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Octobre 2000
J'aimerais m'associer à Philippe Meirieu pour remercier Alain Bentolila et les Entretiens Nathan, qui
n'ont pas cherché à contourner la difficulté mais ont choisi de traiter franchement le sujet de l'enfant et de
l'école. Philippe Meirieu a abordé ce sujet à travers le problème de la relation entre parents et école. Pour
ma part, je l'aborderai à travers la question de l'instruction et de l'éducation. L'enfant doit-il recevoir à
l'école une instruction ou une éducation ? Telle est la question qui découle de la proposition faite
notamment par Claude Allègre de mettre l'enfant au cœur du système scolaire et de remplacer, dans nos
discours et dans nos méthodes de formation, l'élève par l'enfant.
Conclusion
Qui l'Ecole doit-elle viser ? Au-delà de l'enfant et de l'élève, c'est à mon sens sur la personne humaine
que l'Ecole doit s'appuyer. Il faut partir de l'attitude éducative, qui prend en compte le réel et la souffrance
sociale, mais pour conduire l'enfant vers la responsabilité civile et professionnelle. Pour cela, il ne faut
donc pas renoncer à l'instruction. Le point stratégique pour la réconciliation de ces deux positions se situe
à la fois aux bords extrêmes et à leur jonction. L'éducation est un départ et la formation culturelle et
professionnelle une finalité. L'Ecole doit réintégrer deux éléments qu'elle a laissés de côté : l'instruction
civique et la formation professionnelle. Quand on pense à la place du droit dans nos sociétés, il paraît
incroyable qu'aucun élément de droit civil, pénal ou constitutionnel ne soit enseigné. A mon sens, il n'y a
pas d'opposition absolue entre éducation et instruction, ni entre l'enfant et l'élève.