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Année académique : 2021-2022

FISCALITE II
(TVA ET IRPP)

Conforme à la loi de finance 2021

CGE I

Responsable du cours:
Valery Verges DONGMO KANA, Ph.D
Senior Lecturer
Accounting, Audit & Tax consultant
Tel : 696159905/ 672039722
Email : vergesvalery@gmail.com

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CHAPITRE I : LA TAXE SUR LA VALEUR AJOUTEE

0. Les régimes d’impositions au Cameroun


Le critère de classification dans les différents régimes d’imposition est le CAHT et non plus la
forme juridique de l’entreprise. Ainsi, pour respecter le principe d’équité, le législateur fiscal
a tenu compte du volume d’activités dans la définition des contraintes administratives et
comptables des différents contribuables. Désormais l’Art 93 du CGI distingue les régimes
suivants, déterminés en fonction du chiffre d’affaires réalisé : Régime de l’impôt libératoire ;
Régime simplifié ; Régime réel.

a) Le régime de l’impôt libératoire


Ce régime concerne les entreprises individuelles qui réalisent un chiffre d’affaires annuel
inférieur à 10 millions FCFA.

b) Le régime simplifié
Ce régime s’applique aux contribuables ci – dessous :

 Les entreprises individuelles et les personnes morales qui réalisent un chiffre


d’affaires annuel égal ou supérieur à 10 millions et inférieur à 50 millions FCFA ;
 Les transporteurs inter - urbains de personnes par minibus et cars disposant d’une
flotte d’au plus cinq (05) cars de moins de cinquante places
 Et les personnes physiques et morales exploitant de jeux de hasard et de
divertissement Avec : Baby-foot : nombre de machines compris entre 10 et 25,
 Flippers et jeux vidéo : nombre de machines compris entre 5 et 15
 Machines à sous : nombre de machines compris entre 3 et 10.

C) Le régime du réel

Ce régime s’applique aux contribuables ci – dessous :

- Les entreprises individuelles et les personnes morales qui réalisent un chiffre


d’affaires annuel égal ou supérieur à 50 millions FCFA ;
- Les transporteurs interurbains de personnes par cars d’au moins 50 places, quel que
soit le nombre de véhicules exploités ou disposant d’une flotte de plus de 5 cars de
moins de 50 places
- Et les personnes physiques et morales exploitant de jeux de hasard et de
divertissement Avec : Baby-foot : nombre de machines supérieur à 25,
Flippers et jeux vidéo : nombre de machines supérieur à 15

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Machines à sous : nombre de machines supérieur à 10.
I. Généralité sur la TVA
1 – Définition de la TVA
·         C'est un impôt sur la consommation qui frappe la dépense ;
·    C'est un impôt indirect, car il n'est pas payé directement au Trésor public par le
consommateur, redevable réel, mais par les personnes qui ont en charge sa collecte,
redevables légaux ;
·         C'est un impôt réel parce qu'il ne tient pas compte de la personnalité du consommateur,
mais des opérations réalisées.
·         C'est un impôt à paiements fractionnés, car il est encaissé par le Trésor public en
plusieurs paiements à chaque étape du circuit économique ;
·     C'est un impôt unique, car en réalité, le bien n'est taxé qu'une fois au moment de la
consommation finale.
2- Les personnes imposables
Ce sont les personnes physiques ou morales, y compris les collectivités et organismes de droit
public, qui réalisent les opérations imposables, entrant dans le champ d'application de la TVA.
3- Les opérations imposables
·         La production ;
·         La prestation de service ;
·         La distribution ;
·         Les importations ;
·         Les exportations ;
·         Les travaux immobiliers ;
·         Les jeux de hasard et de divertissement.
4- La base d'imposition et territorialité de la TVA
Pour la base d’imposition, de façon globale, c'est le coût de revient de la transaction (biens,
service rendu, échanges)
·         Pour les livraisons de biens, elle est constituée par toutes les sommes ou valeurs, par
tous les avantages ou services reçus ou à recevoir en contrepartie de la livraison ;
·         Pour les prestations de services, par toutes les sommes et tous les avantages reçus.
·         Pour les échanges, par la valeur des produits reçus en paiement du bien livré, augmenté
le cas échéant de la soulte ;
·         Pour les travaux immobiliers, par le montant des marchés, mémoires ou factures.

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En ce qui concerne la territorialité de la TVA, Sont soumises à la Taxe sur la Valeur Ajoutée,
les opérations réalisées au Cameroun, non comprises dans la liste des exonérations prévues à
l’Article 128.
5- Le taux de la TVA
Le taux de la TVA est de 19,25%, réparti comme suit :
17,5% en principal et 1,75% au titre des centimes additionnels communaux. 
Toutefois, les exportations sont taxées au taux zéro.
6- Comment détermine-t-on la TVA à payer ?
La TVA à reverser est égale à la différence entre la TVA brute collectée, et la TVA supportée
qui est déductible.
TVA due = TVA collectée ou facturée – TVA déductible ou récupérable ;
NB : Lors qu’il existe un crédit de TVA1, la TVA due est calculée en tenant compte de ce
crédit qui intervient lorsque la TVA récupérable est supérieure à celle collectée le mois N-1.
TVA due = TVA collectée ou facturée – TVA déductible ou récupérable – Crédit de TVA N-1.
7- La TVA déductible
C'est la TVA qui grève les achats de biens ou de service effectués par une entreprise qui
réalise les opérations taxables.
8- La TVA collectée
C'est la TVA que les assujettis facturent à leurs clients au regard des opérations imposables. 
C'est la TVA qui grève les achats de biens ou de service effectués par une entreprise qui
réalise les opérations taxables.
9-Fait générateur de la TVA
Le fait générateur est l’évènement à partir duquel nait la créance de l’état. Il est constitué :
- Par la livraison du bien sur le marché (s’il s’agit de bien) ;
- Par l’exécution du service ou des travaux ;
- Par l’introduction de la marchandise dans le territoire nationale (s’il s’agit des
importations).
10- Exigibilité de la TVA

La TVA est exigible à la livraison des biens pour les ventes, les échanges et les travaux à
façon. Pour les prestations de service, avances, acomptes, soldes, retenues de garantie et
travaux immobiliers, l'exigibilité intervient à l'encaissement de la contrepartie ou lors de
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Le crédit de TVA est une dette de l’état envers l’entreprise sur les opérations effectuées sur la TVA, il
intervient lorsque la TVA récupérable est supérieure est la TVA collectée. Son traitement consiste à la déduire
sur la TVA à reverser le mois prochain.

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l'inscription en débits de la créance si le contribuable a opté pour ce mode d'imposition. Enfin,
pour les livraisons à soi-même, la première utilisation marque l'exigibilité.
11- Obligations des redevables (Article 150 du CGI)
Les assujettis à la Taxe sur la Valeur Ajoutée doivent :
 Être immatriculés ;
 Tenir une comptabilité conformément au système normal prévu par le droit comptable
OHADA
 Délivrer à leurs clients des factures mentionnant obligatoirement les éléments
suivants:
- le numéro d’identifiant unique du fournisseur et du client ;
- la date de la facturation, le nom, la raison sociale, l’adresse complète et le numéro du
registre de commerce du fournisseur ;
- l’identité complète du client ;
- la nature, l’objet et le détail de la transaction ;
- le prix hors taxe ;
- le taux et le montant de la taxe correspondante ;
- le montant total toutes taxes comprises dû par le client ;
- la mention « Exonérée » ou « prise en charge État » le cas échéant, par produit.
Quelles sont les obligations déclaratives ?
Toute personne assujettie à la TVA est tenue de souscrire auprès de l'Administration Fiscale,
une déclaration avant le 15 du mois qui suit la fin de la réalisation des opérations.
12- Exonération de la TVA
Sont exonérés de la Taxe sur la Valeur Ajoutée :
1) Les opérations suivantes, dès lors qu’elles sont soumises aux droits
d’enregistrement :
a) les opérations immobilières de toutes natures réalisées par des non-professionnels ;
b) les mutations de droits réels immobiliers et les mutations de fonds de commerce soumises
au droit de mutation ou à une imposition équivalente ;
2) les opérations liées au trafic international concernant :
a) les navires ou bateaux utilisés pour l’exercice d’une activité industrielle ou commerciale en
haute mer ;
b) les bateaux de sauvetage et d’assistance ;
c) les aéronefs et les navires pour leurs opérations d’entretien et d’avitaillement ;

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d) les opérations de transit inter-états et les services y afférents, conformément aux
dispositions des articles 158 et suivants du Code des Douanes de la CEMAC ;
3) l’importation ou la vente par l’Etat des timbres fiscaux et postaux et de papiers
timbrés
4) les sommes versées par le Trésor à la Banque Centrale chargée du privilège de
l’émission, ainsi que les produits des opérations de cette Banque, génératrice de
l’émission des billets ;
5) les frais de scolarité et de pension perçus dans le cadre normal de l’activité des
établissements d’enseignement scolaire et/ ou universitaire régulièrement autorisés, selon le
cas, par le ministre chargé de l’Éducation nationale ou le ministre chargé de l’Enseignement
supérieur ;
6) Certains biens de première nécessité notamment : les pesticides, les engrais et leurs
intrants, ainsi que les autres intrants agricoles, de l’élevage et de la pêche utilisés par les
producteurs ; la viande bovine, à l’exception de la viande importée ; Les produits
pharmaceutiques, leurs intrants ainsi que les matériels et équipements des industries
pharmaceutiques.
7) les opérations de crédit-bail réalisées par les établissements de crédit au profit des
crédits-preneurs en vue de l’acquisition des équipements agricoles spécialisés, destinés à
l’agriculture, à l’élevage et à la pêche ;
8) les ventes de produits pétroliers destinés à l’avitaillement des aéronefs des sociétés
ayant leur siège social au Cameroun ;
9) les consommations d’eau et d’électricité des ménages lorsque celles-ci ne dépassent
pas:
• 20 m3 par mois pour l’eau ;
• 220 kWh par mois pour l’électricité.
10) les examens, consultations, soins, hospitalisation, travaux d’analyse et de biologie
médicale et les fournitures de prothèses effectuées dans les formations sanitaires ;
11) les matériels servant à la lutte contre le VIH/SIDA, dans les conditions fixées par
voie réglementaire ; etc…. Voir article 128 du CGI.

. Liste des biens de première nécessité exonérés de TVA

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13- Conditions de déductibilité de la TVA.
Pour être déductible, la Taxe sur la Valeur Ajoutée doit figurer :
• sur une facture dûment délivrée par un fournisseur immatriculé et soumis au régime du réel
et mentionnant son numéro d’identifiant unique.
Toutefois, en ce qui concerne les fournisseurs étrangers, ces conditions ne sont pas exigées :
• en cas d’importation, sur la déclaration de mise à la consommation (D3, D43, T6 bis) ;
• en cas de livraison à soi-même, sur une déclaration spéciale souscrite par le redevable lui-
même.
Test de connaissance
Les opérations de Février, Mars et Avril 2018 de l’entreprise DKV s’analysent de la manière
suivante :
Février Mars Avril
Vente de marchandises 8 000 000 9 000 000(1) 6 800 000
Achat de marchandises 4 100 000 3 000 000 2 300 000
Acquisition 3 000 000 1 800 000 2 000 000
d’immobilisation
(1) Dont 5 000 000 à l’exportation.

TAF : déterminer pour chaque mois la TVA à reverser au trésor public.


