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Sommaire

Transcription Session 1 : Envie ....................................................................................................................4


Les témoignages................................................................................................................................................15
Transcription Session 2 : Idée ....................................................................................................................26
Les témoignages................................................................................................................................................35
Transcription Session 3 : Plan d'action...................................................................................................45
Les témoignages................................................................................................................................................54
Transcription Session 4 : Révélation .......................................................................................................64
Les témoignages................................................................................................................................................74
A propos d'Antonella ......................................................................................................................................85

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Transcription Session 1 : Envie

Bonjour et bienvenue dans votre coffret révélations d'entrepreneurs, révélation


d'entrepreneuriat.

On est ensemble pour quatre sessions qui vont nous permettre de valider votre envie
d'entreprendre votre idée d'entreprise, votre plan d'action pour que ça marche et puis je
vous confie également dans la dernière session tout ce que vous devez absolument savoir et
que personne ne vous dira jamais ailleurs.

Allez, on est parti pour la première session, on va donc parler de l'envie d'entreprendre et
comment faire pour être au clair avec votre envie d'entreprendre. Vous salarié : est-ce que
finalement ça vaut le coup, est ce que votre envie est suffisamment solide, est-ce que ça
vaut le coup à avancer sur ce chemin ? C'est ce qu'on va savoir en trois temps.

On va parler premièrement des ressorts habituels de la motivation, on verra ensuite ce qui


sont les freins les plus classiques à l'envie d'entreprendre et puis je vous confierai, je vous
révélerai ce qu'il y a de l'autre côté du rideau quand on a démarré quand on est
entrepreneur.

Quand on est entrepreneur qu'on comprend véritablement ce qui constitue le véritable


socle, la véritable fondation d'une bonne envie d'entreprendre.
Je vais vous expliquer ça tout de suite, maintenant.

Alors, avant puisque c'est la première session, je vous explique comment ça fonctionne.
Dans chacune de ces sessions, vous allez à chaque fois avoir une vidéo comme celle que vous
avez lancée à l'instant. En dessous de cette vidéo, vous avez la transcription écrite de cette
conférence de manière à pouvoir la relire plus tard. Ensuite vous avez systématiquement un
quizz qui va vous permettre à chaque fois de vous situer, de vous évaluer, de voir où vous en
êtes personnellement. Je vous ai ensuite préparé un patchwork de citation inspirante à
imprimer que j’ai appelé livret d’inspiration, vous pouvez coller les images qui vous inspirent
sur votre bureau, sur votre frigo, là où vous voulez. Ce livret va vous permettre de continuer
le travail entre les sessions parce qu'en fait il y a à la fois :
- ce que je vais vous expliquer maintenant,
- et puis il y a à la fois ce qui va se passer à l'intérieur de vous suite à tout ce que je vais vous
apporter comme nouveaux éléments de réflexion.
Les citations inspirantes et les choses de ce type-là vont vous aider à mûrir le sujet.

Pourquoi ai-je appelé ce coffret “révélation d'entrepreneur, révélation d'entrepreneuriat”?


En fait, moi je m'occupe essentiellement de vous révéler les choses importantes sur
l'entrepreneuriat mais je vous ai également concocté, préparé toute une série de
témoignages d'entrepreneurs aguerris - qui ont une solide expérience de plus 5 à 10 ans
pour la majeure partie - et qui vont sur chacune de ces sessions illustrer mes propos, en tout
cas compléter mon discours d'entrepreneuse. Je suis entrepreneuse depuis 2007 mais mes

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propos ont toujours besoin d'être enrichis de nouveaux témoignages, de nouvelles visions
qui vous permettront de valider, conforter ou infirmer votre décision d’entreprendre.

Avant de démarrer, je me présente pour ceux qui ne me connaissent pas encore, je


m'appelle Antonella Viland, je suis fondatrice du programme « Entreprendre en sécurité de
Macreationdentreprise.fr », et j'accompagne des hommes et des femmes à créer l'entreprise
qui va avec la vie de leur rêve depuis 2005.

C'est mon métier, c'est ma passion, et j'espère bien vous faire partager tout le plaisir que j'ai
à réaliser bien mon métier avec ces quatre sessions qu'on va avoir ensemble dans ce coffret
“révélation d'entrepreneur, révélation d'entrepreneuriat”.

Alors, c'est parti, pour cette première session, “Valider son envie d'entreprendre” ! On
commence avec les ressorts habituels de la motivation. Finalement, quand on a l'envie
d'entreprendre, qu'est ce qui fait qu'habituellement, la plupart des salariés ont cette envie
d'entreprendre ?
Evidemment de temps en temps, heureusement, il y a tout simplement une idée qui nous
transporte, ou une opportunité qu'on voit se présenter et qui nous fait dire “il faut que j'y
aille, c'est maintenant, c'est mon heure”. C'est vrai tout ça, mais il faut quand même aussi
être honnête : dans plus de trois cas sur quatre, le déclic du démarrage, du montage du
projet n'est pas un déclic qui est le fruit uniquement de cette envie pour le projet, mais qui
est plutôt le fruit du rejet de notre quotidien actuel, de notre quotidien de salarié.

Moi aussi, j'étais salariée avant d'être entrepreneur, donc, je sais ce que c'est. Alors ça veut
dire quoi ? Ça veut dire que oui, ça existe “l'entrepreneuriat contraint”, que le déclic entre
entrepreneurial arrive souvent parce que finalement on n'est pas heureux au travail.

On n'est pas heureux au travail, donc c'est une forme de souffrance au travail. Dans cette
forme de souffrance au travail, j'ai envie d'évoquer avec vous rapidement les cinq points qui
pêchent.

Il y a le problème de manque de reconnaissance, le problème de manque de joie et de sens,


le problème de manque de liberté et d'autonomie, le problème de manque d'argent que le
travail nous offre, (ou ne nous offre pas justement ?!) et puis le manque de sécurité qu'on a
dans notre emploi. Ça c'est les cinq points clés, je vais étayer avec vous de quelques phrases
chaque aspects de manière à voir si ça fait écho ou pas chez vous.

Le but de cette section, finalement, c'est à la fois d'évoquer ce qui fait le déclic majeur de la
plupart des entrepreneurs, mais c'est aussi de dresser en filigrane le portrait inversé de ce
que vous ne vivrez pas quand vous serez un entrepreneur.

Donc, finalement ce que je cite comme souffrance du salarié ce sont des aspects qu'on ne
retrouvera pas du côté d'entrepreneur si on monte le projet tel que je voulais vous inviter à
monter.

Alors, c'est parti, qu'est ce qu'on veut dire quand on parle de manque de reconnaissance ?

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Je pense que le sujet est assez clair, en tout cas, naturellement, on voit bien ce que cela veut
dire. Mais je crois que c'est un peu un comble finalement de parler de ce problème de
manque de reconnaissance alors qu’aujourd'hui on parle de plus en plus de bonheur au
travail, à l’époque où on a publié des indicateurs mondiaux comme le bonheur intérieur
brut.(BIB)

On est vraiment dans une société qui est passée dans l’ère des loisirs, qui a évoluée et qui se
penche de plus en plus vers le développement personnel et l'épanouissement personnel et
qui pour autant offre une situation déplorable aux salariés avec énormément de cas de
figure où on se sent mal parce qu'on ne se sent pas reconnu au boulot.

Alors pourquoi est-ce que ça se passe comme ça ? En tout cas sur notre marché
francophone, ce qu'on sait, ce qu'on peut observer, c'est qu'on a quand même un système
qui est hyper compétitif, hyper concurrentiel, ce qui amène les managers à être d'autant
plus stressés.

Un manager stressé n'est pas forcément un manager qui va prendre du temps pour féliciter
ses équipes pour vous dire "ouais c'est super génial c'est que tu as fait" ou tout simplement
"je suis content que tu l'ais fait" ou "merci de l'avoir fait dans le délai".

Et puis il faut voir aussi qu'on a les travers de notre culture et on a encore une vision où le
manager est quand même plutôt un supérieur expert... au lieu d'être un collaborateur qui a
la fonction de manager ! Et ça amène comme vice, comme conséquence, que ce
management exercé sur notre marché français est toujours avec une vision très autoritaire
et très pyramidale et ça laisse à penser malheureusement, maladroitement à beaucoup de
managers que finalement le fait de valoriser ses équipes les amènerait à se rabaisser eux
mêmes.

Ce qui est évidement, on est bien d'accord, une erreur importante. Mais la conséquence est
là : quand on est salarié, on est démotivé et c'est un des facteurs clés qui nous amène à dire
“ et si finalement j'entreprenais ? et pourquoi pas moi ?”

> Donc oui, c'est normal si vous vivez dans ce cas de figure là d’avoir l'envie d'entreprendre.

Après le manque de joie, le manque de sens

Le manque de joie, le manque de sens au quotidien c'est vraiment quelque chose aussi
d’important. D'ailleurs je vais citer trois mots qui sont importants : Le « Burn out », le «
Bore-out » et le « Brown out ». Si vous n'en avez jamais entendu parler, ça va vraiment vous
expliquer le sujet.

On a au départ le « Burn out » qui consiste à tout simplement à se brûler au travail parce
qu'on fait un excès d'investissement, on travaille trop, on est cramé : c'est le « Burn out ».

On a le « Bore-out » qui lui correspond à la situation où l'employeur ne vous donne pas


suffisamment du travail. On est placardisé : ça amène à un état de dépression très
rapidement, on a un manque de joie très claire. Donc c'est le « Bore-out ».

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Et puis, on a aussi le « Brown out », comme marron, « Brown out », et là ça veut dire quoi, ça
veut dire tout simplement que les missions qu'on nous confie, les tâches qu'on nous confie
semblent complètement absurdes : il y a donc un vide de sens par rapport à ce qu'on fait et
cela amène évidemment à une situation de stress, de dépression et à un déclic en faveur
d'un rebond extérieur et de “pourquoi pas ? et si moi aussi je faisais quelque chose ? parce
que quand je vois ce que mon patron me fait faire, je pense que je peux faire nettement
mieux !” . Et c'est surement justifié.

Après le manque de liberté, le manque d'autonomie

Ça aussi, ça fait partie des critères, du top des critères qui vous poussent à entreprendre, qui
nous pousse tous à entreprendre. Parce que quand on entreprend, on est libre. J'y
reviendrais.

Et vous verrez dans les témoignages, on y reviendra. En tous cas, ce qui est sûr c'est que
cette liberté, cette autonomie est cruciale si vous voulez rester en vie et je vais juste prendre
un exemple en 1O secondes.

C'est l'exemple relaté dans une étude qui était menée dans une maison de retraite. On avait
divisé la maison de retraite en deux parties. Il y avait d'un côté d'un couloir, les retraités qui
pouvaient choisir leur menu de midi, choisir d'avoir une plante ou pas de plante, choisir leurs
activités quotidiennes, et de l'autre côté du couloir, tous les autres résidents de la maison de
retraite n'avaient pas le choix. Il devait manger ce qu'on leur proposait, on leur imposait ou
pas une plante dans leur chambre et on leur imposait les activités quotidiennes.

Le taux de survie à trois ans des retraités qui n'avaient pas d'autonomie, qui n'avaient pas de
liberté était drastiquement inférieur, c'était au minimum deux fois plus de décès d'un côté
par rapport l'autre.

Donc on a besoin d'être acteur de sa vie si on veut rester en vie, si on veut tout simplement
être heureux. Et c'est bien évidemment ce qu'on recherche tous avec l'entrepreneuriat ou
sans l'entrepreneuriat d’ailleurs : être heureux, n’est-ce pas ?

Le manque d’argent

Le manque d'argent c'est aussi une problématique cruelle des salariés parce qu'on a le
sentiment d’une part de ne pas être reconnu en tant qu'humain dans son job et d’autre part
on manque d'argent. Cela commence à faire beaucoup ? C'est naturellement un déclic pour
entreprendre.

En fait, le problème du salariat par rapport à l'argent, c'est que le salariat répond, en tout
cas, règle de manière très court terme un problème qu'on a sur long terme. Le problème
qu'on a tous sur le long terme, c'est qu'on a tous besoin d'argent pour pouvoir vivre, pour
pouvoir nourrir sa famille, pour pouvoir vivre la vie dont on a envie.

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Et le salariat, répond à cette problématique de manière temporaire, court terme puisque
tout le mois il va falloir recommencer l'effort, pour pouvoir recharger le compte en banque
et continuer à subvenir à ses besoins personnelles, familiaux, etc.

Alors oui, le salariat pour cette raison-là n'est pas la meilleure solution pour combler, pour
répondre à cette problématique d'argent. Et d'ailleurs, en évidence, sans vouloir aller plus
loin parce qu'on est sur dans la première session ensemble, on parlera plus tard des business
model, mais vous devez déjà entendre que le fait de vendre quelque chose quand on est un
entrepreneur ne correspond pas forcément au fait de vendre son temps.

C'est à dire qu'il y a beaucoup d'entrepreneurs qui se lancent, et qui n'ont pas réfléchi à leur
projet, et qui tout simplement vont dupliquer ce qu'ils faisaient avant et donc ils vont vendre
leurs heures. C'est l'exemple d'un salarié qui devient consultant.

C'est intéressant, c'est une manière d'entreprendre mais on résout à nouveau de manière
temporaire un problème qu'on a sur le long terme puisqu'il va falloir toujours avoir des
missions sinon on n’aura pas de gains.

Il y a d'autres solutions, quand on est entrepreneur, d'autre vision, d'autre business model,
de manière de dissocier le temps de l'argent. Il y a des choses plus malignes à faire qu'on
verra ensemble bien évidemment dans la cadre de la suite de mes programmes de
formation comme mon MBA entrepreneur.

Alors le manque d'argent, oui c'est normal, si vous avez cette préoccupation-là, c'est normal
que ça vous "invite", ça vous motive, c'est une envie qui est cohérente par rapport à l'idée
d'entreprendre.

Le manque de sécurité

Le manque de sécurité fait partie des problèmes des salariés tout simplement parce qu’on
n’a pas de visibilité, on ne sait pas si finalement notre contrat de travail va perdurer, si notre
entreprise va continuer de s'en sortir, et on se demande finalement “est-ce que je suis au
bonne endroit par rapport à mon avenir ?”.

C'est une vraie question, c'est un vrai sujet, j'ai envie tout simplement de l'illustrer avec deux
chiffres. Il faut savoir aujourd'hui qu'il y a seulement trois pourcent des nouveaux contrats
de travail qui sont signés chaque année en contrat à durée indéterminé, 3% seulement. Et
dans ce 3%, il y en a la moitié qui est quand même rompu avant la fin de la première année.
Ça veut dire 1.5% d'emploi qui sont véritablement des contrats à durée indéterminée.

Et puis, deuxième chiffre qui est vraiment intéressant, c'est qu'à 20 ans, 30% des emplois
vont disparaître à cause de la robotisation. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'il va falloir
évidemment repenser notre modèle de vie, notre modèle de travail.

Alors, ces deux chiffres ne sont pas super positifs. Mais ça veut dire une seule chose, ça veut
dire que le salariat tel que l'on a connu au XXIème siècle n'existe plus. Le fait d'avoir un seul
et unique job toute une vie ça n'existe plus : c'est une donnée qu'il faut intégrer.

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Et donc maintenant, la question qui se pose à vous c'est de savoir “est-ce que vous voulez
continuer de rester finalement locataire de votre capital humain, de votre temps, de votre
compétence, de votre tête, de vos savoirs faire, donc vous le louez à votre patron qui lui le
fait fructifier pour son bien évidemment, ou est-ce que vous voulez devenir propriétaire et
faire fructifier votre bien ?”.

Et ça c'est vraiment la vraie question ! Manque de sécurité ou pas, c’est exactement la vraie
question du locataire et du propriétaire en immobilier c'est la même chose. Donc, je pense
que ces éléments peuvent vous faire réfléchir et ça amène à prendre un peu plus de recul.

Les freins

Mais en même temps, l'être humain est tel qu'il est, on est tous pareils, on a à la fois envie
et à la fois on a peur. Et donc, à la fois on avance et puis à la fois on recule. Donc, on a des
freins et c'est normal, finalement il n'y a que les fous qui n'ont pas de frein. Ce serait
complètement déraisonnable de ne pas se dire “est-ce que je ne suis pas en train de faire
une erreur ?”.

Donc oui, c'est normal d'avoir des freins, alors quels sont ces freins en tant que tels ? Quels
sont les boulets qu’on traine au pied quand on est en train de réfléchir à son envie
d'entreprendre ?

Il y a des petites phrases qui tournent en boucle comme ça dans votre tête et pour les citer
rapidement avant de les voir un peu plus en détail on a les phrases suivantes :
 est-ce que je vais en être capable ?
 de tout façon je n'ai pas d'argent, ce n'est pas la peine que je réfléchisse à
l'entrepreneuriat…
 de toute façon c'est beaucoup plus risqué pour moi ou est-ce que ce n'est pas trop
risqué pour moi ?

Voilà une petite phrase qui tourne en boucle et qui coupe notre envie d'entreprendre au fur
et à mesure. Alors qu'est-ce qu'on peut dire sur ces phrases ?

Est-ce que vous en serez capable d'entreprendre ?

L'entrepreneur n'est pas un Superman. Au contraire, l'entrepreneur est un homme normal,


l'entrepreneuse est une femme normale, et en fait, l'acte d'entreprendre est quelque chose
d'extrêmement naturel.

En fait, j'ai bien envie de retourner les choses comme dans une réunion il y a quelques
années où je participais : c'était un atelier entre jeunes dirigeants.

Donc on était une vingtaine d'entrepreneurs à réfléchir sur le sujet de l'entrepreneuriat et


autour de la question “est-ce qu'on naît entrepreneur, ou est-ce qu'on le devient ?”. Et
parmi toutes les choses qui sont sorties, il y a des choses qui étaient passionnantes.

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Et je trouve que l'idée de dire qu'on est tous né entrepreneur de notre vie mais qu'on a tous
perdu ça au fur et à mesure est l'idée la plus juste. J'explique ! On est tous né entrepreneur
parce que quand on est né, on avait plein d'envie.

Quand vous regardez un enfant, il n’y a aucun doute sur le fait qu'il va pouvoir grimper au
troisième étage de cette échelle, il a aucun doute sur le fait qu'il va pouvoir courir après ça, il
a aucun doute sur le fait qu'il va obtenir ce qu'il veut. Donc, tous ses désir sont des ordres, il
a une toute puissance en lui cet enfant.

Mais malheureusement, cet enfant, il a vécu c'est que la plupart d'entre nous ont vécu : déjà
un système éducatif souvent rigide avec son lot de croyances limitantes.

Et puis après on a aussi tous vécu un système scolaire et le système d'éducation scolaire tel
qu'on connaît est le meilleur outil de castration de tous les enfants de la planète, puisque
pour l'instant, j'en suis bien navrée moi-même en tant que maman, le système n'invite pas à
développer ses capacités, sa confiance en soi.

Il invite à entrer dans le moule, à s'asseoir comme tous les autres enfants, à écouter
gentiment la maîtresse et/ou le maître et à faire ce qu'on lui demande.
Donc notre capacité d'entreprendre et de décider de mener tel ou tel projet est très
rapidement coupée à la base.

Donc est-ce que vous en serez capable ? Eh bien oui, vous en serez capable du moment
qu'on va réveiller votre potentiel naturel à prendre des actions, à réaliser ce que vous avez
envie et qu'on va finalement réveiller ce qui est au fond de vous. Ça c'est ce que vous devez
retenir.

Et ça ne veut pas dire qu'il faut se lancer du jour au lendemain, ne me faites pas dire c'est
que je n'ai pas dit. Ça veut dire que vous allez vous préparez, je vais vous montrer comment
faire pour vous préparer, comment faire pour réveiller en vous toutes les qualités nécessaire
pour entreprendre et pour réussir. Et oui, si vous faites comme ça, vous ferez partie des
entrepreneurs qui réussissent.

Alors, le deuxième frein, la deuxième phrase qui tourne c'est “je n'ai pas d'argent de toute
façon, ça ne sert à rien que je réfléchisse à l'envie d'entreprendre.” Ça aussi c'est une grosse
erreur, pourquoi parce que, ce n'est pas parce qu'on dit qu'on entreprend qu'on va
forcément monter un projet qui coûte € 500 000, qu’il va falloir hypothéquer sa maison, et
sur lequel il va falloir trouver 25 associés ou business-investisseur, ou soulever un prêt
bancaire énorme auprès de trois établissements.

En fait, c'est faux, la plupart des projets entrepreneuriaux démarrent avec un budget de
quelques milliers d'euro. Énormément de projet démarrent avec un budget qui ne dépasse
rarement avec le budget qu'on investit quand on achète une très belle voiture neuve.

Donc, oui entreprendre et démarrer avec très peu d'argent et monter un projet avec deux
mille, cinq mille, dix mille, vingt mille ou trente mille euros ça correspond à 90% des projets

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qui démarrent. Donc, c'est tout à fait possible de trouver cette somme d'argent quand on a
un projet bien ficelé.

Il ne faut pas prendre les choses dans l'autre sens, il ne faut pas imaginer qu'il vous faut de
l'argent pour entreprendre : il vous faut trouver le bon projet pour vous, le monter, et à ce
moment-là l'argent va affluer parce que si c'est un projet qui a l'air solide, on va vous prêter
de l'argent. C'est comme ça que ça va se passer.

Donc, c'est une croyance qu'il faut éradiquer de sa tête, l'argent n'est pas le problème
principal pour se lancer dans l'entrepreneuriat contrairement à ce que beaucoup de
personnes pensent parce que malheureusement ces personnes s'entêtent sur le mauvais
projet, à vouloir faire tel ou tel type de projet qu’ils ne peuvent pas mettre en œuvre. Alors
qu'il y a d'autre solution pour justement démarrer plus léger et avoir besoin de moins
d'argent pour démarrer et de pouvoir lancer sa boite et ensuite autofinancer tout ça.

Et puis le dernier sujet qui est finalement : « non, non, non, je ne peux pas, mon envie
d'entreprendre est totalement décalée, je ne peux pas me permettre de le révéler, ne serait-
ce même qu'à mon conjoint, ma conjointe, parce que c'est beaucoup trop risqué quand
même. Je ne peux pas me permettre d'aller dans cette direction-là ».

L'entrepreneuriat est-ce que c'est risqué ?

L'amour c'est risqué ! La santé c'est risqué ! Prendre le train c'est risqué ! Prendre la voiture,
c'est là où il y a le plus de morts accidentelles chaque année.
Donc, l'entrepreneuriat en tant que tel n'est pas plus risqué que tout ça. Ce qui est risqué,
c'est le comportement de 80% des entrepreneurs qui se lance tête baissée sur leur projet
sans l'avoir structuré, sans l'avoir réfléchi et qui en plus de ça ne se sont pas eux-mêmes
développés en tant qu'entrepreneur, n'ont pas eux-mêmes développé leurs qualités, leurs
compétences d'entrepreneur. Ceci est un comportement risqué. En revanche, l'acte
d'entreprendre en tant que tel n'est pas risqué.

On n'est pas obligé de se lancer dans un projet qui va coûter des milliards d'euro à lancer, on
peut tout à fait monter aujourd'hui au XXIème siècle, des projets avec un tout petit budget
et donc risquer un budget ridicule par rapport à soi et se donner une durée limitée pour
tester son activité, ne pas s'empêtrer sur l'idée pendant des années et des années.

Donc, il ne faut pas aimer le risque pour entreprendre, ce qu'il faut c'est apprendre à gérer
les incertitudes qui sont liées à l'entrepreneuriat : on en parlera dans une prochaine session.

Le risque en tant que tel, ce serait tout simplement de se lancer comme malheureusement
beaucoup d'entrepreneurs : à savoir ni préparé sur le plan personnel ni sur le plan
professionnel.

C'est-ce que je dis souvent : ”si vous faites comme tous les autres, vous allez arriver au
même endroit que tous les autres”. Et aujourd'hui, malheureusement, on sait qu'un
entrepreneur sur deux arrête son projet, dépose le bilan avant trois ans. Oui, ça correspond

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au fait que plus d’un entrepreneur sur deux ne prépare pas son projet et ne se prépare pas
en tant qu'entrepreneur à assumer ses nouvelles fonctions de dirigeant.

Alors comment ça se passe ? Finalement, quand on veut valider son envie d'entreprendre,
qu'est-ce qu'on doit mesurer. On doit mesurer trois facteurs dont on ne se rend pas bien
compte avant d’être passé de l'autre côté du rideau rouge.

C'est ce que je vais vous expliquer maintenant, ce sont donc les trois véritables piliers. Trois
véritables facteurs qui doivent vous faire dire que oui ou non, votre envie d'entreprendre
fait du sens et que votre envie d'entreprendre est suffisamment forte pour que vous puissiez
continuer à avancer dans votre réflexion.

Si vous répondez oui à au moins deux de ces 3 facteurs clés, alors oui vous avez le germe en
vous et de bonnes motivations pour entreprendre, pour avancer et pour faire partie des 50%
d'entrepreneurs qui vont réussir dans la voie de l'entrepreneuriat.

Alors quels sont ces trois critères clés ?

Premièrement ce qui vous portera vers le succès c'est le fait d'avoir fait émerger des
motivations positives.

La deuxième chose qui va vous porter vers le succès c'est de cultiver l’envie de grandir et
puis la troisième chose qui va vous porter vers le succès c'est d'avoir férocement envie de
reprendre le contrôle de votre vie.

Alors reprenons le 1er critère : les motivations positives ?

C'est que je veux dire avec l’idée de faire émerger des motivations positives, c'est qu’il est
normal d'avoir un déclic entrepreneurial qui est lié tout simplement à notre souffrance au
travail...mais il ne va pas falloir s'arrêter à cela pour pouvoir réussir dans votre projet. Il va
falloir trouver une idée qui vous fasse vibrer !

Si vous êtes familiarisé avec les “chakras" et tout ce qui va avec, c'est le centre, c'est
vraiment votre plexus solaire qui doit vibrer. Ça veut dire que vous devez trouver quelque
chose qui vous prend aux tripes, ça veut dire vous devez avoir des motivations pour
entreprendre qui soit par exemple du genre être véritablement libre, avoir une
indépendance, changer de statut social, ce sont des motivations positives, apporter une
contribution à ma communauté, changer la vie de mes clients, résoudre un problème que
personne n'a résolu aujourd'hui, etc.

Des motivations positives il y en a plein, j'en ai cité quelques unes comme ça mais je vous
fais travailler sur 17 motivations positives avec ma formation MONREVE pour vous faire
vraiment “accoucher” de la bonne idée par rapport à là où vous en êtes et qui vous êtes.

Mais ce que vous devez retenir c'est que cette envie d'entreprendre doit être porté en plus
du déclic lié au ras le bol du travail, par le fait de dire que quand vous aurez entrepris vous
aurez atteint quelque chose de positif qui vous tient à coeur.

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Ce que vous cherchez avec l'acte d'entreprendre, c'est augmenter votre vie, à lui rajouter
une dimension...

Travaillez là-dessus : si vous êtes déjà en capacité de dire une phrase de ce type vous tenez
une idée d’entreprise qui présente les bons ressorts : “avec l'idée d'entreprendre, je vais
pouvoir apporter ça dans ma vie : c'est quelque chose de positif dans ma vie ET dans la vie
des autres.”

Passons au 2ème critère : l’envie de grandir ?

Le deuxième point pour faire partie des entrepreneurs à succès, consste à ne pas faire partie
des gens qui disent “oh là là, je suis beaucoup trop vieux pour apprendre ça.”

Si c'est le genre de phrase que vous prononcez, je vous le dis tout de suite, n'envisagez pas
d'entreprendre ! L’entrepreneur est naturellement l'espèce la plus sujette à apprendre tous
les jours.

Un entrepreneur est un être curieux, quelqu'un qui va oser apprendre de nouvelles choses,
qui ne va pas s'inhiber et qui va oser découvrir de nouveaux sujets fréquemment, qui va se
tenir en veille par rapport à son marché, qui va découvrir des tas de choses tous les jours.

Alors, oui si au contraire vous êtes curieux, si vous aimez bien toucher à tout, si vous avez un
petit peu de ce qu’on appelle le profil “multi-potentialiste”, vous êtes sur la bonne route.
Pour information il y a 30% de la population qui s'intéresse à beaucoup de choses et ont des
traits caractéristiques des multi-potentialistes tandis qu’on dénombre à peu près 3% de la
population en tant que surdoué.

Avec cette curiosité, vous avez très clairement le profil idéal pour entreprendre : votre envie
d'entreprendre est déjà assise sur quelque chose de très solide.

Pour en finir avec le 3ème critère : l’envie de reprendre le contrôle de sa vie ?


Le dernier point que vous devez vraiment avoir en tête, c'est qu’une envie d'entreprendre ça
n'a de sens que si c'est pour reprendre le contrôle de votre vie.

Quand on est entrepreneur, on décide, on se fixe des objectifs, on se fixe un premier


objectif, on se fixe un deuxième objectif, on se fixe un troisième objectif, etc. On gère soi-
même ses propres incertitudes et on gère soi-même son “véhicule” : c’est une image pour
dire qu’il va y avoir des obstacles sur la route assurément mais que c'est nous entrepreneur
qui allons conduire et on n'aura pas besoin d'exécuter des tâches ou des ordres qui nous
paraissent sans sens. En revanche les conséquences de nos décisions et actions
constitueront notre avenir.

Ça me fait penser à deux histoires.

Ce matin j'ai validé un commentaire qu'un de mes entrepreneurs avait posté et qui vient de
démarrer mon programme MBA entrepreneur. C'est Carole, elle me disait “je n'avais pas

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envie de jouer au jeu que vous m'avez proposé ce matin”. Pourtant elle a quand même joué,
et elle me dit à la fin, “c'est génial parce qu'en fait, je n'avais pas envie, en fait je n'avais pas
envie des objectifs que vous m'aviez fixé parce que je les trouvais trop élevés.... Et
finalement, je ressors à la fin du jeu, j'ai atteint les objectifs, j'ai pris du plaisir sur l’objectif et
je me suis rendu-compte qu'avec les objectifs, j'étais beaucoup efficiente et efficace.”

C'est tout à fait ça quand on prend le contrôle de sa vie : bien manager ses objectifs et
cultiver cette manière de vivre.

Cela me fait aussi penser à l'exemple d'un jeune dans le cadre d'une animation faite auprès
des lycéens. Je me souviens d'un lycéen qui interpelle nos dirigeants et qui dit “c'est atroce
quand on est dirigeant, on est toujours responsable de ses actes, on ne peut jamais dire,
c'est la faute du patron”. Oui, c'est vrai, c'est tout à fait ça, c'est très ironique mais ça illustre
bien !

Être responsable de ses actes c'est une énorme liberté. Ça ne veut pas dire qu'on ne peut
pas faire des erreurs, mais le fait d'être responsable de ses actes, et de les assumer vous
donne une énorme confiance en vous et cette confiance en vous attire naturellement la
réussite.

Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas de difficulté, mais à la fin plus l'entrepreneur a confiance
en lui, plus l'entrepreneur développe ses compétences et ses qualités, plus le succès lui
arrive.

C'était ce que je voulais voir avec vous dans cette première session sur l'envie
d'entreprendre.

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Les témoignages

Christian Garcin
Bonjour Christian Garcin, vous êtes le dirigeant associé d’Elusys Management qui
accompagne les entreprises ou les structures à la mise en place de pratiques et de
techniques collaboratives. Vous essaimez ces nouvelles formes de management au travers
de 3 métiers qui sont l’information, l’animation de réunion en mode collaboratif et puis du
conseil et du coaching. Vous êtes donc deux associés, vous faites appel régulièrement à des
freelances pour associer des talents et des outils différents. Elusys management existe
depuis 16 ans et je vous remercie de votre témoignage. Je vous rappelle que le but de ce
coffret « Révélations d’entrepreneuriat » est de donner des clés de réflexion aux personnes
qui envisagent d’entreprendre à leur tour. Qu’est-ce qui a fait que vous vous êtes senti à un
moment donné assez prêt pour vous lancer dans l’aventure de l’entrepreneuriat ?

