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EN MANAGEMENT DE LA SANTE
PROMOTION (2017_2019)
Septembre 2019
http://ensp.sante.gov.ma
Remerciements
ii
Dédicaces
ii
Résumé
iii
Abstract
iv
ٍِخض
مقدمة :إْ عٍّ١خ ششاء اٌّعذاد اٌجٛ١طج١خ لذ رشًّ خطشا لجٍ١ب ٠زّثً ف ٟإِىبٔ١خ عذَ إخز١بس اٌّعذاد اٌطج١خ
األوثش ِشاعبرب ٌششٚط سالِخ اٌّشض .ٝف٘ ٟزا اٌس١بق ،فئْ اٌٙذف ِٓ ٘زٖ اٌذساسخ ٘ ٛاٌّسبّ٘خ فِ ٟشاعبح
سالِخ اٌّشض ٝضّٓ عٍّ١خ ششاء اٌّعذاد اٌجٛ١طج١خ فِ ٟسزشف ٝاٌّخزبس اٌسٛس ٟثزبسٚدأذ.
المنهجية :أجشٕ٠ب دساسخ ٚطف١خ ٚاسزىشبف١خ ِع ٔٙج ٔٛعٌ ٟذساسخ حبٌخ ٚح١ذح ِع ِسز٠ٛبد اٌزحٍ ً١االسزشار١جٟ
ٚاٌزشغ .ٍٟ١اسزخذِٕب أدارٌ ٓ١جّع اٌج١بٔبد ،األ ٟ٘ ٌٝٚرحٍ ً١اٌٛثبئك راد اٌظٍخ ثبٌذساسخ ٚاٌثبٔ١خ ٘ ٟاٌّمبثٍخ
اٌشجٗ رٛج١ٙ١خ ِع ِ 92شبسن ف٘ ٟزٖ اٌذساسخ ّ٠ثٍ ْٛفئخ اإلداسٚ ، ٓ١٠اٌزمٕٚ ٓ١١وزأٌه ِسزعٍّ ٟاٌّعذاح
اٌجٛ١طج١خ .ثبإلضبفخ إٌ ٝرٌه ّ٠ثً ٘ؤالء اٌّشبسو ٓ١جّ١ع ِسز٠ٛبد اٌزسٍسً اٌٙشِ ٟفٚ ٟصاسح اٌظحخ ِٓ
اإلداسح اٌّشوض٠خ ،اٌّذ٠ش٠خ اٌج٠ٛٙخ ٌٍظحخ ثسٛط ِبسخ ،إٌّذٚث١خ اإللٍ١ّ١خ ٌٍظحخ ف ٟربسٚدأذ ِ ٚسزشفٝ
اٌّخزبس اٌسٛسِٛ ٟلع ٘زٖ اٌذساسخ .
النتائج :أظٙشد ٔزبئج اٌذساسخ ِٓ جٙخ أْ عٍّ١خ اٌششاء اٌحبٌ١خ رزٛفش عٍٔ ٝمبط لٛح ِثً اٌزضاَ غبٌج١خ اٌّشبسوٓ١
ف ٟاٌذساسخ ثّشاعبح سالِخ اٌّشضٚ ،ٝوزٌه ِشبسوخ اٌّسز ٜٛاالسزشار١جٚ ٟاٌزشغ ٍٟ١ف ٟسالِخ اٌّشض ٝفٟ
٘زٖ اٌعٍّ١خ ِٓ ٚ .جٙخ أخش ٜرعبٔ ٟعٍّ١خ اٌششاء اٌحبٌ١خ ِٓ ٔمبط ضعف رعشلً سالِخ اٌّشض ٝف٘ ٟزٖ اٌعٍّ١خ،
ِثً عذَ رٛفش اٌّشٔٚخ ٌٍّشبسو ٓ١فٌ ٟجٕخ اٌششاء ٌٍزش٠ٚج ألوثش األجٙضح أِبًٔب ٌٍّش٠ض ،ثبإلضبفخ إٌ ٝلٛ١د
اٌّ١ضأ١خ ٚعذَ ٚجٛد رمٌٍّ ُ١١عذاد اٌجٛ١طج١خ.
خاتمة ِٓ :خالي ٘زٖ اٌذساسخ اٌز ٟرعذ األ ٌٝٚف٘ ٟزا اٌّجبي ف ٟاٌّغشة ،لّٕب ثٛضع ٚطف ٌذسجخ ِشاعبح
سالِخ اٌّشض ٝف ٟعٍّ١خ اٌششاء ٚلذ الزشحٕب طشلًب ٌزحس٘ ٓ١زٖ اٌعٍّ١خ رزّثً ف ٟإطالح اإلطبس اٌزٕظ ّٟ١اٌزٞ
٠ؤطش ٘زٖ اٌعٍّ١خ ،إٔشبء رذس٠ت خبص ٌٍّشبسو ٓ١فٌ ٟجبْ اٌّشزش٠بد ف ٟاٌّعب١٠ش اٌز٠ ٟجت ِشاعبرٙب ِٓ أجً
سالِخ اٌّشضٚ ٝإٔشبء ِشوض رٕس١ك ٌزم ُ١١اٌّعذاد اٌجٛ١طج١خ ٌٚالرظبي ثبٌشجىبد راد اٌظٍخ ثّٕظّخ اٌظحخ
اٌعبٌّ١خ.
الكلمات المفتاحية :سالِخ اٌّشض ;ٝاٌزمُ١١؛ عٍّ١خ اٌششاء; اٌّعذاد اٌجٛ١طج١خ .
v
Liste des Tableaux
vi
Listes des Annexes
vii
List des abréviations
viii
Table des matières
Remerciements ............................................................................................ ii
Dédicaces ...................................................................................................... ii
Résumé ........................................................................................................ iii
Abstract ....................................................................................................... iv
ملخص.............................................................................................................. v
Liste des Tableaux ...................................................................................... vi
Listes des figures ....................................................................................... vi
Listes des Annexes ..................................................................................... vii
List des abréviations ................................................................................ viii
I. Introduction ............................................................................................. 1
1 .1 Définition du problème ........................................................................................ 1
1.2. Cadre conceptuel de l’étude ............................................................................... 5
1 .3 Objectifs .............................................................................................................. 5
IV. Résultats............................................................................................... 17
4.1 .Caractéristiques des participants à l’étude................................................................... 17
4.2. Présentation des résultats des entretiens semi-structurés par thématiques .............. 19
4.2 .1 thème 1 : Facteurs organisationnels ....................................................................... 19
4.2.2 Thème 2 Facteur politique ...................................................................................... 25
4.2.3 Thème 3 : Facteurs Psychologiques ......................................................................... 33
4.3. Présentation des résultats de l’analyse des documents pertinents pour l’étude ........ 35
4.3.1 Analyse de la réglementation marocaine relative au processus d’achats des
équipements biomédicaux ................................................................................................. 36
4.3.2 Analyse de la documentation pertinente utilisée pour l’achat des équipements
biomédicaux pour l’hôpital Mokhtar Soussi de Taroudant ........................................... 42
V. Discussion .............................................................................................. 43
5.1. Discussion des résultats .................................................................................................. 43
5.2 .Validité de l’étude ........................................................................................................... 49
IV .Limites de l’étude................................................................................ 51
Conclusion et pistes d’amélioration ........................................................ 52
Bibliographie
Annexes
I. Introduction
1 .1 Définition du problème
La sécurité du patient a été définie par l’OMS en 2009 comme étant « l’absence pour
un patient d’atteinte inutile ou potentielle associée aux soins de santé »1. Selon la haute
autorité de santé en France, la sécurité du patient signifie « La réduction de tout risque
de préjudice évitable subi par le patient. Elle a pour ambition première d’éviter toute
inversion du bénéfice/risque à se faire soigner. »2 Un regain d’attention a été accordé à
la sécurité des Patients depuis une vingtaine d’années suite à la publication en 1991 par
l’Université de Harvard d’une étude sur les pratiques médicales qui a révélé que 3.7%
des admissions à l’hôpital sont source d’événements indésirables dont 69% sont
causés par des erreurs humaines et 27.6% par la négligence. Ainsi, le système de santé
Américain a enregistré des pertes financières estimées à 17 milliards de $ par an [1].
C’est le rapport « to err is human » publié en 1999 par l’Institut of Medicine des USA
qui a été à l’origine du mouvement international de la sécurité du patient par la
publication de chiffres alarmants sur l’impact des erreurs médicales évaluées entre 44
000 et 98 000 décès par an [2]. Ce rapport a été fortement médiatisé, surtout que ces
erreurs sont par définition évitables ou atténuables et a été à l’origine d’une mobilisation
mondiale au sujet de la sécurité du patient.
