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Scène I, l’exposition - Chacun à ses occupations, donc rien à se
dire
Introduction : - Le mot « anglais » est répété 14 fois pour
Eugène Ionesco est né en Roumanie en insister sur le fait que la scène est jouée en
novembre 1909. Auteur de plusieurs Angleterre et pas en France.
ouvrages de réflexion sur le théâtre. Il est - « frappe » au lieu de « sonne » = +
mort en mars 1994. agressif (idée de fatalité)
C’est donc en 1950 que paraît La - Elle frappe 17 coups sauf que « il est 9h
Cantatrice chauve, première œuvre de » → introduit un effet d’incohérence =
Ionesco. Cette œuvre, inspirée du malaise qui va s’amplifier par la suite
surréalisme, initie le “théâtre de l'absurde” - « la pendule…» marque la fin de la
en mettant en scène des personnages didascalie
loufoques aux dialogues décousus, dans
une histoire dont la logique est absente. Lignes 1 à 6 : Mme S s’adresse aux
Cette "anti-pièce" a du mal à convaincre spectateurs ou à son mari, même s’il
immédiatement le public, mais obtient les connaît déjà le repas.
éloges de plusieurs critiques. « avons mangé » est au passé composé, ils
ont donc fini de manger.
C'est l'exposition de l’œuvre, dans lequel Composition du repas : « soupe,… », c’est
un certain nombre d’informations vont être un repas copieux.
délivrées. Elle se situe au tout début de « pommes de terre aux lards » est un
l'œuvre. C’est un faux dialogue car il n’y a autoréférentiel (dans un texte l’auteur, fait
que des claquements de langue, c’est référence à lui ou une autre œuvre) =
pourquoi ce n’est pas un soliloque. Mais il référence à « Jacques ou la soumission »
s’agit surtout pour Ionesco, dès les « Nous avons bien mangé ce soir » c’est
premières répliques, d’introduire son donc le dîner.
projet : écrire une anti-pièce. Mention des enfants, on en parle pas
beaucoup mais ils seront davantage
Problématique : Qu’est- ce qui fait présents dans la conversation plus tard. Ils
l’originalité de cette scène d’exposition ? ont l’air jeunes
Le « parce que » de Mme S ne donne pas
Mouvements du texte : d’explication (explication qui n’en est pas
- Lignes 1 à 31 : informations sur la scène une (Ionesco)).
d‘exposition / rapport entre Mr et Mme S / 1ere fois que le nom est prononcé
sujet pièce, ils parlent du repas, de la Les phrases sont juxtaposées, appliquées
nourriture du dîner avec un vocabulaire / des formules
- Lignes 32 à 47 : les enfants, la famille différentes et avec une reprise de certains
- Lignes 48 à 88 : Mr S prend la parole, il éléments du repas.
confronte sa femme, les répliques sont plus
courtes
Lignes 7 à 12 : On trouve une méthode
assimile (apprendre une langue par phrase
Didascalie :
apprise : ici Ionesco apprend le Roumain).
- Décor bourgeois → intérieur, classe
Il y a utilisation d’une phrase comparative
sociale
« bien meilleure qualité ».
- Infos sexiste : Mr → fauteuil, pipe,
Superlatif irrégulier négatif « même
journal, pantoufles / Mme → raccommode
meilleure ».
des chaussettes, tâches ménagères
Récurrence du claquement de langue = Mr
S n’en a rien à faire mais montre qu’il est
là, il veut manifester sa présence, montrer « anis étoilé » un peu de poésie, ça
son désintérêt (mal élevé) → rappel de la ressemble à sa vie = pas trop salé, « la
fin de la pièce où les personnages ne prochaine fois .. » = prochain repas ou je
parleront pas = langage inarticulé +++ m’y prendrai mieux avec mon mari, mon
significatif qu’un blanc. couple.
Questions de grammaire :
La Cantatrice Chauve : noir ne peut faire briller ses lunettes. C’est
une phrase assez logique et rhétorique.
