IT/BPO DU SÉNÉGAL
STRATÉGIE D’EXPORTATION POUR LE SECTEUR
DES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION
ET DE L’EXTERNALISATION DES PROCESSUS
MÉTIERS DU SÉNÉGAL
2019-2023
République du Sénégal
La stratégie export pour le secteur des technologies de l’information et de l’externalisation des proces-
sus métiers ( IT / BPO ) a été développée sous l'égide du Ministère du commerce, du secteur informel,
de la consommation, de la promotion des produits locaux et des PME, avec le soutien de l’Agence
sénégalaise de promotion des exportations ( ASEPEX ) et l’Organisation des professionnels du secteur
des technologies de l’information et de la communication ( OPTIC ), dans le cadre du projet NTF IV
( Netherland Trust Fund – phase IV ) Sénégal financé par le Ministère des Affaires étrangères des Pays-
Bas. Le programme NTF IV est un programme d’appui au développement du secteur des technologies
de l’information et de l’externalisation des processus métiers. À terme, le programme devrait contribuer
à l’émergence d’un environnement économique favorable aux entreprises sénégalaises actives dans
les secteurs IT et BPO.
Ce document reflète les ambitions des acteurs publics et privés qui ont défini les améliorations et les orienta-
tions futures du secteur en vue de se développer à l’international et de créer des opportunités économiques
pour le secteur IT / BPO.
Le Centre du commerce international ( International Trade Centre – ITC ) est l’agence conjointe de l’Orga-
nisation mondiale du commerce et des Nations Unies. Son but est de rendre les entreprises des pays en
développement plus compétitives sur les marchés mondiaux, d’accélérer le développement économique,
et de contribuer à la réalisation des Objectifs de développement durable des Nations Unies.
L’ITC fournit des solutions intégrées autour d’un noyau constitué de six domaines d’intervention. Ces
domaines constituent un ensemble cohérent d’interventions et de programmes correspondants qui sont
adaptés et personnalisés pour fournir des solutions orientées client. Tous les programmes au sein de ces
six domaines d’intervention contribuent aux objectifs de l’ITC.
Cette stratégie d’exportation IT / BPO a été développé dans le contexte de la nouvelle méthodologie de l’ITC,
appelée « e-stratégie », qui appuie les pays émergeants et en voie de développement dans la définition de
leurs stratégies numériques à l’international.
Le programme Netherlands Trust Fund IV ( NTF IV ) est un partenariat entre le Centre du commerce internatio-
nal ( ITC ) et le Ministère des Affaires étrangères des Pays Bas, signé en septembre 2017 en étroite collabora-
tion avec le Centre néerlandais pour le développement des importations des pays en développement ( CBI ).
L’objectif principal du programme NTF IV est de renforcer la compétitivité des producteurs et exportateurs
dans les pays et secteurs sélectionnés, y compris dans le secteur des technologies de l’information et de
l’externalisation des processus métiers au Sénégal. L’impact attendu se reflétera dans les emplois créés et
maintenus dans les secteurs sélectionnés, en particulier au niveau des entreprises.
iii
Le document a bénéficié des contributions des acteurs ayant participé au processus d’élaboration ( consul-
tations nationales ) et de la validation par les membres de l'équipe de stratégie qui a piloté la finalisation de
la formulation de la stratégie. La liste des contributeurs se présente comme suit :
Contributeurs
Cabinet du Ministre en charge du Commerce
Ministère en charge des télécommunications et de l’économie numérique
Ministère de l’économie, des finances et du plan
Ministère de la Promotion des Investissements, des Partenariats et du Développement des Téléservices de l’Etat
Agence Sénégalaise de Promotion des Exportations ( ASEPEX )
Direction du Commerce Extérieur ( DCE )
Agence pour le développement de l’informatique de l’Etat ( ADIE )
Commission de Protection des Données Personnelles ( CDP )
Parc Technologie de Diamniadio ( PTN )
Organisation des Professionnels des TIC ( OPTIC );
Incubateur Croissance TIC ( CTIC )
Secteur privé – IT
Secteur privé – BPO
Universités
Bureau de Mise à Niveau en charge du secteur TIC
Tous les acteurs publics et privés qui ont participé aux consultations
AVANT-PROPOS
M. ALIOUNE SARR,
MINISTRE DU COMMERCE, DU SECTEUR
INFORMEL, DE LA CONSOMMATION,
DE LA PROMOTION DES PRODUITS LOCAUX
ET DES PME
Le Sénégal est une économie qui se veut ouverte et intégrée dans le commerce
mondial. Le commerce, notamment celui des services, est aujourd’hui la base de
la richesse des nations, au regard de l’évolution du volume des échanges dans
le monde, et de la place des pays en voie de développement. Le secteur des
technologies de l’information et de l’externalisation des processus métiers, plus
communément appelé IT / BPO, est un catalyseur de croissance des exportations
de services pour le Sénégal. Le travail de réflexion pour améliorer la compétitivité
des services IT / BPO à l’export constitue une priorité pour mon ministère.
Afin de résoudre ces défis, d’utiliser le secteur à son plein potentiel, et de l’em-
barquer sur une voie de croissance continue à l’international, le Gouvernement
a mené le développement de cette Stratégie d’exportation de la filière IT / BPO.
La vision de la Stratégie, partagée par toutes les parties prenantes, est de faire
du Sénégal le leader africain dans le secteur IT / BPO à l’export.
AVANT-PROPOS
M. ANTOINE NGOM,
PRÉSIDENT DE L’ORGANISATION DES
PROFESSIONNELS DES TIC DU SÉNÉGAL
(OPTIC)
Nous sommes heureux d’être partie prenante du projet NTF IV qui accompagne
le Développement du Secteur des Technologies de l'Information et de l’Externa-
lisation des Processus Métiers.
Notre Organisation qui regroupe les entreprises qui évoluent dans les
Technologies de l’Information a très tôt compris les enjeux d’une telle démarche
et s’est engagée valablement à accompagner ce projet, aux côtés de l’ASEPEX,
du Ministère en charge de l’Economie Numérique et du Ministère du Commerce.
Nous avons bon espoir que l’engouement montré par tous les acteurs engagés
dans le processus d’élaboration de la stratégie permettra de gagner le pari de
la mise en œuvre.
Notre Organisation jouera pleinement sa partition lors des trois années du projet
mais également au-delà et pourra garantir, avec les autres parties prenantes, la
pérennité des actions mises en œuvre.
AVANT-PROPOS
MS ARANCHA GONZÁLEZ
DIRECTRICE EXÉCUTIVE DU CENTRE
DU COMMERCE INTERNATIONAL
Les technologies numériques modifient la manière la consolidation des acquis, en soutenant l’interna-
dont les entreprises font des affaires à l’échelle tionalisation des entreprises numériques et la mise
mondiale. Les nouvelles technologies permettent en place d’un écosystème des affaires prêt à faire
de multiplier les liens géographiques et les activités face aux défis de l’ère numérique sur les marchés
entre acheteurs et fournisseurs, offrant à certains de nationaux et internationaux.
nouvelles opportunités, et accentuant la pression L'impact socio-économique de cette stratégie est
concurrentielle sur d'autres. La révolution industrielle manifeste, car sa mise en œuvre permettra d’insuf-
4.0 apporte elle aussi son lot de nouveaux défis et fler la croissance et de soutenir la création d’emplois
de nouvelles opportunités commerciales. Toutefois, qualifiés dans le secteur, au travers du renforcement
une chose est claire pour tous les pays : ceux qui ne de la compétitivité des entreprises à l’export, du dé-
s'adapteront pas à l'ère numérique auront bien plus veloppement d’un écosystème de soutien agile et
de mal à prospérer. De ce fait, nombreux sont les coordonné, et de la promotion de l’expertise IT / BPO
pays qui se positionnent à l’international pour atti- sénégalaise à l’international. La Stratégie identifie
rer les investisseurs, tout en développant une offre une approche de développement de produits et
de services numériques orientée à l’export afin de marchés, ainsi que les besoins en formation de haut
conquérir de nouveaux marchés régis par l’accélé- niveau afin de maximiser les chances de succès
ration des besoins en digitalisation. des entreprises à l’export. À travers ces objectifs, la
Le Sénégal est bien positionné pour être com- Stratégie s’inscrit pleinement dans le cadre straté-
pétitif dans ce contexte, et la performance des PME gique national de développement – le Plan Sénégal
sénégalaises à l’export en témoigne. Le secteur émergent (PSE) et la récente Stratégie Sénégal nu-
IT / BPO est en croissance constante et très orienté mérique 2016-2025.
à l’export, largement tourné vers le marché régional L’ITC reconnait les efforts de tous ceux qui ont
ouest-africain. Avec plus de 5 % de son PIB réalisé travaillé pour produire ce document stratégique. Il
dans la filière du numérique et une solide expertise repose sur la consultation de toutes les parties pre-
à l’export dans des domaines tels que l’ingénierie nantes au niveau des secteurs public et privé, ce qui
d’applications sur mesure, le développement mobile, a permis d’assurer la prise en compte de leurs points
les solutions de paiement électronique, l’intégration de vue respectifs et leur engagement pour participer
de solutions, les mégadonnées ( big data ), le cloud, à la mise en œuvre de la Stratégie. Nous remercions
les fintech ou encore la dématérialisation, le Sénégal finalement la coopération internationale néerlandaise
a le potentiel pour devenir un carrefour de l'innovation pour le soutien généreux qui a rendu cette initiative
numérique en Afrique subsaharienne. possible dans le cadre du projet NTF IV, exécuté par
Néanmoins le secteur IT / B PO sénégalais ne l’ITC en collaboration avec les partenaires nationaux
pourra passer à l’étape supérieure que si les diffi- que sont l’OPTIC et le Ministère en charge du com-
cultés qui freinent la croissance de ses entreprises merce et des PME, par le biais de l’ASEPEX.
à l’export sont atténuées, en mettant en place des L’ITC se tient prêt à continuer à appuyer les ac-
réformes et des activités de soutien adaptées et teurs publics et privés du secteur IT / BPO sénégalais
coordonnées. C’est précisément la raison d’être de au travers de la mise en œuvre des priorités identi-
cette Stratégie d’exportation de services IT / BPO. La fiées dans leur Stratégie d’exportation, afin de propul-
Stratégie établit un Plan d’action qui vise à garantir ser le secteur dans sa prochaine ère de croissance.
viii
RÉFÉRENCES 79
Annexe 1 : Description des activités du secteur de sous-traitance 81
I. Externalisation des technologies de l’information 81
II. Sous-traitance de services 82
III. Sous-traitance de procédés de compétences 83
Annexe 2 : Liste des institutions soutenant le secteur IT / BPO 84
Annexe 3 : Liste des écoles et formations en lien avec le secteur des TIC 87
Annexe 4 : Le nouveau Règlement général sur la protection des données ( RGPD ) 90
x
FIGURES
TABLES
Tableau 1 : Liste récapitulative des écoles et formations en lien avec le secteur des TIC 18
Tableau 2 : Décomposition des composantes du secteur présentes au Sénégal et leur orientation marché 20
Tableau 3 : Exemples d’entreprises IT sénégalaises leader à l’export 21
Tableau 4 : Résumé des contraintes au niveau des entreprises 31
Tableau 5: Classement Doing Business 2018 en Afrique 35
Tableau 6 : Résumé des principales contraintes au niveau de l’appui institutionnel et de l’innovation 36
Tableau 7 : Axe 3 – La promotion d’une industrie du numérique innovante ( SN2025 ) 37
Tableau 8 : Résumé des contraintes au niveau national 42
Tableau 9 : Les futurs emplois 55
Tableau 10 : Listes des institutions soutenant le secteur IT / BPO 84
Tableau 11 : Liste récapitulative des écoles et formations en lien avec le secteur des TIC 87
xii
BOXES
TIC : Technologies de l'information et de la communica- sous-traitance (BPO en anglais) est un vaste ensemble de
tion : Le terme regroupe généralement tous les dispositifs, services fournis à distance aux entreprises pour améliorer
les composants de réseaux, la communication, les appli- leur efficacité commerciale, en exploitant la valeur ajoutée
cations et les systèmes qui permettent aux personnes et informatique. L’ensemble des produits et services est très
aux organisations d’interagir dans le monde numérique. étendu, allant des centres de contact et du traitement de
Les entreprises dans le secteur des TIC sont donc des contenu à la recherche et développement de logiciels
compagnies qui fournissent des produits et des solutions et l'analyse commerciale. L'industrie comprend trois
informatiques à d'autres entreprises ou aux particuliers. segments :
Dans ce contexte, il s’agit des entreprises sénégalaises 1. La sous-traitance de services ;
qui fourniront des services aux clients locaux en utilisant 2. L’externalisation des technologies de l’information ; et
des compétences locales. 3. La sous-traitance de procédés de connaissances.
Le secteur des TIC est composé de deux pans : l’IT et Le graphique ci-dessous montre l'éventail des services
les télécoms. Si le secteur IT (logiciels/matériel) a très pour chaque segment. Une description détaillée des com-
longtemps constitué le socle de croissance du secteur, posantes du secteur BPO peut également être consultée
celle-ci est aujourd’hui fortement corrélée au développe- en Annexe 1 : Description des activités du secteur de la
ment de la téléphonie mobile et des accès à haut débit. sous-traitance.
Cette dichotomie est encore plus forte dans les pays où les
Le segment de la sous-traitance de services est générale-
infrastructures télécom filaires étaient faibles.
ment le segment que les pays explorent en premier pour se
Au Sénégal : la Stratégie va se focaliser sur la compo- positionner sur le marché mondial, pour ensuite chercher
sante logiciel et intégration du secteur TIC. Le secteur des des opportunités de mise à niveau vers les services d’exter-
télécoms sera analysé en tant que facilitateur principal nalisation des technologies de l’information et des procédés
du secteur (accès à internet), mais ne fera pas objet de de compétences.
recommandations spécifiques du fait de sa forte autonomie,
Au Sénégal : la Stratégie va se focaliser sur les compo-
et du faible levier d’action que la stratégie export peut avoir
santes de sous-traitance de service et des technologies
sur les compagnies télécom.
de l’information. La partie sous-traitance de procédés de
BPO : Business Process Outsourcing (BPO) ou exter- compétences n’est pas encore représentée dans le pays (en
nalisation des processus d'affaires : Le secteur de la grisé dans le graphique).
Le secteur IT / BPO fait face à un véritable manque d’infor- consultations menées à Dakar. L’équipe sectorielle mise
mation en termes de nombre d’entreprises et d’emplois, et en place a également permis un suivi et un apport de
de sa contribution au produit intérieur brut sénégalais. Il connaissances du terrain à chaque étape du dévelop-
n’existe à ce jour aucune cartographie exhaustive du sec- pement de la Stratégie et de sa rédaction.
teur IT / BPO. La raison principale est que de nombreuses • Les études disponibles et les politiques en place :
entreprises et entrepreneurs opèrent de façon informelle, ce Le document repose également sur les constats de
qui implique l’absence de données officielles. précédentes études réalisées (en particulier l’évaluation
par la Conférence des Nations unies sur le commerce et
Il est important de mentionner que cette stratégie à l’export
le développement – CNUCED – de l’état de préparation
ne cherche par ailleurs pas à pallier cette faiblesse car il
du Sénégal au commerce électronique, récemment
s’agirait d’un travail spécifique qui n’entre pas dans le cadre
finalisée en août 2018), les orientations définies par
du projet d’assistance de l’ITC, et n’est pas primordial dans
les politiques nationales telles que la Stratégie Sénégal
l’élaboration d’une stratégie d’exportation.
numérique 2016-2025 et l’étude sur la compétitivité
du secteur des TIC au Sénégal.
• L’appel à candidature réalisé dans le cadre du
Le développement de cette Stratégie repose sur différentes
programme NTF IV : Cet appel à candidature s’est
sources d’information afin de garantir sa validité :
fait au travers d’un questionnaire détaillé auprès des
• Des consultations extensives et l’expérience d’ac- entreprises et a récolté les réponses de 65 entreprises,
teurs clefs : Les parties prenantes des secteurs public majoritairement exportatrices. Les réponses récoltées
et privé, ainsi que les représentants de la société civile au travers de cet appel à candidature ont été utilisées
(par exemples les incubateurs ou centres de formation), dans le document de stratégie et lors des consulta-
qui sont impliqués ou ont une influence sur la com- tions, car elles permettent de faire ressortir certaines
pétitivité du secteur, ont été intégrés dans de vastes contraintes clés partagées par les parties prenantes.
xvi
RÉSUMÉ ANALYTIQUE
Dans le contexte de la Stratégie Sénégal numérique 2016-2025 ( ci-après
SN2025 ) et des projets d’envergure comme le parc des technologies
numériques de Diamniadio, le secteur des technologies de l’informa-
tion et de l’externalisation des processus métiers ( IT / BPO ) au Sénégal
s’ouvre sur une nouvelle ère qui doit permettre au secteur de conqué-
rir des marchés à l’international. Avec d’une part l’essoufflement pro-
gressif de la croissance du sous-secteur des télécommunications,
jusque-là porteur traditionnel du secteur, et d’autre part la perspective
d’une relance grâce à l’engagement politique de l’État pour promou-
voir plus de concurrence et d’ouverture à de nouveaux services, et
en particulier les services BPO / ITES ( services spécifiquement infor-
matiques ), le contexte actuel permet d’envisager l’émergence d’une
nouvelle dynamique au niveau de l’ensemble de la filière IT / BPO. En
effet, celle-ci est à la fois porteuse d’innovation et doit permettre un
rayonnement dans l’ensemble de la sous-région et à l’international. Avec
plus de 5 % de son produit intérieur brut ( PIB ) réalisé dans la filière numé-
rique, le Sénégal a tout le potentiel pour devenir le carrefour de l’innovation
numérique en Afrique subsaharienne.
Cependant, ces potentialités ne pourront se matérialiser que si, d’une part, l’État
accélère la mise en œuvre des différents chantiers dans le secteur du numérique
au niveau national et, d’autre part, que les difficultés qui freinent la croissance des
entreprises du secteur IT / BPO à l’export soient atténuées par la mise en place de
réformes et d’activités de soutien adaptées et coordonnées. Afin de répondre à
ces deux préoccupations, cette stratégie vise à rendre le secteur plus compétitif au
niveau des entreprises, de l’écosystème institutionnel qui fédère et gère les services
de soutien à l’export, et au niveau du cadre réglementaire.
Au niveau des entreprises, les PME sénégalaises IT / BPO ont su, jusqu’à pré-
sent, se développer à l’export malgré ces insuffisances. Toutefois, il s’agit d’un
groupe restreint d’entreprises qui doit désormais être agrandit pour diversifier
l’offre de services exportables. L’expertise technique locale doit aussi se renforcer
et compter plus d’ingénieurs expérimentés pour faire face à ces nouveaux be-
soins. Pour conquérir de nouveaux marchés à l’international, les cadres supérieurs
doivent acquérir de meilleures compétences en gestion de projet et en marketing,
“ ”
Faire du Sénégal le leader africain
dans le secteur IT-BPO à l’export
1.1. Accélérer l’internationalisation des PME 2.1. Établir un cadre institutionnel pour la 3.1. Raffermir le leadership IT / BPO sénégalais
et des startups. coordination intra-sectorielle à l’export. sur le marché sous-régional et développer des
1.2. Renforcer la compétitivité des 2.2. Ajuster le dispositif d’appui institutionnel relais de croissance à l’international.
champions nationaux à l’export. aux entreprises exportatrices. 3.2. Faire monter en compétence les réseaux
1.3. Ajuster le système de certification dans 2.3. Réformer le cadre juridique en lien avec et relais de collaboration existants pour
le domaine IT / BPO. les besoins du secteur IT / BPO à l’export. promouvoir les produits et services IT / BPO.
1.4. Améliorer l’accès des entreprises 2.4. Aligner la quantité et le niveau de 3.3. Développer une image de marque à
au marché public local, dans le but de compétences de la main d’œuvre aux l’international pour le secteur, soutenu par des
développer des pôles d’excellence. besoins du secteur. activités de promotion collectives.
3.4. Améliorer la réputation des produits et
services IT / BPO sénégalais à l’international.
3.5. Renforcer l’attractivité pour attirer les
talents et cibler des entreprises innovantes afin
de diversifier l’offre de services exportables.
Le développement du secteur IT / BPO sénégalais est tri- conditions favorables pour permettre son développement.
butaire des avancées technologiques au niveau mondial. Ceci est d’autant plus vrai que la croissance économique
Avant de se pencher sur l’analyse du secteur, il est im- dépend des nouvelles technologies. La digitalisation des
portant de comprendre les éléments contextuels et les services, et bientôt la robotisation, sont fortement tributaires
tendances principales se manifestant au niveau mondial des nouvelles technologies de l’information, que ce soit en
et régional. Elles permettront d’aligner les orientations termes de logiciels, matériel, transport d’information ou de
stratégiques vers des aires à plus fort potentiel pour les stockage des données. L’Internet des objets ( IoT ) et l’intel-
entreprises sénégalaises. ligence artificielle ( IA ) ont largement dépassé le stade des
articles de presse avant-gardistes. Ces technologies, parmi
L’industrie IT / BPO mondiale continue sa forte croissance. tant d’autres, impactent dès aujourd’hui la façon dont les
Le marché global représente aujourd’hui plus de 1 000 produits sont fabriqués, les services délivrés ou les plantes
milliards de dollars américains ( voir Graphique 2 ), avec cultivées et récoltées. Demain, de plus en plus d’objets in-
une croissance annuelle de 12.41 % entre 2005 et 2016. telligents aideront les hommes dans leur travail quotidien,
La compétition augmente également très rapidement. certains se substitueront à ce travail et de nouveaux métiers
Dans ce contexte, il est clair qu’aucun pays ne peut se per- apparaîtront.
mettre d’ignorer ce secteur et doit faire en sorte de créer les
Graphique 2 : Marché mondial IT / BPO ( dépenses annuelles en milliards de dollars US )
TÉLÉCOM
IT
Interconnexion
Une puissance de des systèmes de
calcul sans cesse communication
augmentée
4G – Wifi –
Bluetooth
DATA
Une valorisation
des données
qui explose
La convergence de l’univers IT des télécoms et des don- et privés, ainsi que ceux des milieux universitaires et de la
nées est un facteur d’accélération de la prégnance tech- société civile.
nologique dans l’économie et la vie de tous les jours, y La quatrième révolution industrielle s’appuie sur la troi-
compris dans l’industrie. sième, la révolution numérique apparue au milieu du siècle
Comme on peut le voir, chaque niche technologique est dernier ( voir Graphique 3 ). Elle se caractérise par une fu-
fortement interdépendante des progrès des autres niches. sion des technologies qui effacent les frontières entre les
Chaque interaction développe de nouvelles possibilités et sphères physiques, numériques et biologiques.
accélère le processus qui place la technologie au cœur de L’entreprise de consulting McKinsey définit l’industrie 4.0
nos vies. L’accélération des changements et la fin du tay- comme « la prochaine phase de la numérisation du secteur
lorisme qui plaçait la ressource humaine au cœur de l’outil manufacturier, entraînée par quatre perturbations : l’aug-
productif, vont être à l’origine d’une mutation fondamentale mentation étonnante du volume des données, la puissance
au niveau des industries et de la manufacture. de calcul, la connectivité, en particulier les nouveaux ré-
Nous sommes à l’aube d’une révolution technologique seaux étendus de faible puissance, et l’émergence de capa-
qui modifiera fondamentalement notre façon de concep- cités analytiques et d’intelligence commerciale, de nouvelles
tualiser le secteur industriel et de la manufacture. Par son formes d’interaction homme-machine telles que des inter-
ampleur, sa portée et sa complexité, cette transformation faces tactiles et des systèmes de réalité augmentée ; et des
sera différente des précédentes révolutions industrielles, et améliorations dans le transfert d’instructions numériques au
aura un impact sur l’ensemble de la société. La façon dont monde physique, telles que la robotique avancée et l’im-
cette révolution technologique va se poursuivre est difficile pression 3D. »1
à prévoir, mais les pays doivent s’y préparer en impliquant
tous les acteurs du monde politique, des secteurs publics
1.– https: //arch.gatech.edu / sites / default / files / images / jewell / arch_6071_
baerlecken.pdf
Source : OECD ( 2017 ). The Next Production Revolution Implications for Governments and Business.
Trois raisons expliquent pourquoi la transformation d’au- L’industrie 4.0 a le potentiel de créer un changement fon-
jourd’hui n’est pas une simple prolongation de la 3ème ré- damental dans les chaînes de valeur mondiales, les usines
volution industrielle mais constitue bien l’arrivée d’une 4ème à travers le monde devenant de plus en plus numérisées
révolution bien différente : la vélocité, la portée et l’impact et moins dépendantes en main-d’œuvre. De nombreux
des systèmes. La vitesse des percées actuelles n’a pas pays développés feront passer les investissements vers les
de précédent historique. Par rapport aux précédentes ré- technologies d’automatisation, option plus économique que
volutions industrielles, la quatrième révolution évolue à d’implanter leurs usines de production à l’étranger. Les éco-
un rythme exponentiel plutôt que linéaire. De plus, cela nomies de coûts engendrées par les usines robotisées, leur
perturbe presque toutes les industries de tous les pays. efficacité et durabilité vont inciter de plus en plus de pays à
De plus, l’ampleur et la profondeur de ces changements choisir des bandes transporteuses intelligentes plutôt que
annoncent la transformation de systèmes entiers de pro- des usines principalement actionnées par des travailleurs.
duction, de gestion et de gouvernance.2
2.– https: //www.weforum.org / agenda / 2016 / 01 / the-fourth-industrial-
revolution-what-it-means-and-how-to-respond /
chaque pays. Les télécoms sont souvent dominées par une en anglais ) telles que le « Mobile Money ». Ce dernier est
compagnie publique, avec des compétiteurs privés dont devenu un secteur en pleine expansion sur le continent afri-
les parts de marchés sont en croissance. Ces entreprises cain, avec le cas connu de « M Pesa » en Afrique de l’Est.
télécoms offrent des services très variés dans le secteur Ces services existent aujourd’hui dans la plupart des pays
des TIC et ne se limitent pas aux réseaux mobiles, mais pro- africains et permettent de contourner les problèmes liés aux
posent souvent des offres de technologie financière ( fintech paiements en ligne.
Un autre secteur dans lequel l’Afrique peut se position- L’Afrique subsaharienne compte cinq centres de la sorte,
ner est la production d’énergie. Le continent n’a pas de dont trois se trouvent en Afrique de l’Ouest : le Nigeria, la
« bagage » nucléaire et peut intégrer le secteur de l’éner- Côte d’Ivoire et le Sénégal. Le Sénégal et la Côte d’Ivoire
gie renouvelable en pleine expansion, et peut-être même sont en compétition dans l’attrait des investissements di-
ouvrir la voie vers une énergie propre. Avec d’abondantes rects étrangers ( IDE ) dans la région d’Afrique de l’Ouest,
ressources naturelles comme le solaire, le vent et l’hydroé- même si la Côte d’Ivoire a souffert d’une baisse de popula-
lectricité, le continent peut se baser sur les enseignements rité auprès des investisseurs par suite des instabilités poli-
des pays occidentaux tout en capitalisant sur la demande tiques des années 2000.
croissante de sources d’énergie alternatives.