Les erreurs médicales sont classées troisième cause de décès aux Etats-Unis selon une
récente étude publiée en 2016 réalisée par la Johns Hopkins University School of
Medicine de Baltimore aux Etats unis. Lors de cette étude, les chercheurs Américains
ont utilisé et analysé des données colligées entre 1999 et 2013 et ont estimé que 250 000
patients décédaient chaque année suite à des erreurs médicales [3].
1
World Health Organization. WHO patient safety curriculum guide for medical
schools. Geneva: WHO; 2009
2
Haute autorité de santé .sécurité du patient .2013 Consultable à l’URL :
https://www.has-sante.fr/jcms/c_1048545 /fr/securite-du-patient ,
1
En effet, pour garantir une meilleure sécurité du patient, il faut assurer une meilleure
gestion du risque3. Il existe trois catégories de risques identifiables en établissement de
santé :
La première catégorie est directement associée aux soins, comme le risque des
infections nosocomiales, le risque transfusionnel ainsi que le risque médicamenteux…
La seconde est liée aux activités de soutien qui sont indispensables pour la mise en
œuvre correcte des soins « comme l’effectif du personnel et gestion des compétences,
achat et logistiques, équipements et leurs maintenance, système d’information…. »
Une attention particulière est focalisée sur la gestion des risques potentiels en relation
avec les équipements biomédicaux qui relève d’une technologie d’innovation et qui sont
essentiels dans la médecine actuelle. Les équipements biomédicaux sont présentés le
plus souvent comme des solutions qui vont améliorer la sécurité des patients et aussi
prévenir les erreurs médicales [2]. Cependant, les erreurs d’utilisation des dispositifs
médicaux sont une source fréquente de préjudices et de décès pour les patients. Dans de
nombreux cas, les dispositifs médicaux ont des interfaces utilisateurs mal conçues et
difficiles à utiliser aboutissant à diverses erreurs humaines [4]. Les données de la FDA
recueillies entre 1985 et 1989 ont montré que 45 à 50% de tous les rappels d'appareils
ont été causé par une mauvaise conception du produit (y compris des problèmes de
logiciel)4. En outre, la FDA reconnaît qu'une interface utilisateur mal conçue peut
entraîner des erreurs et des dysfonctionnements, même lorsqu'elle est exploitée par un
utilisateur bien formé et compétent. En réponse, la FDA a révisé son règlement sur les
bonnes pratiques de fabrication pour y inclure des exigences spécifiques relatives à
l'utilisabilité du produit [5]. Ils ont également publié des directives pour la conception
d'interface et les tests d'utilisabilité4 et ont produit un manuel de formation continue qui
traite spécifiquement des problèmes d'utilisation [6].
3
Haute Autorité de la santé, la sécurité des patients Mettre en œuvre la gestion des
risques associés aux soins en établissement de santé Des concepts à la pratique .Paris :
HAS ; 2012.
4
Food and Drug Administration. Human Factors Implications of the New GMP Rule.
Overall Requirements of the New Quality System Regulations; 1998
2
Selon une étude approfondie menée par le système national de santé britannique (NHS)
entre 1990 et 2000, 6770 incidents relatifs à l’utilisation de la perfusion / transfusion
des pompes à perfusion ont été colligés, dont 19% étaient liés à une erreur
d’utilisateur, alors que l’équipement ne présentait aucune défaillance. Il s’agissait
d’erreurs relevant probablement d’une combinaison entre une erreur du système et une
erreur de l’utilisateur [7].
Dans leur étude réalisée sur les équipements d’anesthésie, Cooper et al ont montré que
82% de toutes les erreurs médicales détectées étaient causées par une erreur humaine
[8].
En effet, la prise en compte des facteurs humains et des principes d'ingénierie des
systèmes lors de la phase de la conception des appareils est nécessaire pour avoir des
améliorations de la sécurité du patient en réduisant les erreurs lié à l’utilisation de ces
équipements biomédicaux [9,10]. Des études ont montré que les erreurs liées à
l’utilisation des équipements médicaux exposent à plus de problèmes que ceux liés à la
défaillance de ces dispositifs [8].
3
Bien que les équipements biomédicaux au Maroc nécessitent des certificats
d’enregistrement qui autorisent leur mise sur le marché5, ces derniers ne garantissent
pas le même niveau de sécurité du patient optimale pour tous les équipements. Donc la
phase d’achat de ces équipements s’avère l’étape essentielle qui va permettre de
sélectionner l’appareil qui va assurer le maximum de sécurité pour le patient. Au Maroc,
nous n’avons recensé aucune étude ayant traité le sujet, donc on ne sait pas à quel point
les acteurs impliqués dans le processus de prise de décision d’achat des équipements
biomédicaux sont outillés pour augmenter la sécurité du patient. Dans ce sens, nous
nous proposons de mener une étude pour explorer la place de la sécurité du patient dans
le processus d’achat des équipements biomédicaux dans les hôpitaux publics.
5
Dahir n°1-13-90 du 30 aout 2013 portant promulgation de la loi n° 84 -12 relatif
aux dispositifs médicaux
4
1.2. Cadre conceptuel de l’étude :
Facteurs politiques
Stratégies des acteurs
Perception de la qualité du processus d’achat des équipements
biomédicaux
Support des acteurs
Connaissance des acteurs des facteurs qui contribue à la sécurité
du patient dans le processus
Réglementation qui encadre le processus d’achat
Evaluation des équipements biomédicaux
5
Objectif général :
Objectifs spécifiques :
6
II .Revue de la littérature
La performance des prestataires de soins et les facteurs du système de travail qui réduit
leurs capacités à effectuer leur travail doivent être prises en comptes dans les efforts
visant l’amélioration de la sécurité du patient [14].
Dans ce sens nous pouvons citer le Modèle de système de travail SEIPS [Initiative
d'ingénierie des systèmes pour la sécurité des patients] un cadre conceptuel qui englobe
plusieurs aspects présenté dans d'autres modèles [15].
Le modèle SEIPS est basé sur le modèle de qualité de Donabedian (1978) [16].
La structure est définie comme : « Le contexte dans lequel les soins sont prodigués et a
été décrite comme incluant les ressources matérielles (installations, équipement, argent),
les ressources humaines (personnel et leurs qualifications) et la structure
organisationnelle (méthodes d’évaluation par les pairs, méthodes, remboursement)»
[17].
Le processus est : « ce qui est réellement fait pour donner et recevoir des soins» [17].
Les résultats pour les patients sont mesurés par « les effets sur l’état de santé des
patients et des populations » [17].
Selon le modèle SEIPS de système de travail et de sécurité des patients, la sécurité des
patients est un résultat qui émane d’une part de la conception des systèmes et d’une
autre part des processus de travail. Donc on peut en déduire que pour l’amélioration de
la sécurité du patient nous devons examiner les facteurs du système de travail et les
processus spécifiques impliqués qui contribuent positivement ou négativement aux
processus et aux résultats. En plus les organisations de santé « saines » veillent à
l’amélioration de la santé et la sécurité de leurs patients, mais aussi sur la santé et la
sécurité de leurs professionnels de santé [18,19].
7
restructuration des conceptions des systèmes et des processus de travail. Mais à cause
d’une pénurie des compétences en ingénierie des facteurs humains et des systèmes il est
difficile de reconcevoir un système et en particulier dans les organisations de soins de
santé [20].
On note aussi que les différents niveaux de facteurs pouvant provoquer des erreurs
humaines et des accidents sont bien identifiés dans la littérature sur les facteurs humains
[21,22].
Dans ce sens, Moray (1994) a fait la proposition d’un modèle de systèmes qui est
hiérarchiques avec la définition de plusieurs niveaux d’interaction homme-système et
organisés comme suit de manière hiérarchique : premièrement les dispositifs physiques,
deuxièmement l’ergonomie physique, troisièmement le comportement individuel,
quatrièmement le comportement d'équipe et de groupe, cinquièmement le
comportement d'organisation et de gestion, sixièmement les règles légales et
réglementaires et septièmement les pressions sociétales et culturelles [23].
