RSE et développement
durable : Regards croisés
Sud-Nord
2021
Cet ouvrage a bénéficié du soutien financier d’Université de Paris
Les opinions exprimées dans le présent ouvrage n’engagent que leurs auteurs
Dépôt Légal :
ISBN : 978-9954-593-79-0
Conception : Nadacom Design
Imprimerie : BIDAOUI
Edition 2021
Remerciements
Nous tenons à adresser nos vifs remerciements à la
Faculté « Sociétés et Humanités » (Université de Paris)
pour son soutien financier à la réalisation de cet ouvrage
Chapitre 2.
Les labels nationaux RSE: quel sens pour quelle appropriation?
Une analyse du label RSE marocain
Fedwa Jebli, Diane-Gabrielle Tremblay, Jamal El baz, Ilias
Majdouline................................................................................ 37
Chapitre 3.
La GRH socialement responsable : quel impact de la RSE sur les
pratiques RH au Maroc ?
Yassine Boudi et Jalila Ait Soudane........................................... 59
Chapitre 4.
La RSE comme un désenchantement du discours managérial : le
cas des entreprises de télécommunication au Maroc
Youssef Sadik et Meryem Senhaji.............................................. 81
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
Chapitre 5.
La pratique de l’entrepreneuriat social et du Social Business par les
entreprises marocaines en Afrique subsaharienne
Jihad Ait Soussane et Zahra Mansouri..................................... 119
Deuxième Partie:
Le développement durable et communautaire
Chapitre 6.
Le développement durable des universités à l’épreuve des stratégies
de certification
Rachid Moustaquim, Youssef Sadik, Abdellatif Tahir................ 139
Chapitre 7.
Engagement et responsabilité communautaire des entreprises
collectives dans la consolidation des efforts du développement
durable au Canada
Rachid Bagaoui....................................................................... 169
Chapitre 8.
Engagement communautaire de l’ESS et développement territorial
au Maroc
Khadija Askour........................................................................ 183
Chapitre 9.
6
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
Chapitre 10.
La responsabilité sociale de l’entreprise ou la responsabilité
sociétale de l’organisation : quel rôle pour le mouvement syndical
québécois?
Diane Gagné........................................................................... 233
Chapitre 11.
La RSE comme objet-frontière. Quelques pistes de dialogue en
sciences sociales
Petia Koleva............................................................................ 263
7
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
Introduction générale
9
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
10
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
11
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
12
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
13
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
14
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
15
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
16
Première Partie
La RSE : controverses théoriques et
enjeux pratiques
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
Introduction
Ce texte s’inscrit dans un projet de recherche plus vaste qui
vise à étudier, d’une part, l’impact des crises sur l’articulation
des différentes composantes de la RSE, et d’autre part, le
rôle des cadres de référence internationaux comme vecteur
d’homogénéisation ou, au contraire, de maintien de la diversité
des modèles nationaux de RSE.
Le Global Compact (désormais GC) est reconnu comme l’une
des initiatives internationales les plus importantes en matière de
responsabilité sociale des entreprises (RSE) (Brown et al. 2018 ;
Orzes et al. 2018, etc.). Cet instrument normatif des Nations
Unies, lancé en 2000, se fonde sur des principes universellement
reconnus. La participation au Pacte mondial nécessite un
engagement du directeur général – ou équivalent, pour les entités
non commerciales – avec le soutien du Conseil d’administration.
Cela engage l’organisation à assumer des responsabilités
fondamentales dans quatre domaines : les droits de l’homme, le
travail, l’environnement et la lutte contre la corruption et à faire
un reporting régulier. Comptant 44 entreprises au départ, le GC a
commencé à prendre de l’ampleur au milieu de la décennie 2000.
Plusieurs réseaux nationaux ont alors été créés pour mieux répondre
19
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
20
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
21
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
22
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
23
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
2. Méthodologie
Pour mener à bien l’étude comparative des trois réseaux locaux
américain, français et allemand, nous avons effectué une analyse
triangulaire de leurs sites internet en avril 2020. Tout d’abord,
nous avons recensé la participation au GC dans les trois pays.
Ensuite, nous avons comparé la forme et le fond des trois sites
en fonction de trois critères : i. principales rubriques du menu et
du header ; ii. Organisation des rubriques et description générale
des contenus ; iii. Activités proposées par le réseau national.
Enfin, pour comprendre la/les logique de RSE véhiculée(s) par les
réseaux nationaux, nous avons conduit une analyse qualitative du
contenu des principales pages de leurs sites internet à l’aide de
notre grille de codage théorique (tableau 1). Pour cela, nous avons
commencé par capturer les pages Web à l’aide de l’outil Ncapture
compatible avec le logiciel de traitement des données qualitatives
Nvivo 11. Ensuite, nous avons créé des nœuds correspondants aux
différentes rubriques de notre grille de codage et réalisé l’encodage
des pages web exportées. L’encodage consiste en un processus de
24
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
25
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
1-Traduction propre de “Whether you are just beginning to adopt sustainable business
practices or already on your way, join the UN Global Compact to make an even greater
difference”.
2-Traduction de: “Corporate sustainability starts with a company’s value system and a
principled approach to doing business”.
26
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
(Source : élaboration personnelle d’après les données archivées sur le site du GC monde)
27
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
4-https://www.ceres.org/news-center/press-releases/200-investors-call-us-companies-align-
climate-lobbying-paris-agreement
28
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
29
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
30
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
31
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
Logique 2 2 0 8 5 0 1 4 0 3 8 21
explicite
Logique 1 3 4 2 9 14 0 9 2 0 11 36
implicite
32
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
33
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
Bibliographie
Aguilera, R. V. et Jackson, G. (2003). The cross-national diversity of
corporate governance: Dimensions and determinants, Academy of
Management Review, 28(3): p. 447-465.
Amable, B., (2005). Les cinq capitalismes – Diversité des systèmes
économiques et sociaux dans la mondialisation, Le Seuil, Paris.
Ben Rhouma, A., Koleva, P., & Schaltegger, S. (2018). RSE,
management responsable et isomorphisme institutionnel : une
analyse à partir des résultats d’une enquête internationale.
Management international, 22 (3): p. 65-78.
Brown, J. A., Clark, C. et Buono A. (2018). The United Nations
Global Compact : Engaging Implicit and Explicit CSR for Global
Governance, Journal of Business Ethics, 147 : p. 721–734.
Campbell, J. L. (2007). Why would corporations behave in
socially responsible ways? An institutional theory of corporate
social responsibility.Academy of Management Review, 32 (3):
p. 946-967.
Cavanagh, G.F., (2004). Global business ethics: regulation, code,
or self-restraint. Business Ethics Quarterly 14 (4), p. 625-642.
DiMaggio, P. et Powell, W. (1983). The iron cage revisited :
Institutional isomorphism and collective rationality in organizational
fields.American Sociological Review, 48 : p. 147-160.
