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Mme Neghliz - Mr Benabdelkader 2020/2021 COURS DE BIOLOGIE VEGETALE

Chapitre 1 : Introduction à la biologie végétale

I-Définition d’un végétal


Un végétal est un être vivant, c’est-à-dire que, par opposition à l’inanimé, au minéral et à la
matière brute, il est organisé, croît, se nourrit et se reproduit.

II-La nomenclature botanique


La nomenclature botanique est régie par un code international dont le principe de base est la
nomenclature binaire. Selon les règles de ce code, le nom officiel complet d’une espèce est exprimé
en latin et est une combinaison binaire comportant un nom de genre suivi d’une épithète spécifique
et accompagné de l’abréviation du nom du botaniste auteur de la description de cette espèce,
Exemples : Pisum sativum L., Triticum durum Desf., Coffea arabica L.
Le nom scientifique latin est reconnu mondialement, dans toutes les langues, contrairement au nom
vernaculaire qui diffère d’une langue à l’autre et souvent, dans une même langue, d’une région à l’autre.

III-Les grandes subdivisions du règne végétal (Tableau I-1)


Le règne végétal est traditionnellement subdivisé en deux grands groupes en fonction de
l'organisation structurale du végétal : Présence d’un Thalle ou d’un Cormus, et donc on distingue les
Thallophytes et les Cormophytes.
1. Les Thallophytes sont unicellulaires ou pluricellulaires et se définissent par des caractères négatifs :
- pas de racine, - pas de tige, - pas de feuille.
L’appareil végétatif de ces plantes, de formes très diverses, est appelé thalle (thallos = pousse). Les
Thallophytes comportent les algues, toujours chlorophylliennes (Fig. I-1), les Champignons non
chlorophylliens (Fig. I-2) et les lichens.

Figure I-1 :Exemples d’Algues dont certaines sont microscopique (m).

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Chez les Champignons, le thalle est souvent formé de filaments isolés ou enchevêtrés appelés hyphes et
l’ensemble de ces dernières constituant le mycélium. Les Lichens résultent de l’association symbiotique
(symbiose) d’une algue avec un champignon.

Figure I-2 :Exemples de Champignons dont certaines sont microscopique (m).

2. Les Cormophytes sont pluricellulaires, leur appareil végétatif est appelé cormus (cormos = tige),
comportant au moins un axe portant des expansions latérales, les feuilles. Les cormophytes sont divisées
en plusieurs embranchements :
Embranchement des Bryophytes (bryon = mousse ; phyton = plante), dont l’appareil végétatif,
généralement formé d’une tige et de feuilles, ne comporte pas de racines véritables mais des rhizoïdes
ayant la forme de filaments (Fig. I-3). Ces organismes n’ont pas d’appareil conducteur différencié, ils
comprennent les Mousses et les Hépatiques.

Figure I-3:Exemples de Bryophytes

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Tableau I-1 : Les grandes subdivisions du règne végétal

Champignons, Lichens et Algue Thallophytes

Cryptogames Embranchement des Bryophytes (Mousses)

Embranchement desPtéridophytes (Fougères)


(cryptogames vasculaires) Plantes vasculaires
ou
Embranchement desSpermatophytes (250000 espèces) Trachéophytes Cormophytes
Sous-Embranchement des Gymnospermes (250 espèces) ou
Phanérogames Sous-Embranchement des Angiospermes Rhizophytes
Classe des Monocotylédones
Classe des Dicotylédones

Critères Critères
Reproducteurs végétatifs

Accroissement de degré d’évolution

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Embranchement des Ptéridophytes (ptéris = fougère) comportent des tiges, des feuilles et des racines
(Fig. I-4) ainsi qu’un appareil conducteur différencié. Leur mode de reproduction est différent des autres
plantes vasculaires (ni fleurs ni graines). Tout comme les Thallophytes et les Bryophytes, les
Ptéridophytes se reproduisent par des spores.

