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REPUBLIQUE DU BENIN
MODULE :
DROIT DU TRAVAIL
LEGISLATION BENINOISE
Animé par :
Contacts : +229 96 25 21 16
Email : prudencesagbo@gmail.com
ANNEE 2020-2021
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DROIT DU TRAVAIL
SYLLABUS
Cours : Droit du travail
1- Objectif du Cours
A- Objectif général
Ce cours vise à faire comprendre aux apprenants les fondamentaux du droit du travail
applicable au Bénin.
B- Objectif spécifiques
3- Résumé
Pour maîtriser cette discipline, ce module offre un cours par l'exemple et par une
utilisation de nombreux cas pratiques. La première partie concerne les relations
individuelles de travail étudie les variétés du contrat de travail, les pouvoirs de
l'employeur, la protection du salarié et les différentes formes de rupture du contrat,
en montrant que les procédures de conciliation actuelles sont parfois moins favorables
aux salariés. Quant à la seconde partie, elle concerne les relations collectives de
travail décrit l'action et le rôle des syndicats, ainsi que les dispositions législatives qui
encadrent les conflits.
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DROIT DU TRAVAIL
4- Plan du cours
La charpente de ce cours se présente, ainsi qu’il suit :
INTRODUCTION GENERALE
Chapitre I : Le contrat de travail
Section I : Les critères Du Contrat De Travail
Section II : Distinction Du Contrat De Travail Et Des Contrats Voisins
Section III : Les Différents Types Du Contrat De Travail
Section IV : Les Caractères Juridiques Du Contrat De Travail
Dossiers Annexes
- Dossiers d’exercices pratiques
- Exemple de Contrat De Travail à Durée Déterminé
- Exemple de Contrat De Travail à Durée Indéterminée
- Contrat de Travail Des Expatriés
- Contrat d’apprentissage
- Loi N° « 2017-05 du 29 Août 2017
5- L’évaluation
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DROIT DU TRAVAIL
INTRODUCTION GENERALE
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DROIT DU TRAVAIL
La constitution
les lois/codes
la jurisprudence
la convention
collective
le règlement
intérieur
le contrat de travail
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DROIT DU TRAVAIL
- le caractère Répressif : parce qu’il sanctionne les travers des uns et des autres
au moment de l’exécution du contrat
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DROIT DU TRAVAIL
Section I : DEFINITION
Le Contrat de Travail est conçu comme étant « Un accord de volonté par
lequel une personne physique s’engage à mettre son activité professionnelle sous la
direction et l’autorité d’une autre personne physique ou morale moyennant
rémunération » Art 9 du Code du Travail.
Ne sont pas considérés comme travailleurs au sens de cette disposition, les agents
de la fonction publique, les magistrats et les militaires. Mais les fonctionnaires
détachés dans les sociétés d’Etat ou les établissements publics, les agents
contractuels des établissements publics, les contractuels de l’Etat et des collectivités
territoriales, relèvent en principe du code du travail. De cette définition se dégage
un certain nombre de critères du contrat de travail (section I), critères qui le distingue
d’autres contrats voisins (section II).
s’il est nécessaire, n’est pas non plus suffisant puisque beaucoup de prestations de
travail ont une rémunération pour contrepartie.
§I / Intérêt de la distinction
Les intérêts de la distinction sont multiples. D’abord les critères de distinction
permettent de résoudre de fréquents litiges relatifs à la nature réelle du contrat.
Ensuite, La distinction elle-même est nécessaire pour une application effective de la
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Exigences
• Il est obligatoirement sous une forme écrite et qui constitue une preuve pour
justification.
