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Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d'intérêt économique avec commentaires
© FFA Sénégal (Membre d'Ernst & Young International) Septembre 1998
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OHADA :

ACTE UNIFORME RELATIF AU DROIT

DES SOCIETES COMMERCIALES

ET DU

GROUPEMENT D'INTERET ECONOMIQUE

(avec commentaires)

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CHAPITRE PRELIMINAIRE :
CHAMP D'APPLICATION DES DISPOSITIONS DU
PRESENT CODE
Article 1 : Toute société commerciale, y compris celle dans laquelle un
Etat ou une personne morale de droit public est associé, dont le siège
social est situé sur le territoire de l'un des Etats-Parties au Traité relatif à
l'harmonisation du droit des affaires en Afrique (ci-après désignés "les
Etats-Parties") est soumise aux dispositions du présent Acte Uniforme.
Tout groupement d'intérêt économique est également soumis aux
dispositions du présent Acte Uniforme.
En outre, les sociétés commerciales et les groupements d'intérêt
économique demeurent soumis aux lois non contraires au présent Acte
Uniforme qui sont applicables dans l'Etat-Partie où se situe leur siège
social. (1)
1
L'Acte Uniforme s'applique à toutes les sociétés commerciales dont le siège
est situé sur le territoire de l'un des Etats-Parties au traité ayant institué
l'Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA).
Ce traité, signé à Port louis (Île Maurice) le 17 octobre 1993, lie actuellement
(mars 1996) les seize Etats suivants : Bénin, Burkina Faso, Cameroun,
Centrafrique, Comores, Congo Brazzaville, Côte d'Ivoire, Gabon, Guinée
Équatoriale, Guinée Bissau,, Mali, Niger, Sénégal, Tchad, Togo. Le traité est
entré en vigueur le 1er janvier 1996 dans des conditions dérogatoires à celles
prévues à son article 52. Le nouveau droit des sociétés commerciales,
institué par l'Acte Uniforme est un Droit supralégislatif fondé sur le principe
bien établi de la primauté du Droit International sur le Droit Interne. Il
s'applique à toutes les sociétés commerciales et au Groupement d'Intérêt
Economique qui est ainsi introduit dans ceux des Etats-Parties dont la
législation antérieure n'en reconnaissait pas l'existence. Les sociétés
"commerciales" concernées sont, celles que la législation antérieure
considérait comme commerciales par leur forme et celles qui n'avaient pas la
forme commerciale (société civile, par exemple) mais dont l'objet était
commercial. Toutefois, on le verra plus loin (article 3) ces dernières sociétés
devront désormais obligatoirement, soit disparaître, soit changer de forme.
Sont également régies par les dispositions de l'Acte Uniforme, les sociétés à
participation financière publique (Sociétés d'Etat, Sociétés d'Economie Mixte
notamment) qui ont une activité de nature commerciale. Cette disposition ne
va sans doute pas manquer de soulever quelques difficultés dans la mesure
où l'Acte Uniforme ne contient aucune disposition spécifique concernant ce
type de société qui répond le plus souvent à des objectifs et à des impératifs
de nature particulière hors du Droit commun. Le caractère "d'ordre public",
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Article 2 : Les dispositions du présent Acte Uniforme sont d'ordre public,
sauf dans les cas où il autorise expressément l'associé unique ou les
associés, soit à substituer les dispositions les dispositions dont ils sont
convenus à celles du présent Acte Uniforme, soit à compléter par leurs
dispositions celles du présent acte Uniforme. (2)
attaché aux dispositions de l'Acte Uniforme (article 2), ajoute à l'obligation,
pour une société, d'exercer une activité commerciale sous l'une des formes
prévues à l'Acte Uniforme (article 3), peuvent conduire à se poser, par
exemple, les questions suivantes : (1) Un Etablissement Public (ou un
"office") à caractère Industriel et Commercial (EPIC) pourra-t-il désormais
subsister sous cette forme ou devra-t-il obligatoirement adopter l'une des
formes de l'Acte Uniforme. (2) Les dispositions particulières existant à l'heure
actuelle dans les Etats-Parties à propos du contrôle et de la désignation des
dirigeants des sociétés à participation publique et qui se révéleraient
contraires aux dispositions d'ordre public de l'Acte Uniforme, pourraient-elles
subsister. Sur cette dernière question il semble qu'il faille répondre par la
négative, à la lecture du dernier alinéa de l'article 1 qui ne laisse subsister que
les dispositions législatives antérieures non contraires à l'Acte Uniforme, et si
l'on rappelle le caractère supra législatif de cet Acte Uniforme. Cependant on
peut répondre en sens inverse, si les dispositions de l'article 916 (voir
commentaire de cet article) doivent être considérées comme s'appliquant
aussi aux dites sociétés du secteur public ou parapublic.
Il aurait sans doute été préférable, pour écarter ces difficultés, soit d'exclure
ce type de sociétés du champ d'application de l'Acte Uniforme, soit d'y inclure
des règles spécifiques les concernant. En tout état de cause, l'Acte Uniforme
n'écarte pas nécessairement la totalité des législations nationales antérieures
sur les sociétés commerciales puisque des dispositions "non contraires"
éventuelles pourront subsister. La difficulté résidera probablement dans
l'appréciation du caractère "non contraire" ou "compatible" de telles
dispositions.
2
Le caractère d'ordre public, attaché de manière générale, à l'ensemble des
dispositions de l'Acte Unique, interdit d'y déroger et rendraient nulles toutes
dispositions contraires, qu'elles soient législatives, réglementaires ou
contractuelles. Les seules exceptions possibles ne peuvent résulter que des
dispositions de l'Acte Uniforme lui même, et qui autoriseraient expressément,
soit des dispositions dérogatoires soit des dispositions complémentaires. A
priori, des dispositions complémentaires ne peuvent être contraires aux
dispositions principales et, par conséquent, les seules dérogations véritables
possibles sont celles qui sont clairement prévues dans le corps de l'Acte
Uniforme du genre de celles : "à moins que les statuts n'en disposent
autrement..." ou "toutefois, les statuts peuvent stipuler que....." En dehors de
ces cas particuliers, il y a lieu de considérer que toutes les dispositions de
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Article 3 : Toutes personnes, quelle que soit leur nationalité, désirant
exercer en société une activité commerciale sur le territoire de l'un des
Etats-Parties, doivent choisir l'une des formes de société qui convient à
l'activité envisagée, parmi celles prévues par le présent Acte Uniforme.
Les personnes visées à l'alinéa précédent peuvent aussi choisir de
s'associer dans les conditions prévues par le présent Acte Uniforme, en
Groupement d'Intérêt Economique. (3)
PARTIE 1 :
DISPOSITIONS GENERALES SUR LA SOCIETE
COMMERCIALE
TITRE 1 : DEFINITION DE LA SOCIETE
l'Acte Uniforme s'imposent absolument sans qu'il soit besoin dans le texte, de
confirmation superflue, du genre de : "toute disposition contraire est réputée
non écrite"
3
Cet article concerne l'obligation faite aux personnes désireuses d'exercer
une activité commerciale en société, de choisir obligatoirement l'une des
formes prévues à l'Acte Uniforme (société en nom collectif, société en
commandite simple, société à responsabilité limitée, société anonyme). Il
semble que les sociétés en participation, les sociétés de fait et les GIE soient
à considérer comme étant au nombre des sociétés commerciales si l'on
considère que dans sa partie 2, intitulée "Dispositions particulières aux
sociétés commerciales", l'Acte Uniforme passe en revue, sous 7 titres
distincts, les 7 formes de sociétés énumérées ci-dessus, bien que dans
certains articles (notamment les articles 1 à 3) et dans le titre même de l'Acte
Uniforme, il apparaît que le Groupement d'Intérêt Economique ne soit pas
rangé parmi les "sociétés commerciales". En dehors de ces formes, il n'est
plus possible d'exercer une activité commerciale, en société. On verra
d'ailleurs à l'article 188 que la transformation d'une société commerciale en
société d'une autre forme (société civile, par exemple), entraîne la perte de la
personnalité juridique, si l'objet demeure commercial. La théorie antérieure de
la commercialité d'une société par son objet, s'efface donc au bénéfice de la
"commercialité par la forme" puisque une société à forme commerciale et à
objet civil reste commerciale, tandis qu'une société civile à objet commercial
n'est plus juridiquement, reconnue comme valable.
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Article 4 : La société commerciale est créée par deux ou plusieurs
personnes qui conviennent, par un contrat, d'affecter à une activité des
biens en numéraire ou en nature, dans le but de partager le bénéfice ou de
profiter de l'économie qui pourra en résulter. Les associés s'engagent à
contribuer aux pertes dans les conditions prévues par le présent Acte
Uniforme.
La société commerciale doit être créée dans l'intérêt commun des associés.
(4)
Article 5 : La société commerciale peut être également créée, dans les cas
prévus par le présent Acte Uniforme, par une seule personne, dénommée
associé unique", par un acte écrit. (5)
4
Cet article donne une définition générale de la société commerciale qui, au
regard de la classique controverse doctrinale sur sa nature juridique, privilégie
la conception "contractuelle" par rapport à la conception "institutionnelle". En
effet, elle y est définie comme "créée" (et non instituée) par la volonté des
associés, selon un "contrat". Cependant, la prise en compte de l'intérêt
commun des associés qui doit présider à la création de la société et des
nombreuses règles impératives organisant son fonctionnement, font, d'autre
part, largement référence à la conception "institutionnelle". Le but défini
comme étant, soit le partage de bénéfices soit la recherche d'économies,
permet d'englober dans la définition une forme de société qui, comme le GIE,
n'a pas nécessairement la réalisation de profits directs, comme objectif.
5
En dérogation au principe général établi à l'article 4 et selon lequel une
société est créée par une ou plusieurs personnes, il est aussi reconnu comme
possible, la création d'une société commerciale par une seule personne; dans
les cas prévus par l'Acte Uniforme. Ces cas sont limités à la société à
responsabilité limitée (article 309) et à la société anonyme (article 385).
Les définitions données aux autres formes de sociétés (article 270 pour la
société en nom collectif, Article 293 pour la société en commandite simple,
Article 854 pour la société de fait et Article 869 pour le GIE), excluent la
possibilité d'un "associé unique" dans de tels cas.
La pratique consacrera sans doute l'expression de "société unipersonnelle"
pour les SARL et les SA n'ayant qu'un seul "associé". Par référence à la
notion "contractuelle" la société unipersonnelle doit être créée par un écrit
équivalant au "contrat", passé lorsqu'il y a pluralité d'associés. Par contre, à
défaut d'"intérêt commun" distinct de l'intérêt personnel" de l'associé unique,
le côté institutionnel de la société unipersonnelle, ne subsiste que dans le
maintien des règles strictes de fonctionnement des SARL et des SA qui
demeurent, même si en pratique, elles se trouveront très largement
simplifiées du fait de l'absence de toute notion de "décision collective". De ce
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Article 6 : Le caractère commercial d'une société est déterminé par sa
forme ou par son objet.
Sont commerciales à raison de leur forme et quel que soit leur objet, les
sociétés en nom collectif, les sociétés en commandite simple, les sociétés à
responsabilité limitée et les sociétés anonymes. (6)
TITRE 2 : LA QUALITE D'ASSOCIE
dernier point de vue, on peut considérer que le caractère "institutionnel" de la
société commerciale prédomine, dans le cas des sociétés unipersonnelles.
6
Les termes de l'article 6 posent un problème d'interprétation au regard des
dispositions de l'article 3 duquel on pouvait tirer certaines conclusions sur la
"commercialité" par la forme (voir commentaire de l'article 3). En effet, l'article
6 maintient le principe de la "commercialité" soit par la forme, soit par l'objet
alors que l'article 3 exclut la commercialité par le seul "objet".
D'autre part, l'article 6 ne reconnaît expressément la commercialité par "la
forme" qu'aux seules sociétés en nom collectif, sociétés en commandite
simple, sociétés à responsabilité limitée et sociétés anonymes.
Faut il en conclure que les sociétés en participation, les sociétés de fait et les
groupements d'intérêt économique ne seraient commerciaux que par leur
objet et qui pourrait, par conséquent, en exister qui ne soient pas
"commerciaux" alors qu'ils seraient cependant régis par le droit des sociétés
commerciales. Si tel est bien le cas, la combinaison des articles 3 et 6 aboutit
à la distinction suivante : - l'activité commerciale en société n'est possible que
selon l'une des 7 formes prévues par l'Acte Uniforme
- les sociétés revêtant les formes suivantes : société en nom collectif, société
en commandite simple, société à responsabilité limitée et société anonyme,
sont commerciales par leur forme quel que soit leur objet (même s'il ne
consiste pas en une activité commerciale).
- les sociétés existant sous les formes de société en participation, société de
fait et groupement d'intérêt économique, ne sont pas commerciales par leur
forme mais uniquement par leur objet, si celui-ci est commercial.
En ce qui concerne ces trois dernières formes, l'intérêt de la distinction reste
accessoire si l'on considère que la société en participation et la société de fait
ont pour caractéristique essentielle d'être dépourvues de la personnalité
juridique et que le groupement d'intérêt économique se différencie
profondément des autres formes de société par le fait que le GIE ne peut être
qu'un prolongement de l'activité de ses membres alors que les autres
sociétés pourraient avoir un objet beaucoup plus large et totalement
indépendant de l'activité de leurs associés. On retiendra toutefois qu'il est
donc possible de constituer des sociétés en participation et des GIE purement
civils puisqu'ils ne seraient commerciaux ni par leur forme ni par leur objet.
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Article 7 : Toute personne physique ou morale peut être associée dans
une société commerciale lorsqu'elle ne fait l'objet d'aucune interdiction,
incapacité ou incompatibilité visée notamment par l'Acte Uniforme
portant sur le Droit commercial général. (7)
Article 8 : Les mineurs et les incapables ne peuvent être associés d'une
société dans laquelle ils seraient tenus des dettes sociales au delà de leurs
apports. (8)
Article 9 : Deux époux ne peuvent être associés d'une société dans
laquelle ils seraient tenus des dettes sociales indéfiniment ou
solidairement. (9)
TITRE 3 : STATUTS
CHAPITRE 1 : FORME DES STATUTS
7
Toute personne physique ou morale à condition qu'elles jouisse de la
capacité juridique et qu'elle ne tombe pas sous le coup d'une interdiction ou
d'une incompatibilité légales, peut être membre - (voire unique) - d'une
société commerciale, quelle que soit sa forme et même si elle n'est composée
que de personnes morales.
8
En dérogation au principe énoncé par l'article 7, selon lequel les membres
d'une société commerciale doivent disposer de la capacité juridique, les
mineurs, même incapables, peuvent être associés dans une société
commerciale, pourvu qu'ils n'entrent pas dans une forme de société qui les
rendrait responsables des dettes sociales au delà de leur apport : ce qui
serait le cas dans une société en nom collectif, dans une société en
commandite simple, s'ils sont associés commandités, ainsi que dans une
société en participation, une société de fait ou un GIE.
9
Deux époux, quel que soit leur régime matrimonial peuvent être associés -
et même seuls associés - dans une société commerciale, sauf s'ils devaient,
du fait de la forme de cette société, être tenus des dettes sociales
indéfiniment ou solidairement. Ce qui serait le cas dans une société en nom
collectif, une société en commandite simple, dont ils seraient tous deux
associés commandités, dans une société en participation, une société de fait
ou dans un GIE. Par contre, deux époux peuvent constituer entre eux - et
même eux seuls - une SNC, une SARL ou une SA, de même, au sein d'une
société en commandite simple, on pourrait valablement trouver l'un des époux
"commandité" et l'autre "commanditaire".
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Article 10 : Les statuts sont établis par acte notarié ou par tout acte sous
seing privé offrant des garanties d'authenticité dans l'Etat du siège de la
société, déposé avec reconnaissance d'écritures et de signatures par toutes
les parties au rang des minutes d'un notaire. Ils ne peuvent être modifiés
qu'en la même forme. (10)
10
Cet article introduit, d'une manière générale, l'obligation pour les statuts de
toutes les sociétés commerciales, de revêtir la forme authentique, c'est à dire,
soit d'un acte notarié (établi par un notaire) soit d'un acte sous seings privés,
à déposer, au rang des minutes d'un notaire avec reconnaissance d'écritures
et de signatures, par toutes les parties à l'acte. Bien que cela ne soit pas
précisé, il sera à notre avis possible de faire signer l'acte chez le notaire, soit
par les associés eux-mêmes, soit par un ou plusieurs mandataires spéciaux,
associés ou non, mais dans ce cas ces mandataires devraient en principe,
être constitués par des procurations passées devant notaire.
Signalons toutefois que les Etats-Parties où cette obligation de forme
authentique était déjà en vigueur auparavant, les notaires acceptaient
généralement des procurations SSP. Cette obligation représente sans aucun
doute un alourdissement des procédures (ainsi que des frais) de constitution
et, on le verra plus loin, de fonctionnement, pour les sociétés commerciales.
La justification de cette solution a été donnée par la recherche d'une plus
grande sécurité juridique, tant en ce qui concerne le contrôle du contenu des
statuts élaborés ou vérifiés par un spécialiste (le notaire) qu'en ce qui
concerne la conservation des documents (à laquelle le notaire est
expressément tenu). Dans sa rédaction actuelle et sous réserve des
dispositions transitoires particulières qui seront commentées sous l'article
919, (délai d'application repoussé à deux ans pour les Etats-Parties dans
lesquels la forme authentique n'était pas obligatoire jusqu'à présent)
l'obligation en cause concerne toutes les sociétés commerciales y compris
notamment, les sociétés en participation lorsqu'elles sont constituées par un
écrit. La question se pose, en ce qui concerne les GIE (voir commentaire de
l'article 876). On notera également que toutes les modifications apportées aux
statuts ainsi que les actes ou décisions qui les constatent, doivent également
revêtir la forme authentique : ce qui imposera, en ce qui concerne les
délibérations des assemblées générales extraordinaires, soit de les tenir en
présence d'un notaire, soit d'en déposer les procès-verbaux au rang des
minutes d'un notaire. Il en sera de même pour les procès-verbaux constatant
le résultat des votes par correspondance comportant modification des statuts.
On notera cependant que l'article 10 ne vise expressément que ces
modifications, et par conséquent que les décisions collectives qui seraient
simplement à l'origine des modifications statutaires, ne sont en principe pas
concernées. C'est ainsi par exemple, qu'une décision d'augmentation de
capital, n'a pas à revêtir la forme authentique, à la différence, par contre, de la
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Article 11 : Lorsque les statuts sont rédigés par acte sous seing privé, il
est dressé autant d'originaux qu'il est nécessaire pour le dépôt d'un
exemplaire au siège social et l'exécution des diverses formalités requises.
Un exemplaire des statuts établi sur papier libre doit être remis à chaque
associé. Toutefois, pour les sociétés en nom collectif et les sociétés en
commandite simple, il doit être remis un exemplaire original à chaque
associé.(11)
Article 12 : Les statuts constituent soit le contrat de société, en cas de
pluralité d'associés, soit l'acte de volonté d'une seule personne, en cas
d'associé unique.(12)
CHAPITRE 2 : CONTENU DES STATUTS;
MENTIONS OBLIGATOIRES
résolution qui décidera la modification de l'article des statuts relatif au montant
du capital social. Il devrait donc être possible, dans ce cas, de limiter le dépôt
notarié à cette dernière décision prise, le cas échéant, par une délibération ou
un acte distincts. Il serait souhaitable, en pratique, que l'organe de décision
(collectivité des associés, ou assemblée générale), puisse prendre
normalement la décision de modification et mandater un dirigeant (Gérant,
Administrateur ou Président du Conseil d'Administration) pour réitérer devant
notaire le contenu de la modification, comme cela était d'ailleurs déjà pratiqué
lors de la déclaration notariée de souscription et de versement, en cas
d'augmentation de capital en numéraire, chez la société anonyme.
11
On aperçoit mal l'intérêt des obligations particulières imposées par l'article
11 quant au nombre d'originaux à établir en cas de statuts SSP puisque ces
derniers doivent obligatoirement être ensuite déposés au rang des minutes
d'un notaire. En effet, l'acte de dépôt auquel les statuts SSP sont
obligatoirement annexés, peut être délivré, en expédition, à tout intéressé y
compris aux associés comme ce sera le cas lorsque les statuts seront
dressés directement par acte notarié. Il n'y a pas, semble-t-il, de raison
particulière à distinguer les deux cas, à moins que l'on veuille éviter le coût
des expéditions en choisissant la forme SSP assortie du dépôt au rang des
minutes.
12
Ce sont les statuts qui emportent création de la société. Leur date
correspond, sauf exception (cas de la SA constituée avec apports en nature)
à la date de création de la société. Cette date ne doit pas être confondue
avec celle de l'acquisition de la personnalité morale (date de l'immatriculation
au registre du commerce et du crédit mobilier).
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Article 13 : Les statuts énoncent :
1) la forme de la société;
2) sa dénomination suivie, le cas échéant, de son sigle;
3) la nature et le domaine de son activité, qui forment son objet social;
4) son siège;
5) sa durée;
6) l'identité des apporteurs en numéraire avec, pour chacun d'eux, le
montant des apports, le nombre et la valeur des titres sociaux remis en
contrepartie de chaque apport;
7) l'identité des apporteurs en nature, la nature et l'évaluation de l'apport
effectué par chacun d'eux, le nombre et la valeur des titres sociaux
remis en contrepartie de chaque apport;
8) l'identité des bénéficiaires d'avantages particuliers et la nature de ceux-
ci;
9) le montant du capital social;
10) le nombre et la valeur des titres sociaux émis, en distinguant, le cas
échéant, les différentes catégories de titres créées;
11) les stipulations relatives à la répartition du résultat, à la constitution
des réserves et à la répartition du boni de liquidation;
12) les modalités de son fonctionnement. (13)
CHAPITRE 3 : DENOMINATION SOCIALE
Article 14 : Toute société est désignée par une dénomination sociale qui
est mentionnée dans ses statuts. (14)
13
L'article 13 énumère les énonciations des statuts, obligatoires pour toutes
les formes de sociétés.
Des énonciations supplémentaires sont en outre prévues selon la forme de
société considérée, notamment en ce qui concerne leur modalité de
fonctionnement (transmission des titres sociaux, gestion, mode
d'administration etc.). En ce qui concerne les SA, l'article 397 dispense de
l'énonciation prévue au 6. de l'article 13 (identité des apporteurs en numéraire
et montant de leurs apports respectifs) mais impose, par contre, des
énonciations supplémentaires (voir commentaire de l'article 397). Les
énonciations obligatoires de l'article 13 ne constituent qu'un minima, il reste
possible, et même recommandé, d'inclure dans les statuts, des dispositions
plus complètes sur le fonctionnement de la société.
En pratique, les statuts revêtent soit une forme dite "développée" soit une
forme "abrégée" selon que l'on juge utile ou non d'y rappeler les dispositions
essentielles de la législation applicable afin d'éviter aux associés de s'y
reporter pour connaître l'ensemble de leurs droits et de leurs obligations.
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Article 15 : Sauf disposition contraire du présent Acte Uniforme, le nom
d'un ou plusieurs associés ou anciens associés peut être inclus dans la
dénomination sociale.(15)
Article 16 : La société ne peut prendre la dénomination d'une autre
société déjà immatriculée au registre du commerce et du crédit mobilier.
(16)
Article 17 : La dénomination sociale doit figurer sur tous les actes et
documents émanant de la société et destinés aux tiers, notamment les
lettres, les factures, les annonces et publications diverses. Elle doit être
précédée ou suivie immédiatement en caractères lisibles de l'indication de
la forme de la société, du montant de son capital social, de l'adresse de son
siège social et de la mention de son immatriculation au registre du
commerce et du crédit mobilier. (17)
14
Toute société commerciale doit être désignée par une "dénomination
sociale". Il n'est plus prévu de lui attribuer, le cas échéant, une "raison
sociale", comme c'était le cas auparavant pour les sociétés en nom collectif et
les sociétés en commandite simple, dans lesquelles le nom attribué à la
société était exclusivement composé de ceux de tous les associés (ou de
certains d'entre eux, suivi de la mention "et Cie") indéfiniment et solidairement
responsables des dettes sociales. Ceci n'empêche pas, semble-t-il, de choisir
une dénomination sociale qui comprenne, le cas échéant, le nom
patronymique d'une personne même non associée, mais à condition que la
dénomination ne soit pas exclusivement composée de ce nom.
16
Afin de respecter le droit d'antériorité généralement reconnu au premier
utilisateur d'une dénomination sociale, il est interdit d'adopter une
dénomination ayant déjà fait l'objet d'une immatriculation au Registre du
commerce et du crédit mobilier. Tout fondateur de société commerciale devra
donc, avant de choisir la dénomination de la future société, faire une
recherche d'antériorité auprès du ou des greffes tenant le Registre du
commerce et du crédit mobilier. Il ne semble pas, toutefois, que cette
interdiction vise également une dénomination qui aurait été choisie par une
société radiée du Registre du commerce. Cependant, un tel choix doit être
évité en raison des confusions qu'il risque de provoquer.
17
Cet article détermine la liste des mentions qui doivent obligatoirement
figurer sur les documents émanant de la société commerciale et notamment,
sur le papier à lettre, les factures...., la dénomination sociale complète et
éventuellement abrégée; l'indication de la forme, en toutes lettres ou en
 9
Article 18 : La dénomination sociale peut être modifiée, pour chaque
forme de société, dans les conditions prévues par le présent Acte
Uniforme, pour la modification des statuts. (18)
CHAPITRE 4 : OBJET SOCIAL
Article 19 : Toute société a un objet qui est constitué par l'activité qu'elle
entreprend et qui doit être déterminée et décrite dans ses statuts. (19)
Article 20 : Toute société doit avoir un objet licite. (20)
Article 21 : Lorsque l'activité exercée par la société est réglementée, la
société doit se conformer aux règles particulières auxquelles ladite activité
est soumise. (21)
initiales; le montant du capital social (qu'il soit ou non complètement libéré);
l'adresse du siège social (adresse géographique précise et pas seulement
une boite postale); la mention de l'immatriculation au Registre du commerce
et du crédit mobilier (lieu et numéro d'immatriculation) A ces mentions
obligatoires, doivent éventuellement s'ajouter celles prévues par les autres
dispositions légales (indications relatives aux activités réglementées telles
que : banques, assurances, etc., numéros d'identification fiscale ou
statistique...).
18
Comme toutes autres modifications apportées aux statuts, le changement
de dénomination ne peut résulter que d'une décision extraordinaire des
associés ou des actionnaires, selon les conditions de quorum et de majorité
prévues pour chacune des formes de sociétés commerciales.
19
L'objet social doit correspondre à l'activité réelle de la société. Bien qu'il soit
utile de libeller l'objet social en termes généraux et de manière suffisamment
extensive pour ne pas avoir à le modifier en cas de légère augmentation ou
diversification du champ d'activité, il sera cependant préférable de le
circonscrire avec assez de précision car l'objet social détermine et délimite
l'étendue des pouvoirs des dirigeants sociaux, à l'égard des associés. On
notera que l'objet d'un GIE, doit obligatoirement être dans "le prolongement
de l'activité économique de ses membres". Par conséquent un GIE, à la
différence d'une société commerciale, ne peut exercer une activité
quelconque, mais seulement une activité auxiliaire à celle de ses membres,
sans se substituer à ces derniers, dans l'exercice de leur propre activité (voir
commentaire de l'article 869).
20
L'objet social doit être licite; c'est à dire non contraire à l'ordre public ou aux
bonnes mœurs, ni avoir pour but d'entraver le libre exercice du commerce et
de l'industrie ou de contrevenir à une interdiction légale quelconque.
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Article 22 : L'objet social peut être modifié, pour chaque forme de société,
dans les conditions prévues par le présent Acte Uniforme, pour la
modification des statuts. (22)
CHAPITRE 5 : SIEGE SOCIAL
Article 23 : Toute société a un siège social qui doit être mentionné dans
ses statuts. (23)
Article 24 : Le siège doit être fixé, au choix des associés, soit au lieu du
principal établissement de la société, soit à son centre de direction
administrative et financière.(24)
21
Les activités réglementées visées ici, correspondent aux professions
exercées en société, et relevant d'un statut spécial, comme par exemple la
banque, les assurances, les agents immobiliers, l'expertise comptable ou le
commissariat aux comptes etc. Dans ce cas, il sera préférable que l'objet
social reprenne exactement la définition légale de la profession considérée,
de façon à bien correspondre, complètement et exclusivement, au statut
particulier qui y est attaché.
22
L'objet social peut, à tout moment, être modifié, réduit ou étendu, dans les
conditions prévues pour les modifications des statuts (décision collective ou
assemblée générale extraordinaire).
Toutefois, sans entraîner pour autant au plan juridique, la création d'un être
moral nouveau, un changement profond de la nature de l'activité de la
société, peut entraîner, le cas échéant, un changement de régime fiscal ou
bien l'obligation d'obtenir, dans certains Etats-Parties, un nouvel agrément
administratif, pour l'exercice d'une activité nouvelle ou supplémentaire.
23
L'obligation édictée par cet article (mentionner le siège social dans les
statuts) n'est qu'une redite de l'obligation figurant à l'article 13 - 4..Cependant
cette obligation ne peut incomber à une société en participation, laquelle étant
dépourvue de la personnalité juridique (voir commentaire de l'article 114), ne
peut avoir d'autre domiciliation que celle de son gérant. La question se pose
également en ce qui concerne la société créée de fait, tout aussi dépourvue
de la personnalité juridique (voir commentaire de l'article 115).
24
Le siège social ne doit pas être fictif, c'est à dire établi en un autre lieu que
celui du principal établissement ou du centre de direction administrative et
financière. Cette obligation peut revêtir une grande importance, si l'on
considère que le lieu du siège social détermine le Droit qui régit la société et
ce qu'il est habituellement convenu d'appeler la "nationalité" de la société.
Ainsi une société qui aurait son siège statutaire dans un Etat-Partie et qui
 10
Article 25 : Le siège social ne peut pas être constitué uniquement par une
domiciliation à une boîte postale. Il doit être localisé par une adresse ou
une indication géographique suffisamment précise. (25)
Article 26 : Les tiers peuvent se prévaloir du siège statutaire, mais celui-
ci ne leur est pas opposable par la société si le siège réel est situé en un
autre lieu. (26)
Article 27 : Le siège social peut être modifié, pour chaque forme de
société, dans les conditions prévues par le présent Acte Uniforme, pour la
modification des statuts. Toutefois, il peut être transféré à un autre
endroit de la même ville par simple décision des organes de gérance ou
d'administration de la société. (27)
n'aurait ni principal établissement, ni centre de direction, dans aucun des
Etats-Parties, ne serait pas, en principe, placée sous l'emprise de l'Acte
Uniforme. A contrario, une société qui aurait son siège statutaire hors des
Etats-Parties (dans un lieu considéré comme un "paradis fiscal", par exemple)
mais qui aurait son centre de direction dans un Etat-Partie, pourrait être
considérée comme soumise aux dispositions de l'Acte Uniforme.
Toutefois les tiers ont la liberté de retenir, selon l'intérêt qu'ils y trouvent, soit
le siège statutaire, soit le siège effectif (voir commentaire de l'article 26).
25
Contrairement à la pratique largement répandue dans les Etats-Parties, le
siège social d'une société commerciale, ne peut plus être constitué par une
simple domiciliation à une boite postale. Les statuts de la société doivent
indiquer l'adresse, ou la localisation géographique, du siège social, de
manière précise (lieudit, nom et N. de rue etc.). Cette obligation risque, dans
certaines localités, de poser un véritable problème, lorsque les artères ne
sont pas dénommées ou que les constructions ne comportent pas de numéro.
Rien ne s'oppose à ce que le siège social soit situé, à la fois par une adresse
ou une localisation et par une domiciliation postale. D'autre part, la mention
de la domiciliation postale n'est pas une obligation.
26
Les tiers peuvent se prévaloir du siège statutaire, même s'il ne correspond
pas au siège réel (légal), alors que la société ne peut le leur opposer, dans un
tel cas.
27
La dérogation selon laquelle un transfert de siège social, à l'intérieur d'une
même ville, peut être décidé, non pas par une décision extraordinaire des
associés, mais par le seul organe de gérance ou d'administration, ne prévoit
pas si ce dernier est aussi autorisé à décider seul, de la modification
correspondante à apporter aux statuts.
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CHAPITRE 6 : DUREE; PROROGATION
SECTION 1 : DUREE
Article 28 : Toute société a une durée qui doit être mentionnée dans ses
statuts.
La durée de la société ne peut excéder 99 ans. (28)
Article 29 : Le point de départ de la durée de la société est la date de son
immatriculation au registre du commerce et du crédit mobilier, à moins
qu'il en soit disposé autrement par le présent Acte Uniforme. (29)
Nous pensons qu'il y lieu de conclure par l'affirmative, si cette modification
correspond seulement au changement d'adresse (et, éventuellement de
domiciliation postale).
La décision de l'organe de gérance ou d'administration (Administrateur
général ou Conseil d'administration, pour les SA), relative à la modification de
l'article des statuts indiquant le siège social, devra être constatée par un écrit
ou une déclaration revêtant la forme authentique (acte notarié ou acte SSP
déposé au rang des minutes d'un notaire) par application des dispositions de
l'article 10 (voir commentaire de cet article).
28
La durée de la société doit être déterminée, par les statuts, soit qu'il
s'agisse d'un terme précis (date à laquelle la société prendra fin) ou d'une
durée exprimée en nombre d'années (50 ans par exemple). La durée ne peut
excéder 99 ans; cette limite s'applique à toutes les formes de sociétés
commerciales, excepté la société en participation (voir commentaire de
l'article 863). Il n'est pas précisé si ce maximum concerne la durée initiale ou
s'il doit être apprécié en tenant compte des prorogations de durée
éventuellement décidées, après la constitution.
En l'absence de cette précision, il y a lieu de considérer que la durée d'une
société peut être prorogée, même au delà de 99 ans, mais que la durée de
chaque prorogation ne peut elle-même excéder 99 ans. En pratique, et sauf
impératif ou avantage particulier, il sera préférable de fixer d'office la durée à
99 ans, ne serait ce que pour retarder une éventuelle opération de
prorogation et les frais qui en découlent. En tout état de cause, si la durée
initialement prévue se révèle inutilement longue, il peut y être mis un terme à
tout moment, en décidant la dissolution anticipée de la société.
29
Le point de départ de la durée de la société n'est pas celui du jour de sa
constitution mais celui de son immatriculation au Registre du Commerce et du
Crédit Mobilier. Pour les sociétés constituées avant l'entrée en vigueur de
l'Acte Uniforme et considérant que celui-ci n'a pas d'effet rétroactif, la durée
 11
Article 30 : L'arrivée du terme entraîne dissolution de plein droit de la
société, à moins que sa prorogation ait été décidée dans les conditions
prévues aux articles 32 et suivants du présent Acte Uniforme. (30)
Article 31 : La durée de la société peut être modifiée, pour chaque forme
de société, dans les conditions prévues par le présent Acte Uniforme, pour
la modification des statuts. (31)
SECTION 2 : PROROGATION
Article 32 : La société peut être prorogée une ou plusieurs fois. (32)
de ces sociétés, doit, à notre avis, être encore décompté à partir de la date de
leur constitution (Assemblée Constitutive pour les SA et date des statuts pour
les autres sociétés). L'exception prévue à l'article 29 ne peut concerner que
les sociétés qui ne sont pas immatriculées au Registre du Commerce et du
Crédit Mobilier (sociétés en participation et sociétés de fait). Pour celles-ci, et
bien que l'Acte Uniforme ne le précise pas, le point de départ de la durée
(laquelle ne peut excéder 99 ans) doit être décompté à partir du jour où
l'accord des parties peut être considéré comme parfait.
30
A la date d'expiration de sa durée, statutaire ou légale, la société
commerciale se trouve dissoute de plein droit sans qu'il soit besoin d'une
décision collective ou d'une délibération pour constater cette dissolution.
Le caractère irréversible de cette dissolution peut avoir de graves
conséquences, juridiques et fiscales, et il est donc très important de prendre
suffisamment tôt, les dispositions nécessaires lorsqu'il y a lieu de poursuivre
l'existence de la société au delà de son terme prévu, en décidant sa
prorogation (aux conditions des décisions extraordinaires). Cette prorogation
ne peut intervenir qu'avant que la dissolution ne soit consommée, c'est à dire,
au plus tard, la veille du jour de l'expiration de la durée. Au delà, il serait
nécessaire de procéder à la création d'une nouvelle société appelée à
poursuivre les activités de la précédente.
31
La modification (allongement ou réduction) de la durée de la société
entraîne la modification de l'article des statuts relatif à cette durée et elle ne
peut par conséquent être décidée qu'aux conditions (quorum et majorité) des
décisions extraordinaires, prévues pour chacune des formes de sociétés
commerciales : cette modification doit être constatée par un acte authentique
(acte notarié ou acte SSP déposé au rang des minutes d'un notaire).
L'allongement de la durée qu'il ne faut pas confondre avec la prorogation de
la société, ne peut pas avoir pour conséquence de mentionner aux statuts,
une durée supérieure à 99 ans.
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Article 33 : La prorogation de la société est décidée, pour chaque forme
de société, dans les conditions prévues par le présent Acte Uniforme, pour
la modification des statuts. (33)
Article 34 : La prorogation de la société n'entraîne pas création d'une
personne juridique nouvelle. (34)
Article 35 : Un an au moins avant la date d'expiration de la société, les
associés doivent être consultés à l'effet de décider si la société doit être
prorogée. (35)
Article 36 : A défaut, tout associé peut demander au président de la
juridiction compétente dans le ressort de laquelle est situé le siège social,
32
La durée d'une société commerciale peut être successivement prorogée
(par périodes maximales de 99 ans), sans limitation particulière. En principe,
une décision de "prorogation" peut intervenir à tout moment, alors même que
la durée en cours serait éloignée de son terme, toutefois et bien que l'Acte
Uniforme ne le précise pas explicitement, la décision de prorogation ne
devrait intervenir qu'à l'approche de la date prévue pour l'expiration de la
durée de la société. On n'aperçoit pas, à priori, l'intérêt qu'il y aurait à prendre
une telle décision prématurément.
33
La prorogation implique une modification, ou un complément à apporter à
l'article des statuts relatif à la durée. En conséquence, cette décision requiert
le respect des conditions prévues pour les décisions extraordinaires, et la
décision spécifique à la modification des statuts, requiert la forme authentique
(acte notarié ou acte SSP déposé au rang des minutes d'un notaire). En
pratique, l'article des statuts relatif à la durée devrait, après modification,
laisser subsister l'indication de la durée initiale et comporter celle de la date et
de la durée de la prorogation; de façon à bien la distinguer d'une simple
modification de la durée.
34
La prorogation n'entraîne pas création d'une personne juridique nouvelle, à
condition qu'elle soit décidée avant le terme de la société (expiration de sa
durée).
35
L'obligation de statuer, un an au moins avant la date d'expiration de la
société, sur la question de savoir s'il y a lieu de la proroger, introduit en,
quelque sorte une sécurité, au regard du danger de laisser passer le terme de
la société (voir commentaire des articles 30 et 34). Le non respect de ce délai
d'un an, n'empêche pas, échéant, la société de décider, le cas échéant, la
prorogation pourvu que celle-ci soit décidée, avant le terme de la société.
 12
statuant à bref délai, la désignation d'un mandataire de justice chargé de
provoquer la consultation prévue à l'article précédent. (36)
CHAPITRE 7 : LES APPORTS
SECTION 1 : DISPOSITIONS GENERALES
Article 37 : Chaque associé doit faire un apport à la société.
Chaque associé est débiteur envers la société de tout ce qu'il s'est obligé à
lui apporter en numéraire ou en nature. (37)
Article 38 : En contrepartie de leurs apports, les associés reçoivent des
titres émis par la société, tels que définis à l'article 51 du présent Acte
Uniforme. (38)
Article 39 : Les dispositions du présent chapitre sont applicables aux
apports réalisés au cours de la vie sociale, à l'occasion d'une augmentation
de capital.
SECTION 2 : LES DIFFERENTS TYPES D'APPORTS
Article 40 : Chaque associé peut apporter à la société :
1) de l'argent, par apport en numéraire;
2) de l'industrie, par apport de main d'œuvre;
3) des droits portant sur des biens en nature, mobiliers ou immobiliers,
corporels ou incorporels, par apport en nature;
Tout autre apport est interdit. (39)
36
Dans l'intérêt personnel et collectif des associés, le droit est reconnu à tout
associé d'une société dont le terme est proche de moins d'un an, de
provoquer, par décision de justice, la consultation relative à la prorogation
éventuelle de la société, si son organe de gestion ou d'administration manque
à l'obligation prévue à l'article 35. Il s'agit donc d'une mesure supplémentaire
de précaution qui ne confère pas à l'autorité judiciaire le droit de prononcer ou
pas, la prorogation de la société; la décision n'appartenant qu'aux associés
statuant aux conditions des décisions extraordinaires.
37
L'apport de chaque associé est une condition essentielle et indispensable à
la formation de la société commerciale, même dans le cas de la société en
participation où il ne peut s'agir que d'une mise à disposition de moyens.
38
Les apports aux sociétés pouvant être effectués soit lors de leur
constitution, soit au cours de leur existence dans le cadre d'augmentations de
capital, il est logique que les mêmes principes généraux soient applicables
dans un cas comme dans l'autre.
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SECTION 3 : REALISATION DES APPORTS EN NUMERAIRE
Article 41 : Les apports en numéraire sont réalisés par le transfert à la
société de la propriété des sommes d'argent que l'associé s'est engagé à lui
apporter.
Sauf disposition contraire du présent Acte Uniforme, les apports en
numéraire sont libérés intégralement lors de la constitution de la société.
(40)
Article 42 : Ne sont considérés comme libérés que les apports en
numéraire correspondant à des sommes dont la société est devenue
propriétaire et qu'elle a intégralement et définitivement encaissées. (41)
Article 43 : En cas de retard dans le versement, les sommes restant dues
à la société portent de plein droit intérêt au taux légal à compter du jour
39
Les deux seules catégories d'apports en société retenues sont les apports
en numéraire (sommes d'argent) et les apports en nature (propriété,
jouissance ou usufruit de biens corporels ou incorporels, mobiliers ou
immobiliers). L'exclusion de tout autre apport, interdit désormais les apports
dits "en industrie" (mise à disposition de connaissances techniques, ou
fourniture de travail ou de services) quelle que soit la forme de la société
commerciale considérée : notamment dans le cas des associés commandités
des sociétés en commandite simple ou dans celui des sociétés en
participation ou des GIE.
40
Le transfert de propriété des apports en numéraire à la société, résulte
valablement de remises d'espèces ou de chèques ou encore d'ordre de
transfert bancaire.
La libération partielle (un quart au moins) ne peut intervenir que dans le cas
d'une SA (article 389 et 604) puisqu'il n'y a pas de dispositions contraires à
celles de l'article 41, dans l'Acte Uniforme, parmi les dispositions particulières
propres à chacune des autres formes de société commerciale.
41
La constatation du versement des apports en numéraire n'est soumise à un
formalisme particulier (déclaration notariée de souscription et de versement
après dépôt des fonds soit en compte bancaire bloqué, soit entre les mains
d'un notaire) que pour les SARL (articles313 et 361) et pour les SA (article
393 et 607).
Aucun formalisme n'est exigé pour les autres formes de sociétés
commerciales et les fonds peuvent donc être directement versés (espèces,
chèques, virements) aux fondateurs (lors de la constitution) ou aux dirigeants,
soit dans la caisse sociale, soit en banque, pour le compte de la société.
 13
où le versement devait être effectué, sans préjudice de dommages et
intérêts, s'il y a lieu. (42)
Article 44 : A moins que les statuts ne l'interdisent, les apports en
numéraire réalisés à l'occasion d'une augmentation de capital de la société
peuvent être réalisés par compensation avec une créance certaine, liquide
et exigible sur la société. (43)
SECTION 4 : REALISATION DES APPORTS EN NATURE
Article 45 : Les apports en nature sont réalisés par le transfert des droits
réels ou personnels correspondant aux biens apportés et par la mise à la
disposition effective de la société des biens sur lesquels portent ces droits.
42
L'application de l'intérêt de retard concerne la partie non libérée des actions
de numéraire émises par les SA Cet intérêt court de plein droit, sans
décision de justice ni mise en demeure préalable, à compter du jour limite fixé
pour le versement exigible, par l'organe d'Administration (Administrateur
Général ou Conseil d'Administration).
Cet article ne trouve pas à s'appliquer aux autres formes de sociétés
commerciales puisque selon l'article 41, le montant des apports en numéraire
doit être intégralement versé à la souscription.
43
Sont assimilées à du numéraire, les créances, certaines, liquides et
exigibles, que le souscripteur pourrait avoir sur la société et qu'il affecterait, à
due concurrence, à la libération d'apports en numéraire.
C'est en particulier, le cas pour la libération d'actions de numéraire émises
par une SA en cas d'augmentation de capital. Mais cela peut également
être le cas pour toutes autres sociétés commerciales, procédant à une
augmentation de capital, compte tenu des termes généraux dans lesquels
l'article 44 est rédigé.
Bien entendu, et comme cet article le stipule bien, cette compensation de
créance ne peut intervenir que lors d'une augmentation de capital et non pas
à la constitution de la société puisque, par hypothèse, cette dernière
n'existant pas encore, aucun droit de créance ne peut être détenu sur elle.
Les statuts pourraient déroger au principe posé par l'article 44, mais à priori,
on ne voit pas très bien l'intérêt d'une telle dérogation. Celle-ci pourrait
résulter, par ailleurs, en cas de besoin, d'une disposition contractuelle passée
avec le créancier et qui repousserait l'exigibilité de sa créance : la
compensation étant alors exclue, avant le terme.
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Les apports en nature sont libérés intégralement lors de la constitution de
la société. (44)
Article 46 : Lorsque l'apport est en propriété, l'apporteur est garant
envers la société comme un vendeur envers son acheteur. (45)
Article 47 : Lorsque l'apport est en jouissance, l'apporteur est garant
envers la société comme un bailleur envers son preneur. Toutefois, lorsque
l'apport porte sur des choses de genre ou sur tous autres biens
normalement appelés à être renouvelés pendant la durée de la société, le
contrat transfère à celle-ci la propriété des biens apportés, à charge d'en
rendre une pareille quantité, qualité et valeur. Dans ce cas, l'apporteur
44
Les apports en nature, qui peuvent porter sur tous droits attachés aux biens
(propriété, jouissance usufruit) pouvant être exploités commercialement
(immeuble, fond de commerce, matériel, valeurs mobilières, droit au bail,
brevet d'invention, marques etc.) emportent leur transfert à la société
commerciale bénéficiaire de l'apport, et non un transfert en indivision, à la
collectivité des associés. La mise à disposition effective du bien ou du droit
apporté, doit intervenir dès la constitution de la société (en principe à la date
de la signature des statuts ou à celle de la tenue de l'assemblée constitutive)
de façon à assurer le libération intégrale et immédiate de l'apport en nature.
Cette mise à disposition effective dès la constitution, concerne toutes les
formes de sociétés commerciales, y compris les sociétés autres que les
SARL et les SA. Un apport retardé (postérieur à la constitution) n'est donc
jamais possible dans le cas d'une société commerciale.
45
En ce qui concerne les apports portant sur la propriété des biens en nature,
le transfert de propriété ne peut intervenir qu'à la date à laquelle la société
bénéficiaire acquiert la personnalité juridique, c'est à dire à la date de son
immatriculation au Registre du commerce et du crédit mobilier. Pendant la
période comprise entre la mise à la disposition du bien (date des statuts ou de
l'assemblée constitutive) et le transfert juridique de la propriété (date de
l'immatriculation au Registre du Commerce), ledit bien reste dans le
patrimoine de l'apporteur qui doit, en assurer la conservation et assumer les
risques de perte, détérioration ou disparition. Aucun transfert de propriété ne
pouvant intervenir au profit d'une société commerciale non immatriculée au
Registre du Commerce (dépourvue de la personnalité morale), les sociétés
en participation et les sociétés de fait ne peuvent recevoir des apports en
propriété. Les apports en nature susceptibles de leur être faits, ne peuvent
porter que sur la jouissance des biens.
 14
est garant envers la société dans les conditions prévues à l'article
précédent. (46)
Article 48 : L'apport d'un bien ou d'un droit soumis à publicité pour son
opposabilité aux tiers peut être publié avant l'immatriculation de la
société. La formalité ne produit d'effets rétroactifs à la date de son
accomplissement qu'à compter de l'immatriculation de la société. (47)
Article 49 : Les associés évaluent les apports en nature.
46
Lorsque l'apport d'un bien en nature est fait en jouissance, la rémunération
de l'apport, par l'attribution de droits sociaux (parts sociales ou actions)
correspond à la contre valeur de la mise à disposition du bien (contrepartie du
loyer en quelque sorte). Il peut s'agir de l'apport en jouissance d'un bien
meuble ou d'un matériel (situation analogue à un bail) ou d'un fonds de
commerce (situation analogue à une location-gérance libre). L'apporteur en
jouissance, demeure propriétaire du bien, même pendant la durée de l'apport
en jouissance (qui peut, le cas échéant, être plus courte que la durée de la
société). Il reprend l'entière disposition de son bien à la fin de l'apport en
jouissance (terme de l'apport ou dissolution-liquidation de la société).
Toutefois, un apport en jouissance portant sur des choses de genre : stock de
marchandises, par exemple, entraîne un transfert de propriété au profit de la
société bénéficiaire de l'apport. Mais cette dernière devra, au terme de
l'apport en jouissance ou lors de la dissolution, restituer à l'apporteur des
biens en nature et quantité équivalentes, avant de procéder à un quelconque
partage au profit de ses associés.
47
Le transfert de droits (propriété ou jouissance) portant sur certains biens,
sont soumis à des formalités particulières : et le cas, par exemple : des biens
et droits immobiliers (terrains, constructions, baux). qui donnent lieu à une
inscription à la Conservation Foncière; des fonds de commerce ou d'industrie
dont les mutations de propriété ou de jouissance doivent être portées à la
connaissance des tiers par annonces légales et inscriptions au Registre du
Commerce; des droits de propriété commerciale ou industrielle (brevets,
marques, dessins, procédés), qui sont inscrits et transcrits aux organes de
protection (OAPI notamment); des créances dont le transfert doit être signifié
au débiteur cédé et des droits sociaux (parts sociales, actions) dont la
transmission peut requérir un agrément préalable des organes de la société
émettrice. De telles formalités peuvent donc être effectuées, pour plus de
sécurité, avant même l'immatriculation de la société bénéficiaire de l'apport.
Cette précaution permet de faire rétroagir les effets desdites formalités à la
date de leur accomplissement, dès l'immatriculation de la société au registre
du commerce.
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Dans les cas prévus par le présent Acte Uniforme, cette évaluation est
contrôlée par un commissaire aux apports.(48)
Article 50 : Les statuts contiennent l'évaluation des apports en nature,
dans les conditions prévues par le présent Acte Uniforme. (49)
CHAPITRE 8 : LES TITRES SOCIAUX
SECTION 1 : PRINCIPE
48
Selon cet article, ce sont les associés qui déterminent la valeur attribuée
aux apports en nature, tandis que lorsque son intervention est nécessaire, le
Commissaire aux apports ne doit qu'en contrôler l'évaluation. Cependant, et
de façon apparemment contradictoire, les articles 312 (SARL) et 401 (SA)
stipulent, que le commissaire aux apports désigné lors de la constitution de la
société, doit procéder lui même et sous sa responsabilité, à l'évaluation des
apports en nature. Cette mission est également dévolue au Commissaire
aux apports désigné ultérieurement, lors d'une augmentation de capital en
nature dans les SA (article 621). Par contre, lors d'une telle augmentation de
capital chez la SARL, l'article 363, (dernier alinéa) prévoit, que le
Commissaire aux apports fait son rapport sur l'évaluation faite par "l'apporteur
et la société". On peut donc s'étonner que la mission du Commissaire aux
apports soit définie différemment selon les circonstances considérées. Un
Commissaire aux apports doit obligatoirement intervenir lors des apports en
nature - et/ou des avantages particuliers - concernant les SARL, aussi bien à
la constitution que lors d'une augmentation de capital, lorsque la valeur d'un
apport ou de l'ensemble des apports (ou des avantages) excèdent 5.000.000
de Francs CFA (ou de l'équivalent en monnaie locale) pour une même
opération (articles 312 et 363). A défaut, les associés de la SARL seraient
solidairement responsables, pendant 5 ans, de la valeur attribuée aux apports
en nature (voir commentaire de l'article 312).
Par contre, en ce qui concerne les SA, l'intervention d'un Commissaire aux
apports est toujours obligatoire, quelle que soit la valeur de l'apport en nature
ou de l'avantage particulier (articles 400 et 619).
49
L'identité des apporteurs en nature, la nature et l'évaluation de l'apport
effectué par chacun d'eux, le nombre et la valeur des titres sociaux remis en
contrepartie de chaque apport, doivent être obligatoirement mentionnés dans
les statuts de la société commerciale, quelle que soit sa forme (article 2).
Dans les SARL, en cas de vérification par un Commissaire aux apports, son
rapport est annexé aux statuts (article 312).
 15
Article 51 : La société émet des titres sociaux en contrepartie des apports
faits par les associés. Ils représentent les droits des associés et sont
dénommés actions dans les sociétés par actions et parts sociales dans les
autres sociétés. (50)
SECTION 2 : NATURE
Article 52 : Les titres sociaux sont des biens meubles. (51)
SECTION 3 : DROITS ET OBLIGATION ATTACHES AUX TITRES
Article 53 : Les titres sociaux confèrent à leur titulaire
1) Un droit sur les bénéfices réalisés par la société lorsque leur
distribution a été décidée;
2) Un droit sur les actifs nets de la société lors de leur répartition, à sa
dissolution ou à l'occasion d'une réduction de son capital;
3) Le cas échéant, l'obligation de contribuer aux pertes sociales dans les
conditions prévues pour chaque forme de société;
4) Le droit de participer et de voter aux décisions collectives des associés,
à moins que le présent Acte Uniforme en dispose autrement pour
certaines catégories de titres sociaux. (52)
50
Seules les SA peuvent émettre des actions; les titres émis par toutes les
autres formes de sociétés commerciales sont des parts sociales. Les GIE
constitués sans capital social, en dépit des apports qui doivent
obligatoirement leur être faits, ne peuvent, semble-t-il émettre aucun titre; les
droits sociaux des apporteurs étant organisés selon les dispositions prévues
aux statuts. Il est également douteux, que des titres puissent être émis par
des sociétés commerciales dépourvues de la personnalité morale (société en
participation et société de fait). Toutefois, tel qu'il est rédigé, l'article 51 de
l'Acte Uniforme n'exclut pas, en principe, l'émission de titres, pour ces trois
dernières formes de société. L'intérêt de la question demeure secondaire, si
l'on considère qu'en toute hypothèse ces éventuels titres ne pourront en
aucun cas, être des titres négociables (seules les actions sont susceptibles
de l'être sauf exceptions particulières que l'on verra plus loin sous le
commentaire des articles 759 et suivants).
51
Les actions et les parts sociales entrent dans la catégorie générale des
biens meubles, elles sont assimilées à des créances (exposées aux risques
de l'entreprise).
52
L'associé détient les droits fondamentaux attachés aux titres détenus dans
des sociétés commerciales (droit au dividende, droit sur l'actif net et droit de
vote), et il a une obligation : contribuer aux pertes sociales éventuelles.
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Article 54 : Sauf clause contraire des statuts, les droits et l'obligation de
chaque associé, visés à l'article 53 du présent Acte Uniforme, sont
proportionnels au montant de ses apports, qu'ils soient faits lors de la
constitution de la société ou au cours de la vie sociale.
Toutefois, sont réputées non écrites les stipulations attribuant à un
associé la totalité du profit procuré par la société ou l'exonérant de la
totalité des pertes, ainsi que celles excluant un associé totalement du
profit ou mettant à sa charge la totalité des pertes. (53)
Dans les GIE qui n'ont pas vocation à partager des bénéfices, le droit au
dividende s'entend de l'accès aux avantages (économies) que l'associé peut
tirer de son appartenance au GIE. En ce qui concerne l'obligation de
contribution aux pertes éventuelles, elle est inéluctable et les termes
employés "le cas échéant" ne peuvent viser que le cas où la société ne
subirait pas de telles pertes. La seule différence qui puisse exister, selon les
formes de sociétés commerciales, est l'importance de la contribution aux
pertes. Elle est solidaire et indéfinie dans la SNC, pour les commandités dans
les SCS, dans les GIE, dans les sociétés en participation révélées aux tiers et
dans les sociétés de fait reconnues par le juge; par contre elle est limitée au
montant des apports pour les associés commanditaires des SCS et pour les
associés des SARL et des SA. Les limitations au droit de vote prévues par
l'Acte Uniforme concernent essentiellement les SA, dans lesquelles existent
des possibilités de limitation du droit d'accès aux assemblées (article 548);
d'actions à droit de vote limité (article 343); d'actions à vote double (article
544) et d'actions privées du droit de vote (articles 542 et 639). Les titres
sociaux détenus en contravention avec l'interdiction des participations
croisées, sont également privés du droit de vote (articles 177 et 178).
53
Les statuts peuvent déroger à la règle générale de l'égalité de proportions
entre la part de l'associé dans le capital social et les droits et obligations
attachés à ces titres sociaux (dividende, actif net, vote et pertes éventuelles).
Il est donc possible de prévoir, par exemple, en ce qui concerne la répartition
des bénéfices et des pertes : un partage égal des bénéfices et/ou des pertes,
malgré une inégalité des apports, ou bien le contraire (égalité des apports
mais partage inégal des bénéfices et/ou des pertes), un droit à premier
dividende pour certain associés seulement ou encore l'attribution à certains
associés, d'une somme forfaitaire prélevée prioritairement sur les bénéfices
de l'exercice ou des exercices antérieurs (actions prioritaires), une
contribution aux pertes limitée au montant des apports pour certains
associés, dans les SNC, les sociétés en participation ou pour les associés
commandités, étant observé que de telles dispositions ne sont pas
opposables aux tiers envers lesquels subsiste la responsabilité solidaire et
indéfinie (sauf s'ils y ont renoncé expressément). Il est par contre interdit de
 16
Article 55 : Les droits mentionnés à l'article 53 du présent Acte Uniforme
doivent être exercés dans les conditions prévues pour chaque forme de
société. Ces droits ne peuvent être suspendus ou supprimés que par des
dispositions expresses du présent Acte Uniforme.(54)
SECTION 4 : VALEUR NOMINALE
Article 56 : Les titres émis par une société doivent avoir la même valeur
nominale. (55)
prévoir dans les statuts, qu'un associé puisse recevoir la totalité des
bénéfices ou être totalement dispensé de subir les pertes. De telles
dispositions relèveraient de la catégorie des "clauses léonines" lesquelles
sont formellement prohibées et réputées non écrites. Bien que non
expressément exclue par l'article 54, une clause statutaire qui priverait
totalement un associé du droit de vote, ou qui lui en attribuerait l'exclusivité,
relèverait également des "clauses léonines", tout au moins tant que la
législation ne le permet pas (actions à dividende prioritaire sans droit de vote,
non prévues dans l'Acte Uniforme). Par contre, l'exigence d'un nombre
minimum d'actions donnant droit d'accès aux assemblées générales
ordinaires dans les SA, tel qu'il est prévu à l'article 548, ne parait pas
comporter la suppression complète du droit de vote, puisque la possibilité doit
être donnée aux actionnaires de se grouper pour réunir ce minimum et
exercer alors, le droit de vote attaché aux actions considérées. En ce qui
concerne le droit de vote dans les SA, la portée générale des dispositions de
l'article 54 est atténuée par les articles 543 et 544 qui prévoient la possibilité
d'une limitation du nombre de voix, des actions à vote double, tout en posant
néanmoins le principe : une action/une voix.
54
La suppression ou la suspension des droits attachés aux titres sociaux,
notamment en ce qui concerne le droit au dividende et le droit de vote, ne
peut résulter que d'une disposition expresse de l'Acte Uniforme (le cas
échéant, reprise ou rappelée dans les statuts) et non d'une disposition prévue
seulement aux statuts.
Ceci concerne notamment : les actions non libérées à bonne date des
versements exigibles (article 775), les actions rachetées par la société
émettrice (article 542); les actions détenues par l'apporteur, à propos du vote
relatif à son apport (articles 408 et 623); ainsi que les parts sociales détenues
par le cédant, à propos du vote relatif à l'agrément du tiers cessionnaire, dans
les SARL (article 319).
55
Tous les titres émis par une société donnée, doivent avoir la même valeur
nominale. Des valeurs différentes pourraient en effet, entraîner des difficultés
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SECTION 5 : NEGOCIABILITE; CESSIBILITE
Article 57 : Les parts sociales sont cessibles. Les actions sont cessibles ou
négociables. (56)
Article 58 : Les sociétés anonymes émettent des titres négociables.
L'émission de ces titres est interdite pour les sociétés autres que celles
visées au premier alinéa du présent article, à peine de nullité des contrats
dans la répartition des dividendes et dans l'exercice du droit de vote. L'Acte
Uniforme ne fixe ni minimum ni maximum, pour cette valeur nominale, sauf en
ce qui concerne les actions des SA et les parts sociales des SARL dont la
valeur nominale ne peut être inférieure respectivement à 10.000 Francs CFA
(article 387) et à 5.000 F CA (article 311), ou à l'équivalent en monnaie
nationale, pour ceux des Etats-Parties qui n'auraient pas le Francs CFA
comme monnaie légale (article 906). Toutefois, l'Acte Uniforme ne produisant
pas d'effet rétroactif, les SA et les SARL constituées avant son entrée en
vigueur et dont la valeur nominale des titres serait inférieure à ces minima,
pourraient maintenir, l'existence de ces titres (article 917). Ledit article 917
permet donc à de telles sociétés, d'émettre, après l'entrée en vigueur de
l'Acte Uniforme, des titres d'un montant nominal inférieur aux minima
susvisés, en dérogation à l'obligation de l'article 56.
Si par contre, à la faveur d'une augmentation de capital, les sociétés en
question venaient à émettre des titres avec un nominal supérieur à celui des
titres anciens, il serait nécessaire d'annuler ces derniers et de les échanger
contre des titres de même nominal que ceux créés lors de l'augmentation de
capital, afin de respecter l'obligation de l'article 56.
56
Tous les droits sociaux peuvent, parfois sous certaines conditions, faire
l'objet d'une cession qui est souvent précédée d'une négociation (sur le prix et
sur les conditions). Mais les termes "cessibles" et "négociables"
employés à l'article 57, le sont dans leur sens particulier attaché au procédé
juridique selon lequel peut intervenir la cession des titres sociaux. Sont dit
"cessibles", les titres sociaux dont la cession doit, ou peut, être constatée par
un acte et faire l'objet de formalités destinées à la rendre opposable à la
société et aux tiers (enregistrement, signification, ou acceptation par la
société). Il s'agit des titres (parts sociales) émis par des sociétés
commerciales autres que les sociétés anonymes (SNC, SCS, SARL...). Sont
dits "négociables", les titres émis par les sociétés anonymes (actions) dont la
cession ne requiert pas un acte, mais est réalisée par le procédé du
"transfert" pour les actions nominatives ou par celui de la "tradition" pour les
actions au porteur.
 17
conclus ou des titres émis. Il leur est également interdit de garantir une
émission de titres négociables, à peine de nullité de la garantie. (57)
Article 59 : Dans tous les cas où est prévue la cession des droits sociaux
d'un associé, ou le rachat de ceux-ci par la société, la valeur de ces droits
est déterminée, à défaut d'accord amiable entre les parties, par expert
désigné, soit par les parties, soit à défaut d'accord entre elles, par décision
de la juridiction compétente statuant à bref délai. (58)
SECTION 6 : DETENTION DES TITRES SOCIAUX
PAR UN SEUL ASSOCIE
Article 60 : Dans le cas des sociétés dont la forme unipersonnelle n'est
pas autorisée par le présent Acte Uniforme, la détention par un seul
associé de tous les titres sociaux n'entraîne pas la dissolution de plein
droit de la société. Tout intéressé peut demander au Président de la
juridiction compétente cette dissolution, si la situation n'a pas été
régularisée dans le délai d'un an. Le tribunal peut accorder à la société un
57
Seules les sociétés anonymes sont autorisées à émettre des "titres
négociables" dénommés "actions" lorsqu'il s'agit de titres émis en contrepartie
des apports en capital, consentis par les actionnaires. Aucune des sociétés
commerciales autres que la SA, ne peut émettre des titres négociables. Les
titres émis par ces sociétés, en rémunération des apports de leurs associés,
sont obligatoirement des "parts sociales", lesquelles ne sont pas
"négociables" mais seulement "cessibles". Ces sociétés ne sont pas
davantage autorisées à garantir une émission de "titres négociables" faite par
une autre société (actions ou obligations de SA, par exemple).
La sanction de l'éventuelle émission de titres présentés comme négociables,
par une société autre qu'une SA, est la nullité des titres et de toutes
conventions conclues à leur sujet. Une garantie offerte par ces sociétés, sur
une émission de titres négociables, serait également nulle de plein droit.
58
La valeur de cession des droits sociaux (actions ou parts sociales), ne peut
résulter que de l'accord des parties ou de l'estimation faite par un expert
désigné par les parties ou à défaut d'accord entre elles, par décision de
justice. Ceci exclut donc désormais, la fixation de la valeur par l'assemblée
générale ou par le Conseil d'Administration, comme on le trouvait parfois dans
certain statuts de SA ayant institué un droit de préemption. L'emploi du terme
"expert" au singulier, dans cet article, donne à penser que l'évaluation, en cas
de recours à l'expertise ne peut être demandé qu'à un expert unique et qu'un
recours à l'expertise contradictoire (un expert pour chacune des parties plus
un tiers expert, le cas échéant) ne serait pas possible.
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délai maximal de 6 mois pour régulariser la situation. Il ne peut
prononcer la dissolution si, au jour où il statue sur le fond, cette
régularisation a eu lieu. (59)
CHAPITRE 9 : CAPITAL SOCIAL
SECTION 1 : DISPOSITIONS GENERALES
Article 61 : Toute société doit avoir un capital social qui est indiqué dans
ses statuts, conformément aux dispositions du présent Acte Uniforme. (60)
Article 62 : Le capital social représente le montant des apports en capital
faits par les associés à la société et augmenté, le cas échéant, des
incorporations de réserves, de bénéfices ou de primes d'émission. (61)
59
Mises à part les SARL et les SA, qui peuvent exister avec un seul associé
(société unipersonnelle), les sociétés commerciales ainsi que les GIE, doivent
réunir au moins deux associés. Si un seul associé vient à détenir la totalité
des titres sociaux, il n'en résulte pas la dissolution de plein droit de la société;
une telle situation peut durer, mais au delà d'un an, tout intéressé peut
demander la dissolution en justice et, au cas où le tribunal accorde un délai
de régularisation, si rien n'a été fait à l'expiration de ce délai, le tribunal doit
alors prononcer la dissolution. Dans le cas de la SARL et de la SA, la
société devient ipso facto une société unipersonnelle dès que tous les titres
sont réunis en une seule main. Ces deux formes de sociétés, que l'associé
devenu unique et désireux de le rester, peut maintenir de façon durable
l'existence de la société, en écartant la menace de la dissolution demandée
par un tiers.
60
Bien que cet article ne le prévoie pas, l'obligation qu'il édicte ne s'applique
pas au GIE puisque l'article 870 de l'Acte Uniforme prévoit expressément que
le GIE peut être constitué sans capital social. Il en est de même, à strictement
parler, de la société en participation et de la société de fait qui sont
dépourvues de la personnalité morale et de ce fait ne peuvent pas avoir de
patrimoine social. Néanmoins l'absence de "capital social" au sens
habituel de ce terme, n'exclut pas qu'il soit fait des apports en jouissance à
ces trois types de sociétés commerciales, ces apports sont d'ailleurs
indispensables à leur validité (article 37), mais on parlera plutôt de "mises en
commun".
61
Outre les apports en numéraire ou en nature, faits "en capital" par les
associés, le capital social peut être constitué de sommes qui lui sont
incorporées et qui peuvent provenir, soit de bénéfices ou de réserves non
distribuées, soit de suppléments d'apports exigés pour équilibrer les droits
 18
Article 63 : En contrepartie des apports, la société rémunère l'apporteur
par des titres sociaux, pour une valeur égale à celle des apports.
En contrepartie des incorporations de réserves, de bénéfices ou de primes
d'émission, la société émet des titres sociaux ou élève le montant nominal
des titres sociaux existants. Ces deux procédés peuvent être combinés. (62)
Article 64 : Le capital social est divisé en parts sociales ou en actions,
selon la forme de la société. (63)
SECTION 2 : MONTANT DU CAPITAL SOCIAL
des associés, anciens et nouveaux, sur les "réserves" de la société, à
l'occasion d'augmentations de capital. Ces suppléments d'apports
correspondent à la différence entre le "prix d'émission" et la valeur nominale
des droits sociaux créés; ils constituent des primes dites "d'émission", en cas
d'émission d'actions de numéraire, ou "d'apport" ou "de fusion", en cas
d'apports en nature.
62
Le principe énoncé au premier alinéa de cet article, comporte cependant
des exceptions : celle signalée sous le commentaire de l'article 62, en cas
d'émission d'actions avec prime, ainsi que celle du cas où les apports ne sont
pas faits à titre "pur et simple", mais à titre mixte : c'est à dire lorsqu'ils sont
rémunérés en partie par des droits sociaux et en partie par le paiement d'un
prix (cas d'apports faits à titre onéreux). C'est notamment le cas, dans une
opération de fusion réalisée avec "soulte" comme prévu par exemple à
l'article 191. Dans tous ces cas, la valeur nominale des titres sociaux créés
n'est pas égale à la valeur des apports, sauf à considérer que l'article 62 ne
vise ni "les apports à titre onéreux" ni "la valeur nominale" des titres créés. La
contrepartie des incorporations de bénéfices, réserves ou de primes
d'émission ou d'apport, qui résulte d'un prélèvement sur un compte de
capitaux permanents inscrits au passif du bilan social, peut donner lieu, soit à
l'émission de titres répartis gratuitement entre tous les associés, soit à
l'élévation du nominal des titres existants, puisque tous les titres émis
antérieurement donnent, en principe, des droits identiques sur l'opération. Si
tel n'était pas le cas, en raison par exemple, d'une inégalité de droits
statutairement établie, seul le procédé d'émission de nouveaux titres serait
possible, car selon l'article 56, tous les droits sociaux d'une même société
doivent avoir la même valeur nominale.
63
Comme on l'a vu à l'article 51, le capital social des SA est divisé en actions,
et celui de toutes les autres formes de sociétés commerciales, est divisé en
parts sociales.
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Article 65 : Le montant du capital social est librement déterminé par les
associés.
Toutefois, le présent Acte Uniforme peut fixer un capital social minimum
en raison de la forme ou de l'objet de la société. (64)
Article 66 : Si le capital de la société en cours de formation n'atteint pas
le montant minimum fixé par le présent Acte Uniforme, la société ne peut
être valablement constituée.
Si, après sa constitution, le capital de la société est réduit à un montant
inférieur au minimum fixé par le présent Acte Uniforme, pour cette forme
de société, la société doit être dissoute, à moins que le capital soit porté à
un montant au moins égal au montant minimum, dans les conditions
fixées par le présent Acte Uniforme.(65)
SECTION 3 : MODIFICATION DU CAPITAL
Article 67 : Le capital social est fixe. Toutefois, il peut être augmenté ou
réduit, pour chaque forme de société, dans les conditions prévues par le
présent Acte Uniforme, pour la modification des statuts. (66)
64
Ce sont les associés qui, lors de la constitution ou des décisions portant
augmentation du capital social, qui fixent librement le montant de ce dernier.
L'Acte Uniforme ne prévoit que les seules limitations suivantes : Capital
minimum des SARL 2.000.000 de Francs CFA (article 311) ; Capital minimum
des SA, faisant appel public à l'épargne : 100.000.000 de Francs CFA (article
824); Capital minimum des autres SA : 10.000.000 de Francs CFA (article
387). Ces montants s'entendent de leur contre-valeur en monnaie Nationale
pour les Etats-Parties dont la monnaie légale n'est pas le Francs CFA (article
906). Il est à signaler également, qu'en dehors des dispositions de l'Acte
Uniforme, certaines sociétés exerçant une activité réglementée (Banques,
Assurances notamment), se voient imposer en plus de la forme de la société,
un capital social minimum, plus élevé que celui indiqué ci-dessus.
65
L'exigence d'un capital minimum en ce qui concerne les SARL et les SA,
entraîne soit l'impossibilité de les constituer, soit l'obligation de les dissoudre
ou de les transformer lorsque ce minimum n'est pas ou n'est plus atteint
(2.000.000 Francs CFA pour les SARL et 10.000.000 Francs CFA pour les
SA et 100.000.000 Francs CFA pour les SA cotées en bourse).
66
En exigeant que le capital social soit fixé, l'Acte Uniforme qui ne prévoit par
ailleurs rien de particulier à ce sujet, exclut la possibilité de création de
sociétés dites "à capital variable", c'est à dire celles dont l'entrée et la sortie
d'associés reste possible à tout moment, par la simple variation du capital
 19
Article 68 : Le capital social peut être augmenté à l'occasion de nouveaux
apports faits à la société ou par l'incorporation de réserves, de bénéfices
ou de primes d'émission. (67)
Article 69 : Le capital social peut être réduit, dans les conditions prévues
par le présent Acte Uniforme, par remboursement aux associés d'une
partie de leurs apports ou par imputation des pertes de la société. (68)
(comme le prévoyaient par exemple les articles 48 à 54 de la loi du 24 juillet
1867).
Cependant la variabilité du capital demeure possible par le jeu des
augmentations et réductions du capital social, mais la mise en œuvre en sera
lourde, car il faudra avoir recours dans les SA, soit à l'émission d'actions
nouvelles dont la souscription sera réservée, soit à des apports en nature par
l'entrée de nouveaux associés, et pour la sortie il sera nécessaire de recourir
au rachat des droits sociaux par la société suivie d'une réduction de son
capital social, comme prévu pour les SNC (article 374), pour les SARL (article
367) et pour les SA (article 639) seulement. Comme on le verra sous le
commentaire de l'article 876, l'entrée et la sortie des membres d'un GIE
peuvent être organisées librement par les statuts.
67
Le capital social ne peut être augmenté qu'au moyen d'apports nouveaux
ou d'incorporation de bénéfices, réserves ou primes d'émission. La
réévaluation des actifs sociaux peut, si une législation particulière le permet,
donner lieu à l'incorporation au capital de la réserve ou de l'écart de
réévaluation correspondant. Une telle opération devrait être considérée, au
regard de l'Acte Uniforme, comme une incorporation de réserves permise par
l'article 68.
68
Le capital social ne peut être réduit que par annulation de pertes sociales,
constatées à la clôture des exercices sociaux, ou par remboursement
d'apports dans des conditions égales pour tous les associés (sauf si les
statuts écartent le principe général de l'égalité des droits sociaux sur ce point
ou si les associés défavorisés ne l'acceptent expressément). Implicitement, la
réduction du capital peut intervenir par suite de l'annulation de ses propres
titres, par la société, à la suite d'un rachat dans les conditions prévues par
l'Acte Uniforme. Une SA peut également procéder à l'amortissement de son
capital social dans les conditions prévues aux articles 651 et suivants, mais il
ne s'agit pas là d'une réduction de capital, puisque l'amortissement
correspond à un remboursement du nominal des actions, sans réduction du
capital social, puisque le remboursement doit obligatoirement être prélevé sur
les bénéfices ou les réserves non statutaires.
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Article 70 : Lorsque le présent Acte Uniforme autorise la réduction du
capital, par remboursement aux associés d'une partie de leurs apports,
celle-ci peut être effectuée, soit par remboursement en numéraire, soit par
attribution d'actifs. (69)
Article 71 : La réduction du capital est soumise aux conditions des
articles 65 et 66 du présent Acte Uniforme.(70)
CHAPITRE 10 : MODIFICATION DES STATUTS
Article 72 : Les statuts peuvent être modifiés, dans les conditions
prévues par le présent Acte Uniforme, pour chaque forme de société.
En aucun cas, les engagements d'un associé ne peuvent être augmentés
sans le consentement de celui-ci. (71)
69
Lorsqu'il est autorisé et régulièrement décidé, dans le cadre d'une réduction
de capital, le remboursement partiel de leur apport aux associés, peut
valablement être réalisé en numéraire ou, en nature par répartition d'actifs
sociaux (créances, droits sociaux, stocks, matériels, etc.), et ceci quelle que
soit la nature des apports effectués initialement par les associés : un apport
en nature pouvant être remboursé en numéraire et vice versa. Mais on verra
qu'en ce qui concerne les SARL (article 370) et les SA (article 633), toute
réduction de capital non motivée par des pertes, doit donner lieu à une
publicité préalable qui permet aux créanciers de la société de faire opposition
à la réduction.
70
En aucun cas, une réduction de capital ne peut avoir pour effet de ramener
celui-ci en dessous du minimum prévu par l'Acte Uniforme (2.000.000 Francs
CFA pour les SARL, 10.000.000 de Francs CFA pour les SA, 100.000.000 de
Francs CFA pour les SA faisant appel public à l'épargne, ou l'équivalent de
ces sommes en monnaie locale). Cependant dans les SARL, la réduction
peut ramener le capital au dessous de 2.000.000 Francs CFA mais à
condition que, par la même décision collective, le capital soit augmenté à un
niveau au moins égal à ces 2.000.000 Francs CFA (article 368).
71
Les associés peuvent, à tout moment, apporter aux statuts d'une société,
toutes les modifications compatibles avec les dispositions de l'Acte Uniforme.
Ces modifications relèvent d'une manière générale, d'une décision collective
ou d'une assemblée extraordinaire; toutefois certaines modifications
requièrent : soit l'unanimité des associés : par exemple, transfert du siège
social dans un Etat autre qu'un Etat Partie, transformation en SNC et
augmentation des engagements des associés; soit au moins le
consentement du ou des associés dont les engagements se trouveraient
 20
CHAPITRE 11 : DECLARATION DE REGULARITE ET DE
CONFORMITE OU DECLARATION NOTARIEE DE
SOUSCRIPTION ET DE VERSEMENT
Article 73 : Les fondateurs et les premiers membres des organes de
gestion, d'administration et de direction doivent déposer au registre du
commerce et du crédit mobilier une déclaration dans laquelle ils relatent
toutes les opérations effectuées en vue de constituer régulièrement la
société et par laquelle ils affirment que cette constitution a été réalisée en
conformité du présent Acte Uniforme.
Cette déclaration est dénommée "déclaration de régularité et de
conformité". Elle est exigée à peine de rejet de la demande
d'immatriculation de la société au registre du commerce et du crédit
mobilier.
La déclaration est signée par ses auteurs. Toutefois, elle peut être signée
par l'une de ces personnes ou plusieurs d'entre elles si ces dernières ont
reçu mandat à cet effet.(72)
augmentés du fait de la modification apportée aux statuts (par exemple :
modification de la répartition des pertes ou transformation en SCS).
72
La déclaration de régularité ou de conformité () prévue à cet article, ne
concerne que la constitution de sociétés commerciales, mais elle est
également prévue par l'article 76, en cas de modification des statuts.
Puisqu'elle doit être déposée au Registre du Commerce et du Crédit Mobilier,
il faut en conclure qu'elle n'a pas à être faite lors de la constitution des
sociétés en participation et des sociétés de fait qui ne sont pas immatriculées.
Elle concerne par contre toutes les autres formes de sociétés commerciales
(SNC, SCS, SARL et SA) y compris le GIE. La déclaration doit être signée par
les fondateurs, c'est à dire par les personnes qui ont accompli, avant la
signature des statuts ou la tenue de l'Assemblée constitutive, les pourparlers,
les démarches et les formalités nécessaires (définition donnée par l'article
102) ainsi que par les premiers membres des organes de gestion,
d'administration et de direction : c'est à dire, par les Gérants, les
Administrateurs, le Président Directeur Général ou le Président du Conseil
d'Administration, le Directeur Général ou l'Administrateur Général, selon le
cas (et dans la mesure où ils ne signent pas déjà la déclaration en tant que
fondateurs).
La question se pose de savoir, si les éventuels Directeurs Généraux Adjoints
ou Administrateurs Généraux Adjoints doivent également signer la
déclaration. On peut le penser compte tenu de la notion générale d'"Organe
de Direction" employée dans cet article. En toute hypothèse, les membres
Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d'intérêt économique avec commentaires
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Article 74 : Les dispositions de l'article précédent ne sont pas applicables
lorsqu'une déclaration notariée de souscription et de versement des fonds
a été établie et déposée dans les conditions déterminées par le présent
Acte Uniforme ainsi que par l'Acte Uniforme portant sur le droit
commercial général. (73)
CHAPITRE 12 : NON RESPECT DES FORMALITES;
RESPONSABILITES
des organes de contrôle (premiers Commissaires aux comptes) n'ont pas à
signer ladite déclaration. La possibilité offerte aux personnes devant signer,
de mandater une ou plusieurs d'entre elles pour le faire en leur nom, est la
bienvenue, car elle permettra de faciliter l'accomplissement de cette formalité
et d'éviter d'avoir à "courir après les signatures", si le mandat a été établi
assez tôt dans le processus de constitution. Ce mandat ne décharge pas pour
autant ceux qui l'auront consenti de leur responsabilité attachée aux
énonciations contenues dans la déclaration. Le défaut ou le retard de la
déclaration est particulièrement lourd de conséquence, puisque sans elle,
l'immatriculation au Registre du Commerce ne peut être obtenue et que,
jusqu'à son immatriculation, la société n'a pas la personnalité juridique et
reste, par conséquent, une société "créée de fait" et les associés risquent
d'être recherchés solidairement et indéfiniment, comme dans le cas d'une
SNC (articles 866 et 868).
73
La portée de cet article 74 restreint grandement l'obligation du dépôt de la
"Déclaration de régularité et de conformité" prévue par l'article 73, lors de la
constitution des sociétés commerciales soumises à l'immatriculation au
Registre du commerce et du crédit mobilier. En effet, en dispensant du dépôt
de ladite déclaration, les sociétés dont la création a donné lieu à
l'établissement d'une "Déclaration notariée de souscription et de versement"
(), on affranchit de cette obligation la très grande majorité des sociétés
commerciales, puisque pour toutes les SARL et les SA dont le capital initial
est libéré, en totalité ou en partie, par des apports en numéraire, cette
dernière déclaration est obligatoire (article 314 pour les SARL et 394 pour les
SA). Le renvoi à l'Acte Uniforme portant sur le droit commercial général, vise
l'article 30 dudit Acte Uniforme, lequel, énumérant les documents à annexer à
la demande d'immatriculation au Registre du commerce et du crédit mobilier,
prévoit notamment, en ce qui concerne les sociétés : "deux exemplaires" de
la déclaration de régularité et de conformité ou de la déclaration notariée de
"souscription et de versement".
 21
Article 75 : Si les statuts ne contiennent pas toutes les énonciations
exigées par le présent Acte Uniforme ou si une formalité prescrite par
celui-ci pour la constitution de la société a été omise ou irrégulièrement
accomplie, tout intéressé peut demander à la juridiction compétente, dans
le ressort de laquelle est situé le siège social, que soit ordonnée, sous
astreinte, la régularisation de la constitution. Le ministère public peut
également agir aux mêmes fins. (74)
Article 76 : Les dispositions des articles 73 et 74 du présent Acte
Uniforme sont applicables en cas de modification des statuts. (75)
74
En permettant à "tout intéressé" (les associés, les tiers et même le
Ministère public) de provoquer la régularisation d'une irrégularité ou d'une
lacune, dans les statuts et dans les formalités de constitution d'une société
commerciale (quelle que soit sa forme), l'Acte Uniforme vise à mieux assurer
la sécurité juridique desdits intéressés, lesquels peuvent trouver gênant de
rester dans une incertitude ou dans une situation susceptible de causer des
préjudices, tôt ou tard. Sur la compatibilité des dispositions de l'article 75 avec
celle des articles 250 et 259, voir les commentaires de ces deux derniers
articles.
75
En renvoyant aux articles 73 et 74, l'article 76 impose la "Déclaration de
régularité et de conformité" () dans les cas de modification des statuts des
sociétés commerciales (immatriculées au Registre du Commerce et au Crédit
Mobilier). En l'absence de restriction sur la portée de cet article, force est de
considérer que toutes les modifications apportées aux statuts, même celles
qui peuvent revêtir un caractère très secondaire, et ne donnant pas lieu à
dépôt au Greffe ou à publication dans un journal d'annonces légales, doivent
faire l'objet d'une . La seule exception (renvoi à l'article 74), concerne les
augmentations de capital en numéraire des SARL et des SA, lesquelles
donnent lieu à l'établissement d'une "Déclaration notariée de souscription et
de versement (). Le renvoi à l'article 73 implique que tous les
fondateurs et les membres des organes de gestion, d'administration et de
direction (un ou plusieurs d'entre eux expressément mandatés par les autres),
doivent signer la . Il parait cependant bien superflu de faire, dans ce cas,
signer les fondateurs tout au moins en cette qualité. La va alourdir sans
aucun doute, les formalités consécutives aux décisions sociales. On notera
avec intérêt qu'en France, l'exigence d'une , initialement prévue aussi bien à
la constitution que lors des modifications des statuts, a été supprimée en
1994, et qu'elle ne subsiste que pour les opérations de fusion et de scission.
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Article 77 : L'action aux fins de régularisation se prescrit par 3 ans à
compter de l'immatriculation de la société ou de la publication de l'acte
modifiant les statuts. (76)
Article 79 : En cas de modification des statuts, les membres des organes
de gestion, de direction ou d'administration alors en fonction encourent les
mêmes responsabilités que celles fixées à l'article précédent.(77)
Article 80 : L'action en responsabilité prévue aux articles 78 et 79 du
présent Acte Uniforme se prescrit par 5 ans à compter, selon le cas, du
jour de l'immatriculation de la société ou de la publication de l'acte
modifiant les statuts. (78)
TITRE 4 : APPEL PUBLIC A L'EPARGNE
76
Cet article qui renvoie implicitement à l'article 75 (lequel aurait d'ailleurs
mieux trouvé sa place à celle de l'actuel article 76) prévoit néanmoins un délai
limite (3 ans) au delà duquel les "intéressés" de l'article 75, ne peuvent plus
provoquer la régularisation des statuts et des formalités de constitution tout
au moins par la voie judiciaire.
77
La responsabilité solidaire prévue à l'article 78, vise également les défauts
relatifs aux modifications apportées aux statuts. On observera cependant que
cet article ne vise plus les fondateurs. On peut en déduire que ceux-ci ne sont
pas concernés par les à établir à la suite des modifications aux statuts, alors
que le doute subsistait au niveau de l'article 76 (voir commentaire de cet
article).
78
Après 5 ans, il n'est plus possible de rechercher les fondateurs et les
dirigeants en responsabilité, pour les irrégularités commises dans les statuts
et les formalités de constitution, ainsi que pour les modifications aux statuts.
Ce délai assez long, vise à inciter les personnes en cause, à être
particulièrement attentives au strict respect des dispositions concernées. Le
point de départ du délai de prescription (immatriculation au Registre du
Commerce ou publication de l'acte modifiant les statuts) est imprécis, lorsqu'il
s'agira d'une modification apportée aux statuts mais non soumise à
publication obligatoire.
On pourrait en conclure que seules les modifications nécessitant une
publication, peuvent donner lieu à recherche en responsabilité, fondée sur les
articles 78 et 79, tout au moins.
 22
CHAPITRE 1 : CHAMP D'APPLICATION DE L'APPEL PUBLIC A
L'EPARGNE
Article 81 : Sont réputées faire publiquement appel à l'épargne :
- les sociétés dont les titres sont inscrits à la bourse des valeurs d'un Etat-
Partie, à dater de l'inscription de ces titres;
- les sociétés qui, pour offrir au public d'un Etat-Partie des titres, quels
qu'ils soient, ont recours soit à des établissements de crédit ou agents de
change, soit à des procédés de publicité quelconque, soit au démarchage.
Il y a également appel public à l'épargne, dès lors qu'il y a diffusion des
titres au-delà d'un cercle de 100 personnes. Pour l'appréciation de ce
chiffre, chaque société ou organisme de placement collectif en valeurs
mobilières constitue une entité unique. (79)
79
Cet article définit la notion d'"Appel public à l'épargne" et retient à cet effet
trois critères : 1. inscription des titres à la cote d'une bourse de valeurs d'un
Etat Partie; 2. offre de titres au public avec le concours d'établissements de
crédit ou d'Agents de change ou bien encore, avec le recours à des procédés
de publicité ou au démarchage; 3. diffusion de titres auprès de plus de 100
personnes.
Sur le premier critère, on notera qu'a l'heure actuelle (Mars 1996) un seul
Etat-Partie : la Cote d'Ivoire, dispose d'une bourse de valeurs (BVA) et que
toutes les sociétés qui y sont cotées, aussi bien à la cote officielle qu'au
second marché, en ce qui concerne leurs actions et/ou leurs obligations, sont
réputées faire appel public à l'épargne (une trentaine de sociétés, environ). Le
second critère concerne toutes les sociétés dont les titres - qu'ils soient émis
à la constitution ou lors d'une augmentation de capital - sont souscrits par des
personnes qui ont été touchées ou sollicitées grâce à des procédés
médiatiques ou au concours d'intermédiaires spécialisés. Quant au troisième
critère, il fixe un seuil (100 personnes) au delà duquel le nombre de
détenteurs de titres, fait présumer que le caractère "privé" de l'émission ou de
la diffusion des titres n'est matériellement plus possible, pour devenir,
nécessairement "public". Si la notion de "diffusion" dans ce dernier cas, doit
s'entendre également du simple nombre de propriétaires entre lesquels les
titres sociaux sont répartis, il en résultera que toute société commerciale
comportant plus de cent associés, sera considérée comme faisant appel
public à l'épargne, même si elle n'est pas cotée en bourse ou si elle n'utilise
aucun intermédiaire financier ou procédé médiatique, pour le placement de
ses titres. On notera que la détention collective de valeurs mobilières par
l'intermédiaire d'un OPCVM (Organisme de Placement Collectif de Valeurs
Mobilières) ne compte que pour une seule personne, dans l'appréciation du
seuil des cent personnes.
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Article 82 : Il est interdit aux sociétés n'y ayant pas été autorisées par le
présent Acte Uniforme de faire publiquement appel à l'épargne par
l'inscription de leurs titres à la bourse des valeurs d'un Etat-Partie ou par
le placement de leurs titres dans le cadre d'une émission. (80)
Article 83 : L'offre de titres visée à l'article 81 du présent Acte Uniforme
s'entend du placement de titres dans le cadre soit d'une émission soit
d'une cession. (81)
80
La place des articles 81 et suivants, parmi les dispositions communes à
toutes les sociétés commerciales, donne à penser que, quelle que soit sa
forme, une société commerciale est susceptible de faire appel public à
l'épargne, dès lors qu'elle présente l'un des trois critères énoncés à l'article
81. Cependant l'article 82 limite considérablement le champ d'application de
l'article 81 en interdisant la cotation en bourse ou le placement des titres à
l'émission, à toute société qui n'y serait pas expressément autorisée par une
disposition spécifique de l'Acte Uniforme, et seulement par une telle
disposition. Or l'Acte Uniforme ne reconnaît expressément ce droit qu'aux
seules sociétés anonymes dont le capital social n'est pas inférieur à 100
millions Francs CFA (art 824).
Toutefois, ledit article 824 reconnaît implicitement, en son second alinéa,
qu'une société autre qu'une SA puisse faire appel public à l'épargne - ou
continuer à le faire - puisqu'il prévoit qu'une SA dont le capital social serait
inférieur à 100 millions Francs CFA et qui ferait appel public à l'épargne,
devrait obligatoirement, se transformer en société d'une autre forme, sans
être pour autant, semble t-il, être interdite d'appel public à l'épargne. Il y a là,
une ambiguïté ou une incertitude gênante pour l'interprétation des articles 82
et 824. D'autre part, l'article 82 ne prend en compte que les deux premiers
critères de l'article 81 (cotation en bourse et procédés de placement des
titres) pour en restreindre le champ d'application. Il en résulte que le troisième
critère (diffusion des titres entre plus de cent personnes) n'entre pas dans la
limitation de l'article 82 et que toutes les sociétés présentant cette
caractéristique seront réputées faire appel public à l'épargne et devront
respecter les règles particulières édictées à propos de telles sociétés. En
toute hypothèse, on imagine mal qu'une société, autre qu'une SA et ne
pouvant donc pas émettre des titres négociables, puisse, en pratique faire
appel public à l'épargne.
81
Cet article apporte une précision à propos du second critère de l'article 81 :
l'offre des titres au public s'entend aussi bien d'une émission que d'une
cession de titres.
Malheureusement les termes employés par l'article 83 ne permettent pas de
résoudre la question soulevée sous le commentaire de l'article 82, car le
 23
Article 84 : Une société dont le siège social est situé dans un Etat-Partie
peut placer ses titres dans un ou plusieurs autres Etats-Parties en
sollicitant leur public. Dans ce cas, elle est soumise aux dispositions des
articles 81 à 96 du présent Acte Uniforme dans l'Etat-Partie du siège
social et dans ces autres Etats-Parties.
Si l'offre au public des titres n'est pas faite par l'émetteur, la société qui
fait l'offre est soumise aux dispositions des articles 81 à 96 du présent
Acte Uniforme dans l'Etat-Partie de l'émetteur et dans les autres Etats-
Parties dont le public est sollicité. (82)
Article 85 : Lorsqu'une société dont le siège social est situé dans un Etat-
Partie fait appel public à l'épargne dans un autre Etat-Partie, un ou
plusieurs établissements de crédit de cet autre Etat-Partie doivent
garantir la bonne fin de l'opération si le montant global de l'offre dépasse
50.000.000 de Francs CFA.
terme "titre" (et non " action") et le terme "cession" (et non "négociation")
confirment bien que la portée des articles 81 et 82 s'étend bien, au moins en
théorie, à toutes les formes de sociétés commerciales et que l'appel public à
l'épargne n'est pas seulement réservé aux sociétés anonymes dont la capital
social est au moins égal à 100 millions Francs CFA. La justification de cela
peut, le cas échéant, être trouvée dans le fait que l'Acte Uniforme n'a pas
pour objectif de restreindre la portée des législations nationales, actuelles ou
futures, en ce qui concerne les bourses de valeurs, lesquelles ne traitent pas
que les titres émis par les sociétés commerciales. On peut sans doute,
trouver confirmation de cela à l'article 823 qui débute en prévoyant que son
application, s'entend sous réserve des dispositions particulières régissant les
bourses de valeurs mobilières.
82
L'article 84 envisage le cas où le public sollicité n'est pas celui de l'Etat-
Partie du siège de la société émettrice, et le cas où le public de plusieurs
Etats-Parties est sollicité simultanément. A défaut d'organiser des institutions
supranationales, communes à tous les Etats-Parties, en matière de Greffe et
de publications légales, l'Acte Uniforme doit en effet prévoir un formalisme
répété dans chacun des Etats-Parties, lorsque l'opération concerne plusieurs
d'entre eux. L'article 84 impose, par ailleurs, le respect des dispositions
relatives à l'appel public à l'épargne, aussi bien à la société émettrice qu'à la
société qui présente l'offre de placement des titres, quand il ne s'agit pas de
la même société. Toutefois cette double obligation n'intervient que lorsque le
public d'un Etat-Partie, autre que celui du siège de la société émettrice, est
sollicité, et non pas lorsque, dans un même Etat-Partie, l'offreur n'est pas
l'émetteur.
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Cette société doit, dans tous les cas, recourir dans cet autre Etat-Partie à
un ou plusieurs établissements de crédit chargés d'assurer le service
financier de l'opération.
Elle désigne, si le montant global de l'opération dépasse 50.000.000 de
Francs CFA, sur la liste des commissaires aux comptes de cet autre Etat-
Partie, un ou plusieurs commissaires aux comptes qui vérifient les états
financiers. Ce ou ces commissaires aux comptes signent le document
d'information visé à l'article 86 du présent Acte Uniforme, tel que modifié
ou complété, le cas échéant, conformément aux dispositions de l'article 90
du présent Acte Uniforme. (83)
CHAPITRE 2 : DOCUMENT D'INFORMATION
Article 86 : Toute société qui fait publiquement appel à l'épargne pour
offrir des titres doit, au préalable, publier dans l'Etat-Partie du siège
social de l'émetteur et, le cas échéant, dans les autres Etats-Parties dont
le public est sollicité, un document destiné à l'information du public et
portant sur l'organisation, la situation financière, l'activité et les
perspectives de l'émetteur ainsi que les droits attachés aux titres offerts
au public.
Article 87 : Dans le cas où une société fait appel public à l'épargne dans
un Etat-Partie autre que celui de son siège social, le document
d'information soumis aux autorités visées à l'article 90 du présent Acte
Uniforme, comporte des renseignements spécifiques au marché de cet
autre Etat-Partie.
83
Toujours dans les cas prévus à l'article 84, (lorsque le public de deux ou
plusieurs Etats-Parties est sollicité, ou lorsque le public sollicité est celui d'un
Etat-Partie autre que celui du siège de la société émettrice), l'article 85
impose, en plus des obligations prévues à l'article 84, qu'une garantie de
bonne fin soit donnée par un ou plusieurs établissements de crédit de l'Etat-
Partie autre que celui du siège de la société émettrice. Cette obligation
supplémentaire ne concerne toutefois que les opérations dépassant 50
millions Francs CFA. En outre, doivent obligatoirement intervenir dans une
telle opération, un ou plusieurs établissements de crédit chargés d'assurer le
service financier (lesquels ne sont pas nécessairement ceux qui ont donné la
garantie de bonne fin), ainsi qu'un ou plusieurs commissaires aux comptes
qui vérifient les états financiers et signent les documents d'information. Ces
établissements de crédit et commissaires aux comptes, doivent être choisis
parmi ceux de l'Etat-Partie autre que celui du siège de la société émettrice.
 24
Ces renseignements sont notamment relatifs au régime fiscal des revenus,
aux établissements qui assurent le service financier de l'émetteur dans cet
Etat-Partie, ainsi qu'aux modes de publication des avis destinés aux
investisseurs.
Le document d'information contient une présentation complète des
garants visés à l'article 85 du présent Acte Uniforme, lesquels fournissent
les mêmes renseignements que la société dont les titres sont offerts, à
l'exception de ceux relatifs aux titres qui seront mis dans le public. (84)
Article 88 : Certaines informations peuvent ne pas être insérées dans le
document d'information lorsque :
1) Ces informations n'ont qu'une faible importance et ne sont pas de
nature à influencer l'appréciation portée sur le patrimoine, la situation
financière, les résultats ou les perspectives de l'émetteur;
2) La divulgation de ces informations est contraire à l'intérêt public;
3) La divulgation de ces informations peut entraîner un préjudice grave
pour l'émetteur et l'absence de publication de celles-ci n'est pas de nature
à induire le public en erreur;
4) La personne qui fait l'offre n'est pas l'émetteur et ne peut avoir accès à
ces informations. (85)
84
Tout appel public à l'épargne doit être obligatoirement précédé de la
publication et de la diffusion d'un "document d'information" (dans chacun des
Etats-Parties dont le public est sollicité). Ce document doit indiquer :
l'organisation de la société émettrice, sa situation financière, son activité, ses
perspectives ainsi que les droits attachés aux titres émis. Ces indications sont
de nature et de portée différentes de celles prévues par les articles 826, 833
et 842 qui traitent de la "Notice" à publier et à diffuser avant une émission
publique de titres (actions ou obligations), par les sociétés anonymes. Il
semble donc que le "Document d'information" de l'article 86 et la "Notice"
susvisée, constituent deux documents distincts.
85
Des renseignements supplémentaires doivent être fournis par le document
d'information (visé à l'article 86) dans le cas où l'émission publique a lieu dans
un autre Etat-Partie que celui du siège de la société émettrice :
régime fiscal des revenus des titres émis; désignation des établissements
chargés du service financier de l'émetteur; mode de publication des avis
destinés aux souscripteurs; désignation des garants (établissements de crédit
visés à l'article 85); organisation, situation financière, activités et perspectives
de ces garants.
Le champ d'application restrictif de l'article 87 (cas d'une émission dans un
autre Etat-Partie que celui du siège de l'émetteur) donne à penser que ces
informations complémentaires, pourtant fort utiles au souscripteur, ne seraient
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Article 89 : Le document d'information peut faire référence à tout
document d'information visé par les autorités prévues à l'article 90 du
présent Acte Uniforme depuis moins d'un an, lorsque le document
d'information visé a été établi pour des titres de même catégorie et qu'il
comprend les derniers états financiers annuels approuvés de l'émetteur et
l'ensemble des informations requises aux articles 87 et 88 du présent Acte
Uniforme.
Le document d'information visé est alors complété par une note
d'opération qui doit comprendre :
1) Les informations relatives aux titres offerts;
2) Les éléments comptables qui ont été publiés depuis le visa initial;
3) Les éléments sur les faits nouveaux significatifs, de nature à avoir une
incidence sur l'évaluation des titres offerts. (86)
Article 90 : Le projet de document d'information est soumis au visa de
l'organisme de contrôle de la bourse des valeurs de l'Etat-Partie du siège
social de l'émetteur et, le cas échéant, des autres Etats-Parties dont le
public est sollicité. En l'absence de cet organisme, il est soumis au visa du
ministre chargé des finances de ces Etats-Parties.
Ces autorités s'assurent que l'opération ne comporte pas d'irrégularités et
ne s'accompagne pas d'actes contraires aux intérêts des investisseurs de
l'Etat-Partie du siège social de l'émetteur et, le cas échéant, des autres
Etats-Parties dont le public est sollicité.
Elles indiquent les énonciations à modifier ou les mentions
complémentaires à insérer. Elles peuvent également demander toutes
explications ou justifications, notamment au sujet de la situation, de
l'activité et des résultats de la société. Elles peuvent demander des
investigations complémentaires, aux frais de la société, aux commissaires
aux comptes ou une révision effectuée par un professionnel indépendant,
pas obligatoires lorsque l'émission se fait uniquement dans l'Etat du siège de
la société émettrice (sauf si la législation de ce dernier Etat l'impose).
86
L'appréciation des critères, au demeurant assez vagues, énumérés par cet
article, à propos des énonciations susceptibles d'être omises dans le
"document d'information", sera sans doute très subjective puisqu'à priori, elle
ne relève que du jugement de la société émettrice qui rédige le document.
Cependant, ce dernier devant recevoir le visa prévu à l'article 90, l'Autorité qui
le délivrera, disposera elle même d'un large pouvoir d'appréciation, et les
prérogatives qu'elle tient d'ailleurs de cet article 90 (exigence de mentions
et/ou d'investigations complémentaires, ajout d'un avertissement rédigé par
l'autorité...).
 25
désigné avec leur accord, lorsqu'elles estiment que les diligences des
commissaires aux comptes sont insuffisantes.
Elles peuvent demander de faire figurer sur le document d'information un
avertissement rédigé par leurs soins. Elles peuvent également requérir
toute garantie appropriée en application de l'article 85 du présent Acte
Uniforme.
Les autorités visées au présent Article accordent le visa prévu à l'aliéna
premier dans le mois suivant la date de délivrance du récépissé de dépôt
du document d'information. Ce délai peut passer à deux mois si elles
sollicitent des investigations complémentaires. Le récépissé de dépôt du
document d'information est délivré le jour même de la réception du
document d'information.
Si l'organisme de contrôle de la bourse des valeurs ou, le cas échéant, le
ministre des finances décide de ne pas accorder son visa, il notifie dans les
mêmes conditions de délai à la société son refus motivé. (87)
Article 91 : Si les demandes de l'organisme de contrôle de la bourse des
valeurs, ou à défaut du ministre chargé des finances de l'Etat-Partie du
siège social de l'émetteur et, le cas échéant, des autres Etats-Parties dont
le public est sollicité ne sont pas satisfaites ou si l'opération s'accompagne
d'actes contraires aux intérêts des investisseurs de l'Etat-Partie du siège
87
Pour les Etat-Partie qui ne disposent pas de Bourse de Valeurs Mobilières,
c'est donc le Ministre chargé des Finances, qui devra viser les "documents
d'information".
En ce qui concerne les émissions publiques faites en Côte d'Ivoire, soit par
des sociétés y ayant leur siège, soit par des sociétés d'un autre Etat-Partie
sollicitant le public Ivoirien, il appartiendra au Conseil de la Bourse des
Valeurs Mobilières d'Abidjan (BVA), de contrôler la régularité des émissions
publiques et notamment de viser le "document d'information" dont le contenu
est précisé par le Décret 89-816 du 19 juillet 1989 et par la Directive n. 76-01
et les mémentos, en date du 16 juin 1992. Rappelons qu'en Côte d'Ivoire
l'organisation du marché des valeurs mobilières ainsi que l'appel public à
l'épargne sont régis par la Loi 89-814 du 19 juillet 1989, complétée par de
nombreux textes d'application. On pourra regretter, que l'article 90 n'assimile
pas expressément à une acceptation, le défaut de réponse de l'autorité
habilitée à délivrer le visa dans un délai de un (ou deux mois). Des retards
sont à craindre, alors que la demande de visa doit nécessairement
déboucher, soit sur un accord, soit sur un refus.
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social ou, le cas échéant, des autres Etats-Parties dont le public est
sollicité, le visa est refusé. (88)
Article 92 : Lorsque des faits nouveaux significatifs, de nature à avoir
une incidence sur l'évaluation des titres offerts au public sont intervenus
entre la date du visa et le début de l'opération projetée, l'émetteur ou
l'initiateur de l'offre établit un document complémentaire mis à jour qui
est, préalablement à sa diffusion, soumis au visa de l'organisme de
contrôle de la bourse des valeurs ou, à défaut, du ministre chargé des
finances de l'Etat-Partie du siège social de l'émetteur et, le cas échéant,
des autres Etats-Parties dont le public est sollicité. (89)
Article 93 : Le document d'information doit faire l'objet d'une diffusion
effective sous les formes suivantes dans l'Etat-Partie du siège social de
l'émetteur et, le cas échéant, dans les autres Etats-Parties dont le public
est sollicité :
1) Diffusion dans les journaux habilités à recevoir les annonces légales;
2) Mise à disposition d'une brochure accessible pour consultation à toute
personne qui en fait la demande au siège de l'émetteur et auprès des
organismes chargés d'assurer le service financier des titres; une copie du
document doit être adressée sans frais à tout intéressé. (90)
Article 94 : Les publicités relatives à l'opération font référence à
l'existence du document d'information visé et indiquent les moyens de se
le procurer. (91)
88
En principe le refus de visa ne peut donc intervenir que dans deux cas :
défaut de suite satisfaisante de la part de la société émettrice aux demandes
de l'autorité, prévues à l'article 90 alinéas 3 et 4; émission contraire aux
intérêts des investisseurs (dont l'autorité reste cependant seule juge).
89
Le "document complémentaire" prévu par cet article, et qui ne doit pas être
confondu avec la "note d'opération" prévue à l'article 89, est soumis au visa,
comme le "document d'information".
90
Les journaux habilités à recevoir les annonces légales, sont ceux prévus à
l'article 257, c'est à dire : le journal officiel, les quotidiens nationaux
d'information générale paraissant depuis plus de six mois et justifiant d'une
diffusion à l'échelle nationale et les autres journaux habilités à publier des
annonces légales, par les autorités compétentes.
91
Les "publicités" en question s'entendent, non pas de la publication dans le
journal d'annonces légales prévue à l'article 93, mais de tous les moyens
médiatiques utilisés pour placer les titres dans le public (annonces
 26
Article 95 : L'établissement du document d'information n'est pas exigé,
lorsque :
1) l'offre est destinée à des personnes dans le cadre de leurs activités
professionnelles;
2) le montant global de l'offre est inférieur à 50.000.000 de Francs CFA;
3) l'offre concerne des actions ou des parts d'organismes de placement
collectif en valeurs mobilières autres que fermés;
4) l'offre est destinée à rémunérer en valeurs mobilières des apports
effectués à l'occasion soit d'une fusion, soit d'un apport partiel d'actif;
5) l'offre porte sur des titres de capital qui sont attribués gratuitement
lors du paiement d'un dividende ou à l'occasion d'une incorporation de
réserves;
6) les valeurs mobilières offertes proviennent de l'exercice d'un droit issu
de valeurs mobilières dont l'émission a donné lieu à l'établissement d'un
document d'information;
7) les valeurs mobilières sont offertes en substitution d'actions de la même
société et leur émission n'entraîne pas une augmentation de capital de
l'émetteur.(92)
financières, affiches, prospectus, circulaires, notices, avis radiodiffusés ou
télévisés etc.).
92
Cet article énumère les sept cas dans lesquels le "document d'information"
visé à l'article 87, n'est pas exigé. Outre les cas d'émission de titres gratuits
attribués à raison ou en échange de titres déjà existants (cas prévus sous le
4. à 7. ) et pour lesquels les bénéficiaires sont, a priori, déjà suffisamment
informés, on relève les exceptions suivantes qui correspondent à des cas très
voisins des émissions privées et seront sans doute assez rares :émission
représentant une valeur globale inférieure à 50.000.000 Francs CFA, titres
placés auprès de personnes dans le cadre de leur activité professionnelle,
émission de titres par des "OPCVM" autres que "fermés". Ces deux derniers
cas peuvent soulever des difficultés d'interprétation. En effet, que doit-on
entendre par "cadre d'activité professionnelle". Compris dans un sens très
large comme par exemple, "cadre d'une activité commerciale", on peut se
trouver dans une situation où le public sollicité est très étendu. Par ailleurs,
quelle est la définition d'un OPCVM "fermé" et n'est il pas paradoxal d'imposer
le "document d'information" à un tel organisme alors qu'on en dispenserait un
OPCVM "ouvert" qui par hypothèse toucherait un public plus large. De plus, il
est ici envisagé une émission de titres par un OPCVM, alors que cette
structure ne revêt généralement pas l'une des formes de sociétés
commerciales, prévues par l'Acte Uniforme et que ce dernier, par son article
82, stipule, le recours public à l'épargne n'est possible que par une société qui
Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d'intérêt économique avec commentaires
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Article 96 : Les dispositions des articles 81 à 96 du présent Acte
Uniforme s'appliquent à toute offre de titres par appel public à l'épargne,
à l'exception des placements de titres de chaque Etat-Partie sur son
territoire. (93)
TITRE 5 : IMMATRICULATION;
PERSONNALITE JURIDIQUE
CHAPITRE 1 : DISPOSITIONS GENERALES
Article 97 : A l'exception de la société en participation, toute société doit
être immatriculée au registre du commerce et du crédit mobilier. (94)
Article 98 : Toute société jouit de la personnalité juridique à compter de
son immatriculation au registre du commerce et du crédit mobilier, à
moins que le présent Acte Uniforme en dispose autrement. (95)
y est autorisée par l'Acte Uniforme. Il faudrait donc considérer que le cas de
l'article 95 -3., sort du cadre strict de l'Acte Uniforme. Dans les Etats-Parties
où la législation interne ne prévoirait pas les exceptions de l'article 95, les
dispositions de cet article prévaudraient puisque l'Acte Uniforme a une force
juridique supérieure au Droit interne et que ses dispositions sont d'ordre
public (voir commentaire de l'article 2).
93
Il faut sans doute comprendre que cet article décharge de l'ensemble des
obligations prévues aux articles 81 à 95, les Etats-Parties eux mêmes, s'ils
procèdent à des émissions de titres en faisant appel public à l'épargne.
Cette précision parait superflue dans la mesure où ces articles ne concernent,
bien entendu, que les émissions faites par des sociétés commerciales,
puisque l'Acte Uniforme ne réglemente que ces dernières et non pas les
personnes de Droit public (Etat ou ses démembrements).
Si le terme "Placement Utile" dans l'article 96 devait viser l'hypothèse où l'Etat
placerait dans le public des titres émis par une société commerciale,
(hypothèse bien improbable) on ne verrait pas pourquoi le public sollicité ne
devrait pas être informé dans les conditions prévues aux articles 81 à 95.
94
La société en participation n'est pas destinée à être immatriculée au
Registre du Commerce et du Crédit Mobilier, en raison précisément de son
caractère occulte. Mais par hypothèse, la société de fait ou la société créée
de fait n'est pas davantage immatriculée au Registre du Commerce et du
Crédit Mobilier, tout au moins en cette qualité.
95
La personnalité juridique d'une société commerciale, quelle que soit sa
forme, s'acquiert le jour de son immatriculation au Registre du Commerce et
 27
Article 99 : La transformation régulière d'une société en une société
d'une autre forme n'entraîne pas la création d'une personne juridique
nouvelle. Il en est de même de la prorogation ou de toute autre
modification statutaire.(96)
CHAPITRE 2 : SOCIETE EN FORMATION ET SOCIETE
CONSTITUEE MAIS NON ENCORE IMMATRICULEE
SECTION 1 : DEFINITIONS
Article 100 : La société est en formation lorsqu'elle n'est pas encore
constituée. (97)
Article 101 : Toute société est constituée à compter de la signature de ses
statuts.
Avant son immatriculation, l'existence de la société n'est pas opposable
aux tiers. Néanmoins, ceux-ci peuvent s'en prévaloir. (98)
du Crédit Mobilier. L'Acte Uniforme n'en dispose pas autrement, par ailleurs.
De ce principe découle d'ailleurs qu'une société en participation qui n'est pas
destinée à être immatriculée ou une société de fait, sont dépourvues de la
personnalité juridique.
96
Il existe toutefois des exceptions au principe édicté par cet article, comme
par exemple celui, prévu à l'article 188, de la société commerciale,
transformée en société civile alors qu'elle poursuit une activité commerciale.
Mais il est vrai que l'Acte Uniforme ne concerne en fait, que les sociétés
commerciales soit par leur forme soit par leur objet. En ce qui concerne la
prorogation, l'énonciation de l'article 99, ne fait que confirmer celle de l'article
34
97
Jusqu'à la signature des statuts, la société est dite "en formation". Aux
termes des articles 98, 100 et 101, on distingue donc dans le processus de
constitution d'une société commerciale immatriculée au Registre du
Commerce, les trois étapes successives suivantes : la formation (jusqu'à la
constitution), la constitution (lors de la signature des statuts), l'acquisition de
la personnalité juridique (lors de l'immatriculation au Registre du Commerce
et du Crédit Mobilier). Les sociétés en participation et les sociétés de fait ne
connaissent que les deux premières étapes.
98
La date à laquelle une société est "constituée", est celle de la signature des
statuts. En ce qui concerne les SA, constituées avec des apports en nature
ou des avantages particuliers, lesquelles doivent obligatoirement réunir une
Assemblée Générale Constitutive (article 404), on peut se demander, si la
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Article 102 : Sont qualifiées de fondateurs de la société, toutes les
personnes qui participent activement aux opérations conduisant à la
constitution de la société.
Leur rôle commence dès les premières opérations ou l'accomplissement
des premiers actes effectués en vue de la constitution de la société. Il
prend fin dès que les statuts ont été signés par tous les associés ou
l'associé unique. (99)
Article 103 : Les fondateurs de société doivent avoir une domiciliation
sur le territoire de l'un des Etats-Parties.
La domiciliation ne peut pas être constituée uniquement par une boîte
postale. Elle doit être déterminée par une adresse ou une indication
géographique suffisamment précise. (100)
Article 104 : A partir de la signature des statuts, les dirigeants sociaux se
substituent aux fondateurs. Ils agissent au nom de la société constituée et
non encore immatriculée au registre du commerce et du crédit mobilier.
date de constitution n'est pas celle de ladite assemblée constitutive. (si cette
assemblée doit ou peut se tenir après la signature de ses statuts). L'article
101 ne prévoit pas cette exception, et les articles 399 et suivants, ne
permettent pas de situer, dans ce cas, la date de signature des statuts. Faut-il
en conclure que la SA susvisée est, elle aussi, constituée lors de la signature
des statuts, laquelle doit intervenir après la tenue de l'Assemblée
Constitutive? Ou bien doit on considérer que dans un tel cas, les statuts n'ont
pas à être signés par tous les actionnaires, et que c'est l'assemblée
constitutive qui, approuvant un "projet de statuts" établi par le fondateur
emporte constitution de la société ? (voir à ce sujet, les commentaires des
articles 104 et 410).
99
Cet article donne la définition du fondateur. On observera que rien ne
s'oppose à ce que le fondateur soit une personne physique ou une personne
morale., qu'il y ait plusieurs fondateurs pour la constitution de la même
société et que le ou les fondateurs ne soient pas des futurs associés.
100
Comme pour le siège social, (art 25) chaque fondateur doit être domicilié,
à une adresse ou à une indication géographique précise et pas seulement à
une boite postale. On observera que selon cet article, chaque fondateur
doit être domicilié obligatoirement sur le territoire de l'un des Etats-Parties (et
non en dehors de ceux-ci), sans qu'il soit cependant nécessaire qu'il le soit
dans l'Etat-Partie du siège social de la future société commerciale.
 28
Leurs pouvoirs et leurs obligations sont fixés conformément aux
dispositions prévues par le présent Acte Uniforme et, le cas échéant, par
les statuts. (101)
Article 105 : Entre la date de constitution de la société et celle de son
immatriculation au registre du commerce et du crédit mobilier, les
rapports entre les associés sont régis par le contrat de société et par les
règles générales du droit applicable aux contrats et aux obligations. (102)
SECTION 2 : ENGAGEMENTS PRIS POUR LE COMPTE DE LA SOCIETE EN
FORMATION AVANT SA CONSTITUTION
Article 106 : Les actes et engagements pris par les fondateurs pour le
compte de la société en formation, avant sa constitution, doivent être
portés à la connaissance des associés avant la signature des statuts,
lorsque la société ne fait pas publiquement appel à l'épargne, ou lors de
l'assemblée constitutive, dans le cas contraire.
Ils doivent être décrits dans un état intitulé "état des actes et
engagements accomplis pour le compte de la société en formation" avec
101
Le rôle des fondateurs prend fin avec la signature des statuts (comme
prévu également à l'article 102) et à partir de là, ce sont les dirigeants sociaux
qui agissent au nom de la société non encore immatriculée. Ce principe pose
cependant une difficulté en ce qui concerne les SA constituées avec des
apports en nature et/ou des avantages particuliers, car les dirigeants sociaux
ne sont désignés que lors de l'assemblée constitutive et si les statuts d'une
telle société devaient être signés avant la tenue de l'assemblée constitutive, il
y aurait une période (entre la signature des statuts et la tenue de l'assemblée
constitutive) au cours de laquelle personne ne pourrait agir au nom de la
société. Les dispositions des articles 399 et suivants, ne permettent pas de
situer exactement le moment auquel les statuts d'une telle SA, doivent être
signés. Il y a lieu de considérer logiquement, qu'ils doivent l'être lors de la
tenue de l'Assemblée constitutive pour être "en phase" avec les dispositions
des articles 101 et 104. (voir également les commentaires des articles 101 et
410 à ce sujet).
102
Entre la constitution et l'immatriculation, les rapports de droit ne peuvent
exister qu'entre associés et non pas entre associés et société, puisque celle-
ci, n'ayant pas été immatriculée, n'a pas encore la personnalité morale. Il en
est, d'ailleurs de même en ce qui concerne les rapports de droit avec les tiers,
et jusqu'à l'immatriculation de la société, ces rapports ne peuvent exister,
provisoirement, qu'entre les tiers et les dirigeants.
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l'indication, pour chacun d'eux, de la nature et de la portée des obligations
qu'ils comportent pour la société si elle les reprend. (103)
Article 107 : Dans les sociétés constituées sans assemblée constitutive,
l'état des actes et engagements visé à l'article précédent est annexé aux
statuts. La signature, par les associés, des statuts et de cet état emporte
reprise, par la société, des actes et engagements indiqués dans cet état dès
son immatriculation au registre du commerce et du crédit mobilier. (104)
103
Cet article fait expressément référence à la tenue d'une Assemblée
constitutive dans le cas d'une société, faisant publiquement appel à l'épargne.
Or l'Acte Uniforme ne mentionne par ailleurs l'obligation de réunir une
assemblée constitutive que dans le cas de la société anonyme créée avec
des apports en nature et/ou des avantages particuliers (article 404) et prévoit
bien (article 410-4. ), que cette assemblée doit statuer sur les engagements
pris par les fondateurs au nom de la société en formation. Cette obligation
incombe, dans le cas considéré, à toutes les SA qu'elles fassent ou non appel
public à l'épargne. Par contre, une assemblée constitutive n'est pas prévue en
cas de SA créée uniquement avec des apports en numéraire, même si ces
apports sont réunis par appel public à l'épargne (les articles 823 et suivants
ne prévoient rien à ce sujet).
D'autre part, en ce qui concerne les autres formes de sociétés, aucune
assemblée constitutive n'est prévue par l'Acte Uniforme et il est douteux
qu'elles puissent même avoir la possibilité de faire appel public à l'épargne
(voir commentaire de l'article 82). Faut il en déduire que c'est l'article 106
seul, qui impose l'obligation de réunir une assemblée constitutive dans tous
les cas où il y a constitution d'une société avec appel public à l'épargne; ou
bien, faut il considérer que cet article comporte une erreur de rédaction et qu'il
faut comprendre que l'assemblée constitutive visée est seulement celle, qui
est prévue à l'article 404 (apports en nature et/ou avantages particuliers). La
question reste posée et en l'attente de réponse, mieux vaut, considérer que
l'article 106 comporte une erreur de rédaction. On observera que la portée de
l'article 106 est générale et que toutes les sociétés commerciales sont
concernées quelle que soit leur forme, y compris les SNC, les SCS et les GIE.
104
La "reprise" par la société, des engagements concernés : ceux de la
période de formation de la société, (c'est à dire, avant sa "constitution"),
suppose, bien entendu, que leur nature et leur portée soient complètement
indiquées dans l'état visé à l'article 106, et qu'ils aient été souscrits
expressément "pour le compte de la société en formation". Tous
engagements qui ne rempliraient pas ces conditions, demeureraient à la
charge personnelle des fondateurs qui les auraient pris. Les engagements de
la période de formation réputés "repris" par la société lors de sa constitution,
ne pourront néanmoins l'être définitivement, que lors de l'immatriculation de la
 29
Article 108 : Les actes et engagements accomplis pour le compte de la
société en formation peuvent également être repris par la société,
postérieurement à sa constitution, à la condition qu'ils soient approuvés
par l'assemblée générale ordinaire, dans les conditions prévues par le
présent Acte Uniforme pour chaque forme de société, sauf clause contraire
des statuts. L'assemblée doit être complètement informée sur la nature et
la portée de chacun des actes et engagements dont la reprise lui est
proposée. Les personnes ayant accompli lesdits actes et engagements ne
prennent pas part au vote et il n'est pas tenu compte de leurs voix pour le
calcul du quorum et de la majorité. (105)
Article 109 : Dans les sociétés constituées avec assemblée constitutive, la
reprise des actes et engagements accomplis pour le compte de la société en
formation fait l'objet d'une résolution spéciale de l'assemblée constitutive,
dans les conditions prévues par le présent Acte Uniforme. (106)
Article 110 : Les actes et engagements repris par la société régulièrement
constituée et immatriculée sont réputés avoir été contractés par celle-ci
dès l'origine.
Les actes et engagements qui n'ont pas été repris par la société, dans les
conditions prévues par le présent Acte Uniforme, sont inopposables à la
société au registre du commerce (acquisition de la personnalité juridique);
mais en attendant, les fondateurs sont-ils définitivement dégagés de leurs
engagements régulièrement "repris" dès la constitution de la société
(signature des statuts dans le cas général) ? Il semble que non à la lecture de
l'article 110 (voir commentaire de cet article).
105
En cas d'omission, dans la procédure de reprise, des engagements de la
période de formation (absence d'état descriptif, oubli dans l'énumération, état
non annexé aux statuts...), il reste possible de régulariser, en soumettant les
engagements en question, à l'assemblée générale ordinaire des actionnaires.
Cette possibilité conduit donc à faire reprendre les engagements par la
société, aux conditions de quorum et de majorité des décisions ordinaires, et
non plus à l'unanimité des associés, comme c'est normalement le cas, avec la
signature des statuts par tous les associés.
106
La reprise d'engagements par l'assemblée constitutive est décidée aux
conditions de quorum et de majorité prévues pour ce type d'assemblée
(articles 405 et 406) pour les SA, seules concernées par cette procédure,
alors que dans les autres cas, la reprise intervient à l'unanimité des associés,
puisqu'ils doivent tous signer les statuts.
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société et les personnes qui les ont souscrits sont tenues solidairement et
indéfiniment par les obligations qu'ils comportent. (107)
SECTION 3 : ENGAGEMENTS PRIS POUR LE COMPTE DE LA SOCIETE
CONSTITUEE AVANT SON IMMATRICULATION
Article 111 : Les associés peuvent, dans les statuts ou par acte séparé,
donner mandat à un ou plusieurs dirigeants sociaux, selon le cas, de
prendre des engagements pour le compte de la société constituée et non
encore immatriculée au registre du commerce et du crédit mobilier. Sous
réserve qu'ils soient déterminés et que leurs modalités soient précisées
dans le mandat, l'immatriculation de la société au registre du commerce
et du crédit mobilier emporte reprise par la société de ces engagements.
(108)
Article 112 : Les actes excédant les pouvoirs qui leur sont conférés par
ces mandats, ou qui leur sont étrangers, peuvent être repris par la société
à la condition qu'ils aient été approuvés par l'assemblée générale
ordinaire, dans les conditions prévues par le présent Acte Uniforme pour
chaque forme de société, sauf clause contraire des statuts. Les associés
ayant accompli lesdits actes et engagements ne prennent pas part au vote
107
Pour qu'il y ait reprise définitive des engagements des fondateurs par la
société, encore faut il que celle-ci soit régulièrement immatriculée au registre
du commerce et du crédit mobilier. Jusque là, les fondateurs restent tenus
solidairement et indéfiniment, des obligations que ces engagements
comportent. Il faut en conclure qu'en ce qui concerne les sociétés non
immatriculées (société en participation et société de fait), les engagements
souscrits par leurs fondateurs, restent nécessairement, solidairement et
indéfiniment, tenus de leurs obligations envers les tiers.
108
La mission des fondateurs prenant fin avec la constitution de la société,
(signature des statuts) alors que celle-ci n'a pas encore acquis la personnalité
juridique (immatriculation au registre du commerce), il importe de mandater
quelqu'un pour conclure dans l'intervalle, les conventions destinées à être
"reprises" par la société, après son immatriculation. Les engagements sont
ceux "pris pour le compte de la société constituée, avant son immatriculation".
Leur nature exacte ainsi que leurs modalités doivent être précisées dans le
mandat conféré (par les statuts ou par un acte séparé). La reprise par la
société de ces engagements résulte de plein droit et sans autre formalité, de
son immatriculation au Registre du commerce et du crédit mobilier. Par
conséquent les dispositions de l'article 111 ne concernent pas les sociétés
non immatriculées (société en participation et société de fait).
 30
et il n'est pas tenu compte de leurs voix pour le calcul du quorum et de la
majorité. (109)
Article 113 : Les dispositions de l'article 110 du présent Acte Uniforme
sont applicables. (110)
CHAPITRE 3 : LA SOCIETE NON IMMATRICULEE
Article 114 : Par exception aux dispositions qui précèdent, les associés
peuvent convenir que la société ne sera pas immatriculée. La société est
dénommée alors "société en participation". Elle n'a pas la personnalité
juridique.
La société en participation est régie par les dispositions des articles 854
suivants du présent Acte Uniforme. (111)
Article 115 : Si, contrairement aux dispositions du présent Acte
Uniforme, le contrat de société ou, le cas échéant, l'acte unilatéral de
109
Comme en ce qui concerne les engagements de la période de formation
de la société (article 108), les omissions ou les défauts dans le mandat prévu
à l'article 111, peuvent être régularisés et repris par décision d'une assemblée
générale ordinaire. Cette reprise interviendra aux conditions d'adoption des
décisions ordinaires et non plus à l'unanimité des associés comme cela aurait
été le cas si le mandat avait été donné par les statuts (signés par tous les
associés).
110
Toutes les conventions conclues entre la constitution et l'immatriculation
de la société et qui n'auraient pas été "reprises" par la société (mandat
inexistant ou insuffisant, défaut de régularisation par une assemblée ordinaire
etc.), restent sous la responsabilité de ceux qui les auraient conclues.
111
Cet article confirme et complète l'article 97 qui posait déjà l'exception de la
non immatriculation des sociétés en participation. Le caractère généralement
occulte et l'absence de personnalité juridique sont les caractéristiques
essentielles de la société en participation.
Le libellé du second alinéa de l'article, qui renvoie aux articles 854 à 863 pour
situer le régime applicable à cette forme de société, peut donner à penser que
ce sont ces seuls articles qui s'appliquent et non pas les "dispositions
générales" contenues dans la première partie de l'Acte Uniforme. On a
vu et on verra, que bon nombre d'entre elles posent des difficultés
d’interprétation lorsqu'il s'agit de les appliquer à la société en participation.
L'article 114 peut permettre en tout cas, de solutionner ce genre de difficulté
d'interprétation, puisque selon un principe général de Droit, une disposition
particulière prévaut sur une disposition générale.
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volonté n'est pas établi par écrit et que, de ce fait, la société ne peut être
immatriculée, la société est dénommée "société créée de fait". Elle n'a pas
la personnalité juridique.
La société créée de fait est régie par les dispositions des articles 864 et
suivants du présent Acte Uniforme. (112)
CHAPITRE 4 : LA SUCCURSALE
Article 116 : La succursale est un établissement commercial ou industriel
ou de prestations de services, appartenant à une société ou à une
personne physique et doté d'une certaine autonomie de gestion. (113)
112
A la différence des sociétés en participation, une société créée de fait,
aurait du normalement être immatriculée au registre du commerce. L'absence
d'immatriculation dans ce cas, ne constitue donc pas une exception (non
reconnue d'ailleurs, par l'article 97), mais une contravention aux dispositions
de l'Acte Uniforme. Toutefois, ce dernier, qui pose la condition que toute
société (hormis la société en participation), doit être constituée par un acte
écrit, envisage dans son article 115 l'hypothèse de l'inexistence d'un tel écrit
et par voie de conséquence, l'impossibilité d'immatriculer (et d'acquérir la
personnalité juridique). On notera, que la définition de la société "créée de
fait" telle qu'elle est donnée à l'article 115 (absence d'écrit et
d'immatriculation) est bien plus restrictive que la définition de la "société de
fait" telle qu'elle est donnée par les articles 864 et 865 (voir commentaire de
ces articles). Il y a donc un distinguo à faire entre la "société créée de fait" et
la "société de fait". Seule la première serait expressément dépourvue de la
personnalité juridique par application de l'article 115. On ne pourrait en
conclure pour autant, à contrario, que la "société de fait" pourrait avoir la
personnalité juridique car elle sera, par hypothèse, dans l'impossibilité, d'être
immatriculée au registre du commerce. En ce qui concerne le libellé du
second alinéa de l'article 115 relatif au renvoi aux articles 864 à 868, pour la
détermination du régime applicable aux sociétés créées de fait, nous
formulons le même commentaire que celui de l'article 114 à propos de
l'application éventuelle des "dispositions générales" à de telles sociétés.
On notera également que l'article 115 envisage le cas de la création d'une
société de fait "unipersonnelle" puisqu'il y est question de l'absence d'acte
unilatéral de volonté, alors qu'il est fait renvoi aux articles 864 et 865 qui
définissent les "sociétés de fait" comme devant comporter au moins 2
associés.
113
Les termes "personnes physiques" employés dans cet article (ainsi qu'aux
articles 117 et 118), sont mal venus puisque l'Acte Uniforme ne concerne que
les sociétés commerciales (y compris les sociétés unipersonnelles).
 31
Article 117 : La succursale n'a pas de personnalité juridique autonome,
distincte de celle de la société ou de la personne physique propriétaire.
Les droits et obligations qui naissent à l'occasion de son activité ou qui
résultent de son existence sont compris dans le patrimoine de la société ou
de la personne physique propriétaire. (114)
Article 118 : La succursale peut être l'établissement d'une société ou
d'une personne physique étrangère. Sous réserve de conventions
internationales ou de dispositions législatives contraires, elle est soumise
au droit de l'Etat-Partie dans lequel elle est située. (115)
Néanmoins, un commerçant individuel peut bien avoir une, ou plusieurs
succursales.
114
En tant qu'établissement secondaire, une succursale de société
commerciale n'a pas d'existence juridique ni de patrimoine distincts de cette
dernière, même si pour des besoins de gestion, voire de fiscalité, des états
financiers distincts peuvent être parfois établis. Il ne s'agirait dans ce cas, que
d'états financiers partiels destinés à être incorporés aux états financiers
"généraux" de ladite société. Il y a lieu de ne pas confondre "succursale" et
"filiale". Cette dernière dont la définition est donnée à l'article 179. constitue
une entité juridique distincte de la "société mère". La circonstance selon
laquelle il s'agirait d'une succursale d'une société dont le siège social n'est
pas situé dans le même Etat- partie que celui où ladite succursale est
implantée, ne modifie en rien la portée de l'article 117 (cette succursale n'a
toujours pas de personnalité juridique distincte). En ce qui concerne la
"personne physique" visée par cet article, voir le commentaire fait sous
l'article 116.
115
Une succursale de société étrangère est en principe soumise à la
législation de l'Etat-Partie où elle est située (sauf exception pouvant découler
de conventions internationales). Si le siège social de la société concernée est
fixé dans un autre Etat-Partie, la société, comme sa succursale seront,
notamment, soumis aux dispositions de l'Acte Uniforme. Si le siège social est
situé en dehors des Etats-Parties, la succursale sera soumise, notamment, à
l'Acte Uniforme, même si celui-ci ne s'applique pas au reste de la société
(siège social). Sur les termes "personne physique" employés dans cet article,
voir le commentaire fait sous l'article 116.
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Article 119 : La succursale est immatriculée au registre du commerce et
du crédit mobilier conformément aux dispositions organisant ce registre.
(116)
Article 120 : Quand elle appartient à une personne étrangère, la
succursale doit être apportée à une société de droit, préexistante ou à
créer, de l'un des Etats-Parties, 2 ans au plus tard après sa création, à
moins qu'elle soit dispensée de cette obligation par un arrêté du ministre
chargé du commerce de l'Etat-Partie dans lequel la succursale est située.
(117)
116
La succursale doit être en tant que telle, immatriculée au Registre du
commerce et du crédit mobilier de l'Etat-Partie où elle est située (comme
prévu par ailleurs par l'article 21 de l'Acte Uniforme, relatif au droit commercial
général). On remarquera toutefois que ledit article 21 n'impose l'obligation
d'immatriculer une succursale que lorsqu'il s'agit d'une succursale de société
étrangère, alors que l'article 119 du présent Acte Uniforme a une portée plus
générale, puisqu'il ne prévoit pas cette restriction. Toutefois, puisqu'il renvoie
à l'Acte Uniforme relatif au droit commercial général, il y a lieu de considérer
que seules les succursales de sociétés étrangères seront concernées par
l'article 119.
Néanmoins, lorsque la succursale d'une société locale est située dans le
ressort d'un greffe territorialement distinct de celui du siège social, il y aura
obligation d'immatriculer distinctement le siège et la succursale (application
de l'article 23 de l'Acte Uniforme relatif au droit commercial général). En toute
hypothèse, le seul fait qu'une succursale soit immatriculée au registre du
commerce et du crédit mobilier, ne peut lui conférer une personnalité juridique
distincte de celle de la société à laquelle elle appartient.
117
Cet article vise les succursales appartenant à une "personne étrangère",
sans qu'il soit indiqué, comme aux articles 116, 117 et 118, qu'il peut s'agir
d'une succursale d'une personne physique ou d'une personne morale. On
peut donc en déduire que les succursales de personnes physiques
étrangères, ne sont pas concernées par les dispositions de l'article 120 (voir
également à ce propos le commentaire de l'article 116). Par "personne
étrangère" il y a lieu de comprendre, pour l'application de cet article, qu'il
s'agit de sociétés dont le siège social n'est pas situé dans l'un des Etat-Partie,
puisque l'obligation est faite "d'apporter la succursale" à une société de l'un
des Etat-Partie, sans que ce soit nécessairement une société de l'Etats-
Parties, dans lequel la succursale est située. L'emploi du terme "apporté",
donne à penser que la transmission des biens actifs et passifs de la
succursale concernée, doit être réalisée par le biais d'un apport partiel d'actif
(défini à l'article 195) ou tout au moins par le biais d'un apport en nature à
l'exclusion de tout autre moyen (la vente de fonds de commerce, par
 32
LIVRE 2 : FONCTIONNEMENT DE
LA SOCIETE COMMERCIALE
TITRE 1 : POUVOIRS DES DIRIGEANTS SOCIAUX;
PRINCIPES GENERAUX
Article 121 : A l'égard des tiers, les organes de gestion, de direction et
d'administration ont, dans les limites fixées par le présent Acte Uniforme
pour chaque type de société, tout pouvoir pour engager la société, sans
avoir à justifier d'un mandat spécial. Toute limitation de leurs pouvoirs
légaux par les statuts est inopposable aux tiers.(118)
exemple). Enfin, l'article 120 établit clairement qu'une succursale de société
étrangère peut exister en tant que telle, pendant, au plus, deux ans dans l'un
quelconque des Etat-Partie (sauf dérogation particulière par arrêté
ministériel). Ceci pourrait se révéler contraire à la législation antérieure de
certains Etat-Partie qui ont prohibé (sauf cas particuliers), l'ouverture de telles
succursales. Le caractère supra législatif de l'Acte Uniforme devrait, en
principe, faire prévaloir les dispositions de l'article 120 sur la législation des
Etat-Partie concernés.
118
Les Gérants (dans le cas des SNC, SCS et des SARL) les Présidents
Directeurs Généraux, les Directeurs Généraux Adjoints, les Administrateurs
Généraux et les Administrateurs Généraux Adjoints, dans les SA, ont vis à vis
des tiers tous pouvoirs pour engager les sociétés dont ils sont les dirigeants,
sans avoir à justifier de leurs pouvoirs, lesquels sont définis par l'Acte
Uniforme. L'Acte Uniforme ne fixe pas d'autres limites que celles de
prérogatives expressément reconnues, aux associés pour leurs décisions
collectives, et à l'organe collégial d'administration des sociétés anonymes
(Conseil d'Administration). Les administrateurs des sociétés anonymes ne
détiennent en tant que tels, pas d'autre pouvoir que celui de concourir au
fonctionnement de l'organe collectif d'administration de la société anonyme et
ils ne disposent pas individuellement, en tant que simples administrateurs, du
pouvoir d'engager ou de représenter la société. Par contre, le Conseil
d'Administration lui même dispose des pouvoirs les plus étendus pour agir en
toutes circonstances au nom de la société, dans la limite des attributions des
assemblées générales (article 435). Les Administrateurs des GIE par contre,
détiennent individuellement tous pouvoirs pour engager le groupement vis à
vis des tiers (article 879). Les limitations de pouvoirs qui pourraient être
apportées statutairement aux organes de gestion, de direction ou
d'administration, seraient inopposables aux tiers, y compris en ce qui
concerne les Directeurs Généraux Adjoints (articles 472 et 485) et les
Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d'intérêt économique avec commentaires
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Article 122 : La société est engagée par les actes des organes de gestion,
de direction et d'administration qui ne relèvent pas de l'objet social, à
moins qu'elle ne prouve que le tiers savait que l'acte dépassait cet objet ou
qu'il ne pouvait l'ignorer compte tenu des circonstances, sans que la seule
publication des statuts suffise à constituer cette preuve. (119)
Article 123 : Dans les rapports entre associés et sous réserve des
dispositions légales spécifiques à chaque forme de société, les statuts
peuvent limiter les pouvoirs des organes de gestion, de direction et
d'administration.
Ces limitations sont inopposables aux tiers de bonne foi.(120)
Administrateurs Généraux Adjoints (article 510 et 512), dont les pouvoirs ne
sont pas définis par l'Acte Uniforme, mais respectivement par le Conseil
d'Administration et par l'Assemblée Générale. D'une manière générale, les
pouvoirs de ces divers dirigeants sont limités au cadre de l'objet social.
119
Bien qu'en principe les organes de gestion, de direction et d'administration,
ne peuvent agir que dans le cadre de l'objet social, la sécurité des tiers -
lesquels n'ont pas toujours la possibilité de consulter l'objet social avant de
contracter - est assurée par les dispositions de cet article qui ne permet pas à
la société d'invoquer le dépassement de l'objet social, pour se soustraire à
des engagements pris par ses dirigeants, même lorsqu'ils ne relèvent pas
dudit objet social. Toutefois, cela reste possible, s'il est démontré que le tiers
est de mauvaise foi (il connaissait ou ne pouvait ignorer le dépassement). La
simple publication de l'objet social, le plus souvent très éloignée dans le
temps, puisqu'elle est faite à la constitution de la société, n'est pas reconnue
comme suffisante pour démontrer que le tiers ne pouvait ignorer le
dépassement. La portée de cet article est générale, elle ne vise pas que les
SARL ou les SA, mais toutes les formes de sociétés commerciales prévues
par l'Acte Uniforme.
120
Bien qu'en principe les organes de gestion, de direction et d'administration,
ne peuvent agir que dans le cadre de l'objet social, la sécurité des tiers -
lesquels n'ont pas toujours la possibilité de consulter l'objet social avant de
contracter - est assurée par les dispositions de cet article qui ne permet pas à
la société d'invoquer le dépassement de l'objet social, pour se soustraire à
des engagements pris par ses dirigeants, même lorsqu'ils ne relèvent pas
dudit objet social. Toutefois, cela reste possible, s'il est démontré que le tiers
est de mauvaise foi (il connaissait ou ne pouvait ignorer le dépassement). La
simple publication de l'objet social, le plus souvent très éloignée dans le
temps, puisqu'elle est faite à la constitution de la société, n'est pas reconnue
comme suffisante pour démontrer que le tiers ne pouvait ignorer le
 33
Article 124 : La désignation, la révocation ou la démission des dirigeants
sociaux doit être publiée au registre du commerce et du crédit mobilier. (121)
dépassement. La portée de cet article est générale, elle ne vise pas que les
SARL ou les SA, mais toutes les formes de sociétés commerciales prévues
par l'Acte Uniforme. Les organes de gestion, d'administration et de direction,
disposent de tous pouvoirs pour engager la société vis à vis des tiers (articles
121 et 122), cela risque d'avoir de très lourdes conséquences pour la société
puisqu'elle pourrait se trouver engagée sur des opérations très importantes
comme par exemple, la vente de ses biens essentiels (immeuble, fonds de
commerce...) sur la seule signature de ses dirigeants. S'il est important
d'assurer la "sécurité" des conventions, au bénéfice des tiers, il n'est pas
moins important de prémunir les associés contre des décisions intempestives
de ses dirigeants. L'article 123 pose le principe général de la possibilité de
limiter statutairement les pouvoirs des organes de gestion, d'administration et
de direction, quelle que soit la forme de la société. Les statuts peuvent donc
prévoir que certaines décisions importantes (constitution de garanties,
cession de droits sur les éléments essentiels du patrimoine, conclusion de
contrats dépassant un certain seuil de valeur, etc.) ne peuvent être prises
qu'après accord des associés (décision collective ordinaire) ou du Conseil
d'Administration ou bien encore, sur signatures conjointes de plusieurs
dirigeants. Les associés ou la société pourraient rechercher la responsabilité
des dirigeants qui auraient outrepassé leurs pouvoirs. Mais de telles
limitations de pouvoirs ne peuvent régir que les rapports entre associés, ou
entre associés et dirigeants, sans qu'il soit possible d'invoquer lesdites
limitations à l'égard des tiers de bonne foi.
121
Cet article oblige toute société commerciale, quelle que soit sa forme (à
l'exception de celles qui ne sont pas immatriculées au registre du commerce),
de publier la désignation, la révocation ou la démission des dirigeants
sociaux. On remarquera, que le simple renouvellement de mandat n'est pas
visé. Par dirigeants sociaux il faut entendre les Gérants, les Administrateurs,
les Présidents Directeurs Généraux, les Directeurs Généraux, les Directeurs
Généraux Adjoints, les Administrateurs Généraux, les Administrateurs
Généraux Adjoints. Comme on l'a vu sous les articles 121, 122 et 123, les
tiers n'ont pas à se soucier des pouvoirs des dirigeants, mais encore faut-il
qu'ils s'assurent bien de ce que les personnes avec lesquelles ils contractent,
remplissent bien régulièrement les fonctions qu'elles revendiquent. Cette
vérification pourra être faite, si possible avant la conclusion des conventions,
par consultations des mentions portées au Registre du commerce et du crédit
mobilier.
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TITRE 2 : DECISIONS COLLECTIVES;
PRINCIPES GENERAUX
Article 125 : Sauf disposition contraire du présent Acte Uniforme, tout
associé a le droit de participer aux décisions collectives. Toute clause
statutaire contraire est réputée non écrite. (122)
122
Cet article confirme le principe posé sous l'article 53 - 4., (voir
commentaire de cet article). Mis à part les cas où l'associé n'est pas autorisé
à participer aux décisions auxquelles il est personnellement intéressé (vote
sur l'approbation de son propre apport en nature, ou d'une convention à
laquelle il est partie, ou encore, de l'agrément d'un tiers cessionnaire qu'il
propose pour ses parts sociales dans la SARL...). L'Acte Uniforme prévoit la
possibilité de limiter le droit d'accès des petits porteurs aux assemblées
générales ordinaires des SA, à condition que cette limitation n'excède pas 10
actions et qu'elle soit assortie de la faculté de regroupement pour franchir ce
seuil (article 548). Certaines actions de SA peuvent également être privées du
droit de vote comme par exemple celles qui ont été rachetées par la société
émettrice (articles 542 et 639).
Cet article pose le principe général, pour toutes les formes de sociétés
commerciales, du droit qu'un associé a de se faire représenter lors de la prise
des décisions collectives, tout en imposant que le mandataire (un seul) soit
obligatoirement associé lui même. Seule une disposition contraire de l'Acte
Uniforme lui-même, peut déroger à ce principe. Les seules dispositions
contraires, prévues par l'Acte Uniforme concernent : les actionnaires des
sociétés anonymes qui peuvent se faire représenter aux assemblées
générales, par un mandataire de leur choix (article 538) ce qui permet donc la
représentation d'un actionnaire par un mandataire non actionnaire et les
associés de SARL qui peuvent se faire représenter par un non associé, si les
statuts le permettent. Par contre, la limitation du nombre de mandats que peut
détenir un même mandataire, peut résulter aussi bien des dispositions de
l'Acte Uniforme (qui n'en contient semble-t-il aucune), que d'une disposition
des statuts. Une telle limitation pourrait concerner le nombre d'associés et/ou
le nombre de voix, représentés. Il n'est pas exclu, sauf en ce qui concerne les
SARL (article 336), qu'un associé puisse voter personnellement avec une
partie de ses droits et constituer un (ou plusieurs) mandataire(s) pour le reste
de ses droits. Lorsque c'est une société qui est "l'associé", celle-ci participe
normalement, aux décisions collectives par l'intermédiaire de son
représentant légal (lequel n'est pas nécessairement associé lui même) et non
par son mandataire au sens de l'article 126. Elle peut toutefois, en vertu de
cet article désigner un mandataire. Dans ce cas, le représentant de la société
associée signe au nom de celle-ci un mandat en faveur du mandataire
 34
Article 126 : Tout associé peut se faire représenter par un mandataire
dans les conditions prévues par le présent Acte Uniforme et, le cas
échéant, par les statuts. A défaut de disposition contraire prévue par le
présent Acte Uniforme, le mandat ne peut être donné qu'à un autre
associé.
Le présent Acte Uniforme ou les statuts peuvent limiter le nombre
d'associés et le nombre de voix qu'un mandataire peut représenter. (123)
associé (ou non associé, si cela est permis). Signalons enfin que dans
certaines formes de société (notamment la SARL, selon l'article 334) un
associé peut se faire valablement représenter aux décisions collectives, par
son conjoint, même si celui-ci n'est pas lui même associé et alors que la
représentation par un non-associé ne serait pas permise.
123
Cet article pose le principe général, pour toutes les formes de sociétés
commerciales, du droit qu'un associé a de se faire représenter lors de la prise
des décisions collectives, tout en imposant que le mandataire (un seul) soit
obligatoirement associé lui même. Seule une disposition contraire de l'Acte
Uniforme lui-même, peut déroger à ce principe. Les seules dispositions
contraires, prévues par l'Acte Uniforme concernent : les actionnaires des
sociétés anonymes qui peuvent se faire représenter aux assemblées
générales, par un mandataire de leur choix (article 538) ce qui permet donc la
représentation d'un actionnaire par un mandataire non actionnaire et les
associés de SARL qui peuvent se faire représenter par un non associé, si les
statuts le permettent. Par contre, la limitation du nombre de mandats que peut
détenir un même mandataire, peut résulter aussi bien des dispositions de
l'Acte Uniforme (qui n'en contient semble-t-il aucune), que d'une disposition
des statuts. Une telle limitation pourrait concerner le nombre d'associés et/ou
le nombre de voix, représentés. Il n'est pas exclu, sauf en ce qui concerne les
SARL (article 336), qu'un associé puisse voter personnellement avec une
partie de ses droits et constituer un (ou plusieurs) mandataire(s) pour le reste
de ses droits. Lorsque c'est une société qui est "l'associé", celle-ci participe
normalement, aux décisions collectives par l'intermédiaire de son
représentant légal (lequel n'est pas nécessairement associé lui même) et non
par son mandataire au sens de l'article 126. Elle peut toutefois, en vertu de
cet article désigner un mandataire. Dans ce cas, le représentant de la société
associée signe au nom de celle-ci un mandat en faveur du mandataire
associé (ou non associé, si cela est permis). Signalons enfin que dans
certaines formes de société (notamment la SARL, selon l'article 334) un
associé peut se faire valablement représenter aux décisions collectives, par
son conjoint, même si celui-ci n'est pas lui même associé et alors que la
représentation par un non-associé ne serait pas permise.
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Article 127 : A défaut de stipulation contraire des statuts, les
copropriétaires d'une action ou d'une part sociale indivise sont représentés
par un mandataire unique, choisi parmi les indivisaires. En cas de
désaccord, le mandataire est désigné par la juridiction compétente dans le
ressort de laquelle est situé le siège social, à la demande de l'indivisaire le
plus diligent. (124)
Article 128 : A défaut de stipulation contraire des statuts, si une action
ou une part sociale est grevée d'un usufruit, le droit de vote appartient au
nu-propriétaire, sauf pour les décisions concernant l'affectation des
bénéfices où il est réservé à l'usufruitier. (125)
Article 129 : Les droits de vote de chaque associé sont proportionnels à sa
participation au capital de la société, à moins qu'il en soit disposé
autrement par le présent Acte Uniforme. (126)
124
En cas de copropriété indivise d'un titre, un seul des copropriétaires est
admis à participer aux décisions collectives; il représente l'autre ou les autres
copropriétaires. Cependant, il pourrait en être autrement (tous les
copropriétaires admis simultanément) si les statuts de la société concernée le
prévoient. Toutefois, en raison des difficultés qui pourraient surgir en cas de
désaccord entre eux sur le vote à émettre, il sera préférable que de telles
dispositions statutaires, ne soient que l'exception.
125
En cas d'usufruit portant sur des titres sociaux, c'est le nu-propriétaire qui
est reconnu comme associé et qui exerce le droit de vote, sauf en ce qui
concerne le vote relatif à l'affectation des résultats. Il en résultera que, lors
des décisions collectives ordinaires annuelles, le nu-propriétaire votera sur la
résolution d'approbation des comptes, tandis que l'usufruitier votera sur
l'affectation du résultat. L'article 128 permettant aux statuts de déroger à cette
règle, il sera sans doute préférable d'y prévoir, par exemple, que l'usufruitier
vote sur toutes les décisions collectives ordinaires, tandis que le nu-
propriétaire vote sur toutes les décisions extraordinaires.
126
Cet article confirme le principe posé sous l'article 54 (voir commentaire de
cet article). On observera que l'article 129 ne permet de déroger à la règle de
proportionnalité du droit de vote, que par une disposition de l'Acte Uniforme,
tandis que l'article 54 prévoit que ce sont les statuts qui peuvent y déroger.
Cette contradiction apparente semble pouvoir être levée en considérant que
l'article 129 renvoie implicitement à l'article 54, lequel a d'ailleurs une portée
plus vaste que celle de l'article 129, puisqu'il institue la règle de
proportionnalité pour tous les droits attachés aux titres sociaux et énumérés à
l'article 53.
 35
Article 130 : Les décisions collectives peuvent être annulées pour abus de
majorité et engager la responsabilité des associés qui les ont votées à
l'égard des associés minoritaires.
Il y a abus de majorité lorsque les associés majoritaires ont voté une
décision dans leur seul intérêt, contrairement aux intérêts des associés
minoritaires, et que cette décision ne puisse être justifiée par l'intérêt de
la société.(127)
Article 131 : Les associés minoritaires peuvent engager leur
responsabilité en cas d'abus de minorité.
Il y a abus de minorité lorsque, en exerçant leur vote, les associés
minoritaires s'opposent à ce que des décisions soient prises, alors qu'elles
sont nécessitées par l'intérêt de la société et qu'ils ne peuvent justifier
d'un intérêt légitime. (128)
127
L'article 130 définit "l'abus de majorité" et prévoit la possibilité, pour les
associés minoritaires, de mettre en cause la responsabilité de ceux qui le
commettent (dommages et intérêts) et d'obtenir l'annulation des décisions
collectives prises grâce à lui. Pour qu'il y ait abus, il est nécessaire qu'un vote
opposé soit intervenu entre majoritaires et minoritaires, au détriment de ces
derniers, alors que l'intérêt collectif ne justifierait pas la décision adoptée.
128
Cet article prévoit la situation opposée à celle de l'article 130 et définit
"l'abus de minorité". On notera que les conditions requises pour qu'il y ait
"abus de minorité" ne sont pas exactement symétriques à celles prévues pour
l'abus de majorité (voir commentaire de l'article 130). En effet, il y cette fois
"abus de minorité" lorsque les minoritaires, par un vote négatif, empêchent la
prise d'une décision collective que l’intérêt collectif rend nécessaire, alors
qu'ils ne pourraient justifier d'un intérêt personnel légitime : ce qui laisse
entendre que dans le cas où ils y auraient un intérêt personnel légitime, les
minoritaires pourraient valablement s'opposer à une décision collective,
même si celle-ci allait dans le sens de intérêt de la société. Dans le cas de
l'abus de majorité, celui-ci ne peut être reconnu que si la décision prise ne va
pas dans le sens de intérêt de la société. Autrement dit, intérêt personnel
pourvu qu'il soit légitime, prévaudrait sur intérêt collectif lorsqu'il s'agit de
justifier le vote des minoritaires, tandis que ces deux intérêts devraient
coïncider pour justifier le vote des majoritaires. Il n'est pas souhaitable qu'un
minoritaire puisse faire obstacle à la prise d'une décision, utile à la société,
mais qui nuirait à son intérêt personnel, fut il légitime. Ce qui est important par
contre, est d’empêcher, aussi bien du coté majoritaire que du coté minoritaire,
qu'un vote puisse être exprimé en contradiction avec intérêt collectif. On
notera qu'à l'inverse de l'abus de majorité, l'abus de minorité ne peut
entraîner l'annulation d'une décision - qui, par hypothèse, n'a pu être adoptée
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Article 132 : Il y a deux sortes de décisions collectives: les décisions
ordinaires et les décisions extraordinaires. Elles sont prises selon les
conditions de forme et de fond prévues pour chaque forme de société. (129)
Article 133 : Dans les conditions propres à chaque forme de société, les
décisions collectives peuvent être prises en assemblée générale ou par
correspondance. (130)
Article 134 : Toute délibération des associés est constatée par un procès-
verbal qui indique la date et le lieu de la réunion, les noms et prénoms des
associés présents, l'ordre du jour, les documents et rapports soumis à
discussion, un résumé des débats, le texte des résolutions mises aux voix
et le résultat des votes. Le procès-verbal doit être signé dans les
conditions prévues par le présent Acte Uniforme, pour chaque forme de
société.
- et que seuls des dommages et intérêts peuvent donc être réclamés aux
minoritaires, sans que pour autant leur vote ne puisse être écarté, afin de
rendre possible l'adoption de la décision soumise au vote. Seul, a priori, un
nouveau vote, différent, pourrait permettre cette adoption.
129
Les décisions collectives sont divisées en deux catégories : Ordinaires et
Extraordinaires. Les assemblées constitutives des sociétés anonymes,
prévues à l'article 404, sont assimilées à des assemblées générales
extraordinaires (mêmes conditions de quorum et de majorité). Il n'en est pas
de même pour les décisions relatives aux cessions de parts sociales à des
tiers, dans les SARL, comme prévu à l'article 319, car dans ce cas, outre la
majorité des 3/4 du capital, la majorité en nombre des associés est requise,
alors que celle-ci ne l'est pas, pour les décisions collectives extraordinaires.
130
Cet article prévoit, a priori pour toutes les formes de sociétés
commerciales, la possibilité de prendre les décisions collectives, par
correspondance. En ce qui concerne les SA, aucune disposition particulière
n'organise cependant, le vote par correspondance : il n'en est pas question
aux articles 516 à 561 relatifs aux assemblées d'actionnaires. Par contre, il y
est fait allusion à l'article 831, en ce qui concerne les assemblées
d'actionnaires des SA faisant appel public à l'épargne. De même, l'article 805
prévoit que le vote par correspondance est possible, dans les assemblées
d'obligataires et dans les mêmes conditions que pour les assemblées
d'actionnaires. Les articles qui y font référence renvoyant à des dispositions
particulières qui n'existent pas, il semble douteux qu'il soit possible d'utiliser le
vote par correspondance, dans les SA.
 36
En cas de consultation écrite, il en est fait mention dans le procès-verbal,
auquel est annexée la réponse de chaque associé et qui est signé dans les
conditions prévues par le présent Acte Uniforme pour chaque forme de
société. (131)
Article 135 : Sauf disposition contraire du présent Acte Uniforme, les
procès-verbaux prévus à l'article précédent sont établis sur un registre
spécial tenu au siège social et coté et paraphé par l'autorité judiciaire
compétente.
Toutefois, les procès-verbaux peuvent être établis sur des feuilles mobiles
numérotées sans discontinuité, paraphées dans les conditions prévues à
l'alinéa précédent et revêtues du sceau de l'autorité qui les a paraphées.
Dès qu'une feuille a été remplie, même partiellement, elle doit être jointe
à celles précédemment utilisées. Toute addition, suppression ou
interversion de feuilles est interdite. (132)
Article 136 : Les procès-verbaux sont archivés au siège de la société. Les
copies ou extraits des procès-verbaux des délibérations des associés sont
valablement certifiés conformes par le représentant légal de la société ou,
s'ils sont plusieurs, par l'un d'entre eux seulement. (133)
131
Parmi les énonciations obligatoires des procès verbaux des délibérations
des associés, indiquées par cet article, les noms et prénoms des associés
présents pourront sans doute, en ce qui concerne tout au moins les
assemblées générales des SA, figurer, non pas dans le procès verbal, mais
sur la feuille de présence prévue à l'article 532. Le contenu du procès verbal
étant, dans ce cas, celui qui est indiqué à l'article 535.
132
L'obligation du registre des délibérations coté et paraphé, concerne toutes
les sociétés commerciales quels que soient leur forme et le nombre de leurs
associés (y compris donc, pour les SARL et les SA unipersonnelles).
L'utilisation de registres "à feuillets mobiles" va sans doute être préférée, pour
permettre l'utilisation des procédés techniques modernes de reprographie
(photocopieuse ou imprimante d'ordinateur).
133
Cet article ne précise pas qui est le "représentant légal de la société"
habilité à certifier conforme les copies ou les extraits des procès-verbaux des
délibérations des associés. En ce qui concerne les SA, l'article 536 règle cette
question : il s'agit du Président Directeur Général, du Président du Conseil
d'Administration et de l'Administrateur Général ou de toute autre personne
dûment mandatée à cet effet (sans doute par l'un desdits dirigeants ou par les
statuts), ainsi que du ou d'un liquidateur après la dissolution. En ce qui
concerne les SARL, l'article 343 prévoit qu'un seul Gérant (le Gérant Unique
ou l'un des Gérants) est habilité à signer les copies et les extraits.
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TITRE 3 : ETATS FINANCIERS DE SYNTHESE
ANNUELS; AFFECTATION DU RESULTAT
CHAPITRE 1 : ETATS FINANCIERS
DE SYNTHESE ANNUELS
SECTION 1 : PRINCIPE
Article 137 : A la clôture de chaque exercice, le gérant ou le conseil
d’administration ou l’administrateur général, selon le cas, établit et arrête
les états financiers de synthèse conformément aux dispositions de l'Acte
Uniforme portant organisation et harmonisation des comptabilités.(134)
SECTION 2 : APPROBATION DES ETATS FINANCIERS DE SYNTHESE
ANNUELS
Article 138 : Le gérant ou le conseil d’administration ou l’administrateur
général, selon le cas, établit un rapport de gestion dans lequel il expose la
situation de la société durant l’exercice écoulé, son évolution prévisible et,
en particulier, les perspectives de continuation de l’activité, l’évolution de
la situation de trésorerie et le plan de financement. (135)
134
La société commerciale, comme tout autre commerçant, doit tenir une
comptabilité régulière, arrêtée chaque année à la date de clôture de son
exercice social. Cette date n'est pas imposée par l'Acte Uniforme, mais
certains Etat-Partie l'imposent (Cameroun : 30 juin, Côte d'Ivoire : 30
septembre, Gabon et Congo : 31 décembre, par exemple). L'Acte Uniforme
portant organisation et harmonisation des comptabilités institue, un plan
comptable ainsi que des tableaux financiers types, communs à tous les Etat-
Partie au traité OHADA (voir commentaire de l'article 1). Les comptes et les
états financiers clôturant l'exercice social de la société commerciale, quelle
que soit sa forme, doivent être dressés conformément aux dispositions dudit
Acte Uniforme. Les états financiers annuels comprennent en système
comptable normal : le bilan, le compte de résultat, le tableau financier des
ressources et des emplois ainsi que l'état annexe lequel fournit toutes
informations utiles sur le patrimoine, la situation financière et le résultat de la
société. Cet état annexe doit obligatoirement comprendre également : la liste
des avals et garanties donnés par la société, la liste des sûretés réelles
(hypothèque, nantissement gage etc.), consentis par la société.
135
A la clôture de l'exercice, le gérant (pour les sociétés autres que les SA)
ou le conseil d'administration ou l'administrateur général (pour les SA), a
 37
Article 139 : Figurent dans l'état annexé inclus dans les états financiers
de synthèse :
1) un état des cautionnements, avals et garanties donnés par la société;
2) un état des sûretés réelles consenties par la société.(136)
Article 140 : Dans les sociétés anonymes et, le cas échéant, dans les
sociétés à responsabilité limitée, les états financiers de synthèse annuels
et le rapport de gestion sont adressés aux commissaires aux comptes, 45
jours au moins avant la date de l’assemblée générale ordinaire.
Ces documents sont présentés à l’assemblée générale de la société
statuant sur les états financiers de synthèse qui doit obligatoirement se
tenir dans les six mois de la clôture de l’exercice. (137)
l'obligation d'établir un rapport de gestion écrit, sur la situation de la société.
Le rapport qui est visé à l'article 138 est celui relatif à la marche de la société
et qui doit être soumis aux associés, lors de l'approbation annuelle des
comptes sociaux. Il doit comporter, non seulement les informations
relatives à l'activité et aux résultats de la société pour l'exercice écoulé, mais
également leur évolution prévisible et les perspectives d'avenir de la société,
tant sur le plan de la continuation des activités que sur celui des ressources
(trésorerie) et du financement (plan de financement). Ce rapport doit
également signaler, notamment : les événements importants survenus entre
la date de clôture des comptes et la date du rapport (art 61 de l'Acte Uniforme
relatif au Droit comptable), ainsi que les modifications qui auraient pu
intervenir dans la présentation des états financiers ou dans les méthodes
d'évaluation, d'amortissement ou de provisions (art 141). L'absence de
rapport de gestion, ou son laconisme excessif, entraîne en principe, la nullité
de l'assemblée générale ordinaire annuelle, dans le cas des SARL et des SA.
136
En complément aux dispositions de l'Acte Uniforme relatif au Droit
comptable qui définit, en son article 30, le contenu de l'état annexe, les
sociétés commerciales, quelle que soit leur forme, doivent obligatoirement y
inclure les indications relatives aux sûretés réelles et personnelles consenties
par la société, à la clôture de chaque exercice (voir commentaire de l'article
137).
137
Cet article institue, pour toutes les sociétés commerciales, l'obligation
d'approuver leurs comptes dans les six mois qui suivent la clôture de
l'exercice. En ce qui concerne les SARL (art 348) et les SA (art 548) un report
de délai peut être accordé par décision de justice. Les sociétés ayant un
commissaire aux comptes, doivent communiquer à ce dernier, les états
financiers annuels et le rapport de gestion, au moins 45 jours avant la date de
l'assemblée générale ordinaire annuelle. On notera que cette obligation ne
concerne que les SA et les SARL dotées d'un commissaire aux comptes,
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Article 141 : Toute modification dans la présentation des états financiers
de synthèse ou dans les méthodes d’évaluation, d’amortissement ou de
provisions conformes au droit comptable doit être signalée dans le rapport
de gestion et, le cas échéant, dans celui du commissaire aux comptes. (138)
CHAPITRE 2 : RESERVES; BENEFICES DISTRIBUABLES
Article 142 : L'assemblée générale décide de l'affectation du résultat dans
le respect des dispositions légales et statutaires.
Elle constitue les dotations nécessaires à la réserve légale et aux réserves
statutaires. (139)
Article 143 : Le bénéfice distribuable est le résultat de l’exercice,
augmenté du report bénéficiaire et diminué des pertes antérieures ainsi
que des sommes portées en réserve en application de la loi ou des statuts.
L’assemblée peut, dans les conditions éventuellement prévues par les
statuts, décider la distribution de tout ou partie des réserves à la
condition qu'il ne s’agisse pas de réserves stipulées indisponibles par la loi
ou par les statuts. Dans ce cas, elle indique expressément les postes de
réserve sur lesquels les prélèvements sont effectués.
seules visées expressément par l'article 140. Il semble que les GIE dotés d'un
commissaire aux comptes (article 880), ne soient pas tenus au respect de ce
délai, bien qu'ils aient, eux aussi, l'obligation d'approuver leurs comptes dans
le délai de 6 mois de la clôture de leur exercice.
138
Les indications visées à cet article, doivent également figurer dans "l'état
annexe" parmi les états financiers annuels; comme prévu à l'article 30 de
l'Acte Uniforme relatif au droit comptable. L'associé sera donc informé, de la
nature de la justification et de sa portée ainsi que des modifications en cause,
à la fois, par "l'état annexe" (au niveau des comptes sociaux), par l'organe de
gestion et d'administration (dans son rapport de gestion) et également par le
Commissaire aux Comptes (pour les sociétés qui en ont un).
139
Seule une décision de l'Assemblée Générale (ordinaire annuelle) peut
décider de l'affectation du résultat (bénéfices ou pertes) de l'exercice social.
En aucun cas, cette décision ne peut être prise par l'organe de gestion,
d'administration ou de direction de la société. C'est également l'assemblée
générale qui dote la réserve légale (voir commentaires des articles 346 pour
la SARL et 546 pour la SA) et les réserves statutaires. Les réserves
statutaires sont celles qui sont prévues par les statuts de la société; qu'il
s'agisse de réserves obligatoires (dont la dotation s'impose à l'assemblée) ou
de réserves facultatives (que l'assemblée peut, à son choix, doter ou non).
 38
Sauf en cas de réduction de capital, aucune distribution ne peut être faite
aux associés lorsque les capitaux propres sont ou deviendraient, à la suite
de cette distribution, inférieurs au montant du capital augmenté des
réserves que la loi ou les statuts ne permettent pas de distribuer. (140)
CHAPITRE 3 : DIVIDENDES
Article 144 : Après approbation des états financiers de synthèse et
constatation de l’existence de sommes distribuables, l’assemblée générale
détermine :
- le cas échéant, les dotations à des réserves facultatives;
- la part de bénéfices à distribuer, selon le cas, aux actions ou aux parts
sociales;
- le montant du report à nouveau éventuel.
Cette part de bénéfice revenant à chaque action ou à chaque part sociale
est appelée dividende.
Tout dividende distribué en violation des règles énoncées au présent
Article est un dividende fictif. (141)
140
Le "bénéfice distribuable" est égal : au résultat de l'exercice (bénéfices ou
pertes), majoré du "report à nouveau bénéficiaire" (il s'agit des bénéfices
antérieurs laissés en instance d'affectation) et diminué : des pertes
antérieures non résorbées (report à nouveau déficitaire) des dotations aux
réserves (réserve légale et réserves statutaires, obligatoires ou facultatives).
Si la somme finale est positive, et dans la limite de son montant, il peut y avoir
distribution de bénéfices, si l'assemblée générale le décide. Si cette somme
est négative, il ne peut y avoir de distribution, sauf à la prélever sur des
réserves disponibles à condition que les statuts le permettent. Au cours de
l'existence de la société, aucune distribution de dividende ne peut se faire à
partir, de la réserve légale (en deçà de son plafond), des réserves statutaires
obligatoires ou des réserves fiscalement non distribuables (sous peine de
perdre les avantages fiscaux qui y seraient attachés). Il résulte de cela
qu'aucune distribution ne peut intervenir dès lors que les capitaux propres
figurant au bilan de l'exercice écoulé, sont inférieurs (ou égaux) au total du
capital social augmenté des réserves non distribuables (du fait de la loi ou
des statuts). Dans ce cas, aucune répartition ne pourrait non plus, intervenir,
par le biais d'un amortissement du capital (remboursement du nominal des
titres) comme prévu à l'article 655, pour les SA.
141
L'article 144 donne la définition du "dividende" ainsi que celle du
"dividende fictif". Une distribution de dividende ne peut intervenir qu'après que
l'assemblée générale annuelle ait approuvé les comptes de l'exercice écoulé
et constaté l'existence d'un "bénéfice distribuable" (défini à l'article 143). Cette
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Article 145 : Les statuts peuvent prévoir l’attribution d’un premier
dividende qui est versé aux titres sociaux dans la mesure où l’assemblée
constate l’existence de bénéfices distribuables et à la condition que ces
bénéfices soient suffisants pour en permettre le paiement. Il est calculé
comme un intérêt sur le montant libéré des actions. (142)
condition rend donc impossible toute distribution anticipée et tout versement
d'acompte sur dividende, à partir de bénéfices escomptés ou estimés pour
l'exercice en cours. Seule pourrait éventuellement être décidée une
distribution de réserves disponibles. Selon l'article 143, qui définit le "bénéfice
distribuable", celui-ci est obtenu après dotations aux réserves, légales ou
statutaires. Ces dotations sont celles qui sont prélevées sur le résultat de
l'exercice dont les comptes sont soumis à l'assemblée générale
(éventuellement majoré du report à nouveau bénéficiaire antérieur) et les
réserves statutaires concernées sont, semble-t-il, aussi bien les réserves
statutaires obligatoires que les réserves statutaires facultatives. Sauf à
exclure ces dernières des réserves visées à l'article 143, la dotation aux
réserves facultatives (par hypothèse statutaires), visée à l'article 144, ferait
double emploi avec la dotation similaire prévue à l'article 143 à moins qu'il ne
soit considéré que l'article 144 envisage la possibilité offerte à l'assemblée
générale, de décider une dotation supplémentaire de l'exercice, aux réserves
statutaires facultatives dans le cas, où, n'ayant pas décidé la répartition de la
totalité du "bénéfice distribuable" (ou n'ayant décidé aucune répartition), elle
ne voudrait pas virer l'excédent (en totalité ou en partie) au compte "report à
nouveau").
142
Les associés majoritaires peuvent exclure toute distribution de dividende,
si les statuts donnent la possibilité d'affecter les bénéfices en réserves, sans
limitation. Dans un tel cas, les associés minoritaires pourraient considérer
qu'ils sont frustrés du dividende qu'ils pourraient légitimement espérer. Pour
éviter cet éventuel conflit, les statuts peuvent stipuler l'attribution d'un
"premier dividende" (prévu par l'article 145), parfois appelé également
"dividende statutaire" par opposition au "superdividende". Les statuts peuvent
déterminer librement, les modalités (et notamment le taux) du premier
dividende sous réserve du respect de la condition prévue à l'article 145 :
existence d'un "bénéfice distribuable" s'élevant à un montant suffisant. Cette
condition exclut donc l'attribution d'un premier dividende en l'absence de
bénéfices (clause dite "d'intérêt fixe") ainsi qu'un paiement, même partiel de
premier dividende, lorsque le bénéfice distribuable est insuffisant. On peut
cependant se demander, dans ce dernier cas, si l'article 145 ne doit pas être
interprète de façon moins stricte, car il serait logique d'admettre que le
premier dividende puisse être payé dans la limite du "bénéfice distribuable" et
d'admettre également que les statuts puissent prévoir le caractère "cumulatif"
 39
Article 146 : Les modalités de paiement des dividendes sont fixées par
l’assemblée générale. Celle-ci peut déléguer ce droit, selon le cas, au
gérant, au président directeur général, au directeur général ou à
l’administrateur général.
Toutefois, la mise en paiement des dividendes doit avoir lieu dans un délai
maximum de neuf mois après la clôture de l’exercice. La prolongation de
ce délai peut être accordée par le président de la juridiction compétente.
(143)
du premier dividende. Le caractère "cumulatif" correspond à la possibilité de
prélever, cumulativement, avec le premier dividende d'un exercice considéré,
le solde du premier dividende qui n'aurait pas pu être payé au titre du ou des
exercices précédents (dans la limite, bien sur, du bénéfice distribuable dudit
exercice considéré). On notera, que l'article 145 ne permet de calculer le
premier dividende, que sur le capital social (et non sur une autre base) et
uniquement sur la partie libérée du capital social (et non sur la partie non
versée, qu'elle soit appelée ou non, pour les SA qui seules, peuvent avoir un
capital partiellement libéré. Dans cette logique, les actions amorties,
dans les sociétés anonymes, n'ouvrent pas droit au premier dividende (article
656). On observera par ailleurs, que pour répondre complètement à son
objectif (dividende minimum garanti), le premier dividende doit pouvoir être
prélevé sur un "bénéfice distribuable" qui n'aurait pas été complètement
absorbé par une dotation aux réserves statutaires. Si l'assemblée pouvait
doter de telles réserves, sans aucune limitation, elle pourrait écarter tout
versement de premier dividende compte tenu de la définition du "bénéfice
distribuable" donnée par l'article 143 (voir les commentaires des articles 143
et 144). En pratique, les statuts qui prévoient un premier dividende stipulent
souvent, que celui-ci est prélevé sur le bénéfice de l'exercice, après dotation
de la réserve légale (lorsqu'elle est incomplète), mais avant dotation aux
réserves statutaires (ou tout au moins, avant dotation aux réserves statutaires
facultatives). Il n'en demeure pas moins, que l'article 145 (comme l'article
144), pose un problème d'interprétation au regard de la notion de "bénéfice
distribuable" telle qu'elle est dégagée à l'article 143.
143
Les associés majoritaires peuvent exclure toute distribution de dividende,
si les statuts donnent la possibilité d'affecter les bénéfices en réserves, sans
limitation. Dans un tel cas, les associés minoritaires pourraient considérer
qu'ils sont frustrés du dividende qu'ils pourraient légitimement espérer. Pour
éviter cet éventuel conflit, les statuts peuvent stipuler l'attribution d'un
"premier dividende" (prévu par l'article 145), parfois appelé également
"dividende statutaire" par opposition au "superdividende". Les statuts peuvent
déterminer librement, les modalités (et notamment le taux) du premier
dividende sous réserve du respect de la condition prévue à l'article 145 :
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CHAPITRE 4 : LITIGES ENTRE ASSOCIES OU ENTRE UN OU
PLUSIEURS ASSOCIES ET LA SOCIETE
Article 147 : Tout litige entre associés ou entre un ou plusieurs associés
et la société relève de la juridiction compétente. (144)
existence d'un "bénéfice distribuable" s'élevant à un montant suffisant. Cette
condition exclut donc l'attribution d'un premier dividende en l'absence de
bénéfices (clause dite "d'intérêt fixe") ainsi qu'un paiement, même partiel de
premier dividende, lorsque le bénéfice distribuable est insuffisant. On peut
cependant se demander, dans ce dernier cas, si l'article 145 ne doit pas être
interprète de façon moins stricte, car il serait logique d'admettre que le
premier dividende puisse être payé dans la limite du "bénéfice distribuable" et
d'admettre également que les statuts puissent prévoir le caractère "cumulatif"
du premier dividende. Le caractère "cumulatif" correspond à la possibilité de
prélever, cumulativement, avec le premier dividende d'un exercice considéré,
le solde du premier dividende qui n'aurait pas pu être payé au titre du ou des
exercices précédents (dans la limite, bien sur, du bénéfice distribuable dudit
exercice considéré). On notera, que l'article 145 ne permet de calculer le
premier dividende, que sur le capital social (et non sur une autre base) et
uniquement sur la partie libérée du capital social (et non sur la partie non
versée, qu'elle soit appelée ou non, pour les SA qui seules, peuvent avoir un
capital partiellement libéré. Dans cette logique, les actions amorties, dans les
sociétés anonymes, n'ouvrent pas droit au premier dividende (article 656). On
observera par ailleurs, que pour répondre complètement à son objectif
(dividende minimum garanti), le premier dividende doit pouvoir être prélevé
sur un "bénéfice distribuable" qui n'aurait pas été complètement absorbé par
une dotation aux réserves statutaires. Si l'assemblée pouvait doter de telles
réserves, sans aucune limitation, elle pourrait écarter tout versement de
premier dividende compte tenu de la définition du "bénéfice distribuable"
donnée par l'article 143 (voir les commentaires des articles 143 et 144). En
pratique, les statuts qui prévoient un premier dividende stipulent souvent, que
celui-ci est prélevé sur le bénéfice de l'exercice, après dotation de la réserve
légale (lorsqu'elle est incomplète), mais avant dotation aux réserves
statutaires (ou tout au moins, avant dotation aux réserves statutaires
facultatives). Il n'en demeure pas moins, que l'article 145 (comme l'article
144), pose un problème d'interprétation au regard de la notion de "bénéfice
distribuable" telle qu'elle est dégagée à l'article 143.
144
La "juridiction compétente" varie, selon les Etat-Partie, mais à défaut de
tribunaux de commerce, ce seront, le plus souvent les chambres à
compétence commerciale des juridictions civiles, qui auraient à connaître des
litiges.
 40
Article 148 : Ce litige peut également être soumis à l'arbitrage, soit par
une clause compromissoire, statutaire ou non, soit par compromis.
Si les parties le décident, l'arbitre ou le tribunal arbitral, selon le cas, peut
statuer en amiable compositeur et en dernier ressort. (145)
Article 149 : L'arbitrage est réglé par application des dispositions de
l'Acte Uniforme relatif à l'arbitrage. (146)
TITRE 4 : PROCEDURE D'ALERTE
CHAPITRE 1 : ALERTE PAR LE COMMISSAIRE
AUX COMPTES
145
Pour solutionner les litiges entre associés ou entre les associés et la
société, le recours aux tribunaux peut être écarté au profit d'une solution
d'arbitrage, à condition qu'il en soit ainsi décidé, soit par une "clause
compromissoire" introduite dans les statuts eux-mêmes ou dans une
convention distincte, avant l'apparition du litige, soit, lors de la survenance du
litige, par un compromis par lequel les parties conviendraient d'avoir recours à
l'arbitrage.Le recours aux tribunaux peut être complètement écarté, même au
cas où le litige aurait tout d'abord été soumis à l'arbitrage, si les parties ont
convenu que la sentence arbitrale serait rendue "en dernier ressort" et ne
serait donc susceptible d'aucun recours. En outre, s'il a été convenu qu'ils
statuent "en amiables compositeurs", les arbitres peuvent trancher le litige
