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L'arrêt rendu par les chambres réunis de la Cour de cassation le 13 février 1930 consacre l'existence
du régime spécifique de la responsabilité civile du fait des choses.
En l'espèce, une mineure est victime d'un accident de la circulation alors qu'elle traversait la route.
en réaction aux blessures subies par Lise que sa mère décide de saisir les juridictions civiles
compétentes afin d’obtenir une juste réparation pour le dommage corporel causé par le camion
automobile à son enfant.
La mère de l’enfant, en sa qualité de demanderesse, estime que le conducteur est fautif (responsable
des dommages causés à sa fille) et qu’en conséquence, il doit être civilement condamné pour les
blessures dont a souffert sa fille.
Les juges estiment qu’il revient au gardien d’une chose (pour s’exonérer de sa responsabilité civile)
de prouver que le dommage résulte soit d’un cas de force majeure soit d’une cause étrangère car le
gardien ne pourra jamais s’exonérer de sa responsabilité en prouvant simplement son absence de
faute dans le dommage causé.
La solution de l’arrêt Jand’heur est sans équivoque : il n’est désormais plus nécessaire d’être fautif
pour être considéré comme responsable des dommages causés à autrui par une chose qu’on a sous
sa garde.
Pour conclure, le gardien (conducteur) d’une chose (camion) qui cause un dommage à autrui (petite
fille) est tenu pour responsable du dommage, et ce indépendamment de toute faute commise.
Le seul moyen dont dispose le gardien pour s’exonérer de la présomption de responsabilité qui pèse
sur lui est de parvenir à prouver l’existence d’un cas de force majeure ou l’existence d’une cause
étrangère
Dans un arrêt du 2 décembre 1941, les chambres réunies de la Cour de cassation adoptent
finalement le même raisonnement que celui qui avait été retenu par les juges du fond de la Cour
d’appel de Besançon. La Cour énonce que Monsieur Franck, « privé de l’usage, de la direction et du
contrôle de sa voiture, n’en avait plus la garde et n’était plus dès lors soumis à la présomption de
responsabilité édictée par l’article 1384, alinéa 1er, du Code civil ».
Un homme cuisinait au domicile d'une femme, a laissé la friteuse sur le feu et s'est absenté. La
friteuse a prit feu et la femme ne pouvait pas la retirer car elle était cassée.
Pour tenter d'éteindre le feu, l'homme jette de l'eau sur la friteuse ce qui provoque un retour de
flamme et le blesse.
L'homme a donc assigné la femme et son assureur sur le fondement de l'article 1384 al 1 afin
d'obtenir une indemnisation pour le préjudice subi.
→ Interjette appel et là, la Cour d'appel dit que l'origine du dommage relève des faits imputables à
l'homme car il a d'abord oublié d'éteindre la friteuse sur le feu ce qui est à l'origine des brûlures
occasionnées. La Cour d'appel le déboute de sa demande.
→ Pourvoie en cassation : CC casse et annule en disant que la CA n'a pas démontré que la garde de
la chose dont était propriétaire la femme avait été transféré à l'homme.
La Cour de cassation renforce la présomption de garde du propriétaire, dans le cas d'un pistolet avec
lequel un enfant de 11 ans s'est blessé après en s'en être emparé sans autorisation, précisant qu'il
n'en avait pas acquis les pouvoirs de contrôle et de direction.
Une mère rend visite à un couple d'amis avec son fils de 11 ans. Ce dernier s'introduit au sous- sol,
manipule un pistolet à gaz qu'il charge avec des munitions trouvées près de celui-ci, et se blesse
grièvement à l'œil. Sa mère assigne le couple, propriétaire du pistolet, et son assureur, et obtient
l'indemnisation des préjudices de son fils, la Cour d'appel ayant retenu la responsabilité civile du
propriétaire, contrairement aux magistrats de première instance.
L'assureur se pourvoit en cassation, estimant qu'il y a eu transfert de garde, l'enfant s'étant emparé
du pistolet et s'en étant servi seul après l'avoir lui-même chargé en munitions, et qu'ainsi il était
donc responsable de son propre préjudice.
La Cour de cassation valide le raisonnement de la Cour d'appel et estime qu'il n'y a pas eu transfert
de garde du pistolet.
Portée : La notion de responsabilité civile du fait des choses est fondée sur l'ancien article 1384
alinéa 1er du code civil (devenu désormais l'article 1242 alinéa 1er), selon lequel « on est
responsable non seulement du dommage que l'on cause par son propre fait, mais encore de celui qui
est causé par le fait des personnes dont on doit répondre.
Une jeune fille participant à un jeu collectif est blessée à l’œil droit par une flèche relancée en sa
direction.
→ Action en réparation engagée sur le fondement de la responsabilité du fait des choses
La Cour de cassation rejette la qualification de garde commune, considérant que la chose,
instrument du dommage, n’était pas la balle, comme soutenu par la Cour d’appel, mais la raquette.
Or seul l’auteur du dommage exerçait sur elle un pouvoir d’usage, de direction et de contrôle
La Cour de cassation affirme en ce sens que « la balle de tennis avait été projetée vers la victime
par le moyen d’une raquette de tennis dont le jeune Mohamed Y… avait alors l’usage, la direction
et le contrôle, ce dont il résultait que la raquette avait été l’instrument du dommage»
Portée : Il ressort de la jurisprudence que pour qu’il y ait garde commune, il est nécessaire que
chaque agent exerce les mêmes pouvoirs d’usage, de direction et de contrôle sur l’instrument du
dommage.
Il s’agit d’un arrêt de rejet rendu le 14 avril 2016 par la 2ème chambre civile de la Cour de
cassation.
Un passager d’un side-car cross a été grièvement blessé car au cours d’une compétition sportive, le
véhicule a quitté la piste. Il intente une action en justice aux fins d’obtenir réparation du préjudice
subi auprès du conducteur du véhicule.
La Cour d'appel considère que le conducteur est responsable car il avait la garde du véhicule au
moment de la réalisation du dommage