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MODULE FISCALITE APPROFONDIE MASTER COMPTABILITE CONTROLE ET AUDIT
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MODULE FISCALITE APPROFONDIE MASTER COMPTABILITE CONTROLE ET AUDIT
1. INTRODUCTION
Aujourd’hui, étant définie comme étant des prélèvements obligatoires supportés par
l’entreprise, la fiscalité constitue une composante essentielle de la vie des entreprise et de leur
environnement.
Ainsi, et en examinant l’évolution de la fiscalité au Maroc, il est constaté que celle-ci a connu
un développement important induit principalement par la loi cadre n°3-83 portant réforme fiscale
ainsi que par les impératifs de développement économique qui connaissent, de plus en plus, des
mutations profondes et imposent régulièrement des changements et des adaptations de cette
discipline.
Compte tenu de ce nouveau contexte, la fiscalité dans sa nouvelle structure, se traduit par une
certaine pression sur les opérations économiques et se caractérise par sa permanence et son
omniprésence de telle sorte que chaque opération effectuée au niveau de l’entreprise croise l’impôt.
Dans ce nouveau contexte, l’entreprise doit être vigilante au niveau du suivi du paramètre
fiscal afin de minimiser le risque fiscal qui pèse en permanence sur sa situation, sa structure
financière, et qui pourrait menacer sa pérennité, voir même sa survie.
Partant du fait que la fiscalité est une matière dense et complexe, nécessitant à la fois une
mise à jour permanente et une intégration profonde par rapport aux réalités de l’entreprise et de son
environnement immédiat et futur, il est aisé de constater que les responsables des entreprises sont
rarement des fiscalistes et que pris dans le feu de l’activité. Ils peuvent commettre volontairement
ou/et involontairement des infractions susceptibles d’engendrer des coûts financiers plus ou moins
importants et subir éventuellement des sanctions judiciaires.
On peut dire qu’actuellement les conditions sont devenues propices pour le développement au
Maroc de la discipline « audit fiscal » qui pourrait parfaitement contribuer à la maîtrise et à la gestion
de la situation fiscale de l’entreprise.
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C’est pour cette raison qu’on peut, dans le cadre de notre recherche, essayer de répondre aux
questions suivantes :
Quels sont les faits générateurs et les différents domaines et sources des risques fiscaux
dans de l’entreprise ?
Comment l’audit fiscal peut apporter une sorte de paix fiscale face à ces risques auxquels
est exposée une entreprise ?
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L’audit fiscal est un outil pour se prononcer sur l’ensemble des structures fiscales de
l’entreprise et son fonctionnement. C’est un examen critique de la situation et la conjoncture fiscale
de l’entreprise afin de formuler une appréciation.
Afin de bien situer la place de l’audit fiscal et de comprendre ses relations avec le conseil et la
vérification fiscale, il faut le distinguer par rapport à d’autres types d’audit.
Pour cela deux classifications serons adoptées, la première nous permettra de distinguer
l’audit interne et l’audit externe et la seconde, nous amènera à effectuer la distinction entre plusieurs
catégories d’audit.
L’audit interne est une fonction de contrôle exercée par le département d’une grande
entreprise chargé d’examiner et d’évaluer le contrôle interne dans tous les domaines de l’entreprise et
à tous les niveaux. Il consiste en une révision périodique des instruments dont dispose une direction
pour contrôler et gérer l’entreprise.
Les objectifs principaux de l’auditeur interne sont donc, dans le cadre de cette révision
périodique, de vérifier si les procédures en place comportent les sécurités suffisantes, si les
informations sont sincères, les opérations régulières, les organisations efficaces, les structures claires
et actuelles.
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Son rôle n’est pas de dénoncer ou d’accuser, mais d’arbitrer les « règles du jeu » du groupe et surtout
de faire pratiquer les « 3R» Rechercher, Reconnaître et Remédier aux faiblesses de l’organisation.
Pour atteindre une pleine compréhension des opérations examinées, l’auditeur interne doit :
soit de nature contractuelle. Ainsi l’entreprise fait appel à un cabinet afin de réaliser une
mission définie dans le cadre d’un contrat
soit légal, comme c’est le cas de la mission du commissaire aux comptes prévue par la loi
sur les sociétés anonymes.
Peut également être rangé dans cette catégorie, le contrôle fiscal. En effet, le vérificateur
fiscal lorsqu’il procède à une opération de contrôle, notamment en cas de vérification de
comptabilité, adopte une démarche similaire à celle d’un auditeur externe.
On pourrait penser que cette différence de statut entre l’auditeur interne et l’auditeur externe
(le premier étant salarié de l’entreprise et le second en est indépendant) ne devrait pas avoir
d’incidence sur la nature des travaux. En fait, leurs approches sont différentes car elles répondent à
des préoccupations elles- mêmes différentes. L’auditeur interne s’intéresse d’une façon prioritaire à
l’efficacité de la gestion ainsi qu’à l’application des décisions prises par la direction alors que
l’auditeur externe, lorsqu’il doit certifier les comptes, va s’assurer que ceux-ci donnent une « image
fidèle » de la situation économique et financière de l’entreprise, ce qui nécessite une approche
globale.
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Il s’agit d’un contrôle ayant comme finalité de s’assurer de la fiabilité des informations
à aspects fiscaux. Il permet aussi de repérer les anomalies, leurs origines et les risques
fiscaux en vue de détecter les infractions fiscales éventuelles et se préparer pour le
contrôle fiscal.
Le contrôle des choix tactiques est considéré comme un contrôle simple en faisant
appel aux outils traditionnels de l’audit à titre d’exemple les questionnaires, les
examens directes des comptes et des documents comptables. L’auditeur fiscal vérifie
les principaux choix fiscaux et les éléments de risque liés à ces choix. Il met en
évidence les dispositions omises et ignorées.
Alors que, pour le contrôle des choix stratégiques, l’audit permet de rapprocher la
complexité fiscale du projet au niveau des compétences des personnes, qui ont traité
des problèmes fiscaux pour examiner s’il n’a pas un manque à gagner ou bien des
risques encourus. De manière générale, l’audit à ce niveau va déterminer le degré de
prise en compte de la question d’efficacité fiscale.
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Pour tenter d'arriver à cette fin, l'administration dispose en réalité de deux voies distinctes,
elle peut, en effet, essayer d'obtenir le rapport en exerçant son droit de communication, ou bien, de
façon plus directe, en prenant connaissance dans le cadre même d'une vérification.
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Toute mission d'audit, quelle qu'en soit la nature, suppose une démarche et une méthodologie
permettant d'attendre son objectif avec le maximum de sécurité et en utilisant les moyens nécessaires
de façon optimale.
Cependant, la nature des missions d'audit fiscal et la diversité des objectifs qui peuvent être
poursuivis interdisent la définition d'une méthodologie standard applicable à toutes les missions
d'audit fiscal.
Ainsi la démarche générale de l'auditeur fiscal pourrait se baser sur 5 étapes fondamentales :
Phase préliminaire,
Prise de connaissance générale,
Evaluation du contrôle interne,
Contrôle des opérations à caractère fiscal,
Synthèse et rapport,
A. Phase préliminaire
Dans un souci d’efficacité, l’auditeur fiscal doit, dans le cadre de son travail, adopter une
démarche rationnelle qui lui permet d’atteindre son but le plus rapidement possible en engagent le
minimum de moyens.
Ainsi, la première étape de cette mission est constituée d’une phase de prise de connaissance
générale de l’entreprise comparable à celle que l’on rencontre dans les missions d’audit comptable.
Cette étape, qui appelle peu de commentaires, doit permettre à l’auditeur de s’imprégner des
spécificités fiscales de l’entreprise et obtenir de cette façon des indications sur l’orientation future de
ses travaux. C’est toutefois un point de passage obligé pour l’auditeur fiscal et il ne peut pas
prétendre à se livrer à un contrôle approfondi de la situation fiscale s’il n’a pas, au préalable, une
bonne connaissance de l’entreprise. Aussi, cette phase lorsqu’elle est bien menée pourra réduire
sensiblement la durée d’intervention de l’auditeur fiscal du fait qu’elle va lui permettre de se déplacer
dans les conditions les plus favorables pour optimiser son travail.
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L'audit, en toutes ses variétés, exige de la part de l'auditeur une excellente connaissance
globale de l'entreprise qui lui permettra par la suite d'orienter ses travaux et réaliser ses recherches.
Cependant, la prise de connaissance générale est d'intérêt particulier dans la mission d'audit
fiscal et ce afin de dégager les spécificités de l'entité et préparer par conséquent le dossier permanent
composé par les différents dossiers
Cette étape est d'autant plus importante quand il s'agit d'une première intervention. Elle
permet à l'auditeur d'assimiler :
Elle met en relief les spécificités de l'entité ainsi que les éventuels problèmes, risques ou
failles pour orienter ses investigations et recueillir par la suite des éléments de compréhension pour
formuler son opinion qui devrait être basée sur des éléments probants.
La prise de connaissance générale est une première étape du processus d'audit fiscal qui
débouche sur l'établissement de plusieurs dossiers qui cernent des recueillis sur l'entreprise dans des
différents domaines. Ces informations sont collectées suite à une visite des locaux et par des
interviews des personnels. Nous allons citer à titre d'exemple les dossiers suivants :
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Elles portent sur des dispositions spécifiques à quelques entreprises faisant l'objet
d'une incitation de la part de l'Etat comme :
D'après cette étude, la prise de connaissance générale s'avère une phase prépondérante et
fondamentale dans le processus d'audit fiscal. Le déroulement de cette phase pourrait amplement être
facilité par l’existence de différentes missions d’audit dont les conclusions constitueront une aide
précieuse pour l’auditeur fiscal. Ces conclusions permettent d’informer l’auditeur fiscal sur le risque
éventuel que peut encourir l’entreprise notamment à la suite d’une procédure de reconstitution de
chiffre d’affaires De même, les conclusions apportées par les travaux d’audit comptable pourraient
renseigner l’auditeur fiscal sur l’exhaustivité, la réalité et l’exactitude des enregistrements
comptables qui sont autant de conditions requises par l’administration fiscale.
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Cette phase nécessaire doit être complétée par un examen analytique global consistant à
analyser les états financiers de la société et des déclarations fiscales et également des informations
non financières.
Pour pouvoir donner un avis sur la régularité et la sincérité des comptes et apprécier l'image
fidèle sur le patrimoine et la situation financière de l'entreprise, l'auditeur doit examiner les
dispositifs de sécurité mis en place pour assurer un enregistrement convenable des opérations
effectuées par l'entreprise. C'est l'ensemble de ses sécurités que l'on dénomme « Contrôle Interne ».
En effet, les études et les analyses, dans ce sens, vont lui permettre de se prononcer en fin de
compte sur la situation fiscale, c’est à dire sur la fragilité ou la performance du corps fiscal de
l’entreprise. Elles permettent, ainsi, de conclure des indices pouvant se gérer dans le cadre de la
gestion fiscale.
Le travail de l’auditeur fiscal, dans ce cadre, porte essentiellement sur l’étude du contrôle
interne spécifique au domaine fiscal.
Il s’agit, ici, pour l’auditeur de procéder à une évaluation des procédures de traitement des
questions fiscales à l’intérieur de l’entreprise.
Cette phase doit notamment comporter l’analyse des moyens humains et matériels dont
dispose l’entreprise pour les questions fiscales : existence et organisation du service fiscal,
qualification des membres, documentations…
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Enfin, l’auditeur examinera les conditions dans lesquelles les dirigeants de l’entreprise
consultent les responsables des questions fiscales pour la prise de décision.
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Ainsi après avoir recensé dans la première phase de son intervention les caractéristiques
fiscales de l'entreprise (régime d'imposition des résultats, régime d'imposition à la TVA, provisions
réglementées …etc.)L'auditeur est amené à mettre en lumière des faiblesses inhérentes au mode de
traitement des questions fiscales dans l'entreprise et qui constituent une source de risque fiscal.
A partir des constats, il peut déterminer l'orientation qu'il doit donner, par la suite, à ses
travaux dans le cadre des contrôles de régularité proprement dits.
Dans le cadre d'un contrôle de la régularité fiscale, le questionnaire d'audit peut être structuré
selon deux schémas possibles :
Ces contrôles ont pour objectif de déceler des erreurs ou irrégularités qui peuvent être
appréhendées à l’occasion du contrôle par questionnaire. Il s’agit de contrôles axés essentiellement
sur la vérification des obligations de forme imposées dans le cadre de notre système fiscal qui est
marqué par la prédominance du mode déclaratif.
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Contrairement à ce qui est le cas en matière d'audit comptable et financier, les instances
professionnelles n'ont pas élaboré des normes de rapport spécifique à l'audit fiscal. Ce qui a laissé
une grande liberté aux auditeurs et aux prescripteurs dans le choix des caractéristiques du rapport ;
ainsi ces caractéristiques peuvent être déterminées soit à partir d'un accord entre les deux parties soit
à l'initiative de l'auditeur.
Lors de l'élaboration du contrat d'audit, le prescripteur doit définir les domaines sur lesquels il
souhaite que les travaux seront portés et par conséquent sur lesquels seront appuyés les conclusions
Au-delà des domaines de travail, le prescripteur doit préciser à l'auditeur la nature des informations
qu'il souhaite recueillir dans le rapport. Il peut en effet rechercher une opinion sur l'existence ou
l'absence de risque fiscal majeur ; il peut encore chercher un constat sur la situation fiscale de
l'entreprise, le rapport constitue alors un inventaire des différentes irrégularités rencontrées. De ce
fait, dès la confection du contrat d'audit, l'auditeur et le prescripteur sont en mesure de fixer par
avance la structure générale du rapport qui conclura la mission. Certains points ne peuvent toutes fois
être déterminés, ils seront en fonction du déroulement de la mission et ainsi laissés à l'initiative de
l'auditeur. Dans le cadre d'une mission contractuelle d'audit fiscal, les dirigeants de l'entreprise
souhaitent utiliser les conclusions de la mission pour tenter de réduire l'ampleur du risque fiscal.