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DROIT DU TRAVAIL
Il peut être prévu dans le contrat que l’apprenti serve son maître après la période
d’apprentissage. Tous les contrats passés par d’autres personnes avec les apprentis,
pendant la période d’apprentissage, sont nuls de plein droit. Celui qui embauche un
apprenti s’expose au paiement des dommages et intérêts au profit du maître sauf à
prouver sa bonne foi. Le contrat d’apprentissage prend fin normalement à
l’échéance du terme prévu. Le maître devra alors délivrer à l’apprenti un certificat
ou une attestation constatant la fin de l’apprentissage. Un examen peut être organisé
devant une commission de fin d’apprentissage composée de deux représentants de
l’administration, de deux employeurs et de deux travailleurs expérimentés. Le
contrat peut également prendre fin prématurément par accord des parties, par
résolution judiciaire, par résolution de plein droit, notamment en cas de décès de
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DROIT DU TRAVAIL
BON A SAVOIR : Il est interdit d’employer les mineurs de moins de 18 ans, les
femmes et les salariés handicapés dans les travaux souterrains effectués au fond
des mines ou des travaux qui présentent des risques de danger excessif, excèdent
leurs capacités ou sont susceptibles de porter atteinte aux bonnes mœurs (la liste
des travaux est fixée par voie réglementaire).
L’objet et la cause
L’objet du contrat est essentiellement la fourniture de service moyennant
rémunération. Il doit être licite, c’est à dire, non contraire à l’ordre public et aux
bonnes mœurs. Quant à la cause du contrat, entendue au sens du mobile déterminant
des obligations respectives des parties, elle doit également être licite, non contraire
à l’ordre public et aux bonnes mœurs.
La non-discrimination
Tous les codes édictent le principe de la non-discrimination comme partie
intégrante des droits de l’Homme. Il est interdit toute discrimination en matière
d’emploi et de profession. Par discrimination, il est entendu toute distinction,
exclusion ou préférence fondée sur la race, la couleur, le sexe, la religion, l’opinion
publique, l’ascendance nationale ou l’origine sociale, qui a pour effet de détruire ou
altérer l’égalité des chances ou de traitement en matière d’emploi ou de profession.
Embauchage
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DROIT DU TRAVAIL
La forme de contrat
Le code du travail n’exige pas de forme particulière pour la conclusion du
contrat de travail. Celui-ci peut être écrit ou verbal. Sauf pour les cas expressément
prévus par la loi où l’écrit est exigé, notamment le contrat à durée déterminée, le
contrat nécessitant l’installation du travailleur hors de sa résidence habituelle et le
contrat conclu par un travailleur étranger. Dans ces trois derniers cas les formalités
suivantes sont nécessaires :
- le contrat doit être écrit.
- le contrat doit être visé par l’Inspection du travail ou la direction du
travail (concernant le contrat de travail à durée déterminée, s’il nécessite
l’installation du travailleur hors de sa résidence habituelle) après une.
- le contrat doit être enregistré par les autorités compétentes. Le non
accomplissement du visa dans ces cas entraîne la nullité du contrat et donne droit à
des dommages intérêts au travailleur. Il doit être établi en deux exemplaires revêtus
des signatures du salarié et de l’employeur légalisées par l’autorité compétente.
Le salarié conserve l’un des deux exemplaires. Les formes les plus courantes sont :
la carte de travail, la lettre d’engagement et les acte sous seings privés…
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DROIT DU TRAVAIL
§I / L’exécution personnelle
Le contrat est conclu intuitu personae. Le travailleur ne peut faire exécuter sa
prestation par un tiers ou se faire aider sans le consentement de l’employeur.
L’employeur ne peut obliger le travailleur à effectuer des tâches ou à assurer des
fonctions pour lesquelles il n’a pas été engagé ou pour lesquelles il n’est pas qualifié
(sous réserve des règles d’usage ou d’intérim).
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DROIT DU TRAVAIL
La responsabilité de l’employeur
La responsabilité de l’employeur est le corollaire de ses pouvoirs et
obligations. Il est d’abord civilement responsable à l’égard des travailleurs ou des
tiers.
A l’égard des travailleurs, sa responsabilité peut être engagée s’il méconnaît les
nombreuses et diverses obligations mises à sa charge par les dispositions
réglementaires protectrices des travailleurs.
A l’égard des tiers, l’employeur est responsable de ses propres faits qui ont causé un
dommage à autrui, mais aussi en tant que commettant, il est responsable des
dommages causés par les salariés qui sont ses préposés. Il répond des condamnations
civiles prononcées contre les travailleurs par les faits commis dans l’exercice de
leurs fonctions.
