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Liste des figures

Figure 1: les quatre concepts fondamentaux de risque


Figure 2: Schématisation de la démarche de la gestion des risques

Figure 3: Approches de la gestion des risques


Figure 4 : échelle de criticité et référentiel de criticité de prise de décision
Figure 5 : l’acceptabilité des risques
Liste des tableaux

Tableau 1: exigences pour le bien démarche du personnel dans les locaux médicales
Tableau 2: liste de méthodes et outils de gestion des risques
Tableau 3: les différents types d’AMDEC
Tableau 4: échelle de la gravité des risques
Tableau 5: cotation de la fréquence d’exposition
Tableau 6: exemple d’échelle d’effort
Tableau 7: Le risque moyen de transmission du VIH, HVC, HVB après une exposition
percutanée au sang d’un patient infecté.
Tableau 8: Le risque de séroconversion après piqure ou coupure
Introduction
De nombreux agents biologiques naturels ainsi que des organismes génétiquement modifiés
(OGM), qu’il s’agisse de micro-organismes, d’animaux ou de plantes, peuvent s’avérer
dangereux pour la santé humaine, pour celle des animaux ou pour l’environnement. Leur
utilisation au niveau des industries médicales ou dans certains cas, dans l’environnement peut
présenter des risques pour le personnel exposé, la communauté ou l’environnement.
L’évaluation de ces risques est primordiale afin de pouvoir garantir un niveau de sécurité
acceptable des activités concernées, où il est largement reconnu que cette évaluation comporte
trois composantes principales (évaluation des risques, gestion des risques et communication
sur les risques), qui doivent être appliquées dans un contexte politique et organisationnel
établi, ce point-là constitue la partie la plus intéressante dans ce travail, ajoutant qu’une
approche fondée sur l’analyse des risques ne sera efficace que si une bonne infrastructure et
un bon dispositif opérationnel de biosécurité sont en place et que la réglementation est
appliquée de manière appropriée.
I. Terme et définitions
1. Risque 
Le mot « risque » présente plusieurs définitions, c’est la possibilité, probabilité d’un fait, d’un
évènement considéré comme un mal ou un dommage.
Le guide pratique de la norme ISO 31000:2009 intitulée « Management du risque » défini le
risque comme l’« effet de l’incertitude sur l’atteinte des objectifs ».
Avant de définir ce qu’est un risque, il est nécessaire de revenir sur la notion de danger.
Le terme « danger » apparait en français XIIème siècle, il est la propriété intrinsèque des
produits, équipements, procédé…, pouvant entrainer un dommage. Plus généralement, un
danger est quelque chose dont nous savons que l’interaction avec ce dernier aura des effets
négatifs [1].
Un risque est souvent mis en relation avec des événements et des conséquences potentiels ou
alors à une combinaison de ces deux éléments. Dans ce cas, un risque sera exprimé à l’aide
d’une combinaison des conséquences d’un évènement (incluant des changements de
circonstances) et de sa vraisemblance, éléments plus communément appelés gravité et
probabilité.
Pour revenir sur la notion de risque, nous constatons que les définitions se multiplient, malgré
cette multiplicité, l’ensemble des définitions reposent toutes sur des quatre concepts qui lui
donnent ses sens fondamentales.
Ces concepts sont représentés à l’aide de la figure suivante.

Figure 1: les quatre concepts fondamentaux de risque


Le risque est donc l’expression d’un dommage (caractérisé par sa probabilité et sa gravité)
suite à l’exposition à un danger. Ces deux paramètres permettent de déterminer la criticité du
risque, un élément essentiel lors de leurs évaluations. La criticité se calcule selon l’équation
suivante :

2. La maîtrise des risques


Planchette et al. (2002) définissent cette discipline comme un « processus de prévention et de
protection permettant à une entreprise, un réseau ou une entité donnée, placée dans un
contexte de compétitivité de prendre toutes les décisions qui s’imposent en vue d’optimiser
son activité (industrielle, commerciale…) sans subir ou faire subir à ses clients et à son
environnement des dommages technologiques, économiques et humains qui mettraient en
péril de façon durable et irréversible sa pérennité. »
Une deuxième définition est donnée par Chevreau (2009), la maîtrise des risques est :
« L’ensemble des actions mises en œuvre pour maintenir les risques à l’intérieur de limites
considérées comme acceptables ».
La définition de Planchette et al. (2002) introduit les notions de prévention et protection, en
parallèle Chevreau (2009) précise l’importance des notions de contrôle et de surveillance.
On peut dégager selon ces définitions deux points fondamentaux de la maîtrise des risques.
Ces points sont :
- La production d’une connaissance
- La volonté d’agir (prévention etc.)
Trois compétences à développer sont ajouté dans le cadre de maîtrise des risques :
- L’anticipation
- La vigilance
- La gestion de l’imprévu.
On peut définir la maitriser des risques comme étant : la connaissance des risques et la
volonté d’agir pour le maintien de ces derniers sous des limites définies comme acceptables,
ou sous contrôle.
3. La gestion des risques
La première apparition de la gestion des risques « moderne » a été observée aux États-Unis
entre les années 1950 et 1960 [2]. Cette gestion étant limitée à cette époque au transfert des
risques vers un assureur. Cette notion évoluée pour prendre une importance capitale dans la
vie des entreprises depuis les années 2000. Nous pouvons nous baser sur la définition de
Pesqueux (2003), pour définir de manière générale la gestion des risques. En effet, il définit
cette notion comme « le processus appliqué tout au long d’un programme et qui regroupe des
activités d’identification, d’estimation et de maîtrise des risques où l'estimation est vue
comme le processus utilisé pour affecter des valeurs à la probabilité, à la détectabilité et aux
conséquences d’un risque ».
De manière générale, la figure suivante permet de représenter la démarche de gestion des
risques et les interactions entre les différentes disciplines