Scène XI, l'explosion finale
Lignes 3 et 4 : Le fait que Mme S réponde
Introduction : « oui » laisse penser qu’il reste encore un
Eugène Ionesco est né en Roumanie en dialogue.
novembre 1909. Auteur de plusieurs
ouvrages de réflexion sur le théâtre. Il est
mort en mars 1994. Lignes 5 et 6 : La réplique n’a pas de sens,
C’est donc en 1950 que paraît La tournure au comparatif. C’est une
Cantatrice chauve, première œuvre de comparaison qui semble inverser les deux
Ionesco. Cette œuvre, inspirée du termes. Insertion du verbe « tuer » qui est
surréalisme, initie le “théâtre de l'absurde” violent, qui sera suivie d’un certain
en mettant en scène des personnages nombre de mots qui n’ont aucune logique.
loufoques aux dialogues décousus, dans
une histoire dont la logique est absente. Lignes 7 et 8 : Une réplique de Mr Smith
Cette "anti-pièce" a du mal à convaincre faite d’un seul mot « Kakatoes ». Ce mot
immédiatement le public, mais obtient les n’a pas un son agréable, de plus il a des
éloges de plusieurs critiques. sonorités dures, et surtout il y a le mot «
caca ». Ce mot va être repris dans la
Cette dernière scène peut être comparée à réplique suivante avec le mot « cacade ».
la première scène, elles sont totalement Ce propos est scatologique.
opposées : les proverbes vont être
submergés par tout le reste. Elle repose sur Lignes 9 à 16 : Le mot « cacade » du vers
le comique des mots, mais ces mots sont 9 à 11 va évoluer jusqu’au mot « cascade »
vides de leur sens, ils sont dénigrés. aux vers 12 à 16. Cette réplique évoque
une évacuation intestinale. La répétition du
Problématique : Quel est le sens de ce mot va finir par nous faire entendre le mot
dénouement? « caca ».
Mouvements du texte :
Ligne 17 : Mr Smith semble vouloir
- Lignes 1 à 31 : jeu de proverbes
revenir au jeu des proverbes, sauf qu'il est
quasiment interrompu, ils font des
moins doué que Mr Martin. Tentative pour
exercices de prononciations avec le son
revenir au premier jeu des proverbes.
“k”
- Lignes 32 à 45 : son “ouche” qui
débouche sur une stichomythie, Mme Ligne 18 : Mme Martin va se défouler en
Martin déclenche les hostilités, montée de utilisant le son « k » et en associant des
l’agressivité mots. Elle fait l’association entre « cactus
- Lignes 46 à 51 : soupir, ils vont s’arrêter », « coccyx » et « cascade de caca ».
de crier et se rapprocher. Il y a un semblant Quand Mme M dit « cochon » c’est sans
d’unité, une brève entente doute à son mari qu’elle s’intéresse.
- Lignes 52 à 75 : fin de la pièce, reprise
de l’agressivité, explosion du langage folie Ligne 19 : « Encaqueur, tu nous encaques
des personnages », à la suite de Mme S, il y a agressivité
dans les propos de Mme M. Mais ça peut
être aussi des paroles en l’air.
Lignes 1 et 2 : Mr Martin avec une
oxymore entre les termes “faire briller” et
“cirage noir”, exprime avec fatalité que le
Ligne 20 : De nouveau, retour aux Ligne 36 : Mme Smith répond ‘Mouche ta
proverbes, Mr M veut reprendre ce jeu. bouche’, connotation agressive comme si
Sauf que la phrase est ridicule. elle disait ‘Ferme ta bouche’.
Ligne 23 : Elle utilise une bête pas très Lignes 41 à 44 : Mme S traite Mme M de
sympathique qui déclenche « allons gifler « Sainte-nitouche » car elle donne un mot
Ulysse ». qui à l’air inoffensif, sous lequel se cache
peut-être autre chose.
