaires

Exposé en
« Droit International Privé »

DIP :
« Les structures du raisonnement du DIP »

Professeur : ALAOUI Faiza

Réalisé Par : - BOUASRIA Bouchra

- EL BAROUDI Rihab

- KAOUTIT Hafsa

Année Universitaire : 2018 - 2019


Plan :

PARTIE I : les principes statiques du droit international privé

Section 1 : la qualification en droit international privé comme principe


fondamental
Section 2 : le renvoi et l’application de la loi étrangère

Section 3 : l’exéquatur en matière de droit international privé

Partie II : Les méthodes et les conflits existant en matière du droit


international privé

Section 1 : les méthodes du droit international privé

Section 2 : le renvoi et l’application de la loi étrangère

Section 3 : les conflits existant en matière de droit international privé

Conclusion

Bibliographie

2
INTRODUCTION

De façon générale, le droit international privé peut être défini comme l’ensemble des
règles applicables aux personnes privées impliquées dans des relations juridiques
internationales. Il permet donc d’apporter une réponse aux litiges présentant un élément
d’extranéité : domicile des parties, nationalité des intéressés, lieu de situation d’un bien ou
encore lieu d’exécution d’une obligation.

Deux grandes questions préoccupent l’internationaliste et guident son raisonnement


juridique, le conflit de lois et le conflit de juridictions. Le conflit de lois impose de se
demander quelle loi sera retenue pour régler un dossier. Le conflit de juridictions, quant à
lui, se dédouble, englobant la recherche du juge compétent en cas de litige et celle des
effets internationaux des décisions de justice et des actes authentiques.

La détermination du régime juridique applicable à une situation privée internationale


présuppose sa connaissance, c’est-à-dire la détermination de sa nature juridique, donc sa
qualification. La démarche suppose une comparaison d’un donné conceptuel — le fait
qualifié — au contenu de la norme légale ; cette comparaison a pour but de vérifier que les
concepts désignant la situation concrète sont équivalents aux concepts délimitant la
norme.

Le contexte dans lequel se réalise l’alchimie de la qualification permet d’apercevoir un


aspect très souvent occulté de la qualification : le fait qu’elle est au service d’une certaine
politique législative. De surcroît, l’appartenance des ordres juridiques à des mondes
fortement dissemblables confère à la qualification une vertu et une importance peu
connues, celle de refléter les valeurs du for. Ainsi, les préoccupations d’ordre matériel ne
sont pas totalement exclues de l’opération de qualification1.
Il nous paraît opportun avant d’entrer dans les rouages intimes de ce sujet d’apporter
quelques précisions terminologiques et conceptuelles. La notion de structure cache
derrière elle une autre notion plus profonde c’est celle des principes fondamentaux du
droit international privé. Ainsi, toute structure se pose et se repose sur des piliers et des
fondements toutefois, les principes fondamentaux jouent ce rôle.

Aussi, faut-il distinguer entre principes de droit et règles de droit, le principe est une
donnée constante, invariable, intangible et qui résiste au changement apporté par les
circonstances ou imposer par l’évolution historique. La règle de droit, par principe, est
variable, dynamique et répond aux exigences de l’évolution des circonstances. Cependant,
on peut déduire que la règle de droit est souvent au service des principes fondamentaux.

Notre sujet soulève plusieurs questions notamment : quelles sont les bases et les principes
caractérisant le raisonnement du droit international privé ?

1
https://www.erudit.org/fr consulté le 28/12/2018 à 12H30

3
Pour répondre à notre problématique notre travail va essayer de mettre sous lumière cet
aspect statique du droit international privé Ainsi, nous focaliserons notre travail sur
l’analyse des fondements et des principes fondamentaux de ce segment de droit
(PREMIERE PARTIE), notre exposer va essayer de faire l’inventaire d’abord de ses
fondements et par la suite énumérer les différents types de conflits qui peuvent figurer en
matière de droit international privé (DEUXIEME PARTIE).

4
PARTIE I :
« les principes statiques du droit international privé »

5
Section 1 : la qualification en droit international privé comme principe
fondamental

• Généralité de la qualification
La qualification est le propre de toute opération cognitive. Dès que les hommes ont
ressenti le besoin de communiquer, poser des mots sur les choses a été nécessaire. Ainsi, la
qualification se définit dans le langage courant comme l’ « action de qualifier quelqu’un ou
quelque chose, d’attribuer une qualité avec sa désignation »2. On peut lire dans les
Correspondances de Flaubert : « Je m’étonne seulement qu’elle [la princesse Bonaparte]
n’ait pas traité le P. Didon de mouchard et de voleur…, qualifications qui lui sont usuelles »i.
D’une autre manière, le médecin pose un diagnostic sur les symptômes que le patient
décrit avec les mots qui lui viennent à l’esprit. Ces deux phénomènes rencontrés dans la vie
courante soulignent la double dimension de la qualification.

• Double signification du terme « qualification »


En droit, la qualification se définit comme l’ « opération intellectuelle d’analyse juridique,
l’outil essentiel de la pensée juridique, consistant à prendre en considération l’élément
qu’il s’agit de qualifier (fait brut, acte, règle, etc.) et à le faire entrer dans une catégorie de
rattachement préexistante (d’où résulte, par rattachement, le régime juridique qui lui est
applicable) en reconnaissant en lui les caractéristiques essentielles de la catégorie de
rattachement »3. Il faut toutefois reconnaître que le terme « qualification » fait l’objet
d’une relative approximation. Il a effectivement deux significations qui ne se perçoivent pas
toujours nettement.
D’une part, il est fait référence au raisonnement, au procédé par lequel l’interprète intègre
un cas concret dans la catégorie avec laquelle il partage ses traits communs. L’opération de
qualification correspond au cheminement intellectuel suivi par l’interprète. Il s’agit de
draper l’espèce de ses vêtements juridiques afin de lui faire produire un effet particulier.

2
Le trésor de la langue française informatisé disponible à l’adresse suivante :
http://atilf.atilf.fr/dendien/scripts/tlfiv5/visusel.exe?17;s=3325661550;b=13;r=1;nat=;i=1.
3 V° « Qualification », Vocabulaire juridique, PUF, 11e éd., 2016

6
La qualification ne se définit pas uniquement autour du raisonnement. Elle s’entend,
d’autre part, comme le résultat auquel aboutit l’interprète. Elle correspond alors « aux
concepts eux-mêmes ou catégories au moyen desquels est conduit ce raisonnement »4.

Il s’agit de décrire ses éléments caractéristiques afin de faire ressortir les traits qui lui sont
essentiels et qui permettent de la distinguer des autres catégories. En ce sens, le contrat, le
délit, les obligations alimentaires, les régimes matrimoniaux sont des qualifications ou des
catégories. On peut alors parler de qualification en tant que résultat.