Figure I-4 :Exemples de Ptéridophytes

Les Thallophytes et les Bryophytes sont des Cryptogames (cryptos = caché ; gamos = mariage) non
vasculaires. Les Ptéridophytes sont des cryptogames vasculaires.

Embranchement des plantes supérieures ou Spermaphytes ou Phanérogames (phanéros= apparent)


Il est caractérisé par l’apparition de la fleur et de la graine d’où le nom de spermaphytes (du grec, sperma
: graine ; phytes : végétal) (Fig. I-5), il a été subdivisé en 2 sous-embranchement :

1. Sous Embranchement des Gymnospermes


Chez les Gymnospermes (gymnos = nu), comme le Pin (Pinus) et le Sapin (Abies), l’ovule et la graine
sont nus (non entourées d’enveloppes closes).

2. Sous Embranchement des Angiospermes


Chez les Angiospermes (aggeion = récipient), l’ovule est situé dans un organe clos, l’ovaire, la graine
est incluse dans un fruit. Les Angiospermes constituent actuellement le groupe le plus nombreux de
végétaux.
Le sous-embranchement des Angiospermes comprend deux classes qui se distinguent d’après le nombre
des premières feuilles de l’embryon ou cotylédons :
- les Dicotylédones (Magnoliopsides), à deux cotylédons comme la Pomme de terre (Solanum), la
Betterave (Beta), les Erables (Acer), etc.

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- les Monocotylédones (Liliopsides), à un cotylédon comme le Blé (Triticum), l’avoine (Avena), la
Tulipe (Tulipa), etc.
Les Ptéridophytes et les Spermatophytes constituent les Rhizophytes (rhizos = racine) car toutes
possèdent des racines. Ce sont aussi des plantes vasculaires et pour cette raison, elles sont également
nommées Trachéophytes (trachées = nom donné à certains éléments vasculaires).

Figure I-5 : Exemples de Spermaphytes.

IV-PARTICULARITES DE LA CELLULE VEGETALE

La cellule végétale se distingue de la cellule animale par la présence d’une paroi


pectocellulosique, d’une grande vacuole et des plastes (Fig. I-6).

Figure I-6 : Représentation schématique d’une cellule végétale.

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1. LA PAROI

A l’inverse des cellules animales, les cellules végétales sont des cellules « revêtues ». La
membrane est doublée par une enveloppe continue est solide : la paroi. La paroi est constituée de 90%
de glucides et de 10%protéines. Les trois groupes de glucides qui constituent les parois cellulaires
végétales sont : les pectines, les hémicelluloses et la cellulose. Ce sont les constituants permanents de la
paroi cellulaire.
La paroi de la cellule végétale est composée d’une lamelle moyenne, d’une paroi primaire, et d’une
paroi secondaire (Fig.I-7).
• La lamelle moyenne ou mitoyenne est la partie la plus externe de la paroi cellulaire, elle est commune
entre deux cellules voisines. Elle est de nature pectique et elle constitue le ciment assurant la cohésion
entre les cellules.

Figure I-7 : Vue schématique de la paroi végétale.


P : Ponctuation simple, lm : Lamelle moyenne, P1 : Paroi primaire, P2 : Paroi secondaire, M : Méat.

• La paroi primaire caractérise les stades jeunes en croissance (la paroi primaire existe seule dans les
cellules juvéniles et indifférenciées).Elle est donc extensible. Elle est formée de cellulose, hémicellulose
et pectines. Elle se dépose entre la lamelle moyenne et la paroi secondaire.

• La paroi secondaire est faite de strates plus ou moins épaisses inextensibles et donc déposées après
la croissance. Elle se dépose entre la paroi primaire et la membrane plasmique, constituée de cellulose
et hémicellulose, dépourvue de pectines et peut être riche en composés phénoliques comme la lignine
(pour la rigidité), la subérine et la cutine (pour l’imperméabilité).