Au-delà du diagnostic, ces prescripteurs attendent de l'auditeur, spécialiste qui s'est livré à un
examen approfondi de tout ou partie de la situation fiscale de l'entreprise, qu'il donne son avis sur la
façon d'atténuer le risque fiscal ou d'éliminer les sources d'irrégularités. En d'autres termes, le
prescripteur ne se satisfait pas d'être informé sur ce qu'il ne fallait pas faire au plan fiscal, il souhaite
savoir ce que l'entreprise doit faire. Pour l'auditeur fiscal, il est amené à émettre des
recommandations sans se substituer à l'entreprise pour décider de les appliquer ou non. En effet, il est
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dans l'obligation de préserver son indépendance et de maintenir une frontière stricte entre audit et
conseil.
En outre, les recommandations préconisées par l'auditeur doivent s'inscrire dans un double
perspectif. Tout d'abord, l'auditeur doit indiquer si les irrégularités relevées sont susceptibles d'être
corrigées et donc s'il est possible d'adopter des mesures ayant des vertus essentiellement curatives.
Ensuite, il doit conférer un caractère préventif à sa mission en suggérant des recommandations qui
sont de nature à éviter que l'entreprise ne renouvelle pas dans l'avenir les erreurs constatées. Il existe
ainsi deux optiques selon lesquelles l'auditeur émet ses recommandations dont l'une est curative et
l'autre est préventive.
2) Les recommandations
a) Les Recommandations à Titre Curatif
L'auditeur doit indiquer si les irrégularités relevées sont susceptibles d'être corrigées. La
mission d'audit fiscal dans ce cadre varie selon la nature de l'erreur à rectifier. Il est à distinguer à ce
niveau entre les erreurs purement fiscales et les erreurs commises dans l'application des règles
communes à la comptabilité et à la fiscalité.
A titre d'exemple, si le contrôle des déclarations fait apparaître des erreurs dans leur contenu,
alors il suffit à l'entreprise de souscrire une nouvelle déclaration remplaçant simplement la précédente
entachée d'erreurs si le délai initial imparti pour le dépôt de la déclaration n'est pas expiré. Par contre,
si le délai de dépôt est dépassé, la rectification d'une erreur commise ne peut être réalisée que par
voie de déclaration contentieuse adressée au service des impôts localement compétents.
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Les irrégularités qui peuvent survenir lors de l'établissement des états financiers constituent
des sources potentielles de conflit avec l'administration en cas de contrôle fiscal.
L'auditeur doit s'intéresser à l'origine des irrégularités mises en évidence et proposer le cas
échéant la mise en place de nouvelles sécurités dans le traitement des questions fiscales. Il pourra
être ainsi amené à suggérer l'instauration de nouvelles procédures de contrôle ou au moins préconiser
des modifications ou des améliorations des procédures existantes. Pour conclure, le rapport d'audit
fiscal est le résumé des travaux effectués tant sur le plan de la régularité que sur celui de l'efficacité ;
il doit ainsi comporter :
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5. Chapitre 4 :
Les impôts directs : Audit de l’impôt sur les sociétés / l’impôt sur les
revenues :
5.1. Les impôts indirects : Audit de la taxe sur la valeur ajoutée :
La taxe sur la valeur ajoutée (TVA) est un impôt indirect sur la consommation. C'est un type
d'impôt récent inventé le avril par Maurice Lauré, pour remplacer les impôts sur la
consommation (taxe sur le prix de vente payé par les consommateurs ou, ce qui revient au même,
taxe sur le chiffre d'affaires des entreprises) et éliminer leurs inconvénients : la TVA est conçue pour
ne toucher que le consommateur final (et non chaque entreprise en tant que consommateur
intermédiaire). Taxation française, elle a été ensuite adoptée dans de nombreux pays notamment au
sein de l'Union Européenne. La TVA revient aux caisses de l'État .
Dans tous les pays de l' nion Européenne, le taux de cet impôt est fixé par l'Etat. Le montant
de la taxe est proportionnel au prix de vente hors taxe. Lorsque la TVA est utilisée par les Etats pour
financer la protection sociale, nous parlons de la TVA sociale qui est pour un but social et non
économique ou financier. Ces impôts ne touchent pas directement les revenus, mais sont perçus sur
des produits, des biens et des services commercialisés. C’est fondamentalement : La Taxe sur la
Valeur Ajoutée.
La taxe sur la valeur ajoutée est un impôt synthétique sur la dépense car il est calculé sur le
chiffre d'affaire global réalisé mensuellement. Ces impôts ne touchent pas directement les revenus,
mais sont perçus sur des produits, des biens et des services commercialisés. C’est fondamentalement
: La Taxe sur la Valeur Ajoutée. La taxe sur la valeur ajoutée est un impôt synthétique sur la dépense
car il est calculé sur le chiffre d'affaire global réalisé mensuellement
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Dans le cadre d’une mission de l’audit fiscale, l’auditeur qui est chargé de faire cette mission
doit obligatoirement distinguer entre les faits générateurs et l’exigibilité de chacune des opérations
suivantes : Concernant les importations de l’entreprise : il s’agit essentiellement du dédouanement de
la marchandise.
Pour les ventes des biens et de marchandises autrement pour les différents biens et marchandises
vendus par l’entreprise : il s’agit notamment de la livraison réelle de la marchandise.
Concernant la vente d’immeuble ou de fonds de commerce ainsi que pour les différentes
opérations d’échanges : il s’agit principalement de l’acte qui constitue cette opération.
Pour les prestations de service : il s’agit de l’encaissement du prix ou des acomptes lorsqu’il
intervient antérieurement à la réalisation du service.
Concernant les biens que les redevables se livrent à eux-mêmes : c’est la première utilisation
des biens.
Pour les travaux immobiliers : il s’agit de l’exécution partielle ou totale de ces travaux.
Finalement concernant les marchés conclus avec l’ tat, les collectivités territoriales, les
Entreprise et les Établissements publics il s’agit essentiellement à l’encaissement des montants
au titre des opérations consternées par la retenue à la source.
L’auditeur doit s’assurer notamment de l’exactitude des taux applicable et s’il constate des
erreurs ou des zones significative, il doit automatiquement procéder à la correction de ces erreurs par
les taux appliqués et ceci avant l’expiration de la période de prescription tout en procédant à l’envoi
d’une facture de rectification aux clients concernés.
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imposable d’un taux de % par exemple alors que le taux convenable est de 2 %. Donc il est
indispensable et obligatoire de vérifier que les taux de 7%, 10%, 14%, et 20% s’appliquent au
chiffre d’affaires T, et la personne habilitée de faire ce contrôle est l’auditeur fiscal.
Concernant le régime d’importation, l’auditeur doit vérifier s’il s’agit d’une entreprise
assujettie à la taxe sur la valeur ajoutée ou non assujettie. Si l’importation est effectué par un
assujetti, l’auditeur doit s’assurer que l’assiette imposable soit constituée par la valeur en douane tout
droits et taxes inclus à l’exclusion de la taxe sur la valeur ajoutée elle-même.
En revanche, si l’importation est effectué par un non assujetti, l’auditeur doit s’assurer que
l’assiette imposable soit constituée par la valeur de douane tout droits et taxes inclus, à l’exclusion de
la taxe sur la valeur ajoutée mais cette fois-ci avec une majoration de 25%.
La taxe sur la valeur ajoutée déduite par l’entreprise doit porter sur des éléments
nécessaires à l’exploitation et elle doit être appuyée par des pièces justificatives
Régulières et probantes.
La taxe sur la valeur ajoutée ne doit pas concerner un bien exclus à déduction.
Les achats doivent être achetées et effectuées auprès d’un assujetti.
Les immobilisations dont la taxe sur la valeur ajoutée est déductible doivent être
comptabilisées en Hors Taxe.
En outre l’auditeur fiscal est dans l’obligation de s’assurer que l’entreprise auditée ne procède
pas à la déduction de la taxe sur la valeur ajoutée pour les éléments suivants :
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Les biens et services acquis auprès des forfaitaires ou des non assujettis.
Des emballages destinés à être donnés en consignation.
Si l’entreprise auditée regroupe à la fois des activités assujetties à la TVA et des activités
exonérées relevant du tableau A ou se situant en dehors du champs d’application de la TVA ,
l’auditeur fiscal doit effectuer un contrôle spécifique se rapportant à la déduction de la TVA. Ainsi, la
déduction est réduite à la proportion du chiffre d’affaire taxable selon la règle dite du prorata
appliquée aux biens amortissables.
Assujettissement à la taxe sur la valeur ajoutée lorsque la vente est réalisée aux conditions
de livraison de la marchandise au Maroc ou lorsque la prestation fournie le service rendu,
le droit cédé ou l’objet loué sont exploités ou utilisés au Maroc.
Les ventes exonérées.
Rapprocher le chiffre d’affaires à la déclaration de la taxe sur la valeur ajoutée
Vérifier les déclarations mensuelles ou trimestrielles de la taxe sur la valeur ajoutée
Extraction des ventes à l’export pour lesquelles la taxe sur la valeur ajoutée est non nulle.
la taxe sur la valeur ajoutée est exigible à partir des encaissements ou sur débit suivant les
options choisies par l’entreprise.
Rapprocher la taxe sur la valeur ajoutée incluse dans les comptes clients et les effets
escomptés et non échus, du compte de la taxe sur la valeur ajoutée facturée.
S’assurer que la taxe sur la valeur ajoutée sur créances irrécouvrables est récupérée dans
les conditions de fond et de forme prescrites par l’administration fiscale ( Voir l’article
10-I-F-2°).
Vérifier le respect des règles applicables en matière de la taxe sur la valeur ajoutée sur les
opérations liées au cycle des ventes
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Question Réponse
Un rapprochement périodique est-il effectué entre les déclarations de la T.V.A et le
chiffre d'affaires comptabilisé?
Les ventes à l'exportation sont-elles justifiées par des documents douaniers ?
S'agit-il de procédures douanières simplifiées?
Les règles concernant les escomptes sont-elles bien été respectées ?
L'entreprise a-t-elle intérêt à opter pour les débits ? ou vice versa ?
Les règles ont-elles bien été suivies en matière d'affectation et de prorata?
L'entreprise effectue-t-elle:
Des achats en suspension de taxe ?
Des ventes en suspension de taxe ?
dans l'affirmative, y a-t-il conformité avec la délivrance ou la réception des
attestations visées par l'Administration ?
(faire des sondages).
Certains achats à l'importation rentrent- ils dans la fabrication de produits qui seront
exportés ?
Les règles de récupérations de la T.V.A
sur les charges sont-elles bien été
appliquées ?
En particulier concernant les exclusions et les limitations : frais de mission et de
réception, véhicule de tourisme, gasoil
pour véhicule de tourisme, etc.
Les déductions sont-elles justifiées par des factures mentionnant la T.V.A?
Pour les livraisons de biens, prestations de service et livraisons non situées au Maroc, les
obligations générales
suivantes sont-elles indiquées sur les factures:
Date et n° facture
Noms du fournisseur et du client, leur
adresse
Date de l'opération
Pour chacun des biens ou services :
la quantité
le prix unitaire H.T
Par le taux, le total H.T, et la taxe
correspondante
La mention des rabais ou ristournes
accordés et chiffrables
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5.2.2. Le Traitement de la taxe sur la valeur ajoutée au niveau des actifs corporels :
L'auditeur doit vérifier que l'entreprise n'a pas confondu lors de la déclaration de la T.V.A sur
les biens et services avec la T.V.A sur les immobilisations.
Question Réponse
Immobilisations corporelles Des achats de terrain ont-ils été
effectués au cours des dernières années avec engagement de
construire ?
Y-a-t-il eu vente de terrains au cours de la période d'engagement ?
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Vérifier l'apurement du solde de T.V.A déductible par rapport à la déclaration de T.V.A du per
mois ou 1er trimestre de l'exercice suivant
S'assurer que le compte de T.V.A récupérable apparaissant au bilan correspond au total de la
T.V.A sur les achats non réglés effectués à des fournisseurs soumis à la T.V.A.
Question Réponse
Y a-t-il des ventes faites à des conditions "départ" ? Si oui, les frais de
transports ont-ils été assujettis à la T.V.A?
Tous les frais de déplacements, de missions et de réceptions sont-ils bien
justifiés par la nature et l'importance de
l'exploitation?
L'entreprise conserve-t-elle bien toutes les pièces justificatives?
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5.2.4. Les impôts directs : Audit de l’impôt sur les sociétés / l’impôt sur les revenues :
Est un impôt sur le revenu des entreprises. Il existe dans la majorité des pays. Son assiette est
en général constituée du bénéfice ou de l’excédent brut d’exploitation des entreprises. Les taux
d’imposition dans le monde sont différents et varient généralement entre % et 45 %.
Est un impôt direct qui porte sur les revenus des individus ou des entreprises et autres entités
similaires.
Pour les ménages, on parle d’impôt sur le revenu des ménages. En France, il s’agit de
l’impôt sur le revenu (France).
Pour les entreprises, il est souvent appelé impôt sur les sociétés, ou impôt sur le revenu
des sociétés. En France, il s’agit de l’impôt sur les sociétés.
L’impôt sur le revenu des personnes physiques est apparu en France avec la loi du juillet
1914 après des années de discussion. La menace de la guerre en cette période a accéléré cette
nouvelle entrée d’argent. Bien qu’il n’en soit pas l’auteur direct, on attribue généralement la paternité
de l’impôt sur le revenu en France à Joseph Caillaux, ministre des finances soucieux d’orthodoxie
budgétaire et donc du respect du principe d’équilibre, étranger aux préoccupations de redistribution.
Audit de l’impôt sur les sociétés : Ce sont les impôts qui frappent directement les revenus des
personnes physiques ou morales au cours d’une période donnée généralement d’un exercice
comptable. Cette imposition directe instituant l’impôt sur le revenu des personnes physiques (IGR) et
l’impôt sur les sociétés (IS).