François, A., Bayle, E. & Gond, J.-P.(2019). A multilevel analysis
of implicit and explicit CSR in French and UK professional sport,
European Sport Management Quarterly, 19 (1 ): p. 15-37.
Hall, P. et Soskice, D. (ed.) (2001). Varieties of Capitalism: The
Institutional Foundations of Comparative Advantage, Oxford
University Press, Oxford.
34
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
35
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
36
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
Introduction
La façon de penser des entreprises a radicalement changé depuis
que Friedman (1962) a estimé que la seule responsabilité des
entreprises était de maximiser la richesse de leurs actionnaires. La
responsabilité sociale d’entreprise (RSE) constitue un changement
radical dans la perception du contrat social reliant l’entreprise et son
environnement où l’entreprise doit aussi inclure les préoccupations
sociétales dans ses opérations et activités. Bien que de plus en
plus diffusée dans le monde, notamment grâce au transfert des
pratiques sociétales des multinationales, au développement des
cursus universitaires portant sur la RSE, aux fonds de recherche
dédiés à l’engagement sociétal des entreprises et à l’intérêt porté
par les chercheurs à ce sujet, la RSE reste sous-étudiée dans le
contexte africain, notamment au Maroc (Amaeshi et Amao, 2009).
En effet, elle reste un concept émergent dans ces contextes dont
les facettes, notamment institutionnelles, sont insuffisamment
étudiées. Notre recherche vise donc à enrichir le débat autour
de la RSE, en particulier au Maroc. Nous nous intéressons tout
particulièrement à l’initiative marocaine de développer un label
RSE porté par une association patronale, la Confédération Générale
des Entreprises au Maroc, afin de promouvoir et de diffuser les
pratiques socialement responsables des entreprises dans le pays.
Notre recherche est de type exploratoire et tente de répondre
à la question de recherche suivante : quel sens donner au
37
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
38
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
39
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
40
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
41
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
42
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
43
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
Nombre Fonction de la
Entreprise Secteur d’activité
d’employés personne interviewée
Matériaux de
B 1200 Directeur RH& RSE
construction
Directeur
E Télécommunications 671
communications & RSE
44
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
45
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
46
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
47
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
__ Gouvernement
De façon générale, les gouvernements représentent une source de
pression régulatrice à travers le respect des régulations relatives
au droit du travail, à la gouvernance financière, etc. Au Maroc,
le développement de la RSE intervient dans un contexte où le
gouvernement adopte le Code du travail en 2004 après des
négociations de longue durée avec les opérateurs économiques
et représentants syndicaux, des négociations qui ont duré
presque 20 ans ! Le Code du travail marocain est présenté par le
gouvernement comme étant révolutionnaire et en cohérence avec
la définition internationale du travail décent, largement inspirée de
celle de l’Organisation Internationale du Travail. Cela expliquerait
le fait que les entretiens citent tous le Code de Travail comme un
repère pour les entreprises qui veulent adopter un management
socialement responsable de leurs collaborateurs, bien que la
RSE comme démarche soit censée puiser dans un engagement
volontaire au-delà du strict respect des régulations :
« L’Etat lutte pour la promotion du Code de Travail, nous
peinons à forcer les entreprises à déclarer leurs salariés alors
qu’il s’agit de la moindre des choses ! Le Code de Travail est
largement représenté dans la charte RSE de la CGEM car il
s’agit là de priorités nationales » (auditeur)
Par ailleurs, le Maroc est signataire de plusieurs conventions
internationales relatives aux droits humains, à l’égalité de genre
(convention sur l’élimination de toutes les formes de discriminations
contre les femmes, CEDAW) en plus de l’engagement dans les
objectifs de développement promus par l’ONU pour la vision
2030.
Par ailleurs, le gouvernement représente aussi une source de pres-
sion indirecte pour les entreprises pour les inciter à s’intégrer da-
48
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
49
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
50
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
51
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
52
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
53
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
54
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
55
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
Bibliographie
Abebe, T. et Bessell, S. (2011). Dominant discourses, debates
and silences on child labour in Africa and Asia. Third world
quarterly, 32(4), p. 765-786.
Acquier, A. et Aggeri, F. (2015). Une généalogie de la pensée
managériale sur la RSE. Revue Française de Gestion, 41(253), p.
387-413.
Amaeshi, K. et Amao, O. O. (2009). Corporate social responsibility
in transnational spaces: Exploring influences of varieties of capita-
lism on expressions of corporate codes of conduct in Nigeria. Jour-
nal of Business Ethics, 86(2), p. 225.
Carroll, A. B. et Shabana, K. M. (2010). The business case for
corporate social responsibility : A review of concepts, research
and practice. International Journal of Management Reviews, 12(1),
85-105.
Dahlsrud, A. (2008). How corporate social responsibility is defined:
an analysis of 37 definitions. Corporate social responsibility and
environmental management, 15(1), p. 1-13.
El Baz, J., Laguir, I., Marais, M. et Staglianò, R. (2016). Influence of
national institutions on the corporate social responsibility practices
of small-and medium-sized enterprises in the food-processing
industry : Differences between France and Morocco. Journal of
Business Ethics, 134(1), p. 117-133.
Fombrun, C. J. (2005). A world of reputation research, analysis and
thinking—building corporate reputation through CSR initiatives:
evolving standards. Corporate reputation review, 8(1), p. 7-12.
Friedman, M. (1970). The social responsibility of business is to
increase its profits. The New York Times, 13, p. 32–33.
56
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
57
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
Introduction
Dans un monde de plus en plus internationalisé, caractérisé par la
mondialisation de l’économie, le développement des technologies
de l’information et de la communication (TIC) et leurs évolutions
permanentes, la concurrence nationale et internationale est forte,
de même que l’exigence des clients à l’égard de la qualité totale.
Les entreprises d’aujourd’hui sont appelées à faire face à un niveau
de compétitivité de plus en plus élevé, à mettre en place un mode
de gestion de la main-d’œuvre en phase avec les tendances du
marché. Le risque est alors grand que les enjeux économiques des
entreprises commencent à prendre le pas sur les enjeux sociaux
et humains. La diversité de ces évolutions permet toutefois aux
entreprises de comprendre que les hommes qui les constituent
représentent leur force et qu’elles doivent les mettre au cœur de
leurs préoccupations pour assurer leur compétitivité.
Le débat, souvent polémique sur la responsabilité sociale des
entreprises, stimule la réflexion sur le modèle d’entreprise
socialement performante dans son environnement à l’heure où ce
dernier est marqué par des tensions sociales et la méfiance entre
les différents acteurs et parties prenantes.
Ainsi, la représentation de l’entreprise et les modes de gouver-
nance évoluent du « modèle actionnarial » au « modèle partena-
rial » (Charreaux et Desbière, 2001 ; Gabriel et Cadiou, 2005). Elle
s’accompagne d’une définition élargie de la notion de responsabi-
59
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
60
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
61
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
62
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
63
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
64
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
65
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
66
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
67
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
68
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
69
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
70
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
71
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
72
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
73
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
74
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
75
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
76
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
77
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
Bibliographie
Abric, J. C. (1994). Pratiques et représentations sociales. Paris,
Presses Universitaires de France.
