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Thèse présentée
à la Faculté des études supérieures de l'Université Laval
dans le cadre du programme de doctorat en génie mécanique
pour l'obtention du grade de Philosophiae Doctor (Ph.D.)
2006
Une démarche basée sur l'indice de criticité est élaborée pour identifier les composants
pour lesquels des pièces de rechange sont requises. Plusieurs méthodes de détermination
des besoins en pièces de rechange sont proposées dans les cas où les lois de dégradation ou
l'historique de consommation sont connus. La simulation est aussi présentée comme un
outil valide et particulièrement intéressant dans les cas où les processus de consommation
et de réparation des pièces sont complexes. Après une revue des principales politiques de
gestion des stocks, des stratégies conjointes de maintenance et d'approvisionnement des
pièces sont analysées. Une stratégie conjointe pour la maximisation de la disponibilité sous
des contraintes budgétaires est développée. Le recours aux pièces reconditionnées est aussi
considéré et les conditions de leur utilisation efficiente sont dérivées. Finalement, nous
étudions diverses initiatives de gestion des stocks de pièces de rechange qui intègrent
l'utilisation des nouvelles technologies de l'information et de la communication.
Avant-Propos
Au terme de mes études doctorales, je voudrais dire un grand merci à tous ceux et celles qui
m'ont soutenu d'une manière ou d'une autre, et sans qui je n'aurais pu réaliser mon
parcours académique.
Un grand merci à M. Daoud Aït-Kadi qui, plus qu'un directeur de recherche, aura été un
père de rechange pour moi. Sa grande disponibilité, sa générosité et son savoir ont
énormément contribué à la réalisation de cette thèse.
À Dina, Erwin et Ethan qui m'ont supporté durant toutes ces années et qui ont tant sacrifié
pour moi : je vous aime. Un gros merci à feu mon père, à ma mère Aoua Diallo, mes frères
et sœurs (Ahmed Roland, Aïcha Blandine, Madina Solange, Alima Béatrice et Ibrahim
Roger), qui m'ont soutenu et encouragé de loin.
Merci aussi à M. Anis Chelbi, de l'École Supérieure des Sciences et Techniques de Tunis
(ESSTT), pour sa collaboration et ses conseils tout au long de mes travaux de recherche.
Je tiens spécialement à remercier, « la gang du 3515 », mes comparses de tous les jours :
Marc Chouinard, Mustapha Ouhimmou, Isaac Soro, Jean-François Audy, Marc Lapointe,
Ayad El Rhalmi et Xavier Zwingmann - mon jumeau astral ».
Que sais-je, qui ne m'ait été transmis par tous ces enseignants passionnés dont j'ai eu la
chance d'être l'écolier, l'élève et l'étudiant? Je vous exprime toute ma reconnaissance pour
votre vocation et votre disponibilité.
Finalement, j'exprime ma gratitude aux personnes dont les noms suivent : Youssef
Abbaoui, Abdelhak Achouri, Claude et Reine Bichotte, Sylvie Brodeur, Redouan El
Chadhi, Nadia et Leila Dahan, Hélène Fafard, Augustin Gakwaya, la famille Hamel, Karine
Herreyre, Anouar Jamali, AbdelKader Hammami, Heidi Khaffel, la famille Konté, Detlef
Kretshmer, Robert LaPointe, Lise Leclerc, Steve Légaré, Pierrette Lemieux, la famille
Lingani, la famille Lopes, la famille Luzincourt, Marc Richard, Angel Ruiz, Dominique
Poulin, Diane Poulin, Johanne Pouliot.
IV
Notations
Les notations suivantes sont utilisées dans toute la thèse, à moins d'une définition locale
différente qui sera alors bien indiquée et restreinte à la section particulière où elle apparaît.
CTT(.) : coût total moyen de gestion par unité de temps sur un horizon infini ($/u.t.)">
T : durée d'un cycle d'approvisionnement
Tm : durée moyenne du cycle de réapprovisionnement;
Q : quantité à commander;
D : demande sur l'horizon considéré (demande mensuelle ou annuelle)
s : point de commande;
A : coût de passation d'une commande ($);
h : coût de stockage unitaire par unité de temps ($/unité/u.t.);
K : coût de pénurie unitaire par unité de temps ($/unité/u.t.);
C : coût d'acquisition d'une unité d'article
e : taux de dépérissement du stock
Tc : durée moyenne d'un remplacement à la panne;
Tp : durée d'un remplacement préventif;
Ta : durée moyenne d'inactivité pour cause de pénurie de pièce de rechange;
Cp : coût d'un remplacement préventif ($);
Ce : coût d'un remplacement à la panne [Cp < Cc] ($);
f(.) : fonction de densité de probabilité (fdp) associée aux durées de vie du système;
F(.) : fonction de distribution des durées de vie du système;
h(.) : fdp associée aux durées de remplacement correctif;
H(.) : fonction de distribution des durées de remplacement correctif;
g(. ) : fonction de densité de probabilité associée à la demande pendant le délai de
réapprovisionnement. Demande moyenne : fxg et écart-type : ag.
M(t) : nombre moyen de remplacements à la panne dans l'intervalle [0,t];
: coût total moyen des actions de maintenance par unité de temps ($/u.t.);
: coût total moyen de gestion des inventaires par unité de temps ($/u.t.);
SA(.) : disponibilité stationnaire du système;
T : délai de réapprovisionnement aussi noté LT.
Introduction
Toutefois, les coûts de maintien de ces stocks de pièces de rechange sont élevés et peuvent
accroître significativement le coût des produits ou services offerts à la clientèle. Il importe
alors de judicieusement identifier les composants pour lesquels des pièces de rechanges
seront tenues en stock et d'établir les règles et paramètres de leur gestion en sachant que
d'une part, une pénurie peut se révéler catastrophique et que d'autre part, les ressources
et/ou capacités, en terme de poids, d'espace ou de budget disponibles, sont limitées.
Même si ce problème se pose, aujourd'hui, avec acuité dans plusieurs entreprises à cause de
la compétitivité accrue, il est rapporté dans la littérature scientifique que le problème des
stocks de pièces de rechange remonte à l'époque des premières expéditions de chasses de la
préhistoire. Bleed [23] indique que pour réparer leurs armes, lors d'excursions de chasses,
les tribus primitives utilisaient des kits de pièces de rechange constitués de pointes fléchées,
de tiges de bois, de bande de latex, de crocs d'animaux. L'auteur montre aussi les
préoccupations de fiabilité et de maintenabilité, qui fondent déjà à cette époque, la
conception de ces outils primitifs de chasse. Les quantités de pièces emportées lors des
expéditions de chasses n'étaient déterminées que par l'expérience ou les capacités de
fabrication. D'ailleurs, l'expérience et les méthodes empiriques resteront les seuls moyens
de résolution des problèmes de stockage jusqu'à la révolution industrielle. Au début du
20ème siècle apparaissent les premières applications des techniques analytiques à la
résolution des problèmes de stockage. Comme le mentionnent Hadley et Whitin [92],
l'essor des modèles mathématiques en analyse des stocks semble provenir du
développement de l'industrie de fabrication en général et de la construction mécanique en
particulier. En 1913, Ford Harris de la société Westinghouse établit le premier la formule
de la quantité économique plus connue sous le nom de formule de Wilson [72].
Ironiquement, R.H. Wilson n'a pas établi la dite formule. Il a simplement utilisé cette
relation dans un système de gestion qu'il a commercialisé et qui l'a en retour rendu
populaire. Après la deuxième guerre mondiale, la gestion des stocks connaît un essor
considérable notamment grâce au développement de la recherche opérationnelle et aux
applications militaires. Dès lors, les modèles analytiques proposés commencent à
s'intéresser à la nature aléatoire des problèmes de stocks. Au début des années 1960, ce
domaine de recherche connaît un foisonnement extraordinaire qui voit le développement
d'une diversité de modèles et d'applications. Depuis le début des années 1990, une
nouvelle dynamique, « la gestion des chaînes d'approvisionnement », s'est mise en place et
consiste à exploiter les nouveaux moyens de communication pour établir une collaboration
entre partenaires, permettant d'améliorer la gestion des stocks.
De nos jours, malgré l'existence d'une grande variété de modèles de gestion des
inventaires, la gestion des stocks de pièces de rechange constitue un défi de taille pour
plusieurs organisations parce que les pièces de rechange comportent des particularités qui
les différentient des autres produits [102]. Elles sont conçues pour un usage spécifique, leur
consommation est régie par un processus aléatoire, leurs délais d'approvisionnement sont
variables et le plus souvent inconnus. De plus, ces pièces sont assujetties à l'obsolescence
et à la détérioration durant la période de temps qu'elles passent en stockage et elles sont
difficiles à revendre. Utilisées aussi bien pour des opérations de maintenance corrective que
préventive, elles peuvent être réparables ou non. À cause du caractère spécifique des pièces
de rechange, la plupart des entreprises s'approvisionnent directement auprès des
constructeurs qui ne sont pas toujours facilement accessibles.
L'objectif de cette étude est donc de proposer une approche globale de gestion des stocks
de pièces de rechange pour des systèmes multi-composants sujets à des défaillances
aléatoires. Cette approche est motivée par le souci de rationalisation à tous les niveaux du
processus de décision. Pour chaque aspect du problème qui sera abordé, nous appuierons
notre développement par des résultats numériques et/ou des outils d'aide à la décision.
Une fois que les composants qui nécessitent des pièces de rechange seront connus, nous
déterminerons les besoins pour chacun. Le chapitre 2 proposera quatre approches de
détermination des besoins. La première approche repose sur l'exploitation des résultats de
la fiabilité des systèmes dans le cas où la loi de dégradation du composant est connue. La
deuxième approche utilise une modélisation par chaîne de Markov du processus de
défaillance et de réparation dans le cas d'un parc de composants qui sont réparables. La
troisième approche est basée sur les méthodes de prévisions et peut être utilisée lorsqu'un
historique de consommation des pièces est disponible. Cet historique peut être celui d'un
équipement semblable à celui en considération. La quatrième approche est la simulation qui
aboutit à d'excellents résultats lorsqu'il est difficile d'obtenir des modèles mathématique-
ment simples à traiter par les deux premières approches citées. Un exemple numérique est
donné pour illustrer l'utilisation de la simulation et souligner que les résultats obtenus sont
en accord avec les approches analytiques.
Le chapitre 3 sera consacré à la classification des pièces de rechange à des fins de gestion
des stpcks et à une brève présentation des principales politiques de contrôle des stocks de
pièces de rechange. Les modèles de détermination des paramètres de gestion seront exposés
ainsi que les algorithmes de calculs les plus performants.
Puisque les pièces de rechange sont surtout utilisées pour effectuer des actions de
maintenance, il semble intuitif qu'une politique d'approvisionnement des pièces de
rechange qui intègre les stratégies de maintenance soit plus efficace. Ces stratégies dites
conjointes feront l'objet du chapitre 4. On distinguera les modèles conjoints
d'approvisionnement unitaire, développés pour les articles essentiels, coûteux et à faible
circulation, des modèles conjoints d'approvisionnement par lot. Nous présenterons un
modèle de base sans maintenance préventive suivi de deux stratégies intégrant la
maintenance préventive. La première de ces stratégies a recours au remplacement préventif
à la livraison de la rechange ou à la panne du composant. Les conditions pour choisir
l'instant du remplacement optimal seront alors établies. L'autre stratégie suggère de lancer
la commande après la nlème panne et d'effectuer le remplacement préventif après la ^ ème
panne. Les modèles de détermination de n et k seront développés dans le cas où les coûts de
réparation sont constants et dans le cas où ils augmentent linéairement. Un exemple
numérique illustrera ces modèles. Finalement, nous développerons un modèle conjoint
d'approvisionnement par lot dont l'objectif est de maximiser la disponibilité d'un système
faisant l'objet d'une stratégie de remplacement de type bloc sous des contraintes
budgétaires. Une procédure numérique est utilisée pour calculer la stratégie optimale dans
deux cas particuliers.
Par souci de clarté et afin de faciliter l'accès au contenu de cette thèse, à des personnes
concernées par la gestion des stocks de pièces de rechange, nous avons volontairement
repris certains concepts de base de la gestion des stocks et illustré, par des exemples
numériques, certains outils d'aide à la décision.
Chapitre 1
où F* est le risque de défaillance jugé acceptable par le client sur la durée de vie
économique t de l'équipement.
Il est aussi possible de baser la décision sur un indice de criticité obtenu à partir de
l'AMDEC ou en se référant à des équipements similaires ou encore en se basant, tout
simplement, sur les recommandations d'experts internes ou externes.
La figure 1.1 présente le processus général d'identification des composants pour lesquels
des rechanges sont à prévoir.
Lorsque la liste préliminaire de pièces de rechange est établie, il faut la soumettre à des
filtres pour sélectionner les pièces qui seront tenues en stock localement dans le magasin
plutôt qu'approvisionnées au besoin. Un exemple de ces filtres est présenté à la figure 1.2.
Ce filtre prend en compte les coûts d'acquisition ou de production, les coûts de réparation,
les délais et l'existence ou non de signe avant-coureurs des défaillances.
Informations complètes Informations partielles Peu ou pas d'informations
disponibles disponibles disponibles
' Fiabilité
1
Disponibilité Sélectionner le ou les Machines similaires Colligier des données
* Taux de pannes critères de décision à * Propriétaires de de machines similaires
matériel identique
* Effet des pannes considérer selon les et/ou du constructeur
Bases de
' Sécurité données disponibles du matériel
connaissance
* etc..
Utiliser les
recommendations du
Pareto Sélectionner le ou les constructeur du
Méthode PEU outils d'aide à la matériel
Analyse multicritère décision approprié(s)
AMDEC au(x) critères retenu(s)
MIF Birnbaum
Etc.. 7
Évaluer chaque
composant
Les composants retenus sont classés par ordre d'importance en utilisant, à titre indicatif,
soit la méthode de Pareto, soit la méthode PIEU ou soit une méthode d'analyse multicritère
[26;121]. D'autres méthodes telles que les facteurs d'importance et la logique floue peuvent
aussi servir [5;68]. Cette classification permet d'accorder plus d'attention aux composants
jugés importants notamment dans le cas où la liste de pièces de rechange comporte un
grand nombre de composants et que les ressources requises pour les traiter sont limitées.
1.2.1. La fiabilité
La fiabilité, notée R(t), est une caractéristique d'un système, exprimée par la probabilité
qu'il accomplisse la fonction pour laquelle il a été conçu, dans des conditions données et
pour une mission de durée t donnée.
Pour un système dont la défaillance est catastrophique, et donc pour lequel la réparation
n'est pas envisageable, la fiabilité est le critère de sélection désigné. La section 2.1. du
chapitre 2 abordera la détermination et l'évaluation de la fiabilité.
Le critère de fiabilité permettra de classer différents composants selon leur capacité à
remplir leur fonction respective pour une mission de durée donnée. Les composants dont la
fiabilité R(t) est inférieure à 1 — F*(t) pourront alors faire partie de la liste des pièces de
rechange potentielles.
11
1.2.2. La disponibilité
La disponibilité instantanée A(t), est la probabilité que le système soit en opération au
temps t si, à chaque panne, une action de maintenance est entreprise pour remettre le
système en état de fonctionnement. La disponibilité stationnaire, notée UTR pour « Up
Time Ratio », est la proportion du temps moyen de bon fonctionnement sur le temps total.
Pour un système qui fait l'objet de réparations à la panne, la disponibilité est le critère de
sélection indiqué. Comme dans le cas de la fiabilité, ce critère permettra de classer
différents composants selon leur capacité à être en état de fonctionner. Les composants
ayant la disponibilité la plus faible pourront alors faire partie de la liste des pièces de
rechange potentielles.
Les coûts indirects de maintenance. Les coûts indirects sont reliés aux pertes de
production suite à une défaillance accidentelle d'une ou de plusieurs machines. Ces coûts
comprennent :
• Les coûts de perte de produits non fabriqués, des matières premières en cours de
transformation et de la non qualité après la panne ;
• Les coûts de main-d'œuvre non utilisée ;
• Les coûts d'amortissement de la machinerie en arrêt ;
• Les frais de remise en route de la production.
Les frais induits par les délais non respectés (pénalité de retard, perte de clientèle ou de part
de marché, .. .etc.) sont souvent difficiles à évaluer quantitativement.
Ces coûts indirects reliés à l'inactivité sont généralement estimés par le rapport de la perte
de production annuelle incluant tous les coûts ci-dessus mentionnés sur le nombre d'heure
de production par an. Ce rapport est exprimé en $/heure d'inactivité.
Les coûts de maintenance peuvent être utilisés pour détecter les machines qui sont les plus
coûteuses à entretenir et pour lesquelles il faut un suivi plus rigoureux. Le détail des coûts
13
de maintenance par composants de ces machines permet de détecter les pièces dont la
maintenance coûte cher à l'entreprise qui peut alors décider de surveiller davantage ces
composants et de procéder à une analyse plus fine des coûts de maintenance de ces pièces.
Plus précisément le ratio RG défini ci-après sera très intéressant à évaluer.
Si ce ratio RG est supérieur à 1 cela signifie par définition que les coûts encourus suite à
une défaillance du composant sont plus élevés que les coûts liés à la possession d'une
rechange et au remplacement du composant défectueux. Pour des composants ayant i?G>l,
il devient intéressant de les tenir en stock pour procéder au remplacement avant la panne ou
immédiatement après la panne.
1.2.5. La criticité
La criticité d'un système traduit l'importance que revêt le système pour assurer un
fonctionnement sûr et efficace de l'ensemble auquel il appartient [54]. La criticité est
définie comme la gravité des conséquences d'une défaillance ou d'une panne du système.
Plusieurs méthodes et formules de calcul de la criticité existent et tendent à calculer un
indicateur qui est le produit des différents indices qui définissent la gravité de la panne. Par
exemple, la criticité C d'une panne donnée peut être définie par un preneur de décision
14
Un autre preneur de décision pourrait définir autrement la criticité en fonction des réalités
de son environnement. Cependant, la définition la plus courante est celle donnée par
l'équation (1.2) qui provient de la méthode AMDEC.
