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Histoire politique et culturelle - Chapitre V 

: Romantisme et politique

Double mvmt politico-culturel et artistique = Romantisme.


Triomphe de la réaction, volonté de revenir à l’ordre ancien (éco, social et politique)

I. Environnement culturel et artistique

A) Rupture romantique

 mvt de rupture, très long qui remonte au XVIII et imprègne durablement la vie politique, sociale
et culturelle (jusque ds les années 1830-1850)
 très général, qui a touché toute l’Europe, touche ttes les sciences comme philo, histoire, pol. Sert
de toile de fond aux ≠ mvmts politiques de cette époque.

Origines
 né ds les brumes, en Europe du Nord, à ses origines ds ≠ mvmts précurseurs dont l’un apparaît en
Allemagne, le mvmt littéraire « Sturm und Drang »( « tempête et élan ») vers 1770/1780, qui
donne la primauté à la sensibilité de l’écrivain.
Quelques œuvres :
 ce qui compte : sensibilité (l’accent est mis sur le sentiment amoureux en particulier avec parfois
une forme d’exacerbation de ces sentiments) comme Goethe, Les souffrances du jeune Werther,
1774
 importance exaltation de la liberté nation et individu avec Schiller, Guillaume Tell, et Ludwig van
Beethoven, Troisième symphonie, 1803-1805 (dédiée à Napoléon Bonaparte, intitulée au départ
Symphonie héroïque pour célébrer le souvenir d’un grand homme, mais il l’a rebaptisée après l’an-
nonce du sacre de Napoléon en 1804)

 En GB, les préoccupations sont orientées vers la sensibilité et la liberté, vers l’exaltation de la na-
ture sauvage, de la solitude :
 Wordsworth : chante dans ses poèmes le cadre naturel, notamment du Lake district et les Anglais
vont d’ailleurs qualifier un paysage pittoresque de cette région de « romantique » → origine

Mouvement global
1) rupture sur le plan culturel
Nouveauté : parler de soi. Le « je » devient un sujet d’étude et les romantiques se plaisent à regarder
en eux-mêmes. Raison pour laquelle le romantisme met à l’honneur le genre des mémoires :
 Rousseau « Les Confessions »
 Chateaubriand « mémoires d’outre-tombe », 1848
Recherche effrénée de l’affectif, du sentiment guide les écrivains romantiques = rupture totale avec
la philosophie des Lumières, qui faisait de la raison le moyen essentiel pr ramener l’Homme au
bonheur. Le romantisme lui affirme la primauté de l’émotion sur la raison (il faut raconter ce que
l’on a dans le cœur)
 Caspar David Friedrich « Le peintre ne doit pas peintre seulement ce qu’il voit au dehors mais
aussi ce qu’il voit en lui-même. S’il ne voit rien, qu’il cesse de peindre. »
 Musset « Frappe toi le cœur, c’est là qu’est la raison »

2) rupture sur le plan artistique


Rejet de l’académisme et son formalisme, les romantiques aspirent à une liberté d’expression (en
rupture avec les règles strictes du classicisme) : ils veulent affranchir l’homme de toutes les règles
qui peuvent freiner sa personnalité et découvrir de nvx thèmes comme l’homme et ses sentiments,
les paysages (voyage, nature, exotisme)
 Eugène Delacroix, tableaux intimistes, ex « La noce juive au Maroc », 1837-1841 ou « Les
femmes d’Alger dans leur appartement », 1834

