Vous êtes sur la page 1sur 106

Claude Debussy /

Bibliothèque nationale ;
[catalogue par François
Lesure] ; [préface de Julien
Cain]

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France


Lesure, François (1923-2001). Auteur du texte. Claude Debussy /
Bibliothèque nationale ; [catalogue par François Lesure] ; [préface
de Julien Cain]. 1962.

1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart


des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le
domaine public provenant des collections de la BnF. Leur
réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet
1978 :
- La réutilisation non commerciale de ces contenus ou dans le
cadre d’une publication académique ou scientifique est libre et
gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment
du maintien de la mention de source des contenus telle que
précisée ci-après : « Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale
de France » ou « Source gallica.bnf.fr / BnF ».
- La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait
l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la
revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de
fourniture de service ou toute autre réutilisation des contenus
générant directement des revenus : publication vendue (à
l’exception des ouvrages académiques ou scientifiques), une
exposition, une production audiovisuelle, un service ou un produit
payant, un support à vocation promotionnelle etc.

CLIQUER ICI POUR ACCÉDER AUX TARIFS ET À LA LICENCE

2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de


l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes
publiques.

3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation


particulier. Il s'agit :

- des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur


appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés,
sauf dans le cadre de la copie privée, sans l'autorisation préalable
du titulaire des droits.
- des reproductions de documents conservés dans les
bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont
signalés par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèque
municipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invité à
s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de
réutilisation.

4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le


producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du
code de la propriété intellectuelle.

5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica


sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans
un autre pays, il appartient à chaque utilisateur de vérifier la
conformité de son projet avec le droit de ce pays.

6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions


d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en
matière de propriété intellectuelle. En cas de non respect de ces
dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par
la loi du 17 juillet 1978.

7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition,


contacter
utilisation.commerciale@bnf.fr.
027.544
1962 01AU DE DEBU SSY
d
BIBLIOTHÈQVE NATIONALE
A00
1962
RENOV'LIVRES 2010
CLAUDE DEBUSSY

DDD-TOL-2010-30
2010-66184
ILLUSTRATIONS DE LA COUVERTURE
P. 1 : C. DEBUSSY. Portrait par Jacques-Emile BLANCHE (n° 156).
P. :
4 C. DEBUSSY au piano chez les CHAUSSON à Luzancy (n° 72).
BIBLIOTHÈQVE NATIONALE

CLAUDE DEBUSSY

PARIS
1962
L'exposition Claude Debussy
a été réalisée en accord avec
la Direction Générale
des Arts et des Lettres
PRÉFACE

Un hommage national, à l'occasion du centenaire de sa


naissance, était bien dû au musicien qui, dans les dernières années
du XIXe siècle fit entendre un langage nouveau et qui produisit,
il y a exactement soixante ans, un des chefs-d'œuvre de l'art
lyrique. Quand Gabriele d'Annunzio voulut lui dédier Le Mar-
tyre de Saint-Sébastien, devenu leur œuvre commune, il le
désigna sous lenom de Claude de France, et il est bien vrai que,
dans la mesure où un artiste appartient à une nation, celui-ci a
pu légitimement signer ses dernières œuvres : « Claude Debussy
musicien français ».
Il occupe dans l'histoire de la musique française une place
bien marquée. Indépendant dans sa nature profonde, étranger
aux écoles et aux théories de son temps, s'il accepta une filiation,
c'est bien celle qui, en France, au delà du wagnérisme et du
vérisme, au delà du romantisme, au delà du gluckisme, le ratta-
chait à Rameau et aux Couperin, plus loin encore aux maîtres du
XVIe siècle. Il a formé son style propre, qui s'est dégagé peu à
peu, depuis ses envois de Rome, dans des œuvres variées et
neuves qui précédèrent et accompagnèrent la lente maturation
de Pelléas. Il a créé son mode d'expression, mais il s'est toujours
défendu d'avoir créé une école. Selon lui, en dépit d'admirateurs
et d'imitateurs trop zélés, il n'y avait pas, il ne devait pas y avoir
«
de debussysme ». Lui-même ne se sentait lié à aucun style,
même à celui qui était le sien, et l'on doit retenir ce qu'il écrivit
en 1912 : « La chose la plus fâcheuse du monde est bien de se
recommencer. » De là dans l'ensemble de cette œuvre une variété
et, dans sa dernière partie, un renouvellement qui surprit mais
qui n'était que l'effet de cette recherche libre. Pas de règles en
effet, mais, suivant l'expression de son ami le grand Paul Dukas,
« géniale extension des principes » de l'harmonie, « logique du
commentaire orchestral, unité de composition ». Pas de doctrine,
mais sur la musique, sous toutes ses formes, des opinions nette-

:
ment marquées, souvent tranchées, exprimées dans les articles
écrits avec verve et finesse il les publia notamment dans la
Revue Blanche avant de les rassembler sous le signe de Monsieur
Croche, en qui on voulut reconnaître un parent du Monsieur
Teste auquel Paul Valéry avait donné le jour quelques années
plus tôt.
Sur un autre plan, celui de la poésie, Debussy a maintenu
une tradition française. Lié à son époque, il a, d'une manière
à
presque miraculeuse, traduit clairement dans Prélude l'après-
midi d'unfaune le plus difficile des poètes, Stéphane Mallarmé.
Il a été l'interprète de Baudelaire et de Verlaine et, remontant
plus avant dans le passé, de Tristan L'Hermite, de François
Villon, de Charles d'Orléans. S'il songea à écrire à son tour un
opéra sur Tristan et Iseut — il avait passionnément aimé celui de
Wagner et il ne s'en détacha jamais tout à fait — c'est parce
qu'il pensait pouvoir s'inspirer de la version française de Joseph
Bédier, si claire et en quelque sorte épurée. Et n'oublions pas
que Maurice Maeterlinck fut salué, quand il parut avec Serres
chaudes, pour l'accent nouveau qu'il apportait à notre trésor
poétique. C'est bien là ce qui attira le jeune Claude-Achille
Debussy vers le dramaturge de la Princesse Maleine, «l'œuvre
la plus géniale de ce temps » avait déclaré Octave Mirbeau, le
29 août 1890, dans un retentissant article. Dans un temps où le
symbolisme se prolongeait, où la poésie régnait dans la litté-
rature, c'est le style même que Debussy employa naturellement
dans les textes de ses quatre Proses lyriques. Et sa musique

plus accomplis, comme ceux qui composent les Préludes ;


demeurera poésie jusque dans ses morceaux les plus fermes, les

:
suffit de rappeler ces titres évocateurs La Cathédrale engloutie,
il

La Fille aux cheveux de lin, Ce qu'a vu le vent d'ouest.

Ce ne sont là que quelques aspects d'une œuvre dont la


clarté, la force secrète, la puissance retenue triomphèrent d'une
critique qui la dénonçait comme fragile et artificielle; d'une
carrière toute pure de compromissions ou d'intrigues et qui fut
un long démenti à ceux qui avaient sévèrement dénoncé le jeune
Romain pour son «tourment du désir de faire du bizarre, de
l'incompréhensible, de l'inexécutable ».
manifestations:
Cette exposition prend place au milieu d'un ensemble de
hommage solennel à la Sorbonne, suite de
concerts, d'émissions à la radio qui a fait revivre l'œuvre tout
entière. Elles ont été organisées par un Comité national que
préside le Professeur Pasteur Vallery-Radot. Il a été possible
de répondre au vœu de la ville de Bordeaux dont le maire,
M. Chaban-Delmas, avait souhaité recevoir pendant son «Mai
musical» l'exposition que la Bibliothèque nationale préparait.
M. François Lesure, bibliothécaire au département de la musique
de la Bibliothèque nationale, a assumé la présentation de l'une
et de l'autre. Il a su rassembler les éléments que pouvaient lui
offrir les collections publiques et privées. Il les a ordonnés claire-
ment dans la galerie Mansart autour des manuscrits qu'au cours
de ces dernières années nous avons pu acquérir — grâce en
partie aux dons généreux de Jacques Durand, de Mme R. Bardac

sûrs du génie créateur de Debussy :


et de M. D.E. Inghelbrecht — et qui sont les témoins les plus
manuscrits complets ou
importantes parties de Pelléas, de la Mer, du Martyre de Saint-
Sébastien, de Jeux. C'est un chapitre essentiel de la musique
française contemporaine qui a été ainsi écrit selon une méthode
sûre et que ce catalogue conservera.

Julien CAIN,
Membre de l'Institut,
Administrateur général de la Bibliothèque nationale.
I
Pl.

C. Debussy, membre du Trio de Mme N. de Meck. Photographie, 1880. (n° 28).


Pl. II

C. Debussy avec Ernest Chausson et Raymond Bonheur sur les bords de la Marne.
Photographie, 1893. (n" 69).
Pl. III

C. Debussy. Portrait par Marcel Baschet, 1885. (n° 35).


Pl.IV

C. Debussy. Esquisses pour Pelléas et Mélisande ("Ms. Bréval"). (n° 133).


Pl. V

C. Debussy photographié chez Pierre Louys le 4 mai 1894. (n° 63).


Pl. VI

C. Debussy. Lettre à sa fille Chouchou datée de Saint-Pétersbourg,


28 nov. 1913 (n° 248)
Pl. VII

C. Debussy. Photographie par Nadar, 1909. (n° 212)


Pl.VIII

C.Debussy à Pourville. Photographie, 1904. (n° 171).


(1893)

(1910)
Signatures de C. Debussy à différentesépoques de sa vie.
LISTE DES PRÊTEURS

MUSÉES ET COLLECTIONS PUBLIQUES

:
Institut de France
àRome. Académie des Beaux-Arts, Académie de France

Musée du Petit Palais.


Musée de l'Homme.
Musée Rodin.
Musée National d'Art Moderne.
Musée de Versailles.
Musée de la Ville de Versailles (Musée Lambinet).
Musée Antoine Bourdelle.
Musée Municipal de Saint-Germain-en-Laye.
Bibliothèque de l'Arsenal.
Bibliothèque Historique de la Ville de Paris.
Bibliothèque de l'Union des Arts Décoratifs.
Service Historique de l'Armée.
Conservatoire National Supérieur de Musique.
Association des Régisseurs de Théâtre.

COLLECTIONS PARTICULIÈRES

;
CONSTANT, Gilberte COURNAND, Ronald DAVIS
Mme Paule DROUET
;;
MM. André BAKST, André BARBIER, Paul BASCHET ; Mme Jane BATHORI ;

;
MM. Pierre BÉRÈS, André BOLL, Henri BORGEAUD ; Mmes CLÉMENT-PIERNÉ,

; ; M. Marcel DIETSCHY

;
MM. DURAND & Cie, Franck EMMANUEL, O. D'ESTRADE-
Mmes Henri GOUIN, Valentine HUGO
GUERRA

Jean LEROLLE M. Serge LIFAR; ;


M. D.E. INGHELBRECHT

; ;;
Mmes JOBERT-GEORGES, A. JOLY-SEGALEN, LÉCULIER-LALOY, Robert LEGOUIX,
Mme Marguerite LONG
LOCKSPEISER, André MEYER, Charles OULMONT
MM. Edward
Mme René PETER

;
MM. André PEYTEL, Marc PINCHERLE ; Prince Louis DE POLIGNAC Mme
G. PRIVAT ; M. Gustave SAMAZEUILH ; Mme DE TINAN ; Professeur PASTEUR
VALLERY-RADOT MM. Georges VAN PARYS, Paul VERGNE, Edgar VARÈSE.
CHRONOLOGIE DE LA VIE ET DE L'ŒUVRE
DE DEBUSSY

(Les dates indiquées pour les œuvres sont, en principe,


celles de leur composition)
1862. Naissance à Saint-Germain-en-Laye, 28, rue au Pain,
22 août.
de Manuel-Achille Debussy et Victorine Manoury.
1864. Baptême (31 juillet).
Les Debussy s'établissent à Clichy.
1869-70. Séjour à Cannes chez sa tante Clémentine.
Premières leçons de piano avec Jean Cerutti.
1871. Incarcération à Satory de son père, capitaine de la Commune.
Leçons avec Mme Mauté.
1872. 22 oct.Admission au Conservatoire (classes de Lavignac et
Marmontel)
1875. Premier accessit de piano.
1876. Première médaille de solfège.
Premiers concerts à Chauny.
1877. Deuxième prix de piano.
1879. Eté à Chenonceaux chez Mme Wilson-Pelouze.
1880. Premier prix d'accompagnement.
;
Accompagnateur chez Mme Moreau-Sainti
Mme Vasnier. Premières mélodies.
:
Séjour chez Mme N. de Meck : Interlaken, Arcachon, Florence
Danse bohémienne et Trio en sol.
connaissance de
1881. Séjour en Russie.

1882. Deuxième accessit de contrepoint et fugue.


Second séjour en Russie.
Premier concours d'essai de Rome.
Nuit d'étoiles, première œuvre imprimée.

1882-83. Fêtes galantes.

1883-84. Second prix de Rome :


Le gladiateur.
Accompagnateur de la société chorale «Concordia ».
1884. Premier prix de :
L'enfant prodigue.
Rome
Lamoureux donne en concert le 1er acte de Tristan, de R.
Wagner.

1885. Arrivée à la Villa Médicis (janvier).


Diane au bois.

1887. Printemps (2e envoi de Rome).


Retour à Paris chez ses parents, 27, rue de Berlin.

1887-88. La Damoiselle élue (3e envoi de Rome).

1888. Ariettes (devenues Ariettes oubliées).


Premier séjour à Bayreuth.
Rencontre de Robert Godet.

1889. Exposition universelle


Orient.
: influence des musiques d'Extrême-
Professions de foi artistique chez E. Guiraud.
Deuxième séjour à Bayreuth.
Fantaisie pour piano et orchestre.
Cinq poèmes de Baudelaire.
Petite suite pour piano à 4 mains.

1890. Rodrigue et Chimène.


Fréquente la librairie de l'Art indépendant (Bailly).
Rencontre de l'éditeur Georges Hartmann.
Influence de la musique russe (Boris Godounov).
Mort de César Frank.

1891. Rencontre d'Erik Satie.


1892. Vie commune avec Gabrielle Dupont, dite G. Lhéry.
Marche écossaise.
Fondation des « Chanteurs de St.-Gervais ».
Mort d'Edouard Lalo.
La bonne chanson de Gabriel Fauré.
1893. Débuts de l'amitié avec Pierre Louys.
Fréquents séjours à Luzancy chez E. Chausson avec H. Lerolle
et R. Bonheur.
Quatuor à cordes.
Proses lyriques.
Debussy quitte définitivement le domicile de ses parents et
s'installe 42, rue de Londres (hôtel meublé), puis 10, rue
Gustave-Doré.
Visite (présumée) à l'abbaye de Solesmes.
Début de Pelléas et Mélisande (août-sept.).
Mort de Charles Gounod.
1894. Prélude à l'après-midi d'un faune.
Fiançailles avec Thérèse Roger.
Fondation de la Schola cantorum.
Thaïs de Massenet.
Mort d'E. Chabrier.
1895. Fin de la première version de Pelléas et Mélisande.
Projet de Cendrelune avec P. Louys.
1896. Projet de La Saulaie avec le même.
1897. Trois premières Chansons de Bilitis.
Orchestration des Gymnopédies d'E. Satie.
Fervaal de Vincent d'Indy.
1898. Rupture avec Gaby Dupont. Debussy s'établit 58, rue Cardinet.
1898-99. Nocturnes pour orchestre.

1899. Mariage avec Lily Texier (19 oct.).


Tristan de R. Wagner au Nouveau Théâtre (pe).
Mort d'E. Chausson.
1900. Mort de G. Hartmann.
Louise de Gustave Charpentier.
1901.
Critique musical à la Revue blanche
Amitié avec P.J. Toulet.
Jeux d'eau de M. Ravel.
:
Pelléas est accepté à l'Opéra-Comique.
«M. Croche ».
1902. Première de Pelléas et Mélisande (30 avril).
Travaille au Diable dans le beffroi.

1902-03. Nombreux séjours à Bichain (Yonne).

1903. Estampes.
Chevalier de la Légion d'Honneur (1er février).
Début de l'amitié avec L. Laloy.
Critique musical à Gil Blas.
Rencontre avec Emma Bardac.
L'étranger de V. d'Indy.

1904. Masques.
L'isle joyeuse.
Chansons de France.
Tentative de suicide de Lily Texier.
Séjour à Dieppe (août-sept.).
Le jongleur de Notre-Dame de Massenet.

1905. Polémiques entre «debussystes


Images pour piano (lresérie).
» et «scholistes>.
Engagement définitif avec l'éditeur J. Durand.
La Mer.
Séjour à Eastbourne (juillet-août).
Divorce avec L. Texier (2 août).
Debussy s'établit 10, avenue Alphand, puis 80, avenue du Bois
de Boulogne. Naissance de Claude-Emma, dite Chouchou.
G. Fauré directeur du Conservatoire.
La vie brève de M. de Falla.
Miroirs de M. Ravel.