sans respecter les règles de droit et de procédure qui s'imposent aux
tribunaux, et en considération seulement de ce qui leur semble être le plus
équitable.
146
Pour solutionner les litiges entre associés ou entre les associés et la
société, le recours aux tribunaux peut être écarté au profit d'une solution
d'arbitrage, à condition qu'il en soit ainsi décidé, soit par une "clause
compromissoire" introduite dans les statuts eux-mêmes ou dans une
convention distincte, avant l'apparition du litige, soit, lors de la survenance du
litige, par un compromis par lequel les parties conviendraient d'avoir recours à
l'arbitrage. Le recours aux tribunaux peut être complètement écarté, même au
cas où le litige aurait tout d'abord été soumis à l'arbitrage, si les parties ont
convenu que la sentence arbitrale serait rendue "en dernier ressort" et ne
serait donc susceptible d'aucun recours. En outre, s'il a été convenu qu'ils
statuent "en amiables compositeurs", les arbitres peuvent trancher le litige
sans respecter les règles de droit et de procédure qui s'imposent aux
tribunaux, et en considération seulement de ce qui leur semble être le plus
équitable.
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SECTION 1 : SOCIETES AUTRES QUE LES
SOCIETES ANONYMES
Article 150 : Le commissaire aux comptes, dans les sociétés autres que les
sociétés anonymes, demande des explications au gérant qui est tenu de
répondre, dans les conditions et délais fixés aux articles suivants, sur tout
fait de nature à compromettre la continuité de l'exploitation qu'il a relevé
lors de l'examen des documents qui lui sont communiqués ou dont il a
connaissance à l'occasion de l'exercice de sa mission.(147)
Article 151 : Le gérant répond par lettre au porteur contre récépissé ou
par lettre recommandée avec demande d'avis de réception dans le mois
qui suit la réception de la demande d'explication. Dans sa réponse, il
donne une analyse de la situation et précise, le cas échéant, les mesures
envisagées. (148)
Article 152 : En cas d'inobservation des dispositions prévues à l'article
précédent ou si, en dépit des décisions prises, le commissaire aux comptes
constate que la continuité de l'exploitation demeure compromise, il établit
un rapport spécial.
147
Au moment où ce commentaire est rédigé, l'Acte Uniforme relatif à
l'arbitrage n'est pas encore disponible.
En attendant les réglementations de l’arbitrage, telles qu'elles sont
éventuellement prévus dans les Etat-Partie, sont applicables (comme par
exemple la loi n. 93-671 du 9 août 1993 pour la Côte d'Ivoire).
148
Cet article ne vise que le cas des sociétés, autres que les SA. En
dehors de ces dernières, l'Acte Uniforme ne prévoit un commissaire aux
comptes obligatoire que pour certaines SARL (article 376). Il s'agit des SARL
qui ont, soit un capital supérieur à 10.000.000 Francs CFA, soit un chiffre
d'affaires annuel supérieur à 250.000.000 Francs CFA, soit un effectif
permanent supérieur à 50 personnes. Les GIE doivent également désigner
obligatoirement un commissaire aux comptes même semble-t-il, lorsqu'elles
n'ont pas émis d'obligations (article 880). Mais bien entendu, les dispositions
du présent article s'appliqueraient aussi aux sociétés qui auraient désigné un
commissaire aux comptes sans y être obligées par l'Acte Uniforme. La
procédure d'alerte concernant toute société commerciale qui n'aurait pas de
commissaire aux comptes (soit parce qu'elle n'a pas obligation d'en avoir, soit
dans le cas contraire, parce qu'elle n'en a pas désigné), est réglée par l'article
157.
 41
Il peut demander, par lettre au porteur contre récépissé ou par lettre
recommandée avec demande d'avis de réception, que ce rapport spécial
soit adressé aux associés ou qu'il soit présenté à la prochaine assemblée
générale. Dans ce cas, le gérant procède à cette communication dans les
huit jours qui suivent la réception de la demande. (149)
SECTION 2 : SOCIETES ANONYMES
Article 153 : Le commissaire aux comptes, dans une société anonyme,
demande des explications au président du conseil d'administration, au
président-directeur général ou à l'administrateur général, selon le cas,
lequel est tenu de répondre, dans les conditions et délais fixés à l'article
suivant, sur tout fait de nature à compromettre la continuité de
l'exploitation qu'il a relevé lors de l'examen des documents qui lui sont
communiqués ou dont il a connaissance à l'occasion de l'exercice de sa
mission. (150)
Article 154 : Le président du conseil d'administration, le président-
directeur général ou l'administrateur général, selon le cas, répond par
lettre au porteur contre récépissé ou par lettre recommandée avec
demande d'avis de réception dans le mois qui suit la réception de la
demande d'explication. Dans sa réponse, il donne une analyse de la
situation et précise, le cas échéant, les mesures envisagées. (151)
149
Un gérant qui ne répondrait pas ou qui répondrait tardivement, à la
demande du commissaire aux comptes, engagerait sa responsabilité, laquelle
pourrait être plus particulièrement recherchée en cas de déclenchement d'une
"procédure collective" (règlement judiciaire, redressement judiciaire ou
liquidation des biens). Un commissaire aux comptes qui ne respecterait pas
les obligations mises à sa charge par cet article, engagerait, bien entendu, sa
responsabilité civile professionnelle.
150
Il s'agit là, dans le cas des SA, d'une obligation du commissaire aux
comptes, similaire à celle prévue à l'article 150, pour les autres sociétés ayant
un commissaire aux comptes, sur lequel, d'une manière générale, pèse la
responsabilité du déclenchement de la procédure d'alerte, car il est, en
principe, le mieux placé pour "tirer le signal d'alarme". Ceci lui impose d'être
particulièrement attentif à ce qu'il se passe dans les sociétés donnant des
signes de difficultés.
151
Il s'agit là, dans le cas des SA, d'une obligation du commissaire aux
comptes, similaire à celle prévue à l'article 150, pour les autres sociétés ayant
un commissaire aux comptes, sur lequel, d'une manière générale, pèse la
responsabilité du déclenchement de la procédure d'alerte, car il est, en
Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d'intérêt économique avec commentaires
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Article 155 : A défaut de réponse ou si celle-ci n'est pas satisfaisante, le
commissaire aux comptes invite, selon le cas, le président du conseil
d'administration ou le président-directeur général à faire délibérer le
conseil d'administration ou l'administrateur général à se prononcer sur les
faits relevés.
L'invitation prévue à l'alinéa précédent est formée par lettre au porteur
contre récépissé ou par lettre recommandée avec demande d'avis de
réception dans les 15 jours qui suivent la réception de la réponse du
président du conseil d'administration, du président-directeur général ou
de l'administrateur général, selon le cas, ou la constatation de l'absence de
réponse dans les délais prévus à l'article précédent.
Dans les 15 jours qui suivent la réception de la lettre du commissaire aux
comptes, le président du conseil d'administration ou le président-directeur
général, selon le cas, convoque le conseil d'administration, en vue de le
faire délibérer sur les faits relevés, dans le mois qui suit la réception de
cette lettre. Le commissaire aux comptes est convoqué à la séance du
conseil. Lorsque l'administration et la direction générale de la société sont
assurées par un administrateur général, celui-ci, dans les mêmes délais,
convoque le commissaire aux comptes à la séance au cours de laquelle il se
prononcera sur les faits relevés.
Un extrait du procès-verbal des délibérations du conseil d'administration
ou de l'administrateur général, selon le cas, est adressé au commissaire
aux comptes dans le mois qui suit la délibération du conseil ou de
l'administrateur général. (152)
Article 156 : En cas d'inobservation des dispositions prévues aux articles
précédents ou si, en dépit des décisions prises, le commissaire aux comptes
constate que la continuité de l'exploitation demeure compromise, il établit
un rapport spécial qui est présenté à la prochaine assemblée générale ou,
en cas d'urgence, à une assemblée générale des actionnaires qu'il
convoque lui-même pour soumettre ses conclusions, après avoir
vainement requis sa convocation du conseil d'administration ou de
principe, le mieux placé pour "tirer le signal d'alarme". Ceci lui impose d'être
particulièrement attentif à ce qu'il se passe dans les sociétés donnant des
signes de difficultés.
152
Il s'agit là de la troisième étape de la procédure d'alerte, celle qui consiste
à soumettre la situation au Conseil d'Administration ou à l’Administrateur
Général, lequel en a d'ailleurs été déjà saisi au niveau de la seconde étape
(article 154).
 42
l'administrateur général, selon le cas, par lettre au porteur contre
récépissé ou par lettre recommandée avec demande d'avis de réception.
Lorsque le commissaire aux comptes procède à cette convocation, il fixe
l'ordre du jour et peut, pour des motifs déterminants, choisir un lieu de
réunion autre que celui éventuellement prévu par les statuts. Il expose les
motifs de la convocation dans un rapport lu à l'assemblée. (153)
CHAPITRE 2 : ALERTE PAR LES ASSOCIES
SECTION 1 : SOCIETES AUTRES QUE LES
SOCIETES ANONYMES
Article 157 : Dans les sociétés autres que les sociétés anonymes, tout
associé non gérant peut, deux fois par exercice, poser par écrit des
questions au gérant sur tout fait de nature à compromettre la continuité
de l'exploitation.
Le gérant répond par écrit, dans le délai d'un mois, aux questions posées
en application de l'alinéa précédent. Dans le même délai, il adresse copie
de la question et de sa réponse au commissaire aux comptes, s'il en existe
un. (154)
153
Il s'agit ici, de la quatrième étape (pour les SA), de la procédure d'alerte :
celle qui consiste à soumettre la situation, à laquelle il n'aurait pu être
remédiée de façon satisfaisante, à la décision, cette fois, de l'organe suprême
de la société : l'Assemblée Générale. Celle-ci doit prendre les décisions qui
s'imposent : restructuration de l'entreprise, augmentation du capital,
recherche de concours financiers, ou bien dissolution anticipée de la
société...), pour assurer la continuité, la modification ou l'arrêt de l'exploitation
compromise. La notion de "continuité d'exploitation compromise" n'est pas
définie par l'Acte Uniforme, ni par d'autres textes, d'ailleurs; il s'agit d'une
appréciation des circonstances de fait qui ne doit pas se limiter aux seules
considérations financières pouvant, le cas échéant, conduire à un état de
cessation de paiement. Sont à considérer en particulier : l'évolution de
l'entreprise et du marché; les contentieux en cours; une sous-activité notable;
les conflits sociaux graves et répétés; la perte de gros clients ou de
fournisseurs importants; la perte de licences, brevets, concessions de
marques, accords de distribution; les départs de dirigeants ou de cadres
essentiels; les troubles politiques, etc.
154
Dans les sociétés autres que les SA, qu'elles aient ou non un commissaire
aux comptes, les associés non-gérants peuvent également déclencher la
procédure d'alerte, en posant des questions au Gérant. Ces questions ne
peuvent être posées, que sur des faits de nature à compromettre la continuité
Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d'intérêt économique avec commentaires
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SECTION 2 : SOCIETES ANONYMES
Article 158 : Dans une société anonyme, tout actionnaire peut, deux fois
par exercice, poser des questions au président du conseil d'administration,
au président-directeur général ou à l'administrateur général, selon le cas,
sur tout fait de nature à compromettre la continuité de l'exploitation. La
réponse est communiquée au commissaire aux comptes.
Le président du conseil d'administration, le président-directeur général ou
l'administrateur général, selon le cas, répond par écrit, dans un délai d'un
mois, aux questions posées en application de l'alinéa précédent. Dans le
même délai, il adresse copie de la question et de sa réponse au
commissaire aux comptes. (155)
TITRE 5 : L'EXPERTISE DE GESTION
Article 159 : Un ou plusieurs associés représentant au moins 1/5ème du
capital social peuvent, soit individuellement, soit en se groupant sous
quelque forme que ce soit, demander au président de la juridiction
compétente du siège social, la désignation d'un ou de plusieurs experts
chargés de présenter un rapport sur une ou plusieurs opérations de
gestion. (156)
de l'exploitation; elles doivent être posées obligatoirement par écrit et pas plus
de deux fois, au cours d'un même exercice.
155
Dans les SA, les actionnaires eux-mêmes peuvent, en plus du
commissaire aux comptes, déclencher la procédure d'alerte en posant des
questions au Président du Conseil d'Administration ou au Président Directeur
Général ou encore à l'Administrateur Général. Tout actionnaire, quel que soit
le nombre de ses actions, peut poser des questions. Ces questions ne
peuvent porter que sur des faits de nature à compromettre la continuité de
l'exploitation; elles doivent être obligatoirement posées par écrit et dans la
limite de deux fois, au cours d'un même exercice social. Le dirigeant
questionné doit obligatoirement y répondre et le commissaire aux comptes
doit être informé des questions et des réponses.
156
Si les associés d'une société commerciale, quelle que soit sa forme,
s'estiment insuffisamment éclairés sur la situation de la société, en dépit des
rapports de gestion, des comptes sociaux et, le cas échéant, des rapports du
commissaire aux comptes ou des questions qu'ils peuvent poser en vertu des
dispositions des articles 157 et 158, ils peuvent demander une "expertise de
gestion". La seule condition requise expressément par l'article 159, est que la
demande émane d'un ou de plusieurs associés représentant au moins 20 %
 43
Article 160 : S'il est fait droit à la demande, le juge détermine l'étendue
de la mission et les pouvoirs des experts. Les honoraires des experts sont
supportés par la société. Le rapport est adressé au demandeur et aux
organes de gestion, de direction ou d'administration. (157)
LIVRE 3 : ACTION EN RESPONSABILITE CONTRE
LES DIRIGEANTS SOCIAUX
TITRE 1 : L'ACTION INDIVIDUELLE
Article 161 : Sans préjudice de la responsabilité éventuelle de la société,
chaque dirigeant social est responsable individuellement envers les tiers
des fautes qu'il commet dans l'exercice de ses fonctions.
Si plusieurs dirigeants sociaux ont participé aux mêmes faits, leur
responsabilité est solidaire à l'égard des tiers. Toutefois, dans les rapports
du capital social. Implicitement toutefois, le juge qui procédera à la
désignation de l'expert et à la définition de sa mission, devra s'assurer que la
demande est fondée sur un motif sérieux et légitime. L'expertise peut être
demandée en toutes circonstances et pas seulement si la continuité de
l'exploitation est compromise. L'expert est librement choisi par le Président du
Tribunal en fonction de la nature de l'opération de gestion concernée, sans
que cet expert soit nécessairement un expert comptable ou un commissaire
aux comptes.
157
Si les associés d'une société commerciale, quelle que soit sa forme,
s'estiment insuffisamment éclairés sur la situation de la société, en dépit des
rapports de gestion, des comptes sociaux et, le cas échéant, des rapports du
commissaire aux comptes ou des questions qu'ils peuvent poser en vertu des
dispositions des articles 157 et 158, ils peuvent demander une "expertise de
gestion". La seule condition requise expressément par l'article 159, est que la
demande émane d'un ou de plusieurs associés représentant au moins 20 %
du capital social. Implicitement toutefois, le juge qui procédera à la
désignation de l'expert et à la définition de sa mission, devra s'assurer que la
demande est fondée sur un motif sérieux et légitime. L'expertise peut être
demandée en toutes circonstances et pas seulement si la continuité de
l'exploitation est compromise. L'expert est librement choisi par le Président du
Tribunal en fonction de la nature de l'opération de gestion concernée, sans
que cet expert soit nécessairement un expert comptable ou un commissaire
aux comptes.
Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d'intérêt économique avec commentaires
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entre eux, le tribunal chargé des affaires commerciales détermine la part
contributive de chacun dans la réparation du dommage. (158)
Article 162 : L'action individuelle est l'action en réparation du dommage
subi par un tiers ou par un associé, lorsque celui-ci subit un dommage
distinct du dommage que pourrait subir la société, du fait de la faute
commise individuellement ou collectivement par les dirigeants sociaux
dans l'exercice de leurs fonctions.
Cette action est intentée par celui qui subit le dommage.(159)
Article 163 : L'exercice de l'action individuelle ne s'oppose pas à ce qu'un
associé ou plusieurs associés exercent l'action sociale en réparation du
préjudice que la société pourrait subir. (160)
Article 164 : La juridiction compétente pour connaître de cette action est
celle dans le ressort de laquelle est situé le siège de la société.
L'action individuelle se prescrit par trois ans à compter du fait
dommageable ou, s'il a été dissimulé, de sa révélation. L'action
individuelle se prescrit par 10 ans pour les crimes. (161)
158
Les dirigeants sociaux (Gérants, Administrateurs, Présidents Directeurs
Généraux, Présidents du Conseil d'Administration, Directeurs Généraux,
Directeurs Généraux Adjoints, Administrateurs Généraux, Administrateurs
Généraux Adjoints) sont responsables civilement, des fautes qu'ils
commettraient dans l'exercice de leur mandat et, en conséquence, ils
pourraient être condamnés individuellement ou solidairement, à réparer les
préjudices qui pourraient en résulter pour les tiers (condamnation à des
dommages et intérêts). Par tiers, il faut entendre non seulement toute
personne physique ou morale étrangère au contrat de société, mais aussi les
associés eux-mêmes pris individuellement.
159
L'action individuelle, que peut intenter un tiers ou un associé, ne peut se
fonder que sur un préjudice personnel distinct de celui que pourrait subir la
société elle-même. Ce dernier préjudice pouvant donner lieu à l'action
sociale (article 166).
160
Un associé peut intenter simultanément l'action individuelle, s'il subit un
préjudice personnel, et l'action sociale puisqu'il est, en sa qualité d'associé,
partie prenante dans le préjudice que subirait la société.
161
L'action individuelle doit obligatoirement être intentée devant la juridiction
du siège de la société (et non pas devant celle de la résidence du dirigeant
défendeur, ou du demandeur). Sauf cas de faute que la législation de chaque
Etat-Partie pourrait qualifier de crime (cas assez rare) et pour laquelle la
prescription serait de dix ans, c'est la prescription abrégée de trois ans qui
 44
TITRE 2 : L'ACTION SOCIALE
Article 165 : Chaque dirigeant social est responsable individuellement
envers la société, des fautes qu'il commet dans l'exercice de ses fonctions.
Si plusieurs dirigeants sociaux ont participé aux mêmes faits, le tribunal
chargé des affaires commerciales détermine la part contributive de chacun
dans la réparation du dommage, dans les conditions fixées par le présent
Acte Uniforme pour chaque forme de société. (162)
Article 166 : L'action sociale est l'action en réparation du dommage subi
par la société du fait de la faute commise par le ou les dirigeants sociaux
dans l'exercice de leurs fonctions.
Cette action est intentée par les dirigeants sociaux, dans les conditions
prévues par le présent Acte Uniforme pour chaque forme de société. (163)
s'applique, aussi bien d'ailleurs pour l'action individuelle que pour l'action
sociale (art 170).
162
Les dirigeants sociaux sont responsables des fautes qu'ils pourraient
commettre dans l'exercice de leur mandat, non seulement envers les tiers et
les associés, mais également envers la société elle même, en tant que
personne morale. Une société dépourvue de la personnalité juridique (société
en participation ou société de fait) ne pourrait pas intenter l'action sociale. Les
dirigeants fautifs peuvent donc être amenés à réparer les préjudices
(dommages et intérêts) qu'ils auraient pu causer, non seulement aux tiers et
aux associés à titre individuel (action individuelle) mais également ceux
causés à la société (action sociale). Si plusieurs dirigeants ont commis
ensemble la même faute, leur responsabilité envers la société n'est pas
solidaire, dans tous les cas, contrairement à celle prévue par l'article 161 en
ce qui concerne la responsabilité envers les tiers et les associés. La part
contributive de chacun doit être déterminée par le tribunal, conformément aux
dispositions contenues dans l'Acte Uniforme, selon la forme de la société
considérée. Or l'Acte Uniforme ne contient aucune disposition particulière à
ce sujet, hormis en ce qui concerne les SARL (article 330) et les SA (article
74O) pour lesquelles il est prévu que les gérants ou les administrateurs sont,
selon le cas, responsables individuellement ou solidairement. Ces articles
stipulent qu'en cas de concours de plusieurs dirigeants à la réalisation de la
même faute, c'est le tribunal qui doit déterminer la part contributive de
chacun.
163
Cet article définit l'action sociale, distincte de l'action individuelle prévue à
l'article 162. L'action sociale est intentée au nom de la société, par ses
dirigeants "dans les conditions fixées par le présent Acte Uniforme, pour
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Article 167 : Un ou plusieurs associés peuvent intenter l'action sociale
après une mise en demeure des organes compétents non suivie d'effet
dans le délai de 30 jours. Les demandeurs sont habilités à poursuivre la
réparation du préjudice subi par la société. En cas de condamnation, les
dommages et intérêts sont alloués à la société.(164)
Article 168 : Est réputée non écrite toute clause des statuts
subordonnant l'exercice de l'action sociale à l'avis préalable ou à
l'autorisation de l'assemblée, d'un organe de gestion, de direction ou
d'administration, ou qui comporterait par avance renonciation à l'exercice
de cette action.
Cette disposition ne s'oppose pas à ce que l'associé ou les associés qui ont
intenté une action puissent conclure une transaction avec la ou les
personnes contre laquelle ou contre lesquelles l'action est intentée pour
mettre fin au litige. (165)
chaque forme de société". Or l'Acte Uniforme ne prévoit rien de particulier à
ce sujet, si ce n'est qu'il détermine quels sont les dirigeants sociaux qui
disposent des pleins pouvoirs pour agir au nom de la société en toutes
circonstances, et qu'il prévoit les conditions dans lesquelles ces pouvoirs
peuvent être, le cas échéant, limités de manière interne, ou partiellement
délégués. Mais a priori, ce seront les dirigeants sociaux qui devront intenter
l'action sociale contre eux-mêmes ou contre l'un d'entre eux.
164
Comme prévu à l'article 166, les dirigeants sociaux peuvent avoir à
intenter l'action sociale contre eux-mêmes. On peut craindre qu'ils répugnent
à le faire. C'est pourquoi, s'ils venaient à être défaillants, l'article 167 donne le
droit aux associés, de le faire à leur place. Les conditions à remplir dans ce
cas, sont prévues pour la SARL par l'article 331 et pour les SA, par l'article
741. Ces articles prévoient des seuils de participation à partir desquels, un ou
plusieurs associés peuvent intenter l'action sociale : 25% pour les SARL et
20% pour les SA, mais ils ne reprennent pas la condition de mise en demeure
préalable (30 jours) prévue à l'article 167. Ce dernier article ayant une portée
générale, cette condition devra être respectée, même pour les SA et les
SARL. Les dommages et intérêts qui pourraient être attribués à la suite de
l'action sociale, doivent obligatoirement revenir à la société et non aux
associés qui auraient intenté ladite action. Cette disposition est confirmée aux
articles 331 (SARL) et 741 (SA).
165
L'article 168 interdit toute clause statutaire qui constituerait une entrave ou
une renonciation à l'exercice de l'action sociale. Cette interdiction est
confirmée par les articles 331 (SARL) et 742 (SA) en des termes de portée
identique.
 45
Article 169 : Aucune décision de l'assemblée des associés, d'un organe de
gestion, de direction ou d'administration ne peut avoir pour effet
d'éteindre une action en responsabilité contre les dirigeants sociaux pour
la faute commise dans l'accomplissement de leurs fonctions. (166)
Article 170 : La juridiction compétente pour connaître de cette action est
celle dans le ressort de laquelle est situé le siège de la société. L'action
sociale se prescrit par trois ans à compter du fait dommageable ou, s'il a
été dissimulé, de sa révélation. L'action sociale se prescrit par 10 ans pour
les crimes. (167)
Article 171 : Les frais et honoraires occasionnés par l'action sociale,
lorsqu'elle est intentée par un ou plusieurs associés, sont avancés par la
société. (168)
166
L'article 169 rend inopérante toute décision, de l'assemblée générale ou
d'un organe de gestion ou d'administration, qui aurait pour effet recherché,
d'éteindre une action en responsabilité contre les dirigeants sociaux. C'est en
particulier le cas des résolutions accordant aux gérants ou aux
administrateurs, un quitus pour leur gestion ou pour l’accomplissement de
leur mandat. Rien n’empêche donc, malgré ce quitus, de poursuivre les
dirigeants sociaux en responsabilité, tant par une action individuelle que par
une action sociale. Cette disposition est confirmée, pour les SARL en ce qui
concerne les gérants (article 331) et pour les SA en ce qui concerne les
Administrateurs (article 742).
167
Comme pour l'action individuelle (article 164), l'action sociale ne peut être
intentée que devant la juridiction du siège de la société et la prescription
abrégée de 3 ans est applicable (sauf 10 ans pour les fautes qualifiées
"crimes"). Cette prescription est confirmée par les articles 332 (SARL) et 743
(SA).
168
Cet article prévoit que les frais et honoraires d'une action sociale intentée
par des associés, comme prévu à l'article 167, sont "avancés" par la société.
Ceci ne permet pas de déterminer qui en aura la charge définitive : ce peut
être le dirigeant social, s'il est condamné aux dépens, ce peut être la société
dans le cas contraire, mais ce pourraient aussi bien, être les associés qui ont
intenté l'action. A priori, il semblerait illogique que ces associés aient à
supporter les frais, surtout si la société reçoit (art 167) des dommages et
intérêts et si le dirigeant fautif n'est pas condamné aux dépens. On observera
qu'en ce qui concerne les SA, l'article 741 stipule que les actionnaires
peuvent intenter l'action "à leurs frais". cette dernière précision n'est pas
prévue, pour les SARL, à l'article 331. La combinaison des articles 171 et 741
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Article 172 : L'exercice de l'action sociale ne s'oppose pas à ce qu'un
associé exerce contre la société l'action en réparation du préjudice qu'il
pourrait personnellement(169)
LIVRE 4 : LES LIENS DE DROIT
ENTRE LES SOCIETES
TITRE 1 : GROUPE DE SOCIETES
Article 173 : Un groupe de sociétés est l'ensemble formé par des sociétés
unies entre elles par des liens divers qui permettent à l'une d'elles de
contrôler les autres. (170)
Article 174 : Le contrôle d'une société est la détention effective du
pouvoir de décision au sein de cette société.(171)
devrait normalement conduire à ce que, pour les SA, c'est la société qui fait
l'avance des frais, mais que ceux-ci sont obligatoirement supportés par les
actionnaires ayant intenté l'action sociale, sauf bien entendu, si la partie
adverse est condamnée aux dépens. Une telle conclusion parait bien
anormale, et il serait préférable de considérer que les termes "à leurs frais" de
l'article 741 résultent d'une erreur de rédaction.
169
Cet article confirme le principe déjà établi à l'article 163 et selon lequel un
associé peut intenter à la fois l'action individuelle et l'action sociale contre les
dirigeants sociaux, sous réserve toutefois, en ce qui concerne cette dernière
action, que les conditions prévues aux articles 167, 331 et 741 soient bien
remplies (mise en demeure préalable des dirigeants sociaux, pourcentage
minimum de capital détenu..).
170
L'article 173 donne la définition du "groupe de sociétés". C'est une
définition à la fois extensive (la notion de "liens divers" est bien vague) et
restrictive, car elle n'envisage que le cas où une des sociétés du groupe
contrôle les autres (renvoi aux notions de sociétés mère et filiale définies aux
articles 179 et 180). Cette restriction exclut de la définition du "groupe de
sociétés", un ensemble de sociétés dont aucune ne contrôlerait les autres
mais qui auraient simplement des liens entre elles. La définition du groupe de
sociétés, telle qu'elle découle de l'article 173, repose sur un critère essentiel :
celui du "contrôle" lequel est défini à l'article 174. On observera que le
"groupe de sociétés" n'est qu'une notion "économique" car il n'a pas la
personnalité juridique et ne peut être sujet de droit : il ne constitue pas une
forme particulière de société commerciales au sens de l'Acte Uniforme.
171
L'article 174 donne une définition générale du "contrôle" d'une société :
notion qui constitue le critère essentiel de la définition de "groupe de sociétés"
 46
Article 175 : Une personne physique ou morale est présumée détenir le
contrôle d'une société :
1) lorsqu'elle détient, directement ou indirectement ou par personne
interposée, plus de la moitié des droits de vote d'une société;
2) lorsqu'elle dispose de plus de la moitié des droits de vote d'une société
en vertu d'un accord ou d'accords conclus avec d'autres associés de cette
société. (172)
TITRE 2 : LA PARTICIPATION DANS LE
CAPITAL D'UNE AUTRE SOCIETE
Article 176 : Lorsqu'une société possède dans une autre société une
fraction de capital égale ou supérieure à 10%, la première est considérée,
pour l'application du présent Acte Uniforme, comme ayant une
participation dans la seconde. (173)
donnée à l'article 173. Les notions essentielles retenues par la définition
générale du "contrôle" sont assez vagues : en effet la "détention effective"
peut aussi bien viser la propriété des droits sociaux que l'influence qu'on peut
avoir sur leurs propriétaires. Le "pouvoir de décision" est inhérent à chaque
titre social et ne vise pas nécessairement le seuil de participation au delà
duquel il devient prépondérant. Enfin, les termes "au sein de cette société" ne
permettent pas de déterminer s'il s'agit de se placer au niveau des décisions
collectives des associés ou de celles des organes de gestion ou
d'administration. Néanmoins, et bien que ces termes ne soient pas
employés par l'article 174, on peut considérer qu'une personne contrôle une
société, lorsqu'elle exerce une influence déterminante, sur sa gestion.
172
En complément à la définition générale donnée par l'article 174 du
"contrôle d'une société", l'article 175 fournit un critère beaucoup plus clair,
basé uniquement sur le pourcentage du "droit de vote" détenu : (au moins 50
%). Cette notion est en effet préférable à celle de pourcentage du capital
social détenu, puisqu'il n’y a pas nécessairement une correspondance exacte
entre les deux pourcentages. Mais l'article 175 n'établit qu'une "présomption
de contrôle" et ne limite en rien la portée de la définition de l'article 174;
autrement dit, on pourrait contrôler une société sans pour autant détenir plus
de la moitié des droits de vote : ce qui est bien souvent le cas des grandes
sociétés et notamment des sociétés anonymes avec un actionnariat très
dispersé.
173
Cet article donne la définition d'une autre notion : celle de " détention de
participation". Selon cette définition, une société détient une participation dans
une autre, si la première possède au moins 10 % du capital social de la
Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d'intérêt économique avec commentaires
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Article 177 : Une société anonyme ou une société à responsabilité limitée
ne peut posséder d'actions ou de parts sociales d'une autre société si celle-
ci détient une fraction de son capital supérieure à 10 %.
A défaut d'accord entre les sociétés intéressées pour régulariser la
situation, celle qui détient la fraction la plus faible du capital de l'autre
doit céder ses actions ou ses parts sociales. Si les participations
réciproques sont de même importance, chacune des sociétés doit réduire la
sienne, de telle sorte qu'elle n'excède pas 10 % du capital de l'autre.
Jusqu'à leur cession effective, les actions ou les parts sociales à céder sont
privées du droit de vote et du paiement des dividendes y attachés. (174)
seconde. Il s'agit là d'une définition spécifique pour les seuls besoins de
l'interprétation des dispositions de l'Acte Uniforme, puisque selon le langage
courant, une personne (physique ou morale) détient une participation dans
une société dès lors qu'elle possède un ou plusieurs des titres émis par celle-
ci. L'objectif de l'article 176 vise plutôt à fixer un seuil (10 %) au dessous
duquel la participation d'une société au capital d'une autre, n'est pas jugée
significative. Comme tous les seuils de ce genre, celui-ci peut recouvrir des
situations très différentes; en effet 9 % du capital d'une très grosse société
peuvent représenter des intérêts ou des sommes considérablement plus
importants que 11 % du capital d'une petite société. La notion de
"participation" définie par l'article 176 pourrait se révéler utile pour
l'interprétation d'éventuelles dispositions de l'Acte Uniforme qui viseraient les
"participations indirectes". Cette notion figure à l'article 180 relatif aux filiales
communes de plusieurs sociétés mères.
174
Cet article donne la définition d'une autre notion : celle de " détention de
participation". Selon cette définition, une société détient une
participation dans une autre, si la première possède au moins 10 % du capital
social de la seconde. Il s'agit là d'une définition spécifique pour les seuls
besoins de l'interprétation des dispositions de l'Acte Uniforme, puisque selon
le langage courant, une personne (physique ou morale) détient une
participation dans une société dès lors qu'elle possède un ou plusieurs des
titres émis par celle-ci. L'objectif de l'article 176 vise plutôt à fixer un seuil (10
%) au dessous duquel la participation d'une société au capital d'une autre,
n'est pas jugée significative. Comme tous les seuils de ce genre, celui-ci peut
recouvrir des situations très différentes; en effet 9 % du capital d'une très
grosse société peuvent représenter des intérêts ou des sommes
considérablement plus importants que 11 % du capital d'une petite société. La
notion de "participation" définie par l'article 176 pourrait se révéler utile pour
l'interprétation d'éventuelles dispositions de l'Acte Uniforme qui viseraient les
 47
Article 178 : Si une société, autre qu'une société anonyme ou une société
à responsabilité limitée a, parmi ses associés, une société anonyme ou une
société à responsabilité limitée détenant une participation à son capital
supérieure à 10 %, elle ne peut détenir d'actions ou de parts sociales de
cette société.
Au cas où la participation de la société anonyme ou de la société à
responsabilité limitée dans la société serait égale ou inférieure à 10 %, elle
ne peut détenir plus de 10 % du capital de la société anonyme ou de la
société à responsabilité limitée.
Dans les deux cas prévus au présent article, si la société autre que la
société anonyme ou la société à responsabilité limitée possède déjà des
titres de cette société anonyme ou société à responsabilité limitée, elle doit
les céder. Jusqu'à leur cession effective, les actions ou les parts sociales à
céder sont privées du droit de vote et du paiement des dividendes y
attachés. (175)
TITRE 3 : SOCIETE MERE ET FILIALE
"participations indirectes". Cette notion figure à l'article 180 relatif aux filiales
communes de plusieurs sociétés mères.
175
Cet article interdit les participations croisées entre, d'une part, une société
autre qu'une SARL ou une SA et d'autre part, une SARL ou une SA, lorsque
chacune des participations réciproques excède 10 % du capital. On
remarquera que la situation visée à l'article 178, n'est pas exactement
symétrique de celle de l'article 177, à moins que par "autres sociétés" ce
dernier article ne vise que "une société autre qu'une SARL ou une SA" : ce
qui à priori ne semble pas être le cas et pose d'ailleurs un problème de
cohérence entre les deux articles 177 et 178. Pour régulariser l'interdiction
qu'il édicte, l'article 178 envisage deux hypothèses : (1) si la SARL ou la SA
détient plus de 10 % d'une société d'une autre forme, cette dernière ne peut
détenir aucune part sociale ou action de la SARL ou de la SA (si elle en
détient, elle doit obligatoirement les céder toutes) (2) si la SARL ou la SA
détient jusqu'à 10 % dans le capital d'une société d'une autre forme, cette
dernière peut détenir jusqu'à 10 % du capital de la SARL ou de la SA (si elle
en détient davantage, elle ne doit céder que l'excédent). Aucun délai n'est
prévu pour la cession. Les titres à céder sont privés du droit de vote et du
droit au dividende. Comme indiqué sous le commentaire de l'article 177, il
semble que l'interdiction de l'article 178 ne vise que les sociétés ayant toutes
leur siège social dans un des Etats-Parties.
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Article 179 : Une société est société mère d'une autre société quand elle
possède dans la seconde plus de la moitié du capital.
La seconde société est la filiale de la première. (176)
Article 180 : Une société est une filiale commune de plusieurs sociétés
mères lorsque son capital est possédé par lesdites sociétés mères, qui
doivent :
1) Posséder dans la société filiale commune, séparément, directement ou
indirectement par l'intermédiaire de personnes morales, une
participation financière suffisante pour qu'aucune décision
extraordinaire ne puisse être prise sans leur accord;
2) Participer à la gestion de la société filiale commune.(177)
176
L'article 179 donne les définitions de la "société mère" et de la "société
filiale". Le critère retenu est, le pourcentage du capital social détenu (et non
des droits de vote), et le seuil est fixé à 50 %. Ainsi, une société qui détient
plus de 50 % du capital d'une autre société est dite "société mère" de la
seconde, tandis que la seconde est dite "filiale" de la première. Par hypothèse
et par application des interdictions des participations croisées supérieures à
10 % (articles 177 et 178), deux sociétés ne peuvent jamais se trouver
simultanément en position de société mère ou de filiale, l'une vis à vis de
l'autre; par contre, une même société peut être société mère de plusieurs
filiales tandis qu'en principe, une société donnée ne peut être la filiale que
d'une seule société mère, puisque cette dernière doit détenir plus de 50 % de
la filiale, une autre société ne pourrait détenir que moins de 50 % et ne se
verrait donc pas reconnaître la qualité de "société mère", au sens de l'article
179. Cependant, l'article 180 prévoit une exception à cette logique (voir
commentaire de cet article).
177
L'article 179 donne les définitions de la "société mère" et de la "société
filiale". Le critère retenu est, le pourcentage du capital social détenu (et non
des droits de vote), et le seuil est fixé à 50 %. Ainsi, une société qui détient
plus de 50 % du capital d'une autre société est dite "société mère" de la
seconde, tandis que la seconde est dite "filiale" de la première. Par hypothèse
et par application des interdictions des participations croisées supérieures à
10 % (articles 177 et 178), deux sociétés ne peuvent jamais se trouver
simultanément en position de société mère ou de filiale, l'une vis à vis de
l'autre; par contre, une même société peut être société mère de plusieurs
filiales tandis qu'en principe, une société donnée ne peut être la filiale que
d'une seule société mère, puisque cette dernière doit détenir plus de 50 % de
la filiale, une autre société ne pourrait détenir que moins de 50 % et ne se
verrait donc pas reconnaître la qualité de "société mère", au sens de l'article
 48
LIVRE 5 : TRANSFORMATION
DE LA SOCIETE
Article 181 : La transformation de la société est l'opération par laquelle
une société change de forme juridique par décision des associés.
La transformation régulière d'une société n'entraîne pas la création d'une
personne morale nouvelle. Elle ne constitue qu'une modification des
statuts et est soumise aux mêmes conditions de forme et de délai que
celle-ci, sous réserve de ce qui sera dit ci-après.
Toutefois, la transformation d'une société dans laquelle la responsabilité
des associés est limitée à leurs apports en une société dans laquelle la
responsabilité des associés est illimitée est décidée à l'unanimité des
associés. Toute clause contraire est réputée non écrite. (178)
Article 182 : La transformation prend effet à compter du jour où la
décision la constatant est prise. Cependant, elle ne devient opposable aux
179. Cependant, l'article 180 prévoit une exception à cette logique (voir
commentaire de cet article).
178
L'article 181 ne vise pas seulement les transformations dans l'une des
formes prévues par l'Acte Uniforme. A défaut de restrictions allant dans ce
sens, l'article vise également le cas d'une société commerciale qui passerait
de l'une des formes prévues par l'Acte Uniforme vers une autre forme non
prévue par cet Acte (société civile, par exemple). Le principe est qu'une telle
transformation entraîne pas la création d'une personne morale nouvelle.
L'application de ce principe conduit à penser que la transformation en société
en participation (dépourvue de personnalité juridique), est impossible et qu'en
toute hypothèse, une telle transformation entraînerait nécessairement la perte
de la personnalité juridique. On notera également, qu'en contradiction avec
l'article 181, l'article 188 stipule qu'en cas de transformation en une société
d'une autre forme que celles prévues par l'Acte Uniforme (en société civile,
par exemple) la transformation entraîne la perte de la personnalité juridique
si, sous sa nouvelle forme, la société poursuit ou exerce une activité
commerciale. La transformation est décidée aux conditions des modifications
des statuts, mais une décision unanime des associés est requise lorsque les
engagements de ceux-ci deviennent illimités du fait de la transformation : c'est
le cas par exemple, lorsque la nouvelle forme adoptée est celle de la SNC ou
de la SCS (tout au moins, pour cette dernière forme, en ce qui concerne les
associés commandités). Une société commerciale peut se transformer en
GIE à condition que son objet corresponde à la définition du GIE (article 882).
Par contre, un GIE ne peut se transformer qu'en SNC (article 882).
Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d'intérêt économique avec commentaires
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tiers qu'après achèvement des formalités de publicité prévues à l'article
265 du présent Acte Uniforme.
La transformation ne peut avoir d'effet rétroactif. (179)
Article 183 : La transformation de la société n'entraîne pas un arrêté des
comptes si elle survient en cours d'exercice, sauf si les associés en décident
autrement.
Les états financiers de synthèse de l'exercice au cours duquel la
transformation est intervenue sont arrêtés et approuvés suivant les règles
régissant la nouvelle forme juridique de la société. Il en est de même de la
répartition des bénéfices. (180)
Article 184 : La décision de transformation met fin aux pouvoirs des
organes d'administration ou de gestion de la société.
Les personnes membres de ces organes ne peuvent demander des
dommages et intérêts du fait de la transformation ou de l'annulation de la
transformation que si celle-ci a été décidée dans le seul but de porter
atteinte à leurs droits. (181)
179
Les effets d'une transformation ne peuvent remonter avant la date de prise
de la décision; ils ne sont opposables aux tiers qu'après accomplissement
des formalités légales de publicité (insertion légale, dépôt au greffe,
modificatif au RC). Si l'on veut par contre et par exemple, faire coïncider la
transformation avec la date de clôture de l'exercice, la décision devra en être
prise au plus tard à cette date. La transformation d'une SARL ou d'une SA,
est soumise à certaines conditions : capitaux propres au moins égaux au
captal social et approbation préalable des bilans des deux premiers exercices
(articles 374 et 690).
180
Une transformation est donc, sauf décision contraire, sans effet sur la date
de clôture de l'exercice social au cours duquel la décision est prise.
Cependant, il sera préférable de faire coïncider la transformation avec la
clôture de l'exercice (soit en décidant la prise d'effet à cette date, si elle est
postérieure à celle de la décision soit en modifiant exceptionnellement
l'exercice), lorsque la transformation entraînera un changement de statut
fiscal ou un changement dans l'étendue de la responsabilité des associés.
Par ailleurs, l'obligation pour les SARL (article 375) et pour les SA (article
691) de décider leur transformation sur le rapport du commissaire aux
comptes, facilitera l'opération, si ce dernier établit son rapport sur la base d'un
bilan de clôture d'exercice.
181
La transformation entraîne l'obligation de désigner de nouveaux organes
de gestion correspondant à la nouvelle forme, à la place des anciens dont le
mandat prend automatiquement fin avec la transformation. Mais rien
 49
Article 185 : Le rapport de gestion est établi par les anciens et les
nouveaux organes de gestion, chacun de ses organes pour sa période de
gestion. (182)
Article 186 : Les droits et obligations contractés par la société sous son
ancienne forme subsistent sous la nouvelle forme. Il en est de même pour
les sûretés, sauf clause contraire dans l'acte constitutif de ces sûretés.
En cas de transformation d'une société, dans laquelle la responsabilité des
associés est illimitée, en une forme sociale caractérisée par une limitation
de la responsabilité des associés à leurs apports, les créanciers dont la
dette est antérieure à la transformation conservent leurs droits contre la
société et les associés. (183)
n'empêche de maintenir une même personne en lui confiant un mandat d'une
nature différente : par exemple, le Gérant d'une SARL transformée en SA,
peut très bien devenir Administrateur, puis Président Directeur Général ou
Administrateur Général, de la société sous sa nouvelle forme. Mais, du point
de vue de l'étendue des pouvoirs et des responsabilités, il y a lieu de
distinguer les mandats successifs, selon leur nature.
182
La collectivité des associés qui aura à statuer sur les comptes d'un
exercice social au cours duquel une transformation aura été décidée, devra
entendre deux rapports de gestion distincts, sans pour autant avoir à statuer
distinctement sur les comptes de chacune de ces périodes, puisque dans
l'hypothèse retenue par l'article 185, il n'y a pas eu clôture de l'exercice au
jour de la transformation.
183
La transformation ne permet pas, à la société ou à ses membres, de se
soustraire à leurs obligations. La transformation d'une SNC en SARL, par
exemple, ne permet pas aux associés de se soustraire à leur responsabilité
solidaire et indéfinie envers les tiers, à propos des opérations réalisées avant
la transformation. Par contre, l'article 186 ne prévoyant que le cas du
passage de la responsabilité illimitée à limitée, on doit considérer que dans
l'hypothèse inverse (transformation d'une SARL en SNC par exemple), la
responsabilité solidaire et indéfinie des associés peut être recherchée, même
sur les opérations réalisées avant la transformation. Bien que l'article 186
donne à penser qu'en matière de maintien des sûretés, seules soient visées
les sûretés consenties par la société, le maintien s'applique aussi aux sûretés
consenties par les tiers à propos des engagements de la société (sauf bien
sûr si l'acte consentant la sûreté prévoyait le contraire). Ce serait par
exemple le cas d'une caution que le gérant aurait pu consentir en garantie
des engagements d'une SARL qui se serait transformée en SA, alors que
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Article 187 : La transformation de la société ne met pas fin aux fonctions
du commissaire aux comptes si la nouvelle forme sociale requiert la
nomination d'un commissaire aux comptes.
Toutefois, lorsque cette nomination n'est pas requise, la mission du
commissaire aux comptes cesse par la transformation, sauf si les associés
en décident autrement.
Le commissaire aux comptes dont la mission a cessé en application du
second alinéa du présent article rend, néanmoins, compte de sa mission
pour la période comprise entre le début de l'exercice et la date de cessation
de cette mission à l'assemblée appelée à statuer sur les comptes de
l'exercice au cours duquel la transformation est intervenue. (184)
Article 188 : Lorsque la société, à la suite de sa transformation, n'a plus
l'une des formes sociales prévues par le présent Acte Uniforme, elle perd
la personnalité juridique si elle exerce une activité commerciale. (185)
l'ancien gérant n'aurait reçu aucun mandat d'administrateur ou de dirigeant de
la société sous sa nouvelle forme.
184
La transformation entraîne, de ce seul fait, l'extinction du mandat du
commissaire aux comptes en fonction, que dans le cas où la nouvelle forme
adoptée n'impose pas la présence d'un commissaire aux comptes et à
condition, dans ce cas, que les associés ne décident pas son maintien
(facultatif). Mais, dans cette dernière hypothèse (commissaire aux comptes
facultatif) les associés pourraient très bien désigner un autre commissaire
que celui qui était en fonction dans la société, au moment de la
transformation. Bien entendu, dans le cas où la société qui, sous sa forme
ancienne, n'avait pas de commissaire aux comptes, adopterait une nouvelle
forme obligeant à la nomination d'un commissaire aux comptes, cette
nomination devrait intervenir lors de la transformation et la mission du
commissaire débuterait le jour de celle-ci.
185
La transformation entraîne, de ce seul fait, l'extinction du mandat du
commissaire aux comptes en fonction, que dans le cas où la nouvelle forme
adoptée n'impose pas la présence d'un commissaire aux comptes et à
condition, dans ce cas, que les associés ne décident pas son maintien
(facultatif). Mais, dans cette dernière hypothèse (commissaire aux comptes
facultatif) les associés pourraient très bien désigner un autre commissaire
que celui qui était en fonction dans la société, au moment de la
transformation. Bien entendu, dans le cas où la société qui, sous sa forme
ancienne, n'avait pas de commissaire aux comptes, adopterait une nouvelle
forme obligeant à la nomination d'un commissaire aux comptes, cette
 50
LIVRE 6 : FUSION, SCISSION,
APPORT PARTIEL D'ACTIF
Article 189 : La fusion est l'opération par laquelle deux sociétés se
réunissent pour n'en former qu'une seule soit par création d'une société
nouvelle soit par absorption de l'une par l'autre.
Une société, même en liquidation, peut être absorbée par une autre
société ou participer à la constitution d'une société nouvelle par voie de
fusion.
La fusion entraîne transmission à titre universel du patrimoine de la ou
des sociétés, qui disparaissent du fait de la fusion, à la société absorbante
ou à la société nouvelle. (186)
nomination devrait intervenir lors de la transformation et la mission du
commissaire débuterait le jour de celle-ci.
186
L'article 189 donne la définition de la fusion. Bien que cette définition ne
prenne en compte que le cas de deux sociétés, il ne semble pas pour autant,
qu'il soit impossible de fusionner simultanément plus de deux sociétés, et
obligation dans un tel cas, de procéder par voie de fusions successives. A
priori, toute société, quelle que soit sa forme ou son objet, peut concourir à
une opération de fusion à condition toutefois que la société dispose de la
personnalité juridique. Les sociétés unipersonnelles (SARL et SA) peuvent,
comme les autres, concourir à des opérations de fusion. Les sociétés de
même forme ou de formes différentes peuvent fusionner entre elles. Compte
tenu de la nature particulière de son objet (article 869), un GIE ne peut entrer,
le cas échéant, dans une opération de fusion que s'il n'en résulte pas pour lui
et s'il subsiste, une extension ou une modification de son objet, incompatible
avec son objectif légal. La fusion peut intervenir, soit par absorption d'une
société qui disparaît par une autre qui subsiste : (on parlera alors de fusion-
absorption) soit par création d'une nouvelle société recevant les patrimoines
des sociétés fusionnantes, qui disparaissent. Une société en liquidation (et
dont la dissolution ne peut être annulée) ne peut être qu'absorbée par une
autre; elle ne peut pas être la société absorbante. La notion de "transmission
à titre universel" du patrimoine, employée par l'article 189, entraîne
l'obligation, pour la société nouvelle ou absorbante, de se substituer
totalement dans tous les droits, biens et obligations des sociétés absorbées, y
compris ceux qui, par erreur, oubli ou toute autre cause, ne figureraient pas
dans le traité de fusion et de ce fait, n'auraient pas été prises en compte dans
les bases financières de l'opération. Une société absorbante peut donc être
amenée, par exemple, à payer une dette d'une société absorbée, qui ne
figurerait pas au passif de fusion.
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Article 190 : La scission est l'opération par laquelle le patrimoine d'une
société est partagé entre plusieurs sociétés existantes ou nouvelles.
Une société peut transmettre son patrimoine par voie de scission à des
sociétés existantes ou nouvelles.
La scission entraîne transmission à titre universel du patrimoine de la
société, qui disparaît du fait de la scission, aux sociétés existantes ou
nouvelles. (187)
Article 191 : La fusion ou la scission entraîne la dissolution sans
liquidation des sociétés qui disparaissent et la transmission universelle de
leur patrimoine aux sociétés bénéficiaires, dans l'état où il se trouve à la
date de réalisation définitive de l'opération. Elle entraîne, simultanément,
l'acquisition par les associés des sociétés qui disparaissent, de la qualité
d'associés des sociétés bénéficiaires dans les conditions déterminées par le
contrat de fusion ou de scission.
Les associés peuvent éventuellement recevoir, en échange de leurs
apports, une soulte dont le montant ne peut dépasser 10% de la valeur
d'échange des parts ou actions attribuées.
Toutefois, il n'est pas procédé à l'échange de parts ou d'actions de la
société bénéficiaire contre des parts ou actions des sociétés qui
disparaissent lorsque ces parts ou actions sont détenues :
1) Soit par la société bénéficiaire ou par une personne agissant en son
propre nom mais pour le compte de cette société;
2) Soit par la société qui disparaît ou par une personne agissant en son
propre nom mais pour le compte de cette société. (188)
187
L'article 190 (dont le second alinéa fait manifestement double emploi avec
le premier) donne la définition de la scission qui est en quelque sorte,
l'opération inverse de celle de la fusion. La société scindée (qui disparaît)
transmet son patrimoine à au moins deux sociétés nouvelles ou existantes. Il
est possible que la transmission se fasse par exemple, pour partie à une
société nouvelle et pour le solde à une société existante. Une opération de
scission à laquelle un GIE serait partie, ne pourrait se faire, si elle avait pour
conséquence de faire sortir l'objet du GIE de son cadre légal strict, tel qu'il est
défini par l'article 869. En ce qui concerne la notion de "transmission à titre
universel" du patrimoine, on se reportera au commentaire de l'article 189.
188
A la différence des autres, le cas de dissolution de sociétés, lesquels
entraîne la mise en liquidation de la société, les opérations de fusion et de
scission entraînent la dissolution sans liquidation des sociétés absorbées ou
scindées, qui disparaissent. Au surplus toute opération de liquidation devient
inutile du fait de la transmission à titre universel du patrimoine desdites
 51
sociétés (voir commentaire de l'article 189). Par contre, l'opération d'apport
partiel d'actif, visée à l'article 195, entraîne pas, par elle même, la dissolution
de la société apporteuse. Les apports nets de fusion ou de scission sont
normalement rémunérés par l'attribution de titres créés en compensation, par
la ou les sociétés bénéficiaires desdits apports. Les sociétés absorbées ou
scindées disparaissant, ces titres sont immédiatement répartis entre les
associés de ces dernières sociétés. L'article 191 permet cependant
d'attribuer, le cas échéant, aux dits associés, à la place de titres, une "soulte"
(dont il n'est pas prévu qu'elle soit obligatoirement versée en espèces), dans
la limite de 10 % seulement de la valeur d'échange des titres à attribuer. Dans
un tel cas, les associés des sociétés dissoutes recevront donc des titres (pour
au moins 90 % de la valeur d'échange) et une soulte (pour au plus 10 % de la
valeur d'échange). On remarquera que le seuil de 10 % doit être calculé non
pas sur la valeur nominale des titres à créer, mais sur la valeur d'échange.
Cette valeur représente le montant global de l'apport net de fusion ou de
scission. On observera qu'au second alinéa de l'article 191, les apports
indiqués comme étant ceux des associés, sont en réalité ceux des sociétés
absorbées ou scindées. Le principe de l'attribution de titres en
échange (même partiel en cas de soulte) des apports fusion ou des apports
scission, est une caractéristique essentielle et indispensable. Une
rémunération faite intégralement par un règlement en espèces ou en nature
ferait perdre à l'opération sa qualité de fusion ou de scission : il s'agirait alors
d'une vente ou d'un apport à titre onéreux. Parmi les titres à créer, certains
peuvent être destinés à la société bénéficiaire des apports elle même, dans le
cas où celle-ci détiendrait une participation dans la société absorbée ou
scindée. Dans un tel cas, la société bénéficiaire ne reçoit pas ses propres
titres en échange de ceux qu'elle détenait dans la société qui disparaît (on
parle alors de fusion-renonciation ou de scission-renonciation) et le capital ou
l'augmentation de capital de la société bénéficiaire des apports est limité à la
seule contrepartie des titres créés. On observera que si la société bénéficiaire
détenait tous les titres de la société absorbée (cas où celle-ci serait une
société unipersonnelle), la fusion se ferait sans augmentation de capital. Le
dernier alinéa de l'article 191 exclut également l'échange de titres lorsque la
société qui disparaît détient ses propres titres : ce qui a priori doit être assez
rare : rachat préalable de titres en vue de faciliter la réalisation de l'opération
(article 647) ou exception à l'interdiction de rachat par la société de ses
propres titres dans les SARL (article 367) et dans les SA (articles 639, 640 et
641). On remarquera que le dernier alinéa de l'article 191 vise non seulement
les titres d'une société que détiendrait l'autre société elle-même, mais aussi
les titres qui seraient détenus pour le compte de cette dernière, par une
personne qui agirait en son propre nom. L'appréciation d'une telle situation et
de l'existence d'un "prête nom" ne peut découler que des considérations des
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Article 192 : La fusion ou la scission prend effet :
1) En cas de création d'une ou plusieurs sociétés nouvelles, à la date
d'immatriculation, au registre du commerce et du crédit mobilier, de la
nouvelle société ou de la dernière d'entre elles; chacune des sociétés
nouvelles est constituée selon les règles propres à la forme de la société
adoptée.
2) Dans les autres cas, à la date de la dernière assemblée générale ayant
approuvé l'opération, sauf si le contrat prévoit que l'opération prend
effet à une autre date, laquelle ne doit être ni postérieure à la date de
clôture de l'exercice en cours de la ou des sociétés bénéficiaires ni
antérieure à la date de clôture du dernier exercice clos de la ou des
sociétés qui transmettent leur patrimoine. (189)
faits liés à chaque cas particulier et il sera prudent de clarifier, voire de
régulariser les choses avant la réalisation de la fusion ou de la scission. Dans
le cas inverse de celui qui est visé au dernier alinéa de l'article 191 : c'est à
dire dans le cas où c'est la société absorbée qui détient les titres de la société
bénéficiaire préexistante, cette dernière va trouver ses propres titres dans
l'apport fusion ou dans l'apport scission. Elle devra les annuler par réduction
de son capital social. En cas de participations croisées (dans la mesure où
elles sont permises) entre des sociétés parties à une opération de fusion ou
de scission, on aboutira à une combinaison des deux conséquences
examinées ci-dessus : renonciation et réduction de capital.
189
L'article 192 détermine la date à laquelle la fusion ou la scission prend
effet. Cette date ne correspond pas forcément à la date à laquelle l'opération
est définitivement réalisée. Deux cas sont distingués : (1) les apports sont
effectués au profit d'une ou de plusieurs sociétés nouvelles : dans ce cas
l'opération prend effet le jour de l'immatriculation de la société bénéficiaire (ou
de la dernière d'entre elles s'il y en a plusieurs). Cette solution parait écarter
la possibilité de faire des apports sur la base d'états financiers antérieurs à
l'immatriculation, à moins de créer la ou les sociétés d'accueil avant la date
de clôture de ces états financiers, ce qui ramènerait au second cas envisagé;
(2) les apports sont effectués au profit d'une ou de plusieurs sociétés
existantes : dans ce cas, les effets ne peuvent remonter ni à une date
antérieure à celle du début de l'exercice en cours pour la société bénéficiaire,
ni à une date antérieure à celle de la clôture du dernier exercice de la société
absorbée ou scindée. En pratique, on aura tout intérêt à faire coïncider les
deux dates en modifiant au besoin les dates de clôture des exercices avant
l'opération. D'une manière générale, les opérations de fusion et de scission se
font sur la base des derniers états financiers approuvés et arrêtés à des dates
identiques, ne serait-ce que pour faciliter à la fois, la détermination du "rapport
 52
Article 193 : Toutes les sociétés qui participent à une opération de fusion
ou de scission établissent un projet de fusion ou de scission arrêté, selon le
cas, par le conseil d'administration, l'administrateur général, le ou les
gérants de chacune des sociétés participant à l'opération.
Ce projet doit contenir les indications suivantes :
1) La forme, la dénomination et le siège social de toutes les sociétés
participantes;
2) Les motifs et les conditions de la fusion ou de la scission;
3) La désignation et l'évaluation de l'actif et du passif dont la
transmission aux sociétés absorbantes ou nouvelles est prévue;
4) Les modalités de remise des parts ou actions et la date à partir de
laquelle ces parts ou actions donnent droit aux bénéfices, ainsi que toute
modalité particulière relative à ce droit, et la date à partir de laquelle les
opérations de la société absorbée ou scindée seront du point de vue
comptable, considérées comme accomplies par la ou les sociétés
bénéficiaires des apports;
5) Les dates auxquelles ont été arrêtés les comptes des sociétés
intéressées utilisés pour établir les conditions de l'opération;
6) Le rapport d'échange des droits sociaux et, le cas échéant, le montant
de la soulte;
7) Le montant prévu de la prime de fusion ou de scission;
8) Les droits accordés aux associés ayant des droits spéciaux et aux
porteurs de titres autres que des actions ainsi que le cas échéant tous
avantages particuliers. (190)
d'échange" et les écritures comptables, tout en permettant la "reprise des
opérations actives et passives" réalisées pendant la période intercalaire, sans
pour autant que cette reprise entraîne une révision du rapport d'échange et
bien que, selon l'article 191, la transmission du patrimoine intervienne dans
"l'état où il se trouve à la date de réalisation définitive de l'opération". La
transmission à titre universel permet de ne pas se préoccuper des variations
d'actif et de passif qui interviennent pendant la période intercalaire.
190
Toute fusion (ou scission) doit être précédée d'un traité de fusion (ou de
scission) qui détermine les raisons et les conditions de l'opération. Ce
document est aussi appelé "projet de fusion" (ou de scission). L'article 193
énumère les énonciations qui doivent obligatoirement figurer dans ce traité.
Bien entendu, il est recommandé d'y ajouter toutes autres indications utiles à
la compréhension ou à la réalisation de l'opération, notamment en ce qui
concerne les conditions de transmission des biens, le régime fiscal applicable,
les énonciations obligatoires en matière de transmission de fonds de
commerce etc.
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Article 194 : Le projet de fusion ou de scission est déposé au greffe chargé
des affaires commerciales du siège desdites sociétés et fait l'objet d'un avis
inséré dans un journal habilité à recevoir les annonces légales par
chacune des sociétés participant à l'opération.
Cet avis contient les indications suivantes :
1) La dénomination sociale suivie, le cas échéant, de son sigle, la forme,
l'adresse du siège, le montant du capital et les numéros
d'immatriculation au registre du commerce et du crédit mobilier de
chacune des sociétés participant à l'opération;
2) La dénomination sociale suivie, le cas échéant, de son sigle, la forme,
l'adresse du siège et le montant du capital de la ou des sociétés nouvelles
qui résulteront de l'opération ou le montant de capital des sociétés
existantes;
3) L'évaluation de l'actif et du passif dont la transmission aux sociétés
absorbantes ou nouvelles est prévue;
4) Le rapport d'échange des droits sociaux;
5) Le montant prévu de la prime de fusion ou de scission.
Le dépôt au greffe et la publicité prévue au présent Article doivent avoir
lieu au moins un mois avant la date de la première assemblée générale
appelée à statuer sur l'opération. (191)
Article 195 : L'apport partiel d'actif est l'opération par laquelle une
société fait apport d'une branche autonome d'activité à une société
préexistante ou à créer. La société apporteuse ne disparaît pas du fait de
cet apport. L'apport partiel d'actif est soumis au régime de la scission. (192)
191
Pour avertir les tiers de l'intention de réaliser une fusion ou une scission, et
leur permettre de prendre toutes dispositions utiles à la préservation de leurs
intérêts, l'article 194 impose, quelles que soient les formes des sociétés
participant à l'opération, de déposer le traité au Greffe et de publier dans un
journal d'annonces légales, les informations essentielles, et en particulier
celles qui sont énumérées à l'article 194. Ces dépôt et insertion doivent
être faits au plus tard un mois avant la réunion de la première assemblée
appelée à statuer sur l'opération, et par chacune des sociétés concernées. Si
toutes les sociétés concernées ont leur siège dans un même ressort de
juridiction, un avis unique pourrait, à notre avis, être publié sous l'en-tête de
toutes les sociétés concernées, puisque le contenu de cet avis est, en
principe, identique pour chacune des sociétés.
192
L'article 195 définit "l'apport partiel d'actif", lequel correspond à une
scission partielle et qui se différencie d'une fusion ou d'une scission, par le fait
que la société apporteuse conserve une partie de son patrimoine et ne se
 53
Article 196 : Sauf disposition contraire du présent Acte Uniforme, les
opérations de fusion, de scission et d'apport partiel d'actif peuvent
intervenir entre des sociétés de forme différente. (193)
Article 197 : Elles sont décidées, pour chacune des sociétés intéressées,
dans les conditions requises pour la modification de ses statuts et selon les
procédures suivies en matière d'augmentation du capital et de dissolution
de la société.
Toutefois, si l'opération projetée a pour effet d'augmenter les engagements
des associés ou des actionnaires, de l'une ou plusieurs sociétés en cause,
elle ne peut être décidée qu'à l'unanimité desdits associés ou actionnaires.
(194)
trouve par conséquent pas dissoute, par le seul fait de son apport. Bien
que l'on puisse aussi considérer l'apport partiel d'actif comme une opération
de fusion partielle, l'article 195 stipule, qu'il est soumis au régime de la
scission : ceci rend applicable à l'apport partiel d'actif, les dispositions de
l'article 190 (apport à une société nouvelle ou préexistante, transmission à
titre universel des biens dépendant de l'apport considéré) de l'article 191
(soulte, échange de titres) de l'article 192 (date d'effet de l'apport) de l'article
193 (obligation d'établir un projet ou traité d'apport partiel d'actif) et de l'article
194 (obligation de dépôt au greffe et de publication préalables du projet
d'apport). La société apporteuse subsistant à la suite de l'apport partiel d'actif,
peut soit conserver les titres émis en rémunération de l'apport, soit les répartir
entre ses propres associés. Ne peut être qualifié d'apport partiel d'actif, qu'un
apport qui porte sur une branche autonome d'activité et non sur des éléments
d'actif isolés. Généralement, l'apport partiel d'actif s'accompagne d'une prise
en charge de passif.
193
L'Acte Uniforme ne contient pas de disposition restreignant la portée du
principe établi par l'article 196, toutefois une société en participation, ne peut
participer à une opération de fusion, scission ou d'apport partiel d'actif et un
GIE ne pourrait y participer qu'à condition de ne pas violer les dispositions de
l'article 869 délimitant son objectif
194
Les opérations de fusion, scission ou d'apport partiel d'actif qui d'ailleurs
ne faisaient pas l'objet de dispositions particulières dans l'ancienne législation
française telle qu'elle était encore appliquée dans certains Etats-Parties,
correspondent en effet à des opérations de constitution, pour les sociétés
bénéficiaires nouvelles; à des opérations d'augmentation de capital, pour des
sociétés bénéficiaires existantes; et à des dissolutions sans liquidation, pour
des sociétés absorbées ou scindées. Les articles 382 et 383 prévoient des
dispositions particulières pour les fusions et scissions réalisées entre SARL et
Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d'intérêt économique avec commentaires
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Article 198 : A peine de nullité, les sociétés participant à une opération
de fusion, scission, apport partiel d'actifs sont tenues de déposer au greffe
une déclaration dans laquelle elles relatent tous les actes effectués en vue
d'y procéder et par laquelle elles affirment que l'opération a été réalisée
en conformité du présent Acte Uniforme. (195)
Article 199 : La fusion, la scission et l'apport partiel d'actifs peuvent
concerner des sociétés dont le siège social n'est pas situé sur le territoire
d'un même Etat-Partie. Dans ce cas, chaque société concernée est soumise
aux dispositions du présent Acte Uniforme dans l'Etat-Partie de son siège
social. (196)
LIVRE 7 : DISSOLUTION, LIQUIDATION DE LA
SOCIETE COMMERCIALE
TITRE 1 : LA DISSOLUTION DE LA SOCIETE
les articles 670 à 689 traitent des fusions, scissions et apports partiels d'actif
réalisés entre SA..
195
Comme pour les constitutions (article 73) et pour les modifications aux
statuts (article 76), les fusions, scissions et apports partiels d'actif doivent
faire l'objet d'une déclaration de régularité et de conformité à déposer au
greffe. Cette déclaration doit contenir, outre les affirmations de régularité et de
conformité, la description de tous les actes effectués pour réaliser l'opération.
Elle doit être signée par les membres des organes de gestion,
d'administration ou de direction de toutes les sociétés concernées. La
sanction du défaut de déclaration est particulièrement grave, puisqu'il entraîne
la nullité de l'opération.
196
Si la fusion, la scission ou l'apport partiel d'actif, mettent en présence des
sociétés dont les sièges sont situés dans différents Etats-Parties, l'opération
sera soumise au même régime puisque l'Acte Uniforme s'applique dans tous
les Etats-Parties et la distinction à faire ne concerne, a priori, que les lieux où
les formalités doivent être accomplies (qu'il s'agisse des formalités
antérieures ou des formalités postérieures à l'opération). Elles devront être
effectuées dans chacun des Etats-Parties concernés. Bien que cela ne soit
pas envisagé par l'article 199, l'opération pourrait également concerner une
ou plusieurs sociétés qui n'auraient leur siège dans aucun des Etats-Parties.
Dans un tel cas, seules les opérations concernant les sociétés des Etats-
Parties seraient soumises aux dispositions de l'Acte Uniforme.
 54
CHAPITRE 1 : CAUSES DE LA DISSOLUTION
Article 200 : La société prend fin :
1) par l’expiration du temps pour lequel elle a été constituée;
2) par la réalisation ou l’extinction de son objet;
3) par l’annulation du contrat de société;
4) par décision des associés aux conditions prévues pour modifier les
statuts;
5) par la dissolution anticipée prononcée par la juridiction compétente, à
la demande d’un associé pour justes motifs, notamment en cas
d’inexécution de ses obligations par un associé ou de mésentente entre
associés empêchant le fonctionnement normal de la société;
6) par l’effet d’un jugement ordonnant la liquidation des biens de la
société;
7) pour toute autre cause prévue par les statuts. (197)
197
Article 200 : Cet article énumère les causes de la dissolution de la
société commerciale. En ce qui concerne l'arrivée du terme, on notera le
caractère irréversible de la dissolution (voir commentaire de l'art.30) et
l'obligation, pour l'éviter, de décider la prorogation, avant l'arrivée du terme.
La réalisation ou l'extinction de l'objet social, ne doivent pas être confondues
avec la cessation d'activité. Cette dernière entraîne pas la dissolution de plein
droit, à la différence de la réalisation ou de l'extinction de l'objet qui
correspond à une situation d'impossibilité de reprise d'activité. Une cessation
temporaire d'activité suppose par contre une reprise possible si les
circonstances changent; elle s'accompagne habituellement d'une décision
collective de "mise en sommeil". La dissolution judiciaire pour juste motif,
notamment en cas de non respect de ses obligations par un associé ou de
mésentente entre associés, ne doit être prononcée que lorsque la situation
entraîne une paralysie du fonctionnement de la société. Seul le jugement de
liquidation des biens (et non le règlement préventif ou le redressement
judiciaire) entraîne la dissolution de la société. On notera que la réunion de
tous les titres sociaux en une seule main, ne constitue pas une cause de
dissolution de plein droit (voir commentaire de l'article 60). Dans les
SARL, la réduction de capital au dessous du montant minimum, non
régularisé simultanément (art.369), peut entraîner la dissolution. Bien que
cela ne soit pas expressément prévu par l'Acte uniforme, la même
circonstance entraînerait le même effet, pour les SA. Dans les SARL et les
SA, la non régularisation, dans le délai de 2 ans, des pertes supérieures à la
moitié du capital social (art.373 et 665) peut entraîner également la
dissolution de la société. On retiendra que, sauf dispositions contraires de
leurs statuts, le décès d'un associé entraîne la dissolution de la SNC
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CHAPITRE 2 : EFFETS DE LA DISSOLUTION
Article 201 : La dissolution de la société n’a d’effet à l’égard des tiers qu'à
compter de sa publication au registre du commerce et du crédit mobilier.
La dissolution de la société pluripersonnelle entraîne de plein droit sa
mise en liquidation.
La personnalité morale de la société subsiste pour les besoins de la
liquidation et jusqu'à la clôture de celle-ci.
La dissolution d'une société dans laquelle tous les titres sont détenus par
un seul associé entraîne la transmission universelle du patrimoine de la
société à cet associé, sans qu'il y ait lieu à liquidation. Les créanciers
peuvent faire opposition à la dissolution, devant la juridiction compétente,
dans le délai de trente jours à compter de la publication de celle-ci. Le
tribunal rejette l'opposition ou ordonne soit le remboursement des
créances, soit la constitution de garanties si la société en offre et si elles
sont jugées suffisantes. La transmission du patrimoine n'est réalisée et il
n'y a disparition de la société qu'à l'issue du délai d'opposition ou, le cas
échéant, lorsque l'opposition a été rejetée ou que le remboursement des
créances a été effectué ou les garanties constituées. (198)
(art.290), de la société en participation (art.862) et de la SCS s'il s'agit d'un
associé commandité unique et non remplacé (art.308). Dans les GIE,
l'incapacité, la faillite personnelle ou l'interdiction d'un membre peut entraîner
la dissolution si les statuts ou une décision unanime des membres n'en
disposent pas autrement (art.884). La fusion et la scission entraînent
également la dissolution anticipée de la société absorbée ou scindée (art.189
et 190).
198
Article201 : La dissolution de la société entraîne, de plein droit, sa mise
en liquidation. Par contre c'est la "mise en liquidation des biens" qui entraîne
la dissolution (art 200-6°). Cependant la dissolution entraîne pas d'opération
de liquidation dans les sociétés unipersonnelles (SA et SARL); dans les
sociétés dont tous les titres appartiennent à une seule et même personne (au
jour où leur dissolution est prononcée) et dans les sociétés absorbées ou
scindées, en cas de fusion ou de scission. Dans tous ces cas, il y a
transmission universelle de patrimoine : l'associé unique (ou la société
bénéficiaire des apports fusion ou scission) reçoit tous les actifs de la société
et est tenu des dettes de celle-ci. Pendant la liquidation, la personnalité
juridique ne subsiste que pour les besoins de la liquidation. Ainsi une société
en liquidation ne pourrait valablement réactiver ou poursuivre ses activités
(hormis celles qui seraient indispensables à la bonne réalisation de la
liquidation). La personnalité juridique de la société dissoute ne s'éteint qu'à la
 55
Article 202 : La dissolution est publiée par un avis dans un journal
habilité à recevoir les annonces légales du lieu du siège social, par dépôt
au greffe des actes ou procès-verbaux décidant ou constatant la
dissolution et par la modification de l'inscription au registre du commerce
et du crédit mobilier.
TITRE 2 : LA LIQUIDATION DE LA SOCIETE
CHAPITRE 1 : DISPOSITIONS GENERALES
Article 203 : Les dispositions du présent chapitre s'appliquent lorsque la
liquidation de la société est organisée à l'amiable conformément aux
statuts.
Elles s'appliquent également lorsque la liquidation est ordonnée par
décision de justice.
Toutefois, elles ne s'appliquent pas lorsque la liquidation intervient dans
le cadre des dispositions de l'Acte Uniforme portant organisation des
procédures collectives d'apurement du passif.(199)
Article 204 : La société est en liquidation dès l'instant de sa dissolution
pour quelque cause que ce soit.
La mention "société en liquidation" ainsi que le nom du ou des
liquidateurs doivent figurer sur tous les actes et documents émanant de la
clôture de la liquidation (radiation du Registre du commerce et du crédit
mobilier) et lorsqu'il n'y a pas de liquidation en raison de la transmission
universelle du patrimoine social à un associé unique, la disparition de la
société n'intervient qu'après que les tiers aient été en mesure de faire valoir
ou de faire régler leurs créances (dans les conditions prévues au dernier
alinéa de l'art.201). En cas de transmission universelle de patrimoine dans les
cas de fusion et de scission, les intérêts des créanciers des SARL et des SA
sont protégés de façon similaire (art. 382, 679 et 689).
199
Article202 : Afin de permettre aux tiers de prendre les mesures
nécessaires à la défense de leurs intérêts, la décision de dissolution, quelle
que soit la forme de la société commerciale, doit faire l'objet d'une triple
formalité de publicité : annonce légale, dépôt au greffe et inscription
modificative au Registre du commerce et du crédit mobilier. Les articles 266 à
268 indiquent par ailleurs, les modalités d'information des tiers, à propos de
l'ouverture et de la clôture de la liquidation.
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société et destinés aux tiers, notamment sur toutes lettres, factures,
annonces et publications diverses. (200)
Article 205 : La personnalité morale de la société subsiste pour les
besoins de la liquidation et jusqu'à la publication de la clôture de celle-ci.
(201)
Article 206 : Lorsque la liquidation est décidée par les associés, un ou
plusieurs liquidateurs sont nommés :
1) dans les sociétés en nom collectif, à l'unanimité des associés;
2) dans les sociétés en commandite simple, à l'unanimité des commandités
et à la majorité en capital des commanditaires;
3) dans les sociétés à responsabilité limitée, à la majorité en capital des
associés;
4) dans les sociétés anonymes, aux conditions de quorum et de majorité
prévues pour les assemblées générales extraordinaires. (202)
200
Article203 : : La liquidation de la société commerciale peut intervenir soit
sur décision du tribunal par suite de cessation des paiements ( liquidation des
biens), soit sur décision du tribunal en cas de paralysie dans le
fonctionnement de la société (dissolution judiciaire prévue à l'art 200-5°), soit
sur décision des associés eux-mêmes, pour toute autre cause de dissolution
avec liquidation (liquidation amiable ou volontaire). Dans le premier cas la
liquidation est réglée par les dispositions de l'Acte uniforme portant
organisation des procédures collectives d'apurement du passif. Dans les deux
autres cas (liquidation judiciaire et liquidation amiable), la liquidation intervient
dans le respect des articles 203 à 241. Cependant parmi ces dispositions, il y
a lieu de distinguer les dispositions générales (art 203 à 222) qui s'imposent
dans tous les cas de liquidation et les dispositions particulières (art 223 à 241)
qui s'appliquent, soit sur décision de justice, soit à défaut de clause statutaire
ou de convention expresse entre les parties (art 223).
Article204 : Cet article ne vise cependant pas les sociétés dissoutes sans
liquidation et dont le patrimoine fait l'objet d'une transmission à titre universel
(associé unique, fusion, scission..). Dans un tel cas, aucun liquidateur n'est
nommé et l'appellation "société en liquidation" est sans objet.
201
Article205 : Cet article ne concerne évidemment que les sociétés faisant
l'objet d'une liquidation (voir commentaire des articles 201 et 204).
202
Article 206 : L'article 206 fixe les conditions de quorum et de majorité
pour les décisions collectives désignant le ou les liquidateurs : à l'unanimité
des associés dans les SNC, à l'unanimité des commandités et à la majorité
du capital des commanditaires dans les SCS; à la majorité du capital dans les
SARL et aux conditions des AGE, dans les SA. L'article ne prévoit rien en ce
 56
Article 207 : Le liquidateur peut être choisi parmi les associés ou les
tiers. Il peut être une personne morale.(203)
Article 208 : Si les associés n'ont pu nommer un liquidateur, celui-ci est
désigné par décision de justice à la demande de tout intéressé, dans les
conditions prévues aux articles 226 et 227 du présent Acte Uniforme. (204)
qui concerne les sociétés en participation et les GIE. Les sociétés en
participation et les sociétés de fait n'ont, par principe, aucun patrimoine et
n'ont par conséquent pas besoin de désigner de liquidateur, mais tout au plus,
de dresser un bilan de dissolution pour solder les comptes entre associés. En
ce qui concerne les GIE, la désignation du ou des liquidateurs se fera soit
comme prévu aux statuts par décision de l'assemblée générale, soit par
décision de justice en application des dispositions de l'article 185. On
observera qu'alors que la décision de dissolution prise par la collectivité des
associés doit l'être aux conditions prévues pour modifier les statuts (art.200 -
4°) la désignation des liquidateurs doit intervenir dans des conditions
différentes, tout au moins dans les sociétés autres que les SA. En effet, dans
les SNC, les statuts peuvent librement fixer le conditions de quorum ou de
majorité pour toutes décisions collectives (art.283 et 285) alors que
l'unanimité est requise pour la désignation des liquidateurs (art.206). Dans les
SCS, les modifications des statuts requièrent l'unanimité des commandités et
la majorité en nombre et en capital des commanditaires (art.305) alors que la
désignation des liquidateurs ne requiert pas la majorité en nombre des
commanditaires (art.206). Dans les SARL, la modification des statuts doit être
décidée par des associés représentant au moins les trois quarts du capital
social (art.358) alors que les liquidateurs peuvent être nommés à la majorité
simple du capital (art.206).
203
Article 207 : La plus grande liberté de choix est réservée pour désigner le
ou les liquidateurs : il peut s'agir de dirigeants de la société, d'associés, ou de
tiers complètement étrangers à la société. Il n'y a pas obligation de les choisir
parmi des professionnels spécialisés (liquidateurs, syndics ou experts...); il
peut s'agir de personnes physiques ou de personnes morales et, dans ce
dernier cas, celles-ci n'ont pas l'obligation de désigner un représentant
permanent qui, à l'instar de ce qui est prévu pour les administrateurs de SA,
serait personnellement responsable des actes qu'il accomplit au nom de la
société liquidatrice (responsabilité non prévue à l'article 221).
204
Article 208 : Même lorsqu'il incombe normalement aux associés de
désigner le ou les liquidateurs, ces derniers peuvent être nommés par
décision de justice, à la demande de n'importe quel intéressé, si les associés
n'ont pas fait le nécessaire et sans qu'il soit besoin semble-t-il, de les mettre
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Article 209 : Sauf disposition contraire de l'acte de nomination, si
plusieurs liquidateurs ont été nommés, ils peuvent exercer leurs fonctions
séparément.
Toutefois, ils établissent et présentent un rapport commun. (205)
Article 210 : La rémunération du liquidateur est fixée par la décision des
associés ou du tribunal qui le nomme. (206)
Article 211 : Le liquidateur peut être révoqué et remplacé selon les
formes prévues pour sa nomination.
Toutefois, tout associé peut demander en justice la révocation du
liquidateur si cette demande est fondée sur des motifs légitimes. (207)
préalablement en demeure. Cependant il sera nécessaire de ne pas
choisir comme liquidateur, une personne qui serait appelée à acquérir, elle
même ou ses proches, tout ou partie de l'actif de la société en liquidation,
pour ne pas tomber sous le coup de l'interdiction prévue à l'article 214.
205
Article 209 : Cet article pose le principe de l'exercice séparé des pouvoirs
attribués aux liquidateurs, s'ils sont plusieurs. Néanmoins, les statuts ou la
décision de nomination des liquidateurs pourraient écarter ce principe, en
imposant par exemple le concours de plusieurs liquidateurs pour la réalisation
de certaines opérations importantes de la liquidation. En régime de liquidation
conventionnelle, de telles dispositions seraient semble-t-il opposables aux
tiers; d'ailleurs, parmi les informations à fournir à ces derniers, dans l'annonce
légale de mise en liquidation, figurent bien les limitations éventuellement
apportées aux pouvoirs des liquidateurs (art.266-8°). S'ils sont plusieurs, les
liquidateurs doivent cependant établir un seul rapport commun à présenter
aux associés.
206
Article 210 : Le mandat du liquidateur est rémunéré, en principe par des
honoraires, car cette fonction ne peut être exercée dans le cadre d'un contrat
de travail. La rédaction de l'article 210 semble exclure la possibilité d'un
mandat sans rémunération.
207
Article211 : En tant que mandataire, le liquidateur peut être révoqué à
tout moment par les associés ou par la juridiction qui l'a nommé et dans les
mêmes conditions que pour sa nomination (quorum et majorité). Même s'il a
été nommé par les associés et si ceux-ci n'entendent pas le révoquer, un
associé qui y aurait un intérêt légitime, pourrait obtenir cette révocation en
justice. La décision de révocation doit, dans tout les cas, comporter la
désignation du remplaçant.
 57
Article 212 : L'acte de nomination du liquidateur est publié dans les
conditions et délais fixés à l'article 266 du présent Acte Uniforme.
La nomination et la révocation du liquidateur ne sont opposables aux tiers
qu'à compter de cette publication.
Ni la société, ni les tiers ne peuvent, pour se soustraire à leurs
engagements, se prévaloir d'une irrégularité dans la nomination ou dans
la révocation du liquidateur, dès lors que celle-ci a été régulièrement
publiée. (208)
Article 213 : Sauf le consentement unanime des associés, la cession de
tout ou partie de l'actif de la société en liquidation à une personne ayant
eu dans cette société la qualité d'associé en nom, de commandité, de
gérant, de membre du conseil d'administration, d'administrateur général
ou de commissaire aux comptes, ne peut avoir lieu qu'avec l'autorisation
de la juridiction compétente, le liquidateur et le commissaire aux comptes
entendus. (209)
208
Article 212 : Seule la publication régulière de la nomination et de la
révocation, (même intervenues irrégulièrement) des liquidateurs, permet
d'opposer cette décision aux tiers. L'article 266 prévoit le délai (un mois à
compter de la prise de décision) et le contenu obligatoires de l'annonce légale
relative à la nomination des liquidateur. L'article 268 prévoit le contenu de
l'annonce légale relative à la clôture de liquidation, marquant la fin du mandat
des liquidateurs en fonction. Mais cet article ne prévoit pas, cette fois, de délai
de publication. Bien que l'article 266 ne le prévoie pas expressément, la
révocation des liquidateurs doit être publiée dans les mêmes conditions de
délai notamment, que la nomination, comme prévu implicitement par le
second alinéa de l'article 212.
209
Article213 : L'autorisation préalable du tribunal, en cas de cession de
biens d'actif de liquidation à l'une des personnes désignées par cet article, ne
vise pas les directeurs généraux, les directeurs généraux adjoints ou les
administrateurs généraux adjoints, à moins qu'ils n'aient été simultanément
administrateurs de la SA qu'ils ont dirigée. Par hypothèse les personnes
concernées ne peuvent être en même temps liquidateurs, compte tenu de
l'interdiction de cession à ces derniers, prévue à l'article 214. L'autorisation
préalable de l'article 213 n'est pas nécessaire, si tous les associés tombent
d'accord sur la cession envisagée. L'article 213 ne vise que les cessions et
non les attributions-partages. Ces dernières qui seraient faites en nature lors
de la liquidation au profit des personnes visées qui seraient en même temps
associées, ne devraient donc être soumises ni à l'accord unanime des
associés ni à autorisation préalable du tribunal.
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Article 214 : La cession de tout ou partie de l'actif de la société en
liquidation au liquidateur, à ses employés ou à leur conjoint, ascendants
ou descendants, est interdite. (210)
Article 215 : La cession globale de l'actif de la société ou l'apport de l'actif
à une autre société, notamment par voie de fusion, est autorisée :
1) dans les sociétés en nom collectif, à l'unanimité des associés;
2) dans les sociétés en commandite simple, à l'unanimité des commandités
et à la majorité en capital des commanditaires;
3) dans les sociétés à responsabilité limitée, à la majorité exigée pour la
modification des statuts;
4) dans les sociétés anonymes, aux conditions de quorum et de majorité
prévues pour les assemblées générales extraordinaires. (211)
Article 216 : La clôture de la liquidation doit intervenir dans un délai de
trois ans à compter de la dissolution de la société.
A défaut, le ministère public ou tout intéressé peut saisir la juridiction
compétente dans le ressort de laquelle est situé le siège de la société afin
qu'il soit procédé à la liquidation de la société ou, si celle-ci a été
commencée, à son achèvement. (212)
210
Article214 : Il s'agit d'une interdiction d'ordre public à laquelle ne
pourraient déroger, ni une décision de justice, ni une décision des associés,
même unanime, ni une clause statutaire. Cette interdiction qui vise sans
doute également tout liquidateur de la société dont le mandat serait révoqué
ou expiré, impose la plus grande attention lors de la désignation des
liquidateurs (voir commentaire de l'article 208).
211
Article 215 : On remarquera que les conditions dans lesquelles se
prennent les décisions visées à cet article, selon la forme de la société, sont
les mêmes que celles prévues pour la désignation des liquidateurs, par
l'article 206 (voir commentaire de cet article), sauf en ce qui concerne les
SARL pour lesquelles, cette fois, la décision doit être prise aux conditions des
décisions collectives extraordinaires : c'est à dire, à la majorité des trois
quarts du capital social (art.358). L'article 215 vise expressément les fusions,
mais il s'applique également en cas de scission ou d'apport partiel d'actif.
L'absorption de la société en liquidation, par suite de fusion ou de scission,
entraîne ipso facto la clôture de la liquidation, puisque l'apport-fusion ou
scission entraîne la transmission à titre universel du patrimoine de ladite
société en liquidation.
212
Article 216 : S'agissant d'une disposition commune d'ordre public, toute
liquidation de société commerciale doit être obligatoirement clôturée, au plus
 58
Article 217 : Les associés sont convoqués en fin de liquidation pour
statuer sur les comptes définitifs, sur le quitus de la gestion du
liquidateur et la décharge de son mandat et pour constater la clôture de la
liquidation.
A défaut, tout associé peut demander au président de la juridiction
compétente statuant à bref délai, la désignation d'un mandataire chargé
de procéder à la convocation. (213)
tard 3 ans après la décision ou la constatation de la dissolution. Cet article ne
prévoit pas de possibilité d'extension de ce délai, autrement que par décision
de justice (voir également l'article 227). Par conséquent, passés les trois ans,
si la liquidation n'a toujours pas pu être clôturée, seuls le ministère public et
tout intéressé (y compris un associé, voire même le liquidateur), peuvent agir
en justice pour faire prendre les dispositions nécessaires.
213
Article 217 Ce sont les associés qui doivent prononcer la clôture de la
liquidation, après avoir statué sur les comptes et le quitus des liquidateurs
dont le mandat prend fin avec cette clôture. L'article 217 prévoyant la
"convocation" des associés, seule une assemblée générale (et non pas une
consultation par correspondance) peut statuer sur la clôture de la liquidation,
comme c'est le cas pour l'approbation annuelle des comptes. La décision de
justice visée à l'article 217 et provoquée par un associé, ne peut porter que
sur la désignation d'un mandataire chargé de convoquer l'assemblée, à la
place du ou des liquidateurs défaillants. L'article 217 ne prévoit pas de délai
particulier pour la tenue de l'assemblée de la clôture de liquidation, laquelle
doit se réunir au plus tard 3 ans après la date de la dissolution (art.216). On
observera que l'article 217 ne précise pas les conditions requises pour la
prise des décisions de l'assemblée générale de clôture de liquidation. Dans le
silence de l'Acte uniforme sur ce point, il est à considérer que cette
assemblée délibère aux conditions des décisions ordinaires.
Article 218 : Cet article envisage le cas où la clôture de liquidation ne pourrait
intervenir normalement, comme prévu à l'article 217. Dans un tel cas
(impossibilité de délibérer ou refus d'approbation des comptes du liquidateur),
la juridiction compétente prendrait les décisions qui incombent normalement à
l'assemblée générale des associés. La juridiction est saisie par tout intéressé
(même non associé) et par le liquidateur lui même ou l'un d'entre eux s'ils
sont plusieurs et en désaccord. Ainsi un liquidateur qui ne parviendrait pas à
clôturer normalement sa liquidation, a la possibilité de faire mettre
judiciairement un terme à son mandat et de se dessaisir des comptes de la
liquidation en les remettant au greffe du tribunal compétent.
Article 219 Même si la liquidation se clôture normalement, par une décision
de l'assemblée générale des associés, les liquidateurs sont tenus de déposer
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Article 218 : Si l'assemblée de clôture prévue à l'article précédent ne peut
délibérer, ou si elle refuse d'approuver les comptes du liquidateur, la
juridiction compétente statue sur ces comptes et, le cas échéant, sur la
clôture de la liquidation, en lieu et place de l'assemblée des associés, à la
demande du liquidateur ou de tout intéressé.
Dans ce cas, le liquidateur dépose ses comptes au greffe du tribunal
chargé des affaires commerciales où tout intéressé peut en prendre
connaissance et obtenir, à ses frais, la délivrance d'une copie.
Article 219 : Les comptes définitifs établis par le liquidateur sont déposés
au greffe du tribunal chargé des affaires commerciales en annexe au
registre du commerce et du crédit mobilier.
Il y est joint, soit la décision de l'assemblée des associés statuant sur ces
comptes de la liquidation, le quitus de la gestion du liquidateur et la
décharge de son mandat, soit, à défaut, la décision de justice visée à
l'article précédent.
Article 220 : Sur justification de l'accomplissement des formalités
prévues à l'article précédent, le liquidateur demande la radiation de la
société au registre du commerce et du crédit mobilier dans le délai d'un
mois à compter de la publication de la clôture de la liquidation. (214)
Article 221 : Le liquidateur est responsable, à l'égard tant de la société
que des tiers, des conséquences dommageables des fautes par lui
commises dans l'exercice de ses fonctions.
L'action sociale ou individuelle en responsabilité contre le liquidateur se
prescrit par 3 ans, à compter du fait dommageable ou, s'il a été dissimulé,
de sa révélation.
Toutefois, lorsque le fait est qualifié crime, l'action se prescrit par 10 ans.
(215)
au greffe, les comptes de liquidation ainsi que la décision prononçant la
clôture et le quitus.
214
Article 220 Ce n'est qu'après la clôture de la liquidation et sa publication,
que la société peut être radiée du registre du commerce et qu'elle perd
définitivement la personnalité morale.
215
Article 221 : Cet article traite de la responsabilité des liquidateurs,
laquelle est totalement distincte de celle des dirigeants sociaux (prévue aux
articles 161 à 172). Selon les termes de l'article 221, le liquidateur
n'engage sa responsabilité qu'à l'égard de la société et des tiers. Il ne semble
 59
Article 222 : Toute action contre les associés non liquidateurs ou leur
conjoint survivant, héritiers ou ayants causes, se prescrit par 5 ans à
compter de la publication de la dissolution de la société au registre du
commerce et du crédit mobilier. (216)
pas que l'on puisse pour autant écarter la responsabilité à l'égard des
associés eux-mêmes qui, en cas de préjudice personnel subi par la faute du
liquidateur, peuvent, semble-t-il, exercer contre lui, une action individuelle.
Quant à la responsabilité envers la société, l'action sociale ne pourra être
engagée par les dirigeants sociaux dont le mandat a pris fin avec la
dissolution de la société. Cette action ne pourra donc être intentée que par un
ou plusieurs associés, quel que soit le niveau de sa ou de leur participation.
Le tribunal compétent sera, en principe, celui du ressort du siège de la
liquidation. A défaut de précision donnée par l'Acte Uniforme à ce sujet, les
liquidateurs, s'ils sont plusieurs, n'engagent pas leur responsabilité
solidairement et le tribunal devra déterminer la responsabilité de chacun
d'entre eux, pour mettre à sa charge le préjudice qu'il a personnellement
causé. Toutefois, l'absence de responsabilité solidaire ne mettra pas obstacle
à la condamnation "in solidum" pour le cas où il ne serait pas possible de
déterminer la part de chacun des liquidateurs, dans la responsabilité. Bien
que l'article 221 ne le précise pas, les dommages et intérêts auxquels un
liquidateur pourrait être condamné sur une action sociale intentée par un ou
plusieurs associés, devraient être versés à la société, si sa liquidation n'est
pas clôturée, ou répartis entre les anciens associés, dans le cas contraire.
Une personne physique agissant au nom d'une personne morale nommée
liquidateur, ne pourrait être personnellement poursuivie du fait de la
liquidation (voir commentaire de l'article 207); en revanche, si elle a commis
une faute, cette personne pourrait être recherchée en responsabilité par la
société qu'elle représente. La prescription abrégée (trois ans portée à dix ans,
en cas de crime), contre le liquidateur est semblable à celle prévue à
l'encontre des dirigeants sociaux (art 164 et 170).
216
Article222 : La prescription quinquennale prévue par cet article, n'a
d’intérêt que pour les associés tenus indéfiniment du passif social (associés
des SNC, associés commandités dans les SCS et membres des GIE) ou pour
les associés dont la responsabilité est limitée mais qui ne se seraient pas
libérés intégralement de leurs apports (actions partiellement libérées dans les
SA). En effet, l'action en responsabilité visée à l'article 222 ne peut être
intentée que par des tiers (créanciers sociaux) contre des associés, à titre
individuel. La prescription est décomptée à partir de la publication de la
dissolution au Registre du commerce.
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CHAPITRE 2 : DISPOSITIONS PARTICULIERES A LA
LIQUIDATION PAR VOIE DE JUSTICE
Article 223 : A défaut de clauses statutaires ou de convention expresse
entre les parties, la liquidation de la société dissoute sera effectuée
conformément aux dispositions du présent chapitre, sans préjudice des
dispositions du chapitre précédent.
En outre, il peut être ordonné par décision de la juridiction compétente
statuant à bref délai que cette liquidation sera effectuée dans les mêmes
conditions à la demande :
1) de la majorité des associés dans les sociétés en nom collectif;
2) d'associés représentant au moins le 10ème du capital dans les autres
formes de sociétés dotées de la personnalité juridique;
3) des créanciers sociaux;
4) du représentant de la masse des obligataires.
Les associés peuvent convenir que les dispositions des articles 224 à 241
du présent Acte Uniforme sont applicables lorsqu'ils décident de procéder
à la liquidation amiable de la société. (217)
Article 224 : Les pouvoirs du conseil d'administration, de
l'administrateur général ou des gérants prennent fin à dater de la décision
de justice qui ordonne la liquidation de la société.
Article 225 : La dissolution de la société ne met pas fin aux fonctions du
commissaire aux comptes. (218)
217
Article224 : Les pouvoirs des gérants, conseils d'administration et
administrateurs généraux, ne prennent pas fin avec la mise en liquidation de
la société que si celle-ci est décidée judiciairement. Il en est de même dans
tous les cas de dissolution, et même si celle-ci a été décidée ou constatée par
les associés. La dissolution entraîne donc la fin des mandats des dirigeants
sociaux et seuls les liquidateurs sont habilités à représenter la société en
liquidation et à agir en son nom. Une clause statutaire ne pourrait en disposer
autrement, semble-t-il. Il faut rappeler que les articles 223 à 241 renferment
des dispositions qui s'imposent aux liquidateurs nommés par voie de justice,
mais qui peuvent aussi être adoptées pour les liquidations amiables (voir
commentaire de l'article 223).
218
Article225 : Contrairement aux mandats des dirigeants sociaux qui
prennent fin avec le début de ceux des liquidateurs, la dissolution de la
société entraîne pas la fin du mandat des commissaires aux comptes (y
compris de ceux qui, dans certaines sociétés ont été nommés de manière
facultative). A l'inverse de l'opinion émise, dans le commentaire de l'article
 60
Article 226 : La décision de justice qui ordonne la liquidation de la société
désigne un ou plusieurs liquidateurs. (219)
Article 227 : La durée du mandat du liquidateur ne peut excéder 3 ans,
renouvelables, par décision de justice, à la requête du liquidateur.
Dans sa demande de renouvellement, le liquidateur indique les raisons
pour lesquelles la liquidation n'a pu être clôturée, les mesures qu'il
envisage de prendre et les délais que nécessite l'achèvement de la
liquidation.(220)
Article 228 : Dans les 6 mois de sa nomination, le liquidateur convoque
l'assemblée des associés à laquelle il fait rapport sur la situation active et
passive de la société, sur la poursuite des opérations de la liquidation, le
délai nécessaire pour les terminer et demande, le cas échéant, toutes
autorisations qui pourraient être nécessaires.
L'assemblée statue dans les conditions de quorum et de majorité prévues
par le présent Acte Uniforme, pour chaque forme de société en matière de
modification des statuts.
Le délai dans lequel le liquidateur fait son rapport peut être porté à 12
mois, sur sa demande, par décision de justice.
A défaut, il est procédé à la convocation de l'assemblée par un mandataire
désigné par décision de justice à la demande de tout intéressé. (221)
224, sur l'impossibilité de maintenir le mandat des dirigeants sociaux, au delà
de la dissolution, il apparaît possible de déroger, par une disposition
statutaire, au maintien du mandat du commissaire aux comptes, dans le
cadre des dispositions prévues à l'article 223 (voir commentaire de cet
article).
219
Article226 : Lorsque la dissolution est constatée ou prononcée par les
associés, il appartient à ces derniers de désigner le ou les liquidateurs (art
206).
220
Article227 : En harmonie avec les dispositions de l'article 216 qui prévoit
l'obligation de clôturer la liquidation dans le délai de trois ans à compter de la
dissolution, l'article 227 fixe à trois ans maximum, la durée du mandat du
liquidateur. Ce mandat ne peut être prolongé que par décision de justice et à
la requête du liquidateur lui-même, lequel doit fournir au tribunal toutes les
explications nécessaires sur l'état d'avancement et de déroulement de la
liquidation.
221
Article227 : En harmonie avec les dispositions de l'article 216 qui prévoit
l'obligation de clôturer la liquidation dans le délai de trois ans à compter de la
dissolution, l'article 227 fixe à trois ans maximum, la durée du mandat du
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Article 229 : Lorsque l'assemblée générale n'a pu être réunie ou si
aucune décision n'a pu être prise, le liquidateur demande en justice les
autorisations nécessaires pour aboutir à la liquidation.(222)
Article 230 : Le liquidateur représente la société qu'il engage pour tous
les actes de la liquidation.
Il est investi des pouvoirs les plus étendus pour réaliser l'actif, même à
l'amiable.
Les restrictions à ces pouvoirs, résultant des statuts ou de l'acte de
nomination, ne sont pas opposables aux tiers. (223)
liquidateur. Ce mandat ne peut être prolongé que par décision de justice et à
la requête du liquidateur lui-même, lequel doit fournir au tribunal toutes les
explications nécessaires sur l'état d'avancement et de déroulement de la
liquidation.
222
Article 228 : D'une manière générale, le rôle du liquidateur consiste à
réaliser l'actif de liquidation, pour payer le passif et à répartir le solde
éventuel, entre les associés (art 230 et 231). A cet effet il doit tout d'abord,
dresser l'inventaire de l'actif et du passif de la société et présenter aux
associés (réunis en assemblée générale, quelle que soit la forme de la
société) toutes indications utiles sur la situation et sur le déroulement
envisagé de la liquidation (par un rapport écrit). Cette assemblée qui donne
au liquidateur toutes autorisations qui lui seraient nécessaires, prend ses
décisions aux conditions des décisions extraordinaires (qui peuvent être
différentes de celles prévues aux articles 206, 215 et 235). Le liquidateur est
tenu de réunir ladite assemblée dans les six mois de sa nomination (ou au
plus tard dans les douze mois, s'il y a été autorisé par décision de justice). A
défaut, tout intéressé peut demander en justice, la convocation de
l'assemblée. Cette obligation pourrait être écartée par une clause statutaire,
sauf décision de justice contraire, prise dans les conditions prévues à l'article
223 (voir commentaire de cet article).
223
Article229 : Devant la carence des associés, un liquidateur pourra
toujours ainsi, obtenir du tribunal, les autorisations dont il aurait besoin pour
mener à bien la liquidation. En effet, le liquidateur pourrait être limité dans
l'exercice de ses pouvoirs, par des restrictions prévues, soit par les statuts,
soit par la décision de nomination. Dans un tel cas, il pourrait avoir besoin
d'autorisations particulières, pour réaliser certaines opérations.
Article230 : Cet article définit les pouvoirs du liquidateur, selon le régime de
la liquidation légale. Ils sont "les plus étendus" vis à vis des tiers et s'ils sont
limités par les statuts ou par l'acte de nomination, cette limitation ne peut
jouer qu'à l'égard de la société ou des associés. Dans le cas contraire, il en
 61
Article 231 : Le liquidateur est habilité à payer les créanciers et à
répartir entre les associés le solde disponible.
Il ne peut continuer les affaires en cours ou en engager de nouvelles, pour
les besoins de la liquidation, que s'il y a été autorisé par décision de
justice. (224)
Article 232 : Le liquidateur, dans les trois mois de la clôture de chaque
exercice, établit les états financiers de synthèse annuels au vu de
l'inventaire qu'il a dressé des divers éléments de l'actif et du passif
existant à cette date et un rapport écrit par lequel il rend compte des
opérations de la liquidation au cours de l'exercice écoulé. (225)
résulterait une certaine insécurité pour les tiers qui auraient alors à vérifier les
pouvoirs dont dispose le liquidateur avec lequel ils auraient à traiter, et plus
particulièrement, à vérifier les limitations de pouvoirs obligatoirement publiées
(art 266-8°)
224
Article 232 : Dans les liquidations réalisées aux "conditions légales",
comme prévu à l'article 223, le liquidateur est tenu de dresser des états
financiers annuels (dans les trois mois de la clôture de l'exercice) et d'établir
un rapport sur les opérations de liquidation. Ce rapport est, soit soumis à
l'assemblée générale des associés qui statue sur les comptes, soit déposé au
greffe (art.233).
225
Article 233 : Cet article vise à maintenir au profit des associés et pendant
toute la période de liquidation, le même exercice du droit d'information et de
contrôle sur les opérations et les comptes de la société, qu'ils avaient avant la
dissolution de la société, par le moyen de l'assemblée générale ordinaire
annuelle. Le rôle des organes de gestion ou d'administration de la société
ayant pris fin avec la dissolution, les liquidateurs sont tenus des obligations
d'établissement des états financiers et du rapport sur les opérations de
l'exercice social écoulé. Le commissaire aux comptes, qui est toujours en
fonction pendant la liquidation (art.225), poursuit sa mission de contrôle et de
certification des comptes de la liquidation. Les associés sont réunis en
assemblée chaque année, dans les mêmes conditions qu'ils étaient, avant la
dissolution, pour les assemblées générale ordinaires annuelles (même délai
même compétence). L'article 233 ne stipule pas si, comme le rapport du
liquidateur, le rapport du commissaire aux comptes (pour les sociétés où il en
existe un) doit être déposé au greffe, lorsque l'assemblée ne s'est pas réunie.
Les dispositions de cet article ne s'appliquent obligatoirement que lorsque la
liquidation est réalisée aux "conditions légales" comme prévu à l'article 223.
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Article 233 : Sauf dispense accordée par le président de la juridiction
compétente statuant à bref délai, le liquidateur convoque, selon les
modalités prévues par les statuts, au moins une fois par an et dans les 6
mois de la clôture de l'exercice, l'assemblée des associés qui statue sur les
états financiers de synthèse annuels, donne les autorisations nécessaires
et, le cas échéant, renouvelle le mandat du commissaire aux comptes.
Si l'assemblée n'est pas réunie, le rapport écrit du liquidateur est déposé
au greffe chargé des affaires commerciales.
Article 234 : En période de liquidation, les associés peuvent prendre
communication des documents sociaux dans les mêmes conditions
qu'antérieurement.
Article 235 : Les décisions prévues à l'article 233 du présent Acte
Uniforme sont prises :
1) dans les sociétés en nom collectif, à l'unanimité des associés;
2) dans les sociétés en commandite simple, à l'unanimité des commandités
et à la majorité en capital des commanditaires;
3) dans les sociétés à responsabilité limitée, à la majorité en capital des
associés;
4) dans les sociétés anonymes, aux conditions de quorum et de majorité
prévues pour les assemblées générales extraordinaires.
Si la majorité requise ne peut être réunie, le président de la juridiction
compétente statue à bref délai sur requête du liquidateur ou de tout
intéressé.
Article 234 : Cet article vise aussi bien le droit de communication temporaire
que le droit de communication permanent, prévu aux articles 288 et 289
(SNC); 306 et 307 (SCS); 345 (SARL); 525 et 526 (SA).
Article 235 : Les conditions de prises de décisions par l'assemblée générale
en cours de liquidation, telles qu'elles sont établies par l'article 235 en ce qui
concerne les décisions ordinaires, sont identiques à celles de l'article 206
pour la nomination des liquidateurs. Sauf en ce qui concerne les SARL, elles
sont ( cas des SA) ou peuvent être (cas des SCS ou des SNC) différentes
des conditions prévues pour les assemblées générales ordinaires annuelles
tenues avant la dissolution de la société. On remarquera en particulier que
dans les SA, une assemblée générale tenue au cours de la liquidation, devra
prendre ses décisions aux conditions des assemblées extraordinaires, quelle
que soit la nature de la décision à prendre. Dans les liquidations amiables
(non soumises aux dispositions des liquidations légales) il pourrait être
dérogé par les statuts, aux conditions de l'article 235.
 62
Lorsque la délibération entraîne la modification des statuts, elle est prise
dans les conditions prévues par le présent Acte Uniforme, pour chaque
forme de société.
Les associés liquidateurs prennent part au vote.
Article 236 : En cas de continuation de l'exploitation sociale, le
liquidateur est tenu de convoquer l'assemblée des associés dans les
conditions prévues à l'article 233 du présent Acte Uniforme. A défaut, tout
intéressé peut demander la convocation de l'assemblée, soit par le
commissaire aux comptes, soit par un mandataire désigné par le président
de la juridiction compétente, statuant à bref délai.
Article 237 : Sauf clause contraire des statuts, le partage des capitaux
propres subsistant après remboursement du nominal des actions ou des
parts sociales est effectué entre les associés dans les mêmes proportions
que leur participation au capital social. (226)
Article 238 : Toute décision de répartition des fonds est publiée dans le
journal habilité à recevoir les annonces légales dans lequel a été effectuée
la publicité prévue à l'article 266 du présent Acte Uniforme. La décision
est notifiée individuellement aux titulaires de titres nominatifs. (227)
Article 239 : Les sommes affectées aux répartitions entre les associés et
les créanciers sont déposées dans le délai de 15 jours à compter de la
décision de répartition, sur un compte ouvert dans une banque domiciliée
dans l'Etat-Partie du siège social, au nom de la société en liquidation.
En cas de pluralité de liquidateurs, elles peuvent être retirées sur la
signature d'un seul liquidateur et sous sa responsabilité. (228)
Article 240 : Si les sommes attribuées à des créanciers ou à des associés
n'ont pu leur être versées, elles sont déposées, à l'expiration du délai d'un
226
Article 237 : On retrouve ici une application particulière du principe
général déjà posé par l'article 54 (voir commentaire de cet article).
227
Article 238 : Cette publication et cette notification ne s'imposent que dans
le cas où la liquidation est réalisée aux conditions légales, soit en vertu d'une
disposition statutaire ou conventionnelle soit, en vertu d'une décision de
justice (voir commentaire de l'article 223).
228
Article 239 : Cette disposition n'est impérative que pour les liquidations
réalisées aux conditions légales (voir commentaire de l'article.223).
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an à compter de la clôture de la liquidation, sur un compte séquestre
ouvert auprès du Trésor Public.
Article 241 : Sous réserve des droits des créanciers, le liquidateur décide
s'il y a lieu de distribuer les fonds disponibles en cours de liquidation.
Après mise en demeure infructueuse du liquidateur, tout intéressé peut
demander au président de la juridiction compétente statuant à bref délai,
qu'il soit statué sur l'opportunité d'une répartition en cours de
liquidation.(229)
LIVRE 8 : NULLITE DE LA SOCIETE
ET DES ACTES SOCIAUX
Article 242 : La nullité d'une société ou de tous actes, décisions ou
délibérations modifiant les statuts ne peut résulter que d'une disposition
expresse du présent Acte Uniforme ou des textes régissant la nullité des
contrats en général et du contrat de société en particulier.
L'énonciation incomplète des mentions devant figurer dans les statuts
n'entraîne pas la nullité de la société.(230)
229
Article 241 : C'est donc au liquidateur ( et non à l'assemblée générale) ou
au Président de la juridiction compétente, sur demande de tout intéressé
après mise en demeure restée vaine, qu'il appartient de décider en cours de
liquidation, des distributions d'acomptes sur l'actif net de liquidation (s'il en est
prévu un). De telles distributions ne peuvent être réalisées qu'avec un
maximum de prudence afin d'éviter au liquidateur de se retrouver à court de
disponibilités, en cas de passif, imprévu ou insuffisamment évalué.
230
Article 242 : L'article 242 ne prévoit les causes de nullité, qu'en ce qui
concerne la société (l'acte constitutif, c'est à dire les statuts) et les actes,
décisions ou délibérations modifiant les statuts. Cet article introduit donc
implicitement, une distinction fondamentale entre ces actes et décisions d'une
part et, d'autre part, les actes, décisions et délibérations ne modifiant pas les
statuts (et dont il est question à l'article 244). En ce qui concerne la première
catégorie d'actes et décisions, seule visée par l'article 242, le principe général
est que leur nullité ne peut résulter que d'une disposition expresse de l'Acte
uniforme ou des textes régissant la nullité des contrats en général et du
contrat de société en particulier. Ainsi, toute irrégularité affectant ces actes et
décisions, n'est pas susceptible entraîner une nullité "potentielle"; encore faut-
il que cette nullité soit expressément prévue par les textes en question ou
qu'elle ne soit pas écartée par eux. Le dernier alinéa de l'article 242, fixe déjà
un cas où la nullité est exclue : énonciation incomplète des mentions devant
 63
Article 243 : Dans les sociétés à responsabilité limitée et dans les sociétés
anonymes, la nullité de la société ne peut résulter ni d'un vice de
consentement ni de l'incapacité d'un associé, à moins que celle-ci
n'atteigne tous les associés fondateurs. (231)
Article 244 : La nullité de tous actes, décisions ou délibérations ne
modifiant pas les statuts de la société, ne peut résulter que d'une
disposition impérative du présent Acte Uniforme, des textes régissant les
contrats ou les statuts de la société. (232)
Article 245 : Dans les sociétés en commandite simple, ou en nom collectif,
l'accomplissement des formalités de publicité est requis à peine de nullité
de la société, de l'acte, de la décision, ou de la délibération, selon le cas,
obligatoirement figurer dans les statuts, quelle que soit la forme de la société
considérée.
231
Article 243 : En plus de celle prévue au dernier alinéa de l'article 242,
l'article 243 prévoit une autre exclusion de nullité, cette fois en ce qui
concerne seulement les SARL et les SA : le vice de consentement ou
l'incapacité d'un associé (sauf si l'incapacité atteint tous les associés
fondateurs). Il s'agit là d'une cause de nullité des contrats en général qui est
donc écartée pour la constitution des SARL et des SA (seulement). Par
contre, cette clause de nullité subsiste pour la constitution des sociétés d'une
autre forme. L'article 243 n'exclut que la nullité de la société. Par contre, les
vices de consentement ou les incapacités relatives aux actes, décisions et
délibérations modifiant les statuts, restent des causes de nullité.
232
Article 244 : Cet article vise l'autre catégorie d'actes, décisions ou
délibérations susceptibles d'être annulés, en dehors de ceux prévus à l'article
242 (voir commentaire de cet article). Il s'agit cette fois des actes, décisions et
délibérations ne modifiant pas les statuts. Leur nullité ne peut résulter que
d'une disposition impérative de l'Acte uniforme, des textes régissant les
contrats ou des statuts. Les causes de nullité sont donc bien plus
nombreuses pour les actes, décisions et délibérations ne modifiant pas les
statuts, que pour ceux visés à l'article 242, puisqu'une simple violation des
statuts peut entraîner une nullité. Par disposition impérative de l'Acte
uniforme, (et non expresse comme dans le cas de l'article 242) il y a lieu
d'entendre : une disposition expressément qualifiée "d'ordre public",
interdisant en conséquence toute dérogation. C'est le cas de toutes les
dispositions contenues dans l'Acte uniforme autres que celles auxquelles ce
dernier permet expressément de déroger (art. 2).
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sans que les associés et la société puissent se prévaloir, à l'égard des tiers,
de cette cause de nullité.
Toutefois, le tribunal a la faculté de ne pas prononcer la nullité encourue
si aucune fraude n'est constatée. (233)
Article 246 : L'action en nullité est éteinte lorsque la cause de nullité a
cessé d'exister le jour où le tribunal statue sur le fond en première
instance, sauf si cette nullité est fondée sur le caractère illicite de l'objet
social. (234)
Article 247 : Le tribunal saisi d'une action en nullité peut, même d'office,
fixer un délai pour permettre de couvrir la nullité. Il ne peut pas
prononcer la nullité moins de 2 mois après la date de l'exploit introductif
d'instance.
Si, pour couvrir une nullité, une assemblée doit être convoquée et s'il est
justifié d'une convocation régulière de cette assemblée, le tribunal
accorde, par un jugement, le délai nécessaire pour que les associés
puissent prendre une décision.
233
Article 245 : L'article 245 range parmi les dispositions (impératives et
expresses) de l'Acte uniforme, l'accomplissement des formalités de publicité
prévues pour les SNC et les SCS. Le non-accomplissement de ces formalités
entraîne donc en principe, la nullité de l'acte, de la décision ou de la
délibération, soumis à publicité. Cependant l'article 245 permet au tribunal de
ne pas prononcer cette nullité s'il ne constate aucune fraude. Reste
cependant la sanction de l'impossibilité, pour la société et les associés,
d'invoquer cette cause de nullité, à l'égard des tiers. La nullité de l'article 245
vise aussi bien les actes, décisions et délibérations de l'article 242 que ceux
de l'article 244.
234
Article 246 : Dans le but de limiter autant que possible, les nullités,
préjudiciables à la sécurité juridique des tiers, ainsi que l'engorgement des
tribunaux, l'article 246 édicte le principe général selon lequel l'action est
obligatoirement éteinte lorsque la cause de nullité a cessé, le jour où le
tribunal statue sur le fond, en première instance. Une seule exception à ce
principe général : la nullité fondée sur le caractère illicite de l'objet social.
Hormis ce dernier cas, l'article 246 offre à la société la possibilité de
régulariser la situation, entre le moment où elle a connaissance de l'action en
nullité entreprise contre elle et le moment où il sera statué sur cette action par
le tribunal, en première instance. Si dans cet intervalle, il a pu être procédé à
la régularisation, l'action en nullité sera éteinte. L'article 246 s'applique aussi
bien aux nullités de l'article 242 qu'à celles de l'article 244.
 64
Si, à l'expiration du délai prévu aux alinéas précédents, aucune décision
n'a été prise, le tribunal statue à la demande de la partie la plus diligente.
(235)
Article 248 : En cas de nullité de la société ou de ses actes, de ses
décisions ou de ses délibérations fondée sur un vice du consentement ou
l'incapacité d'un associé et lorsque la régularisation peut intervenir, toute
personne y ayant un intérêt peut mettre en demeure l'associé incapable
ou dont le consentement a été vicié de régulariser ou d'agir en nullité dans
un délai de six mois à peine de forclusion.
La mise en demeure est signifiée par acte extrajudiciaire, par lettre au
porteur contre récépissé ou par lettre recommandée avec demande d'avis
de réception. Elle est dénoncée à la société. (236)
235
Article 247 : Dans le même souci que celui indiqué au commentaire de
l'article 246, l'article 247 offre à la société contre laquelle a été entreprise une
action en nullité, une double possibilité de régularisation pour empêcher
l'action d'aboutir : la faculté pour le tribunal d'accorder avant toute décision,
un délai de régularisation (délai dont la durée n'est pas limitée par l'article
247) et, si ce délai n'est pas accordé, ou s'il est très bref, un sursis obligatoire
de deux mois à partir de l'introduction de l'action. Dans le cas prévu au
second alinéa de l'article 247 (délai accordé incompatible avec celui de prise
de décision de régularisation), le tribunal doit ajuster en conséquence, la
durée du délai initial. Et enfin, si la situation n'est toujours pas régularisée à
l'issue de tous ces délais, l'instance ne reprend son cours, que si le tribunal
est saisi d'une demande de la partie la plus diligente.
236
Article 248 : L'article 248 vise les cas de vice de consentement ou
d'incapacité d'un associé ayant pu entacher de nullité la société ou un de ses
actes, décisions ou délibérations, modifiant ou non, les statuts. Si une
régularisation est possible, toute personne intéressée peut mettre l'associé
concerné en demeure, soit de régulariser la situation, soit d'agir en nullité (la
société doit être informée de cette mise en demeure). L'associé concerné ne
dispose alors que d'un délai de 6 mois, pour mettre en œuvre la solution qu'il
aura choisie. Il s'agit la encore, d'une mesure renforçant la sécurité des tiers
qui ne doivent pas rester trop longtemps sous la menace d'une nullité que
seul l'associé concerné pourrait obtenir. S'il ne l'a pas fait dans les 6 mois, il
est forclos et la menace ne pèse plus sur les tiers. Cette sécurité est
complète et même immédiate, dans le cas d'un vice de consentement ou
d'une incapacité entachant la constitution d'une SARL ou d'une SA. En effet,
l'article 243 exclut cette nullité pour la constitution de ces sociétés, sauf si elle
atteint tous les associés fondateurs en même temps.
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Article 249 : La société ou un associé peut soumettre au tribunal saisi
dans le délai prévu à l'article qui précède toute mesure susceptible de
supprimer l'intérêt du demandeur, notamment par le rachat de ses droits
sociaux.
En ce cas, le tribunal peut, soit prononcer la nullité, soit rendre
obligatoires les mesures proposées si celles-ci ont été préalablement
adoptées par la société aux conditions prévues pour la modification des
statuts.
L'associé dont le rachat des droits est demandé ne prend pas part au vote.
(237)
237
Article 249 : Toujours dans le sens d'une plus grande sécurité, aussi bien
de la société que des tiers, l'article 249 permet d'écarter les conséquences
dommageables que pourrait avoir une nullité fondée sur l'intérêt particulier du
demandeur. En effet, la société ou un associé (même s'il n'est pas le
demandeur) peut proposer au tribunal, dans un délai de six mois, des
solutions réglant la question tout en évitant la nullité, par suppression de
l'intérêt du demandeur. Si le demandeur est un associé, la solution peut
consister à lui offrir le rachat de ses droits sociaux. Dans un tel cas, le tribunal
a le choix entre : soit prononcer la nullité si la solution offerte ne lui parait pas
adaptée à la situation, soit dans le cas contraire, imposer l'application de cette
solution. Dans ce dernier cas, l'article 249 impose que les mesures en
question aient été préalablement adoptées par la société, aux conditions
prévues pour la modification des statuts (décision extraordinaire).Si cette
condition parait normale lorsque la solution proposée implique la société elle-
même, comme par exemple le rachat par la société des droits sociaux du
demandeur (en vue d'une réduction de capital), elle parait par contre bien
lourde si la solution ne concerne pas la société : rachat des droits sociaux du
demandeur par un tiers ou par un autre associé, par exemple. On peut se
demander quelle est la portée exacte de l'article 249 : cet article s'applique-t-il
dans tous les cas d'actions en nullité (celles de l'articles 242 comme celles de
l'article 244) ou bien n'offre-t-il la possibilité de propositions de solutions, que
dans le cas des actions en nullité visées à l'article 248 (voir commentaire de
cet article). La référence à ce dernier article, faite par les termes "peut
soumettre au tribunal saisi dans le délai prévu à l'article qui précède"
contenue dans l'article 249, conduit à penser que celui-ci ne s'applique que
lorsque l'associé incapable, ou dont le consentement a été vicié, invité soit à
régulariser soit à intenter son action en nullité, a choisi cette dernière solution.
Dans ces conditions, il y a lieu de considérer que l'application combinée des
articles 248 et 249, permet de procéder comme suit, en cas de vice de
consentement ou d'incapacité d'un associé : dans un premier temps, tout
intéressé peut mettre ses associés en demeure de régulariser ou d'agir en
 65
Article 250 : Lorsque la nullité des actes, décisions ou délibérations de la
société est fondée sur la violation des règles de publicité, toute personne
ayant intérêt à la régularisation peut, par acte extrajudiciaire, par lettre
au porteur contre récépissé ou par lettre recommandée avec demande
d'avis de réception, mettre en demeure la société d'y procéder dans le
délai de trente jours à compter de cette mise en demeure.
A défaut de régularisation dans ce délai, tout intéressé peut demander au
président de la juridiction compétente statuant à bref délai, la désignation
d'un mandataire chargé d'accomplir la formalité. (238)
Article 251 : Les actions en nullité de la société, se prescrivent par trois
ans à compter de l'immatriculation de la société ou de la publication de
l'acte modifiant les statuts sauf si la nullité est fondée sur l'illicéité de
l'objet social et sous réserve de la forclusion prévue à l'article 248 du
présent Acte Uniforme.
Les actions en nullité des actes, décisions ou délibérations de la société, se
prescrivent par trois ans à compter du jour où la nullité est encourue sauf
si la nullité est fondée sur l'illicéité de l'objet social et sous réserve de la
forclusion prévue à l'article 248 du présent Acte Uniforme.
Toutefois, l'action en nullité d'une fusion ou d'une scission se prescrit par
six mois à compter de la date de la dernière inscription au registre du
justice, dans les 6 mois; dans un second temps, si l'associé a intenté son
action en nullité, la société ou un autre associé, peut proposer des solutions
au tribunal; et dans un troisième temps, le tribunal impose ces solutions, ou
les rejette en prononçant la nullité.
238
Article 250 : La possibilité offerte par cet article, à toute personne
intéressée (y compris aux tiers) de mettre la société en demeure de
régulariser l'accomplissement de formalités dont le défaut ou l'irrégularité sont
des causes de nullité, relève du même souci de sécurité que celui relevé à
propos de l'article 248 (voir commentaire de cet article). Ainsi, un tiers ou un
associé qui craindrait de voir annuler un acte, une décision ou une
délibération, qui présente pour lui un intérêt, pourrait très rapidement lever la
menace, en invitant la société à régulariser, dans un délai très bref (30 jours)
et, en cas insuccès, à obtenir du tribunal que la régularisation soit faite par
quelqu'un d'autre (mandataire de justice). Les dispositions de l'article 250
s'appliquent à toute société, quelle que soit sa forme, y compris la SNC et la
SCS pour lesquelles la nullité pour défaut de formalité, pourrait être écartée
par le tribunal, en l'absence de fraude (art.245). Sur la compatibilité des
dispositions de l'article 250 avec celles des articles 75 et 259, voir les
commentaires de ces deux derniers articles.
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commerce et du crédit mobilier rendue nécessaire par l'opération de fusion
ou de scission. (239)
Article 252 : La tierce opposition contre les décisions prononçant la
nullité d'une société n'est recevable que pendant un délai de 6 mois à
compter de la publication de ces décisions dans un journal habilité à
recevoir les annonces légales du siège de la juridiction. (240)
Article 253 : Lorsque la nullité de la société est prononcée, elle met fin,
sans rétroactivité, à l'exécution du contrat. Il est procédé à sa dissolution
et, pour ce qui concerne les sociétés pluripersonnelles, à leur liquidation.
(241)
239
Article 251 : D'une manière générale et comme les actions en
responsabilité, les actions en nullité se prescrivent par 3 ans. Cependant ce
délai est, allongé (sans limite dans le temps) pour les actions en nullité
fondées sur l’illicite de l'objet social, et il est ramené à 6 mois pour les actions
en nullité fondées sur l'incapacité ou le vice du consentement d'un associé,
lorsque celui-ci a été mis en demeure, comme prévu à l'article 248, ainsi que
pour les actions en nullité de fusion ou de scission. Les délais de prescription
de 3 ans ou 6 mois, se décomptent à partir de dates différentes selon les cas
considérés : immatriculation de la société, publication de la modification aux
statuts ou événement emportant nullité pour la prescription de 3 ans; date de
la mise en demeure prévue à l'article 248, ou date de la dernière des
inscriptions au registre du commerce, de fusions ou de scissions pour la
prescription de 6 mois; On observera qu'un associé incapable ou dont le
consentement a été vicié, ne perd pas son droit à intenter une action en
nullité dans le délai de 3 ans, s'il n'a pas été mis en demeure de le faire,
conformément aux dispositions de l'article 248. En effet, l'associé en question
n'est forclos au bout de 6 mois, que s'il n'a pas intenté son action après y
avoir été invité. On notera que la référence à l'article 248, contenu dans
l'article 251, vise aussi bien les cas de nullité de l'article 242 que ceux de
l'article 244 : ceci confirme que la mise en demeure prévue à l'article 248 peut
intervenir dans tous les cas de nullité (voir commentaire de l'article 248).
240
Article 252 : La prescription abrégée de 6 mois, prévue à l'article 251,
s'applique aussi aux tierces oppositions dans le cas où la nullité de la société
a été prononcée. Cet article impose dans ce cas, la publication de la décision
prononçant la nullité, dans un journal d'annonces légales (l'article 257 précise
quels sont les journaux habilités à recevoir les annonces légales). L'article
252 ne prévoit pas de délai particulier pour la publication.
241
Article 253 : La nullité de la société est l'une des causes de dissolution
(art.200 - 3°). Elle entraîne la dissolution de la société sans effet rétroactif :
 66
Article 254 : La décision qui prononce la nullité d'une fusion ou d'une
scission doit être publiée dans un délai d'un mois à compter du jour où
cette décision est devenue définitive.
Elle est sans effet sur les obligations nées à la charge ou au profit des
sociétés auxquelles le ou les patrimoines sont transmis entre la date à
laquelle prend effet la fusion ou la scission et celle de la publication de la
décision prononçant la nullité.
Dans le cas de la fusion, les sociétés ayant participé à l'opération sont
solidairement responsables de l'exécution des obligations mentionnées à
l'alinéa précédent à la charge de la société absorbante.
Il en est de même, dans le cas de scission, de la société scindée, pour les
obligations des sociétés auxquelles le patrimoine est transmis.
Chacune des sociétés auxquelles le patrimoine est transmis répond des
obligations à sa charge nées entre la date de prise d'effet de la scission et
celle de la publication de la décision prononçant la nullité.
Article 255 : Ni la société, ni les associés ne peuvent se prévaloir d'une
nullité à l'égard des tiers de bonne foi.
Toutefois, la nullité pour vice de consentement ou pour incapacité est
opposable, même aux tiers de bonne foi, par l'incapable ou par son
représentant légal ou par la personne dont le consentement a été vicié.
(242)
Article 256 : Les associés et les dirigeants sociaux auxquels la nullité est
imputable peuvent être déclarés solidairement responsables du dommage
résultant pour les tiers de l'annulation de la société.
L'action en responsabilité fondée sur l'annulation de la société ou des
actes et délibérations postérieurs à sa constitution se prescrit par 3 ans à
autrement dit, les actes et les opérations intervenus avant la décision
prononçant la nullité, conservent leurs effets. La dissolution entraîne la mise
en liquidation, sauf lorsque cette dissolution emporte transmission du
patrimoine à titre universel (société ne comportant qu'un seul associé, par
exemple).
242
Article 255 : En aucun cas, la société ou les associés ne peuvent se
prévaloir d'une nullité, pour échapper à leurs obligations envers les tiers de
bonne foi (c'est à dire ceux qui ignoraient la cause de nullité). La seule
exception, justifiée par la considération de la personne dont les intérêts
doivent être préservés, est au bénéfice de l'associé incapable ou dont le
consentement a été vicié. Ce dernier, et lui seulement, peut invoquer la nullité
à l'égard des tiers, même s'ils sont de bonne foi.
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compter du jour où la décision d'annulation est passée en force de chose
jugée.
La disparition de la cause de nullité ne fait pas obstacle à l'exercice de
l'action en responsabilité tendant à la réparation du préjudice causé par le
vice dont la société, l'acte ou la délibération était entachée. Cette action se
prescrit par3 ans à compter du jour où la nullité a été couverte. (243)
LIVRE 9 : FORMALITES; PUBLICITE
TITRE 1 : DISPOSITIONS GENERALES
Article 257 : Sont habilités à recevoir les annonces légales, d'une part, le
journal officiel, les journaux habilités à cet effet par les autorités
compétentes, d'autre part, les quotidiens nationaux d’information
générale de l'Etat-Partie du siège social justifiant une vente effective par
abonnement, dépositaires ou vendeurs, sous les conditions
supplémentaires suivantes :
1) paraître depuis plus de 6 mois;
2) justifier d’une diffusion à l’échelle nationale. (244)
Article 258 : La publicité par dépôt d’actes ou de pièces est effectuée au
greffe du tribunal chargé des affaires commerciales du lieu du siège social.
(245)
243
Article 256 : Cet article permet de mettre en cause la responsabilité des
associés et des dirigeants sociaux auxquels la nullité prononcée serait
imputable (qu'il s'agisse de la nullité de la société ou de celle des actes ou
délibérations postérieurs à la constitution). Ces associés et dirigeants peuvent
donc être condamnés à indemniser le préjudice que la nullité entraînerait pour
les tiers. Leur responsabilité peut être déclarée solidaire. L'action en
responsabilité se prescrit par 3 ans. Ces dispositions sont la confirmation de
celles qui sont contenues dans les articles 161 à 172, en ce qui concerne les
dirigeants sociaux. L'article 256 permet en outre, de rechercher en
responsabilité un associé, même non dirigeant.
244
Article 257 : Les journaux officiels ainsi que les quotidiens nationaux
paraissant depuis plus de 6 mois, sont habilités d'office, à recevoir les
annonces légales. En outre, tout autre journal pourrait recevoir ces annonces,
s'il y ait été autorisé par l'autorité compétente (le Ministre de la justice, le plus
souvent).
245
Article 258 : Lorsqu'il est requis, le dépôt des actes, procès-verbaux et
autres pièces, doit se faire au greffe du tribunal dans le ressort duquel se
 67
Article 259 : Les formalités de publicité sont effectuées à la diligence et
sous la responsabilité des représentants légaux des sociétés.
Lorsqu'une formalité de publicité ne portant ni sur la constitution de la
société ni sur la modification des statuts a été omise ou a été
irrégulièrement accomplie et si la société n’a pas régularisé la situation
dans un délai d’un mois à compter de la mise en demeure qui lui a été
adressée, tout intéressé peut demander au président de la juridiction
compétente statuant à bref délai, de désigner un mandataire à l'effet
d’accomplir la formalité de publicité. (246)
trouve situé le siège social. L'article 258 ne prévoit pas d'autre dépôt dans le
cas où la société aurait un établissement secondaire dans un autre ressort.
Par contre, les articles 31 et 36 de l'Acte uniforme portant sur le Droit
commercial général, imposent l'immatriculation de l'établissement secondaire,
sans imposer le dépôt de documents, prévu seulement par l'article 30, au
greffe du siège social. Y a-t-il lieu d'en conclure qu'aucun dépôt au greffe ne
doit être effectué, au lieu d'un établissement secondaire même si celui-ci est
situé dans un Etat-Partie, autre que celui du siège social ?
246
Article 259 : Cet article confirme la faculté déjà établie par l'article 250 et
offerte à tout intéressé, de faire régulariser un défaut ou une irrégularité de
formalité, par un mandataire de justice. Cependant l'article 259 ne reconnaît
cette possibilité que si la formalité ne porte, ni sur la constitution de la société,
ni sur une modification des statuts. Cette restriction n'est pas prévue à l'article
250 qui a une portée générale, mais qui ne vise que le cas où le défaut ou
l'irrégularité de la formalité peut servir de fondement à une action en nullité.
D'autre part, l'article 75 prévoit la possibilité offerte à tout intéressé, ainsi
qu'au ministère public, de faire régulariser les formalités de constitution. Cet
article ne prévoit, ni mise en demeure préalable, ni délai (mais il prévoit une
astreinte). Il ne prévoit pas davantage de désignation d'un mandataire de
justice chargé de procéder à la régularisation. De l'application combinée des
articles 75, 250 et 259, il résulte que : si l'irrégularité est susceptible entraîner
une nullité, la régularisation par mandataire de justice est possible dans tous
les cas (application de l'article 250); si l'irrégularité entraîne pas la nullité,
mais à condition qu'elle ne concerne ni la constitution ni une modification des
statuts, la régularisation par un mandataire de justice sera possible
(application de l'article 259); si l'irrégularité concerne la constitution, mais
n'est pas susceptible de servir de fondement à une action en nullité, la
régularisation par mandataire de justice n'est pas possible, mais elle pourra
être demandée en justice, sous astreinte (application de l'article 75); si
l'irrégularité concerne une modification des statuts, sans pouvoir fonder une
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Article 260 : Dans tous les cas où le présent Acte Uniforme dispose qu'il
est statué par voie d’ordonnance du président de la juridiction compétente
statuant à bref délai, une copie de ladite ordonnance est déposée au greffe
en annexe au dossier de la société, ainsi qu'au registre du commerce et du
crédit mobilier. (247)
TITRE 2 : FORMALITES LORS DE LA CONSTITUTION
DE LA SOCIETE
Article 261 : Lorsque les formalités de constitution de la société ont été
accomplies, et dans un délai de 15 jours suivant l'immatriculation, un avis
est inséré dans un journal habilité à recevoir les annonces légales dans
l'Etat-Partie du siège social. (248)
Article 262 : L’avis, signé par le notaire qui a reçu le contrat de société ou
par le ou les fondateurs contient les énonciations suivantes :
action en nullité, la régularisation par mandataire de justice n'est pas possible,
tout au moins pas sur la demande d'un intéressé (application de l'article 259).
247
Article 260 : Le dépôt visé à l'article 260 est de portée très générale
puisque cette article débute par les termes "dans tous les cas...". Par
conséquent, le dépôt devra être fait même lorsque l'ordonnance du président
de la juridiction compétente, porte sur un acte, une délibération ou une
décision qui n'est pas obligatoirement soumis au dépôt. Cet article ne précise,
ni le délai dans lequel le dépôt en question doit intervenir, ni qui doit l'effectuer
(l'autorité judiciaire ou les dirigeants sociaux). Si l'on doit considérer que
l'article 260 renvoie implicitement au premier alinéa de l'article 259, ledit dépôt
devrait se faire "à la diligence et sous la responsabilité des représentants
légaux des sociétés".
248
Article 261 : L'avis de constitution dans un journal d'annonces légales
(l'un des journaux prévus à l'article 257) s'impose à toutes les sociétés, après
leur immatriculation au registre du commerce et du crédit mobilier. Les
sociétés en participation et les sociétés de fait ne sont pas concernées par
cette obligation puisqu'elles ne sont pas immatriculées. En ce qui concerne
les GIE, il semble qu'ils soit également tenus de publier un avis de
constitution, car aucune disposition particulière de l'Acte uniforme ne les en
dispense, et que l'article 261 est de portée générale. On observera que cet
article prévoit que l'avis de constitution doit être publié dans les 15 jours de
l'immatriculation, alors que l'article 34 de l'Acte uniforme relatif au Droit
commercial général, prévoit un délai d'un mois.
 68
1) la raison ou la dénomination sociale de la société suivie, le cas échéant,
de son sigle;
2) la forme de la société;
3) le montant du capital social;
4) l’adresse du siège social;
5) l’objet social indiqué sommairement;
6) la durée de la société;
7) le montant des apports en numéraire;
8) la description sommaire et l’évaluation des apports en nature;
9) les nom, prénoms usuels et domicile des associés tenus indéfiniment
des dettes sociales;
10) les nom, prénoms et domicile des premiers dirigeants et des premiers
commissaires aux comptes;
11) les références du dépôt, au greffe, des pièces de constitution;
12) les références de l'immatriculation au registre du commerce et du
crédit mobilier;
13) le cas échéant, la date effective ou prévue du commencement
d'activité.
Pour les sociétés anonymes, l’avis contient également :
1) le nombre et la valeur nominale des actions souscrites en numéraire;
2) le nombre et la valeur nominale des actions attribuées en rémunération
de chaque apport en nature;
3) le montant de la partie libérée, si le capital n’est pas entièrement libéré;
4) les dispositions statutaires relatives à la constitution des réserves et à
la répartition des bénéfices et du boni de liquidation;
5) les avantages particuliers stipulés;
6) les conditions d’admission aux assemblées d’actionnaires et d’exercice
du droit de vote, notamment celles relatives à l’attribution d’un droit de
vote double;
7) le cas échéant, l’existence de clauses relatives à l'agrément des
cessionnaires d’actions et la désignation de l’organe habilité à statuer
sur les demandes d’agrément. (249)
249
Article262 : Parmi les énonciations obligatoires de l'avis de constitution,
figurent les références du dépôt au greffe et de l'immatriculation au registre du
commerce. Le dépôt au Greffe est prévu à l'article 30 de l'Acte uniforme relatif
au Droit commercial général; il doit comporter : deux copies certifiées
conforme des statuts (ou plutôt deux expéditions de l'acte notarié puisque les
statuts doivent revêtir la forme authentique, selon l'article 10); deux
exemplaires de la déclaration de régularité et de conformité ou de la
déclaration notariée de souscription et de versement (prévues aux articles 73
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TITRE 3 : FORMALITES LORS DE LA MODIFICATION
DES STATUTS
Article 263 : Si l’une des mentions de l’avis prévu à l'article 262 du
présent Acte Uniforme est frappée de caducité par suite de la modification
des statuts ou de tous actes, de toutes délibérations ou de toutes décisions
des assemblées de la société ou de ses organes, la modification est publiée
par avis inséré dans un journal habilité à recevoir les annonces légales
dans l'Etat-Partie du siège social.
Cet avis, signé par le notaire qui a reçu ou dressé l’acte modifiant les
statuts ou par l'associé unique ou les associés, contient les énonciations
suivantes :
1) la raison ou la dénomination sociale de la société suivie, le cas échéant,
de son sigle;
2) la forme de la société;
3) le montant du capital social;
4) l’adresse du siège social;
5) le numéro d'immatriculation au registre du commerce et du crédit
mobilier;
6) le titre, la date, le numéro de parution et le lieu de publication du
journal dans lequel ont été publiés les avis prévus aux deux articles qui
précèdent;
et 74); deux exemplaires de la liste certifiée conforme, des gérants,
administrateurs ou associés tenus indéfiniment et personnellement
responsables, ou ayant le pouvoir d'engager la société; deux extraits du
casier judiciaire de ces personnes. Ce dépôt au greffe n'est pas, par ailleurs,
expressément prévu par l'Acte uniforme relatif au droit des sociétés
commerciales et du GIE. Par contre, il prévoit l'immatriculation au registre du
commerce, sauf pour la société en participation (art.97) En ce qui concerne la
mention obligatoire, dans l'avis de constitution d'une SA "des conditions
d'admission aux assemblées d'actionnaires et d'exercice du droit de vote" elle
parait concerner uniquement les conditions particulières, comme par exemple
: l'existence d'actions à droit de vote double ou le nombre minimum d'actions
requis pour accéder aux assemblées. On notera que l'article 262 n'impose la
publication de l'avis de constitution, que dans un journal d'annonces légales
dans l'Etat partie du siège social et non pas aussi, dans un autre Etat partie
où la société pourrait ouvrir une succursale ou un établissement secondaire.
 69
7) l’indication des modifications intervenues. (250)
Article 264 : En cas d'augmentation ou de réduction du capital social, il
est procédé, outre l'insertion visée à l'article 263 du présent Acte
Uniforme, à l'accomplissement des formalités suivantes :
1) Dépôt, au greffe du tribunal chargé des affaires commerciales du lieu
du siège social, de la copie certifiée conforme de la délibération de
l'assemblée qui a décidé ou autorisé l'augmentation ou la réduction du
capital, dans le délai d'un mois à compter de la tenue de cette assemblée;
2) Dépôt, le cas échéant, de la décision du conseil d'administration, de
l'administrateur général ou du gérant, selon le cas, qui a réalisé
l'augmentation de capital;
3) Dépôt au greffe d'une copie certifiée conforme de la déclaration notariée
de souscription et de versement en annexe au registre du commerce et du
crédit mobilier. (251)
250
Article 263 : Toute modification intervenant à propos des mentions
obligatoires de l'avis de constitution, en cours de vie sociale, doit également
faire l'objet d'un avis dans un journal d'annonces légales, mais uniquement
dans l'Etat-Partie du siège social. On notera que les références du dépôt au
greffe, des actes et des délibérations emportant la modification, ne figurent
pas parmi les mentions obligatoires de l'avis de modification, énumérées à
l'article 263. Pourtant, ce dépôt est exigé en cas d'augmentation ou de
réduction de capital (art 264) et en cas de transformation (art 265). L'article 35
de l'Acte uniforme relatif au Droit commercial général, qui prévoit l'obligation
de l'inscription modificative au registre du commerce, ne prévoit pas par
contre, de dépôt au greffe. Faut-il en conclure que toutes modifications des
statuts, autres que celles touchant au montant du capital social et à la forme
de la société, ne font pas obligatoirement l'objet d'un dépôt au greffe,
préalable à la publication de l'avis de modification. Il est probable que le greffe
recevant l'inscription modificative au registre du commerce, demandera ce
dépôt. L'article 263 ne prévoit aucun délai particulier pour la publication. Il
indique par contre, que l'avis doit être signé, soit par la notaire, soit par
l'associé unique, soit par tous les associés. Par application de l'article 10,
toute modification des statuts doit être constatée par un acte authentique
(acte notarié ou acte SSP déposé au rang des minutes d'un notaire). Il sera
donc préférable, de faire signer l'avis par le notaire.
251
Article 264 : Cet article ne vise semble-t-il que les formalités postérieures
à l'augmentation ou à la réduction du capital social. En ce qui concerne les
SA, les formalités antérieures à l'opération et visant, soit à informer les
actionnaires de l'ouverture de leur droit préférentiel de souscription
(augmentation de capital en numéraire), soit à avertir les créanciers de la
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TITRE 4 : FORMALITES LORS DE LA
TRANSFORMATION DE LA SOCIETE
Article 265 : La décision de transformation donne lieu à :
société d'un projet de réduction de capital sont indiquées respectivement aux
articles 598 et 633. L'article 598 prévoit uniquement la publication d'un avis,
(non précédé d'un dépôt au greffe) tandis que l'article 633 prévoit un dépôt au
greffe (sans publication d'un avis). L'article 264 stipule que le dépôt au greffe "
de la copie certifiée conforme de la délibération de l'assemblée qui a décidé
ou autorisé l'augmentation ou la réduction de capital" doit intervenir dans le
mois de sa date. Il faut supposer que cette obligation vise aussi les décisions
d'augmentation ou de réduction de capital qui ne résulteraient pas de la tenue
d'une assemblée (décisions collectives ou consultations par écrit dans les
SNC, SCS ou SARL). Dans les augmentations de capital en numéraire des
SA, la date limite du dépôt (1 mois) peut se situer soit avant, soit après la date
d'ouverture de la période de souscription : ce qui, dans ce dernier cas, ne
serait pas gênant si, comme le donne à penser l'article 598, la publication de
l'avis d'information aux actionnaires n'est pas obligatoirement précédé du
dépôt au greffe. Les autres dépôts au greffe prévu par l'article 264 : décisions
du conseil d'administration (ou de l'administrateur général ou du gérant) ayant
le cas échéant réalisé l'augmentation de capital et déclaration notarié de
souscriptions et de versement pour les augmentations de capital, ne sont pas
imposés dans un délai déterminé. Le plus souvent, et en ce qui concerne les
augmentations de capital en numéraire des SA, les dépôts prévus à l'article
264 ne pourront pas se faire simultanément, car il sera rare que la déclaration
de souscription et de versement soit établie dans les 30 jours de la décision
d'augmentation de capital, si on considère que l'article 577 impose un délai de
souscription qui ne peut être inférieur à 20 jours. On remarquera que le dépôt
de la déclaration notariée de souscription et de versement ne concerne; que
les SA (art.612) puisque les augmentations de capital en numéraire des
SARL ne semblent pas nécessiter l'établissement d'une telle déclaration (non
prévue par l'article 361) et qu'elle n'est pas davantage prévue pour les autres
formes de société (SNS, SCS notamment). On notera enfin que l'article 264
ne prévoit qu'implicitement l'obligation d'un modificatif au registre du
commerce en cas d'augmentation ou de réduction de capital (allusion au 3°).
Cependant ce modificatif est rendu obligatoire par l'article 35 de l'Acte
uniforme relatif au Droit commercial général. Pour les augmentations de
capital en nature, l'article 264 ne prévoit pas le dépôt du rapport du
commissaire aux apports.
 70
1) Une insertion dans un journal habilité à recevoir les annonces légales
de l'Etat-Partie du siège social et le cas échéant des Etats-Parties dont le
public est sollicité en cas d'appel public à l'épargne;
2) Un dépôt au Greffe du tribunal chargé des affaires commerciales de
l'Etat-Partie du siège social de 2 exemplaires du procès-verbal de
l'assemblée ayant décidé la transformation et du procès-verbal de la
décision ayant désigné les membres des nouveaux organes sociaux;
3) Une inscription modificative au registre du commerce et du crédit
mobilier.
Les nouveaux statuts, la déclaration de régularité et de conformité et, le
cas échéant, deux exemplaires du rapport du commissaire aux comptes
chargé d'apprécier la valeur des biens de la société sont également
déposés au greffe.
La mention de la transformation doit être signalée au bureau chargé des
hypothèques si la société est propriétaire d'un ou plusieurs immeubles
soumis à la publicité foncière. (252)
TITRE 5 : FORMALITES LORS DE LA LIQUIDATION
DE LA SOCIETE Article 267 : Au cours de la liquidation de la société, le liquidateur
Article 266 : L’acte de nomination des liquidateurs, quelle que soit sa
forme, est publié dans le délai d’un mois à compter de la nomination, dans
un journal habilité à recevoir les annonces légales de l'Etat-Partie du
siège social.
Il contient les indications suivantes :
1) la raison ou la dénomination sociale de la société suivie, le cas échéant,
de son sigle;
252
Article 265 : L'article 265 indique de manière exhaustive les formalités
relatives aux transformations : insertion légale (dans l'Etat partie du siège
social et dans les Etats-Parties dont le public serait sollicité en cas d'appel
public à l'épargne), dépôt au greffe (en deux exemplaires alors qu'un seul
exemplaire n'est prévu pour d'autres circonstances comme celles de l'article
264), du procès-verbal de l'assemblée (ou de la décision de transformation),
des nouveaux statuts (en la forme authentique selon l'article 10), du rapport
du commissaire aux comptes (pour les SA et les SARL) et de la déclaration
de régularité et de conformité; modificatif au registre du commerce; inscription
à la conservation foncière (si nécessaire). En ce qui concerne la déclaration
de régularité et de conformité, celle-ci n'est prévue que pour les constitutions
(art.73) et pour les modifications aux statuts (art.76), mais on peut assimiler la
transformation à une modification des statuts.
Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d'intérêt économique avec commentaires
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2) la forme de la société, suivie de la mention “société en liquidation”;
3) le montant du capital social;
4) l’adresse du siège social;
5) le numéro d'immatriculation au registre du commerce et du crédit
mobilier;
6) la cause de la liquidation;
7) les nom, prénoms usuels et domicile du ou des liquidateurs;
8) le cas échéant, les limitations apportées à leurs pouvoirs;
9) le lieu où la correspondance doit être adressée et celui où les actes et
documents concernant la liquidation doivent être notifiés;
10) le tribunal chargé des affaires commerciales au greffe duquel sera
effectué, en annexe au registre du commerce et de crédit mobilier, le
dépôt des actes et pièces relatifs à la liquidation.
A la diligence du liquidateur, les mêmes indications sont portées, par
lettre au porteur contre récépissé ou par lettre recommandée avec
demande d'avis de réception, à la connaissance des porteurs d’actions et
d’obligations nominatives. (253)
accomplit, sous sa responsabilité, les formalités de publicité incombant
aux représentants légaux de la société. (254)
253
Article 266 : L'article 266 ne concerne que les formalités de liquidation.
Les formalités de dissolution sont indiquées à l'article 202, (publication d'un
avis, dépôt au greffe et modification au RC). L'article 266 indique le contenu
de l'avis de mise en liquidation à publier dans un journal d'annonces légales
(dont la liste est fixée à l'article 257), seulement dans l'Etat-Partie du siège
social. Parmi les mentions obligatoires de cet avis, celles relatives aux
limitations apportées ce cas échéant, aux pouvoirs du liquidateur (8° de
l'article 266), revêtent une importance toute particulière, car elles vont
renseigner les tiers sur l'étendue de ces pouvoirs (voir à ce sujet le
commentaire des articles 209 et 230). On notera l'obligation faite au
liquidateur, de doubler l'avis de mise en liquidation, par la communication des
informations qu'il comporte, sous forme de lettres adressées à chaque
titulaire d'actions ou d'obligations nominatives. En ce qui concerne les
titulaires d'obligations, cette contrainte ne vise que les SA et éventuellement
les GIE qui auraient émis des obligations dans la mesure où l'article 266 leur
serait applicable.
254
Article 267 : Toutes modifications aux statuts ou toutes décisions
soumises à formalités, en cours d'existence de la société, et qui
interviendraient en cours de liquidation, donneraient lieu à l'accomplissement
desdites formalités, à la diligence et sous la responsabilité du liquidateur.
 71
Article 268 : L’avis de clôture de la liquidation, signé par le liquidateur,
est publié, à la diligence du liquidateur, dans le journal ayant reçu l’avis
de sa nomination ou, à défaut, dans un journal habilité à publier les
annonces légales.
Il contient les énonciations visées aux paragraphes 1, 2, 3, 4, 5 et 7 de
l'article 266 du présent Acte Uniforme, ainsi que :
1) la date et le lieu de réunion de l’assemblée de clôture, si les comptes de
la liquidation ont été approuvés par elle ou, le cas échéant, la date de la
décision de la juridiction compétente statuant aux lieu et place de
l’assemblée, ainsi que l’indication du tribunal qui l’a prononcée;
2) l’indication du greffe du tribunal chargé des affaires commerciales où
sont déposés les comptes des liquidateurs. (255)
TITRE 6 : FORMALITES PARTICULIERES
AUX SOCIETES ANONYMES
Article 269 : Les sociétés anonymes sont tenues de déposer au greffe du
tribunal, pour être annexés au registre du commerce et du crédit mobilier,
dans le mois qui suit leur approbation par l’assemblée générale des
actionnaires, les états financiers de synthèse, à savoir le bilan, le compte
de résultat, le tableau financier des ressources et emplois et l'état annexé
de l’exercice écoulé. (256)
Dans les liquidations de SA, les liquidateurs devront notamment procéder aux
formalités de l'article 269 (dépôt au greffe des états financiers et des
décisions d'approbation) si ces liquidations ont été placées sous le régime
"légal" (art.223,232 et 233).
255
Article 268 : L'article 268 ne vise que la publication de l'avis de clôture de
liquidation. Celle-ci donne également lieu à un dépôt au greffe et à une
radiation du registre du commerce, lesquels sont prévus aux articles 218, 219
et 220). On observera que l'avis de clôture doit être publié dans un journal
d'annonces légales (indiqué à l'article 257) et par priorité, dans celui qui a
publié l'avis d'ouverture de la liquidation, comme prévu à l'article 266. Le
libellé du premier alinéa de l'article 268 pourrait donner à croire que ce dernier
journal ne serait pas obligatoirement un journal habilité à publier des
annonces légales : ce qui serait contraire aux dispositions de l'article 266.
256
Article 268 : L'article 268 ne vise que la publication de l'avis de clôture de
liquidation. Celle-ci donne également lieu à un dépôt au greffe et à une
radiation du registre du commerce, lesquels sont prévus aux articles 218, 219
et 220). On observera que l'avis de clôture doit être publié dans un journal
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En cas de refus d’approbation de ces documents, une copie de la
délibération de l’assemblée est déposée dans le même délai.
PARTIE 2 :
DISPOSITIONS PARTICULIERES AUX SOCIETES
COMMERCIALES
LIVRE 1 : LA SOCIETE EN NOM COLLECTIF
TITRE 1 : DISPOSITIONS GENERALES
Article 270 : La société en nom collectif est celle dans laquelle tous les
associés sont commerçants et répondent indéfiniment et solidairement des
dettes sociales.. (257)
Article 271 : Les créanciers de la société ne peuvent poursuivre le
paiement des dettes sociales contre un associé que 60 jours au moins
après avoir vainement mis en demeure la société par acte extrajudiciaire.
d'annonces légales (indiqué à l'article 257) et par priorité, dans celui qui a
publié l'avis d'ouverture de la liquidation, comme prévu à l'article 266. Le
libellé du premier alinéa de l'article 268 pourrait donner à croire que ce dernier
journal ne serait pas obligatoirement un journal habilité à publier des
annonces légales : ce qui serait contraire aux dispositions de l'article 266.
257
Article 269 : L'obligation de dépôt au greffe, prévu à l'article 269, ne
concerne que les SA. Les autres sociétés et notamment les SARL, n'y sont
pas tenues. Bien que l'article 269 ne le précise pas, le dépôt doit être effectué
au greffe dans le ressort duquel se trouve situé le siège social. Le dépôt doit
porter sur les états financiers de synthèse (bilan, compte de résultat, tableau
financier des ressources et emplois, état annexe) de l'exercice écoulé, tels
qu'ils ont été soumis à l'assemblée générale ordinaire annuelle. Si celle-ci a
refusé de les approuver, le dépôt doit comprendre aussi le procès-verbal
constatant ce refus. Le dépôt des rapports du commissaire aux comptes n'est
pas prévu. Le dépôt doit intervenir dans le mois de l'assemblée, laquelle doit
se tenir, au plus tard, six mois après la clôture de l'exercice (art.140) sauf
décision de report accordée en justice (art.548).
 72
Ce délai peut être prorogé par ordonnance du président de la juridiction
compétente statuant à bref délai sans que la prorogation puisse excéder
30 jours. (258)
Article 272 : La société en nom collectif est désignée par une
dénomination sociale qui doit être immédiatement précédée ou suivie en
caractères lisibles des mots : "société en nom collectif" ou du sigle :
"S.N.C.". (259)
258
Article 270 : Cet article donne la définition de la SNC dont la
caractéristique essentielle est que tous les associés répondent indéfiniment et
solidairement des dettes sociales. Un associé peut donc se voir réclamer le
paiement de toutes les dettes de la société et risquer l'ensemble de ses biens
personnels, et non pas seulement ceux qu'il a engagés dans la société. Cet
inconvénient est sans doute la raison principale pour laquelle cette forme de
société est très exceptionnellement utilisée dans les Etats-Parties où on
préfère, le plus souvent, choisir la forme de la SARL ou de la SA. Le
développement de la notion de "patrimoine d'affectation" permettant à une
seule et même personne, par le biais de la société unipersonnelle (art. 309
pour les SARL et art. 385 pour les SA) de ne risquer qu'une partie de ses
biens dans une entreprise commerciale, ne favorisera sans doute pas, dans
l'avenir, le choix de la forme de la SNC. Cette forme peut cependant présenter
des avantages dans certaines circonstances et notamment : lorsque les
associés entendent "verrouiller" la structure de la société : l'unanimité,
obligatoirement requise pour toutes cessions de parts sociales (art. 274) et
pour la révocation d'un gérant statutaire associé (279) garantit tout associé,
quelle que soit sa part dans le capital, qu'aucun changement à ce sujet
n'interviendra, sans son consentement; lorsque les associés (un groupe de
sociétés par exemple) veulent, pour une activité commune donnée, bénéficier
du régime de la transparence fiscale (généralement appliqué aux SNC) pour
consolider fiscalement et directement, leur part de résultat dans la SNC avec
leur résultat principal. La SNC dans ce dernier cas paraît constituer une
structure juridique appropriée, à la place d'un GIE (lorsque l'activité envisagée
sort du cadre de l'objectif du GIE tel qu'il est limité par l'article 869) ou d'une
société en participation (lorsque le caractère occulte n'est pas souhaitable ou
indispensable). Une SNC doit réunir au moins deux associés (art. 4) sans
limitation du nombre maximum des associés. Les associés peuvent être soit
des personnes physiques, soit des personnes morales.
259
Article 271 : Les créanciers d'une SNC ne peuvent rechercher
directement et indirectement, un ou plusieurs associés de celle-ci en paiement
de dettes sociales; ils doivent dans un premier temps obligatoirement
s'adresser à la société débitrice. Ce n'est qu'en cas de défaillance de celle-ci,
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Article 273 : Le capital social est divisé en parts sociales de même valeur
nominale. (260)
Article 274 : Les parts sociales ne peuvent être cédées qu'avec le
consentement unanime des associés.
Toute clause contraire est réputée non écrite.
A défaut d'unanimité, la cession ne peut avoir lieu, mais les statuts
peuvent aménager une procédure de rachat pour permettre le retrait de
l'associé cédant. (261)
Article 275 : La cession de parts doit être constatée par écrit.
que les associés peuvent être poursuivis 60 jours (voire 90 jours) plus tard.
On observera que la solidarité dans le paiement de ces dettes, qui existe
obligatoirement à l'égard des tiers, ne joue pas en principe et peut être écartée
par une disposition expresse des statuts, en ce qui concerne les rapports
entre associés. Un associé, qui serait dans ce cas, recherché seul en
paiement par un tiers et paierait l'intégralité de la dette sociale, pourrait se
retourner contre ses coassociés pour la part qui leur incombe, selon les
statuts. Par ailleurs, l'associé qui se retire de la SNC demeure, même après
son retrait, solidairement et indéfiniment responsable envers les tiers, des
dettes sociales antérieures à son retrait
260
Article 272 : Comme les autres sociétés commerciales, la SNC doit avoir
une dénomination sociale (et non une raison sociale). Cette dénomination peut
éventuellement comporter le nom d'un ou de plusieurs associés (art. 15).
261
Article 273 : Aucun capital minimum ou maximum n'est imposé à une
SNC. Aucun minimum (ni maximum) n'est fixé par ailleurs, pour le montant
nominal des parts sociales de SNC. En conséquence, une SNC pourrait avoir
un capital social très faible (par exemple une SNC qui ne comprendrait que
deux associés faisant chacun un apport de 10 000 FCFA pourrait valablement
se constituer avec un capital de 20 000 FCFA).
Article 274 : Le caractère "intuitu personae" de la SNC est consacré par cet
article : en effet quel que soit le taux de sa participation, tout associé a la
certitude que, sans son consentement, on ne peut lui imposer, soit le retrait
d'un associé, soit l'entrée d'un nouvel associé. Le consentement unanime est
requis même s'il s'agit de céder des parts sociales entre associés. Il n'est pas
possible de déroger à cette obligation d'unanimité par une classe statutaire.
Un associé peut donc être contraint de rester dans la SNC contre son gré, à
moins que les statuts n'aient prévu une possibilité de sortie (rachat des parts,
par la société ou par les associés ou par un tiers désigné par ces derniers, par
exemple).
 73
Elle n'est rendue opposable à la société qu'après accomplissement de l'une
des formalités suivantes :
1) signification à la société de la cession par exploit d'huissier;
2) acceptation de la cession par la société dans un acte authentique;
3) dépôt d'un original de l'acte de cession au siège social contre remise par
le gérant d'une attestation de dépôt.
Elle n'est opposable aux tiers qu'après accomplissement de cette formalité
et après publication par dépôt en annexe au registre du commerce et du
crédit mobilier. (262)
262
Article 275 : Les parts sociales de SNC ne sont pas "négociables" elles
sont cessibles (art. 57) au moyen d'un acte écrit, signé par le cédant et le
cessionnaire. La cession n'est opposable à la société que si l'acte lui a été
signifié ou remis, ou si elle l'a acceptée par un acte authentique. La troisième
possibilité prévue par l'article 275, (dépôt d'un original de l'acte au siège
social, attesté par le gérant) permettra de faire l'économie des frais de
signification (huissier) ou du recours au notaire. On observera cependant
qu'une cession de parts sociales dans les SNC, entraînera le plus souvent
une modification de l'article des statuts prévoyant la répartition des parts
sociales et qu'une telle modification doit être constatée par un acte
authentique (art. 10). Si la cession et la modification des statuts interviennent
simultanément dans un acte authentique, celui-ci pourra utilement constater
en même temps, l'acceptation de la cession de parts, par la société.
Cependant la répartition des parts sociales entre associés n'est pas une
mention qui doive obligatoirement figurer dans les statuts, lesquels doivent par
contre mentionner l'identité des apporteurs (en numéraire comme en nature)
la valeur de leurs apports et celle des titres sociaux remis en contrepartie (art.
13-6° et 7°). Une cession de parts n'entraîne pas la réalisation d'apports à la
société et la modification qu'elle entraîne dans la répartition des parts, résulte
implicitement de l'acte de cession de parts lui-même, sans qu'il soit nécessaire
de modifier les statuts. Mais en pratique, ces derniers indiquent le plus
souvent dans l'article relatif au montant du capital social, la répartition des
parts qui le représentent. Si tel est le cas il y aura bien obligation de modifier
cet article, après une cession de parts. Cette cession de parts n'est opposable
aux tiers qu'après qu'elle ait été publiée (par dépôt) au Registre du commerce.
En effet elle entraînera un changement dans la liste des associés tenus
indéfiniment des dettes sociales (sauf si la cession intervient entre associés).
Outre le dépôt de l'acte de cession de parts, prévu à l'article 275, il y aura lieu
de procéder à une inscription modificative au Registre du commerce, dans les
30 jours de la modification, par application des dispositions de l'article 35 de
l'Acte uniforme relatif au Droit Commercial Général.
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TITRE 2 : GERANCE
CHAPITRE 1 : NOMINATION DU GERANT
Article 276 : Les statuts organisent la gérance de la société.
Ils peuvent désigner un ou plusieurs gérants, associés ou non, personnes
physiques ou morales, ou en prévoir la désignation dans un acte ultérieur.
Si une personne morale est gérante, ses dirigeants sont soumis aux
mêmes conditions et obligations et encourent les mêmes responsabilités
civiles et pénales que s'ils étaient gérants en leur nom propre, sans
préjudice de la responsabilité solidaire de la personne morale qu'ils
dirigent.
A défaut d'organisation de la gérance par les statuts, tous les associés sont
réputés être gérants. (263)
CHAPITRE 2 : POUVOIRS DU GERANT
Article 277 : Dans les rapports entre associés et en l'absence de la
détermination de ses pouvoirs par les statuts, le gérant peut faire tous les
actes de gestion dans l'intérêt de la société. En cas de pluralité de gérants,
chacun détient les mêmes pouvoirs que s'il était seul gérant de la société,
sauf le droit pour chacun de s'opposer à toute opération avant qu'elle ne
soit conclue.
Dans les rapports avec les tiers, le gérant engage la société par les actes
entrant dans l'objet social.
263
Article 276 : Les statuts peuvent organiser la gérance, mais ce n'est pas
une obligation; si, soit volontairement, soit par suite d'un oubli, les statuts ne
prévoient rien de particulier au sujet de la gérance, chaque associé est réputé
être gérant. Les gérants ne sont pas forcément des gérants statutaires
(désignés par les statuts) ils peuvent être nommés par une décision collective
postérieure aux statuts aux conditions de quorum et de majorité prévues par
les statuts, ou à défaut à l'unanimité des associés (art. 283). Une société
peut être gérante d'une SNC, dans ce cas elle n'a pas besoin de désigner de
représentant permanent, elle agit par ses propres dirigeants. La responsabilité
civile et pénale de ces derniers, n'entraîne pas pour eux, même si la société
qu'ils représentent est associée dans la SNC, la responsabilité solidaire et
indéfinie du passif de la SNC. Ils ne sont responsables que des fautes qu'ils
commettraient dans le cadre de l'exécution du mandat de gérant de la SNC,
confié à leur société.
 74
En cas de pluralité de gérants, chacun détient les mêmes pouvoirs que s'il
était seul gérant de la société.
L'opposition formée par un gérant aux actes d'un autre gérant est sans
effet à l'égard des tiers, à moins qu'il ne soit établi qu'ils en ont eu
connaissance.
Les clauses statutaires limitant les pouvoirs des gérants qui résultent du
présent Article sont inopposables aux tiers. (264)
CHAPITRE 3 : REMUNERATION DU GERANT
Article 278 : Sauf clause contraire des statuts ou d'une délibération des
associés, la rémunération des gérants est fixée par les associés, à la
majorité en nombre et en capital des associés.
Si le gérant dont la rémunération doit être fixée est lui-même associé, la
décision est prise à la majorité en nombre et en capital des autres
associés. (265)
CHAPITRE 4 : REVOCATION DU GERANT
264
Article 277 : Les pouvoirs des gérants peuvent être limités par les statuts,
mais une telle limitation est inopposable aux tiers. Vis-à-vis des tiers le gérant,
ou chacun d'eux, a tous pouvoirs pour agir au nom de la SNC, dans la limite
de son objet social. Cependant si l'acte du gérant sort du cadre de l'objet
social, il engage quand même la société à l'égard des tiers, sauf si ceux-ci
avaient connaissance de ce dépassement. (art. 122). En cas de pluralité de
gérants, et compte tenu de ce que chacun d'eux peut agir séparément, un
gérant peut s'opposer à une opération engagée par un autre gérant et avec
laquelle il n'est pas d'accord, à condition qu'il s'y oppose avant la conclusion
de cette opération. Cette opposition ne dégage que sa responsabilité envers
les associés, et non envers les tiers, sauf s'il est démontré que ceux-ci avaient
connaissance de l'opposition, avant la conclusion de l'opération. Le gérant qui
s'oppose aura donc le plus grand intérêt à en informer les tiers susceptibles
d'être concernés par l'opération, avant qu'elle ne soit conclue, et de leur
demander un accusé de réception.
265
Article 278 : La majorité en nombre et en capital des associés est en
principe suffisante pour fixer la rémunération du ou des gérants, mais les
statuts ou une décision collective des associés (celle qui a désigné le gérant
par exemple) pourrait en décider, à des conditions de quorum et/ou de
majorité différentes (plus rigoureuses comme moins rigoureuses). En tout état
de cause, le gérant associé ne peut prendre part à la décision fixant sa propre
rémunération.
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Article 279 : Si tous les associés sont gérants, ou si un gérant associé est
désigné par les statuts, la révocation de l'un d'eux ne peut être faite qu'à
l'unanimité des autres associés.
Cette révocation entraîne dissolution de la société, à moins que sa
continuation ne soit prévue dans les statuts ou que les autres associés ne
la décident à l'unanimité. (266)
Article 280 : Le gérant associé révoqué peut décider de se retirer de la
société en demandant le remboursement de ses droits sociaux dont la
valeur est fixée, à défaut d'accord entre les parties, par un expert désigné
par le président la juridiction compétente statuant à bref délai.
Le gérant qui n'est pas nommé par les statuts, qu'il soit associé ou non,
peut être révoqué par décision de la majorité en nombre et en capital des
associés.
Si le gérant dont la révocation est soumise au vote des associés est lui-
même associé, la décision est prise à la majorité en nombre et en capital
des autres associés.(267)
266
Article 279 : A la différence des conditions de leur nomination (art. 276)
les gérants associés ne peuvent être révoqués qu'à l'unanimité des autres
associés. Cette condition n'est cependant imposée pour un gérant associé
non statutaire, qu'à condition que tous les associés soient gérants
simultanément. Dans les autres cas (gérance non collective des associés ou
gérant non associé) la révocation pourrait intervenir à la majorité en nombre et
en capital des associés. La décision de révocation d'un gérant associé
statutaire, ou d'un gérant associé, alors que tous les associés seraient
gérants, entraîne la dissolution de plein droit de la SNC. Si l'on veut écarter
cette dissolution il sera nécessaire de le prévoir dans les statuts ou à défaut
d'indiquer clairement dans la décision de révocation que tous les associés qui
la décident, entendent maintenir la société.
267
Article 280 : Un gérant, même s'il est associé, peut être révoqué contre
son gré (à l'unanimité de ses coassociés s'il tombe dans le champ
d'application de l'article 279). Compte tenu du caractère très affirmé de
l'"intuitu personae" des SNC, et de ce qu'un gérant associé pourrait être
écarté de la gestion alors qu'il demeurerait personnellement responsable,
solidairement et indéfiniment, des dettes sociales, il est heureux que l'article
280 donne la possibilité au gérant associé, d'exiger le rachat de ses parts
sociales, à un prix fixé soit d'accord partie soit à dire d'expert (voir aussi les
commentaires des articles 59 et 292). Le terme de "remboursement" employé
par l'article 280 semble être inapproprié puisque la somme revenant à
l'associé sortant, ne sera pas nécessairement égale au montant de la valeur
d'acquisition de ses part (valeur d'apport ou prix d'achat). Il ne semble
 75
Article 281 : Si la révocation du gérant est décidée sans justes motifs, elle
peut donner lieu à dommages et intérêts. (268)
Article 282 : Toute clause contraire aux dispositions des 2 articles
précédents est réputée non écrite. (269)
TITRE 3 : DECISIONS COLLECTIVES
Article 283 : Toutes les décisions qui excèdent les pouvoirs des gérants
sont prises à l'unanimité des associés.
pas qu'en employant le terme de "remboursement" l'article 280 impose
nécessairement que le rachat des parts de l'associé gérant révoqué, doit se
faire nécessairement par la SNC elle-même; les coassociés, voire des tiers
désignés par ces derniers, pourraient racheter ces parts. En tout état de
cause, les associés restants seraient tenus solidairement et indéfiniment du
paiement des parts rachetées, par application des dispositions de l'article 292.
Par ailleurs, les termes "le gérant associé révoqué" employés au début de
l'article 280, ne limite pas le champ d'application de cet article aux seul gérant
associé visé à l'article 279 : ainsi un gérant associé, statutaire ou non, qui ne
serait pas, en même temps, cogérant avec tous ses coassociés, pourrait
obtenir le rachat de ses parts, s'il était révoqué. L'article 280 prévoit par
ailleurs que le gérant statutaire, associé ou non, peut être révoqué par
décision de la majorité en nombre et en capital des associés (gérant associé
non statutaire exclu, le cas échéant). La portée de cette disposition recouvre
ainsi semble-t-il, l'un des cas prévus par l'article 279 qui prévoit la révocation à
l'unanimité des coassociés. En effet un gérant associé non statutaire qui serait
en même temps cogérant avec tous ses coassociés (cas par exemple où les
statuts n'organiseraient pas la gérance selon l'article 276) pourrait être
révoqué, soit aux conditions de l'article 279, soit à celles de l'article 280. Dans
le doute, il y aura lieu de considérer qu'il devra être révoqué aux conditions de
l'article 279 (à l'unanimité de ses coassociés).
268
Article 281 : L'attribution de dommages et intérêts pour révocation sans
justes motifs est de portée générale, elle peut bénéficier à tout gérant, associé
ou non, statutaire ou non.
269
Article. 282 : Le droit du gérant, associé et révoqué, au rachat de ses
parts; les conditions de révocation des gérants non statutaires, et
l'indemnisation des gérants révoqués sans justes motifs, s'imposent
absolument aux SNC, même si leurs statuts contenaient des dispositions
contraires.
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Toutefois, les statuts peuvent prévoir que certaines décisions sont prises à
une majorité qu'ils fixent.(270)
Article 284 : Les décisions collectives sont prises en assemblée ou par
consultation écrite si la réunion d'une assemblée n'est pas demandée par
l'un des associés. (271)
Article 285 : Les statuts définissent les règles relatives aux modalités de
consultation, aux quorums et aux majorités. (272)
Article 286 : Lorsque les décisions sont prises en assemblée générale,
l'assemblée générale est convoquée par le ou l'un des gérants au moins 15
jours avant sa tenue, par lettre au porteur contre récépissé ou par lettre
recommandée avec demande d'avis de réception.
La convocation indique la date, le lieu de réunion et l'ordre du jour.
Toute assemblée irrégulièrement convoquée peut être annulée. Toutefois,
l'action en nullité n'est pas recevable lorsque tous les associés étaient
présents ou représentés. (273)
270
Article 283 : Les statuts de la SNC peuvent prévoir librement les
conditions de quorum et de majorité pour toutes les décisions collectives, en
dérogation au principe général de l'unanimité prévu par l'article 283.
Cependant les décisions relatives à l'agrément des cessions de parts (art.
275) à la révocation des gérants associés (art. 279) doivent se prendre à
l'unanimité, tandis que la révocation des gérants non statutaires se décide à la
majorité en nombre et en capital (comme prévu à l'article 280), comme
l'approbation annuelle des comptes (art. 288).
271
Article 284 : Si les statuts n'écartent pas déjà la consultation écrite, un
associé peut exiger la réunion d'une assemblée générale pour prendre les
décisions collectives qui ne sont pas, par ailleurs, obligatoirement prises en
assemblée, comme c'est le cas de l'approbation annuelle des compte (art.
288). On observera que quelle que soit le niveau de sa participation, un
associé de SNC peut demander la réunion de l'assemblée, à la différence de
ce qui est prévu pour les SCS dans lesquelles un seuil de participation (1/4)
est requis (art. 302).
272
Article 285 : Hormis l'approbation annuelle des comptes, obligatoirement
soumise à une assemblée générale (art. 288), les statuts peuvent imposer, ou
écarter complètement, la consultation par écrit. Hormis les conditions de
quorum et/ou de majorité imposées par les article 275, 279, 280 et 288, les
statuts peuvent librement fixer celles des autres décisions collectives. A défaut
la règle générale de l'unanimité s'imposerait (art. 283).
 76
Article 287 : Le procès-verbal doit être signé par chacun des associés
présents.
En cas de consultation écrite, il en est fait mention dans le procès-verbal
auquel est annexée la réponse de chaque associé et qui est signé par les
gérants. (274)
TITRE 4 : ASSEMBLEE GENERALE ANNUELLE
Article 288 : Il est tenu chaque année, dans les 6 mois qui suivent la
clôture de l'exercice, une assemblée générale annuelle au cours de laquelle
le rapport de gestion, l'inventaire et les états financiers de synthèse
établis par les gérants sont soumis à l'approbation de l'assemblée des
associés.
A cette fin, les documents visés à l'alinéa précédent, le texte des
résolutions proposées ainsi que, le cas échéant, le rapport du commissaire
aux comptes, sont communiqués aux associés au moins 15 jours avant la
tenue de l'assemblée. Toute délibération prise en violation des dispositions
du présent alinéa peut être annulée.
L'assemblée générale annuelle ne peut valablement se tenir que si elle
réunit une majorité d'associés représentant la moitié du capital social; elle
est présidée par l'associé représentant par lui-même ou comme
mandataire le plus grand nombre de parts sociales.
273
Article 286 : Lorsque la présence et/ou la représentation de tous les
associés est assurée pour la tenue d'une assemblée générale, la convocation
par lettre, 15 jours à l'avance, peut être omise à condition toutefois, en ce qui
concerne l'assemblée générale annuelle, que les documents soumis à cette
assemblée aient bien été tenus à la disposition des associés 15 jours au
moins à l'avance (art. 288).
274
Article 287 : Un associé peut se faire représenter à l'assemblée, dans les
conditions prévues aux statuts; à défaut, seul un associé pourrait en
représenter un autre (art. 126). Les dispositions des articles 127 à 136
s'appliquent aux décisions collectives prises en assemblée ou par
correspondance, par les associés des SNC (notamment contenu des procès-
verbaux, registre des délibérations ..................). La signature obligatoire par
tous les associés présents, du procès-verbal de l'assemblée, (lequel doit
obligatoirement contenir, notamment, les noms et prénoms des associés
présents comme prévu à l'article 134, dispense de l'établissement d'une feuille
de présence, à condition toutefois que le procès-verbal indique aussi les noms
des associés éventuellement représentés et ceux de leurs mandataires.
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Toute clause contraire aux dispositions du présent Article est réputée non
écrite. (275)
TITRE 5 : CONTROLE DES ASSOCIES
Article 289 : Nonobstant le droit de communication ci-dessus en vue de
l'assemblée annuelle, les associés non gérants ont le droit de consulter, au
siège social, 2 fois par an, tous les documents et pièces comptables ainsi
que les procès-verbaux des délibérations et des décisions collectives. Ils
ont le droit d'en prendre copie à leurs frais.
Ils doivent avertir les gérants de leur intention d'exercer ce droit au moins
15 jours à l'avance, par lettre au porteur contre récépissé ou par lettre
recommandée avec demande d'avis de réception, télex ou télécopie. (276)
Ils ont le droit de se faire assister par un expert-comptable ou un
commissaire aux comptes à leurs frais.
275
Article 288 : L'approbation des comptes annuels ne peut intervenir dans
le cadre d'une consultation par correspondance. Elle doit obligatoirement
donner lieu à la tenue d'une assemblée générale, réunie dans les 6 mois de la
clôture de l'exercice; ce délai n'est pas susceptible de report. L'assemblée
n'est pas présidée par le gérant ou l'un d'entre eux, mais obligatoirement par
l'associé représentant le plus grand nombre de parts sociales. Les conditions
de quorum (la moitié au moins des associés) et de majorité (la moitié au moins
du capital social) s'imposent, même en cas de silence ou de dispositions
contraires des statuts. On observera que l'article 288 ne fixe que le quorum
requis pour que l'assemblée générale délibère valablement, et non pas la
majorité à laquelle les décisions doivent être prises : celle-ci devra donc être
fixée par les statuts. L'assemblée générale annuelle statue sur : le
rapport de gestion, les états financiers de synthèse, le rapport du
commissaire aux comptes (s'il en a été désigné un). L'Acte uniforme ne
prévoit pas de cas où la nomination d'un commissaire aux comptes soit
obligatoire, pour une SNC. Cette nomination reste néanmoins possible, à titre
facultatif.
276
Article 289 : Outre le droit de communication bi-annuel organisé par cet
article, les associés des SNC disposent du droit de faire effectuer l'expertise
de gestion prévue aux articles 159 et 160. Les frais d'une telle expertise
incombent à la société (art. 160) tandis que l'assistance d'un expert comptable
ou d'un commissaire aux comptes, pour l'exercice du droit de communication
prévu à l'article 289, se fait aux frais de l'associé demandeur. Les dispositions
relatives à la procédure d'alerte et prévues aux articles 150 à 152 (pour les
SNC ayant nommé un commissaire aux comptes) et à l'article 157 (pour les
SNC sans commissaire aux comptes) sont applicables aux SNC.