Le Dispositif médical est définit par : « Tout article, instrument, appareil ou équipement
utilisé pour prévenir, diagnostiquer ou traiter une affection ou une maladie, ou détecter,
mesurer, rétablir, corriger ou modifier la structure ou la fonction de l’organisme à des
fins de santé. En théorie, l’action d’un dispositif médical n’est pas obtenue par des
moyens pharmacologiques ou immunologiques, ni par métabolisme.»7
6
Organisation mondiale de la santé .La résolution WHA60.29 pour les technologies de
la santé. Geneva: WHO; 2007
7
http://www.ghtf.org/documents/sg1/sg1n29r162005.pdf
8
Les équipements biomédicaux sont définit par : « Dispositifs médicaux nécessitant des
activités d’étalonnage, maintenance préventive et corrective, de formation des
utilisateurs, et de mise hors service – activités qui relèvent d’ordinaire ingénieurs
biomédicaux. L’équipement médical est utilisé aux fins spécifiques du diagnostic et du
traitement de maladies ou de traumatismes, ou de la réadaptation des patients, et il peut
être employé seul ou en association avec du matériel auxiliaire ou consommable, ou
d’autres dispositifs. L’équipement médical n’inclut pas les dispositifs médicaux
implantables, jetables ou à usage unique.» 8
Cette résolution qui a mis en exergue les problèmes provoqués par une mauvaise
utilisation de ces technologies, et insisté sur la nécessité de déterminer des priorités
dans le choix et la gestion des technologies de la santé, et en particulier les équipements
biomédicaux. Ce qui a incité l’OMS à instaurer comme objectif stratégique « d’élargir
l’accès aux technologies et produits médicaux et d’en améliorer la qualité et
l’utilisation. » Grâce à cet objectif et la résolution WHA60.29, une initiative mondiale
en faveur des technologies de la santé (GIHT) a été créée, et financée par la Fondation
Bill & Melinda Gates. La finalité étant d’élargir l’accès aux technologies essentielles de
la santé à des prix accessibles pour tout le monde et veiller à une lutte efficace contre
les problèmes de la santé.9
L’OMS, engagée dans cette dynamique, a publié en 2012 une série technique
concernant les technologies de la santé pour guider les pays membres dans
l’amélioration de leurs systèmes de santé. Elle a fait le plaidoyer pour la généralisation
dans les pays de LMIC « Low and middle income countries » de l’outil ETS:
évaluation des technologies de la santé, en anglais « Health Technology Assessment
» (HTA), utilisé depuis la fin du 20 ème siècle dans les pays développés7, et qui se
définit par l’International network of agencies for health technology assessment
(INAHTA) comme « un champ multidisciplinaire de recherche étudiant les implications
8
Organisation mondiale de la santé. Série technique de l’OMS sur les dispositifs
médicaux Évaluation des technologies de la santé : dispositifs médicaux. Genève: OMS;
2012.
9
Organisation mondiale de la santé. Série technique de l’OMS sur les dispositifs
médicaux Évaluation des technologies de la santé : dispositifs médicaux. Genève: OMS;
2012.
9
médicales, sociales, éthiques et économiques du développement, de la diffusion et de
l’utilisation des technologies de santé »10 .
L’ETS est considéré comme l’un des trois domaines d’action qui assure une garantie
d’une introduction et utilisation des technologies de la santé de façon appropriée. Le
deuxième domaine comprend la réglementation. Enfin, le troisième domaine d’action
concerne la gestion basée sur l’acquisition ainsi que l’entretien de la technologie
durant son cycle de vie. Les systèmes de santé sont plus performants lorsque ces trois
domaines d’action complémentaires sont clairement différenciés mais se renforcent
mutuellement par des liens et des échanges. 7
En 2014, les états membres de l’Assemblée des pays membres de l’OMS ont adopté la
résolution WHA67.2311 qui les incite à intégrer dans leurs systèmes de santé nationaux
l'ETS, et ceci par des organismes indépendants de préférence afin de prendre des
décisions publiques basées sur les données probantes et de les encourager à travailler en
réseaux avec des agences spécifique à L’ETS existantes dans plusieurs pays comme le
« Health Technology Assessment International » (HTAi) et l’INAHTA. Ainsi cette
organisation en réseau devait favoriser l’échange des rapports et devait constituer une
base de données pertinente permettant de choisir les équipements biomédicaux
optimaux garantissant la sécurité des patients dans la phase d’achat. 7
En 2015, l’OMS a réalisé un sondage pour avoir une idée sur l’utilisation de l’HTA par
les pays membres qui a révélé que le manque de ressources humaines qualifiées
semblait être le principal obstacle à la production et à l’utilisation de l’ HTA.12 Bien
que dans la zone EMRO 52% des pays effectuaient des activités HTA ou similaires, il a
été souligné que près de 75% d’entre eux ont affirmé que le principal obstacle à
l’utilisation du HTA est de convaincre les décideurs de tenir compte des donnée
probantes qu’elle génère dans la prise de décision.13
10
International Network of Agencies for Health Techno-logy Assessment. Disponible à
l’ URL:http://www.inahta.org/
11
Organisation mondiale de la santé. La résolution WHA67.23 sur l'évaluation des
interventions et technologies de santé (ETS) en appui à la couverture sanitaire
universelle. Genève: OMS; 2014.
12
World Health Organisation. Global Survey on Health Technology Assessment by
National Authorities Main findings . Geneva: OMS;2015.
13
The WHO Regional Committee for the Eastern Mediterranean. Health Technology
Assessment (HTA): A Tool for Evidence-Informed Decision Making in health
Technical Meetings . Kuwait: WHO EMRO; 2015
10
Au Maroc, selon des enquêtes réalisées par la DHSA dans le cadre de la sécurité du
patient, la première en 2005 dans les hôpitaux universitaires, il a été révélé que 14,8%
des admissions ont été associées à un événement indésirable dont 86% étaient
évitables14. Et la deuxième en 2009 dans les hôpitaux généraux, il a été révélé que
15.9% des patients ont été victimes d’un évènement indésirable15.
Le Maroc a fait une réforme de son système de santé à travers la promulgation de la loi
cadre 34-0916. En particulier cette loi incite les établissements de soins au
renforcement de la sécurité du patient « dans l’article 12 » et a également prévu
l’évaluation de la qualité des soins en vue de l’accréditation des établissements de santé
par le comité national d’évaluation qui n’a pas encore été créé jusqu’aujourd’hui.
17
En Aout 2013, la loi n° 84 -12 relative aux dispositifs médicaux , indique que les
dispositifs médicaux doivent présenter un niveau élevé de sécurité d’utilisation pour les
patients, les professionnels et les tiers et répondre aux exigences essentielles de qualité,
de sécurité et de performance en respectant la réglementation en vigueur. En plus dans
cette loi une obligation d’enregistrement de tous les types des dispositifs médicaux par
le comité national des dispositifs médicaux avant leurs mises sur le marché, une
obligation de notification des évènements indésirables par les utilisateurs et les
responsables des établissement de la santé ainsi que les fournisseurs des dits dispositifs
et enfin elle a fixé les conditions dans lesquelles un dispositif doit être retiré du marché
lorsqu’il menace la sécurité des patients.
En 2014, le ministère de la santé a mis en place la Circulaire n°83 du 21 novembre
18
2014 ayant pour objet l’ instauration d’un dispositif de notification des événements
indésirables liés aux soins avec la nécessité de l’établissement d’un rapport hospitalier
en matière de sécurité des patients, ensuite une plateforme sur internet a été créé pour
faciliter le signalement des EI par les professionnel de la santé de façon confidentiel et a
14
Direction des hôpitaux et des soins ambulatoire du ministère de la santé du Maroc,
Enquêtes sur les évènements indésirables réalisées dans les hôpitaux universitaires
par la DHSA ; en 2005
15
Direction des hôpitaux et des soins ambulatoire du ministère de la santé du Maroc,
Enquêtes sur les évènements indésirables réalisées dans les hôpitaux généraux ; en
2009.
16
La loi cadre 34-09 relatives au système de santé et à l’offre des soins , en Juillet 2011
17
Le dahir n°1-13-90 du 30 aout 2013 portant promulgation de la loi n° 84 -12 relative
aux dispositifs médicaux
18
Ministère de la santé, Circulaire n°83 ayant pour objet l’Instauration d’un dispositif
de notification des événements indésirables liés aux soins, du 21 novembre 2014
11
permis le suivi de ces déclaration par le responsable de l’unité de gestion de risque de
l’établissement, le directeur de l’établissement jusqu’au niveau central.
12
III. Méthode de recherche
Le devis approprié est l’étude de cas, type cas unique. Ce devis permet d’analyser en
profondeur le degré de la prise en compte de la sécurité du patient dans le processus
achat des équipements biomédicaux car c’est le plus adapté selon Yin à l’analyse de
l’implantation d’une intervention [24].
13
Critères d’inclusion :
Les personnes ayant participé aux comités d’achat des équipements biomédicaux.
Les utilisateurs de ces appareils.
Les gestionnaires impliqués dans le processus de prise de décision d’achat.
Critères d’exclusion :
Les acteurs qui ne sont pas impliqués à aucune étape du processus d’achat des
équipements biomédicaux.
Les personnes refusant de participer à l’étude.
3.2.2 Échantillonnage
Nous avons procédé à un échantillonnage non probabiliste avec un choix raisonné
qui sera composé des acteurs impliqués dans le processus d’achat au niveau central,
régional et aussi au niveau du DMS de Taroudant et de l’hôpital Mokhtar Soussi. Pour
la planification de notre échantillon, on a estimé que notre population cible sera
composée de 29 personnes.
