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LE MILIEU INTERIEUR

Dr rouatbi sonia
Faculté de Médecine Ibn
EL Jazzar
Sonia.rouatbi@rns.tn
1. Introduction et Définitions
• Le milieu intérieur = Liquide extracellulaire (LEC)
C’est l’environnement interne de l’organisme dans
lequel vivent les cellules
• Liquides de l’organismes :
– Liquide à l’intérieur des cellules = Liquide intracellulaire (LIC)
– Liquide à l’extérieur des cellules = Liquide extracellulaire (LEC)

LEC = MILIEU INTERIEUR


• Homéostasie du milieu intérieur = constance du
LEC
• Grandeurs du milieu intérieur : stables (glycémie,
PA…)
• Mécanismes de régulation efficaces:
– Nerveux
– Endocriniens
• Boucle de régulation : rétrocontrôle négatif (fr) ou
positif
• Eléments de la boucle de régulations : 3 à 4
LES GRANDEURS HOMEOSTASIQUES
1/ La température centrale (37 ° C)
2/ Le pH (7,4)
3/ La glycémie (1g/l)
4/ La pression artérielle (120/80 mmHg)
5/ PaO2 (105mmHg), PaCO2 (40mmHg)
6/ La volémie (5 litres) ou 70ml/kg de poids
corporel
7/ L’osmolarité (300mOsm/l)

leurs valeurs doivent être stables pour la survie


des cellules
• Perturbations de l’homéostasie

– Dépassement des moyens de régulation


– Perturbation du fonctionnement des
systèmes de l’organisme
– Résultante = Maladies (HTA, Diabète…)
• Stabilité du milieu intérieur (homéostasie) est
une condition essentielle à la Vie, grâce à :

• équilibre hydrique
• équilibre électrolytique
• équilibre acido-basique
2. Compartiments liquidiens
de l’organisme
• Organisme = 2 compartiments (secteurs ou
volumes)
– Compartiment intracellulaire (28 litres)
– Compartiment extracellulaire (14 litres) = le
MILIEU INTERIEUR
– Secteur interstitiel (11 litres) : situé entre les cellules,
drainé par les vaisseaux lymphatiques
– Secteur vasculaire ou plasmatique (3 litres) : à
l’intérieur des vaisseaux sanguins, le véritable milieu
circulant
Remarque
• le liquide trans-cellulaire: les liquides
contenus dans les cavités (globes oculaires
et le liquide cérébro-spinal: LCR).
• Ce sont des liquides extra-cellulaires
spécialisés.
• Le volume de ces liquides trans-cellulaires
est de 1 à 2 litres.
3. Techniques de mesure des
compartiments liquidiens

• Substances utilisées : diffusent uniquement dans le


compartiment étudié
=
Traceurs

Compartiment mesuré = espace de diffusion du


traceur
3.1. Principe de mesure d’un compartiment par un
traceur
• Injection du traceur par voie intraveineuse
• Diffusion et dilution dans le compartiment ciblé
• Lorsque diffusion complète, la concentration (C ) du traceur
dans le compartiment ciblé est homogène
C=M/V
V = M/C
C : Concentration après diffusion
M: masse du traceur injectée
V: Volume du compartiment ou espace de diffusion
Les techniques de mesure par extrapolation des
volumes des compartiments hydriques
Basée sur la concentration dans un milieu homogène d’un traceur

C logC logC=logC0- kt
logC0

M = C0 x V Æ V = M/C0
(M = masse du traceur injectée, C0 = concentration au temps zéro,
V = volume de l’espace de diffusion).
• Si élimination rénale: corriger cette formule en
considérant la quantité excrétée (E) du traceur
pendant le temps d’équilibration

• Le calcul du volume de distribution devient alors :

V= (M-E) /C
3.2. Caractéristiques des traceurs

1. ne doivent pas présenter de toxicité pour l’organisme.