Albinger, H. S. et Freeman, S. J. (2000). Corporate Social Perfor-
mance and attractiveness as an employer to different job seeking
populations. Journal of Business Ethics(28), p. 243-253.
Alain L. (2008). « Implication au travail et relation d’emploi
flexible : le cas des salariés intérimaires ». Gestion et Management.
Université Paul Cézanne –Aix-Marseille III.
Alami H. (2014). « La responsabilité sociale des entreprises et
gestion des ressources humaines : vers de nouvelles pratiques
innovantes et responsables : proposition d’un modèle conceptuel »,
communication aux XXXèmes Journées du développement ATM
« Ethique, entrepreneuriat et développement », Université Cadi
Ayyad, Marrakech, 29-31 mai 2014.
Allouche, J., Igalens, J. et Louart, P. (2003). Méthodologie de la
recherche en GRH. Editions Vuibert, 2004.
Barrette, J. et Carrière, J. (2003). La performance organisationnelle
et la complémentarité des pratiques de gestion des ressources
humaines. Relations Industrielles, 58, p. 427- 453.
Beaupré, D. et al. (2008). Gestion des ressources humaines,
développement durable et responsabilité sociale. Revue
internationale de Psychosociologie, 2008/33 Vol. XIV, p. 77-140.
Bergmann, A. (1999). Développement durable et ressources
humaines. Revue économique et sociale, p. 73-84.
Caron, M. A. et Gendron, C. (2007). La stratégie de communica-
tion des entreprises en matière de développement durable comme
co-construction entre experts, ONG et chercheurs - Phase I, Ca-
78
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
79
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
Introduction
De nos jours, la responsabilité sociale de l’entreprise est un sujet
récurrent dans les débats aussi bien dans les recherches acadé-
miques que dans les milieux des affaires. L’entreprise, devenue
une affaire de société, doit relever un nouveau défi : celui de
prouver sa légitimité et son utilité sociale (Sainsaulieu, 1990). Du
point de vue conceptuel, la RSE peut être définie comme une
«intégration volontaire des préoccupations sociétales et éco-
logiques aux activités industrielles et commerciales » (Igalens,
2003). C’est une démarche engagée par les entreprises, en vertu
de laquelle, elles intègrent de manière volontaire des considéra-
tions touchant le domaine économique, social et environnemental
dans leur gestion et dans leur relation avec les parties prenantes.
Dans le cadre de ce chapitre, notre problématique porte sur la
perception de la RSE par les employés. Pour cela, nous posons
les questions de recherche suivantes : comment les employés
perçoivent-ils les actions socialement responsables mises en
œuvre par leur entreprise ? Comment réagissent-ils à ces actions ?
Quel est l’effet de cette perception sur leurs attitudes et leurs
comportements au travail ?
Les employés étant une partie prenante saillante pour les entre-
prises, leur perception de la RSE constitue une source privilégiée
de l’évaluation de la performance du concept. En d’autres termes,
nous nous interrogeons sur les réalités et les enjeux de la RSE pour
une gestion responsable des ressources humaines.
81
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
82
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
83
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
84
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
85
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
86
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
87
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
88
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
89
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
90
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
91
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
92
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
93
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
94
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
95
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
96
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
97
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
98
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
99
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
100
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
101
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
102
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
104
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
105
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
106
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
107
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
2.4. Discussion
108
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
109
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
110
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
111
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
Bibliographie
Acquier, A. et Aggeri, F. (2007). Une généalogie de la pensée
managériale sur la RSE. Revue française de gestion, 180, (11),
p. 131-157
Aguilera, R. V., Rupp, D. E., Williams, C. A., et Ganapathi, J.
(2007). Putting the S Back in Corporate Social Responsibility: A
Multilevel theory of Social Change in Organizations. Academy of
Management Review, 32(3 ): 836-863.
Aggeri, F. (2011). Le développement durable comme champ
d’innovation. Revue Française de Gestion n°215, p. 87–106.
Allouche, J. et Laroche, P. (2005). « Responsabilité sociale et
performance financière : une revue de la littérature ». Colloque:
La responsabilité sociétale des entreprises : réalité, mythe ou
mystification ?, Université de Nancy 2, 17 et 18 mars.
Bardelli, P. et Pastore-Chaverot, M. (2010). Les discours et pratiques
sur la responsabilité sociale des entreprises-Éléments de micro-
régulation du modèle post-fordien. Dans M. B. (Dir.), Les nouvelles
régulations Normalisation et dynamique des organisations. Nancy:
Presses Universitaires de Nancy.
Bardelli, P., Allouche, J. et coll. (2012). La souffrance au travail
Quelle responsabilité de l’entreprise. Armand Colin / Recherches,
385 p.
Barnett, M. L. (2007). « Stakeholder influence capacity and the
variability of financial returns to corporate social responsibility»,
Academy of Management Review, p. 794–816.
Berger, I. E., Cunningham, P., et Drumwright, M. E. (2007).
«Mainstreaming Corporate Social Responsibility: Developing
Markets for Virtue», California Management Review, p. 132–157.
112
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
114
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
115
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
116
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
117
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
118
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
Introduction
En réponse aux enjeux sociaux et environnementaux actuels,
notamment l’inégalité et l’exclusion sociale et l’épuisement des
ressources naturelles, le phénomène de l’entreprise sociale en
tant que catégorie distincte d’organisation a attiré l’attention
des décideurs, des praticiens et des chercheurs. Ce type
d’entreprise peut prendre différentes formes, allant du modèle
du secteur privé au troisième secteur (à savoir les coopératives).
Pour promouvoir un système capitaliste qui crée une valeur
économique et sociale à long terme pour la majorité de la
communauté mondiale, le monde des affaires doit dépasser le
concept de philanthropie, à savoir le modèle de la RSE, et rechercher
des solutions commerciales dans le domaine de l’économie.
Prahalad et Hart (2002), les deux pionniers du modèle du Social
Business dans le cadre de l’Entrepreneuriat social, ont lancé
un débat sur le rôle important que pourraient jouer les sociétés
multinationales dans l’atténuation des problèmes sociaux et
environnementaux. Les entreprises multinationales ne sont plus
censées exercer uniquement des activités de responsabilité sociale,
qui peuvent être limitées, voire inefficaces, pour aider à améliorer
le niveau de vie des personnes marginalisées. Au lieu de cela, elles
devraient proposer des produits et des services innovants pour
répondre à des types de demande différents de ceux auxquels se
consacraient traditionnellement les grandes entreprises.
119
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
120
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
121
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
122
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
123
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
124
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
125
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
126
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
127
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
128
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
129
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
130
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
131
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
132
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
133
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
Bibliographie
Chaves T. J., Rocha T. V, Reuther J. et Galhanone R. F. (2017). Social
business in multinational corporations : an analysis of marketing
practices. RevistaElectronica de NegociosInternacionais, Vol. 12,
p. p. 62-75.