Variables indépendantes
Les variables indépendantes sont représentées par des facteurs susceptibles d’impacter
positivement ou négativement le degré de prise en compte de la sécurité du patient dans
le processus d’achat des équipements biomédicaux, à savoir :
Facteurs politiques :
Stratégies des acteurs
14
Evaluation des équipements biomédicaux.
Facteurs organisationnels :
Schémas de communications utilisées au sein du processus d’achat.
Participation des acteurs dans la prise en compte de la sécurité du patient
dans le processus d’achat.
Facteurs psychologiques :
Attitudes des acteurs envers la prise en compte de la sécurité du patient
dans le processus.
L’analyse documentaire
Nous avons procédé à une analyse des documents pertinents établis et utilisés dans le
processus d'achat comme les textes réglementaires, les notes de service, les rapports de
réunions, les CPS d’achats des équipements biomédicaux, les procès-verbaux de
réception de matériel biomédicaux … « voir annexe 1 »
Entretiens semi-directifs
Sur la base du cadre conceptuel des grilles d’entretien semi - directifs ont été conçues
(voir annexe 2 ,3,4,5 , 6,7,8 et 9) pour collecter les données auprès des différents
acteurs impliqués dans le processus d’achat des équipements biomédicaux au niveau
stratégique et opérationnel. Il est à signaler que ces grilles d’entretien ont été testées
avant la réalisation des entretiens avec un responsable au niveau central qui est
familiarisé avec le processus d’achat et des responsables et utilisateurs au niveau de la
DMS et l’hôpital qui n’ont pas participé à l’étude. Lors de ces entretiens nous avons
commencé par la présentation du sujet de l’étude au participant à l’étude. Ensuite, nous
avons demandé la permission d’enregistrer l’entretien et en cas de refus nous avons
adopté la prise de note. En pratique 17 interviewés ont accepté d’être enregistré et 12
interviewés ont préféré la prise de note durant l’entretien, après nous avons demandé
aux participants de partager avec nous leurs expériences suivant les différentes
thématiques de notre guide d’entretien spécifique à chaque catégorie de notre
population cible.
15
3.5 Plan d’analyse des données
L’analyse qualitative a été réalisée par l’analyse du contenu, nous avons procédé à une
retranscription du corpus des enregistrements, une réécriture de l’ensemble des propos
tenus par les interviewés lors des entretiens semi structurés, puis un dépouillement
vertical en passant en revue tous les thèmes de chaque entretien et en codant l’ensemble
des données y compris les profils des personnes interviewées. Ensuite un dépouillement
horizontal des discours des différents acteurs dans le but de retrouver les principaux
thèmes, puis catégorisation thématique sur la base des objectifs de l’étude avec
utilisation des « verbatims » pour appuyer certaines idées. Et nous avons réalisé une
analyse selon la fréquence, les différences et les congruences des thèmes.
3. 6 Echéancier :
ACTIVITES DATE
3 .7 . Considérations éthiques :
Nous avons établi des demandes d’autorisation pour la réalisation de l’étude, et pour la
collaboration au cours de la collecte des données, nous avons adressé aux directions
centrales DEM, DHSA, DMP, au centre anti poison et au Centre national de
radioprotection, le directeur régional de la santé de Souss Massa, le délégué du
ministère de la santé à la province de Taroudannt et au directeur de l’hôpital site de
notre étude. Un consentement éclairé oral a été obtenu de la part de chaque participant à
l’étude avant la tenue des entretiens, en rappelant clairement les règles éthiques et de
l’anonymat des propos recueillis.
16
IV. Résultats
17
Tableau N°II : Répartition des participants à l’étude par niveau d’analyse et par
fonction
18
4.2. Présentation des résultats des entretiens semi-structurés par thématiques:
Une responsable de la pharmacovigilance au centre anti poison a précisé qu’en plus des
feedback écrit qu’elle envoie à chaque notification plusieurs actions de communication
ont été réalisées pour promouvoir la notification des incidents, le verbatim suivant est
significatif :
19
ou émail s’ils sont disponibles et aussi on fait une réponse écrite à la personne qui a
notifié l’incident. »
Un responsable au CNRP a ajouté : « normalement c’est notre centre qui recueille les
incidents relatifs au rayonnement ionisant mais on n’a pas reçu de notification
concernant les hôpitaux du Maroc.»
« Apres détermination des besoins, chaque fin d’année, on demande à chaque service
de nous déterminer par écrit leur liste des besoins. Soit on achète ces équipements
nous-même si notre budget le permet, soit on demande son achat à la hiérarchie c’est à
dire la délégation, la région ou bien le central. »
De son côté, le biologiste a confirmé l’utilisation des demandes écrites pour formuler
les besoins :
« On identifie les besoins au sein de notre service et on fait une demande écrite au
directeur avec les justifications nécessaires et par ordre prioritaire car on n‘ a pas
encore assuré toutes les analyses basiques dans un laboratoire provincial. »
20
Dans ce sens, un médecin traumatologue a déclaré : « En cas de survenue de problème
lors de l’utilisation d’un appareil la procédure adoptée par notre service ,est
d’informer l’infirmier chef ou le médecin chef du département et c’est lui qui procède à
compléter la procédure administrative par une demande écrite à
l’administration….C’est très utile de notifier les incidents liés à l’utilisation des
équipements biomédicaux mais j’aimerai bien recevoir un feedback du central pour
ma notification . »
Mais une infirmière en réanimation a affirmé qu’en plus de la communication orale, elle
note les incidents liés à l’utilisation des appareils dans le cahier de consigne. « On
notifie les incidents liés à l’utilisation des équipements biomédicaux sur le cahier de
consigne et c’est la responsable du service qui poursuit la procédure administrative. »
21
nous tenir informé d’avance, elles nous informent lorsqu’ elles ont besoin des crédits.
On a réalisé un système d’information GMAO pour pouvoir avoir une idée sur ce qui se
passe au niveau régional et provincial mais les services déconcentrés n’ont pas adhéré
à cette démarche. On a fourni aux services déconcentrés des CPS types pour l’achat de
plusieurs équipements, mais du point de vue réglementaire ils n’ont pas d’obligation de
les respecter en pratique ils s’inspirent de ces CPS pour réaliser leur propre CPS au
niveau local ».
Deux interviewés du niveau d’analyse stratégique au niveau local ont déclaré qu’ils ne
sont pas satisfaits de la participation de l’administration centrale dans l’amélioration de
la prise en compte de la sécurité du patient dans le processus d’achat des équipements
biomédicaux.
Un responsable au niveau de l’hôpital a déclaré : « Je suis parmi les gens qui incitent ses
subordonnés et le personnel soignant à veiller au respect de la sécurité du patient,
malgré que notre hôpital ait déjà obtenu 3 prix au concours de qualité, franchement
on n’a pas eu le soutien nécessaire de la direction centrale ,car elle nous a pas fourni
22
les moyens matériels et humains nécessaires pour améliorer les prestations de
l’hôpital. »
« Pour les dossiers d’appel d’offre type ils existent, mais ce n’est pas généralisé à tous
les équipements. Pour les équipements lourds, l’achat est réalisé au niveau central. »
Et d’autre part, ils ont soulevé que le niveau opérationnel participe aussi à la prise en
compte de la sécurité du patient dans le processus: « La sécurité du patient est bien
prise en compte dans la détermination des caractéristiques techniques initiales des
appareils mais pour prendre la décision finale la notion du moins disant est la plus
dominante…….je suis rassuré de la présence de la sécurité du patient dans le
processus puisque les praticiens sont membres aussi du comité d’achat qui sont mieux
placés que moi pour juger la capacité de l’équipement objet d’achat à assurer la
meilleure sécurité du patient. »
23
« La première des choses on détermine les caractéristiques des appareils en
concertation avec les praticiens utilisateurs qui vont utiliser ces appareils dans une
réunion pour valider les caractéristiques techniques des appareils ».