2. ne doivent pas induire des modifications du
fonctionnement et du métabolisme des tissus.
3. doivent diffuser uniquement dans le compartiment à
mesurer.
4. doivent être faiblement éliminées et/ou faiblement
métabolisées.
5. Et doivent être facilement mesurables.
Eau corporelle Volume extra-cellulaire Volume
totale plasmatique
Tritium (3H2O) ou Saccharides non Albumine
eau tritiée métabolisés tels l’inuline, radiomarquée
le sulfocyanante, le
bromure
Deutérium (2H2O) Sodium, chlore ou Bleu de
ou eau lourde bromure radioactifs méthylène, bleu
de Chicago, bleu
Evans
Antipyrine, urée, Sulfate Radio-
glucose érythrocytes
4. L’eau totale de l’organisme
• Traceurs utilisés :

Eau corporelle totale


Tritium (3H2O) ou eau tritiée
Deutérium (2H2O) ou eau lourde
Antipyrine, urée, glucose
.

Eau Totale
• 60% de la masse corporelle (adulte, ♂)
• Exemple : un individu de 21 ans de 70 kg l’eau totale
représente
42 kg ou 42 l
• Ce volume dépend de :
– Age : Chez les nouveaux nés l’eau totale peut
atteindre 75% de la masse corporelle
– Sexe
– La composition de l’organisme (surtout en tissu
graisseux)
– Des tissus: teneur en eau n’est pas la même :
– Cerveau : 80%
– Muscles : 75%
– Os : 40%
– Graisse : 30%
5. Compartiment extra-cellulaire (CEC)
5.1. Mesure : Traceurs qui ne diffusent pas dans CIC
Volume extra-cellulaire
Saccharides non métabolisés tels l’inuline, le
sulfocyanate, le bromure (Br82)

Sodium, chlore ou bromure radioactifs

ThioSulfate
CEC
• 20% du PC (14 litres) pour un adulte de 70Kg
• Ce compartiment est formé par 3 secteurs :
– vasculaires,
– interstitiel
– transcellulaire.
5.2. Secteur vasculaire ou plasmatique
a. Mesure :
• Volume de liquide contenu dans les vaisseaux sanguins
• Traceurs qui ne diffusent pas hors des vaisseaux
Volume plasmatique
Albumine radiomarquée à l’iode
Colorants : Bleu de méthylène, bleu de Chicago,
bleu Evans
Radio-érythrocytes (GR marqués)
• Les GR marqués : Volume sanguin total

Volume Sanguin Total


=
Volume Plasmatique / 1 – Hématocrite

Hématocrite (Ht) : proportion des cellules dans le sang


Plasma = phase liquide du sang
• Le liquide plasmatique représente 4 à 5 %
de la masse corporelle totale, soit 3 à 3,5
litres pour un adulte de 70 kg.
• Plasma = solution aqueuse obtenue par :
– Centrifugation du sang
– Sédimentation du sang
• Volume plasmatique = Volémie
b. Composition
• L’eau représente 90 à 93 % du poids plasmatique.

• Les substances dissoutes sont organiques et minérales.


• Les substances minérales et les ions dans le plasma chargés :
– positivement (cations)
– négativement (anions).

• Les principaux cations sont : Na+, K+, Ca++, Mg++, Fe+++.


• Les principaux anions sont : Cl-, HCO3-, HPO4--.
• Le mode d’expression des concentrations pour ces ions est le
mEq/l. Certains sont exprimés en g/l ou mg/l.
Substances organiques dans le Plasma…
• Protéines plasmatiques :
– Synthèse : foie
– Concentration des protéines = Protidémie = 70g/l de plasma
– Plusieurs types :
– Albumine : rôles de:
– stockage des AA
– Transporteur
– Tampon sanguin (EAB)
– Globulines :
– ß et α1 et α2 globulines : transporteurs ou activité enzymatique
– Gamma globulines = AC (Ig A, G, M, E)
– Fibrinogène : la coagulation
• Après injection d’une quantité connue (M) d’une
substance X, il est possible de mesurer la
concentration de cette substance dans le
compartiment (C) et d’en déduire le volume de
distribution (V)

