3. L'influence du pH . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148
10. La sensibilité à la corrosion des alliages d'aluminium dans les applications marines . 159
10.1 Choix des alliages pour les applications marines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 159
10.2 Sensibilité des 5000 à la corrosion intercristalline . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 160
145
10. LA TENUE À LA CORROSION
’ENVIRONNEMENT marin est un La très longue expérience de la base et éviter ainsi quelques
L milieu particulièrement agres-
sif vis-à-vis de la plupart des maté-
tenue à la corrosion de l’alumi-
nium en atmosphère marine ou
déboires ou des protections
superfétatoires.
riaux. Il suffit pour s’en rendre dans l’eau de mer [1] permet de
compte de voir dans quel état se supputer que l’aluminium aura une Bien que les métallurgistes et les
trouvent les vieux navires et les durée de vie en milieu marin d’une corrosionnistes aient mis au point
épaves abandonnés sur le littoral, exceptionnelle longévité qui se au milieu du XXe siècle des alliages
qu’ils soient en bois ou en acier. mesure d’ores et déjà en décen- « intrinsèquement » résistants à la
nies ! On peut affirmer que l’alu- corrosion en milieu marin – les alu-
Rares sont les métaux qui résistent minium est le « métal de la mer » minium-magnésium de la famille
sans protection dans ce milieu. Le de l’époque moderne. 5000 – , on observe néanmoins ici
bronze en fait partie. Dans les et là des cas de corrosion. Leur
musées du pourtour de la Bien que cette évidence soit analyse montre que, très souvent,
Méditerranée, il est possible d’ad- aujourd’hui largement admise, l’origine des corrosions tient aux
mirer des statues retrouvées sur les la question de la tenue à la cor- dispositions constructives et aux
épaves antiques qu’elles ornaient et rosion de l’aluminium dans les conditions de service inadaptées à
qui sont restées plusieurs siècles, applications marines mérite à l’aluminium.
et même deux millénaires, immer- elle seule un long détour pour
gées dans l’eau de mer. en rappeler les principes de
TRICAT 50
Alcan Marine
146
DE L’ALUMINIUM EN MILIEU MARIN
quent entre eux dans l’hé- Quand l’eau d’un port est polluée
1. misphère Sud, ont à peu près la par des rejets urbains ou indus-
LES même salinité totale, de 32 à triels, la tenue à la corrosion de
CARACTÉRISTIQUES 37 g. l-1 dont 30 g. l-1 de chlorure l’aluminium peut en être modifiée,
DU MILIEU MARIN de sodium, le « sel ». sous réserve, bien sûr, que les
éléments polluants aient une
Il faut distinguer entre l’eau de La salinité des mers fermées ou influence sur la corrosivité de l’eau
mer et l’atmosphère marine. isolées peut être très différente de de mer vis-à-vis de l’aluminium (2).
celle des grands océans et varier
en cours d’année en fonction des
1.1 saisons. Ainsi, la mer Baltique a 1.2
L’eau de mer une salinité totale de 8 g. l-1, la mer L’atmosphère marine
La mer est un milieu liquide dans Noire : 22 g. l-1, la Méditerranée : L’agressivité de l’atmosphère
lequel se trouvent en équilibre : 41 g. l-1, et le golfe Arabo- marine est accentuée par l’humi-
des sels minéraux dissous, de Persique : 57 g. l-1 [2]. dité et les embruns, qui sont cons-
l’ordre de 30 à 35 g par litre, titués de très fines gouttelettes
des gaz dissous, dont 5 à 8 ppm L’agressivité de l’eau de mer vis-à- d’eau de mer emportées par le
d’oxygène (1), vis des métaux et des autres vent. L’influence de l’atmosphère
des organismes vivants, matériaux est due à l’abondance marine – dont l’effet s’atténue for-
des matières organiques en de chlorures « Cl- ». tement à quelques kilomètres du
décomposition, rivage – dépend de l’orientation et
des matières minérales en L’expérience et les résultats des de l’intensité des vents dominants.
suspension. essais de corrosion montrent que
la tenue à la corrosion de l’alumi-
L’ensemble constitue un milieu nium est la même quel que soit la (1) ppm = partie par million ou mg. l -1.
très complexe dont l’influence de mer ou l’océan. Des essais com- (2) L’eau de mer diluée des estuaires est
chaque facteur, qu’il soit d’ordre paratifs sur les mêmes alliages généralement plus agressive vis-à-vis
chimique (la composition), d’ordre immergés en mer du Nord (16 à des matériaux, y compris l’aluminium,
que l’eau de mer du large. Ce paradoxe
physique (la température, la pres- 17 g. l-1 de chlorures, variation peut s’expliquer de diverses manières :
sion), d’ordre biologique (la faune annuelle de température 0 à 18 °C) les précipitations de carbonate de
et la flore), sur la tenue à la corro- et dans le golfe Arabique (26 à calcium et de magnésium, qui déposent
sur le métal un film plus ou moins
sion des métaux n’est ni réelle- 34 g. l-1 de chlorures, variation protecteur, ne se font pas dans une eau
ment séparable, ni séparément annuelle de température 17 à de mer diluée. L’activité biologique y est
quantifiable. 30 °C) montrent qu’il n’y a pas de ralentie. Les rejets domestiques ou
industriels viennent modifier les
différence significative entre les équilibres physico-chimiques et sont
Les grands océans, Atlantique, deux sites bien que la salinité varie éventuellement des agents corrosifs
Indien et Pacifique, qui communi- du simple au double [3]. en eux-mêmes.
