Bibliothèque nationale ;
[catalogue par François
Lesure] ; [préface de Julien
Cain]
DDD-TOL-2010-30
2010-66184
ILLUSTRATIONS DE LA COUVERTURE
P. 1 : C. DEBUSSY. Portrait par Jacques-Emile BLANCHE (n° 156).
P. :
4 C. DEBUSSY au piano chez les CHAUSSON à Luzancy (n° 72).
BIBLIOTHÈQVE NATIONALE
CLAUDE DEBUSSY
PARIS
1962
L'exposition Claude Debussy
a été réalisée en accord avec
la Direction Générale
des Arts et des Lettres
PRÉFACE
:
ment marquées, souvent tranchées, exprimées dans les articles
écrits avec verve et finesse il les publia notamment dans la
Revue Blanche avant de les rassembler sous le signe de Monsieur
Croche, en qui on voulut reconnaître un parent du Monsieur
Teste auquel Paul Valéry avait donné le jour quelques années
plus tôt.
Sur un autre plan, celui de la poésie, Debussy a maintenu
une tradition française. Lié à son époque, il a, d'une manière
à
presque miraculeuse, traduit clairement dans Prélude l'après-
midi d'unfaune le plus difficile des poètes, Stéphane Mallarmé.
Il a été l'interprète de Baudelaire et de Verlaine et, remontant
plus avant dans le passé, de Tristan L'Hermite, de François
Villon, de Charles d'Orléans. S'il songea à écrire à son tour un
opéra sur Tristan et Iseut — il avait passionnément aimé celui de
Wagner et il ne s'en détacha jamais tout à fait — c'est parce
qu'il pensait pouvoir s'inspirer de la version française de Joseph
Bédier, si claire et en quelque sorte épurée. Et n'oublions pas
que Maurice Maeterlinck fut salué, quand il parut avec Serres
chaudes, pour l'accent nouveau qu'il apportait à notre trésor
poétique. C'est bien là ce qui attira le jeune Claude-Achille
Debussy vers le dramaturge de la Princesse Maleine, «l'œuvre
la plus géniale de ce temps » avait déclaré Octave Mirbeau, le
29 août 1890, dans un retentissant article. Dans un temps où le
symbolisme se prolongeait, où la poésie régnait dans la litté-
rature, c'est le style même que Debussy employa naturellement
dans les textes de ses quatre Proses lyriques. Et sa musique
:
suffit de rappeler ces titres évocateurs La Cathédrale engloutie,
il
Julien CAIN,
Membre de l'Institut,
Administrateur général de la Bibliothèque nationale.
I
Pl.
C. Debussy avec Ernest Chausson et Raymond Bonheur sur les bords de la Marne.
Photographie, 1893. (n" 69).
Pl. III
(1910)
Signatures de C. Debussy à différentesépoques de sa vie.
LISTE DES PRÊTEURS
:
Institut de France
àRome. Académie des Beaux-Arts, Académie de France
COLLECTIONS PARTICULIÈRES
;
CONSTANT, Gilberte COURNAND, Ronald DAVIS
Mme Paule DROUET
;;
MM. André BAKST, André BARBIER, Paul BASCHET ; Mme Jane BATHORI ;
;
MM. Pierre BÉRÈS, André BOLL, Henri BORGEAUD ; Mmes CLÉMENT-PIERNÉ,
; ; M. Marcel DIETSCHY
;
MM. DURAND & Cie, Franck EMMANUEL, O. D'ESTRADE-
Mmes Henri GOUIN, Valentine HUGO
GUERRA
; ;;
Mmes JOBERT-GEORGES, A. JOLY-SEGALEN, LÉCULIER-LALOY, Robert LEGOUIX,
Mme Marguerite LONG
LOCKSPEISER, André MEYER, Charles OULMONT
MM. Edward
Mme René PETER
;
MM. André PEYTEL, Marc PINCHERLE ; Prince Louis DE POLIGNAC Mme
G. PRIVAT ; M. Gustave SAMAZEUILH ; Mme DE TINAN ; Professeur PASTEUR
VALLERY-RADOT MM. Georges VAN PARYS, Paul VERGNE, Edgar VARÈSE.
CHRONOLOGIE DE LA VIE ET DE L'ŒUVRE
DE DEBUSSY
1903. Estampes.
Chevalier de la Légion d'Honneur (1er février).
Début de l'amitié avec L. Laloy.
Critique musical à Gil Blas.
Rencontre avec Emma Bardac.
L'étranger de V. d'Indy.
