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Département de l’Eau
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Juin 2019
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RESUME DU PLAN CADRE D’ACQUISITION DES TERRES ET D’INDEMNISATION DES
PERSONNES AFFECTEES PAR LE PROJET (PCATI-PAP)
Titre du projet : Projet de gestion durable des ressources en eau dans le bassin de Sebou (PGDRES)
– Barrage Sidi Abbou
1. INTRODUCTION
Du point de vue environnemental et social, le projet est classé dans la catégorie 1, du fait que son aménagement
occasionnera une expropriation physique et économique de plus de 200 personnes avec l’inondation d’environ
590 ha de terrains agricoles, un déplacement de 72 ménages et la perte des moyens de subsistance de 930
habitants, dont les femmes représentent environ 30%. Pour ce faire, le projet a fait l’objet d’une étude d’impact
environnemental et social (EIES) assortie d’un plan cadre d’acquisition des terres et d’indemnisation des
personnes affectées par le projet (PCATI-PAP).
Le PCATI-PAP a été soumis à ce stade, dans la mesure où l’emprise inhérente à la construction du barrage lui-
même est connue, mais celles inhérentes aux servitudes du barrage, aux infrastructures et/ou équipements
associés et aux voies d’accès ne sont pas encore connues du fait que les études techniques y relatives ne sont
pas encore réalisées et ne le seront que plus tard (sous au moins 9 mois).
Le PCATI-PAP présente les principes généraux qui serviront de guides à toutes les opérations d’expropriation
dans le cadre de la mise en œuvre du PGDRES. Il définit les procédures à suivre en matière de reconnaissance
préalable des droits d’expropriation et d’indemnisation/compensation. Il précise le mécanisme
d’indemnisation/compensation, le mécanisme de recours et identifie le dispositif institutionnel et le
renforcement des capacités pour la mise en œuvre des procédures d’expropriation et de traitement de plaintes.
Il constitue un document contractuel par lequel le Royaume du Maroc s'engage formellement à respecter, en
rapport avec les collectivités locales et selon les exigences et les procédures de SO2, les droits
d’indemnisation/compensation de toute personne ou entité potentiellement affectée par le projet. Le coût de
mise en œuvre du PCATI-PAP (réalisation du PAR, indemnisation/compensation, fonctionnement,
renforcement de capacités, suivi de mise en œuvre) sera entièrement financé par l’emprunteur.
Ce PCATI-PAP devra être décliné en plan d’acquisition des terres et d’indemnisation des personnes affectées
(PATI-PAP) au plus tard avant le lancement du projet pour sa mise en œuvre par l’unité de gestion du projet.
La délivrance du PATI-PAP fera l’objet d’une condition spécifique de décaissement pour le financement des
travaux entrainant expropriation.
2. DESCRIPTION DU PROJET
Le coût total du projet global hors taxes et hors droits de douane est estimé à 1 243,4 millions MAD, soit
environ 92,2 millions d’UC (au taux de change du mois d’avril 2019 : 1 UC = 13,486 MAD).
Le projet sera financé conjointement par la Banque et le Gouvernement marocain. La Banque financera à
hauteur de 67,8 millions UC, soit environ 914,8 millions de MAD, ce qui représente environ 73,5% du coût
estimatif du projet global en hors taxes. Le Gouvernement marocain financera à hauteur de 328,6 millions MAD
(soit 26,5% du coût total du projet). Ce montant couvre notamment les coûts de fonctionnement, d’acquisition
des terrains et d’indemnisation des agricultures et de remise en état des infrastructures socio-économiques
(routes, bâtiments administratifs, …).
Le futur barrage Sidi Abbou est situé sur le tronçon amont de l’oued Leben, affluent rive droite de l’oued
Inaouene, à environ 4,4 Km, à vol d’oiseau vers l’amont de Ras El Oued, au niveau de la commune de Ain
Maatouf, dans la province de Taounate (coordonnées sont les suivantes : X = 584 950 m ; Y = 424 620 m).
Le Projet s’étend sur les deux provinces de Taounate et Taza. Quatre communes seront partiellement touchées
par la future retenue du barrage : Ain Maatouf et Ain Mediouna à la province de Taza et Brarha et Bni Frassen
à la province de Taza.