MODULE D'HABITATION
Alcan Marine
147
2. 3. 4.
LA TENUE À LA L’INFLUENCE DU pH L’INFLUENCE
CORROSION DE DES ÉLÉMENTS
L’ALUMINIUM SOUS La vitesse de dissolution du film D’ADDITION
CONTRÔLE DU FILM d’oxyde dépend du pH du milieu
D’OXYDE NATUREL (figure 123). Elle est très forte en Certains éléments d’addition des
milieu acide et en milieu alcalin, et alliages d’aluminium renforcent
La très bonne tenue à la corrosion elle est faible dans les milieux pro- les propriétés protectrices du film
de l’aluminium est due à la présence ches de la neutralité (pH 5 à 9). Le d’oxyde naturel. D’autres, au
permanente sur le métal d’un film film d’oxyde est donc très stable contraire, les affaiblissent. Parmi
d’oxyde naturel constitué d’alumine dans l’eau de mer, dont le pH est les premiers, il faut citer le magné-
de formule Al2O3, qui rend ce métal de 8 à 8,2. sium, dont l’oxyde (la magnésie)
« passif » à l’environnement. se combine à l’alumine. Il améliore
Contrairement à une idée fort les propriétés protectrices du film
Bien qu’il ait une très faible épais- répandue, le pH n’est pas le seul d’oxyde naturel, ce qui explique
seur, comprise entre 5 et 10 nano- critère à prendre en compte pour les performances remarquables
mètres (3), ce film d’oxyde consti- prédire la tenue de l’aluminium de tenue à la corrosion des allia-
tue une barrière entre le métal et dans un milieu aqueux : la nature ges au magnésium de la famille
le milieu ambiant. des acides ou des bases joue un 5000 : 5754, 5083, 5383, 5086,
rôle prépondérant. Cela est très etc.
Il se forme instantanément dès que important quand on doit choisir un
le métal entre en contact avec un produit nettoyant ou décapant Au contraire, le cuivre est un des
milieu oxydant : l’oxygène de l’air, pour l’aluminium. éléments qui affaiblissent les pro-
l’eau. La vitesse de formation de ce priétés protectrices du film
film est de l’ordre du millième de Les hydracides tels que l’acide d’oxyde. C’est la raison pour
seconde et se produit même sous chlorhydrique et l’acide sulfurique laquelle il est très fortement
des pressions très faibles d’oxy- attaquent fortement l’aluminium, déconseillé d’utiliser, en milieu
gène, de l’ordre du millibar. d’autant plus qu’ils sont en solu- marin, sans protection spéciale,
tion concentrée. Mais l’acide les alliages d’aluminium au cuivre
La stabilité physico-chimique du nitrique concentré n’a pas d’action de la famille 2000 ainsi que ceux
film d’oxyde a donc une très sur l’aluminium (4). Il peut être uti- de la famille 7000 qui ont une addi-
grande importance pour la résis- lisé en concentration supérieure à tion de cuivre.
tance à la corrosion de l’alumi- 50 % pour le décapage de l’alumi-
nium. Elle dépend des caractéris- nium et de ses alliages. Les acides
PASSERELLE D'ACCÈS
tiques du milieu, dont le pH, et organiques n’ont qu’une action
aussi de la composition de l’alliage très modérée sur l’aluminium.
d’aluminium.
C’est également vrai en milieu
alcalin : la soude caustique, la
potasse attaquent sévèrement
SOLUBILITÉ DE L’ALUMINE l’aluminium. Par contre, l’ammo-
niaque concentrée a une action
pH de l’eau de mer beaucoup plus modérée. Il en est
Log (V) de même des bases organiques.
➤
mg.dm-2.h-1
1
-1 Dissolution
alcaline en
-2 AlO2-
Dissolution
Alcan Marine
-3 acide en
Al3+ (3) Un nanomètre vaut un milliardième
de mètre (10-9 m).
0 2 4 6 8 11 12 14 (4) Il contribue même par sa fonction
oxydante à renforcer très légèrement la
148 couche d’oxyde.