1904. Masques.
L'isle joyeuse.
Chansons de France.
Tentative de suicide de Lily Texier.
Séjour à Dieppe (août-sept.).
Le jongleur de Notre-Dame de Massenet.
L'ENFANCE
LE CONSERVATOIRE
P. :
88 Flots, palmes, sables, mis en musique par Debussy en 1882.
20. «
C. DEBUSSY. Nocturne et Scherzo »
pour violoncelle et piano. Ms.
auto gr. - A M. André Meyer.
Le 12 mai 1882, Debussy et Maurice Thieberg exécutèrent dans les salons
de Flaxland une version de cette œuvre pour piano et violon.
INFLUENCES
:
la polyphonie de la Renaissance chez les chanteurs de St-Gervais,
peut-être aussi le chant grégorien à Solesmes. Deux œuvres attirent
sur lui l'attention des musiciens plus que du public mélomane le
Quatuor (1893) et le Prélude à l'après-midi d'un faune (1894).
et
Soutenu par un éditeur intelligent généreux, G. Hartmann,
Debussy entre dans une phase de production intense, donne les
Nocturnes pour orchestre et fait même œuvre de critique, tout en
travaillant sans relâche à Pelléas.
;
; prosateurs = Flaubert, E. Poe
poète = Baudelaire peintres et musiciens = Botticelli, Gustave Moreau, Pales-
;
héroïne dans la vie réelle = Mme de Beaumont nour-
;
riture et boisson = la cuisine russe, le café aversions = les dilettantes, les
femmes trop belles état d'esprit = « triste et chercheur, excepté le 16 fév. 89» ;
?
pour quelle faute avez-vous le plus d'indulgence = «Les fautes d'harmo-
nies».
49.
-:
INSTRUMENTS DE MUSIQUE DE JAVA
Schaeffner).
(notices rédigées par André
Musée de l'Homme, 55.101.3, 33.52.12, 34.44.1.
Kendang
:
tambour à deux peaux, frappés uniquement avec les mains.
C'est un instrument directeur l'homme qui le bat fait fonction à la fois de
Saron:
chef d'orchestre et de maître de ballet.
métallophone à six lames de bronze, frappées à l'aide d'un maillet
Angklung :
en bois. Cet instrument, qui fait partie de l'orchestre (gamelan) de musique
savante, est accordé selon une échelle pentaphonique.
instrument à deux ou trois tuyaux basculants en bambou,
chacun sonnant à l'octave ou à la double octave de l'autre. Les angklung sont
joués au moins par cinq, afin de constituer une échelle pentaphonique. Ils
peuvent tenir lieu de gamelan dans des villages et être portés par les danseurs
eux-mêmes.
CERCLES ET AMITIÉS
!
[Lamoureux] apparaissait un ange qui ferait courber les fronts de cette foule
comme un champ de blé invisible »
58. C. DEBUSSY. Pneumatique à René Peter (juillet 1897). Ms. autogr. -
Au Prof. P. Vallery-Radot.
«Mon cher René, veux-tu te trouver ce soir à 11 h. 1/2 chez Weber.
C'est pour des choses que. oui! ». Au café Weber, rue Royale, Debussy ren-
contrait aussi P.J. Toulet, Jean de Tinan, Willy, Curnonsky, Léon Daudet, etc.
59. PETER (René). Photogr. par H. Manuel. A Mme René Peter.
-
59 bis. LOUYS (Pierre). Portrait par Jacques-Emile Blanche, 1893.
0,90 X 0,67 m. - A Mme Ronald Davis.
60. C. DEBUSSY. «Noël pour célébrer Pierre Louys pour toutes les voix,
y compris celle du peuple.
Stanford University Library).
»25 déc. 1903. Photogr. (original à
-
73. DEBUSSY ET RAYMOND BONHEUR sur les bords de la Marne à Luzancy
en 1893. Photogr. Coll. E. Chausson.
74. LEROLLE (Henry). Autoportrait. Lithographie. - B. N., Est., AA suppl.
Violoniste, élève de Colonne, il fut lié avec Duparc, Bordes, d'Indy, Bon-
heur et surtout Chausson, qui resta jusqu'à sa mort son plus intime confident.
C'est sur son intervention auprès de l'abbé de Bussy, curé de St-Gervais, que
Bordes fut nommé maître de chapelle de cette église.
75. BONHEUR (Raymond). Portrait par Eugène Carrière. 0,35 X 0,27. -
Versailles, Musée de la Ville.