• Originalité de la qualification en droit international privé


La qualification se rencontre également en droit international privé. Toutefois, les
problématiques que soulève le droit international privé se répercutent sur la qualification
et lui confèrent son originalité. Une situation internationale se distingue d’une relation
interne en raison de la pluralité des ordres juridiques susceptibles d’entrer en jeu. Elle
appelle l’application de règles de droit international privé qui se donnent pour mission de
les coordonner. Aucune difficulté ne serait à souligner si les différentes lois en présence
retenaient la même qualification de la situation litigieuse. Or, bien souvent, ce n’est pas le
cas. Puisque l’objet du droit international privé est la coordination des différents ordres
juridiques, il convient de se prononcer sur la loi gouvernant la qualification. Laquelle de la
lex fori ou de la lex causae devra renseigner sur la qualification à retenir ? À la fin du XIXe
siècle, des auteurs comme Kahn, en Allemagne, ou Bartin, en France, ont résolu la difficulté
en se prononçant pour la qualification lege fori, c’est-à-dire pour la qualification selon la loi
du juge saisi.
Une autre difficulté de qualification, propre au droit international privé, se trouve dans
l’accueil d’institutions inconnues ou étrangères au for. Afin d’être en mesure de les classer,
il a été nécessaire d’élargir les catégories de rattachement. Celles-ci ne sont donc pas
l’exacte réplique des catégories du droit interne. C’est le sens de la formule de Batiffol
lorsqu’il affirme : « si on veut que les systèmes coexistent avec leur originalité tout en
fonctionnant en coopération, il faut qu’ils s’adaptent les uns aux autres, et cette adaptation
suppose que chaque système explore le système voisin avec les instruments dont il dispose
et qui détermine ses moyens d’adaptation, savoir ses propres concepts ». L’opération de
qualification se décompose alors en deux étapes. La phase d’analyse consiste à s’intéresser

4F. Terré, « Retour sur la qualification », Mélanges en l’honneur de Jean Buffet : la procédure en tous ses états, Petites
Affiches, 2004, p. 419, spéc. p. 420 ; F. Terré, Introduction générale au droit, Dalloz, 10e éd., 2015, p. 330, no 406 ; B.
Ancel, « Qualification », Rép. Interna. Dalloz, 2009, no 5.

7
à la structure de l’institution étrangère à classer. Elle se réalise selon la lex causae. Il y a
donc bien une prise en considération de la loi étrangère. Dans une seconde étape, appelée
phase de jugement, l’interprète devra intégrer dans ses propres catégories l’institution qu’il
convient de qualifier.
La formule de Melchior : « l’étoffe juridique étrangère » doit être rangée dans les « tiroirs
du for ». La coordination des ordres juridiques implique donc un approfondissement des
catégories de rattachement afin d’être en mesure d’intégrer les institutions étrangères.
Cette dimension du problème de la qualification est propre au droit international privé et
ne se retrouve pas en droit interne.
• Le modèle exclu : la qualification lege fori
L’étude de la qualification en droit international privé des obligations suppose que l’on
s’enquiert de la méthode de qualification lege fori. Celle-ci révèle un décalage entre la
conception proposée par la doctrine et celle retenue par la jurisprudence.
Si les auteurs ont su faire évoluer la qualification lege fori en proposant une conception qui
semble aujourd’hui répondre aux particularités de la situation internationale, il en va
différemment de l’analyse retenue par la jurisprudence. Nombre de cas démontrent que
les juges optent pour une conception stricte de la qualification lege fori, se limitant à une
simple transposition des concepts du for dans l’ordre international. Ce dernier serait donc
une simple excroissance de l’ordre interne et serait dépourvu de toute particularité
susceptible de fonder une éventuelle qualification propre au droit international privé.
Confrontées au droit des obligations, ces deux conceptions de la qualification lege fori
révèlent leurs faiblesses. Comme on pouvait s’y attendre, il arrive parfois que les
qualifications du droit interne ne puissent répondre aux attentes du droit international
privé. L’ordre international étant distinct de l’ordre interne, la qualification retenue sera
incapable de résoudre, de manière appropriée, le litige international. De manière plus
surprenante, l’analyse assouplie de la qualification lege fori, proposée par la doctrine,
présente également certaines limites qui se font jour en droit des obligations. Plus
généralement, on s’interroge sur l’efficacité de la qualification lege fori comme modèle de
qualification en droit international privé.

8
• Les faiblesses de la qualification lege fori en doctrine
C’est dans le cadre du conflit de lois que Kahn puis Bartin ont découvert le conflit de
qualifications. Ils l’ont résolu en faveur de la lex fori. Si la justification souverainiste avancée
par Bartin a depuis été abandonnée, le principe de la qualification lege fori est quant à lui
bien ancré.
Bartin aborde également la question de la qualification dans le domaine du conflit de
juridictions. Cette approche doit être saluée car, à l’époque, les règles de compétence ne
connaissaient pas l’essor qui est le leur aujourd’hui. Les juridictions françaises s’estimaient
incompétentes pour régir les litiges entre étrangers et la majorité des saisines des juges
français était le fruit des articles 14 et 15 du Code civil.
Ces fors exorbitants du droit commun attribuent la compétence aux juridictions françaises
en raison de la nationalité française du demandeur5, ou du défendeur6. Ils ont un champ
d’application large mais qui n’est pas illimité. Ainsi seules les actions réelles ou en partage
portant sur des immeubles à l’étranger, ainsi que les demandes relatives à des voies
d’exécution pratiquées hors de l’ordre juridique français, ne relèvent pas des privilèges de
juridictions. L’opération de qualification présentait donc un intérêt limité en matière de
conflit de juridictions. Néanmoins, comme en matière de conflit de lois, l’auteur se prononce
pour la qualification lege fori.

Cas jurisprudentiel
La « quarte du conjoint pauvre » : cet exemple est tiré d’une affaire appelée encore
l’affaire des « époux anglo-maltais ». Il s’agissait d’un couple anglo-maltais vivant à
Malte et y avaient établi leur premier domicile matrimonial et quelques années après ils
s’étaient installés en Algérie qui était un territoire français à l’époque et le mari avait
acquis des immeubles et quelques temps plus tard, décède en Algérie. Au moment de
régler la succession l’épouse réclame sur les biens situés en Algérie, un droit que lui
reconnaît la loi maltaise et c’est ce qu’on appelle la quarte du conjoint pauvre.
La suite du problème consiste à savoir comment classer cette quarte du conjoint pauvre.
Le juge est saisi de cette demande : pour résoudre ce conflit de lois France/Malte, il faut
classer la quarte dans une des catégories. 2 catégories semblaient s’appliquer à la
question : soit on estime que la question relève du domaine successoral, soit elle est
matrimoniale donc relève des régimes matrimoniaux.
Si c’est une question successorale, ce serait donc une question de succession
immobilière. Or on a vu que les successions immobilières étaient régies par la loi du lieu

5
art. 14 du Code civil
6
art. 15 du Code civil

0
de situation de l’immeuble, ce qui en l’espèce conduisait à désigner la loi française
(puisque l’Algérie est française à cette époque).
Si on classe la question dans la catégorie des régimes matrimoniaux, notre règle de
conflit désignait la loi du 1erdomicile matrimonial des époux, or en l’espèce, leur
1er domicile c’était Malte, donc application de la loi maltaise qui elle connaît l’institution
de la quarte du conjoint pauvre et donc pourra en bénéficier :
7Dans cette décision les juges ont estimé que la question relevait des régimes

matrimoniaux. En fait, dans la décision il n’y avait pas de conflit de qualification. Le droit
maltais ne classait pas forcément la question différemment que le droit français.