La panne d'un composant peut être due à plusieurs causes. Chaque cause engendre un
mode de défaillance qui est l'effet par lequel la défaillance est observée. Par exemple, la
panne du dispositif de freinage d'une automobile peut provenir de l'usure des plaquettes.
On dira alors que, l'usure est le mode de défaillance par lequel le réparateur reconnaît cette
défaillance. Puisque la défaillance du même composant peut faire intervenir plusieurs
causes de défaillances, on définira alors un indice ou index de criticité par mode de
défaillance qu'on calcule à partir de la formule suivante [189] :
où:
Ck '• l'indice de criticité selon le mode de défaillance k.
KA : le facteur d'ajustement du taux de panne pour tenir compte des conditions
réelles d'opération.
KE : le facteur d'ajustement du taux de panne pour tenir compte des conditions
réelles d'environnement.
Okp • La proportion des défaillances du composant p qui sont occasionnées par le
mode de défaillance k.
pk : la probabilité conditionnelle que le mode de défaillance k engendre la
défaillance identifiée.
Ap : taux de panne du composant p.
T : durée de mission considérée.
Un système ou composant qui possède une criticité élevée sera inscrit dans la liste de pièces
de rechange potentielles.
15
%-du % cumulé
Coût de ct nombre % cumulé du nombre
Articles panne($) Articles %de Ci d'articles deC, d'articles
Article 1 50 Article 11
($)
2500 27% 5% 27% 5%
Article 2 1400 Article 3 1800 19% 5% 46% 10%
Article 3 1800 Article 2 1400 15% 5% 61% 15%
Article 4 60 Article 14 1000 11% 5% 72% 20%
Article 5 600 Article 8 800 9% 5% 80% 25%
Article 6 50 Article 5 600 6% 5% 87% 30%
Article 7 300 Article 7 300 3% 5% 90% 35%
Article 8 800 Article 20 150 2% 5% 91% 40%
Article 9 70 Article 13 150 2% 5% 93% 45%
Article 10 50 Article 19 90 1% 5% 94% 50%
Article 11 2500 Article 15 80 1% 5% 95% 55%
Article 12 50 Article 9 70 1% 5% 96% 60%
Article 13 150 Article 4 60 1% 5% 96% 65%
Article 14 1000 Article 18 50 1% 5% 97% 70%
Article 15 80 Article 12 50 1% 5% 97% 75%
Article 16 50 Article 16 50 1% 5% 98% 80%
Article 17 50 Article 17 50 1% 5% 98% 85%
Article 18 50 Article 6 50 1% 5% 99% 90%
Article 19 90 Article 1 50 1% 5% 99% 95%
Article 20 150 Article 10 50 1% 5% 100% 100%
0%
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
% cumulatif du nombre d'articles
D'après la figure 1.3, 20 % des articles génèrent pour environ 72% des coûts de panne. Ce
sont les articles 11, 3, 2 et 14. Dix (10) articles, représentant 50% du nombre total
d'articles, comptent pour 25% des coûts de panne tandis que six (6) autres articles ne
comptent que pour 3% des coûts de panne.
Occurrence de la panne
rare moyenne élevée
faible [3] [3] [2]
réparation
Coût de
Chaque indice peut prendre une des valeurs suivantes : 0, 1, 2, 3 ou 4 selon l'évaluation qui
en est faite d'après le tableau 1.1.
Poids
0 1 2 3 4
Répercussions Répercussions sur Pas de
P graves sur la la qualité avec Retouches — répercussions sur
qualité et/ou génération de possibles la sécurité & la
l'environnement rebuts qualité
Stratégique: pas
Important: pas de Primaire:
de délestage sur
délestage sur une délestage sur une
I une autre
autre machine, autre machine et Secondaire De secours
machine, pas de
Indices
Les équipements sont ensuite regroupés en trois ou quatre catégories selon leur indice
global respectif. Pour une répartition en trois catégories, le découpage suivant est retenu :
Poids
0 1 2 3 4
Répercussions Répercussions sur Pas de
P graves sur la la qualité avec Retouches — répercussions sur
qualité et/ou génération de possibles la sécurité & la
l'environnement rebuts qualité
Important: pas de
Stratégique: pas Primaire: pas de
redondance mais
de composant redondance mais Redondance
I possibilité d'un
redondant; pas de possibilité d'un avec capacité Redondance totale
fonctionnement
Indices
1.3.4. L'AMDEC
Développée dans l'industrie aéronautique dans les années 1960, l'analyse des modes de
défaillance, de leurs effets et de leur criticité (AMDEC) est très utilisée dans l'industrie
aéronautique et l'industrie nucléaire. De nos jours, elle fait partie intégrante des méthodes
de conception dans l'industrie automobile, chimique, etc. C'est une méthode d'analyse
rigoureuse basée sur une logique inductive qui utilise toutes les expériences et compétences
disponibles pour examiner systématiquement les modes de défaillance et analyser leurs
effets sur les fonctions du système et de ses composants [25; 107]. Son objectif principal est
d'identifier les problèmes potentiels pouvant survenir et d'évaluer leur criticité.
20
L'AMDEC :
• Evalue et note les modes de défaillance suivant trois indices : occurrence (O),
sévérité (S) et détection (D) ;
• Calcule l'indice de criticité Cr pour chacune des causes de défaillance selon
l'équation ci-dessous. Cet indice est aussi appelé RPN (Risk Priority Number) dans
la littérature ;
Cr = SxOxD
• Hiérarchise les modes de défaillance selon leur indice de criticité.
Les composants prioritaires identifiés par l'AMDEC sont placés sur la liste de pièces de
rechange potentielles.
Si l'on s'en tient uniquement à la fiabilité des composants, le composant 1 est plus à risque
de tomber en panne puisque sa fiabilité est la plus faible. Ainsi, il faudrait en tenir une ou
plusieurs unités en stock. Cependant, si l'on considère la structure de fonctionnement du
système, on remarquera que le composant 1 est en redondance (mis en parallèle) avec le
21
Réq=0.985 #3=0.92
Le composant 3 devient, alors, celui qui risque le plus de tomber en panne et qui doit être
sélectionné pour faire partie de la liste de pièces de rechange. Cet exemple illustre la
nécessité d'avoir une mesure qui permet de tenir compte de la caractéristique des
composants et de la structure générale selon laquelle ces composants sont agencés.
Si les composants sont indépendants et isolés les uns des autres, alors on choisit celui ou
ceux qui sont les moins fiables pour les inclure dans la liste de pièces de rechange
potentielles. Par contre, si les composants font partie d'une même structure de
fonctionnement, alors il faut déterminer le ou les composants qui ont le plus d'impact sur la
fiabilité du système, ce qui revient à calculer la contribution relative de chaque composant à
la fiabilité de toute la structure : dR(S) / dR(i). Ce rapport est appelé le facteur
Dans le cas où le critère de décision est tel que l'équipement ne peut se retrouver que dans
2 états mutuellement exclusifs i et i , alors on peut écrire :
P(i) = 1 - P(i)
L'équation (1.5) est souvent plus facile à évaluer que l'équation (1.4) qui exige de
déterminer la fiabilité de la structure globale et de faire des calculs de dérivées partielles.
Pour la structure de la figure 1.4, l'expression de la fiabilité du système est donnée par :
on obtient alors :
On remarque que le composant qui contribue le plus à la fiabilité du système global et dont
la panne affecterait le plus le système est le composant 3. En effet, ce composant est seul en
série avec les autres. Il est donc le plus critique. Cet exemple didactique montre l'intérêt du
MIF et la nécessité de connaître le fonctionnement des équipements ou de disposer
minimalement des plans détaillés des équipements pour éclairer les décisions
L'utilisation du MIF suppose qu'il est possible d'obtenir l'expression analytique du critère
de décision retenu. C'est le cas notamment pour la fiabilité et la disponibilité.
23
Une fois que les composantes à considérer comme pièces de rechange sont identifiées, il
faut passer à la phase de détermination des besoins pour chacune d'elles. Dans le chapitre
qui suit, nous traiterons les modèles et méthodes de calcul des quantités de pièces requises.
Chapitre 2
Dans le cadre de cette étude, les données disponibles seront principalement utilisées pour
déterminer soit la fonction de densité /(.) associée aux durées de vie du composant, soit la
fonction de distribution F(.), soit la fonction de survie ou de fiabilité /?(.), soit le taux de
panne r(.). La figure 2.1 présente le processus de traitement des données disponibles selon
que la loi de dégradation du composant est connue a priori ou non. La connaissance d'une
des quatre caractéristiques permet d'obtenir les trois autres. Le tableau 2.1 rappelle les
relations qui existent entre les différentes grandeurs. Ainsi, connaissant/^), on obtient :
ooo
= l-F(t)= / f(x)dx
r(t) =
f f(x)dx
J t xf(x)dx = / R{x)dx
Données
Distributions a Progiciels de
priori traitement de Méthodes
Exponentielle données
Gamma statistiques
Weibull Experfit d'analyse /
Normale Weibull++ Approche
Lognormale Stat:fit Bayesienne
etc Relex
/fonction de densité de
\ ^ probabilités f(t)
fonction de
istribution F(t
f fonction de fiabilité
V R(t)
fit) - ff(x)dx
Jo 1 fix)dx f(t)/Jt f(x)dx
dF(t)/dt dF(t)/
Ht) - l-F(t) / [ l - F(t)}dt
-dR(t)/dt -dR(t)/
Rit) l-R(t) - /R{t)dt
-f'r(x)dx - J f'r(x)dx
<t) Jo o -
r(t)-e 1X f>
O
Tableau 2.1: Relations entre les différentes caractéristiques/(.), F(.), R(.) et r(.)
Pour un composant dont les durées de vie sont distribuées suivant fit) et pour lequel les
durées de réparation sont négligeables, le nombre moyen M(t) de remplacements à la panne
par un composant neuf, sur un horizon de longueur t, vérifie l'équation fondamentale de
renouvellement :
Si, à la panne, le composant défaillant est remis en opération sans affecter son taux de
défaillance r(.) (réparation minimale), le nombre moyen de défaillances sur l'horizon [0,t]
est donné par :
M(t) = f r(x)dx.
*J 0
Dans le cas où les durées de remise en état d'un composant hors d'usage sont aléatoires, le
nombre moyen de défaillances dans [0,t] est donné par :
27
M(«) = (2.1)
i=\
{i)
(t) = ftG{i'1)(t-x)dG{x)
*J 0
9(t)= J o ftf(t-x)h(x)dx.
II est à noter que l'expression analytique de M(t) n'est connue que pour les lois
exponentielle et Gamma d'ordre 2. Pour des distributions quelconques de durées de vie et
de réparation, Aït-Kadi et Chelbi [3] proposent une procédure numérique de calcul de M(t)
basée sur l'algorithme de Cléroux et McConalogue [42].
Du fait que les défaillances peuvent survenir d'une manière aléatoire, le nombre de
défaillances N(t) dans un intervalle [0,t] est une variable aléatoire dont la moyenne est M{t)
et dont la variance Var(t) est donnée par (voir Barlow et Proschan [17]) :
Si le composant est remplacé à la panne ou après T unités de temps sans panne, le nombre
n,A{t) de composants de rechange requis dans un intervalle de temps [0,t] est donné par :
nA(t) = (2.2)
f R(x)da
Jo
28
Pour certaines applications, le nombre n*(t) de composants de rechange requis pour une
mission de durée t est tel que la probabilité de succès R[t,n*(t)] de la mission soit
supérieure ou égale à un seuil R* prédéterminé. Il s'agit alors de trouver le plus petit entier
n*(t) tel que :
R[t,n*(t)]>R* (2.4)
(2.5)
Cet algorithme peut aisément être programmé pour calculer la quantité de pièces de
rechange requises. Pour faciliter son utilisation par le responsable des achats ou par les
employés sur le terrain, nous avons construit des abaques qui donnent la quantité de pièces
de rechange requises sans avoir à faire des calculs. La figure 2.3 présente un exemple
d'abaque que nous avons généré. Il suffit de repérer le point d'intersection de la ligne
horizontale partant du niveau de fiabilité requis et la ligne verticale partant de la durée de
mission qu'on se fixe. Le nombre de pièces de rechange est donné par la courbe
immédiatement au dessus du point d'intersection.
Pour un composant pouvant être remis à neuf après défaillance, si son taux de panne
r{t) = A et son taux de réparation n(t) = /J, , l'expression de R[t,n*(t)] s'écrit :
R[t,n*(t)} = e-Zt
ou z =
et
Ces modèles supposent que les composants en stock ne se dégradent pas et que le temps
requis pour effectuer le remplacement du composant défaillant par un composant neuf est
négligeable. Aït-Kadi et al. [5] donnent les expressions de R[t,n*(t)] pour plusieurs
configurations du problème, y compris les cas avec dégradation des composants durant leur
stockage.
Plus généralement, dans le cas où k composants sont en service et (n-k) en stock,
l'expression de R[t,n*(t)] s'écrit :
R[t,n*(t)] = R[t,n*(t),k]
où
30
À noter que le choix du nombre de composants de rechange peut aussi être conditionné par
un seuil de disponibilité A* à satisfaire. La démarche consiste à trouver n*(t) tel que :
A[t,n*(t)] > A*, où A[t,n*(t)] est la disponibilité d'une structure constituée de n*(t)+l
composants dont un est en opération et n*(t) sont en attente.
1
—».
~~.
B5SS- -~—-———
"^ — . 8 PdR
\
sN ^ 7 PdR
N. —,
0.75 \
N \6PdR
\ \
\ S
\
jjjir >.5 PdR
\ \
* os \
2 \
\ V
1 \
v ^ 4 PdR
•—2 PdR
^ - _
1 PdR
0
50 100 150 200 250 300
Durée de mission T
Les modèles et outils présentés dans cette section ont traité de composants individuels. Il
peut être intéressant de considérer le cas où plusieurs composants identiques sont utilisés
sur le même équipement ou dans le même atelier. Dans ce cas, une pièce de rechange n'est
plus dédiée au remplacement sur un équipement précis mais elle peut être montée sur
n'importe quel équipement du parc. La section qui suit traitera donc de la détermination de
la quantité de pièces requises pour supporter un parc d'équipements.
31
Taux de rejet a
(machines Atelier de réparation
Parc machines irréparables) Taux de rejet
des machines
(composants
N machines en c canaux de réparation irréparables)
opération avec taux Taux de défaillance Xtf)
de défaillance X(t) pour le composant i
Magasin de Atelier de
Taux de réparation des
machines réparation des
composants iu(t) composants
y machines de composants de s canaux de
rechange en stock rechange en stock réparation
T Cannibalîsation
h ouriiissenrs
externes
Figure 2.4 : Composantes d'un système de soutien logistique intégré pour un parc de N
machines
32
NX NX NX NX NX NX NX NX NX (N-1)X 2X X
CM CM
N A
• §
.t )
U 1
i <c
N /\% {
0 <i <y pour c < y
é-cc\ fi
NyN\ X
— p y <i<y + N
(N-i y)
i\
NyN\
y <i < c pour c > y
(N -i + y)\i\
NyN\
y AP A NyN\ A
; pour c < y
(AY NyN\ A
; pour c> y
N • Pt
y+N
(N- E (i -y)Pi
(2.6)
(N - H i)-Pi
y+N
(y <
(N- Ed V/ )
i-y
v-i
NS (2.7)
i=0
Application numérique :
Pour N = 3 machines, X = 0,002 pannes/heure, c = 1 canal de réparation de capacité
individuelle n = 0,01 réparation/heure, le niveau de service requis est NS = 0,95.
Il résulte des calculs qu'il faut y = 5 pièces de rechange pour un niveau de service moyen
effectivement réalisé de 95,25%. Si le niveau de service requis est de 99%, alors il faut 8
pièces de rechange.
L'hypothèse selon laquelle les taux de panne et de réparation sont constants suscite parfois
des réticences en ce qui a trait à l'exploitation de ces modèles pour des applications
35
industrielles [8]. Gross [87] propose quelques règles empiriques pour estimer l'erreur
induite par une telle hypothèse.
Tous les modèles et méthodes présentés, jusqu'à cette section, supposent qu'au moins une
caractéristique de la loi de dégradation (fiabilité, taux de panne) du composant en
considération est connue. Toutefois, lorsque les données disponibles sont des historiques de
consommation, sans égard aux processus de dégradation des composants, on peut alors
avoir recours aux modèles de prévision pour estimer les besoins sur le cycle de vie
économique du système. Un aperçu des modèles pouvant servir dans le contexte de gestion
des stocks de pièces de rechange est présenté à la section 2.3.
Taux de
panne r(t)
Phase de Phase de maturité et Phase d'usure
mortalité infantile j d'exploitation
Pour les articles à forte consommation, les modèles classiques utilisant le lissage
exponentiel simple ou double, les moyennes mobiles et la régression simple ou multiple,
linéaire ou non, se sont révélés efficaces pour prévoir les besoins. Pour les articles à faible
consommation, on distinguera ceux à demande non intermittente de ceux à demande
intermittente. Une demande intermittente est une demande aléatoire avec une grande
proportion de valeurs nulles [165]. Williams [193] développe une méthode basée sur les
variances des différentes composantes de la demande (les arrivées des demandes, les
quantités demandées, le délai de réapprovisionnement) pour faire une subdivision en 3
classes. Reprenant la méthode de Williams, Eaves et Kingsman [66] propose une
subdivision en 5 classes. Ces subdivisions sont surtout utiles pour le choix des modèles de
contrôle des inventaires. Pour les prévisions de la demande, une subdivision en 2 classes est
suffisante. Les modèles classiques utilisant le lissage exponentiel et les moyennes mobiles
sont employés pour prévoir les besoins dans le cas de demandes faibles et non
intermittentes. Les modèles de Croston et du « bootstrap », que nous décrirons plus loin,
sont recommandés pour les articles jugés critiques, coûteux et dont la demande est
intermittente [50] [192] [171] [66]. La demande intermittente est aussi souvent erratique,
37
c'est-à-dire qu'il existe une grande variabilité entre les valeurs non nulles. Brown [29]
considère qu'une demande est erratique lorsque son écart-type est supérieur à sa moyenne.