Directions des Etudes et des Prévisions Financières, Ministère de
l’Economie et des Finances. (2014). Relations Maroc-Afrique :
l’ambition d’une nouvelle frontière. Septembre 2014.
Doherty B., Haugh H. et Lyon F. (2014). Social enterprises as hybrid
organizations: A review and research agenda. International Journal
of Management Reviews, 16(4), p. p. 417-436.
Fischer R. M. et Comini G. (2012). Sustainable development: from
responsibility to entrepreneurship. Revistade Administração (São
Paulo), 47(3), p. p. 363-369
Institut AMADEUS. (2014). Etude Partenariat Maroc-Afrique : 15
recommandations pour un co-développement responsable et
durable. URL : www.institutamadeus.com
Kiss A. N., Danis W. M. et Cavusgil S. T. (2012). International
entrepreneurship research in emerging economies : A critical
review and research agenda. Journal of Business Venturing, 27(2),
p. p. 266-290.
Mckinsey Global Institute. (2016). Lions on the move II : realizing
the potential of Africa’s economies.
Porter, M. E. et Kramer, M. (2011). Creating shared value :
Redefining capitalism and the role of the corporation in society.
Harvard Business Review, January.
Prahalad C. K. (2006). The fortune at the bottom of the pyramid:
eradicating poverty through profits. Wharton School Publishing.
134
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
135
Deuxième partie
Le développement durable et
communautaire
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
Introduction
Les entreprises sont de plus en plus soumises à des pressions de
la part des parties prenantes internes et externes pour la prise
en considération des aspects du développement durable, tels
que l’impact environnemental et social de leurs opérations.
Particulièrement depuis les années 2000 on assiste à une
multiplication de scandales en lien avec le non-respect de ces
considérations. Ces scandales ont eu des effets néfastes sur la
réputation et même l’existence des entreprises impliquées, allant
d’une chute temporaire des prix de leurs actions ou une lutte de
plusieurs années pour la récupération d’une réputation perdue,
jusqu’à la disparition de l’entreprise.
En réponse à cette pression grandissante, les entreprises recourent
aujourd’hui à l’adoption et à l’implantation de plusieurs initiatives
et pratiques de durabilité. Au-delà de ces initiatives, des études
ont montré que ces entreprises essaient d’utiliser des certifications
en développement durable et de communiquer autour d’elles
pour améliorer leur image et construire leur réputation (Searcy, et
Elkhawas, 2012).
En parallèle de cette prise de conscience des entreprises quant
à l’importance du développement durable, on constate un
intérêt grandissant porté par les institutions de l’éducation et
plus particulièrement celles de l’enseignement supérieur et des
universités au concept de développement durable. Cet intérêt est
139
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
140
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
141
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
142
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
comparaison entre les deux cas, d’autant plus que les deux ont fait
des choix différents quant à la certification et classification. Ceci ne
signifie pas que les résultats de cette étude puissent être généralisés
ou généralisables, mais ils peuvent aider à mieux comprendre les
attitudes des universités vis-à-vis des pratiques de certification et
classification dans des environnements et circonstances similaires.
Nos interlocuteurs dans ces établissements sont le directeur du
développement durable à l’établissement H1que nous nommerons
M. (D.T), le directeur de développement durable de l’établissement
H2 que nous nommerons M. (P.C), et un responsable dans le
service de développement durable de l’établissement H1que nous
nommerons M. (F.M)
Nous avons procédé à plusieurs types de triangulations (Patton,
2002). D’une part, nous avons utilisé différentes sources
d’information en interviewant une autre personne responsable dans
le service de développement durable afin d’avoir une deuxième
vision du développement durable dans l’établissement et de
valider celles des directeurs. Nous avons comparé les visions des
personnes interviewées avec la documentation des établissements
(les politiques et plans d’action). Enfin, nous avons utilisé la théorie
pour trianguler tout au long de notre analyse et nos conclusions
(Yin, 2003).
Les sources de données
Notre collecte d’information s’est faite en trois étapes. Dans une
première étape, nous avons construit un cadre général du concept
de développement durable dans les universités, notre principale
source d’information à ce stade étant la théorie. Nous avons bâti
notre guide d’entretien ; dans cette démarche nous nous sommes
inspirés des recherches précédentes, comme recommandé par Yin
(2003).
143
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
144
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
146
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
147
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
148
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
149
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
150
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
151
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
152
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
153
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
154
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
155
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
156
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
157
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
158
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
159
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
160
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
161
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
162
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
163
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
Bibliographie
Alshuwaikhat, H. M. et Abubakar, I. (2008). An integrated approach
to achieving campus sustainability : assessment of the current
campus environmental management practices. Journal of cleaner
production, vol. 16, n° 16, pp. 1777-1785.
Ayerbe, C., Missonier, A. (2007). Validité interne et validité externe
de l’étude de cas: principes et mise en œuvre pour un renforcement
mutuel. Finance Contrôle Stratégie, vol. 10, n° 2, pp. 37-62.
Baba, S., Moustaquim, R., et Bégin, É. (2016). Responsabilité
sociale des entreprises: un regard historique à travers les classiques
en management stratégique. [Vertig O] La revue électronique en
sciences de l’environnement, vol. 16, n° 2.
Bourgeois, L. J. et Eisenhardt, K. M, (1988). Strategic decision pro-
cesses in high velocity environments: Four cases in the microcom-
puter industry. Management science, vol. 34, n° 7, pp. 816-835.
Brunsson, N., Rasche, A., et Seidl, D. (2012). The dynamics of
standardization: Three perspectives on standards in organization
studies. Organization studies, vol. 33, n° 5-6, pp. 613-632.
Clugston, R. M. et Calder, W. (1999). Critical dimensions of
sustainability in higher education. Sustainability and university
life, vol. 5, n° 1, pp. 31-46.
Christmann, P. et Taylor, G. (2006). Firm self-regulation through
international certifiable standards: Determinants of symbolic versus
substantive implementation. Journal of International Business
Studies, vol. 37, n° 6, pp. 863-878.
Davis, S. A., Edmister, J. H., Sullivan, K., & West, C. K. (2003).
Educating sustainable societies for the twenty-first century.
International Journal of Sustainability in Higher Education, vol.
4, n° 2, pp. 169-179.
164
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
165
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
166
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
167
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
Rachid Bagaoui
Introduction
Les petites régions au Canada vivent depuis plusieurs années
une double crise. D’abord, une crise de stratégie de développe-
ment industriel. La stratégie de développement qui a façonné le
destin économique des régions depuis l’après deuxième Guerre
mondiale est celle de l’employeur unique. En grand meneur de
jeu, l’employeur implanté dans une petite région avait la responsa-
bilité de redynamiser le milieu par la création d’emplois, directs et
indirects, de participer à doter de la ville de services et de financer
les activités sociales et sportives. Aujourd’hui, avec les restructura-
tions industrielles, la mobilité du capital, l’emprise de l’actionna-
riat sur l’entreprise, cette stratégie de développement des régions
a atteint ses limites. Conséquences de cette crise : le chômage
frappe de nombreuses catégories sociales, les commerces ferment
leur porte, les jeunes sans diplômes et sans qualifications partent
pour les grandes villes à la recherche d’un emploi.