Le même potentiel existe dans le domaine de la fabrica-
tion. L’Afrique devient rapidement l’usine du monde, avec
des milliards d’investissements de la part de pays étran-
gers, donnant aux acteurs de l’industrie de la région am-
plement l’occasion de garder une longueur d’avance sur
la courbe de l’innovation, maintenir les coûts à un niveau
bas, accroître l’efficacité de la production et stabiliser l’inves-
tissement étranger. Tirant les leçons de la Chine, les pays
africains peuvent profiter de la vague d’innovation qui frappe
l’industrie manufacturière pour renverser la menace de
l’usine intelligente et l’utiliser à leur avantage à long terme.3
Le secteur des TIC se développe en Afrique autour de
pôles régionaux, qui fournissent des services dans leur ré-
gion respective et attirent les investisseurs internationaux.
3.– https: //www.wwc.co.za / 2018 / 01 / 30 / industry-4-0-opportunities-
challenges-developing-world / Photo: © Netherlands Trust Fund IV (NTF IV)
Maroc Égypte
U.A.E
Sénégal
Côte Nigeria
d’Ivoire
Kenya
Hub principal
Hub secondaire
Maurice
Afrique du Sud
de nouvelles contraintes telles que la maitrise de la sécurité L’adoption généralisée des services de cloud, ainsi que les
d’un bout à l’autre de la chaîne numérique. nouvelles approches de stockage de données, y compris
D’un point de vue macroéconomique, le cloud permet le stockage d’objets, ont plus que jamais détruit les bar-
de réduire le coût d’accès à de fortes puissances informa- rières géopolitiques traditionnelles. En réponse, de nom-
tiques, de meilleures redondances de systèmes et l’accès à breux pays ont règlementé ou commencent à réglementer
une large palette d’outils et d’offres. Mais il transforme aussi de nouvelles exigences de conformité en modifiant leurs lois
les compétences techniques recherchées vers des profils actuelles, ou encore en adoptant une nouvelle législation qui
ayant de fortes compétences d’analyse. exige que les données des clients soient conservées dans
Néanmoins, d’un point de vue microéconomique, la le pays où celui-ci réside.
croissance rapide du cloud a constitué une menace pour Il peut être difficile de vérifier que les données existent
les petits pays dotés d’industries TIC naissantes. Ils sont uniquement aux emplacements autorisés. Il faut que le client
désormais en concurrence directe non seulement avec le cloud ait confiance que son fournisseur de cloud soit tota-
cloud mais aussi avec des solutions hébergées ailleurs lement honnête et ouvert sur l’endroit où ses serveurs sont
dans le monde. Aujourd’hui, de nombreuses entreprises hébergés, et respecte strictement les contrats de niveau de
externalisent par exemple leurs services de messagerie et service ( SLA )4.
de bureautique ( Office 365, Google Docs etc. ). Il y a donc
un effet de transfert du budget informatique des entreprises Opportunités : Pour que la souveraineté des données
locales vers les fournisseurs internationaux. devienne une réalité, le concept de cloud local doit
Petit à petit, le même phénomène se produit au niveau évoluer. Cela signifie essentiellement la présence d’un
des applications et au niveau des petites entreprises IT centre de données connecté situé dans le pays offrant
qui ont développées une suite de services informatiques aux entreprises locales les possibilités d’un hébergement
jusque-là stable, en mettant en œuvre et en soutenant les local. Les possibilités d’installer un hébergement local
applications de ces acteurs mondiaux. Ce genre d’activi- requièrent un investissement important et doivent donc
té est aujourd’hui également menacée. Bien que la mise être discutées avec l’ensemble des parties prenantes.
en œuvre leur soit toujours nécessaire, les grandes multi- Cependant le cloud local présente un certain nombre
nationales vont restructurer leurs activités en concentrant d’avantages et permet également d’attirer des inves-
leurs fournisseurs de services autour d’un nombre d’entre- tisseurs étrangers. Les avantages et inconvénients des
prises plus réduit et de taille plus importante. Ainsi Oracle, deux solutions sont présentées dans l’Encadré 3.
Microsoft et IBM ont tous annoncé leur stratégie de trans-
férer des parts importantes de leurs activités traditionnelles Impact sur le secteur de la sous-traitance : Le cloud
sur leur propre cloud. Ce transfert implique une réduction n’est pas une menace pour l’industrie de la sous-trai-
importante de leurs partenaires premium qu’ils estiment tance, mais plutôt un catalyseur. Il permet aux sous-trai-
trop nombreux. Du moment que le client migre vers des tants de services et de services technologiques de
solutions sur le cloud, la source de revenus des partenaires s’ouvrir sur de nouveaux marchés sans investissement
locaux diminue, les obligeant ainsi à continuellement trouver significatif. La plupart des principales solutions ITSM ( IT
de nouveaux projets, ne pouvant plus s’appuyer sur la seule Service Management Solutions ) utilisées par les four-
maintenance et le support. nisseurs de services technologiques sont disponibles
Une tendance qui pourrait contrecarrer cela est illustrée uniquement sur le cloud ( ServiceNow par exemple ) et
par le débat croissant sur la souveraineté des données qui permettraient à une startup dans ce domaine de com-
se déroule dans plusieurs pays aujourd’hui, dans de nom- mencer à fonctionner sans frais généraux ni investisse-
breux cas en tant que résultat direct du Règlement général ment initial. Il en va de même pour les technologies des
sur la protection des données ( RGPD ) de l’Union euro- centres d’appels, de plus en plus disponibles comme
péenne ( UE ), qui affecte les pays du monde entier depuis plateformes ( ou Platform-as-a-Service – PaaS ) en tant
mai 2018 ( voir Encadré 3 ). que service sur le cloud. Parallèlement à la disponibi-
La souveraineté des données est le concept selon le- lité de l’infrastructure clef pour les opérations BPO, les
quel les informations qui ont été converties et stockées sous données clients et même le réseau de communication
forme numérique binaire sont soumises aux lois du pays le deviennent également. Les applications métier ou les
dans lequel elles se trouvent. Bon nombre des préoccupa- bases de données clients sont souvent déjà situées dans
tions actuelles autour de la souveraineté des données ont le cloud, ce qui facilite et simplifie l’intégration entre le
trait à l’application de la législation sur la protection de la vie fournisseur BPO et le client final.
privée et à la prévention de l’assignation à comparaître des
données stockées dans un pays étranger par le gouverne-
ment du pays hôte.
Cloud international
Avantages Inconvénients
Prêt à l’utilisation, aucun problème de capacité et aucun Utilise la bande passante internationale qui est aujourd'hui
investissement ; quelque peu limitée et coûteuse ;
Redondant et capable de s’échelonner indéfiniment ; et Présente des problèmes potentiels de résidence des
Prix compétitifs sur le plan international ; et données ;
Des solutions techniquement supérieures avec plus Ne génère pas de revenus localement – impact négatif sur
d’options que celles disponibles localement. la balance des paiements ;
Impacte l’industrie informatique locale en réduisant les
budgets disponibles ;
S'appuie sur la seule entrée de câble à fibre optique
internationale, créant un point de défaillance unique ; et
Résulte en un temps de réponse plus lent pour certaines
utilisations compte tenu de la distance géographique.
L’Internet des objets ( IoT ) est un terme qui succède au terme La conjonction des nombreuses données disponibles et de
M2M ( machines to machines ) et qui définit tout objet ayant l’augmentation constante de la puissance de calcul permet
une capacité à interagir et communiquer avec son environ- aujourd’hui de créer des systèmes dits intelligents, bénéfi-
nement grâce à une connexion réseau Internet. L’IoT dé- ciant de leur capacité à appréhender un grand nombre de
coule de la miniaturisation des composants électroniques variables pour contextualiser de plus en plus les réponses
( un ordinateur des années 90 tient désormais dans un com- des systèmes automatisés. Cette contextualisation permet
posant de la taille d’un grain de sel ) et du développement à ces systèmes de simuler de mieux en mieux une inte-
des accès à des réseaux télécoms. Ces nouvelles possibi- raction à caractère humain. Les progrès considérables qui
lités permettent aux objets de devenir des outils actifs qui ont été réalisés dans le cadre des systèmes de traduction
peuvent s’adapter à leur contexte sans pour autant néces- automatique, les logiciels de synthèse de la parole ou les
siter une infrastructure lourde. chabots ( robots d’interaction automatique sur Internet ) sont
L’IoT, qui n’en est qu’à ses débuts, impactera de très très démonstratifs et indiquent qu’il sera bientôt très difficile
nombreux pans de l’économie, et en tout premier l’agricultu- de distinguer un dialogue avec une personne de celle avec
re puis la santé, la distribution, les transports et la logistique, un robot.
l’industrie, l’énergie, etc. Le développement de l’intelligence artificielle ( également
dénommée intelligence augmentée ) ne peut se faire sans
Opportunités : D’un point de vue macroéconomique, une quantité de données considérable. C’est pour cela que
l’IoT sera déterminant, car il permettra d’optimiser les les données sont aujourd’hui considérées comme l’or noir
coûts de production de façon très importante. Dans le du 21ème siècle.
domaine de l’agriculture, en optimisant l’irrigation, le
traitement des cultures, et en facilitant leur récolte, l’uti- Opportunités : D’un point de vue macroéconomique,
lisation croissante de l’IoT va modifier de façon très si- l’intelligence artificielle aura un impact fort sur de nom-
gnificative l’utilisation du capital humain. En réduisant le breux métiers. Au départ, les métiers de services seront
coût de la main d’œuvre nécessaire pour une produc- les plus touchés, mais avec l’alliance de l’AI et de la ro-
tion donnée, la compétitivité des pays à faibles coûts de botique, toutes les activités humaines nécessitant de la
main d’œuvre va se réduire, voire va disparaitre. Ce point main d’œuvre bénéficieront de l’apport de l’IA.
sera d’autant plus difficile à gérer que la pression sur L’IA est très consommatrice de ressources humaines,
des contraintes de qualité alimentaire risque de créer des avec de hautes compétences analytiques et de services
barrières que seules les fermes agricoles automatisées cloud. Elle stimulera donc toutes les activités liées au
pourront sans doute assurer. cloud computing, à l’infrastructure informatique de haute
D’autre part, l’IoT a le potentiel d’optimiser l’utilisation puissance et celles liées aux données. Les grandes
de ressources rares, telles que l’eau ou les intrants coû- sociétés de conseil et les GAFAM ( les géants du web :
teux comme les engrais ou les pesticides, et d’en limiter Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft ) seront
les pertes. les grands acteurs de cette mutation.
Dans l’écosystème des nouvelles technologies, le
développement de l’IoT va augmenter les besoins en in- Impact sur le secteur de la sous-traitance : L’industrie
frastructures de communication, et en bandes passantes de la sous-traitance était elle-même considérée comme
de fréquences spécifiques. Le secteur des services et une menace sur les emplois au niveau international. Pour
des logiciels bénéficiera aussi grandement du dévelop- ce qui concerne l’IA, les signaux sont mitigés, mais la
pement de l’IoT. plupart des estimations prédisent que la main-d’œuvre
la moins qualifiée sera la plus menacée. Il existe cepen-
Impact sur le secteur de la sous-traitance : L’IoT ne de- dant des opportunités claires en termes de services de
vrait pas avoir d’impact négatif sur le secteur, mais de- support et de surveillance des algorithmes nécessaires
vrait plutôt constituer une opportunité pour les opérations à ce secteur, mais ces domaines nécessiteront des com-
de sous-traitance de services technologiques. Avec da- pétences spécialisées.
vantage de points en réseau à travers le monde, davan-
tage de services informatiques seront nécessaires pour
surveiller, superviser et gérer les exceptions, créant ainsi
des charges de travail supplémentaires.
La robotique
D’autre part, la Robotic Process Automation ( RPA, automa-
Aujourd’hui, la robotique n’en est encore qu’à l’âge de tisation des processus robotiques ) a déjà atteint un niveau
pierre des possibilités à venir : elle se contente de singer de maturité suffisant pour se substituer de plus en plus aux
des tâches très spécialisées avec un faible degré d’auto- opérateurs humains pour des tâches informatiques spéci-
nomie. Le développement de la miniaturisation, de l’IA et fiques. La RPA est une classe de logiciels automatisés qui
du deep learning ( apprentissage automatique par les ma- peuvent utiliser et comprendre les applications existantes
chines ) donnera une autonomie grandissante aux robots. d’une entreprise via leurs interfaces utilisateur existantes, et
Ceux-ci seront de plus en plus multitâches, à l’image d’un automatiser les opérations de routine telles que la lecture
smartphone qui est aujourd’hui un outil capable d’accumu- de courriels et de systèmes, le calcul, la génération de do-
ler une quasi-infinité de fonctions, auparavant dévolues à cuments et de rapports. Par conséquent, l’application de la
des objets individuels. Les voitures autonomes, les drones RPA est vaste.
intelligents et les robots d’aide à l’agriculture seront les pré- La RPA est applicable aux domaines dans lesquels
mices d’une robotisation de plus en plus importante du tissu les entreprises ont des règles d’entreprise claires, des
économique. opérations d’entrée et de sortie structurées, telles que les
finances, les ressources humaines, la chaîne d’approvision-
Opportunités : Le développement de la robotique ne nement et la technologie de l’information. La technologie
sera pas une simple transformation technologique, mais RPA elle-même est adaptée aux tâches à haute fréquence, à
probablement une transformation sociétale. Elle entrai- grande échelle, aux règles claires, aux opérations manuelles
nera l’apparition de nombreux nouveaux métiers, réduira répétitives et qui prennent beaucoup de temps.5 Les inté-
très sensiblement les besoins en main d’œuvre non quali- grateurs informatiques et les grandes sociétés de services
fiée, et impactera aussi des métiers à forte valeur ajoutée seront les principaux bénéficiaires de cette transformation.
ou très spécialisés.
5.– https: //themarketmogul.com / robotic-process-automation-ai-standard-
processes-rules /
Source : École Fletcher de l’Université TUFTS et Mastercard ( 2017 ). Indice d’évolution numérique.
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Face à ces d e l ’é c o n o -
nou velles ten - mie numérique.
dances technolo- Les pays ayant des
giques, les pays tirent secteurs numériques
plus ou moins de bénéfices très performants, tels que
et tentent de se positionner. La ceux de l’Union européenne
Fletcher School et Mastercard ont élaboré ( UE ), ont généralement une forte implica-
l’Indice d’évolution numérique ( Digital Evolution Index ) basé tion des pouvoirs publics dans la définition de l’économie
sur un examen approfondi de l’adoption de la technologie numérique. C’est également le cas pour les pays à fort
et de l’état de la confiance numérique dans le monde. Le développement numérique, tels que Singapour, la Nouvelle-
graphique 6 montre les résultats de cette étude. Pour le mo- Zélande et les Émirats arabes unis ( identifiés comme des
ment, seuls sept pays d’Afrique figurent dans l’indice d’évo- pays « stand-out » dans l’indice ), ou des pays où le statut
lution numérique, et parmi eux seuls quatre pays d’Afrique numérique est faible, et où les ressources se concentrent
subsaharienne. Selon le Forum économique mondial, da- sur les infrastructures et les institutions, comme la Chine,
vantage d’innovateurs du numérique devraient reconnaître la Malaisie et l’Arabie saoudite ( identifiés comme des pays
que les politiques publiques sont essentielles au succès émergents ).
Principaux enseignements :
L’analyse des tendances globales du secteur IT / BPO, un des secteurs services technologiques de s’ouvrir sur de nouveaux marchés
à plus haut taux de croissance et d’innovation au monde, permet sans investissement significatif.
de dégager un nombre de tendances de fond qui vont devoir être • L’IoT sera déterminant, car il permettra d’optimiser les coûts
prises en compte par le Sénégal lors du développement de ses axes de production. L’IoT va constituer une opportunité pour les
stratégiques pour les prochaines années : opérations de sous-traitance de services technologiques. Avec
davantage de points en réseau à travers le monde, davantage
• L’essor de l’Internet mobile créé des besoins en termes de
de services informatiques seront nécessaires pour surveiller,
développement et d’adaptation des applications web, afin de
superviser et gérer les exceptions, créant ainsi des charges de
soutenir les entreprises de services numériques et les agences
travail supplémentaires.
web. De nouveaux besoins en matière de sécurisation des
• L’IA est très consommatrice de ressources humaines dotées
transmissions devront être comblés pour garantir la confiance
de hautes compétences analytiques et de services cloud.
des consommateurs, garante de l’évolution digitale.
Elle stimulera toutes les activités liées au cloud computing, à
• Le cloud local présente des avantages pour les pays afri-
l’infrastructure informatique de haute puissance et celles liées
cains et permet également d’attirer des investisseurs étrangers.
aux données. Pour la sous-traitance, il existe des opportunités
Le cloud est également un catalyseur pour l’industrie de la
claires en termes de services de support et de surveillance
sous-traitance. Il permet aux sous-traitants de services et de
des algorithmes nécessaires à ce secteur, mais ces domaines
nécessiteront des compétences spécialisées.
LE SÉNÉGAL : PÔLE DE
DÉVELOPPEMENT NUMÉRIQUE
EN DEVENIR6
Les exportations des entreprises du secteur des TIC sont exportatrices affirment vendre des produits et / ou services
très largement orientées vers le marché ouest africain. sur le marché français, soit 18 sur 44 ).
Plus de 80 % des pays vers lesquels les entreprises inter-
rogées exportent sont situées sur le continent africain, dont S’il est presque naturel que les entreprises se tournent en
environ 60 % pour les seuls pays de la Communauté éco- priorité vers les marchés francophones de la sous-région
nomique des États de l’Afrique de l’Ouest – CEDEAO ( voir du fait de la facilité de la langue et de leur proximité, qu’elle
Graphique 7 ). La langue représente un facteur fondamental soit géographique ou culturelle, le très faible taux de péné-
puisque les participants à l’appel à candidature indiquent tration des marchés non-francophone pose la question de
que près de 90 % des exportations sont destinées aux pays la barrière de la langue et de la capacité des entreprises
francophones. En effet, en dehors des pays de la sous-ré- sénégalaises à développer leurs activités d’exportation en
gion, les pays ciblés par les entreprises comprennent la dehors de cette « zone de confort ». Il est intéressant de
France, citée comme marché d’exportation par 18 des entre- noter qu’une seule entité juridique sondée a indiqué avoir
prises exportatrices, la Suisse ( 5 ), mais également les pays développé des activités commerciales avec le continent
d’Afrique centrale ( Gabon, Tchad, Cameroun et Congo ) asiatique, et notamment les marchés indiens et hongkon-
et du Maghreb ( Mauritanie, Maroc, Algérie et Tunisie ). La gais, et que seules trois entreprises exportent actuellement
France demeure par ailleurs la première destination des vers le marché américain.
exportations des entités sondées ( 41 % des entreprises
Autre
3%
Europe
(sans la
France)
7% CEDEAO
59%
Afrique
81% Autres pays
France
9% d’Afrique
5%
CEMAC
Maghreb 12%
5%
Source : ITC
Un coût d’accès à l’Internet relativement élevé, mais ont en effet été inaugurés en 201710, et devraient amener
graduellement en baisse. Le coût de l’Internet reste re- des avantages significatifs sur le marché des télécoms :
lativement élevé par rapport aux revenus des ménages
sénégalais, même s’il demeure bien en-dessous du coût L’augmentation de la vitesse de connexion à l’Internet, du
moyen dans les pays voisins. Pour l’Internet fixe, au vu de fait de la plus grande disponibilité de la bande passante
l’importance de l’offre de Sonatel / Orange, le coût des so- nationale, et la diminution du temps de latence lié au trai-
lutions ADSL a tendance à baisser. Pour l’Internet mobile, tement local du contenu local ;
les promotions régulièrement proposées par les opéra- L’optimisation de l’utilisation de la bande passante
teurs faussent toute comparaison. L’ARTP gagnerait à in- Internet internationale, avec une réduction des coûts liés
sister davantage sur la régulation de ces promotions, afin à la connexion à l’Internet ;
d’être mieux à même d’encadrer les prix. D’autre part, afin L’amélioration de la position du pays dans la négocia-
de baisser les coûts d’accès à l’Internet, le dégroupage de tion des accords mutuels entre les opérateurs, du fait de
la boucle locale a récemment été opérationnalisé comme l’agrégation du trafic Internet national ; et
indiqué auparavant. L’incitation à l’hébergement de contenus locaux, qui de-
L’infrastructure des TIC du Sénégal va également vrait entraîner la création de services à valeur ajoutée.
bénéficier de la construction de la ville numérique à
Diamniadio, ainsi que du nouveau point d’échange
Internet ( IXP ). L’IXP, et sa compagnie d’exploitation SENIX, 10.– Un IXP est une infrastructure physique permettant aux différents FAI
et opérateurs de réseaux d’échanger du trafic Internet entre leurs réseaux
de systèmes autonomes grâce à des accords mutuels d’appairage.
Tableau 1 : Liste récapitulative des écoles et formations en lien avec le secteur des TIC
Nombre de
Établissements Diplômes
diplômés / an
6 universités
1. École supérieure polytechnique ( ESP ) 58 diplômes relatifs aux TIC 779
2. Université Cheikh Anta DIOP ( UCAD )
3. Université Gaston Berger ( UGB ) de Saint Louis
4. Université virtuelle du Sénégal ( UVS )
5. Université Assane SECK de Ziguinchor ( UASZ )
6. Université Alioune Diop de Bambey ( UADB )
8 grandes écoles
1. École supérieure multinationale de télécoms ( ESMT ) 24 diplômes relatifs aux TIC 460
2. Institut supérieur de management ( ISM )
3. Université Dakar-Bourguiba ( UDB )
4. EPITECH / Groupe SUP-DECO
5. Institut africain de management ( IAM )
6. Académie endogène et intégrée / Université Amadou Hampathé Ba
7. Hautes études canadiennes et internationales ( HECI )
17 écoles privées
1. Institut de formation et d’assistance ( AFI ) 24 diplômes relatifs aux TIC 412
2. Collège Saint-Michel
3. Institut supérieur des sciences de l’information et de la communication ( ISSIC )
4. Institut de formation professionnelle ( IFP )
5. M.G.P Afrique
6. Institut supérieur d’entrepreneurship et de gestion ( ISEG )
7. Institut supérieur de commerce et d’administration des entreprises ( ISCAE )
8. Institut supérieur informatique ( ISI )
9. Institut supérieur de technologie industrielle ( ISTI )
10. Institut sénégalais de formation professionnelle ( ISFP )
11. École internationale des affaires ( EIA )
12. Institut universitaire professionnel ( IUP )
13. École supérieure d’administration et de gestion ( ESAG )
14. Centre d’études supérieures en management et en informatique ( CEMIS Daniel Suter )
15. SUP’ Info
16. Institut supérieur de formation Eurexo international ( ISFEI )
17. Sonatel
UN ACCÈS AU
FINANCEMENT DIFFICILE
Les startups sénégalaises évoluant dans le secteur des
TIC rencontrent des difficultés d’accès au financement,
en raison du contexte de fragmentation, de la faible struc-
turation du secteur privé dans son ensemble, et de la ©.
© ©© ©
prédominance de l’informalité. Le Recensement général ©©
©©
des entreprises, effectué en 2016 par l’ANSD, fait apparaître ©© ©
©©
© ©©
que : ©© © ©
P h o to : © © © © ©©
©© © © © ©©©
Tableau 2 : Décomposition des composantes du secteur présentes au Sénégal et leur orientation marché
Secteur Sous-secteur Segments présents au Sénégal Orientation marché
Communication Télécoms National
TV / radio
TIC Hardware Intégrateurs d’infrastructures Export : CEDEAO ( Mali, Burkina Faso, Guinée,
Niger, Côte d’Ivoire, Bénin, Togo ), CEMAC ( Gabon,
Tchad, Congo ), et Maghreb ( Mauritanie, Algérie ).
Services technologiques* Développement de logiciels sur mesure Export ( 69 % ) :
Conception de site web 50 % CEDEAO ( Mali, Burkina Faso, Guinée,
Développement d’applications mobiles Niger, Côte d’Ivoire Bénin, Togo, Gambie,
et web Sierra Léone, Libéria ) ;
Fintech 29 % Europe ( France, Suisse, Belgique ) ;
Externalisation des Dématérialisation 8 % CEMAC ( Gabon, Cameroun, Congo ),
TIC / BPO
technologies de l’information* Solutions de paiement électronique Maghreb ( Mauritanie, Maroc ) ; et
Mégadonnées 12 % Autres.
Inboud et marketing digital National ( 31 % )
CRM
Solutions cloud
Intégration de solutions
Sous-traitance de services Les conseils et stratégies en matière de Export : France, États-Unis, Tchad, Suède
systèmes d’information
Les téléservices ( centres d’appel,
BPO serveurs vocaux, télémarketing )
Sous-traitance de procédés Nouveaux entrepreneurs Europe
de connaissances
*Les catégories « services technologiques » du secteur TIC et « externalisation des technologies de l’information »
du secteur BPO se chevauchent pour la plupart des segments les composant.
Source : Répertoire des exportateurs 2018 – document développé dans le cadre du projet NTF IV.
Le secteur de la sous-traitance ( BPO ) est principalement D’autre part, les services présents dans le secteur ne pré-
dominé par la sous-traitance de services avec les centres sentent pas tous le même niveau de valeur ajoutée. Parmi
de contact, car elle représente près de 90 % de l’activité à les composantes présentes au Sénégal, les services
l’export. Elle se compose elle-même à près de 90 % de ser- fintech sont ceux qui sont les plus complexes et com-
vices de gestion de la relation client ( comme par exemple prennent le plus de valeur ajoutée. Ce sont également
les centres d’appel ). Pour ce qui est du sous-secteur de ceux qui sont le plus exportés. Le Graphique 9 présente un
l’externalisation des technologies de l’information, les prin- échantillon de services présents dans le secteur, leur orien-
cipales activités sont la gestion des applications, leur déve- tation à l’export, et une comparaison du niveau de valeur
loppement et intégration. Le Graphique 8 présente plus en ajoutée qu’ils représentent.
détails les différentes activités représentées au Sénégal et
leurs proportions respectives.
Graphique 9 : Comparaison de valeur ajoutée dans une sélection de segments IT au Sénégal
12.– Note : les chiffres indiqués sont établis sur la base des consultations et l’expertise de l’équipe
de stratégie mise en place dans le cadre du développement de ce document.
Principaux enseignements :
L’analyse du contexte national du secteur IT / BPO permet de synthé- graduellement vers une plus grande concurrence, grâce notam-
tiser un certain nombre de considérations clef : ment au lancement officiel du dégroupage de la boucle locale.