Figure 123
10. LA TENUE A LA CORROSION DE L'ALUMINIUM EN MILIEU MARIN
corrosion. 3H2O ➤
Cu
➤
➤
➤
Oxyde
➤
3+
Al
➤
Alcan Marine
➤
Al3Fe
3 e- 3 e-
149
Figure 124
résultats obtenus en laboratoire Elle n’est pas décelable à l’œil
ou en exposition naturelle, ou en 5.3 nu. Il faut faire un examen micro-
station de corrosion, pendant une La corrosion trans- graphique, généralement sous
longue durée : la profondeur des cristalline un grossissement de 50, pour la
piqûres une fois formées pendant et la corrosion inter- déceler. Quand elle pénètre en
les premiers mois de service n’é- cristalline profondeur, elle réduit les carac-
volue pratiquement plus ensuite. La corrosion à l’intérieur du métal, téristiques mécaniques, en parti-
à l’échelle du grain, peut se propa- culier l’allongement, et elle peut
Ce ralentissement de la vitesse de ger de deux manières (figure 127) : même provoquer des ruptures
corrosion par piqûres explique que dans toutes les directions : la de pièces.
l’on puisse utiliser du matériel en corrosion affecte indifféremment
aluminium dans certains milieux tous les constituants métallur- La corrosion intercristalline se pro-
naturels (atmosphère rurale, giques, il n’y a pas de corrosion page à partir de piqûres. Il n’y pas
atmosphère marine, eau de mer) sélective. C’est la corrosion trans- de rapport entre la profondeur de
sans aucune protection pendant granulaire ou corrosion transcris- pénétration de la corrosion inter-
des décennies. C’est aussi vrai en talline, ainsi appelée parce qu’elle cristalline et le diamètre des piqû-
atmosphère marine (figure 125) progresse à l’intérieur des grains, res de corrosion. En d’autres ter-
qu’en immersion dans l’eau de suivant des chemins préféren- mes, la corrosion intercristalline
mer (figure 126). Dans un cas tiels : la corrosion progresse le long peut se propager aussi en profon-
comme dans l’autre, la profondeur des joints des grains. Contraire- deur à partir de très petites piqû-
des piqûres éventuelles dépasse ment à la corrosion transgranulaire, res superficielles.
rarement le millimètre après plu- cette forme de corrosion consomme
sieurs années. très peu de métal. La corrosion intercristalline est
causée par la différence de poten-
tiel électrochimique qui peut exis-
EXPOSITION EN BORD DE MER
ter entre le grain lui-même et la
zone des joints de grains où peu-
800 Profondeur piqûres vent se produire des précipitations
(microns) de composés intermétalliques,
600 telle la phase βAl3Mg2 pour les
alliages au magnésium. Le poten-
400 ➤ maximum tiel de dissolution de cet intermé-
tallique est très électronégatif :
200
➤ – 1 150 mV ECS par rapport au
moyenne
grain : – 750 mV.
0
5 10 15 20
La corrosion intercristalline peut
Durée d’exposition (années)
se développer si trois conditions
Pechiney, Centre de Recherche de Voreppe sont simultanément réunies :
Figure 125 présence d’un milieu aqueux
corrosif,
IMMERSION PERMANENTE EN EAU DE MER différence de potentiel d’au
moins 100 mV entre les intermé-
Profondeur piqûres maximum talliques et la solution solide,
800 (microns) précipitation continue dans
les joints de grains des intermé-
600
talliques.
400
Compte tenu de la différence de
200 potentiel de 400 mV entre la
phase βAl3Mg2 et le grain, les allia-
Alcan Marine
Figure 127
CORROSION
À LA LIGNE D’EAU
Il est habituel d’évaluer l’inten- La sensibilité des alliages d’alumi-
sité de la corrosion intercristal- nium à cette forme de corrosion, Aluminium
line par le nombre de couches de très caractéristique (figure 136,
grains atteintes. Il est admis que p. 162), dépend des conditions de
la corrosion intercristalline est transformation (gamme de lami-
superficielle et sans danger si nage ou de filage, taux d’écrouis-
elle ne se propage pas au-delà sage, texture de grains allongée). - 800 mV Air
de 3 ou 4 couches, ce qu’on
observe sur les alliages de la Sur les alliages aluminium-
famille 6000. magnésium (5083, 5383, 5086, Eau
- 980 mV
etc.), l’état H116, contrôlé au test
Les tests sélectifs pour détec- ASSET (5), est désensibilisé à
ter la sensibilité à la corrosion cette forme de corrosion.