TITRE 6 : FIN DE LA SOCIETE EN NOM COLLECTIF
Article 290 : La société prend fin par le décès d'un associé. Toutefois, les
statuts peuvent prévoir que la société continuera soit entre les associés
survivants, soit entre les associés survivants et les héritiers ou
successeurs de l'associé décédé avec ou sans l'agrément des associés
survivants.
S'il est prévu que la société continuera avec les seuls associés survivants,
ou si ces derniers n'agréent pas les héritiers ou successeurs de l'associé
décédé ou s'ils n'agréent que certains d'entre eux, les associés survivants
doivent racheter aux héritiers ou successeurs de l'associé décédé ou à ceux
qui n'ont pas été agréés, leurs parts sociales.
En cas de continuation et si l'un ou plusieurs des héritiers ou successeurs
de l'associé décédé sont mineurs non émancipés, ceux-ci ne répondent des
dettes sociales qu'à concurrence des parts de la succession de leur auteur.
En outre, la société doit être transformée dans le délai d'un an, à compter
du décès, en société en commandite dont le mineur devient
commanditaire. A défaut, elle est dissoute. (277)
Article 291 : La société prend également fin lorsqu'un jugement de
liquidation des biens, de faillite ou des mesures d'incapacité ou
277
Article 290 : Cet article pose le principe général de la dissolution de plein continuation de la société dans de tels cas. Par ailleurs et à la différence du
droit d'une SNC, en cas de décès de l'un des associés. Les statuts peuvent
déroger à ce principe; toutefois, si la continuation de la société était prévue
avec les héritiers ou successeurs de l'associé décédé à la condition qu'ils
soient agréés par les associés survivants, ces derniers auraient l'obligation de frappé de l'une des mesures prévues à l'article 291.
racheter les parts sociales des héritiers ou des successeurs non agréés (aux
conditions de prix fixées conformément aux dispositions des articles 59 et
292). Si les héritiers ou successeurs agréés comme nouveaux associés
étaient mineurs non émancipés, la responsabilité de ces derniers, sur les
dettes sociales, serait limitée au pourcentage que détenait l'associé décédé,
dans le capital de la SNC. Et si dans le délai d'un an, l'héritier ou le
successeur est toujours mineur non émancipé, il doit devenir associé
commanditaire de la SNC qui doit, obligatoirement, se transformer en SCS;
faute de quoi elle serait dissoute de plein droit. En dehors des causes de
dissolution communes à toutes les sociétés, le cas de dissolution prévu à
l'article 290, en ce qui concerne les SNC, n'est pas le seul, il peut y avoir aussi gérant, s'il le demande, comme prévu à l'article 280). Cette disposition
dissolution notamment en cas de révocation du gérant (comme prévu à
l'article 279) et dans tous les cas prévus à l'article 291 (liquidation des biens, revanche elle impose une responsabilité solidaire et indéfinie dans le paiement
faillite, incapacité ou interdiction d'un associé).
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77
d'interdiction d'exercer une activité commerciale sont prononcés à l'égard
d'un associé à moins que les statuts de la société ne prévoient la
continuation, ou que les autres associés ne le décident à l'unanimité. (278)
Article 292 : Dans les cas soit de refus d'agrément des héritiers et
successeurs, soit du retrait d'un associé, la valeur des droits sociaux à
rembourser aux intéressés est fixée, conformément aux dispositions de
l'article 59 du présent Acte Uniforme. (279)
Dans les cas prévus à l'alinéa précédent où les associés doivent racheter
les parts sociales, les associés sont tenus indéfiniment et solidairement du
paiement de ces parts.
278
Article 291 : Comme pour le cas du décès d'un associé (art. 290), l'article
291 pose le principe général de la dissolution de la SNC au cas ou un associé
(qui est obligatoirement un commerçant) se trouverait personnellement en
situation de liquidation des biens ou de faillite ou encore d'incapacité ou
d'interdiction d'exercer le commerce. On notera que les situations de
règlement ou de redressement judiciaires ne sont pas prévues par cet article.
Les statuts peuvent déroger à ce principe général, en prévoyant la
cas du décès d'un associé, (art. 290) et même si cette continuation n'a pas été
prévue dans les statuts, elle pourrait être décidée au moment de la
survenance de l’événement, à l'unanimité des coassociés de celui qui serait
279
Article 292 : La portée de cet article semble être générale puisqu'il vise
non seulement le cas de rachat prévu à l'article 290 (non agrément d'un
héritier ou d'un successeur) mais aussi le retrait d'un associé et en particulier
le retrait d'un associé gérant révoqué (art. 280). On notera que l'article 292
renvoie à l'article 59, sur la fixation du prix de rachat. Ce dernier article prévoit
que le prix est fixé à défaut d'accord entre les parties, par un expert désigné,
soit par les parties, soit par décision de justice (l'article 280 ne prévoyant la
désignation d'un expert, que par décision de justice). L'article 292 impose
semble-t-il, aux associés restants et non à la société elle même, de racheter
les parts dans tous les cas (y compris donc dans le cas de la révocation du
n'impose pas un rachat proportionnel à la part de chacun dans le capital, en
du prix fixé.
 78
LIVRE 2 : LA SOCIETE EN
COMMANDITE SIMPLE
TITRE 1 : DISPOSITIONS GENERALES
Article 293 : La société en commandite simple est celle dans laquelle
coexistent un ou plusieurs associés indéfiniment et solidairement
responsables des dettes sociales dénommés "associés commandités", avec
un ou plusieurs associés responsables des dettes sociales dans la limite de
leurs apports dénommés "associés commanditaires" ou "associés en
commandite", et dont le capital est divisé en parts sociales. (280)
Article 294 : La société en commandite simple est désignée par une
dénomination sociale qui doit être immédiatement précédée ou suivie en
caractères lisibles des mots : "société en commandite simple" ou du sigle :
"S.C.S.".
280
Article 293 : L'article 293 définit la société en commandite simple. La
caractéristique essentielle de cette société est de grouper deux catégories
d'associés : les commandités (indéfiniment et solidairement tenus des dettes
sociales) et les commanditaires (responsables des dettes sociales dans la
limite de leurs apports). La SCS, est en quelque sorte, une SNC à laquelle
s'ajoutent un ou plusieurs associés commanditaires. On peut regretter que
l'appellation de la SCS ne soit pas simplement "société en commandite". En
effet l'Acte uniforme ne prévoyant plus l'existence de la "société en
commandite par actions" il n'y a plus à distinguer cette forme de l'autre et le
mot "simple" devient superflu. Cette forme de société n'est pratiquement
jamais utilisée dans les Etats-Parties, sans doute en raison de la lourdeur de
la responsabilité pécuniaire incombant aux commandités venant s'ajouter aux
complications qu'entraîne, dans le fonctionnement d'une telle société, la
présence de deux catégories d'associés ayant des droits et des obligations
différents. Certains Etats-Parties avaient d'ailleurs purement et simplement
supprimé cette forme de société, dans leur nouvelle législation nationale
(Sénégal et Mali par exemple). La SCS doit réunir au moins deux associés
dont par hypothèse, l'un serait commandité et l'autre commanditaire (aucun
nombre maximum d'associé n'est prévu). Les associés peuvent être aussi
bien des personnes physiques que des personnes morales. Les associés
commandités, comme ceux de la SNC, ont tous la qualité de commerçants.
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Le nom d'un associé commanditaire ne peut en aucun cas être incorporé à
la dénomination sociale, à défaut de quoi ce dernier répond indéfiniment
et solidairement des dettes sociales. (281)
Article 295 : Les statuts de la société en commandite simple doivent
nécessairement contenir les indications suivantes :
1) le montant ou la valeur des apports de tous les associés;
2) la part dans ce montant ou cette valeur de chaque associé commandité
ou commanditaire;
3) la part globale des associés commandités et la part de chaque associé
commanditaire dans la répartition des bénéfices et dans le boni de
liquidation. (282)
Article 296 : Les parts sociales ne peuvent être cédées qu'avec le
consentement de tous les associés.
Toutefois les statuts peuvent stipuler :
1) que les parts des associés commanditaires sont librement cessibles
entre associés;
2) que les parts des associés commanditaires peuvent être cédées à des
tiers étrangers à la société avec le consentement de tous les associés
commandités et de la majorité en nombre et en capital des associés
commanditaires;
3) qu'un associé commandité peut céder une partie de ses parts à un
associé commanditaire ou à un tiers étranger à la société avec le
consentement de tous les associés commandités et de la majorité en
nombre et en capital des associés commanditaires. (283)
281
Article 294 : Compte tenu des grandes conséquences (responsabilité des
dettes sociales) que cela aurait pour lui, un associé commanditaire, même s'il
est établi qu'il a bien cette qualité, aura tout intérêt à veiller à ce que son nom
(ou sa dénomination sociale s'il s'agit d'une société) ne soit pas incorporé à la
dénomination sociale de la SCS.
282
Article 295 : Les mentions obligatoires des statuts de la SCS, prévues à
l'article 295 viennent s'ajouter à celles communes à toutes les sociétés, et
prévues à l'article 13.
283
Article 296 : L'Acte Uniforme ne prévoit aucun montant, ni minimum, ni
maximum, pour le capital des SCS pas plus d'ailleurs que pour le montant
nominal des parts sociales qui le représentent. La seule obligation est
l'émission en contrepartie des apports faits à la SCS, de parts sociales (art.
51) toutes de même valeur nominale (art. 56). L'article 296 pose le principe
de l'accord préalable unanime des associés (commandités comme
 79
Article 297 : La cession de parts doit être constatée par écrit.
Elle n'est rendue opposable à la société qu'après accomplissement de l'une
des formalités suivantes :
1) signification à la société de la cession par exploit d'huissier;
2) acceptation de la cession par la société dans un acte authentique;
3) dépôt d'un original de l'acte de cession au siège social contre remise par
le gérant d'une attestation de dépôt.
Elle n'est opposable aux tiers qu'après l'accomplissement de cette
formalité et après publication par dépôt au registre du commerce et du
crédit mobilier. (284)
TITRE 2 : GERANCE
Article 298 : La société en commandite simple est gérée par tous les
associés commandités, sauf stipulation contraire des statuts qui peuvent
désigner un ou plusieurs gérants, parmi les associés commandités, ou en
prévoir la désignation par un acte ultérieur, dans les mêmes conditions et
avec les mêmes pouvoirs que dans une société en nom collectif. (285)
commanditaires) pour la cession des parts sociales. Les dérogations à ce
principe général, prévues à l'article 296 sont les seules possibles et elles
doivent obligatoirement être prévues aux statuts si les associés veulent en
bénéficier. Les statuts ne pourraient prévoir ni d'autres cas, ni d'autres
conditions de quorum et de majorité. On notera que dans le cas où les statuts
organiseraient la cession des parts d'un commandité sans exigence de
l'unanimité complète (3ème cas de l'article 296), la cession ne pourrait porter
que sur une partie seulement des parts de l'associé commandité cédant. Ce
dernier restant ainsi obligatoirement responsable indéfiniment et solidairement
des dettes sociales.
284
Article 297 : L'article 297 fixe des conditions de forme et d'opposabilité de
la cession des parts de SCS, identiques à celles prévues pour les SNC, à
l'article 275 (voir commentaire de cet article).
285
Article 298 : L'article 298 prévoit que la gérance d'une SCS est assurée
par tous les associés commandités (ou par un ou plusieurs associés
commandités si les statuts le permettent). Cet article indique que la gérance
de la SCS s'exerce dans les mêmes conditions et avec les mêmes pouvoirs
que la gérance des SNC (art. 276 à 282). On remarquera qu'en ce qui
concerne la désignation des gérants, il existe entre les deux formes de
sociétés, une différence importante. En effet, les gérants de la SCS doivent
obligatoirement être des associés (commandités) alors que ceux de la SNC
peuvent éventuellement, ne pas être choisis parmi les associés, si les statuts
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Article 299 : L'associé ou les associés commanditaires ne peuvent faire
aucun acte de gestion externe, même en vertu d'une procuration. (286)
Article 300 : En cas de contravention à la prohibition mentionnée à
l'article précédent, l'associé ou les associés commanditaires sont obligés
indéfiniment et solidairement avec les associés commandités pour les
dettes et engagements de la société qui dérivent des actes de gestion qu'ils
ont faits.
Suivant le nombre ou la gravité de ces actes, ils peuvent être obligés pour
tous les engagements de la société ou pour quelques uns seulement. (287)
le permettent (art. 276). En ce qui concerne les pouvoirs, la rémunération et la
révocation des gérants de la SCS, ce sont, respectivement, les dispositions
des articles 277, 278 et 279 à 282 qui s'appliquent également aux SCS. C'est
ainsi, notamment que les gérants des SCS : ont les pouvoirs les plus étendus
vis-à-vis des tiers auxquels d'éventuelles limitations de pouvoirs, prévues aux
statuts, ne seraient pas opposables (art. 277); ont, s'ils sont plusieurs, la
possibilité de s'opposer aux opérations qu'entreprendrait l'un d'entre eux, à
condition que cette opposition intervienne avant la conclusion de l'opération
(art. 277). ont une rémunération fixée à la majorité en nombre et en capital des
autres associés (art. 278); sont révocables à l'unanimité des autres
associés (art. 279) sauf s'ils ne sont pas nommés par les statuts (art. 280);
sont indemnisables, en cas de révocation sans justes motifs (art. 281). Il
semble que le renvoi à l'article 279, implique pour les SCS, que la révocation
du gérant statutaire ou de l'un des gérants (quand tous les associés
commandités sont gérants) entraîne la dissolution de la SCS, à moins que les
statuts ou une décision unanime des associés, n'en disposent autrement.
286
Article 299 : L'article 299 interdit aux associés commanditaires
d'accomplir un acte de gestion externe (même en la simple qualité de
mandataire de la gérance).Cette interdiction relève du principe général,
applicable à toute société commerciale, et selon lequel un associé en cette
seule qualité, ne doit pas s'immiscer dans la gestion (confiée aux dirigeants
sociaux).Ceci ne prive pas pour autant l'associé de son droit d'information et
de contrôle (art. 301).
287
Article 300 : Le non respect de l'interdiction prévue à l'article 299 (un
associé commanditaire ne doit accomplir aucun acte de gestion externe),
entraîne la sanction prévue à l'article 300 : la responsabilité solidaire et
indéfinie, avec les associés commandités, des dettes et engagements de la
société, à raison des actes de gestion faits par l'associé commanditaire. Ce
dernier s'étant conduit vis-à-vis des tiers, comme un associé commandité
(gérant) est traité comme tel, sur le plan des engagements financiers. Cette
 80
Article 301 : Les avis et conseils, les actes de contrôle et de surveillance
n'engagent pas les associés commanditaires. (288)
TITRE 3 : DECISIONS COLLECTIVES
Article 302 : Toutes les décisions qui excèdent les pouvoirs des gérants
sont prises par la collectivité des associés.
Les statuts organisent la prise de décision par la collectivité des associés
quant aux modalités de consultation, en assemblée ou par consultation
écrite, aux quorums, et aux majorités.
Toutefois, la réunion d'une assemblée de tous les associés est de droit, si
elle est demandée soit par un associé commandité, soit par le quart en
nombre et en capital des associés commanditaires. (289)
responsabilité de l'associé commanditaire, peut s'étendre à l'ensemble des
opérations de la SCS, si cet associé participe couramment à la gestion.
288
Article 301 : L'article 301 exclut du champ d'application de l'article 299, les
simples avis et conseils qu'un associé commanditaire pourrait donner aux
associés commandités, à propos de la marche des affaires de la société.
De tels avis et conseils ne sont pas considérés comme des actes de gestion
externe. Ils ne nécessitent pas l'implication des tiers et ne relèvent que des
rapports internes entre associés (commanditaires et commandités). Il en est
de même pour les actes de contrôle et de surveillance que l'associé
commanditaire, comme tout associé de société commerciale, est en droit
d'accomplir pour la préservation de ses intérêts (droit de communication de
l'article 306, droit de contrôle prévu à l'article 307, procédure d'alerte de
l'article 157, expertise de gestion prévue à l'article 159 etc.).
289
Article 302 : Cet article ne pose pas le principe général pour la SCS, de la
prise des décisions collectives à l'unanimité, comme c'est le cas pour la SNC
(art. 283). Ce sont les statuts qui fixent librement les conditions selon
lesquelles se prennent les décisions collectives. Cependant les statuts ne
pourraient prévoir d'autres conditions (de quorum et de majorité, en particulier)
que celles fixées pour certaines décisions comme par exemple : l'agrément
des cessions de parts sociales (art. 296); la révocation des gérants (art. 298
revoyant à l'art. 279) la rémunération des gérants (art. 298 renvoyant à l'art.
278); l'approbation des comptes annuels (art. 306) et la modification des
statuts (art. 305). Comme pour les SNC (art. 284), si les statuts de la SCS
n'ont pas déjà écarté la prise de décision collective sous forme de consultation
écrite, les associés peuvent imposer qu'elles se prennent en assemblée
générale, réunissant les associés commandités et les associés
commanditaires. Tout associé commandité (quelle que soit sa participation)
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Article 303 : Lorsque les décisions sont prises en assemblée générale,
l'assemblée générale est convoquée par le ou l'un des gérants au moins 15
jours avant sa tenue, par lettre au porteur contre récépissé ou par lettre
recommandée avec demande d'avis de réception, par télex ou par
télécopie.
La convocation indique la date, le lieu de réunion et l'ordre du jour.
Toute assemblée irrégulièrement convoquée peut être annulée. Toutefois,
l'action en nullité n'est pas recevable lorsque tous les associés étaient
présents ou représentés. (290)
Article 304 : Le procès-verbal doit être signé par chacun des associés
présents.
En cas de consultation écrite, il en est fait mention dans le procès-verbal
auquel est annexée la réponse de chaque associé et qui est signé par les
gérants. (291)
Article 305 : Toutes modifications des statuts peuvent être décidées avec
le consentement de tous les associés commandités et la majorité en
nombre et en capital des associés commanditaires.
Les clauses édictant des conditions plus strictes de majorité sont réputées
non écrites. (292)
peut l'exiger, mais par contre, un ou plusieurs associés commanditaires ne
peuvent l'exiger que s'ils représentent au moins le quart, en nombre et en
capital, des associés commanditaires (et non du capital global).
290
Article 303 : Les conditions de convocation des assemblées générales
des SCS sont, à un détail près, identiques à celles des SNC (voir
commentaire de l'article 286). La seule différence réside dans le fait que
l'article 303 prévoit que les assemblées générales des SCS peuvent
valablement être convoquées par télex ou par télécopie.
291
Article 304 : Comme pour les SNC (voir commentaire de l'article 287) les
assemblées de SCS sont aussi soumises aux dispositions générales des
article 127 à 136 (contenu des procès-verbaux, registres de délibérations
etc.). Un associé (commandité ou commanditaire) pourra se faire représenter
aux assemblées générales comme prévu aux statuts. Si rien n'y est prévu,
seul un associé pourrait en représenter un autre (art. 126) mais, un associé
commandité pourrait valablement représenter un commanditaire et vice-versa.
292
Article 305 : Cet article introduit des règles de quorum et de majorité
spécifiques en ce qui concerne les modifications des statuts des SCS
(unanimité des associés commandités plus majorité en nombre et en capital
 81
TITRE 4 : ASSEMBLEE GENERALE ANNUELLE
Article 306 : Il est tenu chaque année, dans les 6 mois qui suivent la
clôture de l'exercice, une assemblée générale annuelle au cours de laquelle
le rapport de gestion, l'inventaire et les états financiers de synthèse
établis par les gérants sont soumis à l'approbation de l'assemblée des
associés.
A cette fin, les documents visés à l'alinéa précédent, le texte des
résolutions proposées ainsi que, le cas échéant, le rapport du commissaire
aux comptes, sont communiqués aux associés au moins 15 jours avant la
tenue de l'assemblée. Toute délibération prise en violation des dispositions
du présent alinéa peut être annulée.
L'assemblée générale annuelle ne peut valablement se tenir que si elle
réunit une majorité d'associés représentant la moitié du capital social; elle
est présidée par l'associé représentant par lui-même ou comme
mandataire le plus grand nombre de parts sociales.
Toute clause contraire aux dispositions du présent Article est réputée non
écrite. (293)
des associés commanditaires). Ces règles limitent la liberté des statuts,
prévue à l'article 302. L'article 305 interdit de prévoir dans les statuts des
règles plus strictes, cependant certaines décisions emportant modification des
statuts, devront se prendre à l'unanimité des associés (commandités et
commanditaires) : c'est le cas par exemple, de la transformation de la SCS en
SNC (art. 72); de la révocation des gérants statutaires (art. 298 renvoyant à
l'art. 279) et de l'agrément d'un nouvel associé, s'il requiert l'accord unanime
des associés (art. 296). Toutefois en ce qui concerne les deux dernières
décisions on peut imaginer que l'accord unanime ne porte que sur la
révocation du gérant ou l'agrément du nouvel associé, tandis que la
modification des statuts découlant de ces décisions se prendrait aux
conditions de quorum et majorité prévues par l'article 305. Cet article n'interdit
que des règles statutaires "plus strictes". On pourrait donc envisager que les
statuts édictent des règles moins strictes (écarter l'unanimité des
commandités et/ou exiger seulement le 1/4 en nombre et en capital des
commanditaires par exemple); cependant les modifications aux statuts qui
entraîneraient une aggravation des charges de telle ou telle catégorie
d'associés (des commanditaires par exemple) devaient être acceptées par
celle-ci (art. 72).
293
Article 306 : L'article 306 reprend en des termes identiques à ceux de
l'article 288 concernant les SNC, l'obligation et les conditions, de tenues d'une
assemblée générale annuelle, pour l'approbation des comptes sociaux (voir
Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d'intérêt économique avec commentaires
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TITRE 5 : CONTROLE DES ASSOCIES
Article 307 : Les associés commanditaires et les associés commandités
non gérants ont le droit, 2 fois par an, d'obtenir communication des livres
et des documents sociaux et de poser par écrit des questions sur la gestion
sociale, auxquelles il doit être répondu également par écrit. (294)
TITRE 6 : FIN DE LA SOCIETE EN
COMMANDITE SIMPLE
Article 308 : La société continue malgré le décès d'un associé
commanditaire. S'il est stipulé que malgré le décès de l'un des associés
commandités, la société continue avec ses héritiers, ceux-ci deviennent
associés commanditaires lorsqu'ils sont mineurs non émancipés.
Si l'associé décédé était seul associé commandité et si ses héritiers sont
alors mineurs non émancipés, il doit être procédé à son remplacement par
un nouvel associé commandité ou à la transformation de la société dans
un délai d'un an à compter du décès.
commentaire de l'article 288). L'article 306 ne faisant pas de distinction entre
associés commandités et associés commanditaires, à propos du quorum (seul
prévu par cet article) il doit donc être fait masse de l'effectif et du capital de
chacune des catégories d'associés, pour déterminer le quorum requis, tant au
niveau du nombre des associés que du pourcentage du capital. Comme pour
les SNC, l'Acte uniforme n'impose rien aux SCS en matière de commissariat
aux comptes. S'il en existe un dans la SCS, ce ne pourrait résulter que d'une
obligation statutaire ou d'une décision collective facultative.
294
Article 307 : En plus du droit reconnu par cet article aux associés
commanditaires et aux associés commandités non gérants, tous les associés
disposent du droit de communication prévu à l'article 306 ainsi que du droit de
demander l'expertise de gestion prévue aux articles 159 et 160. D'autre part,
la procédure d'alerte peut être mise en œuvre comme prévu à l'article 157 (ou
aux articles 150 à 152 si la SCS est dotée d'un commissaire aux comptes).
On observera qu'à la différence de ce que prévoit l'article 289 pour les SNC,
les associés des SCS disposant du droit de questionner prévu à l'article 307,
n'ont pas à avertir les gérants de leur intention, 15 jours au moins à l'avance,
et n'ont pas non plus, tout au moins expressément le droit de se faire assister
à leurs frais, par un expert comptable ou un commissaire aux comptes,
auxquels l'accès aux livres de la société, pourrait donc être refusé par la
gérance.
 82
A défaut, la société est dissoute de plein droit à l'expiration du délai prévu
à l'alinéa précédent. (295) Article 310 : Elle est désignée par une dénomination sociale qui doit être
immédiatement précédée ou suivie en caractères lisibles des mots :
LIVRE 3 : LA SOCIETE A "société à responsabilité limitée" ou du sigle : "S.A.R.L.". (297)
RESPONSABILITE LIMITEE
CHAPITRE 2 : CONDITIONS DE FOND
TITRE 1 : CONSTITUTION DE LA SOCIETE A SECTION 1 : LE CAPITAL SOCIAL
RESPONSABILITE LIMITEE
Article 311 : Le capital social doit être d'1.000.000 de Francs CFA au
CHAPITRE 1 : DEFINITION DE LA SOCIETE A moins. Il est divisé en parts sociales égales dont la valeur nominale ne
RESPONSABILITE LIMITEE peut être inférieure à 5.000 Francs CFA.

Article 309 : La société à responsabilité limitée est une société dans
laquelle les associés ne sont responsables des dettes sociales qu'à
concurrence de leurs apports et dont les droits sont représentés par des
parts sociales.
Elle peut être constituée par une personne physique ou morale, ou entre 2
ou plusieurs personnes physiques ou morales. (296)
295
Article 308 : Cet article reprend la principale disposition prévue par l'article
290 en ce qui concerne les SNC, au sujet du sort de la SCS (dissolution ou
maintien) en cas de décès d'un associé commandité, ou, le cas échéant, de
l'associé commandité unique. Par contre dans le cas d'un héritier mineur non
émancipé, l'article 308 ne limite pas, comme c'est le cas pour les SNC, la
responsabilité pécuniaire du mineur dans les dettes sociales, à la valeur des
parts de la succession de l'associé commandité décédé. Par ailleurs, les
solutions pour les SNC, en cas de liquidation de bien ou de faillite, incapacité
ou d'interdiction d'un associé (art. 291) et en cas de refus d'agrément des
héritiers et successeurs de l'associé décédé (art. 292), ne sont pas reprises
en ce qui concerne les associés commandités des SCS. Il sera intéressant,
voire prudent, de les introduire dans les statuts des SCS.
296
Article 309 : La SARL n'est, ni une "société de personne" en ce sens que
les associés ne sont pas indéfiniment et solidairement responsables des
dettes sociales, ni une "société de capitaux" en ce sens que son capital social d'une autre forme. Par contre le capital de la SARL ne doit jamais être
n'est pas représenté par des titres négociables, mais par des parts sociales,
cessibles sous certaines conditions. Comme la SA (art. 385) la SARL peut monnaie locale), sauf cas de pertes sans que celles-ci puissent entamer
être constituée avec une seule personne physique ou morale (SARL
unipersonnelle). Les nouvelles conditions, imposées à certaines SARL :
déclaration notariée de souscription et de versement (art. 314) commissaire
aux apports (art. 312), commissaire aux comptes (art. 376) ou celles tendant à différence du montant nominal minimum des actions de SA qui est de 10 000
éviter qu'un associé puisse être prisonnier de son titre (art. 319), tendent à
SECTION 2 : EVALUATION DES APPORTS EN NATURE
Article 312 : Les statuts doivent nécessairement contenir l'évaluation de
chaque apport en nature et des avantages particuliers stipulés.
Cette évaluation est faite par un commissaire aux apports dès lors que la
valeur de l'apport ou de l'avantage considéré, ou que la valeur de
l'ensemble des apports ou avantages considérés, est supérieure à
5.000.000 de Francs CFA.
Le commissaire aux apports, choisi sur la liste des commissaires aux
comptes selon les modalités prévues aux articles 694 et suivants du
présent Acte Uniforme, est désigné à l'unanimité par les futurs associés
rapprocher les SARL des SA. Cependant la notion de l'intuitu personae :
contrôle des cessions de parts sociales au profit de tiers (art. 319), tient
encore une place importante dans la SARL et consacre son caractère
intermédiaire, entre la société de personnes et la société de capitaux.
297
Article 311 : Aucun montant maximum de capital social n'est imposé à la
SARL, et au delà duquel celle-ci serait tenue de se transformer en société
inférieur à 1.000.000 FCFA (ou de la contre-valeur de cette somme en
durablement plus de la moitié du capital social (voir commentaire des articles
371 à 373). Le montant nominal des parts sociales ne peut être inférieur à 5
000 FCFA (ou de la contre-valeur de cette somme en monnaie locale) à la
FCFA (art. 387).

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 83
ou, à défaut, par le président de la juridiction compétente, à la demande
des fondateurs de la société ou de l'un d'entre eux. (298)
298
Article 312 : Les apports en nature ne peuvent porter que sur des biens
ou des droits immobiliers ou mobiliers, corporels ou incorporels, à l’exclusion
de tous apports en industrie lesquels sont prohibés par l’article 40 (voir
commentaire de cet article). L’intervention du commissaire aux apports n’est
obligatoire que si la valeur globale des apports en nature est supérieure à 5
000 000 FCFA (ou de la contre-valeur de cette somme en monnaie locale).
Ce seuil est valable aussi bien pour les apports faits à la constitution de la
SARL que pour ceux qui seraient faits dans le cadre d’une augmentation de
capital (art. 363). Le commissaire aux apports doit obligatoirement être un
commissaire aux comptes, il est soumis aux mêmes conditions, interdictions
et incompatibilités que celles du commissaire aux comptes (voir art. 694 et
suivants). La désignation du commissaire aux comptes à l’unanimité des
futurs associés peut résulter, en l’absence d’autre précisions de l’acte
uniforme, soit d’un acte spécial de désignation, signé par tous les intéressés,
soit d’accords express écrits individuels, réunis par le ou les fondateurs, soit
par la confirmation de l’accord sur la désignation du commissaire aux apports,
contenu dans les statuts, lesquels doivent être signés par tous les associés et
comporter, en annexe, le rapport du commissaire aux apports. Ce dernier
procédé suppose toutefois que le fondateur ait préalablement à la signature
des statuts, recueilli l’accord de principe de tous les futurs associés, car si un
ou plusieurs d’entre eux contestaient la désignation, le fondateur devrait avoir
obligatoirement recours à une désignation par le Président de la juridiction
compétente, avant que les statuts ne puissent être signés. Dans le doute le
ou les fondateurs devront préférer faire désigner le commissaire aux apports,
par la voie judiciaire. On remarquera que l’article 312 n’impose aucune mise à
disposition du rapport du commissaire aux apports préalablement à la
signature des statuts; les futurs associés pourraient donc n’en avoir
connaissance qu’au moment de cette signature (par contre un délai de 3 jours
est prévu pour les SA par l’article 403). Le commissaire aux apports est
chargé d’évaluer les apports en nature, et pas seulement d’en contrôler
l’évaluation faite par l’apporteur, comme prévu de manière contradictoire
ailleurs, par l’article 49 (voir commentaire de cet article). Il n’est pas prévu,
comme c’est le cas pour les SA (art. 402), qu’il a la possibilité de se faire
assister par un ou plusieurs experts. L’évaluation faite par le commissaire aux
apports ne s’impose pas, en principe, aux associés qui pourraient retenir une
valeur différente, mais si la valeur retenue est supérieure à celle fixée par le
commissaire aux apports, les associés seraient indéfiniment et solidairement
responsables de la valeur attribuée, pendant 5 ans. Cette responsabilité
pèserait également sur les associés qui auraient admis des apports en nature
sans estimation de valeur par un commissaire aux apports. Ce serait
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Le commissaire aux apports établit un rapport annexé aux statuts.
A défaut d'évaluation faite par un commissaire aux apports ou s'il est
passé outre à cette évaluation, les associés sont indéfiniment et
solidairement responsables de l'évaluation faite des apports en nature et
des avantages particuliers stipulés pendant une période de 5 ans.
L'obligation de garantie ne vise que la valeur des apports au moment de la
constitution ou de l'augmentation de capital et non pas le maintien de
cette valeur.
SECTION 3 : LE DEPOT DES FONDS ET LEUR MISE
A DISPOSITION
Article 313 : Les fonds provenant de la libération des parts sociales font
l'objet d'un dépôt immédiat par le fondateur en banque, contre récépissé,
dans un compte ouvert au nom de la société en formation, ou en l'étude
d'un notaire. (299)
notamment le cas des apports d’une valeur inférieure à 5 000 000 FCFA si un
commissaire aux apports n’a pas été désigné. Il sera donc intéressant de
procéder à un telle désignation, bien qu’elle ne soit que facultative, dans ce
dernier cas, pour écarter la responsabilité indéfinie et solidaire quinquennale
des associés. Cette responsabilité est en effet exclue dans tous les cas où
l’apport en nature a été, évalué par un commissaire aux apports et retenu
pour la valeur estimée par ce dernier. (ce qui ne semble pas être le cas pour
les SA, selon l’article 409 3ème alinéa). Si la valeur d’apport retenue devait
être inférieure à l'estimation faite par le commissaire aux apports, il est sous
entendu que l’apporteur, au moins, devrait y consentir, bien que l’Acte
uniforme ne prévoit rien à ce sujet pour les SARL contrairement à ce qui est
prévu par les SA (art. 409). On notera que les commentaires ci-dessus
concernent aussi bien l’évaluation des apports en nature proprement dits que
celle des avantages particulières éventuellement stipulés au profit d’un ou de
plusieurs associés, puisque ces avantages entrent expressément dans le
champ d’application de l’article 312. Les commissaires aux apports sont
civilement responsables, dans les conditions de droit commun, des fautes
qu’ils pourraient commettre dans l’exécution de leur mandat, comme le sont
les commissaires aux comptes (voir art. 725). L’Acte uniforme ne prévoit pas
expressément de sanction pénale particulière en ce qui concerne les
commissaires aux apports, et l’article 312 ne renvoie pas aux articles 897 à
900 qui ne prévoient que les infractions imputables aux commissaires aux
comptes.
299
Article 313 : Les fonds libérant les apports en numéraire ne peuvent plus
être versés “dans la caisse sociale” comme c’était le cas auparavant pour les
 84

Article 314 : La libération et le dépôt des fonds sont constatés par un CHAPITRE 3 : CONDITIONS DE FORME
notaire du ressort du siège social, au moyen d'une déclaration notariée de
souscription et de versement qui indique la liste des souscripteurs avec les
nom, prénoms, domicile pour les personnes physiques, dénomination
sociale, forme juridique et siège social pour les personnes morales, ainsi constitutif et par conséquent, préalable à ce dernier, ou bien si cette
que la domiciliation bancaire des intéressés, s'il y a lieu, et le montant des déclaration peut être faite, en préambule des statuts qui rappelons le, doivent
sommes versées par chacun. obligatoirement revêtir la forme authentique (art. 10). Si tel était le cas, la
Les fonds ainsi déposés sont indisponibles jusqu'au jour de déclaration pourrait être faite soit dans l’acte notarié dressant les statuts, soit
l'immatriculation de la société au registre du commerce et du crédit en préambule de l’acte de dépôt des statuts SSP, avec reconnaissance
mobilier. A compter de ce jour, ils sont mis à la disposition du ou des d’écriture et de signature. Dès lors on peut regretter que l’Acte uniforme n’ait
gérants régulièrement nommés par les statuts ou par acte postérieur. pas prévu comme pour les SA (art. 395) que la déclaration notariée de
Dans le cas où la société ne serait pas immatriculée au registre du souscription et de versement résulte d’une affirmation faite par le notaire lui-
commerce et du crédit mobilier dans le délai de 6 mois à compter du même. Mais si deux actes notariés devaient être dressés, peut être
premier dépôt des fonds en banque ou chez le notaire, les apporteurs simultanément mais distinctement : la déclaration de souscription et de
peuvent, soit individuellement, soit par mandataire les représentant versement d'une part, et les statuts, d'autre part, cette solution se justifierait,
collectivement, demander au président de la juridiction compétente au moins temporairement, par le fait que pendant les 2 ans qui suivent l’entrée
l'autorisation de retirer le montant de leurs apports. (300) en vigueur de l’acte uniforme, il demeure possible dans certains Etats-Parties,
de dresser les statuts des SARL, sous la forme SSP et sans dépôt au rang
des minutes d’un notaire (disposition transitoire prévue à l’article 919). On
SARL, mais ils doivent obligatoirement, être déposés par le fondateur, soit en remarquera que l’article 314 ne prévoit pas expressément d'annexer
un compte bancaire spécial bloqué, soit chez un notaire. Le dépôt des fonds l’attestation de dépôt des fonds, à l’acte de déclaration de souscription et de
doit être fait immédiatement, c’est-à-dire sans qu’un délai soit accordé au versement. Mais parmi les informations à fournir au notaire chargé de recevoir
fondateur, comme c’est le cas pour les SA, dans le délai de 8 jours prévu à la déclaration de souscription et de versement, on notera qu’il peut y avoir lieu,
l’article 393. Les apports en numéraire doivent être libérés intégralement lors d’indiquer la domiciliation bancaire des souscripteurs. Cette indication sera
de la constitution de la SARL (comme ceux qui pourraient lui être faits lors utilement remplacée par la production de l’attestation de dépôt des fonds
d’une augmentation de capital) par application des dispositions de l’article 41. délivrée par le banquier. Dans le cas où les fonds en question auraient été
La banque qui reçoit les fonds, versés doit délivrer une attestation de dépôt au déposés en l'étude du notaire qui dresse les statuts, ou les reçoit en dépôt,
fondateur qui aura à la produire au notaire chargé de dresser la déclaration de une simple mention de ce notaire dans l’acte, suffirait pour constater la
souscription et de versement prévue à l’article 314. Le dépôt en banque de la souscription et le versement. On notera que seul un notaire du ressort du
liste mentionnant l’identité des souscripteurs et indiquant la somme versée par siège social de la SARL, est habilité à recevoir la déclaration de souscription
chacun d’eux n’est pas prévu par l’article 313, alors qu’il est prévu pour les SA et de versement. Un ou plusieurs futurs associés de SARL qui constateraient
(art. 393). En pratique il sera préférable d’effectuer un tel dépôt, au moment de six mois après leurs versements, en numéraire, que la SARL à laquelle ils
la remise des fonds en banque, si cette solution est préférée au dépôt des étaient destinés, n’est toujours pas immatriculée, pourraient obtenir
fonds chez le notaire. judiciairement la restitution de leurs fonds. Le dernier alinéa de l’article 314
300
Article 314 : L’intervention du notaire pour constater la souscription et le visant les “apporteurs”, sans spécifier s’il s’agit seulement des apporteurs en
versement des apports en numéraire, est désormais obligatoire pour les numéraire, ainsi que la restitution des “apports”, sans exclure les apports en
SARL. Contrairement à ce qui est prévu pour les SA (à l’article 393), l’article nature, la faculté offerte par cet alinéa concerne aussi bien les apporteurs en
314 n’indique pas qui doit faire pour les SARL, la déclaration de souscription numéraire que les apporteurs en nature, même si cet article se trouve placé
et de versement par devant notaire; celle-ci pourra donc être faite par le ou les sous la section 3, relative au dépôt des fonds. La libération des fonds déposés
fondateurs, par l’un d’entre eux voire par les associés eux-mêmes, ou encore en banque ou chez le notaire, ne peut intervenir qu’après l’immatriculation de
par le notaire lui-même, à l’instar de ce qui est prévu pour les SA. Il n’est pas la société au registre du commerce et du crédit mobilier, et non pas dès la
précisé si cette déclaration notariée doit obligatoirement être distincte de l’acte constitution de la société (signature des statuts).

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 85
Article 315 : L'associé ou les associés doivent tous, à peine de nullité,
intervenir à l'acte constitutif de la société, en personne ou par mandataire
justifiant d'un pouvoir spécial. (301)
Article 316 : Les premiers gérants et les associés auxquels la nullité de la
société est imputable sont solidairement responsables envers les autres
associés et les tiers du dommage résultant de l'annulation.
L'action se prescrit par 3 ans à compter du jour où la décision
d'annulation est passée en force de chose jugée. (302)
TITRE 2 : FONCTIONNEMENT DE LA SOCIETE A
RESPONSABILITE LIMITEE
CHAPITRE 1 : OPERATIONS RELATIVES
AUX PARTS SOCIALES
SECTION 1 : TRANSMISSION DES PARTS SOCIALES
301
Article 315 : Comme prévu à l’article 10 et sous réserve des dispositions
transitoires de l’article 919, les statuts des SARL doivent obligatoirement
revêtir la forme authentique (acte notarié ou acte SSP déposé au rang des
minutes d’un notaire avec reconnaissance d’écriture et de signature). L’acte
doit être signé par chaque associé ou par son mandataire spécial (voir
commentaire de l’article 10). Il sera préférable que le notaire qui reçoit les
statuts soit celui qui a dressé la déclaration de souscription et de versement. Il
devra donc s’agir d’un notaire du ressort du siège social (art. 314).
302
Article 316 : La responsabilité solidaire des premiers gérants et des
associés fautifs, prévue par l’article 316, en cas de nullité de la société, n’est
que la confirmation des dispositions prévues aux articles 243, et 251.
Cependant on notera que le point de départ du délai de prescription (3 ans)
n’est pas le même à l’article 316 (jour où la décision d’annulation est passée
en force de chose jugée) et à l’article 251 (jour de l’immatriculation de la
société au Registre du commerce et du crédit mobilier). L’article 316 édictant
une disposition particulière aux SARL tandis que l’article 251 énonce un
principe général, c’est le point de départ prévu à l’article 316 qui prévaudra
chez les SARL, pour décompter la prescription, en matière de nullité de ce
type de sociétés. On remarquera également que l’article 316 ne prévoit pas la
responsabilité d’un fondateur fautif, qui ne serait pas associé. En ce qui
concerne les modalité et les conditions de la nullité de la SARL, on se
reportera aux dispositions des articles 242 et suivants (voir commentaire de
ces articles).
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Sous-section 1 : Cessions de parts entre vifs
§ 1 : Forme de la cession
Article 317 : La cession des parts sociales entre vifs doit être constatée
par écrit.
Elle n'est rendue opposable à la société qu'après l'accomplissement de
l'une des formalités suivantes :
1) signification de la cession à la société par acte extrajudiciaire;
2) acceptation de la cession par la société dans un acte authentique;
3) dépôt d'un original de l'acte de cession au siège social contre remise par
le gérant d'une attestation de ce dépôt.
La cession n'est opposable aux tiers qu'après l'accomplissement de l'une
des formalités ci-dessus et modification des statuts et publicité au registre
du commerce et du crédit mobilier. (303)
303
Article 317 : Comme pour les SNC (art. 275) et pour les SCS (art. 297)
les cessions des parts sociales des SARL - lesquelles ne sont pas
négociables (art. 57) - ne peuvent résulter que d’actes écrits et ne peuvent
être opposées à la société et aux tiers, qu’après signification, ou acceptation,
par la société, ou dépôt d’un original de l’acte au siège social. Ce dernier
procédé sera le simple et le moins coûteux. La modification des statuts qui
découle de la cession doit faire obligatoirement l’objet d’un modificatif au
Registre du commerce et du crédit mobilier. L’acte de cession proprement
dit peut revêtir la forme notariée ou sous seing privé, par contre l’acte qui
modifie les statuts, comme l’acte qui constaterait à la fois la cession et la
modification des statuts, devrait revêtir la forme authentique : acte notarié ou
acte SSP déposé au rang des minutes d’un notaire avec reconnaissance
d’écriture et de signature, par application des dispositions de l’article 10, sous
réserve des dispositions transitoires de l’article 919 (voir commentaire de cet
article). Rappelons que l’identité des apporteurs (en nature ou en numéraire)
doit figurer dans les statuts par application de l’article 13-6°. Bien que cet
article prévoit, a priori, de n’indiquer que l’identité des apporteurs à la
constitution, et non pas la répartition des parts sociales entre les associés, il
semble qu’implicitement, l’article 317 dernier alinéa, impose que la
modification de cette répartition fasse l’objet d’une modification des statuts. Le
plus souvent, l’article des statuts des SARL indiquant le capital social et des
parts sociales qui le composent, mentionne également la répartition de ces
parts entre les associés. U ne cession des parts sociales imposera dans ce
cas, la modification de cet article.
 86
§ 2 : Modalités de la cession
Sous-paragraphe 1 : Cessions entre associés
Article 318 : Les statuts organisent librement les modalités de
transmission des parts sociales entre associés. A défaut, la transmission
des parts entre associés est libre.
Les statuts peuvent également prévoir les modalités de transmission des
parts sociales entre conjoint, ascendants et descendants. A défaut, les
parts sont librement cessibles entre les intéressés. (304)
Sous-paragraphe 2 : Cessions à des tiers
304
Article 318 : Cet article consacre un premier principe général : celui de la
liberté de cession des parts sociales des SARL entre associés : c’est à dire,
de la possibilité pour un associé, le céder tout ou partie de ses parts sociales
à un ou plusieurs coassociés, sans avoir à en référer aux autres ou à obtenir
leur accord préalable.Cet article assimile en outre aux associés, leurs
conjoints, leurs ascendants ou leurs descendants, même si ceux-ci ne sont
pas déjà personnellement associés, et la transmission de parts sociales à leur
profit, est également libre. Toutefois, ce principe général n’est que
facultatif puisque l’article 318 permet d’y déroger, aussi bien pour les cessions
entre associés que pour celles entre conjoints, ascendants ou descendants,
par des dispositions statutaires contraires lesquelles peuvent ainsi soumettre
de telles cessions ou transmissions à un agrément préalable, selon des règles
particulières de forme ou de majorité, librement déterminées par les statuts.
Il ne semble pas, en effet que les conditions prévues à l’article 319 relatives
aux cessions au profit de tiers, doivent s’appliquer nécessairement en cas de
restriction à la liberté de cession prévue par l’article 318 puisque celui-ci ne
renvoie pas à l’article 319. L’article 318 ne renvoie pas d’avantage à l’article
320 et l’on peut se demander si, dans le cas de refus d’agrément d’un
cessionnaire associé, d’un conjoint, d’un ascendant ou d’un descendant, alors
qu’un tel agrément serait requis par une disposition statutaire, l’obligation de
rachat prévue par l’article 319, s'imposerait ou non, aux coassociés ou à la
société. Il semble que ces solutions doivent s’imposer, même dans les cas de
cession et transmission prévus à l’article 318. En effet les articles 319 et 320
paraissent consacrer de manière générale, le principe nouveau pour les
SARL, selon lequel un associé ne doit pas être “prisonnier de son titre”. Pour
lever le doute à ce sujet, les statuts de SARL, qui limiteraient la libre cession
et transmission des parts sociales, prévue par l’article 318, pourraient
utilement prévoir, qu'en cas de refus d’agrément il y aurait obligation de rachat
à défaut de retrait du projet de cession.
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Article 319 : Les statuts organisent librement les modalités de
transmission des parts sociales à titre onéreux à des tiers étrangers à la
société. A défaut, la transmission ne sera possible qu'avec le consentement
de la majorité des associés non cédants représentant les 3 quarts des parts
sociales déduction faite des parts de l'associé cédant.
Le projet de cession doit être notifié par l'associé cédant à la société et à
chacun des autres associés.
Si la société n'a pas fait connaître sa décision dans le délai de 3 mois à
compter de la dernière des notifications prévues à l'alinéa ci-dessus, le
consentement à la cession est réputé acquis.
Si la société refuse de consentir à la cession, les associés sont indéfiniment
et solidairement tenus dans le délai de 3 mois qui suit la notification du
refus à l'associé cédant, d'acquérir les parts à un prix qui, à défaut
d'accord entre les parties, est fixé par un expert nommé par le président
de la juridiction compétente, à la demande de la partie la plus diligente.
Le délai de 3 mois stipulé ci-dessus peut être prolongé une seule fois par
ordonnance du président de la juridiction compétente, sans que cette
prolongation puisse excéder cent 20 jours. Dans un tel cas les sommes
dues porteront intérêt au taux légal.
La société peut également, avec le consentement de l'associé cédant,
décider dans le même délai, de réduire le montant du capital social du
montant de la valeur nominale des parts de cet associé et de racheter ces
parts au prix fixé d'un commun accord entre les parties, ou déterminé
comme il est dit à l'alinéa 4 du présent article. (305)
305
Article 319 : L’article 319 pose, un second principe général (inverse de
celui de l’article 318) celui de l’agrément préalable des coassociés du cédant,
en cas de cession à titre onéreux au bénéfice d’un tiers (non associé) :
agrément requis à la double majorité en nombre et des 3/4 des parts, des
associés non cédants. Mais cet article offre néanmoins la possibilité d’écarter
ce principe général par une disposition statutaire qui pourrait réglementer
autrement ce cas de cession, en prévoyant par exemple, des conditions de
quorum et de majorité plus sévères ou moins sévères. Il semble même que
les statuts pourraient aller jusqu’à permettre la libre cessibilité des parts
sociales au profit des tiers, ce qui aurait pour conséquence de restreindre très
sensiblement l'une des caractéristiques essentielles de la SARL : l'intuitu
personae. En cas de refus du cessionnaire proposé l'associé cédant ne sera
pas "prisonnier de son titre" puisque l'article 319 impose aux coassociés, de
racheter les parts à céder dans les 3 mois du refus (sauf prorogation judiciaire
de 4 mois maximum). L'obligation de rachat pose indéfiniment et solidairement
sur tous les coassociés même sur ceux qui ne participeraient pas au rachat.
 87

Article 320 : Si à l'expiration des délais impartis à l'article précédent Sous-section 2 : Transmission pour cause
aucune des solutions prévues aux alinéas 4 et 5 dudit article, n'est de décès
intervenue, l'associé cédant peut librement réaliser la cession initialement
prévue ou, s'il le juge préférable, renoncer à la cession et conserver ses Article 321 : Les statuts peuvent prévoir qu'en cas de décès d'un associé,
parts. (306) un ou plusieurs héritiers ou un successeur ne peuvent devenir associés
qu'après avoir été agréés dans les conditions qu'ils définissent.
A peine de nullité de la clause, les délais accordés à la société pour
L'article 319 ne prévoit pas la possibilité de faire racheter les parts, par un l'agrément ne peuvent être plus longs que ceux prévus aux articles 319 et
tiers. Par contre, au cas où les coassociés ne rachèteraient pas les parts, eux- 320 du présent Acte Uniforme et la majorité exigée ne peut être plus forte
mêmes, ils pourraient les faire racheter par la SARL elle-même (en vue d'une que celle prévue audit Article 319.
réduction du capital) mais cette fois, avec l'accord obligatoire du cédant, de La décision d'agrément doit être notifiée à chaque héritier ou successeur
telle sorte que si celui-ci refuse il peut en définitive contraindre quand même intéressé par lettre au porteur contre récépissé ou par lettre
les coassociés, à lui racheter ses parts, sauf à consentir à la cession recommandée avec demande d'avis de réception.
initialement envisagée, comme prévu par l'article 320. Le rachat par les En cas de refus d'agrément, il est fait application des dispositions des
coassociés ou par la société, peut se faire à un prix fixé d'accord partie ou à articles 318 et 319 du présent Acte Uniforme et si aucune solution prévue
défaut à dire d'expert, selon le principe général de l'article 59, ici confirmé, à à cet Article n'intervient dans les délais impartis, l'agrément est réputé
ceci près que cet article prévoit la possibilité pour les parties, de désigner acquis. Il en est de même si aucune notification n'a été faite aux
elles-mêmes l'expert, tandis que l'article 319 ne prévoit que la désignation intéressés. (307)
judiciaire de ce dernier. Pour résoudre les difficultés que pourrait soulever
cette différence de rédaction, il sera préférable que les statuts adoptent la
rédaction de l'article 59, afin de laisser plus de latitude aux parties. On cas échéant, remédier à cet inconvénient, en prévoyant la possibilité de retrait
observera que l'article 319 ne vise que le cas de cession à un tiers "à titre du projet de cession, dès la notification du refus d'agrément.
307
onéreux"; un associé qui voudrait céder les parts à un tiers (autre qu'un Article 321 : Les dispositions de l'article 321, lequel ne vise que les
conjoint, un ascendant ou un descendant) "à titre gratuit" (cas d'une donation) transmissions par décès, permettent de soumettre ces dernières à un
pourrait être empêché de le faire si le bénéficiaire n'était pas agréé alors que agrément préalable, au moyen d'une disposition statutaire qui dérogerait au
les statuts imposeraient un agrément et sans que des coassociés soient principe général de la libre transmission édicté par l'article 318, au profit des
nécessairement contraints au rachat. Pour éviter une telle difficulté, il serait conjoints ascendant et descendants (s'ils sont héritiers de l'associé défunt).
bon que les SARL qui souhaiteraient contrôler l'admission des tiers, tout en Ainsi par le jeu d'une telle clause statutaire, les associés d'une SARL peuvent
évitant que l'associé ne soit prisonnier de son titre, prévoient dans leurs éviter de se voir imposer, comme coassociés, les héritiers ou successeurs
statuts, d'étendre la solution de l'article 319, au cas de transmission de parts, d'un associé décédé, même s'il s'agit de ses conjoint, ascendants ou
à titre gratuit. descendants. Cependant, et contrairement à ce qui pourrait se passer en cas
306
Article 320 : Cet article consacre le principe nouveau, selon lequel un de cession et de transmission entre vifs, entre vifs, une clause statutaire
associé de SARL ne peut être "prisonnier de son titre". En effet s'il n'obtient le soumettant à agrément préalable la transmission par décès, ne pourrait
rachat des parts dont il veut se défaire, ni de ses coassociés, ni de la société prévoir des règles de quorum et de majorité différentes de celles prévues à
elle-même, il pourra en définitive les céder au cessionnaire qu'il avait l'article 319 (majorité en nombre et des 3/4 des parts, les coassociés du
envisagé, à moins qu'il ne préfère renoncer à son projet de cession, et défunt). Il semble à cet égard que le second alinéa de l'article 321 ne doive
conserver ses parts sociales. On notera cependant que la décision de faire référence qu'au seul article 319, puisque les conditions de délais (3 à 7
conserver ses parts sociales, n'est offerte au cédant, qu'à l'expiration du délai mois), de quorum et de majorité, sont toutes prévues à l'article 319. La
de rachat de l'article 319 et non pas dès le moment du refus d'agrément du référence à l'article 320 est inutile dans la mesure où le dernier alinéa de
cessionnaire proposé. En conséquence le cédant ne pourrait pas empêcher le l'article 321 prévoit la réalisation de la transmission initialement envisagée, à
rachat par ses coassociés ou par la société, si celui-ci était décidé, alors que défaut de rachat par les coassociés ou par la société (la conservation des
le cessionnaire proposé aurait été refusé. Une clause statutaire pourrait, le parts par le défunt étant exclue). Quant à la référence, à l'article 318, faite au

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 88
SECTION 2 : NANTISSEMENT DES PARTS SOCIALES
Article 322 : Lorsque la société donne son consentement à un projet de
nantissement de parts sociales, dans les conditions prévues pour la
cession de parts à des tiers, ce consentement emporte agrément du
cessionnaire en cas de réalisation forcée des parts sociales régulièrement
nanties, à moins que la société ne préfère, après la cession, racheter sans
délai lesdites parts en vue de réduire son capital.
Pour l'application des dispositions de l'alinéa ci-dessus et pour être
opposable aux tiers, le nantissement des parts peut être constaté par un
acte notarié ou par acte sous seing privé signifié à la société et publié au
registre du commerce et du crédit mobilier. (308)
CHAPITRE 2 : LA GERANCE
SECTION 1 : ORGANISATION DE LA GERANCE
Sous - Section 1 : Mode de nomination
des gérants
Article 323 : La société à responsabilité limitée est gérée par une ou
plusieurs personnes physiques, associées ou non.
Elles sont nommées par les associés dans les statuts ou dans un acte
postérieur. Dans le second cas, à moins qu'une clause des statuts n'exige
dernier alinéa de l'article 319, elle est difficilement compréhensible dans la
mesure où l'article 318 permet justement de réglementer la transmission des
parts au profit des conjoints ascendants et descendants. Cette référence
n'aurait de signification, que s'il fallait l'interpréter comme une obligation faite
aux coassociés de l'associé défunt, d'admettre comme nouveaux associés les
conjoints, ascendants et descendants de ce dernier, s'ils sont héritiers, en
dépit d'une clause statutaire qui permettrait un refus d'agrément à leur
encontre.
308
Article 322 : Afin d'assurer la transmission des parts sociales nanties, en
cas de réalisation forcée, il est en effet indispensable de considérer que
l'acceptation du nantissement par la société, vaut agrément du cessionnaire
quel qu'il soit. Ceci afin de ne pas paralyser les effets du nantissement dont la
réalisation pourrait être empêchée par un refus d'agrément du cessionnaire.
Cette disposition n'a d'intérêt cependant que si les statuts de la SARL
concernée n'ont écarté, ni la libre transmission prévue à article 318 (cession
entre associés), ni l'agrément prévu à l'article 319 (cession à des tiers).
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une majorité supérieure, la décision est prise à une majorité des associés
représentant plus de la moitié du capital. (309)
Sous-section 2 : Durée des fonctions
Article 324 : En l'absence de dispositions statutaires, le ou les gérants
sont nommés pour 4 ans. Ils sont rééligibles. (310)
309
Article 323 : Les gérants des SARL doivent obligatoirement être des
personnes physiques, mais celles-ci ne doivent pas être obligatoirement
choisies parmi les associés. Une personne morale, (une société commerciale
notamment), ne peut donc pas gérer une SARL. Une SARL peut avoir
plusieurs gérants, mais les statuts pourraient en limiter le nombre. Aussi par
exemple, une SARL unipersonnelle pourrait avoir plusieurs gérants, ou un
gérant autre que l'associé unique, à moins que ses statuts n'imposent que le
gérant soit associé (auquel cas l'associé unique qui serait aussi le gérant
unique, devait nécessairement être une personne physique). Les gérants sont
nommés, soit dans les statuts (gérants statutaires) soit en dehors des statuts
(par une décision collective séparée). Lorsqu'ils sont nommés dans les
statuts, les gérants sont nommés à l'unanimité des associés, puisque tous les
associés doivent signer les statuts. Lorsqu'ils sont nommés en dehors des
statuts, les gérants doivent obligatoirement être nommés par des associés
représentant plus de la moitié du capital social : soit à la majorité prévue pour
les décisions collectives ordinaires sur première consultation (art. 347 et 349).
Bien que la rédaction de l'article 323 puisse prêter à confusion, il ne semble
pas que la nomination des gérants non statutaires doivent intervenir à la
majorité (en nombre) des associés représentant plus de la moitié du capital
social, mais bien par un ou plusieurs associés représentant plus de la moitié
du capital social. En effet, l'article 347 (voir commentaire de cet article) prévoit
que la nomination et le remplacement des gérants relève des décisions
ordinaires, lesquelles se prennent aux conditions de majorité prévues à
l'article 349 (voir commentaire de cet article) sans que celui-ci n'impose la
majorité en nombre des associés. L'article 323 permet aux statuts d'imposer
des conditions de majorité plus sévères, mais pas moins élevées; ils
pourraient par exemple, imposer la majorité des 3/4 du capital, comme pour
les décisions collectives extraordinaires (art. 358). Lorsqu'il est associé, le
gérant peut prendre part au vote sur sa propre nomination et ses voix sont
décomptées dans le calcul de la majorité requise; ainsi un gérant majoritaire
pourra, s'il n'est pas statutaire, imposer sa propre nomination (sauf clause
statutaire prévoyant une majorité supérieure à sa participation).
310
Article 324 : La durée du mandat du gérant est de 4 ans, sauf dispositions
différentes des statuts qui pourraient prévoir une durée plus courte, plus
 89
Sous-section 3 : Rémunération
Article 325 : Les fonctions de gérant sont gratuites ou rémunérées dans
les conditions fixées dans les statuts, ou dans une décision collective des
associés.
La fixation de la rémunération n'est pas soumise au régime des
conventions réglementées aux articles 350 et suivants du présent Acte
Uniforme. (311)
Sous-section 4 : Révocation
longue ou même, une durée indéterminée de même qu'ils pourraient prévoir
des durées de mandats différentes pour le ou les gérants statutaires et pour le
ou les gérants nommés ultérieurement.
311
Article 325 : Les statuts ou les décisions collectives qui les nomment,
doivent préciser les conditions (ou l'absence) de rémunération des gérants.
Les gérants exécutent un mandat et ne sont pas placés sous un lien de
subordination : ils ne sont donc pas, à ce titre, liés à la SARL par un contrat de
travail et ils ne perçoivent donc pas un salaire, même s'ils sont assimilés, le
plus souvent, à des salariés, par la législation fiscale, à moins qu'ils ne soient
gérants majoritaires. Ceci n'exclut pas pour autant, la possibilité de cumuler,
au sein d'une même SARL, un mandat de gérant avec un contrat de travail,
pour une autre fonction à condition que celle-ci soit bien effective et exercée
sous un lien de subordination réel. L'article 325 stipule expressément que la
fixation de la rémunération d'un gérant n'est pas une convention réglementée
et qu'elle n'est, par conséquent, pas soumise à la procédure d'autorisation de
l'assemblée générale statuant sur rapport de la gérance ou du commissaire
aux comptes, comme prévu aux articles 350 à 355. Les modifications de la
rémunération du gérant intervenant en cours de mandat, doivent être décidées
dans les mêmes conditions que la fixation de la rémunération initiale. A cet
égard, il sera utile de ne prévoir dans les statuts que le principe de la
rémunération du mandat de gérant tout en renvoyant à une décision collective
ordinaire (voire extraordinaire), la détermination des modalités de calcul et du
montant de la rémunération du gérant, susceptible de varier périodiquement.
Puisque la rémunération du gérant n'est pas une convention réglementée, le
gérant associé n'est pas privé du droit de vote (art. 354) et il peut prendre part
au vote relatif à la fixation de sa propre rémunération, cependant il sera
préférable, le plus souvent, qu'il s'abstienne de voter sur cette question, ne
serait ce que, pour mieux situer, le cas échéant, les responsabilités dans une
éventuelle recherche en abus de majorité ou de minorité (art. 130 et 131).
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Article 326 : Le ou les gérants statutaires ou non sont révocables par
décision des associés représentant plus de la moitié des parts sociales.
Toute clause contraire est réputée non écrite. Si la révocation est décidée
sans justes motifs, elle peut donner lieu à dommages et intérêts.
En outre, le gérant est révocable par le tribunal chargé des affaires
commerciales, dans le ressort duquel est situé le siège social, pour cause
légitime, à la demande de tout associé. (312)
Sous-section 5 : Démission
Article 327 : Le ou les gérants peuvent librement démissionner.
Toutefois, si la démission est faite sans juste motif, la société peut
demander en justice réparation du préjudice qu'elle subit. (313)
312
Article 326 : L'article 326 met un obstacle important à l'inamovibilité de
certains gérants. En effet la révocation d'un gérant, qu'il soit statutaire ou non,
peut toujours être décidée à la majorité des parts sociales, sans que cette fois,
et contrairement à ce qui est possible pour la nomination des gérants (art.
323), les statuts ne puissent prévoir une majorité supérieure (ni inférieure,
d'ailleurs). Ainsi, seul un gérant majoritaire pourrait s'opposer à sa propre
révocation, à condition toutefois qu'il ne le fasse pas contrairement à un motif
légitime de révocation, puisque dans un tel cas l'article 326 reconnaît à tout
associé, le droit d'obtenir la révocation par la voie judiciaire. L'article 326
édicte par ailleurs le principe général de la possibilité pour le gérant révoqué
sans justes motifs, d'obtenir des dommages et intérêts. Cette indemnisation
découlera le plus souvent, d'une décision judiciaire, qui ne pourrait d'ailleurs
pas imposer le maintien du gérant révoqué, mais pourrait seulement apprécier
les causes de la révocation, pour fixer le montant des dommages et intérêts
ou les refuser le cas échéant. Le principe et les modalités de l'indemnisation
pour révocation avec ou sans justes motifs, pourraient également être fixés
par les statuts, ou par une clause contractuelle, mais une clause prévoyant, en
cas de révocation pour justes motifs, une indemnité d'un montant excessif,
pourrait être considérée comme nulle, si les associés prouvent qu'elle avait
pour objectif de les dissuader de prononcer la révocation.
313
Article 327 : A l'inverse de l'indemnisation prévue au bénéfice du gérant
révoqué sans juste motif (art. 326), le gérant qui démissionnerait sans juste
motif pourrait être tenu à indemniser la société. L'article 327 prévoit la fixation
judiciaire des dommages-intérêts, à la demande de la société seulement.
Encore faut-il que la démission ne se justifie pas et qu'elle cause un préjudice
à la société; une brusque démission sans préavis raisonnable, pourrait remplir
ces conditions et il sera préférable de prévoir dans les statuts, les conditions
dans lesquelles un gérant peut présenter sa démission. Quoi qu'il en soit, un
 90
SECTION 2 : POUVOIRS DES GERANTS
Article 328 : Dans les rapports entre associés et en l'absence de la
détermination de ses pouvoirs par les statuts, le gérant peut faire tous les
actes de gestion dans l'intérêt de la société.
En cas de pluralité de gérants, ceux-ci détiennent séparément les pouvoirs
prévus au présent article, sauf le droit pour chacun de s'opposer à toute
opération avant qu'elle ne soit conclue.
L'opposition formée par un gérant aux actes d'un autre gérant est sans
effet à l'égard des tiers, à moins qu'il ne soit établi qu'ils en ont eu
connaissance. (314)
gérant peut, sur sa seule décision se démettre de son mandat, sans que cette
démission doive être expressément acceptée par les associés.
314
Article 328 : L'article 328 détermine l'étendue des pouvoirs du gérant, à
l'égard de la société et des associés; il peut faire "tous les actes de gestion
dans l'intérêt de la société" : par "actes de gestion" il faut entendre aussi bien
les actes d'administration que ceux de disposition. Mais cette définition très
large, peut être restreinte et toute liberté est laissée aux associés pour limiter,
le cas échéant, les pouvoirs du gérant, à condition que ce soit au moyen
d'une disposition des statuts et non pas seulement d'une décision collective
qui n'entraînerait pas explicitement, modification des statuts. Les statuts
peuvent par exemple, soumettre des décisions importantes (acquisition, vente
ou location de biens essentiels tels que immeubles et fonds de commerce;
constitution de sûretés; emprunts importants etc.), à une autorisation
préalable de la collectivité des associés, donnée aux conditions des décisions
ordinaires (art. 347). En cas de pluralité de gérants, et à moins que les statuts
n'aient déterminé les pouvoirs respectifs de chacun d'eux, ou exigé, par
exemple le concours de plusieurs d'entre eux pour faire tel ou tel acte de
gestion, chacun des gérants détient séparément, les pouvoirs définis à
l'article 328. Cet article prévoit qu'en cas d'exercice séparé des pouvoirs,
chacun des gérants a le droit de s'opposer aux décisions prises par un ou
plusieurs cogérants à condition que cette opposition intervienne avant que
l'opération concernée ne soit conclue. Il n'est pas prévu de forme particulière
pour manifester cette opposition, mais il sera nécessaire qu'elle soit faite
selon un moyen permettant d'en établir l'existence (lettre avec accusé de
réception, exploit d'huissier etc.). L'opposition est en principe, sans effet à
l'égard des tiers, comme d'ailleurs toutes limitations statutaires des pouvoirs
du gérant, mais elle permet au gérant qui s'oppose, de dégager sa propre
responsabilité, vis-à-vis des associés, à propos d'une opération qu'il
désapprouve. Le dernier alinéa de l'article 328 établit cependant une
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Article 329 : Dans les rapports avec les tiers, le gérant est investi des
pouvoirs les plus étendus pour agir en toute circonstance au nom de la
société, sous réserve des pouvoirs que le présent Acte Uniforme attribue
expressément aux associés.
La société est engagée, même par les actes du gérant qui ne relèvent pas
de l'objet social, à moins qu'elle ne prouve que le tiers savait que l'acte
dépassait cet objet ou qu'il ne pouvait l'ignorer compte tenu des
circonstances, étant exclu que la seule publication des statuts suffise à
constituer cette preuve.
Les clauses statutaires limitant les pouvoirs des gérants qui résultent du
présent article sont inopposables aux tiers. (315)
exception à l'inopposabilité de l'opposition, vis-à-vis des tiers : c'est lorsqu'il
est prouvé que ces derniers ont eu connaissance de l'opération; dans un tel
cas, la société pourrait éventuellement ne pas être tenue des engagements
pris par l'un de ses gérants. Mais pour éviter toutes difficultés d'interprétation
a ce sujet, il sera préférable que le ou les tiers concernés, soient eux aussi,
avisés de l'opposition préalable à la conclusion de l'opération, par un moyen
laissant des preuves indiscutables (lettre recommandée ou exploit d'huissier).
315
Article 329 : L'article 329 définit l'étendue des pouvoirs du gérant vis-à-vis
des tiers, le gérant "est investi des pouvoirs les plus étendus pour agir en
toutes circonstances, au nom de la société". La seule limite posée est celle
des pouvoirs que l'Acte uniforme attribue expressément aux associés
(affectation des résultats, modification des statuts, etc.). Les pouvoirs du
gérant ou de chacun d'eux, vis-à-vis des tiers, s'étend même, en principe, aux
actes qui ne relèveraient pas de l'objet social, à moins qu'il ne soit prouvé que
le tiers avait connaissance de ce dépassement autrement que par la seule
publication légale de cet objet. Comme indiqué à propos de l'opposition de l'un
des gérants aux opérations conclues par un cogérant (art. 329), la
connaissance du dépassement de l'objet social devra résulter d'un moyen
suffisamment indiscutable, pour permettre de dégager la société des
engagements pris par son gérant. Quelles que soient les limitations de
pouvoirs statutaires du gérant (opérations soumises à autorisations
préalables, signatures conjointes etc.) celles-ci ne pourront pas être opposées
aux tiers, et les clauses statutaires dont il est question au dernier alinéa de
l'article 329, ne sont pas celles prévues par cet article (qui n'en prévoit pas),
mais celles de l'article 328. Les gérants n'ont pas besoin de justifier d'un
mandat spécial pour agir auprès des tiers; la seule justification découle de la
publication régulière de leur nomination. Les dispositions de l'article 329 ne
sont que l'application spéciale aux SARL, des dispositions générales prévues
aux articles 121 à 124 (voir commentaire de ces articles).
 91
Section 3 : Responsabilité des gérants
Article 330 : Les gérants sont responsables, individuellement ou
solidairement, selon le cas, envers la société ou envers les tiers, soit des
infractions aux dispositions législatives ou réglementaires applicables aux
sociétés à responsabilité limitée, soit des violations des statuts, soit des
fautes commises dans leur gestion.
Si plusieurs gérants ont coopéré aux mêmes faits, le tribunal chargé des
affaires commerciales détermine la part contributive de chacun dans la
réparation du dommage. (316)
Article 331 : Outre l'action en réparation du préjudice subi
personnellement, les associés représentant le quart des associés et le
quart des parts sociales peuvent, soit individuellement, soit en se
groupant, intenter l'action sociale en responsabilité contre le gérant.
Les demandeurs sont habilités à poursuivre la réparation de l'entier
préjudice subi par la société à laquelle, le cas échéant, des dommages et
intérêts sont alloués.
Est réputée non écrite toute clause des statuts ayant pour effet de
subordonner l'exercice de l'action sociale à l'avis préalable ou à
l'autorisation de l'assemblée, ou qui comporterait par avance renonciation
à l'exercice de cette action.
Aucune décision de l'assemblée ne peut avoir pour effet d'éteindre une
action en responsabilité contre les gérants pour faute commise dans
l'accomplissement de leur mandat. (317)
316
Article 330 : L'article 330 reprend en ce qui concerne les SARL, les
dispositions générales des articles 161 à 172 relatifs à la responsabilité civile
des dirigeants sociaux pour les fautes qu'ils commettraient dans l'exercice de
leur mandat. Il s'agit d'une responsabilité individuelle ou collective, selon la
participation de chacun des gérants, à la violation des dispositions ayant
entraîné les préjudices. Les gérants peuvent faire l'objet de l'action individuelle décisions collectives pour les SARL: la consultation écrite (vote par
comme de l'action sociale pour obtenir la réparation du préjudice. Voir à ce
sujet les commentaires des articles 161 à 172.
317
Article 331 : L'article 331 édicte des conditions particulières en ce
concerne l'exercice de l'action sociale dirigée contre les gérants de SARL. Le
premier alinéa de l'article 331 prévoit que les associés peuvent intenter l'action justice (voir commentaire de cet article). La consultation écrite est possible
sociale, en plus de l'action individuelle, à condition qu'ils représentent au
moins le quart des associés (en nombre) et le quart du capital social. Cette
disposition est une application spécifique des dispositions générales de
Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d'intérêt économique avec commentaires
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Article 332 : Les actions en responsabilité prévues aux 2 articles
précédents se prescrivent par 3 ans à compter du fait dommageable ou, s'il
a été dissimulé, de sa révélation.
Toutefois, lorsque le fait est qualifié crime, l'action se prescrit par 10 ans.
(318)
CHAPITRE 3 : DECISIONS COLLECTIVES
DES ASSOCIES
SECTION 1 : ORGANISATION DES DECISIONS
COLLECTIVES
Sous-section 1 : Principes généraux applicables
§ 1 : Modalités
Article 333 : Les décisions collectives sont prises en assemblée.
Toutefois, les statuts peuvent prévoir que toutes les décisions ou certaines
d'entre elles seront prises par consultation écrite des associés, excepté le
cas de l'assemblée générale annuelle. (319)
l'article 167 (voir commentaire de cet article). Les 2ème, 3ème et 4ème
alinéas de l'article 331 sont la confirmation, pour les SARL, des dispositions
générales des articles 167, 168 et 170 (voir commentaires de ces articles).
L'application du dernier alinéa de l'article 331 implique notamment, qu'une
décision collective des associés donnant quitus de sa gestion à un gérant,
pour un exercice donné, n'empêche pas la société, le cas échéant, de
remettre en cause cette gestion, ultérieurement et de rechercher la
responsabilité du gérant.
318
Article 332 : Cet article ne fait que confirmer les dispositions générales
des articles 164 et 170 (voir commentaire de ces articles).
319
Article 333 : L'article 333 ne prévoit que deux modalités de prise de
correspondance) et l'assemblée générale, conformément aux dispositions
générales de l'article 133. Cette dernière forme est obligatoire pour
l'approbation annuelle des comptes (art. 348) et lorsque un ou plusieurs
associés le demandent soit aux conditions prévues à l'article 337, soit en
dans les autres cas, à condition que les statuts la prévoient. Les statuts
peuvent prévoir que certaines décisions collectives (celles ayant trait à
l'agrément des cessions de parts au profit de tiers et celles modifiant les
 92
§ 2 : Représentation des associés
Article 334 : Chaque associé a le droit de participer aux décisions et
dispose d'un nombre de voix égal à celui des parts sociales qu'il possède.
S'il n'y a qu'un associé unique, il prend seul les décisions de la compétence
de l'assemblée.
Un associé peut se faire représenter par son conjoint, à moins que la
société ne comprenne que les 2 époux.
Sauf si les associés sont au nombre de 2, un associé peut se faire
représenter par un autre associé. Il ne peut se faire représenter par une
autre personne que si les statuts le permettent. (320)
statuts, par exemple) peuvent faire l'objet d'un vote écrit. Ils peuvent
également laisser le choix à la gérance, de réunir une assemblée ou de
consulter par écrit. Les décisions collectives constatées par actes signés de
tous les associés ne sont pas prévues, mais puisqu'elles ne sont pas exclues,
il doit être possible de les constater sous cette forme, notamment lorsque les
décisions prises doivent l'être à l'unanimité (art. 359). Dans le cas de la SARL
unipersonnelle les décisions prises par l'associé unique revêtiront la forme de
procès-verbaux (art. 347 et 560). Tout associé de SARL a le droit de
participer aux décisions collectives, quel que soit le nombre des parts sociales
qu'il détient. Aucune limitation, même statutaire, n'est possible (art. 125 et art.
336 dernier alinéa).
320
Article 334 : L'article 334 pose le principe selon lequel un associé de
SARL dispose d'autant de voix qu'il détient de parts sociales. Ceci exclut la
possibilité de créer des parts sociales à droit de vote préférentiel et confirme le
principe général de la proportionnalité établi à l'article 129. L'article 334 prévoit
qu'un associé peut toujours se faire représenter lors les décisions collectives
(assemblée générale ou consultation écrite); par son conjoint ou par un autre
associé. Cependant la représentation est exclue pour les SARL qui ne
comportent que deux associés, tous deux devant obligatoirement participer
personnellement à la décision collective, y compris lorsque les deux associés
sont également les deux époux. La représentation par un non associé n'est
possible que si les statuts la prévoient. A défaut de clause statutaire prévoyant
la représentation par un tiers, comme dans le cas où les statuts imposent la
représentation par un associé, la représentation d'un associé par son conjoint
non associé, reste néanmoins possible, sauf au cas où la SARL ne comprend
que les deux époux. Les dispositions de l'article 334 sont conformes à celles
de l'article 126, cependant, la limitation prévue par ce dernier article, en ce qui
concerne le nombre de mandats et de voix qu'un même mandataire peut
détenir, ne peut s'appliquer qu'aux SARL dont les statuts prévoiraient et
Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d'intérêt économique avec commentaires
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Article 335 : Le mandat donné à un autre associé ou à un tiers ne vaut
que pour une seule assemblée ou pour plusieurs assemblées successives,
convoquées avec le même ordre du jour. (321)
Article 336 : Un associé ne peut constituer un mandataire pour voter du
chef d'une partie de ses parts et voter en personne du chef de l'autre
partie.
Toutes dispositions contraires aux dispositions des articles 334 et 335 du
présent Acte Uniforme et à celles du présent Article sont réputées non
écrites. (322)
Sous-section 2 : Convocation
des assemblées générales
§ 1 : Droit de convocation
Article 337 : Les associés sont convoqués aux assemblées par le gérant
ou, à défaut, par le commissaire aux comptes s'il en existe un.
Un ou plusieurs associés détenant la moitié des parts sociales ou
détenant, s'ils représentent au moins le quart des associés, le quart des
parts sociales, peuvent exiger la réunion d'une assemblée.
organiseraient une telle limitation laquelle n'est pas prévue par les dispositions
de l'Acte uniforme, relatives à cette forme de société. En ce qui concerne la
représentation des parts sociales grevées d'usufruit et de celles détenues en
copropriété, elle est organisée par les articles 127 et 128 (voir commentaire de
ces articles).
321
Article 335 : Le mandat de représentation ne peut jamais être général ou
permanent, il doit être donné spécialement et sur un ordre du jour déterminé
qu'il sera préférable de faire figurer expressément dans le libellé du pouvoir.
Bien que l'article 335 ne vise expressément que le mandat en vue d'une
assemblée générale, il doit s'appliquer également, en ce qui concerne le
mandat donné en vue d'un vote par correspondance. En effet l'article 334
n'exclut pas la possibilité d'exprimer, par mandataire, un vote par
correspondance; la portée du 1er alinéa de cet article semble bien s'appliquer
à toutes les "décisions" prévues à l'article 333, y compris les consultations
écrites.
322
Article 336 : Le mandat de représentation doit être global et non partiel;
un associé n'a pas le droit de voter lui-même pour une partie de ses parts
sociales et de se faire représenter pour une autre partie.
 93
En outre, tout associé peut demander en justice la désignation d'un
mandataire chargé de convoquer l'assemblée et de fixer son ordre du jour.
(323)
§ 2 : Modalités de convocation
Article 338 : Les associés sont convoqués 15 jours au moins avant la
réunion de l'assemblée par lettre au porteur contre récépissé ou par lettre
recommandée avec demande d'avis de réception.
A peine de nullité, la convocation indique l'ordre du jour.
Dans le cas où la tenue de l'assemblée est demandée par les associés, le
gérant la convoque avec l'ordre du jour indiqué par les demandeurs.
Dans les formes et délais prévus au premier alinéa du présent article, les
associés doivent être mis en situation d'exercer le droit de communication
prévu à l'article 345 du présent Acte Uniforme. (324)
323
Article 337 : Les assemblées générales des SARL peuvent être
convoquées par le gérant, ou l'un d'eux s'ils sont plusieurs, soit à leur propre
initiative, soit à la demande d'un ou plusieurs associés, à condition que ceux-ci
détiennent au moins la moitié du capital social, voire le quart seulement s'ils
représentent en outre, le quart au moins du nombre total des associés; par le
commissaire aux comptes, si la société en est dotée (voir le commentaire de
l'article 376) et en cas de carence de la gérance ou par un mandataire de
justice, s'il en est désigné un à la demande d'un, ou de plusieurs associés. On
notera que pour la désignation du mandataire de justice, aucune condition, de
nombre d'associés, de pourcentage de capital détenu, ou de mise en demeure
préalable de la gérance, n'est exigée du ou des associés demandeurs; la
juridiction compétente devant apprécier l'urgence ou la gravité des motifs de la
demande dont elle est saisie, pour décider, s'il y a lieu ou non de désigner le
mandataire ad hoc. On notera également que le droit reconnu au commissaire
aux comptes, de convoquer l'assemblée générale, à défaut pour la gérance de
le faire, n'est pas limité aux seuls cas d'urgence, et qu'aucune mise en
demeure préalable de la gérance n'est organisée pour les SARL, comme pour
les SA (art. 516). Bien que l'article 337 ne le prévoie pas, comme cela est
prévu pour les SA (art. 516), l'assemblée générale de la SARL en cours de
liquidation, peut être convoquée par le liquidateur puisque sa nomination a mis
fin au mandat du gérant.
324
Article 338 : La convocation de l'assemblée générale de la SARL doit
obligatoirement être faite par lettre, au porteur ou recommandée, avec avis de
réception, adressée à chaque associé. Tout autre moyen (avis dans la presse,
télécopie, télex etc.) que pourraient prévoir les statuts, ne pourrait que
s'ajouter à la lettre obligatoire, prévue par l'article 338. La convocation doit
Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d'intérêt économique avec commentaires
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§ 3 : Sanction de
l'irrégularité de convocation
Article 339 : Toute assemblée irrégulièrement convoquée peut être
annulée. Toutefois, l'action en nullité n'est pas recevable lorsque tous les
associés étaient présents ou représentés. (325)
obligatoirement être faite 15 jours au moins avant la tenue de l'assemblée, il
s'agit d'un délai franc qui débute le lendemain du jour de l'envoi (et non de la
réception), de la lettre de convocation et qui expire la veille de la date de
l'assemblée. Les statuts ne pourraient pas prévoir un délai plus court, mais en
revanche, ils pourraient imposer un délai plus long. La lettre de convocation
doit obligatoirement indiquer l'ordre du jour de l'assemblée, lequel est fixé soit
par la gérance soit par les associés demandeurs, comme prévu à l'article 338,
mais aussi, éventuellement et selon le cas, soit par le commissaire aux
comptes, soit par le mandataire de justice (art. 337) soit encore par le
liquidateur. Le dernier alinéa de l'article 338 définit les conditions dans
lesquelles doit s'exercer le droit de communication des associés,
préalablement à l'assemblée. Le renvoi aux formes et délais du premier
alinéa, impose l'envoi des documents à chacun des associés par pli, au
porteur ou recommandé avec avis de réception ( et non pas seulement la mise
à disposition au siège social), au moins quinze jours avant la date de
l'assemblée (ou dans un délai plus long éventuellement prévu par les statuts).
Les documents à communiquer, à l'appui de la convocation, sont ceux qui
sont prévus à l'article 345 (états financiers, rapports de la gérance et du
commissaires aux comptes éventuel, textes des résolutions...).
325
Article 339 : Un manquement quelconque aux obligations prévues à
l'article 338 (forme et délai de convocation, ordre du jour, communication
préalable de documents...) peut entraîner la nullité de la délibération de
l'assemblée générale, dans les conditions prévues aux articles 242 à 256 (voir
commentaire de ces articles). Mais la nullité est écartée si tous les associés
étaient présents ou représentés à l'assemblée; cette exclusion semble devoir
s'appliquer quel que soit le manquement aux dispositions de l'article 338, y
compris le défaut d'ordre du jour ou de communication préalable des
documents. Une convocation verbale des associés pourrait donc suffire dans
le cas où la gérance a la certitude que tous les associés (parce qu'ils sont peu
nombreux par exemple) seront présents ou représentés; mais il sera prudent
néanmoins de respecter le délai de communication préalable des documents
et de ménager à la gérance, un justificatif de la réception de ces documents
en temps voulu, de façon à éviter toutes difficultés que soulèverait une
 94

Sous-section 3 : Consultations écrites Sous-section 5 : Procès-verbaux

Article 340 : En cas de consultation écrite, le texte des résolutions Article 342 : Les délibérations des assemblées sont constatées par des
proposées ainsi que les documents nécessaires à l'information des associés procès-verbaux qui indiquent la date et le lieu de réunion, les nom et
sont adressés à chacun d'eux dans les mêmes conditions que celles prénoms des associés présents, les documents et rapports soumis à
prévues à l'article 338 alinéa premier du présent Acte Uniforme. discussion, un résumé des débats, le texte des résolutions mises aux voix
Les associés disposent d'un délai minimal de 15 jours à compter de la date et le résultat des votes.
de réception des projets de résolutions pour émettre leur vote. (326) Le procès-verbal doit être signé par chacun des associés présents.
En cas de consultation écrite, il en est fait mention dans le procès-verbal
Sous-section 4 : Présidence des assemblées auquel est annexée la réponse de chaque associé, et qui est signé par le ou
les gérants. (328)
Article 341 : L'assemblée des associés est présidée par le gérant ou par
l'un des gérants. Si aucun des gérants n'est associé, elle est présidée par
l'associé présent et acceptant qui possède le plus grand nombre de parts moins, un cogérant associé; mais elle ne pourrait pas l'être par un mandataire
sociales et, en cas d'égalité, par le plus âgé. (327) d'un associé, non associé lui-même. Il n'est prévu par l'Acte uniforme en ce
qui concerne les assemblées générales des SARL, ni scrutateurs ni secrétaire
mais les statuts pourraient en prévoir le cas échéant, bien que l'intérêt d'un
information insuffisante des associés (abstention, recherche en responsabilité "bureau" ne soit pas évident dans la mesure où tous les associés présents
des gérants...). doivent signer le procès-verbal (art. 342).
326
Article 340 : L'article 340 est le seul article qui organise les consultations 328
Article 342 : L'article 342 indique le contenu obligatoire des procès-
écrites des SARL. Les statuts qui les prévoiraient pourront donc les organiser verbaux des assemblées générales de SARL : date (et heure) lieu de réunion,
librement, sous réserve toutefois de respecter les conditions impératives noms et prénoms des associés présents (et de leurs représentants
suivantes : la lettre de consultation doit être adressée à chacun des associé éventuels), désignation des documents et rapports soumis à l'assemblée,
par pli au porteur ou recommandé avec avis de réception; le texte des résumé des débats, texte des résolutions et votes exprimés. Bien que cet
résolutions proposées ainsi que les documents nécessaires à l'information des article prévoie implicitement (usage du pluriel) la présence de plusieurs
associés (ceux prévus à l'article 345) doivent être joints à la lettre de associés, pour la tenue d'une assemblée générale, celle-ci pourrait
consultation; les associés doivent disposer d'au moins 15 jours à compter de valablement délibérer, dans certains cas, avec un seul associé, à condition
la date de réception des projets de résolution, pour exprimer leur vote. Les que celui-ci détienne, soit par lui-même, soit au moyen de pouvoirs, un
statuts pourraient prévoir, un délai de réponse plus long ainsi que la forme nombre de voix suffisant pour atteindre la majorité requise pour adopter
selon laquelle les votes doivent être exprimés; la forme écrite et l'envoi ou la valablement les décisions à prendre (plus de la moitié des parts pour les
remise contre accusé de réception, semblent constituer une précaution décisions ordinaires et les trois quarts au moins, pour les décisions
minimale. On notera que l'article 337 relatif au droit de convocation, ne vise extraordinaires). En effet l'article 334 n'exclut que la "représentation" des
expressément que les décisions collectives prises en assemblée générale et associés, lorsque la SARL ne compte que deux associés. Mais rien
par conséquent, il semble qu'une consultation par correspondance ne puisse n'empêcherait semble-t-il dans ce cas, que l'un des deux associés, qui
être faite, ni par le commissaire aux comptes éventuel, ni par un mandataire détiendrait à lui seul, la majorité requise alors que son coassocié serait
de justice. Par contre dans la mesure où ledit article 337 ne prévoit pas la absent, puisse prendre valablement les décisions soumises au vote. Dans un
convocation par le liquidateur, il semble que ce dernier pourrait procéder à tel cas, comme d'ailleurs dans celui des décisions de l'associé unique dans la
une consultation écrite, si les statuts de la société le permettent. SARL unipersonnelle (art. 347 second alinéa), le procès-verbal de
327
Article 341 : L'assemblée générale ne peut être présidée que par un l'assemblée pourra être signé par une seule personne. Dans les autres cas, le
gérant ou par un associé (celui qui possède la plus forte participation), si le ou procès-verbal devra être obligatoirement signé par tous les associés
les gérants ne sont pas associés. L'assemblée pourrait être, sauf disposition présents, comme le prévoit le second alinéa de l'article 342 qui utilise les
contraire des statuts, présidée par un gérant non associé, si celui-ci a au termes "associés présents". Faut-il en conclure que les mandataires non

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 95
Article 343 : Les copies ou extraits des procès-verbaux des délibérations
des associés sont valablement certifiés conformes par un seul gérant. (329)
SECTION 2 : DROITS DES ASSOCIES
Sous-section 1 : Principe
Article 344 : Les associés ont un droit d'information permanent sur les
affaires sociales. Préalablement à la tenue des assemblées générales, ils
ont en outre un droit de communication. (330)
associés, ayant participé à l'assemblée, n'auraient pas à signer le procès-
verbal : nous ne le pensons pas car il pourrait se faire qu'une assemblée se
tienne uniquement entre de tels mandataires (si les statuts prévoient la
représentation par des non associés), et dans un tel cas, il faudrait bien que
le procès-verbal soit signé par quelqu'un. En pratique, il sera préférable de
faire signer le procès-verbal par tous les membres présents à l'assemblée
(associés ou non) et d'annexer au procès-verbal, les pouvoirs détenus par les
mandataires. L'établissement d'une feuille de présence n'est pas obligatoire
pour les assemblées générales des SARL. Dans le cas d'une consultation
écrite, le procès-verbal en constatant le déroulement et le résultat, sera
seulement signé par le ou les gérants qui l'auront provoquée, mais ce procès-
verbal devra obligatoirement comporter, en annexe, les bulletins de vote des
associés. A cet égard il sera bon que les statuts imposent que le document
constatant le vote de l'associé soit revêtu de sa signature. Les dispositions de
l'article 342 sont la confirmation de celles prévues de façon générale, aux
articles 134 à 136 (voir commentaire de ces articles) et les obligations qui
découlent notamment, de l'article 135 à propos du registre des délibérations
sont également applicables aux SARL.
329
Article 343 : Les registres ou extrait des procès-verbaux des assemblées
et des consultations écrites des SARL, sont valablement signés par le gérant,
ou par l'un d'entre eux s'ils sont plusieurs. Cet article confirme pour les SARL
les dispositions générales de l'article 136 (voir commentaire de cet article).
330
Article 344 : L'article 344 consacre : le droit permanent d'information, par
lequel les associés peuvent obtenir, à tout moment, les documents relatifs aux
trois derniers exercices, comme prévu à l'article 345 (voir commentaire de cet
article); le droit de communication préalable à la tenue des assemblées
générales (où à la consultation écrite) et en vertu duquel les associés doivent
obligatoirement recevoir les documents énumérés notamment à l'article 345,
et dans les conditions prévues aux articles 338 et 340 (voir commentaire de
ces articles).
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Sous-section 2 : Droit de communication
Article 345 : En ce qui concerne l'assemblée générale annuelle, le droit de
communication porte sur les états financiers de synthèse de l'exercice et le
rapport de gestion établis par le gérant, sur le texte des résolutions
proposées et, le cas échéant, sur le rapport général du commissaire aux
comptes ainsi que sur le rapport spécial du commissaire aux comptes
relatif aux conventions intervenues entre la société et un gérant ou un
associé.
Le droit de communication s'exerce durant les 15 jours précédant la tenue
de l'assemblée générale.
A compter de la date de communication de ces documents, tout associé a le
droit de poser par écrit des questions auxquelles le gérant sera tenu de
répondre au cours de l'assemblée.
En ce qui concerne les assemblées autres que l'assemblée annuelle, le
droit de communication porte sur le texte des résolutions proposées, le
rapport du gérant et, le cas échéant, le rapport du commissaire aux
comptes.
Toutes délibérations prises en violation des dispositions du présent Article
peuvent être annulées.
L'associé peut en outre, à toute époque, obtenir copie des documents
énumérés à l'alinéa premier du présent article, relatifs aux 3 derniers
exercices. De même, tout associé non gérant peut, 2 fois par exercice,
poser par écrit des questions au gérant sur tout fait de nature à
compromettre la continuité de l'exploitation. La réponse du gérant est
communiquée au commissaire aux comptes.
Toute clause contraire aux dispositions du présent Article est réputée non
écrite. (331)
331
Article 345 : Parmi les droits attachés aux parts sociales des SARL,
figurent : le "droit de communication" (dont la nature et l'étendue sont fixées
par les 1er, 2ème et 4ème alinéas de l'article 345); le "droit de poser des
questions" à la gérance (prévu aux 3ème et 6ème alinéas) ainsi que le "droit
d'information permanent" (dont l'étendue est déterminée par le 6ème alinéa).
Ces droits, tels qu'ils sont définis à l'article 345, ne peuvent en aucun cas être
supprimés ou restreints par des dispositions statutaires, lesquelles pourraient
en revanche, les étendre à d'autres informations ou documents. Le droit
d'information et de communication au bénéfice des associés, porte en outre
sur d'autres documents tels que notamment, les statuts (art. 11); la
déclaration notariée de souscription et de versement (art. 314); le rapport du
commissaire aux apports (art. 363); le projet de réduction de capital (art. 367);
 96
Sous-section 3 : Droit au dividende
Article 346 : La répartition des bénéfices s'effectue conformément aux
statuts, sous réserve des dispositions impératives communes à toutes les
sociétés.
A peine de nullité de toute délibération contraire, il est pratiqué sur le
bénéfice de l'exercice diminué, le cas échéant, des pertes antérieures, une
dotation égale à un dixième au moins affectée à la formation d'un fonds de
réserve dit "réserve légale". Cette dotation cesse d'être obligatoire lorsque
la réserve atteint le cinquième du montant du capital social.
La répétition des dividendes ne correspondant pas à des bénéfices
réellement acquis, peut être exigée des associés qui les ont reçus.
L'action en répétition se prescrit par le délai de 3 ans à compter de la date
de mise en distribution du dividende. (332)
Section 3 : Décisions collectives ordinaires
Article 347 : Les décisions collectives ordinaires sont celles qui ont pour
but de statuer sur les états financiers de synthèse de l'exercice écoulé,
d'autoriser la gérance à effectuer les opérations subordonnées dans les
statuts à l'accord préalable des associés, de procéder à la nomination et au
remplacement des gérants et, le cas échéant, du commissaire aux comptes,
d'approuver les conventions intervenues entre la société et l'un de ses
gérants ou associés et, plus généralement, de statuer sur toutes les
questions qui n'entraînent pas modification des statuts.
Lorsque la société ne comprend qu'un seul associé, il est fait application
des dispositions des articles 558 à 561 du présent Acte Uniforme à
les documents relatifs à la fusion, à la scission ou à l'apport partiel d'actif (art.
382 et 383 renvoyant aux articles 671 et 672); le rapport du commissaire aux
comptes sur le projet de transformation de la SARL (art. 375).
332
Article 346 : L'article 346 définit le droit au dividende des associés de la
SARL, en conformité avec les dispositions générales des articles 144 à 146
(voir commentaire de ces articles). Cet article impose également aux SARL,
comme cela est fait pour les SA à l'article 546, de doter la réserve légale à
concurrence de 10% du bénéfice annuel, sous déduction des sommes
affectées à l'apurement des pertes antérieures, jusqu'à ce que cette réserve
légale atteigne, au moins, 20% du capital social. L'article 246 prévoit
également la possibilité d'imposer aux associés, la restitution des dividendes
fictifs, dans le délai de 3 ans suivant la mise en distribution.
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l'exception de celles des deuxièmes alinéas des articles 558 et 559. Il est
également fait application des dispositions non contraires du présent
Chapitre. (333)
Sous-section 1 : Tenue de l'assemblée
ordinaire annuelle
§ 1 : Périodicité
Article 348 : L'assemblée générale ordinaire annuelle se réunit dans les 6
mois de la clôture de l'exercice. Les gérants peuvent demander une
prolongation de ce délai au président de la juridiction compétente
statuant sur requête. (334)
333
Article 347 : Cet article délimite la compétence des décisions collectives
ordinaires, laquelle peut se définir, par opposition à la compétence des
décisions collectives extraordinaires (Article 357), comme englobant toutes
décisions n'entraînant pas la modification des statuts. L'article 347 renvoie par
ailleurs aux dispositions des articles 558 à 561 qui traitent des modalités
particulières aux prises de décisions collectives dans les SA unipersonnelles.
Transposées au cas de la SARL unipersonnelle, ces dispositions prévoient :
que toutes les décisions, ordinaires ou extraordinaires, sont prises par
l'associé unique, que ce dernier doit prendre les décisions relevant de
l'assemblée générale ordinaire annuelle, dans les 6 mois de la clôture de
chaque exercice, que toutes les décisions de l'associé unique sont constatées
par des procès-verbaux versés aux archives de la société, et que toutes les
décisions qui entraîneraient l'obligation d'accomplir des formalités de publicité,
si elles étaient prises en assemblée générale (ou par consultation écrite)
doivent être publiées dans les mêmes formes (dépôt au greffe, insertion
légale, modificatif au Registre du commerce etc.).
334
Article 348 : L'assemblée générale ordinaire annuelle de la SARL doit
obligatoirement se tenir dans les 6 mois qui suivent la clôture de l'exercice
social, à moins que la gérance ait obtenu une décision judiciaire de
prolongation de ce délai. L'article 348 ne limite pas la durée de cette
éventuelle prolongation qui est laissée à l'appréciation du juge, en fonction des
motifs qui justifient la demande. Celle-ci doit être impérativement formulée
avant l'expiration du délai de 6 mois. On observera que la gérance qui ne
respecterait pas les dispositions de l'article 348, ne mettrait en jeu que sa
responsabilité civile pour le cas où cette carence entraînerait un préjudice. En
effet, les articles 889 à 892 qui définissent des infractions relatives à la
gérance et aux assemblées générales n'envisagent pas le non respect des
dispositions de l'article 348.
 97
§ 2 : Règles relatives au vote
des associés
Article 349 : Dans les assemblées ordinaires ou lors des consultations
ordinaires écrites, les décisions sont adoptées par un ou plusieurs associés
représentant plus de la moitié du capital.
Si cette majorité n'est pas obtenue, et sauf stipulation contraire des
statuts, les associés sont, selon le cas, convoqués ou consultés une seconde
fois et les décisions sont prises à la majorité des votes émis quelle que soit
la proportion de capital représentée.
Toutefois, la révocation des gérants ne peut, dans tous les cas, intervenir
qu'à la majorité absolue. (335)
335
Article 349 : L'article 349 fixe les conditions de majorité auxquelles se
prennent les décisions collectives ordinaires des SARL (annuelles ou non, en
assemblée générale ou par consultation écrite). Ces décisions doivent être
adoptées par un ou plusieurs associés représentant plus de la moitié du
capital social, (ou plus de la moitié des parts sociales puisque, dans les
SARL, une part donne obligatoirement droit à une voix). La majorité absolue
est donc nécessaire pour adopter des décisions collectives ordinaires, sur
première consultation. Cette majorité est également indispensable, même sur
seconde consultation, pour décider la révocation des gérants (voir
commentaire de l'article 326); elle s'impose également semble-t-il, dans le cas
de la nomination du gérant non statutaire puisqu'elle est expressément
prévue à l'article 323 (voir commentaire de cet article). Cette majorité absolue
est suffisante, pour décider d'une augmentation de capital par incorporation
de bénéfices ou de réserves (voir commentaire de l'article 360). Les statuts
ne pourraient prévoir une majorité moins élevée mais par contre - et sauf les
cas visés aux articles 326 et 360 - ils pourraient semble-t-il prévoir une
majorité supérieure puisque, contrairement à ce que prévoit l'article 358 à
propos de la majorité requise pour les décisions collectives extraordinaires,
l'article 349 ne prévoit pas que toutes clauses statutaires différentes seraient
réputées non écrites. Cette possibilité est, en tout cas, expressément prévue
par l'article 323 en ce qui concerne le nomination des gérants non statutaires
(voir commentaire de cet article). L'article 349 prévoit par ailleurs la
possibilité, si les statuts ne l'écartent pas, de prendre, sur seconde
consultation des associés (assemblée ou vote par correspondance), des
décisions collectives ordinaires à la majorité simple des votes exprimés,
quelle que soit la fraction du capital représentée par ces votes. Mais cette
disposition, si elle n'est pas écartée par les statuts, ne permettrait, semble-t-il,
de procéder à une seconde consultation, que dans le cas où la première
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Sous-section 2 : Conventions entre la société
et l'un de ses gérants ou associés
§ 1 : Les conventions réglementées
Article 350 : L'assemblée générale ordinaire se prononce sur les
conventions intervenues directement ou par personne interposée entre la
société et l'un de ses gérants ou associés.
A cet effet, le ou les gérants ou s'il en existe un, le commissaire aux
comptes, présentent à l'assemblée générale ordinaire annuelle ou joignent
aux documents communiqués aux associés, un rapport sur les conventions
intervenues directement ou par personne interposée entre la société et
l'un de ses gérants ou associés.
Il en est de même :
- pour les conventions intervenues avec une entreprise individuelle dont le
propriétaire, est simultanément gérant ou associé de la société à
responsabilité limitée;
- pour les conventions intervenues avec une société dont un associé
indéfiniment responsable, gérant, administrateur, directeur général ou
secrétaire général est simultanément gérant ou associé de la société à
responsabilité limitée. (336)
n'aurait pas pu réunir un nombre d'associés disposant de la moitié au moins,
du capital social. Dans le cas contraire et si les résolutions proposées n'ont
pu être adoptées en raison d'abstentions ou de votes contraires, les décisions
devaient être considérées comme rejetées et il ne serait pas possible de
procéder, sur nouvelle consultation, à un vote ne requérant que la majorité
simple. Dans un tel cas, une nouvelle consultation serait toujours possible,
mais les résolutions devraient y être adoptées à la majorité absolue. On
trouvera en annexe du commentaire de l'article 358, un tableau résumant les
conditions d'adoption des décisions collectives des SARL.
336
Article 350 : L'article 350 institue pour les SARL et à l'instar de ce qui est
prévu pour les SA (art. 438 à 448) un système d'autorisation et de contrôle
des conventions que les gérants ou les associés pourraient conclure,
directement ou indirectement, avec la société. On notera que pour les SARL
les conventions concernées ne sont pas uniquement celles conclues avec les
dirigeants (les gérants) comme dans le cas des SA, mais également celles
conclues avec les associés. Par extension, entrent dans le champ
d'application de ces dispositions, toutes conventions conclues entre la SARL
et une autre société (ou entreprise individuelle) qui aurait comme dirigeant ou
associé un gérant ou un associé de ladite SARL. Toutes les conventions
 98
Article 351 : Le gérant avise le commissaire aux comptes, s'il en existe
un, des conventions visées à l'article précédent, dans le délai d'un mois à
compter de la conclusion desdites conventions.
Lorsque l'exécution de conventions conclues au cours d'exercices
antérieurs est poursuivie au cours du dernier exercice, le commissaire aux
comptes est informé de cette situation dans le délai d'un mois à compter
de la clôture de l'exercice. (337)
Article 352 : L'autorisation de l'assemblée générale ordinaire n'est pas
nécessaire lorsque les conventions portent sur des opérations courantes
conclues à des conditions normales.
Les opérations courantes sont celles qui sont effectuées par une société,
d'une manière habituelle, dans le cadre de ses activités.
Les conditions normales sont celles qui sont appliquées, pour des
conventions semblables dans la société en cause ou, éventuellement, dans
les sociétés du même secteur. (338)
concernées doivent faire l'objet d'un rapport, soit de la gérance, soit du
commissaire aux comptes s'il en existe un (voir commentaire de l'article 376),
rapport qui doit être communiqué aux associés, 15 jours au moins avant la
tenue de l'assemblée générale annuelle, laquelle doit se prononcer sur ces
conventions, en les approuvant ou en les désapprouvant. A la différence de ce
qui est prévu pour les SA dans lesquelles la conclusion de telles convention
réglementées est subordonnée à l'autorisation préalable de l'organe
d'administrateur, avant d'être soumises à la décision de l'assemblée générale,
la décision de celle-ci, dans les SARL, intervient " a posteriori" sur des
conventions déjà conclues, et sans qu'il soit besoin d'une autorisation
préalable.
337
Article 351 : Si la SARL dispose d'un commissaire aux comptes (voir
commentaire de l'article 376), il appartient à la gérance de lui signaler la
conclusion ou la poursuite des conventions réglementées dans le délai d'un
mois à partir de cette conclusion, ou de la clôture de l'exercice précédent,
selon le cas. Si la SARL n'a pas de commissaire aux comptes, il appartient à
la gérance de faire elle-même, le rapport spécial qui incomberait au
commissaire aux comptes s'il y en avait un (art. 350 et 353).
338
Article 352 : L'article 352 prévoit une exception en excluant du champ
d'application des conventions réglementées par l'article 350, celles qui, bien
que conclues avec l'une des personnes visées à cet article, portent sur des
opérations courantes et se traitent à des conditions normales. Cette double
condition est explicitée par les 2ème et 3ème alinéas de l'article 352
(opérations faites par la SARL dans le cadre de ses activités, et aux conditions
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Article 353 : Le rapport du gérant ou, s'il en existe un, du commissaire
aux comptes contient :
1) l'énumération des conventions soumises à l'approbation de l'assemblée;
2) l'identification des parties à la convention et le nom des gérants ou
associés intéressés;
3) la nature et l'objet des conventions;
4) les modalités essentielles de ces conventions, notamment l'indication
des prix ou tarifs pratiqués, des ristournes et commissions consenties,
des délais de paiement accordés, des intérêts stipulés, des sûretés
conférées et, le cas échéant, toutes autres indications permettant aux
associés d'apprécier l'intérêt qui s'attachait à la conclusion des
conventions analysées;
5) l'importance des fournitures livrées ou des prestations de services
fournies ainsi que le montant des sommes versées ou reçues au cours de
l'exercice en exécution des conventions conclues au cours d'exercices
antérieurs et dont l'exécution s'est poursuivie au cours du dernier
exercice. (339)
Article 354 : L'assemblée générale ordinaire se prononce sur les
conventions conformément aux dispositions des articles 348 et 349 du
présent Acte Uniforme.
L'associé concerné ne prend pas part au vote de la délibération relative à
la convention et ses voix ne sont pas prises en compte pour le calcul de la
majorité. (340)
habituelles pratiquées par la société elle-même ou par des autres sociétés
exerçant une activité similaire). On notera également que l'article 325 exclut
du champ d'application des conventions réglementées, la fixation de la
rémunération du gérant.
339
Article 353 : L'article 353 énumère les énonciations obligatoires du
rapport de la gérance, ou du commissaire aux comptes, sur les conventions
réglementées. Ces énonciations sont les mêmes que celles prévues par
l'article 440 pour les conventions réglementées des SA. Mais à la différence
de ces dernières, le rapport spécial en question doit également mentionner
chez les SARL, les conventions conclues avec les associés.
340
Article 354 : Les conditions de délais (6 mois de la clôture de l'exercice
social sauf prorogation judiciaire) et de majorité (majorité absolue sur première
consultation et éventuellement, majorité simple sur seconde consultation),
selon lesquelles l'assemblée générale ordinaire annuelle doit statuer sur les
conventions réglementées des SARL, sont celles qui sont prévues pour les
 99
Article 355 : Les conventions non approuvées par l'assemblée produisent
néanmoins leurs effets, à charge pour le gérant ou l'associé contractant de
supporter individuellement ou solidairement, selon le cas, les
conséquences du contrat préjudiciables à la société.
L'action en responsabilité doit être intentée dans un délai de 3 ans à
compter de la conclusion de la convention ou, si elle a été dissimulée, de sa
révélation.
Lorsque la société ne comprend qu'un seul associé et que cette convention
est conclue avec lui, il en est seulement fait mention sur le registre des
délibérations. (341)
§ 2 : Les conventions interdites
Article 356 : A peine de nullité du contrat, il est interdit aux personnes
physiques, gérantes ou associées, de contracter, sous quelque forme que ce
soit, des emprunts auprès de la société, de se faire consentir par elle un
découvert en contre-courant ou autrement, ainsi que de faire cautionner
ou avaliser par elle leurs engagements envers les tiers.
Cette interdiction s'applique également aux conjoints, ascendants et
descendants des personnes visées à l'alinéa premier du présent article,
ainsi qu'à toute personne interposée. (342)
décisions collectives ordinaires, par les articles 348 et 349 (voir commentaires
de ces articles). Mais il est spécifié expressément par l'article 354, que
l'associé concerné par la convention examinée ne doit pas prendre part au
vote. En conséquence la majorité requise (absolue voire simple) ne se
décompte qu'après déduction des parts sociales détenues par l'intéressé.
341
Article 355 : Le refus d'approbation d'une convention réglementée par
l'assemblée générale n'entraîne pas sa nullité, mais il met seulement à la
charge des gérants ou des associés cocontractants, les conséquences de
cette convention qui seraient préjudiciables à la SARL. Le préjudice subi par
celle-ci doit être déterminé judiciairement et l'action sociale en responsabilité
se prescrit par 3 ans. Dans l'hypothèse d'une SARL unipersonnelle, comme il
est impossible que l'associé unique se prononce contre la convention qu'il
aurait pu conclure avec lui-même, l'article 355 n'impose que la mention de la
convention dans le procès-verbal de sa décision ordinaire annuelle, versé au
registre des délibérations. Toutefois ceci n'exclut pas l'application des
dispositions des 2 premiers alinéas de l'article 355, dans le cas où la société
unipersonnelle aurait conclu une convention réglementée avec son gérant, ou
l'un d'eux, s'il n'était pas en même temps l'associé unique.
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SECTION 4 : DECISIONS COLLECTIVES
EXTRAORDINAIRES
Article 357 : Les décisions collectives extraordinaires ont pour objet de
statuer sur la modification des statuts.
Lorsque la société ne comprend qu'un seul associé, il est fait application
des dispositions des articles 558 à 561 du présent Acte Uniforme à
l'exception de celles des deuxièmes alinéas des articles 558 et 559. Il est
également fait application des dispositions non contraires du présent
Chapitre. (343)
Sous-section 1 : Règles générales
relatives au vote des associés
§ 1 : Principe
342
Article 356 : Comme pour les SA (art. 450), l'article 356 énumère les
conventions interdites, par opposition aux conventions réglementées. Les
conventions interdites, qui seraient entachées de nullité absolue, si elles
venaient néanmoins, à être conclues, sont : les emprunts ou avances ainsi
que les cautions ou avals consentis par la SARL au profit d'un de ses gérant
ou associé, des conjoint, ascendant ou descendant, ou encore de toute
personne interposée. Cette interdiction est donc plus sévère que celle prévue
pour les SA (art. 450) puisqu'elle s'étend aux associés eux mêmes, et à leur
proches qui ne pourront donc jamais, ni se trouver débiteurs de leurs SARL ni
faire garantir leurs propres engagements, par celle-ci. L'article 356 ne prévoit
pas, pour les SARL, l'exception prévue à l'article 450 en ce qui concerne les
SA exerçant une activité bancaire, mais il est peu probable que cette activité
puisse être exercée par une SARL, dans les Etats-Parties.
343
Article 357 : L'article 357 délimite la compétence des décisions collectives
extraordinaires (toutes décisions entraînant modification des statuts), par
opposition à celle des décisions collectives ordinaires, prévues à l'article 347.
L'article 357 reproduit le même second alinéa que celui de l'article 347, à
propos des décisions collectives prises par la SARL unipersonnelle (voir
commentaire de l'article 347). On remarquera cependant que la référence à
l'article 559 qui traite de l'obligation d'approuver les comptes dans les six mois
de la clôture n'a pas lieu d'être dans l'article 357, qui ne traite que des
décisions collectives extraordinaires des SARL. Pour le reste, la référence aux
articles 558, 560 et 561 impose à l'associé unique d'une SARL, de constater
ses décisions extraordinaires par des procès-verbaux versés aux archives de
la société, et d'accomplir les formalités légales de publicité qu'elles imposent.
 100
Article 358 : Les modifications des statuts sont décidées par les associés
représentant au moins les 3/4 du capital social. Toute clause contraire est
réputée non écrite. (344)
§ 2 : Exceptions
Article 359 : L'unanimité est requise dans les cas suivants :
1) augmentation des engagements des associés;
2) transformation de la société en société en nom collectif;
3) transfert du siège social dans un Etat autre qu'un Etat-Partie. (345)
344
Article 358 : Les décisions collectives extraordinaires des SARL se
prennent à la majorité des trois quarts du capital social (ou des parts sociales,
ce qui revient au même puisque dans les SARL, une part donne droit à une
voix). Les statuts ne pourraient prévoir d'autres conditions et il ne serait pas
possible de procéder à une seconde consultation avec majorité moindre,
comme cela est possible pour les décisions collectives ordinaires (art. 349).
On remarquera que même si cette décision n'entraîne pas nécessairement
une modification des statuts, un apport partiel d'actif consenti par une SARL à
une autre société, doit être prise aux conditions de majorité de l'article 358,
par application des dispositions générales prévues à l'article 197 (voir
commentaire de cet article). Il en est de même pour la décision à prendre en
présence de pertes supérieures à la moitié du capital social (art. 371) et pour
la décision de dissolution anticipée (art. 200-4è), mais dans ce dernier cas,
cette décision entraîne bien, au moins implicitement, la modification de
l'article des statuts relatif à la durée de la société. L'unanimité est requise
pour certaines décisions prévues à l'article 359 (voir commentaire de cet
article). En revanche, l'augmentation du capital par incorporation de bénéfices
ou de réserves peut n'être décidée qu'à la majorité absolue (plus de la moitié
du capital) comme prévu à l'article 360 (voir commentaire de cet article).
D'autre part, le transfert du siège social d'une SARL dans un autre lieu de la
même ville, peut être décidé par la gérance (voir commentaire de l'article 27).
345
Article 359 : L'article 359 prévoit les décisions collectives qui nécessitent
l'unanimité des associés, en dérogation au principe général de l'article 358 qui
fixe la majorité requise pour l'adoption des décisions collectives entraînant
modification des statuts. L'article 359 prévoit les trois cas suivants :
augmentation des engagements des associés : c'est-à-dire, toutes les
décisions qui rendraient ces derniers responsables des dettes sociales, au-
delà du montant de leur apport; mais à notre avis l'unanimité n'est requise que
si tous les associés sont concernés par l'augmentation des engagements. Une
telle augmentation qui ne concernerait que un ou plusieurs associés, ne
Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d'intérêt économique avec commentaires
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Sous-section 2 : Décisions relatives
aux modifications de capital
§ 1 : Augmentation du capital
Article 360 : Par dérogation aux dispositions de l'article 358 du présent
Acte Uniforme, la décision d'augmenter le capital par incorporation de
bénéfices ou de réserves est prise par les associés représentant au moins
la moitié des parts sociales. (346)
devrait donner lieu qu'à l'accord express des associés concernés, et pas
nécessairement des autres, Transformation de la SARL en SNC : ce cas,
entre déjà dans la formulation du précédent puisque, par cette transformation
tous les associés de la SARL deviennent solidairement et indéfiniment
responsables des dettes de la société, sous sa nouvelle forme. On
remarquera que la transformation de la SARL en SCS, entraîne, de la même
façon, l'augmentation des engagements des associés de la SARL qui
deviendraient associés commandités : dans ce cas, l'accord express de ces
derniers serait requis;- Transfert du siège social de la SARL dans un Etat,
autre qu'un Etat-Partie. Un tel transfert de siège entraînerait le changement de
la législation applicable à la société et ce qu'il est généralement convenu
d'appeler, à tort d'ailleurs, un changement de nationalité (ni l'Acte uniforme, ni
généralement les codes de nationalité ne définissent la notion et les critères
de la nationalité d'une personne morale). On observera que l'exigence de
l'accord unanime des associés pour un tel transfert de siège, n'est prévu, par
l'Acte uniforme que pour la SARL, les autres formes de sociétés ne sont pas
soumises à cette obligation.
346
Article 360 : L'article 360 prévoit une autre dérogation en sens inverse de
celle de l'article 359, au principe de la majorité des 3/4 prévu par l'article 358
pour les décisions collectives extraordinaires des SARL : Il s'agit de
l'augmentation du capital par incorporation de bénéfices ou de réserves, qui
peut être décidée à la majorité absolue (plus de la moitié du capital social)
comme toute décision collective ordinaire, sur première consultation (voir
commentaire de l'article 349). La majorité simple, prévue par l'article 349, pour
une éventuelle seconde consultation, ne pourrait s'appliquer aux décisions
d'augmentation de capital par incorporation de bénéfices ou de réserves, car
ces décisions relevant bien toujours de la catégorie des décisions collectives
extraordinaires, mais à des conditions de majorité atténuées. Bien que l'article
360 ne le précise pas explicitement, la modification des statuts découlant de la
décision d'augmentation de capital concernée, résulte valablement d'un vote
pris à la majorité absolue. Ceci parait suffisamment établi en raison de la
 101
Article 361 : En cas d'augmentation de capital par souscription de parts
sociales en numéraire, les fonds provenant de la souscription sont déposés
en banque ou en l'étude d'un notaire conformément aux dispositions
applicables lors de la création de la société.
Le gérant peut disposer des fonds provenant de la souscription en
remettant au banquier ou au notaire dépositaire des fonds, un certificat
du registre du commerce et du crédit mobilier attestant du dépôt d'une
inscription modificative consécutive à l'augmentation de capital. (347)
Article 362 : Si l'augmentation de capital n'a pas été réalisée dans le
délai de 6 mois à compter du premier dépôt des fonds provenant de la
souscription, tout souscripteur peut demander au président de la
juridiction compétente l'autorisation de retirer soit individuellement, soit
par mandataire les représentant collectivement, les fonds pour les
restituer aux souscripteurs. (348)
rédaction même du début de l'article 360 qui déroge expressément aux
dispositions de l'article 358 Les augmentation de capital par incorporation de
bénéfices ou de réserve qui ne sont en définitive, qu'une simple décision
d'affectation desdits bénéfices et réserves, justifient ce traitement particulier,
au regard du pouvoir de décision des associés.
347
Article 361 : Cet article, et le suivant, prévoient les conditions dans
lesquelles sont réalisées les augmentations de capital en numéraire, dans les
SARL; ces augmentations sont également soumises aux dispositions
générales des articles 41 à 44 (voir commentaire de ces articles). Bien que
l'article 361 ne prévoie pas expressément l'obligation de constater la
souscription et le versement par une déclaration notariée, comme c'est le cas
lors de la constitution de la SARL, il semble que le renvoi aux "dispositions
applicables de la création à la société" prévu au premier alinéa de l'article 361,
soit de portée générale et qu'une telle déclaration notariée de souscription et
de versement, soit également nécessaire, en cas d'augmentation de capital en
numéraire, dans les conditions prévues à l'article 314 (voir commentaire de
cet article). On remarquera cependant, que le premier alinéa de l'article 361
ne reprend que la disposition prévue pour les constitutions par l'article 313,
tandis que le second alinéa de l'article 361 reprend celle, prévue au second
alinéa de l'article 314. Aucun renvoi express au premier alinéa de l'article 314,
qui traite de la déclaration notariée de souscription et de versement, n'est ainsi
fait par l'article 361; par conséquent un doute subsiste quant à l'exigibilité"
d'une telle déclaration, à propos des augmentations de capital.
348
Article 362 : Cet article confirme, pour les augmentations de capital en
numéraire des SARL, la possibilité de retrait des apports au bout de six mois,
Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d'intérêt économique avec commentaires
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Article 363 : En cas d'augmentation de capital réalisée partiellement ou
totalement par des apports en nature, un commissaire aux apports doit
être désigné par les associés dès lors que la valeur de chaque apport ou
avantage particulier considéré ou la valeur de l'ensemble des apports ou
avantages particuliers considérés est supérieure à 5.000.000 de Francs
CFA.
Le commissaire aux apports est désigné selon les mêmes modalités que
celles prévues lors de la constitution de la société.
Le commissaire aux apports peut également être nommé par le président
de la juridiction compétente à la demande de tout associé, quel que soit le
nombre de parts qu'il représente.
Il établit un rapport sur l'évaluation des biens et avantages particuliers
telle qu'elle a été faite par l'apporteur et la société. Ce rapport est soumis
à l'assemblée chargée de statuer sur l'augmentation de capital. (349)
dans les mêmes conditions que celles prévues au dernier alinéa de l'article
314 (voir commentaire de cet article).
349
Article 363 : Cet article, ainsi que les deux articles suivants, prévoient les
conditions dans lesquelles peuvent être réalisées, dans les SARL, les
augmentations de capital par apports en nature, lesquelles sont également
soumises aux dispositions générales des articles 45 à 50 (voir commentaires
de ces articles). L'intervention d'un commissaire aux apports est nécessaire,
dans des conditions identiques à celles prévues pour la constitution, par
l'article 312 (voir commentaire de cet article). Cette intervention n'est
nécessaire que si la valeur globale des apports en nature, faits au titre de
l'augmentation de capital considérée, excède 5 000 000 de FCFA; en deçà,
ladite intervention n'est que facultative, mais elle serait utile pour dégager la
responsabilité solidaire et indéfinie des associés, prévue à l'article 312, lequel
s'applique également aux augmentations de capital en nature (art. 365). Bien
que le dernier alinéa de l'article 363 ne vise expressément que les
"assemblées" chargées de statuer sur l'augmentation du capital, celle-ci
pourrait valablement résulter d'une consultation écrite, si la gérance a choisi
ce mode de consultation, alors que les statuts ne l'exclurait pas. Dans ce cas,
copie du rapport du commissaire aux apports devrait être jointe aux
documents à communiquer obligatoirement aux associés, à l'appui de la lettre
de consultation avec les autres documents nécessaires à l'information des
associés (voir commentaires des articles 340 et 345). Que l'augmentation de
capital soit décidée en assemblée générale ou par consultation écrite, il sera
préférable que le rapport du commissaire aux apports soit communiqué aux
associés au moins 15 jours à l'avance, bien que l'article 345 4ème alinéa ne
vise pas expressément ce document comme faisant partie de ceux sur
 102
Article 364 : L'apporteur en nature ne prend pas part au vote de la
résolution approuvant son apport. Ses parts sociales ne sont pas prises en
compte pour le calcul du quorum et de la majorité. (350)
Article 365 : A défaut d'évaluation faite par un commissaire aux apports
ou s'il est passé outre à cette évaluation, les associés sont responsables
dans les conditions fixées à l'article 312 du présent Acte Uniforme.
Toutefois, l'assemblée ne peut réduire la valeur des apports ou des
avantages particuliers qu'à l'unanimité des souscripteurs et avec le
consentement exprès de l'apporteur ou du bénéficiaire mentionné au
procès-verbal. A défaut, l'augmentation du capital n'est pas réalisée. (351)
lesquels portent le droit de communication préalable aux assemblée
extraordinaires (voir commentaire des articles 338, 340 et 345). On
remarquera que selon l'article 363 dernier alinéa, la mission du commissaire
aux apports, lors l'augmentation du capital de la SARL, consiste à contrôler la
valeur attribuée aux apports, par l'apporteur et la société, alors que lors de la
constitution (art. 312), il appartient au commissaire aux apports lui-même,
d'évaluer l'apport (voir à ce sujet le commentaire de l'article 49).
350
Article 364 : Lorsqu'il est déjà associé, l'apporteur en nature ne peut
prendre part au vote relatif à l'augmentation de capital qui découle de son
propre apport, laquelle doit donc être votée par un ou plusieurs associés
représentant au moins, les 3/4 du capital restant (art. 358); toutefois un tel
associé pourrait voter sur d'éventuels autres apports, faits à l'occasion de la
même opération, et, à cet effet, il serait préférable de voter, sur chaque
apport, constaté sous des résolutions distinctes. A ce sujet, voir cependant, le
commentaire du dernier alinéa de l'article 365.
351
Article 365 : Cet article reprend les dispositions prévues pour les apports
en nature, faits à la constitution (voir commentaire de l'article 321). Il s'agit de
la responsabilité solidaire et indéfinie des associés, pendant 5 ans, si la
valeur des apports n'a pas été estimée par un commissaire aux apports ou si
la valeur retenue n'est pas conforme à celle dégagée par celui-ci. La
responsabilité est limitée à la valeur l'apport au moment de l'augmentation de
capital; elle ne s'étend pas au maintien de cette valeur (en effet le dernier
alinéa de l'article 212 qui prévoit cette limitation, s'applique expressément aux
augmentations de capital. Pour écarter cette responsabilité, tout au moins,
celle attachée à l'absence d'évaluation par un commissaire aux apports, les
associés pourront utilement en désigner un, même si cela n'était pas
obligatoire (voir commentaire de l'article 363). L'article 365, en son second
alinéa, prévoit une disposition qui n'était pas prévue pour la constitution des
SARL par l'article 312 : il s'agit de l'accord unanime des souscripteurs et de
Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d'intérêt économique avec commentaires
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§ 2 : Réduction du capital
Article 366 : La réduction de capital ne peut en aucun cas porter atteinte
à l'égalité des associés. (352)
l'apporteur, en cas de réduction de la valeur attribuée à l'apport, et sans
lequel, l'augmentation de capital ne pourrait être réalisée. Est-ce à dire qu'une
telle conséquence ne s'appliquerait pas, si l'apport en nature, ainsi réduit en
valeur, se faisait lors de la constitution de la SARL : c'est incertain. On
remarquera cependant que si le consentement express de l'apporteur, dans
un tel cas, paraît bien le moins qu'on puisse exiger, l'accord unanime des
"souscripteurs" prévu à l'article 365, pose des questions. Tout d'abord, dans
le cas envisagé à l'article 365, cela supposerait que l'augmentation de capital
considérée, soit fait en partie en numéraire par les "souscripteurs" et en
partie, en nature, par le ou les "apporteurs", et dans ce cas, on peut se
demander quelle est la sécurité recherchée en demandant l'accord unanime
des souscripteurs dont les intérêts sont a priori préservés, par la réduction de
la valeur attribuée à l'apport en nature. Par ailleurs, si le dernier alinéa de
l'article 365, vise le cas où il y a plusieurs apports en nature simultanés, faits
par plusieurs apporteurs, l'accord unanime des apporteurs sur la réduction de
valeur qui ne concernerait que l'un des apports seulement, ne paraît pas
justifier la recherche de l'accord des autres apporteurs, non concernés par
cette réduction de valeur. D'autre part, on observera que ce dernier alinéa fait
allusion aux "avantages particuliers" on peut en déduire que l'existence de
tels avantages, stipulés au profit d'un associé apporteur ou souscripteur, rend
nécessaire la procédure prévue aux articles 363 et 364, même que ces
articles ne prévoient que le cas des apports en nature proprement dits. Les
dispositions du second alinéa de l'article 365 sont requises, en ce qui
concerne la constitution des SA par apport en nature, à l'article 409, elles ne
sont pas prévues, dans les mêmes termes, pour les augmentations de capital
des SA, par l'article 625. Le contexte et la rédaction de ces deux articles
rendent leurs dispositions bien plus cohérentes et compréhensibles (voir
commentaire de ces articles) et il est à craindre que la rédaction du second
alinéa de l'article 365 concernant les SARL, ne résulte que d'une erreur ou
d'une confusion. Il aurait sans doute mieux trouvé sa place sous l'article 312
(constitution), tandis qu'il aurait pu être remplacé (pour les augmentations de
capital), par des dispositions similaires à celles de l'article 625.
352
Article 366 : L'affirmation du principe énoncé par l'article 366,
empêcherait par exemple, de réduire le capital par remboursement des droits
de certains associés seulement, en écartant les autres; tous les associés
devront être traités sur un strict pied d'égalité. L'application de ce principe doit
conduire normalement la SARL qui rachèterait un certain nombre de ses parts
 103
Article 367 : La réduction du capital peut être réalisée par réduction du
nominal des parts sociales, ou par diminution du nombre de parts.
S'il existe un commissaire aux comptes, le projet de réduction de capital
lui est communiqué dans les trente jours précédant la tenue de
l'assemblée générale extraordinaire.
Il fait connaître à l'assemblée son appréciation sur les causes et conditions
de la réduction.
En cas de consultation écrite, le projet de réduction du capital est adressé
aux associés dans les mêmes conditions que celles prévues à l'article 340.
L'achat de ses propres parts par la société est interdit.
Toutefois, l'assemblée qui a décidé une réduction de capital non motivée
par des pertes peut autoriser le gérant à acheter un nombre déterminé de
parts sociales pour les annuler. (353)
sociales, pour les annuler par réduction du capital, comme prévu à l'article
367, à offrir à tous les associés, le rachat de leurs parts, dans la proportion de
celles devant être annulées par rapport à l'ensemble des parts formant le
capital social. De même, le retrait partiel d'un associé, par voie d'attribution de
biens sociaux en nature et réduction de capital corrélative n'est, en principe
pas possible, s'il ne s'accompagne pas d'avantages proportionnellement
identiques, au profit des autres associés. Toutefois, dans les cas envisagés ci-
dessus, il sera toujours possible d'y procéder, mais à condition d'obtenir, la
renonciation expresse de tous les associés, qui n'entreraient pas dans
l'opération, à leurs droits découlant du principe général de l'égalité des
associés.
353
Article 367 : La réduction de capital par la réduction du montant nominal
des parts sociales, ne pourrait entraîner l'abaissement de ce montant en
dessous du montant minimum (5 000 FCFA) prévu à l'article 311.
L'intervention préalable du commissaire aux comptes n'est nécessaire, que si
la SARL en est pourvue (voir commentaire de l'article 376). L'appréciation du
commissaire aux comptes, sur les causes et les conditions du projet de
réduction de capital, doit être donnée par un rapport écrit qui doit être
communiqué aux associés, au moins 15 jours avant la consultation, que celle-
ci ait lieu par assemblée générale ou par vote par correspondance, par
application des dispositions des articles 338, 340 et 345 (voir commentaire de
ces articles). L'article 367 pose par ailleurs le principe de l'interdiction pour
une SARL, de racheter ses propres parts sociales, sauf l'exception prévue au
dernier alinéa et qui entraîne l'obligation de réduire le capital social
simultanément, sans qu'un délai particulier ne soit prévu par cet article. Sur le
respect du principe d'égalité entre associé, à propos d'un tel rachat de parts
sociales, voir le commentaire de l'article 366. On observera qu'en dérogation à
Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d'intérêt économique avec commentaires
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Article 368 : La réduction de capital ne peut avoir pour effet de réduire le
capital à un montant inférieur au minimum légal, sauf augmentation
corrélative du capital lors de la même assemblée pour le porter à un
niveau au moins égal au montant légal. (354)
Article 369 : En cas de manquement aux dispositions de l'article 368 du
présent Acte Uniforme, tout intéressé peut demander en justice la
dissolution de la société après avoir mis en demeure les représentants de
celle-ci de régulariser la situation.
L'action est éteinte lorsque cette cause de dissolution a cessé d'exister au
jour où la juridiction compétente statue sur le fond. (355)
l'interdiction de rachat de l'article 367, il est possible, comme prévu aux
articles 319 et 321, en cas de refus d'agrément d'une cession ou d'une
transmission de parts sociales (voir le commentaire de ces articles ), de
procéder à un rachat de parts, entraînant également une réduction du capital
social, à réaliser dans les 3 mois qui suivent le refus d'agrément (ou dans le
délai prolongé judiciairement, comme prévu à l'article 319, 5ème alinéa). La
réduction de capital, dans la SARL, est également soumise aux dispositions
générales des articles 66, 67, 69, 70 et 71 (voir le commentaire de ces
articles).
354
Article 368 : Le capital social d'une SARL ne peut être inférieur à
1.000.000 FCFA comme prévu à l'article 311 et une réduction de capital ne
pourrait avoir pour effet de contrevenir à cette disposition. La possibilité
d'augmentation simultanée du capital, prévue par l'article 368, pour combler
l'écart qui pourrait résulter d'une réduction au-dessous du minimum légal,
paraît pouvoir s'appliquer également au cas où l'ancien capital serait
totalement absorbé par la réduction; dans ce cas, la SARL serait dépourvue
de capital, pendant "un instant de raison". Il sera toutefois préférable de
décider, dans la même consultation, et successivement, la réduction de capital
sous la condition suspensive de son augmentation, puis l'augmentation du
capital.
355
Article 369 : La sanction prévue à cet article n'est pas, comme on pourrait
s'y attendre, la nullité de la réduction du capital social, mais la possibilité
d'obtenir la dissolution judiciaire de la SARL. En effet, l'article 369 écarte
l'action en nullité prévue à l'article 242 (voir le commentaire de cet article)
dans la mesure où la nullité doit résulter d'une disposition expresse de l'Acte
uniforme, alors qu'elle est précisément écartée dans le cas des articles 368 et
369. L'extinction de l'action en dissolution, prévue au second alinéa prévue à
l'article 246 voir commentaire de cet article).
 104
Article 370 : Lorsque l'assemblée décide une réduction de capital non
motivée par des pertes, les créanciers dont la créance est antérieure à la Article 372 : Si la dissolution est écartée, la société est tenue, dans les 2
date du dépôt au registre du commerce et du crédit mobilier du procès- ans qui suivent la date de clôture de l'exercice déficitaire, de reconstituer
verbal de délibération, peuvent former opposition à la réduction du capital ses capitaux propres jusqu'à ce que ceux-ci soient à la hauteur de la moitié
dans un délai d'un mois à compter de la date du dépôt. au moins du capital social.
L'opposition est signifiée à la société par acte extrajudiciaire. Le président A défaut, elle doit réduire son capital d'un montant au moins égal à celui
de la juridiction rejette l'opposition ou ordonne soit le remboursement des des pertes qui n'ont pu être imputées sur les réserves, à la condition que
créances, soit la constitution de garanties si la société en offre et si elles cette réduction de capital n'ait pas pour effet de réduire le capital à un
sont jugées suffisantes. montant inférieur à celui du capital légal. (358)
Les opérations de réduction du capital ne peuvent commencer pendant le
délai d'opposition. (356) Article 373 : A défaut par les gérants ou le commissaire aux comptes de
provoquer une décision, ou si les associés n'ont pu délibérer valablement,
§ 3 : Variation des capitaux propres

Article 371 : Si, du fait des pertes constatées dans les états financiers de
synthèse, les capitaux propres de la société deviennent inférieurs à la
moitié du capital social, le gérant ou, le cas échéant, le commissaire aux
comptes, doit dans les 4 mois qui suivent l'approbation des comptes ayant
fait apparaître cette perte, consulter les associés sur l'opportunité de
prononcer la dissolution anticipée de la société. (357)
356
Article 370 : La possibilité offerte aux créanciers de la SARL de faire
opposition à un projet de réduction de capital non motivée par des pertes,
impose nécessairement que la décision de réduction soit prise avec effet à la
date d'expiration du délai d'opposition : soit, un mois après le dépôt au greffe
du procès-verbal de la décision collective, lequel dépôt doit intervenir dans le
mois de la date de celle-ci (art. 264-1er). En conséquence, une décision de
réduction de capital ne pourrait prendre effet, au plus tard que deux mois
après son adoption. Malgré une opposition de créanciers, la juridiction
compétente peut permettre la réduction du capital, sous réserve que le
créancier soit désintéressé, où qu'il reçoive les garanties suffisantes
volontairement offertes par la SARL. Le juge ne pourrait imposer de telles
garanties. Il est à craindre que le seul dépôt au greffe prévu à l'article 264,
soit insuffisant pour alerter les créanciers sur un projet de rédaction de
capital, et ces derniers devront être attentifs à l'annonce légale, prévue à
l'article 263 et qui doit être plus ou moins simultanée au dépôt au greffe, bien
que l'article 263 ne fixe pas de délai particulier pour la publication dans un
journal d'annonces légales.
357
Article 371 : Lorsque les capitaux propres de la SARL deviennent par
suite de pertes, inférieurs à la moitié du capital social, la situation de la
société risque d'être compromise, et il importe que les associés se
prononcent, face à une telle situation, sur l'opportunité de décider, ou non, la
dissolution anticipée. La décision collective doit intervenir à l'initiative du
gérant, ou à défaut à celle du commissaire aux comptes, (s'il en a été désigné
un), dans les 4 mois qui suivent l'approbation des premiers comptes faisant
ressortir cette perte de capitaux (soit en principe 10 mois au plus tard après la
clôture de l'exercice concerné). Si cette situation perdure sur l'exercice
suivant, il n'est semble-t-il, pas obligatoire, d'appeler à nouveau la collectivité
des associés à statuer sur la question de la dissolution éventuelle.
Cependant, cette question devrait être à nouveau soumise au vote des
associés, si après reconstitution du capital perdu les capitaux propres
redevenaient à nouveau, inférieurs à la moitié du capital social. Bien que ce
ne soit pas stipulé expressément dans l'Acte uniforme, la décision collective
prévue à l'article 371 doit être prise aux conditions de majorité des décisions
extraordinaires (3/4 au moins du capital) prévues à l'article 358 puisqu'il s'agit
de statuer sur la dissolution anticipée de la société.
358
Article 372 : La perte de plus de la moitié du capital social doit, dans les
SARL, comme d'ailleurs pour les SA (art. 665), obligatoirement donner lieu à
une régularisation dans les 2 ans qui suivent la clôture de l'exercice ayant
révélé cette perte;, à moins bien sur que, statuant comme prévu à l'article 371
(voir commentaire de cet article), les associés n'aient préféré prononcer la
dissolution anticipée de la société. Dans ce délai une décision collective
(assemblée ou vote par correspondance) devra reconstituer les capitaux
propres à un niveau au moins égal à la moitié du capital social. Cette
reconstitution peut résulter, soit d'une réduction du capital égale au montant
des pertes subsistantes, soit d'une augmentation du capital portant son
montant, au moins au double des pertes subsistantes. Cependant, une
réduction de capital pratiquée à cette fin ne devrait pas avoir pour
conséquence de réduire le nouveau montant du capital à une somme
inférieure au minimum légal : 1.000.000 FCFA ou l'équivalent en monnaie
locale (voir commentaire des articles 311 et 368).

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tout intéressé peut demander à la juridiction compétente de prononcer la Lorsqu'il n'existe pas de commissaire aux comptes, celui-ci est choisi par le
dissolution de la société. gérant selon les modalités prévues aux articles 694 et suivants.
Il en est de même si la reconstitution des capitaux propres n'est pas Toute transformation réalisée en contravention de ces dispositions est
intervenue dans les délais prescrits. nulle. (361)
L'action est éteinte lorsque cette cause de dissolution a cessé d'exister au
jour où la juridiction compétente statue sur le fond. (359) CHAPITRE 4 : MOYENS DE CONTROLE
DE LA SOCIETE
Sous-section 3 : Transformation de la société
SECTION 1 : NOMINATION DU COMMISSAIRE AUX COMPTES
Article 374 : La société à responsabilité limitée peut être transformée en
société d'une autre forme. Sous-section 1 : Sociétés visées
La transformation ne donne pas lieu à création d'une personne morale
nouvelle.
La transformation de la société ne peut être réalisée que si la société à
responsabilité limitée a, au moment où la transformation est envisagée,
361
des capitaux propres d'un montant au moins égal à son capital social et si Article 375 : L'article 375 impose une troisième condition, en plus des
elle a établi et fait approuver par les associés les bilans de ses 2 premiers deux premières prévues à l'article 374 (voir commentaire de cet article), pour
exercices. (360) la transformation d'une SARL en société d'une autre forme : l'intervention
obligatoire d'un commissaire aux comptes. Si la société est dotée d'un
Article 375 : La transformation ne peut être faite qu'au vu d'un rapport commissaire aux comptes à titre obligatoire (voir commentaire de l'article 376)
d'un commissaire aux comptes certifiant, sous sa responsabilité, que les ou à titre facultatif, c'est ce commissaire qui pourra établir le rapport prévu à
conditions énoncées à l'article 374 du présent Acte Uniforme sont bien l'article 375; en effet aucune disposition n'impose la désignation d'un
remplies. commissaire distinct. Si la société n'a pas de commissaire aux comptes, le
gérant devra au préalable, en choisir un librement, pour les besoins de l'article
375, parmi les experts comptables, comme prévu aux articles 694 à 698
359 selon que l'état du siège de la SARL a ou n'a pas d'Ordre des experts
Article 373 : La sanction de l'inobservation des obligations prévues aux comptables, et en tenant compte des interdictions prévues à l'article 378 (voir
articles 371 et 372 (voir commentaire de ces articles), est la possibilité commentaire de cet article). On remarquera qu'à la différence des autres cas
donnée par l'article 373 à tout intéressé, d'obtenir en justice, la dissolution de nomination du commissaire aux comptes de la SARL, il n'est pas
anticipée de la société, tout au moins tant que la situation n'aura pas été nécessaire d'avoir recours à une décision collective ou à une décision
régularisée par la société. judiciaire pour le désigner : le gérant pourra le faire seul. Par contre, il n'est
360
Article 374 : L'article 374, ainsi que l'article 375, déterminent les pas certain que le commissaires aux comptes ainsi désigné puisse, sans
conditions particulières auxquelles les SARL peuvent se transformer en décision régulière des associés, rester en fonction, si la SARL adopte la
société d'une autre forme, tout en se conformant par ailleurs aux conditions nouvelle forme de la SA. Le rapport du commissaire aux comptes, sur le
générales prévues aux articles 181 à 188 (voir commentaire de ces articles). projet de la transformation, devra être communiqué aux associés pendant les
Les deux premières conditions prévues par l'article 374, sont : la SARL doit 15 jours au moins précédant la consultation (assemblée ou vote par
avoir des capitaux propres au moins égaux au montant du capital social, au correspondance), par application des articles 338, 340 et 345 (voir
jour où la décision de transformation est adoptée et la SARL doit avoir déjà commentaire de ces articles). Outre les conditions prévues aux articles 374 et
approuvé au moins les comptes de ses deux premiers exercices, au jour de la 375, une condition supplémentaire s'impose à la transformation d'une SARL
transformation. Cette dernière condition ne permet donc pas à une SARL de en SA : il s'agit de l'obligation d'avoir au moment de la transformation, un
se transformer avant, plus au moins 2 ans 1/2, après sa constitution, selon la capital social au moins égal au montant minimum prévu pour les SA par
durée de son premier exercice social et le délai dans lequel elle approuve les l'article 387 : soit 10.000.000 FCFA ou l'équivalent en monnaie locale (voir
comptes de son second exercice. commentaire de ce dernier article).