Ami de Charles Cros, d'Albert Samain et de Francis Jammes, Bonheur
fut, selon Godet, «un des plus fidèles compagnons » du jeune Debussy. Carrière
a peint aussi les portraits d'Arthur Fontaine et sa famille, de la famille Chausson
et d'H. Lerolle.
76. DUPONT (Gabrielle) dite Gaby. Photographies prises par Pierre
Louys en 1893. - B. N., Musique.
« C'était une blonde aux yeux de chatte, au menton puissant, aux attaches
positives », écrit R. Peter. Elle fut la compagne de Debussy depuis 1891 env.
jusqu'en 1898 et la dédicataire des précieux mss. de Rodrigue et Chimène
(n° 96) et du Prélude à l'après-midi d'un faune.
77. DUPONT (Gaby). Lettre à P. Louys. 5 décembre 1919. Ms. auto gr. -
A M. H. Borgeaud.
Elle parle du
leur amitié.
«temps heureux du petit logement de la rue Doré » et de
78. ROGER (Thérèse). Photogr. communiquée par M. Marcel Dietschy.
Fille de Mme Pauline Roger, professeur de chant et directrice d'une chorale
pour laquelle Franck, Fauré, Chausson avaient écrit des œuvres, Thérèse Roger
créa le 8 avril 1893 la Damoiselle élue et, le 17 février 1894, deux des Proses
lyriques, accompagnée par l'auteur.
79. C. DEBUSSY. Lettre à Pierre de Bréville (février 1894). Ms. autogr.
-
B. N., Mus. (Dossier Bréville).
«Avant de partir pour Bruxelles je tiens à vous annoncer moi-même mes
fiançailles avec Mlle Thérèse Roger. ». Ces fiançailles devaient être rompues
peu après.
INFLUENCES ARTISTIQUES
:
A Mme René Peter.
Dédicace «Pour la fête de mon petit René et en témoignage de ma
sûre amitié. Claude Debussy, le 11 nov. 1896».
Debussy avait la passion des objets et estampes d'Extrême-Orient. «Je
conserve avec émotion, avec religion, une gravure japonaise d'un ton brun roux
qu'il avait ainsi choyée tout à fait dans les premiers temps de notre amitié et
»
qu'il m'offrit par la suite en cadeau de fête. (R. Peter).
86. EVENTAIL JAPONAIS à décor de fleurs et d'oiseaux, avec dédicace de
C. Debussy, février 1894. - Au prince L. de Polignac.
«A Mademoiselle Yvonne Lerolle en souvenir de sa petite sœur Méli-
sande ». Debussy a noté sur les deux faces de l'éventail quelques mesures de
Pelléas, notamment la scène 3 de l'acte II (Mélisande les bras chargés de
fleurs).
Une photographie de la jeune dédicataire figure au n° 72.
:
Perrin, 1893. - B. N., Impr., Rés. p. Z. 820.
Frontispice portrait de Mallarmé par N. Whistler. Ce dernier fréquentait
le salon du poète.
!
devant l'audition du Prélude à l'après-midi d'un faune :
Debussy relate à son ami le souvenir des premières impressions de Mallarmé
«Je ne m'attendais
pas à quelque chose de pareil Cette musique prolonge l'émotion de mon
poème et en situe le décor plus passionnément que la couleur ». Il y transcrit
les vers inscrits par le poète sur un exemplaire de la partition
Sylvain d'haleine première
:
Si ta flûte a réussi
Ouis toute la lumière
Qu'y soufflera Debussy.
110. CESSION PAR C. DEBUSSY à l'éditeur G. Hartmann de la propriété du
Prélude à l'après-midi d'un faune pour la somme de 200 frs.,
23 oct. 1894. -
A Mme Jobert-Georges.
111. Claude DEBUSSY. Prélude à l'après-midi d'un faune. Lithographies
originales de René Demeurisse (Paris, éd. Rombaldi, 1943). - B. N.,
Impr., Rés. gr. Ye 140.
Fac-sim. du ms. autogr. suivi de «Suite d'estampes à propos du Prélude.»
(12 lithos).
114.
2e audition des Nocturnes :
Chevillard. Nouveau-Théâtre. 6 janvier 1901. - Bibl. Conservatoire.
a. Nuages, b. Fêtes.
C. DEBUSSY. Lettre à G. Hartmann. 24 sept. 1899. Ms. autogr. Au
-
Professeur Pasteur Vallery-Radot.