Figure 128
intercristalline des alliages d’a-
luminium sont indiqués au para-
graphe 11. 5.5 Si l’on veut éviter tout risque de
La corrosion corrosion à la ligne d’eau, quand
à la ligne d’eau les eaux sont stagnantes, il faut
5.4 Cette forme de corrosion peindre de part et d’autre de la
La corrosion feuille- concerne les structures métal- ligne de séparation air/eau.
tante liques, en particulier en acier,
La corrosion feuilletante est une semi-immergées : la zone immer-
forme de corrosion qui se propage gée, très proche de la limite
suivant des plans parallèles à la air/eau, peut subir une corrosion
direction du laminage (ou du préférentielle, parfois sévère (6).
filage) entre lesquels subsistent
des feuillets de métal non atta- Sur l’aluminium, cette corrosion
(5) Cf. paragraphe 11.
qués. L’accumulation des produits est due à la différence de concen-
(6) Sur l’acier, cette forme de corrosion
de corrosion provoque le gonfle- tration en chlorures qui est créée
appelée « corrosion par aération
Alcan Marine
ment de la zone corrodée, écar- du fait de l’évaporation dans la par- différentielle » est due à la différence de
tant les fines lamelles de métal tie la plus mince du film d’eau qui concentration en oxygène entre la
couche d’eau immédiatement au contact
comme les feuilles d’un livre, mouille le métal (figure 128). Il en
de l’air, donc plus riche en oxygène, et
d’où le nom de « corrosion feuille- résulte une différence de potentiel celle de dessous. La corrosion se produit
tante ». de dissolution qui peut être impor- au-dessous de la ligne d’eau. 151
5.6
La corrosion
6. 6.1
Notion de pile
LA CORROSION
caverneuse GALVANIQUE Lorsque deux métaux ou alliages
On l’appelle aussi « corrosion de nature différente, par exem-
sous dépôt ». Elle se développe La crainte, parfois exagérée, de la ple du cuivre et du zinc, sont mis
dans les recoins, sous les dépôts, corrosion galvanique a été long- en contact direct (ou reliés élec-
là où l’eau pénètre et ne se renou- temps un frein au développement triquement) dans un milieu
velle pas (figure 129). de l’aluminium, que ce soit dans la humide et conducteur de l’élec-
construction navale ou dans l’équi- tricité, par exemple une solution
La corrosion caverneuse pro- pement du littoral. d’acide sulfurique, l’un des deux
gresse généralement peu sur l’alu- métaux – ici le zinc – se
minium, sans doute à cause de la La longue expérience acquise des consomme tandis que l’autre, le
précipitation de l’alumine – produit applications de l’aluminium en cuivre, conserve son intégrité et
de la corrosion – qui colmate rapi- milieu marin fait que l’on sait main- son aspect.
dement les accès aux recoins. En tenant apprécier, à leur juste
effet, on constate très souvent, niveau, les risques de corrosion C’est une pile (7) constituée de
lors du démontage d’un assem- galvanique de l’aluminium dans les deux électrodes, chacun des
blage riveté ou vissé ayant assemblages hétérogènes entre métaux (figure 130) :
séjourné très longtemps dans l’aluminium et les métaux usuels
l’eau de mer, qu’entre les deux tels qu’on en trouve en construc- n celui qui se consomme est
tôles, il y a un dépôt continu d’alu- tion navale (ou dans d’autres appli- appelé l’anode, siège d’une réac-
mine. cations). tion d’oxydation :
M Õ M + ne-
n+
Liaison électrique
ä
e- e-
ä
ä
Anode Cathode
zinc cuivre
Sens électrons ä
ä
ä
Aluminium
ä
Canon et
rondelles ä Isolant ( PVC,
isolants élastomères)
2H+ + 2e- Õ H2↑ ä
ä
ä
ä
Liaison ionique Écrou ä Autre métal
Zn Õ Zn2+ + 2e-
(Acier…)
ä
corrosion galvanique de l’alumi- dont la résistance est de l’ordre de Ainsi, quand on démonte des
nium, la réaction globale est la sui- 10 à 25 Ω.cm-1, que dans l’eau assemblages mixtes de tôles en
vante : douce (ou l’eau de pluie), dont la acier et en alliage d’aluminium
résistance atteint plusieurs milliers boulonnées l’une contre l’autre,
de W.cm-1, selon l’origine des eaux. sans aucun isolement, qui ont été
immergés pendant plusieurs
Il y a dégagement d’hydrogène (à n Continuité électrique entre les années dans l’eau de mer, on
la cathode) et dissolution de l’alu- deux métaux, soit par contact trouve dans la zone des contacts
minium (à l’anode) avec formation direct, soit par une liaison entre les un « cataplasme » très dense
d’alumine Al(OH)3. deux métaux (par exemple des vis d’alumine. La corrosion de l’alumi-
de serrage). nium reste limitée parce que l’alu-
mine a beaucoup ralenti les échan-
6.2 En conséquence, l’un des ges ioniques (10).
Les conditions de la moyens, bien simple, d’éviter la
corrosion galvanique corrosion galvanique est d’isoler n Métaux de nature différente :
Ces équations simplifiées mon- aussi soigneusement que possi- c’est ici qu’intervient la notion de
trent que, pour qu’il y ait corrosion ble les deux métaux. Pour cela, il potentiel, qu’il faut développer.
galvanique, il faut que trois condi- suffit d’interposer une forte résis-
tions soient simultanément tance ohmique, c’est-à-dire un
réunies : isolant (figure 131), tel du néo-
– présence d’un électrolyte, prène (9).
