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LA PREHISTOIRE

La préhistoire représente la plus longue période de l'histoire des êtres humains.

Elle commence théoriquement avec l'apparition des êtres humains, ce qui explique
l'impossibilité d'avancer une date précise. Ceux-ci sont apparus sur terre bien longtemps après
la disparition des dinosaures. Les plus anciens de nos ancêtres bipèdes seraient les
Australopithèques et seraient vieux de plus ou moins 4.000.000 d'années. 

Des ossements de l'homo habilis ont été retrouvés en Afrique et remonteraient à +/- 3 millions
d'années. Une théorie très souvent avancée est donc que le berceau de l'humanité serait
l'Afrique et qu'à partir de là l'homo erectus va migrer vers l'Asie il y a +/- 2 000 000 d'années
et vers l'Europe un million d'années plus tard. Ils vont être à l'origine de deux grandes
nouveautés technologiques : la maîtrise du feu et l'invention du biface.

Vers 100 000 avant JC, l'homme évolue à nouveau en Asie et au Moyen Orient. C'est la
naissance de l'homo sapiens qui n'apparaît en Europe qu'en 40 000 avant JC sous le nom de "
Cro-Magnon ". Les hommes deviennent petit à petit sédentaires grâce à la découverte de
l'agriculture et donc on assiste à la naissance des premiers villages. 

Découvrons ensemble les œuvres que ces lointains ancêtres nous ont léguées.

PEINTURES RUPESTRES DU TASSILI N’AJJER (ALGERIE)

Peintures rupestres du Tassili N'Ajjer

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 Pays: Algérie
 Ville : 
 Epoque: Préhistoire
 Date: 6 000 avant JC/début de notre ère

CONTEXTE HISTORIQUE ET GEOGRAPHIQUE

Le Tassili N'Ajjer est un massif montagneux du sud-est de l'Algérie, couvrant près de 120 000
kilomètres².

Les rochers fortement érodés émergeant de dunes de sable donnent un étrange aspect lunaire à
la région. Seuls quelques Touaregs y habitent. Tout le Tassili N'Ajjer est devenu un Parc
National protégeant des espèces animales en voie de disparition.

Cet ensemble géologique hors du commun abrite plus de 15 000 peintures et gravures
rupestres de grande qualité retraçant l'histoire de la région et de ses habitants entre +/- 6 000
avant JC et le début de notre ère.

Grâce à ces témoignages, nous avons pu retracer les évolutions climatiques ainsi que les
migrations des différentes ethnies aux confins du Sahara.

Les peintures des Ajjer ont été découvertes en 1934 par le lieutenant Brenans et sont depuis
1982 inscrites au Patrimoine Mondial de l'Unesco.

DESCRIPTION

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Toutes les peintures et gravures du Tassili N'Ajjer sont d'une grande finesse, d'une
exceptionnelle qualité d'exécution et très réalistes.

Elles recouvrent pour la plupart les parois d'abris situés aux pieds des rochers en grès du
plateau mais certaines d'entre elles sont à ciel ouvert et recouvrent des pans entiers du massif.

Elles représentent des scènes de la vie quotidienne mêlant figuration d'êtres humains et
d'animaux. Certaines devaient probablement faire partie d'un rituel destiné à assurer une
chasse prolifique à la tribu.

Grâce à ces œuvres, nous avons pu avoir confirmation que le Sahara loin d'avoir été toujours
un désert était, au contraire, un lieu verdoyant parsemé de points d'eau où poussaient arbres et
fleurs et où les animaux vivaient en troupeaux. Le bestiaire fort complet représenté nous
permet de savoir quels animaux sauvages vivaient à cette époque aux abords du tassili,
éléphants, hippopotames, girafes, gazelles, ….