• Une base de compétences solide mais encore trop réduite
• Le secteur IT / BPO est en pleine expansion : Le Sénégal est
pour approvisionner le secteur : Au niveau des compétences
le principal fournisseur de services informatiques et le premier
de la main d’œuvre, il existe un bon noyau de qualification dans
prestataire dans l’externalisation des processus métiers ( BPO )
les TIC, mais il reste insuffisant pour couvrir les besoins d’un
en Afrique subsaharienne francophone.
écosystème numérique en expansion, et surtout dans le cadre
• Un secteur soutenu par les exportations : Le secteur est prin-
de recrutements de masse.
cipalement orienté à l’export, pour cause d’un marché national
• L’accès au financement reste une préoccupation majeure
fragmenté et limité.
pour les startups des TIC : Les startups sénégalaises évoluant
• La monopolisation de l’infrastructure et de la connectivité devrait
dans le secteur des TIC rencontrent des difficultés d’accès au
s’estomper en donnant un contexte encore plus favorable au
financement, en raison du contexte de fragmentation, de la
développement du secteur : Le secteur des télécommuni-
faible structuration du secteur privé dans son ensemble, et de
cations reste dominé par l’opérateur historique mais évolue
la prédominance de l’informalité.
CARTOGRAPHIE DU SECTEUR
ET IDENTIFICATION
DES CONTRAINTES
DE LA COMPÉTITIVITÉ
À L’EXPORT
L’analyse de la chaîne de valeur permet une meilleure compréhension des contraintes affectant
le développement de l’industrie IT / BPO. Le Graphique 10 présente la chaîne de valeur actuelle,
tandis que le tableau qui la suit présente les principales contraintes affectant la performance des
entreprises, l’écosystème institutionnel, et l’environnement national le long de la chaîne de valeur.
Entreprises • Problème d’accès aux données publiques au Sénégal et dans la sous- • Difficulté de trouver des certifications adaptées aux PME, • Manque de personnel parlant anglais dans les entreprises ;
région ; et les procédures d’obtention sont longues ; • Connaissance insuffisante des PME du secteur privé IT / BPO vis-à-vis
• Coût élevé de la fibre optique pour un niveau de bande passante • Le coût de la certification au niveau du personnel des services proposés par les agences d’accompagnement sur les
insuffisant ; permet d’être plus compétitif mais le contexte actuel marchés à l’export, notamment au niveau des moyens de prospection
• Taxes douanières élevée pour l’importation de matériel IT ; de démarchage des personnes expérimentées pose un utilisés par les agents commerciaux spécialisés ;
• Réduction du nombre de PME certifiées et revendeuses des solutions problème de rentabilité de la certification individuelle ; • Procédures administratives contraignantes des appels d’offres sur
proposées par les leaders internationaux de solutions IT ( Microsoft, • Manque de certification propre aux centres d’appels et les marchés publics dans les pays africains : nécessité de se rendre
Oracle ) : baisse globale du nombre de partenaires et concentration sur un demande de certification au niveau des partenaires ; et physiquement dans les pays pour déposer le dossier de candidature,
nombre restreint de partenaires de niveau gold pour chaque pays ; • Incapacité des PME à accéder aux crédits auprès des et problème de délai pour l’obtention des visas et du coût du voyage ;
• Absence de parc à tarif compétitif au niveau de la connexion à très haut institutions bancaires et des IMF à cause des taux de et
débit pour faciliter le développement de services à haute valeur ajoutée à crédits trop élevés. • Problème de coût du transport aérien élevé et complexe pour se
l’export ( exploration de données, mégadonnées, AI ) ; rendre dans les pays de la sous-région, dû à l’offre limitée des
• IT : pénurie de main d’œuvre ( développeurs expérimentés ) ; destinations disponibles depuis le Sénégal.
• Manque d’ingénieurs informatiques qualifiés dans les nouveaux domaines
( mégadonnées, AI, IoT ) ;
• Les jeunes diplômés manquent d’expérience et nécessitent des formations
complémentaires ; et
• BPO : pour le marché local, le niveau minimum est BAC+2, mais pour
l’export le niveau requis est BAC+5. Il est difficile de trouver une main
d’œuvre avec ce niveau de qualification. Les jeunes diplômés préfèrent
aller travailler au Maroc et en Tunisie avec des salaires plus élevés, et un
potentiel de développement de carrière plus attractif.
Environnement des • Lien EFTP-Privé : Certaines universités ont développé un lien avec les • Peu d’informations sur le cadre institutionnel : manque de • Faible utilisation de représentants commerciaux, et réseaux de
affaires, écosystème entreprises pour mieux adapter leurs formations à la demande du marché visibilité et de compréhension des acteurs privés vis-à-vis partenaires commerciaux étrangers quasi inexistants ;
visant à l’innovation ( Poly, UGB ) – il semble que cette démarche réponde aux attentes des du rôle et compétences de chaque institution, en termes • Les rapporteurs d’affaires ( freelancer ) ont des compétences
et à l’exportation entreprises mais il n’y a pas de cadre institutionnel pour généraliser cette de soutien à l’export fourni par le Ministère du commerce, techniques limitées pour identifier les opportunités adaptées au
démarche ( à préciser avec les EFTP ) ; et l’ASEPEX, l’ADEPME, et le COSEC ; savoir-faire des entreprises sénégalaises ;
• Fablab : capacité limitée à accéder aux structures pour développer des • OPTIC : représentation limitée de l’ensemble des acteurs • Peu de visibilité et d’accès aux informations commerciales sur les
prototypes. privés de la filière IT / BPO qui affaiblit son influence et la marchés de la sous-région ;
portée de son action de plaidoyer auprès des institutions • Les bureaux économiques sous la tutelle du Ministère des Affaires
publiques ; et étrangères ont pour principale fonction d’attirer les investissements
• Problème de rivalité concurrentielle entre les PME locales étrangers mais ne fournissent pas de services d’appui à l’export – ce
vis-à-vis des nouveaux acteurs privés internationaux : type de service serait pourtant disponible notamment dans l’aide à
besoin de définir un meilleur cadre pour positionner le l’organisation de réunions et la mise en relation commerciale ; et
Sénégal à l’export en tirant profit des multiples facettes de • Les institutions publiques bénéficiant des services IT / BPO développés
l’offre à l’export sénégalaises. par des PME sénégalaises ne promeuvent pas les compétences et
savoir-faire locaux lors d’évènements internationaux.
Cadre national et • Cadre légal national flou par rapport à la protection de la propriété • L’absence de statistiques officielles exhaustives et fiables • RGPD : Convention 108 signée par le Sénégal. Période de transition
législatif intellectuelle dans l’utilisation de service cloud : les PME faisant appel à au niveau sectoriel freine la mise en place de politiques pendant laquelle le Gouvernement apporte une aide pour la mise à
LES PRINCIPALES
CONTRAINTES
À LA COMPÉTITIVITÉ
À L’EXPORT
Cette section présente les principales contraintes et
problématiques affectant la capacité du secteur des
exportations à concurrencer / se connecter / évoluer.
Sur base de la grille de compétitivité développée par
l’ITC, les défis rencontrés au travers des trois niveaux ( ca-
pacité des entreprises, écosystème des affaires et environ-
nement national ) et les trois dimensions ( concurrencer / se
connecter / évoluer ) de la compétitivité à l’exportation des
entreprises sénégalaises ont été analysés.
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Photo: ©© ©©©©©©©©© ©©©©
Environnement national
Écosystème des affaires
• Exigences de financement
• Exigences en qualification
Évoluer
• Exigences en innovation et propriété
intellectuelle
Les consultations approfondies avec les parties prenantes, Selon le Networked Readiness Index 2016 ( NRI – Indice
les visites terrain, l’appel à candidatures réalisé dans le de préparation au réseau ) du Forum économique mon-
cadre du Programme NTF IV et la revue des études précé- dial ( World Economic Forum – WEF ), le Sénégal occupe la
dentes ont permis de révéler une série de contraintes clés à 107 ème place sur 139 pays, ce qui le place en 15ème position
l’export dans le secteur IT / BPO, qui entravent actuellement parmi les pays africains. Cependant, l’indice montre aussi
sa croissance à court et à moyen termes. L’ensemble de qu’il y a des domaines d’amélioration, notamment dans la
ces contraintes est présenté dans le tableau de la page diversification des usages, le renforcement des compé-
précédente. Pour garantir son efficacité, la Stratégie d’ex- tences, les coûts élevés, et la réalisation d’infrastructures,
portation se focalisera uniquement sur les contraintes qui comme l’indique le Graphique 12. Les sections suivantes
représentent de réels goulets d’étranglement afin d’assurer décomposent ces domaines de contraintes et en présentent
une allocation optimale des ressources et efforts sur les les causes premières.
prochaines trois années.
Graphique 12 : Résultats du Network Readiness Index ( NRI ) par rapport aux pays à revenus intermédiaires et bas
prélevées sur les employés. Ces facteurs n’inciteraient donc possèdent pas encore de certifications, alors qu’il s’agit d’un
pas les entrepreneurs à recourir aux CDI dans un contexte élément indispensable pour être reconnu à l’export, souvent
de marché à l’export peu prévisible. Les résultats de l’appel demandé par les clients. Sans ces certifications, les marges
à candidatures démontrent que près du tiers du personnel peuvent devenir très limitées pour les entreprises. En effet,
employé dans les 65 entreprises interrogées bénéficie ac- il y a deux niveaux à prendre en compte :
tuellement d’un contrat de travail temporaire, soit 436 em-
ployés sur les quelques 1 321 travaillant dans les entités La certification de l’entreprise ( sur le processus de déve-
sondées. Au total, les trois-quarts des opérateurs affirment loppement et le produit / service fini ) ; et
avoir recours au travail temporaire ( 49 sur 65 ). On peut éga- La certification du personnel au niveau individuel.
lement observer que cette tendance est particulièrement
marquée auprès des très petites entreprises de moins de Le manque de certification a été confirmé à ces deux ni-
5 employés. veaux par les résultats de l’appel à candidatures menée
Le faible niveau de certification pose un problème aux auprès des PME principalement exportatrices dans le cadre
entreprises qui cherchent à faire valoir leur expertise au ni- du projet NTF IV.
veau local et international. Même si l’offre locale de certifica-
tion est passablement étendue, beaucoup d’entreprises ne
Micro 25 45
Permanent Temporaire
Source : ITC.
Graphique 14 : Certifications des entreprises Graphique 15 : Certifications des employés
0 1 2 3 0 2 4 6 8 10
ISO9001 CISCO
ISO27000
COBIT
PMP
ISO20000 Linux
SixSigmaBusinesses CSM
ISO14001 Microsoft
HIPPA
PCMM Oracle
CMMINiveau3 Sun
CMMIOutre COMPTIA
Source : ITC
0 10 20 30 40 50 60
Nombre d’entreprises Oui Non
Source : ITC
Un autre frein majeur à la diversification des marchés est Ce constat met en lumière une barrière linguistique évidente
la faiblesse de la maîtrise de la langue anglaise. À peine qui représente un obstacle important à l’internationalisation
plus de la moitié ( 52 % ) des entreprises sondées affirment de la filière IT / BPO du Sénégal.
disposer de personnel anglophone dédié au marketing et Le nombre d’entreprises disposant de personnel maî-
au service commercial pour les opérations internationales, trisant d’autres langues étrangères ( c’est-à-dire hors le
soit 34 entreprises sur 65. Si cette proportion est sans sur- français et l’anglais ) n’était par ailleurs que de 16 sur les
prise plus importante au sein des sociétés exportatrices, 65 sondées, soit environ 25 %. Parmi ces autres langues
la présence de personnel anglophone reste cependant re- étrangères, l’arabe est la langue la plus parlée ( 12,5 % ), suivi
lativement faible puisque 43 % ( soit 19 entités sur 44 ) pré- par l’espagnol ( 6 % ).
sentes à l’international ne possèdent pas cette compétence.
Entreprises exportatrices 25 19
Source : ITC
Finalement la difficulté de former des consortia pour Une assistance juridique est donc nécessaire pour valider
accéder aux marchés publics, aussi bien au Sénégal les protocoles de regroupement en consortium, mais éga-
que dans la région, reste une contrainte majeure pour lement pour accompagner les consortia dans la mise en
la compétitivité du secteur. Le secteur privé se plaint très œuvre des contrats pour les partenariats public-privé ( PPP ).
fortement du manque d’ouverture des marchés publics L’OPTIC a récemment mis en place un mécanisme d’appui
sénégalais aux PME locales. L’État sénégalais a pourtant juridique mais les entreprises du secteur ne sont pas au fait
réalisé de nombreuses réformes pour améliorer l’accès et de son existence.
clarifier les procédures. Cependant, les conditions pré-re- Les PPP ont également besoin de sources de finance-
quises empêchent la plupart des PME de participer aux ap- ment. Les entreprises doivent donc faire appel à l’ADEPME
pels d’offres par manque d’expérience ou de taille critique et à des organismes de financement et de garantie comme
de leur chiffre d’affaires. Les conditions doivent donc être la BNDE ou le FONGIP pour les accompagner dans le fi-
revues au niveau législatif, mais le secteur privé doit aus- nancement des PPP. Enfin, certains projets demandent un
si apprendre à s’adapter. La création de consortia est no- renforcement des compétences techniques des entreprises.
tamment nécessaire afin que les entreprises sénégalaises Celles-ci auront donc besoin d’une assistance technique
puissent se regrouper et répondre aux critères des offres pour le transfert de compétences pour les domaines dans
publiques. Cependant, les tentatives de création de consor- lesquels celles-ci ne sont pas avérées. Dans cette même
tium ont jusqu’ici échoué par manque de connaissances ju- logique une assistance technique sur la mise en œuvre des
ridiques pour mener à bien les procédures légales, et aussi PPP est souhaitée.
par l’absence d’un véritable esprit de collaboration entre les
entrepreneurs.
PRINCIPALES CONTRAINTES
À LA COMPÉTITIVITÉ À L’EXPORT
AU NIVEAU DE L’APPUI INSTITUTIONNEL la multidisciplinarité dans les formations d’ingénieurs. En
d’autres termes, les formations en management qui produi-
ET DE L’INNOVATION ront les futurs cadres en gestion des systèmes d’informa-
tion et de développement de solutions digitales ne sont pas
Au niveau du développement des compétences tech- assez sensibilisées aux besoins des secteurs spécifiques
niques, le manque d’alignement des institutions de for- sénégalais, tels que l’agriculture, la pêche ou le tourisme.
mation avec les besoins du secteur privé apparait comme Certaines universités ont pourtant déjà entamé cette
le problème principal. Le faible lien entre le système d’en- démarche et ainsi développé un lien avec les entreprises
seignement, de formations techniques et professionnelles pour mieux adapter leurs formations à la demande du mar-
( EFTP ) et le secteur privé empêchent le développement de ché ( en particulier Poly et UGB ). Cette démarche semble
formations en lien avec les évolutions technologiques et le répondre aux attentes des entreprises mais il n’y a pas de
besoin d’intégrer à la fois la dimension entrepreneuriale et cadre institutionnel pour généraliser ces initiatives.
Promotion à l’export : L’ASEPEX, bien qu’agence pu- Appui aux PME : L’ADEPME offre un accompagnement
blique dédiée à l’export, tarde encore à marquer le sec- structurant pour le renforcement des capacités des PME,
teur IT / BPO de son empreinte, et ne propose que des mais reste encore minime pour le soutien à l’accès aux
d’activités d’appui très limitées aux entreprises du sec- marchés.
teur.
Les associations sectorielles : Malgré la faiblesse de
Modernisation de l’administration : L’ADIE a auparavant ses moyens, l’OPTIC arrive à appuyer le secteur et à
joué un rôle important dans la mise en place du dispositif jouer son rôle dans le plaidoyer pour les règlements et
législatif et règlementaire qui encadre le secteur, notam- politiques publiques favorables au secteur.
ment la batterie de lois et décrets de 2008 et le Code
des télécommunications de 2011. Son rattachement à la Universités : Pour ce qui est du système universitaire, le
Présidence de la République avait facilité ce rôle. Mais partenariat entreprises / universités reste pour l’heure très
depuis son rattachement au MCPTEN, son influence sur faible au Sénégal.
le secteur a beaucoup décliné. L’ADIE aurait pu jouer un
rôle de facilitateur entre l’administration et les entreprises Formation professionnelle : Le BMN est la structure qui
IT / BPO en déléguant à ces dernières la réalisation des a le plus d’impact sur les entreprises IT / BPO. Le pro-
systèmes d’information de l’État sous sa supervision. gramme de mise à niveau est certes très procédural,
mais permet aux entreprises sélectionnées de franchir
un cap en compétitivité ( voir Encadré 5 ).
Graphique 18 : Évaluation des appuis institutionnels par thématique ( 0=pas de soutien, 3=très soutenu )
Infrastructure Incubateurs
ADIE
0 1 2 3
Source : ITC.
Les entreprises se plaignent également du manque de Au niveau de l’environnement des affaires, le Sénégal se
coopération interinstitutionnelle, du manque d’informa- positionne comme un pays où la création d’une entreprise
tions disponibles sur leurs services, et de la complexité à est relativement facile. Cependant le rapport Doing Business
accéder à leurs programmes d’appuis. Le chevauchement de la Banque mondiale révèle que certaines contraintes
des offres d’appui est en effet un problème entravant les demeurent, et ce, spécifiquement au niveau de l’obtention
entreprises qui ne savent pas vers quelle institution se tour- des permis de construire, ainsi qu’au niveau de la protec-
ner. Plusieurs agences couvrent les mêmes domaines d’as- tion des investisseurs. Sur ces thématiques, le pays fait
sistance et leurs fonctions ne sont pas clairement définies. partie du dernier quartile des pays les moins bien classés.
La principale raison de ce manque d’organisation générale Cependant, le Sénégal fait de nombreux efforts afin d’as-
interinstitutionnelle provient du fait que chaque agence pu- souplir l’environnement des affaires, et a déjà adopté cinq
blique est sous la tutelle d’un ministère différent, et qu’au- réformes dans ce sens depuis 2017. Comme l’indique le
cun ministère ou instance a pour mandat de coordonner le Tableau 5 ci-dessous, il reste une marge importante d’action
développement de la filière dans son ensemble. Ainsi, le afin de rattraper les leaders du continent, comme Maurice,
compte-rendu de leurs activités se fait de façon entièrement le Rwanda ou le Kenya.
verticale, et n’est pas relayée entre les différentes institutions
et ministères. Les institutions d’appui fonctionnent donc en
vase clos, et ne sont pas conscientes de la duplication des
services qu’elles offrent.
Tableau 5: Classement Doing Business 2018 en Afrique Les entreprises font face à un manque d’accès aux in-
frastructures compétitives, et plus spécifiquement en
Classement pays
Pays termes de bureaux à faible coût, équipés d’un accès à
( 1er –190ème )
Internet haut débit et d’un raccordement à l’électricité
Top 3 Afrique fiable. Afin de pallier ce problème, des mesures ont été
Maurice 20 prises avec le PTN de Diamniadio, qui vise à réduire la
congestion dans Dakar. En effet, la capitale abrite près du
Rwanda 29
quart des 14 millions d’habitants du pays. Ainsi, le gouver-
Kenya 60 nement a lancé un large projet de construction incluant une
Afrique de l’Ouest université, des nouveaux bâtiments pour les ministères, et
un parc industriel de 50 hectares financé par la Chine. Le
Ghana 120
parc se trouvera à proximité du nouvel aéroport international
Côte d’Ivoire 122 de Blaise Diagne ouvert en fin 2017. Cette initiative fait partie
Cap-Vert 131 de la politique des présidents sénégalais, « Sénégal émer-
gent », qui vise à attirer les investissements étrangers pour
Sénégal 141 réduire la dépendance du pays vis-à-vis de la pêche, de
Niger 143 l’agriculture et du tourisme, et faire du Sénégal une plaque
Mali 145 tournante pour l’Afrique occidentale francophone. C’est une
stratégie qui a bien fonctionné ailleurs ( voir Encadré 4 ), et le
Source : Banque Mondiale ( 2018 ). Doing Business. Sénégal compte voir ce projet porter ses fruits en termes de
développement dans un avenir proche. D’ailleurs, les collec-
tivités territoriales de la région de Saint Louis ont également
lancé un projet de ville numérique et de parc technologique
à l’horizon 2025.
En 2001, Maurice a construit sa Cybercity d’Ébène, un campus de entreprises numériques des locaux à loyer raisonnable. Le Ghana,
64 hectares. Le gouvernement a ouvert la voie avec la construction après de nombreuses années d’efforts pour développer son industrie
du premier bâtiment, la Cybertour 1. Des terres ont été louées aux BPO, a compris que les frais de location élevés pour les bureaux à
parties intéressées contre un engagement de construire dans un Accra ont entravé la croissance des centres d’appels. Le gouverne-
délai de trois ans. Aujourd’hui, la Cybercity est presque pleine et ment a donc décidé de fournir des espaces de travail abordables
bon nombre des 20 000 emplois TIC / BPO sur l’île sont basés dans pour attirer davantage d’entreprises sur le secteur BPO, et lancé
cette ville. La Cybercity est également devenue le centre financier un appel à candidatures. Ainsi, pour pouvoir être sélectionné, les
de facto avec toutes les grandes banques et sociétés offshore y entreprises candidates doivent présenter un plan de développement
ayant leurs sièges. qui démontre un potentiel de croissance permettant d’atteindre 200
employés ou plus sur une période de deux mois. Chaque entreprise
Le Ghana a lancé l’année dernière le Accra Digital Center ( ADC ),
doit aussi être enregistrée légalement ou avoir entamé les démarches
un projet de développement d’infrastructures destiné à fournir aux
nécessaires.
Au niveau de l’accès aux marchés d’exportation, un l’égide du Ministère des Affaires étrangères, notamment
certain nombre de manquements institutionnels précis dans l’aide à l’organisation de réunions commerciales et la
ont été mis en évidence par les entreprises. Il s’agit tout mise en relation. L’alternative est l’utilisation de rapporteurs
d’abord de la faible utilisation de représentants commer- d’affaires ( freelance ). Cependant, ces rapporteurs sont sou-
ciaux et des réseaux existants. Les bureaux économiques vent externes au secteur IT et ont des compétences tech-
ont pour principale fonction d’attirer des investissements niques limitées pour identifier les opportunités adaptées au
étrangers mais ne fournissent pas de services d’appui à savoir-faire des entreprises sénégalaises.
l’export. Ce type de service serait pourtant disponible sous
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P hoto: © ©©©© ©©©©© © ©©©©
Tableau 6 : Résumé des principales contraintes au niveau
de l’appui institutionnel et de l’innovation
Niveau de
Priorité à
contraintes par
Thématique Contraintes principales et causes sous-jacentes résoudre le
rapport à la
problème
compétitivité
CAPACITÉ À SE CONNECTER
Infrastructure Manque de cohésion et d’organisation au niveau interinstitutionnel : Manque
institutionnelle de visibilité et de compréhension chez les acteurs privés par rapport au rôle et
compétences de chaque institution qui devrait soutenir le développement des PME à
l’export : le Ministère du Commerce, l’ASEPEX, l’ADEPME, et le COSEC.
Qualité des services Manque important d’informations commerciales sur les marchés d’exportation :
publics pour le soutien Pour pallier ce problème, un processus de veille important est nécessaire. Ainsi
à l’export les opportunités à l’export se font essentiellement en suivant le principe de
référencement par les clients et les fournisseurs.
Les bureaux économiques ont principalement une fonction d’attraction des
investissements étrangers, mais ne fournissent pas de services d’appui à l’export.
Ce type de service serait pourtant disponible ( Ministère des Affaires étrangères ),
notamment dans l’aide à l’organisation de réunions et la mise en relation.
Les institutions publiques bénéficiant des services IT / BPO sénégalais ne promeuvent
pas les compétences locales lors d’évènement internationaux.
Qualité des services Association sectorielle OPTIC : La représentation limitée de l’ensemble des acteurs
des associations privés de la filière IT / BPO limite les capacités de l’association à faire valoir son
sectorielles ou services plaidoyer au plus haut niveau institutionnel.
privés L’association dispose d’une palette de services insuffisante pour aider ses membres,
et de moyens financiers limités.
Réseau de représentants commerciaux et de rapporteurs d’affaire restreint dans
les pays d’exportation : Les entreprises font rarement appel à des représentants
commerciaux ou rapporteurs d’affaires à l’étranger. Ainsi, le niveau de services
disponibles au Sénégal pour le démarchage ou la veille commerciale reste limité. De
plus, les rapporteurs d’affaires ( freelance ) ont des compétences techniques limitées
pour identifier les opportunités adaptées au savoir-faire des entreprises sénégalaises.
CAPACITÉ À CHANGER
Qualité des services des Lien entre l’EFTP et le secteur privé est peu développé : Certaines universités
instituts de formation ont développé un lien avec les entreprises pour mieux adapter leurs formations à
la demande du marché. Il semble que cette démarche réponde aux attentes des
entreprises, mais il n’y a pas de cadre institutionnel pour généraliser ces échanges.
Disponibilité des Le manque de statistiques représentatives au niveau de la filière IT / BPO pose
statistiques au niveau un problème de reconnaissance, car le secteur ne fait pas valoir son importance
sectoriel en termes de création d’emplois, de génération de revenus, ou sa part dans les
exportations nationales. Ceci est un frein à la mise en place d’une politique de
soutien aux exportations par les pouvoirs publics.
