La nouvelle constitution de 2011 basée sur les principes de la bonne gouvernance et la

corrélation entre la responsabilité et la reddition des comptes constituent est considérée pour
le Maroc un choix stratégique qu’il faut l’adopter pour garantir la réussite de la modernisation
de l’administration publique. Dans ce même sens le Nouveau Management Public reste une
référence pour les administrations publiques à utiliser les méthodes et les outils issues du
secteur privé en vue de moderniser la fonction publique et de placer les citoyennes au centre
d’intérêt désormais considérés comme des clients en termes de consommation et comme des
actionnaires en termes de la fiscalité c’est pourquoi l’adoption de l’audit interne au sein des
collectivités territoriales devient actuellement une nécessité accrue.
Sur le plan pratique, les éléments de base du NMP ont montré des immenses insuffisances en
termes d’audit interne. L’approche basée sur le résultat est considérée comme principe capital
du NMP et sa réussite est conditionnée par l’efficacité des systèmes de contrôle à postériori
dont l’audit interne est indispensable. Le système de gestion axée sur les résultats montre que
le secteur public a une forte demande de vérification comme moyen important de
responsabilisation et gage de la qualité des informations diffusées.
Deuxièmement, l'efficacité attendue par les fonctionnaires de l'administration publique
dépend de l'existence d'un audit interne. Unegbu et Isa Kida (2011) ont confirmé que
l'existence d'un audit interne dans les institutions publiques peut contribuer à améliorer
l'efficacité et la bonne gestion, autrement la bonne gouvernance grâce auxquelles il peut
fournir une assurance raisonnable de la gestion globale ainsi par les différentes analyses des
risques faites par l’auditeur interne « conformité aux lois et réglementations en vigueur,
respect des délais, protection du patrimoine … ».
La régionalisation avancée au Maroc sert essentiellement à donner plus de pouvoir aux
autorités locales et d’une liberté d’action aux élus à travers une autonomie financière et
administrative, donc il s’avère donc indispensable que soient mis en place des moyens de
contrôle permettant d’une part d’orienter le comportement des dirigeants et d’autre part
d’évaluer leur performance.
La décentralisation politique est basée constitutionnellement sur la passation du pouvoir, elle
représente la forme de la décentralisation qui correspond le plus à un réel transfert de
responsabilité et au transfert de pouvoir. Grace à la décentralisation l’État centrale transfère le
pouvoir à d’autres organisations gouvernementales dotées d’un statut juridique et de frontières
géographiques reconnues. Les collectivités territoriales sont dirigées par des représentants
élus par le peuple et jouissent d’une grande autonomie de décision, c’est pourquoi l'audit
interne apparaît donc comme un outil important au niveau des collectivités territoriales au
Maroc, permettant de maîtriser les processus, d'optimiser les coûts de gestion et de minimiser
les risques en assurant les fonctions.
La forte demande des collectivités territoriales marocaines en matière d'audit interne se reflète
d'abord dans la tendance à aligner les organisations publiques sur les nouvelles normes de
gestion publique, ainsi que dans les dispositions de la nouvelle constitution marocaine de
2011.
En effet, ces transferts étatiques en faveurs des collectivités territoriales prouvent que des
mécanismes de contrôle doivent être intégrés au sein de chaque organisation décentralisée
(Renard, 2010), en effet le seul moyen de responsabiliser l’administration publique reste le
contrôle à posteriori « la vérification interne et l’audit interne » qui lui-même fait partie
intégrante de la nouvelle gestion publique (Bordet 2006).
Il est à noter également que le principe « accountability » est considéré comme l’épine dorsale
du NMP, selon lui le principe de la reddition des comptes représente l’intérêt de légitimer le
l’audit interne au sein des collectivités territoriales et de justifier les juteuses protestations de
l’audit interne.