V= (M-E) /C
V= (2,5-0,4)/0,05
V= 42L
• Protéines ont un PM élevé o ne traversent pas la
paroi capillaire
• Ces protéines sont responsable de la pression
oncotique dans le plasma (≈ 25mmHg)
• Protéines sont chargées négativement
• Les protéines jouent un rôle important dans les
échanges entre compartiments
• En biologie clinique : électrophorèse des
protéines
• Glucides
– Concentration plasmatique = Glycémie = 1 g/l à jeun
– Glucose = le sucre le plus abondant
– Hyperglycémie : Diabète sucré
– Hypoglycémie
• Lipides
– Concentration plasmatique = 7 g/l dans le plasma, existe
sous plusieurs formes :
– Cholestérol : 1,5 à 2,5 g/l
– Triglycérides : 1 g/l
– Ac Gras libres : 0,1 à O,2 g/l
– Phospholipides : 1,5 à 2,5 g/l
Autres substances organiques dans le Plasma…
• Urée:
– Synthèse : produit du catabolisme azoté
– Concentration = 0,3 à 0,35g/l de plasma
– Excrétion rénale, si Cc↑ insuffisance rénale

• Créatinine :
– Créatininemie : Concentration plasmatique 9 à 11 mg/l
– Clairance de la créatinine
– Produit de dégradation de la créatine au niveau des cellules musculaires

• Acide urique
– Produit de dégradation des bases puriques
– Concentration plasmatique = 50mg/l
– Goutte
• AA libres :
– Alanine et glutamine : les plus abondants
– Concentration à 0,5 g/l
• Ammoniac = 1 à 2 mg/l
• Bilirubine =
– Produit de dégradation de l’hémoglobine des GR
– Bilirubine conjuguée à des protéines : concentration
faible < 0,5 mg/l
– Bilirubine libre : 6 mg/l
Les substances minérales et les ions dans le plasma

RAPPEL
RAPPEL
Les substances minérales et les ions dans le plasma
Anions mg/l mEq/l Cations mg/l mEq/l

Cl- 3600 101,5 Na+ 3260 142


HCO3- 1500 24,5 K+ 190 4,8
PO4-- 100 1,9 Ca++ 100 5
SO4-- 50 1 Mg++ 21 1,8
Protéines 72000 15 Fe++ 1 0,05
Ac.organique 270 5 Zn++ 3 0,09

Autres 5 Cu++ 1 0,03


TOTAL 154 154

L’avantage de l’expression en mEq/l : montrer la neutralité du plasma


• La composition en Na+ du plasma est utilisée pour
calculer approximativement l’osmolarité plasmatique :
– Osmolarité : 300 ± 10 mosm/l.
– Osmolalité = 290 ± 5 mOsmol/Kg

Osmolarité calculée
=
2 (Na+ + K+) + glucose + urée

Osmolalité = 2 (Na+)
Osmolarité augmentée = déshydratation

Osmolarité diminuée = hyperhydratation


• Il existe d’autres ions dans le plasma :

– H+ et HCO3- : EAB
– le Ca++ (100 mg/l): muscle, transmission nv* et coagulation
– le Fe++ : Hémoglobine
– les gaz dissous : O2, CO2 et N2

• Exploration = Ionogramme sanguin et Gaz du sang


Remarque !!!
Le sang Total = Plasma + éléments figurés
• GR ou érythrocytes ou hématies:
– transport d’O2
– 4,5 à 5 millions/mm3
– Hémoglobine (Hb) : 4 chaines polypeptidiques+ 4hèmes +4Fer(Fe2+ )
– Fabriqués dans moelle osseuse (MO)
– Éléments essentiels pour la synthèse GR :
– Fer ( si déficit : ANEMIE FERRIPRIVE)
– Vit B12 et facteur intrinsèque (si déficit : ANEMIE MACROCYTAIRE ou
MEGALOBLASTIQUE)
– Enz G6PD ( si déficit : ANEMIE HEMOLYTIQUE)
– Durée de vie =100 à 120j
– Destruction au niveau : MO, rate et foie , hémolyse physiologique (Hb en
bilirubine)
• Globules blanc ou Leucocytes: 2 groupes
• 7000 à 8000 GB/mm3 de sang
• Polynucléaires (65%)
– Neutrophiles 62%
– Eosinophiles 2%
– Basophiles 1%