PRINCIPALES CONTRAINTES À LA en avant comme axe prioritaire ( voir Tableau 7 ), la promo-
COMPÉTITIVITÉ À L’EXPORT AU NIVEAU tion d’une industrie du numérique innovante et créatrice de
DU CADRE NATIONAL ET LÉGISLATIF valeur. L’un des prérequis au niveau du cadre juridique et
institutionnel a clairement été identifié. Ainsi, des réformes
importantes doivent être adoptées pour améliorer l’envi-
À travers le Plan Sénégal émergent ( PSE ), le Sénégal a fixé ronnement de soutien au secteur privé local numérique, et
un nouveau cap en misant sur la transformation structurelle permettre d’exploiter de manière optimale le potentiel et les
de son économie pour atteindre une croissance forte, sou- opportunités qui lui sont offertes par le développement des
tenue et durable. Le PSE s’appuie sur le développement de TIC. Ce nouveau cadre devrait être propice à la sécurité
différents secteurs économiques et porte une attention par- des investissements et à l’encadrement des activités du nu-
ticulière au secteur des télécommunications, qui constitue mérique. Une nouvelle gouvernance est également prévue
le socle pour faciliter la transition numérique. La Stratégie pour disposer d’un cadre institutionnel stable et cohérent
Sénégal numérique 2016-2025 ( SN2025 ) vient s’inscrire afin d’accompagner l’essor du numérique.15
dans cette logique et incarne l’ambition du Sénégal de
maintenir une position de pays leader innovant. Elle met 15.– https: //themarketmogul.com / robotic-process-automation-ai-standard-
processes-rules /
Axe 3 1. Améliorer l’environnement • 50% des marchés publics TIC dédiés aux entreprises • MPT
La promotion d'une de soutien au secteur privé local locales ou de la sous-région • MEFP
industrie du numérique 2. Promovoir l’investissement • 300 emplois qualifiés crées/an • MPIPDTE
innovante et créatrice de et l'exportation de services • 100 startups incubés/an • APIX 140,1
valeur • Un financement au minimum de 1.000.000.000 F CFA/ • ADEPME Milliards de FCFA
3. Favoriser l’accès au marché
05 réformes an pour la promotion et à l’entreprenariat numérique • FICTIS/CTIC
04 projets • Secteur privé
Le cadre législatif actuel pour le secteur IT / BPO est re- La Lettre de politique sectorielle, datant de 2005, qui doit
lativement complet mais le travail d’ajustement en lien être adaptée aux évolutions du secteur ;
avec les besoins du secteur doit être mené sur certains
aspects de façon à améliorer ou préserver la compétitivité La Loi transformant l’ART en Agence de régulations des
à l’export. Le Sénégal a depuis le début des années 2000 télécommunications et des postes ( A RTP ), datant de
progressivement mis en place un cadre législatif favorisant 2006 et qui doit revoir le rôle de l’agence.
l’essor du secteur IT. Ce cadre a permis de positionner le
pays comme leader dans la sous-région, et des réformes Un ensemble de lois datant de 2008 :
ont été entamées dans le cadre de la SN2025. –– La Loi n° 2008-41 du 20 août 2008 sur la cryptologie ;
Le dispositif juridique portant sur le secteur des télé- –– La Loi n° 2008-12 du 25 janvier 2008 sur la protection
coms était incomplet et a été revu avec un nouveau Code des données à caractère personnel ;
des télécommunications ( Loi n° 2017-13 du 20 janvier 2017 –– La Loi n° 2008-08 du 25 janvier 2008 sur les transac-
modifiant la Loi n° 2011‑01 du 14 février 2011 ) qui permet tions électroniques ;
d’améliorer l’efficacité de la réglementation et faciliter –– La Loi n° 2008-11 du 25 janvier 2008 sur la cybercri-
l’investissement. minalité ;
Plusieurs lois érigées dans les années 2000 nécessitent –– La Loi n° 2008-10 du 25 janvier 2008 sur la société de
d’être actualisées en tenant compte des évolutions du sec- l’information ; et
teur et de l’environnement international comme : –– La Loi n° 2008-09 du 25 janvier 2008 sur le droit d’au-
teur et les droits voisins.
La gouvernance du secteur au niveau institutionnel, aussi Dans le cas où certaines arrivent à satisfaire les critères
bien dans les télécommunications et les TIC, a été ca- d’éligibilité, elles pêchent sur le manque de maîtrise des
ractérisée par la multiplicité et l’instabilité des pôles de procédures juridiques nécessaires à la mise en place de
décisions, avec des changements répétés de tutelle et PPP ( comme indiqué précédemment en pages 33-34 ). Par
d’administration. Les changements nécessaires ont été ailleurs, la commande publique reste relativement limitée
identifiés mais peinent à être mise en place. Les struc- car une partie des ressources allouées au budget de l’État
tures chargées de la mise en œuvre de la politique secto- au titre des services numériques sont directement utilisées
rielle dépendent de différents ministères techniques, et de par les propres divisions IT des agences publiques qui dé-
fait, dans la pratique, les rôles et les attributions ne sont veloppent en interne les solutions digitales.
pas toujours respectés. Cette situation se traduit par un Le programme de mise à niveau a aidé un nombre
manque de coordination déterminant pour la synergie et limité d’entreprise du secteur IT / BPO car les procédures
la cohérence dans la mise en œuvre des initiatives par les d’accès sont complexes, notamment pour les petites
différents intervenants. La SN2025 a ainsi définit la mise en entreprises qui ne peuvent pas s’engager à financer sur
place d’instruments de pilotage tels que la nouvelle Lettre fonds propres ou par emprunt bancaire. Le programme
de politique sectorielle et l’Observatoire national du numé- sous la tutelle du Ministère chargé de l’industrie vise les en-
rique. De plus, le PSE prévoit la mise en place d’un Conseil treprises sénégalaises privées opérant dans des activités à
national du numérique ( IT Board ), une structure consultative fort potentiel. La mise à niveau peut être au niveau global de
et multi-acteurs qui devrait avoir pour rôle de conseiller le l’entreprise ou spécifique. Des primes aidant au financement
gouvernement sur les orientations majeures dans le do- d’études diagnostic, à l’investissement matériel et immaté-
maine du numérique. Cependant, la mise en place de ces riel ( formation, etc. ) sont offertes aux entreprises qui s’en-
nouvelles instances n’est toujours pas effective, alors que gagent à réaliser le plan d’investissement ( voir Encadré 5 ).
les échéances étaient fixées à 2016-2017, notamment au De par leurs capacités de financement limitées, les petites
niveau du tableau de bord de pilotage de la SN2025. et moyennes entreprises du secteur ne peuvent générale-
L’accès des PME locales aux appels d’offre du marché ment bénéficier que de l’approche spécifique, qui donne
public restent un problème fréquemment soulevé par le uniquement accès aux primes d’investissement immatériel,
secteur privé malgré l’amélioration des règles visant à et à une action d’appui technique ponctuel. De plus, les
la transparence : Le Sénégal a lancé en 2010 le Décret PME doivent verser une quote-part avant la contractuali-
n° 2010-1188 qui modifie et complète le Décret n° 2007-545 sation avec le bureau d’étude et / ou le consultant devant
de 2007 portant sur le Code des marchés publics. Cette conduire la mission. Enfin, le processus de déblocage des
évolution améliore la transparence dans les marchés publics primes est relativement long comparé au besoin de trésore-
mais n’a pas résolu le problème de l’accès à la demande rie des petites entreprises. Les dirigeants des PME du sec-
publique pour les PME du secteur IT / BPO. En effet, force teur ne s’engagent donc pas dans ce type de programme
est de constater que la plupart des PME ont des difficultés car les procédures sont relativement longues et compliqués
à remplir les exigences de taille et de niveau de chiffre d’af- pour pouvoir en bénéficier, avec peu de garantie par rapport
faires exigés pour pouvoir candidater aux marchés publics. aux chances de succès.
Le régime de franchise à l’export est un mécanisme qui vise à facili- • Le libre transfert des fonds nécessaires à la réalisation de l’in-
ter l’activité des entreprises exportatrices et à diminuer leurs charges vestissement et des opérations commerciales et financières, à
administratives. Le champ d’application du statut de l’entreprise destination des pays extérieurs à la zone franc ;
franche se résume à l’agriculture au sens large, à l’industrie et aux • Le libre transfert des salaires pour les employés étrangers ;
téléservices. Pour être agréée, l’entreprise doit justifier d’un potentiel • Le libre transfert des dividendes pour les actionnaires étrangers ;
à l’exportation de 80 % au moins par rapport à son chiffre d’affaires. • Le libre recrutement du personnel ; et
• L’arbitrage du Centre international pour le règlement des diffé-
L’agrément au statut d’entreprise franche d’exportation garantit :
rends relatifs aux investissements ( CIRDI ).
En plus de ces garanties, des avantages distincts sont accordés aux entreprises décrites dans le tableau ci‑dessous :
Régime Avantages
Entreprises • Exonération des droits de douane et du timbre douanier sur les véhicules utilitaires et sur les véhicules de tourisme et moyens de transport
destinés à la production ;
• Exonération de tout impôt ayant pour assiette les salaires versés par les entreprises ;
• Exonération de tous les droits d’enregistrement et de timbre lors de la constitution et de la modification des statuts de la société ;
• Exonération de la contribution des patentes, de la contribution foncière sur les propriétés bâties et sur les propriétés non bâties ;
• Exonération de l’impôt sur le revenu des valeurs mobilières prélevé par l’entreprise sur les dividendes distribués ;
• Perception de l’impôt sur les sociétés au taux de 30 % et possibilité de déduire de 50 % le bénéfice imposable, ce qui ramène le taux
de l’IS à 15 % ; et
• Exonération de la CFCE (Contribution forfaitaire à la charge de l’employeur).
Marchandises • Exportation ou importation en (toute franchise) des biens d’équipement, matériels, matières premières, produits finis ou semi-finis ;
• Achats locaux (en toute franchise) ;
• La durée de séjour des marchandises importées est illimitée ;
• Possibilité de vendre une partie de la production sur le marché local ; et
• Aucune restriction de pavillon sur le transport des marchandises.
Le cadre législatif et stratégique est clairement fixé pour La SN2025 a clairement définit une orientation forte pour
soutenir l’investissement dans le secteur du numérique promouvoir l’investissement et l’exportation de services
mais les retombées restent encore faibles au niveau de afin de faire du Sénégal la première et la grande plateforme
la filière IT / BPO. Depuis le début des années 2000, avec la régionale numérique créatrice de valeur16. Les projets d’in-
création de l’Agence pour la promotion des investissements frastructure ont été lancé avec le projet de ville numérique
et des grands travaux ( A PIX ) et le vote de la Loi n° 2004- à Diamniadio, avec une première phase constituée du Parc
06 de 2004 portant sur le Code des investissements, le des technologies numérique ( PTN ). Cependant, il reste dif-
Sénégal s’est résolument tourné vers le développement ficile de mesurer l’impact en tant que création de nouvelles
des investissements. Ce dispositif a permis le développe- PME numériques.
ment de l’investissement dans le secteur, de nombreuses
entreprises ayant bénéficié de ce paquet d’incitation pour
16.– Voir SN2025, Axe 3 : La promotion d’une industrie du numérique
démarrer leurs activités ou s’installer au Sénégal. innovante.
Ce nouveau cadre de promotion des investissements a Le cadre juridique et réglementaire du commerce électro-
été propice pour attirer les investisseurs privés étrangers, nique possède des bases solides mais la protection du
notamment pour les startups sénégalaises de la fintech. consommateur en ligne doit être améliorée : L’étude de la
Les investisseurs ont bien pris note de l’écosystème des CNUCED rapporte que le Sénégal a mis en place un cadre
startups du Sénégal. Plusieurs fintech ont ainsi réussi à ob- juridique conforme aux dispositifs réglementaires régionaux
tenir des investissements conséquents, chiffrés en millions établis par la CEDEAO. Le cadre juridique, développé en
de dollars américains, ce qui est remarquable au niveau du 2008, couvre les transactions électroniques, la cybersécu-
continent. Par exemples, les startups Oolu et CoinAfrique rité et la cryptologie, la protection des données personnelles
ont respectivement déjà levé 3,2 et 3,5 millions de dollars et le droit d’auteur. Afin d’accroître la confiance des clients
de financement.17 du commerce électronique, des dispositions spécifiques
Au niveau des réglementations internationales tou- pour la protection des consommateurs en ligne devraient
chant directement la compétitivité des entreprises, le être envisagées dans différents domaines, tels que l’assu-
Sénégal devra se mettre en conformité avec le nouveau rance qualité des services, la répression des fraudes et le
règlement RGPD de l’UE afin de permettre aux entre- règlement des litiges, l’efficacité des délais de rétractation,
prises sénégalaises de continuer à exporter sur le marché le traitement des données personnelles en ligne avec le
européen ( voir Annexe 4 ). La Convention 108 a été signée nouveau cadre normatif international.18
par le Sénégal. Le pays passe actuellement au travers d’une Le tableau ci-dessous récapitule l’ensemble des prin-
période de transition où le Gouvernement apporte une aide cipales contraintes au niveau du cadre législatif et régle-
pour la mise à niveau des entreprises par le biais de sensi- mentaire par rapport aux trois principales dimensions de
bilisation et de formations. Cependant, il n’y a pas d’applica- la compétitivité à l’export au niveau national. La SN2025
tion légale de cette nouvelle réglementation européenne au couvrant déjà de nombreux aspects au niveau du déve-
niveau de la législation sénégalaise. Cette absence risque loppement sectoriel, plusieurs orientations et activités se
de poser problème dans un avenir proche pour les presta- retrouvent dans le tableau.
taires de services IT ciblant en particulier le marché français.
17.– Pour lire plus : https: //intellivoire.net / le-senegal-et-son-industrie-de- 18.– CNUCED ( 2018 ). Évaluation rapide de l’état de préparation au
technologie-financiere-en-pleine-croissance / commerce électronique.
Niveau de
Priorité à
Évaluation des principales politiques et réglementations contraintes par
Thématique résoudre le
affectant la compétitivité à l’export rapport à la
problème
compétitivité
CAPACITÉ À CONCURRENCER
Politique de développement de la compétitivité ( - ) L’accès au Programme de mise à niveau est difficile car les
des entreprises procédures d’accès aux primes sont longues et compliquées, et un
Programme de mise à niveau des entreprises retour sur investissement non garanti pour les petites entreprises avec
des capacités limitées de financement.
Politique de développement des infrastructures ( + ) Les dispositions réglementaires préconisées par la SN2025 sont
SN2025 : Assurer une couverture du territoire mises en place pour améliorer l’accès au haut débit ;
national en fibre optique ( + ) Lancement du Plan national de haut débit ; et
Plan national haut débit ( + ) Financement de la phase 3 du projet Smart Sénégal par la
Ville numérique Chine, permis de réaliser un maillage du territoire en fibre optique, et
Smart Sénégal construction de deux centres d’hébergement de données.
Législation sur la concurrence ( notamment par ( - ) Le cadre législatif n’est pas assez clair par rapport au champ
rapport aux entreprises étrangères ) d’activité des entreprises de télécommunications qui développent des
services IT venant concurrencer les PME.
Au niveau du cadre législatif sur le ( - ) Des dispositions spécifiques à la protection des consommateurs
e-commerce en ligne devraient être envisagées dans différents domaines, tels
que l’assurance qualité des services, la répression des fraudes et
le règlement des litiges, l’efficacité des délais de rétractation, le
traitement des données personnelles en ligne avec le nouveau cadre
normatif international ; et
( + ) Le cadre juridique, développé en 2008, couvre les transactions
électroniques, la cybersécurité et la cryptologie, la protection des
données personnelles et le droit d’auteur.
CAPACITÉ À SE CONNECTER
Normes réglementaires imposées par les pays ( + ) Convention 108 signée par le Sénégal. Période de transition
importateurs : pendant laquelle le Gouvernement apporte une aide pour la mise à
Le nouveau Règlement général sur la protection niveau des entreprises par le biais de sensibilisation et de formations ;
des données ( RGPD ) de l’UE ( - ) Mais il n’y a pas d’application légale de cette nouvelle
réglementation européenne au niveau de la législation sénégalaise.
Normes en cybersécurité : ( - ) L’offre de service en cybersécurité est encore très faible au niveau
Convention de l’Union Africaine ( UA ) sur la du secteur IT ;
cybersécurité et la protection des données à ( + ) La nouvelle convention de l’UA va favoriser la collaboration
caractère personnel ; et à l’échelle africaine : étant donné que la cybercriminalité est
Loi sur la cybersécurité transfrontalière, la Loi sur la cybercriminalité présente des limites
par rapport à la nature planétaire de la menace, source de difficultés
judiciaires dans la conduite des investigations.
CAPACITÉ À CHANGER
Au niveau du cadre de développement La SN2025 a pris du retard dans sa mise en œuvre et il y a un manque
national : de visibilité sur la matérialisation de la mise œuvre par rapport au volet
La Stratégie Sénégal numérique 2016-2025 export.
( SN2025 ) ( + ) Le Code des télécommunications a été actualisé.
SN2025 : au niveau juridique et institutionnel ( - ) Lenteur dans la mise en place de la plupart des mesures au niveau
Mise en place et opérationnalisation du Conseil juridique ;
national du numérique ( IT Board ) ; ( - ) Absence du Conseil national du numérique ;
Élaboration de la Lettre de politique sectorielle ; ( - ) Absence de l‘Observatoire national du numérique ;
Actualisation du Code des télécommunications ( - ) Absence du tableau de bord de pilotage de la Stratégie
et des textes sur la société de l’information ; Sénégal numérique 2016-2025 ;
Regroupement au sein d’un même ministère ( - ) La Lettre de politique sectorielle doit être actualisée ;
des structures publiques, chargé de mettre en ( + ) Le Code des télécommunications a été actualisé.
œuvre la politique définie dans le domaine du
numérique ;
Mise en place et fonctionnement de
l’Observatoire national du numérique ; et
Mise en place d’un tableau de bord de pilotage
de la Stratégie Sénégal numérique 2016-2025.
Niveau de
Priorité à
Évaluation des principales politiques et réglementations contraintes par
Thématique résoudre le
affectant la compétitivité à l’export rapport à la
problème
compétitivité
SN2025 : au niveau du capital humain ( - ) Le plan d’urgence de formation pour satisfaire le marché de
Création de filières de formations dans des l’externalisation de services ( BPO / ITES ) n’a pas été développé.
domaines technologiques porteurs ( par exemple
les mégadonnées ), y compris au niveau du 3ème
cycle.
SN2025 – Axe 3 : La promotion d’une industrie ( - ) Il n’existe pas à ce jour de document de politique sectorielle pour le
du numérique innovante et créatrice de valeur développement au niveau sous-régional malgré la volonté manifestée
Mesures pour faciliter l’accès au marché : dans la SN2025 ;
Réforme du Code des marchés publics ( + / - ) Le Code des marchés publics a été revu, mais les critères
pour alléger les conditions / entraves de d’éligibilité ne sont pas adaptés aux PME du secteur IT / BPO.
l‘accès à la commande publique pour
les PME locales ; et
Adoption de textes de renforcement des
obligations pour les sociétés étrangères
de nouer des partenariats avec le
secteur privé local pour l’exécution des
marchés publics.
Au niveau du cadre pour la promotion des ( - ) Le seuil d’investissement est trop élevé pour que les PME
investissements et des exportations sénégalaises puissent en bénéficier ; et
Code des investissements ( - ) Pour les entreprises franches d’export, le seuil de 80 % doit être
Régime spécial : Entreprise franche d’export relativisé par rapport au volume d’affaires.
Aide au financement Le FONGIP doit s’adapter au secteur IT / BPO.
Principaux enseignements :
Les principales contraintes à l’exportation identifiées dans le sec- Au niveau sectoriel, le manque d’esprit d’initiative et collaboratif
teur IT / BPO sont principalement liées d’une part au manque de à l’export au niveau de l’ensemble des acteurs du secteur, privé
coordination au niveau de l’appui institutionnel, et d’autre part au comme public, fait défaut à la filière, face à une forte montée de la
besoin d’évolution des réglementations pour prendre en compte concurrence des autres pays africains et des entreprises IT interna-
les spécificités du secteur à l’export, en particulier au niveau du tionales. Ce défaut de cohésion se traduit aussi par un manque de
Code des investissements et la mise en place de PPP. Par ailleurs, notoriété flagrant au niveau international. Le Sénégal dispose d’une
le Sénégal ne capitalise pas assez sur les opportunités amenées image positive dans la sous-région, mais celle-ci est encore trop
par les besoins en modernisation numérique de son économie, limitée aux pays francophones, et sans véritable image de marque.
notamment en utilisant les marchés publics nationaux comme levier Les coûts élevés de prospection et de promotion à l’international
de développement de pôles d’excellence dans le secteur IT et BPO, nécessitent de développer des démarches intégrées et collectives.
et par là même de pouvoir réutiliser ces références commerciales
La révolution industrielle 4.0 apporte de nouveaux défis et de nou-
nationales dans la promotion à l’international.
velles opportunités commerciales au niveau mondial, et le continent
Au niveau des entreprises, les PME sénégalaises IT / BPO ont su, africain a besoin de solutions spécifiques. Les pays africains qui
jusqu’à présent, se développer à l’export malgré ces insuffisances. sont en mesure de développer un écosystème agile et coopératif en
Cependant, il s’agit d’un groupe restreint d’entreprises qui doit dé- faisant interagir leurs entreprises IT / BPO, leurs agences publiques,
sormais être agrandi pour diversifier l’offre de services exportables. leurs centres d’innovation et leurs instituts de formation vers un
L’expertise technique locale doit aussi s’agrandir en nombre pour objectif commun, seront les mieux placés pour bénéficier de ces
faire face à ces nouveaux besoins. Pour conquérir de nouveaux opportunités et se positionner comme pôles numériques incontour-
marchés à l’international, les cadres doivent acquérir de meilleures nable au niveau africain.
compétences managériales en gestion de projet et en marketing,
afin d’accélérer l’internationalisation de leur entreprise.
LA STRATÉGIE D’EXPORTATION
POUR LE SECTEUR IT / BPO
Dans le contexte de la Stratégie Sénégal numérique 2016- Cependant ces potentialités ne pourront se matérialiser que
2025 et des projets d’envergure comme le parc des techno- si, d’une part, l’État accélère la mise en œuvre des différents
logies numériques ( PTN ) de Diamniadio, le secteur IT / BPO chantiers dans le secteur du numérique au niveau national
au Sénégal s’ouvre sur une nouvelle ère qui doit permettre et, d’autre part, que les difficultés qui freinent la croissance
au secteur de conquérir des marchés à l’international. Avec des entreprises du secteur IT / BPO à l’export soient atté-
d’une part l’essoufflement progressif de la croissance du nuées par la mise en place de réformes et d’activités de
sous-secteur des télécommunications, jusque-là porteur soutien adaptées. Afin de répondre à ces deux préoccupa-
traditionnel du secteur, et d’autre part la perspective d’une tions, cette stratégie vise à organiser le secteur et le rendre
relance grâce à l’engagement politique de l’État pour pro- plus compétitif au niveau des entreprises, de l’écosystème
mouvoir plus de concurrence et d’ouverture à de nouveaux qui fédère et gère les services de soutien à l’export, et au
services, et en particulier les services BPO / ITES, le contexte niveau du cadre réglementaire, tout en tenant compte des
actuel permet d’envisager l’émergence d’une nouvelle dy- facteurs clés de succès liés aux perspectives de marchés
namique au niveau de l’ensemble de la filière IT / BPO. En et aux besoins de compétences futures. La stratégie s’orga-
effet, celle-ci est à la fois porteuse d’innovation et doit per- nise pour cela autour d’une vision commune.es
mettre un rayonnement dans l’ensemble de la sous-région
et à l’international.
LA VISION
”
Les principaux acteurs du secteur ont ainsi transcrit leurs Faire du Sénégal le leader africain
aspirations en convenant d’une vision commune pour le dé- dans le secteur IT-BPO à l’export
veloppement du secteur à l’export. Cette vision fédère donc
l’ensemble des intervenants du secteur privé et du secteur
public à travailler vers un objectif commun. Cet énoncé présente le fruit d’un consensus entre les parties
prenantes du secteur IT / BPO et la position qu’ils souhaitent
L’énoncé de cette vision a été approuvé par toutes les par- atteindre au terme de la mise en œuvre de la stratégie. La
ties prenantes de la chaîne de valeur IT / BPO au Sénégal : vision se décline dans un cadre stratégique opérationnel
pour le développement du secteur.
1.1. Accélérer l’internationalisation des PME 2.1. Établir un cadre institutionnel pour 3.1. Raffermir le leadership IT / BPO sénégalais
et des startups. la coordination intra-sectorielle à l’export. sur le marché sous-régional et développer
1.2. Renforcer la compétitivité des 2.2. Ajuster le dispositif d’appui des relais de croissance à l’international.
champions nationaux à l’export. institutionnel aux entreprises exportatrices. 3.2. Faire monter en compétence les réseaux
1.3. Ajuster le système de certification 2.3. Réformer le cadre juridique en lien avec et relais de collaboration existants pour
dans le domaine IT / BPO. les besoins du secteur IT / BPO à l’export. promouvoir les produits et services IT/ BPO.
1.4. Améliorer l’accès des entreprises 2.4. Aligner la quantité et le niveau 3.3. Développer une image de marque
au marché public local, dans le but de de compétences de la main d’œuvre à l’international pour le secteur, soutenu
développer des pôles d’excellence. aux besoins du secteur. par des activités de promotion collectives.
3.4. Améliorer la réputation des produits
et services IT / BPO sénégalais à
l’international.
3.5. Renforcer l’attractivité pour attirer les
talents et cibler des entreprises innovantes
afin de diversifier l’offre de services
exportables.
Le premier objectif stratégique se concentre sur le renfor- Le second objectif stratégique se concentre sur trois
cement de la compétitivité des entreprises sénégalaises et composantes essentielles de l’écosystème des services
leurs capacités à exporter leurs services de façon plus sys- d’appui à l’export : la coordination intra-sectorielle avec la
tématique et à conquérir de nouveaux marchés. L’objectif refonte du dispositif d’appui institutionnel à l’export pour
se traduit donc sous forme de quatre volets opérationnels les entreprises IT / BPO ; le besoin de réformes réglemen-
qui regroupent un ensemble d’activités axées sur l’accélé- taires ; et la gestion des compétences dans le secteur.
ration de l’internationalisation des PME et des startups. Plus Sur l’aspect de coordination, les actions définies concernent
précisément, il s’agit de mettre en place un répertoire com- la mise en place, d’une part d’un réseau d’institutions d’ap-
plet de l’expertise sénégalaise et un programme de renfor- pui à la filière, et ce sous l’égide d’un Conseil national du
cement des compétences managériales à l’export, de fournir numérique et de l’Observatoire national du numérique qui
un meilleur accès à l’information commercial, et de renfor- inclue un comité de pilotage spécifique pour l’exportation, et
cer les connaissances en anglais professionnel. Une autre d’autre part d’activités de renforcement des services d’appui
composante a pour objectif d’aider à la mise en place d’un de l’association sectorielle OPTIC et de l’ASEPEX. Les activi-
consortium de sociétés de gestion des exportations ( SGE ) tés relatives au cadre réglementaire concernent en priorité la
ou de sociétés d’accompagnement à l’international ( SAI ), afin réforme du régime « entreprise franche d’exportation » et du
de mutualiser les efforts de prospection commerciale et de code des investissements pour en faciliter l’accès aux entre-
renforcement des capacités en gestion de projet collabora- prises IT / BPO. Cependant, elles visent aussi à renforcer le
tif inter-entreprises et inter-agences publiques. La stratégie dispositif de gouvernance et de formation en cybersécurité,
préconise également de renforcer la compétitivité des entre- et à finaliser l’alignement du dispositif juridique national aux
prises en facilitant leurs accès au financement, à la certifica- nouvelles règles de protection des données européennes.
tion et aux mesures de protection de la propriété intellectuelle. Enfin, la stratégie s’attèle à adapter les offres de formation
Un programme spécifique pour les PME opérant déjà à l’in- IT en mettant en place un cadre de coopération entre les
ternational, les champions à l’export, facilitera les démarches instituts de formations et le secteur privé, afin de développer
de promotion à l’international. Enfin la capacité des entre- l’apprentissage pour augmenter le volume de main d’œuvre
prises à répondre aux appels d’offre du marché public fait qualifiée, d’adapter urgemment l’offre et le niveau des for-
également l’objet d’activités spécifiques sous cet objectif mations en informatique et outils numériques aux besoins
stratégique notamment dans la révision du cadre réglemen- du marché, en particulier en matière d’analyse des données
taire sur les partenariats public-privés et sur le lancement de et de compétences générales ( soft skills ).
projets mobilisateurs pour développement des initiatives PPP.