L’employeur est ensuite pénalement responsable en cas de violation de la
réglementation sociale ou du code pénal (exemple : non-respect des règles d’hygiène
et de sécurité ou entrave à l’exercice des missions du délégué du personnel).
Le pouvoir de direction
L’employeur est responsable de la gestion et du bon fonctionnement de l’entreprise.
Il décide de l’extension ou de la restriction des activités, donne des ordres aux
salariés, et en contrôle l’exécution.
Le pouvoir réglementaire
Le pouvoir réglementaire de l’employeur s’exerce à travers l’édiction de
circulaires, notes, instructions et décisions nécessaires au fonctionnement de
l’entreprise, et surtout à travers l’élaboration des règlements intérieurs.
Le règlement intérieur est un document écrit comportant les prescriptions relatives
à l’organisation technique du travail, à la discipline et aux prescriptions concernant
l’hygiène et la sécurité nécessaire à la bonne marche de l’Entreprise. L’objet du
règlement intérieur est d’uniformiser le statut applicable à l’ensemble du personnel
par-delà le contrat individuel, d’adapter les dispositions légales ou les conventions
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DROIT DU TRAVAIL
Le pouvoir disciplinaire
L’exercice du pouvoir disciplinaire appartient au chef d’entreprise ou à son
représentant qui prononce les sanctions par écrit. Préalablement à toute sanction, il
est donné au travailleur, l’occasion de s’expliquer verbalement ou par écrit sur ce
qui lui est reproché. Toute décision de sanction fait l’objet d’une ampliation
adressée à l’inspection du travail du ressort. Les conventions particulières de
branche ou d’entreprise peuvent prévoir des cadres de concertation entre le chef
d’entreprise et ses travailleurs en matière de sanction. Art 18 CCG.
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DROIT DU TRAVAIL
Modification substantielle
Ici, celui qui propose la modification endosse la responsabilité de la rupture
éventuelle. Exemple : Si l’employeur propose au travailleur une diminution de
salaire, une réduction d’avantages ou un déplacement non prévu au contrat, celui-ci
peut refuser la proposition et l’employeur devra soit maintenir les conditions
antérieures soit engager la procédure de licenciement. Dans tous les cas, précise que
la modification substantielle du contrat de travail doit être écrite et être approuvée
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DROIT DU TRAVAIL
§III / Promotion
L’employeur est tenu de faire appel de préférence aux travailleurs en service dans
l’entreprise en cas de vacance ou de création d’emploi. Si l’emploi à pourvoir relève
d’une catégorie supérieure, le postulant peut être soumis à la période d’essai prévu
pour cet emploi. Si l’essai ne s’avère pas concluant, le travailleur est rétabli dans
son précédent emploi, cette mesure ne devant pas être considérée comme une
rétrogradation. Si, à la suite de cet essai, le travailleur est licencié sans être réintégré
dans on ancien emploi, le licenciement est réputé être à la charge de l’employeur.
ART 12 CCG.
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DROIT DU TRAVAIL
Lundi
Mardi
Mercredi
12% 35% 50%
Jeudi
Vendredi
Samedi
Dimanche
50% 100%
Férié
Remarque :
- La nuit commence à 21heures et finit à 05heures
- Le maximum d’heures supplémentaires qu’on puisse faire par semaine au
Bénin est de 20heures.
- Le Samedi est considéré comme jour ouvrable et traité comme tel.
- Dans le secteur agricole, sont admises en équivalence 48 à 52 heures/Sem.
Soit 2400h/an
- Au niveau du personnel domestique et de gardiennage, il est admis en
équivalence 56 heures par semaine.
Section I : SUSPENSION
Il arrive que les parties au contrat de travail soient dans l’impossibilité
d’exécuter leurs obligations et ceci de façon temporaire ; il s’agit d’un arrêt
momentané du travail, d’une suspension.
Certaines circonstances peuvent empêcher les parties au contrat momentanément
leurs obligations. La loi au lieu d’admettre une rupture du contrat, considère dans
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ces cas qu’il y a simple suspension. Ces circonstances de nature diverses peuvent
provenir de l’employeur ou du travailleur.