Malgré leurs intérêts contradictoires, tous les acteurs sociaux,
y compris le monde des affaires, en viennent à la conclusion
que continuer de miser uniquement sur cette stratégie de
développement d’après-guerre pour sortir de la crise s’avère une
gageure à haut risque. Parce qu’aujourd’hui, en effet, l’employeur
maître du jeu dans une petite région n’embauche plus comme
auparavant et n’assure plus la reproduction générationnelle.
Car, il faut le rappeler, dans la période de l’après-guerre,
169
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
170
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
171
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
172
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
173
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
174
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
ans. Cela montre bien, si l’on juge par son enracinement et son
engagement dans son milieu depuis toutes ces années, qu’une
entreprise collective peut très bien réussir économiquement et
socialement dans la durée.
Le cas de La Maison Verte
La Maison Verte est une entreprise collective que l’on peut ranger
dans la catégorie des entreprises de développement économique
communautaire. Située dans la ville de Hearst, une petite ville
qui dépend des ressources naturelles, La Maison Verte a vu le
jour en 1982. Sa création a pour mandat principal la création
d’emplois pour les femmes en difficultés. Presque quarante ans
après sa création, La Maison Verte est toujours active sur son
territoire. Elle emploie une vingtaine d’employés, en majorité des
femmes. L’activité principale est la production de semis destinés
au reboisement. Avec le temps, cette entreprise collective s’est
diversifiée vers d’autres secteurs : l’agriculture biologique et les
produits botaniques. Pour couronner le tout, l’entreprise s’est
dotée d’un magasin pour écouler ses produits.
L’originalité de La Maison verte réside dans le fait qu’elle a été créée
non pas par des promoteurs individuels mais par une association
à but non lucratif. Cette association de femmes avait pour mandat
principal de faire la promotion de l’autonomie des femmes. Mais au
lieu de se contenter d’occuper le terrain social, elle s’est aventurée
dans le domaine économique en cherchant à créer des emplois
aux femmes sans diplôme et sans qualifications. Cette association
est, donc, autonome de la Maison verte et possède sa dynamique
propre et son histoire.
Le cas de l’association Parmi-Elles
Les conditions de sa création remontent à 1979. A cette époque
le Canada traversait une crise économique sans précédent
175
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
176
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
177
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
178
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
179
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
180
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
181
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
Bibliographie
Bagaoui, R. (2009). « Aperçus de l’économie sociale en Ontario : une
modalité spécifique de l’affirmation de la minorité francophone »,
Revue internationale de l’économie sociale, (312), p. 89–101.
Bagaoui, R, (2020). Le champ de développement économique
communautaire et l’économie sociale en Ontario (Canada):
Émergence, évolution et spécificité, in Youssef Sadik (Dir.)
Résistances économiques et sociales dans les Suds, Rabat.
Beaud, S. et Pialoux, M. (2012). Retour sur la condition ouvrière.
Enquête aux usines Peugeot de Sochaux-Montbéliard, Paris, La
Découverte, coll. « La Découverte/Poche ».
Castel, R. (2009). La Montée des incertitudes. Travail, protections,
statut de l’individu, Paris, Éditions du Seuil, La couleur des idées.
Collinge, C, et Klein, J. L. (2020). « Les femmes et l’approche
du BuenVivir en Bolivie : entre l’absence et l’émergence », Épisté-
mologies des Suds, 64 | 2020.
Defouny, J. (1994). Développer l’entreprise sociale, Fondation du
Roi Beaudoin, Belgique.
Favreau, L. (2008). Entreprises collectives : les enjeux
sociopolitiques et territoriaux de la coopération et de l’économie
sociale, Québec, Presses de l’Université du Québec.
Laville, J. L. (1994). L’économie solidaire. Une perspective
internationale, sous la direction de Jean-Louis Laville, Paris,
Desclée de Brouwer.
Levesque, B. et Mendell, M. (1999). L’économie sociale au Québec:
éléments théoriques et empiriques pour le débat et la recherche.
Lien social et Politiques, (41), p. 105–118.
Sadik, Y. (2018). Les paradoxes de l’employabilité au Maroc. Le
travail et l’entreprise au Sud à l’épreuve de la mondialisation, Paris,
L’Harmattan.
182
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
Khadija Askour
Introduction
Au nom du développement, on constate, depuis quelques années
maintenant au Maroc, une tendance vers la mise en place de
recompositions territoriales et l’encouragement aux pratiques
communautaires. Celle-ci concerne plus précisément les territoires
en marge du système ou en mal de développement, et propose une
valorisation et une réorganisation des filières productives autours
des produits de terroir. Les besoins des populations sont alors au
centre de l’attention de l’action publique.
L’encouragement à l’engagement communautaire se veut ainsi
une solution à certaines problématiques comme la pauvreté,
l’analphabétisme, etc. dont souffrent les pays en développement
comme le Maroc. Il représente une possibilité d’obtenir une société
plus équitable et démocratique.
Sur le plan conceptuel et opérationnel, l’engagement
communautaire comporte certaines ambiguïtés (Poirier et al.,
2019). Au niveau de notre article, on comprendra toutefois par
engagement communautaire, une démarche permettant aux
sociétés et économies d’aspirer à un progrès social, et de satisfaire
certains besoins des populations. Il pourra concerner l’amélioration
des conditions de vie des populations vulnérables et marginalisées
ou encore de celles qui aspirent à satisfaire les besoins de base
comme l’emploi, la santé ou l’éducation.
183
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
184
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
185
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
186
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
187
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
188
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
189
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
190
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
191
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
192
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
193
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
194
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
195
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
196
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
197
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
198
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
199
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
200
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
201
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
202
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
203
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
204
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
Bibliographie
Askour, K. (2009). Les réseaux de coopération productive : le cas
de l’agro-alimentaire, PUM.
Askour, K. et Sadik Y. (2014). L’entreprise coopérative innovante
et le rôle du réseautage : le cas de COPAG au Maroc. Dans L.
Hammond Ketilson et M. P. Robichaud Villettaz (sous la direction
de), Le pouvoir d’innover des coopératives : textes choisis de
l’appel international d’articles scientifiques (p. 881-893). Lévis :
Sommet international des coopératives.
Askour, K. (2019). Groupement d’entreprises en économie sociale
et solidaire (ESS) et perspectives d’innovation technologique et
sociale : une réflexion à partir du modèle de SPL dans le Souss
Massa au Maroc, in International Social Sciences &Management
Journal, n° 1.
Benko, G. et Lipietz, A. (2000). La richesse des régions- la nouvelle
géographie socioéconomique, Economie en liberté, PUF, Paris,
564 p.
Claval, P. (2008). Espace et territoire. Les bifurcations de la science
régionale. Géographie, économie, société, 10 (2), p.p. 157-184.