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Article 376 : Les sociétés à responsabilité limitée dont le capital social est
supérieur à 10 millions de Francs CFA ou qui remplissent l'une des 2 Sous-section 3 : Incompatibilités
conditions suivantes :
1) chiffre d'affaires annuel supérieur à 250 millions de Francs CFA, Article 378 : Ne peuvent être commissaires aux comptes de la société :
2) effectif permanent supérieur à 50 personnes, 1) les gérants et leurs conjoints;
sont tenues de désigner au moins un commissaire aux comptes. 2) les apporteurs en nature et les bénéficiaires d'avantages particuliers;
Pour les autres sociétés à responsabilité limitée ne remplissant pas ces 3) les personnes recevant de la société ou de ses gérants des
critères, la nomination d'un commissaire aux comptes est facultative. Elle rémunérations périodiques sous quelque forme que ce soit, ainsi que
peut toutefois être demandée en justice par un ou plusieurs associés leurs conjoints. (364)
détenant, au moins, le dixième du capital social. ( )
362

Sous-section 2 : Qualité du
commissaire aux comptes
Article 377 : Le commissaire aux comptes est choisi selon les modalités
prévues aux articles 694 et suivants du présent Acte Uniforme. (363)
362
Article 376 : Les SARL sont dotées au moins d'un commissaire aux
comptes, soit à titre obligatoire, soit à titre facultatif, soit par décision
judiciaire. à titre obligatoire : lorsque la SARL remplit au moins l'une des 3
conditions suivantes : capital social supérieur à 10.000.000 FCFA (ou
équivalent en monnaie locale), chiffre d'affaires annuel supérieur à
250.000.000 FCFA (ou équivalent en monnaie locale) sans qu'il soit précisé,
ni s'il s'agit d'un chiffre d'affaires hors taxes ou toutes taxes comprises, ni ce
qui doit être considéré comme entrant dans le chiffre d'affaires. effectif
permanent supérieur à 50 personnes, sans que soit indiqué si l'effectif à
considérer n'est que celui du personnel salarié ou s'il comprend aussi d'autres
personnes éventuellement non salariées et concourent aux activités de la
société. à titre facultatif : lorsque la SARL ne remplit aucune des conditions ci-
dessus. et par décision de justice, lorsque un ou plusieurs associés détenant
au moins 10% du capital, le demandent. Il n'est pas imposé aux SARL,
comme c'est le cas pour les SA (art. 702), de désigner obligatoirement un
commissaire aux comptes suppléant, par contre et contrairement semble-t-il
aux SA qui ne feraient pas appel public à l'épargne, une SARL pourrait
nommer plusieurs co-commissaires.
363
Article 377 : L'article 377 renvoie aux articles 694 et suivants relatifs à la
désignation des commissaires aux comptes des SA, pour déterminer qui et
comment, peut être choisi le commissaire aux comptes des SARL. Le
commissaire aux comptes peut être une personne physique ou une personne
morale (art. 694) choisie obligatoirement parmi les experts comptables
inscrits, soit à l'Ordre (art. 695), soit à défaut d'Ordre, sur la liste dressée par
la commission spéciale près la cour d'appel (art. 696). Voir commentaire des
articles 694, 695 et 696.
364
Article 378 : L'article 378 dresse la liste des cas d'incompatibilité
d'exercice des fonctions de commissaire aux comptes des SARL. Il ne
renvoie pas expressément aux dispositions de l'article 698 qui ne détermine
que les cas d'incompatibilités spéciales, pour les commissaires aux compte
des SA. Il faudrait donc en conclure que pour les SARL, seuls les 3 cas
d'incompatibilité (gérants, et leurs conjoints, apporteurs en nature et
bénéficiaires d'avantages particuliers : bénéficiaire de rémunérations versées
par la SARL ou ses gérants), prévus à l'article 378, mettent un obstacle à la
désignation des commissaires aux comptes. En ce qui concerne les
incompatibilités générales prévues à l'article 697 (voir commentaire de cet
article), il y a lieu cependant de considérer qu'elles s'appliquent également
aux commissaires aux compte des SARL puisqu'elles interdisent, d'une
manière générale, l'exercice de la fonction de commissaire aux comptes à
ceux qui y contreviendraient. En ce qui concerne l'interdiction de l'article 700
(voir commentaire de cet article), selon lequel une personne qui aurait exercé
le mandat de gérant, au cours des 5 dernières années, ne pourrait être
nommée commissaire aux comptes d'une SA, il y a peut-être lieu de
considérer qu'elle s'applique aussi aux SARL, puisque l'article 377 renvoi aux
articles 694 et "suivants" sans que l'on puisse déterminer avec exactitude, à
quel article s'arrête le renvoi. Si telle doit être l'interprétation, un ancien gérant
de SARL ne pourrait être désigné comme commissaires aux comptes de la
même SARL, que 5 ans après la fin de son mandat de gérant. Par contre, en
ce qui concerne l'interdiction de l'article 699 (voir commentaire de cet article)
qui interdit à un ancien commissaire aux comptes d'être nommé
administrateur ou dirigeant d'une SA, dans les 5 ans qui suivent l'expiration
de son mandat de commissaire aux comptes on peut considérer qu'il ne
s'applique pas aux SARL, puisque les seuls mandats de dirigeants sociaux
visés à l'article 699, sont ceux des SA; ainsi, aucune disposition ne limite
l'accès à la fonction de gérant, aux anciens commissaires aux comptes d'une
SARL.

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 107
Sous-section 4 : Durée des fonctions
du commissaire aux comptes
Article 379 : Le commissaire aux comptes est nommé pour 3 exercices par
un ou plusieurs associés représentant plus de la moitié du capital social.
Si cette majorité n'est pas obtenue et sauf stipulation contraire des
statuts, il est nommé à la majorité des votes émis, quelle que soit la
portion du capital représentée. (365)
SOUS-SECTION 5 : SANCTIONS DES CONDITIONS
DE NOMINATION OU D'EXERCICE
Article 380 : Les délibérations prises à défaut de désignation régulière du
commissaire aux comptes ou sur le rapport d'un commissaire aux comptes
nommé ou demeuré en fonction contrairement aux dispositions de l'article
379 du présent Acte Uniforme sont nulles.
L'action en nullité est éteinte si ces délibérations ont été expressément
confirmées par une assemblée sur le rapport d'un commissaire aux
comptes régulièrement désigné. (366)
365
Article 379 : La durée des fonctions du commissaire aux comptes de la
SARL est uniformément fixée à 3 exercices, et non pas, comme pour les SA à
2 exercices à la constitution et à 6 exercices en cours de vie sociale (art.
704). Il n'est pas fait pour les SARL, en ce qui concerne la désignation des
commissaires aux comptes, une distinction entre ceux nommés à la
constitution et ceux nommés en cours de vie sociale; tous les commissaires
aux comptes sont nommés par une décision collective (assemblée ou vote
par correspondance) aux conditions de vote des décisions ordinaires : c'est-
à-dire la majorité absolue ou à défaut à la majorité simple, conformément aux
dispositions de l'article 349 (voir commentaire de cet article). Il ne semble
pas en conséquence, que le commissaire aux comptes d'une SARL qui
remplirait au moins l'une des conditions prévues à l'article 376, dès sa
constitution, puisse être nommé dans les statuts. En ce qui concerne les SA,
les premiers commissaires aux comptes sont ensuite nommés par les statuts
ou par l'assemblée constitutive et les commissaires sont nommés, en cours
de vie sociale, par l'assemblée générale ordinaire (art. 703).
366
Article 380 : L'article 380 établit expressément une cause de nullité, dans
le cas de délibérations (décisions collectives) prises à défaut de situation
régulière du commissaire aux comptes. Les conditions de l'action en nullité
seront donc celles des articles 244 à 256 (voir commentaire de ces articles).
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SECTION 2 : CONDITIONS D'EXERCICE DES FONCTIONS
DE COMMISSAIRE AUX COMPTES
Article 381 : Les dispositions concernant les pouvoirs, les fonctions, les
obligations, la responsabilité, la révocation et la rémunération du
commissaire aux comptes sont régies par un texte particulier
réglementant cette profession. (367)
TITRE 3 : FUSION - SCISSION
Article 382 : Les dispositions des articles 672, 676, 679, 688 et 689 du
présent Acte Uniforme sont applicables aux fusions ou aux scissions des
sociétés à responsabilité limitée au profit de sociétés de même forme.
Lorsque l'opération est réalisée par apports à des sociétés à responsabilité
limitée existantes, les dispositions de l'article 676 du présent Acte
Uniforme sont également applicables.
Article 383 : Lorsque la fusion est réalisée par apport à une société à
responsabilité limitée nouvelle, celle-ci peut être constituée sans autre
apport que celui des sociétés qui fusionnent.
Lorsque la scission est réalisée par apport à des sociétés à responsabilité
limitée nouvelles, celles-ci peuvent être constituées sans autre apport que
celui de la société scindée. En ce cas, et si les parts de chacune des sociétés
nouvelles sont attribuées aux associés de la société scindée
proportionnellement à leurs droits dans le capital de cette société, il n'y a
pas lieu à l'établissement du rapport mentionné à l'article 672 du présent
Acte Uniforme.
367
Article 381 : L'article 381 renvoie à un texte particulier (inconnu à ce jour)
en ce qui concerne les pouvoirs, les fonctions, les obligations, la
responsabilité, la révocation et la rémunération du commissaire aux comptes
de la SARL, et non aux articles 710 à 734 qui traitent de ces sujets, à propos
des commissaires aux comptes des SA. Un doute subsiste donc notamment,
sur la nature de la mission du commissaire aux comptes de la SARL, tout au
moins jusqu'à l'apparition du texte particulier visé à l'article 381. Jusque là il
semble que les questions posées par ce "vide juridique" doivent être résolues,
soit par référence et assimilation aux dispositions desdits articles 710 à 734
(voir commentaires de ces articles), soit par les textes particuliers qui
pourraient régir l'activité des commissaires aux comptes, dans chacun des
Etats-Parties.
 108
Dans les cas prévus aux 2 alinéas précédents, les associés des sociétés qui
disparaissent peuvent agir de plein droit en qualité de fondateurs des LIVRE 4 :
sociétés nouvelles et il est procédé conformément aux dispositions du LA SOCIETE
présent livre. (368)
TITRE 4 : DISSOLUTION DE LA SOCIETE
A RESPONSABILITE LIMITEE SOUS-TITRE 1 : CONSTITUTION
Article 384 : La société à responsabilité limitée est dissoute pour les
DE LA SOCIETE ANONYME
causes communes applicables à toutes les sociétés.
La société à responsabilité limitée n'est pas dissoute en cas d'interdiction,
faillite ou incapacité d'un associé.
Sauf stipulation contraire des statuts, elle n'est pas non plus dissoute par
le décès d'un associé. (369)
368
Article 382 : L'article 382, comme le suivant, traitent des fusions et des
scissions entre SARL, mais cela n'exclut, ni la possibilité, pour les SARL, de
réaliser de telles opérations avec des société d'une autre forme, (art. 196) ni
de réaliser des opérations d'apports partiels d'actifs, telles qu'elles sont
définies à l'article 195 (voir commentaire de cet article). La réalisation de ces
diverses opérations, impliquant au moins une SARL, est placée sous le
régime général prévu aux articles 189 à 199 (voir commentaire de ces
articles). L'article 382 qui vise en particulier les fusions et les scissions faites
entre SARL existantes, renvoie aux dispositions prévues, pour les SA, par les
articles : -672 : obligation d'un commissaire à la fusion ou à la scission,
nommé par décision de justice et charge de faire un rapport sur l'opération. -
676 : dispense d'intervention du commissaire à la fusion et d'approbation de
l'opération par la collectivité des associés de la société absorbée, lorsque la
totalité du capital de celle-ci est détenu par la société absorbante.-679 :
opposition possible de la part des créanciers de la société absorbée ou
scindée. -688: responsabilité solidaire des sociétés bénéficiaires d'apports
scission, sur le passif de la société scindée.-689 : possibilité d'écarter la
solidarité de l'article 688. (Voir les commentaires des articles concernés).
369
Article 383 : L'article 383 vise les cas où une SARL fait des apports
fusion ou scission à des SARL nouvelles et prévoit que ces dernières peuvent
être créées sans autres apports que ceux de la société fusionnée ou scindée,
comme c'est d'ailleurs également le cas pour les SA (art. 677 et 685). D'autre
part, l'article 383 permet, dans le cas de scission faite au profit de SARL
nouvelles, d'écarter l'intervention d'un commission à la scission, si les parts
sociales des sociétés nouvelles sont immédiatement réparties entre les
associés de la société scindée, proportionnellement à leur participation dans
le capital de celle-ci. Cette dispense ne concerne que la scission et non la
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ANONYME
TITRE 1 : DISPOSITIONS GENERALES
CHAPITRE 1 : GENERALITES
fusion, comme c'est d'ailleurs également le cas pour les SA (art. 677 et 685).
En ne renvoyant qu'à certains articles seulement des dispositions relatives
aux fusions/scissions de SA (article 670 à 689), les articles 382 et 383
concernant les SARL laissent subsister à leur propos, un doute sur certaines
questions et notamment : outre le projet de fusion ou de scission prévu, à
l'article 193, les gérants de SARL doivent-ils établir un rapport sur l'opération,
comme dans le cas des SA (art. 671); les conditions de nomination et du
mandat du commissaire à la fusion ou à la scission des SARL, sont elles les
mêmes que pour les SA (art. 673 renvoyant aux articles 619 et suivants); les
documents à communiquer aux associés des SARL entrant dans une
opération de fusion ou de scission sont ils les mêmes que ceux prévus par les
SA (art. 674). Il sera prudent de lever ces doutes, en répondant par
l'affirmative à ces questions et en s'inspirant par les SARL, des dispositions
prévues par les SA, sauf à écarter celles qui ne leur seraient manifestement
pas applicables.
Article 384 : L'article 384 renvoie aux dispositions générales des articles 200
à 241, pour déterminer le régime de la dissolution et de la liquidation de la
SARL (voir commentaire de ces articles). L'article 384 stipule que
l'interdiction, la faillite ou l'incapacité d'un associé, ne peut constituer une
cause de dissolution de la SARL. Ce cas n'est d'ailleurs pas prévu à l'article
200 qui énumère les causes de dissolution. Une disposition des statuts de la
SARL ne pourrait donc pas prévoir une telle cause de dissolution,
contrairement à ce qui est prévu pour les SNC (art. 291). Par contre, les
statuts de la SARL pourraient prévoir que le décès d'un associé entraînerait la
dissolution de la société, mais à défaut d'une telle clause, la société
subsisterait : ce qui est l'inverse de ce qui est prévu pour les SNC (art. 291).
La dissolution de la SARL peut également être obtenue judiciairement,
notamment dans le cas de pertes supérieures à la moitié en capital social (art.
373) et au cas où le capital serait réduit à un montant inférieur au minimum
légal (art. 369).
 109
SECTION 1 : DEFINITION
Article 385 : La société anonyme est une société dans laquelle les d'administration de la société tel que prévu à l'article 414. (371)
actionnaires ne sont responsables des dettes sociales qu'à concurrence de
leurs apports et dont les droits des actionnaires sont représentés par des SECTION 2 : CAPITAL SOCIAL
actions.
La société anonyme peut ne comprendre qu'un seul actionnaire.(370)
370
Article 385 : La définition de la société anonyme est la même que celle de 10.000 Francs CFA. (372)
la SARL (Article 309), à ceci près que les titres qu'elle émet, sont des actions
et non des parts sociales, et que ses membres sont désignés par le terme
"actionnaire" et non "associé". A la différence des parts sociales, les actions
sont des titres négociables et seule la SA peut émettre des titres négociables
: actions ou obligations (voir commentaire des articles 57, 58 et 745). Comme
la SARL, la SA peut être créée et exister durablement avec un seul
actionnaire, personne physique ou morale (SA unipersonnelle). Comme pour
l'associé de la SARL, la responsabilité de l'actionnaire dans les dettes de la
SA, est limitée au montant de son apport. La société anonyme est dite
"société de capitaux" par opposition à la "société de personnes" en
considération de la prééminence donnée aux "capitaux" investis dans
l'entreprise, sur la considération de la "personne" de l'associé. Les actions
sont en principe, librement transmissibles, et les SA peuvent faire appel public
à l'épargne (voir commentaire des articles 81, 82, 823 et 824). Les
actionnaires peuvent être des personnes physiques ou morales. Une SA
pourrait ne comprendre que les actionnaires personnes morales, en effet:
Pour les SA dotées d'un conseil d'administration, à titre obligatoire: c'est-à-
dire les SA de 4 actionnaires ou plus (voir commentaire de l'article 494), la
faculté de désigner des administrateurs qui ne sont pas actionnaires, dans la
limite du tiers des administrateurs (voir commentaire de l'article 417), permet
d'attribuer le mandat de PDG (ou de PCA) obligatoirement personne physique
(voir commentaire des articles 464 et 477), à un administrateur, non
actionnaire; Pour les SA dotées d'un administrateur général à titre facultatif
(SA de 3 actionnaires) ou à titre obligatoire (SA de 1 ou 2 actionnaires) la
présence d'un actionnaire personne physique n'est pas obligatoire, puisque
l'article 495 (voir commentaire de cet article) permet que le mandat
d'administrateur général soit confié à une personne non actionnaire) Ce ne
serait que dans le cas d'une SA de 3 actionnaires qui aurait choisi le mode
d'administrateur par le conseil d'administration, alors qu'elle n'est pas
autorisée à désigner un administrateur non actionnaire (voir commentaire de
l'article 494), que la présence d'un actionnaire personne physique serait
indispensable pour pourvoir au mandat de PDG ou de PCA.
Article 386 : La société anonyme est désignée par une dénomination
sociale qui doit être immédiatement précédée ou suivie en caractères
lisibles des mots : "société anonyme" ou du sigle : "S.A." et du mode
Article 387 : Le capital social minimum est fixé à 10.000.000de Francs
CFA.
Il est divisé en actions dont le montant nominal ne peut être inférieur à
Article 388 : Le capital de la société anonyme doit être entièrement
souscrit avant la date de la signature des statuts ou de la tenue de
l'assemblée générale constitutive. (373)
371
Article 386 : La mention obligatoire sur le mode d'administration de la SA
tel que prévu à l'article 414 sera selon le cas : soit "société anonyme avec
administrateur général " soit "société anonyme avec conseil d'administration"
Selon que la SA considérée aura nommé un ou plusieurs, administrateurs.
(Voir commentaire de l'article 414).
372
Article 387: Le capital d'une SA ne peut être inférieur à 10.000.000
FCFA, ou à un montant équivalent en monnaie locale, pour les Etats-Parties
qui n'ont pas le Franc CFA comme monnaie légale (Article 906). Le
montant nominal d'une action ne peut être inférieur à 10.000 FCFA (ou
équivalent en monnaie locale). Le montant du capital d'une SA faisant appel
public à l'épargne ne peut être inférieur à 100.000.000 FCFA (Article 824).
Des textes particuliers nationaux, établissant la réglementation de certaines
activités professionnelles en société (banques, établissements financiers,
assurances, notamment), peuvent imposer des montants minima différents,
pour le capital social des sociétés concernées. En ce qui concerne les SARL,
le montant minimum du capital social est de 1.000.000 FCFA et celui de la
part sociale est de 5.000 FCFA (Article 311). Pour les autre formes de
société, aucun minimum n'est imposé.
373
Article 388 : Le capital social d'une SA doit obligatoirement avoir trouvé
preneur, en totalité avant même qu'il ne puisse être procédé à la constitution
de la société. Il ne serait pas possible de créer une SA, alors qu'une partie de
son capital social n'aurait pas encore été "souscrite": c'est-à-dire si aucune
personne n'aurait encore pris l'engagement d'en libérer intégralement le
montant. L'article 388 prévoit que cette souscription intégrale, doit intervenir
avant la date de la signature des statuts: date à laquelle la société est
constituée (voir commentaire de l'article 101) ou avant la tenue de

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 110
Article 389 : Les actions représentant des apports en numéraire sont
libérées, lors de la souscription du capital, d'un quart au moins de leur
valeur nominale.
La libération du surplus intervient dans un délai qui ne peut excéder 3
ans à compter de l'immatriculation au registre du commerce et du crédit
mobilier, selon les modalités définies par les statuts ou par une décision
du conseil d'administration ou de l'administrateur général.
Les actions représentant des apports en numéraire non intégralement
libérées doivent rester sous la forme nominative.
Tant que le capital n'est pas entièrement libéré, la société ne peut ni
augmenter son capital sauf si cette augmentation de capital est réalisée
par des apports en nature, ni émettre des obligations. (374)
l'assemblée générale constitutive, qui n'est prévue que dans le cas de la SA
dont le capital social doit être, au moins partiellement, constitué d'apports en
nature, ou s'il y a stipulation d'avantages particuliers (voir commentaire de
l'article 404). La souscription dont il est question à l'article 388 vise, semble-t-
il, aussi bien les actions à libérer en numéraire que celles à libérer en nature
puisque cet article se réfère au capital social, en son entier. En ce qui
concerne les actions de numéraire, la constatation de la souscription
découlera du bulletin de souscription (Article 390) dont l'existence distincte
des statuts, se justifie par l'obligation de constater la souscription, avant la
signature des statuts. En ce qui concerne la souscription des actions à libérer
en nature, le document la constatant, sera en principe, les statuts eux-
mêmes, puisque ces derniers doivent obligatoirement renfermer l'identité des
apporteurs ainsi que la nature et la valeur de leurs apports (Article 13-7°). Il
semble donc que la souscription des actions, émises en compensation
d'apports en nature, ne puisse en conséquence être constatée, qu'au moment
de la signature des statuts par l'apporteur en nature avant la tenue de
l'assemblée constitutive, laquelle doit adopter les statuts (Article 410), alors
que ceux-ci doivent être signés par tous les actionnaires (Article 10). Il y a là
une difficulté pratique soulevée par l'interprétation simultanée des articles 10
et 410 (voir commentaires de ces articles).
374
Article 389 : Cet article ne vise que la libération des actions de
numéraire. Les actions émises en compensation d'apports en nature doivent
être intégralement et immédiatement libérées lors de la constitution de la
société selon, les dispositions de l'article 45 (voir commentaire de cet article).
En ce qui concerne les apports en numéraire, ils peuvent n'être libérés que
d'un quart au moins, lors de la souscription des actions qui doivent les
rémunérer. Il ne s'agit que d'une simple possibilité qui peut être écartée par
les conditions de la constitution prévues par les fondateurs, lesquels
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CHAPITRE 2 : CONSTITUTION SANS APPORT EN NATURE ET
SANS STIPULATION D'AVANTAGES PARTICULIERS
SECTION 1 : ETABLISSEMENT DES BULLETINS
DE SOUSCRIPTION
Article 390 : La souscription des actions représentant des apports en
numéraire est constatée par un bulletin de souscription établi par les
fondateurs ou par l'un d'entre eux et daté et signé par le souscripteur ou
par son mandataire, qui écrit en toutes lettres le nombre de titres
souscrits. (375)
Article 391 : Le bulletin de souscription est établi en 2 exemplaires
originaux, l'un pour la société en formation et l'autre pour le notaire
chargé de dresser la déclaration de souscription et de versement. (376)
pourraient prévoir la libération immédiate. intégrale (ou d'une fraction
supérieure au quart). Ces dispositions figurent dans le bulletin de souscription
établi par les fondateurs (Article 390 et 392-6°). En cas de libération partielle
d'actions de numéraire, le solde doit être intégralement versé dans un délai
maximum de 3 ans, et jusqu'à leur libération complète. Les titres qui les
représentent ne peuvent pas revêtir la forme au porteur, et la société ne peut,
ni procéder à une augmentation de capital en numéraire, ni émettre des
obligations. Ces dispositions visent, à permettre à la société de recevoir, dans
un délai raisonnable, les fonds qui lui ont été promis tout en lui donnant la
possibilité de savoir, à tout moment, qui les lui doit, et à l'empêcher d'avoir
recours à d'autres financement en fonds propres, tant que les actionnaires lui
doivent de l'argent, en capital. Toutes ces dispositions sont également
valables lorsque les actions de numéraire ont été partiellement libérées, dans
le cadre d'une augmentation de capital, bien que les articles 604 et 605 ne
visent, dans ce cas, que la libération minimale du quart et le délai maximum
de 3 ans.
375
Article 390 : L'établissement du bulletin de souscription n'est obligatoire
que pour les actions de numéraire, il appartient au fondateur de le rédiger, et
au souscripteur de le dater, de le signer en faisant précéder sa signature de la
mentions manuscrite "bon" pour souscription à... (en toutes lettres) actions".
376
Article 391: Le bulletin de souscription doit être établi en deux originaux
tous deux datés complétés et signés par le souscripteur qui devra
obligatoirement en conserver une copie, qu'il reconnaîtra avoir reçue, en
signant son bulletin (Article 392-10°).
 111
Article 392 : Le bulletin de souscription énonce :
1) la dénomination sociale de la société à constituer, suivie, le cas échéant, Article 393 : Les fonds provenant de la souscription des actions de
de son sigle; numéraire sont déposés par les personnes qui les ont reçus, pour le
2) la forme de la société; compte de la société en formation, soit chez un notaire, soit dans une
3) le montant du capital social à souscrire en précisant la part du capital banque domiciliée dans l'Etat-Partie du siège de la société en formation,
représentée par des apports en nature et celle à souscrire en numéraire; sur un compte spécial ouvert au nom de cette société.
4) l'adresse prévue du siège social; Le dépôt des fonds doit être fait dans un délai de 8 jours à compter de la
5) le nombre d'actions émises et leur valeur nominale en désignant, le cas réception des fonds.
échéant, les différentes catégories d'actions créées; Le déposant remet à la banque, au moment du dépôt des fonds, une liste
6) les modalités d'émission des actions souscrites en numéraire; mentionnant l'identité des souscripteurs et indiquant, pour chacun d'eux,
7) le nom ou la dénomination sociale et l'adresse du souscripteur et le le montant des sommes versées.
nombre de titres qu'il souscrit et les versements qu'il effectue; Le dépositaire est tenu, jusqu'au retrait des fonds, de communiquer la
8) l'indication du dépositaire chargé de conserver les fonds jusqu'à liste visée à l'alinéa 3 ci-dessus, à tout souscripteur qui, justifiant de sa
l'immatriculation de la société au registre du commerce et du crédit souscription, en fera la demande. Le requérant peut en prendre
mobilier; connaissance et obtenir, à ses frais, la délivrance d’une copie.
9) l'indication du notaire chargé de dresser la déclaration de souscription Le dépositaire remet au déposant un certificat de dépôt attestant le dépôt
et de versement; des fonds. (378)
10) la mention de la remise au souscripteur d'une copie du bulletin de
souscription. (377)

SECTION 2 : DEPOT DES FONDS ET DECLARATION NOTARIEE DE 378

SOUSCRIPTION ET DE VERSEMENT
377
Article 392 : Aux mentions obligatoires prévues par cet article, on pourra
utilement ajouter l'indication, de la forme de la société et du mode de son
administration, pour satisfaire à l'obligation de l'article 386 (voir commentaire
de cet article). Les "catégories" visées au 5°) de l'article 392, correspondent
aux "actions ordinaires" par opposition aux "actions à droit de vote double"
(Article 752) et aux "actions de priorité" (Article 755) s'il en est créé. Les
"modalités d'émission" visées au 6°) visent en particulier les modalités de
libération des actions de numéraire : versement immédiat et conditions
d'exigibilité du solde éventuel (Article 389). Au 7°) on pourra utilement
ajouter le ou les prénoms du souscripteur personne physique. On observera
que le bulletin de souscription n'énonce de manière obligatoire, ni l'objet de la
société, ni l'endroit où peut être consulté le projet des statuts, ni l'engagement
qu'il aurait à prendre sur le versement du solde, en cas de souscription
d'actions partiellement libérées. L'Acte uniforme ne prévoit, à aucun endroit,
le dépôt préalable du projet des statuts au greffe, ni sa mise à la disposition
des souscripteurs, d'une autre manière. Il sera cependant prudent d'en
communiquer la tenue aux souscripteurs avant, ou en même temps, qu'ils ne
s'engagent à participer à la société en formation, en souscrivant à ses
actions.
Article 393 : Les fonds libérant tout ou partie, selon le cas, du nominal
des actions souscrites en numéraire, sont en principe reçus par le ou les
fondateurs qui disposent d'un délai maximum de 8 jours, à compter de leur
réception, pour les déposer sur un compte provisoirement indisponible et
ouvert, soit auprès d'une (une seule) banque, soit chez un notaire, tous deux
obligatoirement établis dans l'Etat partie du siège social de la future SA. Mais
le dépôt des fonds pourrait très bien être fait directement par le souscripteur
auprès de la banque ou du notaire, dont l'indication doit obligatoirement
figurer sur le bulletin de souscription (Article 392-8° et 9°). Dans ce cas, le
bulletin devrait être, soit déposé en banque, ou chez le notaire, avec le
versement, soit accompagné du justificatif du dépôt effectué, si le bulletin est
remis au fondateur. Le fondateur n'est tenu de remettre, qu'à la banque (et
non pas au notaire), l'état des souscriptions et les versements. Par contre le
dépositaire (banque ou notaire), est tenu de communiquer cet état, à tout
souscripteur qui le lui demanderait. Seule la banque est tenue de remettre
une attestation de dépôt au fondateur, laquelle devra être annexée à la
déclaration notariée de souscription et de versement (Article 394). Si les
fonds sont déposés chez le notaire (en principe celui qui dressera la
déclaration de la souscription et de versement), celui-ci n'a pas besoin de
délivrer une telle attestation, puisqu'il lui incombe d'affirmer lui-même, la
concordance entre les souscripteurs et les versements effectués en son
étude (voir commentaire de l'article 394).

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 112
Article 394 : Sur présentation des bulletins de souscription et, le cas
échéant, d'un certificat du dépositaire attestant le dépôt des fonds, le SECTION 3 : ETABLISSEMENT DES STATUTS
notaire affirme dans l'acte qu'il dresse, dénommé "déclaration notariée de
souscription et de versement", que le montant des souscriptions déclarées Article 395 : Les statuts sont établis conformément aux dispositions de
est conforme au montant figurant sur les bulletins de souscription et que l'article 10 du présent Acte Uniforme. (380)
celui du versement est conforme au montant des sommes déposées en son
étude ou, le cas échéant, figurant au certificat précité. Le certificat du Article 396 : Les statuts sont signés par tous les souscripteurs, en
dépositaire est annexé à la déclaration notariée de souscription et de personne ou par mandataire spécialement habilité à cet effet, après la
versement. déclaration de souscription et de versement. (381)
Le notaire tient la déclaration notariée à la disposition des souscripteurs
qui peuvent en prendre connaissance et copie en son étude. (379)
cette indication ne figure pas obligatoirement dans les statuts des SA (Article
397-1er alinéa).
379 380
Article 394 : C'est donc au notaire, et non au fondateur, d'affirmer la Article 395 : L'article 10 (voir commentaire de cet article) prévoit pour les
concordance entre : d'une part : les montants des souscriptions déclarées et statuts de SA, comme pour ceux des autres fonds de sociétés commerciales,
celles qui figurent sur les bulletins de souscription et d'autre part : les la forme authentique obligatoire c'est-à-dire: soit celle de l'acte notarié (acte
montants des sommes libérées indiquées sur les bulletins de souscription et dressé par le notaire lui-même), soit celle de l'acte SSP déposé avec
les montants des versements effectuées (en banque ou à son étude). Par reconnaissance d'écriture et de signature, au rang des minutes d'un notaire.
souscriptions déclarées il faut sans doute entendre : celles qui ont été Toutefois et à titre transitoire, les 'Etats-Parties, dans lesquels la forme
indiquées au notaire par le fondateur et qui figurent sur l'Etat des authentique n'était pas obligatoire, avant l'entrée en vigueur de l'Acte
souscriptions et des versements visé à l'article 393-3ème alinéa, et destiné à Uniforme, pourront encore valablement constituer des SA avec statuts SSP,
la banque. Il s'agit de vérifier la concordance des versements, souscripteur pendant les deux ans qui suivent cette entrée en vigueur (Article 919).
par souscripteur, et non pas seulement globalement, afin de vérifier que L'intervention obligatoire d'un notaire, pour l'établissement des statuts, alors
chaque souscripteur s'est bien libéré des sommes exigibles immédiatement, que ceux-ci doivent par ailleurs être, obligatoirement signés par tous les
en concordance avec le nombre d'actions qu'il a souscrites. Les totaux des souscripteurs aurait pu permettre de simplifier davantage la phase
montants souscrits et des versements effectués doivent respectivement préparatoire à la constitution de la SA, en supprimant les bulletins de
concorder avec le capital social souscrit en numéraire, et son montant souscription, si l'article 388 (voir commentaire de cet article), avait permis de
exigible immédiatement. Le notaire devra pour dresser son acte, recevoir les constater la souscription intégrale du capital, lors de la signature des statuts.
bulletin de souscripteur ainsi que les fonds correspondants ou l'attestation du La déclaration de souscription et de versement prévue par l'article 394, faite
dépôt en banque. La "déclaration de souscription et de versement" n'a uniquement par le notaire, aurait pu simplement figurer en préliminaire aux
semble-t-il pas à être signée par le fondateur, ou l'un d'entre eux, mais par le statuts eux-mêmes.
381
notaire seulement. Ce dernier doit tenir la déclaration à la disposition des Article 396 : La procédure de constitution de la SA dont le capital est
souscripteurs, non seulement entre le moment où elle a été établie et le jour formé uniquement en numéraire, est désormais simplifiée par la suppression
où les statuts sont signés, mais également après cette signature et à tout de la tenue d'une assemblée constitutive, non prévue, dans ce cas, par l'Acte
moment, puisque aucune limite dans le temps n'est prévue par l'article 394). uniforme. En effet la signature des statuts par tous les souscripteurs (Article
Cependant, ce droit de communication n'est reconnu expressément, qu'au 10 confirmé par l'article 396) emporte constitution de la société (Article101).
profit des souscripteurs eux-mêmes et non des tiers. Bien que l'article 394 ne Cependant la SA n'acquiert la personnalité morale qu'à la date de son
l'impose pas, il sera utile que la déclaration notariée de souscription et de immatriculation au Registre du commerce et du crédit mobilier (Article 98).
versement comporte l'état nominatif détaillé des souscripteurs, du nombre L'absence d'assemblée constitutive, lorsque la SA n'est constituée que par
des actions souscrites par chacun d'eux, de la fraction du capital représentée des apports en numéraire, s'applique semble-t-il, également aux SA créées
par ces actions ainsi que de la partie immédiatement libérée. En effet, seul ce avec appel public à l'épargne puisque aucune obligation de tenue
document permettra de connaître, d'une seule consultation, l'état de d'assemblée constitutive n'est prévue aux articles 823 à 853. Cependant un
répartition des actions de numéraire entre les actionnaires d'origine, puisque doute reste permis car l'article 106 (voir commentaire de cet article) est libellé

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 113
6) le cas échéant, les restrictions à la libre négociabilité et à la libre
Article 397 : Les statuts doivent contenir les énonciations prévues à cession des actions, ainsi que les modalités de l’agrément et de la
l'article 13, à l'exception du 6°. Ils doivent indiquer en outre : préemption des actions. (382)
1) le mode d'administration et de direction retenu;
2) selon le cas, soit les nom, prénoms, adresse, profession et nationalité SECTION 4 : RETRAIT DES FONDS
des personnes physiques membres du premier conseil d'administration
de la société ou représentants permanents des personnes morales Article 398 : Le retrait des fonds provenant des souscriptions en
membres du conseil d'administration, soit ceux de l'administrateur numéraire ne peut avoir lieu qu'après l'immatriculation de la société au
général ainsi que ceux du premier commissaire aux comptes et de son registre du commerce et du crédit mobilier.
suppléant; Il est effectué, selon le cas, par le président directeur général, le directeur
3) la dénomination sociale, le montant du capital et la forme sociale des général ou l'administrateur général, sur présentation au dépositaire du
personnes morales membres du conseil d'administration; certificat du greffier attestant l’immatriculation de la société au registre
4) la forme des actions émises; du commerce et du crédit mobilier.
5) les stipulations relatives à la composition, au fonctionnement et aux Tout souscripteur, 6 mois après le versement des fonds, peut demander en
pouvoirs des organes de la société; référé au président de la juridiction compétente, la nomination d'un
administrateur chargé de retirer les fonds pour les restituer aux
souscripteurs, sous déduction de ses frais de répartition si, à cette date, la
société n'est pas immatriculée. (383)

de telle façon en son 1er alinéa, qu'il prévoit explicitement la tenue d'une
assemblée constitutive, dès lors que la SA fait appel public à l'épargne, ne
serait-ce que pour soumettre aux actionnaires, les actes et engagements pris
par le fondateur pour le compte de la SA en cours constitution. Dans le cas de
l'appel public à l'épargne, comme dans celui plus général où la SA est créée
avec un très grand nombre de souscripteurs, c'est plutôt l'obligation de faire
signer les statuts par tous ces derniers, qui risque de poser un problème, et il
sera sans doute utile de faire signer un pouvoir spécial au souscripteur, en
même temps que son bulletin de souscription, pour constituer un mandataire
(si possible commun) pour signer, en son nom, des statuts, ou l'acte de dépôt
de ceux-ci, chez le notaire (voir commentaire de l'article 10). On peut résumer
comme suit la procédure de constitution d'une SA avec des apports en
numéraire seulement : établissement des bulletins de souscription, ainsi que
d'un projet des statuts (facultatif) par le fondateur; signature des bulletins de
souscription, et versement des fonds par les souscripteurs; dépôt des fonds
chez un banquier ou chez un notaire, et établissement par le fondateur de la
liste des souscripteurs et des versements; déclaration notariée de
souscription et de versement; signature des statuts par tous les souscripteurs
(ou leurs mandataires) et, le cas échéant, dépôt de ces statuts chez le notaire
s'ils n'ont pas été dressés par lui (sauf régime transitoire de l'article 919);
réunion, le sas échéant, du premier conseil d'administration pour organiser la
direction générale; immatriculation de la SA au Registre du commerce et du
crédit mobilier; retrait des fond provenant des souscripteurs.
382
Article 397 : Les statuts d'une SA peuvent, renfermer les dispositions
essentielles de l'Acte uniforme concernant cette forme de société (statuts
développés), ou ne comporter que les caractéristiques principales de la SA
considérée (statuts courts); mais dans l'une ou l'autre de ces formulations, les
statuts doivent obligatoirement comporter les énonciations prévues à l'article
397 : c'est-à-dire non seulement celles qui sont énumérées à cet article, mais
aussi celles auxquelles renvoie le 1er alinéa, et qui sont énumérées à l'article
13 : forme, dénomination, objet, siège, durée, apports en nature, capital,
actions, répartition des résultats, constitution des réserves modalités de
fonctionnement...La mention (obligatoire pour les autres formes de sociétés
commerciales) de l'identité des apporteurs en numéraire et du montant de
leur apport respectif ainsi que de l'attribution des titres correspondant, est
exclue pour les statuts de SA. Voir à ce sujet le commentaire de l'article 394.
On observera que la suppression de l'assemblée constitutive, pour les SA
dont le capital est seulement composé d'apports en numéraire, impose de
désigner, dans les statuts, le ou les premiers administrateurs ainsi que les
premiers commissaires aux comptes. Les statuts doivent comporter
également, l'état annexé des actes et engagements pris jusqu'à la constitution
de la SA ainsi que les pouvoirs nécessaires pour les actes à conclure et les
engagements à prendre, entre la constitution et l'immatriculation (Article 107
et 111).
383
Article 397 : Les statuts d'une SA peuvent, renfermer les dispositions
essentielles de l'Acte uniforme concernant cette forme de société (statuts

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 114
CHAPITRE 3 : CONSTITUTION AVEC APPORT EN NATURE ET /
OU STIPULATION D'AVANTAGES PARTICULIERS
SECTION 1 : PRINCIPE
Article 399 : Outre les dispositions non contraires du chapitre précédent,
la constitution des sociétés anonymes est soumise aux dispositions du
présent chapitre en cas d'apport en nature et/ou de stipulation d'avantage
particulier. (384)
développés), ou ne comporter que les caractéristiques principales de la SA
considérée (statuts courts); mais dans l'une ou l'autre de ces formulations, les
statuts doivent obligatoirement comporter les énonciations prévues à l'article
397 : c'est-à-dire non seulement celles qui sont énumérées à cet article, mais
aussi celles auxquelles renvoie le 1er alinéa, et qui sont énumérées à l'article
13 : forme, dénomination, objet, siège, durée, apports en nature, capital,
actions, répartition des résultats, constitution des réserves modalités de
fonctionnement...La mention (obligatoire pour les autres formes de sociétés
commerciales) de l'identité des apporteurs en numéraire et du montant de
leur apport respectif ainsi que de l'attribution des titres correspondant, est
exclue pour les statuts de SA. Voir à ce sujet le commentaire de l'article 394.
On observera que la suppression de l'assemblée constitutive, pour les SA
dont le capital est seulement composé d'apports en numéraire, impose de
désigner, dans les statuts, le ou les premiers administrateurs ainsi que les
premiers commissaires aux comptes. Les statuts doivent comporter
également, l'état annexé des actes et engagements pris jusqu'à la constitution
de la SA ainsi que les pouvoirs nécessaires pour les actes à conclure et les
engagements à prendre, entre la constitution et l'immatriculation (Article 107
et 111).
384
Article 398 :Le retrait des fonds provenant de la souscription et déposés,
soit en banque, soit chez le notaire, ne peut intervenir qu'après que la SA ait
acquis la personnalité juridique (immatriculation au Registre du commerce et
du crédit mobilier). Si cette immatriculation n'était pas faite dans les 6 mois
qui suivent le versement des fonds, tout souscripteur pourrait se retirer du
projet de constitution, à condition d'en faire la demande en justice. Dans ce
cas le mandataire de justice aurait semble-t-il, à restituer leurs fonds, à tous
les souscripteurs, même si les statuts ont déjà été signés et si par
conséquent, la SA est déjà constituée (Article 101). Il y aurait lieu alors, de
reprendre éventuellement le processus complet de constitution, s'il doit être
mené à bien avec d'autres souscripteurs ou avec ceux qui ne souhaitent pas
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SECTION 2 : INTERVENTION DU COMMISSAIRE
AUX APPORTS
Article 400 : Les apports en nature et/ou les avantages particuliers
doivent être évalués par un commissaire aux apports.
Le commissaire aux apports, choisi sur la liste des commissaires aux
comptes selon les modalités prévues aux articles 694 et suivants du
présent Acte Uniforme, est désigné à l'unanimité par les futurs associés
ou, à défaut, par le président de la juridiction compétente, à la demande
des fondateurs de la société ou de l'un d'entre eux. (385)
Article 401 : Le commissaire aux apports établit, sous sa responsabilité,
un rapport qui décrit chacun des apports et/ou des avantages particuliers,
en indique la valeur, précise le mode d'évaluation retenu et les raisons de
ce choix, affirme que la valeur des apports et/ou des avantages
particuliers correspond au moins à la valeur du nominal des actions à
émettre. (386)
se retirer. Voir également commentaire de l'article 314 qui contient des
dispositions similaires, en ce qui concerne la constitution des SARL.
385
Article 398 :Le retrait des fonds provenant de la souscription et déposés,
soit en banque, soit chez le notaire, ne peut intervenir qu'après que la SA ait
acquis la personnalité juridique (immatriculation au Registre du commerce et
du crédit mobilier). Si cette immatriculation n'était pas faite dans les 6 mois
qui suivent le versement des fonds, tout souscripteur pourrait se retirer du
projet de constitution, à condition d'en faire la demande en justice. Dans ce
cas le mandataire de justice aurait semble-t-il, à restituer leurs fonds, à tous
les souscripteurs, même si les statuts ont déjà été signés et si par
conséquent, la SA est déjà constituée (Article 101). Il y aurait lieu alors, de
reprendre éventuellement le processus complet de constitution, s'il doit être
mené à bien avec d'autres souscripteurs ou avec ceux qui ne souhaitent pas
se retirer. Voir également commentaire de l'article 314 qui contient des
dispositions similaires, en ce qui concerne la constitution des SARL.
386
Article 400 : Dans le cas d'apport en nature, comme dans celui, assez
rare, de stipulation d'avantages particuliers, l'intervention d'un commissaire
aux apports est nécessaire, pour les SA, quelle que soit la valeur des apports
en nature ou des avantages. Le seuil de 5.000.000 FCFA prévu pour les
SARL (Article 312) et au-dessous duquel l'intervention du commissaire aux
apports n'est que facultative, ne s'applique pas aux SA. De même, le seuil en
question, également prévu pour les augmentation de capital par apports en
nature, dans les SARL (Article 363) n'est pas applicable pour de telles
 115
Article 402 : Le commissaire aux apports peut se faire assister, dans
l'accomplissement de sa mission, par un ou plusieurs experts de son choix.
Les honoraires de ces experts sont à la charge de la société, sauf
stipulation contraire des statuts. (387)
augmentation de capital, dans les SA. En contrepartie, les actionnaires des
SA n'engagent aucune responsabilité à propos de la valeur attribuée aux
apports en nature, sauf dans le cas où la valeur de l'apport serait réduite,
sans le consentement de l'apporteur (voir commentaire de l'article 409). Lors
de la constitution de la SA (comme pour la SARL) le commissaire aux apports
est choisi parmi les experts comptables, (voir commentaire de l'article 694),
soit par tous les futurs associés (l'unanimité est obligatoire), soit par décision
judiciaire, à la requête du fondateur ou de l'un d'entre eux. Ce second
procédé sera sans doute le plus utilisé, surtout lorsqu'il sera difficile ou
incertain, en raison de leur nombre notamment, de réunir l'accord unanime
des futurs associés, sur le choix du commissaire aux apports. On observera
que dans les augmentation de capital par apport en nature, dans les SA,
seule la désignation judiciaire du commissaire aux apports, est prévue (Article
619).
Article 401 : Le commissaire aux apports a la charge de :décrire chacun des
apports (et/ou les avantages particuliers); d'en indiquer la valeur en la
justifiant et d'affirmer que cette valeur n'est pas inférieure à la valeur nominale
des actions attribuées en rémunération. Le tout doit être consigné dans un
rapport écrit. On remarquera que selon cet article, comme d'ailleurs en cas
d'intervention lors d'une augmentation de capital de SA (Article 619) ou de
constitution de SARL (Article 312), le commissaire aux apports doit procéder
lui même à l'évaluation, contrairement à ce qui est prévu en cas
d'augmentation de capital des SARL (Article 363), et d'une manière générale
par l'article 49 (voir commentaire de cet article). Le commissaire engage sa
responsabilité civile, dans les conditions du droit commun, pour les fautes qu'il
pourrait commettre dans l'exécution de sa mission. L'Acte uniforme ne prévoit
pas de sanction pénale particulière pour le commissaire aux apports. Aucun
renvoi n'est fait aux articles 897 à 900 qui ne définissent que des infractions
imputables au commissaire aux comptes, dans l'exercice de cette seule
fonction.
387
Article 402 : Le commissaire aux apports est seul juge de l'opportunité
d'avoir recours, le cas échéant, aux compétences d'un expert particulier,
lorsque la nature des biens apportés le requiert; un tel expert ne rend compte
et n'est responsable de sa mission qu'auprès du commissaire aux apports,
lequel est le seul titulaire et responsable du mandat qui lui est confié.
Cependant, les honoraires de l'expert sont à la charge de la société à moins
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Article 403 : Le rapport du commissaire aux apports est déposé, 3 jours
au moins avant la date de l'assemblée générale constitutive, à l'adresse
prévue du siège social.
Il est tenu à la disposition des souscripteurs qui peuvent en prendre
connaissance ou en obtenir une copie intégrale ou partielle à leur frais.
(388)
SECTION 3 : ASSEMBLEE GENERALE CONSTITUTIVE
Article 404 : L'assemblée générale constitutive est convoquée à la
diligence des fondateurs après l'établissement de la déclaration notariée
de souscription et de versement des fonds.
La convocation est faite par lettre au porteur contre récépissé ou par
lettre recommandée avec demande d'avis de réception portant mention de
l'ordre du jour, du lieu, de la date et de l'heure de l'assemblée.
La convocation est adressée à chaque souscripteur, 15 jours au moins
avant la date de l'assemblée. (389)
que les statuts de la société ne mette ces honoraires à la charge de quelqu'un
d'autre. (de l'apporteur ou du commissaire aux apports, par exemple). On
remarquera que lesdits honoraires sont obligatoirement à la charge de la SA,
en cas d'augmentation de capital par apports en nature, puisque l'article 621
ne prévoit plus que les statuts puissent déroger à cette règle. Quant aux
honoraires du commissaire aux apports lui même ils sont, selon toute
évidence et à défaut de dispositions particulières à ce sujet prévues par l'Acte
uniforme, à la charge de la société et non pas à celle de l'apporteur.
388
Article 403 :Les futurs actionnaires, apporteurs en nature ou non,
peuvent exercer leur droit de communication préalable, sur le rapport du
commissaire aux apports, dans un délai plutôt bref s'il est appliqué dans son
étendue minimale (3 jours) mais rien n'empêche le fondateur d'allonger ce
délai, en convoquant l'assemblée constitutive à une date plus éloignée de
celle de la mise à disposition dudit rapport. Bien que ce ne soit pas
obligatoire, il sera utile pour faciliter l'exercice du droit de communication des
futurs actionnaires, de tenir le rapport du commissaire aux apports, à leur
disposition, non seulement au futur siège social, mais également au domicile
du fondateur, ou chez le notaire ayant dressé la déclaration de souscription et
de versement, à moins que ce document ne soit personnellement remis aux
souscripteurs, comme aux apporteurs, au moins 3 jours avant la réunion de
l'assemblée constitutive.
389
Article 404 : La particularité essentielle de la procédure de constitution
d'une SA avec apports en nature et/ou stipulation d'avantages particuliers,
 116
Sur troisième convocation, l'assemblée ne délibère valablement que si les
Article 405 : L'assemblée ne délibère valablement que si les souscripteurs conditions de quorum visées à l'alinéa ci-dessus sont réunies. (390)
présents ou représentés possèdent au moins la moitié des actions. A
défaut de quorum, il est adressé une deuxième convocation aux Article 406 : L'assemblée statue à la majorité des 2 tiers des voix dont
souscripteurs, 6 jours au moins avant la date fixée pour l'assemblée. disposent les souscripteurs présents ou représentés, sous réserve des
Sur deuxième convocation, l'assemblée ne délibère valablement que si les dispositions des articles 409 et 410 paragraphe 2 du présent Acte
souscripteurs présents ou représentés possèdent au moins le quart des Uniforme.
actions. A défaut de ce dernier quorum, l'assemblée doit se tenir dans un Il n'est pas tenu compte des bulletins blancs pour le calcul de la majorité.
délai de 2 mois à compter de la date fixée par la deuxième convocation. (391)
Les souscripteurs sont convoqués 6 jours au moins avant la date de
l'assemblée. Article 407 : L'assemblée est soumise aux dispositions non contraires des
articles 529 et suivants du présent Acte Uniforme, pour sa tenue,
notamment pour la constitution de son bureau et les règles de
représentation et de participation à l'assemblée.
Elle est présidée par l'actionnaire ayant le plus grand nombre d'actions
ou, à défaut, par le doyen d'âge. (392)
réside dans l'obligation de la tenue d'une assemblée générale constitutive,
alors que cette assemblée n'est pas nécessaire, dans le cas de la constitution
avec des apports en numéraire seulement. On peut se demander quelle est la 390
justification de l'assemblée constitutive en cas d'apport en nature, car dans ce Article 405 : Les conditions de quorum dégressif (1/2 puis 1/4) prévues
cas, comme dans tous les autres, la constitution résulte de la signature des par l'article 405 en ce qui concerne l'assemblée générale constitutive, sont
statuts par tous les associés (voir commentaire de l'article 10) et il aurait pu identiques à celles prévues par l'article 553 pour les assemblées générales
suffire d'annexer aux statuts le rapport du commissaire aux apports tout en extraordinaires. En ce qui concerne le vote de chacune des résolutions
organisant sa communication préalable à tous les futurs actionnaires, comme relatives à l'approbation des apports en nature ou des avantages particuliers,
c'est le cas pour la déclaration de souscription et de versement (voir le quorum doit être vérifié après déduction, résolution par résolution, des
commentaire de l'article 394). Comme on le constatera à la lecture des actions détenues ou éventuellement représentées par l'apporteur ou le
articles 101, 396 et 410, l'assemblée générale constitutive, pose divers bénéficiaire concerné par la résolution (Article 408). Le terme "souscripteur"
problèmes d'interprétation à propos de la question de savoir si elle doit se employé dans l'article 405 vise aussi bien les souscripteurs d'actions de
tenir, avant ou après, la signature des statuts laquelle emporte création de la numéraire, que les attributaires d'actions d'apport, il désigne en fait tous les
société (voir commentaire des articles concernés et principalement celui de actionnaires.
391
l'article 410). L'assemblée constitutive, convoquée par le fondateur, ou l'un Article 406 : La majorité (2/3 des voix présentes ou représentées)
d'entre eux, doit l'être obligatoirement par lettre, et non par un avis dans un requise pour l'adoption des résolutions de l'assemblée générale constitutive,
journal d'annonces légales comme prévu à l'article 518, et quel que soit le est la même que celle prévue pour les assemblées générales extraordinaires
mode de convocation qui serait prévu aux statuts. Le délai minimum (Article 554). Comme pour ces dernières, il n'est pas tenu compte des
entre l'envoi de la lettre de convocation et la tenue de l'assemblée constitutive bulletins blancs s'il est procédé à un scrutin (Article 554). Cette majorité doit,
est de 15 jours, étant observé qu'à l'intérieur de ce délai, le rapport du comme pour le quorum, être calculée pour le vote de chacune des résolutions
commissaire aux apports doit être disponible au moins 3 jours avant la date relatives à l'approbation des apports, pour tenir compte de l'exclusion des
de l'assemblée (Article 403). L'envoi de la lettre de convocation pourrait être droits de vote attachée aux actions détenues ou représentées par l'apporteur
remplacé par une simple convocation verbale, si l'on est assuré que tous les (voir commentaire des articles 405 et 408). Les exceptions prévues aux
futurs actionnaires seront présents ou représentés à l'assemblée constitutive; articles 409 (réduction de la valeur des apports en nature ou des avantages
ce qui sera notamment le cas si le fondateur a pris la précaution de faire particuliers) et 410-2° (modification des statuts) requièrent l'unanimité des
signer un pouvoir de représentation, à tous les futurs actionnaires (voir souscripteurs (des actionnaires) et non pas seulement l'unanimité des voix
commentaire de l'article 412). présentes ou représentées (voir commentaire des articles 409 et 410).

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Article 409 : L'assemblée ne peut réduire la valeur des apports en nature
Article 408 : Chaque apport en nature et chaque avantage particulier ou des avantages particuliers qu'à l'unanimité des souscripteurs et avec le
doit faire l'objet d'un vote spécial de l'assemblée. consentement exprès de l'apporteur ou du bénéficiaire.
L'assemblée approuve ou désapprouve le rapport du commissaire aux Le consentement de l'apporteur ou du bénéficiaire doit être mentionné au
apports sur l'évaluation des apports en nature et l'octroi d'avantages procès-verbal lorsque la valeur attribuée aux biens apportés ou aux
particuliers. avantages particuliers stipulés est différente de celle retenue par le
Les actions de l'apporteur ou du bénéficiaire d'avantages particuliers, commissaire aux apports. Les actionnaires et les administrateurs ou
même lorsqu'il a également la qualité de souscripteur en numéraire, ne l'administrateur général, selon le cas, sont solidairement responsables à
sont pas prises en compte pour le calcul du quorum et de la majorité et l'égard des tiers pendant 5 ans, de la valeur attribuée aux apports et/ou
l'apporteur ou le bénéficiaire d'avantages particuliers n'a pas voix aux avantages particuliers. (394)
délibérative ni pour lui-même, ni comme mandataire. (393)

392
Article 407 : Cet article renvoie aux articles 529 à 538 qui déterminent
pour toutes les assemblées générales les règles relatives à la constitution du
bureau de l'assemblée, à l'établissement de la feuille de présence, au
contenu du procès-verbal ainsi qu'à la participation et à la représentation des
actions (voir commentaires de ces articles). La seule différence réside
dans le fait que lors de la tenue de l'assemblée constitutive, le Président du
conseil d'administration ou l'administrateur général, n'ayant pas encore
désigné, le Président de l'assemblée doit être le plus gros porteur ou à défaut
le doyen d'âge, et non pas nécessairement le fondateur ou l'un d'entre eux.
Cependant on peut relever aussi une différence possible entre les
dispositions des articles 407, 411, 530 et 531, en ce qui concerne les
personnes qui doivent signer le procès-verbal et en particulier à propos des
scrutateurs et du secrétaire (voir le commentaire de l'article 411).
393
Article 408 : Cet article consacre le principe de l'approbation, par une
résolution distincte, de chaque apport (ou avantage particulier) lorsqu'il en est
effectué plusieurs, simultanément. En conséquence, et comme prévu à
l'article 401, le rapport du commissaire aux apports, doit établir des
désignations et des évaluations distinctes, pour chacun des apports, s'il
n'établit qu'un seul rapport pour l'ensemble. Le vote de résolutions isolées
permet d'exclure pour chacune d'elles, les actions et les voix de l'apporteur ou
du bénéficiaire concerné, pour le calcul du quorum et de la majorité requis par
l'article 406 (voir commentaire de cet article). On observera que les actions à
exclure sont, non seulement celles que détient l'apporteur ou le bénéficiaire,
mais également celles qu'il pourrait représenter en vertu d'un mandat
consenti par un autre actionnaire; l'attribution de tels mandats devra donc
tenir compte de ces conséquences sur le vote des résolutions, dans le cas où
un vote unanime ne serait pas assuré.
394
Article 409 : La rédaction de cet article pose la question de savoir qui est
désigné par le terme "souscripteur". Il semble qu'il ne désigne que les
souscripteurs d'actions de numéraire par opposition aux apporteurs en nature
bien que ceux-ci "souscrivent" aussi à des actions qu'ils libéreront en nature.
L'obligation de recueillir l'accord unanime des "souscripteurs" avec le
consentement express de l'apporteur (ou du bénéficiaire) sur la réduction de
la valeur attribuée à un apport en nature (ou à un avantage particulier),
revient à imposer l'accord de tous les actionnaires, et non pas seulement de
ceux qui sont présents ou représentés à l'assemblée constitutive. L'utilisation
du terme "apporteur" au singulier pose par ailleurs, une question
d'interprétation, lorsque l'on est en présence de plusieurs apporteurs (ou
bénéficiaires) alors que la valeur de l'apport (ou de l'avantage) de l'un d'eux
seulement, est réduite par l'assemblée constitutive. Faut-il dans ce cas,
l'unanimité des souscripteurs (en numéraire) et le consentement du seul
apporteur (ou bénéficiaire) qui subit la réduction de valeur ou bien faut-il
également, sur ce point, le consentement des autres apporteurs (ou
bénéficiaires). Les autres dispositions de l'Acte uniforme notamment, les
dispositions générales des articles 45 à 50 et celles relatives aux SARL
(Article 312 et 365) ne permettent pas de résoudre cette question (voir
commentaire de l'article 365 qui soulève une équivoque supplémentaire). Une
réduction d'apport (ou d'avantage) faite sans le consentement de l'apporteur
(ou du bénéficiaire) concerné, entraînerait la mise en jeu de la responsabilité
solidaire des actionnaires et des administrateurs à l'égard des tiers pendant 5
ans. C'est le seul cas où cette responsabilité peut être mise en cause dans la
SA, à la différence de celle prévue pour les SARL (Article 312 et 365) ou elle
peut également jouer dans le cas où il n'y a pas eu d'intervention d'un
commissaire aux apports (hypothèse exclue pour les SA). On remarquera
que la responsabilité solidaire de l'article 409 peut, le cas échéant, atteindre
un administrateur qui ne serait pas en même temps actionnaire comme le
permet l'article 417.

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Article 410 : En outre, l'assemblée générale constitutive
1) constate que le capital est entièrement souscrit et que les actions sont
libérées dans les conditions fixées aux articles 388 et 389 du présent
Acte Uniforme;
l'assemblée, n'est qu'une simple confirmation donnée par les actionnaires
2) adopte les statuts de la société qu'elle ne peut modifier qu'à l'unanimité présents ou représentés à l'assemblée constitutive. Si par contre les statuts
de tous les souscripteurs; n'ont pas encore été signés par tous les actionnaires, le jour de l'assemblée
3) nomme les premiers administrateurs ou l'administrateur général, selon constitutive, leur adoption par celle-ci pourrait, le cas échéant, ne pas
le cas, ainsi que le premier commissaire aux comptes; satisfaire à l'obligation de signature par tous les actionnaires, comme prévu
4) statue sur les actes accomplis pour le compte de la société en formation, aux articles 10 et 396. Il serait alors nécessaire de faire signer les statuts,
conformément aux dispositions de l'article 106 du présent Acte postérieurement à l'assemblée constitutive, ne serait-ce que par ceux des
Uniforme, au vu d'un rapport établi par les fondateurs; actionnaires qui n'auraient pas pu participer à cette assemblée. On pourrait
5) donne, le cas échéant, mandat à un ou plusieurs membres du conseil se demander si l'obligation de signatures des statuts par tous les
d'administration ou à l'administrateur général, selon le cas, de prendre "souscripteurs", prévue à l'article 396 ne vise que les souscripteurs en
les engagements pour le compte de la société avant son immatriculation numéraire: ce qui rendrait nécessaire et a posteriori, la seule signature des
au registre du commerce et du crédit mobilier, dans les conditions fixées apporteurs en nature; mais on a vu que la constatation de la souscription des
à l'article 111 du présent Acte Uniforme. (395) actions à libérer en nature devait se faire, en principe, par la signature des
statuts, qui doivent indiquer les apports en nature (voir à ce sujet
commentaire de l'article 388). Il semble en définitive, qu'il soit préférable de
395
Article 410 : L'article 410 délimite la compétence (et l'ordre du jour) de faire signer les statuts, au plus tard le jour de l'assemblée constitutive, de
l'assemblée générale constitutive de la SA constituée avec apports en nature façon à ce que les actes accomplis jusqu'à sa date, soient bien ceux de la
(et/ou stipulation d'avantages particuliers). On remarquera tout d'abord que période de formation, comme prévu à l'article 106 qui n'envisage par
cette assemblée n'a pas expressément, à examiner et par conséquent à d'ailleurs, exactement cette situation (voir commentaire de cet article). En
vérifier, la déclaration notariée de souscription et de versement, lorsque le effet, l'article 106, auquel renvoie l'article 410-4° ne permet pas de résoudre
capital est formé à la fois par des apports en numéraire et par des apports en clairement cette question, car il donne à penser que la tenue de l'assemblée
nature. Tout au plus l'assemblée constitutive, doit constater que le capital est constitutive ne concerne que les SA faisant appel public à l'épargne et non
entièrement souscrit (Article 388) et que les actions de numéraire sont pas celles créées avec des apports en nature. Cette disposition n'est
libérées des versements exigibles (Article 389). Cette constatation peut se manifestement pas en harmonie avec celles des articles 396 et 404 (voir
faire au vu du seul état des souscriptions et versements prévu à l'article 393, commentaire de ces articles). Le dernier point de la compétence de
lorsque les fonds ont été déposés en banque (voir commentaire de cet l'assemblée constitutive : pouvoir aux administrateurs pour prendre les
article). Elle peut se faire également bien sûr, au vu d'une expédition de la engagements au nom de la société jusqu'à son immatriculation au Registre
déclaration notariée de souscription et de versement qui doit en principe du commerce et du crédit mobilier, pourrait résoudre la difficulté
fournir les mêmes renseignements (voir commentaire de l'article 394). d'interprétation évoquée plus haut à propos des engagements pris pendant la
L'assemblée constitutive doit ensuite adopter les statuts de la société, dont période de formation. Ces pouvoirs ne concernent manifestement, que les
elle ne pourrait éventuellement modifier les dispositions qu'à "l'unanimité de engagements à prendre après la tenue de l'assemblée constitutive.
tous les souscripteurs" (aussi bien donc de ceux qui font des apports en L'assemblée constitutive doit par ailleurs; procéder à la nomination du ou des
numéraire que de ceux qui font des apports en nature). A propos de ces premiers administrateurs et à celle du premier commissaire aux comptes. On
statuts, la question est de savoir s'ils doivent ou non, avoir déjà été signés par observera tout d'abord à ce propos qu'en fait, il y a obligatoirement au moins
tous les futurs actionnaires, immédiatement après l'établissement de la deux commissaires à désigner : un titulaire et un suppléant (voir commentaire
déclaration de souscription et de versement, comme le donnent à penser les de l'article 702). Et on remarquera également que ces nominations doivent en
termes de l'article 396 (voir commentaire de cet article et celui de l'article principe avoir déjà été faites dans les statuts, par application des dispositions
404). S'il ont déjà été signés par tous les actionnaires conformément aux de l'article 397, à moins qu'il ne faille comprendre que la mention obligatoire
dispositions de l'article 10 et de l'article 396, la société doit être considérée prévue au 2° de cet article, ne concerne que les SA constituées sans apport
comme déjà "constituée" au sens de l'article 101, et l'adoption des statuts par en nature et sans stipulation d'avantages particuliers.

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Article 411 : Le procès-verbal de l'assemblée indique la date et le lieu de Toutefois, l'action en nullité n'est pas recevable lorsque tous les
la réunion, la nature de l'assemblée, le mode de convocation, l'ordre du actionnaires étaient présents ou représentés.
jour, le quorum, les résolutions soumises aux votes et, le cas échéant, les
conditions de quorum et de vote pour chaque résolution et le résultat des Article 413 : Les fondateurs de la société auxquels la nullité de
votes pour chacune d'elles. l'assemblée constitutive est imputable et les administrateurs ou
Il est signé, selon le cas, par le Président de séance et par un autre l'administrateur général, selon le cas, en fonction au moment où elle a été
associé, ou par l'associé unique, et il est archivé au siège social, avec la encourue, peuvent être déclarés solidairement responsables du dommage
feuille de présence et ses annexes. résultant pour les tiers de l'annulation de la société. (398)
Il indique, le cas échéant, l'acceptation de leurs fonctions par les premiers
membres du conseil d'administration ou par l'administrateur général, SOUS-TITRE 2 : ADMINISTRATION ET DIRECTION
selon le cas, ainsi que par le premier commissaire aux comptes. (396) DE LA SOCIETE ANONYME
Article 412 : Toute assemblée générale constitutive irrégulièrement CHAPITRE 1 : DISPOSITIONS GENERALES
convoquée peut être annulée dans les conditions prévues aux articles 242
et suivants du présent Acte Uniforme. (397) Article 414 : Le mode d'administration de chaque société anonyme est
déterminé de manière non équivoque par les statuts qui choisissent entre
396 :
Article 411 : Cet article pose quelques difficultés d'interprétation : Son
premier alinéa, qui indique le contenu du procès-verbal de l'assemblée - la société anonyme avec conseil d'administration;
constitutive, est conforme aux dispositions de l'article 535, auquel renvoie - la société anonyme avec administrateur général.
l'article 407 (voir commentaire de ces articles) à ceci près que l'article 411 La société anonyme peut, en cours de vie sociale, changer à tout moment
n'impose pas que le résumé des débats (éventuels) soit consigné au procès- son mode d'administration et de direction.
verbal, comme l'impose l'article 535. Ensuite le second alinéa de l'article 411
ne semble imposer que la signature du Président de séance, et d'un autre
"associé" sur le procès-verbal de l'assemblée constitutive, alors que les
articles 530, 531 et 535, auxquels renvoie l'article 407, impose non seulement représentés, est, semblable à celle prévue de manière générale à l'article
la signature du Président, mais celle de deux scrutateurs et d'un secrétaire 519, et conforme aux dispositions de l'article 246 (voir commentaire de ces
(tout au moins pour la SA pluripersonnelle). Enfin le 3ème alinéa de l'article deux articles ainsi que celui de l'article 404).
398
411 impose au procès-verbal de l'assemblée constitutive, de constater Article 413 : La responsabilité solidaire prévue à l'article 413 est la
l'acceptation des fonctions du ou des premiers administrateurs et du premier confirmation, à propos de la constitution des SA, des dispositions générales
commissaire aux comptes, alors que ceux d'entre eux qui seraient également de l'article 78 (voir commentaire de cet article): l'action en responsabilité se
actionnaires auraient déjà donné cette acceptation dans les statuts, si ceux-ci prescrit par 5 ans, à compter de l'immatriculation de la SA (Article 80). Cette
sont signés avant l'assemblée constitutive, et que par ailleurs, il doit être responsabilité est également confirmée à l'article 738 qui prévoit qu'elle peut
nommé non pas un mais au moins deux commissaires aux comptes : un s'étendre aux actionnaires dont les apports (en nature) ou les avantages
titulaire et un suppléant (voir commentaire des articles 410 et 702). (particuliers) n'ont pas été vérifiés et approuvés. L'article 739 prévoit
397
Article 412 : Cet article met en application, pour les SA, les dispositions par contre, que l'action en responsabilité se prescrit par 3 ans à compter du
générales de l'article 242. La logique de cet article conduit à penser que la jour où la décision d'annulation est passée en force de chose jugée (renvoi à
nullité de l'assemblée constitutive de la SA, ne peut être invoquée que pour l'article 256). Entre la prescription de 3 ans et celle de 5 ans, qui n'ont pas le
un vice de convocation et non pas pour une autre raison; cependant la même point de départ, la juridiction saisie aura à choisir s'il y a lieu, car les
violation d'autres dispositions de l'Acte uniforme (défaut de quorum ou de deux délais ne sont pas forcément incompatibles. Les dispositions
majorité prévu aux articles 405 et 406 par exemple), justifierait une action en particulières aux SA (Article 739) et prévoyant la prescription de 3 ans,
nullité. A propos de la convocation de l'assemblée constitutive, l'exclusion de priment en tout état de cause, sur les dispositions générales (Article 80) qui
l'action en nullité, dans le cas où tous les actionnaires y seraient présents ou prévoient la prescription de 5 ans.

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La décision est prise par l'assemblée générale extraordinaire qui modifie
les statuts en conséquence. CHAPITRE 2 : SOCIETE ANONYME AVEC
Ces modifications sont publiées au registre du commerce et du crédit CONSEIL D'ADMINISTRATION
mobilier. (399)
Article 415 : La société anonyme avec conseil d'administration est dirigée
soit par un président-directeur général, soit par un président du conseil
399 d'administration et un directeur général. (400)
Article 414 : L'article 414 prévoit, pour les SA, deux modes
d'administrations distincts : le conseil d'administration (3 à 12 membres);
l'administrateur général (administrateur unique). Le second mode revient à la SECTION 1 : CONSEIL D'ADMINISTRATION
solution de l'administrateur unique qui était autrefois possible, sous l'empire
de l'article 22 de la loi du 24 juillet 1867 dont la modification de 1940 n'avait Sous-section 1 : Composition du conseil
pas été rendue applicable à l'Afrique. Ce système très simple et très efficace,
est donc réintroduit, mais de façon très limitée: en effet l'article 494 (voir
commentaire de cet article) ne permet la désignation d'un administrateur
général, qu'aux SA ne comportant qu'un nombre d'actionnaires, égal ou SA avec 3 actionnaires : administrateur général ou conseil d'administration
inférieur à trois. Les SA avec plus de trois actionnaires doivent avoir composé uniquement des 3 actionnaires;
obligatoirement, un conseil d'administration. On peut regretter cette SA avec 4 actionnaires ou plus : conseil d'administration.
restriction, qui ne manquera pas de présenter quelques inconvénients pour et que le choix entre des deux modes d'administration ne soit, en fait possible,
les SA dont le nombre d'actionnaires viendrait à osciller entre plus ou moins qu'au seul cas ou la SA comporte, à l'origine, 3 actionnaires. La portée des
de trois, notamment en raison du choix que doivent obligatoirement faire les dispositions de l'article 494 rend donc pratiquement totalement inopérant le
statuts, entre les deux modes d'administration. En effet, l'article 414 impose choix, intéressant, que permet l'article 414. Par conséquent, en dehors du cas
aux statuts de la SA de déterminer de manière non équivoque, l'un des deux très exceptionnel de la SA constituée avec 3 actionnaires, les statuts de
modes d'administration. Ce choix, bien entendu, peut toujours être inversé à toutes les autres SA, doivent nécessairement prévoir soit l'administrateur
tout moment, par une modification apportée aux statuts par une assemblée général (SA avec 1 ou 2 actionnaires) soit le conseil d'administration (toutes
générale extraordinaire. Une telle modification entraînera cependant, la les autres SA), et au cours de la vie de la SA, les dirigeants doivent être
lourdeur inhérente à toute modification statutaire, notamment par l'obligation, particulièrement attentifs à l'évolution de la répartition des actions, pour voir
du recours au notaire (Article 10), de l'accomplissement des formalités de s'il n'y a pas lieu de changer, obligatoirement, le mode d'administration, si le
publicité, et de la modification à apporter à tous les papiers à en-tête, puisque nombre des actionnaires vient, selon le cas, à dépasser le nombre de 3 ou a
la dénomination sociale doit obligatoirement être accompagnée du mode tomber au-dessous. On remarquera que cette surveillance sera pratiquement
d'administration de la SA (Article 386). Comme on l'a vu plus haut, et par impossible pour les SA dont toutes les actions auraient la forme "au porteur",
application de l'article 394, le choix entre les deux modes d'administration, ne dans la mesure où il n'est plus imposé aux administrateurs, de déposer des
concerne en principe, que les SA dont le nombre d'actionnaire est, à l'origine, actions de garantie nominatives. La seule façon de permettre ladite
inférieur à 4, puisque seules ces SA peuvent nommer un administrateur surveillance, consisterait à imposer la forme nominative pour au moins une
général, sans qu'il leur soit toutefois interdit de désigner un conseil action, à au moins trois actionnaires.
400
d'administration. Cependant le conseil d'administration que pourrait Article 415 : Alors que l'article 414 prévoit deux "modes d'administration"
nommer de telles SA ne pourrait être inférieur à trois membres (Article 416), pour les SA, l'article 415 prévoit, pour les SA avec conseil d'administration,
lesquels devraient être obligatoirement tous actionnaires, car la possibilité de deux "modes de direction" : avec Président Directeur Général, (PDG) ou -
choisir un administrateur non actionnaire, comme prévu à l'article 417, lui est avec Président du conseil d'administration (PCA) et Directeur Général (DG).
refusée par l'article 494 (voir commentaire de ces deux articles). En définitive, Ce second mode de direction "dédouble" la fonction de direction générale qui
il semble que les seules possibilités suivantes, doivent s'imposer est, dans le premier mode, confiée à une seule et même personne. Les
nécessairement : statuts de la SA (Article 397-1°) doivent obligatoirement indiquer celui des
SA unipersonnelle: administrateur général; deux modes "d'administration" et "de direction" qui sera applicable à la SA
SA avec 2 actionnaires : administrateur général; considérée.

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§ 1 : Nombre et désignation
des administrateurs
Article 416 : La société anonyme peut être administrée par un conseil
d’administration composé de 3 membres au moins et de 12 membres au
plus.
(401)
Article 417 : Le conseil d'administration peut comprendre des membres
qui ne sont pas actionnaires de la société dans la limite du tiers des
membres du conseil.
Les administrateurs non actionnaires sont soumis aux dispositions des
articles 416 à 434 du présent Acte Uniforme. (402)
401
Article 416 : Les SA avec conseil d'administration : c'est-à-dire toutes les
SA comportant plus de 3 actionnaires, ainsi que celles ne comportant que 3
actionnaires et qui n'auraient pas opté pour l'administrateur général (voir
commentaire de l'article 494), doivent désigner entre 3 et 12 administrateurs.
A l'intérieur de cette fourchette toutes les solutions sont possibles, à moins
que les statuts n'aient prévu une fourchette plus réduite, ou même un nombre
fixe d'administrateurs qui s'imposeraient alors à l'assemblée générale
compétente pour la désignation et la révocation des administrateurs (Article
419 et 433), en cours de vie sociale. Les statuts ne pourraient par contre, pas
prévoir un nombre d'administrateurs supérieur à 12 sauf application du
dépassement exceptionnel de cette limite, prévu en cas de fusion, par l'article
418 (voir commentaire de cet article), ou s'il s'agit d'une SA cotée en bourse
et pour laquelle le nombre limite est fixé à 15 (voir commentaire de l'article
829). Les administrateurs peuvent être des personnes morales ou des
personnes physiques cependant tous les conseils d'administration doivent
comporter obligatoirement au moins un administrateur personne physique,
pour remplir le mandat de PDG ou de PCA (voir commentaires des articles
464 et 477). Rien ne s'oppose à ce qu'une personne physique, désignée
comme "représentant permanent" d'une personne morale nommée
administrateur (voir commentaire de l'article 421), soit par ailleurs, titulaire à
titre personnel, d'un mandat d'administrateur.
402
Article 417 : La possibilité de désigner des administrateurs non
actionnaires est tout à fait intéressante, car elle permet d'éviter l'actionnariat
symbolique, et le plus souvent fictif, des administrateurs choisis beaucoup
plus en raison de leur compétence dans la gestion, que de leur qualité
d'actionnaire et de l'importance de leur participation au capital. Cependant un
juste équilibre doit être trouvé entre ces deux considérations qui peuvent,
éventuellement se révéler contradictoires; c'est pourquoi la limite du tiers peut
être jugée raisonnable. Elle doit être considérée comme une limite à ne
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Article 418 : Le nombre des administrateurs de la société anonyme peut
être provisoirement dépassé, en cas de fusion avec une ou plusieurs
sociétés, jusqu’à concurrence du nombre total des administrateurs en
fonction depuis plus de 6 mois dans les sociétés fusionnées, sans pouvoir
être supérieur à 20-4.
Les administrateurs décédés, révoqués ou démissionnaires ne peuvent
être remplacés, de même que de nouveaux administrateurs ne peuvent
être nommés, sauf lors d’une nouvelle fusion, tant que le nombre
d’administrateurs en fonction n’a pas été ramené à 12. (403)
dépasser en aucun cas, notamment dans celui ou le nombre
d'administrateurs nommés n'est pas exactement divisible par trois : un conseil
d'administration de 4 ou 5 membres, par exemple, ne pourrait comporter
qu'un seul administrateur non actionnaire. La possibilité de désigner un
administrateur non actionnaire est écartée pour les SA comportant 3, ou
moins de 3, actionnaires (voir commentaire de l'article 494). Cette possibilité
pourraient également être écartée, pour les SA comportant plus de 3
actionnaires, par une disposition de leurs statuts qui pourraient valablement
imposer de choisir les administrateurs, exclusivement, parmi les actionnaires.
Les administrateurs non actionnaires sont traités sur un strict pied d'égalité
avec leurs collègues actionnaires, jusque et y compris, dans leur
responsabilité civile et pénale. On remarquera que des administrateurs
actionnaires ou non, ne sont pas tenus de déposer des "actions de garantie"
lesquelles ne sont prévues nulle part dans l'Acte uniforme. La possibilité de
nommer des administrateurs non actionnaires dans les SA comportant plus
de 4 actionnaires, permet à ces sociétés de ne comprendre éventuellement
que des actionnaires personnes morales si elles confient le mandat de PDG
ou de PCA, à un administrateur non actionnaire personne physique (voir
commentaire des articles 464 et 477).
403
Article 418 : Cet article permet le dépassement exceptionnel du nombre
maximum (12) d'administrateurs, sans excéder le maximum de 24, dans le
seul cas de fusion. Ainsi une société anonyme qui comporterait 12
administrateurs et qui absorberait à titre de fusion, une autre société anonyme
qui aurait par exemple, 6 administrateurs en fonction depuis plus de 6 mois,
pourrait porter à 18 le nombre de ses propres administrateurs, à l'occasion de
la fusion, pour permettre aux administrateurs de l'absorbée, de siéger au
conseil de l'absorbante. Il semble que cette possibilité de nomination
complémentaire ne soit ouverte que pour les administrateurs qui étaient en
fonction chez l'absorbante, au moment de la fusion, bien que l'article 418 ne
le précise pas expressément et ne fasse mention que du "nombre" desdits
administrateurs (ce qui permettrait en principe à la société absorbante, de
 122
Article 419 : Les premiers administrateurs sont désignés par les statuts
ou, le cas échéant, par l’assemblée générale constitutive.
En cours de vie sociale, les administrateurs sont désignés par l’assemblée
générale ordinaire.
Toutefois, en cas de fusion, l’assemblée générale extraordinaire peut
procéder à la nomination de nouveaux administrateurs.
Toute nomination intervenue en violation des dispositions du présent
article est nulle. (404)
désigner dans cette limite, d'autres personnes). En tout état de cause
l'absorbante pourrait ne nommer que certains des administrateurs de
l'absorbée, la limite imposée se concevant alors, dans le seul cadre de
l'effectif des administrateurs de l'absorbée. Les nominations complémentaires
envisagées dans le cas de l'article 418, peuvent se faire exceptionnellement,
par l'assemblée générale extraordinaire, mais il s'agit d'une simple possibilité
qui permet d'inclure ces nominations dans l'ordre du jour de l'assemblée
extraordinaire appelée à statuer sur la fusion, sans avoir à réunir une
assemblée ordinaire pour procéder aux dites nominations. Cependant, ce
dernier procédé pourrait être valablement retenu (voir commentaire de l'article
419). Le dépassement de l'effectif maximum normal des administrateurs, ne
peut cependant être que provisoire, il est destiné à être progressivement
résorbé, au moyen de l'interdiction de renouvellement de mandats ou de
nouvelles nominations, comme prévu au second alinéa de l'article 418. On
remarquera que l'article 418 ne vise que le cas des fusions et non pas ceux
des scissions ou des apports partiels d'actifs; en conséquent aucune
nomination d'administrateur, au delà de l'effectif maximum légal (12) ne
pourrait être faite, au conseil d'administration de la société bénéficiaire de
l'apport scission ou de l'apport partiel d'actif. On observera par ailleurs que le
nombre maximum de 24 est ramené à 20 s'il s'agit de SA cotées en bourse
(voir commentaire de l'article 829).
404
Article 419 : A la constitution de la SA, les premiers administrateurs sont
désignés obligatoirement par les statuts (Article 397) ils le sont (également)
par l'assemblée générale constitutive (Article 410) lorsque la société est
constituée avec des apports en nature et/ou des avantages particuliers. Sur le
double emploi éventuel, dans ce cas, entre les dispositions des articles 397 et
410, voir le commentaire de l'article 410. En cours de vie sociale, la
nomination des administrateurs relève de la compétence de l'assemblée
générale ordinaire (Article 546) cependant, et en cas de fusion seulement,
afin d'en faciliter la réalisation et pour marquer le caractère exceptionnel de la
mesure, l'assemblée générale extraordinaire est compétente pour procéder à
la nomination de nouveaux administrateurs. Cette attribution exceptionnelle
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§ 2 : Durée du mandat des administrateurs
Article 420 : La durée du mandat des administrateurs est fixée librement
par les statuts sans pouvoir excéder 6 ans en cas de nomination en cours
de vie sociale et 2 ans, en cas de désignation par les statuts ou par
l'assemblée générale constitutive. (405)
§ 3 : Nomination du représentant permanent de la personne
morale membre du conseil d’administration et durée de ses
fonctions
Article 421 : Une personne morale peut être nommée administrateur.
Lors de sa nomination, elle est tenue de désigner, par lettre au porteur
contre récépissé ou par lettre recommandée avec demande d'avis de
réception adressée à la société, pour la durée de son mandat, un
représentant permanent. Bien que ce représentant permanent ne soit pas
ne revêt cependant pas un caractère obligatoire: même en cas de fusion,
l'assemblée générale ordinaire pourrait désigner de nouveaux
administrateurs, mais l'assemblée extraordinaire ne pourrait, à notre avis,
procéder à de telles nominations que dans le cadre particulier des
dispositions prévues à l'article 418 (voir commentaire de cet article).
405
Article 420 : L'article 420 fixe une double limite, impérative, à la durée du
mandat des administrateurs (y compris l'administrateur général) selon qu'ils
sont nommés : à la constitution : durée maximum de 2 ans; en cours de
vie sociale : durée maximum de 6 ans. Généralement la durée d'un an
s'entend de la période écoulée entre deux assemblées générales ordinaires
annuelles successives, de façon à faire coïncider la fin du mandat de
l'administrateur avec le jour de la tenue de l'assemblée générale ordinaire;
cependant cette façon de décompter la durée ne doit pas aboutir à un
dépassement de la durée maximale qui prend effet au jour où la nomination
est intervenue. Cette considération a pour conséquence d'imposer
pratiquement pour les administrateurs nommés à la constitution de fixer
l'expiration de leur mandat au jour de l'assemblée générale ordinaire qui
statuera sur les comptes du premier exercice (à condition toutefois que celui-
ci n'ait pas une durée supérieure à 18 mois). Les durées maximales prévues
à l'article 420 ne peuvent pas être dépassées par des dispositions statutaires,
par contre celles-ci pourraient prévoir des durées inférieures, ou même des
durées aléatoires, dans le cas des mandats renouvelables par roulement et
tirage au sort des premiers mandats. Mais cette dernière formule est à
déconseiller, en raison des complications qu'elle entraîne.
 123
personnellement administrateur de la société, il est soumis aux mêmes Article 422 : Le représentant permanent exerce ses fonctions pendant la
conditions et obligations et encourt les mêmes responsabilités civiles et durée du mandat d’administrateur de la personne morale qu'il représente.
pénales que s’il était administrateur en son nom propre, sans préjudice de Lors de chaque renouvellement de son mandat, la personne morale doit
la responsabilité solidaire de la personne morale qu'il représente. préciser si elle maintient la même personne physique comme représentant
Le représentant permanent peut ou non être actionnaire de la société. (406) permanent ou procéder, sur le champ, à la désignation d’un autre
représentant permanent. (407)

Article 423 : Lorsque la personne morale révoque le mandat de son

406
Article 421 : L'obligation, pour les personnes morales titulaires d'un
mandat d'administrateur de SA, de désigner un représentant permanent qui
soit une personne physique, n'implique pas que cette dernière soit
nécessairement le représentant "légal" de ladite personne morale (Président
Directeur Général par exemple s'il s'agit d'une SA). La désignation du
représentant permanent doit obligatoirement se faire par un écrit qui doit
donner lieu à délivrance d'un accusé de réception, lequel doit être exigé et
conservé comme justificatif, par la personne morale administrateur. Le
"représentant permanent" même s'il n'est qu'un simple préposé de la
personne morale qu'il est chargé de représenter, engage sa responsabilité
civile et pénale à titre personnel; il est tenu des mêmes obligations et d'une
manière générale, il est traité sur un pied d'égalité avec les autres
administrateurs. L'importance des conséquences que cela peut revêtir pour le
"représentant permanent" doit amener celui-ci à n'accepter ce rôle, qu'en
toute connaissance de cause. Il semble qu'il faille interpréter le membre de
phrase "bien que ce représentant permanent ne soit pas personnellement
administrateur de la société" en y ajoutant, par sous entendu, les mots "en sa
seule qualité de représentant permanent" et qu'en conséquence un tel
représentant permanent pourrait très bien être en outre, et à titre personnel,
titulaire d'un mandat d'administrateur, dans la même société administrée (voir
commentaire de l'article 416). En effet l'article 421, dernier alinéa, ne vise que
la qualité d'actionnaire et précise que le "représentant permanent" peut être
actionnaire ou non de la SA administrée. L'article n'écarte donc pas la
possibilité que le "représentant permanent" puisse être par ailleurs,
administrateur de la SA administrée. Cette interprétation
donne ainsi la possibilité à une seule et même personne physique qui serait,
à la fois administrateur et représentant permanent d'une personne morale
administrateur, de disposer de deux voix au sein d'un même conseil
d'administration, sans pour autant être le mandataire d'un autre
administrateur, au sens de l'article 456 (voir commentaire de cet article). En
conséquence un conseil d'administration de 3 membres, par exemple,
pourrait être valablement constitué d'une personne morale et de deux
personnes physiques dont l'une serait également "représentant permanent"
de la personne morale. En tout état de cause un tel conseil réunirait au moins
2 personnes physiques.
représentant permanent, elle est tenue de notifier sans délai, à la société,
par lettre au porteur contre récépissé ou par lettre recommandée avec
demande d'avis de réception, cette révocation ainsi que l’identité de son
nouveau représentant permanent.
Il en est de même en cas de décès ou de démission du représentant
permanent ou pour toute autre cause qui l’empêcherait d’exercer son
mandat. (408)
§ 4 : Elections
Article 424 : Les modalités de l'élection des administrateurs sont
librement fixées par les statuts qui peuvent prévoir une répartition des
sièges en fonction des catégories d'actions. Toutefois, et sous réserve des
dispositions du présent Acte Uniforme, cette répartition ne peut priver les
actionnaires de leur éligibilité au conseil, ni priver une catégorie d'actions
de sa représentation au conseil.
Les administrateurs sont rééligibles sauf stipulation contraire des statuts.
Toute nomination intervenue en violation des dispositions du présent
article est nulle. (409)
407
Article 422 : Le renouvellement du mandat d'administrateur confié à une
personne morale doit obligatoirement entraîner, de la part de celle-ci,
l'indication écrite et contre accusé de réception, de sa décision quant à la
personne de son "représentant permanent" (confirmation ou remplacement du
précédent); son maintien "tacite" ne peut être considéré comme valable.
408
Article 423 : La personne morale, titulaire d'un mandat d'administrateur
d'une SA, est libre de remplacer, en cours de mandat, son "représentant
permanent"; elle doit le faire, nécessairement, en cas de décès de démission
ou d'empêchement de ce dernier. La désignation du nouveau "représentant
permanent" doit se faire sans délai, par écrit et contre accusé de réception.
409
Article 424 : Les statuts fixent librement les modalités de nomination des
administrateurs ainsi que la répartition des sièges au conseil. Contrairement à
une idée assez répandue, cette répartition n'est pas nécessairement

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 124
Article 425 : Une personne physique, administrateur en nom propre ou
représentant permanent d'une personne morale administrateur, ne peut
appartenir simultanément à plus de 5 conseils d’administration de
sociétés anonymes ayant leur siège sur le territoire d'un même Etat-
Partie.
Toute personne physique qui, lorsqu'elle accède à un nouveau mandat, se
trouve en infraction avec les dispositions de l'alinéa qui précède doit, dans
les 3 mois de sa nomination, se démettre de l'un de ses mandats.
A l'expiration de ce délai, elle est réputée s’être démise de son nouveau
mandat et doit restituer les rémunérations perçues, sous quelque forme
que ce soit, sans que soit remise en cause la validité des délibérations
auxquelles elle a pris part. (410)
proportionnelle à celle des actions détenues par les actionnaires. Une
disposition statutaire pourrait très bien prévoir une répartition des sièges qui
tienne compte d'une distinction faite entre les actions de différentes
catégories, créées pour la circonstance. Ce procédé permet de maintenir ou
d'organiser l'influence de plusieurs groupes d'actionnaires distincts, ou
d'assurer la prépondérance d'un ou de plusieurs de ces groupes, dans la
gestion de la société, autrement que par le simple jeu des alliances de
circonstances, lors des votes en assemblée générale. Par exemple, une SA
pourrait donc à cet effet, créer des actions de catégories A, B et C attribuées
à 3 groupes distincts d'actionnaires, et prévoir que le conseil d'administration
sera composé de 4 membres dont 2 doivent être choisis parmi les
actionnaires A et 2 autres parmi les actionnaires B et C à raison de 1 pour
chacun de ces groupes. Par contre, et dans l'exemple ci-dessus, les statuts
ne pourraient prévoir qu'un actionnaire porteur de l'une des catégories
d'actions (A, B ou C) ne pourrait jamais être désignés comme administrateur.
D'autre part, l'article 424 pose le principe de la rééligibilité (indéfinie) d'un
administrateur qui peut ainsi, et sous réserve de sa réélection par l'assemblée
à l'expiration de chacun de ses mandats successifs, occuper un siège
d'administrateur, le cas échéant, pendant toute la durée de la société.
Cependant, les statuts pourraient écarter complètement ou limiter, par
exemple à 2 ou à 3 mandats, le renouvellement du mandat d'un
administrateur, voire certains d'entre eux seulement.
410
Article 425 : Cet article fixe à 5 le nombre maximum de conseils
d'administration auxquels une même personne physique peut appartenir,
aussi bien comme titulaire personnel du mandat que comme "représentant
permanent" d'une personne morale, titulaire du mandat d'administrateur.
Cette limitation concerne aussi bien les administrateurs actionnaires que ceux
qui ne seraient pas actionnaires (Article 417). Elle ne concerne que les
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Article 426 : Sauf stipulation contraire des statuts, un salarié de la
société peut être nommé administrateur si son contrat de travail
correspond à un emploi effectif. De même, un administrateur peut
conclure un contrat de travail avec la société si ce contrat correspond à un
emploi effectif. Dans ce cas, le contrat est soumis aux dispositions des
articles 438 et suivants du présent Acte Uniforme.(411)
personnes physiques, par conséquent les personnes morales peuvent détenir
plus de 5 mandats d'administrateur, sans limitation du nombre de ces
mandats, étant observé qu'elles ne pourraient désigner le même
"représentant permanent" dans plus de 5 SA différentes (dans la mesure où
ce dernier ne serait pas administrateur lui-même, par ailleurs). La limitation ne
vise que les conseils d'administration de SA dont le siège social est fixé dans
un même Etat-Partie, en conséquence une personne physique pourrait très
bien avoir 5 mandats d'administrateur dans un Etat-Partie et 5 autres
mandats, dans un autre Etat-Partie, voire même dans chacun des autres
Etats-Parties. La limitation ne concerne pas le nombre des mandats
d'administrateur, mais le nombre de conseils d'administration auxquels
participe une même personne physique. On pourrait donc considérer par
exemple qu'une personne physique qui au sein du conseil d'administration
d'une SA dispose de deux sièges : un à titre personnel et l'autre à titre de
"représentant permanent" d'une personne morale titulaire du mandat
d'administrateur de cette SA, peut participer, par ailleurs, aux conseils
d'administration de quatre autres SA, dans le même Etat-Partie. Au total il ne
participera bien qu'à 5 conseils d'administration, mais occupera en fait, 6
sièges d'administrateur. D'autre part, et pour la même raison, une personne
physique qui participerait dans un même Etat-Partie, à 5 conseils
d'administration, pourrait en outre détenir par ailleurs, un ou plusieurs
mandats d'administrateur général dans d'autres SA du même Etat-Partie,
sans pouvoir toutefois détenir plus de 3 mandats d'Administrateur Général
(Article 497).
411
Article 426 : L'article 426 instaure clairement, et sans aucune condition de
durée préalable ou postérieure, le principe de la possibilité du cumul: emploi
salarié et mandat d'administrateur, au sein d'une même SA. Cela ne signifie
pas qu'un administrateur puisse être en tant que tel, considéré comme un
salarié; la fonction d'administrateur reste dans la catégorie juridique du
"mandat" et ne comporte aucun "lien de subordination" qui est la
caractéristique essentielle du contrat de travail. Le cumul est possible, mais à
condition que la personne considérée exerce deux fonctions bien distinctes :
celle d'administrateur d'une part et, d'autre part, un emploi salarié effectif,
impliquant un lien de subordination, et entrant dans le cadre de la législation
du travail. La conclusion du contrat de travail ainsi que notamment des
 125
Article 427 : La désignation des administrateurs doit être publiée au
registre du commerce et du crédit mobilier.
La désignation du représentant permanent est soumise aux mêmes
formalités de publicité que s’il était administrateur en son nom propre.
(412)
Article 428 : Les délibérations prises par un conseil d'administration
irrégulièrement constitué sont nulles. Leur sort est réglé conformément
aux dispositions des articles 242 et suivants du présent Acte Uniforme.
(413)
conditions d'exercice et de rémunération, constitue une "convention
réglementée" qui doit être, préalablement autorisée par le conseil
d'administration, examinée par le commissaire aux comptes et soumis à
l'approbation de l'assemblée générale ordinaire (Article 438 à 448). Toutefois,
les statuts pourraient valablement prohiber expressément ou limiter le cumul :
mandat d'administrateur-emploi salarié.
412
Article 427 : Cet article ne prévoit que la publication au Registre du
commerce et du crédit mobilier, pour la désignation des administrateurs
(personnes physiques ou morales) et des "représentants permanents" des
personnes morales administrateurs. Cette publication est également prévue
en cas de retrait d'administrateur ou de "représentant permanent" (démission,
révocation...) par les articles 124 et 434 (voir commentaire de ces articles).
L'article 427 n'indique pas si la désignation et le retrait des administrateurs et
des "représentants permanents", doivent faire l'objet d'un dépôt au greffe et
d'une publication dans un journal d'annonces légales; seule la désignation
des premiers administrateurs, lors de la constitution de la SA doit être
obligatoirement indiquée dans l'avis à publier dans un journal d'annonces
légales (Article 262-10°). Dans le silence de l'Acte uniforme sur cette
question, il y a lieu de conclure que les formalités en question ne doivent pas
être effectuées, obligatoirement.
413
Article 428 : L'article 428 qui prévoit la nullité des délibérations irrégulières
du conseil d'administration, renvoie aux articles 242 et suivants qui traitent,
non seulement de la nullité des actes sociaux, mais également de la nullité de
la société. Les délibérations du conseil d'administration ne sont a priori,
concernées que par la première de ces deux catégories. La condition fixée
par l'article 244 : obligation d'une disposition, impérative de l'Acte uniforme
pour entraîner la nullité, est satisfaite par l'article 428 qui prévoit la nullité, des
délibérations irrégulières du conseil d'administration. La prescription prévue
par l'article 251: 3 ans à compter du jour où la nullité est encourue, est
applicable dans le cas considéré. La forclusion prévue par l'article 248 : 6
Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d'intérêt économique avec commentaires
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§ 5 : Vacance de sièges
d'administrateur
Article 429 : En cas de vacance d'un ou de plusieurs sièges
d'administrateur, par décès ou par démission, le conseil d'administration
peut coopter, entre 2 assemblées, de nouveaux administrateurs.
Lorsque le nombre des administrateurs est devenu inférieur au minimum
statutaire ou lorsque le nombre des administrateurs actionnaires de la
société est inférieur aux 2 tiers des membres du conseil d'administration,
le conseil d'administration doit, dans le délai de 3 mois à compter du jour
où se produit la vacance, nommer de nouveaux administrateurs en vue de
compléter son effectif. Les délibérations du conseil prises durant ce délai
demeurent valables.
Lorsque le nombre des administrateurs est devenu inférieur au minimum
légal, les administrateurs restants doivent convoquer immédiatement
l'assemblée générale ordinaire en vue de compléter l'effectif du conseil
d'administration.
Lorsque le conseil néglige de procéder aux nominations requises, ou de
convoquer l'assemblée générale à cet effet, tout intéressé peut demander,
par requête adressée au président de la juridiction compétente, la
désignation d'un mandataire chargé de convoquer l'assemblée générale
ordinaire, à l'effet de procéder aux nominations prévues au présent article
ou de les ratifier. (414)
La vacance et les nominations de nouveaux administrateurs ne prennent
effet qu'à l'issue de la séance du conseil d'administration tenue à cet effet.
Les nominations par le conseil d’administration de nouveaux
administrateurs sont soumises à la ratification de la plus prochaine
assemblée générale ordinaire.
En cas de refus par l'assemblée générale ordinaire d'entériner les
nouvelles nominations, les décisions prises par le conseil d'administration
n'en demeurent pas moins valables et produisent tous leurs effets à
l'égard des tiers. (415)
mois après mise en demeure, l'est également. (voir commentaire des articles
244, 246 à 252, 255 et 256 et en particulier les articles 248 et 251).
415
Article 428 : L'article 428 qui prévoit la nullité des délibérations irrégulières
du conseil d'administration, renvoie aux articles 242 et suivants qui traitent,
non seulement de la nullité des actes sociaux, mais également de la nullité de
la société. Les délibérations du conseil d'administration ne sont a priori,
concernées que par la première de ces deux catégories. La condition fixée
 126
§ 6 : Rémunération
Article 430 : Hors les sommes perçues dans le cadre d'un contrat de
travail, les administrateurs ne peuvent recevoir, au titre de leurs
fonctions, aucune autre rémunération, permanente ou non, que celles
visées aux articles 431 et 432 du présent Acte Uniforme.
Les dispositions du présent article ne visent pas les dividendes qui sont
régulièrement répartis entre les actionnaires.
Toute clause statutaire contraire est réputée non écrite. De même, toute
décision contraire est nulle. (416)
par l'article 244 : obligation d'une disposition, impérative de l'Acte uniforme
pour entraîner la nullité, est satisfaite par l'article 428 qui prévoit la nullité, des
délibérations irrégulières du conseil d'administration. La prescription prévue
par l'article 251: 3 ans à compter du jour où la nullité est encourue, est
applicable dans le cas considéré. La forclusion prévue par l'article 248 : 6
mois après mise en demeure, l'est également. (voir commentaire des articles
244, 246 à 252, 255 et 256 et en particulier les articles 248 et 251).
416
Article 429 : L'article 429 permet de déroger à la compétence normale de
l'assemblée générale, en matière de nomination des administrateurs, dans le
cas où un administrateur démissionnerait ou décéderait en cours de mandat.
La vacance, par suite de révocation, n'est pas envisagée par cet article. Dans
les deux cas envisagés (décès et démission), le conseil d'administration est
autorisé à "coopter", à titre provisoire et en remplacement, de nouveaux
administrateurs dont la nomination prend effet à l'issue du conseil, mais doit
être soumise à la ratification de la plus prochaine assemblée générale
ordinaire, laquelle peut le cas échéant, refuser cette ratification, auquel cas le
mandat du nouvel administrateur prend immédiatement fin, sans entraîner
toutefois, l'annulation des décisions auxquelles il aurait pu participer lors de
conseils éventuellement tenus, entre sa nomination et la décision de
l'assemblée. Cette faculté de coopter n'est reconnue au conseil
d'administration, qu'entre deux assemblées générales; elle disparaît, si elle
n'a pas été utilisée, le jour de la réunion de la première assemblée générale,
tenue après le décès ou la démission de l'administrateur concerné. S'agissant
d'une simple faculté, le conseil d'administration est libre d'en disposer à sa
guise; elle pourrait d'ailleurs, être purement et simplement écartée par une
disposition statutaire. Par contre, l'article
429 impose au conseil d'administration de procéder à de nouvelles
nominations, lors du décès ou de la démission d'un ou de plusieurs
administrateurs, lorsque ces événements ont pour conséquence de réduire
l'effectif du conseil, au dessous du minimum statutaire ou légal, ou encore au
Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d'intérêt économique avec commentaires
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dessous des 2/3 du nombre des administrateurs actionnaires, trois cas sont
donc à considérer : 1er cas: effectif inférieur au minimum statutaire. Les
statuts ont prévu par exemple, un conseil composé de 6 membres (ou au
moins de 6 membres) et par suite du décès ou de la démission d'un
administrateur l'effectif du conseil est réduit à 5. 2ème cas: effectif inférieur
aux 2/3 : Un conseil d'administration est par exemple, composé de 7
administrateurs dont 5 sont actionnaires et 2 ne sont pas actionnaires
(comme le permet l'article 417), et par suite du décès ou de la démission de
deux administrateurs actionnaires, l'effectif des administrateurs actionnaires
est tombé à 3: soit moins des 2/3 des 5 membres du conseil. Dans les deux
cas qui viennent d'être envisagés, à titre d'exemple, le conseil d'administration
aura l'obligation de coopter, à titre provisoire, et sous réserve de ratification
par la prochaine assemblée, un nouvel administrateur, et cette désignation
doit intervenir dans les 3 mois qui suivent le décès ou la démission. Dans le
second cas envisagé, la nomination d'un seul administrateur, pourvu qu'il soit
actionnaire, suffira puisque alors l'effectif des administrateurs actionnaires,
passé à 4, sera égal aux 2/3 de l'effectif normal du conseil d'administration.
3ème cas : effectif inférieur au minimum légal : Les statuts ont prévu un
minimum égal au minimum légal (3) et par suite de décès ou de démission, le
conseil ne compte plus que un ou deux administrateurs. Dans ce cas, le ou
les administrateurs restant ne peuvent coopter un ou deux nouveaux
administrateurs en remplacement mais ils doivent obligatoirement convoquer
immédiatement une assemblée générale ordinaire, pour désigner de
nouveaux administrateurs. Dans les 3 cas ci-dessus, si les administrateurs
restants ne satisfont pas à leurs obligations, tout intéressé peut obtenir la
désignation d'un mandataire de justice qui convoquera l'assemblée générale
chargée de procéder à la régularisation nécessaire. On observera que,
sauf dans le 3ème cas ci-dessus, lequel exclut le droit de coopter, ce droit ne
peut être utilisé que pour pouvoir aux remplacements nécessaires, dans la
limite des mandats devenus vacants, il ne serait pas possible au conseil
d'aller au delà, ni d'ailleurs de procéder, entre deux assemblées générales, à
des nominations de nouveaux administrateurs, en dehors de décès ou
démission, même si l'effectif des administrateurs en fonction, est inférieur au
maximum prévu par la loi ou par les statuts.
Article 430 : Pour l'exercice de son mandat, l'administrateur ne peut recevoir,
de la société anonyme, que trois types de rémunérations : (1) une indemnité
de fonction, qui auparavant était couramment désignée par les termes "jetons
de présence" (Article 431). (2) une rémunération exceptionnelle, pour une
mission ou un mandat particulier, confié par le conseil d'administration (Article
432). (3) le remboursement des frais de voyage et déplacement ou des
dépenses engagées, dans l'intérêt de la société (Article 432). Aucune autre
rémunération, permanente ou non, n'est permise même si elle était prévue
 127
Article 431 : L'assemblée générale ordinaire peut allouer aux
administrateurs, en rémunération de leurs activités, à titre d'indemnité
de fonction une somme fixe annuelle qu'elle détermine souverainement.
Les administrateurs ayant la qualité d’actionnaire prennent part au vote
de l'assemblée et leurs actions sont prises en compte pour le calcul du
quorum et de la majorité.
Sauf disposition contraire des statuts, le conseil d'administration répartit
librement les indemnités de fonction entre ses membres.(417)
Article 432 : Le conseil d’administration peut également allouer à ses
membres, des rémunérations exceptionnelles pour les missions et
mandats qui leurs sont confiés, ou autoriser le remboursement des frais
de voyage, déplacements et dépenses engagées dans l’intérêt de la société
sous réserve des dispositions des articles 438 et suivants du présent Acte
Uniforme.
Ces rémunérations et ces frais donnent lieu à un rapport spécial du
commissaire aux comptes à l'assemblée. (418)
par les statuts, auquel cas, la disposition correspondante serait réputée non
écrite. Les administrateurs ne peuvent donc plus comme autrefois, percevoir
des "tantièmes" prélevés sur les bénéfices de l'exercice. Mais bien entendu
l'administrateur qui serait par ailleurs, actionnaire et/ou employé salarié de la
SA, pourrait en ces qualités, percevoir, ses dividendes et son salaire.
417
Article 431 : L'indemnité de fonction" prévue par l'article 431 et
auparavant habituellement désignée par les termes "jetons de présence", ne
peut être octroyée que par l'assemblée générale ordinaire, qui en fixe
librement et globalement le montant, sans être d'ailleurs, tenue de l'attribuer
même en présence de bons résultats, de telle sorte que le mandat
d'administrateur pourrait être, le cas échéant, totalement gratuit.
L'assemblée générale qui déciderait l'attribution de l'indemnité de fonction
pourrait le faire, pour un exercice donné, ou en fixer le montant annuel de
façon reconductible tacitement, sauf nouvelle décision de suppression ou de
modification de montant, par une assemblée ultérieure. En principe,
l'assemblée générale n'a pas à décider de la répartition entre les
administrateurs, du montant de l'indemnité de fonction qu'elle fixe de manière
globale. Cette répartition est de la compétence normale du conseil
d'administration qui est libre de procéder à une répartition égalitaire ou
inégalitaire entre ses membres, voire d'exclure certains d'entre eux de la
répartition. Cependant les statuts peuvent imposer des règles particulières à
propos de cette répartition. Ils pourraient prévoir, par exemple une répartition
égalitaire avec une double part pour le Président du conseil d'administration.
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§ 7 : Fin des fonctions d'administrateur
Article 433 : Sauf en cas de démission, de révocation ou de décès, les
fonctions des administrateurs se terminent à la fin de l’assemblée
générale ordinaire ayant statué sur les comptes de l’exercice et tenue dans
l’année au cours de laquelle expire leur mandat.
Les administrateurs peuvent être révoqués à tout moment par l'assemblée
générale ordinaire.(419)
418
Article 432 : En dehors de l'indemnité de fonction" prévue par l'article 431
(voir commentaire de cet article) et éventuellement attribuée aux
administrateurs, certains d'entre eux peuvent se voir confier des missions
particulières ou de mandats comme par exemple, ceux de PDG, de PCA, de
DG ou de DGA (voir commentaire des articles 462, 470, 477 et 485). Le
montant et les conditions de telles "rémunérations exceptionnelles" sont
laissés à l'appréciation souveraine du conseil d'administration. Les frais
engagés par l'administrateur dans le cadre de sa mission ou de son mandat
particulier, ou même de façon générale, en dehors de toutes missions
particulières, pourraient, sur décision du conseil d'administration, lui être
remboursés, pourvu que ces frais et dépenses soient engagés dans l'intérêt
exclusif de la société, et qu'il en soit justifié. L'article 432 n'envisage que le
"remboursement" des frais, ce qui a priori, n'exclut pas la prise en charge
directe par la société, mais empêche l'attribution d'indemnités forfaitaires,
dont le montant pourrait, le cas échéant, excéder le montant réel des frais
subis. Les rémunérations et remboursements de frais prévues à l'article 432
entrent dans la catégorie des "conventions réglementées" prévues aux
articles 438 à 448 (voir commentaire de ces articles). Ils doivent donc, à ce
titre, être préalablement autorisés par le conseil d'administration, signalés au
commissaire aux comptes (qui doit en traiter dans son rapport spécial dans
les conditions prévues à l'article 440) et soumis à l'approbation de
l'assemblée générale ordinaire. Si ces rémunérations et/ou remboursements,
sont attribués à un administrateur actionnaire, ce dernier sera privé du droit
de vote, à raison de la résolution qui leur sera consacrée, lors de l'assemblée
générale (Article 400 -5ème alinéa).
419
Article 433 : Cet article permet d'éviter d'avoir à réunir une assemblée
générale ordinaire, pour renouveler ou remplacer un administrateur dont le
mandat pourrait expirer avant la tenue de l'assemblée générale annuelle et de
faire, la plupart du temps, coïncider l'approbation des comptes avec la
décision à prendre sur les mandats. Mais cette solution ne saurait avoir pour
conséquence d'entraîner un dépassement de la durée maximale (légale ou
statutaire) du mandat d'un administrateur (voir à ce sujet le commentaire de
 128
Article 434 : La démission ou la révocation d'un administrateur doit être pouvoirs du conseil d'administration sont inopposables aux tiers. (421)
publiée au registre du commerce et du crédit mobilier.(420)
Sous-section 2 : Attributions du conseil
d'administration
§ 1 : Etendue des pouvoirs
Article 435 : Le conseil d’administration est investi des pouvoirs les plus plusieurs de ses membres, tous mandats spéciaux pour un ou plusieurs
étendus pour agir en toutes circonstances au nom de la société.
Il les exerce dans la limite de l'objet social et sous réserve de ceux
expressément attribués par le présent Acte Uniforme aux assemblées 421
d'actionnaires.
Le conseil d'administration dispose notamment des pouvoirs suivants :
1) il précise les objectifs de la société et l’orientation qui doit être donnée à
son administration;
2) il exerce un contrôle permanent de la gestion assurée, selon le mode de
direction retenu, par le président directeur général ou par le directeur
général;
3) il arrête les comptes de chaque exercice.
l'article 420). D'autre part, l'article 433 confirme le principe selon lequel un
administrateur peut, à tout moment et sans aucune justification (ad nutum)
être révoqué de son mandat, à condition que cette révocation soit prononcée
par l'assemblée générale ordinaire. En effet seule cette dernière à
compétence à cet effet, et non pas le conseil d'administration qui, par contre,
peut dans certains cas, procéder à des nominations (provisoires)
d'administrateurs, dans les conditions prévues à l'article 429 (voir
commentaire de cet article).
420
Article 434 : On remarquera cet article ne prévoit que la publication au
Registre du commerce et du crédit mobilier et n'impose ni le dépôt au greffe ni
l'insertion dans un journal d'annonces légales (voir à ce sujet le commentaire
de l'article 427). On remarquera également que l'article 434 ne vise que les
cas de démission ou de révocation des administrateurs et non pas celui du
décès, mais ceci doit résulter d'un simple oubli, puisque cet article figure sous
le § 7 de l'Acte uniforme intitulé "fin des fonctions d'administrateurs", comme
l'article 433 qui vise bien les trois cas : démission, révocation et décès. En
conséquence le décès d'un administrateur devra bien semble-t-il, être
également publié par inscription au Registre du commerce et du crédit
mobilier.
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Les dispositions des statuts ou de l'assemblée générale limitant les
Article 436 : Dans ses rapports avec les tiers, la société est engagée, y
compris par les décisions du conseil d'administration qui ne relèvent pas
de l'objet social, dans les conditions et limites fixées à l'article 122 du
présent Acte Uniforme. (422)
Article 437 : Le conseil d’administration peut conférer à un ou à
objets déterminés. (423)
Article 435 : L'article 435 définit les pouvoirs du conseil d'administration,
organe collégial d'administration et de dispositions des biens et des affaires
de la SA. Ces pouvoirs n'ont d'autres limites que celles de l'objet social et des
prérogatives de l'assemblée générale des actionnaires. Compte tenu des
pouvoirs, très larges, accordés au président Directeur Général (Article 465) et
au Directeur Général (Article 487), le rôle du conseil d'administration consiste
essentiellement à définir les grandes orientations et à contrôler la gestion des
dirigeants, notamment lors de l'arrêt des comptes annuels qui reste sa
prérogative essentielle. Les statuts, ou l'assemblée générale, peuvent limiter
les pouvoirs du conseil d'administration en instituant par exemple, une
autorisation préalable de l'assemblée générale ordinaire, à la conclusion de
certaines opérations importantes, mais de telles limitations ne relèvent que
des mesures internes à la société et ne sont pas opposables aux tiers.
Cependant, certaines autorisations préalables : conventions réglementées
(Article 438) et caution, aval et garanties relatifs aux engagements des tiers
(Article 449), sont obligatoires et leur défaut peut, sous certaines conditions,
être opposé aux tiers (voir commentaire des articles 438 et 449).
422
Article 436 : Si les pouvoirs du conseil d'administration sont limités aux
opérations entrant dans le cadre de l'objet (Article 435), un dépassement de
ce cadre ne serait pas opposable aux tiers de bonne foi, envers lesquels la
SA serait engagée. La mauvaise foi suppose que la société soit en mesure de
prouver que les tiers connaissaient ce dépassement ou ne pouvaient l'ignorer,
en raison des circonstances. La seule publication des statuts ne constitue pas
cette preuve (voir commentaire de l'article 122).
423
Article 437 : Les pouvoirs dévolus au conseil d'administration par l'article
435, doivent être exercés collégialement par le conseil; ils ne peuvent l'être
individuellement, par l'un ou l'autre des administrateurs agissant séparément.
Cependant, le conseil d'administration a la faculté de charger tel ou tel
administrateur d'une mission particulière dont il délimite l'étendue, et pour
l'accomplissement de laquelle, il délègue à l'intéressé, les pouvoirs
 129
§ 2 : Conventions réglementées
Article 438 : Toute convention entre une société anonyme et l’un de ses
administrateurs, directeurs généraux ou directeurs généraux adjoints doit
être soumise à l’autorisation préalable du conseil d’administration.
Il en est de même des conventions auxquelles un administrateur ou un
directeur général ou un directeur général adjoint est indirectement
intéressé ou dans lesquelles il traite avec la société par personne
interposée.
Sont également soumises à autorisation préalable du conseil
d'administration, les conventions intervenant entre une société et une
entreprise ou une personne morale, si l'un des administrateurs ou un
directeur général ou un directeur général adjoint de la société est
propriétaire de l'entreprise ou associé indéfiniment responsable, gérant,
administrateur, administrateur général, administrateur général adjoint,
directeur général ou directeur général adjoint de la personne morale
contractante. (424)
nécessaires, qu'il définit. L'article 437 vise les mandats spéciaux c'est-à-dire
les mandats particuliers et temporaires et non pas les mandats généraux et
permanents de direction générale, confiés au Président Directeur Général, au
Président du conseil d'administration ou au Directeur Général et dont les
pouvoirs sont déterminés par les articles 465, 480 et 487. Par contre, c'est le
conseil d'administration qui, avec l'accord du Président Directeur Général,
délègue les pouvoirs au Directeur Général Adjoint (Article 472).
424
Article 438 : Les conventions concernées par l'article 438 sont celles qui
sont conclues, directement ou par personne interposée, entre la SA et l'un de
ses administrateurs, Directeurs Généraux ou Directeurs Généraux Adjoints,
qu'ils soient administrateurs ou non, ou bien encore, avec une entreprise ou
une autre personne morale dont ils seraient propriétaires, associés,
indéfiniment responsables, ou dirigeants (gérant, administrateur,
administrateur général adjoint, Directeur Général, ou Directeur général
Adjoint). De telles conventions doivent être autorisées par le conseil
d'administration avant d'être conclues. Lorsque la convention concerne deux
ou plusieurs SA, le conseil d'administration de chacune d'entre elles doit
autoriser la convention. Lorsque la convention est conclue avec une SARL
cette dernière autorise la convention a posteriori, par une décision collective
ordinaire (voir commentaire des articles 350 à 355). On observera que
l'autorisation préalable est requise également pour les conventions auxquelles
l'administrateur, le Directeur général ou le Directeur Général Adjoint, n'est pas
personnellement partie mais qui lui profiteraient directement, indirectement ou
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Article 439 : L'autorisation n'est pas nécessaire lorsque les conventions
portent sur des opérations courantes conclues à des conditions normales.
Les opérations courantes sont celles qui sont effectuées par une société,
d’une manière habituelle, dans le cadre de ses activités.
Les conditions normales sont celles qui sont appliquées, pour des
conventions semblables, non seulement par la société en cause, mais
également par les autres sociétés du même secteur d’activité. (425)
Article 440 : L’administrateur intéressé est tenu d’informer le conseil
d’administration dès qu'il a connaissance d’une convention soumise à
par personne interposée (perception de commissions, ristournes ou autres
avantages, en numéraire ou en nature, par exemple). Par contre, les
conventions conclues entre la SA et l'un des actionnaires, non dirigeant, ne
sont pas soumises au contrôle, à la différence de ce qui est prévu pour les
associés des SARL (voir commentaire de l'article 350). La portée de l'article
438 est générale; elle vise toutes les conventions quelle qu'en soit la nature, y
compris celles relatives aux contrats de travail (Article 426) des
administrateurs, mais à l'exception toutefois de celles qui sont exclues du
champ d'application: conventions conclues à des conditions normales (voir
commentaire de l'article 439), et de celles qui sont purement et simplement
interdites : emprunts, avances et avals (voir commentaire de l'article 450).
L'article 438 ne vise que la conclusion des conventions; en conséquence leur
résiliation n'est pas soumise à autorisation préalable du conseil
d'administration. Enfin, en ce qui concerne les conventions concernant
l'administrateur général de la SA (qui est donc dépourvue de conseil
d'administration) elles sont comme dans les SARL, soumises a posteriori, à
l'approbation de l'assemblée générale ordinaire, sauf dans la SA
unipersonnelle (voir commentaire des articles 502 à 505).
425
Article 439 : L'article 439 exclut du champ d'application des conventions
réglementées, prévues à l'article 438 (voir commentaire de cet article), les
conventions conclues à des conditions normales et qui portent sur les
opérations courantes de la SA. L'article 439 définit ces deux notions, comme
l'article 352 le fait pour les conventions normales des SARL (voir
commentaire de cet article), par référence aux conventions semblables,
conclues avec les tiers, fournisseurs ou clients, dans le cadre de la société et
du secteur d'activité concerné et en considération de l'absence de tout
avantage particulier, par rapport aux conditions faites à ces derniers. S'il
subsiste le moindre doute sur le caractère "normal" de la convention, mieux
vaudra la soumettre à l'autorisation préalable du conseil d'administration.
 130
autorisation. Il ne peut pas prendre part au vote sur l'autorisation
sollicitée. Article 441 : Le commissaire aux comptes veille, sous sa responsabilité, à
Le président du conseil d’administration ou le président-directeur général l’observation des dispositions des articles 438 à 448 du présent Acte
avise le commissaire aux comptes, dans le délai d'1 mois à compter de leur Uniforme et en dénonce toute violation dans son rapport à l’assemblée
conclusion, de toute convention autorisée par le conseil d'administration générale. (427)
et la soumet à l'approbation de l'assemblée générale ordinaire statuant
sur les comptes de l'exercice écoulé. Article 442 : Le commissaire aux comptes doit établir et déposer au siège
Le commissaire aux comptes présente, sur ces conventions, un rapport social le rapport spécial prévu par les dispositions des articles 438 et 448
spécial à l’assemblée générale ordinaire qui statue sur ce rapport et du présent Acte Uniforme 15 jours au moins avant la réunion de
approuve ou désapprouve les conventions autorisées. l'assemblée générale ordinaire. (428)
Le rapport contient l’énumération des conventions soumises à
l'approbation de l'assemblée générale ordinaire, le nom des Article 443 : Les conventions approuvées ou désapprouvées par
administrateurs intéressés, la nature et l’objet des conventions, leurs l’assemblée générale ordinaire produisent leurs effets à l’égard des
modalités essentielles notamment l’indication du prix ou des tarifs cocontractants et des tiers sauf lorsqu'elle sont annulées pour fraude.
pratiqués, des ristournes ou des commissions consenties, des sûretés
conférées et, le cas échéant, toutes autres indications permettant aux
actionnaires d’apprécier l’intérêt qui s’attachait à la conclusion des
façon très détaillée l'étendue de la mission et du contrôle du commissaire aux
conventions analysées. L'importance des fournitures livrées et des
comptes, ainsi que le contenu de son rapport spécial, aussi bien à propos des
prestations de service fournies ainsi que le montant des sommes versées nouvelles conventions de l'exercice, qu'à propos des conventions antérieures,
ou reçues au cours de l'exercice, en exécution des conventions visées au poursuivies au cours de l'exercice. En ce qui concerne ces dernières
troisième alinéa du présent article. conventions et bien que l'article 440 ne le prévoie pas expressément, il
L’intéressé ne peut prendre part au vote et ses actions ne sont pas prises appartient aux dirigeants d'en signaler la poursuite aux commissaires aux
en compte pour le calcul du quorum et de la majorité. comptes qui même s'il n'en est pas averti, doit s'en inquiéter et en rendre
Lorsque l'exécution de conventions conclues et autorisées au cours compte dans son rapport spécial (voir commentaire de l'article 441). Les
d'exercices antérieurs a été poursuivie au cours du dernier exercice, le conventions conclues avant l'entrée en fonction d'un administrateur, et
commissaire aux comptes est informé de cette situation dans le délai d'1 poursuivies après l'attribution de son mandat, doivent être soumises à
mois à compter de la clôture de l'exercice.(426) l'autorisation du conseil, au moment de l'entrée en fonction de l'intéressé. De
même les conventions exécutées ou poursuivies après le retrait de
426
Article 440 : L'article 440 détermine la procédure selon laquelle les l'intéressé, du conseil d'administration, restent soumises au contrôle.
427
conventions réglementées doivent être, signalées (par l'administrateur Article 441 : Il appartient au commissaire aux comptes de faire toutes
concerné), autorisées (par le conseil d'administration), contrôlées (par le investigations nécessaires, pour découvrir et vérifier les conventions
commissaire aux comptes) et approuvées (par l'assemblée générale ordinaire réglementées qui ne lui auraient pas été signalées; Cette circonstance ne
annuelle). Le conseil d'administration et l'assemblée générale ont bien pourrait dégager complètement sa responsabilité. Si les conventions
entendu, respectivement le droit de ne pas autoriser ou de désapprouver la découvertes n'ont pas été autorisées par le conseil d'administration, le
convention, s'ils estiment qu'elle peut être préjudiciable aux intérêts de la commissaire aux comptes, doit signaler cette irrégularité dans son rapport
société. L'administrateur intéressé n'est pas admis à voter au conseil sur spécial.
428
l'autorisation de la convention qui le concerne et, s'il est actionnaire, il n'est Article 442 : Le droit de communication de l'actionnaire avant l'assemblée
pas d'avantage autorisé à voter en assemblée générale, sur l'approbation de générale ordinaire annuelle, également prévu à l'article 525, s'exerce pendant
ladite convention. Si plusieurs conventions concernent plusieurs les 15 jours qui précèdent cette assemblée; il s'exerce également sur le
administrateurs ou Directeurs Généraux qui seraient actionnaires, il sera rapport spécial du commissaire aux comptes. Les références aux articles 438
nécessaire de soumettre à l'assemblée générale autant de résolutions et 448 ne semblent pas être appropriées, le rapport spécial est prévu à
distinctes, que de conventions. On remarquera que l'article 440 indique de l'article 440 (et 503 en ce qui concerne la SA avec administrateur général).

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 131
Toutefois et même en cas d’absence de fraude, les conséquences Article 445 : L’action en nullité se prescrit par 3 ans à compter de la date
dommageables pour la société des conventions désapprouvées par de la convention. Toutefois, si la convention a été dissimulée, le point de
l’assemblée peuvent être mises à la charge de l’administrateur intéressé départ du délai de la prescription est réputé fixé au jour où elle a été
et, éventuellement, des autres membres du conseil d’administration. (429) révélée. (431)

Article 444 : Sans préjudice de la responsabilité de l’administrateur
intéressé, les conventions visées à l'article 438 du présent Acte Uniforme
et conclues sans autorisation préalable du conseil d’administration
peuvent être annulées si elles ont eu des conséquences dommageables
pour la société. (430)
429
Article 443 : L'article prévoit les conséquences à l'égard des
cocontractants et des tiers, dans les 4 situations suivantes : (1) convention
sans fraude, approuvée par l'assemblée générale ordinaire: cette convention
produit tous ses effets aussi bien entre les cocontractants qu'à l'égard des
tiers. (2) convention avec fraude, commise lors de la conclusion, et
néanmoins approuvée par l'assemblée générale ordinaire: cette convention
peut être annulée et privée d'effet aussi bien entre les cocontractants qu'à
l'égard des tiers. (3) convention sans
fraude, désapprouvée par l'assemblée générale ordinaire: cette convention
produit tous ses effets aussi bien entre les cocontractants qu'à l'égard des
tiers, mais les conséquences dommageables peuvent être mises à la charge
de l'administrateur ou du dirigeant intéressé et, éventuellement à celle des
autres membres du conseil d'administration. (4) convention avec fraude,
désapprouvée par l'assemblée générale ordinaire; cette convention peut être
annulée, elle ne produit aucun effet et ses conséquences peuvent être mises
à la charge des intéressés et des autre membres du conseil.
430
Article 444 : Cet article conditionne la recevabilité d'une action en nullité
dirigée contre une convention réglementée non autorisée régulièrement, à
l'existence d'un préjudice subi par la société. Les deux cas d'annulation
(lorsqu'il y a eu fraude) prévus à l'article 443 (voir commentaire de cet article),
ne sont pas envisageables, si la convention n'a eu aucune conséquence
dommageables pour la société, toutefois, celle-ci peut rechercher la
responsabilité de l'administrateur (ou du dirigeant) intéressé. On remarquera
que, sauf cas de fraude, seules les conventions non autorisées peuvent être
annulées: celles qui auraient été préalablement autorisées par le conseil
d'administration, mais qui n'auraient pas été soumises à l'approbation de
l'assemblée générale ou qui n'auraient pas été mentionnées dans le rapport
spécial du commissaire aux comptes, ne sont pas susceptibles d'annulation.
Cela résulte du principe édicté par l'article 244 (voir commentaire de cet
article).
Article 446 : L’action en nullité peut être exercée par les organes de la
société ou par tout actionnaire agissant à titre individuel. (432)
Article 447 : La nullité peut être couverte par un vote spécial de
l’assemblée générale ordinaire intervenant sur rapport spécial du
commissaire aux comptes exposant les circonstances en raison desquelles
la procédure d’autorisation n’a pas été suivie.
L’administrateur ou le directeur général intéressé ne prend pas part au
vote et ses actions ne sont pas prises en compte pour le calcul du quorum
et de la majorité.(433)
431
Article 445 : La prescription de 3 ans à compter de la date de conclusion
de la convention ou de celle de sa révélation, est conforme à celle de l'article
251 (voir commentaire de cet article).
432
Article 446 : Lorsqu'elle est recevable, c'est-à-dire lorsqu'elle a entraîné
des conséquences dommageables (voir commentaire de l'article 444), l'action
en nullité contre une convention non autorisée, que ce soit pour refus du
conseil, ou par défaut de consultation de ce dernier, seuls la société (action
sociale) ou un ou plusieurs actionnaires (action individuelle) peuvent intenter
cette action et non pas un tiers, puisque l'autorisation préalable requise n'était
destinée qu'à protéger les intérêts de la société, et non pas ceux du tiers.
433
Article 447 : La nullité d'une convention réglementée, non régulièrement
autorisée, peut être couverte par un vote spécial (résolution particulière) pris
par l'assemblée générale ordinaire statuant sur le rapport spécial du
commissaire aux comptes contenant, outre les indications prévues, à l'article
440 (voir commentaire de cet article), un exposé sur les raisons pour
lesquelles la procédure normale n'a pas été respectée. Cette régularisation
peut intervenir quelle que soit la raison du défaut d'autorisation: la convention
n'a pas été soumise au conseil: celui-ci a refusé son autorisation ou encore le
conseil n'a pas pu statuer si aucun administrateur n'avait droit de voter, étant
tous intéressés à la convention. L'administrateur ou le dirigeant intéressé, s'il
est aussi actionnaire ne peut participer au vote de l'assemblée appelée à
régulariser, comme c'est d'ailleurs aussi le cas en ce qui vote sur
l'approbation de la convention réglementée (voir commentaire de l'article
440). Si l'intégralité se situe, non pas au niveau de l'autorisation préalable du
conseil d'administration, mais consiste en un défaut, d'avis aux commissaire
aux compte de rapport spécial de ce dernier ou encore de vote de

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 132
connaissance à moins que le montant de l'engagement invoqué excède, à
Article 448 : Les dispositions des articles 438 à 448 du présent Acte lui seul, l'une des limites fixées par la décision du conseil d'administration
Uniforme sont applicables au directeur général et au directeur général prise en application des dispositions du présent article. (435)
adjoint. (434)
§ 4 : Conventions interdites
§ 3 : Cautions, avals et garanties
Article 450 : A peine de nullité de la convention, il est interdit aux
Article 449 : Les cautions, avals, garanties et garanties à première administrateurs, aux directeurs généraux et aux directeurs généraux
demande souscrits par la société pour des engagements pris par des tiers adjoints ainsi qu'à leurs conjoint, ascendants ou descendants et aux autres
font l'objet d'une autorisation préalable du conseil d'administration.
Le conseil d'administration peut, dans la limite d'un montant total qu'il
fixe, autoriser le président directeur général ou le directeur général, selon 435 Article 449 : L'article 449 introduit une limitation aux pouvoirs que
le cas, à donner des cautions, avals, garanties ou garanties à première détiennent le Président Directeur Général (Article 465) et le Directeur Général
demande. (Article 487). Cette limitation ne concerne que les cautions, avals, garanties et
Cette autorisation peut également fixer, par engagement, un montant au- garanties à première demande, que peut souscrire la société à raison
delà duquel la caution, l'aval, la garantie ou la garantie à première d'engagements pris par des tiers. L'article 449 ne vise donc, ni les
demande de la société ne peut être donné. engagements des administrateurs, des dirigeants ou de leurs proches
Lorsqu'un engagement dépasse l'un ou l'autre des montants ainsi fixés, personnes physiques, auxquels l'article 450 interdit de se faire consentir de
l'autorisation du conseil d'administration est requise dans chaque cas. telles sûretés (voir commentaire de cet article), ni les garanties que pourrait
La durée des autorisations prévues à l'alinéa précédent ne peut être consentir la société pour ses propres engagements. Les sûretés visées à
supérieure à un an quelle que soit la durée des engagements cautionnés, l'article 449 et concernant les engagements des tiers, ne peuvent être
avalisés ou garantis. conclues, à l'instar des conventions réglementées de l'article 438, que sur
Par dérogation aux dispositions des alinéas qui précèdent, le président autorisation préalable du conseil d'administration et dans les limites fixées par
directeur général ou le directeur général, selon le cas, peut être autorisé à ce dernier. La nécessité d'une limite de montant ne peut être écartée que
donner, à l'égard des administrations fiscales et douanières, des cautions, pour les engagements pris à l'égard des administrations fiscales et
douanières. L'autorisation requise est à consentir dans tous les cas, pour une
avals, garanties ou garanties à première demande, au nom de la société,
durée limitée à une année, soit au cas par cas, soit dans le cadre d'une
sans limite de montant.
autorisation globale, ou encore dans la limite particulière d'un plafond pour
Le président directeur général ou le directeur général, selon le cas, peut
chaque engagement. Le dirigeant qui excéderait ces limites, engagerait bien
déléguer le pouvoir qu'il a reçu en application des alinéas qui précèdent. sûr sa responsabilité, et le dépassement ne pourrait être opposé aux tiers,
Si les cautions, avals, garanties ou garanties à première demande ont été que s'ils en ont eu connaissance ou, dans le cas contraire, si ce
donnés pour un montant total supérieur à la limite fixée pour la période dégrèvement, pour un engagement déterminé, excédait à lui seul, l'une des
en cours, le dépassement ne peut être opposé aux tiers qui n'en ont pas eu limites autorisées (globale ou particulière). En revanche, en l'absence de
toute autorisation préalable du conseil d'administration, l'engagement serait
en principe inopposable à la société, et le dirigeant ayant ainsi outrepassé ses
l'assemblée générale, un vote de régularisation de l'assemblée peut toujours pouvoirs, pourrait en être tenu pour responsable. Le tiers, quant à eux, ont
intervenir; cependant, la nullité de la convention ne peut être prononcée; mais tout intérêt à vérifier soigneusement que l'engagement pris par la société est
par contre, la responsabilité des administrateurs peut être recherchée (voir bien régulier, car ils doivent implicitement s'assurer que les limites de
commentaire de l'article 444). l'autorisation ne sont pas dépassées et ils auraient des difficultés à démontrer
434
Article 448 : Comme prévu à l'article 438 les conventions réglementées leur bonne foi, en l'absence de toute vérification de leur pouvoir. En ce qui
concernent, non seulement les administrateurs mais aussi les Directeurs concerne les SA avec administrateur général, l'autorisation relative aux
Généraux et les Directeurs Généraux Adjoints qui ne seraient pas cautions, avals, garanties ou de garanties à première demande, doit être
administrateurs. donnée par l'assemblée générale (voir commentaire de l'article 506).

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personnes interposées, de contracter, sous quelque forme que ce soit, des qui modifie les statuts en conséquence, sous réserve de la ratification de
emprunts auprès de la société, de se faire consentir par elle un découvert cette décision par la plus prochaine assemblée générale ordinaire. Cette
en compte courant ou autrement, ainsi que de faire cautionner ou avaliser décision emporte pouvoir de modification des statuts. Les formalités de
par elle leurs engagements envers les tiers. publicité y afférentes visées aux articles 263 et 264 du présent Acte
Cette interdiction ne s’applique pas aux personnes morales membres du Uniforme sont applicables.
conseil d’administration. Toutefois, leur représentant permanent, lorsqu'il Lorsque l'assemblée générale ne ratifie pas le déplacement du siège social,
agit à titre personnel, est également soumis aux dispositions de l’alinéa la décision du conseil d'administration devient caduque. De nouvelles
premier du présent article. formalités de publicité doivent alors être accomplies pour informer les
Lorsque la société exploite un établissement bancaire ou financier, cette tiers du retour au siège antérieur.(437)
interdiction ne s'applique pas aux opérations courantes conclues à des
conditions normales. (436) Article 452 : Le conseil d’administration arrête les états financiers de
synthèse et le rapport de gestion sur l’activité de la société, qui sont
§ 5 : Autres pouvoirs du conseil d'administration soumis à l’approbation de l’assemblée générale ordinaire. (438)

Article 451 : Le déplacement du siège social, dans les limites du territoire
d'un même Etat-Partie, peut être décidé par le conseil d’administration,
436
Article 450 : Par opposition aux "conventions réglementées" (définies par
l'article 438) et aux "conventions courantes conclues à des conditions
normales" (définies par l'article 439), l'article 450 définit les "conventions
interdites". L'interdiction s'applique, aux personnes physiques administrateur
à titre personnel ou en qualité de représentant permanent d'une personne
morale administrateur, aux Directeur Généraux et aux Directeurs Généraux
Adjoints ainsi qu'à leurs conjoints, ascendants ou descendants et à toutes
personnes interposées. Elle ne s'applique ni aux administrateurs personnes
morales, ni aux actionnaires qui n'auraient pas, en outre, l'une des fonctions
et qualités ci-dessus, contrairement à ce que prévoit l'article 356 en ce qui
concerne les associés des SARL (voir commentaire de cet article).
L'interdiction porte sur les prêts, avances, découverts en compte courant ou
autres mise à disposition de fonds, ainsi que sur les cautions ou avals, qu'une
SA ne peut en aucun cas, consentir en faveur des personnes concernées par
l'interdiction. L'interdiction ne concerne pas les SA exerçant l'activité de
banque ou d'établissement financier, mais si elles consentent de tels
avantages en faveur de leurs dirigeants, ces conventions restent soumises à
la procédure prévue pour les conventions réglementées (Article 440), à moins
qu'il ne s'agisse de conventions conclues à des conditions normales (Article
439). La sanction du non respect de l'interdiction, est la nullité de la
convention; cette nullité ne peut être couverte par une décision confirmative et
elle peut être opposée aux tiers, sauf si la bonne foi de ces derniers a été
surprise par une manœuvre frauduleuse. Les fonds devraient être
immédiatement restitués à la société et les garanties qu'elle aurait pu
consentir, seraient de nul effet.
437
Article 451 : L'article 451 prévoit, en dérogation à la compétence normale
de l'assemblée générale extraordinaire (Article 551), que le conseil
d'administration peut décider le transfert du siège social dans la limite d'un
même Etat-Partie et modifier les statuts en conséquence (le droit de modifier
les statuts est doublement prévu dans cet article). Cependant une telle
décision doit être soumise à la ratification de l'assemblée générale ordinaire,
et non de l'assemblée générale extraordinaire. La dérogation de compétence
intervient donc également en ce qui concerne l'assemblée générale. Les
formalités de publicité relatives au transfert de siège doivent être réalisées,
dès que la décision a été prise par le conseil d'administration, sans attendre la
ratification par l'assemblée et si cette ratification n'est pas décidée, de
nouvelles formalités de publicité doivent être accomplies, en sens inverse. On
observera que la compétence du conseil d'administration : transfert du siège
sur toute l'étendue du territoire d'un même Etat-Partie, est plus large que celle
qui est prévue, parmi les dispositions générales par l'article 27 : transfert du
siège à l'intérieur d'une même ville. En la circonstance, et en ce qui concerne
les SA, la disposition particulière de l'article 451 prévaut sur la disposition
générale de l'article 27. D'autre part, les termes de l'article 451 sont
apparemment en contradiction avec ceux de l'article 551 qui détermine la
compétence des assemblées générales extraordinaires (voir commentaire de
cet article). On observera enfin, que les statuts pourraient valablement
supprimer ou réduire les prérogatives du conseil d'administration prévues par
l'article 451, notamment en limitant la compétence de ce dernier au seul
transfert de siège au sein d'une même ville; ceci permettrait incidemment de
respecter simultanément les dispositions des articles 27, 451 et 551.
438
Article 452 : L'article 452 réitère une prérogative du conseil
d'administration, déjà prévue aux articles 137, 138, et 435: celle d'arrêter les
comptes et les états financiers clôturant l'exercice social et d'établir le rapport

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Sous-section 3 : Fonctionnement
du conseil d'administration
§ 1 : Convocation et délibérations
du conseil d’administration
Article 453 : Sous réserve des dispositions du présent Acte Uniforme, les
statuts déterminent les règles relatives à la convocation et aux
délibérations du conseil d'administration.
Le conseil d’administration, sur convocation de son président, se réunit
aussi souvent que nécessaire.
Toutefois, les administrateurs constituant le tiers au moins des membres
du conseil d’administration, peuvent, en indiquant l’ordre du jour de la
séance, convoquer le conseil d'administration, si celui-ci ne s’est pas réuni
depuis plus de 2 mois.
de gestion; la nature et le contenu de ces états financiers et rapport de
gestion sont indiqués aux articles 137, 138 et 139 (voir commentaire de ces
articles). On peut ainsi recenser les pouvoirs essentiels du conseil
d'administration, pouvoirs qu'il doit exercer collégialement sans possibilité de
délégation. (1) préciser les objectifs de la SA et l'orientation qui doit être
donnée à son administration (Article 435). (2) désigner, soit le Président
Directeur Général (Article 462), soit le Président du Conseil d'Administration
(Article 477) et le Directeur Général (Article 485). (3) désigner, le cas
échéant, le ou les Directeurs Généraux Adjoints (Article 470 et 485) et définir
leurs pouvoirs (Article 472). (3) fixer les rémunérations des dirigeants (Article
467, 474, 482 et 490). (3) remplacer temporairement ou révoquer les
dirigeants (Article 468, 469, 475, 483, 484, 491, 492). (4) exercer un
contrôle permanent de la gestion (Article 435). (5) autoriser les conventions
réglementées (Article 438). (6) autoriser les cautions, avals et garanties en
faveur des tiers (Article 449) (7) coopter de nouveaux administrateurs (Article
429).(8) arrêter les états financiers et le rapport de gestion (Article 452). (9)
convoquer les assemblées générales (Article 516). (10) répartir l'indemnité de
fonction entre les administrateurs (Article 431). (11) transférer le siège social
dans les limites d'un même Etat-Partie (Article 451). (12) éventuellement et en
fonction de ce que peuvent prévoir les statuts, autoriser certains actes de
gestion et agréer certains transferts d'actions...
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Le conseil d'administration ne délibère valablement que si tous ses
membres ont été régulièrement convoqués. (439)
439
Article 453 : Il appartient au président du conseil d'administration de
convoquer et de réunir les administrateurs en conseil d'administration, aussi
souvent que les affaires et l'intérêt de la société l'exigent.
En tout état de cause, le conseil d'administration doit au moins être réuni une
fois par an, pour arrêter les comptes de l'exercice écoulé et convoquer
l'assemblée générale ordinaire annuelle qui doit se tenir dans les 6 mois de la
clôture de l'exercice (Article 548). Le mode (lettre, fax, télex, verbal...) et le
délai de convocation sont ceux fixés par les statuts, lesquels doivent les
prévoir, puisque l'Acte uniforme n'indique rien à ce sujet, et les prévoir de
façon telle que soient écartées les difficultés que pourraient soulever une
contestation sur la réalité de la convocation (prévoir un mode écrit laissant
une trace de réception) et un délai insuffisant pour préparer la délibération
(prévoir un délai de convocation suffisamment long pour permettre aux
administrateurs de se rendre à la séance et de prendre connaissance des
"documents préparatoires" qu'il sera préférable de joindre à l'avis de
convocation, dans toute la mesure du possible). L'avis de convocation devra
comporter l'ordre du jour à moins que les statuts laissent la possibilité de ne
l'adopter qu'en début de séance. A défaut de convocation par le Président, les
administrateurs peuvent directement procéder à la convocation du conseil
d'administration, mais les conditions suivantes doivent être remplies
simultanément : (1) la convocation, faite dans les formes statutaires, doit
émaner conjointement du tiers, au moins, des administrateurs en fonction; la
convocation ne peut être décidée par un seul administrateur, que si le conseil
ne comprend que 3 membres (minimum légal). (2) la convocation doit
comporter un ordre du jour (fixé par les administrateurs qui convoquent). (3)
le dernier conseil d'administration doit remonter à plus de 2 mois. (4) Les
statuts ne pourraient prévoir des conditions moins strictes. Bien qu'une mise
en demeure préalable du Président, de réunir le conseil, ne soit pas prévue, il
paraît préférable d'y procéder auparavant et de ne recourir à une convocation
par les administrateurs qu'en cas se refus ou de négligence du Président. Le
conseil d'administration se réunit en principe, au siège social, mais les statuts
pourraient prévoir qu'il peut se réunir en tout autre lieu indiqué dans la
convocation, et même à l'étranger, le cas échéant. Tous les administrateurs
doivent être convoqués au conseil, faute de quoi un administrateur absent et
non convoqué, pourrait contester la validité de la délibération. Il ne suffit donc
pas de ne convoquer et réunir qu'au moins la moitié des administrateurs, pour
délibérer valablement (Article 454). Comme indiqué plus haut, une trace de
réception de l'avis de convocation sera utile pour solutionner d'éventuelles
contestations sur la réalité de la convocation.
 135
Article 454 : Le conseil d’administration ne délibère valablement que si
la moitié au moins de ses membres sont présents. Toute clause contraire Article 455 : Les administrateurs ainsi que toute personne appelée à
est réputée non écrite. participer aux réunions du conseil d’administration sont tenus à la
Les décisions du conseil d’administration sont prises à la majorité des discrétion à l’égard des informations présentant un caractère confidentiel
membres présents ou représentés, à moins que les statuts ne prévoient et données comme telles par le président de séance. (441)
une majorité plus forte. En cas de partage des voix, la voix du président
de séance est prépondérante sauf dispositions contraires des statuts. Article 456 : Sauf clause contraire des statuts, un administrateur peut
Toute décision prise en violation des dispositions du présent article est donner, par lettre, télex ou télécopie, mandat à un autre administrateur
nulle. (440) de le représenter à une séance du conseil d’administration.
Chaque administrateur ne peut disposer, au cours d’une même séance,
440 que d’une seule procuration.
Article 454 : La présence -et non la présence ou la représentation -de la
moitié au moins des administrateurs en fonction, est nécessaire pour que le Les dispositions du présent article sont applicables aux représentants
conseil puisse valablement délibérer, et à condition que tous les permanents des personnes morales. (442)
administrateurs aient été régulièrement convoqués (voir commentaire de
l'article 453). Les statuts ne pourraient prévoir un quorum différent (ni plus 441
faible, ni plus fort) et pour le décompte de ce quorum il ne faut tenir compte ni Article 455 : La violation de l'obligation de discrétion, prévue à l'article
des administrateurs représentes, ni des administrateurs privés du doit de vote 455, peut entraîner l'ouverture d'une action en dommages et intérêts, à défaut
en ce qui concerne des décisions qui les concernent, comme par exemple: le de sanction pénale prévue, dans ce cas, par les article 889 à 891.
442
vote d'une "convention réglementée" (voir commentaire de l'article 440). Si le Article 456 : Les statuts peuvent interdire la représentation d'un
quorum requis est atteint, les décisions prennent à la majorité des administrateur aux séances du conseil d'administration, afin d'assurer la
administrateurs présents ou représentés (majorité simple) chaque participation effective de l'administrateur, aux travaux de cet organe collégial.
administrateur ayant droit à une voix (sans considération de la part qu'il peut La représentation en question ne doit pas être confondue avec la
détenir dans le capital de la société). Pour le décompte de cette majorité, il "représentation permanente" d'un administrateur personne morale, assurée
est éventuellement fait exclusion des voix des administrateurs privés de droit par une personne physique désignée à cette fin, mais lorsque les statuts
de vote (voir par exemple commentaire de l'article 440 sur les conventions n'écartent pas la représentation, un "représentant permanent" peut, au nom
réglementées). Les statuts pourraient prévoir une majorité plus forte, (mais de la personne morale qu'il représente, confier à un collègue administrateur,
pas plus faible), de même qu'ils pourraient prévoir des majorités différentes, un mandat de représentation, pour une séance donnée, du conseil
selon la nature des décisions à prendre. De même, les statuts pourraient d'administration. Si les statuts permettent la représentation, celle-ci ne peut
écarter la voix prépondérante du Président qui s'appliquerait d'office, si les être assurée que par un autre administrateur qui ne peut représenter qu'un
statuts ne l'écartent pas. Le non respect des conditions de quorum et de seul de ses collègues. En conséquence, un même administrateur (ou
majorité indiquée à l'article 454 peut entraîner la nullité de la délibération du représentant permanent d'une personne morale administrateur) peut disposer
conseil d'administration, dès lors que cette nullité est prévue à l'article 454 de deux voix : la sienne (ou celle de la personne morale dont il est le
(application du principe de l'article 244). On observera qu'un conseil représentant permanent) et celle de l'administrateur qu'il représente. Mais
d'administration pourrait théoriquement, valablement délibérer avec la d'autre part, rien n'interdisant à un administrateur personne physique, d'être
présence d'une seule personne. Ce serait par exemple le cas d'un conseil éventuellement et simultanément "représentant permanent" d'une personne
composé de trois membres : deux personnes physiques et une personne morale administrateur de la même SA (voir commentaire des articles 416 et
morale ayant désigné l'une des deux personnes physiques comme " 421), cette même personne physique pourrait disposer valablement de quatre
représentant permanent", alors que cette personne physique aurait par voix, s'il venait, lors d'une délibération du conseil, à détenir, à titre personnel
ailleurs, reçu un pouvoir de représentation de la part de la seconde personne le pouvoir d'un administrateur représenté, et à voter au nom de la personne
physique administrateur. A cette délibération, nous aurions deux morale dont il est le représentant permanent, alors qu'un autre administrateur
administrateurs présents (une personne physique et la personne morale) et aurait donné à cette personne morale, un pouvoir de représentation. A moins
trois administrateurs présents ou représentés voir commentaire des articles que les statuts n'imposent une autre forme, le pouvoir de représentation peut
416, 421 et 456). être établi soit par un formulaire dûment complété et signé, soit par une lettre

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 136
disposition légale, et de la présence de toute autre personne ayant assisté
Article 457 : Les séances du conseil d’administration sont présidées par à tout ou partie de la réunion. (444)
le président du conseil d’administration.
En cas d’empêchement du président du conseil d’administration, les Article 459 : Les procès-verbaux du conseil d’administration sont certifiés
séances sont présidées par l’administrateur possédant le plus grand sincères par le président de séance et par au moins un administrateur.
nombre d'actions ou, en cas d’égalité, par le doyen en âge, à moins que les En cas d’empêchement du président de séance, ils sont signés par 2
statuts n’en disposent autrement. (443) administrateurs au moins. (445)

§ 2 : Compte-rendu du conseil d'administration

Article 458 : Les délibérations du conseil d’administration sont
constatées par des procès-verbaux établis sur un registre spécial tenu au
siège social, coté et paraphé par le juge de la juridiction compétente.
Toutefois, les procès-verbaux peuvent être établis sur des feuilles mobiles
numérotées sans discontinuité, paraphées dans les conditions prévues à
l'alinéa précédent et revêtues du sceau de l'autorité qui les a paraphées.
Dès qu'une feuille a été remplie, même partiellement, elle doit être jointe
à celles précédemment utilisées.
Toute addition, suppression, substitution ou interversion de feuilles est
interdite.
Les procès-verbaux mentionnent la date et le lieu de la réunion du conseil
et indiquent le nom des administrateurs présents, représentés ou absents
non représentés.
Ils font également état de la présence ou de l'absence des personnes
convoquées à la réunion du conseil d'administration en vertu d'une
ou par un télex ou encore par une télécopie. Le pouvoir doit être revêtu de la
signature et de la mention "bon pour pouvoir" de l'administrateur représenté; il
doit comporter l'indication (date, heure et lieu) de la réunion ainsi que la
désignation de la société. Il n'est valable que pour la séance concernée et
pour l'ordre du jour de celle-ci qui, dans toute la mesure, du possible, devra
être indiqué. Il peut comporter des consignes de vote.
443
Article 457 : C'est en principe le Président du conseil d'administration qui
préside les séances mais, en cas d'absence de celui-ci, la présidence est
assurée dans les conditions que peuvent librement prévoir les statuts ou, à
défaut de dispositions statutaires, comme prévu à l'article 457
(l'administrateur plus fort actionnaire ou plus âgé). Les statuts pourraient,
dans un tel cas, laisser le soin aux administrateurs présents, de choisir parmi
eux un Président de séance.
444
Article 458 : L'article 458 fait obligation aux SA avec conseil
d'administration, de tenir un registre des délibérations du conseil, coté et
paraphé (éventuellement à feuillets mobiles) et renfermant les procès-verbaux
des séances du conseil. Les procès-verbaux, outre l'indication des débats et
des décisions prises, doivent obligatoirement indiquer : (1) la date, (l'heure),
et le lieu de la réunion; (2) les noms, (et prénoms) des administrateurs
présents; (3) ceux des administrateurs absents, mais représentés; (4) ceux
des administrateurs absents et non représentés; (5) la désignation des
personnes, autres que les administrateurs (Directeurs Généraux,
commissaires aux comptes et autres...) ayant pu participer à la séance. (6)
S'il s'agit de participants qui doivent être obligatoirement convoqués, comme
c'est le cas par exemple du commissaire aux comptes, pour le conseil
arrêtant les comptes annuels (voir commentaire de article 722), leur
convocation, leur présence, ou leur absence éventuelle, doivent être
indiquées dans le procès-verbal. (7) Le procès-verbal pourra utilement
indiquer le nom du "représentant permanent" de la personne morale
administrateur ainsi que celui de l'administrateur qui représente un de ses
collègues. (8) Si un administrateur s'oppose à une décision valablement
adoptée par le conseil, il sera prudent de consigner son vote négatif et ses
raisons, au procès-verbal, pour lui permettre, le cas échéant, de dégager sa
responsabilité, en cas de difficulté.
445
Article 459 : Les procès-verbaux du conseil doivent revêtir
obligatoirement, au moins deux signatures : celle du Président du conseil (ou
du Président de la séance) et celle d'un administrateur présent ou bien en cas
d'empêchement du Président, celles de deux administrateurs présents. Les
statuts pourraient prévoir un nombre plus élevé de signatures. La mention de
la "certification de sincérité" du contenu du procès-verbal, devra figurer avant
les signatures. La mention obligatoire dans le procès-verbal, des noms de
tous les administrateurs présents, représentés ou absents, dispense de
l'établissement d'une feuille de présence ou de la tenue d'un registre des
présences, lesquels ne sont pas prévues par l'Acte Uniforme, mais les statuts
pourraient imposer l'un ou l'autre de ces documents, sans que pour autant, le
procès-verbal du conseil puisse ne pas comporter la mention obligatoire
susvisée.

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A peine de nullité de sa nomination, le président-directeur général est une
Article 460 : Les copies ou extraits des procès-verbaux des délibérations personne physique.(448)
du conseil d’administration sont valablement certifiés par le président du
conseil d’administration, le directeur général ou, à défaut, par un fondé de Article 463 : La durée du mandat du président-directeur général ne peut
pouvoirs habilité à cet effet. excéder celle de son mandat d’administrateur.
Au cours de la liquidation de la société, les copies ou extraits des procès- Le mandat du président directeur général est renouvelable. (449)
verbaux sont valablement certifiés par le liquidateur. (446)
448
Article 461 : Les procès-verbaux des délibérations du conseil Article 462 : Si le mode de direction adopté par le SA avec conseil
d’administration font foi jusqu’à preuve contraire. d'administration, est celui du Président-Directeur Général (Article 415), ce
La production d’une copie ou d’un extrait de ces procès-verbaux justifie dernier devra être choisi, par le conseil d'administration, parmi les
suffisamment du nombre des administrateurs en exercice ainsi que de administrateurs personnes physiques. Ces deux seules conditions, prévues
leur présence ou de leur représentation à une séance du conseil par l'article 462, excluent la nomination d'une personne morale ou d'une
d’administration. (447) personne ne faisant pas partie du conseil d'administration, mais n'empêchent
pas le conseil d'élire un administrateur non actionnaire (Article 417). Par
Section 2 : Président-Directeur Général contre, une personne physique "représentant permanent" d'une personne
morale administrateur ne pourrait pas être nommée PDG, car elle n'est pas, à
§ 1 : Nomination et durée du mandat titre personnel, membre du conseil d'administration. Si une personne morale
administrateur voulait que son "représentant permanent" occupe la fonction
Article 462 : Le conseil d’administration nomme parmi ses membres un de PDG de la société administrée, il serait nécessaire que ce représentant
permanent, soit nommé également administrateur à titre personnel, sans qu'il
président-directeur général.
soit pour autant nécessairement actionnaire d'ailleurs, si les conditions de
l'article 417 sont remplies (voir commentaire de cet article). Seul le conseil
d'administration est compétent pour désigner le Président Directeur Général,
et non pas l'assemblée générale, ni d'ailleurs les statuts. Le conseil
d'administration élit son PDG aux conditions de quorum et de majorité prévus
446
Article 460 : Les copies ou les extraits des procès-verbaux du conseil à l'article 454 (présence de la moitié au moins des administrateurs et majorité
d'administration, revêtus de la mention de "certification conforme" à l'original, des membres présents ou représentés), à moins que les statuts n'aient prévu
sont valablement signés par le Président du conseil d'administration, ou par le une majorité plus forte, pour cette décision, ou pour toutes décisions.
Directeur Général ou encore et à défaut, par un fondé de pouvoir, (habilité à L'administrateur, pressenti pour devenir PDG, peut prendre part au vote sur
cet effet, soit par le Président du conseil soit par le Directeur Général). sa propre nomination. L'Acte uniforme ne prévoit aucune limite d'âge pour
Pendant le cours de la liquidation, seul le liquidateur, (ou l'un d'entre eux), exercer la fonction de PDG (ni d'ailleurs pour les autres fonctions de direction
peut signer les copies ou extraits des procès-verbaux des conseils, lesquels générale). En revanche, le conseil d'administration ne pourrait désigner
ne peuvent être postérieurs à la dissolution, car celle-ci met fin en principe, comme PDG, l'un de ses membres qui occuperait déjà dans d'autres
aux fonctions des administrateurs (voir commentaire de l'article 224). sociétés, ayant leur siège dans le même Etat-Partie, soit 3 mandats de PDG,
447
Article 461 : La mention obligatoire (voir commentaires des articles 458 soit plus de 2 mandats de Directeur Général ou d'administrateur général (voir
et 459) des administrateurs présents, représentés et absents, dans le procès- commentaire de l'article 464).
449
verbal du conseil d'administration, est suffisante pour informer les tiers de la Article 463 : La durée du mandat d'un administrateur étant au maximum
composition actuelle du conseil d'administration, lorsqu'il leur est communiqué de 6 ans (Article 420), sauf durée plus courte prévue par les statuts, un PDG
une copie ou un extrait dudit procès-verbal; les tiers n'ont donc pas à exiger ne peut être élu pour une durée supérieure à 6 années, mais il peut être réélu
de la société d'autre justification de cette composition. Il est par conséquent dans cette fonction, pour autant que son mandat d'administrateur ait été
nécessaire d'être attentif à ce qu'aucune omission ne soit commise à cet renouvelé. En conséquence, sauf disposition des statuts qui pourraient
sujet, lors de la rédaction du procès-verbal du conseil d'administration. prévoir une limite au renouvellement du mandat d'un administrateur (Article

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Article 464 : Nul ne peut exercer simultanément plus de 3 mandats de
président-directeur général de sociétés anonymes ayant leur siège social
sur le territoire d’un même Etat-Partie.
De même, le mandat de président-directeur général n’est pas cumulable
avec plus de 2 mandats d’administrateur général ou de directeur général
de sociétés anonymes ayant leur siège social sur le territoire d’un même
Etat-Partie.
Les dispositions de l'article 425 alinéas 2 et 3 du présent Acte Uniforme
relatives au cumul de mandat d'administrateur sont applicables au
président-directeur général. (450)
424), le mandat de PDG pourrait être renouvelé indéfiniment, puisque l'article
463 ne prévoit pas que les statuts puissent déroger au principe qu'il édicte,
concernant le libre renouvellement du mandat de PDG. Le renouvellement
doit être express et non tacite, il doit obligatoirement découler d'une décision
du conseil d'administration, prise au moment de l'expiration du mandat
précédent et généralement, à l'issue de l'assemblée générale ordinaire qui a
renouvelé le mandat d'administrateur de l'intéressé. Une décision antérieure
du conseil d'administration selon laquelle le PDG serait automatiquement
reconduit dans ce mandat, en cas de renouvellement de son mandat
d'administrateur, ne serait pas régulière.
450
Article 464 : La limitation apportée par l'article 464, au cumul des
mandats de dirigeant de SA ayant toutes leur siège dans un même Etat-
Partie, interdit à une même personne physique -seule susceptible d'être
nommée PDG (Article 462) d'occuper cette fonction simultanément dans plus
de 3 SA, ou lorsqu'elle détient déjà par ailleurs, 3 mandats de Directeur
Général (DG) ou d'administrateur général (AG).Il est clair que le but
recherché est que cette même personne ne puisse diriger simultanément, soit
comme PDG, soit comme DG ou encore comme AG, plus de 3 SA, seuil au-
delà duquel, il est présumé que la charge de travail nuirait à sa qualité. Mais
l'interprétation littérale de l'article 464 conduit à penser qu'une personne qui
détiendrait déjà 2 mandats de DG ou d'AG, seulement, pourrait être désigné
comme PDG dans 3 autres SA. Ce qui porterait à 5 le maximum de mandats
de PDG, DG et AG qu'une même personne pourrait exercer simultanément.
En effet aucune des deux limites prévues par l'article 464, n'est franchie dans
ce cas. On observera que l'article 464 ne prend en considération que les
mandats de PDG, DG et AG et non celui de PCA qui peut donc être cumulé
librement avec celui de PDG (sauf respect de la limite de l'article 479).
Par ailleurs les limites de l'article 464, concernant le PDG, sont également
prévues de façon symétrique à l'article 479, pour le Président du Conseil
d'Administration (PCA) et à l'article 479, en ce qui concerne l'Administrateur
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§ 2 : Attributions et rémunération
du président-directeur général
Article 465 : Le président directeur général préside le conseil
d'administration et les assemblées générales.
Il assure la direction générale de la société et représente celle-ci dans ses
rapports avec les tiers.
Pour l'exercice de ces fonctions, il est investi des pouvoirs les plus étendus
qu'il exerce dans la limite de l’objet social et sous réserve de ceux
expressément attribués aux assemblées générales ou spécialement
réservés au conseil d’administration par des dispositions légales ou
statutaires.
Général (AG). Par contre aucune limite de cumul n'est prévue à l'article 485
pour la fonction de Directeur Général (DG). Il faut également envisager le
cumul de mandats de dirigeant, en tenant compte de la limite, prévue à
l'article 425, pour le cumul des mandats d'administrateur (5 au plus) tout en
considérant que seuls les mandats de PDG, PCA ou AG doivent être
obligatoirement confiés à des administrateurs, alors qu'un DG peut être choisi
en dehors de ceux-ci. De l'application combinée de toutes ces dispositions, il
résulte qu'un PDG d'une SA donnée puisse, sans contrevenir à l'article 464,
exercer simultanément dans d'autres SA du même Etat-Partie, et au
maximum : (1) soit :2 autres mandats de PDG, 2 mandats de PCA, 2 mandats
de DG (non administrateur) (2) soit 1 autre mandat de PDG, 3 mandats de
PCA, 2 mandats de DG (non administrateur). Ce qui porte en fait à 7, le
nombre de mandats de dirigeant de SA que peut détenir un PDG, dans un
même Etat-Partie. Ce même PDG pourrait, dans les mêmes limites et
proportions, détenir 7 autres mandats dans chacun des autres Etats-Parties:
ce qui porterait théoriquement à 112 le cumul des mandats possibles pour 16
Etats-Parties. Ceci est pour le moins paradoxal, surtout si l'on tient compte de
l'objectif supposé l'Acte Uniforme : assurer l'efficacité du travail des
dirigeants, dans un même espace juridique. On peut ajouter à cette "boulimie"
que le PDG en question, pourrait par ailleurs exercer un nombre illimité de
mandats de gérant le SARL aussi que de mandats de Directeur Général
Adjoint (DGA) ou d'administration général Adjoint (AGA). Le dépassement
des limites de l'article 464 exposerait le PDG, s'il n'a pas régularisé sa
situation dans les trois mois, à perdre d'office son ou ses mandats
excédentaires les plus récents, et à restituer les rémunérations
correspondantes éventuelles (application des dispositions de l'article 425). On
trouvera en annexe du commentaire de l'article 497, un tableau récapitulatif
des limites aux cumuls de mandats sociaux.
 139
Dans ses rapports avec les tiers, la société est engagée par les actes du
président-directeur général qui ne relèvent pas de l’objet social, dans les Article 467 : Les modalités et le montant de la rémunération du
conditions et limites fixées à l'article 122 du présent Acte Uniforme. président directeur général sont fixés par le conseil d’administration dans
Les stipulations des statuts, les délibérations des assemblées générales ou les conditions prévues à l'article 430 du présent Acte Uniforme.
les décisions du conseil d’administration limitant les pouvoirs du Le cas échéant, les avantages en nature qui lui sont attribués sont fixés de
président-directeur général sont inopposables aux tiers de bonne foi. (451) la même manière que sa rémunération.
Le président-directeur général ne peut recevoir aucune autre
Article 466 : Le président directeur général peut être lié à la société par rémunération de la société. (453)
un contrat de travail dans les conditions prévues à l'article 426 du présent
Acte Uniforme. (452)

condition de durée, préalable ou postérieure, du mandat par rapport au contrat de

451
Article 465 : Le PDG a la double responsabilité de présider le Conseil travail. La conclusion du contrat de travail, ainsi que les rémunérations et avantages
d’Administration, en tant qu’organe collégial d’administration (ainsi que les qui y sont attachés, constituent une convention réglementée soumise à autorisation
assemblées générales d’actionnaires), et d’assurer la Direction Générale de la SA. Il
préalable du conseil d’administration: vérification par le commissaire aux comptes et
dispose à cet effet des pouvoirs les plus étendus, qu’il exerce sans autre limite que approbation de l’assemblée générale (voir commentaire des articles 438 à 448). Les
celles de l’objet social et des prérogatives expressément reconnues au Conseil statuts pourraient le cas échéant interdire la conclusion d'un contrat de travail avec le
d’Administration (voir commentaire de l’article 435) ou à l’Assemblée Générale. Le PDG. (voir commentaire de l’article 426).
453
Conseil d’Administration n'a pas besoin de lui déléguer des pouvoirs spécialement Article 467 : En sa qualité d’Administrateur, le PDG peut percevoir une indemnité
définis, puisqu’il les tient de l’Acte uniforme; cependant il n’est pas interdit, de les de fonction dont le montant est déterminé par le conseil d’administration, et prélevé
limiter ou de soumettre certaines opérations, à une autorisation préalable. Ces sur l’indemnité de fonction globale attribuée par l’assemblée générale. (voir
limitations qui pourraient provenir soit d’une disposition statutaire, soit d’une décision
commentaire des articles 430 et 431). En rémunération de sa fonction, le PDG peut
de l’assemblée générale ou du conseil d’administration, ne relèveraient que de par ailleurs, percevoir une “rémunération exceptionnelle” fixée par le Conseil
l’organisation interne de la société et ne seraient pas opposable aux tiers, à moins d’Administration (voir commentaire de l’article 432).Cette rémunération peut
que ceux-ci n’aient été individuellement, préalablement et expressément avertis de comporter le cas échéant les avantages en nature dont l’importance est également
telles limitations. Hormis ce cas particulier, les tiers n’ont pas à vérifier l’étendue des
fixé par le Conseil d’Administration; le PDG peut en outre percevoir le remboursement
pouvoirs du PDG, tout au plus ont-ils à s’assurer qu’il est bien régulièrement titulaire de ses frais professionnels, dans les conditions prévues à l’article 432, sur décision
de ce mandat, soit par la consultation des inscriptions au registre du commerce soit du Conseil d’Administration. La rémunération exceptionnelle, les avantages en nature
par la production d’un extrait du P.V. d'une délibération récente du conseil ainsi que les remboursements de frais, sont des conventions réglementées par
d'administration (voir commentaire de l’article 461). La société pourrait même êtrel’article 438 (voir commentaire de cet article); à ce titre après avoir été décidées par le
valablement engagée par des actes conclus au delà de l’objet social, sauf exception Conseil d’Administration, elles doivent être signalées au commissaire aux comptes
prévue à l’article 122 (voir commentaire de cet article). Néanmoins en ce qui qui en fait état dans son rapport spécial, et soumises à l’approbation de l’Assemblée
concerne certaines opérations, l’autorisation préalable du conseil est nécessaire Générale
et (Article 440). A ces indemnités de fonction, rémunération exceptionnelle,
obligatoire, comme par exemple : la conclusion de conventions réglementées (voir avantages en nature et remboursements de frais peut, le cas échéant, s’ajouter un
commentaire de l’article 438) ou bien les cautions, avals et garanties de la sociétésalaire, si le PDG est par ailleurs, titulaire d’un contrat de travail avec la société. En
données sur les engagements de tiers (voir commentaire de l’article 449). tant qu’Administrateur, l’intéressé peut prendre part au vote du Conseil
452
Article 466 : Dans l’exercice de sa fonction, le PDG est un mandataire social,d’Administration
et fixant sa propre rémunération, par contre s’il est actionnaire, il n’aura
non un travailleur salarié, cependant il peut le cas échéant, exercer, un emploi salarié,pas le droit de vote dans les Assemblées Générales appelées à les approuver. La
si celui-ci est effectif et bien distinct: comme une “Direction technique”, par exemple. rémunération du PDG (montant et conditions), relève de la décision discrétionnaire du
Cet emploi pourra faire l’objet d’un contrat de travail qui sera régi par le Droit du Conseil d’Administration. Le Conseil pourrait très bien n’attribuer aucune
travail, et auquel il pourra être mis fin ou qui pourra être maintenu, indépendamment rémunération au PDG; celle-ci n’étant, ni “de droit”, ni soumise à un quelconque
du maintien ou de la révocation du mandat de PDG. (voir commentaire de l’article“barème”. D’une manière générale, et dans la plupart des Etats-Parties les
426). Ainsi le cumul mandat de PDG contrat de travail, est possible sans aucune rémunérations des PDG sont assimilées à des salaires sur le plan fiscal et social.