– continuité électrique,
– nature différente des métaux. Comme dans toute pile, tout ce
qui ralentit ou freine les réactions
n Présence d’un électrolyte : la électrochimiques sur les électro-
zone des contacts doit être des réduit son débit. On dit qu’il y (9) C’était la solution autrefois la plus
utilisée dans la construction navale. Pour
mouillée par de l’eau ou par de a « polarisation ». Appliquée au les structures immergées, on lui préfère
Alcan Marine
l’eau de mer. La corrosion galva- cas de la corrosion galvanique, maintenant la protection cathodique
nique est d’autant plus forte que le l’accumulation des produits de (cf. chapitre 11).
milieu est plus conducteur, elle corrosion dans la zone des (10) Il va de soi qu’on ne peut compter
sur cette corrosion initiale pour espérer
sera donc beaucoup plus intense contacts entre les deux métaux la une protection, plus ou moins illusoire,
en immersion dans l’eau de mer, ralentit. à terme. 153
POTENTIELS DE DISSOLUTION DES ALLIAGES
6.3 D’ALUMINIUM (SOLUTION NaCl, H2O2, ASTM G 69)
Notion de potentiel
Alliage Potentiel mV ECS
C’est une donnée thermodyna-
mique qui mesure l’aptitude à 1050A – 750
l’oxydation d’un métal. Plus le 3003 – 740
potentiel est électronégatif, plus
5052 – 760
le métal a tendance à s’oxyder.
5056 – 780
Un potentiel se mesure en milli-
5083 – 780
volts (mV) par rapport à une
électrode de référence et dans un 5086 – 760
milieu bien défini. Les corrosion- 5154 – 770
nistes utilisent, le plus souvent,
5182 – 780
l’électrode au calomel saturé
(ECS) comme référence. 5454 – 770
5456 – 780
On obtient un classement – une
échelle – des métaux et alliages, 6005A – 710
dont on trouvera un extrait dans le 6060 – 710
tableau 67 pour les métaux usuels
dans l’eau de mer naturelle en 6061 – 710
mouvement. 6063 – 740
42000 (A-S7G03) – 820
Le classement dans cette échelle
de potentiel permet de prévoir 51300 (A-G5) – 870
lequel des deux métaux, en cas
Tableau 66
de contact dans un milieu aqueux,
ou plus précisément dans l’eau de
mer, sera attaqué : POTENTIELS DE DISSOLUTION MESURÉS DANS L’EAU DE
n celui qui est le plus électroné- MER NATURELLE EN MOUVEMENT À 25°C
gatif si tous deux ont un potentiel
Alliage Potentiels de dissolution (mV ECS) (*)
électronégatif,
n celui qui est électronégatif si Graphite + 90
l’autre est électropositif. Acier inoxydable – 100
Aluminium – 750
(11) C’est ce qui explique l’efficacité
du zingage de l’acier et donc le Zinc – 1 130
développement de l’acier galvanisé
dans beaucoup d’applications où il faut Magnésium – 1 600
154 le protéger contre la corrosion.
(*) mV ECS = millivolt, électrode au calomel saturé. Tableau 67
10. LA TENUE A LA CORROSION DE L'ALUMINIUM EN MILIEU MARIN
proches les uns des autres constituée, donc susceptible de plus utilisée maintenant pour
(tableau 66). Il en résulte qu’en subir une corrosion galvanique, si neutraliser les couples galva-
milieu marin il n’y a aucun risque les conditions s’y prêtent. niques entre la coque d’un navire
de corrosion galvanique entre ces en aluminium et le système de
alliages d’aluminium. C’est égale- Pour apprécier au mieux les propulsion (arbre et hélice), ou
ment vrai pour les alliages de mou- risques de corrosion galvanique de les autres implantations sur la
lage. C’est la raison pour laquelle l’aluminium dans un assemblage coque (crépines, accessoires
on utilise fréquemment des raidis- hétérogène, il faut distinguer divers).
seurs en 6000 soudés sur des entre :
tôles en 5000. une structure immergée Remarque : L’abandon accidentel
(œuvres vives), d’un outil en acier, par exemple
une structure émergée (œuvres une clef de serrage, en fond de
6.4 mortes), et, dans ce cas, il faut cale peut provoquer une corrosion
Aspects pratiques tenir compte de la nature du galvanique si de l’eau stagne en
de la corrosion métal. permanence dans la zone où
galvanique séjourne la pièce en acier (ou en
de l’aluminium Remarque : L’anodisation ne tout autre métal).
en milieu marin constitue pas du tout une protec-
La corrosion galvanique est un tion contre la corrosion galvanique.
