Vous êtes sur la page 1sur 5

Paris, le 27 mars 2014

Eléments de langage sur le prix des services d’eau

Les prix des services d’eau en France sont-ils (trop) élevés ?

 Maitrise des prix de l’eau en France : positif pour le pouvoir d’achat des ménages.

 0,8 % du budget des ménages, soit 1€/jour/foyer.

 Prix inférieur de 11% à la moyenne européenne : 3,38€/m3 en moyenne.

 Rappel aux consommateurs : 3 ct/ litre -> prix très bas par rapport aux eaux en
bouteille, et plus largement à d’autres produits de consommation alimentaire.

 Prix plus élevés dans les pays où la gestion publique est généralisée :
Danemark : 6,20€/m3, Pays-Bas : 4,20€/m3 (Source : NUS 2012)
 Les entreprises de l’eau contribuent fortement à cette maîtrise des prix
 2/3 de la population en eau potable, la moitié en eaux usées
 Maîtrise des prix résultant de la compétition entre opérateurs.

Différences de prix entre DSP et régie

Entre régie et DSP, y a-t-il un modèle de gestion plus intéressant pour les usagers des services ?
(/Les prix des régies sont-ils plus bas que ceux des DPS, notamment dans les villes de plus de
100 000 habitants ?)
Réponse peu offensive :
 Plusieurs études (BCG/ Sorbonne Chaire PPP) démontrent que régies et DSP ont des coûts
variables selon les contraintes des services.

 Il faut savoir dépasser le débat opposant DSP et régie, qui n’est pas très constructif. La
coexistence des deux modèles en France participe aussi à l’amélioration de la qualité des
services.

 Dans tous les cas, c’est l’autorité organisatrice, responsable des services, qui fixe les prix.

Néanmoins, il ressort de l’étude UFC d’octobre 2013 que :


 Dans les villes de + de 100 000 habitants, les services les plus chers sont gérés en régie
 Le Havre 4,33€/m3, Brest 4,27€/m3.
 Sur les 5 villes les + chères, 3 sont en régie.
 Il est surprenant que Lyon, à 3,30€/m3 apparaisse parmi les « prix élevés » alors que Paris, à
3,29€/m3, est classé dans les « prix maîtrisés », pour une différence d’1 centime seulement.
 Meilleure gestion des impayés en DSP : 0,9%, contre 2,2 % en régie.

 DSP plus intéressante si l’on considère qu’elle allège la fiscalité locale des contribuables
(taxes payées par les entreprises).

 DSP renouvelées ces dernières années intègrent des prix plus bas
 Il est naturel que les industriels de l’eau améliorent leur productivité : produire plus,
pour moins cher
 Mutualisation des moyens au sein des entreprises, au contraire des régies
 Limitation de certaines charges.

Dans des cas où les prix en DSP sont + élevés :


 Conditions d’exploitation difficiles largement confiées à des entreprises en DSP (Source : BCG)
 Moins de 50% des DSP opèrent des services d’eau potable où la ressource est de
bonne qualité (souterraine)
 Alors que c’est le cas pour 2/3 des services en régie.

 Il faut être conscient du fait que la baisse des prix a des limites. L’objectif est avant tout de
maintenir la maîtrise des prix tout en considérant les investissements nécessaires à long
terme, pour éviter des augmentations de prix brutales pour les consommateurs.
Le montant d’une facture résulte des coûts de fonctionnement d’un service complexe,
avec de nombreuses étapes de traitement technologiques impliquant des investissements
lourds.

 800 M€ investis par les entreprises chaque année pour améliorer la qualité des
services de l’eau
 130 M€ investis dans la R&D, 1000 chercheurs employés.

 Au-delà de la question du coût, les entreprises sont fières du niveau de qualité de service
offert aux consommateurs.

Performance technique : avantages à la DSP


 Meilleure performance sur la qualité de l’eau (Source : Junior Essec/ONEMA)
 Une plus grande maîtrise des risques sanitaires en DSP-> taux de conformité de
99%, 95% en régie.

 Meilleure performance sur les rendements de réseaux : 77% en DSP, 70% en régie.

La DSP favorise le développement du tissu économique/ l’emploi


 La filière FR de l’eau compte 900 entreprises de toutes tailles, qui génèrent 124 000
emplois.

 Opérateurs :
 33 000 emplois en France, 93 000 à l’international
 Emplois répartis sur l’ensemble du territoire français, 94 % de CDI.

 A l’international : rayonnement de la filière française de l’eau à l’international.

 Expérience sur le marché domestique : levier de compétitivité à l’international,


vecteur d’exportation des savoir-faire français.
 Les entreprises françaises tirent également parti de leur expérience internationale en
transposant sur le marché domestique les bonnes pratiques développées à l’étranger.
 Exemple de Fukushima : il est rassurant de savoir que les entreprises françaises ont
la capacité de réagir en cas de crise.

Y a-t-il en France une tendance au retour en régie ?


 Pas de tendance réelle, plutôt une tendance des autorités organisatrices à se questionner
davantage sur le fonctionnement des services, ce qui est sain, positif.

 Chaque années 800 mise en concurrence -> 800 autorités organisatrices décident de ne pas
opter pour la régie.