« Il faut impliquer tous les acteurs dans l’identification des besoins c’est-à-dire
impliquer les utilisateurs directs et aussi nous impliquer comme équipe biomédicale car
nous pouvons être très utiles même dans cette phase car nous suivons l’actualité des
innovations technologiques .même si c’est pas nous au niveau de la délégation qui
allons financer l’achat , on aimerait bien être impliqués dans toutes les réunions
d’identification des besoins ,car par exemple si l’achat est financé par l’INDH ou
d’autres financeurs généralement on n’est pas concerté avant ,possible jusqu’à la phase
de mise en service pour pouvoir intervenir dans la phase de la maintenance de ces
appareils. »
L’infirmier chef du bloc a ajouté : « pour juger qu’un appareil est sécurisé on se base
essentiellement sur la facilité d’utilisation par les praticiens, par exemple on a reçu de
la part de la DEM une colonne de cœliochirurgie qui est un équipement très
sophistiqué mais les praticiens ne l’ont pas pu utiliser car ils ont jugé qu’il était très
compliqué pour eux. »
24
Par contre un médecin radiologue a affirmé : « Pour moi, je me base sur l’expertise de
l’équipe biomédicale qui est présente au moment de la réception et qui vérifie la
sécurité des appareils pour les patients et pour les utilisateurs. »
25
En outre, Deux interviewés (un responsable au niveau de l’hôpital, un représentant du
CLIN) ont affirmé que les contraintes budgétaires entravent la sécurité du patient dans
le processus : « Le problème de la qualité du processus est le budget qui n’est pas
suffisant. »
26
« La sécurité du patient n’est pas mesurable dans le processus d’achat, car on se base
sur l’avis des praticiens à l’aide de leurs expériences ce qui n’est pas mesurable car on
n’a pas des critères palpables de la prise en compte de la sécurité du patient dans le
processus. »
Par contre, six interviewés utilisateurs des équipements biomédicaux dont un médecin
chirurgien ne sont pas satisfaits des achats réalisés au niveau local, dans ce sens un
urologue a affirmé « je ne suis pas satisfait à 100 % de la qualité des appareils
achetés pour notre hôpital surtout pour le matériel jetable et accessoires des
équipements comme les manches des bistouris ».
Tous les utilisateurs des équipements biomédicaux ont déclaré qu’il y avait beaucoup de
pannes pour les appareils vétustes .un technicien radio a déclaré : « Les anciens
équipements présentent des pannes fréquentes par exemple nous avons une
développeuse d’ancienne génération qui dépasse les 15 ans d’ancienneté, elle imprime
des films de mauvaise qualité ce qui nous amène à refaire l’examen, ce qui implique
une dose inutile au patient qui menace sa sécurité. Ou bien, nous allons augmenter les
constantes c’est-à-dire plus de dose radioactive au patient ce qui menace sa sécurité
aussi ».
Une infirmière chef de service a ajouté : « on a des pannes fréquentes dans les lampes à
fente, l’audiogramme, l’autoclave…notre problème réside dans l’absence de contrat de
maintenances pour aucun appareil au sein de notre service. »
27
défaillances dans la technologie adoptée dans sa conception, l’ancien scanner de 2
barrettes que nous avons ayant une ancienneté de plus de 15 ans ne présente pas ces
problèmes …l’ancien scanner est plus facile à utiliser. »
4.2.2.2 Sous thème 2 : Connaissances des acteurs des facteurs qui contribuent à la
prise en compte de la sécurité du patient dans le processus.
Une responsable à la DEM a affirmé : « Je crois que seuls les ingénieurs et les
techniciens biomédicaux ont bénéficié de formation dans le cadre de réception des
équipements ou bien lors du suivi des contrats de maintenance ,mais pas de formation
spécifique aux participants des comités d’achats des équipements biomédicaux. ….Il
faut former les participants aux comités d’achat au niveau régional et réaliser des
achats à travers une centrale d’achat au niveau de chaque région. »
28
« Je n’ai jamais reçu une formation concernant les critères à respecter en matière de
sécurité du patient lors de l’achat des équipements biomédicaux. »
On note aussi que parmi les dix interviewés du personnel paramédical, quatre entre eux
ne sont pas satisfaits de cette formation et six d’entre eux n’ont jamais participé à une
telle formation.
Une anesthésiste ajoute que : « Je n’ai jamais assisté à une formation depuis 11 ans de
services dans la réanimation, ce sont les anciens anesthésistes dans le service qui
forment les nouveaux recrutés sur la manière d’utilisation des appareils. »
29
de flexibilité à l’acheteur pour pouvoir favoriser l’équipement qui présente une
meilleure sécurité du patient. »
Par rapport à la notification des évènements indésirables tous les interviewés ont déclaré
que la réglementation marocaine impose la déclaration de ces incidents.
• Une fois le crédit est accordé, on passe à la troisième phase relative au montage des
d’appels d’offre qui est purement technique qui se fait par les administrateurs .après
le transfert des dossiers des appels d’offre aux instances financière et à la hiérarchie
pour validation et étude.
• La quatrième phase correspond à l’ouverture des plis, elle est assurée par une
commission locale qui se compose des membres appartenant à la santé et au ministère
des finances et parfois le ministère du commerce lorsqu’on dépasse le seuil de 2
millions de dirhams ; après l’ouverture des plis la commission se réunit et ainsi elle
propose au maitre d’ouvrage l’attributaire du marché en respectant les directives des
règlements de consultation émanent du décret des marché publique de 2013. »
30
Pour les deux participants représentant le service technique (ingénieur biomédical et
technicien biomédical) ont ajouté :
« Pour nous, en tant que personnel technique on vérifie le CPS avant l’ouverture des
plis, et au cours de l’ouverture des plis on vérifie la conformité des caractéristiques
techniques des appareils présentés par les concurrents avec les caractéristiques
techniques exigées par le CPS et nous éliminons ceux qui ne sont pas conformes, pour
passer après au comité administratif qui tranche sur le choix final de fournisseur qui
présente des appareils ayant le prix le moins disant. »
« Parmi les critères, le plus important qui a été pris en compte dans le choix final de
l’appareil objet d’achat est le respect des caractéristiques techniques décrites par
l’hôpital comme la cadence de l’automate et le nombre de tests décrits par heure. »
31
d’abord sensibiliser le personnel sur l’intérêt des recherches évaluatives pour
améliorer les prestations de soins »
D’autre part une responsable à la DEM a ajouté : « …Nécessité d’une unité de veille
technologique dans une direction centrale pour fournir aux participants des comités
d’achats des informations supplémentaires sur les équipements possédant des
technologies innovantes qui assurent une sécurité de patient optimale. »
32
généré par l’ETS, pour que l’instauration de l’évaluation des équipements biomédicaux
soit réussie au Maroc :
« Bien qu’une telle base de données pourra être utile en théorie pour les participants
aux comités d’achat, je crois que l’évaluation des technologies de la santé ne sera pas
utile avant de préparer un terrain favorable à son implantation. »
Les trois autres participants aux comités d’achat (le biologiste, l’ingénieur biomédical,
et le technicien biomédical) ont été très enthousiastes à l’idée d’implanter l’évaluation
des technologies de la santé. Le verbatim suivant est significatif : « L’évaluation des
équipements biomédicaux va nous être très utile, j’aimerai bien qu’elle soit adoptée au
Maroc. »
33
un responsable au niveau du SEM au niveau de la région, un responsable au niveau du
DHSA, une responsable au niveau de la pharmacovigilance au Centre anti poison) ont
déclaré qu’ils ne se considèrent pas responsable de cet incident. Par exemple un
responsable au niveau de la délégation de la santé à Taroudannt a déclaré « je ne me
sens pas responsable du matériel, je suis responsable de la sécurité du patient et je
considère que ce matériel a été acheté avec la bonne volonté derrière durant tout le
processus achat. Par exemple un automate qui ne donne pas le bon résultat, un
tensiomètre qui ne donne pas la bonne tension ca nuit à la sécurité du patient. Je ne me
sens pas coupable pour ça si on a fait toute la procédure administrative et technique
dans le processus d’achat. Ce qui relève de ma responsabilité est que je dois réformer
le matériel une fois que je découvre que cet équipement menace la sécurité du patient. »
34
utilisateurs des appareils qui doivent veiller à la sécurité des patients ce n’est pas nous
les administrateurs. »
Par contre, quatre interviewés utilisateurs des appareils ont déclaré que l’utilisateur est
le principal responsable en cas de préjudice au patient liés à l’utilisation des appareils :
« Je considère que je suis le premier responsable, par exemple si le malade a reçu une
petite brulure à cause du bistouri électrique défaillant ou mal utilisé, un problème de
plus pour le patient, je considère que c’est moi qui doit veiller à éviter ce problème. »
4.3. Présentation des résultats de l’analyse des documents pertinents pour l’étude
Dans le but de décrire le processus d’achat des équipements biomédicaux actuel, on a
procédé à une analyse des documents pertinents établis et utilisés au cours du processus
35
d'achat comme les textes réglementaires, les notes de service, les rapports de réunions,
les CPS d’achats des équipements biomédicaux, les procès-verbaux de réception de
matériel biomédicaux.
Le décret du 20 mars 2013 instaure comme principe de base pour l’attribution des
Marchés publics l'appel d'offre, le décret prévoit trois (3) procédures qui limitent la
concurrence : Appel d’offres restreint, marchés négociés et prestations sur bons de
commande. Mais, 80% des marchés publics sont passés sous forme d’appels d’offre
ouverts. C’est pour cette raison qu’on va se focaliser sur cette forme spécifique dans la
suite de l’étude.