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DIFFERENTES PERIODES

Les peintures rupestres du Tassili N'Ajjer couvrent plus de 6 000 ans d'histoire et sont
répertoriées en plusieurs périodes :

• La période des « Têtes Rondes » lorsque les traits du visage ne sont pas encore présents.
Cette période s'étend sur 2 000 années et se caractérise par la représentation d'êtres humains
vêtus d'un pagne et de quelques ornements « surpris » dans des scènes rituelles. Elle se
termine avec l'apparition des visages à traits négroïdes et de la polychromie.

• Au 5ème millénaire, une nouvelle population apparaît, en provenance de l'Est et, avec elle,
les troupeaux de bovidés et de moutons domestiqués. Cette période marque l'apogée de l'art
saharien. Aux habitants de type négroïde, vient s'ajouter la peuplade des Peuhls aux traits plus
rectilignes. Ils sont représentés dans des scènes de la vie quotidienne, chasse, récoltes,
élevage, cérémonies cultuelles. Des moments de la vie intime et des images de huttes
apparaissent également.

• Vers 2 000 avant JC, les conditions climatiques se dégradent et les populations s'éloignent à
la recherche de nouveaux pâturages.

• Au 13ème siècle avant JC, les chevaux apparaissent, attelés ou montés. Ils témoignent de
l'arrivée dans la région des ancêtres des Touaregs. La faune sauvage n'est plus présente dans
l'imagerie. On remarque également les premières traces d'écriture, le Tifinagh ancien.

• Enfin, durant le dernier millénaire avant notre ère, les dromadaires remplacent les chevaux,
signe de l'avancée de la désertification.

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LA GRANDE MURAILLE DE CHINE

Pays : Chine 

Epoque : Préhistoire

Date: 10ème siècle avant JC – 16ème siècle après JC

CONTEXTE HISTORIQUE

La construction de la Grande Muraille de Chine débuta dès le 10ème siècle avant JC,
probablement dans le but d'empêcher les troupeaux des tribus étrangères de venir se mêler à
ceux de la Chine, ce qui était source de conflits.

C'est au 3ème siècle avant JC, que le premier empereur de la dynastie Qin, Qin Shi Huang,
décide de donner toute son ampleur à la muraille. Le pays étant unifié, les fortifications
commencent à avoir un rôle défensif. N'étant pas infranchissables, elles sont néanmoins
dissuasives.

Le rôle de la Muraille n'est pas exclusivement militaire. En effet, elle permit l'expansion
rapide du commerce notamment en assurant la sécurité de la Route de la Soie, la protection
des paysans qui purent sans crainte agrandir leurs implantations et la diffusion rapide des
nouvelles d'un bout à l'autre de l'Empire.

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Elle était cependant loin d'être invulnérable et les Mongols la franchirent à plusieurs reprises
lors de leurs raids contre la Chine.

La Grande Muraille de Chine est inscrite au Patrimoine Culturel Mondial depuis 1987.

CONSTRUCTION

Pour bâtir ce qui sera la plus grande construction humaine de tous les temps, il fallut 1800
années. Rien que sous la dynastie Qin, 200 millions de personnes prises au sein de l'armée,
dans les prisons et même dans la population civile furent réquisitionnées pour élever la
Muraille.

Ils travaillèrent dans des conditions extrêmes entraînant la mort de plusieurs centaines de
milliers de Chinois. Ils périrent de faim, de froid, d'épuisement et furent enterrés dans les
alentours du mur mais certainement pas, comme le voudrait la légende, dans le mur lui-même.

L'étalement des travaux explique la diversité des matériaux utilisés et des styles de
construction. Ainsi nous rencontrons des tronçons en simple terre battue, d'autres en blocs de
pierre et enfin certains en briques solidifiées entre elles par de la farine de riz ou de la chaux.

LE CHEMIN DE RONDE

La Grande Muraille de Chine s'étend sur +/- 6500 kilomètres entre la Corée et le Désert de
Gobi et épouse parfaitement les dénivellations de terrain. 