Courlet, C. (2001). « Les systèmes productifs locaux : de la définition
au modèle », in DATAR, Réseaux d’entreprises et territoires : regards
sur les systèmes productifs locaux, la Documentation française,
p.p. 17-62.
Courlet, C. (2002). « Les Systèmes productifs Localisée : un bilan
de littérature », in Etudes et Recherches sur les Systèmes Agraires
et le Développement, Le local à l’épreuve de l’économie spatiale :
Agriculture, environnement, espaces ruraux, n°33, INRA.
DAT et PNUD. (2009). Programme de Développement Territorial
Durable des Oasis du Tafilalet (POT).
205
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
206
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
207
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
Introduction
Il ne peut être nié que le développement durable est devenu
aujourd’hui une référence permanente dans différents discours et
pratiques. Sa forte généralisation en fait un grand projet de société
à l’échelle planétaire. À l’instar de nombreux autres pays dans
le monde, le Maroc s’est engagé, suite à l’appel des instances
internationales, sur la voie du développement durable. Cet
engagement s’est concrétisé par la mise en œuvre d’un ensemble
de politiques et de stratégies dans une approche intégrée, visant un
développement humain et socio-économique durable, ce qui érige
l’éducation en axe stratégique.
En effet, en 1992, lors du Sommet mondial sur le développement
durable, il a été décidé d’intégrer le développement durable à tous
les niveaux des systèmes éducatifs internationaux. Dans le contexte
marocain, ces recommandations ont bel et bien fait écho. C’est
ainsi que le lien entre le développement durable et l’éducation
a fait l’objet d’actions collectives croissantes à tous les niveaux.
Ainsi, en dehors du cadre scolaire qu’évoque normalement
le concept d’éducation, l’Éducation à l’Environnement et au
Développement Durable (EEDD) figure désormais au niveau des
priorités d’actions et des orientations stratégiques de différents
départements ministériels, acteurs privés, mais aussi et surtout de
plusieurs associations.
Le dynamisme de la société civile marocaine n’est plus à
démontrer (Sadik, 2015). Ses actions ont touché plusieurs
209
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
210
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
211
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
212
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
213
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
214
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
215
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
216
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
217
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
218
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
219
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
220
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
221
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
222
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
Source : www.aesvt-maroc.com
223
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
5-Entretien avec Abderrahim Ksiri, Président de l’AESVT, sur le journal Le Soir Echos
(Maroc), publié le 05-03-2013 [En ligne].
6-Ibid
224
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
7- Ibid
8-ibid
9- www.aesvt-maroc.com
225
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
226
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
227
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
228
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
229
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
Bibliographie
Bakhella, W. J. (2017). Perceptions et pratiques de l’Education
au Développement Durable au Maroc. Le cas de l’Université
Mohammed V de Rabat (thèse de doctorat). Université Mohammed
V de Rabat, Faculté des Sciences de l’Education, Rabat.
230
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
231
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
232
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
Diane Gagné
Introduction
Dans le cadre de cet appel thématique, les éditeurs nous invitent
à réfléchir sur la responsabilité sociale des entreprises (RSE) et sur
le rôle des syndicats. Nous avons choisi de relever le défi car il
apparait intéressant et opportun de se questionner si le mouvement
syndical est un contrepouvoir ou une partie prenante à la RSE, dans
le cadre de son rôle de représentant des travailleurs et travailleuses.
D’autant, qu’il existe peu de littérature sur le sujet de la RSE et du
rôle des syndicats, au Québec du moins.
La RSE est considérée comme un « élément central de l’éthique des
affaires » (Nadeau 2008) donc « un objet d’étude incontournable
en science de la gestion » (Pescaro, 2013, 297). La définition et
les objectifs mêmes de la RSE demeurent encore flous. Pourtant,
selon Pescaro (2013) et Claes (2013), la RSE n’est pas qu’une
mode, le questionnement concernant le rôle de l’entreprise
(organisation) dans la société a lieu depuis près de soixante-dix
ans aux États-Unis. Suivant Claes (2013), Bowen serait le premier
à avoirredéfinile rôle du dirigeantenl’incarnantdans son rapport à
la société: « It refers to the obligation of businessmen to pursue
those policies, to make those decisions, or to follow those lines of
action which are desirable in terms of the objectives and values of
our society » (Bowen, 1953, 6 cité dans Claes, 2013, 94).
233
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
234
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
11- Livre Vert de la Commission européenne sur la responsabilité sociale des entreprises
(2001) : « Promouvoir un cadre européen pour la responsabilité sociale des entreprises».
COM(2001)366. Ce document a été destiné, premièrement, à amorcer le débat sur le
concept de responsabilité sociale des entreprises (RSE) et, deuxièmement, à définir les
moyens de reconstruire un partenariat permettant l’élaboration d’un cadre européen pour
la promotion du concept. [COM(2002)347].
12- https://www.ilo.org/public/libdoc/ilo/GB/295/GB.295_MNE_2_1_fren.pdf
236
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
13- L’objectif de cette norme internationale est de présenté des ligne directrices à tous
types d’organisation en ce qui concernent concernant: les concepts, termes et définitions
relatifs à la responsabilité sociétale ; les origines, les orientations et les caractéristiques
de la responsabilité sociétale ; les principes et pratiques en matière de responsabilité
sociétale ; les questions centrales et les domaines d’action de la responsabilité sociétale ;
l’intégration, la concrétisation et la promotion d’un comportement responsable dans
l’ensemble de l’organisation, à travers ses politiques et pratiques, dans sa sphère d’influence ;
l’identification des parties prenantes et le dialogue avec elles ; et la communication sur
les engagements, les performances et autres informations concernant la responsabilité
sociétale. https://www.iso.org/obp/ui/#iso:std:iso:26000:ed-1:v1:fr:term:2.12
14- https://www.iso.org/obp/ui/#iso:std:iso:26000:ed-1:v1:fr:term:2.12
237
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
238
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
16- Au Québec, le Code du travail encadre spécifiquement les arrêts de travail concertés
en cas de mésentente en période de négociation collective. Ainsi, après 90 jours de
négociation infructueuse, une des parties peut décréter un « arrêt » de travail dans le but
de mettre de la pression sur l’autre partie, afin d’accélérer le processus et de conclure
une entente. Il s’agit de la grève (un débrayage voté par les travailleurs) ou du lock-out
(mesure patronale, où l’employeur interdit l’accès au milieu de travail à toutes les personnes
couvertes par l’accréditation). Le lock-out est sensément la contrepartie au pouvoir de
grève des travailleurs. En ce sens, il suggère donc un rapport de force, dans les moyens de
pression, plus égalitaire.
