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Année universitaire : 2021-2022

DEPARTEMENT : SCIENCES DU LANGAGE

NIVEAU : LICENCE - I

PARCOURS : PSYCHOLINGUISTIQUE / NEUROLINGUISTIQUE

IDENTIFICATION DES TROUBLES DU LANGAGE :

FORMES ET MANIFESTATIONS

DECEMBRE 2022

DR LAWA

1
Syllabus du cours

Compétence :

A la fin du cours, l’étudiant sera capable de nommer et de repérer les

pathologies du langage auxquelles l’enfant est confronté dans l’acquisition du

langage oral et dans l’apprentissage du langage écrit.

Objectifs :

Au terme de cet enseignement, l’étudiant devrait être à mesure de :

- Identifier les causes et les symptômes des troubles du langage oral ;

- Décrire les facteurs à l’origine des troubles du langage écrit et leurs

manifestations

PLAN DU COURS

CHAPITRE I : LES TROUBLES DU LANGAGE

Rappel : 1.1. Quelques Théories Sur Le Langage

1.2. Le Langage
1.2.1. Les signes précurseurs de la parole

1.2.2. L’acte de parole

1.2.3. La communication orale

1.2.4. Les étapes de la communication orale

1.3. Les Etapes Du Langage Avant 4 Ans (première partie)

1.4. Les étapes du langage avant 4 ans (deuxième partie)


1.4.1. Vers 2 ans ½ :

1.4.2. Vers 3 ans :

1.5. Les étapes du langage avant 4 ans (troisième partie)

2
1.5.1. Vers 3 ans ½ :

1.5.2. Vers 4 ans :

1.5.3. Les recommandations sur le dépistage ou le diagnostic (Détermination

1.6. Développement Du Langage Piagétien

1.7. Etapes Du Développement Cognitif De L’enfant


1.7.1. Développement chez l’enfant :

1.7.2. Développement chez l’enfant :

1.7.3. La Communication Des Enfants De 2 A 7 Ans

1.7.4. La curiosité des enfants de 2 et 7 ans

1.8. La Théorie De VYGOTSKY

2. Les Perturbations Langagières

2.1. Aperçu des troubles du langage

2.1.1. Le retard de parole :

2.1.2. Les troubles du rythme :

2.1.3. Les troubles simples du langage

2.1.4. Les troubles complexes du langage

2.1.5. Les dysphasies réceptives ou mixtes

2.1.6. Les dysphasies expressives

2.1.7. Mutisme

2.1. Les Troubles Fonctionnels


2.1.1. Les Troubles Associés Ou Secondaires

2.1.2. Les troubles articulatoires

2.1.3. Le Retard Simple De La Parole

2.1.4. Le Retard Simple De Langage

3. Les Troubles Structurels


3.1. La dysphasie

3.2. La dyspraxie

3
3.3. La Dyslexie

3.3.1. La Dyslexie Phonologique

3.3.2. La Dyslexie De Surface

3.3.3. La Dyslexie Mixte

3.4. L’Aphasie

4. Les Troubles De L’évolution Du Langage Chez Les Enfants Et

Leur Prise En Charge


4.1. Le Rôle Des Praticiens

4.2. La Nécessité De La Prise En Charge Des Troubles Du Langage Chez

L’enfant

4.2.1. L’ERTL 4 : un bon test de dépistage


4.2.2. Le diagnostic préliminaire

4.2.2.1. Avant 1 an :

4.2.2.2. Entre 1 an et 2 ans :

4.2.2.3. Entre 2 et 3 ans

4.2.2.4. Après 4 ans :

4.3. Elaboration Des Fiches Pratiques Du Projet Thérapeutique

4.3.1. FICHE PRATIQUE : Connaître…

4.3.2. FICHE PRATIQUE : Accompagner…

4.3.3. FICHE PRATIQUE : Dépister…

4.3.4. FICHE PRATIQUE : Documenter et orienter…

1-D’orienter L’enfant Vers Des Examens Complémentaires Adaptés Aux

Difficultés Constatées :

2- De Conseiller Les Parents Afin Qu’ils Bénéficient D’un Accompagnement

Adapté (L’accompagnement Des Parents).

Conclusion

4
Références Bibliographiques

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CHAPITRE I : LES TROUBLES DU LANGAGE

Rappel : 1.1. Quelques Théories Sur Le Langage

Il faut retenir que le langage est propre à l’être humain et se construit d’étape

en étape en commençant par une santé parfaite des cortex cérébraux qui

gouvernent les facultés destinées à la production de la parole. Ensuite ce langage

sollicite des organes dits d’emprunt comme les poumons, le larynx, le nez, le

palais et les lèvres pour s’accomplir. Il est aussi important de savoir que ces

organes sont préalablement réservés à d’autres fonctions organiques et

biologiques. Le schéma ci-dessus montre tous les organes qui rentrent en ligne de

compte dans le processus de réalisation des sons de la parole.

(Troubles du langage, photos d’archives)

5
A travers le mécanisme de la production de la voix, on a saisi comment l’air

expiratoire est modulé dans les cavités de résonnance pour acquérir un timbre

particulier. Cet acte a favorisé avec le concours des réactions du cerveau,

l’acquisition et le développement du langage chez les enfants.

1.2. Le langage
Le langage est un moyen de communication parmi tant d’autres. Il nécessite

l’existence d’échanges privilégiés entre parents et enfants, surtout dans un

contexte affectif sécurisant. Au demeurant, les interlocuteurs doivent jouir

d’un embonpoint de leurs facultés neurologiques phonateurs permettant des

connexions sensorielles efficientes dans le processus de la réalisation de la

parole.

1.2.1. Les signes précurseurs de la parole

La parole est dépend d’un certain nombre de signes qui favorisent son acquisition.