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DROIT DU TRAVAIL
La détention préventive
BON A SAVOIR : Ces permissions ainsi que les délais de route s’il en est
éventuellement accordé, n’entrent pas en compte dans le calcul du congé annuel.
La mise en disponibilité
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DROIT DU TRAVAIL
Le chômage technique
C’est la situation dans laquelle se trouve une entreprise souffrant d’un manque
de matière première ou d’une défectuosité d’appareils principaux. Dès lors,
l’employeur en avise l’inspecteur du travail afin d’en justifier l’existence réelle.
Pendant ce temps l’employeur n’est tenu de payer un salaire au travailleur (il aurait
fallu évidemment qu’il est préalablement avisé l’inspecteur du travail).
Le Service militaire
Encre appelé au Bénin, Service Militaire d’intérêt national, il a entre autre un
but de formation patriotique et civique. L’appelé est soutenu à hauteur de 40.000f
CFA par mois. En RCI, le montant de soutient est égal à son indemnité de préavis.
Dans tous les cas le salarié allant en congé doit bénéficier d’une allocation de congé.
L’allocation de congé se calcul de deux manières :
- Si la rémunération du salarié n’a pas varié dans la période de référence, on
fait :
AC = SM x PR
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- Si la rémunération a varié dans la période de référence, on fait :
AC = SMM x DC
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Pour trouver SMM
On additionne toutes les rémunérations de la période de référence,
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DROIT DU TRAVAIL
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DROIT DU TRAVAIL
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DROIT DU TRAVAIL
Une seule condition est exigée : le licenciement doit être justifié par un ou
plusieurs motifs légitimes. Le motif légitime est une cause objective, et
indépendante de la bonne ou mauvaise humeur de l’employeur. Ce dernier doit
rapporter la preuve de l’existence et de l’exactitude de cette cause ; la cause
fallacieuse rend abusif le licenciement. Le motif légitime est celui revêtant un
certain degré de gravité qui rend impossible le maintien des relations de travail sans
dommages pour l’entreprise.
• La jurisprudence considère comme faute lourde justifiant le
licenciement du salarié sans préavis : Les nombreuses absences,
l’agressivité et l’insolence que l’employé manifeste à l’égard de son
employeur ;
• Le fait pour le travailleur d’exercer des violences et voies de fait sur
son supérieur hiérarchique ;
• Le refus pour le travailleur d’exercer un travail entrant dans ses
attributions ;
• L’accumulation de fautes légères.
La jurisprudence a assimilé le caractère vague et imprécis du ou des motifs
invoqués par l’employeur à l’absence pure et simple de cause rendant ainsi le
licenciement abusif. Il en est de même en cas de contrariété de motifs.
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DROIT DU TRAVAIL
La clause de non-concurrence
C’est une clause du contrat qui interdit au travailleur après la cessation de son
contrat de travail de s’engager dans une entreprise concurrente ou de s’installer à
son compte dans une activité de même nature. Il s’agit d’une condamnation de
principe parce que cette clause porte atteinte à deux grands principes fondamentaux
que sont la libre concurrence et la liberté du travail, mais assortie de tempéraments.
Elle n’a vraiment de valeur que dans le cadre de l’obligation de loyauté du
travailleur.
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DROIT DU TRAVAIL
La démission
Si elle intervient sous la contrainte, elle peut être interprétée par le juge comme un
licenciement abusif. Mais si elle a lieu sans contrainte, le travailleur perd la majorité
de ses droits à l’exception de son salaire de présence (SP), de son indemnité de
congé (IC).
SP = SM x nombre de jour atteints dans le mois de départ
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- IC se calcule comme AC
- La gratification est encore appelée 13ème salaire et est payé en général à
l’occasion des fêtes de fin d’année (nativité et nouvel an). Elle équivaut à 75%
du salaire de base.
Le prorata est payé compte tenu du nombre de jour atteints dans l’année, avant la
démission ou le licenciement.
NB : SM = Salaire Mensuel
Le licenciement
- Le licenciement légitime
Il a lieu lorsque le salarié commet une faute lourde (menaces au patron, divulgation
du secret professionnel, vol ayant rapport avec l’entreprise, etc.)