Il faut signaler que la plupart des logiciels commerciaux utilisent encore le lissage
exponentiel pour les articles à demande intermittente, même s'il existe des méthodes
beaucoup plus performantes telles que la méthode de Croston et la méthode dite « du
bootstrap ».
Tableau 2.2: Choix d'un modèle de prévision pour les pièces de rechange.
On a (voir [124]):
N
i (2.8)
La constante ce est la pondération donnée à l'observation la plus récente (xn) dans le calcul
du nouvel estimé. Une valeur élevée de a donne beaucoup plus d'importance à la donnée la
plus récente. Si a est petit, on obtient un modèle stable. Le modèle suit la demande pour de
grandes valeurs de a.
39
Désignons par :
xn : la demande à la période n,
mn : l'estimé du nombre moyen de périodes entre 2 demandes,
xn n+( : l'estimé de la demande moyenne par période calculé à la fin de la période n pour la
période n+t.
alors :
Xn = adxn + (1 - ad)Xn* 0 < ad < 1
mn - n*) 0 (2.10)
t = 1,2,...
Willemain et al. [192] effectuent des tests sur 28 000 articles industriels. Leurs résultats
montrent que la méthode du « bootstrap » produit de meilleurs résultats que le lissage
exponentiel et la méthode de Croston de base. La méthode a été brevetée et est incorporée
dans un logiciel commercial. Pour mieux juger de la performance de la méthode du
« bootstrap », il faudra cependant attendre les études qui la compareront à la méthode de
Croston modifiée de Synthetos et Boylan.
utilisés pour générer la prévision de la demande de pièces de rechange pour le 26èrae mois.
La figure 2.8 présente les prévisions obtenues à partir du mois 15. On remarquera que le
lissage exponentiel et la moyenne mobile d'ordre 3 performent moins bien que la méthode
de Croston modifiée.
- Demande observée - "A - Croston modifié —•—Moyenne mobile d'ordre 3 —•—Lissage exponentiel simple
tu
• I j
1,1 17 21 •>.'.)
Périodes
Pour chaque simulation nous avons effectué 10 réplications. Chaque réplication a une durée
de 10 000 heures (un peu plus d'une année). Cette durée de simulation nous garantit que le
système est déjà entré dans sa phase stationnaire. De fait, les résultats analytiques obtenus
montrent que le système, tel que décrit par les données de l'étude, est dans un état
stationnaire après environ 800 heures de fonctionnement (période de préchauffage).
43
Nombre cumulé
de pannes (k)
Parc machines
Atelier de réparation
Nombre de pièces en
1 0 0 1 Niveau de Service attente de réparation (h)
Nombre cumulé
de pannes (k)
Nombre cumulé de
Pièces réparées
Nombre de PdR 3 4 5 6 7 8
Nous venons de passer en revue différents modèles et outils de calcul des quantités de
pièces de rechange requises pour garantir des niveaux de performance donnés. Ces modèles
et outils font appel aux lois de dégradation des composants ou à l'historique de la
consommation et tiennent compte de la capacité de réparation des pièces pour en
déterminer les quantités à approvisionner. Maintenant que nous connaissons les besoins, il
45
faut déterminer quand et combien de pièces acheter à la fois. C'est le sujet du chapitre qui
suit.
Chapitre 3
Kennedy et al: [113] présentent une revue des travaux publiés jusqu'en 2001-2002 sur la
gestion des stocks de pièces de rechange. Les modèles proposés sont, en grande partie, des
variantes des modèles classiques de gestion des inventaires [92;96]. D'après Silver et al.
[169], l'objectif principal d'un système de contrôle des inventaires est de répondre aux trois
questions suivantes :
1. à quelle fréquence l'état de l'inventaire doit-il être déterminé (périodicité de
contrôle)?
2. quand placer une commande pour le réapprovisionnement (instant de commande)?
3. quelle quantité faut-il commander (quantité économique)?
D'une façon générale pour répondre à ces questions, il faut que le preneur de décision
puisse déterminer les préalables suivants [169] :
1. quelle est l'importance de l'article en considération?
2. l'état du stock doit-il être revu continuellement ou périodiquement?
3. quelle forme la politique d'inventaire devrait-elle prendre?
4. quels objectifs de service ou de coûts sont visés?
47
La section 3.1 de ce chapitre aborde la classification des pièces de rechange à des fins de
gestion des stocks. La section 3.2 traitera des politiques de contrôle. Quelques modèles
classiques de gestion des stocks sont ensuite présentés à la section 3.3.
Supposons que le nombre de demandes qui arrivent à des périodes successives sont des v.a.
indépendantes et identiquement distribuées (i.i.d.) de moyenne n et de variance a\. De
plus, si les tailles de demandes sont des v.a. i.i.d. de moyenne x et de variance al et si les
délais de réapprovisionnement sont des v.a. i.i.d. de moyenne L et de variance al, alors
d'après les résultats de Burgin et Wild [33] et Clark C. [41], on peut écrire :
(3.1)
/ , n2-L-Vx , n2-x2-Ft
Soit :
C2 — —2- 4- * u. (7 2 H 7\
L n •L
Cette équation est sans dimension et les valeurs de ses trois composantes sont utilisées pour
classer les articles.
Cas particulier : Si la demande est aléatoire et suit un processus de Poisson de moyenne X
par période, alors :
a — v — \ • r l — ZJL — —
Un A A
,2 1
'DIT — ~, '•
49
r2 /
/XL
bas élevé
bas D C
/XL élevé B A
Cl/L Cll{n-L) r2
faible faible régulière
faible forte irrégulière
forte faible faible circulation
forte forte faible moyennement intermittent
forte forte forte fortement intermittent
brusque augmentation de la demande peut causer une pénurie sans qu'il ne soit possible de
la prévoir.
Les paramètres de gestion des inventaires sont principalement : le point de commande (s),
le niveau maximum du stock (S), l'intervalle de temps (R) entre deux contrôles consécutifs
et la taille (Q) du lot à commander. Le Tableau 3.2, adapté de Silver et al. [169], donne un
aperçu des politiques de gestion des inventaires qui peuvent être utilisées pour chaque
classe d'articles.
Ainsi, pour les articles de la classe A, le contrôle continu peut s'effectuer selon la stratégie
(S - 1,S) qui suggère de maintenir un stock permanent S et de placer une commande aussitôt
qu'une unité est consommée. Si S=l, on parlera d'approvisionnement unitaire.
Pour un contrôle périodique de type (R,s,S), le niveau du stock h est évalué à tous les R
unités de temps. Si h est inférieur au point de commande s, une quantité S-IL est
immédiatement commandée.
Les paramètres de gestion s, S, Q, et R sont déterminés à l'aide de modèles analytiques et
de règles empiriques qui tiennent compte, entre autres, des coûts de passation de
commande, de possession, de pénurie, de désuétude, des délais d'approvisionnement, de
l'incertitude quant aux délais et à la demande et des ressources disponibles (voir
[92;169;198]). Ces modèles sont très bien couverts dans la littérature scientifique.
Niveau
du stock
temps
•X-
Figure 3.1 : Profil du stock pour le modèle avec demande et délai constants
T = (3.3)
53
Hadley et Whitin [92] et Silver et al. [169] ont montré qu'en terme de coût total, le résultat
de la quantité économique à commander est peu sensible aux erreurs d'estimation des
paramètres. Cela explique en partie le succès que le modèle a connu et sa grande utilisation
dans les logiciels commerciaux de gestion des inventaires. Par exemple, une surestimation
de 100% de la quantité économique à commander n'entraînerait qu'une hausse de 25% du
coût total.
Dans la plupart des applications pratiques, la valeur de Q* est suffisamment grande pour
qu'on puisse l'arrondir à la valeur entière la plus proche sans conséquences. Dans le cas de
pièces de rechange dispendieuses, il est intéressant de considérer la nature discrète et
entière de la demande telle que présentée à la figure 3.2 ci-dessous.
—
\
1
^ Demande unitaire
N M M ^ÊÊmm
X Réapprovisionnement
Q
M M
U=l/D
11.
1 "h —k-
I temps
Figure 3.2 : Profil du stock pour le modèle EOQ dans le cas où la demande est discrète
On remarquera que d'après la figure 3.2, le niveau maximal du stock est égal à (Q - 1) et le
niveau minimal est nul. L'expression du coût total CT(Q) est alors donnée par [92] :
(3.4)
Hadley et Whitin montrent qu'une commande est passée [(m + 1) • ts — r] unités de temps
après la demande qui ramène le niveau de l'inventaire (quantité totale en stock et en
commande) à m , où m est la partie entière de rlts.
Il existe plusieurs extensions du modèle de Wilson. Celle qui traite des denrées périssables
est une des plus intéressantes car elle tient compte de la dégradation des pièces de rechange
alors qu'elles séjournent dans le magasin. Dans le cas où le taux de dépérissement £ du
stock est constant, alors le niveau instantané du stock est donné par Ghare et Schrader [83] :
avec Io -1(0).
C T ( T ) =— + C - D + ( C - ^ - ^ + h - D ) - T + h - D - e - ~ (3.6)
L À 2t
dCT(T)
= 0 pour T= T
dT
Q* = 2 > . ( T * + e ~ ) (3.8)
55
réapprovisionnement et SS = s — fj,g .
s+Q
temps
Figure 3.3 : Profil du stock pour le système (s,Q) avec stock de sécurité
dCT(s,Q)/dQ =0 pour 5 = 5* ; Q = Q*
dCT(s,Q)/ds - 0 pour s = s* ; Q = Q *
56
temps
Considérons un système d'inventaire à temps discret dans lequel une commande est passée
au début de chaque cycle et avec demandes différées (les quantités en pénurie sont
commandées et reçues plus tard). Veinott et Wagner [185] établissent l'expression du coût
total moyen cyclique CT(s,S) pour cette politique (s,S) à partir de la théorie du
renouvellement dans le cas où la structure de coût et les paramètres sont stationnaires.
57
Soient :
— (3.9)
où
m(0) = (1 - po)~\ M(0) = 0
3
1=0
7=12
Les valeurs optimales s* et S* peuvent alors être obtenues par un simple algorithme
d'énumération. Plusieurs algorithmes ont été élaborés pour réduire la zone de recherche des
solutions.
L'algorithme proposé par Zheng et Federgruen [198] est reconnu comme l'un des plus
simples et efficaces. Il opère comme suit :
• Trouver y* un minimum de la fonction G(.);
• Étape 1
o s :=y*; .
o S0:=y*\
o Faire s :=s - / jusqu'à ce que CT(s,So)<G(s);
58
Feng et Xiao [76] ont suggéré un autre algorithme qui est censé réduire de 30%, en
moyenne, le nombre d'itérations requises par l'algorithme de Zheng et Federgruen.
Q i _i l
k
j
s% Niveau de F** % »
%
»% ^/l'inventaire
%
»% Stock net
[
|
N \
i i
»,
\
\ !
\ \ !
\ \ !
VN»
\ !
1
XNI
< >l temps
1
^—-—•—
-<
R > -H >
Le coût total est la somme des coûts de révision, de commande, de stockage et de pénurie.
L'expression de coût total moyen CT(S,R) pour le cas où les pénuries ne sont pas
fréquentes est donnée par [92] :
DR
CT(S,R) = Cr^A +h "H- J(x-S)g(x)dx
R
temps
Ce système est aussi connu sous l'appellation anglaise « base stock ». Il est très utile en
gestion des stocks de pièces de rechange essentielles (articles de la classe A). Avec ce
système de gestion, une quantité S d'articles est tenue en stock. Chaque fois qu'un article
est consommé, une commande unitaire est passée à l'échelon supérieur pour ramener le
niveau du stock de S-l à S (voir figure 3.6). Ce système est un cas particulier du système
(s,S) avec s = S-l. On remarquera aussi que lorsque Q=l, le système (s,Q) devient
équivalent à (S-l,S). Plusieurs auteurs dont Feeney [74], Moinzadeh [132; 133],
Karush[110], Schultz [161], Dhakar [55], Walker [188] ont traité la question de
détermination du niveau du stock optimal S pour divers cas de figure. Nous présentons ci-
après, le cas sans arrérage. On considère un stock avec un niveau de stock maximal S. Des
demandes unitaires indépendantes et aléatoires arrivent de façon aléatoire à un taux X par
unité de temps. Chaque demande occasionne la sortie d'une pièce de rechange et la
commande d'une pièce de remplacement. Le délai de livraison de cette pièce de
remplacement suit une distribution quelconque de moyenne T. Si le stock est épuisé avant la
livraison des rechanges alors une pénalité L est encourue pour chaque demande qui doit être
61
satisfaite par une commande d'urgence qui est immédiatement livrée. Un coût unitaire h de
stockage par unité de temps est encouru pour chaque unité en stock.
Le processus de demande en pièces et de livraison de pièces peut être vu comme un
système de file d'attente Ml GIS où les arrivées sont poissonniennes avec S serveurs en
parallèle. En effet, on peut considérer chaque pièce en stock comme un serveur en parallèle.
Les clients (les pannes) arrivent avec taux X. Chaque fois qu'une panne se produit, une
pièce sort et sa place sur l'étagère reste vide et ne peut plus satisfaire d'autre client (panne).
Ce processus ressemble à un serveur qui est occupé et qui ne peut plus servir d'autres
clients. Les clients subséquents qui arrivent vont vers les autres serveurs. Lorsque la pièce
de remplacement arrive après un délai qui suit une distribution générale ou quelconque de
moyenne r, elle va occuper la place vide sur l'étagère et peut de nouveau servir à répondre
à la demande. Le processus ressemble de nouveau à un serveur qui devient libre après avoir
été occupé pendant une durée correspondant au délai de livraison. De plus, puisque les
arrérages ne sont pas permis, tout se passe comme si on ne permet pas à plus de S clients
d'entrer dans le système. Le (5+l)ème client reçoit un service immédiat (commande
d'urgence) et repart aussitôt. On peut ainsi dire que le système d'inventaire (5-1,5) que
nous étudions est équivalent à une file d'attente M/GIS/S dont les expressions des
probabilités d'état sont connues à l'état stationnaire. Les résultats de la théorie des files
d'attente établissent que les probabilités d'état en régime stationnaire pour le système
M/G/S/S sont les mêmes que pour le système MlMl SIS et sont données par la lère formule
d'Erlang ou distribution de Poisson tronquée. Les probabilités d'état du niveau d'inventaire
(inventaire=5 - demande) en régime permanent sont alors données par :
Soit p(S)=Qs(0), la probabilité que le stock soit vide sachant que le stock max vaut 5. La
probabilité d'avoir une pénurie est qu'il y ait une panne alors que le stock est vide. Cette
probabilité vaut alors À • p(S). Le coût moyen de pénurie par unité de temps est donc
L • A • p(S).
62
h- = h-[S-(l-p(S))-\r]
L'expression du coût total moyen par unité de temps CT(S) est donnée par :
En ne tenant pas compte du terme constant hXx, qui n'influence pas la détermination du
niveau du stock S* qui minimise le coût total, on obtient une nouvelle expression :
Smith [170] démontre que CT(S) n'admet qu'un seul minimum. Il suffit donc de recourir
à une procédure d'énumération pour obtenir la valeur optimale S*. Toutefois,
l'approximation suivante proposée par Smith [170] ne requiert pas d'ordinateur pour
calculer S* :
S* = Ar +
1/2
avec a= )
La solution obtenue par l'approximation peut judicieusement être utilisée pour amorcer la
procédure d'énumération dans le but d'obtenir plus rapidement la solution optimale exacte.
Dans ce chapitre nous avons présenté quelques méthodes de classification des articles et
proposé une approche de sélection des modèles de gestion des inventaires appropriés à
chaque classe. Ensuite, nous avons passé en revue les principaux systèmes de gestion des
inventaires en donnant les équations et algorithmes nécessaires à la détermination des
paramètres optimaux de gestion. Les systèmes de gestion considérés ont été développés
63
pour la gestion des stocks de façon générale et n'intègrent pas l'aspect maintenance qui
constitue le principal usage des pièces de rechange. Le chapitre qui suit va donc aborder
l'intégration des actions de maintenance au système d'approvisionnement et de gestion des
stocks de pièces de rechange.
Chapitre 4
La plupart des modèles analytiques traitant de stratégies de maintenance supposent que les
ressources requises pour effectuer les actions de maintenance sont disponibles au bon
moment. Une fois que les paramètres caractérisant la stratégie de maintenance sont obtenus,
on rend disponibles les ressources requises en déterminant leurs paramètres
d'approvisionnement à partir des modèles classiques de la gestion des stocks. Cette
résolution en deux étapes est moins efficace que les solutions proposées par les modèles qui
optimisent conjointement les approvisionnements et les actions de maintenance. En effet,
de récentes études ont montré que l'optimisation conjointe des politiques
d'approvisionnements des pièces de rechange et des stratégies de maintenance génère des
gains substantiels en disponibilité et en coûts d'opération [9;28;35]. Ce chapitre est
consacré à l'étude de ces modèles conjoints d'approvisionnement et de remplacement. On
distinguera les modèles d'approvisionnement unitaire, recommandés surtout pour les
articles de la classe A, des modèles d'approvisionnement par lot.
65
Instant de
Mise en fonction de la passation de Livraison de la
pièce opérationnelle la commande pjèce commandée
! I !
—i 1 1 1 >
tempS
0 t W W+L
Le coût total moyen CT(W) est la somme du coût de stockage CS(W) de la rechange et du
coût de pénurie CP(W) advenant une panne avant la livraison de la pièce de rechange.
Le coût de pénurie
La probabilité de pénurie est égale à la probabilité de défaillance entre t et W+L sachant
que le composant était en vie à t. Cette probabilité est donnée par :
v
Proba de pénurie = / 'dx
Jt R{t)
CP(W) = 7T f
Le coût de stockage
La période de stockage commence avec la livraison de la rechange et se poursuit tant et
aussi longtemps qu'il n'y a pas de panne du composant opérationnel c'est-à-dire tant que le
composant est en vie. L'expression de la durée moyenne de stockage est donnée par :
»oo R(xj
J W+L R(t)
Finalement, l'expression du coût total moyen CT(W) encouru si une unité est commandée à
l'instant W est donné par :
... , . (4.1)
R(t)
L'instant W* qui minimise le coût total moyen CT(W) est solution de l'équation :
dW
67
La relation (4.2) est une généralisation du résultat obtenu par Tavares et Almeida [175] et
que les auteurs ont appliqué avec succès à un problème industriel de gestion des stocks de
pièces de rechange dans des installations portuaires du Portugal.