Pour communiquer oralement, il faut une intégrité succincte du système de

réception qui passe par :

- une bonne audition

- une bonne perception des sons

La réussite de la communication nécessité une intégrité du système de

transmission des données psycholinguistiques. Il faut avoir un niveau

d’intelligence suffisant qui fait appel :

- à des capacités d’analyse des données

- à des capacités attentionnelles et de mémorisation suffisante

- à des capacités de programmation de la réponse

Au-delà du niveau d’intelligence en communication, il faut tenir compte de

l’intégrité du système d’émission qui prend en compte certains des organes

phonateurs, notamment:

6
- la bonne tonicité oro-faciale,

- la bonne tonicité du larynx et des cordes vocales

- la bonne gestion du souffle trachéal

1.2.2. L’acte de parole

Pour parler, il faut :

-Contrôler les sons pour qu’ils prennent sens et émettre les mots

-Utiliser les mots selon un code social préétabli entre des interlocuteurs : le

signe linguistique

Il faut associer selon les règles qui organisent la langue employée, en

utilisant :

-un lexique adéquat (vocabulaire),

-une sémantique propre (relation de sens),

-une syntaxe correcte (ordre, mots/outils),

-une morphologie de qualité (marquage)

1.2.3. la communication orale

Communiquer oralement, c’est avoir envie d’échanger avec l’autre, en utilisant les

règles du langage et en modulant son discours en fonction des interactions

recherchées telles que :

-Choix des thèmes, du ton, des termes

-le fait de s’adapter à la situation

1.2.4. Les étapes de la communication orale

Les étapes du langage avant 4 ans se caractérisent par :

-Vers 2 mois : Le gazouillis

-Vers 6 mois : Les vocalises

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Pour les échanges vocaux, il faut attendre précisément :

-Vers 9 mois : pour l’emploi des syllabes contenant [a], avec une attention

partagée ;

-Vers 1 an : pour l’apparition des répétitions de syllabes contenant [a], comme

dans (papa, maman), etc.

Dans le même ordre d’idées, il faut tenir compte des gestes à visée de

communication, comme : bravo, au revoir, coucou !

1.3. Les étapes du langage avant 4 ans (première partie)


Elles sont perceptibles vers l’âge de 16 mois, c’est-à-dire 1 an 4 mois. Il faut à

cet effet compter avec :

-L’emploi de 5 mots désignés comme mots intentionnels ;

-Le pointage (manière dont le doit de l’enfant est dirigé, pointé, vers quelque

chose) ;

-La compréhension des consignes simples ;

-Le jeu de faire semblant (se donner l'apparence de…, faire comme si…) ;

L’utilisation de 30 mots apparaît chez l’enfant vers 20 mois et celle de la

compréhension des consignes complexes, vers 2 ans.

1.3.1. L’association de 2 mots

Elle s’appuie sur le fait de la reconnaissance (la reconnaissance est un processus

par lequel une représentation mentale actuelle est reconnue comme trace du

passé). On distingue la reproduction, la reconnaissance et la localisation des

souvenirs. Elle inclut le mémoire, le souvenir, l’imagination. De fausses

reconnaissances répétées sont le fait d’un trouble qui prend le nom de

paramnésie. De ce point de vue, l’on note chez l’enfant :

-La reconnaissance des images de la vie courante

-La reconnaissance des visages familiers sur une photo

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-Le jeu symbolique

Le jeu symbolique : est une manifestation de la fonction symbolique : (le

processus se poursuit par des jeux de « faire semblant », au cours desquels

l’enfant attribue lui-même des rôles aux objets et aux personnes qu’il s’invente

ou qu’il manipule. Il assimile ainsi la réalité).

1.4. Les étapes du langage avant 4 ans (deuxième partie)


1.4.1. Vers 2 ans ½ :

-L’association de mots avec sujet/verbe/complément s’accentue ;

-La compréhension par l’entourage de ce que dit l’enfant

-L’utilisation des mots-outils

-L’adaptation de l’enfant à la vie quotidienne

1.4.2. Vers 3 ans :

-La mise en place de phrases complètes avec les articles (désignation, de choses

et d’objets) ;

-L’utilisation du «je » qui lui permet de se démarquer des autres désormais ;

-La prononciation des sons complexes (tr/cr/gr/pr), notamment les consonnes

syllabiques ;

-Le début d’acquisition de récits simples ou la possibilité de rapporter

fidèlement ces récits (voir aussi les comptines complexes).

1.5. Les étapes du langage avant 4 ans (troisième partie)


1.5.1. Vers 3 ans ½ :

Vers cet âge, plusieurs signes langagiers importants s’opèrent chez l’enfant.

Entre autres, il peut s’agir de :

-La mise en place des marqueurs grammaticaux

-L’utilisation des auxiliaires être et avoir

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-L’utilisation des phrases subordonnées

1.5.2. Vers 4 ans :

C’est presque l’accomplissement quand l’enfant n’est pas sous l’emprise d’un

quelconque trouble du langage. On note chez lui :

- Une bonne compréhension et une bonne expression

- Une bonne articulation (sauf la confusion au niveau de certains opposés

comme : s/z, ch/j, l,r), qui s’ils ne sont pas découverts et pris en charge tôt

peuvent être source de troubles). Dans le cas d’espèce, on parlera de

chuintement et de zézaiement

- Un lexique étendu (1500 mots)

- L’acquisition de récits complexes

1.5.3. Les recommandations sur le dépistage ou le diagnostic (Détermination

de (une maladie, un état) d'après les symptômes) :

La plupart des thérapeutes comme les psycholinguistes, les orthophonistes et

bien d’autres recommandent le dépistage des troubles du langage oral dès l’âge

de 3 ans avec bilan psycholinguistique ou orthophonique en cas d’absence de

langage intelligible pour les personnes non familières ; d’absence de structure

grammaticale ; de troubles de la compréhension.

De proche en proche, le langage va se séparer de son caractère mécanique et

instinctif chez les tout-petits, comme en témoignent les théories du langage

selon Piaget et plus tard avec la théorie de VYGOSTKY.