Alors, pendant 13 ans, j’ai été consultant dans une société. Donc, je faisais à peu près
le même métier. Et à un moment donné, j’ai été en conflit d’intérêt avec la
gouvernance de l’entreprise, je ne comprenais plus trop où ils souhaitaient aller. Et
puis, j’ai une envie très forte de tester si ce que je prônais en séminaire, mais qui
n’était pas la ligne, je dirais, directrice de mon ancienne société s’il y avait des
débouchés. Et la troisième chose qui était aussi fort important, c’est que je voulais
acheter ma liberté. Je dis « acheter » parce qu’on dirige une entreprise, c’est très
sympathique, mais des fois on paie le prix cher. Enfin, donc, acheter sa liberté ça veut
dire tout faire soi-même. Ça va des locaux, de la carte de visite au démarrage à la
prise de rendez-vous, à l’écriture du contrat et bien sûr produire un certain nombre de
services que l’on proposait effectivement aux entreprises et aux équipes. Donc, il
fallait tout faire. Voilà, donc, cette aventure-là me plaisait et surtout j’avais…
comment dire ? J’avais l’envie de retrouver une phase de démarrage, cette phase
pionnière, cette phase de début que j’avais connue quand j’étais rentré dans cette
entreprise-là au démarrage. Bah, j’avais envie de la reconnaître voilà, de la retrouver
et de la revivre. Et ce qui est intéressant, c’est qu’en en parlant avec un de mes
meilleurs amis, eh bien, on a eu envie de bâtir, d’écrire cette aventure à deux.

Donc, il est votre associé ?

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Il est mon associé depuis, voilà !

Ok, vous êtes heureux ?

Disons que je suis heureux parce que j’ai acheté ma liberté, ça c’est clair ! J’ai… on
mène notre stratégie. Après, il y a des moments un peu plus compliqués parce qu’à un
certain moment… l’incertitude du marché fait qu’à un certain moment donné, on se
pose des questions : « comment va se passer la fin du mois, comment va se passer la
fin d’année ? » Il y a toujours aussi l’angoisse de se dire : « est-ce que la priorité qu’on
a prise ou les décisions qu’on a prises vont porter leur fruit ? » Mais si je recule ou si je
regarde les 16 dernières années, je suis très heureux parce qu’à la fois je vis un
modèle d’entreprise que j’ai créé avec mon associé parce que c’est aussi quelque
chose de très spécifique. Et surtout, je suis en parfait accord avec mes valeurs. Voilà,
certes, les valeurs que je prône les valeurs humanistes ou les valeurs effectivement
que « Seul on va vite, mais à plusieurs on va plus loin », bah, je suis capable de les
vivre à la fois dans ma société et de le prôner avec les personnes qui nous font
confiance. Voilà !

Et si je vous demande de me citer, aujourd’hui, les caractéristiques principales de votre


situation d’entrepreneur qui vous donnent le plus de plaisirs, le plus de bonheur, c’est quoi ?

C’est tous les matins, quand je me lève, j’ai l’appétence de la journée qui arrive. Et la
deuxième chose, c’est que depuis… alors ça, c’est très nouveau, c’est depuis 2 ans, il y
a des outils technologiques qui peuvent nous aider à mettre en place encore plus de
techniques collaboratives dans les entreprises. Donc, il faut les trouver ! Et ça, c’est
très intéressant parce qu’on retrouve une phase de démarrage. Et puis, c’est peut-
être plus technique… les neurosciences, donc l’étude du cerveau font que de plus en
plus, on s’aperçoit que plus les gens discutent entre eux, plus les gens collaborent,
plus il y a des idées qui émergent, les gens sont heureux, tout ça ! Voilà, et surtout
quand les gens qui collaborent ne sont pas issus du même métier, mais ont des
métiers très différents, bah, ça permet d’augmenter ses connaissances, d’augmenter
son pouvoir de créativité, d’augmenter aussi son pouvoir aussi de relation avec les
gens. Donc, on apprécie aussi de plus en plus les gens qui sont différents d’eux, plus
on est amené à discuter, à travailler et à décider avec eux.

Donc, votre marché ne cesse de s’élargir en fait ?

Je ne peux pas dire. Je ne sais pas si le marché ne cesse de s’élargir, mais c’est vrai
qu’il y a des opportunités énormes. A nous de savoir les tenir à condition de vouloir
effectivement opter pour une croissance parce que ça aussi, c’est une décision de
dirigeant de savoir si on veut de la croissance, si on veut être là ou si on veut . Ca
aussi, j’ai pris qu’en tant que dirigeant, on peut être amené à prendre telle ou telle
décision.

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Agnès Dibon
J’ai le plaisir de rencontrer aujourd’hui Agnès Dibon, la fondatrice des crèches Graines
d’Ecolos. Agnès Dibon, vous avez connu une première vie de salarié, si j’ose dire, en tant
qu’attaché commercial, puis responsable dans le management. Et en 2011, à l’issue d’une
période de réflexion, vous avez créé Graine d’Ecolos. Graine d’Ecolos, c’est une entreprise
qui a pour vocation de créer et de gérer des crèches. Et vous avez aujourd’hui ouvert 3
établissements sous le statut de micro-crèche ; des établissements qui ont pour spécificité
de porter des projets éducatifs et pédagogiques emprunts de valeurs écologiques fortes qui
s’expriment aussi bien dans les choix d’aménagement de la crèche que dans son
fonctionnement quotidien ainsi que dans les actions de sensibilisation des enfants, des
familles et des équipes, un bon projet donc ! Et je vous remercie d’avoir accepté de
témoigner et d’apporter votre pierre au projet « Révélation d’entrepreneuriat ». Vous allez
aider des salariés à se poser les bonnes questions avant de se lancer peut-être comme vous.
Aujourd’hui, est-ce que vous… qu’est-ce que vous diriez sur l’envie de se lancer ? Qu’est-ce
qui laisse penser qu’on a une envie suffisamment forte pour oser se lancer et entreprendre ?

Alors, je pense que déjà… En fait l’envie elle m’est venue parce que j’ai découvert un
secteur d’activité, le secteur d’activité de la petite enfance, c’est-à-dire qu’avant de
découvrir ce milieu-là, je ne m’étais pas forcément posée la question de savoir si le
statut de salarié me convenait ou pas. C’était plus en termes de… comment dirais-je…
de qualité de travail plus que de statut que je me suis la question en fait. Voilà, donc
après, bien évidemment, les contraintes du statut de salarié me pesaient à différents
niveaux… que ce soit au niveau géographique, moi, j’avais beaucoup de
déplacements. Donc, c’est vrai que je souhaitais gagner en qualité de vie
professionnelle et familiale. Donc, sur un équilibre ! Donc, l’envie, encore une fois, elle
m’est venue parce que j’ai découvert un secteur d’activité. Et là, à un moment donné
je me suis dit : « le secteur d’activité de la petite enfance me plaît énormément.
Comment est-ce que je vais pouvoir associer, en fait, ce secteur d’activité avec mes
compétences pour ne pas repartir sur un métier complètement différent ? ». Je
n’avais pas forcément envisagé une reconversion, mais plutôt être dans la continuité
de ce que j’avais déjà pratiqué. De ce fait, j’ai réfléchis à ce que je pouvais, du coup…
comment je pouvais m’investir et m’intégrer dans ce milieu-là compte tenu de mon
parcours où je n’étais pas diplôme de la petite enfance. Clairement, l’idée, ce n’était
pas de travailler, d’accueillir l’enfant de façon opérationnelle, mais plus partir sur
quelque chose, sur de la gestion d’activité qui correspondait davantage à mes

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compétences professionnelles. Donc, l’envie, elle m’est venue petit à petit, elle s’est
construite avec le temps. Et je pense qu’effectivement le temps est un élément très
important dans ce genre de parcours puisque la réflexion, elle se mène avec du
temps, avec des rencontres, avec des échanges et avec des formations également.
Voilà, donc c’est un petit peu…

Combien de temps ça a pris pour vous ?

Alors, je dirais entre le moment où j’ai eu l’idée et le moment où ma première crèche


a émergé, il s’est écoulé un an et demi. Donc, c’est effectivement un temps assez
long, mais qui est fortement lié, malgré tout, au milieu réglementé, en fait, de la
petite enfance qui nécessite des agréments avec des délais incompréhensibles. Donc,
voilà, qu’on ne maîtrise pas et dans ce milieu-là gravitent de nombreuses institutions
comme les municipalités, la caisse d’allocation familiale, la métropole de Lyon , etc.
Enfin, voilà ! Donc, c’est un milieu un peu spécifique, mais malgré tout, je pense qu’à
partir du moment où j’ai eu cette idée et là, j’ai entrepris, du coup, une formation
avec Antonella et elle a été planifiée cette formation et elle s’est écoulée - je dois
avouer que cela date un petit peu - mais ça doit s’écouler bien sûr 6 mois je pense au
loin. Et voilà, je crois qu’au de-là de… comment dirais-je… des spécificités du métier
de la petite enfance, je pense qu’une année est… enfin, après, je ne vais pas
m’engager, mais à mon avis, une année est une bonne durée pour prendre une
décision, je pense, sereine et réfléchie.

D’accord. Et aujourd’hui, vous êtes heureuse d’avoir fait ce choix-là ?

Ah oui ! Alors, vraiment, c’est aucun regret. Non, en fait, je suis très heureuse, mais
une fois de plus, je suis heureuse de travailler dans ce secteur-là en fait. C’est
vraiment le métier que j’aime, qui me… je dois bien avouer quand j’étais salariée,
parfois le matin, je me levais et je me disais : « ah, je n’ai pas trop envie d’y aller !».
Alors que là, ça ne m’est jamais arrivé depuis 7 ans maintenant. Je suis heureuse
d’aller travailler le matin et je dois avouer que je savoure la liberté du statut, là, pour
le coup, de chef d’entreprise. Voilà, c’est vrai que c’est une liberté de décision, une
liberté d’organisation, une liberté de pratique managériale notamment, voilà, que je
savoure tous les jours.

Si je vous demande la caractéristique qui vous apporte le plus de bonheur dans votre façon
d’exercer votre travail aujourd’hui ?

Je dirais, c’est cette liberté, vraiment la liberté.

La liberté dans tous les sens du terme ?

Dans tous les sens du terme, Ouais !

Avec une préférence, un accent sur quel aspect ?

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Je dirais plus sur l’aspect décisionnaire, mais encore une fois, décisionnaire à plein de
niveaux, c’est-à-dire décisionnaire au niveau budgétaire, déjà, ce n’est pas une petite
chose, mais au niveau organisationnel, je l’ai déjà cité, c’est en fait de pouvoir
prendre mes propres décisions sans pour autant attendre une validation d’un
supérieur hiérarchique en fait. Après, ça… je ne dis pas parce biais là que je savoure le
fait d’être la seule décisionnaire, ce n’est pas ça ! C’est vraiment le décisionnaire, ce
n’est pas le seul décisionnaire, c’est-à-dire que les décisions, elles sont partagées avec
mon équipe… enfin, avec mes équipes, mais voilà, c’est qu’à un moment donné, je
suis au bout de la chaine quelque part. Et ça, en fait, quand on a des projets qui nous
tiennent à cœur et c’est vrai qu’en tant que salarié, parfois on se dit : « j’aimerais bien
faire ça ! » eh bien, malheureusement, il n’y a pas le budget, il n’y a pas les hommes,
il n’y a pas les moyens, l’humain-technique, il y a toujours des choses qui bloquent un
peu l’avancée. Et là, j’ai l’impression, en fait, de pouvoir avancer comme je l’entends
en fait, sans…

Et d’avoir la possibilité d’aller au bout de ce que vous avez décidé ?

Ouais, tout à fait !

D’accord.

Guillaume Bourdon
Nous rencontrons aujourd’hui Guillaume Bourdon, dirigeant associé de l’agence
Ergon’Homme. Guillaume Bourdon, pour vous présente, je dirais que vous êtes un multi-
entrepreneur. En effet, tout de suite après vos études d’art appliqué pour devenir architecte
d’intérieur, c’est votre passion pour la montagne qui vous a conduit à participer à l’aventure
de la création de l’agence de voyage Skymania. Et puis, vous avez dirigé, durant 14 ans, une
première agence de design. Et en 2015, vous avez créé avec votre associé l’agence
Ergon’Homme qui intervient dans le monde de l’entreprise. Alors, votre crédo c’est de
rendre les gens heureux dans leur job avec une approche à la fois singulière et transversale
puisque vous intervenez simultanément sur le volume de l’espace, de la marque et des
relations dans l’entreprise. Est-ce que ça vous convient comme présentation ?

C’est parfait !

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Très bien. Alors, avant d’être entrepreneur, il faut d’abord se lancer. Comment d’après vous
sait-on qu’on a suffisamment envie d’entreprendre avant se lancer ?

Vaste question ! Je dirais quand on estime peut-être avoir plus de choses à dire ou
enfin qu’on a envie de prendre la parole et qu’on ne sait pas dans quel cadre on peut
la prendre autrement que par soi-même

Oui, pour vous c’était comment ?

C’était comme ça. Ouais, j’avais envie de créer, j’avais envie d’imaginer plein de
choses et ne voyant pas qui pouvait m’embaucher pour le faire, j’ai préféré le faire
tout seul. Avec des associés par la suite, mais on me disant que rien n’est impossible,
qu’il fallait que je tente le coup.

Ok. Et quelle est la caractéristique de votre vie d’entrepreneur qui vous satisfait le plus et
qui fait que vous ne redeviendrez pas salarié aujourd’hui, par exemple ?

La liberté.

La liberté ?

Ouais, même si c’est dur,… même si j’ai vécu des liquidations, des choses complexes
venant de l’entreprise, je suis quand même toujours libre de faire… libre de mon
temps, libre de mes gestes, libre des mes idées. Et… c’est un point très important pour
moi.

Agnès Weissberg
Agnès Weissberg, bonjour ! Je voulais présenter votre parcours pour commencer. Vous
m’avez dit tout à l’heure que vous avez été en quelque sorte entrepreneur toute votre vie
avec différentes périodes en exerçant en tant que libérale, puis avec des entreprises avec
des salariés. Vous en avez eu plusieurs, vous avez notamment été patron d’une PME d’une
soixantaine de personnes qui était un centre de relation client spécialisé dans le
télémarketing B to B, une entreprise qui s’appelait AVIVA et que vous avez revendu en 2011.
Et depuis, vous avez recréé un cabinet de conseil et de formation et vous êtes même

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actuellement en train de travailler à la création d’une nouvelle structure pour dire que c’est
un cycle qui ne s’arrête jamais. Alors, est-ce que vous êtes d’accord avec la présentation que
je viens de faire de vous ?

Je suis tout à fait d’accord !

Merci ! Alors, merci de témoigner pour enrichir ce projet conçu pour permettre à de futurs
entrepreneurs de se poser les bonnes questions avant de se lancer à leur tour. Je voudrais
commencer tout de suite sur la validation de l’envie d’entreprendre. D’après vous, comment
sait-on qu’on a suffisamment envie d’entreprendre avant de se lancer ?

Alors, ça, c’est une excellente question. Comment on sait qu’on a suffisamment… vous
voulez dire comment on sait qu’on est prêt est passé de quelque chose qu’on faisait à
quelque chose d’autre ? Ou du salariat à l’entrepreneuriat ? Comment est-ce qu’on
sait qu’on est prêt à concrétiser une envie d’entreprendre ?

Effectivement, quand on est salarié à la base, c’est comment passer du salariat à


l’entrepreneuriat, mais comment on sait qu’on a suffisamment envie de se lancer pour ça y
est abattre ses cartes et démarrer ?

Parce que l’envie, c’est quelque chose d'extrêmement subjectif en fait. Donc,
j’imagine que quand quelque chose nous… quand ce qu’il y a actuellement nous
ennuie tellement qu’on envisage de partir le plus vite possible et que ce qu’on projette
nous titille tellement dans la tête qu’on dit : « oh là là, ça, vraiment c’est une super
idée. Ce serait drôlement bien… ». Alors, on peut être attiré par le projet lui-même,
comment dire, le produit ou le service qu’on veut vendre en se disant : « j’ai trouvé
une idée vraiment géniale ! ». Ou par la posture que ça va induire, c’est-à-dire le fait
de ne plus dépendre de personne si ce n’est de soi dans ses réussites, voire ses échecs.

D’accord. En fait…

L’envie, c’est quelque chose que l’on ressent. C’est le moment où l’on se dit : « faut
faire quelque chose, soit il faut que je parte, soit il faut que je fasse. Ou les deux !».

D’accord. Donc, c’est… en fait, quand on ne supporte plus la position actuelle et qu’on a
envie de passer à l’étape supérieure ?

Voilà, et/ou : on peut encore supporter la situation actuellement, mais avoir


tellement envie d’autre chose ou ne plus supporter et avoir envie d’autre chose.

Ok. Et quelle est la caractéristique de votre vie d’entrepreneur que vous n’auriez pas si vous
n’étiez pas entrepreneur, mais qui vous apporte énormément de bonheur ?

Le fait d’être libre, non seulement le fait d’être complètement libre de mes choix
entrepreneuriaux, de mes choix de vivre éventuellement, mais de mes choix
entrepreneuriaux, eh bien, mes choix au quotidien, c’est-à-dire que quand on est dans
une structure, pour travailler pour beaucoup d’entreprise quand on est consultante, je

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rencontre souvent des gens qui sont très frustrés de ce qu’ils n’arrivent pas à mettre
en œuvre - alors que ce soient des bonnes ou des mauvaises idées, j’en sais rien, mais
en tout cas, ils se sentent frustrés – lorsque vous êtes votre propre patron que ce
soit… en étant tout seul ou à fortiori que ce soit avec des salariés, vous prenez vos
décisions vous-même et après vous vous confrontez aux décisions qu’elles soient
bonnes ou mauvaises, mais en tout cas pour moi, le fait de pouvoir faire mes propres
choix. Si je décide demain qu’on change d’orientation commerciale, on le fait ! Si je…
si… le développement informatique, je le fais ! Et voilà !

Et quitte à assumer les conséquences.

Ah complètement ! ça, ça fait partie du jeu, je pense qu’on en conviendra, des


habitudes du métier d’entrepreneur, c’est accepter de se planter. Et ce n’est pas très
grave, ça ce n’est pas grave !

Raphaël Hassler
Nous sommes aujourd’hui dans les locaux de la société Artheos pour rencontrer Raphaël
Hassler. Raphaël Hassler, vous vous êtes lancé dans l’aventure entrepreneuriale en 2009 sur
un segment précurseur avec une société qui fabriquait des produits d’éclairage LED. Et puis
en mars 2012, vous avez créé avec un associé cette deuxième entreprise. Le métier
d’Artheos, c’est l’éclairage des surfaces commerciales, c’est-à-dire qu’elle conçoit et installe
des solutions d’éclairage dans des chaînes de magasin partout autour du monde
puisqu’Artheos réalise une grande partie de son chiffre d’affaires à l’international. Nous vous
remercions d’avoir accepté de faire partager votre expérience dans le cadre de ce projet,
dont la vocation est d’aider les futurs entrepreneurs à se poser les bonnes questions avant
de se lancer. D’après vous, comment est-ce qu’on sait qu’on a suffisamment envie
d’entreprendre pour se lancer ?

Moi, je pense qu’il y a 2 choses. Il y a 1 avoir un vrai projet, c’est-à-dire une vraie
activité à développer avec un métier ou un savoir-faire ou une opportunité
commerciale, mais un vrai projet ! Et ensuite une volonté de changer
d’environnement et de façon de travailler parce qu’être entrepreneur, ce n’est plus du
tout être salarié.

Et vous, vous avez su comment que c’était le bon moment ?

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Eh bien, en fait, ce que je faisais ne m’intéressait plus. J’étais parfaitement au point
dans ce que je faisais, mais je m’ennuyais franchement. Donc, ce dont j’étais sûr c’est
que je voulais changer. Et ensuite, j’ai réfléchi aux raisons qui faisaient que j’avais
envie de changer. Il y avait à la fois le métier, il y a l’environnement, dont le salariat,
c’est-à-dire que quand on est salarié, quoi qu’on fasse, on est de toute façon dans un
cadre où on a un employeur, un responsable hiérarchique qui à un moment donné
peut vous donner des consignes auxquelles vous n’avérez pas. Et il arrive un moment
où vous souhaiteriez faire vos propres expériences et vos propres erreurs. Il est
possible que vous n’ayez pas forcément les bonnes décisions, mais c’est les vôtres et
vous les assumez. Par contre, devoir assumer des erreurs et des décisions qui n’ont
pas été les vôtres, eh bien, au bout d’un moment, on le vit plus mal. Le confort du
salaire n’enlève pas toujours l’insatisfaction de ne pas avoir fait ce qu’on veut.

Très bien, ce qui va nous amener directement à la deuxième question, je pense. La


caractéristique de votre vie actuelle d’entrepreneur à laquelle vous tenez le plus et qui vous
apporte le plus de bonheur, c’est ?

La liberté

La liberté… si on développe un petit peu ?

En fait, on a tous les jours des contraintes, on a tous les jours des problèmes, des
soucis à gérer, mais c’est le fruit de notre choix, de nos décisions. Alors, on peut avoir
pris de mauvaises décisions. On peut subir aussi, par exemple, un impayé client, un
problème sur un chantier, des choses comme ça qui ne sont pas de notre faute, mais
c’est quand même à nous de trouver des solutions, mais c’est quelque chose qu’on a
choisi. C’est un peu différent d’être dans un cadre soumis… par exemple, vous rentrez
dans une entreprise avec une certaine politique. Trois mois après, le groupe change
de politique, eh bien, vous venez d’arriver, donc vous vous pliez cette nouvelle
organisation et ce n’est pas forcément celle que vous avez choisie.

Cécile Gasolva
©Anthony Micallef-France Active

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Nous rencontrons aujourd'hui Cécile Galoselva, qui est la fondatrice d’Etic, une entreprise
que vous avez créé en 2010 après avoir travaillé en tant que salariée durant 7 ans dans le
« monde classique », me disiez-vous tout à l'heure. Et puis en Angleterre durant 6 ans pour
Ethical Property dont vous faites partie aujourd'hui. C'est bien ça ?

Oui c'est ça !

Donc, Etic est une entreprise solidaire. Vous faites de l'immobilier solidaire, c'est à dire que
vous rénovez ou vous bâtissez des centres de bureaux ou de commerces qu'ensuite vous
financez avec des financeurs solidaires et que vous gérez en faisant bénéficier des acteurs de
l'économie sociale et solidaire de tarifs préférentiels et de services mutualisés, voilà pour
faire un peu synthétique. Est-ce que vous souhaitez compléter cette présentation ?

C'est exactement ça. En fait, c'est vraiment une entreprise sociale qui met l'humain et
l’environnement au cœur de sa performance et de ses objectifs.

Vous avez reçu depuis 2010 de nombreux prix d’entrepreneuriat, comme le grand prix
« talent des cités » en 2011, de « trophée femme en action » développement durable en
2013, ou le prix « femme en or » en 2015... Bravo ! Et merci de participer avec nous, à ce
projet qui va aider les salariés à leur tour à se poser les bonnes questions et puis peut-être à
se lancer. Alors, justement la première question concerne la motivation. Comment d'après
vous on sait qu'on a suffisamment envie d'entreprendre pour oser se lancer ?

Alors, l'envie, personnellement, je l'ai eu très, très tôt, même pendant mes études
avec différentes idées entrepreneuriales... Oser, j'ai attendu quand même presque 15
ans avant de le faire. Donc, je pense que chacun est différent. Certaines personnes
vont avoir plus confiance en elles, vont avoir côtoyé des entrepreneurs et vont pouvoir
démystifier la création d'entreprise et du coup se lancer plus facilement ou être plus
courageuses. Et puis d'autres ont besoin d'attendre. Moi j'ai accumulé diplômes et
expériences avant de me sentir prête. Mais je pense que j'aurais pu le faire avant.

Finalement avec le recul ?

Oui, mais c'est vrai que l'envie c'est très important et la passion parce que c'est une
aventure qui va au-delà d'un métier. C'est vraiment une profession de foi quelque
part. On donne beaucoup de soi et de son entourage, donc si ce n'est pas une passion
voire un hobby, c'est juste trop compliqué parce qu'il y aura forcément - je ne veux
pas dire chaque jour - mais tous les ans on a des hauts et des bas... il faut être très
résilient et il faut avoir cette passion et cette motivation.

OK, Et aujourd'hui quel est la caractéristique de votre vie d'entrepreneur qui vous apporte le
plus de bonheur ?

Alors, aujourd'hui, ce qui m'apporte le plus de bonheur c'est mon équipe. On est passé
de 1 à 17 salariés en 6 ans et c'est vrai que c'est un bonheur de voir se développer des
personnes qui sont entrées en stage par exemple et qui se sont beaucoup développées

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avec la société, qui sont vraiment impliquées dans les valeurs, dans la stratégie et qui
forment finalement autour de moi un cercle fort avec qui on peut aller loin.

Oui, donc c'est votre famille vous diriez ?

Oui, elles en font partie parce qu'il y a la famille étendue, parce qu’au-delà d’Etic, j'ai
gardé des liens très forts avec mes collègues d'Angleterre. Et en fait, le concept que
j'ai développé en France, c'est un concept qui est adapté depuis ce qui se passe en
Angleterre, qui est également adapté en Belgique et qui vient d'être adapté en
Australie. Et donc, avec les dirigeants de ces 4 structures, on se parle en
visioconférence une fois par mois. Et c'est vraiment intéressant de voir comment on
évolue. Mais on se sent aussi faire partie d'une famille au niveau international parce
qu'on partage les mêmes valeurs, les mêmes combats. Et on se retrouve une fois par
an et c'est vraiment, une grande fête de famille. C'est ce qui me motive aujourd'hui le
plus et c'est ce qui fait le plus de bien.

D'accord.

Au démarrage par contre de l'aventure, ce qui faisait le plus de bien, c'est vrai que
c'était les prix, les trophées. Vous les avez mentionnés mais c'est vrai que quand on
est sur l'innovation, on est peu compris. On est d'ailleurs parfois souvent traité de
rêveur. Et le fait d'être reconnu c'est ce qui permet de tenir et de continuer. Donc,
c'est vrai que le prix ça fait du bien à l'ego mais sans cela, c'est compliqué de tenir
surtout quand on est pionnier dans un domaine. Donc ça, c’était indispensable pour
que je puisse continuer l'aventure et puis c'était le premier projet qui ouvrait avec des
grandes joies.

Cela galvanise de voir les premiers résultats ?

Oui, c'est ça, complétement. C'est toujours un grand plaisir quand on ouvre des
projets, mais maintenant quand on commence à en ouvrir plusieurs, l’impact est
moindre... C'est pour ça que ma réponse a été directement les équipes puisque c'est
ce qui prend le plus de place.

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Transcription Session 2 : Idée

Bonjour et bienvenue dans votre deuxième session de votre coffret “révélations


d'entrepreneur, révélations d'entrepreneuriat”. On a vu ensemble comment faire pour
valider son envie. Vous devrez déjà être au clair sur le fait de dire “est-ce que OUI ou NON
votre envie d'entreprendre en tant que salarié fait du sens ?”. On va parler aujourd'hui de
l'idée, on verra ensuite le plan d'action et puis je vous révèlerai tout ce que personne n'avait
jamais dit sur l'entrepreneuriat et que vous avez besoin de savoir maintenant.

Alors, pour cette deuxième session, valider son idée d'entreprise, on va travailler en trois
temps encore. Je vais vous parler des préjugés que malheureusement on a un petit peu tous
sur l'idée d'entreprendre et l'idée d'entreprise exactement. Et puis ensuite, on verra les
bénéfices secondaires de ces croyances, je vous expliquerai ce que c'est un bénéfice
secondaire. Et on verra ensemble, quels sont les trois bénéfices à entretenir et maintenir ces
préjugés sur l'idée d'entreprise et puis finalement on verra ce qu'on ne comprend
d'habitude que quand on a franchi le cap et qu'on est devenu un entrepreneur soi-même.
Donc, je vous expliquerai les germes qui font qu'une idée d'entreprise est bonne ou pas.

Alors, les préjugés sur l'idée d'entreprise

J'ai mis en photo cette image avec un américain qui boit son soda et qui mange son
sandwich, qui est obèse et qui est un petit peu ridicule. Et de l'autre côté, ce Français avec sa
baguette de pain et son béret et sa bouteille de vin. On est bien d'accord que tout ça c'est
des clichés que tous les américains ne sont pas comme ça et que tous les français ne
ressemblent pas à ça ?
C'est la même chose avec l'idée d'entreprise : il y a énormément de préjugés, alors je ne vais
pas pouvoir tous les citer. Là j'ai fait le choix de vous parler des cinq croyances toutes faites
les plus répandus qu'on a sur l'idée d'entreprise. Je vous les cite rapidement et ensuite on va
les évoquer en détail.

Alors, une première croyance consiste à croire que “c'est l'idée qui fait le succès”. Une
deuxième croyance consiste à croire que “je risque de me faire voler mon idée qui est
absolument révolutionnaire”. Une troisième croyance consiste à croire que “”mon idée est
géniale, parce que de toute façon cette idée vient du USA, du Japon ou ailleurs. Et enfin la
dernière consiste à croire qu’au contraire “je ne peux pas me lancer parce que mon idée est
déjà prise”, ou “je ne sais pas si mon idée est rentable du coup je ne me lance pas”. Voilà, en
tout cas, cinq croyances très répandues sur l'idée d'entreprise. Alors reprenons les
ensemble.

C'est l'idée qui fait le succès

J'adorerais vous dire que grâce à l'idée géniale que vous avez eu avant-hier, les lingots d'or
vont s'empiler au pied de votre lit et peut-être même que vous allez pouvoir monter votre lit
d'un étage parce que vous aurez fait tout un niveau entier de lingots d'or. J'adorerais vous

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dire ça, mais en vérité ce n'est pas du tout vrai. Et d'ailleurs comme le dit Steve Jobs, la
réussite d'un business c'est 2% son idée et 98% de transpiration. Donc, NON, ce n'est pas
l'idée qui fait le succès, arrêtons de nous prendre la tête sur cette idée. Oui, il en faut une,
oui il faut qu'elle soit la meilleure possible mais ce n'est pas l'idée qui va faire la totalité de
votre succès, donc c'est une étape indispensable mais insuffisante. C'est comme en
Mathématique si vous vous souvenez quand vous étiez au collège, on vous apprend le
principe qu’il existe “une condition nécessaire et suffisante” ou “une condition nécessaire et
insuffisante” : ici c'est la même chose. Une bonne idée est une condition nécessaire et
insuffisante pour réussir.

Deuxième croyance : “je risque de me faire voler mon idée révolutionnaire”.

Ça aussi, on a tous entendu des gens qui vous disent ça. En tout cas, tous ceux qui ont déjà
fait un atelier comme on peut en trouver dans une CCI, où l’on doit présenter son idée, il y a
toujours une personne qui ne veut pas présenter son idée parce que son idée est
absolument révolutionnaire et qu’elle ne veut pas nous en parler de peur qu’on lui vole.

Moi, ça me fait toujours sourire pour plein de raisons mais je vais illustrer mon propos avec
deux choses.

Le témoignage que j'ai reçu, il n'y a pas très longtemps d'un entrepreneur qui nous vient
d'Afrique et qui me dit “Antonella, vous avez tout à fait raison, je suis allé dans un atelier et
j'ai accepté de parler de mon idée. En fait, à la fin de l'atelier je me suis rendu compte que
mon idée n'était tellement pas révolutionnaire qu'on était au moins trois dans la pièce à
penser la même chose. Et donc, en fait, ce qui va faire la réussite d'un projet ça va être la
mise en œuvre”. Bravo ! Bienvenue dans le monde réel ! C'est la première des illustrations.