L’arrêt Bartholo. Si les écrits de Kahn n’ont pas été traduits en langue française, ceux de
Bartin, qui s’inscrivent dans la même démarche, sont riches en enseignements. C’est en
s’appuyant sur deux arrêts restés célèbres que Bartin8 affirme que le conflit de
qualifications. « On parle de conflit de qualifications lorsque le système du for et un autre
système avec lequel la situation juridique entretient des liens ne classent pas la question à
résoudre dans la même catégorie ». Le « génie d’Étienne Bartin » a été de conceptualiser la
difficulté et de dégager des principes de solutions.
Par la suite, il n’aura de cesse de renforcer son argumentation, en se fondant sur des arrêts
parfois moins probants, ce qu’on ne manquera pas de lui reprocher.
C’est en altérant les faits de l’arrêt Bartholo que Bartin caractérise le conflit de qualifications.
Deux sujets maltais mariés à Malte s’installent en Algérie – alors territoire français – où le
mari acquiert des immeubles. À son décès, la veuve revendique ses droits sur les immeubles
situés en Algérie. La Cour d’appel d’Alger était donc confrontée à une question classique de
qualification et devait déterminer la nature juridique des droits de la requérante. Plus
précisément, les juges du fond devaient résoudre un conflit de catégories. Il se peut, en
effet, qu’une hésitation soit permise entre plusieurs catégories de rattachement du for et
que différentes qualifications soient envisageables.
Ici, le doute était possible entre la qualification successorale – invoquée par une héritière –
et celle des régimes matrimoniaux. L’octroi des droits de la veuve dans la succession du de
cujus était donc suspendu à la nature juridique de la prétention. Si la qualification
successorale était retenue, la loi française était applicable et la prétention de la veuve
rejetée, le droit civil français ne reconnaissant pas, à l’époque, la qualité d’héritier au
conjoint survivant. Au contraire, si la demande relevait des régimes matrimoniaux, la loi

7
Arrêt de la CA d’Alger du 24 décembre 1889, BARTHOLO
8
Article intitulé « De l’impossibilité d’arriver à la suppression définitive des conflits de lois »

1
maltaise devait être retenue et la requérante pouvait bénéficier des droits revendiqués sur
l’immeuble. Le doute est remarquablement levé par la Cour d’appel, qui dépasse les
qualifications retenues en droit interne et se hisse « au niveau d’un système de catégories
universelles ». Les juges font alors appel au « principe de droit naturel qui veut que chacun
fasse sien, dans les limites de sa coopération et de son effet, le bien acquis en commun ». Ils
retiennent la qualification de régimes matrimoniaux.
Dans la note qu’il consacre à la qualification, Bartin étudie effectivement cet arrêt et
s’interroge sur la nature juridique de la prétention du litigant. Vers la fin de son étude, il en
modifie la teneur et glisse d’un conflit de catégories vers un conflit de qualifications. Il n’est
dès lors plus question de rechercher la nature juridique des droits revendiqués par la
demanderesse sur l’immeuble du de cujus, mais de déterminer la qualification de la quarte
du conjoint pauvre. Il s’agit d’une institution de droit maltais, inconnue du for, qui accorde à
l’époux dans le besoin le quart des biens du de cujus. Selon Bartin, le droit français la classe
dans la catégorie successorale, tandis que le droit maltais la rattache aux régimes
matrimoniaux. On était donc en présence d’un conflit de qualifications : la loi du for et la lex
causae n’ont pas la même analyse d’un rapport de droit donné. L’auteur constate un «
dédoublement » de la qualification, selon que la revendication de la veuve se réalise d’après
la loi du for ou la loi maltaise. Il convenait alors de déterminer laquelle des deux lois devait
fournir la qualification.
• La qualification lege causae
Jusque les années trente, la qualification lege fori défendue par Bartin est restée largement
incontestée. La simplicité de la méthode a sans doute contribué à son hégémonie.
L’approbation n’était toutefois pas générale et des voix dissidentes se sont rapidement fait
entendre. Ainsi, les partisans de l’école universaliste n’ont pas manqué de relever certaines
faiblesses aux thèses de Kahn et Bartin.
Pillet, fervent défenseur de cette école, avance un certain nombre d’arguments de nature à
relativiser la qualification lege fori. Il estime notamment que les conflits de qualifications
sont trop rares pour constituer un obstacle rédhibitoire à l’unification des règles de conflit
de lois. On rappellera à ce titre l’intitulé de l’article de Bartin : « De l’impossibilité d’arriver à
la suppression définitive des conflits de lois ».

2
Pillet tempère également l’importance attachée aux conflits de qualifications, en relevant
que de nombreuses hypothèses analysées par Bartin, comme d’authentiques conflits de
qualifications, sont en réalité de simples conflits de catégories.
Les réactions à l’encontre de la qualification lege fori ne sont pas seulement défensives. Un
an après l’étude de Bartin, Despagnet publia un article défendant la qualification lege
causae, dans lequel il reproche à la doctrine de la qualification lege fori de manquer à «
l’intégrité» de la loi étrangère en lui imposant des qualifications qui ne sont pas
nécessairement les siennes.
L’auteur pose : « Il nous paraît tomber sous le sens que la première conséquence de
l’adoption d’une loi pour régler un rapport déterminé, c’est l’adoption même de la nature
qu’elle attribue, de la qualification qu’elle donne à ce rapport ». Celui-ci reprend l’exemple
du Hollandais testant en la forme olographe sur le territoire français. Selon le droit
néerlandais, la validité de ce testament est une question de capacité régie par la loi
nationale du testateur, tandis que la loi française retient la qualification « forme » qu’elle
soumet à la règle locus regit actum. Or, pour les défenseurs de la qualification lege causae,
ce serait violer la loi néerlandaise désignée par la règle de conflit du for, que de l’appliquer
indépendamment de ses propres qualifications. Despagnet poursuit : « Lorsque la loi
nationale [la loi néerlandaise du testateur] a fait d’une certaine question [celle de la validité
du testament olographe] une question de capacité, croit-on qu’on applique cette loi qui doit
régir la capacité des individus, en faisant de cette même question, suivant la lex fori, une
règle de forme des actes juridiques ? Mais non ! On la viole dans son principe même. A une
contradiction éclatante dans le fait d’imposer sa propre qualification, tout en prétendant
suivre la loi étrangère ».
• Critiques de la qualification lege causae
L’argument ne convainc pas. Si Despagnet considère que les vues de la lex causae sont
violées par le jeu de la qualification lege fori, la réciproque est également vraie : la
qualification lege causae attente tout autant aux conceptions de la lex fori, en imposant la
qualification « capacité » à une loi qui ne l’admet pas. « En d’autres termes : ou l’on manque
à la règle de conflit de for (c’est la qualification lege causae) ou l’on manque à la loi désignée
(c’est la qualification lege fori) ».