1.6. Développement Du Langage Piagétien

PIAGET1 est l’un des Psychologues les plus connu de l’histoire grâce à ses

découvertes sur l’enfance et le développement de l’intelligence chez l’enfant. Il a

1
Jean PIAGET : (Psychologue et Biologiste suisse) a réalisé de nombreuses études sur l’enfance. Selon lui,
l’enfance est divisée en différents stades du développement infantile en fonction de l’âge.

10
dédié sa vie à étudier les différents stades de développement et à comprendre

comment évoluent nos schémas d’apprentissage, de pensée et de développement

cognitif. Cette partie se penche sur la question de la théorie de Piaget et décrit

les différents stades du développement de l’enfant.

Selon PIAGET, les enfants passent par différents stades spécifiques à leur

intellect et à leur capacité de percevoir les relations matures. Ces différents

stades du développement infantile sont elles-mêmes pour tous les enfants du

monde, quelle que soit leur origine ou leur culture. Seul l’âge peut parfois varier

d’un enfant à l’autre.

Il est fréquent que très jeunes, les enfants ne fassent pas preuve

d’empathie2. Ils ont plutôt des pensées égocentriques, en accord avec leur âge

et leurs capacités.

Pendant l’enfance, l’enfant « apprend à penser », c’est-à-dire à interagir avec le

monde qui l’entoure. Il s’agit du développement cognitif naturel. Cela suppose

une série de changements évolutifs dans la vie de l’enfant, dont on peut

distinguer les différentes étapes durant l’enfance, depuis leur naissance jusqu’à

la préadolescence. Ces étapes, durant lesquelles les enfants développent leurs

capacités cognitives, sont actuellement divisées selon les « stades de

développement de Piaget ».

Les stades décrits par Piaget sont un ensemble de faits déterminants dans le

processus de développement humain qui apparaissent temporellement, se suivant

les uns les autres. Ainsi, le type de langage qu’utilisent les enfants peut être

différencié pour chaque tranche d’âge : balbutiements, paroles inventées,

pseudo-paroles, parler à la troisième personne en se référant à soi-même, etc. Il

en est de même pour le type de pensée (pensées égocentriques, où tout tourne

autour de ce que l’enfant voit et croit), ou encore pour les compétences

physiques (utilisation des réflexes, marcher à quatre pattes, marcher, courir…).

2
Empathie : capacité à s’identifier à autrui, de ressentir ce qu’il ressent.

11
Selon la théorie de Piaget, ce développement cognitif apparaît de façon continue

et progressive, autour d’un âge approximatif.

Ainsi, faut-il comprendre que les stades de développement n’apparaissent pas

nécessairement à un moment précis. Cependant, on peut dire qu’il existe des

périodes durant lesquelles, il est plus probable et normal que se développent

certaines capacités cognitives. Il est plus facile d’apprendre une compétence

définie à l’âge qui normalement lui convient. Pour l’acquisition du langage par

exemple, les premiers mots sont appris vers la première année, mais le langage

n’est pas bien développé avant l’âge d’environ sept ans (vocabulaire encore très

réduit, qui ira en augmentant au fil des années).

1.7. Etapes Du Développement Cognitif De L’enfant


Piaget propose quatre stades de développement de l’enfant.

1.7.1. Développement chez l’enfant :

Le stade sensorimoteur (enfants de 0 à 2 ans) ; ce stade se caractérise par la

compréhension que l’enfant a du monde, coordonnant les expériences sensorielles

avec les actions physiques.

A ce stade, le développement avance en partant des réflexes innés.

-Il est connu qu’à cet âge, l’enfant préfère les stimulations colorées, qui

brillent et qui bougent ;

-L’enfant construit ses schémas en essayant de répéter un événement avec

son propre corps, par exemple, faire du bruit en tapant sur un objet qui se

trouve sur celle-ci, etc. A cet âge, les enfants répètent des actions au hasard, en

expérimentant à travers de leur propre corps ;

-Premier contact du bébé avec le langage : la première fois qu’un bébé entre

en contact avec le langage est dans le ventre de sa maman, pendant les mois de

gestation, lorsqu’il entend et se familiarise avec la voix de ses parents. Les

12
recherches démontrent que lors des premiers jours de vie, les bébés préfèrent

les sons d’une voix humaine à n’importe quel autre son. Il est surprenant de

constater à quel point ils sont déjà habitué au langage, du fait que dès sa

naissance, le bébé a la capacité exceptionnelle de distinguer le bruit du

langage.

De plus, des investigations de CASPER et SPENCE démontrent comment les

enfants se sentent particulièrement attirés par le son de la voix de leur parents

géniteurs, qu’ils reconnaissent plus vite encore que la voix d’un inconnu.

La communication de l’enfant de 0 à 2 ans : à la naissance, la meilleure façon de

communiquer d’un bébé est de pleurer, car celui-ci ne peut pas émettre d’autres

sons (n’étant physiquement pas préparé à le faire).

Pendant les premiers mois, tout ne sera que gestes prélinguistiques, entre

sourire et grimace, qui seront utilisés de façon involontaire, et seront utilisés

par la suite de manière intentionnelle quand ils apprendront à les utiliser comme

moyen de communication. Dans tous les cas, les parents interprètent les rires et

les pleurs du bébé, ainsi qu’il existe déjà une première forme de communication

non-intentionnelle de la part du bébé.

Ensuite, arrivent les premiers balbutiements vers les 6 mois environ. Les

premières émissions de mots arrivent autour des 12 mois. A noter également que

contrairement à certaines idées reçues, le bilinguisme dans l’enfance ne retarde

pas l’acquisition du langage dans l’enfance.

1.7.2. Développement chez l’enfant :

Stades préopératoires/ enfants de (2 à 7 ans) ; deux ans, c’est l’âge de ce que

l’on appelle le « terrible two », ou crise des deux ans. C’est aussi à cet âge que

débute le deuxième stade de développement de la théorie de Piaget. A partir de

3 ans, un événement important se produit dans la vie d’un enfant : la

13
scolarisation (éducation infantile), celle-ci comprend un aspect social très

important.