Commande Livraison et
d'urgence remplacement
panne'
et
A = JQ\t + Le{t))f{t)dt
Commande Livraison et
normale remplacement
0 t0 t to+L
et
f(t)dt
*0
69
Commande
Liv
normale ™son Panne et
I | M remplacement
l !+! y Q, 1
0 to to+L t
et
'Lt-f{t)dt
Scénario 4 : Aucune panne ne se produit avant le remplacement préventif qui a lieu à to+ ti.
Les coûts à assumer sont reliés à la passation de la commande normale et au stockage de la
rechange.
to to+L to+U
o
poo
/ f(t)dt
et
/
70
Finalement, l'expression du coût total moyen CT(to, t{) est donnée par la somme des coûts
des 4 scénarii :
'a+L
dF{t) +{% +L-t)£+LdF(t)
(4.3)
+h\(t - -L)\ i
De même, l'expression de la durée moyenne du cycle de remplacement D (to, tj) est donnée
par :
+ Jtn+L
Parce que le processus stochastique considéré est un processus de renouvellement et que les
instants de remplacement sont des points régénératifs, on peut alors analyser le processus
selon son comportement cyclique.
II faut alors déterminer le couple (to, ti) qui minimise le coût total moyen par unité de
temps.
= 0, pour et tx = t{ (4.5)
et
= 0, pour to = io et tx = (4.6)
Théorème : Pour n'importe quel instant de commande to, la durée optimale de séjour en
inventaire ti * qui minimise le coût total moyen par unité de temps est :
- tj* —> oo (remplacement à la panne), si N(to) < 0.
- tj* = L (remplacement à la réception de la commande), si N(to) > 0.
où
Cas 1 : ti* —> oo. La pièce de rechange en stock est utilisée lorsque la composante
opérationnelle tombe en panne.
En résolvant l'équation (4.5) avec la condition ti* —• oo, Osaki et al. [60] démontrent le
résultat suivant :
Théorème : Si Fit) est à taux de panne strictement croissant,
(1) si : qi(0) < 0 et #;(oo) > 0, alors il existe une solution optimale finie et unique to*
(0 < to* < oo) qui minimise le coût total moyen par unité de temps. Cette solution
satisfait à l'équation : qi(to)=0.
(2) si : qi(0) > 0, alors to* = 0 (on commande au début de chaque cycle).
(3) si : #/(oo) ^ 0, alors to* = oo (on commande à la panne).
72
Où
= f(t0)/R(t0)
+ h- (t-t0- L)f{t)dt + A
Jto+L
r*tn r*tf,-i-L
où
73
q2(t0) = [n
-[(Le(t0)-L)r(t0)
+
CT(io,I,) = * f L.(*)dn«) + f («o + I* - t)dF(t) )+
D(to,L) = [ (t + Le(t))dF{t) + f (to+ L)dF(t).
Un troisième cas, tj* fixé et prédéterminé, est analysé même s'il s'agit d'une politique
sous-optimale. C'est le cas où, pour diverses raisons, la pièce de rechange tenue en stock
est utilisée pour effectuer un remplacement préventif systématique à un instant
prédéterminé to+ti (L <tj< QO) et cela avant que la panne ne se produise. Nous énumérons
quelques raisons pour expliquer le recours à une telle politique sous-optimale :
• le constructeur de l'équipement peut imposer cette périodicité de remplacement
pour diverses raisons. Il pourrait notamment s'agir d'une condition à remplir pour
se prévaloir de certaines garanties. L'utilisateur de l'équipement ne pourra alors que
s'y conformer.
• la panne du composant peut être catastrophique ou comporter des conséquences trop
importantes à tel point que l'option du remplacement préventif avant la panne
s'impose.
• il peut aussi s'agir de profiter du remplacement d'une autre pièce pour faire le
remplacement du composant en question (maintenance opportuniste). Il faut
toutefois s'assurer au préalable que le remplacement opportuniste procure un gain
supérieur à la pénalisation due à l'utilisation d'une politique sous-optimale. Il
suffira pour cela de comparer la différence entre le coût optimal du cas 3 (ti * est
fixé) et le coût optimal du cas 1 (tj* —> oo) avec le gain dû au remplacement
opportuniste.
• pour éviter la dégradation du composant de rechange pendant le stockage, on peut
imposer qu'il soit utilisé après (ti - L) unités de temps passées en stock.
74
MW^TT)<rM' VL<tl<
°°
(1) si : M(0, ti) < 0 et M(oo , ti) > 0, alors il existe une solution optimale finie et
unique to* qui satisfait M(to, ti) = 0.
(2) si : M(0, ti) > 0, alors to* = 0 (on commande au début de chaque cycle).
où
F(t0 + L) - F(t0)
R(t0)
u
m
et sous les hypothèses suivantes
L'expression deJR2(^0,^1) n'apparaît pas dans l'article de Dohi et al. [60] probablement à
cause d'une omission de la part des auteurs. Nous avons donc repris leurs calculs pour
dériver l'expression présentée ci-dessus.
75
Par ailleurs, Dohi et al. [61] présentent une revue des plus récents travaux traitant de
l'approvisionnement unitaire des pièces de rechange ainsi qu'une généralisation du modèle
qui vient d'être exposé.
Remplacement
Livraison de de la pièce
II la PdR opérationnelle
Soient f(t) la fonction de densité associée aux durées de vie du système et r(i) son taux de
panne.
r(t) = f(t)/R(t)
Où
R(t) = 1 - F(t)
H(t) = J*r{x)dx
R(t) =
On supposera que le taux de panne est une fonction continue et monotone croissante dans le
temps. De plus, on supposera que les pannes sont détectées instantanément et que les
réparations sont effectuées de manière parfaite.
Si N(t) désigne le nombre de réparations minimales effectuées sur un système qui a
fonctionné pendant t unités de temps, alors {MO. t > 0} est un processus de Poisson non-
homogène d'intensité r{t) (voir Barlow et Proschan [17]; Murthy [136]).
77
Lemme : Soit {N(t), t>0} un processus de Poisson non-homogène avec intensité r(t). Soit
Si, S2, S3,..., Sn les instants successifs de panne, alors :
a) la fonction de densité de probabilité de la variable aléatoire Sn est donnée par :
Voir Sheu et al. [163] pour la démonstration du lemme. On pourra vérifier que si H(x)=X, la
proposition (a) du lemme donne :
fs ^ ) _ A n r~ c_xt
qui est le résultat bien connu qui dit que : pour un processus de Poisson homogène
d'intensité X, l'instant Sn d'arrivée du n'eme événement suit la loi gamma de paramètres X et
n.
où
L'expression du coût total moyen par unité de temps sur un horizon infini CT(n, k) est
donnée par :
CT(n, k)
E[T]
II est difficile d'obtenir analytiquement la solution optimale qui minimise CT(n,k). Il faut
alors recourir à une procédure numérique d'enumeration bi-dimensionnelle pour trouver le
couple optimal («*, k*).
79
Au lieu de considérer que les coûts des réparations minimales sont constants, il serait
réaliste de s'attendre à ce que le coût de réparation augmente avec le nombre de pannes
puisque le système est de plus en plus vieux et que chaque réparation subséquente exige
beaucoup plus d'efforts que les précédentes. L'expression du coût total moyen par unité de
temps sur un horizon infini CTL(n,k) pour le cas où le coût de réparation minimale
augmente linéairement est donnée par :
., , (k-2)(k-l)-AC
(4.10)
où
n-1 , , - t W} {H(x)}j
J71
>00 />]
dx + L)
J0
fc-1
-dx)
Application numérique :
On considère un système dont les durées de vie suivent une loi de Weibull à deux
paramètres (\,fi).
J
ioo noo
f (y-X-L) — v dydx
l)l(fc-n-l)!
Ar(n) Ar(Jfc)
ou
80
»0O p X+L y
J \
(n-l)!(Jfc-n-l)!
dydx
v=
L'expression de CT(n,k) proposée par Sheu et al. [163] comporte quelques erreurs de
transcription que nous avons corrigées dans l'expression donnée ci-dessus.
Des calculs numériques sont effectués en utilisant les données suivantes : CR=$60; h=$4
par unité par unité de temps; ÀC=$10; A+Cp=$30Q; n =$40 par unité de temps; L=10
unités de temps; X = 0,05; /? = 2.
Pour le premier modèle avec coût constant de réparation minimale, le couple optimal est
(n*=3, k*=6). Une commande doit être lancée après la 3 ème panne alors que le
remplacement préventif aura lieu à la 6ème panne.
Pour le modèle modifié avec augmentation linéaire du coût de réparation minimale, le
couple optimal est (n*=2, &*=4). Ce qui signifie qu'une commande doit être lancée après
la 2eme panne et le remplacement préventif effectué à la 4ème panne.
Les stratégies optimales qui viennent d'être présentées concernent les systèmes dont
l'approvisionnement en pièces de rechange est unitaire. Ce type de systèmes compte pour
une faible proportion des systèmes rencontrés dans une entreprise tout en représentant une
forte proportion des dépenses. Pour une plus grande proportion de systèmes, les
approvisionnements se font en lot de quelques-unes à plusieurs unités. Cette classe de
systèmes correspond à la classe B de la classification de Pareto. La section qui suit aborde
les stratégies conjointes d'approvisionnement et de remplacement de tels systèmes.
effectués. Dans la pratique, la disponibilité des pièces de rechange aux moments requis est
dépendante de l'état des stocks des pièces. Ainsi, il devient nécessaire d'établir une
stratégie de maintenance qui tient compte de l'approvisionnement des pièces de rechange.
Acharya et al. [1] traitent le cas d'un système assujetti à des défaillances aléatoires et qui
est remplacé systématiquement à des instants prédéterminés T, 2T, ..., kTet à la panne. Les
rechanges sont contrôlées suivant une politique de type (R,S) où R est un multiple de T.
L'objectif visé est de déterminer les variables T, R et 5 qui minimisent la somme des coûts
encourus pour effectuer les actions de maintenance et ceux reliés à la gestion des stocks des
rechanges. Chelbi et Aït-Kadi [35] proposent une extension du modèle d'Acharya et al. [1]
en adoptant une politique de contrôle de type (R,s) et une stratégie de maintenance de type
bloc. Brezavscek et Hudoklin [28] considèrent un parc de n machines identiques pour
lesquelles une stratégie de maintenance de type bloc est utilisée. Une politique de type (R,S)
est adoptée pour contrôler le stock de pièces de rechange. Le modèle considère un délai de
réapprovisionnement non nul et constant. Diallo et al. [58] proposent un modèle conjoint
où l'objectif est de déterminer le triplet (T,R,S) qui maximise la disponibilité du système
sous des contraintes budgétaires. La stratégie de maintenance adoptée est de type bloc alors
que le contrôle des inventaires de pièces de rechange est effectué selon la politique (R,S) où
R est un multiple de T. De façon générale, les stratégies proposées opèrent selon les
caractéristiques et les hypothèses suivantes :
• l'optimisation est effectuée uniquement à travers la minimisation des coûts [1;7;28];
• les délais de réapprovisionnement sont négligeables [1;35];
• les durées de remplacement ou de réparation sont négligeables [ 1 ; 127] ;
• les modèles de disponibilité ne sont pas traités analytiquement [7; 155].
• la politique de contrôle (R,S) est pratiquement la seule stratégie utilisée [1;28;35].
effectué chaque fois qu'une commande est délivrée. Notre stratégie considère la
distribution des durées de remplacement à la panne, un délai de réapprovisionnement non-
nul constant r, des coûts de pénurie proportionnels au temps d'inactivité et la politique de
contrôle (s,Q).
La stratégie ainsi définie assure que les pièces de rechange sont effectivement disponibles
au moment de réaliser les actions de maintenance préventive tout en donnant aux équipes
de production et de maintenance un préavis pour organiser et préparer leurs actions.
83
v.a. associée au stock en main au début du cycle j , par Tj la v.a. associée au temps
nécessaire pour consommer (yj — s) pièces, et par a^ la v.a. associée au niveau du stock à
Du fait que les pannes sont aléatoires, le temps T; pour atteindre le point de commande est
Tm=Tm+r + Tp (4.11)
rechange est utilisée pour le remplacement à chaque panne, alors le temps pour consommer
[E[a] + Q — s] pièces de rechange est le même que le temps qu'il faut pour accumuler
Le nombre moyen de remplacements à la panne M{t) effectués dans l'intervalle [0,t] est
donné par :
00
- x)dG(x) (4.14)
et G{t) est la convolution de la distribution des durées de vie avec la distribution des durées
des remplacements à la panne :
T = / xh(x)dx. (4.16)
s |
s-1
s-2
u u+du
(Down) 0
u u+du temps
'4—-
Dénotons par S, l'instant de la ieme panne, par gg.(t) la fonction de densité associée à S, et
r —u ; 0 < w< r
0 ; ailleurs
ainsi,
'">) (4.21)
Finalement, en utilisant les relations (4.11), (4.12), (4.16), (4.18) et (4.21), on obtient
l'expression de la disponibilité stationnaire.
Tp+Q-Tc+Ta
SA(s,Q) = l-
T
m
où Tc = J°° xh(x)dx
T
a = f (T - u)gStJu)du
D'un point de vue pratique, il est possible de dériver des équations (4.19) et (4.20), les
probabilités de surplus et de pénurie durant le délai de réapprovisionnement sans avoir
recours à une distribution a priori de la demande pendant le délai de réapprovisionnement
tel que suggéré par Proschan dans [145].
(4.22)
Un autre coût de stockage est généré sur l'intervalle [Tp ;Tm]. C'est le coût encouru pour
avoir un niveau de stock I(t) à chaque instant. La Figure 4.5 montre l'évolution du niveau
du stock I(t) dans l'intervalle [Tp ;Tm].
Q+E[a]
Niveau du stock
à l'instant t
I(t)=Q+B\a\ - M(t)
Nombre de renouvellements à la
panne jusqu'à l'instant t
m p
h
(4.24)
T T
m p
Alors, l'expression du coût moyen de gestion du stock par unité de temps CTi est donnée
par :
L'expression du coût total moyen de gestion par unité de temps B est donnée par :
_7rT£_+CP+Q-Cc (425)
Les variables de décision qui définissent la stratégie proposée sont obtenues en résolvant le
programme mathématique (PQ) suivant :
Tp+Q-Tc+Ta
Maximiser SA(s, Q) = 1
m
Sujet à :
m
m
Résultats numériques
Due à la complexité de l'expression de M{i), il est difficile de résoudre (PQ) analytiquement.
Une procédure d'énumération à deux dimensions est développée pour déterminer s* et Q*.
À chaque itération, la valeur de M(t) est calculée en utilisant l'algorithme de calcul du
produit de convolution élaboré par Cléroux et McConalogue [42] et amélioré par Aït-Kadi
etChelbi[3].
Les calculs numériques sont effectués en considérant une distribution Gamma (a, X) pour
les durées de vie et une distribution exponentielle de moyenne XlpL pour les durées de
remplacement. Alors, on a Tc = 1 / \i.
Les résultats numériques obtenus pour des valeurs de paramètres arbitrairement choisis sont
consignés dans le tableau 4.1 et le tableau 4.2. En outre, Cp = 10$ et Cc= 50$.
Le ratio p=SA(T*)/SAco est calculé pour chaque instance considérée. La disponibilité
maximale qu'on peut atteindre SA"0 est déterminée en résolvant Po sans la contrainte de
budget. Le ratio p (0 < p < 1) exprime de combien la disponibilité optimale obtenue pour
une instance donnée est proche de la disponibilité maximale.
92
Paramètres Résultats
2 500 3 100 150 1/8 0,005 7 6 6,4 0,863 0,986 148,9 0,0034 1,4%
2 500 3 100 00 1/8 0,005 5 5 5,2 0,875 1,000 156,6 0,0154 5,3%
2 500 3 100 145 1/8 0,005 8 5 7,1 0,856 0,978 143,2 0,0154 5,3%
2 500 3 500 150 1/8 0,005 7 6 6,4 0,863 0,986 148,9 0,0034 1,4%
2 500 4 100 150 1/8 0,005 8 5 7,1 0,856 0,978 147,9 0,0154 5,3%
2 700 3 100 150 1/8 0,005 11 5 8,9 0,844 0,964 148,67 0,0154 5,3%
2 500 3 100 150 1/6 0,005 5 4 5,4 0,838 0,958 149,4 0,0368 10,9%
2 500 3 100 150 1/8 0,02 7 6 6,4 0,860 0,983 148,9 0,0034 1,43%
Paramètres Résultats
2 500 3 100 140 1/8 0,005 3 3 5,6 0,932 0,998 124,8 0,0038 1,5%
2 500 3 100 00 1/8 0,005 2 2 4,5 0,934 1,000 140,7 0,0043 11,7%
2 500 3 100 120 1/8 0,005 4 4 6,7 0,925 0,990 116,7 0 0,1%
2 500 3 500 140 1/8 0,005 3 3 5,6 0,932 0,998 125,1 0,0038 1,5%
2 500 4 100 140 1/8 0,005 3 3 5,6 0,932 0,998 127,3 0,0038 1,5%
2 800 3 100 140 1/8 0,005 6 4 9,0 0,916 0,981 137,8 0 0,1%
2 500 3 100 140 1/6 0,005 2 2 4,6 0,919 0,984 137,6 0,0326 9,5%
2 500 3 100 140 1/8 0,02 3 3 5,6 0,929 0,995 124,8 0,0038 1,5%
Selon les résultats numériques obtenus, les conclusions préliminaires suivantes peuvent être
tirées. L'amélioration de la disponibilité est possible par l'accroissement du budget
disponible. Lorsque le budget augmente, le point de commande baisse puisqu'il devient
possible d'assumer les risques liés à la pénurie et la fréquence des commandes augmente
puisqu'il est aussi possible de supporter les coûts de commande. Cependant, l'amélioration
de la disponibilité se limite à la borne maximale de disponibilité réalisable SA00. Ainsi, il
n'est plus judicieux d'accroître le budget lorsque SAX est atteinte. Par contre, des
investissements en formation du personnel et en organisation des opérations peuvent se
traduire par une réduction des temps de remplacement qui, comme l'indiquent les résultats
numériques, ont une grande influence sur la disponibilité.