3) rupture sur le plan social


Emmène bcp de peintres à réfléchir à leur environnement social à tous les niveaux avec le souci
d’inscrire et insérer l’homme dans son environnement d’où l’accent mis sur l’étude de la sté ds cer-
tains romans et sur les portraits de « types sociaux »
 Comme Stendhal, Flaubert, Balzac (il s’agit de portraiturer tte cette sté en mvt des années 1820-
1830 et d’analyser les types sociaux que sont les bourgeois, l’aristocratie décadente, la petite bour-
geoisie de province, la paysannerie...)
 Tocqueville « De la démocratie en Amérique », 1835-1840 (très empreint de cette mentalité ro-
mantique et fait le portrait de la société américaine)
Goût pour histoire, notamment nationale et médiévale surtt lorsqu’elle exalte la liberté (goûts pour
les légendes, les mythes...)
 Walter Scott « Ivanhoé », 1819 (ressuscite l’histoire du M-A anglais et les souffrances des Saxons
sous la domination Normande) ; Goethe « études sur Faust » (mythe de Faust mis en musique par
Berlioz, La damnation de Faust en 1846 et illustré par Delacroix)  ; Hugo « Notre Dame de Pa-
ris » (goût pour le passé, recherche d’un passé médiéval, goût pour la « résurrection intégrale du
passé » comme le dit l’historien J. Michelet) ; Alfred de Vigny Cinq-Mars ou Une conjuration sous
Louis XIII , 1826 (roman inspiré par le complot que le jeune marquis d’Effiat tenta pr destituer Ri-
chelieu au XVIIème siècle)
Le romantisme entraîne une réflexion sur les femmes et sur leur rôle dans la sté et a une importance
ds la naissance du féminisme car il met en avant les libertés de tous les individus = Émancipation de
la femme
 George Sand dans la préface d’Indiana fait une sorte de manifeste pour la place des femmes ds la
sté.

B) Les romantiques et la vie politique (3 engagements romantiques)

Marqués par la période de la révolution, napoléonienne, ils ont œuvrés ds un monde stable et une
nvlle sté qui a vu le jour a partir des années 1770. Très grande diversité des comportements poli-
tiques chez les romantiques. On distingue 2 phases :

1) réactionnaire
 Le romantisme est avant tt une réaction à l’esprit des Lumières, à l’académisme, à la révolution
française, aux dérives de l’époque napoléonienne. Devient un mvmt proche des conservateurs.
 s’engage du côté des nvx régimes qui se mettent en place après 1815
Les années 1830 sont marqués par une proximité idéologique entre les romantiques et la philoso-
phie réactionnaire. Bcp de romantiques, de poètes, d’écrivains, sont hostiles (dans les années 1810)
à la période napoléonienne et à ses dérives. De nbx écrivains sont (après 1814-1815) ouvertement
monarchiques :
 V. Hugo, auteur de l’ode « La Mort du duc de Berry », 1820, exaltation de la dynastie des Bour-
bons et de la monarchie (duc de Berry = fils du comte d’Artois, futur Charles X, assassiné à la sortie
de l’opéra par un ouvrier et il était l’héritier de la couronne. Assassinat qui a provoqué une conster-
nation ds la vie politique française et une vive émotion chez les romantiques) ou encore ode « Le
Sacre de Charles X » (1825)
 Chateaubriand, ministre affaires étrangères de Louis XVIII (entre 1822 et 1824) et partisan Res-
tauration
 Honoré de Balzac était légitimiste
 Alfred de Vigny, issu de la noblesse, a été soldat et a fait partie de l’escorte qui a conduit Louis
XVIII en Belgique pdt les Cent Jours
 August von Kotzebue, auteur de nbx écrits satiriques contre Napoléon et qui fait ouvertement
œuvre de profession de foi réactionnaire.