Figure 2: Schématisation de la démarche de la gestion des risques


Source : Guide ISO 31000
En d’autres termes, la gestion des risques participe fortement à l'amélioration continue de la
performance du procédé et de la qualité du produit. De plus, dans une toute autre perspective,
la gestion des risques est mise en œuvre pour évaluer les conséquences des changements sur
la qualité produit.
4. Définition des termes spécifiques
Milieu confiné : toute installation impliquant l’utilisation de barrières physiques, ou une
combinaison de barrières physiques et de barrières chimiques ou biologiques, en vue de
limiter ou d’empêcher le contact des microorganismes avec les travailleurs.
Agents biologiques pathogènes : les micro-organismes, y compris les micro-organismes
génétiquement modifiés, les cultures cellulaires et les endoparasites humains susceptibles de
provoquer une infection, une allergie ou une intoxication.
Incident : Dans le vocabulaire de la biosécurité, le terme incident est le plus souvent utilisé
comme dans la langue anglaise pour désigner un événement qui rompt le cours normal de
quelque chose sans nécessairement avoir d’effets dommageables. Si l’événement fortuit a des
effets dommageables, c’est le plus souvent le terme accident qui sera utilisé.
Gestion du biorisque : Un système et un ensemble de procédés qui permettent de contrôler
les risques pour la biosécurité et la biosûreté associés la manipulation, l’entreposage et
l’élimination des agents biologiques au sein d’une organisation.
Risque biologique : Dans le cadre du laboratoire, le risque biologique est la probabilité qu’un
événement engageant un danger et/ou une menace biologique, qui a des conséquences plus ou
moins sévères. L’exposition peut être liée à une utilisation délibérée (laboratoire de recherche,
industrie pharmaceutique) ou bien, être potentiellement induite par l’activité (ex. : soins,
gestion des déchets) ou les conditions environnementales (chaleur, humidité…). L’exposition
peut être accidentelle, c’est le domaine de la biosécurité, ou intentionnelle, c’est le domaine
de la biosûreté.
II. La règlementation de la sécurité biomédicale
Pour assurer la biosécurité, la sureté et les meilleures conditions du travail dans le secteur
médical et même pour assurer le fonctionnement optimal des dispositifs médical. L’OMS à
obliger la reconnaissance et l’utilisation des normes nationales et internationales.
Parmi ces normes on cite :
ISO 15223-1:2021 : Dispositifs médicaux - Symboles à utiliser avec les informations à
fournir par le fabricant (exigences générales).
15223-2:2010 : Dispositifs médicaux - Symboles à utiliser avec les étiquettes, l'étiquetage et
les informations à fournir relatifs aux dispositifs médicaux --Développement, sélection et
validation de symboles.
15378:2017 : Articles d'emballage primaire pour médicaments-Exigences particulières pour
l'application de l'ISO 9001:2015 prenant en considération les Bonnes Pratiques de Fabrication
(BPF)
80001-1:2021 : Sécurité, efficacité et sureté dans la mise en œuvre et l'utilisation des
dispositifs médicaux connectés ou des logiciels de santé connectés —Application de la
gestion des risques.
80601-2-77:2019 : Appareils électromédicaux —Exigences particulières pour la sécurité de
base et les performances essentielles des appareils chirurgicaux robotiquement assistés.
Le personnel du secteur médical aura des exigences pour pouvoir travailler dans les
meilleures conditions et rendre son travail efficient :
Tableau 1: exigences pour le bien démarche du personnel dans les locaux médicales
Les moyens du
développement de Les moyens selon l’établissement
l’activité médicale
Salaires différents en Les moyens de la base Les moyens complémentaires pour
fonction de la taille de (régler des pannes) gagner l’autonomie vis-à-vis des
l’équipe. fournisseurs
Un local et des Les outillages. Investissement dans des tests et des
investissements pour la mise Des dispositifs et des formations
en place d’un atelier. appareils de mesures pour Agrandir l’espace et le domaine du
Des budgets du T, pH, etc. travail (différent machines pour différent
fonctionnement et de Electricité, des ordinateurs, tests et manipulations.
formation tables, étagères de Maitriser de la maintenance mensuelle ou
rangement et toute autre annuelle.
fourniture essentielle au
cours de manipulation.

1. Mesures de contrôle administratif auprès des normes canadiennes de biosécurité


S'assurer de la précision et de l'exhaustivité des demandes : de permis d'importation d'agents
zoopathogènes, et de transfert pour le déplacement de matière importée en vertu de la Loi sur
la santé des animaux (LSA) et du Règlement sur la santé des animaux (RSA) ;
Le cas échéant, communiquer avec l'Agence de la santé publique du Canada (ASPC) et
l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) au nom du titulaire de permis ou du
titulaire de permis d'importation d'agents zoopathogènes ;
Le cas échéant, promouvoir et surveiller la conformité envers la législation applicable,
notamment la Loi sur les agents pathogènes humains et les toxines (LAPHT), le Règlement
sur les agents pathogènes humains et les toxines (RAPHT), la LSA et le RSA;
Les conditions relatives au permis et les conditions applicables aux permis d'importation
d'agents zoopathogènes;
Les normes applicables en matière de biosécurité et biosûreté, ainsi que le manuel de
biosécurité et les procédures opératoires normalisées (PON),
2. Les lois marocaines de biosécurité
- Publiée par le gouvernement marocain en 2015, loi n° 28-13 relative à la protection des
personnes participant aux recherches biomédicales. La loi a pour but d’améliorer les
conditions appropriées dans lesquels s’effectuent les recherches biomédicales et de
garantir leur transparence et la protection des personnes qui y participent. Cette loi exige
que la recherche biomédicale doive :
 Etre sur des produits d’origine biologique connue.
 Respecter les principes suivants : le volontariat de personnes physiques participantes,
respect de la vie, de la santé, les règles de bonnes pratiques clinique et le caractère non
commercial du corps humain (valorisation de la vie humain).
 Bien exprimer l’objectif de la recherche, la méthodologie, les risques et les bénéfices
attendus.
 Etre interdit sur les femmes enceints, allaitent et celles parturientes.
 Reçois l’avis favorable du comité régional compétent.
- La loi n° 11-08 relative aux réactifs à usage de diagnostic in vitro
- Dahir du 2 décembre 1922 portant règlement sur l'importation, le commerce, la détention
et l'usage des substances vénéneuses
- Dahir portant loi n° 1-73-282 du 21 mai 1974 relatif à la répression de la toxicomanie et la
prévention des toxicomanes et modifiant le dahir du 2 décembre 1922
- La loi n° 84-12 relative aux dispositifs médicaux
- La loi n° 17 -04 portant code du médicament et de la pharmacie
- Séminaire sur la mise en œuvre de la Convention sur l’Interdiction des Armes Biologiques
et à toxines (CIABT) (Rabat, 10 et 11 Mai 2018) qui a discuté la législation en rapport
avec l’interdiction d’armes biologiques, la création d'un organe interministériel chargé de
la mise en œuvre de la CIABT, l’élaboration d'une liste de pathogènes dangereux pour
l’homme/l’animal et les campagnes de sensibilisation sur la CIABT.
III. La démarche d’analyse du risque 
L'utilisation d'organismes génétiquement modifiés ou d'organismes pathogènes en milieu
clos nécessite une évaluation préalable des dommages que ses activités peuvent causer à
l'homme et à l'environnement, le degré de dommages et la possibilité d'occurrence . Les
dommages possibles sont notamment :
- Des maladies chez l’homme, les animaux et les plantes ;
- Des effets incommodants ou nuisibles découlant de la colonisation ou de la
propagation des organismes dans l’environnement ;
- Des effets incommodants ou nuisibles découlant du transfert naturel de gènes dans
d’autres organismes ;
L’évaluation des risques est décrit l'ensemble du processus ou la méthode qui permet :
 D’identifier les dangers et les facteurs de risque qui peuvent causer des dommages  ;
 D'analyser et d'examiner le risque associé au danger ;
 De maîtriser le risque biologique et de déterminer des moyens appropriés pour
éliminer le danger ;
Une évaluation des risques est un processus de comparaison du risque estimé avec des critères
de risque donnés pour déterminer l'importance d'un risque permettant donc une inspection
approfondie du lieu de travail et d’un établissement médicale pour déterminer les risques
auxquels il est confronté, les hiérarchiser, et analyser et évaluer la probabilité et la gravité du
risque, ensuite les mesures préventives ou correctives nécessaires doivent être mises en
œuvre.