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Figure 1 : Situation du barrage Sidi Abbou
Source : Mémoire justificatif et descriptif de l’APD 2019
La population des communes de la zone d’étude est passée de 171 157 habitants en 2004 à 157 173 habitants
en 2014, soit un taux d’accroissement interannuel moyen (TAIM) négatif de -0,8%. La population rurale
représente 92% dans ces communes, contre seulement 8% de la population urbaine, représentée par celle de la
Municipalité de Tissa et de Tainaste.
L’activité économique principale de la zone du Projet repose sur l’agriculture, suivie par le commerce et
l’artisanat. Les assolements pratiqués sont dominés par les céréales, suivis par les légumineuses.
L’arboriculture est dominée par l’olivier. Le commerce est représenté par les petits détaillants qui exercent
dans des petites boutiques au niveau de certains douars, s’est aussi développé dans les communes de la zone
d’étude. L’artisanat est assez développé, au niveau des communes dont dépend le Projet. En effet, ce secteur
bénéficie d’un savoir-faire et d’une production diversifiée. Les principales activités artisanales, pratiquées dans
la zone d’étude, sont : la broderie – Tapisserie, le tissage artisanal et la sculpture…etc.
3. IMPACTS POTENTIELS
Selon l’EIES du Projet, les différents impacts positifs significatifs du Projet, sur le milieu physique, naturel et
socioéconomique peuvent être résumés ci-après :
• Production d’eau agricole pour le développement d’un périmètre agricole en aval, zone située dans les
deux communes Ras El Oued et Sidi Mohamed Ben Lahcen.
• Création d’un périmètre irrigué sur une superficie de 4600 ha qui sera équipé d’un réseau d’irrigation
localisée, cela aura un impact positif fort sur la promotion de l’activité socio-économique de la région et
l’amélioration des revenus des agriculteurs.
• Alimentation en eau potable de la population de la province de Taounate
• Protection contre les inondations des sites aval du barrage, causées par les crues de l’oued Lbene par
l’écrêtement de ces crues inondant la plaine du Gharb.
• Production de l’énergie hydroélectrique et sont injection dans le réseau national.
• Impact sur le régime hydrologique par la régularisation du régime de l’oued (aval du barrage), en assurant
un écoulement minimal (le débit environnemental).
• Impact sur le milieu naturel de la province de Taounate par la création d’une zone humide.
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• Impact sur les ressources souterraines par une éventuelle remontée du niveau d’eau dans les puits en amont
de la retenue.
• Impact sur la création de l’emploi lors de la phase des travaux et la promotion de l’activité économique au
niveau de la province de Taounate. Il s’agira également de la création d’autres activités d’emploi au niveau
de l’amont de la retenue.
A ce stade, le PCATI-PAP prévoit que des personnes et des biens seront affectés. En effet, on note des
déplacements physiques causées par la perte d’habitations qui seront mises en eau par la future
retenue du barrage ; des pertes économiques causées par la perte des moyens de subsistance
(activités agricole et commerciale) de la population affectée par le Projet et des pertes en
infrastructures et équipements publics/communautaires. Les biens et moyens de subsistance affectés à
ce stade sont donc : (i) 72 habitations et 57 bâtiments annexes bâtis ; (ii) 590 ha de terrains agricoles dont 40%
sont des périmètres irrigués (à partir des puits traditionnels ou par des prélèvements directs dans l’oued) ; (iii)
298 agriculteurs vont perdre leurs activités agricole et d’élevage ; (iv) des plantations d’oliviers, de grenadiers,
de vignes, de figuiers, d’agrumes, d’amandiers ; (v) des infrastructures : route goudronnée provinciale
d’environ 8,5 km ; des pistes ; deux puits collectifs avec leurs équipements utilisés pour l’irrigation ; un SAEP
(puits + Château de distribution) ; une vingtaine de puits privés ; un pont récemment réalisé sur oued Lben ;
Ligne MT et BT d’environ 2 km ; (vi) des équipements sociaux : l’école de Bni M’Hammed ; un logement
pour les enseignantes qui comprend trois appartements ; la Mosquée de Rouf récemment construite ; 3
Cimetières aux douars de Ain Maatouf, Dhar Said et Rouf ; (vii) des équipements commerciaux : sept épiceries
(magasins de commerce) ; cinq cafés de douars ; une huilerie moderne (avec six bassins d’évaporation des
margines) ; douze Maasaras (huileries) traditionnels ; un moulin à blé traditionnel.