Mme M reprend le « Sainte-nitouche » de
Ligne 24 : On peut faire deux remarques Mme S où il peut y avoir une opposition
sur cette réplique : sonore, désire prendre entre cette réplique et « touche ma
du recul sur la situation. On essaye de cartouche ».
donner un sens à cette réplique car elle est Le verbe toucher semble évoquer chez
structurée. Mme S un poème. Elle récite quasiment ce
dernier verbe. Ça montre que les
Lignes 25 à 29 : Exercice de personnages sont cultivés, ils ont des
prononciation qui rappelle le mot « caca » références communes.
avec les mots “cacaoyers”, “cacao” et
“cacahuètes”. La phrase peut avoir un Ligne 45 : Changement de discussion de
sens, mais elle n’a pas d’intérêt. la part de Mr Martin qui prononce le nom
d’une personne (Ancien principal ministre
Lignes 30 et 31 : Retour à l’effort de faire d'État de France )
des proverbes par Mme Smith qui n’est
pas plus douée que son mari. Lignes 46 et 47 : Même s' ils s’opposent,
les maris sont contre les femmes. Les
Ligne 32 : C’est de nouveau Mme Martin hommes sont complémentaires, il y a un
qui relance l’agressivité. semblant d’harmonie autour du poète. La
On se retrouve avec des sortes de figures poésie aurait-elle une fonction apaisante ?
de style : rimes internes et riches avec une
allitération en « b ». Lignes 48 à 50 : Pendant 2 minutes, les
personnages semblent se rassembler et
Lignes 33 et 34 : Reprise par Mr M avec même prouver une certaine forme
une variation ainsi que Mr Smith. d’accord. Seulement ce moment va être de
courte durée.
Ligne 35 : Mme Martin veut faire une
contrepèterie (dire quelque chose de Lignes 51 et 53 : De nouveau, Mme M
grivois avec une phrase anodine) et relance de façon assez inquiétante. «
chiasme. Glouglous » = dindon de la farce ? Elle a
envie de repartir à la charge.
On ne connaît pas le prénom des deux Conclusion : Dans cette scène, Ionesco a
femmes, peut-être que c’est un des noms poussé à l’extrême ses personnages qui
des deux femmes « Mariette ». s’effondrent littéralement. Ils ne maîtrisent
plus le langage. Le monde connu et
Ligne 54 : Mme Smith prononce trois fois rassurant se dérègle. Le langage et la
le même nom, celui est difficile à dire on parole se révèlent incapables de remplir
peut encore penser à un exercice de leur fonction. Ionesco veut nous dire que
prononciation. l’on est réglé par des automatismes. Donc
ici, le spectateur découvre le non sens, le
néant, il n’arrive plus à s’identifier. Il
Lignes 55 et 56 : Mr S ramène à des essaye de générer de l’angoisse, sa propre
préoccupations plus catholique : « le Pape angoisse. Cette pièce est une anti-pièce.
dérape », mais ce n’est pas le seul à
déraper. La « soupape » évoque quelque Ouverture : On pourrait comparer cette
chose qui risque d’exploser. scène avec une autre scène absurde, qui est
l’incipit de Fin de Partie de Beckett, qui
reprend les mêmes thématiques absurdes.
Ligne 57 : Mme M revient à la charge Dans cette scène d’exposition, on retrouve
avec une exclamation avec des références trois pages de didascalies avant que le
littéraires. personnage ne parle et annonce : « c’est
fini » On retrouve donc bien une idée de
Ligne 58 : Mr Martin effectue un cycle, comme dans ce dénouement.
allitération en ‘b’ On retrouve une référence à « Juste la fin
du Monde » par l’agressivité verbale.
Lignes 59 et 60 : Récitation des voyelles
pour Mr Smith et des consonnes pour
Questions de grammaire :
Mme Smith.
Questions de grammaire :
- proposition subordonnée relative : vers 6
et 8 “que”
- négation : vers 26 “n’ai-je pas”
Juste la Fin du Monde : avoue son défaut, figure de style
paronomase.
Partie I, scène 8
- Ligne 3 : Épanorthoses entre « je ne
Introduction : change pas » et « j’ai toujours été ainsi »,
Jean-Luc Lagarce, né en 1957, est l'auteur
l'adverbe renforce ce sentiment sur la
contemporain le plus joué en France.
Metteur en scène de textes classiques aussi permanence de son attitude, il n’y a pas
bien que de ses propres pièces, il meurt en d’exception. En disant cela, elle ne
septembre 1995. cherche pas à se remettre en question.