3
Présentée ainsi, la qualification lege causae n’échappe pas non plus à l’argument du cercle
vicieux : la qualification lege causae présuppose le jeu de l’article 992 du Code civil
néerlandais, alors que l’application de cette disposition dépend précisément de la
qualification qui sera retenue par la loi du for. Pour échapper à l’argument du cercle vicieux,
Wolff propose de distinguer les règles de compétence des règles de fond. Dans une
première étape, il convient de rechercher toutes les règles de conflit qui, selon le for, sont
potentiellement applicables à la situation litigieuse. On parle de qualification de
compétence.
La qualification de fond se réalise dans un second temps et est menée lege causae. Il s’agit
alors de retenir les seules dispositions de la lex causae répondant, selon cette loi, à la
qualification de compétence. La qualification interviendrait à ce stade de l’analyse puisqu’il
reviendrait à la lex causae de se déterminer sur l’étendue de sa propre compétence. Par
exemple, une demande relève, selon la loi du for, de la catégorie délictuelle et est soumise à
la loi du lieu du délit (qualification de compétence).
Il conviendra ensuite d’appliquer les seules dispositions substantielles qui, selon la loi
étrangère, retiennent la qualification délictuelle (qualification de fond). Il s’agit ainsi de
modifier la présentation du conflit de lois en considérant que la qualification n’est pas
antérieure à la désignation de la règle de conflit mais lui est postérieure et intervient au
stade de l’application de la règle de fond188. Cette manière d’envisager la qualification lege
causae permet ainsi d’échapper à l’argument du cercle vicieux.
Il est toutefois une critique sur laquelle achoppe la doctrine de la qualification lege causae et
qui la condamne irrémédiablement. Elle concerne celle du problème des cumuls et des
lacunes de lois applicables. Ainsi, dans l’exemple du testament olographe du Hollandais, le
respect de l’intégrité de chacune des lois en présence aboutit à reconnaître tout à la fois la
validité du testament selon les vues de la lex fori et sa nullité, selon la lex causae. On
parvient à un cumul de lois applicables débouchant sur une impasse, lorsqu’aucune des deux
lois n’est prête à prendre le pas sur l’autre. Pour y remédier, les partisans de la qualification
lege causae proposent des palliatifs qui débouchent, dans l’exemple susvisé, sur la nullité du
testament.
De la même manière, mais concernant les conditions de validité du mariage cette fois-ci, le
droit grec exige, pour que le mariage soit valable, qu’il ait été célébré dans les formes

4
religieuse et civile. En droit grec, la question de la célébration laïque ou religieuse du
mariage relève de la catégorie « condition de fond du mariage » et est régie par la loi
personnelle de l’intéressé. Au contraire, en droit français, la question relève de la catégorie «
condition de forme du mariage » et est soumise à la loi de l’État du lieu de conclusion de
l’acte. Imaginons désormais qu’un ressortissant grec souhaite obtenir la nullité de son
mariage contracté sur le territoire français en la seule forme civile. Le respect de l’intégrité
de chaque loi en présence aboutit au résultat suivant : le droit français retient la
qualification forme et valide le mariage en application de la règle locus regit actum ; la loi
grecque, au contraire, annule le mariage car l’exigence de la célébration religieuse n’a pas
été respectée. On débouche une fois de plus sur un cumul de lois ayant des vues contraires
d’une même question.
• La qualification en droit international privé marocain : la solution retenue
par le dahir de la condition civile des étrangers au Maroc

Le droit marocain de sa part à opter, depuis longtemps et sur la base d’une règle
jurisprudentielle, une solution basée sur la règle de lege causae pour de multiples raisons.
D’abord, on a avancée qu’il n’existe pas de lex fori en matière de statut personnel,
aujourd’hui en l’occurrence droit de famille, le tribunal marocain ne peut faire recours à sa
propre loi pour des étrangers puisque notre droit de la famille est purement confessionnel,
théologique et multiple.

Un code de la famille pour les musulmans inspirés entièrement du droit musulman et un


statut personnel pour les marocains israélites de confession juive inspiré directement de la
Torah et du talmud (équivalent de la souna en droit musulman). On remarque aussi que
même au sein du statut personnel des marocains israélites une dualité du régime ainsi, les
marocains israélites dites les immigrés de Castille en leur propre statut personnel et les
marocains israélites du Sud dite autochtone (d’origine éthiopien) conserve un statut très
ancien et plus orthodoxe. Sans oublier que les marocains de confession chrétienne soulèvent
toujours des controverses et ils ont du mal à acquérir une reconnaissance juridique de leur
statut personnel.

Cette multiplication de statut rend difficile leur applicabilité aux étrangers souvent
détenteurs d’un statut personnel purement civil ou dite laïque (nous faisons ici référence un

5
exemple illustré par la loi française de 1901 ou encore l’histoire mythique du Code civil
français de 1804 dites le code de Napoléon où ce dernier pour échapper à l’interdiction du
divorce par l’église et pour prendre sa maîtresse comme épouse légale à faire recours à un
échappatoire en proclamant la nature civile du mariage.

Ensuite, il faut souligner que le législateur marocain n’a pas élaboré librement son propre
droit international privé, il a dû se soumettre à la volonté du législateur français de l’époque.
Ce dernier a imposé sa propre vision législative au nom des engagements internationaux
entrepris par Le Maroc sous protectorat favorisant ainsi le rattachement des étrangers à leur
propre loi entraînant par la même manière un phénomène dite d’acculturation juridique où
l’effectivité de la règle n’avait pas de grande importance. L’adoption de cette voie a consacré
l’idée que l’ordre international est supérieur à l’ordre local autrement dit les règles internes
s’incline et s’efface devant les règles internationales. L’exemple phare de cette supériorité
de la loi étrangère est justement le renvoi fait, en matière de capacité civile, à la loi propre
de l’étranger.

On a souligné plus haut que la jurisprudence marocaine avait adopté cette solution à
plusieurs reprises. Ainsi, dans un arrêt de principe daté du 13 avril 1955 la cour d’appel de
Rabat (qui faisait partie des tribunaux modernes puisque notre organisation judiciaire de
l’époque se caractérisait par une dualité du régime et une dualité institutionnelle à côté des
tribunaux modernes il y avait des tribunaux de la charia) avancé à l’époque que « les
tribunaux du Maroc lorsqu’ils font application d’une loi étrangère doivent qualifier selon
cette loi devenue la leur. » Et a décidé par la suite que « l’application de la loi espagnole
dont la qualification doit seul être prise en considération, la célébration religieuse du
mariage d’un ressortissant espagnol ne constitue pas une condition de forme mais de fond
essentielle à sa validité ».

une autre consécration du principe soulevé plus haut a été faite par la cour c’est-à-dire la
cour d’appel de Rabat le 30 janvier 1959 à propos de la liquidation d’une succession ainsi, la
cour d’appel a annoncé que : « en droit international privé marocain et contrairement aux
solutions données par la jurisprudence française en cas de conflit de lois, la qualification
même de la matière succursale doit être empruntée à la loi qui régit la succession c’est-à-
dire la loi nationale des décujus (défunt) ».

6
La lecture profonde de la jurisprudence de l’époque ne pousse à soulever quelques
remarques : premièrement, il est clair et sans équivoque que la solution retenue par cette
jurisprudence favorisait l’application d’une loi étrangère et par conséquent favorisée et
renforcée le statut des étrangers au Maroc en leur octroyant une position juridique
dominante et de privilégier. Ceci, bien entendu, peut justifier par l’esprit colonialiste qui
dominait la conviction des juges. Or, on remarque que la jurisprudence après l’indépendance
n’a pas pu se séparer de cette tendance elle a même resté fidèle et habité par le même
esprit.