Les impacts négatifs durant la phase de construction portent essentiellement : L’atteinte aux terrains des
particuliers ; les nuisances causées par les travaux de construction aux riverains ; les émissions des particules
en suspension et des gaz d’échappement, due à l’augmentation de la circulation des engins des travaux et des
véhicules des employés et aux terrassements nécessaires pour aménager les chemins d’accès à la zone des
travaux ; l’altération physique des roches et sols, due à la fragmentation et le compactage du sol ; les risques
de contamination des sols et des eaux de surface et souterraines par les déchets du chantier ; l’altération de la
végétation sur les lieux des travaux ; les risques pour la sécurité de la population riveraine et leurs cheptels ;
les risques pour la sécurité des travailleurs dans le chantier.
4. RESPONSABILITE ORGANISATIONNELLE
5. PARTICIPATION COMMUNAUTAIRE
Le mécanisme de gestion des plaintes et litiges a pour objectif de veiller à ce que les griefs des PAP et/ou
populations riveraines trouvent une réponse et soient gérées de manière appropriée. Le mécanisme de gestion
des différends pour le Projet respectera les principes suivants : (i) Expliquer dès le départ le but du mécanisme ;
(ii) Assurer les personnes qu’il n’y aura ni coûts, ni rétributions associées à la déclaration d’un grief ; (iii)
L’ensemble du processus (c’est-à-dire comment une plainte est reçue et examinée, comment les décisions sont
prises et quelles possibilités existent pour faire appel) se fera aussi transparent que possible par une mise en
forme écrite, de la publicité et en l’expliquant aux acteurs concernés.
Plusieurs types de conflits peuvent surgir durant la procédure de réinstallation. Ces conflits sont généralement
liés aux aspects suivants : Erreurs dans l'identification des PAPs et l'évaluation des biens ; désaccord sur des
limites de parcelles, soit entre la personne affectée et la commission d’évaluation, ou entre deux voisins ;
conflit sur la propriété d'un bien (plusieurs personnes déclarent être le propriétaire d'un certain bien) ;
désaccord sur l'évaluation d'une parcelle ou d'un autre bien ; successions, divorces, et autres problèmes
familiaux, ayant pour résultat des conflits entre héritiers ou membres d'une même famille, sur la propriété d'un
bien donné ; désaccord sur les mesures de réinstallation ; problèmes divers causés par la mise en œuvre du
projet etc.
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7. INTEGRATION AVEC LES COMMUNAUTES D'ACCUEIL
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La réinstallation des personnes déplacées physiquement dans un site d’accueil n’est pas envisagée puisqu’Il
ressort que 97% des personnes affectées préfèrent la compensation monétaire. Les 3% restant désirent partir
vers la ville.
Elle porte sur les 242 ménages affectés recensés à ce stade soit environ 930 PAP. La population qui sera
réinstallée c’est-à-dire celle-ci-possède des habitations au sein de la future retenue du barrage est de 380
personnes environ.
Selon l’enquête réalisée, 90% des chefs de ménages sont mariées, 7% sont veuves et 3% sont célibataires. La
taille des ménages enquêtés varie de 1 à 13 personnes par ménage. Elle est en moyenne de 6 personnes par
ménage. Il est à noter que 67 % des ménages ont une taille de 6 personnes et moins, 27,5 % ont une taille
comprise entre 7 et 10 et seulement 5,5 % des ménages ont une taille qui dépasse 10 personnes.
Concernant le statut de l’emploi, les agriculteurs représentent 54%, les retraités et sans emploi représentent
22%, les commerçants représentent 11%, les ouvriers 7% et les employés (Autorités locales, Imam et Muezzin)
représentent 6%.
La répartition par tranche d’âge indique que ceux qui ont moins de 40 ans représentent 11 %, les personnes
ayant entre 40 et 60 ans représentent 32 %, tandis que la catégorie majoritaire est celle dont l’âge est supérieur
à 60 ans et représente 57%.