Figure 3: Approches de la gestion des risques


Un certain nombre de méthodes et outils existent, en voici quelques exemples :
Tableau 2: liste de méthodes et outils de gestion des risques
1. Présentation de la méthode AMDEC
L’Analyse des Modes de Défaillance, de leur Effet et de leur Criticité (AMDEC), la méthode
qualitative la plus utilisée, est une méthode d’analyse et de prévention des défaillances
potentielles. L’AMDEC permet d’évaluer les risques afin de prévenir les défaillances et
susciter des actions de prévention. [1]
L’AMDEC présente l’avantage de pouvoir être mise en œuvre tout au long du cycle de vie
d’un système.
On peut donc différencier 5 types d’AMDEC : fonctionnelle, produit, processus, moyen de
production et flux. [2]
Tableau 3: les différents types d’AMDEC

L’AMDEC permet de :
- Recenser les risques, les hiérarchiser par détermination de leur criticité et mettre en œuvres
des actions préventives ou curatives pour les risques non acceptables afin de rendre le risque
résiduel acceptable
- Détecter les défauts à un stade précoce notamment lors de la conception
- Optimiser la fiabilité d’un produit ou d’un processus en prévenant l’apparition des risques
- Fournir un état des lieux de la vulnérabilité des activités de notre système.
La démarche de l’AMDEC peut être divisée en quatre phases :
Phase 1 : Analyse des mécanismes de défaillance
- Détermination des mécanismes de toute défaillance de manière exhaustive.
Phase 2 : Evaluation de la criticité
- Attribuez un niveau de gravité à chaque défaillance.
- Détermination des défaillances critiques par comparaison au seuil de criticité acceptable
prédéfini.
Phase 3 : Proposition d’actions correctives
- réduction du niveau de criticité des défaillances en fonction d'un ou plusieurs critères
(fréquence, gravité, probabilité de non-détection de la défaillance).
Phase 4 : Synthèse de l’étude / Décisions
Réaliser l'évaluation et fournir les éléments qui permettent d'initier l'action à effectuer.
2. Présentation de la méthode APR (Analyse Préliminaire de Risques) 
Cette méthode est principalement permet d'identifier tous les risques. Il permet d'identifier les
risques inhérents au système étudié dès sa conception.
Cependant, son utilisation sera limitée aux grands systèmes. Il est adapté à l'identification des
risques dès les premières étapes de conception, et ne nécessite pas nécessairement des études
approfondies et détaillées du système.
Cette méthode peut rapidement mettre en évidence les problèmes les plus importants. Le
principal avantage de l'APR est que par rapport à l'AMDEC ou à l'HACCP, il permet une
inspection rapide des situations dangereuses. En revanche, l'APR ne permet pas une
description détaillée de l'enchaînement des événements pouvant conduire à des accidents
majeurs dans des systèmes complexes.
Les objectifs de l’utilisation de cette méthode sont :
- Identifier les événements redoutés par processus de référence ;
- Evaluer les événements indésirables selon les deux composantes du risque et hiérarchiser les
évènements redoutés en fonction de leur criticité ;
- Déterminer les actions prioritaires à mettre en place ;
- Permettre de mettre en évidence des systèmes nécessitant une analyse des risques plus fine
par AMDEC ou HACCP. [4]
3. La méthode HACCP
Hazard Analysis Critical Control Point (HACCP) se traduit par système d’analyse des
dangers et points critiques pour leur maîtrise.
L’utilisation de cette approche a pour objectifs d’identifier les risques opérationnels
spécifiques, de déterminer les mesures à prendre pour maîtriser le processus et de les intégrer
dans le dispositif de surveillance.
Cette méthode permet de prévenir la contamination au moyen de mesures d’hygiène,
d’empêcher la croissance de micro-organismes et de toxines, d’éliminer les micro-
organismes. [1]
La méthode HACCP repose sur 7 grands principes :[5]
  Analyse des dangers ;
  Détermination des points critiques pour la maîtrise (les fameux CCP : Critical Control
Point) ;
  Fixation du ou des seuil(s) critiques ;
  Mise en place d’un système de surveillance des mesures de maîtrise des dangers aux
CCP ;
  Détermination des actions correctives à mettre en œuvre lorsque qu’un CCP donné est
défaillant ;
  Application des procédures de vérification afin de confirmer que le système HACCP
fonctionne efficacement ;
  Constituer un dossier dans lequel figure toutes les procédures et tous
les relevés concernant ces principes et leur mise en application (traçabilité).
4. Paramètres d’évaluation du risque
a. Échelle de gravité
La gravité (G) détermine l’ampleur des conséquences directes et indirectes en termes de
dommages ou de préjudices associés à un événement redouté. L’échelle de gravité est
constituée de 5 classes notées G1 à G5.
Tableau 4: échelle de la gravité des risques

b. Échelle des fréquences


La fréquence (F) du scénario analysé détermine l’occurrence de l’ensemble des éléments
constitutifs du scénario.
L’échelle de fréquence est constituée de 5 classes notées F1 à F5.
Tableau 5: cotation de la fréquence d’exposition

c. Paramètres de décision
La criticité du risque est un paramètre de clé de la gestion des risques que nous définissons en
termes de deux paramètres d’évaluation : la gravité (G) et la fréquence (F). Elle caractérise le
concept d’acceptabilité du risque.