II. Traitement des opérations spécifiques de la TVA
1 – La notion de prorata (Art 147 du CGI)
Quand l’activité d’une entreprise est soumise en totalité à la TVA, on dit que cette dernière est
un assujetti total. Mais dans la réalité des cas, on constate que plusieurs entreprises ont une
activité mixte, c’est à dire qu’elles réalisent à la fois des activités taxables à la TVA et des
activités non taxables à la TVA. C’est le cas des pharmacies, des boulangeries – pâtisseries
etc… Face à cette situation, ces entreprises ne peuvent déduire qu’une fraction de TVA payée
en amont aux fournisseurs. Cette fraction n’est autre que le prorata (1.1). Mais, pour éviter le
calcul complexe du prorata, le législateur a prévu une disposition légale qui autorise les
assujettis au prorata d’avoir une option pour la tenue d’une comptabilité séparée en secteurs
d’activités (1.2).
1.1 Les assujettis partiels de TVA
Les assujettis partiels ne sont autorisés qu’à déduire une fraction de la TVA déductible. Dès
lors, la difficulté ici réside dans le calcul de ce prorata de déduction. Ainsi, le prorata
applicable au cours d’une année donnée est calculé soit :
- sur les recettes de l’année précédente pour les anciens contribuables ;

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- sur les recettes prévisionnelles de l’année en cours pour les nouveaux redevables. Avant
2010 ce prorata était égal au rapport entre la CAHT taxable à la TVA (au numérateur), y
compris le CAHT taxable au taux zéro et le total du CAHT (au dénominateur). La LF 2010 a
introduit dans le calcul du prorata au numérateur et au dénominateur les opérations
imposables par nature, mais exonérées de TVA par la loi ou un texte équivalent. Il s’agit des
exonérations par destination.
Prorata de déduction : CAHT taxable (taux normal et zéro) + CAHT taxable mais exonéré par destination
CAHT global
Le CAHT exonéré par destination concerne :
o Les achats effectués par des Ambassades et Consulats,
o Les achats réalisés par des Organisations internationales ayant reçu un accord de siège,
o Les achats effectués par les ONG reconnues d’utilité publique,
o Les achats effectués par les entreprises privées ayant signé une convention d’exonération
avec le Ministère de Finances (MINFI).
NB  : Lorsque le prorata de déduction est inférieur à 10%, l’entreprise n’est pas autorisée à
effectuer des déductions sur la TVA collectée en ce moment la TVA due sera égale à celle
Collectée.
Il est à noter que le chiffre d’affaires des opérations taxables au taux zéro concerne les
exportations des produits taxables.
Test de connaissance 1 : Cas CAMEX SARL
La SARL CAMEX, une société de droit camerounais créée en 2005, opère dans deux
branches d’activités distinctes, à savoir la commercialisation des mobiliers de bureau et des
produits de première nécessité. Au cours de l’année 2014, elle a eu à réaliser les opérations
suivantes :
• Ventes des produits de première nécessité ………………….. 5.000.000. FCFA ;
• Ventes des mobiliers de bureau aux privés ………………… 8.000.000.FCFA ;
• Ventes de mobiliers à l’ONG « AMADEUS » reconnue d’utilité publique 2.000.000.FCFA ;
• Ventes mobiliers au Consulat d’Espagne au Cameroun 4.000.000.FCFA ;
• Ventes mobiliers à la SA SODICAM (Exonérée de TVA selon une convention avec le
Cameroun) …………………………………………… 6.000.000.FCFA.
Travail A Faire :
1 - Calculer le prorata prévisionnel de déduction pour l’année 2015 ;

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2– Calculer le montant de la TVA à reverser en Septembre 2015 sous l’hypothèse que le
montant des ventes de Septembre 2015 s’élève à 50.000. 000FCFA tandis que les achats de la
même période se chiffrent à 25.000. 000. FCFA.
Test de connaissance 2
La SA CAMINCI est une importante société camerounaise créée le 02 Janvier 2015 et
spécialisée dans le commerce général. Les données prévisionnelles de son activité pour le
compte de l’exercice 2015 font ressortir les éléments suivants :
o Ventes des biens d’équipement : 119.250.000.FCFA (TTC) ;
o Ventes des produits pharmaceutiques : 20.000.000.FCFA (HT) ;
o Exportation du bois débité en Asie : 30.000.000.FCFA (HT) ;
o Remboursement de débours au transitaire : 5.000.000.FCFA (HT).
Travail à Faire :
1 – Calculer le prorata provisoire de l’exercice 2015.
2 – Calculer le montant de la TVA à reverser pour le compte du mois de Janvier 2015
sachant que le CAHT du mois de Janvier 2015 et celui de Février 2015 se sont élevés
respectivement à 20 millions FCFA et à 30 millions FCFA tandis que les achats du mois
de Janvier 2015 se chiffrent à 8.000. 000.FCFA
Test de connaissance 3
La Sarl SCIMEX a réalisé les opérations suivantes au cours du mois de Février 2015 :
Paiement de la facture N° C0058 du Cabinet « Wanssy » 3.500.000 HT
Achat d’un groupe électrogène à Bernabé Cameroun 10.000.000 HT
Ventes de marchandises 30.000.000 HT
Paiement de la facture M01256 de MTN 650.000 HT
Paiement de la Facture ENEO 112.500 HT
Paiement de la quittance Camerounaise des Eaux 140.000 HT
Travail à Faire :
1 -Calculer le montant de la TVA déductible au titre du mois de Février 2015 sous les
hypothèses que : le prorata prévisionnel de déduction est de 9%, le prorata prévisionnel de
déduction est de 40%
2- Calculer le montant de la TVA à payer pour le compte du mois de Février 2015
1.2. La tenue d’une comptabilité séparée par secteur d’activité (Art 148 du CGI)
Afin d’éviter la complexité d’utilisation du prorata, la législation fiscale a prévu une
deuxième option pour les cas d’entreprises qui pratiquent une activité mixte. Ces dernières
peuvent diviser leurs activités en deux secteurs principaux. Un premier secteur qui regroupe

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toutes les activités taxables et non taxables ouvrant droit à déduction et un deuxième secteur
constitué des activités non taxables n’ouvrant pas droit à déduction. A cet effet, elles doivent
tenir une comptabilité séparée par secteur d’activité. La conséquence logique qui en découle
est que, la TVA qui a grevé les achats auprès des fournisseurs sera totalement déductible, ce
qui n’est pas le cas pour les opérations non taxables à la TVA.
Test de connaissance
La SA CAMITEX est une entreprise industrielle située dans la zone industrielle de Douala –
Bassa. Elle dispose d’une activité mixte. La première concerne le montage des ordinateurs
qu’elle revend sur le marché national. La seconde consiste en la production du lait en poudre
qu’elle revend aux boulangeries. Au cours de l’exercice 2014, elle a réalisé les opérations
suivantes :
Ventes du mois d’Avril 2014 : 50.000. 000. FCFA dont
Ventes des ordinateurs 35.000.000
Ventes Lait en poudre 15.000.000
Achats du mois d’Avril 2014 : 30.000. 000. FCFA dont
Achats composants ordinateurs 20.000.000
Achat Lait 10.000.000
NB : - L’ordinateur est un bien taxable à la TVA
- Le lait en poudre est un bien de première nécessité, donc exonéré de TVA
Travail à Faire :
1 - Calculer le montant de la TVA à payer pour le compte du mois d’Avril 2014 sous les
hypothèses que :
Hypothèse 1 : La SA CAMITEX n’est pas organisée en secteur d’activité et tient une
comptabilité globale
Hypothèse 2 : LA SA CAMITEX tient une comptabilité séparée en deux secteurs
3 – Laquelle des méthodes semblent avantageuse pour la SA CAMITEX ? N.B : Le prorata
de déduction prévisionnel est 65% ; 8%

2. Le crédit de TVA (Art. 149 du CGI)

2.1. La notion de crédit de TVA

Quand la TVA déductible est supérieure à la TVA Collectée alors le redevable doit exiger un
crédit de TVA à l’Etat. Deux cas de figure peuvent se présenter :

- Crédit de TVA exceptionnel ;

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- Crédit de TVA structurel ou chronique

Crédit de TVA exceptionnel Crédit de TVA Chronique

- Ventes exclusivement à l’exportation


MOTIFS Achats importants - Ventes exclusives aux clients habilités à retenir la

Acquisition d’immobilisations TVA à la source

- Ventes à des entreprises bénéficiant du régime


des achats en franchise (cas des sociétés
pétrolières, des exportateurs … qui achètent HT)
- Cessation d’activité (crédit détenu à la date de
la cessation correspondant à la TVA/Achats
acquittée non récupérée

PROCEDURE DE Report du crédit de TVA sur les Demande de remboursement du crédit de TVA
REMBOURSEMENT déclarations suivantes sans
DU CREDIT DE TVA limitation de délai

2.2 - Les conditions de remboursement de crédit de


TVA

Les entreprises désirant obtenir le remboursement des crédits de TVA dont elles disposent
sont tenues désormais d’introduire leurs demandes avant le 20 du mois qui suit le trimestre au
terme duquel un crédit de taxe a été constaté. La loi de finance 2009 en son article 50 astreint
les entreprises désirant obtenir le remboursement de TVA de ne plus reporter sur leurs
déclarations de chiffre d’affaire suivantes les crédits de TVA dont le remboursement est
demandé et ce, dès le dépôt de la demande. L’imputation de ces crédits est ainsi
momentanément suspendue jusqu’à l’intervention de la décision de remboursement.
Ainsi, les dates limites d’introduction des demandes de remboursement des crédits de TVA
sont
donc fixées comme suit :
Tableau : Délai d’introduction des demandes de
remboursement de crédit de TVA

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Trimestre de JANVIER AVRIL JUILLET OCTOBRE
FEVRIER MAI AOUT NOVEMBR
constitution
E
des crédits de MARS JUIN SEPTEMBRE

TVA DECEMBRE
2020 2020 2020
2016
Date limite
d’introduction
Avant le 20 Avant le 20 Avant Avant le
des demandes
avril juillet le 20 20 janvier
de
octobre 2021
remboursement 2020 2020
2020

Selon l’Art. 149 bis du CGI 2020, les remboursements des crédits de TVA doivent respecter
les modalités suivantes :
• Pour les entreprises à risque faible, le remboursement est automatique et n’est pas
subordonné à aucune procédure de contrôle de validation préalable ;
• Pour les entreprises à risque moyen, le remboursement s’effectue après une procédure de
validation des crédits ;
• Pour les entreprises à risque élevé, le remboursement n’intervient qu’après une procédure
de vérification générale de comptabilité qui doit intervenir dans un délai d’un mois après
l’introduction de la demande de remboursement.
Les entreprises à risque faible sont celles qui remplissent à la date de l’introduction de leur
demande, les critères cumulatifs ci – dessous :
▪ Appartenir au portefeuille de la Direction des grandes entreprises (DGE) ;
▪ Ne pas avoir d’arriérés fiscaux y compris dans le cadre d’un contentieux fiscal ;
▪ Avoir régulièrement bénéficié de remboursement de crédits de TVA au cours des trois
derniers exercices non remis en cause à l’occasion d’un contrôle fiscal.
Toutefois, les entreprises à risque faible ayant bénéficié d’un remboursement automatique
font l’objet d’un contrôle a posteriori de validation de leurs crédits. Ainsi, les redressements
fiscaux effectués à l’occasion de ce contrôle à posteriori auprès de ces contribuables et ayant
bénéficié de remboursements de crédits sans contrôles préalables donnent lieu à l’application
des pénalités de 150% majorées des intérêts de retard sans plafonnement et sans possibilités
de remise gracieuse
Les entreprises à risque moyen sont celles qui remplissent les critères suivants :