• Mononucléaires (35%)
– Lymphocytes 30%
– Monocytes 5%

• Rôle essentiel : défense


• Plaquettes ou thrombocytes
Volume Sanguin Total
=
Volume Plasmatique / 1 – Hématocrite
5.3. Secteur interstitiel

• Mesuré indirectement

Volume Interstitiel
=
Volume extracellulaire – Volume plasmatique

• 15,5% PC soit 11 litres (70Kg)


• Toutes les cellules baignent dans liquide interstitiel
(LI)
• LI = LYMPHE interstitielle
• Drainage par canaux lymphatiques (sens unique)
• Circulation lymphatique vers canal thoracique
(veine sous Clavière)
• Composition: difficile à déterminer
• ULTRA-FILTRAT du plasma : même composition que
plasma sauf protéines (0,5 à 2 g/l)
5.4. L’eau trans-cellulaire

• Difficile à mesurer
• L’eau située dans des cavités : tube digestif, LCR,
synoviale, péricardique, oculaire, oreille interne
• Elle est entourée par un épithélium
• Volume faible : 1,5 à 2 litres
5.6. Le compartiment intracellulaire

• Mesuré indirectement:

Volume d’eau intra-cellulaire


=
Volume d’eau totale - volume extra-cellulaire
• 40% PC soit 28 litres ( 70Kg)
• Composition variable en fonction des tissus,
toutefois le CIC est:
– Riche en K+, en phosphate
– Pauvre en Cl- et Na+

• L’urée à la même cc que dans LEC (diffuse


librement)
Osmolarité du LIC surtout due aux sels de potassium
Légèrement supérieur à celle du LEC
À cause de la concentration élevée des protéines intra-cellulaires
3. Echanges hydriques
entre compartiments
3.1. Secteurs extra- et intracellulaires
• L’eau diffuse librement à travers les membranes cellulaires et les parois
capillaires en obéissant aux lois de l’osmose.
• Osmose : diffusion de l’eau au travers d’une membrane semi-perméable
de la solution la moins concentrée (hypotonique) vers la solution la plus
concentrée (milieu dont l’osmolarité est la plus élevée = hypertonique).
• Particules osmotiquement actives : particules libres ne diffusant pas à
travers une membrane et donc entraînant un déplacement d’eau
exercent une pression osmotique :
– Na +++
– Chlorures
– Bicarbonate
• Les mouvements de l'eau et des substances dissoutes entre
les différents compartiments de l'organisme sont régis
essentiellement par les gradients de pressions et de
concentrations
• La membrane cellulaire est quasiment semi-perméable:
perméable à l’eau mais peu ou pas aux électrolytes et pas
aux grosses molécules en solution.
• Les électrolytes utilisent des pores, des canaux ou des
transporteurs (ex : Na/K ATPase) pour franchir les membranes
cellulaires
Perméabilité à la Paroi capillaire Membrane cellulaire
substance
EAU Très perméable (pores de Perméable
40 Armstrong (A) +
aquaporines)
Substances liposolubles Perméable Perméable
(CO2)
Substances dissoutes Très perméable pour les Moyennement
(hydrosolubles) : ions, molécules de diamètre < perméable
sucre, acides aminés 40A Perméable pour les Moyennement
autres Perméable (>40A) (via
transporteurs
spécifiques)
Protéines Imperméable (même si Imperméable
une petite partie passe par
pinocytose)
Le Na+ est le déterminant majeur de
l’osmolarité extra-cellulaire
Le K+ est le déterminant majeur de
l’osmolarité intra-cellulaire
La pompe Na+/K+ATPase : maintient la répartition
de ces deux ions /membrane cellulaire
Si l’osmolarité EC augmente (hypertonique)
Déshydratation intra-cellulaire