phénomène très localisé et bien 6.6
souvent limité à la zone des Cas des contacts
contacts. En théorie, la densité de 6.5 hétérogènes émergés
courant qui détermine la vitesse Cas des contacts L’expérience, maintenant pluri-
de dissolution du métal anodique hétérogènes immer- décennale, des applications de
dépend du rapport : gés l’aluminium en milieu marin, que
surface cathodique Quand les contacts sont immer- ce soit à bord des navires ou
surface anodique gés, conformément à ce qui a été dans les équipements du littoral,
dit plus haut, la corrosion galva- montre que les contacts avec l’a-
L’expérience montre que l’on ne nique de l’aluminium est inélucta- cier ordinaire, nu ou revêtu (gal-
peut rien attendre de ce rapport ble au contact de la plupart des vanisé, cadmié), avec l’acier
de surface parce que la corrosion métaux usuels (13). Son intensité inoxydable, ne provoquent pas de
galvanique se développe surtout dépendra de la nature du métal, de corrosion galvanique significative
dans la zone des contacts ou à la composition du milieu et de la de l’aluminium et des alliages
proximité. Il faut donc estimer la durée, s’il s’agit d’un endroit (15) des familles 1000, 3000,
surface anodique à peu près mouillé épisodiquement. 5000, 6000 (16).
égale à celle de la surface catho-
dique. La protection de la structure en
aluminium s’impose et on pourra
En d’autres termes, une petite choisir entre plusieurs solutions : (12) Sauf avec le cadmium, le zinc et le
pièce, par exemple une vis ou l’isolement : en interposant magnésium. Il n’y aura donc pas de
une sonde, en cuivre ou en entre les deux métaux des joints corrosion galvanique de l’aluminium au
contact de la visserie en acier galvanisé
alliage cuivreux, fixée sans en matière plastique. Ainsi, en ou en acier cadmié. Mais cela est vrai
aucune précaution d’isolement pratique, sur une canalisation, il tant qu’il y a du zinc ou du cadmium sur
sur une structure importante en suffit de placer entre les brides l’acier, lesquels, on le sait, se
consomment pour protéger l’acier.
alliage d’aluminium, le tout en aluminium de la canalisation
(13) C’est aussi la situation des contacts
immergé en permanence, pro- et celles d’une vanne en acier hétérogènes dans les fonds du navire, si
voquera une forte corrosion inoxydable ou en laiton, par de l’eau vient à y stagner.
galvanique à l’endroit de sa exemple, un joint isolant suffi- (14) Cf. chapitre 11.
fixation. samment épais, (15) Plusieurs raisons expliquent cela :
il y a formation d’un film de produits de
la peinture : il faut masquer
corrosion (rouille, alumine) sur les faces
La position de l’aluminium dans d’abord la surface cathodique, en contact qui, comme on l’a vu plus
Alcan Marine
l’échelle des potentiels (ta- c’est-à-dire l’autre métal. Ne pein- haut, freine les réactions
électrochimiques.
bleau 67) montre que, dans dre que l’aluminium se révèle
(16) Dans certains cas, les alliages au
presque tous les cas d’assem- être beaucoup moins efficace,
cuivre des familles 2000 et 7000 sont
blage avec un autre métal usuel la protection cathodique : c’est sensibilisés à la corrosion au contact
(12), il sera l’anode de la pile ainsi la solution la plus pratique (14), la de l’acier. 155
C’est si vrai que l’on ne protège on coule au fond de la quille une
pratiquement plus ces contacts, 6.7 résine sur une épaisseur de 15 à
aussi bien à bord des navires (17) Influence 20 mm,
que sur les équipements du litto- de la nature du métal après séchage de la résine, on
ral, sauf bien évidemment dans le en contact avec place la grenaille (ou les gueuses)
cas où on souhaite éviter les cou- l’aluminium de plomb en évitant soigneuse-
lures de rouille sur des structures Le risque de corrosion galvanique ment le contact avec le bordé en
en aluminium (dans le cas de peut être plus important au contact aluminium de la quille,
contact avec l’acier). On utilise de certains métaux et alliages. les vides autour des gueuses,
maintenant des joints de transition ou de la grenaille, sont comblés
en acier-aluminium (18) pour réali- Le cuivre et ses alliages avec de la résine dont le niveau
ser les jonctions soudées entre Si le contact entre les alliages supérieur dépassera de 20 à
une coque et ses alliages. d’aluminium et le cuivre et ses 25 mm celui du plomb,
alliages (laiton, bronze) ne donne l’accès de la quille est obturé par
pas lieu à une corrosion galvanique un moyen approprié pour empê-
notable, en position émergée, en cher toute pénétration d’humidité
(17) Pour des raisons de sécurité (cf.
chapitre 9), toutes les masses milieu marin et humide, il est pré- dans la quille.
métalliques à bord d’un navire ou sur férable, quand c’est possible, de
une structure appelée à recevoir des ménager un isolant entre les deux Il n’est pas possible de poser à
installations électriques doivent être en
équipotentiel. Même si on isole les métaux si on veut éviter une même le fond de cale du plomb
contacts pour des raisons de corrosion dégradation superficielle et locale pour lester un bateau. Il faut qu’il
ou de commodité, il faut ménager, en un de l’aluminium. soit enfermé dans une gaine étan-
point, une liaison électrique par un câble
souple ou une tresse. che pour éviter qu’en présence
(18) Cf. chapitre 9. Par contre, le produit de la corrosion d’humidité, il y ait corrosion galva-
du cuivre et de ses alliages, le « vert nique de l’aluminium, ou entraîne-
de gris », est agressif vis-à-vis de l’a- ment des sels de plomb issus de
luminium et de ses alliages, au l’attaque de celui-ci. Les sels de
contact desquels il est réduit en plomb provoquent une attaque par
fines particules de cuivre. Celles-ci piqûres de la coque, là où ils
provoquent localement une corro- seront entraînés par l’humidité.
sion par piqûres de l’aluminium.
