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Chapitre 1 LET56 Généralités sur les chaines de mesure

I.1 Introduction
* En Electrotechnique, faire une mesure (mesurage) consiste à chercher la valeur numérique d’une grandeur.
Dans l'instrumentation moderne, on constate pratiquement que chaque équipement ou appareil de mesure
comprend un ou plusieurs microprocesseurs. Il convient donc, à l'intérieur du système de mesure de convertir le
signal analogique représentant la grandeur que l'on veut mesurer en une valeur numérique que l'on pourra traiter
dans le processeur. Les signaux de sortie d'un capteur sont généralement petits, il est donc nécessaire de les
amplifier. D'autre part le capteur doit être placé à un endroit bien précis du processus, à une distance appréciable
de l'équipement de mesure (de l'ordre du mètre - p.e. oscilloscope, à plusieurs centaines de mètres - pour de
grands systèmes). Il faut donc transmettre l'information entre le capteur et le système de mesure proprement dit.
L'information concernant la grandeur à mesurer va ainsi traverser une série d'éléments et d'appareils avant
d'obtenir le résultat. Cette succession d'appareils ou éléments est appelée une chaîne de mesure.

*Comment réaliser la meilleure mesure ?


Le scientifique suit 3 étapes :
1) Chercher les sources d’incertitude à considérer
2) En déduire le protocole expérimental définitif
3) Evaluer l’incertitude du résultat de sa mesure

I.2 Principe d’une chaine de mesure


La structure de base d’une chaine de mesure comprend au minimum trois étages :
- Un capteur sensible aux variations d’une grandeur physique et qui, à partir de ces variations, délivre une
autre grandeur physique ;
- Un conditionneur de signaux dont le rôle principal est l’amplification du signal délivré par le capteur pour
lui donner un niveau compatible avec l’unité de visualisation ou d’utilisation. Cet étage peut parfois
intégrer un filtre qui réduit les perturbations présentes sur le signal.
- Une unité de visualisation et/ou d’utilisation qui permet de lire la valeur de la grandeur et/ou de
l’exploiter dans le cas d’un asservissement, par exemple.

Cette structure de base se rencontre dans toutes les chaines de mesure quelle que soit leur complexité et leur
nature. De nos jours, compte tenu des possibilités offertes par l’´electronique et l’informatique, les capteurs
délivrent un signal électrique et la quasi-totalité des chaines de mesure sont des chaines électroniques

I.3 Rôle de la chaîne

- Recueillir les informations nécessaires à la connaissance de l’état d’un système ;


- Délivrer ces informations sous une forme appropriée à leur exploitation ;
- Assigner une valeur à un mesurande ;

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I.4 Structure d’une chaîne

I.5 Emplacement de la chaîne d’acquisition des données

*Importance du capteur dans la chaîne de mesures : Le capteur est le premier élément de la chaîne de mesure.

I.6 Généralités sur les propriétés des capteurs


Un capteur est un dispositif qui transforme l'état d'une grandeur physique observée en une grandeur utilisable. En
d'autres termes, les capteurs prélèvent une information sur le comportement de la partie opérative et la
transforment en une information exploitable par la partie commande (donc sous une forme électrique). Le but
étant de faire évoluer le système aux caractéristiques de l'environnement extérieur.
Dans les systèmes automatisés séquentiels, la partie commande traite des variables logiques ou numériques.
L'information délivrée par un capteur pourra être logique (2 états), numériques (valeur discrète) ou analogique.
Nous pouvons caractériser les capteurs selon deux critères :
 En fonction de la grandeur mesurée ; on parle de capteurs de position, de température, de vitesse, de
force, de pression etc.
 En fonction du caractère de l'information délivrée ; on parle alors de capteurs logiques appelés aussi
capteurs tout ou rien (TOR), de capteurs analogiques ou numériques.

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On peut alors classer les capteurs en deux catégories, les capteurs à contact qui nécessitent un contact direct avec
l'objet à détecter et les capteurs de proximité. Chaque catégorie peut être subdivisée en trois catégories de
capteurs : les capteurs mécaniques, électriques, pneumatique.

Tous les capteurs présentent deux parties distinctes. Une première partie qui a pour rôle de détecter ou mesurer un
événement et une deuxième partie qui a pour rôle de traduire un événement en un signal compréhensible par un
système de contrôle PC. Pour choisir correctement un capteur, il est donc important de définir :
 Le type d'évènement à détecter
 La nature de l'évènement.
 La grandeur de l'évènement.