« Si je
;
n'ai pas donné les Nocturnes à graver, c'est à cause de ma terrible
manie dont je suis d'ailleurs le premier à souffrir, ensuite je les laissais pour
un temps et travaillais à la Saulaie, autre cauchemar dire que tout cela, c'est
pour arriver à la «simplicité» !! et qu'il y a des gens qui crieront encore
après mon byzantinisme. Il faut. que je vous prévienne de mon mariage.
Cela se fera très prochainement sans vain décor et sans mauvaise musique. »
115. HARTMANN (Georges). Portrait.Photogr. 1900.
«Le seul éditeur qui puisse s'ajuster à ma délicieuse petite âme », écrivait
Debussy à Louys en 1900. Hartmann, qui jouait le rôle de découvreur de
jeunes compositeurs, consentait à Debussy une sorte de rente annuelle de
6.000 fr. qui, jusqu'à sa mort en 1900, constitua l'essentiel de ses revenus.
«Ç'avait été quelqu'un de providentiel pour moi et il mettait à jouer ce rôle
une bonne grâce et un bon sourire. » Bien qu'en août 1895 Debussy se plaigne
à H. Lerolle qu'Hartmann ne soit pas du tout ému par la mort de Mélisande,
la partition d'orchestre de Pelléas est dédiée à sa mémoire.
Un portrait de Mme Hartmann par Renoir a été légué au Louvre par
le général Bourjat, héritier de l'éditeur qui prétendit récupérer les sommes
avancées à Debussy.
116. C. DEBUSSY. « 1er Cahier de proses lyriques. Proses 3-4 ». Ms. autogr. -
Bibl. Conservatoire, Ms. 8642.
L'auteur était ici à la fois le poète et le compositeur. Ms. offert par l'auteur
«à Madame A. Fontaine en hommage de sa voix si délicieusement musi-
cienne ». La 3e (« De fleurs») est dédiée à Mme Chausson, la 4e (« De soir»)
à H. Lerolle.
118.
!
C. DEBUSSY. «
!
Deux chansons de Charles d'Orléans à 4 voix
1°Dieu qu'il la fait bon regarder 2° Yver, vous n'estes qu'un
:
villain ». Ms. autogr. - Coll. particulière.
Ms. daté Avril 1898. Ces chansons, écrites pour une chorale d'amateurs
que Debussy dirigeait chez les Fontaine, devaient être publiées par Durand dix
ans plus tard, avec de profondes modifications dans l'écriture polyphonique.
Dédicace :
E. Fromont, 1899. - A Mme René Peter.
«A René Peter aussi harmoniquement mon ami que la plus
harmonieuse de ces chansons. 3 août 99 ».
PELLÉAS ET MÉLISANDE
:
n'a plus besoin d'être défendue, est celui de l'influence effective
que Pelléas a pu exercer dans l'évolution du théâtre lyrique «Je
ne prétends pas avoir tout découvert dans Pelléas, a écrit Debussy,
mais j'ai essayé de frayer un chemin que d'autres pourront suivre,
l'élargissement de trouvailles personnelles qui débarrasseront peut-
être la musique dramatique de la lourde contrainte dans laquelle elle
vit depuis si longtemps. »
Or, sans parler de musiciens tels que
Richard Strauss et Rimsky-Korsakov qui ne comprirent pas la nou-
veauté de l'œuvre, on ne peut qu'observer le désarroi dans lequel
cette brusque rupture dans les conventions de l'opéra jeta plus d'un
musicien. «Est-il possible, s'interroge dès août 1902 Déodat de
Séverac, de trouver encore après Pelléas ? » Parmi les chefs-d'œuvre
du drame lyrique, on conviendra qu'il en est peu qui demeurent
»
aussi «isolés que celui de Claude Debussy.
L'ŒUVRE DE MAETERLINCK
:
C. Mauclair, Paris, (1894). Bibl. Conservatoire, Rés. 2474.
-
Chanson de Mélisande Les trois sœurs aveugles (chantée à la 1re repré-
sentation de la pièce de Maeterlinck).
128. FABRE (Gabriel). Chanson de Mélisande. Poème de Maurice Maeter-
A la couverture:
linck. - Paris, Enoch et Cie (1898). - B. N., Mus., Vm' 54739.
portrait de Georgette Leblanc.
LES REPRÉSENTATIONS
;
Maeterlinck, un poète ». (H. Gauthier-Villars, L'écho de Paris).