Concernant le niveau d’instruction de la population étudiée, il ressort que 35% de cette population est
analphabète, 21% ont fait l’école coranique et seulement 5% ont pu atteindre un niveau supérieur. Le nombre
des enfants scolarisés au niveau des douars affectés est de 119 élèves répartis entre primaire, collège et lycée
Dans la zone étudiée, toutes les femmes travaillent au foyer. Les femmes s’occupant également des activités
agricoles et de l’élevage représentent 29% et celles travaillant dans l’artisanat (Doum) représentent 3%. A
l’échelle du ménage, 100 % des femmes confirment que les décisions reviennent aux hommes chefs de
ménages. Les femmes ne peuvent prendre des décisions que lorsque le mari est décédé ou si elles vivent seules
ou avec leurs enfants
La principale source de revenus pour les ménages enquêtés est l’agriculture et l’élevage. En effet, les
agriculteurs représentent 54% des personnes affectées, et les cultures les plus pratiquées sont la céréaliculture
(38%), l’alternance céréales/légumineuses (36%) et les légumineuse (17%) puis en dernier lieu les cultures
maraichères (9%). L’arboriculture constitue aussi une source importante de revenu des ménages affectées,
notamment lors de la saison de récolte des olives où les agriculteurs vendent les olives (peuvent atteindre
5dh/kg) et l’huile d’olive (Peut atteindre 50Dh / litre).
Les commerçants (sept épiceries, cinq cafés de douars, une huilerie moderne, et un moulin à blé traditionnel)
représentent 11% des personnes affectées. Le commerce impacté le plus important étant l’huilerie moderne
dont le revenu annuel, selon le représentant du propriétaire, est d’environ 3.000.000 DH. Le moulin à blé
permet un revenu annuel d’environ 18000 Dh selon le propriétaire. Une épicerie ou un café du douar permet
un revenu variant entre 20000 et 100000Dh.
Les ouvriers travaillant par jour (100dh/jour de façon saisonnière) représentent 7% des personnes affectées.
Ce travail est lié en grande partie à l’activité agricole et oléicole.
Les personnes vulnérables identifiées dans le cadre du Projet, sont :
• Les femmes, puisqu’elles ont confirmé qu’elles n’étaient pas réellement informées sur le Projet et qu’elles
sont moins impliquées dans les affaires publiques et ont moins accès aux ressources financières que les
hommes. Les femmes chefs de famille sont particulièrement vulnérables. Lors des enquêtes avec la
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population affectée, 4 femmes chefs de ménages ont été identifiées : une à douar Lamghara (commune
Ain Maatouf) et 3 à douar Rouf (Brarha) ;
• Les personnes handicapées, les personnes gravement malades ou les personnes âgées, en particulier
lorsqu’elles vivent seules ; Lors de nos enquêtes nous avons recensé deux personnes vulnérables à douar
Lamghara (une personne âgée et une personne malade d’Alzheimer), une personne handicapée et âgée à
douar Dhar Said, huit personnes âgées et vulnérables à douar Rouf.
• A une moindre mesure, les analphabètes, pourraient aussi être considérées comme des personnes
vulnérables car ils auraient des difficultés à accéder aux mécanismes d'information et de participation.
Cette catégorie représente 35 % de la population enquêtée. Néanmoins, cette catégorie pourrait être
correctement informée et renseignée par ses proches dans la lecture et la compréhension des différents
documents et communications.
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L’autorité administrative et les intéressés essayent de s’entendre sur le montant des indemnités à verser en
contrepartie de l’expropriation en confrontant leurs prétentions. La tentative d’accord amiable est obligatoire.
Si elle aboutit, elle présente l’avantage de mettre un terme à la procédure et permet de faire l’économie de la
phase judiciaire. Il faut ajouter qu’un accord amiable peut être réalisé à tout moment, au cours de la procédure
d’expropriation.
- Recours
La décision d’expropriation peut toujours faire l’objet d’un recours, pour excès de pouvoir, qui donne aux
requérants la possibilité de contester l’utilité publique des travaux, notamment lorsqu’il apparaît que (1) le but
d’utilité publique invoqué par l’expropriant ne correspond pas à ses véritables mobiles, et (2) lorsqu’il résulte
des circonstances de fait que l’opération projetée n’a pas le but d’utilité publique que l’expropriant lui attribue.
Il est vrai que l’effet de l’annulation de la déclaration d’utilité publique est symbolique si le transfert de
propriété a déjà été prononcé.
En revanche, le contentieux en matière d’évaluation et de fixation des indemnités est très répandu et les
tribunaux réévaluent, généralement à l’aide des experts.