Figure 4.1: Principe de capteurs

En fonction de ces paramètres, on pourra effectuer un ou plusieurs choix pour un type de détection. D'autres
éléments peuvent permettre de cibler précisément le capteur à utiliser:
 Ses performances.
 Son encombrement.
 Sa fiabilité.
 La nature du signal délivré par la capteur (électrique, pneumatique etc. )
 Son prix...
 L'analyse de ces critères a été couteuse en temps mais le choix du capteur nous semblait crucial.

Nous nous sommes également documenté sur la nature des différents types de capteurs qui existait. Nous
préférons vous les présenter dans un tableau selon leurs spécificités de manière à bien les différencier.

I.7 les différents types de capteurs largement utilisés


Il ya plusieurs classes de capteurs, les plus utilisés sont regroupés dans je tableau suivants:
LES CAPTEURS LES PLUS FREQUENTS
Inductif. Produisent dans l'axe du capteur un champ magnétique oscillant. Ce champ est
généré par système constitué d'une self et d'une capacité montée en parallèle.
Lorsqu'un objet métallique pénètre dans ce champ, il y a perturbation de ce
champ, atténuation du champ oscillant.
Capacitif. Capteurs de proximité qui permettent de détecter des objets métalliques ou
isolants. Lorsqu'un objet entre dans le champ de détection des électrodes
sensibles du capteur, la fréquence des oscillations est modifiée en même
temps que la capacité de couplage du condensateur.
Capteur photoélectrique ou se compose d'un émetteur de lumière associé à un récepteur. La détection
optique. d'un objet se fait par coupure du faisceau lumineux
Capteur de position Ce sont des capteurs à contact. Ils peuvent être équipe d'un galet, d'une tige
souple, d'une bille. L'information donnée par ce type de capteur est de type
tout ou rien et peut être électrique ou pneumatique.
Capteur ILS (Interrupteur à Un capteur ILS est un capteur de proximité composé d'une lame souple
Lame Souple) sensible à la présence d'un champ magnétique mobile. Lorsque le champ se
trouve sous la lame, il ferme le contact du circuit provoquant la commutation
du capteur. Ce capteur se monte directement sur un vérin et permet de
détecter des positions autres que les positions extrêmes. Pour utiliser ce type
de capteur, il est nécessaire d'utiliser un vérin comportant un aimant sur le
piston.
Capteurs à fuite. Les capteurs à fuite sont des capteurs de contact. Le contact avec l'objet à
détecter peut se faire soit par une tige souple, soit par une bille. Pour pouvoir

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fonctionner correctement, ces capteurs doivent être couplés avec un relais
pour capteur à fuite. Le capteur est alimenté en pression par le relais. L'air
peut alors s'échapper de ce capteur par un orifice prévu à cet effet. Lorsque
la bille ou la lame souple est déplacée dans son logement, elle obture l'orifice
d'évacuation d'air et le relais pour capteur à fuite se déclenche et émet un
signal à la pression industrielle.
Capteur de température : pyromètre, thermomètre, sonde PT100, thermocouple, thermistance...
Capteur de pression : tube de Bourdon, capsule anéroïde, piézo-électrique, corde vibrante,
baromètre, hypsomètre...
Capteur de lumière : photodiode ou phototransistor, capteur photographique, cellule
photoélectrique...
Capteur de débit : débitmètre à turbine, roues ovales, plaque à orifice, tube de Pitot, débitmètre
à effet vortex, débitmètre, lectromagnétique, débitmètre à Venturi,
débitmètre à ultrasons, débitmètre ionique, débitmètre massique...
Capteur de courant : Capteur de courant à effet Hall, Shunt...
Capteur de son : microphone, hydrophone...

I.8 Classification des capteurs


I.8.1 Capteurs passifs
Il s’agit d’impédances (très souvent des résistances) dont l’un des paramètres déterminants est sensible
au mesurande.