Si à certains endroits, elle se résume à une simple levée de terre, elle se présente en général
sous la forme d'un chemin de ronde crénelé d'une hauteur moyenne de 7 mètres et d'une
largeur moyenne de 5 mètres, permettant le passage de cinq chevaux de front. Un système
d'évacuation des eaux permettait de rejeter celles-ci loin de la muraille grâce à de grosses
gargouilles en pierre. 

De nombreuses sculptures ornent les pierres de la Muraille, représentant des scènes politiques
ou religieuses.

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LES BATIMENTS

Le chemin était parsemé de constructions à but défensif se répartissant en plusieurs


catégories :

• les tours de défense de +/- 15 mètres de haut dans lesquelles logeaient en général quatre
soldats et leurs familles. On en retrouve tous les cent mètres à peu près.

• tous les 20 kilomètres, des tours d'alarme servaient pour la transmission rapide des
nouvelles. Selon l'heure, les gardes utilisaient la fumée ou le feu pour prévenir les tours
suivantes de l'approche des ennemis, suivant un code bien précis.

• aux endroits les plus stratégiques, des fortins d'une capacité de dix à cent hommes étaient
disposés en avant poste de villes de garnison. Bien souvent des habitations étaient établies au
pied de ces fortins qui devenaient ainsi des sortes de petites forteresses.

• Enfin, le mur était percé de nombreuses portes (ou passes) qui servaient à filtrer les
émigrants. Ces endroits vulnérables étaient défendus par des murs plus hauts et plus épais et
par une haute tour. Elles étaient établies aux alentours de villes importantes.

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ALIGNEMENTS MEGALITHIQUES (France)

Pays: France

Ville : Carnac<

Epoque: Préhistoire

 Date: 5000 avant JC

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CONTEXTE HISTORIQUE ET GEOGRAPHIQUE

Carnac est situé dans le Morbihan, dans l'Ouest de la France.

Toute cette région est riche en mégalithes témoins d'un peuplement intense qui débute au
5ème millénaire avant JC et qui dure pendant +/- 2000 ans.

Cette occupation est probablement due à la topographie du Morbihan durant le néolithique.

A cette époque, les hommes se sédentarisent et recherchent des terres fertiles puisqu'ils
deviennent agriculteurs et artisans. C'est pourquoi ils vont établir leurs villages dans la plaine
du Morbihan coincée entre une sorte de mer intérieure et un arrière pays boisé et vallonné.
Logiquement la sédentarisation développa un culte des morts et l'édification de sépultures.

On a recensé à l'heure actuelle près de cinq cents sites de mégalithes, principalement


concentrés dans le Golfe du Morbihan, la presqu'île de Quiberon ainsi que dans les landes de
Lanvaux. Carnac est le plus important d'entre eux.

CONSTRUCTIONS MEGALITHIQUES

Les mégalithes sont des monuments faits d'une ou plusieurs pierres érigées ou couchées. Elles
peuvent être isolées ou groupées. 

On distingue deux mégalithes principaux :

• les dolmens (vient du breton : dol signifiant table et men signifiant pierre) étaient composés
de plusieurs pierres dressées et d'une ou plusieurs pierres posées horizontalement. Ils étaient à
l'origine recouverts d'un tumulus ou tertre en pierres ou en terre (cairn) et leur ouverture était
orientée en alignement avec le lever du soleil au solstice d'hiver. Ils abritaient une ou
plusieurs chambres funéraires et parfois de longs couloirs. Très souvent construits au sommet
d'une butte ou d'une colline, ils pouvaient aussi servir de lieu de culte et être utilisés par
plusieurs villages à la fois.

• les menhirs (vient du breton : men signifiant pierre et hir signifiant long) composés d'un seul
bloc dressé à la verticale. Contrairement aux dolmens, ils n'abritaient pas de sépultures. Ils
pouvaient être isolés ou groupés, certains étaient gravés ou sculptés. Leur disposition n'est pas
due au hasard mais on n'a pas encore pu établir s’ils servaient à des fins religieuses ou
astronomiques. Ils se présentent en cercles (cromlechs) dont le plus bel exemple est celui
de Stonehenge, en demi-cercles ou en alignements comme celui de Carnac.