Dès lors le salarié bénéficie des mêmes droits qu’en cas de démission.
- Le licenciement abusif
Si le licenciement est survenu pour un motif légitime sans observation des
formalités ou pendant les congés, ce licenciement irrégulier en la forme ne peut être
considéré comme abusif. La juridiction du travail accorde au travailleur une
indemnité pour sanctionner l’inobservation de ces règles sans que le montant de
cette indemnité ne puisse excéder deux (2) mois de salaire brut. ART 29 de la loi
nouvelle loi.
Ce licenciement peut avoir une base ethnique, religieuse, politique, il peut aussi
avoir pour base une grossesse, etc. Dans ce cas le salarié perçoit :
• Une indemnité de licenciement (IL)
• Une indemnité de préavis (IP)
• Indemnités de congé (IC)
• Le salaire de présence (SP)
• La gratification au prorata (GP)
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DROIT DU TRAVAIL
Le montant de cet abonnement est limité à 6mois de salaire quelle que soit
l’ancienneté du travailleur.
La retraite du travailleur
Pour la pension complète, le travailleur doit atteint l’Age de 60 ans (de même
que les femmes) avec au moins 180 mois (15 ans) de cotisations. Il peut toutefois
aller à la retraite anticipée à l’âge de 55 ans. La pension vieillesse est d’au moins de
60% du salaire minimum. Elle est appliquée au tableau suivant :
A travail de valeur égale, le salaire est égal pour tous les travailleurs quels que
soient leur origine, leur sexe, leur âge, leur statut et leur confession, dans les
conditions prévues par la présente convention. Aucun salaire ne peut être inférieur
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DROIT DU TRAVAIL
Le salaire de base peut être déterminé soit suivant le temps de l’employé, soit
suivant le rendement ou les deux combinés.
Le salaire à temps
Le salaire de base peut être déterminé soit suivant le temps où l’ouvrier est à
la disposition de l’employeur. L’unité de temps servant de base de fixation de la
rémunération peut être soit l’heure, la journée ou le mois. On parle alors de salaire
horaire, journalier ou mensuel. Seul est pris en compte le temps où le travailleur est
à la disposition de l’employeur pour l’exécution de la prestation, peu importe que
l’employeur ne lui fournisse pas du travail.
Le salaire au rendement
Le salaire au rendement se définit donc comme un mode de rémunération dans
lequel le salaire varie en fonction de la quantité de production réalisée par un
individu ou une équipe dans un temps donné, selon une formule déterminée et
répondant aux normes de qualité exigée. La rémunération peut être fixée suivant
l’ouvrage fourni ou les pièces produites.
ordonnance du juge commissaire. Au cas où il n’aurait pas les fonds nécessaires, ces
créances doivent être acquittées sur les premières rentrées de fonds avant toute autre
créance.
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DROIT DU TRAVAIL
• Eligibilité
Ne peuvent être candidats à la fonction de délégué du personnel que les
salariés ayant une ancienneté d’au moins 12 mois et n’ayant pas la qualité de
chef d’entreprise (gérant, directeur général, administrateur général) ainsi que les
parents immédiats de celui-ci.
- Moyen d’action
Pour exercer leur mission la loi a reconnu aux délégués du personnel différents
moyens :
o Des réunions avec l’employeur : au moins une fois par mois l’employeur
doit convoquer et recevoir les délégués qui peuvent se faire assister par un
représentant syndical éventuellement extérieur a l’entreprise. Les délégués de
Personnel posent leurs questions deux jours avant la réunion ;
o L’employeur y répond lors de la réunion, puis par écrit dans un délai de six
jours, sur un registre tenu à la disposition du personnel un jour ouvrable par
quinzaine ;
o Un crédit d’heure de délégation de 15H par mois dans les entreprises d’au
moins de quinze salariés, de 10h par mois dans les autres, pour chaque
titulaire (sauf circonstance exceptionnelle justifiant un dépassement). Les
heures utilisées pour l’exercice du mandat sont considérées, et payées
comme temps de travail. Le temps partiel en réunion avec l’employeur n’est
pas décompté de ce crédit ;
o Un exemplaire à jour de la convention collective leur est fourni par
l’employeur
- Fin du mandat
Le mandat d’un délégué du personnel peut prendre fin de manière anticiper c’est à
dire avant la fin de son mandat : en cas de décès, de démission ou lors de la rupture
du contrat.