2) libéraux
Cepdt, tous les romantiques n’ont pas été des ultras et tous n’ont pas été des partisans unanimes de
la Restauration (régimes de Louis XVIII et de Charles X). Attitudes extrêmement diverses : certains
romantiques ont été considéré comme libéraux et non comme des réactionnaires. Ex : Benjamin
Constant, François Guizot, Tocqueville… qui prônent un changement ordonné et non révolution-
naire, sont partisans de réformes, du libéralisme. D’autres mettent l’accent + sur l’importance du li-
béralisme en économie : Ricardo, Frédéric Bastiat, J. B. Say. Sur le plan de la peinture : Théodore
Géricault, Le Radeau de la Méduse, en 1819, premier grand tableau romantique français. Histoire
d’un fait divers : le 17 juillet 1815, un bateau (La Méduse) fait naufrage au large des côtes du Séné-
gal (de la Mauritanie actuelle), un peu + de 140 passagers tentent de s’entasser ds des canaux qui fi-
nissent par chavirer et seuls quelques dizaines d’entre eux parviennent à se hisser sur un radeau de
fortune et vont tenter d’alerter les sauveteurs. C’est l’Argus qui va les repérer mais après une dérive
de deux semaines. Il ne reste que 15 survivants qui évoquent des cas de cannibalisme. Fait divers
bouleversant qui va provoquer des réactions ds la France des années 1815-1816, réactions d’autant
+ fortes que 2 des rescapés publient une brochure mettant en cause le capitaine de La Méduse (un
ancien émigré), l’équipage incompétente et les pvrs publics que l’on a soupçonnés à cette époque de
vouloir trafiquer avec le Sénégal et de n’avoir pas tt fait pour sauver les naufragés. D’où un scan-
dale qui parut être un des premiers de la monarchie restaurée.
Géricault, élève du peinte Carle Vernet, peint ce tableau à l’âge de 25 ans. Il est fils de bourgeois
anti-napoléonien, idées romantiques et libérales mais aussi proche de la franc-maçonnerie. Il va
s’informer auprès des rescapés, va recueillir leurs témoignages, construire une maquette grandeur
nature du radeau dans ses ateliers, y placer des mannequins de cire, va même aller au Havre étudier
les mvmts de la mer, va fréquenter la morgue dans les hôpitaux pr essayer de s’approcher le + pos-
sible de la réalité ds ses compositions et peindre de façon réaliste les cadavres en décomposition.
Du pt de vue de l’histoire de l’art, ce qui va heurter les sensibilités et provoquer une rupture, c’est la
composition du tableau : plutôt triangulaire ou pyramidale autour du radeau ; 1er plan avec les ca-
davres nus ; au 2nd plan les vivants qui tentent d’être aperçus par un bateau dont on aperçoit un
bout de voile au fond sur la droite. Tenson extrême qui se dégage de ce tableau : d’un côté l’espoir,
de l’autre la fatalité, la nature hostile, une palette de couleurs assez monochromes, tons foncés, lu-
mière blafarde, peintre qui met en valeur les corps… = ressort de ce tableau une certaine puissance
dramatique. Lorsqu’il est présenté en 1819 il fait scandale, d’abord car le héros du tableau qui aper-
çoit le premier le bateau qui va venir les sauver (qui agite un chiffon) est un personnage noir : c’est
un Noir qui va sauver des Blancs et il faut rappeler que Géricault était depuis la Révolution fran-
çaise un « ami des Noirs » (= membre d’une sté), il était donc anti-esclavagiste. D’autre-part, les li-
béraux ont vus ds ce tableau le symbole du naufrage du régime, cad qu’on s’est posé la question de
si ce naufrage de la Méduse n’est pas plutôt le symbole du naufrage du régime de la Restauration,
raison pr laquelle on considère que ce tableau a été très subversif et il a marqué l’avènement du ro-
mantisme en peinture et montre bien que tous les romantiques ne sont pas tous réactionnaires, loin
de là.