La mise en œuvre du projet doit répondre aux exigences du système de sauvegardes intégré (SSI) et notamment
à la sauvegarde opérationnelle 2 (SO2) relative à la réinstallation involontaire – acquisition de terres,
déplacement et indemnisation des populations. Elle vise à clarifier toutes les questions liées au déplacement
physique et économique mais qui ne sont pas spécifiquement liées à l’acquisition foncière. Les objectifs
spécifiques de la SO2 sont les suivants : (i) éviter la réinstallation involontaire autant que possible, ou
minimiser ses impacts lorsque la réinstallation involontaire est inévitable, après que toutes les conceptions
alternatives du projet ont été envisagées ; (ii) s’assurer que les personnes déplacées sont véritablement
consultées et qu’on leur a donné la possibilité de participer à la planification et à la mise en œuvre des
programmes de réinstallation ; (iii) s’assurer que les personnes déplacées bénéficient d’une assistance
substantielle pour leur réinstallation dans le cadre du projet, de sorte que leur niveau de vie, leur capacité à
générer des revenus, leurs capacités de production, et l’ensemble de leurs moyens de subsistance soient
améliorés au-delà de ce qu’ils étaient avant le projet ; (iv) fournir aux emprunteurs des directives claires sur
les conditions qui doivent être satisfaites concernant les questions de réinstallation involontaire dans les
opérations de la Banque, afin d’atténuer les impacts négatifs du déplacement et de la réinstallation, de faciliter
activement le développement social et de mettre en place une économie et une société viables ; (v) se prémunir
contre les plans de réinstallation mal préparés ou mal mis en œuvre en établissant un mécanisme de surveillance
de la performance des programmes de réinstallation involontaire dans les opérations de la Banque pour trouver
des solutions aux problèmes au fur et à mesure qu’ils surviennent.
La mise en œuvre du projet répond également à la sauvegarde opérationnelle 5 (SO5) relative aux conditions
de travail, santé et sécurité.
Les autres politiques et directives pertinentes de la Banque restent applicables dès qu’elles sont déclenchées
dans le cadre du SSI. Il s’agit principalement de : (i) Politique de la Banque en matière de genre (2001) -
Stratégie du Groupe de la Banque en matière de Genre 2014-2018 (2014) ; (ii) Cadre d’engagement consolidé
avec les organisations de la société civile (2012) ; (iii) Politique de diffusion et d’accès à l’information (2012) ;
(iv) manuel de consultation et de participation des parties prenantes aux opérations de la Banque (2001) ; (v)
Politique de la Banque en matière de population et stratégie de mise en œuvre (2002) et ; (vi) Procédures
d’évaluation environnementale et sociale pour les opérations de la Banque (2015).
Les principales différences entre la législation marocaine relative à l’expropriation et à l’acquisition des terres
et la SO 2 de la BAD peuvent être résumées comme suit : (i) La loi marocaine ne prévoit pas de réinstallation
comme prévue dans les normes de la BAD ; (ii) La loi marocaine ne prévoit que l’indemnisation en numéraire
alors que les directives de la BAD donnent aux PAPs la possibilité de choix entre différents modes de
compensation ; (iii) La loi marocaine ne prévoit pas explicitement de planification participative telle qu’elle
est décrite dans la SO 2 de la BAD ; (iv) La loi marocaine prévoit une enquête parcellaire se limitant à
l’identification des personnes et biens affectés. La BAD exige, en plus, les caractéristiques socio-économiques
des personnes affectées ; (v) La loi marocaine ne contient pas de dispositions spécifiques en faveur des
personnes vulnérables affectées. La BAD, l’exige.
Dans le cadre du Projet, les institutions identifiées pour gérer l’acquisition des terres et d’indemnisation des
personnes affectées par le Projet sont listées ci-après :
10.1 Institutions engagées
- Le Ministère de l’Intérieur
Le Ministère de l’intérieur intervient dans le processus d’expropriation et de la mise en œuvre du présent plan
cadre et du futur PAR à travers :
• Les collectivités territoriales de Ain Maatouf, Ain Mediouna, Beni Frassen et Brarha et leurs autorités
locales qui assurent le bon déroulement et l’organisation de l’enquête administrative lors de l’affichage de
l’acte de cessibilité dans les bureaux des communes.