1.1. Les différenciations (modifications chimiques) pariétales


Les modifications chimiques de la paroi se font en relation avec la fonction de la cellule.
a-La lignification
C’est l’imprégnation de la paroi par la lignine (polyphénoles). La lignification confère à la paroi une
meilleure rigidité mécanique, lui permettant de résister aux contraintes de compression. La lignification
concerne différents types cellulaires : sclérenchyme, fibres et vaisseaux.

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b-La subérification
C’est le dépôt de subérine (lipide fortement hydrophobe) sur la face interne des parois des cellules âgées
en couches concentriques. Elle a lieu en général, dans les tissus protecteurs des organes aériens et
souterrains. Elle entraîne l’imperméabilité des parois et par conséquent la mort des cellules après
dégénérescence du cytoplasme. La lumière se remplit d'air.

c-La cutinisation
C’est un dépôt de cutine formant un film étanche d’épaisseur variable et qui se dépose généralement sur
les parois externes des cellules épidermiques limitant la circulation d’eau.

d-La minéralisation
Désigne le dépôt d’éléments minéraux au niveau de la paroi de certaines cellules végétales qui permet
un durcissement de la paroi. C’est le cas par exemple avec l’oxyde de silice : sio4 (paroi épidermique
des feuilles des graminées) et le carbonate de calcium : caco3 (épiderme des cucurbitacées).

e-La gélification
C’est la solubilisation de la lamelle moyenne due à la transformation des pectines insolubles en pectines
solubles. Les méats et les lacunes dans les tissus lâches correspondent à une faible gélification. Dans
certains fruits, comme la tomate par exemple la maturation du fruit est une gélification.

1.2. La communication intercellulaire


a. Plasmodesmes
Ce sont de fins canaux de 20 à 40nm de diamètre qui traversent totalement les parois cellulaires
(Absence de lamelle moyenne, de la paroi primaire et de la paroi secondaire si celle-ci existe) établissant
une connexion cytoplasmique directe entre deux cellules voisines (Fig.I-8). Ils sont généralement
localisés au niveau des ponctuations simples, mais peuvent être répartis de façon uniforme dans la paroi.

Figure I-8. Structure du plasmodesme.

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b. Ponctuations
Il existe deux types de ponctuations :

- Ponctuation simple
Au niveau de la ponctuation simple on a une continuité de la lamelle moyenne, un amincissement
ou une interruption totale de la paroi primaire et absence de la paroi secondaire si celle-ci existe dans la
cellule (Fig.I-9).

Figure I-9. Structure d’une ponctuation simple.

1 = lamelle moyenne, 2 =paroi secondaire, 3= ponctuation simple, 4=paroi primaire


Les lignes transversales = plasmodesme
- Ponctuation aréolée
Au niveau d’une ponctuation aréolée on constate une continuité de la lamelle moyenne et de la
paroi primaire. La paroi primaire forme un épaississement central appelé torus qui est souvent lignifié.
La paroi secondaire lignifiée, s’absente, se décolle et se soulève de part et d'autres du torus. Ces
ponctuations sont caractéristiques des Gymnospermes (Fig.I-10).

Figure I-10.Structure d’une ponctuation aréolée.

2. LES PLASTES

Les plastes sont des organites cellulaires présents dans le cytoplasme des cellules végétales
eucaryotes, ils sont issus des proplastes. Possédant leur propre ADN, limités par une double membrane
; une interne et une autre externe qui forment l’enveloppe plastidiale. L’ensemble des plastes dans la
cellule végétale est appelé plastidome. On peut distinguer trois types de plastes peuvent être identifiés

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par la fonction qu’ils accomplissent : chloroplastes (photosynthétisants), amyloplastes (accumulant
l’amidon), chromoplastes (riches en pigments).

Chez les végétaux supérieurs, plusieurs types de plaste peuvent être identifiés par la fonction
qu’ils accomplissent : chloroplastes (photosynthétisants), amyloplastes (accumulant l’amidon),
chromoplastes (riches en pigments) (Fig.I.11).

