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: P2850 V1
Spectrométrie d'absorption
Date de publication :
10 décembre 2012 dans l'infrarouge
Date de dernière validation :
01 juillet 2018
Keywords Abstract Near, mid and far infrared absorption spectroscopy is presented for the
spectroscopy | spectrometry | beginner with a view toward analytical applications. Several aspects of the physics of the
absorption | infrared | vibration
| molecular analysis light-matter interaction are elucidated to provide understanding of the measurements.
Recent, but not widely known, developments are ignored. Only Fourier Transform infrared
spectroscopy (FTIR) , the most currently used technique, is discussed. Sample handling
procedures are examined as well.
Par mail :
infos.clients@teching.com
Par téléphone :
00 33 (0)1 53 35 20 20 © Techniques de l'Ingénieur | tous droits réservés
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Spectrométrie d’absorption
dans l’infrarouge
par Bernard HUMBERT
Habilité à diriger des recherches , professeur des Universités
Université de Nantes, IMN Institut des matériaux Jean Rouxel, UMR 6502 CNRS-Univ Nantes
Jean-Yves MEVELLEC
Docteur, Ingénieur de recherche CNRS
Université de Nantes, IMN Institut des matériaux Jean Rouxel, UMR 6502 CNRS-Univ Nantes
Parution : décembre 2012 - Dernière validation : juillet 2018 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031372 - universite de nantes // 193.52.97.8
Jérôme GRAUSEM
Docteur, Ingénieur d’études CNRS
Université de Lorraine, LCPME UMR 7564 CNRS-Univ de Lorraine
Manuel DOSSOT
Docteur, Maître de Conférences
Université de Lorraine, LCPME UMR 7564 CNRS-Univ de Lorraine
et Cédric CARTERET
Habilité à diriger des recherches, Professeur des Universités
Université de Lorraine, LCPME UMR 7564 CNRS-Univ de Lorraine
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1. Notions générales tribution de radiations dont les fréquences s’écartent peu d’une
valeur moyenne, soit polychromatiques, pour une source composée
d’une distribution large de fréquences. Le formalisme reliant toutes
Les notions générales survolées ici, seront à compléter par la lec- ces grandeurs lors de la propagation d’une onde électromagnétique
ture d’autres chapitres proposés dans les Techniques de l’ingénieur, dans un milieu, a été établi par Maxwell. Le champ s’y exprime sui-
autour des spectrométries optiques soit moléculaires [P 2 656], vant les grandeurs ω pulsation (en rad · s–1), et k , vecteur d’onde (en
[P 2 795] soit instrumentales [P 2 865], [R 6 310] et [P 2 660]. Nous rad · m–1) dont l’amplitude est proportionnelle à l’inverse de la pério-
invitons aussi les lecteurs à se retourner vers des ouvrages complets
dicité spatiale λ, la longueur d’onde. Les relations dans le vide reliant
qui détailleront les aspects moléculaires ou de la matière [1] [2], les
aspects instrumentaux [3] [4] [5] ou applications [6]. ces grandeurs sont :
2π
ω= = 2 πν (1)
1.1 Nature du rayonnement T
avec T la période (en s) et ν la fréquence (en s–1 ou Hz) et :
Le rayonnement électromagnétique (transport d’énergie sans
transport de matière) se décrit à l’aide de la propagation d’un champ 2π
électrique E et d’un champ magnétique H interdépendants (souvent k= e (2)
λ k
l’induction magnétique B est utilisée en place et lieu de H ). Leurs
variations périodiques, temporelle T (l’inverse de la fréquence ν ), et Ce dernier vecteur donne l’orientation de la propagation. Sa
spatiale, définissant la longueur d’onde λ, définissent l’onde électro- norme correspond au nombre d’onde, que l’on donne par habitude
magnétique. L’onde est dite « monochromatique » lorsqu’une et une en cm–1 :
seule fréquence ν la caractérise. En réalité, les radiations sont soit
« quasi monochromatiques », quand elles sont composées d’une dis- ν = ν /c0 (3)
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0
dant une masse au repos nulle et se déplaçant à une vitesse égale à
celle de la lumière dans le vide, c0 . L’énergie E d’un photon associée Rappel : 1 cal = 4,18J
à l’onde électromagnétique de fréquence ν a pour expression :
E = hν (6) Figure 1 – Niveaux énergétiques moléculaires aux fréquences
(ou énergies) des différents domaines spectraux de photons
avec h constante de Planck.
Le domaine spectral de l’infrarouge correspond au domaine de
longueurs d’onde s’étendant de 0,8 à 100 µm. Ce domaine est sub-
divisé en proche (PIR de 0,8 à 2,5 µm ou 12 500 à 4 000 cm–1), 4000
moyen (MIR de 2,5 à 25 µm, soit de 4 000 à 400 cm–1 ou en fré- Énergie potentielle de la liaison chimique
quence de 12 THz à 120 THz) et lointain (LIR de 25 à 100 µm, soit 3500
de 400 à 30 cm–1 soit encore de 12 THz à 1 THz) infrarouge. Le
domaine moyen infrarouge (MIR), communément nommé 3000
(unité arbitraire)
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dV 0,3
1 d2V 1 d3V
V = Véq + + 2 + 3 + ... (7)
d =0 2 d2 =0 6 d3 =0 '
0,2
où correspond à l’allongement de la liaison entre les deux
atomes ( = 0 désigne la position d’équilibre avec la plus petite 0,1
valeur de V : Véq ). Avec un choix judicieux du référentiel d’énergie, Puissance absorbée (u.a.)
Véq définit le zéro. Le deuxième terme décrit la position d’équilibre
0,0
autour du minimum d’énergie et est donc nul.
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Par conséquent le premier terme non nul du développement est : 400 430 440 450 460 470 480 490 500 510 520
1 d2V
2 , que l’on posera égale à (1/2)k 2. Le facteur k est Pulsation (unité arbitraire)
2 d 2 =0
l’analogue d’une constante de raideur de force de la liaison
chimique. Si on se contente de ce premier terme du développe- ' et " correspondent aux deux amplitudes d'oscillation en phase
et en antiphase en mode d'oscillation forcée
ment, l’énergie potentielle correspond à une parabole centrée
autour de = 0; définissant le cadre de l’approximation,
harmonique. Cet oscillateur dans l’approximation harmonique Figure 3 – Description d’un oscillateur mécanique classique
autour de sa fréquence de résonance positionnée arbitrairement
possède une fréquence propre et un nombre d’onde d’oscillation à une pulsation de 500
donnés par :
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En = (n + 1/ 2)h ν 0 (11)
1 k
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chimiques repose sur le fait que la nature d’une liaison chimique ceux d’autres atomes. Le mouvement de vibration est essentielle-
particulière semble transférable d’une molécule à une autre et ment localisé dans un groupe chimique, qui se comporte comme
donc aussi les constantes de force des ressorts représentant cette un oscillateur indépendant. Ce constat est d’autant plus juste qu’il
liaison. Ainsi, s’il est vrai que pour un mode donné, un grand s’agit de fréquence élevée.
nombre d’atomes de la molécule vibrent à la même fréquence, les Les tableaux 1 à 8 donnent les fréquences caractéristiques des
amplitudes des oscillations diffèrent de telle manière que seuls les différentes fonctions organiques les plus fréquemment rencon-
atomes de ce groupement ont des déplacements plus amples que trées dans l’analyse.