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CARNAC

Carnac présente le plus grand alignement de mégalithes du Morbihan. 


Le site comprend près de 3000 pierres et s'étend sur plusieurs kilomètres. On estime
cependant que les pierres retrouvées faisaient partie d'un ensemble beaucoup plus vaste, aux
alentours de 10 000 mégalithes.

On retrouve à Carnac des menhirs et des dolmens. Le site est divisé en plusieurs secteurs :

• Menec qui commence par un cromlech en demi-cercle et se prolonge sur près de 1200


mètres en onze rangées parallèles totalisant 1099 menhirs dont le plus grand mesure 4 mètres
de haut.

• Kermario dont les 1029 menhirs sont partagés en dix rangs. C'est dans cette partie du site
qu'on trouve les plus belles pierres dont les plus grandes atteignent sept mètres de haut. Il y a
également un dolmen à couloirs qui devait, à l'origine, être recouvert d'un tumulus

• Kerlescan comprenant 540 menhirs et un cromlech constitué de 39 pierres


• le tumulus Saint Michel qui abrite une quinzaine de chambres funéraires sur une longueur de
125 mètres de long pour une largeur de 60 mètres.

Les mégalithes de Kerlescan s'orientent vers le point de lever du soleil à l'équinoxe et ceux de
Kermario vers le point de lever du soleil au solstice d'été.

Cette constatation nous amène à penser qu'ils correspondraient à un cycle agricole mais les
interrogations restent trop nombreuses pour pouvoir avancer des hypothèses de manière
certaine.

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GROTTES DE LASCAUX

Pays: France

Ville : Montignac

Epoque: Préhistoire

 Date: 17 000 avant JC

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CONTEXTE HISTORIQUE ET GEOGRAPHIQUE

Le massif central français possède une extraordinaire quantité de grottes calcaires dont le
mobilier archéologique et les peintures pariétales remontent au paléolithique.

130 abris et grottes ont été recensés et la grotte de Lascaux est certainement la plus célèbre.

La datation des peintures rupestres et des vestiges archéologiques de Lascaux a permis de


déterminer l'époque d'occupation de cet abri.

Les plus anciennes images remontent au début du magdalénien, vers 17 000 avant JC.

Il est cependant possible que des hommes ont utilisé Lascaux jusque vers 15 500 avant JC.

DECOUVERTE

La grotte de Lascaux a été redécouverte par hasard en septembre 1940 par quatre adolescents
partis se promener sur la colline qui surplombe le petit village de Montignac.

Ils se faufilèrent dans un trou laissé béant suite à la chute d'un arbre. Ils arrivèrent ainsi à la
salle qui sera baptisée par la suite la « Salle des Taureaux ». Les jours suivants, ils reviennent
explorer le réseau de galeries.

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Conscients d'avoir fait une découverte, ils vont alerter l'instituteur du village.
Très vite, le site suscite la curiosité des éminents archéologues de l'époque dont l'Abbé Breuil.

Ils vont immédiatement réaliser que la grotte de Lascaux abrite un des plus beaux exemples
de peintures préhistoriques au monde.

Il faut attendre la fin de la seconde guerre mondiale pour que des travaux facilitant l'accès à la
grotte soient entrepris : l'entrée est agrandie et le niveau du sol est abaissé.

Le site attire un grand nombre de curieux. On en arrive à plus de 1 000 visites par jour.
Malheureusement cette affluence met en danger le fragile équilibre de la grotte.

Le support rocheux est attaqué par une trop forte concentration en gaz carbonique provenant
de la respiration. Les peintures se détériorent rapidement.

On met alors au point un système de contrôle des gaz carboniques. Cela n'empêche pas
l'apparition d'algues et de mousses développées en partie par la lumière artificielle.