On remarquera aussi que l'augmentation des coûts de commande ou de stockage entraîne la
réduction de la part du budget consacrée aux opérations de maintenance. Alors, le modèle
allonge la période de remplacement préventif (réapprovisionnement) afin de réduire le coût
total moyen de maintenance par unité de temps.
Toutes ces remarques sont en accord avec les résultats connus de la gestion des stocks et
montrent que le modèle proposé permet d'obtenir des résultats valides. Une simulation du
modèle est en cours de réalisation et permettra d'établir la précision des résultats obtenus.
Le modèle proposé considère que le système demeure inactif lorsqu'une pénurie se produit.
Deux extensions du présent modèle sont envisagées pour tenir compte qu'en pratique, il
arrive qu'une commande d'urgence soit passée ou qu'un stock de sécurité soit prévu. Pour
ce faire, nous aurons recours aux résultats des modèles, avec commande d'urgence et stock
de sécurité pour la maximisation de la disponibilité dans le cas où le délai de
réapprovisionnement est négligeable [57;58], que nous avons déjà développés.
entre les résultats obtenus par la simulation et ceux obtenus à partir d'un modèle analytique
est très faible voire nul pour les stratégies de base de type bloc (BRP) ou âge (ARP). Kabir
et Al-Olayan [109] proposent un modèle où l'équipement est remplacé à la panne ou après
T unités de temps sans panne. Le coût total moyen englobe les coûts de maintenance et de
gestion des stocks d'équipements de rechange gérés selon une politique du type (s,S). Le
triplet (T,s,S) qui minimise le coût total moyen est obtenu par simulation.
Plusieurs logiciels de simulation sont actuellement offerts sur le marché (ARENA,
PROMODEL, SIMUL, RAO, etc). Ces logiciels n'étant pas toujours conçus
spécifiquement pour évaluer des stratégies de maintenance, ils exigent parfois un certain
temps pour l'apprentissage et la maîtrise des différentes fonctionnalités qu'ils offrent.
Les différents modèles présentés dans ce chapitre permettent de tenir compte des actions de
maintenance dans la gestion des stocks de pièces de rechange. Cette gestion conjointe
permet de réaliser des économies substantielles. Il faut toutefois noter que ces modèles
considèrent que les remplacements sont effectués avec des composants neufs.
Qu'adviendrait-il si des composants reconditionnés d'un certain âge et de moindre coût
étaient utilisés? Ces composants reconditionnés peuvent provenir de fournisseurs externes
ou du reconditionnement des composants retirés lors des actions de maintenance préventive
ou de la réparation des composants remplacés à la panne. Le chapitre qui suit traitera du
recours aux pièces reconditionnées et de leurs impacts sur les politiques de maintenance et
de gestion des stocks.
Chapitre 5
Ce chapitre est consacré aux impacts du recours aux pièces de rechange reconditionnées sur
les stratégies de maintenance et sur la gestion des stocks. Hormis les gains
environnementaux et écologiques, l'utilisation de produits valorisés procure surtout des
avantages économiques. Les pièces de rechange récupérées par démontage d'un
équipement inutilisé sont beaucoup moins chères que les pièces neuves ou les pièces qui
auraient été réparées [79]. Il est toutefois important de mentionner que les pièces
reconditionnées ne sont pas toujours disponibles, ni en quantité ni en qualité désirées. Ce
qui limite, dans certains cas, leur usage systématique comme pièces de rechange. Par
ailleurs, du fait que la fiabilité de ces composants reconditionnés est inférieure à la fiabilité
d'un composant neuf, le nombre de défaillances du système utilisant ces composantes est
plus élevé. Une analyse économique fine s'impose, alors, pour décider de recourir ou non
aux composants reconditionnés.
La première section de ce chapitre traitera de l'impact des pièces reconditionnées sur les
stratégies de maintenance alors que la seconde section abordera l'impact des pièces
reconditionnées sur la gestion des stocks.
96
Pour un composant à taux de panne non-décroissant : Rx(t) < R(t), Va; > 0; Vi > 0.
Pour un tel composant, on dit que sa fonction de distribution F est NBU (new better than
used) [16;30].
De même, il est possible de montrer que si le composant est à taux de panne non-
décroissant, alors sa durée de vie résiduelle moyenne diminue avec l'âge En outre, on peut
déterminer le nombre moyen MU(T) de remplacements à la panne par des composants
usagés dans un intervalle [0,7].
Si à chaque panne, le remplacement est fait par un composant d'âge x et si le composant
d'origine (celui qui est mis en opération à l'origine) est aussi usagé d'âge x à l'instant de sa
mise en opération, alors :
() () (5.3)
Par ailleurs,
n=l
d'où:
(5.4)
n=l
Si le composant mis en opération à l'origine est neuf et que seuls les composants utilisés
pour les remplacements sont d'âge x alors, l'expression de MU(T) devient :
r
= / [ l + M,(T - y)] • f(y)dy (5.5)
98
où RX(T) est la fiabilité d'un composant d'âge x pour une mission de durée T.
Il suffit alors de trouver x tel que :
mî±rL>
R(x) -
Si la détermination de l'âge x du composant reconditionné à acheter est basée sur sa durée
de vie résiduelle moyenne MRT alors, l'âge x des composants à approvisionner doit
satisfaire l'inégalité suivante :
/ R(t)dt
J X
> MRT
R(x)
Remplacements
avec pièces neuves
f
Remplacements panne
avec pièces usagées
(5.7)
M(T)
= (C + C r a i n )-e- t e +C m i n +C f i -(C + (7J
Mx(T-y))-f(y)dy
0 (5.8)
100
Pour le cas particulier traité, le seuil d'indifférence XL vaut 1,23 année. Il est donc profitable
d'utiliser, pour les remplacements à la panne, des pièces reconditionnées dont l'âge est
supérieur à 1,23 année.
S'il existe un intervalle où <p(x) est une fonction négative et convexe, alors il existe un âge
optimal JC* unique et fini qui maximise le gain que procure le remplacement par des
composants usagés, x* est solution de l'équation :
101
d<p(x)
0 pour x=x
dx
x
.s *=7-5Sw
-4U
stratégie ne requiert pas un suivi détaillé de l'historique des réparations [174]. Cependant,
elle peut engendrer, dans certains cas, du gaspillage de ressources puisque des
remplacements préventifs peuvent être effectués peu de temps après un remplacement à la
panne alors que le composant en opération est quasiment neuf. Plusieurs stratégies ont alors
été élaborées pour permettre de réutiliser les composants retirés durant la maintenance
préventive ou de recourir à des pièces reconditionnées pour effectuer les remplacements à
la panne. Ces stratégies peuvent être regroupées en trois classes. La première classe
regroupe les stratégies utilisant la réparation minimale à la panne [15;48]. La deuxième
regroupe les stratégies qui ont recours aux pièces usagées pour effectuer les remplacements
à la panne [4;6;137;173]. La troisième classe regroupe les stratégies de maintenance qui
combinent la réparation minimale et l'utilisation des pièces usagées.
Bhat [21] suggère de remplacer tout composant qui tombe en panne par un composant
usagé. Tango [173; 174] divise le cycle de remplacement préventif de longueur T en deux
intervalles : [(k-l)T, kT-8) et [kT-8, kT). Il procède ensuite à des remplacements par des
pièces neuves aux instants kT et dans l'intervalle [(k-l)T, kT - 8). Les remplacements par
pièces usagées d'âge T n'ont lieu que si des pannes se produisent dans le deuxième
intervalle. Cette stratégie évite d'avoir à remplacer préventivement des composants qui sont
âgés de moins de S. Plutôt que de se limiter à n'utiliser que des pièces usagées d'âge T
comme Tango, Murthy et Nguyen [137] proposent un modèle qui utilise toutes les pièces
usagées retirées lors des remplacements préventifs pour effectuer les remplacements à la
panne. Aït-Kadi et Cléroux [4] divisent le cycle de remplacement de longueur T en trois
intervalles Ii=[(Jfc-l)T, kTSi), h=[kT-8u kT-82) et h=[kT-82, kT) avec Si < 52. Pour les
pannes se produisant dans Ii, le remplacement se fait avec du neuf. Des remplacements par
pièces usagées sont effectués pour les pannes survenant dans I2. Si une panne intervient
dans I3, alors aucun remplacement n'est effectué et le système demeure inactif jusqu'au
remplacement préventif suivant. Nakagawa [139; 140] introduit un modèle qui combine la
réparation minimale et l'utilisation des pièces usagées. Dans la même tendance, Aït-Kadi et
al. [2] proposent la stratégie suivante :
(i) le remplacement préventif est effectué avec des composants neufs aux instants kT;
(ii) à la panne, le coût d'une réparation minimale est évalué.
103
Fournisseurs
externes
Commandes
Livraison des
quantités
commandées
>
Demandes
Utilisation par
Stockage
le client
Sorties des quantités
demandées
Figure 5.2 : Diagramme des transactions en mode classique de gestion des stocks
Fournisseurs
externes
Livraison des
quantités
commandées
Élimination
propre
Figure 5.3 : Diagramme des transactions en mode de gestion des stocks avec retour
Fleischmann [77] présente une revue de la littérature des contributions sur la détermination
des paramètres de gestion des stocks en présence de retours. Pour simplifier le problème,
on suppose que les articles reconditionnés sont aussi bons que les neufs et que la demande
peut être satisfaite indifféremment par une pièce neuve ou une pièce reconditionnée.
Le modèle le plus simple est celui qui aborde la détermination des quantités économiques à
commander dans le cas où le délai d'approvisionnement est nul et la demande et les retours
105
Kelle et Silver [112] considèrent le cas d'articles dont une proportion donnée est retournée
après un temps aléatoire de service. L'autre proportion est considérée comme perdue. Ils
modélisent le problème sous la forme d'un programme stochastique en nombres entiers
qu'ils transforment en un problème classique de détermination de taille de lots qui est
résolu en utilisant l'algorithme de Wagner-Whitin.
Toktay et al. [180] se penchent sur l'approvisionnement en composants neufs pour la
remise en état des appareils photos jetables de Kodak. Ils modélisent le problème par un
réseau fermé de file d'attente à 6 stations. En considérant que la demande suit une loi de
Poisson, ils déterminent les paramètres de la politique optimale d'approvisionnement un-
106
pour-un (chaque fois qu'un article est demandé par les clients, un article est commandé au
fournisseur) qui minimise le coût total moyen d'approvisionnement, de stockage et de
pénurie.
Heyman [98] étudie un système d'inventaire à un article où le niveau du stock s'augmente
avec les articles retournés et décroît sous l'effet de la demande, et prend en considération
l'option de l'élimination. Il montre que le problème est équivalent à un système de file
d'attente avec un seul serveur. Lorsque la demande et le processus des retours suivent des
distributions Poisson, il détermine l'expression de la politique optimale de gestion à un seul
paramètre. Lorsque les distributions de demande et des retours sont générales, il propose
une approximation de la solution.
Muckstadt et Isaac [135] abordent un problème similaire au précédent en prenant en
compte les délais de ré-usinage supposés non négligeables. L'option d'élimination n'est
toutefois pas considérée. La demande et les retours sont unitaires suivant une loi de
Poisson. La politique de contrôle de l'approvisionnement auprès du fournisseur externe est
de type (s,Q) et les produits retournés sont récupérés (ré-usinés) aussitôt que possible. Une
loi normale est associée au stock net stationnaire pour déterminer les valeurs optimales de s
et Q. Muckstadt et Isaac se basent, par la suite, sur les résultats obtenus dans le cas unitaire
pour traiter un modèle à 2 échelons.
Van der Laan et al. [182] proposent une extension du modèle précédent reposant sur une
approximation de la demande nette durant le délai d'approvisionnement pour déterminer les
valeurs optimales de s et Q. Ils proposent aussi une extension pour inclure l'option de
l'élimination.
Fleischmann et Kuik [78] utilisent des résultats généraux des processus Markoviens pour
établir l'optimalité de la politique de type (s,S) lorsqu'il s'agit de minimiser le coût total
moyen de gestion. Pour cela, ils montrent qu'il est possible de transformer le modèle avec
retours en son équivalent (s,S) traditionnel sans retours. Le principal avantage de cette
approche est qu'il devient possible de recourir aux algorithmes traditionnels de résolution
pour déterminer les paramètres de gestion (s,S).
Lorsque les retours et la demande suivent des processus de Poisson indépendants, en se
basant sur le même principe de transformation que précédemment, Fleischmann [77]
107
démontre l'optimalité de la politique de type (s,Q) pour minimiser le coût total moyen de
gestion.
Dans le cadre de cette thèse, nous présenterons les deux modèles que nous avons retenus
pour calculer les paramètres de gestion pour le cas d'étude des fauteuils roulants qui sera
examiné au chapitre 7. Les deux modèles sélectionnés sont ceux qui correspondent au
mieux à la problématique de remise en état des fauteuils roulants inutilisés à laquelle est
confrontée la RAMQ et ses centres de réadaptation. En effet, les centres de réadaptation
récupèrent les fauteuils roulants lorsqu'ils ne sont plus utilisés. Une certaine proportion dé
la flotte totale de fauteuil est donc retournée aux centres qui doivent procéder à diverses
opérations de remise en état avant de les mettre en stock et les réutiliser en même temps
que les fauteuils neufs pour satisfaire la demande. Lorsqu'il y a trop de fauteuils usagés en
stock, le surplus est envoyé vers d'autres destinations. S'il n'y a pas de fauteuil usagé en
stock pour répondre à une demande, un fauteuil neuf est alors acheté. La sélection des
modèles retenus est basée sur leur pertinence à résoudre le problème posé à la RAMQ, leur
robustesse et la simplicité de leur mise en œuvre, car la disponibilité de données fiables
n'est pas assurée. Finalement, nous avons retenu le modèle EOQ de Teunter [178] et le
modèle à un paramètre avec demande et retours poissonniens de Heyman [98].
Taux de production p
Production
Qp
Selon les politiques (l,R), durant chaque cycle, il y a une livraison d'un lot de taille Qp
d'articles manufacturés et R livraisons d'articles reconditionnés en lots individuels de taille
Qr. De même, selon les politiques (P,l), il y a une livraison d'un lot de taille Qr d'articles
reconditionnés contre P livraisons d'articles manufacturés en lots individuels de taille Qp. Il
faut noter que le modèle de Teunter est certes proche du cas de la RAMQ, qui nous
intéresse, mais il ne constitue qu'une approximation. En effet, si un fauteuil récupéré est
disponible pour répondre à la demande, on va l'utiliser en premier. On ne procédera à
l'approvisionnement que dans le cas où aucun fauteuil récupéré ne convient.
Temps
Niveau du stock
d'articles retourné.
Temps
Chaque cycle est divisé en deux phases : la phase de traitement des produits retournés et la
phase de production (voir figure 5.4). R opérations de remise en état des articles retournés
ont lieu pendant la phase de traitement des articles retournés. Durant chacune de ces R
opérations de remise en état, les articles reconditionnés servent simultanément à satisfaire
la demande et à constituer un stock. Dès que le stock maximum d'articles reconditionnés
est atteint, les opérations de remise en état s'arrêtent. La demande est alors satisfaite à
même le stock qui vient d'être accumulé jusqu'à ce que le niveau de ce stock retombe à
zéro. C'est alors la fin de cette opération de remise en état. La phase de production est
constituée d'une seule séquence de production dont le fonctionnement est similaire à
l'opération de remise en état décrite plus haut.
Le coût total est la somme du coût de stockage des articles retournés, des coûts de
lancement (setup) et de stockage durant les deux phases de remise en état et de production.
L'expression du coût total par unité de temps est donnée par [178] :
110
d,
Qr V
d
(l--)Qr+Qf
avec
f Q ?{I fi)R)
a - / ) Q: '
Si cette valeur de R^ n'est pas entière, alors on procède comme suit pour obtenir sa
valeur modifiée entière R(1'R) :
• soit R la valeur entière la plus proche de R{1'R) ;
• calculer R{l'R) tel que : R{1'R) = max {l, È] ;
(l-d/p)Qp..
(l-d/r)Qr ..
Niveau du
stock d'articles
retournés
(r-fd)Qr/r ..
L'expression du coût total par unité de temps est donnée par [178] :
Q. Qr
(5.10)
d'équations :
112
ÔCT{p'l)
= 0 pour Q{p-l) = et
dQp
dCT{p'l)
=0 et
dQr
Ce qui donne :
2Krdf
'
avec
h _ A
p(PX) _ 1
_ l J)
/ Q,
Si cette valeur de P ( P 1 ) n'est pas entière, on procède comme suit pour obtenir sa valeur
modifiée entière P ( P 1 ) :
• soit P la valeur entière la plus proche de P ( P 1 ) ;
Ici encore, pour/=0, /v=0 etp=oo, l'équation (5.11) redonne la formule de Wilson.
parce que les coûts de réparation et de stockage de cette unité additionnelle sont supérieurs
aux gains réalisés par sa réutilisation.
La demande est satisfaite par des articles réparés s'ils sont disponibles, sinon un achat
d'article neuf est effectué pour satisfaire la demande. Le délai de remise en état des articles
retournés et le délai de livraison des articles achetés sont supposés nuls. Ce modèle est
manifestement plus proche du cas des fauteuils roulants de la RAMQ.
C(N)=YimCN(T)/T
L'expression de C(N) est obtenue en remarquant que le problème à traiter est équivalent à
un problème de détermination de la longueur de file d'attente pour un système M/M/UN-l
avec préemption (voir [98] et [88]).
114
À partir des résultats de la théorie des files d'attente, Heyman dérive l'expression de C(N)
et établit les conditions d'existence de N* :
• iV* est le plus grand entier qui vérifie :
h
si
X(l-pfPN
h N(N +1)
< p — r — d, si p = 1
A 2
La valeur optimale TV* obtenue par ce modèle servira à établir la quantité maximale S) de
fauteuils de type j qui peuvent être mis en stock en attendant leur réattribution. Toute
quantité supplémentaire sera dirigée vers d'autres orientations.