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▪ Appartenir au portefeuille de la DGE ou du CIME ;
▪ Ne pas avoir d’arriérés fiscaux ou disposer d’un sursis de paiement ;
▪ Avoir régulièrement bénéficié de remboursement de crédits de TVA au cours d’un
exercice fiscal clos non remis en cause à l’occasion d’un contrôle fiscal.
Sont considérées comme entreprises à risque élevé, celles n’appartenant à aucune des
catégories ci-dessus.
Cependant, les redressements fiscaux en matière de TVA effectués à l’occasion d’une
vérification générale de comptabilité de ces contribuables et ayant bénéficié de
remboursements de crédits après contrôle de validation donnent lieu à l’application des
pénalités de 100% majorées des intérêts de retard sans plafonnement.
NB : - Le CGI 2019, supprime l’exigence de validation préalable des crédits de TVA à
partir d’un certain seuil.
- L’administration fiscale peut à tout moment procéder à un contrôle de validation
d’un crédit de TVA exposé par un assujetti. Pour les activités de commerce général,
qui par leur nature, ne sont pas susceptibles de générer un crédit structurel de Taxe
sur la Valeur Ajoutée, tout report de crédit sur les déclarations ultérieures, n’est
admis au-delà d’une période de trois (03) mois qu’au terme de sa validation
préalable par les services compétents de l’administration fiscale.
Sont considérées comme entreprises à risque élevé, celles n’appartenant à aucune des
catégories ci-dessus.

Test de connaissances 1
Soient les trois entreprises suivantes qui ont introduit leur dossier de remboursement de crédit
de TVA auprès de l’administration fiscale camerounaise. Le contenu de ces dossiers se
présente comme suit : Tableau : Demande de remboursement de crédit de TVA
Entreprises DECLARATION G 50 SORT DE LA DEMANDE
2è Crédit TVA TVA à Date
Trimestre PAYER demande
Avril -2 000 000 -

CAMEX SA Mai -9.000.000 -

Juin -52.000.000 - 16/07/2016

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Avril - 4.000.000 -

SOTR Mai -5 000 000 -


AC
Juin -7.000.000 - 5 / 07 / 2016
SARL

Avril 4.000.000 -

UTC SARL Mai 7.000.000 -

Juin 25.000.000 - 10 / 08 /
2016

Travail à Faire : Déterminer le sort réservé à ces demandes de remboursement sous


l’hypothèse que CAMEX SA relève de la DGE et les autres entreprises du CIME.

3 – Les régularisations de TVA (Art. 147 du CGI)

Dans la pratique, les déductions de TVA régulièrement effectuées sont admises


définitivement. Elles doivent être effectivement justifiées, selon le mécanisme de TVA, par
l’affectation a une activité taxable des éléments y afférents.

Si cette affectation n’est pas confirmée ultérieurement ou est modifiée, alors des rectifications
des déductions initiales ou régularisations peuvent ainsi être nécessaires et ceci dans certaines
conditions prévues par le législateur.

Dès lors, les régularisations qui en découlent diffèrent selon qu’elle porte sur les
immobilisations ou sur les autres valeurs d’exploitation ou services.

3.1. Les régularisations portant sur les immobilisations


La TVA déductible payée au fournisseur lors des achats ne peut être régularisée que dans les
deux cas suivants :

• Sortie de l’immobilisation du champ de la TVA ;

• La connaissance du prorata réel de fin d’exercice.

3.1.1- La sortie de l’immobilisation du champ de la TVA

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Cette situation peut se retrouver dans toutes les entreprises y compris celles qui sont
assujetties partiellement à la TVA. La sortie peut résulter des situations suivantes :

• Transfert de propriété (cession de l’immobilisation avant la fin des amortissements, vol, don
gratuit, détournement, disparition de l’immobilisation) ;

• Changement d’affectation de l’immobilisation (Exemple l’affectation d’un matériel


d’exploitation aux dirigeants ou cadres) ;

• Perte de qualité d’assujetti (faillite, cessation d’activité).

Lorsqu’un redevable cède une immobilisation avant la fin de la quatrième année à compter de
la date d’acquisition et que cette cession n’est pas soumise à la TVA pour une raison
quelconque, ledit redevable est tenu de reverser une fraction de la TVA qu’il a déduit
initialement.

La somme à reverser est égale à la déduction initiale diminuée d’un cinquième par année ou
fraction d’année depuis l’acquisition. En d’autres termes, le montant à reverser est égal à la
fraction du cinquième de la TVA initialement déduite pondérée par le délai restant à courir
pour atteindre 5 ans.

Mathématiquement on a :

Soient n1 : la durée d’utilisation de l’immobilisation et n2 : la durée restant à courir pour


atteindre cinq ans ; n1 + n2 = 5 ans

TVA à reverser = TVA déductible - TVA déductible x n1

TVA à reverser = TVA déductible (5 – n1)

TVA à reverser = TVA déductible x n2

La régularisation pour cause de sortie de l’immobilisation du champ de la TVA doit se faire


dans la déclaration déposée au titre du mois au cours duquel la sortie a eu lieu effectivement.

Pour le vendeur, le cout du bien cédé est majoré du montant de la TVA régularisée. Cette
majoration est prise en compte pour le calcul et l’analyse fiscale du résultat de cession.

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Pour l’acheteur, un droit à déduction d’un montant égal est ainsi créé.

Test de connaissances

La Sarl SCIMEX avait acquis une machine d’une valeur de 29.812. 500.FCFA TTC le 1er
Octobre 2013. À la suite d’un ralentissement de son activité, cette société avait cédé cette
immobilisation le 1er Juillet 2015 au prix de 18.000.000FCFA HT.

Travail à Faire :

1 – Déterminer le montant de la TVA à reverser dans les cas suivants :

- le prorata réel de 2013 est de 100% ;

- le prorata réel de 2013 est de 60%.

3.1.2 - La connaissance du prorata réel de fin d’exercice

Dans la pratique, cette situation ne se rencontre que dans le cas des assujettis partiels à la
TVA. En effet, la déduction effectuée par application d’un prorata prévisionnel a un caractère
provisoire et le montant de la TVA déductible doit être définitivement arrêté au vu du prorata
réel calculé d’après les recettes de l’année même au cours de laquelle l’immobilisation est
acquise2.

Le prorata réel de fin d’exercice doit être déterminé au plus tard avant la fin du premier
trimestre qui suit la fin de l’exercice en question. La régularisation est rendue possible dès
lors que ce prorata réel s’éloigne du prorata prévisionnel.

La régularisation est donnée par la formule suivante :

Régularisation = TVA / Achats x Ecart de prorata

Avec Ecart de prorata = Prorata prévisionnel pratiqué – Prorata réel

• Si Ecart > 0 alors la déduction est exagérée (reverser la régularisation à l’Etat)

• Si Ecart < 0 alors la déduction est insuffisante (Exiger un crédit de TVA à l’Etat)

NB : Cette régularisation affecte la valeur à laquelle l’immobilisation figure à l’actif du bilan.


Ainsi, la réclamation d’un crédit de TVA affecte négativement la valeur de l’immobilisation
tandis qu’un reversement de TVA à l’Etat entraîne une augmentation de la valeur réelle de

2
Cet ajustement de la TVA doit entraîner une correction de la valeur d’actif de l’immobilisation

20
l’immobilisation. A cet effet, la firme doit constituer des amortissements sur la base de ces
immobilisations corrigées.

Base d’amortissement = Montant HT immobilisation ± régularisation de TVA

Test de connaissance

La Sarl SCIMEX, une entreprise industrielle spécialisée dans le traitement et la production du


beurre de cacao, a acquis au cours de l’exercice 2017, une trieuse électronique. Cet achat lui a
permis de récupérer une TVA de 60 Millions FCFA après application d’un prorata
prévisionnel de 20%.

Travail à Faire : Quel est le sort fiscal de cette TVA déductible si :

 Le prorata réel de fin d’exercice 2017 est de 15% ?


 Le prorata réel de fin d’exercice 2017 est de 30% ?
 Le prorata réel de fin d’exercice 2017 est de 8% ?

21
CHAPITRE 7 : DROITS D’ACCISES

1- Définition du Droit d'accises


Le droit d'accises est un Impôt ad valorem assis sur la dépense de consommation et perçu lors
de la livraison sur le marché local de certains produits spécifiques.
2 - Les produits soumis au droit d'accise
Il s'agit pour l'essentiel des biens importés ou produits locaux notamment :
·         Bières de malt ;
·         Boissons gazeuses, eaux minérales ;
·         Jus de fruits naturels ;
·         Vins de raisins frais... toute la position tarifaire ;
·         Vermouths et autres vins de raisins frais ;
·         Autres boissons fermentées (cidre, poiré, hydromel par exemple) ;
·         Eaux-de-vie, whiskies, rhum, gin et spiritueux, etc.
·         Cigares, cigarillos et cigarettes, en tabac ou en succédanées de tabacs ;
·         Tabac à mâcher et à priser ;
·         Autres tabacs fabriqués ;
·         Foie gras ;
·         Caviar et ses succédanés ;
·         Saumons du Pacifique, de l'Atlantique et du Danube séchés, salés ou en saumure ;
·         Perles fines, pierres précieuses ;
·         Métaux précieux ;
·         Bijouteries ;
·         Véhicule de tourisme d'une cylindrée supérieure etc……..

3 - Fait générateur
Il est constitué par :
·         La livraison des biens et marchandises par le producteur ou par le grossiste, s'agissant
des ventes ou des échanges ;
·         Le franchissement du cordon douanier s'agissant des importations.

4- Exigibilité
Le droit d'accise est exigible à la livraison des biens en ce qui concerne les ventes et lors de la
déclaration d'importation, s'agissant des importations.