«La déclamation au premier plan et en pleine lumière une déclamation
;
rapide, souple, fluide, chantante, et toute proche de l'inflexion naturelle de la
parole un récit nuancé, divers, expressif, musical toujours, mêlé sans cesse
d'éléments mélodiques qui prennent d'eux-mêmes, dans les passages lyriques
un contour plus suivi, une ligne plus saillante. Les harmonies les plus subtiles,
les plus somptueuses, les plus profondes, sur l'orchestre le plus poétique et le
»
plus coloré. (Pierre Lalo, Le temps).
QUELQUES REPRISES
159. « MÉLISANDE ». Toile par Valentine Gross (Hugo). 1909. 0,23 X 0,28.
-
A Mme V. Hugo.
Une des premières toiles de l'artiste, exécutées sous l'influence des repré-
sentations de l'Opéra-comique, où M. Teyte était alors Mélisande.
:
30 avril 1911. - Arsenal, coll. Rondel.
:
Parmi les interprètes Marguerite Carré, J. Périer, F. Vieuille. Chef d'or-
chestre Ruhlmann.
161. DEUX MAQUETTES DE DÉCORS PAR ANDRÉ BOLL POUR Pelléas. Amster-
dam, 1927. - A l'artiste.
Une forêt - Une fontaine.
L'AUBE DU DEBUSSYSME
(1902-1911)
:
cependant dans d'autres genres de continuels démentis à ceux qui
prétendaient qu'il était incapable de se renouveler dans son écri-
ture pianistique (Estampes, Images, Children's corner), dans sa
nouvelle conception de l'orchestre (La Mer et les Images) aussi
bien que dans l'art reconsidéré de ses mélodies (Chansons de France,
Ballades de Villon, Chansons de Charles d'Orléans), Debussy montra
à ceux qui pouvaient le suivre qu'il n'était pas disposé à exploiter
le «debussysme ».
DE «PELLÉAS» A «LA MER »
166. C. DEBUSSY EN SANS-CULOTTE, mettant le feu à la Bastille de la
vieille musique. Dessin au crayon réhaussé d'aquarelle par Georges
Villa. 0,34 X 0,20 m. - A M. André Meyer.
167. C. DEBUSSY. Portrait par J.-E. Blanche. Toile. 0,51×0,34. -
St-
Germain-en-Laye, Musée municipal.
: -
D'après l'artiste (La pêche aux souvenirs, 1949, p. 340 341) ce portrait
aurait été exécuté à Auteuil en plein air «il pleuvait, les arbres verdissaient
du premier — même pose mais sans mains :
sa peau mate que la pluie semblait vernir. Ce second portrait est une réplique
une esquisse, une impression ».
Scène qui aurait été à la source de Jardins sous la pluie, dédié d'ailleurs à
J.-E. Blanche.
:
Il s'agit d'une proposition faite par Pierné, chef d'orchestre des Concerts
Colonne, que Debussy avait connu à Rome dès 1884 «Tu sais toute la joie
que me donne une exécution de n'importe quoi dirigé par toi. Par cela même,
j'aime mieux attendre l'occasion meilleure où tu pourras donner la Mer en
entier. J'ai peut-être tort, mais «Jeux de vagues » joué seul me paraît ne
plus avoir la même signification. Puis quand on a trois enfants on ne peut
guère n'en amener qu'un au Concert Colonne.»
PROJETS DE THÉATRE
186.
A propos d'Orphée-roi :
C. DEBUSSY. Lettre à V. Segalen, 27 août 1908. Coll. V. Segalen.
-
«Les deux actes que vous m'avez envoyés me
semblent presque définitifs. Il n'y aura plus qu'à les dégager de phrases para-
;
sites quelquefois aussi le rythme est plus littéraire que lyrique. Pour mieux
m'expliquer je vous citerais — si j'en avais la patience — des pages de Chateau-
briand, V. Hugo, Flaubert que l'on trouvait flamboyantes de lyrisme et qui
ne contiennent — à mon avis — aucune sorte de musique. C'est un fait que
les littérateurs ne voudront jamais admettre, parce qu'il est plein d'un mystère
qui ne s'explique pas.»
Interprètes :
mars 1911. - Arsenal, coll. Rondel.
M. Teyte, J. Périer, et l'auteur. Celui-ci dirigeait la première
audition de Children's corner orchestré par A. Caplet.
209. C. DEBUSSY. Pastel par Henry De Groux. 1909. 0,48 X 0,63. - A
M. et Mme Paul Vergne.
C'est Robert Godet qui présentera Debussy à De Groux «chez Austin ».
C'est à lui aussi que le musicien, dans une lettre du 18 déc. 1911, dit son admi-
ration pour ce «pitre génial ».
