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LE PETIT MALADE, Georges Courteline.

QUESTIONS :

1. Qui est l'auteur de ce texte ? Quel en est le titre ?

Georges Courteline est l’auteur du texte dont le titre est Le petit malade.

2. A quoi voit-on qu'il s'agit de théâtre?

On voit que c’est du théâtre parce qu’il s’agit d’un dialogue d’un bout à l’autre du texte et le nom des
personnages qui prennent la parole est indiqué devant chacune de leurs répliques : ceci est caractéristique du
théâtre.

3. Combien de personnages sont successivement en scène ?

Il y a d’abord le médecin et Madame puis Toto, le fils de Madame qui entrent successivement en scène.

4. Observez la ponctuation : quels types de phrases le docteur utilise-t-il ? Et la mère ?

Le docteur utilise essentiellement des phrases interrogatives. La mère utilise des phrases déclaratives et des
phrases exclamatives.

5. Faut-il jouer les phrases ou expressions en italique ? A quoi servent-elles ?


Il ne faut pas jouer les phrases ou expressions en italique, ce sont des didascalies. Elles servent à donner des
indications sur les attitudes, les gestes, les déplacements des comédiens.

6. De quoi souffre Toto selon sa mère ? Utilise-t-elle le champ lexical de la maladie ?


Selon la mère, Toto n’est plus capable de se tenir debout, il ne se tient plus sur ses deux jambes, elle n’utilise
pas du tout le champ lexical de la maladie.

7. A quel moment l'enfant apparaît-il? Comment semble-t-il se porter ?


L’enfant entre en scène quand la mère va le chercher à la demande du docteur qui souhaite l’examiner. Il
semble en pleine forme.

8. Quel est le diagnostic du docteur ? Comment en est-il arrivé à poser ce diagnostic ?


Le docteur pense à une paralysie totale des jambes parce qu’il a éliminé d’autres facteurs : à part le fait de ne
pas pouvoir se tenir debout, l’enfant ne semble pas malade, il a les joues rouges, il a de l’appétit, il n’a mal
nulle part ...

9. Quelle est la chute de cette histoire ? Pourquoi est-elle comique ?


En se penchant sur l’enfant pour montrer à sa mère qu’il ne sent plus ses jambes, le médecin réalise que Toto
a les deux jambes dans la même jambe de son pantalon !
C’est amusant parce qu’on ne s’attend pas du tout à cette fin-là. Le diagnostic posé par le docteur était assez
grave et finalement, il s’aperçoit que l’enfant est tout simplement mal habillé !
10. Dans le but d'une représentation, de quels accessoires auriez-vous besoin ? Comment imaginez-vous le
décor de cette pièce ? Changez les indications scéniques entre parenthèses pour décrire les gestes, les
déplacements et les intonations de voix tels que vous les imaginez . Vous pouvez utiliser des verbes au présent
(il s'assoit), des gérondifs (en se grattant la tête), des adjectifs (énervé), des groupes nominaux prépositionnels
(d’une petite voix) par exemple.
Si nous devions jouer cette pièce de théâtre, nous aurions besoin d’un chapeau pour le docteur. Nous pourrions
également imaginer qu’il a une sacoche contenant sa panoplie de médecin : un stéthoscope, un tensiomètre,
un carnet d’ordonnances, un stylo, ...
Pour le décor, il faudrait une salle avec deux portes : une porte par laquelle entre le docteur et une porte par
laquelle sort la mère pour aller chercher son enfant.
On peut imaginer au minimum une table et des chaises.

LE MEDECIN : (il retire son chapeau pour saluer Madame quand elle ouvre la porte. Il porte sa serviette de docteur à la main). C'est ici,
madame, qu'il y a un petit malade ?

MADAME : C'est ici docteur ; entrez donc. (Madame invite le docteur à s’asseoir en avançant une chaise et elle s’assoit en face de lui).
Docteur, c'est pour mon petit garçon. Figurez-vous, que depuis ce matin, ce pauvre petit tombe tout le temps.

LE MEDECIN : Il tombe !

MADAME : Tout le temps ; oui docteur.

LE MEDECIN : Par terre ?

MADAME : Par terre .

LE MEDECIN : (étonné) C'est étrange, cela… Quel âge a-t-il ?

MADAME : Quatre ans et demi.

LE MEDECIN : Pourtant, on tient sur ses jambes à cet âge là ! Et comment ça lui a-t-il pris ?

MADAME : Je n'y comprends rien, je vous dis. Il était très bien hier soir et il trottait comme un lapin à travers l'appartement. Ce matin, je
vais pour le lever, comme j'ai l'habitude de faire. Je lui enfile ses bas, je lui passe sa culotte, et je le mets sur ses jambes. Pouf ! Il tombe.

LE MEDECIN : Un faux pas, peut-être.

MADAME : Attendez !... Je me précipite; je le relève... Pouf ! Il tombe une seconde fois. Etonnée, je le relève encore... Pouf ! par terre !
et comme ça sept ou huit fois de suite. Bref, docteur, je vous le répète, je ne sais pas comment ça se fait, depuis ce matin, tout le temps
il tombe.

LE MEDECIN : (en haussant les sourcils) Voilà qui tient du merveilleux... Je puis voir le petit malade ?

MADAME : Sans doute. (Elle se lève et sort. Elle revient avec l'enfant dans les bras. Il a les joues rouges et semble être en pleine forme)

LE MEDECIN : Il est superbe, cet enfant-là !... (le docteur se lève) Mettez-le à terre, je vous prie. (La mère obéit. L'enfant tombe). Encore
une fois, s'il vous plaît ? (La mère relève l’enfant et le pose par terre, l'enfant tombe).

MADAME : Encore. (L'enfant tombe à nouveau).

LE MEDECIN : (en se tenat le menton en signe de grand étonnement)). C'est inouï. Dis-moi, mon petit ami, tu as du bobo quelque part
? (La mère tient son enfant sous les bras).

TOTO : (timidement) Non, monsieur.

LE MEDECIN : Cette nuit, tu as bien dormi ?

TOTO : Oui, monsieur.

LE MEDECIN : Et tu as de l'appétit, ce matin ? Mangerais-tu volontiers une petite sousoupe ?

TOTO : (avec un petit sourire) Oui, monsieur.

LE MEDECIN : Parfait. C'est de la paralysie.

MADAME : De la para !... Ah ! Dieu ! (La mère se lève brusquement en portant les mains devant sa bouche. L'enfant tombe).

LE MEDECIN : Hélas ! Oui, madame. Paralysie complète des membres inférieurs. D'ailleurs, vous allez voir vous-même que les chairs
du petit malade sont frappées d'insensibilité absolue. (Tout en parlant, il s'est approché du gamin et il s'apprête à faire l'expérience
indiquée, mais tout à coup:) Ah ça, mais... ah ça, mais... ah ça, mais... Mais madame, qu'est-ce que vous venez me chanter avec votre
paralysie ?
MADAME : (gênée) Mais docteur...

LE MEDECIN : Je le crois bien, tonnerre de Dieu, qu'il ne puisse tenir sur ses pieds... Vous lui avez mis les deux jambes dans la même
jambe du pantalon !
Georges Courteline, Le petit malade, 1905

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