Pour la deuxième chose, je dois vous dire que j'ai vu des projets se faire voler. Donc oui, je
ne peux pas vous dire que ça n'arrive pas des projets qui se font voler. Mais, absolument
tous les cas de figure où j'ai vu, une idée révolutionnaire se faire voler, je ne l'ai pas vu se
faire voler par un voisin, voisine ou un autre entrepreneur du quartier ou votre ancien
patron, non, non. J'ai vu les idées révolutionnaires se faire voler, se faire accaparer par votre
associé.. qui se sépare de vous. Qu’est-ce que cela souligne ? Ça veut dire qu'il y a beaucoup
d'entrepreneurs qui démarrent mal accompagnés et qui vont malheureusement se séparer
en cours de route et qui ne vont pas tirer du tout profit de l'idée qu'ils ont eu au départ
parce que c'est leur ex-associé qui va exploiter l'idée. Ça m'amène à un des conseils clés que
je vais vous donner maintenant. C'est qu'on doit toujours anticiper : on doit toujours
anticiper comment pourrait s'arrêter la cessation d'une collaboration avec un associé avant
même d'avoir finalisé, construit et démarré le projet. Discuter de ce point là avec votre futur
associé en premier est une très bonne idée. Mais bon, c’est un autre sujet dont on reparle
dans mon MBA Entrepreneur et dans ma série d'articles sur mon blog. Alors l’idée “je risque
de me faire voler mon idée révolutionnaire”, est une croyance limitante. C'est une croyance
que vous devez éliminer parce que vous voyez que le risque est vraiment très faible, il y a
plus de risque à ne pas parler de votre projet ce qui vous empêcherait de l’améliorer que
d'en parler et de se le faire voler.

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La troisième croyance est “mon idée est géniale parce qu'elle vient d'ailleurs, elle vient des
USA, elle vient de Japon, etc”.

Là-dessus aussi je ne peux pas m’empêcher de doucement sourire. J'ai dans le module 3 de
mon MBA entrepreneur, une revue d’une dizaine d'énormes flops commerciaux de grandes
boîtes. Je ne vais pas tous les citer, je vais vous en citer un seul. Celui que j'ai envie de citer
c'est celui de Kellogg's qui n'est pas une entreprise française... comme son nom l'indique et
qui a tenté de s'implanter il y a quelques années en Inde. L’entreprise s'est lamentablement
ramassée parce que tout simplement Kellogg's n'avait pas du tout bien étudier son marché
local, n'avait pas mené une étude de marché locale, n'avait pas compris comment se passait
les petits déjeuner des personnes qui vivent en Inde et n'avait pas compris les freins
culturels sur ce sujet et a mis en place une publicité qui n’était pas du tout alignée avec la
culture. Kellogg's a dépensé des milliers d'euros pour faire un lancement à un endroit où il
n'y avait aucune chance de percer. En tout cas, pas de cette manière-là.

Donc, est-ce que votre idée est géniale parce qu'elle vient d'ailleurs ? Ça reste à prouver et
ça c'est le travail de l'étude de marché de vous aider à valider que cette idée peut
s'implanter sur votre territoire. A défaut l’étude de marché vous aidera à faire en sorte
d'améliorer ou de transposer l'idée initiale sur votre territoire.

Après, il y a aussi ceux qui n’osent pas entreprendre parce qu'ils se rendent compte que
leur idée est déjà prise.

Du coup, ils mettent un coup d'arrêt et se disent “je ne peux pas avancer”. Il n'y a pas très
longtemps, une entrepreneuse que je suis depuis un moment, que j'accompagne sur un
projet qui est absolument captivant, m'a envoyé un e-mail et me dit “Antonella je viens
d'entendre à la radio l'interview de Monsieur X qui a lancé une société il y a un an, qui fait
ceci cela. Le ceci cela correspondait exactement de manière très proche à l'idée de Caroline
… Elle me dit alors dépitée “est-ce que j'arrête ?”. Je comprends la réaction, on en a souri
après, mais est-ce que quand vous voyez ces deux jolies enfants, ces deux jolis jumeaux, est-
ce que vous dites que l'un d'eux doit arrêter de manger parce que l'autre s'est mis à manger
? Non, en fait, les deux peuvent manger du gâteau. C'est un peu la même chose en matière
de business : il y a encore de la place quand on est une entreprise qui se lance sur un marché
ni oligopolistique ni monopolistique, on peut réussir à se faire une place.

Revenons à mon exemple : qu'est-ce qu'on a fait pour Caroline ?

Je lui ai montré grâce aux outils qui existent comment examiner le trafic du site Internet du
concurrent et très rapidement, après un audit de moins de vingt minutes, on s'est rendu
compte qu'à la fois cette entreprise avait identifié comme elle une offre de service qui
manquait sur le marché mais que cette entreprise n'avait absolument pas démontré qu'elle
était en capacité de mettre en œuvre son idée puisque le trafic n'était pas au rendez-vous…
Autre point sur les éléments de webmarketing nécessaires pour commercialiser ce genre
d'offre, avec la formation que Caroline avait déjà acquis auprès de moi, elle a tout de suite
bien compris que le concurrent n'avait pas posé les jalons pour que son idée puisse vraiment
démarrer.

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Donc, se dire que votre idée est déjà prise et que du coup, ça veut dire qu'il ne faut pas se
lancer c'est aussi une croyance que vous devez vraiment balayer de votre tête.

Et puis à propos de la dernière croyance : “ je ne vais pas démarrer, je ne vais pas avancer
sur un projet, je ne vais pas prendre du temps pour réfléchir sur mon projet, parce que je
ne sais pas si mon projet peut être rentable, je ne sais pas si mon idée peut être rentable.”

Non, mais ce n'est pas comme ça que les choses se présentent. Elles se présentent
exactement dans le sens contraire : c'est parce que vous avez bossé votre idée et c'est parce
que vous avez bossé pour devenir vous-même entrepreneur et donc développer vos
qualités, vos compétences d’entrepreneur et notamment la gestion que l’idée va pouvoir
être rentable. Je m’explique : sans devenir expert-comptable, très simplement en quelques
heures de formation en comptabilité et gestion, vous serez en capacité de dresser un
prévisionnel et de vous rendre compte si une idée est rentable ou pas… mais aussi de
l’améliorer ! Et donc, c’est parce que vous avez taillé votre propre pierre, développé vos
compétences que votre idée va se transformer en un projet rentable. Il ne faut pas prendre
les choses dans le mauvais sens, il faut chasser de son esprit ce genre de croyance.

Alors ça c'était les préjugés, mais à quoi ça sert ces préjugés, ces croyances qu'on a sur l'idée
d'entreprendre ? Est-ce que finalement quand on est salarié et qu'on a envie d'entreprendre
mais qu'on se trouve freiné parce qu'on se dit que notre idée est soit pas assez bonne pour
avancer, soit qu’elle est déjà prise ou je ne sais pas si c'est rentable, etc.
Dans l'autre sens, on peut être salarié et se dire qu'on a une idée géniale parce qu'elle est
révolutionnaire et du coup on est aussi pétrifié parce que si son idée est géniale on a
souvent le réflexe, c'est naturel, de ne pas avancer parce qu'en fait, plus l'idée a l'air
fantastique et révolutionnaire, plus on a peur de ne pas être à la hauteur de sa propre idée
et plus on se dit qu'avec une idée pareille si on se plante on sera vraiment misérable. Donc
on a une peur de l'échec d'autant plus importante quand on est dans cette situation-là.
Alors, finalement, du coup si on résume : ces croyances, négatives ou positives vis à vis de
l'idée d'entreprise, ont comme conséquence et comme intérêt de nous conforter
inconsciemment dans un de ces trois mécanismes. C'est ce qu'on appelle bénéfice
secondaire.

Ça veut dire que c'est grâce à ces croyances que vous entretenez sur l'idée , vous allez
pouvoir obtenir ces bénéfices secondaires-la. Le premier bénéfice secondaire qu'on peut
avoir à entretenir ces croyances consiste à nous permettre de ne pas sortir de notre zone de
confort. Rester dans notre quotidien sans avoir trop de risque à prendre.

Le deuxième bénéfice secondaire consiste à pouvoir rester comme tout le monde : on va


pouvoir rester frustré, continuer de râler, être dans le même état d’esprit que tous ses
collègues et amis.

Le troisième bénéfice secondaire consiste à nous permettre de ne pas trahir nos proches en
nous révélant, en changeant de statut social, en changeant de place, en changeant de
métier.

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Je vais un petit peu loin là-dedans parce que c'est vrai que d'un premier abord, ces trois
idées-là peuvent paraître folles, mais elles ne le sont pas du tout, c'est vraiment des
phénomènes observés, détaillés, analysés et d'ailleurs même documentés
psychologiquement.

Alors le premier bénéfice secondaire : ne pas se mettre en zone d'inconfort.

Quand on cultive des croyances sur l'idée d'entreprise qui nous amènent à la conclusion que
finalement mieux vaut ne pas bouger parce que soit mon idée est trop bonne et je risque de
me planter ou soit mon idée n'est pas assez bonne et ça ne vaut pas le coup d'aller. On se
permet, on s'octroie le bénéfice de rester dans notre train-train quotidien. Et l'être humain
est ainsi fait qu'il a horreur naturellement de prendre des risques et de sortir de son train-
train. C'est extrêmement rassurant le train-train. Le métro-boulot-dodo est quand même
quelque chose qui nous rassure au fond.

Donc le bénéfice secondaire à entretenir ces croyances sur l'idée d'entreprise c'est ne pas
sortir de sa zone de confort.

Pourtant, malheureusement, on le sait aussi, pour grandir, pour se développer, pour être
plus mature, pour avoir une plus belle vie, pour avoir plus de bonheur dans sa vie, il faut
agrandir cette zone de confort, il faut que naturellement, on soit en capacité de faire de plus
en plus de choses. Parce que si on a toute la vie les mêmes comportements, les mêmes
actions, qu'on n'a pas un peu d'évolution entre nos 15 ans et nos 70 ans, très clairement la
plupart des gens vont être complètement déprimés et à l'aune de leur mort ces mêmes
personnes vont avoir une somme de regrets qui les plongera dans un état qui n'est pas du
tout positif. Si vous restez dans ces fausses croyances sur l'idée d'entreprise, vous allez
rester dans votre train-train, dans votre zone de confort et vous n’allez jamais prendre des
risques. Or, c'est en sortant, en prenant des risques que vous allez grandir, que vous allez
pouvoir avoir plus de bonheur. Prenons un exemple que ce soit dans la vie professionnelle
ou dans la vie amoureuse, si vous faites votre boulot et que vous faites toujours la même
chose et que jamais vous ne vous mettez en avant, jamais vous n'oserez dire à votre patron,
j'ai envie de faire ceci, j'ai envie de faire cela, jamais vous n’osez avoir une discussion
cruciale avec un collaborateur. Dans ce cas de figure-là, vous resterez toujours au même
stade, vous n’aurez aucune évolution de carrière professionnelle, vous n’aurez aucune
chance même de vous faire remarquer et c'est la mort assurée. C'est exactement la même
chose dans votre vie amoureuse, si vous êtes franchement amoureux de quelqu'un et que
jamais à un moment vous n'envoyez des signaux pour dire à la personne que vous aimez
tant, qu’il y a peut-être quelque chose à faire, que vous n'êtes pas indifférent à cette
personne, vous ne serez pas sorti de votre zone d'inconfort. Et il y a fort à parier que vous
resterez toute votre vie, soit célibataire, soit mal accompagné parce que vous n'aurez pas
osé prendre ce risque, vous n'aurez pas osé sortir de votre zone de confort et aller dans le
zone d'inconfort.

Donc, oui si vous voulez bien réussir dans votre vie, si vous voulez que votre idée puisse
fonctionner, il va falloir apprendre à sortir un petit peu chaque jour de votre zone de
confort, en allant dans votre zone d'inconfort. C'est un sujet que j'évoque plus en détail et

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sur lequel je vous donne des tas d'exercice, dans mon MOOC être ou ne pas être
entrepreneur.

Ensuite, deuxième point que vous devez avoir en tête, c'est que le bénéfice secondaire de
toutes ces croyances vous amène à finalement ne rien faire : cela vous permet de continuer
à faire comme tout le monde. Ça veut dire quoi, ça veut dire que vous continuez à être
comme tous vos collègues, tous vos amis ou toute votre famille, ... à pouvoir dire que rien ne
va plus, que la France va mal, que l'emploi va mal, que tout va mal, et continuer de râler
parce que ça ne se passe pas comme ça devrait, parce que le système ne fonctionne pas
comme il faut, parce que les services publics ne fonctionnent pas comme il faut, parce que
les entreprises ne délivrent pas ce qu'elles avaient promis, parce qu'une amie a vous fait
ceci, etc.

Donc, en fait, vous continuez de jouer le Caliméro et vous restez finalement passif, en colère
et frustré… mais ça vous permet de finalement être comme tout le monde, donc vous n'êtes
pas un extra-terrestre au milieu de votre sphère personnelle. Et ça c'est très important parce
que l'être humain a horreur d'être un extra-terrestre parmi ses proches.

Ce qui m'amène naturellement au troisième point. Finalement quand on met au placard


son idée d'entreprise cela nous permet de ne surtout pas entreprendre et quand on
n'entreprend pas on ne change pas. On reste celui qu'on a toujours été.

Ce qui veut dire qu'on ne va pas trahir ses proches en se révélant être quelqu'un d'autre,
on ne va pas trahir sa famille en se révélant être un entrepreneur à succès. Imaginez que
dans la famille on a toujours cultivé le fait d'être de tel ou tel partie politique, on cultive le
manque de confiance en soi, on vous a bourré le crâne de ce genre de choses... Le fait d'oser
entreprendre changerait votre image auprès de vos proches, et c'est extrêmement difficile
pour vos proches qui ne vous reconnaissent pas, qui peuvent ne pas forcément réagir en
étant fiers et enthousiastes de vous mais plutôt se sentir bafoués, trahis et se dire : “On ne le
connaissait pas comme ça, c'est une honte”. Et du coup ça vous éloigne de vos proches, il y a
un risque potentiel de perte de sentiment d’appartenance et d'amour. Finalement
entretenir ces fausses croyances sur l'idée d'entreprise vous permet de ne pas entreprendre,
ce qui vous garantit au moins de garder votre tissu relationnel intact.

Comme vous ne changez pas, on devrait normalement toujours continuer à vous aimer ? Ça
c'est dans un monde idéal, parce que malheureusement peut-être que vos proches eux aussi
vont évoluer et que du coup il va quand même y avoir un écart qui va se creuser entre vous
et vos proches...

Alors, passons à quelque chose de beaucoup plus concret, pour se mettre du côté de
l'entrepreneur quand il a démarré et répondre à la question “qu'est ce qui fait qu'on a une
bonne idée d'entreprise ?”

Les 4 clés pour avoir une bonne idée d’entreprise sont :


- aligner les idées sur soi,
- améliorer son idée initiale avec l'étude de marché,
- innover correctement,

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- réussir la mise en œuvre de l'idée.

Alors allons-y !

Premièrement pour avoir une bonne idée d'entreprise, le premier point c'est d'aligner
l'idée sur soi, c'est vraiment un point fondamental de mon approche que je mets en œuvre
depuis 2005, qui m'a vraiment permis d'accompagner de belle réussite.
Un projet qui va vous porter loin est un projet qui vous fait vibrer.
Un projet qui vous fait vibrer est un projet dans lequel vous allez être forcément la meilleure
personne qui soit pour le mener à bien et pour avoir un business florissant.
C'est pour ça que j'ai bâti une formation que j'ai baptisé MONREVE, c’est une formation en
7 étapes qui vous permet d'accoucher vous-même de la bonne idée d'entreprise ou en
tout cas de valider que cette idée est vraiment la bonne pour vous si vous avez déjà une
idée en tête.

Quel est le processus que j'ai mis en place ? Je vous l'explique pour que vous puissiez
identifier si déjà en vous cela résonne. Pour valider que l'idée soit la bonne ou pour trouver
la bonne idée, vous devez déjà premièrement faire un travail d’introspection sur vos
motivations entrepreneuriales. C'est pour ça que je vous ai cité la dernière fois le fait qu'il y a
beaucoup de motivations positives pour entreprendre, qu'il faut les faire émerger. J'en ai
identifié 17 que je vous explique durant cette formation afin que vous puissiez faire un audit
personnel.

Quand vous avez identifié ces motivations positives, vous passez à la deuxième étape, vous
passez à l’étude de la niche. Cela vous permet d'identifier sur quelle niche d'activité - et non
pas tout simplement sur quel secteur parce que c'est trop large-, mais sur quelle niche
d'activité vous avez un intérêt à vous lancer à la fois parce que vous avez peut-être des
compétence professionnelles, personnelles ou extra-professionnelles mais aussi de l'intérêt
parce qu'il ne suffit pas d'avoir les compétences, il faut avoir l'intérêt, l’un sans l’autre ne
fonctionne pas. C'est le deuxième point : identifier les niches qui peuvent faire du sens pour
vous en s'éloignant de la vision simpliste qui fait dire “vous avez une expérience dans tel
métier donc alors il faut aller dans tel métier”. Aujourd'hui, la reconversion professionnelle
existe à tout âge, j'ai un énorme dossier sur mon blog qui parle de ça, et la plupart des
projets entrepreneuriaux sont des projets de reconversion professionnelle. Donc il faut
identifier la ou les niches qui font du sens pour vous.

Ensuite, l'étape suivante, consiste à travailler votre rêve, c'est à dire votre vision de votre
manière de travailler. Quel est le type de business model qui vous fait vibrer ? Sur ce point,
je vous explique, non pas les 70 business model qui existent, mais en tout cas, les quatre
manières qu'on a de travailler et donc la manière en tant que salarié et les trois manières
qu'on a d'entreprendre. Si vous êtes au clair sur ces 4 voies là, vous allez pouvoir identifier
ce qui va faire du sens pour vous et vous permettre de mener la vie que vous voulez. Là-
dessus, j'insiste énormément parce que si vous voulez être heureux dans votre business, il
faut que votre business vous permette de vivre la vie que vous voulez vivre maintenant. Et
non pas simplement votre entreprise vous permet de gagner de l'argent pour pouvoir en
profiter quand vous serez à l'aube de la mort. C'est vraiment une autre manière de

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concevoir l'entrepreneuriat, de construire un projet qui vous fasse avoir du bonheur
maintenant.

Ensuite, l'étape d'après consiste à travailler sur votre zone et vos zones d'excellence : à ce
sujet je vous propose un exercice qui est extrêmement riche et qui va vous permettre
d'identifier vos dix zones ou facteurs clés de succès absolus. Ensuite, une fois qu'on a fait ça,
on travaille sur votre valeur ajoutée et sur ce point je vous donne deux tuyaux pour
identifier les deux types de clientèle que vous pouvez attirer à vous de manière très facile.
C'est important parce que si vous avez identifié les bons clients pour vous, vous allez
forcément vendre beaucoup plus vite et comme on sait qu'un business qui réussit est un
business qui démarre vite, cela va forcément vous aider.

Après ces étapes, le dernier point consiste à mettre à plat vos exigences, autrement dit les
contraintes absolues que vous avez sur votre projet. Les contraintes peuvent être
organisationnelles, financières, linguistiques, etc. Quand vous aurez travaillé ces 6 étapes
préalables, vous arriverez à la 7ème étape qui nous permet d’assembler tout ça et de faire
émerger la ou les bonnes idées … ou de valider l'idée de départ ou de l’améliorer !
Ça c'est le premier point si vous voulez une bonne idée pour que votre business marche,
vous devez aligner votre idée sur qui vous êtes personnellement et c'est-ce que je vous
invite à faire avec la formation MONREVE. Et c'est ce que vous pouvez aussi commencer à
faire en réfléchissant à ce que je vous ai donné comme élément de réflexion.

Ensuite, le point d'après consiste à améliorer l'idée avec l'étude de marché, aucun projet
ne peut se faire, aucun projet ne peut devenir un succès si on ne confronte pas son idée
avec son marché, avec ses clients, avec sa concurrence. C'est un gros travail, c'est peut-être
même le travail le plus important qu'on a fait quand on démarre un business. Cette étude de
marché est le travail à réaliser une fois qu'on a identifié son idée, une fois qu'on a déjà validé
la faisabilité potentielle de cette dernière. C'est ce que je vous accompagne à faire avec mon
MBA Entrepreneur.

Ensuite, pour qu'une idée puisse réussir, il faut que cette idée innove ... un peu mais pas
trop.

Je vous explique ! Il y a deux types d'innovation :


 l'innovation de rupture
 et l'innovation incrémentale.

L'innovation de rupture consiste à changer absolument toute la donne du marché tandis que
l'innovation incrémentale vise à améliorer l'offre existante sur le marché.

Aujourd'hui, très clairement quand on est une entreprise et qu'on démarre seul ou avec une
toute petite équipe, qu’on n’a pas des moyens financiers d'un mastodonte, qu’on n’est pas
une entreprise cotée en bourse, on n'a pas les moyens de se lancer dans l'innovation de
rupture, on a les moyens uniquement de proposer de l'innovation incrémentale.

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Il faut donc innover à pas mesurés. Il faut améliorer ce qui existe déjà, c'est la meilleure
méthode pour avoir une idée qui vous permette de rapidement faire du chiffre d'affaires et
bien démarrer votre activité.

En dernier, qu'est-ce qui fait qu'une idée va être bonne ?


C'est de réussir la mise en œuvre : savoir la faire évoluer au fur et à mesure et la
promouvoir. Après le premier travail qui consiste à identifier la bonne idée, on la valide, on
la confronte, on l'améliore avec votre première étude de marché, ensuite vous lancez votre
business et bien évidemment toutes les années, semestres, mois, semaines vous allez faire
un point et améliorer certaines choses... La rencontre avec vos clients, des clients qui
évoluent, des concurrents qui évoluent aussi, contribuent évidemment à faire évoluer votre
business.
C'est pour cette raison aussi que je parle énormément de l'importance de développer de nos
jours des entreprises qui sont flexibles : c'est ce que j'appelle l'entreprise du XXIème siècle,
qui permet de réagir à l'évolution du marché qui est de plus en plus rapide sans avoir des
coûts importants de changement et de mutation. Je vous explique en détail ces aspects là
dans mon MBA Entrepreneur.

Voilà qui est pour les 4 véritables piliers de l'idée d'entreprise.


C'est ce que vous devez garder en tête si vous voulez véritablement trouver pour vous la
bonne idée d'entreprise, valider que votre idée vaut déjà le coût.

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Les témoignages

Christian Garcin
Alors, ça nous amène tout droit à la question d’après. Est-ce que vous diriez que c’est l’idée
de départ qui a fait la réussite de votre entreprise aujourd’hui ? Ou c’est votre capacité à la
mener à bien ?

Je crois que ce qui a fait la réussite de l’entreprise au départ, c’est que… c’était la
certitude que ça ne pouvait que marcher. C’était une telle évidence pour mon associé
et moi-même que ce n’a fait que marché. Pourquoi ? Parce que je pense que quand on
a un projet dans la tête et que ce projet motive ou nous motive, eh bien, ça attire les
gens autour de soi. La deuxième chose aussi, ce que je tiens à dire c’est
qu’effectivement, la société qu’on a créé… je ne changeais pas de métier. Je faisais le
seulement le métier de manière différente et plus en accord avec ce que je souhaitais
faire, mais je ne changeais pas de métier. Je pense que ça aussi, ça a concouru très
vite à faire que des personnes, des sociétés et des structures aient eu envie de
travailler avec nous, voilà ! Donc, je n’ai pas eu à apprendre un nouveau métier
hormis le fait de gérer une entreprise avec toutes les contraintes et les facilités qu’on
pouvait avoir, mais je ne changeais pas de métier.

D’accord. Et quelles sont… dans la mise en forme de cette idée de départ, quelles sont les 3
ingrédients qui vous ont plus aidé ou manqués ?

Alors, ce qui nous a le plus aidé, c’est qu’au départ, on est parti à deux. Donc, je me
voyais mal démarrer seul, même si j’ai peut être eu l’idée au départ puisque l’idée a
démarré, je pense 18 mois avant la création d’Elusys, mais à un moment donné on
s’est retrouvé à deux. Ça a fait la part des choses et de… avec quelqu’un avec j’avais
véritablement envie d’entreprendre, c’est-à-dire avec quelqu’un avec qui on a déjà
parlé de beaucoup de choses : de la relation de pouvoir, de la relation à l’argent, la
relation aux autres, pas mal de choses : ça c’est la première idée. La deuxième chose,
c’est que je retrouvais, et ça doit être déjà dit, une phase de démarrage. Et je trouve
ça fabuleux, c’est-à-dire que

Une émulation ?

Une émulation. Il y avait tout à faire, il n’y avait rien à perdre et tout à gagner, voilà !
Ca, c’était la deuxième chose. Et ce qui a fait aussi, c’est que le métier que je faisais
avant, je le continuais et que je prends beaucoup de plaisir à faire ce métier de
transmettre du savoir-faire, d’animer. Je continue à le faire ! Ca, ce métier-là, cette
rencontre avec soit des participants, soit avec des structures ou des équipes, eh bien,
me motive, voilà !. Le quatrième ingrédient, c’est qu’on a su très vite s’entourer de 3
choses : d’un avocat pour tout ce qui est structure juridique et tout ça parce que c’est
des choses qui si on les fait, bien sûr, ça va coûter moins. Par contre on va y passer

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beaucoup de temps. On s’est entouré très vite d’un expert comptable qui nous a
permis de voir au niveau financier comment il fallait faire les tableaux de bord à venir.
Et on s’est entouré… ça, c’est parce qu’on était deux, d’un conseiller en gestion de
patrimoine. Quand on crée une entreprise, c’est un peu comme un mariage, c’est-à-
dire qu’on va très vite se poser la question : « si on se sépare qu’est-ce qui se passe ?
Si on se sépare avec mon associé, il se passe quoi ? Si aussi on se sépare avec ma
conjointe et tout, qu’est-ce qui se passe ? » Donc, il y a plein de textes de loi qui fait
qu’à un moment, le chef d’entreprise, s’il lui arrive n’importe quoi, il doit se poser la
question « si ça se passe mal, ça se passe comment ? Donc, on doit s’entourer de ces
3 personnes-là.

D’accord. Donc le conseil ?

Le conseil : faire appel à des gens que l’on paye. Faisant partie du conseil, je sais que
je suis allé beaucoup plus vite en m’associant avec des gens qui pouvaient m’apporter
ces conseils là.

Agnès Dibon
Concernant le concept même de Graines d’Ecolos, est-ce que vous diriez que c’est l’idée de
départ qui était vraiment bonne ? Ou est-ce que c’est votre capacité à la mener à bien qui
fait la réussite du projet ?

Je pense que c’est plusieurs choses en fait. Je pense que… à mon avis, un projet qui
abouti, c’est un projet qui bien préparé. Ça, je reviens sur l’aspect timing ! C’est… je
pense que… je crois qu’on dit souvent que dans un entretien, 80% de la réussite d’un
entretien tient de sa préparation. Eh bien, je pense que sur un projet, c’est pareil
puisqu’à mon sens, il faut l’avoir bien anticipé, bien préparé, ne plus avoir de doutes.
En fait, quand on démarre, on a toujours des doutes, mais à un moment donné quand
on est lancé, on est dedans et on y va quoi… il n’y a plus à se poser de question. Donc,
je pense que c’est… j’ai perdu le fil…

La réussite du projet tient à sa préparation…

C’était ça ! Voilà ! Donc, ça… à la préparation. Et après, je pense qu’il y a de toute


façon un écart entre le projet initial et le projet actuel qui tient à plusieurs choses.
Notamment, on parlait des valeurs écologiques du projet. C’est vrai… comment dirais-
je… allier écologie et petite enfance, c’est parfois antinomique c’est-à-dire qu’il y a
une réglementation qui est tellement importante dans le métier de la petite enfance,
dans le domaine de la petite enfance qu’on ne peut pas faire malheureusement tout
ce qu’on voudrait. Donc, il faut toujours trouver un compromis, mais je pense qu’un
projet, il est toujours fait de compromis, c’est-à-dire qu’on part toujours sur une idée
idéale en fait. Et puis, au final, voilà, les différents éléments, les différentes
contraintes qu’on peut rencontrer font qu’on réajuste au fur et à mesure, mais ça,
c’est valable pour… au quotidien je dirais. Donc voilà, je pense que la préparation
était importante. L’idée… et là j’avais vraiment travaillé avec Antonella justement le

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fait que partir sur de l’accueil de l’enfant en bas-âge, est-ce que… voilà, c’était…
comment dirais-je… est-ce que le besoin est immuable ? Est-ce qu’à un moment
donné, il y aurait justement trop de contraintes règlementaires qui ne m’amèneraient
pas au bout ? Donc, je pense que c’est faire une bonne étude de marché, tout
simplement. Ça, c’est la phase préparatoire !

Ce qui est très important, encore une fois, je pense que c’est vraiment la phase de
préparation. Et puis, l’idée en lui-même, après… c’est vrai que… je dois avouer que oui
bien sûr, j’en ai échangé autour de moi pour savoir si le fait de spécifier… enfin,
d’avoir un projet assez spécifique, voilà, emprunt de valeurs spécifiques également,
bien que ces valeurs sont de plus en plus partagées malgré tout, partout, surtout avec
des parents qui veulent élever leurs enfants dans un environnement sain et
responsable. Je pense qu’on ne pouvait pas trop avoir de barrières par rapport à ça
malgré tout, mais je pense que l’idée en elle-même… il y a beaucoup de micro-crèches
en fait qui, voilà, en ce moment. Moi, je pense que la réussite de ce projet-là, elle
vient de sa préparation, d’une certaine persévérance aussi, à mon avis. Je pense que…

Une persévérance de votre part ?

Oui, de ma part, mais de façon générale, je pense qu’on est porteur de projet comme
ça de… et qu’on souhaite effectivement partir sur l’entrepreneuriat, il faut être
persévérant parce qu’on rencontre plein de barrières bien évidemment. Et si on croit
vraiment en son projet, il n’y a pas de raison pour qu’on n’aille pas au bout, mais il
faut être persévérant. Quand je parlais du temps, c’est vrai que sur un an… il faut y
croire pour attendre un an, un an et demi avant que son projet aboutisse. Voilà,
exactement ! Donc, je pense que c’est ça qui a fait que le projet aujourd’hui
fonctionne bien. Et puis… puis après, c’est le quotidien – je veux dire de métier – alors,
moi, c’est un métier plus de manager. Donc, après il y a d’autres métiers, d’autres
porteurs de projet peuvent partir sur d’autres… justement, d’autres projets avec
d’autres compétences qui seront demandées, mais je pense qu’après, c’est le
quotidien, voilà, un travail d’animation d’équipe, d’encadrement, etc. Donc, après,
c’est plus une question plus personnelle, on va dire.

De compétences personnelles ?

Oui, personnelle ! Oui, forcément ! Après, je… enfin, comment dirais-je ? Ca fait très
prétentieux de dire ça. Je ne le souhaite pas, mais c’est… je pense qu’encore une fois,
c’est un tout. Moi, je travail avec des équipes. Ce n’est pas moi la seule… ce n’est pas
moi qui mène le projet au quotidien, ce n’est pas moi qui suis auprès des enfants,
c’est les équipes et c’est elles à la limite qui font tout quoi, quasiment ! Donc, moi, je
les accompagne, voilà !