Figure 4 : échelle de criticité et référentiel de criticité de prise de décision

La ligne entre le risque acceptable et inacceptable est tracée en rouge. La tolérance au risque
est un concept subjectif lié à la perception du risque qu’a l’entité décisionnelle. Elle dépend
également du contexte socio-économique et culturel. Elle peut varier selon des différentes
circonstances présentes et sera due à une d’une décision politique. L’évaluation de la criticité
d’un événement permet de déterminer la priorité des actions à entreprendre en hiérarchisant
les événements redoutés. Le traitement des risques signifie la réduction des risques pour les
rendre acceptables 
Figure 5 : l’acceptabilité des risques

Échelle d’efforts
La mise en place d’actions de réduction des risques nécessite un effort de différentes natures
humain, financier ou organisationnel, de l’institution et/ou de l’équipe d’AMP. L’effort (E)
associé au traitement du risque est défini dans une échelle à 4 niveaux (E0 à E3).
Tableau 6: exemple d’échelle d’effort

5. Méthodologie de l’évaluation des risques


L’évaluation des risques nécessite d’identifier, puis de quantifier les risques qui pourront
ensuite être classés, si nécessaire, afin de prioriser les actions de prévention appropriées.
- Identification des risques
C’est l’étape à réaliser systématiquement pour toute situation de travail, elle comporte :
 Identifier les dangers : rechercher de la présence de pathogènes biologiques dans la
situation de travail,
 Analyser : rechercher les situations d’exposition humaine
 Identifier les moyens ou mesures de protection en place.
- Classement des risques
Il s’agit de prioriser les risques pour définir leur inventaire, proposer un plan d’action et se
construire autour des priorités.
Pour réaliser cette hiérarchisation, il faut prendre en compte classiquement :
 La gravité des dommages encourus,
 La fréquence d’exposition au danger,
 Les mesures de protection existantes.
Ce classement peut nécessiter l’utilisation d’outils. La grille de criticité en est un.
CRITICITE = Fréquence x Gravité x Prévention
Criticité (C) = Gravité (G) x Occurrence (O)
Le risque potentiel Rp se calcule en multipliant, la valeur estimée pour la gravité des
dommages, par la valeur obtenue de la fréquence d’exposition comme indiqué dans la matrice
ci-dessous.[7]

IV. Identification des risques et voies de pénétration


C’est juste par un contact avec les muqueuses que les personnels des labos peuvent être
contaminés au niveau de la voie aérienne, orale ou cutanée même. Ceci est dû aux micro-
organismes pathogènes présents dans les échantillons humains, animaux, industriels ou
environnementaux. Le risque biologique connait une grande marge de risque qui œuvre à
chiffrer les dangers potentiels et à repérer les situations d’exposition, que ce soit au cours des
prélèvements ou des analyses sans oublier la réception des échantillons, des opérations de
nettoyage de maintenance ou de gestion des déchets. La variance ou l’influence de cette
évaluation se capture dans l’aménagement des locaux et des postes de travail ainsi sur son
organisation.