-L’enfant commence à entrer en relation avec les autres enfants de son âge,

alors que jusque-là, ses relations étaient uniquement avec les autres membres de

la famille.

1.7.3. La Communication Des Enfants De 2 A 7 Ans

Bien qu’entre 3 et 7 ans se produit une énorme augmentation du vocabulaire, les

enfants durant la petite enfance pensent de manière égocentrique3, ce qui veut

dire que l’enfant pense en accord ses expériences individuelles, ce qui fait que

leurs pensées sont encore assez statiques, intuitifs et qu’elles manquent de

logique. C’est pour cela qu’il est assez fréquent qu’un enfant de 6 ans commette

des erreurs que cela soit pour interpréter un événement ou pour l’exprimer.

Parler à la troisième personne en se référant à soi-même est tout à fait normal

à cet âge, car l’enfant ne comprend pas encore très bien le concept du « moi »

qui le sépare du reste du monde.

1.7.4. La curiosité des enfants de 2 et 7 ans

Les enfants de 2 à 7ans sont très curieux et ont une grande envie de découvrir

et d’acquérir des connaissances, ils demanderont ainsi à leurs parents

« pourquoi » à propos de presque tout.

Dans ce stade les enfants attribuent leurs sentiments ou leurs pensées humaines

aux objets. Ce phénomène est connu comme l’animisme4. Chacune de ces

limitations du stade préopératoire sera dépassée après les 6 ou 7 ans lors du


3
La « pensée égocentrique » : selon la théorie de Piaget ; pourquoi les enfants ne sont-ils pas capables de se
mettre à la place des autres pendant ce stade de leur développement ? Cela peut être mis en relation avec
la« théorie de l’esprit » qui fait référence à la capacité de se mettre à la place d’autrui. Les enfants ne
développent pas cette habileté cognitive avant les 4 ou 5 ans. C’est pour cela qu’un enfant pense que « les autres
voient et pensent comme lui ». Cette théorie nous aide à expliquer pourquoi les enfants ne savent pas mentir, ni
utiliser l’ironie jusqu’à 5 ans.
4
Animisme de l’enfant : attitude consistant à attribuer aux choses une âme analogue à l’âme humaine ; qui
prête une vie personnelle à tout objet mobile.

14
prochain stade de développement cognitif et ira en se consolidant jusqu’à 14 ou

15 ans.

1.8. La Théorie De VYGOTSKY

En revanche, VYGOSTKY précise que le langage, une fois acquis par l’enfant, est

ensuite rodé par l’exercice du monologue égocentrique pour être socialisé. Le

langage socialisé dont il est question est celui qui permet de ressortir la fonction

communicative et symbolique. Au-delà des points de vue déjà exprimés par Piaget

et VYGOSTKY, les béhavioristes ont aussi prouvé que le langage est la somme

verbale des échanges entre le locuteur et l’auditeur constituant un tout.

Au-delà de sa naissance, de son développement et de son acquisition, le langage

est aussi confronté à des pathologies.

2. Les Perturbations langagières


Généralités

Ces troubles englobent un ensemble de perturbations langagières qui peuvent

toucher les différents niveaux du langage à savoir la phonologie, le lexique et la

syntaxe. Ces troubles peuvent avoir diverses origines. Certains sont associés à

des syndromes comme les déficiences intellectuelles, l’autisme, la surdité, le

manque de stimulation (privation psycho-sociale) ou à des atteintes

neurologiques. Toutefois, des enfants présentent un trouble grave de

développement du langage sans qu’aucune cause évidente ne soit trouvée, alors

même que leur développement dans les autres domaines est normal et qu’ils ont

des capacités intellectuelles préservées.

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2.1. Aperçu des troubles du langage

Dans la longue liste qui caractérise l’ensemble des troubles du langage, nous

pouvons énumérer les troubles de la parole, le retard de parole, Les troubles du

rythme, Les troubles complexes du langage, les troubles du discours et bien

d’autres troubles comme les troubles articulatoires, notamment les dyslalies : qui

sont des erreurs fonctionnelles permanentes et systématiques dans l’exécution

du geste articulatoire.

-La production d’un son n’appartenant pas à la langue maternelle (zézaiement)

-Le remplacement d’un son par un autre son : [s / ch -t / k]

-L’omission systématique d’un son : [«ouge / rouge» ]=>Non préoccupants avant 4

ans si limités à 1 ou 2 sons

2.1.1. Le retard de parole :

Suite d’erreurs non systématiques conduisant à déformer les mots

-Par remplacement : [ k ] correct dans «cour» incorrect dans[ «café / tafé»]

-Par omission : r correct dans «rouge» incorrect dans «carré / ca é»

-Par inversion de phonème : [«brouette / bourette»]

Persistance d’un «parler bébé» puis non acquisition de certaines consonnes

(langage normal dans le choix et l’ordre des mots) =>Selon la gravité : retard

simple ou retard sévère de parole.

2.1.2. Les troubles du rythme :

Le bégaiement

Trouble de la parole, d'origine motrice ou psychomotrice, qui se manifeste par

des défauts de prononciation, répétition saccadée d'une syllabe ou arrêt

involontaire du débit des mots.

Exemple : Bégayage, bégayer; et aussi battologie. Bégaiement habituel,

accidentel.

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Bégaiement idiopathique. Exemple : Balbisme. Le bégaiement peut être causé

par des troubles articulatoires, de nature clonique, tonique (tétanique; Bégayage)

ou inhibitoire; par des troubles respiratoires, par des troubles moteurs ou

neurovégétatifs. Rôle des facteurs psychogénétiques dans l'apparition du

bégaiement (de 3 à 5 ou 7 ans, en général).