D’accord, ok ! Aujourd’hui, si je vous demande les 3 ingrédients qui vous ont plus servi pour
monter votre projet, pour passer de l’idée à la concrétisation. Alors c’est quoi ?

Alors, je dirais… bah, la formation, ça, c’est évident ! La formation à la création, sans
être démago, c’est vraiment la formation à la création d’entreprise. Je veux dire, il y a

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des compétences, moi, que j’avais… enfin, des domaines, on va dire, que j’avais
explorés un petit peu en école de commerce, mais… notamment ce qui touchaient à la
comptabilité ou à la structure juridique, etc. que je ne maîtrisais plus du tout quoi et
que je n’avais jamais mis en pratique. Et là, ça m’a vraiment aidé, clairement, pour
partir vers une base solide. Donc, ça, c’est la formation, c’est évident ! Ensuite, je
pense que… un autre ingrédient ça va être les échanges. On va dire les échanges que
j’ai pu avoir… enfin, je ne parlerais pas de réseau parce qu’à l’époque ce n’était pas
vraiment des réseaux que j’activais. Je n’ai jamais été trop réseau au final,
initialement. Et ce n’était peut-être pas de ma génération d’ailleurs. Et malgré tout,
pour monter ce projet, il a fallu justement que je crée un ensemble de réseaux et des
échanges avec des professionnels, des diplômés du métier, des personnes qui avaient
déjà menés effectivement ce travail préparatoire pour monter une crèche, etc. Donc,
je pense que le deuxième ingrédient, c’est ça, c’est d’échanger. Clairement, c’est
d’échanger avec des personnes compétentes, en fait, et qui pourraient apporter une
valeur ajoutée au projet. Donc, ça, je pense que c’est important. Et puis, le troisième
ingrédient, je pense qu’il est… oui, personnel à mon avis. Le troisième ingrédient, c’est
qu’il faut avoir…

Les compétences propres ?

Oui, les compétences. Et puis, il faut avoir… il faut rester super positif, moi, je crois en
fait. C’est vraiment la positivité, c’est se dire qu’on peut réussir, que si on en a envie, il
faut aller au bout. Je pense qu’il ne faut pas baisser les bras à la première embûche en
fait. Toujours rester positif et se dire que ça va fonctionner, voilà !

Très positif effectivement !

Guillaume Bourdon
Alors, sur votre activité actuelle sur Ergon’Homme, est-ce que vous diriez que c’est l’idée de
départ qui a fait votre réussite ? Ou est-ce que c’est votre capacité à la réaliser ?

C’est la préparation !

La préparation ?

Oui, c’est… la première entreprise que j’ai monté hormis Skymania où j’étais étudiant,
etc. L’entreprise d’après, j’étais encore jeune, j’avais 24 ans. Et ça s’est fait un peu sur
un coup de tête. Et j’ai vraiment appris en le faisant pendant 14 ans. Le process était
correct, mais les débuts ont été un petit peu longs tandis que pour Ergon’Homme, on
a mis volontairement un an et demi avant de se lancer. On a vraiment pris le temps
de se poser des questions sur nous en tant qu’associés, où on voulait aller, quel était
notre philosophie de vie, qu’est-ce qu’on a envie de partager ? etc. Et puis pour
l’entreprise, à quoi on voulait répondre ? C’était quoi… c’est quoi les enjeux ? C’était
quoi le process qu’on allait proposer, etc. ce qui fait que, déjà, c’est plus simple de

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remonter, de relancer une activité à 40 ans , on a un réseau, on connaît des gens, etc.
Et c’est ce qui fait que quand on a lancé Ergon’Homme, au bout de 15 jours, on avait
déjà fait notre première facture et c’était parti !

D’accord. Vous étiez donc bien prêts ?

Oui !

Et pour mettre votre idée sur pied, quels sont les 3 ingrédients qui vous ont plus servis ou
manqués ? On peut prendre la question dans l’autre sens.

Ce qui m’a plus servi, c’est mon expérience, la bonne et la mauvaise. J’ai vraiment
appris de mes échecs. Ça, c’est vraiment important ! La complémentarité parce
qu’avec Laurent, on est très différent et on a vraiment joué là-dessus, sur cette notion
de binôme et de ce qu’on pouvait s’apporter.

Donc, Laurent votre associé ?

Oui ! Et puis vraiment l’anticipation, c’est-à-dire nous, on a commencé par la fin avant
le début, c’est-à-dire que là aussi, suite à mes précédents échecs, on a commencé par
écrire si jamais, ça devait s’arrêter, comment ça allait s’arrêter ? Et puis, une fois que
ça, c’était fait, on passait à autre chose. Et après, tout le reste a déroulé.

D’accord. Vous avez plus travaillé sur la problématique d’association que la première fois ?

Oui !! complètement !

Agnès Weissberg
Est-ce que vous diriez que c’est l’idée de départ qui fait la réussite ? Ou est-ce que c’est la
capacité du dirigeant à la réaliser ?

Alors, moi, je suis absolument convaincue, je suis une militante acharnée du « tout
repose sur le dirigeant ». Alors, tout repose sur le dirigeant parce que tout repose sur
ses équipes derrières, mais du coup, tout repose sur la capacité du dirigeant à avoir
une vision de ce qu’il veut. Alors, je dis ça, mais je ne l’avais pas du tout au démarrage
quand j’ai démarré avec Viva. Donc, mais, j’ai évolué depuis !

Ça, c’est l’expérience qui vous fait…

Voilà ! J’ai fait exactement le contraire de ça.Ca s’est construit aur et à mesure, mais
sur le principe, l’idéal, c’est quand même d’avoir une vision… la vision la plus lointaine
possible et de revenir ensuite step by step. Et la capacité à… ses propres capacités et
compétences personnelles en tant que dirigeant, en tant que manager, en tant que

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visionnaire, etc. Et la capacité à s’entourer des bonnes personnes, voire à se défaire
parfois de mauvaises personnes. Clairement, pour moi, le succès d’une entreprise, ça
repose sur le dirigeant. Quand ça marche, ça repose sur le dirigeant et l’équipe qu’il a
apportée. Et si ça ne marche pas, c’est la faute du dirigeant.

Voilà, bon, eh bien, c’est extrêmement clair alors ! Pour mettre sur pied une idée
d’entrepreneuriat, pour la concrétiser, quels sont, à votre avis, les 3 ingrédients qui sont les
plus utiles ?

La confiance en soi parce qu’il ne faut pas se poser trop de questions. Il faut s’en
poser, mais pas trop. Du coup, un peu inconscience aussi. De l’adaptabilité et de la
flexibilité. Et de la même manière que l’idée pour moi que « tout repose sur le patron
», le fait de dire, de se poser la question de comment sont les clients ? les gens qui
veulent se mettre sur leur compte le comprennent. Bien sûr, ils sont sur leur produit,
leur service et le truc génial de la mort qui tue qu’ils ont inventé, mais la seule chose
qui va faire que l’entreprise va se développer ou pas, c’est le fait d’avoir des clients.
Ça a l’air évident ce que je dis, mais je vois tellement d’entrepreneurs, quelle que soit
la taille de leur entreprise, qui sont focus sur leurs processus internes, sur leur produit,
sur leur service et qui donnent discours “bien sûr, il faut des clients”, mais qui dans la
vraie vie, ne font pas obligatoirement La première chose à se poser, c’est : où est-ce
que je peux trouver des clients ? Comment je les trouve ? Comment ils vont venir chez
moi plutôt que chez le copain d’à côté. Ce n’est que ça ! Et tout le reste s’organise par
rapport à ces questions-là.

D’accord ! Donc, là, c’est… on va dire… avoir une certaine lucidité et une certaine réflexion
sur cette axe-là.

Oui

Donc, ça fait 4 ingrédients !

Oui, bah, oui… avec l’histoire du client qui est transverse C’est vraiment, pour moi, le
plus important. Et après, il faut avoir confiance en soi, pas trop se poser de questions
sur soi, et être un peu fou probablement aussi.

D’accord.

Raphaël Hassler
Concernant l’idée… l’idée même de votre activité, est-ce que vous diriez que c’est l’idée de
départ qui a fait la réussite de votre entreprise ? Ou est-ce que c’est votre capacité à la
mettre en œuvre ?

En fait, c’est un mélange des deux parce que c’est comme beaucoup de choses dans la
vie. En fait, entre l’idée que l’on a et la réalité de sa mise en œuvre, eh bien, il se
passe beaucoup de choses, beaucoup d’écarts. Quand je me suis intéressé à

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l’éclairage LED, c’était avec l’idée que ce qui ferait la réussite de cette nouvelle
technologie c’était tout ce qui tournait autour de l’environnement, de l’économie, des
tonnes de CO2, etc. Et en fait, ce qui fait que ces produits fonctionnent, c’est
purement aspect économique. Donc, une des conséquences est le résultat sur
l’environnement, mais la première chose qui fait que vous allez intéresser un client à
acheter de l’éclairage, c’est qu’il veut faire des économies d’argent, pas des
économies de tonnes de CO2.

Donc, il a fallu vous adapter à…

Donc, ça veut dire que la première étape du projet était très orienté développement
durable, environnement, chasse aux énergies grises, etc. et que ça a complètement
été refondu au bout de quelques mois dans une logique très basique de retour sur
investissement, d’optimisation des process et de la rentabilité et qui, en plus de cela,
propose des solutions qui peuvent être valorisées dans le cadre d’une charte de
développement durable écologique. Et ça, c’est déjà une approche qui va rien à avoir.

D’accord !

Et ça, c’est ce qu’on va trouver généralement quand on va engager un projet avec


une idée. Il faut toujours garder en tête l’objectif qui fait qu’on s’y est engagé, mais
après il faut s’ouvrir à toutes les possibilités pour atteindre l’objectif et qui ne soit pas
forcément les chemins qu’on a imaginés quand on s’est lancé.

Qu’est-ce que vous diriez justement sur la mise en œuvre du projet ? Quels sont les 3
ingrédients qui vous en plus servi pour mettre sur pied votre idée ? Ou peut-être les 3
ingrédients qui vous ont plus manqué si vous trouvez que c’est plus révélateur de répondre
sous cet angle-là ?

La première chose qui fait un projet, c’est la capacité d’initiative. Donc, c’est sans
doute ce qui fera la différence entre quelqu’un qui reste dans une posture de salarié
et quelqu’un qui va partir dans une démarche d’entreprise. La capacité à prendre
l’initiative, c’est à un moment donné se poser la question ou un constater que quelque
chose ne fonctionne pas et pourrait fonctionner mieux, et deux se poser la question,
comment on pourrait faire pour améliorer les choses et y aller ? C’est-à-dire de le
faire, s’engager, se renseigner et bouger les choses.

Donc, réagir !

Oui ! Et surtout « agir », c’est-à-dire le salarié va peut-être constater quelqu’un


chargé de la logistique, un matin, il va constater que le camion n’est pas venu. Peut-
être qu’en fait, c’est parce qu’il y a eu de fortes chutes de neige. L’intrapreneur qui
n’est pas encore sorti de l’entreprise, il va regarder la météo la veille pour prévenir les
clients que peut-être les livraisons auront des problèmes pour deux ou trois jours.
L’approche est différente, on est sur le même sujet, sur la même fonction, mais on ne
l’aborde pas avec le même esprit. Et ça, c’est ce qu’on va retrouver après dans toutes
les démarches de création d’activité. On est complètement libre de ses choix, mais on

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est aussi complètement victime, c’est-à-dire que le salarié qui se trompe, ce n’est pas
rigolo, mais c’est l’employeur qui de toute façon aura géré les conséquences de son
erreur, pas lui. Donc, ça aussi, c’est très différent.

Donc, la capacité d’initiative, premier ingrédient ?

Première chose. La deuxième, ce sera pour moi, la capacité d’adaptation parce que
les règles du jeu autour de nous évoluent régulièrement et de plus en plus vite
d’ailleurs et ne sont pas justes. Ce n’est pas parce que vous avez parfaitement
répondu aux questions de votre comptable que vous n’aurez pas un contrôle fiscal et
un redressement. Et vous trouvez ça vachement injuste et tout, sauf que c’est une
réalité et qu’il faut faire avec. Vous changez d’interlocuteur avec votre banquier, la
nouvelle personne ne vous accorde plus les mêmes facilités, bah, il faut que vous
travaillez avec. Donc, c’est une vraie difficulté. Et puis après, il y a… quand on veut
grossir un peu… la capacité à savoir s’entourer. C’est très difficile parce que ça touche
des individus, leur personnalité et apprendre généralement à ses dépens qu’entre les
discours et les actes, souvent, il y a un écart. Il ne suffit pas d’avoir un magnifique CV
avec une belle histoire de ce qui s’est passé avant pour être sûr qu’on a fait le bon
choix sur un recrutement. Et ça, c’est quelque chose qui va faire que vous vous arrivez
à vous développez ou que vous n’y arriverez pas. Un commercial qui travaille dans un
grand groupe peut avoir l’impression qu’il est excellent, il va vous annoncer un très
gros chiffre d’affaires. Par contre, sorti du groupe, il n’apporte plus rien parce qu’en
fait, il travaillait sur un back, sur une notoriété, sur tout ce que ce groupe lui
apportait. Donc, on n’est pas du tout dans le même contexte. Sur le papier, il a une
grosse capacité. Ensuite, revenu chez vous bah, finalement… ça n’enlève rien à ses
compétences, mais pas chez vous.

Donc, savoir s’entourer, c’est-à-dire non seulement savoir déléguer, mais aussi savoir faire
les bons choix en termes de richesse.

Trouver les bonnes personnes et les garder !

Cécile Gasolva

Pour la réussite de votre projet, est-ce que vous diriez que c'est l'idée de départ en fait qui a
le plus d'impact ou que c'est votre capacité à vous, à mettre en place cette idée ?

Alors, c'est les deux, l'idée est très bonne, mais pour la mise en application de l'idée il
a fallu se battre pour y arriver. Donc, tout ceci dépendait de moi et de mes équipes au
démarrage et puis des personnes qui ont cru en l'idée, les premiers actionnaires, les
premiers clients qui sont extrêmement importants. En fait, le succès a très vite été
dépendant des principaux acteurs du projet : salariés, actionnaires, clients,
fournisseurs. Donc, c'est tout l'écosystème qui fait que l'aventure continue. Mais au
départ c'est vrai que l'idée était quand même assez importante ! Mais voilà, pour

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transformer, il faut du travail : il y a plein d'idées dans le monde, d'ailleurs j'ai
l'impression qu'il y a toujours une convergence d'idées à travers la planète... Cela se
voit aujourd'hui avec l'avènement des tiers-lieux, même si en Angleterre ça fait
longtemps qu'on en fait, et on était vraiment des hurluberlus à l'époque. Aujourd'hui
ça devient plus monnaie courante et les idées foisonnent ... après un tiers-lieu qui
tient bon sur le long terme, il y en a très peu. Tout repose sur les personnes qui y
travaillent, qui sont dans la partie exploitation au quotidien….

Pour concrétiser l'idée de départ, justement, toute cette mise en place, quels sont d'après
vous les trois ingrédients qui vous ont le plus servi, … ou manquer peut-être... selon...

Alors, les ingrédients qui m'ont servi, je pense que c'est humilité.
L'humilité ?

L'humilité, ouais. Et du coup ça m'a aussi un petit peu desservi parfois puisque
j'enfonçais moins les portes que j'aurais pu, si j’avais un peu plus la grosse tête... Mais
l'humilité, ça m'a aidé vraiment à éviter pas mal d'erreurs. Peut-être aller parfois un
peu plus lentement mais au moins un peu plus sûrement et surtout écouter les
conseils des gens autour de moi. C'est important de s'entourer dans la création
d'entreprise. C'est un curseur qu'il faut peser entre :
- être sûr de soi, avoir une vision très claire et foncer,
- et en même temps s'entourer et écouter les autres,
il faut faire un petit peu les deux.

D'accord

Sinon, on peut foncer dans un mur ou on ne peut jamais aller nulle part. Donc voilà, il
faut arriver à sentir, il faut être très convaincu, avoir une vision très claire soi-même,
mais s'obliger à se remettre en question, à écouter et s'entourer très bien.

Oui, c'est un équilibre à trouver. Et ça c'est le premier ingrédient.

Ça c'est le premier ingrédient, deuxième ingrédient que j'ai cité c'est la résilience.
Alors, il y a peut-être des entrepreneurs aujourd'hui qui ont très peu de barrières à
franchir et pour qui tout va bien mais j'en connais pas... Donc, il faut vraiment être
prêt à s'entourer, à prendre des coups. Un peu comme dans un match de boxe quoi :
encaisser, il faut se relever et il faut continuer.

Cela n’a pas l’air tout rose l’entrepreneuriat ?

Non, ce n'est pas en rose du tout, c'est pour ça, je pense que, en même temps,
j'encourage, je pense que tous ceux qui ont envie d'être entrepreneur peuvent le faire
mais il ne faut pas rêver. Et il ne faut pas encourager tout le monde à le faire. Soit
c'est une fibre, est-ce que c'est une fibre innée, est-ce que c'est une fibre acquise, c'est
sans doute le plus souvent un peu le mélange des deux. Mais ne peut pas être
entrepreneur qui le veut en fait, il faut avoir un environnement, des pré-requis..., ou

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ça peut être une étape de sa vie, on peut l'être à un certain moment de sa vie. Donc la
résilience c'est important.

D'accord.

Troisième ingrédient, "La passion".


On avait fait au centre des jeunes dirigeants pas mal d'études sur pourquoi est-ce
qu'on est entrepreneur et on avait lu pas mal de textes qui disaient que les trois
motivations pour entreprendre c'était : l'argent, le sexe ou l'addiction. Je ne sais pas si
c'est vrai, en tout cas moi c'est clairement sur l'addiction, et c'est vrai que du coup la
passion, la mission c'est quelque chose qui m'anime depuis toute petite. Tout ce qui
est les valeurs de justice sociale, d’égalité, d'environnement, ça m'a toujours animé et
donc ça fait partie de ce que je réalise professionnellement : mon quotidien est
complètement cohérent avec mes mœurs. C'est pour ça que je tiens et que finalement
oui, je m'amuse, je suis super heureuse de ce que je fais. Donc, j'étais un peu négative
sur le côté "c'est difficile" il faut être résilient, etc. parce que je n’aime pas me voiler la
face en général. Mais l'avantage c'est que quand je rentre chez moi, je suis heureuse
de ce que je fais. Et quand je raconterai à mes petits-enfants, s'ils me demandent :"ah
mamie, qu'est-ce que tu faisais quand tu étais jeune ?" Je n’aurai aucune honte, au
contraire, j'aurai beaucoup, beaucoup de fierté à leur raconter à tous ce que j’ai fait.
Ça donne beaucoup de sens à ma vie. C'est mieux, on peut trouver du sens sans
entreprendre mais en rejoignant une entreprise qui a du sens. Mais c'est vrai que
l'avantage d'entreprendre c'est qu'on peut encore plus marquer ce qu'on fait, son
travail. On peut influer encore plus sur la stratégie et la raison d'être de l'entreprise.

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Transcription Session 3 : Plan d'action

Bonjour et bienvenue dans votre troisième session de votre coffret “révélations


d'entrepreneur, révélations d'entrepreneuriat”. On a vu ensemble précédemment tout ce
qui fallait pour valider son envie d'entreprendre, on a parlé également de l'idée d'entreprise
et on va aujourd'hui parler, discuter, travailler, faire en sorte que vous soyez en capacité de
bâtir le bon plan d'action, tout simplement pour transformer votre envie, votre idée en un
projet qui réussisse. C'est le programme d'aujourd'hui. Alors, comment on va s'y prendre,
pour valider votre plan d'action : on va déjà voir ensemble quels sont d'habitude les plans
d’actions habituels que la plupart des salariés envisagent quand ils sont au stade de l'idée
d'entreprendre.

Ensuite, on verra dans un deuxième temps comment faire pour ne pas confondre la rapidité
ou la pérennité dans son objectif professionnel. Et puis enfin, je vous révélerai ce qui fait
véritablement la différence, en tout cas, les deux piliers, que vous devez véritablement
travailler si vous voulez avoir un plan d'action en béton pour que votre entreprise fonctionne
véritablement, très rapidement et à son plein potentiel.

On est parti : ”valider son plan d'action” !

Le plan d'action habituel :

90% des entrepreneurs que je rencontre et qui sont au stade de se dire “voilà je vais
démarrer bientôt”, ont la sensation, peut-être à juste titre d'ailleurs, que créer sa boîte c'est
un véritable casse-tête. Tous ont le sentiment que c’est un véritable labyrinthe et l’envie de
crier à l'aide !, au secours ! arrive très, très vite. Tout semble très compliqué.

Mais 90% des entrepreneurs ou des futures entrepreneurs prennent les choses au mauvais
sens. Ça veut dire que la plupart du temps le plan d'action habituel que les futurs
entrepreneurs adopte pour créer leur boite c'est de commencer par se dire comment je vais
faire pour choisir mon statut : les gens arrivent, et ils posent des questions là-dessus.
Ensuite, ils se disent, bon alors il va falloir donner un nom à ma boite, comment je vais
l'appeler, coca-cola c'est déjà pris (humour), qu'est-ce que je pourrais prendre comme autre
nom. Après, ils se disent, où est-ce qu'on immatricule parce qu'il faut que je puisse établir
des factures donc il faut que j'immatricule.

Et puis enfin, ils se disent, “ouais mais je n'ai pas assez d'argent, je vais faire comment pour
assumer toutes les charges que j'ai à payer pour développer mon activité”, “ou est-ce que je
peux trouver des aides, ou est-ce que je puisse trouver des financements ?”.

Et puis à la fin, ils se disent, c'est bien tout ça mais je n'ai toujours pas de clients. C'est ce
schéma habituel que la plupart des futurs entrepreneurs prennent et évidemment ce n'est
pas le bon chemin, j’ai intitulé cet itinéraire le mauvais chemin, et j'ai mis deux mains qui
sortent de l’eau de quelqu'un qui est en train de se noyer.

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Alors, pourquoi ce n'est pas le bon chemin ?

Parce que pour choisir son statut, c'est très compliqué de choisir son statut quand on
démarre, quand on est au stade de la réflexion initiale. Parce que le choix du statut se passe
exactement comme le fait d'emballer un paquet : pour choisir la bonne taille de carton, il
faut être au clair sur ce qu'on va mettre dans le carton. Donc, le statut juridique ne peut pas
être bien choisi quand on n’a pas bien clarifié le potentiel de son activité, les contraintes de
son activité, le type de clientèle, le type de moyens à mettre en œuvre, le montant de son
plan de financement initial. Donc on perd son temps et on va forcément faire un mauvais
choix.

La même chose pour un nom d'entreprise.


On ne va pas pouvoir faire un véritable choix qui va faire du sens parce que tout simplement
un nom d'entreprise qui fait du sens c'est un nom qui parle à vos futurs clients. Or, pour qu'il
parle à vos futurs clients, il faut que vous aillez bien préciser la cible de votre clientèle, et ne
pas tout simplement encore penser que vous cherchez à séduire un peu tout le monde.

Donc, ça veut dire que vous devez avoir fait une étude de marché, et ça veut dire qu’à l'issue
de l'étude de marché vous aurez dressé un profil type de cible clientèle et que derrière vous
pourrez identifier la bonne stratégie commerciale pour pouvoir séduire cette cible clientèle.
Et c'est seulement quand on a fait cela que le nom d'entreprise va couler tout seul et
d'ailleurs. En tout état de cause, ce n’est pas le bon moment si on se pose comme question
numéro 2, je cherche mon nom d'entreprise alors qu'on a encore ni fait une étude de
marché et ni bâti sa stratégie commerciale.

Au niveau de l'immatriculation, c'est pareil, ce n’est pas le bon moment…

… Parce que malheureusement le fait d'immatriculer là, tout de suite, va vous couper
d'énormément de dispositif de financement. Et oui, il y a beaucoup de dispositif de
financement que vous ne pouvez pas utiliser après avoir immatriculé. C'est vraiment
dommage, vous sciez la branche sur laquelle vous êtes en train de vous asseoir.

Et puis comme malheureusement le choix de votre statut n'a pas été efficace puisqu'il n'était
pas fait au bon moment il y a de forte chance que vous aillez besoin de faire évoluer votre
structure juridique sous peu et donc cela risque de vous coûter finalement plus d'argent que
ça n'aurait dû. Au niveau de cette recherche de financement, c'est pareil, on ne peut pas
chercher des financements, on ne va pas aller taper à la porte d'une banque, à la porte d'un
investisseur en leur disant tout simplement, j'ai envie de lancer ma boite, je vais faire ça.
Non, ça ne marche pas. Si vous voulez que des banques ou des investisseurs ou d'autres
types de sources financières vous suivent, (là-dessus il y en a plein parce que j'en ai listé 17
dans la formation Ma Carte au trésor), si vous voulez qu’une de ces 17 personnes ou
plusieurs de ces 17 personnes vous suivent et vous donnent de l'argent, il faut leur présenter
un projet qui tienne la route.

Un projet qui tienne la route,

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Le commencement consiste tout simplement à avoir identifié ses véritables clients, identifier
la manière de les atteindre, le plan de communication qui va avec, le plan de prospection, le
plan de négociation, les outils commerciaux qui vont avec et bien sûr l'offre irrésistible que
vous allez leur faire. L'offre irrésistible de produit ou de service que vous allez leur proposer
et qu'ils vont acheter que ce soit un parapluie innovant, ou que ce soit un service de conseil,
que ce soit une prestation de bâtiment, que ce soit un commerce de cigarettes
électroniques. Le sujet c'est toujours la même chose. Le B.A.BA, le démarrage c'est de se
mettre au clair sur votre étude de marché, votre stratégie commerciale et donc votre cible
clientèle, alors on peut remonter le fil de cette histoire.

Si on connaît vos clients, on va pouvoir trouver des financements, et grâce à ces


financements on va pouvoir bien évidemment choisir le bon statut, avoir la bonne
immatriculation, et comme on a aussi les bons clients et la bonne vision, on va avoir la
rapidité et la pérennité.

Vous cherchez aujourd'hui à bâtir le bon plan d'action pour monter votre boîte, c'est à dire à
ne pas vous emmêler les pinceaux et à ne pas vous avoir la sensation d'être dans un
labyrinthe. Ça c'est une bonne chose déjà, d'en avoir conscience.
La question que vous devez poser maintenant c'est : est-ce que vous voulez monter un
projet rapidement ou est-ce que vous voulez simplement que votre projet soit pérenne ?
Ce n'est pas du tout la même question :
 Comment créer son entreprise facilement ou rapidement ?
 Comment créer son entreprise dans la durée, dans la pérennité.
C'est vraiment deux questions qui n'ont absolument rien à voir.

Alors, pour l'illustrer, je vais tout simplement reprendre des mots que j'ai déjà dit si vous
avez lu certains de mes articles, mais qui sont vraiment les plus importants. Finalement, la
question de comment créer son entreprise facilement et rapidement je sais que c'est une
question qui est normale, je sais que c'est une question naturelle. En fait, on a tous envie de
se simplifier la vie, il n'y pas de raison d'avoir envie de se compliquer la vie.

Donc c'est normal de se poser cette question-là : la rapidité. Mais on verra que c'est une
question qui est plutôt posée par des personnes qui monte leur premier projet
entrepreneurial. Ensuite on verra que la deuxième question qui se pose à propos de la
pérennité est plus une question de maturité, une question que des personnes qui ont déjà
entrepris une ou deux fois et qui en ont ras le bol que ça ne fonctionne pas veulent éclaircir.
Et puis, on fera la synthèse des deux évidemment.

Alors, c'est parti !

Créer rapidement …

Cette question de comment créer rapidement, même si elle est naturelle et normale pose
problème. Finalement comme elle émane des personnes qui n'ont jamais encore entrepris,
ce sont des personnes qui ne sont pas encore confrontées à la vraie vie entrepreneuriale. Et
c'est exactement comme dans l'immobilier, les primo accédant, les personnes qui achètent
pour la première fois un bien immobilier, ont beaucoup plus de tendance à faire des

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erreurs, à faire un mauvais achat immobilier parce qu’ils n’ont pas la connaissance de tous
les tenants et aboutissants.

Donc, évidemment ça ne nous amène pas forcément à de bonnes décisions. En plus de cela,
il faut aussi être lucide, on en a parlé d'ailleurs dans la première session sur l'envie
d'entreprendre, si on est un primo entrepreneur, que c’est la première fois qu'on
entreprend et qu'en plus on est un entrepreneur contraint, on veut aller vers
l'entrepreneuriat essentiellement parce qu'on subit une situation économique qui ne nous
plait pas comme le chômage, le temps partiel subi, etc. On cumule les inconvénients parce
qu'on veut à la fois créer rapidement et en même temps on n'a pas la connaissance de tout
ce qu'il y a autour de la notion d'entreprendre. Alors, le problème qui se rajoute est
l’ambiance médiatique autour de sa réponse ... Tout le monde va vous répondre, tous les
médias, tous vos proches, tous ceux qui n'ont pas entrepris vont vous dire la même chose :
“C'est facile, tu as bien vu, on n'arrête pas de parler, tu n'as qu'à immatriculer ton auto-
entreprise, ta micro entreprise et devenir micro-entrepreneur.” Bon, ouais, c'est sûr vu
comme ça, l'immatriculation de votre boite c'est quelque chose de très rapide qui vous
prend moins d'une demi-journée, qui vous fait juste un petit mal de crâne et avec une
aspirine, c'est fini ! Mais la vérité, c'est que ce n'est pas ça "Entreprendre". La vérité c'est
que le fait d'avoir un Kbis, un numéro, une identité d'entrepreneur ne fait pas de vous un
entrepreneur. Ce qui fait de vous véritablement un entrepreneur c'est d'avoir des clients qui
achètent ce que vous leur vendez et qui vous payent, ça fait de vous un véritable
entrepreneur.

Donc, comment créer son entreprise rapidement ce n'est pas une bonne question, j'espère
que vous l'avez compris. Ça ne veut pas dire n'ont plus que je repousse ou que je rejette les
principes d'effectuation. Si vous avez déjà entendu parler de ces principes, qui me sont
chers, comprenez-moi bien. Je suis tout à fait adepte et partisane et d'ailleurs j'encourage la
plupart de mes clients et j'adopte moi-même dans ma pratique personnelle, un principe
d'effectuation qui me fait tester un certain nombre de dispositif dans mon développement
commercial avant d’ajuster pour développer l'entreprise, de choisir la meilleure méthode
qui soit avec un minimum d'investissement et maximum de flexibilité.

Et c'est ce qu'on peut faire dans absolument tous les business. Pour autant, ce principe
d'effectuation est très souvent mal compris parce que la plupart des futurs entrepreneurs
retiennent que l'effectuation c'est simplement un principe d'essai-erreur. Mais ils oublient le
point principal, c'est que pour être en capacité de tirer des conclusions de ses propres essais
et de ses propres erreurs, il faut avoir la maturité et que cette maturité entrepreneurial ne
s’acquiert pas simplement avec les essaie-erreurs parce que vous risquez de vous brûler les
ailes et de perdre beaucoup de plumes et d’argent ainsi. Non, cette maturité
entrepreneuriale, elle ne peut s'acquérir que si vous taillez votre propre pierre personnelle.

Donc, si vous vous formez, si vous développez vos compétences clés d'entrepreneur, et là
vous me voyez venir, vous avez bien compris, puisque vous avez compris qu’être un
entrepreneur c'est d'avoir des clients qui vous payent, les deux principales qualités d'un
entrepreneur, et les deux principales compétences c'est à la fois le commerce et la gestion.

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Si vous vous restez dans cette idée de comment faire pour créer rapidement, vous risquez
tout simplement de créer rapidement mais aussi d'arrêter rapidement et ce n'est pas ce que
je vous souhaite. C'est exactement comme au Monopoly, vous risquez de faire un tour de
plateau très rapidement, Vous n'allez pas passé par la case prison, vous allez passer la case
dépôt de bilan : ce n'est pas bien réjouissant et ce n'est pas ce à quoi je vous accompagne
moi, personnellement.