C‘est en 1990 qu’il finit l’écriture de sa
pièce Juste la Fin du Monde. - Ligne 4 : La mère se mêle de tout, elle
Elle ne sera jamais jouée de son vivant, sait donc ce que veulent ses enfants
mais sera mise en scène pour la première
fois en 1999 grâce à Joëlle Jouanneau. Suzanne et Antoine par rapport à Louis.
Puis en 2016, elle sera produite au cinéma. Elle connaît leur désir. « Tout ça »
Juste la fin du monde est une histoire de adverbe, qui montre que peut-être qu’elle
famille mettant en scène une crise ment sur ce qu’elle dit, qu’elle n’a pas
familiale mais aussi personnelle. vraiment entendu.
La scène 3 de la partie 2 est importante car - Ligne 5 : « j’ai encore plus peur pour toi
elle est la dernière scène avant l'épilogue. », Antoine s’inquiétait de son frère. Il a
Antoine, le frère de Louis, expose dans peut être compris que Louis avait quelque
une longue tirade l'ambivalence de sa chose à révéler, c’est pour ça qu’il a plus
relation à Louis, entre le ressentiment et peur. Référence à l’enfance.
l'amour compassionnel.
- Ligne 6 : “enfant” est mis en relief
Problématique : Comment la tirade
finale d'Antoine accable-t-elle Louis de - Ligne 7 et 8 : « je me dis que [...] »
culpabilité tout en le considérant avec système de réflexion ambiguë car Antoine
amour et compassion ? refuse de se sentir coupable, mais en
même temps il se sent coupable. Il se parle
Mouvements du texte : à lui même pour se convaincre, pour se
- Lignes 1 à 16 : Antoine dresse le portrait raisonner. Il ne veut pas le placer dans une
de Louis, il l’affronte position de victime et lui dans une position
- Lignes 17 à 25 : Autoportrait péjoratif. Il de bourreau. Il mène une vie paisible et
aimerait que Louis le réconforte douce, matérielle avec tous les problèmes
- Lignes 26 à 32 : Silence final, qu’il se crée et qu’il a avec son frère. Il
l’apaisement pour Antoine, il a dit ce qu’il essaye de se rassurer matériellement alors
avait à dire. Réponse énigmatique de Louis que dans sa tête, ça ne va pas.
à la ligne 32.
- Ligne 9 : “paisible et douce” montre
- Ligne 1 : L’affirmation de « tu es là » qu’il essaye de se convaincre que sa vie est
permet de nous situer dans le temps. Ironie confortable. “qu” pèse sur son discours.
tragique avec « je te vois » au vers 5. Il
- Ligne 10 : Il se torture quand même - Lignes 17 et 18 : marqué par la
l’esprit, il a une pensée tordue en négativité, avec deux formules ; « ne rien »
contradiction. « Je suis un imbécile », qui et « ne pas », elles montrent le profond
est doublement péjoratif. Il s’insulte abattement d’Antoine. « Je ne suis rien »
lui-même, il prend plaisir à se rabaisser. complété avec « je n’ai pas le droit », il n’a
pas le droit d’exister.
- Lignes 11 et 12 : dans son discours,
conjonction « alors que » qui marque une - Ligne 19 : « que » reprend “lorsque”.
opposition, qui considère le fait qu’il a Antoine anticipe avec le futur du verbe
failli se lamenter. Sa prise de parole la quitter “quitteras” ainsi que le verbe laisser
considère comme une faiblesse. Il oppose “laisseras”. Cela forme une prolepse, mais
sa prise de parole au silence de Louis. également un euphémisme, Antoine
Alors qu’il vient de se déprécier, il va se atténue le départ de Louis.
lamenter du silence de Louis, il le vénère. Avec la gradation du “nous” qui se
Il utilise des procédés pour insister sur le transforme en “me”, Antoine resserre les
silence de Louis. liens. La culpabilité se resserre.
- Lignes 10 à 14 : Louis est « bon, plein - Ligne 20 : “je serai moins encore”
de bonté » alors qu’Antoine est « mauvais montre qu’Antoine sera encore plus triste
», c’est un “imbécile”. du départ de Louis, il sait qu’il ne
reviendra probablement plus
- Ligne 13 : “silencieux [...] tellement
silencieux” est une gradation. Il insiste sur - Lignes 21 et 24 : « Juste » est une
le terme “silencieux”. restriction, il aurait aimé qu’il en soit
autrement.