Romantisme et révolution
 Eugène Delacroix, Les massacres de Scio, 1824 (raconte l’enthousiasme de tte une génération ro-
mantique en faveur du combat des Grecs pr leur indépendance et leur liberté contre la tyrannie otto-
mane). Delacroix dramatise un peu les évènements en faisant jouer un contraste entre d’un côté la
fierté, l’arrogance des conquérants Turcs et de l’autre côté, l’horreur, le désespoir des Grecs inno-
cents. et qualifié de massacre de peinture rejetant thèmes ss entendus
 récidive avec La mort de Sardanapale, 1827 (évoque les derniers instants de la vie du Roi assy-
rien, Sardanapale, au VII siècle av. J.-C., vaincu, qui après avoir mis le feu à son palais ordonne à
ses esclaves du tuer ses femmes et tous ses chevaux.)  mêle réalisme description d’un carnage +
contraste entre le calme Sardanapale (couleurs claires) et massacre où le rouge domine, le sombre,
la violence de la scène = glorification liberté de penser et de peindre par Delacroix
Le romantisme devient un mvmt + libéral sous l’influence de V. Hugo, qui devient le chef de file lit-
téraire du romantisme libéral
 Hernani (drame), 1830 : bataille littéraire entre les jeunes-Frances (romantiques partisans liberté)
et les Perruques (classiques et régime légitimistes). Dans la préface, Victor Hugo tente de définir le
romantisme : « Le romantisme, tant de fois mal défini, n’est à tout prendre, et c’est là sa définition
réelle, si on ne l’envisage que sous son côté militant, que le libéralisme en littérature. (…) La liber-
té dans l’art, la liberté dans la société, voilà le double but auquel doivent tendre d’un même pas
tous les esprits conséquents et logiques (...) » = manifeste en faveur du libéralisme
 1830 : Berlioz, Symphonie fantastique
 1830 : Delacroix, La liberté guidant le peuple (véritable manifeste en faveur du romantisme, le
peuple s’est inspiré des émeutes des parisiens contre la monarchie juillet)
 Lord Byron, poète anglais, amoureux de la cause de l’indépendance grecque : se rend en Grèce et
va se battre aux côtés des insurgés grecs et se fait tuer à Missolonghi (cf. Delacroix, La Grèce sur
les ruines de Missolonghi, 1826)
 Daniel-François-Esprit Aubert, La Muette de Potici, 1830 dont bcp de bruxellois reprennent le re-
frain « A mon pays je dois la vie. Il me devra la liberté » et l’opéra devient un peu le signal de la
lutte de l’indépendance de la Belgique contre les Hollandais
 Adam Mickiewicz, poète & Chopin avec la Polonaise Révolutionnaire, 1831 vont exalter la Po-
logne et les libertés (révolte éclate en Pologne en 1830, matée par les troupes russes. Les deux ar-
tistes sont contraints à l’exil, se réfugient en France)

C) Limites et prolongements du romantisme

L’épuisement de la veine romantique


 le romantisme est né d’abord en Angleterre et en Allemagne et il a disparu prématurément dans le
Nord de l’Europe avec de nbx écrivains et artistes qui disparaissent, leur mort physique marque le
déclin du romantisme. Il subsiste dans le Sud, notamment en France, même s’il est concurrencé par
le retour de l’académisme (ex : Thomas Couture, Les Romains de la décadence, 1847 connaît un
grand succès).
 le romantisme a moins marqué son empreinte dans le domaine de la sculpture a quelques excep-
tions près : Roland Furieux de Jean Duseigneur (1831) : seul à avoir percé en tant que romantique
sculpteur.

Prolongements et postérité romantiques


En peinture, le romantisme a bcp influencé l’impressionnisme et le pointillisme
 Constable (Malvern Hall, 1809) : période mode paysagiste romantique → a bcp inspiré l’école de
Barbizon et notamment J.B. Corot avec Le pont de Narni, 1826.
 Turner Pluie, vapeur, vitesse, 1848 → couleurs floues, formes imprécises. Va bcp influencer Mo-
net Impression, soleil levant, 1872 = 1ère peinture qualifiée d’impressionnisme en France = in-
fluence du romantisme sur l’impressionnisme.
En littérature, le romantisme va aussi se prolonger à travers plusieurs auteurs :
 Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, qui met en valeur le « spleen », le mal du siècle, qui met
l’accent sur les sentiments.
 « néo-romantisme » : Lewis Caroll, Rudyard Kipling, Maurice Barrès (écrivain très célèbre à la
mode dans la France du XIXème siècle avant de devenir un homme politique d’extrême droite) =
goût du « je », d’exalter ce qu’on a dans le cœur avec un peu + d’exotisme ou de fantastique.
Le romantisme va durablement imprégner les compositions musicales en particulier l’opéra et
jusque dans les années 1880 on a un prolongement du romantisme :
 Franz Liszt
 Giuseppe Verdi, le grand compositeur d’opéra italien
 Richard Wagner, Tristan et Isolde, 1855 ; La Walkyrie, 1870. Grandes compositions avec un goût
pour les légendes germaniques (mêmes sources d’inspirations que dans les années 1800-1820)
De manière peut être + marginale, mais le romantisme a aussi influencé certains philosophes :
 Soren Kierkegaard
 Arthur Schopenhauer
Ont fait bcp d’études sur l’âme humaine, sur les sentiments, sur les espoirs, sur la décadence de
l’homme au XIXème siècle.