Ensuite, la capacité d’exportation d’une PME spécialisée Développer le crédit à l’export : En collaboration avec
dans le secteur IT est généralement très faible. Les produits les banques de développement, mettre en place un sys-
qu’une telle entreprise a pu développer pour ses clients lo- tème de crédit à l’exportation approprié, assorti de ga-
caux sont souvent inadéquats en l’état pour l’exportation : ranties gouvernementales, couvrant les services et les
ils sont généralement orientés que vers un client unique, solutions informatiques. Un tel système de crédit aidera
et n’ont probablement pas été transformés en un produit les SAI / SGE à réaliser leur mission et permettra un retour
revendable. rapide sur leurs investissements. Il faudra verser une par-
tie des ressources collectées par l’ARTP en appui à ce
Approches envisagées : mécanisme.
Identifier et promouvoir les champions à l’export, exis- Faciliter la formation et les certifications internationales
tants et futurs : Au travers de l’identification des « cham- requises par la plupart des fournisseurs de produits IT
pions à l’export », et la dissémination d’exemples de d’aujourd’hui, en proposant un programme de cofinan-
réussite, les PME auront non seulement des modèles à cement ou de subventions pour l’industrie. Aujourd’hui,
suivre mais pourront également s’inspirer des démarches cette dépense reste très coûteuse pour les petites en-
utilisées par ces entreprises exportatrices. Le titre de treprises du secteur IT, et cet appui leur permettra d’ac-
« champion à l’export » sera décerné aux entreprises les quérir plus facilement les compétences essentielles à la
plus performantes à l’export ( sur la base de l’évaluation croissance de leur entreprise. Les certifications suivantes
confidentielle des dépôts de bilan ) et sera divisé en ca- sont généralement les plus demandées par les fournis-
tégories par sous-secteur ( centres de contact, fintech, seurs : Microsoft, Oracle, NetSuite, IBM, Checkpoint ou
etc. ). Les entreprises lauréates verront leur profil publié Symantec. En lien avec le développement de l’offre cy-
en ligne avec une description des approches utilisées bersécurité mentionnée précédemment, les principales
et leurs coordonnées. Le programme devra également certifications présentées dans le Graphique 21 devraient
intégrer un volet sur les champions potentiels, qui aura être envisagées par les entreprises selon le niveau re-
pour but d’identifier les entreprises à fort potentiel sur la quis. Pour les centres de contact, le niveau de certifica-
base d’indicateurs prédéfinis. tion correspond aux normes de sécurité de l’industrie des
cartes de paiement ( Payment Card Industry Data Security
Développer un programme d’accélération pour les Standard, ou PCI DSS ), qui se répand de plus en plus
PME : En plus du programme d’incubation dédié aux car la certification d’un centre dépend de la certification
startups, il s’agit de mettre en place un programme d’ac- du donneur d’ordre pour lequel les équipes du centre
célération pour les entreprises déjà exportatrices, afin interviennent.
qu’elles puissent gagner en taille. Cet accélérateur pourra
être intégré au sein du CTIC ou développé séparément.
Graphique 21: Niveau de certification en cybersécurité
Créer des sociétés d’accompagnement et de gestion
export ( SAI ou SGE ) sur la base de consortium, qui
agiront en tant que fournisseurs de services d’exportation Débutant Intermédiaire Avancé
pour plusieurs PME et start-ups IT non-concurrentes. Ces
MTA Networking SSCP CISSP
SAI ou SGE peuvent être très rémunérées de différentes
façons : soit par une commission ( en tant qu’agent com- CCNA CEH ECSA
mercial ), soit par une commission ( en tant que consul-
MITA Security OSCP GIAC
tant ), ou encore sous forme de subventions sur une
période initiale, jusqu’à ce que le contrat ou le projet soit CCNA Security ESCP ISO 27001
réalisé et que les entreprises soient à même de s’autofi-
nancer. Une SAI / SGE a également la possibilité de nom- Comptia Security+ CISA
mer des agents commerciaux sur des marchés ciblés, de GSEC CISM
développer des supports marketing appropriés et d’aider
les entreprises à commercialiser leurs solutions. LPT
Rester compétitif sur le marché européen nécessite un et la quantité des ressources humaines sont insuffisantes
appui à la mise en conformité RGPD et une veille ré- pour les recrutements en masse. Bien que le pays souffre
glementaire : La Commission de protection de données actuellement d’un taux de chômage de 15,7 %19, les chô-
personnelles ( CDP ) propose un accompagnement à la meurs et les nombreuses personnes travaillant dans le
mise en conformité avec le RGPD et différents ateliers de secteur informel ne disposent pas des compétences de
sensibilisation. Des outils de mise en conformité seront base requises pour le secteur BPO, même s’il ne demande
également mis en place ainsi que des formations. Cet ap- pas de qualifications très élevées. Le nombre de diplômés
pui devra donc être connecté à celui du crédit à l’exporta- universitaires par an suffit à peine à fournir les entreprises
tion pour les entreprises ciblant le marché européen. Par locales, et l’industrie informatique locale, ainsi que le seul
ailleurs, les efforts déployés par le CPD pour actualiser le opérateur international ITO, ont du mal à trouver la main-
cadre normatif et institutionnel de la protection des don- d’œuvre requise.
nées personnelles en incluant l’écosystème numérique L’approche en vue de développer le secteur se focalisera
sénégalais doit se poursuivre afin que les recommanda- donc sur un nombre restreint de segments de « niche » à
tions élaborées en mai 2018 pour les modifications de fort potentiel, et sur le développement de compétences
la loi soient mises en place. Par ailleurs, l’OPTIC devrait adaptées. Concernant les compétences, seront particuliè-
s’engager au travers d’une convention avec le CPD pour rement ciblées celles relatives aux connaissances en pro-
servir de relais de diffusion des bonnes pratiques auprès grammation, aux capacités analytiques pour développer
des entreprises du secteur. des offres sur le segment de l’IoT, et celles relatives à la
gestion de la sécurité informatique ou cybersécurité. Ces
segments sont en forte croissance au sein du secteur ITO
Produits à l’export déjà existants : et, associé à l’adaptation croissante de l’IoT industriel, le
nombre d’appareils connectés dans le monde entier néces-
Certaines entreprises exportent déjà des services IT : sitant une sécurité augmente très rapidement. D’ici 2021, le
développement de logiciels et applications sur mesure, chiffre d’affaires global des services de sécurité gérés par
fintech, dématérialisation, mégadonnées ( big data ), créa- l’IoT devrait dépasser 11 milliards de dollars20, alors que le
tion de sites web, marketing numérique, CRM, cloud, in- marché global de la gestion de la sécurité devrait atteindre
tégration. 60 milliards de dollars d’ici à 2024.21 La gestion de la sécu-
Les centres de contact ( BPO ) proposent une offre mul- rité comprend généralement les services suivants : services
ticanale ( téléphone, courriels, SMS, réseaux sociaux, de sécurité dans le cloud ( sécurité du contenu, atténuation
tchat ) pour la gestion de client à distance. DDoS, IDS / IDP, pare-feu et autres services de sécurité dans
le cloud ) et sécurité basée sur le CPE ( sécurité du contenu,
atténuation des attaques DDoS, IDS / IDP, pare-feu et autres
Secteurs présents sur les marchés à l’export, exis- services de sécurité basés sur CPE ).
tants au niveau de la sous-région et en France : En ce qui concerne la sous-traitance non directement
liée au services technologiques, il sera intéressant de s’en-
Banques ; gager dans un nouveau segment – la sous-traitance de pro-
Télécom ; cédés de compétences ( communément appelé KPO ).22 Ce
Secteur public ; et segment, très peu présent au Sénégal, représente pourtant
Éducation une opportunité pour mobiliser une main d’œuvre avec un
haut niveau de qualification. Les entreprises existantes pour-
raient donc aisément se diversifier dans des services tels
Orientation 2 – Développer de nouveaux que les conseils à la digitalisation ou à la gouvernance élec-
tronique, et promouvoir leurs nouveaux services auprès de
segments ITO et KPO de niche à fort potentiel
leurs réseaux de rapporteurs d’affaires dans leurs marchés
en capitalisant sur le positionnement dans les d’exportation actuels. Ces nouveaux segments nécessitent
marchés à l’export existants
19.– https: //tradingeconomics.com / senegal / indicators
Pour qu’une industrie de sous-traitance puisse se dévelop-
20.– https: //www.abiresearch.com / market-
per, certains facteurs fondamentaux sont indispensables : research / product / 1026190-managed-security-services-for-the-iot /
des ressources humaines en quantité, une infrastructure ap- 21.– https: //www.grandviewresearch.com / industry-analysis / managed-
propriée, et une base de coûts attrayante. Avec l’investisse- security-services-market
ment dans le projet de parc des technologies numériques 22.– Le segment KPO, ou sous-traitance de procédés de compétences,
englobe des services de sous-traitance à haute valeur ajoutée tels que le
de Diamniadio, et la connectivité Internet abondante, le développement d’activités de recherche et de stratégies de conseil dans
Sénégal dispose aujourd’hui de l’infrastructure nécessaire. des domaines tels que l’évaluation des opportunités d’affaires, l’étude de
Le coût de base des ressources locales est également inté- marché, la fidélisation et la croissance des relations clients, l’amélioration
des opérations ou l’optimisation des affaires, ou encore les conseils
ressant dans son ensemble, mais la base de compétences juridiques ( voir Annexe 1 ).
Collaborer avec des fournisseurs mondiaux de gestion Orientation 3 – Diversifier les marchés à
de sécurité et gestion de l’identité, tels que Symantec,
l’export au travers de partenariats régionaux
GlobalSign, Oberthur Technologies, Gemalto, Entrust
Datacard Harman ou G&D, afin d’établir un programme
inter-entreprises
de formation officiel, et une académie de sécurité infor-
matique au Sénégal afin de former les ingénieurs infor- Actuellement le secteur IT / BPO sénégalais reste concentré
matiques et autres personnes qualifiées en services de sur un nombre limité de marchés au niveau géographique
sécurité. ( principalement les pays de la CEDEAO, de la CEMAC et la
France ), et sur certains segments de marchés ( tels que la
Développer des partenariats avec des entreprises déjà banque, les télécoms et le secteur public ). Cette concentra-
positionnées sur ces secteurs de l’IoT en Afrique et at- tion limite les capacités des PME à augmenter leurs chiffres
tirer de nouveaux talents, afin d’augmenter l’offre sur le d’affaire à l’export, qui part ailleurs reste relativement res-
secteur de la sécurité, notamment en matière de l’IoT, et treint avec un marché national limité. Les limites dans l’ac-
la gestion de l’infrastructure immobilière et personnelle cès à de nouveaux marchés et segments à l’export résident
( smart home / smart building ) également dans le manque de compétences en marketing
des PME ( comme vu dans l’orientation 1 ).
Exporter le programme de formation IT dans la L’accès à l’information commerciale combiné à une for-
sous-région en utilisant l’expertise des centres de mation sur la gestion d’entreprise équipera mieux les entre-
contacts : Les formations au Sénégal étant parmi les prises à exporter leurs produits sur des nouveaux segments
plus complètes de la région, le pays peut se positionner de marché, tels que les transports, la logistique, les réseaux
comme le formateur principal dans la sous-région. Les sociaux ou le secteur de la santé. Cependant, les entreprises
acteurs de la formation IT doivent se fédérer et renforcer auront également besoin d’appuis externes pour établir des
leur offre pour attirer les futurs talents des pays voisins, réseaux dans de nouveaux pays. Bon nombre d’entreprises
et développer de nouveaux contenus pour proposer une IT parmi les plus importantes et les mieux établies dans
large gamme de formation en ligne. Ces deux approches d’autres régions du continent ou du monde ( Afrique du
permettraient de dégager un revenu supplémentaire pour Sud, Maurice, Inde ) cherchent les moyens d’étendre leurs
les institutions de formation, mais également de répandre activités en Afrique. Établir des partenariats avec ces entre-
l’expertise sénégalaise au-delà des frontières, et ainsi prises permettra aux entreprises sénégalaises d’acquérir
accroître la visibilité du secteur IT. Les programmes de une connaissance sur ces nouveaux marchés.
Approches envisagées :
Fédérer les acteurs du secteur pour mettre en place une Renforcer le SIPEN en lui donnant une dimension inter-
stratégie de promotion collective de l’image de marque nationale, et augmenter la visibilité du savoir-faire numé-
au niveau international : Le Sénégal est déjà reconnu rique sénégalais dans les autres salons régionaux : Le
comme pôle régional. Il lui faut néanmoins créer une pro- but principal est d’internationaliser le Salon international
position incitative pour renforcer la notoriété du secteur des professionnels de l’économie numérique de Dakar
au niveau international et construire une réputation solide ( SIPEN DAKAR ), et de renouveler le format en mettant
vis-à-vis des autres pays concurrents au niveau africain. en avant l’innovation numérique afin de contribuer au
Pour ce faire, une stratégie de promotion internationale développement de l’image de marque du secteur. Cette
basée sur la création d’une marque collective utilisée par conférence doit attirer des délégations des pays africains
l’ensemble des acteurs du secteur devra être mise au dans le but de mettre en avant l’expertise sénégalaise,
point. La première étape doit être de fédérer les acteurs et inviter les entreprises ou acteurs identifiés pendant les
autour des valeurs communes qui traduisent leurs aspi- missions commerciales ciblées, ou la caravane à l’export,
rations à positionner le Sénégal comme un centre d’ex- afin de faciliter les démarches de suivi commercial.
cellence IT / BPO africain à l’export.
Cibler les grandes entreprises IT installées sur le conti-
Renforcer les compétences linguistiques, particulière- nent et positionnées sur des solutions IT complémen-
ment en anglais, dans les entreprises sénégalaises : taires, afin de développer des partenariats avec les
Afin de permettre la diversification de marchés en dehors entreprises locales ( ainsi que les sociétés d’autres conti-
de la zone francophone, il est essentiel de vulgariser les nents ayant des intérêts déclarés en Afrique ). Certaines
cours linguistiques, et particulièrement l’anglais, pour les sociétés à Maurice et en l’Afrique du Sud sont d’ores et
entrepreneurs IT et surtout pour les responsables mar- déjà intéressées et pourraient être ciblées en premier,
keting et autres rapporteurs d’affaires spécialisés dans telles que Dimension Data, Internet Solutions, BCX, Harel
la prospection commerciale. Ceci pourra se faire en ren- Mallac Technologies, SIL, Anglo African, Agileum, etc.
forçant l’accessibilité aux cours d’anglais en ligne et en L’Inde et l’Amérique du Sud pourraient également être
appuyant la traduction du matériel promotionnel des en- des sources à étudier.
treprises.
Mener des missions d’exportation pour promouvoir les Produits à l’export déjà existants mais destinés à de
entrepreneurs IT sénégalais : Des missions commer- nouveaux marchés et secteurs :
ciales régulières sur de nouveaux marchés cibles per-
mettront de présenter les principales offres informatiques Entreprises exportatrices offrant des services IT : dé-
sénégalaises, et offriront une plateforme aux opérateurs veloppement de logiciels et applications sur mesure,
sénégalais pour établir des contacts et identifier des fintech, dématérialisation, mégadonnées ( big data ), créa-
projets de collaboration potentiels. Cette initiative devrait tion de sites web, marketing numérique, CRM, cloud, in-
être en partie financée par l’ASEPEX, et en partie par les tégration.
PME participantes ( ou leur SAI ou SGE ). Il est nécessaire
de travailler conjointement avec le Ministère des Affaires Les centres de contact ( BPO ) proposent une offre mul-
étrangères pour que les services consulaires puissent ticanale ( téléphone, courriels, SMS, réseaux sociaux,
faire le travail préalable de préparation des rencontres tchat ) pour la gestion de client à distance.
officielles.
Renforcer l’appui en matière d’information marché au Conquête de nouveaux marchés et secteurs à l’export
niveau international : L’appui institutionnel en matière principalement en Afrique :
d’information commerciale spécifique au secteur IT / BPO
est quasi inexistant au Sénégal. Les institutions comme Transport / logistique ;
l’OPTIC, l’ASEPEX, l’ADEPME, le CETIC et d’autres Réseaux sociaux ;
centres d’incubation pourraient proposer cette informa- Santé ;
tion communément, en mettant en place une veille de Éducation ;
marché interinstitutionnelle, et en rendant l’information Commerce électronique ; et
disponible aux membres et non-membres pour un coût Distribution ( retail ).
raisonnable. L’information sera transmise au travers d’un
site de veille commerciale en ligne.
Source : Interactive Advertising Bureau ( IAB ), métiers et compétences du marketing et de la communication dans un contexte de transition
digitale, 2016.
Les métiers du numérique les plus demandés seront des semblent être les plus demandés au Sénégal. Les profils qui
profils à niveau de qualification élevée, dotés d’expérience sont actuellement puisés dans la main d’œuvre étrangère
en termes de modélisation mathématique et de calcul. sont les data scientists ( scientifiques des données ), et le
Globalement les métiers en forte progression sont en lien personnel compétent en mégadonnées ( big data ), l’Internet
avec la gestion des données, la conception d’interface, ou des objets ( IoT ) ou l’intelligence artificielle.
encore la cybersécurité. Ce sont les types de profils qui
23.– IDC ( mars 2018 ). 20 most significant IT roles you should consider to
maximize your career potential, now and in the future.
Développer le partenariat public-privé pour améliorer Même si les nouveautés doivent être progressivement
l’offre de formation intégrées dans les formations existantes, il est d’abord
essentiel de mettre en place la plus grande flexibilité
Ces nouveaux besoins exercent une pression importante possible dans les systèmes éducatifs. Cela permettra
sur les systèmes d’éducation et de formation, leur deman- une évolution plus rapide de l’offre et de l’utilisation de nou-
dant d’ajuster rapidement leurs programmes. Ces sys- velles sources de formations de façon plus aisée, et surtout
tèmes sont malheureusement connus pour être peu flexibles en concomitance avec les formations traditionnelles. Les
et lents à évoluer en lien avec les nouvelles demandes du équivalences, y compris avec des ressources externes, tels
secteur privé. Cela est particulièrement vrai pour le secteur que les formateurs privés ou les formations et certifications
IT, qui, comme on a pu le voir, évolue sur une échelle tem- disponibles en ligne, devront donc être privilégiées dans un
porelle différente du milieu institutionnel. premier temps.
Parmi les types de formations non-traditionnelles, il faut transformation numérique, tous ces métiers sont des évo-
compter les suivantes : lutions sur la base de métiers existants. Par exemple, les
data scientists sont des spécialistes plus poussés que les
Les MOOC ( pour Massive Open Online Course, ou cours analystes de données ( data analysts ).
en ligne ouverts à tous ) ;
Les séminaires de formation ; Cependant, les compétences de base, comme la program-
Les formations en milieu professionnel ; et mation et la compréhension des langages de codage,
Les conférences, salons, et expositions. s’acquièrent toujours dans le cadre de formations de haut
niveau, telles que les écoles d’ingénieurs, les universités et
Ces formations sont importantes pour faire évoluer les com- les formations professionnelles. Le Graphique 23 récapitule
pétences existantes, et les faire correspondre aux nouveaux le type de formations disponibles par durée, pour répondre
besoins énumérés plus haut. À l’exception des métiers de la aux différents types de besoins en compétences.
Source : Interactive Advertising Bureau – IAB ( 2016 ). Métiers et compétences du marketing et de la communication dans un contexte de
transition digitale.
Pour stimuler l’innovation et les soft skills chez les futurs employés
•Développer un programme de formation IT dédié aux ressortissants régionaux sur des supports en ligne et au
sein des institutions de formation suppérieures.
LE PLAN D’ACTION :
TROIS OBJECTIFS STRATÉGIQUES PRIORITAIRES
La section qui suit présente en détails les activités propo- Revoir les produits proposés et leur alignement sur l’offre
sées sous chaque objectif stratégique et opérationnel : aux marchés ;
Appuyer le positionnement et le marketing de l’offre ( ou
comment présenter une offre ) ;
OBJECTIF STRATÉGIQUE 1 : Élargir le répertoire des exportateurs ( déjà effectué dans
RENFORCER LA COMPÉTITIVITÉ DES le cadre du NTF IV ) à l’ensemble des entreprises expor-
ENTREPRISES IT-BPO SÉNÉGALAISES tatrices, en précisant la cible et les canaux de distribution
du répertoire ; et
À L’EXPORT Appuyer la planification des ventes et l’identification des
canaux de distribution ( en fonction de la taille de l’entre-
1.1. Accélérer l’internationalisation des PME prise ).
et des startups
1.1.1. Renforcer les compétences à l’export des compa- Cet appui se fera dans une optique à long terme afin que les
gnies IT sénégalaises compagnies puissent adopter les nouvelles méthodologies
Afin de diversifier et accroître l’échelle des exportations et les réutiliser ( méthodologie CBI par exemple ), ainsi qu’au
des compagnies IT sénégalaises, celles-ci auront besoin travers d’une approche « formation des formateurs ».
d’un appui afin de renforcer leur offre, tant sur le contenu Il sera nécessaire de développer un plan de communi-
que sur le marketing et le positionnement sur les marchés cation en ligne accessible pour les entreprises afin de pro-
internationaux. L’appui va donc se focaliser sur les aspects mouvoir les appuis ci-dessus.
suivants :
1.1.2. Aider au renforcement des capacités managériales les cours linguistiques, et en particulier les cours d’anglais
des entreprises IT / BPO pour les entrepreneurs IT, et plus encore pour les respon-
Les entreprises du secteur IT / BPO sont des entreprises sables marketing et prospection. Ceci pourra se faire en
qui sont généralement portées par des techniciens IT, ingé- renforçant l’accessibilité aux cours d’anglais en ligne et
nieurs ou autres, qui n’ont pas vraiment de compétences ma- en appuyant la traduction du matériel promotionnel des
nagériales. Cependant, la compétitivité d’un secteur d’activité entreprises.
dépend de la compétitivité des entreprises du secteur, et la De plus, l’attrait de jeunes talents venant des pays anglo-
compétitivité des entreprises dépend des compétences de phones de la sous-région, au travers de bourses d’études,
son management. Les entreprises du secteur IT / BPO sont permettra de renforcer l’utilisation de l’anglais dans le milieu
aussi des entreprises mal structurées et mal dotées en res- estudiantin sénégalais.
sources humaines non techniques. D’un autre côté, le sec- Il sera nécessaire de développer un plan de communi-
teur IT / BPO est un secteur à forte évolution technologique. cation en ligne accessible pour les entreprises afin de pro-
La mise en place d’un programme de développement mouvoir les appuis ci-dessus.
des capacités managériales et techniques des entreprises
du secteur IT / B PO permettrait donc de palier à cette 1.2. Renforcer la compétitivité des champions
contrainte. Cela implique certains éléments clefs à mettre
nationaux à l’export
en place : des formations sur la gestion numérique des af-
faires et l’innovation ( gestion numérique de projet, et design 1.2.1. Identifier et promouvoir les champions à l’export,
thinking ou réflexion conceptuelle ), un recrutement de for- existants et futurs
mateurs internationaux spécialisés dans le commerce nu- Au travers de l’identification des « champions à l’export »,
mérique, l’attraction d’entreprises de services du numérique et la dissémination d’exemples de réussite, les PME auront
( ESN ), et un programme de coaching. non seulement des modèles à suivre, mais pourront égale-
À ce titre, le 3FPT, l’ADEPME et le BMN sont des acteurs ment s’inspirer des démarches utilisées par ces entreprises
importants pour cette activité. exportatrices. Le titre de « champion à l’export » sera dé-
Il sera nécessaire de développer un plan de communi- cerné aux entreprises les plus performantes à l’export ( sur
cation en ligne accessible pour les entreprises afin de pro- la base de l’évaluation confidentielle des dépôts de bilan ),
mouvoir les appuis ci-dessus. et sera divisé en catégories par sous-secteur ( centres de
contact, fintech etc. ). Les entreprises se voyant décerner le
1.1.3. Renforcer l’appui sur l’information commerciale au titre verront leur profil publié en ligne, avec la description des
niveau international approches utilisées et leurs coordonnées. Le programme
L’appui institutionnel sur l’information de marché spé- devra également intégrer un volet sur les champions po-
cifique au secteur IT / B PO n’est pas ou peu disponible tentiels, dont le but sera d’identifier les entreprises à fort
au Sénégal. Les institutions comme l’OPTIC, l’ASEPEX, potentiel sur la base d’indicateurs prédéfinis.
l’ADEPME, le CTIC et d’autres centres d’incubation pour- La sélection devra se faire sur la base d’une grille d’éva-
raient proposer cette information communément, en mettant luation définie par les représentants du secteur. Les meil-
en place une veille de marché interinstitutionnelle, et en ren- leures entreprises partagent leurs expériences avec d’autres
dant l’information disponible aux membres et non-membres entreprises du secteur. Un organe central d’évaluation devra
pour un coût raisonnable. L’information sera transmise au être mis en place afin de compiler les données et noter la
travers d’un site de veille commerciale en ligne. performance des entreprises.
Cette information de marché devra également s’ac-
compagner d’un renforcement des compétences à court 1.2.2. Mettre en place un consortium de sociétés d’accom-
terme sur l’utilisation de l’information de marché. Les en- pagnement et de gestion des exportations ( SAI ou SGE )
treprises seront donc formées à mieux comprendre les ap- Les actions promotionnelles à l’étranger sont des actions
pels d’offres, et pourront donc mieux orienter le travail des plutôt onéreuses. La mutualisation de ces actions permet-
personnes qui sont en charge d’identifier les appels et de tra d’en diminuer les coûts par entreprise. Jusque-là, toute
rédiger les offres en conséquence. effort de mutualisation se produit de façon ad hoc et au
Il sera nécessaire de développer un plan de communi- cas par cas. Les entreprises s’associent en fonction des
cation en ligne accessible pour les entreprises afin de pro- opportunités qui se présentent à elles, et non de manière
mouvoir les appuis ci-dessus. systématique.
L’observatoire nationale pour le numérique, dont la mise Aussi, la réalisation d’actions promotionnelles et la mise
en œuvre est en cours, intégrera également ces aspects. en place de consortia à l’export regroupant plusieurs entre-
prises pour réaliser des actions promotionnelles communes
1.1.4. Renforcer les compétences linguistiques, et particu- ( marketing, canaux de distribution, prospection ), pour faire
lièrement en anglais, dans les entreprises sénégalaises de la veille sur des marchés d’exportation, permettra à ces
Afin de permettre la diversification de marchés en de- entreprises d’identifier des opportunités et de pénétrer des
hors de la zone francophone, il est essentiel de vulgariser marchés d’exportation à moindre coût.