Mesurande Caractéristique Types de matériaux utilisés


électrique sensible
Température Résistivité Métaux : platine, nickel, cuivre.
Semi-conducteurs.
Verres.
Très basse température Constante diélectrique
Flux lumineux Résistivité Semi-conducteurs.
Déformation Résistivité Alliages de nickel, silicium dopé.
Alliage ferromagnétique.
Perméabilité
magnétique
Position (aimant) Résistivité Matériaux magnétorésistants : bismuth,
antimoniure d’indium.
Humidité Résistivité Chlorure de lithium.
Constante diélectrique Alumine ; polymères.

I.8.2 Capteurs actifs


Ils fonctionnent en générateurs en convertissant la forme d’énergie propre au mesurande en énergie
électrique.

Mesurande Effet utilisé Grandeur de sortie


Température Thermoélectricité Tension
Flux lumineux Pyroélectricité Charge
Photoémission Courant
Effet photovoltaïque Tension
Effet photoélectromagnétique Tension
Force
Pression Piézoélectricité Charge
Accélération
Vitesse Induction électromagnétique Tension
Position (aimant) Effet Hall Tension

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Figure 1.5: Comparaison du fonctionnement des capteurs actif et passif.

I.8.3 Capteurs intégrés


Un tel capteur intègre sur le même substrat de silicium (donc dans un seul composant électronique) :
- le capteur
- le conditionnement du signal (le transmetteur)
Ce principe réduit l’encombrement de la chaîne de mesure, facilite la mise en œuvre du capteur et
favorise la normalisation des capteurs.

Electronique Liaisons
Corps d’épreuve Capteur
mesurande (actif ou passif) associée (alimentation
(éventuel)
et signal)

Substrat de Si

Corps d’épreuve : dispositif qui soumit au mesurande étudié, en assure une première traduction en une
autre grandeur physique non-électrique (mesurande secondaire) qu’un capteur adéquat traduit alors en
grandeur électrique

I.8.4 Capteur intelligent


Avec le développement de la technologie LSI (large scale integration) et VLSI (very large scale
integration), les capteurs peuvent être intégrés aux circuits de traitement du signal sur la même puce,
pour réaliser l’ensemble des fonctions. On les appelle « capteurs intelligents ».
Il intègre :
- le capteur
- une conversion analogique numérique
- la chaîne de mesure et de traitement numérique du signal pilotée par un microprocesseur
- une mémoire
- une interface de communication numérique standardisée avec un calculateur ou ordinateur
via un bus partagé entre plusieurs capteurs intelligents.

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Ces capteurs intelligents peuvent ainsi, outre la prise du signal, assurer des fonctions multiples :
- amélioration du rapport signal/bruit par adaptation d’impédance et amplification ;
- prétraitement du signal, tel que compensation en température et en variation d’alimentation,
remise à zéro automatique, filtrage de signaux parasites, corrections de non_linéarité ;
- traitement du signal, tel que codage et modulation des signaux de sortie, moyennage
redondance pour acquérir le même signal avec plusieurs capteurs, alarmes intégrées pour
signaler des défauts de fonctionnement des capteurs ;
- logique et décision ;
- réduction de consommation, par exemple en faisant travailler les capteurs en temps partagé.

mesurande
Capteur
principal

Capteurs PROM
secondaires - identification
- paramètres
grandeurs métrologiques
d’influence

Multiplexeur PROM
programmables

ampli
RAM

échantillonneur/
bloqueur micro-
-processeur

CAN
Bus
interne Bus externe de
communication

interface de communication bidirectionnelle

I.9 Limites d’utilisation du capteur


Les contraintes mécaniques, thermiques ou électriques auxquelles un capteur est soumis entraînent,
lorsque leurs niveaux dépassent des seuils définis, une modification des caractéristiques du capteur. Au-
dessus d’un certain seuil, l’étalonnage n’est plus valable. Au-dessus d’un autre plus grand le capteur
risque d’être détruit.

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I.10 Caractéristiques métrologiques
Pour choisir un capteur spécifique, il faut donc chercher à délimiter les principales caractéristiques que
l'on souhaite lui attacher. Globalement, voici les caractéristiques que nous avons cherché à délimiter :

I.10.1 Propriétés statiques

a) Justesse
Un capteur est juste si ses valeurs ne changent pas quand on les compare à des valeurs étalon, ou à des
valeurs données par d’autres capteurs normalisés.

b) Sensibilité Sc
C’est le coefficient qui lie la grandeur physique d’entrée à mesurer à la grandeur électrique de sortie.
d ( sortie)
Sc 
d (entrée)
Exemple : Capteur de pression: V(P) = a.P + V0 => Sc = dP/dV = a = 1mV/hPa.

c) Linéarité
Un capteur est linéaire si sa sensibilité est constante. La relation entre grandeur physique à mesurer et
grandeur électrique est alors linéaire (équation d’une droite).