• Les autorités locales (Caidat de Ain Aicha (Provinces de Taounate) et Caidats de Beni Frassen et Brarha
(Province de Taza)) qui interviennent dans l’information des populations locales et dans l’organisation des
réunions d’information, de consultation et de médiation avec les PAP. Les autorités locales assurent
également la présidence de la CAE (voir plus loin) et interviennent dans la signature des fiches des enquêtes
parcellaires et d’indemnisation des PAP. En outre, les autorités locales délivrent un certificat administratif
aux ayants droits pour les terrains privés non titrés.
• La Direction des Affaires Rurales (DAR) à travers laquelle le Ministère de l’Intérieur exerce la tutelle sur
les terres collectives. Elle statue sur les conflits à l’intérieur des collectivités ethniques ou entre
Collectivités sur les listes des ayants droit de ces collectivités, sur la distribution des fonds et sur les
dossiers de cession des terres collectives. A titre de rappel, une seule parcelle de terres collective d’environ
8 ha se trouve dans la zone du Projet.
- La conservation foncière
La conservation foncière inscrit le projet d’acte de cessibilité sur les titres fonciers en cas de terrains et
habitations immatriculés et délivre un certificat à cet effet.
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- La Caisse de Dépôt de Gestion (CDG)
En cas de recours (non aboutissement à un accord à l’amiable entre l’expropriant et l’exproprié), l’expropriant
(METLE) consigne les fonds de l’indemnisation à la CDG et les conserve en vue d’une prise de possession par
voie de justice. L’exproprié peut, s’il le désire, accéder à ces fonds qui lui ont été assignés initialement, en
attendant la décision du juge.
10.2 Analyse des capacités institutionnelles
Toutes les institutions citées ci-dessus ont l’expérience et les capacités nécessaires pour la mise en œuvre d’un
plan d’acquisitions des terres et d’indemnisation des PAPs selon les exigences législatives et réglementaires
nationales. Toutefois, pour une mise en œuvre selon les exigences du présent plan (exigences de la BAD), le
Département de l’Eau (METL), comme étant l’entité expropriante et le pilote de la mise en œuvre du présent
PATI-PAP, doit être renforcé à travers un appui externe.
Le processus d’acquisition des terres et d’indemnisation des PAP sera mené conformément à la législation et
réglementation marocaine, notamment la loi 7-81 relative à l’expropriation pour cause d’utilité publique et à
l’occupation temporaire et ses textes d’application. Le Département de l’eau étant l’autorité expropriante.
D’après le Service acquisitions foncières et indemnisations du Département de l’eau, le Projet n’est pas encore
déclaré d’utilité publique. La DUP, première étape du processus, serait entamée une fois les études parcellaires
sont avancées pour éviter que la DUP soit caduque. En effet, l’acte de cessibilité doit intervenir dans le délai
de deux ans à compter de la date de publication au B.O. de l'acte déclaratif d'utilité publique. Le projet d’acte
de cessibilité sera élaboré sur la base des études parcellaires. Celles-ci seraient entamées début avril 2019.
Selon les responsables du Service Topographie du Département de l’eau, le marché relatif à l’exécution de ces
études est signé et est en cours d’engagement.
En ce qui concerne les zones des travaux qui feront l’objet d’occupation temporaires, celles-ci ne sont pas
encore définies. Elles le seront une fois les marchés des travaux sont attribuées.
12. ÉLIGIBILITE
Ce chapitre traite spécifiquement l’évaluation et l’indemnisation des pertes en termes de terres et de revenus
agricoles ainsi que la perte de commerces et des revenus y afférents.
Méthodologie d’évaluation
Dans la loi marocaine relative à l’expropriation, la CAE est l’entité responsable de l’évaluation des valeurs des
biens et produits. Elle fixe ces valeurs sur la base des prix qui prévalent sur le marché. L’existence de
transactions monétaires effectuées localement leur facilite l’estimation des valeurs. Dans la présente évaluation
nous nous sommes basés sur les résultats de nos consultations des PAP, des représentants des autorités locales,
du représentant du Département de l’Agriculture ainsi que sur nos observations sur le terrain.
Perte totale
Type du terrain Superficie (ha) Perte par ha (DH)
(Millions de DH)
Total 70,55
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Valeur des plantations
Les dégâts superficiels et les pertes de revenus seront constatés et indemnisés, sur la base du barème de la DPA
de l’année en cours. L’olivier étant la plantation dominante dans la zone d’étude ; d’après le représentant de la
DPA de Taounate, l’olivier est indemnisé à hauteur de 1000 dh/ grand arbre, 500 dh/ arbre moyen et 300
dh/petit arbre.