Cette activité s’accompagnera d’une campagne de Les marchés extérieurs répondent à des règles diffé-
sensibilisation afin de faire évoluer la culture profession- rentes de celles du pays d’origine, et exigent qualifications
nelle vers une plus grande culture associative. La carto- et références, voire certification du personnel. Ces certifica-
graphie du secteur en activité 1.1.1. aidera également à tions sont considérées comme des gages de qualité pour
renforcer la prise de conscience au sein des entreprises les clients étrangers.
sur leur taille limitée et le besoin de s’associer. Aussi est-il recommandé de mettre en place un pro-
gramme de certification des entreprises pour les marchés
1.2.3. Améliorer l’accès aux financements pour les PME offshores. Ce programme se focalisera sur les certifications
du secteur IT / BPO nécessaires en vue de développer l’offre IT et l’offre de ges-
Les appuis financiers sont actuellement très dispersés, tion de la sécurité au sein du secteur ITO, notamment en
et les entreprises ne connaissent pas la totalité de l’écosys- facilitant l’accès à la certification aux normes ISO 27001 et
tème d’appui. Il sera donc nécessaire de lister et d’identi- 22000. Les autres certifications suivantes sont générale-
fier les structures financières qui seraient intéressées par ment les plus demandées par les fournisseurs dans le sec-
financer les exportations du secteur IT / BPO, ainsi que les teur IT : ITIL, Microsoft, Oracle, NetSuite, IBM, Checkpoint,
services pour des concessions à l’étranger ( banques ou etc. En lien avec le développement de l’offre de cybersécu-
mécanismes d’appui institutionnels ). Cette activité com- rité mentionnée précédemment, les types de certifications
prend également l’identification des types de services re- suivantes devraient être envisagées par les entreprises :
quis par les entreprises exportatrices. Une fois cette liste 1. Certifications Produits / services ;
créée, elle sera publiée au sein des différentes structures 2. Certifications système ; et
d’appui à l’entreprenariat ( CTIC, ASEPEX, ADEPME, etc. ). 3. Certifications individuelles.
D’autre part, les institutions bancaires traditionnelles
étant réticentes à traiter avec les entreprises du secteur, Les certifications individuelles devraient également com-
à cause de l’absence d’actifs tangibles, une campagne prendre celles en gestion de projet. Le programme de cer-
de sensibilisation spécifique sera menée à ce niveau. Les tification sera suivi d’un programme de normalisation et
exemples de succès dans le secteur IT / BPO seront com- standardisation au niveau de la sous-traitance.
muniqués auprès des banques afin de leur faire mieux com-
prendre les problématiques auxquelles le secteur fait face 1.4. Améliorer l’accès des entreprises au
et les potentialités de ce marché.
marché public local dans le but de développer
Ainsi le couplage FONGIP / B NDE devra intégrer une
composante de financement des PME IT grâce aux para-
des pôles d’excellence
mètres indiqués ci-dessus.
Finalement, les exemples de réussites en matière de 1.4.1. Revoir le cadre réglementaire sur les partenariats
montage financier seront expliqués aux entreprises locales publics-privés
afin qu’elles puissent mieux comprendre les possibilités de Revoir le cadre réglementaire sur les partenariats pu-
financement existantes. blics-privés pour le secteur IT / BPO, et plus particulièrement
sur l’offre spontanée qui pour le moment ne convient pas au
1.2.4. Développer un programme d’appui au renforce- secteur. Une proposition spontanée de la part du secteur
ment de la protection de la propriété intellectuelle pour privé, sans passer par un appel d’offre, requiert un seuil
les PME exportatrices de 50 milliards de FCFA, qui n’est pas atteignable pour le
La protection de la propriété intellectuelle est un investis- marché IT / BPO. Il faudrait donc baisser ce seuil pour les
sement lourd pour les PME. De plus celles-ci peu familières propositions spécifiques au secteur IT / BPO. De plus, le
avec l’information disponible sur les outils de protection dis- cadre comprend d’autres modalités qui doivent également
ponibles et adaptés à leurs services. Un programme d’appui être revues ( concessions, et autres formes de partenariat ).
financier et technique est donc requis pour les exportateurs, Un grand plaidoyer est nécessaire en intégrant le Ministère
afin de présenter les différents services disponibles et ap- des finances dans le dispositif.
puyer financièrement l’acquisition de la protection requise.
Il sera nécessaire de développer un plan de communi- 1.4.2. Proposer des projets mobilisateurs et structurants,
cation en ligne accessible pour les entreprises afin de pro- et développer des PPP
mouvoir les appuis ci-dessus. Les projets mobilisateurs et structurants restent essen-
tiels à la croissance du secteur IT. Même si la première
1.3. Ajuster le système de certification tentative d’un tel projet n’a pas été concluante, les leçons
apprises ont permis d’ajuster l’idée de projet. Ces projets
dans le domaine IT / BPO
restent en effet clefs au développement d’un savoir-faire et
1.3.1. Mettre en œuvre le programme de certification des de références à faire valoir à l’export. Ceci permettra aussi
entreprises de sous-traitance IT et BPO au Sénégal d’informatiser différents services de l’adminis-
tration, ou d’apporter des solutions à des problématiques
réelles au niveau des régions et provinces. Une liste de agences publiques doivent exposer leurs futurs projets
projets a été définie au sein de la SN2025 ( Section IV3.7.3 ) au secteur privé ;
afin d’accélérer la diffusion du numérique dans les secteurs Appliquer les dispositions de la Loi sur les PME ( Art 17-
économiques prioritaires : 18-19 ) qui favorisent l’accès des PME nationales aux mar-
chés publics ;
Améliorer la productivité agricole ( plateforme d’informa- Inciter les institutions à privilégier le recours à des entre-
tion, système de marquage, de statistiques, etc. ) ; prises nationales, plutôt qu’aux départements internes IT ;
Développer l’e-santé et la télémédecine ; Former les acteurs privés aux procédures des marchés
Contribuer à l’amélioration du système éducatif ( main- publics au travers d’un programme obligatoire de forma-
tenance du parc informatique, gestion informatisée des tion juridique en ligne ;
écoles, etc. ) ; et Former les experts IT de l’administration publique pour
Promouvoir les industries culturelles. améliorer la qualité technique des dossiers d’appels
d’offres, ou recourir à des compétences externes pour
Parmi ces projets, une liste de projets à fort potentiel pour la réalisation des cahiers des charges ; et
les PME sénégalaise a été identifiée et pourraient former Inciter les entrepreneurs IT à mieux se documenter sur
une première étape pour l’établissement d’un PPP : les dispositifs existants.
actions relatives au secteur IT / BPO entreprises par les diffé- sur les foires de la région et au niveau mondial (en colla-
rents services de l’administration. Actuellement, différentes boration avec l’ASEPEX) ; et
études et projets relatifs au secteur IT / BPO sont en cours Créer une Fédération des associations sectorielles du
et menés par différents départements ministériels sans qu’il secteur afin de renforcer le poids de leurs plaidoyers et
n’y ait de véritable coordination entre ces différentes actions. mutualiser leurs ressources.
Afin de coordonner ces différentes actions et leur pilo-
tage, un comité de pilotage ou une cellule spécialisée dans 2.1.5. Renforcer les services d’appui de l’Agence pour la
les activités de développement des exportations est mis en promotion des exportations IT/BPO
place au sein du Conseil national du numérique qui sera en L’Agence nationale pour la promotion des exportations
charge de définir les orientations sectorielles et du suivi de est en charge du développement des exportations, mais n’a
leur mise en œuvre. aucun département ou équipe dédiés au secteur IT/BPO. Il
Au vu du rôle clef du ministère de tutelle, le Ministère du est donc important que l’institution mette en place un dé-
commerce, du secteur informel, de la consommation, de la partement dédié au secteur et renforce son offre liée à ce-
promotion des produits locaux et des PME, et celui des re- lui-ci, y compris l’information sur les marchés internationaux,
présentants des secteurs privé et public, et pour ce dernier comme déjà indiqué sous l’objectif stratégique 1. L’activité
en particulier la Direction du commerce des service, dans le prévoit également un renforcement des compétences du
suivi de la mise en œuvre de la Stratégie et la coordination département IT/BPO une fois celui-ci créé.
des acteurs impliqué, il est primordial de renforcer le rôle du
Ministère pour qu’il coordonne la mise en place de cette stra- 2.2. Ajuster le dispositif d’appui institutionnel
tégie IT / BPO à l’export, et celui de l’ASEPEX pour la gestion
aux entreprises exportatrices
quotidienne en tant que secrétariat du comité de pilotage.
Le cadre de mise en œuvre est expliqué en détail dans le 2.2.1. Revoir le régime douanier à l’import pour les com-
dernier chapitre « La mise en œuvre de la stratégie export ». pagnies IT / BPO
Revoir les tarifs à l’import sur l’équipement informatique
2.1.3. Créer le lien entre le comité de pilotage de la stra- afin d’accroître la numérisation dans les entreprises informa-
tégie et le Conseil national du numérique tiques, et rendre l’offre sénégalaise plus compétitive.
Conformément aux préconisations du PSE et de la
SN2025, un Conseil national du numérique (IT Board) doit 2.2.2. Compléter et internationaliser le cadre de soutien
être mis en place. Le Conseil sera présidé par le Premier à l’entreprenariat et à l’innovation
Ministre et comprendra les ministres en charge du numé- Comme le préconise la SN2025, un programme
rique, de l’économie et des finances, du PSE et des sec- « Startup Sénégal » et un fonds d’appui à l’entreprenariat et
teurs prioritaires identifiés dans le Plan d’action, ainsi que à la promotion du numérique seront lancés pour faire du
les représentants du secteur privé. Sénégal une destination privilégiée des porteurs de projets
Le pilotage de la mise en œuvre d’une stratégie d’export numériques innovants à travers le monde. Cela permettra de
IT/BPO nécessite quant à lui un organe de suivi spécifique mieux bénéficier du transfert de compétences et développer
regroupant le secteur public, le secteur privé, la formation la créativité et les capacités au niveau local.
et les services d’incubation. La mise en œuvre d’un programme d’incubation sera ini-
Afin de coordonner ces différentes actions et leur pilo- tiée à partir du Parc des technologies numérique ( PTN ) afin
tage, il est essentiel que ce Comité de pilotage spécialisé de résorber les besoins en accompagnement des jeunes
dans les activités de développement des exportations, pa- entreprises ou porteurs de projets innovants et structurants
ritaire public et privé aie une forte collaboration avec le futur de l’écosystème du numérique.
Conseil national du numérique (préconisé par la SN2025). Le cadre actuel devrait également être complété au tra-
vers des mesures suivantes :
2.1.4. Renforcer les compétences des membres des as-
sociations sectorielles leaders à l’export Évaluer le « Sen Startup Act » qui regroupe des proposi-
Afin de renforcer les capacités d’appui au secteur privé tions émanant des startups sénégalaises et régionales au
de la filière IT / BPO, les associations sectorielles doivent se sein d’une ébauche de loi, et promouvoir son adoption ;
renforcer au travers des actions suivantes : Entrer en contact avec des incubateurs internationaux,
des investisseurs providentiels et des fonds d’investisse-
Élargir la base de leurs membres à plus d’entreprises, ment afin de tenter de les attirer au Sénégal. Une étude
notamment en intégrant les startups ; de fond et un processus d’identification appropriés de-
Promouvoir leurs structures auprès des institutions par- vraient être effectués en même temps que la mise en
tenaires sur les marchés cibles ; place d’incitations nécessaires en termes d’espaces de
Appuyer la création de services B2B comme nouveaux bureaux à prix compétitif et de procédures administra-
services à leurs membres ; tives réduites ;
Appuyer la dissémination d’informations sur les marchés,
Ouvrir des incubateurs et des centres technologiques ci-dessus auprès des entreprises du secteur. L’ASEPEX
supplémentaires dans les principales villes du pays, fi- pourrait jouer ce rôle de catalyseur de l’information sur les
nancés par des fonds nationaux, pour offrir une formation mesures institutionnelles d’appui à l’export.
sur l’esprit d’entreprise accompagnée de mentorat, ainsi
que des bureaux subventionnés, et ce de manière homo- 2.2.4. Augmenter le nombre d’entreprises IT / BPO béné-
gène avec l’existant ( le CTIC est un pilote de la Fondation ficiaires du programme de mise à niveau
des incubateurs TIC du Sénégal – FICTIS ) ; Le nombre d’entreprises IT / BPO ayant bénéficié des pro-
Fournir un programme de bourses aux techno entrepre- grammes d’encouragement de l’État sous le programme de
neurs en lien avec le programme pour l’entreprenariat mise à niveau sont peu nombreuses, et ce pour différentes
rapide, sur une période de 6 mois et renouvelable jusqu’à raisons : ( 1 ) la lourdeur des procédures, ( 2 ) la faiblesse
18 mois, permettant de fournir un salaire de base / une de la structure des entreprises, ainsi que ( 3 ) le manque de
indemnité de subsistance, afin qu’ils puissent se concen- transparence des entreprises et l’obligation de fournir des
trer sur leur activité et devenir indépendants ; et comptes certifiés.
Développer un ensemble de programmes d’appui avec Le programme de mise à niveau était à l’origine princi-
des grandes entreprises numériques internationales sur palement destiné aux grandes entreprises. Aujourd’hui le
le modèle du projet « Boost Your Business » ( Stimulez secteur IT / BPO ne représente que 23 % du portefeuille du
votre entreprise ) soutenu par Facebook. BMN. Il faut donc encore alléger les procédures d’acces-
sion. Des efforts ont déjà été faits avec la création de la
2.2.3. Mettre en place des mesures institutionnelles d’ap- « mise à niveau allégée » pour les petites entreprises. Il faut
pui à l’export dès à présent axer la mise à niveau sur le secteur IT / BPO en
Afin d’appuyer les PME sénégalaises à l’export, mettre mettant en place un programme spécial de mise à niveau
en place les mesures suivantes : allégée pour le secteur IT / BPO, en tenant compte de ses
spécificités. Un programme d’encouragement des entre-
Crédit à l’export : En collaboration avec les banques de prises à la transparence sera également mis en place pour
développement, mettre en place un système de crédit à faciliter la prise de décision au niveau du BMN.
l’exportation approprié, assorti de garanties gouverne-
mentales, couvrant les services et les solutions informa- 2.2.5. Simplifier les procédures d’accès au Fonds de fi-
tiques. Un tel système de crédit aidera les SAI / SGE à nancement de la formation professionnelle et technique
réaliser leur mission, et permettra un retour rapide sur Actuellement, très peu d’entreprises des secteurs IT / BPO
leurs investissements. Verser une partie des ressources recourent au Fonds de financement de la formation profes-
collectées par l’ARTP en appui à ce mécanisme. sionnelle et technique ( 3FPT ), alors que celles qui y recourent
y trouvent un outil utile pour le financement de la formation.
Appui à la mise en conformité avec le RGPD : La En raison de l’utilité de ce fonds pour un secteur qui
Commission de protection de données personnelles évolue aussi rapidement que le secteur IT / BPO, ou pour un
( CDP ) possède un accompagnement à la conformité au secteur exigeant une formation du personnel en fonction
RGPD. Des outils de conformité seront également mis des demandes des clients tel que les BPO, il est important
en place ainsi que des formations. Cet appui devra donc d’alléger les procédures d’admission du 3FPT afin qu’un
être connecté à celui du crédit à l’exportation. nombre plus important d’entreprises puissent en bénéficier,
et surtout celles de taille plus petite.
Intégration de l’export dans l’incubation : Intégrer l’ap-
pui à l’export au sein des services du CTIC et autres incu- 2.3. Réformer le cadre juridique en lien avec
bateurs, qui pour le moment se concentrent sur l’appui à
les besoins du secteur IT / BPO à l’export
l’entreprenariat et au mentorat. Cela permettra aux star-
tups d’envisager l’export dans leur stratégie de dévelop- 2.3.1. Adapter le régime juridique « entreprise franche
pement, et ce dès le démarrage de leurs activités. d’exportation » ( EFE ) et le code des investissements pour
faciliter l’accès aux entreprises IT / BPO
Développement d’un programme d’accélération à l’ex- Le régime de franchise d’exportation a été mis en place
port : En plus du programme d’incubation dédié aux star- pour soutenir les PME à l’export, mais il n’est pas utilisé ou
tups, mettre en place un programme d’accélération pour inconnu par les entreprises du secteur. Le seuil de 80 %
les entreprises déjà exportatrices afin qu’elles puissent du chiffre d’affaire annuel à l’export pose un problème aux
gagner en taille et conquérir de nouveaux marchés à l’ex- entreprises du secteur, car leur niveau d’activité à l’inter-
port. Cet accélérateur pourra être intégré au sein du CTIC national n’est pas suffisamment constant pour remplir ce
ou développé séparément. critère. D’autre part, les entreprises de taille plus petite ne
sont généralement pas sensibilisées à ce type de statut.
Il est important de développer un plan de communica- Dans un premier temps il sera donc nécessaire de revoir
tion et un outil web pour promouvoir les appuis présentés le seuil d’entrée requis pour les entreprises afin de répandre
l’utilisation de ce régime. Il ne faudra pas l’indexer à un pour- 2.3.3. Renforcer le dispositif de gestion de la cybersé-
centage du chiffre d’affaires, mais au volume du chiffre d’af- curité pour améliorer la protection du cadre d’activité du
faires, combiné à un pourcentage. Une fois cet ajustement secteur
réalisé, une campagne de sensibilisation auprès des PME Comme l’indique la SN2025, le Sénégal doit se foca-
sur l’existence du programme permettra d’augmenter l’inté- liser davantage sur la souveraineté numérique de son cy-
rêt des PME à s’inscrire. berespace, longtemps négligé, en assurant sa protection
Concernant le code des investissements, une seule en- par des mesures à la fois légales, organisationnelles et
treprise en bénéficie actuellement. Le seuil d’entrée pour opérationnelles. Il est envisagé d’établir un fichier central
bénéficier des avantages est de 100 millions FCFA ( exoné- des Infrastructures nationales critiques ( INC ). Pour apporter
ration de la TVA, rapatriement de financement, etc. ). Ce seuil une réponse coordonnée en cas d’incident et prévenir les
est difficilement atteignable pour les entreprises IT / BPO et crises éventuelles, le Sénégal doit élaborer une politique de
doit donc être revu à la baisse, et combiné à un pourcen- cybersécurité et de cyber défense, tout en mettant en place
tage, tout comme le régime EFE. des centres d’alerte et de réaction aux attaques ou incidents
informatiques ( CERT ). Un pas a été franchi avec la création
2.3.2. Appuyer les très petites entreprises et entreprises de l’école de la Cybersécurité à vocation sous-régionale au
individuelles IT à intégrer le secteur formel mois de novembre 2018.
La majorité des entreprises IT est constituée de très pe- La sécurité numérique doit être portée au rang des prio-
tites ( TPE ) ou petites entreprises ( PE ) et craignent de sortir rités de l’action gouvernementale, avec la création d’une
du secteur informel, alors qu’elles sont assez performantes agence nationale de cybersécurité destinée à compléter
et disposent de compétences réelles. Si elles venaient à le dispositif constitué par la Commission chargée de la
sortir du secteur informel, ces entreprises seraient capables protection des données à caractère personnel ( CDP ), la
de se développer rapidement et pourraient bénéficier des Commission nationale de cryptologie ( CNC ) et les struc-
appuis institutionnels. tures opérationnelles de défense et de sécurité existantes.
Aussi est-il recommandé de mettre en place des régle- Cette structure, indispensable pour la coordination des ini-
mentations spécifiques afin d’encourager les entreprises tiatives de coopération sous-régionale et internationale en
IT / BPO du secteur informel pour aller vers le formel et de- matière de cybersécurité, peut bénéficier de la contribution
venir transparentes. Ces réglementations consisteraient en très importante du Laboratoire d’algèbre, de cryptologie,
des exonérations et des avantages associés à la formalisa- de géométrie algébrique et d’application ( L ACGAA ) de
tion ( exemple du NINEA 24 pour l’import ). l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar pour la formation
de cadres de haut niveau et la sensibilisation des acteurs.
24.– Le Numéro d’identification national des entreprises et des
associations ( NINEA ) est le numéro unique par lequel une organisation
est enregistrée dans le répertoire des entreprises, des établissements
et des associations, lui fournissant une identification satisfaisante pour
faciliter ses démarches administratives.
2.3.4. Aligner le dispositif juridique national aux nouvelles des données, sécurité des systèmes informatiques, intel-
règles européennes de protection des données pour res- ligence artificielle, ou objets connectés sont rares si ce
ter compétitif n’est inexistant.
Il est également primordial que le cadre réglementaire Il faudra donc réviser ces formations, dans le cadre de
pour la protection des données soit mis à jour pour s’aligner groupes de travail conjoints universités-entreprises afin que
aux provisions du RGPD. Cela est particulièrement impor- ces offres soient adaptées à la demande, et améliorer l’em-
tant car le second marché international pour les compa- ployabilité des diplômés du supérieur, créer de nouvelles
gnies IT / BPO sénégalaises est l’Europe. formations, aussi bien en ce qui concerne l’éducation de
base, les formations intermédiaires ( techniciens, etc. ) ou les
2.4. Aligner la quantité et le niveau de formations plus spécifiques ( technico-commerciaux, etc. ),
ainsi que les formations pour les métiers des télécentres
compétences de la main d’œuvre aux besoins
( BAC+1 et BAC+2 ). Plus spécifiquement, les changements
du secteur suivants sont proposés, en ligne avec les propositions de
la SN2025 :
2.4.1. Mettre en place un cadre de coopération entre les
structures de formation et le secteur privé Pour préparer les métiers de demain :
La plupart des institutions de formation spécialisées
n’ont pas de services liés au développement de partenariat Introduire le numérique dans les programmes de forma-
avec le secteur privé. Il faudra ainsi que les écoles mettent tion ( du primaire au supérieur ) ;
place une cellule de coordination, et qu’un mécanisme de Créer des filières de formation en analyse de mégadon-
concertation annuel soit mis en place. nées ( big data ), y compris dans le 3ème cycle ;
Le Ministère de l’éducation, qui valide les programme, Mettre en place des équivalences avec les formations
ainsi que l’ANAQSUP ( Agence d’évaluation de la qualité des non-traditionnelles ( MOOC, séminaires de formation,
programmes d’étude ) devront être intégrés dans le méca- formations en milieu professionnel, conférences, salons,
nisme de coordination. expositions ) dans le cadre de la formation supérieure ; et
Par ailleurs, la coopération peut aussi faciliter le déve- Mettre en place une stratégie de formation délocalisée.
loppement de projets de recherche de pointe ou pilote entre
le secteur privé et les universités, comme par exemple faire Pour stimuler l’innovation et le savoir-être ( soft skills ) chez
bénéficier aux PME IT des ressources du super calculateur les futurs employés :
acquis par le Ministère de l’enseignement supérieur et de
l’innovation ( MESRI ) et logé à la Cité du savoir à Diamniadio. Initier un programme de développement du savoir-être ou
de compétences dites comportementales, transversales
2.4.2. Développer l’apprentissage pour augmenter le vo- et humaines, qui doivent être maîtrisées pour faciliter l’en-
lume de main d’œuvre qualifiée trée dans le monde du travail et permettre d’être perfor-
Afin d’augmenter le volume de main d’œuvre qualifiée, mant en entreprise. Ce programme devrait se focaliser
il s’agira de mettre en œuvre un Plan d’urgence de forma- au niveau de l’enseignement supérieur sur des thèmes
tion pour satisfaire le marché de l’externalisation de services tels que la communication, le travail en équipe, la gestion
( IT / BPO ). Ce plan, également préconisé par la SN2025, du temps, la créativité, la vision ou l’esprit d’entreprise ;
permettra de répondre à des demandes de main d’œuvre Développer un programme Olympiades et des concours
en grands volumes, auxquelles le système éducatif ne peut d‘innovation dans le numérique ;
répondre dans sa forme actuelle. Créer des fabriques numériques ( FabLabs ) dans les ca-
Il s’agira de développer l’apprentissage et affiner l’offre pitales régionales ;
de formation qui existe au Sénégal en établissant des parte- Établir un programme de bourses d’études dans le do-
nariats avec les écoles. L’apprentissage permet une immer- maine du numérique ; et
sion en entreprise et l’acquisition progressive de savoir-être Établir un programme de formation à l’entrepreneuriat
( soft skills ). numérique.
Il faudra également appuyer la certification privée des
individus car c’est une façon rapide de former en nombre et
d’aligner les profils avec les besoins des entreprises. Cette ambition de promouvoir l’industrie nationale du numé-
rique sera renforcée par le développement de pôles d’acti-
2.4.3. Adapter l’offre et le niveau des formations en infor- vités numériques à proximité des campus universitaires, en
matique et numérique aux besoins du marché vue de constituer des zones d’activités économiques amé-
L’offre de formation est incomplète et certaines forma- nagées avec des infrastructures adéquates, afin de créer
tions existantes nécessitent une révision pour les adapter un moteur de croissance, des gisements d’emplois et des
aux besoins du marché de l’emploi dans le secteur IT / BPO. facilités pour les activités de IT / PBO.
Des métiers tels que l’actuariat, les formations en sciences
2.4.4. Développer des partenariats internationaux avec 3.1.2. Aligner l’offre exportable aux opportunités de mar-
des centres de recherche et des écoles d’ingénieurs chés à fort potentiel à l’international
Afin de renforcer l’innovation et la renommée des insti- Il s’agit de s’engager dans les segments à haut potentiel
tutions de formation sénégalaises, des partenariats interna- et de capitaliser sur les connexions existantes sur les mar-
tionaux seront développés avec des écoles reconnues au chés de la sous-région et en France. Les entreprises IT et
travers des actions suivantes : BPO doivent accélérer leur développement et étendre leur
collaboration en utilisant leurs réseaux d’affaires dans leurs
Organiser des visites de professeurs étrangers et envoyer marchés à l’export, au niveau des secteurs de la banque,
les professeurs sénégalais en visite dans les écoles in- des télécoms et du service public, pour entrer sur les nou-
ternationales ; veaux segments suivants :
Mettre en place des bourses d’études et des systèmes
d’échanges pour les élèves ; ITO : l’Internet des objets, pour la sécurité et l’offre de
Organiser des partages ou acquisitions de contenus de service en cybersécurité ;
formation. BPO à valeur ajoutée : parcours client omnicanal ; et
KPO de niches : analyses de données, conseils en gestion
de la relation client, conseils en numérisation, conseils en
e-gouvernance.