Les travaux de l’auditeur fiscal consistent en un audit de l’assiette imposable et des taux
appliqués.
Si le contrôle des taux de l’impôt est assez classique vu qu’il y a lieu de chercher si la société
est soumise aux taux de « 31 % » ou au taux de « 20 % » ou encore de taux de « 10% », l’audit de la
détermination de la base imposable à l’impôt sur les sociétés nécessite un travail très minutieux de la
part de l’auditeur fiscal.
C’est en effet, en partant du résultat comptable que l’auditeur procède aux différents
ajustements permettant de passer du résultat comptable au résultat fiscal.
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En effet, l’auditeur doit, en premier lieu, s’assurer que le chiffre d’affaires reflète bien la
réalité par les techniques de reconstitution de ce dernier. A titre d’illustration, l’auditeur doit vérifier
la régularité de l’enregistrement des factures de ventes sur les journaux comptables et leur évaluation,
la justification d’une interruption des séries de factures de ventes, …
Ainsi, l’auditeur est appelé à vérifier que tout profit exceptionnel résultant d’une plus-value
sur cession d’immobilisation et que la fraction d’amortissement calculée entre la date du dernier
inventaire et celle de cession ou de titres ou de toute autre opération exceptionnelle a été incluse dans
le résultat imposable.
En ce qui concerne les autres produits, l’audit de cette rubrique regroupe le contrôle des
productions immobilisées, des produits financiers et des produits divers ordinaires.
Enfin, la vérification des stocks constitue l’une des tâches les plus difficiles dans les travaux
de l’auditeur.
En effet, «le contrôle des stocks nécessite des connaissances et un examen détaillé des
entrées et des sorties de marchandises ou de la production du magasin».
L’auditeur doit surtout vérifier que les stocks d’ouverture soient conformes aux stocks de
clôture de l’exercice et qu’ils ont été pris en compte au niveau des stocks ainsi que de la non prise en
charge des premières réceptions de l’exercice.
Pour les sorties des stocks, il vérifie si l’entreprise les a évaluées selon la méthode du coût
moyen pondéré qui est admise par l’administration fiscale.
Ainsi, pour être admise en déduction, les charges doivent remplir trois conditions de fond et
trois conditions de forme.
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Se rattacher à la gestion ou être exposées dans l’intérêt de l’entreprise, ce qui exclut les
dépenses à caractère privé et celles pouvant être qualifiées d’acte anormal de gestion.
Se traduire par une diminution de l’actif net, ce qui exclut les dépenses ayant une contrepartie
à l’actif.
Ne pas être exclues du droit à déduction par une disposition expresse de la loi.
«Néanmoins, certaines modifications comptables doivent, à notre avis, être fiscalisées. La note
commune occulte la question. Il convient par conséquent d’ouvrir une nouvelle rubrique ou
de les présenter parmi les autres réintégrations ou parmi les autres déductions».
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les amortissements des voitures de tourisme d’une puissance supérieure à neuf chevaux
fiscaux.
l’amortissement des avions, bateaux de plaisance et résidences secondaires et charges y
afférentes.
les dotations aux amortissements des terrains, fonds de commerce, brevets et marques de
fabrique les dotations de subventions d’investissements excédentaires.
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Enfin, toute charge qui ne confère pas le droit à déduction suite au lois et usage tel que :
Les pertes de change non réalisées sur dettes et créances courantes en devises.
Les moins-values « non réalisées » sur titres côtés très liquides.
Le déficit dégagé par des établissements stables établis à l’étranger.
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Enfin, toute charges déductible de l’assiette de l’IS de l’exercice de rattachement tel que :
En résumé, pour déterminer l’IS on part du résultat comptable auquel on réintègre les charges
non déductibles fiscalement et on déduit les produits non imposables pour obtenir un premier résultat
fiscal du quel nous allons appliquer le taux convenable aux résultats fiscal selon le tableau suivant :
10%
Inférieur ou égal à 300 000 DHS
20%
De 300 001 à 1 000 000 DHS
31%
Plus de 1 000 000 DHS
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6. Application :
Monsieur X, nommé récemment Directeur Financier d'une entreprise industrielle, a confié une
mission d'audit fiscal à Monsieur Mohamed LAHYANI, associé au cabinet Audit & Analyse en
Janvier N. Il s'agit d'une société créée en N-18 qui a connu une expansion rapide. Elle est filiale d'un
groupe national. Son chiffre d'affaires est de l'ordre de 180 M DH, dont 20% à l’exportation.
Année Résultat en K DH
N-4 1 800
N-3 2 000
N-2 2 100
Vous avez été chargé d'établir le diagnostic fiscal et vous vous proposez de classer les points
examinés, d'évaluer les risques et de rédiger les éventuelles recommandations à formuler dans le
rapport d'audit.
A. Examen du bilan :
1. Actif
Certaines dépenses de petit matériel et outillage de faible valeur unitaire inférieure H.T à 150
DH et 250 DH, et certains matériels de bureau d'une valeur unitaire H.T inférieure à 300 DH et 400
DH. Identifiables, sont inscrits à un compte d'immobilisations (comptabilité informatisée).
Ces dépenses sont amorties à 100% à la clôture de l'exercice de leur acquisition et ce, quelle
que soit la date d'acquisition.
Jusqu'en N-2, quelle que soit la date d'acquisition ou de mise en service des immobilisations,
la première annuité d'amortissement correspondait toujours à une demi-annuité.
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La dotation comptable a été limitée au montant de l'amortissement fiscal autorisé (voir article
10-I-F-1°-b du C.G.I). Un détournement de fonds a été commis en N-10 pour 480.000 DH. Suite au
jugement du tribunal et à la disparition du coupable, la créance est provisionnée depuis N-9 à 100%.
2. Passif
Une avance du P.D.G. de 800.000 DI a été imputée en N-2 bien sur directement en « report à nouveau »
B. Examen du C.P.C. :
Charges
Des travailleurs temporaires en juillet et août N-1 ont été payés en frais de déplacement sans
qu'aucune fiche de paye n'ait été établie ; montant total 36.000 DH.
Des ristournes ont été adressées à des intermédiaires par un système de rabais sur ventes au
titre de l'année N-3. Comme ces intermédiaires sont domiciliés dans des pays lointains ces ristournes
n'ont pas été déclarées. Aucun montant n'a pu être déterminé avec précision.
Certains représentants à l'étranger perçoivent des commissions versées sous forme d'avoir
s'élevant à environ 100.000 DH par mois.
Il n'existe pas de contrat écrit ni de document qui prévoit une rémunération quelconque à titre
de commission.
La société voudrait soutenir, en cas de vérification, qu'il s'agit de ristournes normales faites en
faveur de leurs clients, au titre d'opérations réelles et rentables.
Les produits
Dans le C.P.C. de N-1, on constate des produits non courants pour 220.000 DHI
correspondant à 4 fournisseurs anciens qui n'ont pas réclamé leurs dettes de N-4. Constatant
qu'aucune action en recouvrement n'a été engagée, la société a considéré que ces dettes n'existaient
plus et a donc enregistré un profit d'égal montant soumis à l'impôt.
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C. Examen de la T.V.A:
Certaines erreurs dans le calcul des droits à déduction mais qui sont régularisées par la suite.
Un ingénieur-conseil présente des factures qui laissent planer un doute quant à sa qualité
d'assujetti, la T.V.A. ayant été mentionnée à la main alors que la facture est informatisée.
T.V.A. facturée et déduite par la société : 48.000 DH.
La société a exporté directement à l'étranger, sur ordre d'un négociant auquel elle les a
vendues, les marchandises que celui-ci a lui-même revendus à un client à l'étranger.
La société a facturé une somme de 180.000 DH hors taxe au négociant qui n'a pas fourni
d'attestation visée par le service des douanes.
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Le contrôle fiscal peut être défini comme le pouvoir dévolu, en vertu de la loi, à
l’administration fiscale pour procéder au contrôle des déclarations auxquelles la loi soumet les
contribuables.
Ceci, sous-entend, dans le cadre du système fiscal marocain qui repose sur le principe
déclaratif, que les contribuables dont la bonne foi est présumée, souscrivent des déclarations réputées
sincères jusqu’à preuve du contraire.
Ce principe qui attribue au système fiscal marocain le qualificatif de libéral, a été institué dans
les années quatre-vingt (1984) lors de la restructuration de ce système et son fondement, par là, sur la
déclaration.
Ainsi, les plus importants impôts qui le composent, à savoir l’IS, l’IR et la TVA font de la
déclaration du chiffre d’affaires, du revenu professionnel et du résultat fiscal, la base sur laquelle
l’administration assoit l’impôt.
Dans ce cadre, le contrôle fiscal intervient comme étant la contrepartie logique et nécessaire
du système déclaratif et se concrétise par le pouvoir dévolu à l’administration de réparer les
éventuelles omissions, insuffisances ou erreurs commises par les contribuables.
A. Fondements constitutionnels :
En effet, les facultés contributives de chacun ne peuvent être cernées, voire déterminées qu’à
partir d’un contrôle effectué par l’autorité publique attributaire de ce pouvoir, en l’occurrence
l’administration fiscale.
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Le droit de contrôle tel qu’il a été défini est attribué, à ce niveau, à l’administration fiscale
par l’article 2 du CGI, qui stipule dans son premier alinéa : « L’administration fiscale contrôle les
déclarations et les actes utilisés pour l’établissement des impôts, droit et Taxes… ».
Le contrôle fiscal peut prendre deux formes communément connues, à savoir le contrôle sur
pièces et le contrôle sur place. Afin de bien comprendre la différence entre les deux, il est utile
d’apporter un éclaircissement à ces deux notions.
Le contrôle sur pièces : le contrôle au bureau (Travaux du cabinet) et le contrôle sur place dit
vérification de comptabilité. En outre, le législateur a institué (en 2007) par le code général des
impôts, un nouveau type de contrôle dit « droit de constatation ».
Le premier acte de contrôle fiscal effectué par les agents des services d’assiette de
l’administration, pour s’assurer de la sincérité des déclarations des contribuables, est constitué par
des travaux élémentaires, regroupés sous l’appellation de contrôle sur pièces. Le contrôle sur pièces
est essentiellement un travail de bureau qui consiste d’une part, à s’assurer que toutes les obligations
déclaratives ont été remplies par les contribuables, dans les formes et délais prévus par la loi. Et
d’autre part, que les déclarations souscrites ne comportent pas d’erreurs ou incohérences.
En effet, au cours du contrôle sur pièces, il n’est pas rare de trouver des erreurs de bonne foi,
ou d’interprétation erronée de la loi. Mais à côté de ces erreurs qui conservent un caractère matériel,
l’inspecteur peut détecter de véritables fraudes. A la suite de la vérification de la déclaration
effectuée depuis son bureau, et lorsque les rectifications portent sur des erreurs de calcul apparentes,
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Le contrôle sur place est le contrôle fiscal proprement dit, il constitue le prolongement du
contrôle sur pièces par la recherche des éléments externes. Il est exercé par des brigades spécialisées
et en dehors des bureaux de l’administration. Ce type de contrôle objet du présent mémoire va être
détaillé dans la deuxième partie.
Cette technique ne peut s’exercer que dans les cas où les impositions sont établies à partir de
documents comptables (par exemple le cas de l’IS). Le vérificateur, cherchera à y déceler des
éléments de comparaison avec la déclaration afin de s’assurer de leur exactitude ou pas. L’agent du
fisc ne peut exercer sa vérification qui doit obligatoirement se dérouler sur le lieu d’exploitation, qu’à
l’expiration d’un délai de jours après l’envoi d’un avis de vérification
Il revêt alors le caractère d’une mission pédagogique à l’égard des contribuables citoyens pour
réduire et éviter les erreurs et omissions.
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Garantir une justice sociale dans le sens où il permet d’assurer une égalité des citoyens devant
l’impôt et devant le financement des charges publiques, en fonction de la capacité
contributive de chacun.
Garantir une justice économique en assurant le respect des conditions de la concurrence
loyale entre les opérateurs économiques en assurant leur égalité devant la charge fiscale;
Eviter la minoration des rentrées fiscales
Relever la date de dépôt : En cas d’envoi par voie postale, les références de
réception par le service doivent être mentionnées sur la déclaration.
Identifier le contribuable : Nom, prénom, profession, activité exercée, nationalité,
N° CIN ou de la carte d’étranger, n° IF et situation de famille.
Vérifier les déductions pour enfants à charge
Vérifier les autres déductions :
Les intérêts de prêt pour acquisition de logement,
Dons à des associations à but non lucratifs,
Assurance retraite,
Assurance vie,
Montant de l’IR retenu à la source,
Montant de la cotisation minimale,
Montant de la retenue sur les placements à revenu fixe,
Montant de l’impôt étranger acquitté,
Dividendes perçus au titre des actions cotées à la bourse des valeurs marocaine.
Pour les déclarations incomplètes, il faut inviter les contribuables à fournir les éléments
manquants.
C o n t r ô l e e t A u d i t F i s c a l 39
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L’identifiant du contribuable,
Période d’imposition,
L’identité du redevable,
Le libellé de ou des activités exercées,
La signature de déclaration,
Tableau des déductions,
Taux appliqué.
L’examen d’un dossier fiscal doit porter sur 2 volets, un contrôle de forme et un contrôle de fond.
Le contrôle de forme :
Le contrôle de fond :
Pour les revenus professionnels :
Régime du forfait :
Dans ce cadre, l’inspecteur doit vérifier que L’activité exercée par le contribuable figure sur la
liste des activités ayant droit au forfait sur le code général d’impôt.
