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Chapitre 1.

Principe de transmission par satellites


1.1 Introduction
En termes astronomiques, un satellite est un corps céleste (objet dans l’univers) qui
orbite (trajectoire fermé en mouvement périodique) autour d'une planète (La lune est
un satellite de la Terre).
En termes aérospatiaux, un satellite est un véhicule spatial lancé par les humains et
orbites autour de la Terre ou d'un autre corps céleste.
 Applications

Applications des satellites

Autres Science de la terre /


Météorologies
Astrophysiques /
Physique spatiale
Observation de la Terre /
Télédétection
Surveillance militaire 6%

La navigation 7%

On trouve généralement, 66% des satellites sont mobilisés pour les systèmes de
communications, à savoir :
– Radio / diffusion télévisé. Responsable de 100 chaînes de télévision et de
radio disponibles dans le monde entier.
– Téléphonie mondiale
– Supports téléphoniques internationaux. Maintenant remplacé par des
fibres optiques
– Connexion de zones éloignées. Les zones de connexion où il n'y a pas de
réseau téléphonique filaire
– Communication mobile globale

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– Extension de la couverture aux zones rurales ou dispersées où une station
de base serait trop coûteuse
– Communications par Internet

1.2 Stations terriennes et spatiales

La figure suivante illustre les différentes composantes d’un système de


télécommunications spéciales.
On distingue deux types de stations: Stations terrienne et stations spatiales

Stations spatiales

Stations terriennes

Fig.1.1 Composantes d’un système de telecommunications par satellite

 Stations terrienne
Les stations terriennes sont souvent raccordées aux terminaux des usagers par un
réseau terrestre, ou directement dans le cas de petites stations (VSAT: Very Small
Aperture Terminal ) et de stations mobiles.
Les stations se distinguent par leur taille, qui varie selon le volume de trafic à
acheminer sur la liaison spatiale et selon le type de traffic (téléphone, télévision,
données). Les plus grandes sont équipées d’antennes de 30 m de diamètre (standard A
du réseau Intelsat) et les plus petites d’antennes de 0,6 m (stations de réception de la
television directe).

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On distingue en outre les stations fixes, les stations transportables, les stations mobiles.
Certaines stations sont à la fois émettrices et réceptrices. D’autres sont réceptrices
uniquement (RCVO : receive only ) : c’est le cas par exemple des stations de réception
d’un système de radiodiffusion par satellite, ou d’un système de distribution de signaux
de télévision ou de données.

 Stations spatiales
Les stations spatiales se comportent de satellites et de stations de contrôle situées au
sol, ces derniers sont : les stations de poursuite, de télémesure et de télécommande
(TT&C : Tracking, Telemetry and Command ), ainsi que le centre de contrôle du satellite,
où sont décidées toutes les opérations liées au maintien à poste et les verifications des
fonctions fondamentales du satellite.

 Types de liaisons
La liaison entre les stations (spatiales et terriennes) peuvent être de type montante
(Uplink) ou de type descendante (Downlink) ou encore les deux.
La liaison est dite montante si les ondes radioélectriques porteuses émises par les
stations terriennes sont reçues par le satellite et une liaison est dite descendante,
lorsque le satellite envoi ces porteuses vers les stations terriennes réceptrices.

 Communication par satellites


Lors de l'utilisation d'un satellite pour les communications à longue distance, le satellite
agit comme un répéteur (transpondeur). Les stations terriennes transmettent les
signaux au satellite (liaison montante) qui, à son tour, la retransmet (répète) après
amplification à la station terrienne réceptrice (liaison descendante). Des fréquences
différentes sont utilisées pour la liaison montante / descendante.
La nature de diffusion de la liaison descendante rend intéressant pour les services tels
que la distribution de programmes télévisés. On trouve deux types de service, à savoir :
Service à sens unique (diffusion) et service bidirectionnel (communication).
Zone de couverture
Répéteur

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Satellite
Répéteur

Zone de
couverture

Service à sens unique (diffusion) service bidirectionnel (communication)

Fig1.2 Service à sens unique et à double sens

1.3 Bandes allouées


Bande L (1-2 GHz, bande passante 15 MHz) - GPS, téléphones mobiles par satellite
(Iridium); mer, terre, communications aériennes (Inmarsat); Radio satellitaire
WorldSpace.