22
5- La base d'imposition au droit d'accise
En matière d'importations, la base est déterminée en ajoutant à la valeur imposable telle
qu'elle est définie par les articles 23 à 26 du Code des Douanes de la CEMAC, le montant du
droit de douane.
S'agissant des biens et marchandises en provenance d'un Etat membre de la CEMAC, elle est
constituée par la valeur sortie usine, à l'exclusion des frais d'approche.
6-Quel est le taux du droit d'accise ?
Il existe trois taux :
Taux super élevé …………………50%
Taux élevé ………………………..30%
Taux général …………………….25 %
Taux moyen ………………….. 12,5 %
Taux réduit ………….………....... 5%
Taux super réduit ………………...2 %
Le taux de 50% : l’hydroquinone et les produits cosmétiques importes contenant de
l’hydroquinone ;
NB  : La loi de finance 2021 supprime des DA sur les produits cosmétiques produits
localement (article 142).
Le taux de 30% : les cigares, les cigarettes et les autres tabacs du chapitre 24 du CGI ; les
pipes et leurs parties, les tabacs et préparations pour pipes ;
Le taux de 25% qui s'applique à tous les autres produits sus listés y compris ceux ajoutés par
la loi de finance 2021 ( le mobilier, savons, detergents, cure-dents, fleurs naturelles et
artificielles)
Le taux moyen de 12,5% qui s'applique aux :
- véhicules de tourisme d’une cylindrée inférieure ou égale à 2 500 cm3, de plus de 10 ans à
15 ans d’âge ;
- véhicules de tourisme d’une cylindrée supérieure à 2 500 cm3, de 1 à 15 ans d’âge ;
- autres véhicules utilitaires, véhicules de transport en commun, remorques, tracteurs à
l’exclusion de ceux agricoles quelle que soit la cylindrée, de plus de 15 ans à 25 ans d’âge ;
- articles de friperie et pneumatiques d’occasion.
- motocycles d’une cylindrée supérieure à 250 cm3
- parties de tous les motocycles des positions 8714.10, 8714.91 à 871499 ;

23
- les cheveux, perruques, laines, barbes, sourcils, cils, mèches et autres matières textiles
préparés pour la fabrication de perruques ou d'articles similaires en cheveux des positions
tarifaires 6703. À 6704 ;
- bouquets des programmes et contenus audiovisuels numériques
Le taux réduit du droit d’accises s’applique aux jeux de hasard et de divertissement non
assujettis à la taxe spéciale sur :
- les jeux de hasard et de divertissement visée à l’article 206 et suivants du présent Code, sur
le chiffre d’affaires réalisé.
- sucreries sans cacao de la position 1704 ;
- chocolats et autres préparations alimentaires à forte teneur de cacao des positions 1806.20 à
180690,
- motocycles d’une cylindrée inférieure ou égale à 250 cm3,
- préparations pour consommation des positions tarifaires 2103 à 2104 ;
- les glaces de consommation du 2105.
NB  : La loi de finance 2021 prescrit l’application des droits d’accises au taux réduit sur
l’importation des produits suivants : les gruaux de maïs et la mayonnaise.
Les Taux super réduit 2% qui s’applique sur le chiffre d’affaires hors taxes des entreprises
de communication téléphonique mobile et de services internet.
Ce taux n'est pas majoré de 10 % au titre des centimes additionnels communaux.
Pour le cas spécifique des tabacs, le montant du Droit d’accises résultant de l’application
du taux de 25 % visé à l’alinéa (1) b ci-dessus, ne peut être inférieur à 5 000 F CFA pour
1000 tiges de cigarettes, s’agissant des produits finis de tabac importés.
Pour le cas spécifique des boissons alcoolisées, le montant du droit d’accises résultant de
l’application du taux de 25% est majoré d’un droit spécifique.
Le montant des droits d’accises additionnels résultant de l’application du système de taxation
spécifique est de :
-75 F CFA pour toutes les bières de 65 centilitres et 37,5 F CFA pour les bières de 33
centilitres
- pour les vins, spiritueux, whiskies et champagnes produits localement :
o 2 F CFA par centilitre pour les spiritueux dits alcools mix ;
o 2 F CFA par centilitre pour les vins ;
o 8 F CFA par centilitre pour les whiskies ;
o 25 F CFA par centilitre pour les champagnes ;
- pour les vins, spiritueux, whiskies et champagnes de gamme inférieure importés :

24
o 3 F CFA par centilitre pour les spiritueux dits alcools mix ;
o 3 F CFA par centilitre pour les vins ;
o 10 F CFA par centilitre pour les whiskies ;
o 30 F CFA par centilitre pour les champagnes ;
- pour les vins, spiritueux, whiskies et champagnes de gamme supérieure
importés :
o 6 F CFA par centilitre pour les spiritueux dits alcools mix ;
o 6 F CFA par centilitre pour les vins ;
o 20 F CFA par centilitre pour les whiskies ;
o 60 F CFA par centilitre pour les champagnes.
Pour le cas spécifique des emballages non retournables, il est appliqué un droit d’accises
spécifique selon les tarifs ci-après :
- 15 F CFA par unité d’emballage non retournable pour les boissons alcooliques et gazeuses ;
- 5 F CFA par unité d’emballage non retournable, plafonné à 10% de la valeur du produit,
pour tous les autres produits. ;
Pour le cas spécifique des boissons gazeuses, sodas et autres boissons sucrées importés, outre
le droit d’accises visé plus haut, il est appliqué un droit d’accises spécifique au tarif de 2,5 F
CFA par centilitre.
NB  : Article 141 bis nouveau Pour le cas spécifique des boissons ci-après listées, la base
d’imposition au droit d’accises est déterminée après application d’un abattement de :
- 25% pour les boissons gazeuses ;
- 10% pour les bières titrant un degré d’alcool inférieur ou égal à 5,5.
La loi de finances pour l’exercice 2020 a aligné le régime d’exonération en
matière de droits d’accises sur celui prévu par la directive N° 03/19-UEAC-
010A-CM-33 du 08 avril 2019 portant harmonisation des législations des Etats
membres de la CEMAC en matière de droit d’accises.
Désormais, les intrants des produits finis soumis au droit d’accises sont
exonérés dudit prélèvement. Cette mesure s’applique exclusivement aux entreprises locales de
production soumises au droit d’accises. Par entreprise de production, il faut entendre
celles qui procèdent à la transformation des intrants en produits finis. Les entreprises qui
importent des intrants en vue de la revente aux entreprises productrices ne sont pas éligibles à
l’exonération du droit d’accises sur les intrants.
La loi de finances pour l’exercice 2020 soumet au droit d’accises ad valorem, les bouquets de
programmes audiovisuels numériques. Au taux moyen de 12,5%. Il est assis sur le chiffre

25
d’affaires hors TVA des entreprises de distribution de programmes audiovisuels numériques,
exclusion faite de la vente de matériel.

Liste des produits soumis aux droits d’accises

26
27
28
7-Quelles sont les obligations des redevables
Les redevables du droit d'accise sont tenus de déclarer et de payer l'impôt dans les mêmes
formes et délais que la TVA.
Test de connaissance

- Au cours du mois de février 2018, la société FERMANCAM a effectué l’opération


suivante :
*le 10/02/2018 : Vente au comptant par chèque au client SUPER-MARCHE SCORE,
2 000 bouteilles de whisky (destinées à la revente) pour un montant HT de 70 000 000
F. Sur la facture, la TVA a été déterminée au taux de 19.25 %, le Droit d’Accises a été
déterminé au taux de 25%.
- La SABC a réalisé le CA HT sur ces produits suivants au mois de Mars :
*ventes des boissons gazeuses : 65 000 000FCFA ;
*ventes des boissons alcoolisées (Castel, Mutzig, beaufort) : 120 000 000FCFA ;
* Ventes des boissons alcoolisées (Booster) : 10 000 000FCFA.
- Nexttel Cameroun à réaliser un chiffre d’affaire de 2 000 000 000FCFA au cours du mois
d’Avril 2018.
TAF : Evaluer le montant de la TVA collectée et du droit d’accises pour chacune de ces
sociétés.

29
CHAPITRE 2 : IMPOT SUR LE REVENU DES PERSONNES PHYSIQUES

La réforme de l’IRPP au Cameroun, contenue dans les LF 2003 et 2004, a consacré un impôt
annuel unique qui frappe le revenu net global des personnes physiques. Cette loi précise
l’étendue des différentes catégories de revenus composant le revenu global du contribuable. Il
s’agit :

- des traitements, salaires, pensions et rentes viagères ;

- des bénéfices des activités artisanales, industrielles et commerciales ;

- des bénéfices des professions non commerciales et assimilées ;

- des bénéfices des exploitations agricoles ;

- des revenus fonciers ;

- et des revenus de capitaux mobiliers (RCM).

NB : Tous ces revenus supportent l’IRPP à l’exception des RCM qui suivent un traitement
fiscal particulier ( cad la retenue à la source de l’IRCM par la partie versante )

La problématique principale de cette partie consiste en la détermination de l’assiette de


chaque catégorie de revenus.

Pour la détermination de l’assiette de l’IRPP, le CGI distingue les salaires, traitements,


pensions et rentes viagères des autres revenus catégoriels.

Pour les salaires, la définition de l’assiette ne subit aucune modification. En effet, on a :

Assiette Salaires = SBTm x 12 – SBTm x 12 x 30% - PVIDm x 12 – 500. 000. FCFA

Pour le BIC, BART, BA et RF, l’assiette est déterminée comme en matière de l’IS

Assiette : Produits – Charges

Pour les BNC, l’assiette correspond au montant brut versé.

Ces charges doivent être exposées dans l’intérêt de l’entreprise, appuyées sur des factures
justificatives authentiques et remplir toutes les conditions de déductibilités des charges (pour
des montants supérieurs ou égaux à 500. 000.FCFA le paiement doit s’effectuer
obligatoirement par virement bancaire, chèque ou par voie électronique). De plus,

30
l’abattement forfaitaire de 500. 000. FCFA n’est plus justifié pour ces dernières catégories de
revenus.

Dans la suite, nous traiterons successivement :

 Les salaires et traitements ;


 Les autres revenus catégoriels qui suivent le même traitement qu’en matière de l’IS ;
 La liquidation de l’IRPP.

I. Les salaires et les traitements


La fiche de paie qui rémunère la contrepartie de la force de travail de l’employé comporte un
certain nombre d’éléments. On peut y retrouver :

• le salaire de base ;

• le salaire des heures supplémentaires ;

• le salaire exceptionnel ;

• les primes ;

• les avantages en nature ;

• les Allocations familiales ;

• les indemnités à caractère de remboursement de frais.

1 – Les éléments qui composent le salaire brut

1.1 : Le salaire de base


Le salaire de base est la partie généralement fixe du salaire déterminé par le contrat de travail
ou la convention collective, plus rarement par la loi (SMIG). Au Cameroun le salaire de base
est fixé d'accord parties entre l'employeur et le salarié tout en se conformant aux minima fixés
par la loi et la convention collective du secteur d'activité considéré. Les minima
conventionnels sont fixés par catégorie (12 catégories) et par échelon (de A-F à l'intérieur de
chaque catégorie).

Pour un mois, le nombre d’heures normales de travail est de 173,33 heures obtenues sur la
base de 40 heures par semaine.

(1 semaine → 40 H et 1an → 52 semaines

Nombre d’heure annuelle de travail : 40 x 52 = 2.080 Heures et 1 an → 12 mois

31
D’où Nombre d’heure mensuelle de travail : 2080/12 = 173,33 Heures

En raison de la nature et du caractère intermittent de leur travail, certaines catégories de


travailleurs sont amenées à effectuer plus de 40 heures. On dit que leur durée du travail
consacrée comme équivalente à la durée légale. Ces heures équivalentes sont fixées comme
suit :

56 heures / semaine pour le personnel occupé exclusivement à des opérations de gardiennage


ou de surveillance, et au service d’incendie ;

54 heures / semaine pour le personnel des hôtels, restaurants, débits de boisson de cafés autre
que celui exerçant l’une des activités suivantes : cuisine et buanderie (1), les domestiques et
les employés de maison.

50 heures / semaine pour les personnels des hôtels ;

48 H / semaine pour l’agriculture :

45 heures / semaine pour :

• Le personnel des hôpitaux, cliniques, dispensaires, maisons de santé et tous les


établissements de cure, soins, repos et/ou convalescence.

• Le personnel exclusivement affecté à la vente dans les établissements de vente au délai de


denrées alimentaires, dans les officines de détails, ainsi que dans les stations-services ;

• Le personnel des salons de coiffure et instituts de beauté ;

• Le personnel de cuisine et de buanderie dans les hôtels et restaurants.

Quel que soit le type de rémunération, les sommes perçues au titre du salaire de base sont
totalement imposables, aussi bien pour les charges salariales que patronales, tout comme les
heures supplémentaires.