Dans le même cadre, Il doit vérifier si le chiffre d’affaire de l’activité exercée ne dépasse pas
les seuils prévus par le CGI que nous récapitulons dans le tableau suivant :
C o n t r ô l e e t A u d i t F i s c a l 40
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Pour les contribuables ayant choisi d’être imposés sous le régime du forfait suite à option, il
faut vérifier si le CA n’a pas dépassé le seuil pendant les 2 années suivant l’exercice concerné.
Revenus salariaux :
L’inspecteur est appelé à s’assurer que l’attestation de salaire prévue est jointe à la
déclaration. Il contrôle la concordance entre les montants portés sur l’attestation et ceux portés sur la
déclaration du contribuable.
C o n t r ô l e e t A u d i t F i s c a l 41
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Revenus fonciers :
Revenus des immeubles non agricoles :
Leur affectation
Le montant du loyer qu’ils génèrent
La nature de l’avantage fiscal dont ils bénéficient
L’abattement de % a été correctement calculé.
Dans ce cas, et en faisant comparaison entre l’impôt calculé (IR foncier) et la cotisation
minimal, le contribuable va payer le montant le plus élevé. Il faut rappeler le fait que dans ce cas, les
propriétaires concernées doivent tous payer le droit d’enregistrement pour la valeur correspondante à
leurs parts avec un minimum de perception de 100dh.
Pour les propriétés agricoles, l’abattement de % sur les revenus fonciers correspondants
n’est pas accordé.
C o n t r ô l e e t A u d i t F i s c a l 42
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A. En matière de TVA
Le contrôle de forme :
Il permet de vérifier l’existence d’un certain nombre de données formelles de la déclaration et
leur correspondance avec les données du fichier de base informatique ; ce contrôle donc, porte sur :
La période d’imposition qui doit être obligatoirement mentionnée, elle est soit
trimestrielle, soit mensuelle.
L’identité du redevable : les éléments inscris sur la déclaration doivent concorder avec
ceux du ficher de base informatique.
Le libellé de ou des activités exercées : Tout changement à ce niveau peut révéler soit un
changement d’activité, soit une extension d’activité, soit une cessation d’activité taxable.
La signature de la déclaration
Le tableau des déductions : chaque déclaration qui fait apparaître les déductions doit être
accompagnée d’un tableau des déductions pour permettre au gestionnaire de procéder au
contrôle relatif à la déductibilité.
Les références de paiement : toute déclaration débitrice suivie de paiement immédiat, doit
comporter les références de paiement à la perception.
Généralement toute opération de paiement doit faire objet d’un mouvement bancaire si le
montant de la transaction dépasse un minimum de 5.000dh.
C o n t r ô l e e t A u d i t F i s c a l 43
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Le contrôle de fond :
Après la vérification formelle de déclaration, l’inspecteur passe au contrôle de fond qui
portera sur :
Le fait générateur : Le redevable doit souscrire ses déclarations sous le même régime pour
toute l’année civile : encaissement (de droit commun) ou débit (d’option).
L’inspecteur doit s’assurer que l’option a été déposée dans le délai légal, que la liste des
clients débiteurs a été déposée dans les 3 jours suivant la date d’option, ainsi que la taxe relative aux
clients a été acquittée dans le même délai.
Le régime d’imposition :
Mensuelle pour les redevables dont le chiffre d’affaires taxable de l’année écoulée atteint
ou dépasse 1.000.000 DH (HT), ainsi que les entreprises étrangères.
Trimestrielle pour les redevables dont le CA taxable de l’année écoulée est inférieur à
1.000.000 DH, les exploitants des établissements saisonniers et les nouveaux redevables
pour l’année civile en cours.
La ventilation du CA : La déclaration de chiffre d’affaires doit mentionner le CA totale,
hors champ, en suspension, exonéré et celui imposable. Le chiffre d’affaires imposable
doit être reparti par taux et tient compte de l’activité exercée.
Dans le même cadre, le contribuable peut bénéficier d’un pourcentage de prorata calculé, s’il
justifie qu’il a un chiffre d’affaire de plusieurs catégories.
Les taux appliqués : Ils doivent correspondre à la nature de l’activité exercée, toute
anomalie peut révéler, soit un changement d’activité, soit une erreur de taux, soit une
erreur de calcul.
Les déductions : Avant de procéder au contrôle des déductions, il faut s’assurer que les
tableaux des déductions sont joints aux déclarations, qu’aucun renseignement ne manque
sur les tableaux et du fait générateur adopté par le redevable.
Aussi, le tableau des déductions permet à l’inspecteur de faire une vérification de la nature
des transactions réalisées par le contribuable, ainsi que les fournisseurs.
C o n t r ô l e e t A u d i t F i s c a l 44
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Contrôle de fond
L’analyse des déclarations souscrites par les sociétés portent essentiellement sur la
vérification de certains éléments relatifs à l’appréhension de la matière imposable et l’assiette des
impôts y afférents. Toute l’attention du gestionnaire est portée sur :
Le résultat fiscal :
Pour les sociétés soumises aux droit commun, le gestionnaire est tenu de :
S’assurer que le résultat fiscal est déterminé suivant les indications du tableau n°3 de la
déclaration fiscale,
Comparer les déficits imputés avec les déficits des déclarations antérieures ; et vérifier si
les délais d’imputation des déficits sont respectés. La partie du déficit afférente aux
amortissements étant reportable sans limite de délai.
Tenir compte des rectifications des bases d’imposition suite à vérification de comptabilité
;
C o n t r ô l e e t A u d i t F i s c a l 45
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Le régime du forfait :
Concernant les sociétés étrangères ayant opté pour l’imposition, le gestionnaire est appelé à :
B. En matière de TVA
Le contrôle de forme :
Ce type de contrôle permet de vérifier l’existence d’un certain nombre de données formelles
de la déclaration et leur correspondance avec les données du fichier informatique. Il porte sur les
données suivantes :
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Ces relevés doivent distinguer entre les biens immobilisés et les biens non immobilisés.
Le contrôle de fond :
Le contrôle de fond portera sur les éléments suivants :
Le fait générateur :
Une société doit souscrire ses déclarations sous le même régime pour toute l’année civile. Le
régime de droit commun est l’encaissement, celui de débit est optionnel. Les sociétés optant pour le
régime de débit doivent souscrire une déclaration d’option TVA avant le er Janvier de l’année
suivante ou dans les trente jours qui suivent le début d’activité.
C o n t r ô l e e t A u d i t F i s c a l 47
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La ventilation du CA :
Pour les assujettis partiels, le chiffre d’affaires déclaré doit être ventilé selon la nature
des opérations effectuées.
Les taux appliqués :
Ils doivent correspondre à la nature de ou des activités exercées.
Chaque fois qu’il y a changement de taux, les redevables soumis au régime de l’encaissement,
doit déposer la liste des clients débiteurs.
Les déductions :
Le tableau des déductions joint à la déclaration TVA permet au gestionnaire de
vérifier si les déductions opérées accomplissent les conditions requises de déductibilité
prévues par la loi.
C o n t r ô l e e t A u d i t F i s c a l 48
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Cet examen aboutit soit à des régularisations opérées au niveau de l’assiette, soit à une
proposition à la vérification de la comptabilité en cas de détection d’irrégularités graves.
Pour faire ce rapprochement, le gestionnaire doit prendre en ligne de compte le fait générateur
du CA/TVA.
En présence de tout écart, le gestionnaire doit adresser une lettre à la société l’invitant à
justifier cet écart et à déposer une déclaration rectificative. Suite à sa réponse, il procède aux travaux
de régularisation qui en découlent. Si la société ne répond pas, elle est proposée à la vérification.
C o n t r ô l e e t A u d i t F i s c a l 49
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Pour faire ce rapprochement, le gestionnaire doit calculer la valeur locative à partir des
éléments figurants dans le bilan et le CPC, à savoir le compte des immobilisations et la rubrique des
charges locatives.
La VL ainsi calculée doit être égale (ou à la limite inférieure) à celle déterminée sur la base de
l’état des immobilisations fournis par les sociétés et les contrats de bail contenus dans le dossier
fiscal. Dans le cas de discordance un rôle supplémentaire est établi.
En cas d’utilisation par la société d’une telle attestation, le gestionnaire doit s’assurer que
la TVA afférant à l’achat de bien objet de l’attestation n’a pas été passée en déduction.
Il doit vérifier également que ce bien figure dans la liste des immobilisations jointe à la liasse
fiscale durant au moins 5ans.
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1. Le contrôle arithmétique
Les erreurs répétées constituent un élément de preuve justifiant le caractère non probant de la
comptabilité présentée. L’inspecteur vérificateur procède à rapprocher les soldes des différents
comptes d’année (N- ) avec les nouveaux de l’année (N) afin de s’assurer que les reports effectués
sont faits d’une manière fidèle. Dans le cas où la vérification concerne une affaire très importante, le
contrôle arithmétique ne peut être utilisé d’une manière systématique sous la contrainte du temps. Le
vérificateur procède alors à un contrôle partiel concernant un nombre limité de comptes. Toute
comptabilité renferme deux niveaux des écritures : un enregistrement numérique des faits et une
production des états de synthèses. Pour qu’elle soit exacte elle doit répondre à deux impératifs :
C o n t r ô l e e t A u d i t F i s c a l 51
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Refaire les additions pour faire face aux erreurs d’addition dans les journaux
auxiliaires ;
Vérifier les ventilations afin de faire face aux Erreur d’imputation dans les colonnes de
ventilation de journaux auxiliaires ;
Vérifier les reports pour faire face aux erreurs de report d’une page sur l’autre ;
S’assurer que le total des journaux auxiliaires est égal à celui du journal général afin
d’éviter des erreurs dans la centralisation d’un journal auxiliaire par exemple, les
opérations du mois de février ne sont pas reportées au journal centralisateur ;
Vérifier les reports pour faire face aux erreurs de report du journal général au grand
livre contrôle.
Finalement on peut dire que Le contrôle arithmétique intervient pour vérifier les calculs, les
transcriptions et l’exactitude des reports des soldes. Toutefois, avec l’évolution de l’usage de la
comptabilité informatisée, ce type de contrôle devient de plus en plus non nécessaire.
2. Le pointage
Le pointage ou le contrôle des pièces justificatives constitue l’une des tâches essentielles des
entreprises par l’inspecteur vérificateur. Ce contrôle puise sa légitimité dans le fait que la loi oblige le
contribuable à appuyer toute écriture comptable transcrite par une pièce justificative probante que
cette écriture est un achat, une vente ou une dépense nécessaire à l’exploitation. Ce contrôle consiste
à s’assurer que les écritures transcrites sont appuyées par des pièces justificatives sous peine d’être
rejetée par l’administration.
Les marchandises, article, matière et service achetés par le contribuable, objet des factures
présentées doivent concourir à l’exploitation, il s’agit du caractère réel de la dépense. L’imputation
est régulière autrement la transcription de la charge se fait dans le compte concerné et avec le
montant exact tel qu’il figure sur la facture. La pièce justificative présentée à l’appui d’une charge
comptabilisée doit être probante conformément aux dispositions de l’article 6 du C.G.I.
A noter que les écritures comptables justifiées par des bons pour, des bons de livraison, des
devis, des factures incomplètes ou portant le nom ou la raison sociale d’un autre contribuable, d’une
facture pro-forma ou d’une simple feuille ne peuvent être acceptée par l’administration.
C o n t r ô l e e t A u d i t F i s c a l 52
MODULE FISCALITE APPROFONDIE MASTER COMPTABILITE CONTROLE ET AUDIT
Que la pièce justificative présente un caractère probant ce qui exige une bonne
connaissance de l’ensemble des documents commerciaux.
Le vérificateur sera amené à écarter les pièces justificatives non probantes :
Les documents n’ayant pas la force probante : Factures établies sur papier libre
(ne portant ras le cachet du fournisseur, factures pro-forma, devis etc.
Les documents faisant double emploi relevés de factures, duplicata etc., si les
pièces originales ont déjà été enregistrées en comptabilité.
Les pièces justificatives d’ordre interne lorsque des pièces externes doivent
exister.
Que la pièce justificative est authentique.
Que l’imputation a été faite au compte convenable et pour le montant.
Sur la somme ;
Sur l’imputation : il s’assurera en particulier que les dépenses d’immobilisation
n’ont pas été portées dans les charges ;
Sur la date : les pièces peuvent être enregistrées plusieurs fois à des dates
différentes ; elles peuvent aussi n’être enregistrées qu’une seule fois mais à une
date erronée ; c’est parfois par pure négligence, mais ce fait peut masquer une
fraude : les recettes seront antidatées pour faire passer inaperçu un solde de caisse
créditeur que la pièce justificative n’est pas utilisée en double emploi (fonction
d’EXCEL) ;
3. Le contrôle quantitatif
C’est une technique utilisée par l’administration pour la vérification du CA déclaré par le
contribuable qui revendent leurs articles en l’état autrement dit les commerçants grossistes, les
importateurs et les commerçants détaillants qui ont opté pour le régime du bénéfice réel ou le
bénéfice simplifié.
C o n t r ô l e e t A u d i t F i s c a l 53
MODULE FISCALITE APPROFONDIE MASTER COMPTABILITE CONTROLE ET AUDIT
Dans ce cas, il procède à un contrôle par sondage en se basant sur les articles les plus
importants. Le choix de l’échantillon est laissé à l’appréciation de l’administration.
Cette égalité peut ne pas être vérifiée, cela signifie qu’il y a une minoration des achats ou de
vente qu’on peut identifier comme suit :
Si le résultat est supérieur à il s’agit d’une minoration des ventes et des stocks ;
Si le résultat est inférieur à il s’agit d’une minoration des achats
Dans les deux cas, l’inspecteur est tenu d’informer le contribuable des résultats obtenus et lui
demander d lui fournir des explications nécessaires dans le plus bref délai.
Au cas où les explications fournies ne sont pas fondées et non justifiées ou lorsque le
contribuable n’arrive pas à donner des éclaircissements à ce sujet, l’inspecteur procède à la
rectification du CA et par conséquent de la base imposable déclarée.