H2O CEC

CIC
Si l’osmolarité EC diminue (hypotonique)
hyperhydratation intracellulaire

H2O CEC

CIC
En Résumé…
x Les mouvements d’eau entre les compartiments
intracellulaire et extracellulaire dépendent de la
tonicité d’un compartiment par rapport à l’autre.
x La natrémie est le déterminant principal de la
tonicité extracellulaire.
x La natrémie détermine donc les mouvements d’eau
entre les secteurs intracellulaire et extracellulaire.
x La natrémie est ainsi le reflet de l’hydratation
intracellulaire en dehors de toute pathologie.
• Toute variation de l’osmolarité est corrigée par un
mouvement d’eau.
• Une augmentation de la natrémie entraine une
sortie d’eau de la cellule vers le plasma →
déshydratation intracellulaire.
• une baisse de Na+ → baisse tonicité →
hyperhydratation intracellulaire
• La mesure de la natrémie nous renseigne sur
l’état d’hydratation intracellulaire
ATTENTION LES PIEGES!!!!
• Hypernatrémie = Toujours une hypertonicité
• Hyponatrémie pas Toujours une hypotonicité :
– Cas d’hyperprotidémie : Po augmentée ,
– appel d’eau sans soluté du LI
– Pseudo-hyponatrémie isotonique avec volume IC normal
– Cas d’une hyperglycémie : Natrémie abaissée
– Tonicité plasmatique augmentée
– Fausse hyponatrémie avec une déshydratation intracellulaire
Application thérapeutique

• Injection de solutés hypertoniques en cas de :


– Choc hémorragique
– Hypertension intracrânienne

Solutions hypertoniques : sérum salé


hypertonique, mannitol hypertonique
3.2. Echanges entre plasma et secteur interstitiel

a. Mécanisme des échanges (LOI de STARLING)

• Echanges à travers la membrane capillaire : eau +


solutés
• Echanges se fait grâce à la loi de Starling
• La pression donnant le sens du flux d’eau est la
résultante entre des pressions hydrostatiques (Pc) et
oncotiques (Po) qui s’opposent : pression efficace de
filtration : PEF ou pression nette de filtration
Pression Efficace de Filtration : PEF

PEF = (Pc – Pi) – (Pop – Poi)

Pc: pressions hydrostatiques capillaire (35 à 17 mmHg)


Pi: pressions hydrostatiques interstitielle (0mmHg)
Pop (Po ou π dans certains livres): pression oncotique
plasmatique (25 mmHg)
Poi: pression oncotique interstitielle (Poi négligeable
1mmHg).
- Au niveau du capillaire artériel (première moitié du
capillaire) ,
- Pc > Pi+ Pop (environ 10 mmHg) : il existe un mouvement
d’eau du secteur intravasculaire vers l’interstitium
(phénomène de filtration).
- Au niveau du capillaire veineux (Dans la 2ème moitié
du capillaire) la Pc diminue :
- Pc< Pi+ Pop, ce qui crée un mouvement d’eau en sens
inverse, de l’interstitium vers le secteur intravasculaire
(phénomène de réabsorption).
- Le bilan de ces mouvements est positif en faveur du
secteur interstitiel.
PEF = Gradient de Pression
• Po = constante au niveau pôles artériel et veineux =
25mmHg
• Pc :
– Au niveau pôle artériel du capillaire : Pc= 35mmHg
– Au niveau pôle veineux du capillaire : Pc = 17mmHg
• Ainsi :
– Au niveau pôle artériel du capillaire : PEF = +10mmHg
(FILTRATION)
– Au niveau pôle veineux du capillaire : Pc = -8mmHg
(REABSORPTION)
- En 24h, 20 litres d'eau filtrent des capillaires à leur
pôle artériel et 18 litres seulement sont réabsorbés
au niveau du pôle veineux.

- La différence (2 litres de lymphe) quitte le secteur


interstitiel par les capillaires lymphatiques.