C’est la raison pour laquelle il est Si le lest en plomb est fixé
préférable de protéger les structu- directement à la coque, il faut
res qui se trouvent en dessous l’isoler soigneusement de celle-ci,
d’un accessoire en cuivre, en comme indiqué à la figure 132.
bronze ou en laiton. Le mieux serait
bien sûr de les peindre pour éviter la L’usage de peinture à base de
formation de vert de gris. minium (de plomb) pour protéger
MONTAGE D’UN LEST des pièces en acier à bord d’un
EN PLOMB OU EN FONTE Le plomb navire en aluminium est à prohiber
Le plomb est fréquemment car les oxydes de plomb, comme
utilisé pour lester les navires ceux du cuivre, provoquent une
de plaisance. Le couple alumi- corrosion sévère de l’aluminium
nium-plomb fonctionne très forte- en présence d’humidité.
Coque ment en eau de mer. Il faut donc
en ➤
aluminium Rondelles absolument empêcher toute péné-
➤ isolantes tration d’eau dans la quille quand
➤ celle-ci est lestée de plomb avec
Joints
de la grenaille ou avec des « gueu-
et manchons
isolants ses ». Pour éviter la corrosion gal-
vanique qui risque d’être très (19) Toutes ces précautions visant à
➤
Humidité
Joint étanchéité
➤
Extérieur
Extérieur
Joint étanchéité
Zone facile à
nettoyer
Zone difficile à Bon accrochage
nettoyer des peintures
➤
➤
➤
Alcan Marine
158
Figure 133
10. LA TENUE A LA CORROSION DE L'ALUMINIUM EN MILIEU MARIN
tion qui ont provoqué ces désor- qu’il soit continu ou alternatif. en agencement intérieur, etc.
dres. La figure 133 illustre les cas
classiques de dispositions cons- Par contre, l’emploi des alliages
tructives néfastes à la bonne (22) Cf. chapitre 6. des familles 2000 et 7000 doit res-
tenue à la corrosion. (23) Cf. chapitre 9. ter l’exception compte tenu de 159
leur faible résistance à la corro- micrographique révèle facile-
sion. Il est indispensable qu’ils 10.2 ment l’état de l’alliage, sensibi-
soient spécialement protégés en Sensibilité des 5000 lisé ou non (figure 134).
cas d’usage en milieu marin. à la corrosion
intercristalline La précipitation aux joints de
Les 2000 et les 7000 au cuivre Depuis le début des années grains de la phase β, qui a ten-
ne sont pas soudables par les 1950, il est bien connu que les dance à être continue, est d’autant
procédés classiques à l’arc. Par alliages aluminium-magnésium plus rapide et plus dense que :
contre, les 7000 sans cuivre, par peuvent présenter une sensibilité la teneur en magnésium est
exemple le 7020 ou le 7108, sont à la corrosion intercristalline, élevée,
eux facilement soudables et pré- d’autant plus marquée que la la température de service est
sentent un niveau élevé de teneur en magnésium est élevée. élevée,
caractéristiques mécaniques C’est la raison pour laquelle les l’écrouissage est important.
après soudage. Cette propriété alliages industriels ne dépassent
intéressante pourrait être un généralement pas 5,5 % en Ainsi que l’illustre la figure 135, il y
atout pour la chaudronnerie en magnésium. a un domaine de température,
général et la construction navale entre 125 et 225 °C, de forte sen-
en particulier. Cette sensibilité est due aux modi- sibilisation. En fait, pour les allia-
fications de la répartition du ges les plus chargés en magné-
Mais la zone affectée thermique- magnésium dans le métal à l’état sium, au-delà de 5 %, la sensibili-
ment présente une très grande solide. La solubilité du magnésium sation peut commencer à plus
sensibilité à la corrosion feuille- dans l’aluminium est très élevée à basse température.