II. Triomphe de la réaction ?

Assistons-nous à un retour des ppes de l’Ancien Régime ?

A) caractères généraux
 principe légitimité monarchique
Les vainqueurs de Napoléon veulent rétablir les frontières et les dynasties de l’AR : souverains dé-
possédés de leur trône par la révolution mais aussi par l’Empire. Pour les vainqueurs de Napoléon et
les tenants de la réaction il faut revenir à l’ordre ancien, restaurer sur le trône les dynasties précé-
dentes, d’où un culte voué à l’image du monarque. Ce ppe de légitimité monarchique s’appuie aussi
sur les conclusions du Congrès de Vienne entre 1814 et 1815 (nv redécoupage de l’Europe au len-
demain de la défaire napoléonienne : on revient aux frontières d’avant 1789 (France, Europe cen-
trale et orientale, même si le St Empire Romain Germanique n’est pas rétabli, on créé une Confédé-
ration Germanique et il s’agit de restaurer le ppe de légitimité ds tte l’Europe de ces années là).
Ce retour à la légitimité et à la souveraineté monarchique qui doit remplacer celle de la souveraineté
nationale s’accompagne de l’importance accordée à la religion.
 religion
Il s’agit aussi de restaurer les autorités sociales traditionnelles (Eglise et aristocratie).
→ Rôle des Papes, ont tjr œuvré à une réaction politique traditionnelle en luttant contre les
mvmts révolutionnaires (tous les successeurs de Pie VII : Léon XII, Pie VIIII, Grégoire XVI, Pie IX
ont mis l’accent sur le fait que la religion catho c’est la religion de l’ordre. Ils vont adopter une atti-
tude proche des milieux réactionnaires avec une volonté de ré-évangéliser la sté, de relancer les
missions, de rétablir la compagnie de Jésus (Jésuites, supprimés au XVIIIème). Cette volonté de re-
venir à une réaction politique traditionnelle s’illustre bien par l’action des Papes, notamment par
celle du Pie IX qui a publié en 1864 Le Syllabus, texte qui condamne toutes les idées dites « mo-
dernes » cad le rationalisme, le socialisme, le communisme et les erreurs qui se rapportent au libéra-
lisme : Pape très rigoriste et réactionnaire.
Pour être complet, il faut voir qu’il existe aussi au cours de la période une tentative de catholicisme
libéral et social et plusieurs hommes d’églises commencent à réfléchir à la nécessité de rapprocher
le catholicisme avec les réalités sociales. Ce courant du catholicisme libéral est incarné à travers
certains auteurs comme Félicité de Lamennais. Néanmoins, mvmt très minoritaire. Ce qui l’emporte
c’est le courant contre-révolutionnaire, réactionnaire, incarné par Joseph de Maistre qui prône l’al-
liance du pvr et du religieux et le retour à une sté d’Ancien Régime.
⇒ période marquée par un renouveau de l’importance de la religion, une volonté de restaurer les au -
torités religieuses et les sentiments religieux et la +part du temps cela s’accompagne donc d’une po-
litique réactionnaire, traditionnelle.

 Instruments de la réaction : appareil de l’état


L’organisation administrative, bureaucratique, la police, la justice, le droit, la propagande, sont mis
au service de la réaction. L’armée devient un élément idéologique de la réaction. Au sommet de
l’appareil d’État : le monarque, valorisé avce tous ces instruments de pvr à sa disposition.
 Volonté empêcher tt changement et revenir ordre ancien

Néanmoins ce retour n’est jamais total, complet car ds le domaine notamment social et éco il faut
tenir compte d’un certain nb d’avancées de la période révolutionnaire : les conquêtes de la bour-
geoisie, garanties par le code civil, partout en Europe restent en vigueur. La suppression des privi-
lèges, l’égalité devant la loi, devant l’impôt, sont autant de ppes maintenus après 1815. Dans le do-
maine de l’adm°, un certain nb d’avancées sont maintenues : l’adm° préfectorale par exemple en
France.
Sorte de compromis qui s’instaure à partir de 1815 un peu partout en Europe entre les volontés de
revenir à l’ordre ancien et aussi les modifications qui ont pu avoir lieu au cours de la période précé-
dente.