1906. Histoires naturelles de Ravel.

1907. Pelléas à Bruxelles (janvier) et à Francfort (avril).


Projet pour l'Histoire de Tristan avec G. Mourey.
Images pour piano (2e série).
Ariane et Barbe-Bleue de Paul Dukas.
L'heure espagnole de M. Ravel.

1908. Voyage à Londres: Debussy chef d'orchestre.


Pelléas à Lyon, Milan, Munich, Berlin et New-York.
Images (2e série).
Children's corner.
Trois chansons de Charles d'Orléans.
Boris Godounov à l'Opéra.
1909. Debussy membre du Conseil supérieur du Conservatoire.
Fondation de la Société Musicale Indépendante.
Publication du Debussy de L. Laloy.
Séjour à Londres.
Intervention chirurgicale.
Séjour à Pourville (juil.-oct.).

1910. Images pour orchestre.


Préludes pour piano (1er livre).
Trois ballades de F. Villon.
Voyage à Budapest et Vienne.
Le cas Debussy, publication de Caillard et de Bérys.
Scénario de Masques et bergamasques.
Connaissance de G. d'Annunzio.,
Mort du père de Debussy.
Exposition d'art chinois à Paris.
L'oiseau de feu d'I. Stravinsky.

1911. Le martyre de St. Sébastien (22 mai).


Connaissance d'I. Stravinsky.
Khamma.
Voyage à Turin.
Séjour à Houlgate (août).
Petrouchka d'I. Stravinsky.
Valses nobles et sentimentales de M. Ravel.

1912. Critique musical de la revue SIM.


Jeux (15 mai).
L'après-midi d'un faune, ballet de Nijinsky (29 mai).
Mort de J. Massenet.

1913. Préludes pour piano (2e livre).


Boîte à joujoux.
Voyages à Moscou et St-Petersbourg.
Le sacre du printemps d'I. Stravinsky.
Pénélope de Gabriel Fauré.

1914. Voyages à Rome, La Haye, Amsterdam.


Berceuse héroïque.
Six Epigraphes antiques.

1915. Révision de l'édition des œuvres de Chopin.


En blanc et noir.
Mort de la mère de Debussy.
Douze études pour piano.
Sonate pour violoncelle et piano.
Sonate pour flûte, alto et harpe.
Noël des enfants qui n'ont plus de maison.
1916. Séjour au Moulleau.

1917. La chute de la maison Usher (mise au point du livret).


Sonate pour violon et piano.
Révision de l'édition des oeuvres de J.S. Bach.
Séjour à Saint-Jean-de-Luz.
Projets pour As you like it.
Parade d'E. Satie.
1918. Candidature à l'Institut (17 mars).
Mort (25 mars).

1919. Mort de Chouchou (16 juillet).


I

DE L'ENFANCE AU PRIX DE ROME

De par sa naissance rien ne destinait Claude Debussy à une


carrière artistique. Fils d'un ancien soldat de l'infanterie de marine,
devenu marchand de faïence puis modeste employé, il reçut une
instruction sommaire par les soins de sa mère et n'alla jamais à
l'école. Ses parents pensèrent en faire un marin. Un événement
douloureux — on le sait depuis peu — pesa sur sa jeunesse son :
père futimpliqué dans l'insurrection de la Commune et emprisonné
pendant quelques mois en 1871. C'est le moment où ses dons de
musicien furent découverts par Mme Mauté de Fleurville. A dix ans,
Claude futadmis dans une classe préparatoire de piano au Conserva-
toire, en 1872. Le séjour qu'il fit dans cet établissement jusqu'en
1884 ne fut pas marqué de résultats exceptionnels, ses professeurs
trouvant que leur élève ne se soumettait pas assez docilement à la
discipline scolaire. En 1881-82 il eut la bonne fortune d'effectuer
en Russie deux séjours qui lui permirent d'élargirsonhorizon
musical. Ce futl'époque des premières œuvres, la plupart étant
inspirées par son amour pour Mme Vasnier. Dans l'intérêt qu'il
:
montra alors pour le mouvement poétique, il ne se distingue pas
encore de beaucoup de ses confrères et amis comme Chausson,
Bonheur, Bordes, Duparc, Gounod, et même comme Théodore Dubois
il
et Jules Cressonois, emprunte les textes de ses mélodies à Paul
Bourget, Leconte de Lisle, Armand Renaud, Verlaine et surtout
Th. de Banville. Cependant, comme on peut le voir dans sa corres-
pondance avec le libraire Emile Baron, ses curiositéslittéraires sont
très vives et l'on peut déjà percevoir certains traits de ce que sera
son esthétique. En 1884, alors que son père se lamentait de le voir
perdre ses chances de devenir un grand pianiste, Claude-Achille
remporta le premier grand prix de Rome, introduction la plus
classique à une carrière de compositeur.

L'ENFANCE

1. DEBUSSY (Manuel-Achille), père de C. Debussy. Photogr. -


St-Ger-
main-en-Laye, Musée municipal.
2. MANOURY (Victorine), mère de C. Debussy. Portrait en couleurs. -
St-Germain-en-Laye, Musée municipal.
3. EXTRAIT DU REGISTRE DES ACTES DE NAISSANCE DE ST-GERMAIN-EN-
LAYE, 22 août 1862. - A Mme de Tinan.
Naissance d'Achille-Claude à 4 h. 1/2, de Manuel-Achille, marchand
fayencier, et de Victorine née Manoury, même profession.

4. C. DEBUSSY BÉBÉ. Daguerréotype. - A Mme de Tinan.

5. PETIT LIVRE DE FABLES DE LA appartenu à


FONTAINE ayant C. Debussy
enfant. - St-Germain-en-Laye, Musée municipal.
6. DEBUSSY EN 1867. Photogr. -
St-Germain-en-Laye, Musée municipal.

7. PROCÈS-VERBAL D'INTERROGATOIRE DE MANUEL-ACHILLE DEBUSSY,


Conseil de guerre de la Ire division militaire, Versailles, 11 sept. 1871.
-
Service historique de l'Armée.
Le père de Debussy, qui avait subi le 17 août un premier interrogatoire,
tend à minimiser dans ses réponses son rôle personnel dans les événements
«
de la Commune et déclare vivre de son travail comme comptable dans une
imprimerie». Mais le rapport du 27 oct. 1871 repousse la version de l'accusé
:
et met en valeur la confiance que ses supérieurs paraissent lui avoir montré
en le chargeant de l'attaque du fort d'Ivry. Au dossier étaient joints une
attestation d'honorabilité et d'apolitisme signée d'une quinzaine de voisins,
une fiche de renseignements (favorable) du commissaire de police du quartier,
une lettre de Mme Debussy tendant à excuser l'engagement de son époux par
»
la nécessité de subvenir à la «gêne du foyer.

8. JUGEMENT DU 3e CONSEIL DE GUERRE de la 1re division militaire


condamnant Achille-Manuel Debussy à 4 ans de prison, Versailles,
11 décembre 1871. - Service historique de l'Armée.
La peine prononcée pour immixtion «sans titre dans des fonctions publi-
»
ques militaires et «port d'armes apparentes »dans un mouvement insurrec-
tionnel, fut commuée, le 11 mai 1872, en quatre ans d'interdiction des droits
civiques.
9. MAUTÉ (Antoinette-Flore), dite DE FLEURVILLE. Photogr. (communi-
quée par M. H. Borgeaud).
Elle était la mère de Mathilde Verlaine, qui indique dans ses Mémoires
que son demi-frère Charles de Sivry, arrêté comme communard en juin 1871,
fit la connaissance dans la prison de Satory du père de Debussy. «C'est une
âme charmante, a écrit P. Verlaine, artiste d'instinct et de talent, musicienne,
:
excellente et de goût exquis qu'elle était et intelligente et dévouée à qui elle
aimait ». De son côté Debussy disait à V. Segalen en 1908 «Ma vieille maî-
tresse de piano, petite femme grosse. m'a précipité dans le Bach et. en
jouait comme jamais maintenant, y mettant de la vie. ».

LE CONSERVATOIRE

10. VUE EXTÉRIEURE DU CONSERVATOIRE DE MUSIQUE EN 1874. Carte


postale. -
B.N., Est., Va. 286 fol. (t. XI).
11. DURAND (Emile). Portrait. Photogr. 1862. -
Bibl. Conservatoire.
Professeur d'harmonie de Debussy entre 1877 et 1879.
12. GUIRAUD (Ernest). Portrait. Photoglyptie Goupil. -
Bibl. Conser-
vatoire.
Professeur de composition de Debussy de 1880 à 1884.
13. NOTES SEMESTRIELLES DE DEBUSSY AU CONSERVATOIRE dans les classes
de solfège (Lavignac) et de composition (Guiraud).Photogr. Bibl.
Conservatoire.
vier 1875) ;
« Excellent lecteur. encore un peu en retard pour les principes
»
«Organisation musicale complète. (9 juin 1875) ; »
(15 jan-
«Intelligent,
»
mais a besoin d'être bridé.
»
Arrivera je crois (26 juin 1882)
mal la musique »
(9 janvier 1883).
;
(11 janvier 1882); «Nature mal équilibrée.
«Nature bizarre, mais intelligente. Ecrit

14. PROGRAMME DU CONCERT DONNÉ A CHAUNY LE 16 JANVIER 1876 par


la Fanfare des manufactures avec le concours de «M. De Bussy
».
pianiste Photogr.(communiquée par M. H. Borgeaud).
Debussy, dont c'était peut-être le premier concert, accompagnait une fan-
taisie pour violoncelle sur un air de Donizetti et jouait dans un trio de Haydn.
La presse locale fit un accueil chaleureux au jeune virtuose de 14 ans «Ce :
petit Mosart (sic) en herbe, écrivait La Défense nationale, est un vrai diable
à quatre. Quand il s'empare du piano, il fait passer dans les cordes son âme
tout entière. Il a fallu à MM. Mansart et Samary toute leur science hors-ligne
pour le rattraper dans le trio d'Haydn, où il s'est emporté avec une furia
charmante».

Mme VASNIER PREMIÈRES ŒUVRES


-

Debussy connut vers 1880 au cours de chant de Mme Moreau-


Sainti la femmed'un greffier des bâtiments, Mme Vasnier, dont il
s'éprit. «Jolie femme, écrit Paul Vidal en 1884, elle est très pour-
suivie d'adoration, cela tient sa vanité jalouse; chanteuse de talent,
elleinterprètesupérieurement ses œuvres et tout ce qu'il écrit est
pour elle et par elle. Comment voulez-vous avec cela qu'il consente
à s'exiler deux ans dans cette Rome qu'il connaît déjà et qu'il
?
abhorre »
On connaît une quinzainedemélodies de Debussy, sur des
textes de P. Bourget, Verlaine et Banville notamment, qui sont
dédiées à Mme Vasnier. Quelques-unes furentinterprétées en public
par les deux protagonistes.
15. VASNIER(Marie-Blanche). Portrait par Jacques-Emile Blanche. 1888.
Pastel sur carton. 130 66 cm. - Musée du Petit Palais.
X

J.E. Blanche raconte ainsi ses relations avec Debussy :


Exposé au Pavillon de la Soc. des pastellistes. Expos. universelle, 1889. —
«Je l'avais connu à
Dieppe, quand Madame Vasnier, sa première muse inspiratrice, posait pour
le pastel que je crois être l'un de mes plus curieux, comme exécution, et carac-
téristique des femmes esthètes, un peu Fleur du mal, du symbolisme. Mais
cette femme fatale était une simple bourgeoise idéalisée par le jeune prix de
Rome. » (La pêche aux souvenirs, 1949, p. 224).
16. C. DEBUSSY. « Caprice. Poésie de xxx très inconnu. Musique de xxx,
»
moins inconnu. Fait en l'an 1880 pour 1 v. et accompagnement de
piano. Ms. autogr. - Bibl. Conservatoire, ms. 14523.
Debussy. Dédicace biffée :
D'après Ch. Koechlin il s'agit de «la plus ancienne » des mélodies de
«A Madame Vasnier ces mélodies conçues en
quelque sorte par votre souvenir ne peuvent que vous appartenir comme vous
appartient l'auteur ». Le poème de «XXX très inconnu »(Quand je baise pâle
de fièvre.) est en réalité de Th. de Banville (d'« Améthystes. Nouvelles ode-
»
lettes amoureuses dans Les Exilés, 1878, p. 220).
17. C. DEBUSSY. Fête galante. Poème de Th. de Banville. 1882. Ms.
autogr. - A Mme Henri Gouin (Bibl. F. Lang, Royaumont).
Dédié à Mme Vasnier. Voilà Sylvandre et Lycas et Myrtil (des Cariatides,
1879, p. 180). Cette mélodie fut exécutée dans les salons de Flaxland, le 12 mai
1882, par Mme Vasnier, accompagnée par Achille de Bussy.
18. C. DEBUSSY. «Chansons» dédiées à Mme Vasnier. Ms. autogr. - Coll.
particulière.
«A Madame Vasnier. Ces chansons qui n'ont jamais vécues que par elle,
et qui perdront leur grâce charmeresse si jamais plus elles ne passent par sa
bouche de fée mélodieuse. L'auteur éternellement reconnaissant. »
Recueil de pièces composées entre 1882 et 1884: les 5 Fêtes galantes
;
(Poèmes de Verlaine); Coquetterie posthume (Th. Gautier), 31 mars 1883;
;
Chanson espagnole, duo pour 2 voix égales Romance (P. Bourget), sept. 1883 ;
musique pour éventail, janv. 1884
Regret (id.), février 1884.
;
Musique (P. Bourget); Paysage sentimental (id.), nov. 1883 Romance (id.),
La romance d'Ariel (id.), févr. 1884 ;
19. RENAUD (Armand). Les nuits persanes.
B. N., Impr., 8° Ye 2647.
- Paris, A. Lemerre, 1870. -

P. :
88 Flots, palmes, sables, mis en musique par Debussy en 1882.

20. «
C. DEBUSSY. Nocturne et Scherzo »
pour violoncelle et piano. Ms.
auto gr. - A M. André Meyer.
Le 12 mai 1882, Debussy et Maurice Thieberg exécutèrent dans les salons
de Flaxland une version de cette œuvre pour piano et violon.

21. PESSARD (Emile). Joyeusetés de bonne compagnie. - Paris, A. Leduc,


1873. - B. N., Mus., Vm7 4755.
:
P. 10 «Chanson d'un fou. Poésie d'A. Daudet ». Paul Vidal a raconté
(Revue musicale, 1926) comment Debussy lui avait fait croire que les Joyeusetés
étaient de lui et, comment il les lui chantait par cœur. Cette plaisanterie eut
des conséquences plus lointaines que ne l'imaginait Debussy, car en 1932 un
éditeur allemand publia sous son nom comme un inédit la «Chanson d'un
»
fou d'E. Pessard.
22. C. DEBUSSY. Nuit d'étoiles [pour piano et chant]. Poésie de Th. de
Banville. - Paris, Soc. artistique d'éd. (E. Bulla), s. d. (1882). - B.N.,
Mus., Vm7 47250.
Première œuvre imprimée, sous le nom d'Achille Debussy. Dédiée à
Mme Moreau-Sainti. L'éditeur Bulla, ami de la famille du musicien, avait acheté
cette mélodie pour 50 fr. La date de composition généralement donnée pour
cette œuvre — 1876 — semble sans fondement. Le ms. autogr. appartient à
Mlle Lily Pons.

23. PROGRAMME D'UN CONCERT DE LA SOCIÉTÉ CHORALE D'AMATEURS


« CONCORDIA », donné sous la direction de C.-M. Widor, le 8 avril
1884. -
A
«Accompagnateur
Mme
:
de Tinan.
». Au programme
M. De Bussy :
œuvres de Palestrina,
Haendel, J.S. Bach et Saint-Saëns. Debussy avait obtenu ce poste l'année pré-
cédente par l'intermédiaire de son camarade P. Vidal. La société avait été
fondée et était animée par Mme Henriette Fuchs.
VOYAGES EN RUSSIE

Mme Nadejda de Meck, qui a laissé un nom dans l'histoire de la


musique pour avoir protégé Tchaïkovsky, avait engagé en juillet
1880 Debussy, qu'elle croyait premier prix de Conservatoire et élève
de Massenet, pour donner des leçons à ses enfants, accompagner le
chant de sa fille Julia au piano et jouer à quatre mains avec elle.
Elle le jugea charmant garçon, bon déchiffreur et bon accompagna-
teur, mais n'apprécia guère les œuvres du jeune compositeur, une

prix de Rome, Mme de Meck écrivit à Tchaïkovsky :


Danse bohémienne et un trio. Lorsqu'après trois étés passés dans
cette ambiance musicale,elle apprit que Debussy avait obtenu le
«Je ne suis pas
surprise; c'est un garçon bien doué; ses longs séjours auprès de moi
l'ont mis à même d'élargir son horizon et d'affiner son goût par le
contact des musiques étrangères. Cet approfondissementde son savoir
l'a fort bien servi. »

24. PASSEPORT DE C. DEBUSSY POUR MOSCOU, délivré le 31 août 1882. -


A Mme de Tinan.