Section 2 : le renvoi et l’application de la loi étrangère


Lorsque le juge du for suit la désignation réalisée par sa propre règle de conflit, il peut arriver
que le système étranger refuse la compétence qui lui est offerte par le droit du for et
renvoie à un autre droit. Or, cette situation risque de mener à des conséquences non
négligeables pour les parties du litige comme, par exemple, à un déni de justice. Dans ce cas
la solution trouvée réside dans l’utilisation du procédé du renvoi qui fait jouer les règles de
conflit du système étranger.
En effet, le rattachement prévu par la règle de conflit, n’est pas toujours le même pour les
différentes catégories de droit international privé. Le caractère national du droit
international privé a comme conséquence l’existence d’une diversité de points de
rattachement, ce qui risque de provoquer des problèmes au niveau de la coordination des
systèmes juridiques et implicitement, de l’application de la loi étrangère.
Quelques exemples pourront éclairer nos propos. Certains États soumettent le statut
personnel à la loi nationale des intéressés, alors que d’autres préfèrent le soumettre à la loi
de leur domicile. De même, le rattachement des sociétés commerciales à travers leurs
nationalités est considéré, en France, comme étant lié à la loi du siège réel de la société,
alors qu’en droit anglais cette loi est représentée par loi de l’incorporation, c’est à dire la loi
du système juridique selon laquelle la société a été constituée. Il faut cependant observer
que ces règles doivent être mises en corrélation avec la liberté d’établissement9, le principe
étant que dès lors qu’une société s’est constituée régulièrement selon l’un ou l’autre des
systèmes, les autres États doivent respecter son choix.
• Les types de renvoi

9
Les articles 49 alinéa 1et 54 du TUE

7
En fonction de l’élément du raisonnement du juge qui le provoque, le procédé du renvoi
comporte deux types, à savoir le renvoi de rattachements et le renvoi de qualifications.
Le renvoi de rattachements, comprend plusieurs fonctionnements. Ainsi, il y a renvoi de la
loi étrangère à la loi du for lorsque la règle de conflit du for a désigné préalablement la loi
étrangère et que la règle de conflit étrangère désigne, à son tour, la loi du for comme étant
compétente à régir le problème juridique de droit international privé. Dans ce cas le juge du
for appliquera par la suite la lex fori. Par exemple, pour déterminer la capacité juridique d’un
Suisse domicilié en France, le juge français saisi applique sa règle de conflit française qui
désigne la loi suisse (loi nationale). La règle de conflit suisse renvoie à la loi française (loi du
domicile) et ainsi le juge français applique le droit français. Cet exemple reflète le
fonctionnement du renvoi au premier degré.
Lorsque la règle de conflit du for désigne une loi étrangère dont le droit international privé
désigne une loi tierce, il y a renvoi au second degré. Par exemple, pour déterminer la
capacité juridique d’un Suisse domicilié en Angleterre, appréciée par un juge français, la
règle de conflit française désigne la loi suisse (loi nationale) qui renvoie à la loi anglaise (loi
du domicile), laquelle accepte cette compétence. Le juge français appliquera alors la loi
anglaise.
La jurisprudence française a admis le renvoi au second degré, d’abord de manière incidente,
puis dans une affaire qui en illustre particulièrement bien les avantages. Il s’agissait
d’apprécier la validité d’un mariage entre deux époux de nationalité syrienne et de
confession israélite (les époux Zagha) qui s’étaient mariés en 1924 en Italie, selon les règles
de la loi mosaïque devant le grand rabbin de Milan. Le mariage était nul au regard du droit
italien et du droit français, qui conditionnaient sa validité à une cérémonie civile, mais il était
valable selon le droit syrien, soumettant les Syriens de confession israélite au droit
mosaïque. La règle française de conflit désignait le droit italien, tandis que la règle de conflit
italienne désignait le droit syrien. La Cour de cassation a accepté le renvoi de la règle
italienne de conflit de lois à la loi syrienne, tout en précisant que le jeu du renvoi se justifiait
parce qu’il conduisait à valider le mariage.
Cette précision ne doit cependant pas être interprétée comme une condition générale
d’admission du renvoi au second degré mais comme une condition spécifique du renvoi
mettant en cause la règle locus regit actum, applicable à la forme des actes. Cette règle est

8
en effet inspirée par un souci de faveur à la validité de l’acte. Si la loi tierce désignée par la
règle de conflit étrangère n’accepte pas cette compétence, le renvoi au second degré
conduit à une impasse dont il est difficile de sortir. Comment le juge français doit-il alors
résoudre la succession mobilière d’un Anglais domicilié en Espagne? La règle de conflit
française désigne la loi espagnole, celle-ci renvoie bien au droit anglais, mais ce dernier
n’accepte pas cette compétence et désigne à son tour le droit espagnol.
Le remède le plus simple serait de constater que le renvoi a échoué dans sa fonction de
coordination et d’appliquer le droit interne désigné par la règle de conflit du for, en
l’occurrence le droit espagnol. On a aussi proposé de départager les deux droits en concours,
en recherchant si l’un d’eux n’exclurait pas le renvoi et en faisant application des
dispositions matérielles du système qui exclut le renvoi. On a encore suggéré de s’en
remettre au système de droit international privé du droit désigné par la règle de conflit du
for. Ainsi, faudrait-il interroger le droit international privé espagnol pour lui demander de
résoudre cette difficulté : renvoie-t-il au droit anglais ou non ? S’il écarte le renvoi, on
applique le droit espagnol ; s’il l’accepte, on applique le droit anglais. La Cour de cassation
n’a pas tranché cette difficulté mais elle a failli en être saisie. On retrouve aussi le renvoi à la
première loi désignée, cas dans lequel on applique cette loi-ci, vu que la règle interdit au
renvoi d’opérer à l’infini. Il existe également le double renvoi du droit anglais, 10 Le procédé
consiste dans le fait que le juge anglais donne au problème juridique dont il est saisi la même
solution que le juge appartenant au système juridique dont fait partie la loi désignée comme
compétente par la règle de conflit anglaise. Le juge anglais se met donc à la place du juge
étranger et suit la désignation faite par la règle de conflit étrangère. Le double renvoi reste
cependant lié au droit anglais, n’étant que très rarement utilisé dans la jurisprudence
continentale.

Le renvoi de qualifications s’impose, en revanche, lorsque le conflit négatif des règles de


conflit a son origine dans une divergence de qualifications entre les systèmes en présence. Si
en droit français la doctrine reste divisée et la jurisprudence presque inexistante en la
matière, la jurisprudence allemande s’est prononcée contre l’admission du renvoi de
qualifications. Ainsi, à travers deux arrêts, le Reichsgericht a dû se prononcer sur le problème
de la prescription d’une créance concernant une lettre de change émise aux États-Unis et

10
Décision de la Haute Cour anglaise du 21 mai 1926 dans l’affaire Annesley

9
appartenant à un débiteur allemand. Le tribunal allemand se trouvait face à deux
interprétations de la prescription d’une obligation, la règle allemande la classant dans le
droit des obligations et considérant la loi américaine applicable, alors que la loi américaine
retenait la qualification procédurale qui provoquait la compétence de la loi allemande. Le
juge allemand a finalement estimé que la prescription des créances devait être qualifiée
selon les conceptions du droit du for (le droit allemand), donc comme une question de fond.
Le renvoi est ainsi condamné au nom de la logique même du mécanisme du renvoi car le
moment auquel il apparaît dans le raisonnement juridique est postérieur au moment de la
qualification du problème juridique auquel le juge est confronté. Cependant la différence
entre ces deux types de renvoi reste problématique et une analyse comparative s’impose
afin de déceler les traits caractéristiques de chacun d’entre eux.

Section 3 : l’exéquatur en matière de droit international privé

Lorsqu’un litige est soumis aux tribunaux du pays d’origine ou à ceux du pays de résidence,
quelle que soit la matière (travail, divorce et affaires familiales, commerce, fiscalité,
administration, etc.…), ce sont les procédures suivies par les tribunaux selon la loi de leur
Etat qui sont applicables. A cet égard une assistance judiciaire est nécessaire.