Le 20 avril 1963, André Malraux, à cette époque Ministre des Affaires Culturelles, fait fermer
la grotte afin de préserver cet extraordinaire patrimoine.

Les peintures retrouvent petit à petit leur « bonne santé ». Elles sont actuellement sous
constante surveillance par un système informatique chargé de contrôler les températures ainsi
que les taux d'hygrométrie et de gaz carbonique.

C'est ainsi que les responsables ont pu intervenir à temps en 2001 face à l'invasion de
champignons. Ces attaques font dire aux spécialistes que si le plus grave est passé, Lascaux
est loin d'être complètement guérie et qu'il faut rester vigilant si on veut maintenir les
peintures en état.

En 1980, la Régie Départementale du Tourisme en Dordogne fut chargée de recréer un


Lascaux II, c'est-à-dire une fidèle reproduction de deux des plus importantes salles de
Lascaux : la salle des taureaux et le Diverticule axial.

Elles ont été refaçonnées à l'aide de béton sur une armature métallique, jusqu'à la moindre
aspérité de la roche. Une fois le relief mis en place, les peintures ont été appliquées en
repassant sur les images projetées sur les parois. Les autres fresques de Lascaux ont été
reconstituées de la même manière et sont exposées au Centre d'art préhistorique du Thot à
Thonac.

Lascaux II a ouvert ses portes en 1983.

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DESCRIPTION

A partir de l'entrée de la grotte, un couloir en pente de 20 mètres débouche dans la

• Salle des Taureaux présentant trois groupes d'animaux : chevaux, taureaux et cerfs. 

Cette salle se prolonge par le

• Diverticule axial  dont les figures sont certainement les plus belles du paléolithique.
Elles représentent le bestiaire préhistorique habituel dont les célèbres « chevaux chinois»
et « vaches rouges ».

A droite de la salle des taureaux, s'ouvre une seconde galerie appelée le Passage qui mène
d'un côté à l'

• Abside présentant plus de 600 figures gravées s'imbriquant les unes dans les autres et très
difficiles à interpréter et de l'autre côté à la

• Nef décorée de plusieurs panneaux représentant des bouquetins, chevaux et motifs


géométriques appelés « blasons ».

Cette Nef est prolongée par le

• Diverticule des Félins, salle moins spectaculaire mais comportant les seuls félins de
Lascaux, au nombre de six.

Enfin au fond de l'abside, nous trouvons le


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• Puits situé à un étage inférieur et qui présente un dessin original mettant en scène un homme
et un bison 

Les fouilles archéologiques ont révélé que la grotte de Lascaux était essentiellement liée à
l'activité artistique et que, mis à part peut être les premiers mètres suivants l'entrée, aucun
homme n'y a habité.

C'est pourquoi le mobilier archéologique retrouvé sur place ne correspond pas aux vestiges
habituels. Il est essentiellement constitué de matériaux colorants sous forme de poudres ou de
blocs et d'outils de peintre.

350 outils en silex et 160 lampes en calcaire ou en grès ont ainsi été répertoriés

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ICONOGRAPHIE

Les peintures et les gravures de la grotte de Lascaux représentent le bestiaire préhistorique


habituel, exception faite de la scène du puits.

On y retrouve plus de 600 figures d'animaux dont 355 chevaux et 107 bovidés.

On notera la présence d'un renne, d'un ours et d'un animal étrange surmonté de deux lignes
verticales, surnommé la « licorne ».

Des symboles sous forme de bâtonnets, de points et de rectangles s'intercalent dans ce


bestiaire. On ignore leur signification.

La polychromie est bien présente, les artistes ont utilisé la technique du contour en noir et du
remplissage de couleur. Si les peintures et les gravures sont très réalistes, ils n'y ont pourtant
ajouté aucun élément de décor (paysages, herbe, ….).

Le relief de la grotte a été habilement utilisé pour donner du volume et de la perspective aux
œuvres.