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Tableau 4 – Vibration d’élongation de deux doubles liaisons consécutives ou d’une triple liaison
Liaisons Nombres d’onde (cm–1) Intensité
—C —
—C — H 2 140-2 100 IR faible, Raman forte
—C —
—C — 2 260-2 190 IR nulle, Raman forte
CH2 — C —
—N 2 260-2 240 IR et Raman moyenne
C—C — C—
—N 2 235-2 215 IR et Raman moyenne
Aryl — C —
—N 2 240-2 220
—C —
— N—>O 2 305-2 290 IR forte
—S—C —
—N 2 170-2 135 IR et Raman moyenne
—N—
—C—S 2 150-2 050 IR très forte
>N—C —
—N 2 225-2 215 IR très forte
2 150-2 100 IR forte
— C — N—
—N—
2 090-2 050 Raman forte
— N+ — N–
—CH— 2 132-2 012 IR très forte
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Si—CH3 855-765
P—CH3 960-860
S—CH3 1 030-950
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2σνA
2σνS
PIR
σνA + σδ
σνS + σδ
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σνA
σνS
2σδ
MIR
σδ
δ νS νA
νA1
νB2
MIR
νA2
νB3
νB1
R
R
PIR
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0,25 Parmi les méthodes les plus utilisées, on distingue les spectros-
copies UV-visible (absorption, fluorescence) qui mettent en jeu les
0,25 niveaux énergétiques électroniques, des spectroscopies vibration-
Absorbance
1500
Zone à 3 phonons Zone à 2 phonons Zone à 1 phonon Ainsi, lors de l’étude d’une molécule solubilisée dans un solvant,
le choix de ce solvant se fait par rapport à la technique vibration-
4000 3000 2000 1000 nelle utilisée : on essaiera a priori d’éviter l’eau pour une analyse
Nombre d’onde (cm–1) infrarouge (trop forte absorption), et si l’eau est inévitable pour
cette étude, on préférera la spectroscopie Raman, le signal Raman
Ce spectre caractéristique du diamant montre que le diamant peut être de l’eau étant faiblement intense et formé de peu de raies. Nous
un substrat, pour tout échantillon actif en IR, intéressant dans toute la verrons dans la suite qu’il existe aujourd’hui des méthodes
zone 400-1800 cm–1 mais en revanche un peu moins simple entre 1800 d’échantillonnage infrarouge permettant de contourner en partie
et 2700, où des soustractions des signaux du diamant seront nécessaires
cette contrainte.
(application ATR).
Cette complémentarité entre spectroscopies infrarouge et
Figure 7 – Spectre d’absorption infrarouge d’un monocristal Raman s’illustre de manière éclatante dans le cas de molécules
de diamant (Thèse de Laurent Massi, Nantes) possédant un centre de symétrie : les modes de vibration actifs en
Raman sont inactifs en infrarouge, et vice versa (par exemple,
pour l’éthylène, le benzène et les complexes octaédriques des
– dosage d’une espèce ou d’un groupement connu dans un sys-
métaux de transition... les spectres infrarouge et Raman n’ont
tème complexe ;
aucune fréquence fondamentale commune). Dans le cas des molé-
– caractérisation d’une nouvelle molécule synthétisée ou d’un cules diatomiques homonucléaires comme N2 , O2 , H2 qui ne
nouveau matériau formulé : trouver la formule et la structure possèdent pas de moment dipolaire, celles-ci sont donc inactives
moléculaires, les symétries respectées par les édifices en infrarouge et ne peuvent être caractérisées qu’en diffusion
atomiques... ; Raman à respectivement environ 2 330, 1 550, 4 160 cm–1.
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L’analyse des modes de vibration de molécules polyatomiques Le terme exponentiel au dénominateur de la fraction conduit à la
quelconques, actifs en Raman ou en infrarouge, s’avère délicate et ν →∞
repose parfois sur des considérations de symétrie précises (théorie condition limite ρ (ν , T ) → 0 .
des groupes). Cependant, il est possible par une étude comparée Pour notre propos, ici nous allons simplement utiliser cette loi
des spectres infrarouge et Raman de proposer des bonnes hypothè- pour comprendre qualitativement les fonctionnements de source
ses structurales et de formules. Les jeux de combinaison ou les har- infrarouge. Remarquons d’abord qu’en pratique, une source
moniques des modes fondamentaux sont facilement mesurables moyen infrarouge est obtenue à 1 500 K.
dans le domaine proche infrarouge et complètent avantageusement
ces possibilités d’analyse, surtout depuis les développements tech-
niques des instruments d’absorption en infrarouge qui ont eu lieu 2.1 Sources et détecteurs
au cours des dernières décennies. Dans ce domaine spectral, les
coefficients d’extinction sont très faibles et ne permettent pas l’ana- de rayonnement infrarouge
lyse de traces dans un solvant ou dans une matrice solide en faible
quantité. En revanche, comme les spectres Raman ou infrarouge 2.1.1 Sources
fondamentaux sont spécifiques d’une espèce, alors les jeux de
combinaison le sont d’autant plus et parfois permettent de définiti- Les sources utilisées en MIR sont essentiellement des sources
vement trancher entre deux formules ou de séparer deux espèces thermiques constituées soit d’un gros filament, soit d’un barreau
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proches par leurs empreintes fondamentales. chauffé à une température supérieure à 1 200 K. Usuellement, une
Enfin, au plan instrumental, un avantage de la spectroscopie céramique portée à 1 000 K constitue une source de rayonnement
Raman est de permettre de couvrir l’intégralité du spectre de dans la gamme de 5 000 à 300 cm–1.
vibration avec un seul instrument, alors qu’en spectroscopie infra- • La source « globar » (de l’anglais glowing-bar ) est constituée
rouge l’étude de l’infrarouge lointain et de l’infrarouge moyen met d’un bâtonnet de carbure de silicium parcouru par un courant
en jeu deux appareils distincts. Cependant, il est fréquent que des électrique. Avec un refroidissement par l’air du socle de la source,
problèmes de fluorescence de l’échantillon rendent difficile une la température est limitée à 800 K, ce qui restreint le domaine utili-
étude par spectrométrie Raman. Pour contourner ce problème, il sable à la gamme 4 500 à 300 cm–1 alors qu’un refroidissement
faut changer de longueur d’excitation du spectre Raman et il assuré par un courant d’eau, permet d’atteindre une température
devient nécessaire d’avoir recours à un ensemble de sources laser stable de 1 200 K un domaine utilisable de 8 000 à 50 cm–1.
ce qui n’est pas toujours à la portée d’un laboratoire analytique. Ce
• Le filament de Nernst, une des plus anciennes sources, est
type de problèmes ne se rencontre pas en absorption infrarouge.
constitué d’un mélange d’oxydes réfractaires (zirconium, yttrium et
Notons enfin que l’absorption dans le proche infrarouge, si elle thorium) chauffés de manière régulée vers 2 100 K. Sa fragilité
est moins sensible, est en revanche plus simple instrumentale- limite sa durée de vie.
ment à utiliser, car les matériaux à base de silice présentent des
• Le filament de nichrome tend désormais à le remplacer pour
signaux très faibles (voire nuls) dans ce domaine et permettent de
une émission infrarouge entre 400 et 5 000 cm–1. Le filament peut
concevoir des optiques ou des cellules d’échantillonnage
aussi être enroulé autour d’un tube ou d’une plaque qui participe à
comparables à celles utilisées dans le visible et bien maîtrisées par
l’émission infrarouge. Ces céramiques présentent l’avantage
les opticiens : par exemple, des systèmes à fibre optique. Le
d’offrir une puissance de sortie très élevée, un coût relativement
proche infrarouge offre souvent une possibilité de développement
faible et une grande fiabilité.
de capteur souple et robuste [6].
La lampe à vapeur de mercure est très efficace en infrarouge
lointain (4 à 1 000 cm–1) et tend à remplacer la source « globar »
dans ce domaine de fréquence.