Bégaiement intermittent, renforcé par les situations émotives. Thérapeutiques

du bégaiement : phonétique (orthophonie), « endophasique » (éducation de

l'expression orale), psychothérapies.

Par extension. Un bégaiement : une émission orale perturbée par le bégaiement;

phrase, discours bégayé. Un bégaiement causé par l'émotion.

Le bégaiement est une perturbation du flux et du rythme de parole qui est

souvent associée à des manifestations motrices. La respiration est souvent mal

utilisée. Il existe une forme particulière de bégaiement dite primaire,

physiologique, avec répétition des syllabes sans tension spasmodique outonique,

apparaissant vers trois ans et qui se trouve fréquemment chez des enfants qui

commencent des phrases.

Ce type particulier de bégaiement ne nécessite aucun traitement et disparaît

spontanément.

Le bégaiement en tant qu’atteinte du débit illocutoire se manifeste de

différentes façons. On distingue :

17
(Troubles du langage, photos d’archives)

- Le bégaiement clonique : concerne les répétitions saccadées, involontaires

d’une syllabe.

- Le bégaiement tonique : impossibilité d’émettre certains mots.

- Le bégaiement tonico-clonique : associe à des degrés divers les deux

aspects précédents et constitue la forme la plus fréquente et répandue.

- Le bégaiement par inhibition : c’est la suspension de la parole pendant un

certain temps sans aucune manifestation motrice. La prise en charge est

spécifique : orthophonie, thérapie, relaxation.

2.1.3. Les troubles simples du langage

Suite d’erreurs portant sur l’expression lexicale et/ou syntaxique de la langue

maternelle

Le retard simple

Décalage dans l’élaboration du langage allant du retard simple avec décalage

chronologique aux troubles plus complexes (mais toujours dans le sens d’une

simplification de la production langagière).

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La compréhension est en rapport avec le niveau intellectuel non verbal

Léger :

-Erreurs morpho-syntaxiques

Sévère :

-Pauvreté lexicale

-Syntaxe réduite

-Omission des mots-outils

-Parfois mauvaise compréhension des phrases (et non des mots)

2.1.4. Les troubles complexes du langage

Les dysphasies

C’est un trouble sévère de l’élaboration du langage chez un enfant non déficient

sensoriel, non déficient intellectuel, ne présentant pas un TED, non carencé

affectivement

Les troubles sont complexes :

-Défaut de compréhension concernant aussi les mots

-Hypospontanéité verbale

-Complexification avec des erreurs non reproductibles

-Troubles de l’évocation lexicale,

-Dyssyntaxie ou un agrammatisme

-Manque d’informativité du discours

Ce sont des troubles structurels, innés et durables. Les troubles du comportement

associés sont fréquents du fait de la difficulté de communication orale et des troubles

d’adaptation sociale

2.1.5. Les dysphasies réceptives ou mixtes

-L’agnosie verbale :

-C’est l’incapacité à reconnaître les sons du langage malgré une audition normale
19
-La production orale est absente ou réduite

-Les stratégies de compensation en terme de communication doivent être

précoces

-Les dysphasies phonologico-syntaxiques :

-Les possibilités d’expression et de communication sont très limitées

-Le langage est très pauvre

-Le vocabulaire est restreint

-Les confusions de phonèmes sont fréquentes

-Il y a une non utilisation des mots-outils et un agrammatisme

-Le manque du mot est compensé par des paraphrases

2.1.6. Les dysphasies expressives

-La dysphasie lexico-sémantique :

-Difficulté élective à trouver ses mots

-Trouble associé de la compréhension du langage oral

Le syndrome du trouble de la programmation phonologique :

-Compréhension est normale

-Fluence verbale mais discours inintelligible : impossibilité à programmer les

phonèmes

Les troubles du discours

-Inadéquation à la réalité

-Inadéquation à l’interlocuteur

-Inadéquation aux règles du discours

2.1.7. Mutisme

Mutisme :

20
(Troubles du langage, photos d’archives)

Refus de parler déterminé par des facteurs affectifs, des troubles mentaux

(névrose, psychose), en l'absence de lésions des centres nerveux du langage et

des organes de la phonation. Exemple : Aphasie, mutacisme : Mutisme des

aliénés, des simulateurs.

Manque du mot

Logorrhée :

Flux de paroles; besoin irrésistible, morbide, de parler, discours trop abondant;


tendance à parler à l'excès.

Écholalie immédiate ou différée :

Répétition automatique des paroles (ou chutes de phrases) du locuteur, observée

dans certains états démentiels ou confusionnels.

Stéréotypie :

Tendance à conserver la même attitude, à répéter le même mouvement ou les

mêmes paroles (quand les circonstances extérieures ne l'exigent pas).

Exemple :| Stéréotypies motrices (parakinésies), verbales.

Stéréotypies d'attitudes, de gestes, chez certains schizophrènes. è aussi

Catatonie, maniérisme.

21
Ces troubles du développement du langage se répartissent en 2 groupes :

- Les troubles fonctionnels ou retard simple, qui ne touchent pas la structure

même du langage et sont donc réversibles en des temps variables, constituant

uniquement un retard plus ou moins important dans le développement du langage.

- Les troubles structurels ou dysphasiques qui comportent de véritables

déviances.

4.1. Les Troubles Fonctionnels


4.1.1. Les Troubles Associés Ou Secondaires

Ils peuvent être associés à une déficience intellectuelle, une surdité, une

paralysie des organes phonatoires, une atteinte cérébrale, des troubles de la

communication (notamment des troubles envahissants du développement) ou des

carences psychoaffectives. Par ailleurs, des difficultés socio-éducatives peuvent

entrainer ou majorer des troubles du développement du langage.

4.1.2. Les troubles articulatoires

Jusqu’à l’âge de cinq, six ans, le remplacement d’un point d’articulation par un

autre, ou son absence, est dans la normalité. Exemple : substitution de « ch » par

« s » (« sat » au lieu de « chat »), « l » par « r », « k » par « t ».