1.2) Le salaire des heures supplémentaires

Ce sont les heures qui sont effectuées au-delà de la durée légale du travail en cas de travaux
rendus nécessaire : par un surcroît exceptionnel ou saisonnier de travail et/ou par
l’impossibilité d’achever les améliorations et travaux dans les délais impartis.

Il ne peut y avoir d’heures supplémentaires donnant lieu à la majoration que si, dans la
semaine, le temps de travail a dépassé la durée légale de 40 heures. En cas d’équivalence ou

32
de prolongation permanente, les heures supplémentaires commencent après accomplissement
de la durée du travail considéré comme équivalente ou de la durée de travail prolongé. b)
Taux réglementaire de majoration Le calcul de la majoration des heures supplémentaires est
effectué comme suit :

Heures supplémentaires du jour :

• Pour les 8 premières heures : 20% du salaire horaire ;

• Pour les 8 heures suivantes : 30% du salaire horaire

• Pour la troisième tranche d’heures jusqu’à 20 heures par semaine : 40% du salaire horaire.

• Heures supplémentaires de dimanche : 40% du salaire horaire

• Heures supplémentaires de nuit : 50% du salaire horaire

• Heures supplémentaires accomplies en cas d’urgence ou de force majeure survenue pendant


les jours non ouvrables : 50% du salaire horaire

A côté de ces majorations relevant du régime de droit commun, certaines conventions


collectives ont retenu des taux plus avantageux pour leur profession. A cet effet, nous
pouvons citer :

La convention collective des Hôtels, Bars, Restaurants (art.39)

Heures supplémentaires de jour :

• Pour les 8 premières heures : 20% du salaire horaire ;

• Pour les 8 suivantes : 30% du salaire horaire ;

• Pour les 4 dernières heures : 45 % du salaire horaire.

La base de calcul du salaire des heures supplémentaires est égale au salaire effectif perçu par
le travailleur et non le salaire minimum de la catégorie. Ce salaire effectif est égal à : Salaire
catégoriel échelonné + diverses primes assimilées au salaire (prime de technicité, prime de
rendement, prime de fonction).

Sont exclus du calcul du salaire horaire à prendre en compte pour la majoration des heures
supplémentaires, les indemnités et primes ci-après :

• Indemnité de logement ;

33
• Indemnité de déplacement ;

• Indemnité de transport ;

• Indemnité de panier ;

• Indemnité d’outillage ;

• Prime d’ancienneté ;

• Prime d’assiduité.

En somme, les montants alloués au titre des heures supplémentaires entrent totalement dans la
base de calcul des impôts et taxes sur salaire.

NB : L’employeur ne doit effectuer les heures supplémentaires que s’il n’a pas la possibilité
de recruter une main d’œuvre supplémentaire. L’employeur devra adresser une demande
d’heures supplémentaires à l’inspection du travail.

Test de connaissance

Monsieur PAGOU travaillant dans une société de la place a effectue les heures
supplémentaires suivantes au cours du mois de janvier 2020 :

 1ere semaine : Il a effectué 55 heures avec 3 heures le jours férié et 3 heures de


prolongation ;
 2e semaine : 57 heures avec 4 heures le dimanche ;
 3e semaine : 65 heures ;
 4e semaine : 50 heures avec 2 heures de nuits.

La composition de sa rémunération mensuelle est de :

 Salaire de base : 220 000 


 Prime d’ancienneté : 13 200
 Prime de rendement : 25 000
 Indemnité de transport : 40 000.

TAF :

1) Déterminer le montant des heures supplémentaires ;


2) Déterminer le montant de sa rémunération brut

1.3) Le salaire exceptionnel

34
On peut ranger le salaire versé au salarié en raison de son départ en congé ou de la rupture du
lien contractuel, soit pour le départ à la retraite, soit pour décès du salarié, soit encore pour
licenciement. Encore appelé derniers droits du salarié, on y range l'indemnité de fin de
carrière, la prime de bonne séparation, l'indemnité de licenciement, l'indemnité de préavis et
les prestations pour décès d'un salarié etc.

• Les allocations congés : il s'agit d'une suspension annuelle du contrat de travail pendant
laquelle le salarié reçoit les allocations congés et non sa rémunération habituelle.

• Les gratifications : l’entreprise peut 'attribuer des gratifications de fin d'année dans le cas
où aucune mesure particulière n'est accordée au personnel en fin d'année sous quelque forme
que ce soit. Les sommes ainsi allouées sont totalement imposables.

• Treizième mois : Certaines conventions collectives recommandent la généralisation du


treizième mois. Il s'agit d'une rémunération exceptionnelle qui peut être allouée en fin d'année
ou répartie sur les douze salaires annuels. Elle est souvent égale à une fraction du salaire.
D’autres sociétés peuvent aussi accorder une autre prime dénommée 14e mois, ou 17è mois.
Quelle que soit leur forme de rémunération, le treizième, le quatorzième ou le dix-septième
mois sont totalement imposables.

Tous ces éléments sont fixés par l’employeur à l’exception :

• des allocations congés

• de l’indemnité de préavis ;

• et de l’indemnité de licenciement.

I.3.1 - Le calcul des allocations congés


Le calcul des allocations congés respecte les dispositions du code du travail. En effet, le congé
est un repos dont a droit un salarié après une durée de 12 mois de travail ininterrompus dans
la même société. Son calcul repose sur deux piliers essentiels :

o un premier pilier constitué de la durée principale de congé ;

o un second pilier basé sur la majoration de la durée de congé.

S’agissant du premier pilier, l’article 84 du Code du Travail mentionne que la durée principale
de congé est de 1,5 jours / mois de travail. Soit un total de 1,5 x 12 = 18 jours ouvrables / an.

En ce qui concerne le second pilier, l’article 90 du même code du Travail précise que :

35
 Les mères salariées ont droit à 2 jours ouvrables / enfants mineurs de 6 ans et moins ;
 Les anciens dans le service ont droit à 2 jours ouvrables par période continue de 5 ans.

Le décret N° 78 / 28 du 19 Janvier 1978 qui fixe les modalités de calcul des allocations
congés mentionne que ces dernières comprennent :

 Les allocations congés principales ;


 Et les allocations congés supplémentaires.

Les allocations congés principales (qui correspondent à la durée principale de congé) sont
égales au

1 / 16è de la rémunération totale perçue pendant les douze derniers mois3.

Allocations congés principales : Salaire total des douze derniers mois *1/16*Durée du travail

Allocations congés supplémentaires = Allocations congés principales x durée supplémentaire

Durée principale de conge

Test de connaissance
La société CAMNETCOM est une entreprise spécialisée dans la téléphonie mobile au
Cameroun. Suite aux travaux de restructuration de cette société, Mme KOUBITEK, la
directrice du département commercial n’a pu prendre son congé annuel qu’après une période
ininterrompue de travail de 16 mois. Les informations qui ressortent de ses multiples bulletins
de paie montrent que son salaire mensuel a suivi l’évolution suivante :

- Six premiers mois : 850.000 FCFA ;

- Dix derniers mois : 1.150.000 FCFA

Travail à Faire : Calculer les allocations congés de Mme KOUBITEK sous l’hypothèse que :

• Mme KOUBITEK jouit d’une ancienneté de service de 12 ans

• Mme KOUBITEK est mère de quatre enfants dont les âges sont : 3 ans ; 5 ans ; 7 ans ; 9 ans.

1.3.2. L’indemnité de préavis

Le contrat de travail engage l’employeur et le salarié. Lorsque l’une de ces deux parties
décide de rompre unilatéralement ce contrat, alors elle doit notifier à l’autre partie une lettre
de préavis dont la durée est fonction de l’ancienneté et de la catégorie socioprofessionnelle du
3
Il s’agit du cas général où le salarié prend ses congés après 12 mois de travail. Ce qui permet de faire des
simplifications au numérateur et au dénominateur de 12 pour laisser uniquement 16 au dénominateur..

36
salarié. Ainsi, cette durée de préavis correspond à la période pendant laquelle le salarié
continuera à travailler malgré la notification de licenciement conçue par l’employeur ou la
lettre de démission du salarié.

Tableau : Durée de préavis en fonction de la catégorie socio professionnelle.

Ancienneté Catégories Moins d’un D’un an à cinq ans Plus de cinq ans
an
De 1 à 5 15 jours 1 mois 2 mois
De 6 à 9 1 mois 2 mois 3 mois
De 10 à 12 1 mois 3 mois 4 mois
Lorsque le salarié travaille pendant la durée de préavis, il perçoit son salaire normal.
Cependant, si l’une des parties refuse ce travail, alors elle devrait payer une indemnité de
préavis calculée au prorata temporis pour les fractions de mois.

N’entre pas dans la base de calcul de préavis :

- les indemnités servant de remboursement de frais ;

- les allocations familiales ;

Toutefois, les avantages en nature sont comptabilisés pour leur montant brut.

Test de connaissance

La société Camerounaise d’Import – Export est une SA spécialisée dans l’import – export des
produits industriels. M. MENGUE, cadre de 11è catégorie, assure la fonction de Directeur
Commercial. Sa rémunération mensuelle comprend les éléments suivants ;

- Salaire de base……………………………… 500.000.F

- Logement………………………………..….. 150.000.F

- Voiture………………………………………. 100.000.F

- Indemnité de représentation ………………… 50.000.F

- Allocations Familiales …………………......... 9.000.F

Au cours de l’exercice 2013, M. MENGUE, à la suite d’une offre de travail alléchante d’une
autre société de la place, rompt unilatéralement ce contrat de travail. Conscient du préjudice

37
que pourrait causer cette rupture brusque, le Directeur Général de cette société saisit son
avocat ( Me KAMDEM ) pour le calcul des droits à payer par le mis en cause.

Travail à Faire :

Quel est le montant de préavis à verser par M. MENGUE sachant que ce dernier jouit d’une
ancienneté dans cette société de 16 ans 7 mois

1.3.4. L’indemnité de Licenciement

Elle est due à la suite d’une rupture abusive ( sauf cas de faute lourde ) du contrat de travail
liant une entreprise à un salarié ayant une ancienneté d’au moins deux ans. Selon les
dispositions de l’arrêté N° 016 / MTPS / SG / CJ du 26 Mai 1993, l’indemnité de licenciement
est égale pour chaque année de présence dans l’entreprise à un pourcentage du salaire
mensuel moyen des 12 derniers mois précédents le licenciement.

Les taux applicables sont arrêtés comme suit :

- de la 1ère à la 5è année : 20%

- de la 6è à la 10è année : 25%

- de la 11è à la 15è année : 30%

- de la 16è à la 20è année : 35%

- A partir de la 21è année : 40%

Sont exclus de la base taxable :

- les indemnités à caractère d’avantages en nature ;

- les indemnités à caractère de remboursement de frais etc…

Test de connaissance

Reprendre le cas SOCAMEXIM en supposant que M. MENGUE a été licencié abusivement


pour cause de revendication des clauses contenues dans son contrat de travail.

Travail à Faire : Calculer le montant de l’indemnité de licenciement qu’il percevra, sachant


que son salaire de base est passé à 620.000 F au cours des cinq derniers mois de l’année.

I.4 - Les primes

38
Les primes sont des compléments de salaire consentis pour diverses raisons qui n'ont trait ni à
un remboursement de frais, ni à une réparation de dommage et qui de ce fait entrent en totalité
dans la base imposable des salaires. Ces primes sont taxables et cotisables.