Alors, ça m'emmène du coup à la deuxième question, deuxième manière d'appréhender les


choses, si vous voulez bâtir un bon plan d'action pour monter votre boite, vous devez
regarder comment faire pour créer votre boîte durablement.

Créer durablement...

Comment faire pour la créer dans la durée. Comment faire pour que votre entreprise vous
permette d'avoir des revenus confortables, satisfaisants sur les dix prochaines années de
votre vie. Ce n'est pas la même manière d'appréhender les choses pour plusieurs raisons.
Vous avez compris parce que vous cherchez la durée et aussi parce que vous n'avez pas les
moyens de vous tromper quand on a un objectif de cette importance-là. On ne fait pas les
choses n'importe comment. Et la première des choses à priori quand on sait qu'on est
raisonnable et quand on est censé, c'est de prendre conseil auprès des personnes qui sont
compétents pour vous conseiller. Et là-dessus, il faut aussi être très, très clair, très lucide sur
le paysage économique et structurel et incitatif français, le paysage de soutien
d'entrepreneuriat est un paysage qui est composé quand même à 98% de dispositifs qui sont
publics, parapublics, associatifs, financés par des fonds publics ou européens, etc. Et donc
qui sont essentiellement liés à la réinsertion économique et sociale des demandeurs
d'emploi et qui sont donc pris en charge par des personne qui sont aujourd'hui salariés,
fonctionnaires, ou assimilés fonctionnaires ... et qui, même avec toute la bonne volonté du
monde, même avec tous les moyens qu'ils peuvent avoir ne vous parleront jamais que
depuis leur propre expérience, qui reste une expérience de salarié, de fonctionnaire ou
assimilé fonctionnaire. Alors, même si ce sont des personnes peuvent avoir appris un certain
nombre de choses au fur et à mesure de leur expérience professionnelle au côté des
entrepreneurs, ce n'est pas la même chose que de tout simplement prendre conseil et
prendre appui sur de véritables entrepreneurs. Ça n'a rien à avoir. C'est exactement comme
si vous allez chez le garagiste alors que vous avez un problème de dents ou un problème de
pied. Le garagiste ne peut pas bien répondre à votre problématique, c'est la même chose.

Donc, comment faire pour créer dans la pérennité, premièrement savoir s'entourer et
d'ailleurs c'est pour ça aussi que je vous ai proposé dans le bonus de ce programme, de ce
coffret “révélations d'entrepreneur, révélations d'entrepreneuriat”, un guide sur comment
faire pour bien s'entourer et j'espère que vous allez bien évidemment le récupérer, le
télécharger et en prendre toute sa mesure.

Alors qu'est-ce que je dois dire de plus sur la pérennité ? Tout simplement je vous rappelle le
bon ordre pour prendre pour le bon plan d'action si vous voulez monter votre boite.
Commencer par faire émerger un projet qui vienne de vous, un projet qui vous corresponde,
un projet qui vous permette d'exploiter vos qualités et vos compétences au maximum.

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Donc, c'est la première étape du plan d'action, c'est de faire émerger quelque chose qui
vous correspond, c'est donc travailler sur votre bilan personnel et l’alignement entre vous et
votre projet. On en a parlé dans la deuxième session sur l'idée. Une fois qu'on a ça, on va
pouvoir travailler sur l'étude de marché. Quand on a validé son étude de marché, quand on
a identifié la cible clientèle prioritaire, on va pouvoir identifier la bonne stratégie marketing
et commerciale pour faire en sorte de pouvoir atteindre cette cible clientèle et la convaincre
d'acheter les produits et les services que vous voulez lui proposer.

Quand on a ça, on peut s'assurer que économiquement tout ça, ça va être rentable.
Economiquement on vérifie qu’on a choisi le bon business model et que ce projet va vous
permettre de vivre la vie que vous voulez atteindre, et gagner l'argent que vous visez. Quand
on a ça, on a pratiquement tous les ingrédients qu'on a à mettre dans le colis, dans votre
paquet pour partir en voyage pour l'entreprenariat, et donc là, on connait la taille du paquet,
on sait de quoi on a besoin pour d'ailleurs démarrer cette aventure. On a identifié ses
clients, on a identifié toutes les compétences, etc.

On est alors en capacité de choisir le bon emballage, le bon carton et donc on va pouvoir
choisir le bon statut juridique et aller derrière chercher tout naturellement les financements
qui sont nécessaires pour démarrer cette boite. Et puis, quand on a fait ça, on va pouvoir
préparer son plan d'action pour lancer cette boite et faire en sorte que vos cent premiers
jours d'entrepreneur soient les cents premiers jours qui vous permettent de faire vos
preuves, de faire des factures, d'avoir des encaissements et donc d'entrer dans une
dynamique, dans une spirale positive.

Voilà, ça c'est la meilleure méthode pour avoir un plan d'action qui soit pérenne et d'ailleurs
c'est ce que je vous explique bien plus en détails dans le cadre de ma conférence “les six
étapes clés pour entreprendre sans risque”,Conférence dont je vous donnerais le lien en
dessous de cette vidéo, et qui va vous permettre de récupérer des dizaines de conseils
gratuits sur chacune de ces étapes.

Comment faire finalement pour conjuguer les deux ? pour finalement créer le plus vite et
avec de la pérennité ?

Il faut que vous compreniez que la première étape de votre plan d'action consiste à tailler
votre propre pierre. Il ne s’agit pas de monter votre projet tête baissée, ce n'est pas ça le
bon plan d'action. Le bon plan d'action consiste à vous changer en devenant un
entrepreneur. Si vous développez vos qualités, vos compétences, et votre posture
personnelle alors que vous êtes salarié alors plus tard naturellement le plan d'action du
montage du projet va couler de source et vous allez forcément bâtir le plan d'action le plus
efficace, le plus rentable si possible, le plus efficient qui va vous permettre d'atteindre vos
objectifs dans les meilleurs délais.

Ça m'amène pour conclure à vous exposer ce que tous les entrepreneurs ont compris -
malheureusement souvent pour la plupart une fois seulement qu'il était de l'autre côté de la
barrière -, les deux piliers pour avoir un plan d'action qui fonctionne pour monter sa boite .

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Premièrement Il s’agit de se concentrer sur le business, à savoir la création de valeur pour
vos clients, donc c'est identifier et séduire les clients. Ça c'est le pilier numéro un.

Et le pilier numéro 2 c'est devenir entrepreneur pour de vrai, soi personnellement. Je vais
passer en revue chacun de ses piliers avec ses trois sous éléments que vous devez vraiment
avoir en tête. Vous y verrez déjà beaucoup plus clair sur votre plan d'action.

Alors, avant tout avoir des clients, premier pilier, cela veut dire qu'il va falloir premièrement
trouver l'offre adaptée à la demande solvable ensuite faire connaître l'offre aux prospects et
ensuite les convaincre à acheter.

Je reviens avec un peu plus de détail sur chaque point.

Trouver l'offre adaptée à la demande solvable c'est déjà un premier point, c'est une phrase
qui est très, très riche. Je n'ai pas dit tout simplement trouver le produit à vendre, trouver
simplement l'offre donc ça veut dire qu'une offre n'est pas forcément un produit ou un
service. Ça peut être les deux conjugués et ça va dépendre du business model qu'on va bâtir
ensemble dans votre futur projet entrepreneurial. Il faut trouver une offre adaptée à la fois
au marché et donc à la demande des clients mais aussi adaptée à votre volonté, votre vision
entrepreneuriale et votre envie, la manière dont vous voulez vivre plus tard. Parce qu'il ne
s'agit pas de vous créer une vie de misère, une vie de contrainte, mais de vous créer une
entreprise qui vous permette de vivre la vie de vos rêves.

Donc, ça c'est le premier pilier, trouver l'offre adaptée. Et elle doit être adaptée en plus
d'être adaptée au marché et à vous à une demande émanant de potentiel client qui serait
solvable. Ça aussi c'est très important parce qu'il y beaucoup d'entrepreneurs qui se font
avoir et qui montent un projet sur une idée qui est très intéressante, qui correspond à un
besoin d'une certaine tranche de population mais cette partie de la population n'a pas les
moyens de payer, ce que vous lui proposez, elle n'est pas solvable. Ca fait capoter des
centaines de projet chaque année ou alors tout simplement cette population a
véritablement besoin de ce produit ou de ce service, mais n'a pas exprimé la demande. Et
c'est vraiment aussi un gros point parce qu'on peut en avoir besoin, un besoin qui en est
conscient ou inconscient. Alors, s'il est inconscient, ça veut dire qu'il va falloir éduquer sa
cible clientèle pour le faire prendre conscience qu'elle a un besoin, et ensuite une fois qu'elle
aura un besoin, la faire passer pour une demande. Donc, ça vous fait déjà de long mois de
travail pour arriver à faire une vente. Cela n'est pas ce que vous cherchez pour démarrer.
Ensuite si c'est un besoin conscient mais qui n'est pas exprimé en demande,
malheureusement peut être que tout simplement c’est un besoin qui est conscient mais
honteux , ou que culturellement, socialement elle amènent ces personnes à se pas avouer
leur besoin. Et ça aussi ça fait partie des indices qui vous font détecter un projet qui ne va
pas bien démarrer.

Donc premier pilier, dans cette partie sur la démarche commerciale, trouver une offre
adaptée au marché, à vous et une demande qui soit solvable. Ensuite, vous devez faire
connaître cette offre aux prospects. Cela veut dire que vous devez identifier le bon plan de
communication qui va vous permettre de contacter un maximum de prospects, pour les
exposer à votre offre de produit et de service. Ça aussi c'est très important parce que plus

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vous communiquez efficacement auprès de votre cible et largement plus vous allez pouvoir
choisir vos clients. Et là aussi, je ne suis pas tombée sur la tête, je vous souhaite
véritablement et je vous aide d'ailleurs à faire en sorte que vous puissiez choisir vos clients.
Parce que c'est très important de ne pas se retrouver avec des clients qui sont peu
intéressants ou prise de tête.

Donc faire connaître votre offre aux prospects, si vous ajoutez le bon moyen, le bon plan de
communication efficace et efficient, ça va vous permettre de pouvoir choisir votre client et
donc d’être dans une spirale positive. Et puis, bien évidemment, une fois qu'on a adressé les
meilleurs prospects possibles, il faut les convaincre d'acheter … une fois, et puis aussi les
convaincre d'acheter plusieurs fois, c'est encore mieux parce que plus on crée de récurrence
dans votre projet professionnel entrepreneurial, plus on vous crée de la prospérité sur
l'avenir et c'est ça je crois que vous attendez, en tout c'est ce que vous méritez, ça j'en suis
sûre.

Deuxième pilier du plan d'action efficace, devenir un entrepreneur pour de vrai. Arrêtez de
penser au montage de votre projet uniquement à travers le business plan. Le business plan
c'est le résultat de votre travail personnel. Le business plan découle tout naturellement
quand vous êtes devenu un entrepreneur pour de vrai. Donc, vous ne devez pas travailler
le business plan, vous devez travailler sur vous et le business plan va arriver.

Ça veut dire quoi devenir un entrepreneur pour de vrai ?

Cela veut dire, devenir multi-casquette, cultiver ce côté multi casquette, être en capacité de
faire son pilotage donc le B.A.BA de la gestion et développer sa confiance en soi et sa
persévérance.

Je m'explique un peu plus.

Un entrepreneur au XXIème siècle c'est encore plus qu'avant, un entrepreneur multi


casquette. Pourquoi ? Parce que le monde va plus vite, donc les choses vont plus vite, il faut
être en capacité de prendre des décisions plus rapidement. Les outils numériques qui sont
aujourd'hui à notre disposition nous permettent de multiplier par cinq notre productivité.

Donc, ça veut dire qu'on va pouvoir faire beaucoup plus de choses même quand on est une
boîte solo. Mais pour cela, il faut se professionnaliser sur beaucoup de choses. Ça ne veut
pas dire devenir expert sur tous les sujets parce que bien évidemment vous aurez des
partenaires, des prestataires, des sous-traitants, une équipe interne, externe, tout ça aussi
j'en parle dans ma formation MBA Entrepreneur. Mais ça veut dire que de toute façon dans
tous les cas, si vous voulez pouvoir réussir en tant qu'entrepreneur, il faut développer ce
côté très bon généraliste sur plein de sujets, devenir le couteau Suisse de plein sujets pour
être en capacité au moins de pouvoir discuter avec vos partenaires, et de pouvoir passer les
bonnes commandes auprès de vos partenaires. Le pire qui soit c'est un entrepreneur qui
démarre et qui dit moi “ j'y comprends rien au, par exemple, au numérique, j'ai pris un
prestataire, il va s'occuper de mon site Internet”. Là comme ça vous êtes sûr et certain de
vous faire avoir, de vous faire rouler dans la farine, c'est clair et net. Ensuite, le deuxième
point, c'est qu'un entrepreneur qui veut s'en sortir doit être en capacité de savoir si sa boite

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est rentable. Et pour que sa boite soit rentable, il faut à la fois, qu'il ait compris et intégré les
principes du business model, de la stratégie marketing pour faire simple et qu'il ait acquis le
B.A.BA de la gestion. Et ça ce n'est pas compliqué, en fait il faut arrêter de se stresser. Ce
n'est pas compliqué du moment qu'on se donne les moyens, qu'on se donne quelques
heures pour se former sur chacun de ses sujets. C'est ce que je fais avec plaisir, avec des
centaines de clients. En 30 min par jour sur quelques semaines vous allez pouvoir acquérir
l'intégralité des compétences pour être en capacité justement de prendre les bonnes
décisions et d'assumer votre pilotage de gestion.

Mais tout ça, même si vous avez compris tous les aspects commerciaux, même si vous êtes
un super bon marketeur, même si vous savez bien compter, que vous êtes même un ancien
contrôleur de gestion, tout ça ne vous servira strictement à rien et ça c'est peut-être la
mauvaise nouvelle du truc, mais ça ne vous servira à rien si vous n'avez pas grandi, si vous
n'avez pas développé votre posture entrepreneuriale et dans la posture entrepreneuriale. Il
y a beaucoup de qualités et de compétences que je cite dans mes articles, mais j'ai envie
d'insister sur deux points principaux, c'est qu'un entrepreneur avant tout doit développer sa
confiance en lui tout en restant humble, on est bien d'accord, mais développer sa confiance
en soi pour se permettre, pour oser faire des choses qu'on n'a jamais fait, c'est à dire pour
sortir de sa zone de confort et pour prendre des risques et pour savoir gérer sa marque, son
aventure, malgré les incertitudes : ceci demande de développer sa confiance en soi. Et là-
dessus il y a des tas de moyens pour le faire et des tas d'astuces que je vous expose dans
mon MBA Entrepreneur et qu'on travaille d'ailleurs dans le cadre d'un accompagnement.

Et puis un entrepreneur aussi c'est quelqu'un qui persévère.

Et d'ailleurs pour bien persévérer il faut aussi avoir pris la bonne décision au démarrage. Le
nombre d'entrepreneur que je vois arrêter son activité parce qu'ils n'ont pas les moyens de
continuer même s'ils en ont envie, c'est un énorme gâchis. S'ils avaient compris les principes
de l'économie du XXIème siècle, ils auraient pu prendre d'autres décisions dans le cadre de
leur montage de projet initial et donc du coup avoir une structure économique beaucoup
plus flexible avec moins de charges fixes. Cela leur aurait permis de pour pouvoir tenir le
coup même si les résultats ne sont pas au rendez-vous dans les premières semaines ou dans
les premiers mois.

Donc la persévérance et à la fois une posture personnelle, il faut avoir l'envie, des vraies
motivations qui sortent des tripes et puis aussi il faut se donner les moyens de sa propre
persévérance et tout ça ne peut tenir que si on a la bonne organisation personnelle,
professionnelle, mentale et tout simplement acquis les bonnes compétences en tant
qu'entrepreneur pour prendre les bonnes décisions dans son projet entrepreneurial.

Donc voilà c'était le deuxième pilier pour avoir un bon plan d'action entrepreneuriale, un
bon plan d'action qui vous permette de monter votre projet.

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Les témoignages

Christian Garcin
Est-ce qu’à un moment donné vous avez pu sentir que vous avez perdu du temps faute d’un
plan d’action bien monté ou faute de visibilité ?

Je crois qu’on a… si on a perdu du temps, c’est parce qu’on était peut-être pas assez…
on ne connaissait pas assez tous les textes de loi sur tout ce qui est… le RSI, tout ce qui
est… la contingence administrative liée à une vie d’entreprise.

D’accord. Sur votre nouveau métier de chef d’entreprise…

Sur le nouveau métier de chef d’entreprise qui fait perdre beaucoup de temps parce
qu’il y a plein de dossiers à rédiger, à voir… enfin, voilà ! Et ça, ça fait perdre du
temps. Ce n’est pas véritablement opérationnel, mais c’est nécessaire pour faire vivre
l’entreprise. Donc, après, on s’est associé avec… enfin, on a associé quelqu’un qui
connaît très bien ça et qui gère tout çà pour nous , tout ce qui est côté administratif,
financier…

D’accord. Donc, uniquement sur cet aspect-là ?

Uniquement sur cet aspect-là.

Sur la partie opérationnelle, vous aviez un plan d’action pour votre démarrage ?

La partie opérationnelle… pour le démarrage, on n’a pas eu de plan d’action. On y est


allé un petit peu la fleur au fusil. On avait des contrats, on savait ce qu’on voulait
faire, on l’a proposé et puis… Au départ, on l’a proposé à des gens qu’on connaissait.
Et puis… alors, les 15 ans de développement… enfin, si on peut appeler ça du
développement - parce qu’on ne cherche pas à gagner plus de 10% du chiffres, ça, ce
n’est pas du tout notre truc, - ne se fait que par recommandation. Effectivement,
nous, notre seul axe de développement, c’est satisfaction des projets sur lesquels on
était qui de toute façon nous ont ramené soit en interne, soit en externe. Par contre,
on osait effectivement, demander à la personne pour qui on travaillait à qui il avait
envie de nous recommander.

D’accord !

On faisait avec ce qu’on avait. On n’avait pas de site internet ou des choses comme
ça. Et donc, la seule chose qu’on avait, c’était la satisfaction des gens pour qui on
travaillait. Donc, eux étaient capables de nous recommander, c’est ce qui a marché.

D’accord, ok ! Aujourd’hui, vous avez un plan d’action pour les mois avenir ? Pour l’année
avenir ?

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Oui, alors, effectivement, pour les 5 ans à venir.

Pour les 5 ans à venir ?

Pour les 5 ans à venir. Oui parce qu’on s’est aperçu qu’aujourd’hui, autant nous, on
était sur un marché… nous, on était… on ne peut pas dire les seuls, mais il y avait
moins d’acteurs. Maintenant, de plus en plus de gens parlent de mode collaboratif.
Donc, qu’est-ce qu’on fait pour peut-être pas pour se différencier, mais pour montrer
l’image de marque de la société ? Donc, il y a un plan d’action à la fois sur le système
de gouvernance, sur le développement, sur la lisibilité de l’entreprise et sur comment
jouer avec toute la… ce qu’on appelle maintenant la « digitalisation de l’entreprise » :
comment faire ? C’est des nouveaux outils que l’on connaît nous très peu.

D’accord. Et comment ça se matérialise du coup parce que tout ça, c’est un petit peu de la
prospective ? Peut-être que vous pouvez me citer ? Donc, ce plan d’action… il se concrétise
comment ?

Bah, ce plan d’action… bah déjà, première chose c’est qu’on va lancer notre premier
site internet. Deuxièmement, c’est comment faire vivre ce site internet ? Donc, on a
des idées pour faire vivre ce site internet qui n’est pas un site marchand. Donc, c’est
comment amener des gens sur ce site internet ? La troisième chose, c’est comment
faire pour être plus lisible auprès des futurs prospects ou clients ? Quatrième chose,
aujourd’hui, nous sommes… vu nos âges, on se pose la question : quelle est notre
meilleure valeur ajoutée ? Est-ce que c’est dans la production de valeur de mon
associé et moi-même ? Est-ce que c’est dans l’animation ? Ou est-ce que c’est plus
dans la création d’outil et le développement commercial ? Je pense que c’est bien sûr
maintenant les deux derniers chapitres qui sont… là où on a le plus de création de
valeurs, mon associé et moi. Donc, nous allons être amenés à étoffer le staff par de
nouveaux associés. Ça, c’est aussi un axe stratégique, c’est qui va-t-on être amené à
participer à l’aventure ?

D’accord. Le développement de l’entreprise ?

Voilà, et d’où aussi… hier, on était beaucoup chez nos clients. Aujourd’hui, on a décidé
de prendre ce pari sur nous parce qu’on a 2 implantations… des lieux dans un espace
de co-working. Ce qui permet effectivement, d’abord, de mettre la société
physiquement quelque part. Et surtout d’être en plein dans cette mouvance d’esprit
collaboratif qu’on peut trouver dans ces espaces-là.

D’accord. Et de créer des… de nouer des relations ?

De nouer des relations, de créer des liens, d’être challengé par des jeunes qui sont là,
de voir ce qu’ils font.

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55
Agnès Dibon
Est-ce qu’à un moment donné au démarrage ou un peu plus tard vous avez pu avoir le
sentiment de perdre du temps faute d’un plan d’action bien écrit, faute de visibilité, faute de
priorité ?

Mais non, en fait, je vais dire non. Pourquoi ? Parce que j’ai insisté sur ce travail
préparatoire. Je suis quelqu’un qui anticipe beaucoup. Donc, c’est vrai que je vais
effectivement toujours chaque année, une fois mon bilan terminé, voilà, être
beaucoup dans l’anticipation de l’année à venir avec les gros projets à mener et puis
les moyens à mettre en place, justement, pour parvenir à mener à bien ces nouveaux
projet. Donc, non ! Après, et là encore une fois c’est plus personnel… moi, je sais que
je suis quelqu’un qui malgré tout a un petit peu de mal à déléguer. Et du coup, là où
j’ai perdu du temps au début c’est parce que… ceci dit, que ça peut intéresser tous les
entrepreneurs… c’est que quand on crée quelque chose, c’est vraiment quelque chose
où on a mis tout son cœur, toute son énergie, tout son temps. Et quand ça abouti,
c’est vrai qu’on a envie que ça aille droit, que ça fonctionne bien, que ça fonctionne
comme on l’avait initialement prévu. Et on en revient à toujours à cette idée qu’il faut
réajuster. Et je pense qu’avec le temps, j’ai appris à prendre du recul et à me dire que
justement il y a des compromis à faire et que lâcher un peu du leste, prendre du recul.
Et c’est ce qu’on a du mal à faire quand on est un peu entrepreneur justement si on
parle du côté moins fourvoyant et moins enthousiaste, c’est que quelque part, voilà,
quand c’est sa propre activité, on investit beaucoup de choses personnelles dans ce
projet-là et on travaille beaucoup plus peut-être que quand on est salarié quelque
part parce que l’ordinateur est souvent à la maison. Donc, les premiers week-ends de
la première année, on va dire, on est quand même beaucoup sur son projet, sur du
suivi, etc. Donc, je pense que là, il y a… oui, le revers de la médaille, il est là ! C’est un
petit peu ça et qu’il faut savoir à mon avis prendre un peu de recul. Et ça, c’est avec le
temps ! Donc, en fait, voilà, pour répondre à votre question initiale, j’ai peut-être eu
l’impression parfois du temps, etc. faute de prise de recul en fait, voilà !

D’accord. vous avez voulu foncer trop vite, aller trop…

Peut-être pas trop vite, mais en tous les cas, vouloir trop prendre sur mes propres
épaules au lieu d’être finalement aidé par des personnes très compétentes. Je m’étais
enrichi de ces personnes-là, mais après il faut savoir aussi, voilà, lâcher un peut le
bébé, c’est comme quand on a un enfant. Au début, on ne veut pas sortir, on ne veut
pas le laisser à la nounou ou à la famille. Et puis, petit à petit on s’aperçoit que ça fait
du bien, que ça permet de se ressourcer et de prendre du recul et de voir les choses
autrement. Eh bien, c’est pareil avec un projet, je pense.

D’accord. Donc, ça c’était la question du démarrage. Je pense que la question suivante va


vous plaire. Aujourd’hui, vous avez un plan d’action pour l’année en cours, pour l’année à
venir ?

Alors, effectivement, dans les plans d’action… ils se situent plutôt dans le domaine du
développement de l’activité. Donc, avec l’ouverture d’une quatrième crèche à

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l’horizon 2018. Donc, c’est vrai que pour le moment, je reste, je dirais, sur un
développement qui est dans la trajectoire directe de ce que je fais déjà. Voilà, donc,
peut-être qu’à terme j’envisagerai un développement différent avec des activités
annexes qui pourraient pourquoi pas porter sur une tranche d’âge différente sur le
domaine de la crèche. Donc, les 0 – 3 ans, peut-être sur les 3 – 6 ans, ça, c’est quelque
chose qui m’intéresserait, mais ça va rester des projets qui sont forcément en lien
avec l’activité de base, mais c’est vrai que quand on est entrepreneur à créer des… en
tout cas, je parle encore une fois pour ma part… je n’envisage pas en fait, une fois que
le projet est là, de le laisser vivoter. Voilà, c’est vrai que j’ai envie de toujours
développer autre chose, de m’investir peut-être différemment, voilà, mais en tous les
cas de rester entrepreneur dans l’âme, on va dire.

Et aujourd’hui, est-ce que vous vous fixez des objectifs sur l’année à venir, sur… ?

Eh bien, il y a forcément des objectifs de chiffre d’affaires, des objectifs de… enfin, ce
type de… Moi, mes objectifs, c’est plus des objectifs de développement, on va dire, et
d’amélioration de la qualité de vie au travail des salariés. Donc, ça va plus être sur le
côté humain. C’est vrai que moi, le cœur de mon métier, c’est ça, c’est les équipes
qui encadrent les enfants. Donc, c’est vraiment le cœur de cette activité. Donc, voilà,
je vais, effectivement plus travailler peut-être sur des axes de motivation réguliers
sur peut-être sur des stabilités en termes de recrutement de remplacements par
exemple. Voilà, ça, c’est assez spécifique, ça, je ne peux pas rentrer trop dans le
détail-là, mais oui bien évidemment, chaque année, j’ai des objectifs en tout cas
différents pour avancer, pour évoluer bien sûr… qui sont à la fois, je dirais, quantitatif
et qualitatif.

Ah oui !

Guillaume Bourdon
Alors, c’est bien que vous me parlez de cet aspect de préparation parce que justement c’est
tout l’enjeu de la question d’après. Est-ce qu’au démarrage de l’entreprise, vous avez pu
avoir le sentiment parfois, manque de visibilité sur vos objectifs ? Ou est-ce que vous étiez
tellement prêt que vous aviez en place un tellement bon plan d’action que tout s’est bien
s’enclenche ?

Je pense que, un, on n’est jamais prêt à 100% que deux, il faut jamais attendre d’être
prêt à 100% avant d’y aller sinon on n’attaque jamais en fait. Et trois, du moment où
on avait préparé ce qui vous semblait essentiel, c’est-à-dire… je vais me répéter, mais
vraiment la fin de l’histoire, cadrer ce qui fait peur, en fait, à tout le monde. Et ce qui
fait peur à tout le monde, c’est ce qu’on ne connaît pas. Et nous, on a écrit ce qu’on
ne connaissait pas comme ça, ça nous fera pas peur si jamais ça devait nous arriver.
Et à partir de là, après, eh bien voilà, on sait tous se vendre entre guillemet. Voilà, on
a de l’expérience, on a des réseaux, on a des gens qu’on connaît. Après, on a fait ce
qu’on savait faire habituellement. Il y’ a pas eu de…

57
Vous n’avez pas le sentiment du tout d’avoir perdu du temps en fait sur cette… ?

Non. Alors, j’ai passé plus de temps sur celle-ci que sur toutes les autres entreprises,
mais non, c’était vraiment… c’est un temps qui nous a fait accélérer.

Ok. Et le plan d’action donc dans la durée de la vie de l’entreprise, comment il se matérialise
? Aujourd’hui, vous avez un plan d’action pour l’année à venir ?

Oui, on a un plan d’action qu’on a matérialisé… en fait, on a… là, en plus ce qui est
drôle c’est qu’on vient de faire notre premier bilan. Donc, on a des premiers points de
repères. Et quand on a commencé, on avait fait un exercice sur 15 mois et donc on
avait établi un plan cadre en se disant sur tous les domaines, voilà le budget qu’on
s’alloue pour le faire, etc. Maintenant, on est a un point de comparaison. Et après on
s’est fixé un objectif de confort de vie on va dire. C’est sur cet objectif-là ensuite qu’on
base nos actions et on sait ce qu’on doit réaliser par mois et derrière ce que ça peut
entraîner comme rendez-vous à avoir, comme dossier à faire. On part là-dessus, on
part sur ce table-là.

D’accord. Objectif de confort de vie, ça veut dire quoi ? Confort de vie, c’est ?

ça veut dire que ce qui est plus important pour nous c’est que notre entreprise nous
fasse vivre, qu’on soit bien parce que si on est bien, c’est bien pour les clients, qu’on
fait en sorte de d’abord penser à nous avant de penser aux autres.

D’accord. Donc, aujourd’hui, le plan d’action, c’est d’avoir un niveau de… finalement, un
niveau de chiffre d’affaires à atteindre suffisant pour faire tourner l’entreprise. Et puis après,
vous, chacun, vous vous organisez pour atteindre ces objectifs-là au mois le mois. Et au de-là
de l’activité, est-ce que vous prévoyez des activités de formation, par exemple ? Des…

On est tous les deux plus ou moins éloignés du CJD ( Centre des Jeunes Dirigeants) des
gens plus ou en moins en activité. Se former, c’est quelque chose qu’on a en nous
depuis années comme on sait qu’on se formera toute la vie aussi. Donc, on a ça à
proximité, on a créé des groupes… on se regroupe avec d’autres entrepreneurs pour «
ne pas perdre le fil », on a toujours besoin d’un garde-fou autour de nous, une sorte
de comité de pilotage. Donc, on a mis en place certains d’outils pour être
accompagné, mais se former en tant que tel, vraiment, on n’a pas de plan, on n’a pas
de plan de formation.

Et pour suivre le plan d’action que vous définissez en début d’année, vous êtes sur un… est-
ce que vous vous êtes fixés un rythme d’évaluation ? Est-ce que vous vous donnez rendez-
vous tous les mois pour voir si vous avez… ?

Avec Laurent, on se voit toutes les semaines.

Toutes les semaines ?

58
En dehors d’être au quotidien ensemble… enfin, toutes les semaines pour voir les
dossiers en cours. On a un suivi compta presqu’au jour le jour. Et ce qu’on a vu avec
notre comptable, c’est que trimestriellement, on a un état de l’année, tous les
trimestres... si jamais il y a besoin de corriger ou de piloter autrement et qu’on puisse
avoir des marges de manoeuvres...

D’accord.

Agnès Weissberg
Alors, justement, cet acte de se poser des questions au préalable de comment sont mes
clients, ça rejoint un petit peu la question suivante. Avez-vous eu le sentiment parfois d’avoir
perdu du temps au démarrage d’une activité faute d’un manque de visibilité sur vos priorités
? Ou faute d’un bon plan d’action ?