Par contre, l’établissement de points d’articulation erronés doit être considéré

comme anormal dès l’âge de quatre ans. Ce défaut, le zézaiement par une béance

de l’articulé dentaire, un chuintement, un son nasal, peut venir d’un mauvais

articulé dentaire que l’orthodontiste sera amené à restaurer. Il peut aussi

dépendre d’un défaut d’audition des sons aigus. Mais le plus souvent il n’est que la

trace d’un automatisme articulatoire mal construit, par difficulté de

discrimination auditive de la première enfance et sa fixation par l’entourage.

22
4.1.3. Le Retard Simple De La Parole

Il s’agit de simplification phonétique des mots sous forme d’omission (« chamb »

pour « chambre »), de substitution (« romage » pour « fromage »), d’inversion («

pestak » pour « spectacle »), de réduction de mots longs (« presgiteur » pour

prestidigitateur »).

Le retard de parole donne également des erreurs mais qui ne sont pas

constantes. A certains moments, le point d’articulation est correct. Ces troubles

de la parole appartiennent au développement normal mais ne doivent pas

persister au-delà de cinq ou six ans. Leur persistance nécessite un traitement

avant l’entrée à l’école. Ces troubles traduisent une difficulté phonologique. Ils

peuvent être isolés ou accompagnés d’un retard de langage.

4.1.4. Le Retard Simple De Langage

Ce retard de langage, n’est pas lié à un déficit sensoriel, intellectuel ou moteur.

Il y a un décalage entre l’élaboration du langage et la chronologie normale des

autres acquisitions. Ce retard se traduit par un trouble de l’organisation des

phrases : l’enfant n’utilise pas de phrases complexes, ne respecte pas l’ordre des

mots, n’utilise pas le « je ». Exemple : « moi, assis » pour « je m’asseois ».

La compréhension est meilleure que l’expression mais ces difficultés d’expression

rendent difficiles l’insertion scolaire, le retentissement se faisant ressentir

dans les autres secteurs d’acquisitions.

Le retard simple de langage peut se rencontrer dans les milieux linguistiquement

pauvres (l’enfant a été peu sollicité ou stimulé dans la première enfance) ou

lorsque l’enfant est laissé dans un abandon affectif. Le maintien d’un parler

infantile peut être responsable d’un retard de langage : il est nécessaire que le

niveau linguistique de réception soit beaucoup plus riche que celui de l’expression.

Un bilan est nécessaire vers l’âge de quatre ou cinq ans pour évaluer l’importance

du retard de langage.

23
5. Les Troubles Structurels
Ils ont une origine fonctionnelle : retards simples de la parole et de langage ou

retards d’acquisition de la lecture. Plus rarement, les troubles isolés peuvent

être structurels et spécifiques, touchant le langage oral (dysphasie) ou le

langage écrit (dyslexie et dysorthographie).

5.1. La dysphasie

La dysphasie est un trouble structurel, primaire et durable de l’apprentissage et

du développement, du langage oral. C’est un trouble plus ou moins sévère et se

présentant sous des formes diverses : paroles indistinctes, troubles de la

syntaxe, expressions par mots isolés, discours plus ou moins construit, manque du

mot, compréhension partielle du langage.

La dysphasie s’accompagne de difficultés :

D’attention – d’abstraction – de généralisation – de perception du temps et

de repère spatio-temporels – de mémorisation – de discrimination auditive –

de fatigabilité – d’anxiété : repli sur soi, agitation…). Elle concerne 8%

d’enfants dans le monde.

5.2. La dyspraxie

La dyspraxie est un trouble spécifique des apprentissages se caractérisant par

un trouble de l’organisation du geste. C’est un dysfonctionnement de la

coordination et de la planification des gestes (difficultés à programmer et à

automatiser la coordination des gestes volontaires).

5.3. La Dyslexie

La dyslexie est trouble d’apprentissage spécifique, durable, du langage écrit dont

l’origine est neurologique. C’est un déficit de la conscience phonologique qui se

manifeste par une difficulté à manipuler les sons qui composent les mots. On

distingue trois types :

24
5.3.1. La Dyslexie Phonologique

L’enfant éprouve des difficultés à associer une graphie à un son. Il lit de façon

globale car il est capable de mémoriser de nombreux mots. La lecture de mots

nouveaux est source d’erreurs, le déchiffrage est lent.

5.3.2. La Dyslexie De Surface

L’enfant déchiffre bien les mots, dans la mesure où ils sont composés de syllabes

régulières. Il n’a pas de difficulté pour associer une graphie à un son. En

revanche, il ne mémorise pas ou peu l’orthographe des mots entiers. Sa lecture

est lente, car il procède toujours en décomposant les mots par segments. L’accès

au sens des mots est perturbé.

5.3.3. La Dyslexie Mixte

Les deux types de dyslexie sont combinés. Il existe des difficultés de

traitement des sons et un trouble de la mémorisation des mots entiers.

5.4. L’Aphasie

(Troubles du langage, photos d’archives)

25
On parle d’aphasie quand un individu a perdu totalement ou partiellement la

capacité de communiquer par le langage, c’est-à-dire de parler et/ou de

comprendre ce qu’on lui dit. Les spécialistes du langage (psycholinguistes,

linguistes cliniciens, orthophonistes…) font une différence entre l’articulation, la

parole et le langage : si un individu éprouve des difficultés pour prononcer des

sons (quelle qu’en soit leur place dans le mot) on dira qu’il a un trouble de

l’articulation ; s’il éprouve des difficultés à combiner les sons pour faire des

mots (ajouts, substitutions, altérations, omissions de sons en fonction de leur

place dans le mot), il s’agira d’un trouble de la parole, s’il éprouve des

difficultés à choisir ses mots, à les combiner pour faire des phrases ou même à

comprendre leur sens, on dira plutôt qu’il a un problème de langage.