Le tableau N°1 présente une synthèse des étapes du processus d’achat des équipements
biomédicaux selon la réglementation marocaine (décret des marché publique de 2013,
CCAGT de 2016, La loi n° 84 -12 relative au dispositif médicaux, Arrêté du ministre de
la santé n° 114-16 15 janvier 2016 relatif à l’enregistrement des dispositifs médicaux et
le Circulaire N° 83 du 21 novembre 2014 );
36
Tableau N°III : Présentation des étapes du processus d’achats des équipements biomédicaux selon la réglementation marocaine
Cas d’un appel d’offre ouvert
37
concerné par la prestation objet du marché ;
- un représentant de la Trésorerie générale du Royaume ;
- un représentant du ministère chargé des finances lorsque le montant estimé du
marché est supérieur à cinquante millions (50.000.000) de dirhams toutes taxes
comprises.
Le président de la commission s’assure de la présence des membres de la comission.et
déclare à haute voix à tous les concurrents les nombres des plis reçus par eux relatif pour
Séance
chaque concurrent aux dossiers administratif et technique et l’offre financière. « article
d’ouverture des
36 »
plis
Evaluation des Elimination des concurrents qui ont présenté des dossiers techniques qui ne respectent pas
offres des les exigences des caractéristiques techniques dans le CPS. « article 38 »
concurrents
La commission procède ensuite au classement des offres des concurrents retenus en vue
de proposer au maître d'ouvrage l’offre la plus avantageuse qui se présente dans ce type
de marché par l'offre la moins- disante ,ensuite le maitre d’ouvrage lui demande de
présenter les pièces demandées et lorsqu’il ne les a pas présenté dans le délai fixé par le
règlement de consultation il passe au deuxième et ainsi de suite. « article 40 »
Choix final La commission propose au maître d'ouvrage de retenir l'offre du concurrent qui a présenté
l’offre la plus avantageuse après satisfaction des observations qui lui sont demandées, et
notamment s'il produit les pièces exigées ou s'il confirme les rectifications demandées ou
régularise les discordances constatées ou s'il justifie son offre jugée anormalement basse
ou le ou les prix anormalement bas ou excessifs ; « article 40 »
Procès-verbal de La commission d'appel d'offres dresse séance tenante procès-verbal de chacune de ses
la séance réunions. Ce procès-verbal mentionne l'estimation faite par le maître d'ouvrage et
d'examen des enregistre, s'il y a lieu, les observations ou protestations présentées au cours des
opérations d'examen des offres par les membres ou par les concurrents ainsi que le point
38
offres de vue de la commission sur ces observations ou protestations.
Le procès-verbal indique également les motifs d'élimination des concurrents évincés, les
éléments précis sur lesquels la commission s'est fondée pour proposer à l'autorité
compétente de retenir l'offre qu'elle juge la plus avantageuse sur la base des critères
figurant au règlement de consultation. Ce procès-verbal est signé, séance tenante, par le
président et par les membres de la commission. « Article 43 »
approbation du
marché Décret des marchés
publics de 2013 Le marché n’est valable et définitif qu'après son approbation par l'autorité compétente.
« Article 152 »
Délai de notification et d’approbation 75 jours à compter de la date d’ouverture des plis .
« article 153 »
Ordre de service L'ordre de service est un document émis par le maitre d'ouvrage qui a pour objet de
notifier à l'entrepreneur des décisions ou des informations concernant le marché.
Réception Réception provisoire
provisoire
Les équipements ne sont réceptionnés qu’après avoir subi les contrôles de conformité de
ces performances avec l'ensemble des obligations du marché et, en particulier, avec les
spécifications techniques.
CCAGT de 2016 La réception provisoire entraine le transfert de la propriété et des risques au profit du
maitre d'ouvrage et constitue le point de départ de l'obligation de garantie contractuelle
conformèrent aux stipulations de l'article 75 du présent cahier.
Réception La réception définitive des travaux marque la fin de l'exécution du marché et libère
définitive l'entrepreneur de tous ses engagements vis-à-vis du maitre d'ouvrage.et met fin à la
période de garantie.
La loi n° 84 -12 Le Certificat d’enregistrement des équipements biomédicaux est parmi les pièces exigées
39
Arrêté du ministre de la pour tout équipement biomédical objet d’achat. Ce certificat est délivré par la DMP ,
santé n° 114-16 15 après vérification que l’équipement présente un niveau élevé de sécurité d’utilisation
janvier 2016 relatif à pour les patients, les professionnels et les tiers et réponde aux exigences essentielles de
Veille technique l’enregistrement des qualité, de sécurité , de performance et respecte la réglementation en vigueur.
et réglementaire dispositifs médicaux
40
identification des
besoins en
équipements
Veille technique et biomédicaux
réglementaire Montage du dossier d’appel d’offre
Réception définitive
La publicité de l’appel
d’offre
Réception provisoire
Processus d’achat constitution de la
Commission d'appel
des équipements d'offres
41
Figure N°2 : Schématisation des étapes du processus d’achat des équipements biomédicaux
4.3.2 Analyse de la documentation pertinente utilisée pour l’achat des équipements
biomédicaux pour l’hôpital Mokhtar Soussi de Taroudant
Les documents relatifs aux processus d’achat des équipements biomédicaux ont
également consulté par la délégation provinciale de la santé à Taroudant et l’hôpital
Mokhtar Soussi. On a constaté que les incidents déclarés relatifs à l’utilisation des
équipements biomédicaux sont liés à des pannes des appareils biomédicaux.
Le critère de choix final du concurrent qui a détenu le marché est celui qui a présenté
l’offre financière la plus avantageuse après le respect de la conformité de leur dossier
administratif et la réponse aux demandes de justifications demandées par
l’administration dans le cas de présentation d’offre ayant des prix surtout anormalement
bas.
Les PVs de mises en services des appareils qui sont considérés comme une réception
provisoire montre que les utilisateurs ont été formés sur les équipements mais il n’y a
pas de document qui montre leur satisfaction de la dite formation.
Les PVs de réception définitifs sont bien signés par les utilisateurs et les ingénieurs
biomédicaux ce qui implique la fin de la période de garantie depuis la date de cette
signature selon le CCAGT de 2016.
42
V. Discussion
Or dans notre étude, bien que les modalités de communication utilisées entre les
différents niveaux d’analyse au sein du processus soient officielles à travers des écrits,
on note l’absence de recours aux technologies d’information et de communication entre
les différents membres des comités d’achats et les utilisateurs des équipements
biomédicaux. Ce qui ne facilite pas le meilleur partage des informations pertinentes
utiles pour la prise de décision au sein du processus.
43
d’achats et cela par l’implication des utilisateurs et les ingénieurs et techniciens
biomédicaux dans toutes les étapes du processus.
Facteurs politiques
perception de la qualité du processus d’achat des équipements
biomédicaux
Les résultats de l’étude ont montré des points négatif du processus, premièrement le
processus d’achat actuel n’assure pas une flexibilité suffisante aux participants aux
comités d’achat ( issue de 3 catégories des professionnels, le personnel administratif
constitué par les administrateurs, le personnel technique constitué par les ingénieurs et
techniciens biomédicaux et le personnel soignant constitué par les utilisateurs des
équipements biomédicaux) pour choisir l’équipement le plus sécuritaire pour le patient,
deuxièmement les contraintes budgétaires entravent la sécurité du patient dans le
processus et troisièmement on note l’absence d’indicateurs objectifs pour promouvoir
la sécurité du patient dans le processus d’achat.
Une étude aux USA [12] concernant l’évaluation du processus d’achat des pompes à
perfusion a eu des résultats similaires pour la catégorie des ingénieurs biomédicaux et
les utilisateurs qui ne sont pas satisfaits aussi de la qualité du processus d’achat, et à la
différence de notre étude on note dans cette étude une satisfaction des administrateurs
de la qualité du processus d’achat. Dans l’étude aux USA, les ingénieurs biomédicaux
n’étaient pas satisfaits de la qualité du processus d’achat car bien qu’ils ont une
expertise technique qui leur permet de distinguer lequel des équipements objets d’achat
était le meilleur en terme de sécurité du patient, le processus ne leur permettait pas une
flexibilité suffisante pour le choisir. Pour les utilisateurs des équipements biomédicaux
dans cette étude aux USA, ils n’étaient pas satisfaits du rôle qu’ils ont joué dans ce
processus. Ce qui s’aligne avec les résultats de notre étude puisque les représentants des
utilisateurs dans le comité d’achat ne sont pas satisfaits aussi du rôle qu’ils ont joué et
réclament le manque de flexibilité dans la prise de décision de l’équipement à acheter.