Figure I-11.Les différents types de plastes.

2.1. Les chloroplastes


Les chloroplastes sont les plus représentés de tous les plastes ; porteurs de chlorophylle, ils
donnent leur couleur verte aux végétaux. C’est en effet au niveau des chloroplastes qu’a lieu la
photosynthèse, mécanisme qui permet la conversion de l’énergie lumineuse, émise par le soleil, en
énergie chimique qui confèrent aux végétaux le rôle de producteurs primaires.

Les coupes minces observées en microscopie électronique montrent que le chloroplaste


(Fig.I.12) comme les autres types de plastes sont limités par une enveloppe constituée de deux
membranes ; la membrane plastidiale externe et la membrane plastidiale interne, de 75 A° d’épaisseur,
ultrastructure très comparable à celle de la membrane plasmique ou des membranes mitochondriales.
Les deux membranes sont séparées par un espace vide d’épaisseur constante (l’espace
intermembranaire).
L’enveloppe plastidiale délimite une région remplie d’une substance protéique amorphe : le stroma où
en rencontre également des inclusions diverses : des gouttelettes lipidiques, des grains d’amidon, des
fibrilles d’ADN et des ribosomes. Ce qui caractérise réellement l’ultrastructure des chloroplastes, c’est
un système membranaire complexe sous forme de vésicules aplaties ou lamelles orientées parallèlement
au plus grand axe de l’organite. Ces lamelles limitent des sacs clos de deux sortes : les unes petites de
forme discoïde (thylakoïdes ou granum), qui sont accolées les unes aux autres comme des pièces de
monnaie, forment les grana ; les autres, étendus dans le stroma, relient les grana (lamelles stromatiques

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ou intergranaires). C’est dans la membrane de grana qu’on trouve les pigments de la photosynthèse (les
chlorophylles, les caroténoïdes et les phycobilines).

Figure I-12. Structure d’un


chloroplaste.

2.2 Les leucoplastes


Plastes sans pigments, ce qui suggère une localisation dans les racines et les tissus non
photosynthétiques. Ils peuvent se spécialiser pour stocker des réserves d’amidon, de lipides ou de
protéines, ils sont respectivement appelés amyloplastes, oléoplastes ou protéinoplastes.

2.3 Les chromoplastes


Ce sont des plastes dépourvus de chlorophylle, mais contenant des pigments caroténoïdes,
responsables de la couleur jaune, orangée ou rouge de beaucoup de fruits (tomate, piment), de pétales
de fleurs, ou même de racines (carotte).

Remarque
Lorsque le développement des plantules s’effectue à l’obscurité, les proplastes se différencient en
éthioplastes qui sont des plastes non fonctionnels. L’étioplaste ne contient pas de chlorophylle, mais un
de ses précurseurs la protochlorophylle.

3. LES VACUOLES

L’ensemble des vacuoles dans la cellule constitue l’appareil vacuolaire, généralement désigné
sous le terme vacuome par analogie avec le chondriome et le plastidome.

Les cellules végétales indifférenciées (méristématiques) et les cellules jeunes possèdent plusieurs petites
vacuoles alors que la cellule adulte se caractérise par une vacuole unique très développée (fusion des
vacuoles). Les vacuoles peuvent représenter 80 à 90% du volume cellulaire dans les cellules végétales
différenciées au point que le cytoplasme apparait réduit à un mince film périphérique (Fig.1-13).
Chaque vacuole est entourée d’une membrane vacuolaire, le tonoplaste. Le tonoplaste entoure le suc
vacuolaire .Le suc vacuolaire contient de l’eau, des éléments minéraux, des substances organiques et

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parfois des pigments (Ex : Anthocyanes). Les vacuoles jouent également un rôle de régulation des
fonctions physiologiques (pH, concentration ionique, pression osmotique et croissance).

FigureI.13. Vacuole d’une cellule différenciée.

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