4. Le contrôle matière :
C o n t r ô l e e t A u d i t F i s c a l 54
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D’autres moyens peuvent être utilisés pour vérifier l’exactitude du CA en cas d’une entreprise
de production tels que : la main d’œuvre (rendement moyen par ouvrier, nombre d’heure de travail,
quantité d’énergie utilisés, etc.)
Les contribuables assujettis à la taxe sur la valeur ajoutée sont tenus de souscrire
mensuellement ou trimestriellement selon l’importance de leurs ventes réalisées, une déclaration de
CA. Ils sont tenus de joindre à celle-ci un état détaillé des déductions opérées.
C o n t r ô l e e t A u d i t F i s c a l 55
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Le contrôle des taxes déduites se fait en plusieurs étapes qu’on peut énumérer comme suit :
S’assurer que les immobilisations produites par l’entreprise pour elle-même ont été
imposées ;
En cas de retrait d’un bien immobilisé, dans le délai de cinq (5) ans, vérifié que le
reversement de la TVA correspondante à la fraction restante a été effectué ;
S’assurer que la TVA déduite sur les achats est faite au prorata des déductions
applicable par l’entreprise ;
Vérifier que la TVA afférente aux immobilisations non rattachées à des opérations
imposables ou exonérées sans droit à déduction, n’est pas déduite ;
Vérifier que l’entreprise n’a pas déduit la TVA relative à l’achat des véhicules de
transport autres que ceux utilisés pour le transport de personnel
6. Reconstitution des bases imposables
En pratique, les méthodes de reconstitutions utilisées ne sont pas nombreuses, l’option à une
méthode ou l’autre ressort du libre choix du vérificateur.
C o n t r ô l e e t A u d i t F i s c a l 56
MODULE FISCALITE APPROFONDIE MASTER COMPTABILITE CONTROLE ET AUDIT
C’est une méthode qui s’applique souvent aux entreprises de négoce en déterminant un
coefficient théorique du bénéfice brut appliqué aux achats revendus de l’entreprise. La méthode du
calcul du bénéfice brut, peut être effectuée soit sur la base d’une mesure par échantillonnage ou par
extrapolation.
Les achats comptabilisés sont éventuellement rectifiés, afin de tenir compte par
exemple, des marges d’achats supplémentaires supposés non comptabilisées ou des
soustractions connues et justifiées (pertes, des prélèvements par la société…) ;
Le vérificateur calcul ensuite un pourcentage moyen pondéré de bénéfice brut. Ce taux
théorique doit tenir compte les différents taux de marge pratiqués par l’entreprise et
concerne les divers produits commercialisés ;
Enfin, au total des achats rectifiés, le vérificateur applique ce pourcentage moyen de
bénéfice brut pour obtenir le chiffre d’affaires reconstitué.
Cette méthode envisage le calcul des achats. C’est souvent dans le cas où le vérificateur est
en mesure de relever un pourcentage de minoration des achats sur une période donnée qu’il peut
généraliser à la période vérifiée. Il peut également étendre aux autres exercices les chiffres
reconstitués à condition de tenir compte les spécificités de chaque exercice.
C o n t r ô l e e t A u d i t F i s c a l 57
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Selon cette méthode, les recettes sont évaluées à partir d’une charge dont la consommation est
jugée proportionnelle avec le chiffre d’affaires. A partir de cette relation, le vérificateur pourra
reconstituer le chiffre d’affaires de l’exercice.
11 capitaux propres
14 dettes de financement
Le capital social figure au passif du bilan de liasse fiscale. Pour s’assurer que l’information
est à jour, il convient de prendre de connaissance de tous les procès-verbaux des assemblées
générales qui se sont tenues depuis la dernière clôture des comptes. Le capital identifié doit
également pouvoir être corroboré par les mentions portées sur la copie des inscriptions portées au
registre analytique obtenue au tribunal de commerce.
C o n t r ô l e e t A u d i t F i s c a l 58
MODULE FISCALITE APPROFONDIE MASTER COMPTABILITE CONTROLE ET AUDIT
Les capitaux propres comprennent, au plan comptable : le capital social, les primes
d’émission, de fusion et d’apport, les écarts de réévaluation, les réserves, le report à nouveau, le
résultat de l’exercice, les subventions d’investissement, les provisions réglementées.
Ces éléments figurent au passif du bilan de la liasse fiscale. Ils doivent être mis à jour des
modifications intervenues en cours des exercices antérieures.
Les dettes figurent au passif du bilan, les intérêts versés peuvent être identifiés au CPC parmi
les charges financières et les intérêts reçus parmi les produits financiers. ces dettes doivent être
corrélées aux charges et aux produits d’intérêts. Examiner si la charge d’intérêt paraît cohérente par
rapport à la dette, et de manière similaire, si les produits d’intérêt paraissent cohérents par rapport
aux créances détenues. De même pour la réserve légale et les amortissements et dotations.
B. Travaux de contrôle
1. Les réserves et résultats
Le montant de la réserve légale % du résultat bénéficiaire de l’exercice si le minimum légal
représentatif de % du capital n’est pas encore atteint ;
Ces comptes logent en principe des résultats en instance d’affectation ; ainsi toute distribution
de ses réserves doit être assortie d’une déclaration et paiement d’une retenue à la source au titre des
produits des actions, parts sociales et revenus assimilés prévus à l’article 3 du CGI.
Pratique de vérification
Vérifier que ces dettes sont destinées à couvrir les besoins de financement de l’entreprise.
Vérifier l’exactitude de comptabilisation.
Seuls les intérêts sont enregistrés dans les charges (pas les annuités d’amortissement).
Pour les emprunts libellés en monnaie étrangère : évaluation au cours de clôture, constitution
de provisions pour risques et charges, imposition du gain de change latent ;
C o n t r ô l e e t A u d i t F i s c a l 59
MODULE FISCALITE APPROFONDIE MASTER COMPTABILITE CONTROLE ET AUDIT
Vérifier que ces provisions ont été constituées pour faire face à un risque devant se réaliser
dans un délai supérieur à 12 mois ;
S’assurer que la nature du risque est bien précisée ;
S’assurer du rattachement du risque à l’exercice en cours ;
La provision constituée concerne bien une charge déductible;
La provision est constatée en comptabilité et figure sur le tableau des provisions ;
La provision pour propre assureur et la provision pour perte de change ne sont pas déduites ;
Les provisions constituées sont appuyées des dossiers justificatifs nécessaires et les modalités
des calculs sont bien explicitées.
1. Le contrôle des provisions
Le vérificateur s’attache particulièrement :
La provision a été constituée pour faire face à une charge ou risque déductible
En vertu de ce principe, le vérificateur écartera toute provision dont la dépense
correspondante a pour objet :
L’accroissement d’un élément de l’actif amortissable ;
Ou la couverture d’une charge non déductible ;
Ne sont pas déductibles également :
Les provisions pour garantie donné aux clients dans la mesure où la charge qu’elle est
destinée à couvrir n’est qu’éventuelle.
Les provisions destinées à couvrir des risques non garantis auprès des compagnies
d’assurance. Elles ne sont pas déductibles, le risque n’étant qu’éventuel et indéterminé
dans son montant.
C o n t r ô l e e t A u d i t F i s c a l 60
MODULE FISCALITE APPROFONDIE MASTER COMPTABILITE CONTROLE ET AUDIT
Vérifier que les comptes de liaison de l’entreprise (siège) et ses succursales ont été tous
soldés en fin d’exercice ;
Vérifier la bonne application des dispositions fiscales consignées dans les conventions de
non double imposition (pays de l’entreprise et les pays d’implantation des succursales);
Vérifier la constatation de la retenue à la source au taux de 10 % des assistantes et études
réalisées à l’étranger et utilisées au Maroc.
C o n t r ô l e e t A u d i t F i s c a l 61
MODULE FISCALITE APPROFONDIE MASTER COMPTABILITE CONTROLE ET AUDIT
Il s’agit de vérifier que l’entreprise n’a enregistré sous ce compte que les frais préliminaires, à
répartir sur plusieurs exercices, se rapportant aux opérations de sa constitution, d’augmentation de
son capital, de sa restructuration.
Les droits de mutations, honoraires ou commissions et frais d’actes liés à l’acquisition d’une
immobilisation peuvent être, au choix de l’entreprise, soit rattachés au coût d’acquisition, soit
comptabilisés en charges. En pratique, c’est l’examen du CPC qui permettra d’identifier les frais
d’acquisition d’immobilisation et de déterminer, en fonction de l’option prise, si ces derniers ont été à
juste titre passés. Toutefois, le contrôleur doit prendre en considération l’option mentionnée dans
l’état des informations complémentaires (ETIC), et s’assurer qu’elle est correctement mise en ouvre.
C o n t r ô l e e t A u d i t F i s c a l 62
MODULE FISCALITE APPROFONDIE MASTER COMPTABILITE CONTROLE ET AUDIT
Le C.P.C permet d’identifier les mouvements qui ont affecté les comptes 6 37 pour les
charges et 7 26 pour les produits. L’auditeur doit impérativement demander la copie de tous les
contrats justifiants ces flux.
L’ETIC peut contenir des informations sur les principes retenus en matière d’amortissements
et de provisions.
Recherches complémentaires
Pour les marques et les brevets, il est possible d’effectuer une recherche auprès de l’OMPIC
(office Marocain de la Propriété Industrielle et Commerciale).
A titre d’exemple, une recherche sur le nom du déposant permet d’identifier tous les brevets
et marques déposés par l’entité.
Les éléments d’actif incorporels présentent les trois grandes particularités suivantes :
Ils ne figurent pas toujours au bilan ;
Ils ne sont pas toujours susceptibles d’être amortis ;
Ils ne peuvent toujours pas faire l’objet de provisions.
La vérification du compte portera principalement à s’assurer que les montants enregistrés
dans ce compte correspondent à des immobilisations incorporelles et non pas des charges.
Inscription à l’actif
Le caractère identifiable d’un actif suppose qu’il soit séparable des activités de l’entité. Cette
condition interdit d’inscrire à l’actif les fonds commerciaux ou les marques créés par l’entreprise.
Leur coût de création ne peut être dissocié des coûts liés au développement de l’activité dans son
entreprise.
C o n t r ô l e e t A u d i t F i s c a l 63
MODULE FISCALITE APPROFONDIE MASTER COMPTABILITE CONTROLE ET AUDIT
Amortissement
Selon le CGNC, les immobilisations amortissables sont celles dont l’utilisation par l’entité est
déterminable. Ainsi, la comptabilité autorise l’amortissement de la plupart des immobilisations
incorporelles.
Les immobilisations incorporelles dont il n’est pas possible de prévoir la fin des effets
bénéfiques, en raison notamment de la protection juridique dont ils bénéficient, ne sont pas
considérées comme amortissables. Il en est ainsi des immobilisations étroitement liées à la clientèle
comme le droit au bail, le fonds commercial et les marques.
Si les conditions ci-dessus ne sont pas remplies, lesdits frais n’ont pas à être immobilisés, les
frais correspondants sont immédiatement amortis par le débit du compte
Ces frais, portés à l’actif, doivent être amortis sur une durée maximum de 5 ans, sauf cas
exceptionnel à mentionner et à justifier dans l’ETIC.
Ce compte est débité de la valeur d’entrée (Valeur d’acquisition ou de création) des brevets,
marques, modèles, dessins, droits et valeurs similaires. Les brevets créés par l’entreprise figurent
dans ce compte pour, au plus, la valeur non amortie transférée du compte
C o n t r ô l e e t A u d i t F i s c a l 64
MODULE FISCALITE APPROFONDIE MASTER COMPTABILITE CONTROLE ET AUDIT
Le CGNC n’a pas prévu de compte spécifique pour enregistrer la valeur des logiciels
informatiques acquis ou créés par l’entreprise.
L’immobilisation de ces logiciels est, à envisager dans le seul cas où les dépenses engagées
sont significatives et que le logiciel représente une certaine utilité pour l’entreprise.
Le fonds commercial est constitué des éléments incorporels (nom commercial, droit au bail,
clientèle… etc.) qui ne font pas l’objet d’une évaluation et d’une comptabilisation séparées au bilan
et qui concourent au maintien ou au développement du potentiel de l’activité de l’entreprise.
Ce compte a pour objet de faire apparaître la valeur des immobilisations incorporelles non
achevées à la fin de chaque exercice (brevets, logiciels… en cours de production).
C o n t r ô l e e t A u d i t F i s c a l 65
MODULE FISCALITE APPROFONDIE MASTER COMPTABILITE CONTROLE ET AUDIT
Les immobilisations corporelles figurent au bilan et leurs valeurs brutes sont reprises sur l’état
des immobilisations qui comporte la liste des acquisitions et des cessions intervenus au cours de
l’exercice.
Les provisions pour dépréciation des immobilisations figurent sur le tableau des provisions.
Le tableau du passage du résultat net comptable au résultat net fiscal permet de vérifier que
l’entité a bien réintégré les amortissements non déductibles afférents à des véhicules de tourisme ou à
des dépenses réintégrables.
L’état des informations complémentaires fournit une information détaillé sur les méthodes
d’évaluation des immobilisations, d’amortissements et de dépréciations appliquées et mentionne
également les options prises en matière de coûts d’emprunts et de frais d’acquisition, ces dépenses
pouvant, au terme d’une option irrévocable, être inscrites a l’actif ou passés en charges.
Enjeux fiscaux :
Les dépenses ayant pour contrepartie, l’entrée d’un nouvel élément à l’actif de l’entreprise ;
Les dépenses qui ont pour effet d’augmenter la valeur d’un élément d’actif
Les dépenses ayant le caractère d’une nouvelle amélioration (travaux maçonnerie, installation de
sécurité…) et de remplacement avec amélioration.
Par contre, lorsque les dépenses consenties ont pour objectif l’entretien et réparation (aucune
incidence sur la durée de vie) ou bien le remplacement d’un élément pour la poursuite de l’utilisation
d’un bien dans les mêmes conditions et avec les mêmes performances que par le passé.
