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La notion de valeur dans le patrimoine

Une œuvre peut comporter à la fois une ou plusieurs valeurs qui l’identifieront 
comme un patrimoine. Ce système de valeur a été théorisé pour la première fois 
en 1903 par l’historien de l’art Aloïs Riegl dans son ouvrage « Le culte moderne 
des monuments ». Dans cet ouvrage, il propose une série de valeurs essentielles 
à l'évaluation patrimoniale. Elles se structurent comme suit : 
VALEURS DE REMÉMORATION
Liées au passé, elles font intervenir la mémoire

Valeur Historique
Le monument ou l’ensemble urbain peut manifester une
période de l’histoire d’un pays ou de l’histoire mondiale,
d’un point de vue artistique ou théorique.

Valeur d’ancienneté
Ici, on ne considère pas scientifiquement le
monument, mais l’émotion suscitée par cette
présentation matérielle du temps passé.

Valeur de remémoration intentionnelle


Un monument peut contribuer à rappeler un
évènement, un personnage.
VALEURS DE CONTEMPORANÉITÉ

La valeur d’art : C’est l’émotion suscitée par un


monument ou un ensemble urbain indépendamment
de toute référence scientifique.

Valeur de nouveauté : Valeur d’art relative :


Le monument doit être En adéquation avec le
débarrassé des traces de vouloir artistique
vieillissement. moderne.
Sa restauration doit être
complète, aussi bien de
sa forme que de ses
couleurs.

La valeur d’usage : Elle prend plusieurs formes :


l’occupation effective du lieu, sa rentabilité économique…
Le paradoxe réside dans le fait que ces valeurs sont relatives et susceptibles de 
changer en fonction du temps (époques) du lieu et des individus. Tel est le cas de 
la "valeur d’art relative" qui est non seulement subjective, mais aussi soumise à 
la perception de l’œuvre. De plus, il existe une distinction claire entre les valeurs 
à appréciation émotionnelle (valeurs chaudes) et les valeurs comportant une 
approche rationnelle (valeurs froides). Tel est le cas dans les valeurs de 
contemporanéité, entre la valeur d’art et la valeur d’usage. 
BIBLIOGRAPHIE
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DETRY Nicolas et PRUNE Pierre (dirs), Architecture et restauration : Sens et évolution d’une 
recherche, Les Éditions de la Passion, Paris, 2000. 
DUFOUR Annie‐Hélène (dir.), ville et patrimoine, Actes du séminaire des 27 et 28 septembre 
1996, Éditions Villes et Territoires méditerranéens, Marseille, 1997. 
GIAVANNONI Gustavo, L’urbanisme face aux villes anciennes, Le Seuil, Paris, 1998. 
MERLIN Pierre et CHOAY Françoise, Dictionnaire de l’urbanisme et de l’aménagement du 
territoire, Presses universitaires de France, Paris, 1988. 
PINI Daniele (dir.), Patrimoine et Développement Durable dans les Villes Historiques du 
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POULOT Dominique (dir.), Patrimoine et modernité, L'Harmattan, Paris, 1998. 

RAMBAUD Isabelle (dir.), Reconvertir le patrimoine, Actes des 4e Rencontres départementales 
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Lieux Dits, Lyon, 2011. 
RIEGL Aloïs, Le culte moderne des monuments : Son essence et sa genèse, Édition du Seuil, 
Paris, 1903. 

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