25. MECK (Nadejhda de). Photogr. (communiquée par M. E. Lock-


speiser)

26. LA FAMILLLE DE MECK VERS 1878. Photogr. (id.).

27. PLECHTCHEVO. MAISON DE Mme DE MECK. Photographies (id.).


C'est cette demeure que Debussy gagna directement de Paris en août 1882.

28. LE TRIO DE Mme DE MECK :


Debussy, Danilchenko et Pachulsky. 1880.
Photogr. (id.). Pl. I.
Au reçu de cette photo, Tchaikovsky écrit, le 14 octobre, à Mme de Meck
«Bussy a quelque chose dans le visage et dans les mains qui rappelle vague-
:
ment Anton Rubinstein dans sa jeunesse. Dieu veuille que son destin soit aussi
heureux que celui du «roi des pianistes » !

29. C. DEBUSSY. Trio en sol pour piano, violon et violoncelle. Parties.



Ms. autogr. - Coll. particulière.
Dédicace Beaucoup de notes accompagnées de beaucoup d'amitié. Offert
par l'auteur à son professeur M. Emile Durand ». Il s'agit probablement du
trio composé en 1880 à l'intention du groupe de musique de chambre de
Mme de Meck (voir n° 28). La partie de violon manque.
LE PRIX DE ROME -
LA VILLA MÉDICIS
30. DIPLÔME DE PREMIER GRAND PRIX DE ROME délivré à C. Debussy
28 juin 1884. - A Mme de Tinan.
31. C. DEBUSSY. Carte-lettre à la vicomtesse Henri Delaborde. 11 août
:
1884. Ms. auto gr. - Au Professeur Pasteur Vallery-Radot.
Signé Ach. Debussy. Il accepte une invitation du secrétaire perpétuel
de l'Académie des Beaux-Arts à une soirée organisée le 18 octobre, sans doute
pour les jeunes Prix de Rome.
32. C. DEBUSSY. L'Enfant prodigue, scène lyrique sur un poème
d'Edouard Guinand. Ms. autogr. - Bibl. Conservatoire, ms. 968 (3).
Œuvre qui assura à son auteur le 1er Grand Prix de Rome.
33. GUINAND (Edouard). L'enfant prodigue. Scène lyrique en 1 acte. -
Paris, A. Durand et fils, 1910. - B. N., Impr., 8° Yth 33453.
34. PROGRAMME ILLUSTRÉ DE L'AUDITION DE «L'ENFANT »
PRODIGUE A
ROMAINVILLE. 21
:
Interprètes
janvier 1913. - Arsenal, Coll. Rondel.
Mlle Coulon, MM. Frontin et Roelens-Collet.
35. C. DEBUSSY. Portrait par Marcel Baschet. Rome, 1885. Toile,
0,20 X 0,23 m. - A M. Paul Baschet. Pl. III
Daté par erreur 1884. Exécuté par l'artiste alors qu'il était pensionnaire
à l'Académie de France à Rome. Ami de Paul Vidal et de Xavier Leroux,
Baschet en fit ultérieurement une réplique (n° suivant).
36. IDEM. Pastel. 0,22 X 0,28. -
Musée de Versailles.
37. C. DEBUSSY. Photogr. Rome, 1885. - St-Germain-en-Laye, Musée
municipal.
38. C. DEBUSSY. Portrait par Henri Pinta. 1886. Toile, 0,46 X 0,46 m. -
Rome, Villa Médicis.
Le portrait date du séjour du musicien à la Villa, où Pinta était son
condisciple. Celui-ci devait rester un ami de M. Baschet, à qui nous devons
un portrait presque exactement contemporain.
39. C. DEBUSSY AU MILIEU DE SES CAMARADES A LA VILLA MÉDICIS.
Photogr. 1885. -
St-Germain-en-Laye, Musée municipal.
Photo sur laquelle le compositeur a noté lui-même le nom de ses condis-
:
ciples et qu'il envoya à ses parents (« A mes chers parents souvenir romain»).
Au lieu de son propre nom il a indiqué «L'enfant prodigue ».
Il existe d'autres photos de ce même groupe. Voir notamment dans
Jacques Baschet, MarchelBaschet, Bellegarde, 1942, p. 64.
40. VIDAL (Paul). Caricature (l'Assiette au beurre, 1902). - Bibl. Conser-
vatoire.
Condisciple de Debussy au Conservatoire, Vidal avait obtenu le prix de
Rome un an avant lui. «Debussy s'ennuie terriblement, écrit-il de Rome à
Henriette Fuchs le 16 février 1885, il ne songe qu'à revenir à Paris. Moi je
?
me sens impuissant à l'arrêter. Si sa mère n'a rien pu sur lui, que pourrais-je »

41. LA VIERGE A L'ENFANT, TOILE D'ERNEST HÉBERT, directeur de la Villa


Médicis. Photogr. dédicacée à Debussy. - A Mme de Tinan.
« A notre cher et très regretté musicien Debussy, son ami H., Rome,

passionnément la musique mais pas du tout celle de Wagner ;


2 mars 1887 ». Le peintre jouait du violon et Debussy l'accompagnait. Tous
deux avaient des discussions animées sur Wagner. «M. Hébert aimait
à cette époque
où j'étais wagnérien jusqu'à l'oubli des principes les plus simples de la civilité,
j'étais loin de me douter que j'arriverais à penser à peu près comme ce vieillard
»
passionné. (Debussy dans Gil Blas, 1903).

42. BANVILLE (Théodore de). Diane au bois. Comédie héroïque en deux


actes, en vers. - Paris, M. Levy, 1864. - B. N., Impr., 8° Yth 5147.
Debussy travailla sur ce texte en 1885-86 et voulut en faire son «envoi»
de Rome. Un « Duo d'Eros et Diane »
en subsiste dans la collection d'A. Cortot.

43. C. DEBUSSY. Lettre à Emile Baron, datée de Rome, 9 février 1887. -


A M. Marc Pincherle.
Baron était le libraire et en même temps l'ami de Debussy. Celui-ci l'entre-
tient de sa nouvelle œuvre, Printemps, «non plus le printemps dans le sens
descriptif mais par le côté humain. Je voudrais exprimer la genèse lente et
souffreteuse des êtres et des choses dans la nature, puis l'épanouissement ascen-
dant et se terminant par une éclatante joie de renaître à une vie nouvelle.
Tout cela naturellement sans programme, ayant un profond dédain pour la
musique devant suivre un petit morceau de littérature qu'on a eu soin de vous
remettre en entrant.»
II

LA «PÉRIODE DES CAFÉS»

INFLUENCES

La période qui suit son retour de Rome est à la fois la moins


connue et la plus importante pour sa formation. Curieux de littéra-
:
ture et d'art, Debussy enrichit sa culture au contact de milieux très
divers le salon de S. Mallarmé, l'arrière-boutique de l'éditeur Bailly
(L'art indépendant), des amitiés (dont celles de Pierre Louys et
d'Ernest Chausson furent les plus profitables), les cafés Weber,
Pousset, Austin, le Clou, où chaque soir il rencontre gens de lettres
et dilettantes. Comme l'a écrit son ami Robert Godet, il « appréciait
moins chez ses amis l'aptitude à causer musique que la tendance à
regarder «sous la musique ». Tant dans ses rapports avec les littéra-
teurs qu'avec les artistes, il ne se souciait d'avant-gardisme ou de
»
donner à son «élève Raoul Bardac :
modernisme, mettant en pratique les conseils qu'il allait plus tard
«Ramassez des impressions,
:
ne vous dépêchez pas de les noter. » Cependant il subissait coup sur
coup des influences capitales dans l'ordre musical celle de Wagner
grâce à deux voyages à Bayreuth (1888-89), les musiques d'Extrême-
Orient entendues à l'Exposition de 1889, l'art russe et Moussorgsky,

:
la polyphonie de la Renaissance chez les chanteurs de St-Gervais,
peut-être aussi le chant grégorien à Solesmes. Deux œuvres attirent
sur lui l'attention des musiciens plus que du public mélomane le
Quatuor (1893) et le Prélude à l'après-midi d'un faune (1894).
et
Soutenu par un éditeur intelligent généreux, G. Hartmann,
Debussy entre dans une phase de production intense, donne les
Nocturnes pour orchestre et fait même œuvre de critique, tout en
travaillant sans relâche à Pelléas.

44. RÉPONSES DE C. DEBUSSY SUR SES GOUTS à un questionnaire (anglais),


16 février 1889. Photogr. - A M. H. Borgeaud.
Facsim. paru dans Le Crapouillot (déc. 1930).
Quelques-unes des vingt-quatre réponses relatives à ses goûts : ;
trina, Bach, Wagner
;;
tion = «lire en fumant des tabacs compliqués » occupa-

;
; prosateurs = Flaubert, E. Poe
poète = Baudelaire peintres et musiciens = Botticelli, Gustave Moreau, Pales-
;
héroïne dans la vie réelle = Mme de Beaumont nour-
;
riture et boisson = la cuisine russe, le café aversions = les dilettantes, les
femmes trop belles état d'esprit = « triste et chercheur, excepté le 16 fév. 89» ;
?
pour quelle faute avez-vous le plus d'indulgence = «Les fautes d'harmo-
nies».

45. CARNET DE NOTES PRISES PAR MAURICE EMMANUEL au cours de conver-


sations entre C. Debussy et E. Guiraud. Oct. 1889. Ms. autogr. -
A M. F. Emmanuel.
P. 15 «. Guiraud:
absurde, théoriquement.
Le plaisir est la règle. »
— Debussy: il n'y a pas de théorie!
Ce que vous faites-là est joli, je ne dis pas, mais c'est
Suffit d'entendre.
Le carnet lui-même n'est pas daté avec précision. La date donnée ici
est indiquée par M. Emmanuel, Pelléas et Mélisande, p. 36. Le contenu inté-
gral des entretiens a été publié par A. Hoérée. (Comœdia-Charpentier, 1942.)

46. WAGNER (Richard). Portrait par Aug. Renoir 1893. Toile,


0,40 X 0,30. - Musée de l'Opéra.
Réplique du portrait exécuté à Paris d'après une esquisse faite à Palerme
en 1880, après une pose d'une demi-heure.

47. C. DEBUSSY. Lettre à Ernest Chausson. 7 mai 1893. Ms. autogr. -


Coll. E. Chausson.

à 2 pianos (avec R. Pugno) des exemples musicaux :


Encore sous l'influence de son voyage à Bayreuth, Debussy avait participé
le 6 mai à une présentation par C. Mendès de L'Or du Rhin en accompagnant
«Les intelligences faiblar-
des qui fréquentent chez l'Opéra. ont eu le plaisir de s'entendre expliquer hier
L'Or du Rhin par Catulle Mendès. Il s'est appliqué à diminuer le rôle du
musicien pour glorifier le poète. Je demande bien pardon à Wagner d'avoir
;
participé à tout cela. Mais les temps sont proches où cet homme va prendre
une jolie revanche sur les Parisiens d'ailleurs nous en souffrirons également,
car il sera une de ces forteresses que le public aime à opposer à toute esthé-
tique nouvelle. Et comme, en toute sincérité, nous ne pourrons trouver cela
mauvais, nous n'aurons qu'à nous tenir tranquilles ».
EXPOSITION DE 1889

Par plusieurs de ses amis nous savons quelle attention Debussy


porta à l'audition des musiques exotiques au Champ de Mars, à
l'Expositionuniverselle de 1889. Certes, Chabrier,Satie, Rimsky-
Korsakov ou Ravel en subirent aussi le charme, mais aucun ne devait,
comme Debussy dans son œuvre, en retenir les diverses leçons
échelles inédites, magie des timbres, économie des moyens.
:
48. LE GAMELAN A L'EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1889. Dessin de René
Lacker (dans E. Raoul, Javanais et Javanaises à l'Exposition, Paris,
-
1889, p. 9). B. N., 8° M. Pièce 1112.
«Les heures vraiment fécondes pour Debussy, c'est dans le campong
javanais. qu'il les goûta sans nombre, attentif à la polyrythmie percutée d'un
gamelan qui se montrait inépuisable en combinaisons de timbres éthérées ou
fulgurantes, tandis qu'évoluaient, musique faite image, les prestigieuses Bedayas »
(R. Godet, Revue musicale, 1926, p. 56). On peut se demander si Debussy
n'avait pas déjà vu le gamelan donné en 1887 au Musée du Conservatoire
et décrit dans le Ménestrel du 3 juillet 1887.

49.
-:
INSTRUMENTS DE MUSIQUE DE JAVA
Schaeffner).
(notices rédigées par André
Musée de l'Homme, 55.101.3, 33.52.12, 34.44.1.
Kendang
:
tambour à deux peaux, frappés uniquement avec les mains.
C'est un instrument directeur l'homme qui le bat fait fonction à la fois de
Saron:
chef d'orchestre et de maître de ballet.
métallophone à six lames de bronze, frappées à l'aide d'un maillet

Angklung :
en bois. Cet instrument, qui fait partie de l'orchestre (gamelan) de musique
savante, est accordé selon une échelle pentaphonique.
instrument à deux ou trois tuyaux basculants en bambou,
chacun sonnant à l'octave ou à la double octave de l'autre. Les angklung sont
joués au moins par cinq, afin de constituer une échelle pentaphonique. Ils
peuvent tenir lieu de gamelan dans des villages et être portés par les danseurs
eux-mêmes.

50. LE THÉATRE ANNAMITE A L'EXPOSITION DE 1889. Dessin (dans l'Illus-


tration, 15 juin 1889). - B. N.
«Nombreuses furent les heures, écrit R. Godet, que l'on passa dans sa
compagnie au théâtre annamite, dont il scandalisa plus d'une fois les rares

en 1913, Debussy se souvenait de l'impression qu'il en avait ressentie :«


spectateurs par des comparaisons irrévérencieuses avec Bayreuth. ». Encore
Chez
les annamites on représente un embryon de drame lyrique, d'influence chinoise.
Une petite clarinette rageuse conduit l'émotion, un tam-tam organise la terreur ;
c'est tout. Plus de théâtre spécial, plus d'orchestre caché, ingénieux à se
satisfaire. »
51. PROGRAMME DU THÉATRE ANNAMITE NGU-HÔ A L'EXPOSITION DE 1889. -
Bibliothèque historique de la Ville de Paris.
Notice signée E. L. et résumant l'action. «La pièce qui se passe au pays
Royal de Thon Traô est prise dans l'histoire d'Annam, 1000 ans avant J.C. »

52. LES MUSIQUES BIZARRES A L'EXPOSITION recueillies et transcrites par


Benedictus. Dessins de F.A. Gorguet. - Paris, G. Hartmann, 1889. -
B. N., Vmd 19.
Transcription pour piano. I. Le gamelang. Procession des musiciens java-
nais. Danse javanaise. VII. Charivari annamite. Deux dessins illustrent ces
pièces.
Dans un texte du 18 sept. 1910, Debussy revint, de manière inattendue
à propos du compositeur Anglais Cyrill Scott sur ces «rapsodies javanaises,
lesquelles au lieu de s'enfermer dans une forme traditionnelle, se développent
selon la fantaisie d'une arabesque innombrable. »

CERCLES ET AMITIÉS

53. AUBERGE DU CLOU, avenue Trudaine. Vues extérieure et intérieure.


Cartes postales. - Bibliothèque historique de la Ville de Paris.
C'est dans ce cabaret que, par l'entremise de Narcisse Lebeau (Vital
Hocquet), Debussy rencontra en 1891 E. Satie, qui était «tapeur à gages »,
puis (probablement) Pierre Louys en 1893.

54. (Erik). Portrait par Suzanne Valadon, 1893. Toile, 0,41


SATIE X 0,22. -
Au Dr. Le Masle (en dépôt au Musée d'art moderne).

55. C. DEBUSSY ET ERIK SATIE. Photogr. - A Mme de Tinan.

56. MAISON POUSSET (devenue Taverne Montmartre), carrefour Château-


dun. Cartes postales. Bibliothèque historique de la Ville de Paris.
:
-
Ce café fut l'un des lieux de rendez-vous où Debussy fréquenta le plus
de gens de lettres et d'artistes Catulle Mendès, J. de Brayer, Alexandre Georges,
Charles de Sivry, le peintre Hawkins, Raymond Bonheur, etc.