- Elle est drainée par les vaisseaux lymphatiques


vers le système vasculaire
P (mmHg) Schéma de Starling

Pc35 mmHg

Po 25mmHg

Pc17 mmHg
PEF+ : Filtration PEF- : Réabsorption

Capillaire
4. Réponse aux
modifications de pression
4.1. Augmentation de la Pression hydrostatique
capillaire
• Causes : vasodilatation des artérioles ou
élévation Pression veineuse
• Conséquences :
– Filtration ↑ : ↑ volume du LI
– Compensation : L’↑ de la Pression hydrostatique
interstitielle (Pi) qui limite la FILTRATION et augmente
le débit lymphatique
– Si ↑ Pi est importante : apparition Œdèmes
Œdèmes
4.2. Diminution de la Pression oncotique plasmatique

• Causes : pertes rénales d’albumine, ou défaut de


synthèse de protéines par le foie
• Conséquences :
– Po↓ (si Albuminemie< 15-20g/l)
– d’où ↑ volume interstitiel : apparition des œdèmes.
Œdèmes de type mécanique

• Augmentation de la Pression hydrostatique capillaire


• Diminution de la Pression oncotique plasmatique
• Obstruction des vaisseaux lymphatiques :
Lymphoedème
4.3. Augmentation de la perméabilité capillaire
aux protéines
• Phénomène inflammatoire (histamine)
• ↑ perméabilité capillaire
• Égalisation des pressions oncotiques plasmatique et
interstitielle
• PEF ↑ : passage net d’eau et de soluté vers secteur
interstitiel
OEDEME INFLAMMATOIRE OU
LESIONNEL
Remarque :Régulation de la volémie
• Phénomènes passifs = Loi de Starling
• Loi de Starling = le flux d’eau le long des capillaires en
fonction des Ph et Po
• Echanges d’eau = régulation passive de la volémie

Système de mise en jeu rapide


mais transitoire
5. Régulation de la
volémie
5.1. Entrées quotidiennes d’eau

• L’eau entre dans l’organisme de deux façons :


• Exogène : Ingestion sous forme de liquides ou d’eau des
aliments : 2100 ml/24h
• Endogène : Synthèse dans l’organisme suite à l’oxydation des
glucides : 200ml/24h
• Au total les entrées d’eau sont de 2300ml/ 24h.
• Ces entrées sont variables d’un sujet à un autre et
d’un jour à l’autre chez le même sujet en fonction :

– du climat,
– des habitudes
– et de l’activité physique.
5.2. Pertes quotidiennes d’eau

• Pertes insensibles (700ml/24h). Ce sont des pertes dont


nous ne sommes pas conscients et qui ont lieu en
permanence

– l’évaporation d’eau dans les voies aériennes (300 à 400ml/24h)


– par diffusion à travers la peau indépendamment de la sudation
(300 à 400ml/24h): perte freinée par la couche cornée de la
peau riche en cholestérol.
Remarque

• En cas de brûlures:
• la couche cornée est détruite,
• l’évaporation d’eau est multipliée par 10

Déshydratation
• Pertes d’eau par la sueur (100ml/24h).
– Variable selon l’activité physique et l’environnement.
– Ces pertes peuvent atteindre 1 à 2 litre/24h par temps
chaud ou en cas d’activité physique.

• Pertes d’eau par les fèces (100ml/24h). Ces pertes
peuvent augmenter en cas de diarrhée.
• Pertes d’eau par les reins:

– Les reins : ajuster l’excrétion des substances dissoutes et


d’eau en fonction des besoins.