210. C. DEBUSSY. Buste par Henry De Groux. - A M. et Mme Paul Vergne.
:
Postérieur au pastel d'après E. Baumann (La vie terrible d'H. De Groux,
Paris, 1936) «D'après cette effigie, on le prendrait pour un jeune dieu barbu,
exultant d'une force dyonisiaque, extasié, la bouche entr'ouverte en prêtant
»
l'oreille à des flûtes invisibles. (ouv. cité, p. 253).
211. DE GROUX (Henry). «Le Chant des sources de Debussy ». Dessin.
0,75 × 0,55. - A Mme Guien-De Groux.
212. C. DEBUSSY. Photogr. par Nadar. 1909. - B. N., Estampes. Pl. VII
Nadar a exécuté vers 1909 au moins quatre photographies de Debussy
graphe :
(clichés nos 2074-75, 19822-23). Le 19-VI-1909, celui-ci remercie son photo-
«Si jamais la postérité a le souci de conserver la mémoire de mes
traits, je supplie cette honorable dame de ne s'adresser qu'à vous. » (B. N.,
:
nouv. acq. fr. 24.267). Cependant, quelques semaines plus tôt, il écrivait au sujet
de l'une d'elles à L. Laloy «J'y prends une attitude figée comme toutes les fois
que l'on me fait sortir de trop bonne heure. »
213. LALOY (Louis). C. Debussy. - Paris, Dorbon aîné (Liège, impr.
Bénard), 1909. - A Mme Léculier-Laloy.
Photo de C. Debussy par Nadar.
214. C. DEBUSSY. Lettre à Louis Laloy. 10 sept. 1909. Ms. autogr. -
A Mme Léculier-Laloy.
«Aujourd'hui je reçois l'histoire minutieuse et charmante qu'il vous a plu
d'écrire sur C. Debussy. Si je ne suis pas sûr d'être absolument tout ce que vous
;
dites, l'émotion d'être compris d'aussi près. est absolue. Cela a quelque chose
d'aigu comme une vive lumière projetée dans l'ombre de la pensée c'est du
cambriolage où le cambriolé félicite le cambrioleur. »
215. PROGRAMME D'UN FESTIVAL DEBUSSY A LYON, salle de théâtre de
:
M. Mors. 4 déc. 1909. - Au Prof. P. Vallery-Radot.
Les interprètes Raymonde Delaunois et Ennemond Trillat. - Allocution de
L. Laloy.
228. IDEM. Ibéria. II. Les parfums de la nuit. Rondes de printemps. Part.
d'orchestre. Ms. autogr. (1909-1912). - Bibl. Conservatoire, ms. 1009
(2) et 994.
234. BARRIE (James Matthew). Piter Pan dans les Jardins de Kensington.
Illustré par Arthur Rackham. - Paris, Hachette, 1907. - B. N., Impr.,
4 Y2 8636.
:
Planche en couleurs N° 26 «Les fées sont des danseuses consommées ».
:
Paul Hooreman vient de révéler cette nouvelle source de l'imagerie debussyste,
qui inspira le 6e prélude du 2e livre The fairies are exquisite dancers (dans
l'original anglais). Dans une lettre à Godet du 3 janvier 1912 Debussy fait
d'ailleurs allusion aux illustrations de Rackham, qui faisaient la joie de Chouchou.
:
Au programme la suite symphonique tirée (par André Caplet) du Martyre
de St. Sébastien «la cour des lys », «Danse extatique », «la Passion », «le
bon pasteur ». La 1re partie du concert était consacrée à Gabriel Dupont, Paul
Dukas et Albert Roussel.
:
«Il faut que vous sachiez ma joie d'avoir retrouvé la beauté particulière
des ballets russes «C'est du rêve ancien qui recommence ». et c'est très
mélancolique parce que trop d'horreurs ont bouleversé la vie. »
270. NIJINSKY Prélude à l'après-midi d'un faune. Peinture à la
DANS LE
cire sur bois par Valentine Gross (Hugo). 1912. 0,54 X 0,45. -
A M. A. Meyer.
271. MAQUETTE DE DÉCOR pour L'après-midi d'un faune par Léon Bakst.
Gouache. 0,75 X 1,05. - Musée d'art moderne.
272. NIJINSKY L'après-midi d'unfaune. Peinture à la cire sur bois
DANS
par Valentine Gross (Hugo). 1912. 0,54 X 0,45 m. - A M. André
Meyer.
273. L'après-midi d'un faune. Photogr. de diverses attitudes (Comœdia
illustré, 15 juin 1912). - Opéra et à M. H. Borgeaud.