N/B :

Lorsque, suite à une lésion au cerveau, une ou plusieurs composantes de notre

langage dysfonctionnent, nous pouvons parler d’APHASIE5.

Le terme aphasie vient du grec « phasis » (parole) qui signifie « sans parole »,

c’est-à-dire qu’une personne ne peut plus dire ce qu’elle a envie de dire ou ce

qu’elle veut dire. Elle ne peut plus utiliser le langage.

L’aphasie est un trouble du langage auquel s’ajoutent souvent des difficultés de

parole ; elle entraine des perturbations tant de l’expression que de la

compréhension du langage.

5
Voir en annexe : les phases d’installation de l’avc et de l’aphasie

26
(Troubles du langage, photos d’archives)

Plusieurs formes du langage peuvent être touchées : la conversation, la lecture,

l’écriture, etc. souvent, l’aphasique n’arrive plus à nommer des objets, ne se

souvient plus du nom des personnes qu’il connaissait avant l’attaque.

Il se peut même qu’il ne puisse répondre clairement par oui ou par non. L’aphasie

est un trouble acquis du langage, c’est-à-dire qu’elle survient chez un individu

qui avait auparavant un langage normal et se distingue donc des problèmes

pouvant apparaître lors du développement du langage chez l’enfant.

6. Les Troubles De L’évolution Du Langage Chez Les Enfants Et

Leur Prise En Charge


4.1. Le Rôle Des Praticiens

La surveillance médicale du développement et de la santé de l’enfant fait partie

intégrante du rôle du médecin traitant (généraliste ou pédiatre), de même que

l’éducation à la santé et la prévention. Le repérage et la prise en charge précoces

des troubles du langage chez l’enfant constituent une priorité de santé publique,

qui fait l’objet, depuis 2001, d’un plan interministériel (Santé, Education
27
nationale, en France), couverture maladie universelle en Côte d’ivoire depuis

2018.Cette priorité est rappelée par la loi du 9 Août 2004, relative à la politique

de santé publique.

Le praticien joue un rôle prépondérant dans le suivi du développement

harmonieux de l’enfant : le développement du langage s’y inscrit et, à ce titre,

des repères figurent dans les nouvelles dispositions du ministère de la santé

publique. Afin d’accompagner les médecins et les praticiens du langage dans leur

mission, la Direction Générale de la santé et de la Société française de pédiatrie

a souhaité réunir un groupe de travail pluridisciplinaire, dans la perspective

d’élaborer des guides.

4.2. La Nécessité De La Prise En Charge Des Troubles Du Langage Chez

L’enfant

La maîtrise du langage est un élément fondamental du développement de la

personnalité de l’enfant, de sa réussite scolaire, de son intégration sociale et de

sa future insertion professionnelle. Un grand nombre d’enfants d’une tranche

d’âge sont concernés par des troubles de l’évolution du langage, ce qui représente

un enfant par classe.la moitié d’entre eux sont atteints de troubles sévères.

Il s’agit là d’un problème de santé publique rendant nécessaire le développement

d’actions médicales de dépistage, de diagnostic et l’élaboration de projets

thérapeutiques mis en place le plus précocement possible (Exemple de projet).

4.2.1. L’ERTL 4 : un bon test de dépistage

Il consiste en la/au :
- Répétition de mots connus : noms des 7 nains de BN

- Répétition de mots n’ayant aucun sens «logatomes»

- Repérage dans l’espace

28
- Connaissances des mots-outils permettant la possession (F/M) /le but /

«je»

- Description d’une image

Il explore :

- la perception phonologique

- la restitution

- le repérage dans l’espace

- la mise en place de la syntaxe

- la réappropriation du langage

En revanche, les signes d’inquiétudes doivent qui doivent prévenir sur :

- L’absence de vocalises à 1 an

- L’absence de mots à 18 mois

- L’absence d’association de mots à 2 ans

- L’impossibilité de comprendre ce que dit l’enfant après 2 ans

- L’absence de construction syntaxique après 3 ans

Il faut toujours rechercher : une surdité / un trouble visuel, penser à l’autisme ; en

général à un trouble du langage comme : les troubles de la voix : (dysphonie-

aphonie, à un problème organique, fonctionnel ou psychique).

4.2.2. Le diagnostic préliminaire

Il faut toujours rechercher et éliminer les autres causes de troubles du

développement (génétique...)

4.2.2.1. Avant 1 an :

Stimuler :

-La communication verbale entre parents/enfant

29
-La communication non-verbale : jeux, gestes

Proposer :

-Un accompagnement spécialisé si doute sur les interactions précoces

-De la psychomotricité/kinésithérapie spécifique si hypotonie

-De l’orthophonie si hypotonie ou syndrome retentissant sur le langage

4.2.2.2. Entre 1 an et 2 ans :

Stimuler les interactions langagières qui sont :

-Attirer l’attention de l’enfant lorsqu’on veut lui parler, articuler, parler

lentement avec des mimiques expressives

-Raconter des histoires simples, répétitives, dans un contexte agréable et

d’échanges affectifs

-Lire des imagiers afin de s’assurer que l’enfant connaît les mots de la vie

courante

-Nommer les jouets lorsque l’enfant joue ainsi que ses gestes

Proposer les autres moyens de communiquer, tels que :

-Favoriser les supports visuels : pictogrammes, images, photos

-Favoriser les supports gestuels

4.2.2.3. Entre 2 et 3 ans

Il convient de :

-Surveiller l’évolution du langage :

-Revoir l’enfant tous les 4 mois

-S’assurer qu’il ne regarde pas la télévision

-Proposer un bilan auprès d’un orthophoniste :

30
-Prévoir une prise en charge rapide en cas d’absence de mise en place de la

structure syntaxique

-Continuer à stimuler l’enrichissement lexical

-Favoriser les supports visuels, comprenant des imagiers, pictogrammes, gestes

-Proposer un bilan provisoire ou exhaustif / un accompagnement complémentaire

en psychomotricité, ou en psychothérapie

4.2.2.4. Après 4 ans :

L’apport du bilan d’orthophonie doit pouvoir :

-Renseigner sur les praxies bucco-faciales

-Explorer les modalités d’articulation

Explorer le versant réceptif qui concerne

-L’identification des sons non verbaux

-L’analyse des stratégies non verbales d’aide à la compréhension phonologique

(répétitions, dénominations).