B) un exemple de Restauration : la France 1814-1830


 Restauration = réaction

→ 2 mai 1814 : déclaration Sain-Ouen, consiste à restaurer la dynastie des Bourbons : frère de
Louis XVI, Comte de Provence, devient Roi sous le nom de Louis XVIII. Il rappelle que son autori-
té vient de la légitimité monarchique, qu’il est Roi par la grâce de Dieu et qu’il exerce son autorité
souveraine ds la 19ème année de son règne (depuis la mort de Louis XVI). Dans cette déclaration,
le roi affirme qu’il va octroyer des concessions (pas vers une sorte de compromis). Pas de réaction
brutale. Louis XVIII accepte de nationaliser la royauté, de l’adapter à l’État et d’octroyer une charte
constitutionnelle, un texte ds lequel le Roi admet le ppe représentatif et la nécessité d’une chambre
qui représenterait le pvr législatif et il s’arroge le pvr exécutif.
La charte constitutionnelle accorde des pouvoirs très importants au roi : il détient l’essentiel du pvr
exécutif, il nomme les ministres, il a l’initiative des lois il détient donc une part du pvr législatif et
grâce à l’article 14 il peut aussi décréter des ordonnances pour maintenir la sûreté de l’État.
→ Néanmoins, cette charte constitutionnelle admet le ppe représentatif et deux chambres sont mises
en place : une chambre haute (équivalent du Sénat) = la chambre des Pairs, nommés et héréditaires ;
et une chambre des députés, élus au suffrage censitaire (seuls ne peuvent voter les citoyens qui
paient le cens électoral : il faut payer au moins 300fr d’impôts pour avoir le droit de vote et il faut
payer 1000Fr de cens pour être éligible = loin d’être un régime démocratique).
Il faut faire la distinction entre un pays légal qui peut voter (à peu près 100 000 électeurs ds la
France de la Restauration) et un pays réel (privé du droit de vote, env. 30 millions d’habitants fran-
çais).
⇒ mise en place d’une monarchie constitutionnelle, charte qui reconnaît les libertés fondamentales
inscrites et confirmées ds le txt (liberté d’opinion, de presse, de culte même si la religion catholique
retrouve un statut de religion d’État). Assurance aussi d’une égalité civile devant la loi, la justice et
l’impôt. Enfin l’adm° uniformisée et centralisée née sous l’Empire est également maintenue, notam-
ment l’adm° préfectorale.
→ Ds cette France de la Restauration on assiste à un certain pluralisme idéologique et politique et à
un apprentissage du parlementarisme avec 3 tendances importantes, 3 courants politiques :
- à droite, les ultras, « + royalistes que le Roi » (Chateaubriand), « ceux qui n’ont rien oublié et rien
n’appris » (Talleyrand en sept 1815 à propos des nobles émigrés qui revenaient en France et visait
aussi le comte d’Artois) : Villèle, Joseph de Maistre, Louis de Bonald.
- au centre, + modérés, les constitutionnels : députés très attachés au texte constitutionnel et qui font
figure de personnages modérés (Royer, le Duc de Richelieu, Decazes)
- à gauche, les libéraux, mettent l’accent sur toutes les formes de libertés, sont très attachés aux ré-
formes. Proposent un changement, vont être un moteur très important dans cette France de la Res-
tauration (Benjamin Constant, La Fayette, Laffitte).
→ importance des groupes de pression : pas les partis politiques, sont des éléments issus de la sté et
qui vont avoir une influence très importante.
- l’armée, au service de l’État, qui va être épurée, avec à sa tête souvent des personnages issus de la
noblesse. Il ne faut pas oublier que dans cette armée il y a bcp de vétérans de l’Empire, des cam-
pagnes napoléoniennes et donc l’armée devient une sorte de refuge des nostalgiques de l’Empire. Pr
préserver ces nostalgiques de l’Empire, le ppe de la conscription va être maintenu : loi Gouvion
Saint-Cyr de 1818 (l’armée garde son caractère national).
- l’Église, très proche du courant des ultras, qui multiplie les missions dans les campagnes, qui va
ériger des croix, réactiver les processions, les pèlerinages. Rôle de Monseigneur Frayssinous, nom-
mé Grand Maitre de l’Université, dirige tout l’enseignement supérieur de l’époque, donc certaine
mainmise de l’Église catholique sur l’enseignement universitaire.