17- Le lock-out devient une arme redoutable entre les mains de l’employeur, aidé en cela,
parfois inconsciemment, parfois indument, par la législation. De longue durée, il peut
essouffler les instances syndicales (Québécor) mettre en péril l’économie régionale (ABI) et
de plus courte durée, en prenant en otage les professeur.e.s et les étudiant.e.s, l’employeur
a réussi à contrer, en partie du moins, un problème de sous financement dans l’éducation
(UQTR). Cela étant, l’on peut alors se questionner sur la signification de l’engagement
social de ces employeurs et les différents enjeux reliés aux lock-out.
239
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
240
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
241
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
242
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
Ainsi posé, l’on fait le constat comme Tirilly (2013, p. 378) que deux
visions antagonistes cohabitent lorsque l’on se questionne sur le
types de responsabilités sociales que l’entreprise doitsoutenir. Les
tenants de l’approche actionnariale tel Friedman prônent : 1) qu’il
n’existe pas de lien entre l’entreprise et la société « the business of
business is business » ; 2) que si le marché échoue ou démontre des
faiblesses, l’État est habilité à s’occuper des coûts sociaux, pas le
dirigeant ; 3) que l’entreprise est une fonction de production et pas
une personne, et seule une personne a des responsabilités sociales.
Cependant, les adeptes de l’approche des parties prenantes, tel
Freeman, préconisent d’inscrire la RSO dans la gestion stratégique
de l’organisation.
En fait, Freeman (1994), propose une « approche pragmatique et
managériale de la gestion des parties prenantes. » (Tirilly, 2013,
p. 379), en conceptualisant une vision partenariale de l’entreprise.
La réussite de l’entreprise rime avec la conduite éthique envers les
différentes parties prenantes et la coopération entre les différents
membres de l’environnement sociopolitique de l’entreprise.
Mais qui sont les parties-prenantes ? La définition relativement
aboutie apparait en 2004 alors que Crane et Matten (2004 :
50) proposentcelle-ci : «A stakeholder of a corporation is an
individual or group which either : is harmed by, or benefits from,
the corporation ; or whose rights can be violated, or have to be
respected, by the corporation19».
Toutefois, toutes les parties prenantes n’auront pas la même
importance pour l’organisation. Plusieurs auteurs se sont attardés à
les catégoriser, en fonction de différentes approches : relationnelle,
contractuelle, légitimité, droits, contributions ou leurs attributs.
19- Nous la traduirons ainsi : Une partie prenante pour une entreprise est un individu ou un
groupe d’individus qui soit: subit un préjudice à cause de l’entreprise ou en bénéficie ; ou
dont les droits peuvent être violés, ou doivent être respectés, par l’entreprise.
243
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
244
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
20 - https://www.ilo.org/wcmsp5/groups/public/---ed_dialogue/actrav/documents/
publication/wcms_112475.pdf
21- Si les codes de conduite sont adoptés unilatéralement par les entreprises, les codes de
conduites constituent une reconnaissance formelle du partenariat social au niveau mondial.
(Justice, 2003, 14)
245
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
de Pinard (2004), nous croyons que dans tous les pays disposant
d’un droit du travail, celui-ci est présentement remis en cause
dans sa portion protection du travailleur, par les réorganisations
d’entreprises et la prolifération de nouvelles formes d’emploi
marquées par la flexibilité et la précarité. Il en résulte l’érosion
des droits liés au travail parce que des catégories croissantes de
salariés sont incapables de les exercer22. Les enjeux locaux sont
donc surtout liés à la préservation des acquis et à l’élimination
des disparités de traitement, dans un contexte où les exécutifs sont
conscients de l’importance de la durabilité de leurs employeurs.
Un président d’un syndical local, dans un autre contexte de
recherche, exprimait que pendant la négociation, il fallait prendre
en compte que « les parties sont condamnées à vivre ensemble,
pour survivre ».
Ainsi, le mouvement syndical québécois n’est pas un bloc
homogène devant la RSO. Affaibli dans son rôle de représentant
des travailleurs, lors des négociations collectives, depuis les années
1980, par le contexte juridique, économique, social et politique,
il se montre méfiant devant les initiatives volontaires des entreprises
multinationales (Justice 2013, Champion 2018). Sans rejeter le
concept de RSO, les syndicats locaux n’ont pas la même sensibilité
au sens où l’on définit généralement la RSO, c’est pourquoi il nous
apparaissait pertinent, dans le cadre de cet article de discuter de
la RSO des syndicats québécois en choisissant l’angle du fond
humanitaire du syndicat des Métallos et son engagement envers
les mineurs de Rio Tinto à Madagascar, et l’exemple du Fonds de
solidarité, un fonds de travailleur, deux exemples où le syndicat
agit comme une organisation socialement responsable. Car, suivant
Champion (2018, p. 4) et Justice (2003, p. 5-6) il y a une opportunité
22- Ce phénomène est déjà fort bien documenté ; voir notamment, Vallée 1999, Morin
2000 et 2001, Murray 2001, Verge 2001, ainsi que Supiot 1999 et 2002.
246
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
247
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
248
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
249
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
23- https://www.usw.ca/fr/impliquez-vous/activisme/fonds-humanitaire
24- https://www.usw.ca/fr/impliquez-vous/activisme/fonds-humanitaire/ressources/rapport-
aux-membres-2019, p.5.
250
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
25-https://www.usw.ca/fr/nouvelles/centre-presse/actualites/2020/pas-de-justice-sans-
imputabilite-un-rassemblement-virtuel-pour-une-reelle-responsabilite-des-entreprises-
canadiennes-a-letranger
26-https://www.usw.ca/fr/impliquez-vous/activisme/fonds-humanitaire/ressources/rapport-
aux-membres-2019 page 4
251
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
ont fait exploser les prix des biens essentiels. Les travailleurs et
travailleuses informels (les marchand.e.s ambulants, les fermiers,
les pêcheurs) des petites communautés n’avaient tout simplement
pas d’autre choix que de défier les restrictions comme le port
du masque, n’ayant pas les moyens de s’en procurer pour tenter
de survivre et de nourrir leur famille. Les autorités en place les
appréhendaient violemment puisqu’ils/elles ne respectaient pas
les mesures destinées à limiter la propagation du virus. En fait,
les conséquences économiques étaient plus difficiles à supporter
que celles liées au virus. Les dirigeants syndicaux de SVS et
SEKRIMA ont sollicité le FHM pour organiser une chaine de
solidarité qui a permis d’inclure 410 ménages (1530 personnes)
dans des activités de sensibilisation et distribution de matériel de
protection et de denrées de base, tout en respectant les directives
de la santé publique.
Au Bangladesh, comme nous le mentionnait notre répondant,
le FHM travaille de concert avec les travailleurs et travailleuses
du secteur de l’industrie du vêtement pour élever les conditions
de travail. Le FHM permet de sortir du corporatif syndical,
souvent reproché au mouvement syndical, en intervenant
internationalement, nationalement, régionalement et localement
pour répondre à des besoins de justice sociale, d’égalité et de
sensibilisation. Pour y arriver, le FHM subventionne certaines
activités de sensibilisation ou de formation, fournit des ressources
comme du matériel sanitaire, clérical, accès à des locaux équipés,
des denrées alimentaires, etc., organise des écoles d’été, des
campagnes de sensibilisation dans une optique de solidarité
internationale et de défenses des droits humains.