57. C. DEBUSSY. Lettre à Robert Godet. 13 février 1891. Ms. autogr. -


A M. D.E. Inghelbrecht.
Godet fut l'ami de Debussy pendant trente ans. La première rencontre
avait eu lieu vers 1888 dans l'entourage de Maurice Bouchor et de Jules de
Brayer. Mais déjà à ce moment Godet avait eu connaissance des Ariettes par
Camille Benoit.
:
Ici, après avoir parlé de ses états d'âme après une séparation pénible,
: !
Debussy s'en prend aux snobs pro-wagnériens
s'abordant avec des airs mystérieux
«Non, la drôlerie de ces hures,
«Vous allez dimanche à Tristan».
D'abord, de quel droit se réclament ces gens Et pourquoi ne sont-ils pas
simplement terrifiés, comme d'anciens qu'on auraient (sic) permis d'assister
à je ne sais quel rite défendu. Ah, si à la place de ce chef d'orchestre cubique

!
[Lamoureux] apparaissait un ange qui ferait courber les fronts de cette foule
comme un champ de blé invisible »
58. C. DEBUSSY. Pneumatique à René Peter (juillet 1897). Ms. autogr. -
Au Prof. P. Vallery-Radot.
«Mon cher René, veux-tu te trouver ce soir à 11 h. 1/2 chez Weber.
C'est pour des choses que. oui! ». Au café Weber, rue Royale, Debussy ren-
contrait aussi P.J. Toulet, Jean de Tinan, Willy, Curnonsky, Léon Daudet, etc.
59. PETER (René). Photogr. par H. Manuel. A Mme René Peter.
-
59 bis. LOUYS (Pierre). Portrait par Jacques-Emile Blanche, 1893.
0,90 X 0,67 m. - A Mme Ronald Davis.
60. C. DEBUSSY. «Noël pour célébrer Pierre Louys pour toutes les voix,
y compris celle du peuple.
Stanford University Library).
»25 déc. 1903. Photogr. (original à

Brève partition pour «Petites filles », «Filles », «Femmes du monde»


et «le peuple ».
61. C. DEBUSSY ET ZOHRA en mauresque chez P. Louys en 1897. Photogr.
par P. Louys. - B.N., Musique.
Zohra ben Brahim avait été ramenée d'Algérie par Louys en avril 1897.
Elle était la sœur de l'ouled-naïl Meryem qui lui avait servi de modèle pour
Bilitis.
62. LOUYS (Pierre). «La Reine des aulnes. » Fragments. Ms. autogr. -
A M. H. Borgeaud.
Projet de distribution et sc. IV d'un livret écrit en 1895 pour être mis en
musique par Debussy. Sous le titre de Cendrelune, ce conte d'enfants fit l'objet
de nombreuses discussions entre les deux amis jusqu'en 1898 et le projet
n'aboutit pas.
63. C. DEBUSSY chez Pierre Louys. Photogr. faite le 4 mai 1894 par

A droite sur une chaise-longue :


P. Louys (communiquée par Mme H. Gouin).
F. Hérold.
Pl. V

64. HÉROLD (Ferdinand) photographié par P. Louys en 1894. - B. N.,


Musique.
Chartiste et poète, Hérold fit partie des réunions chez P. Louys vers
1894-95, où, devant J.E. Blanche, H. de Régnier, P. Valéry, J. de Tinan et
d'autres, Debussy faisait entendre ses nouvelles œuvres.
65. VALÉRY (Paul). Lettre à C. Debussy. Vers 1895. Ms. autogr. -
A Mme P. Drouet (Coll. G. Jean-Aubry).
«Je pense à vous et aux ballets. A mon avis il faut faire le plus clair
ballet du monde, celui sans programme. J'ajoute une énormité. La musique
— la vôtre — peut elle pas être également double et, sous l'unité apparente
du son, distincte entre elle-même — comme s'éloigne de l'entrechat — la physio-
nomie ? Mais ceci est dit au hasard. ». Ce projet n'eut pas de suite. (Publié
dans P. Valéry, Lettres à quelques-uns, 1952, p. 62-63) avec la date de 1900.

66. CHAUSSON (Ernest). Portrait par Odilon Redon. Dessin à la san-


guine. 1898. 0,50 X 0,46. - Coll. Ernest Chausson.
Ami très sûr et dévoué, Chausson veilla à trouver des ressources maté-
rielles à Debussy pendant les années difficiles. Il l'accueillit dans sa maison
à Luzancy, où il retrouvait les Lerolle et R. Bonheur. Pour sa part Debussy
encourageait dans la composition son ami, qui devait mourir accidentellement
en 1899.
Quant à Odilon Redon, qui offrit à Debussy une de ses estampes, il était
fort épris de musique. Passionné par les Ballets russes, il projeta de réaliser
pour Diaghilev les décors de l'Après-midi d'un faune.
67. C. DEBUSSY ASSIS DEVANT Mme ET E. CHAUSSON ET R. BONHEUR.
Photogr. (1893). - Coll. E. Chausson.
68. C. DEBUSSY AVEC E. CHAUSSON, R. BONHEUR ET Mme CHAUSSON près
d'une barque sur la Marne. Photogr. (1893). -
Coll. E. Chausson.

69. C. DEBUSSY, R. BONHEUR, Mme ET ERNEST CHAUSSON dans une barque


sur la Marne. Photogr. (1893). -
Coll. E. Chausson. Pl. II
70. C. DEBUSSY SUR LES BORDS DE LA MARNE. Photogr. 1893. -
Coll.
E. Chausson.
71. C. DEBUSSY JOUANT A QUATRE MAINS AVEC Mme ERNEST CHAUSSON à
Luzancy (1893).Photogr. - Coll. E. Chausson.
72. C. DEBUSSY AU PIANO CHEZ LES CHAUSSON à Luzancy. 1893. Photogr. -
Coll. Ernest Chausson.
: Dos de la couverture
De gauche à droite Yvonne Lerolle, Mme Henry Lerolle, Raymond Bon-
heur, Henry Lerolle, Ernest Chausson et Debussy, Christine Lerolle et Mme
E. Chausson.
Il ne reste rien aujourd'hui de la légende qui tendait à faire croire que
la partition déchiffrée par Debussy était Boris Godunov.

-
73. DEBUSSY ET RAYMOND BONHEUR sur les bords de la Marne à Luzancy
en 1893. Photogr. Coll. E. Chausson.
74. LEROLLE (Henry). Autoportrait. Lithographie. - B. N., Est., AA suppl.
Violoniste, élève de Colonne, il fut lié avec Duparc, Bordes, d'Indy, Bon-
heur et surtout Chausson, qui resta jusqu'à sa mort son plus intime confident.
C'est sur son intervention auprès de l'abbé de Bussy, curé de St-Gervais, que
Bordes fut nommé maître de chapelle de cette église.
75. BONHEUR (Raymond). Portrait par Eugène Carrière. 0,35 X 0,27. -
Versailles, Musée de la Ville.
Ami de Charles Cros, d'Albert Samain et de Francis Jammes, Bonheur
fut, selon Godet, «un des plus fidèles compagnons » du jeune Debussy. Carrière
a peint aussi les portraits d'Arthur Fontaine et sa famille, de la famille Chausson
et d'H. Lerolle.
76. DUPONT (Gabrielle) dite Gaby. Photographies prises par Pierre
Louys en 1893. - B. N., Musique.
« C'était une blonde aux yeux de chatte, au menton puissant, aux attaches
positives », écrit R. Peter. Elle fut la compagne de Debussy depuis 1891 env.
jusqu'en 1898 et la dédicataire des précieux mss. de Rodrigue et Chimène
(n° 96) et du Prélude à l'après-midi d'un faune.

77. DUPONT (Gaby). Lettre à P. Louys. 5 décembre 1919. Ms. auto gr. -
A M. H. Borgeaud.
Elle parle du
leur amitié.
«temps heureux du petit logement de la rue Doré » et de
78. ROGER (Thérèse). Photogr. communiquée par M. Marcel Dietschy.
Fille de Mme Pauline Roger, professeur de chant et directrice d'une chorale
pour laquelle Franck, Fauré, Chausson avaient écrit des œuvres, Thérèse Roger
créa le 8 avril 1893 la Damoiselle élue et, le 17 février 1894, deux des Proses
lyriques, accompagnée par l'auteur.
79. C. DEBUSSY. Lettre à Pierre de Bréville (février 1894). Ms. autogr.
-
B. N., Mus. (Dossier Bréville).
«Avant de partir pour Bruxelles je tiens à vous annoncer moi-même mes
fiançailles avec Mlle Thérèse Roger. ». Ces fiançailles devaient être rompues
peu après.

INFLUENCES ARTISTIQUES

On pourraits'étonner,dansuneexposition consacrée Claude


Debussy, de la présence de certaines œuvres d'art si l'on ne prenait
à
garde qu'« il fut redevable, et jusqu'en son métierdemusicien à sa
compréhension de la peinture. Il a recherché une qualité de matière
qui se trouvait chez des peintres et pas uniquement les impression-
»
nistes (A. Schaeffner). La liste des fréquentationsartistiques de
Debussy reste ouverte, mais comprend, outre ses anciens camarades
de la Villa Médicis, non seulement des peintres (J.E. Blanche,
C. Blache, Raphaël Collin, Albert Besnard, Eugène Carrière,
H. Lerolle, Henry De Groux, Odilon Redon, Lucien Monod, Paul
Robert, Alfred Stevens, Hawkins, Whistler),mais aussi des sculp-
teurs (Lenoir, Alexandre Charpentier, J.A. Injalbert, Camille
Claudel) et même un potier (Jean Carriès). L'homme qui visitait
avec enthousiasme les expositions d'art extrême-oriental et dont la
passion pour les objets d'art a été notée par plus d'un ami, a trouvé
dans cette connaissance directe des ateliers des moyens de parvenir à
l'équilibre des volumes, à l'harmonie des valeurs et, d'une manière
générale, au modelage de la matière. Il a semblé plus utile de faire
une place à ces rapports qu'à ceux, mieux connus, qui ont guidé son
inspiration littéraire.
80. CLAUDEL (Camille) sculptant. Photogr. (1903). -
A M. H. Borgeaud.
Elève de Rodin de 1880 à 1888, elle débuta au Salon en 1886. Elle avait
en commun avec Debussy, nous dit Godet, de l'« indifférence »
pour les
«conquêtes de la technique impressionniste. un doute raisonné qui devint
agacement quand les «conquêtes »
se firent en série.»

81. CLAUDEL (Camille).Photogr.


Cette photo a d'abord paru dans L'art décoratif de juillet 1913, où elle
était accompagnée d'un article de Paul Claudel et de nombreuses reproduc-
tions. Dans le catalogue de l'Exposition C. Claudel (Musée Rodin, 1951) par
Mme Goldscheider, on trouvera un autre texte de l'écrivain sur sa sœur.

82. CLAUDEL (Camille). La Valse. Bronze (1893). H. 0,55 X L. 0,31


X P. 0,22. - A M. A. Peytel.
Réduction de l'œuvre exposée au Salon de la Société nationale en 1893.
:
Selon Robert Godet, cette œuvre resta dans le cabinet de travail de Debussy
jusqu'à sa mort «Cette langueur et cet élan confondus en un seul rythme qui
ne défaille que pour s'envoler plus inépuisablement, notre Claude n'en avait
épuisé, quand il disparut, ni la séduction ni le réconfort».

83. CLAUDEL (Camille). Clotho. Esquisse, plâtre (1893). H. 0,90 X L. 0,35


X P. 0,35. - Musée Rodin.
Debussy «révérait, écrit R. Godet, avec une nuance d'effroi l'âpre Clotho
qui. forme à elle seule tout un groupe avec l'immense toison artistique fouillée
qui la coiffe, l'aveugle et l'enserre », tandis que pour Paul Claudel il s'agit
de «cette destinée fileuse de son propre écheveau, cette vieillarde gothique telle
qu'une araignée emmêle avec sa propre toile ». André Schaeffner y voit une
préfiguration du spectre de Lady Madeline de la Chute de la maison Usher.
Un exemplaire en marbre de Clotho a été offert en 1895 au Musée du
Luxembourg.
84. HOKUSAI. La Mangwa, t. VII, p. 23 v°-24 r°. -
B. N., Est., Dd 3244
(ancienne Coll. Bing et A. Curtis).
:
C'est Camille Claudel qui initia Debussy à l'art japonais «La Mangwa

85. HIROSHIGE. Tokaido gojusan tsugi. 51e planche :


de Hokusai, écrit Godet, leur fut une petite Bible d'Amiens exotique ».
relais de Mizu-
guchi, des « Cinquante-trois étapes de la route de Tokaido » (menant
à Kyoto, résidence de la cour impériale). Estampe en couleurs. -

:
A Mme René Peter.
Dédicace «Pour la fête de mon petit René et en témoignage de ma
sûre amitié. Claude Debussy, le 11 nov. 1896».
Debussy avait la passion des objets et estampes d'Extrême-Orient. «Je
conserve avec émotion, avec religion, une gravure japonaise d'un ton brun roux
qu'il avait ainsi choyée tout à fait dans les premiers temps de notre amitié et
»
qu'il m'offrit par la suite en cadeau de fête. (R. Peter).
86. EVENTAIL JAPONAIS à décor de fleurs et d'oiseaux, avec dédicace de
C. Debussy, février 1894. - Au prince L. de Polignac.
«A Mademoiselle Yvonne Lerolle en souvenir de sa petite sœur Méli-
sande ». Debussy a noté sur les deux faces de l'éventail quelques mesures de
Pelléas, notamment la scène 3 de l'acte II (Mélisande les bras chargés de
fleurs).
Une photographie de la jeune dédicataire figure au n° 72.

87. WHISTLER (James Mac Neill). Nocturne. Eau-forte (3e état). -


B. N.,
Estampes, Ec. 123 rés. (t. 1).
Il est très probable que Debussy ait connu personnellement Whistler, chez
Bailly ou chez Mallarmé. On a généralement considéré, avec L. Vallas, que
«la parenté de l'artiste et du musicien est évidente ». Debussy, parlant de ses
œuvres, a souvent utilisé des termes de peinture. Dans une lettre à Ysaye du
22 sept. 1894 il parle à propos de ses Nocturnes (1re version) de «divers
arrangements que peut donner une seule couleur, comme par exemple ce que
serait en peinture une étude dans les gris ».

LES ŒUVRES, DES ENVOIS DE ROME AU QUATUOR

88. C. DEBUSSY. « Chevaux de bois ». 1885. Ms. autogr. - B. N., Mus.,


Rés. Vma ms. 33.
Dédicacé à Alfred Bachelet. Une des plus anciennes mélodies reprises
par Debussy dans ses Ariettes oubliées.
89. C. DEBUSSY. Le Printemps. Chœur pour voix de femmes. Partition
:
d'orchestre. Ms. autogr. Févr. 1887. - Bibl. Conservatoire, ms. 973 c.
Troisième envoi de Rome qui fut refusé par l'Institut «M. Debussy.
a une tendance prononcée. à la recherche de l'étrange. Il serait fort à désirer
qu'il se mit en garde contre cet impressionnisme vague, qui est un des plus
dangereux ennemis de la vérité dans les œuvres d'art.» Dans une lettre à
L. Laloy du 17 janvier 1904, Debussy parle de cette «suite symphonique avec
»
chœurs. qui n'a jamais été jouée ni éditée et dont il proposa un extrait à
son correspondant, qui le publia dans la Revue musicale en 1904..

90. C. DEBUSSY. Cinq Poèmes de Ch. Baudelaire pour chant et piano.


N° 1. Le Balcon (1888). Ms. autogr. Bibl. Conservatoire, ms. 1017.
-

91. C. DEBUSSY. Carnet d'esquisses. Ms. autogr. - A M. A. Meyer.


A noter diverses mélodies qui ne furent pas achevées, notamment L'archet
sur un poème de Charles Cros, dans laquelle A. Schaeffner voit non seule-
ment l'amorce du personnage de Mélisande, mais aussi celui de la femme-
instrument, que l'on retrouve dans La chute de la maison Usher. Egalement
Fleur des eaux, sur un poème de M. Bouchor.

92. C. DEBUSSY. Mandoline. Poésie de Paul Verlaine. - Paris, Durand et


Schoenewerk (1890). - B. N., Mus., Vm' 47249.
Couverture illustrée par A. Willette. Première version de cette mélodie
composée vers 1882-83 et dédiée à Mme Vasnier et qui devait être insérée
comme N° 3 dans les Fêtes galantes. Elle parut en même temps dans la Revue
illustrée (1er sept. 1890).

93. PROGRAMME de la 1re audition (non réalisée) de la Fantaisie pour


piano et orchestre de C. Debussy. Société Nationale de Musique.
21 avril 1890. - Bibl. Conservatoire.
Au dernier moment Debussy retira son matériel parce que le chef
d'orchestre, V. d'Indy, avait décidé de ne donner que le 1er mouvement de
son œuvre. Celle-ci ne devait pas être jouée de son vivant mais seulement en
1919 par A. Cortot.
Au cours de la même séance on donnait aussi en première audition
Dansons la gigue de Ch. Bordes.

94. C. DEBUSSY. «Fantaisie orchestre et piano (1re partie) ». Esquisses


pré-orchestrales. Ms. autogr. - A Mme Marguerite Long.