Il faut s’assurer que les achats aboutissant à la prolongation de la durée de vie d’une
immobilisation ou à l’augmentation sa valeur, sont inscrits à l’actif immobilisé et que les règles
d’amortissements sont respecter.
C o n t r ô l e e t A u d i t F i s c a l 66
MODULE FISCALITE APPROFONDIE MASTER COMPTABILITE CONTROLE ET AUDIT
La valeur d’origine des immobilisations acquises à titre onéreux correspond à leur coût
d’acquisition. Le prix d’achat minoré des rabais, remises ou ristournes et escomptes de règlement et
majoré des coûts directement engagés pour la mise en état d’utilisation du bien (frais accessoires liés
: transport, droits de douanes, frais de montages et d’installation…). Le cas échéant, sur option de
l’entreprise, elle inclut les frais financiers intercalaires supportés jusqu’à la date d’acquisition.
Les immobilisations créées par l’entreprise sont inscrites pour leur coût réel de production
(coût d’achat des matières premières augmenté de toutes les charges directes et indirectes,
notamment la main d’œuvre). Les coûts de création d’immobilisations corporelles engagés durant la
période d’attribution des coûts doivent être correctement inscrits à l’actif.
Cession
Amortissement
En principe, toutes les immobilisations corporelles ont un usage limité dans le temps et sont
donc amortissables. Il existe toutefois quelques exceptions ou limitations tels que :
Les terrains ne se déprécient pas de manière irréversible et ne peuvent donc faire l’objet
d’aucun amortissement ni sur le plan comptable, ni sur le plan fiscal. En cas d’acquisition
d’un immeuble pour un prix non ventilé entre le sol et l’élévation, l’entreprise doit procéder à
la répartition.
Le taux d’amortissement du coût d’acquisition des véhicules de transport de personnes,
autres que ceux visés ci-dessous, ne peut être inférieur à 20 % par an et la valeur totale
fiscalement déductible, répartie sur cinq ans à parts égales, ne peut être supérieure à 300 000
DH par véhicule, TVA comprise.
C o n t r ô l e e t A u d i t F i s c a l 67
MODULE FISCALITE APPROFONDIE MASTER COMPTABILITE CONTROLE ET AUDIT
Sur le plan fiscal la base amortissable correspond à la valeur d’origine, identique à la valeur
brute retenue sur le plan comptable.
Les durées d’amortissement sont fondées sur les usages en vigueur dans chaque profession,
les durées retenues doivent de préférence être identique sur le plan comptable que sur le plan fiscal.
Si l’entreprise entend utiliser un bien sur une durée plus courte que sa durée normale
d’utilisation (par exemple en cas d’utilisation intensive ayant pour conséquence une usure du bien
plus rapide que la normale ou si elle projette de céder le bien de façon anticipée), elle doit retenir
pour l’amortissement cette durée plus courte, sous réserve de disposer des justifications nécessaires.
Sur le plan fiscal, l’amortissement est constaté selon le mode linéaire.
Elle est ensuite reprise lorsque l’annuité fiscale devient inférieure à l’annuité comptable.
La déduction des dotations aux amortissements est effectuée dans les limites des taux admis
d’après les usages de chaque profession, industrie ou branche d’activité.
Elle est subordonnée à la condition que les biens en cause soient inscrits dans un compte de
l’actif immobilisé et que leur amortissement soit régulièrement constaté en comptabilité.
Cas particuliers
1. Les terrains :
Les terrains et constructions destinés à la revente ne figurent pas aux immobilisations mais
plutôt aux stocks (Cas des entreprises de promotion immobilière ou de lotissement).
2. Construction :
Validation de la ventilation du prix d’acquisition entre le terrain et les constructions, seules
ces dernières pouvant donner lieu à amortissement.
Veiller à l’incorporation de certaines dépenses soit au coût du terrain, soit à celui des
constructions.
C o n t r ô l e e t A u d i t F i s c a l 68
MODULE FISCALITE APPROFONDIE MASTER COMPTABILITE CONTROLE ET AUDIT
3. Traitement de TVA
En matière de la TVA, la vérification portera principalement sur les éléments suivants :
S’assurer que les immobilisations produites par l’entreprise pour elle même a été
imposées ;
En cas de retrait d’un bien immobilisé, dans le délai de cinq (5) ans, vérifier que le
reversement de la TVA correspondante à la fraction restante a été effectué ;
S’assurer que la TVA déduite sur les achats est faite au prorata des déductions
applicable par l’entreprise ;
Vérifier que la TVA afférente aux immobilisations non rattachées à des opérations
imposables ou exonérées sans droit à déduction, n’est pas déduite ;
Vérifier que l’entreprise n’a pas déduit la TVA relative à l’achat des véhicules de
transport autres que ceux utilisés pour le transport de personnel.
4. Les immobilisations financières
Sont généralement constituées des titres donnant à la société un droit de créance (les prêts
immobilisés) ou un droit de propriété (titres de participation).
Composition
241. Prêt immobilisés
248. Autres créances financières
251. Titres de participation
258. Autres titres immobilisés
5. Identification des immobilisations financières
Pour identifier les immobilisations financières, l’intervenant doit consulter les documents
suivants:
La liasse fiscale ;
Etat de suivi des titres transférés ;
Balance générale des comptes de chaque exercice ;
Etat des informations complémentaires.
Pour les titres ayant la nature d’immobilisations, les acquisitions et les cessions peuvent être
identifiées à partir du tableau des immobilisations de la liasse fiscale ou édité par les logiciels et qui
C o n t r ô l e e t A u d i t F i s c a l 69
MODULE FISCALITE APPROFONDIE MASTER COMPTABILITE CONTROLE ET AUDIT
prend chaque poste d’immobilisation du bilan en mentionnant les augmentations (acquisitions) et les
diminutions (cessions).Les créances (prêts immobilisés) dont dispose l’entreprise figurent à l’actif du
bilan de la liasse fiscale. Les cessions de titres immobilisés ou titres doivent être détaillées sur l’état
de détermination des plus-moins-values. Au CPC les cessions de titres figurent dans le résultat non
courant (compte 751 pour les produits de cessions et compte 651 pour la valeur comptable des
éléments d’actif cédés). Ces montants sont inclus dans le CPC, et ne peuvent être pieusement
identifiés qu’au vu d’une balance générale.
Les cessions des titres doivent également pouvoir être identifiées à partir de l’ETIC. Les
provisions pour dépréciation des titres de participation peuvent quant à elles être identifiées de
manière globale par l’examen du tableau des provisions de la liasse fiscale. Un détail plus précis
permettant notamment de visualiser les dotations et les reprises de l’exercice figure dans ce tableau
Les dotations et les reprises de l’exercice sont mentionnées dans le CPC.
Le tableau des participations de la liasse fiscale permet, s’il est correctement renseigné,
d’obtenir d’une part la désignation complète des filiales et participation de l’entité contrôlée, y
compris leur lieu d’établissement, et, d’autre part, le pourcentage de détention de cette dernière dans
le capital des filiales. Les dividendes reçus sont inscrits dans le compte 732.
6. Enjeux fiscaux
Les principaux événements affectant les titres qui sont susceptibles de d’emporter des
conséquences fiscales concernant leur évaluation, les distributions de dividendes ainsi que leur
cession.
C o n t r ô l e e t A u d i t F i s c a l 70
MODULE FISCALITE APPROFONDIE MASTER COMPTABILITE CONTROLE ET AUDIT
8. Calcul de la dépréciation
Valeur d’origine :
Les titres de participation doivent être inscrits au bilan de l’entreprise pour leur valeur
d’origine. En ce qui concerne les actions acquises à titre onéreux, la valeur d’origine correspond au
coût d’acquisition.
On rappelle en effet que les frais d’acquisition de titres sont incorporés au prix de revient.
Les titres acquis en contrepartie d’un apport doivent être inscrits au bilan de l’entreprise à un
prix de revient correspondant à la valeur réelle des éléments apportés.
Valeur d’inventaire
Le CGNC énonce qu’à toute autre date que leur date d’entrée, les titres cotés ou non, sont
évalués à leur valeur représentant ce que l’entreprise accepterait de décaisser pour obtenir cette
participation si elle avait à l’acquérir.
Sur le plan fiscal, l’administration reprend le principe d’une évaluation à chaque clôture en
faisant référence à la valeur réelle des titres.
De plus les titres de participation ne peuvent faire l’objet d’une provision que s’il est justifié
une dépréciation réelle par rapport au prix de revient (cours de bourse, élément historique ayant
servir à apprécier la valeur d’origine des titres, perspectives de rentabilité ou de réalisation, tendance
de la conjoncture économique, etc.).
Par ailleurs, les provisions pour dépréciation de titres doivent remplir les conditions générales
de déductibilité applicables à toutes les provisions, elles doivent être mentionnées sur le tableau des
provisions.
Le contrôleur doit prendre en considération tous les éléments susceptibles de lui permettre de
vérifier que la dépréciation des titres a bien été calculée en fonction de leur valeur réelle.
Il peut aussi demander l’intégralité des écritures affectant les comptes de titres immobilisés,
ainsi que l’intégralité des écritures affectant les sous-comptes spéciaux au bilan de l’entité.
C o n t r ô l e e t A u d i t F i s c a l 71
MODULE FISCALITE APPROFONDIE MASTER COMPTABILITE CONTROLE ET AUDIT
En matière d’impôt sur les sociétés ces prêts constituent l’utilisation d’actifs de la société. Par
référence aux principes fiscaux, La rémunération de ces emplois aux conditions normales du marché
s’impose : faute de quoi, il existerait un risque fiscal de redressement.
S’assurer que ces opérations donnent lieu à l’application d’intérêts selon les taux normaux du
marché ;
Vérifier que les remboursements des sommes afférentes à ces opérations sont réalisés selon
l’échéancier prévu, et que les remboursements en retard ou les prorogations donnent lieu à
l’application d’intérêts supplémentaires ;
Procéder au recoupement des remboursements avec les échéanciers ainsi que le contrôle par
sondage du calcul des intérêts ;
Vérifier que la taxe qui aurait été retenue au taux de 20 % a été imputée sur les acomptes
provisionnels, et le cas échéant sur l’impôt sur les sociétés de l’exercice.
La liasse fiscale ;
Balance générale des comptes ;
L’ETIC des comptes sociaux ;
L’inventaire
Les stocks figurent à l’actif du bilan et peuvent être identifiés à partir du tableau n°2 de la
liasse fiscale, qui les classifie en 4 grandes catégories : Stocks approvisionnement, stocks en cours
production des biens et services, stocks produits finis, stocks produits résiduels.
C o n t r ô l e e t A u d i t F i s c a l 72
MODULE FISCALITE APPROFONDIE MASTER COMPTABILITE CONTROLE ET AUDIT
Et aussi, une vision plus détaillée fournie par la balance générale. Les provisions pour
dépréciation des stocks peuvent être identifiées à partir du tableau 20 de la liasse fiscale. Elles sont
reprises dans le même tableau qui récapitule les mouvements relatifs aux provisions.
Les dotations et reprises identifiées sur le tableau 20 peuvent être corroborées par le CPC
(dotation/reprise). Ces vérifications de cohérence nécessitent également le recours à la balance
générale dans la mesure où les éléments issus de la liasse fiscale sont fournis de manière trop globale.
Certaines précisions relatives aux méthodes employées pour la valorisation des stocks ainsi
qu’aux mouvements affectant les stocks nécessaire de solliciter le détail exact du calcul des
provisions auprès des responsables de l’entité auditée.
Enjeux fiscaux
Les stocks en entreprise doivent répondre à trois grands principes :
L’exhaustivité ;
La réalité ;
La séparation des exercices.
Le contrôleur doit examiner la cohérence des catégories de stocks détenues par l’entreprise
avec l’activité de cette dernière, cette analyse est effectuée en complément de l’examen de la
structure du chiffre d’affaire qui permet de cibler les investigations à mener dans le cadre de
l’examen du résultat d’exploitation.
Lorsque l’entité vérifiée achète ou vend des stocks en ayant recours à des clauses de nature à
affecter la date du transfert de propriété.
C o n t r ô l e e t A u d i t F i s c a l 73
MODULE FISCALITE APPROFONDIE MASTER COMPTABILITE CONTROLE ET AUDIT
Les stocks ne peuvent pas faire l’objet d’amortissement, ils obéissent en outre au régime fiscal
de produit d’exploitation imposable selon les règles de droit commun de l’impôt sur le revenu ou
d’impôt sur les sociétés.
C. Inscription à l’actif :
S’il s’agit su stocks de matières premières, sa valeur d’inscription est son coût d’achat, coût de
production s’il s’agit d’un produit fini ou semi-fini. Et pour se valeur de marché pour déchets et rebuts.
Le poste « stock » est certainement le poste le plus difficile à contrôler ; en effet, il n’est pas
toujours facile de suivre le mouvement des biens et marchandises lorsque ces derniers ne sont pas
aisément identifiables ou lorsqu’ils font l’objet de transformation.
C o n t r ô l e e t A u d i t F i s c a l 74
MODULE FISCALITE APPROFONDIE MASTER COMPTABILITE CONTROLE ET AUDIT
Ensuite, le vérificateur pourra vérifier l’exactitude du stock à la clôture d’un des exercices
soumis au contrôle en vérifiant le respect l’égalité suivante :
Rappelons que les stocks sont évalués au prix de revient ou au cours du jour (à l’inventaire) si
ce cours lui est inférieur. Si au cours de l’année, le stock a subi une dépréciation, celle-ci est
constatée par la constitution d’une provision pour dépréciation. Il en découle que toute évaluation
forfaitaire du stock est exclu. De même est irrégulière l’inscription directe en comptabilité d’une
valeur au prix de marché qui ne tiendrait pas compte de la provision.