2. Spectromètres, du lointain Pour le proche infrarouge, les lampes à filament de tungstène
(chauffées vers 3 000 K, 2 000 à 25 000 cm–1) ou en quartz-tungs-
au proche infrarouge tène-halogène (QTH, 4 000 à 40 000 cm–1) sont les plus utilisées.
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ou de lnSb. Contrairement aux détecteurs thermiques, ils fonction- Ce type de dispositif présente de nombreux avantages par rapport
nent à la température de l’azote liquide (77 K). Avec une différence à un système dispersif.
de facteur de sensibilité d’environ 100 entre DTGS et MCT, ces
derniers sont plus sensibles et plus rapides. Il existe plusieurs types
de MCT, selon leur largeur de gamme et leur sensibilité. 2.2.1 Principe de fonctionnement
d’un spectromètre IR à transformée
Les photodiodes telles que InGaAs ou Ge sont utilisées pour le de Fourier : l’interféromètre de Michelson
proche infrarouge.
Lorsqu’il est nécessaire d’atteindre des fréquences inférieures à La spectrométrie infrarouge à transformée de Fourier repose sur
50 cm–1 ou que la sensibilité du DTGS n’est plus suffisante, un l’idée d’utiliser un interféromètre à deux faisceaux [4] à la place du
bolomètre Si refroidi à l’He liquide est employé en infrarouge ou des éléments présents dans les monochromateurs des
lointain. systèmes dispersifs. De nombreux interféromètres ont été déve-
loppés, les bases de leur fonctionnement sont similaires. Par
exemple, la version la plus simple d’un interféromètre de
2.2 Dispositifs d’analyse Michelson est composée d’une source de lumière (IR), de deux
miroirs plans réfléchissants, l’un fixe (Mf) et l’autre mobile (Mm),
du rayonnement infrarouge d’une lame semi-réfléchissante ou séparatrice (BS) et d’un
détecteur (D) (figure 8).
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Mf
DMN
(ZPD)
Laser HeNe
Mm
Source IR
BS
-e +e
Déplacement du miroir
Compartiment
Échantillon
Détecteur
dédié au D
laser HeNe
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faisceaux et les faisceaux recombinés en D interfèrent. L’intensité tion en spectrométrie infrarouge. D’abord la transformée de
enregistrée par le détecteur en fonction du déplacement du miroir Fourier est inversible :
mobile est un interférogramme. Si le miroir mobile Mm se déplace
à une vitesse constante V, on a ∆ = 2 Vt et le déphasage entre les +∞
deux faisceaux émergents est : g (t ) = –1[G (ν )] = ∫ G (ν) e2iπ νt dν (20)
–∞
2 π∆ 4 πVt 2 π ∆ g (t ) et G (ν ) constituent une paire de Fourier et on obtient g (t ) à
ϕ= = = = 2 π ∆σ (15)
λ λ λ partir de G (ν ) et inversement.
L’irradiance mesurée par D est composée, pour chaque longueur De même, si on considère le produit de convolution noté * de
d’onde, ou encore nombre d’onde, de deux intensités déphasées deux fonctions g (t ) et h (t ), on démontre que :
de ϕ, soit : (g ∗ h) = (g) (h)
= 0 (1+ cos (2π ∆σ )) = I0 (1+ cos (4 πV t σ )) (16) La transformée de Fourier (TF) d’un produit de convolution se
résume au produit classique des transformées de Fourier. Le calcul
de la transformée de Fourier inverse permet ensuite de remonter
comportant un terme modulé en fonction du temps à la fréquence,
au produit de convolution recherché.
f = σV. L’interféromètre de Michelson différencie alors les nombres
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d’onde des radiations composant une source en modulant sinusoï- Enfin, le comportement de la TF présente un intérêt particulier
dalement à une fréquence propre à chacun des éléments spec- pour l’application interférométrique :
traux. L’amplitude de chaque sinusoïde est proportionnelle à
l’irradiance de chacun de ces éléments spectraux. +∞
2
Pour un spectre de source polychromatique continu, l’irradiance
G (ν ) = [G (t )] =
π ∫ g (t ) cos (2 πνt ) dt (21)
0
au détecteur est l’intégrale sur l’ensemble du spectre d’émission
de la source, soit : dont l’inverse est :
∞ +∞
2
≈ ∫ Φσ (σ ) [1+ cos (2π ∆ σ )] dσ (17) g (t ) = –1[G (ν )] = ∫ G (ν) cos (2 πν t ) dν
0
π 0
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Le théorème d’échantillonnage de Nyquist-Shannon stipule que La résolution spectrale ∆σ est alors égale à l’inverse de la diffé-
la fréquence d’échantillonnage d’un signal doit être égale ou supé- rence de marche ∆min nécessaire à séparer les deux sinusoïdes. La
rieure au double de la fréquence maximale contenue dans ce signal, résolution est constante sur tout le spectre, contrairement aux
afin de convertir sans perte d’information ce signal d’une forme systèmes dispersifs où elle est d’autant meilleure que λ est grande.
continue à une forme discrète (discontinue dans le temps). La fré- Avoir avec un interféromètre de Michelson une résolution de
quence de l’onde correspondant à σmax dans l’interférogramme 1 cm–1 revient à exiger une différence de marche au minimum de
étant donné par fmax = σmaxV, la fréquence minimale de numérisa- 1 cm !
tion du signal respectant le critère de Nyquist est de 2 fmax . Le Une amélioration artificielle de la résolution est obtenue par
déclenchement de l’acquisition sur un signal temporel implique un augmentation du nombre de points dans l’interférogramme avant
contrôle rigoureux de la vitesse de déplacement du miroir, source TF afin de rendre meilleure l’interpolation des données numé-
d’erreurs dans l’enregistrement de l’interférogramme. C’est pour- riques constituant le spectre. Cette option logicielle, le « zero
quoi la numérisation de l’interférogramme est faite à des positions filling » consiste à ajouter x zéros à la fin de l’interférogramme. En
connues du miroir mobile. En effet, numériser à une fréquence contrepartie, le temps de calcul est plus long avec un volume de
2 σmaxV revient à prendre un point toutes les (2σmaxV)–1 secondes, données à traiter x fois plus grand. Un zero filling de x = 2 est
soit à des positions du miroir distantes de (2σmax)–1 centimètres. efficace pour améliorer le spectre, au-delà de x = 2, seul le lissage
Pour cela, on injecte dans l’interféromètre une source monochroma- du spectre est touché.
tique (un faisceau laser) de longueur d’onde λ0 (ou σ0 = λ0–1), et le
Le fait que le déplacement du miroir mobile ne puisse être
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principalement deux avantages [R 6 310] [3] [4] : un rapport signal reproductibles en boucle, l’utilisation de l’interféromètre en mode
sur bruit amélioré de trois ordres de grandeur, et un éclairement « step-scan », où il est bloqué sur une position donnée est néces-
optimal du détecteur (pour des temps de mesure, une résolution, saire. Dans ce mode d’acquisition, la position du miroir mobile est
une source, un détecteur, un rendement et une efficacité optiques bloquée le temps du processus cinétique suivi et le détecteur sur
identiques). une base de temps très courte collecte toutes les données ciné-
tiques en cette position figée. Une fois la collection des données
temporelles finie, le miroir est déplacé du pas nécessaire pour
2.4.1 Avantage de Fellgett reconstruire tous les interférogrammes à chaque temps. Une réso-
Le détecteur recevant en permanence tout le domaine spectral lution temporelle de l’ordre de la microseconde est atteinte.