Le classement des parties biologiques se fait par la réglette dans des groupes de risques
infectieux numérotés de 1 à 4 (groupe 1 : agents non infectieux). On trouve ceux qui fixent la
liste des agents biologiques groupés dans 2, 3,4. D’une autre part, la réglementation
soupçonne 3 niveaux de confinement pour les salles techniques des laboratoires correspondant
aux groupes de risque infectieux 2 à 4 (arrêté du 16 juillet 2007). D’une manière générale,
tout laboratoire doit prévoir un niveau de confinement à part ses activités de microbiologie.
Dans quelques cas ; comme par exemple la culture d'agents biologiques de groupe 3, les
manipulations doivent être effectuées dans des salles de niveau de confinement 3.
La transmission d'agents biologiques à l'homme à partir du réservoir de germes peut se
produire de diverses manières, il s’agit des voies : orale, cutanée et oculaire, percutanée,
aérogène.
Voie orale :
La principale cause de contamination par voie orale, se produit par ingestion, en portant à la
bouche des instruments ou des objets contaminés. En plus, il peut se faire par des
éclaboussures, de boire, de manger et de fumer au laboratoire, en se rongeant les ongles et le
défaut d’hygiène.
Voie cutanée et oculaire :
La peau intacte est une excellente barrière a la plupart des microorganismes pathogènes.
L’agent biologique peut traverser la plupart des peaux lors d’une piqure, des coupures ou des
éraflures avec du matériel contaminé.
En effet, la contamination peut se faire par projection dans l’œil, les muqueuses oculaires sont
spécialement vulnérables aux éclaboussures, aux sprays et aux transmission mains-yeux.
Voie percutanée :
Il y peut avoir effraction du revêtement cutanée soit par :
 Piqure d’aiguilles.
 Coupure ou égratignure par de la verrerie cassée contaminée ou des instruments
souillés.
Voie aérogène :
Principale voie d’entrée, mais également la plus insidieuse, les agents biologiques présente
sous forme d’aérosols dans l’air présentent deux voies d’exposition pour le manipulateur :
 Soit par l’intermédiaire de minuscules particules respirable : liées aux spores
fongiques en suspension dans l’air.
 Soit par le dépôt de lourdes gouttelettes : liées aux aérosols infectieux produits lors de
flambage au bec benzène, mais aussi lors de la centrifugation, de l’agitation au vortex,
de broyage, d’une hotte défectueuse.
Les mesures préventives
Les mesures de prévention doivent être choisies par rapport aux phases de travail (pré-
analytique, analytique ou post-analytique). En voici des exemples, et non une liste exhaustive.
 Sur le plan organisationnel
Mise en place de procédures adaptées et à jour : organisation du poste de travail, encadrement
du transporteur, utilisation des différents appareils, organisation de la maintenance, gestion
des déchets, respect des bonnes pratiques de laboratoire, répartition des tâches afin d’éviter le
travail dans la précipitation, séparation des zones de travail exposées au risque biologique des
zones non-exposées,
 Sur le plan technique
 Mise à disposition d’un matériel sécurisé, adapté et dédié,
 Nettoyage et désinfection des locaux et mobiliers faciles,
 Utilisation de conteneurs spécifiques et adaptés aux déchets,
 Ranger et manipuler adéquatement les produits chimiques du laboratoire. Ne
conserver dans le laboratoire que la quantité de produits chimiques nécessaire pour les
activités quotidiennes,
 Utiliser les hottes fermées et les hottes à flux laminaire pour évacuer les aérosols, les
vapeurs, les poussières et les agents infectieux. Les débits doivent être vérifiés à
intervalles réguliers afin de veiller à ce que les hottes fonctionnent adéquatement,
 Respect des mesures de confinement,
 Apprendre les techniques appropriées pour éviter les blessures par piqûres d'aiguilles.
Utiliser des contenants spécialement destinés aux objets pointus ou tranchants,
 S'il existe une possibilité d'exposition à du sang, à des liquides organiques ou à des
tissus contaminés ou infectieux, adopter un programme de pratiques courantes,
incluant des directives quant à l'élimination adéquate des déchets,
 Étiqueter correctement tous les produits chimiques et les échantillons.
 Sur le plan humain
 Certificats requis pour la personne en charge des prélèvements,
 Nombre d’employés adaptés à la charge de travail,
 Mise en place d’un parrainage lors de l’accueil d’un nouveau salarié,
 Formation et sensibilisation du personnel sur les risques biologiques, le matériel
utilisé, les déchets et l’hygiène.
 Au niveau collectif
 Utilisation du Triple emballage  pour les échantillons,
 Système de sécurité intégré sur les différents appareils utilisés (anti projection,
fermeture sécurisée…),