C o n t r ô l e e t A u d i t F i s c a l 75
MODULE FISCALITE APPROFONDIE MASTER COMPTABILITE CONTROLE ET AUDIT
Travaux du vérificateur
En vue de vérifier ce compte, généralement le vérificateur recours à trois procédés :
Un rapprochement du solde du compte global avec les soldes des comptes individuels ;
Un rapprochement des soldes individuels aux comptes de trésorerie et des ventes ;
Un rapprochement des soldes de la balance avec ceux du grand livre ;
Les principaux indices d’irrégularités que l’examen du compte client peut présenter, sont
Les comptes clients créditeurs : ces soldes s’expliquent normalement par des avances
reçues à valoir sur des commandes futures. Toutefois, ils peuvent dissimuler des ventes
non comptabilisées.
Absence des comptes individuels : le cas d’espèce peut être dû à une organisation
comptable défectueuse, mais peut être aussi conjecturé avec une intention frauduleuse.
Ainsi, le vérificateur devra procéder à des rapprochements aussi nombreux que rigoureux,
entre les livres auxiliaires des ventes et les comptes de trésoreries : caisse, banque.
En ma matière de la TVA le vérificateur doit s’assurer que la date d’exigibilité de la TVA sur
les effets à recevoir, corresponde à celle de l’échéance de la traite, même si l’effet soit remis à
l’escompte. Vérifier les formalités relatives à la récupération de la TVA sur les créances impayées est
respectées.
C o n t r ô l e e t A u d i t F i s c a l 76
MODULE FISCALITE APPROFONDIE MASTER COMPTABILITE CONTROLE ET AUDIT
Ainsi, en cas de gains de change latents, le vérificateur s’assure que leur imposition a été
constatée, si au contraire il y’a eu augmentation de la dette, une provision pour risque de change a été
constituée.
Compte tenu de l’importance des mouvements qui affectent le compte, sa vérification doit
être approfondie et attentive.
C o n t r ô l e e t A u d i t F i s c a l 77
MODULE FISCALITE APPROFONDIE MASTER COMPTABILITE CONTROLE ET AUDIT
Le vérificateur est invité d’apprécier le caractère normal desdites rémunérations compte tenu
du travail réellement effectué au sein de l’entreprise.
Autres créanciers
Sous ces comptes, généralement l’entreprise retrace ses opérations financières avec des tiers
qui ne sont ni clients, ni fournisseurs, ni associés, ni salariés…
Souvent, avec des intentions frauduleuses, sont tenus ces comptes sous diverses appellations
(comptes transitoires, comptes d’attentes…). Généralement, ils dissimulent des résultats d’opérations
de tous ordres qui peuvent se traduire par des profits gardés en sommeil au passif de l’entreprise dans
l’attente de circonstances favorables.
A cet effet, le vérificateur doit dépouiller avec soin les écritures et les soldes de ces comptes :
L’examen des comptes de trésorerie (caisse, banque, effets…) présente un double intérêt ; il
permet aussi de mettre le vérificateur sur la trace des irrégularités comme ça permet d’en porter la
preuve. En conséquence, la vérification de ces comptes doit être attentive et approfondie.
A. Le compte de caisse
Les fraudes que peuvent affecter ce compte revêtent généralement deux formes ; les
atténuations de recettes ou les majorations des dépenses.
B. Le contrôle indiciaire
Au moyen de ce procédé, le vérificateur sera en mesure de savoir les irrégularités possibles :
C’est principalement au cas où une grande partie des ventes de l’entreprise s’effectuent au
comptant et aussi, dans le cas d’absence de numérotation des factures, ce qui rend possible des ventes
non comptabilisées.
C o n t r ô l e e t A u d i t F i s c a l 78
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Le vérificateur peut également trouver des irrégularités probables notamment dans les cas suivants ;
Des mouvements de caisse disproportionnés avec les besoins de l’entreprise ;
Le cas où l’entreprise dispose d’une trésorerie élevée en permanence alors qu’elle présente,
par ailleurs, les signes d’une trésorerie étroite (des escomptes nombreux, des retards dans les
règlements des dettes…) ;
Lorsque les soldes s’accroissent de façons irrégulières et principalement en fin d’exercice.
C. Le contrôle arithmétique
Après le contrôle indiciaire et compte tenu des appréciations qui en résultent, le vérificateur
procède à un contrôle arithmétique plus rigoureux ; il consiste en :
D. Les Effets
La vérification des effets, vise essentiellement à s’assurer que tous les effets ont été
inventoriés à leur valeur réelle, et ce en rapprochant les comptes des effets au grand livre et aux
échéanciers tenus par l’entreprise.
C o n t r ô l e e t A u d i t F i s c a l 79
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Les autres achats et charges externes correspondent aux achats de biens non destinés à être
stockés (comptes 6 3 et 6 essentiellement), ainsi qu’au coût des services extérieurs dont
l’entreprise à bénéficier (les loyers, charges d’entretien… etc.). Les services extérieurs sont
enregistrés comptablement dans le compte 61. Le tableau 17 fournit quelques précisions utiles en ce
qui concerne les redevances de crédit-bail. Les impôts et taxes sont enregistrés comptablement dans
le compte 616.
Certaines précisions concernant les impôts et taxes comptabilisés figurent également dans le
CPC., notamment la charge de la taxe professionnelle de l’exercice qui est incluse dans le compte
6161.
C o n t r ô l e e t A u d i t F i s c a l 80
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Les frais de personnel reprennent d’une part les montants des salaires et traitements et
d’autres part celui des charges sociales. Ces éléments figurent comptablement dans le compte 617.
Les salaires versés à chaque salarié doivent être mentionnée sur la déclaration annuelle des
traitements et salaires déposée au titre de chaque année civile. Le total brut des salaires porté sur
cette déclaration doit être reporté sur le CPC de la liasse fiscale.
Les avantages en nature figurent quant à eux sur la déclaration annuelle des traitements et
salaires. Toutefois en la matière, le contrôleur doit s’attacher à identifier parmi les charges
d’éventuels avantages en nature dont la déclaration aurait été omise. Il doit en outre solliciter des
informations sur les compléments de rémunération mis en œuvre dans l’entité contrôlée, en
particulier les accords d’intéressement applicables, les plans d’actionnariat, ou tout autre accord ou
engagement conclu en faveur du personnel en général ou des dirigeants en particulier sur la politique
d’entreprise en matière de retraite complémentaire, en matière d’indemnité de départ, etc.
Enjeux fiscaux
Le contrôleur doit procéder en premier lieu par à l’identification des postes les plus
significatifs et les plus sensibles, c’est-à-dire ceux dont l’objet ou la nature pourrait permettre l’octroi
d’un avantage à une entreprise ou à une personne physique liée. Bien entendu, ces postes sensibles
varient selon l’organisation, la structure juridique et la taille de l’entité. Dans le cadre d’une
entreprise individuelle ou d’une PME détenue par des personnes physiques, le contrôleur doit être
attentif aux charges qui pourraient été supportées par l’entreprise dans l’intérêt de l’exploitant ou des
dirigeants.
Le vérificateur est amené à réintégrer toute charge non comptabilisée dans l’exercice de son
engagement. C’est là une obligation qui découle du principe de l’autonomie de chaque exercice fiscal
et qui empêche de transférer une charge d’un exercice à un autre. Normalement, la réintégration ainsi
opérée doit donner lieu à une correction symétrique qui consiste à réintégrer la charge dans les
C o n t r ô l e e t A u d i t F i s c a l 81
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Le contrôleur doit s’assurer que les charges déduites par l’entreprise sont justifiées dans leur
principe et leur montant. On rappel à ce titre que pour être déductibles, les charges doivent se traduire
par une diminution de l’actif, être exposé dans l’intérêt de l’exploitation, être inscrites en
comptabilité et avoir pour objet de faire face à des dépenses déductibles.
2. Intérêt de l’entreprise :
Le contrôleur doit s’assurer de l’existence d’une contrepartie et de son adéquation à ’avantage
reçu lorsque la charge se traduit par l’octroi d’un avantage.
L’administration fiscale ne peut réintégrer les sommes déduites par une entreprise,
conformément à une facture régulière, sur la seule circonstance que l’entreprise n’airait pas
suffisamment répondu a des demandes d’explications.
La comptabilisation d’une charge sous un poste erroné constitue une erreur comptable dont le
contribuable peut demander la rectification dès lors qu’il apporte la preuve de cette erreur.
Ainsi, lorsque des erreurs sont commises quant à l’affectation des dépenses engagées par
l’entreprise entre les postes des charges, de stocks ou d’immobilisations, l’administration fiscale peut
considérer qu’il s’agit non pas de décisions de gestion mais d’erreurs rectifiables dans les conditions
de droits commun.
En pratique, la pièce comptable la plus fréquemment utilisée pour justifier la dépense est bien
entendu la facture.
C o n t r ô l e e t A u d i t F i s c a l 82
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Ne sont pas déductibles du résultat fiscal les amendes, pénalités et majoration de toute
nature mises à la charge des entreprises pour infractions des dispositions législatives ou
réglementaires, notamment à celles commises en matière d’assiette des impôts et taxes, de
paiement tardif desdits impôts et taxes, de législation du travail, de réglementation de la
circulation et de contrôle des changes ou des prix ;
Ne sont pas déductibles du résultat fiscal qu’a concurrence de % de leur montant, les
dépenses afférentes aux charges visées à l’article du CGI ainsi que les dotations aux
amortissements relatives aux acquisitions d’immobilisations dont le montant facturé est
égal à dirhams et dont le règlement n’est pas justifié par chèque barré non
endossable, effet de commerce, moyen magnétique de paiement, virement bancaire ou par
procédé électronique ;
Ne sont pas déductibles du résultat fiscal, les montants des achats, des travaux et des
prestation de services non justifiés par une facture régulière ou toute autre pièce probante
établie au nom du contribuable comportant les renseignements prévues a l’article du
CGI.
La réintégration notifiée à ce titre par l’inspecteur des impôts à l’issue d’une vérification
fiscale ne devient définitive que si le contribuable ne parvient pas à compléter ses factures
par les renseignements manquants, au cours de la procédure prévue, selon le cas, à
l’article 22 ou 22 du CGI.
Ne sont pas déductibles du résultat fiscal, les montants des achats et prestations revêtant
un caractère de libéralité. (Ces montants concernent principalement les dépenses
personnelles, les pénalités… etc.) ;
Le contrôleur doit vérifier que ces dépenses ont été réintégrées sur le tableau de passage
du résultat net comptable au résultat fiscal.
C o n t r ô l e e t A u d i t F i s c a l 83
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Mais il peut être fait par sondage en fonction de l’importance de l’entreprise vérifiée, du degré
de son organisation et des possibilités d’évasion qu’elle peut exploiter. L’objectif poursuivi est
double : rechercher s’il n’y a pas majoration ou minoration de la charge correspondant à l’achat.
S’assurer que la taxe récupérée est bien facturée par des fournisseurs identifiés
à la TVA et qu’elle concerne bien des achats effectués par l’entreprise dans le
cadre de son activité.
Vérifier que les achats ultérieurement destinés à la production
d’immobilisations sont correctement transférés dans un poste
d’immobilisations par le crédit du compte 714 « immobilisation produite par
l’entreprise pour elle-même.
Vérifier en cas de retour de marchandises que la régularisation correspondante
a été effectuée au regard de la TVA (reprise de récupération) ;
Vérifier que les rabais, remises, escomptes, ristournes et autres réductions
n’ont pas été soumis à la TVA.
Tous les achats non destinés à être stockés figurant dans les comptes 611 et 612 doivent être
examinés par sondage, le contrôleur doit vérifier que les conditions générales de déductibilité de ces
achats effectués auprès d’entreprises liées. En effet, le compte 6 26 « achats de travaux, études et
prestations de service » peut notamment inclure la rémunération des services intragroupe dont
l’entreprise a bénéficié.
C o n t r ô l e e t A u d i t F i s c a l 84
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Redevances de crédit-bail
L’inspecteur vérificateur doit identifier les locations de voitures particulières et les opérations
de crédit-bail mobilisé portant sur de tels biens afin de s’assurer que les réintégrations requises ont
été effectuées.
Vérifier que l’entreprise réintègre la quote part non déductible des redevances
relatives aux voitures de personnes (fraction dépassant le plafond de 300 000,00 Dh).
S’assurer que les sommes versées en garantie ne sont pas portés en charges ;
S’assurer que les loyers payés concernent des locaux qui concourent à l’exploitation
ou qui sont accordés au personnel et que cet avantage est soumis à l’IR ;
Entretien et réparation
Les charges d’entretien et réparation sont normalement déductibles si elles ont pour seul objet
de maintenir les éléments de l’actif en bon état.
S’assurer que les dépenses qui peuvent augmenter la valeur des actifs immobilisés ne sont pas
comptabilisés en charges, mais immobilisés et amorties au même rythme des biens auxquels se
rattachent.
Les loyers versés dans le cadre du contrat de crédit-bail sont mentionnées dans le tableau 7 de
la liasse fiscale.
Primes d’assurance
S’assurer que ne sont pas déduites les primes d’assurance souscrites au profit de l’entreprise sur la tête
des dirigeants ;
C o n t r ô l e e t A u d i t F i s c a l 85
MODULE FISCALITE APPROFONDIE MASTER COMPTABILITE CONTROLE ET AUDIT
En matière de l’IS le vérificateur est tenu de s’assurer que les bénéficiaires ne soient pas des
patentables et les sommes versées ont fait l’objet de taxation à l’IR aux taux de 7 ou 3 % selon les
cas.
Ces dépenses sont en principe celles qui sont reportées sur la déclaration annuelle des
rémunérations versées à des tiers.
L’inspecteur doit s’assurer que l’entreprise s’est référée à la pratique habituellement suivie
par les entreprises pour des opérations analogues.
Etudes et recherches
Le vérificateur doit s’informer de la nature exacte des dépenses engagées. Si celles-ci ont la
nature de frais de développement, il faut vérifier l’option prise par l’entreprise sur le plan comptable
et s’assurer que le compte 6 a été servi conformément à cette option.