Les principales primes sont :

 La prime d’ancienneté ;
 La prime de caisse ;
 La prime de rendement, Etc……

Si la plupart de ces primes sont fixées d’accord parties, il n’en est pas de même pour la prime
d’ancienneté dont les calculs sont encadrés par les dispositions de la loi.

I.4.1 – La Prime d’ancienneté


Elle permet aux salariés de rester longtemps dans une même entreprise Ce qui permet
d’accroître leur expérience et par conséquent leur productivité. Elle est calculée par
application d’un taux sur le salaire minimum catégoriel du secteur d’activité de l’employé. Ce
taux est de :

 4% après deux années d’ancienneté ;


 2% par année supplémentaire au – delà de la deuxième année.

I.4.2 – Exemple de calcul de prime d’ancienneté :


1 – Calculer la Prime d’ancienneté de M. MENGUE en supposant que le salaire minimum de
la 11è catégorie échelon A est de 150.000 FCFA.

1.5 - Les avantages en nature

Les avantages en nature sont des biens, produits ou services servis gratuitement à un salarié
par l'employeur... qui doivent être intégrés dans l'assiette des impôts et taxes sur salaires. Les
avantages en nature sont de plusieurs ordres et variés selon l'entreprise dans laquelle on se
trouve ; mais nous traiterons ici uniquement des avantages en nature imposés par l'article 33
du CGI. Il s'agit : du logement, de l'électricité, de l'eau, des domestiques, des véhicules, et de
la nourriture.

Lorsque l'employeur ne peut assurer des avantages en nature au salarié, il doit les remplacer
par des indemnités compensatrices. Ces indemnités suivent le régime fiscal des avantages en
nature, à savoir la limitation de l'imposition à un pourcentage fixé par l’Art 33 du CGI. Ces

39
pourcentages sont appliqués au salaire brut mensuel et varient selon le type d'avantage
considéré :

• Logement : 15 % 

• Par véhicule : 10 %

• Nourriture : 10 %

• Par domestique : 5 %

• Eclairage : 4 %

• Eau : 2 %

Selon les dispositions de l’al. 2 de l’Art 33 du CGI, les indemnités versées en espèces et
représentative d’avantages en nature sont plafonnées dans la base imposable selon les taux ci-
dessus. Les autres avantages en nature ne sont pas plafonnés. Il s’agit par exemple des papiers
hygiéniques, du gaz etc…

D’après le décret No 2015/2517/PM DU 16 JUIL 2015 fixant les modalités d’application de


la loi No 017/2001 du 18 décembre 2001 portant réaménagement des procédures de
recouvrement des créances des cotisations sociales, Au sens de la CNPS, les avantages en
nature tels que le logement, l’électricité, l’eau, le véhicule et la nourriture sont exclus de
l’assiette des cotisations sociales dans la limite du plafond fixé par le CGI. Toutefois, lorsque
le montant desdits avantages est supérieur au plafond fixé par le CGI, le surplus est intégré
d’office dans l’assiette des cotisations sociales.

Le salaire brut comprend :

 Le salaire de base mensuel ou salaire des heures normales ;


 Le salaire des heures supplémentaires ;
 Le salaire de congé ;
 Le salaire exceptionnel ;
 La prime de transport ;
 L’indemnité de préavis ;
 Les indemnités et primes de fin de carrière
 Les avantages en nature

1.6 - Les Allocations à caractère familial

40
Ce sont :

• Des allocations familiales

• Des allocations de salaire unique Au Cameroun, les allocations sont gérées par l’État en ce
qui concerne les fonctionnaires et les contractuels d’administration d’une part et par la Caisse
Nationale de la Prévoyance Sociale (CNPS) pour ce qui des travailleurs du secteur privé
d’autre part. A compter du 1er Janvier 2016, un décret présidentiel fait passer les allocations
familiales de 1800 FCFA à 2800 FCFA par mois et par enfant

La CNPS repose sa sécurité sociale4 sur un triptyque, à savoir :

 Les prestations familiales ;


 La vieillesse, invalidité et le décès.
 Les accidents de travail et les maladies professionnelles ;

1.7 - Les indemnités à caractère de remboursement des frais

L’arrêté interministériel No 003/MEPS/DPS/ et No 94/MINFI du 01er Mars 1974 fixant les


conditions de déduction des frais professionnels de l’assiette des cotisations due à la CNPS
définit et énumère les neuf frais professionnels déductibles de l’assiette des cotisations
sociales et fiscales.

Il s’agit des frais inhérents à la fonction et à l’emploi. On peut citer :

• L'indemnité de représentation : Elle est généralement attribuée aux cadres, et est


totalement exonérée par interprétation restrictive de l'article 31 alinéas 1 du CGI.

• L’indemnité de salissure, est prévue en faveur des travailleurs employés à des travaux
salissants. Elle peut être allouée au personnel en uniforme.

• La prime de risque : La convention collective peut recommander aux employeurs de


souscrire une assurance vie complémentaire aux travailleurs affectés aux emplois à haut
risque

(Sécurité, surveillance, incendie, chauffeurs et conducteurs d'engins, etc.)

• L'indemnité d'usage de véhicule ou autre engin personnel : Elle est allouée à tout
travailleur autorisé à utiliser son moyen de transport dans l'intérêt du service et qui le maintien
en bon état. Elle est fixée d'accord parties. Elle peut être assimilée à l'indemnité kilométrique

4
La sécurité sociale du Cameroun n’a pas prévu une couverture pour le chômage ni pour les cas de maladie

41
qui fixe un forfait par kilomètre à servir aux responsables qui utilisent leur véhicule lors des
missions après autorisation de l’employeur.

• La prime caisse individuelle d'outillage, elle rémunère tout travailleur utilisant un


outillage qui lui est confié par l'employeur et le maintenant en bon état, sans détérioration ni
perte. Elle est fixée d'accord parties.

• L'indemnité de déplacement : elle couvre le déplacement du lieu d'embauche au lieu


d'emploi (et vice versa). Elle peut se confondre avec l'indemnité de logement, dans la mesure
où elle est allouée lorsque l'employeur n'a pas de logement pour l'employé déplacé ;
l'entreprise doit donc préciser son objet pour que son sort fiscal soit fixé.

• La prime ou indemnité de panier : c'est un avantage en espèce accordé aux salariés


contraints de prendre une collation ou un repas supplémentaire en raison des conditions
particulières de travail ou de leur horaire. Elle est attribuée au personnel qui travaille de nuit,
de 22 heures à 6 heures.

• L’indemnité de lait : il s’agit d’un avantage accordé aux salariés qui sont exposés à de l’air
pollué dans le cadre de leur profession, à l’instar des ouvriers d’Hysacam ;

• L’indemnité d’habillement : C’est un avantage versé aux salariés dont la tenue


vestimentaire est une exigence : Exemple les journalistes de TV ;

• La prime de transport : elle est taxable mais pas cotisable. Il ne faut pas la confondre avec
l'indemnité de déplacement. En effet cette dernière est attribuée au salarié qui ne travaille pas
dans le lieu de son recrutement. La prime de transport rémunère plutôt le salarié travaillant
dans son lieu de recrutement pour le déplacement de son domicile pour le travail et vice versa.
La liste de ces indemnités ne saurait être exhaustive dès lors qu’elles dépendent des
spécificités de chaque secteur d’activité. Il revient donc au fisc de les analyser pour savoir si
elles sont totalement taxables ou totalement exonérées ou encore partiellement exonérés.

Ainsi, on peut parler d'indemnité lorsque la rémunération en question a le caractère d'un


remboursement de frais ou le caractère d'une réparation de dommage et par conséquent se
trouve exonérée.

2 - Les retenues et les charges sur salaires

3.1 – Les retenues sur les salaires


Ces retenues peuvent être fiscales, sociales ou syndicales

42
3.1.1 – Les retenues fiscales sur salaires
Ce sont :

 L’impôt sur les revenus salariaux (IRS ou IRPP) ;


 La taxe de développement local ;
 La contribution au Crédit Foncier
 Et la Redevance Audio – Visuelle (CRTV)

2.1.1.1 – L’Impôt sur les Revenus Salariaux (IRS ou IRPP)5

Cet impôt a été institué en lieu et place de la taxe proportionnelle sur salaires (TPS) et de la
Surtaxe Progressive (SP) par la loi de Finance N° 2002 / 014 du 30 Décembre 2002. Selon les
dispositions des art. 32 et s du CGI, la base taxable à l’IRS est constituée par :

 Le salaire mensuel des heures normales ou salaire de base ;


 Le salaire des heures supplémentaires ;
 Les indemnités à caractère de complément de salaire ou primes ;
 Le salaire exceptionnel ;
 Les avantages en nature (plafonnés par la loi) ;
 Les avantages en nature non plafonnés ;
 La prime de transport ;
 L’indemnité de préavis ;
 L’indemnité de licenciement ;
 Les indemnités et primes de fin de carrière6

L’assiette de l’IRS est constituée du salaire taxable annuel après déduction des frais
professionnel forfaitaires de 30%, des cotisations versées à la CNPS (PVID), d’un montant
forfaitaire de 500.000 FCFA (Art 29 et 34 de la LF 2002) L’art 69 de la LF 2002 portant sur
la liquidation de l’IRS donne le barème à appliquer sur l’assiette définie plus haut pour
déterminer l’IRS en principal, auquel il faudrait ajouter 10% pour les Centimes Additionnels
Communaux (CAC). La méthode de calcul est la suivante : Définissons les différentes
variables. Soient :

SBTm : le salaire brut taxable mensuel

SBTa : le salaire brut taxable annuel.

5
Le contribuable à l’IRS doit avoir un salaire supérieur à 62.000 FCFA / mois LF 2009
6
L’indemnité de licenciement n’est pas taxable lorsque l’employé a été licencié pour des raisons économiques

43
SBTa = SBTm x 12

PVIDm : Pension vieillesse Invalidité Décès mensuel

PVIDa : Pension vieillesse Invalidité Décès annuel. PVIDa = PVIDm x 12

SNC : Salaire Net Catégoriel. SNC = SBTa – SBTa x 30% - PVIDa

Assiette IRS (A) = SNC - 500.000

Barème de calcul sur la base annuelle

Fourchette de revenus Taux Assiette Tau


De 0 à 2.000.000 10% A1 xt1
De 2.000.001 à 3.000.000 15% A2 t2
De 3.000.001 à 5.000.000 25% A3 t3
Plus de 5.000.000 35% A4 t4
Diviser l’assiette ( A ) suivants les tranches du barème annuel. On obtient A1 ; A2 ; A3 ; A4
Multiplier chaque tranche de l’assiette par le taux correspondant : t1 ; t2 ; t3 ; t4 du barème.
IRS annuel = A1t1 + A2t2 + A3t3 + A4t4

IRS mensuel = IRS annuel/12 et IRS global = IRS mensuel + IRS mensuel x 10%

Cependant, l’administration fiscale a mis en place un algorithme pour le calcul direct de


l’IRPP à partir du salaire mensuel brut. Celui-ci se présente comme suit :

ALGORITHME MENSUEL DU CALCUL DE L'IRPP


tau
Salaire mensuel brut(sbm) x L'IRPP
0 - 62 000   0.00
62 001 - 310 000 0.10 (SBm*70% - Sbm*4.2% - 41 667)*10%
310 001 - 429 000 0.15 16 963 + (Sbm - 310 000)* 70% * 15%
429 001 - 667 000 0.25 29 188 + (Sbm - 429 000)* 70% * 25%
667 001 et plus 0.35 70 830 + (Sbm -667 000)* 70% * 35%
Il s’agit d’un barème non progressif

Le salaire Brut est égal à la somme des traitements, indemnités ( y compris l’indemnité de
transport ), émoluments, salaires, pensions et rentes viagères, les avantages en nature ou en
espèces, les primes, à l’exclusion des allocations à caractère familial, des indemnités à
caractère de remboursement de frais inhérents à la fonction ou à l’emploi, les réparations des
dommages d’accidents de travail Ce tableau donne le montant de l’IRPP en principal auquel il
faudrait ajouter 10% de CAC.