 Règne de Louis XVIII (1814-1824) : 3 phases


Roi qui est le produit de son époque, homme du siècle des Lumières : a lu les philosophes, s’ex-
prime avec aisance, mais néanmoins est âgé de 60 ans en 1815, desservi par la goutte et par une cer-
taine obésité prononcée. Au cours de son règne, il faut distinguer 3 phases :

1) entre 1814 et 1816


Au lendemain de la signature de la charte, des élections sont organisées et voient la victoire des ul-
tras, qui dominent la chambre des députés à tel point que le Roi parle d’une « chambre introu-
vable ». Les ultras ne vont pas hésiter à mettre en place une terreur blanche des 1815 : période
confuse où l’on va traquer tous les anciens républicains, bonapartistes et dans le Midi, des bonapar-
tistes vont être massacrés. Ex : Maréchal Ney, arrêté en 1815, avait permis le retour de Napoléon à
Paris pdt les 100 Jours, et exécuté. Une terreur contre-révolutionnaire sévit donc en France à ce mo-
ment-là.

2) 1816-1820
En 1816, une nouvelle chambre est élue et celle-ci est bcp + modérée, composée de représentants
des constitutionnels et des libéraux. Phase d’ouverture, bcp + libérale avec un assouplissement de la
censure, certaine ouverture de la presse (loi votée en 1819 va supprimer l’autorisation préalable qui
était exigée des journaux = supprime toute forme de censure)

3) 1820-1824
Le duc de Berry est assassiné le 13 février 1820 (fils du Comte d’Artois, neveu de Louis XVIII,
donc héritier potentiel), on assiste alors à un retour d’une répression assez forte contre les oppo-
sants. Phase marquée par l’arrêt de cette ouverture libérale, retour à une phase de répression mar-
quée aussi par l’adoption de la loi du double vote en juin 1820 qui renforce la représentativité des
monarchistes et des ultras puisqu’elle permet au quart des électeurs (les + riches) les + imposés de
voter 2 fois pour élire la chambre des députés.

 Règne de Charles X (1824-1830)