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 140
§ 3 : Empêchement et révocation
du président-directeur général
Article 468 : En cas d’empêchement temporaire du président-directeur
général, le conseil d’administration peut déléguer un autre
administrateur dans les fonctions de président-directeur général.
En cas de décès, de démission ou de révocation du président-directeur
général, le conseil nomme un nouveau président-directeur général ou
délègue un administrateur dans les fonctions de président-directeur
général. (454)
Article 469 : Le président-directeur général peut être révoqué à tout
moment par le conseil d’administration.(455)
Article 471 : Le conseil d’administration détermine librement la durée
des fonctions du directeur général adjoint. Lorsque celui-ci est
administrateur, la durée de son mandat ne peut excéder celle de son
mandat d’administrateur.
Le mandat du directeur général adjoint est renouvelable. (457)
Article 472 : En accord avec le président-directeur général, le conseil
d’administration détermine l’étendue des pouvoirs qui sont délégués au
directeur général adjoint.
Dans ses rapports avec les tiers, le directeur général adjoint a les mêmes
pouvoirs que ceux du président-directeur général. Il engage la société par

§ 4 : Directeur général adjoint fonction, et sans que ce mandat soit à prendre en considération pour la
détermination des limites dans le cumul des mandats de PDG, PCA, DG, AG
Article 470 : Sur la proposition du président-directeur général, le conseil ou AGA (voir commentaire des articles 464, 479, 485, 497 et 510). Cette
d’administration peut donner mandat à une ou plusieurs personnes absence de limite dans le cumul des mandats de DGA est paradoxale, car les
physiques d’assister le président-directeur général en qualité de directeur tâches incombant à cette fonction, peuvent très bien être aussi lourdes que
général adjoint. (456) celles qui incombent aux PDG, DG ou AG dont les mandats ne peuvent être
cumulés, que dans certaines limites (voir annexe du commentaire de l’article
454
497). Les DGA doivent obligatoirement être des personnes physiques,
Article 468 : Il appartient au Conseil d’Administration de pourvoir, s’il le juge utile,
comme les PDG, les PCA et les DG, mais en l’absence de dispositions
au remplacement temporaire du PDG provisoirement empêché; par contre, le Conseil restrictives dans l’article 470, ils peuvent très bien n’être ni Administrateurs ni
d’Administration doit immédiatement pourvoir à son remplacement, en cas de décès, Actionnaires de la SA considérée. Ils ne peuvent être nommés que par le
démission ou révocation. Si dans ces derniers cas, le successeur définitif ne pouvait Conseil d’Administration, et sur proposition du PDG, par conséquent, ni les
être immédiatement trouvé, le Conseil devrait néanmoins désigner immédiatement en ni l’assemblée générale, ne sont compétents pour procéder à cette
statuts,
attendant, un Administrateur délégué pour remplir les fonctions du PDG, jusqu’audésignation et le Conseil d’Administration ne pourrait imposer au PDG, un
remplacement définitif. DGA qu’il n’aurait pas lui-même choisi au préalable. Le DGA est titulaire d’un
455
Article 469 : Le PDG est révocable à tout moment, sans justification ni mandat social, et non d’un contrat de travail, dans le cadre de sa fonction. Le
indemnisation, par le Conseil d’Administration, seul organe compétent pour prononcer nombre de DGA à nommer, ainsi que l’opportunité d’en nommer, sont laissés
cette révocation. Le PDG est dit révocable “ad nutum” contrairement à ce qui se à l’appréciation conjointe du PDG et du Conseil d’Administration.
457
passerait pour le “contrat de travail” qu’il pourrait avoir éventuellement conclu par Article 471 : Le Conseil d’Administration qui nomme le DGA, fixe également la
ailleurs, avec la société. durée de son mandat, librement. Cette durée pourrait être le cas échéant, supérieure
456
Article 470 : L’article 470 donne la possibilité au PDG qui ne voudrait, ou à 6 années, voire indéterminée, sauf si le DGA est aussi Administrateur de la Société
ne pourrait assurer seul l’ensemble de ses tâches de Direction Générale, de auquel cas la durée de son mandat de DGA ne pourrait excéder celle de son mandat
se faire assister par un ou plusieurs Directeurs Généraux Adjoints (DGA) d’Administrateur : en principe 6 années (voir commentaire de l’article 420). Dans le
chargés d’assister le PDG. Ce dernier demeure toutefois personnellement, cas d’un DGA qui serait nommé au cours de son mandat d’Administrateur, ou qui
chargé des attributions relevant de sa fonction de Président du Conseil viendrait à être nommé Administrateur au cours de son mandat de DGA, les dates
d’Administration, et responsable devant le Conseil d’Administration et d’expirations des deux mandats devraient coïncider. Comme pour les autres
l’Assemblée Générale, de la Direction Générale de la société dont il doit mandataires sociaux, le mandat du DGA est renouvelable indéfiniment, sauf
assurer le contrôle. Il peut être nommé dans une même SA, plusieurs disposition statutaire contraire; mais les renouvellement doit découler d’une décision
Directeurs Généraux Adjoints sans limitation de cumul de mandats pour cette expresse du Conseil d’Administration, sur proposition du PDG.

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 141
ses actes, y compris ceux qui ne relèvent pas de l'objet social dans les
conditions et limites fixées à l'article 122 du présent Acte Uniforme. Article 475 : En accord avec le président-directeur général, le conseil
Les stipulations des statuts, les décisions du conseil d’administration ou d’administration peut révoquer à tout moment le directeur général
des assemblées générales qui limitent les pouvoirs du directeur général adjoint. (461)
adjoint ne sont pas opposables aux tiers. (458)
Article 476 : Le mandat du directeur général adjoint prend normalement
Article 473 : Le directeur général adjoint peut être lié à la société par un fin à l’arrivée de son terme.
contrat de travail dans les conditions prévues à l'article 426 du présent Toutefois, en cas de décès, de démission ou de révocation du président-
Acte Uniforme. (459) directeur général, le directeur général adjoint conserve ses fonctions, sauf
décision contraire du conseil d'administration, jusqu'à la nomination du
Article 474 : Les modalités et le montant de la rémunération du directeur nouveau président directeur général.(462)
général adjoint sont fixés par le conseil d’administration qui le nomme.
(460)
460
Article 474 : C’est le Conseil d’Administration, même sans l’accord du PDG, qui
458
Article 472 :A la différence du PDG, du DG ou de l’AG, le DGA tient ses pouvoirs, fixe librement les modalités et le montant de la rémunération du DGA, lequel doit être
non pas de l’Acte uniforme (Article 465, 487 et 498), mais du Conseil d’Administration semble-t-il, obligatoirement rémunéré, puisque l’article 474 impose cette décision au
qui, en accord avec le PDG, en détermine l’étendue et les conditions d’exercice, Conseil, et ne lui en donne pas simplement la possibilité. L’article 474 n’établit aucune
comme il juge convenable de le faire, compte tenu des besoins du partage des tâches distinction entre le DGA non Administrateur et le DGA qui serait également titulaire
de Direction Générale ainsi que des limites qui pourraient être le cas échéant, d’un mandat d’Administrateur, cependant, dans ce dernier cas, le DGA percevrait une
imposées par les statuts ou par l’Assemblée Générale. En l’absence de telles limites, “rémunération exceptionnelle” fixée par le Conseil d’Administration, comme prévu à
le Conseil d’Administration avec l’accord du PDG, pourrait valablement déléguer au l’article 432 (voir commentaire de cet article). En tout état de cause, la rémunération
DGA, les mêmes pouvoirs que ceux du PDG. Cependant vis-à-vis des tiers, le DGA, versée au DGA, qu’il soit ou non Administrateur, est une convention réglementée
au même titre que le PDG, le DG de l’AG, jouit des pouvoirs des plus étendus pour prévue à l’article 438 (voir commentaire de cet article) et, après avoir été fixée par le
engager la société, même au delà de l’objet social, dans les conditions prévues àConseil d’Administration, elle devra être signalée au commentaire aux comptes qui en
l’article 122 (voir commentaire de cet article de même que celui de l’article 465). Lesrendra compte dans son rapport spécial, et soumise à l’approbation de l’Assemblée
tiers n’ont pas à se préoccuper de vérifier l’étendue exacte des pouvoirs du DGA;Généraleles ordinaire dans les conditions prévues à l’article 440 (voir commentaire de
limitations éventuelles de ces pouvoirs ne leur sont pas opposables, sauf s’ils en ont cet article).
461
été expressément, personnellement et préalablement avertis; auquel cas ils ne Article 475 : Comme le mandat du PDG, le mandat du DGA est révocable “Ad
pourraient déclarer les ignorer de bonne foi. (voir commentaire des articles 121 ànutum” (voir commentaire de l’article 469), mais comme pour la nomination, l’accord
124). du PDG, sera nécessaire au Conseil d’Administration, pour prononcer la révocation
459
Article 473 : La fonction de DGA entre dans le cadre d’un mandat social, et non du DGA.
462
dans celui d’un contrat de travail. Cependant un DGA, sauf clause contraire Article 476 : Un DGA dont le mandat pendrait fin avec le décès, la démission ou
des statuts, peut être lié, pour une autre fonction distincte et effective, supposantla unrévocation du PDG, serait obligatoirement prorogé d’office, jusqu’à la nomination du
lien de subordination, par un contrat de travail conclu avec la société, et régi par lanouveau PDG. Cette prorogation s’appliquerait également au cas où le conseil aurait
législation du travail. L’article 473 renvoie à l’article 462 (voir commentaire de cet décidé, en attendant de désigner le nouveau PDG, de nommer un administrateur
article) qui permet à un Administrateur de devenir salarié, ou vice versa, sans aucune délégué dans la fonction de PDG. Bien que l’article 476 ne vise pas le cas de
autre condition que la réalité de l’emploi salarié, distinct du mandat social. Cette l’empêchement temporaire du PDG (voir commentaire de l’article 468), il semble que
possibilité est donc a fortiori offerte au DGA qui ne serait pas administrateur. Si lela prorogation du mandat du DGA, s’appliquerait également dans ce cas. Bien
DGA, par ailleurs salarié, est également Administrateur, la conclusion de son contrat entendu, et en application des dispositions de l’article 471 (voir commentaire de cet
de travail constituera une convention réglementée soumise à la procédure des article), le Conseil d’Administration a toujours la possibilité de renouveler le mandat
articles 438 à 448 (voir commentaire de ces articles). Par contre, cette procédure du DGA, lors de la nomination du nouveau PDG, avec l’accord de ce dernier, mais il
ne serait pas applicable, au cas où le DGA ne serait pas Administrateur. est douteux qu’en l’absence de PDG, le Conseil puisse renouveler le mandat du DGA,

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 142
De même, le mandat de président du conseil d’administration n’est pas
SECTION 3 : PRESIDENT DU CONSEIL D'ADMINISTRATION ET DIRECTEUR cumulable avec plus de 2 mandats d'administrateur général ou de
GENERAL directeur général de sociétés anonymes ayant leur siège social sur le
territoire d’un même Etat-Partie.
Sous-section 1 : Président du Les dispositions des alinéas 2 et 3 de l'article 425 du présent Acte
conseil d'administration Uniforme, relatives au cumul du mandat d'administrateur, sont
applicables au président du conseil d'administration. (465)
§ 1 : Nomination et durée du mandat
du président du conseil d'administration § 2 : Attributions et rémunération
du président du conseil d’administration
Article 477 : Le conseil d’administration désigne parmi ses membres un
président qui doit être une personne physique. (463) Article 480 : Le président du conseil d’administration préside les
réunions du conseil d’administration et les assemblées générales.
Article 478 : La durée du mandat du président du conseil Il doit veiller à ce que le conseil d’administration assume le contrôle de la
d’administration ne peut excéder celle de son mandat d’administrateur. gestion de la société confiée au directeur général.
Le mandat du président du conseil d’administration est renouvelable. (464)
465
Article 479 : Nul ne peut exercer simultanément plus de 3 mandats de Article 479 : L’article 479 fixe une limite au cumul des mandats de
président du conseil d'administration de sociétés anonymes ayant leur Président du Conseil d'Administration (PCA), dans des conditions identiques
siège social sur le territoire d’un même Etat-Partie. à celles relatives au cumul des mandats de PDG (voir commentaire de
l’article 464), c’est-à-dire: interdiction pour une même personne physique et
simultanément dans des SA d’un même Etat-Partie, d'exercer plus de 3
puisque l’attribution (comme le renouvellement) de son mandat, nécessite l’accord du
mandats de PCA ou un mandat de PCA et plus de 2 mandats de DG ou d’AG.
PDG (Article 470). Mais ici comme et l’article 464, seules les fonctions, DG ou d’AG sont à
463
Article 477 : Alors que le Président Directeur Général qui est souvent d'ailleurs
prendre en considération pour apprécier la seconde limite et, un PCA pourrait
l’actionnaire majoritaire, ou qui représente les intérêts des majoritaires, assume lui-
donc, en principe, exercer simultanément jusqu’à 3 mandats de PDG. Compte
même la Direction Générale de la SA, la solution du Conseil d’Administration avec tenu de l’application combinée des articles 479, 464 (PDG) 485 (DG) 497
Président du Conseil et Directeur Général, peut être une formule mieux appropriée (AG)à et 425 (Administrateurs), il apparaît qu’en fait et pour les raisons
la situation, assez souvent rencontrée en Afrique, où la Présidence du Conseil développées dans le commentaire de l’article 464, un PCA puisse
d’Administration est confiée à une personne -voire à une personnalité -qui n’a pasthéoriquement
le occuper simultanément dans des SA d’un même Etat partie
temps ou la compétence requise, pour diriger la société, et qui souhaite en charger jusqu’à 7 mandats de dirigeants, dans les proportions maximales suivantes :
une autre personne. Cette formule peut convenir également à un actionnaire (1)soit 3 mandats de PCA 2 mandats de PDG 2 mandats de DG (non
majoritaire qui souhaiterait représenter la société, sans la diriger, mais tout en Administrateur), (2) soit 2 mandats de PCA 3 mandats de PDG 2 mandats de
conservant la possibilité de surveiller de près ce que ferait le Directeur Général (voir
DG (non Administrateur). Un PCA pourrait par ailleurs et simultanément
les commentaires des articles 480 et 487). Comme le PDG (voir commentaire deoccuper, dans les limites et proportions ci-dessus 7 autres mandats dans
l’article 462), le Président du Conseil d’Administration doit être désigné chacun des autres Etats-Parties et exercer en outre, un nombre illimité de
obligatoirement par le Conseil d’Administration, et non pas par les statuts ou par mandats de gérant de SARL, ainsi d’ailleurs que de mandat de DGA ou
l’Assemblée Générale, et il doit être une personne physique, choisie parmi les d’Administrateur Général Adjoint (AGA). En cas de dépassement des limites
Administrateurs, actionnaires ou non. Sur la possibilité de désignation d’un de l’article 479, et sauf régularisation dans les 3 mois par le PCA, ce dernier
Administrateur non actionnaire, voir le commentaire de l’article 417. s'exposerait à perdre d’office, ses mandats excédentaires les plus récents, et
464
Article 478 : Les dispositions de l’article 478 relatives à la durée et au à devoir rembourser les rémunérations correspondantes. On trouvera en
renouvellement du mandat du PCA, sont strictement identiques à celles de l’article annexe du commentaire de l’article 497, un tableau récapitulatif des limites
463 relatif au PDG (voir commentaire de cet article). aux cumuls des mandats sociaux.

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A toute époque de l’année, le président du conseil d’administration opère
les vérifications qu'il juge opportunes et peut se faire communiquer tous § 3 : Empêchement et révocation
les documents qu'il estime utiles à l'accomplissement de sa mission. (466) du président du conseil d'administration

Article 481 : Le président du conseil d'administration peut être lié à la
société par un contrat de travail dans les conditions prévues à l'article 426
du présent Acte Uniforme. (467)
Article 482 : Le conseil d’administration fixe les modalités et le montant
de la rémunération de son président dans les conditions prévues à l'article
430 du présent Acte Uniforme.
Le cas échéant, les avantages en nature qui lui sont attribués sont fixés de
la même manière que sa rémunération. (468)
Article 483 : En cas d’empêchement temporaire du président, le conseil
d’administration peut déléguer l’un de ses membres dans les fonctions de
président.
En cas de décès, de démission ou de révocation du président, le conseil
d’administration, nomme un nouveau président ou délègue un
administrateur dans les fonctions de président. (469)
Article 484 : Le conseil d’administration peut à tout moment révoquer
son président. Toute disposition contraire est réputée non écrite. (470)

466 Sous-section 2 : Directeur Général

Article 480 : L’article 480 définit de manière restrictive, les attributions du PCA:
(1) Présider les réunions du Conseil d’Administration et des Assemblées Générales;
§ 1 : Nomination et durée du mandat
(2) Veiller à ce que le Conseil d’Administration assume le contrôle de la gestion
du directeur général
confiée au DG (voir commentaire des articles 485 et 487) (3) Opérer les vérifications
jugées opportunes et se faire communiquer tous documents utiles à sa mission.(4) Le
PCA ne reçoit donc aucune des attributions de Direction Générale, telles qu’ellesArticlesont 485 : Le conseil d’administration nomme, parmi ses membres ou
dévolues au PDG. (voir commentaire de l’article 465). (5) en
En conséquence, le dehors d’eux, un directeur général qui doit être une personne physique.
PCA n’a, ni le pouvoir de représenter ou d’engager la société, ni la responsabilité Sur la proposition du directeur général, le conseil d'administration peut
attachée à l’exercice de la fonction de Direction Générale, et il n’encourt que la donner mandat à une ou plusieurs personnes physiques d'assister le
responsabilité attachée à son mandat d’Administrateur (Article 740 à 743) et à celui
de son mandat de PCA, tel qu’il est circonscrit par l’article 450. D’autre part le PCA
doit assurer certaines fonctions particulières, comme par exemple, signaler les
conventions réglementées au commissaire aux comptes (Article 440), convoquerl’article des 482 ne reprend pas cette exclusion pour le PCA, mais il est vraisemblable
Conseils d’Administration (Article 453), répondre aux questions du commissaire aux qu’elle s’appliquerait également dans le cas du PCA puisque l’article 482 renvoie à
comptes dans le cadre de la procédure d’alerte (Article 154). l’article 430, lequel prévoit ladite exclusion, de manière générale, ainsi que la nullité
467
Article 481 :Le PCA peut, dans les mêmes conditions que le PDG, être de toutes dispositions ou décisions contraires.
469
éventuellement lié à la société par un contrat de travail, pour un emploi effectif bien Article 483 : En cas d’empêchement temporaire, de décès, de démission ou de
distinct de sa fonction de PCA, laquelle relève du mandat social Voir à ce sujet lerévocation du PCA, le Conseil d’Administration peut, ou doit selon le cas, déléguer un
commentaire de l’article 466 qui règle la question pour le PDG. de ses membres dans la fonction, en attendant de procéder, le cas échéant la
468
Article 482 : L’article 482 qui détermine les conditions de la rémunération du nomination d’un nouveau PCA. Ces délégation et remplacement doivent intervenir
PCA, est pratiquement identique à l’article 467 relatif aux conditions de rémunération dans des conditions identiques à celles prévues pour le PDG, par l’article 468 (voir
du PDG (voir commentaire de cet article). Le PCA peut donc percevoir en commentaire de cet article).
470
rémunération de ce mandat : (1) une rémunération exceptionnelle prévue à l’article Article 484 : Le PCA peut être révoqué “Ad nutum” comme le PDG, dans des
432; (2) des remboursements de frais comme prévu à l’article 432; (3) des avantages conditions identiques à celles prévues pour ce dernier, par l’article 469 (voir
en nature, comme prévu à l’article 482. commentaire de cet article). L’article 484 ajoute cependant que “toute disposition
Ces 3 derniers éléments de rémunération devant être, autorisés, contrôlés et contraire est réputée non écrite”. Ceci ne signifie pas pour autant que, dans les autres
approuvés, comme toute convention réglementée (voir commentaire des articles cas 438: PDG, DGA et DG, où les articles 469, 475 et 492, ne reprennent pas ces
et 440). L’article 467 dernier alinéa exclut toute autre rémunération pour le PDG, dispositions, la révocation "Ad nutum" ne puisse intervenir.

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directeur général en qualité de directeur général adjoint dans les
conditions prévues aux articles 471 à 476 du présent Acte Uniforme. (471) Article 486 : Le conseil d’administration détermine librement la durée
des fonctions du directeur général.
Article 485 : A la différence des PDG (Article 462) et les PCA (Article 477) leLe mandat du directeur général est renouvelable.( )
471 472

Directeur Général peut être choisi en dehors des Administrateurs, mais il doit être lui
aussi, obligatoirement une personne physique. Comme le PDG et le PCA, le DG §ne2. : Attributions et rémunération
peut être désigné, ni par les statuts, ni par l’Assemblée Générale; seul de Conseildu directeur général
d’Administration a compétence pour le nommer. Il ne peut être nommé qu’un seul DG
dans une même SA. Aucune limite n’est fixée par l’article 485, au nombre de mandats
de Directeur Général que peut détenir une même personne. Cependant si celle-ci
est par ailleurs PDG ou PCA d’une autre SA ayant son siège social dans le mêmemandats de DGA qu’il pourrait exercer simultanément par ailleurs dans d’autres SA.
Etat-Partie, elle ne pourra détenir plus de deux mandats de DG, où même un seul, L’article
si 486 laisse toute liberté au Conseil d’Administration pour Article 486fixer
elle a en outre, un mandat d’AG (voir commentaire des articles 464 et 497). Par librement la durée et le renouvellement du mandat du Directeur Général, à moins que
contre, si un DG ne détient dans un même Etat-Partie, aucun mandat de PDG, PCA les statuts ne prennent des dispositions particulières à ce sujet, auquel cas le Conseil
ou d’AG, il pourra détenir un nombre illimité de mandat de DG dans cet Etat-Partie. d’Administration devrait s’y conformer. Mais comme le prévoit l’article 485 (voir
Ceci est pour le moins paradoxal si l’on considère que les fonctions du DG, ainsi commentaire
que de cet article) le DG peut être choisi parmi les Administrateurs ou en
la charge de travail et des responsabilités qui y sont attachées, sont ainsi importants dehors d’eux, comme le DGA (voir commentaire de l’article 471). Dans le cas du DGA
que pour le PDG, et les raisons qui conduisent, dans un souci d'efficacité à limiter le Administrateur, l’article 471 prévoit que le mandat de ce dernier ne peut excéder la
cumul des mandats de PDG, sont aussi justifiées, dans le cas du DG. Autre durée de celui de son mandat d’Administrateur. Rien de tel n’est prévu par l’article
paradoxe, mais en sens inverse; alors qu’une personne physique qui détiendrait déjà 486 concernant le DG, on peut donc en conclure que si le DG est également
3 mandats de PDG, ou de PCA, ou d’AG, pourrait en outre détenir simultanémentAdministrateur,
2 le Conseil d’Administration peut fixer la durée de son mandat de DG,
mandats de DG, une personne qui détiendrait 3 mandats de DG ne pourrait détenir sans tenir compte de celle de son mandat d’Administrateur; il pourrait donc s’agir
aucun mandat de PDG, de PCA ou d’AG (voir commentaires des articles 464, 479 d’une
et durée supérieure à 6 ans, voire d’une durée indéterminée. Ceci ne paraît pas
497). Comme en ce qui concerne le PDG (Article 470), le DG peut être assisté par unlogique au regard de la situation du PCA ou encore du PDG qui exerce pour ce
très
ou plusieurs Directeurs Généraux Adjoints (DGA) qui doivent être obligatoirementdernier, des des fonctions très voisines de celle du DG, ni au regard du DGA qu’il soit
personnes physiques, désignées, sur la proposition du DG, par le Conseil adjoint au PDG ou au DG (dans ce dernier cas, l’article 485 renvoyant à l’article 471).
d’Administration, et choisies librement, soit parmi les Administrateurs, soit en dehors Une telle solution permettrait en revanche, dans le mode de Direction PCA + DG,
de ces derniers ou des actionnaires. Le Directeur Général adjoint au Directeur d’assurer éventuellement, une plus grande continuité dans le Direction Générale de la
Général exerce ses fonctions, dans les mêmes conditions que le Directeur Général société, que dans le cas de la SA avec PDG.
472
adjoint au PDG (voir commentaire des articles 471 à 476) et notamment : (1) la duréeArticle 487 : L’article 487 définit des attributions du DG de manière identique à
de ses fonctions, ses pouvoirs, sa rémunération et sa révocation sont décidés parcelles le du PDG, dans sa fonction de Directeur Général (voir commentaire de l’article
Conseil d’Administration; (2) sa rémunération est une convention réglementée qui465, doit2ème et 3ème alinéas).Comme le PDG, le DG tient ses pouvoirs, non pas du
être signalée au commissaire aux comptes et soumise à l’approbation de l’Assemblée Conseil d’Administration mais de l’Acte uniforme lui-même qui les conçoit de manière
Générale (Article 438 et 440); (3) il a tous pouvoirs vis-à-vis des tiers pour engager trèslalarge sans autres limites que celles de l’objet social et des attributions non
susceptibles de délégation, accordées au Conseil d’Administration ou à l’Assemblée
société; (4) il peut être par ailleurs, lié à la société par un contrat de travail, pour une
autre fonction, distincte de celle de son mandat de DGA.(5) il engage sa Générale, soit par l’Acte Uniforme, soit par les statuts. On observera cependant que
responsabilité dans les mêmes conditions que les autres dirigeants de la SA. Parcomme pour le PDG, certaines opérations ne peuvent être accomplies par le DG que
ailleurs, un DGA peut exercer simultanément plusieurs mandants de DGA, sans sous réserve de l’autorisation préalable du Conseil d’Administration : c’est le cas par
aucune limitation, et les restrictions éventuelles indiquées plus haut à propos du DG, exemple, des opérations que les statuts soumettraient à une telle autorisation, voire à
et qui parviendraient de l’exercice simultané éventuel, des mandats de PDG, PCAcelle ou de l’Assemblée Générale ordinaire, ainsi que celles relatives à la conclusion de
d’AG (voir commentaire des articles 464; 479 et 497).n'entreraient pas en conventions réglementées (voir commentaires des articles 438 à 448) où bien encore,
considération, pour l’exercice de son mandat de DGA. La réciproque étant également aux cautions, avals et garanties visées à l’article 449 (voir commentaire de cet
vraie : un PDG, un PCA, un DG, ou un AG n’est pas limité dans le nombre de article).

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 145
Article 487 : Le directeur général assure la direction générale de la
société. Il la représente dans ses rapports avec les tiers. § 3 : Empêchement et révocation
Pour l'exercice de ces fonctions, il est investi des pouvoirs les plus étendus du directeur général
qu'il exerce dans la limite de l’objet social et sous réserve de ceux
expressément attribués aux assemblées générales ou spécialement Article 491 : En cas d’empêchement temporaire ou définitif du directeur
réservés au conseil d’administration par des dispositions légales ou général, le conseil d’administration pourvoit à son remplacement
statutaires. (473) immédiat en nommant, sur la proposition de son président, un directeur
général. (476)
Article 488 : Dans ses rapports avec les tiers, la société est engagée,
même par les actes du directeur général qui ne relèvent pas de l’objet Article 492 : Le directeur général peut être révoqué à tout moment par le
social, dans les conditions et limites fixées à l'article 122 du présent Acte conseil d’administration.(477)
Uniforme.
Les stipulations des statuts, les décisions des assemblées ou du conseil Article 493 : Sauf en cas de décès, de démission ou de révocation, les
d’administration limitant ces pouvoirs sont inopposables aux tiers de fonctions du directeur général prennent normalement fin à l'arrivée du
bonne foi. terme de son mandat.(478)

Article 489 : Le directeur général peut être lié à la société par un contrat
de travail dans les conditions prévues à l'article 426 du présent Acte prévues par l’article 432 (voir commentaire de cet article). La rémunération du DG,
Uniforme. (474) qu’il soit ou non Administrateur, est dans tous les cas une convention réglementée
prévue à l’article 438 (voir commentaire de cet article). A ce titre, après avoir été
Article 490 : Les modalités et le montant de la rémunération du directeur décidée par le Conseil d’Administration, elle devra être indiquée au commissaire aux
général sont fixés par le conseil d'administration qui le nomme. comptes et soumise à l’approbation de l’Assemblée Générale, dans les conditions
Le cas échéant, les avantages en nature qui lui sont attribués sont fixés de prévues à l’article 440 (voir commentaire de cet article).
la même manière que sa rémunération. (475) 476
Article 491 : Si le DG devient, temporairement (maladie, accident) ou
définitivement (décès, démission ou révocation) indisponible, le Conseil
d’Administration est tenu de pourvoir immédiatement à son remplacement. On
473
Article 488 : Quelles que soient les restrictions qui pourraient le cas échéantobservera
être que ce remplacement, qui peut n’être que temporaire, s’impose même en
apportées par les statuts, l’Assemblée Générale ou le Conseil d’Administration, aux cas d’indisponibilité provisoire et que dans tous les cas, la décision du Conseil
pouvoirs très généraux du DG tels qu’ils sont définis à l’article 487 (voir commentaire
d’Administration requiert la proposition préalable du PCA, alors qu’une telle
de cet article), ces restrictions sont en principe, inopposables aux tiers de bonne proposition
foi. n’est nécessaire, ni lors de la nomination (Article 485), ni lors de la
La société peut même être engagée par des actes conclus par le DG alors qu’ils révocation (Article 492) du DG, à la différence de ce qui est prévu pour le DGA
dépasseraient le cadre de l’objet social. Ces principes sont prévus par l’article 488 par 470 et 175). La possibilité de ne nommer qu’un seul DG (voir commentaire
(articles
le DG, en des termes identiques aux dispositions concernant le PDG par l’article de 465, l’article 485), implique que le remplacement prévu par l’article 491 en cas
4ème et 5ème alinéas (voir commentaire de cet article). d’indisponibilité temporaire du DG entraîne ipso facto la fin du mandat de ce dernier.
474 477
Article 489 : Le DG peut éventuellement être lié à la Société par un contrat de Article 492 : Comme tous les autres mandataires sociaux (PDG, PCA, DGA, etc
travail, pour un emploi effectif et distinct de sa fonction de DG ; comme peut l’être...)
unle DG est révocable Ad nutum" sur décision du Conseil d’Administration (voir
PDG (ou un PCA ou un DGA) dans les conditions prévues à l’article 466 qui renvoie commentaire
à des articles 469 et 484, en particulier). La révocation du DG peut être
l’article 426 (voir commentaire de ces articles). prononcée par le Conseil d’Administration, sans accord particulier du PCA.
475 478
Article 490 : L’article 490 fixe les conditions de rémunération du DG, dans des Article 493 : Le mandat du DG dont, la durée est fixée comme prévu à l’article
conditions identiques à celles prévues par l’article 474 concernant le DGA (voir 486 (voir commentaire de cet article), prend fin dans les cas suivants : terme, sauf
commentaire de cet article). Si le DG est Administrateur, sa rémunération sera fixée renouvellement; révocation; démission; décès; et éventuellement remplacement, en
par le Conseil d’Administration dans le cadre des “rémunérations exceptionnelles”cas d’indisponibilité temporaire (voir commentaire de l’article 491).

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CHAPITRE 3 : SOCIETE ANONYME AVEC ADMINISTRATEUR
GENERAL SECTION 2 : NOMINATION ET DUREE DU MANDAT
DE L'ADMINISTRATEUR GENERAL
Section 1 : Dispositions générales
Article 495 : Le premier administrateur général est désigné dans les
Article 494 : Les sociétés anonymes comprenant un nombre statuts ou par l'assemblée générale constitutive.
d'actionnaires égal ou inférieur à 3 ont la faculté de ne pas constituer un En cours de vie sociale, l’administrateur général est nommé par
conseil d'administration et peuvent désigner un administrateur général l’assemblée générale ordinaire. Il est choisi parmi les actionnaires ou en
qui assume, sous sa responsabilité, les fonctions d'administration et de dehors d’eux. (480)
direction de la société. Dans ce cas, les dispositions de l'article 417, alinéa
premier ne sont pas applicables. (479) Article 496 : La durée du mandat de l’administrateur général est fixée
librement par les statuts sans pouvoir excéder 6 ans en cas de nomination
479
Article 494 : Les SA pouvant exister avec un nombre d’actionnaires qui ne
connaît ni limite inférieure ni supérieure, celles qui ne comprendraient qu’un nombre
très faible d’actionnaires, et notamment les SA unipersonnelle, pourraient avoir des l’article 495 donne cette possibilité (voir commentaire de cet article). La combinaison
difficultés à constituer un Conseil d’Administration, lequel doit comprendre au moins des3dispositions des articles 494, 416, 417 et 495 fait donc que : (1) une SA ayant
membres (Article 416). L’article 494 permet donc aux SA comprenant moins de 4plus de 3 actionnaires aura nécessairement un Conseil d’Administration dont le tiers
actionnaires, de désigner, un “Administrateur Général” (Administrateur unique), àde la ses membres pourrait ne pas être actionnaires; (2) une SA ayant 3 actionnaires,
place d’un Conseil d’Administration. Bien que l’article 494 prévoit que de telles SApourra choisir entre un Conseil d’Administration composé des 3 actionnaires, ou un
“ont la faculté” de ne pas constituer de Conseil d’Administration, la combinaison des Administrateur Général, actionnaire ou non, (3) une SA de 1 ou 2 actionnaires aura
dispositions des articles 416, 417 et 494 ne donne en fait, pas le choix aux SA neobligatoirement un Administrateur Général, actionnaire ou non. Le second alinéa de
comportant qu’un ou deux actionnaires, lesquelles en toute hypothèse, ne peuvent l’article
en 417, non écarté par l’article 494 soumet les administrateurs non actionnaires,
aucun cas désigner de Conseil d’Administration, quoique celui-ci devrait comprendre qu’il s’agisse d’un membre du Conseil d’Administration ou d’un Administrateur
au moins 3 Administrateurs, obligatoirement choisis parmi les actionnaires. Seules Général, au même régime que les administrateurs actionnaires (voir commentaires
par conséquent, les SA de 3 actionnaires ont .véritablement la faculté de choisir, des article 416 à 434).
480
comme mode d’Administration, entre le Conseil d’Administration et l’Administrateur Article 495 : L'article 495 prévoit que, comme l'administrateur de SA avec
Général (voir commentaire de l’article 414). Dans le cas de la SA de 3 actionnaires conseil d'administration, l'administrateur général est nommé à la constitution
qui choisirait de nommer un Conseil d’Administration, celui-ci devait obligatoirement de la société, soit par les statuts (SA constituée en numéraire) soit par
comprendre les 3 actionnaires puisque l’article 494 interdit à une telle société de l'assemblée générale constitutive (SA constituée avec des apports en nature
désigner le tiers de ses Administrateurs (un seul en l'occurrence), en dehors des et/ou des avantages particuliers) et, au cours de la vie sociale, par
actionnaires. En effet l’article 494 écarte dans ce cas, l’application de cette facultél'assemblée générale ordinaire. La dernière phrase de l'article 495 qui prévoit
que l'administrateur général peut être actionnaire ou non, doit être considérée
prévue à l’article 417 (voir commentaires de cet article). Il est pour le moins paradoxal
d’interdire aux SA ayant moins de 3 actionnaires, de choisir un Administrateur non comme constituant un 3ème alinéa et comme s'appliquant aussi bien pour
actionnaire, alors que, précisément le nombre réduit d’actionnaires pourrait limiterl'administrateur général désigné à la constitution, que pour celui désigné en
sérieusement le choix. Cependant, en faveur de la solution retenue, on peut invoquer cours de vie sociale. On notera qu'aucune disposition de l'Acte uniforme et en
le caractère très personnel des intérêts en jeu et la nécessité d’en confier la gestionparticulier, ni l'article 494, ni l'article 495, n'interdit de désigner une personne
aux intéressés eux mêmes, qui d’ailleurs auront la possibilité de choisir, soit le modemorale comme administrateur général, puisqu'il n'est stipulé nulle part que ce
de Direction: PCA + DG en désignant un DG pris en dehors des Administrateurs mandat et ne peut être confié qu'à une personne physique, comme c'est le cas
des actionnaires (voir commentaire de l’article 485), soit le mode d’Administrationpour le PDG, le PCA, le DG ou le DGA. Il n'est pas certain cependant que
avec Administrateur Général. Dans ce dernier cas, ainsi que dans celui de la SA cela avecrésulte d'une volonté délibérée des rédacteurs de l'Acte Uniforme, car le
1 ou 2 actionnaires, et bien que l’article 494 écarte l’application de l’article 417, contexte et notamment les dispositions des articles 496 à 509, suppose que
l’Administrateur Général pourra être choisi en dehors des Actionnaires. En effet seul le cas de l'administrateur général personne physique, ait été considéré.

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en cours de vie sociale et 2 ans en cas de nomination par les statuts ou
l'assemblée générale constitutive. Ce mandat est renouvelable.(481) SECTION 3 : ATTRIBUTIONS ET REMUNERATION
DE L'ADMINISTRATEUR GENERAL
Article 497 : Nul ne peut exercer simultanément plus de 3 mandats
d’administrateur général de sociétés anonymes ayant leur siège sur le Article 498 : L'administrateur général assume, sous sa responsabilité,
territoire d’un même Etat-Partie. l'administration et la direction générale de la société. Il la représente dans
De même, le mandat d’administrateur général n’est pas cumulable avec ses rapports avec les tiers.
plus de 2 mandats de président directeur général ou de directeur général Il convoque et préside les assemblées générales d'actionnaires.
de sociétés anonymes ayant leur siège social sur le territoire d’un même Il est investi des pouvoirs les plus étendus pour agir en toutes
Etat-Partie. circonstances au nom de la société et les exerce dans la limite de l’objet
L'administrateur qui, lorsqu'il accède à un nouveau mandat, se trouve en social et sous réserve de ceux expressément attribués aux assemblées
infraction avec les dispositions du premier et du second alinéas du présent
article doit, dans les 3 mois de sa nomination, se démettre de l'un de ses
mandats. pour le mandat de PDG et par l'article 479 pour le mandat de PCA, conduit à
A l'expiration de ce délai, il est réputé s'être démis de son nouveau porter à 6 le nombre maximum de mandats de dirigeants sociaux, qu'un AG
mandat et doit restituer les rémunérations perçues, sous quelque forme pourrait cumuler, dans des SA d'un même Etat-Partie, savoir : 1 mandat
que ce soit, sans que soit remise en cause, de ce chef, la validité des d'AG, 1 mandat de PDG, 3 mandats de PCA, 1 mandat de DG (non
décisions qu'il a pu prendre. (482) administrateur). Par contre, si l'intéressé devait détenir 2 ou 3 mandats d'AG,
il ne pourrait exercer simultanément par ailleurs que 3 mandats de PDG ou de
481 PCA dans le 1er cas, ou que 2 mandat de DG dans le second cas, soit tout
Article 496 : La durée du mandat de l'administrateur général est au plus 5 mandats au total, dans les deux cas. Voir à ce sujet le
semblable à celle de l'administrateur membre du conseil d'administration, telle commentaire des articles 464 et l'article 479. Comme dans le cas du PDG et
que prévue par l'article 420 (voir commentaire de cet article) C'est-à-dire: du PCA, un AG pourrait également détenir par ailleurs dans les mêmes
2 ans à la constitution de la SA, 6 ans en cours d'existence. Il s'agit là de limites et proportions que ci-dessus. Un maximum de 6 (ou 5) mandats de
durées maximales qui pourraient le cas échéant être réduites (mais pas dirigeants de SA dans chacun des Etats-Parties, ainsi qu'un nombre illimité,
augmentées) par des dispositions statutaires. de mandats de gérant de SARL, de mandats de DGA ou de mandat
482
Article 497 : L'article 497 impose au cumul de mandats d'AG, des limites d'administrateur général adjoint, dans des SA où il ne serait pas déjà PDG,
semblables à celles prévues par l'article 464 pour le PDG et par l'article 479 PCA, DG ou AG.
pour le PCA : pas plus de 3 mandats d'AG et interdiction d'exercer cette ANNEXE : Limites des cumuls de mandats sociaux (dans les SA d'une
fonction lorsque l'intéressé détient déjà par ailleurs, plus de 2 mandats de même Etat-Partie)
PDG ou de DG. (1) une personne ne peut détenir plus de 5 mandats d'administrateur (article
On remarquera qu'ici non plus, les mandats de PCA éventuellement exercés 425); (2) les mandats de PDG, PCA ou d'AG Article 462 ne peuvent être
simultanément, ne sont pas a prendre en considération pour l'appréciation confiés qu'à un Article 477 administrateur Article 494; (3) un administrateur ne
des limites de l'article 497. On observera également que, puisque l'article 494 peut détenir Article 464 plus de 3 mandats de PDG ou 3 mandats Article 479
n'interdit pas la désignation d'une personne morale comme administrateur de PCA ou 3 mandats d'AG Article 497; (4) un DG n'est pas obligatoirement
général (AG), la seconde limite de l'article 497 ne peut concerner qu'un AG Article 485 administrateur et aucune limite n'est mise au cumul du seul
personne physique, puisque les mandats de PDG et le DG ne peuvent être mandat de DG (5) une personne physique qui a plus Article 464 de 2 mandat
confiés qu'à des personnes physiques (voir commentaire des articles 462 et AG ou de DG ne peut Article 479 avoir aucun mandat de PDG ou de PCA (6)
477). Ainsi la seule limite qui s'impose aux AG personnes morales n'est que une personne physique qui a plus Article 497 de 2 mandats d'AG ou de PDG
celle des 3 mandats d'AG simultanés dans des SA d'un même Etat-Partie. En ne peut avoir aucun mandat d'AG. Les mandats de Directeur Général Adjoint
ce qui concerne les AG personnes physiques, la double limite de l'article 497 (DGA) et d'administrateur général adjoint (AGA) peuvent être cumulés sans
s'applique, mais sa combinaison avec les limites imposées au cumul des limite, et ils ne sont pas à prendre en considération pour les limites de cumul
mandats, par l'article 425 pour le mandat d'administrateur, par l'article 464 des mandats de PDG, PCA, DG et AG.

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d’actionnaires par le présent Acte Uniforme et, le cas échéant, par les Le contrat de travail est soumis à l'autorisation préalable de l'assemblée
statuts. générale. (484)
Dans ses rapports avec les tiers, la société est engagée par les actes de
l’administrateur général qui ne relèvent pas de l’objet social, dans les Article 500 : Hors les sommes perçues dans le cadre d'un contrat de
conditions et limites fixées à l'article 122 du présent Acte Uniforme. travail, l'administrateur général ne peut recevoir, au titre de ses
Les stipulations des statuts ou les résolutions de l’assemblée générale des fonctions, aucune autre rémunération, permanente ou non, que celles
actionnaires limitant les pouvoirs de l’administrateur général ne sont pas visées à l'article 501 du présent Acte Uniforme.
opposables aux tiers de bonne foi. (483) Toute clause statutaire contraire est réputée non écrite. De même, toute
décision contraire prise en assemblée générale est nulle. (485)
Article 499 : L'administrateur général peut être lié à la société par un
contrat de travail à la condition que celui-ci corresponde à un emploi Article 501 : L'assemblée générale ordinaire peut allouer à
effectif. l'administrateur général, en rémunération de ses activités, une somme
fixe annuelle à titre d'indemnité de fonction.

483
Article 498 : L'administrateur général assume à lui tout seul, les fonctions
et les tâches dévolues dans l'autre système d'administration de la SA, au
conseil d'administration et au Président Directeur Général (ou au PCA et au
DG). L'article 498 délimite les attributions et les pouvoirs de l'administrateur
général, comme pour ceux du Président Directeur Général, tels que définis
par l'article 465 (voir commentaire de cet article). Toutefois l'article 498
prévoit également que l'administrateur général assure sous sa responsabilité
l'administration de la société. A ce titre, et bien que l'article 498 n'y renvoie
pas, l'Administrateur Général est investi des pouvoirs identiques à ceux
définis à l'article 435, pour le conseil d'administration (voir commentaire de cet
article). En définitive, les attributions de l'administrateur général, peuvent être
résumées comme suit : (1)il précise les objectifs de la société et l'orientation
qui doit être donnée à son administration; (2) il convoque et préside les
assemblées générales; (3) il représente la société et agit en son nom, en
toutes circonstances, avec les pouvoirs les plus étendus dans la limite de
l'objet social et les prérogatives expressément reconnues à l'assemblée
générale; (4) il exerce, le cas échéant, un contrôle permanent de la gestion
qui pourrait être confiée à un ou plusieurs administrateurs généraux adjoints
(voir commentaire de l'article 510); (5) il arrête les comptes de chaque
exercice et dresse le rapport de gestion. Les pouvoirs de l'administrateur
général pourraient être le cas échéant limités par les statuts, mais comme
pour les autres mandataires sociaux, ces limitations ne pourraient être
opposables aux tiers de bonne foi (voir commentaire de l'article 122). On
retiendra que certaines opérations sont soumises par une disposition
impérative de l'Acte Uniforme, à une autorisation préalable de l'assemblée
générale, comme par exemple: les rémunérations et contrats de travail de
l'AG et de l'AGA, par les articles 499 501, 513 et 514, ainsi que les cautions,
avals et garanties, par l'article 506 (voir commentaire de ces articles).
484
Article 499 : Comme tout autre mandataire social (PDG, DGA, PCA, DG),
l'administrateur général peut éventuellement être lié à la société qu'il
administre, par un contrat de travail, à condition que ce contrat corresponde à
un emploi effectif, bien distinct de son mandat, et comportant un lien de
subordination (qui sera sans doute difficile à démontrer). La possibilité d'un tel
contrat pourrait être écartée par les statuts, mais à défaut, il pourrait être
conclu dans les conditions prévues à l'article 426 (voir commentaire de cet
article).Toutefois, le contrat qui constitue une convention réglementée de
l'article 438 (voir commentaire de cet article), n'est pas soumis à la procédure
de l'article 440 en l'absence de conseil d'administration, ni d'ailleurs à celle
prévue aux articles 502 et 503 (voir commentaire de ces articles). En effet,
l'article 499 prévoit que ledit contrat doit être préalablement autorisé par
l'assemblée générale et il ne semble pas que le commissaire aux comptes ait
à intervenir à cette occasion, par un rapport spécial.
485
Article 500 : L'administrateur général ne peut percevoir qu'une ou
plusieurs des rémunérations suivantes, à condition qu'elles lui aient été
attribuées par l'assemblée générale: (1) une indemnité de fonction (voir
commentaires des articles 431 et 501); (2) une rémunération exceptionnelle,
en espèce et/ou en nature (voir commentaires des articles 432 et 501); (3) le
remboursement de ses frais de voyage et déplacement ainsi que des
dépenses engagées dans l'intérêt de la société (voir commentaires des
articles 432 et 501). Ces rémunérations et
remboursements sont ceux qui sont susceptibles d'être accordés à tout
administrateur (voir commentaire de l'article 430), mais l'administrateur
général étant le seul en fonction, l'indemnité de fonction éventuellement
accordée par l'assemblée générale, lui revient intégralement. La rémunération
exceptionnelle lui est accordée en rétribution des tâches et responsabilités qui
sont attachées à sa fonction de direction générale de la société.

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L'assemblée peut également allouer à l'administrateur général, des
rémunérations exceptionnelles pour les missions et mandats qui lui sont Article 503 : L’administrateur général avise le commissaire aux comptes
confiées ou autoriser le remboursement des frais de voyage, déplacements dans le délai d’un mois à compter de la conclusion de la convention et, en
et dépenses engagés dans l'intérêt de la société. tout état de cause, 15 jours au moins avant la tenue de l’assemblée
Le cas échéant, les avantages en nature qui lui sont attribués sont fixés de générale ordinaire annuelle.
la même manière que sa rémunération. (486) Le commissaire aux comptes présente à l’assemblée générale ordinaire un
rapport sur ces conventions.
SECTION 4 : CONVENTIONS REGLEMENTEES Ce rapport énumère les conventions soumises à l’approbation de
l’assemblée, en précise la nature, mentionne les produits ou les services
Article 502 : L’administrateur général présente à l’assemblée générale faisant l’objet de ces conventions, leurs modalités essentielles notamment
ordinaire statuant sur les états financiers de synthèse de l’exercice écoulé, l’indication des prix ou des tarifs pratiqués, des ristournes ou commissions
un rapport sur les conventions qu'il a conclues avec la société, directement consenties, des sûretés conférées et, le cas échéant, toutes autres
ou indirectement, ou par personne interposée et sur les conventions indications permettant aux actionnaires d’apprécier l’intérêt qui s’attache
passées avec une personne morale dont il est propriétaire, associé à la conclusion de ces conventions. (488)
indéfiniment responsable ou, d’une manière générale, dirigeant social.
Les dispositions du présent article ne sont pas applicables aux
conventions portant sur des opérations courantes conclues à des
conditions normales telles que décrites à l'article 439. (487)
spéciaux de l'administrateur général et du commissaire aux comptes. Les
486
Article 501 : Les rémunérations et remboursements qui sont prévus à conventions en cause sont celles que l'administrateur général ou
l'article 501, sont les seuls qui puissent être accordés à l'administrateur l'administrateur général adjoint (Article 505 -2ème alinéa) a pu conclure,
général, par l'assemblée générale ordinaire qui en fixe souverainement les directement, indirectement ou par personne interposée, avec la société qu'il
montants et les modalités. Ces éléments peuvent être attribués, ensemble ou administre, ainsi que celles conclues entre cette dernière et une autre
en partie seulement; ils sont identiques à ceux prévus pour tout personne morale dont l'administrateur général ou l'administrateur général
administrateur, par les article 430, 431 et 432 (voir commentaire de ces adjoint serait, associé indéfiniment responsable (SNC ou SCS notamment) ou
articles ainsi que celui de l'article 500). Ce sont des conventions dirigeant. Sont exclues du champ d'application de l'article 502, les
réglementées, au sens de l'article 438 (voir commentaire de cet article), mais conventions conclues à des conditions normales et portant sur des opérations
leur autorisation préalable, valant approbation, est décidée directement par courantes de la société (voir commentaire de l'article 439).
488
l'assemblée générale, à défaut d'existence de conseil d'administration dans Article 503 : L'appréciation du commissaire aux comptes, sur les
les SA dotée du mode d'administration par administrateur général, à titre conventions réglementées concernant l'administrateur général, et le cas
obligatoire ou optionnel: c'est-à-dire, pour les SA ayant moins de 4 échéant, l'administrateur général adjoint, ainsi que le contenu du rapport
actionnaires (voir commentaire des articles 414 et 494). spécial qu'il doit présenter à leur sujet à l'assemblée générale ordinaire
487
Article 502 : Les articles 502 à 505 permettent la conclusion des annuelle, sont identiques à ceux concernant les conventions réglementées
conventions réglementées, dans le cas des SA avec administrateur général passées avec les administrateurs de SA à conseil d'administration, et prévus
ou avec administrateur général adjoint, à des conditions similaires à celles aux articles 438 et 440 (voir commentaire de l'article 440). Bien que l'article
prévues par les articles 438 à 448, pour les SA avec conseil d'administration 503 ne revoie pas aux articles 441 et 442 relatifs à l'obligation faite au
(voir commentaires de ces derniers articles). Cependant, l'absence de conseil commissaire aux comptes, de rendre compte des conventions non révélées,
d'administration qui, dans les SA qui en sont pourvues, doit autoriser de dénoncer tous manquements aux obligations légales, et de tenir son
préalablement la conclusion des conventions réglementées, conduit rapport spécial à la disposition des actionnaires au siège social quinze jours
nécessairement à supprimer cette phase de la procédure, pour ne laisser au moins avant la réunion de l'assemblée générale ordinaire annuelle, ces
subsister que celle de l'approbation a posteriori (ou du refus d'approbation), diverses obligations incombent également au commissaire aux comptes de la
par l'assemblée générale ordinaire annuelle statuant sur les rapports SA avec administrateur général.

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 150
Article 504 : Les conventions approuvées ou désapprouvées par
l’assemblée générale produisent tous leurs effets à l’égard des SECTION 5 : CAUTIONS, AVALS ET GARANTIES
cocontractants et des tiers.
Toutefois, les conséquences dommageables pour la société des conventions Article 506 : Les cautions, avals, garanties ou garantie à première
désapprouvées par l’assemblée générale peuvent être mises à la charge de demande donnés par l'administrateur général ou par l'administrateur
l’administrateur général. (489) général adjoint ne sont opposables à la société que s'ils ont été autorisés
préalablement par l'assemblée générale ordinaire, soit d’une manière
Article 505 : Les dispositions des articles 502 et 503 du présent Acte générale, soit d'une manière spéciale.
Uniforme ne s’appliquent pas lorsque l’administrateur général est Toutefois, cette limite ne s'applique pas aux avals, cautions et garanties
l’actionnaire unique de la société anonyme. donnés par l'administrateur général ou par l'administrateur général
Les dispositions des articles 502 à 504 du présent Acte Uniforme sont adjoint agissant au nom de la société, aux administrations douanières et
applicables à l'administrateur général et à l'administrateur général fiscales. (491)
adjoint. (490)

489
Article 504 : Qu'elles soient approuvées ou désapprouvées, les
conventions réglementées concernant l'administration général ou
l'administrateur général adjoint, produisent leurs effets aussi bien entre ces
derniers et la société, qu'envers les tiers. L'exception du cas de fraude prévue
à l'article 443, concernant les conventions des administrateurs de SA avec
conseil d'administrateur (voir commentaire de cet article), n'est pas reprise à
l'article 504. En effet la "fraude" envisagée à l'article 443 est celle qui aurait pu
intervenir lors de la conclusion de la convention, entre la société et
l'administrateur. Au cas de la SA avec administrateur général, la conclusion
de la convention découle en quelque sorte de la volonté unilatérale de ce
dernier qui est seul à décider dans son intérêt aussi bien que dans celui de la
SA qu'il représente. Dans ces conditions il semble difficile d'imaginer qu'il
puisse y avoir fraude, c'est-à-dire que l'administrateur général ne puisse
détenir tous les éléments d'appréciation pour, "conclure" la convention. En
conséquence, et dans tous les cas, les effets des conventions mêmes
désapprouvées par l'assemblée générale, produiront leurs effets.
Cependant dans ce dernier cas, les conséquences dommageables pour la
société peuvent être mises à la charge de l'administrateur général et/ou de
l'administrateur général adjoint. Notons cependant que le cas de fraude ne
serait pas nécessairement écarté, dans le cas de la conclusion d'une
convention réglementée, entre la société représentée par l'administrateur
général, et un administrateur général adjoint puisque l'article 505-2ème alinéa
vise également ce dernier, pour l'application des dispositions de l'article 504,
notamment.
490
Article 505 : Cet article écarte complètement les dispositions des articles
502 et 503 (rapports spéciaux de l'administrateur général et du commissaire
aux comptes et approbation de l'assemblée générale), dans le cas des SA
unipersonnelles dont l'actionnaire unique est en même temps administrateur
général. En effet, dans un tel cas, la confusion des rôles et des intérêts sur
une seule et même personne, rend inutile la vérification et l'approbation en
l'absence d'intérêts divergents. Mais cette disposition ne concerne pas les SA
unipersonnelles dont l'administrateur général ne serait pas l'actionnaire
unique, car dans ce cas des intérêts divergents peuvent exister, et la
procédure de contrôle et d'approbation des conventions réglementées reste
utile et en vigueur. On peut regretter que cette procédure ne soit pas
également expressément maintenue dans le cas d'une SA unipersonnelle
dont l'AG est l'actionnaire unique, mais qui aurait conclu une convention
réglementée, avec l'administrateur général adjoint. En effet, le second alinéa
de l'article 505 étend le champ d'application des articles 502 à 504 à
l'administrateur général adjoint et il peut dans un tel cas, y avoir aussi
opposition d'intérêts. On notera que le premier alinéa de l'article 505, lequel
ne revoie pas à l'article 504, n'écarte pas a priori, la possibilité de mettre à la
charge de l'administrateur général les conséquences dommageables d'une
convention qu'il aurait pu conclure avec la SA dont il serait l'unique
actionnaire. La notion de "patrimoine d'affectation" attachée à la société
unipersonnelle, peut justifier ce maintien de responsabilité, dans l'intérêt des
tiers qui pourraient, le cas échéant, disposer ainsi d'actifs sociaux plus
importants (créance de dommages et intérêts sur l'Administrateur Général),
en garantie des dettes de ladite société. Cependant, on peut s'interroger sur
l'interprétation littérale de la combinaison des articles 504 et 505. En effet
l'article 505 écarte l'intervention de l'assemblée générale de l'article 502, alors
que l'article 504 ne traite que du cas des conventions désapprouvées par
l'assemblée générale. Or, par hypothèse si l'on se trouve dans le cas de
l'article 505 1er alinéa, il n'y a eu, ni approbation ni désapprobation par
l'assemblée générale.
491
Article 506 : L'article 506 soumet à autorisation préalable de l'assemblée
générale, les cautions, avals et garanties qu'un administrateur général ou un

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 151
SECTION 6 : CONVENTIONS INTERDITES
Article 507 : A peine de nullité du contrat, il est interdit à
l'administrateur général ou à l'administrateur général adjoint lorsqu'il en
est nommé, ainsi qu'à leurs conjoint, ascendants, descendants et aux
personnes interposées, de contracter, sous quelque forme que ce soit, des
emprunts auprès de la société, de se faire consentir par elle un découvert
en compte courant ou autrement, ainsi que de faire cautionner ou avaliser
par elle leurs engagements envers les tiers.
Toutefois, lorsque la société est un établissement bancaire ou financier,
elle peut consentir à son administrateur général ou à son administrateur
général adjoint, sous quelque forme que ce soit, un prêt, un découvert en
compte courant ou autrement, un aval, un cautionnement ou toute autre
administrateur général adjoint, serait amené à consentir au nom de la société
administrée. On remarquera que cet article est de portée très générale et qu'il
ne vise pas seulement les cautions, avals et garanties souscrits pour des
engagements pris par des tiers, comme cela est prévu pour les SA avec
conseil d'administration, par l'article 449 (voir commentaire de cet article). Il
faut donc en conclure que l'article 506 vise toutes les opérations de cautions,
avals et garanties même celles souscrites par la société, pour ses propres
engagements. Les tiers bénéficiaires de ces cautions, avals et garanties
auront donc le plus grand intérêt à vérifier que l'administrateur général ou
l'administration général adjoint qui les a consentis au nom de la société a bien
été régulièrement autorisé à cet effet, car le défaut d'autorisation préalable de
l'assemblée générale, rendraient l'engagement pris, inopposable à la société.
On remarquera d'autre part, que le second alinéa de l'article 506 vise une
"limite" de montant qui serait écartée lorsque les engagements seraient pris à
l'égard des administrations douanières et fiscales. Or il n'est question
d'aucune limite dans le reste de l'article 506, alors qu'une telle limite est
prévue à l'article 449, concernant les SA avec conseil d'administration (voir
commentaire de cet article). Faut-il conclure à une omission dans le texte de
l'article 506 et s'en reporter, pour l'application de son second alinéa, aux
dispositions correspondantes de l'article 449 ? On remarquera d'autre part,
que l'article 506 ne prévoit aucune limite de validité dans le temps, en ce qui
concerne les autorisations données par l'assemblée générale alors que cette
limite est d'une année, à l'article 449. Cette circonstance conduit à penser que
l'assemblée des SA avec Administrateur Général, pourrait consentir des
autorisations à durée (et à montant) indéterminés.
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garantie, si ces conventions portent sur des opérations courantes conclues
à des conditions normales. (492)
SECTION 7 : EMPECHEMENT ET REVOCATION
DE L'ADMINISTRATEUR GENERAL
Article 508 : En cas d’empêchement temporaire de l’administrateur
général, ses fonctions sont provisoirement exercées par l’administrateur
général adjoint lorsqu'il en a été nommé un. A défaut, les fonctions
d’administrateur général sont provisoirement exercées par toute personne
que l’assemblée générale ordinaire des actionnaires jugera bon de
désigner.
En cas de décès ou de démission de l’administrateur général, ses fonctions
sont exercées par l’administrateur général adjoint jusqu’à la nomination,
par la plus prochaine assemblée générale ordinaire, d’un nouvel
administrateur général.(493)
492
Article 507 : L'article 507 énumère en ce qui concerne l'Administrateur
Général et l'Administrateur Général Adjoint, les conventions interdites, comme
l'article 450 énumère celles qui concernent l'administrateur de SA avec
conseil d'administration (voir commentaire de cet article). Les conventions
interdites sont celles qui concernent : l'administrateur général, l'administrateur
général adjoint, leurs conjoints, ascendants et descendants, les personnes
interposées entre les personnes ci-dessus et la société et qui, portent sur :les
emprunts, les avances, les découverts, les cautions et avals, qui pourraient
être consentis à leur profit, sous quelle forme que ce soit. Cette interdiction ne
concerne pas les opérations courantes, consenties à des conditions normales
et relevant des catégories ci-dessus, lorsqu'elles sont passées par des
sociétés exploitant un établissement bancaire ou financier (pour autant que
de telles sociétés puissent fonctionner dans la forme de SA avec
administrateur général). La conclusion de conventions interdites entraîne de
plein droit leur nullité absolue, et les prive de tous effets, sans préjudice des
dommages-intérêts qui pourraient être mis à la charge des contrevenants.
493
Article 508 : L'empêchement temporaire de l'administrateur général
entraîne, soit l'exercice provisoire de ses fonctions par l'administrateur
général adjoint s'il en a été désigné un, soit dans le cas contraire, la
désignation, par l'assemblée générale, d'un mandataire spécial temporaire
dont les pouvoirs et les attributions pourraient être, le cas échéant, réduits par
rapport à ceux attribués ordinairement à l'Administrateur Général. Cette
désignation par l'assemblée, reste soumise à l'appréciation de celle-ci quant à
son opportunité; par contre, en cas d'empêchement définitif de
l'administrateur général (décès, démission ou révocation), l'assemblée
 152
Article 509 : L’administrateur général peut être révoqué à tout moment
par l’assemblée générale, toute clause contraire étant réputée non écrite.
(494)
SECTION 8 : ADMINISTRATEUR GENERAL ADJOINT
Article 510 : Sur la proposition de l’administrateur général, l’assemblée
générale des actionnaires peut donner mandat à une ou plusieurs
personnes physiques d’assister l’administrateur à titre d’administrateur
général adjoint. (495)
générale est tenue de procéder immédiatement à son remplacement, à moins
qu'il n'y ait un administrateur général adjoint qui puisse exercer les fonctions
vacantes, jusqu'au jour de la plus de la plus prochaine assemblée générale.
494
Article 509 : Comme tout autre mandataire social de SA (PDG, PCA, DG,
DGA) l'administrateur général, (comme l'administrateur général adjoint), peut
être révoqué "ad nutum", c'est-à-dire, à tout moment, sans justification ni
indemnité. Hormis éventuellement en ce qui concerne l'attribution d'une
indemnité normale qui serait prévue par les statuts ou par l'assemblée
générale, toutes dispositions visant à réduire la portée de ce principe serait
inopérante. Il appartient bien entendu à l'assemblée générale seule, de
décider de cette révocation. L'assemblée générale
ordinaire prend sa décision aux conditions normales de quorum et de majorité
(voir commentaire des articles 548 à 550); l'administrateur général, s'il est
actionnaire, peut prendre part au vote et l'assemblée statue valablement sur
cette révocation, même si celle-ci n'est pas prévue à l'ordre du jour.
495
Article 510 : L'assemblée générale ordinaire des actionnaires des SA
avec administrateur général, a la faculté de désigner un ou plusieurs
administrateurs généraux adjoints. Cette désignation n'est pas de la
compétence de l'administrateur général, qui n'a que le pouvoir de proposer la
nomination à l'assemblée, par contre, celle-ci ne peut la décider, que sur la
proposition de l'Administrateur Général. A la différence de ce que l'article 495
prévoit pour l'administrateur général (voir commentaire de cet article),
l'administrateur général adjoint est obligatoirement une personne physique,
mais par contre il n'est pas prévu si l'administrateur général adjoint peut être
choisi parmi les actionnaires ou en dehors d'eux. Il semble que cela puisse
bien être le cas puisque l'article 510 ne stipule pas qu'il doive obligatoirement
être actionnaire; ce qui serait d'ailleurs paradoxal au regard de ce qui est
prévu pour l'administrateur général. On observera que la désignation d'un ou
plusieurs "administrateurs" généraux adjoints, venant s'ajouter à celle,
obligatoire, d'un (et d'un seul) administrateur général, conduit en fait, à
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Article 511 : L'assemblée fixe librement la durée des fonctions de
l’administrateur général adjoint.
Le mandat de l’administrateur général adjoint est renouvelable. (496)
Article 512 : En accord avec l’administrateur général, l’assemblée
générale détermine les pouvoirs qui sont délégués à l’administrateur
général adjoint.
Les clauses statutaires ou les décisions de l’assemblée générale limitant
ses pouvoirs ne sont pas opposables aux tiers.(497)
constituer une sorte de conseil d'administration composé d'administrateurs
généraux" sans que leur nombre ne soit d'ailleurs limité, puisque l'assemblée
peut désigner autant d'AGA qu'elle le souhaite. Toutefois, un tel
rapprochement avec la situation du conseil d'administration doit s'arrêter là,
car à la différence de ce dernier, la présence simultanée de plusieurs,
administrateur général et administrateurs généraux adjoints, ne constituerait
pas un organe collectif collégial d'administration doté de prérogatives et de
pouvoirs spécifiques. On observera par ailleurs, qu'une même personne
physique peut cumuler, sans limitation, plusieurs mandats d'AGA, et que ce
type de mandat n'est pas à prendre en considération, pour l'appréciation les
limites prévues aux cumuls d'autres mandats sociaux de PDG, PCA, DG,
DGA et d'AG (voir ce sujet le commentaire de l'article 497 et son annexe).
496
Article 511 : Comme pour le Directeur Général (voir commentaire de
l'article 486) et à la différence de l'administrateur général (voir commentaire
de l'article 496), la durée du mandat de l'administrateur général adjoint est
fixée librement par l'assemblée générale qui le nomme. Cette durée pourrait
être supérieure à 6, ans voire indéterminée, à moins que les statuts ne
prévoient une durée particulière qui s'imposerait alors à l'assemblée générale.
Le renouvellement du mandat pourrait le cas échéant, être écarté par une
disposition statutaire, mais à défaut , il devrait découler d'une décision
expresse de l'assemblée générale, sur proposition de l'administrateur général,
bien que celle-ci ne soit pas expressément prévue par l'article 511.
497
Article 512 : Comme pour le DGA (voir commentaire de l'article 472), les
pouvoirs de l'AGA sont déterminés, non pas par l'Acte uniforme ,mais par
l'assemblée générale qui le désigne. Cependant, à la
différence du DGA, l'AGA ne détient pas expressément les pleins pouvoirs
vis-à-vis des tiers; cependant, il en dispose néanmoins implicitement, dans la
mesure où l'article 512 stipule que les limitations de pouvoirs qui
découleraient des dispositions statutaires ou des décisions de l'assemblée
générale, seraient inopposables aux tiers. En définitive, il semble bien que
vis-à-vis des tiers l'AGA dispose lui aussi des pouvoirs les plus étendus, et
 153
Article 513 : L'administrateur général adjoint peut être lié à la société
par un contrat de travail à la condition que celui-ci soit effectif.
Le contrat de travail est soumis à l'autorisation préalable de l'assemblée
générale ordinaire. (498)
Article 514 : Les modalités et le montant de la rémunération de
l'administrateur général adjoint sont fixés par l'assemblée générale
ordinaire ainsi que le cas échéant, les avantages en nature qui lui sont
accordés.(499)
Article 515 : Sur proposition de l’administrateur général, l’assemblée
générale ordinaire peut révoquer à tout moment l’administrateur général
adjoint. (500)
SOUS-TITRE 3 : ASSEMBLEES GENERALES
CHAPITRE 1 : REGLES COMMUNES A TOUTES
LES ASSEMBLEES D’ACTIONNAIRES
qu'il engage la société dans les conditions générales prévues aux articles 121
à 124 (voir commentaire de ces articles).
498
Article 513 : Un AGA peut lui aussi, être lié à la société par un contrat de
travail, dans les conditions prévues par l'article 426 (voir commentaire de cet
article): c'est-à-dire si, comme pour l'Administrateur Général (voir
commentaire de l'article 499), ce contrat est préalablement autorisé par
l'assemblée générale ordinaire et s'il correspond à un emploi effectif et distinct
du mandat d'AGA.
499
Article 514 : C'est l'assemblée générale qui fixe le montant et les
modalités de la rémunération et des avantages de l'administrateur général
adjoint. Elle peut le faire librement, même sans proposition de l'administrateur
général et sans avoir à tenir compte des limitations prévues pour la
rémunération de ce dernier par les articles 500 et 501 (voir commentaire de
ces articles). Il semble par conséquent, qu'un administrateur général adjoint,
même s'il porte le titre d'administrateur, n'ait pas de droit sur l'indemnité de
fonction prévue à l'article 501 si elle est attribuée par l'assemblée générale;
celle-ci étant intégralement réservée à l'administrateur général.
500
Article 515 :Comme tous les autres mandataires sociaux, et en particulier
comme l'Administrateur Général (voir commentaire de l'article 509), l'AGA est
révocable "ad nutum" par l'assemblée générale, mais à condition toutefois
que cette révocation ait été, comme la nomination, proposée par
l'administrateur général.
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SECTION 1 : CONVOCATION DE L’ASSEMBLEE
Article 516 : L’assemblée des actionnaires est convoquée par le conseil
d’administration ou par l’administrateur général, selon le cas.
A défaut, elle peut être convoquée :
1) par le commissaire aux comptes, après que celui-ci a vainement requis
la convocation du conseil d'administration ou de l'administrateur
général selon le cas, par lettre au porteur contre récépissé ou par lettre
recommandée avec demande d'avis de réception. Lorsque le commissaire
aux comptes procède à cette convocation, il fixe l'ordre du jour et peut,
pour des motifs déterminants, choisir un lieu de réunion autre que celui
éventuellement prévu par les statuts. Il expose les motifs de la
convocation dans un rapport lu à l'assemblée;
2) par un mandataire désigné par le président de la juridiction
compétente, statuant à bref délai, à la demande soit de tout intéressé en
cas d’urgence, soit d’un ou de plusieurs actionnaires représentant au
moins le 10ème du capital social s'il s'agit d'une assemblée générale ou le
10ème des actions de la catégorie intéressée s'il s'agit d'une assemblée
spéciale;
3) par le liquidateur. (501)
501
Article 516 : L'article 516 attribue la compétence de convoquer
l'Assemblée générale à quatre organes ou personnes, et seulement à ceux-ci,
savoir: (1) au conseil d'administration (et non pas au Président de celui-ci) ou
à l'administrateur général (et non pas à l'administrateur général adjoint); (2)
au commissaire aux comptes, mais seulement après qu'il ait préalablement
mis en demeure le conseil d'administration (ou l'administrateur général) de le
faire et constaté sa carence; On remarquera à ce propos, que l'article 516
n'indique pas de délai à partir duquel le commissaire doit considérer qu'il y a
carence: ce qui présume qu'il doit fixer lui-même ce délai dans sa mise en
demeure, et que cet article ne restreint pas la prérogative du commissaire aux
seuls cas d'urgence: ce qui est sous-entendu, semble-t-il; (3) à un mandataire
de justice, sur la demande, soit de tout intéressé, actionnaire ou non, en cas
d'urgence, soit dans le cas contraire, d'un ou plusieurs actionnaires
représentant au moins 10% du capital; le caractère d'urgence est laissé à
l'appréciation du juge qui, s'il le constate, doit obligatoirement procéder à la
désignation du mandataire ad hoc, sans avoir à juger des motifs qui poussent
l'intéressé à demander sa désignation; (4) et au liquidateur, ou à chacun
d'eux s'ils sont plusieurs, pendant le cours de la liquidation de la société. On
remarquera -en le déplorant -que les articles 516 à 561 relatifs aux décisions
collectives des actionnaires des SA, ne fait, même implicitement, aucune
 154
Article 517 : Sauf clause contraire des statuts, les assemblées
d’actionnaires sont réunies au siège social ou en tout autre lieu du
territoire de l'Etat-Partie où se situe le siège social. (502)
Article 518 : Sous réserve des dispositions du présent article, les statuts
de la société fixent les règles de convocation des assemblées
d’actionnaires.
La convocation des assemblées est faite par avis de convocation qui est
inséré dans un journal habilité à recevoir les annonces légales.
Si toutes les actions sont nominatives, l’insertion prévue à l’alinéa
précédent peut être remplacée par une convocation faite aux frais de la
société par lettre au porteur contre récépissé ou par lettre recommandée
avec demande d’avis de réception, portant mention de l’ordre du jour.
L’avis de convocation doit parvenir ou être porté à la connaissance des
actionnaires 15 jours au moins avant la date de l’assemblée sur première
convocation et, le cas échéant, 6 jours au moins pour les convocations
suivantes.
Lorsque l’assemblée est convoquée par un mandataire de justice, le juge
peut fixer un délai différent. (503)
allusion à la possibilité de prise des décisions au moyen d'un vote par
correspondance, comme cela est prévu, de manière générale par l'article 133
(voir commentaire de cet article). Il semble donc que ce mode de consultation
et de prise de décision soit écarté en ce qui concerne les SA, alors qu'il aurait
été fort utile, au moins pour les décisions autres que l'approbation annuelle
des comptes, lorsque la SA ne groupe qu'un nombre très limité d'actionnaires.
Une solution identique à celle prévue pour les SARL (voir commentaire des
articles 333 et 340) aurait été la bienvenue, dans ce cas. On notera qu'il est
fait cependant, allusion au vote par correspondance à l'article 805, en ce qui
concerne les assemblées d'obligataires, et à l'article 831, en ce qui concerne
les assemblées d'actionnaires des SA faisant appel public à l'épargne.
502
Article 517 : Pour pouvoir réunir une assemblée générale en un lieu
situé hors de l'Etat-Partie du siège social, il est indispensable que les
statuts le prévoient expressément. Sinon cela ne serait possible que si
la convocation émane du commissaire aux comptes et à condition qu'il y
ait, pour cela, des motifs déterminants (art 516-1°).
503
Article 518 : Les statuts des SA, tout en prévoyant, éventuellement, des
règles complémentaires de convocation pour les assemblées générales, ne
peuvent déroger à celles de l'article 518, savoir: (1) Obligation de la
publication de l'avis de convocation dans un journal d'annonces légales (voir
commentaire de l'article 257), à moins que cet avis ne soit remplacé par une
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Article 519 : L’avis de convocation indique la dénomination de la société,
suivie, le cas échéant, de son sigle, la forme de la société, le montant du
capital social, l’adresse du siège social, le numéro d’immatriculation au
registre du commerce et du crédit mobilier, les jour, heure et lieu de
l’assemblée, ainsi que sa nature ordinaire, extraordinaire ou spéciale et
son ordre du jour.
Le cas échéant, l’avis indique où doivent être déposés les actions au
porteur ou le certificat de dépôt de ces actions, pour ouvrir droit de
participer à l’assemblée, ainsi que la date à laquelle ce dépôt doit être fait.
Les copropriétaires d’actions indivises, les nu-propriétaire et les
usufruitiers d’actions sont convoqués suivant les formes ci-dessus
mentionnées.
Toute assemblée irrégulièrement convoquée peut être annulée. Toutefois,
l’action en nullité, fixée dans les conditions prévues à l'article 246 du
présent Acte Uniforme, n’est pas recevable lorsque tous les actionnaires
étaient présents ou représentés. (504)
lettre contre accusé de réception, adressée à chaque actionnaire, et à
condition que toutes les actions soient nominatives. Si une parties des actions
revêt la forme "au porteur", l'avis au journal est nécessaire, mais les statuts
pourraient prévoir l'obligation de doubler cet avis par une lettre aux
actionnaires nominatifs, de même qu'ils pourraient prévoir l'envoi simultané
d'une convocation par lettre ordinaire. (2) Obligation de publier l'avis de
convocation ou d'expédier les lettres de convocation de façon à ce que les
actionnaires puissent en avoir connaissance, au moins 15 jours avant la date
de l'assemblée (6 jours avant, sur seconde convocation). Il s'agit d'un délai
franc qui ne doit tenir compte ni du jour de la publication, ni du jour de
l'assemblée. En ce qui concerne les convocations par lettre, le délai ne doit
pas inclure le temps normal de transmission, puisque l'article 518 spécifie
bien que le délai doit être décompté à partir du jour où la convocation est
parvenue à son destinataire. En pratique, et lorsqu'il y aura convocation par
lettre, mieux vaudra compter large (25 à 30 jours) pour parer à toute lenteur
de transmission par voie postale. Les statuts pourraient prévoir un délai de
convocation supérieur à I5 jours. On observera que le délai ne s'impose pas
nécessairement au mandataire de justice qui procéderait à la convocation,
mais à condition seulement qu'un autre délai (plus court ou plus long) soit
déterminé, obligatoirement par le juge. Un délai plus court ne pourrait
cependant pas raccourcir celui relatif à l'exercice du droit de communication
préalable des actionnaires (voir commentaire de l'article 525).
504
Article 519 : Cet article énumère les indications que doit
obligatoirement contenir l'avis de convocation, qu'il soit publié ou
 155
Article 520 : L’ordre du jour de l’assemblée est arrêté par l’auteur de la
convocation.
Toutefois, lorsque l'assemblée est convoquée par un mandataire de justice,
l'ordre du jour est fixé par le président de la juridiction compétente qui l'a
désigné.
De même, un ou plusieurs actionnaires ont la faculté de requérir
l'inscription, à l'ordre du jour de l'assemblée générale, d'un projet de
résolutions lorsqu'ils représentent :
1) 5 % du capital, si le capital de la société est inférieur à un milliard de
Francs CFA;
2) 3 % du capital, si le capital est compris entre un milliard et 2 milliards
de Francs CFA;
3) 0,50 % du capital, si celui-ci est supérieur à 2 milliards de Francs CFA.
La demande est accompagnée :
1) du projet de résolution auquel il est joint un bref exposé des motifs;
2) de la justification de la possession ou de la représentation de la fraction
de capital exigée au présent article;
3) lorsque le projet de résolution porte sur la présentation d'un candidat
au poste d'administrateur ou d'administrateur général, des
renseignements requis à l'article 523 du présent Acte Uniforme. (505)
envoyé par lettre. On observera que dans le cas de copropriétaire ou de
démembrement de propriété des actions, la lettre de convocation, si elle
est utilisée, doit être envoyée à chaque copropriétaire et aussi bien à
l'usufruitier qu'au nu-propriétaire, même si l'un de ces derniers
seulement peut exercer le doit de vote (voir commentaire des articles
127 et 128). Par ailleurs, l'absence de convocation régulière ou la
convocation verbale, si elle n’entraîne pas la nullité de la délibération,
nécessite d'une part que tous les actionnaires soient présents ou
représentés lors de l'assemblée (et non pas seulement que le quorum
requis soit atteint) et, d'autre part, que le droit de communication
préalable ait pu être régulièrement exercé (voir commentaire de l'article
525).
505
Article 520 : L'article 520 pose le principe général selon lequel
l'auteur de la convocation de l'assemblée générale (conseil
d'administration, administrateur général, commissaire aux comptes,
liquidateur) fixe lui-même l'ordre du jour, sauf dans le cas de la
convocation par mandataire de justice où l'ordre du jour est fixé par le
juge qui l'a désigné (voir commentaire de l'article 516). Mais en outre,
l'article 520 prévoit que l'ordre du jour ainsi fixé peut être le cas échéant,
complété des points que des actionnaires voudraient y voir figurer, pour
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Article 521 : Ces projets de résolution sont adressés au siège social, par
lettre au porteur contre récépissé, par lettre recommandée avec demande
d’avis de réception, par télex ou par télécopie, 10 jours au moins avant la
tenue de l’assemblée générale pour pouvoir être soumis au vote de
l’assemblée.
Les délibérations de l’assemblée générale sont nulles si les projets de
résolution envoyés conformément aux dispositions du présent article ne
sont pas soumis au vote de l’assemblée. (506)
être débattus en assemblée; et cela même si les actionnaires en cause
n'ont pas provoqué la convocation de l'assemblée. Cette faculté
reconnue aux actionnaires, s'exerce sous les conditions prévues à
l'article 520 et portent essentiellement: (1) sur le pourcentage de capital
minimum détenu par le ou les requérants (de 0,5 % à 5 %, selon le
montant du capital social); (2) sur les documents devant obligatoirement
accompagner la demande (justification de la portion de capital détenue,
projet de résolutions, exposé des motifs et, le cas échéant, l'identité et
les références du candidat au mandat d'administrateur). Par ce moyen il
est donc possible, notamment, de solliciter l'attribution de mandats
d'administrateur, alors même que ces nominations ne seraient pas
envisagées ou proposées par le conseil d'administration. En plus des
conditions prévues à l'article 520, s'ajoutent celles relatives aux
modalités et délais de transmission de la demande, indiqués à l'article
521 (voir commentaire de cet article).
506
Article 521 : En plus des conditions prévues à l'article 520 (voir
commentaire de cet article) l'article 521 prévoit une double condition
supplémentaire touchant aux modalités et au délai de transmission, elle est
imposée aux actionnaires qui demanderaient l'inscription de points
supplémentaires à l'ordre du jour de l'assemblée générale, savoir: (1) la
demande et les documents visés à l'article 520 doivent être transmis par lettre
recommandée ou au porteur, avec avis de réception; (2) et cette transmission
doit être faite, au plus tard dix jours avant la date de l'assemblée. Si toutes les
conditions requises par les articles 520 et 521 ont bien été remplies, la
délibération de l'assemblée qui n'aurait pas statué sur le projet de résolution
présenté par les actionnaires, pourrait être annulée en totalité, y compris sur
les décisions qui auraient pu être, par ailleurs, valablement adoptées par
l'assemblée en cause. On pourra regretter que le délai de dix jours prévu par
l'article 521 ne corresponde pas à celui de quinze jours prévu par l'article 520
pour indiquer l'ordre du jour aux actionnaires, dans l'avis de convocation.
Cette discordance ne permettrait pas d'ajouter à temps, les points proposés
par les actionnaires, à un ordre du jour déjà publié, ou expédié, sauf à prévoir
un avis complémentaire. Cette difficulté n'est pas résolue, au contraire, par
 156
Article 523 : Lorsque l'ordre du jour de l'assemblée générale porte sur la
Article 522 : L’assemblée ne peut délibérer sur une question qui n’est pas présentation de candidats au poste d'administrateur ou d'administrateur
inscrite à son ordre du jour. général, selon le cas, il doit être fait mention de leur identité, de leur
Néanmoins, elle peut, lorsqu'elle est réunie ordinairement, révoquer un références professionnelles et de leurs activités professionnelles au cours
ou plusieurs membres du conseil d’administration ou, le cas échéant, des 5 dernières années. (508)
l’administrateur général ou l’administrateur général adjoint et procéder à
leur remplacement. (507) Article 524 : L'ordre du jour de l'assemblée ne peut être modifié sur
deuxième convocation ou, le cas échéant, pour les assemblées générales
extraordinaires, sur troisième convocation.(509)

les dispositions de l'article 522 (voir commentaire de cet article) qui interdit
aux assemblées de délibérer sur un point ne figurant pas à son ordre du jour.
Par ailleurs et même si l'ordre du jour était modifié, par un rectificatif à l'avis
de convocation, encore faudrait-il que les documents à communiquer
obligatoirement aux actionnaires (exposé des motifs, texte des résolutions, et
le cas échéant, renseignements concernant les candidats aux fonctions
d'administrateur), aient été tenus à leur disposition, pendant les quinze jours
précédant l'assemblée (voir commentaire de l'article 525). En pratique donc,
seules les résolutions portées à l'ordre du jour par les actionnaires, plus de
quinze jours avant la date prévue d'une assemblée générale, pourront être
valablement soumises au vote de celle-ci; à défaut, la date de l'assemblée
devrait être reportée, pour satisfaire aux obligations de l'article 222 (ordre du
jour) et de l'article 525 (droit de communication préalable).
507
Article 522 : L'article 522 pose le principe de l'interdiction, pour une
assemblée générale, de délibérer sur un point qui ne serait pas inscrit à
son ordre du jour, et il prévoit une seule exception à ce principe: une
assemblée générale ordinaire peut, même si ce point ne figure pas à
son ordre du jour, révoquer et remplacer un ou plusieurs
administrateurs (cas des SA avec conseil d'administration) ainsi que
l'administrateur général ou un administrateur général adjoint (cas des
SA avec administrateur général). On remarquera que cette dérogation
ne concerne pas les nominations ou les remplacements
d'administrateurs qui ne seraient pas la conséquence d'une révocation
décidée par la même assemblée. Par ailleurs, la dérogation prévue à
l'article 522, ne signifie pas qu'il soit inutile de porter à l'ordre du jour de
l'assemblée, la révocation d'un administrateur, lorsqu'elle est envisagée
à l'avance soit par le conseil d'administration, soit par un ou plusieurs
actionnaires (voir commentaire de l'article 520). Dans un tel cas, il
pourrait , le cas échéant, être considéré qu'il y a eu irrégularité ou abus
de majorité (voir commentaire de l'article 130). La dérogation de l'article
522 concerne implicitement les cas de révocation sur incident de
séance ou après découverte d'anomalies, lors de l'examen des comptes
sociaux annuels et du rapport de gestion, notamment.
508
Article 523 : Les candidatures aux postes d'Administrateur ou
d'Administrateur Général, lorsqu'elles sont portées à l'ordre du jour,
doivent obligatoirement être accompagnées de l'indication écrite, de
l'identité des candidats ainsi que de leur références ou activités
professionnelles pendant les 5 années écoulées. Les renseignements
doivent être communiqués aux actionnaires pendant les 15 jours qui
précèdent l'assemblée, dans les conditions prévues à l'article 525 (voir
commentaire de cet article). Ils concernent également les candidatures
qui seraient proposées par les résolutions dont l'inscription serait
demandée, par les actionnaires eux-mêmes (voir commentaire de
l'article 520). Ils concernent aussi bien les candidatures présentées pour
la première fois, que celles formulées sur un renouvellement de mandat
ou encore à propos de la ratification d'une nomination provisoire
décidée par le Conseil d'Administration (voir commentaire de l'article
429). Bien que l'article 523 semble ne prévoir que le cas des
Administrateurs personnes physiques, les renseignements
correspondants doivent être également fournis en ce qui concerne les
Administrateurs personnes morales. Enfin, dans le cadre des "activités
professionnelles", et dans le but de permettre de vérifier le respect des
règles de limitation des cumuls de mandats, il semble nécessaire de
préciser la désignation (nature du mandat, désignation de la société
administrée ou dirigée) des mandats que l'intéressé peut exercer
ailleurs, notamment au sein d'autres sociétés anonymes du même Etat-
Partie que celui du siège de la société (voir commentaire des articles
425, 464, 479, 497 et 485 et en particulier celui de l'article 497).
509
Article 524 : Lorsque faute de quorum suffisant, une assemblée
générale n'a pu délibérer sur une première convocation, l'article 524
interdit de modifier l'ordre du jour des assemblées tenues sur
convocations ultérieures, avec quorum décroissant (voir commentaire
des articles 549 553). Au cas où il serait nécessaire de modifier l'ordre
du jour, postérieurement à la carence de l'assemblée tenue sur
première convocation, il serait nécessaire de reprendre le processus de

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 157
SECTION 2 : COMMUNICATION DE DOCUMENTS
Article 525 : En ce qui concerne l'assemblée générale ordinaire annuelle,
tout actionnaire a le droit, pour lui-même ou par le mandataire qu'il a
nommément désigné par le représenter à l'assemblée générale, de prendre
connaissance au siège social :
1) de l'inventaire, des états financiers de synthèse et de la liste des
administrateurs lorsqu'un conseil d'administration a été constitué;
2) des rapports du commissaire aux comptes et du conseil d'administration
ou de l'administrateur général qui sont soumis à l'assemblée;
3) le cas échéant, du texte de l'exposé des motifs, des résolutions
proposées, ainsi que des renseignements concernant les candidats au
conseil d'administration ou au poste d'administrateur général;
4) de la liste des actionnaires.
5) du montant global certifié par les commissaires aux comptes des
rémunérations versées aux 10 ou 5 dirigeants sociaux et salariés les
mieux rémunérés selon que l'effectif de la société excède ou non 2 cents
salariés.
Sauf en ce qui concerne l'inventaire, le droit pour l'actionnaire de prendre
connaissance emporte celui de prendre copie à ses frais. Le droit de
prendre connaissance s'exerce durant les 15 jours qui précèdent la tenue
de l'assemblée générale.
En ce qui concerne les assemblées autres que l'assemblée générale
ordinaire annuelle, le droit de prendre connaissance porte sur le texte des
résolutions proposées, le rapport du conseil d'administration ou de
l'administrateur général selon le cas et, le cas échéant, le rapport du
commissaire aux comptes ou du liquidateur. (510)
convocation au début, et de considérer que la nouvelle assemblée,
appelée à statuer sur l'ordre du jour modifié, délibère sur la première
convocation et dans ce cas, le délai de convocation prévu à l'article 518
(15 jours au moins) et les règles de quorum des articles 549 et 553,
(première convocation), devraient être respectés. Les points de l'ordre
du jour doivent être libellés de façon suffisamment précise et claire,
pour permettre aux actionnaires convoqués de savoir ce qui va être
débattu. Les questions soumises à l'assemblée sous le point "questions
diverses" (à éviter dans toute la mesure du possible) ne doivent revêtir
qu'une importance secondaire.
510
Article 525 : L'article 525 énumère les documents sur lesquels porte le
droit de communication des actionnaires, à exercer préalablement à la tenue
des assemblées générales. L'article distingue deux cas: celui de l'AGO
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annuelle (approbation des comptes) et celui des autres assemblées
(ordinaires, extraordinaires ou spéciales). Le droit de communication porte
sur : pour l'AGO annuelle: l'inventaire et les états financiers de synthèse de
l'exercice écoulé (voir commentaire des Article 137 et 139); la liste des
actionnaires; la liste des administrateurs; le rapport de gestion du Conseil
d'Administration ou de l'Administrateur général (voir commentaire de l'article
138); le rapport général et le rapport spécial du Commissaire aux comptes
(voir commentaire des articles 715 et 716 -440 et 442); le document, certifié
par le Commissaire aux comptes , indiquant le montant global des
rémunérations versées, au titre de l'exercice écoulé, aux 5 dirigeants sociaux
et salariés les mieux rémunérés (aux 10 dirigeants et salariés pour les SA
ayant un effectif supérieur à 200); le texte des résolutions proposées; l'exposé
des motifs pour les résolutions proposées par les actionnaires (voir
commentaire de l'article 520); les renseignements (identité, références et
activités professionnelles) concernant les candidats aux fonctions
d'administrateur (voir commentaire des articles 520 et 523); pour les
assemblées autres que l'AGO annuelle : le rapport du Conseil
d'Administration ou de l'Administrateur Général ou du liquidateur; le rapport
du Commissaire aux comptes; le texte des résolutions proposées. Bien que le
dernier alinéa de l'article 525 ne le prévoie pas expressément, le droit de
communication doit pouvoir également s'exercer, sur la liste des actionnaires,
la liste des administrateurs, l'exposé des motifs pour les résolutions
proposées par les actionnaires, ainsi que sur les renseignements concernant
les candidats au poste d'administrateur, en ce qui concerne les assemblées
générales autres que l'AGO annuelle , et spécialement celles qui seraient
amenées à statuer sur des résolutions ou des candidatures impliquant les
documents concernés. Les rapports du Conseil d'Administration, de
l'Administrateur Général, du Liquidateur et du Commissaire aux Comptes,
soumis au droit de communication pour les assemblées autres que l'AGO
annuelle, sont ceux qui doivent être présentés à l'assemblée selon la nature
des décisions à prendre (augmentation, réduction de capital, transformation,
fusion, scission, apports partiels d'actif, achat d'un bien appartenant à un
actionnaire, conventions réglementées des SA avec l'Administrateur Général
... etc.). Bien que l'article 525 n'y fasse pas référence, sont également
concernés par le droit de communication, les rapports du commissaire aux
apports (voir par exemple commentaire de l'article 622). L'article 525 organise
également les modalités de l'exercice du droit de communication, préalable
aux assemblées générales. On remarquera tout d'abord qu'il s'agit d'un droit
temporaire qui ne peut s'exercer que pendant les 15 jours qui précèdent la
tenue de l'assemblée. En dehors de cette période, l'actionnaire ne peut
exercer que le droit de communication permanent qui est prévu à l'article 526
(voir commentaire de cet article). Cette limitation dans le temps, concerne
 158
Article 526 : Tout actionnaire peut, en outre, à toute époque prendre
connaissance et copie :
1) des documents sociaux visés à l'article précédent concernant les 3
derniers exercices;
2) des procès-verbaux et des feuilles de présence des assemblées tenues au
cours de ces 3 derniers exercices;
3) de tous autres documents, si les statuts le prévoient.
De même, tout associé peut, 2 fois par exercice, poser des questions écrites
au président-directeur général, au directeur général ou à l'administrateur
général sur tous faits de nature à compromettre la continuité de
l'exploitation.
La réponse est communiquée au commissaire aux comptes. (511)
aussi bien l'AGO annuelle que les autres assemblées, même si l'avant dernier
alinéa de l'article 525 puisse donner à penser qu'il ne concerne que l'AGO
annuelle. En second lieu, on remarquera que le droit de communication ne
permet à l'actionnaire, que de prendre connaissance et copie des documents
,au siège social. Le droit de prendre copie est exclu pour l'inventaire et il
s'exerce aux fais de l'actionnaire. L'Acte Uniforme ne prévoit donc pour la SA,
ni obligation de tenir les documents à la disposition des actionnaires en un
autre lieu que le siège social, ni celle de fournir ou d'envoyer des copies de
documents, à l'actionnaire qui en ferait la demande. Mais bien entendu, il
n'est pas interdit de le faire. En troisième lieu, on observera que la personne
autorisée à prendre connaissance des documents est non seulement
l'actionnaire lui même, mais également le mandataire qu'il aurait nommément
désigné pour le représenter à l'assemblée , ainsi que, le cas échéant, les
copropriétaires, les nu-propriétaires et les usufruitiers des actions (voir
commentaire de l'article 527). Aucune autre personne, même expressément
mandatée par l'actionnaire, ne peut exercer le droit de communication de
l'article 525, et la société pourrait lui refuser l'accès aux documents. On
observera cependant que le représentant de la masse des obligataires peut
exercer le droit de communication préalable des actionnaires, au même titre
que ces derniers (voir commentaire de l'article 791.
511
Article 526 : L'article 525 organise le droit de communication
temporaire, préalable à la tenu des assemblées générales; l'article 526
organise le droit de communication permanent des actionnaires.
Ce droit porte sur : tous les documents visés à l'article 525 (voir commentaire
de cet article); les procès-verbaux et les feuilles de présence des assemblées
générales antérieures et, il est limité aux documents relatifs aux assemblées
des 3 derniers exercices sociaux, avec cependant la distinction suivante: il
s'agit pour les documents de l'article 525, de ceux ayant trait aux 3 derniers
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Article 527 : Le droit de communication prévu aux articles 525 et 526 du
présent Acte Uniforme appartient également à chacun des copropriétaires
d’actions indivises, au nu-propriétaire et à l’usufruitier d’actions. (512)
Article 528 : Si la société refuse de communiquer tout ou partie des
documents visés aux articles 525 et 526 du présent Acte Uniforme, il est
statué sur ce refus, à la demande de l’actionnaire, par le président de la
juridiction compétente statuant à bref délai.
exercices, tandis que pour les procès-verbaux et les feuilles de présence, il
s'agit de ceux des assemblées tenues au cours des 3 derniers exercices. Le
droit permanent de communication peut également porter sur tous autres
documents, à condition que les statuts le permettent. Les statuts pourraient
donc prévoir ce droit en l'étendant à certains documents non prévus par
l'article 526: par exemple, les statuts ou la liste des actionnaires en dehors de
celles prévues à l'article 525. Le droit de communication permanent peut
s'exercer à tout moment, mais seulement par l'actionnaire (ou le
copropriétaire, le nu-propriétaire et l'usufruitier comme prévu à l'article 527) à
l'exclusion de toute autre personne, même régulièrement mandatée par
l'actionnaire, puisque l'article 526 ne prévoit pas cette possibilité. On
observera cependant que le représentant de la masse des obligataires peut
exercer le droit de communication permanent des actionnaires, au même titre
que ces derniers (voir commentaire de l'article 791). Le droit de
communication peut s'exercer à toute époque et il comporte le droit de
prendre copie (sans doute à l'exclusion des inventaires), mais l'article 526 ne
précise, ni si les copies sont aux frais de l'actionnaire, ni si la communication
ne peut se faire qu'au siège social, comme cela est expressément prévu pour
le droit de communication de l'article 525 (voir commentaire de cet article).
L'article 526 prévoit en outre, au bénéfice de l'actionnaire, le droit de poser
des questions écrites au PDG, au DG ou à l'administrateur général, selon le
cas, deux fois au plus au cours d'un même exercice, sur tous les faits de
nature à compromettre la continuité de l'exploitation, et seulement sur ces
faits (voir commentaire de l'Article158).
512
Article 527 :En cas de copropriété indivise ou de démembrement
de la propriété des actions de la SA concernée, chaque copropriétaire
indivis ainsi que le nu-propriétaire aussi bien que l'usufruitier peuvent
exercer le droit de communication préalable aux assemblées et le droit
de communication permanent prévus aux articles 525 et 526 (voir
commentaire de ces articles).
 159
Le président de la juridiction compétente peut ordonner à la société, sous
astreinte, de communiquer les documents à l'actionnaire dans les Article 531 : Un secrétaire est nommé par l’assemblée pour établir le
conditions fixées aux articles 525 et 526 du présent Acte Uniforme.(513) procès-verbal des débats. Il peut être choisi en dehors des actionnaires.
(516)
SECTION 3 : TENUE DE L'ASSEMBLEE GENERALE
Article 529 : L’assemblée est présidée, selon le cas, par le président
directeur général, le président du conseil d’administration ou par
l’administrateur général ou en cas d’empêchement de ceux-ci et sauf
disposition statutaire contraire, par l’associé ayant ou représentant le plus
grand nombre d’actions ou, en cas d’égalité, par le doyen en âge. (514)
Article 530 : Les 2 actionnaires représentant le plus grand nombre
d’actions par eux-mêmes ou comme mandataires, sont nommés
scrutateurs, sous réserve de leur acceptation. (515)
513
Article 528 L'article 528 envisage le cas où une SA refuserait, à l'un
de ses actionnaires, la communication des documents prévus aux
articles 525 et 526 (voir commentaire de ces articles) et il organise les
moyens de l'y contraindre par décision judiciaire, assortie, le cas
échéant, d'une astreinte.
Les dirigeants sociaux qui opposeraient un refus non justifié,
engageraient en outre leur responsabilité civile et pourraient être
condamnés à des dommages et intérêts. En outre, et sur le plan pénal,
il est probable que ce refus serait assimilé, tout au moins en ce qui
concerne le droit de communication de l'article 525, à l'infraction
d'empêchement à participation à l'assemblée générale, prévue à l'article
892 (voir commentaire de cet article).
514
Article 529 : L'article 529 détermine qui a compétence pour présider l'assemblée
générale. Les statuts pourraient prévoir, le cas échéant, qu'en cas d'empêchement
du PDG, ou du PCA, l'assemblée est présidée par le dirigeant (Directeur général ou
Directeur général adjoint) ou par l'administrateur, désigné à cette fin par le Conseil
d'Administration, ou, si la SA est administrée par un Administrateur général, par
l'Administrateur général adjoint, s'il en a été désigné un. Il semble par ailleurs que, si
l'assemblée est convoquée par le commissaire aux comptes, par un mandataire de
justice ou par le liquidateur, il appartienne à la personne qui la convoque, de présider
l'assemblée.
515
Article530 : L'article 530 prévoit la désignation de deux scrutateurs qui sont, s'ils
acceptent, les deux actionnaires représentant par eux-mêmes ou comme
mandataires, le plus grand nombre d'actions. En cas de refus de leur part, il peut être
désigné deux actionnaires représentant un nombre moins élevé d'actions, jusqu'à
acceptation des intéressés.
Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d'intérêt économique avec commentaires
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On remarquera que c'est le nombre d'actions, et non le nombre de voix, qui est à
prendre en considération pour déterminer quel est l'actionnaire qui doit être choisi
comme scrutateur : ceci peut avoir un intérêt, dans le cas d'actions à vote double
(voir commentaire de l'article 544) ou dans celui de la limitation du nombre de voix
dont un actionnaire pourrait disposer (voir commentaire de l'article 543). Il semble
que seuls des actionnaires et non pas des mandataires non actionnaires, puissent
être désignés comme scrutateurs et que leur nombre soit obligatoirement de deux,
sans que les statuts ne puissent déroger à cette double contrainte. Cependant, il
serait nécessaire d'y déroger, au moins en ce qui concerne les SA comportant un
nombre d'actionnaires très faible, notamment deux ou trois actionnaires; à défaut, la
présence de tous, ou presque tous, les actionnaires serait nécessaire, alors que
l'assemblée serait en mesure de prendre peut être valablement des décisions, avec
même un seul actionnaire, si celui-ci détient le quorum requis (voir commentaire des
articles 549 et 553). Rien n'interdit que les fonctions de scrutateur soient remplies par
une personne morale, agissant dans cette fonction, par la personne physique qui l'a
représente lors de l'assemblée. Par ailleurs, si par suite de refus d'acceptation de la
fonction du scrutateur, il ne peut en être désigné qu'un seul, voire aucun, il ne semble
pas que ce seul motif puisse empêcher l'assemblée générale de délibérer
valablement.
Il en serait de même pour des assemblées ne réunissant qu'un très petit nombre
d'actionnaires, ou même un seul d'entre eux. Dans ce cas, il ne semble pas que
l'assemblée doive renoncer à délibérer en raison d'un bureau dont l'effectif serait
insuffisant, pourvu que toutes les autres conditions de validité soient réunies. En ce
qui concerne les SA unipersonnelles, les contraintes de l'article 530 sont écartées par
les dispositions de l'article 558 (voir commentaire de cet article).
516
Article 531 : Cet article impose la désignation d'un secrétaire, pris
éventuellement en dehors des actionnaires.
Il semble qu'il puisse même être choisi en dehors des personnes admises
normalement à participer à l'assemblée (actionnaires ou représentants d'actionnaires)
et qu'en cas d'impossibilité de désigner un secrétaire (cas de la présence d'un
nombre très limité de personnes, voire d'une seule personne) cette circonstance ne
devrait pas empêcher l'assemblée de délibérer valablement, si toutes les autres
conditions requises sont par ailleurs remplies. Cependant, dans toute la mesure du
possible, et en particulier lorsqu'il n'aura pas été possible de désigner des
scrutateurs, il sera préférable de s'assurer la présence d'un ou d'une secrétaire, pour
que le procès-verbal de la délibération puisse être signé au moins par deux membres
du bureau (voir commentaire de l'article 535), sauf en ce qui concerne la SA
unipersonnelle (voir commentaire de l'article 558). On remarquera que l'article 531
prévoit que la nomination du secrétaire est de la compétence, non pas des autres
membres du bureau (Président et Scrutateurs), mais de l'assemblée générale elle
même. A priori, ceci impose qu'avant même que le bureau soit complètement
 160
Article 532 : A chaque assemblée, il est tenu une feuille de présence
contenant les indications suivantes:
1) les nom, prénom et domicile de chaque actionnaire présent ou
représenté, le nombre d’actions dont il est titulaire ainsi que le nombre
de voix attachées à ces actions;
2) les nom, prénom et domicile de chaque mandataire, le nombre d’actions
qu'il représente ainsi que le nombre de voix attachées à ces actions. (517)
Article 533 : La feuille de présence est émargée par les actionnaires
présents et par les mandataires, au moment de l’entrée en séance.
Les procurations sont annexées à la feuille de présence, à la fin de
l’assemblée. (518)
Article 534 : La feuille de présence est certifiée sincère et véritable, sous
leur responsabilité, par les scrutateurs. (519)
désigné, l'assemblée ait à délibérer sur la désignation du secrétaire, sans qu'il soit
d'ailleurs précisé à quelles conditions de majorité cette décision doit être prise.
517
Article 532 : L'article 532 fait une obligation, lors de toutes assemblées
générales, d'établir une feuille de présence qui doit désigner, non seulement les
actionnaires présents ou représentés, mais également les mandataires des
actionnaires représentés. Toutes les indications énumérées à l'article 532 doivent
obligatoirement figurer sur la feuille de présence (noms, prénoms, domiciles, nombre
d'actions, nombre de voix...) Il n'est pas indiqué que la feuille de présence doive être
arrêtée (nombre d'actionnaires présents ou représentés et nombre d'actions et de
voix présentes ou représentées), mais il sera utile de le faire, ne serait ce que pour
constater que le quorum requis est atteint. Il n'est pas prévu non plus que la feuille de
présence doive être signée par les membres du bureau, mais ces derniers devront la
signer ne serait ce que pour compléter la certification requise des scrutateurs,
seulement par l'article 534 (voir commentaire de cet article).
518
Article 533 : La feuille de présence doit être émargée par les actionnaires
présents, face à leur nom et à ceux des actionnaires qu'ils représentent, et par les
mandataires non actionnaires, face aux noms des actionnaires qu'ils représentent.
Ces signatures doivent être apposées au moment où les intéressés entrent en
séance, afin de permettre aux scrutateurs de faire, au moment du vote des
résolutions, le contrôle du décompte des voix. En cas d'arrivée ou de départ d'un
actionnaire, ou d'un mandataire, en cours de délibération, il doit en être tenu compte
pour le calcul du quorum et de la majorité, de même qu'il doit être tenu compte des
actions qui pourraient être privées du droit de vote, sur telle ou telle résolution. Les
procurations doivent être obligatoirement annexées à la feuille de présence, afin de
permettre la vérification de la validité des votes émis par les mandataires.
519
Article 535 : L'article 535 indique quel doit être le contenu obligatoire du procès-
verbal de l'assemblée générale de la SA; les dispositions de cet article reprennent en
Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d'intérêt économique avec commentaires
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Article 535 : Le procès-verbal des délibérations de l’assemblée indique la
date et le lieu de réunion, la nature de l’assemblée, le mode de
convocation, l’ordre du jour, la composition du bureau, le quorum, le texte
des résolutions soumises au vote de l’assemblée et le résultat des votes
pour chaque résolution, les documents et rapports présentés à l’assemblée
et un résumé des débats.
Il est signé par les membres du bureau et archivé au siège social avec la
feuille de présence et ses annexes conformément aux dispositions de
l'article 135 du présent Acte Uniforme. (520)
Article 536 : Les copies ou extraits des procès-verbaux des assemblées
sont valablement certifiés, selon le cas, par le président-directeur général,
par le président du conseil d’administration, par l’administrateur général
ou par toute autre personne dûment mandatée à cet effet.
En cas de liquidation, ils sont certifiés par un seul liquidateur. (521)
des termes identiques, les dispositions générales de l'article 134 (voir commentaire
de cet article). D'autre part, l'article 535 renvoie à l'article 135 (voir commentaire de
cet article), en ce qui concerne la tenue du registre des délibérations ou du classeur
à feuillets mobiles qui en tient lieu. Le registre étant appelé à servir de moyen de
preuve, il importera qu'il ne comporte que des procès-verbaux timbrés et enregistrés,
ou seulement timbrés si l'enregistrement n'est pas obligatoirement requis. Il en va de
même en principe, des procurations annexées à la feuille de présence, lesquelles
doivent être timbrées.
520
Article 536 : L'article 536 indique quels sont les dirigeants habilités à certifier
conforme les copies des procès-verbaux originaux des assemblées générales. Les
statuts pourraient prévoir que ces copies peuvent être également certifiées
conformes par d'autres personnes telles que : un administrateur ou un autre dirigeant
s'il en est désigné (Directeur général, Directeur général adjoint, Administrateur
général adjoint...).
521
Article 537 : L'article 537 indique quelles sont les personnes qui peuvent
participer aux assemblées générales des SA : les actionnaires et leurs mandataires
réguliers, ainsi que les personnes dûment autorisées par l'Acte uniforme, la Loi, les
Statuts ou par une décision de justice. En dehors de ces personnes, le bureau de
l'assemblée ou l'assemblée elle même, pourrait autoriser des tiers à assister à
l'assemblée. Parmi les personnes autorisées par l'Acte uniforme, citons notamment :
le représentant de la masse des obligataires (article791), le commissaires aux
comptes (article721) et les administrateurs non actionnaires (article539). A l'inverse,
certains actionnaires pourraient être privés du droit d'accès aux assemblées
générales ordinaires, si les statuts le prévoient, et comme l'article 548 l'autorise sous
certaines conditions : limite à dix du nombre minimal d'actions, et possibilité de
grouper les actionnaires (voir commentaire de l'article 548). L'assistance ou la
participation de tiers à l'assemblée générale n'implique pas la possibilité de participer
aux débats, ni celle de participer aux votes, celles-ci étant réservées aux seuls
 161
Article 537 : Peuvent participer aux assemblées générales :
- les actionnaires ou leur représentant dans les conditions définies au
présent Acte Uniforme ou par les stipulations des statuts;
- toute personne habilitée à cet effet par une disposition légale ou par une
stipulation des statuts de la société.
Il en est de même des personnes étrangères à la société lorsqu'elles y ont
été autorisées soit par le président de la juridiction compétente, soit par
décision du bureau de l'assemblée, soit par l'assemblée elle-même. (522)
actionnaires ou à leurs mandataires réguliers. Toutefois, les administrateurs non
actionnaires ont voix consultative (voir commentaire de l'article 539).
522
Article 538 : L'article 538 pose le principe de la représentation d'un actionnaire
aux assemblées générales, par tout mandataire de son choix. Ceci implique
nécessairement que le mandataire pourrait ne pas être actionnaire lui-même, et il
n'est donc pas nécessaire que cette possibilité soit expressément prévue aux statuts
des SA, conformément à ce qui est d'ailleurs prévu à l'article 126 (voir commentaire
de cet article). Les limites au nombre de voix, prévues au second alinéa de cet
article, sont celles visées à l'article 543, lorsqu'elles sont prévues aux statuts (voir
commentaire des Article 126, 129 et 543). L'article 538 énumère par ailleurs les
mentions qui doivent obligatoirement figurer sur le pouvoir de représentation (nom,
prénom, adresse, nombre d'actions et de droit de vote de l'actionnaire mandant,
nature de l'assemblée, signature et mention manuscrite "bon pour pouvoir" du
mandant et date du pouvoir). Bien que cela ne soit pas indiqué par l'article 538, la
procuration pourra utilement indiquer en outre, la désignation de la société, la date,
l'heure et le lieu de l'assemblée ainsi que l'ordre du jour de celle-ci. Il pourra y être
indiqué également, les consignes de votes éventuellement données par l'actionnaire,
au cas où celui-ci voudrait que son mandataire émette en son nom, un vote favorable
ou défavorable, sur telle ou telle résolution de l'ordre du jour. On remarquera que
l'article 538 n'impose pas la désignation du mandataire : ce qui autorise par
conséquent, l'établissement d'un pouvoir "en blanc" et l'Acte Uniforme ne prévoit pas
que, dans ce cas, le vote sur les résolutions ne peut être que favorable. La
procuration n'est en principe valable que pour une assemblée générale déterminée,
mais l'article 538 prévoit deux exceptions à ce principe : (1) le pouvoir demeure
valable pour toutes assemblées successives statuant sur le même ordre du jour
(assemblées sur deuxième ou troisième convocation en cas de défaut de quorum sur
convocation précédente) (2) un même pouvoir peut être valable pour deux
assemblées distinctes tenues, soit le même jour, soit à 7 jours d'intervalle au plus,
mais à condition qu'il s'agisse d'une assemblée ordinaire et d'une assemblée
extraordinaire. Cette dernière exception, dont l'intérêt n'est pas évident, doit être
interprétée respectivement et ne saurait concerner deux assemblées ordinaires ou
deux assemblées extraordinaires. Il sera préférable, d'une manière générale, d'établir
dans ce cas, deux pouvoirs distincts, chacun indiquant les caractéristiques de
l'assemblée considérée, et notamment son propre ordre du jour. Une procuration
demeure toujours révocable avant l'assemblée, mais dans ce cas, il importe que la
révocation soit notifiée à la société pour lui être opposable. On remarquera par
Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d'intérêt économique avec commentaires
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SECTION 4 : REPRESENTATION DES ACTIONNAIRES
ET DROIT DE VOTE
Article 538 : Tout actionnaire peut se faire représenter par un
mandataire de son choix.
Tout actionnaire peut recevoir les pouvoirs émis par d’autres actionnaires
en vue d’être représenté à une assemblée, sans autre limite que celles
résultant des dispositions légales ou statutaires fixant le nombre de voix
dont peut disposer une même personne, tant en son nom personnel que
comme mandataire.
La procuration doit comporter :
1) les nom, prénom et le domicile ainsi que le nombre d’actions et de droit
de vote du mandant;
2) l'indication de la nature de l’assemblée pour laquelle la procuration est
donnée;
3) la signature du mandant précédée de la mention "Bon pour pouvoir" et
la date du mandat.
Le mandat est donné pour une assemblée. Il peut cependant être donné
pour 2 assemblées, l’une ordinaire, l’autre extraordinaire tenues le même
jour ou dans un délai de sept jours.
Le mandat donné pour une assemblée vaut pour les assemblées
successives convoquées avec le même ordre du jour.
Les clauses contraires aux dispositions des alinéas qui précèdent sont
réputées non écrites. (523)
Article 539 : Les administrateurs non actionnaires peuvent participer à
toutes les assemblées d’actionnaires avec voix consultative. (524)
ailleurs, que l'article 538 n'interdit pas, comme le fait l'article 336 pour les SARL (voir
commentaire de cet article), la constitution d'un mandataire, pour une partie des
actions détenues par l'actionnaire, tandis que celui-ci voterait avec le reste de ses
actions. Cependant un tel procédé, de même que celui qui consisterait à désigner
simultanément plusieurs mandataires votant chacun pour une partie des actions d'un
même mandant, sont à déconseiller.
523
Article 539 : La possibilité offerte par cet article à un administrateur
non actionnaire, de participer aux assemblées générales avec voix
consultative, concerne aussi bien les administrateurs qui peuvent être
désignés par application des dispositions de l'article 417, que
l'administrateur général qui peut ne pas être actionnaire, comme prévu
à l'article 495 (voir commentaires de ces deux articles).
 162
Article 540 : Le droit de vote attaché à l’action nantie appartient au
propriétaire. Le créancier gagiste dépose, à la demande de son débiteur et
aux frais de celui-ci, les actions qu'il détient en gage lorsque celles-ci sont
au porteur.
Le dépôt se fait dans les conditions fixées à l'article 541 du présent Acte
Uniforme.
Article 541 : Le droit de participer aux assemblées peut être subordonné
à l’inscription préalable des actionnaires sur le registre des actions
nominatives de la société, au dépôt des actions au porteur en un lieu
précisé par l’avis de convocation ou à la production d’un certificat de dépôt
des actions au porteur, délivré par l’établissement bancaire ou financier
dépositaire de ces actions.
L’inscription, le dépôt ou la production du certificat de dépôt doit être
effectué au plus tard 5 jours avant la tenue de l’assemblée. (525)
524
Article 540 : Le nantissement d'une action ne prive pas le
propriétaire de celle-ci, de son droit de vote, lequel n'est pas transféré
au créancier gagiste. Ce dernier, ou le dépositaire d'actions au porteurs
gagées, doit les déposer avant l'assemblée générale, pour permettre à
l'actionnaire propriétaire, d'exercer son droit de vote (voir commentaire
de l'article 541).
525
Article 541 : Dans le cadre de la préparation de l'assemblée générale, et
notamment pour en préparer la feuille de présence, les statuts de la SA
peuvent conditionner l'accès à l'assemblée, à l'inscription au registre des
actions (actions nominatives) ou au dépôt préalable (actions au porteur), dans
un délai déterminé, avant la date de l'assemblée (au plus tard 5 jours avant).
Le lieu du dépôt -généralement le siège social et/ou une ou plusieurs
banques -doit obligatoirement être indiqué dans l'avis de convocation. Le
dépôt des titres au porteur s'accompagne généralement de la délivrance d'un
"certificat de dépôt" valant reçu et carte d'admission à l'assemblée. En ce qui
concerne les actions au porteur gagées, la carte d'admission à l'assemblée
doit être remise au propriétaire des titres pour lui permettre de participer et de
voter à l'assemblée (voir commentaire de l'article 541). Un dépôt de titres au
porteur, fait dans un autre établissement financier que celui indiqué dans
l'avis de convocation: notamment celui qui serait, par exemple, le dépositaire
habituel d'actions gagées, serait valable et le certificat de dépôt délivré par cet
établissement, pourvu qu'il soit délivré en temps voulu et qu'il indique le nom
du propriétaire des actions gagées, permettrait à ce dernier, de participer à
l'assemblée. Les statuts pourraient également prévoir l'obligation de déposer
au siège, préalablement à la tenue de l'assemblée, les procurations établies
Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d'intérêt économique avec commentaires
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Article 542 : Les actions rachetées par la société conformément aux
dispositions des articles 639 et suivants du présent Acte Uniforme sont
dépourvues de droit de vote. Il ne peut en être tenu compte pour le calcul
du quorum. (526)
Article 543 : Le droit de vote attaché aux actions de capital ou de
jouissance est proportionnel à la quotité du capital qu'elles représentent
et chaque action donne droit à une voix.
Toutefois, les statuts peuvent limiter le nombre de voix dont chaque
actionnaire dispose dans les assemblées, à condition que cette limitation
soit imposée à toutes les actions sans distinction de catégorie. (527)
en vue de la représentation des actionnaires (voir commentaire de l'article
538). Un tel dépôt faciliterait la préparation de la feuille de présence qui doit
indiquer les mandataires (voir commentaire de l'article 532).
526
Article 542 : Les actions rachetées par la société, visées par
l'article 542 et privées du droit de vote, sont celles qui sont rachetées,
soit en vue d'une réduction de capital non motivée par des pertes (voir
commentaire de l'article 639), soit pour être attribuées aux salariés de la
société (voir commentaire de l'article 640), ainsi que celles qui sont
acquises à la suite d'une fusion/scission ou d'une décision de justice
(voir commentaire de l'article 641). La détention de telles actions par la
société n'est que provisoire, elle ne peut tout au plus durer que 1 ou 2
ans selon le cas. Mais pendant cette durée, les quorums prévus par les
articles 549 et 553 doivent être calculés en faisant abstraction desdites
actions, comme d'ailleurs de celles qui seraient privées du droit de vote
dans les cas prévus par l'Acte uniforme, et notamment aux articles 440
(conventions réglementées), 623 (apports en nature), 547 (rachat par la
société d'un bien d'un actionnaire dans les 2 ans de la constitution), 775
(actions non libérées des versements exigibles) etc.
527
Article 543 : Le principe général: une action = une, voix posé par cet
article est la confirmation pour les SA, du principe général édicté par l'article
129 (voir commentaire de cet article). Ce principe s'applique à toutes les
actions, qu'il s'agisse d'actions de capital, d'actions de jouissance, d'actions
partiellement amorties (voir commentaire de l'article 656), ou encore d'actions
de numéraire totalement ou partiellement libérées (voir commentaire de
l'article 774). Ce principe peut cependant connaître une exception: celle des
actions à vote double, prévues par les articles 544 et 752 (voir commentaire
de ces articles). D'autre part, il peut éventuellement faire l'objet d'une limite.
En effet, l'article 543 donne aux statuts la possibilité de déroger audit principe
général, en mettant une limite au nombre de voix dont peut disposer un
 163
actionnaire. Une telle disposition, qui vise à permettre la protection des petits
actionnaires en réduisant l'influence des gros porteurs sur les prises de
décisions, est à utiliser avec précaution car elle pourrait présenter de graves
inconvénients, si elle devait conduire à trop s'écarter de la logique qui préside
au fonctionnement de la SA, basé essentiellement sur le respect des
proportions entre les droits exercés et les capitaux mis en jeu par chaque
actionnaire. Une telle limite, si elle est prévue aux statuts, doit être fixée de
manière précise: soit un nombre plafond de voix (par exemple 10 voix ou 50
voix), soit un nombre de voix proportionnellement décroissant par rapport au
nombre d'actions détenues (par exemple jusqu'à 100 actions 1 voix par
action, au delà une voix pour 2 actions etc.), ou toute autre solution jugée
mieux adaptée aux circonstances. La limite pourrait concerner toutes les
assemblées générales ou bien certaines d'entre elles seulement. Cependant
elle ne pourrait être prévue pour les assemblées générales extraordinaires,
car l'article 552 prohibe une telle limitation (voir commentaire de cet
article).Mais l'application de la limitation prévue par l'article 543, est soumise
au respect de deux conditions : elle doit s'appliquer à toutes les actions sans
distinction de catégorie; ainsi il ne serait pas possible de prévoir la limite,
seulement pour les actions d'une catégorie déterminée (actions au porteur ou
actions de jouissance, par exemple), ou encore, pour celles détenues par une
catégorie d'actionnaires, si la société existe entre plusieurs groupes distincts
d'actionnaires; d'autre part, la limitation doit concerner l'actionnaire, et non le
participant à l'assemblée, en conséquence un actionnaire qui serait en même
temps mandataire d'un autre actionnaire, pourrait voter avec un nombre de
voix maximum double de la limite prévue aux statuts. On observera enfin,
qu'en cas de limitation du droit de vote par les statuts, celle-ci doit
obligatoirement être indiquée dans l'annonce légale de constitution, prévue à
l'article 262-6° (voir commentaire de cet article) et que rien n'interdit
d'introduire ou de modifier une telle limite, par une modification des statuts, en
cours de vie sociale. L'Acte Uniforme prévoit par ailleurs divers cas dans
lesquels certaines actions peuvent être privées du droit de vote, comme par
exemple : actions non libérées des versements exigibles (Article775); actions
excédentaires à céder en cas de participations croisées (Article177 et 178);
actions détenues par la société émettrice elle-même (Article 639, 640 et
641);actions des apporteurs en nature ou des bénéficiaires d'avantages
particuliers, à propos de votes les concernant (Article 623); actions détenues
par des actionnaires vendant des biens à la société, dans les deux ans de sa
constitution, à propos des votes les concernant (Article547); actions détenues
par les administrateurs ou les dirigeants sociaux, à raison des votes sur les
conventions réglementées les concernant (Article440); actions détenues par
des actionnaires au profit desquels il a été renoncé au droit préférentiel de
souscription (Article587); actions détenues par le cédant, lorsqu'il y a lieu à
Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d'intérêt économique avec commentaires
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Article 544 : Un droit de vote double de celui conféré aux autres actions,
eu égard à la quotité du capital social qu'elles représentent, peut être
attribué, par les statuts ou par une assemblée ultérieure, à toutes les
actions entièrement libérées pour lesquelles il sera justifié d’une
inscription nominative depuis 2 ans au moins, au nom d’un actionnaire.
En outre, en cas d’augmentation de capital par incorporation de réserves,
bénéfices ou prime d’émission, le droit de vote double peut être conféré dès
leur émission, aux actions nominatives attribuées gratuitement à un
actionnaire à raison d’actions anciennes pour lesquelles il bénéficie de ce
droit.(528)
agrément du cessionnaire, par l'assemblée générale (Article 766); actions
privées du droit de vote dans le cadre des procédures collectives (Article 199
de l'Acte Uniforme relatif à ces procédures). L'Acte Uniforme ne prévoit pas la
possibilité de créer des "actions sans droit de vote" et l'application du principe
fondamental selon lequel le droit de vote est une prérogative essentielle
attachée à l'action (voir commentaire des articles 53 et 751), interdit toute
clause statutaire qui priverait complètement un actionnaire de son droit de
vote.
528
Article 544 : A l'inverse de la limitation du droit de vote prévue à l'article
543 (voir commentaire de cet article), l'article 544 prévoit la possibilité, par
une disposition statutaire, d'augmenter le droit de vote de certaines actions
dites "actions à vote double". Pour bénéficier de ce droit de vote double, les
conditions suivantes doivent être remplies: (1) les statuts doivent le prévoir,
soit dès la constitution, soit par une disposition introduite en cours de vie
sociale; (2)les actions qui en bénéficient, doivent revêtir obligatoirement la
forme nominative; (3) les actions concernées doivent être intégralement
libérées; (4) elles doivent être détenues, sous la forme nominative, par
l'actionnaire, de façon ininterrompue depuis au moins deux ans (les statuts
pourraient prévoir un délai plus long mais pas plus court); (5) toutes les
actions nominatives remplissant les conditions ci-dessus, doivent
simultanément bénéficier du droit de vote double, et non pas certaines d'entre
elles seulement. La condition de durée de détention sous forme nominative (2
ans) n'est pas exigée en ce qui concerne les actions attribuées gratuitement,
en cas d'incorporation de réserves, bénéfices ou prime d'émission au capital,
à raison des actions anciennes lorsque celles-ci bénéficiaient déjà du droit de
vote double. Les actions gratuites considérées, peuvent bénéficier du droit de
vote double, dès leur émission, mais à condition bien sûr, qu'elles soient
émises sous la forme nominative. La condition de durée de détention par un
même actionnaire ( 2 ans) peut également être écourtée dans les cas
particuliers prévus à l'article 544 (voir commentaire de cet article).
 164
SECTION 1 : ATTRIBUTIONS
Article 545 : Toute action convertie au porteur ou transférée en propriété
perd le droit de vote double qui peut lui être attaché. Article 546 : L’assemblée générale ordinaire prend toutes les décisions
Toutefois, le transfert par suite de succession, de liquidation de autres que celles qui sont expressément réservées par l'article 551 du
communauté de biens entre époux ou de donation entre vifs au profit d’un présent Acte Uniforme, pour les assemblées générales extraordinaires, et
conjoint ou d’un parent au degré successif, ne fait pas perdre le droit par l'article 555 du présent Acte Uniforme pour les assemblées spéciales.
acquis. Elle est notamment compétente pour :
La fusion de la société est sans effet sur le droit de vote double qui peut 1) statuer sur les états financiers de synthèse de l’exercice;
être exercé au sein de la société absorbante si les statuts de celle-ci le 2) décider de l'affectation du résultat; à peine de nullité de toute
prévoient. (529) délibération contraire, il est pratiqué sur le bénéfice de l'exercice
diminué, le cas échéant, des pertes antérieures, une dotation égale à un
CHAPITRE 2 : ASSEMBLEE GENERALE ORDINAIRE 10ème au moins affectée à la formation d'un fonds de réserve dit
"réserve légale. Cette dotation cesse d'être obligatoire lorsque la réserve
atteint le 5uième du montant du capital social.
3) nommer les membres du conseil d’administration ou l’administrateur
529
Article 545 : L'article 544 impose une durée minimale de détention général et, le cas échéant, l’administrateur général adjoint, ainsi que le
ininterrompue de deux ans sous la forme nominative par un même commissaire aux comptes;
actionnaire, pour les actions auxquelles les statuts attribueraient un droit de 4) approuver ou refuser d’approuver les conventions conclues entre les
vote double (voir commentaire de l'article 544). L'article 545 introduit 2 dirigeants sociaux et la société;
exceptions à ce principe, qui viennent s'ajouter à celle déjà prévue à l'article 5) émettre des obligations;
545, en ce qui concerne des actions gratuites émises lors d'une augmentation 6) approuver le rapport du commissaire aux comptes prévu par les
de capital par incorporation de réserves, bénéfices ou prime d'émission. Ces dispositions de l'article 547 du présent Acte Uniforme. (530)
deux exceptions de l'article 545 sont : (1) le cas de transfert d'actions à droit
de vote double, par suite de succession, de liquidation de communauté de
530
biens entre époux, ou de donation au profit d'un conjoint ou d'un parent au Article 546 : L'article 546 détermine le champs de compétence de l'AGO
degré successible (collatéraux jusqu'au 6éme degré, descendants, frères et en ne le restreignant que par opposition à la compétence de l'AGE (Article
sœurs du défunt sauf dispositions différentes des codes civils nationaux); (2) 551), ou de l'assemblée spéciale (Article555) et en énumérant ses
et le cas de la transmission par suite de fusion seulement, et non pas en cas prérogatives essentielles : (1) approbation des comptes (Article 140) (2)
de scission ou d'apport partiel d'actif. Ainsi, les actions à droit de vote double affectation des résultats (Article 142) (3) désignation des administrateurs
transmises dans ces deux cas, continuent à bénéficier de ce droit, au profit du (Article 419,495 et 510) (4) désignation des commissaires aux comptes
nouveau propriétaire, dès qu'elles entrent dans son patrimoine, et sans qu'il (Article703) (5) approbation (ou non) de certaines opérations prévues par
soit besoin qu'il attende deux ans. Dans le cas de la fusion cependant, le droit l'Acte Uniforme et notamment : conventions réglementées ( Article440), achat
de vote double ne subsiste que si les statuts de la société absorbante le de biens à des actionnaires (Article547) (6) émission des obligations
prévoient. L'article 545 détermine en outre les circonstances qui font (Article783). On pourrait ajouter à cette liste: (1) la ratification des nominations
immédiatement perdre le droit de vote double dont peut bénéficier l'action provisoires d'administrateurs (Article 409) (2) la révocation des
nominative, ce sont : (1) le transfert de l'action en propriété (hormis les administrateurs (Article 433, 509 et 515) (3) la fixation de la rémunération de
exceptions de l'article 545 susvisées), étant observé que le transfert en l'administrateur général (Article 501 et 514) et de l'administrateur général
usufruit ou en garantie, ne fait pas perdre le droit de vote double; (2) la adjoint (Article 501 et 514) (4) l'autorisation des cautions, avals et garanties
conversion "au porteur". Il ne s'agit pas de la perte définitive du droit de vote par les SA avec Administrateur Général (Article506) (5) la fixation de
double, si le cessionnaire ou le propriétaire du titre vient, à nouveau, à remplir l'indemnité de fonction des administrateurs (Article 431) (6) la ratification
les conditions requises par l'article 544 (détention sous forme nominative d'une décision de transfert de siège, prise par le conseil d'administration
pendant plus de deux ans), et si les statuts le prévoient toujours, l'action (Article 451) (7) les autorisations éventuellement prévues par les statuts, en
pourra retrouver son droit de vote double. matière de limitation des pouvoirs du conseil d'administration ou de

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 165
Article 547 : Lorsque la société, dans les 2 ans suivant son
immatriculation, acquiert un bien appartenant à un actionnaire et dont la
valeur est au moins égale à 5.000.000 de Francs CFA, le commissaire aux
comptes, à la demande du président directeur général, du président du
conseil d'administration ou de l'administrateur général, selon le cas,
établit sous sa responsabilité un rapport sur la valeur de ce bien. Ce
rapport est soumis à l'approbation de la plus proche assemblée générale
ordinaire.
Ce rapport décrit le bien à acquérir, indique les critères retenus pour la
fixation du prix et apprécie la pertinence de ces critères.
Le commissaire aux comptes doit établir et déposer au siège social ledit
rapport 15 jours au moins avant la réunion de l'assemblée générale
ordinaire.
L'assemblée générale statue sur l'évaluation du bien à peine de nullité de
la vente. Le vendeur ne prend pas part au vote, ni pour lui-même, ni
comme mandataire, de la résolution relative à la vente, et ses actions ne
sont pas prises en compte pour le calcul du quorum et de la majorité. (531)
l'administrateur général (Article 435 et 498) (8) l'amortissement du capital
social (Article652) (9) l'agrément éventuel de certains transferts ou
transmissions d'actions (Article 765). En revanche, et bien qu'elle soit prise
aux conditions de quorum et de majorité requises pour les AGO,
l'augmentation de capital par incorporation de réserves, bénéfices ou prime
d'émission, relève de la compétence de l'AGE (voir commentaire des articles
564 et 565). On observera que l'article 546 -2°, introduit pour les SA
l'obligation de doter la "réserve légale" à raison de 10 % du bénéfice de
l'exercice (sous déduction, le cas échéant, des pertes antérieures non
résorbées), jusqu'à ce que cette réserve légale atteigne 20% du capital social.
Une disposition identique est prévue pour les SARL par l'article 346 (voir
commentaire de cet article). Le non respect de cette obligation, pour les
SARL comme pour les SA, entraîne la nullité de la délibération qui l'aurait
méconnue.
531
Article 547 : L'article 547 institue pour les SA, une procédure
particulière pour les ventes de biens (d'une valeur supérieure à
5.000.000 F CFA) qui pourraient être consenties par des actionnaires
dans, les 2 ans qui suivent l'immatriculation de la société au RC. Les
conditions prévues par cet article, écartent de son champ d'application,
toute vente d'une valeur inférieure à 5.000.000 CFA (ou de sa contre-
valeur en monnaie locale pour les sociétés des Etats-Parties où le
Franc CFA n'a pas cours), si elle intervient dans les deux ans de
l'immatriculation, ainsi que toute vente de bien, quelle qu'en soit la
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SECTION 2 : REUNION, QUORUM ET MAJORITE
Article 548 : L’assemblée générale ordinaire est réunie au moins une fois
par an, dans les 6 mois de la clôture de l’exercice, sous réserve de la
prorogation de ce délai par décision de justice.
Les statuts peuvent exiger un nombre minimal d’actions, sans que celui-ci
puisse être supérieur à 10, pour ouvrir le droit de participer aux
assemblées générales ordinaires.
Plusieurs actionnaires peuvent se réunir pour atteindre le minimum
prévu par les statuts et se faire représenter par l’un d’entre eux. (532)
valeur, si elle est réalisée, après l'expiration de ce délai de 2 ans. Si la
vente est conclue avec un actionnaire qui est également administrateur,
DG, DGA, AG ou AGA, ou avec un actionnaire personne morale qui a,
avec la SA acheteuse, des dirigeants communs, ou encore, par
personne interposée, l'opération relèverait des conventions
réglementées prévues par l'article 438 et serait soumise à la procédure
particulière des articles 438, 440, 502 et 503 (voir commentaire de ces
articles). Cependant, et bien qu'elle fasse dans ce cas, double emploi
avec la procédure particulière de l'article 547, l'approbation de
l'assemblée prévue par cet article semble être néanmoins nécessaire
puisque ledit article est de portée générale et ne prévoit aucune
exception. L'actionnaire vendeur ne peut prendre part au vote de la
résolution concernée (voir commentaire de l'article 543). Le contrôle
prévu par l'article 547 s'apparente, mais de façon plus limitée, à celui
prévu dans tous les cas pour les conventions conclues entre la SARL et
ses associés par l'article 350 (voir commentaire de cet article).
On remarquera que l'assemblée générale ordinaire n'a pas à autoriser la
vente, mais à l'approuver, le cas échéant, si bien que la vente peut être
conclue avant d'être soumise à l'assemblée. Si l'assemblée la désapprouve, il
n'est pas prévu que la vente soit annulée ou résiliée, la nullité n'étant
encourue que si l'assemblée n'a pas statué sur le rapport spécial du
commissaire aux comptes. L'article 547 n'impartit aucun délai particulier dans
lequel l'assemblée doit statuer, mais il prévoit simplement que la question doit
être soumise à la prochaine AGO. Le conseil d'administration ou
l'administrateur général qui ne veillerait pas au respect de ces dispositions et
qui négligerait de demander son rapport, au commissaire aux comptes, ou de
porter la question à l'ordre du jour de l'assemblée, engagerait sa
responsabilité civile.
532
Article 548 : Cet article impose aux SA de réunir obligatoirement
l'assemblée générale ordinaire annuelle appelée à statuer sur les comptes de
 166
Sur deuxième convocation, aucun quorum n’est requis. (533)
Article 549 : L’assemblée générale ordinaire ne délibère valablement, sur
première convocation, que si les actionnaires présents ou représentés Article 550 : L’assemblée générale ordinaire statue à la majorité des voix
possèdent au moins le quart des actions ayant le droit de vote. exprimées. Dans les cas où il est procédé à un scrutin, il n’est pas tenu
compte des bulletins blancs dont disposent les actionnaires présents ou
représentés. (534)

l'exercice écoulé, dans les six mois de la clôture de cet exercice, comme
prévu d'ailleurs par l'article 140. Si l'on tient compte du délai minimum de
convocation de l'assemblée et de communication préalable: 15 jours (voir
commentaire des articles 518 et 525), il ne reste, au plus, que 5 mois 1/2 au
conseil d'administration, ou à l'administrateur général et au commissaire aux
comptes, pour arrêter les comptes et établir leurs rapports. Les états
financiers et le rapport de gestion devant être par ailleurs communiqués au
commissaire aux comptes 45 jours au moins avant l'assemblée générale (voir
commentaire de l'article 140), il ne reste plus, en définitive, au conseil
d'administration ou à l'administrateur général que 4 mois 1/2 au plus après la
clôture de l'exercice, pour préparer les documents en question. Si ce délai se
révélait trop court pour des raisons exceptionnelles, ou absolument
impératives, le conseil d'administration ou l'administrateur général devait, dès
qu'il a conscience de l'impossibilité, et en tout état de cause avant l'expiration
du délai de 6 mois, introduire une requête auprès de la juridiction compétente,
en vue d'obtenir un report exceptionnel de délai. A défaut, les administrateurs
ainsi que le commissaire aux comptes engageraient au moins leur
responsabilité civile, à défaut de responsabilité pénale, non prévue aux
articles 889 à 891. L'article 548 prévoit également la possibilité de limiter le
droit d'accès aux assemblées générales ordinaires, pour les petits porteurs.
Cette limitation qui complète les dispositions générales de l'article 537 (voir
commentaire de cet article) suppose toutefois: (1) quelle soit expressément
prévue par les statuts; (2) que la limitation statutaire ne soit pas supérieure à
10 actions; (3) et que la possibilité soit offerte aux actionnaires concernés, de
se grouper afin d'atteindre le minimum d'actions prévu et dans ce cas, de se
faire représenter à l'assemblée par l'un d'entre eux. En conséquence, un
actionnaire qui ne posséderait pas le nombre d'actions suffisant, mais qui
serait en même temps mandataire (voir commentaire de l'article 538) d'un ou
plusieurs autres actionnaires, et représenterait un nombre total supérieure à
la limite statutaire, pourrait valablement participer à l'assemblée ordinaire. On
remarquera que l'article 548 ne concerne que les assemblées générales
ordinaires, et pas seulement les assemblées générales ordinaires annuelles;
par contre, aucun nombre limite d'actions ne pourrait s'appliquer, même s'il
est prévu par les statuts, en ce qui concerne les assemblées générales
extraordinaires (voir commentaire de l'article 552) ou les assemblées
spéciales.
CHAPITRE 3 : ASSEMBLEE GENERALE EXTRAORDINAIRE
SECTION 1 : ATTRIBUTIONS
533
Article 549 : L'article 549 détermine le quorum requis pour les
assemblées générales ordinaires des SA: quorum du quart des actions,
sur première convocation et aucun quorum particulier, sur seconde
convocation (voir commentaire de l'article 518). Le quorum sur première
convocation doit être calculé uniquement sur les actions ayant le droit
de vote; celles qui en sont privées par une disposition statutaire ou par
une disposition de l'Acte uniforme, ne doivent donc pas être prises en
considération, pour le calcul de ce quorum (voir commentaire de l'article
543). La dispense de quorum, sur seconde convocation, suppose
nécessairement que cette seconde convocation soit uniquement
justifiée par l'absence du quorum requis, lors de la première
convocation, et que la seconde assemblée ordinaire soit appelée à
statuer sur le même ordre du jour que la première assemblée (voir
commentaire de l'article 524). Les conditions de quorum prévues par
l'article 549 sont impératives et les statuts ne pourraient y déroger.
534
Article 550 : L'article 550 détermine la majorité requise pour que les
résolutions soumises au vote de l'assemblée générale ordinaire des SA,
puissent être valablement adoptées: il s'agit de la majorité des voix
exprimées. Il ne s'agit donc pas de la majorité des voix dont disposent les
actionnaires présents ou représentés. En conséquence, les abstentions ou
les bulletins blancs en cas de scrutin, sont considérés comme des votes
opposés à l'adoption de la résolution proposée. Par ailleurs, il y a lieu
d'exclure, pour décompter les voix exprimées, celles qui ne peuvent être
prises en considération, en raison de l'exclusion ou de la limitation du droit de
vote attachés à certaines actions (voir commentaire de l'article 543) ou, au
contraire, tenir compte des droits de vote double pouvant être attachés à
certaines actions (voir commentaire de l'article 544). Comme pour le quorum
prévu à l'article 549, les conditions de majorité prévues à l'article 550, sont
impératives et il ne pourrait y être dérogé en aucune façon, par une
disposition des statuts.

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 167
Article 551 : L’assemblée générale extraordinaire est seule habilitée à
modifier les statuts dans toutes leurs dispositions. SECTION 2 : REUNION, QUORUM ET MAJORITE
Toute clause contraire est réputée non écrite.
L’assemblée générale extraordinaire est également compétente pour :
l'article 451 (voir commentaire de cet article) attribue au seul Conseil
1) autoriser les fusions, scissions, transformations et apports partiels d'Administration (l'Administrateur général n'est pas visé), la possibilité
d'actif; de transférer le siège social "dans les limites d'un même Etat-Partie" (et
2) transférer le siège social en toute autre ville de l'Etat-Partie où il est pas seulement dans les limites d'une même ville), tout en attribuant au
situé, ou sur le territoire d'un autre Etat; Conseil la compétence de décider la modification des statuts. Mais ces
3) dissoudre par anticipation la société ou en proroger la durée. décisions sont obligatoirement soumises à la ratification de l'assemblée
Toutefois, l’assemblée générale extraordinaire ne peut augmenter les générale ordinaire. L'interprétation combinée des dispositions des 3
engagements des actionnaires au delà de leurs apports qu'avec l’accord de articles concernés (Article 27, 451 et 551), donne donc à penser qu'il y
chaque actionnaire.(535) ait bien lieu de distinguer: (1) le transfert de siège dans une même ville:
Ce transfert pourrait être décidé par le Conseil d'administration ou
l'Administrateur général (Article27), la modification statutaire pourrait
535
Article 551 : L'article 551 délimite le champ de compétence de être décidée par le Conseil d'administration sans ratification par l'AGO
l'assemblée générale extraordinaire, laquelle décide: (1) toutes (art 451), mais elle devrait obligatoirement être décidé par l'AGE dans le
modifications aux statuts; (2) les augmentations ou réductions de cas d'une SA à Administrateur général (2) le transfert de siège au sein
capital; (3) les fusions, scissions, apports partiels d'actif; (4) la d'un même Etat-Partie, mais entre deux localités différentes: Ce
transformation; (5) la dissolution anticipée (6) la prorogation. On pourrait transfert pourrait être décidé par le Conseil d'administration (Article451)
y ajouter à cette liste de compétence: l'amortissement du capital, s'il y est, en outre, autorisé par l'AGE (Article551) et la modification
lorsqu'il n'est pas prévu par les statuts (Article 652) et les décisions face statutaire décidée par le Conseil d'administration devrait être
à des pertes supérieures à la moitié du capital (Article 664). En ce qui (éventuellement) soumise à la ratification de l'AGO (art 451), tandis que,
concerne les augmentations de capital, lesquelles entraînent dans les SA avec Administrateur général, un tel transfert de siège et la
nécessairement la modification des statuts, elles relèvent exclusivement modification des statuts ne pourraient être décidés que par l'AGE (art
de la compétence de l'AGE (voir commentaire de l'article 564), même 551) (3) le transfert de siège d'un Etat-Partie dans un autre Etat-Partie:
s'il s'agit d'une augmentation de capital réalisée par voie d'incorporation Un tel transfert de siège et la modification des statuts ne peuvent être
de réserves, bénéfices ou prime d'émission alors qu'une telle décision décidés que par l'assemblée générale extraordinaire (art 551) (4) le
peut être prise aux conditions de quorum et de majorité des transfert de siège dans un Etat autre qu'un Etat-Partie: Bien que ce cas
l'assemblées ordinaires (voir commentaire de l'article 565). Cependant, ne soit pas envisagé par l'article 551, un tel transfert relève de la seule
la modification à apporter aux statuts à la suite d'une augmentation de compétence de l'assemblée générale extraordinaire, mais cette décision
capital peut être déléguée au Conseil d'administration ou à ne peut être prise qu'à l'unanimité des membres présents ou
l'Administrateur général (voir commentaire de l'article 568). Cette représentés, lors de l'assemblée (voir commentaire de l'article 554). En
possibilité ne semble pas être prévue, en ce qui concerne, par contre, ce qui concerne enfin les décisions des AGE ayant pour effet
les réductions de capital (voir commentaire de l'article 628). En ce qui d'augmenter les engagements d'un ou de plusieurs actionnaires (voire
concerne le "transfert de siège social", l'article 551 13° alinéa § 2° la totalité de ceux-ci) au delà de leurs apports, l'accord obligatoire de
prévoit que l'AGE est compétente pour le décider, lorsqu'il intervient chaque actionnaire, prévu par l'article 551, ne semble viser que chaque
dans un autre Etat-Partie ou vers une autre ville d'un même Etat-Partie: actionnaire dont les engagements se trouveraient augmentés et non
ce qui permet de déduire qu'un transfert de siège, au sein d'une même pas l'accord de tous les actionnaires (y compris ceux, dont les
ville, peut être décidé par un autre organe de la SA. C'est effectivement engagements ne seraient éventuellement pas modifiés). On trouvera
ce qui est prévu à l’article 27, lequel attribue cette compétence au d'autre part à l'article 562 (voir commentaire de cet article), un cas
Conseil d'administration ou à l'Administrateur général, sans leur d'application d'accord unanime, pour les augmentations de capital, en
reconnaître toutefois le droit de modifier les statuts en conséquence numéraire ou en nature, par voie d'élévation du nominal des actions
(voir commentaire de l'article 27). Par contre, et de façon contradictoire, anciennes.