Lorsqu’on obtient un jugement définitif étranger qu’on souhaite exécuter au Maroc et, dans
le cas contraire, lorsqu’on demande l’exécution d’un jugement marocain à l’étranger, il faut
suivre une procédure spéciale d’exécution des décisions de justice appelée exequatur, qui
vise à valider le jugement à exécuter par les tribunaux compétents de l’autre pays.

Il existe deux procédures d’exequatur : l’une proprement marocaine, l’autre est fixée par
voie de convention bilatérale judiciaire entre le Maroc et d’autres pays d’immigration. Le
Maroc a conclu ce type de conventions avec : l’Allemagne, la Belgique, les Etats-Unis
d’Amérique, les Emirates Arabes Unis, l’Espagne, la France, l’Italie et la Libye.

10
• La procédure d’exequatur selon le droit marocain

Dans les deux cas une demande devra être présentée par voie de requête au tribunal de
première instance, accompagnée des pièces suivantes :

o L’original du jugement ou de l’acte étranger


o L’original de la notification ou de tout autre acte en tenant lieu
o Un certificat du greffe compétent constatant qu’il n’existe contre le jugement ni
opposition, ni pourvoi en cassation
o Éventuellement, une traduction complète en langue arabe des pièces énumérées ci-
dessus, certifiée conforme par un traducteur assermenté.

• L’exequatur selon les conventions judiciaires entre le Maroc et les pays


d’immigration

La plupart des conventions judiciaires conclues par le Maroc optent pour une procédure
dont on dégagera les grandes lignes ci-après ;

o Conditions de procédure :
o Plusieurs conditions sont nécessaires dans la procédure d’exequatur :
o Reconnaissance des tribunaux qui sont rendu le jugement à exécuter par l’autre pays
o Absence d’un autre jugement définitif rendu dans la même affaire par les tribunaux
du pays devant lesquels l’exequatur est demandé.
o Formation de la demande :
o La demande d’exequatur est formée par la partie intéressée devant le tribunal
compétent de la partie condamnée (le défendeur) dans l’autre Etat.

L’acheminement de cette demande s’effectue par voie diplomatique. Elle est transmise par
le parquet au Ministère de la Justice, puis au Ministère des Affaires Etrangères avant de
suivre le processus inverse dans l’autre pays pour arriver devant le tribunal du domicile ou
de la résidence du défendeur.

La demande est accompagnée des pièces semblables à celles prévues par le droit marocain.

11
• Procédure et jugement d’exequatur

Une fois saisi, le tribunal compétent examine la demande et rend son jugement d’exequatur,
validant ainsi l’exécution de la décision de justice rendue par les tribunaux du pays
demandeur.

Cette procédure peut notamment concerner l’exécution de jugement condamnant le mari à


la pension alimentaire, comme elle peut porter sur toute autre matière civile.

12
Partie II :
« Les méthodes et les conflits existant en matière
du droit international privé »
Le choix de la règle nécessite d’interpréter la règle de conflit ; dans cette interprétation on
va rencontrer des difficultés qui vont naitre du particularisme de chaque système national ;
cette coexistence de système juridiques va donner naissance a d’autre sorte de conflits : il
y’a les conflits de qualification et conflits de rattachement et les conflits de lois dans le
temps mais avant d’énumérer ces conflits il convient de noter les méthodes existant.

Section 1 : les méthodes du droit international privé

• Les règles matérielles (substantielles)

Elles donnent directement la solution au fond. Elles s'appliquent directement aux relations
internationales sans passer par la résolution d'un conflit de loi. Il existe des règles
matérielles de source internationale qui sont contenues dans des traités d'unification entre
deux ou plusieurs Etats. Exemple : Convention de Vienne 11 avril 80 sur la vente de
marchandises. S’applique chaque fois que la vente est internationale.
Mais il existe des règles qui proviennent d'usages. Exemple : les lois des marchands (lex
mercatoria) ; Il existe aussi des règles matérielles de source interne qui ne vont s'appliquer
que quand le rapport est international. Ex : art 146-1 du Code civil : le mariage d'un Français,
même célébré à l'étranger, requiert sa présence.

Il y a beaucoup de règles matérielles d’origine jurisprudentielle : Ex :11 Dans cette affaire


l’Etat français était partie à un contrat international et le problème était de connaître la
validité d’une clause compromissoire qui avait été insérée dans le contrat. Or, il y a des
dispositions françaises qui interdisent à l’Etat de compromettre. Donc si le contrat devait
être régi par la loi française, la clause aurait dû être nulle.
Cette question soulève aussi un problème de capacité contractuelle. Or, normalement la
question de la capacité juridique est soumise à la loi nationale de chaque pays. Ici l’une des
parties est l’Etat français et donc cette question de capacité aurait dû être régie par la loi
française. Or, la Cour de cassation dans cet arrêt a posé une autre solution et c’est une règle
matérielle de Droit International privé car ce principe s’applique, quelle que soit la loi
applicable au contrat. Pour la cour, la clause compromissoire dans les contrats
internationaux est toujours valable.

11
Cour de cassation, 2 mai 1966, Galakis
Mais l’on trouve aussi des règles matérielles dans d’autres domaines : en droit de la
nationalité, en matière de conflit de juridiction, en droit des étrangers.
Ce sont des règles matérielles car il n’y a pas désignation d’une loi. On a tout de suite la
substance de la solution, ce procédé de la règle matérielle est direct mais l’inconvénient est
que ça ne va pas conduire à l’uniformisation des règles matérielles entre les pays car chaque
système national va adopter sa propre solution.

• Les règles de conflits de loi

La règle de conflit de loi n’apporte pas de solution directe mais se contente de désigner le
système juridique qui sera appliqué à la relation en cause. C’est une règle indirecte : elle
désigne simplement le droit et une fois le système juridique désigné, on appliquera les règles
matérielles internes de ce système juridique.
Cette règle de conflit de loi a aussi la particularité de désigner le champ d’application des
différentes lois qui sont en conflits car chacune a un lien avec la situation juridique. Ex : un
Français au cours d’un voyage en Belgique achète un immeuble qui se trouve aux Pays-Bas.
Dans cette hypothèse, conflit de lois entre 3 lois. La règle de conflit va attribuer les domaines
à chaque loi : une règle de conflit dira que le transfert de propriété sera régi par la loi
hollandaise, la capacité de contracter par la loi française … C’est donc une règle de
répartition.
Mais l’application de la loi du plus fort ou l’application cumulative des lois en présence
conduit à une solution restrictive. L’on a pensé alors qu’il fallait laisser plus de place à la loi
étrangère et le fait de l’appliquer ne porte pas atteinte à la souveraineté française. C’est
pour cela que l’on a créé la règle de conflit de loi. C’est pour cela aussi que c’est la méthode
la plus utilisée. Mais cette méthode est plus complexe qu’une règle matérielle car cela
suppose plusieurs choses : de diviser la matière juridique en plusieurs catégories, et à
chaque catégorie on attribue un rattachement et c’est cette équation
catégorie/rattachement qui permettra de désigner le droit applicable à la situation. Et une
fois le droit désigné, on appliquera les règles matérielles de ce droit désigné.
Schéma :

1. question de droit

2. qualification

1

3. catégorie

Donc, la règle matérielle donne la règle substantielle du litige et la règle de conflit de lois est
une méthode de désignation uniquement.