Il parait évident que l'iconographie de Lascaux ne fait pas référence à des parties de chasse et
n'est pas associée à des cérémonies rituelles destinées à porter chance aux chasseurs. En effet
les animaux représentés ne correspondent pas aux ossements retrouvés à proximité. Les
habitants de Lascaux se nourrissaient principalement de rennes et un seul renne est représenté
sur les parois de la grotte.

Une des théories avancées est que la grotte de Lascaux était un monument religieux.

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GRAVURES RUPESTRES DE TWYFELFONTEIN

 Pays: Namibie

Ville : Twyfelfontein

Epoque: Préhistoire

Date: +/- 4000 avant JC

CONTEXTE HISTORIQUE

Les Bushmens (littéralement hommes de la brousse) sont les plus anciens habitants de
l'Afrique australe.

Il y a +/- 20 000 ans, ils occupaient toute la région. Il s'agissait d'un peuple de nomades,
vivant de la chasse et de la cueillette, se déplaçant au fil des saisons et de la pluie pour trouver
du gibier, des baies et des racines sauvages pour se nourrir.

Ils ont été repoussés successivement par les Bantous, peuple d'agriculteurs, les Hottentots,
peuple d'éleveurs et surtout par les Boers hollandais et les Britanniques.
Ils doivent dès lors survivre dans une région ingrate, le désert du Kalahari.

Vers la fin de l'âge de pierre, les Bushmen décorent les parois rocheuses de grès rouge de
Twyfelfontein, en Namibie, de gravures rupestres.

Le site est classé sur la liste du Patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2007.

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DESCRIPTION

Plus de 2000 gravures ont été recensées. Elles représentent principalement des animaux,
rhinos, éléphants, autruches et girafes, témoignant de l'existence de cette faune. Actuellement
on en trouve plus trace aussi loin dans le sud de l'Afrique.

Il y a également quelques empreintes de pas d'hommes et d'animaux.

Certaines gravures semblent faire allusion à la transformation rituelle de l'homme en animal,


croyance caractéristique des chasseurs bushmen.

L'exemple le plus illustratif est « l'homme-lion » : le lion est représenté avec cinq orteils à
chaque patte.

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GRAVURES RUPESTRES D'ALTA

 Pays : Norvège
 Ville : Alta
 Epoque : Préhistoire
 Date : 5000 avant JC

CONTEXTE HISTORIQUE

Les premiers occupants de la Norvège apparurent à la fin de l'ère glaciaire, il y a dix mille
ans.

Il s'agissait de peuplades vivant de la chasse et de la cueillette.

Avec le recul des glaciers, ces tribus nomades remontent vers le nord, suivant la migration des
rennes, leur principale source de nourriture.

Vers 3000 avant JC, les habitants de la Norvège se tournent petit à petit vers l'agriculture et,
dans le sud principalement, établissent des villages.

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LE SITE

Les gravures rupestres du Fjord d'Alta sont localisées non loin du cercle arctique.
Elles ont été découvertes en 1973 et leur étude a contribué à comprendre le mode de vie des
hommes préhistoriques du Grand Nord.

On estime qu'elles ont été exécutées entre 5000 et 500 avant JC.

Le site est repris sur la liste du Patrimoine Mondial de l'Unesco depuis 1985.
Près de 6000 peintures et gravures ont été répertoriées dans la région du fjord d'Alta. Elles
couvrent une soixantaine de parois et sont réparties en quatre zones dont la principale, et la
seule accessible au public est celle de Jiepmaluokta. C'est également à cet endroit que se
trouve le musée d'Alta.

Afin de pouvoir mieux les visualiser, les gravures ont été « soulignées » à l'aide d'un enduit
rouge, ce qui soulève certaines objections de la part d'historiens qui pensent que le site est
ainsi dénaturé.

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L’ICONOGRAPHIE

L'iconographie d'Alta est constituée principalement de représentations d'animaux : ours,


rennes, élans, oiseaux et des figures humaines, illustrant des scènes de chasse.