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DROIT DU TRAVAIL
- Suppléant
En cas de cessation de ses fonctions, le délégué du personnel est alors remplacé
par un suppléant élu sur une liste présentée par la même organisation syndicale
que lui.
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DROIT DU TRAVAIL
§I Election
Le délégué syndical est désigné par son syndicat pour le représenter auprès de
l’employeur. Il ne s’agit pas d’élection en tant que telle, mais de désignation.
Cependant, le candidat au poste de délégué syndical doit remplir certaines
conditions et le nombre de délégués dépend de l’entreprise :
- Avoir au moins 18 ans
- Avoir travaillé au moins un (01) an (04 mois pour les nouveaux
établissements ; 06 mois pour les entreprises de travail temporaire)
- Avoir une capacité électorale
l’entreprise. Ce qui signifie que le chef d’entreprise peut refuser d’accorder une
autorisation d’absence si la bonne marche des affaires l’exige. En tout état de cause,
les autorisations d’absence (rémunérées) accordées aux élus syndicaux ne doivent
pas dépasser le plafond de huit 08) jours par an. Les secrétaires généraux et leurs
adjoints ainsi que les secrétaires aux affaires sociales bénéficient, quant à eux, d’un
crédit de temps égal à seize (16) heures par mois à consacrer à leurs activités
syndicales. Soit environ deux (2) jours par mois, rémunérés comme des jours de
travail (décret n°99-151 du 27 avril 1998).
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DROIT DU TRAVAIL
§I Missions
La mission de contrôle
Cela suppose que l’Inspecteur du Travail soit en capacité d’assurer des
contrôles réguliers, dans toutes les entreprises et les établissements assujettis
(industries, commerces, chantiers du bâtiment et des travaux publics, mines et
carrières, exploitations agricoles, etc.), y compris les unités de l’économie
informelle. Ces contrôles en entreprise portent sur le respect des droits
fondamentaux des travailleurs (liberté syndicale et négociation collective, non-
discrimination, abolition du travail forcé et du travail des enfants) et plus
généralement sur :
La mission de conciliation
L’Inspecteur peut intervenir pour le règlement des différends individuels et
des différends collectifs.
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DROIT DU TRAVAIL
La mission de conseil
Les Inspecteurs du Travail sont chargés de fournir des informations, des
conseils techniques et des recommandations tant aux employeurs, qu’aux
travailleurs et/ou à leurs représentants sur la législation du travail, l’état du droit et
sur les moyens les plus efficaces d'observer les dispositions légales.
La mission d’enquête
Les Inspecteurs du Travail peuvent être amenés à effectuer, dans
l’entreprise, des enquêtes en vue de répondre notamment à une demande de
dérogation ou d’autorisation ; suite à un accident du travail, une plainte ou à la
demande de l’Administration.
§II Déontologie
L’Inspecteur du Travail est soumis à des règles déontologiques propres
en raison de ses attributions et de ses prérogatives spécifiques.
Ces obligations sont principalement issues de la convention n° 81 de l’OIT et
confirmées par le Code du Travail.
La probité
L’inspecteur du Travail ne doit accepter et encore moins solliciter ni
rémunération, ni cadeau, ni avantage de quelque nature que ce soit. Il doit faire
preuve de responsabilité et d’autorité pour échapper à toute forme de concussion
ou de corruption.
L’impartialité
Elle interdit l’expression, dans l’exercice de ses fonctions, d’opinions
politiques, syndicales, philosophiques ou religieuses.
Elle implique de traiter les parties de manière égale. L’agent doit, de façon
impartiale, dire à l’employeur comme au salarié, l’état du droit et d’en donner une
explication en vue de son application correcte.