Afin de mettre en œuvre ces deux modèles, il faut extraire des historiques de demande,
d'opération et de retour, les valeurs des paramètres utilisés dans ces modèles. On prendra
surtout soin de vérifier que la demande et le retour des fauteuils suivent bien des
distributions de Poisson. Ensuite, il faut avec les preneurs de décisions estimer, le plus
précisément possible, les coûts de pénurie et de stockage avant de passer au calcul des
paramètres de gestion pour quelques articles-témoins. Finalement, il faut valider les gains
espérés par les calculs mathématiques en suivant les articles-témoins pendant une période
de pilotage. Si les améliorations attendues sont avérées, alors l'application de ces modèles
pourra être étendue à d'autres articles. Sinon, des ajustements seront nécessaires soit au
niveau des paramètres, soit au niveau des coûts ou même au niveau des modèles
sélectionnés.
En conclusion, nous rappelons que nous avons analysé les impacts de l'utilisation des
composants reconditionnés. Des modèles d'aide à la sélection de ces composants ont été
décrits. Ils permettent de choisir les composants qui assurent une exploitation profitable des
équipements. Nous avons ensuite présentés deux modèles de gestion des stocks qui tiennent
compte des retours d'équipements usagés. Dans le chapitre 6 qui suit, nous analysons la
115
6.1. Définitions
Dans la littérature, on retrouve indifféremment les termes nouvelles technologies de
l'information et de la communication (NTIC), nouvelles technologies de l'information
(NTI), technologies de l'information (TI) et technologies de l'information et de la
communication (TIC). Cette dernière appellation tend à s'imposer puisque ces technologies
ne sont plus vraiment nouvelles et que leur force vient de leur capacité à acquérir et traiter
des informations puis à les partager par divers modes de communication. L'Organisation
des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) définit les TIC
comme la combinaison des technologies issues de l'informatique avec d'autres
technologies apparentées, en particulier les technologies de la communication [114].
Brangier et al. [27] définissent les TIC comme l'ensemble des techniques applicables au
traitement des informations et à la communication de ces dernières à travers des systèmes
hommes-machines. Avec le micro-processeur comme support, elles transforment des
symboles représentatifs d'une information en d'autres symboles qu'elles communiquent via
un réseau, d'une machine vers d'autres. Selon Hernandez et Joly [97], les TIC se
décomposent en trois sous-domaines : l'informatique au sens large, les télécommunications
et l'internet. Dans le cadre de cette thèse nous traiterons des contributions d'Internet et des
échanges électroniques de données (Electronic Data Interchange EDI) sur la gestion des
stocks de pièces de rechange.
toutes ces informations à partir d'un simple poste de travail permet d'améliorer la
formation du personnel, d'avoir une meilleure connaissance des équipements achetés, de
procéder aux mises à jour des équipements, ce qui peut aider à améliorer la fiabilité et la
disponibilité des équipements. Certains constructeurs mettent en ligne des forums de
discussion où les utilisateurs d'équipements peuvent faire part des problèmes qu'ils
rencontrent et obtenir des réponses d'autres utilisateurs ou des services techniques du
constructeur.
Les constructeurs, en mettant en ligne toutes ces informations, s'assurent d'un bon service à
la clientèle tout en tirant d'intéressants profits des ventes de pièces de rechange.
générer un fichier contenant les spécifications (cotes, tolérances, finis de surface, matériau,
traitements thermiques ou chimiques, ...etc.) des pièces de rechange en se basant sur le
standard STEP (ISO 10303, Standard for the Exchange of Product model data) et plus
spécifiquement sur le protocole d'application AP224 qui traite des composants mécaniques.
Lorsqu'un besoin de pièce de rechange apparaît, le fichier de spécification correspondant
est transmis à un centre d'usinage qui en extrait les informations de fabrication et procède à
l'usinage du composant. L'étape d'extraction de l'information d'usinage peut être
automatisée, entraînant une réduction significative du délai de réapprovisionnement. À
l'origine, le système a été développé par une équipe de recherche de la South Carolina
Research Authority pour le compte de l'armée américaine qui voulait conserver les
informations de certaines pièces devenues obsolètes. En utilisant des normes
internationales, l'objectif est de rendre le système flexible et utilisable par n'importe quel
logiciel de conception ou de fabrication. En plus de la réduction du délai de livraison, il
faut signaler qu'en ne conservant que des fichiers de spécifications, le processus de mise à
jour ou de modification est plus rapide et moins coûteux que s'il s'agissait de composantes
réelles gardées en stock.
Le projet des forces navales britanniques a montré que le système pouvait être
effectivement implanté puisqu'il a été possible, dans le cadre d'un projet pilote, de faire
usiner 72 articles de classe A et 103 articles de classe B selon la classification de Pareto.
Entreprise 1
l
HÏÏH
D DD 0
• DD DO
Demande
Pièces
D'importantes économies peuvent être réalisées dans le cas où des utilisateurs d'un même
type d'équipement décident d'opérer en réseau, leur système de gestion des stocks de
pièces de rechange [115] [51]. Considérons un ensemble U de Nentreprises Uj, U2, -.., UN
qui décident de gérer en commun un magasin centralisé. En négligeant les coûts de transfert
des pièces entre les différents sites, Eppen [70] a montré que le coût total CT[ résultant
122
d'une gestion individuelle est plus élevé que le coût total CTc résultant d'une gestion
collaborative. Si la demande d'un composant de rechange pour l'utilisateur [/, (i=l,2, ...,
N), suit une distribution normale de moyenne //, et d'écart-type ou Eppen [70] démontre
que :
et
D'où,
CTC<CT1 (6.1)
La mise en commun des pièces est moins coûteuse parce que des demandes plus fortes que
la moyenne apparaissant chez un partenaire sont compensées par des demandes moins
fortes chez d'autres partenaires. Cette économie est envisageable grâce au partage
d'informations et à la possibilité de transfert de pièces entre les utilisateurs. Ce principe de
collaboration est à la base du système commercial sparefinder.com [75].
Plusieurs extensions ont, par la suite, été apportées aux résultats du modèle de base
d'Eppen [82; 105]. Cherikh [39] prouve que la centralisation reste bénéfique dans le cas de
la maximisation des profits d'un système multi-installations. Eppen et Schrage [71]
apportent des modifications au modèle de base [70] en considérant des systèmes multi-
échelon et développent leurs politiques optimales de commandes. Chen et Lin [38] étendent
les résultats du modèle de base en considérant des fonctions concaves pour les coûts de
stockage et de pénurie. Même si les résultats de plusieurs travaux indiquent que la
mutualisation des stocks réduit les niveaux de stocks, il ne faut pas pour autant en faire une
règle générale puisque d'autres travaux [37;82] ont révélé, à partir de contre-exemples, que
les niveaux des stocks pouvaient augmenter après la centralisation. Yang et Schrage [194],
123
Dong et Rudi [62], Zhang [197] ont étudié les conditions sous lesquelles cette « anomalie
de la mutualisation des stocks » apparaît. Benjaafar et al. [20] démontrent que la
mutualisation est toujours bénéfique dans un système de production pour stock dans lequel
un fournisseur (manufacturier) alimente plusieurs clients qui utilisent la politique (S-1,S).
Pour des valeurs arbitraires des paramètres NS, X, pi et c, on fait varier N (le nombre de
machines dans le parc) et on obtient différentes valeurs y de pièces de rechange requises.
Les courbes de la figure 6.3 montrent l'évolution de la quantité de pièces de rechange
requises par machine (yIN) en fonction du nombre total N de machines dans le parc. On
constate que, pour un même niveau de service, cette quantité de pièces requises par
machine décroît lorsque le nombre total de machines augmente. La mutualisation des
stocks permet, dans ces cas, de baisser la quantité de pièces de rechange. Un résultat
identique est obtenu par Kilpi [115] pour des stocks de pièces de rechange de compagnies
aériennes. Il faut cependant noter que la lourdeur des modèles mathématiques rend difficile
la démonstration analytique de ce résultat. Benjaafar et al. démontrent analytiquement cet
effet de la mutualisation en considérant un système de production pour stock que nous
présentons ci-après, en l'adaptant au problème du réparateur.
124
1.6 -
1.2 -
0) I
0.8 -
0.6 -
CD
a
«a)
0.4 -
•5 0.2 -
O" o
10 20 30 40 50
Nombre de machines dans le parc
Figure 6.3 : Variation du nombre de pièces de rechange par machine en fonction de la taille
N du parc-machines et du niveau de disponibilité désiré
Si un seul stock de pièces de rechange est constitué pour toutes les machines, alors le
système est équivalent à une machine unique ( N = 1 ) avec taux de panne A d'où r = p,
qui est obtenu en posant N=l. Pour satisfaire un niveau de service NS, il faut donc un stock
sc tel que :
/ < a
c
S <
c'est-à-dire :
sc < N • s .
ps+ <a
pN< P
N -Np +p
126
NpN~l - Np + pN < 1 ; (p *= 0)
NpN'1 < 1 - pN + Np
Cette inéquation est toujours vraie puisque pour p < 1, le terme de gauche est toujours
négatif et celui de droite toujours positif. On peut donc affirmer que pour cette
configuration, la mutualisation permet toujours de réduire la quantité de pièces de rechange,
ce qui n'est pas le cas pour le problème suivant que nous allons traiter.
Considérons N entreprises qui gèrent leur stock respectif d'un composant non réparable
selon la politique « base stock » (5-1,5) sans arrérage tel qu'analysé à la section 4.3.5. Pour
chaque entreprise, des demandes unitaires indépendantes arrivent de façon aléatoire à un
taux A par unité de temps (processus de Poisson). Chaque demande occasionne la sortie
d'une pièce et la commande d'une pièce de remplacement. Le délai de livraison de chaque
pièce commandée suit une distribution quelconque de moyenne r . D'après les résultats de
la section 4.3.5, la quantité maximale S de pièces à garder, dans un contexte de gestion
individualisée, pour garantir un niveau de service NS ( NS = 1 — a ) est la première valeur
de S qui vérifie la relation suivante :
\^-<a (6.3)
SI ~
où
Si les stocks de ces N entreprises sont mis en commun, alors la quantité maximale Sc de
pièces à garder, dans un contexte de gestion centralisée, pour limiter le risque de pénurie à
un seuil prédéterminé a, est la première valeur de Sc qui vérifie la relation :
127
(6.4)
Exemple 1 :
Pour A = 0,5 r = 15 a = 0,05 JV = 10, on obtient: S=21 et Sc=205 qui est bien
inférieur à 210 (210 = 21 x 10). Il y a donc une réduction du niveau de stock. Cette
économie est observable même si on considère des valeurs réelles (non entières) de S.
Toutefois, cette réduction n'est pas toujours garantie comme le montre l'exemple 2 ci-
dessous.
Exemple 2 :
Pour A = 0,35 r = 15 a = 0,05 N = 10, on obtient : 5=14 et Sc =144 qui est
supérieur à 140. Cet exemple montre que la réduction du niveau des stocks n'est pas
toujours possible. C'est ce que Yang et Schrage [194] ont appelé « anomalie de la
mutualisation des stocks ».
Si la centralisation des N stocks est bénéfique alors si on utilise N fois le stock optimal
individuel S comme stock maximal pour le système centralisé, on doit obtenir une
probabilité de pénurie à au plus égale à a, ce qui équivaut à à / a < l .
Ce qui donne :
â ^NXjNp)™ S\
(N-S)\ Xps
Pour l'exemple 1 ci-dessus, la valeur de G obtenue est 3,54. Dans ce cas, la mutualisation
ne réduit pas les stocks. Pour l'exemple 2, on obtient G=0,012. Ce qui est conforme avec la
réduction du niveau d'inventaire observée.
Même si la mutualisation des stocks n'est pas synonyme de réduction des stocks, il est
toutefois prouvé qu'elle contribue toujours à baisser le coût total d'opération [20;82]. À
partir d'études menées sur plusieurs exemples industriels, Hillier [99] affirme que de façon
générale, les bénéfices retirés de la mutualisation des stocks sont moindres que ceux
procurés par le regroupement des commandes.
d'un coût majeur, qui est encouru à chaque commande indépendamment de la quantité
commandée, et d'un coût mineur, occasionné par chaque produit inclus dans la commande.
Dans le contexte du regroupement de commandes inter-entreprises, le coût majeur de
commande est la somme des dépenses engagées par l'entreprise 1 qui est en charge de
passer les commandes alors que les coûts mineurs de commande représentent les coûts de
transports et de transaction entre l'entreprise 1 et chacune des autres entreprises partenaires
(voir figure 6.4).
L'inconvénient du regroupement des commandes est que certains articles inclus dans le lot
ne sont pas commandés à leur rythme (cycle) optimal spécifique. Puisqu'il s'agit de
commandes anticipées pour la plupart des articles, des coûts supplémentaires de stockage
sont encourus. Le problème à résoudre est donc de trouver un compromis entre la réduction
des coûts de commande et les coûts supplémentaires de stockage.
03 2
a
3
M
--
— •
L'expression du coût total par unité de temps est la somme du coût total de commande par
unité de temps et du coût total de stockage par unité de temps :
(6.5)
131
1/2
T* = \\ (6.6)
t=l J V »=l
1/2
CT*(kz) = (6.7)
II s'agit ensuite de déterminer les kt 0=1,...,«) entiers qui minimisent CT*. Pour de faibles
valeurs de n, la solution optimale est obtenue au moyen d'une simple procédure
d'énumération. Toutefois, le nombre de points à explorer explose très rapidement et il
devient nécessaire de recourir à des heuristiques. Goyal et Satir [86] présentent une revue
des principales heuristiques développées avant 1990 qui permettent de réduire l'espace de
recherche. Depuis, plusieurs autres heuristiques ont été proposées dont l'algorithme RAND
de Kaspi et Rosenblatt [111]. Les résultats obtenus par Kaspi et Rosenblatt montrent une
amélioration par rapport aux autres méthodes disponibles au moment de sa parution. Goyal
et Deshmukh [85] élaborent une nouvelle borne inférieure de recherche et améliorent les
performances de RAND. Les heuristiques proposées par Hariga [19;94], Van Eijs [183] et
Viswanathan [186] permettent d'obtenir des solutions très proches de l'optimum.
Dans le cas du regroupement direct, l'expression du coût total par unité de temps est
donnée par :
(6.8)
je G,
1/2
(6.9)
La politique QS, aussi notée (Q, Si, S2,..., Sn), opère comme suit: chaque fois que la
consommation totale des n articles depuis la précédente commande atteint la quantité Q,
une commande est passée pour ramener le niveau de stock de chaque article i à S,. Les tests
menés par Pantumsinchai [144] indiquent que cette politique donne de bons résultats
lorsque le nombre d'articles (et donc d'entreprises) est faible et que les paramètres de coûts
et de demande sont similaires.
À la suggestion de Viswanathan [187], Nielsen et Larsen [142] développent une nouvelle
politique à revue continue Q(s,S). Selon la politique Q(s,S), la consommation totale est
contrôlée en continu alors que les inventaires individuels des articles ne le sont que
périodiquement lorsque la consommation totale atteint Q. Alors, le stock de chaque article
est contrôlé selon la politique (s,S). Lorsque s, = 5,-1, la politique Q(s,S) devient la
politique QS.
Des versions multi-produits des systèmes à revue périodique à un article ont été
développées. Le niveau d'inventaire de l'article i est contrôlé à chaque période de longueur
Tj. Le recomplètement à S, est effectué si le niveau du stock est inférieur ou égal à une
valeur donnée. Les périodicités 7; sont des multiples d'une périodicité de base T, comme
dans le cas déterministe avec regroupement indirect de la section 7.4.2. La). Deux
134
heuristiques de calcul des paramètres de gestion ont été proposées par Atkins et Igoyun
[10]. Ces auteurs ont comparé les résultats obtenus par les modèles des politiques (s,c,S) et
ceux des politiques périodiques (5,7). Ils concluent que les politiques périodiques donnent
de meilleurs résultats. Il faut toutefois noter que ces comparaisons portent sur l'efficacité
des heuristiques utilisées dans chaque politique et pas sur les politiques elles-mêmes.
Pendant longtemps donc, les heuristiques des politiques périodiques ont produit de
meilleurs résultats. Toutefois, les nouvelles heuristiques développées pour les politiques
(s,c,S) par Melchiors [128] et Johanssen [108] donnent des résultats supérieurs aux résultats
des heuristiques des politiques périodiques lorsqu'il y a de grandes variations de la
demande.
Une autre politique à revue périodique a été proposée par Viswanathan [187] qu'il note
P(S,s). L'inventaire est contrôlé à chaque intervalle de t unités de temps. À chaque revue,
une politique de type (s,S) est appliquée à chaque article i dont le niveau du stock est
inférieur ou égal à St. Une procédure de résolution est appliquée pour déterminer les
paramètres de gestion t, s, et S1, : pour chaque valeur de t, trouver la politique optimale (s,S)
pour chaque article par l'algorithme de Zheng et Federgruen [198]. La solution sera la
valeur de t qui donne le coût total le plus petit.
Nous venons de traiter des bénéfices qui peuvent être retirés de la mutualisation des stocks
à la section 6.4.1 et du regroupement des commandes à la section 6.4.2. Ces deux initiatives
impliquent des entreprises au même niveau (échelon) dans le réseau d'approvisionnement.
Dans la section qui suit nous traiterons d'un exemple de coordination entre deux entreprises
situées à des échelons différents dans le réseau. Nous considérerons le cas d'une entreprise
et de son fournisseur.
taux de production du fournisseur est P (avec P>D). Le coût de production unitaire est Cp.
Le coût de stockage unitaire par unité de temps par dollar de la valeur de l'article est £.