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 168
Article 552 : Tout actionnaire peut participer aux assemblées générales
extraordinaires sans qu'une limitation de voix puisse lui être opposée.
Toute clause contraire est réputée non écrite. (536)
Article 553 : L’assemblée générale extraordinaire ne délibère
valablement que si les actionnaires présents ou représentés possèdent au
moins la moitié des actions, sur première convocation, et le quart des
actions, sur deuxième convocation.
Lorsque le quorum n’est pas réuni, l'assemblée peut être une troisième
fois convoquée dans un délai qui ne peut excéder 2 mois à compter de la
date fixée par la deuxième convocation, le quorum restant fixé au quart
des actions. (537)
536
Article 552 : La possibilité offerte par l'article 548 (voir commentaire
de cet article) d'imposer un nombre minimum d'actions pour participer
aux assemblées générales ordinaires, est écarté par l'article 552 en ce
qui concerne les assemblées générales extraordinaires. De même,
l'article 552 qui exclut également, dans le cas des AGE, toute possibilité
de limiter le nombre de voix dont un actionnaire peut disposer, restreint
le champ d'application des dispositions générales de l'article 543 (voir
commentaire de cet article). Toutefois, l'article 552 n'exclut pas, bien
entendu, l'application des dispositions privant certains actions du droit
de vote en certaines circonstances ou pour certaines décisions (voir le
commentaire de l'article 543 rappelant les cas considérés). En
revanche, le droit de vote double dont certains actions pourraient
bénéficier (voir commentaire de l'article 544), peut également être
exercé lors des assemblées générales extraordinaires, si les statuts le
prévoient.
537
Article 553 : L'article 553 détermine le quorum qui doit être atteint lors des
assemblées extraordinaires, pour leur permettre de délibérer valablement: la
moitié des actions, sur première convocation, et le quart des actions, sur
seconde ou troisième convocation. Ces quorums doivent être calculés, après
déduction des actions privées du droit de vote (voir commentaire de l'article
543), bien que l'article 553 ne le spécifie pas expressément, comme le fait
l'article 549 pour les AGO. Le quorum du quart, sur seconde et troisième
convocation, ne peut être appliqué que si ces assemblées délibèrent sur le
même ordre du jour que celui qui était soumis à l'assemblée précédente (voir
commentaire de l'article 524). Les conditions de quorum prévues à l'article
553 sont impératives, et les statuts ne pourraient valablement en prévoir
d'autres. On notera qu'au cas où le quorum du quart n'est pas atteint sur
seconde convocation, le délai entre la seconde et la troisième assemblée ne
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Article 554 : L’assemblée générale extraordinaire statue à la majorité des
2/3 des voix exprimées.
Lorsqu'il est procédé à un scrutin, il n’est pas tenu compte des bulletins
blancs.
Dans le cas de transfert du siège de la société sur le territoire d'un autre
Etat, la décision est prise à l’unanimité des membres présents ou
représentés.(538)
pourrait excéder deux mois; à défaut la troisième assemblée devrait, comme
la première, réunir un quorum de la moitié des actions. Les statuts peuvent
prévoir un délai inférieur à deux mois, sans pouvoir toutefois être inférieur à
six jours (voir commentaire de l'article 518). On notera également, que le
quorum requis pour les résolutions d'une AGE portant sur une augmentation
de capital par incorporation de réserves, bénéfices ou prime d'émission, est
ramené au quart des actions ayant le droit de vote (voir commentaire de
l'article 565).
538
Article 554 : L'article 553 détermine les conditions de majorité selon
lesquelles peuvent être adoptées les résolutions des assemblées
générales extraordinaires : majorité des deux tiers des voix exprimées.
S'agissant des deux tiers des voix exprimées, et non pas des deux tiers
des voix détenues par les actionnaires présents ou représentés, les
abstentions ou les bulletins blancs doivent être considérés comme des
votes opposés à l'adoption des résolutions. D'autre part, il ne doit pas
être tenu compte des voix correspondant à des actions qui sont exclues
du droit de vote: mais en revanche il doit être tenu compte, le cas
échéant, des droits de vote double ou des limites au nombre de voix,
prévus aux articles 543 et 544 (voir commentaire de ces articles).
L'article 554 introduit une exception aux règles de majorité, en y
substituant celle de l'unanimité des membres présents ou représentés,
sans tenir compte cette fois, du nombre de voix, pour le cas du transfert
du siège social dans un autre Etat sans qu'il soit précisé s'il s'agit d'un
autre Etat-Partie ou d'un Etat autre qu'un Etat-Partie. Il semble que
seule cette dernière situation soit envisagée à l'article 554, dont la
rédaction gagnerait à être mieux précisée. En effet, c'est ce seul cas qui
est envisagé, en ce qui concerne les SARL (voir commentaire de
l'article 359) et on ne verrait pas pourquoi il devrait en être autrement,
pour les SA. Cependant l'article 359 requiert pour les SARL l'unanimité
des associés, tandis que l'article 554 n'impose pour les SA, que
l'unanimité des actionnaires présents ou représentés à l'assemblée.
Cette différence justifierait peut-être l'application plus large découlant de
la rédaction actuelle de l'article 554; mais alors, il serait anormal de
 169
CHAPITRE 4 : ASSEMBLEE SPECIALE
SECTION 1 : ATTRIBUTIONS
Article 555 : L’assemblée spéciale réunit les titulaires d’actions d’une
catégorie déterminée.
L’assemblée spéciale approuve ou désapprouve les décisions des
assemblées générales lorsque ces décisions modifient les droits de ses
membres.
La décision d'une assemblée générale de modifier les droits relatifs à une
catégorie d'actions, n'est définitive qu'après approbation par l'assemblée
spéciale des actionnaires de cette catégorie. (539)
traiter de la même façon, un transfert de siège entre Etats-Parties, tous
soumis au droit de l'Acte uniforme, et un transfert hors des Etats-
Parties, lequel entraîne pour la société, un changement de régime
juridique (loi de l'Etat du nouveau siège). Cependant quelle que soit la
façon dont on interprète le dernier alinéa de l'article 554, l'unanimité des
actionnaires ne serait jamais requise pour les SA, même pour un
transfert de siège hors de la zone OHADA. En sens inverse, les
résolutions de l'AGE relatives à des augmentations de capital par
incorporation de réserves, de bénéfices ou de primes d'émission ou de
fusion, se prennent à la majorité simple des voix exprimées (voir
commentaire de l'article 565). Les conditions de majorité prévues par
l'article 554 sont impératives et les statuts ne pourraient prévoir des
conditions différentes.
539
Article 555 : Les assemblées spéciales sont destinées à réunir
seulement les propriétaires d'une même catégorie d'actions. Il pourrait
donc y avoir, au sein d'une même SA, plusieurs catégories d'actions
différentes et par conséquent, plusieurs assemblées spéciales. Les
catégories d'actions visées à l'article 555 correspondent à des actions
qui jouissent ensemble, de droits (ou d'obligations particulières et
distincts de ceux des autres actions; il peut s'agir par exemple : des
actions de priorité, par opposition aux actions ordinaires (Article755);
des actions partiellement amorties, par opposition aux actions non
amorties (Article 653); des actions à droit de vote double, par
opposition aux actions à vote simple (art 752). Ces catégories d'actions
jouissent de droits particuliers et la modification de ces droits, par
l'assemblée générale des actionnaires, ne peut se faire sans l'accord de
l'assemblée spéciale des actionnaires de la catégorie considérée. Il
n'est pas distingué d'assemblées ordinaires et d'assemblées
Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d'intérêt économique avec commentaires
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SECTION 2 : REUNION, QUORUM ET MAJORITE
Article 556 : L’assemblée spéciale ne délibère valablement que si les
actionnaires présents ou représentés possèdent au moins 1/2 des actions,
sur première convocation, et 1/4 des actions, sur deuxième convocation.
A défaut de ce dernier quorum, l'assemblée doit se tenir dans un délai de
2 mois à compter de la date fixée par la deuxième convocation. Le quorum
reste fixé au 1/4 des actionnaires présents ou représentés possédant au
moins 1/4 des actions.(540)
Article 557 : L’assemblée spéciale statue à la majorité des 2/3 des voix
exprimées.
Il n’est pas tenu compte des bulletins blancs. (541)
CHAPITRE 5 : CAS PARTICULIER DE LA SOCIETE ANONYME
UNIPERSONNELLE
extraordinaires, pour les assemblées spéciales, comme c'est le cas
pour les assemblées générales.
540
Article 556 : L'article 556 détermine le quorum requis pour que
l'assemblée spéciale puisse valablement délibérer: la moitié des actions
de la catégorie considérée, sur première convocation et le quart sur
seconde ou troisième convocation. Ces conditions sont les mêmes que
celles prévues pour les assemblées générales extraordinaires (voir
commentaire de l'article 553); elles sont valables pour toutes les
assemblées spéciales et elles s'imposent nécessairement, sans que les
statuts puissent prévoir de conditions différentes. On remarquera que le
quorum est calculé sur l'ensemble des actions de la catégorie, sans
qu'à priori, celles-ci puissent comporter une quelconque interdiction de
participation au vote. On remarquera aussi que le délai de 2 mois, entre
les 2ème et 3ème convocations éventuelles, semble s'imposer
absolument. alors qu'il ne s'agissait que d'un délai maximum dans le
cas des assemblées générales extraordinaires (voir commentaire de
l'article 553).
541
Article 557 : Comme pour les assemblées générales
extraordinaires (voir commentaire de l'article 554), la majorité requise
pour l'adoption des décisions de l'assemblée spéciale est fixée aux
deux tiers des voix exprimées. Il en résulte que les abstentions ou les
bulletins blancs ne doivent pas être considérés comme des votes
favorables.
 170
Article 558 : Lorsque la société ne comprend qu'un seul actionnaire, les
décisions qui doivent être prises en assemblée, qu'il s'agisse des décisions
relevant de la compétence de l'assemblée générale extraordinaire ou de
celles relevant de l'assemblée générale ordinaire, sont prises par
l'actionnaire unique.
Les dispositions non contraires des articles 516 à 557 du présent Acte jour sauf, semble-t-il, si l'actionnaire unique est également
Uniforme sont applicables. (542)
542
Article 558 : L'article 558 énonce une évidence : dans les sociétés
anonymes unipersonnelles, c'est l'actionnaire unique qui prend seul
toutes les décisions habituellement prises par l'assemblée générale
dans les SA comportant plusieurs actionnaires. Quant aux dispositions
des articles 516 à 557 auxquelles l'article 558 fait référence, elles sont
pour la plupart, sans intérêt ou sans application pratique pour les SA
unipersonnelles, c'est notamment le cas pour : (1) le bureau de
l'assemblée (art 529 à 531) (2) la feuille de présence e(Article 532 à
534) (3) la représentation des actionnaires (art 538) (4) la limitation du
droit de vote (art 542 et 543) (5) les actions à vote double ( art 544 et
545) (6) les quorums et majorités des votes en assemblée (Article548 à
550 et art 552 à 554) (7) les assemblées spéciales (art 555 à 557). En
effet, quelle que soit la nature de la décision à prendre, c'est
l'actionnaire unique qui la prend seul et personnellement, avec la totalité
des actions composant le capital social, et dont il n'y aurait aucun intérêt
à ce qu'elles soient de catégories différentes. Quant aux dispositions
des autres articles, à transposer au cas particulier de la SA
unipersonnelle, on peut considérer que: Article 516: l'administrateur
général (seule forme d'administration possible pour la SA
unipersonnelle), le commissaire aux comptes, le liquidateur et
éventuellement le mandataire de justice, dont un tiers intéressé aurait
pu demander la désignation, sont en droit de provoquer les décisions de
l'actionnaire unique, à défaut de le convoquer à une assemblée. Article
517: l'administrateur unique peut prendre ses décisions en tout lieu où il
se trouve, si les statuts ne lui imposent pas de les prendre au siège
social. Article 518: l'avis de convocation, ou plutôt l'invitation à décider,
émanant de la personne habilitée par l'article 516, aura nécessairement
la forme d'une lettre contre avis de réception, adressée à l'actionnaire
unique qui, à priori, devrait détenir toutes ses actions sous la forme
nominative. Article 519: une décision de l'actionnaire unique, sans
invitation (convocation) formelle à décider, ne pourrait être annulée par
application du dernier alinéa de l'article 519. Article 520: l'actionnaire
unique peut toujours se saisir lui-même d'une décision qu'il souhaite
prendre, sans qu'elle soit nécessairement prévue à l'ordre du jour fixé
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par l'Administrateur général. Article 521: l'actionnaire unique n'a pas,
semble-t-il, besoin de communiquer, au siège social le projet de
décision dont il se saisirait lui même. Article 522: la personne qui invite
l'actionnaire unique à prendre des décisions, doit préparer un ordre du
l'Administrateur général de la SA unipersonnelle. Article 523: en cas de
nomination d'un nouvel Administrateur général, les renseignements
prévus par cet article doivent être portés à la connaissance de
l'actionnaire unique, sauf si c'est ce dernier qui doit être désigné comme
Administrateur général. Article 524: il ne peut y avoir de décision de
l'actionnaire unique sur seconde ou troisième "convocation". Article 525:
les documents prévus par cet article doivent être communiqués à
l'actionnaire unique dans le délai de 15 jours avant la date de sa
décision, à l'exception toutefois, de la "liste des actionnaires". Article
526: l'actionnaire unique jouit du droit permanent de communication,
prévu par cet article, y compris celui de questionner l'Administrateur
général deux fois par an. Mais ceci n'a de sens que si l'actionnaire
unique n'est pas également Administrateur général. Article 527: cet
article pourrait s'appliquer au cas où l'actionnaire unique aurait consenti
un usufruit sur ses actions, en revanche, on peut se poser la question
de savoir, si un droit de copropriété indivis est compatible avec
l'existence d'une SA unipersonnelle. Article 528: cet article pourrait être
mis en œuvre dans le cas où l'Administrateur général, distinct de
l'actionnaire unique, refuserait à ce dernier, de lui communiquer les
documents prévus aux articles 525 et 526. Article 535: le procès-verbal
constatant les décisions de l'actionnaire unique, peut indiquer
seulement: la désignation de ce dernier et celle de la société, les
documents sur lesquels il a fondé ses décisions, ainsi que le contenu et
l'étendue de celles-ci. Il signe seul, le procès-verbal de ses décisions.
Article 536: l'Administrateur général peut signer les copies ou extraits
des procès-verbaux constatant les décisions de l'actionnaire unique, de
même qu'il pourrait mandater toute personne de son choix à cet effet, et
notamment l'Administrateur général adjoint, s'il en a été désigné un.
Article 537: l'actionnaire unique prend seul ses décisions, mais il
pourrait le faire en présence de toute autre personne de son choix, et
notamment celle de l'Administrateur général et du Commissaire aux
comptes qui doivent lui présenter leurs rapports. Article 538: il semble
exclu que l'actionnaire unique puisse mandater quelqu'un, pour prendre
des décisions en son nom. Article 539: l'actionnaire unique peut
consulter l'Administrateur général s'il ne remplit pas lui même cette
fonction, lors de la prise des décisions. Article 540 et 541: s'il vient à
nantir ses actions, l'actionnaire unique n'en continue pas moins à
 171
Article 561 : Toutes les décisions prises par l'actionnaire unique et qui
Article 559 : Dans les 6 mois qui suivent la clôture de l'exercice, donneraient lieu à publicité légale si elles étaient prises par une
l'actionnaire unique prend toutes les décisions qui sont de la compétence assemblée doivent être publiées dans les mêmes formes. (545)
de l'assemblée générale ordinaire annuelle.
Les décisions sont prises au vu des rapports de l'administrateur général et SOUS-TITRE 4 : MODIFICATION DU CAPITAL
du commissaire aux comptes qui assistent aux assemblées générales
conformément à l'article 721 du présent Acte Uniforme.(543) CHAPITRE 1 : DISPOSITIONS GENERALES

Article 560 : Les décisions prises par l'actionnaire unique revêtent la
forme de procès-verbaux qui sont versés aux archives de la société. (544)
prendre ses décisions, et au cas improbable où ces actions revêtiraient
la forme au porteur, il ne semble pas nécessaire de procéder au dépôt
des documents prévus aux articles 540 et 541. Article 547: le rapport du
Commissaire aux comptes, prévu par cet article, dans le cas où
l'actionnaire unique vendrait son bien personnel à la SA unipersonnelle,
dans les deux ans de son immatriculation au RC, devrait par contre être
établi, bien que l'actionnaire unique n'ait aucune décision à prendre à ce
sujet, puisqu'il est privé du "droit de vote" par cet article. Un tel rapport
peut cependant présenter un intérêt pour les tiers, au cas où la vente se
ferait à un prix différent de celui qui aurait été estimé par le
Commissaire aux comptes.
543
Article 559 : Comme toute SA, la SA unipersonnelle est tenue
d'approuver ses comptes dans les six mois de la clôture de l'exercice.
L'Administrateur général et l'actionnaire unique sont donc à cet égard
tenus des mêmes obligations et délais que ceux qui incombent au
Conseil d'administration et à l'AGO, dans les SA pluripersonnelles. Bien
que cela ne soit pas prévu par l'article 559, il semble qu'en cas
d'empêchement, un report de délai puisse être demandé à la juridiction
compétente, comme cela est prévu à l'article 548 (voir commentaire de
cet article). Les rapports de l'Administrateur général et du Commissaire
aux comptes doivent être établis comme dans les SA pluripersonnelles,
et leurs auteurs sont tenus de les communiquer et de les présenter à
l'actionnaire unique, lors de ses prises de décisions, dans les formes et
délais prévus par l'Acte uniforme, lequel ne fait à cet égard, aucune
distinction entre les SA unipersonnelles et les SA pluripersonnelles.
544
Article 560 : L'actionnaire unique dresse procès-verbal de ses
décisions et consigne ce document au registre des délibérations ou au
classeur à feuillets mobiles qui en tient lieu, dans les conditions prévues
à l'article 135 (voir commentaire de cet article).
SECTION 1 : MODALITES DE L’AUGMENTATION DE CAPITAL
Article 562 : Le capital social est augmenté, soit par émission d'actions
nouvelles, soit par majoration du montant nominal des actions existantes.
Les actions nouvelles sont libérées, soit en espèces, soit par compensation
avec des créances certaines, liquides et exigibles sur la société, soit par
incorporation de réserves, bénéfices ou primes d'émission, soit par apport
en nature.
L'augmentation de capital par majoration du montant nominal des actions
n'est décidée qu'avec le consentement unanime des actionnaires, à moins
qu'elle ne soit réalisée par incorporation de réserves, bénéfices ou primes
d'émission. (546)
545
Article 561 :Les décisions de l'actionnaire unique, comme celles
des assemblées générales des SA pluripersonnelles, donnent
obligatoirement lieu aux formalités prévues par l'Acte uniforme, dans
des conditions de forme et délais strictement identiques (insertion
légale, dépôt au greffe et inscription au registre du commerce et du
crédit mobilier).
546
Article 562 : L'article 562 énumère les différents cas possibles de
réalisation d'une augmentation de capital en cours d'existence de la SA:
apport en numéraire, conversion de créances certaines, liquides et exigibles ,
apport en nature, incorporation de réserves, bénéfices ou primes d'émission.
Ces diverses augmentations de capital peuvent être réalisées, soit par
création d'actions nouvelles, soit par élévation du montant nominal des
actions existantes. Cette dernière modalité n'est pratiquement utilisée que
dans le cas d'incorporation de réserves, bénéfices ou primes d'émission:
cependant une telle augmentation de capital pourrait être également réalisée
par création d'actions nouvelles, attribuées gratuitement aux actionnaires,
dans les proportions de leur participation au capital ancien ou de leurs droits
d'attribution aux actions nouvelles. Les autres cas d'augmentation de capital
(apports en numéraire ou en nature) sont habituellement réalisées par
émission d'actions nouvelles, attribuées en rémunération des apports
effectués par chaque apporteur, cependant l'article 562 prévoit la possibilité

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 172
sur le rapport du conseil d'administration ou de l'administrateur général,
Article 563 : Les actions nouvelles sont émises, soit à leur montant selon le cas, et sur le rapport du commissaire aux comptes. (548)
nominal, soit à ce montant majoré d'une prime d'émission. (547)
Article 565 : Lorsque l'augmentation de capital est réalisée par
Article 564 : L'assemblée générale extraordinaire est seule compétente incorporation de réserves, bénéfices ou primes d'émission, l'assemblée
pour décider ou, le cas échéant, autoriser une augmentation de capital, générale statue aux conditions de quorum et de majorité prévues aux
articles 549 et 550 du présent Acte Uniforme pour les assemblées
générales ordinaires. (549)

de réaliser de telles augmentations de capital, par élévation du nominal des

actions anciennes, à condition que l'accord unanime des actionnaires soit
obtenu. En effet, une telle opération ne peut être envisagée, que si tous les
actionnaires participent simultanément à l'augmentation de capital et dans
des proportions identiques à celles de leur participation au capital ancien. Elle
a pour conséquence, d'augmenter les engagements des actionnaires (voir
commentaire de l'article 551). Ce dernier procédé sera sans doute rarement
utilisé, sauf peut-être dans le cas des SA ayant encore des actions au
nominal inférieur à 10.000 F CFA et qui voudraient, par ce moyen, porter la
valeur nominale de leurs titres au minimum prévu par l'article 387 (voir
commentaire de cet article). La libération d'actions de numéraire par
compensation de créances détenues sur la société émettrice, ne peut
intervenir que si ces créances sont certaines, liquides et exigibles. Si cette
triple condition n'est pas remplie et si la société n'est pas "in bonis" au
moment de l'émission, la conversion des créances peut intervenir par le biais
d'un apport en nature des créances considérées, pour leur valeur effective,
estimée par le commissaire aux apports, comme dans le cas d'un apport de
créances détenues sur des tiers, (voir commentaire des articles 619 à 626).
L'article 562 ne prévoit pas le cas d'une augmentation de capital par
conversion d'obligations en actions de la SA émettrice. L'émission
d'obligations convertibles en actions, n'est pas, par ailleurs, prévue aux
articles 779 à 821, lesquels n'excluent pas pour autant l'émission de telles
obligations.
547
Article 563 : L'article 563 prévoit l'éventualité de l'émission d'actions
avec "prime". Dans un tel cas, le prix d'émission des actions nouvelles
est supérieur au montant nominal des titres, la différence (prime
d'émission) est destinée à équilibrer les droits de tous les actionnaires,
anciens et nouveaux (ou encore d'actionnaires anciens dont le taux de
participation au capital viendrait à changer du fait de l'augmentation de
capital), sur les réserves et plus values nettes latentes de la société
émettrice. Alors que le montant nominal de l'action de numéraire doit
être au moins libéré du quart à la souscription, la prime d'émission doit
être, par contre, intégralement libérée à la souscription (voir
commentaire de l'article 604).
548
Article 564 : Seule l'assemblée générale extraordinaire peut décider (ou
autoriser) une augmentation de capital, même s'il s'agit d'une augmentation
de capital par incorporation de réserves, bénéfices ou primes d'émission, et
même si une telle augmentation de capital se décide aux conditions de
quorum et de majorité des assemblées ordinaires (voir commentaire de
l'article 565). L'assemblée générale extraordinaire décidant (ou autorisant)
une augmentation de capital, doit obligatoirement statuer sur les rapports du
Conseil d'administration (ou de l'Administrateur général) et du commissaire
aux comptes. Ces rapports doivent être établis dans tous les cas
d'augmentation de capital, y compris, les incorporations de réserves, les
émissions d'actions de numéraire avec exercice du droit préférentiel de
souscription, et les augmentations de capital par apport en nature. Dans ce
dernier cas, le rapport du commissaire aux comptes est distinct de celui du
commissaire aux apports (voir commentaire de l'article 622). Le contenu du
rapport du Conseil d'administration (ou de l'Administrateur Général), est
indiqué aux articles 570 et 589 (voir commentaire de ces articles). La question
qui se pose est de savoir, si "l'autorisation" en question ne vise que la
"délégation" prévue à l'article 568 (voir commentaire de cet article) ou bien, si
l'assemblée générale extraordinaire peut autoriser l'organe d'administration à
réaliser lui même des augmentations de capital sans être tenu par des limites
particulières, dans le temps ou dans le montant. Cette dernière interprétation
est exclue, car elle reviendrait à vider de son contenu le principe de la
compétence exclusive de l'AGE, fixée par l'article 564, et par ailleurs, elle
contreviendrait à l'interdiction faite par l'article 569 (voir commentaire de cet
article), au Conseil d'administration ou à l'Administrateur général, de "décider"
l'augmentation de capital. D'autre part, l'organe d'administration ne pourrait
user de son autorisation que dans la limite de 3 ans, prévue à l'article 571
(voir commentaire de cet article).
549
Article 565 : L'augmentation de capital par incorporation de
réserves, bénéfices ou primes d'émission, relève bien de la compétence
de l'AGE, mais elle est décidée aux conditions de quorum et de majorité
des AGO (voir commentaire des articles 551 et 563). L'article 565 ne le
précise pas, mais la modification de l'article des statuts relatif au capital

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 173
Article 566 : Le droit à l'attribution d'actions gratuites, comme les droits
formant rompus qui peuvent résulter pour les actionnaires de
l'augmentation de capital par incorporation de réserves, de bénéfices ou
de primes d'émission, sont négociables et cessibles.
Toutefois, l'assemblée générale extraordinaire peut, dans les conditions de
quorum et de majorité prévues à l'article 565 du présent Acte Uniforme,
décider de manière expresse que les droits formant rompus ne seront pas
négociables et que les actions correspondantes seront vendues.
Les sommes provenant de la vente seront allouées aux titulaires des
rompus au plus tard 30 jours après la date d'inscription à leur compte du
nombre entier d'actions attribuées. (550)
social, qui découle de l'augmentation de capital par incorporation de
réserves, peut être prise aux mêmes conditions de quorum et de
majorité des AGO, tout en relevant bien, elle aussi, de la compétence
de l'AGE. On imaginerait mal en effet, qu'une telle modification puisse
ne pas être adoptée, uniquement parce que la résolution soumise au
vote n'aurait pas pu être adoptée aux conditions de quorum et de
majorité des AGE (Article553 et 554), alors qu'elle aurait réuni celles
des AGO (Article549 et 550), pour décider l'augmentation de capital,
elle-même. On rappellera que cette modification des statuts, comme
toutes les autres, doit être constatée par un acte authentique (voir
commentaire de l'article 10), sous réserve de la période transitoire
prévue à l'article 919 (voir commentaire de cet article).
550
Article 566 : Les rompus visés à cet article correspondent au nombre
d'actions anciennes, ne pouvant pas donner lieu à l'attribution d'actions
nouvelles gratuites créées dans une augmentation de capital par
incorporation de réserves: c'est par exemple le cas des 2 actions de surplus
qu'un actionnaire détiendrait parmi les 8 actions dont il serait propriétaire,
alors qu'il devrait recevoir, 2 actions nouvelles pour 3 actions anciennes. Les
droits d'attribution correspondant à ces deux actions, constitueraient des
rompus et l'actionnaire qui les détiendrait aurait le choix entre: ou vendre les
droits rattachés à ces deux actions, ou acheter ceux correspondant à une
action que détiendrait un autre actionnaire, de façon à permettre à l'acheteur
des rompus de se faire attribuer en échange, un nombre entier d'actions
nouvelles. La faculté de négocier les rompus pourrait être écartée, soit par les
statuts, soit par l'assemblée générale extraordinaire qui déciderait
l'augmentation de capital, et qui statuerait également sur ce point, aux
conditions de quorum et de majorité des AGO. Dans un tel cas, les droits
formant les rompus, devraient être vendus et le produit de leur vente
reviendrait aux "cédants" desdits droits (30 jours au plus tard après la
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Article 567 : L'assemblée générale peut autoriser le conseil
d'administration ou l'administrateur général, selon le cas, à fixer les
modalités de la vente des droits formant rompus. (551)
Article 568 : L'assemblée générale peut déléguer au conseil
d'administration ou à l'administrateur général, selon le cas, les pouvoirs
nécessaires à l'effet de réaliser l'augmentation de capital en une ou
constatation de leurs droits d'attribution, arrêtés à un nombre entier). Les
conditions de cette vente doivent être organisées, soit par l'AGE soit par le
Conseil d'administration: (ou par l'Administrateur général) sur délégation de
l'assemblée. Il est douteux que la vente puisse se faire au profit de la société
émettrice elle même, sous peine de tomber dans l'interdiction de l'article 639
(voir commentaire de cet article). Bien que l'article 566 ne le prévoie pas, il
semble que la suppression de la négociabilité des rompus pourrait être
valablement décidée par le Conseil d'administration (ou l'Administrateur
général), si l'assemblée générale extraordinaire a délégué à cet organe, le
soin de réaliser l'augmentation de capital par incorporation de réserves, sans
imposer la négociabilité des rompus. En tout état de cause, la délégation peut
être consentie pour déterminer les conditions de la vente des rompus (voir
commentaire de l'article 567). Le problème des rompus ne se pose en
pratique, que lorsque l'augmentation de capital par incorporation de réserves,
est réalisée par voie d'émission d'actions nouvelles, il est complètement
évacué dans le cas où l'augmentation est décidée par voie d'élévation du
nominal des titres existants. On observera que la question des rompus ne
concerne pas que les augmentations de capital par incorporation de réserves;
elle peut se poser dans toutes les émissions d'actions, avec ou sans exercice
du droit préférentiel de souscription; mais l'article 566 ne vise que le cas des
incorporations de réserves.
551
Article 567 : Si l'assemblée générale extraordinaire l'y autorise, le
conseil d'administration (ou l'administrateur général) peut fixer les
modalités de la vente des rompus, de même qu'il pourrait, semble-t-il
décider s'il y a lieu ou non d'interdire la négociabilité des rompus (voir
commentaire de l'article 566). L'article 567 ne renvoie pas
expressément à l'article 566, et l'autorisation qu'il prévoit, pourrait donc
s'appliquer à des cas de vente de rompus, autres que celui relatif aux
augmentations de capital par incorporation de réserves. Les statuts
pourraient, semble-t-il, soit écarter, soit imposer, la négociabilité des
rompus, d'une manière générale.
 174
plusieurs fois, d'en fixer tout ou partie des modalités, d'en constater la
réalisation et de procéder à la modification corrélative des statuts.(552) Article 570 : Le rapport du conseil d'administration ou de
l'administrateur général, selon le cas, contient toute informations utiles
Article 569 : Est réputée non écrite toute clause contraire conférant au sur les motifs de l'augmentation du capital proposée ainsi que sur la
conseil d'administration ou à l'administrateur général, selon le cas, le marche des affaires sociales depuis le début de l'exercice en cours et, si
pouvoir de décider l'augmentation de capital. (553) l'assemblée générale ordinaire appelée à statuer sur les comptes n'a pas
encore été tenue, pendant l'exercice précédent. (554)
552
Article 568 : L'article 568 permet à l'assemblée générale extraordinaire de Article 571 : L'augmentation du capital doit être réalisée dans le délai de
déléguer, soit au conseil d'administration, soit à l'administrateur général, selon 3 ans à compter de l'assemblée générale qui l'a décidée ou autorisée.
le cas, les pouvoirs nécessaires pour réaliser une augmentation de capital. L'augmentation du capital est réputée réalisée à compter du jour de
On observera tout d'abord, que seuls le conseil d'administration ou l'établissement de la déclaration notariée de souscription et de versement.
l'administrateur général peuvent recevoir cette délégation, à l'exclusion de (555)
tout autre organe de la société et que par conséquent, le conseil
d'administration ou l'administrateur général, ne pourrait subdéléguer ces
pouvoirs, au président du conseil ou au directeur général. sauf peut-être sur commentaire de cet article). Le conseil d'administration ou
des points très mineurs et accessoires. Il semble par ailleurs que la l'administrateur général, selon le cas, ne peut qu'exécuter ou réaliser les
délégation prévue par l'article 568, ne puisse se faire que dans le cadre d'une opérations matérielles d'une augmentation de capital décidée, au moins
augmentation de capital dont les caractéristiques principales ont été arrêtées dans ses grandes lignes, par l'assemblée générale extraordinaire; il ne
par l'assemblée générale extraordinaire, et non pas de manière générale, pourrait en aucun cas la décider, en dehors de ce cadre. Une stipulation
permanente ou illimitée (voir commentaire de l'article 564). Cependant, des statuts ou une décision de l'assemblée générale, contraire à cette
l'assemblée générale extraordinaire, peut confier le soin au conseil interdiction, serait de nul effet.
554
d'administration (ou à l’administrateur général), de réaliser l'opération dans la Article 570 : L'article 570 indique quel doit être le contenu du
limite d'un plafond qu'elle détermine, en une ou plusieurs tranches rapport du conseil d'administration (ou de l'administrateur général)
successives, dans la limite d'un délai de trois ans (voir commentaire de devant être soumis à l'assemblée générale extraordinaire appelée à
l'article 571), d'en fixer les conditions et les modalités, de constater la décider l'augmentation de capital. L'établissement obligatoire de ce
réalisation de l’augmentation de capital et de modifier les statuts en rapport est prévu à l'article 564 (voir commentaire de cet article). Dans
conséquence. Cette modification aux statuts doit être constatée par acte le cas où le droit préférentiel de souscription est écarté (voir
authentique (voir commentaire de l'article 10), sous réserve de la période commentaire de l'article 586), le rapport du conseil d'administration (ou
transitoire (2 ans) prévue à l'article 919. L'article 568 ne limite pas les cas de l'administrateur général) doit en outre obligatoirement, contenir les
d'augmentation de capital pour lesquels la délégation est possible, elle peut indications prévues à l'article 589 et il est éventuellement complété par
donc intervenir, aussi bien pour les augmentations en numéraire (avec ou le rapport prévu à l'article 592 (voir commentaire de ces deux articles);
sans renonciation au droit préférentiel de souscription), que pour les par contre, l'article 570 n'indique pas quel doit être le contenu du rapport
incorporations de réserves ou pour les augmentations en nature; cependant il obligatoire du commissaire aux comptes, prévu à l'article 564 (voir
parait exclu que cette délégation puisse intervenir dans ce dernier cas. En commentaire de cet article). Seuls les articles 591 et 592 indiquent le
effet, l'approbation de l'apport en nature ne relève que de la seule contenu du rapport du commissaire aux comptes, en cas de
compétence de l'assemblée générale extraordinaire et les dispositions des suppression du droit préférentiel de souscription (voir commentaire de
articles 619 à 626 relatifs à ce type d'augmentation de capital, ne fait aucune ces articles).
555
référence à la délégation de l'article 568 (voir commentaire de ces articles). Il Article 571 : La réalisation définitive d'une augmentation de capital
en est de même pour toutes les augmentations de capital comportant doit intervenir dans les trois ans de l'assemblée générale extraordinaire
l'attribution d'avantages particuliers. qui l'a décidée ou autorisée. Le Conseil d'administration ou
553
Article 569 : L'interdiction prévue par l'article 569 écarte toute l'Administrateur général qui aurait reçu la délégation prévue à l'article
équivoque sur la portée de l'autorisation prévue par l'article 564 (voir 568 (voir commentaire de cet article) ne pourrait donc user des pouvoirs

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Article 572 : Le capital doit être intégralement libéré avant toute
émission d'actions nouvelles à libérer en numéraire, à peine de nullité de
l'opération.(556)
SECTION 2 : DROIT PREFERENTIEL DE SOUSCRIPTION
Article 573 : Les actions comportent un droit préférentiel de souscription
aux augmentations de capital.
Les actionnaires ont, proportionnellement au montant de leurs actions, un
droit de préférence à la souscription des actions de numéraire émises pour
réaliser une augmentation de capital. Ce droit est irréductible.
Toute clause contraire est réputée non écrite. (557)
qui lui auraient été attribués à cet effet, passé ce délai de trois ans. Le
second alinéa, qui fixe au jour de la déclaration notariée de souscription
et de versement (voir commentaire de l'article 612) la réalisation de
l'augmentation, ne concerne que les augmentations de capital en
numéraire, dont les actions auront été libérées, soit par des
versements, soit par compensation avec des créances certaines,
liquides et exigibles. L'augmentation de capital par incorporation de
réserves, bénéfices ou primes d'émission, ainsi que celles réalisées par
apport en nature, sont réalisées définitivement, dès le moment où elles
ont été décidées.
556
Article 572 : L'obligation de libérer intégralement le capital ancien
avant de pouvoir procéder à son augmentation, ne concerne que les
augmentations de capital en numéraire, qu'elles soient réalisées par
versements en espèces ou par compensation avec des créances
certaines, liquides et exigibles, détenues sur la société émettrice. En
revanche, il est toujours possible de réaliser une augmentation de
capital par incorporation de réserves, bénéfices ou primes, ou par
apport en nature, alors que les actions de numéraire antérieurement
émises, ne seraient pas encore totalement libérées. On observera que
l'article 572 interdit "l'émission" d'actions de numéraire, avant la
libération complète du capital antérieur. Il faut en déduire que même si
le capital n'est pas complètement libéré, une augmentation de capital en
numéraire pourrait être valablement réalisée, à condition qu'elle soit
faite par augmentation du nominal des actions anciennes. Une telle
augmentation devant être décidée à l'unanimité des actionnaires par
application des dispositions de l'article 562 (voir commentaire de cet
article).
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Article 574 : Pendant la durée de la souscription, le droit préférentiel de
souscription est négociable lorsqu'il est détaché d'actions elles-mêmes
négociables.
Dans le cas contraire, ce droit est cessible dans les mêmes conditions que
l'action elle-même. (558)
Article 575 : Si l'assemblée générale le décide expressément, les
actionnaires ont également un droit préférentiel de souscription à titre
557
Article 573 : Cet article consacre le "droit préférentiel de
souscription" attaché à l'action, lequel permet à l'actionnaire de
maintenir, s'il le désire, son taux de participation dans le capital social.
Ce droit permet de souscrire à titre "irréductible" aux actions émises lors
de l'augmentation de capital. Mais il ne peut être exercé que lors des
émissions d'actions de numéraire, et non lors de l'émission d'actions
rémunérant des apports en nature. Il peut être supprimé par décision de
l'assemblée générale extraordinaire statuant dans les conditions
prévues aux articles 586 à 592 (voir commentaire de ces articles). De
même, l'actionnaire peut y renoncer dans les conditions prévues aux
articles 593 à 597 (voir commentaire de ces articles). D'autre part, le
droit préférentiel de souscription, attaché aux actions détenues par la
société émettrice elle même, est écarté par l'article 639 (voir
commentaire de cet article).
558
Article 574 : Lorsqu'il n'est pas supprimé (art 586) ou qu'il n'y est
pas renoncé (art 593), le droit préférentiel de souscription établi à
l'article 573 (voir commentaire de cet article), est un droit dont
l'actionnaire peut disposer à sa guise, pendant la période au cours de
laquelle il est autorisé à l'exercer: c'est à dire, pendant la période de
souscription des actions émises en numéraire (voir commentaire de
l'article 577). S'il ne l'utilise pas pour lui même, l'actionnaire peut céder à
un tiers, son droit de souscription, soit par la négociation, s'il est
détaché d'une action elle même négociable, soit par la cession, par les
voies civiles, dans le cas contraire (voir commentaires des articles 759
à 763).Cependant, si les statuts prévoient une limitation à la libre
transmission des actions, le cessionnaire envisagé du droit de
souscription, peut être soumis à l'agrément préalable du conseil
d'administration (ou de l'assemblée générale), dans les conditions
prévues aux statuts et par les article 765 à 771 (voir commentaires de
ces articles).
 176
réductible des actions nouvelles qui n'auraient pas été souscrites à titre
irréductible. (559)
Article 576 : Les actions sont attribuées à titre réductible aux délai court à compter de la date de l'ouverture de la souscription. (561)
actionnaires qui ont souscrit un nombre d'actions supérieur à celui qu'ils
pouvaient souscrire à titre irréductible et, en tout état de cause, dans la Article 578 : Ce délai se trouve clos par anticipation dès que tous les
limite de leur demande. (560)
559
Article 575 : Le droit de souscription, établi par l'article 573 (voir
commentaire de cet article), ne pouvant être réduit par les statuts ou par
l'assemblée générale (hormis le cas de suppression prévu à l'article 586), est
dit "irréductible". En revanche, l'assemblée générale pourrait décider
d'étendre le droit préférentiel de souscription au profit des actionnaires, sur
les actions qui n'auraient pas été souscrites à titre irréductible. Dans ces
conditions, les actionnaires intéressés pourraient souscrire par préférence à
ces dernières actions, mais cette fois-ci, à titre "réductible", c'est à dire dans
des proportions qui sont susceptibles d'être réduites, si le nombre d'actions
demandées à titre "réductible" est supérieur à celui des actions disponibles,
non souscrites à titre "irréductible" (voir commentaire de l'article 576). La
décision d'autoriser les souscriptions à titre réductible n'appartient qu'à
l'assemblée générale. Toutefois, il semble que cette dernière pourrait
autoriser le conseil d'administration (ou l'administrateur général) à y recourir,
ou à ne pas utiliser cette "autorisation", si elle lui a été donnée, et si les
conditions de l'émission rendent ce recours inutile (par exemple, si toutes les
actions ont été souscrites à titre irréductible). Si la possibilité de souscription à souscrites à titre irréductible, comme dans celui où, après renonciation
titre réductible a été donnée par l'assemblée générale, cela n'exclut pas la
possibilité de négociation ou de cession de droits de souscription, à titre
irréductible (voir commentaire de l'article 574). Le droit de souscription à titre
réductible, peut être exercé par le titulaire (actionnaire ou cessionnaire) du
droit de souscription à titre irréductible.
560
Article 577 : Afin de permettre aux actionnaires d'avoir un temps
suffisant pour exercer leur droit préférentiel de souscription et,
éventuellement de céder ce droit (voir commentaires des articles 573 et
574), l'article 577 fixe une durée minimale, au délai de souscription : 20
jours au moins. Ce délai, qui doit être indiqué dans la publication et
dans la lettre aux actionnaires prévues aux articles 598 et 599 (voir
commentaires de ces articles), pourrait être plus long, s l'assemblée
générale le décide ou l'autorise, notamment en raison des
circonstances (éloignement des actionnaires, importance des fonds à
réunir pour souscrire etc.), et de façon à ce que la brièveté du délai ne
puisse être assimilée à une manœuvre destinée à contrecarrer
l'exercice normal du droit préférentiel de souscription. On remarquera
Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d'intérêt économique avec commentaires
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Article 577 : Le délai accordé aux actionnaires, pour l'exercice de leur
droit préférentiel de souscription, ne peut être inférieur à 20 jours. Ce
droits de souscription à titre irréductible et, le cas échéant, à titre
réductible ont été exercés, ou que l'augmentation de capital a été
intégralement souscrite après renonciation individuelle à leur droit de
souscription, par les actionnaires qui n'ont pas souscrit. (562)
cependant, que le délai minimum (20 jours) prévu à l'article 577, doit
être combiné avec celui de 6 jours, prévu à l'article 599 qui impose
l'envoi d'une lettre d'information aux actionnaires, 6 jours au moins,
avant l'ouverture de la souscription (voir commentaire de cet article). En
conséquence, le délai minimal entre la publication et l'envoi de la lettre
(en supposant qu'elle soit envoyée le même jour), est un délai franc de
26 jours, ou autrement dit, la date d'ouverture de la souscription ne peut
être fixée avant le 6ème jour suivant l'information des actionnaires.
561
Article 578 : L'article 578 prévoit la possibilité de clôturer la
souscription par anticipation, c'est à dire, avant l'expiration du délai
prévu pour recueillir les souscriptions, lequel ne peut être inférieur à 20
jours (voir commentaire de l'article 577). Si cette clôture anticipée ne
pose aucun problème, dans le cas où toutes les actions ont été
expresse d'exercice du droit préférentiel de souscription, toutes les
actions émises ont été souscrites, il n'en est pas de même, semble-t-il,
dans le cas où toutes les actions auraient été souscrites à titre
irréductible et réductible. En effet, dans ce dernier cas, certains
actionnaires auraient pu souscrire, à titre irréductible et réductible, à
toutes les actions, avant l'expiration du délai de souscription, alors que
les souscriptions à titre irréductible, pourraient encore être reçues,
avant la date normale de clôture, d'actionnaires qui auraient attendu la
dernière minute et qui se verraient empêchés d'exercer leur droit
préférentiel, si on leur opposait la clôture anticipée de la souscription. Il
sera préférable, dans une telle hypothèse, de ne pas clôturer la
souscription par anticipation.
562
Article 579 : L'article 579 envisage une insuffisance de souscription
à la date de clôture de celle-ci, et il prévoit trois issues possibles à cette
situation, à condition que l'assemblée générale qui a décidé ou autorisé
l'augmentation de capital, les ait prévues et admises (toutes, ou une ou
plusieurs d'entre elles); dans le cas contraire, ces possibilités seraient
 177
à l'article 579 du présent Acte Uniforme ou certaines d'entre elles
Article 579 : Si les souscriptions à titre irréductible et, le cas échéant, à seulement.
titre réductible n'ont pas absorbé la totalité de l'augmentation de capital : L'augmentation de capital n'est pas réalisée lorsque, après l'exercice de
1) le montant de l'augmentation de capital peut être limité au montant ces facultés, le montant des souscriptions reçues n'atteint pas la totalité
des souscriptions réalisées sous la double condition que ce montant de l'augmentation de capital, ou, dans le cas prévu au paragraphe 1) de
atteigne les 3/4 au moins de l'augmentation prévue par l'assemblée l'article 579 du présent Acte Uniforme, les 3/4 de cette augmentation.
générale qui a décidé ou autorisé l'augmentation de capital et que cette Toutefois, le conseil d'administration ou l'administrateur général, selon le
faculté ait été prévue expressément par l'assemblée lors de l'émission; cas, peut d'office et dans tous les cas, limiter l'augmentation de capital au
2) les actions non souscrites peuvent être librement réparties, totalement montant atteint, lorsque les actions souscrites représentent 97 % de
ou partiellement, à moins que l'Assemblée en ait décidé autrement; l'augmentation de capital.
3) les actions non souscrites peuvent être offertes au public totalement ou Toute délibération contraire du conseil d'administration est réputée non
partiellement lorsque l'assemblée a expressément admis cette écrite.(563)
possibilité.
§ 1 : Usufruit
Article 580 : Le conseil d'administration ou l'administrateur général,
selon le cas, peut utiliser, dans l'ordre qu'il détermine, les facultés prévues Article 581 : Lorsque les actions anciennes sont grevées d'un usufruit,
l'usufruitier et le nu-propriétaire peuvent régler comme ils l'entendent les
conditions d'exercice du droit préférentiel et l'attribution des actions
nouvelles.
exclues. (1) soit, l'augmentation de capital est limitée aux souscriptions A défaut d'accord entre les parties, les dispositions des articles 582 à 585
reçues, à condition qu'elles atteignent au moins 75 % du montant de du présent Acte Uniforme sont applicables.
l'augmentation de capital prévue; (2) soit, les actions non souscrites, Ces dispositions s'appliquent également, dans le silence des parties, en cas
peuvent être librement attribuées à toutes personnes non titulaires de d'attribution d'actions gratuites. (564)
droits de souscription (sous réserve, le cas échéant, du respect des
clauses statutaires d'agrément préalable des souscripteurs); (3) soit, les 563
actions non souscrites sont offertes au public: ce qui supposerait, Article 580 : Au cas où les solutions prévues par l'article 579, ne
semble-t-il, la mise en œuvre des agréments et procédures prévues en permettraient pas de compléter la souscription en totalité ou au moins à
matière d'appel public à l'épargne (voir commentaires des articles 86 à 75 %, l'augmentation de capital ne pourrait être réalisée, sauf toutefois,
96 et 823 à 840). Cette dernière solution posera sans doute de gros si le seuil de 97 % était atteint ou dépassé, autrement dit, si au plus 3 %
problèmes d'interprétation, lorsqu'il s'agira de déterminer s'il y a, oui ou des actions émises, n'auraient pas été souscrites. Dans ce dernier cas,
non, appel public à l'épargne, et mieux vaudra l'écarter, ou ne pas la le Conseil d'administration, ou l'Administrateur général, pourrait d'office,
prévoir lors des décisions de l'AGE. En ce qui concerne la première clôturer l'augmentation de capital au montant atteint, mêmes s'il n'y a
solution permettant de limiter l'augmentation de capital, on observera pas été expressément autorisé par l'assemblée générale. L'article 580
que si les souscriptions recueillies atteignent 97 % de l'augmentation de ne prévoit pas de délai particulier, après la clôture normale de la
capital envisagée, et même si cela n'a pas été prévu par l'assemblée souscription, pour réaliser l'une ou l'autre des solutions de l'article 579,
générale, le Conseil d'administration ou l'Administrateur général peut, ni pour constater la réalisation de l'augmentation de capital à un
d'office, limiter l'augmentation de capital au montant atteint (voir montant au moins égal à 97 %. Cependant le délai de 6 mois, prévu à
commentaire de l'article 580). On remarquera que les 3 solutions l'article 617 (voir commentaire de cet article), constitue une limite
envisagées à l'article 579 ne semblent concerner que les augmentations éventuelle, si les souscripteurs demandent la restitution de leurs fonds.
564
de capital en numéraire sans suppression du droit préférentiel de Article 581 : En cas de démembrement de la propriété d'une action,
souscription, et qu'elles ne pourraient, a priori, pas être appliquées pour le nu-propriétaire et l'usufruitier peuvent décider librement entre eux,
les autres cas d'augmentation de capital, notamment celles dans des conditions d'exercice du droit préférentiel de souscription attaché à
lesquelles le droit préférentiel de souscription a été supprimé. l'action (voir commentaire de l'article 573), ainsi que du droit à

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 178
d'actions nouvelles, ni vendu les droits de souscription, 8 jours au moins
Article 582 : Le droit préférentiel de souscription attaché aux actions avant l'expiration du délai de souscription accordé aux actionnaires. (567)
anciennes appartient au nu-propriétaire.
Si le nu-propriétaire vend ses droits de souscription, les sommes Article 585 : Les actions nouvelles appartiennent au nu-propriétaire pour
provenant de la cession ou les biens acquis en remploi au moyen de ces la nue-propriété et à l'usufruitier pour l'usufruit. Toutefois, en cas de
sommes sont soumis à l'usufruit. (565) versement de fonds effectué par le nu-propriétaire ou par l'usufruitier
pour réaliser ou parfaire une souscription, les actions nouvelles
Article 583 : Si le nu-propriétaire néglige d'exercer son droit préférentiel n'appartiennent au nu-propriétaire et à l'usufruitier qu'à concurrence des
de souscription, l'usufruitier peut se substituer à lui pour souscrire aux droits de souscription: le surplus des actions nouvelles appartient en
actions nouvelles ou pour vendre les droits de souscription. pleine propriété à celui qui a versé les fonds. (568)
Si l'usufruitier vend les droits de souscription, le nu-propriétaire peut
exiger le remploi des sommes provenant de la cession. Les biens ainsi § 2 : Suppression du droit préférentiel
acquis sont soumis à l'usufruit. (566)
Article 586 : L'assemblée générale qui décide ou autorise une
Article 584 : Le nu-propriétaire d'actions est réputé, à l'égard de augmentation de capital peut, en faveur d'un ou de plusieurs bénéficiaires
l'usufruitier, avoir négligé d'exercer le droit préférentiel de souscription nommément désignés, supprimer le droit préférentiel de souscription pour
aux actions nouvelles émises par la société lorsqu'il n'a ni souscrit la totalité de l'augmentation de capital ou pour une ou plusieurs tranches
de cette augmentation.

Article 587 : Les bénéficiaires, lorsqu'ils sont actionnaires, ne prennent

l'attribution gratuite d'actions, en cas d'augmentation de capital par
incorporation de réserves, bénéfices et primes d'émission. A défaut
d'accord particulier, comme en cas de désaccord, ces droits sont
exercés dans les conditions prévues aux articles 582 à 585 (voir
commentaire de ces articles). L'exercice du droit de vote est organisé
par l'article 128 (voir commentaire de cet article).
565
Article 582 : En cas de démembrement du droit de propriété sur
une action et à défaut d'accord différent entre nu-propriétaire et
usufruitier (voir commentaire de l'article 581), le droit préférentiel de
souscription prévu à l'article 573 (voir commentaire de cet article), est
exercé par le nu-propriétaire. Par contre, les revenus des fonds,
provenant de la vente éventuelle du droit préférentiel de souscription,
par le nu-propriétaire, reviennent à l'usufruitier.
566
Article 583 : En cas de démembrement du droit de propriété sur
une action, et à défaut d'accord différent entre nu-propriétaire et
usufruitier (voir commentaire de l'article 581), et si le nu-propriétaire
n'exerce pas son droit préférentiel de souscription comme prévu à
l'article 582 (voir commentaire de cet article), l'usufruitier peut l'exercer
à la place du nu-propriétaire. Le produit de la vente éventuelle du droit
de souscription, par l'usufruitier, doit revenir au nu-propriétaire, mais les
revenus des fonds provenant de cette vente, reviennent à l'usufruitier.
pas part au vote ni pour eux-mêmes, ni comme mandataires et leurs
actions ne sont pas prises en compte pour le calcul du quorum et de la
majorité. (569)
567
Article 584 : Par application des dispositions de l'article 583 (voir
commentaire de cet article), l'usufruitier peut considérer que le nu-
propriétaire a négligé d'exercer son droit préférentiel de souscription, s'il
n'a ni souscrit ni vendu son droit, au plus tard 8 jours avant l'expiration
du délai de souscription (voir commentaire de l'article 577).
568
Article 585 : Par application des dispositions de cet article, quand
un nu-propriétaire et un usufruitier auront versé des fonds pour
souscrire à des actions en numéraire émises dans le cadre d'une
augmentation de capital, il y aura lieu de déterminer la proportion entre
la valeur du droit de souscription, par rapport aux fonds versés par
chacun d'eux, pour déterminer le nombre d'actions nouvelles soumises
à l'usufruit et le nombre d'actions nouvelles appartenant, en pleine
propriété, à celui qui aura versé les fonds.
569
Article 586 : L'article 586 donne la possibilité à l'assemblée
générale, de supprimer le droit préférentiel de souscription prévu à
l'article 573 (voir commentaire de cet article), et par conséquent,
d'imposer aux actionnaires anciens, que la souscription des actions de

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SECTION 3 : PRIX D'EMISSION ET RAPPORT
Article 588 : Le prix d'émission des actions nouvelles ou les conditions de
fixation de ce prix doivent être déterminés par l'assemblée générale
extraordinaire sur le rapport, selon le cas, du conseil d'administration ou
de l'administrateur général et sur celui du commissaire aux comptes. (570)
numéraire, émises à l'occasion d'une augmentation de capital, soit
réservée à tel ou tel actionnaire ou encore à des tiers (sous réserve, le
cas échéant, du respect des agréments préalables qui pourraient être
prévus aux statuts, pour contrôler l'entrée de nouveaux actionnaires).
Mais cette suppression est conditionnée par le respect des conditions
suivantes: (1) le ou les bénéficiaires de la souscription réservée doivent
être nommément désignés (par exemple, un créancier de la société, un
nouveau partenaire, susceptible de favoriser le développement des
activités de la société...). Il ne serait donc pas possible de supprimer le
droit préférentiel de souscription, sans indication du nom du bénéficiaire
au profit de qui la souscription serait réservée. (2) la possibilité de ne
désigner aucun bénéficiaire n'est donc possible que dans le cas de la
renonciation individuelle au droit préférentiel de souscription, prévu à
l'article 593 (voir commentaire de cet article). (3) l'assemblée générale
qui décide ou autorise l'augmentation de capital, doit statuer sur des
rapports spéciaux du Conseil d'administration (ou de l'Administrateur
général) et du Commissaire aux comptes (voir commentaires des
articles 588 à 592). (4) le contenu de ces rapports doit être conforme
aux dispositions desdits articles, et ils doivent être mis à la disposition
des actionnaires, dans les délais prévus aux articles 525 et 592 (voir
commentaires de ces articles).
La suppression du droit préférentiel de souscription, peut n'être que partielle
et ne porter que sur une ou plusieurs tranches d'une augmentation de capital
donnée. On observera par ailleurs, que la suppression du droit préférentiel de
souscription peut être décidée au profit de bénéficiaires non dénommés, par
les SA faisant appel public à l'épargne, dans les conditions prévues à l'article
839 (voir commentaire de cet article).
570
Article 587 : On remarquera que l'actionnaire, au bénéfice duquel la
souscription des actions de numéraire serait réservée, dans le cadre
d'une augmentation de capital, avec suppression du droit préférentiel de
souscription, est privé du droit de vote, non seulement sur les actions
anciennes qu'il posséderait lui même, mais également pour les actions
qu'il pourrait représenter, à l'assemblée générale décidant ou autorisant
l'augmentation de capital. Les actionnaires qui auraient l'intention de se
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Article 589 : Le rapport du conseil d'administration ou de
l'administrateur général prévu à l'article 588 du présent Acte Uniforme
indique :
1) le montant maximal et les motifs de l'augmentation de capital proposée;
2) les motifs de la proposition de suppression du droit préférentiel de
souscription;
3) le nom des attributaires des actions nouvelles, le nombre de titres
attribués à chacun d'eux et, avec sa justification, le prix d'émission. (571)
Article 590 : Lorsque l'assemblée fixe elle-même toutes les modalités de
l'augmentation de capital, le rapport mentionné à l'article 588 du présent
Acte Uniforme indique également l'incidence sur la situation des
actionnaires, de l'émission proposée, en particulier en ce qui concerne sa
quote-part des capitaux propres à la clôture du dernier exercice.
prononcer sur une telle opération, dont ils ne seraient pas les
bénéficiaires, auront donc tout intérêt, soit à voter eux mêmes, soit à
choisir un mandataire autre que l'intéressé. Les dispositions de l'article
587 limitent l'exercice du droit de vote prévu à l'article 543 (voir
commentaire de cet article). On remarquera, qu'interprété au pied de la
lettre, l'article 587 ne priverait pas du droit de vote, pour les actions qu'il
représenterait, le bénéficiaire de la suppression du droit préférentiel de
souscription, qui ne serait pas lui même déjà actionnaire de la société.
Mais une telle interprétation serait semble-t-il, contraire à l'esprit de
l'article 587.
571
Article 588 : L'article 588 attribue à l'assemblée générale seule, la
compétence de fixer le prix d'émission des actions nouvelles ou les
conditions selon lesquelles ce prix doit être fixé, dans le cas de la
suppression du droit préférentiel de souscription. Il semble par
conséquent, que l'assemblée générale ne pourrait valablement, dans ce
cas, déléguer au Conseil d'administration (ou à l'Administrateur
général), le soin de fixer lui même ce prix ou les conditions de fixation.
Les rapports prévus à l'article 588 sont, semble-t-il, ceux qui doivent
être obligatoirement soumis à l'assemblée générale qui décide ou
autorise l'augmentation de capital, comme prévu à l'article 564 (voir
commentaire de cet article). Lorsqu'il s'agit d'une augmentation de
capital en numéraire, avec suppression totale ou partielle du droit
préférentiel de souscription, ces rapports doivent en outre, comporter
les énonciations obligatoires prévues aux articles 589 à 592 (voir
commentaire de ces articles.
 180
Si la clôture est antérieure de plus de 6 mois à l'opération envisagée, cette
incidence est appréciée au vu d'une situation financière intermédiaire Article 592 : Lorsque l'assemblée générale a délégué ses pouvoirs dans
établie sur les 6 derniers mois selon les même méthodes et suivant la les conditions prévues à l'article 568 du présent Acte Uniforme, le conseil
même présentation que le dernier bilan annuel.(572) d'administration ou l'administrateur général, selon le cas, établit, au
moment où il fait usage de son autorisation, un rapport complémentaire
Article 591 : Le commissaire aux comptes donne son avis sur la décrivant les conditions définitives de l'opération établie conformément à
proposition de suppression du droit préférentiel, sur le choix des éléments l'autorisation donnée par l'assemblée. Le rapport comporte en outre les
de calcul du prix d'émission et sur son montant, ainsi que sur l'incidence informations prévues à l'article 589 du présent Acte Uniforme.
de l'émission sur la situation des actionnaires appréciée par rapport aux Le commissaire aux comptes vérifie notamment la conformité des
capitaux. modalités de l'opération au regard de l'autorisation donnée par
Il vérifie et certifie la sincérité des informations tirées des comptes de la l'assemblée et des indications fournies à celle-ci. Il donne également son
société sur lesquelles il donne cet avis. (573) avis sur le choix des éléments de calcul du prix d'émission et sur son
montant définitif, ainsi que sur l'incidence de l'émission sur la situation
572 financière de l'actionnaire, notamment en ce qui concerne sa quote-part
Article 589 : L'article 589, ainsi que les articles 590 et 592 (voir des capitaux propres à la clôture du dernier exercice.
commentaire de ces articles), fixent les énonciations obligatoires du Ces rapports complémentaires sont immédiatement mis à la disposition
rapport du Conseil d'administration (ou de l'Administrateur général) des actionnaires au siège social, au plus tard dans les 15 jours suivant la
dans le cas d'une augmentation de capital en numéraire, avec réunion du conseil d'administration ou la délibération de l'administrateur
suppression totale ou partielle, du droit préférentiel de souscription (voir général, et portés à leur connaissance à la plus prochaine assemblée. (574)
commentaire de l'article 586). On remarquera que l'obligation faite
d'indiquer les noms des attributaires des actions nouvelles, confirme
que la suppression du droit préférentiel de souscription ne peut se faire générale qui décide ou autorise une augmentation de capital en numéraire,
qu'au profit de personnes dénommées et qu'elle ne peut intervenir, par avec suppression totale ou partielle, du droit préférentiel de souscription (voir
conséquent, sans indication des bénéficiaires, ou au profit d'une commentaire de l'article 586). Il s'agit pour le commissaire aux comptes, de
catégorie de personnes telle que par exemple: les salariés de vérifier la régularité et la conformité de l'opérations, au regard des dispositions
l'entreprise, ou les membres d'une profession....(voir commentaire de de l'Acte uniforme, et de donner son avis sur les propositions et sur les
l'article 586). indications du conseil d'administration (ou de l'administrateur général)
573
Article 590 : L'article 590, comme l'article 592 (voir commentaire de conformément aux dispositions des articles 589 et 590 (voir commentaire de
cet article), ajoute une indication obligatoire à celles de l'article 589 (voir ces articles).
574
commentaire de cet article), dans le cas d'une augmentation de capital Article 592 : L'article 592 envisage le cas où l'augmentation de capital par
en numéraire, avec suppression totale ou partielle, du droit préférentiel émission d'actions de numéraire avec suppression, totale ou partielle, du droit
de souscription (voir commentaire de l'article 586). Cette indication préférentiel de souscription, a été autorisée par l'assemblée générale qui a
supplémentaire concerne l'incidence d'une telle suppression, sur la délégué, au conseil d'administration ou à l'administrateur général, les
situation des actionnaires qui se trouvent ainsi privés de l'exercice pouvoirs de réaliser ladite augmentation de capital, conformément aux
normal de leur droit préférentiel de souscription (voir commentaire de dispositions de l'article 568 (voir commentaire de cet article). Dans un tel cas,
l'article 573), notamment en ce qui concerne leur quote-part sur les les indications obligatoires prévues aux articles 590 et 591, en ce qui
capitaux propres de la société. Cette situation s'apprécie, soit sur les concerne les rapports du conseil d'administration (ou de l'administrateur
états financiers de la clôture du dernier exercice social, si l'émission des général) et du commissaire aux comptes, doivent être contenues dans des
actions nouvelles intervient dans les 6 mois de cette clôture, soit dans le rapports complémentaires. Un tel cas sera sans doute très rare en pratique,
cas contraire, sur la base d'une situation financière dressée, à une date dans la mesure où l'article 586 impose que la suppression du droit préférentiel
qui se situe dans les 6 mois précédant ladite clôture. de souscription, intervienne obligatoirement au profit de personnes
Article 591 : L'article 591 indique ce que doit obligatoirement contenir le dénommées qui seront donc connues lors de l'assemblée générale décidant
rapport spécial du commissaire aux comptes à présenter à l'assemblée ladite suppression; cette assemblée pourra alors facilement fixer toutes les

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 181
SECTION 4 : RENONCIATION INDIVIDUELLE AU DROIT PREFERENTIEL DE
SOUSCRIPTION
Article 593 : Les actionnaires peuvent renoncer, à titre individuel, à leur
droit préférentiel de souscription au profit de personnes dénommées. Ils
peuvent également renoncer à ce droit sans indication de bénéficiaires.
(575)
Article 594 : L'actionnaire qui renonce à son droit préférentiel de
souscription doit en aviser la société, par lettre au porteur contre
récépissé ou par lettre recommandée avec demande d'avis de réception,
avant l'expiration du délai d'ouverture de la souscription.(576)
conditions de l'émission. Toutefois, lorsque le cas envisagé par l'article 592 se
présentera, le conseil d'administration (ou l'administrateur général) ainsi que
le commissaire aux comptes, établiront chacun deux rapports: un premier
rapport à présenter à l'assemblée générale qui autorisera l'augmentation, et
un second rapport au moment de l'émission des actions nouvelles, décidée
sur délégation, par le conseil d'administration ou par l'administrateur général.
Les seconds rapports devront être mis à la disposition des actionnaires, dans
les quinze jours qui suivront la délibération du conseil d'administration ou de
l'administrateur général, et ils devront seulement être "portés à la
connaissance" des actionnaires, lors de la plus prochaine assemblée
générale: ce qui suppose que cette assemblée n'a pas à se prononcer sur
ces rapports et que sa tenue ne soit pas un préalable à la réalisation définitive
de l'augmentation de capital.
575
Article 593 : Les actionnaires qui n'utiliseraient pas leur droit
préférentiel de souscription (voir commentaire de l'article 573), ou qui ne
le céderaient pas (voir commentaire de l'article 574), alors que
l'assemblée générale n'aurait pas décidé sa suppression (voir
commentaire de l'article 586), pourraient y renoncer volontairement et
individuellement. A la différence de ce qui est prévu pour la suppression
du droit préférentiel de souscription, laquelle doit toujours être faite au
profit de personnes dénommées (voir commentaire de l'article 586),
l'abandon individuel peut se faire, soit au profit de personnes
dénommées, soit sans indication de bénéficiaire. La renonciation peut
porter aussi bien sur le droit préférentiel à titre irréductible que, le cas
échéant, sur le droit préférentiel à titre réductible (voir commentaire des
articles 573 et 575).
576
Article 594 : Afin d'éviter toute équivoque, la renonciation au droit
préférentiel de souscription prévue à l'article 593 (voir commentaire de
Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d'intérêt économique avec commentaires
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Article 595 : La renonciation sans indication de bénéficiaires doit être
accompagnée, pour les actions au porteur, des coupons correspondants ou
de l'attestation du dépositaire des titres constatant la renonciation de
l'actionnaire.
La renonciation faite au profit de bénéficiaires dénommés doit être
accompagnée de l'acceptation de ces derniers. (577)
Article 596 : Les actions nouvelles auxquelles l'actionnaire a renoncé
sans indication de bénéficiaires peuvent être souscrites à titre réductible
dans les conditions prévues à l'article 576 du présent Acte Uniforme ou, le
cet article), doit être constatée par un écrit envoyé à la société émettrice
qui doit en délivrer accusé de réception. Cette renonciation n'a d'intérêt
pratique que si elle intervient avant l'expiration du délai de souscription
(voir commentaire de l'article 577); au delà, l'actionnaire qui n'aurait pas
utilisé ou cédé son droit, ne pourrait plus l'exercer valablement.
577
Article 595 : Si l'actionnaire a renoncé à son droit préférentiel de
souscription, au profit d'un ou de plusieurs bénéficiaires dénommés, ces
derniers détiennent tous les droits abandonnés par le titulaire initial (voir
commentaire de l'article 597), à condition qu'ils aient fait connaître leur
acceptation, à la société, en même temps que celle-ci a été informée de la
renonciation. Au cas où les statuts contiendraient une clause d'agrément
préalable, dans le cadre d'une restriction à la transmission des actions (voir
commentaire de l'article 765), le bénéficiaire de l'abandon du droit préférentiel
de souscription, serait soumis à cet agrément, pour pouvoir bénéficier de la
transmission des droits, envisagés. Si l'actionnaire renonce simplement à son
droit préférentiel de souscription, sans indiquer de bénéficiaire, la société
pourra utiliser les droits abandonnés dans les conditions prévues à l'article
596 (voir commentaire de cet article), et pour permettre cette utilisation,
l'actionnaire renonçant, doit remettre avec sa renonciation, les documents
permettant l'exercice des droits. Lorsqu'il s'agira d'actions nominatives,
l'exercice du droit sera constaté par estampillage du titre ou de sa souche, et
lorsqu'il s'agira d'actions au porteur, la société émettrice annulera le coupon
qui doit lui être remis avec la lettre de renonciation. Si les titres au porteur
sont chez un dépositaire, l'attestation de dépôt permettra à la société
émettrice de localiser le coupon à détacher et à annuler, lors de l'attribution
des nouveaux titres. Dans ce dernier cas, le dépositaire doit avoir été informé
de la renonciation, au moins par la réception d'une copie de la lettre de
renonciation, obligatoirement déposée ou transmise au siège de la société
émettrice (voir commentaire de l'article 594).
 182
cas échéant, réparties entre les actionnaires ou offertes au public dans les
conditions fixées à l'article 579 du présent Acte Uniforme. SECTION 5 : PUBLICITE PREALABLE
Toutefois, lorsque cette renonciation a été notifiée à la société au plus tard A LA SOUSCRIPTION
à la date de la décision de réalisation de l'augmentation de capital, les
actions correspondantes sont mises à la disposition des autres Article 598 : Les actionnaires sont informés de l'émission d'actions
actionnaires pour l'exercice de leur droit préférentiel de souscription à nouvelles et de ses modalités par un avis contenant notamment les
titre irréductible et, le cas échéant, à titre réductible. (578) indications suivantes:
1) la dénomination sociale suivie, le cas échéant, de son sigle;
Article 597 : Lorsque l'actionnaire renonce à souscrire à l'augmentation 2) la forme de la société;
de capital au profit de personnes dénommées, ses droits sont transmis à 3) le montant du capital social;
ceux-ci, à titre irréductible et, le cas échéant, à titre réductible. (579) 4) l'adresse du siège social;
5) le numéro d'immatriculation de la société au registre du commerce et
du crédit mobilier;
578
Article 596 : La renonciation au droit préférentiel de souscription, prévue à 6) le nombre et la valeur nominale des actions et le montant de
l'article 593 (voir commentaire de cet article), permet d'accélérer et de faciliter l'augmentation de capital;
la réalisation des augmentations de capital en numéraire, lorsque le droit 7) le prix d'émission des actions à souscrire et le montant global de la
préférentiel de souscription n'a pas été supprimé. En effet, plus vite on prime d'émission, le cas échéant;
connaît les intentions des actionnaires sur leur participation, ou leur non- 8) les lieux et dates d'ouverture et de clôture de la souscription;
participation, à l'opération, plus vite on peut "boucler" la souscription. La 9) l'existence, au profit des actionnaires, d'un droit préférentiel de
renonciation expresse au droit de souscription va, le plus souvent, permettre souscription;
d'établir plus vite la répartition des actions à souscrire à titre réductible, voir
10) la somme immédiatement exigible par action souscrite;
de clôturer la souscription par anticipation, comme prévu à l'article 578 (voir
11) l'indication de la banque ou du notaire chargé de recevoir les fonds;
commentaire de cet article). Si la renonciation intervient dès avant, ou au plus
12) le cas échéant, la description sommaire, l'évaluation et le mode de
tard, le jour de la décision de réalisation de l'augmentation de capital, le gain
de temps serait encore plus grand et le droit préférentiel de souscription à titre rémunération des apports en nature compris dans l'augmentation de
irréductible, et éventuellement réductible, pourrait être immédiatement capital, avec l'indication du caractère provisoire de cette évaluation et de
organisé, seulement entre les actionnaires non renonçant. Certaines ce mode de rémunération. (580)
augmentations de capital pourront ainsi être rapidement réalisées, si elles ont
été précédées d'une préparation visant à informer les actionnaires du projet, l'actionnaire renonçant à ces droits. Dans le cas où l'abandon du droit
et à obtenir leur prise de position. Le procédé de la renonciation peut, dans préférentiel de souscription intervient sans indication de bénéficiaire,
certains cas, permettre d'éviter le recours à la suppression du droit l'exercice du droit à titre irréductible est écarté (voir commentaire de
préférentiel de souscription (voir commentaire de l'article 586), si les l'article 596).
580
actionnaires renoncent volontairement à leur droits de souscription, laissant le Article 598 : Bien que l'article 598 ne le prévoie pas, l'avis dont il y
soin à la société de choisir le ou les souscripteurs. On observera cependant est question doit être publié dans un journal habilité à recevoir les
que l'article 596, qui ne vise que le cas des renonciations sans indication de annonces légales (voir commentaire de l'article 257). A propos des
bénéficiaire, permet l'exercice, à titre réductible seulement, du droit mentions énumérées par le l'article598 et devant figurer obligatoirement
préférentiel de souscription abandonné. L'exercice à titre irréductible n'étant dans l'avis, on observera que: (1) bien que cela ne soit pas prévu, il
prévu que dans le cas d'une renonciation avec bénéficiaire désigné (voir sera bon d'indiquer le cas échéant, le recours possible à l'une des
commentaire de l'article 597. solutions de l'article 579 (voir commentaire de cet article), si elles ont
579
Article 597 : L'article 597 prévoit le transfert d'office du droit été envisagées par l'assemblée générale, ainsi que les possibilités de
préférentiel de souscription à titre irréductible, ainsi que du droit clôture anticipée de la souscription telles que prévues à l'article 578
préférentiel à titre réductible, si ce dernier a été décidé par l'assemblée (voir commentaire de cet article); (2) la date d'ouverture du délai de
(voir commentaire de l'article 575), au profit du bénéficiaire désigné par souscription ne peut être antérieure au sixième jour suivant celui de

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 183
Article 600 : Lorsque l'assemblée générale a décidé de supprimer le droit
Article 599 : L'avis prévu à l'article 598 du présent Acte Uniforme est préférentiel de souscription des actionnaires, les dispositions de l'article
porté à la connaissance des actionnaires par lettre au porteur contre 598 du présent Acte Uniforme ne sont pas applicables. (582)
récépissé ou par lettre recommandée avec demande d'avis de réception, 6
jours au moins avant la date d'ouverture de la souscription, à la diligence, SECTION 6 : ETABLISSEMENT D'UN
selon le cas, des mandataires du conseil d'administration, de BULLETIN DE SOUSCRIPTION
l'administrateur général ou de toute autre personne mandatée à cet effet.
(581) Article 601 : Le contrat de souscription est constaté par un bulletin de
souscription établi en 2 exemplaires, l'un pour la société et l'autre pour le
notaire chargé de dresser la déclaration notariée de souscription et de
versement. (583)

Article 602 : Le bulletin de souscription est daté et signé par le

l'envoi de la lettre prévue à l'article 579 (voir commentaire de cet
article); (3) les conditions d'exercice du droit préférentiel de souscription
à titre irréductible et éventuellement à titre réductible, seront utilement
précisées, en plus de l'existence proprement dite de ce droit; (4) les
indications relatives à des apports en nature, ne vise que le cas des
augmentations de capital mixte (apport en numéraire et apport en
nature).
581
Article 599 : La lettre aux actionnaires prévue par l'article 599 ne
posera pas de problème lorsque toutes les actions revêtiront la forme
nominative; par contre, les propriétaires d'actions au porteur ne pourront
être informés par ce moyen, mais seulement par l'avis prévu à l'article
598. Bien que cela ne soit pas expressément prévu par l'article 599,
l'obligation d'envoi de la lettre d'information ne peut en effet concerner
que les actionnaires nominatifs, car par hypothèse, on ignore qui est
propriétaire des actions au porteur, tout au moins pour ceux qui ne se
seraient pas présentés à l'assemblée générale, ou qui auraient depuis
celle-ci, cédé leurs actions. D'autre part, l'article 599 n'indique pas si le
délai de 6 jours qu'il prévoit, est un délai franc et s'il doit être décompté
à partir de l'envoi ou de la réception de la lettre. A défaut de ces
précisions, il y aura lieu de considérer qu'il s'agit d'un délai franc (date
d'envoi non comprise) à décompter à partir de l'envoi de la lettre. Par
hypothèse, cet envoi doit être postérieur ou simultané à la parution de
l'avis prévu à l'article 598. Il sera cependant prudent de fixer la date du
début de souscription - laquelle peut être postérieure à l'expiration du
délai de 6 jours - en tenant compte des délais habituels de transmission
postale, surtout quand il s'agira de toucher des actionnaires à l'étranger,
de façon à ce que le délai de souscription ne se trouve pas expiré ou
sur le point de l'être, lorsque l'actionnaire recevra sa lettre d'information
(voir commentaire de l'article 577).
souscripteur ou son mandataire qui écrit en toutes lettres le nombre de
582
Article 600 : L'article 600 supprime l'avis dans un journal
d'annonces légales (voir commentaire de l'article 598), dans le cas où le
droit préférentiel de souscription a été supprimé par l'assemblée
générale (voir commentaire de l'article 586). En effet, dans ce cas, il
n'est pas nécessaire d'informer les actionnaires des conditions
d'exercice d'un droit qui a été supprimé. Pour cette raison, on ne voit
pas l'intérêt qu'il y aurait, à envoyer aux actionnaires la lettre prévue à
l'article 599 (voir commentaire de cet article) et il semble que l'article
600 aurait pu supprimer non seulement l'avis de l'article 598,mais aussi
la lettre de l'article 599. Il semble qu'il s'agisse là d'une omission ou
d'une suppression implicite.
583
Article 601 : Dans tous les cas où il y a émission d'actions de
numéraire, dans le cadre d'une augmentation de capital, qu'elle soit
réalisée avec ou sans droit préférentiel de souscription, ou qu'elle soit
libérée par versements de fonds ou par compensation de créance sur la
société, la souscription doit être constatée par un bulletin de
souscription, établi en double exemplaire (un pour la société, un pour le
notaire), avec copie pour le souscripteur (Article 602). Un bulletin
distinct doit être établi pour chaque souscripteur, mais rien semble-t-il,
n'empêcherait d'établir plusieurs bulletins pour un même souscripteur
(par exemple un bulletin pour les actions souscrites à titre irréductible et
un bulletin pour les actions souscrites à titre réductible; ou encore, un
bulletin pour les actions libérées intégralement et un bulletin pour les
actions partiellement libérées; ou encore un bulletin pour les actions à
libérer par versement en numéraire et un bulletin pour les actions à
libérer par compensation de créance, lorsque de tels cas se présentent
simultanément).

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 184
titres souscrits. Une copie de ce bulletin établie sur papier libre lui est
remise. (584)
Article 603 : Le bulletin de souscription énonce :
1) la dénomination sociale suivie, le cas échéant, de son sigle;
2) la forme de la société;
3) le montant du capital social;
4) l'adresse du siège social;
5) le numéro d'immatriculation de la société au registre du commerce et
du crédit mobilier;
6) le montant et les modalités de l'augmentation de capital : nominal des
actions, prix d'émission;
7) le cas échéant, le montant à souscrire en actions de numéraire et le
montant libéré par les apports en nature;
8) le nom ou la dénomination sociale et l'adresse de la personne qui reçoit
les fonds;
9) les nom, prénoms et domicile du souscripteur et le nombre de titres
qu'il souscrit;
10) l'indication de la banque ou du notaire chargé de recevoir les fonds;
11) l'indication du notaire chargé de dresser la déclaration de souscription
et de versement;
12) la mention de la remise au souscripteur de la copie du bulletin de
souscription. (585)
584
Article 602 : Le bulletin de souscription prévu par l'article 601 (voir
commentaire de cet article), doit obligatoirement être daté; cette date
doit normalement se situer dans le délai de souscription prévu par
l'article 577 (voir commentaire de cet article). Le bulletin doit être signé
par le souscripteur, ou son mandataire, et la signature doit
obligatoirement être précédée de la mention manuscrite "bon pour
souscription à... actions" (nombre en toutes lettres). Le bulletin et la
mention manuscrite devront en principe, distinguer le nombre d'actions
souscrites à titre irréductible et le nombre d'actions éventuellement
souscrites à titre réductible (voir commentaire des articles 573 et 575).
585
Article 603 : L'article 603 indique les mentions que doit
obligatoirement comporter le bulletin de souscription, outre le libellé
correspondant à la souscription considérée, distinguant le cas échéant,
les souscriptions à titre irréductible et réductible, ainsi que le mode de
libération des actions souscrites et indiquant le montant des versements
effectués. La mention (7°) relative au montant libéré par des apports en
nature, ne concerne que les cas d'augmentation de capital mixte
(apports en numéraire et en nature). Les apports en nature proprement
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SECTION 7 : LIBERATION DES ACTIONS
Article 604 : Les actions souscrites en numéraire sont obligatoirement
libérées, lors de la souscription d'un quart au moins de leur valeur
nominale et, le cas échéant, de la totalité de la prime d'émission. (586)
Article 605 : La libération du surplus doit intervenir, en une ou plusieurs
fois, sur appel du conseil d'administration ou de l'administrateur général,
selon le cas, dans le délai de 3 ans à compter du jour où l'augmentation de
capital est réalisée. (587)
dits ne nécessitent pas l'établissement d'un bulletin de souscription,
mais celui d'un contrat d'apport bien qu'un tel contrat ne soit pas
expressément prévu aux articles 619 à 626 (voir commentaire de ces
articles). Les augmentations de capital par incorporation de réserves,
bénéfices ou primes lorsqu'elles ne s'accompagnent d'aucun versement
complémentaire, ne nécessitent pas non plus l'établissement d'un
bulletin de souscription (voir commentaire de l'article 606).
586
Article 604 : Comme pour les actions de numéraire émises à la
constitution de la SA (voir commentaire de l'article 389), les actions de
numéraire émises lors d'une augmentation de capital, sont libérées
conformément aux conditions fixées par l'assemblée générale ou, sur
délégation de celle-ci, par le Conseil d'administration ou l'Administrateur
général (voir commentaire des articles 564 et 568). La libération
immédiate ne peut être inférieure au quart du nominal des actions
émises, qu'il s'agisse de versements de fonds ou de libération par
compensation de créances certaines liquides et exigibles détenues sur
la société émettrice. Lorsque l'émission est faite avec prime (voir
commentaire de l'article 563), le montant de cette prime doit être
immédiatement et intégralement versé à la souscription. En cas
d'émission d'actions de numéraire à libérer en partie par versements en
espèces et en partie par incorporation de réserves bénéfices ou prime,
la partie à libérer en espèces, doit être obligatoirement intégralement et
immédiatement libérée (voir commentaire de l'article 606).
587
Article 605 : Comme pour les actions de numéraire émises à la
constitution de la SA (voir commentaire de l'article 389), le solde du
nominal non libéré à la souscription doit être versé à la société, selon
les appels du Conseil d'administration (ou de l'Administrateur général).
La libération complète doit intervenir dans les trois ans qui suivent le
jour de la réalisation de l'augmentation de capital, c'est à dire, le jour de
la déclaration notariée de souscription et de versement, prévue par
 185
Article 606 : Les actions souscrites en numéraire résultant pour partie de
versement d'espèces et pour partie d'une incorporation de réserves, de
bénéfices ou de primes d'émission doivent être intégralement libérées lors
de la souscription. (588)
Article 607 : Les fonds provenant de la souscription d'actions de
numéraire sont déposés par les dirigeants sociaux, pour le compte de la
société, dans une banque domiciliée dans l'Etat-Partie du siège ou en
l'étude d'un notaire.
Ce dépôt est fait dans le délai de 8 jours à compter de la réception des
fonds. (589)
l'article 612 (voir commentaire de cet article, ainsi que celui de l'article
616) et non pas le jour du modificatif au RC. Rappelons que la date de
l'immatriculation de la société au RC marque le point de départ du délai
de trois ans prévu pour la libération du solde des actions de numéraire
émises à la constitution de la SA (voir commentaire de l'article 389).
588
Article 606 : L'article 606 envisage le cas, assez rare, où une
augmentation de capital serait faite par émission d'actions à libérer en partie
par des versements et en partie par incorporation de réserves (ou bénéfices
ou primes) et impose, que de telles actions doivent être intégralement
libérées à la souscription. Ceci implique qu'en dérogation au principe prévu
par l'article 604 (voir commentaire de cet article), la partie de ces actions à
libérer par versement d'espèces, soit intégralement et immédiatement versée.
Bien que l'article 606 ne vise que les versements d'espèces, il en irait de
même si la partie à verser était compensée par des créances sur la société
émettrice. Pour échapper à cette contrainte, il serait nécessaire de procéder à
deux augmentations de capital distinctes (si les modalités pratiques le
permettent): une augmentation de capital à libérer par des versements ou des
compensations et une augmentation de capital par incorporation de réserves
(bénéfices ou primes).En tout état de cause, cette dernière augmentation
devrait être intégralement et immédiatement "libérée", par l'incorporation, car
il est exclu implicitement (par l'Article 606) qu'une augmentation de capital
réalisée uniquement par incorporation de réserves (bénéfices ou primes),
puisse n'être que partiellement libérée, même s'il était, éventuellement, prévu
que le solde puisse être libéré par prélèvements sur des réserves (bénéfices
ou primes) ultérieures.
589
Article 607 : Comme pour la souscription des actions en numéraire
lors de la constitution de la SA (voir commentaire de l'article 393), les
fonds versés sur des actions émises lors d'une augmentation de capital,
doivent être déposés, dans les 8 jours au plus tard de leur réception,
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Article 608 : Le déposant remet à la banque ou, le cas échéant, au
notaire, lors du dépôt des fonds, une liste mentionnant l'identité des
souscripteurs et indiquant, pour chacun d'eux, le montant des sommes
versées. (590)
Article 609 : Le dépositaire est tenu, jusqu'au retrait des fonds, de
communiquer cette liste à tout souscripteur qui, justifiant de sa
souscription, en fait la demande.
Le requérant peut prendre connaissance de cette liste et obtenir, à ses
frais, la délivrance d'une copie. (591)
Article 610 : Le dépositaire remet au déposant un certificat attestant le
dépôt des fonds. (592)
soit auprès d'une banque, soit auprès d'un notaire de l'Etat-Partie du
siège. Ces fonds doivent rester bloqués jusqu'à la réalisation de
l'augmentation de capital (voir commentaire des articles 615 et 616). Il
s'agit des fonds exigibles lors de l'émission (partie du nominal à libérer
immédiatement et éventuellement montant total de la prime d'émission).
Les fonds versés, après la réalisation de l'augmentation de capital, pour
la partie du nominal restant à libérer, ne sont pas obligatoirement
déposés en compte bloqué; ils peuvent être reçus par la société
émettrice et immédiatement utilisés par celle-ci.
590
Article 608 : Comme lors de la constitution (voir commentaire de
l'article 393), la banque, ou le notaire, chez qui sont déposés les fonds
provenant des souscriptions lors d'une augmentation de capital en
numéraire, doit recevoir en même temps, la liste des souscripteurs
indiquant pour chacun d'eux le montant des sommes versées, ainsi que
le nombre d'actions souscrites, leur valeur nominale ainsi que le
montant de la prime d'émission éventuelle. Compte tenu de l'obligation
de déposer les fonds dans les 8 jours de leur réception (voir
commentaire de l'article 607), la liste en question pourra, le cas
échéant, être actualisée au fur et à mesure des dépôts successifs.
591
Article 609 : La banque ou le notaire doit communiquer la liste
prévue à l'article 608 (voir commentaire de cet article) à tout requérant,
pourvu qu'il soit lui même souscripteur ou mandataire dûment habilité
d'un souscripteur. Cette obligation cesse avec le retrait des fonds prévu
à l'article 615 (voir commentaire de cet article). Une tierce personne ou
un souscripteur qui ne justifierait pas de cette qualité, pourrait se voir
refuser la communication de ladite liste.
 186
Article 611 : En cas de libération d'actions par compensation de créances
sur la société, ces créances font l'objet d'un arrêté des comptes établi,
selon le cas, par le conseil d'administration ou par l'administrateur
général et certifié exact par le commissaire aux comptes. (593)
SECTION 8 : DECLARATION NOTARIEE
DE SOUSCRIPTION ET DE VERSEMENT
Article 612 : Les souscriptions et les versements sont constatés par une
déclaration des dirigeants sociaux dans un acte notarié dénommé :
"déclaration notariée de souscription et de versement". (594)
592
Article 610 : Le certificat de dépôt de fonds, visé par cet article est
indispensable lorsque le dépositaire est une banque, ou un notaire autre
que celui qui dressera la déclaration de souscription et de versement
prévue à l'article 612 (voir commentaire de cet article). En effet, ce
certificat devra être produit pour permettre l'établissement de ladite
déclaration. En revanche, le certificat de dépôt sera inutile si c'est le
même notaire qui reçoit les fonds et dresse la déclaration de
souscription et de versement. Cependant, même dans un tel cas, le
notaire pourrait être requis de délivrer le certificat de dépôt, puisque
l'article 610 ne l'exclut pas.
593
Article 611 : Les actions de numéraire émises, lors d'une
augmentation de capital, peuvent être, le cas échéant, libérées des
versement exigibles, par voie de compensation avec des créances
détenues par le souscripteur, sur la société émettrice, à condition que
ces créances soient, au jour de la souscription, certaines liquides et
exigibles (voir commentaire de l'article 562). Une telle compensation qui
n’entraîne, ni dépôt de fonds en banque ou chez le notaire, ni par
conséquent, d'établissement de certificat de dépôt de fonds, doit
pouvoir être vérifiée par le notaire chargé de dresser la déclaration de
souscription et de libération (voir commentaire de l'article 614). Cette
vérification est faite au vu de l’arrêté du compte du souscripteur
créancier, dans les livres de la société émettrice, établi par le conseil
d'administration (ou par l'administrateur général) et certifié exact par le
commissaire aux comptes. Ce dernier devra vérifier, non seulement
l'exactitude des montants, mais également la nature certaine, liquide et
exigible de la créance.
594
Article 614 : Lorsque l'augmentation de capital en numéraire est
réalisée par voie de compensation avec des créances certaines,
liquides et exigibles détenues par les souscripteurs, sur la société
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Article 613 : Sur présentation des bulletins de souscription et, le cas
échéant, du certificat du dépositaire attestant le dépôt des fonds, le
notaire affirme, dans l'acte qu'il dresse, que le montant des souscriptions
déclarées est conforme au montant figurant sur les bulletins de
souscription et que le montant des versements déclarés par les dirigeants
sociaux est conforme à celui des sommes déposées en son étude ou, le cas
échéant, figurant au certificat précité. Le certificat du dépositaire est
annexé à la déclaration notariée de souscription et de versement.
Le notaire tient la déclaration notariée à la disposition des souscripteurs
qui peuvent en prendre connaissance et copie en son étude. (595)
Article 614 : Lorsque l'augmentation de capital est réalisée par
compensation avec des créances certaines, liquides et exigibles, le notaire
émettrice, il y a lieu d'établir une déclaration notariée de souscription et
de libération, en lieu et place de la déclaration notariée de souscription
et de versement, prévue à l'article 613 (voir commentaire de ce article).
A cette déclaration est annexé, non pas le certificat de dépôt de fonds
prévu à l'article 610, mais l’arrêté de compte certifié par le commissaire
aux comptes, prévu à l'article 611 (voir commentaire de cet article).
595
Article 615 : L'article 615 prévoit les conditions dans lesquelles les fonds
provenant des souscriptions d'actions de numéraire, déposés comme prévu
par l'article 607 (voir commentaire de cet article) peuvent être retirés, une fois
l'augmentation de capital réalisée. L'article indique: (1) que le retrait peut être
effectué dès que l'augmentation de capital en numéraire a été réalisée: c'est à
dire à partir du jour de la déclaration notariée de souscription et de versement
(voir commentaire de l'article 616); (2) il n'est donc pas nécessaire d'attendre
l'accomplissement de la formalité au Registre du commerce et du crédit
mobilier, comme c'est le cas pour la constitution (voir commentaire de l'article
398); (3) que le retrait peut être effectué par un mandataire de la société; (4) il
n'est pas indiqué qu'il doive s'agir d'un mandataire spécialement désigné à
cet effet; par conséquent, un mandataire social tel que le président directeur
général, le directeur général ou l'administrateur général devrait pouvoir
procéder au retrait des fonds, sans avoir à produire de mandat particulier.
Cependant il sera préférable de désigner la personne habilitée à faire le
retrait, dans la délibération du conseil d'administration qui fixera les modalités
de détail de l'augmentation de capital. et que le retrait ne peut se faire que sur
présentation de la déclaration notariée de souscription et de versement (voir
commentaire des articles 612 et 613). Cette présentation sera superflue si les
fonds ont été déposés chez le notaire qui a dressé ladite déclaration de
souscription et de versement.
 187
constate la libération des actions de numéraire au vu de l'arrêté des aux souscripteurs, sous la déduction de ses frais de répartition si, à cette
comptes certifié par le commissaire aux comptes et visé à l'article 611 du date, l'augmentation de capital n'est pas réalisée. (597)
présent Acte Uniforme. Cet arrêté est annexé à la déclaration notariée de
souscription et de versement. Article 618 : L'augmentation de capital doit être publiée dans les
conditions fixées à l'article 264 du présent Acte Uniforme. (598)
SECTION 9 : RETRAIT DES FONDS
CHAPITRE 2 : DISPOSITIONS PARTICULIERES AUX
Article 615 : Le retrait des fonds provenant des souscriptions en AUGMENTATIONS DE CAPITAL PAR APPORT EN NATURE
numéraire ne peut avoir lieu qu'une fois l'augmentation de capital ET/OU STIPULATIONS D'AVANTAGES PARTICULIERS
réalisée.
Il est effectué par un mandataire de la société, sur présentation au
dépositaire de la déclaration notariée de souscription et de versement.
597
Article 616 : L'augmentation de capital par émission d'actions à libérer Article 617 : L'article 617 détermine les conditions dans lesquelles,
en numéraire est réputée réalisée à la date de l'établissement de la peuvent être retirés les fonds versés pour la souscription d'actions de
déclaration notariée de souscription et de versement. (596) numéraire, émises à l'occasion d'une augmentation de capital qui n'aurait pu
être menée à son terme (voir commentaire de l'article 616). L'article indique :
Article 617 : Tout souscripteur, 6 mois après le versement des fonds, peut (1) que ce retrait ne peut intervenir qu'après l'expiration d'un délai de six mois,
demander en référé au président de la juridiction compétente, la écoulé à partir du versement des fonds considérés; (2) il ne s'agit donc pas
nomination d'un mandataire chargé de retirer les fonds pour les restituer de la date du dépôt des fonds prévue à l'article 607 (voir commentaire de cet
article), mais de la date à laquelle le souscripteur considéré a remis les fonds
à la société, à l'appui de sa propre souscription; (3) le délai de six mois en
question peut donc varier d'un souscripteur à l'autre. (4) Que ce retrait peut
être demandé par tout souscripteur; il n'est donc pas besoin que tous les
souscripteurs, ou un certain nombre d'entre eux, le demandent
596
Article 616 : L'article 616 fixe la date à laquelle est réalisée simultanément. (5) Que la demande du souscripteur doit être formulée auprès
définitivement une augmentation de capital en numéraire. Il s'agit de la de la juridiction compétente; (6) et que le retrait ne peut être effectué, auprès
date à laquelle a été établie la déclaration notariée de souscription et de du dépositaire, que par un mandataire de justice, désigné à cet effet par la
versement, prévue à l'article 612 (voir commentaire de cet article), ou juridiction compétente; lequel mandataire doit restituer les fonds aux
de la déclaration notariée de souscription et de libération, prévue à souscripteurs, sous déduction des frais de répartition. Ce retrait s'exerce dans
l'article 614 (voir commentaire de cet article). Les augmentations de des conditions similaires à celles qui sont prévues par l'article 398, en ce qui
capital en nature ou par incorporation de réserves, bénéfices ou primes, concerne les fonds déposés à la constitution de la SA, si celle-ci n'est pas
lesquelles ne nécessitent pas l'établissement de déclaration notariée de immatriculée dans les six mois du versement des fonds (voir commentaire de
souscription et de versement, sont définitivement réalisées, à la date de l'article 398).Il semble qu'en cas d'application de l'article 617, ce soit
l'assemblée générale qui les décide (ou à la date de la délibération du l'intégralité des fonds versés qui doive être restituée aux souscripteurs, même
conseil d'administration ou de l'administrateur général qui réaliserait, sur si la demande n'émane que d'un seul d'entre eux. Dans un tel cas,
autorisation de l'assemblée générale, une augmentation de capital par l'augmentation envisagée ne peut être réalisée, même si les dispositions
incorporation de réserves). On observera que la date de réalisation prévues aux articles 579 et 580 (voir commentaire de ces articles), n'ont pas
définitive des augmentations de capital en numéraire, réalisées par les encore été mises en œuvre.
598
SA faisant appel public à l'épargne et bénéficiant d'une garantie de Article 618 : Les formalités postérieures à l'augmentation de
bonne fin, est non pas la date de la déclaration notariée de souscription capital, consistent en une insertion légale (voir commentaire de l'article
et de versement, mais la date du contrat de garantie de bonne fin (voir 263), et des dépôts au greffe (voir commentaire de l'article 264)
commentaire de l'article 840). auxquels s'ajoute un modificatif au RC

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Article 619 : Les apports en nature et/ou avantages particuliers doivent Article 621 : Le commissaire aux apports apprécie, sous sa responsabilité,
être évalués par un commissaire aux apports désigné, à la requête du la valeur des apports en nature et des avantages particuliers.
conseil d'administration ou de l'administrateur général, selon le cas, par le Il peut se faire assister, dans l'exercice de sa mission, par un ou plusieurs
président de la juridiction compétente du lieu du siège social. (599) experts de son choix.
Les honoraires de ces experts sont à la charge de la société. (601)
Article 620 : Le commissaire aux apports est soumis aux incompatibilités
prévues aux articles 697 et 698 du présent Acte Uniforme. Il peut être le Article 622 : Le rapport du commissaire aux apports est déposé 8 jours au
commissaire aux comptes de la société. (600) moins avant la tenue de l'assemblée générale extraordinaire au siège
social, et tenu à la disposition des actionnaires qui peuvent en prendre
connaissance et en obtenir, à leur frais, copie intégrale ou partielle.
599
Il est également déposé, dans le même délai, au greffe du tribunal chargé
Article 619 : Comme ceux réalisés lors de la constitution de la SA des affaires commerciales du lieu du siège social. (602)
(voir commentaire de l'article 400), les apports en nature effectués à la
faveur d'une augmentation de capital, doivent obligatoirement être Article 623 : Lorsque l'assemblée générale extraordinaire statue sur
préalablement évalués par un commissaire aux apports. Il en va de l'approbation d'un apport en nature ou l'octroi d'un avantage particulier,
même pour les "avantages particuliers" (voir commentaire de l'article
400). Mais à la différence de la constitution où le commissaire aux
601
apports peut, éventuellement, être désigné par accord unanime des Article 621 : A la différence de ce que prévoient les articles 401 et
futurs actionnaires, lors d'une augmentation de capital, le commissaire 402 (voir commentaire de ces articles), en ce qui concerne les apports
aux apports est obligatoirement désigné par le Président de la juridiction en nature faits à la constitution, l'article 621 n'impose au Commissaire
compétente du siège social, sur la requête du conseil d'administration aux apports, en cas d'augmentation de capital, que d'apprécier les
ou de l'administrateur général. D'autre part, à la différence du apports en nature (et/ou les avantages particuliers). Il semble donc qu'il
commissaire aux apports qui doit, lors de la constitution, être ne soit pas tenu en outre, de décrire les apports, de préciser le mode
obligatoirement choisi parmi les commissaires aux comptes (voir d'évaluation et d'affirmer que la valeur des apports (et/ou des
commentaire de l'article 400), pour le commissaire aux apports, à avantages particulières) correspond au moins à la valeur nominale des
désigner en cas d'augmentation de capital en nature, l'article 619 ne actions attribuées en rémunération. Il semble cependant préférable que
prévoit pas expressément cette obligation. Dans le cas des SARL, le son rapport contienne ces indications. L'article 621, (comme le fait
commissaire aux apports doit être obligatoirement choisi parmi les l'article 402 pour la constitution, permet au Commissaire aux apports de
commissaires aux comptes, aussi bien à la constitution que lors d'une se faire assister par un ou plusieurs experts de son choix. Les
augmentation de capital en nature (voir commentaire des articles 312 et honoraires de ces derniers sont obligatoirement à la charge de la
363). société sans qu'une disposition statutaire ne puisse en disposer
600
Article 620 : Bien que l'article 620 ne le stipule pas, comme le fait autrement, comme c'était prévu par l'article 402, pour la constitution.
602
l'article 400 (voir commentaire de cet article), le commissaire aux Article 622 : L'article 622 impose implicitement au Commissaire
apports d'une augmentation de capital en nature, semble devoir aux apports, nommé lors d'une augmentation de capital, de rendre
néanmoins être obligatoirement choisi parmi les commissaires aux compte de sa mission dans un rapport écrit comme cela est prévu
comptes (voir commentaire des articles 694 à 696) en tenant compte expressément pour la constitution à l'article 401. Ce rapport doit être
des incompatibilités prévues aux articles 697 et 698 (voir commentaire déposé, au plus tard, 8 jours (l'article 403 prévoit un délai de 3 jours
de ces articles). L'article 620 établit clairement que le commissaire aux pour la constitution) avant la tenue de l'assemblée générale
comptes de la société, peut en outre, recevoir le mandat de extraordinaire appelée à statuer sur l'augmentation de capital. Le dépôt
commissaire aux apports, alors qu'a priori, ceci constitue un cas doit être effectué simultanément au siège de la société et au greffe de
d'incompatibilité prévu par l'article 698 -4°, sauf si l'on considère que le la juridiction compétente du siège social. Le droit de communication
commissaire aux apports ne reçoit pas de la société, une rémunération prévu aux articles 525 et 526 (voir commentaire de ces articles), porte
pour une activité "permanente". également sur le rapport du Commissaire aux apports.

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 189
les actions de l'apporteur ou du bénéficiaire ne sont pas prises en compte
pour le calcul du quorum et de la majorité.
L'apporteur ou le bénéficiaire n'a voix délibérative ni pour lui-même, ni émission. (606)
comme mandataire. (603)
Article 624 : Si l'assemblée approuve l'évaluation des apports et l'octroi
d'avantages particuliers, elle constate la réalisation de l'augmentation de Article 627 : Le capital social est réduit, soit par la diminution de la
capital.(604)
Article 625 : Si l'assemblée réduit l'évaluation des apports ou la
rémunération d'avantages particuliers, l'approbation expresse des
modifications par les apporteurs, les bénéficiaires ou leurs mandataires valeur attribuée aux apports (ou à l'avantage particulier) comme le
dûment autorisés à cet effet, est requise.
A défaut, l'augmentation de capital n'est pas réalisée.( ) 605
603
Article 623 : S'il est déjà actionnaire, l'apporteur en nature (ou le
bénéficiaire d'avantage particulier), est privé du droit de vote lors de
l'assemblée générale extraordinaire statuant sur son apport ou sur cet
avantage. Il s'agit là d'une dérogation au principe général édicté par
l'article 543 (voir commentaire de cet article). On notera que l'apporteur
est privé, du droit de vote attaché, à ses actions anciennes, ainsi que
sur celui attaché aux actions pour lesquelles il aurait reçu un mandat de
représentation à ladite assemblée. Il s'agit d'une disposition similaire à
celle prévue par l'article 587 (voir commentaire de cet article) pour le
vote relatif à la suppression du droit préférentiel de souscription, dans
les augmentations de capital en numéraire. En cas de pluralité
d'apporteurs, il sera donc nécessaire de soumettre au vote autant de
résolutions distinctes qu'il y aura d'apporteurs; chacun d'eux n'étant
privé du droit de vote que sur la résolution concernant son propre
apport.
604
Article 624 : En approuvant l'apport, l'assemblée générale constate
la réalisation définitive de l'augmentation de capital en nature, au jour
de l'assemblée.
605
Article 625 : L'assemblée générale appelée à statuer sur un apport
en nature (ou un avantage particulier), qui réduirait la valeur exprimée
dans le rapport du Commissaire aux apports (voir commentaire de
l'article 621), ne pourrait le faire sans l'accord express de l'apporteur
(ou du bénéficiaire). Faute de quoi, l'augmentation de capital ne pourrait
être réalisée, que pour le montant découlant de l'évaluation du
Commissaire aux apports. L'article 625 ne prévoit pas que, dans le cas
de modification de valeur, les actionnaires et les administrateurs sont
solidairement responsables à l'égard des tiers pendant 5 ans, de la
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Article 626 : Les actions d'apports sont intégralement libérées dès leur
CHAPITRE 3 : REDUCTION DE CAPITAL
valeur nominale des actions, soit par la diminution du nombre des actions.
(607)
prévoit l'article 409 pour les apports faits à la constitution de la SA (voir
commentaire de cet article). Il faut donc en conclure que cette
responsabilité est écartée en cas d'apport en nature fait lors d'une
augmentation de capital.
606
Article 626 : L'article 626 qui impose la libération intégrale des
actions d'apport, confirme le principe général édicté par l'article 45 pour
la constitution (voir commentaire de cet article).
607
Article 627 : La réduction du capital social peut intervenir dans les cas
suivants : (1) résorption de pertes constatées; (2) restitution d'apports ou
attribution de biens sociaux aux actionnaire ou remise du non versé sur des
actions incomplètement libérées; (3) annulation d'actions, en cas d'achat par
la société de ses propres actions, comme prévu aux articles 639, 640 et 641
(voir commentaire de ces articles); (4) affectation d'une partie du capital à un
compte de prime d’émission ou de réserve spéciale, afin de faciliter la
réalisation de certaines opérations telles que: fusion, "coup d'accordéon",
arrondissement d'une valeur nominale nouvelle, suppression de rompus, etc.
La réduction du capital social ne peut avoir pour conséquence de ramener
celui-ci à un montant inférieur au minimum de 10.00.000 F CFA (ou de la
contre-valeur de cette somme en monnaie locale) prévu par l'article 387 (voir
commentaire de cet article) ou de 100.000.000 de FCFA pour les SA faisant
appel public à l'épargne (voir commentaire de l'article 824). Les réductions de
capital réalisées par diminution de la valeur nominale des actions, ne peuvent
ramener celle-ci à un montant inférieur 10.000 F CFA (ou de la contre-valeur
de cette somme en monnaie locale). Cette dernière obligation rendra le plus
souvent, impossible l'application du procédé de la réduction du nominal et
imposera celui de la diminution du nombre de titres, ou l'échange des actions
anciennes contre un nombre inférieur de titres nouveaux. Ce dernier procédé
pourra présenter dans certains cas, l'inconvénient des rompus. L'Acte
uniforme ne prévoit pas pour les réductions de capital, de dispositions
similaires à celles prévues pour les augmentations de capital, par les articles
566 et 567 et permettant la vente obligatoire des droits formant rompus. A
 190
Article 629 : Le projet de réduction du capital est communiqué au
Article 628 : La réduction du capital est autorisée ou décidée par commissaire aux comptes quarante 5 jours au moins avant la réunion de
l'assemblée générale extraordinaire, qui peut déléguer au conseil l'assemblée générale extraordinaire qui décide ou autorise la réduction de
d'administration ou à l'administrateur général, selon le cas, tous pouvoirs capital. (609)
pour la réaliser.
En aucun cas elle ne peut porter atteinte à l'égalité des actionnaires sauf Article 630 : Le commissaire aux comptes présente à l'assemblée générale
consentement exprès des actionnaires défavorisés. (608) extraordinaire un rapport dans lequel il fait connaître son appréciation
sur les causes et les conditions de la réduction de capital. (610)

Article 631 : Lorsque le conseil d'administration ou l'administrateur

moins que cette obligation ne soit prévue par les statuts, il sera donc
nécessaire d'obtenir le consentement express des actionnaires qui se
trouveraient défavorisés (voir commentaire de l'article 628), à défaut, il serait
à craindre que l'opération ne soit assimilée à une augmentation des
engagements des actionnaires concernés, et que l'unanimité ne soit requise
pour la décider (voir commentaire de l'article 551). Il serait semble-t-il,
néanmoins possible dans un tel cas, et s'il ne s'agit pas d'une réduction de
capital motivée par des pertes, de recourir à la possibilité offerte par l'article
639 (voir commentaire de cet article), d'autoriser le Conseil d'administration
ou l'Administrateur général, à acquérir un nombre déterminé d'actions pour
les annuler. De même, le recours à la réduction de capital compensée
partiellement par virement à un compte de réserve spéciale, constituerait une
solution au problème posé.
608
Article 628 : Comme pour les augmentations de capital (voir
commentaire des articles 564 et 568), seule l'assemblée générale est
habilitée à décider une réduction de capital, mais elle peut autoriser le
Conseil d'administration ou l'Administrateur général, à réaliser une
réduction de capital, dont elle aurait décidé le principe et les
caractéristiques générales. Le respect du principe de l'égalité des
actionnaires, auquel l'article 628 interdit de porter atteinte, impose que
tous les actionnaires soient traités de la même façon dans le cadre
d'une réduction de capital considérée. Il ne serait donc pas possible, en
principe, de réduire le nominal de certaines actions et pas celui des
autres ou bien de rembourser certaines actions seulement. Cependant,
de telles opérations restent possibles à condition d'obtenir le
consentement exprès des actionnaires défavorisés. Il serait par
exemple possible en cas de pertes, de les imputer sur les actions d'un
ou plusieurs actionnaires, lesquelles seraient annulées, à condition que
ces actionnaires l'acceptent expressément. De même, il serait possible
d'attribuer des biens sociaux (en nature ou en numéraire), à un ou
plusieurs actionnaires déterminés, en annulant leur titre par réduction
du capital social, à condition que les actionnaires le décident à
l'unanimité.
général, selon le cas, réalise la réduction de capital sur délégation de
609
Article 629 : Dans tous les cas où la réduction de capital est
envisagée, le Commissaire aux comptes doit en être préalablement
averti par le Conseil d'administration ou l'Administrateur général, qui
doit lui en communiquer le projet, au moins 45 jours avant la date de
l'assemblée générale extraordinaire appelée à statuer sur l'opération
proposée. Le Commissaire aux compte, qui doit être convoqué à toutes
les délibérations du conseil d'administration ou de l'Administrateur
général (voir commentaire de l'article 722), pourra utilement être
informé du projet de réduction de capital lors de la délibération qui
l'examine, à condition qu'il y ait assisté et qu'elle ait eu lieu au moins 45
jours avant la date de l'assemblée générale. Dans le cas contraire, le
Commissaire aux comptes devra obligatoirement être informé du projet,
par écrit avec accusé de réception, et dans les délais requis.
610
Article 630 : Le rapport du Commissaire aux comptes prévu par
l'article 630, sur l'appréciation des causes et des conditions du projet de
réduction de capital, doit être déposé au siège social, au plus tard 15
jours avant la date de l'assemblée générale, afin de permettre aux
actionnaires d'en obtenir communication comme prévu à l'article 525
(voir commentaire de cet article). Dans l'exercice de sa mission, le
Commissaire aux comptes doit notamment s'assurer du respect du
principe de l'égalité des actionnaires (voir commentaire de l'article 714)
et éventuellement de l'accord des actionnaires défavorisés (voir
commentaire de l'article 628). L'assemblée générale extraordinaire qui
décide ou autorise la réduction de capital, doit obligatoirement semble-t-
il, délibérer sur le rapport du Commissaire aux comptes et sur celui du
conseil d'administration (ou de l'administrateur général), bien que cela
ne soit pas expressément prévu par l'article 628, comme cela l'est par
contre, pour les augmentations de capital (voir commentaire de l'article
564).

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 191
l'assemblée générale, il doit en dresser un procès-verbal soumis à publicité
et procéder à la modification corrélative des statuts. (611)
Article 632 : Les créanciers de la société ne peuvent pas s'opposer à la la délibération de l'assemblée générale qui a décidé ou autorisé la
réduction de capital lorsque celle-ci est motivée par des pertes. (612)
Article 633 : Les créanciers de la société, dont la créance est antérieure
au dépôt au greffe du tribunal chargé des affaires commerciales du procès-
verbal de la délibération de l'assemblée générale qui a décidé ou autorisé
la réduction du capital, de même que les obligataires, peuvent s'opposer à
la réduction du capital de la société lorsque celle-ci n'est pas motivée par
des pertes. (613)
611
Article 631 : L'article 631 impose au conseil d'administration ou à
l'administrateur général qui aurait reçu délégation de l'assemblée
générale, pour réaliser une réduction de capital, de dresser procès
verbal de ses décisions. Ce procès verbal est en effet indispensable
pour constater l'opération et accomplir toutes les formalités nécessaires
(voir commentaire de l'article 638). Ce procès-verbal contiendra en
principe la décision de modification de l'article des statuts relatif au
capital social, puisque l'article 631 reconnaît expressément cette
compétence au conseil d'administration ou à l'administrateur général,
en dérogation au principe général de l'article 551 (voir commentaire de
cet article). Cette décision devra être constatée en la forme
authentique, en application des dispositions de l'article 10 (voir
commentaire de cet article).
612
Article 632 : L'article 632 interdit aux créanciers de la société qui
réduit son capital, de s'y opposer si cette réduction est motivée par des
pertes, car une telle opération a pour objet d'assainir la situation et la
présentation du bilan. A contrario, l'article 632 donne aux créanciers la
possibilité de s'opposer à toute réduction de capital non motivée par
des pertes. Cette possibilité est confirmée et délimitée par l’article 633
(voir commentaire de cet article). Une possibilité semblable est offerte
aux créanciers des SARL (voir commentaire de l'article 370).
613
Article 633 : L'article 633 permet aux créanciers de la SA qui réduit
son capital, pour toutes autres raisons que l'apurement de pertes, de
s'opposer à la réalisation de la réduction du capital. Il est en effet
important que la "surface financière" de la société et les garanties
qu'elle offre aux yeux du créancier, quand il traite avec la société, ne
soient pas réduites abusivement, au péril des intérêts de ce dernier.
L'opposition en question, laquelle ne fait que suspendre et non
empêcher la réalisation de l'opération en cours (voir commentaire de
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Article 634 : Le délai d'opposition des créanciers à la réduction de capital
est de 30 jours à compter de la date de dépôt au greffe du procès-verbal de
réduction de capital. (614)
Article 635 : L'opposition est formée par acte extrajudiciaire et portée
devant la juridiction compétente statuant à bref délai. (615)
l'article 637), n'est recevable que si elle est formée par un créancier
dont la créance a pris naissance antérieurement à la date du dépôt au
greffe du procès-verbal de l'assemblée qui a décidé ou autorisé la
réduction de capital. Tous les créanciers de la société, sans exception,
y compris les salariés et les éventuels détenteurs d'obligations émises
par la société, sont admis à former l'opposition. On observera que le
dépôt au greffe en question, est celui du procès-verbal de l'assemblée
générale et non pas celui du conseil d'administration ou de
l'administrateur général, qui aurait réalisé la réduction de capital sur
autorisation de l'assemblée générale (dépôt prévu par l'article 264 - 2°).
Il pourrait donc se faire que le délai d'opposition (30 jours), prévu à
l'article 634 (voir commentaire de cet article) soit expiré avant même
que la réduction de capital ait été réalisée par le conseil d'administration
ou l'administrateur général. Mais dans un tel cas, l'opposition formée
dans le délai préserverait d'autant mieux les créanciers, car elle pourrait
avoir pour conséquence d'amener le conseil d'administration ou
l'administrateur général, à renoncer à user de la délégation qui lui aurait
été consentie.
614
Article 634 : Les créanciers autorisés par l'article 633, à former
opposition contre une réduction de capital non motivée par des pertes,
n'ont qu'un délai de 30 jours à compter du dépôt au greffe du procès-
verbal de l'assemblée (voir commentaire de l'article 633), pour faire leur
opposition. Ils devront donc être particulièrement vigilants, car le dépôt
au greffe en question, ne sera pas nécessairement précédé ou
accompagné d'un avis dans un journal d'annonces légales. Un tel avis
n'est en effet prévu que pour la modification des statuts et sans délai
particulier (voir commentaire de l'article 263). Dans le cas où cet avis
serait publié, valablement, après l'expiration du délai de 30 jours de
l'article 634, le créancier qui n'aurait pas surveillé les dépôts au Greffe,
pourrait se retrouver forclos.
615
Article 635 : L'opposition du créancier d'une SA procédant à une
réduction de capital, non motivée par des pertes (voir commentaire de
l'article 633), doit être formée par acte extrajudiciaire, devant la
 192
Article 636 : Les opérations de réduction de capital ne peuvent
commencer pendant le délai d'opposition ni, le cas échéant, avant qu'il ait
été statué en première instance sur cette opposition. (616)
Article 637 : Lorsque l'opposition est accueillie, la procédure de réduction
de capital est interrompue jusqu'au remboursement des créances ou
jusqu'à la constitution de garanties pour les créanciers si la société en
offre et si elles sont jugées suffisantes.(617)
juridiction compétente: c'est à dire semble-t-il, celle du siège de la
société, statuant en matière commerciale et à bref délai. (selon
l'organisation judiciaire de chaque Etat-Partie).
616
Article 636 : L'article 636 impose nécessairement à l'assemblée
générale, ou au conseil d'administration, ou à l'administrateur général,
de différer le commencement de toute opération de réduction de capital
non motivée par des pertes, jusqu'au 30 ème jour suivant le dépôt au
greffe du procès-verbal de l'assemblée générale décidant au autorisant
la réduction de capital. Le délai imposé par l'article 264 (voir
commentaire de cet article) pour procéder à ce dépôt est de 30 jours;
par conséquent, il sera préférable de ne prévoir, pour une telle
réduction de capital, aucune prise d'effet et aucun commencement à
l'exécution, dans les deux mois qui suivront l'assemblée. Mais si une
opposition est formée dans le délai de l'article 634, les opérations de
réduction de capital ne pourront pas être entreprises, tant qu'il n'aura
pas été statué sur l'opposition, comme prévu à l'article 637 (voir
commentaire de cet article).
617
Article 637 : La juridiction saisie d'une opposition, de créancier, formée
sur une réduction de capital non motivée par des pertes (voir commentaires
des articles 633 à 636), peut décider : soit de rejeter l’opposition si celle-ci ne
lui semble pas fondée ou si les conditions requises ne sont pas réunies; soit
ordonner la constitution de garanties, au profit du créancier, si la société offre
de telles garanties et si celles-ci sont jugées suffisantes par le créancier (et
/ou la juridiction); soit ordonner le remboursement de la créance. On constate
donc que l'opposition ne peut avoir pour effet d'empêcher la réduction de
capital envisagée, laquelle est définitive au jour où elle a été décidée. En
conséquence, la société pourrait se trouver dans l'obligation d'avoir à payer à
la fois, les actionnaires de leurs droits dans la réduction de capital, et les
créanciers opposants, même pour des créances dont l'échéance n'était pas
immédiate. Pour éviter cet inconvénient, il sera préférable d'utiliser le procédé
de l'autorisation donnée par l'assemblée au conseil d'administration ou à
l'administrateur général (voir commentaire de l'article 628), ce dernier usant
Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d'intérêt économique avec commentaires
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Article 638 : La réduction du capital fait l'objet des formalités de
publicité prévues à l'article 264 du présent Acte Uniforme. (618)
CHAPITRE 4 : SOUSCRIPTION; ACHAT; PRISE EN GAGE PAR LA
SOCIETE DE SES PROPRES ACTIONS
Article 639 : La souscription ou l'achat par la société de ses propres
actions, soit directement, soit par une personne agissant en son nom
propre mais pour le compte de la société est interdite. De même, la société
ne peut avancer des fonds, accorder des prêts ou consentir une sûreté en
vue de la souscription ou l'achat de ses propres actions par un tiers.
Toutefois, l'assemblée générale extraordinaire qui a décidé une réduction
de capital non motivée par des pertes peut autoriser le conseil
ou non de cette autorisation, selon l'attitude des créanciers, au regard de leur
droit d'opposition. On remarquera cependant, qu'à la différence de ce qui est
prévu pour les SARL à l'article 370 (voir commentaire de cet article), il n'est
pas expressément prévu à l'article 637 que le remboursement de la créance
ou la constitution de garanties, doive obligatoirement découler d'une décision
de la juridiction saisie de l'opposition. Cette dernière pourrait donc seulement
admettre l'opposition et laisser le soin à la société de résoudre la question
comme elle l'entend: payer le créancier, ou lui consentir des garanties qu'il
accepte ou encore, renoncer à la réduction de capital. Mais en vue de cette
dernière éventualité et pour éviter d'être engagé vis à vis des actionnaires, il
sera préférable de décider la réduction de capital, sous la conditions
suspensive de l'absence d'opposition dans le délai requis, ou d'oppositions ne
dépassant pas un montant déterminé.
618
Article 638 : L'article 638 renvoie à l'article 264 à propos des
formalités légales à accomplir sur une réduction de capital de SA. Ce
dernier article, ainsi que l'article 263, prévoient : (1) un avis dans un
journal d'annonces légales (sans délai particulier), pour indiquer la
modification apportée au capital et au statuts; (2) un dépôt au greffe
dans le mois, du procès-verbal de l'assemblée générale ayant décidé
ou autorisé la réduction du capital; (3) un dépôt, éventuel (sans délai
particulier) de la décision du conseil d'administration ou de
l'administrateur général qui aurait réalisé la réduction de capital, sur
autorisation de l'assemblée. L'avis dans le journal est prévu par l'article
263 auquel ne renvoie pas l'article 638; il doit néanmoins être publié au
moment où la réduction a été décidée, mais l'absence de contrainte de
délai, peut éventuellement gêner l'exercice du droit d'opposition des
créanciers (voir commentaire de l'article 634).
 193
d'administration ou l'administrateur général, selon le cas, à acquérir un
nombre déterminé d'actions pour les annuler. Article 640 : Par dérogation aux dispositions de l'alinéa premier de
Les fondateurs ou, dans le cas d'une augmentation de capital, les l'article 639 du présent Acte Uniforme, l'assemblée générale
membres du conseil d'administration ou l'administrateur général sont extraordinaire peut autoriser le conseil d'administration ou
tenus dans les conditions prévues aux articles 738 et 740 du présent Acte l'administrateur général, selon le cas, à acquérir un nombre déterminé
Uniforme, de libérer les actions souscrites ou acquises par la société en d'actions pour les attribuer aux salariés de la société. Dans ce cas, les
violation des dispositions de l'alinéa premier du présent article. actions doivent être attribuées dans le délai d'un an à compter de leur
De même, lorsque les actions sont souscrites ou acquises par une personne acquisition.
agissant en son nom propre mais pour le compte de la société, cette La société ne peut posséder, directement ou par l'intermédiaire d'une
personne est tenue de libérer les actions solidairement avec les fondateurs personne agissant en son propre nom, mais pour le compte de la société,
ou, selon le cas, les membres du conseil d'administration ou plus de 10 pour cent du total de ses propres actions.
l'administrateur général. Le souscripteur est en outre réputé avoir Les actions acquises doivent être mises sous la forme nominative et
souscrit les actions pour son propre compte. (619) entièrement libérées lors de l'acquisition.
Les fondateurs ou, dans le cas d'une augmentation de capital, les
membres du conseil d'administration ou l'administrateur général sont
619
Article 639 : L'article 639 pose le principe général selon lequel une SA ne tenus dans les conditions prévues aux articles 738 et 740 du présent Acte
peut détenir ses propres actions, qu'il s'agisse d'une acquisition par achat ou Uniforme, de libérer les actions souscrites ou acquises par la société en
par souscription (à la constitution ou lors d'une augmentation de capital). Cet application de l'alinéa premier du présent article.
article prévoit toutefois une exception: l'acquisitions d'actions en vue des les De même, lorsque les actions sont souscrites ou acquises par une personne
annuler dans le cadre d'une réduction de capital non motivée par des pertes. agissant en son nom propre mais pour le compte de la société, cette
Un tel rachat ne peut toutefois être réalisé : (1)que par autorisation spéciale personne est tenue de libérer les actions solidairement avec les fondateurs
de l'assemblée générale extraordinaire qui mandate le conseil
d'administration ou l'administrateur général, pour procéder à l'acquisition; (2)
que pour un nombre déterminé d'actions; (3) et que dans le respect des membres du conseil d'administration ou à l'administrateur général et, le cas
dispositions des articles 643 à 650 (voir commentaire de ces articles). Cette échéant, solidairement avec la personne interposée, de libérer eux-mêmes,
possibilité offerte par l'article 639, pourra être utilement retenue pour faciliter les actions souscrites ou acquises en violation des dispositions de l'article
la réalisation de certaines opérations telles qu'augmentation ou réduction de 639, s'il s'agit d'actions non libérées intégralement. En effet, les fondateurs et
capital entraînant l'apparition de rompus (commentaire des articles 566, 627 les administrateurs, selon qu'il s'agit d'une souscription ou d'un achat
et 647). Deux autres exceptions au principe général de l'article 639, sont effectues à la constitution ou lors d'une augmentation de capital, engageraient
également prévues aux articles 640 et 641 (voir commentaire de ces articles), leur responsabilité civile dans les conditions prévues aux articles 738 et 740
dans les cas d'acquisition d'actions en vue de leur attribution au personnel et (voir commentaire de ces articles). L'article 639 interdit par ailleurs à une SA,
d'acquisition dans le cadre d'une transmission de patrimoine à titre universel d'avancer des fonds, d'accorder des prêts ou de consentir une sûreté
(fusion, scission... etc.) ou d'une décision de justice. En dehors des cas quelconque en vue de la souscription ou de l'achat de ses propres titres, par
susvisés, la SA ne peut détenir ses propres titres. L'article 639 ne vise que un tiers, qu'il s'agisse ou non d'un prête nom et par conséquent, même si le
deux cas d'acquisition possibles: la souscription et l'achat; cependant, il y a tiers doit bien être le propriétaire effectif des titres en question. Par tiers, il faut
lieu semble-t-il, de considérer que la détention par d'autres moyens entendre: toutes personnes physiques ou morales, même si elles sont
(transmission à titre gratuit, échange, détention par suite du non retrait des actionnaires de la société, cette interdiction entre dans le cadre de celle plus
titres par son légitime propriétaire, etc.) serait tout aussi interdite. L'interdiction générale, des articles 450 et 507 (voir commentaire de ces articles) qui
vise aussi bien la détention directe des titres par la société elle-même, que la prévoient les conventions interdites aux personnes physiques remplissant les
détention par une personne interposée qui agirait en son nom propre, mais fonctions d'administrateur, directeur général, directeur général adjoint,
pour le compte de la société (actionnaire fictif ou prête-nom) aussi bien et s'il administrateur général et administrateur général adjoint de la société, ainsi
s'agit d'une personne morale ou d'une personne physique. La sanction du qu'à leurs conjoints, ascendants, descendants ou autres personnes
non respect de ladite interdiction est l'obligation faite aux fondateurs, aux interposées.

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 194
ou, selon le cas, les membres du conseil d'administration ou Article 641 : Les dispositions de l'article du présent Acte Uniforme ne
l'administrateur général. Le souscripteur est en outre réputé avoir sont pas applicables aux actions entièrement libérées, acquises à la suite
souscrit les actions pour son propre compte. d'une transmission de patrimoine à titre universel ou encore à la suite
L'acquisition d'actions de la société ne peut avoir pour effet d'abaisser les d'une décision de justice.
capitaux propres à un montant inférieur à celui du capital augmenté des Toutefois, les actions doivent être cédées dans un délai de 2 ans à compter
réserves non distribuables. de leur souscription ou de leur acquisition; à l'expiration de ce délai, elles
Les actions possédées par la société ne donnent pas droit aux dividendes. doivent être annulées. (621)
(620)
Article 642 : Est interdite la prise en gage par la société de ses propres
actions, directement ou par l'intermédiaire d'une personne agissant en
620
Article 640 : L'article 640 institue l'une des trois exceptions au principe son nom propre mais pour le compte de la société.
général de l'interdiction faite, à une SA, de détenir ses propres actions, par Les actions prises en gage par la société doivent être restituées à leur
l'article 639 (voir commentaire de cet article). Une SA peut acquérir une partie propriétaire dans le délai d'un an. La restitution peut avoir lieu dans un
de ses propres actions, en vue de les attribuer à ses salariés. Une telle délai de 2 ans si le transfert du gage à la société résulte d'une
acquisition doit cependant remplir toutes les conditions suivantes: (1) elle doit transmission de patrimoine à titre universel ou d'une décision de justice; à
avoir été autorisée par l'assemblée générale extraordinaire qui mandate à cet défaut, le contrat de gage est nul de plein droit.
effet, le conseil d'administration ou l'administrateur général; (2) elle droit L'interdiction prévue au présent article n'est pas applicable aux
porter sur un nombre déterminé (précis) d'actions; (3) ce nombre d'actions ne opérations courantes des entreprises de crédit. (622)
peut excéder 10 % des actions formant le capital social, en ce comprises, les
actions que pourrait posséder ou acquérir une personne agissant en son 621
propre nom mais pour le compte de la société: ce serait par exemple le cas Article 641 : L'article 641 prévoit la troisième exception au principe
d'un "portage" effectué par une banque ou un organisme appelé à détenir de l'article 639 (voir commentaire de cet article) selon lequel il est
provisoirement, les actions à transmettre au personnel; (4) les actions interdit à une SA de détenir ses propres actions. Il s'agit des
acquises doivent exister ou être mises sous la forme nominative et être acquisitions d'actions provenant d'une transmission de patrimoine à titre
entièrement libérées au plus tard le jour de l'acquisition. A défaut, les universel ou d'une décision de justice. La transmission de patrimoine à
fondateurs, les administrateurs et les personnes éventuellement interposées, titre universel vise les cas de fusion, scission et apport partiel d'actif
seraient tenus de les libérer eux-mêmes (voir commentaire des articles (voir commentaire des articles 189, 190 et 195). Dans les cas visés à
639,738 et 740); (5) les actions doivent être attribuées aux salariés auxquels l'article 641, aucune limite n'est imposée à l'acquisition des actions, car
elles sont destinées, au plus tard un an après leur acquisition; (6) l'acquisition la limite de 10 % du capital, prévue à l'article 640, ne concerne que les
ne peut avoir pour effet d'abaisser les capitaux propres à un montant inférieur acquisitions en vue d'une attribution aux salariés (voir commentaire de
à celui du capital majoré des réserves non distribuables: autrement dit, le prix cet article). Par contre, les actions acquises dans le cadre de l'article
d'acquisition ne pourrait être imputé que sur des réserves disponibles ou 641 ne pourraient être détenues par la société émettrice pendant plus
distribuables. Les actions ainsi rachetées, sont privées du droit au dividende, de deux ans (le délai était de 1 ans dans le cas de l’article 640), au
pendant toute la durée de leur détention par la société. On observera que delà, la société devrait procéder à l'annulation des titres et à une
l'article 640 prévoit "l'attribution" aux salariés; il semble donc que cette réduction de capital en conséquence.
622
attribution puisse valablement se faire aussi bien, gratuitement (elle serait Article 642 : A l'instar de l'article 639 qui fixe le principe général de
alors assimilée à un complément de rémunération versée en nature) que par l'interdiction faite aux SA de détenir leurs propres actions (voir commentaire
vente aux salariés. Dans ce dernier cas, puisque l'article 640 déroge au de cet article), l'article 642 édicte le principe général selon lequel une SA ne
premier alinéa de l'article 639, il semble que la société pourrait aussi peut prendre en gage, directement ou par personne interposée, ses propres
valablement consentir un prêt à ses salariés, en vue de l'acquisition de ces titres: par exemple, dans le cas d'une garantie que pourrait consentir une
actions, ou leur consentir, ce qui reviendrait au même, des délais de personne qui aurait une dette envers la SA en question. Cependant, l'article
règlement. En effet, l'interdiction des prêts ou avances est incluse dans le 642, dans des conditions similaires à celles de l'article 641 pour la détention
premier alinéa de l'article 639, auquel déroge expressément l'article 640. des actions (voir commentaire de cet article), permet à une SA, de détenir un

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 195
Article 643 : Lorsque la société décide de procéder à l'achat de ses
propres actions en vue de les annuler et de réduire son capital à due
concurrence, elle présente cette offre d'achat à tous les actionnaires.
A cette fin, elle insère dans un journal habilité à recevoir les annonces
légales du lieu du siège social un avis qui contient les mentions suivantes :
1) la dénomination sociale;
2) la forme de la société;
3) l'adresse du siège social;
4) le montant du capital social;
5) le nombre d'actions dont l'achat est envisagé;
6) le prix offert par action;
7) le mode de paiement;
8) le délai pendant lequel l'offre sera maintenue. Ce délai ne peut être
inférieur à 30 jours à compter de l'insertion de l'avis;
9) le lieu où l'offre peut être acceptée. (623)
gage sur ses propres actions, si le gage en question lui a été transmis, soit
par décision de justice, soit dans le cadre d'une transmission de patrimoine à
titre universel (fusion, scission, apport partiel d'actif). Mais dans ce cas
également, le gage ne peut pas être conservé par la société pendant plus de
deux ans; au delà le gage deviendrait nul de plein droit. On observera que
l'interdiction de l'article 642 ne concerne pas les entreprises de crédit, s'il
s'agit de leurs opérations courantes; en conséquence, une banque qui
prêterait sur gage, pourrait valablement recevoir en gage ses propres actions,
si elles sont détenues par son emprunteur ou par tout tiers garantissant les
engagements de ce dernier. On notera également que cette exception en
faveur des établissements financiers, n'est prévue qu'à l'article 642 (gage sur
actions) et non pas à l'article 639 qui interdit de façon générale à une SA de
consentir des prêts, des avances ou des sûretés, en vue de la souscription ou
de l'achat de ses propres actions par un tiers. En conséquence, une SA de
banque ne pourrait pas accorder un prêt pour permettre à un de ses clients
d'acheter des actions de la banque.
623
Article 643 : Les articles 643 à 650 fixent les conditions dans lesquelles la
SA peut réaliser le rachat d'un nombre déterminé de ses propres actions,
pour les annuler par voie de réduction de son capital social. Ce cas est la
première des exceptions au principe général de l'interdiction pour une SA, de
détenir ses propres titres. Cette première exception est prévue à l'article 639
(voir commentaire de cet article). En conséquence, les deux autres
exceptions: acquisitions pour attribution aux salariés ou par suite d'une
transmission à titre universel ou d'une décision de justice, prévues par les
articles 640 et 641 (voir commentaire de ces articles), ne sont donc pas
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Article 644 : Lorsque toutes les actions sont nominatives, l'avis prévu à
l'article 643 du présent Acte Uniforme peut être remplacé par une
notification contenant les mêmes mentions faites à chaque actionnaire par
lettre au porteur contre récépissé ou par lettre recommandée avec
demande d'avis de réception. La notification est à la charge de la société.
(624)
concernées par les dispositions des articles 643 à 650. Celles-ci sont
destinées à assurer le respect du principe de l'égalité des actionnaires, tel
que prévu à l'article 628 (voir commentaire de cet article). Avant de procéder
à l'achat de ses propres actions en vue de leur annulation, la SA doit en
avertir tous les actionnaires par un avis publié dans un journal d'annonces
légales (voir commentaire de l'article 257) et contenant les mentions de
l'article 643. Cet avis n'est pas nécessaire, dans les cas prévus à l'article 647
ou s'il y est substitué l'envoi de lettres prévu à l'article 644 (voir commentaire
de ces deux articles). On remarquera que l'article 643 ne vise que le cas de
"l'achat" d'actions, alors que l'article 639 autorise "l'acquisition" d'actions. Il
semble qu'il faille en conclure que si "l'acquisition" intervient par un moyen
autre qu'un "achat" (apport, échange, don...etc.) l'article 643 ne trouve pas à
s'appliquer. D'autre part, la procédure des articles 643 à 650 doit être
combinée avec celle prévue aux articles 633 à 637, en ce qui concerne le
droit d'opposition des créanciers (voir commentaire de ces derniers articles),
puisque l'on est en présence d'une réduction de capital non motivée par des
perte. En conséquence, l'avis à publier selon l'article 643, ne semble pas
pouvoir l'être avant l'expiration du délai d'opposition des créanciers: 30 jours à
compter du dépôt au greffe (voir commentaire de l'article 634). En effet,
l'article 636 (voir commentaire de cet article) interdit de commencer les
opérations de réduction de capital, pendant le délai d'opposition des
créanciers. Il sera donc prudent de ne prévoir la publication (ou l'envoi de la
lettre) d'offre d'achat aux actionnaires, que 60 jours au plus tôt, après
l'assemblée générale. Si l'offre d'achat est prévue pour le délai minimum de
l'article 643 : soit 30 jours, celle-ci expirerait au plus tôt, 90 jours après
l'assemblée. Le délai pourrait toutefois être éventuellement prolongé du délai
de suspension prévu à l'article 637 (voir commentaire des articles 636 et
637), en cas d'oppositions de créanciers, admises par la juridiction
compétente.
624
Article 644 : Lorsque toutes les actions de la SA qui procède à
l'achat, sont nominatives, il sera plus efficace (mais peut être aussi plus
coûteux) de remplacer l'avis dans un journal d'annonces légales prévu
à l'article 643 (voir commentaire de cet article) par une lettre adressée à
chaque actionnaire, contre accusé de réception. Dans un tel cas, rien
 196
Article 645 : Si les actions présentées à l'achat excèdent le nombre
d'actions à acheter, il est procédé, pour chaque actionnaire vendeur, à une
réduction proportionnelle au nombre d'actions dont il justifie être
propriétaire ou titulaire. (625)
Article 646 : Si les actions présentées à l'achat n'atteignent pas le
nombre d'actions à acheter, le capital social est réduit à due concurrence
des actions achetées.
Toutefois, le conseil d'administration ou l'administrateur général, selon le
cas, peut décider de renouveler l'opération dans les conditions prévues
aux articles 643 et 644 du présent Acte Uniforme, jusqu'à complet achat
du nombre d'actions initialement fixé, sous réserve d'y procéder dans le
délai indiqué par la délibération de l'assemblée générale qui a autorisé la
réduction de capital. (626)
n'empêche, de publier l'avis et d'envoyer la lettre, de même que rien
n'oblige à envoyer la lettre si l'avis est publié.
625
Article 645 : Afin de respecter le principe de l'égalité des
actionnaires (voir commentaire de l'article 628), si les actionnaires
veulent vendre plus d'actions que la société ne propose d'en acheter, le
nombre d'actions acheté à chaque actionnaire est ajusté
proportionnellement au nombre total des actions qu'il détient dans la
société. Il ne s'agit là que de réduire le nombre d'actions acheté à
chaque actionnaire et l'ajustement à faire, ne peut avoir pour
conséquence de contraindre un actionnaire à vendre plus d'actions qu'il
ne le souhaiterait.
626
Article 646 : L'article 646 envisage le cas inverse de celui de
l'article 645 (voir commentaire de cet article): c'est à dire celui où les
actionnaires offriraient de céder à la SA un nombre d'actions inférieur à
celui qu'elle a décidé d'acheter. Dans un tel cas, ou bien la réduction de
capital est limitée à un montant correspondant au montant nominal des
actions que les actionnaires acceptent de vendre, ou bien l'avis et/ou la
lettre d'offre d'achat aux actionnaires, est renouvelé une ou plusieurs
fois, jusqu'à atteindre l'acceptation complète de l'offre d'achat.
Cependant dans ce dernier cas, il est nécessaire que la prolongation du
délai d'achat, n'excède pas le délai fixé par l'assemblée générale. Cette
dernière devra donc, dans cette perspective, autoriser le conseil
d'administration ou l'administrateur général, à renouveler l'offre, et fixer
la date limite de validité des offres successives. Si malgré le
renouvellement de l'offre, l'objectif d'achat n'est pas atteint à cette date
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Article 647 : Les dispositions des articles 643 et 646 du présent Acte
Uniforme ne sont pas applicables lorsque l'assemblée générale, pour
faciliter une augmentation de capital, une fusion ou une scission a
autorisé le conseil d'administration ou l'administrateur général, selon le
cas, à acheter un grand nombre d'actions représentant au plus 1% du
montant du capital social, en vue de les annuler.
De même, ces dispositions ne sont pas applicables en cas de rachat par la
société des actions dont le cessionnaire proposé n'a pas été agréé.
Le commissaire aux comptes donne, dans son rapport sur l'opération
projetée, son avis sur l'opportunité et les modalités de l'achat d'actions
envisagé. (627)
Article 648 : Lorsque les actions sont grevées d'usufruit, l'offre d'achat
doit être faite au nu-propriétaire. Toutefois, le rachat des actions n'est
définitif que si l'usufruitier a expressément consenti à l'opération.
limite, la réduction de capital envisagée devra être obligatoirement
réduite en conséquence.
627
Article 647 : L'article 547 n'exclut l'offre d'achat à faire aux
actionnaires (voir commentaire de l'article 643), que dans les deux cas
suivants: (1) achat décidé par l'assemblée générale, d'un nombre
d'actions n'excédant pas 1 % du montant du capital, en vue de faciliter
la réalisation d'une fusion, d'une scission ou d'une augmentation de
capital. On notera que les cas de réduction de capital et d'apport partiel
d'actif ne sont pas visés; (2) achat à un actionnaire qui aurait proposé
un cessionnaire non agréé : ceci concerne les SA dont la transmission
des titres aurait été réglementée comme prévu par les articles 765 à
771 (voir commentaire des ces articles et en particulier celui de l'article
769). Dans tous les autres cas de rachat de ses titres par la SA en vue
de l'annulation - y compris donc s'il s'agit d'une réduction de capital,
d'un apport partiel d'actif ou si l'offre porte sur plus de 1 % du capital
dans les cas de fusion, scission, augmentation de capital - l'offre
d'achat doit être soumises aux actionnaires dans les conditions prévues
aux articles 643 à 646 ( et non pas aux articles 643 et 646, comme
indiqué semble-t-il par erreur, dans l'article 647). L'article 647 prévoit
que le commissaire aux comptes doit, dans un rapport, donner son avis
sur l'opportunité et sur les modalités des achats d'actions visés par cet
article. Ce rapport est soumis à l'assemblée générale qui statuera sur
l'autorisation d'achat (fusion, scission, augmentation de capital) ou sur
la réduction de capital consécutive au refus d'agrément du cessionnaire
proposé (voir commentaire de l'article 771).
 197
Sauf convention contraire entre le nu-propriétaire et l'usufruitier, le prix annulées dans le délai de 15 jours à compter de leur acquisition ou, le cas
de rachat des actions est réparti entre eux à concurrence de la valeur de échéant, de l'expiration du délai d'un an visé à l'alinéa premier de l'article
leurs droits respectifs sur les actions. (628) 640.
Article 649 : Les actions achetées par la société qui les a émises, en vue
d'une réduction du capital, doivent être annulées dans les 15 jours
suivants l'expiration du délai de maintien de l'offre d'achat mentionné
dans l'avis prévu à l'article 643 du présent Acte Uniforme.
Lorsque le rachat est effectué en vue de faciliter une augmentation de
capital, une fusion ou une scission, le délai prévu pour l'annulation des
actions court du jour où les actions ont été rachetées.
Les actions acquises ou détenues par la société en violation des
dispositions des articles 639 et 640 du présent Acte Uniforme doivent être
628
Article 648 : L'article 648 prévoit le cas de démembrement de la
propriété des actions. Dans ce cas, l'offre d'achat doit être faite au nu-
propriétaire, mais l'accord de l'usufruitier est indispensable. Dans ces
conditions, si l'offre est faite par lettre comme prévu à l’article 634 (voir
commentaire de cet article) mieux vaudra envoyer la lettre à la fois au
nu-propriétaire et à l'usufruitier. Article 649 : La SA qui procède à
l'achat de ses titres dans le cadre d'une réduction de capital non
motivée par des pertes (voir commentaire de l'article 643), a l'obligation
d'annuler les titres achetés, dans les 15 jours qui suivent l'expiration du
délai d'offre d'achat. Cette expiration intervient, soit à la date fixée dans
l'avis et/ou la lettre prévus aux articles 643 et 644, soit éventuellement à
la date prévue par les avis et/ou lettre de renouvellement de l'offre,
prévus à l'article 646 (bien que seul l'article 643 soit visé à l'article 649).
Le même délai de 15 jours s'applique à compter de la date du rachat
d'actions effectué dans le cadre des cas prévus à l'article 647 (voir
commentaire de cet article).
Les actions acquises dans le cas prévu à l'article 640 (acquisition en
vue d'une attribution aux salariés) doivent être annulées à l'expiration
du délai d'1 ans, si l'attribution n'a pas été réalisée auparavant. Les
actions acquises dans les cas prévus à l'article 641 (transmission à titre
universel et décision de justice) doivent être annulées au bout de 2 ans,
si elles n'ont pas été vendues auparavant. Toutes les actions acquises
ou détenues en dehors des cas susvisés, doivent être obligatoirement
annulées dans le délai de 15 jours. Toutes ces annulations, donnant
obligatoirement lieu à réduction de capital non motivée par des pertes,
les créanciers de la société seront admis à former opposition, dans les
conditions prévues aux articles 633 à 637 (voir commentaires de ces
articles).
Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d'intérêt économique avec commentaires
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Article 650 : L'annulation des titres au porteur est constatée par
apposition de la mention "annulé" sur le titre.
Si les actions sont nominatives, la même mention est apposée sur le
registre des actions nominatives de la société ainsi que, le cas échéant, sur
le certificat nominatif et sur la souche du registre dont il a été extrait. (629)
CHAPITRE 5 : AMORTISSEMENT DU CAPITAL
SECTION 1 : MODALITES D'AMORTISSEMENT
Article 651 : L'amortissement du capital est l'opération par laquelle la
société rembourse aux actionnaires tout ou partie du montant nominal de
leurs actions, à titre d'avance sur le produit de la liquidation future de la
société. (630)
Article 652 : L'amortissement du capital est décidé par l'assemblée
générale ordinaire, lorsqu'il est prévu dans les statuts.
Dans le silence des statuts, il est décidé par l'assemblée générale
extraordinaire. (631)
629
Article 650 : L'annulation des titres prévue par cet article, par
apposition de la mention sur les titres, les certificats, les souches et les
registres, est faite comme dans tous les autres cas où il y a lieu à
annulation (remplacement de titres, transfert d'actions nominatives,
autres réductions de capital, clôture de liquidation etc.).
630
Article 651 : L'article 651 définit l'amortissement du capital social.
C'est une opération qui revient à rembourser, par avance, les
actionnaires, du montant nominal de leurs titres, sans qu'il soit pour
autant procédé à une réduction du capital social (voir commentaire de
l'article 654). Le remboursement, total ou partiel, s'impute donc sur les
bénéfices ou les réserves disponibles (voir commentaire de l'article
655).
631
Article 652 : La décision d'amortir le capital est de la compétence
de l'assemblée générale, ordinaire si les statuts le permettent, et
extraordinaire, dans le cas contraire. En ce qui concerne la modification
à apporter aux statuts, comme conséquence de l'amortissement, voir
commentaire de l'article 661.
 198
Article 653 : Les actions peuvent être intégralement ou partiellement
amorties. Les actions intégralement amorties sont dites actions de
jouissance. (632)
Article 654 : L'amortissement est réalisé par voie de remboursement égal
pour chaque action d'une même catégorie et n'entraîne pas de réduction
de capital.(633)
Article 655 : Les sommes utilisées au remboursement des actions sont
prélevées sur les bénéfices ou sur les réserves non statutaires.
Elles ne peuvent être prélevées ni sur la réserve légale ni, sauf décision
contraire de l'assemblée générale extraordinaire, sur les réserves
statutaires.
Le remboursement des actions ne peut avoir pour effet la réduction des
capitaux propres à un montant inférieur au montant du capital social
augmenté des réserves que la loi ou les statuts ne permettent pas de
distribuer. (634)
632
Article 653 : Cet article permet de procéder à l'amortissement
partiel, pour aboutir, éventuellement, par amortissements successifs, à
l'amortissement complet des actions qui deviennent alors des actions
dites "de jouissance": c'est à dire des actions dont le montant nominal a
été déjà intégralement remboursé et qui n'ont plus droit qu'aux
dividendes, à l'exception le cas échéant du premier dividende (voir
commentaire de l'article 656), ainsi qu'au partage du boni de liquidation,
en matière de droits pécuniaires. Les actions totalement ou
partiellement amorties, jouissent sans changement, des autres droits
qui leur sont attachés et en particulier, du droit de vote.
633
Article 654 : Cet article consacre le principe général, posé par
l'article 54 (voir commentaire de cet article) en retenant néanmoins la
distinction pouvant résulter de l'existence d'actions de catégories
différentes (voir commentaire de l'article 555). Il indique aussi la
caractéristique essentielle: l'absence de réduction de capital, qui
distingue l'opération d'amortissement, des autres remboursements ou
distributions qui peuvent éventuellement intervenir en cours d'existence
de la SA, par attribution de biens sociaux aux actionnaires et qui
relèvent des opérations de réduction de capital non motivées par des
pertes (voir commentaire de l'article 627).
634
Article 655 : Puisque l'amortissement n’entraîne pas de réduction
de capital (voir commentaire de l'article 654), il ne peut se faire que par
prélèvement sur des bénéfices ou des réserves disponibles (voir
Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d'intérêt économique avec commentaires
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SECTION 2 : DROITS ATTACHES AUX ACTIONS AMORTIES ET
RECONVERSION DES ACTIONS
AMORTIES EN ACTIONS DE CAPITAL
Article 656 : Les actions intégralement ou partiellement amorties
conservent tous leurs droits à l'exception, toutefois, du droit au premier
dividende prévu à l'article 145 du présent Acte Uniforme et du
remboursement du nominal des actions qu'elles perdent à due
concurrence. (635)
Article 657 : L'assemblée générale extraordinaire peut décider de
reconvertir les actions intégralement ou partiellement amorties en actions
de capital.
La décision de reconversion est prise dans les conditions de quorum et de
majorité prévues pour la modification des statuts. (636)
commentaire de l'article 143). En principe, les réserves statutaires ne
sont pas disponibles, cependant, une assemblée générale
extraordinaire pourrait en décider la distribution et par conséquent
l'utilisation, pour procéder à l'amortissement des actions. Toutefois, et
comme prévu à l'article 143 (voir commentaire de cet article),
l'amortissement du capital ne peut avoir pour conséquence d'entamer le
montant du capital et celui des réserves que les statuts ou l'Acte
uniforme interdit de distribuer: ce qui est nécessairement le cas de la
réserve légale (voir commentaire de l'article 546). En ce qui concerne
les réserves statutaires, l'interdiction ci-dessus doit s'entendre à propos
de celles dont l'assemblée générale extraordinaire n'aurait pas décidé
la libération, comme prévu au second alinéa de l'article 655.
635
Article 656 : Les actions totalement ou partiellement amorties, n'ont
plus droit au remboursement du nominal déjà amorti et au paiement du
premier dividende que les statuts auraient pu prévoir, tout au moins au
pro rata de la partie amortie du nominal. Elles jouissent sans
changement des autres droits (voir commentaire de l'article 653).
636
Article 657 : L'article 657 prévoit la possibilité de reconvertir en
actions de capital, des actions de jouissance (actions totalement
amorties) ou des actions partiellement amorties. A la différence de la
décision d'amortissement qui peut être prise par une assemblée
générale ordinaire, si les statuts le prévoient (voir commentaire de
l'article 652), la décision de reconversion est obligatoirement prise aux
conditions de quorum et de majorité prévues pour la modification des
statuts: autrement dit, par l'assemblée générale extraordinaire (voir
 199
Article 658 : La reconversion des actions est réalisée par un prélèvement
obligatoire, à concurrence du montant amorti des actions à reconvertir,
sur la part des bénéfices d'un ou de plusieurs exercices revenant à ces
actions après paiement pour les actions partiellement amorties, du
premier dividende ou de l'intérêt auquel elles peuvent donner droit.
De même, l'assemblée générale extraordinaire peut autoriser les
actionnaires, dans les mêmes conditions, à reverser à la société le montant
amorti de leurs actions augmenté, le cas échéant, du premier dividende ou
de l'intérêt statutaire pour la période écoulée de l'exercice en cours et,
éventuellement, de l'exercice précédent. (637)
Article 659 : Les décisions prévues à l'article 658 du présent Acte
Uniforme sont soumises à la ratification des assemblées spéciales de
chacune des catégories d'actionnaires ayant les mêmes droits. (638)
commentaire des articles 553 et 554). Les statuts ne pourraient pas
déroger à cette disposition. La prise en compte du cas d'actions de
catégories différentes par l'article 654 (voir commentaire de cet article),
semble imposer, bien que cela ne soit pas prévu par l'article 657,
comme cela l'est par l'article 659 pour les reconversions, que la
décision d'amortir prise par l'assemblée générale, doive être ratifiée par
les assemblées spéciales de chaque catégorie concernée, selon les
conditions prévues aux articles 55 à 557 (voir commentaire de ces
articles).
637
Article 658 : L'amortissement des actions doit se faire par
prélèvement sur les bénéfices et réserves disponibles (voir
commentaire de l'article 655); la reconversion qui est l'opération
inverse, va se faire en reconstituant au préalable, un compte de réserve
(voir commentaire de l'article 660). Cette reconstitution peut s'opérer :
soit par un prélèvement sur le superdividende revenant aux actions à
reconvertir; soit par un versement volontaire de la part des actionnaires
dont les titres sont à reconvertir. Cette seconde solution suppose que
l'assemblée générale extraordinaire ait autorisé les actionnaires à
procéder à ce versement, lequel n'est que facultatif, car l'assemblée
générale n'a pas compétence pour augmenter les engagements des
actionnaires, sauf si la décision est prise à l'unanimité de ces derniers.
638
Article 659 : S'il existe des actions de plusieurs catégories dans la
SA qui procède à la reconversion, chaque catégorie d'actionnaires
devra ratifier la décision de l'assemblée générale extraordinaire prévue
à l'article 658 (voir commentaire de cet article), par une assemblée
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Article 660 : Les sommes prélevées sur les bénéfices ou versées par les
actionnaires en application de l'article 658 du présent Acte Uniforme sont
inscrites à un compte de réserve.
Lorsque les actions sont intégralement amorties, il est ouvert un compte
de réserve pour chacune des catégories d'actions également amorties. (639)
Article 661 : Lorsque le montant d'un compte de réserve constitué par
prélèvement sur les profits sociaux est égal au montant amorti des actions
ou de la catégorie d'actions correspondante, la reconversion est réalisée.
Le conseil d'administration ou l'administrateur général, selon le cas, est
habilité à apporter les modifications nécessaires aux clauses des statuts
dans la mesure où ces modifications correspondent matériellement aux
résultats de l'opération. (640)
spéciale, dans les conditions prévues aux articles 555 à 557 (voir
commentaire de ces articles).
639
Article 660 : Le compte, ou les comptes de réserves prévus par cet
article, vont permettre lorsqu'ils seront suffisants, de procéder à la
reconversion (voir commentaire de l'article 661).
640
Article 661 : Pour procéder à la reconversion des actions de jouissance
ou des actions partiellement amorties, en actions de capital, il est nécessaire
que le montant de la réserve prévue à l'article 660 (voir commentaire de cet
article) ait atteint le total de l'amortissement pratiqué. Ce n'est qu'à ce
moment que le conseil d'administration ou l'administrateur général, peut
procéder à l'échange des titres des actions de jouissance, contre des titres
d'actions de capital. On observera que l'article 661 ne vise que le cas où le
compte de réserves a été alimenté par des prélèvements sur les
superdividendes. S'il a été alimenté par des versements d'actionnaires, c'est
l'article 662 qui s'applique (voir commentaire de cet article). L'article 13 - 10°
(voir commentaire de cet article ainsi que celui de l'article 397) prévoit que les
statuts de la SA doivent indiquer "le nombre et la valeur des titres sociaux
émis, en distinguant, le cas échéant, les différentes catégories de titres
créées". Par conséquent, les opérations de reconversion, comme d'ailleurs
celles d'amortissement, entraîne la nécessite de procéder à des modifications
statutaires. L'article 661, comme l'article 662, donnent compétence au conseil
d'administration ou à l'administrateur général, pour effectuer ces modifications
statutaires, en cas de reconversion. Lesdites modifications devront revêtir la
forme authentique, par application de l'article 10 (voir commentaire de cet
article), sous réserve le cas échéant, de la période transitoire de deux ans,
prévue à l'article 919 (voir commentaire de cet article). On observera que
l'article 652 ne prévoit pas la compétence du conseil d'administration ou de
 200
générale extraordinaire à l'effet de décider si la dissolution anticipée de la
Article 662 : Lorsque la reconversion est effectuée par versement des société a lieu. (643)
actionnaires, le conseil d'administration ou l'administrateur général, selon
le cas, est habilité à effectuer, au plus tard, lors de la clôture de chaque Article 665 : Si la dissolution n'est pas prononcée, la société est tenue, au
exercice, la modification des statuts correspondant aux reconversions plus tard à la clôture du deuxième exercice suivant celui au cours duquel
réalisées au cours dudit exercice. (641) la constatation des pertes est intervenue, de réduire son capital, d'un
montant au moins égal à celui des pertes qui n'ont pu être imputées sur
Article 663 : Les actions partiellement amorties dont la reconversion en les réserves si, dans ce délai, les capitaux propres n'ont pas été
actions de capital a été décidée ont droit, pour chaque exercice et jusqu'à reconstitués à concurrence d'une valeur au moins égale à la moitié du
la réalisation de cette reconversion, au premier dividende ou à l'intérêt en capital social.(644)
tenant lieu, calculé sur le montant libéré et non amorti desdites actions.
En outre, les actions intégralement ou partiellement amorties dont la
reconversion a été décidée par le prélèvement sur les bénéfices ont droit, 643 Article 664 : Si après avoir abordé toutes les réserves et primes
pour chaque exercice et jusqu'à la réalisation définitive de la reconversion, éventuelles, y compris la réserve légale, les pertes accumulées atteignent un
au premier dividende calculé sur le montant, à la clôture de l'exercice montant supérieur à la moitié du capital social, la SA se trouve dans la
précédent, du compte de réserve correspondant. (642) situation visée à l'article 664. Dans un tel cas, dès que l'assemblée générale
ordinaire annuelle a approuvé les comptes de l'exercice à la clôture duquel
SOUS-TITRE 5 : VARIATION DES CAPITAUX PROPRES cette situation est apparue, le conseil d'administration ou l'administrateur
général est tenu de convoquer une assemblée générale extraordinaire pour
Article 664 : Si, du fait de pertes constatées dans les états financiers de statuer sur la question de savoir s'il y a lieu ou non, de prononcer la
synthèse, les capitaux propres de la société deviennent inférieurs à la dissolution anticipée de la société. Cette assemblée générale extraordinaire
moitié du capital social, le conseil d'administration ou l'administrateur pourrait être convoquée par le conseil d'administration ou par l'administrateur
général, selon le cas, est tenu, dans les 4 mois qui suivent l'approbation général, de façon à ce qu'elle se tienne à l'issue de l'assemblée générale
des comptes ayant fait apparaître cette perte, de convoquer l'assemblée ordinaire annuelle; en tout état de cause, elle doit être réunie au plus tard,
dans les 4 mois qui suivent ladite assemblée ordinaire. L'assemblée générale
prendra sa décision en tenant compte du degré de gravité de la situation, des
l'administrateur général, pour procéder aux modifications statutaires relatives perspectives de redressement et le cas échéant, des indications qui lui
à une opération d'amortissement. Cette modification devra donc être seraient fournies par l'organe d'administration et par le commissaire aux
nécessairement apportée par l'assemblée générale extraordinaire, par comptes, si la continuité de l'exploitation est compromise (voir commentaire
application des dispositions de l'article 551 (voir commentaire de cet article). des articles 153 à 156). On remarquera que l'assemblée est appelée à se
641
Article 662 Dans le cas où la réserve prévue à l'article 660 (voir prononcer sur la dissolution et non pas sur la poursuite des activités. En
commentaire de cet article) est alimentée par des versements conséquence, pour que cette poursuite soit assurée, il suffit que la minorité de
d'actionnaires, les reconversions peuvent être réalisées par tranches blocage (plus du tiers) vote contre la résolution de dissolution, alors qu'il
successives, à la clôture de chaque exercice, et il n'est donc pas aurait fallu réunir la majorité des deux tiers pour la poursuite des activités, s'il
nécessaire d'attendre que la réserve soit complète, comme dans le cas s'était agi de voter pour ou contre celle-ci. Par ailleurs, si à la clôture des
où celle-ci est alimentée par des prélèvements sur les profits sociaux exercices ultérieures, les capitaux propres restent maintenus au dessous de
(voir commentaire de l'article 661). la moitié du capital social, il n'est pas nécessaire d'appeler à nouveau
642
Article 663 : Les actions en cours de reconversion, retrouvent donc l'assemblée à statuer sur la dissolution (si l'assemblée prévue à l'article 664 a
leur droit au premier dividende, si les statuts en prévoient un, et été tenue et a décidé de ne pas dissoudre). L'assemblée devrait par contre
également sur le montant de la réserve prévue à l'article 660 (voir statuer à nouveau si, après avoir rétabli la situation nette au delà de la moitié
commentaire de cet article) à la clôture de chaque exercice. Ce premier du capital, la société se trouvait à nouveau, en situation nette inférieure.
644
dividende venant s'ajouter à celui calculé sur la partie non amortie des Article 665 : L'article 665 envisage le cas où malgré les pertes subies,
actions considérées, qui n'ont pas cessé d'y avoir droit. l'assemblée générale extraordinaire prévue à l'article 664 (voir commentaire

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 201
Article 667 : A défaut de réunion de l'assemblée générale, comme dans le
Article 666 : La décision de l'assemblée générale extraordinaire est cas où cette assemblée n'a pas pu délibérer valablement sur dernière
déposée au greffe du tribunal chargé des affaires commerciales du lieu du convocation, tout intéressé peut demander en justice la dissolution de la
siège social et inscrite au registre du commerce et du crédit mobilier. société.
Elle est publiée dans un journal d'annonces légales du lieu du siège social. Il en est de même si les dispositions de l'article 665 du présent Acte
(645) Uniforme n'ont pas été appliquées. (646)

Article 668 : La juridiction compétente saisie d'une demande de

de cet article) n'a pas prononcé la dissolution anticipée de la société. Dans ce
cas, et si les résultats des deux exercices suivant celui qui a provoqué la
décision de rejet de la dissolution, n'ont pas permis de ramener les pertes au
dessous de la moitié du capital social, la société doit procéder au comblement
de l'écart subsistant, entre l'actif net (capitaux propres) et la moitié du capital
social. La régularisation peut intervenir soit par une augmentation de capital
pour porter son nouveau montant au moins a double du solde des pertes
subsistantes; soit par une réduction du capital égal au montant des pertes
subsistantes. Cependant et bien que l'article 665 ne le stipule pas - comme le
fait l'article 372 pour les SARL (voir commentaire de cet article) - une telle
réduction n'est possible que si le nouveau montant du capital n'est pas
inférieur au minimum légal : 100 ou 10 millions de F CFA (ou de la contre-
valeur en monnaie locale) selon que la SA fait ou non appel public à l'épargne
(voir commentaire des articles 387 et 824). Cette contrainte peut donc, dans
certains cas, priver la société du choix ci-dessus et l'obliger à régulariser la
situation, par le seul moyen de l'augmentation de capital (sauf coup
d'accordéon). La régularisation doit intervenir au plus tard, le jour de
l'assemblée générale qui statue sur les comptes du second exercice suivant
celui qui avait amené l'assemblée générale extraordinaire à statuer sur
l'opportunité de prononcer la dissolution et qui ne l'avait pas prononcée.
645
Article 666 : La décision prise par l'assemblée générale
extraordinaire appelée à statuer sur la dissolution anticipée, comme
prévu à l'article 664 (voir commentaire de cet article), doit faire l'objet
des formalités de publicité suivantes : dépôt au greffe; inscription au
Registre du commerce et du crédit mobilier; avis dans un journal
d'annonces légales du lieu du siège social. L'article 666 n'indique pas
dans quel délai ces formalités doivent être accomplies; il ne prévoit pas
non plus l'accomplissement de formalités dans le cas où la
reconstitution des capitaux propres, serait intervenue dans le délai de
l'article 665 (voir commentaire de cet article). Bien que ces dernières
formalités ne soient donc pas obligatoires, il sera utile de les accomplir,
tout au moins en ce qui concerne le Registre du commerce, pour
annuler l'inscription relative aux pertes, devenue sans objet.
dissolution peut accorder à la société un délai maximal de 6 mois pour
régulariser la situation.
Elle ne peut prononcer la dissolution si, au jour où elle statue sur le fond,
cette régularisation a eu lieu. (647)
Article 669 : Les dispositions des articles 664 à 668 du présent Acte
Uniforme ne sont pas applicables aux sociétés en redressement judiciaire
ou en liquidation de biens. (648)
646
Article 667 : En cas de non-respect des dispositions des articles
664 et 665 (voir commentaire de ces articles), tout intéressé,
actionnaire ou non, pourrait demander en justice, la dissolution
anticipée de la société, s'il justifie de l'intérêt qu'il a, à formuler cette
demande.
647
Article 668 : Si la dissolution anticipée est demandée en justice,
comme prévu à l'article 667 (voir commentaire de cet article), la
juridiction compétente ne peut la prononcer que si l'irrégularité subsiste
au jour où elle statue, et dans ce cas, elle peut accorder un délai à la
société, pour régulariser (six mois au plus). Passé ce délai et faute de
régularisation, la juridiction serait tenue de prononcer la dissolution,
sans qu'elle puisse apprécier si les circonstances l'imposent ou non. La
responsabilité civile des dirigeants pourrait être recherchée dans les
conditions prévues aux articles 740 et 743 (voir commentaire de ces
articles).
648
Article 669 : L'article 669 exclut l'application des articles 664 à 668,
dans le cas des sociétés anonymes qui se trouveraient en cours de
redressement judiciaire ou de liquidation des biens. En revanche cette
exclusion ne vise pas le cas du règlement préventif. Ces procédures
sont prévues et définies par l’article 2 de l'Acte uniforme portant
organisation des procédures collectives d'apurement du passif. On
remarquera que cette exclusion n'est pas prévue pour les SARL à
l'article 373 (voir commentaire de cet article).

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 202
SOUS-TITRE 6 : FUSION, SCISSION
ET TRANSFORMATION
CHAPITRE 1 : FUSION ET SCISSION
SECTION 1 : FUSION
Article 670 : Les opérations visées aux articles 189 à 199 du présent Acte
Uniforme et réalisées uniquement entre des sociétés anonymes, sont
soumises aux dispositions du présent chapitre. (649)
Article 671 : La fusion est décidée par l’assemblée générale
extraordinaire de chacune des sociétés qui participent à l’opération.
La fusion est soumise, le cas échéant, dans chacune des sociétés qui
participent à l’opération, à la ratification des assemblées spéciales
d’actionnaires visées à l'article 555 du présent Acte Uniforme.
Le conseil d’administration de chacune des sociétés participant à
l’opération établit un rapport qui est mis à la disposition des actionnaires.
Ce rapport explique et justifie le projet, de manière détaillée, du point de
vue juridique et économique, notamment en ce qui concerne le rapport
649
Article 670 : Les articles 671 à 689 prévoient les conditions selon
lesquelles peuvent intervenir les fusions et les scissions, entre SA. Bien
que ces articles ne prévoient pas les apports partiels d'actif, ces
opérations sont également concernées, puisque l'article 670 renvoie
aux articles 189 à 199 (voir commentaire de ces articles) et notamment
à l'article 195 qui définit l'apport partiel d'actif et stipule que cette
opérations est soumise au régime de la scission. En conséquence, les
apports partiels d'actif réalisés entre SA, sont plus particulièrement
régis par les articles 684 à 689. L'article 196, auquel renvoie également
l'article 670, permet de réaliser des fusions, scissions et apports partiels
d'actif, entre des SA et des sociétés d'autres formes. Les SA
unipersonnelles, peuvent, comme toutes les autres, participer à des
opérations de fusion, scission et apport partiel d'actif, aussi bien comme
sociétés absorbées, scindées ou apporteuses, que comme sociétés
absorbantes bénéficiaires ou nouvelles, cependant elles perdraient leur
qualité de SA unipersonnelles, si les actions rémunérant les apports qui
leur sont faits, au titre de l'opération, devaient être réparties, entre
plusieurs personnes.
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d’échange des actions et les méthodes d’évaluation utilisées, qui doivent
être concordantes pour les sociétés concernées ainsi que, le cas échéant,
les difficultés particulières d’évaluation. (650)
Article 672 : Un ou plusieurs commissaires à la fusion, désignés par le
président de la juridiction compétente, établissent, sous leur
responsabilité, un rapport écrit sur les modalités de la fusion.
Ils peuvent obtenir auprès de chaque société, communication de tous
documents utiles et procéder à toutes vérifications nécessaires. Ils sont
650
Article 671 : La fusion entre SA, visée à l'article 671 est l'opération par
laquelle deux SA se réunissent pour n'en former qu'une seule, soit par
création d'une SA nouvelle, soit par absorption de l'une par l'autre (voir
commentaire de l'article 189). Une fusion peut porter simultanément sur plus
de deux SA. La fusion entraîne transmission à titre universel, du patrimoine
de la ou des SA qui disparaissent, à la SA absorbante ou nouvelle. L'article
671 s'applique également aux scissions et aux apports partiels d'actif (voir
commentaire des articles 670 et 684). La décision de fusion - comme celle de
scission ou d'apport partiel d'actif - est de la compétence exclusive de
l'assemblée générale extraordinaire de chacune des SA concernée par
l'opération. L'assemblée générale ne pourrait en aucun cas, déléguer au
conseil d'administration ou à l'administrateur général, le pouvoir de décider la
réalisation d'une fusion, d'une scission ou d'un apport partiel d'actif. En cas
d'existence d'actions de catégories différentes, les assemblées spéciales (voir
commentaire des articles 555 à 557) devraient ratifier les décisions prises par
les assemblées générales extraordinaires. Il y a lieu de tenir autant
d'assemblées spéciales qu'il y a de catégories d'actions et de sociétés
participantes ayant émis des actions de catégories différentes. Le cas
échéant, l'assemblée générale des obligataires de la société absorbée,
scindée ou apporteuse, devrait statuer sur l'opération (voir commentaire de
l'article 678). Les rapports des conseils d'administration, dont l'existence et le
contenu sont prévus par l'article 671, s'entendent des rapports des
administrateurs généraux lorsque les sociétés concernées ont ce mode
d'administration (voir commentaire de l'article 414). Ces rapports sont
communiqués, au moins quinze jours à l'avance aux actionnaires, dans les
conditions prévues à l'article 674 (voir commentaire de cet article). Les
rapports doivent être établis avec le plus grand soin et de façon suffisamment
détaillée afin de justifier l'opération dans toutes ses modalités (économiques,
juridiques et financières), notamment en ce qui concerne l'échange de titres
qui en résultera. L'article 671 vise tous les cas de fusion, scission ou apport
partiel d'actif, toutefois l'article 676 (voir commentaire de cet article) exclut la
tenue d'assemblées générales et la présentation des rapports, pour les SA
absorbées, filiales à 100 % de l'absorbante (cas des fusions absorptions).
 203
soumis, à l’égard des sociétés participantes, aux incompatibilités prévues
à l'article 698 du présent Acte Uniforme.
décision de justice, et sous réserve des incompatibilités prévues à
Le ou les commissaires à la fusion vérifient que les valeurs relatives
l'article 698. Il définit leur mission, mais il n'indique pas s'il doit être ou
attribuées aux actions des sociétés participant à l’opération sont
non, procédé à la désignation du ou des commissaires, pour chacune
pertinentes et que le rapport d’échange est équitable. Le ou les rapports des sociétés concernées par l'opération. Il semble bien que cela doive
des commissaires à la fusion sont mis à la disposition des actionnaires et être le cas, à contrario, puisque l'article 673 2° alinéa prévoit la
indiquent : possibilité de la désignation d'un ou de plusieurs commissaires, sur
1) la ou les méthodes suivies pour la détermination du rapport d’échange requête conjointe de toutes les sociétés participantes. Cet article
proposé; envisage l'établissement d'un seul rapport pour l'ensemble de
2) si cette ou ces méthodes sont adéquates en l’espèce et les valeurs l'opération: ce qui n'empêche pas la désignation de plusieurs
auxquelles chacune de ces méthodes conduit, un avis étant donné sur commissaires pour l'ensemble des sociétés, lesquels ne feraient qu'un
l’importance relative donnée à cette ou ces méthodes dans la seul rapport signé par tous. En pratique, le plus simple sera donc, sur
détermination de la valeur retenue; requête conjointe des organes d'administration des sociétés
3) les difficultés particulières d’évaluation, s’il en existe. (651) concernées, de demander à la juridiction compétente, de désigner un
seul commissaire qui présentera un seul rapport, lequel sera soumis,
Article 673 : Le ou les commissaires à la fusion ou à la scission sont comme prévu à l'article 674 (voir commentaire de cet article) aux
désignés et accomplissent leur mission dans les conditions prévues aux actionnaires de chacune des sociétés concernées. L'article 673 indique
articles 619 et suivants du présent Acte Uniforme. que "le ou les commissaires à la fusion ou à la scission sont désignés
S'il n'est établi qu'un seul rapport pour l'ensemble de l'opération, la et accomplissent leur mission dans les conditions prévues aux articles
désignation a lieu sur requête conjointe de toutes les sociétés 619 et suivants" (voir commentaire de ces articles). Seuls les articles
participantes. (652) 619, 620 et 621 semblent concernés : ils fixent les conditions de
désignation et d'exécution de la mission, des commissaires aux
651 apports, en cas d'augmentation de capital par apports en nature. Il y est
Article 672 : L'article 672 et les rapports des commissaires qui y précisé que les commissaires aux apports : sont désignés sur requête
sont prévus, concernent aussi bien les opérations de fusion que celles du conseil d'administration ou de l'administrateur général; par la
de scission et d'apport partiel d'actif (voir commentaire des articles 670 juridiction compétente du siège de la SA; qu'ils sont soumis aux
et 684). Il y a en principe, autant de commissaires et de rapports que de incompatibilités des articles 697 et 698 (et non pas seulement à celles
sociétés concernées par l'opération, sauf si un commissaire unique a de l'article 698, comme le prévoit l'article 672); qu'ils peuvent être en
été désigné (voir commentaire de l'article 673). C'est obligatoirement la même temps commissaire aux comptes de la société et qu'ils peuvent
juridiction compétente qui désigne le ou les commissaires à la fusion choisir pour les assister, un ou plusieurs experts dont les honoraires
(scission ou d'apport partiel d'actif), dans le respect des incompatibilités sont à la charge de la société. On peut donc en conclure, notamment,
prévues pour les commissaires aux comptes par les articles 697 et 698 que les commissaires à la fusion (à la scission ou à l'apport partiel
(voir commentaire de ces articles) ainsi que ceux des articles 673 et d'actif) pourraient être les commissaires aux comptes des SA
620). L'article 672 indique quel doit être le contenu obligatoire du participant à l'opération. Mais la question reste posée (voir commentaire
rapport du commissaire établi au vu du projet de fusion (scission ou de l'article 619) de savoir si, comme elle l'est pour le commissaire aux
apport partiel d'actif) prévu à l'article 193, et du rapport du conseil apports, le commissaire à la fusion (scission ou l'apport partiel d'actif)
d'administration ou de l'administrateur général, prévus à l'article 671 qui ne serait pas en même temps le commissaire aux comptes de la
(voir commentaire de ces articles). La mission essentielle du société, doit être obligatoirement choisi parmi les commissaires aux
commissaire est de vérifier les valeurs en cause et le caractère comptes (expert comptables). En effet, cette obligation n'est prévue que
équitable du rapport d'échange (nombre de titres nouveaux remis en pour les commissaires aux apports désignés à la constitution de la SA
échange ou en proportion des titres anciens). (voir commentaire de l'article 400). D'autre part, l’article 673 n'indiquant
652
Article 673 : L'article 672 prévoit la nomination d'un ou de plusieurs pas que le commissaire à la fusion (à la scission ou à l'apport partiel
commissaires à la fusion (à la scission ou à l'apport partiel d'actif), par d'actif) se substitue au commissaire aux apports, pour la société

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 204
Article 674 : Toute société anonyme participant à une opération de fusion
ou de scission doit mettre à la disposition de ses actionnaires, au siège
social, 15 jours au moins avant la date de l’assemblée générale appelée à
se prononcer sur le projet, les documents suivants :
1) le projet de fusion ou de scission;
2) les rapports mentionnés aux articles 671 et 672 du présent Acte
Uniforme;
3) les états financiers de synthèse approuvés par les assemblées générales
ainsi que les rapports de gestion des 3 derniers exercices des sociétés
participant à l'opération;
4) un état comptable établi selon les mêmes méthodes et suivant la même
présentation que le dernier bilan annuel, arrêté à une date qui, si les
derniers états financiers de synthèse se rapportent à un exercice dont la
fin est antérieure de plus de 6 mois à la date du projet de fusion ou de
scission, doit être antérieure de moins de 3 mois à la date de ce projet.
Tout actionnaire peut obtenir, à ses frais, sur simple demande, copie
intégrale ou partielle des documents susvisés. (653)
bénéficiaire de l'apport, fusion (scission ou partiel d'actif) la question se
pose de savoir si un commissaire aux apports et un commissaire à la
fusion (scission ou apport partiel d'actif) doivent être désignés
simultanément ou si les deux fonctions peuvent être exercées par le
commissaire à la fusion (scission ou apport partiel d'actif). Compte tenu
du double emploi entre ces deux fonctions, il semble que l'obligation du
commissaire aux apports, soit écartée dans le cas des fusions,
scissions et apports partiels d'actif. Mais on peut douter que cela ait été
l'intention des rédacteurs de l'Acte uniforme, si l'on s'en tient aux
dispositions des articles 673 et 675 (voir commentaire de ces articles),
lesquels font tous deux renvoi aux articles 619 et 621 relatifs aux
commissaires aux apports. Une troisième question se pose aussi : les
commissaires aux comptes de chacune des SA parties à l'opération,
doivent-ils présenter un rapport aux assemblées générales qui la
décide. L'Acte uniforme ne prévoyant pas expressément un tel rapport
spécial, il semble que le commissaire aux comptes, s'il n'est pas en
même temps désigné comme commissaire à la fusion (à la scission ou
à l'apport partiel d'actif), n'ait à examiner l'opération que dans le cadre
de sa mission permanente et de son rapport général (voir commentaire
des articles 712 et 715).
653
Article 674 : Dans le cadre général du droit de communication préalable,
établi au profit des actionnaires des SA par l'article 525 (voir commentaire de
cet article) l'article 674 indique quels sont les documents à tenir au siège
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social à la disposition des actionnaires des SA entrant dans une opération de
fusion, de scission ou d'apport partiel d'actif: il s'agit, pour chacune de ces
sociétés : (1) du projet de fusion, de scission ou d'apport partiel d'actif, prévu
à l'article 193 (voir commentaire de cet article); (2) du rapport du conseil
d'administration ou de l'administrateur général sur l'opération envisagée (voir
commentaire de l'article 671); (3) du rapport du commissaire à la fusion, à la
scission ou à l'apport partiel d'actif (voir commentaire de l'article 672); (4) des
états financiers de synthèse approuvés par les assemblées générales : c'est
à dire, des états financiers clôturant le dernier exercice social, approuvés par
l'AGO annuelle, non seulement de la société concernée mais également ceux
des autres SA parties à l'opération; (5) des rapports de gestion des trois
derniers exercices sociaux de toutes les sociétés concernées par l'opération :
c'est à dire des rapports de gestion des conseils d'administration ou des
administrateurs généraux prévus à l'article 138 (voir commentaire de cet
article), et non pas des états financiers de ces trois derniers exercices; (6) et,
si le projet de fusion (de scission ou d'apport partiel d'actif) est postérieur de
plus de 6 mois à la clôture du dernier exercice, d'une situation comptable
antérieure de moins de 3 mois, aux dits projets. Il semble que la situation
comptable à communiquer aux actionnaires, dans un tel cas, soit celle de
toutes les SA concernées par l'opérations. Généralement, l'opération est
réalisée sur les bases financières des bilans arrêtés à la même date, par
toutes les sociétés participantes, et le plus souvent, il s'agit des bilans de
clôture du dernier exercice social. Si le projet de fusion, de scission ou
d'apport partiel d'actif, ne pouvait être arrêté et signé dans les 6 mois de cette
clôture - ce qui correspond au délai maximum imparti pour approuver les
comptes (voir commentaire de l'article 548) - il serait alors nécessaire de
dresser des situations comptables intermédiaires plus récentes (3 mois au
plus tard avant la signature du projet de fusion, scission ou apport partiel
d'actif). Mais ceci n'implique pas nécessairement que l'opération soit réalisée
sur les bases financières de ces situations comptables, lesquelles ne sont
que des éléments d'information donnés aux actionnaires, pour apprécier
l'évolution des situations financières des sociétés concernées, depuis la date
à laquelle les bases financières ont été retenues et maintenues, si les
actionnaires ne décident pas de repousser l'exécution du projet. Ceci
n'implique pas davantage, sur le seul plan juridique, que l'opération de fusion,
de scission ou d'apport partiel d'actif, doive être complètement réalisée dans
les six mois de la clôture du dernier exercice; cependant, cette réalisation
définitive devrait intervenir avant la clôture de l'exercice en cours au moment
où elle est projetée. On remarquera que l'article 674 ne prévoit la
communication aux actionnaires, d'aucun rapport de commissaire aux apport
ou de commissaire aux comptes: ceci parait donc confirmer l'interprétation
faite sous le commentaire de l'article 673, sur la non nécessité de tels
 205
Article 675 : L’assemblée générale extraordinaire de la société
absorbante statue sur l’approbation des apports en nature, conformément
aux dispositions des articles 619 et suivants du présent Acte Uniforme.
(654)
rapports. Le droit de communication des actionnaires, entraîne le droit de
prendre copie de tout ou partie des documents communiqués: ce qui n'était
prévu par l'article 525, que pour les documents soumis à l’AGA annuelle (à
l'exception de l'inventaire). Le droit de communication est implicitement
supprimé dans le cas où il n'y a pas lieu à tenue d'assemblée générale,
comme c'est le cas prévu à l'article 676, pour l'absorption d'une filiale à 100 %
de l'absorbante.
654
Article 675 : Cet article concerne aussi bien la SA absorbante en cas de
fusion, que la SA bénéficiaire d'un apport scission ou d'un apport partiel d'actif
(voir commentaire des articles 670 et 684). Le renvoi aux articles 619 et
suivants semble viser en particulier, les articles 623, 624 et 625 qui traitent de
l'assemblée générale appelée à statuer sur un apport en nature, dans le
cadre d'une augmentation de capital : ce qui est bien la conséquence des
apports fusion, scission ou partiel d'actif, pour la société bénéficiaire de tels
apports. Les articles en question prévoient : (1) l'exclusion du droit de vote (et
du calcul du quorum et de la majorité) pour les actions pouvant appartenir aux
actionnaires de la société bénéficiaire des apports, et qui seraient également
apporteurs; (2) la réalisation immédiate de l'augmentation de capital, en cas
d'approbation de l'évaluation des apports et de l'octroi d'avantages
particuliers; (3) l'approbation expresse obligatoire des apporteurs, en cas de
réduction de la valeur attribuée aux apports, par l'assemblée. La transposition
de ces dispositions aux cas de fusion, scission, apport partiel d'actif, conduit à
penser qu'elles s'appliquent, non seulement à la société apporteuse qui serait
également actionnaire de la société bénéficiaire, mais aussi aux actionnaires
de la société bénéficiaire qui seraient également actionnaires de l'apporteuse.
En ce qui concerne la référence de l'article 675, aux articles 619 à 622,
lesquels sont relatifs au commissaire aux apports et à son rapport, dans le
cas des augmentations de capital, la question se pose de savoir si ces
derniers sont également exigés, alors que la fusion, la scission ou l'apport
partiel d'actif est par ailleurs soumis au contrôle du commissaire à la fusion, à
la scission ou à l'apport partiel d'actif, comme prévu à l'article 672 (voir
commentaire de cet article). Ce double emploi ne se justifiant pas, devrait être
écarté (voir commentaire des articles 673 et 674). Cependant, tel qu'il est
rédigé, l'article 675 semble plutôt retenir la solution des deux rapports : celui
du commissaire aux apports et celui du commissaire à la fusion, à la scission
ou à l'apport partiel d'actif, en ce qui concerne la ou les sociétés bénéficiaires
des apports fusion, scission ou partiel d'actif).
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Article 676 : Lorsque, depuis le dépôt au greffe du tribunal chargé des
affaires commerciales du projet de fusion et jusqu’à la réalisation de
l’opération, la société absorbante détient en permanence la totalité du
capital de la ou des sociétés absorbées, il n’y a lieu ni à approbation de la
fusion par l’assemblée générale extraordinaire des sociétés absorbées, ni à
l’établissement des rapports mentionnés aux articles 671 et 672 du
présent Acte Uniforme. (655)
655
Article 676 : L'article 676 exclut à la fois la tenue d'une assemblée
générale et les rapports, du conseil d'administration ou de l'administrateur
général (voir commentaire de l'article 671) et du commissaire à la fusion (voir
commentaire de l'article 672), en ce qui concerne la ou les sociétés
absorbées, lorsque celles-ci sont les filiales à 100 % de la société absorbante.
En effet, dans un tel cas, il ne peut y avoir conflit d'intérêt entre l'absorbante
et l'absorbée, et les actionnaires de l’absorbante, dont les intérêts directs et
indirects, sont les mêmes dans les deux sociétés, ont la possibilité de décider
en toute connaissance de cause, sur l'ensemble de l'opération, lors de
l'assemblée générale de l'absorbante. La filiale à 100 % correspond, en fait,
au cas de la société unipersonnelle ou devenue unipersonnelle,
éventuellement pour les besoins de la réalisation de la fusion, si pour faciliter
cette réalisation, la société absorbante rachète au préalable, la totalité des
titres de l'absorbée. L'article 676 ne vise expressément que le cas des
fusions; en effet, et bien que l'article 684, visant les cas des scissions et des
apports partiels d'actif, renvoie également à l'article 676, le maintien de la
société apporteuse, dans le cas des apports partiels d'actif, et la dispersion
des actifs de l'absorbée, dans le cas des scissions, alors que chacune des
sociétés bénéficiaires des apports scission, ne peut détenir 100 % de la
société scindée, imposent la tenue de l'assemblée générale de la société
apporteuse ou scindée, y compris dans le cas d'une scission faite
partiellement, au profit d'une SA qui détiendrait 100 % du capital de la société
scindée. On remarquera que, pour que l'article 676 trouve à s'appliquer, il
suffit que la société absorbante devienne propriétaire de tous les titres de la
société absorbée, au plus tard le jour du dépôt au greffe du projet de fusion
(voir commentaire de l'article 194) et qu'elle conserve l'ensemble de ces
titres, jusqu'au jour de la réalisation de la fusion (jour de l'assemblée générale
de la société absorbante décidant l'opération). Dans un tel cas, l'assemblée
générale de l'absorbante statuera, sur le projet de fusion prévu à l'article 193,
et non écarté par l'article 676, sur le rapport de son conseil d'administration
ou de son administrateur général, ainsi que sur le rapport du commissaire aux
apports dont la présence se justifie cette fois, puisqu'il n'y aura pas de
commissaire à la fusion (voir commentaire des articles 673 et 675). Ladite
 206
Lorsqu'il y a lieu à remboursement sur simple demande, la société
Article 677 : Lorsque la fusion est réalisée par voie de création d’une absorbante devient débitrice des obligataires de la société absorbée.
société nouvelle, celle-ci peut être constituée sans autres apports que ceux L’offre de remboursement des titres sur simple demande des obligataires
des sociétés qui fusionnent. prévue ci-dessus est publiée dans un journal habilité à recevoir les
Dans tous les cas, le projet de statuts de la société nouvelle est approuvé annonces légales de l'Etat-Partie.
par l’assemblée générale extraordinaire de chacune des sociétés qui Tout obligataire qui n’a pas demandé le remboursement dans le délai fixé
disparaissent. Il n’y a pas lieu à approbation de l’opération par l’assemblée conserve sa qualité dans la société absorbante aux conditions fixées par le
générale de la société nouvelle. (656) contrat de fusion. (657)

Article 678 : Le projet de fusion est soumis aux assemblées d’obligataires
des sociétés absorbées, à moins que le remboursement des titres sur
simple demande de leur part ne soit offert audits obligataires.
assemblée constatera la dissolution anticipée de l'absorbée, comme
conséquence de la fusion.
656
Article 677 : L'article 677 vise un autre cas particulier (que celui prévu à
l'article 676) justifiant l’allégement du formalisme complet qui s'attache
normalement à une opération de fusion. C'est le cas où la fusion de SA (deux
au moins) est réalisée par création d'une nouvelle société (absorbante) sans
autre apport que ceux réalisés par les sociétés absorbées et notamment,
sans apport de la part de tiers (en numéraire ou en nature). Dans un tel cas,
les actionnaires des sociétés absorbées seront les seuls actionnaires de la
société absorbante et les assemblées générales des sociétés absorbées,
pourront jouer le rôle de l'assemblée générale constitutive de la société
nouvelle absorbante (voir commentaire des articles 404 et 410). Et puisqu'il
n’y aura dans un tel cas, ni apport en numéraire, ni déclaration de
souscription et de versement, les assemblées générales des sociétés
absorbées n'auront à décider que l'approbation des statuts de la société
nouvelle, au titre de la constitution de cette dernière. Ceci suppose a priori,
que ces statuts comportent la désignation des premiers administrateurs et
commissaires aux comptes de la société nouvelle absorbante, alors que
selon la procédure de constitution des SA par apports en nature, cette
désignation doit se faire normalement lors de l'assemblée générale
constitutive (voir commentaire de l'article 410). La question de savoir si,
malgré leur approbation par l'assemblée générale, les statuts doivent ou non,
être par ailleurs signés par tous les actionnaires, comme le prévoient les
articles 10 et 396 (voir commentaire de ces articles ainsi que celui de l'article
410) reste posée, comme dans le cas général des constitutions avec apports
en nature. Ces statuts en tout état de cause, devront revêtir obligatoirement la
forme authentique, par application des dispositions de l'article 10 (voir
commentaire de cet article).
Article 679 : La société absorbante est débitrice des créanciers non
obligataires de la société absorbée aux lieu et place de celle-ci, sans que
cette substitution emporte novation à leur égard.
Les créanciers non obligataires des sociétés participant à l'opération de
fusion, y compris les bailleurs de locaux loués aux sociétés apportées, et
dont la créance est antérieure à la publicité donnée au projet de fusion
peuvent former opposition à celui-ci dans un délai de 30 jours à compter
de cette publicité devant la juridiction compétente.
657
Article 678 : Si les sociétés absorbées, scindées ou apporteuses, ont
émis des obligations, le projet de fusion, de scission ou d'apport partiel d'actif,
devra être soumis aux assemblées générales d'obligataires, dans les
conditions prévues aux articles 795 à 812 (voir commentaire de ces articles).
Cette obligation peut être purement et simplement écartée, si lesdites
sociétés offrent à leurs obligataires, de leur rembourser leurs obligations à
première demande. Si cette offre n'est pas faite et si l'assemblée des
obligataires approuve le projet de fusion, de scission ou d'apport partiel
d'actif, ces derniers deviennent créanciers de la société absorbante ou
bénéficiaire de l'apport fusion, scission ou partiel d'actif, et la décision
régulièrement prise par l'assemblée des obligataires, est opposable même à
ceux qui y auraient été absents ou qui auraient voté contre. Si l'assemblée
des obligataires rejette l'opération, ou si elle ne peut statuer, il peut être passé
outre, mais les obligataires ont le droit de demander en justice, soit le
remboursement des obligations, soit la constitution de garanties, comme
prévu à l'article 810 (voir commentaire de cet article). Quand elle est faite,
l'offre de remboursement des obligations doit être publiée dans un journal
d'annonces légales (voir commentaire de l'article 257) et elle rend les
obligataires créanciers de cette offre, auprès de la société absorbante ou
bénéficiaire des apports. Implicitement, l'article 678 impose que la publication
fixe un délai, pour demander le remboursement offert, et si ce délai n'est pas
respecté par l'obligataire, ce dernier est forclos et reste créancier de la
société absorbante ou bénéficiaire de l'apport, dans les conditions prévues au
projet de fusion, de scission ou d'apport partiel d'actif.