Le secret professionnel
D’une manière générale, en tant que fonctionnaire, L’inspecteur du
Travail est soumis au secret professionnel. En outre, la Convention n° 81 ajoute à
cette obligation de secret professionnel, une obligation de garder confidentiels, les
procédés de fabrication dont l’Inspecteur peut avoir connaissance.
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DROIT DU TRAVAIL
L’indépendance
Sollicitations (demandes d’autorisation, de dérogation, etc.) dans un sens
favorable ou défavorable à l’auteur de la demande, et dans un délai imparti. Selon
la législation du Bénin, cette décision peut faire l’objet d’un recours gracieux,
hiérarchique, juridictionnel.
§III Moyens
La lettre d’observation
A la suite de sa visite, l’agent de contrôle, lorsqu’il a constaté des
manquements à la Législation du Travail, adresse une correspondance à
l’employeur pour relever ces manquements, et recommander des mesures
correctrices.
Cette lettre d’observations peut également être le moyen permettant à l’agent de
contrôle de conseiller l’employeur.
La mise en demeure
Lorsqu’il constate que ses observations et/ou prescriptions ne sont pas
suivies d’effets, ou lorsqu’il relève des manquements aux dispositions légales,
réglementaires ou conventionnelles en vigueur, l’agent de contrôle peut mettre en
demeure l’employeur de s’y conformer. La mise en demeure est notifiée à
l’employeur par écrit, précise la nature des manquements constatés ou des dangers
relevés et fixe le délai de mise en conformité (article 192 alinéa 2 du CT).
La demande de vérification
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DROIT DU TRAVAIL
Le procès-verbal
Le procès-verbal est l’acte par lequel l’agent de contrôle constate les
infractions à la Législation Sociale et aux Conventions Collectives du Travail.
L’Inspecteur du Travail peut dresser à l’encontre d’un employeur ou d’un
travailleur qui viole la Législation Sociale, un procès-verbal d’infraction faisant foi
jusqu’à preuve du contraire.
La composition du tribunal
Les tribunaux du travail sont des juridictions paritaires composées à
l’audience d’un président, de deux assesseurs et d’un greffe. Le président est un
magistrat de carrière, les deux assesseurs doivent comprendre un assesseur
travailleur et un assesseur employeur.
- Être de nationalité béninoise ou d’un des Etats figurant sur une liste
dressée par décret pris en Conseil des ministres sur proposition du
ministre chargé de la justice ;
- Être âgés d’au moins 25 ans ;
- Savoir lire et écrire la langue officielle ;
- Avoir exercé leur activité professionnelle depuis trois ans au moins
dans le ressort du tribunal du travail ;
- N’avoir subi aucune condamnation entraînant inscription au dossier
électoral.
Ils sont désignés pour chaque affaire par le président du tribunal sur une liste
d’assesseurs nommés auprès de la juridiction par arrêté conjoint du ministre de la
justice et du ministre chargé du travail. Les listes des assesseurs qui seront nommés
auprès de la juridiction sont proposées par les organisations syndicales les plus
représentatives et en cas de défaillance de celles-ci par l’inspecteur du travail. Mais
les assesseurs employeurs de la catégorie service public sont proposés par le
ministre de la fonction publique. Les assesseurs prêtent serment devant le tribunal
du travail. Ils peuvent être sanctionnés s’ils manquent gravement à leur devoir. La
durée du mandat d’assesseur est de quatre ans renouvelables. Le président du
tribunal peut siéger seul si après deux convocations le tribunal n’arrive pas à se
réunir.
Le tribunal compétent est celui du lieu de travail. Toutefois, pour les litiges
nés de la résiliation du contrat de travail du fait de l’employeur et nonobstant toute
attribution conventionnelle de juridiction, le travailleur a le choix entre le tribunal
de sa résidence habituelle au Bénin et celui de son lieu de travail. Le travailleur
recruté sur le territoire national a en outre, la faculté de saisir le tribunal du lieu de
conclusion du contrat de travail.
- La compétence d’attribution
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DROIT DU TRAVAIL
- La saisine
peut être reprise qu’une seule fois et selon les formes imparties pour la demande
primitive, sous peine de déchéance. Si le défendeur ne comparaît pas et ne justifie
pas d’un cas de force majeure, défaut est donné contre lui et le tribunal statue sur le
mérite de la demande. Le défendeur qui a comparu ne peut plus faire défaut. Dans
ce cas la décision est réputée contradictoire et, après signification dans les formes
requises, seule la voie de l’appel est ouverte.