Bah oui, ça, c’est certain ! Alors, là… j’espère que ça fonctionnera mieux ou que je
serai, que nous serons pour la prochaine structure plus rigoureux. En tout cas avec
une meilleure vision, mais en tout cas, en ce qui concerne ma PME à Aviva où j’ai
démarré de rien, j’ai démarré de rien ! En outre, c’était un jeu au départ, c’est-à-dire
que je n’imaginais pas… on est parti de rien. Au fil des ans, on a eu 5, 10, 15, 20, 30
personnes jusqu’à 60, mais ça n’était pas le projet de départ. Moi, j’ai des amis qui
disent par exemple : « je veux avoir, je veux créer une entreprise dans laquelle il y a 20
ou 100 personnes ». Donc, ils projettent par rapport à ça. Moi, ce n’était pas du tout
mon job donc j’ai fait au jour le jour et il se trouve que ça a marché. Mais bien sûr, j’ai
fait des erreurs, j’ai perdu du temps, j’étais trop dans l’opérationnel ce qu’on est
souvent obligé de faire lorsqu’on est tout seul et qu’on démarre une activité. Et je ne
donnais pas suffisamment de temps pour la stratégie. Donc, oui, j’ai fait des tas de… il
y a plein de choses qu’on manquait.

Et sur quoi en particulier vous avez eu le sentiment de perdre du temps, sur quels axes ?

Alors, ça a été un bien pour un mal. Par exemple, dans mon activité, on m’a proposé
des… alors, j’ai cherché des clients, mais ce n’est pas le plus important… mais j’ai pris
aussi à un moment par exemple un gros client qui à l’époque qui était France Telecom
qu’on m’a proposé. Donc, on est venu me proposé un truc, je ne savais pas du tout
faire et on l’a fait et ça a très bien fonctionné. Donc, du coup, ça s’est développé et ça
a fait 80% de notre chiffre d’affaires. Donc, ça, c’était le bon côté des choses, on
gagnait très bien notre vie, on est monté à plus de 30 salariés et ça, c’était bien. Mais
ce n’était pas ce que je voulais de cette entreprise, c’est-à-dire que j’ai été quelque
part bouffé… comme je n’avais pas de vision de ce que je voulais de mon entreprise,
de ce que je voulais qu’elle ressemble, j’ai pris ce qu’on me proposait et je l’ai fait.
Donc, c’était le côté bien, mais il y a une année et ça, ça a été dans les erreurs que
moi j’ai faites en tout cas… à un moment, j’ai regardé ce qu’était devenue cette
entreprise au bout de, je ne sais pas, 5 ans et j’ai pleuré, mais au sens propre en me
disant : « mais ce n’est pas ça que je voulais, c’est nul ce qu’on est en train de faire, je

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n’aime pas ça ! Les gens ne sont pas heureux chez moi, je ne suis pas heureuse de ça »
Et j’ai fait quelque chose de stupide que je ne referai plus de la même manière, j’ai
viré ce client-là, c’est-à-dire 80% de notre chiffre d’affaires en me disant : « ce n’est
pas l’entreprise que je veux, il faut qu’on la remodèle ». Ça, ça s’est fait parce que je
n’avais pas de vision et parce que je faisais des choses au fur et à mesure qu’elles
tombaient. Donc, ça, ce n’était pas bien quoi.

D’accord. Et du coup, est-ce que par la suite… donc, aujourd’hui dans l’activité que vous avez
d’aujourd’hui, est-ce que vous mis en place un plan d’action pour l’année à venir ?

Ah oui, enfin surtout… alors, pour mon activité propre, oui d’une certaine manière,
mais assez light vu que je suis toute seule dans l’histoire, mais oui dans la mesure où
par exemple dans mes réflexions, dans mes plans d’actions, il y a… ce que je veux
faire et ce que je ne veux pas faire, avec qui je veux travailler et avec qui je ne veux
pas travailler, mais dans l’entreprise qu’on est en train de créer avec mon époux et
dont on espère pour le coup que ça va être vraiment une grande entreprise et à
minima européenne, les questionnement que l’on a et notamment on l’avait avant-
hier soir, c’est exactement ce qu’on entend par là, c’est-à-dire comme ça peut
s’adresser à beaucoup de cibles différentes, ce qui est le cas de beaucoup de nos
activités, la première question c’est : on ne peut pas aller partout. Donc, par quoi…
c’est quoi la vision pour ne pas retomber dans ce que j’ai fait, moi, la première fois ?
L’entreprise, en fait, c’est une question de rêve au départ. C’est à quoi on veut qu’elle
ressemble un jour ? On sera fier de quoi ? Et comment on fait pour y arriver ? Et peut-
être qu’il faut passer par des chemins de travers, genre France Telecom qui ne me
branche pas, mais avoir confiance que ce n’est qu’une étape. Oui c’est ce que je veux
dire, ne pas se laisser bouffer.

Pour arriver à la fin en fait ?!

Exactement ! Je pense que c’est important de vraiment, moi, je crois que si on donne
aux gens une baguette magique, j’en ai achetée des vraies !. Voilà, votre PME dans...
votre entreprise dans X années, vous la voyez, elle ressemble à quoi ? Vous êtes fier
de quoi ? Et une fois qu’on est clair là-dessus, on cherche comment on fait ? Par quoi il
faut passer pour arriver à ce truc-là ? Sinon, on se jette… vous savez, c’est comme si
on partait d’un endroit et qu’on prenait n’importe quelle route parce qu’on ne sait
pas où on veut aller. Et je pense qu’on est beaucoup à faire ça parce que…
évidemment, il y a le quotidien et parce qu’on fait ce qu’on peut.

Raphaël Hassler
D’accord. Si on parle du plan d’action de l’objectif de créer une nouvelle activité, vous, au
démarrage, si on revient au début de l’histoire, est-ce que vous avez eu le sentiment d’avoir
pu perdre du temps faute de visibilité sur vos priorités, faute d’un bon plan d’action ?

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Non ! Créer une entreprise, ça ne s’improvise pas. Donc, il faut déjà forcément
prendre du conseil et il faut en prendre plusieurs.

Donc, auprès de qui par exemple ?

Ah, ça peut être auprès des réseaux associatifs, consulaires, avocats, expert
comptables, etc. Suivre des formations sur ce qu’on ne connaît pas ou sur ce qu’on ne
maîtrise pas bien.

Donc, par exemple ?

Ah, ça peut être tout simplement sur du commerce ou sur de la comptabilité ou sur
d’autres choses. Je me lance dans un projet autour d’internet, j’y connais rien, je vais
apprendre. Alors, Je ne deviens pas un expert, j’en ai pas besoin, mais si par exemple
je dois traiter avec 3 prestataires internet toutes semaines pour faire marcher mon
projet, il faut au moins que je comprenne les mots qu’ils emploient. C’est la même
chose avec la comptabilité ! Se lancer dans un projet sans avoir eu au moins quelques
heures de formation sur ce que c’est qu’une comptabilité, comment ça marche ?
Comment ça se lit ? Et je ne parle pas d’être comptable, je parle de comprendre ce
que c’est qu’un chiffre d’affaires, une marge, un bilan, etc. des choses très simples,
mais qui… dont on a besoin tous les jours, ne serait-ce que pour savoir où on en est.

Donc, combler ses lacunes ?

Oui, enfin, ça veut dire déjà d’en avoir conscience et ce n’est pas une analyse qu’on
fait tout seul dans son coin. C’est pour ça qu’il faut rencontrer des gens. Il y en a qui
vous apporteront rien à part vous donner la certitude que vous n’aviez pas besoin de
les voir. Et puis, il y en a d’autres qui vont appuyer sur des points que vous n’avez pas
vus ou pas appréhender correctement. Et ça, ça va vous faire évoluer. Et c’est
seulement au bout d’un certain temps… la maturation d’un projet, ça prend du temps.
C’est plutôt des mois que des semaines. C’est seulement à partir de ce moment-là
qu’on peut commencer à construire un plan d’action parce que se dire : « je vais
démarrer uniquement parce que j’ai un premier client qui me commande » c’est bien,
mais il y a tout le reste ! Quand cette commande sera servie, comment je paie ?
Même avant ça, si je dois servir dans 3 semaines et que ma société n’est pas encore
créée, comment je fais ? Donc, toutes ces questions-là, il faut être très simple et très
basique. C’est quoi une journée, une semaine, un mois type dans ma nouvelle
organisation. Et c’est…

D’accord. Donc, vous, personnellement, au départ, vous aviez un plan d’action hyper
structuré et du coup vous avez eu le sentiment de ne pas avoir perdu du temps ?

Je ne sais pas… j’ai identifié les étapes qu’il fallait que je passe, ce qui permet aussi
d’établir des priorités. Et ensuite, c’est seulement quand j’ai eu passé les étapes que je
m’étais fixées que j’ai pu formaliser les choses parce que tant qu’on n’a pas balayé
tous les sujets, on ne sait… des choses… vous voulez faire du négoce, vous voulez
vendre des produits pour les mettre dans votre magasin, il faut déjà qu’ils aient été

61
fabriqués et livrés. Bon, bah, si vous ouvrez votre société et que… le produit, dont vous
avez besoin, il faut 4 mois pour qu’il soit fabriqué, bah, votre société, pendant 4 mois
elle existe, elle coûte parce que dès que vous commencez, ça coûte. Et pendant 4
mois, elle ne vous rapporte rien ! Donc, c’est un truc très simple. Si vous avez abordé
tous les sujets et que vous voyez qu’à un moment donné vous avez démarré le
premier janvier et il faudra attendre le 30 avril, par exemple, pour commencer à
facturer, eh bien, quand vous parlez de ça avec votre conseiller juridique et votre
comptable, ils ne vont pas vous conseillez la même chose que si vous dites : « j’ouvre
le premier janvier et dès le premier janvier je commence à facturer ».

D’accord. Et aujourd’hui, votre entreprise existe depuis 5 ans. Et vous avez toujours un plan
d’action pour l’année à venir ?

Oui, ce qui est difficile aujourd’hui, c’est que l’environnement va plus vite… on joue
beaucoup plus vite qu’avant pour plein de raisons, mais principalement dû au fait que
nous on travaille autour de la distribution et qu’elle est beaucoup chahutée avec les
techniques de l’internet. Et en plus, nous, on travaille beaucoup à l’international. On
fait 80% de notre activité à l’export et que le contexte international est totalement
floue aujourd’hui. Donc, c’est très difficile d’avoir un plan d’action précis. Donc, là où
on ne peut pas avoir de visibilité sur ce qu’on va réussir dans 3 ou 6 mois, bah, on ne
passe pas trop d’énergie. Par contre, là où on sait qu’on peut consolider pour les 3 ou
6 mois prochains, eh bien, on met tous les moyens pour le moment. Et c’est comme ça
qu’on va arbitrer les choses parce que sinon on n’avance pas.

D’accord. Et comment il se réalise alors votre plan d’action ?

Euh… ça peut… alors, ça dépend des sujets sur… de manière… la partie tableau de
bord du dirigeant, ça ne se matérialise pas, c’est dans ma tête. Par contre, la partie
opérationnelle suivant qu’on est sur des sujets techniques, commerciaux ou financiers
avec chaque service il y a un plan d’action qui est posé sur une durée qui va de
quelques jours à quelques mois suivant le sujet sur lequel on est.

D’accord. Et on fait un point à la fin de chaque période ?

Avant la fin puisque généralement, on le remet à jour régulièrement, mais… il faut se


donner objectifs pour tenir des objectifs, il faut donc déjà les avoir fixés. Et après, on
peut ajuster, mais il faut savoir ce qu’on voulait faire avant.

Cécile Gasolva

Au lancement de votre entreprise, est-ce que vous avez eu parfois le sentiment de perdre du
temps faute de visibilité par exemple sur vos priorités, faute d'un bon plan d'action ?

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Avec du recul, oui ! Est-ce que j'aurais pu faire mieux ?... Avec du recul forcément, j'ai
fait plein, plein d'erreurs. Je ne suis pas sûre, je ne sais pas comment j'aurais pu les
éviter. Très clairement, j'avais eu mon plan d'affaire bien écrit, qui changeait tous les
mois pour s’adapter. Donc, à moins d'être devin, j'aurai eu beaucoup de mal à avoir
un meilleur plan d'action, peut-être que si j'avais plus écouté mon intuition et mon
intellect, il y a des grandes orientations que j'aurais pu privilégier...J'aurai perdu
moins de temps sur certaines choses.
D'accord, donc, ça c'est pour le démarrage, et maintenant donc votre entreprise est bien
installée, ça fait 6 ans, vous avez toujours un plan d'action ?

Oui, et du coup, maintenant il est partagé avec toute la société, c’est super.

Et comment il se matérialise ?

Bah, en fait on a une grosse journée stratégie à peu près une fois par an, où moi je
rappelle la vision, les valeurs et on travaille du coup la déclinaison des valeurs sur la
mission, un plan stratégique à 5 ans, avec ensuite des objectifs SMART sur comment
décliner cette stratégie. Donc, c'est clair au niveau plan d'action, il est revisité
régulièrement et puis surtout en fonction des opportunités, des problèmes qui se
créent, et puis en fonction de l'environnement.

D'accord.

Même encore, maintenant je me rends compte que souvent je devrais écouter un


petit peu plus mon intuition, donc je vais le faire à partir de maintenant.

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Transcription Session 4 : Révélation

Bonjour et bienvenue dans notre dernière session de votre coffret “révélations


d'entrepreneurs, révélations d'entrepreneuriat”. On a vu ensemble comment faire pour
valider son envie d'entreprendre, comment faire pour être au clair sur son idée d'entreprise
et les fondamentaux, les erreurs classiques du plan d'action et finalement comment faire
pour avoir un bon plan d'action pour monter son entreprise. Ce qu'on va faire aujourd'hui,
c'est qu'on va parler de tout ce que personne ne vous dira jamais en dehors de cet endroit-
là, c'est-à-dire que tout ce que les salariés, les fonctionnaires et tout le microcosme ambiant,
disons les 98% d'interlocuteurs qui existent dans l'entrepreneuriat ne peuvent pas vous
confier puisque ils n'ont pas cette expérience-là et qu'ils ne peuvent donc pas la partager
avec vous. C'est l'objet de cette session d'aujourd'hui, tout ce qu'on ne vous dira jamais sur
l'entrepreneuriat.

Alors, j'ai découpé ça en trois sections. Je vais commencer par évoquer avec vous ce que les
salariés imaginent la plupart du temps sur l'entrepreneuriat. Ensuite je vous expliquerai la
vérité du côté obscure, c'est-à-dire les mauvaises nouvelles, ce qu'on ne vous a jamais dit, et
qu'on ne vous dira jamais mais que je préfère vous dire même si ce n'est pas forcément
réjouissant. Et on finira avec les vérités synonymes de bonnes nouvelles, je vous dirai ce
qu'on ne vous dira non plus jamais ailleurs mais qui devrait vous ravir et vous donner envie.

Alors, ce que les salariés imaginent…

On a tous des fantasmes et la plupart des salariés imagine qu'on leur cache des tas de choses
sur l'entrepreneuriat, à tort ou à raison, en se disant que c'est soit pour ne pas les
démotiver, soit pour ne pas qu'ils se lancent parce que dans ce cas, ils pourraient faire mieux
que nous. Ce sont des idées vraiment répandues, qui n'ont pas de sens et qui sont comme
des boulets aux pieds pour les salariés. Ce sont des idées qui les empêchent finalement
d'avancer et de se dire que peut être entreprendre ce serait une bonne chose pour eux. Et
vous allez voir que quand on regarde ces idées répandues, parmi toutes ces idées répandues
il y en a même certaines qui entre-elles se contredisent.

Ceci souligne bien le ridicule de ces idées répandues. Parmi ces idées, on a l'idée très
classique que les patrons s'en mettent plein les poches, idée que j’ai illustrée avec des beaux
lingots d'or.
Il y a l'idée aussi que de toute façon pour entreprendre, il faut aimer l'argent. Si on n'aime
pas l'argent, pourquoi entreprendre ? Ça aussi c'est quelque chose que j'entends souvent.
On me dit aussi souvent que non, on ne peut pas devenir patron parce que les patrons s'en
foutent de leurs salariés et qu’on ne veut pas devenir comme ça. Ça aussi c'est quelque
chose que j'ai entendu très souvent et qui me navre.

Et puis il y aussi l’idée classique “non, non je ne peux pas entreprendre parce que je ne suis
pas un bon commercial”, parce que de toute façon pour entreprendre, il faut être un
baratineur. Ça aussi, une image qu'on entend souvent.

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Et puis de l'autre côté, le truc qui est complètement à l'antinomie de la première de ces
idées c'est “de toute façon je ne veux pas entreprendre parce qu'il ne reste plus rien quand
on a payé les charges et les taxes”. Donc, d'un côté les patrons s'en mettent plein les poches,
et de l'autre côté il ne reste plus rien quand on a payé les charges et les taxes. Vous voyez
bien qu'il y a un problème, vous voyez bien finalement que toutes ces idées ne tiennent pas
la route. Je vais quand même prendre un instant pour illustrer chacune de ces idées et vous
aider à y réfléchir.

Pleins les poches ...

Cette idée que les patrons s'en mettent plein les poches, je ne sais pas ce qu’on doit mettre
comme rémunération derrière l’expression “plein les poches”, mais ce que je peux vous dire,
c'est que le dernier sondage indique que la rémunération moyenne des patrons de TPE de
moins de 20 salariés était de 4268 euros, bref de 4200 euros net par mois. Donc, est-ce que
c’est s'en mettre “plein les poches” ? C’est extrêmement relatif. C'est sûr que si aujourd'hui
on est au chômage ou qu’on perçoit un minima social, ou qu’on travaille à temps partiel
subi, on trouve que ça fait beaucoup. Mais ce n'est pas non plus être rentier, ce n'est pas la
rémunération de Bill Gates, ni celle de Steve Jobs… Cela reste quand même des salaires qui
peuvent se prononcer, sans honte à mon avis. Et qui ne permette pas d'acheter 4 Yachts par
mois non plus. Donc, cette idée-là, que les patrons s'en mettent plein les poches quand on
remet les choses en face, quand on regarde ce chiffre, je pense qu'on peut modérer cette
idée et un peu redescendre sur terre. Je connais beaucoup de salariés, des cadres qui
gagnent entre 5 000 et 7 000 euros par mois. Donc, finalement qui gagnent plus que certains
patrons évidemment. Après, évidemment ces salaire-là sont plutôt le fruit des salariés dans
les grandes entreprises. Ne me faites pas dire que je n'ai pas dit, dans les petites entreprises
ce n'est pas possible.

L'amour de l'argent

Après, la deuxième idée très répandue c'est qu'il faut aimer l'agent pour entreprendre. Mais
vous savez quoi ? Ce n'est pas du tout le premier facteur clé. Et d'ailleurs j'en parle dans un
des bonus que je vous ai préparé avec ce coffret “révélation d'entrepreneur, révélation
d'entrepreneuriat”. Un bonus qui porte sur une enquête que j'ai mené sur le bonheur des
entrepreneurs. J'ai interrogé 115 dirigeants aguerris. Et parmi les motivations, le fait de
gagner de l'argent et d'aimer l'argent ne font pas partie du top des motivations ; ce ne sont
pas les facteurs numéro 1. C'est à dire que pour entreprendre, il faudra des motivations
beaucoup plus solides que simplement vouloir de l'argent. Finalement, l'argent découle très
naturellement quand on fait quelque chose qu'on aime et qu'on le fait bien et bien
évidemment qu'on a bien travailler son business model. J’insiste énormément sur ces points
dans mon programme d'accompagnement entreprendre en sécurité pour vous éviter de
vous créer une vie qui ne vous ressemblerait pas.

En résumé, le fait d'aimer l'argent n'est pas le critère pour entreprendre. Il va falloir aimer
beaucoup de choses, il va falloir aimer vos clients, votre métier. Mais, aimer l'argent ce n'est
pas le critère numéro un.

65
Salaud de patron !

Le fait de dire que les patrons s'en foutent de leurs salariés, ça c'est vraiment un grave
contre-sens parce que le patron ne peut pas s'en foutre de son salarié tout simplement
parce que l'équipe de salariés pour le patron c'est la charge qui lui coûte le plus. C'est là où
on a en France, la plus de rigidité : le droit de travail c'est ce qui est le plus difficile pour un
entrepreneur. Parce que, embaucher c'est un coup significatif, licencier c'est un coup qui
peut même vous faire couler, couler votre boîte, vous êtes mal, vous licenciez, le
licenciement peut vous plonger aussi dans un marasme profond parce qu'au moment où
vous allez licencier vos salariés, il faut être en capacité de verser la fin de contrat.
(Indemnité, congés, etc.) Et donc si vous licenciez et que vous êtes déjà dans une situation
de galère, vous vous retrouvez à devoir payer en plus des sommes pharaoniques parce que
vous avez des salariés qui ont de l'ancienneté, droit à leurs congés payés et des primes, enfin
bref tout ce qui est indemnité légale… Non le patron ne peut pas s'en foutre de ses salariés
parce que c'est ce qui coûte le plus à un patron. Donc, tout patron qui a, on va dire, la tête
sur les épaules sait que le capital humain dans sa boite c'est vraiment fondamental. Le
turnover coûte cher à une petite entreprise.

Alors, ça ne veut pas dire, bien évidemment que certains patrons ne sont pas “des sales
cons” : évidemment il y en a. Mais il ne faut pas tout confondre. Moi je crois qu'il y en a plus
ce genre de personnages parmi des managers qui finalement ne paient pas les pots cassés
quand il y a des salariés qui attaquent l'entreprise pour harcèlement ou qui vont partir.
Quand on est véritablement un patron, quand on a investi de son argent à soi et quand on a
une boite à laquelle on tient, on tient aussi à ces salariés. En tout cas, cela va avec la
maturité que je vous aide à développer.

Il faut être un baratineur pour entreprendre, ça c'est le pire truc.

Est-ce que vous imaginez encore que faire du commerce aujourd'hui c'est de faire du porte-
à-porte, mettre le pied, coincer le pied dans la porte pour empêcher madame ou monsieur
de fermer la porte, de pousser la porte d'un coup d'épaule pour lui exposer tous les balais
que vous avez à lui vendre, et les super chiffons qui sont microfibres et qui permettent de
faire le ménage beaucoup plus facilement et de lui en vendre pour 300 euros ? Non, mais
non, il faut arrêter, le commerce ce n'est plus ça hein ! Je veux dire, on n'est plus du tout
dans cette époque-là, ce métier là en tant que tel d'ailleurs n'existe pratiquement plus.

Donc, non il ne faut pas être un baratineur pour entreprendre. Non, non, il faut avoir du
cœur pour entreprendre. Il faut développer ses qualités de communicant pour
entreprendre. Mais ce n'est pas être baratineur. Ça non, vous pouvez vous ôter cette idée-là
de la tête. Alors bien sûr, on est de plus en plus éloquent, de plus en plus bon à l'oral, plus le
temps passe, plus les années d'expérience d'entrepreneuriat s'accumulent, c'est normal
aussi mais ça ne veut pas dire qu'on est un baratineur et ça ne veut pas dire surtout qu'on
raconte des salades. Parce que quand on raconte des salades à ses clients : un jour ou un
autre les choses vont se retourner contre nous et ce n'est pas non plus ceci que j'appelle
monter une boite et avoir du succès.

66
En tout cas, ça ne correspond pas à l'idée que je me fais d'un entrepreneur à succès dans la
pérennité.

Il y a trop de charges

Et puis, il ne reste plus rien quand on a payé les charges et les taxes, ça c'est un truc
classique, le genre de commentaire que je vois assez souvent passer sur certains posts,
certain billets, certains articles. C'est compliqué parce qu’à la fois je ne peux pas vous dire
qu'il n'y a pas de charges, ou taxes parce qu'on est en France et que oui il y en a, c'est une
certitude…. Pourtant cette idée est tout aussi erronée que les autres.

Mais c'est comme toutes les personnes qui me disent que ce sont à cause des charges
sociales qu'elles ont été obligé d'arrêter leur activité. Non, non, non la vérité c'est que c'est
leur ignorance et leur incompétence qui les a amené à arrêter l'activité. Je vais vous illustrer
ça avec un exemple. J'ai rencontré une fois une personne, une dame qui était entrepreneuse
depuis deux ans et demie. C'était la femme de quelqu'un que je connaissais de loin, bref
quelqu'un que je ne connais pas beaucoup mais je me retrouve au déjeuner avec cette
personne et son mari et elle m'explique qu'elle a failli déposer le bilan il y a trois semaines.
Pourquoi donc lui dis-je. Et qu'elle m'expliquait que son activité marchait très, très bien,
qu'elle avait plein de clients et qu’elle fait plus de 100 000 euros de chiffre d'affaire la
première année et donc je gratte un petit peu et il se trouve qu'elle venait de recevoir dans
les mois qui précédaient son courrier de régularisation de ses charges sociales pour son
démarrage d'activité.

Et comme cette personne avait démarré trop vite son projet entrepreneurial, comme elle
n'avait pas du tout suivi le bon plan d'action, comme elle n'avait pas du tout suivi le pilier
numéro 2 du plan d'action qui est de développer et devenir un entrepreneur et donc de
développer ses compétences de dirigeant, de connaître les principes de gestion inhérents à
n'importe quel montage de boite, comme elle avait zappé tout ça, elle n'avait pas du tout
compris que les charges sociales quand on est travailleur indépendant, travailleur non
salarié, c'est le cas de figure de 80% des entrepreneurs qui démarrent dans un structure
juridique légère comme l'entreprise individuelle, la SARL, comme le EURL, l’EIRL… enfin bref
dans tous ces cas de figure-là, je ne vais pas commencer un cours de juridique ni de gestion.
Mais elle n'avait pas compris que dans 80% des cas quand un entrepreneur démarre et qu’il
est travailleur indépendant, les charges sociales sont calculées avec un principe au départ
d'estimation puis de régularisation. En effet le système ne peut pas savoir combien de
charges sociales il doit vous ponctionner puisqu'il ne sait pas combien vous avez gagné…
puisque vous même vous ne savez pas combien vous avez gagné avant votre première
clôture comptable qui arrivera dans les 12 à 18 mois prochains...,

Donc, la plupart du temps en principe, on attend de clôturer son exercice comptable, donc
on attend un an pour être très au clair sur le véritable montant qu'on a pu prendre. Ça ne
veut pas dire qu'on n'a pas pris de l'argent au fur et à mesure. Ça veut dire que dans un
principe de gestion saine, de sa trésorerie, on a pris de l'argent mais on n'a pas trop pris et
qu'on va pouvoir au bout d'un semestre ou un an être bien au clair et savoir combien on va
pouvoir prendre. Sauf que l'organisme qui gère les cotisations sociales pour les

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indépendants quel qu'il soit ne peut pas connaître le chiffre exact de votre rémunération
tant que vous n'avez pas clôturé votre exercice comptable.

Or, juridiquement vous avez six mois, une fois que votre exercice comptable est terminé
pour communiquer ce chiffre-là à tous les organismes qui sont autour de nous. Ça veut dire
qu'entre le moment où vous immatriculez et le moment où vous allez communiquer votre
première rémunération, il va se passer un an et demi ou deux ans. À la suite de votre
déclaration, il va y avoir des calculs qui doivent être fait et on va vous envoyer un courrier de
régularisation de vos charges sociales puisqu'on vous aura fait payer pendant les dix-huit
premiers mois des acomptes de charges sociales. Et à ce moment-là vous allez recevoir votre
premier courrier que je vais aller appeler entre nous "la douloureuse", c'est à dire, les
premiers courriers où on va vous demander plusieurs milliers d'euros. Et dans le cas de
figure de cette dame, on lui demandait 22 000 euros, bah ouais comme ça, vous recevez un
courrier le 15 septembre qui vous dit vous nous devez 22 000 euros pour le 15 octobre. Si
vous ne vous êtes pas formé en gestion, si vous n'avez rien compris au business, si vous êtes
faites comme 80% des entrepreneurs qui ont sauté cette étape-là, que vous n'avez pas mis
de l'argent de côté, que vous avez tout dilapidé : vous vous dites “ je n'ai plus qu'à déposer
le bilan”. Et c'est bien ce qu'elle a failli faire. Donc, voilà ça c'est le genre de chose qui
m'éreinte, qui me fatigue. Je ne peux pas vous dire qu'il n'y a pas de charge, qu’il n'y a pas
de taxe, il en a.

Mais c'est que je peux vous dire c'est que votre boite peut être rentable mais que pour
qu'elle soit rentable, il faut que vous ayez compris les principes minimaux de gestion pour
que ça fonctionne. Et ça, ce n'est pas compliqué, il suffit de consacrer une petite demi-heure
par jour pendant quelques semaines et vous allez y arriver. Voilà pour ce que les salariés
imaginent sur ce que l'on aurait caché ou sur ce qu'on leur aurait dit.

Voici maintenant la première partie de la vérité du cóté des mauvaises nouvelles.

Si vous voulez entreprendre, vous devez vous demander si vous êtes prêt à vous investir plus
que vous l'avez jamais fait, à ouvrir les yeux sur la réalité de vos relations et à vivre dans
l'incertitude. Ce sont les trois points noirs. Je vais les illustrer dans quelques instants et en
verra ensuite les points positifs de l'acte d'entreprendre.

Alors, est-ce que vous êtes prêts à vous investir plus que vous ne l'avez jamais fait ?

Plus que vous ne l'avez jamais fait en temps mais aussi en investissement affectif parce que
finalement quand on monte sa boîte c'est un peu comme un bébé. C’est un investissement
qui est très fort émotionnellement.

Alors premièrement, il faut comprendre que tout ce qu'on prévoit de faire prendra
toujours plus de temps, moi j'applique souvent un ratio multiplicateur de 3 par rapport à
ce que les gens me disent. Je vais mettre tant de temps pour faire ça, je multiplie par 3 et on
arrive à des durées plus réalistes. Et puis, est-ce que vous êtes prêts à mettre tant de libido
pendant aussi longtemps ? Ne comprenez pas le mot libido comme libido sexuelle, mais
libido comme synonyme de l'énergie vitale.

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C’est une vraie question d'ailleurs parce que beaucoup de personnes qui ont un profil assez
multi-potentialiste ont du mal à choisir et se disent qu'ils ne veulent pas abandonner tel ou
tel sujet, qu'ils veulent toujours faire ça et ça et ça et aussi entreprendre. Bah, je vais être
très franche : si vous voulez vraiment que votre boîte démarre, il va falloir pendant un temps
rester focus sur un seul sujet. Et ce n'est pas très agréable à vivre, ni à dire, moi-même qui
suis touche à tout, qui m'intéresse à des centaines de sujet, il a fallu à un moment être super
focus pour faire démarrer le bébé. Et donc, vous devez accepter cette phase de transition
sinon vous n’y arriverez jamais.

Deuxième point qui n'est pas non plus très agréable c'est que vous devez être prêts à
ouvrir les yeux sur la réalité de vos relations. Ça aussi personne ne vous le dira. Mais dans la
réalité, le fait d'entreprendre va vous faire vraiment changer, changer personnellement
parce que c'est une initiation, vous ne serez plus jamais le même que celui que vous êtes
actuellement. Et ce faisant, forcément, vous allez changer vis à vis de vos proches. Certains
proches vont tout simplement vous soutenir et ça va être super. Vous allez renforcer vos
relations avec ces proches. Et avec d'autres vous allez vous éloigner. Et puis, encore pire, il y
a des personnes que vous connaissez et dont vous pensiez avoir des soutiens et qui vont
vous décevoir : ça va être l'exemple de personnes qui sont peut-être des anciens collègues,
des anciens clients, de votre patron et qui vous disent : “ah oui, oui, quand tu démarreras je
te soutiendrais, je t'achèterais ceci, cela”.