 Présence d’un Sauveteur secouriste au travail (SST) pour intervenir en cas
d’incident/accident,
 Déclaration des AES et des maladies professionnelles,
 Surveillance médicale.
 Au niveau individuel
 Port de gants étanches jetables ou lavables, résistants aux manipulations,
 Port d’une tenue de travail propre et adaptée,
 Port de chaussures fermées (antidérapante et faciles à nettoyer).
Exemple de conduite à tenir en cas d'accident :
Un accident de laboratoire représente l’un des sources d’expositions aux risques à potentiels
dangereux quels que soit par inoculation, ingestion, ou inhalation, donc c’est un évènement
qui peut causer des conséquences plus ou moins graves pour l’individu. Alors en cas
d’accident il faut suivre une démarche élémentaire de sécurité pour une protection personnelle
et celle de vos collègues. La conduite générale dont il faut prendre connaissances, elle est
constituée de trois mots clefs « sécuriser, alerter, secourir »(1).
En premier lieu sécuriserle lieu où il y a l’accident pour ne pas avoir un sur-accident alors il
faut protéger et se protéger, et s’il y a une victimeil faut ne pas la faire bouger sauf au cas de
danger imminent.
En second lieu alerters’il y a des victimes il faut déclarer l’accident au service des urgences
et donner bien l’alerte en donnant les circonstances de l’accident et des renseignements(le
niveau et le type de blessure, et lieu exact de l’accident(1).
En troisième lieu secourir c’est à dire se tirer du danger, réagir d’une manière rapide permet
de limiter les dégâts, par exemple en cas de victime il faut la prise en charge d’urgence
médicales, alors le personnel doit avoir une formation au secourisme exemple Attestation de
Formation aux Gestes et Soins d’Urgences (AFGSU) ou Sauveteur Secouriste du Travail
(SST) pour pouvoir faire face à un éventuel sinistre, sans être paniquer et ne pas mettre sa vie
en danger ni l’autre(1).
Parmi les accidents les plus fréquents dans les milieux de laboratoire médicale, on trouve :
 Les accidents d’exposition au sang AES qui peuvent être susceptible de conduire à une
contamination.
 Blessures par utilisation de matériel tranchant ou par coupures de verre.
 Brulures par contact avec des équipements chauds exemple autoclave, four…
 Affections cutanées par les réactifs et produits chimiques
 Brulures causée par des matières inflammables
 Eclaboussure oculaire par projection de liquide chimique irritant
 Inhalation de gaz, d’aérosols, particules nocives
 Electrisation qui peut s’aggravé si les sols sont humides(2).

V. Conduite à tenir en cas d’accident d’exposition au sang ou à des


produits biologiques :
Selon le type et l’intensité de l’accident une conduite à tenir va être prise en charge en termes
de protection liées aux risques particuliers aux activités du laboratoire. Si dessous un exemple
de conduite à tenir en cas d’accidents :
Les accidents d’exposition au sang AES se sont plus fréquents en milieux de soins et de
laboratoire et représentent des risques de contamination important. Le laboratoire est un lieu
d’exposition potentielle à des risques infectieux, et ceci s’illustre dans les nombreux
échantillons biologiques manipulés ou on trouve des micro-organismes très divers. Alors si
les risques infectieux dans les établissements de santé sont bien communiqués, dans les
laboratoires les données relatives à ces risques sont encore limitées à cause de la diversité des
micro-organismes.
On définit l’accident d’AES comme un contact avec du sang ou un liquide biologique qui peut
être soit par une piqûre ou coupure (effraction cutanée), soit une projection sur peau ou sur
une muqueuse (œil, bouche) ce qui engendre à des risques de contaminations graves.
Les études spécifiques sur le risque lié aux expositions accidentelles aux liquides biologiques
aux laboratoires sont peu nombreuses et anciennes. En 1977 en France, dans des laboratoires
d’hôpitaux généraux, deux enquêtes ont montré des taux d’incidence annuelle, au sein des
personnels des laboratoires hospitaliers de 1,3 % pour les hépatites virales comparé à des
incidences de 0,3 à 0,13 % pour la tuberculose. En 1996 dans 26 laboratoires hospitaliers avec
788 employant, avait conduit à un recensement rétrospectif de 5 maladies infectieuses
présumées professionnelles sur la période 1990-1995 (une hépatite B, une hépatite C, un cas
de tuberculose, une infection par mycobactérie atypique et un cas de toxoplasmose)(3).
Ces études, réalisées à des périodes différentes, dans des laboratoires de types divers,
montrent néanmoins la réalité du risque d’hépatites virales B et C, principaux pathogènes
transmissibles lors d’un AES avant l’ère de l’infection VIH.