issu de la source (et non plus séquentiellement, comme sur un
système dispersif), le rapport signal/bruit est bien meilleur, à
temps d’enregistrement égal, que celui donné par un spectromètre
dispersif. Le rapport signal bruit du spectre FTIR (Fourier Transfor-
med InfraRed spectroscopy ) est supérieur à celui du spectre IR
3. Protocoles expérimentaux
dispersif d’un facteur N , où N est le nombre de points
d’obtention du spectre IR
constituant le spectre. Cela implique également qu’à rapport signal
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sur bruit équivalent le temps de mesure est N fois plus petit sur un Dans cette partie, sont présentées les méthodes permettant
spectromètre à transformée de Fourier que sur un spectromètre d’obtenir le spectre d’un échantillon selon sa nature (de type
dispersif. Par exemple, un spectre MIR de 400 à 4 000 cm–1 avec liquide, gaz, solide, poudre, film...). Trois questions sont
sous-jacentes à chaque analyse.
une résolution de 1 cm–1, composé de N = 3 600 points, qui
demanderait une heure pour être enregistré élément spectral par ■ Doit-on déterminer la concentration d’une espèce connue dont
élément spectral sur un système dispersif, ne demande qu’une on sait la présence possible dans l’échantillon analysé ?
seconde sur un système FTIR avec le même rapport signal sur
bruit. Si on consacre alors le même temps (soit 1 h) à l’acquisition L’empreinte spectrale de l’espèce recherchée étant connue,
de ce spectre sur le système à transformée de Fourier, le rapport l’analyse spectroscopique doit être la plus sensible possible pour,
soit atteindre des concentrations de traces, soit obtenir une préci-
signal sur bruit sera amélioré de N . Cet avantage est d’autant sion fiable et fine de la quantité de matière suivie. Dans le premier
plus intéressant que la résolution demandée est grande et/ou que cas, on cherchera à améliorer la limite de détection tandis que
le domaine spectral est étendu. dans le deuxième cas on cherchera une répétabilité et une repro-
ductibilité les plus hautes possible, mais il n’est en aucun cas
nécessaire de rechercher une haute résolution spectrale ou une
2.4.2 Avantage de Jacquinot très haute précision sur les nombres d’onde.
Contrairement aux systèmes dispersifs ([P 2 660] [3]) qui ■ Doit-on déterminer la structure d’un édifice atomique, d’un
requièrent des fentes pour atteindre une bonne résolution complexe moléculaire, d’un cristal, ou affiner la nature des
spectrale, l’absence de fente dans un système à transformée de groupements chimiques ?
Fourier devant le détecteur conduit à une irradiance reçue par
celui-ci beaucoup plus grande ainsi qu’à un meilleur rapport signal Dans ce cas, on travaillera avec des quantités de matières
sur bruit : c’est l’avantage de Jacquinot. éloignées des limites de détection et on cherchera à avoir une
empreinte spectrale fiable et exploitable (bon rapport signal/bruit
Un haut pouvoir de résolution demande cependant de limiter la
avec une bonne séparation des différentes sources spectrales
divergence des faisceaux. Pour atteindre un niveau minimal de
correspondant aux différentes structures).
collimation, un diaphragme appelé « stop Jacquinot » ou « J
Stop » pilotable sur tous les dispositifs commerciaux est présent ■ Cherche-t-on, pour une structure connue, à déterminer son
devant la source. Si celui-ci est ouvert, l’exigence porte non pas évolution sous un effet physique tel que température, pression,
sur la résolution mais d’avantage sur le rapport signal sur bruit interaction avec un solvant protique, aprotique, polaire, apolaire,
(intéressant par exemple pour des suivis cinétiques demandant un ou chimique tel que liaison hydrogène, pH, réactivité, photoréacti-
nombre important d’acquisition par unité de temps). vité, etc. ?
Dans ce cas, il faut d’abord obtenir un spectre IR que l’on pourra
2.4.3 Avantage de Connes considérer comme de référence avec des très bonnes qualités
En place d’une base de temps fondée sur une horloge externe, spectrales (précision, résolution spectrale, profils spectraux) et
l’utilisation de l’interférogramme du signal laser hélium-néon pouvoir suivre l’évolution de ces caractéristiques spectrales en
(proche de l’extrême monochromaticité), qui est une sinusoïde fonction de différents paramètres contrôlés. Si ces paramètres se
quasi-parfaite, code ainsi le déplacement du miroir et permet de révèlent nombreux, un protocole de type plan d’expérience sera
définir un pas d’acquisition à mieux que 633/4 nm. Sur cette base adapté pour cette analyse.
d’acquisition, la numérisation du signal permet de déterminer avec
une grande précision le nombre d’onde avec une excellente repro-
ductibilité impossible à atteindre avec un système dispersif où la 3.1 Méthodes d’analyse des gaz
précision est liée au positionnement mécanique du réseau. et des liquides en transmission
2.4.4 Vitesse d’acquisition L’analyse des gaz se fait en transmission. Les cellules utilisées
(figure 9) ont un chemin optique (distance de parcours du faisceau
Grâce à la combinaison de tous les avantages précédemment dans l’échantillon) long, cette distance est au minimum la plus
décrits, la spectrométrie à TF est également une technique grande dimension parallèle à l’axe du faisceau, de quelques centi-
permettant d’étudier des cinétiques. En particulier, l’utilisation de mètres, ou un multiple de celle-ci si les faces de la cellule sont
l’interférogramme du laser He-Ne comme base de numérisation de traitées pour être fortement réfléchissantes. Les faces (fenêtres) de
l’interferogramme infrarouge permet des déplacements du miroir la cellule laissant passer le faisceau sont transparentes aux rayon-
à haute vitesse et donne accès à l’acquisition de l’ensemble du nements infrarouges. Dans le MIR, elles sont en NaCl, KCl ou LiF
spectre sur une milliseconde. Pour des cinétiques plus rapides et (tableau 9).
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F F
∆m
e= (25)
2nA (σ 2 − σ1)
B
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Plaque arrière
Entrant dans une glissière
Joint téflon
Entretoise téflon
Joint téflon
Orifices de remplissage
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Fenêtres IR
Vis de serrage
σ2 σ1
σ (cm—1)
Réflexions internes,
à l’origine des franges
d’interférence
b mesure de l’épaisseur e dans une zone spectrale d’enregistrement libre d’aucune absorption,
entre σ1 et σ2, à partir de la sinusoïde générée par les interférences optiques aux frontières A/B
À la décomposition de l’écriture de ij en ′ij , le terme en phase Ces quelques remarques de nature d’écriture mathématique, ont
cependant une conséquence physique importante sur l’écriture de
avec l’excitation E0 eiωt et en ″ij , le terme déphasé, on préfère une
la polarisabilité αj introduite ci-dessus. En effet, de l’écriture
écriture complexe où la partie réelle est identifiée au terme en
complexe de ˆ , on en déduit l’écriture de la polarisabilité :
phase et la partie imaginaire au terme déphasé : ˆ ij = ′ij − i ″ij , où ij
Le déphasage du mouvement global par rapport à l’excitation ou en décomposant en deux termes en phase et déphasé :
est donné par le rapport de ces deux parties :
qij2 m (ω j − ω )τ 2j qij2 τj
″ αij′ = et αij″ =
ϕ = arc tan 2 mij ω j 1 + (ω 2j − ω 2 )2 τ 2j 2 mij ω j 1 + (ω 2j − ω 2 )2 τ 2j
′
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Or comme la polarisabilité de l’ensemble des espèces par unité Cette dernière relation fait apparaître l’amortissement de l’ampli-
de volume (concentration Ci) est reliée aux constantes
tude du champ électrique en E 0 [exp (− 2 π χ z /λ0 )] ; au fur et à
diélectriques du milieu constitué par ces oscillateurs chargés par
des relations du type : mesure de la propagation le champ décroît exponentiellement. Il
s’agit de l’absorption décrite à une échelle macroscopique. En
effet, du champ on déduit l’irradiance transportée :
1 ε − 1
∑α C = ε0 ε r + 2
3 i ij i r 1
= ε 0 E 02 c0 exp (– 4 π χ z /λ0 )
2
ou, si l’on inverse cette première écriture :
1
1 qui, rapportée à l’irradiance incidente, 0 = ε 0 E 02 c0 , donne une loi
∑C αˆ
ε 0 i i ij d’absorption de type « Beer-Lambert » :
2
εˆr = 1 +
1
1− ∑C αˆ
3 ε 0 i i ij transmis en z / 0 = exp (– 4 π χ z /λ0 )
(29)
ou lg ( 0 / transmis ) = (4 π /2, 3) (z /λ0 ) χ
pour un milieu isotrope.