- Ligne 15 : « replié sur ton infinie douleur
», douleur qui n’a pas de fond, hyperbole. - Ligne 21 : “reprocher les phrases que j’ai
Antoine qui n’arrive pas à décrire n’y a dites”, ce sera sa seule préoccupation une
pas mis un nom sur ce qu’il ressent, essaye fois que Louis sera parti, il se lamentera,
de l’exprimer par rapport à l'attitude de regrettera.
Louis. Antoine essaye de décrire la
déchirure intérieur de Louis, il a quand - Ligne 22 : Il se ressasse ses paroles
même détecté chez Louis de la souffrance, précédentes, il essaye de se remémorer les
ce qui est difficile pour Antoine car ce moments avec Louis
n’est pas un intellectuel, il essaye de
trouver des mots simples afin de - Ligne 23 : “moins encore”, Antoine a de
s’exprimer, mais il n’y arrive pas bien. moins en moins de justifications à propos
de son existence
- Ligne 16 : Antoine charrie un peu Louis,
il l'affronte en lui montrant que sa douleur - Ligne 24 et 25 : Antoine insiste sur le
n’est pas comparable à la sienne, tellement mot “ressentiment”, c’est une épanorthose.
qu’il ne peut pas s’imaginer sa douleur
depuis le début - Ligne 25 : « contre » est une proposition
adverse. Il se remémore avec animosité les
torts qu’il a subi avec le “contre Cette scène illustre bien le drame de la
moi-même”. communication et le ressort du conflit qui
sont au cœur de la pièce. Mais il s’agit
Le soliloque d’Antoine qui avait aussi d’une déclaration d’amour faite par
commencé par une attaque de Louis Antoine à son frère, un frère qu’il admire
revient comme un boomerang après une et dont le premier abandon l’a déchiré.
sorte de détour. Antoine annonce aussi de façon tragique
que sa douleur perdura après le départ de
- Ligne 26 et 27 : harmonie initiative avec Louis
“Louis” qui lui répond “oui”. Sa réponse
monosyllabique reprend la sonorité “a-t-il Conclusion : La tirade finale d'Antoine,
écouté ?” dans la dernière scène de Juste la fin du
monde, juste avant l'épilogue, accable
- Ligne 28 : il annonce la fin, la fin du Louis de culpabilité tout en le considérant
langage. Le dialogue entre les deux frères avec amour et compassion.
tourne court faute de réponse. Cette tirade comporte donc des
contradictions: Antoine nie le malheur de
- Ligne 29 : « je ne dirais plus rien » Louis mais le reconnaît aussi comme la
montre qu’il ne dira plus rien. La réponse source d'un amour familial compassionnel
de Louis souligne son silence. Antoine se et protecteur. Elle révèle autant un
demande si son frère est toujours là. Il ressentiment qu'un attachement à Louis.
s’attendait à ce que Louis relance le Mais elle marque avant tout l'échec de
dialogue, il dit donc qu’il ne dira plus rien. Louis, qui va quitter sa famille sans avoir
La parole est tarie. Personne n’a dit ce pu lui annoncer sa mort prochaine.
qu’il aurait dû dire.
Ouverture : tirade de Phèdre dans Phèdre
- Ligne 30 et 31 : Même s'il dit qu’il ne de Racine : autre longue tirade utilisant le
dira plus rien, il ajoute quelque chose. “les topos de l’aveu qui montre une autre forme
imbéciles ou ceux-là” désigne sûrement la d’impuissance tragique familiale, celle de
famille, il les qualifie de peureux qui résister au désir que lui inspire Hippolyte
auraient rigolé sous le coup de la peur.
Questions de grammaire :
- Ligne 32 : Louis rétorque par “je ne les “je ne les ai pas entendus” :
ai pas entendu”, comme si il n’avait pas - interrogation directe “les as-tu entendus
compris le sens de la phrase d’Antoine, il ?”
est absent, il n’écoute pas vraiment - interrogation indirecte “Je me demande si
tu les as entendus”
Le soliloque d'Antoine, qui est comme une
attaque sur Louis, se finit finalement
contre lui.