Si l’entreprise a opté pour l’immobilisation des frais de développement elle est tenue de se
conformer à cette option pour tous ces projets.
En matière de l’IS l’inspecteur vérificateur est tenu de s’assurer que ces dépenses ne sont pas
excessives et sont justifiées par l’activité de l’entreprise ;
Concernant la TVA il faut Vérifier que la taxe sur la valeur ajoutée afférente à ces dépenses
n’a pas été déduite.
Les dépenses de publicités sont déductibles, Toutefois, le vérificateur doit s’assurer que
l’entreprise qui supporte les dépenses se publicité est bien celle qui a vocation à percevoir les fruits
de cette publicité Les frais de réalisation de catalogues doivent être portés en charge constaté
d’avance lorsque les catalogues n’ont pas encore été distribués à la clôture de l’exercice suivant. Il en
est de même des échantillons qui n’ont pas été distribués à la clôture de l’exercice. Les mêmes
principes devraient s’appliquer aux frais de réalisation de films publicitaires.
C o n t r ô l e e t A u d i t F i s c a l 86
MODULE FISCALITE APPROFONDIE MASTER COMPTABILITE CONTROLE ET AUDIT
Cotisations et dons
Pour les dons, le vérificateur doit s’assurer qu’ils ont été déduits dans le respect des plafonds
réglementés, soit celui de deux pour mille (2 % 0) du chiffre d’affaires de l’exercice, aux œuvres
sociales des entreprises publiques ou privées, aux institutions autorisées par la loi qui les institue à
percevoir des dons.
S’assurer que l’entreprise tient valablement les registres prévus par la loi, en
l’occurrence le livre de paie, tenu dans le respect des prescriptions légales en vigueur
(préalablement visé par les services de l’inspection du travail) ;
S’assurer de la cohérence globale des chiffres comptabilisés, en rapprochant les
montants comptabilisés à ceux portés sur l’état annuel des salaires, aux déclarations de
la caisse nationale de sécurité sociale ;
En ce qui concerne l’IR le vérificateur est tenu de s’assurer que l’ensemble des rémunérations
accordées au personnel sont correctement soumis à l’IR, et fait l’objet des déclarations
correspondantes et apprécier la réalité des prestations de personnel :
Le contrôle de ce compte a pour objectif de s’assurer que les charges supportées par
l’entreprise concernent bien les besoins de l’entreprise, et aussi les conditions de leurs déductibilités
sont respectées. S’assurer que les intérêts déduits concernent bien des emprunts contractés pour
répondre aux besoins de financement de l’entreprise. Ainsi, sont à réintégrer les intérêts afférents aux
opérations non rattachées à l’exploitation ou ceux contractées pour les besoins personnels des
associés. Vérifier pour le cas des intérêts des comptes courants d’associés que les conditions requises
sont remplies :
C o n t r ô l e e t A u d i t F i s c a l 87
MODULE FISCALITE APPROFONDIE MASTER COMPTABILITE CONTROLE ET AUDIT
Sont souvent constituées des valeurs nettes d’amortissement des immobilisations cédées.
La vérification des écritures du compte consiste à s’assurer que les montants portés au compte sont
exacts et correctement calculés. Ainsi, le vérificateur est invité à rapprocher les valeurs des
immobilisations concernées avec les tableaux d’amortissements correspondants d’une part, et avec
les montants inscrits à l’état extra comptable des cessions de l’autre.
Les pénalités pour paiement tardif des impôts et taxes, les majorations de nature pour
infractions à la loi et aux règlements, notamment en matière d’assiette ;
Les amendes pénales et contraventions, en l’occurrence en matière d’impôts, de
législation de travail, de réglementation de la circulation et de contrôle des changes ou
des prix ;
Les rappels d’impôts déduits se rattachant à un impôt lui-même déductible (patente,
taxe d’édilité, taxe urbaine).
Les biens, produits, matières et services non utilisés pour les besoins de l’exploitation
Les immeubles et locaux non liés à l’exploitation ;
Les véhicules de transport de personnes, à l’exclusion de ceux utilisés pour les
besoins du transport public ou du transport collectif du personnel des entreprises ;
Les produits pétroliers non utilisé comme combustibles, matières premières ou agents
de fabrication à l’exclusion du gasoil utilisé pour les besoins d’exploitation des
véhicules de transport collectif routier ou ferroviaire des personnes et des
marchandises ainsi que le gasoil utilisé pour les besoins du transport routier des
C o n t r ô l e e t A u d i t F i s c a l 88
MODULE FISCALITE APPROFONDIE MASTER COMPTABILITE CONTROLE ET AUDIT
marchandises ainsi que le gasoil utilisé pour les besoins du transport routier des
marchandises par les assujettis pour leur compte et par leurs propres moyens.
Les achats et prestations revêtant un caractère de libérait ;
Les frais de mission, de réception ou de représentation ;
Les opérations énumérées à l’article -3°-b du CGI, a savoir les prestations de
services rendues par tout agent démarcheur ou courtier d’assurances à raison de
contrats apportés par lui à une entreprise d’assurances ;
Les opérations de vente et de livraison portant sur les produits, ouvrages et articles
visés à l’article du CGI, ce sont les livraisons et les boissons alcoolisées, sont
soumises à la TVA au tarif de 100 dirhams par hectolitre.
Les livraisons et les ventes de tous ouvrages ou articles, autres que les outils,
composés en tout ou en partie d’or, de latine ou d’argent sont soumises à la TVA fixée
à quatre dirhams par gamme d’or et de platine et à , dirhams par gamme d’argent ;
N’est déductibles qu’a concurrence de % de son montant, la taxe ayant grevé les
achats, travaux ou services dont le montant est égal ou supérieur à 10 000 dirhams et
dont le règlement n’est pas justifié par chèque barré non endossable, effet de
commerce, moyen magnétique de paiement, par virement bancaire ou par procédé
électronique.
L’inspecteur d’impôt dans ses travaux de vérification de TVA doit :
Vérifier l’apurement du solde de TVA déductible par rapport à la déclaration de TVA
du er mois ou du er trimestre de l’exercice suivant ;
S’assurer que le compte de TVA déductible apparaissant au bilan correspond au total
de la TVA sur les achats non réglés effectués à des fournisseurs soumis à la TVA.
La liasse fiscale
La balance générale
L’ETIC
Le chiffre d’affaire figure en tête du tableau 2 de la liasse fiscale, dont la présentation reprend
la ventilation prévue par le plan comptable entre, d’une part, les ventes de biens (ventes de
marchandises ou de produits) et, d’autre part, les présentations de services. En outre, la liasse fiscale
C o n t r ô l e e t A u d i t F i s c a l 89
MODULE FISCALITE APPROFONDIE MASTER COMPTABILITE CONTROLE ET AUDIT
fait apparaître la répartition du chiffre d’affaire entre les opérations réalisées au Maroc et celles qui
sont réalisées à l’étranger. La variation d’actif net est portée au compte 7 3 et est comprise dans le
résultat de l’exercice. La production immobilisée est enregistrée en produits pour son coût de
production (compte 7 ).Le comte transfert de charges (compte 73 ) permet d’annuler
techniquement les charges initialement constatées.
B. Enjeux fiscaux
Aux termes de l’article du CGI, les produits imposables sont constitués des produits
d’exploitation, des produits financiers et des produits non courants.
Ainsi, toute éventuelle intention de fraude, sera séduite par une dissimulation de ces produits
et qui pourra manifestement concerner toutes les rubriques, dont l’importance de chacune est en
fonction de la nature de l’activité de l’entreprise.
Le vérificateur en contrôlant ces comptes, est invité à faire preuve d’une exhaustivité
importante dans l’examen des écritures comptables et leur conformité avec les dispositions légales.
Aussi doit faire le bon choix de la méthode de vérification, la plus compatible avec l’importance et la
nature de l’activité de l’entreprise vérifiée et du degré de son organisation comptable.
Les ventes :
La vérification des ventes exige l’adoption d’une approche qui tient compte d’une manière
globale l’activité ou les activités de l’entreprise, sa taille, son organisation comptable et les règles de
facturation poursuivies…
En général, une vérification réussie du compte, implique l’usage combiné de deux principales
méthodes :
Une méthode se basant sur des investigations internes, par la vérification des pièces et des
écritures comptables de l’entreprise et leurs rapprochements aux divers comptes qui renseignent sur
les mouvements des flux ; ne méthode d’investigations externes, qui puise principalement dans des
données extra comptables.
C o n t r ô l e e t A u d i t F i s c a l 90
MODULE FISCALITE APPROFONDIE MASTER COMPTABILITE CONTROLE ET AUDIT
A priori, la vérification interne du compte des ventes doit s’intéresser au respect des
dispositions comptables et fiscales lors des enregistrements des écritures :
Les ventes sont comptabilisées à leurs montants hors la taxe sur la valeur ajoutée,
figurants sur les factures, mémoires ou situations des travaux, déduction faite des RRR
accordés ;
La règle de séparation des exercices est respectée. L’exercice de rattachement des
créances est celui au cours duquel intervient la livraison des biens ou l’achèvement des
travaux.
En cas de vente avec clause de « réserve de propriété», la livraison s’entend par la remise
matérielle du bien, puisque le bien cesse de faire partie des stocks de l’entreprise, et le bénéfice
correspondant est imposable sans qu’il y’a lieu d’attendre le transfert de propriété que ce type de
contrat diffère jusqu’au paiement intégral du prix par l’acquéreur ;
C o n t r ô l e e t A u d i t F i s c a l 91
MODULE FISCALITE APPROFONDIE MASTER COMPTABILITE CONTROLE ET AUDIT
De s’assurer que les RRR accordés après la facturation ont fait l’objet de la déclaration
des rémunérations versées aux tiers prévue par la loi ;
De s’assurer de l’absence de ventes en espèce qui portent sur un montant supérieur à 5
000,00 Dh ;
S’assurer que toutes les opérations taxables réalisées par l’entreprise ont été correctement
soumises à cette taxe, aux taux correspondants ;
S’assurer, au cas où l’entreprise réalise un chiffre d’affaires sans facturation de la TVA,
que toutes les formalités ont été respectées.
Notamment :
Le contrôle quantitatif
Il sert principalement pour les entreprises de négoce, qui procèdent à la revente des
marchandises en l’état sans leurs apporter des transformations. La méthode consiste à vérifier la
concordance des mouvements des produits commercialisés. Ainsi, le vérificateur s’assure de l’égalité
de l’équation suivante : Achats + Stock initial – Stock final = Ventes
C o n t r ô l e e t A u d i t F i s c a l 92
MODULE FISCALITE APPROFONDIE MASTER COMPTABILITE CONTROLE ET AUDIT
Le contrôle matière
Etre en possession d’un taux de chute ou de perte de fabrication qui soit proche le plus
possible de la réalité pour ne pas compromettre les résultats de la reconstitution de la production.
Souvent, ce taux est détenu, soit :
C o n t r ô l e e t A u d i t F i s c a l 93
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Les travaux réalisés par l’entreprise pour elle-même aboutissant à la production des
immobilisations, doivent être comptabilisés à leurs coûts de production et rattachés aux produits
imposables au même montant.
En matière de TVA, le vérificateur doit s’assurer que la production des immobilisations a été
soumise à cette taxe au taux correspondant à la nature du bien produit. Souvent ces productions
portent sur des travaux de construction immobilière soumise au taux de 14 %. Par ailleurs, la base de
taxation est égale au coût de revient exclusion faite de la valeur du terrain.
Enfin, le contrôle du compte doit s’intéresser aux cessions faites au personnel et les
prélèvements en nature de l’exploitant, qu’il faut comptabiliser en vente comme des livraisons à soi-
même.
Il s’agit des versements, faits généralement par des organismes publics (Etat, collectivités
locales…) pour compenser le besoin de financement de l’entreprise (cas des minoteries par exemple).
Le vérificateur doit s’assurer que :
Les subventions reçues ont été comptabilisées comme un élément de leur chiffre d’affaires
imposable de l’exercice ;
Que ces subventions ont été retenues pour le calcul de la cotisation minimale ; ont fait
l’objet d’une déclaration de la TVA au titre du mois de leur encaissement, tout en
considérant que les sommes reçues étant TTC (au taux de 20 %).
F. Les produits financiers
C o n t r ô l e e t A u d i t F i s c a l 94
MODULE FISCALITE APPROFONDIE MASTER COMPTABILITE CONTROLE ET AUDIT
C’est le résultat des opérations réalisées par l’entreprise avec les tiers. Leur contrôle est
réalisé dans la même logique que les autres produits, s’assurer de la régularité de leurs
enregistrements et leurs respects des règles fiscales applicables.
S’assurer, pour les titres de participation et assimilés ; bien que les revenus générés par
ces titres sont exonérés entre les mains de l’entreprise bénéficiaire, le vérificateur, est tout
de même, invité à s’assurer que ces produits ont été enregistrés en produits imposables et
donnent lieu à `application d’un abattement de 100 %, aussi bien au niveau de la base de
la cotisation minimale qu’au niveau du passage du résultat comptable au résultat fiscal ;
Si l’entreprise bénéficie de l’amortissement du capital d’une autre dont elle est
actionnaire, s’assurer que leur a été réservé le même traitement que celui des titres de
participation.
Pour les revenus des titres immobiliers autres que les titres d’actions qui ne sont pas
exonérés ; s’assure que ces produits ont subi une retenue à la source en matière de la
TPPRF au taux de 20 % et sont enregistrés à leurs montants bruts ;
S’agissant des prêts et avances financiers, consentis aux tiers, vérifier que leur
rémunération correspond aux conditions normales du marché ;
En cas de cession des valeurs mobilières, s’assurer que les profits des cessions ont été
inclus dans les produits d’exploitation, après vérification des abattements calculés et
prévus par la loi.
G. Les autres produits non courants
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