Le Fonds de solidarité
Le Fonds de solidarité est né d’efforts soutenus notamment du
syndicaliste Louis Laberge, alors président de la FTQ, et du
ministre des finances de la province de Québec, Jacques Parizeau.
252
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
253
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
254
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
255
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
28- https://ftq.qc.ca/entraide-syndicale/
29-https://www.fondsftq.com/fr-ca/particuliers/faq/decouvrir-le-fonds/qu-est-ce-qu-un-
rl#:~:text=Les%20responsables%20locales%20et%20responsables,dans%20leurs%20
milieux%20de%20travail.
256
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
257
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
258
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
259
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
Bibliographie
Champion, E. (2018). « Le défi de l’appropriation de la responsabilité
sociale des entreprises (RSE) par des syndicats nationaux : les
leçons de la Coalition québécoise contre les ateliers de misère
(CQCAM) », Revue de la régulation [En ligne], 23 | 1er semestre /
Spring 2018, mis en ligne le 02 juillet 2018, URL : http://journals.
openedition.org/regulation/12892
Champion, E. (2006). « Vers un renouveau syndical : le potentiel
de la finance responsable et des alliances avec les ONG » Repéré
à http://www.crimt.org/renouveausyndical.html
Dufour-Poirier, M. et Le Capitaine, C. (2016). Syndicalisme et
souffrance au travail : l’expérience des délégués sociaux au
Québec. Les Cahiers des risques psychosociaux au travail, Vol. 28,
p. 37-40.
Freeman, R. E. (1994). The Politics of Stakeholder Theory: Some
Future Directions. Business EthicsQuaterly, Vol. 4(4), 409-429.
Gagnon, M-J. (1998). « Lamodernisation du syndicalisme québécois
ou la mise à l’épreuve d’une logique représentative ». Sociologie et
sociétés :30(2), p.3-10 et 213-230.
Gotteland, D. et al. (2012). Méthodologie de la recherche en
sciences de gestion: Réussir son mémoire ou sa thèse, Pearson
Éducation France.
Hennebert, M. A. & Dufour-Poirier, M. (2008). Les syndicats et la
transnationalisation des entreprises : le cas des alliances syndicales
internationales. Nouvelles pratiques sociales, 20 (2), 52–65.
https://doi.org/10.7202/018448ar
Justice, D. W. (2003). « Concept et phénomène de la responsabi-
lité sociale des entreprises : défis et opportunités pour les syndica-
listes ». Éducation ouvrière, vol.130,1-15.
260
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
261
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
262
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
Petia Koleva
263
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
264
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
265
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
le plus pertinent pour leur étude30. En phase avec cette idée, nous
considérons la RSE comme un objet-frontière par excellence qui
traverse une variété de champs disciplinaires et interroge tant les
pratiques dans les entreprises que les interactions de ces dernières
avec leur environnement, à l’échelle d’un secteur, d’un pays (ex.
la Plateforme nationale d’actions globales pour la RSE en France)
ou au-delà (ex. la Stratégie européenne pour la RSE). Passerelle
partielle et provisoire, faiblement formalisée dans son usage
conjoint, elle n’en demeure pas moins structurée dans son usage
au sein des champs disciplinaires, que ce soit en interrogeant
le fonctionnement de l’entreprise (gestion), la régulation du
capitalisme (économie politique) ou la construction de l’image et
de la réputation à usage interne et externe (sciences de l’information
et de la communication).
Alors que la flexibilité interprétative est la dimension la plus
connue des OF, elle n’épuise pas son contenu. Ce qui compte
également, c’est la structure matérielle/organisationnelle de
connaissances, reconnaissable par différents mondes sociaux, qui
permet de travailler ensemble. Elle peut prendre la forme d’un
répertoire, d’une enveloppe, d’un idéal-type ou d’une interface/
standard d’échange (Star et Griesemer, 1989). Deux de ces formes
sont illustrées par les travaux qui ont abouti à la finalisation de cet
ouvrage.
__ L’interface d’échange
Le sujet de la RSE et du développement durable a fait l’objet
de plusieurs rencontres et ateliers d’échange entre chercheurs
et praticiens notamment dans le cadre du Forum International
30 - Dans leur travail originel, Star et Griesemer (1989) mettent en évidence, à travers un
cas organisationnel précis (la création d’un musée), comment les participants d’univers
différents (gestionnaires, chercheurs, administratifs, hommes politiques, fondations…) ont
réussi à se comprendre et à travailler ensemble autour d’objets sans pour autant perdre leur
identité propre.
266
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
267
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
268
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
269
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
270
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
271
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
272
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
273
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
274
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
Bibliographie :
Becker, E. (2012). Social-Ecological Systems as Epistemic Objects,
in Welp M., Glaser M., Krause, G., Ratter B., Human-Nature
Interactions in the Anthropocene: Potentials of Social-Ecological
Systems Analysis, Routledge.
Catellin, S. (2004). L’abduction: une pratique de la découverte
scientifique et littéraire. Hermès, La Revue, 39(2), p. 179-185.
Callon, M. (1986). The Sociology of an Actor-Network: The Case
of the Electric Vehicle. In : Callon M., Law J., Rip A. (eds) Mapping
the Dynamics of Science and Technology. Palgrave Macmillan,
London.
Caillé, A., Chanial, P., Dufoix S. et Vandenberghe F. (dir.) (2018)
Des sciences sociales à la science sociale. Fondements anti-
utilitaristes. Lormont, Ed. Le bord de l’eau.
Eisenhardt, K. M. (1989). Building Theories from Case Study
Research, The Academy of Management Review, 14(4), 532-550.
Friedman, M. (1953). Essays in Positive Economics, Chicago, Univ.
of Chicago Press.
Girot-Séville, M. et Perret, V. (2002). Les critères de validité en
sciences des organisations : les apports du pragmatisme. Ques-
tions de méthodes en sciences de gestion, EMS Management &
Société, p. 315-333.
Godard, O. et Hommel, T. (2005). Les multinationales, un enjeu
stratégique pour l’environnement et le développement durable ?
Revue internationale et stratégique, 60 (4), 101-112.
Gomez, P. Y. (2004). Est-il important que l’Economie et la Gestion
soient qualifiées de sciences ? Économie rurale, n°283-284, p. 92-
97.
275
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
276
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
277
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
278
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
280
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
281
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
282
RSE et développement durable: Regards croisés Sud-Nord
(https://www.teluq.ca/site/etudes/clom/conciliation-emploi-
famille. php ; https://clom-ctef.teluq.ca/ ). Elle est directrice
de l’ARUC sur la gestion des âges et des temps sociaux (www.
teluq.ca/aruc-gats ) et a été titulaire de la Chaire de recherche du
Canada sur les enjeux socio-organisationnels de l’économie du
savoir (www.teluq.ca/chaireecosavoir) de 2002 à 2016.
283