Considérons le cas où il n'y a pas de coordination entre le fournisseur et son client. Chacun
détermine sa quantité économique sans tenir compte de l'autre. Les quantités économiques
à produire et à commander, respectivement, QEP et QEC, sont données par :
(6.11)
L'expression du coût total dans chacun des cas est donnée par :
D QEP D
et
Q
Ec
Soit le client a suffisamment de pouvoir pour imposer que le fournisseur lui livre la quantité
exacte QEC dont il a besoin, soit le fournisseur a suffisamment de pouvoir et ne vend que
des lots de taille QEP. Appelons Q' (Q'=QEC OU Q'=QEP) la quantité qui est transigée entre
les deux. Le coût total CTSC encouru par les deux partenaires s'il n'y a pas de coordination
vaut:
CTSC = CT(Q') + CT(Q')
(6.12)
2D(S + A) (6.13)
+C
Goyal [84] a aussi considéré l'éventualité où le fournisseur peut anticiper les commandes et
fabriquer un certain nombre n de lots pour satisfaire la commande courante et (n-1)
commandes ultérieures. Il montre que le coût total vaut alors :
(6.14)
Tl
1/2
20(4- + A)
n
Les coûts totaux encourus respectivement par le client et son fournisseur sont :
D-S Q(n*)
+
Finalement le coût total CTC encouru par les deux partenaires est donné par :
Sans coordination, on a :
Avec coordination, on a :
Pour conclure ce chapitre, nous proposons un tableau récapitulatif des actions de réduction
du coût total de gestion des stocks de pièces de rechange. Ce coût total de gestion peut
généralement être exprimé comme la somme des coûts de commande, d'acquisition, de
stockage, de pénurie et de maintenance. Le tableau 6.1, ci-après, définit les différents coûts
inhérents à la gestion des stocks de pièces de rechange et suggère des pistes pour la
réduction de ces coûts.
Nous avons, dans ce chapitre, passé en revue différentes contributions des TIC à la gestion
des stocks de pièces de rechange, notamment l'accès à la documentation, les achats en
ligne, la réduction du délai de réapprovisionnement, la réduction des coûts et des niveaux
de stocks par la gestion collaborative des stocks. Le chapitre suivant est consacré à l'étude
d'un cas pratique dans un contexte de récupération d'articles usagés. Nous présenterons les
outils et le modèle développés dans le cadre du projet de recherche industriel sur les
fauteuils roulants qui constitue un cas d'application de plusieurs modèles et concepts
discutés dans cette thèse.
139
Coût de commande : il englobe • Utiliser les outils du commerce électronique pour lancer
tous les coûts de préparation, de et suivre les commandes;
A
lancement, de suivi, de réception • Développer un partenariat avec les fournisseurs (VMI,
des articles commandés. coordination production-livraison, . ..etc);
• Développer des collaborations avec d'autres utilisateurs.
• Regrouper les commandes pour profiter des rabais
d'échelle;
• Surveiller et profiter des rabais temporaires (abonnement
Coût d'acquisition : coût d'achat à des info-courriels);
C de l'article. Il s'agit d'un coût
variable • Faire régulièrement des recherches de nouveaux
fournisseurs pour étendre son bassin
d'approvisionnement et baisser ses coûts d'achat;
• Avoir recours aux articles reconditionnés.
Coût de stockage : coût variable • Réduire les quantités à garder en stock (mutualisation ou
qui englobe toutes les charges centralisation virtuelle des stocks; réduction des stocks
occasionnées par la présence d'un grâce à l'interchangeabilité des composants similaires);
article en stock (loyer, assurances,
h
taxes, intérêts, salaires, etc). Le coût • Réduire les périodes durant lesquelles il y a du stockage
de stockage d'une unité sur un (Juste-à-Temps, détermination de l'instant optimal de
horizon donné est de l'ordre de 20 à passation de commande);
60% de son coût d'acquisition. • Avoir recours aux articles reconditionnés.
Coût de pénurie : Ensemble des
• Se garder une alternative d'approvisionnement d'urgence
coûts encourus suite à une demande
(transferts latéraux ou prêts d'autres utilisateurs, etc);
non satisfaite parce que le stock est
vide. Ce coût peut être difficile à • Réduire les délais d'approvisionnement (soumission et
évaluer mais comprend commande en ligne; technique d'usinage rapide RAMP);
généralement les coûts de pertes de
capacité, de compensation des • Avoir recours à l'interchangeabilité pour des composants
clients et de report de la livraison. fonctionnellement similaires.
Tableau 6.1 : Tableau récapitulatif des actions de réduction du coût total de gestion
140
Chapitre 7
domaine d'études étant récent, aucune des différentes définitions et appellations ne s'est
encore réellement imposée. Chouinard [40] présente une discussion approfondie sur la
définition de la logistique inversée. Les travaux les plus récents parlent de chaîne logistique
en boucle fermée (closed-loop supply chain) [79]. Cette définition nous paraît la plus
appropriée car elle traite du retour des articles et de leur remise dans le circuit normal de
production et de distribution.
La récupération des produits inutilisés ou en fin de cycle de vie devient de plus en plus
importante. Elle est surtout stimulée par des préoccupations environnementales et
économiques qui engendrent diverses réglementations et initiatives. Le « Extended
Producer Responsability » est une initiative internationale dans le cadre du développement
durable qui rend tout fabricant responsable de son produit durant son cycle de vie utile et
surtout en fin de cycle de vie. L'intérêt des scientifiques pour ces problèmes s'est donc
considérablement accru au cours de la présente décennie. Plusieurs travaux ont de fait été
publiés sur la logistique inversée et le ré-usinage des produits récupérés. Mentionnons,
entre autres, les travaux de Nakashima et al. [141], Lee et al. [122], Guide et Wassenhove
[91], Klausner et Hendrickson [117], Thierry et al. [179], Baetz et Neebe [11]. Les activités
de récupération ont d'abord été réalisées et étudiées sous la pression d'intérêts écologiques.
Ces dernières années, la démonstration a été faite que ces activités étaient économiquement
rentables à condition de disposer d'outils et de modèles pour guider la prise de décision
[79]. Les articles publiés dans la littérature peuvent être classés en trois catégories. La
grande majorité de ces travaux abordent le déploiement stratégique des réseaux de
logistique inversée. Une autre partie examine la planification tactique des activités et enfin
une faible portion des publications est consacrée à l'aspect opérationnel des activités de
récupération [152].
En général, après la collecte ou l'achat des produits inutilisés, suivent les activités de
nettoyage, d'évaluation et tri, de désassemblage, de réutilisation et/ou d'élimination selon
l'ordre le plus approprié au produit [101; 119]. Selon le produit considéré, certaines des
étapes de traitement prennent plus ou moins d'importance. Par exemple, durant les
opérations de ré-usinage d'ordinateurs par IBM Global Financing, les données sur les
disques durs des ordinateurs récupérés doivent être effacées par une procédure de nettoyage
qui satisfait la norme 5220-22-m du département de la défense des États-unis. Pour les
142
fauteuils roulants, un nettoyage par vaporisation d'un mélange d'eau chaude et de produit
stérilisant est nécessaire.
Parce que les implications techniques et financières de l'ensemble des opérations
subséquentes de désassemblage, de réparation, d'inspection et de stockage peuvent être
importantes, il est impératif de pouvoir choisir l'alternative appropriée de valorisation dès
la réception des produits inutilisés : c'est l'étape de l'évaluation - tri. Pour réaliser ce tri, il
faut établir une famille cohérente de critères d'évaluation et disposer d'une liste complète
d'alternatives de récupération. Thierry et al. [179] distinguent cinq principales alternatives
de récupération : la réparation, la remise en état, le ré-usinage, la cannibalisation et le
recyclage. Ces alternatives sont présentées dans le tableau ci-dessous.
Niveau de
Options de RP Exigences de Qualité Produit résultant
désassemblage
Plusieurs familles de critères sont proposées dans la littérature pour effectuer la sélection de
l'option adéquate de valorisation [32;104;l 18;119;195]. Ces critères sont regroupés en trois
catégories : les facteurs environnementaux, les facteurs économiques et les facteurs
143
techniques. Les critères retenus étant de nature différentes et multiples, les modèles de
décisions bâtis sont généralement multicritères ou multi-objectifs [122; 147].
Dans le cadre d'un projet de recherche multidisciplinaire sur la valorisation des aides à la
mobilités usagées collectées par l'institut de réadaptation en déficience physique de Québec
(IRDPQ), nous avons développé des outils d'aide à la décision et un modèle mathématique
de prise de décision au niveau opérationnel des activités de valorisation. La valorisation
désigne l'ensemble des activités de récupération de valeur économique résiduelle de
produits inutilisés, en l'occurrence des fauteuils roulants usagés. Les outils et le modèle
développés [59] sont présentés ci-dessous.
7.2.1. Introduction
La Régie de l'assurance maladie du Québec (RAMQ) mandate 13 centres de réadaptation
situés partout dans la Belle Province pour effectuer l'attribution des fauteuils roulants aux
citoyens qui en ont besoin. Ces centres sont aussi chargés d'assurer la maintenance des
fauteuils roulants attribués. La RAMQ défraie la totalité des coûts encourus par l'attribution
et la maintenance des fauteuils. Depuis juin 2000, la RAMQ et les centres de réadaptation
ont signé une entente qui oblige les centres à récupérer tous les fauteuils roulants inutilisés
et à les valoriser [40]. Le rapport d'évaluation du projet de valorisation des aides à la
locomotion [47] indique que des économies de l'ordre de 4,35 millions de dollars ont été
réalisées pour la période allant du 15 juin 2000 au 31 décembre 2002. Ce même rapport
établit que les opérations de tri sont basées sur une grande variété de facteurs qui sont
diversement évalués et appliqués par les centres. En effet, les décisions d'orientation des
fauteuils semblent se faire à l'oeil et les coûts sont estimés mentalement avec tous les
risques d'erreurs qui peuvent survenir. D'autre part, le rapport révèle que jusqu'à 34% des
fauteuils collectés sont éliminés alors que seulement 11% sont démontés pour servir de
pièces de rechange. Au terme de l'évaluation du projet de valorisation, il a été recommandé
d'améliorer le processus de tri des aides à la mobilité collectées. Cette recommandation est
à l'origine du projet de recherche que nous avons mené conjointement avec la RAMQ et
l'IRDPQ.
144
Le tri des aides à la mobilité collectées constitue une étape cruciale du processus de
valorisation des aides à la mobilité, car elle conditionne toutes les autres opérations de
valorisation subséquentes et a des implications financières, opérationnelles et techniques
importantes. L'établissement d'une liste de critères appropriés, objectifs et faciles à évaluer,
et l'élaboration d'outils de tri procédant par étapes successives et systématiques
permettraient de garantir l'uniformité du tri et la sélection d'alternatives de valorisation
adéquates. La section 2 présente les critères retenus pour effectuer le tri. Les sections 3, 4 et
5 sont consacrées chacune au développement d'un arbre de décision, d'un outil multicritère
et d'un programme mathématique.
Après plusieurs séances de travail avec les preneurs de décision et les mécaniciens, une
liste de critères nécessaires à la réalisation des opérations de tri a été dressée. Chacun des
critères a été examiné pour sa pertinence à pouvoir faire le tri des fauteuils. Les critères
retenus ont ensuite été définis et pondérés en se fondant sur les principes de:
• Simplicité : la définition du critère doit être suffisamment simple et claire pour que
l'intervenant moyen puisse la comprendre sans ambiguïté.
• Facilité d'évaluation : l'évaluation de chaque critère doit être facile et ne pas
nécessiter d'opérations trop lourdes pour le mécanicien. Pour certains cas, plusieurs
méthodes d'évaluation sont proposées par ordre de priorité d'utilisation. Les critères
retenus et leurs façons d'être évalués doivent tenir compte de la précision des
données disponibles et de l'absence de système d'information automatisé. Dans les
cas appropriés, l'évaluation sera qualitative plutôt que quantitative.
Age : période de temps entre la date de première prise de possession (DPP) enregistrée à la
RAMQ et la date du tri (DDT).
L'âge d'un appareil est retenu comme critère de réattribution pour des raisons de fiabilité,
d'amortissement et de pertinence technologique de l'aide.
147
En l'absence de données précises sur les durées de vie des fauteuils, nous faisons
l'hypothèse qu'un fauteuil roulant a un taux de panne non-décroissant. Cette hypothèse est
vraie durant la phase d'exploitation de la plupart des équipements mécaniques. Au chapitre
5, nous avons établit qu'un équipement à taux de panne non-décroissant devenait moins
fiable en vieillissant. Ainsi, les fauteuils plus jeunes seront remis en état pour être
réattribués, alors que les autres pourraient être dirigés vers d'autres orientations. Dès que
les données sur les durées de vie des fauteuils seront disponibles, il sera alors possible de
calculer la loi de dégradation/(.) des fauteuils et de déterminer l'âge maximal des fauteuils
à mettre en réattribution à partir des modèles de décisions développés à la section 5.1.1.
L'âge est ici utilisé comme serait le kilométrage sur un véhicule automobile. Si les aides à
la mobilité disposaient d'odometre ou de compteurs du nombre de tours de roues, la lecture
de ces compteurs aurait fourni une information plus précise sur la dégradation des
composants du fauteuil. Toutefois, nous savons qu'en pratique le mode d'usage peut
affecter la fiabilité. Mais à ce stade-ci, les données disponibles ne permettent pas de faire le
lien entre l'usage d'un fauteuil et sa fiabilité. On tiendra cependant compte de l'usage qu'a
subi un fauteuil à travers d'autres critères.
Du point de vue de l'amortissement, plus un fauteuil est âgé plus il est déprécié et donc
moins intéressant à remettre en état pour être réattribué. Par contre, un fauteuil jeune est
peu amorti et donc plus intéressant à remettre en état pour réattribution, afin de récupérer
une partie de sa valeur économique.
Du point de vue de la pertinence, l'on dira que plus un fauteuil est jeune, et plus il est
conforme à l'esthétique et aux fonctionnalités des fauteuils les plus récents et par
conséquent plus apte à être remis en circulation.
Coût estimé de remise en état : se définit comme la somme des coûts anticipés de main
d'œuvre et de remplacements encourus pour remettre un appareil dans un état similaire à sa
condition lors de l'attribution précédente. Il englobe les coûts de nettoyage, réfection avec
des pièces neuves ou usagées, main d'œuvre, vérification technique. Ce coût doit être
inférieur à une limite fixée par la Régie pour que la remise en état soit envisageable à moins
d'obtenir une autorisation de dépassement
Afin d'évaluer le coût estimé de remise en état (CERE) de la façon la plus systématique et
précise possible, un module informatique relié à des bases de données est mis au point. Les
bases de données contiennent une liste de pièces de rechange, leurs coûts, leurs durées de
remplacement et toute autre information pertinente à la détermination du coût estimé de
remise en état. De plus, afin de forcer les intervenants à davantage examiner le fauteuil à
trier, une phase d'inspection des points critiques identifiés par une étude AMDEC est
incluse à cette étape.
La RAMQ accorde un montant maximal de $600 pour les opérations de remise en état pour
réattribution d'un fauteuil manuel ou d'une base mobile. Ce montant ne doit pas être
dépassé sauf dans le cas d'une aide à la mobilité devant être attribuée à un bénéficiaire
selon les articles 53.3 et/ou 51.7 de la Régie. Dans ces cas, une autorisation de la Régie doit
être obtenue avant toute action. Le respect ou le dépassement de ce montant maximal
justifie qu'une aide soit mise en réattribution ou non. Il est donc important de tenir compte
de ce facteur. En outre, son évaluation doit être la plus systématique et précise possible.
Niveau des stocks ; constitue la quantité de fauteuils d'un type donné et d'un modèle
donné présent dans l'aire d'entreposage et en attente d'une réattribution. Le stock maximum
de chaque type de fauteuil est déterminé à partir du modèle d'Heyman [98] qui a été
présenté à la section 5.2.2.
149
Étant donné que tous les établissements n'ont pas le même niveau maximal de stockage et
que tous n'ont pas un système d'information en temps réel pour gérer les stocks au moment
de l'implantation de l'outil de tri, l'évaluation de ce critère se fera de façon qualitative. Il
s'agira de se poser la question suivante : quel est le niveau du stock de fauteuils mis en
réattribution (de même type que le fauteuil à trier)? Quatre réponses seront alors
proposées : bas, moyen, élevé, surchargé.
Pour déterminer les poids des critères, nous avons procédé en 3 étapes : une phase
individuelle, une phase consensuelle et une phase de pondération en équipe. Durant la
phase individuelle, chaque preneur de décision et mécanicien participant devait classer par
ordre d'importance les critères retenus. Étant donné le nombre restreint de critères, nous
avons directement procédé à la phase consensuelle qui a donné les résultats du
tableau 7.2. Après avoir obtenu un ordre d'importance des critères, nous avons déterminé,
par la même méthode, une pondération des critères.
150
La méthode ordinale est la deuxième méthode utilisée pour déterminer la pondération des
critères. Sur un axe gradué de 1 à 10, le critère le plus important est placé à la position 1.
Ensuite, le deuxième critère en importance est placé de sorte que sa position indique
combien de fois il est moins important que le premier critère. Cette procédure est répétée
pour les autres critères. Les positions sont ensuite traduites en poids par simple résolution
mathématique.
Pour le cas qui nous intéresse, la figure 7.1 ci-dessous donne le positionnement des critères
sur l'axe gradué.
Dispo. Niveau
contractuelle stock
10
De cette échelle, on tire le système d'équations suivant à résoudre pour déterminer les poids
Pi, P2, P3 et p4 des critères :
pt = 2.5/72
pi = 10/74
On constate que les deux méthodes produisent des résultats similaires. Au début de l'étude,
la méthode Delphi était prévue pour être administrée aux preneurs de décision et la
méthode ordinale devait être employée avec mécaniciens. En fin de compte, les deux
méthodes furent administrées aux deux groupes.
e niveau du stock
AM mis en vente est-ii
inférieur à Sv«nti?
niveau du stock d
destinés au Prêt est-ii
inférieur à S™?
Prêt Démontage
interne ou pour pour les Réattribution
Apprentissage Pièces
Réemploi Expédition
dans le réseau vers un autre
Regénération du MSSS Centre
Electre III
Electre I Electre Is Electre IV
Prométhée
Electre Iv
Figure 7.3 : Arbre de décision pour choisir la bonne méthode (source : Scharlig 1996)
Notre cas d'étude est une problématique de tri, car on désire affecter chaque action
(fauteuil) à une des classes prédéfinies (alternatives de valorisation).