44
Surtout qu’au Maroc il n’y a pas la possibilité de l’essai des appareils objet d’achat pour
une évaluation préliminaire avant l’achat définitif.
En ce qui concerne les administrateurs participants à cette étude aux USA, et qui sont
les décideurs finaux, ils sont satisfaits du processus d’achat et de leur rôle. Ce qui ne
s’accorde pas avec les résultats de notre étude. Cette différence avec les résultats de
notre étude peut être expliquée par l’insuffisance des moyens financiers réservés à
l’achat des équipements biomédicaux dans notre hôpital et la nature de la
réglementation Marocaine qui encadre le processus d’achat et qui n’est pas spécifique à
cette catégorie d’appareils qui impacte directement la sécurité du patient.
Le comité technique est composé par les utilisateurs éventuels des appareils qui ont la
responsabilité directe du bon fonctionnement de ces appareils, en plus du personnel
technique qui a une responsabilité indirecte envers ces appareils par sa responsabilité de
la maintenance de ces équipements objet d’achat.
Ces résultats s’alignent avec les évidences issues des études sur les facteurs humains
qui ont montré qu’il est bénéfique de faire participer tous les acteurs dont la
responsabilité est liée directement ou indirectement à la décision d’achat [25, 26].
Une étude aux USA a confirmé aussi les résultats de notre étude, une absence de
formation spécifique dédiée aux participants des comités d’achat des équipements
biomédicaux, bien que tous les participants aient la volonté de choisir le meilleur
équipement en termes de sécurité du patient [12].
45
Notre étude a révélé que les utilisateurs ne sont pas satisfaits de la formation effectuée
par les sociétés lors de la mise en service de ces appareils, jugée par les participants à
l’étude insuffisante en quantité d’heures et en qualité des formateurs. Afin d’appuyer ce
point de vue, un infirmier chef avait déclaré qu’un équipement de haute technologie
(une colonne de cœliochirurgie d’utilisation compliquée) achetée par l’administration
centrale pour l’hôpital et qui coûtait très chère avait été refusée par les chirurgiens car la
formation était insuffisante et ne leur permettait pas de maitriser son utilisation et
risquait de mettre en péril la sécurité du patient. Un rapport de l’OMS publié en 2010,
portant sur l’analyse des effets et conséquences de l’adoption de nouvelles technologies
sur la sécurité du patient est en parfaite concordance avec les résultats de notre étude.
Selon ce rapport, la formation dispensée par les industriels aux utilisateurs des
appareils considérés comment faisant partie de la nouvelle technologie est insuffisante
et de mauvaise qualité. Généralement, ces appareils ne sont plus considérés comme
innovants dans les pays développés et de ce fait, le centre d’intérêt des industriels est
plutôt orienté vers le développement de nouvelles technologies pour s’aligner sur le
marché mondial [27].
19
Toujours dans le même sillage, lors du premier colloque international sur
l’intelligence artificielle à l’université Mohammed IV des sciences de la santé organisé
le 27 mars 2019 il a été souligné par les intervenants concernant l’usage de
l’intelligence artificielle dans les actes chirurgicaux, que la formation assurée dans les
facultés de médecine au Maroc ne garantissait pas aux chirurgiens une fluidité
d’utilisation des technologies d’information et de communication pour pouvoir
s’aligner avec les exigences de l’intelligence artificielle.
19
Université Mohammed IV des sciences de la santé à Casablanca, le premier Colloque
international sur l’intelligence artificielle au Maroc sous le thème « L’intelligence
artificielle en sciences de la santé du rêve à la réalité : quelles opportunités pour le
Maroc ? » au 27 Mars 2019
46
la réglementation marocaine qui prennent en compte la nécessité d’obtention de
l’autorisation de mise sur le marché des dispositifs médicaux et la déclaration des
incidents liés aux équipements biomédicaux.
20
Organisation mondiale de la santé, la résolution WHA67.20 sur le Renforcement des
systèmes de réglementation des produits médicaux, en Mai 2014
47
Figure N°3 : Facteurs du succès de la mise en œuvre des projets d’évaluation des
technologies de la santé
Dans le même sens, une étude en Roumanie focalisée sur l’implantation de l’ETS a
montré que le succès d’implantation d’une ETS dans un pays donné dépend de plusieurs
facteurs tels que l’encadrement politique, économique et éducatif local [28].
Par ailleurs, en tenant compte du cycle des étapes du processus d’achat que nous avons
présenté dans la figure 2 nous avons remarqué au cours de notre investigation la
présence d’une défaillance dans la veille technique, puisqu’ aucune base de données des
équipements biomédicaux n’était disponible à cause du non application de l’ETS au
Maroc. Si une telle base de données avait été disponible et une réforme réglementaire
spécifique avait eu lieu, le comité d’achat éviterait le choix d’un équipement ayant une
technologie peu avantageuse et aurait une idée sur le cout efficacité des équipements7 et
éviterait de se baser uniquement sur le critère du « moins disant », comme cela est
adopté actuellement pour décider de l’achat des produits.
48
Facteurs Psychologiques
Attitudes des acteurs vis-à-vis de la sécurité du patient
Les résultats de l’étude montrent que la majorité des participants à l’étude sont attachés
à la sécurité du patient. Ainsi, le personnel administratif est plus objectif vis à vis de la
sécurité du patient dans le processus et il veille surtout au respect des exigences
techniques et réglementaires lors du processus d’achat.
Nos résultats concordent avec ceux d’une étude conduite aux Etats unis selon laquelle
tous les acteurs étaient conscients de la nécessité de prendre en compte la sécurité du
patient dans le processus. Les administrateurs dans cette étude aussi ne faisaient pas de
distinction entre sécurité et précision technique ou bien fiabilité de l’appareil et
n’accordaient pas assez d’attention au rôle que pouvait jouer le facteur humain dans
l’utilisation sécurisée des équipements objet d’achat [12].
Nous avons utilisé deux niveaux d’analyse stratégique et opérationnelle avec une
diversité de profil personnel médical, paramédical, administratif et technique. D’une
part dans le niveau stratégique nous avons impliqué des gestionnaires responsables au
niveau central au niveau des directions techniques « DEM, DHSA, DMP, CNRP,
service de Pharmaco vigilance au centre anti poison» à Rabat, des gestionnaires
responsables au niveau régional au service des équipements et de la maintenance à la
direction régionale d’Agadir, et des responsables gestionnaires au niveau provincial
dans la DMS de Taroudannt et de l’hôpital. D’autre part, dans le niveau opérationnel
nous avons impliqué les participants aux comités d’achats des équipements
biomédicaux et les utilisateurs éventuels de ces équipements.
49
Le cadre conceptuel choisi était issue d’une recherche minutieuse de la revue de la
littérature et se basait sur l’analyse de l’implantation d’une intervention, a renforcé la
validité interne de notre étude car il a englobé trois dimensions à savoir les facteurs
organisationnels, politiques et organisationnels. Ceci a contribué à approcher le
maximum des facteurs contextuels qui pouvait influencer le degré de prise en compte de
la sécurité du patient dans le processus d’achat des équipements biomédicaux.
En revanche, vue le caractère sensible de notre étude qui touche à la fois la sécurité du
patient et la finance publique, nous sommes conscients du biais de la désirabilité sociale
qui se définit par : « Ensemble des facteurs qui amènent une personne à montrer les
meilleures facettes de sa personnalité afin de se faire apprécier des autres »21 et qui
peuvent dévier les réponses des interviewés vers une réponse idéale qui peut être
différente de la réalité, mais nous l’avons contrôlé par les outils de collecte de
données (grille d’entretien et grille d’analyse des documents) ce qui nous a rassuré sur
la fiabilité des données collectées.
La validité externe
Vu que notre étude est une étude qualitative, on ne peut pas généraliser les résultats de
cette étude de manière statistique mais on peut la généraliser de manière analytique
[29]. Notre devis d’étude est une étude de cas unique qui n’assure pas une meilleure
généralisation mais il nous a permis de mener cette étude exploratoire dans notre
contexte particulier durant le temps alloué à l’étude.
En effet, cette première étude va constituer une base pour d’autres études approfondies
dans ce domaine. Cette étude va constituer aussi une phase préliminaire pour le
ministère de la santé pour améliorer le processus d’achat des équipements biomédicaux
pour qu’il puisse garantir la sélection de l’appareil qui présente le maximum de sécurité
pour le patient. Et sur le plan pratique, elle va permettre aux managers hospitaliers
d’avoir plus de conscience de l’importance de la phase d’achat des équipements
biomédicaux pour assurer une meilleure gestion du risque à priori concernant les
équipements biomédicaux.