Test de connaissance

44
Mr FOTSO, directeur commerciale, de la CBC BANK bénéficié mensuellement des éléments
de salaires suivants :

- Salaire de base : 600 000 ;


- Prime de responsabilité : 150 000 ;
- Prime de technicité : 100 000 ;
- Indemnité de déplacement : 200 000 ;
- Indemnité de représentation : 250 000 ;
- Allocation familiale : 25 000 ;
- Logement ;
- Voiture ;
- 2 domestiques.
TAF : Calculer le salaire net taxable de Mr FOTSO.

Test de connaissance 2 :

M. PENDA est cadre à la SARL CAMINCI depuis bientôt six ans.

Son bulletin de paie mentionne les éléments de salaire suivants :

• Salaire de base 700.000

• Allocation familiale 5.400

• Logement 100.000

• Gaz 12.000

• Indemnité d’outillage 50.000

• Prime de transport 50.000

• Allocation de salaire unique 30.000

• Prime d’assiduité 45.000

• Indemnité de représentation 100.000

Travail à Faire :

1 - Déterminer le montant de l’IRPP retenu à la source

2– Calculer les autres charges et retenues sur salaires

45
NB : Salaire catégoriel du 1er échelon : 37. 800. FCFA. Nombre de jours de travail effectué
dans le mois par M. PENDA : 26 jours

II.1.1.2 – La Taxe de développement local


Les arts. C57 et s du CGI ont institué au profit des communes, une taxe communale directe
appelée « taxe de développement local. Cette taxe est perçue en contre partie des services de
base et des prestations rendus aux populations, à l’instar de l’éclairage public,
l’assainissement, l’enlèvement d’ordures ménagères, le fonctionnement des ambulances
municipales, l’adduction d’eau, l’électrification. Cette taxe est fixée comme suit :

Pour les employés du secteur public et privé :

Salaire de base mensuel compris entre 62.000 et 75.000 3.000.FCFA / an

Salaire de base mensuel compris entre 75.001 et 100.000 6.000.FCFA / an

Salaire de base mensuel compris entre 100.001 et 125.000 9.000.FCFA / an

Salaire de base mensuel compris entre 125.001 et 150.000 12.000.FCFA / an

Salaire de base mensuel compris entre 150.001 et 200.000 15.000.FCFA / an

Salaire de base mensuel compris entre 200.001 et 250.000 18.000.FCFA / an

Salaire de base mensuel compris entre 250.001 et 300.000 24.000.FCFA / an

Salaire de base mensuel compris entre 300.001 et 500.000 27.000.FCFA / an

Salaire de base mensuel supérieur à 500.000.FCFA 30.000.FCFA / an

La taxe sur le développement urbain est perçue en même temps que l’impôt sur le revenu des
personnes physiques, l’impôt libératoire et la patente Cette nouvelle taxe de développement
local vient donc remplacer l’ancienne appellation de taxe communale dans la mesure où elles
ont les mêmes taux et les mêmes affectations.

II.1.1.3 – La Contribution au Crédit Foncier


Elle a été instituée par la loi N° 77/10 du 13 Juillet 1977 modifiée par la loi N° 90/050 du 19
Décembre 1990 qui confirme cette contribution au CFC et fixe la quotte part affectée au
Fonds National de l’Emploi (FNE) Elle concerne tous les salariés à l’exception :

o des employés dont le salaire taxable mensuel n’excède pas 25.000 FCFA ;

o des domestiques ;

46
o des travailleurs agricoles ou pastoraux individuelles.

Sa base de calcul est le salaire brut taxable mensuel. Ce montant doit être arrondi au millier de
francs inférieur.

CFC = Salaire Brut Taxable Mensuel x 1%

II.1.1.4 – La Redevance Audio – Visuelle (RAV)


L’ordonnance N° 89/004 du 12 Décembre 1989 institue une RAV au profit de la CRTV Elle
est prélevée par l’employeur et reversée à l’administration fiscale pour le compte de la CRTV.
Sa base de calcul est le salaire brut mensuel perçu. Le prélèvement obéit à un barème qui
indique pour chaque tranche de salaire, le montant à retenir au titre de la RAV. Tableau :
Barème de la redevance audio – visuelle

BAREME REDEVANCE AUDIO VISUELLE


Sbrut mensuel taxable RAV
0 - 50 000 0
50 001 - 100 000 750
100 001 - 200 000 1,950
200 001 - 300 000 3,250
300 001 - 400 000 4,550
400 001 - 500 000 5,850
500 001 - 600 000 7,150
600 001 - 700 000 8,450
700 001 - 800 000 9,750
800 001 - 900 000 10,150
900 001 - 1 000 000 12,350
plus d' 1 000 000 13,000

II.1.2 – La retenue sociale sur salaires


Elle constitue la participation des salariés à la caisse de retraite gérée par :

o le trésor public pour les fonctionnaires et les contractuels d’administration ;

o la CNPS pour les salariés du secteur privé.

Elles concernent essentiellement l’assurance pension vieillesse, d’invalidité et de décès (Voir


Décret N° 74 / 723 du 12 Août 1974)

La base de contribution à la CNPS comprend :

o le salaire mensuel des heures normales ;

o le salaire des heures supplémentaires ;

47
o les indemnités à caractère de complément de salaire ou prime ;

o le salaire exceptionnel ;

o l’indemnité de préavis.

o les avantages en nature : Le décret No 2015/2517 du 16 juillet 2015 dans son article 25 des
textes de la CNPS prévoit que les avantages en nature tels que : logement, l’électricité, l’eau,
véhicule et la nourriture évalués forfaitairement par le fisc sont exclus de l’assiette des
cotisations sociales dans les limites du plafond fixé par le code général des impôts. Si ces
avantages venaient à être supérieurs à ce plafond, le surplus devrait être réintégrer d’office
dans l’assiette des cotisations sociales. Ainsi les avantages en nature non prévus par le fisc
seront retenus pour leur montant réel.

N’entrent pas dans cette base de cotisation à la CNPS :

o les indemnités à caractère de remboursement de frais

o les indemnités et primes de fin de carrière (indemnité de licenciement, prime de bonne


séparation, indemnité de départ en retraite, prime de reconversion etc.) ;

o les allocations à caractère familiales

o La Prime de transport

NB :

1 – La base d’imposition à la PVID ne peut être inférieure à 336.000 F / an soit 31500 F /


mois Cette base ne doit pas excéder 9.000.000 F / an soit 750.000 F / mois (SCP)

4 – La base de cotisation doit tenir compte du prorata temporis de travail effectué


La liquidation de la cotisation sociale est donnée par la formule suivante :

PVID = Salaire Cotisable Plafonné (SCP) x 4,2%

Soit 750.000 x 4,2% = 31 500.FCFA

- Le plafond des retenues pour Pension Vieillesse et Allocations familiales est de 750.000
FCFA mensuel.

2.1.3 – Les retenues syndicales sur salaires

48
Les salariés syndiqués peuvent demander à leur employeur par écrit sur un formulaire
approprié d’effectuer des retenues sur leur salaire au profit des syndicats désignés par leur
soin. (CSTC ou ULSC). Ce montant est versé par l’employeur au Comité National des
Cotisations Syndicales. La base de cotisation comprend uniquement le salaire de base des
heures normales ou salaire de base. Pour les salariés rémunérés à l’heure, la base ne comprend
pas le salaire des heures effectuées au – delà de 173,33 heure dans le mois.

Retenue syndicale = Salaire des heures normale x 1%

II.2 – Les charges patronales sur les salaires


Elles portent sur :

o Les charges patronales fiscales ;

o Et les charges patronales sociales

II.2.1 – Les charges patronales fiscales


Après la suppression de la Taxe d’apprentissage, les charges patronales fiscales ne portent
plus que sur :

o La contribution au Crédit Foncier (CFC);

o La contribution au Fonds National de l’Emploi (FNE)

2.2.1.1 - la contribution au Crédit Foncier (CFC)

Sont assujettis au CFC, tous les employeurs des secteurs privés et publics, à l’exclusion de :

o l’Etat ;

o les Chambres consulaires ;

o les missions diplomatiques ;

o les associations et organismes à but non lucratif (Exemple ; les ONG) ;

o les particuliers utilisant les domestiques pour leur service privé ;

o les exploitants agricoles et éleveurs industriels (personnes physiques uniquement) ;

o les établissement hospitaliers confessionnels lors qu’ils ne poursuivent pas un but lucratif ;

o les établissement sociaux confessionnels et laïc à but non lucratif.

La base d’imposition au CFC est constituée par :

49
o le montant des salaires des heures normales ;

o le salaire des heures supplémentaires ;

o les indemnités à caractère de complément de salaire et a caractère de remboursement des


frais ;

o les avantages en nature pour leur montant réel

Sont exclus de la base d’imposition :

o les prestations familiales (allocations familiales, allocations de salaire unique) ;

o les salaires du personnel domestique ;

o les pensions et rentes viagères servies aux anciens membres de l’entreprise

Liquidation du CFC

CFC = Salaire brut mensuel x 1,5% (cette base est arrondie au millier de francs
inférieurs)

Il est à noter que cette base comprend les salaires de moins de 62000F/mois.

II.2.1.2 – La contribution au FNE


Elle a été instituée par la loi N° 90 / 050 du 19 Décembre 1990. Son traitement est identique à
celui de la contribution patronale au CFC à l’exception de son taux qui est de 1%.

FNE = Salaire brut mensuel x 1%

II.2.2 – Les charges patronales sociales


Ce sont des cotisations patronales de prévoyance sociale. En effet, les employeurs des
entreprises privées doivent verser à la CNPS sur la base des salaires payés à leurs employés
non fonctionnaires, les cotisations de prévoyance sociale au titre de :

o Prestations Familiales (AF) ;

o Assurance Pension de Vieillesse, d’Invalidité et de Décès (PVID) ;

o Prévention des Accidents de Travail et des Maladies Professionnelles (PATMP).

2.2.2.1 – Les Allocations Familiales

Elles diffèrent selon la profession :

50
o Pour les salariés relevant du régime général ……………….Taux de 7% ;

o Pour les salariés relevant du régime agricole……………….Taux de 5,65% ;

o Pour les salariés relevant de l’enseignement privé…………Taux de 3,70%

o Pour le régime domestique ……………………………………Taux de 7%

La base d’imposition comprend :

o le salaire des heures normales ;

o le salaire des heures supplémentaires ;

Les indemnités à caractère de complément de salaire ;

o les avantages en nature évalués à 100% ;

o le salaire exceptionnel ;

o les indemnités de préavis etc…

Sont exclues :

o Les indemnités à caractère de remboursement des frais ;

o Les primes et indemnités de fin de carrière

Cette base d’imposition est plafonnée à 9.000.000.F / an soit 750.000.F.CFA / mois


Liquidation des Prestations Familiales :

Allocations Familiales = SCP x 7% (cadre général)

Allocations Familiales = SCP x 5,65% (cas du régime agricole)

Allocations Familiales = SCP x 3,70% (cas du régime de l’enseignement)

II.2.2.2 – La Pension Vieillesse, Invalidité, Décès (PVID)


Son taux est de 4,2% à appliquer sur la même base que celle des Prestations Familiales

PVID = SCP x 4,2%

La CNPS a ouvert ses portes aux particuliers qui peuvent désormais souscrire une assurance
individuelle. Leur taux de contribution est de 8,4%.