274. L'après-midi d'un faune. Bas-relief par Fernand David. Photogr.
(Comœdia illustré, 15 juin 1912). - A. M. d'Estrade-Guerra.
275. L'après-midi d'un faune :
NIJINSKY. Médaillon de bronze par Mau-
rice Charpentier-Mio. 0,15X 0,11. - A Mme Gilberte Cournand.
:
Deux auteurs au moins ont dans leurs souvenirs revendiqué
)
l'argument de ce ballet Louis Laloy, qui a sans doute confondu
Jeux avec Masques et Bergamasques (n° dans la Musique retrou-
vée, et J. E. Blanche qui y aurait songé à la suite d'une demande
de Diaghilev.Debussyaurait refusé le scénarioinitial et ce serait
finalement Nijinsky qui aurait fournil'idée de Jeux. Le 2 juillet
1912, le musicien n'en avait pas encore reçu le texte. Il écrivit très
vite la partition, interrompant pour cela l'orchestration de Gigues
le brouillon d'orchestre est daté du 23 août, mais Debussy effectua
:
encore des retouches au début de septembre. La mise au point de
la chorégraphie fut
l'occasionde fréquentesdisputes entre Nijinsky
et Karsavina, qui a rapporté ne rien comprendre à ce que désirait
son partenaire.
Debussy, pour sa part, confia à R. Godet ce qu'il pensait
« Le génie pervers deNijinsky s'est ingénié à de spéciales mathé-
:
matiques : cet homme additionne les triples croches avec ses pieds,
fait la preuve avec ses bras, puis subitement frappéd'hémiplégie,
s'appelle la «stylisation du geste ». C'est vilain » !.
il regarde passer la musique d'un œilmauvais. Il paraît que cela
278. MAQUETTE DE DÉCOR POUR Jeux par Léon Bakst. Esquisse au fusain.
0,90 X 0,55. -
A M. André Bakst.
279. MAQUETTE DU DÉCOR POUR Jeux PAR LÉON BAKST. Nijinsky, Karsavina
et Schollar dans Jeux. Photogr.(Comœdia illustré, 5 juin 1913). -
A M. d'Estrade-Guerra.
281. DÉCOR POUR Jeux AUX BALLETS SUÉDOIS PAR PIERRE BONNARD.
Photogr. en couleurs (dans les Ballets suédois, 1931). -
Opéra.
282.
par
:
Jeux NIJINSKY, KARSAVINA ET SCHOLLAR. Plaquette de bronze
Maurice Charpentier-Mio. 0,13 X 0.17. - A Mme Gilberte Cour-
nand.
283. Jeux AUX BALLETS SUÉDOIS. 1920. Deux photographies. -
Opéra.
Jean Borlin - Les interprètes devant le décor de P. Bonnard.
:
philharmonique de Paris, 21 mars 1914. - B. N.
Interprètes Mme E. Vallin-Pardo et l'auteur.
Au programme :
1914 au Queen's Hall à Londres. - A Mme de Tinan.
Petite Suite, 2 danses pour harpe, Ariettes oubliées,
Prélude à l'après-midi d'un faune, Children's Corner.
298. C. DEBUSSY ET SA FILLE CHOUCHOU. Photogr. -
A Mme de Tinan.
299. CHOUCHOU DEBUSSY. Trois photographies. -
A Mme de Tinan.
324. C. DEBUSSY SUR SON LIT DE MORT par Othon Friesz. Dessin à l'encre.
0,22 X 0,27. - Opéra.
326. INDY (Vincent d'). Pour les enfants de tout âge. 24 pièces d'étude.
IIIe livre. - Paris, Rouart-Lerolle (1920). - Bibl. Conservatoire,
A. 41273 (3).
N° :
23 Debussy.
Epigraphe :
1929. - B. N., Mus., fol. Vm12 11991.
«Lorsque les yeux de Debussy se fermèrent à jamais sur la
nuit de la mort, une soudaine angoisse vint répandre au cœur des musiciens
d'Espagne une inapaisable nostalgie.»
« Debussy!
vier 1920. - Musée A. Bourdelle.
Et tout de suite les nombres disent les proportions divines car
Jason lui avait donné une sandale ailée. Faire ondoyer un flot léger au nom
du créateur du chant qui s'enroule à celui de l'après-midi d'un faune de cet
autre calculateur qui a nom Mallarmé. Je vois spontanément plusieurs sources,
fontaines créées. Mais il faudra que nous causions. »
333. C. DEBUSSY. Portrait par Cosme Sotéro. Gravure sur bois. 1933.
A M. H. Borgeaud.