Bande S (2-4 GHz, bande passante 70 MHz) - radar météorologique, radar de surface et
certains satellites de communication, en particulier ceux de la NASA (National
Aeronautics and Space Administration) pour la communication avec Station spatiale
internationale (ISS) et la navette spatiale.

Bande C (4-8 GHz, bande passante 500 MHz) - Communications par satellite; réseaux de
télévision par satellite à temps plein.

Bande X (8-12 GHz) - Principalement utilisé par les militaires. Surveillance


météorologique, contrôle de la circulation aérienne, contrôle de la circulation des
navires maritimes, suivi de la défense et détection de la vitesse du véhicule (police).

Bande Ku (12-18 GHz, bande passante 500 MHz) - Utilisé pour les communications par
satellite. En Europe, la liaison descendante à bande Ku est utilisée pour les services de
radiodiffusion directe par satellite.

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SHF : Supra-haute fréquence
Fig. 1.3 Spectre electromagnétique

Bande Ka (26-40 GHz, bande passante 3,5 GHz) - Les satellites de communication et les
radars de ciblage de haute résolution et de haute résolution sur les avions militaires.

La bande C est la plus utilisée en communication par satellites. Les bandes Ka et Ku sont
réservées exclusivement à la communication par satellite mais sont exposées à une
atténuation par la pluie

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1.4 Constitution du satellite
Le satellite est constitué d’une charge utile et d’une plate-forme.

 La Charge utile
La charge utile d’un satellite comporte des antennes d’émission et de réception et un
ensemble de canaux appelés répéteurs ou transpondeurs. Ces derniers, lorsque ils
reçoivent des signaux sur des canaux bien déterminés, modifies leurs fréquences et
réémettent ces signaux avec des paramètres différents.

Chaque canal étant équipé d’un amplificateur d’émission opérant dans une sous-bande
particulière de la bande totale allouée au satellite (Fig.1.4). Les ondes porteuses émises par
les stations terriennes sont reçues par le satellite et réparties dans les différents canaux
selon leur fréquence grâce aux filtres d’entrée de canal (IMUX), Après amplification dans
chaque canal, ces porteuses sont regroupées par les filtres de sortie de canal (OMUX) sur
l’antenne d’émission, comme illustré sur la Fig.1.4. Le satellite les émet, à son tour, vers les
stations terriennes réceptrices.

Le canal d’un satellite a donc, un double rôle :


 Amplifier les signaux reçus pour les retransmettre sur la liaison descendante. La
puissance du signal à l’entrée du récepteur du satellite est de l’ordre de 100 pW à
1 nW. La puissance du signal en sortie de l’amplificateur d’émission du canal est
de l’ordre de 10 W à 100 W. Le gain en puissance est donc de l’ordre de 100 à 130
dB.
 Changer la fréquence de l’onde porteuse pour éviter la réinjection d’une fraction
de la puissance émise du canal adjacent dans le récepteur.

Les antennes d’émission et de réception d’un satellite définissent la couverture


radioélectrique du satellite. Cette dernière, peut comporter un ou plusieurs faisceaux. La
couverture par un seul faisceau est globale lorsqu’elle englobe la partie de la Terre
visible depuis le satellite. On peut aussi avoir une couverture multifaisceaux. Dans ce cas,
si les faisceaux sont disjoints et suffisamment séparés l’angle entre axes de faisceau doit
typiquement être supérieur à deux fois l’angle d’ouverture d’un faisceau, on peut
réutiliser les mêmes bandes de fréquence d’un faisceau à l’autre.

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Fig1.4 Charge utile d’un satellite
 La plate forme
La plate-forme comporte l’ensemble des sous-systèmes permettant à la charge utile de
fonctionner. On y trouve :
 La structure
 L’alimentation électrique
 Le contrôle thermique
 Le contrôle d’attitude et d’orbite
 Les équipements de propulsion
 Les équipements de poursuite, de télémesure et de télécommande (TT&C).
 Gamme de mesure à plusieurs reprises
 Calcul des éléments orbitaux
 Plan de maintien des manœuvres
 Communication avec la station de contrôle principale et les utilisteurs
 Pendant la séquence de lancement
- Allumer le courant (l’énergie)
- Déployer des antennes et des panneaux solaires
- Placer les antennes à l'emplacement désiré
 En orbite
- Maintenir l'énergie thermique du vaisseau spatial
- Contrôler la charge de lecture, les propulseurs, etc.