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 207
Le président de la juridiction compétente rejette l’opposition ou ordonne, créancier à exiger le remboursement immédiat de sa créance en cas de
soit le remboursement des créances, soit la constitution de garanties si la fusion de la société débitrice avec une autre société. (659)
société en offre et si elles sont jugées suffisantes.
A défaut de remboursement des créances ou de la constitution des Article 681 : Le projet de fusion n’est pas soumis aux assemblées
garanties ordonnées, la fusion est inopposable à ce créancier. d’obligataires de la société absorbante.
L'opposition formée par un créancier ne peut avoir pour effet d'interdire la Toutefois, l’assemblée générale des obligataires peut donner mandat aux
poursuite de l’opération de fusion. (658) représentants de la masse de former opposition à la fusion dans les
conditions et sous les effets prévus aux articles 679 et 680 du présent Acte
Article 680 : Les dispositions de l'article 679 du présent Acte Uniforme Uniforme. (660)
ne mettent pas obstacle à l’application des conventions autorisant le
Article 682 : L'opposition d'un créancier à la fusion ou à la scission dans
les conditions prévues aux articles 679 et 681 du présent Acte Uniforme
doit être formée dans le délai de 30 jours à compter de l'insertion prescrite
par l'article 265 du présent Acte Uniforme.(661)
658
Article 679 : L'article 678 règle le sort des créanciers obligataires des 659
sociétés absorbées, scindées ou apporteuses. L'article 679 règle le sort des Article 680 : L'article 679 stipule qu'en dehors d'une opposition
autres créanciers de ces mêmes sociétés, dans des conditions identiques à débouchant sur une décision judiciaire de remboursement, le créancier
celles prévues par les articles 633 et 634 (voir commentaire de ces articles), de la société absorbée, scindée ou apporteuse, ne peut exiger le
pour le cas de réduction de capital non motivée par des pertes. L'opération de paiement anticipé de sa créance. Cependant, si dans la convention qu'il
fusion, scission ou d'apport partiel d'actif, entraîne à l'égard des créanciers et a pu conclure à l'origine de sa créance, il a été prévu que celle-ci
sans novation, une substitution de débiteur; ils demeurent ipso facto, deviendrait immédiatement et de plein droit exigible en cas de fusion,
créanciers de la société absorbante, ou de la société bénéficiaire des apports de scission ou d'apport partiel d'actif, la clause contractuelle demeure
scission ou partiels d'actif, dans la mesure où les dettes en cause, font partie applicable et les dispositions de l'article 679 (voir commentaire de cet
du passif mis à la charge de ces dernières sociétés. Les créanciers ne article) ne peuvent lui être opposées. De telles conventions peuvent
peuvent empêcher la réalisation de l'opération à laquelle toutefois, ils peuvent aussi bien, concerner des émissions d'obligations.
660
faire opposition auprès de la juridiction compétente, dans les 30 jours de la Article 681 : L'article 678 (voir commentaire de cet article) prévoit
publication, et à condition que leur créance soit antérieure à cette publication. le cas où la société absorbée, scindée ou apporteuse a émis des
La publication visée à l'article 679 est, semble-t-il, celle prévue à l'article 194 obligations. L'article 681 envisage celui des éventuels obligataires de la
(voir commentaire de cet article): il s'agit du dépôt au greffe du projet de société absorbante ou bénéficiaire des apports scission ou partiels
fusion (scission ou apport partiel d'actif) et de l'avis à publier dans un journal d'actif. Cet article prévoit que l'opération de fusion, de scission ou
d'annonces légales, et non pas de la publicité prévue à l'article 265 comme d'apport partiel d'actif, n'est pas obligatoirement soumise aux
l'indique, sans doute par erreur, l'article 682 (voir commentaire de cet article). assemblées des obligataires de ces dernières sociétés, mais que ces
La juridiction compétente peut soit rejeter l'opposition, s'il l'estime non fondée; assemblées peuvent donner mandat aux représentants des masses
soit ordonner le remboursement de la créance; soit ordonner la constitution d'obligataires, pour former opposition dans les conditions des articles
de garanties, mais seulement si la société en offre, et si elles sont jugées 679 et 680 (voir commentaire de ces articles). Le renvoi à l'article 679
suffisantes. A la différence des cas de réduction de capital, l'opposition ne permet donc de traiter les obligataires des sociétés absorbantes ou
peut suspendre le déroulement de l'opération en cours. On observera que bénéficiaires des apports, de la même façon que les créanciers non
l'opposition est ouverte à tous créanciers non obligataires des sociétés obligataires des sociétés absorbées, scindées ou apporteuses.
661
participantes, qu'il s'agisse des sociétés absorbées, scindées ou apporteuses Article 682 : L'article 682 impose un délai aux créanciers, non
ou encore, des sociétés absorbantes ou bénéficiaires des apports scission ou obligataires, des sociétés participant à une opération de fusion, de
partiel d'actif. L'article 681 offre la même possibilité au créancier obligataire de scission ou d'apport partiel d'actif (art 679) ainsi qu'aux créanciers
ces dernières sociétés (voir commentaire de l'article 681). obligataires des sociétés absorbantes ou bénéficiaires des apports

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 208
Article 685 : Lorsque la scission doit être réalisée par apport à des
Article 683 : L'opposition des représentants de la masse des obligataires sociétés anonymes nouvelles, chacune des sociétés nouvelles peut être
à la fusion ou à la scission prévue à l'article 681 du présent Acte Uniforme constituée sans autre apport que celui de la société scindée.
doit être formée dans le même délai. (662) En ce cas et si les actions de chacune des sociétés nouvelles sont
attribuées aux actionnaires de la société scindée proportionnellement à
SECTION 2 : SCISSION leurs droits dans le capital de cette société, il n’y a pas lieu à
l’établissement du rapport mentionné à l'article 672 du présent Acte
Article 684 : Les dispositions des articles 670 à 683 du présent Acte Uniforme.
Uniforme sont applicables à la scission.(663) Dans tous les cas, les projets des statuts des sociétés nouvelles sont
approuvés par l’assemblée générale extraordinaire de la société scindée.
Il n’y a pas lieu à approbation de l’opération par l’assemblée générale de
chacune des sociétés nouvelles.(664)

scission ou partiel d'actif (art 681). Ce délai est de 30 jours, comme
prévu à l'article 679, et non par l'article 681, à compter de la publication
relative à l'opération. Il s'agit ici d'une opération de fusion, de scission
ou d'apport partiel d'actif, et la publication en cause, semble être celle
prévue à l'article 194 (voir commentaire de cet article), et non pas celle
de l'article 265 qui concerne la transformation des sociétés (voir
commentaire de cet article). Il s'agit probablement d'une erreur de
renvoi.
662
Article 683 : Cet article fixe le délai des oppositions prévues à
l'article 681 (masse des obligataires): ce délai (30 jours) est le même
que celui prévu à l'article 682 (voir commentaire de cet article) qui
prévoyait déjà son application aux oppositions de l'article 681, cité par
renvoi, en même temps que l'article 679. L'article 683 fait donc
apparemment, double emploi avec l'article 682.
663
Article 684 : Les dispositions des articles 670 à 683 (voir
commentaire de ces articles), plus spécialement prévues pour les
fusions entre SA, sont également applicables aux scissions entre SA.
Elles sont également applicables aux opérations d'apport partiel d'actif
entre SA (voir commentaire des articles 195 et 670), comme le sont
aussi les dispositions des articles 685 à 689, puisque d'une manière
générale, les apports partiels d'actif sont régis par les dispositions
relatives aux scissions (Article195). Les opérations visées à l'article 684
sont donc celles par lesquelles le patrimoine d'une SA est partagé entre
plusieurs SA existantes ou nouvelles (scissions) et celles par lesquelles
une SA fait apport d'une branche autonome d'activité à une SA
préexistante ou à créer (voir commentaire des articles 190 et 195). Les
SA peuvent également effectuer ces opérations avec des sociétés
d'une autre forme (voir commentaire de l'article 196) puisque l'article
684 renvoie à l'article 670, lequel renvoie notamment, à l'article 196.
664
Article 685 : Comme cela est prévu pour les fusions entre SA par l'article
677 (voir commentaire de cet article) auquel renvoie d'ailleurs l'article 684, les
scissions (et les apports partiels d'actif) entre SA, peuvent être réalisées de
façon simplifiée, lorsque les apports sont effectués au profit de sociétés
nouvelles et que les actions créées par celles-ci en rémunération des apports,
sont immédiatement réparties entre les actionnaires de la société scindée (ou
apporteuse). Dans ce cas, il n'y a pas lieu de réunir des assemblées
générales constitutives pour les sociétés nouvelles, comme cela est
normalement prévu par l'article 404 (voir commentaire de cet article ainsi que
celui de l'article 410). C'est l'assemblée générale extraordinaire de la société
scindée qui joue le rôle de l'assemblée constitutive de chaque société
nouvelle et qui approuve les projets de statuts de chacune d'elles. On
remarquera que cette simplification n'est possible que si les actions attribuées
en rémunération des apports scission, sont toutes réparties entre les
actionnaires de la société scindée, immédiatement et proportionnellement aux
droits qu'avaient ces actionnaires, dans le capital de la société scindée. Ce
sera pratiquement toujours le cas pour les scissions (sauf répartition des titres
selon des proportions différentes) mais cela ne sera pas nécessairement le
cas pour les apports partiels d'actif, puisque la société apporteuse - qui
subsiste - pourrait garder les titres en portefeuille. Hormis ce dernier cas, les
dispositions de l'article 685 devraient s'appliquer aux apports partiels d'actif,
effectués au profit d'une société bénéficiaire nouvelle. Dans le cas où les
apports scission ou partiels d'actif seraient réalisés, en partie au profit de
sociétés nouvelles et en partie au profit de sociétés préexistantes, les
dispositions de l'article 685 ne s'appliqueraient bien entendu, que pour les
sociétés nouvelles, seules visées à cet article; les autres sociétés
bénéficiaires devraient réunir des assemblées générales extraordinaires pour
approuver l'opération et les apports qui en découlent, dans les conditions
prévues à l'article 671 (voir commentaire de cet article). En ce qui concerne

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 209
Article 686 : Le projet de scission est soumis aux assemblées
d’obligataires de la société scindée, à moins que le remboursement des
titres sur simple demande de leur part ne leur soit offert.
Lorsqu'il y a lieu à remboursement sur simple demande, les sociétés
bénéficiaires des apports résultant de la scission sont débitrices solidaires
des obligataires qui demandent le remboursement. (665)
Article 687 : Le projet de scission n’est pas soumis aux assemblées
d’obligataires des sociétés auxquelles le patrimoine est transmis.
Toutefois, l’assemblée des obligataires peut donner mandat aux
représentants de la masse de former opposition à la scission, dans les
conditions et sous les effets prévus à l'article 681 du présent Acte
Uniforme. (666)
Article 688 : Les sociétés bénéficiaires des apports résultant de la
scission sont débitrices solidaires des obligataires et des créanciers non
obligataires de la société scindée, aux lieu et place de celle-ci, sans que
cette substitution emporte novation à leur égard. (667)
les statuts et la désignation des premiers administrateurs et commissaires
aux comptes des sociétés nouvelles visées à l'article 685, l'application
combinée de cet articles et des articles 10 et 410, pose les problèmes de
procédure et de forme évoqués à l'article 677 (voir commentaire de cet
article).
665
Article 686: L'article 686 prévoit, pour les éventuels porteurs
d'obligations des sociétés scindées ou apporteuses, le même régime
que celui prévu pour les sociétés absorbées en cas de fusion, par
l'article 678 (voir commentaire de cet article) auquel renvoyait déjà
l'article 684. Bien que l'article 686 ne le prévoie pas, si le rachat des
obligations a été offert aux obligataires, ces derniers doivent en être
informés par l'avis prévu à l'article 678 et qui doit fixer le délai pendant
lequel la demande de rachat doit être présentée.
666
Article 687 : L'article 687 prévoit pour les scissions (et les apports
partiels d'actif) les mêmes conséquences, en ce qui concerne les
obligataires des sociétés bénéficiaires des apports, que dans le cas des
obligataires des sociétés absorbantes, en cas de fusion. L'article 687
renvoie à l'article 681 (voir commentaire de cet article) auquel renvoyait
déjà l'article 684. Les effets prévus à l'article 681 sont ceux indiqués
aux l'article, 679 et 680 (voir commentaire de ces trois articles).
667
Article 688 : L'article 688 prévoit pour les scissions (et les apports
partiel d'actif), les mêmes effets que ceux prévus, pour les fusions, à
Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d'intérêt économique avec commentaires
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Article 689 : Par dérogation aux dispositions de l'article 688 du présent
Acte Uniforme, il peut être stipulé que les sociétés bénéficiaires de la
scission ne seront tenues que de la partie du passif de la société scindée
mise à leur charge respective et sans solidarité entre elles.
En ce cas, les créanciers non obligataires des sociétés participantes
peuvent former opposition à la scission dans les conditions et sous les
effets prévus à l'article 679 alinéa 2 et suivants du présent Acte
Uniforme.(668)
CHAPITRE 2 : TRANSFORMATION
Article 690 : Toute société anonyme peut se transformer en société d’une
autre forme si, au moment de sa transformation, elle a été constituée
depuis 2 ans au moins et si elle a établi et fait approuver par les
actionnaires le bilan de ses 2 premiers exercices. (669)
l'article 679 (voir commentaire de cet article) auquel renvoyait déjà
l'article 684. Les créanciers non obligataires des sociétés bénéficiaires
des apports scission ou partiels d'actif, peuvent donc dans les mêmes
conditions, et avec les mêmes effets, faire l'opposition prévue à l'article
679, comme prévu à l'article 689 (voir commentaire de ces articles).
668
Article 689 : La transmission de patrimoine à titre universel
intervenant en cas de scission, comme prévu à l'article 190 (voir
commentaire de cet article) peut être cantonnée, pour chaque société
bénéficiaire des apports scission qui n'est débitrice substituée, que de
la part du passif de la société scindée qui a été mise à sa charge.
L'opposition des créanciers non obligataires de la société scindée ou
apporteuse, est faite, comme indiqué à l'article 679 (voir commentaire
de cet article) et si elle est déclarée recevable, les garanties
éventuellement offertes au créancier, doivent l'être par la société à la
charge de laquelle le paiement de la créance considérée, a été prévu,
par la convention de scission.
669
Article 690 : Comme pour les SARL (voir commentaire de l'article
374), la transformation d'une SA en société d'une autre forme, ne peut
se faire, au plus tôt, que deux ans après sa constitution et à condition
que les bilans de ses deux premiers exercices sociaux aient été
approuvés par les actionnaire. Le délai de deux ans minimum prévu à
l'article 690 (lequel n'est pas expressément imposé par l'article 374
pour les SARL) doit être décompté à partir de la constitution: s'agit il de
la date de la signature des statuts, qui selon l'article 101 (voir
commentaire de cet article) entraîne la constitution de la société, ou
 210
Article 691 : La décision de transformation est prise sur le rapport du
commissaire aux comptes de la société.
Le rapport atteste que l’actif net est au moins égal au capital social.
La transformation est soumise, le cas échéant, à l’approbation de
l’assemblée des obligataires.
La décision de transformation est soumise à publicité dans les conditions
prévues pour les modifications des statuts aux articles 263 et 265 du
présent Acte Uniforme. (670)
bien de la date de l'immatriculation au RC, qui selon l'article 98 (voir
commentaire de cet article) est la date à laquelle la SA acquiert la
personnalité juridique. L'interprétation littérale des dispositions
combinées des articles 101 et 690, conduit à penser que le délai de 2
ans commence à courir à la date de la signature des statuts comme
prévu à l'article 396 (voir commentaire de cet article, ainsi que celui de
l'article 410 en ce qui concerne les SA constituées avec assemblée
constitutive). Les conditions de l'article 690 ne sont pas requises si la
SA se transforme en SNC. Cette transformation peut intervenir pendant
le délai de 2 ans, dans les conditions prévues à l'article 692 (voir
commentaire de cet article). La transformation d'une SA s'effectue par
ailleurs, dans les conditions prévues aux articles 181 à 188 (voir
commentaire de ces articles) et sous la condition prévue à l'article 691
(voir commentaire de cet article).
670
Article 691 : Pour se transformer en société d'une autre forme, la SA doit,
au jour de sa transformation, avoir un actif net au moins égal au montant de
son capital social. Cette condition est vérifiée par le commissaire aux comptes
qui doit présenter un rapport spécial attestant le respect de cette condition, à
l'assemblée générale appelée à statuer sur la transformation. Cette
transformation, qui est une modification apportée aux statuts, relève donc de
la compétence de l'assemblée générale extraordinaire (voir commentaire des
articles 181 et 551). Si l'actif net était inférieur au capital social, il serait
nécessaire de procéder à une réduction de capital ou à une reconstitution de
l'actif net, avant de réaliser la transformation, en prenant soin toutefois que le
capital social nouveau ne soit pas inférieur au minimum prévu pour la
nouvelle forme de société choisie (le seul minimum imposé par l'Acte
uniforme, en dehors des SA, est celui de la SARL : 1 million de F CFA (ou
contre-valeur en monnaie locale). La condition commentée ci-dessus, n'est
pas exigée dans le cas de le transformation de la SA en SNC (voir
commentaire de l'article 692). L'article 691 prévoit en outre que la
transformation de la SA doit être soumise à l'assemblée générale des
obligataires, s'il en existe. L'assemblée des obligataires statue dans des
conditions prévues aux articles 795 à 812 ( voir commentaire de ces articles).
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Article 692 : La transformation d’une société anonyme en société en nom
collectif est décidée à l’unanimité des actionnaires. Il n’est pas fait, dans
ce cas, application des articles 690 et 691 du présent Acte Uniforme. (671)
Article 693 : La transformation d’une société anonyme en société à
responsabilité limitée est décidée dans les conditions prévues pour la
modification des statuts des sociétés de cette forme. (672)
Si cette assemblée désapprouve la transformation, celle-ci peut néanmoins
être réalisée, mais seulement si les obligataires sont remboursés, au
préalable (voir commentaire de l'article 809).Enfin, l'article 691 impose
l'accomplissement des formalités de publicité légale en cas de transformation
et renvoie à cet égard, aux articles 263 et 265 (voir commentaire de ces
articles) lesquels prévoient : un avis dans un journal d'annonces légales, un
dépôt au greffe et une inscription modificative au RC. On notera que les
nouveaux statuts de la société devront revêtir la forme authentique comme
prévu à l'article 10 (voir commentaire de cet article).
671
Article 692 : L'article 692 envisage le cas de la transformation d'une SA
en SNC. Une telle opération entraînant l'augmentation des engagements des
associés, puisqu'ils deviennent solidairement et indéfiniment responsables
des dettes sociales (voir commentaire de l'article 270), l'unanimité est requise,
comme prévu par ailleurs et notamment, par les articles 181 et 551 (voir
commentaire de ces articles). On observera que la SA qui se transforme en
SNC, doit, lors de la transformation, compter aux moins deux actionnaires car
à la différence des SA, la SNC ne peut être unipersonnelle. L'article 692
exclut dans le cas de la transformation en SNC, les conditions de délai
minimum (2 ans) prévu à l'article 690 et d'actif net au moins égal au capital
social, prévu à l'article 691 (voir commentaire de ces deux articles).
Cependant, et bien que l'article 692 exclut l'application de l'article 691 en son
entier, il semble que la transformation considérée, ne permette, ni d'éviter de
soumettre l'opération aux obligataires de la SA s'il en existe, ni d'écarter
l’exécution des formalités légales de publicité, également prévues par ledit
article 691. On observera que la transformation d'une SA en société civile,
nécessiterait également l'unanimité des associés et que la transformation en
SCS nécessiterait l'accord de tous les actionnaires devenant associés
commandités, puisque dans ces cas également, les engagements des
associés ou de certains d'entre eux, seraient augmentés. Par contre, ces cas
n'étant pas prévus à l'article 92, les dispositions des articles 690 et 691
resteraient, a priori, applicables, dans lesdits cas de transformation.
672
Article 693 : L'article 693 envisage le cas de la transformation
d'une SA en SARL. Une telle transformation intervient sous les
 211
SOUS-TITRE 7 : CONTROLE
DES SOCIETES ANONYMES
CHAPITRE 1 : CHOIX DU COMMISSAIRE
AUX COMPTES ET DE SON SUPPLEANT
Article 694 : Le contrôle est exercé, dans chaque société anonyme, par un
ou plusieurs commissaires aux comptes.
Les fonctions de commissaire aux comptes sont exercées par des personnes
physiques ou par des sociétés constituées par ces personnes physiques,
sous l'une des formes prévues par le présent Acte Uniforme. (673)
Article 695 : Lorsqu'il existe un ordre des experts-comptables dans l'Etat-
Partie du siège de la société, objet du contrôle, seuls les experts-
comptables agréés par l'ordre peuvent exercer les fonctions de
commissaires aux comptes. (674)
conditions normales des articles 181 à 188, ainsi que sous celles des
articles 690 et 691 (voir commentaire de ces articles). Cependant, les
condition de quorum et de majorité requise pour l'adoption d'une telle
décision par l'assemblée générale extraordinaire de la société sous sa
forme de SA, sont celles prévues pour les décisions collectives
extraordinaires des SARL: c'est à dire, par des actionnaires
représentant au moins les trois quarts du capital social (voir
commentaire de l'article 358). La transformation d'une SA
unipersonnelle en SARL, est possible puisque l'acte uniforme prévoit
que ces deux sociétés peuvent exister avec un seul membre (voir
commentaire des articles 309 et 385).
673
Article 694 : Selon cet article, les commissaires aux comptes des
SA peuvent être, soit des personnes physiques, soit des personnes
morales constituées sous l'une des formes prévues par l'Acte uniforme.
Cette dernière condition va, en principe, empêcher une société civile
d'exercer les fonctions de commissaire aux comptes des Sa comme
des SARL, alors que la forme de société civile est prévue, le plus
souvent par les réglementations nationales pour l'exercice en commun
de leur profession, par les experts comptables qui ont généralement le
monopole de l'exercice des fonctions de commissaire aux comptes (voir
commentaire des articles 695 et 696).
674
Article 695 : Cet article donne aux experts comptables inscrits à
l'ordre d'un Etat-Partie, le monopole des mandats de commissaire aux
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Article 696 : Lorsqu'il n'existe pas un ordre des experts-comptables, seuls
peuvent exercer les fonctions de commissaire aux comptes les experts-
comptables inscrits préalablement sur une liste établie par une
commission siégeant auprès d'une cour d'appel, dans le ressort de l'Etat-
Partie du siège de la société objet du contrôle.
Cette commission est composée de 4 membres :
1) un magistrat du siège à la cour d'appel qui préside avec voix
prépondérante;
2) un professeur de droit, de sciences économiques ou de gestion;
3) un magistrat de la juridiction compétente en matière commerciale;
4) un représentant du Trésor Public. (675)
comptes des SA et des SARL (voir commentaire de l'article 377). Bien
que l'article 695 ne précise pas, in fine, que "seuls les experts
comptables agréés par l'ordre peuvent exercer les fonctions de
commissaire aux comptes"... de cette société, il semble, au moins
implicitement, que les experts comptables inscrits à l'ordre national
aient le monopole du commissariat aux comptes des sociétés ayant
leur siège dans l'Etat-Partie considéré. Il serait donc interdit, à un expert
comptable non inscrit à l'ordre national, mais qui serait inscrit à l'ordre
d'un autre Etat-Partie que celui du siège de la société considérée,
d'exercer dans cette société, les fonctions de commissaire aux
comptes. A plus forte raison, cette fonction ne pourrait être exercée par
un commissaire aux comptes qui ne serait inscrit à aucun ordre des
Etats-Parties. Sur ce plan, l'Acte uniforme n'harmonise donc que les
conditions générales selon lesquelles s'exerce le commissariat aux
comptes des sociétés commerciales dans les Etats-Parties, et la
réglementation de la profession d'expert comptable, et par voie de
conséquence celle de commissaire aux comptes, relève donc de la
compétence de la législation de chacun des Etats-Parties.
675
Article 696 : L'article 695 (voir commentaire de cet article) détermine qui
peut être commissaire aux comptes, dans les Etats-Parties où il existe un
ordre des experts comptables. L'article 696 prévoit le cas des Etats-Parties où
un tel ordre n'existe pas. Dans ces Etats-Parties, les commissaires aux
comptes ne peuvent être choisis que parmi les personnes inscrites sur la liste
dressée par la commission prévue par ledit article 696, qui n'indique que la
composition de cette commission, sans fixer les conditions dans lesquelles
elle doit statuer. La seule contrainte est que seuls les experts comptables
peuvent être inscrits sur cette liste doivent être des experts comptables. Il est
à craindre que les Etats-Parties concernés, (dépourvus d'ordre des experts
comptables), n'auront pas davantage de critère précis pour déterminer qui est
 212
Article 697 : Les fonctions de commissaire aux comptes sont
incompatibles :
1) avec toute activité ou tout acte de nature à porter atteinte à son
indépendance;
2) avec tout emploi salarié. Toutefois, un commissaire aux comptes peut
dispenser un enseignement se rattachant à l'exercice de sa profession ou
occuper un emploi rémunéré chez un commissaire aux comptes ou chez
un expert-comptable;
3) avec toute activité commerciale, qu'elle soit exercée directement ou par
personne interposée. (676)
Article 698 : Ne peuvent être commissaires aux comptes
1) les fondateurs, apporteurs, bénéficiaires d'avantages particuliers,
dirigeants sociaux de la société ou de ses filiales, ainsi que leur conjoint;
2) les parents et alliés, jusqu'au quatrième degré inclusivement, des
personnes visées au paragraphe 1 du présent article;
3) les dirigeants sociaux de sociétés possédant le 10ème du capital de la
société ou dont celle-ci possède le 10ème du capital, ainsi que leur
conjoint;
4) les personnes qui, directement ou indirectement, ou par personne
interposée, reçoivent, soit des personnes figurant au paragraphe 1 du
présent article, soit de toute société visée au paragraphe 3 du présent
article, un salaire ou une rémunération quelconque en raison d'une
en droit ou non, de porter le titre d'expert comptable et par conséquent, de
figurer sur la liste visée à l'article 696. On observera que cet article n'interdit
pas l'inscription sur la liste d'un expert comptable qui pourrait être inscrit à
l'ordre d'un autre Etat-Partie, ou qui ne serait inscrit à aucun ordre, ou même
qui exercerait à titre principal sa profession d'expert comptable en dehors de
l'Etat-Partie considéré, ou encore qui n'exercerait pas cette profession à titre
indépendant, tout en portant cependant, le titre d'expert comptable.
676
Article 697 : L'article 697 détermine quelles sont les
incompatibilités générales empêchant l'exercice de la fonction de
commissaire aux comptes (liens de dépendance, salariat, activité
commerciale). L'article 698 (voir commentaire de cet article) énumère
par ailleurs, les incompatibilités spéciales qui interdisent l'exercice du
commissariat aux comptes, dans une société donnée. Le non respect
des dispositions des articles 697 et 698, engage non seulement la
responsabilité civile de l'intéressé, mais également sa responsabilité
pénale (voir commentaire de l'article 898).
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activité permanente autre que celle de commissaire aux comptes; il en
est de même pour les conjoints de ces personnes;
5) les sociétés de commissaires aux comptes dont l'un des associés,
actionnaires ou dirigeants se trouve dans l'une des situations visées aux
alinéas précédents;
6) les sociétés de commissaires aux comptes dont soit l'un des dirigeants,
soit l'associé ou l'actionnaire exerçant les fonctions de commissaire aux
comptes, a son conjoint qui se trouve dans l'une des situations prévues
au paragraphe 5 du présent article. (677)
677
Article 698 : Alors que l'article 697 (voir commentaire de cet
article), prévoit les incompatibilités générales avec l'exercice de la
fonction de commissaire aux comptes, l'article 698 énumère les
incompatibilités spéciales qui, pour une SA donnée, empêche un
commissaire aux comptes d'accepter son mandat, ou de le conserver,
si l'incompatibilité survient en cours de mandat. Les cas
d'incompatibilités spéciales, concernant les SARL sont énumérés à
l'article 378 (voir commentaire de cet article). En dehors des cas prévus
à l'article 698 pour les SA, un cas supplémentaire d'incompatibilité
spéciale est prévu à l'article 700 (voir commentaire de cet article). On
observera que le commissaire aux comptes d'une SA donnée, devra
apprécier sa situation, au regard des incompatibilités énumérées à
l'article 698, en tenant compte, non seulement de sa situation
personnelle, mais de celle de son conjoint, de ses parents et alliés
jusqu'au 4° degré, ou de toute personne éventuellement interposée. Si
le commissaire aux comptes est une société, celle-ci devra prendre en
considération, la situation de ses propres associés, actionnaires ou
dirigeants ainsi que de leurs conjoints, parents, alliés etc. D'autre part, il
y a lieu de considérer la situation des uns et des autres, non seulement
à l'égard de la société considérée, mais également à l'égard des
sociétés qui détiendraient 10 %, ou plus, de son capital social, ainsi
qu'à l'égard de celles dont elle détiendrait 10 %, ou plus, ou qui seraient
ses filiales ou filiales communes, au sens des articles 179 et 180 (voir
commentaire de ces articles). On observera par ailleurs, qu'en ce qui
concerne le cas d'incompatibilité prévu au 4° de l'article 698, le
commissaire aux comptes, son conjoint ou une personne interposée,
pourraient recevoir une rémunération pour une autre activité, à
condition que celle-ci n'ait pas un caractère permanent. Ce sera en
particulier le cas du commissaire aux comptes qui aurait à exercer un
mandat de commissaire aux apports ou un mandat de commissaire à la
fusion (scission ou apport partiel d'actif), dans les conditions prévues
aux articles 620 et 672, ou encore une mission particulière, comme
 213
Pendant le même délai, elles ne peuvent être nommées commissaires aux
Article 699 : Le commissaire aux comptes ne peut être nommé comptes dans les sociétés possédant 10% du capital de la société dans
administrateur, administrateur général, administrateur général adjoint, laquelle elles exerçaient leurs fonctions ou dont celles-ci possédaient 10%
directeur général ou directeur général adjoint des sociétés qu'il contrôle du capital lors de la cessation de leurs fonctions.
moins de 5 années après la cessation de sa mission de contrôle de ladite Les interdictions prévues au présent article pour les personnes
société. mentionnées au premier alinéa sont applicables aux sociétés de
La même interdiction est applicable aux associés d'une société de commissaires aux comptes dont lesdites personnes sont associées,
commissaires aux comptes. actionnaires ou dirigeantes. (679)
Pendant le même délai, il ne peut exercer la même mission de contrôle ni
dans les sociétés possédant le 10ème du capital de la société contrôlée par
lui, ni dans les sociétés dans lesquelles la société contrôlée par lui possède 679 Article700 : En dehors des cas d'incompatibilités spéciales, prévus à
le 10ème du capital, lors de la cessation de sa mission de contrôle de l'article 698 (voir commentaire de cet article), l'article 700 en prévoit un autre
commissaire aux comptes. (678) qui est en relation avec les fonctions qu'aurait pu occuper le commissaire aux
comptes, pendant les 5 ans qui précèdent sa nomination, au sein de la SA
Article 700 : Les personnes ayant été administrateurs, administrateurs considérée. Les fonctions concernées sont celles d'administrateur, de
généraux, administrateurs généraux adjoints, directeurs généraux ou directeur général, de directeur général adjoint, d'administrateur général,
directeurs généraux adjoints, gérants ou salariés d'une société ne peuvent d'administrateur général adjoint, de gérant ou de simple salarié. Si ces
être nommées commissaires aux comptes de la société moins de 5 années fonctions ont été exercées à un moment quelconque au cours des 5 années
après la cessation de leurs fonctions dans ladite société. passées, le commissaire aux comptes ne peut valablement accepter un
mandat, que 5 ans après la cessation desdites fonctions, aussi bien dans la
SA concernée, que dans les sociétés dont elle détiendrait 10 % du capital ou
prévue à l'article 724 (voir commentaire de ces divers articles). Le non qui détiendraient 10 % de son capital social. Si le commissaire aux comptes
respect des incompatibilités spéciales de l'article 698, comme pour les est une société, la situation à prendre en considération au regard de cette
incompatibilités générales de l'article 697, expose le commissaire aux incompatibilité, est celle de ses associés, actionnaires ou dirigeants, au sein
comptes à la mise en cause, non seulement de sa responsabilité civile, de la société à contrôler. Le non respect de cette interdiction entraîne la mise
mais aussi de sa responsabilité pénale, comme prévu à l'article 898 en jeu de la responsabilité pénale prévue à l'article 898 (voir commentaire de
(voir commentaire de cet article). cet article). On observera que l'article 700 vise également les "gérants" or une
678
Article 699 : L'article 699 prévoit un cas d'interdiction qui concerne SA ne pouvant avoir de "gérants", faut-il en conclure que l'interdiction de
l'attribution des mandats d'administrateurs et de dirigeants dans les SA l'article 700 vise également les SARL, dans lesquelles un ancien gérant
(administrateurs, administrateur général, administrateur général adjoint, deviendrait commissaire aux comptes ? Compte tenu des termes même de
directeur général, directeur général adjoint). Il doit s'écouler au moins 5 l'article 700 qui prévoit que la société dans laquelle a été exercé le mandat de
ans avant qu'un ancien commissaire aux comptes, ou qu'un associé de gérant, est la même que celle dans laquelle doit être exercé celui de
celui-ci s'il s'agit d'une personne morale, ne puisse accepter un des commissaire aux comptes, et bien que l'article 700 se situe dans les
mandats ci-dessus, tant auprès de la SA concernée elle-même, dispositions relatives aux SA, il semble que l'on puisse conclure que
qu'auprès d'une société qui détenait 10 % au moins de ladite SA ou l'interdiction s'applique aussi aux SARL dotées d'un commissaire aux
dont celle-ci détenait 10 % au moins, au moment de la cessation du comptes, car l'article 377 (voir commentaire de cet article) prévoit que le
mandat du commissaire aux comptes. L'inverse de cette interdiction est commissaire aux comptes de la SARL est choisi selon les modalités prévues
prévue à l'article 700 (voir commentaire de cet article) toutefois, on aux articles 694 et suivants, sans qu'il soit précisé à quel article s'arrête le
observera qu'il n'existe pas une symétrie complète entre les deux renvoi. En tout état de cause, une personne qui aurait exercé des fonctions
articles, puisque l'article 699 n'interdit pas à un ancien commissaire aux de gérant dans une SARL transformée en SA depuis moins de 5 ans, alors
comptes de devenir immédiatement employé salarié de la société qu'il qu'elle serait pressentie pour exercer les fonctions de commissaire aux
contrôlait, tandis que par contre, l'article 700 interdit à un ancien salarié comptes dans cette SA, ne pourrait accepter ce mandat, que 5 ans après la
de devenir commissaire aux comptes, avant 5 ans. fin de ses fonctions de gérant.

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 214
Article 701 : Les délibérations prises à défaut de la désignation régulière Article 703 : Le premier commissaire aux comptes et son suppléant sont
de commissaires aux comptes titulaires ou sur le rapport de commissaires désignés dans les statuts ou par l'assemblée générale constitutive.
aux comptes titulaires nommés ou demeurés en fonction contrairement En cours de vie sociale, le commissaire aux comptes et son suppléant sont
aux dispositions des articles 694 à 700 du présent Acte Uniforme sont désignés par l'assemblée générale ordinaire. (682)
nulles.
L'action en nullité est éteinte si ces délibérations sont expressément Article 704 : La durée des fonctions du commissaire aux comptes désigné
confirmées par une assemblée générale, sur le rapport de commissaires dans les statuts ou par l'assemblée générale constitutive est de 2 exercices
régulièrement désignés.(680) sociaux.
Lorsqu'il est désigné par l'assemblée générale ordinaire, le commissaire
CHAPITRE 2 : NOMINATION DU COMMISSAIRE aux comptes exerce ses fonctions durant 6 exercices sociaux. (683)
AUX COMPTES ET DE SON SUPPLEANT
Article 705 : Les fonctions du commissaire aux comptes expirent à l'issue
Article 702 : Les sociétés anonymes ne faisant pas publiquement appel à de l'assemblée générale qui statue soit sur les comptes du deuxième
l'épargne sont tenues de désigner un commissaire aux comptes et un exercice, lorsqu'il est désigné dans les statuts ou par l'assemblée générale
suppléant. constitutive, soit sur les comptes du sixième exercice, lorsqu'il est nommé
Les sociétés anonymes faisant publiquement appel à l'épargne sont tenues par l'assemblée générale ordinaire. (684)
de désigner au moins 2 commissaires aux comptes et 2 suppléants. (681)
682
Article 703 : Les premiers commissaires (titulaires et suppléants)
sont désignés par les statuts ou par l'assemblée constitutive (voir
680
Article 701 : La sanction du non respect des dispositions des commentaire des articles 397 et 410). La désignation par l'assemblée
articles 694 à 700 et notamment, des incompatibilités générales et constitutive ne vise que les SA constituées avec des apports en nature.
spéciales, ainsi que des interdictions des articles 697, 698 et 700 (voir Pour les SA faisant appel public à l'épargne, constituées sans ou avec
commentaire de ces articles) est la nullité des délibérations prises sur apports en nature, les statuts, ou l'assemblée constitutive, selon le cas,
des rapports de commissaires aux comptes en situation irrégulière et, à devront désigner deux commissaires titulaires et deux commissaires
plus forte raison, en l'absence de tout rapport de commissaire aux suppléants, au moins (voir commentaire de l'article 702). Il n'est pas
comptes. Cette sanction peut être très lourde de conséquences et il y prévu que l'acceptation des fonctions du commissaire aux comptes, soit
aura lieu, dans une telle éventualité, de procéder à la nomination constatée de manière particulière; elle pourra résulter, soit d'une lettre
régulière du commissaire, puis après qu'il ait établi des rapports d'acceptation, soit d'une mention dans les statuts ou dans le procès-
réguliers, appeler l'assemblée à délibérer à nouveau, sur les décisions verbal, soit de façon tacite, par l'exécution de la mission. Les
entachées de nullité. commissaires aux comptes peuvent être désignés par voie de justice,
681 dans les cas prévus aux articles 708, 730 et 731 (voir commentaire de
Article 702 : Il y a lieu de considérer que cet article fixe le nombre
minimum de commissaires aux comptes qu'une SA doive désigner: un ces articles).
683
titulaire et un suppléant ou deux titulaires et deux suppléants, selon que Article 704 : Dans les SA, contrairement aux SARL où il est
la SA ne fait pas, ou fait, appel public à l'épargne. Les SA pouvant désigné pour trois ans, (voir commentaire de l'article 379), le
désigner un nombre plus élevé de commissaires, comme donne à le commissaire aux comptes, titulaire ou suppléant, est nommé pour les
penser l'article 694 qui prévoit que le contrôle est exercé dans chaque deux premiers exercices, lors de la constitution, et pour six exercices,
société, par un ou plusieurs commissaires aux comptes, sans qu'il soit au cours de la vie sociale. Ces durées s'imposent et les statuts, ou
précisé que le terme "plusieurs" ne vise que les SA faisant appel public l'assemblée générale, ne pourraient prévoir des durées supérieures, ou
à l'épargne. Par contre, les termes de l'article 703 (voir commentaire de inférieures.
684
cet article) donnent à penser qu'un commissaire suppléant doit être Article 705 : Cet article prévoit explicitement, que la durée du
désigné en même temps que chaque commissaire titulaire: ce qui mandat de commissaire aux comptes expire à l'issue de l'assemblée
entraînerait l'obligation d'avoir autant de suppléants que de titulaires. générale qui statue sur les comptes du dernier exercice de validité du

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 215
Article 706 : Le commissaire aux comptes nommé par l'assemblée des
actionnaires en remplacement d'un autre ne demeure en fonction que
jusqu'à l'expiration du mandat de son prédécesseur. (685)
Article 707 : Lorsque, à l'expiration des fonctions du commissaire aux
comptes, il est proposé à l'assemblée de ne pas renouveler son mandat, le
commissaire aux comptes peut, à sa demande, être entendu par
l'assemblée. (686)
mandat, et non à la clôture dudit exercice. Ceci implique que le
commissaire dont le mandat arrive à expiration, doit néanmoins
exécuter toutes les prestations attachées à sa fonction, entre la clôture
du dernier des exercices pour lesquels il a été nommé, et le jour de
l'assemblée statuant sur les comptes de cet exercice; il doit,
notamment, préparer tous les rapports spéciaux éventuellement
nécessaires et veiller aux dispositions relatives à la procédure d'alerte
(voir commentaire des articles 153 à 156). De même, un commissaire
aux comptes nommé en cours d'exercice, par l'AGO qui statue sur les
comptes du dernier exercice du mandat de son prédécesseur, doit
nécessairement contrôler les comptes et les opérations relatifs à la
période courue, entre la date d'ouverture du premier exercice de son
mandat et la date de l'assemblée qui l'a nommé.
685
Article 706 : En dérogation aux dispositions de l'article 704 (voir
commentaire de cet article), la durée du mandat d'un commissaire
nommé à la place d'un autre (décès ou démission) par l'assemblée
générale, prend fin avec celle du mandat de son prédécesseur. Si le
commissaire est remplacé par décision de justice (récusation ou
révocation) la durée de son mandat prend fin avec l'entrée en fonction
du commissaire désigné par l'assemblée générale (voir commentaire
des articles 708 et 730). Le nouveau commissaire étant alors nommé
pour 6 exercices. Un commissaire suppléant désigné par l'assemblée, à
la place d'un suppléant devenu titulaire, reste en fonction jusqu'à la
reprise de fonction du titulaire empêché (voir commentaire de l'article
729).
686
Article 707 : A l'issue du mandat d'un commissaire aux comptes,
titulaire ou suppléant, l'assemblée générale n'est pas tenue de le
renouveler; elle peut très bien désigner un autre commissaire.
Toutefois, dans ce cas, le commissaire non renouvelé peut faire, à
l'assemblée générale, toutes les observations qu'il juge utile pour
éclairer la décision de celle-ci, à propos de la proposition de
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Article 708 : Si l'assemblée omet d'élire un commissaire aux comptes
titulaire ou suppléant tout actionnaire peut demander en référé au
président de la juridiction compétente, la désignation d'un commissaire
aux comptes - titulaire ou suppléant -, le président du conseil
d'administration, le président-directeur général ou l'administrateur
général dûment appelé.
Le mandat ainsi conféré prend fin lorsqu'il a été procédé par l'assemblée
générale à la nomination du commissaire. (687)
Article 709 : Si l'assemblée omet de renouveler le mandat d'un
commissaire aux comptes ou de le remplacer à l'expiration de son mandat
et, sauf refus exprès du commissaire, sa mission est prorogée jusqu'à la
plus prochaine assemblée générale ordinaire annuelle. (688)
nomination, présentée par le conseil d'administration ou par
l'administrateur général.
687
Article 708 : Le cas d'omission prévu à l'article 708, concerne le
cas où le mandat du commissaire (titulaire ou suppléant) étant devenu
vacant, par suite de décès ou de démission, l'assemblée omettrait de
pourvoir au remplacement: celui-ci pourrait alors être demandé en
justice, par tout actionnaire. On observera que si le mandat vacant est
celui du commissaire titulaire, la fonction sera assurée par le suppléant
(voit commentaire de l'article 728) et que la demande en justice
aboutira à une désignation dont la durée sera limitée comme dans les
cas prévus pour la récusation ou la révocation (voir commentaire des
articles 730 et 731).
688
Article 709 : Si l'omission de l'assemblée, à la différence de celle
prévue à l'article 708 (voir commentaire de cet article) intervient à
l'expiration du mandat du commissaire, titulaire ou suppléant, la durée
de ce mandat serait de plein droit prorogée jusqu'à la plus prochaine
assemblée générale ordinaire annuelle. Il ne serait donc pas nécessaire
dans ce cas, de réunir extraordinairement une assemblée générale
ordinaire, pour réparer l'omission; la continuité de la mission étant
assurée entre les deux AGO annuelles. L'AGO annuelle suivant celle
ayant oublié de statuer, renouvellerait le mandat pour l'exercice écoulé
et les 5 exercices suivants, ou bien désignerait un nouveau
commissaire en remplacement, pour les six exercices suivants, le
commissaire non renouvelé ayant eu exceptionnellement un mandat de
7 (ou 3) exercices. Par contre, si le commissaire non renouvelé ou
remplacé, refusait la prorogation, comme le lui permet l'article 709, il
 216
CHAPITRE 3 : MISSION DU COMMISSAIRE
AUX COMPTES
SECTION 1 : OBLIGATIONS DU COMMISSAIRE AUX COMPTES
Article 710 : Le commissaire aux comptes certifie que les états financiers
de synthèse sont réguliers et sincères et donnent une image fidèle du
résultat des opérations de l'exercice écoulé ainsi que de la situation
financière et du patrimoine de la société à la fin de cet exercice. (689)
Article 711 : Dans son rapport à l'assemblée générale ordinaire, le
commissaire aux comptes déclare :
- soit certifier la régularité et la sincérité des états financiers de synthèse,
- soit assortir sa certification de réserves ou la refuser en précisant les
motifs de ces réserves ou de ce refus.(690)
importerait de réunir au plus tôt, à titre exceptionnel, une AGO pour
procéder à la désignation d'un nouveau commissaire.
689
Article 710 : Le ou les commissaires titulaires doivent certifier les
états financiers de la SA qu'ils contrôlent, comme prévu à l'article 710,
mais il peuvent, le cas échéant, soit refuser de les certifier, soit les
certifier avec des réserves, comme prévu à l'article 711 (voir
commentaire de cet article). D'autre part, les commissaires aux
comptes doivent certifier ou vérifier d'autres documents ou
informations, comme par exemple et notamment: (1) le montant global
des rémunérations versées aux 10 dirigeants sociaux et salariés les
mieux rémunérés (5 lorsqu'il s’agit de SA dont l'effectif est inférieur à
200 salariés) comme prévu à l'article 525 (voir commentaire de cet
article); (2) les créances certaines, liquides et exigibles, servant à
libérer des actions en numéraire, par compensation (voir commentaire
de l'article 614); (3) les éléments de calcul du prix d'émission des
actions émises sans droit préférentiel de souscription (voir commentaire
des articles 591 et 592); (4) l'actif net à la date de transformation (voir
commentaire de l'article 691).Les commissaires ont par ailleurs
l'obligation de présenter un rapport spécial à l'AGO annuelle, sur les
conventions réglementées (voir commentaire des articles 441, 442 et
503) et de veiller au respect de la procédure d'alerte, comme prévu aux
articles 153 à 156 (voir commentaire de ces articles).
690
Article 711 : Le rapport général présenté à l'assemblée générale
ordinaire annuelle, par le ou les commissaires titulaires, doit contenir
leur déclaration au sujet de la certification prévue à l'article 710 (voir
Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d'intérêt économique avec commentaires
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Article 712 : Le commissaire aux comptes a pour mission permanente, à
l'exclusion de toute immixtion dans la gestion, de vérifier les valeurs et les
documents comptables de la société et de contrôler la conformité de sa
comptabilité aux règles en vigueur. (691)
Article 713 : Le commissaire aux comptes vérifie la sincérité et la
concordance avec les états financiers de synthèse, des informations
données dans le rapport de gestion du conseil d'administration ou de
l'administrateur général, selon le cas, et dans les documents sur la
situation financière et les états financiers de synthèse de la société
adressés aux actionnaires.
Il fait état de ces observations dans son rapport à l'assemblée générale
annuelle. (692)
commentaire de cet article). Cette déclaration consiste: (1) soit à
certifier la régularité et la sincérité des états financiers de synthèse; (2)
soit à certifier avec des réserves, en indiquant lesquelles et pourquoi
elles sont émises; (3) soit à refuser de certifier, en précisant les motifs
du refus. Après avoir entendu ce rapport, l'assemblée générale décide
s'il y lieu d'approuver, de rectifier ou de rejeter les comptes qui lui sont
présentés; elle reste libre, éventuellement, d'approuver les comptes tels
qu'ils lui sont soumis, même si le commissaire a émis des réserves ou
a refusé de les certifier.
691
Article 712 : Outre l'obligation de se prononcer sur la certification
des comptes, comme prévu aux articles 710 et 711 (voir commentaire
de ces articles) et pour y parvenir, le ou les commissaires titulaires ont
l'obligation de procéder à certaines vérifications prévues aux articles
712, 713 et 714; ils doivent en outre dresser le rapport prévu à l'article
715 et ils sont enfin tenus, le cas échéant, de signaler les irrégularités à
l'assemblée générale et de révéler les faits délictueux au Ministère
public, comme prévu à l'article 716. Les commissaires doivent
accomplir leur mission sans s'immiscer en aucune manière, dans la
gestion de la SA dont il n'assurent que le contrôle des comptes. Les
vérifications prévues à l'article 71 relève de la mission permanente du
commissaire aux comptes qui doit, tout au long de l'exercice, s'assurer
que les valeurs et les pièces justificatives sont bien conformes à la
comptabilité, et que celle-ci est tenue selon les règles et les principes
en vigueur.
692
Article 713 : En plus des vérifications prévues à l'article 712 (voir
commentaire de cet article), les commissaires aux comptes titulaires
doivent vérifier la sincérité et la concordance des états financiers de
 217
conseil d'administration ou de la décision de l'administrateur général qui
Article 714 : Le commissaire aux comptes s'assure enfin que l'égalité arrête les comptes de l'exercice. (694)
entre les associés est respectée, notamment que toutes les actions d'une
même catégorie bénéficient des mêmes droits. (693) Article 716 : Le commissaire aux comptes signale, à la plus prochaine
assemblée générale, les irrégularités et les inexactitudes relevées par lui
Article 715 : Le commissaire aux comptes dresse un rapport dans lequel il au cours de l'accomplissement de sa mission.
porte à la connaissance du conseil d'administration ou de l'administrateur En outre, il révèle au ministère public les faits délictueux dont il a eu
général: connaissance dans l'exercice de sa mission, sans que sa responsabilité
1) les contrôles et vérifications auxquels il a procédé et les différents puisse être engagée par cette révélation. (695)
sondages auxquels il s'est livré ainsi que leurs résultats;
2) les postes du bilan et des autres documents comptables auxquels des
modifications lui paraissent devoir être apportées, en faisant toutes les 694
observations utiles sur les méthodes d'évaluation utilisées pour Article 715 : En plus des différentes vérifications qu'ils doivent faire
l'établissement de ces documents; selon les articles 712, 713 et 714 (voir commentaire de ces articles), les
3) les irrégularités et les inexactitudes qu'il aurait découvertes; commissaires aux comptes ont une obligation d'informer l'organe
4) les conclusions auxquelles conduisent les observations et rectifications d'administration de la société (Article 715), l'assemblée générale et le
ci-dessus sur les résultats de l'exercice comparés à ceux du dernier Ministère public (Article716). Selon l'article 715, et outre le rapport
exercice. général à présenter à l'assemblée générale ordinaire annuelle (voir
Ce rapport est mis à la disposition du président du conseil commentaire des articles 711 et 713), les commissaires aux comptes
d'administration ou de l'administrateur général avant la réunion du ont l'obligation de dresser un rapport destiné au conseil d'administration
ou à l'administrateur général et contenant les informations énumérées à
l'article 715. Ce rapport doit être établi et remis à l'organe
d'administration, avant l'arrêté des comptes annuels. Les informations
concernées sont donc fournies sur la base des états financiers
synthèse, des informations données dans le rapport de gestion (voir provisoires et elles aideront à établir les états financiers définitifs.
695
commentaire de l'article 138) et des documents financiers soumis aux Article 716 : Outre l'obligation d'informer l'organe d'administration
actionnaires (voir commentaire de l'article 525). Le rapport général du comme prévu à l'article 715 (voir commentaire de cet article), les
ou des commissaires aux comptes titulaires, présenté à l'assemblée commissaires aux comptes ont l'obligation de porter à la connaissance
générale ordinaire annuelle, doit rendre compte du résultat des de l'assemblée générale, les irrégularités et les inexactitudes
vérifications de l'article 713, de même qu'il doit renfermer la déclaration éventuellement relevées dans le cadre de l'exercice de leur mission.
sur la certification (voir commentaire de l'article 711) et le cas échéant, Ces informations doivent être données, en principe, dans le rapport
les irrégularités et les inexactitudes constatées (voir commentaire de général présenté à l'AGO annuelle, mais en cas d'urgence, elles
l'article 716). doivent être communiquées à l'assemblée générale la plus proche,
693
Article 714 : Outre les vérifications prévues aux articles 712 et 713 voire à l'assemblée que le commissaire aux comptes aurait
(voir commentaire de ces articles) le ou les commissaires aux comptes spécialement convoquée, comme l'article 516 lui en donne le pouvoir
titulaires, doivent vérifier que rien n'est venu dans la société contrôlée, (voir commentaire de cet article). Enfin, s'ils relèvent l'existence de faits
porter atteinte à l'égalité entre actionnaires et éventuellement, entre délictueux, dans le cadre de l'accomplissement de leur mission, les
actionnaires de chaque catégorie, sil existe des catégories différentes; commissaires aux comptes sont tenus de les révéler immédiatement au
ils doivent notamment vérifier que tous les actionnaires ont bien pu Ministère public. Il ne s'agit en principe que des faits délictueux ayant
exercer régulièrement tous leurs droits (droit au dividende, droit un rapport avec le fonctionnement des organes de la société contrôlée,
préférentiel de souscription, droit d'attribution d'actions nouvelles ou de et qui sont liés à la mission des commissaires aux comptes, lorsqu'ils
droit de souscription, droit d'accès aux assemblées, droit de revêtent un caractère significatif et délibéré. Les commissaires aux
communication, droit de vote etc.) comptes qui ne révéleraient pas les faits délictueux au Ministère public,

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 218
Article 717 : Sous réserve des dispositions de l'article 716 du présent Acte
Uniforme, le commissaire aux comptes, ainsi que ses collaborateurs sont
astreints au secret professionnel pour les faits, actes et renseignements
dont ils ont pu avoir connaissance en raison de leurs fonctions. (696)
SECTION 2 : DROITS DU COMMISSAIRE AUX COMPTES
Article 718 : A toute époque de l'année, le commissaire aux comptes opère
toutes vérifications et tous contrôles qu'il juge opportuns et peut se faire
communiquer, sur place, toutes pièces qu'il estime utiles à l'exercice de sa
mission et notamment tous contrats, livres, documents comptables et
registres de procès-verbaux.
Pour l'accomplissement de ces contrôles et vérifications, le commissaire
aux comptes peut, sous sa responsabilité, se faire assister ou représenter
par tels experts ou collaborateurs de son choix, qu'il fait connaître
nommément à la société. Ceux-ci ont les mêmes droits d'investigation que
ceux des commissaires aux comptes.
Les investigations prévues au présent article peuvent être faites tant
auprès de la société que des sociétés mères ou filiales au sens des articles
178 à 180 du présent Acte Uniforme. (697)
commettraient l'infraction pénale prévue à l'article 899 (voir
commentaire de cet article).
696
Article 717 : Les commissaires aux comptes et leurs
collaborateurs, sont soumis au secret professionnel, sauf en ce qui
concerne les faits délictueux pour lesquels ils sont déliés, seulement à
raison de leur révélation au Ministère public, comme prévu à l'article
716 (voir commentaire de cet article). Sauf cette dernière exception, la
divulgation d'informations recueillies dans l'exercice de leurs fonctions,
entraînerait la mise en cause de la responsabilité civile des
commissaires aux comptes, comme prévu aux articles 725 à 727 (voir
commentaire de ces articles).
697
Article 718 : Les commissaires aux comptes et leurs
collaborateurs, pourvu que ces derniers soient désignés à la société
contrôlée, disposent au sein de celle-ci et sur place, des pouvoirs
d'investigation les plus étendus : ils ont le droit de se faire communiquer
et de copier tout document utile à l'exécution de leur mission. Ce droit
s'exerce non seulement à l'égard de la société elle-même, mais
également à l'égard de ses sociétés mères et filiales, telles qu'elles sont
définies par les articles 179 et 180 (voir commentaire de ces articles):
c'est à dire, pour l'essentiel, des sociétés dans lesquelles la société
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Article 719 : Si plusieurs commissaires aux comptes sont en fonction, ils
peuvent procéder séparément à leurs investigations, vérifications et
contrôles mais ils établissent un rapport commun.
En cas de désaccord entre les commissaires, le rapport indique les
différentes opinions exprimées. (698)
Article 720 : Le commissaire aux comptes peut également recueillir
toutes informations utiles à l'exercice de sa mission auprès des tiers qui
ont accompli des opérations pour le compte de la société. Toutefois, ce
droit d'information ne peut s'étendre à la communication des pièces,
contrats et documents quelconques détenus par des tiers, à moins qu'il n'y
soit autorisé par une décision du président de la juridiction compétente
statuant à bref délai.
Le secret professionnel ne peut être opposé au commissaire aux comptes
sauf par les auxiliaires de justice. (699)
contrôlée détiendrait plus de 50% du capital ou de la société qui
détiendrait plus de 50 % de son capital. L'article 718 renvoie également
à l’article 178 qui traite de l'interdiction des participations croisées entre
SA ou SARL et sociétés d'une autre forme. Ce renvoi est difficilement
compréhensible et résulte peut-être d'une erreur. Les dirigeants ou les
employés de la ou des sociétés contrôlées, qui feraient obstacle au
droit d'investigation des commissaires aux comptes, commettraient
l'infraction pénale prévue à l'article 900 (voir commentaire de cet
article).
698
Article 719 : Le droit d'investigation à l'égard de la société et
éventuellement de ses sociétés mère et filiales, prévu à l'article 718
(voir commentaire de cet article), peut être exercé séparément par
chacun des commissaires aux comptes titulaires, dans le cas où il y en
a plusieurs et notamment dans le cas des sociétés faisant appel public
à l'épargne (voir commentaire de l'article 702). L'article 719 institue le
principe selon lequel, en cas de pluralité de commissaires aux comptes,
un seul rapport commun, doit être présenté à l'assemblée générale
ordinaire annuelle, quitte à ce que ce rapport exprime les opinions de
chaque co-commissaire, en cas de divergence entre eux.
699
Article 720 : Le droit d'investigation établi par l'article 718 (voir
commentaire de cet article) à l'égard de la société contrôlée et, le cas
échéant, de ses sociétés mère et filiales, est étendu par l'article 720, à
l'égard des tiers. Mais ce droit ne peut être exercé par les commissaires
aux comptes qu'auprès des tiers qui ont accompli des opérations pour
le compte de la société contrôlée: c'est à dire, par exemple, ses
 219
par lettre au porteur contre récépissé ou par lettre recommandée avec
Article 721 : Le commissaire aux comptes est obligatoirement convoqué à demande d'avis de réception.(701)
toutes les assemblées d'actionnaires, au plus tard lors de la convocation
des actionnaires eux-mêmes, par lettre au porteur contre récépissé ou par Article 723 : Les honoraires du commissaire aux comptes sont à la charge
lettre recommandée avec demande d'avis de réception. (700) de la société.
Le montant des honoraires est fixé globalement, quel que soit le nombre
Article 722 : Le commissaire aux comptes est obligatoirement convoqué à des commissaires qui se répartissent entre eux ces honoraires. (702)
la réunion, selon le cas, du conseil d'administration ou de l'administrateur
général qui arrête les comptes de l'exercice, ainsi que, le cas échéant, à 701 Article 722 : Les commissaires aux comptes doivent obligatoirement être
toute autre réunion du conseil ou de l'administrateur général. convoqués non seulement à toutes les assemblées générales (voir
La convocation est faite, au plus tard, lors de la convocation des membres commentaire de l'article 720) mais également à tous les conseils
du conseil d'administration ou, lorsque la société est dirigée par un d'administration, y compris par conséquent, celui qui arrête les comptes de
administrateur général, 3 jours au moins avant que celui-ci ne délibère, l'exercice. Ils sont convoqués au plus tard, en même temps que les
administrateurs et obligatoirement, par lettre avec accusé de réception, même
si les administrateurs sont convoqués par un autre moyen. Si la SA est dotée
banquiers, ses commissionnaires, ses mandataires etc. En revanche, d'un administrateur général, celui-ci doit, au plus tard trois jours à l'avance,
les commissaires aux comptes ne pourraient exiger valablement, des convoquer le commissaire aux comptes, pour assister à toutes ses prises de
renseignements de la part des clients ou des fournisseurs de la société décisions. Ceci risque de poser des difficultés pratiques d'application, dans la
contrôlée, puisque ces derniers n'agissent pas pour le compte de cette mesure où la prise des décisions de l'administrateur général n'est pas
dernière. Il ne s'agit par ailleurs que d'un droit d'information, et non d'un soumise à un formalisme particulier et où l'administrateur général assume à la
droit de communication; les tiers concernés peuvent donc refuser de fois les prérogatives du conseil d'administration et celles du président
communiquer aux commissaires aux comptes les documents directeur général ou du directeur général. La convocation du commissaire aux
concernés, sauf si cette communication a été décidée judiciairement. comptes par l'administrateur général ne semble implicitement nécessaire, que
L'article 720 délie les tiers concernés (sauf les auxiliaires de justice) du lorsque ce dernier aura à arrêter une décision qui relève normalement de la
secret professionnel, à l'égard des commissaires aux comptes. seule compétence du conseil d'administration, comme notamment l'arrêt des
700
Article 721 : Le ou les commissaires aux comptes doivent comptes annuels et la convocation des assemblées générales (voir
obligatoirement être convoqués à toutes les assemblées générales et commentaire des articles 435 et 516). Les commissaires aux comptes ne sont
non pas seulement à l'AGO annuelle. Ils doivent être convoqués dans pas tenus d'assister aux délibérations du conseil d'administration ou à la prise
les délais prévus à l'article 518 (voir commentaire de cet article) : c'est à de la décision de l'administrateur général, toutefois leur présence sera
dire, dans les conditions prévues aux statuts, sans que le délai ne souhaitable, chaque fois que les décisions à prendre concerneront l'exécution
puisse être inférieur à 15 jours (6 jours pour les assemblées tenues sur de la mission de commissariat aux comptes et, en particulier, lors de l'arrêt
seconde ou troisième convocation). Les commissaires aux comptes des comptes annuels et de l'examen du rapport prévu à l'article 715 (voir
doivent être obligatoirement convoqués par lettre avec accusé de commentaire de cet article).
702
réception, même si de telles lettres ne sont pas adressées aux Article 723 : En rémunération de leur mandat, les commissaires aux
actionnaires et si ceux-ci ne sont convoqués que par un avis dans un comptes perçoivent des honoraires qui sont à la charge de la société
journal d'annonces légales. L'article 721 ne faisant aucune distinction contrôlée. L'article 723 pose le principe de la rémunération : ce qui exclut le
entre commissaires titulaires et suppléants, il semble que les mandat gratuit, et il prévoit que les honoraires doivent être fixés de manière
commissaires suppléants doivent être également convoqués aux globale, en cas de pluralité de commissaires: ce qui exclut la fixation
assemblées générales. Les commissaires aux comptes, titulaires ou d'honoraires distincts pour chacun des co-commissaires, lesquels
suppléants, n'ont pas l'obligation d'assister aux assemblées, mais leur répartissent les honoraires entre eux, comme ils l'entendent. Mais l'article 723
présence sera nécessaire lors des assemblées auxquelles ils ont à n'indique, ni le montant ou les modalités de calcul des honoraires des
présenter des rapports et en particulier, à l’assemblée générale commissaires aux comptes, ni si ces honoraires doivent être fixés ou
ordinaire annuelle. acceptés par un organe quelconque de la société contrôlée. Il y a donc lieu de

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Article 724 : Les frais de déplacement et de séjour engagés par les
commissaires aux comptes dans l'exercice de leurs fonctions sont à la CHAPITRE 4 : RESPONSABILITE DU
charge de la société. COMMISSAIRE AUX COMPTES
De même, la société peut allouer au commissaire aux comptes une
rémunération exceptionnelle lorsque celui-ci : Article 725 : Le commissaire aux comptes est civilement responsable,
1) exerce une activité professionnelle complémentaire, pour le compte de tant à l'égard de la société que des tiers, des conséquences dommageables,
la société, à l'étranger; des fautes et négligences qu'il commet dans l'exercice de ses fonctions.
2) accomplit des missions particulières de révision des comptes de sociétés Toutefois, sa responsabilité ne peut être engagée pour les informations ou
dans lesquelles la société contrôlée détient une participation ou envisage divulgations de faits auxquelles il procède en exécution de sa mission
de prendre une participation; conformément à l'article 153 du présent Acte Uniforme. (704)
3) accomplit des missions temporaires confiées par la société à la demande
d'une autorité publique. (703) Article 726 : Le commissaire aux comptes n'est pas responsable des
dommages causés par les infractions commises par les membres du conseil
d'administration ou par l'administrateur général, selon le cas, sauf si en
conclure que ces honoraires sont déterminés librement par les commissaires ayant eu connaissance, il ne les a pas révélées dans son rapport à
aux comptes, lesquels auront peut-être à respecter, en la matière, les l'assemblée générale. (705)
contraintes particulières auxquelles ils seraient soumis, dans le cadre de la
réglementation de l'exercice de leur profession (barème d'honoraires, ou
méthodes de calcul s'il en existe... ). Les commissaires aux comptes "des missions de révision dans des filiales" prévus aux 1° et 2° de
prendront sans doute la précaution, avant d'accomplir leur mandat, de l'article 724, car s'il s'agissait d'activités permanentes, celles-ci
soumettre le montant ou l'évaluation provisoire de leurs honoraires et de les pourraient tomber sous le coup de l'incompatibilité dudit article 698 - 4°
faire accepter, au moins par les dirigeants sociaux ou par le conseil qui ne fait aucune exception pour les activités à l'étranger ou au sein de
d'administration; l'accord de l'assemblée générale n'étant pas obligatoire. filiales, à moins de considérer que l'exception faite pour l'activité de
Généralement ces honoraires sont fixés en tenant compte de l'importance commissaire aux comptes, englobe les missions de l'article 724 qui
des temps d'intervention et de la responsabilité attachée au mandat; leur entreraient, implicitement, dans l'exercice de cette activité.
704
montant peut donc varier d'un exercice à l'autre. L'Acte uniforme n'impose Article 725 : Dans le cadre de la responsabilité civile prévue à
aucune contrainte ni limitation à ce sujet, et il laisse implicitement aux l'article 725, le commissaire aux comptes qui aurait commis des fautes
législations nationales, le soin de réglementer le sujet, le cas échéant. Il n'est ou des négligences dans l'exécution de sa mission, pourrait être amené
pas prévu non plus, si un commissaire suppléant a droit à des honoraires, à réparer, par des dommages et intérêts, les préjudices qui pourraient
tant qu'il n'exécute pas la mission en lieu et place du titulaire. en résulter pour la société ou les tiers. Sa responsabilité pénale peut
703
Article 724 : En plus des honoraires prévus à l'article 723 (voir être recherché par ailleurs, dans les cas prévus aux articles 898 et 899
commentaire de cet article), l'article 724 pose le principe de la prise en (voir commentaire de ces articles). Sa responsabilité civile ne peut être
charge obligatoire par la société contrôlée : des frais de déplacement et recherchée pour la communication des informations qu'il est tenu de
de séjour engagés par les commissaires aux comptes et par leurs demander, lorsque la continuité de l'exploitation est compromise, dans
collaborateurs, dans l'exercice de leurs fonctions et des rémunérations le cadre de la procédure d'alerte prévue à l'article 153 (voir
exceptionnelles, pour les missions particulières prévues à l'article 724. commentaire de cet article) ainsi qu'à raison de la dénonciation des
L'article 724 n'exclut pas pour autant l'attribution de rémunérations faits délictueux au Ministère public, comme prévu à l'article 716 (voir
exceptionnelles pour d'autres missions que celles prévues audit article commentaire de cet article).
705
724, pourvu que de telles rémunérations ne correspondent pas à des Article 726 : Le fait de ne pas révéler à l'assemblée générale, les
activités permanentes qui constitueraient l'un des cas d'incompatibilités irrégularités, les inexactitudes et les infractions qu'il aurait relevées
spéciales prévus à l'article 698 (voir commentaire de cet article). La dans l'exercice de son mandat, comme le lui impose l'article 716 (voir
contrainte de ce dernier article sera à prendre en considération, commentaire de cet article), peut rendre le commissaire aux comptes
notamment dans les cas des "activités complémentaires à l'étranger" et solidairement responsable avec le conseil d'administration ou

Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d'intérêt économique avec commentaires
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 221
l'empêchement est définitif, jusqu'à l'expiration du mandat du
Article 727 : L'action en responsabilité contre le commissaire aux comptes commissaire au compte empêché.
se prescrit par 3 ans à compter de la date du fait dommageable ou, s'il a Lorsque l'empêchement a cessé, le commissaire aux comptes reprend ses
été dissimulé, de sa révélation. fonctions après la prochaine assemblée générale ordinaire qui approuve
Lorsque le fait dommageable est qualifié crime, l'action se prescrit par 10 les comptes. (707)
ans. (706)
Article 729 : Lorsque le commissaire aux comptes suppléant est appelé
CHAPITRE 5 : EMPECHEMENT TEMPORAIRE OU DEFINITIF aux fonctions de titulaire, il est procédé, lors de la plus prochaine
DU COMMISSAIRE AUX COMPTES assemblée générale ordinaire, à la désignation d'un nouveau suppléant
dont les fonctions cessent de plein droit lorsque le commissaire empêché
Article 728 : En cas d'empêchement, de démission ou de décès du reprend ses fonctions. (708)
commissaire aux comptes, ses fonctions sont exercées par le commissaire
aux comptes suppléant jusqu'à la cessation de l'empêchement ou, lorsque
707
Article 728 : L'adjonction d'un commissaire suppléant à tout commissaire
titulaire, permet d'éviter toute interruption du commissariat aux comptes,
lorsque survient un empêchement, une démission ou un décès du
l'administrateur général qui les aurait commises, des conséquences commissaire titulaire. Dans un tel cas, le suppléant remplace immédiatement
dommageables qu'elles auraient pu entraîner pour la société et pour les le titulaire et devient à son tour titulaire, avec toutes les obligations et les
tiers. Cette disposition vient confirmer la responsabilité civile du prérogatives attachées à la fonction, sans qu'il soit besoin d'une quelconque
commissaire aux comptes dans un tel cas, alors que l'article 716 (voir décision d'un organe social, pour décider ou constater la substitution. Le
commentaire de cet article) n'écarte cette responsabilité civile que pour suppléant devient titulaire, soit jusqu'à la reprise de fonction du titulaire auquel
les conséquences de la dénonciation des faits délictueux que le il supplée, si ce dernier n'était que temporairement empêché (absence,
commissaire aux comptes, après en avoir eu connaissance, aurait faite maladie, suspension d'exercice etc.), soit jusqu'à l'expiration de son mandat,
auprès du Ministère public comme il en a le devoir. On observera que qui en principe correspond à la fin du mandat du titulaire qu'il a remplacé, si
l'article 726 ne vise pas cette dernière obligation, laquelle, en cas de l'empêchement de ce dernier est définitif (décès ou démission). On remarque
non respect, met en jeu la responsabilité pénale du commissaire aux donc que dans ce dernier cas, il n'y a pas lieu pour l'assemblée générale, à
comptes, comme prévu à l'article 899 (voir commentaire de cet article) pourvoir au remplacement du titulaire, avant l'assemblée qui devait
qui ne vise lui, que cette seule obligation de dénonciation au Ministère normalement statuer, à l'expiration du mandat en cause. On observera
public, et non pas celle d'informer l'assemblée générale. également que l'article 728 prévoit qu'en cas d'empêchement temporaire du
706
Article 727 : L'action en responsabilité contre le commissaire aux titulaire, le suppléant exerce la fonction à sa place, jusqu'à l'AGO annuelle
comptes se prescrit par trois ans, ou par 10 ans si le fait est qualifié appelée à statuer sur les comptes de l'exercice au cours duquel
"crime", comme celle contre les administrateurs (voir commentaire des l'empêchement est survenu, même si cet empêchement a cessé avant la
articles 164, 170 et 743). On notera que le point de départ de cette tenue de ladite assemblée: autrement dit, dans ce dernier cas, le suppléant
prescription peut, le cas échéant, être la date à laquelle le fait termine quand même la mission en cours. On notera qu'en cas
dommageable a été révélé, à condition qu'il ait été dissimulé. Dans un d'empêchement du commissaire titulaire, sa révocation pourrait être obtenue
tel cas, l'action en responsabilité pourrait être intentée très longtemps en justice, à la demande d'actionnaires détenant au moins 10 % du capital ou
après que le fait dommageable ait été commis et même, bien après que à celle du Ministère public, comme prévu à l'article 731 (voir commentaire de
le commissaire aux comptes ait cessé ses fonctions, car l'Acte uniforme cet article).
708
ne fixe aucun délai au delà duquel un acte dissimulé et qui viendrait à Article 729 : Afin d'assurer complètement la permanence du
être révélé, ne pourrait plus entraîner l'action en responsabilité. En tandem commissaire titulaire/suppléant, lorsque le suppléant est
conséquence, plus efficace est la dissimulation et plus tard intervient la devenu titulaire dans les conditions prévues à l'article 728 (voir
révélation, plus le risque d'action en responsabilité subsiste dans le commentaire de cet article), l'assemblée générale doit procéder à la
temps. désignation d'un nouveau suppléant dont le mandat cessera avec la

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 222
Article 730 : Un ou plusieurs actionnaires représentant au moins le
10ème du capital social, de même que le ministère public, peuvent
demander en justice la récusation des commissaires aux comptes nommés
par l'assemblée générale ordinaire.
S'il est fait droit à leur demande, un nouveau commissaire aux comptes
est désigné en justice. Il demeure en fonction jusqu'à l'entrée en fonction
du commissaire aux comptes qui sera désigné par l'assemblée des
actionnaires. (709)
reprise des fonctions du titulaire, tandis que son suppléant réintégrerait
sa fonction initiale. Si le titulaire ne reprend pas son mandat, par suite
d'un empêchement définitif, l'assemblée générale qui aura à statuer à
l'expiration normale du mandat du suppléant devenu titulaire,
procédera, le cas échéant, au renouvellement de ce dernier, comme
titulaire et au renouvellement du suppléant, maintenu dans cette
fonction. Mais l'assemblée pourrait aussi, procéder à la nomination
d'autres commissaires aux comptes, titulaire et suppléant.
709
Article 730 : L'assemblée générale n'a pas le pouvoir de mettre fin aux
fonctions d'un commissaire aux comptes en cours de mandat; elle n'a pas le
droit de le révoquer. Cependant il peut y avoir des circonstances dans
lesquelles il importe de mettre fin à ce mandat en cours, les articles 730 et
731 prévoient cette possibilité, sur décision de justice uniquement: ce sont les
cas de récusation (Article730) et de révocation (Article731). La récusation
prévue à l'article 730, vise le cas où il y a de sérieuses raisons de suspecter
l'honorabilité, la compétence ou l'impartialité du commissaire aux comptes qui
vient d'être désigné par l'assemblée générale ordinaire. La demande en
récusation n'est recevable que dans les 30 jours de la date de cette
assemblée ( voir commentaire de l'article 732). Dans un tel cas, le Ministère
public, ou un ou plusieurs actionnaires détenant au moins 10 % du capital de
la société contrôlée, peuvent demander en justice la récusation du
commissaire aux comptes en question. Cette possibilité n'est offerte que si le
commissaire aux comptes a été nommé par l'assemblée générale ordinaire.
En conséquence, la récusation d'un commissaire aux comptes nommé à la
constitution par les statuts ou l'assemblée constitutive (voir commentaire des
articles 397 et 410), n'est pas possible. La récusation d'un commissaire aux
comptes désigné par décision de justice, n'est pas possible non plus. La
récusation peut concerner aussi bien un commissaire titulaire qu'un
commissaire suppléant. Si la juridiction compétente prononce la récusation, le
commissaire qu'elle désigne à la place, ne reste en fonction que jusqu'à ce
que l'assemblée générale désigne un nouveau commissaire. L'article 730 ne
prévoit pas de délai particulier pour la tenue de l'assemblée appelée à
prendre cette décision; elle pourrait se tenir à n'importe quel moment et même
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Article 731 : Un ou plusieurs actionnaires représentant le 10ème au
moins du capital, le conseil d'administration ou l'administrateur général,
selon le cas, l'assemblée générale ordinaire ou le ministère public peuvent
demander en justice la révocation du commissaire aux comptes en cas de
faute de sa part ou en cas d'empêchement. (710)
à l'issue de la durée du mandat du commissaire récusé; cependant, il sera
préférable que l'assemblée appelée à statuer, soit celle à laquelle sont soumis
les comptes de l'exercice au cours duquel la récusation a été prononcée.
L'article 728 (voir commentaire de cet article) ne prévoyant pas le cas de la
récusation, tandis que l'article 730 prévoit la désignation judiciaire d'un
nouveau commissaire, le remplacement du commissaire récusé, s'il est
titulaire, par son suppléant, ne peut intervenir, sauf bien entendu si la décision
de justice désigne le suppléant comme remplaçant, auquel cas l'assemblée
générale devrait procéder à la désignation d'un nouveau suppléant,
conformément aux dispositions de l'article 729 (voir commentaire de cet
article, puisque la décision de justice prévue à l'article 730, ne prévoit pas la
désignation d'un nouveau commissaire et d'un suppléant, dans une telle
éventualité. L'assemblée générale appelée à pourvoir au mandat d'un
commissaire, nommé sur récusation, pourrait valablement nommer le même
commissaire.
710
Article 731 : En dehors du cas de récusation prévu à l'article 730 (voir
commentaire de cet article), il peut être mis fin aux fonctions d'un
commissaire aux comptes, titulaire ou suppléant, en cours de mandat, s'il est
empêché ou s'il a commis une faute, mais uniquement par une décision
judiciaire de révocation. La demande en révocation peut être présentée par le
Ministère public, par un ou plusieurs actionnaires possédant au moins 10 %
du capital de la société contrôlée, par l'assemblée générale de celle-ci, ou
encore, par son conseil d'administration ou son administrateur général. Si la
demande en révocation concerne un commissaire titulaire et qu'elle aboutit,
son remplacement par son suppléant intervient dans les conditions prévues à
l'article 728 (voir commentaire de cet article) et il est procédé à la désignation
provisoire d'un nouveau suppléant, comme prévu à l'article 729 (voir
commentaire de cet article), si la révocation est fondée sur l'empêchement
seulement, puisque l'article 728 ne vise pas le cas de la révocation. Si par
contre, la révocation est fondée sur une faute du commissaire titulaire, il
semble que l'assemblée générale doive pourvoir au plus tôt, au remplacement
du commissaire révoqué, puisque l'article 731 ne prévoit pas la désignation
d'un nouveau commissaire par décision de justice, comme dans le cas de la
récusation (voir commentaire de l'article 730). La question reste posée, de
savoir si, dans l'intervalle, le suppléant du commissaire révoqué exercera la
fonction jusqu'à la fin de l'exercice en cours ou jusqu'à la désignation du
 223
Article 732 : La demande de récusation ou de révocation du commissaire
aux comptes est portée devant le président de la juridiction compétente
statuant à bref délai.
L'assignation est formée contre le commissaire aux comptes et contre la
société.
La demande de récusation est présentée dans le délai de 30 jours à
compter de la date de l'assemblée générale qui a désigné le commissaire
aux comptes.(711)
Article 733 : Lorsque la demande émane du ministère public, elle est
présentée sous la forme d'une requête. Les parties autres que le
représentant du ministère public sont convoquées à la diligence du
greffier, par lettre au porteur contre récépissé ou par lettre recommandée
avec demande d'avis de réception. (712)
Article 734 : Le délai d'appel de la décision du président de la juridiction
compétente est de 15 jours à compter de la signification aux parties de
cette décision. (713)
nouveau titulaire, puisque l'article 728 ne vise pas le cas de la révocation. Si
la révocation concerne un commissaire suppléant, que celui-ci ait commis une
faute ou qu'il soit empêché, il appartiendra à l'assemblée générale de
procéder à la désignation d'un nouveau suppléant.
711
Article 732 : Cet article indique la procédure à suivre pour
présenter la demande, aussi bien en ce qui concerne la récusation (voir
commentaire de l'article 730) que la révocation (voir commentaire de
l'article 731). L'article 732 prévoit que l'assignation est formée contre le
commissaires aux comptes concerné et contre la société, même par
conséquent, s'il s'agit d'une demande de révocation présentée par
l'assemblée générale, par le conseil d'administration ou par
l'administrateur général de ladite société. Le délai de 30 jours prévu à
l'article 732, ne concerne que la récusation (art 730) par contre, aucun
délai n'est imparti pour présenter une demande en révocation (Article
731).
712
Article 733 : Cet article ne prévoit que le cas où la demande de
révocation émane du Ministère public. Dans ce cas, le greffier doit
convoquer les parties: c'est à dire, le commissaire aux comptes
concerné, et le représentant légal de la société contrôlée.
713
Article 734 : La décision judiciaire de récusation ou de révocation,
comme la décision rejetant cette demande, sont susceptibles d'appel,
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SOUS-TITRE 8 : DISSOLUTION
DES SOCIETES ANONYMES
Article 735 : Les dispositions des articles 736 et 737 du présent Acte
Uniforme ne sont pas applicables aux sociétés en état de redressement
judiciaire ou de liquidation des biens. (714)
Article 736 : La société anonyme est dissoute pour les causes communes
à toutes les sociétés dans les conditions et sous les effets prévus aux
articles 200 à 202 du présent Acte Uniforme. La société anonyme est
également dissoute, en cas de perte partielle d'actifs dans les conditions
fixées aux articles 664 à 668 du présent Acte Uniforme. (715)
mais seulement dans les 15 jours de la signification de la décision aux
parties.
714
Article 735 : La mise en règlement judiciaire d'une SA entraîne pas
sa dissolution; ses dirigeants conservent leurs prérogatives; ils sont
assistés d'un syndic pour tous les actes d’administration et de
disposition des biens de la société; la société reprend le cours de son
fonctionnement normal, après homologation du concordat. Par contre,
la décision judiciaire de liquidation des biens d'une SA, emporte de
plein droit sa dissolution, selon l'article 200 (voir commentaire de cet
article) et selon l'article 53 de l'Acte uniforme portant organisation des
procédures collectives d'apurement du passif.
715
Article 736 : La SA est dissoute par l'une ou l'autre des causes
communes à toutes les sociétés commerciales, prévues à l'article 200
(voir commentaire de cet article) et notamment: (1) l'expiration du
terme; (2) la réalisation ou l'extinction de l'objet social; (3) l'annulation
de la société; (4) une décision de justice prononçant la dissolution
anticipée, à la demande d'un associé, pour juste motif; (5) l'application
d'une disposition statutaire qui prévoirait la dissolution pour une cause
particulière; (6) un jugement ordonnant la liquidation des biens de la
société (voir commentaire de l'article 735); (7) la décision de
l'assemblée générale extraordinaire des actionnaires (voir commentaire
de l'article 737). Les effets de la dissolution sont ceux prévus à l'article
201 (voir commentaire de cet article) savoir:
effets à l'égard des tiers, à compter du jour de la publication au Registre du
commerce; mise en liquidation immédiate; maintien de la personnalité morale
jusqu'à la clôture de la liquidation; transmission de patrimoine à titre universel
en cas de société unipersonnelle. La dissolution de la SA doit donner lieu à
l'accomplissement des formalités légales de publicité prévues à l'article 202
 224
Article 739 : L’action en responsabilité fondée sur l’annulation de la
Article 737 : Les associés peuvent prononcer la dissolution anticipée de la société se prescrit dans les conditions prévues à l'article 256 du présent
société. Acte Uniforme. (718)
La décision est prise en assemblée générale extraordinaire. ( )
716

CHAPITRE 2 : RESPONSABILITE
SOUS-TITRE 9 : RESPONSABILITE CIVILE DES ADMINISTRATEURS

CHAPITRE 1 : RESPONSABILITE DES FONDATEURS
Article 738 : Les fondateurs de la société auxquels la nullité est
imputable et les administrateurs ou l’administrateur général en fonction
au moment où elle a été encourue peuvent être déclarés solidairement
responsables du dommage résultant, pour les actionnaires ou pour les
tiers, de l’annulation de la société.
La même solidarité peut être prononcée contre ceux des actionnaires dont
les apports ou les avantages n’ont pas été vérifiés et approuvés. (717)
(voir commentaire de cet article) c'est à dire : avis publié dans un journal
d'annonces légales; dépôt au greffe; inscription au Registre du commerce et
du crédit mobilier. L'article 736 prévoit également la dissolution de la SA en
cas de perte partielle d'actif. Il s'agit du cas où les capitaux propres de la SA
étant devenus inférieurs à la moitié de son capital social, l'assemblée
générale aurait décidé la dissolution anticipée de la société comme prévu à
l'article 664 (voir commentaire de cet article). Mais dans un tel cas,
l'assemblée n'est pas tenue de prononcer la dissolution (voir commentaire de
l'article 665). Par contre, si l'assemblée n'a pas statué ou n'a pas pu délibérer
valablement, de même que si, en l'absence de décision de dissolution, les
capitaux propres n'ont pas été rétablis à un niveau suffisant dans les deux
ans, la dissolution peut être prononcée judiciairement (voir commentaire des
articles 667 et 668).
716
Article 737 : Cet article confirme pour la SA, les dispositions de
l'article 200 - 4° ainsi que celles de l'article 736 qui renvoie audit article
200 (voir commentaire de ces articles).
717
Article 738 : L'article 738 confirme pour la SA, la responsabilité
solidaire des fondateurs et des administrateurs, prévue aux articles 78,
256 et 413 (voir commentaire de ces articles). La responsabilité
solidaire des actionnaires dont les apports ou les avantages n'ont pas
été vérifiés ou approuvés, prévue par l'article 738, vient confirmer celle
prévue à l'article 409, pour les apports faits à la constitution (voir
commentaire de cet article).
Article 740 : Les administrateurs ou l'administrateur général selon le
cas, sont responsables individuellement ou solidairement envers la société
ou envers les tiers, soit des infractions aux dispositions législatives ou
réglementaires applicables aux sociétés anonymes, soit des violations des
dispositions des statuts, soit des fautes commises dans leur gestion.
Si plusieurs administrateurs ont coopéré aux mêmes faits, la juridiction
compétente détermine la part contributive de chacun dans la réparation
du dommage. (719)
Article 741 : Outre l’action en réparation du préjudice subi
personnellement, les actionnaires peuvent, soit individuellement, soit en
se groupant, intenter l’action sociale en responsabilité contre les
administrateurs ou contre l’administrateur général, selon le cas.
S’ils représentent au moins le vingtième du capital social, les actionnaires
peuvent, dans un intérêt commun, charger à leurs frais un ou plusieurs
d’entre eux de les représenter pour soutenir, tant en demande qu'en
défense, l’action sociale.
Le retrait en cours d’un ou de plusieurs desdits actionnaires, soit qu'ils se
soient volontairement désistés, soit qu'ils aient perdu la qualité
d’actionnaires, est sans effet sur la poursuite de ladite action en
responsabilité.
718
Article 739 : La prescription de l'article 256 (voir commentaire de
cet article) est de 3 ans à compter du jour où la décision d'annulation
est passée en force de chose jugée.
719
Article 740 : La responsabilité prévue par cet article, confirme pour
les SA, la responsabilité des dirigeants sociaux prévue aux articles 161,
pour l'action individuelle et 165 pour l'action sociale (voir commentaire
de ces articles). On observera que l'article 740 ne vise que les
administrateurs ou l'administrateur général et non pas les directeurs
généraux et les directeurs généraux adjoints s'ils ne sont pas
administrateurs, ou les administrateurs généraux adjoints (voir
commentaire des articles 470, 485 et 510 ).

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 225
Les demandeurs sont habilités à poursuivre la réparation de l’entier
préjudice subi par la société à laquelle, le cas échéant, les dommages et Article 744 : Les sociétés anonymes émettent des valeurs mobilières dont
intérêts sont alloués. (720) la forme, le régime et les caractéristiques sont énumérés au présent Titre.
Elles confèrent des droits identiques par catégorie et donnent accès
Article 742 : Est réputée non écrite, toute clause des statuts ayant pour directement ou indirectement à une quotité du capital de la société
effet de subordonner l’exercice de l’action sociale à l’avis préalable ou à émettrice, ou à un droit de créance général sur son patrimoine. Elles sont
l’autorisation de l’assemblée générale, ou qui comporterait par avance indivisibles à l'égard de la société émettrice.
renonciation à l’exercice de cette action. L'émission de parts bénéficiaires ou de parts de fondateur est interdite.
Aucune décision de l’assemblée générale ne peut avoir pour effet (723)
d’éteindre une action en responsabilité contre les administrateurs ou
contre l’administrateur général, selon le cas, pour faute commise dans SECTION 2 : FORME DES TITRES
l’accomplissement de leur mandat. (721)
Article 745 : Les actions et les obligations revêtent la forme de titres au
Article 743 : L’action en responsabilité contre les administrateurs ou porteur ou de titres nominatifs qu'elles soient émises en contrepartie
contre l’administrateur général, tant sociale qu'individuelle, se prescrit d'apports en nature ou d'apports en numéraire.
par 3 ans à compter du fait dommageable ou, s’il a été dissimulé, à partir Toutefois la forme exclusivement nominative peut être imposée par des
de sa révélation. Toutefois, lorsque le fait est qualifié de crime, l’action se dispositions du présent Acte Uniforme ou des statuts. (724)
prescrit par 10 ans. (722)
Article 746 : Le propriétaire de titres faisant partie d'une émission qui
TITRE 2 : VALEURS MOBILIERES comprend des titres au porteur a la faculté, nonobstant toute clause

CHAPITRE 1 : DISPOSITIONS COMMUNES

SECTION 1 : DEFINITION 723

720
Article 741 : Cet article confirme pour les administrateurs ou
l'administrateur général seulement, et non pas pour les dirigeants
sociaux non administrateurs ou pour les administrateurs généraux
adjoints ( voir commentaire de l'article 740), les dispositions des articles
166 et 167 (voir commentaire de ces articles). Cependant, l'article 741
prévoit en outre que les actionnaires peuvent, s'ils représentent au
moins 5 % du capital social, désigner l'un ou plusieurs d'entre eux pour
soutenir l'action sociale, dans l'intérêt commun.
721
Article 742 : Cet article confirme pour les SA, les dispositions
communes à toutes les sociétés commerciales prévues par les articles
168 et 169 (voir commentaire de ces articles).
722
Article 743 : Cet article confirme pour les SA, les dispositions
générales de l'article 170 (voir commentaire de cet article). Cette
prescription (3 ou 10 ans selon le cas) est identique à celle prévue pour
les commissaires aux comptes, par l'article 727 (voir commentaire de
cet article).
Article 744 : Seules les SA sont autorisées par l'Acte uniforme à
émettre des valeurs mobilières. Les valeurs mobilières prévues par l'Acte
uniforme, sont les actions (voir commentaire des articles 748 à 778) et
les obligations (voir commentaire des articles 779 à 821). Sont également
des valeurs mobilières, les droits détachés de ces titres lorsqu'ils sont
eux-mêmes négociables ou susceptibles de l'être, comme par exemple,
les droits de souscription (voir commentaire des articles 573 à 575) ou
les droits d'attribution (voir commentaire de l'article 566, par exemple).
L'émission de parts bénéficiaires ou de parts de fondateur est interdite
depuis l'entrée en vigueur de l’Acte uniforme, cependant, lesdites parts,
émises auparavant peuvent subsister et restent régies par les
dispositions légales, antérieurement en vigueur dans les Etats-Parties
(voir commentaire de l'article 918).
724
Article 745 : Selon cet article, la conversion des titres (actions ou
obligations) nominatifs en titres au porteur, ou l'inverse, est toujours
possible, au gré du propriétaire, "nonobstant toute clause contraire". Il
semble bien cependant que lorsque la forme nominative est
obligatoirement requise (voir commentaire de l'article 745), la conversion
d'un titre nominatif en titre au porteur, ne soit pas possible.

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 226
contraire, de convertir ses titres au porteur en titres nominatifs et La juridiction compétente est informée de ce virement. En cas
réciproquement. (725) d'insuffisance des inscriptions en compte, les titulaires font une
déclaration au représentant des créanciers pour le complément de leurs
SECTION 3 : NANTISSEMENT DES TITRES droits.
Pour les titres nominatifs prévus à l'article 764 1°), le nantissement
Article 747 : Sous réserve des dispositions prévues aux articles 772 et s'opère par inscription sur les registres de transfert de la société. Il en est
773 du présent Acte Uniforme, la constitution en gage de valeurs de même pour le séquestre. (726)
mobilières inscrites en compte est réalisée tant à l'égard de la personne
morale émettrice qu'à l'égard des tiers, par une déclaration datée et CHAPITRE 2 : DISPOSITIONS RELATIVES
signée par le titulaire. Cette déclaration contient le montant de la somme AUX ACTIONS
due ainsi que le montant et la nature des titres constitués en gage.
Les titres nantis sont virés sur un compte spécial ouvert au nom du SECTION 1 : LES DIFFERENTES FORMES D'ACTIONS
titulaire et tenu par la personne morale émettrice ou l'intermédiaire
financier, selon le cas. Article 748 : Les actions de numéraire sont celles dont le montant est
Une attestation de constitution de gage est délivrée au créancier gagiste. libéré en espèce ou par compensation de créances certaines, liquides et
En cas d'ouverture d'une procédure collective d'apurement du passif de exigibles sur la société, celles qui sont émises par suite d'une
l'intermédiaire financier teneur de compte, les titulaires de valeurs incorporation au capital de réserves, bénéfices, ou primes d'émission, et
mobilières inscrites en compte font virer l'intégralité de leurs droits à un celles dont le montant résulte pour partie d'une incorporation de réserves,
compte tenu par un autre intermédiaire financier ou par la personne de bénéfices ou de primes d'émission et pour partie d'une libération en
émettrice. espèces. Ces dernières doivent être intégralement libérées lors de la
souscription.
725 Toutes les autres actions sont des actions d'apport.(727)
Article747 : Cet article vise essentiellement les valeurs mobilières
"inscrites en compte" c'est à dire les actions émises par des SA faisant 726
appel public à l'épargne et qui auraient utilisé la possibilité prévue à Article 748 : Cet article distingue deux catégories d'actions, en
l'article 764 - 2° (voir commentaire de cet article). Aucune disposition fonction de la contrepartie qui a justifiée leur émission: les actions de
particulière de l'Acte uniforme et notamment, en ses articles 779 à 821 numéraire, lesquelles sont émises en contrepartie soit d'espèces soit de
(voir commentaire de ces articles) ne prévoyant, et par conséquent créances certaines, liquides et exigibles détenues sur la société
n'interdisant, l'inscription en compte, pour les obligations. Les émettrice soit de réserves, bénéfices ou prime d'émission soit pour partie
dispositions de l'article 747 pourraient également s'appliquer aux de réserves, bénéfices ou primes d'émission et pour partie, d'espèces (à
obligations, si elles sont "inscrites en compte". Les obligations non libérer intégralement à la souscription). les actions d'apport, qui sont
inscrites en compte pourront être nanties, comme prévu à l'article 50 de émises en contrepartie de tous autres biens, et en particulier d'apports en
l'Acte uniforme relatif aux sûretés. En ce qui concerne les actions non nature, qu'ils soient faits à la constitution ou lors d'une augmentation de
"inscrites en compte" leur nantissement s'opère comme prévu aux capital, découlant, le cas échéant, d'une fusion, d'une scission ou d'un
articles 64 à 68 de l'Acte uniforme relatif aux sûretés et, en outre, s'il apport partiel d'actif, même si les apports faits dans le cadre de ces
s'agit d'actions nominatives, par inscription sur les registres de transfert dernières opérations comportent du numéraire, pour partie.
727
de la société, comme prévu au dernier alinéa de l'article 747. Cet article Article 749 : Les actions émises par une SA dont les statuts ne
renvoie par ailleurs aux articles 772 et 773 (voir commentaire de ces prévoient pas la forme nominative obligatoire, peuvent revêtir la forme au
articles) lesquels prévoient qu'un projet de nantissement d'actions dont la porteur, exception faite des deux cas prévus à l'article 749 : (1) les
transmission est soumise à l'agrément préalable d'un organe de la actions de numéraire qui ne sont pas intégralement libérées. Il ne peut
société (conseil d'administration ou administrateur général ou assemblée s'agir que d'actions souscrites intégralement en numéraire et dont la
générale), doit lui même être préalablement soumis à cet agrément. Il ne libération complète n'aurait pas été exigée à la souscription (voir
peut s'agir dans un tel cas que d'actions nominatives. commentaire des articles 389, 604 et 748). (2) les actions d'apport (voir

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 227
Article 749 : L'action de numéraire est nominative jusqu'à son entière
libération.
L'action d'apport n'est convertible en titre au porteur qu'après 2 ans. (728)
Article 750 : Le montant nominal des actions ou coupures d'action ne
peut être inférieur à 10.000 Francs CFA. (729)
SECTION 2 : DROITS ATTACHES AUX ACTIONS
commentaire de l'article 748) émises, sous la forme nominative depuis
moins de deux ans. Le point de départ de ce délai étant la date à laquelle
l'apport est devenu définitif (voir commentaire des articles 410 et 624).
Cependant, dès la libération intégrale des actions de numéraire ou
l'expiration du délai de deux ans, pour les actions d'apport, ces actions
pourront être converties au porteur sur la demande des actionnaires
propriétaires, à moins que les statuts ne prévoient, à cette époque, la
forme nominative obligatoire pour toutes les actions. On remarquera que
les actions d'apport émises sous la forme "au porteur" dès leur création,
pourraient semble-t-il, rester sous cette forme pendant le délai de 2 ans,
car seule la conversion au porteur est prohibée par l'article 749.
728
Article 750 : Le montant nominal minimum (10.000 F CFA ou la
contre-valeur en monnaie locale) prévu par cet article, confirme
l'obligation prévue à l'article 387 (voir commentaire de cet article). Toutes
les actions doivent avoir le même montant nominal (voir commentaire de
l'article 56). S'il est émis des coupures d'actions, le montant nominal de
ces coupures ne pourraient pas être inférieur à 10.000 CFA (ou contre-
valeur de cette somme en monnaie locale). Cela implique que le montant
de l'action soit égal à autant de fois 10.000 F CFA qu'il y a de coupures
pour une action: une action qui serait divisée en 10 coupures d'actions,
devrait avoir un nominal minimum de 10 x 10.000 = 100.000 F CFA.
729
Article 750 : Le montant nominal minimum (10.000 F CFA ou la
contre-valeur en monnaie locale) prévu par cet article, confirme
l'obligation prévue à l'article 387 (voir commentaire de cet article). Toutes
les actions doivent avoir le même montant nominal (voir commentaire de
l'article 56). S'il est émis des coupures d'actions, le montant nominal de
ces coupures ne pourraient pas être inférieur à 10.000 CFA (ou contre-
valeur de cette somme en monnaie locale). Cela implique que le montant
de l'action soit égal à autant de fois 10.000 F CFA qu'il y a de coupures
pour une action: une action qui serait divisée en 10 coupures d'actions,
devrait avoir un nominal minimum de 10 x 10.000 = 100.000 F CFA.
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§ 1 : Droit de vote
Article 751 : A chaque action, est attaché un droit de vote proportionnel à
la quotité du capital qu'elle représente et chaque action donne droit à une
voix au moins. (730)
Article 752 : Un droit de vote double de celui conféré aux autres actions,
eu égard à la quotité du capital qu'elles représentent, peut être conféré
par les statuts ou l'assemblée générale extraordinaire aux actions
nominatives entièrement libérées pour lesquelles il est justifié d'une
inscription nominative depuis au moins 2 ans au nom d'un même
actionnaire.
De même, en cas d'augmentation de capital par incorporation de réserves,
de bénéfices ou de primes d'émission, le droit de vote double peut être
conféré dès leur émission aux actions nominatives attribuées
gratuitement à un actionnaire à raison des actions anciennes pour
lesquelles il bénéficie déjà de ce droit.(731)
Article 753 : Toute action convertie au porteur perd le droit de vote
double. (732)
§ 2 : Droit au dividende
Article 754 : A chaque action, est attaché un droit au dividende
proportionnel à la quotité du capital qu'elle représente. Les statuts ou
730
Article 751 : Cet article est la répétition de l'article 743 (voir
commentaire de cet article). Certaines actions peuvent, le cas échéant,
disposer d'un droit de vote double, dans les conditions prévues aux
articles 544 et 752 (voir commentaire de ces articles).
731
Article 752 : Cet article est la répétition de l'article 544 (voir
commentaire de cet article).
732
Article 753 : Cet article reprend l'une des dispositions (conversion au
porteur) de l'article 545 (voir commentaire de cet article) lequel prévoit
aussi que l'action à droit de vote double perd ce droit, en cas de transfert
de propriété, sauf si ce transfert intervient par suite de succession, de
liquidation de communauté entre époux ou de donation entre vifs, au
profit d'un conjoint ou d'un parent au degré successible. L'article 545
prévoit également que le droit de vote double est maintenu, si les actions
sont échangées à l'occasion d'une fusion (seulement), et si les statuts de
la société absorbante prévoient de telles actions.
 228
l'assemblée générale extraordinaire peuvent accorder aux actions un droit notamment être une part supérieure dans les bénéfices ou le boni de
au premier dividende. (733) liquidation, un droit de priorité dans les bénéfices, des dividendes
cumulatifs. (734)
Article 755 : Nonobstant les dispositions de l'article 754 du présent Acte
Uniforme, lors de la constitution de la société ou au cours de son Article 756 : Nonobstant toute clause contraire des statuts de la société
existence, il peut être créé des actions de priorité jouissant d'avantages émettrice, l'ensemble des intérêts, dividendes ou autres produits
par rapport à toutes les autres actions. Ces avantages peuvent périodiques revenant aux actions pour un exercice social déterminé devra
être payé en une seule fois.
733
Article 754 : Le droit au dividende prévu par cet article, prévoit pour les La date du paiement unique sera fixée par l'assemblée générale des
SA les dispositions générales prévues aux articles 53, 54 et 55 (voir actionnaires. Cette dernière pourra toutefois charger le conseil
commentaire de ces articles). Le droit au premier dividende est, dans son d'administration de procéder à cette fixation. (735)
principe général, prévu à l'article 145 (voir commentaire de cet article). Le
principe énoncé pour les SA par l'article 754, est donc un droit au dividende 734
proportionnel à la participation de chaque actionnaire au capital social, Article 755 : Cet article permet aux SA de créer des actions jouissant
cependant les statuts peuvent déroger à ce principe, s'ils prévoient l'existence de droits prioritaires particuliers, par rapport à ceux des autres actions. Il
d'actions de priorité (voir commentaire de l'article 755). Il peut être également permet par conséquent, d'établir au plan des droits sur les bénéfices et
prévu par les statuts, ou décidé par une assemblée générale extraordinaire, sur l'actif net (voir commentaire de l'article 53), une distinction entre les
l'attribution d'un "premier dividende" qui se distingue alors du dividende actions dites "ordinaires" et les actions dites "de priorité". Ces dernières
supplémentaire, appelé "superdividende". Généralement les statuts qui pouvant jouir notamment, et éventuellement simultanément : d'une quote-
prévoient un premier dividende, en prévoient la distribution après dotations part de bénéfices, supérieure à celle des actions ordinaires; d'un
obligatoires aux réserves et en particulier de la réserve légale, mais avant dividende "préciputaire"" versé par préférence et avant celui revenant
toutes dotations aux réserves facultatives, ce qui assure, en principe, aux aux actions ordinaires; d'un dividende "cumulatif" susceptible d'être
actionnaires, un revenu minimum dans la mesure où les résultats le prélevé en priorité sur les résultats ultérieurs, en cas d'insuffisance des
permettent. Comme prévu à l'article 145, ce premier dividende est calculé, résultats antérieurs; d'un droit plus important que celui des actions
comme un intérêt (le taux est fixé par les statuts), sur le montant libéré du ordinaires, sur l'actif net de liquidation; etc. L'existence de telles actions
capital social, ou du nominal des actions : ce qui revient au même. L'article de priorité, ainsi que la consistance et l'étendue des droits particuliers qui
754 prévoit qu'un premier dividende pourrait être attribué sur décision de y sont attachés, doivent obligatoirement être prévus aux statuts de la SA
l'assemblée générale extraordinaire. Une telle décision ne se justifierait que si considérée, soit dès sa constitution, soit en cours d'existence, par une
les statuts ne prévoient pas déjà le premier dividende. Dans un tel cas, la modification introduite par une décision de l'assemblée générale
décision de l'assemblée générale correspond à une modification des statuts extraordinaire (voir commentaire de l'article 551).
735
(voir commentaire de l'article 551), même si l'assemblée ne les modifie pas Article 756 : L'obligation prévue par cet article, et faite aux SA, de
expressément si elle entend conférer à sa décision un caractère exceptionnel payer, en une seule fois, l'ensemble des intérêts (premier dividende),
n'engageant pas l'avenir. L'article 754 interdit donc a contrario, à une dividendes ou autres produits périodiques, interdit en particulier, le
assemblée générale ordinaire, de décider la distribution d'un premier paiement d'acomptes sur dividendes. En effet, une distribution de
dividende qui ne serait prévu, ni par les statuts, ni par une assemblée dividende sur les résultats d'un exercice déterminé, et en particulier sur
extraordinaire, cependant, elle a toujours la faculté de répartir, dans la l'exercice en cours, ne peut être décidée qu'après approbation des
mesure où les résultats le permettent (voir commentaire de l'article 143), un comptes de cet exercice et constatation de l'existence de bénéfices
dividende dont le montant correspond à un pourcentage déterminé du capital distribuables, par l'assemblée générale ordinaire, comme prévu à l'article
libéré. On remarquera que si les actions ne sont pas libérées aux époques 143 (voir commentaire de cet article). En revanche, l'assemblée générale
fixées par l'organe d'administration, leur droit au dividende, y compris celui, peut, à tout moment et même s'il ne s'agit pas de l'AGO annuelle, décider
éventuel, au premier dividende, est suspendu, un mois après une mise en la distribution de toutes sommes prélevées sur des réserves disponibles
demeure de libérer et jusqu'au versement des sommes exigibles (voir ou sur le report à nouveau bénéficiaire, s'il en existe. L'obligation faite par
commentaire de l'article 775). l'article 756, à l'assemblée générale, ou sur délégation de celle-ci, au

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 229
Article 759 : Les actions ne sont négociables qu'après immatriculation de
§ 3 : Droit préférentiel de souscription la société au registre du commerce et du crédit mobilier ou de l'inscription
de la mention modificative à la suite d'une augmentation de capital.(738)
Article 757 : Les actionnaires ont proportionnellement au montant de
leurs actions, un droit de préférence à la souscription des actions en Article 760 : La négociation de promesse d'actions est interdite à moins
numéraire émises pour réaliser une augmentation de capital. qu'il ne s'agisse d'actions à créer à l'occasion de l'augmentation de capital
Ce droit est négociable dans les mêmes conditions que l'action elle-même d'une société dont les anciennes actions sont déjà inscrites à la cote
pendant la durée de la souscription.(736) officielle d'une bourse de valeurs d'un ou plusieurs Etats-Parties. En ce
cas, la négociation n'est valable que si elle est effectuée sous la condition
Article 758 : L'application des dispositions de l'article 757 du présent suspensive de la réalisation de l'augmentation de capital. A défaut
Acte Uniforme ne peut être écartée que par l'assemblée générale statuant d'indication expresse, cette condition est présumée.(739)
aux conditions de quorum et majorité d'une assemblée extraordinaire et
pareille délibération n'est valable que si le conseil d'administration ou Article 761 : Les actions de numéraire ne sont négociables qu'après avoir
l'administrateur général selon le cas, indiquent dans leur rapport à été entièrement libérées.(740)
l'assemblée générale les motifs de l'augmentation de capital, ainsi que les
personnes auxquelles seront attribuées les actions nouvelles et le nombre 738
Article 759 : Cet article, qui n'opère aucune distinction entre les
d'actions attribuées à chacune d'elles, le taux d'émission, et les bases sur
actions de numéraire et les actions d'apport (voir commentaire de l'article
lesquelles il a été déterminé. (737)
748), prévoit que les unes comme les autres, sont immédiatement
"négociables" (voir commentaire des articles 57 et 58), dès que la SA est
SECTION 3 : NEGOCIABILITE DES ACTIONS inscrite au RC, dans le cas des actions émises lors de la constitution, ou
dès que l'inscription modificative au RC a été accomplie, dans le cas
d'actions émises dans le cadre d'une augmentation de capital. La non-
négociabilité des actions d'apport pendant deux ans, ainsi que l'exception
à cette non-négociabilité en cas de fusion, scission ou apport partiel
d'actif, qui étaient prévues selon la législation ancienne de 1867, ont
donc été abandonnées par l'Acte uniforme. On notera cependant, que la
conseil d'administration ou à l'administrateur général, de fixer une date négociabilité immédiate prévue par l'article 759, est écartée pour les
de paiement unique, interdit également le paiement de dividendes, par actions de numéraire libérées partiellement, par l'article 761 (voir
tranches successives, échelonnées dans le temps. D'autre part et bien commentaire de cet article).
739
que l'article 756 n'y renvoie pas, l'article 146 impose aux SA, comme aux Article 760 : Cet article prohibe la négociation de "promesses
autres sociétés, de mettre leur dividende en paiement dans un délai d'actions" lesquelles ne doivent pas être confondues avec les bons de
maximum de 9 mois, après la clôture de l'exercice social, sauf droits d'attribution ou les bons de droits de souscription qui sont eux,
prolongation de délai, accordée par décision judiciaire (voir commentaire négociables, dans la mesure où ils sont détachés d'actions elles mêmes
de l'article 146). négociables. Les "promesses d'actions" sont cependant négociables
736
Article 757 : Cet article confirme ce que prévoient les articles 573 à dans le seul cas où elles ont pour objet des actions à créer par des
585 qui organisent l'exercice du droit préférentiel de souscription (voir sociétés dont les actions anciennes sont déjà cotées dans un ou
commentaire de ces articles). plusieurs Etats-Parties. Toutefois, de telles négociations ne peuvent être
737
Article 758 : Cet article confirme les dispositions des articles 586 à définitives, que si l'augmentation de capital envisagée est bien réalisée.
740
592, qui réglementent les conditions dans lesquelles le droit préférentiel Article 761 : Cet article interdit la négociation d'actions de numéraire,
de souscription, peut être supprimé, sur décision de l'assemblée tant qu'elles ne sont pas entièrement libérées, en dérogation au principe
générale extraordinaire (voir commentaire de ces articles et en particulier de la négociabilité immédiate de toutes les actions, prévu à l'article 759
des articles 586, 589 et 591). (voir commentaire de cet article). L'article 749 impose par ailleurs la

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 230
Article 764 : Les actions sont en principe librement transmissibles. La
Article 762 : Les actions demeurent négociables après la dissolution de la transmission des actions s'opère selon les modalités suivantes :
société et jusqu'à la clôture de la liquidation. (741) 1) pour les sociétés ne faisant pas appel public à l'épargne :
- par transfert sur les registres de la société pour les actions nominatives,
Article 763 : L'annulation de la société ou d'une émission d'actions les droits du titulaire résultant de la seule inscription sur les registres de
n'entraîne pas la nullité des négociations intervenues antérieurement à la la société;
décision d'annulation si les titres sont réguliers en la forme. Toutefois, - par simple tradition pour les actions au porteur. Le porteur du titre est
l'acquéreur peut exercer un recours en garantie contre son vendeur. (742) réputé en être le propriétaire;
2) pour les sociétés faisant appel public à l'épargne :
SECTION 4 : TRANSMISSION DES ACTIONS - outre l'option pour les modalités ci-dessus, qu'elles soient nominatives ou
au porteur, les actions peuvent être représentées par une inscription dans
un compte ouvert au nom de leur propriétaire et tenu soit par la société
émettrice, soit par un intermédiaire financier agréé par le Ministre chargé
de l'Economie et des Finances; la transmission s'opère alors par virement
forme nominative pour de telles actions de numéraire (voir commentaire de compte à compte. (743)
de cet article). C'est probablement le fait que le cessionnaire soit tenu au
versement des sommes restant à libérer au moment où il acquiert de
SECTION 5 : LIMITATIONS A LA TRANSMISSION
telles actions, qui justifie la non-négociabilité prévue par cet article 761,
DES ACTIONS
alors que sous l'empire de la législation ancienne, de telles actions
étaient négociables, mais la double signature du cédant et du
cessionnaires était exigée sur le bordereau de transfert. Quoi qu'il en Article 765 : Nonobstant le principe de la libre transmissibilité énoncée à
soit, et tant qu'elles ne sont pas intégralement libérées, les actions de l'article 764 du présent Acte Uniforme, les statuts peuvent stipuler
numéraire demeurent cessibles par les voies civiles, avec les certaines limitations à la transmission des actions dans les conditions ci-
conséquences attachées à ce mode de transmission, sur le plan de la après :
forme (acte synallagmatique) de l'opposabilité (signification ou
acceptation dans un acte notarié) et de la fiscalité (droit 743
Article 764 : Cet article pose le principe général de la libre
d'enregistrement). transmission des actions des SA, tout en indiquant les modalités de cette
741
Article 762 : La négociabilité, comme l'existence des actions, transmission, lesquelles caractérisent essentiellement la "négociabilité"
subsiste pendant la période de liquidation de la société anonyme par opposition à la "cessibilité" (voir commentaire de l'article 57). La
(période comprise entre la date de dissolution et la date de la clôture de transmission des actions s'opère selon la forme du titre: par le bordereau
la liquidation). Des transferts et des transmissions d'actions peuvent donc de transfert et l'inscription sur les registres de la société (cas d'actions
valablement intervenir pendant cette période, au cours de laquelle nominatives); par la tradition (cas d'actions au porteur); par le virement
d'ailleurs, la personnalité juridique de la société subsiste (voir de compte à compte (cas des actions faisant l'objet d'une inscription au
commentaire de l'article 205). compte de leur propriétaire). Les deux premiers procédés concernent les
742
Article 763 : Cet article permet de maintenir comme valables, des actions matérialisées c'est à dire, représentées par des certificats
négociations d'actions intervenues alors que l'émission des actions aurait d'actions (nominatifs ou au porteur), tandis que le dernier cas concerne
été annulée postérieurement, qu'il s'agisse d'une émission à la les titres "dématérialisés" c'est à dire, "représentés" par une inscription
constitution ou lors d'une augmentation de capital. Autrement dit, en compte, pour les seules SA qui, faisant appel public à l'épargne,
l'annulation de la constitution ou de l'augmentation de capital entraîne auraient choisi cette forme pour la tenue de son dossier titres. On
pas la nullité des négociations et n'est pas une cause pouvant justifier observera que l'article 764 n'indique que les personnes habilitées à tenir
une demande en nullité de la transmission intervenue, seuls des "les comptes de titres" c'est à dire, la société émettrice, ou l'intermédiaire
dommages et intérêts peuvent être demandés dans le cadre de la mise financier agréé (agent de change) sans indiquer par contre les modalités,
en jeu des garanties légales que tout vendeur doit à son acheteur. selon lesquelles ces comptes doivent être tenus.

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 231
1) les clauses de limitation ne sont valables dans une société que si toutes
les actions sont nominatives; Article 767 : Si une clause d'agrément est stipulée, le cédant joint à sa
2) les statuts peuvent prévoir que la transmission d'actions à un tiers demande d'agrément adressée à la société par lettre au porteur contre
étranger à la société, soit à titre gratuit, soit à titre onéreux, sera récépissé ou par lettre recommandée avec demande d'avis de réception,
soumise à l'agrément du conseil d'administration ou de l'assemblée par télex ou par télécopie, les nom, prénoms, qualité et adresse du
générale ordinaire des actionnaires; cessionnaire proposé, le nombre d'actions dont la transmission est
3) les limitations à la transmission des actions ne peuvent s'opérer en cas envisagée et le prix offert. (746)
de succession, de liquidation de communauté de biens entre époux, ou de
cession soit à un conjoint, soit à un ascendant ou un descendant. (744) Article 768 : L'agrément résulte soit d'une notification, soit du défaut de
réponse dans le délai de 3 mois à compter de la demande. (747)
Article 766 : Si l'agrément est conféré par l'assemblée, le cédant ne prend
pas part au vote et ses actions sont déduites pour le calcul du quorum et Article 769 : Si la société n'agrée pas le cessionnaire proposé, le conseil
de la majorité. Il en est de même si le cédant est administrateur lorsque d'administration ou l'administrateur général selon le cas, sont tenus dans
l'agrément est donné par le conseil d'administration.(745) le délai de 3 mois à compter de la notification de refus, de faire acquérir
les actions soit par un actionnaire, soit par un tiers, soit avec le
744
consentement du cédant, par la société en vue d'une réduction de capital.
Article 765 : En dérogation au principe de la libre transmission des actions (748)
posé par l'article 764 (voir commentaire de cet article), l'article 765 permet
d'apporter des restrictions et de contrôler les transmissions, pourvu que les
statuts le prévoient, soit dès la création de la société, soit au cours de la vie décider (conseil d'administration ou assemblée générale ordinaire). S'il
sociale, par suite d'une modification apportée par l'assemblée générale s'agit de l'assemblée générale ordinaire, les actions du cédant ne sont
extraordinaire. Cependant de telles clauses statutaires ne sont opérantes que prises en compte, ni pour le calcul du quorum, ni pour celui de la majorité
si toutes les actions de la SA revêtent la forme nominative, ce qui devra (voir commentaire des articles 549 et 550) et l'actionnaire cédant n'est
également être prévu par les statuts, et si les limitations prévues ne sortent pas autorisé à voter avec les actions pour lesquelles un mandat de
pas du cadre suivant : (1) seules les transmissions à des tiers étrangers à la représentation lui aurait été accordé. S'il s'agit du conseil
société peuvent être soumises à l'agrément préalable: autrement dit, les d'administration, l'administrateur cédant ses actions, ne peut voter, ni
transferts entre actionnaires doivent demeurer libres, même semble-t-il, entre pour lui même, ni comme mandataire d'un autre administrateur
746
actionnaires de catégories différentes; (2) les transmissions d'actions par Article 767 : On remarquera que cet article impose à l'actionnaire
succession, liquidation de communauté de biens entre époux, ainsi que les cédant qui envisage de céder ses titres à une personne soumise à un
cessions à un conjoint, à un ascendant ou à un descendant, doivent rester agrément préalable statutaire, d'indiquer non seulement les nom,
libres et ne peuvent, par conséquent, faire l'objet d'une quelconque limitation prénom, qualité et adresse de cette personne ainsi que le nombre
statutaire. Les agréments préalables peuvent, au choix des statuts, relever de d'actions à céder, mais également le prix de cession offert.
747
la décision du conseil d'administration (ou de l'administrateur général) ou de Article768 : Selon les dispositions de cet article et auxquelles les
l'assemblée générale ordinaire (et non de l'assemblée générale statuts ne pourraient déroger, l'organe compétent pour statuer sur un
extraordinaire). On notera que l'Acte uniforme ne prohibe pour les SA, ni les agrément préalable à la transmission d'actions (voir commentaire de
clauses statutaires prévoyant un droit de préemption en faveur de tout ou l'article 765), dispose d'un délai de trois mois pour décider. A défaut de
partie des actionnaires de la société, ni les clauses d'interdiction temporaire réponse dans ce délai, comme au cas d'acceptation expresse du
de transmission d'actions (si elle est justifiée par un intérêt social légitime), ni cessionnaire, avant son expiration, la transmission envisagée peut être
les clauses de rachat forcé, si elles ont été acceptées par tous les valablement réalisée. Si par contre un refus d'agrément intervient avant
actionnaires. l'expiration du délai de 3 mois, les dispositions de l'article 769
745
Article 766 : En cas d'agrément préalable venant limiter la libre s'appliquent (voir commentaire de cet article).
748
transmission des actions (voir commentaire de l'article 765), l'actionnaire Article769 : Si l'agrément prévu à l'article 765 (voir commentaire de
cédant ne peut prendre part au vote au sein de l'organe compétent pour cet article) est refusé dans le délai de trois mois prévu à l'article 768 (voir

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 232
Article 770 : A défaut d'accord entre les parties, le prix de cession est
déterminé à dire d'expert désigné par le président de la juridiction
compétente à la demande de la partie la plus diligente. (749)
commentaire de cet article), le projet de transmission d'actions doit
aboutir à l'une des solutions suivantes, étant entendu que l'actionnaire
cédant ne peut en aucun cas rester "prisonnier de ses titres", c'est à dire,
contraint de demeurer actionnaire malgré lui : ou les actions sont
rachetées par un actionnaire (qui par hypothèse n'a pas besoin
d'agrément) ou les actions sont rachetés par un tiers (agréé comme
nouvel actionnaire) ou les actions sont rachetées par la société elle-
même qui devra procéder à une réduction de son capital (voir
commentaire de l'article 63. L'un ou l'autre de ces rachats doit être
organisé à la diligence du conseil d'administration ou de l'administrateur
général. On remarquera toutefois que l'article 769 prévoit que dans le
dernier cas de figure (rachat par la société), l'accord de l'actionnaire
cédant est nécessaire, de telle façon que s'il le refusait, alors qu'aucun
autre acquéreur (actionnaire ou tiers) ne serait découvert ou proposé,
l'actionnaire cédant serait, semble-t-il, contraint de rester actionnaire:
cependant, cette situation résulterait de sa propre décision car il aurait pu
l'éviter en acceptant le rachat par la société. L'article 769 impartit au
conseil d'administration, ou à l'administrateur général, un délai de trois
mois, à compter du refus d'agrément, pour dénouer la situation. Ce délai
garantit l'actionnaire cédant contre une longueur anormale de son
maintien provisoire et involontaire, dans sa situation d'actionnaire.
749
Article 770 : Pour dénouer comme prévu à l'article 769 (voir
commentaire de cet article ) une situation de transfert d'actions non
agréé par la société, encore au faut-il que le rachat des actions puisse se
faire à des conditions de prix satisfaisantes pour les parties en présence,
étant observé que le prix initialement envisagé et communiqué à la
société, au moment de la demande d'agrément du cessionnaire
initialement proposé (voir commentaire de l'article 767), ne lie pas les
acquéreurs (actionnaire, tiers ou société), proposés en substitution.
L'article 770 laisse à ces derniers et à l'actionnaire cédant toute liberté
pour convenir du prix définitif. Ce n'est qu'au cas où ils ne parviendraient
pas à un accord, que le prix serait fixé à dire d'expert. L'impartialité de
l'expert est, en principe, garantie par le choix de celui-ci relevant de la
seule décision du magistrat compétent. Toute autre solution, même si
elle est prévue par les statuts, du genre: prix fixé par décision de la
dernière assemblée générale ordinaire, est écartée par l'article 770. Cet
article, on le remarquera, n'indique pas à la charge de qui sont les frais
Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d'intérêt économique avec commentaires
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Article 771 : Si à l'expiration du délai de 3 mois, l'achat n'est pas réalisé,
l'agrément est considéré comme donné. Toutefois, au cas où un expert
aurait été désigné par le président de la juridiction compétente pour fixer
le prix, le délai peut être prorogé pour une période qui ne peut excéder 3
mois, par le président de la juridiction qui a désigné l'expert. (750)
SECTION 6 : NANTISSEMENT DES ACTIONS
Article 772 : Si la société a donné son consentement à un projet de
nantissement d'actions, ce consentement emporte agrément du
cessionnaire en cas de réalisation forcée des actions nanties, à moins que
la société ne préfère racheter ces actions sans délai en vue de réduire son
capital.
Le projet de nantissement d'actions n'est opposable à la société que s'il a
été agréé par l'organe désigné à cet effet par les statuts pour accorder
l'agrément à la transmission des actions. (751)
de l'expert: les statuts pourront utilement le prévoir (à la charge de
l'acquéreur, par exemple).
750
Article 771 : Si trois mois après le refus d'agrément du cessionnaire
qu'il avait proposé, l'actionnaire cédant n'a toujours pas pu se défaire de
ses actions comme prévu à l'article 769 (voir commentaire de cet article),
il est de plein droit autorisé à céder ses actions comme il l'envisageait
initialement, si son acquéreur est toujours disposé à les acheter. Le délai
de trois mois prévu à l'article 771, impose à l'expert éventuellement
désigné comme prévu à l'article 770 (voir commentaire de cet article), de
terminer son travail d'estimation du prix des actions, avant l'expiration
dudit délai, à moins que le magistrat ne lui accorde un délai
supplémentaire qui ne pourrait lui même excéder trois mois. En mettant
les choses au pire, l'actionnaire cédant pourrait aboutir dans sa
démarche au plus tard 9 mois après sa demande d'agrément du
cessionnaire: 3 mois pour obtenir un agrément qui lui serait refusé in
extremis et, le cas échéant deux fois 3 mois pour se mettre d'accord sur
le prix de cession avec le cessionnaire de substitution.
Malheureusement, il ne semble pas que les statuts puissent raccourcir
ces délais qui s'imposent à la SA selon les termes des articles 769 et
771.
751
Article 772 : Pour les SA dont les statuts auraient prévu une
limitation à la libre transmission des actions (voir commentaire de l'article
765), les projets de nantissement d'actions doivent être, eux aussi,
soumis à l'agrément préalable. S'il est accordé, l'agrément du
 233
Article 773 : Le projet de nantissement doit avoir été préalablement
adressé à la société par lettre au porteur contre récépissé ou par lettre
recommandée avec demande d'avis de réception, par télex ou par
télécopie, indiquant les nom, prénoms et le nombre d'actions devant être
nanties.
L'accord résulte soit d'une acceptation du nantissement communiquée
dans les mêmes formes que la demande d'agrément du nantissement, soit
du défaut de réponse dans le délai de 3 mois à compter de la demande.
(752)
SECTION 7 : DEFAUT DE LIBERATION DES ACTIONS
Article 774 : Les actions doivent être libérées au moins du quart de leur
valeur à la souscription, le solde étant versé au fur et à mesure des appels
du conseil d'administration dans un délai maximum de 3 ans à compter de
la date de souscription. (753)
nantissement emporte agrément du cessionnaire, en cas de réalisation
forcée. S'il est refusé, ou s'il n'est pas sollicité, l'agrément du
cessionnaire, s'il est requis, devra être demandé lors de cette réalisation
forcée; mais s'il devait être refusé la portée pratique du nantissement
s'en trouverait affectée et les solutions de l'article 769 (voir commentaire
de cet article) devraient être appliquées: rachat par un actionnaire, par un
tiers ou par la société.
752
Article 773 : La procédure à suivre pour solliciter l'agrément d'un
nantissement d'actions, est similaire à celle prévue par l'article 767 (voir
commentaire de cet article) pour la demande d'agrément portant sur un
transfert d'actions, toutefois l'article 773 n'impose pas au requérant
d'indiquer à la société, le montant de l'obligation garantie par le
nantissement. L'accord sur le projet de nantissement résulte, comme
pour l'agrément d'une transmission d'actions (voir commentaire de
l'article 768), soit d'une acceptation expresse, soit d'un défaut de réponse
dans les 3 mois de la demande. Toutefois l'article 773 prévoit que
l'acceptation doit être communiquée par lettre avec accusé de réception,
ou par télex ou par télécopie: ce qui n'est pas prévu pour l'agrément des
transmissions d'actions, par l'article 768, lequel ne mentionne que "la
notification" sans en préciser la forme.
753
Article 774 : La libération du quart au moins et le versement du solde
dans les 3 ans, prévus par l'article 774, ne concerne que les actions
souscrites intégralement en numéraire. Les actions de numéraire
libérées en partie par incorporation de réserves et en partie par des
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Article 775 : Au cas de non paiement des sommes restant à verser sur les
actions non libérées, aux époques fixées par le conseil d'administration ou
l'administrateur général selon le cas, la société adresse à l'actionnaire
défaillant une mise en demeure par lettre au porteur contre récépissé ou
par lettre recommandée avec demande d'avis de réception.
Un mois après cette mise en demeure restée sans effet, la société poursuit
de sa propre initiative la vente de ces actions. A compter du même délai,
les actions pour lesquelles les versements exigibles n'ont pas été effectués
cessent de donner droit à l'admission aux votes dans les assemblées
d'actionnaires et elles sont déduites pour le calcul du quorum et des
majorités.
versements en numéraire, doivent être immédiatement et intégralement
libérées (voir commentaire de l'article 748). L'article 774 indique que le
point de départ du délai de 3 ans, pour la libération du solde, est la date
de la souscription. L'article 389 (voir commentaire de cet article) prévoit
que le solde des actions de numéraire souscrites à la constitution, doit
être versé dans les trois ans à compter de l'immatriculation de la société
au Registre du commerce et du crédit mobilier. L'article 605 (voir
commentaire de cet article) prévoit que le solde des actions de numéraire
souscrites lors d'une augmentation de capital, doit être versé dans les
trois ans suivant le jour où l'augmentation de capital est réalisée, c' est à
dire au jour de la déclaration notariée de souscription et de versement.
Le point de départ du délai de trois ans prévu aux articles 389 et 605
devra donc être retenu plutôt que celui de l'article 774, qui d'ailleurs
pourrait varier d'un souscripteur à l'autre, si par "date de souscription" il
faut entendre la date à laquelle a été signé le bulletin de souscription
considéré. On observera également que l'article 774 ne vise que le
conseil d'administration pour décider de l'appel du solde; cette
compétence est implicitement également reconnue à l'administrateur
général pour les SA dotée de ce mode d'administration. On notera enfin
qu'il n'est pas nécessaire de constater par devant notaire, le versement
du solde, comme c'est le cas pour le versement partiel fait à la
souscription: par conséquent, la société peut immédiatement recevoir et
utiliser les fonds qui lui sont versés à la libération dudit solde, et seule la
comptabilité fait foi pour apprécier la situation de chaque souscripteur, au
regard de la libération complète de ses actions de numéraire.
 234
A l'expiration de ce même délai d'un mois, le droit au dividende et le droit L'actionnaire défaillant reste débiteur ou profite de la différence. Les frais
préférentiel de souscription aux augmentations de capital attachées à ces engagés par la société pour parvenir à la vente sont à la charge de
actions sont suspendus jusqu'au paiement des sommes dues. (754) l'actionnaire défaillant. (755)
Article 776 : Dans le cas visé à l'article 775 alinéa 2 du présent Acte
Uniforme, la vente des actions cotées s'effectue en bourse; celle des actions
non cotées est effectuée aux enchères publiques par un agent de change
ou un notaire.
Avant de procéder à la vente prévue à l'alinéa précédent, la société publie
dans un journal habilité à recevoir les annonces légales, 30 jours après la
mise en demeure prévue à l'article 775 du présent Acte Uniforme, les
numéros des actions mises en vente.
Elle avise le débiteur et, le cas échéant, ses codébiteurs de la mise en
vente par lettre au porteur contre récépissé ou par lettre recommandée
avec accusé de réception contenant l'indication de la date et du numéro du
journal dans lequel la publication a été effectuée. Il ne peut être procédé à
la mise en vente des actions moins de 15 jours après l'envoi de la lettre au
porteur contre récépissé ou de la lettre recommandée avec accusé de
réception.
754
Article 775 : L'article 775 envisage le cas où l'actionnaire, titulaire
d'actions de numéraire non intégralement libérées, n'aurait pas versé, dans le
délai qui lui est imparti, les sommes appelées pour la libération de tout ou
partie du solde restant à libérer. A partir de la date limite de versement, la
société doit obligatoirement adresser une mise en demeure à l'actionnaire
défaillant (lettre avec accusé de réception), pour que les sanctions suivantes
puissent s'appliquer, un mois après la date de cette mise en demeure: mise
en vente des titres à la seule initiative de la société; privation du droit de vote;
suspension du droit au dividende; suspension du droit préférentiel de
souscription. Tant que la mise en demeure prévue par l'article 775 n'a pas été
faite, ou si elle a été faite, tant que le délai d'un mois n'est pas expiré, alors
que l'actionnaire resterait défaillant, les sanctions ci-dessus demeurent
inapplicables. On observera que les sanctions ne concernent que les actions
de numéraire non libérées régulièrement et non pas l'actionnaire qui en est
titulaire; ce dernier ne serait pas privé des droits attachés aux autres actions
qu'il pourrait détenir, et qui seraient en situation régulière. En cas de
versement incomplet des sommes appelées, la société aura donc intérêt, le
cas échéant, à reporter ce versement sur toutes les actions restant à libérer
plutôt que de l'affecter à la libération régulière de certaines d'entre elles. On
notera enfin que les sommes non versées à leur échéance, portent de plein
droit, intérêt au taux légal, au profit de la société, comme prévu à l'article 43
(voir commentaire de cet article).
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Article 777 : L'actionnaire défaillant, les cessionnaires successifs et les
souscripteurs sont tenus solidairement du montant non libéré de l'action.
La société peut agir contre eux soit avant ou après la vente, soit en même
temps pour obtenir tant la somme due que le remboursement des frais
exposés.
Celui qui a désintéressé la société dispose d'un recours pour le tout contre
les titulaires successifs de l'action. La charge définitive de la dette
incombe au dernier d'entre eux. (756)
755
Article 776 : En cas de défaillance dans le versement du solde non
libéré des actions de numéraire (voir commentaire de l'article 775), la
vente des actions concernées ne peut se faire qu'en bourse, s'il s'agit
d'actions cotées ou qu'aux enchères publiques, pour les actions non
cotées. L'article 776 exclut donc la vente amiable de gré à gré. La vente
en bourse ou aux enchères, doit obligatoirement être précédée, dans les
conditions et délais prévus à l'article 776 : de la publication dans un
journal d'annonces légales, et de l'avis à l'actionnaire défaillant et
éventuellement à ses codébiteurs, par lettre avec avis de réception. La
vente ne peut intervenir au plus tôt, que 45 jours après la date limite
d'exigibilité des appels de fonds, si la mise en demeure de l'article 775
(voir commentaire de cet article) a été faite dès ladite date limite et si la
publication et l'avis à l'actionnaire défaillant prévus à l'article 776, ont été
faits dès l'expiration du délai de 30 jours suivant la mise en demeure. Au
cas où le produit de la vente, après déduction des frais, n'est pas
suffisant pour libérer les actions vendues des sommes dues à la société,
l'actionnaire défaillant reste tenu du versement de la différence à la
société, laquelle peut d'ailleurs le réclamer, aussi bien audit actionnaire
défaillant, qu'à l'acquéreur des actions vendues (voir commentaire de
l'article 777). L'actionnaire défaillant supporte les frais de vente ainsi que
les intérêts moratoires et éventuellement les dommages et intérêts (voir
commentaire de l'article 43).
756
Article 777 : La société peut, en vertu de cet article, se retourner à
tout moment, contre tous les titulaires successifs des actions de
numéraire incomplètement libérées, pour obtenir le paiement des
sommes qui lui sont dues, mais la charge de la dette incombant au
dernier d'entre eux, les titulaires précédents peuvent se retourner contre
lui, s'ils viennent à payer sur des actions dont ils ne sont plus titulaires.
Tout acquéreur d'actions de numéraire incomplètement libérées, devra
 235
SECTION 8 : REMBOURSEMENT DES ACTIONS
Article 778 : L'amortissement des actions par voie de tirage au sort est
interdit nonobstant toutes dispositions législatives, réglementaires ou
contractuelles contraires. (757)
CHAPITRE 3 : DISPOSITIONS RELATIVES
AUX OBLIGATIONS
SECTION 1 : DISPOSITIONS GENERALES
§ 1 : Définition
Article 779 : Les obligations sont des titres négociables qui dans une
même émission, confèrent les mêmes droits de créance pour une même
valeur nominale. (758)
donc être particulièrement attentif au montant des sommes restant à
verser. Selon l'article 761 (voir commentaire de cet article), un tel
transfert doit intervenir par les voies civiles, puisque les actions de
numéraire ne sont négociables qu'après leur complète libération. On
remarquera que l'article 777 ne prévoit aucune limite de délai dans la
solidarité des titulaires successifs qui subsiste donc, tant que l'action n'a
pas été intégralement libérée.
757
Article 778 : Cet article vient compléter les articles 651 à 663 relatifs
à l'amortissement du capital (voir commentaire de ces articles).
L'interdiction de procéder à l'amortissement par voie de tirage au sort,
édictée par l'article 778, consacre le principe général posé par l'article
654 (voir commentaire de cet article), et selon lequel l'amortissement doit
être réalisé par voie de remboursement égal pour chaque action.
758
Article 779 : Les obligations sont des valeurs mobilières,
représentées par des titres négociables qui, à la différence des actions,
constatent un droit de créance sur la société émettrice, sans conférer de
droits sur les bénéfices ni de droit de vote dans les assemblées
d'actionnaires. Les obligations revêtent la forme de titres nominatifs ou
au porteur (voir commentaire de l'article 745). Leur montant nominal,
identique pour toutes les obligations d'une même émission, représente
une quote-part de l'emprunt contracté par la société émettrice, auprès
des obligataires. L'Acte uniforme ne prévoit aucun montant nominal
minimum pour les obligations, contrairement à ce que prévoit l'article 750
pour les actions, et il ne prévoit aucune modalité particulière pour la
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§ 2 : Conditions d'émission
Article 780 : L'émission d'obligations n'est permise qu'aux sociétés
anonymes et aux groupements d'intérêt économique constitués de sociétés
anonymes, ayant 2 années d'existence et qui ont établi 2 bilans
régulièrement approuvés par les actionnaires. (759)
Article 781 : L'émission d'obligations est interdite aux sociétés dont le
capital n'est pas entièrement libéré.(760)
Article 782 : L'émission d'obligations à lots est interdite. (761)
souscription des obligations. L'émission peut être privée ou publique:
dans ce dernier cas, les dispositions générales des articles 823 à 853
trouvent à s'appliquer (voir commentaire de ces articles). L'Acte uniforme
ne prévoit pas de dispositions particulières quant au mode de
rémunération et de remboursement des obligations, permettant de
distinguer entre différentes catégories d'obligations (obligations à
remboursement unique ou à remboursement échelonné, obligations à
prime, obligations convertibles en actions, obligations participantes,
obligations indexées, obligations à intérêt fixe ou à intérêt variable etc.)
La pratique et/ou les législations nationales des Etats-Parties pourront
suppléer au silence de l'Acte uniforme sur ces questions.
759
Article 780 : L'article 780 n'autorise que deux formes de sociétés
commerciales, à émettre des obligations : la société anonyme et le GIE
constitué uniquement entre SA. Une société d'une autre forme, SARL
notamment, n'est pas autorisée à émettre des obligations. L'article 780
impose par ailleurs aux SA et aux GIE qui voudraient émettre des
obligations, d'exister déjà depuis 2 ans au moins et d'avoir approuvé les
comptes de leurs deux premiers exercices. En ce qui concerne les GIE, il
est nécessaire que les SA qui le constituent, remplissent ces obligations
(voir commentaire de l'article 875).
760
Article 781 : L'article 781 ajoute à celles de l'article 780 (voir
commentaire de cet article) une condition supplémentaire pour émettre
des obligations : le capital de la SA émettrice ou de chacune des sociétés
constituant le GIE émetteur, doit être intégralement libéré. Cette situation
s'apprécie à la date de l'émission des obligations, mais si après cette
émission, il est procédé à une augmentation de capital en numéraire, par
émission d'actions libérées partiellement à la souscription, toute nouvelle
émission d'obligations ne peut se faire qu'après libération intégrale
desdites actions.
 236
Article 783 : L'assemblée générale des actionnaires a seule qualité pour
décider ou autoriser l'émission d'obligations. Elle peut déléguer au conseil
d'administration ou à l'administrateur général selon le cas, les pouvoirs
nécessaires pour procéder à l'émission d'obligations en une ou plusieurs
fois dans le délai de 2 ans, et pour en arrêter les modalités. (762)
Article 784 : Les obligations rachetées par la société émettrice et
remboursées sont annulées et ne peuvent être remises en circulation. (763)
761
Article 782 : Les obligations à lot: c'est à dire celles qui sur tirage au
sort, pourraient donner droit au paiement d'une somme venant s'ajouter
au nominal, sont interdites par l'article 782. Cette interdiction ne semble
pas viser les obligations à prime, c'est à dire celles, dont la souscription
ou le remboursement se fait au dessous, ou au dessus, du nominal
(prime d'émission ou prime de remboursement). L'objet de l'interdiction
de l'article 782 vise, semble-t-il, à écarter uniquement tout traitement de
faveur qui pourrait être fait au bénéfice de certaines obligations parmi
celles d'une même émission, en contradiction avec le principe général
posé par l'article 779, et selon lequel les obligations, d'une même
émission doivent toutes conférer les mêmes droits pour une même valeur
nominale.
762
Article 783 : Seule l'assemblée générale des actionnaires a
compétence pour décider l'émission des obligations ou pour autoriser le
conseil d'administration ou l'administrateur général, à procéder à une
telle émission, dans le délai de deux ans. Pour les émissions
d'obligations par la SA, c'est l'assemblée générale ordinaire qui est
compétente selon l'article 546 (voir commentaire de cet article). Pour les
émissions d'obligations par un GIE, il semble que la décision doive être
prise par l'AGO de chacune des SA participantes au GIE, puisque l'article
783 prévoit la compétence exclusive de l'assemblée générale des
actionnaires et, à défaut de dispositions particulières, prévues aux
articles 875 et 877 relatifs aux GIE (voir commentaire de ces articles).
763
Article 784 : Cet article semble, permettre le rachat, par la SA
émettrice de ses propres obligations, et interdire par contre, leur remise
en circulation, que si elles ont été remboursées. Une obligation rachetée
par la SA émettrice et "remboursée" doit être annulée. Mais ne doit-on
pas considérer qu'en rachetant l'obligation, la SA émettrice devient
créancière d'elle même et que l'extinction de la dette se fait
automatiquement par compensation, alors que le vendeur de l'obligation
se trouverait "remboursé" ipso facto, auquel cas le rachat de l'obligation
par la société émettrice, impose l'annulation immédiate du titre, sans qu'il
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§ 3 : Groupement des obligataires
Article 785 : Les porteurs d'obligations d'une même émission sont
groupés de plein droit pour la défense de leurs intérêts dans une masse
qui jouit de la personnalité juridique. Toutefois, en cas d'émissions
successives d'obligations, la société peut, lorsqu'une clause de chaque
contrat d'émission le prévoit, réunir en un groupement unique les
porteurs d'obligations ayant des droits identiques. (764)
Article 786 : Le groupement est représenté selon la volonté de
l'assemblée générale des obligataires qui les élit, par un à 3 mandataires.
(765)
Article 787 : Le mandat de représentant de la masse ne peut être confié
qu'à des personnes physiques ou morales résidentes dans l'Etat-Partie du
lieu du siège social de la société débitrice.
Ne peut être choisi comme représentant de la masse :
1) la société débitrice;
2) les sociétés ayant une participation dans la société débitrice;
y ait à distinguer entre une obligation rachetée et remboursée et une
obligation rachetée qui ne serait pas remboursée, comme la rédaction de
l'article 784 semble le prévoir. La rédaction de cet article parait plutôt
provenir d'une reproduction tronquée de l'article 322 de la loi Française
de 1966: rédaction qui en altère le sens. Les termes "et remboursées"
sont, semble-t-il sans objet et doivent être considérés comme supprimés.
764
Article 785 : Les porteurs d'obligations d'une même émission ou, le
cas échéant, d'émissions successives à droits identiques, sont groupés
en une "masse" pour la défense de leurs intérêts. Ce groupement jouit de
la personnalité juridique. Il y a autant de masses distinctes que
d'obligations jouissant de droits différents. S'il advenait que toutes les
obligations jouissant des mêmes droits, soient détenues par une seule
personne, celle-ci exercerait les droits que l'Acte uniforme attribue à la
masse, qui n'existerait pas dans un tel cas.
765
Article 786 : L'assemblée générale des obligataires, qui groupe tous
les obligataires (voir commentaire de l'article 801), désigne de un à trois
représentants de la masse. En cas d'urgence, les représentants peuvent
être désignés par décision de justice (voir commentaire de l'article 788).
L'Acte uniforme ne prévoit rien en ce qui concerne la durée du mandat
des représentants de la masse ou la publicité relative à leur nomination.
 237
3) les sociétés garantes de tout ou partie des engagements de la société au nom du groupement et de tous les obligataires tous les actes de gestion
débitrice; pour la défense des intérêts communs des obligataires. (769)
4) les dirigeants sociaux ou les administrateurs de la société débitrice ou
d'une société ayant une participation à son capital, ainsi que leurs Article 791 : Les représentants du groupement ne peuvent s'immiscer
ascendants, descendants ou conjoints; dans la gestion de la société. Ils peuvent participer aux assemblées des
5) les employés des sociétés visées ci-dessus; actionnaires mais sans voix délibérative. Ils ont le droit d'obtenir
6) le commissaire aux comptes des sociétés visées ci-dessus; communication des documents mis à la disposition des actionnaires et
7) les personnes auxquelles l'exercice de la profession de banquier est dans les mêmes conditions que ceux-ci.(770)
interdite, ou qui sont déchues du droit de diriger, administrer ou gérer
une société à un titre quelconque. (766) Article 792 : En cas de liquidation des biens ou de redressement
judiciaire de la société, les représentants du groupement des obligataires
Article 788 : En cas d'urgence, les représentants de la masse peuvent sont habilités à agir en son nom. Ils déclarent au passif de la liquidation
être désignés par le président de la juridiction compétente à la demande des biens ou du redressement judiciaire de la société pour tous les
de tout intéressé.(767) obligataires du groupement, le montant des sommes en capital et en
intérêts dues par la société aux obligataires du groupement.
Article 789 : Les représentants du groupement peuvent être révoqués de Ils ne sont pas tenus de fournir les titres des obligataires du groupement à
leurs fonctions par l'assemblée générale des obligataires. (768) l'appui de leur déclaration. En cas de difficulté tout obligataire peut
demander au président de la juridiction compétente de nommer un
Article 790 : Les représentants du groupement ont, sauf restriction mandataire de justice chargé de procéder à cette déclaration et de
décidée par l'assemblée générale des obligataires, le pouvoir d'accomplir représenter le groupement. (771)

766
Article 787 : L'article 787 n'impose pas que les représentants de la
masse soient eux-mêmes obligataires; par contre il impose, que les
représentants soient résidents de l'Etat-Partie où la société émettrice des
obligations a son siège social. L'article 787 énumère les divers cas
d'incompatibilité, empêchant l'attribution du mandat de représentant de la
masse, en considération essentiellement des conflits d'intérêt qui
pourraient surgir entre la société émettrice et la masse.
767
Article 788 : Cet article ne définit pas la notion d'urgence qui
justifierait la désignation des représentants de la masse, par décision
judiciaire. Il y aurait a priori "urgence", si après mise en demeure
infructueuse du conseil d'administration, ou de l'administrateur général de
la société émettrice des obligations (voir commentaire de l'article 796),
l'assemblée générale des obligataires n'aurait pas désigné le ou les
représentants de la masse.
768
Article 789 : Comme tous les mandataires, les représentants de la
masse peuvent être révoqués "ad nutum", mais seulement par
l'assemblée des obligataires et même s'ils ont été désignés par décision
de justice (voir commentaire de l'article 788). Les représentants de la
masse peuvent démissionner de leur mandat.
769
Article 790 : Les représentants du groupement ont tous pouvoirs
pour le représenter et agir pour la défense des intérêts communs des
obligataires. L'assemblée générale des obligataires pourrait cependant,
restreindre ces pouvoirs ou soumettre certains d'entre eux au contrôle
préalable de l'assemblée.
770
Article 791 : Les représentants de la masse peuvent participer aux
assemblées générales d'actionnaires (voir également le commentaire de
l'article 537), sans voix délibérative, sauf s'ils sont, par ailleurs,
actionnaires, auquel cas ils peuvent voter à ce titre, avec les actions
qu'ils détiennent ou qu'ils représentent. La masse des obligataires, par le
biais de ses représentants, peut obtenir communication des documents
destinés aux actionnaires, dans les mêmes conditions que ces derniers.
Ceci concerne aussi bien le droit de communication préalable aux
assemblées (voir commentaire de l'article 525) que le droit de
communication permanent (voir commentaire de l'article 526).
771
Article 792 : Comme tout créancier, la masse des obligataires doit
produire sa créance, s'il advient que la SA émettrice des obligations,
fasse l'objet d'une procédure collective (redressement judiciaire ou
liquidation des biens). La production de cette créance doit s'effectuer
dans les conditions et délais, prévues aux articles 78 à 90 de l'Acte

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 238
Article 793 : En cas de clôture pour insuffisance d'actif, le représentant
du groupement ou le mandataire de gestion désigné, recouvre les droits
des obligataires.
Les frais entraînés par la représentation des obligataires au cours de la
procédure de liquidation des biens ou de redressement judiciaire de la
société incombent à celle-ci et sont considérés comme frais
d'administration judiciaire. (772)
Article 794 : La rémunération des représentants du groupement est fixée
par l'assemblée générale ou par le contrat d'émission. Elle est à la charge
de la société débitrice.
A défaut de fixation de cette rémunération ou si son montant est contesté,
elle est fixée par le président de la juridiction compétente. (773)
SECTION 2 : ASSEMBLEE GENERALE DES OBLIGATAIRES
§ 1 : Convocation
Article 795 : L'assemblée générale des obligataires d'une même masse
peut être réunie à toute époque.(774)
uniforme portant organisation des procédures collectives d'apurement du
passif, cependant, les représentants de la masse ne sont pas tenus de
déposer au tribunal, les titres des obligataires (en dérogation aux
dispositions de l'article 80 dudit Acte uniforme).
772
Article 793 : Bien que la clôture de la liquidation des biens pour
insuffisance d'actif, fasse recouvrer l'exercice individuel de ses droits à
chaque créancier (art 174 de l'Acte uniforme organisant les procédures
collectives d'apurement du passif), le représentant de la masse des
obligataires, ou le mandataire de gestion éventuellement désigné par
décision de justice, comme prévu à l'article 792, est habilité à recouvrer
les droits de la masse.
773
Article 794 : Les représentants de la masse doivent être rémunérés.
Leur rémunération est fixée, soit par le contrat d'émission des
obligations, soit par l'assemblée des obligataires, soit par décision de
justice. Cette rémunération est à la charge de la SA émettrice des
obligations.
774
Article 795 : L'assemblée générale des obligataires aura à se réunir
chaque fois qu'il s'agira de statuer sur un événement ou une décision de
la société émettrice, pouvant avoir une incidence sur les intérêts collectifs
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Article 796 : L'assemblée générale est convoquée par les représentants
du groupement des obligataires ou, le cas échéant, par le conseil
d'administration ou l'administrateur général selon le cas, ou par le
liquidateur en période de liquidation.
Elle peut également être convoquée à la demande des obligataires
représentant au moins le trentième des titres soit par les représentants
du groupement, soit par un mandataire de justice désigné par le président
de la juridiction compétente. (775)
Article 797 : La convocation de l'assemblée des obligataires est faite dans
les mêmes conditions de forme et de délai que celle des assemblées
d'actionnaires. Il en est de même pour la communication aux obligataires
des projets de résolution qui seront proposés et des rapports qui seront
présentés à l'assemblée. (776)
des obligataires, et en particulier sur les questions prévues aux articles
803 et 804 (voir commentaire de ces articles). Aucune périodicité n'est
imposée pour la tenue des assemblées et la masse des obligataires
n'ayant pas l'obligation de dresser des comptes annuels, aucune
assemblée générale annuelle n'est imposée.
775
Article 796 : Cet article détermine qui a le pouvoir de convoquer
l'assemblée générale des obligataires: le ou les représentants de la
masse; le conseil d'administration ou l'administrateur général de la
société émettrice des obligations; le liquidateur de cette société, après sa
dissolution; un mandataire de justice, sur la demande d'obligataires
représentant au moins le tiers des obligations composant la masse. Les
obligataire représentant au moins le trentième des tires, peuvent
également imposer aux représentants de la masse, de convoquer
l'assemblée générale. On notera que l'initiative de la convocation
appartient concurremment à l'organe d'administration de la société
émettrice et aux représentants de la masse, sans prééminence de ces
derniers. C'est au conseil d'administration ou à l'administrateur général
qu'il appartient de convoquer, notamment, la première assemblée
générale des obligataires, appelée à désigner le ou les représentants de
la masse. En pratique, en en particulier lorsqu'il s'agira de statuer sur les
questions visées à l'article 804 (voir commentaire de cet article),
l'initiative de la convocation de l'assemblée des obligataires, reviendra le
plus souvent à l'organe d'administration de la société débitrice qui doit
solliciter l'approbation de ladite assemblée.
776
Article 797 : Cet article renvoie aux dispositions relatives aux
assemblées générales d'actionnaires pour les modalités de convocation
 239
des titres ont la faculté de requérir l'inscription à l'ordre du jour de projets
§ 2 : Mentions obligatoires de résolutions.
Ceux-ci sont inscrits à l'ordre du jour et soumis par le président de séance
Article 798 : L'avis de convocation aux assemblées contient au vote de l'assemblée.
nécessairement les indications suivantes : L'assemblée ne peut délibérer sur une question qui n'est pas inscrite à
1) l'indication de l'emprunt souscrit par les obligataires dont la masse est l'ordre du jour.
convoquée; Sur deuxième convocation, l'ordre du jour ne peut être modifié. (779)
2) les nom, prénoms et domicile de la personne qui a pris l'initiative de la
convocation et la qualité en laquelle elle agit; § 4 : Représentation
3) le cas échéant, la date de la décision de justice désignant le mandataire
chargé de convoquer l'assemblée. (777) Article 801 : Tout obligataire a le droit de participer à l'assemblée ou de
s'y faire représenter par une personne de son choix.
Article 799 : Toute assemblée irrégulièrement convoquée peut être Les personnes qui ne peuvent représenter le groupement en vertu de
annulée. Toutefois, l'action en nullité n'est pas recevable lorsque tous les l'article 787 du présent Acte Uniforme, ne peuvent représenter des
obligataires de la masse intéressée sont présents ou représentés. (778) obligataires à l'assemblée. (780)

§ 3 : Ordre du jour 779

Article 800 : L'ordre du jour est arrêté par l'auteur de la convocation.
Toutefois un ou plusieurs obligataires représentant au moins le trentième
(forme et délai seulement), la communication préalable des documents
(rapports éventuels et projets de résolutions soumis à l'assemblée des
obligataires). Ces dispositions sont réglées notamment par les articles
518 et 525 (voir commentaire de ces articles) et par les statuts de la
société considérée.
777
Article 798 : Cet article indique ce que doit nécessairement contenir
l'avis de convocation de l'assemblée générale des obligataires. Ces
indications sont insuffisantes pour renseigner les obligataires, notamment
sur la date, le lieu et l'ordre du jour de l'assemblée. Par conséquent et
bien que l'article 798 n'y renvoie pas, les mentions prévues à l'article 519
(voir commentaire de cet article) devront également figurer dans l'avis de
convocation de l'assemblée des obligataires (dénomination, siège, forme,
capital, immatriculation au RC de la société, jour, heure et lieu de
l'assemblée, nature: ordinaire ou extraordinaire de celle ci, ordre du jour,
et le cas échéant, lieu et date limite de dépôt des obligations au porteur,
pour ouvrir droit de participer à l'assemblée...).
778
Article 799 : Cet article reprend les dispositions du dernier alinéa de
l'article 519 concernant les assemblées d'actionnaires (voir commentaire
de cet article). On notera que la nullité encourue est laissée à
l'appréciation souveraine du magistrat et qu'elle ne concerne qu'une
irrégularité sur le mode et le délai de la convocation.
Article 800 : Cet article reprend les dispositions essentielles des
articles 520, 522 et 524 concernant les assemblées des actionnaires
(voir commentaire de ces articles) toutefois, aucun formalisme particulier
n'est requis pour la communication et l'inscription de points de l'ordre du
jour, sur la demande d'un ou plusieurs obligataires, pourvu qu'ils
représentent au moins le trentième des obligations, quelle que soit
l'importance du capital de la société émettrice. D'autre part, les
renseignements sur l'identité et les antécédents professionnels des
candidats au mandat de représentant du groupement des obligataires,
n'ont pas à être communiqués préalablement à l'assemblée des
obligataires, comme c'est le cas pour les assemblées d'actionnaires
appelées à désigner des administrateurs (voir commentaire de l'article
523).
780
Article 801 : Comme pour la représentation des actionnaires (voir
commentaire de l'article 538), les obligataires peuvent se faire
représenter aux assemblées d'obligataires, par tout mandataire de leur
choix, obligataires eux-mêmes ou non, à l'exception toutefois d'un
mandataire qui aurait l'une des fonctions ou qualités énumérées à l'article
787 et incompatibles avec le mandat de représentant de la masse (voir
commentaire de cet article). L'article 801 consacre par ailleurs le droit, de
tout obligataire, de participer aux assemblées d'obligataires sans qu'il
puisse y être apporté de limitation éventuelle, comme prévu par l'article
548 (voir commentaire de cet article), en ce qui concerne l'accès des
actionnaires aux assemblées générales ordinaires (nombre minimal
d'actions ne pouvant dépasser 10). Cependant l'accès à l'assemblée des
obligataires semble être conditionné par le dépôt préalable des titres au

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 240
Article 803 : L'assemblée ordinaire des obligataires délibère sur la
§ 5 : Tenue des assemblées nomination des représentants de la masse, la durée de leurs fonctions, la
fixation s'il y a lieu de leur rémunération, de leur suppléance, leur
Article 802 : L'assemblée est présidée par un représentant du convocation ainsi que toute mesure ayant pour objet d'assurer la défense
groupement. S'ils sont plusieurs, en cas de désaccord entre eux, des obligataires et l'exécution du contrat d'emprunt, sur les dépenses de
l'assemblée est présidée par l'obligataire présent représentant le plus gestion que ces mesures peuvent entraîner, et en général toutes mesures
grand nombre de titres. ayant un caractère conservatoire ou d'administration. (782)
En cas de convocation par un mandataire de justice, l'assemblée est
présidée par ce dernier. Article 804 : L'assemblée extraordinaire des obligataires délibère sur
Les règles de tenue des assemblées d'actionnaires s'appliquent en tant que toute proposition tendant à la modification du contrat d'emprunt telle que
de besoin aux assemblées d'obligataires. (781) notamment :
1) le changement de l'objet ou de la forme de la société;
2) sa fusion ou sa scission;
3) toute proposition de compromis ou de transaction sur les droits litigieux
porteur, ou l'inscription préalable, au nom du titulaire, des titres ou ayant fait l'objet de décision judiciaire;
nominatifs, comme prévu à l'article 541 pour les actionnaires (voir 4) la modification totale ou partielle des garanties ou report d'échéance;
commentaire de cet article). 5) le changement de siège social;
781
Article 802 : L'assemblée des obligataires ne peut être présidée que par 6) la dissolution de la société. (783)
un représentant de la masse ou, le cas échéant, par le mandataire de justice
ayant procédé à la convocation (voir commentaire de l'article 796). L'article 782
802 ne reconnaît donc pas le droit au président du conseil d'administration ou Article 803 : L'article 803 détermine la compétence des assemblées
à l'administrateur général de la société émettrice, de présider l'assemblée ordinaires d'obligataires: (1) nomination des représentants de la masse
générale des obligataires, même s'il a procédé à sa convocation, comme le lui (voir commentaire de l'article 786); (2) détermination de la durée de leur
permet l'article 796. L'article 802 renvoyant aux règles de tenue des mandat (3) détermination de leur rémunération (voir commentaire de
assemblées d'actionnaires, il semble nécessaire que le bureau de l'article 794); (4) conditions de leur suppléance; (5) détermination des
l'assemblée des obligataires, comprenne également deux scrutateurs et un dépenses de gestion du groupement; (6) adoption de toutes mesures de
secrétaire, comme prévu aux articles 529, 530 et 531 (voir commentaire de gestion ou à caractère conservatoire; (7) adoption de toutes mesures
ces articles). De même, il devra être établi pour les assemblées des ayant pour objet d'assurer la défense des obligataires et l'exécution du
obligataires, une feuille de présence comme pour les assemblées contrat d'émission, relatif à la masse considérée. On pourra y ajouter, la
d'actionnaires (voir commentaire des articles 532 à 534), ainsi qu'un procès révocation des représentants de la masse, comme prévu à l'article 789
verbal des délibérations (voir commentaire de l'article 535). L'article 802 ne (voir commentaire de cet article), bien que celui-ci ne précise pas si une
renvoie qu'aux règles de tenue des assemblée d'actionnaires c'est à dire aux telle décision relève de la compétence de l'assemblée ordinaire. Les
articles 529 à 537 et non aux règles de quorum et de majorité prévues par les conditions de quorum et de majorité selon lesquelles doivent être prises
articles 549, 550, 553 et 554 pour les assemblées d'actionnaires. Il semble les décisions des assemblées générales ordinaires des obligataires,
cependant que ces règles doivent être appliquées en ce qui concerne les semblent être les mêmes que celles prévues pour les assemblées
assemblées générales d'obligataires, bien que les articles 803 et 804 (voir générales ordinaires des actionnaires (voir commentaire des articles 549
commentaire de ces articles), qui fixent les compétences de ces assemblées, et 550 ainsi que celui de l'article 802): c'est à dire, quorum du 1/4 sur
en distinguant les assemblées ordinaires et les assemblées extraordinaires, première convocation et majorité des voix exprimées.
783
ne contiennent aucune disposition quant aux conditions de quorum et de Article 804 : L'article 804 détermine la compétence des assemblées
majorité de chacune de ces deux catégories d'assemblées. On observera que générales extraordinaires d'obligataires: (1) toutes modifications du
le quorum décroissant est cependant implicitement prévu par l'article 800, contrat d'emprunt et en particulier, celles portant sur des reports
puisque celui-ci prévoit que l'ordre du jour ne peut être modifié sur deuxième d'échéance ou sur la modification totale ou partielle des garanties
convocation. données aux obligataires; (2) toutes propositions de compromis ou de

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 241
§ 6 : Droit de vote
Article 805 : Le droit de vote attaché aux obligations est proportionnel à
la quotité du montant de l'emprunt qu'elles représentent.
Chaque obligation donne droit à une voix au moins.
Les obligataires peuvent voter par correspondance dans les mêmes
conditions et formes que les actionnaires aux assemblées d'actionnaires.
(784)
Article 806 : La société qui détient au moins 10% du capital de la société
débitrice ne peut voter à l'assemblée avec les obligations qu'elle détient.
(785)
transaction sur les droits litigieux ou ayant fait l'objet de décision
judiciaire; (3) le changement d'objet ou de siège de la société émettrice;
(4) la fusion, la scission, la transformation ou la dissolution de celle-ci.
Ces dernières décisions, concernant la société débitrice, doivent être
soumises aux obligataires comme prévu aux articles 678, 686 et 691
(voir commentaire de ces articles). Les conditions de quorum et de
majorité selon lesquelles doivent être prises les décisions des
assemblées générales extraordinaires des obligataires, semblent être les
mêmes que celles prévues pour les assemblées générales
extraordinaires des actionnaires (voir commentaire des articles 553 et
554 ainsi que celui de l'article 802): c'est à dire, quorum décroissant de
moitié et du quart et majorité des deux tiers des voix exprimées.
784
Article 805 : Comme pour le droit de vote attaché à l'action, le droit
de vote attaché à l'obligation, au sein des assemblées d'obligataires,
donne en principe droit à une voix au moins. Le sens "au moins" donne à
penser que l'obligation pourrait donner droit à plus d'une voix, comme par
exemple éventuellement, à un droit de vote double, comme cela est
prévu pour l'action, sous certaines conditions, par l'article 544 (voir
commentaire de cet article). Cependant, en l'absence de telles
dispositions expressément prévues pour les obligations il est préférable
de s'en tenir strictement au système: une obligation = une voix. L'article
805 fait par ailleurs, allusion à la possibilité pour les obligataires, de voter
par correspondance, dans les mêmes conditions et les mêmes formes
que les actionnaires, en assemblées d'actionnaires. Si aucune
disposition particulière n'est prévue à ce sujet, la question reste donc
posée de savoir, si, et dans quelles conditions, un vote par
correspondance pourrait être exprimé lors des assemblées générales
d'actionnaires ou d'obligataires (voir commentaire de l'article 133).
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Article 807 : En cas de démembrement de la propriété des titres, le droit
de vote appartient au nu-propriétaire, sauf stipulations contraires des
parties.(786)
§ 7 : Décision de l'assemblée
Article 808 : Les assemblées ne peuvent ni accroître les charges des
obligataires, ni établir un traitement inégal entre les obligataires d'une
même émission.(787)
Article 809 : A défaut d'approbation par l'assemblée générale des
obligataires des propositions de la société relatives au changement de sa
785
Article 806 : Cet article prive du droit de vote, sans toutefois priver
du droit d'accès aux assemblées (sans voix délibérative), les obligataires
personnes morales, qui détiendraient 10 % au moins du capital de la
société anonyme émettrice des obligations. Cette interdiction ne vise que
le vote au sein des assemblées d'obligataires de la masse concernée par
les obligations détenues par ladite personne morale. Les obligations en
question, privées du droit de vote, ne sont donc à prendre en compte,
pour le calcul du quorum des assemblées générales d'obligataires.
786
Article 807 : Cet article pose le principe général, selon lequel le droit
de vote en assemblée d'obligataires, appartient au nu-propriétaire, en
cas de démembrement du droit de propriété sur l'obligation. Ceci est
conforme au principe général édicté par l'article 128 (voir commentaire
de cet article), puisque l'assemblée des obligataires ne peut avoir à se
prononcer sur l'affectation de bénéfices. Les parties, c'est à dire le nu-
propriétaire et l'usufruitier pourraient en convenir autrement, notamment
en ce qui concerne les décisions à prendre en assemblée d'obligataires,
à propos des questions touchant au mode de rémunération des
obligations concernées.
787
Article 808 : L'article 808 prévoit les décisions interdites aux
assemblées d'obligataires: il s'agit de décisions qui porteraient atteinte
aux droits essentiels des obligataires et qui auraient pour conséquence
d'accroître les charges des obligataires ou d'introduire des inégalités
entre les obligataires d'une même masse, alors que l'article 779 (voir
commentaire de cet article) pose le principe général de l'égalité des
droits. Il ne semble pas cependant, que les dispositions de l'article 808
mettent obstacles à l'adoption de telles décisions, si elles devaient être
prises à l'unanimité des obligataires concernés.
 242
forme ou de son objet, la société peut passer outre en remboursant les
obligations avant la réalisation du changement de forme ou d'objet. (788) Article 811 : En cas de dissolution de la société non provoquée par une
fusion ou une scission, le remboursement des obligations devient aussitôt
Article 810 : A défaut d'approbation par l'assemblée générale des exigible. (790)
obligataires des propositions de la société relatives à sa fusion ou à sa
scission, la société peut passer outre et les obligataires conservent leur Article 812 : Le redressement judiciaire de la société ne met pas fin au
qualité d'obligataires dans la société absorbante ou dans la société fonctionnement et au rôle de l'assemblée générale des obligataires. (791)
nouvelle résultant de la fusion ou dans les sociétés résultant de la scission
selon le cas. § 8 : Droits individuels des obligataires
Lorsque la société décide de passer outre au refus d'approbation par
l'assemblée générale des obligataires, le président-directeur général, le
directeur général ou l'administrateur général selon le cas, doit en
informer le représentant de la masse des obligataires par lettre au porteur sociétés absorbantes ou bénéficiaires des apports scission, n'est pas
contre récépissé ou lettre recommandée avec demande d'avis de réception. nécessaire (voir commentaire des articles 681 et 687), toutefois les
Le groupement des obligataires peut faire opposition à la fusion ou à la obligataires de ces sociétés peuvent former opposition à la fusion ou à la
scission, comme prévu aux articles 679 et 680 (voir commentaire de ces
scission auprès du président de la juridiction compétente.
articles). Ce sont ces diverses dispositions qui sont rappelées et
Celui-ci rejette l'opposition ou ordonne soit le remboursement des
précisées dans l'article 810. On notera que l'apport partiel d'actif est
obligations, soit la constitution de garanties si la société absorbante ou la
implicitement visé par l'article 810, dans la mesure où cette opération est
société qui se scinde en offre et qu'elles sont jugées suffisantes. (789) assimilée à une scission par l'article 195 (voir commentaire de cet
article).
788 790
Article 809 : Certaines décisions qui concernent la société émettrice, Article 811 : Comme pour le changement d'objet ou de forme de la
doivent être soumises à l'assemblée des obligataires (voir commentaire société émettrice (voir commentaire de l'article 809), la dissolution de
de l'article 804), mais en cas de refus d'approbation par cette assemblée, celle-ci, pour quelque cause que ce soit, hormis celle de la fusion ou de
la société émettrice peut passer outre, sous certaines conditions. Les la scission (voir commentaire de l'article 810), entraîne l'obligation du
articles 809 à 811 traitent de ces décisions. L'article 809 prévoit le cas du remboursement immédiat des obligations. On notera que dans le cas de
changement d'objet ou de forme de la société émettrice. En cas de refus changement de forme ou d'objet (art 809), le remboursement ne s'impose
d'approbation de l'assemblée générale extraordinaire des obligataires, la que si l'assemblée des obligataires a refusé son approbation, tandis que
société émettrice peut maintenir le changement, mais à conditions de dans le cas de la dissolution, les termes de l'article 811 imposent le
rembourser les obligations, auparavant. Cette condition peut, dans remboursement, quelle que soit la décision prise par l'assemblée des
certaines circonstances, amener l'assemblée des actionnaires à obligataires. On peut donc se demander quelle est l'utilité, pour cette
renoncer ou à différer les décisions prises à ce sujet, si les assemblée, de statuer sur la dissolution, comme le lui impose l'article 804
conséquences se font trop lourdement sentir sur la trésorerie. En (voir commentaire de cet article), hormis de prendre les dispositions
revanche, un refus des obligataires entraînerait, par un remboursement nécessaires en vue de préserver les droits des obligataires, face au
anticipé de leur créance, une perte de revenu en conséquence. remboursement prématuré de leur créance.
789 791
Article 810 : Les cas de fusion ou de scission prévus par l'article Article 812 : Le redressement judiciaire de la société émettrice,
810, entraînent l'obligation de consulter l'assemblée des obligataires, laisse subsister l'existence de celle-ci et ne met donc pas fin au rôle et au
mais seulement pour ceux des sociétés absorbées (voir commentaire de fonctionnement de l'assemblée des obligataires, ainsi qu'à celui d'ailleurs,
l'article 678), ou des sociétés scindées (voir commentaire de l'article des représentants de la masse des obligataires. Il en est autrement pour
686). Cette consultation peut toutefois être évitée, si lesdites sociétés le cas de la liquidation des biens qui entraîne la dissolution de la société
observées ou scindées, offrent aux obligataires de leur rembourser leurs émettrice et qui par conséquent, rend immédiatement exigible le
obligations, sur simple demande de leur part, comme prévu aux dits remboursement des obligations, comme prévu à l'article 811 (voir
articles 678 et 686. Par contre, la consultation des obligataires des commentaire de cet article et celui des articles 200 et 736).