Section 2 : la désignation de la loi applicable a un rapport de droit

La méthode unilatérale

Au départ, les questions de droit international privé étaient traitées comme des questions
de souveraineté d'un Etat et de la loi d'un Etat. Donc on se demandait quel champs
d'application était revendiquée par la loi. Ce sont ces idées qui ont abouti à la méthode
unilatérale.
Du point de vue français, les règles de conflits vont déterminer le champ d'application que la
loi française revendique. C'est ce qui a abouti à l'article 3 du Code civil.

Comment cela va se présenter ? Le juge se demandera d'abord si le rapport de droit rentre


dans le champ d'application de la loi française (la loi du fort) si non, on va demander au droit
étranger en conflits s'ils veulent régir ce rapport de droit. Donc la règle de conflits unilatérale
n'impose pas une répartition des lois.
Quelques exemples : un Danois a son domicile en Angleterre (sachant que le Danemark
comme l'Angleterre utilise le domicile comme critère de rattachement du statut personnel).
Se pose une question de capacité de ce Danois devant le juge français. Ici trois systèmes
juridiques en cause :
1. Est-ce que la France revendique son champ d'application ? L'article 3 indique que la loi
Française s’applique pour les Français, donc ici pas de revendications

2. On demande aux systèmes étrangers s'ils revendiquent le rapport de droit. Danemark :


non, car le domicile n'est pas au Danemark. Angleterre : oui, car pour le droit anglais, la loi
s'applique si le domicile est en Angleterre. Donc la loi anglaise revendique son application.

2
Cette méthode a 2 limites :

- Problèmes de lacunes : c'est le cas quand aucun des lois en conflits ne veut s'appliquer.
Exemple : le même Danois mais domicilié en Belgique :
1. La loi française : non
2. La loi danoise : non
3. La loi belge : non (pour la Belgique le critère de rattachement est celui de la
nationalité)
Dans cette hypothèse on va appliquer la loi du fort, la loi française met à titre subsidiaire.
- Problème du cumul : 2 lois au moins veulent s'appliquer. Exemple : l'individu est belge, il
habite au Danemark et la question se pose en France.
1. Loi française : non
2. La loi danoise : oui (car le domicile est au Danemark)
3. La loi belge : oui (car l'individu est de nationalité belge)
Ici on pourrait aussi appliquer la loi du fort de manière subsidiaire.

La règle de conflit bilatérale

La règle de conflit bilatéral défini un rattachement qui peut-être le domicile ou la nationalité.


Cela peut conduire à désigner la loi du fort ou n'importe quelles lois étrangères.
La démarche est différente de la démarche unilatérale qui prenait comme point de départ la
loi. L'avantage de cette méthode c’est qu'il n'y aura ni lacune ni cumul, étant données qu'il y
aura à tous les coups désignation d'une loi et d’une seule loi.
L'article 3 du Code civil était de forme unilatérale car elle part de la loi française. Mais cette
formulation peut-être bilatéralisée. C'est ce qu’a fait le droit français.
Aujourd'hui on dit que c'est « l'Etat et la capacité des personnes qui sont régis par la loi
nationale de cette personne ».
Cela permet de désigner une loi mais on ne sait pas si la loi sera française ou pas. Exemple
un Danois domicilié en Belgique. Ni la loi danoise ni la loi belge ne s'applique. Mais avec ce
système, on désignera la loi danoise.
Exemple : un belge domicilié au Danemark. Ici la règle conduira à désigner la loi belge. Cela
permet de solutionner les problèmes de lacunes et de cumul. Mais cela est moins

3
respectueux des règles étrangères. On va parfois désigner la loi d'un Etat qui ne voulait pas
voir son droit s'appliquer.
Exemple : un Danois domicilié en Angleterre et la question se pose en France. Avec cette
méthode on est conduit à désigner la loi danoise alors que la loi danoise ne voulait pas
s'appliquer mais que la loi anglaise oui.

Section 3 : les conflits existant en matière de droit international privé

• Les conflits de qualification

L’expression « conflits de qualification » est associée au nom de Bartin car c’est lui qui
développa fin 19e siècle toute une théorie de qualification. Cette question a beaucoup
d’importance en Droit International privé car la qualification va commander la solution du
conflit de lois, car le Droit International privé pose des catégories de rattachement, et donc
lorsque le juge est saisi d’une question, il est censé placer la question posée dans l’une de
ces catégories de rattachement. Cela permettra au juge de désigner la loi applicable au
rapport de droit.
Cette opération de « classification » n’est pas exclusive au Droit International privé car dans
toutes les branches du droit, on procède à des qualifications. La spécificité des qualifications
en Droit International privé, c’est le problème des conflits de qualification, qui eux-mêmes
proviennent du particularisme de chaque système juridique et ces conflits de qualification
peuvent surgir lorsque les différentes lois qui sont en conflit ne donnent pas du rapport de
droit la même analyse.
Cette prise en compte du conflit de qualification va avoir une incidence sur la désignation de
la loi applicable puisque l’une des fonctions de la qualification est de résoudre un conflit de
lois. Donc, de ce fait, si on prend en compte le conflit de qualification lorsqu’il y en a un, cela
entraîne la mise en œuvre de différentes règles de conflit qui va se traduire par la
désignation de lois différentes.

3 courants peuvent être dégagés.

4
• Qualification lege fori
Ici, chaque juge doit qualifier la question en se référant à sa propre loi, c’est-à-dire la loi du
for. Donc le juge français se réfèrera aux concepts du droit français pour effectuer ces
classifications. La qualification lege fori est la conséquence du caractère national de chaque
système de conflit de lois et puisque chaque pays a son système de Droit International privé,
il est naturel qu’il mettra en œuvre sa règle de conflit de loi en fonction des conceptions de
son propre droit. En effet on insiste sur le fait que la règle de conflit qui va être appliquée est
une règle de conflit française, donc elle ne peut être interprétée que par des références
françaises (car qualifier c’est interpréter la règle de conflit). La qualification est
nécessairement préalable à la solution du conflit de lois, et la conséquence est qu’à ce
moment-là du raisonnement conflictuel, la loi étrangère n’a aucune raison de s’appliquer et
elle ne le pourra éventuellement que lorsque la règle étrangère aura été expressément
désignée. Donc, c’est une raison supplémentaire pour qualifier lege fori.

• Qualification lege causea

Cette qualification consiste à demander la qualification au droit étranger éventuellement


applicable au rapport de droit qui fait l’objet du litige. Ex : c’est demander au droit grec de
qualifier la validité du mariage.
C’est une qualification selon le droit éventuellement applicable à la cause.

Mais c’est un cercle vicieux car on soumet la question à un droit dont on ne sait pas encore
s’il va être applicable. Mais les partisans de la qualification lege causae se défendent pour
dire que ce défaut peut être reproché à la qualification lege fori car au moment de la
qualification, on ne sait pas quel est le droit qui va être applicable.

Cette qualification lege causae débouche sur une triple qualification : donc si on va jusqu’au
bout de la qualification lege causae, il faut qualifier selon toutes les lois qui sont en conflit
(sinon on peut être accusé de partialité), mais cette qualification conduit à un cumul de
qualification, or on a vu que les cumuls de qualifications conduisent à la solution la plus
restrictive.

• Qualification par référence à des concepts autonomes et universels

5
C’est un auteur allemand, Rabel, qui a soutenu que la qualification d’un rapport de droit
pouvait se faire en utilisant une méthode comparative qui permettait de dégager des
concepts universels. Du coup s’il existait des concepts universels, cela supprimerait les
qualifications. Mais il faut avouer que cette thèse est utopique car il semble impossible de
parvenir à des concepts universels.