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1.5 Les Orbites terrestres
Par définition, l’orbite terrestre est le trajet suivie par un objet autour de la Terre. Tous
les satellites obéissent aux lois physiques de la gravitation universelle où les
mouvements d'un satellite sont déterminés par les lois de Newton (1642-1727) et
Kepler (1571-1630).

Considérons une orbite de forme circulaire, les forces agissant sur le satellite sont
représentées à la Fig.1.5. D’après cette figure, la force gravitationnelle Fg sur le satellite
est donnée par la loi de Newton:

.
𝐹 =𝐺 (1.1)

Où r rayon orbital et G la constante de gravitation G = 6,672 · 10–11 m3 · kg–1 · s–2.

Fig. 1.5 Forces agissantes sur un satellite en orbite circulaire

Et selon la loi générale de Newton sur le mouvement, la force centrifuge est donnée par :

𝐹 = 𝑚. 𝑎 = 𝑚 (1.2)

L’équilibre des deux forces, donne :

.
𝐹 =𝐹 =𝑚 =𝐺 (1.3)

Où la vitesse du satellite
.
𝑣= (1.4)

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Et la période de révolution T (s) du satellite sur son orbite est :
.
𝑇= (1.5)

Soit

𝑇 = 2𝜋 (1.6)
.

Cette expression est une expression mathématique de la troisième loi de Kepler (loi des
périodes).

Appliqué aux satellites les lois de Kepler sont:


1- La loi des orbites- L'orbite des satellites est une ellipse, dont la Terre occupe l’un des
foyers.

2- La loi des aires- Le rayon vecteur du centre de la Terre au satellite balaye des aires
égales pendant des intervalles de temps égaux.
3- La loi des périodes- Le carré de la période de révolution du satellite est proportionnel
au cube de la longueur du demi-grand axe l'orbite.

A partir de ces lois, l’orbite est considéré de forme ellipse donc, le rayon r est remplacé
par la longueur du demi-grand axe a (Fig. 1.6).

Fig. 1.6 Orbite elliptique avec ces paramètres


L'équation décrivant l'orbite dans les coordonnées polaires (r, φ) est

𝑝
𝑟= (1.7)
1 + 𝑒. 𝑐𝑜𝑠𝜑
Avec

9
𝑝= (1.8)

𝑒= (1.9)

Où µ = G.M=6,672 · 10–11 . 5,972 . 1024 =398600. 109 m3 · s–2 constante de Kepler, h = v.r
le moment angulaire par unité de masse et e l’excentricité 0<e<1.

La terre est située dans F, l'un des deux foyers (F ou F’). Lorsque les deux foyers
coïncident (e = o), l'orbite sera un cercle. Le point le plus proche de la terre s'appelle
"Périgée" et le point le plus éloigné s'appelle "Apogée". L'angle (φ) mesuré du périgée au
satellite est appelé la véritable anomalie.

La véritable anomalie, l'excentricité et la longueur du demi-grand axe déterminent la


position du satellite dans le plan orbital. Afin de localiser le satellite dans l'espace, nous
avons besoin d'informations sur l'orientation de l'orbite. Nous introduisons un système
de coordonnées de référence fixe appelé système de coordonnées géocentriques
équatoriales, Fig.1.7. Ce système de coordonnées se déplace avec la Terre autour du
soleil, mais il ne tourne pas.
Pôle Nord

Périgée

Nœud
descendant

Nœud
ascendant

Fig. 1.7 Le système géocentrique de coordonnées équatoriales.


L'intersection du plan équatorial et du plan orbitaire s'appelle la ligne des nœuds. Le
nœud ascendant est le point où le satellite traverse le plan équatorial du sud au nord.
L'angle entre l'axe des abscisses et le nœud ascendant s'appelle l'ascension droite (AD)
du nœud ascendant (Ω). L'angle entre le nœud ascendant et le périgée (ω) spécifie

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l'orientation de l'ellipse, et s'appelle l'argument de périgée. L'inclinaison (i) du plan
orbital est l'angle entre le plan équatorial et le plan orbital.