OBJECTIF STRATÉGIQUE 3 :
RENFORCER LE POSITIONNEMENT Notamment, pour développer l’offre ITO en cybersécurité,
ET LA NOTORIÉTÉ DE L’EXPERTISE les entreprises IT doivent entrer en contact avec les four-
nisseurs internationaux ( tels que Symantec, GlobalSign,
IT / BPO SÉNÉGALAISE SUR LE MARCHÉ Oberthur Technologies, Gemalto, Entrust Datacard Harman
INTERNATIONAL ou G&D ) et développer des partenariats pour renforcer les
programmes de formation au sein des écoles d’ingénieurs
3.1. Raffermir le leadership IT / BPO sénégalais et faciliter l’accès aux certifications spécialisées.
sur le marché sous-régional et développer des
3.1.3. Diversifier les marchés et les secteurs à l’export au
relais de croissance à l’international travers de partenariats régionaux inter-entreprises, en
ciblant les pays d’Afrique anglophone
3.1.1. Consolider la position de Dakar comme centre d’in- Cibler les grandes entreprises IT installées sur le conti-
novation numérique en Afrique nent africain ( ainsi que les sociétés d’autres continents
Le Sénégal, et plus particulièrement Dakar, sont connus ayant des intérêts déclarés en Afrique ), et positionnées sur
dans la sous-région pour la qualité de la formation infor- des solutions IT complémentaires à celles des entreprises
matique et pour le dynamisme de leurs entreprises IT. sénégalaises, est la première étape avant de développer
Cependant le pays n’apparaît pas forcément dans les rap- des partenariats. Certaines sociétés à Maurice et en Afrique
ports et études sur le secteur faites au niveau de l’Afrique du Sud sont d’ores et déjà intéressées et pourraient être
par les organisations internationales ou les entreprises de ciblées en premier lieu ( tels que Dimension Data, Internet
conseil. Des pays comme le Maroc, la Côte d’Ivoire ou le Solutions, BCX, Harel Mallac Technologies, SIL, Anglo
Nigeria apparaissent plus fréquemment, notamment grâce à African, Agileum, etc ). L’Inde pourrait également être une
la capacité de l’ensemble de leur écosystème ( privé, public, voie à explorer.
formation et incubation ) à promouvoir et positionner leur Ces nouveaux partenariats ont donc pour objectif de
secteur à l’international. positionner l’offre sénégalaise existante sur des nouveaux
Il faut un effort constant pour que le Sénégal appa- marchés géographiques, notamment au-delà de la sous-ré-
raisse dans les classements internationaux, les revues, gion, ainsi que sur de nouveaux secteurs, plus particulière-
salons ou conférences internationales, au-delà des pays ment la santé, le commerce électronique, la distribution et
francophones. Les dirigeants des plus hautes instances les réseaux sociaux.
de l’État doivent pouvoir se référer à des projets concrets
ou des champions nationaux pour pouvoir mettre en avant 3.1.4. Appuyer l’émergence de startups orientées à l’ex-
l’expertise sénégalaise lors des déplacements officiels. Par port pour développer de nouveaux marchés et produits
ailleurs, la diaspora travaillant dans le secteur et les per- Cette activité cherche à encourager une diversification
sonnalités sénégalaises qui ont réussies à étranger doivent complète à travers la conquête de nouveaux marchés, et le
aussi être intégrées dans cette stratégie de communication, développement de nouveaux produits à l’export. Parmi ces
et être considérées comme les ambassadeurs les mieux nouveaux produits, on trouve notamment :
placés pour promouvoir le secteur au-delà des frontières
de la sous-région. Les services de développement de l’intelligence ar-
tificielle auprès de secteurs économiques tels que
l’agriculture ( agriculture numérique, télé-irrigation, agri- Un bon nombre de compagnies IT fonctionnent déjà au
culture climatique intelligente ) ; travers de services individuels de rapporteurs d’affaires.
Le tourisme ( robots de conversation, plateforme numé- Cette approche gagnerait à être généralisée et mutualisée,
rique, destination intelligente, marketing numérique ) ; et afin de renforcer l’expérience des rapporteurs d’affaires sur
Les transports et la logistique ( conduite automatique, le secteur IT au Sénégal et d’améliorer leurs services. Ces
drone, etc. ). rapporteurs d’affaires pourront ainsi présenter un plus grand
éventail de services aux clients internationaux en proposant
Les startups sont les plus à même de se lancer dans ce une plus grande partie de l’offre existante au Sénégal. La
type d’activité à haut risque. Afin d’appuyer l’adoption de mise en place d’un réseau de rapporteurs d’affaires per-
ces nouvelles technologies et les adapter au contexte afri- mettrait cet échange d’informations et la constitution d’une
cain via l’émergence de startups, la stratégie propose la promotion plus systématique.
création d’incubateurs additionnels et la mise à disposition
de fonds pour les entrepreneurs souhaitant se lancer dans 3.2.3. Renforcer la promotion au travers des réseaux de
des startups technologiques. À cette fin, l’approche doit être représentations diplomatiques
multidimensionnelle, en visant à attirer des financements, Les réseaux existants de représentations diplomatiques
multiplier les liens avec d’autres incubateurs et investisseurs et commerciales ne sont actuellement pas utilisés pour pro-
internationaux ( tels que le réseau de la French Tech ), en pré- mouvoir le secteur IT / BPO sénégalais. Cependant, ces re-
parant les startups à présenter et concourir dans des salons présentations sont placées de façon stratégique sur certains
et conférences internationales, tout en continuant à fournir marchés clef pour le secteur. Il s’agira donc d’augmenter
des subventions locales pour permettre aux entrepreneurs l’utilisation de ces réseaux pour promouvoir les services du
locaux de se développer et d’accéder à des financements. secteur, ainsi que l’investissement au Sénégal sur les thé-
matiques prioritaires ( par exemple, la fintech ). L’activité se
3.1.5. Exporter la formation IT sénégalaise dans la concentre donc sur la nomination d’un responsable com-
sous-région mercial pour le secteur, et la formation du responsable sur le
Les formations au Sénégal étant parmi les plus com- secteur IT / BPO et son offre. Il s’agira également de préparer
plètes de la région, le pays peut se positionner comme le des brochures promotionnelles multilingues, avec en priorité
formateur principal dans la région, et renforcer son offre le français et l’anglais.
vers les pays voisins. Cela permettrait de dégager un reve-
nu supplémentaire pour les institutions de formation, mais 3.3. Développer une image de marque
également de répandre l’expertise sénégalaise au-delà des
à l’international pour le secteur soutenu
frontières, et accroître la visibilité du secteur IT, comme par
exemple avec la création de l’École de la cybersécurité à
par des activités collectives de promotion
vocation sous-régionale.
Des programmes de formation adaptés aux besoins des 3.3.1. Développer et faire rayonner une image de marque
pays de la région seront donc développés avec la possibilité à l’export pour l’ensemble du secteur
de faire appel aux outils de formation à distance ( e-lear- Le Sénégal est déjà reconnu comme pôle régional,
ning ), l’expertise des centres de contacts pour le suivi de mais doit néanmoins créer une proposition incitative pour
relation client à distance, et le savoir-faire des entreprises IT renforcer la notoriété du secteur au niveau international, et
qui disposent déjà d’une offre de formation solide. construire une réputation solide vis-à-vis des autres pays
concurrents au niveau du continent. Pour ce faire, une
3.2. Faire monter en compétence les réseaux stratégie de promotion internationale basée sur la création
d’une marque collective utilisée par l’ensemble des acteurs
et relais de collaboration existants pour
du secteur devra être mise au point. La première étape doit
promouvoir les produits et services IT / BPO être de fédérer les acteurs autour des valeurs communes
qui traduisent leurs aspirations à positionner le Sénégal
3.2.1. Former des rapporteurs d’affaires spécialisés IT en comme centre d’excellence IT / BPO africain à l’export.
ingénierie commerciale à l’export
Les entreprises IT / B PO travaillent souvent avec des 3.3.2. Développer des idées nouvelles de promotion et de
rapporteurs d’affaires. Cependant, la majorité d’entre eux prospection au travers de la caravane innovante à l’export
connaît peu le portefeuille technologique dans ses détails, Il s’agit de développer de nouvelles initiatives de promotion
et ne sont pas équipés pour promouvoir et commercialiser telles que la caravane innovante, qui est une exposition et foire
l’offre IT / BPO sénégalaise. La mise en place d’une formation commerciale mobile se déplaçant sur les foires de la région et
accélérée sur le secteur IT sera donc nécessaire pour qu’ils du continent en général. Afin de mettre en place ce concept,
soient capables de promouvoir les services IT du Sénégal. il sera nécessaire de lister les principaux salons de la région,
3.2.2. Développer et labelliser un réseau de rappor- ainsi que dans les autres régions ( spécialement en Afrique de
teurs d’affaires spécialisés IT au niveau de la sous-région l’Est, australe et centrale ), et mettre en place la collaboration.
3.3.3. Mener des missions d'exportation ciblées pour pro- Les grands groupes IT qui s’installent au Sénégal sont
mouvoir les entrepreneurs IT sénégalais garants d’une image de marque au niveau international.
Des missions commerciales régulières sur des nouveaux Leur renommée doit servir de référence pour positionner le
marchés cibles permettront de présenter les principales Sénégal comme une destination permettant à la fois d’attirer
offres informatiques sénégalaises, et offriront une plate- d’autres groupes spécialisés sur des domaines technolo-
forme aux opérateurs sénégalais pour établir des contacts giques encore peu développé au Sénégal, tels que l’intelli-
et identifier des projets potentiels de collaboration. Cette ini- gence artificielle ou l’Internet des objets, et de développer
tiative devrait être en partie financée par l’État à travers son des partenariats pour conquérir des marchés au niveau afri-
agence pour la promotion des exportations, et en partie par cain en utilisant les réseaux et canaux de distribution des
les PME participantes, ou leur SAI ou SGE. Il est nécessaire PME sénégalaises.
de travailler conjointement avec le Ministère des Affaires
étrangères pour que les services consulaires puissent faire 3.4.2. Promouvoir les avancées en termes de cybersécurité
le travail préalable de préparation des rencontres officielles. et mise en conformité avec les règlements internationaux
Afin de renforcer l’image du Sénégal comme destina-
3.3.4. Internationaliser les évènements majeurs du sec- tion sécurisée pour le marché IT, il faudra développer une
teur comme le SIPEN et exposer l’expertise digitale locale campagne de promotion qui se focalise sur les mesures
dans les salons régionaux prises par le pays pour mettre en place la conformité avec
Le but principal est d’internationaliser le Salon internatio- les divers règlements internationaux, y compris le RGPD.
nal des professionnels de l’économie numérique de Dakar
( SIPEN DAKAR ) et de renouveler le format en mettant en 3.5 Renforcer l’attractivité pour attirer les
avant l’innovation numérique afin de contribuer au dévelop-
talents et cibler des entreprises innovantes
pement de l’image de marque du secteur. Cette conférence
doit attirer des délégations des pays africains dans le but de
afin de diversifier l’offre de services exportables
mettre en avant l’expertise sénégalaise, et inviter les entre-
prises ou acteurs identifiés pendant les missions commer- 3.5.1 Promouvoir l’investissement dans la fintech, l’IoT et l’IA
ciales ciblées ou la caravane à l’export afin de faciliter les Utiliser les exemples à succès actuels afin de promou-
démarches de suivi commercial. voir les nouveaux investissements locaux et internatio-
naux dans le secteur de la fintech, en particulier dans le
3.4. Améliorer la réputation des produits et domaine bancaire islamique. Cela permettrait d’attirer des
investisseurs du Moyen Orient dans les projets innovateurs
services IT / BPO Sénégalais à l’international
sénégalais.
3.4.1. Développer des partenariats de promotion et de Promouvoir également l’investissement dans de nou-
développement de projets entre les PME et les principaux veaux segments prometteurs tels que l’Internet des objets
groupes internationaux installés au Sénégal et l’intelligence artificielle.
1.1. Accélérer 1.1.1. Renforcer les compétences à l’export Projet 1 2019-2023 • Au moins 80 % des entreprises Optic et associa- ASEPEX, ADEPME, Public 100
l’internationalisa- des compagnies IT sénégalaises. exportatrices sont appuyées ; tions Sectorielles BMN, 3FPT, MCC-
tion des PME et • Le répertoire des exportateurs est SIPME
des startups. élargi ; et
• Le Plan de communication est produit et
mis en place.
1.1.2. Aider au renforcement des capacités Projet 1 2019-2023 • Le Programme de développement des ADEPME ASEPEX, Optic et Public 100
managériales des entreprises IT / BPO. capacités managériales est mis en associations Secto-
place ; et rielles, BMN, 3FPT,
• Le Plan de communication est produit et MCCSIPME
mis en place.
DES PROCESSUS MÉTIERS DU SÉNÉGAL 2019-2023 ]
1.1.3. Renforcer l’appui sur l’information Projet 2 2019-2020 • La veille des marchés en ligne est en ASEPEX Optic et associa- Public 50
commerciale au niveau international. place ; tions Sectorielles
• La formation sur l’utilisation de la veille MCCSIPME
est disponible ; et
• Le Plan de communication est produit et
mis en place.
1.1.4. Renforcer les compétences linguis- Projet 2 2019-2023 • Les cours d’anglais en ligne sont mis ADEPME 3FPT MCCSIPME Public 100
tiques, particulièrement en anglais, dans les à disposition des entreprises sur une
entreprises sénégalaises. plateforme de e-learning ;
• La traduction du matériel promotionnel
est effectué ; et
• La communication est mise en place.
1.2. Renforcer la 1.2.1. Identifier et promouvoir les cham- Projet 1 2019-2023 • Les titres de « Champion à l’export » sont Optic et associa- MCCSIPME, MC- Public 50
compétitivité des pions à l’export, existants et futurs. décernés et publiés chaque année ; et tions Sectorielles TPEN, ASEPEX, PTN
champions natio- • Les titres de « Futurs exportateurs » sont
naux à l’export. décernés et publiés chaque année.
1.2.2. Mettre en place des consortiums de Projet 1 2019-2021 • Au moins 80 % des entreprises Optic et associa- MCCSIPME PPP 20
sociétés d’accompagnement et de gestion exportatrices font partie d’une SAI ou tions Sectorielles ASEPEX
export ( SAI ou SGE ). SGE ; et Cabinets juridiques
• La campagne de sensibilisation sur la
culture collaborative est menée.
1.2.3. Améliorer l’accès aux financements Projet 3 2019-2023 • Le répertoire des services financiers DER MCCSIPME, OPTIC Public -
pour les PME du secteur IT / BPO disponibles est établi ; et et associations sec- ( SN2025
• La campagne de sensibilisation auprès torielles Item 53 )
des banques est menée. Services financiers
1.2.4. Développer un programme d’appui au Projet 2 2019-2023 • Au moins 80 % des entreprises Agence Sénégalaise Optic et associa- Public 150
renforcement de la protection de la propriété exportatrices sont formées à la protection pour la Propriété tions Sectorielles
intellectuelle pour les PME exportatrices. de la propriété intellectuelle ; Industrielle et l'In- BMN
• La communication est mise en place. novation Technolo-
gique (ASPIT)
1.3. Ajuster le 1.3.1. Mettre en œuvre le programme de Projet 1 2019-2023 • Au moins 80 % des entreprises IT / BPO Optic et associa- MCCSIPME, MC- Public 150
système de cer- certification des entreprises de sous-trai- exportatrices ont été accompagnées tions Sectorielles TPEN, ASEPEX,
tification dans le tance IT et BPO. à la conformité avec aux moins une ADEPME, 3FPT,
domaine IT / BPO. 1.3.1.1. Mettre en œuvre le programme certification de produit, une de système, BMN
de normalisation et standardisation de et 3 certifications individuelles.
sous-traitance IT et BPO
Objectif stratégique 1 : Renforcer la compétitivité des entreprises IT-BPO sénégalaises à l’export.
Objectifs Activité Réforme ou projet Priorité Échéance Indicateur clef de résultat Principal Principaux Mode de Estimation en
opérationnels 1=élevée, responsable de partenaires de financement millions de FCFA
3=faible mise en œuvre mise en œuvre et référence
SN2025
1.4. Améliorer 1.4.1. Revoir le cadre réglementaire sur les Réforme 1 2019-2020 • Le cadre réglementaire sur les PPP est Autorité de Régu- Optic et associa- - -
l’accès des entre- partenariats publics-privés ( PPP ). révisé, en particulier sur l’offre spontanée lation des Marchés tions Sectorielles, ( SN2025
prises au marché dans le secteur IT / BPO. Publics (ARMP) ADIE, ADEPME, Item 59 )
public local dans MCCSIPME, MC-
le but de déve- TPEN
lopper des pôles APIX
d’excellence.
DCMP
BOS
1.4.2. Proposer des projets mobilisateurs et Projet 2 2019-2023 • Au moins 4 grands projets mobilisateurs Optic et associa- MCCSIPME, MCT- PPP 8,750
structurants et développer des PPP sont en place ; tions Sectorielles PEN, ADEPME ( Projets de diffu-
• Au moins 80 % des entreprises IT / BPO ARMP sion numériques
exportatrices sont formées sur les PPP. dans les secteurs,
[ LE CADRE LOGIQUE DU PLAN D’ACTION ]
10 % du budget
total de 87,500
millions de FCFA,
NS2025
1.4.3. Mettre en place des conditions favo- Projet 2 2019-2021 • Le cadre d’échange public-privé est mis ADIE Optic et associa- Public 10
rables pour l’accès aux offres publiques IT. en place sur chaque projet ; et tions Sectorielles,
• Le secteur public est sensibilisé et DCMP, MCCSIPME,
formé sur le secteur IT / BPO et sur l’offre MCTPEN
nationale.
Estimation coût total Objectif stratégique 1 9,480
71
72
Objectif stratégique 2 : Développer un écosystème de soutien agile, coordonné et approprié au secteur IT-BPO à l’export
Objectifs Activités Réforme Priorité Echéance Indicateur clef de résultat Principal Principaux partenaires Mode de Estimation en
opérationnels ou projet 1=élevée, responsable de de mise en œuvre financement millions de FCFA) et
3=faible mise en œuvre référence SN2025
2.1. Etablir un 2.1.1. Etablir une coordination au sein du Réforme 1 2019-2020 • Coordination sectorielle (comité) mise en place et MCCSIPME Optic et associations - 50
[ STRATÉGIE D’EXPORTATION POUR LE SECTEUR DES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DE L’EXTERNALISATION
cadre institutionnel réseau institutionnel d’appui à la filière pour se rencontre périodiquement Sectorielles, MCT- (SN2025 Item 4)
pour la coordina- améliorer les services d’appui PEN, ARMP, ASEPEX,
tion intra-sectorielle ADEPME, FICTIS, 3FPT,
à l’export Incubateurs
BMN
2.1.2. Mettre en place d’un comité de pilotage Réforme 1 2019-2020 • Comité de pilotage stratégie export IT/BPO mise en Direction du Com- MCCSIPME - 50
pour la mise en œuvre de la stratégie export place et opérationnel avec un secrétariat comptant merce des Service MCTPEN (SN2025 Item 4)
IT/BPO au moins 2 personnes dédiées au suivi des (DCE) au sein du
activités dans le secteur IT/BPO et au suivi de la MCCSIPME / Secré- MinFinance
mise en œuvre de cette stratégie tariat à l’ASEPEX MESRI
Primature,
DES PROCESSUS MÉTIERS DU SÉNÉGAL 2019-2023 ]
73
74
Objectif stratégique 3 : Renforcer le positionnement et la notoriété de l’expertise IT/BPO sénégalaise sur le marché international
Objectifs Activités Réforme Priorité Echéance Indicateur clef de résultat Principal responsable Principaux partenaires Mode de Estimation en
opérationnels ou projet 1=élevée, de mise en œuvre de mise en œuvre financement millions de FCFA) et
3=faible référence SN2025
3.1. Raffermir le 3.1.1. Consolider la position de Dakar comme Projet 1 2019-2023 • Stratégie de promotion mise en place auprès ASEPEX Min Affaires Etrangère Public 50
[ STRATÉGIE D’EXPORTATION POUR LE SECTEUR DES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DE L’EXTERNALISATION
leadership IT/BPO centre d’innovation numérique en Afrique des dirigeants publics et de la diaspora (MAESE), MCCSIPME
sénégalais sur • Amélioration dans les classements et ,MCTPEN
le marché sous publications internationales (Indice de
régional et déve- Optic et associations
développement des TIC (IDI)) Sectorielles, ASEPEX,
lopper des relais de
croissance à l’inter- FICTIS, Incubateurs
national 3.1.2. Aligner l’offre exportable aux opportunités de Projet 2 2019-2023 • Au moins 30% des entreprises exportatrices Optic et associations ASEPEX, ADEPME,FIC- Privé -
marchés à fort potentiel à l’international diversifient leur offre dans l’IoT, la Sectorielles TIS, BMN, Incubateurs
cybersécurité, le BPO à valeur ajoutée, le
data analytics, etc.
3.1.3. Diversifier les marchés à l’export au travers Projet 2 2019-2023 • Au moins 5 nouveaux partenariats créés Optic et associations ASEPEX Privé -
DES PROCESSUS MÉTIERS DU SÉNÉGAL 2019-2023 ]
de partenariats régionaux inter-entreprises en avec des entreprises IT du continent africain Sectorielles MCCSIPME
ciblant les pays d’Afrique anglophones et 1 avec des entreprises internationales
Rapporteurs d’affaires
3.1.4. Appuyer l’émergence de start-ups orientées Projet 2 2019-2023 • Au moins 20 nouvelles startups se lancent FICTIS et autres incu- Optic et associations Public 5000
à l’export pour développer de nouveaux marchés dans les domaines de l’IA (agriculture, bateurs Sectorielles Universités (SN2025 Item 55)
et produits tourisme, transports)
3.1.5. Exporter le programme de formation IT BPO Projet 3 2019-2023 • Programmes de formation pour la région Centres de formation MCTPEN, OPTIC, Public 1000
dans la sous-région développé privé et PME ADEPME, Universités (SN2025 Item 80)
3.2. Faire monter 3.2.1. Former des rapporteurs d’affaires spécialisés Projet 1 2019-2020 • Au moins 80% des rapporteurs d’affaires Optic et associations ASEPEX, BMN, Privé 50
en compétence les IT en ingénierie commerciale à l’export sont formés au secteur IT/BPO Sectorielles Cabinets juridiques spé-
réseaux et relais de cialisés
collaboration exis-
tants pour promou- Universités
voir les produits et 3.2.2. Développer et labelliser un réseau de rappor- Projet 1 2019-2020 • Réseau de rapporteurs d’affaires du secteur Optic et associations ASEPEX, ADEPME, FIC- Privé 50
services IT-BPO teurs d’affaires spécialisés IT à l’international IT/BPO mis en place Sectorielles TIS, 3FPT, Incubateurs
3.2.3. Renforcer la promotion au travers des réseaux Projet 2 2019-2023 • Responsable commercial pour le secteur MAESE MCCSIPME, Optic et as- Public 50
de représentations diplomatiques mis en place dans au moins 50% des sociations Sectorielles,
représentations MCTPEN, ASEPEX
• Le responsable est formé au secteur
• Brochures promotionnelles développées et
disponibles
3.3. Développer une 3.3.1. Développer et faire rayonner une image de Projet 1 2019-2023 • Stratégie de promotion internationale basée ASEPEX/ MCCSIPME, MCTPEN Public 150
image de marque à marque à l’export pour l’ensemble du secteur sur une marque collective, mise en place sur Optic et associations MAE, FICTIS, APIX
l’international pour consensus du secteur Sectorielles
le secteur soutenu
par des activités 3.3.2. Développer des idées nouvelles de promo- Projet 1 2019-2023 • Liste des salons du continent africain créée ASEPEX/ MCCSIPME PPP 250
de promotion col- tion et de prospection au travers de la caravane • Foire « caravane innovante » participe aux Optic et associations ADIE, FICTIS, Incu-
lectives innovante à l’export salons Sectorielles bateurs
3.3.3. Mener des missions d'exportation ciblées Projet 1 2019-2023 • Au moins 4 missions commerciales menées Optic et associations MAESE, ASEPEX, PPP 250
pour promouvoir les entrepreneurs IT sénégalais par an, avec les champions à l’export et les Sectorielles Incubateurs
champions potentiels.
3.3.4. Internationaliser les événements majeurs du Projet 1 2019-2020 • Inciter des délégations régionales participent Optic ASEPEX, PPP 250
secteur comme le SIPEN et exposer l’expertise digi- au SIPEN Incubateurs, Universités
tale locale dans les salons régionaux
Objectif stratégique 3 : Renforcer le positionnement et la notoriété de l’expertise IT/BPO sénégalaise sur le marché international
Objectifs Activités Réforme Priorité Echéance Indicateur clef de résultat Principal responsable Principaux partenaires Mode de Estimation en
opérationnels ou projet 1=élevée, de mise en œuvre de mise en œuvre financement millions de FCFA) et
3=faible référence SN2025
3.4. Améliorer la 3.4.1. Développer des partenariats de promotion Projet 1 2019-2023 • Au moins 10 partenariats créés entre PME Optic et associations PTN, ASEPEX, ADEPME, PPP -
réputation des pro- et de développement de projets entre les PME et et les grandes entreprises internationales Sectorielles FICTIS, 3FPT, Incu-
duits et services IT/ les principaux groupes internationaux installés au implantées au Sénégal bateurs
BPO Sénégalais à Sénégal
l’international 3.4.2. Promouvoir les avancées en terme de cy- Projet 2 2019-2023 • Campagne de promotion orientée clients CDP MISP, MCTPEN, ARTP, Public 20
ber-sécurité et mise en conformité avec les règle- sur la mise en conformité du Sénégal Optic et associations
ments internationaux aux normes de protection des données Sectorielles, FICTIS,
personnelles mise en place. Incubateurs
3.5 Renforcer l’at- 3.5.1. Promouvoir l’investissement dans la Fintech, Projet 1 2019-2023 • Campagne de promotion sur APIX Optic et associations Public 20
tractivité pour attirer l’IoT et l’IA. l’investissement dans la Fintech, l’IoT et l’IA Sectorielles, MCC-
les talents et cibler mise en place. SIPME, MCTPEN
des entreprises
innovantes afin de
diversifier l’offre
[ LE CADRE LOGIQUE DU PLAN D’ACTION ]
de services expor-
tables
Estimation coût total Objectif stratégique 3 7,140
35 projets et 11 réformes Estimation coût total de la stratégie export IT/BPO 2019-2023 21,360
75
Photo: pixabay
77
LA MISE EN ŒUVRE
DE LA STRATÉGIE D’EXPORTATION
Afin de faciliter la mise en œuvre de la Stratégie, les inter- coordonner les actions. Les diverses activités doivent être
ventions suivantes sont prioritaires : synchronisées entre les institutions des secteurs public et
privé afin de créer des résultats durables. Il est donc néces-
Créer un mécanisme de gestion de mise en œuvre du- saire de favoriser un environnement adéquat et de créer un
rable en coordination avec le futur Conseil national du cadre de gouvernance approprié pour la mise en œuvre.
numérique afin d’améliorer la collaboration entre les ac- Les représentants du secteur IT / BPO ont ainsi recom-
teurs des secteurs public et privé dans la mise en œuvre mandé qu’un comité de pilotage soit établi, rendu opéra-
de cette stratégie d’exportation ; tionnel et doté de pouvoirs, pour assurer le développement
Augmenter la visibilité des entreprises sénégalaise du secteur à l’export. Ce comité sera responsable de la
IT / BPO au niveau international en développant des ac- coordination générale et du suivi de la mise en œuvre de la
tivités promotionnelles mises en œuvre par tous les ac- Stratégie. Les responsabilités principales du comité seront
teurs de la filière, jusqu’au plus haut niveau de l’État, et la coordination des activités, le suivi des progrès et la mo-
en créant une marque collective pour positionner l’offre bilisation des ressources financières.