95. C. DEBUSSY. Fantaisie pour piano et orchestre en deux parties.


(Paris, Choudens fils). Secondes épreuves avec corrections autogra-
phes (1891). - A Mme H. Gouin (Bibl. F. Lang, Royaumont).
Dans une lettre de février 1891, Debussy annonçait à R. Godet que la
Fantaisie allait bientôt paraître. De fait, elle ne fut publiée qu'en 1920 par
Fromont, à l'aide de planches différentes de celles qui ont servi pour les
épreuves présentées ici. Celles-ci avaient été conservées par Debussy qui, à
diverses époques de sa vie, apporta de nombreuses et importantes corrections
à une œuvre qu'il n'avait donc pas reniée. S'adressant en août 1909, à Edgar
:
Varese, l'auteur précisait ses intentions à l'égard de la Fantaisie «J'ai depuis
longtemps le projet de la modifier presque entièrement. J'ai changé d'avis sur
la façon d'employer le piano avec l'orchestre. Il faut aussi écrire l'orchestre
différemment sans qu'on assiste à une lutte un peu ridicule entre ces deux
personnages».
96. MENDÈS (Catulle). Caricature par Demare (Les hommes d'aujour-
d'hui, n° 203). - A M. H. Borgeaud.
C'est grâce à l'appui de Mendès que Debussy aurait réussi à faire graver
sa Fantaisie. L'écrivain à la mode lui confia en avril 1890 un livret, Rodrigue
et Chimène, sur lequel Debussy peina pendant deux ans. Près de trois actes
furent mis en musique, puis reniés par lui. Le ms. autogr. en est conservé
dans la collection d'Alfred Cortot.
97. ROSSETTI (Dante Gabriel). The Blessed Damozel. with drawings by
Kenyon Cox. New York, Dodd, Mead and Cie, 1886. - B. N., Impr.,
fol.Yk. 16.
98. C. DEBUSSY. La Damoiselle élue. Paris, Librairie de l'art indépen-
dant (1893). - Au Professeur Pasteur Vallery-Radot.
Dédicace :
L'œuvre fut exécutée le 8 avril 1893 à la Société nationale.
« A Mlle B. Marot, qui fut pour un temps et sera désormais,
pour toujours la délicate incarnation de la Damoiselle élue. 25 août 1900 ».
99. DENIS (Maurice). La Damoiselle élue. Lithographie originale pour
la couverture de la partition de Debussy. - B. N., Estampes, De 382
Fol. (t. I).
Dédicace de l'artiste à Roger Marx.
100. C. DEBUSSY. Lettre à Pierre Lalo. 27 août 1900. Ms. auto gr. Bibl.
-
Conservatoire.
Remerciement pour une critique de La Damoiselle élue. Debussy rappelle
au fils d'Ed. Lalo qu'il fut mis un soir à la porte de l'Opéra pour avoir manifesté
en faveur de Namouna et combien il goûta les merveilleuses harmonies que
des gens considèrent encore comme de dangereux explosifs.»
101. COLONNE (Edouard). Caricature. Dessin au crayon de couleurs par
G. Villa. 1909. 0,26X 0,20 m. A M. A. Meyer.
-
Dirigea en 1902 La damoiselle élue.
102. PROGRAMME de la 1re audition à la Société nationale de musique du
Quatuor de Debussy. 29 déc. 1893. - Bibl. Conservatoire, Rés.
F. 994 B, 4.
Le quatuor Ysaye donnait dans la même séance le quatuor de V. d'Indy.
103. C. DEBUSSY. 1er quatuor pour 2 violons, alto et violoncelle 10.
Ms. autogr. Bibl. Conservatoire, ms. 1004.
op.
-
104. PROGRAMME de la Société nationale de musique. 20 janvier 1894. -
Bibl. Conservatoire.
1reaudition par Debussy et Chansarel du Capriccio espagnol pour piano
à 4 mains de Rimsky-Korsakov.

LE PRÉLUDE A L'APRÈS-MIDI D'UN FAUNE

Debussy avait offert en 1887 un exemplaire de l'églogue de


:
Mallarmé à son ami Paul Dukas. En 1893 fut annoncée une œuvre
nouvelle du musicien Prélude, Interlude et Paraphrase finale pour
l'après-midi d'un faune que la Libre Esthétique d'O. Maus se propo-
sait de jouer à Bruxelles. L'œuvre symphonique, réduitefinalement
au seul prélude, fut achevée en septembre 1894 et présentée le
22 décembre suivant à la Société nationale sous la direction de
Gustave Doret, après de laborieusesrépétitions. Le succès fut très vif
et l'œuvre gravée en 1895 fut rapidement portée au répertoire des
grandes associations. Selon les termes d'un programme rédigé sans
doute par l'auteur, «la musique de ce Prélude est une illustration
très libre du beau poème de Mallarmé. Elle ne prétend nullement à
la synthèse de celui-ci ».

105. MALLARMÉ (Stéphane). Vers et prose. Morceaux choisis. - Paris,

:
Perrin, 1893. - B. N., Impr., Rés. p. Z. 820.
Frontispice portrait de Mallarmé par N. Whistler. Ce dernier fréquentait
le salon du poète.

106. MALLARMÉ (Stéphane). L'après-midi d'un faune. Eglogue. -


Paris,
Alph. Derenne, 1876. - B. N., Impr., Rés. m. Ye 110.
Un des 195 exemplaires avec illustrations d'Edouard Manet.
107. C. DEBUSSY. «Prélude à l'après-midi d'un faune ». Partition d'orch.
Ms. autogr. - A Mme Jobert-Georges.
Ms. daté au début « 1892 », à la fin « sept. 1894 ». Dédicace au crayon
vert à R. Bonheur.

108. C. DEBUSSY. Prélude à l'après-midi d'un faune. - Paris, E. Fromont. -


Coll. particulière.
Exemplaire offert et dédicacé « à Stéphane Mallarmé en hommage de
profonde et respectueuse admiration. nov. 1895 ».
Dans une lettre envoyée après la 1re audition du Prélude, Mallarmé écrivait
à Debussy que son illustration musicale était allée «bien plus loin dans la
nostalgie et dans la lumière avec finesse, avec malaise, avec richesse. »
109. C. DEBUSSY. Lettre à G. Jean-Aubry. 25 mars 1910. Ms. autogr. -
A Mme P. Drouet.

!
devant l'audition du Prélude à l'après-midi d'un faune :
Debussy relate à son ami le souvenir des premières impressions de Mallarmé
«Je ne m'attendais
pas à quelque chose de pareil Cette musique prolonge l'émotion de mon
poème et en situe le décor plus passionnément que la couleur ». Il y transcrit
les vers inscrits par le poète sur un exemplaire de la partition
Sylvain d'haleine première
:
Si ta flûte a réussi
Ouis toute la lumière
Qu'y soufflera Debussy.
110. CESSION PAR C. DEBUSSY à l'éditeur G. Hartmann de la propriété du
Prélude à l'après-midi d'un faune pour la somme de 200 frs.,
23 oct. 1894. -
A Mme Jobert-Georges.
111. Claude DEBUSSY. Prélude à l'après-midi d'un faune. Lithographies
originales de René Demeurisse (Paris, éd. Rombaldi, 1943). - B. N.,
Impr., Rés. gr. Ye 140.
Fac-sim. du ms. autogr. suivi de «Suite d'estampes à propos du Prélude.»
(12 lithos).

112. C. DEBUSSY. «Nocturnes ».


Tryptique symphonique pour orchestre
et chœur de femmes. Ms. autogr. - A Mme Jobert-Georges.
Dédié à G. Hartmann et daté 1898-1899. Une esquisse de cette œuvre
existe aussi à la Library of Congress à Washington.
113. PROGRAMME du Concert Lamoureux sous la direction de Camille

114.
2e audition des Nocturnes :
Chevillard. Nouveau-Théâtre. 6 janvier 1901. - Bibl. Conservatoire.
a. Nuages, b. Fêtes.
C. DEBUSSY. Lettre à G. Hartmann. 24 sept. 1899. Ms. autogr. Au
-
Professeur Pasteur Vallery-Radot.
« Si je

;
n'ai pas donné les Nocturnes à graver, c'est à cause de ma terrible
manie dont je suis d'ailleurs le premier à souffrir, ensuite je les laissais pour
un temps et travaillais à la Saulaie, autre cauchemar dire que tout cela, c'est
pour arriver à la «simplicité» !! et qu'il y a des gens qui crieront encore
après mon byzantinisme. Il faut. que je vous prévienne de mon mariage.
Cela se fera très prochainement sans vain décor et sans mauvaise musique. »
115. HARTMANN (Georges). Portrait.Photogr. 1900.
«Le seul éditeur qui puisse s'ajuster à ma délicieuse petite âme », écrivait
Debussy à Louys en 1900. Hartmann, qui jouait le rôle de découvreur de
jeunes compositeurs, consentait à Debussy une sorte de rente annuelle de
6.000 fr. qui, jusqu'à sa mort en 1900, constitua l'essentiel de ses revenus.
«Ç'avait été quelqu'un de providentiel pour moi et il mettait à jouer ce rôle
une bonne grâce et un bon sourire. » Bien qu'en août 1895 Debussy se plaigne
à H. Lerolle qu'Hartmann ne soit pas du tout ému par la mort de Mélisande,
la partition d'orchestre de Pelléas est dédiée à sa mémoire.
Un portrait de Mme Hartmann par Renoir a été légué au Louvre par
le général Bourjat, héritier de l'éditeur qui prétendit récupérer les sommes
avancées à Debussy.

116. C. DEBUSSY. « 1er Cahier de proses lyriques. Proses 3-4 ». Ms. autogr. -
Bibl. Conservatoire, Ms. 8642.
L'auteur était ici à la fois le poète et le compositeur. Ms. offert par l'auteur
«à Madame A. Fontaine en hommage de sa voix si délicieusement musi-
cienne ». La 3e (« De fleurs») est dédiée à Mme Chausson, la 4e (« De soir»)
à H. Lerolle.

117. C. DEBUSSY. Proses lyriques. «De Rêve. De Grève. De fleurs. De


soir. ». - Paris, E. Fromont, 1895. - A Mme Henri Gouin (Bibl.
F. Lang, Royaumont).
: ?
Exemplaire dédicacé à Pierre Louys «Où courent-ils Chez Pierre Louys,
1, rue Grétry. Paris. mai 95 »(Il s'agit des papillons qui ornent la couver-
ture).

118.
!
C. DEBUSSY. «
!
Deux chansons de Charles d'Orléans à 4 voix
1°Dieu qu'il la fait bon regarder 2° Yver, vous n'estes qu'un
:
villain ». Ms. autogr. - Coll. particulière.
Ms. daté Avril 1898. Ces chansons, écrites pour une chorale d'amateurs
que Debussy dirigeait chez les Fontaine, devaient être publiées par Durand dix
ans plus tard, avec de profondes modifications dans l'écriture polyphonique.

119. C. DEBUSSY. Chanson de Bilitis. Poème de P. Louys (dans l'Image,


Floury, n° 11, oct. 1897, p. 339). - A M. H. Borgeaud.
Inc. Il me dit « cette nuit. » Dédié à Mme Alice Peter, belle-sœur de René
Peter. Première version de «la chevelure », qui fut édité ensuite en recueil
chez Fromont (1899). Dessins de Van Dongen, gravés par Devaucouleurs,
Mlle Pastré et Germain.

120. C. DEBUSSY. Chansons de Bilitis. Paroles de Pierre Louys. - Paris,

Dédicace :
E. Fromont, 1899. - A Mme René Peter.
«A René Peter aussi harmoniquement mon ami que la plus
harmonieuse de ces chansons. 3 août 99 ».

121. Louys (Pierre). Les Chansons de Bilitis traduites du grec. Edition


ornée de 300 gravures. par Notor. - Paris, Fasquelle, 1900.
B. N., Impr.
P. 68: La flûte (le titre de l'éd. de 1895 était: Syrinx). Dès le mois de
mai 1897 Debussy écrivait à Louys qu'il avait l'intention de mettre cette
pièce en musique. Celle-ci fut achevée en juin de la même année mais donnée
seulement trois ans plus tard en concert.
III

PELLÉAS ET MÉLISANDE

Debussy, qui avait découvert Maeterlinck vers 1890 et avait un


moment songé à mettre en musique La Princesse Maleine, travailla
à Pelléas depuis août 1893. Le 8 de ce mois, l'écrivain belge lui avait
donné, par l'intermédiaired'H. de Régnier, toute liberté d'adaptation.
Debussy avait assisté à l'unique représentation parisienne de la pièce,
montée par Lugné-Poe le 17 mai précédent, aux Bouffes parisiens.
Dans les années suivantes plusieurs de ses amis eurent dans l'intimité
la révélation de l'œuvre nouvelle dont une première version était
pratiquement achevée en 1895. Ce fut seulement six ans plus tard
que Pelléas fut officiellement accepté par le directeurdel'Opéra-
Comique, Albert Carré, dont le soutien résolu permit de venir à
bout de toutes les difficultés — notamment le mécontentement de
Maeterlinck, qui avait espérévoir sa femme créer le rôle de Méli-
sande et qui désavoua à l'avance le spectacle. Après quinze semaines
de répétitions, naquit le 28 avril 1902 l'un des chefs-dœuvre de l'art
français, défendu d'abord par une poignée d'amis et de jeunes
artistes. Les critiques se partagèrent en admirateurs et en détracteurs
également passionnés, mais le moment de surprise passé, le public
vint à l'œuvre, qui eut, dès la première saison, quatorze repré-
sentations.
Le problème que l'on peut se poser, aujourdhui que l'œuvre

:
n'a plus besoin d'être défendue, est celui de l'influence effective
que Pelléas a pu exercer dans l'évolution du théâtre lyrique «Je
ne prétends pas avoir tout découvert dans Pelléas, a écrit Debussy,
mais j'ai essayé de frayer un chemin que d'autres pourront suivre,
l'élargissement de trouvailles personnelles qui débarrasseront peut-
être la musique dramatique de la lourde contrainte dans laquelle elle
vit depuis si longtemps. »
Or, sans parler de musiciens tels que
Richard Strauss et Rimsky-Korsakov qui ne comprirent pas la nou-
veauté de l'œuvre, on ne peut qu'observer le désarroi dans lequel
cette brusque rupture dans les conventions de l'opéra jeta plus d'un
musicien. «Est-il possible, s'interroge dès août 1902 Déodat de
Séverac, de trouver encore après Pelléas ? » Parmi les chefs-d'œuvre
du drame lyrique, on conviendra qu'il en est peu qui demeurent
»
aussi «isolés que celui de Claude Debussy.

122. DEBUSSY ET SA FEMME LILY VERS 1902. Photogr. - Coll. E. Chausson.


Le 19 octobre 1902, Debussy avait épousé Rosalie Texier, dite Lily,
employée dans la couture parisienne.

123. LILY DEBUSSY ET UNE AMIE à Bichain (Yonne).Photogr. - A M. H.


Borgeaud.

124. C. DEBUSSY A ERAGNY, le 11 mai 1902. Photogr. -


A Mme de Tinan.

L'ŒUVRE DE MAETERLINCK

125. PROGRAMME de la 1re de Pelléas et Mélisande de M. Maeterlinck.


17 mai 1893. - Arsenal, coll. Rondel.
Décors de Paul Vogler. Costumes de Lugné-Poe. «La musique de la
chanson du 3e acte est de Gabriel Fabre».
«Ils ont récité leurs rôles, écrivait J. Lemaître au lendemain de la repré-
sentation, sur le ton de mélopée uniforme, qui convenait ici et avec des voix
d'ombres, autant qu'ils ont pu. ».

126. DENIS (Maurice). Mélisande. Lithographie originale pour le pro-


gramme de la représentation de Pelléas et Mélisande de Maeterlinck
aux Bouffes, 1893. - B. N., Estampes, Dc 382 Fol. (t. I).
127. FABRE (Gabriel). Sonatines sentimentales. Poèmes de Maeterlinck,

:
C. Mauclair, Paris, (1894). Bibl. Conservatoire, Rés. 2474.
-
Chanson de Mélisande Les trois sœurs aveugles (chantée à la 1re repré-
sentation de la pièce de Maeterlinck).
128. FABRE (Gabriel). Chanson de Mélisande. Poème de Maurice Maeter-

A la couverture:
linck. - Paris, Enoch et Cie (1898). - B. N., Mus., Vm' 54739.
portrait de Georgette Leblanc.