Exemple : variation de la résistance avec la température :


 Cas d’une résistance à fil de platine (sonde Pt100):
R(T)= R0 (1 + a T) => Sc = dR/dT = a.R0 = 0,385Ω/°C est une constante => capteur linéaire.
 Cas d’une thermistance (matériau semi-conducteur) :
R
b
ab T
R(T) = a. e => S c 
b/T
  2 e => Sc dépend de T => capteur non linéaire.
T T

d) Fidélité
Un capteur est fidèle si ses valeurs ne changent pas au cours du temps (mesures reproductibles) : si on
mesure deux fois la même grandeur à deux moments différents, on doit obtenir deux fois la même
valeur.

e) Plage de mesure
C’est la gamme des valeurs d’entrée qu’il peut traiter sans dégrader son fonctionnement.
L'étendu de la mesure : C'est plus ou moins la différence entre le plus petit signal détecté et le plus grand
perceptible.

I.10.2 Propriétés dynamiques

a) Rapidité/temps de réponse
Un capteur est caractérisé par son temps de montée tm (ou tr : rise time) à 90% ou 95% : c’est le
temps au bout duquel la sortie atteint 90% ou 95% de sa valeur finale quand la grandeur d’entrée est un
échelon.

100% sortie
90%
entrée

tr
Exemple : quelques secondes pour la sonde Pt100.

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b) Bande passante
C’est la plage de fréquence pour laquelle le fonctionnement du capteur est correct.
On lui applique une variation périodique de la grandeur physique d’entrée, on mesure la sortie associée
et on trace la sensibilité du capteur en fonction de la fréquence (sensibilité dynamique). Ceci permet de
mesurer sa bande passante à -3dB.

La théorie des systèmes linéaires montre que leurs comportements sont décrits par une équation
différentielle à coefficient constant. Le premier cas possible est une équation différentielle du premier
ordre du type :

Dans cette équation,quantifie l’inertie du capteur et S0 la sensibilité statique du capteur . Dans le cas
sinusoïdal, c'est-à-dire le cas où :

En utilisant les formules d’Euler et les propriétés des systèmes linéaires, l’étude du comportement
dynamique se ramène à :

La solution générale de cette équation s’écrit alors :

L’amplitude et la phase de la sortie varie en fonction de la fréquence de l’excitation sinusoïdale du


mesurande. L’étude de cette variation s’effectue en étudiant le rapport entre l’amplitude du mesurande
en entrée et celle de la sortie. Il s’agit de la sensibilité dynamique du capteur :

Le tracé du module de |S(j)| en décibel normalisé par rapport à S0 et en utilisant une échelle
logarithmique pour normalisé par rapport à 1/, donne :

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Tant que la fréquence est inférieure à 1/t, la sensibilité dynamique reste dans la limite de -3db. Au delà
de 1/t, la sensibilité dynamique décroit en fonction de la fréquence.
Tant que la sensibilité dynamique reste inférieure -3 dB, l’atténuation subie par la grandeur de sortie est
de l’ordre de 77% du mesurande, le capteur fonctionne alors dans un intervalle de fréquence désignée
comme étant la bande passante à -3dB.

I.11 Conclusion
 Le capteur idéal est celui pour lequel on dispose d'une relation linéaire connue entre la grandeur
à mesurer et le signal de sortie du capteur. Les conditions d'emploi sont telles qu'aucune
grandeur d'influence ne perturbe son fonctionnement.
 L’erreur globale de mesure ne peut être qu’estimée. Une conception rigoureuse de la chaîne de
mesure permet de réduire les erreurs et donc l’incertitude sur le résultat. On parle de : fidélité,
justesse, précision, incertitude, linéarité.
 Les contraintes mécaniques, thermiques ou électriques auxquelles un capteur est soumis
entraînent, lorsque leurs niveaux dépassent des seuils définis, une modification des
caractéristiques du capteur. Au-dessus d’un certain seuil, l’étalonnage n’est plus valable. Au-
dessus d’un autre plus grand le capteur risque d’être détruit.

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