Tableau 7: Le risque moyen de transmission du VIH, HVC, HVB après une exposition
percutanée au sang d’un patient infecté.

VIH HVC HVB

0,3% 2 à 3% 2 à 40%

Tableau 8: Le risque de séroconversion après piqure ou coupure.

VIH HVC HVB

0,18 à 0,4% 1,5 à 3% 2 à 30%

L’exposition accidentelle nécessite une prise en charge précoce et immédiate, une évaluation
rigoureuse doit être faite par un médecin juste quelques heures après l’accident pour estimer
le risque de transmission, un suivi médical adapte doit être organiser pour avoir une idée sur
le statut médical« analyse et source »d’AES, pour donner des propositions s’il y a un besoin
par exemple une prophylaxie rapide en cas d’exposition au VIH ou au VHB, alors tout une
procédure doit être réaliser rapidement pour l’évaluation du risque infectieux en particulier
pour VIH, VHB et VHC. Si le statut sérologique du malade source n’est pas connu, une
recherche rapide doit être fait pour savoir le contaminant et suivre les procédures nécessaires
(3).
Les étapes essentielles à tenir face à un AES sont les suivantes(3) et (4) :
Etape 1 :
En cas d’une piqûre ou de contact avec une peau lésée : il faut des soins locaux immédiats,
tout d’abord nettoyer la plaie à l’eau et au savon puis rinçage, puis antisepsie la plaie avec un
temps de contact d’au moins 5 minutes dans un dérivé chloré (Dakin, javel à 9° de chlore
diluée au 1/10éme)
En cas d’un contact avec l’œil ou de projection sur muqueuses, rincer immédiatement pendant
au moins 10 minutes à l’eau claire ou avec du sérum physiologique ou du collyre antiseptique.
Etape 2 :
Dans les heures qui suivent l'AES (au mieux < 4 heures), un contact avec le médecin référent
ou les urgences, Cela permet d’effectuer une évaluation des risques de transmission virale en
fonction de la nature et de la gravité de l'accident, et du statut du patient source (après son
accord), de pratiquer les analyses de sérologies pour le VIH, les virus de l’hépatite B et C, et
de débuter éventuellement une prophylaxie.
Etape 3 :
Déclaration obligatoire d'accident de travail dans les 24 heures avec une description détaillée
des circonstances de l’accident. L’employeur a ensuite 48 heures pour faire la déclaration à la
caisse primaire d’assurance maladie si c’est un laboratoire prive. Dans les laboratoire publics,
l’AES est considéré comme un accident de service, l’employé doit faire la déclaration dans les
48 heures à son responsable.
Etape 4 :
Selon le risque et le type de virus des analyses sérologiques et cliniques doit être appliquer :
Pour le virus de l’hépatite C, il faut doser le taux d’alanine-aminotransférase (ALAT) tous les
15 jours pendant 2 mois puis tous les mois pendant 4 mois pour envisager un traitement à
l’interféron. Pour le virus de l’hépatite B, si l’immunisation n’a pas été vérifiée récemment il
faut effectuer une gammaglobuline anti HBS dans les 12 heures après l’exposition au sang.
Pour le virus du SIDA, il faut faire une sérologie avant les 8 jours, puis une autre 3 mois après
l’exposition au sang et pour finir une dernière sérologie 6 mois après.
Etape 5 :
Une analyse des causes de l’accident permettra de faire progresser et de mettre en place des
mesures de prévention correcte.
VI. Les laboratoires base et confinement
Les laboratoires sont désignés comme suit : laboratoire de base – sécurité biologique niveau 1,
laboratoire de base – sécurité biologique niveau 2, laboratoire de confinement – sécurité
biologique niveau 3, laboratoire de confinement à haute sécurité – sécurité biologique niveau
4. Le niveau de sécurité biologique est un indice composite basé sur le type d’organisation, le
mode de construction, les moyens de confinement et l’appareillage du laboratoire ainsi que
sur les pratiques et modes opératoires à observer pour travailler sur des agents appartenant
aux divers groupes de risque.
Pour déterminer quel niveau de sécurité biologique en laboratoire s’applique à un agent
donné, il faut procéder à une évaluation du risque. Pour cela, on doit prendre en compte non
seulement le groupe de risque, mais aussi un certain nombre d’autres facteurs. Par exemple,
un agent inclus dans le groupe de risque 2 nécessite généralement une installation, un
appareillage, des pratiques et des modes opératoires correspondant au niveau de sécurité 2 si
l’on veut que le travail s’effectue avec le minimum de risques, le niveau de sécurité
biologique est déterminer, on prend en compte le micro-organisme (agent pathogène), les
installations et moyens existants ainsi que les pratiques et les modes opératoires à respecter
pour que le travail de laboratoire s’effectue dans de bonnes conditions de sécurité.
Les niveaux de confinement
Niveau de confinement 1
Ce niveau de confinement s’applique au laboratoire de base pour la manipulation des agents
du groupe de risque 1. Le niveau de confinement 1 n’exige aucune caractéristique de
conception particulière autre que celles propres aux laboratoires fonctionnels et bien conçus.
Il n’est pas nécessaire de prévoir des enceintes de sécurité biologique. Les manipulations
peuvent se faire sur des paillasses à découvert. Les pratiques normales des laboratoires de
microbiologie de base assurent le confinement nécessaire. Agents du groupe de risque 1 :
Agents biologiques peu susceptibles d’infecter une personne saine ou un animal sain. Le
risque pour l’utilisatrice, l’utilisateur et la collectivité est faible
Niveau de confinement 2
Ce niveau de confinement convient à la manipulation des agents du groupe de risque 2. Les
principaux risques d’exposition associés à des organismes devant être manipulés en niveau de
confinement sont l’ingestion, l’inoculation et l’exposition de membranes muqueuses. Les
agents pathogènes manipulés dans un niveau de confinement 2 ne sont généralement pas
transmissibles par voie aérienne, mais il est important d’éviter la production d’éclaboussures
et d’aérosols qui peuvent se répandre sur les paillasses et se révéler dangereux pour la santé
s’ils sont ingérés après contamination des mains. Les principaux dispositifs de confinement
sont les enceintes de sécurité biologique et les centrifugeuses à rotors scellés ou munis de
godets de sécurité. Le personnel doit porter des équipements de protection personnels
appropriés (gants, sarraus, lunettes, etc.). Des éviers seront prévus pour se laver les mains.
Des installations de décontamination (autoclaves) limiteront le risque de contamination
environnementale. Agents du groupe de risque 2 : Agents pathogènes susceptibles de
provoquer une maladie humaine ou animale, mais qui constitue rarement, à priori, un danger
grave pour le personnel de laboratoire, pour la collectivité, pour le bétail ou pour
l’environnement. L’exposition en laboratoire provoque rarement une infection grave.
Toutefois, il existe en pareil cas des mesures préventives et thérapeutiques efficaces, et le
risque de propagation est limité. Les risques sont considérés comme modérés pour les
utilisatrices, utilisateurs mais faible pour la collectivité.
Niveau de confinement 3
Ce niveau de confinement convient à la manipulation des agents du groupe de risque 3. Les
agents pathogènes manipulés en niveau de confinement 3 sont transmissibles par voie
aérienne et ont souvent une dose infectieuse faible, mais suffisante pour provoquer une
maladie grave, voire mortelle. Des barrières primaires et secondaires additionnelles limiteront
la libération d’organismes infectieux en laboratoire et dans l’environnement. Les autres
exigences liées à la prévention de la transmission de tels organismes sont 2 une protection
respiratoire appropriée, des filtres HEPA pour traiter l’air évacué du laboratoire et un accès
strictement contrôlé au laboratoire. Agents du groupe de risque 3 : Agents pathogènes
provoquant généralement une maladie humaine grave ou ayant de lourdes conséquences
économiques, mais qui se transmet rarement par simple contact de personne à personne et qui
cause rarement des maladies ne pouvant pas être traitées par des agents anti-microbiens ou
antiparasitaires. Les risques sont élevés pour les utilisatrices, les utilisateurs mais faibles pour
la collectivité.
Niveau de confinement 4
Ce niveau de confinement extrême autorise la manipulation d’agents transmissibles par
aérosol, comportant souvent une faible dose infectieuse et entraînant des maladies graves,
souvent mortelles, pour lesquelles en général aucun traitement ou vaccin n’est disponible. Il
représente une unité de fonctionnement isolée et, si nécessaire, structurellement indépendante
des autres unités. Le périmètre du laboratoire sera scellé afin d’isoler complètement l’agent
infectieux, et la pression à l’intérieur de l’installation sera négative. L’utilisatrice, l’utilisateur
portera une combinaison de surpression pour être également isolé de l’agent pathogène, ou
bien l’agent sera maintenu dans une enceinte de sécurité biologique de niveau 3. L’air et les
autres effluents produits en laboratoire seront décontaminés. Agents du groupe de risque 4 :
Agents pathogènes entraînant généralement une maladie humaine très grave, souvent
impossible à traiter, facilement transmissible par simple contact, directement ou
indirectement, de personne à personne ou d’un animal à une personne et vice-versa. Les
risques sont élevés pour les utilisatrices, les utilisateurs et pour la collectivité.