UNE LENTE ÉLABORATION

129. C. DEBUSSY. Lettre à E. Chausson. 2 octobre 1893. Ms. autogr. -


Au
Professeur Pasteur Vallery-Radot.
:
Il s'agit de ses premières esquisses de Pelléas «Ce n'était pas ça du tout.
Ça ressemble au duo de M. Un tel ou n'importe qui, et surtout le fantôme du
vieux Klingsor, alias R. Wagner, apparaissait au détour d'une mesure, j'ai
donc tout déchiré et suis parti à la recherche d'une petite chimie de phrases
plus personnelles. »
130. LOUYS (Pierre). Télégramme à Léon Blum. 31 mai 1894. -
A M. H.
Borgeaud.
«Ce soir. rue Grétry Debussy joue Pelléas. Viens dix heures». Il s'agit
d'une des séances organisées par Pierre Louys.
131. P. LOUYS à son harmonium. Photogr. communiquée par Mme G.
Privat.
«Dans son cabinet de travail. dix ou douze privilégiés entendirent
C. Debussy jouer sur un harmonium, murmurer de sa voix sans timbre, si
étrange, les scènes toutes fraîches écrites de Pelléas. Du ciel tombait., là,
devant quelques auditeurs sidérés, un astre, dont la chute rendait des sons
qui semblaient venus d'un autre monde.
de P. Louys (1926), p. 95).
» (J. E. Blanche, dans Le Tombeau

132. C. DEBUSSY. Pelléas et Mélisande. Esquisses pré-orchestrales. Ms.


autogr. - A M. André Meyer.
:
A la dernière page note de l'auteur au crayon bleu «pour H. Lerolle.
juin-juillet 95 ». Cet artiste avait été l'un de ceux qui encouragèrent le plus
Debussy par sa «jolie tendresse » pour les premières scènes composées de
Pelléas. Ce ms. au crayon est un premier brouillon, le plus souvent sur deux
portées, avec seulement quelques paroles du texte comme point de repère.
133. C. DEBUSSY. «Pelléas et Mélisande ». Esquisses pré-orchestrales.
Ms. autogr. - Bibl. Conservatoire, ms. 1206. Pl. IV
Ms. légué par Lucienne Bréval et dont la première partie est datée «sept.-
oct. 93 - mai 95 ». Il paraît postérieur au précédent.
134. PROMESSE ÉCRITE PAR ALBERT CARRÉ C. DEBUSSY de faire jouer
A
Pelléas à l'Opéra-Comique en 1902. Ms. autogr. (3 mai 1901).
-
A Mme de Tinan.
135. C. DEBUSSY. Lettre à R. Peter (27 janvier 1902). Ms. autogr. -
Au
Professeur Pasteur Vallery-Radot.
«Cher ami, Maeterlinck est dans le sac et Carré trouve avec moi que
son cas relève plutôt de la pathologie. Mais il y a encore des maisons de
santé en France. »
136. C. DEBUSSY. Lettre à N. Coronio. 27 janvier 1902. Ms. autogr. -
Bibl.
Conservatoire.
Texte identique à la lettre précédente, avec en plus :«
quille comme fut Baptiste. Je vais tâcher d'en faire autant. »
Carré est tran-

LES REPRÉSENTATIONS

137. BILLET POUR LA RÉPÉTITION GÉNÉRALE DE Pelléas et Mélisande au


nom de Mme Chausson (28 avril 1902). - Coll. Ernest Chausson.
138. BILLET POUR LA 1re REPRÉSENTATION DE Pelléas et Mélisande à l'Opéra-
Comique au nom de Pierre Louys. - A M. André Barbier.
:
Sur l'enveloppe qui accompagne ce billet, Debussy a ajouté «Envoi de
Richard Wagner, Goetterburg ».
139. LETTRE DE P. LOUYS A C. DEBUSSY. Avril 1902. Ms. autogr. - A Mme
P. Drouet.
«Compte sur moi, Claude, j'invite cinq personnes pour emplir la bai-
gnoire d'applaudissements. »

140. C. DEBUSSY. Pelléas et Mélisande. Partition d'orchestre. Ms autogr.


-
Bibl. Conservatoire, Mss. 962-963.
141. PROGRAMME officiel pour la représentation de Pelléas le mardi 20 mai
1902. - Arsenal, coll. Rondel.
La 1re représentation avait eu lieu le 30 avril.
142. PELLÉAS ET MÊLISANDE. tiré du théâtre de M. Maerterlinck. Musi-
que de C. Debussy. - Paris, Fasquelle (s. d.). Assoc. des régisseurs
-
de théâtre.
Livret de mise en scène d'Albert Carré avec indications très précises des
mouvements de scène et plans.
143. CARRÉ (Albert). Photogr. par Boyer. Association des Régisseurs
-
de théâtre.
Le Musée de la Comédie française conserve aussi un portrait de Carré
par Gabriel Ferrier (1911).
144. C. DEBUSSY. Pelléas et Mélisande, drame lyrique en 5 actes et 12
tableaux. - Paris, E. Fromont, 1902. - A Mme G. Privat.
:
Carré
Partition chant et piano. Exempl. sur Japon dédicacé par Debussy à Albert
«A M. A. Carré, et plus encore à l'artiste qui sût créer l'atmosphère
de rêve inoubliable sans laquelle Pelléas et Mélisande n'auraient pu vivre.
Mai 1902 ». Quelques annotations mss. d'A. Messager.

145. C. DEBUSSY. Pelléas et Mélisande. Partition d'orchestre. - Paris,


E. Fromont, 1904. - A Mme Henri Gouin (Bibl. F. Lang, Royaumont).
Partition de travail de Debussy qui a noté à l'encre rouge diverses modi-
fications relatives à l'orchestration.

146. «DÉCOR SEPTIÈME TABLEAU de Pelléas, dessiné par Claude


Debussy ». -
DU
A Mme René Peter.
«Tilleul»
Esquisse rapide au crayon sur laquelle on distingue et «Tour».

147. SCÈNES DIVERSES de Pelléas dans les décors de L. Jusseaume et


E. Ronsin. Opéra-Comique. 1902. Photogr. (Le Théâtre et L'art du
Décors de L. Jusseaume : ;
théâtre). A MM. H. Borgeaud et d'Estrade-Guerra.
la forêt - une fontaine dans le parc - Dans le
château. (« Jusseaume, écrit Debussy à un ami, après avoir fait beaucoup de
poussière, s'est décidé à me comprendre !
ça ne sera pas trop idiot »).
Décors de E. Ronsin : Une galerie du château - Une terrasse - La grotte
Une des tours du château - Les souterrains.

148. JEAN PÉRIER DANS Pelléas. Photogr. en couleurs(LeThéâtre).


-
A M. H. Borgeaud.
Hector Dufranne et Félix Vieuille dans Golaud et Arkel. Photos en
couleurs (Le Théâtre). - Id.

149. GARDEN (Mary) dans le rôle de Mélisande. Trois photogr. Cautin


et Berger. 1902. - A M. G. Samazeuilh.
150. GARDEN :
(Mary). Caricature par Luc «La svelte, frêle et frisson-
nante, gracieuse, gracile et mélancolique princesse Mélisandre »
dans Journal amusant, n° 161, 26 juillet 1902. B. N., Impr.,
-
fol. Le2 1681.

151. EXTRAITS DE LA PRESSE PARISIENNE AU LENDEMAIN DE Pelléas et


Mélisande (photogr.)
:
Quelques critiques hostiles «J'ai entendu des sons harmonisés, je ne dis
pas harmonieux, se succédant de façon ininterrompue, sans une seule phrase,
sans un seul motif, sans un seul accent, sans une seule forme, sans un seul
;
contour et là-dessus, d'inutiles chanteurs psalmodiant des mots, rien que des
mots, en manière de récitation, prolongée, monotone, insupportable, mou-
»
rante. (Léon Kerst, Le petit journal).
«L'orchestre. fait peu de bruit, je l'accorde, mais un vilain petit bruit.
L'harmonie est menée au hasard. un tel art est malsain et néfaste. Cette
musique.. tend à la diminution et à la ruine de notre être. Elle contient des
germes non pas de vie et de progrès, mais de décadence et de mort
Bellaigue, Revue des deux mondes).
» (Camille
«Le rythme, le chant, la tonalité, voilà trois choses inconnues à M. De-
bussy. Sa musique est vague, flottante, sans couleurs et sans contours, sans
mouvement et sans vie. Jamais une nuance, jamais un semblant d'opposition
dans un sens ou dans l'autre. L'orchestre lui-même, toujours uniforme est sans
caractère et sans consistance. »
Quelques critiques favorables:(Arthur Pougin, Le ménestrel).
«Le musicien qui a trouvé ces accents
adorables pour souligner l'envol des colombes de Mélisande et l'ambiguïté
savoureusement équivoque des tonalités de fa dièze et d'ut dièze majeurs dans
la scène du deux entre Golaud et sa femme. et les harmonies, enfin, qui dorent,
avec la caresse d'un rayon de soleil finissant le lit où cette «petite vie» s'éva-
pore. ce musicien est plus qu'un impressionniste, il est, au même titre que

;
Maeterlinck, un poète ». (H. Gauthier-Villars, L'écho de Paris).
«La déclamation au premier plan et en pleine lumière une déclamation
;
rapide, souple, fluide, chantante, et toute proche de l'inflexion naturelle de la
parole un récit nuancé, divers, expressif, musical toujours, mêlé sans cesse
d'éléments mélodiques qui prennent d'eux-mêmes, dans les passages lyriques
un contour plus suivi, une ligne plus saillante. Les harmonies les plus subtiles,
les plus somptueuses, les plus profondes, sur l'orchestre le plus poétique et le
»
plus coloré. (Pierre Lalo, Le temps).

152. SAINT-SAENS (Camille) au piano. Caricature par Bils. -


A M. A.
Meyer.
«
L'un des adversairesles plus tenaces de la musique de Debussy. Comment
pourrais-je m'expliquer, écrivait-il en 1910 à Romain Rolland, l'importance
énorme que vous attribuez à Pelléas. Etes-vous donc la dupe d'un succès de
presse. ? Je ne puis m'empêcher de rire quand je vois qu'on s'émerveille sur
quelques notes écrites dans le 1er mode du plain-chant au début de ce fameux
ouvrage. Il y a longtemps que j'avais employé ce mode et avec une autre
ampleur. mais de moi cela n'a pas d'importance. »
153. PELLÉAS ET MÉLISANDE PAR ROCHEGROSSE. Toile originale pour
l'affiche de l'œuvre. 0,80 X 0,95. - A Durand et Cie.

154. AFFICHE PAR G. ROCHEGROSSE pour l'édition par Durand de Pelléas


et Mélisande. 1905. - Opéra.
155. CONTRAT DE CESSION A LA MAISON DURAND POUR Pelléas et Méli-
sande signé par C. Debussy et M. Maeterlinck. 31 mars 1905.
-
A Mme de Tinan.
Portrait par Jacques-Emile Blanche. 1902. Toile pré-
156. C. DEBUSSY.
-
parée au bistre, 0,92× 0,74. A Mme Jobert-Georges. Couverture
Toile exécutée au lendemain des représentations de Pelléas et exposée
en 1903 au Salon de la Société nationale des Beaux-Arts.

157. C. DEBUSSY. Portrait par Paul Robert. Toile. 0,80 X


vatoire national de Musique.
1 m.- Conser-

«C'était un grand peintre inégal qui a fait un Debussy presque parfait,


deux ou trois nus dignes d'un grand maître. et de déroutants navets. Il avait
un culte pour P. Louys, Debussy, Forain et Adrien Hébrard. Il boxa deux
siffleurs à la générale de Pelléas (Curnonsky, qui fut aussi un ami de Debussy.
Voir Corresp. de C. Debussy et P. Louys par H. Borgeaud, p. 38).
Une gravure sur bois par F.L. Schmied a été faite d'après ce portrait
(inachevé).
Paul Robert est aussi l'auteur d'un portrait de Lily Debussy.

QUELQUES REPRISES

158. MAGGIE TEYTE dans Pelléas et Mélisande.Photogr. - Arsenal, coll.


Rondel.
Cette chanteuse remplaça en 1908 M. Garden dans le rôle de Mélisande.

159. « MÉLISANDE ». Toile par Valentine Gross (Hugo). 1909. 0,23 X 0,28.
-
A Mme V. Hugo.
Une des premières toiles de l'artiste, exécutées sous l'influence des repré-
sentations de l'Opéra-comique, où M. Teyte était alors Mélisande.

160. AFFICHE POUR UNE REPRÉSENTATION DE Pelléas. Opéra-Comique,

:
30 avril 1911. - Arsenal, coll. Rondel.
:
Parmi les interprètes Marguerite Carré, J. Périer, F. Vieuille. Chef d'or-
chestre Ruhlmann.

161. DEUX MAQUETTES DE DÉCORS PAR ANDRÉ BOLL POUR Pelléas. Amster-
dam, 1927. - A l'artiste.
Une forêt - Une fontaine.

162. Pelléas et Mélisande A L'OPÉRA DE BERLIN. 1927. Photogr. d'une


maquette de décor. -
Bibl. Conservatoire.
163. MAQUETTES ORIGINALES PAR VALDO BARBEY pour Pelléas. Opéra-
comique. 1930. - A l'artiste.
Une fontaine dans le parc - Costume de Mélisande et de Golaud.

164. MAQUETTES ORIGINALES PAR VALENTINE HUGO pour Pelléas et Méli-


sande. Opéra-comique, 1948. - Opéra.
Une forêt - Un appartement dans le château - Une fontaine dans le
parc - Une des tours du château. («J'ai traité la forêt comme une tapisserie.
j'ai mis ça et là les nœuds dans l'écorce des arbres, qui ressemblent à des yeux.
A un appartement dans le château j'avais donné, songeant à Arkel, l'atmosphère
du vieux philosophe de Rembrandt, la fontaine, comme certaines de style
baroque, étaient surmontées d'ailes de chauve-souris. la tour enveloppée d'ondes,
»
où des étoiles diffuses volaient comme des oiseaux. - Valentine Hugo).

165. ESQUISSE POUR DES MAQUETTES DE DÉCORS DE Pelléas et Mélisande


PAR ANDRÉ BOLL. 1961. -
A l'artiste.

165 bis. C. DEBUSSY. Pelléas et Mélisande. Partition pour chant et piano


-
Paris, E. Fromont (1902). - A M. Charles Oulmont.
Cet exemplaire porte une dédicace de Jean Périer : «En souvenir d'un
beau jour dont il fut en partie le créateur ainsi que sa chère Maman ».
Corrections au crayon mentionnant les changements apportés dans le
rôle de Pelléas, pour la reprise de l'œuvre en 1919, par Francell.
IV

L'AUBE DU DEBUSSYSME
(1902-1911)

Devenu un personnage public,Debussy ne put empêcher, bien


que par goût il se soit tenu écarté de toute vie mondaine, de se
trouver entraîné dans le champ clos des luttes artistiques et des
clans musicaux. Guetté par ses ennemis, prôné parfois maladroite-
ment par ses partisans, il lui fut impossible de protéger des indis-
crétions sa vie privée aussi bien que le secret du moindre de ses
projets musicaux. Ce fut une époque de recherche intense. S'agis-
sant de théâtre, il prit beaucoup de temps à choisir et à adapter
des textes de livrets qui convinssent à son tempérament — qu'il
s'agisse de renouveler de vieuxthèmes ou de partir à la découverte
»
de ce domaine « imaginaire scruté depuis peu par AndréSchaeff-
» »
ner. De l' « arabesque à la «chimie musicale, il tentait de créer
par le truchement d'Edgar Poe, Gabriel Mourey ou Victor Segalen
au moins de nouveaux procédés d'écriture, voire de nouveaux moyens
d'expression. Si là il ne réussit pas finalement à aboutir, il apporta

:
cependant dans d'autres genres de continuels démentis à ceux qui
prétendaient qu'il était incapable de se renouveler dans son écri-
ture pianistique (Estampes, Images, Children's corner), dans sa
nouvelle conception de l'orchestre (La Mer et les Images) aussi
bien que dans l'art reconsidéré de ses mélodies (Chansons de France,
Ballades de Villon, Chansons de Charles d'Orléans), Debussy montra
à ceux qui pouvaient le suivre qu'il n'était pas disposé à exploiter
le «debussysme ».
DE «PELLÉAS» A «LA MER »
166. C. DEBUSSY EN SANS-CULOTTE, mettant le feu à la Bastille de la
vieille musique. Dessin au crayon réhaussé d'aquarelle par Georges
Villa. 0,34 X 0,20 m. - A M. André Meyer.
167. C. DEBUSSY. Portrait par J.-E. Blanche. Toile. 0,51×0,34. -
St-
Germain-en-Laye, Musée municipal.
: -
D'après l'artiste (La pêche aux souvenirs, 1949, p. 340 341) ce portrait
aurait été exécuté à Auteuil en plein air «il pleuvait, les arbres verdissaient
du premier — même pose mais sans mains :
sa peau mate que la pluie semblait vernir. Ce second portrait est une réplique
une esquisse, une impression ».
Scène qui aurait été à la source de Jardins sous la pluie, dédié d'ailleurs à
J.-E. Blanche.

168. C. DEBUSSY. Portrait par Henry Detouche. Dessin au crayon.


0,18 X 0,17 m. - A André Meyer.

169. C. DEBUSSY. Estampes pour le piano. - Paris, Durand et fils, 1903. -


B. N., Mus., Vm12 7340.
On peut constater que la couverture de cette œuvre, dédiée à J.-E. Blanche,
n'est pas conforme aux vœux exprimés par l'auteur dans la lettre ci-dessus,
du moins en ce qui concerne les couleurs.