– Ainsi, le volume quotidien d’urine peut aller de 0,5l/24h à


20l/24h.
Les sorties d’eau et de sel sont en
équilibre stricte avec les entrées
grâce à la régulation des sorties
rénale
5.3. Balance sodée

• Entrées de Na+: Alimentaires (10,5g)


– Souvent supérieurs aux besoins de l’organisme
• Pertes de Na+ :
– rénale (10g),
– digestive (0,25g)
– sudorale (0,25g)
• Elimination rénale :
– régulation fine de la balance sodée
– Variable en fonction besoins
5.4. Régulation de l’équilibre hydro-électrolytique
(Volémie)

• Régulation passive
• Régulation active
• Rôle du rein
• Phénomènes passifs = Loi de Starling
• Loi de Starling = le flux d’eau le long des capillaires en
fonction des Ph et Po
• Echanges d’eau = régulation passive de la volémie

Système de mise en jeu rapide


mais transitoire
• Phénomènes actifs = systèmes neuro-hormonaux

– Système nerveux sympathique : volémie ↓


– Hormone anti-diurétique (ADH) : osmolarité ↑ ou
volémie ↓
– Système rénine angiotensine- aldostérone (SRAA):
volémie ↓
– Peptides natriurétique (FAN): volémie ↑
- Le centre de la Soif

• La soif est augmentée si :


– ↑ Osmolarité
– ↓ Volume sanguin
• Quand l’osmolarité plasmatique > 290 mosm/kg, le
centre de la soif est activé ce qui provoque la prise
de boisson.
HEMORRAGIE
HYPOVOLEMIE p Perfusion
HYPOTENSION tissulaire

Libération
Activation Rénine
Sympathique

TENSION Angiotensine II
ARTERIELLE Vasoconstriction
NORMALE
Aldostérone

VOLEMIE Rétention Na+


NORMALE Rétention eau
HEMORRAGIE
HYPOVOLEMIE Hypothalamus
HYPOTENSION

ADH

Rétention
d’eau

VOLEMIE
NORMALE
HYPERVOLEMIE

↑ Pression intra-cardiaque
↑ volume intra-auriculaire

↑ FAN

Vasodilatation Natriurèse
Diurèse

Volémie Normale
6. Différents types de
perturbations de l'équilibre
hydro-électrolytique
6.1.Troubles de l’hydratation cellulaire :

• Hyponatrémie, hyperhydratation cellulaire :

– L’hyperhydratation cellulaire implique l’existence


d’une hyponatrémie (< 135 mmol/l) avec une hypo-
osmolalité efficace (< 280 mOsm/Kg d’eau)

– Ingestion continue d’eau ou perfusion de solutés


hypotoniques
• Hypernatrémie, déshydratation cellulaire :

– La déshydratation cellulaire est définie par le transfert


d’eau des cellules vers le secteur extra-cellulaire

– Cause : une hypernatrémie > 145 mmol/ avec une


osmolalité plasmatique efficace > 300 mOsm/Kg
d’eau

– Origine rénale : diabète insipide


6.2.Troubles de l’hydratation extracellulaire :

– Hyperhydratation extra-cellulaire : états


œdémateux

– Les états œdémateux généralisés traduisent


l’expansion du secteur interstitiel extravasculaire.
– Causes: Insuffisance cardiaque, syndrome
néphrotique
–Déshydratation extra-cellulaire :

– La ↓ du volume du CEC avec


conservation de l’isotonie (natrémie
normale)
→ définit la déshydratation extra-cellulaire
isolée.
Les principales causes de déshydratation extra-cellulaire

Cause extra-rénales
Pertes digestives : vomissements, diarrhées
Pertes sudorales : fièvre, mucoviscidose

Causes rénales
Insuffisance rénale avec pertes obligatoires de sodium
Diurétiques
7. Exploration des
compartiments liquidiens
• Poids : la surveillance du poids (chez le nourrisson)

• Aspect de la peau et des muqueuses : information sur


le type de perturbations hydriques :

– Déshydratation extra-cellulaire : pli cutané, hypotonie des


globes oculaires, pouls rapide et faible
– Déshydratation cellulaire : sécheresse de la langue et des
muqueuses, soif, signes neurologiques
• Ionogramme sanguin et urinaire

• protidémie, hématocrite (recherche de signes


d’hémoconcentration ou hémodilution)

• Epreuves de charge hydrique et de restriction


hydrique

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