On retrouve également de beaux dessins représentant l'activité de la pêche : bateaux et


poissons.

Enfin, on a aussi répertorié quelques dessins de danse, probablement l'illustration de scènes


rituelles.

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STONEHENGE

 Pays: Royaume-Uni
 Ville : Salisbury

Epoque: Préhistoire
 Date: 3 000 avant JC

CONSTRUCTION

Stonehenge, situé à quelques kilomètres de Salisbury est le plus important ensemble


mégalithique européen.

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Objet de toutes les interprétations des plus sérieuses aux plus fantaisistes, ce monument ne
nous a pas encore livré ses secrets.

On sait que les druides celtes utilisaient le site lors de leurs cérémonies mais sa construction
est largement antérieure à leur arrivée.

Stonehenge n'a pas été érigé en un seul temps. La datation a permis de différencier quatre
phases de construction :

• Vers 3 000 avant JC, un talus circulaires de +/- 100 mètres de diamètre et un large fossé sont
aménagés. Des monolithes marquent l'entrée du site sacré.

• Ensuite 56 trous, appelés trous d'Aubray, sont creusés dans ce remblai.

• Vers 2 000 avant JC, 80 blocs de pierre bleue originaire de carrières du Pays de Galles
distantes de 200 kilomètres sont disposés sur deux rangs enforme de fer à cheval.

• Enfin, vers 1 500 avant JC, ces pierres sont remplacées par 30 monolithes en grès régional
disposés en cercle. Les blocs de pierre bleue prennent alors place à l'intérieur de ce cercle. Ces
ronds concentriques abritent cinq « portes » formées par deux mégalithes dressés et surmontés
d'un linteau entourant une grande pierre plate faisant penser à un autel.

Certaines de ces pierres pèsent plus de 50 tonnes. Leur transport sur de si longues distances
implique une main d'œuvre nombreuse et une technique évoluée. Ils ont du être tirés sur des
sortes de traîneaux par plusieurs centaines d'hommes et être dressés à l'aide de rondins, de
cordes et de leviers.

THEORIES

Stonehenge a fait le bonheur de nombreux « illuminés » qui y voyaient l'œuvre de géants ou


d'extra-terrestres.

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Plus sérieusement, on peut envisager trois hypothèses :

• Stonehenge serait une sépulture. Les ossements retrouvés près des trous dans le talus
étayeraient cette thèse. Cependant, contrairement aux autres sites funéraires contemporains,
Stonehenge ne possède ni couloir ni chambre funéraire.

• Stonehenge serait simplement un lieu de culte sacré. Aucun élément ne vient contredire ni
appuyer cette théorie.

• Stonehenge serait un observatoire astronomique et la disposition des mégalithes aurait été


soigneusement étudiée pour correspondre aux mouvements solaires et lunaires. Bien qu'il soit
difficilement envisageable que des populations primitives aient eu les connaissances
nécessaires pour concevoir un tel alignement, il est indéniable que la position des pierres n'est
pas due au hasard. 

Les coïncidences sont troublantes et à l'heure actuelle non élucidées.

VILLAGE NEOLITHIQUE

Récemment, des fouilles archéologiques ont révélé l'existence d'un village néolithique installé
tout près du site de Stonehenge. 

On a retrouvé les vestiges de petites habitations mesurant quelques mètres² et dotées chacune
d'un foyer. Pour le moment huit d'entre elles ont été mis au jour mais le village semble être
très étendu. 

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Il est possible qu'il ait été le lieu de résidence des bâtisseurs de l'ensemble mégalithique. Les
traces d'une ancienne route se dirigeant vers le monument renforcent la théorie de la relation
entre les deux sites. 

Stonehenge aurait-il été le lieu de sépulture de cette population ? 

De nombreuses questions restent sans réponse mais nous pouvons espérer que les actuelles
campagnes de fouille nous les donneront prochainement.

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