170. C. DEBUSSY. Lettre à son éditeur, Jacques Durand. Bichain (août


1903). Ms. autogr. - A Durand et Cie.
«Je vous sais un infini gré de flatter ma manie d'édition
maniaques on me prend facilement par ce côté-là ».
;
Debussy dessine avec minutie le projet de couverture pour Estampes:
comme tous les

171. C. DEBUSSY à Pourville. 1904. Photogr. -


A Mme de Tinan. Pl. VIII

172. LE PÈRE ET LA MÈRE DE C. DEBUSSY. Deux photogr. (communiquées


par M. M. Dietschy).
173. C. DEBUSSY avec ses parents vers 1906. Photogr. A Mme de Tinan.
-

174. C. DEBUSSY. «Les accords de septième regrettent!!! ». Pièce pour


piano pour la fête de sa femme, 4 juin 1905. Ms. autogr. Bibl.
-
Conservatoire, ms. 14517.
«.Mais voici qu'heureusement les accords de 9e, armés de tous leurs
harmoniques, vous envoie (sic) promener les regrettables 7e et emprunte à la
couleur du ciel les lueurs d'apothéose pour célébrer ta chère fête de chère
petite mienne.»
175. CARTE POSTALE en couleurs représentant le Grand-hôtel d'Eastbourne,
envoyée à J. Durand le 27 août 1905. - A Durand et Cie.
Debussy était arrivé fin juillet et resta plus d'un mois dans cet endroit
»
«paisible et charmant où, quelques jours après sa séparation avec L. Texier,
il connut «une détente presque animale ». Il y acheva notamment la mise
au point des Images, «d'après les plus récentes découvertes de la chimie har-
monique ».

176. DURAND (Jacques).Photogr. A Durand et Cie.


-
Fut depuis 1894 l'éditeur de Debussy. Un contrat exclusif fut signé avec
lui en 1905.

177. C. DEBUSSY. La mer, trois esquisses symphoniques pour orchestre. -


Bibl. Conservatoire, ms. 967.
Daté à la fin: 5 mars 1905. Il existe un brouillon à Rochester, Eastman
School of music.

178. C. DEBUSSY. La Mer. 3 esquisses symphoniques. partition d'orch.


-
Paris, A. Durand et fils, 1905. - B. N., Mus., Vm7 18281.
Couv. illustrée de La Vague d'après Hokusai.

179. HOKUSAI. Le creux de la vague. Estampe en couleurs. B. N., Est.,


-
De 12 Fol.
N° 28 de la série des «36 vues de Fudji ». On peut distinguer cette gra-
vure, qui se trouvait dans le cabinet de travail de Debussy, sur plusieurs photos
représentant le musicien, seul ou avec Stravinsky en 1910-1911. Mais, selon
R. Godet, «Debussy qui aimait tant les paysages d'un Hokousai. leur dut
moins d'inspiration qu'à aucune autre sorte d'art exotique ».
L'exemplaire ayant appartenu au compositeur a passé en vente publique
en 1933.

180. CHEVILLARD (Camille). Caricature. Bois découpé par Bakst. A M.


-
André Meyer.
Chef d'orchestre des concerts Lamoureux depuis 1897. Il dirigea les pre-
:
mières auditions des Nocturnes et de La mer de Debussy, qui ne l'appréciait
guère «Cet homme, écrit-il le 10 oct. 1905 à J. Durand, aurait dû être
dompteur de fauves et s'il faut l'admirer quand il fait travailler, quel Caliban
par autre part. il est décidément si peu artiste.»

181. C. DEBUSSY. Lettre à Gabriel Pierné. 22 oct. 1907. Ms.


autogr. -
A Mme Clément-Pierné.

:
Il s'agit d'une proposition faite par Pierné, chef d'orchestre des Concerts
Colonne, que Debussy avait connu à Rome dès 1884 «Tu sais toute la joie
que me donne une exécution de n'importe quoi dirigé par toi. Par cela même,
j'aime mieux attendre l'occasion meilleure où tu pourras donner la Mer en
entier. J'ai peut-être tort, mais «Jeux de vagues » joué seul me paraît ne
plus avoir la même signification. Puis quand on a trois enfants on ne peut
guère n'en amener qu'un au Concert Colonne.»

PROJETS DE THÉATRE

182. C. DEBUSSY. Esquisses du livret et de la partition du Diable dans


:
le beffroi d'après Edgar Poe. Ms. autogr. - A M. André Meyer.
Daté au début 25 août 1903. Le 14 octobre suivant, Debussy signait un
contrat avec son éditeur pour ce «conte musical en 2 actes et 3 tableaux».
:
Il y travaillait au moins depuis juin 1902, époque à laquelle il écrivait à
Messager «Il y a là de quoi tirer quelque chose où le réel se mélangerait
au fantasque dans d'heureuses proportions ». En 1906 il y travaillait toujours
et croyait «avoir trouvé une façon de faire remuer les voix assez nouvelle»
mais en 1911 il n'était pas encore parvenu à cette «écriture chorale extrême-
ment simple mais pourtant extrêmement mobile. »
Voir Debussy et E. Poe par E. Lockspeiser, préface d'A. Schaeffner, Mo-
naco, 1961.

183. MOUREY (Gabriel). Photogr. (communiquée par M. Lockspeiser).


Debussy travailla avec cet écrivain à l'adaptation du Tristan de J. Bédier
en 1907 et deux ans plus tard devait lui fournir la musique de scène d'un
Psyché dont il n'écrivit qu'une courte pièce pour flûte seule (publiée en 1927
sous le titre de Syrinx).

184. C. DEBUSSY. «L'un


des 363 thèmes du Roman de Tristan envoyé »
de Pourville à J. Durand le 23-8-1907. - A Durand et Cie.
A la suite de la publication du Tristan et Yseult de J. Bédier, Debussy
et Gabriel Mourey avaient projeté un drame qui aurait pu constituer l'équivalent
français — et combien différent — du Tristan de Wagner. Le document pré-
senté ici est tout ce qui nous reste de ce projet.

185. C. DEBUSSY. Carnet d'esquisses musicales. Ms. autogr. -


A M. Georges
Van Parys.
On reconnaît des thèmes de La fille aux cheveux de lin, d'Iberia. Celui
de «Bouddha » qui est présenté ici, se rapporte peut-être à une esquisse en
vue de Siddharta, drame bouddhique ébauché par V. Segalen en 1904 et soumis
par son auteur à Debussy en 1907.

186.
A propos d'Orphée-roi :
C. DEBUSSY. Lettre à V. Segalen, 27 août 1908. Coll. V. Segalen.
-
«Les deux actes que vous m'avez envoyés me
semblent presque définitifs. Il n'y aura plus qu'à les dégager de phrases para-
;
sites quelquefois aussi le rythme est plus littéraire que lyrique. Pour mieux
m'expliquer je vous citerais — si j'en avais la patience — des pages de Chateau-
briand, V. Hugo, Flaubert que l'on trouvait flamboyantes de lyrisme et qui
ne contiennent — à mon avis — aucune sorte de musique. C'est un fait que
les littérateurs ne voudront jamais admettre, parce qu'il est plein d'un mystère
qui ne s'explique pas.»

187. SEGALEN (Victor) dans son bureau à Pékin en 1910. Photogr. -


Coll.
V. Segalen.

188. SEGALEN (Victor). Orphée-roi, drame lyrique. Ms. autogr. - Coll.


V. Segalen.
Le fragment présenté ici de l'acte III, sc. 3, fait partie du 1er état de ce
drame, tel qu'il fut envoyé à Debussy en janvier 1908:
«Le Vieillard — Il ne fallait pas lui dire que tu l'aimais. Il vaudrait
:
mieux que tu ne parle jamais devant lui tu ne sais pas ce qu'il attend de toi.
?
Debussy a biffé ce passage, en notant en marge :
Eurydice — Mais toi, sais-tu ce qu'il faut dire et ce qu'il ne faut pas »
«trop Maeterlinck ».
Voir Debussy et Segalen, par Mme Joly-Segalen et A. Schaeffner, Mo-
naco, 1962.
189. SEGALEN (V). Lettre à C. Debussy, Pékin 6 juin 1910. Ms. autogr. -
Coll. V. Segalen.
Longue lettre dans laquelle Segalen décrit son voyage en Chine. Il note
au passage pour le musicien divers thèmes de rameurs.
190. SEGALEN (Victor). Stèles. Peiking, Imp. du Pei-T'ang, 1912. -
A
M. Antoine Joly.
Ex. sur papier de Corée. Rel. de bois d'acajou. Dédicace de l'auteur
«A Claude Debussy du fond de la Chine et de moi-même, en très fidèle et
:
chinois
hommage
: ».
profonde affection. Tchang-teh-fou, octobre 12 ». Au-dessous, en caractères
«Cet humble ouvrage offert au maître de la musique en respectueux

191. C. DEBUSSY. Masques et bergamasques. Scénario de ballet. Ms. autogr.


Au Prof. P. Vallery-Radot.
-
:
Ms. daté à la fin VII-1909. P. 3, Debussy a indiqué à l'encre rouge
quelques idées sur les coloris souhaités pour les costumes.

192. C. DEBUSSY. Masques et bergamasques, ballet en 1 acte. -


Paris,
:
Durand, 1910. B. N., Impr., 8° Yth. 33925.
Debussy librettiste scenario italien écrit sur la demande de Diaghilev
pour les Ballets russes et pour lequel il proposait à son éditeur J. Durand d'autres
titres, L'éternelle aventure ou L'amour masqué. Il semble que Debussy n'en
composa jamais la musique.
193. «1909. MASQUES. DEBUSSY
(coll. G. Jean-Aubry).
». Dessin aquarellé. -
A Mme P. Drouet

Projet par un artiste non identifié pour Masques et bergamasques.


194. C. DEBUSSY. «Ce qui sera peut-être le prélude à «La chute de la
Maison Uscher ». Ms. autogr. -
Bibl. Conservatoire, Ms. 14520.
Ms. offert en juin 1909 par l'auteur à sa femme, à l'occasion de sa fête.

195. C. DEBUSSY. La chute de la maison Usher. Livret d'après E. Poe.


Ms. autogr. - A Mme de Tinan.
:
Daté à la fin «VIII-09 - VI -10». Cette version est donc antérieure
à celle qui a été récemment publiée (voir n° 197).

196. BROUILLON DU LIVRET de la Chute de la maison Usher. Ms. autogr. -


Au Professeur Pasteur Vallery-Radot.
P. : Dialogue, très corrigé, entre l'Ami et Roderick Usher.
10

197. C. DEBUSSY.Livret et «études» pour La chute de la maisonUsher,


d'après E. Poe. Ms. autogr.Bibl. Conservatoire,
-
9885.
ms.
Le livret, qui fut achevé en 1916, comprend deux scènes. La partition
pour chant et piano de 21 p. comporte quelques indications pour l'instrumen-
tation ; elle se rapporte en majeure partie à la sc. 1. Tous deux viennent d'être
réédités (la seconde en fac sim.) par E. Lockspeiser (Debussy et E. Poe, 1962).

DE «LA MER » AUX «IMAGES» POUR ORCHESTRE

198. C. DEBUSSY, avenue du Bois de Boulogne, en 1907. Trois photogr.


A Mme de Tinan.

199. CLAUDE ET EMMA DEBUSSY, avenue du Bois de Boulogne. Photogr.


A Mme de Tinan.
Divorcé d'avec Lily Texier en 1905, Debussy avait épousé Mme Emma
Bardac, chanteuse amateur que Gabriel Fauré avait fait la dédicataire de
la Bonne chanson. En automne 1905 naquit de cette union Claude-Emma,
dite Chouchou.

200. C. DEBUSSY. «Petite Cantate sur grand papier pour le jour de sa


fête». 4 juin 1907 (minuit 1/2). Ms. autogr. - Bibl. Conservatoire.,
ms.14520.
Fantaisie intime pour I v. (Chouchou), récitant («Les voix derrière les
murs»), « Les cloches derrière les feuilles »
et piano. Après un début assez
solennel (Madame. permettez-nous de vous dire tendrement l'amour infini
!
qu'a pour vous Claude Debussy. »), :
la cantate se termine sur «Et moi je
vais me coucher », chanté par Chouchou.
201. «POISSONS Panneau en laque noire chinoise rehaussée de
D'OR ».
poissons de nacre et d'or. - A Mme de Tinan.
Laque ayant appartenu à Debussy. On sait que la 3e pièce des Images pour
piano (2e série, 1907) porte le titre de «Poissons d'or ».
202. C. DEBUSSY. Lettre à Louis Laloy. 8 mars 1907. Ms. autogr. -
A Mme
Léculier-Laloy.
Ravel et Debussy entretinrent des relations amicales jusqu'au début de
1906, où la divulgation d'une lettre de Ravel à Pierre Lalo sur la priorité de
certaines découvertes dans l'écriture pianistique vint assombrir les rapports entre
les deux musiciens. La lettre présentée ici fait suite à une discussion entre
relles de M. Ravel:
Debussy et Louis Laloy, qui avait vanté dans sa revue S.I.M. les Histoires natu-
«Entre nous, est-ce que vous croyez sincèrement à la
? ;
:
musique «humoristique» D'abord ça n'existe pas en soi il lui faudra
toujours l'occasion soit d'un texte, soit d'une situation. Deux accords, les pieds
en l'air, ou dans n'importe quelle autre position saugrenue, ne seront pas forcé-
ment «humoristiques ». Je suis d'accord avec vous pour reconnaître que Ravel
est on ne peut plus doué, mais ce qui m'agace, c'est son attitude de «faiseur de
»
tours
chaise.
ou mieux de fakir charmeur, qui fait pousser des fleurs autour d'une
»

203. RAVEL (Maurice). Portrait par Henri-Charles Manguin. Toile.


0,43 X 0,34. - Au Dr. Le Masle (en dépôt au Musée d'Art Moderne).
204. C. DEBUSSY CHEF D'ORCHESTRE. Deux caricatures par Bils. -
A
M. A. Meyer et coll. particulière.
« Ce n'est pas sans un fort battement de cœur que je suis monté au pupitre
hier matin pour la première répétition. On se sent vraiment le cœur de sa
»
propre musique. Quand ça « sonne très bien il me semble que l'on est devenu
soi-même un instrument aux sonorités totales, déchaînées au seul gré des gestes
du petit bâton. » (Debussy à Segalen, 15 janv. 1908.)
205. C. DEBUSSY. Lettre à Louis Laloy. 16 juin 1908. Ms. autogr. A Mme
-
Léculier-Laloy.
rondeau de Charles d'Orléans, Quant j'ai ouy le tabourin :
Debussy demande à son correspondant l'explication de certains mots du
«Je trouve cette
petite pièce si pleine de douce musique intérieure que naturellement je ne peux
me retenir de l'« extérioriser », comme dirait notre ami Victor Segalen. J'attends
votre réponse pour fixer mes couleurs. »
206. C. DEBUSSY. Trois chansons de Charles d'Orléans pour chœur à
4 voix mixtes (1908). Ms. autogr. Bibl. Conservatoire, ms. 982.
: -
N° 2 Quand j'ai ouy le tabourin. Les deux autres chansons avaient été
composées dès 1898 (voir le n° 118).
207. C. DEBUSSY. Children's-corner. Petite suite pour piano seul. - Paris,
A. Durand et fils, 1908. - B. N., Mus., Vm7 19006.
:
Couverture illustrée d'après les indications données par l'auteur à son
éditeur dans une lettre du 6 août 1908 «Il faut que le rouge employé. soit
rouge-orange, essayer d'entourer la tête du Golliwogg's d'un nimbe d'or, un
papier gris clair sur lequel il aura neigé. »

208. PROGRAMME DU CONCERT DEBUSSY donné au Cercle musical le 25

Interprètes :
mars 1911. - Arsenal, coll. Rondel.
M. Teyte, J. Périer, et l'auteur. Celui-ci dirigeait la première
audition de Children's corner orchestré par A. Caplet.
209. C. DEBUSSY. Pastel par Henry De Groux. 1909. 0,48 X 0,63. - A
M. et Mme Paul Vergne.
C'est Robert Godet qui présentera Debussy à De Groux «chez Austin ».
C'est à lui aussi que le musicien, dans une lettre du 18 déc. 1911, dit son admi-
ration pour ce «pitre génial ».
210. C. DEBUSSY. Buste par Henry De Groux. - A M. et Mme Paul Vergne.
:
Postérieur au pastel d'après E. Baumann (La vie terrible d'H. De Groux,
Paris, 1936) «D'après cette effigie, on le prendrait pour un jeune dieu barbu,
exultant d'une force dyonisiaque, extasié, la bouche entr'ouverte en prêtant
»
l'oreille à des flûtes invisibles. (ouv. cité, p. 253).
211. DE GROUX (Henry). «Le Chant des sources de Debussy ». Dessin.
0,75 × 0,55. - A Mme Guien-De Groux.

212. C. DEBUSSY. Photogr. par Nadar. 1909. - B. N., Estampes. Pl. VII
Nadar a exécuté vers 1909 au moins quatre photographies de Debussy
graphe :
(clichés nos 2074-75, 19822-23). Le 19-VI-1909, celui-ci remercie son photo-
«Si jamais la postérité a le souci de conserver la mémoire de mes
traits, je supplie cette honorable dame de ne s'adresser qu'à vous. » (B. N.,

:
nouv. acq. fr. 24.267). Cependant, quelques semaines plus tôt, il écrivait au sujet
de l'une d'elles à L. Laloy «J'y prends une attitude figée comme toutes les fois
que l'on me fait sortir de trop bonne heure. »
213. LALOY (Louis). C. Debussy. - Paris, Dorbon aîné (Liège, impr.
Bénard), 1909. - A Mme Léculier-Laloy.
Photo de C. Debussy par Nadar.
214. C. DEBUSSY. Lettre à Louis Laloy. 10 sept. 1909. Ms. autogr. -
A Mme Léculier-Laloy.
«Aujourd'hui je reçois l'histoire minutieuse et charmante qu'il vous a plu
d'écrire sur C. Debussy. Si je ne suis pas sûr d'être absolument tout ce que vous
;
dites, l'émotion d'être compris d'aussi près. est absolue. Cela a quelque chose
d'aigu comme une vive lumière projetée dans l'ombre de la pensée c'est du
cambriolage où le cambriolé félicite le cambrioleur. »
215. PROGRAMME D'UN FESTIVAL DEBUSSY A LYON, salle de théâtre de

:
M. Mors. 4 déc. 1909. - Au Prof. P. Vallery-Radot.
Les interprètes Raymonde Delaunois et Ennemond Trillat. - Allocution de
L. Laloy.