II.2.2.3 – La Prévention des Accidents du Travail et des Maladies Professionnelles


(P.A.T.M.P.)
51
Son taux est fonction de la gravité des risques et de leur fréquence. Le Décret N° 78 / 283 du
1er Juillet 1978 modifié par celui de 2016 classe les entreprises en trois groupes :

Groupe A : Risque Faible Taux : 1,75%

Groupe B : Risque Moyen Taux : 2,5%

Groupe C : Risque élevé Taux : 5%

La base d’imposition est constituée du salaire cotisable non plafonné

PATMP = Salaire Cotisable non Plafonné x 2,5% si le risque est moyen

Test de connaissance

Vous êtes comptable à la SOCAVER. Pour votre dernier test de confirmation, le DAF de
cette société vous donne les éléments de salaires de Mme OMGBA chef de service financier,
pour le mois de Décembre 2016. Elle a été engagée le 1 er janvier 2012, mère de 5 enfants âgés
de 2ans, 4ans, 6ans, 8ans et 10ans. Et est classée à la catégorie 11 échelons D.

La dernière date de départ de des conges était de 14mois. On vous communique les différents
salaires des 14mois :

- Trois premiers mois : 550 000FCFA


- Sept dernier mois : 850 000FCFA
- Quatre dernier mois : 1 200 000FCFA.
A la lecture de sa fiche de paie, il ressort que cette dernière bénéficie des éléments du salaire
suivant :

- Salaire de base : 550 000


- Indemnité de responsabilité : 150 000
- Indemnité de représentation : 200 000
- Gratification du 13e mois : 350 000
- Indemnité de logement : 250 000
La fiche de pointage des heures de travail pour ce mois montre qu’elle a effectuée pour
la :

- 1ere semaine : 43h avec 2h de dimanche ;


- 2e semaine : 50h ;
- 3e semaine : 50h avec 5h de nuit ;

52
- 4e semaine : 65h.
Les consommations d’eau et d’électricité de Mme OMGBA sont respectivement de 25000
et 55000 pour le mois de décembre 2016. Elle a sa disposition une femme de ménage
rémunéré au taux mensuel de 45000FCFA par l’entreprise, de la nourriture évaluée à 200
000 chaque mois, et une voiture de 20 000 000 amortissable sur 5ans, au courant du mois
l’entretien du véhicule a été de 65 000FCFA et la consommation de carburant a été de
35000FCFA.

Informations annexes :

- Dans le secteur d’activité de la SOCAVER, le salaire catégoriel du 1 er échelon est de


470 000FCFA ;
- Le nombre de jours de travail effectue par Mme OMGBA en décembre 2016 est de 24
jours,
- SOCAVER est une entreprise à moyen risque.
TAF :

1) Calculer le montant des heures supplémentaires ;


2) Le montant de la prime d’ancienneté ;
3) Le montant des congés payés ;
4) Déterminer son salaire brut ;
5) Calculer son salaire brut taxable ;
6) Calculer les retenues sur salaires ;
7) Calculer les charges patronales sur salaires ;
8) Calculer son salaire net à percevoir.

II. Les autres revenus catégoriels


Il s’agit :

- des bénéfices des activités artisanales, industrielles et commerciales ;

- des bénéfices des professions non commerciales et assimilées ;

- des bénéfices des exploitations agricoles ;

- des revenus fonciers ;

1.1 - Les Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC) (Art 50 et s du CGI)

53
Les bénéfices imposables dans la catégorie de BIC / BNC sont des bénéfices réalisés dans le
cadre de l’exercice d’une profession commerciale, industrielle ou artisanale. Cet exercice de
la profession implique la réalisation habituelle d’opérations ayant le caractère d’actes de
commerce pour son propre compte et dans un but lucratif. L’activité commerciale porte sur
les opérations suivantes :

• Les commerces dont l’objet consiste à l’achat des biens en vue de leur revente en l’état ;

• L’exploitation des activités ayant pour but la fourniture de logement, de la nourriture ou des
loisirs (hôtels – restaurants – théâtres etc…) ;

• Les agences et bureaux d’affaires (agences de voyage, agences de publicité …)

• les opérations d’intermédiaires pour l’achat ou la vente des immeubles ou de fonds de


commerce ;

• les lotissements et à la vente après exécution des travaux d’aménagement et de viabilité, de


terrains leur appartenant ;

• location un établissement commercial ou industriel muni du mobilier et du matériel


nécessaire à son exploitation ;

• les locations ou sous – location en meublé de tout ou partie des immeubles ;

• l’exploitation des jeux de hasard et de divertissement ;

• les mandataires et agents commerciaux non-salariés

1.2 : Les Bénéfices Artisanaux (BART)


Les bénéfices artisanaux proviennent des professionnels dont le métier nécessite la maîtrise
d’un savoir-faire, de techniques et d’outils traditionnels mais aussi innovants dans le but de
créer, transformer, restaurer ou conserver, seul ou en équipe sous sa responsabilité, des
ouvrages et des objets produits en pièce unique ou en petite série.

1.3 : Les Bénéfices Agricoles (BA) Art. 53 du CGI


Les bénéfices des exploitations agricoles concernent les revenus réalisés soit par des fermiers,
métayers et des propriétaires exploitant eux-mêmes leur plantation.

1.4 : Les Revenus Fonciers (RF) Art. 46 et S du CGI


Les revenus fonciers concernent les revenus suivants :

 Les revenus des locations d’immeubles bâtis ou non situé au Cameroun ;

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 Les parts d’intérêt des membres des sociétés civiles qui n’ont pas opté pour
l’imposition à l’impôt sur les sociétés ;
 Les plus – values sur la cession d’immeubles bâtis ou non réalisés par des personnes
physiques. N’entre pas dans cette base imposable à l’IRPP, les revenus des immeubles
appartenant à l’Etat et aux collectivités territoriales décentralisées.

1.5. Les revenus des capitaux mobiliers (RCM)

Ces revenus portent sur :


 les dividendes provenant de la rémunération des actions et des parts de capital ;
 les intérêts résultant de la rémunération des obligations ;
 des intérêts des comptes courants associés, dépôts et cautionnement, des créances ;
 des gains sur la cession des actions, des obligations et autres parts de capital ;
 les jetons de présence et tantièmes

III. La liquidation de l’IRPP (Art 69 et s du CGI)

La liquidation du salaire se fait par application sur l’assiette du barème progressif dont les
tranches de progressivité vont de 10% à 35%.

Pour le BIC, BART, BA, RF la liquidation se fait par application du taux de l’IS (30%)
auquel on ajoute 10% de CAC, soit un taux global de 33%. Pour les RF, les charges locatives
demeurent fixées forfaitairement à 30% des loyers bruts perçus en cas de non production des
factures justificatives des charges locatives.

Toutes fois en cas d’absence de déclaration ou de comptabilité, l’assiette de l’impôt est


déterminée par application au chiffre d’affaire reconstitué par l’administration selon les
éléments réels en sa possession, du taux de bénéfice par décret. Ces taux sont les suivants :

- 7.5% pour les commerçants non importateurs, agriculteurs, éleveurs et pécheurs ;

- 20% pour les commerçants importateurs, producteurs et prestataires de services ;

- 15% pour les artisans.

Pour le cas des RCM, Le revenu imposable est déterminé :


 pour les produits des actions, parts de capital …, par le montant brut des dividendes versés ;
 pour les obligations, par l’intérêt ou revenu distribué pendant l’exercice ;

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 pour les primes de remboursement, par la différence entre la somme remboursée et le taux
d’émission des emprunts ;
 pour les revenus des comptes courants, dépôts et cautionnements, des créances, par le
montant brut des intérêts reçus ;
 pour les cessions d’actions et obligations, par la plus – value nette globale résultant de la
compensation effectuée entre les plus – values et les moins – values réalisées au cours de
l’exercice sur chaque catégorie de titres détenus par le contribuable.

Pour la liquidation de l’IRCM, il est appliqué un taux de 16,5% sur le revenu imposable.
Sont exonérés du paiement de l’Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques (Art 43 du
CGI) au titre des RCM :
 les intérêts des titres d’emprunts négociables émis par l’Etat, et les collectivités territoriales
décentralisées ;
 les intérêts des comptes d’épargne pour les placements ne dépassant pas 50 millions de
francs;
 les intérêts des comptes d’épargne logement ;
 les intérêts de bons de caisse ;
 Les plus-values nettes globales réalisées à l’occasion de la cession d’actions, d’obligations
et autres parts de capital effectuée par les particuliers et les personnes morales, à titre
occasionnel ou habituel soit directement, soit par l’intermédiaire d’un établissement financier,
dès lors que leur montant est inférieur ou égal à 500 000 francs CFA.

Test de connaissance 1

Monsieur SAKER cousin de WILFRED exploite une activité commerciale. Il achète des
marchandises au marché central de Douala pour les revendre au marché central de
Bafoussam. Au cours de l’exercice 2020, il a réalisé un chiffre d’affaires de 48 000 000FCFA.
Dire de quel régime d’imposition il relève et déterminer son résultat fiscal.

Test de connaissance 2

M. DKV associe d’une société civile professionnelle de médecin perçoit à titre de


rémunération une somme de 2 200 000 par mois.

Il est par ailleurs engagé comme médecin d’entreprise à VIETTEL CAMEROUN et perçoit
une rémunération annuelle globale de 7 250 000FCFA. Il intervient aussi comme médecin
conseil auprès d’une entreprise d’assurance, la rémunération est faite par un dossier traité.
Pour l’exercice 2018, 560 dossiers de remboursement des frais médicaux ont été parafée par
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lui, à raison de 3500fcfa par dossier. Pour des raisons de contrainte économique, seule la
moitié de son gain lui a été verse au cours de cet exercice. Il vend aussi parallèlement les
prothèses et des revues spécialisées. Revenu tiré de cette activité : 9 200 000.

Enfin, il est enseignant à l’IUGET ou il perçoit les vacations d’un montant de 2 900 000.

Pendant que Monsieur DKV se présente vers vous jeune diplôme pour connaitre sa charge
fiscale, son ami qui s’y trouve vous informe de ses propriétés immobilières. Interroge, il
reconnait avoir perçu au cours du même exercice 6 215 000FCFA, au titre des loyers
normalement dû pour l’exercice 2016, pour un immeuble situé à la rue FAUCAULT
« Akwa ».

Il avoue en outre d’être propriétaire d’un immeuble à BONANJO, qu’il loue à 2 200
000FCFA par moi, et qu’en plus, durant l’exercice 2017, le locataire a refait à son propre
compte le revêtement mural et a changé entièrement les sanitaires. Cout total des travaux : 4
915 000.

TAF : Faites l’analyse des revenues de Mr DKV et calculez l’IRPP du par ce contribuable.

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