tante dans tous les milieux, au chaud, 15 % à 450 °C, mais elle
point qu’il a fallu abandonner le n’est plus que de 1 % à la tempé- Ainsi qu’indiqué précédemment,
développement de ces alliages rature ambiante. ces intermétalliques sont ano-
en dehors d’applications très diques par rapport à la masse
spécifiques, hors du domaine Dès que la température passe du grain, leur potentiel est de
courant. au-dessous de 450 °C, le – 1 150 mV ECS, soit un écart de
magnésium précipite alors sous l’ordre de 400 mV par rapport à la
Sous réserve de progrès décisifs forme d’intermétalliques Al3Mg2 solution solide, ce qui est considé-
pour maîtriser la sensibilité à la (ou Al8Mg5), couramment dési- rable. Il y a donc un risque de cor-
corrosion feuilletante, il n’est pas gnée « phase β ». Mais, quand rosion intercristalline, et si la préci-
possible dans l’état actuel (24) des certaines conditions sont pitation est continue aux joints de
connaissances sur la métallurgie réunies, ces précipités peuvent grains, et si le milieu est corrosif.
de ces alliages de les utiliser en se rassembler aux joints de
construction navale sans protec- grains. On dit que le métal est La température n’est pas, comme
tion spéciale [5]. « sensibilisé ». Un examen on l’oublie trop souvent et à tort,
le seul paramètre de la précipita- construction navale [9], pour éviter SENSIBILISATION DES 5000
tion de la phase β (25). Le temps, de livrer des demi-produits sensibi- ET TENEUR EN MAGNÉSIUM [6]
c’est-à-dire la durée de chauffage, lisés à la corrosion. Ils sont systé-
est aussi à prendre en compte matiquement contrôlés par les
g.dm-2
Perte de masse
pour évaluer l’intensité de la sen- tests sélectifs indiqués ci-après. ➤
0,5 Mg-5,59 %
sibilisation. Cela va de soi puisque ➤ Mg-5,15 %
la vitesse de migration des ato- Toutefois, il faut rappeler que l’état Mg-4,60 %
➤
mes de magnésium vers les joints H116 n’empêche pas une précipi-
0
de grains obéit aux lois de diffu- tation de la phase β aux joints de 75 100 125 150 175 200 225 250 (°C)
sion dans l’état solide (ici la grains, si les conditions de service
après attaque de 8 h dans le réactif
matrice en aluminium). Elle peuvent la provoquer. Cet état est NaCl 3 %, HCI 1 %
dépend de la température selon la très utilisé en construction navale.
Figure 135
relation classique :
τ = t exp – (Q/RT) (25) Ce n’est pas parce qu’un métal est (26) Dans le document « AD-Merkblatt
avec : sensibilisé par précipitation aux joints de W 6/1 » de mai 1982, édité par
grains que la corrosion est inéluctable, Vereinigung der technischen
τ = la distance parcourue cela dépend du milieu. L’expérience l’a Uberwaschungs, Vereine e V. D 4300
t = le temps confirmé, y compris dans des Essen 1, intitulé « Aluminium and
T = la température absolue échangeurs de chaleur fonctionnant en aluminium alloys malleable materials »,
eau de mer, à des températures bien la limite est fixée à 80 °C pour l’alliage
Q est une constante qui dépend supérieures à 65 °C. Il y a des citernes AlMg4,5Mn, équivalent du 5083, avec
de l’élément. routières de transport de fioul lourd, des tolérances de 150 °C pour des
chargé à 65 °C, qui ont 20 ans et plus de périodes n’excédant pas 8 heures, à
service, à raison de 8 à 10 heures de condition que la pression de service soit
On a trop souvent fixé à 65 °C la rotation quotidienne, soit au moins réduite de moitié, et 24 heures
limite d’utilisation des 5000 titrant 50 000 heures de maintien cumulé à si la pression de service est ramenée à
plus de 3,5 % de magnésium (26). 65-70 °C. Mais, bien évidemment, il faut la pression atmosphérique.
éviter la sensibilisation.
En fait, c’est le produit « temps x
température » qu’il faut prendre
en compte. Ainsi donc, sur un
5086, à 65 °C, il faudra 2 ans pour
provoquer une précipitation conti-
nue aux joints de grains, et ce sera
plusieurs mois à 100 °C. L’effet de PONTON D'UN PORT DE PLAISANCE ET SES FLOTTEURS EN 5754
la durée est cumulatif.
162
Figure 6 de la norme NF ISO 11881, édition juin 2002 Figure 136
10. LA TENUE A LA CORROSION DE L'ALUMINIUM EN MILIEU MARIN
Références bibliographiques
11.2 11.3 [1] Corrosion de l’aluminium, C. VARGEL,
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à la corrosion à la corrosion [2] « Chemicals aspects of physical
oceanography », J. LYMAN, R. B. ABEL,
intercristalline intercristalline Journal Chemical Education, vol. 35,
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Il y a deux tests possibles pour Ces alliages ne sont pas sensibles [3] « Effect of the temperature and salt
content of sea water on the corrosion
déterminer la susceptibilité à la à la corrosion feuilletante. La sen- behavior of aluminium », W. HUPPATZ,
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ges 5000 : intercristalline peut être détermi- vol. 38, 1987, pp. 709/710.
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CHEVY TOY
Alcan Marine
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