IT / BPO à l’international. Le Graphique 24 présente cette nouvelle structure au
sein du cadre institutionnel, avec la création d’un Comité de
Le succès dans l’exécution des activités de la Stratégie est pilotage pour les exportations, le futur Conseil supérieur des
basé sur la capacité des parties prenantes à planifier et à TIC et l’Observatoire national du numérique.
Le Conseil supérieur des TIC, L’Observatoire national du Un représentant du Ministère en charge du commerce
numérique et le Comité de pilotage export IT / BPO et des PME ;
Conformément aux préconisations du PSE et de la Un représentant du Ministère en charge des télécommu-
SN2025, un Conseil national du numérique ( IT Board ) et nications et de l’économie numérique ;
un Observatoire national du numérique doivent être mis Un représentant du Ministère de l’économie et des fi-
en place. Le premier est une structure consultative qui a nances ;
pour rôle de conseiller le gouvernement sur les orientations Un représentant de l’Agence sénégalaise de promotion
majeures dans le domaine du numérique. Le Conseil sera des exportations ( ASEPEX ) ;
présidé par le Premier Ministre et comprendra les ministres Un représentant de la Direction du commerce extérieur
en charge du numérique, de l’économie et des finances, ( DCE ) ;
du PSE et des secteurs prioritaires identifiés dans le Plan Un représentant de l’Agence pour le développement de
d’action, ainsi que les représentants du secteur privé. Il l’informatique de l’État ( ADIE ) ;
est élargi aux structures techniques chargées de la mise Un représentant de la Commission de protection des
en œuvre des projets et réformes. L’Observatoire national données personnelles ( CDP ) ;
du numérique est chargé de collecter les données sur les Un représentant du Parc technologique de Diamniadio
champs d’activités de l’économie numérique, notamment en ( PTN ) ;
établissant une cartographie complète des entreprises tra- Un représentant de l’Organisation des professionnels des
vaillant dans le secteur, du nombre d’emplois, des besoins TIC ( OPTIC ) ;
en qualification. Il sera en outre chargé de fournir les esti- Un représentant de l’incubateur Croissance TIC ( CTIC ) ;
mations en termes de retombées économiques au niveau Un représentant du secteur privé pour la branche IT ;
national et à l’export. Un représentant du secteur privé pour la branche BPO ;
Comme inscrit dans la SN2025, l’efficacité et l’efficience Un représentant des universités ;
de la gouvernance de l’économie numérique passent par Un représentant du Bureau de mise à niveau en charge
une stabilité du cadre institutionnel et la suppression de la du secteur TIC ; et
multiplicité des pôles de décision. Pour une plus grande Un représentant des agences de développement étran-
cohérence, l’option retenue propose de regrouper au sein gères.
d’une même autorité les moyens humains et financiers
consacrés au numérique, et de créer un Conseil national du Le CPSE IT / BPO est placé sous la tutelle administrative du
numérique, instance consultative de haut niveau regroupant Ministère en charge du commerce et des PME. L’Agence
l’ensemble des parties prenantes. sénégalaise de promotion des exportations ( A SEPEX )
Le pilotage de la mise en œuvre d’une stratégie d’export se charge de coordonner toutes les activités liées au
IT / BPO nécessite quant à lui un organe de suivi spécifique fonctionnement du CPSE IT / B PO. Il en assure le bon
regroupant le secteur public, le secteur privé, la formation et fonctionnement.
les services d’incubation. Le rôle de ce Comité de pilotage Le Comité de pilotage a pour mission de donner des
de la stratégie d’exportation (CPSE) est aussi de coordon- orientations stratégiques et d’assurer le suivi de la mise en
ner les actions de soutien aux entreprises IT / BPO fournis œuvre du Plan d’action de la Stratégie. Il se réunit de façon
par les services de l’administration publique. Actuellement, trimestrielle après le lancement de la stratégie, et met en
différentes études et projets relatifs au secteur IT / BPO sont œuvre les activités suivantes :
en cours, et menés par différents départements ministériels I. Aider à la diffusion et la prise de conscience des princi-
sans qu’il n’y ait de véritable coordination entre ces diffé- paux défis et opportunités de marchés à l’international
rentes actions. Afin de coordonner ces différentes actions pour le secteur ;
et leur pilotage, la mise en place de ce Comité de pilotage II. Planifier les activités de mise en œuvre de la Stratégie
spécialisé dans les activités de développement des expor- d’exportation et en assurer le suivi ;
tations, paritaire public et privé, en coordination avec le futur III. Évaluer la nécessité d’établir des mécanismes de sou-
Conseil national du numérique (préconisé par la SN2025), tien adéquats ( réglementations, institutions, ressources
a aussi pour responsabilité de revoir les orientations secto- financières, humaines, matérielles et immatérielles ) ;
rielles et assurer le suivi de leur mise en œuvre. IV. Aider au développement de la marque Sénégal IT / BPO
Ce Comité de pilotage permet aussi d’améliorer le mé- pour représenter le secteur aux niveaux national et in-
canisme de partenariat durable entre le secteur public et le ternational ; et
secteur privé. Il est composé des principaux représentants V. Assurer la coordination intersectorielle en créant un
des secteurs, ainsi que de toutes les agences publiques consensus pour la définition des actions prioritaires.
pertinentes, listées ci-dessous :
Pour conclure, la mise en place du Comité de pilotage pour
superviser la mise en œuvre de la Stratégie est un facteur
clef du succès de la Stratégie d’exportation IT / BPO.
RÉFÉRENCES
Africa ICT Distribution Observatory ( 2017-2018 ). CompuBase Ministère de l’économie, des finances et du Plan ( j an-
Consulting. vier 2017 ). Rapport global du recensement général des
entreprises.
Agence pour la promotion de l’investissement et des grands
travaux – APIX ( février 2013 ). Résumé Entreprise franche Ministère des postes et des télécommunications,
d’exportation et dispositifs incitatifs du CGI. République du Sénégal. Plan national haut débit du Sénégal.
Association GSM – GSMA ( 2 018 ). The Mobile economy, Ministère des postes et des télécommunications,
« Sub-Saharan Africa ». République du Sénégal. Stratégie Sénégal numérique
2016-2025.
CEDEAO, Consultant national ( décembre 2013 ). Audit ré-
glementaire et préparation des listes d’engagements spé- OPTIC-Jokkolabs ( mars 2012 ). Cartographie du secteur
cifiques du Sénégal. des technologies de l’information et de la communication
au Sénégal.
CNUCED ( 2018 ). Évaluation rapide de l’état de préparation
au commerce électronique au Sénégal. Programme d’appui à la compétitivité et à la croissance
des PME et à la performance du secteur de la microfinance
Forum économique mondial ( j anvier 2016 ). Global ( PACC-PME / PMF ). Mission d’Identification de cinq projets
Challenge Insight Report, « The Future of Jobs, Employment, publics dans le secteur des TIC et l’accompagnement de la
Skills and Workforce Strategy for the Fourth Industrial mise en place de consortia pour y répondre.
Revolution ».
République du Sénégal ( 2 014 ). Plan Sénégal émergent
IAB France ( 2016 ). Métiers et compétences du marketing et 2014.
de la communication dans un contexte de transition digitale.
Syndicat des professionnels des centres de contacts –
Ministère du commerce, de la consommation, du secteur in- SP2C ( 2 018 ). Regards sur l’externalisation de la relation
formel et des PME, Direction du commerce extérieur – ICD. client sur le marché français en 2018.
Recueil de textes sur le commerce des services au Sénégal.
Sites consultés
Ministère du commerce, de la consommation, du secteur
informel et des PME, Direction du commerce extérieur – ICD Sites des organismes des secteurs public et privé et de
( octobre 2017 ). Étude sur l’analyse économique du secteur la société civile mentionnés dans le document ;
des services au Sénégal.
Organisations internationales : eTrade for all, CNUCED,
Ministère du commerce, de la consommation, du secteur UIT, Banque mondiale ; et
informel et des PME ( octobre 2017 ). Lettre de politique sec-
torielle de développement du Ministère du commerce, de la Presse et information spécialisés : www.osiris.sn, www.
consommation, du secteur informel et des PME. cio-mag.com, www.socialnetlink.org, www.lejecos.com,
www.linkedin.com, www.ictsd.org, www.jeuneafrique.com.
Ministère de l’économie, des finances et du Plan ( février
2014 ). Plan Sénégal émergent 2014, « Plan d’action priori-
taires 2014-2018 ».
[ RÉFÉRENCES ]
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P hot
81
5. Intégration des applications 25.– Les anciennes applications ou systèmes ( legacy applications )
Cela consiste au développement et déploiement d’outils sont d’anciens systèmes ou applications que les entreprises continuent
d’utiliser parce qu’elles trouvent ces outils utiles. Ceux-ci doivent
d’intégration d’applications ( développement de progiciels généralement être intégrés à de nouveaux systèmes et logiciels mis à jour.
[ RÉFÉRENCES ]
82
et de diffusion. Au lieu d’apprendre et de gérer la complexi- Les activités de gestion de la chaîne d’approvisionnement
té des systèmes de diffusion d’informations de l’entreprise, comprennent la planification et le contrôle du flux des ma-
celles-ci externalisent aujourd’hui ces activités à des socié- tières premières aux produits finaux. L’industrie de l’exter-
tés spécialisées. nalisation a développé des solutions très spécifiques sur la
logistique pour la gestion des stocks, les achats et le trans-
9. Gestion des applications port. Les services et les solutions de gestion de la chaîne
La gestion des applications consiste à contrôler la sé- d’approvisionnement sont une industrie en croissance et
curité ( gestion des pare-feu, virus et espionnage ), à gérer seront bientôt distingués du segment de la planification des
les données ( gestion des centres de données et gestion ressources d’entreprise de l’industrie de la sous-traitance
des serveurs d’entreprise ) et à protéger les informations des services ( BPO ).
entreprises des intrus au travers d’un suivi ininterrompu. Elle Les autres services offerts dans ce secteur comprennent
comprend aussi la gestion de contenus ( gestion, stockage le contrôle et la programmation en atelier, le contrôle du
et récupération d’informations pour les clients ), la migration flux de production, le logiciel de gestion du contrôle des
d’applications, le déploiement et la gestion d’applications coûts, la gestion du cycle de vie du produit et la gestion des
logicielles sur un réseau. contraintes. Ces services sont directement sous-traités ou
optimisés à travers la mise en œuvre de processus logiciels.
Enfin, l’administration des prestations comprend des activi- l’assurance-vie, la gestion du cycle des revenus, la téléra-
tés telles que les soins de santé et le conseil en matière de diologie et l’assurance santé en Amérique du Nord.
retraite, ainsi que la gestion de la retraite.
[ RÉFÉRENCES ]
84
Besoins de
Capacité à
Capacité développer des
répondre
à services pour
Fonctions aux
Support institutionnel influencer favoriser le
( description succincte et principales fonctions ) besoins du
le secteur développement
secteur
du secteur
( 1-Élevé, 2-Moyen, 3-Faible )
Présidence de La La Présidence de la République du Sénégal gère le mécanisme de suivi de la 3 3 3
République mise en œuvre du PSE ainsi que les fonctions suivantes :
Le Bureau opérationnel de suivi du Plan Sénégal émergent ( BOS ) ;
Cabinet du Ministre
Le Portail des marchés publics ; et
chargé du suivi du Plan
La Délégation générale à l’entrepreneuriat des femmes et des
Sénégal émergent ( PSE )
jeunes ( DER / FJ ).
Ministère du commerce, Parmi ses prérogatives en matière de commerce et de consommation, 1 1 3
du secteur informel, de figure l’expansion des échanges commerciaux au moyen des TIC. En 2017,
la consommation, de la le Ministère a mis en place une plateforme nationale et des centres de
promotion des produits formation consulaires en commerce électronique, tout en renforçant le pôle
locaux et des PME de formation en commerce électronique de la Fondation Trade Point Sénégal.
( MCCSIPME ) Cette fondation d’utilité publique poursuit notamment les missions suivantes :
promotion des échanges au moyen des TIC ; promotion de la facilitation des
échanges par la simplification des formalités et procédures commerciales ;
facilitation à l’accès et à la diffusion de l’information économique et
commerciale ; et développement du commerce électronique au Sénégal.
Ministère de la Il a notamment pour mission de répandre les usages et les services 1 1 3
communication, des numériques, tels que l’administration en ligne, l’e-santé ou encore l’e-
télécommunications, des éducation, et d’accélérer la compétitivité et la croissance des entreprises par
postes et de l’économie le numérique. Il est également en charge de la mise en place des politiques
numérique ( MCTPEN ). destinées à réduire la fracture numérique. L’Autorité de régulation des
télécommunications et des postes ( ARTP ) est placée sous sa tutelle. La Lettre
de politique sectorielle de ce Ministère étant devenue obsolète, un processus
de mise à jour a été lancé en 2016.
Ministère de l’économie, Ce ministère joue un rôle capital dans la mise en œuvre des politiques 1 1 1
des finances et du Plan développées par le MCCSIPME et le MPIDTE puisqu’il est en charge de la
planification et l’allocation budgétaire pour les activités.
Ministère de Ce ministère joue un rôle capital dans les recommandations de cette Stratégie 2 1 3
l’enseignement en matière de formations et de compétences dans le domaine des TIC.
supérieur, de la
recherche et de
l’innovation
Ministère de la Par-delà la mise en place d’un cadre favorable à l’investissement, il contribue Très peu d’interaction avec le secteur IT / BPO
promotion des à la mise en œuvre d’une politique de promotion de l’Administration
investissements, des électronique. L’Agence pour le développement de l’informatique de l’État
partenariats et du ( ADIE ) est placée sous sa tutelle. Ce Ministère a publié une Lettre de politique
développement des sectorielle 2016-2020 qui dresse le bilan des obstacles rencontrés dans la
téléservices de l’État gouvernance électronique des téléservices de l’administration publique.
( MPIDTE )
Besoins de
Capacité à
Capacité développer des
répondre
à services pour
Fonctions aux
Support institutionnel influencer favoriser le
( description succincte et principales fonctions ) besoins du
le secteur développement
secteur
du secteur
( 1-Élevé, 2-Moyen, 3-Faible )
Agences publiques liées au secteur IT / BPO
Agence pour le L’ADIE est placée sous la tutelle du MPIDTE. Ce Ministère a publié 1 1 3
développement de une Lettre de politique sectorielle 2016-2020 qui dresse le bilan des
l’informatique de l’État obstacles rencontrés dans la gouvernance électronique des téléservices
( ADIE ) de l’administration publique. La principale mission de l’ADIE est donc
de moderniser l’Administration Sénégalaise par la dématérialisation des
procédures administratives. Ainsi, elle pilote le vaste chantier portant sur la
dématérialisation des procédures. Un certain nombre de télé-procédures sont
désormais accessibles grâce à un portail gouvernemental dédié aux services
citoyens ( www.servicepublic.gouv.sn ). Ce site permet de déclarer et de payer
ses impôts, d’effectuer les démarches d’inscription dans les universités ou à
l’École nationale de l’Administration, de s’inscrire aux concours de la fonction
publique, de formuler des demandes administratives dans les domaines de
l’habitat et de l’urbanisme ( entre autres : certificat d’urbanisme, certificat de
conformité de l’autorisation de construire, etc. )
Autorité de régulation L’ARTP est placée sous la tutelle du MCTPEN. Il s’agit de l’autorité en charge 2 3 3
des télécommunications de réguler les FAI et les opérateurs liés à la télécommunication, notamment
et des postes ( ARTP ) pour mettre en place une concurrence saine et loyale.
Autorité de régulation Il s’agit du régulateur sur les offres du marché public qui garantit la 1 1 3
des marchés publics transparence du marché et la compétition.
( ARMP )
Agences publiques pour la promotion des exportations et des investissements
Agence sénégalaise Cette agence publique d’exécution sous tutelle du MCCSIPME est chargée Son impact est encore très faible sur le
de promotion des de la mise en œuvre de la politique nationale d’exportation du Sénégal. secteur IT / BPO
exportations ( ASEPEX ) Ses principales missions sont de renforcer les capacités d’exportation des
entreprises sénégalaises et de les promouvoir à l’international.
Agence publique L’APIX est particulièrement impliquée dans la construction de la ville
de promotion des numérique à Diamniadio ( Parc des technologies numériques – PTN – rattaché
investissements et au Ministère des télécommunications ).
grands travaux ( APIX )
Agence d’aménagement L’APROSI est une agence de gestion du foncier au Sénégal qui a pour but de
et de promotion constituer une liste exhaustive des sites industriels, de les aménager ou de les
des sites industriels réhabiliter, et d’en promouvoir l’utilisation.
( APROSI )
Agence de L’ADEPME est le bras opérationnel du MCCSIPME pour fournir des services
développement et non financiers aux petites et moyennes entreprises ( PME ). Elle est chargée
d’encadrement des d’assister et d’encadrer les PME qui en font la demande ou qui bénéficient de
petites et moyennes prêts de la part de l’État.
entreprises ( ADEPME )
Associations sectorielles
Organisation L’OPTIC est membre du Conseil national du patronat. Elle regroupe les Très peu d’adhérents par rapport au nombre
professionnelle des TIC principales entreprises évoluant dans les TIC ainsi que les opérateurs de d’entreprises évoluant dans le secteur
( OPTIC ) télécommunications. Elle existe depuis 2003 et intervient notamment dans
l’aide à l’accès au financement, le conseil juridique, et la formation continue.
Depuis 2015, l’OPTIC organise le Salon international des professionnels
de l’économie du numérique ( SIPEN ) à Dakar, événement d’envergure qui
constitue une importante plateforme pour le dialogue public-privé. L’OPTIC
a affiché sa volonté de regrouper et de structurer les acteurs du secteur du
commerce électronique.
Observatoire sur les Association à but non lucratif, l’OSIRIS sensibilise, informe et produit des
systèmes d’information, analyses sur tous les sujets relatifs à l’utilisation et à l’appropriation des TIC, et
les réseaux et les d’une manière plus générale, au développement de la société de l’information.
inforoutes au Sénégal
( OSIRIS )
[ RÉFÉRENCES ]
86
Besoins de
Capacité à
Capacité développer des
répondre
à services pour
Fonctions aux
Support institutionnel influencer favoriser le
( description succincte et principales fonctions ) besoins du
le secteur développement
secteur
du secteur
( 1-Élevé, 2-Moyen, 3-Faible )
Association sénégalaise Association à but non lucratif fondée en 2014, l’ASUTIC a gagné en visibilité
des utilisateurs des TIC dans les médias pour la portée critique de ses positions vis-à-vis de grands
( ASUTIC ) projets relatifs au secteur des TIC ( Code des télécommunication et décrets
d’application, ouverture à la concurrence du marché des télécommunications,
formulation de la SN2025 ). Elle a pour objet de promouvoir les intérêts du
consommateur et la démocratisation de l’Internet.
Rassemblement des Association à but non lucratif, ce réseau des entreprises du secteur des TIC Nous ne disposons pas assez d’éléments
entreprises du secteur a pour objectif de construire un plaidoyer cohérent entre les entreprises du sur cette association pour juger de sa
des TIC ( RESTIC ) secteur des TIC pour influencer les politiques nationales en matière de TIC. représentativité et de son fonctionnement
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Nbre de
Fonctions Problèmes ou
Support diplômés
( description succincte et principales fonctions ) contraintes
par an
Soutien aux entrepreneurs et incubateurs d’entreprises
CTIC Centre d’incubation d’entreprise Il a encore du
mal à accrocher
des investisseurs
providentiels ( business
angels ) pour aider les
startups à lever des
fonds.
Jokkolabs Espace de coworking L’esprit d’économie
solidaire du modèle
Jokkolabs semble
produire ses limites
face au besoin de
croissance des
PME et des auto
entrepreneurs.
Universités 374
École supérieure Diplôme universitaire de technologie télécoms et réseaux ; 124 Les ressources sont
polytechnique ( ESP ) Diplôme d’ingénieur de conception informatique ; trop généraliste en
Diplôme supérieur de technologie informatique ; quantité et il y a très
Département de génie peu de spécialiste.
Diplôme supérieur de technologie téléinformatique, en partenariat
informatique
avec l’École supérieure multinationale de télécommunication ( ESMT ) ;
Diplôme d’ingénieur en technologie informatique ; et
Master professionnel téléinformatique ( en partenariat avec l’ESMT ).
Université Cheikh Anta DIOP Maîtrise en informatique ; et 70
( UCAD ) 3ème cycle en informatique.
Département de
mathématiques / informatique
de la Faculté des sciences et
techniques ( FST )
Université Gaston Berger Licence professionnelle en génie informatique ; 170
( UGB ) de Saint Louis Licence professionnelle en réseaux et télécommunications ;
Maîtrise en informatique ;
Unité de formation et de
Master en méthodes informatiques appliquées à la gestion des
recherche ( UFR ) en sciences
entreprises ( MIAGE ) ;
appliquées et technologies
( SAT ) Master 2 professionnel du développement de systèmes d’information ;
DEA de mathématiques appliquées en probabilités, en statistiques, en
analyse numérique et en mathématiques informatique ;
DESS d’ingénieur en électronique et télécommunications ;
DESS d’ingénierie informatique et technologies de l’information et de
la communication ; et
Master 2 en recherche en informatique.
Collège universitaire régional Management des TIC. 10
( CUR ) de Bambey
[ RÉFÉRENCES ]
88
Nbre de
Fonctions Problèmes ou
Support diplômés
( description succincte et principales fonctions ) contraintes
par an
Grandes écoles 460
École supérieure DTS en téléinformatique ; 260
multinationale de télécoms DTS en réseaux et données ;
( ESMT ) DTS en télécommunications ;
Licence professionnelle en réseaux et services ( LP3 ) ;
Ingénieur des travaux de télécommunications ( IGTT ) ;
Ingénieur de conception ( INGC ) ;
Master en gestion des télécoms ; et
Master en téléinformatique.
Institut supérieur de DSG multimédia / TIC ; et 35
management ( ISM ) Master en ingénierie informatique.
Université Dakar-Bourguiba UFR génie informatique. 20
( UDB )
EPITECH / Groupe SUP-DECO Bachelor en technologies de l’information ( option informatique ) ; 60
Bachelor en technologies de l’information ( option télécoms ) ;
Master en technologies de l’information ( option informatique ) ;
Master en technologies de l’information ( option télécoms ) ; et
Master en monétique et certification numérique, en partenariat avec
GIM-UEMOA.
Institut africain de Bachelor en informatique de gestion ; 47
management ( IAM ) Diplôme supérieur d’informatique de gestion ; et
DTS en informatique de gestion.
Académie endogène et Diplôme supérieur d’ingénieur et de technicien supérieur en 15
intégrée / Université Amadou informatique.
Hampathé Ba
Hautes études canadiennes Diplôme des hautes études informatiques ( HEI ). 23
et internationales ( HECI )
Ecoles privées 412
Institut de formation et BTS informatique et gestion ; et 30
d’assistance ( AFI ) Diplôme supérieur de gestion informatique ( DSG ).
Collège Saint-Michel BTS analyste programmeur. 25
Institut supérieur des Brevet d’études supérieures en techniques de communication ( BSTC ). 10
sciences de l’information et
de la communication ( ISSIC )
Institut de formation Administrateur de réseaux. 15
professionnelle ( IFP )
MGP Afrique Diplôme d’aptitude pratique de gestion de projets informatiques 27
( DAP ) ; et
Master en gestion de projets informatiques.
Institut supérieur BTS d’informatique de gestion. 20
d’entrepreneuriat et de
gestion ( ISEG )
Institut supérieur BTS d’analyste programmeur. 25
de commerce et
d’administration des
entreprises ( ISCAE )
Institut supérieur Diplôme de technicien supérieur ( DTS ) ; et 60
informatique ( ISI ) Diplôme d’ingénieur en techniques informatiques ( DITI ).
Institut supérieur de Technicien supérieur en électronique industrielle et Informatique ; et 40
technologie industrielle Ingénieur en électronique industrielle et informatique.
( ISTI )
Institut sénégalais de BTS informatique. 15
formation professionnelle
( ISFP )
École internationale des Brevet supérieur en informatique de gestion ( BSIG ) ; et 32
affaires ( EIA ) Diplôme supérieur en informatique de gestion ( DSIG ).
Nbre de
Fonctions Problèmes ou
Support diplômés
( description succincte et principales fonctions ) contraintes
par an
Institut universitaire Diplôme d’ingénieur technico-commercial en informatique. 15
professionnel ( IUP )
École supérieure Diplôme supérieur en gestion informatique ( DSG ). 25
d’administration et de
gestion ( ESAG )
Centre d’études supérieures BTS / DTS d’informatique de gestion. 13
en management et en
informatique ( CEMIS Daniel
Suter )
SUP’ Info Master en en sciences informatiques. 20
Institut supérieur de Diplôme de technicien en informatique de gestion ( DTIG ) ; 40
formation Eurexo Diplôme de technicien supérieur en informatique de gestion ( DTSIG ) ;
international ( ISFEI ) et
Master et Diplôme d’ingénieur en informatique de gestion.
Appui à
Dévelop- Appui au
l’émer- Soutien à Accès aux
pement renforce- Appui à Appui à
Mandat ins- Infrastruc- Appui à la gence d’un l’accès au marchés
Institution de règle- ment des la filière l’innova-
titutionnel ture filière IT écosys- marché internatio-
ments et compé- BPO tion
tème, et public naux
politiques tences
networking
ADIE Modernisa-
tion de l’ad-
3 2 1 1 1 1 1 1 NA
ministration
sénégalaise
ARTP Régulation
des télé- 3 3 NA 1 1 1 1 NA NA
coms
ARMP Régulation
du marché NA 3 NA NA NA NA NA 3 NA
public
ASEPEX Appui à
NA 1 1 1 1 0 1 NA 1
l’export
APIX Appui à
l’investisse- 3 2 NA 2 2 NA NA 2 2
ment
ADEPME Appui aux
1 2 2 2 2 2 1 1 1
PME
Associations Appui
sectorielles sectoriel
1 2 3 3 3 1 3 2 2
( OPTIC et
autres )
Système Formation
NA 1 3 1 1 1 1 0 0
universitaire supérieure
Bureau Formation
de mise à profession- NA NA 3 2 2 3 1 3 3
niveau nelle
Incubateurs Soutien aux
( CETIC et startups 2 1 3 1 3 3 3 1 0
autres )
[ RÉFÉRENCES ]
90