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0,25
1,8
0,20
0,15 1,6
0,10
1,4
0,05
0,00 1,2
1,5
Figure 12 – Variations de la partie réelle de l’indice de réfraction
de l’eau dans le moyen infrarouge
1,0
faisceau IR incident est conduit à l’interface prisme-échantillon
(figure 13a ) avec un angle suffisamment ouvert par rapport à la
0,5
normale, on obtient une réflexion totale. En effet, à une interface de
500 1000 1500 2000
rugosité plus faible que λ/10, la loi de Descartes, sin θ2 N2 = sin θ2
Nombre d’onde (cm–1) N1, avec N1 plus élevé définit un angle limite d’incidence au-delà
duquel il n’y a plus de réfraction dans le milieu (2) :
N2
Partie imaginaire de l’indice de réfraction
1,8
sin θC = (31)
1,6 N1
1,4
Cependant, à cause des conditions de continuité des champs
1,2 électriques à l’interface, un champ électrique parallèle à la surface
1,0 est présent en (2), mais qui n’est pas associé à une propagation.
0,8
Ce champ est dit évanescent. L’amplitude de ce champ électrique
décroît exponentiellement suivant l’axe z, avec une épaisseur de
0,6 « pénétration », dp , définie par :
0,4
0,2 λ1
dp = (32)
0,0 2
N
-0,2 2π sin2 θ1 1 − 1
N2
500 1000 1500 2000
et :
Nombre d’onde (cm–1)
Figure 11 – Spectre de réflectance spéculaire à incidence normale E ⊥ ,/ / = { }⊥ ,/ / exp (– z /dp )
d’un échantillon de silice. Les indices de réfraction, parties réelle
(milieu) et imaginaire (bas), sont obtenus par application de la Ce champ évanescent, décroissant de manière exponentielle en
transformée de Kramers-Kronig (cf. paragraphe 3.4.2.1) amplitude dans la direction perpendiculaire à l’interface, sonde le
milieu (2) sur une fraction de longueur d’onde. Si, à la fréquence
considérée, il existe des modes de vibration actifs en infrarouge
3.3 Réflexion totale atténuée dans le milieu (2), alors il y aura excitation par le champ évanes-
cent de ces modes sur une tranche fine près de l’interface et donc
Pour contourner une partie de ces problèmes, la mesure de la une absorption d’énergie par ces modes. Cette absorption atténue
réflexion de l’échantillon sans l’intervention d’aucune réfraction à l’intensité de l’onde réfléchie totalement : on parle de réflexion
l’intérieur de celui-ci est une voie : réflexion totale. Pour cela, totale atténuée (ATR, Attenuated Total Reflection ). Cette méthode
l’échantillon d’indice N2 est mis en contact avec un prisme optique fonctionne dès que le contact à l’interface entre les deux milieux
constitué d’un diélectrique non absorbant dans la zone spectrale à ne présente aucun décollement, sinon des phénomènes de diffu-
étudier, d’indice de réfraction réel N1 plus élevé que N2 . Si le sion s’ajoutent et l’échantillon peut ne plus être accessible à l’onde
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Eévane scent
(2)
(1)
Eréflexion totale
Eincident
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θC
a avec une incidence au-delà de l’angle θC, la réflexion de l’onde est totale et génère un champ
électrique non radiatif dans une région de (2) proche de l’interface (exemple avec un champ
incident parallèle au plan d’incidence)
Prisme (1)
Solution (2)
Faisceau IR après Réflexion totale atténuée
traversée par l’absorption du milieu (2),
de l’interféromètre vers le détecteur
b montage ATR avec deux réflexions (solution présente seulement au-dessus du prisme)
ou trois réflexions
évanescente. C’est pourquoi la méthode ATR est une méthode de analyser et le signal à l’issue des interactions est enregistré. Pour
choix pour l’étude de liquides. Cette méthode permet notamment des poudres fines, on presse très modérément celle-ci sur le
en solution aqueuse d’éviter les soucis de capillarité entre deux prisme pour établir un contact intime. Dans ce cas, un accessoire
lames transparentes comme en transmission. Pour ces études, il monoréflexion comportant un cristal prismatique en diamant
suffit d’utiliser un prisme diélectrique avec un indice de réfraction permet d’obtenir le spectre de nombreux matériaux.
suffisamment élevé (à environ 1,8 figure 12) pour être, à toutes les
longueurs d’onde, dans les conditions de réflexion totale.
Des prismes en silicium ou germanium par leurs indices compris 3.4 Méthodes d’étude des solides
entre 3,4 et 4 donnent des très faibles valeurs de dp , alors que des
prismes en ZnS, ZnSe ou KRS5 (toxique) permettent une zone Contrairement aux liquides et gaz qui adoptent la forme du
sondée par l’onde évanescente plus profonde. Si une seule volume qui les contient, l’expérimentateur n’est pas toujours
réflexion n’est pas suffisante pour obtenir un spectre exploitable maître de la forme des échantillons solides, qui peuvent être
en termes de ratio signal/bruit, il est d’usage d’utiliser des prismes massifs, pulvérulents ou rugueux. Il est nécessaire de développer
permettant de multiples réflexions (figure 13b ). des montages spécifiques, adaptés à la forme de l’échantillon
étudié, de manière à obtenir un spectre exploitable pour une ana-
Le spectre de vibration IR est obtenu en faisant le rapport entre lyse soit qualitative, soit quantitative.
le signal de réflexion totale avec le prisme seul sur le signal
obtenu avec le prisme en contact avec l’échantillon. Une fois
corrigé (équation (30)), le spectre ATR devient équivalent au 3.4.1 Transmission pour une poudre
spectre de transmission. Ce spectre est utilisable tout aussi bien
qualitativement que quantitativement. Des expériences ATR en 3.4.1.1 Suspension de la poudre dans l’huile
solution couplées à des méthodes chimiques d’ajustement de pH, de paraffine (Nujol)
de potentiel électrique, ou d’ajout de réactifs, sont courantes et La méthode consiste à disperser la poudre dans un liquide
permettent des études quantitatives de réactivité. Dans le cas de visqueux, huile de paraffine, pour obtenir une forme de suspen-
réactifs chimiques agressifs, le diamant est utilisé comme prisme sion que l’on écrase entre deux fenêtres transparentes dans le
de réflexion totale, à une ou six réflexions. domaine infrarouge considéré. À l’exception de trois bandes
Dans le cas de films solides ou de substances pâteuses, chacune d’absorption dues au Nujol, le reste des signaux caractérisera les
des faces du cristal du dispositif ATR est enduite du produit à modes vibrationnels du solide et aussi éventuellement la diffusion
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de lumière due aux formes des particules (diffusion de Mie, par 3.4.2.2 Réflexion-absorption spéculaire
exemple). L’analyse sera qualitative mais s’avère délicate à être de couche mince déposée sur métal
exploitée quantitativement à cause de la déformation des bandes Dans le cas particulier d’un film très mince (d’épaisseur faible
dues à la dispersion anomale de bandes infrarouges trop intenses. devant la longueur d’onde infrarouge λ ) reposant sur un métal