Même si nous avons plus de 3 classes (alternatives de valorisation), nous avons retenu la
trichotomie de Moscarola et Roy pour sa relative simplicité comparée à Electre Tri et
surtout parce que Electre Tri exige la stricte monotonicité des critères [134] qui n'est pas
vérifiée dans notre cas d'étude. La monotonie caractérise le fait qu'une action soit meilleure
que l'action juste en dessous d'elle dans au moins un critère et au moins égale par rapport
aux autres critères. Supposons que nous ayons à trier deux fauteuils #1 et #2 dont les
évaluations selon les 4 critères sont les suivantes :
Le fauteuil #2 sera jugé meilleur que le fauteuil #1 parce qu'il respecte le critère de coût de
remise en état même s'il performe moins bien que #1 selon le critère âge. La stricte
155
monotonie n'est pas vérifiée dans ce cas, puisque le fauteuil #2 est supérieur au fauteuil #1
relativement au critère coût mais inférieur relativement au critère âge. Pour que la stricte
monotonie soit respectée, il aurait fallu que le fauteuil #2 soit âgé de 2 ans ou moins. Ce
contre-exemple montre que dans le cas traité, la méthode Electre Tri ne peut être utilisée
directement.
Pour pouvoir classer les fauteuils dans plus de trois catégories, on a la possibilité
d'appliquer la trichotomie en plusieurs passes successives. Cette méthode a été employée
dans une version antérieure de l'outil de tri [126]. À cause du nombre restreint de critères, il
a été possible d'exécuter la trichotomie en une passe et de combiner le résultat obtenu avec
une portion de l'arbre de décision pour faire le choix des alternatives. Cette seconde
méthode permet de réduire considérablement le nombre de paramètres à initialiser.
b) La trichotomie de Moscarola et Roy
Cette méthode multicritère proposée par Moscarola et Roy dès 1976 trie les actions en 3
classes (supérieure, moyenne, basse) avec plusieurs actions pouvant définir une frontière
(séparation de deux classes). Pour ce faire, un ensemble B, constitué de toutes les actions-
étalons bonnes (fauteuils étalons pour la réattribution) et un ensemble M, comprenant
toutes les actions-étalons mauvaises (fauteuils étalons pour l'élimination) sont construits
en s'assurant qu'aucune action-étalon mauvaise ne surclasse une action étalon bonne (voir
figure 7.4).
La comparaison entre deux actions se fait au moyen de la notion de surclassement. Une
action 'a' en surclasse une autre 'b', si :
• 'a' est au moins aussi bonne que 'b' relativement à une majorité de critères;
• sans être trop nettement plus mauvaise relativement aux autres critères.
Ces deux conditions sont appelées conditions de concordance et de non discordance des
données du tableau des performances avec la proposition « a surclasse b ». On désigne par
tableau des performances l'ensemble des évaluations des fauteuils selon tous les critères.
La trichotomie exploite les mesures de surclassement qui existent entre les actions à classer
et les actions-étalons pour déterminer l'orientation des actions à classer. Ces
surclassements peuvent résulter de diverses procédures : algorithmes de surclassement
d'Electre I, Iv ou Is.
156
Le calcul des surclassements permet de définir 4 nombres pour chaque action a,- :
• B + ou nombre de fois que l'action à classer surclasse une action de B
• B" ou nombre défais qu'une action de B surclasse l'action à classer
• M + ou nombre défais que l'action à classer surclasse une action de M
• M" ou nombre défais qu'une action de M surclasse l'action à classer
Non
À ce stade, tous les outils sont réunis pour faire le tri. Nous avons rajouté une étape
supplémentaire, qui se situe avant l'application de la trichotomie, dans le but de pouvoir
apporter plus de détails dans le classement des fauteuils en intégrant les préférences du
preneur de décision à travers des fonctions de transfert. Les fonctions de transfert
transforment les résultats des évaluations selon chaque critère en mesures de performance
qui intègrent les préférences du preneur de décision ou les caractéristiques du processus à
modéliser. La figure 7.5 ci-dessous présente les 2 fonctions qui ont été construites pour
l'âge et le coût estimé de remise en état. Pour les 2 autres critères, les évaluations obtenues
sont directement utilisées sans passer par une fonction de transfert.
157
Performance
1.0
0.8
0.5-
0.3
0.2-
0.1
0 10 12 14
Performance
1.0
0.7
••+- -H*
100 200 300 400 500 600 700 800 Coût estimé de
remise en état
La figure 7.6 et la figure 7.7 montrent deux captures d'écran de l'interface graphique
conçue.
158
I I •I i
l«ifc,nl Motorisé
f" Cachez pour un test
I I) TOTAL.-I TiïiïT.
' . I 11 •
Dès qu'une interface fonctionnelle a été obtenue, une série de tests fut menée dans les 5
centres de réadaptation suivants : Centre de Réadaptation Constance-Lethbridge
(Montréal), Centre Montérégien de Réadaptation (St-Hubert), Centre de Réadaptation de
l'Outaouais La RessourSe (Hull), Centre de Réadaptation Lucie-Bruneau (Montréal) et
IRDPQ (Québec). Les principaux objectifs des tests étaient de vérifier la facilité
d'utilisation de l'outil, de rechercher éventuellement l'existence d'autres critères ou facteurs
de tri, d'échanger avec les intervenants de la valorisation sur les différents aspects du tri des
fauteuils et surtout de recueillir les données pour effectuer une comparaison entre les
décisions de l'outil et les décisions d'orientation des mécaniciens. Pour chaque fauteuil
testé, la décision de l'outil et la décision du mécanicien sont enregistrées. Les alternatives
de valorisation sont codées par ordre de priorité par des chiffres dans l'ordre suivant :
Remise en état pour réattribution (1), Démontage des pièces (2), Réemploi aussi appelé 3 ème
vie (3), Prêt ou apprentissage (4), Régénération ou Élimination ou envoi à CSI (5).
Au total, 79 paires de données furent recueillies lors des tests [56].
Deux méthodes d'analyse statistique ont été employées pour tester la concordance des
décisions prises par l'outil et les décisions des mécaniciens. La première méthode est celle
des coefficients Kappa. La seconde est un test des signes avec niveau de confiance à 95%.
K =^ p - (7.1)
L'arbre de tri et l'outil multicritère permettent de choisir une option de récupération à partir
de plusieurs critères. Cependant, ces outils ne prennent pas en compte les coûts induits par
chacune des options possibles, ce qui serait possible avec un programme mathématique.
Fauteuil récupéré
Évaluation et Tri
i T
!
Remise en état Réemploi (3 éme vie) Démontage Prêt | Apprentissage Régénération
!
Variables de Décision: X, Xi xs x4 x5
' Remise en état: * Remise en état minimale: * Démontage et * Stockage du fauteuil; * Élimination du fauteuil;
- démontage; - démontage; conditionnement des
- achat pièces neuves; - achat pièces recyclées; composants;
- achat pièces recyclées; - remontage;
COÛTS: - remontage;
* Stockage du fauteuil; * Stockage des composants;
* Stockage du fauteuil;
* Elimination des * Elimination des autres
* Elimination des composants démontés; composants.
composants démontés.
* Recherche de marché
REVENUS: * Prime de Réattribution * Revenu de Vente 'Vente des pièces de * Prime pour la mise en stock 'Vente des matières
rechange pour le prêt et l'apprentissage recyclables;
Le modèle que nous proposons, suppose que toutes les données requises sont connues ou
qu'un système d'information efficace est mis en place afin de générer ces données.
Notations;
Indices:
Variables :
Paramètres :
C : ensemble des composants du fauteuil qui peuvent être démontés pour servir en
cannibalisation P = R{JC et Rf]C = 0
N: sous-ensemble des composants de R qui doivent être remplacés par des pièces
neuves
17: sous-ensemble des composants de R qui doivent être remplacés par des pièces
usagées R = U \J N et Uf1iV = 0
DT : date du tri
164
Pr : prime forfaitaire fixe perçue après chaque opération de tri pour couvrir les frais de
collecte et de tri du fauteuil
CF : coût fixe encouru pour chaque opération de tri. Ce coût englobe les coûts de
collecte, de traitement administratif, de nettoyage et de tri
-ÏÏJ : pénalité encourue pour dépassement unitaire du niveau maximum permis pour le
stock du composant 7
Le revenu total potentiel Z est égal au revenu de l'alternative sélectionné duquel sont
soustraits les coûts générés par le choix de l'alternative et la somme totale n des pénalités
de violation des contraintes de stockage.
Ci)-xi}-7r (7.2)
i&V
/?2 : le revenu potentiel découlant de la sélection de l'alternative 3 ème vie ou réemploi dans
le réseau du ministère de la santé et des services sociaux. Ce revenu comprend la prime
forfaitaire de tri et le revenu moyen généré par l'orientation du fauteuil vers la 3 ème vie.
(7.4)
166
R4 = Pr+ G4 (7.6)
Ci : le coût d'une remise en état pour réattribution englobe le coût fixe de triage, les coûts
de démontage et remontage, les coûts de pièces neuves ou récupérées utilisées dans les
remplacements, le coût d'élimination des composants démontés et le coût de stockage du
fauteuil après sa remise en état.
C2 : le coût d'une remise en état en vue de l'alternative 3 ème vie ou réemploi dans le réseau
du ministère de la santé et des services sociaux. Dans ce cas, les composants ne sont
remplacés que par des pièces récupérées. Le coût d'une remise en état pour le réemploi
englobe le coût fixe de triage, les coûts de démontage et remontage, les coûts des pièces
récupérées utilisées dans les remplacements, le coût d'élimination des composants
démontés et le coût de stockage du fauteuil après sa remise en état.
167
C5 = CF + CEF (7.12)
n : la pénalité totale infligée pour violation des contraintes de stockage. Elle est constituée
de deux sortes de pénalités : les pénalités pour dépassement du stock maximum de fauteuils
et les pénalités pour dépassement des stocks de composants.
ieV
168
(K2) : le fauteuil à orienter vers l'alternative i doit être âgé d'au plus A,;
(K4) : la composante j démontée pour servir de pièces de rechange ne doit pas provoquer
le dépassement du niveau maximal du stock sinon une pénalité est imposée à l'objectif;
(K5) : le coût de chaque alternative i ne doit pas dépasser la limite de budget maximal
autorisé Bt\
Ci-Xi-Bi < 0 Vi € V (7.18)
(K6) : le fauteuil à orienter vers l'alternative i doit avoir une disponibilité contractuelle de
pièces d'au moins D,;
Di-Xi-d<0 VieV (7.19)
On obtient le programme (Po) suivant qui peut être aisément résolu par les logiciels
commerciaux d'optimisation tels que LINDO ou GAMS.
5
Maximiser Z = ^ { ( - R j — C,) • £j } — 7r
2=1
Sujet à :
a • a:* - 4 < 0 Vi G F
(/f +1)-Xi-Af < Sf Vie7
(J;- +1) • xz - A;- < ^ Vj G C
^ • ^ - Bi < 0 Vi G V
Di • x{ - d < 0 Vi G F
Contraintes de non négativité des variables, variables binaires.
Il est aussi possible de transformer le programme (Po) pour le résoudre à l'aide d'un
chiffrier (e.g. Excel) en le mettant sous la forme :
Les deux méthodes sont utilisées pour sélectionner l'alternative de tri appropriée au cas
d'un fauteuil fictif constitué de 10 composants et ayant les caractéristiques suivantes : a=3
ans; d=5 ans. Les autres données pertinentes sont les suivantes : Aj=5; A2=6; A^=8;
A4=A5=\0; D/=2; D2=D3=D4=D5=0; fi,=600$; nf=180-30/;Sf =5; / f = 4 ; l(=4; 73F=2;
ff = f3F = T4F = T5F =90; T2F=60, Pr=90$; CE=20; C^50$; Pvj=Pnj. D'autres données sont
consignées dans le tableau ci-dessous.
170
Si l'on change le niveau de stock de fauteuils orientés vers la réattribution pour l'amener au
niveau du stock maximum permis (lf = Si=5), alors la résolution donne :
Dans ce chapitre nous avons, à travers l'étude d'un cas industriel, présenté quelques
modèles et outils d'aide à la décision pour la récupération d'équipements usagés. Une des
alternatives de récupération de ces équipements usagés est le démontage des composants
dans le but de les réutiliser comme pièces de rechange à bas prix. Les outils développés
sont en phase de validation finale sur un poste pilote installé dans un centre de réadaptation.
Les résultats préliminaires obtenus sont encourageants et ont mis en exergue les apports
possibles d'une gestion à l'échelle provinciale des stocks de fauteuils et de pièces
récupérés.
172
Conclusion
Une approche globale de gestion des stocks de pièces de rechange a été exposée dans cette
thèse. L'approche préconisée a procédé par étapes successives allant de l'identification des
composants pour lesquels des rechanges doivent être tenues en stock jusqu'à l'impact des
nouvelles technologies de l'information sur la gestion des pièces de rechange. L'objectif
était de proposer une démarche globale de gestion des stocks de pièces de rechange en
présentant les modèles et les outils d'aide à la décision qui permettraient au preneur de
décision de répondre aux questions : quoi commander ? Quand le faire ? Et combien
commander ?
Nous avons suggéré une démarche d'identification des composants pour lesquelles des
pièces de rechange sont requises. Cette démarche repose sur la détermination de la criticité
de chacun des composants constitutifs d'Un équipement. Un ensemble de critères et d'outils
d'aide à la décision permettant d'évaluer la criticité des composants a été établi. Plusieurs
exemples d'utilisation de ces outils viennent souligner leur pertinence et la façon de les
utiliser.
Dès lors que les pièces de rechange sont connues, il faut déterminer les quantités requises
pour chacune d'entre elles. Des modèles ont donc été proposés pour estimer les besoins sur
un horizon d'exploitation donné. En l'absence de données, ces besoins sont établis à partir
des recommandations du fournisseur et des avis d'experts. Lorsque des données sont
disponibles, les lois de dégradations ou les historiques de consommation qui en sont
extraits permettent de déterminer, par calcul ou par la simulation, les quantités requises.
Ces quantités sont ensuite approvisionnées selon des politiques de gestion propres à la
classe de chaque pièce de rechange. Pour ce faire, différentes méthodes de classification et
un guide de sélection de la politique de gestion des stocks ont été présentés. Par la suite, les
modèles pour la détermination des paramètres des principales politiques de gestion ont été
exposés. Ces modèles déterminent, pour chaque article, le niveau du stock à partir duquel
une commande doit être placée ainsi que la quantité à commander en tenant compte des
coûts de passation d'une commande, d'acquisition, de stockage, de pénurie et du délai
d'approvisionnement qui peut être connu et constant ou aléatoire.
173
Au chapitre 4, les stratégies conjointes de gestion des stocks et de maintenance ont été
abordées. En effet, il est reconnu que ces stratégies conjointes sont plus efficaces que la
démarche traditionnelle en deux étapes qui consiste à d'abord déterminer les quantités
nécessaires à la maintenance et ensuite calculer les paramètres de gestions et
approvisionner en conséquence. Notre contribution dans ce domaine a été le développement
d'un modèle analytique de détermination de la stratégie optimale conjointe de maintenance
et d'approvisionnement qui maximise la disponibilité d'un système sous des contraintes
budgétaires.
Au chapitre 5, le recours aux pièces reconditionnées a été considéré. Nous avons présenté
les impacts des pièces de rechange reconditionnées sur les stratégies de maintenance et la
détermination des paramètres de gestion des stocks. Nous avons aussi dérivé les conditions
d'une utilisation efficiente de ces pièces usagées.
Finalement, le chapitre 7 a été consacré à l'étude d'un cas pratique d'acquisition de pièces
de rechange reconditionnées dans un contexte de développement durable et de récupération
de produits en fin de cycle de vie. Les outils d'aide à la décision que nous avons
développés dans le cadre d'un projet de recherche sur la récupération et la réutilisation des
fauteuils roulants, en entier ou sous forme de pièces, avec l'Institut de réadaptation en
déficience physique de Québec ont été exposés.
Le contenu de cette thèse a été élaboré en tenant compte des questions et des problèmes
traités dans le cadre de projets industriels. Ces travaux ont débouché sur plusieurs
contributions intéressantes dans le domaine de la gestion des pièces de rechange. Plusieurs
extensions des modèles développées peuvent être envisagées. Mentionnons, à titre indicatif,
la prise en compte des coûts de la désuétude dans les modèles de décision, les notions
d'interchangeabilité des pièces et la dépendance stochastique des pannes. Une extension
particulièrement intéressante serait de modifier le modèle du « problème du réparateur »,
174
traité à la section 2.2, pour tenir compte du fait que l'atelier de réparation ne reçoit pas un
seul mais plusieurs types de composants en panne. Chaque composant a son taux de panne
et son taux de réparation spécifiques. De plus, tous ces composants n'arrivent pas avec le
même niveau d'urgence de réparation : certains peuvent être réparés avant les autres. Il
serait alors intéressant d'appliquer les résultats des modèles de files d'attentes multi-classes
et multi-serveurs avec préemption pour déterminer les quantités de pièces de rechanges
réparables à approvisionner. On pourrait aussi modifier le modèle obtenu pour tenir compte
du fait que ces pièces de rechange ne sont pas indéfiniment réparables. Il faut s'en
débarrasser après un certain nombre de réparations.
Nous envisageons aussi une généralisation des outils et des modèles développés pour la
sélection des options de récupération des fauteuils usagés pour les étendre à n'importe quel
équipement usagé ou en fin de cycle de vie. De tels modèles généraux seraient d'une
grande utilité aux activités de récupération d'équipements usagés qui prennent de plus en
plus d'ampleur dans le contexte de développement durable que nous vivons.
Dans la plupart des modèles proposés, nous avons supposé qu'il s'agissait d'une
organisation avec une seule installation (un seul échelon). Il serait intéressant de traiter de
la gestion multi-échelon de l'approvisionnement des pièces de rechange et d'analyser les
implications aux niveaux des différents participants de la chaîne logistique.
Dans l'immédiat, tous nos efforts visent à valider l'outil de sélection des options de
récupération sur le poste pilote installé à l'IRDPQ avant de passer à son déploiement dans
les centres de réadaptation de la province du Québec.
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