335. MONUMENT DEBUSSY A PARIS, par les frères Martel. 1932. Photo-
graphies.
TABLE DES MATIÈRES
Médicis.
21
Mme Vasnier. Premières œuvres 22
Voyages en Russie 24
Le Prix de Rome. La Villa 25
Une lente
Les
Maeterlinck.
élaboration
III. PELLÉAS ET MÉLISANDE
L'œuvre de
représentations
41
42
43
44
Quelques reprises 47
ballet
54
Sébastien.
V. LE MARTYRE DE SAINT SÉBASTIEN. LES BALLETS RUSSES.
œuvres
LES DERNIÈRES ANNÉES 60
Le Martyre de Saint 62
L'après-midi d'un faune, 64
Jeux 65
Les dernières 69
Quelques hommages posthumes 71
Catalogues des Expositions de la Bibliothèque Nationale
.,.
4 »
Gœthe(1932)
La Musique française du Moyen Age à laRévolution
Trois cents autographes de la collection Henri de Rothschild (1935). »
(1947).
Goya (1935) 4 »
Descartes (1937) 4 »
•••
Les Travaux et les jours dans l'ancienne France(1938) 4 »
Anatole France (1946) 3 »
Hardouin-Mansart et son école (1946) 3
.·..
»
Cervantès 3 »
J.K.Huysmans(1948)
Révolution de
3 »
La (1948)
1848 5 »
Frédéric Chopin (1949) 4 »
Péguy et les Cahiers de la Quinzaine (1950) 4 »
Trésors des Bibliothèques d'Italie (1950) 6 »
Honoré de Balzac (1950) 6 »
Toulouse-Lautrec (1951) 5 »
Victor Hugo (1952) 5 »
EmileZola (1952) 5 »
Steinlen (1953) 4 »
Rimbaud (1954) 5 »
GeorgeSand(1954) 4 »
Lamennais (1954) 4 »
Sainte-Beuve (1955) 4 »
Franklin (1955) 4 »
Paul Valéry (1956) 5 »
Mozart (1956) 5 »
Henri Heine (1956) 5 »
Alfred de Musset (1957) 5 »
Fontenelle (1957) 4 »
Flaubert et Madame Bovary (1957) 4 »
Daumier (1958) 5 »
Byzance et la France médiévale (1958) 6 »
Francis Jammes (1959) 3 *
Henri Bergson (1959) 4 »
La Reliure Originale (1959) 8 »
Marceline Desbordes-Valmore (1959) 3,50>»
Enrichissements de la Bibliothèque nationale (1960) 6 »
Braque (1960) 4,50»
Tolstoï (1960) 8 »
LéopoldDelisle(1960) 2,50*
Mazarin(1961) 10 »
Rabindranath Tagore (1961) 8 »
Théophile Gautier (1961) «.25*
Gordon Craig (1962) 6,50»
PIERRE BERÈS
PARIS
CLAUDE DEBUSSY
L'HOMME - SON ŒUVRE - SON MILIEU
Y. Tiénot et O. d'Estrade-Guerra
«.Le livre de MmeTiénot et de M. d'Estrade-Guerra arrive à son heure.
;
L'une y apporte son expérience pédagogique, le sens de la présentation
claire et ordonnée le second, debussyste averti, sa profonde connaissance
de tout ce qui touche à l'oeuvre du maître. Grâce à eux, sous une forme
condensée, plaisante et accessible, tout ce qui doit être dit sur Claude de
France au seuil de l'« année Debussy» est à portée de notre main.»
Jacques CHAILLEY (extrait du texte de présentation).
Un volume broché, format 17X22,
17 photographies hors-texte : de 264 pages.
13,20 NF.
DEBUSSY
DEBUSSY :
et Edgard POE
lettres inédites
à André CAPLET
Documents inédits recueillis et présentés
par EDWARD LOCKSPEISER et André SCHAEFFNER
SÉGALEN et DEBUSSY
Documents divers, lettres et entretiens inédits,
recueillis et présentés par
Annie JOLY-SÉGALEN et André SCHAEFFNER
•
16EAST 46thSTREET NEW 17.N.Y.
YORK
MAISON CHARAVAY
Fondée en 1830
AUTOGRAPHES
et
DOCUMENTS HISTORIQUES
LITTÉRAIRES ET MUSICAUX
LE 21 JUIN 1962
PAR LES PRESSES ARTISTIQUES