 De grandes communes renouvellent leur confiance aux entreprises de l’eau


 Auxerre (2012, eau potable, LDE)
 Marseille (2013, eau potable et assainissement, Veolia/ LDE)
 Anglet - Biarritz (2013, assainissement, LDE)
 Olivet (2013, eau potable, LDE)
 Grand Avignon (2013, assainissement, LDE)
 Lyon (2014, eau potable, Veolia).

 Il existe des cas de passage de régie à DSP


 Montauban (eau potable et assainissement, Veolia, Saur)
 Vinon sur Verdon (assainissement, 2012, LDE)
 Cernay la Ville (assainissement, 2012, LDE).

La concurrence sur le marché de l’eau est-elle suffisante ?


 800 mises en concurrence par an, 4 candidatures présentées en moyenne.

 La France est le seul pays à avoir organisé une mise en concurrence systématique.

 Concurrence saine entre opérateurs privés et publics, et entre opérateurs privés.

 Bénéficie aux usagers : levier pour l’innovation, amélioration de la qualité des offres

 Qualité de l’eau
 Conformité de rejets
 Relations clientèle
 Amélioration de la performance des réseaux (développement réseaux intelligents).

Variations des prix des services selon les localités


Fixer un prix des services au niveau national ne serait-il pas plus équitable pour les usagers ?

 Prix différenciés selon les contextes d’exploitation, variables selon les territoires et les
paramètres
 Facilité d’accès à la ressource
 Niveau de pollution
 Traitements nécessaires pour rendre l’eau potable
 Sensibilité du milieu récepteur des eaux usées traitées
 Variations saisonnières /densité de population…

 La question du prix unique de l’eau peut être discutée, mais a priori, l’adoption de ce
principe ne rendrait pas services aux consommateurs.

 La fixation du prix à un échelon local paraît naturelle pour un bien qui ne se transporte pas.

 Elle est un facteur de responsabilisation des élus locaux.

 Elle est un facteur de compétitivité du prix et de la performance globale des services


(fourniture d’une eau de qualité à un prix maîtrisé).

 Les entreprises de l’eau encouragent en revanche les réflexions sur l’organisation des
services dans le cadre de regroupement de communes.
 L’intercommunalité peut être l’échelon pertinent pour lisser, notamment en milieu
rural, les conséquences de contraintes particulières sur le prix.

Economies de consommation
Que peuvent faire les consommateurs pour faire baisser le montant de leur facture ? Quelles
solutions sont proposées ?

 Aide à la maîtrise des consommations des ménages par l’amélioration des compteurs
 Savoir-faire amélioré depuis 20 ans pour les compteurs individuels
 Comptage intelligent proposé avec le télé-relevé
 Enregistrement continu des consommations, possibilité de fixer un seuil de
consommation + suivi sur internet ou système d’alerte/SMS des consommateurs en cas
de dépassement -> permet aux ménages de réaliser des économies
 Gestes simples conseillés aux abonnés : vigilance quant aux fuites, qui occasionnent des
pertes de volumes importants (fuite sur une chasse d’eau = 30m3/an, soit ¼ de la
consommation annuelle moyenne par foyer).

▪ Des efforts de pédagogie particuliers pour les plus démunis


(ex. projet « Ecologis » mené auprès de 30 familles en difficulté : sensibilisation des acteurs sociaux
et familles à la maîtrise des consommations en eau, installation d’équipements hydro-économes, suivi de
consommation énergétique pendant 1 an.

 Actions de sensibilisation grand public


Promotion de l’éco-citoyenneté, sensibilisation à la maîtrise/réduction des consommations en eau, pour
responsabiliser les usagers (espaces et documentation pédagogiques).

 La réduction des consommations n’est pas un objectif pour tous les consommateurs.

 Pas pour tous les territoires (en fonction du stress hydrique).

 La consommation moyenne par abonné est plus importante en régie (266 m3/an) qu’en DSP
(156 m3/an)

 La priorité est plutôt la réduction des pertes en eau sur les réseaux.
Performance des réseaux / réduction des pertes en eau
 Enjeu actuel pour les collectivités de mettre en œuvre une politique de gestion patrimoniale des
réseaux.
 Les entreprises de l’eau sont des apporteurs de solutions pour les collectivités

 130 M€ R&D, 1000 chercheurs


 Il y a 10 ans : objectifs de rendement étaient de l’ordre de 70%
 Prise en compte plus forte des enjeux environnementaux
 Objectifs de performance fixés plus ambitieux: Lyon, objectif fixé à 87%
 Les entreprises de l’eau développent des solutions innovantes : réseaux intelligents
permettant de détecter les fuites au mètre près
 Des investissements sont nécessaires pour le renouvellement des réseaux, mais la
réduction des pertes en eau passe aussi par l’équipement des réseaux existants avec des
réseaux intelligents
 Nécessité d’optimiser les financements (800 M€).

Plusieurs indicateurs montrent une meilleure performance des réseaux gérés en DSP (Junior Essec/ONEMA):

 Les pertes en eau sont globalement plus importantes sur les services en régie :
ILP : + de 5 en régie, 4 en DSP
 Connaissance et gestion patrimoniale : 2 fois plus performante en DSP
70% en DSP, 38% en régie.

Caroline Asso

Vous aimerez peut-être aussi