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 243
Article 813 : Les obligataires ne peuvent exercer de contrôle individuel
sur les opérations de la société ou obtenir communication des documents Article 816 : Les sûretés sont constituées par la société avant l'émission
sociaux. dans un acte spécial pour le compte du groupement des obligataires en
Ils ont le droit, à leurs frais, d'obtenir auprès de la société copie des formation.
procès-verbaux et des feuilles de présence des assemblées d'obligataires Les formalités de publicité de ces sûretés doivent être accomplies avant
du groupement dont ils font partie. (792) toute souscription des obligations.(795)

Article 814 : En l'absence de stipulations particulières du contrat
d'émission, la société ne peut imposer aux obligataires le remboursement
anticipé des obligations.(793)
§ 9 : Garanties accordées aux obligations
Article 815 : L'assemblée générale des actionnaires qui décide une
émission d'obligations peut décider que ces obligations seront assorties
d'une sûreté.
Elle détermine les sûretés offertes ou délègue, selon le cas, au conseil
d'administration ou à l'administrateur général, le pouvoir de les
déterminer. (794)
Article 817 : L'acceptation des garanties résulte du seul fait des
souscriptions. Elle rétroagit à la date de l'inscription pour les sûretés
soumises à inscription et à la date de leur inscription pour les autres
sûretés.(796)
Article 818 : Dans un délai de 6 mois à compter de l'ouverture de la
souscription, le résultat de celle-ci est constaté dans un acte notarié à la
diligence du représentant légal de la société.
Dans les 30 jours de cet acte, les résultats de la souscription sont
mentionnés en marge de la sûreté.
Si l'émission d'obligations n'est pas réalisée pour défaut ou insuffisance de
la souscription, l'inscription est radiée. (797)

792
Article 813 : Les obligataires ne peuvent obtenir que des copies des
feuilles de présence et des procès-verbaux des assemblées
d'obligataires et non de ceux des assemblées d'actionnaires. Cependant
les représentants de la masse peuvent obtenir communication de ces
documents, mis à la disposition des actionnaires (voir commentaire de
l'article 791).
793
Article 814 : Le remboursement anticipé des obligations peut
intervenir, le cas échéant, dans les conditions éventuellement prévues au
contrat d'emprunt, en cas de dissolution, en cas de refus d'approbation
par l'assemblée des obligataires d'une modification de forme ou d'objet
de la société émettrice (voir commentaire des articles 809 et 811), ou
encore, en cas de fusion ou de scission, lorsque l'opération n'est pas
soumise à l'assemblée des obligataires de la société absorbée ou
scindée (voir commentaire des articles 681 et 687). Hormis ces cas, le
remboursement anticipé des obligations ne peut être imposé à la société
émettrice. Par contre, un tel remboursement pourrait, semble-t-il,
intervenir si l'assemblée générale extraordinaire des obligataires l'avait
accepté, puisque l'article 804 (voir commentaire de cet article) donne
compétence à cette assemblée, de statuer sur les modifications au
contrat d'emprunt, même si dans l'énumération de cet article, seul le
"report d'échéance" est envisagé.
794
Article 815 : Les sûretés prévues par cet article porteront, le plus
souvent, sur des biens de la société émettrice (hypothèque,
nantissement etc.). Elles sont facultatives et rarement consenties, dans
la pratique.
795
Article 816 : La constitution et la publication des sûretés en garantie
de l'émission d'obligations, s'il en est consenti (voir commentaire de
l'article 815), doivent être préalables à la souscription des obligations.
Toutefois, des sûretés peuvent néanmoins être consenties après la
souscription (voir commentaire de l'article 821).
796
Article 817 : La seule souscription des obligations, garanties par des
sûretés, vaut acceptation de celles-ci, sans qu'il soit besoin pour le
souscripteur de concourir à l'acte de constitution des garanties, lequel est
un acte unilatéral dressé dès avant la souscription (voir commentaire de
l'article 816).
797
Article 818 : L'inscription de la sûreté, faite avant la souscription des
obligations (voir commentaire de l'article 816), doit être, soit confirmée, si
l'émission a abouti, soit radiée, dans le cas contraire. La confirmation
comme la radiation se fait sur la base d'un acte constatant le résultat de
l'émission. Cet acte doit obligatoirement revêtir la forme d'un acte notarié,
même si la constitution de la sûreté n'imposait pas cette forme: il doit être
dressé dans les 6 mois de l'ouverture de la souscription et signé par le

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 244
Article 819 : Le renouvellement de la sûreté est effectué aux frais de la
société, sous la responsabilité de ses représentants légaux.
Les représentants du groupement veillent sous leur responsabilité à
l'observation des dispositions relatives au renouvellement de l'inscription.
(798)
Article 820 : La mainlevée des inscriptions ne peut être réalisée que par
les représentants du groupement et à la condition que l'emprunt ait été
intégralement remboursé et que tous les intérêts aient été payés.
Il faut, en outre, qu'ils aient été expressément autorisés à le faire parTITRE 3 : DISPOSITIONS SPECIFIQUES
l'assemblée générale des obligataires du groupement. (799) AUX SOCIETES ANONYMES FAISANT
Article 821 : Les garanties constituées postérieurement à l'émission des
APPEL PUBLIC A L'EPARGNE
obligations sont conférées par les représentants légaux de la société soit
sur autorisation de l'assemblée générale ordinaire des actionnaires, soit si
les statuts le prévoient, par le conseil d'administration ou l'administrateur
général.
Elles sont acceptées expressément par le groupement.(800)
représentant légal de la société émettrice (président directeur général,
administrateur général...).
798
Article 819 : Le représentant légal de la société émettrice ainsi que
les représentants de la masse des obligataires, sont responsables du
renouvellement éventuel des sûretés garantissant les obligations. En cas
de manquement à leurs obligations, ils peuvent donc être recherchés en
dommages et intérêts.
799
Article 820 : Pour consentir la mainlevée des sûretés garantissant
les obligations, les représentants de la masse doivent donc au préalable :
(1) s'assurer que l'emprunt obligataire a été intégralement remboursé et
que tous les intérêts ont été payés; (2) et y être autorisés par l'assemblée
générale extraordinaire des obligataires (voir commentaire de l'article
804).
800
Article 821 : Alors que les garanties éventuellement constituées,
avant la souscription des obligations, résultent d'un acte unilatéral de la
société émettrice (voir commentaire de l'article 816), les sûretés
constituées après l'émission des obligations le sont par des actes
auxquels les représentants de la masse doivent concourir, pour
acceptation. S'agissant d'une modification du contrat d'emprunt, il sera
préférable que les représentants de la masse y soient autorisés par
l'assemblée générale extraordinaire des obligataires (voir commentaire
de l'article 804).
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CHAPITRE 4 : AUTRES VALEURS MOBILIERES
Article 822 : Lors de l'émission de valeurs mobilières représentatives de
créances sur la société émettrice ou donnant droit de souscrire ou
d'acquérir une valeur mobilière représentative de créances, il peut être
stipulé que ces valeurs mobilières ne seront remboursées qu'après
désintéressement des autres créanciers, à l'exclusion des titulaires de
prêts participatifs. (801)
CHAPITRE 1 : DISPOSITIONS GENERALES
Article 823 : Sans préjudice des dispositions pouvant régir la bourse des
valeurs et l'admission des valeurs mobilières à cette bourse, les sociétés
constituées ou en cours de formation faisant appel public à l'épargne par
émission de titres sont à la fois régies par les règles générales gouvernant
la société anonyme et les dispositions particulières du présent titre.
Les dispositions du présent titre prévalent sur les dispositions générales
gouvernant la forme de la société anonyme en cas d'incompatibilité entre
ces 2 corps de règles. (802)
801
Article 822 : Cet article permet simplement de conditionner les
remboursement des valeurs mobilières représentatives de créances:
c'est à dire des obligations (seules valeurs mobilières de cette nature
prévues par l'Acte uniforme), au remboursement préalable des autres
créanciers de la société émettrice, non titulaires de prêts participatifs.
L'Acte uniforme ne prévoit ni ne définit, d'autres valeurs mobilières que
les actions et les obligations, tout au moins en ce qui concerne les
valeurs mobilières susceptibles d'être émises par les sociétés anonymes
(ou par les GIE ne groupant que des sociétés anonymes en ce qui
concerne les obligations). Le titre du chapitre 4 "Autres Valeurs
Mobilières" qui ne contient que l'article 822, ne semble donc pas être
approprié.
802
Article 823 : Les articles 823 à 853 déterminent les dispositions
spécifiques s'appliquant aux SA faisant appel public à l'épargne. Ces
dispositions complètent, pour les SA, les dispositions générales prévues
aux articles 82 à 96 (voir commentaire de ces articles).
 245
Article 826 : La notice visée à l'article précédent contient les indications
Article 824 : Le capital minimum de la société dont les titres sont inscrits suivantes :
à la bourse des valeurs d'un ou plusieurs Etats-Parties ou faisant 1) la dénomination de la société à constituer, suivie le cas échéant, de son
publiquement appel à l'épargne pour le placement de leurs titres dans un sigle;
ou plusieurs Etats-Parties est de cent millions de Francs CFA. 2) la forme de la société;
Le capital social ne peut être inférieur au montant prévu à l'alinéa 3) le capital social;
précédent, à moins que la société ne se transforme en société d'une autre 4) l'objet social;
forme. 5) l'adresse du siège social;
En cas d'inobservation des dispositions du présent article, tout intéressé 6) la durée de la société;
peut demander en justice la dissolution de la société. Cette dissolution ne 7) le nombre des actions à souscrire contre numéraire et la somme
peut être prononcée si, au jour où le tribunal statue sur le fond, la immédiatement exigible comprenant, le cas échéant, la prime
régularisation est intervenue. (803) d'émission;
8) la valeur nominale des actions à émettre, distinction étant faite, le cas
CHAPITRE 2 : CONSTITUTION DE LA SOCIETE échéant, entre chaque catégorie d'actions;
9) la description sommaire des apports en nature, leur évaluation globale
Article 825 : Les fondateurs publient avant le début des opérations de et leur mode de rémunération, avec indication du caractère provisoire de
souscription des actions une notice dans les journaux habilités à recevoir cette évaluation et de ce mode de rémunération;
les annonces légales de l'Etat-Partie du siège social et, le cas échéant, des 10) les avantages particuliers stipulés dans les projets de statuts au profit
Etats-Parties dont l'épargne est sollicitée.(804) de toute personne;
11) les conditions d'admission aux assemblées d'actionnaires et d'exercice
du droit de vote avec, le cas échéant, indication des dispositions relatives
803 à l'attribution du droit de vote double;
Article 824 : Le capital minimum des SA faisant appel public à
12) le cas échéant, les clauses relatives à l'agrément des cessionnaires
l'épargne, ne peut être inférieur à 100.000.000 F CFA (ou à la contre-
valeur de cette somme en monnaie locale pour les Etats-Parties n'ayant d'actions;
pas le CFA comme monnaie légale). Ce montant déroge aux dispositions 13) les dispositions relatives à la répartition des bénéfices, à la
générales de l'article 387 (voir commentaire de cet article) qui fixe à constitution de réserves et à la répartition du boni de liquidation;
10.000.000 F CFA le minimum légal du capital social des SA. L'article 14) les nom, prénoms et l'adresse du domicile du notaire ou la
824 ne prévoyant pas de minimum pour la valeur nominale des actions dénomination sociale et le siège social de la banque qui recevra les fonds
des SA faisant appel public à l'épargne, c'est le montant minimum prévu provenant de la souscription;
à l'article 387 qui s'applique aussi, pour de telles sociétés: soit 10.000 F 15) le délai ouvert pour la souscription avec l'indication de la possibilité de
CFA (ou la contre-valeur en monnaie locale), même si les législations clôture anticipée, en cas de souscription intégrale avant l'expiration
nationales de certains Etats-Parties, prévoyaient un montant inférieur dudit délai;
(2.500 F CFA pour la RCI par exemple). Une société anonyme qui 16) les modalités de convocation de l'assemblée générale constitutive et le
viendrait à faire appel public à l'épargne en cours d'existence ou dont les lieu de réunion.
actions seraient admises à la cote d'une bourse de valeurs, même si La notice est signée par les fondateurs qui indiquent :
celle-ci est située dans un autre Etat-Partie que celui du siège social, 1) s'ils sont des personnes physiques leurs nom, prénoms usuels, domicile
devrait donc, au préalable, porter son capital social à au moins et nationalité;
100.000.000 F CFA, s'il était inférieur à ce montant, auparavant.
804
Article 825 : La notice d'information, à publier préalablement aux
opérations de constitution de la SA faisant appel public à l'épargne, est
soumise aux dispositions des articles 86 à 93 (voir commentaire de ces
articles).

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2) s'ils sont des personnes morales leur dénomination, leur forme, leur Article 827 : Pour l'information du public sur l'émission d'actions
siège social et, le cas échéant, le montant de leur capital social. (805)
805
Article 826 : Cet article énumère les renseignements devant
obligatoirement figurer dans la notice d'information à publier dans les
journaux d'annonces légales, ainsi que dans des circulaires d'information
(voir commentaire de l'article 827), préalablement aux opérations de
souscriptions des actions émises à l'occasion de la constitution d'une SA
faisant appel public à l'épargne (voir commentaire de l'article 81 sur la
définition de cette notion). Parmi les indications énumérées à l'article 826,
celles figurant au 16° de cet article, visent la tenue de l'assemblée
générale constitutive. Il semble donc, au moins implicitement, qu'une
assemblée générale constitutive doive être tenue pour la création des SA
faisant appel public à l'épargne, même si son capital doit être libéré en
totalité, par des apports en numéraire. Cette obligation ne découle pas
des dispositions des articles 101 et 404 (voir commentaire de ces articles
ainsi que celui de l'article 470), selon lesquels il semble que la tenue
d'une assemblée constitutive n'est requise que pour les SA constituées
avec des apports en nature, que ces SA fassent ou non, appel public à
l'épargne. L'article 823 prévoit cependant qu'en cas de disparité entre les
dispositions générales régissant les SA et celles qui régissent les SA
faisant appel public à l'épargne, ces dernières dispositions particulières
prévalent sur les dispositions générales. Si l'on doit interpréter le 16° de
l'article 826, comme une obligation de réunir une assemblée constitutive
dans tout les cas de création d'une SA faisant appel public à l'épargne, il
resterait donc à considérer que la tenue d'une telle assemblée devrait se
faire selon les dispositions des articles 404 à 413, prévues pour la
constitution des SA avec apports en nature et/ou avantages particuliers,
à défaut de dispositions spécifiques prévues par l'Acte uniforme, pour les
assemblées constitutives des SA faisant appel public à l'épargne. On
observera que compte tenu des grandes difficultés que pourraient
rencontrer de telles sociétés pour faire signer les statuts par tous les
actionnaires, qui seront à priori très nombreux, la tenue d'une assemblée
constitutive, appelée notamment à adopter les statuts, faciliterait
grandement les choses, cependant l'obligation de la signature des
statuts, devant obligatoirement revêtir la forme authentique, par tous les
actionnaires prévue par l'article 10 (voir commentaire de cet article),
soulève les difficultés commentées à l'article 410 (voir commentaire de
cet article).
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projetée, sont établies des circulaires qui reproduisent les énonciations de
la notice prévue à l'article 826 du présent Acte Uniforme.
Les circulaires contiennent la mention de l'insertion de la notice dans les
journaux habilités à recevoir les annonces légales où ladite notice a été
publiée. Ils font référence au numéro de publication de celle-ci dans ces
journaux.
Les circulaires doivent, en outre, exposer les projets des fondateurs quant
à l'emploi des fonds provenant de la libération des actions souscrites.
Les affiches et les annonces dans les journaux reproduisent les mêmes
énonciations ou au moins un extrait de ces énonciations, avec référence à
la notice et indication du numéro des journaux habilités à recevoir les
annonces légales dans lesquels elle a été publiée.(806)
CHAPITRE 3 : FONCTIONNEMENT
DE LA SOCIETE
SECTION 1 : ADMINISTRATION DE LA SOCIETE
Article 828 : Les sociétés faisant appel public à l'épargne pour le
placement de leurs titres dans un ou plusieurs Etats-Parties ou dont les
titres sont inscrits à la bourse des valeurs d'un ou plusieurs Etats-Parties
sont obligatoirement dotées d'un conseil d'administration. (807)
806
Article 827 : Cet article indique, quelles doivent être les énonciations
obligatoires des circulaires, affiches et annonces diverses, destinées à
informer le public et venant compléter la notice à publier dans les
journaux d'annonces légales, comme prévu à l'article 826 (voir
commentaire de cet article). On remarquera que les documents
d'information prévus à l'article 827, doivent exposer ce que les
fondateurs entendent faire des fonds provenant des souscriptions.
807
Article 828 : Cet article impose aux SA faisant appel public à
l'épargne, d'adopter le mode d'administration "avec conseil
d'administration" qui est l'un des deux modes prévus par l'article 414 (voir
commentaire de cet article). Le second mode "avec administrateur
général" n'est possible que pour les SA, comprenant moins de 4
actionnaires (voir commentaire de l'article 494). On imagine mal une
société anonyme faisant appel public à l'épargne, qui puisse avoir moins
de 4 actionnaires. En tout cas, une SA qui aurait un administrateur
général, avant de faire appel public à l'épargne, devrait auparavant
désigner un conseil d'administration et modifier ses statuts en
conséquence.
 247
alinéa du présent article, de faire mettre sous la forme nominative les
Article 829 : Le conseil d'administration des sociétés visées aux articles actions qui leur appartiennent en propre, ou qui appartiennent à leurs
828 à 853 du présent Acte Uniforme est obligatoirement composé de 3 enfants mineurs non émancipés émises par la société elle-même, par ses
membres au moins et de 15 membres au plus lorsque les actions de la filiales, par la société dont elle est la filiale ou par les autres filiales de
société sont admises à la bourse de valeurs. cette dernière société, lorsque ces actions sont admises à la bourse des
Toutefois, en cas de fusion impliquant une ou plusieurs sociétés dont les valeurs d'un ou plusieurs Etats-Parties.
titres sont admis à la bourse des valeurs d'un ou plusieurs Etats-Parties, Le délai prévu à l'alinéa précédent est d'un mois à compter de la date à
le nombre de 15 pourra être dépassé jusqu'à concurrence du nombre total laquelle ces personnes acquièrent la qualité au titre de laquelle elles sont
des administrateurs en fonction depuis plus de 6 mois dans les sociétés soumises aux dispositions prévues par l'alinéa précédent. Le délai est de
fusionnées, sans pouvoir être supérieur à 20. 20 jours à compter de la date de mise en possession lorsque ces personnes
Il ne pourra être procédé à aucune nomination de nouveaux acquièrent les actions visées à l'alinéa premier du présent article.
administrateurs, ni au remplacement des administrateurs décédés, La même obligation incombe aux représentants permanents des
révoqués ou démissionnaires, tant que le nombre des administrateurs personnes morales qui exercent une fonction d'administrateur dans les
n'aura pas été réduit à 15 lorsque les actions de la société sont admises à sociétés dont les actions sont admises à la bourse des valeurs d'un ou
la bourse des valeurs d'un ou plusieurs Etats-Parties. plusieurs Etats-Parties ainsi qu'aux conjoints non séparés de corps de
Si une société admise à la bourse des valeurs d'un ou plusieurs Etats- toutes les personnes mentionnées dans le présent article.
Parties vient à être radiée de ces Bourses des valeurs, le nombre A défaut de mettre les actions au nominatif, ces personnes doivent les
d'administrateurs doit être ramené à 12 dans les plus brefs délais. déposer dans une banque ou auprès d'un agent de change. (809)
A l'intérieur des différentes limites fixées ci-dessus, le nombre des
administrateurs est déterminé librement dans les statuts. (808) SECTION 2 : ASSEMBLEES D'ACTIONNAIRES

Article 830 : Le président-directeur général, le directeur général d'une 809

société dont les actions sont admises à la bourse des valeurs d'un Etat-
Partie et les personnes physiques ou morales exerçant dans cette société
les fonctions d'administrateur sont tenues, dans le délai fixé au second
808
Article 829 : Les SA dont les actions sont cotées, peuvent avoir
jusqu'à 15 administrateurs, en dérogation au nombre limite de 12, prévu
par l'article 416 (voir commentaire de cet article). Le dépassement
temporaire du nombre maximum d'administrateurs, à la suite de fusions,
passant de 15 à 20, est par contre moindre que celui prévu à l'article 418
(voir commentaire de cet article), lequel prévoit que le nombre maximum
d'administrateurs peut, dans un tel cas, être provisoirement porté à 24. Il
est pour le moins paradoxal que les sociétés cotées soient moins bien
traitées que les autres, sur ce plan. Cependant, l'article 823 stipulant que
les dispositions particulières aux sociétés anonymes faisant appel public
à l'épargne, prévalent sur les dispositions générales applicables à toutes
les SA, il y a lieu de conclure qu'en cas de fusion, le nombre maximum
des administrateurs de la société absorbante, ne peut dépasser 20 ( et
non 24). Comme prévu dans les dispositions générales de l'article 418
(voir commentaire de ce article), le dépassement ne concerne que les
cas de fusion, et il est destiné à être résorbé.
Article 830 : Doivent être mises au nominatif, ou déposées dans une
banque ou auprès d'un agent de change, les actions détenues dans une
société cotée, par les personnes qui exercent, dans cette société, les
fonctions d’administrateur, de président directeur général, de directeur
général ou de représentant permanent de personnes morales,
administrateurs de ladite société. Cette obligation vise également les
actions détenues par les enfants mineurs non émancipés et les conjoints
non séparés de corps, desdites personnes. La mise au nominatif ou le
dépôt, concerne également les actions que toutes les personnes
susvisées détiendraient dans les sociétés mère, filiales et sous-filiales de
ladite société, si ces dernières sont également cotées. La conversion au
nominatif ou le dépôt de ces titres, doit être effectué dans les 30 jours de
la nomination aux dites fonctions, ou dans les 20 jours de l'acquisition
des titres, si ladite nomination est antérieure à cette acquisition. On
observera cependant, que par application des dispositions des articles
417 et 421 (voir commentaire de ces articles), les représentants
permanents de personnes morales administrateurs, ainsi que certains
administrateurs, dans la limite du tiers des membres du conseil
d'administration, peuvent ne pas être actionnaires de la société cotée, et
par conséquent, ne détenir aucune action de celle-ci, à convertir ou à
déposer, comme prévu à l'article 830.

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Article 832 : Les actionnaires et les investisseurs sont informés de
Article 831 : Avant la réunion de l'assemblée des actionnaires, les l'émission d'actions nouvelles et de ses modalités soit par un avis inséré
sociétés faisant appel public à l'épargne pour le placement de leurs titres dans une notice publiée dans les journaux habilités à recevoir les
ou dont les titres sont inscrits dans un ou plusieurs Etats-Parties sont annonces légales de l'Etat-Partie du siège social et, le cas échéant, des
tenues de publier dans les journaux habilités à recevoir les annonces autres Etats-Parties dont le public est sollicité, soit par lettre au porteur
légales de l'Etat-Partie du siège social et, le cas échéant, des autres Etats- contre récépissé ou par lettre recommandée avec demande d'avis de
Parties dont le public est sollicité un avis contenant : réception si les titres de la société sont nominatifs.(811)
1) la dénomination sociale suivie, le cas échéant, du sigle de la société;
2) la forme de la société; Article 833 : La notice, revêtue de la signature sociale, et la lettre au
3) le montant de son capital; porteur contre récépissé ou par lettre recommandée avec demande d'avis
4) l'adresse du siège social; de réception contiennent les indications suivantes :
5) l'ordre du jour de l'assemblée; 1) la dénomination sociale suivie, le cas échéant, de son sigle;
6) le texte des projets de résolutions qui seront présentés à l'assemblée 2) la forme de la société;
par le conseil d'administration; 3) l'objet social sommairement indiqué;
7) le lieu où doivent être déposées les actions; 4) le montant du capital social;
8) sauf, dans les cas où la société distribue aux actionnaires un formulaire 5) l'adresse du siège social;
de vote par correspondance, les lieux et les conditions dans lesquelles 6) le numéro d'immatriculation de la société au registre du commerce et
peuvent être obtenus ces formulaires.(810) du crédit mobilier;
7) la date d'expiration normale de la société;
SECTION 3 : MODIFICATION DU CAPITAL SOCIAL 8) le montant de l'augmentation de capital;
9) les dates d'ouverture et de clôture de la souscription;
10) les nom et prénoms ou la dénomination sociale, l'adresse du domicile
810 ou du siège social du dépositaire;
Article 831 : L'article 831 impose aux SA faisant appel public à 11) les catégories d'actions émises et leurs caractéristiques;
l'épargne, de publier dans un journal d'annonces légales, et avant la
réunion de toute assemblée générale, un avis de convocation plus
811
complet que celui prévu à l'article 519 (voir commentaire de cet article) Article 832 : Une SA faisant appel public à l'épargne et qui procède à
puisque l'avis prévu à l'article 831 doit comporter notamment, le texte des une augmentation de capital, doit obligatoirement en informer ses
projets de résolutions présentés à l'assemblée. Cette publication doit être actionnaires, au préalable, notamment pour les aviser des conditions de
faite, semble-t-il, même si toutes les actions sont nominatives, alors que l'exercice de leur droit préférentiel de souscription, pour les actions de
l'article 518 (voir commentaire de cet article) permet, dans ce cas, de numéraire. L'information est donnée, soit par un avis publié dans un
remplacer la publication par une lettre à chaque actionnaire. Les délais journal d'annonces légales de chaque Etat-Partie dont le public est
de publication de l'avis prévu à l'article 831 doit, semble-t-il, être au sollicité, soit par lettre avec avis de réception, si les actions de la société
moins ceux de l'article 518 (15 jours ou 6 jours avant l'assemblée selon sont nominatives. On observera que l'article 832 vise non seulement
qu'il s'agit d'une première convocation ou d'une convocation ultérieure). l'information des actionnaires, mais aussi celle des "investisseurs",
On observera également que la publication doit être faite dans un journal autrement dit des tiers sollicités.. Ces derniers pourront être utilement
d'annonces légales de chaque Etat-Partie dont le public est sollicité (Etat informés par la publication d'un avis; par contre, ils ne le seront pas si cet
du siège et, éventuellement, autres Etats-Parties). On remarquera enfin, avis est remplacé par une lettre aux seuls actionnaires. Dans ces
que le 8° de l'article 831 prévoit le cas d'un vote par correspondance. Les conditions, il semble qu'il faille conclure que l'article 832 impose, la
conditions dans lesquelles un tel vote peut intervenir ne sont prévues par publication dans tous les cas et prévoit, en outre, d'aviser
aucune disposition de l'Acte Uniforme, en ce qui concerne les SA, et personnellement, par lettre, les actionnaires nominatifs, comme prévu de
l'application de cette disposition demeure donc incertaine (voir manière générale, par les articles 598 et 599 (voir commentaire de ces
commentaire des articles 133 et 805). articles).

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 249
12) la valeur nominale des actions à souscrire en numéraire, et le cas
échéant, le montant de la prime d'émission; Article 835 : Les circulaires informant le public de l'émission d'actions
13) la somme immédiatement exigible par action souscrite; reproduisent les énonciations de la notice prévue à l'article 833 du présent
14) l'existence au profit des actionnaires, du droit préférentiel de Acte Uniforme et contiennent la mention de l'insertion de ladite notice
souscription aux actions nouvelles ainsi que les conditions d'exercice de dans les journaux habilités à recevoir les annonces légales avec référence
ce droit; au numéro où elle été publiée.
15) les avantages particuliers stipulés par les statuts au profit de toute Les annonces et les affiches dans les journaux reproduisent les mêmes
personne; énonciations ou au moins un extrait de ces énonciations avec référence à
16) le cas échéant, les clauses statutaires restreignant la libre cession des la notice et indication des journaux habilités à recevoir les annonces
actions; légales dans lesquels elle a été publiée.(814)
17) les dispositions relatives à la distribution des bénéfices, à la
constitution des réserves et à la répartition du boni de liquidation; Article 836 : L'augmentation de capital par appel public à l'épargne
18) le montant non amorti des autres obligations antérieurement émises réalisée moins de 2 ans après la constitution d'une société sans appel
et les garanties dont elles sont assorties; public à l'épargne doit être précédée, dans les conditions prévues aux
19) le montant, lors de l'émission, des emprunts obligataires garantis par articles 619 et suivants du présent Acte Uniforme d'une vérification de
la société, ainsi que le cas échéant, la fraction garantie de ces emprunts; l'actif et du passif, ainsi que le cas échéant, des avantages particuliers
20) le cas échéant, la description sommaire, l'évaluation et le mode de consentis. (815)
rémunération des apports en nature compris dans l'augmentation de
capital avec l'indication du caractère provisoire de cette évaluation et de
ce mode de rémunération. (812)
publication antérieure dudit bilan. La publication des états financiers des
Article 834 : Une copie du dernier bilan, certifiée conforme par le SA cotées en bourse est prévue par l'article 847 (voir commentaire de cet
représentant légal de la société, est publiée en annexe à la notice visée à article).
l'article 833 du présent Acte Uniforme. Si le dernier bilan a déjà été publié 814
Article 835 : Comme pour les émissions publiques d'actions à la
dans des journaux habilités à recevoir les annonces légales, la copie de ce constitution (voir commentaire de l'article 827), les émissions publiques
bilan peut être remplacée par l'indication de la référence de la publication réalisées lors des augmentations de capital, donnent lieu à
antérieure. Si aucun bilan n'a encore été établi, la notice en fait mention. l'établissement de circulaires, d'annonces ou d'affiches destinées à
(813) assurer au mieux, l'information des souscripteurs; l'article 835 indique
quel doit être le contenu de ces document d'information.
815
812 Article 836 : L'article 836 prévoit le cas d'une SA, constituée sans
Article 833 : Cet article énumère les indications devant appel public à l'épargne qui dans les deux ans de sa constitution,
obligatoirement figurer dans l'avis et la lettre prévus à l'article 832 (voir procéderait à une émission publique d'actions, dans le cadre d'une
commentaire de cet article). On notera que ces indications sont augmentation de capital. Cette émission publique ne pourrait se faire
sensiblement plus nombreuses et détaillées que celles prévues par qu'après qu'un commissaire aux apports ait apprécié le patrimoine de la
l'article 598 (voir commentaire de cet article) pour les SA ne faisant pas société, dans les conditions prévues aux articles 619 à 622 (voir
appel public à l'épargne. On observera qu'au I8° le terme "autres" devant commentaire de ces articles). Le commissaire aux apports doit être
"autres obligations" semble être superflu et résulter d'une erreur de désigné par décision de justice, et il doit dresser un rapport de ses
rédaction. appréciations, rapport qui doit être déposé au siège de la société et au
813
Article 834 : L'article 834 ajoute aux mentions obligatoires prévues greffe, au moins 8 jours avant l'assemblée générale décidant
par l'article 833 (voir commentaire de cet article) l'obligation de publier le l'augmentation de capital par appel public à l'épargne. Le point de départ
dernier bilan de la SA, procédant à une émission publique, dans le cadre du délai de deux ans prévu à l'article 836, est la date de signature des
d'une augmentation de capital, ou d'indiquer les références de la statuts (voir commentaire de l'article 101).

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Article 837 : L'émission par appel public à l'épargne sans droit
préférentiel de souscription d'actions nouvelles qui confèrent à leurs Article 838 : L'émission par appel public à l'épargne sans droit
titulaires les mêmes droits que les actions anciennes est soumise aux préférentiel de souscription d'actions nouvelles qui ne confèrent pas à
conditions suivantes : leurs titulaires les mêmes droits que les actions anciennes est soumise
1) l'émission doit être réalisée dans un délai de 3 ans à compter de aux conditions suivantes :
l'assemblée qui l'a autorisée; 1) l'émission doit être réalisée dans un délai de 2 ans à compter de
2) pour les sociétés dont les actions sont inscrites à la bourse des valeurs, l'assemblée générale qui l'a autorisée;
le prix d'émission est au moins égal à la moyenne des cours constatés 2) le prix d'émission ou les conditions de fixation de ce prix sont
pour ces actions pendant 20 jours consécutifs choisis parmi les quarante déterminés par l'assemblée générale extraordinaire sur rapport du conseil
qui précèdent le jour du début de l'émission, après correction de cette d'administration et sur le rapport spécial du commissaire aux comptes.
moyenne pour tenir compte de la différence de date de jouissance; Lorsque l'émission n'est pas réalisée à la date de l'assemblée générale
3) pour les sociétés autres que celles visées au paragraphe 2) du présent annuelle suivant la décision, une assemblée générale extraordinaire se
article, le prix d'émission est au moins égal, au choix de la société et sauf prononce, sur rapport du conseil d'administration et sur le rapport spécial
à tenir compte de la différence de date de jouissance, soit à la part de du commissaire aux comptes, sur le maintien ou l'ajustement du prix
capitaux propres par actions, tels qu'ils résultent du dernier bilan d'émission ou des conditions de sa détermination; à défaut, la décision de
approuvé à la date de l'émission, soit à un prix fixé à dire d'expert la première assemblée devient caduque. (817)
désigné par le président de la juridiction compétente statuant à bref
délai. (816) Article 839 : L'assemblée générale qui décide l'augmentation de capital
peut, en faveur d'une ou plusieurs personnes nommément désignées ou
non, supprimer le droit préférentiel de souscription.
816
Article 837 : Les articles 837, 838 et 839 prévoient en faveur seulement
des SA faisant appel public à l'épargne, des dérogations aux dispositions des émissions publiques d'actions, en supprimant le formalisme de la mise en
articles 573 et 586 (voir commentaire de ces articles), relatifs au droit œuvre du droit préférentiel de souscription, assez lourd au demeurant.
817
préférentiel de souscription et à sa suppression. Selon l'article 823, les Article 838 : Cet article écarte, pour les SA faisant appel public à
dispositions des articles 837, 838 et 839 priment, sur celles des articles 573 et l'épargne, le droit préférentiel de souscription prévu par l'article 573 (voir
586. Les articles 837 et 838 donnent implicitement la possibilité aux SA de commentaire de cet article ainsi que celui de l'article 837). L'article 837
procéder, lors d'augmentations de capital, à des émissions publiques prévoyait le cas d'une émission publique d'actions conférant les mêmes
d'actions, sans application du droit préférentiel de souscription au profit des droits que les actions anciennes. L'article 838 prévoit le cas où l'émission
actionnaires anciens : droit établi par l'article 573. Une distinction est faite publique porte sur des actions conférant des droits différents de ceux des
entre l'émission de telles actions lorsqu'elles confèrent ou non, des droits actions anciennes. Une telle émission ne peut se faire qu'aux conditions
identiques à ceux des actions anciennes. L'article 837 prévoit le cas où les de délai et de prix d'émission prévues audit article 838 : le délai
actions émises, sans droit préférentiel de souscription, confèrent les mêmes maximum de trois ans prévu aux articles 571 et 837 (voir commentaire
droits que ceux des actions anciennes. Pour procéder à une telle émission et de ces articles) est ramené à deux ans à partir de l'assemblée ayant
afin de préserver les intérêts des actionnaires anciens, les conditions prévues autorisé l'émission et le prix d'émission doit obligatoirement être fixé par
à l'article 837, doivent être impérativement respectées. Ces conditions portent ladite assemblée, sur rapports du conseil d'administration et du
sur : le délai dans lequel doit être réalisée l'émission, après l'assemblée qui l'a commissaire aux comptes, comme dans le cas de la suppression du droit
autorisée, est au maximum de 3 ans, comme prévu par l'article 571 (voir préférentiel de souscription. Ces rapports doivent indiquer et justifier le
commentaire de cet article) et sur le prix d'émission des actions est au moins prix d'émission et ses modalités de détermination (voir en particulier le
égal, pour les actions cotées, à la moyenne des derniers cours de bourse et commentaire de l'article 591). Ce prix d'émission doit être maintenu ou
pour les actions non cotées, à la fraction des capitaux propres ramenée à ajusté, si l'émission n'est par encore réalisée, au moment de la tenue de
l'action ou à la valeur fixée à dire d'expert nommé judiciairement. Le l'assemblée ordinaire annuelle qui suit l'assemblée extraordinaire ayant
processus prévu à l'article 837 permettra de simplifier grandement les fixé le prix d'émission initial .

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 251
Les bénéficiaires de cette disposition ne peuvent, à peine de nullité de la
délibération, prendre part au vote. Le quorum et la majorité requis sont Article 841 : Si un placement d'obligations se fait par appel public à
calculés après déduction des actions qu'ils possèdent.
Le prix d'émission ou les conditions de fixation de ce prix sont déterminés accomplit dans ces Etats-Parties avant l'ouverture de la souscription et
par l'assemblée générale extraordinaire sur rapport du conseil préalablement à toutes autres mesures de publicité, les formalités
d'administration et du commissaire aux comptes. (818)
Article 840 : L'augmentation de capital est réputée réalisée lorsqu'un ou
plusieurs établissements de crédit au sens de la loi réglementant les
activités bancaires ont garanti de manière irrévocable sa bonne fin. Le
versement de la fraction libérée de la valeur nominale et de la totalité de
la prime d'émission doit intervenir au plus tard le 30 5uième jour qui suit
la clôture du délai de souscription. (819)
SECTION 4 : PLACEMENT D'OBLIGATIONS
818
Article 839 : En dérogation aux dispositions de l'article 586 (voir
commentaire de cet article) une SA peut réserver la souscription
d'actions émises par appel public à l'épargne, dans le cadre d'une
augmentation de capital, à des bénéficiaires non désignés. Dans ce cas,
comme dans celui où la souscription serait réservée à des bénéficiaires
désignés, la décision est prise par l'assemblée générale extraordinaire,
notamment en ce qui concerne la fixation du prix d'émission, comme
prévu aux articles 586 à 592 (voir commentaire de ces articles).
819
Article 840 : Cet article, qui prévoit la garantie de bonne fin d'une
émission publique d'actions de numéraire, stipule que l'augmentation de
capital est, dans ce cas, réalisée dès la signature du contrat de garantie
de bonne fin. Cette disposition présente, pour la société anonyme faisant
appel public à l'épargne, l'avantage de lui permettre de procéder,
éventuellement, à d'autres opérations financières (nouvelles émissions
d'actions ou d'obligations) sans attendre la fin des formalités normales de
réalisation de l'augmentation de capital considérée. Elle déroge aux
dispositions des articles 571 et 616 (voir commentaire de ces articles) qui
stipulent que l'augmentation de capital en numéraire est réputée réalisée
à compter du jour de l'établissement de la déclaration notariée de
souscription et de versement. L'établissement de cette déclaration
notariée, prévue par l'article 612 (voir commentaire de cet article), doit
intervenir, dans le cas des SA faisant appel public à l'épargne, même si
l'émission a fait l'objet d'une garantie de bonne fin. En effet, aucune
disposition de l'Acte uniforme n'exclut le formalisme des articles 601 à
618 (voir commentaire de ces articles) , pour les SA faisant appel public
à l'épargne.
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l'épargne dans un ou plusieurs Etats-Parties, la société émettrice
précisées dans les articles 842 à 844 du présent Acte Uniforme. (820)
Article 842 : La société publie dans les journaux habilités à recevoir les
annonces légales une notice contenant les indications suivantes :
1) la dénomination de la société suivie, le cas échéant, de son sigle;
2) la forme sociale;
3) l'adresse du siège social;
4) le montant du capital social;
5) le numéro d'immatriculation de la société au registre du commerce et
du crédit mobilier;
6) l'objet social sommairement indiqué;
7) la date d'expiration normale de la société;
8) le montant non amorti des obligations antérieurement émises ainsi que
les garanties qui leur sont conférées;
9) le montant, lors de l'émission, des emprunts obligataires garantis par la
société et, le cas échéant, la fraction garantie de ces emprunts;
10) le montant de l'émission;
11) la valeur nominale des obligations à émettre;
12) le taux et le mode de calcul des intérêts et autres produits ainsi que
les modalités de paiement;
13) l'époque et les conditions de remboursement ainsi qu'éventuellement
les conditions de rachat des obligations;
14) les garanties conférées, le cas échéant, aux obligations.
La notice est revêtue de la signature sociale. (821)
820
Article 841 : Une émission publique d'obligations, faite par une SA
faisant appel public à l'épargne, doit être précédée de la diffusion
d'informations, par voie de publication d'un avis, de circulaires, d'affiches
et d'annonces, comme en matière d'émission publique d'actions (voir
commentaire des articles 842, 843 et 844). La diffusion doit intervenir non
seulement dans l'Etat du siège de la société, mais également dans les
autres Etats-Parties dont le public serait sollicité.
821
Article 842 : L'article 842 indique les mentions obligatoires que doit
contenir la notice d'information à publier dans les journaux d'annonces
légales (voir commentaire de l'article 257). En ce qui concerne le point
11° relatif au montant nominal des obligations à émettre, (voir
 252
la mention de l'insertion de ladite notice au journal habilité à recevoir les
Article 843 : Sont annexés à la notice visée à l'article 842 du présent Acte annonces légales avec référence au numéro dans lequel elle a été publiée.
Uniforme : Les affiches et les annonces dans les journaux reproduisent les mêmes
1) une copie du dernier bilan approuvé par l'assemblée générale des énonciations ou au moins un extrait de ces énonciations avec référence à
actionnaires, certifiée conforme par le représentant légal de la société; la notice et indication du numéro des journaux habilités à recevoir les
2) si ce bilan a été arrêté à une date antérieure de plus de 10 mois à celle annonces légales dans lesquels elle a été publiée.(823)
du début de l'émission, un état de la situation active et passive de la
société datant de 10 mois au plus et établi sous la responsabilité du SECTION 5 : ASSEMBLEES D'OBLIGATAIRES
conseil d'administration ou des gérants, selon le cas;
3) des renseignements sur la marche des affaires sociales depuis le début Article 845 : Avant la réunion de l'assemblée des obligataires, l'avis de
de l'exercice en cours et, le cas échéant, sur le précédent exercice si convocation des obligataires publié dans les journaux habilités à recevoir
l'assemblée générale ordinaire appelée à statuer sur les états financiers les annonces légales de l'Etat-Partie du siège social et, le cas échéant, des
de synthèse n'a pas encore été réunie. autres Etats-Parties dont le public est sollicité contient :
Si aucun bilan n'a encore été établi, la notice en fait mention. 1) la dénomination sociale suivie, le cas échéant, du sigle de la société;
Les annexes prévues aux paragraphes 1 et 2 du présent article peuvent 2) la forme de la société;
être remplacées, selon le cas, par la référence de la publicité dans les 3) le montant de son capital;
journaux habilités à recevoir les annonces légales du dernier bilan ou 4) l'adresse du siège social;
d'une situation provisoire du bilan arrêté à une date antérieure de 10 5) le numéro d'immatriculation de la société au registre du commerce et
mois au plus à celle de l'émission, lorsque ce bilan ou cette situation a déjà du crédit mobilier;
été publié. (822) 6) l'ordre du jour de l'assemblée;
7) les jour, heure et lieu de l'assemblée;
Article 844 : Les circulaires informant le public de l'émission 8) le cas échéant, le ou les lieux où doivent être déposées les obligations
d'obligations reproduisent les énonciations de la notice prévue à l'article pour ouvrir le droit de participer à l'assemblée;
842 du présent Acte Uniforme, indiquent le prix d'émission et contiennent 9) l'indication de l'emprunt souscrit par les obligataires dont la masse est
convoquée en assemblée;
10) le nom et le domicile de la personne qui a pris l'initiative de la
commentaire de l'article 779). En ce qui concerne les points 13° et 14° convocation et la qualité en laquelle elle agit;
relatifs au rachat éventuel des obligations et aux garanties conférées, 11) le cas échéant, la date de la décision de justice désignant le
voir commentaire des articles 784 et 815 à 821. mandataire chargé de convoquer l'assemblée. (824)
822
Article 843 : L'article 843 ajoute aux mentions obligatoires que doit
contenir la notice d'information, à publier préalablement à une émission 823
publique d'obligations (voir commentaire de l'article 842) la publication du Article 844 : Pour compléter l'information du public sollicité, et
dernier bilan ou d'une situation comptable datant de moins de 10 mois et comme en matière d'émission d'actions (voir commentaire des articles
des renseignements sur la marche des affaires de la société depuis le 827 et 835), l'émission publique d'obligations doit donner lieu à
début de l'exercice en cours et éventuellement, pour le dernier exercice, l'établissement de circulaires d'information ainsi que, le cas échéant,
si ses comptes n'ont pas encore été approuvés. On rappellera à cet d'affiches et d'annonces qui doivent contenir les mêmes indications que
égard, qu'une SA ne peut émettre des obligations avant que ne se soit la notice elle-même (voir commentaire des articles 842 et 843) ainsi que
écoulé un délai de deux ans depuis sa constitution et qu'elle ait approuvé les références de la publication de cette notice aux journaux d'annonces
les comptes de ses deux premiers exercices sociaux (voir commentaire légales.
824
de l'article 780). En ce qui concerne la publication des bilans, on Article 845 : L'article 845 indique, pour les SA faisant appel public à
rappellera également qu'elle est imposée aux SA cotées, par les articles l'épargne, les mentions qui doivent obligatoirement être contenues dans
847 et 848 (voir commentaire de ces articles). l'avis de convocation des assemblées générales d'obligataires, prévu par

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 253
SECTION 6 : PUBLICITE
Article 846 : Les dispositions des articles 846 à 853 du présent Acte
Uniforme sont applicables aux sociétés dont les actions sont inscrites, en
tout ou en partie, à la bourse des valeurs d'un ou plusieurs Etats-Parties.
(825)
Sous-section 1 : Publications annuelles
l'article 798 (voir commentaire de cet article). On notera que cet avis doit
être publié dans des journaux habilités à recevoir des annonces légales
(voir commentaire de l'article 257) de tous les Etats-Parties dont la SA
concernée a sollicité le public.
825
Article 846 : Les articles 846 à 853 relatifs aux formalités de
publicité, ne concernent que les SA dont tout ou partie des actions sont
cotées à une ou plusieurs bourses de valeurs. Ces formalités ne
concernent donc, ni les SA faisant appel public à l'épargne sans que ses
actions soient cotées (voir commentaire de l'article 81), ni les SA qui
feraient ou auraient fait des émissions publiques d'obligations, sans que
ses actions soient cotées, et même si ses obligations le sont. On notera
que l'article 846 permet implicitement qu'une SA puisse ne faire coter
qu'une partie de ses actions. On observera par ailleurs que l'Acte
uniforme relatif au Droit comptable prévoit, en son article 64, que toute
entreprise ayant son siège social ou son activité principale dans l'un des
Etats-Parties et qui contrôle de manière exclusive ou conjointe une ou
plusieurs autres entreprises ou qui exerce sur elles une influence
notable, doit établir et publier chaque année, les états financiers
consolidés de l'ensemble constitué par toutes ces entreprises, ainsi qu'un
rapport sur la gestion de cet ensemble. Cette obligation vise donc
notamment, toutes les SA, même celles qui ne font pas appel public à
l'épargne. Ledit article 64 prévoit également que les SA dominantes
faisant publiquement appel à l'épargne, doivent publier, à la fin du
premier semestre, un tableau d'activité et de résultat, ainsi qu'un rapport
d'activité pour l'ensemble consolidé. Cette obligation ne vise donc pas
seulement les SA dont les actions sont cotées. Il apparaît en
conséquence que le champ d'application de l'article 64 de l'Acte uniforme
relatif au Droit comptable, est plus vaste que celui de l'article 846 de
l'Acte uniforme relatif au Droit des sociétés commerciales. En ce qui
concerne les SA cependant, il y a lieu de considérer que les dispositions
particulières de ce dernier Acte uniforme, doivent prévaloir sur celles,
générales, de l'Acte uniforme relatif au Droit comptable.
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Article 847 : Les sociétés dont les titres sont inscrits à la bourse des
valeurs doivent publier au journal habilité à recevoir les annonces légales
dans les 4 mois de la clôture de l'exercice et 15 jours au moins avant la
réunion de l'assemblée générale ordinaire annuelle des actionnaires, sous
un titre faisant clairement apparaître qu'il s'agit de projets non vérifiés
par les commissaire aux comptes :
1) les états financiers de synthèse (bilan, compte de résultats, tableau
financier des ressources et emplois et état annexé);
2) le projet d'affectation du résultat;
3) pour les sociétés ayant des filiales ou des participations, les états
financiers de synthèse consolidés, s'ils sont disponibles. (826)
826
Article 847 : La publication prévue par cet article concerne
seulement les SA dont les actions sont cotées (voir commentaire de
l'article 846). Elle porte sur les états financiers de l'exercice, non encore
vérifiés par les commissaires aux comptes (qui sont obligatoirement deux
comme prévu à l'article 702): il s'agit donc de la publication, dans un
premier temps, des projets des états financiers. La publication de l'article
847 doit être effectuée dans les 4 mois de la clôture de l'exercice et au
plus tard, 15 jours avant l'assemblée générale ordinaire annuelle, laquelle
doit se tenir, sauf report, dans les 6 mois de la clôture de l'exercice (voir
commentaire de l'article 548). La publication porte sur : (1) tous les
états financiers de synthèse annuels in extenso (bilan, compte de
résultat, tableau financier des ressources et emplois, état annexe) tels
que prévus à l'article 8 de l'Acte uniforme relatif au Droit comptable (2) le
projet d'affectation du résultat, si à la date de publication, le conseil
d'administration l'a déjà arrêté (3) les états financiers de synthèse
consolidés, s'ils sont disponibles à la date de publication, pour les SA
cotées qui ont des filiales ou des participations au sens des articles 176,
179 et 180 (voir commentaire de ces articles). Ces états consolidés et
leur publication sont prévus par les articles 64 à 87 de l'Acte uniforme
relatif au Droit comptable. La publication des "projets des états
financiers", à l'intérieur du délai de 4 mois susvisé, est nécessaire, même
si ces états financiers ont été vérifiés et approuvés dans ce délai; la
publication des états définitifs devant, en outre, être effectuée comme
prévu à l'article 848 (voir commentaire de cet article). Le coût de la
publication de tous ces documents, surtout si elle doit être faite dans
plusieurs Etats-Parties, risque d'être prohibitif. Une publication résumée
serait la bienvenue.
 254
Article 848 : Les sociétés dont les titres sont inscrits à la bourse des
valeurs publient au journal habilité à recevoir les annonces légales dans Article 849 : Les sociétés dont les titres sont inscrits à la bourse des
les 45 jours suivant l'approbation des états financiers de synthèse par valeurs d'un ou plusieurs Etats-Parties doivent, dans les 4 mois qui
l'assemblée générale ordinaire des actionnaires les documents suivants : suivent la fin du premier semestre de l'exercice, publier dans un journal
1) les états financiers de synthèse approuvés, revêtus de l'attestation des habilité à recevoir les annonces légales de ces Etats-Parties un tableau
commissaires aux comptes; d'activités et de résultat ainsi qu'un rapport d'activité semestriel
2) la décision d'affectation du résultat; accompagné d'une attestation du commissaire aux comptes sur la sincérité
3) les états financiers de synthèse consolidés revêtus de l'attestation des des informations données. (828)
commissaires aux comptes.
Toutefois, si ces documents sont exactement identiques à ceux publiés en Article 850 : Le tableau d'activité et de résultat indique le montant net
application de l'article 765 du présent Acte Uniforme, seul un avis, faisant du chiffre d'affaires et le résultat des activités ordinaires avant impôt.
référence à la première insertion et contenant l'attestation du Chacun des postes du tableau comporte l'indication du chiffre relatif au
commissaire aux comptes, est publié dans un journal habilité à recevoir poste correspondant de l'exercice précédent et du premier semestre de cet
les annonces légales. (827) exercice. (829)

Sous-section 2 : Publications à la fin 828

du premier semestre
827
Article 848 : Alors que l'article 847 (voir commentaire de cet article)
prévoit la publication des projets des états financiers de synthèse, l'article 848
prévoit la publication des états financiers définitifs, c'est à dire de ceux qui ont
été vérifiés par les commissaires aux comptes et approuvés par l'assemblée
générale ordinaire annuelle. Cette publication, comme celle de l'article 847,
ne s'impose qu'aux SA dont les actions sont cotées (voir commentaire de
l'article 846). La publication de l'article 848 doit être faite dans les 45 jours de
l'assemblée générale ordinaire annuelle des actionnaires ayant approuvé les
états financiers clôturant l'exercice social considéré. La publication porte sur
les états financiers de synthèse annuels (bilan, compte de résultat, tableau
financier des ressources et emplois, état annexe) revêtus de l'attestation des
commissaires aux comptes, l'affectation des résultats décidée par
l'assemblée générale ordinaire et, s'il y a lieu, sur les états financiers
consolidés revêtus de l'attestation des commissaires aux comptes: il s'agit
des états financiers prévus à l'article 64 de l'Acte uniforme relatif au Droit
comptable (voir commentaire de l'article 847). La publication des documents
doit être faite in extenso, sauf si les documents définitifs sont identiques aux
documents provisoires déjà publiés comme prévu à l'article 847, auquel cas,
la publication de l'article 848 peut se limiter à la référence de la publication
des projets et à l'attestation des commissaires aux comptes sur les états
financiers de synthèse définitifs, et éventuellement, sur les états financiers de
synthèse consolidés. Le coût élevé des publications évoqué dans le
commentaire de l'article 847, s'en trouverait ainsi allégé, en ce qui concerne
la publication de l'article 848.
Article 849 : Alors que les publications visées aux articles 847 et 848
(voir commentaire de ces articles) concernent les états financiers de
synthèse clôturant l'exercice social, la publication prévue à l'article 849
concerne des renseignements arrêtés à la fin du premier semestre de
l'exercice social. Comme celles des articles 847 et 848, la publication de
l'article 849 ne concerne que les SA dont les actions sont cotées (voir
commentaire de l'article 846). La publication de l'article 849 doit être faite
dans les journaux d'annonces légales (voir commentaire de l'article 257)
et dans les 4 mois qui suivent le dernier jour du premier semestre de
l'exercice social en cours. Cette publication porte sur le tableau d'activité
et de résultat, le rapport d'activité semestriel, l'attestation des
commissaires aux comptes sur la sincérité des informations données par
ces tableaux et rapports. Les contenus desdits tableau et rapport
d'activité sont indiqués aux articles 850 et 851 (voir commentaire de ces
articles). On notera que les documents à publier selon l'article 849, ne
concernent que le premier semestre de l'exercice et non le second; de
tels documents ne sont en effet pas prévus aux articles 847 et 848
concernant les publications annuelles.
829
Article 850 : Cet article précise ce que doit contenir le tableau
d'activité et de résultat à dresser à la fin du premier semestre de
l'exercice social et à publier comme prévu à l'article 849 (voir
commentaire de cet article), par les SA dont les actions sont cotées en
bourse. Ce tableau indique : le chiffre d'affaires des activités ordinaires et
le résultat avant impôt, comparés entre d'une part le premier semestre de
l'exercice en cours et d'autre part, le premier semestre de l'exercice
précédent, et l'exercice précédent au complet. Ce tableau concerne la
société elle-même; il peut, le cas échéant, être intégré dans un tableau

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 255
Sous-section 3 : Publications;
Article 851 : Le rapport d'activité semestriel commente les données Filiales de sociétés cotées
relatives au chiffre d'affaires et au résultat du premier semestre. Il décrit
également l'activité de la société au cours de cette période ainsi que Article 853 : Les sociétés qui ne sont pas inscrites à la bourse des valeurs
l'évolution prévisible de cette activité jusqu'à la clôture de l'exercice. Les dont la moitié des titres est détenue par une ou plusieurs sociétés cotées
événements importants survenus au cours du semestre écoulé sont qui ont :
également relatés dans ce rapport. (830) 1) un bilan supérieur à 200 millions de Francs CFA,
2) ou qui possèdent un portefeuille titres dont la valeur d'inventaire ou la
Article 852 : Les sociétés établissant des états financiers de synthèse valeur boursière excèdent 80 millions de Francs CFA,
consolidés sont tenues de publier leurs tableaux d'activité et de résultat et doivent, dans les 45 jours qui suivent l'approbation des états financiers de
leurs rapports d'activité semestriel sous forme consolidée accompagnés synthèse par l'assemblée, publier au journal habilité à recevoir les
d'une attestation du commissaire aux comptes sur la sincérité des annonces légales les documents les états financiers de synthèse approuvés
informations données.(831) et revêtus de l'attestation des commissaires aux comptes, la décision
d'affectation des résultats. (832)

consolidé, en ce qui concerne les SA soumises à publication d'états LIVRE 5 :

consolidés (voir commentaire des articles 847, 848 et 852). Aucune
définition n'est donnée pour les "activités ordinaires". Les dispositions de
l'article 850 sont similaires à celles prévues à l'article 87 de l'acte
Uniforme relatif au Droit comptable.
830
Article 851 : Cet article précise ce que doit contenir le rapport
d'activité à dresser à la fin du premier semestre de l'exercice social et à
publier, comme prévu à l'article 849 (voir commentaire de cet article),
pour les SA dont les actions sont cotées en bourse; il doit commenter les
données relatives au chiffre d'affaires et au résultat, décrire l'activité de la
société et de son évolution possible (pour le second semestre) et
indiquer les événements importants survenus au cours du premier
semestre. Ce rapport concerne la société elle-même, mais il peut, le cas
échéant, être intégré dans un rapport consolidé en ce qui concerne les
SA soumises à la consolidation (voir commentaire des articles 847, 848
et 852). Les dispositions de l'article 851 sont similaires à celles de l'article
87 de l'Acte uniforme relatif au Droit comptable.
831
Article 852 : Les tableaux d'activité et de résultat ainsi que les
rapports d'activités semestriels à publier comme prévu à l'article 849 (voir
commentaire de cet article), par les SA dont les actions sont cotées et
qui sont soumises à l'obligation de consolidation, doivent eux-mêmes,
revêtir une forme consolidée, et ils doivent contenir pour chaque société
entrant dans la consolidation, les renseignements et indications prévus
aux articles 851 et 852 (voir commentaire de ces articles). Comme pour
les SA non soumises à la consolidation, lesdits documents consolidés
doivent être publiés avec l'attestation des commissaires aux comptes
(voir commentaire de l'article 849).
LA SOCIETE EN PARTICIPATION
TITRE 1 : DISPOSITIONS GENERALES
832
Article 853 : Les publications prévues aux articles 846 à 852 (voir
commentaire de ces articles) concernent seulement les SA dont tout ou
partie des actions sont cotées. L'article 853 prévoit une publication
obligatoire pour les sociétés dont les titres ne sont pas cotés mais qui
remplissent les deux conditions cumulatives suivantes (1) la moitié au
moins de leurs actions est détenue par une ou plusieurs SA cotées (2) le
total de leur bilan excèdent 200.000.000 de F CFA, ou comporte un
portefeuille titres supérieur à 80.000.000 F CFA (ces sommes sont à
apprécier, le cas échéant, en fonction de leur contre-valeur en monnaie
locale, pour les SA d'un Etat-Partie dans lequel le Francs CFA n'aurait
pas cours légal). De telles filiales doivent publier dans un journal
d'annonces légales, et dans les 45 jours de leur approbation par
l'assemblée générale : leurs états financiers de synthèse annuels (bilan,
compte de résultat, tableau financier des ressources et emplois, état
annexe) revêtus de l'attestation des commissaires aux comptes, la
décision d'affectation de leur résultat. On observera que l'article 853 ne
vise pas semble-t-il, que les filiales qui revêtiraient la forme de la SA; par
conséquent, l'obligation de publication pourrait, le cas échéant,
également concerner les filiales de SA cotées, qui auraient par exemple,
la forme de la SARL.

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Article 854 : La société en participation est celle dans laquelle les Article 855 : Les associés conviennent librement de l'objet, de la durée,
associés conviennent qu'elle ne sera pas immatriculée au registre du des conditions du fonctionnement, des droits des associés, de la fin de la
commerce et du crédit mobilier et qu'elle n'aura pas la personnalité société en participation sous réserve de ne pas déroger aux règles
morale. Elle n'est pas soumise à publicité. impératives des dispositions communes aux sociétés, exception faite de
L'existence de la société en participation peut être prouvée par tous celles qui sont relatives à la personnalité morale. (834)
moyens. (833)
TITRE 2 : RAPPORTS ENTRE ASSOCIES
833
Article 854 : L'article 854 définit la société en participation comme celle Article 856 : A moins qu'une organisation différente n'ait été prévue, les
dont les associés conviennent qu'elle ne sera ni immatriculée au Registre du rapports entre associés sont régis par les dispositions applicables aux
commerce et du crédit mobilier, ni soumise à publicité. On constatera que la sociétés en nom collectif. (835)
caractéristique essentielle attachée autrefois à la société en participation :
celle de ne pas être révélée aux tiers, n'est pas prévue par l'Acte uniforme. Au Article 857 : Les biens nécessaires à l'activité sociale sont mis à la
contraire, l'article 861 (voir commentaire de cet article) prévoit que les disposition du gérant de la société. Toutefois, chaque associé reste
associés de la société en participation, peuvent agir expressément en cette propriétaire des biens qu'il met à la disposition de la société. (836)
qualité. Il en résulte que la société en participation peut être, soit occulte, soit
ostensible. La société en participation n'est pas commerciale, par sa forme
(voir commentaire de l'article 6), elle peut donc être civile ou commerciale,
selon la nature de son objet. La société en participation n'étant pas 834
immatriculée au Registre du commerce et du crédit mobilier, est dépourvue Article 855 : L'article 855 pose le principe de la totale liberté des
de la personnalité juridique (voir commentaire de l'article 114). Les conventions entre associés, pour constituer entre eux une société en
conséquences essentielles de cette absence de personnalité morale, font que participation et pour déterminer notamment, son objet, sa durée et ses
la société en participation ne peut : avoir, ni dénomination, ni siège, ni conditions de gestion et de fonctionnement, de même que l'étendue et
patrimoine, prendre des engagements sociaux , agir en justice, bénéficier des les modalités des droits des associés, tant au cours de la participation
dispositions relatives aux procédures collectives d'apurement du passif, faute qu'à la fin de celle-ci. Cependant, il ne pourrait être dérogé aux règles
d'avoir un patrimoine. L'existence de la société en participation pouvant être impératives des dispositions communes aux sociétés et notamment à
prouvée par tous moyens, il n'est pas indispensable d'établir des statuts - celles relatives aux caractéristiques du contrat de société (apports,
lesquels devraient semble-t-il, obligatoirement revêtir la forme authentique partage des bénéfices ou des économies et des pertes, affectio
(voir commentaire de l'article 10) - ni même un écrit quelconque, pour societatis, objet licite, durée, capacité des associés etc ...)
835
constater l'accord des parties. Cependant, en pratique il sera préférable, pour Article 856 : Comme prévu par l'article 855 (voir commentaire de cet
préciser ces accords, de dresser entre les associés, un contrat de société. article) les associés des sociétés en participation, peuvent organiser
Une société en participation doit comprendre au moins deux associés et les cette société comme ils l'entendent; ils pourraient notamment adopter
associés peuvent être des personnes physiques ou morales. L'absence de des dispositions identiques à celles qui régissent les autres formes de
personnalité juridique de la société en participation, entraîne généralement sociétés commerciales, comme par exemple la SA ou la SARL, ou
des confusions, des malentendus et des difficultés pratiques qui rendent cette certaines de ces dispositions compatibles avec le fait que la société en
forme de société délicate à mettre en œuvre; ces difficultés ne feront participation est dépourvue de la personnalité juridique et qu'elle ne peut
qu'augmenter en raison du caractère "ostensible" que peut désormais revêtir émettre des titres sociaux négociables. Si les associés n'ont pas prévu
la société en participation. Le recours à cette forme juridique devra donc être de dispositions particulières pour régir les rapports devant exister entre
évité le plus souvent, néanmoins, il reste utile, principalement lorsque le eux, ceux-ci seront régis par les dispositions prévues pour les sociétés
caractère occulte sera préservé, et qu'il s'agira de grouper des personnes en nom collectif (voir notamment les commentaires des articles 274, 276,
désirant réaliser en commun, des opérations ponctuelles de courte durée, tout 279, 283, 289 et 290). Ceux-ci ne visent que les rapports entre associés,
en s'affranchissant du formalisme et des lourdeurs inhérents aux autres lesquels sont également réglementés dans les sociétés en participation,
formes de société. par les articles 857 à 860 (voir commentaire de ces articles).

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 257
Article 858 : Les associés peuvent convenir de mettre certains biens en
indivision ou que l'un des associés est, à l'égard des tiers, propriétaire de
tout ou partie des biens qu'il acquiert en vue de la réalisation de l'objet
social. (837)
Article 859 : Sont réputés indivis entre les associés les biens acquis par
emploi ou par remploi de deniers indivis pendant la durée de la société,
ainsi que ceux qui se trouvaient indivis avant d'être mis à la disposition
de la société.
Il en est de même de ceux que les associés auraient convenu de mettre en
indivision. (838)
836
Article 857 : La société en participation n'ayant pas la personnalité
morale, ne peut détenir de patrimoine, et les biens qui sont nécessaires à
la réalisation de son objet, ne peuvent appartenir, privativement ou en
indivision, qu'aux participants qui les mettent à la disposition du gérant de
la participation, lequel est seul en rapport avec les tiers, le plus souvent
(société en participation occulte). A cet égard, les apports faits par les
associés à une société en participation, qu'il s'agisse d'apports en nature
ou en numéraire, ne peuvent être que de simples apports en jouissance
ou de simples mises à disposition, et ils ne peuvent entraîner une
quelconque transmission de propriété (sauf éventuellement entre
coparticipants). Rappelons que les apports en industrie, même semble-t-
il, s'il doivent être faits au profit d'une société en participation, sont
prohibés par l'article 40 (voir commentaire de cet article).
837
Article 858 : Seuls les associés, et non la société en participation,
peuvent être propriétaires des biens affectés à celle-ci, mais pour
renforcer ou mieux établir la mise en commun des moyens de la
participation, les associés peuvent décider d'acquérir les biens en
question en indivision, ou d'établir une indivision sur un bien qui
n'appartenait initialement qu'à l'un d'entre eux, ou au contraire, faire
acquérir par l'un d'entre eux, un bien qu'il conviennent d'affecter à la
participation. Mais en aucun cas, les biens en cause ne peuvent faire
l'objet d'un quelconque droit de propriété, au bénéfice de la société en
participation elle-même (voir commentaire de l'article 857).
838
Article 859 : Cet article réputé bien indivis entre les associés d'une
société en participation, les biens qui auraient été acquis grâce aux fonds
provenant des résultats de la participation. Une telle indivision doit
néanmoins, au plus tard lors de la liquidation de la société en
participation, être constatée par l'établissement d'un droit de propriété
régulier, aux noms des associés, afin de permettre à ces derniers
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Article 860 : Sauf stipulation contraire des statuts, aucun associé ne peut
demander le partage des biens indivis tant que la société n'est pas
dissoute. (839)
TITRE 3 : RAPPORTS AVEC LES TIERS
Article 861 : Chaque associé contracte en son nom personnel et est seul
engagé à l'égard des tiers.
Toutefois, si les associés agissent expressément en leur qualité d'associé
auprès des tiers, chacun de ceux qui ont agi est tenu par les engagements
des autres.
Les obligations souscrites dans ces conditions les engagent indéfiniment
et solidairement.
Il en est de même de l'associé qui, par son immixtion, a laissé croire au
cocontractant qu'il entendait s'engager à son égard et dont il est prouvé
que l'engagement a tourné à son profit. (840)
d'exercer ce droit à l'égard des tiers; ce sera notamment le cas de
l'acquisition de matériels ou de biens immobiliers, pour lesquels la facture
d'achat ou l'acte d'acquisition, devront être établis aux noms des
associés eux-mêmes.
839
Article 860 : Cet article déroge, pour les sociétés en participation, au
principe général selon lequel nul n'est tenu de rester dans l'indivision.
Pour sortir d'une indivision relative à des biens affectés à une société en
participation, l'associé devra au préalable, obtenir la dissolution de celle-
ci, à moins que les statuts ou le contrat de société, n'en aient disposé
autrement et n'aient en particulier, organisé le retrait des biens affectés à
la participation, en cours d'existence (reprise d'apports).
840
Article 861 : L'article 861 prévoit la possibilité de révéler aux tiers
l'existence de la société en participation (participation ostensible). Cette
circonstance entraîne une conséquence, en ce qui concerne la
responsabilité des associés dans leurs rapports avec les tiers. Les
associés qui ont agi expressément envers les tiers, en qualité de
membres de la participation, sont solidairement et indéfiniment
responsables des engagements que l'un ou l'autre d'entre eux, a pu
prendre envers les tiers concernés. Cette responsabilité est celle qui est
prévue pour les associés des SNC, par l'article 270 (voir commentaire de
cet article). On remarquera toutefois, que la solidarité de l'article 861
n'est établie, qu'entre les seuls associés de la participation qui ont agi en
cette qualité auprès des tiers; ceux des associés qui ne l'auraient pas
fait, ne seraient pas solidairement responsables. En dehors du cas où les
 258
TITRE 4 : DISSOLUTION DE LA SOCIETE
Article 862 : La société en participation est dissoute par les mêmes
événements qui mettent fin à la société en nom collectif.
Les associés peuvent toutefois convenir dans les statuts ou dans un acte
ultérieur que la société continuera en dépit de ces événements. (841)
Article 863 : Lorsque la société est à durée indéterminée, sa dissolution
peut résulter à tout moment d'une notification, par lettre au porteur
contre récépissé ou par lettre recommandée avec demande d'avis de
réception, adressée par l'un d'eux à tous les associés, pourvu que cette
notification soit de bonne foi et non faite à contretemps. (842)
associés ont révélé aux tiers leur appartenance à la participation, chaque
associé, et en particulier le gérant de la participation, contracte en son
nom personnel et est seul engagé envers les tiers; mais ceux-ci peuvent
également se retourner contre l’associé qui s'est immiscé dans
l'opération et leur aurait donné à penser qu'il entendait s'engager à leur
égard; cependant cette responsabilité ne pourrait être recherchée, que
s'il était démontré que l'affaire a tourné au profit dudit associé.
841
Article 862 : La société en participation est dissoute pour les mêmes
causes que la SNC (voir commentaire des articles 290 et 291) c'est à
dire : décès, liquidation des biens, faillite, interdiction d'exercer l'activité
commerciale, d'un associé, à moins que les statuts ou le contrat de
société en participation n'aient écarté ces cas de dissolution. D'autre
part, la société en participation, comme toute société d'une autre forme,
est dissoute par les causes prévues à l'article 200 (voir commentaire de
cet article), c'est à dire : arrivée du terme de la société, réalisation ou
extinction de l'objet social, annulation du contrat de société, décision des
associés aux conditions statutaires, décision judiciaire pour juste motif et
toute autre cause prévue aux statuts. Etant observé qu'un jugement de
liquidation des biens ne peut être une cause de dissolution pour une
société en participation, car cette procédure ne lui est pas applicable,
dans la mesure où elle ne peut détenir de patrimoine; par contre, un tel
jugement prononcé à l'encontre de l'un de ses membres, pourrait
entraîner la dissolution sous la réserve indiquée plus haut (cause écartée
par les statuts).
842
Article 863 : L'article 863 prévoit expressément qu'une société en
participation peut être constituée pour une durée indéterminée, alors que
dans les dispositions communes à toutes les sociétés régies par l'Acte
uniforme, l'article 28 (voir commentaire de cet article), prévoit que la
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LIVRE 6 : LA SOCIETE DE FAIT
Article 864 : Il y a société de fait lorsque 2 ou plusieurs personnes
physiques ou morales se comportent comme des associés sans avoir
constitué entre elles l'une des sociétés reconnues par le présent Acte
Uniforme. (843)
durée d'une société ne peut excéder 99 ans. Il y a lieu de considérer que
la disposition particulière de l'article 863, prévaut sur la disposition
générale de l'article 28, en ce qui concerne la société en participation,
d'autant que l'absence d'écrit constitutif peut, le cas échéant, rendre
difficile la détermination de la durée prévue. Dans un tel cas et selon le
principe général applicable aux sociétés civiles, un associé peut à tout
moment, par lettre à tous les associés, obtenir la dissolution anticipée de
la société en participation, pourvu que sa demande soit faite de bonne foi
et non " à contre temps". On observera par ailleurs, que si tous les droits
sociaux d'une société en participation sont réunis entre les mains d'un
seul associé, la société peut être dissoute dans les conditions prévues à
l'article 60 (voir commentaire de cet article) quelle que soit la durée
déterminée ou indéterminée, de la société.
843
Article 864 : L'article 864 donne une première définition de la
"société de fait" qui ne prend en considération que le comportement des
"associés": Il y a société de fait dès lors que deux ou plusieurs personnes
physiques ou morales se comportent comme des associés, sans avoir
constitué entre elles, une société revêtant une des formes prévues par
l'Acte uniforme (SNC, SCS, SARL, SA ...). Une telle situation risque de
se rencontrer assez souvent, l'intérêt qu'il peut y avoir à révéler
l'existence d'une société de fait, réside dans la recherche de solutions qui
relèvent des règles générales relatives aux sociétés en cas de difficultés
entre "associés" ou avec des tiers et notamment les créanciers des
"associés". Pour qu'il y ait "société de fait", il est nécessaire que les
caractéristiques essentielles (apports, partage de bénéfices ou
d'économies et de pertes, affectio societatis) soient réunies. On
remarquera que la définition de l'article 864 ainsi que celle de l'article 865
(voir commentaire de cet article) qui font tous deux référence aux formes
de sociétés commerciales prévues à l'Acte uniforme, concerne
essentiellement celles dont les activités sont commerciales et non pas
les sociétés civiles, non régies par l'Acte uniforme. Les articles 865 et
115 (voir commentaire de ces articles) donnent par ailleurs d'autres
définitions de la "société de fait" ou de la société "créée de fait".
 259
Article 865 : Lorsque 2 ou plusieurs personnes physiques ou morales ont
constitué entre elles une société reconnue par le présent Acte Uniforme Article 866 : Quiconque y ayant un intérêt peut demander à la juridiction
mais n'ont pas accompli les formalités légales constitutives ou ont compétente du lieu principal de l'activité d'une société de fait, la
constitué entre elles une société non reconnue par le présent Acte reconnaissance de la société de fait entre 2 ou plusieurs personnes dont il
Uniforme, il y a également société de fait. (844) lui appartient d'apporter l'identité ou la dénomination sociale. (845)

844
Article 865 : L'article 865 donne une seconde définition à la "société de
fait" venant s'ajouter à celle de l'article 864 ( voir commentaire de cet article) :
Il y a "société de fait" lorsque deux ou plusieurs personnes physiques ou
morales ont constitué entre elles une société reconnue par l'Acte uniforme
(SNC, SCS, SARL, SA ...) , mais n'ont pas accompli les formalités légales
constitutives. Cette définition est à rapprocher de celle prévue à l'article 115
(voir commentaire de cet article), qui envisage le cas où les associés ont
voulu créer une société , mais n'ont pas établi par écrit le contrat de société.
On observera que l'article 115 parle de "société créée de fait" alors que les
articles 864 à 868 - auxquels l'article 115 renvoie - emploient les termes
"société de fait". La distinction ne semble pas avoir un grand intérêt pratique
et les deux notions recouvrent pratiquement la même situation. En tout état
de cause, l'absence d'accomplissement régulier des formalités constitutives,
entraîne l'impossibilité d'immatriculer la société de fait au Registre du
commerce et du crédit mobilier et la prive, par conséquent, de la personnalité
juridique (voir commentaire de l'article 98). A cet égard, les conséquences
juridiques de ce défaut de personnalité morale, amène la société dans une
situation identique à celle de la société en participation (voir commentaire de
l'article 864). On notera au passage que l'article 115 qui définit la "société
créée de fait", vise également l'absence d'acte unilatéral de volonté: un tel
écrit correspond au cas des sociétés unipersonnelles (SARL ou SA), alors
que ledit article 115 renvoie aux articles 864 et suivants qui ne prévoient pas
la possibilité d'une "société de fait unipersonnelle" puisqu'ils imposent
(Article864 et 865) l'existence de deux associés au moins. Cependant on
pourrait concevoir l'existence d'une telle société lorsque qu'une personne se
comporte comme si elle avait entendu créer une SARL ou une SA
unipersonnelle. L'article 865 donne également une troisième définition de la
"société de fait" : Il y a société de fait lorsque deux ou plusieurs personnes
physiques ou morales ont constitué entre elles une société non reconnue par
l'Acte uniforme. Cette définition ne peut se comprendre dans le cadre de
l'Acte uniforme relatif aux sociétés commerciales, que, si ayant constitué une
société non commerciale par sa forme (société civile par exemple), les
membres lui donnent une activité commerciale, auquel cas il y aurait société
commerciale de fait, puisque l'article 3 (voir commentaire de cet article)
impose obligatoirement l'une des formes prévues à l'Acte uniforme pour
exercer une activité commerciale en société, sur le territoire de l'un des Etats-
Parties.
Article 867 : L'existence d'une société de fait est prouvée par tout moyen.
(846)
Article 868 : Lorsque l'existence d'une société de fait est reconnue par le
juge, les règles de la société en nom collectif sont applicables aux associés.
(847)
845
Article 866 : Toute personne y ayant intérêt et notamment un
créancier ayant cru contracter avec une société ou ayant contracté avec
une personne qui pourrait être considérée comme membre d'une société
de fait, peut demander en justice, la reconnaissance de l'existence d'une
telle société. En effet, cette reconnaissance permet notamment, de
rechercher la responsabilité solidaire et indéfinie de tous ses membres,
en paiement de dettes de l'un d'entre eux, et qui seraient liées à l'activité
de la société de fait, puisque le régime juridique applicable à la société de
fait est celui de la société en nom collectif (voir commentaire des articles
868 et 270). Le demandeur d'une telle reconnaissance n'a pas à apporter
la preuve de l'existence de la société de fait, mais il doit indiquer l'identité
ou la dénomination sociale de ses membres. Le magistrat apprécie
souverainement, s'il y a ou non société de fait, au cas considéré.
846
Article 867 : Comme pour la société en participation (voir
commentaire de l'article 854), la société de fait peut se prouver par tous
moyens , notamment dans le cas de la société créée de fait au sens de
l'article 115 (voir commentaire de cet article): c'est à dire lorsqu'il n'y a
pas eu de contrat écrit de société.
847
Article 868 : Comme pour la société en participation (voir
commentaire de l'article 856), mais quelles que soient, cette fois, les
dispositions dont les membres d'une société de fait ont pu convenir,
notamment au sujet de leurs obligations, entre eux ou envers les tiers, le
régime juridique applicable aux associés des sociétés de fait dont
l'existence a été reconnue en justice, est celui des sociétés en nom
collectif (voir commentaire des articles 270 à 292). En particulier, les
associés sont solidairement et indéfiniment responsables des "dettes
sociales" (voir commentaire des articles 270 et 866).

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 260
LIVRE 7 : LE GROUPEMENT
D'INTERET ECONOMIQUE
TITRE 1 : DISPOSITIONS GENERALES
Article 869 : Le groupement d'intérêt économique est celui qui a pour but
exclusif de mettre en œuvre pour une durée déterminée, tous les moyens
propres à faciliter ou à développer l'activité économique de ses membres, à
améliorer ou à accroître les résultats de cette activité.
Son activité doit se rattacher essentiellement à l'activité économique de
ses membres et ne peut avoir qu'un caractère auxiliaire par rapport à
celle-ci. (848)
848
Article 869 : L'article 869 définit le GIE (Groupement d'Intérêt
Economique). Bien que l'agencement de l'Acte uniforme, sinon son titre,
donne à penser que le Groupement d'Intérêt Economique "GIE" soit une
forme de société commerciale, il y a lieu de distinguer entre la "société" et le
"GIE", en raison notamment, de la différence fondamentale qui existe entre
l'objet social de l'une et l'objectif de l'autre. Alors que la société peut avoir
pour objet n'importe quelle activité pourvu qu'elle soit licite, le GIE ne peut
avoir "pour but exclusif que de mettre en œuvre pour une durée déterminée,
tous les moyens propres à faciliter ou à développer l'activité économique de
ses membres, à améliorer ou à accroître les résultats de cette activité". En
conséquence, un GIE ne peut être que le prolongement de l'activité
économique de ses membres et il ne peut, en aucun cas, exercer par lui
même et directement, cette activité économique. On notera l'emploi des
termes "activité économique" qui, en Droit moderne, tend à se substituer à
celle "d'acte de commerce" , pour y englober des activités qui ne seraient pas
de nature purement commerciale (activités agricoles, libérales, etc.). Les
Etats-Parties ont jugé prématuré d'adopter cette substitution et ont,
provisoirement peut être, préféré conserver la notion ambiguë d'acte de
commerce. Cependant, la notion d'activité économique est retenue dans les
articles relatifs au GIE et notamment à l'article 871 (voir commentaire de cet
article), qui prévoit expressément la possibilité de créer des GIE entre
personnes exerçant une profession libérale, notamment. D'une manière
générale, le GIE peut avoir un objet civil ou commercial, mais il n'est pas
nécessairement commercial par sa forme (voir commentaire de l'article 6).
L'emploi du GIE tend à se répandre dans la pratique, cependant et
malheureusement, se répand également, la confusion touchant à l'objet du
GIE et l'on rencontre fréquemment des GIE dont l'objet n'est pas conforme à
la définition commentée plus haut. De tels GIE deviennent donc des sociétés
créées de fait (voir commentaire des articles 115 et 864 à 868). Il importe
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Article 870 : Le groupement d'intérêt économique ne donne pas lieu par
lui-même à réalisation et à partage des bénéfices.
Il peut être constitué sans capital. (849)
Article 871 : Deux ou plusieurs personnes physiques ou morales peuvent
constituer entre elles un groupement d'intérêt économique, y compris les
personnes exerçant une profession libérale soumise à un statut législatif
ou réglementaire ou dont le titre est protégé.
Les droits des membres ne peuvent être représentés par des titres
négociables. Toute clause contraire est réputée non écrite. (850)
donc de veiller à ce que le GIE n'exerce pas une activité étrangère à celle de
ses membres ou n'absorbe pas l'activité principale de ces derniers. Sous
cette réserve, le GIE présente un intérêt évident, en raison de sa souplesse et
de sa facilité de fonctionnement , pour les entreprises qui ne veulent pas
procéder à la création d'une filiale commune, mais qui souhaiteraient réaliser,
en commun, différentes opérations telles que services de recherches, études
de marché, publicité, bureaux d'achat ou de vente, bureaux d'importation ou
d'exportation, service de gestion administrative ou informatique, formation du
personnel etc.).
849
Article 870 : Le GIE n'a pas vocation à faire des bénéfices, mais rien
ne lui interdit d'en faire et de les répartir entre ses membres. Le plus
souvent le GIE aura par contre, vocation à faire réaliser des économies à
ses membres, par la gestion, à frais commun, d'un service ou d'une
fonction dont le coût partagé sera moindre pour chaque membre, que s'il
avait été seul à le mettre en œuvre. Il n'est pas nécessaire que le GIE ait
un capital social, mais il ne lui est pas interdit d'en avoir un, constitué
d'apports en nature ou en numéraire, consentis par ses membres, soit à
la constitution, soit postérieurement à celle-ci. (les apports en industrie
sont prohibés par l'article 40). De même, le capital pourrait être variable
en fonction des entrées et des sorties de ses membres. Le plus souvent,
le GIE sera dépourvu de capital et fonctionnera grâce aux "cotisations"
de ses membres dans la mesure, où les facturations faites par le GIE
dans le cadre de ses activités, seraient insuffisantes pour couvrir les
coûts de son fonctionnement.
850
Article 871 : Cet article impose au moins deux membres, pour la
constitution et le maintien de l'existence, d'un GIE. Les droits des
membres du GIE peuvent être représentés par des titres, mais ceux-ci ne
peuvent être négociables, en aucun cas. Cependant, des titres ne
peuvent être émis par le GIE (parts sociales) qu'en contrepartie
d'apports, s'il lui en est fait. En effet les articles 38 et 51 (voir
 261
Article 872 : Le groupement d'intérêt économique jouit de la personnalité
morale et de la pleine capacité à compter de son immatriculation au
registre du commerce et du crédit mobilier. (851)
Article 873 : Les membres du groupement d'intérêt économique sont
tenus des dettes du groupement sur leur patrimoine propre. Toutefois, un
nouveau membre peut, si le contrat le permet, être exonéré des dettes
nées antérieurement à son entrée dans le groupement. La décision
d'exonération doit être publiée.
Les membres du groupement d'intérêt économique sont solidaires du
paiement des dettes du groupement, sauf convention contraire avec le
tiers cocontractant. (852)
commentaire de ces articles) ne prévoient une telle émission qu'en
contrepartie d'apports.
851
Article 872 : A la différence des sociétés en participation et des
sociétés de fait, le GIE doit être immatriculé au Registre du commerce; à
défaut, il deviendrait une société de fait. Cette immatriculation entraîne
pour le GIE l'acquisition de la personnalité morale (voir commentaire de
l'article 98). Ceci permet par conséquent au GIE, de conclure et de
prendre des engagements en son propre nom et d'avoir notamment, une
dénomination, un siège et un patrimoine.
852
Article 873 : L'article 873 pose le principe général de la responsabilité
solidaire et indéfini des membres du GIE envers les tiers, à raison des dettes
du GIE, comme en ce qui concerne les associés des SNC. Cependant,
l'article 873 permet de limiter cette solidarité aux dettes nées postérieurement
à l'entrée d'un membre dans le GIE, à condition que son contrat le prévoie et
que cette limitation de solidarité soit publiée. L'article 873 n'indique pas les
modalités de cette publication. Cette mention devra au moins figurer dans les
avis prévus aux articles 262 et 263 (voir commentaire de ces articles). Quant
aux membres qui se retirent du GIE, il semble qu'ils ne restent responsables
des dettes de ce dernier, que jusqu'au jour de leur retrait, et dans le silence
de l'Acte uniforme sur ce point, une importance particulière devra être
attachée à la publication d'un tel retrait. La solidarité de l'article 873 pourrait
bien sûr, être écartée, si le dirigeant du GIE prend le soin d'y faire renoncer le
tiers cocontractant expressément, par une disposition écrite de la convention
conclue avec lui. Cette renonciation pourrait intervenir pour chaque
convention ou de manière générale, de même qu'il semble possible de faire
renoncer un tiers à toutes poursuites individuelles contre les membres du
GIE. Ceci pourrait d'ailleurs être une condition inscrite dans le contrat de GIE.
La solidarité de l'article 873 sera sans doute de nature à décourager la
Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d'intérêt économique avec commentaires
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Article 874 : Les créanciers du groupement ne peuvent poursuivre le
paiement des dettes contre un associé qu'après avoir vainement mis en
demeure le groupement par acte extrajudiciaire. (853)
Article 875 : Le groupement d'intérêt économique peut émettre des
obligations aux conditions générales d'émission de ces titres s'il est lui-
même composé exclusivement de sociétés autorisées à émettre des
obligations. (854)
Article 876 : Sous réserve des dispositions du présent Acte Uniforme, le
contrat détermine l'organisation du groupement d'intérêt économique et
fixe librement la contribution de chaque membre aux dettes. A défaut,
chaque membre supporte une part égale.
Au cours de la vie sociale, le groupement peut accepter de nouveaux
membres dans les conditions fixées par le contrat.
Tout membre peut se retirer du groupement dans les conditions prévues
dans le contrat, sous réserve qu'il ait exécuté ses obligations.
Le contrat est rédigé par écrit et soumis aux mêmes conditions de
publicité que les sociétés visées par le présent Acte Uniforme.
Il contient notamment les indications suivantes :
constitution de GIE, dans certains cas, et les futurs membres d'un GIE
devront y attacher une attention particulière, avant de signer le contrat, afin
d'éviter d'engager inconsidérément, une responsabilité qui peut se révéler
lourde de conséquences.
853
Article 874 : La mise en cause par un tiers de la responsabilité
solidaire et indéfinie du membre du GIE, prévue à l'article 873 (voir
commentaire de cet article), ne peut intervenir qu'après une vaine mise
en demeure du GIE lui-même. Cette mise en demeure doit être faite
obligatoirement par acte extrajudiciaire, et pas seulement par un simple
écrit.
854
Article 875 : L'article 875, comme l'article 780 (voir commentaire de
cet article), permet aux GIE d'émettre des obligations. Mais une telle
émission n'est autorisée que si le GIE ne compte parmi ses membres,
que des SA elles-mêmes autorisées à émettre des obligations : c'est à
dire des SA ayant: plus de deux ans d'existence, approuvé au moins les
comptes de leurs deux premiers exercices sociaux et intégralement
libéré leur capital social. De telles émissions d'obligations doivent se faire
dans les conditions prévues aux articles 744 à 747 et 779 à 821 et en
outre, s'il s'agit d'une émission publique, à celles prévues aux articles
841 à 845 (voir commentaire de ces divers articles).
 262
1) la dénomination du groupement d'intérêt économique;
2) les nom, raison sociale ou dénomination sociale, forme juridique, Article 877 : L'assemblée générale des membres du groupement d'intérêt
adresse du domicile ou du siège social et, s'il y a lieu, le numéro économique est habilitée à prendre toute décision, y compris de
d'immatriculation au registre du commerce et du crédit mobilier de dissolution anticipée ou de prorogation dans les conditions déterminées
chacun des membres du groupement d'intérêt économique; par le contrat.
3) la durée pour laquelle le groupement d'intérêt économique est Celui-ci peut prévoir que toutes les décisions ou certaines d'entre elles
constitué; seront prises aux conditions de quorum et de majorité qu'il fixe. Dans le
4) l'objet du groupement d'intérêt économique; silence du contrat, les décisions sont prises à l'unanimité.
5) l'adresse du siège du groupement d'intérêt économique. Le contrat peut également attribuer à chaque membre du groupement
Toutes les modifications du contrat sont établies et publiées dans les d'intérêt économique un nombre de voix différent de celui attribué aux
mêmes conditions que le contrat lui-même. Elles ne sont opposables aux autres. A défaut, chaque membre dispose d'une voix. (856)
tiers qu'à dater de cette publicité.
Les actes et documents émanant du groupement d'intérêt économique et
destinés aux tiers, notamment les lettres, factures, annonces et contrat de GIE devra également indiquer les condition d'admission et de
publications diverses doivent indiquer lisiblement la dénomination du retrait des membres, ainsi que celles de leur contribution aux dettes. Sur ce
groupement, suivie des mots "groupement d'intérêt économique" ou du dernier point, à défaut d'indication du contrat, les membres seraient tenus
sigle "G.I.E.". entre eux, par parts égales, tandis qu'envers les tiers, ils sont tenus, en
Toute infraction aux dispositions de l'alinéa ci-dessus est punie d'une principe solidairement et indéfiniment (voir commentaire de l'article 873). On
peine de contravention. ( ) 855 observera que le dernier alinéa de l'article 876 prévoit une peine de
"contravention", pour le non respect de l'obligation de mentionner sur les
documents émanant du GIE, la dénomination et la forme de celui-ci. L'Acte
855 uniforme n'indique pas la sanction applicable, cet aspect étant réservé à la
Article 876 : Les caractéristiques essentielles et les modalités
d'organisation et de fonctionnement du GIE, ainsi que la contribution de compétence des législations nationales des Etats-Parties. Cette disposition
chaque membre aux dettes, en ce qui concerne leurs seuls rapports entre vient compléter les dispositions pénales prévues aux articles 886 à 905 (voir
eux, sont librement déterminées par le contrat de groupement. Ce contrat doit commentaire de ces articles). Quant aux formalités de publicité obligatoires,
obligatoirement résulter d'un écrit et comporter au moins, les indications prévues par l'article 876 en ce qui concerne la publication du contrat de GIE
énumérées à l'article 876 (dénomination, désignation des membres, durée, et de ses modifications éventuelles, à défaut de dispositions spécifiques les
objet et siège du groupement). Ce contrat ne reçoit pas l'appellation de concernant et indiquant la teneur, la nature et les délais, il y a lieu d'appliquer
"statuts", dans les articles de l'Acte uniforme relatifs au GIE. En conséquence, les dispositions communes prévues aux articles 257 à 265 (voir commentaire
on peut se demander si l'obligation de la forme authentique imposée par de ces articles).
856
l'article 10 (voir commentaire de cet article) qui ne vise que les "statuts", Article 877 : Les décisions collectives des membres du GIE, se
s'imposent ou non au contrat de GIE. Il serait souhaitable qu'il soit possible prennent en assemblée générale, dans les conditions prévues par
d'établir un tel "contrat" seulement sous la forme SSP, s'il ne contient pas de l'article 877 et par les articles 125 à 136 (voir commentaire de ces
disposition (apport de biens immobiliers par exemple) qui rendrait par ailleurs articles). Le contrat de GIE détermine librement les conditions de quorum
la forme authentique ou notariée, nécessaire. En ce qui concerne la et de majorité requises pour l'adoption des décisions et parmi lesquelles il
dénomination, le siège, l'objet et la durée du GIE, il semble qu'il faille pourrait être, le cas échéant, distingué entre les décisions ordinaires et
respecter les conditions et dispositions générales prévues aux articles 14 à les décisions extraordinaires. Le contrat de GIE détermine également le
36 (voir commentaire de ces articles). En ce qui concerne les énonciations nombre de voix dont dispose chaque membre. Si le contrat ne prévoit
devant figurer obligatoirement sur les documents émanant du GIE, ce seront rien à ce sujet, les décisions devront être prises obligatoirement à
celles prévues à l'article 17 (voir commentaire de cet article): c'est à dire, non l'unanimité, chaque membre disposant d'une voix. Le contrat pourra
seulement la dénomination et le siège du GIE, comme prévu à l'article 876, également utilement prévoir les conditions de convocation, de
mais également l'adresse géographique du siège, le numéro d'immatriculation participation, de représentation et de tenue (bureau, feuille de
au Registre du commerce et éventuellement, le montant du capital social. Le présence...) de l'assemblée générale. Par contre, il ne semble pas que

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 263
Article 878 : L'assemblée est obligatoirement réunie à la demande d'un
quart au moins des membres du groupement d'intérêt économique en
nombre. (857)
TITRE 2 : ADMINISTRATION
Article 879 : Le groupement d'intérêt économique est administré par une
ou plusieurs personnes physiques ou morales, sous réserve, si c'est une
personne morale, qu'elle désigne un représentant permanent, qui encourt
les mêmes responsabilités civiles et pénales que s'il était administrateur
en son nom propre.
Sous cette réserve, le contrat ou, à défaut, l'assemblée des membres du
groupement d'intérêt économique organise librement l'administration du
groupement et nomme les administrateurs dont il détermine les
attributions, les pouvoirs et les conditions de révocation.
Dans les rapports avec les tiers, un administrateur engage le groupement
d'intérêt économique pour tout acte entrant dans l'objet de celui-ci. Toute
limitation de pouvoirs est inopposable aux tiers. (858)
l'article 877 permette l'adoption des décisions collectives des GIE, par
consultation par correspondance puisque aucune condition particulière
n'est prévue à ce sujet, alors que l'article 133 y fait référence (voir
commentaire de cet article).
857
Article 878 : L'article 878 impose de réunir l'assemblée générale du
GIE, si le quart au moins des membres, en nombre, le demande, quelle
que soit la fraction du capital éventuel, que ces membres détiennent.
L'Acte uniforme n'indique pas en dehors de ce cas, qui a le pouvoir de
convoquer l'assemblée générale du GIE; ceci pourra donc utilement être
prévu par le contrat, de même que les documents qui devront être mis à
la disposition des membres, avant et après l'assemblée.
858
Article 879 : Le contrat de GIE devra également organiser le mode
d'administration du groupement et notamment les conditions de nomination,
révocations, durée de fonctions, pouvoirs, attributions et rémunération, du ou
des administrateurs. Les administrateurs peuvent être des personnes
physiques ou morales, membre ou non du groupement, la seule contrainte
imposée par l'article 879 étant que, s'il s'agit d'une personne morale, celle-ci
doit, comme pour les SA, désigner un représentant permanent. L'article 879
prévoit, comme pour les dirigeants des autres formes de sociétés, que
l'administrateur du GIE a, vis à vis des tiers, tous pouvoirs pour agir au nom
du GIE sans qu'une limitation contractuelle des pouvoirs puisse, en aucun
cas, semble-t-il, être opposée aux tiers. Cependant, ces pleins pouvoirs vis à
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TITRE 3 : CONTROLE
Article 880 : Le contrôle de la gestion et le contrôle des états financiers
de synthèse sont exercés dans les conditions prévues par le contrat.
Toutefois, lorsqu'un groupement d'intérêt économique émet des
obligations dans les conditions prévues à l'article 874 du présent Acte
Uniforme, le contrôle de gestion doit être exercé par une ou plusieurs
personnes physiques nommées par l'assemblée.
La durée de leurs fonctions et leurs pouvoirs sont déterminés par le
contrat.
Le contrôle des états financiers de synthèse doit être exercé par un ou
plusieurs commissaires aux comptes choisis sur la liste officielle des
commissaires aux comptes et nommé par l'assemblée pour une durée de 6
exercices.
Sous réserve des règles propres aux groupements d'intérêt économique, le
commissaire aux comptes a le même statut, les mêmes attributions et les
mêmes responsabilités que le commissaire aux comptes de société
anonyme. (859)
vis des tiers, ne s'entendent que dans la limite de l'objet du GIE. En
conséquence, un soin tout particulier devra être apporté à la rédaction de cet
objet, dans le contrat de GIE, afin de préserver les intérêts des membres
contre les conséquences d'actes des administrateurs dont ils ne
souhaiteraient pas endosser la responsabilité éventuelle, compte tenu de la
responsabilité indéfinie et solidaire prévue à l'article 873 (voir commentaire de
cet article). Mais il semble que, bien que cela ne soit pas expressément prévu
par l'article 879, les administrateurs des GIE puissent engager ces derniers,
par des actes qui ne relèveraient pas de leur objet, dans les conditions
prévues à l'article 122 (voir commentaire de cet article). Par application des
dispositions de l'article 123 (voir commentaire de cet article), la désignation, la
révocation ou la démission des administrateurs de GIE, doit être publiée au
Registre du commerce et du crédit mobilier. Comme tout mandataire,
l'administrateur du GIE est civilement responsable de l'exécution de son
mandat dans les conditions prévues aux articles 161 à 172 (voir commentaire
de ces articles).
859
Article 880 : En ce qui concerne le contrôle de la gestion, des comptes et
des états financiers de synthèse des GIE, c'est encore le contrat de
groupement qui l'organise librement; il doit prévoir notamment, les conditions
de nomination, de révocation et de rémunération, la durée du mandat des
contrôleurs ainsi que l'étendue de leur mission et la façon dont ils doivent en
rendre compte. L'article 880 fait une distinction entre le contrôle de la gestion
 264
Un groupement d'intérêt économique peut être transformé en société en
Article 881 : Dans le cas d'émission d'obligations par le groupement nom collectif sans donner lieu à dissolution ni à création d'une personne
d'intérêt économique, la répression des infractions relatives aux morale nouvelle. (861)
obligations prévues par le présent Acte Uniforme est applicable aux
dirigeants du groupement d'intérêt économique ainsi qu'aux personnes TITRE 5 : DISSOLUTION
physiques dirigeant les sociétés membres ou représentants permanents
des personnes morales dirigeants de ces sociétés. (860) Article 883 : Le groupement d'intérêt économique est dissout :
1) par l'arrivée du terme;
TITRE 4 : TRANSFORMATION 2) par la réalisation ou l'extinction de son objet;
3) par la décision de ses membres dans les conditions prévues à l'article
Article 882 : Toute société ou association dont l'objet correspond à la 877 du présent Acte Uniforme;
définition du groupement d'intérêt économique peut être transformée en 4) par décision judiciaire, pour justes motifs;
groupement d'intérêt économique sans donner lieu à dissolution ou à 5) par décès d'une personne physique ou dissolution d'une personne
création d'une personne morale nouvelle. morale membre du groupement d'intérêt économique, sauf clause
contraire du contrat. (862)

et le contrôle des états financiers de synthèse: ce qui, au passage, suppose
que les GIE soient soumis à l'établissement de tels états annuels dans des
conditions que l'Acte uniforme ne précise d'ailleurs pas, à moins que, les
articles 137 à 146 (voir commentaire de ces articles) ne concernent
également les GIE. Pour ce qui est du contrôle de la gestion des GIE, l'article
880 impose que le ou les contrôleurs soient des personnes physiques
désignées par l'assemblée générale des membres du groupement, mais
seulement si le GIE émet des obligations (voir commentaire des articles 780
et 875). Dans les GIE qui n'auraient pas émis des obligations, la désignation
du ou des contrôleurs de gestion pourrait se faire librement, selon ce que
prévoit le contrat de Groupement. En ce qui concerne le contrôle des états
financiers de synthèse, l'article 880 impose qu'il soit effectué par un ou
plusieurs commissaires aux comptes, personnes physiques, nommés pour 6
ans par l'assemblée générale des membres du groupement, et devant
exercer leur mandat dans les mêmes conditions que les commissaires aux
comptes des SA (voir commentaire des articles 694 à 74). La rédaction de
l'article 880 laisse subsister un doute sur cette obligation, dont on se
demande si elle concerne tous les GIE ou seulement ceux qui émettent des
obligations. Il semble cependant que tous les GIE, qu'ils émettent ou non des
obligations, soient astreints à la désignation de commissaires aux comptes.
860
Article 881 : Les infractions visées à l'article 881 sont celles qui sont
définies par l'article 905 (voir commentaire de cet article) étant observé
que les sanctions sont, quant à elles, définies par la législation pénale de
chaque Etat-Partie.
861
Article 882 : Selon l'article 882, la transformation en GIE est
possible, sans création d'un être moral nouveau, pour toute société ou
association dont l'objet correspond à la définition du GIE (voir
commentaire de l'article 869). Mais si sous la forme antérieure, les
membres de la société n'encouraient qu'une responsabilité limitée au
montant de leurs apports (cas des SA et des SARL par exemple) la
transformation devra être décidée à l'unanimité de ces associés (voir
commentaire de l'article 181). Rien n'empêche, pour réaliser une telle
transformation, que la société qui veut adopter la forme du GIE, décide
au préalable, de modifier son objet social, pour le rendre compatible avec
la définition de l'article 869. A l'inverse, l'article 882 prévoit qu'un GIE ne
peut, sans perdre sa personnalité juridique, que se transformer en SNC.
La transformation d'un GIE en une société d'une forme autre que celle de
la SNC, y compris celle de la société civile, entraînerait la dissolution du
GIE et la création d'un être moral nouveau, si cette nouvelle forme jouit
de la personnalité juridique (ce qui ne serait le cas, ni de la société en
participation, ni de la société de fait).
862
Article 883 : En dehors du cas de transformation en société autre
que la SNC, tel que prévu à l'article 882 (voir commentaire de cet article),
la dissolution du GIE intervient, comme pour la plupart des sociétés
commerciales (voir commentaire de l'article 200) par les causes
suivantes: arrivée du terme, réalisation ou extinction de l'objet, par
décision des membres, par décision de justice, pour juste motif, par
décès ou dissolution, incapacité, faillite ou interdiction de l'un de ses
membres. Observation étant faite que, dans ce dernier cas prévu aux
articles 883 et 884, le contrat de GIE pourrait valablement écarter cette

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 265
Article 884 : Si l'un des membres est frappé d'incapacité, de faillite
personnelle ou d'interdiction de diriger, gérer, administrer ou contrôler
une entreprise quelle qu'en soit la forme ou l'objet, le groupement
d'intérêt économique est dissout à moins que sa continuation ne soit
prévue par le contrat ou que les autres membres ne le décident à
l'unanimité. (863)
Article 885 : La dissolution du groupement d'intérêt économique entraîne
sa liquidation. La personnalité du groupement subsiste pour les besoins
de sa liquidation.
La liquidation s'opère conformément aux dispositions du contrat. A
défaut, un liquidateur est nommé par l'assemblée générale des membres
du groupement d'intérêt économique ou si l'assemblée n'a pu procéder à
cette nomination, par décision du président de la juridiction compétente.
Après paiement des dettes, l'excédent d'actif est réparti entre les membres
dans les conditions prévues par le contrat. A défaut, la répartition est
faite par parts égales. (864)
PARTIE 3 : DISPOSITIONS PENALES
TITRE 1 : INFRACTIONS RELATIVES A
LA CONSTITUTION DES SOCIETES
cause de dissolution. On pourrait ajouter qu'au cas où le GIE ne
comporterait plus qu'un seul membre, il se trouverait dissout de plein
droit, sauf à considérer que, dans de telles circonstances, l'article 60
trouverait à s'appliquer (voir commentaire de cet article): ce qui est
douteux si l'on considère qu'un GIE n'émet pas nécessairement des titres
sociaux. Il sera utile de prévoir cette éventualité dans le contrat de GIE.
863
Article 884 : Dans le cas de dissolution du GIE, envisagé par cet
article - lequel peut être écarté, non seulement par une disposition du
contrat, mais aussi par une décision unanime des autres membres du
groupement - il n'est pas fait mention de la liquidation des biens d'un
membre. Le contrat de GIE pourra utilement envisager cette situation.
864
Article 885 : Les dispositions de cet article confirment pour le GIE,
les dispositions générales de l'article 201 (voir commentaire de cet
article).
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Article 886 : Est constitutif d'une infraction pénale, le fait, pour les
fondateurs, le président-directeur général, le directeur général,
l'administrateur général ou l'administrateur général adjoint d'une société
anonyme d'émettre des actions avant l'immatriculation ou à n'importe
quelle époque lorsque l'immatriculation est obtenue par fraude ou que la
société est irrégulièrement constituée. (865)
Article 887 : Encourent une sanction pénale :
1) ceux qui, sciemment, par l'établissement de la déclaration notariée de
souscription et de versement ou du certificat du dépositaire, auront
affirmé sincères et véritables des souscriptions qu'ils savaient fictives ou
auront déclaré que les fonds qui n'ont pas été mis définitivement à la
disposition de la société ont été effectivement versés;
2) ceux qui auront remis au notaire ou au dépositaire, une liste des
actionnaires ou des bulletins de souscription et de versement
mentionnant des souscriptions fictives ou des versements de fonds qui
n'ont pas été mis définitivement à la disposition de la société;
3) ceux qui sciemment, par simulation de souscription ou de versement ou
par publication de souscription ou de versement qui n'existent pas ou de
865
Article 886 : Les articles 886 à 905 ne font que définir les infractions à la
réglementation des sociétés commerciales, en déterminant quels en sont les
faits constitutifs et quelles sont les personnes sanctionnables. Ils ne fixent pas
les sanctions, lesquelles relèvent exclusivement du Droit pénal de chacun des
Etats-Parties qui se sont engagés à déterminer lesdites sanctions, en vertu
de l'article 5 du traité OHADA. Les sanctions applicables aux infractions
définies aux articles 886 à 905, pourront donc être différentes d'un Etat-Partie
à l'autre. La législation des Etats-Parties peut également prévoir et
sanctionner d'autres infractions que celles définies aux articles 886 à 905. La
législation nationale demeure applicable dans la mesure où elle n'est pas
contraire aux dispositions de l'Acte Uniforme(voir commentaire des articles 1
et 919). L'article 886 ne vise que les émissions d'actions et ne concerne donc
que les fondateurs et dirigeants des SA, seules sociétés autorisées à émettre
des actions. Par "émission" il faut entendre la création matérielle des titres
d'actions ou leur inscription en compte (voir commentaire de l'article 764).
Cette émission ne peut intervenir avant l'immatriculation régulière de la SA au
Registre du commerce et du crédit mobilier, observation faite que, lorsque
l'émission est faite à la suite d'une augmentation de capital, elle peut
intervenir dès la réalisation définitive de celle-ci, et sans attendre l'inscription
modificative au RC.
 266
tous autres faits faux, auront obtenu ou tenté d'obtenir des souscriptions
ou des versements; TITRE 2 : INFRACTIONS RELATIVES A LA GERANCE,
4) ceux qui, sciemment, pour provoquer des souscriptions ou des A L'ADMINISTRATION ET
versements auront publié les noms de personnes désignées
contrairement à la vérité comme étant ou devant être attachées à la
A LA DIRECTION DES SOCIETES
société à un titre quelconque; ceux qui, frauduleusement, auront fait
attribuer à un apport en nature, une évaluation supérieure à sa valeur Article 889 : Encourent une sanction pénale, les dirigeants sociaux qui,
réelle. (866) en l'absence d'inventaire ou au moyen d'inventaire frauduleux, auront,
sciemment, opéré entre les actionnaires ou les associés la répartition de
Article 888 : Encourent une sanction pénale, ceux qui auront sciemment dividendes fictifs. ( )
868

négocié :
1) des actions nominatives qui ne sont pas demeurées sous la forme
nominative jusqu'à leur entière libération;
2) des actions d'apport avant l’expiration du délai pendant lequel elles ne
sont pas négociables;
3) des actions de numéraire pour lesquelles le versement du quart du
nominal n'a pas été effectué.(867)
866
Article 887 : Les infractions définies à l'article 887 concernent les
irrégularités et les manœuvres frauduleuses relatives à la souscription
des titres matérialisant les droits sociaux, et essentiellement les titres
destinés à rémunérer des apports en numéraire; cependant au 4° de
l'article, est également visée, l'attribution frauduleuse d'une valeur
supérieure à la valeur réelle, pour les apports en nature. Les dispositions
de l'article 887 semblent viser aussi bien les SA que les SARL, puisque
ces dernières sont également soumises à la déclaration notariée de
souscription et de versement (voir commentaire des articles 314 et 361)
et que, hormis au 2° de l'article où une référence précise est faite aux
actionnaires (SA), les autres dispositions dudit article, ne font pas
référence exclusive aux SA.
867
Article 888 : Cet article ne vise que les SA puisqu'il n'y est question que
du non respect des règles ne non négociabilité des actions, qu'il s'agisse
d'actions d'apport ou d'actions de numéraire, non régulièrement ou
intégralement libérées. L'article 888 vise le non respect des dispositions des
articles 749 (forme nominative obligatoire des actions de numéraire jusqu'à
leur libération intégrale), 389 et 604 (libération du quart au moins, des action
émises intégralement en numéraire). Les termes de l'article 888 posent
toutefois un problème de cohérence avec les autres dispositions de l'Acte
Uniforme: en effet il donne implicitement à penser, d'une part, que les actions
de numéraire régulièrement libérées du quart, sont négociables, pourvu
qu'elles revêtent la forme nominative, et d'autre part, que les actions d'apport
ne sont pas négociables pendant un certain délai. Or sur le premier point,
Article 890 : Encourent une sanction pénale, les dirigeants sociaux qui
auront sciemment, même en l'absence de toute distribution de dividendes,
l'article 761 (voir commentaire de cet article) prévoit que les actions de
numéraire ne sont négociables qu'après avoir été entièrement libérées
(l'article 749 prévoyant que jusque là, elles doivent revêtir obligatoirement la
forme nominative). Sur le second point, l'Acte Uniforme ne prévoit nulle part
que les actions d'apport ne sont pas négociables pendant un certain délai, par
contre, les articles 45 et 626 prévoient qu'elles doivent être intégralement
libérées dès leur émission et l'article 749 prévoit qu'elles ne peuvent être
converties au porteur, avant l'expiration d'un délai de deux ans (voir
commentaire de ces articles). Faut-il en conclure que les actions d'apport ne
sont négociables que deux ans après la réalisation de l'apport et que les
actions de numéraire partiellement et régulièrement libérées, sont
négociables dès leur émission ? Sur ce dernier point au moins, la rédaction
de l'article 761 ne permet pas cette conclusion (voir commentaire de cet
article). On remarquera que, bien que l'article 888 trouve curieusement sa
place sous le titre "infractions relatives à la constitution des sociétés", il vise
en réalité des infractions qui ne peuvent être commises qu'après la
constitution de la SA.
868
Article 889 : La distribution de dividendes fictifs, prévue à l'article
889, constitue une infraction qui concerne tout dirigeant de société, quelle
que soit la forme de celle-ci, mais pour que l'infraction visée soit
commise, il faut que les trois éléments prévus par cet article, soient
réunis simultanément : absence d'inventaire ou inventaire frauduleux,
distribution de dividende fictif et distribution faite sciemment. Il y a
dividende fictif lorsque les conditions prévues par l'article 144 (voir
commentaire de cet article) n'ont pas été respectées: c'est à dire, chaque
fois qu'un dividende aura été distribué alors qu'il a été prélevé sur des
sommes dont le caractère "distribuable" n'a pas été constaté
régulièrement par l'assemblée générale, après dotation aux réserves et
comme défini à l'article 143 (voir commentaire de cet article).

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 267
publié ou présenté aux actionnaires ou associés, en vue de dissimuler la
véritable situation de la société, des états financiers de synthèse ne TITRE 4 : INFRACTIONS RELATIVES
donnant pas, pour chaque exercice, une image fidèle des opérations de AUX MODIFICATIONS DU CAPITAL
l'exercice, de la situation financière et de celle du patrimoine de la société,
à l'expiration de cette période. (869)
DES SOCIETES ANONYMES
Article 891 : Encourent une sanction pénale le gérant de la société à
responsabilité limitée, les administrateurs, le président directeur général,
le directeur général, l'administrateur général ou l'administrateur général
adjoint qui, de mauvaise foi, font des biens ou du crédit de la société, un
usage qu'ils savaient contraire à l'intérêt de celle-ci, à des fins
personnelles, matérielles ou morales, ou pour favoriser une autre
personne morale dans laquelle ils étaient intéressés, directement ou
indirectement. (870)
TITRE 3 : INFRACTIONS RELATIVES
AUX ASSEMBLEES GENERALES
Article 892 : Encourent une sanction pénale, ceux qui, sciemment, auront
empêché un actionnaire ou un associé de participer à une assemblée
générale. (871)
869
Article 890 : L'infraction de présentation et/ou de publication d'états
financiers de synthèse inexacts, concerne tout dirigeant de société
commerciale, quelle que soit sa forme. Seraient inexacts, les états
financiers de synthèse qui ne rempliraient pas les conditions requises par
l'article 137 (voir commentaire de cet article) et par l'Acte Uniforme relatif
au Droit comptable. Les états financiers de synthèse sont ceux qui sont
indiqués à l'article 8 de ce dernier Acte Uniforme: bilan, compte de
résultat, tableau de financement des ressources et des emplois, ainsi que
l'état annexe incluant les états prévus par l'article 139 de l'Acte Uniforme
relatif aux sociétés commerciales (état des cautionnements, avals et
garanties donnés par la société et état des sûretés réelles consenties par
la société).
870
Article 891 : L'infraction d'abus des biens et du crédit de la société,
prévue par l'article 891 ne concerne que les dirigeants de SA et de SARL,
puisque seuls ces derniers sont expressément visés par cet article.
871
Article 892 : L'infraction prévue à l'article 892 concerne tous ceux, et
notamment les dirigeants, qui auront mis un obstacle quelconque à la
participation d'un associé d'une société commerciale, quelle que soit sa
forme, à une assemblée générale. Ceci vise également semble-t-il, les
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CHAPITRE 1 : AUGMENTATION DE CAPITAL
Article 893 : Encourent une sanction pénale, les administrateurs, le
président du conseil d'administration, le président-directeur général, le
directeur général, l'administrateur général ou l'administrateur général
adjoint d'une société anonyme qui, lors d'une augmentation de capital,
auront émis des actions ou des coupures d'actions :
1) avant que le certificat du dépositaire ait été établi;
2) sans que les formalités préalables à l'augmentation de capital aient été
régulièrement accomplies;
3) sans que le capital antérieurement souscrit de la société ait été
intégralement libéré;
4) sans que les nouvelles actions d'apport aient été intégralement libérées
avant l'inscription modificative au registre du commerce et du crédit
mobilier;
5) sans que les actions nouvelles aient été libérées d'un quart au moins de
leur valeur nominale au moment de la souscription;
6) le cas échéant, sans que l'intégralité de la prime d'émission ait été
libérée au moment de la souscription.
Des sanctions pénales sont également applicables aux personnes visées au
présent article qui n'auront pas maintenu les actions de numéraire sous
forme nominative jusqu'à leur entière libération. (872)
obstacles mis au droit de participer aux votes, quelle que soit la forme de
la consultation (consultation par correspondance, notamment) ainsi que
le non respect du droit de communication préalable, notamment en ce qui
concerne les SARL et les SA (voir commentaire des articles 345 et 525).
872
Article 893 : L'infraction prévue à l'article 893 ne concerne que les
dirigeants de SA, pour les émissions d'actions faites à l'occasion d'une
augmentation de capital. Les éléments constitutifs de l'infraction, tels que
prévus aux 3° et 4° de cet article, posent les difficultés d'interprétation
suivantes : Le 3° semble interdire à une SA de procéder à une quelconque
augmentation de capital, si son capital social n'a pas été, au préalable,
intégralement libéré. Or cette interdiction ne vise que les émissions de
nouvelles actions de numéraire (voir commentaire de l'article 572). Il peut
donc être procédé à une augmentation de capital par incorporation de
 268
Article 894 : Encourent des sanctions pénales, les dirigeants sociaux qui,
lors d'une augmentation de capital :
1) n'auront pas fait bénéficier les actionnaires, proportionnellement au
montant de leurs actions, d'un droit préférentiel de souscription des
actions de numéraire lorsque ce droit n'a pas été supprimé par
l'assemblée générale et que les actionnaires n'y ont pas renoncé;
2) n'auront pas fait réserver aux actionnaires un délai de 20 jours au
moins, à dater de l'ouverture de la souscription, sauf lorsque ce délai a
été clos par anticipation;
3) n'auront pas attribué les actions rendues disponibles, faute d'un
nombre suffisant de souscription à titre irréductible, aux actionnaires
qui ont souscrit à titre réductible un nombre d'actions supérieur à celui
qu'ils pouvaient souscrire à titre irréductible, proportionnellement aux
droits dont ils disposent;
4) n'auront pas réservé les droits des titulaires de bons de souscription.
(873)
réserves ou par apport en nature. Le 4° semble prévoir qu'une émission
d'actions lors d'une augmentation de capital en nature, ne peut intervenir
qu'après l'inscription modificative au RC. Or ceci ne résulte d'aucune autre
disposition de l'Acte Uniforme et il semble possible d'émettre les actions
d'apport nouvelles, lesquelles doivent être effectivement, immédiatement et
intégralement libérées, dès la réalisation définitive de l'augmentation de
capital: c'est à dire au jour de l'assemblée générale ayant statué sur l'apport
(voir commentaire de l'article 624).Faut-il néanmoins en conclure, comme
pour l'émission d'actions à la constitution (voir commentaire de l'article 886)
que c'est en vertu des dispositions du seul article 893 que les émissions
d'actions, tout au moins des actions d'apport, ne peuvent être faites qu'après
le modificatif au RC ? La question reste posée. On remarquera par ailleurs,
que l'article 893, en son dernier alinéa, définit une infraction qui déborde du
cadre des augmentations de capital des SA, puisqu'elle concerne la forme
nominative obligatoire des actions de numéraire partiellement libérées,
prévue par l'article 749 (voir commentaire de cet article). Cette infraction vient
compléter celle prévue, en pareil cas, par l'article 888 (voir commentaire de
cet article), mais seulement pour la négociation de telles actions.
873
Article 894 : L'infraction définie à l'article 894 en ce qui concerne
l'entrave à l'exercice du droit préférentiel de souscription, concerne
uniquement les dirigeants des SA qui n'auraient pas scrupuleusement
respecté, notamment, les dispositions des articles 574 à 578 et 586 et
593 (voir commentaire de ces articles). On notera que le 3° de l'article
894 vient utilement préciser que les actions disponibles en cas
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Article 895 : Encourent une sanction pénale, les dirigeants sociaux qui,
sciemment, auront donné ou confirmé des indications inexactes dans les
rapports présentés à l'assemblée générale appelée à décider de la
suppression du droit préférentiel de souscription.(874)
CHAPITRE 2 : REDUCTION DE CAPITAL
Article 896 : Encourent une sanction pénale, les administrateurs, le
président-directeur général, le directeur général, l'administrateur général
ou l'administrateur général adjoint qui, sciemment, auront procédé à une
réduction de capital :
1) sans respecter l'égalité des actionnaires;
2) sans avoir communiqué le projet de réduction de capital aux
commissaires aux comptes quarante-5 jours avant la tenue de
l'assemblée générale appelée à statuer sur la réduction de capital. (875)
TITRE 5 : INFRACTIONS RELATIVES
AU CONTROLE DES SOCIETES
d'insuffisance de souscription à titre irréductible, doivent être attribuées
aux actionnaires qui ont souscrit à titre réductible, proportionnellement
aux droits dont ils disposent. Cette précision fait défaut à l'article 576 (voir
commentaire de cet article).
874
Article 895 : L'infraction de l'article 895 ne vise, en complément à
celle de l'article 894, que les dirigeants des SA qui ne respecteraient pas
les dispositions des articles 588, 589 et 592 concernant les informations
que doivent contenir les rapports du conseil d'administration ou de
l'administrateur général, en cas de suppression du droit préférentiel de
souscription (voir commentaire de ces articles).
875
Article 896 : Cet article ne concerne que les dirigeants des SA
puisqu'ils y sont seuls visés, et il limite les éléments constitutifs de
l'infraction, au seul non respect des dispositions des articles 628 et 629
(voir commentaire de ces articles) sur le principe d'égalité des droits des
actionnaires et de l'obligation de communication préalable du projet au
commissaire aux comptes, en cas de réduction de capital. Bien que les
gérants de SARL soient tenus d'obligations semblables, en cas de
réduction de capital (voir commentaire des articles 366 et 367), ils ne
sont pas, semble-t-il, concernés par les dispositions de l'article 896 qui ne
les visent pas expressément.
 269
Article 897 : Encourent une sanction pénale, les dirigeants sociaux qui
n'auront pas provoqué la désignation des commissaires aux comptes de la Article 900 : Encourent une sanction pénale, les dirigeants sociaux ou
société ou ne les auront pas convoqués aux assemblées générales. (876) toute personne au service de la société qui, sciemment, auront mis
obstacle aux vérifications ou au contrôle des commissaires aux comptes ou
Article 898 : Encourt une sanction pénale, toute personne qui, soit en son qui auront refusé la communication, sur place, de toutes les pièces utiles à
nom personnel, soit à titre d'associé d'une société de commissaires aux l'exercice de leur mission et notamment de tous contrats, livres,
comptes, aura sciemment accepté, exercé ou conservé des fonctions de documents comptables et registres de procès-verbaux.(879)
commissaires aux comptes, nonobstant les incompatibilités légales. (877)
TITRE 6 : INFRACTIONS RELATIVES
Article 899 : Encourt une sanction pénale, tout commissaire aux comptes A LA DISSOLUTION DES SOCIETES
qui, soit en son nom personnel, soit à titre d'associé d'une société de
commissaires aux comptes, aura sciemment donné ou confirmé des Article 901 : Encourent une sanction pénale, les dirigeants sociaux qui,
informations mensongères sur la situation de la société ou qui n'aura pas sciemment, lorsque les capitaux propres de la société deviennent
révélé au ministère public les faits délictueux dont il aura eu inférieurs à la moitié du capital social du fait des pertes constatées dans
connaissance. (878) les états financiers de synthèse :
1) n'auront pas fait convoquer, dans les 4 mois qui suivent l'approbation
876
Article 897 : L'infraction de l'article 897 concerne les dirigeants de des états financiers de synthèse ayant fait apparaître ces pertes,
toutes les sociétés, SA et SARL notamment, qui doivent obligatoirement l'assemblée générale extraordinaire à l'effet de décider, s'il y a lieu, la
ou statutairement, avoir un commissaire aux comptes (voir commentaire dissolution anticipée de la société;
des articles 376, 394, 7O2 et 88O, en ce qui concerne la désignation et
des articles 381 et 721, en ce qui concerne la convocation aux
assemblées générales). On remarquera que compte tenu de la rédaction manquements prévus à l'article 899, engagerait sa responsabilité pénale.
de l'article 381, l'obligation de convoquer le commissaire aux comptes Ces manquements: communication ou confirmation mensongères, défaut
pour les assemblées générales des SARL, n'est pas clairement établie. de dénonciation de faits délictueux au Ministère public, sont contraires
On observera d'autre part, que l'article 897 ne visant que les aux obligations prévues aux articles 716 et 726, en ce qui concerne les
convocations aux assemblées générales, le défaut de convocation du SA (voir commentaire de ces articles), à l'article 381, en ce qui concerne
commissaire aux comptes aux conseils d'administration ou pour la prise les SARL (voir commentaire de cet article sur sa portée) et à l'article 880
de décision de l'administrateur général, prévue par l'article 722 (voir qui renvoie sur ce point, aux dispositions des articles 716 et 726, en ce
commentaire de cet article) n'est pas sanctionné par l'article 897. qui concerne le GIE.
877 879
Article 898 : L'infraction de l'article 898 concerne les commissaires Article 900 : L'infraction définie à l'article 9OO et relative au refus de
aux comptes, personnes physiques qui agissent, soit à titre personnel, communication, opposé au commissaire aux comptes, concerne les
soit en qualité d'associés (et non de simple collaborateurs) d'une société dirigeants et le personnel de la société contrôlée, quelle qu'en soit la
de commissaires aux comptes. Quelle que soit la forme de la société (et forme (y compris celle du GIE, semble-t-il). On notera que l'article 900 ne
y compris le GIE, semble-t-il) dans laquelle il intervient, le commissaire vise pas les dirigeants ou le personnel des tierces entreprises auprès
aux comptes qui contreviendrait, notamment, aux dispositions des desquelles, le commissaire aux comptes peut également exercer son
articles 378, 697, 698 et 7OO (voir commentaire de ces articles), droit d'information et éventuellement de communication, en vertu des
tomberait sous le coup des dispositions de l'article 898. dispositions de l'article 720 (voir commentaire de cet article). Par contre,
878
Article 899 : Quelle que soit la forme de la société commerciale dans et bien qu'ils ne soient pas visés par l'article 900, il semble que l'infraction
laquelle il intervient (y compris semble-t-il, dans le GIE), le commissaire définie par cet article, concerne également les dirigeants et le personnel,
aux comptes, personne physique (personnellement titulaire du mandat ou des sociétés mères et filiales de la société contrôlée et auxquelles
exerçant celui-ci en qualité d'associé, et non pas de simple collaborateur, s'étend le droit d'information et de communication du commissaire aux
d'une société de commissaires aux comptes) et qui aurait commis les comptes, comme prévu à l'article 718 (voir commentaire de cet article).

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 270
2) n'auront pas déposé au greffe du tribunal chargé des affaires
commerciales, inscrit au registre du commerce et du crédit mobilier et Article 903 : Lorsque la liquidation intervient sur décision judiciaire,
publié dans un journal habilité à recevoir les annonces légales, la encourt une sanction pénale, le liquidateur qui, sciemment :
dissolution anticipée de la société. (880) 1) n'aura pas, dans les 6 mois de sa nomination, présenté un rapport sur
la situation active et passive de la société en liquidation et sur la
TITRE 7 : INFRACTIONS RELATIVES poursuite des opérations de liquidation, ni sollicité les autorisations
A LA LIQUIDATION DES SOCIETES nécessaires pour les terminer;
2) n'aura pas, dans les 3 mois de la clôture de chaque exercice, établi les
Article 902 : Encourt une sanction pénale, le liquidateur d'une société états financiers de synthèse au vu de l'inventaire et un rapport écrit
qui, sciemment : dans lequel il rend compte des opérations de la liquidation au cours de
1) n'aura pas, dans le délai d'un mois à compter de sa nomination, publié l'exercice écoulé;
dans un journal habilité à recevoir les annonces légales du lieu du siège 3) n'aura pas permis aux associés d'exercer, en période de liquidation, leur
social, l'acte le nommant liquidateur et déposé au registre du commerce droit de communication des documents sociaux dans les mêmes
et du crédit mobilier les décisions prononçant la dissolution; conditions qu'antérieurement;
2) n'aura pas convoqué les associés, en fin de liquidation, pour statuer sur 4) n'aura pas convoqué les associés, au moins une fois par an, pour leur
le compte définitif de la liquidation, sur le quitus de sa gestion et la rendre compte des états financiers de synthèse en cas de continuation de
décharge de son mandat et pour constater la clôture de la liquidation; l'exploitation sociale;
3) n'aura pas, dans le cas prévus à l'article 219 du présent Acte Uniforme, 5) n'aura pas déposé à un compte ouvert dans une banque au nom de la
déposé ses comptes définitifs au greffe du tribunal chargé des affaires société en liquidation, dans le délai de 15 jours à compter de la décision
commerciales du lieu du siège social, ni demandé en justice l'approbation de répartition, les sommes affectées aux répartitions entre les associés et
de ceux-ci. ( )
881 les créanciers;
6) n'aura pas déposé, sur un compte de consignation ouvert dans les
écritures du Trésor, dans le délai d'un an à compter de la clôture de la
880
Article 901 : L'infraction de l'article 901 ne concerne que les liquidation, les sommes attribuées à des créanciers ou à des associés et
dirigeants de SA et SARL qui ne respectent pas les obligations des non réclamées par eux. (882)
articles 371 et 664 (voir commentaire de ces articles) lorsque les pertes
accumulées sont supérieures à la moitié du capital social. On remarquera mode de liquidation appliqué, si le liquidateur n'a pas (1) publié dans un
que le commissaire aux comptes de la SARL qui est tenu également, à journal d'annonces légales, sa nomination comme prévu à l'article 266
défaut du gérant, de consulter les associés (voir commentaire de l'article (voir commentaire de cet article). Par contre, l'article 902 ne vise pas
371) n'est pas visé par l'article 901. En ce qui concerne le second cas l'envoi des lettres aux porteurs d'actions ou d'obligations nominatives,
prévu par l'article 901 et constitutif de l'infraction, on notera tout d'abord, également prévu audit article 266 (2) convoqué des associés pour statuer
qu'il ne vise que les formalités en cas de décision de dissolution et non sur les comptes définitifs de la liquidation et prononcer la clôture de la
pas celui où l'assemblée aurait repoussé la dissolution, alors que l'article liquidation conformément aux dispositions de l'article 217 (voir
666 (voir commentaire de cet article) impose l'accomplissement des commentaire de cet article) (3) déposé au greffe les comptes de
formalités dans les deux cas, et on notera ensuite que ces formalités, liquidation ou demandé l'approbation de ceux-ci en justice, conformément
prévues expressément par l'article 666 en ce qui concerne seulement les aux dispositions de l'article 219 (voir commentaire de cet article).
882
SA, ne sont pas expressément prévues pour les SARL (absence de Article 903 : Bien que l'article 903 ne vise expressément que les
dispositions similaires à celles de l'article 666, parmi celles des articles liquidations prononcées judiciairement, les infractions prévues à cet
371 à 373. Par contre, la publication de la dissolution de toutes sociétés article concernent le liquidateur d'une société, quelle que soit sa forme,
est prévue à l'article 263 (voir commentaire de cet article). dont la nomination découlerait, soit d'une décision judiciaire (hormis le
881
Article 902 : Les infractions définies à l'article 902, concernent le cas de la liquidation des biens prévue dans le cadre des procédures
liquidateur de toute société, quelle que soit sa forme et quel que soit le collectives de recouvrement du passif), soit d'une décision prise dans le

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 271
Article 904 : Encourt une sanction pénale, le liquidateur qui, de
mauvaise foi :
1) aura fait des biens ou du crédit de la société en liquidation, un usage
qu'il savait contraire à l'intérêt de celle-ci, à des fins personnelles ou
pour favoriser une autre personne morale dans laquelle il était
intéressé, directement ou indirectement;
2) aura cédé tout ou partie de l'actif de la société en liquidation à une
personne ayant eu dans la société la qualité d'associé en nom, de
commandité, de gérant, de membre du conseil d'administration,
d'administrateur général ou de commissaire aux comptes, sans avoir
obtenu le consentement unanime des associés ou, à défaut, l'autorisation
de la juridiction compétente. (883)
TITRE 8 : INFRACTIONS EN CAS
D'APPEL PUBLIC A L'EPARGNE
Article 905 : Encourent une sanction pénale, les présidents, les
administrateurs ou les directeurs généraux de société qui auront émis des
valeurs mobilières offertes au public :
1) Sans qu'une notice soit insérée dans un journal habilité à recevoir les
annonces légales, préalablement à toute mesure de publicité;
2) Sans que les prospectus et circulaires reproduisent les énonciations de
la notice prévue au paragraphe 1) du présent article, et contiennent la
cadre de dispositions statutaires ( expressément prévues ou à défaut de
dispositions particulières), comme prévu par l'article 223 (voir
commentaire de cet article). Les éléments constitutifs de l'infraction
énumérés par l'article 903, renvoient respectivement aux articles 228 et
229, 234, 236, 239 et 240 (voir commentaire de ces articles).
883
Article 904 : L'infraction de l'article 904 concerne tout liquidateur,
quels que soient le mode de liquidation et la forme de la société liquidée,
s'il a, de mauvaise foi : commis un abus des biens et du crédit de la
société en liquidation, à son profit, direct ou indirect, ou cédé tout ou
partie de l'actif de liquidation, sans autorisation préalable régulière,
comme prévu à l'article 213 (voir commentaire de cet article). On
remarquera que par contre, l'article 904 ne sanctionne pas la cession de
tout ou partie de l'actif de liquidation, au liquidateur ou à ses proches
(employés, conjoint, ascendants ou descendants), alors qu'une telle
cession est strictement interdite par l'article 214 (voir commentaire de cet
article).
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mention de l'insertion de cette notice au journal habilité à recevoir les
annonces légales avec référence au numéro dans lequel elle a été
publiée;
3) Sans que les affiches et les annonces dans les journaux reproduisent les
mêmes énonciations, ou tout au moins un extrait de ces énonciations
avec référence à ladite notice, et indications du numéro du journal
habilité à recevoir les annonces légales dans lequel elle a été publiée;
4) Sans que les affiches, les prospectus et les circulaires mentionnent la
signature de la personne ou du représentant de la société dont l'offre
émane et précisent si les valeurs offertes sont cotées ou non et, dans
l'affirmative, à quelle bourse.
La même sanction pénale sera applicable aux personnes qui auront servi
d'intermédiaires à l'occasion de la cession de valeurs mobilières sans
qu'aient été respectées les prescriptions du présent article. (884)
884
Article 905 : Les infractions prévues à l'article 905 concernent
seulement les dirigeants des SA, seules autorisées à émettre des valeurs
mobilières (actions ou obligations), lorsqu'il y a émission publique, si ces
dirigeants ne respectent pas les obligations énumérées audit article 905.
On notera qu'en ce qui concerne les actions, celles-ci peuvent être
émises dans le public lors de la constitution, alors que les fondateurs qui
procèdent à cette émission ne sont pas visés par l'article 905 et ne
seraient donc pas pénalement responsables, puisque seule leur
responsabilité civile est prévue par l'article 738 (voir commentaire de cet
article). Les éléments constitutifs de l'infraction, énumérés à l'article 905,
concernent le non respect des dispositions prévues aux articles 826 et
827, en ce qui concerne les émissions publiques d'actions à la
constitution, les articles 833 et 835, en ce qui concerne les émissions
publiques d'actions lors d'une augmentation de capital, et les articles 842
et 844 en ce qui concerne les émissions publiques d'obligations (voir
commentaire de ces divers articles). On observera que les
intermédiaires, également concernés par les infractions de l'article 905,
n'encourent de responsabilité pénale, que pour leurs interventions dans
le cadre de cessions des valeurs mobilières concernées, et non pas dans
le cadre de leur émission, et seulement si les valeurs mobilières ont été
émises avec les manquements énumérés audit article 905.
 272
PARTIE 4 : DISPOSITIONS FINALE
ET TRANSITOIRES
LIVRE 1 : DISPOSITION FINALE
Article 906 : Le Franc CFA, au sens du présent Acte Uniforme, constitue
la monnaie de base. Pour les Etats-Parties qui n'ont pas comme unité
monétaire le Franc CFA, la contre-valeur en monnaie nationale est
initialement celle qui est déterminée par application de la parité en
vigueur entre le franc CFA et la monnaie nationale desdits Etats-Parties
le jour de l'adoption du présent Acte Uniforme. Cette contre-valeur est
arrondie à l'unité supérieure lorsque la conversion fait apparaître un
nombre décimal.
Le conseil des ministres des Etats-Parties au Traité relatif à
l'harmonisation du droit des affaires en Afrique, sur proposition des
ministres des finances des Etats-Parties, procède, en tant que de besoins,
à l'examen et, le cas échéant, à la révision des montants du présent Acte
Uniforme exprimés en Francs CFA, en fonction de l'évolution économique
et monétaire dans lesdits Etats-Parties. La contre-valeur en monnaie
nationale est, le cas échéant, celle qui est déterminée par application de la
parité en vigueur entre le franc CFA et la monnaie nationale desdits
Etats-Parties le jour de l'adoption des montants révisés du présent Acte
Uniforme. (885)
885
Article 906 : Les dispositions de cet article ne concernent que les
Etats-Parties qui n'ont pas le Franc CFA comme monnaie légale. Il s'agit,
lors de la rédaction du présent commentaire, de la GUINEE BISSAU et
de la République des COMORES. Les montants dont la contre-valeur est
à exprimer en monnaie locale, sont essentiellement ceux: (1)du capital
social minimum des SARL: un million de F CFA ( voir commentaire de
l'article 311) et des SA: Dix millions ou cent millions de F CFA (voir
commentaire des articles 376 et 824) (2) du montant nominal minimum
des parts sociales de SARL : cinq mille F CFA (voir commentaire de
l'article 311) et des actions de SA: dix mille F CFA (voir commentaire de
l'article 378) (3) des seuils de vérification des apport en nature dans les
SARL : cinq millions de F CFA (voir commentaire des articles 312 et 363)
(4) et des seuils de désignation des commissaires aux comptes dans les
SARL: dix millions F CFA pour le capital social et deux cent cinquante
millions de F CFA pour le chiffre d'affaires (voir commentaire de l'article
376). On observera que la parité de change est celle du jour de l'entrée
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LIVRE 2 : DISPOSITIONS
TRANSITOIRES
Article 907 : Le présent Acte Uniforme est applicable aux sociétés et aux
groupements d'intérêt économique qui seront constitués sur le territoire
de l'un des "Etats-Parties" à compter de son entrée en vigueur dans ledit
Etat-Partie.
Toutefois, les formalités constitutives accomplies antérieurement n'auront
pas à être renouvelées.
Article 908 : Les sociétés et les groupements d'intérêt économique
constitués antérieurement à l'entrée en vigueur du présent Acte Uniforme
sont soumis à ses dispositions. Ils sont tenus de mettre leurs statuts en
harmonie avec les dispositions du présent Acte Uniforme dans un délai de
2 ans à compter de son entrée en vigueur.
Les sociétés en commandite par actions existant régulièrement dans l'un
des Etats-Parties devront être transformées, dans ce même délai de 2 ans,
en sociétés anonymes sous peine d'être dissoutes de plein droit à
l'expiration dudit délai. (886)
en vigueur de l'Acte Uniforme dans l'Etat-Partie concerné, mais que le
changement de parité éventuel ultérieur, ne sera pas celui fixé par les
autorités locales, mais celui qui devra être fixé par le conseil des
Ministres des Etats-Parties (Ministres de la justice et Ministres des
Finances), aussi bien en raison de la modification des montants exprimés
dans l'Acte uniforme, qu'en raison des modifications de parité entre les
monnaies.
886
Article 908 : Alors que l'article 907vise les sociétés et les GIE
constitués à partir du 01/01/98, l'article 908 vise le cas des sociétés et
des GIE constitués avant cette date, c'est à dire, les sociétés et les GIE
dont les statuts ou l'assemblée constitutive sont antérieurs à cette date.
Ces sociétés et GIE sont également soumis aux dispositions de l'Acte
uniforme, mais celles-ci ne leur seront applicables qu'à partir du jour où
ils auront mis leurs statuts en harmonie avec ces dispositions, ou
constaté qu'il n'y avait pas lieu de le faire (voir commentaire de l'article
913). Cette mise en harmonie (ou ladite constatation) doit intervenir
obligatoirement avant le 01/01 2000(deux ans après l'entrée en vigueur
de l'Acte uniforme). En conséquence, d'ici au 31/12 99, chaque société
(ou GIE) constituée avant le 01/01/98, a la possibilité de choisir la date à
laquelle elle se soumet aux nouvelles dispositions de l'Acte uniforme.
 273
Article 909 : La mise en harmonie a pour objet d'abroger, de modifier et
de remplacer, le cas échéant, les dispositions statutaires contraires aux
dispositions impératives du présent Acte Uniforme et de leur apporter les
compléments que le présent Acte Uniforme rend obligatoires. (887)
On remarquera que l'article 908 ne fixe pas expressément la date à partir
de laquelle les dispositions de l'Acte Uniforme seront applicables aux
sociétés et GIE existant au 01/01/98. Il pourrait donc être considéré
qu'elles leurs seraient applicables dès le 01/01/98 si le délai de deux ans
ne concernait que l'obligation matérielle de mettre les statuts en
conformité avec les dispositions nouvelles. Il semble que cette
interprétation puisse être toutefois écartée car l'article 919 (voir
commentaire de cet article) prévoit le maintien en vigueur temporaire, des
dispositions antérieures contraires à l'Acte uniforme, pour les sociétés
existantes au 01/01/98, jusqu'à la mise en harmonie de leurs statuts. On
observera que les GIE, également concernés par les dispositions de
l'article 908, ne peuvent exister que dans les Etats-Parties dont la
législation nationale antérieure reconnaissait l'existence de tels
groupements. L'article 908 prévoit également que les sociétés en
commandite par actions qui pouvaient exister avant le 01/01/98 devront,
soit adopter une autre forme, soit disparaître avant le 31/12/99 puisque
cette forme de société n'est plus prévue par l'Acte uniforme. On
observera qu'à défaut de respecter cette contrainte, les SCA défaillantes
seraient dissoutes, de plein droit au 01/01/2000, avec toutes les
conséquences juridiques et fiscales qu'entraînerait une telle dissolution. Il
serait alors impossible de "réactiver" la société qui serait obligatoirement
liquidée, et la poursuite de l'activité de l'ancienne SCA ne pourrait être
envisagée que par le biais de la création d'une nouvelle société, sous
l'une des formes reconnues par l'Acte uniforme. On observera que
l'article 908 ne semble permettre la transformation de la SCA qu'en SA,
puisque seule cette dernière forme est prévue audit article. Rien
n'empêcherait cependant, semble-t-il qu'une SCA adopte une autre
forme, avant le 31/12 99 selon la législation ancienne, pour adopter
notamment la forme de la SCS ou de la SARL.
887
Article 909 : L'article 909 définit "la mise en harmonie" comme
portant seulement sur l'abrogation, la modification ou le remplacement
des dispositions statutaires contraires aux dispositions impératives de
l'Acte uniforme, ou bien encore sur les compléments rendus nécessaires
par ces dispositions. Les dispositions statutaires différentes de celles de
l'Acte uniforme, mais auxquelles ce dernier permet de déroger, ne sont
donc pas strictement concernées par la "mise en harmonie". Il n'est
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Article 910 : La mise en harmonie peut être accomplie par voie
d'amendement aux statuts anciens ou par l'adoption de statuts rédigés à
nouveau en toutes leurs dispositions.
Elle peut être décidée par l'assemblée des actionnaires ou des associés
statuant aux conditions de validité des décisions ordinaires, nonobstant
toutes dispositions légales ou statutaires contraires, à la condition de ne
modifier, quant au fond, que les clauses incompatibles avec le droit
nouveau. (888)
cependant pas interdit d'apporter des modifications à de telles
dispositions statutaires, ainsi qu'à toutes autres d'ailleurs. Cette
distinction ne présente d'intérêt que pour déterminer à quelles conditions
de quorum et de majorité doivent être soumises les décisions à prendre
(voir commentaire de l'article 910).
888
Article 910 : L'article 910 donne le choix entre deux solutions pour
procéder à la mise en harmonie des statuts: soit ne modifier que les
anciens articles concernés, soit refondre complètement la rédaction des
statuts anciens. Le choix dépend essentiellement du nombre des articles
dont la rédaction est à revoir, et lorsqu'il sera élevé, il sera probablement
plus commode d'adopter la seconde solution en utilisant, le cas échéant,
des statuts types élaborés par les praticiens du droit des sociétés.
L'article 910 prévoit en outre, en dérogation aux règles applicables aux
décisions collectives ou aux assemblées générales extraordinaires, qui
sont seules compétentes - et le demeurent - pour apporter des
modifications aux statuts, que les règles de quorum et de majorité prévus
pour les décisions ordinaires, sont applicables à la mise en harmonie.
Ces conditions sont celles qui sont prévues par les anciennes législations
des Etats-Parties, si celles-ci devaient être différentes de celles qui sont
indiquées à l'article 349, en ce qui concerne les SARL, et aux articles 549
et 550, en ce qui concerne les SA. Ces nouvelles conditions ne
s'appliquant à la société concernée, qu'après la mise en harmonie de ses
statuts. Mais ces conditions exceptionnelles de quorum et de majorité ne
sont applicables qu'aux décisions de modification des clauses statutaires
incompatibles avec les dispositions impératives de l'Acte Uniforme(voir
commentaire de l'article 909). On observera cependant que l'article 9IO
précise que cette restriction ne vise que le "fond" desdites clauses, il en
résulte donc que les modifications de pure forme qui pourraient être
apportées aux clauses statutaires dans le cadre de la mise en harmonie,
alors que ces modifications ne seraient pas impératives, pourraient
valablement être prises aux conditions des décisions ordinaires.
 274
Article 911 : La transformation de la société ou l'augmentation de son
capital par un moyen autre que l'incorporation de réserves, de bénéfices
ou de primes d'émission, ne pourra être réalisée que dans les conditions
normalement requises pour la modification des statuts. (889)
Article 912 : Si, pour une raison quelconque, l'assemblée des actionnaires
ou des associés n'a pu statuer régulièrement, le projet de mise en
harmonie des statuts sera soumis à l'homologation du président de la
juridiction compétente statuant sur requête des représentants légaux de
la société. (890)
Ce sera en particulier le cas le plus souvent, lorsque le procédé de la
refonte complète des statuts, prévu par l'article 91O, aura été choisi. Par
contre, si dans le cadre de la mise en harmonie, des modifications de
fond non impératives étaient apportées aux statuts (comme par exemple
un transfert de siège ou une modification à l'objet ou à la dénomination...)
celles-ci devraient être prises aux conditions des décisions
extraordinaires. Dans un tel cas, et à moins qu'il ne soit distingué entre
les différentes résolutions modifiant les statuts, selon les conditions
auxquelles elles doivent être adoptées, la mise en harmonie devrait se
faire par l'assemblée statuant aux conditions des décisions
extraordinaires. Ces dernières conditions sont également obligatoirement
applicables aux modifications visées à l'article 911 (voir commentaire de
cet article), même si ces modifications sont rendues nécessaires par la
nouvelle législation (transformation ou augmentation de capital).
889
Article 911 : La dérogation établie par l'article 910 (voir commentaire
de cet article) à propos des conditions de quorum et de majorité, pour
l'adoption des décisions de mise en harmonie (conditions des décisions
ordinaires), ne s'applique pas aux décisions consistant en une
transformation ou en une augmentation de capital, même si de telles
décisions ne sont prises que pour respecter une condition impérative de
l'Acte Uniforme. De telles décisions restent obligatoirement soumises aux
conditions de quorum et de majorité des décisions extraordinaires.
L'exception prévue en ce qui concerne les augmentations de capital
réalisées par voie d'incorporation de réserves, de bénéfices ou de primes
d'émission, ne fait que confirmer les conditions particulières prévues aux
articles 360 et 565 (voir commentaire de ces articles) et selon lesquelles
de telles augmentations se décident toujours aux conditions des
décisions ordinaires.
890
Article 912 : L'article 912 prévoit le cas où la décision de mise en
harmonie n'a pu être valablement prise par l'assemblée générale,
Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d'intérêt économique avec commentaires
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Article 913 : Si aucune mise en harmonie n'est nécessaire, il en est pris
acte par l'assemblée des actionnaires ou des associés dont la délibération
fait l'objet de la même publicité que la décision modifiant les statuts. (891)
Article 914 : A défaut d'avoir augmenté leur capital social au moins du
montant minimal prévu à l'article 311 du présent Acte Uniforme pour les
sociétés à responsabilité limitée et à l'article 387 du présent Acte
Uniforme pour les sociétés anonymes, les sociétés à responsabilité limitée
notamment en cas de défaut de quorum ou de majorité. Dans un tel cas,
il appartient aux représentants légaux de la société (ou du GIE) de
demander l'homologation du projet de mise en harmonie, au Président de
la juridiction compétente, lequel devra, bien entendu, vérifier le contenu et
la régularité de ce projet. Ceci suppose qu'un tel projet lui soit soumis, car
l'article 912 ne confère pas au magistrat, le pouvoir de l'établir lui-même,
ni de le faire établir par un tiers.
891
Article 913 : L'article 913 envisage le cas où les statuts de la société
existante au 01/01/98 ne contiennent rien de contraire aux dispositions
impératives de l'Acte Uniforme, et ne nécessitent aucun complément pour s'y
conformer (voir commentaire de l'article 909). Dans une telle éventualité,
l'article 913 impose que la constatation de la non nécessité de la mise en
harmonie, soit décidée par les actionnaires ou par les associés. Bien que
l'article 913 ne le précise pas, il semble que cette décision puisse se prendre
aux conditions prévues par l'article 910 (voir commentaire de cet article): c'est
à dire, aux conditions des décisions ordinaires, puisque, par hypothèse,
aucune modification n'est apportée aux statuts. Cette décision doit être
publiée, comme doit l'être celle qui modifie les statuts, dans le cadre de la
mise en harmonie. A ce propos, on remarquera que l'Acte Uniforme ne
prévoit, ni la nature, ni le contenu de formalités spécifiques à la mise en
harmonie. Par conséquent, en cas de modification des statuts, seules celles
qui doivent donner lieu à publicité, comme prévu aux articles 263 à 265 (voir
commentaire de ces articles), doivent semble-t-il, être accomplies. En effet,
l'Acte Uniforme ne précise pas le moment exact auquel la mise en harmonie
est réalisée : l'est elle dès l'adoption de la décision par l'assemblée générale,
ou l'est elle après accomplissement des formalités de publicité? Dans le
silence de l'Acte Uniforme, il y a lieu de considérer que la mise en harmonie,
et par conséquent l'entrée en application des dispositions nouvelles de l'Acte
Uniforme, pour la société considérée, interviennent, dès la décision de
l'assemblée générale. Par conséquent, ce sont les dispositions de l'Acte
Uniforme qui régissent les formalités de publicité à accomplir, et non pas
celles des législations anciennes des Etats-Parties.
 275
et les sociétés anonymes dont le capital serait inférieur à ces montants
devront, avant l'expiration du délai fixé à l'article 908 du présent Acte Article 916 : Le présent Acte Uniforme n'abroge pas les dispositions
Uniforme, prononcer leur dissolution ou se transformer en société d'une législatives auxquelles sont assujetties les sociétés soumises à un régime
autre forme pour laquelle le présent Acte Uniforme n'exige pas un capital particulier.
minimal supérieur au capital existant. Les clauses des statuts de ces sociétés, conformes aux dispositions
Les sociétés qui ne se seront pas conformées aux dispositions de l'alinéa abrogées par le présent Acte Uniforme mais contraires aux dispositions du
précédent, seront dissoutes de plein droit à l'expiration du délai imparti. présent Acte Uniforme et non prévues par le régime particulier desdites
(892) sociétés, seront mises en harmonie avec le présent Acte Uniforme dans les
conditions prévues à l'article 908 du présent Acte Uniforme. (894)
Article 915 : A défaut de mise en harmonie des statuts avec les
dispositions du présent Acte Uniforme, dans le délai de 2 ans à compter de Article 917 : Le présent Acte Uniforme ne déroge pas aux dispositions
son entrée en vigueur, les clauses statutaires contraires à ces dispositions législatives relatives au montant minimal des actions et parts sociales
seront réputées non écrites. (893) émises par les sociétés constituées antérieurement à son entrée en
vigueur. (895)
892
Article 914 : L'article 914 vise les SARL ou les SA qui auraient encore au
01/01/2000, un capital social respectivement inférieur à I.000.000 F CFA et à l'Acte Uniforme leur seraient applicables, de plein droit, dès cette date et
I0.000.000 F CFA (ou de la contre-valeur de ces montants en monnaie locale) les dispositions contraires de leurs statuts seraient purement et
: ce qui correspond aux minima prévus aux articles 311 et 387 (voir simplement réputées non écrites. De telles sociétés devraient néanmoins
commentaire de ces articles). L'article 914 concerne également semble-t-il, procéder au plus tôt à la mise à jour de leurs statuts, afin d'éviter toute
bien qu'il ne vise pas ce cas, les SA qui, faisant appel public à l'épargne, difficulté ou erreur d'application, pour l'avenir. On observera que l'Acte
n'auraient pas, à ladite date, un capital social au moins égal à I00.000.000 F Uniforme ne prévoit aucune sanction spéciale pour les dirigeants sociaux
CFA (ou contre-valeur en monnaie locale), comme prévu à l'article 824 (voir qui négligeraient de procéder à la mise en harmonie; toutefois ces
commentaire de cet article). A défaut d'atteindre les seuils minima ci- derniers engageraient leur responsabilité civile, dans les conditions
dessus indiqués, ou de s'être transformées en sociétés d'une autre forme prévues aux articles 161 et 165 (voir commentaire de ces articles) pour
compatible avec le montant de leur capital social, les sociétés visées à avoir contrevenu aux dispositions impératives de l'Acte uniforme.
894
l'article 914 devraient disparaître, soit volontairement par décision de Article 916 : L'article 916 ne vise que les sociétés soumises à un
dissolution anticipée, soit de plein droit comme prévu à l'article 914. Cette régime particulier, en vertu d'une disposition législative de droit national,
dernière dissolution entraînerait la disparition irréversible de la société et sa telles que, par exemple, les sociétés de banque ou les sociétés
mise en liquidation immédiate. Les SARL ou les SA qui seraient susceptibles d'assurances. Ces dispositions particulières, même si elles sont
d'être frappées par une telle mesure, doivent donc, si elles veulent en éviter contraires à celles de l'Acte uniforme, semblent devoir rester valablement
les conséquences, porter une attention particulière à leur "mise en harmonie", en vigueur, selon le premier alinéa de l'article 916 qu'il faut considérer
car l'article 914 ne prévoit aucun délai de grâce, ni de possibilité d'en solliciter comme dérogatoire aux dispositions du premier alinéa de l'article 919,
un, même par la voie judiciaire. On remarquera cependant que la dissolution lequel ne renvoie cependant pas à l'exception de l'article 916. Si telle est
de plein droit prévue à l'article 914, ne s'appliquerait pas aux SA faisant appel bien l'interprétation combinée qu'il faut donner aux articles 916 et 919, les
public à l'épargne, puisque cet article ne renvoie qu'aux articles 311 et 387 et sociétés à statut particulier continueront donc d'être régies, au delà du
non pas à l'article 824 qui fixe le montant minimum du capital de telles SA. 31/12/99, par leur régime particulier. Cependant elles seront tenues de
893
Article 915 : Hormis les cas prévus à l'article 908 (SCA) et à l'article mettre en harmonie leurs statuts, sur les autres dispositions impératives
914 (capital social insuffisant) et pour lesquels la sanction prévue est la "de droit commun" de l'Acte uniforme, comme toute autre société avant le
dissolution de plein droit de la société concernée au........, les sociétés 01/01/2000. Telles semblent être la portée et la signification du second
qui, avant cette date, n'auraient pas mis leurs statuts en harmonie, si le alinéa de l'article 916, dont la rédaction est difficilement compréhensible.
895
besoin s'en fait sentir (voir commentaire des articles 909 et 913) ne Article 917 : Selon cet article, les parts sociales ou les actions des
seraient pas dissoutes pour autant. En revanche, les dispositions de sociétés créées avant le 01/01/98, dont le montant nominal serait

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Article 918 : Les parts bénéficiaires ou parts de fondateur émises avant Article 920 : Après en avoir délibéré, le Conseil des ministres adopte le
l'entrée en vigueur du présent Acte Uniforme sont et demeurent régies présent règlement à l'unanimité des Etats-Parties et votant
par les textes les concernant. (896) conformément aux dispositions du Traité du 17 octobre 1993 relatif à
l'Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires.
Article 919 : Sont abrogées, sous réserve de leur application transitoire Le présent Acte Uniforme sera publié au Journal Officiel de l'OHADA et
pendant une période de 2 ans à compter de la date d'entrée en vigueur du des Etats-Parties. Il entrera en vigueur le 1er janvier 1998.
présent Acte Uniforme, aux sociétés n'ayant pas procédé à la mise en
harmonie de leurs statuts avec les dispositions du présent Acte Uniforme, Adopté à Cotonou, le 17 avril 1997.
toutes dispositions légales contraires aux dispositions du présent Acte
Uniforme. --- FIN ---
Toutefois, nonobstant les dispositions de l'article 10 du présent Acte
Uniforme, chaque Etat-Partie pourra, pendant une période transitoire de
2 ans à compter de l'entrée en vigueur du présent Acte Uniforme,
maintenir sa législation nationale applicable pour la forme de
l'établissement des statuts. (897)

inférieur, respectivement, à 5.000 F CFA (voir commentaire de l'article

311) et à 10.000 F CFA (voir commentaire de l'article 387) pourront
subsister telles quelles. Ces sociétés pourraient d'autre part émettre des
parts sociales ou des actions d'un montant nominal inférieur aux minima
légaux, à la faveur d'augmentations de capital réalisées postérieurement
au 01/01/2000 et même après la mise en harmonie de leurs statuts,
puisque l'article 917 n'exclut pas les dispositions des articles 311 et 387,
uniquement pour les titres émis avant le 01/01/98, mais visent les
sociétés constituées avant cette date.
896
Article 918 : L'article 744 (voir commentaire de cet article) interdit
l'émission de parts bénéficiaires ou de parts de fondateur. L'article
918 prévoit cependant le maintien de l'existence de telles parts
lorsqu'elles ont été émises avant le 01/01/98, ainsi que des dispositions
légales qui les régissaient, avant cette date.
897
Article 919 : L'article 919 pose le principe général de l'abrogation des
dispositions légales contraires à celles de l'Acte uniforme. Toutefois, les
exceptions suivantes doivent être relevées : (1) maintien temporaire des
dispositions antérieures pour les sociétés et les GIE créés avant le 01/01/98
et jusqu'à la mise en harmonie de leurs statuts ou, au plus tard, jusqu'au
31/12/99. (2) maintien indéfini des dispositions contraires, contenues dans les
lois régissant les sociétés soumises à un régime particulier, comme prévu à
l'article 916, (voir commentaire de cet article) qui ne donne malheureusement
pas la définition du "régime particulier" (3) maintien des dispositions
antérieures, en ce qui concerne, le montant nominal des parts sociales et des
actions et le régime des parts bénéficiaires et des parts de fondateur, émises
avant le 01/01/98 (voir commentaire des articles 917 et 918) (4) maintien
temporaire, jusqu'au 31/12/99, des législations nationales qui ne prévoient
pas la forme authentique obligatoire pour les statuts, telle que prévue par
l'article 10 (voir commentaire de cet article). Cette dernière disposition vise
aussi bien l'établissement des statuts lors de la constitution de sociétés entre
le 01/01/98 et le 31/12 99, que les modifications apportées aux statuts
pendant cette période, puisque l'article 10 s'applique pour l'établissement
comme pour la modification des statuts. Par ailleurs, en ce qui concerne les
statuts des sociétés d'un Etat qui adhérerait au traité de l'OHADA
postérieurement au 17/04/97 date de l'adoption de l'Acte Uniforme par le
conseil des Ministres (voir commentaire de l'article 907), et dont la législation
nationale antérieure n'imposerait pas la forme authentique prévue à l'article
10, on peut se demander si le point de départ du délai de deux ans, prévu à
l'article 919, doit se décompter à partir du 17 /04/97 ou à partir du 60ème jour
suivant la date du dépôt, par l'Etat considéré, de son instrument de
ratification, comme prévu à l'article 53 dudit traité OHADA.

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