réflecteur (l’or par exemple), il est possible de mesurer
3.4.1.2 Pastille de KBr, NaCl ou KCl l’absorbance de cette couche à partir de mesures de réflexion.
Une autre méthode consiste à mélanger intimement (continuité Si R0 désigne le spectre de réflexion du substrat sans couche
optique) la poudre échantillon avec une poudre non absorbante mince, et R celui du système [couche + métal], on a en première
(matrice) d’indice moyen autour de 1,5 pour diminuer les effets de approximation l’équivalent d’une transmission « aller-retour » à
dispersion. Pour que le mélange soit très intime entre les travers l’épaisseur traversée de l’échantillon, que l’on exprime
matériaux et que l’indice moyen varie peu, il est préférable que la comme le rapport R/R0 . Ce rapport est ensuite considéré comme
matrice soit facile à pastiller et à vitrifier par pression. Quelques une transmittance :
milligrammes de l’échantillon sont broyés en présence de poudre
de KBr (ou NaCl, KCl) séchée dans un mortier en agate. Le ln (R0 /R ) = K abs 2d / cos θ ′
mélange est ensuite comprimé dans une presse, sous une
pression de 5 à 8 t/cm2 (soit 5 à 8 × 108 Pa). La pastille obtenue doit où l’épaisseur traversée par le faisceau est deux fois l’épaisseur de
être translucide et ne pas présenter visuellement des zones hétéro- la couche divisée par le cosinus de l’angle par rapport à la normale
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gènes, évitant tout phénomène de diffusion et vérifiant un de l’onde IR réfractée dans la couche. Cet angle est approximative-
mélange intime entre les deux poudres. ment l’angle d’incidence si la couche correspond à une mono-
couche moléculaire ; sinon pour un film plus épais, cet angle est
Le spectre de transmission, obtenu comme le rapport de l’inten- obtenu par la loi Descartes : sin θincident = Nfilm sin θ′. Le parcours
sité transmise à travers ce mélange sur l’intensité transmise à optique devient très grand quand le faisceau incident est « rasant »
travers une pastille de KBr pure, est caractéristique de l’échan- par rapport à la surface moyenne. La constante d’absorption Kabs
tillon, puisque le KBr est transparent dans le MIR. Si la masse dans est directement proportionnelle à la quantité (par unité de surface)
le mélange est parfaitement contrôlée, alors on obtient un spectre de groupements dont un mode est actif en infrarouge.
quantitatif. Ce spectre est utilisable qualitativement (propriétés
chimiques structurales), si l’échantillon n’est pas sensible à des Par effet miroir du substrat métallique (figure 14), les
effets de pression ou de température (l’échauffement local n’est composantes du champ électrique parallèles au plan métallique
pas toujours négligeable lors de la vitrification). Par rapport à la sont annulées. Ainsi avec un faisceau infrarouge d’incidence
méthode utilisant le Nujol, la technique de la pastille de KBr normale à la surface donc avec ces composantes électriques paral-
entraîne parfois une modification de la composition chimique de lèles à la surface, il est impossible d’exciter un dipôle électrique à
l’échantillon par des réactions d’échange entre halogènes (Br de l’interface : aucun spectre IR n’est mesurable. En revanche, en inci-
KBr) ou des transitions de phase. dente rasante avec un champ polarisé quasi perpendiculairement à
la surface, les champs électriques à l’interface sont quasi
multipliés par deux (figure 14). Il est donc essentiel d’avoir un
3.4.2 Méthodes fondées faisceau incident rasant pour obtenir un spectre IR de cette couche
sur la mesure en réflexion mince. Cette réponse, différente suivant la direction du champ
incident par rapport à la surface métallique, a été exploitée pour
3.4.2.1 Réflexion spéculaire obtenir, en une seule expérience, les spectres de référence R0 et de
l’échantillon Réch en tournant très rapidement la polarisation du
Pour des échantillons non pulvérulents et que l’on ne peut champ incident et en rendant synchrone la détection à cette
réduire en poudre sans risquer de modifier leurs propriétés, le rotation : quand le champ est parallèle à la surface on récolte une
spectre IR est accessible par une mesure de la réflexion spéculaire réflexion totale sans absorption par le film mince et quand le
(angle de réflexion égale à l’angle incident). Pour un échantillon champ est devenu une fraction de seconde plus tard perpendicu-
solide dont l’indice de réfraction est N = n + i χ et présentant une laire, on obtient un spectre d’absorption par le film. L’exploitation
surface suffisamment plane pour que les lois d’optique de tous les angles entre la polarisation du champ et le plan d’inci-
géométrique s’appliquent, la réflectance normale est donnée par : dence permet d’améliorer la qualité des spectres du film. Cette
technique développée par une équipe de Bordeaux porte
(n − 1)2 + χ 2 l’acronyme PM-IRRAS pour Polarization Modulation, Infrared
R= (33) Rasing Absorption Spectroscopy.
(n + 1)2 + χ 2
D’autres mesures de réflexion absorption sur des échantillons
Le spectre de réflectance est traité à l’aide de la transformée de déposés sur des substrats diélectriques, où l’avantage « miroir »
Kramers-Kronig (disponible dans tous les logiciels commerciaux) est perdu, sont cependant possibles. Par exemple, des études sur
donnant les indices réel, n, et imaginaire χ. Pour une analyse des des monocouches de molécules amphiphiles auto-organisées à
modes vibrationnels seulement, le spectre de la partie imaginaire l’interface air-eau sont abordables par réflexion absorption infra-
est plus facile à utiliser pour une analyse qualitative voire quantita- rouge. Deux signaux sont enregistrés, d’abord, celui de la réflec-
tive, quand l’échantillon est un composé dilué dans le solide. La tance de l’eau comme substrat, R0 et ensuite celle de la
figure 11 donne les trois spectres d’une lame de silice amorphe. monocouche organisée ou non à l’interface, R. Ensuite, le rapport
Dans le domaine des basses fréquences, le point d’inflexion sur la R/R0 , ou le logarithme de l’inverse de ce rapport, est exploité. Du
courbe de réflectance permet de positionner la branche TO. Le fait des dispersions anomales du substrat et de la monocouche, on
maximum du spectre de la partie imaginaire indique le nombre peut obtenir des zones spectrales avec des signaux « négatifs »
d’onde de cette branche. Le mode LO, quant à lui, se situe au alors que dans d’autres zones spectrales les signaux vont être
nombre d’onde, où la partie imaginaire de l’indice devient égale à positifs, en fonction de l’angle d’incidence.