Louis XVIII n’a pas de descendant et à la mort du Roi c’est son frère, le Comte d’Artois qui devient
Roi sous le nom de Charles X. Belle prestance, assez populaire, mais extrêmement réactionnaire. Il
a émigré dès juillet 1789, très proche des milieux de l’émigration, très fervent catholique, a moins
de qualités intellectuelles et est moins habile que Louis XVIII. Il va vouloir restaurer tout l’esprit de
l’Ancien Régime.
Cérémonie du sacre : Charles X veut restaurer tout le sacre de cette cérémonie, tombée en désué-
tude depuis Louis XIV. Son sacre est organisé en 1825 dans la cathédrale de Reims où l’on fait ap -
pel aux plus grandes plumes et compositeurs de l’époque pour témoigner de ce faste (V. Hugo, Ros-
sini, Le voyage à Reims (opéra). Volonté de revenir à l’Ancien Régime.
Le Roi va faire adopter au tt début de son règne 2 lois très importantes qui illustrent cette politique
réactionnaire :
- la loi du « milliard des émigrés » (1825) : il s’agit d’indemniser tous les nobles émigrés qui ont
quitté la France dès 1789 (cela concerne en premier lieu le Roi lui-même). Il s’agit de compenser
les pertes subites par les émigrés qui ont vu leurs biens pillés, vendus, leurs châteaux parfois démo-
lis.
- la loi sur le sacrilège (1825) : punit très sévèrement toute sorte de blasphème faite à l’encontre no-
tamment de la religion : il s’agit de renforcer le contrôle social et de montrer que l’État veut s’inté-
resser à toutes les formes de contestations possibles, y compris les blasphèmes, les injures faites au
Roi. Intervention et contrôle de la vie culturelle.
Charles X a l’impression d’être qqn de très populaire, a une politique de + en + réactionnaire. Pour
renforcer sa popularité il a sur le plan des relations internationales le projet de mener une opération
en Algérie : de débarquer dans le Nord de l’Algérie, territoire officiellement sous la domination de
l’Empire ottoman, qui exerce un très faible contrôle sur ce territoire. Charles X veut donc s’emparer
de ce territoire et ce succès algérien es censé conforter son pvr et sa politique. C’est chose faite : le
14 juin 1830 un corps expéditionnaire français commandé par le Comte de Bourmont avec 35 000
hommes débarque du côté de Sidi-Ferruch et mène une première campagne de conquête du terri-
toire. Alger est prise le 5 juillet. Après ce succès algérien, Charles X tente un coup de force légal : il
va utiliser l’article 14 de la charte constitutionnelle et promulguer les 4 ordonnances de Saint-
Cloud, rédigées et signées le 25 juillet :
- la 1ere rétablit l’autorisation préalable à tte publicat° (il s’agit de revenir sur la liberté de la presse
et la supprime)
- la 2eme dissout la chambre des députés : le Roi veut provoquer de nvlles élections et avoir une
majorités de députés ultras + favorables à sa politique (de + en + réactionnaires)
- la 3eme modifie la loi électorale et va notamment renforcer la prise en compte de la contribution
foncière ds la fixation du cens électorale
- la 4eme fixe la date des élections pour septembre 1830.
Ces ordonnances sont donc de véritables atteintes aux libertés électorales, de la presse : sorte de
coup de force légal que tente le Roi. La réaction du peuple est immédiate : la politique de Charles X
est complètement en décalage par rapport aux réalités ; il y a un certain aveuglement à la tête de
l’État. Le peuple de Paris se soulève les 27, 28 et 29 juillet 1830, Paris se couvre de barricades no -
tamment les quartiers Est et Nord de la capitale : journées des « Trois Glorieuses ». Révolte popu-
laire certains se battent au nom de la République, avec les drapeaux bleu blanc rouge, situation très
tendue si bien qu’au lendemain de ces Trois Glorieuses, Charles X ne peut qu’abdiquer en faveur de
son petit-fils le duc de Bordeaux et s’exile vers l’Angleterre.
Les députés libéraux prennent peur : ils craignent des débordements et une véritable insurrection. Ils
ont alors l’idée de proposer le trône au duc d’Orléans, cousin du Roi, qui a une image très ≠ de
Charles X : il est le fils de Philippe Égalité qui avait voté la mort du Roi alors qu’il était de la même
famille et avait même changé son nom en signe de ralliement à la monarchie constitutionnelle.
Louis Philippe, qui devient lui-même duc d’Orléans à la mort de son père, a une image bcp + modé-
rée, si bien qu’aux yeux des libéraux il passe pr être un futur Roi acceptable. Le duc d’Orléans ac-
cepte donc la couronne, devient Roi des Français (et non plus Roi de France) sous le nom de Louis
Philippe Ier. La Restauration disparaît et le nouveau Roi ne tient plus son pvr du droit de naissance
mais de la révolte de 1830 et du peuple. Renversement complet de tendances. Avec l’arrivée au pvr
de Louis Philippe Ier, la monarchie constitutionnelle demeure mais change de nom. Nv régime :
monarchie de juillet, qui reste constitutionnelle, mais bcp + modérée et va abaisser le cens électoral
et permettre une + grande représentativité des Français et notamment de la bourgeoisie.

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