Dans la présente estimation, nous considérons que ces montants méritent d’être réévalués compte tenu du
rendement des grands arbres qui sont de l’ordre de 60 kg en moyenne en irrigué et 40 kg en moyenne en bour.
Cela signifie que, sur la base de 5 dh/kg, un grand olivier génère en moyenne 300 dh/an en irrigué et 200 dh/an
en bour. Pour permettre de compenser la perte de revenu lié à l’olivier, nous proposons dans la présente
estimation qu’un grand arbre d’olivier soit indemnisé à hauteur de 1500 dh. En effet, les plantations d’olivier
commencent à produire dès la troisième année mais n’atteignent leur rendement maximum qu’au bout de 10 à
12 ans. Pour les petits oliviers, nous considérons un prix unitaire de 450 dh et 750 dh pour les moyens oliviers.
D’après nos observations sur le terrain, environ 10% des oliviers sont petits, 10% sont moyens et 80% sont
grands.
Pour les autres arbres, compte-tenu de leur grande variété, nous proposons un prix moyen de 1000 dh/arbre.
Sur la base de ces hypothèses, les pertes relatives aux plantations sont de l’ordre de 54 millions de dirhams.
Tableau : Evaluation des pertes des plantations
Total 53,95
16
Valeur des commerces
L’estimation de la valeur des commerces impactés est basée sur les prix du marché, nos observations sur le
terrain et la consultation des personnes concernées. Le montant global estimé est d’environ 4,6 millions de
dirhams comme le montre le tableau ci-après. L’huilerie moderne représente la plus grosse part de cette somme
puisqu’il s’agit d’une importante huilerie, bien équipée avec plusieurs infrastructures connexes.
Tableau : Evaluation des pertes de commerces
Perte totale
Commerces Nombre Prix unitaire (DH)
(Millions de DH)
Huileries modernes 1 3 000 000 3
Total 4,59
Total 29,75
Perte totale
Infrastructures Unité Quantité Coût unitaire
(Millions de DH)
Puits privés U 42 6 000 0,25
Total 3,33
17
Valeur des services sociaux
Les pertes occasionnées par le Projet en termes d’infrastructures sociales sont listées ci-après. Les pertes sont
estimées à environ 47,17 millions de dirhams. La plus grosse part de ce montant concerne le rétablissement de
la route provinciale P 5409 qui sera inondée. Les variantes étudiées avec leurs estimations financières sont
annexées au présent rapport. Le coût de la variante la plus avantageuse est de 36 millions de dirhams.
Tableau : Evaluation des pertes des services sociaux
Unité Pertes
Coût
Service social Nombre (Millions de
(DH)
DH)
Ecole primaire U 1 3 000 000 3
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identifier des terres au moins similaires. Une négociation devra être menée avec les communautés hôtes et
déplacées. La négociation portera plus sur les modalités d’intégration de nouveaux usagers qu’à un
transfert des droits d’un groupe à un autre.
- Pour les logements et les infrastructures individuelles, l’indemnisation en numéraire est l’option
privilégiée aussi bien par l’expropriant que les PAP. Néanmoins, pour être en conformité avec les
préconisations de la BAD, une aide à la réinstallation (indemnité de déménagement) doit être prise en
compte dans le montant de l’indemnisation.
- En ce qui concerne les infrastructures communautaires, le Département de l’Eau devra améliorer les
conditions existantes dans le cadre de la reconstruction de ces infrastructures. Ils doivent être réalisés en
coordination avec les autorités compétente. Le choix des infrastructures à reconstruire, leurs consistances,
leurs emplacements doit être fait avec les populations et se baser sur une évaluation des besoins et une
cartographie des couvertures de ces services.
La réinstallation des personnes déplacées physiquement dans un site d’accueil spécifique n’est pas envisagée
puisque 97% des personnes concernées préfèrent la compensation monétaire. Pour ce qui concerne les 3% le
Département Eau prendra les dispositions utiles pour identifier et faciliter leur réinstallation dans les conditions
décentes.