Moi-même je l'ai vécu, j'ai eu de tas de figures de personnes que je connaissais et qui m'ont
dit je te soutiens, je t'achète ceci, cela la première année... et donc du coup si on tient
compte de toutes ses promesses lors du démarrage, on voit parfois un peu trop la vie en
rose…. Moi j'avais 30 000 euros qui m'était acquis à priori parce que des personnes que je
croyais de confiance m'avait vraiment dit “oui ok j'achète”… mais dans la vraie vie, ça ne
s’est pas passé comme ça. Alors, sur ces 30 000 j'ai récupéré 15 000. J’ai connu mes
premières déceptions entrepreneuriales … Ce n'est pas facile à assumer ni à digérer. Et je
vais vous dire que vis à vis des entrepreneurs que j'ai rencontré, c'est quand même quelque
chose qui est vraiment un marqueur commun, qui n'est pourtant pas souvent évoqué, mais
qui reflète la réalité. Alors, ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas se lancer, ça veut dire tout
simplement qu'il faut être prêt à voir les choses en face, qu'il ne faut pas prendre des vessies
pour des lanternes et qu’il faut aussi avoir un certain discernement vis à vis des promesses
qu'on vous fait, vis à vis des gens, des certaines personnes que vous connaissez et en qui
vous pouvez vraiment avoir confiance et d'autres personnes, dont vous savez que la
promesse est peut-être sincère mais qui finalement risque de ne pas se concrétiser.

Puis le dernier point, entreprendre c'est d'accepter de vivre dans l'incertitude.

Finalement est-ce que c'est dramatique ? En fait, on vit dans l'incertitude au quotidien. On
est incertain dans l'amour. Je veux dire, un mariage sur trois finira en divorce, donc il y a
incertitude, vivons l’instant présent. On est incertain aussi dans notre santé. On ne sait pas si
on sera en bonne santé dans cinq ans ou dans dix ans. Alors pourquoi est-ce que dans le
travail, on devrait avoir la certitude que dans 25 ans on fera exactement la même chose. Est-
ce que ce n'est pas plutôt mortifère finalement de faire toujours la même chose ?

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Entreprendre, c'est accepter de vivre dans l'incertitude mais c'est surtout apprendre à
manager cette incertitude. Et ça c'est très intéressant, c'est ce que je vous apprends dans
mon MBA Entrepreneur, c'est ce que je vous enseigne avec les principes d'entrepreneuriat
du XXIème siècle. C'est comment faire une entreprise avec le plus de souplesse possible
pour pouvoir justement gérer les incertitudes. Mais l'incertitude ce n'est pas que
l’incertitude extérieure. Cela veut aussi dire que vous allez devoir très souvent remettre en
cause vos propres idées, vos propres croyances, votre propre manière de faire. Et ça veut
dire que vivre dans l'incertitude c’est aussi accepter que le marché évolue et qu'il va falloir
sans arrêt apprendre de nouvelles choses, être dans cette démarche permanente
d'apprentissage. Si vous êtes prêts à vivre ça, que cela vous stimule comme moi,
évidemment vous avez vraiment en vous la graine d'entrepreneur.

Alors ça m'amène à partager avec vous pour finir ce coffret “révélations d'entrepreneur,
révélations d'entrepreneuriat”, ce que j'estime être les deux piliers fondamentaux que vous
devez retenir sur l'acte d'entreprendre. Ce qu'on ne vous dira jamais en tout cas avec tant de
clarté et jamais avec tant de précision, c'est qu’entreprendre est le seul et unique moyen -
avec certitude le meilleur moyen - d'atteindre le bonheur que vous méritez, en actionnant le
seul levier qui est à votre porté. Je vais vous expliquer ça tout de suite. Deuxième point à
retenir, c'est que finalement entreprendre c'est beaucoup plus facile que vous ne l'imaginez.
Vous avez appris à marcher, alors que vous ne saviez que ramper, vous avez appris à parler,
c'était des choses beaucoup plus compliquée que l'acte d'entreprendre. Et je vais aussi vous
expliquer les piliers pour y arriver.

Alors, atteindre le bonheur en actionnant le seul levier à votre portée.

Cela renvoie aux études scientifiques expliquant que le bonheur repose sur trois éléments
clés : le fait d'entreprendre est le seul levier qui est à votre portée. Vous ne pouvez pas
influencer l’environnement extérieur ni votre héritage familial. Vous pouvez devenir acteur
de votre vie en entreprenant.

Ensuite il y a : réaliser sa mission de vie, c'est d'être utile et performant. En entreprenant,


vous allez pouvoir vous sentir utile et performant et cela va vous apporter beaucoup de
bonheur.

Enfin c'est seulement en entreprenant que vous pouvez obtenir la liberté que vous voulez et
la reconnaissance que vous méritez. Alors je vais illustrer ce point rapidement.

Le bonheur scientifiquement

Il a été prouvé, il y a des références de livre d'ailleurs que vous pouvez lire sur ce sujet, je
vous mettrais les références en dessous, que le bonheur repose sur trois piliers à savoir :
- d'un côté toute la partie facteur génétique et, moi j'ai envie d'inclure dans le génétique le
côté éducation ; on va dire la partie génétique-éducation.
- Après, il y a un deuxième facteur qui est l'environnement extérieur comme le fait de naître
dans un pays qui offre des libertés ou pas, le fait d'être dans une famille riche ou pas, etc.

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- Et le dernier pilier c'est justement nos propres décisions. C'est à dire notre libre arbitre et
notre capacité à prendre notre vie en main ; à reprendre le contrôle de notre vie, à chercher
sa voie, à assumer sa voie et à se tester et à grandir en prenant les bonnes décisions.

Cela veut dire devenir entrepreneur au sens large, soit “entrepreneur de sa vie”, ne pas être
passif. En fait, 40% de notre bonheur repose sur le fait qu'on adopte une position
d’entrepreneur de sa vie. Cela veut dire qu'on décide, on ne reste pas passif par rapport aux
événements, qu’on arrête de râler et on prend sa vie en main. Pour les autres aspects
(environnement et génétique-éducation), personne ne peut agir dessus. Le bonheur est
impacté par notre environnement à hauteur de 10% et à hauteur de 50% par les aspects
génétiques et familiaux.

C'est donc à vous d’agir sur le dernier pilier en devenant entrepreneur de votre vie, en
devenant entrepreneur tout court. Si vous voulez être heureux, il n'y a pas de choix, il va
falloir décider de ce que vous allez faire de votre vie et assumer cette décision et ensuite
mettre en œuvre cette décision. Ce qui est formidable justement c'est que si vous avancez
comme ça, si vous sortez de cette position passive que beaucoup de salariés ont et que vous
suivez par exemple ma formation MONREVE pour identifier vraiment le projet qui au fond
de vous vous fait vibrer, ce que j'appelle votre “mission de vie”, si on trouve ce projet qui
sort des tripes : alors vous allez forcément faire quelque chose pour laquelle vous êtes bon,
voire le meilleur. Parce que lorsqu’on a un projet qui est aligné avec soi, on va soit
développer les compétences nécessaires avec bonheur soit on les a déjà. Naturellement
vous allez vous sentir utile et plus efficace donc performant. Comme un colibri, vous allez
apporter votre contribution à notre planète, rendre heureux un certain nombre de clients
grâce à vos réalisations.

Hors, quand on rend heureux les autres, on est heureux. C'est un principe de sagesse que
vous devez retenir : ce qu'on cherche à l'extérieur, on l'a à l'intérieur. Si vous cherchez de
l'amour à l'extérieur, il faut que vous donniez de l'amour et alors vous allez en recevoir. Et si
vous rendez les gens heureux, à votre tour vous allez être heureux. Voilà, ce n’est pas plus
compliqué que ça. Si vous retenez ce principe-là vous allez pouvoir évidemment en
entreprenant changer votre vie, changer la vie des autres et atteindre le bonheur que vous
méritez.

Et puis entreprendre c'est la seule et unique manière de vraiment se construire une vie qui a
le niveau de liberté que vous souhaitez. La liberté, ça ne veut pas dire rien faire au quotidien,
il faut arrêter de se raconter des histoires et arrêter d'écouter les marketeurs en ligne qui
vous disent, “c'est génial travailler deux heures par semaine et je suis heureux depuis qu'on
est là sous les cocotiers”. Il y a beaucoup de vendeur de rêve sur Internet, soyez très lucide
sur ce sujet. Pourtant, il y a 90% de ces entrepreneurs du web qui ne gagnent pas un rond.
Donc, il faut arrêter de penser et de croire tout et n'importe quoi : redescendez sur terre, le
père noël n'existe pas, il faut quand même travailler à un moment pour gagner sa vie
durablement !

En revanche, entreprendre peut vous permettre de gagner la liberté que vous attendez. La
liberté ce n'est pas forcément ne rien faire : c’est déjà avoir une organisation qui n'a rien
avoir avec celle que vous subissez aujourd'hui et ensuite développer le niveau de levier

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économique qui vous permet de vivre la vie que vous avez envie. Et ça bien sûr, ça ne peut
pas se faire si vous n'avez pas travaillé votre vision économique, ce que j'appelle encore une
fois le business model, et si vous n’avez pas les bases en gestion, commerce et marketing.

Reconnaissance

L'acte d'entreprendre est aussi la seule et l'unique manière d'obtenir une véritable
reconnaissance pleine et entière. Parce que quand on est salarié et qu'on est félicité pour
son travail, c’est déjà assez rare ! et c'est souvent insuffisant, et puis avouons que dans notre
culture francophone on félicite toujours l'individu avec le reste de son équipe. On a du mal à
féliciter l'individu en tant que tel seulement. Alors que lorsqu’on a une vraie réussite
entrepreneuriale, même si on a une équipe, on a une vraie reconnaissance personnelle
statutaire d'entrepreneur et c'est vraiment satisfaisant et je crois que beaucoup d'entre
nous recherchons aussi cette reconnaissance. C'est un cercle vertueux, cela nous permet
aussi de développer notre confiance en soi et d’être plus heureux évidemment.

Entreprendre c’est plus facile que vous ne le pensez …

C'est beaucoup plus facile que vous ne l'imaginez d’entreprendre : la preuve vous avez
appris des choses beaucoup plus difficiles dans votre vie. En fait, ce qu'on ne vous a jamais
vous dit et ce qu'on ne vous dira jamais suffisamment c'est que la plupart des circuits de
formations que vous pouvez trouver aujourd'hui et qui existent sur l'entrepreneuriat
(essentiellement diffusées par des circuits publics, parapublics, associatifs et financées par
des fonds publics ou européens) ont un triste point commun. Tous ces dispositifs vous
expliquent généralement en détail le juridique et la gestion sur le plan théorique. Parce
qu'en fait, c'est très facile d'enseigner la gestion, le juridique parce que vous prenez
n'importe quel perroquet, n'importe quel professeur qui n’est même pas avocat mais qui
connaît les principes, le B.A.BA du juridique et de la gestion, et il va pouvoir vous expliquer
ça. Comme vous n’avez aucune connaissance sur le sujet, vous allez forcément apprendre
beaucoup de choses même si l’enseignant est moyen. Les stages de formation sont donc
remplis avec ces aspects juridique et gestion et ne travaillent pas sur ce qui est essentiel : le
commercial et marketing. Parce que tout simplement, ces organismes sont totalement
incapables de vous accompagner sur le vrai nerf de la guerre : trouver des clients que vous
attirez ! Cette partie-là est toujours, toujours sous-estimée, négligée, mal traitée et ça, on ne
vous le dit jamais donc je vous le redis pour la dernière fois dans cette session, c'est
vraiment le nerf de la guerre.

Mais le truc qui est encore pire, c'est quand on a la chance d'avoir un cursus de formation
qui insiste quand même sur les clients ( soyons positif ça peut arriver ! ), on n'a jamais le vrai
discours qui vous amène à identifier la véritable peine de vos clients. C'est à dire que si vous
avez identifié des clients et que vous leur proposez un produit ou un service intéressant mais
qui correspond simplement à un truc sympa pour eux, un truc qui serait bien à posséder en
plus mais qui n'est pas prioritaire, vous allez ramer pour faire décoller votre boîte. Alors que
si vous leur proposer quelque chose qui correspond véritablement à une demande
importante et urgente, qui leur permet de résoudre un vrai problème, alors là oui vous
commencez à construire le début d'un business qui peut marcher.

72
Donc, vous devriez toujours dans votre pitch avoir une phrase qui permet de dire “j'aide ou
j'accompagne, je résous tel type de problème pour tel type de personne”. Tant que vous
n'avez pas pu synthétisé votre business en une seule phrase comme ça qui fait ressortir un
problème et une cible clientèle, c’est que vous n’êtes pas prêt.

Donc, ça veut dire que commercialement vous allez avoir plus de difficultés pour faire signer
vos clients, les faire passer à la caisse. Donc c'est le point noir, quelque chose qu'on ne vous
dit jamais suffisamment assez. Vous devez vraiment identifier la peine, la vraie souffrance de
vos clients pour pouvoir appuyer dessus et apporter une solution.

Et puis le dernier point c'est qu'il faut arrêter de stresser par rapport au fait de devenir
entrepreneur. C'est beaucoup plus facile qu’on ne le pense... Finalement si vous êtes une
femme vous avez déjà peut être accouché, c'est beaucoup plus facile d'accoucher une boite
que d'accoucher d’un enfant.

Donc, on relativise, si vous êtes un homme, vous avez quand même appris à parler, à
marcher, une langue étrangère, une matière, etc. donc il n'y a aucune raison que vous ne
puissiez pas devenir entrepreneur si tant est que vous acceptiez de ne pas partir dans tous
les sens, si tant est que vous acceptiez de suivre un processus rodé qui vous permettra de
bâtir pas à pas votre projet dans le bon ordre et qui vous permettra d'entreprendre en toute
sécurité. D'ailleurs c'est le titre de mon programme de formation : mon MBA Entrepreneur
pour entreprendre en sécurité.

Voilà donc, ce que je voulais vous dire en détail.

J'espère que vous avez eu autant de plaisir que moi j'en ai pris à vous accompagner durant
ces quatre sessions et j'espère bien évidemment vous retrouvez très prochainement dans
ma conférence “les six étapes clés pour entreprendre sans risque”, c'est le meilleur moyen
d’avancer.

Si vous avez une première piste d'idée d'entreprise et que vous voulez ne pas vous tromper
sur votre plan d'action, c'est le meilleur moyen pour mettre le pied à l'étrier.
Si vous n'êtes pas encore là, et que vous avez validé votre envie d'entreprendre et que l'idée
est encore confuse, je vous invite à me rejoindre dans ma formation MONREVE, je me ferais
un plaisir de débriefer avec vous vos travaux dans moins de sept jours. Je suis convaincue
que nous allons ensemble trouver la piste, l'idée qui vous fera vibrer et qui pourra vous
permettre de vivre la vie de vos rêves.

73
Les témoignages

Christian Garcin
Au démarrage, avant de vous lancez, qu’est-ce que vous auriez aimé qu’on vous dise ?

Ce que j’aurais aimé qu’on me dise ? J’aurais aimé que l’on me dise que le métier de…
qu’être chef d’entreprise ou diriger une entreprise, soit être indépendant, associé,
tout ça, c’est un métier à part entière, c’est-à-dire que gérer une entreprise, ce n’est
pas uniquement faire le métier opérationnel, c’est aussi prendre du temps, se poser
pour penser à l’avenir, la gouvernance “ est-ce que je suis toujours calé avec ce que je
croyais être au départ ?”. C’est ça, c’est vraiment prendre du temps pour soi ...et
deuxièmement, c’est que le métier de chef d’entreprise, ça s’apprend. C’est pas inné,
je ne pense pas qu’il y a des chefs d’entreprise comme ça. Je pense que ça s’apprend
aussi et je pense qu’il y a des formations qu’il faut faire. Et c’est… moi, je trouve qu’il y
a beaucoup... il faut faire des formations sur justement les différents modes de
gouvernance, sur tout ce qui est stratégie marketing. Alors, peut-être pas bon là-
dedans, mais… première des choses, c’est si je rencontre beaucoup de chefs
d’entreprise, savoir lire un bilan et ils ne savent pas faire… il faut savoir lire tout ce qui
est financier, tout ce qui est développement commercial… au moins avoir des
rudiments pour prendre des décisions qui ne sont peut-être pas les meilleurs, mais qui
sont effectivement jouables.

Etre un minimum outillé ?

Etre un minimum outillé, tout à fait !

D’accord. Et à contrario, est-ce qu’on vous a dit des choses qui se sont révélées totalement
inutiles ?

Oui, on m’a dit que s’associer avec son meilleur ami, c’est la plus grande des bêtises à
faire. Ce qui était vraiment pour un certain nombre de personnes, ce qui pour notre
cas ne l’a pas été. Et la deuxième chose, c’est “ mais qu’est-ce qui va vous différencier
des autres qui sont déjà sur ce marché-là ?” Voilà, donc, toujours trouver, détecter le
différentiel. Et je pense qu’à un moment donné… j’étais incapable de le dire au
départ. Maintenant, je suis plus capable de le dire, mais au départ, j’étais incapable
de le dire. Et je ne sais pas s’il faut savoir le dire au départ.

D’accord. C’est une question qui vous pesait ?

Ok, je ne savais pas répondre. Donc, effectivement, ça a sûrement dû être pesant. Et


puis, quand on se lance, quand on est là, quand on a le premier contrat, quand on…
enfin, dans mon métier quand on est deux, on ne se la pose plus puisque les retours
des clients sont positifs et que les gens aussi achètent le professionnalisme, voilà !

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Très bien. Alors, j’ai une petite question bonus. Est-ce que vous auriez une petite histoire à
raconter ou une anecdote pour essayer de faire passer ce… enfin, ce message-là que
l’entrepreneuriat, vraiment, ça vaut le coup ou à l’inverse que pour vous redevenir salarié,
ce n’est vraiment pas possible ?

Si. Alors, je ne sais pas si c’est une anecdote, mais ce qui a sûrement participé au
développement, et c’est ce que je dirais à bon nombre de chefs d’entreprise, c’est que
très vite j’ai compris quand j’allais voir des prospects ou des clients, quand j’avais en
face de moi des DRH ou beaucoup de chefs d’entreprise parce qu’on travaille
beaucoup avec des PMI PME, je comprenais et j’ai toujours compris ce qu’ils vivaient,
c’est-à-dire que les vivant moi-même, il y avait une connivence qui se faisaient avec
eux, c’est-à-dire que je n’avais pas en face de moi un futur acheteur, j’avais en face de
moi un chef d’entreprise qui avait des problèmes avec ces collaborateurs, qui avait
des problèmes avec ses banquiers, qui avaient des problèmes avec ces fournisseurs. Je
n’avais pas les mêmes mais je comprenais effectivement ce qu’ils vivaient. Et ça, c’est
très intéressant quand on se lance dans l’entreprise entrepreneuriale, vous allez avoir
en face de vous des interlocuteurs qui eux aussi dirigent une entreprise. Mettez-vous
à leur hauteur, ne soyez pas un simple fournisseur. Ils dirigent, je dirige, quels sont
nos points de connivence ? Alors, après, peut-être que les services ou les produits
peuvent leur service surtout au démarrage, mais mettez-vous… ils dirigent une
entreprise et moi aussi. C’est vraiment… je crois que c’est cette posture-là très vite.
Voilà, l’anecdote que je peux dire. Ce n’est pas une anecdote en elle-même, c’est
vraiment une histoire de posture que j’ai pu tester plusieurs fois.

Agnès Dibon
Alors, si on revient au début de l’histoire… avant de vous lancer, qu’est-ce que vous auriez
aimé qu’on vous dise et qui vous a manqué ?

Alors, je… comme vous l’avez noté, je suis quelqu’un d’assez positif. Donc, en fait…

Je vais poser la question autrement. Est-ce qu’on vous a dit quelque chose qui vous a
vraiment servi et que vous aimeriez partager aujourd’hui ?

Alors, je pense que je vais… malgré tout, pour répondre à la première question… tout
ça pour vous dire qu’en fait que c’est à postériori qu’on m’a dit les choses, c’est-à-dire
qu’on ne me les a pas dit sur le coup, mais mon environnement proche, effectivement,
enfin familiale hein ?! Plusieurs personnes ont dit : « on ne pensait pas que t’allais y
arriver ! » mais à postériori, ça veut dire que sur le coup, ils n’ont pas voulu me le dire
pour ne pas effectivement me… voilà, mais et du coup, pour me dire que : ouai, super,
tu y es arrivé, c’est chouette ! Bravo ! ». Voilà, après, c’était plus dans les
encouragements pour continuer, mais c’est vrai, voilà, c’est plus à postériori que j’ai
eu les remarques. Après, je pense qu’il faut être quand même, à mon avis, pour partir
sur de l’entrepreneuriat, il faut quand même être bien entouré et je parle au niveau
professionnel, mais aussi au niveau familial, au niveau amical pour se sentir soutenu,

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c’est important ! Parce que c’est vrai que si on est seul dans cette histoire-là, comme
je le disais, on peut vite baisser les bras à un moment donné. Donc, je pense que ça
n’a pas forcément été dit. Et je n’ai pas senti qu’on ne me suivait pas sur… voyez ? J’ai
plutôt qu’on m’accompagnait, que ma famille m’accompagnait, mais je pense que,
oui, si on m’avait dit : « tu ne vas pas y arrivé ! » Là, je ne me serai dit : « est-ce que je
fais le bon choix en fait ? ». Et heureusement on ne me l’a pas dit. Donc, je ne me suis
pas posé la question, voilà !

Et dans ce parcours d’accompagnement ante création, est-ce qu’on vous a dit des choses à
contrario qui étaient… qui se sont révélées contre-productives ou inutiles au vu de votre
expérience ?

Inutiles, je ne pense pas parce que je pense que toutes les remarques sont bonnes à
prendre. D’où qu’elles viennent, à mon avis, on se construit avec ça. Donc, il faut au
contraire prendre les choses telles qu’on nous les dit et au contraire les analyser. Donc
je pense que ça… je n’ai pas de, comment dirais-je, d’idée là comme ça, enfin, de
souvenir qui me vient à l’esprit par rapport à ça.

Que le message négatif n’est pas… ?

Non, ce qui est vrai, c’est par exemple là où j’ai rencontré des difficultés, c’est que j’ai
essayé de contacter des gestionnaires de crèches pour leur demander, justement, de
les interroger sur leur parcours, sur les difficultés qu’elles avaient pu rencontrer – je
dis elles parce que c’est beaucoup de femmes – ou sur des infos pour monter un plan
financier que ce soit au plus juste par rapport à la réalité. Et c’est vrai que là, j’ai eu
oui beaucoup finalement de refus de rencontre, mais que je comprends maintenant
ceci dit parce qu’au final, j’ai été énormément sollicitée aussi et je le suis encore par
des détenteurs de projet. Et au final, on manque un peu de temps aussi pour tous les
aider. Donc, il faut prioriser ! Mais je pense que oui, c’est ça qui m’a peut-être… en
tout cas, si je veux changer quelque chose, c’est ça que je changerais. J’aurais aimé
avoir un petit peu d’ouverture et c’est d’ailleurs pour ça que je participe aussi à ce
projet-là. Je trouve que le partage est essentiel.

Très bien. Alors, pour terminer, une petite question bonus. Je ne sais pas, vous auriez une
petite histoire à nous raconter pour nous expliquer en quoi selon vous l’entrepreneuriat
c’est vraiment enthousiasmant, ça vaut vraiment le coup ? Pourquoi vous ne pourriez pas
redevenir une salariée, ce serait insupportable pour vous aujourd’hui ?

Oui. Alors, étonnement, je… en fait, je ne me suis… c’est vrai que j’allais me poser la
question et là je vais me la poser pour savoir si je redevenais salariée, comment je
vivrais la chose. Certainement, difficilement ... pour effectivement la liberté un petit
peu contrainte, du coup, que j’avais posé au démarrage. C’est vrai que… ceci dit,
votre question montre qu’il faut toujours justement prendre du recul et se
questionner un petit peu sur son parcours, chose pour lequel je ne prends pas
forcément le temps de le faire. Donc, c’est intéressant. Je dirais que je touche du bois,
mon nom, mon activité a toujours été florissante. Donc, voilà, ça fait maintenant 6
ans. Et depuis 6 ans, je n’ai pas eu, comment on appelle ça… je mets les guillemets,

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des années galères ou voilà, des bilans où vraiment je me serais posée la question de
savoir si j’avais fait le bon choix. Ça n’a jamais été le cas ! Donc, tant mieux, je touche
du bois, j’espère que ça va continuer, il n’y a pas de raison, mais de ce fait, là, je ne
me suis pas poser la question si j’avais fait le bon choix, si j’allais continuer ou pas. Je
vais continuer et je pense que si j’ai une galère comme on dit, eh bien, j’essaierai de la
surmonter d’une façon ou d’une autre. Donc, en fait, je me projette complètement
dans la suite de mon statut actuel et pas du tout dans un autre statut.

C’est une évidence !

Ah oui, c’est une évidence quotidienne on va dire.

Agnès Weissberg

Alors, justement, si on revient au démarrage de l’histoire. Vous, qu’est-ce vous auriez aimé
qu’on vous dise avant de vous lancer ? Ou bien qu’est-ce qu’on vous a dit et qui s’est révélé
vraiment très utile pour vous ?

Bah, j’en sais rien parce qu’on ne m’a pas dit grand-chose. Pour dire la vérité, j’étais
assez… alors, je n’étais pas seule parce que ça fait partie de vos termes, j’ai été
accompagnée par l’aide à la création d’entreprise type CCI, mais…

Vous n’étiez pas seule, mais pour autant, vous n’avez pas trouvé ce que vous cherchiez ?

Je ne sais pas si je cherchais quoi que ce soit pour être très honnête, mais c’était
probablement à tort parce que j’aurais gagné du temps en fait. Je crois que ce que je
n’ai pas su au moment aller chercher et que j’ai fait plus tard en me faisant coacher
justement, c’était justement ce travail sur cette vision et sur ma posture. Oui je sais;
Je crois que souvent ce qui nous manque, mais ça va dans le même sens que la
question… disons ce que je n’ai pas eu… c’est la prise en compte de ce que ça veut
dire d’être un chef d’entreprise, c’est quoi la posture du chef d’entreprise ? Alors, si on
est tout seul avec soi-même, bon, il y a moins de questions à se poser. Si on a des
salariés, ça veut dire quelque chose. Qu’est-ce qu’on doit à nos salariés ? Qu’est-ce
qu’ils attendent de nous ? Et ça n’est pas obligatoirement ce que l’on fait. Alors, oui,
ça, clairement, ça m’a vraiment marqué, mais à l’époque, il n’y avait pas de salarié.
Donc, je ne me posais pas cette question-là non plus.

Et à l’inverse, est-ce qu’on vous a dit quelque chose qui s’est révélée inutile, contre-
productive ? Ou s’il y a une… peut-être un cliché, une fausse idée que vous voudriez
démonter ?

Alors, oui, les… alors, notamment ici. Donc, Je vis en Limousin, en Creuse les gens…
c’est moins vrai maintenant, mais il y a X année, c’était très : « de toute manière, on
ne peut rien faire ici ! De toute manière, ça ne marchera jamais ! ». ce genre de truc

77
où… il ne faut pas écouter les gens qui sont des oiseaux de mauvaise augure et qui en
outre ne font rien de leur côté. Vous n’entendrez quasi-jamais ça d’un entrepreneur
lui-même qui ne va pas vous dire : « A un moment, tu vas te planter, etc. ». En
revanche, ce qui est intéressant, c’est que vous allez l’entendre de gens qui eux ne
font rien. Ils ne font pas rien, ils sont salariés , mais ils ne font rien en tant
qu’entrepreneur. C’est énorme de devenir entrepreneur, c’est se prendre en charge,
de sortir de leur statut où chaque mois, vous recevez un salaire et pour le coup, de
dépasser son angoisse de comment je bouffe le mois prochain, c’est quelque chose !
Et les gens, je trouve, qui sont du moins aidant, c’est-à-dire qu’ils ne vont pas bouger.
Donc, il faut juste ne pas les écouter quoi ! Il faut écouter les gens qui nous font du
bien et qui vont nous aider de manière constructive.

Ok, d’accord. Très bien. Alors, avant de clore cet entretien, je voulais vous demander, alors,
un petit bonus. Est-ce que vous auriez à nous raconter une histoire marquante ou drôle, une
petite anecdote qui vous fait dire que redevenir salarié, ce ne serait certainement pas
supportable pour vous ? Ou à l’inverse que le jeu de l’entrepreneuriat en vaut vraiment le
coup ?

Bah, c’est peut-être… alors, redevenir salarié Comme je ne l’ai jamais quasi été déjà,
ce n’est pas un option, mais ça revient effectivement au choix et à ce qu’on fait avec
ses collaborateurs. Je l’ai dit, donc, j’ai fait un truc stupide à l’époque, mais que j’ai
fait quand même qui était donc de renoncer à un client. Et j’avais à l’époque 30 – 35
collaborateurs . Donc à l’époque on bossait pour France Telecom, on appelait les gens
chez eux le soir. C’était un boulot, vraiment, un boulot de merde. Et les gens qui
travaillaient chez moi, ils vivaient ça très bien, mais ils n’étaient pas heureux. Ils
bossaient le soir, ils bossaient le samedi, ils se faisaient jeter. Et quand j’ai décidé de
sacrifier le client, par contre, je ne leur ai pas posé la question, je l’ai fait et je suis
allée les voir et je nous revois dans une grande salle et je leur ai dit : « voilà, j’ai deux
nouvelles pour vous, une bonne et une mauvaise. La bonne c’est que vous ne ferez
plus de France Telecom. Donc, là, autant vous dire que tous les… tout le monde a
sourit ! Et la mauvaise, c’est vous ne ferez plus de France Telecom ». Et donc là, ça fait
kkkrrr dans les rouages et ils se sont dit “ on mange comment ? quoi !?” Et là,
l’histoire qui fait que je crois en ça, c’est que je leur ai dit : « ok, ça va être dur ! Je ne
peux pas vous dire autre chose, mais en même temps, ça ne dépend que de vous,
nous tous là, vous, moi ensemble, qu’est-ce qu’on veut faire de cette boîte ensemble ?
Vous ne voulez pas faire ça, vous n’aimez pas ce boulot-là et moi non plus ! Qu’est-ce
qu’on décide de faire ensemble pour que ça marche ? ». Et on l’a fait, c’est-à-dire
qu’ils m’ont fait confiance, on est allé chercher ensemble d’autres clients, tout le
monde s’est défoncé et on a renversé la vapeur. Ils se sont mis à faire des jobs
beaucoup plus valorisants, super intéressants. Et on a monté la boîte et on est devenu
vraiment une référence dans ce domaine en France et on a fait ça ensemble. Et ça, ça
voilà ! Ca, c’était vraiment un de mes grands bonheurs et des plus grands plaisirs
d’entrepreneur, qu’on ait fait ça ensemble, voilà !

Belle histoire.

78
Guillaume Bourdon
Et si on revient au début de l’histoire, qu’est-ce que vous auriez aimé qu’on vous dise avant
de vous lancer et qui vous aurait bien servi ?

J’aurais aimé qu’on me dise de prendre le temps, j’aurais aimé qu’on me dise d’être
accompagné, j’aurais aimé qu’on me dise d’anticiper, de ne pas avoir peur d’aller tirer
les sonnettes, d’aller alerter des personnes autour de nous. Ne jamais être seul en fait
! Donc, de ne pas s’isoler.

De ne pas s’isoler ? C’est un des gros risques pour un entrepreneur selon vous ?

Oui, c’est… pour moi, c’est presque le risque principal. Et tout ça, c’est aussi, il me
semble c’est aussi parce qu’il y a de grandes idées qui sont véhiculés par les sociétés,
mais en général qui sont, voilà, exemple, arrêtez d’être entrepreneur, etc. qui sont des
idées stupides et piégeuses et qui peuvent vraiment enfermer l’entrepreneur dans des
carcans, dans des mauvaises idées, dans des mauvaises actions. On n’est pas du tout
exemplaire, mais comme tout le monde, on a au contraire le droit de discuter, de se
comparer, de parler avec plein de gens pour voir si on est dans le vrai ou dans le faux
et aller chercher les bonnes astuces et les bonnes actions à droite et à gauche.