Les cinq éléments orbitaux, a, e, Ω, ω et i, définissent complètement l'orbite du satellite


autour de la terre. Ces éléments sont indépendants du temps. Le dernier élément, φ,
spécifie la position du satellite dans son orbite et est le seul paramètre dépendant du
temps.
La position du satellite sur l’orbite est définie donc, par la véritable anomalie φ. C’est
l’angle qui a pour sommet le centre de la Terre et qui fixe la direction du satellite par
rapport à la direction du périgée. Il est compté dans la direction du mouvement du
satellite de 0o à 360o.
La distance r (m) entre le centre de la Terre et le satellite est donnée par :

( )
𝑟= (1.10)
.

et la vitesse V (m/s) du satellite est donnée par :

𝑉 = √𝜇 − (1.11)

 l'orbite géostationnaire

Pour les satellites de communication, il existe une orbite particulièrement intéressante.


Il s'agit de l'orbite équatoriale presque circulaire avec une période de révolution égale à
la période de rotation de la terre (24 heures (86 400 s)). Un satellite dans cette orbite
suivra la rotation de la terre, et pour un observateur sur la surface de la terre, le satellite
semblera être «fixé dans le ciel». Cette orbite s'appelle l'orbite géostationnaire (GEO).

Le satellite géostationnaire a une période de révolution un peu moins de 24 heures, en


raison du fait que la terre se déplace autour du soleil en un an. Cela signifie une
révolution supplémentaire par rapport aux étoiles fixes. Soit, la période d'un satellite
GEO égale 86 164 s.

En utilisant l'Eq. (1.6), on peut maintenant calculer le rayon de l'orbite géostationnaire:

/
𝑟= 𝜇 = 42164 𝑘𝑚 (1.12)

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La hauteur du satellite au-dessus de la surface terrestre sera:

ℎ = 𝑟 − 𝑅 = 35786 𝑘𝑚 (1.13)

Où Rj = 6 378 km = rayon équateur de la terre.

La vitesse du satellite est:

.
𝑣= = 3,075 𝑘𝑚/𝑠
(1.14)

Avec un satellite sur l'orbite GEO, environ 42% de la surface terrestre sera visible. En
conséquence, avec 3 satellites dans l'orbite GEO, nous aurons une couverture presque
totale de la terre, à l'exception des zones situées au-dessus de 81° de latitude nord et
sud, Fig 1.8.

 Types d’orbites

La période de révolution d'un satellite est déterminée par la distance par rapport à la
terre. Le plus éloigné de la terre est celui qui a une période longue. Les satellites les plus
proches, par ex. la navette spatiale, a une période orbitale d'environ 1,5 heure. Un

Pôle Nord

Fig. 1.8 Trois satellites dans l'orbite géostationnaire couvriront presque la Terre entière
exemple de satellite avec une longue période de révolution est la lune. En raison de la
longue distance de la terre (environ 385 000 km), la période est d'environ 27 jours.

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Au cours des dernières années, d'autres orbites que les géostationnaires ont été
reconsidérées avec beaucoup d'intérêt, en particulier les orbites circulaires polaires ou
inclinées qui ne sont considérées qu’à des altitudes basses (LEO: low earth orbit entre
500 et 2 000 km) ou intermédiaires ( ICO: intermediate circular orbit vers 10 000

Fig. 1.9 Types d’orbites

1.6 Avantages et inconvenants


 Avantages de la communication par satellite
• Peut atteindre une grande zone géographique

• Peut atteindre des endroits éloignés (par exemple. zones où il n'y a pas de

connexion cellulaire / fixe)

• Possibilités de diffusion

• Bande passante élevée

- De nombreux appels simultanés peuvent avoir lieu

- La vidéo et l'audio peuvent être transmis en temps réel

• Le coût de la communication est indépendant de la distance

• La communication par satellite au satellite est très précise.

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 Inconvénients de l'utilisation des satellites pour la communication
• Ils sont coûteux de point de vue lancement, configuration et maintenance

• affecté par les conditions météorologiques / l'interférence

- Entraînant une dégradation du signal

• Distance de la Terre

- Signifie que les messages prennent du temps

- Peut entraîner un délai inacceptable sur les communications

• Interférence

• Encombrement générale dans l'espace

- limitation du nombre de satellites en orbite géostationnaire

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