- Le jugement
Le référé social
Le référé est une procédure rapide devant le président du tribunal du travail,
introduite dans le code du travail depuis 2004, faisant du président du tribunal du
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DROIT DU TRAVAIL
- Procédure du référé
En somme, le juge TPI (chambre sociale) étant saisi, il tranche compte tenu
du rapport qui lui a été communiqué, en fait en droit. Si son jugement n’agrée pas
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DROIT DU TRAVAIL
une partie celle-ci peut interjeter appel de la décision de la cour d’appel (chambre
sociale). Si cet arrêt ne satisfait pas une partie, elle peut se pourvoir en cassation
devant les chambres judiciaires de la cour suprême.
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DROIT DU TRAVAIL ET DE LA SECURITE SOCIALE
(IPRAO). Il est à noter que le service des pensions était assuré avant 1970 par
l’Institut de Prévoyance et de Retraite de l’Afrique Occidentale (IPRAO) devenu
inadéquat suite à l’indépendance des pays francophones de l’Afrique de l’Ouest.
Le 26 Janvier 1976, soit trois ans plus tard, la Caisse Dahoméenne de Sécurité
Sociale (CDSS) prendra le nom de l’Office Béninois de Sécurité Sociale (OBSS).
Préparé et animé par Monsieur SAGBO Prudence Mohamed, consultant/ Droit privé P. 64
DROIT DU TRAVAIL ET DE LA SECURITE SOCIALE
➢ Les Cotisations :
Elles sont assises sur l’ensemble des rémunérations perçues sur les salaires et
rémunérations des personnes assujetties.
Les rémunérations sont constituées des salaires, des indemnités, des primes, des
gratifications, commissions et tous avantages en espèce ainsi que la contre valeurs
des avantages en nature. Le taux de cotisation est fixé par décret pris en conseil des
ministres sur proposition du ministre du travail.
Actuellement le taux est de :
- 09% sur la masse salariale pour les prestations familiales (à la charge de
l’employeur);
- 1 à 4% pour les risques professionnels (à la charge de l’employeur) ;
- 10% du salaire pour la branche des pensions dont 6,4 à la charge de
l’employeur et 3,6 à la charge de l’employé.
NB :
L’employeur calcule le montant des cotisations dues, et les versent la Caisse
tous les 15 premiers jours de chaque mois pour les employeurs qui occupent 1 à 19.
Le non versement ou retard dans le versement des cotisations est passible
d’une majoration de de 1,5 par mois ou fraction de mois de retard payable en même
temps que les cotisations.
Préparé et animé par Monsieur SAGBO Prudence Mohamed, consultant/ Droit privé P. 65
DROIT DU TRAVAIL ET DE LA SECURITE SOCIALE
Des poursuites peuvent être engagées contre l’employeur pour les infractions
suivantes :
- Le défaut de paiement des cotisations ;
- La rétention de la part salariale ;
- L’absence d’immatriculation ou le refus d’immatriculation des salariés ;
- Obstacle ou contrôle effectué par les contrôleurs de la CNSS ;
- Défaut de production de la liste nominative des salariés…
Préparé et animé par Monsieur SAGBO Prudence Mohamed, consultant/ Droit privé P. 66
DROIT DU TRAVAIL ET DE LA SECURITE SOCIALE
Bibliographie
I- Ouvrages spécialisés
- MAZEAUD (A.), Droit du travail, Paris, Montchrestien, 1998, 501
- MEDE (N.), La réglementation en Afrique du travail au Bénin : traité
pratique de droit et relation de travail, 2è éd., Cotonou, 2006, 281 p.
- PELISSIER (J.), SUPIOT (A.), JEAMMAUD (A.), Droit du travail, 22è éd.,
Paris, Dalloz, 2004, 1353 p.
- Le contrat de travail et le licenciement STAR EDITION.
II- Articles
III-Textes juridiques