Ok. Et vous m’avez parlé donc de fausses idées véhiculées. A contrario donc, de la première
question, qu’est-ce qu’on vous a dit et qui s’est révélée totalement contre-productif ?

Cette notion de d’exemplarité déjà, ça, c’était vraiment stupide. Et puis, qu’est-ce
qu’on m’a dit ? On ne m’a pas dit grand-chose en fait. Quand moi… quand je suis sorti
d’une école d’art pour monter une boîte sans avoir aucune formation de gestion, de
management, de rien je suis tombé des nues et j’ai eu aucun cours, rien quoi ! Et à la
CCI on m’a laissé faire. C’est bien ce qu’ils me reprochaient au tribunal. Donc, là,
c’était un peu chaud, mais ils étaient bien gentils quoi. Quand j’ai créé ma boîte et
que j’ai créé des emplois et qu’on est monté jusqu’à 10, c’est quand même pas rien
parce que tout le monde m’a laissé faire. Et puis après, vous me tirez dessus parce
que j’ai… parce que ça marche plus et je la liquide. Ce n’est pas bien logique tout ça !
Mais non, je n’ai pas eu… je n’ai pas eu beaucoup de…

Pas assez de conseils finalement ?

Ah oui, ça, c’est clair, j’en avais pas assez, ça c’est sûr ! Oui, je n’étais pas du tout
entouré au départ. Je n’ai rencontré le CJD qu’en 2007. Ça faisait déjà 10 que j’étais
tout seul.

Ok. Votre accompagnement, c’est vous qui l’avez construit en chemin ? Chemin faisant ? Ok.
La question bonus, est-ce que vous avez une petite histoire marquante ou une anecdote qui
permettrait d’expliquer que pour rien au monde aujourd’hui, vous ne choisiriez de devenir
salarié ? Je ne dis pas redevenir puisque ce ne serait pas le cas, ce ne serait pas supportable
pour vous ?

79
Oui, c’est presque le sujet de dîner dont je suis le plus fier et ça se vit en ce moment.
Donc, c’est génial ! L’anecdote est la suivante… C’est un pitch que je commence à
maîtriser Il dure 1 minute 30 ! ;-) … Un jour, je vais chez un de mes partenaires qui est
menuisier. Quand j’arrive chez lui, on avait des projets ensemble et il avait des gros
tas de chute de matières de ces chantiers en cours. Et il me dit : « t’as pas une table à
faire ? T’as pas quelque chose à faire ? Tu… voilà, tu fais tes plans, tu prends la
matière, tu te débrouilles ». Je lui ai dit : « Bah non, sur le coup, je n’avais rien… ». Et
puis, je rentre dans le bureau et puis je réfléchis, eh bien, je dis : « il y a peut-être
autre chose à faire qu’uniquement un petit produit. On pourrait peut-être imaginer
autre chose ? ». Et je reviens le voir et je lui dis : « écoutes, j’aimerais bien qu’on
imagine une gamme de produits entière où on va faire… où on va recréer des objets
avec de la matière qui est normalement du rebus avec des chutes. Et puis, on
commence à partir de là-dessus ». Et puis après, on se dit : « mais écoutes, le CJD
aussi, on est partenaire du Prado, est-ce qu’on ne ferait pas quelque chose d’un peu
plus grand, d’un peu plus vertueux ? ». Et donc, on a créé une ligne qui s’appelle la
ligne Virtuose. Et l’idée c’est de concevoir, fabriquer et vendre des lignes de mobiliers
en bois… donc, il y a du strate, du bois brute, un peu de tout… de tout type, mais c’est
que des chutes. Et c’est réalisé par les enfants du Prado qu’on accompagne en tutelle
avec des tuteurs dans notre système.

Donc, c’est une action d’insertion ?

Oui et on leur reverse 70% du prix de vente des produits pour qu’ils puissent financer
permis de conduire, formation, tout ce qu’ils ont besoin. Et on a fait, on a participé à
un grand concours qui s’appelle UpFactory sur Paris. On a été sélectionné donc on a
été dans les 12 sélectionnés pour être accompagnés par Accenture notamment. On a
été sélectionné sur AVIVA puis après on va présenter un autre projet. Et là, on
participe au projet des lunettes vertes du CJD aussi sur ce projet-là quoi. Et ça,
typiquement, salarié, je ne suis pas sûr que j’aurais eu la latitude de faire tout ça, de
prendre du temps pour gérer ce projet-là si j’avais dû rendre des comptes à un patron,
sans pour autant pouvoir pour l’instant lui garantir que ça fonctionne.

Donc, la liberté… toujours ?

Oui, toujours

Ok. Bah, très bien. Je vous remercie, je crois qu’on a terminé.

Raphaël Hassler

Alors, on arrive à la dernière partie de l’entretien qui va nous renvoyer, une fois de plus, au
début de l’aventure. Vous, qu’est-ce que vous auriez aimé qu’on vous dise avant de vous
lancer ? Qu’est-ce qu’on vous a dit qui a été très porteur ? Qui s’est révélé très productive ?

Je pense qu’il faut partir avec quelque chose qui est très différent de l’environnement

80
du salarié. On n’a absolument aucune certitude et aucune sécurité de rien. Ça ne veut
pas dire qu’on peut travailler sans filet, ça veut dire qu’on n’est pas en… on n’est pas
en sécurité. Le salarié est sûr qu’à chaque fin de mois, il va voir arriver son salaire. Il
est sûr que s’il en difficulté ou autre, l’entreprise et la collectivité vont le prendre en
charge. Bien évidemment, il va trouver que ce n’est pas assez, que ça ne va pas assez
vite, que ce n’est pas suffisant du tout, mais ça, c’est sûr. Si l’entreprise va mal, il y a
plein de systèmes d’amortisseurs sociaux qui font qu’entre le moment où l’entreprise
va mal et le moment où le salarié en subit les conséquences, il se passe des semaines,
voire des mois avec plein de choses. Pour l’entrepreneur, c’est en circuit court. On
peut prendre des assurances, on peut prendre… on peut avoir… ça existe des
garanties perte d’emploi pour l’entrepreneur. Ça marche au bout de plusieurs années
pour des montants ridicules et sans proportion avec les sommes qui sont versées.
Globalement, comme toute assurance, ça ne marche pas du tout pour ce qu’on
pensait quand on en a besoin. Si vous êtes en arrêt maladie, très souvent, l’entreprise
ne marche plus parce que l’entreprise, c’est vous. Donc, il n’y a pas d’alternative, ça
s’arrête ! Et après, c’est quelque chose qu’on va retrouver dans tous les cas de figure.
La grosse différence entre le salarié et l’entrepreneur, l’entrepreneur, généralement, il
ne peut se tourner vers personne. Il peut éventuellement reprocher, je ne sais pas, à
ses salariés, à ses associés d’avoir raté des choses, mais de fait, c’est bien son
problème. Il ne peut pas dire : « ce n’est pas moi, c’est l’autre », c’est son problème !
Et ça, c’est quelque chose, c’est sans doute la seule chose, dont il faut être sûr
avancer de se lancer, le fait qu’on rentre dans l’aléa et que ce ne sera pas… voilà, on
n’est pas certain… si vos clients ne vous paient pas… un employeur qui ne vous paie
pas, vous le mettez au prud’homme et on le force à payer. Un client qui ne paie pas,
vous lui demandez l’argent, vous pouvez le mettre au tribunal et tout, mais
globalement s’il n’a pas de sou, il n’a pas de sou… et y perdre ! Ce n’est pas juste,
c’est tout ce que vous voulez, mais vous, vous avez besoin de sous tout de suite et lui
peut-être que 2 ans après, il n’aura pas commencé à vous verser un euro.

Et ça, quelqu’un vous l’avait dit ? Quelqu’un vous a mis au parfum ? Vous le saviez ?

Ce n’est pas dit comme ça. Certes, on ne… chacun de vos interlocuteurs… si vous
voyez un juriste, il va vous parler de loi. Donc, il va vous expliquer qu’il faut avoir
notamment un régime matrimonial avec votre conjoint, etc. si vous voyez un
comptable, il va vous parler de marge, de chiffre d’affaires, etc. mais en fait, vous
avez vu tout le monde. La seule chose que vous n’avez pas vu en transversale de tout
ça, c’est vous-même parce qu’en fait, vous êtes le client de tout le monde ou le
fournisseur de vos clients, mais vous êtes vous-même, en tant qu’individu, vous êtes le
client de personne. Personne n’est venu vous dire : « voilà, vous commencez ici, vous
allez finir là, vous avez des problèmes, attention… hop ! Telle couverture, telle
complémentaire ou telle chose… ». Tout ça, ce n’est pas… vous allez voir une foule de
gens à rencontrer et c’est l’addition de toutes ces informations qui va vous permettre
de vous positionner. C’est pour ça qu’il y a des entrepreneurs qui sont très au point
sur les sujets techniques et tout sur les sujets financiers et il y en a d’autres qui ont un
super comptable et qui n’ont le ressort commercial pour développer l’activité, il y a de
tout ! C’est aussi ce qui fait l’intérêt de la chose, c’est que ce n’est pas quelque chose
de bien rangée en ligne et en colonne dans un tableau.

81
Ok. En fait, l’entrepreneur ne compte que sur lui, c’est… ça se retrouve aussi à ce niveau-là ?

Il vaut mieux qu’il parte avec cette idée-là et qu’au fil du temps, il puisse s’appuyer sur
d’autres ressources : des individus, des prestataires… il y a beaucoup de gens qui
deviennent très proche, par exemple, de leur expert comptable ou de leur banquier,
mais ça, ça se fait dans le temps. On a démarré tout seul et en cas de difficulté,
globalement, vous vous retrouvez aussi généralement tout seul. Entre les deux, il peut
y avoir des choses un peu sympas, mais il faut avoir conscience de ce point-là. Et
l’autre chose importante, c’est quand vous êtes salarié, vous avez quand même de la
visibilité, de la sécurité . Quand vous devenez entrepreneur, et ça, je pense qu’on ne le
fait pas assez, il faut vraiment faire miroiter au conjoint ce qui va changer : les
horaires ne sont plus fixes, les rentrées d’argent ne sont plus fixes, il y a plein de
choses qui ne sont plus fixes. Dans l’absolu, ça l’est, dans les faits, ça ne l’est pas,
voilà ! Donc, ce que vous êtes prêt à subir comme stress, vous, parce que c’est votre
choix et votre problème, eh bien, il faut valider avec votre entourage. Il peut en
prendre une partie… et si possible, évaluer à combien.

D’accord. Et à contrario, est-ce qu’on vous a dit des choses qui se sont révélées totalement
contre-productives ou inutiles ?

Beaucoup, mais c’est…

Une particulier qui vous semble…

Bah, par exemple, oui, effectivement, le… la tarte à la crème, c’est que généralement
comme vous quittez le salariat, vous êtes harcelé pendant 1 an et demi, 2 ans par des
démarcheurs qui vous proposent de retrouver par des assurances quelque chose qui
ressemble à la sécurité du salarié : assurance pour perte d’emploi, assurance
complémentaire maladie, etc. voilà, qui coûtent très chères et qui coûtent d’autant
plus chères que quand… tout simplement, quand vous êtes à votre compte, vous
n’êtes pas malade comme quand vous êtes salarié, c’est-à-dire que quand vous avez
un peu de fièvre, le nez qui coule un matin, vous allez venir bosser parce que si vous
ne venez pas ce jour-là, ce que vous n’aurez pas fait ce jour-là, il faudra le faire le
lendemain ou le surlendemain, contrairement, au salarié qui va simplement prévenir
son chef que : « aujourd’hui, je ne viens pas ! », voilà ! Et ensuite, on a également
dans les propositions qui sont faites, quand on vous dit par exemple : « vous allez être
protégé contre la perte d’emploi », bah, en fait, ce n’est pas ça. Vous avez un
montant relativement faible qui vous sera versé si vous avez pu cotiser au moins, à
l’époque, c’était 3 ans de suite pour des pourcentages très importants et avec plein de
conditions très compliquées à réunir, c’est-à-dire que si vous cessez votre activité pour
un problème qui peut être de votre responsabilité, ça ne marche pas, etc. enfin, il y a
beaucoup de critères. Et beaucoup de gens vont vous proposer des choses comme ça
et vont s’appuyer sur le fait que : « vous savez… vous étiez salarié, vous aviez des tas
de choses. Donc, là, pour ne pas trop changer votre situation, voilà, ce qu’on vous
propose… ». Et effectivement, c’est toujours bien présenté en expliquant en plus que
ça vous fera économiser les impôts. Alors, l’entrepreneur, en fait, il commence à

82
payer l’impôt quand il y a eu de l’argent. Bon, au début, il faut déjà qu’il essaie de
gagner de l’argent. Puis, après, il verra s’il économise de l’impôt.

Ok. Alors, petite question bonus. Est-ce que vous avez une petite anecdote, une histoire
marquante à partager ici pour dire que vraiment rien aujourd’hui ne vous ferait retourner
dans une position de salarié ? Ou pour prendre la chose du côté positif que l’entrepreneuriat
vaut vraiment le coup ?

Je n’ai pas vraiment d’anecdote. Je pense qu’on gagne une liberté à être son propre
patron. On a énormément d’inconvénients à ça, mais en fait, il n’y a pas beaucoup de
gens qui ont goûté à l’entrepreneuriat qui retournent au salariat volontairement. Ils
vont souvent… les personnes vont, suite à un échec ou quelque chose, devoir trouver
un emploi pour subvenir à leur besoin, mais toutes les personnes qui ont entrepris,
généralement, vont vous dire qu’ils ont aimé cette période parce qu’en fait, vous
prenez les initiatives, vous portez votre projet. C’est quand même vachement
satisfaisant quand ça fonctionne. Et quand ça ne marche pas, vous avez au moins la
satisfaction d’avoir essayé. Et ça, c’est vrai que cette liberté-là… il y a quelques
salariés qui imaginent parfois avoir cette liberté, malheureusement, l’employeur
généralement leur rappelle que ça ne marche pas comme ça, mais sinon,
effectivement, on est dans une approche de l’activité qui est différente. Et ça,
effectivement, c’est difficile de retourner dans un cadre, même si on est en entente
parfaite avec son employeur et le métier qu’on fait, c’est quand même plus la même
chose.

Mais là, vous parlez au plan général, mais vous, vraiment personnellement, qu’est-ce qui
vous fait dire que vous restez dans la position où vous êtes là actuellement, mais vous n’iriez
pas changer ?

Ah, mais je n’imagine pas la vie autrement en fait. Je peux imaginer changer
d’activité, changer de cadre, tout changer, mais… je ne vois pas aujourd’hui une
fonction de salarié qui me convient. Donc, je n’irai pas !

Ok, très bien. Merci !

De rien.

Cécile Galoselva

Et au départ qu'est-ce que vous auriez aimé qu'on vous dise ?

Ahhou !

Qu'est-ce qu'on vous a dit et qui vraiment vous a apporté, vous a aidé ?

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Ce qui m'a apporté c'est des entrepreneurs qui m'ont dit :"vas-y tu peux le faire !".
Parce que finalement mon souci à moi c'était, avant c’était un petit peu comme un
saut en parachute. Je sentais que je pouvais le faire, je m'étais retenu beaucoup parce
que j’avais le sentiment qu’il me manquait ceci ou cela. Il me manquait un petit coup
de pied aux fesses pour sauter. Et le fait d'avoir des entrepreneurs que j'estimais, qui
m'ont dit : "bah tu attends quoi ?". C'est ce qui m'a aidé à y aller et me sentir légitime.

D'accord. Et à l'inverse, qu'est-ce qu'on vous a dit et qui s’est révélé faux ou complètement
contre-productif ?
Alors c’est une somme de petits conseils qui étaient un peu d'une autre ère, des
« business as usual », de l'économie classique. On m'a dit, “non tu ne peux pas faire
ça, comme ça, ça ne va pas, il faut faire ci, il faut faire ça”. Ça n'était pas sur la
grande stratégie, des grands lignes, mais sur les petits outils que j'évite d'écarter.

Bon, tant mieux si on ne vous a rien dit qui vous ait entravé. Donc, on arrive à la fin de cette
entretien, il y a une petite question bonus, ce serait, en fait est-ce que vous auriez une petite
histoire ou une anecdote à partager sur le fait que pour vous, aujourd'hui redevenir, revenir
en arrière, redevenir salariée ce serait vraiment pas possible et que l'entrepreneuriat
vraiment cela en vaut la chandelle.

Je sèche un peu pour l'anecdote. Mais très régulièrement, si ce n'est quotidiennement,


quasiment toutes les semaines on est approché par des personnes qui sont en quête
de sens, qui sont des salariés qui sont en quête de sens. Et soit qu'ils me demandent
comment entreprendre, soit qu'ils me disent comment je peux créer ma boite ou
plutôt comment je peux trouver un travail qui a du sens. Et il y a même vraiment des
séminaires là-dessus, des rassemblements, je suis allé par les forums là-dessus il n'y a
pas longtemps avec 500 personnes qui étaient là pour trouver du sens à leur travail.
Donc, sincèrement quand je vois ça, je me rends bien compte que c'est-ce que je
ressens de la nécessité d'être aligné entre des valeurs et ce que je fais, c'est ressenti
de plus en plus de monde. Je ne pense pas que ce soit une mode tout simplement les
gens qui arrivent à être plus connecté avec eux-mêmes. Et donc, je me dis, finalement
le choix d'entreprises qui correspondent aux valeurs qu’on a n'est pas facile à faire, ce
n'est pas facile à identifier une entreprise dans laquelle on va pouvoir avoir les mêmes
valeurs. Même si le monde de l'entrepreneuriat social par exemple qui applique sa
valeur et qui souvent la pratique, mais pas tout le temps, il est entrain de grandir,
mais ce n'est pas tous les gens qui souhaitent travailler dans ce sens. Il y a les
intrapreneurs : je pense qu’il y a plus de place pour les salariés qui ont des bonnes
idées et qui justement peuvent porter une façon de faire plus bénéfique dans leur
propre entreprise. Et quelque part ça donne du sens à notre travail. C'est une autre
façon d'entreprendre au sein de l'entreprise. Donc, il y a plein d'opportunités
aujourd'hui d'avoir du sens au travail et le monde de l'entreprise est plus prêt à
entendre ces choses-là qu'il y a quelques années en arrière. Donc, je ne réponds pas
exactement à votre question...

Mais si ! C'est une réponse.

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A propos d'Antonella

Antonella VILAND, Coach entrepreneur pour les entrepreneurs depuis 2005 !


Si vous êtes ici, c’est que nous partageons un point commun : le goût d’entreprendre. Moi ça
m’a pris très tôt …
Je vous propose de mieux me connaitre à travers cette page… un peu longue j’en conviens
mais il faut bien se connaitre pour bien travailler ensemble, non ?

J’attends avec impatience de vous connaitre également : dès que vous aurez téléchargé un
guide gratuit (voir mes livres création d entreprise), je vous invite à m’en dire plus sur vous
et votre projet.

Aujourd’hui j’ai la chance d’exercer le fabuleux métier de formatrice coach et mentor auprès
des créateurs d’entreprise.
Pourquoi ces 3 casquettes ? Parce que c’est exactement ma philosophie du travail et de
l’aide aux futurs entrepreneurs. Je m’explique :
 En premier lieu, il est primordial de donner les moyens aux entrepreneurs de
maitriser leur projet et les tenants et aboutissants de l’acte entrepreneurial sur le plan
personnel, professionnel et technique. C’est l’objet du pilier numéro 1 de mon métier
qui se matérialise avec mon offre complète de formation à l’entrepreneuriat. Je vous
explique d’ailleurs les différences majeures dans la formation à la création
d’entreprise que vous pourriez trouver sur le marché ici.
 Ensuite les entrepreneurs ont besoin de coaching pour les aider dans le
développement de leurs potentiels et de leurs savoir-faire dans le cadre d’objectifs
professionnels. Car la ressource est en vous et je vous aide à la faire éclore. C’est le pilier
numéro 2 de mon métier qui se matérialise avec mon accompagnement dans le
programme Entreprendre en Sécurité notamment. Le coaching est un processus qui vous
aide à trouver les ressources et les réponses au fond de vous. C’est une clé pour
l’autonomie et la confiance en soi.
 Enfin les entrepreneurs ont besoin d’un mentor bienveillant et solide : je joue ce rôle
en tant qu’entrepreneuse expérimentée depuis 2008. C’est le pilier numéro 3 de mon
métier qui se matérialise aussi avec mon accompagnement dans le programme
Entreprendre en Sécurité. Je partage mon expérience et mes meilleurs conseils pour
aider les entrepreneurs dans leurs démarches personnelles : nous faisons ensemble du
sur-mesure pour bâtir un avenir resplendissant. Je réponds à chaque question afin
d’aider les entrepreneurs à construire pas à pas leur projet. L’engagement
d’accompagnement sur une longue période permet de véritablement tisser cette
relation de mentoring efficace. La confiance et l’expertise sont ici les clés de notre
succès.

Ceci étant dit, comment suis-je tombé dans l’entrepreneuriat vous pouvez vous demander
? Parce qu’il n’y a que l’entrepreneuriat qui puisse nourrir ma curiosité . Parce que sinon je
m’ennuie et j’étouffe mon élan vital.

85
Je sentais bien que les études d’économie et de gestion ne m’avaient pas apporté autant
que prévu pour me lancer : je peux même dire que sans mes jobs d’étudiante je n’aurais
vraiment rien appris de l’entreprise « réelle » entre 17 et 22 ans.

Le commerce depuis toute petite !


Mais « heureusement » j’avais besoin d’argent pour suivre mes études, payer mon
appartement cours Tolstoi à Villeurbanne. Alors, j’ai travaillé en quasi alternance pendant
toutes mes études dans 2 boutiques du centre commercial de la Part-Dieu à Lyon. Et quand
5% à 10% des chalands s’arrêtent dans votre boutique … sur les 20 000 personnes qui
passent devant en une journée, je vous assure que vous êtes rincé tous les soirs ! Mais vous
apprenez le commerce VRAIMENT ! J’ai gravi les échelons très vite pour assumer le poste
d’adjointe.
J’apprends vite c’est vrai : et depuis toute petite… Et j’aime ca ! Demandez à mon père ce
que je lui réclamais à 7 ans, vous ne serez pas déçu ! » Papa tu me poses encore des
additions ? Et des multiplications ? Des divisions ? « . C’est pas commun ? ! Et puis je me
lance dans la vente très jeune, les petits boulots de tombola n’ont pas de secret pour moi !

Le commerce de la pratique à la théorie…


Bref, ces années de commerce (et de fac) m’ont permis de me forger une expérience : j’ai
rapidement pris des responsabilités, j’ai formé plus de 10 nouvelles recrues sur la vente, le
merchandising (faire les vitrines), la gestion de caisse, de stock … Pendant ce temps là, j’ai eu
mon diplôme de DESS Diagnostic d’entreprise (Master 2 aujourd’hui): j’avais donc le
sésame » audit de l’entreprise » et heureusement … la pratique de la vraie vie ! (paix à leurs
âmes, mes professeurs universitaires avaient un peu oublié que toutes les entreprises ne
sont pas côtées en Bourse !) Mon expérience dans un des meilleurs points de vente de la
chaîne Boulangerie PAUL et dans une grande marque italienne de textiles MOTIVI m’a
beaucoup appris … Même à me défendre : premier Conseil de Prudhommes à 18 ans pour
un reliquat d’heures supplémentaires non payées par le siège ! (parce que je n’avais pas le
droit de faire autant d’heures… C’était contraire à la loi … Sauf qu’au centre commercial de
la Part-Dieu, quand vous n’ouvrez pas la boutique ça coûte plus de 10 000 euros d’amende
par jour ! Alors, quand c’est les vacances, que 20% du personnel est parti, que la moitié
restante est malade … Et que vous avez le sens des responsabilités comme moi : vous faites
une semaine de 60h avec une pression de dingue pour cause d’effectifs réduits … Bref j’ai
été payé, ça n’a pas été facile de demander, mais j’ai grandi.
Diplôme en poche, on me propose un job dans un cabinet de chasse ( du recrutement pour
des cadres qui ont déjà un emploi) : pourquoi pas ?? Je fonce. Mais je fais vite le tour de la
question et je maîtrise suffisamment l’arrière du décor pour savoir que je ne vais pas traîner
ici.

En moins d’un an, je m’ennuie déjà


Lors de la remise des diplômes l’année suivante, alors que j’ai déjà bossé 9 mois, je discute
avec un ancien copain de fac : Gilles. Et en lui expliquant ce qui s’est passé depuis qu’on ne
s’est pas vu, je me rends compte que j’ai déjà tourné la page de mon emploi du moment. On
est vendredi soir, j’ai mon diplôme roulé dans mon sac, on a fêté tout ça avec une bière au
coin de la rue. Je me sens vide. Je n’ai plus envie de retourner au boulot lundi : moi qui ait
toujours aimé ce que je fais ! Je peux pas rester comme ça.

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On se dit au revoir, même jour même heure mêmes pommes dans 10 ans … � je prends ma
voiture et je rentre chez moi à Villefranche-sur-Saône. J’ai emménagé il y a peu dans ma
première maison : dès que j’ai signé mon premier CDI, j’ai emprunté et investi plutôt que de
payer mon loyer tous les mois. Pourtant même avec ce crédit, je ne me sens pas de rester
dans cet emploi. Je coupe le contact de ma Rover 420 bleue turquoise (que j’ai tant aimée)
et je marche du parking à ma porte « c’est décidé, démain je fais mon CV et je cherche un
autre job ».
En fait, je m’intéressais déjà à l’entrepreneuriat, mais à 22 ans, je ne me sentais pas encore
assez sûre de moi pour créer ma propre boîte.

Un nouveau job en trois jours


Le lendemain, samedi matin, 10h : ça y est mon CV est fait. Je cherche toutes les structures
qui tournent autour de l’entrepreneuriat ( CCI, association, pépinière … ) et je prépare une
lettre de motivation type. Je change juste la phrase d’intro en fonction du
destinataire. J’envoie par mail 17 candidatures dans la journée. A 16h j’ai fini. Je m’en
souviens comme si c’était hier. Rien que de prendre sa vie en main et de sentir aligné dans
ses actions, ça vous requinque.
Lundi matin arrive : je suis au bureau. Je travaille sur un dossier pour DHL. Pffff…
A 11h, je prends 2 minutes pour consulter ma boite mail ( à l’époque je ne pouvais pas le
faire depuis mon téléphone !). 4 réponses négatives sont déjà là. Bon, ça va pas tomber du
ciel.
A 14h mon téléphone sonne : je sors. C’est Raphaël, mon futur boss et mentor. Je ne le sais
pas encore. Rdv le lendemain à 11h30 dans une association d’aide à la création d’entreprise
lyonnaise.
Je cogite toute la nuit… Est-ce que je ne me raconte pas d’histoire ? Pourquoi changer quand
on a déjà une situation et qu’on aura une promotion d’ici l’été. Ben oui, parce que je
m’ennuie. Ca ne m’excite pas. Allez on verra demain.
Ce rendez-vous il me dépayse c’est le moins qu’on puisse dire ! Pas de cadres en costume
dans la salle d’attente. Des gens décontractés dans l’apparence mais pêchues, sur le qui-
vive. Les gens défilent de bureau en bureau avec excitation : ça a l’air plus vivant !
Du rendez-vous je ne me souviens de pas grand chose. Mais j’ai du être « pas trop
mauvaise » : j’ai reçu le lendemain matin un coup de fil de Raphael qui me proposait le poste
de Bourg en Bresse. A midi j’avais le contrat de travail dans ma boite mail. J’ai bien dormi.
L’avenir prenait des couleurs.
Le lendemain j’ai déposé mon contrat signé, récupéré mon exemplaire.
Vendredi matin j’ai annoncé à mon boss du moment (qui s’appelait aussi Raphaël) que je
partais. Point final. Pas de négo.
Voilà comment ça a commencé : l’entrepreneuriat.

Tant de belles rencontres … qui m’ont permises de bâtir chacun de mes programmes phares
Et là tout s’accélère : je m’investis à 300%, c’est passionnant ! Je rencontre des nouveaux
entrepreneurs chaque semaine. J’apprends. Je grandis.
Je rencontre des entrepreneurs qui m’ont inspirée comme:
 Emilie qui est à l’origine du concept de mon programme MON RÊVE, un programme
pour trouver une idee de business réaliste, sur-mesure et excitante. Emilie avait planté
sa première boite et cherchait quoi faire.

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 Dominique et Youssef qui sont à l’origine de mon programme de formation pour
entrepreneur ENTREPRENDRE SANS RISQUE. Dominique un ancien cadre dans
l’informatique qui avait aussi planté sa première entreprise, perdu tout ce qu’il avait
faute de préparation et choix judicieux. Youssef quant à lui était à l’époque un jeune
plombier qui en avait marre de se faire exploiter, devenu depuis « serial
entrepreneur » il m’a dit récemment, alors que l’on préparait sa quatrième entreprise »
Antonella tu es mon assurance tous risques ! « . Tous les projets qu’il a eu et que nous
avons bâti suivant les principes du programme Entreprendre Sans Risque ont réussis ! Il
a revendu ses 3 premières entreprises pour se concentrer sur la quatrième.
 Khalid qui m’a montré tout ce développement personnel, ce chemin initiatique de
l’entrepreneur : les plus belles leçons d’humilité, d’apprentissage, du goût de l’effort, de
remise en question, de travail sur soi et sur son relationnel. Après 10 ans de prison, celui
que j’ai rencontré était prêt à entreprendre et s’est battu pour monter son projet : rien
que d’y penser j’en ai les larmes aux yeux… Moralité : quand on suit le bon chemin on y
arrive.
 Elisabeth, professionnelle de l’esthétique qui m’a convaincue de la nécessité de
préparer non seulement l’entrepreneur mais aussi son conjoint pour que le couple
tienne le coup et qui a planté en moi la graine de mon produit pour vous aider à concilier
vie personnelle et entrepreneuriat « MA BOITE, MON CONJOINT, MA FAMILLE » (réservé
à mes clients du programme Entreprendre en Sécurité) Merci Elisabeth. Elle a divorcé
après le refus de son conjoint de la laisser entreprendre et s’est reconstruite de zéro.
Sacrée aventure et dépassement de soi.
Merci à tous. Merci à ceux que je n’ai pas cités ici mais qui m’inspirent chaque jour la foi
dans mon métier d’accompagnement.
Merci de m’avoir permis d’apprendre autant en quelques années. Merci de m’avoir fait
confiance pour vous accompagner vers la réussite !
4 ans plus tard, la structure qui m’emploie connaît des difficultés de trésorerie : l’Europe
nous paie pour certaines de nos missions avec … 24 mois de retard !
Le vent tourne. Ca tombe bien : je commençais à avoir envie de changer de manière de
travailler. La révolution d’Internet est là. Pourquoi pas ?

Un crédit à obtenir en tête-à-tête ?!


Je passe moi aussi par la case business plan, banque, … Pas si facile à 26 ans de convaincre
avec un projet innovant que les banques ne comprennent même pas. 5 premiers rendez-
vous ne m’apportent rien à part la déprime. Le sixième rendez-vous me dit qu’il peut faire
quelque chose pour mon prêt : discutons-en autour d’un verre en tête à tête ,.. Beurk! Ca va
pas bien ?
Mais j’y arrive. Merci Patrick pour ton coup de pouce : ton banquier est un peu plus ouvert à
l’innovation que les autres. Merci à mes 5 associés qui croient en moi et m’aident à réunir
les 20 000 euros de départ sur les 60 000 nécessaires.

pour découvrir la suite de mon profil, rendez-vous sur ma page A propos.

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