• Les conflits de rattachement :

Aux questions internationales, le Droit International privé apporte des réponses nationales
et donc le contenu des catégories peut varier d’un pays à l’autre. Par ailleurs les points de
rattachement retenus pour chaque catégorie peuvent varier d’un pays à l’autre, cela
entraînera alors un conflit de rattachement qui peut être soit positif soit négatif.
Positif quand chacun des Etats dont les lois sont en conflit, donne compétence à sa propre
loi. Négatif lorsque chacune des règles en conflit donne compétence à une loi étrangère qui
décline l’offre de compétence qui lui est faite. C’est à ce moment-là que se pose la
question du renvoi.
Ex. de conflit de rattachement : nous avons des catégories de règles de conflit : une
catégorie statut personnel et capacité juridique, le droit anglo-saxon connaît également
cette catégorie. On a vu qu’à chaque catégorie correspond un rattachement. La loi française
rattache la capacité à la nationalité, le droit danois, lui la rattache au domicile.
Ex. de conflit positif de rattachement : un Français domicilié au Danemark. Il y a conflit
positif car si le juge français était saisi, il désignerait le droit français, le juge danois lui,
désignerait le droit danois.
Le conflit négatif est l’hypothèse contraire. C’est l’exemple du Danois domicilié en France.
Donc si le juge français est saisi, il va désigner la loi danoise (loi nationale) mais la loi danoise
décline l’offre de compétence qui lui est faite car le droit danois n’aurait pas désigné la loi
danoise puisque l’individu n’est pas domicilié au Danemark. Donc aucun des deux ne se veut
compétent, donc conflit négatif.

6
• Les conflits de loi dans le temps :

Le conflit de lois dans le temps naît lorsque deux lois ayant le même objet se succèdent dans
le temps. une loi nouvelle abroge la loi ancienne.
Lorsqu’une situation juridique née sous l'empire de la loi ancienne continue de produire ses
effets après l’entrée en vigueur d'une loi nouvelle, la question du conflit de lois se pose de
manière encore plus aigüe.
Les règles précédemment vues relatives à l’entrée en vigueur d’un texte permettent de
déterminer la période durant laquelle une règle de droit est obligatoire. Le problème est de
déterminer l’instant à partir duquel la loi qui est obligatoire s’applique au sujet de droit et
l’instant à partir duquel cesse de s’appliquer.

Autrement dit, quand est-ce qu’une règle de droit d’origine textuelle saisit une situation
juridique ? Lorsqu’on a une seule règle de droit il n’y pas de problèmes. Mais quand il y a
une succession de règles de droit il y a un problème.

Ex : le 8 mai 1816, le divorce est abrogé. Cette nouvelle loi est ce qu’elle s’applique aux gens
mariés après ou avant l’entrée en vigueur de cette loi ? Ex 2 : le 5 juillet 1974, une loi a
abaissé l’âge de la majorité de 21 ans à 18 ans. Est-ce que cette loi s’applique à toutes les
personnes dès son entrée en vigueur ?

A cette question, l’article 2 du code civil donne une réponse : « la loi ne dispose que pour
l’avenir, elle n’a point d’effet rétroactif ». Donc dans ce texte il y a deux propositions : « la loi
n’a pas d’effet rétroactif » ce qui signifie qu’elle ne s’applique pas à des éléments antérieurs
à son entrée en vigueur. ; « la loi ne dispose que pour l’avenir » cela signifie donc qu’elle va
s’appliquer aux situations juridiques mais postérieurement à son entrée en vigueur.

Le problème c’est que c’est un peu plus compliqué : il faut revenir sur la notion de situation
juridique. Une situation juridique c’est un état de droit. Cette situation juridique peut avoir
deux sources majeures : source légale c'est-à-dire résulté de la loi (ex : l’état de divorcé) et
source contractuelle, c'est-à-dire résulté d’un accord de volonté entre deux personnes (ex :
contrat de travail, contrat de vente). Mais la situation juridique n’existe pas qu’à un instant
T. il y a différent temps : le moment de sa formation (cette formation peut être instantanée

7
ou elle peut s’étaler sur le temps), le moment de durer dans le temps (ex : contrat de bail
entre sa formation et l’extinction, il y a du temps qui s’écoule) et le moment de son
extinction. Le conflit de loi dans le temps existe lorsque la situation juridique née sous
l’empire d’une loi produit encore ses effets dans le temps.

8
9
Bibliographie :

Ouvrages et thèses :
• Droit international prive JEAN DERRUPE
• La clause pénale en droit marocain SOUFIANE MASRAR 2005
• Les conventions internationales en matière de droit privé BERNARD DUTOIT
• Aspect contemporain du renvoi en droit international comparé JACK FOYER

Articles :
• Article « De l’impossibilité d’arriver à la suppression définitive des conflits de lois » 24
J. Dr. Int'l Prive & Juris. Comparee 225 (1897)
• Les bases philosophiques du droit international privé LAMBRECHTS HECTOR
• Droit comparé ; droit international privé et théorie générale du droit BATUFFUL
HENRI

Webographie
http://www.cours-de-droit.net
https://heinonline.org
https://www.universalis.fr

10
Table des matières
Plan :........................................................................................................................................................ 2
INTRODUCTION ....................................................................................................................................... 3
PARTIE I : ................................................................................................................................................. 5
« les principes statiques du droit international privé » ........................................................................ 5
Section 1 : la qualification en droit international privé comme principe fondamental ....................... 6
• Généralité de la qualification ..................................................................................................... 6
• Double signification du terme « qualification » ........................................................................ 6
• Originalité de la qualification en droit international privé ....................................................... 7
• Le modèle exclu : la qualification lege fori ................................................................................ 8
• Les faiblesses de la qualification lege fori en doctrine .............................................................. 0
• La qualification lege causae ........................................................................................................ 2
• Critiques de la qualification lege causae .................................................................................... 3
• La qualification en droit international privé marocain : la solution retenue par le dahir de la
condition civile des étrangers au Maroc ............................................................................................ 5
Section 2 : le renvoi et l’application de la loi étrangère ........................................................................ 7
• Les types de renvoi ..................................................................................................................... 7
Section 3 : l’exéquatur en matière de droit international privé ......................................................... 10
Partie II : .................................................................................................................................................. 0
« Les méthodes et les conflits existant en matière du droit international privé » .............................. 0
Section 1 : les méthodes du droit international privé ........................................................................... 0
• Les règles matérielles (substantielles) ....................................................................................... 0
• Les règles de conflits de loi ......................................................................................................... 1
Section 2 : la désignation de la loi applicable a un rapport de droit .................................................... 2
• La méthode unilatérale .............................................................................................................. 2
• La règle de conflit bilatérale ....................................................................................................... 3
Section 3 : les conflits existant en matière de droit international privé .............................................. 4
• Les conflits de qualification ........................................................................................................ 4
• Qualification lege fori ............................................................................................................. 5
• Qualification lege causea........................................................................................................ 5
• Qualification par référence à des concepts autonomes et universels .................................. 5
• Les conflits de rattachement : .................................................................................................... 6
• Les conflits de loi dans le temps :............................................................................................... 7
Bibliographie : ....................................................................................................................................... 10

11
Table des matières ................................................................................................................................ 11

12

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