Le tableau indique le rapport entre groupe de risque et niveau de sécurité biologique, mais il
n’assimile pas les groupes de risque au niveau de sécurité biologique des laboratoires conçus
pour travailler sur des micro-organismes appartenant à ces groupes.

IIX. Exemple d’application de la biosécurité dans un centre hospitalier


universitaire vétérinaire
1. Procédures en cas d’accidents, blessures ou souillures
Les accidents ne sont pas rares dans ce genre de centre:
- En cas des chutes, des malaises, des coups de pied d’un animal requièrent l’appel de
l’équipe de premier secours de l’établissement ou pompiers;
- la coupure ou piqûre par objet coupant ou tranchant propre ou souillé nécessitent de laver
abondamment avec du savon puis un antiseptique et de consulter un médecin ;
- la morsure ou griffure exigent la mise sous surveillance de l’animal et la vérification de la
vaccination antirabique ainsi que le nettoyage avec de l’eau et du savon et la consultation d’un
médecin.
- La projection de matériel souillé sur une muqueuse impose de rincer abondamment avec du
sérum physiologique ou avec l’aide d’un rince-œil disponible dans certains locaux, puis de
consulter un médecin.
2. La tenue vestimentaire:
La tenue utilisée en consultation doit satisfaire plusieurs objectifs
- se protéger à l’encontre des pathogènes, des souillures ou contaminations potentielles lors de
l’examen de l’animal, de la réalisation, du transport et de l’analyse de prélèvements, et de tout
exercice clinique ;
Elle doit être portée avant l’entrée en cliniques, elle doit être retirée dès la sortie du CHUV,
elle doit être changée lors de souillure, lavée à 60°C minimum au moins une fois par
semaine ;
- être à manches courtes si possible, sinon c’est obligatoirement à manches longues pour
recouvrir celles des vêtements ;
- permettre au client de connaître la responsabilité de son interlocuteur par le port obligatoire
d’un badge (sauf pour les tenues stériles jetables) : nom civil et statut (étudiant, interne,
résident, praticien hospitalier, enseignant chercheur).
-Les cheveux doivent être courts, ou à défaut attachés.
En cas d’acte potentiellement dangereux, d’intervention particulière ou dans un local
spécifique
La tenue est adaptée et complétée par le port de gants jetables pour tout acte source potentielle
de contamination : prélèvement, sondage urinaire, tonte, nettoyage de plaie,… Des tenues
spécifiques sont nécessaires pour certaines activités :
- en salle d’imagerie : port obligatoire d’un dosimètre passif individuel en-dessous des
vêtements de protection : le tablier en plomb complété par le protège thyroïde et des gants
plombés ;
- en local d’isolement des animaux contagieux ou suspects de contagion, des protections
supplémentaires jetables sont mises à disposition : blouse, charlotte, surchausses et gants
appelés « équipements de protection individuelle » (EPI). Ces équipements doivent être mis
puis retirés selon un ordre précis expliqué selon une procédure affichée ; ils sont ensuite jetés
dans un sac ou une poubelle de couleur jaune ;
- en zone de chirurgie avant l’entrée au bloc chirurgical ;
- en salle de consultation et zone de l’hôpital réservés à la cancérologie : outre les EPI
précités, masque, gants en nitrile recouverts de gants jetables classiques ;
- en salle d’autopsie : cotte obligatoire et récupérée afin d’être lavée correctement (60°C
minimum), bottes réservées à l’autopsie (couleur jaune), nettoyées en fin de séance par un
lave-bottes (sortie possible selon un circuit défini et obligatoire de « marche-en-avant ») et ne
quittant jamais le local, couvremanches en plastique, gants en nitrile, tablier, charlotte, visière
protégeant le visage.
3. Le lavage des mains
Cet acte est extrêmement important :
- d’abord pour soi-même : la multiplicité des actes dont certains sont contaminants implique
une hygiène stricte pour minimiser les plus possibles toutes contaminations ;
- ensuite pour les autres : collègues, collaborateurs, propriétaires ;
- enfin pour tout matériel et tout local. Le transport passif de pathogènes dont certains
résistants aux antibiotiques et antiparasitaires est démontré.
Cet acte simple pour être efficace doit répondre à certaines règles :
- obligatoire pour toute personne appelée à manipuler un animal, du matériel médical ou des
prélèvements, à nettoyer une cage ou une table de consultation ;
-nécessaire dans tous les locaux cliniques, les salles de travaux pratiques et les laboratoires et
lors des visites hors campus ;
- lors de certains actes : avant de mettre la blouse et les gants, avant et après toute
manipulation de tout animal, de prélèvement, après le lavage des tables, du matériel usuel,
après avoir retiré sa blouse de consultation, après tout acte potentiellement contaminant et
jetage de gants ;
- avant et après l’utilisation des EPI.
Le lavage concerne des mains débarrassées de tout bijou et de montre, des ongles non vernis,
courts et propres (faux ongles interdits);
il consiste en 5 temps successifs :
- dégager les avant-bras de tout vêtement,
- passer les mains sous l’eau,
- savonner, frotter les ongles, les mains et les avant-bras pendant au moins 60 secondes,
- rincer sous l’eau,
- sécher avec du papier jetable et jeté dans une poubelle jaune.
4. Nettoyage des équipements
a. Nettoyage les tables
Au terme de tout examen clinique, la table doit être nettoyée à sec avec du papier jetable, puis
avec un spray, désinfectée avec de l’alcool modifié — si possible en présence du propriétaire
—, essuyer ou laisser sécher, puis se laver les mains.
B. Nettoyage des cages
Les cages et le sol sont nettoyés après chaque passage d’un animal selon une procédure
validée et affichée, idem pour les tables d’examens, les paillasses et baignoires.
Pour les animaux sous chimiothérapie, les cages concernées sont identifiées par un logo
spécifique regroupées en une zone particulière, nettoyées selon un protocole spécifique, les
déchets générés (litières, pansements, cathéters, excréta,…) sont collectés et identifiés pour un
traitement spécifique, des aires réservées sont aménagées pour recueillir les déjections des
animaux sous chimiothérapie.
De même pour le local d’isolement des animaux contagieux : identification du local à accès
réservé, procédures spécifiques de nettoyage suivi d’un vide sanitaire minimal, consultation
des animaux isolés après celle des animaux non contagieux, mise à disposition des EPI
jetables.
5. La délivrance des médicaments
Elle ne se fait que par un personnel habilité, en particulier pour les tranquillisants, les
antalgiques et anesthésiques et à réception et lecture d’une ordonnance ou d’un protocole
thérapeutique et/ou d’anesthésie validé par un encadrant.
6. La réalisation et l’acheminement des prélèvements vers les laboratoires d’analyses
(hématologie, endocrinologie, biochimie, anatomie pathologique, parasitologie,…)
Outre les règles précédemment décrites applicables à la contention de l’animal, l’utilisation
éventuelle de tranquillisants ou anesthésiques et la réalisation pratique du prélèvement, il
importe :
- de veiller à la sécurité de celui qui transporte et donc de placer l’échantillon dans un étui
adapté , des urnes renfermant des étuis sont disponibles dans tous les lieux de prélèvements
potentiels ;
- de remettre l’échantillon à la personne concernée du laboratoire et rapporter l’étui ;
- en cas de rupture de l’échantillon au cours du transport, désinfecter l’étui selon une
procédure validée.
7. Éliminer les déchets
Les matériels coupants ou piquants doivent être jetés dans des récipients jaunes dont le
couvercle rouge limite les risques de blessures lors de leur manipulation. Ces récipients sont
présents dans tous les locaux à activités cliniques.
Les « déchets mous » (papiers, gants, tenues jetables, EPI,…) sont éliminés dans des sacs et
poubelles de couleur jaune présents dans tous les locaux concernés.
Les déchets banals non souillés sont jetés dans des poubelles ou sacs ordinaires gris.
Les cadavres relèvent de mesures spécifiques :
- identification et dossier médical joint,
- petits animaux mis dans des sacs de couleur blanche, déposés dans un meuble réfrigérant ;
- grands animaux : transport par un véhicule réservé à cet effet vers la salle d’autopsie avec
dossier clinique.
Les autopsies dites de classe 3 -pathogènes dangereux et zoonotiques- relèvent de procédures
particulières et sont effectuées en l’absence d’étudiants.
Conclusion
La manipulation de matériaux ou d’organismes au sein d’une industrie médicale ou
hospitalière comportant des risques biologiques peut constituer un risque pour la santé
humaine et pour l’environnement. Il est impératif de prendre les mesures préventives par les
utilisateurs afin de protéger leur santé et leur environnement, en utilisant les normes et les lois
établis par les parties intéressées.
La biosécurité est un concept récent et son utilisation, comme son développement demeurent
une responsabilité collective afin de construire des ponts terminologiques entre les secteurs
d’activités.

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