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EN PRATIQUE Santé publique

LA VACCINATION
AVRIL 2017

LA VACCINATION EST LE MOYEN LE PLUS EFFICACE POUR PROTÉGER CONTRE


CERTAINES MALADIES CONTAGIEUSES, À TITRE INDIVIDUEL ET COLLECTIF.
RAPPELS SUR CETTE OBLIGATION DE SANTÉ PUBLIQUE…

CE QUE DIT LA LOI L’OBLIGATION VACCINALE


Le législateur définit la politique de vacci- ET CONSTITUTION
nation afin de protéger la santé individuelle Le Conseil constitutionnel, saisi le 15 janvier
et collective. L’article L. 3111-1 du code de la par la Cour de cassation (chambre crimi-
santé publique précise que « la politique nelle) d’une question prioritaire de consti-
de vaccination est élaborée par le ministre tutionnalité sur la politique vaccinale fran-
chargé de la santé qui fixe les conditions çaise, a jugé dans sa décision du 20 mars
d’immunisation, énonce les recommanda- 2015 que la vaccination obligatoire des
tions nécessaires et rend public le calendrier enfants est conforme à l’exigence consti-
des vaccinations après avis du Haut Conseil tutionnelle de protection de la santé.
de la santé publique. »
LE CERTIFICAT DE CONTRE-INDICATION
LES VACCINS OBLIGATOIRES L’état de santé de l’enfant ou des circons-
En 2017, trois vaccinations sont obliga- tances très particulières liées à une pa-
toires : la diphtérie, le tétanos et la po- thologie familiale permet au médecin de
liomyélite. Pour les personnes résidant en rédiger un certificat de contre-indication
Guyane, s’ajoute la fièvre jaune. Toutes les médicale reconnue à la vaccination. Ce
autres vaccinations sont recommandées. certificat doit obligatoirement cibler une
vaccination particulière. Il ne peut viser
LES PERSONNELS DE SANTÉ toutes les vaccinations, qu’elles soient obli-
ET DE SOINS gatoires ou recommandées. Par ailleurs, le
L’arrêté du 2 août 2013 prévoit le cas spéci- médecin devra toujours être à même de jus-
fique des personnes exerçant leurs activi- tifier cette non-vaccination. Une contre-ex-
tés dans les établissements ou organismes pertise peut en effet être réalisée.
publics ou privés de prévention ou de soins.
Ainsi, avant de débuter leurs stages, les
élèves ou étudiants doivent apporter la
preuve qu’ils satisfont aux obligations d’im-
munisation mentionnées à l’article L.3111-4
Bon à savoir
Le calendrier vaccinal fixe
du code de la santé publique. Ces élèves chaque année les vaccinations
ou étudiants doivent présenter une attes- applicables aux personnes
tation médicale de vaccinations contre la résidant en France. Il émet aussi
des recommandations propres
diphtérie, le tétanos, la poliomyélite et la à des conditions spéciales ou
fièvre typhoïde, ainsi qu’une attestation à des expositions professionnelles.
médicale établissant la preuve de l’immu-
nisation contre l’hépatite B.
COMMENT RÉAGIR FACE L’article 227-17 du code pénal dispose quant
À DES PARENTS QUI REFUSENT à lui que : « Le fait, par le père ou la mère, de
LA VACCINATION ? se soustraire, sans motif légitime, à ses obli-
Lorsque les parents expriment, pour des gations légales au point de compromettre
raisons qui leur sont propres mais qui ne la santé, la sécurité, la moralité ou l’éduca-
relèvent pas de l’état de santé de leur en- tion de son enfant mineur est puni de deux
fant, leur refus de vaccination, ils sont dans ans d’emprisonnement et de 30 000 euros
l’illégalité. Or il faut savoir que pour toute d’amende. L’infraction prévue par le pré-
inscription d’un enfant en collectivité (crèche sent article est assimilée à un abandon de
ou école notamment), le vaccin DTP doit être famille pour l’application du 3° de l’article
effectué. 373 du code civil. »
L’Ordre des médecins conseille ainsi au pra-
ticien confronté à un tel refus d’indiquer sur QUE RISQUENT LES MÉDECINS
le carnet de santé de l’enfant que c’est à la QUI REFUSENT DE VACCINER ?
demande des parents que celui-ci n’est pas Le médecin, comme tout citoyen, est dans
vacciné et de porter cette information dans l’obligation de respecter la loi. Si par convic-
le dossier médical. Le médecin peut, par ail- tions personnelles, il persuade les parents
leurs, contacter la cellule départementale de ne pas faire vacciner leur enfant, son
de recueil, de traitement et d’évaluation de comportement est fautif.
l’information préoccupante (Crip), qui a pour En dehors de situations qui restent excep-
mission d’évaluer la situation d’un mineur et tionnelles (contre-indications), le fait de ne
de déterminer les actions de protection et pas vacciner un enfant entraîne la respon-
d’aide dont il peut bénéficier. sabilité du professionnel. Le médecin peut
alors recevoir des sanctions disciplinaires
QUELLES SANCTIONS RISQUENT sur la base du non-respect des articles
LES PARENTS QUI REFUSENT DE FAIRE R. 4127-2, R. 4127-12, R. 4127-43 et R. 4127-49
VACCINER UN ENFANT ? du code de la santé publique, mais aussi
L’article L. 3116-4 du code de la santé publique des sanctions pénales pour faux et usage
dispose que : « Le refus de se soumettre ou de faux si le médecin rédige un certificat
de soumettre ceux sur lesquels on exerce de complaisance de contre-indication à la
l’autorité parentale ou dont on assure la vaccination ou s’il a signé le carnet de santé
tutelle aux obligations de vaccination pré- de l’enfant dans la partie vaccination alors
vues aux articles L.3111-2, L.3111-3 et L.3112-1 ou que l’enfant n’a pas reçu les vaccinations
la volonté d’en entraver l’exécution sont obligatoires.
punis de six mois d’emprisonnement et de
3 750 euros d’amende. »

REPÈRES
Webzine de l’Ordre des médecins sur la vaccination – juin 2017
 apport sur la vaccination du Comité d’orientation de la concertation
R
citoyenne : concertation-vaccination.fr/rapport-du-comite-dorientation/

Ordre des médecins


www.conseil-national.medecin.fr

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