la partie réelle (la partie réelle de la constante diélectrique s’y
annule). 3.4.2.3 Réflexion diffuse
Quand l’échantillon solide est soit rugueux soit pulvérulent mais
Exemple avec l’impossibilité de le pastiller, il reste encore une méthode peu
Si l’on prend l’exemple de la silice amorphe de la figure 11, les exigeante permettant une analyse qualitative de l’échantillon et par-
modes TO et LO se positionnent respectivement à 1 060 et fois quantitative pour des signaux peu intenses. Dans cette
1 120 cm–1. méthode, appelée « réflexion diffuse » (RD), le faisceau pénètre
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E E
E
E
0 0 - ∆
C
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Dipôles réels
+ –
+ µeffectif = 2µ0 µeffectif = 0
Images du – +
dipôle
Cette mesure infrarouge est caractérisée par un champ E, polarisé soit perpendiculaire (haut gauche) soit parallèle (haut droit) au
plan d’incidence, qui génère par un effet « miroir » un dipôle effectif respectivement soit nul (bas gauche) soit double (bas droit),
quand l’incidence est quasi rasante. Si un groupement comme C = O est présent à la surface, il ne sera excité que par la partie du
champ perpendiculaire au plan du métal et absorbera une partie du faisceau IR (centre).
dans la poudre (figure 15) qui diffuse après multiples réflexions, où les signaux mesurés et traités par la loi de Kubelka et Munk
absorptions, réfractions et diffusions par les grains de poudre de sont proportionnels à l’absorption de la poudre.
taille de l’ordre de la longueur d’onde infrarouge. La poudre est Pour des échantillons de faible absorption dans le domaine
pour des échantillons très absorbants, un mélange de quelques mil- infrarouge étudié, il est possible d’utiliser l’échantillon pur. Cette
ligrammes de l’échantillon dans quelques centaines de milligram- remarque s’applique à l’étude ou l’utilisation quantitative de
mes de poudre non absorbante dans l’infrarouge, comme le KBr. bandes de combinaison ou harmoniques, dans le proche infra-
Le modèle le plus simple pour interpréter la nature des signaux rouge. La figure 16 montre les spectres de réflexion diffuse d’une
provient de Kubelka et Munk qui ont calculé un bilan de flux de poudre de silice à grande aire spécifique en fonction du taux
lumière descendant et montant dans la poudre en tenant compte d’humidité en équilibre avec celle-ci. L’échantillon est disposé pour
de l’absorption et de la diffusion des grains. Si les constantes K et cela dans une cellule fermée hermétiquement par des hublots en
S sont les constantes phénoménologiques représentant les capa- matériaux non absorbants dans le domaine spectral d’intérêt (CaF2
cités d’absorption ou de diffusion des grains, alors le bilan sur un dans le MIR, verre dans le PIR) permettant de focaliser le faisceau
échantillon suffisamment épais donne accès à une grandeur dite sur la poudre et de recueillir une partie de l’angle solide de la
« réflectance diffuse infinie » obéissant à : diffusion. On voit aujourd’hui apparaître des dispositifs
commerciaux pour application dans le monde industriel ayant
miniaturisé cet ensemble de réflexion diffuse en PIR au bout d’une
K (1− R ∞ )2
= = FKubelka et Munk (R ∞ ) (34) fibre optique. Ainsi ces dispositifs deviennent portables et manipu-
S 2R ∞ lables par un technicien sans compétences particulières en
spectroscopie. Ce genre de système est couplé à un traitement
Si on compare une mesure d’un mélange contenant l’échantillon statistique des données robuste et souvent précalibré (§ 4.2).
à une poudre de référence de même granulométrie, supposée
alors avoir la même constante S de diffusion, on obtient : 3.4.2.4 Détection photoacoustique
Dans le cas d’échantillons très absorbants sur toute la gamme
K échan
FKubelka et Munk (R ∞échan ) − FKubelka et Munk (R ∞réf ) = (35) spectrale, en raison de propriétés électroniques particulières
S comme pour des semi-conducteurs à petit « gap », et ne pouvant
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Détecteur
La microscopie infrarouge permet d’étudier des échantillons ou
IR des parties d’un échantillon d’une taille de quelques dizaines de
Source et
interféromètre
micromètres. Le microscope est un accessoire couplé au banc
optique infrarouge. Après passage dans l’interféromètre, la
lumière de la source est dirigée vers le microscope par une
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Figure 15 – Schéma de principe d’un montage de réflexion diffuse 3.5.1 Mode en réflexion spéculaire à incidence
normale à la surface
pas se prêter à des mesures par transmission ou par réflexion, une Le faisceau infrarouge suivant le chemin (1) de la figure 17, est
méthode de détection dite photoacoustique est utilisée. L’échan- focalisé par un objectif de type Cassegrain sur l’échantillon évitant
tillon solide est disposé dans une coupelle au centre d’une l’emploi de lentilles. La lumière réfléchie est collectée au retour par
chambre remplie d’hélium ou d’azote. L’absorption, par l’échan- la même voie et envoyée vers le détecteur infrarouge. Une source
tillon, du rayonnement modulé par l’interféromètre, provoque son de lumière blanche [(3) sur la figure 17] peut également éclairer
échauffement qui, à son tour, chauffe le gaz et le dilate. Une onde l’échantillon au même endroit par simple basculement d’un miroir,
sonore est alors générée et détectée par un microphone, situé à la lumière ainsi réfléchie permet de visualiser la zone analysée à
l’intérieur de la chambre. Ce détecteur acoustique remplace le l’aide d’une caméra ou d’un système de vision binoculaire.
(ν+δ)SiOH
Absorbance
(ν+δ)H2O
0,8 (2ν+τ)SiOH
(2ν+δ)H2O
2νH2O
0,4
(2ν+δ)SiOH
(ν+2δ)H2O
0,0
4000 4500 5000 5500 6000 6500 7000 7500 8000 8500 9000
Nombre d’onde (cm–1)
L’échelle d’absorbance est obtenue par le logarithme du ratio (Rdiffuse KBr /Rdiffuse silice)
Figure 16 – Spectre PIR d’un échantillon de poudre de silice pure sous humidité contrôlée obtenu en réflexion diffuse
(Carteret thèse 1999 Nancy Univ)
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Caméra
Binoculaire
Détecteur
IR
Trou
confocal Trou confocal
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Visible
(3)
(1)
(1)
Objectif
(1)
Échantillon
IR
Condenseur (2)
(2)
(2)
Visible
(4)
Trou confocal
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M1
M2
Échantillon
Réflexion rasante
M1
M2
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Échantillon
Échantillon Échantillon
Figure 18 – Schéma optique de l’objectif rasant, fondé sur une optique Cassegrain et schéma optique de l’objectif ATR
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coupe suivant z de l’échantillon pour imager la répartition spatiale l’opérateur à avoir la même méthode de collection et les mêmes
de ce composé dans l’échantillon. conditions expérimentales d’enregistrement des spectres que
celles adoptées pour établir les bases de données. Avoir une impu-
■ Coût reté diffusante, une hétérogénéité de densité, etc., donnant par
Malgré l’apport indéniable d’un microscope infrarouge, son coût exemple des lignes de base difficilement comparables freine l’utili-
en limite la diffusion. En effet, il est plus onéreux que le banc infra- sation de cette approche. Comparer un spectre ATR obtenu avec
rouge lui-même (le double de celui-ci s’il est totalement équipé pression sur un prisme diamant à celui obtenu par simple dépôt
[cartographie, table XY, logiciels, objectifs à angle rasant, ATR..., du matériau sur un cristal de ZnSe peut poser problème.
voire le triple avec un détecteur pour l’imagerie]. Des méthodes anciennes de recherche calculent, pour
l’ensemble des points du spectre (absorbance reliée au nombre
d’onde), la valeur absolue de la différence entre l’ordonnée de ce
point expérimental et celle du point du spectre de la base de
4. Exploitation des données donnée et ensuite, par des méthodes des moindres carrés, elles
cherchent à minimiser la somme des carrés de ces différences.