-Les choses linguistiques : vocabulaire, syntaxe, compréhension d’un récit

Explorer le versant expressif du langage

Notamment :

-La répétition, dénomination

-Le vocabulaire

-La syntaxe

-La fluence verbale

-L’analyse du discours en situation libre

En revanche, on retiendra

Qu’il ne faut pas attendre devant un éventuel langage qui tarde à venir chez

l’enfant.

31
-Pour dépister un trouble éventuel qui s’amendera rapidement si les parents

stimulent l’enfant

-Pour dépister une pathologie nécessitant une prise en charge spécifique précoce

-Pour proposer un bilan d’orthophonie et un suivi

4.3. Elaboration Des Fiches Pratiques Du Projet Thérapeutique

4.3.1. FICHE PRATIQUE : Connaître…

Le développement du langage (FICHE 1- « QUELQUES REPERES ») est un des

aspects du développement vital de l’enfant. Des repères figurent à ce titre dans

le nouveau carnet de santé.

4.3.2. FICHE PRATIQUE : Accompagner…

Lors du suivi médical, il est important de suivre les grandes étapes de

développement et de repérer des signes d’appel (FICHE 2 « LES SIGNES

D’APPEL ») qui peuvent être signalés par la famille ou par l’école. Ce repérage

permet d’accompagner le développement de l’enfant par des actions de

prévention et de guidance familiale.

4.3.3. FICHE PRATIQUE : Dépister…

Les enseignants disposent d’outils pour changer le développement du langage,

utilisables dans la classe. Un dépistage des troubles est réalisé à l’école, par le

médecin de PMI- pour les plus petits- et le médecin de santé scolaire, à l’aide

d’échelles étalonnées. Ces tests (FICHE 3 « LES TESTS) peuvent également

être pratiqués par le médecin traitant.

32
4.3.4. FICHE PRATIQUE : Documenter et orienter…

Une démarche structurée permet au médecin, en fonction des antécédents

personnels et familiaux et des données de l’examen clinique :

1-D’orienter L’enfant Vers Des Examens Complémentaires Adaptés Aux

Difficultés Constatées :

-Examen des compétences sensorielles ;

-Bilan orthophonique ;

-Fiche 4 « Quand Et Comment Demander Un Bilan Orthophonique »

-Fiche 5 « Module D’un Compte Rendu De Bilan Orthophonique » Avis

pédopsychiatrique ou neuropédiatrique.

Dans la perspective éventuelle d’une prise en charge personnalisée. Pour les cas

les plus complexes, le recours à un centre de rééducation.

-Fiche 5 « Centre De Rééducation » est envisagé.

2- De Conseiller Les Parents Afin Qu’ils Bénéficient D’un Accompagnement

Adapté (L’accompagnement Des Parents).

Le médecin traitant joue un rôle de lien entre les parents, d’une part, le médecin

de santé scolaire (médico-scolaire) ou le médecin de PMI, d’autre part. Le

médecin traitant peut donner aux parents des conseils de prévention concernant

la communication verbale avec leur enfant, par exemple :

-Parler vraiment à l’enfant et non seulement devant lui, ce, dès le plus bas âge,

voire quand il est dans le sein de la mère (grossesse) ;

-Prendre le temps de l’écouter et lui laisser le temps de répondre ; Reformuler

si possible ou si nécessaire les paroles, les phrases de l’enfant, en utilisant un

vocabulaire précis, des phrases bien construites et une articulation exacte, mais

ne pas les lui faire répéter.

33
De même, en consultation, le médecin traitant veille à partager son attention

entre l’adulte et l’enfant (postures, regard, mimiques). Lorsque le langage de

l’enfant est jugé insuffisant pour l’âge, mais ne nécessite pas à ce stade de bilan

orthophonique, un temps d’observation du développement langagier de l’enfant

permet de rassurer la famille et, le cas échéant, les enseignants, sans banaliser

le problème. Au bout de trois à six mois, le langage doit être réévalué.

Conclusion

Les troubles de langage évoqués et traités dans cet espace peuvent être

d’origine congénitale ou d’origine accidentelle. A travers l’évolution des troubles,

nous avons compris que le langage s’élabore progressivement à partir de théories

avant de connaître des perturbations, c’est-à-dire des troubles. Au-delà de sa

naissance, de son développement et de son acquisition, le langage est aussi

confronté à des pathologies. Les troubles de langage dont il a été question sont

d’ordre structurel et fonctionnel. Enfin, il est toujours important d’avoir recours

à des projets thérapeutiques pour une meilleure prise en charge adaptée des

troubles. Ceci permet la collaboration parfaite de plusieurs praticiens et crée un

suivi ou un encadrement pluridisciplinaire.

Références Bibliographiques

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l’orthophonie dans les troubles du langage écrit des enfants, Paris.

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34
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HAUTE AUTORITE DE SANTE (septembre 2005) : propositions portant sur le

dépistage individuel chez l’enfant de 28 jours à 6 ans, destinées aux médecins

généralistes, pédiatres et médecins scolaires, Paris.

HAUTE AUTORITE DE SANTE (Septembre 2005) : Propositions portant sur le

dépistage individuel chez l’enfant de 7 à 18 ans, destinées aux médecins

généralistes, pédiatres et médecins scolaires, Paris.

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meilleure prise en charge des enfants dysphasiques et dyslexiques, Paris

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les enfants atteints d’un trouble spécifique du langage, Paris.

VYGOTSKY. L. S., (1978), Mind in society. Cambridge : Havard University Press.

35

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