21
Définition tiré du dictionnaire l’internaute à l’URL : https://www.linternaute.fr
/dictionnaire /fr/ definition /desirabilite-sociale/
50
IV. Limites de l’étude
La présente étude est une étude exploratoire dans un nouveau domaine de recherche aux
Maroc. Bien qu’elle ait relevé le défi par le respect du planning de sa réalisation et les
exigences de la méthodologie de la recherche qualitative conformément au protocole
de recherche, plusieurs limites ont été citées pouvant être utiles pour les futurs
chercheurs dans ce domaine de recherche :
La durée de l’étude était insuffisante pour explorer tous les documents pertinents
pour l’étude et aussi pour contacter tous les personnes ressources nécessaires.
La nature du devis de l’étude qui est une étude de cas unique limite sa validité
externe, nous proposons aux futurs chercheurs de réaliser la même étude avec
une étude de cas multiples au niveau de plusieurs sites pour avoir une
comparaison entre les différents sites.
Le biais de la désirabilité sociale a limité relativement les déclarations de
quelques interviewés à cause de la nature sensible de l’étude, mais notre
conscience envers ce biais a bien été pris en compte dans la conception des
grilles des entretiens semi directifs et de la grille de l’analyse documentaire.
La vétusté d’une partie importante des équipements biomédicaux dans l’hôpital
a influencé relativement les interviewés qui travaillent à l’hôpital et qui
attendent avec impatience l’achat des nouveaux équipements biomédicaux en
quantité suffisante plutôt que le souci de la qualité des achats de ces appareils.
L’échantillon des interviewés n’a pas inclus des représentants des patients et des
fournisseurs des équipements biomédicaux dans cette première étude, nous
recommandons de les impliquer dans les prochaines études dans ce sujet.
51
Conclusion et pistes d’amélioration
La présente étude qui représente la première en son genre au Maroc a relevé le défi
d’explorer la place de la sécurité du patient dans le processus d’achat des équipements
biomédicaux. A travers notre recherche qui a duré six mois nous avons réalisé une
description de toutes les étapes du processus d’achat et nous avons pu contacter tous
les acteurs qui ont participé de près à ce processus, et aussi ceux qui ont une influence
sur le déroulement des étapes du processus.
D’une part, le processus d’achat actuel présente des points positifs en faveur de la
sécurité du patient, comme l’adhésion de la majorité des interviewés à la sécurité du
patient, ainsi que leur participation dans la prise en compte de la sécurité des patients
dans le processus par le soutien technique et réglementaire des administrations centrales
et au niveau local par l’implication des utilisateurs, les ingénieurs et techniciens
biomédicaux dans toutes les étapes du processus qui est piloté par les administrateurs
qui maitrisent le mieux les procédures réglementaires qui encadrent toute l’opération
d’achat de ces appareils.
D’autre part, le processus d’achat actuel présente des points faibles qui entravent la
sécurité du patient dans le processus comme le manque de flexibilité suffisante aux
participants aux comités d’achat de tous les profils, personnel administratif, technique
et les utilisateurs des équipements biomédicaux pour favoriser l’équipement le plus
sécuritaire pour le patient, en plus des contraintes budgétaires qui n’assurent pas une
augmentation de la gamme des appareils à acheter. Nous ajoutons aussi comme
défaillance du processus d’achat, l’absence d’une évaluation systématique des
équipements biomédicaux ce qui prive les participants des comités d’achats d’une base
de données avec les données probantes qui fournissent une indication sur le coût
efficacité de ces appareils. 7
Nous avons relevé aussi à travers cette étude, l’absence d’une démarche qualité
institutionnelle à l’hôpital à cause de la non application de l’accréditation des hôpitaux
qui est instaurée dans la loi 34/09.
52
À la lumière des résultats de l’étude et la recherche dans la littérature nous proposons
les pistes d’amélioration suivantes :
Création d’un point focal pour l’évaluation des technologies de la santé qui doit
être relativement indépendants des services chargé de la gestion des équipements
biomédicaux afin de respecter tout conflit d’intérêt et s’aligner avec les
recommandations de l’OMS relatif aux sujet.7 Ce point focal va pouvoir établir
une connexion avec L’ OMS pour rejoindre les réseaux existants à travers le
monde et bénéficier de leurs expériences avec les appareils et dispositifs
biomédicaux7.
Instauration d’un décret spécifique pour l’achat des équipements biomédicaux
qui garantit une flexibilité aux participants aux comités d’achat pour favoriser
la sélection du meilleur équipement en termes de sécurité du patient.
Assurer des formations sur la sécurité du patient aux profits de tous les profils
pour améliorer la culture de sécurité dans les établissements hospitaliers.
Assurer une formation spécifique sur les critères à respecter pour promouvoir la
sécurité du patient dans le processus d’achat des équipements biomédicaux au
profit des participants aux comités d’achat de ces appareils.
Renforcer le rôle de l’ingénieur biomédical dans les hôpitaux pour qu’il
devienne médiateur entre les différents profils pour promouvoir la sécurité du
patient dans le processus d’achat des équipements biomédicaux.
Etablir des achats groupés au niveau de chaque région pour profiter du
groupement de l’expertise technique au niveau régional.
Améliorer le système d’information au Maroc afin de permettre la création
d’une base de données sur les équipements biomédicaux qui va faciliter le
partage des informations pertinentes entre les différents niveaux hiérarchiques et
aussi entre les niveaux hiérarchiques similaires. Ceci peut être utile en particulier
aux participants aux comités d’achats pour faire plus d’investigations sur les
équipements à acheter.
53
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Consultable à l’URL :http://apps.who.int/medicinedocs /documents /
s21456fr/s21456 fr.pdf
Textes juridiques
La loi cadre 34-09 relatives au système de santé et à l’offre des soins, en Juillet
2011.
Le dahir n°1-13-90 du 30 aout 2013 portant promulgation de la loi n° 84 -12
relative aux dispositifs médicaux.
Décret n° 2-14-394 du 6 Chaabane 1437 (13 mai 2016) approuvant le cahier des
clauses administratives générales applicables aux marches de travaux.
Décret n° 2-12-349 du 8 Joumada I 1434 relatif aux marchés publics. (B.O. n°
6140 du 4 avril 2013).
Décret N° 2-14-562 du 24 juillet 2015 pris pour l’application de la loi-cadre n°
34-09 relative au système de santé et à l'offre de soins ;
Décret N°2.14.607 du 18 septembre 2014 pris pour l’application de la loi n° 84-
12 relative aux dispositifs médicaux.
Arrêté du ministre de la santé n° 114-16 du 15 janvier 2016 relatif à
l’enregistrement des dispositifs médicaux.
Arrêté n°4217-15 du 14 janvier 2016 relatif aux modalités de fixation du prix de
vente public et du prix de facturation des DM de classe III.pdf.
Bonjour, je m’appelle Jamal SOUAIDI Participant au cycle de spécialisation à l’Ecole National de Santé Publique de Rabat filière
management hospitalier. Dans le cadre de la préparation de mon mémoire de fin d’études dont l’objectif est d’explorer la place de la
sécurité du patient dans le processus d’achat des équipements biomédicaux « étude du cas de l’hôpital Mokhtar Soussi de Taroudannt »,
nous avons préparé cette grille d’analyse des documents pertinents pour l’étude et nous sollicitons votre collaboration pour nous
faciliter la tâche. Nous vous assurons du respect de l’anonymat et de l’éthique. Merci pour votre collaboration
.
Annexe 10 : Autorisations administratives de collecte des données
Annexe 11 : CURRICULUM VITAE du chercheur
Formations
1999/2002: Classes préparatoires aux grandes écoles d’ingénieurs, MP, centre de CASA.
1999 : Bac série sciences mathématiques B, Lycée JABER BEN HAYAN CASA.
Expériences professionnelles
Février jusqu’au Septembre 2010: Occupant le poste de Chargé d’Affaire au sein de la société
IMADRELEC à Casablanca.
Mai 2008 jusqu’au Octobre 2009 : Occupant le poste d’ingénieur de projets au sein de la
société MAGHREB STEEL à Casablanca.
Mission : la gestion du projet du câblage arrière de la Clio III et la coordination entre les
différents départements de l’entreprise pour pouvoir produire un câblage répondant aux
Décembre 2015 : Formation en Gamma caméra et le calibreur de dose à Accra, Ghana dans le
cadre de l’AIEA.
Mars, Avril, Mai 2007 : Projet de fin d’études au sein de l’OCP au pole chimie-direction Maroc
Phosphore à Safi.
Juillet 2006 : stage au sein de l’OCP, pôle mine de Khouribga de Sidi Chennane.
Connaissances Informatiques
Langues et Loisirs
Langues : Français : Courant, Arabe : langue maternelle. Anglais : bon niveau « titulaire du
certificat de fin du cycle avancé dans le centre américain de Casablanca».