Le projet affectera les infrastructures et services sociaux suivants : 8,5 km de route goudronnée provinciale
d’environ; des pistes ; deux puits collectifs avec leurs équipements utilisés pour l’irrigation ; un SAEP (puits
+ Château de distribution) ; une vingtaine de puits privés ; un pont récemment réalisé sur oued Lben ; Ligne
MT et BT d’environ 2 km ; (vi) des équipements sociaux : l’école de Bni M’Hammed ; un logement pour les
enseignantes qui comprend trois appartements ; la Mosquée de Rouf récemment construite ; 3 Cimetières aux
douars de Ain Maatouf, Dhar Said et Rouf.
Le Département Eau devra assurer le remplacement de ces infrastructures et service sociaux en étroite
collaboration avec les autorités locales, les services techniques en charge et les usagers.
La mise en œuvre du projet de Barrage occasionnera inéluctablement des impacts plus ou moins importants
sur les composantes naturelles. A cet effet, il est nécessaire d’identifier les potentiels impacts et risques
d’atteinte à l’environnement, en vue de proposer des mesures d’atténuation, de protection et/ou de valorisation
des composantes environnementales cibles.
L’EIES assorti du PGES a situé les impacts négatifs nécessitant des mesures d’atténuation et de bonification
environnementale qui doivent être exécutées aussi bien par le maitre d’ouvrage (Le Département de l’Eau) que
par l’entreprise qui sera chargée de la construction. Un programme de surveillance et de suivi environnemental
(PSSE) sera exécuté comme cela est indispensable.
Le plan prévisionnel de l’acquisition des terres et d’indemnisation des PAP à l’horizon 2022 est présenté dans
le tableau suivant. Il sera constamment mis à jour selon les besoins et là où c’est nécessaire, notamment lors
de l’élaboration du PATI-PAP.
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Nota : une phase urgente du PATI qui concerne la zone d’installation et de la piste d’accès du chantier peut
être réalisée dans un délai plus court afin de permettre le démarrage du projet en 2020 à condition de ne pas
rater l’été 2020 qui correspond à la période sèche durant laquelle on peut procéder à la déviation de l’oued.
Le financement des coûts générés par le processus d’acquisition des terrains sera pris en charge par le budget
d’investissement du Département de l’Eau. Le cout estimatif à ce stade est de 279,52 millions de Dirhams
et est présenté dans le tableau ci-dessous :
Tableau : Estimation du coût du plan d’acquisition des terres et d’indemnisation des PAP
pour une retenue de 198 Mm 3
Coût
Rubrique
(Millions de DH)
Indemnisation des terrains 96,15
20
Indemnisation des pertes des services sociaux 47,17
Total 279,52
21
19.3 Indicateurs de Suivi-Evaluation
Pour évaluer les performances de la réinstallation, on se réfère aux indicateurs suivants :
▪ Les indicateurs de réalisations : ils sont établis par action de réinstallation et se traduisent par des
paramètres de mesure des réalisations :
- Nombre de ménages et de personnes affectés par les activités du Projet,
- Nombre de ménages et de personnes physiquement déplacés par les activités du Projet,
- Nombre de ménages compensés par le Projet,
- Nombre de ménages et de personnes réinstallés par le Projet,
- Montant total des compensations payées
▪ Les indicateurs d’impacts liés aux objectifs spécifiques des actions de réinstallation :
- Conformité de l'exécution avec les objectifs et méthodes précisés dans le cadre de politique de
réinstallation,
- Conformité de l'exécution avec les lois et règlements nationaux, ainsi qu'avec la politique de la Banque,
- Rapidité du processus suivi pour les indemnisations, le déplacement, la réinstallation,
- Satisfaction des PAP quant aux indemnisations et des mesures de réinstallation reçus par rapport aux
pertes subies,
- Viabilité de la réhabilitation économique et socio-économique
- Indemnisation et accompagnement des groupes vulnérables ;
▪ Les indicateurs d’impacts liés aux objectifs globaux du programme : Il s’agit des indicateurs d’évaluation
d’impact qui sont liés aux objectifs globaux et sectoriels du programme et dont l’appréciation reflète la
résultante des réalisations de plusieurs actions de réinstallation :
- Indicateurs d’amélioration des conditions de vie des populations en ce qui concerne l’évolution du
revenu et l’accès aux services socio-économiques de base ;
- Indicateurs de préservation des ressources naturelles et de l’environnement résultant la réinstallation :
viabilisation des nouveaux sites en terme environnemental ;
Cette liste des indicateurs de performances est présentée à titre indicatif et non limitatif.
20.1 Références
20.2 Contacts
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