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Epuisement émotionnel : faut-il rester ou partir, prendre ou laisser?

MONTREAL 05/04 – Si seulement cela était aussi simple. Rester dans une
entreprise par obligation ou faute d’autres options peut conduire à
l’épuisement émotionnel, un état chronique d'épuisement physique et
mental lié au stress continu et exigences professionnelles excessives,
selon une nouvelle étude menée par des chercheurs de l’Université
Concordia, de l’Université de Montréal et d’HEC Montréal.

Publiée dans la revue Human Relations, cette enquête révèle que les personnes qui
restent dans leur entreprise non par choix, mais parce qu’elles s’y sentent obligées vis-à-
vis de leur employeur ou qu’elles n’entrevoient aucune autre possibilité d’emploi, sont
plus vulnérables à l’épuisement professionnel.

« Notre analyse s’est intéressée aux effets nocifs que pouvaient revêtir certaines formes
d’attachement à l’entreprise, comme l’épuisement émotionnel et, à la longue, le
roulement du personnel », explique Alexandra Panaccio, coauteure de l’étude et
professeure adjointe au Département de management de l’École de gestion John-
Molson de Concordia.

« L’employé qui reste dans une entreprise parce qu’il pense n’avoir aucune autre option
risque de souffrir l’épuisement émotionnel et de finir par quitter son travail. Par
conséquent, les employeurs devraient peut-être tenter de minimiser chez leurs salariés
l’engagement “par manque de choix” et plutôt développer leurs compétences. Ils
accroîtraient ainsi leur sentiment de mobilité et, paradoxalement, leur donneraient envie
de continuer à exercer leurs fonctions », poursuit la professeure Panaccio.

Les chercheurs ont également constaté que les personnes ayant une forte estime de soi
sont plus affectées par le manque perçu de débouchés professionnels. La professeure
Panaccio et ses collègues ont enquêté auprès de 260 salariés de différents secteurs
d’activité, y compris les technologies de l’information, les services de santé, le génie et
l’architecture. Les participants étaient âgés en moyenne de 34 ans. Près de 33 % d’entre
eux occupaient un poste de direction et 50 % travaillaient dans le secteur public.

Les chercheurs ont mesuré différents types d’attachement à l’entreprise en déterminant


notamment si les salariés s’identifiaient aux objectifs et valeurs de l’entreprise, et se
sentaient dans l’obligation d’y rester.

« Il se pourrait qu’en l’absence d’un lien émotionnel avec l’entreprise, l’attachement par
obligation soit vécu comme une forme d’endettement – une perte d’autonomie qui finit
par être émotionnellement épuisante au fil du temps », explique Pre Panaccio.
Partenaires de recherche :
Cette étude a bénéficié de l’appui du Conseil de recherches en sciences humaines du
Canada et du Programme des chaires de recherche du Canada.

06/04/2012 - 09h39

Source : AAAS

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