Dans un mélange de produits relativement proches chimiquement,
Comme signalé dès le début de cet article, la spectroscopie IR ce type d’approche s’avère peu fiable et il est préférable d’utiliser
permet soit des analyses qualitatives soit des analyses quantita- d’abord des méthodes de résolution ou de séparation de courbes
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tives. Les logiciels commerciaux sont de plus en plus performants pour quantifier les différentes composantes du mélange.
pour aider, dans son analyse, l’opérateur. Grâce aux qualités
techniques croissantes offertes par les dispositifs instrumentaux,
l’utilisateur de spectroscopie IR doit faire face à une masse de
données spectrales en croissance exponentielle. De plus, la qualité 4.2 Analyse quantitative
spectrale, au moins en termes de rapport signal sur bruit et de
précision, jamais atteinte auparavant, parfois dans des milieux (les 4.2.1 Analyse quantitative sur une bande
solutions aqueuses en ont été un exemple pertinent) inaccessibles caractéristique isolée spectralement
il n’y a qu’une dizaine d’années, augmente également le nombre
de données. Cela a permis à certaines applications analytiques de Si le spectre présente une bande caractéristique du composé ou
la spectroscopie MIR et PIR de devenir des méthodes de prédiction du groupement chimique à doser, le plus simple est d’utiliser la loi
de valeur d’une variable quantitative ou d’estimations qualitatives de Beer-Lambert reliant l’absorbance la concentration de manière
(structurales, de paramètres physiques, de classification de linéaire.
produits, etc.). Un traitement informatique approprié permettra de Cette relation nécessite d’avoir obtenu un spectre en transmis-
dégager efficacement ces informations. sion ou à défaut par le mode ATR. Le coefficient d’extinction
molaire (ε ), exprimé en mol/L/cm, pour les solutions liquides, se
trouve parfois dans certaines tables mais, pour l’essentiel des
4.1 Informations qualitatives expériences, il doit être prédéterminé par des mesures
pour l’identification d’une propriété d’étalonnage :
chimique ou physique – soit avec des échantillons purs à diverses dilutions connues ;
– soit par ajouts dosés, qui consistent à partir du point d’analyse
Dans une procédure d’analyse, une première exploitation du de l’échantillon en y ajoutant une quantité connue de la même
spectre consiste à identifier les groupes fonctionnels responsables espèce.
des absorptions observées à l’aide de la notion de fréquences de Cette analyse se fait soit au nombre d’onde correspondant au
groupe. Dans cette phase d’identification, le logiciel pourra : maximum d’absorption soit en intégrant toute la bande d’absorp-
– aider par comparaison graphique du spectre et par utilisation tion, si celle-ci est bien séparée des autres éléments spectraux.
de tables incluses dans les logiciels d’exploitation (tables exposées
Cependant cette simplicité d’application cache un réel problème
au paragraphe 2 ou dans des bases de données commerciales) ;
expérimental, qui est de savoir déterminer le minimum d’absorp-
– aider l’opérateur dans sa phase d’apprentissage, à l’aide de
tion correspondant à une concentration nulle de l’espèce d’intérêt :
« tutoriels » ;
problème résumé par les termes de « détermination de la ligne de
– ou même, dans une certaine mesure, effectuer l’analyse base » ou « détermination d’arrière-plan ». Cette détermination est
spectrale. parfois loin d’être triviale avec des échantillons diffusants, créant
Plus qu’identifier un groupement, l’analyse peut avoir pour but un faux fond d’absorption, ou avec des spectres enchevêtrés. Ainsi
d’identifier une molécule, un solide, une hétérogénéité dans un le problème à résoudre est de type : A = cte C + f, avec f à
système complexe ou encore un matériau. De nouveau, les déterminer et éliminer pour un dosage.
logiciels actuels et utilisés le plus souvent dans l’industrie
proposent des aides performantes, même s’il ne faut pas les
utiliser aveuglément. Une méthode pour aborder l’identification 4.2.2 Élimination des lignes de base
d’un échantillon à partir de son spectre infrarouge consiste à Les spectres IR sont souvent modélisables par une somme de
rechercher le spectre le plus proche parmi ceux stockés dans une raies de position, largeur et amplitude différentes, à laquelle se
base de données. La base de données spectrales peut comporter, superpose un « arrière-plan ». Le spectre de N points y = (y1... yN)t
simplement la position des pics principaux et leur intensité ou est défini dans ce type de modèle tel que y = b + e, où b désigne la
parfois éventuellement une estimation de leur largeur à mi-hau- ligne de base, modélisée par un polynôme de degré p et e désigne
teur. Schématiquement, dans l’ensemble de la base de données, le le résiduel, regroupant les pics, le bruit et les incertitudes du
sous-ensemble A des spectres ayant le pic a est d’abord identifié modèle. La ligne de base souvent modélisée par une fonction
et ensuite le sous-ensemble B des spectres ayant le pic b, puis le polynomiale, s’écrit sous la forme, b = Ta avec T la matrice de
sous-ensemble des spectres ayant simultanément les pics a et b Vandermonde des nombres d’onde et a la matrice des coefficients
en effectuant l’opération logique calculer « A ET B » (opérateur du polynôme. La ligne de base est estimée par le polynôme qui
booléen « ET ») et ainsi de suite. minimise un critère de type moindre carré. Cependant, ce critère
D’autres méthodes de recherche fondée sur une comparaison conduit à considérer un coût trop important pour les pics. D’autres
directe des spectres complets sont, dans l’absolu, plus méthodes minimisent ce coût en appliquant un seuil permettant
performantes mais présentent l’inconvénient principal d’obliger d’éliminer la contribution des pics aux intensités élevées de
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l’ensemble des points. Ces méthodes conduisent à une bonne esti- tillonnée) auquel s’ajoute ou se retranche un profil traduisant sa
mation de la ligne de base, notamment si elles sont testées sur richesse en lipide (ou inversement en eau).
plusieurs séries de spectres d’échantillons pris dans les mêmes L’étape ACP est ensuite suivie, pour la quantification, d’une
conditions, donnant un sens physique ou chimique à la présence étape de régression multilinéaire couplée à une étape d’estima-
de cette ligne de base [6]. tion, ou pour qualification, d’une étape de classification ou de
discrimination.
4.2.3 Analyse de mélange : séparation de sources Au lieu de ces deux étapes, des méthodes provenant des
sciences statistiques reposant sur le principe du maximum de
L’analyse quantitative classique utilisant les lois de
vraisemblance se développent. Dans cette approche du maximum
Beer-Lambert nécessite la présence de bandes spécifiques à
de vraisemblance, les méthodes d’analyse en composantes indé-
chaque produit, ce qui limite fortement son utilisation, sauf dans le
pendantes sont appliquées au traitement de données spectrales à
domaine proche infrarouge où l’on bénéficie de bonnes sépara-
condition de ne pas imposer de façon stricte l’orthogonalité des
tions avec les jeux de combinaisons et d’harmoniques (figure 16).
sources spectrales et de spécifier a priori leurs distributions. Une
Les logiciels d’analyse quantitative sont fondés sur les principes de
méthode originale [8] [9] dans ce cadre a été développée en posant
l’analyse factorielle. Le modèle de mélange en spectroscopie
le problème de séparation dans un cadre bayésien. L’approche par
suppose l’existence de p composantes pures dont on observe m
inférence bayesienne permet de formaliser toute information
mélanges linéaires. En admettant une additivité des signaux et des
disponible ou toute contrainte sur les signaux source : on ne se
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P
O
U
Spectrométrie d’absorption R
dans l’infrarouge
E
N
par Bernard HUMBERT
Habilité à diriger des recherches , professeur des Universités
Université de Nantes, IMN Institut des matériaux Jean Rouxel, UMR 6502 CNRS-Univ Nantes S
Jean-Yves MEVELLEC
A
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P
L
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