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Sommaire
Définitions-généralités
Rappel anatomique
Étiopathogénie
Anatomopathologie
Clinique
Formes cliniques
Diagnostic positif et différentiel
Évolution et complications
Traitement
Conclusion
Références
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Dr. Farid Boudjenah
I. Définition, généralité :
Les adénopathies cervicales sont un motif fréquent de consultation en ORL, surtout chez
l’enfant.(1) Leur diagnostic est le plus souvent aisé, en revanche, il est plus difficile de préciser
la nature surtout histologique de l’adénopathie.(2)
Il faut toujours penser à la possibilité d’adénopathie métastasique des carcinomes des voies
aérodigestives supérieures (VADS) ou d’une hémopathie.(3)
On parle d’une adénopathie cervicale chronique pour toute adénopathie apparue depuis au moins
3 semaines sans signe aigue ou subaigüe local ou régional.
II. Rappel anatomique : la palpation du cou et basé sur la connaissance des groupes
ganglionnaires et leur territoire de drainage. Anciennement, un cercle basicrânien a été décrit par
Poirier et Cuneo relié à la base du cou par le triangle ganglionnaire de Rouvière. Actuellement,
les chaines lymphatiques sont décrites en groupes ganglionnaires. Six groupes ont été décrits.
Certains auteurs ont rajouté un septième groupe ; le groupe médiastinal antérieur supérieur.
II. 1. Cercle de Poirier et Cuneo:
Ganglion sous mentaux
Ganglion sous mandibulaire
Ganglion sous digastrique
Ganglion mastoïdiens
Ganglion parotidiens
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Groupe Jugulaire inférieur (groupe IV): draine le larynx, l’oro- et l’hypopharynx, la thyroide, les
organes thoraciques et abdominopelviens.
Groupe Spinal et sus-claviculaire (groupe V) : draine le rhinopharynx, l’oropharynx, la parotide
et l’oreille.
Groupe Pré viscéral (groupe VI): draine le larynx et la thyroïde.
Groupe médiastinal antérieur sup érieur (VII) non admis par tous les auteurs.(4) (5)
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Le mode d’installation progressive ou brutale et son évolution dans le temps.
L’âge du patient.
Les antécédents (ATCD) médicaux: radiothérapie, tuberculose, vaccination, transfusion ;
médication
Les ATCD chirurgicaux : chirurgie de la face ou du cou
Le mode de vie du patient : profession, contact avec des animaux domestiques, notion de contage
tuberculeux, habitudes sexuelles et alcoolo-tabagiques et contact avec les enfants
Les signes accompagnateurs: fièvre, amaigrissement, altération de l’état général, dysphagie,
dysphonie…
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FNS : (9)
-hyperleucocytose.
-mononucléose.
-hyper éosinophilie.
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Un volumineux bulbe carotidien athéromateux chez un sujet âgé.
V. Diagnostic étiologique :
V.1. Adénopathies infectieuses :
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V.1. 1. Tuberculose : la tuberculose ganglionnaire cer vicale touche de prés de 30% de la
tuberculose extra pulmonaire. Elle est due à Mycobacterium hominis rarement bovis. Elle
touche le sujet dénutri, immunodéprimé et défavorisé. (19)
Clinique: altération de l’état général (AEG), sueurs nocturnes, anorexie. L’adénopathie est
d’apparition insidieuse, ferme, sensible, évoluant vers l’induration et l’adhérence aux tissus
profonds. Dans 20% des cas elle évolue vers la fistulisation.
IDR a la tuberculine est supérieure à 15 mm et le téléthorax peut montrer une atteinte pulmonaire
associée
La cytologie par ponction aspiration permet l’étude cytologique + Culture sur milieu de
LOWENSTEIN-JENSEN.
La biopsie est discutée.
Traitement : -médical : anti tuberculeux pendant 9 mois.
-Chirurgical : curage ganglionnaire en cas d’échec thérapeutique.
V.1. 3. Mononucléose infectieuse :(21) C’est une affection due au virus EBV. Elle touche
surtout l’enfant et l’adulte jeune. Elle se présente comme une poly adénopathie diffuse à
prédominance cervicale : ADP de volume variable déformant la région cervicale uni-ou
bilatérale ferme et sensible, associée à une splénomégalie, une angine et à un rash cutané. La
FNS trouve un syndrome mononucleosique.
Le diagnostic de certitude est ramené par la sérologie Paul – Bunnell - Davidson.
V.1. 4. Syphilis:
Primaire:
- Adénopathie cervicale unique dure sans periadenite
-Recherche de tréponèmes a partir du chancre ou ponction ganglionnaire
Secondaire:
-Eruption cutanée
- Adénopathies ferme indolore, occipitale
Diagnostic : sérologique TPHA-VDRL
Traitement: Repose sur les pénicillines
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Clinique: Adénopathie volumineuse, douloureuse inflammatoire, sous-digastrique ou sous
mandibulaire en cas de contamination oro-pharyngée ; prétragienne ou intra parotidienne en cas
de contamination oculaire.
Diagnostic: isolement du germe à partir de ponction.
Traitement: cycline, aminoside
V.1. 6. Maladie de griffe de chat :(23)
Agent : Rochalimaea henselae
Clinique : - Adénopathie ferme douloureuse mobile de taille variable.- fièvre, asthénie,
exanthème maculopapuleux et splénomégalie.
Diagnostic : la mise en évidence de cellule pleiomorphe à partir d’une cytoponction
Traitement: cycline, aminoside
V.2. 3. Maladie de Rosai Dorfman : Hyperplasie pseudo tumorale associée à une histoicytose
sinusale. Touche le jeune enfant avec adénopathie (ADP) cervicale bilatérale, ferme, indolore de
grande taille et fréquente localisation axillaire et inguinale.
De diagnostic histologique
Evolution favorable sans traitement. (29)
V.2. 5- Lepus erythémateux dissiminé (LED): adénopathie peu volumineuse, sans signes
inflammatoire dominant dans la région cervicale
V.2. 6- Polyarthrite rhumatoïde (PR):
Dans sa forme systémique s’accompagne d’adénopathie de petite taille non inflammatoire. La
localisation cervicale est la moins fréquente
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V.3. 2- Lymphome non Hodgkien:
Se caractérise par des adénopathies plus volumineuses
Localisation viscérale fréquente
Diagnostic : cytologie et histologie
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VI- Conclusion :
Les adénopathies cervicales chroniques sont fréquentes et d’étiologie très variée. La
confrontation entre les données cliniques, les analyses biologiques, les explorations
radiologiques ainsi que les examens histologiques, permet de poser le diagnostic et de là
l’indication thérapeutique. En général, les adénopathies d’origine infectieuse sont les plus
fréquentes. Cependant, chez l’adulte après 40 ans, la hantise est celle d’une affection maligne
surtout les cancers des VADS, de pronostic souvent péjoratif.
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