216. C. DEBUSSY ET E. SATIE, avenue du Bois de Boulogne, vers 1909.


Photogr. -
A Mme J. Bathori.
217. C. DEBUSSY. Portrait par L. Borgex. Dessin à la plume. 1910. -
Opéra.
218. DEBUSSY (?) A Peinture sur bois signée
UN CONCERT VERS 1910.
en bas à droite par Maurice Denis. 0,36 X 0,24. - Coll. particulière.
On pourrait reconnaître, à côté de Debussy, Vincent d'Indy et, au piano,
Blanche Selva.
219. FAIRE-PART de la mort du père de C. Debussy, âgé de 74 ans. -
A
Mme P. Drouet.
220. FAURÉ (Gabriel). Lettre à C. Debussy (début mai 1910). Ms. autogr.
Bibl. Conservatoire.
-
:
La Société Musicale Indépendante (S.M.I.), née d'une scission de la vieille
!
Société nationale, venait d'être fondée «Cher ami, c'est en votre honneur que
je veux user pour la première fois de ce papier sensationnel !. je vous dirai
combien nous serions heureux si vous vouliez nous donner les Préludes ou les
mélodies le 18, ou les mélodies ou les Préludes le 25, de façon à vous posséder
à ces deux concerts. »

221. PROGRAMME de la 1re audition de Danses (pour harpe à pédales),


par Henriette René, salle Erard, 1er février 1910. - Arsenal, coll.
Rondel.
Œuvre commandée par la maison Pleyel et donnée d'abord en 1904 pour
harpe chromatique. Cette nouvelle audition était plus conforme au vœu du
compositeur qui, dans une lettre à J. Durand en 1917, faisait ressortir la
supériorité de la harpe à pédales sur la harpe chromatique.
222. LE DÉMÉNAGEMENT DU CONSERVATOIRE. 1911. Papier collé sur carton.
:
0,42 X 0,65 m. - A M. A. Meyer.
De gauche à droite Fauré, Dujardin-Beaumetz, Bourgeat, Bernheim, Saint-
Saëns, Massenet, Debussy, Vidal, Destournelles, Risler, Widor.

223. SATIE(Erik). «L'origine d'instruction », 1922. Ms. autogr. Bibl.


-
Conservatoire, ms. 11014.
Critique du Prix de Rome :
Ms. d'un article paru dans les Feuilles libres (n° 27, juin-juillet 1922).
«Quand je pense que Debussy lui-même faisait
« » !
cher camarade avec ces gens-là On retrouvait souvent chez lui des souvenirs
du «Faubourg Poissonnière ». C'est ainsi qu'il eut la faiblesse de se laisser
»
nommer membre du Conseil supérieur du Conservatoire. (Cette nomination
eut lieu en 1909.)

224. DEBUSSY (C.). «


Khamma ». Ballet d'après un argument de W.L.
Courtney et Maud Allan. Ms. en partie autogr. - A Durand et Cie.
Les 10 premiers fol., au crayon, sont entièrement de la main de Debussy.
Les 70 suivants, à l'encre, entièrement de celle de Ch. Koechlin.

225. ALLAN (Maud). Photogr. - A M. H. Borgeaud.


Danseuse anglaise qui se produisait surtout dans des music-halls. Elle
commanda Khamma à Debussy en 1911. Ses relations avec lui furent passable-
ment orageuses, Maud Allan ayant demandé des modifications à la partition —
ce à quoi le musicien s'opposa catégoriquement.
226. Khamma A L'OPÉRA-COMIQUE. Décor par Luc-Albert Moreau.
Photogr. par Lipnitzki. - Opéra.
227. C. DEBUSSY. Images
Jobert-Georges.
pour orchestre : I. Gigues. Ms. autogr. -
A Mme

Daté au début: 10 oct. 1912-19 oct. 1915. Et à la


10 oct. 1915.
: 4 janv.
fin 1909-

228. IDEM. Ibéria. II. Les parfums de la nuit. Rondes de printemps. Part.
d'orchestre. Ms. autogr. (1909-1912). - Bibl. Conservatoire, ms. 1009
(2) et 994.

229. BATHORI (Jane). Photogr.Communiquée par Mme Bathori.


L'une des interprètes les plus fidèles, qui créa notamment, le 14 janvier
1911, à la Société Nationale, Le Promenoir des deux amants.

230. VINES (Ricardo). Caricature par Dalliès. 1911. - A Mme J. Bathori.


Ce pianiste créa depuis 1902 de nombreuses œuvres de Debussy, notam-
ment Estampes, Masques, l'Isle joyeuse, Images, Préludes.

231. JEAN-AUBRY (Georges). Portrait. Photogr. - A Mme P. Drouet.


Par ses conférences-concerts sur la musique contemporaine, Jean-Aubry
avait attiré l'attention de Debussy, qui fit sa connaissance en 1906, par l'inter-
médiaire de R. Vines, et devint son ami.

232. C. DEBUSSY. Douze Préludes pour piano, 2e livre. Ms. autogr. au


crayon (1910-1913). - Bibl. Conservatoire, ms. 1006.
N° 3.La puerta del vino.
233. GRENADE, L'ALHAMBRA. Carte postale en couleurs. - A Mme de Tinan.
Selon Manuel de Falla, cette carte postale aurait inspiré à Debussy l'un
de ses préludes, La puerta del Vino.

234. BARRIE (James Matthew). Piter Pan dans les Jardins de Kensington.
Illustré par Arthur Rackham. - Paris, Hachette, 1907. - B. N., Impr.,
4 Y2 8636.
:
Planche en couleurs N° 26 «Les fées sont des danseuses consommées ».
:
Paul Hooreman vient de révéler cette nouvelle source de l'imagerie debussyste,
qui inspira le 6e prélude du 2e livre The fairies are exquisite dancers (dans
l'original anglais). Dans une lettre à Godet du 3 janvier 1912 Debussy fait
d'ailleurs allusion aux illustrations de Rackham, qui faisaient la joie de Chouchou.

235. DICKENS (Charles). The posthumous Papers of the Pickwick Club.


Vol. I. London, Chapman and Hall (s.d.). - B. N., Impr., 8 Z 2929
:
-
(17).
Autre source de l'imagerie debussyste pour les Préludes Hommage à
S. Picksik esq. (N° 9 du 2e livre). On expose une des gravures de Seymour.

236. PROGRAMME DU RÉCITAL SCRIABIN-DEBUSSY donné à Tokio le 9 déc.


1910 par le pianiste Ohtaguro. - A Mme de Tinan.

237. C. DEBUSSY AU MOULLEAU EN 1910. Photogr. - A Mme de Tinan.

238. C. DEBUSSY. 6 cartes-postales en couleurs à sa fille Chouchou.


Vienne. 2 déc. 1910. Ms. autogr. - A Mme de Tinan.
Suite de cartes humoristiques autrichiennes au dos desquelles Debussy
:
envoie par fragments à sa fille «Les Mémoires d'outre Croche », sorte de conte
qui commence ainsi «Une fois il y avait un papa qui vivait en exil. » La
4e carte manque.

239. C. DEBUSSY. Deux cartes-postales en couleurs à Chouchou de St-


Petersbourg et Amsterdam. 1911 et 1914. - A Mme de Tinan.
V

LE MARTYRE DE SAINT SÉBASTIEN


LES BALLETS RUSSES
LES DERNIÈRES ANNÉES

Les dernières années de l'activité créatrice du musicien,malgré


les atteintes de plus en plus profondes d'un cancer à lente évolution,
furent marquées par une série d'œuvres d'une conception encore
renouvelée. Par nécessité plus que par goût, Debussy s'était faitchef
d'orchestre et voyagea de ce fait en Angleterre, en Russie, en Hol-
lande, en Italie. Il acheva en quelques mois un Martyre de S. Sébas-
tien dont le texte ne semblait pas à première vue correspondre à son
tempérament esthétique, tandis qu'il ne put jamais achever un
drame d'après E. Poe, La chute de la maison Usher, auquel il pensait
depuis 1890 et qui le préoccupa jusqu'à la fin. S'il s'agit de litté-
à
rature de piano ou d'orchestre, il dépouilla l'extrême son langage
harmonique et poussa toujours davantage ce qu'il appelait ses
»
expériences de «chimie musicale. On a remis à leur vraie place
des partitions comme celles de Jeux et des Etudes qui, par leurs
recherches de forme, de rythmes et de timbres, apparaissent aujour-
d'hui avec un relief singulier. Lorsqu'à 55 ans il s'éteignit épuisé,
dans les grondements de la «Bertha », il laissait une production
pratiquement sans déchets, d'une valeur plus «universelle que »
celle d'aucun autre musicien français depuis de longues décades et
qui avait, plus qu'aucun autre, ouvert la voie à un nouvel univers
sonore!
240. TABLE DE TRAVAIL DE DEBUSSY avec divers objets de bureau lui ayant
appartenu. - St-Germain-en-Laye, Musée municipal (dépôt du Musée
instrumental du Conservatoire), et à Mme de Tinan.

241. CANOPES. Deux couvercles d'urnes funéraires égyptiens ayant appar-


tenu à C. Debussy. - A Mme de Tinan.
Objets d'art qui ornaient habituellement le bureau du compositeur et qui
donnèrent leur nom au 10e Prélude du 2e livre.

242. LE CRAPAUD-FÉTICHE ARKEL DE C. DEBUSSY. St-Germain-en-Laye,


-
Musée municipal (id.).
:
Debussy avait toujours ce crapaud sur son bureau et l'emportait même en
voyage «Arkel. paraît se plaire ici », écrit-il de Pourville à son éditeur (1915).
Selon René Peter le fétiche du musicien était de porcelaine, et, selon J. Durand,
même de porcelaine japonaise. Confusion, peut-être, avec un objet identique
mais de plus grande dimension qu'il avait acquis à la fin de sa vie et qu'il
appelait « Gwendoline ». Car, le 15 févr. 1916, il parle à Pasteur Vallery-Radot
de «ce vieux crapaud de bois, qui contemple mon inutile souffrance. ».

243. C. DEBUSSY. Deux photogr. à Houlgate, 1911. - A Mme de Tinan.


Dans une lettre à G. Pierné du 18 sept. 1911, Debussy réplique à un bruit
qui avait couru sur le «très léger costume » dans lequel on l'aurait vu sur la
plage d'Houlgate. Les photos ci-dessus illustrent la description qu'en réponse
il faisait de son «costume, où la plus stricte décence s'alliait à une élégance
grise des pieds à la tête».

244. C. DEBUSSY.Portrait par Steinlen. Dessin à la plume. 0,66 X 0,07. -


A D.E. Inghelbrecht.

245. C. DEBUSSY. Portrait par Ivan Thiele, juin 1913. Reproduction


photogr. -
A Mme de Tinan.
Ce peintre, d'origine russe, a fait aussi les portraits d'A. Roussel, V. d'Indy,
C.M. Widor, D. Milhaud, Stravinsky, R. Ducasse, F. Schmitt, Alfred Bruneau.

246. ROUVEYRE (André). Visages des contemporains. Portraits dessinés


d'après le vif (1908-1913). - Paris, Mercure de France, 1913. - B. N.,
Impr., 8° G. 9257.
Recueils de croquis parus dans le Mercure - N° XXVIII : C. Debussy.

247. C. DEBUSSY. Quatre Christmas Cards à sa femme Emma. 1911-1916.


Ms. autogr. - Bibl. Conservatoire.
Deux de ces cartes comportent des vœux en musique se rapportant à leur
illustration: celles de 1911 («Chant des matelots du vaisseau qui ne veut rien
»)
savoir et de 1916 (« La neige sur le village. Poème symphonique en
5 mesures »). Une autre accompagnait «le premier morceau d'une série qui, si
Bouddah, Krizna, Jeovah, Zarathoustra, Ambroise Thomas, le Maharajah de
Kapourtala veulent bien me le permettre, se composera de douze morceaux du
style debussyste le plus pur ».

248. C. DEBUSSY. Lettre à sa fille Chouchou. Saint-Petersbourg, 11 déc.


1913. Ms. auto gr. - A Mme de Tinan. Pl. VI
«Ton pauvre papa. est bien triste d'être privé depuis tant de jours. de
Chouchou, de ne plus entendre tes chansons, tes éclats de rire, enfin tout ce
bruit qui fait de toi une petite personne insupportable quelquefois, mais char-
mante le plus souvent. »
249. C. DEBUSSY. Billet à sa femme. 6 décembre 1915. Ms. auto gr. -
Bibl.
Conservatoire.

gicale
Quelques mots écrits à 11 h. du soir, à la veille d'une intervention chirur-
Comme on ne sait jamais ce que prépare l'événement le plus simple,
je tiens à te dire une dernière fois tout mon amour et combien j'aurais de peine
si un accident quelconque m'empêchait de terminer ce que je voulais faire pour
que tu sois heureuse, aussi bien dans le présent que dans l'avenir. Et toi, petite
mienne qui restera, aime-moi dans notre petite Chouchou. Vous êtes les deux
seuls êtres pour lesquels je ne veux pas disparaître tout à fait. »

LE MARTYRE DE SAINT SÉBASTIEN


(22 mai 1911)

Sous l'influence des spectacles russes et surtout d'Ida Rubinstein,


Gabriele d'Annunzio écrivit Le martyre de S. Sébastien au milieu
de 1910. C'est Roger Ducasse qui futd'abord sollicité pour la mu-
sique. Il se récusa. L'acceptation de Debussy fut définitive le 10
décembre. D'Annunzio envoya le poème par fragments entre le
9 janvier et le 2 mars 1911. La Première ayant eu lieu le 22 mai,
le musicien eut pratiquement moins de quatre mois pour achever
sa partition, avec l'aide d'André Caplet. Bien qu'il semble que
Debussy ait composé sa partition dans une atmosphère d'exaltation

originale du Martyre le laissa insatisfait :


et qu'il ait, dit-on, été très ému lors des répétitions, la version
«Dans ces 3.995 et
quelques vers, écrit-il à J. Durand le 1er novembre 1917, il y a
peu de matière. Des mots, des mots.»
250. D'ANNUNZIO (Gabriele). Portrait par Germaine Brooks. 1912. Toile.
1,18 X 0,91. - Musée d'art moderne.
251. D'ANNUNZIO (Gabriele). Télégramme à C. Debussy. 10 déc. 1910. -
A Mme de Tinan.
« »
Je reçois la grande nouvelle, ô Claude roi. Les journaux annonçaient
le lendemain pour mai suivant la création du Martyre et la collaboration de
Debussy, Ida Rubinstein, d'Annunzio et Léon Bakst.
252. D'ANNUNZIO (G.). Lettre à C. Debussy. 13 février 1911. Ms. autogr. -
A Mme de Tinan.
« Je vous envoie le texte complet du
ment le premier cri des Archers d'Emèse : ! !
premier acte. Vous trouverez facile-
«Sébastien Sébastien ». C'est là
que la musique commence à «poudroyer ». Je crois que vous vous plairez au
« mystère du second acte. Quand on ouvre la vaste porte de la chambre magique,
l'air est déjà chargé d'enchantement. ».
253. CHARLES D'ORLÉANS. Poésies complètes. revues sur les mss. Par
Ch. d'Héricault. - Paris, Flammarion, 1896. - Au prince de Polignac.
Exempl. offert par G. d'Annunzio à Debussy avec cette dédicace :»«Au
divin Claude Debussy ces vieilles chansons qu'il renouvelle, mai 1913. Reliure
ornée de la devise de d'Annunzio, Per non dormire.
254. A. CAPLET ET C. DEBUSSY. Photogr. - B. N., Mus.
255. CAPLET (André). Photogr. dédicacée à C. Debussy. - A Mme de Tinan.
«A mon bon maître Claude Debussy son tout affectueusement dévoué
André Caplet. Avril 1917. »
256. C. DEBUSSY. Le Martyre de St. Sébastien, mystère en 5 actes. Paroles
de G. d'Annunzio. Part. d'orchestre. Ms. autogr. - Opéra, Rés. 2004.
En partie de la main de l'auteur et en partie de celle d'André Caplet.
257. PROGRAMME de la 1re du Martyre de St. Sébastien au Théâtre du
Châtelet, 21 mai 1911. - Bibl. Conservatoire.
Distribution et photo d'une maquette du décor du 3e acte par L. Bakst.
258. MAQUETTE PAR LÉON BAKST D'UN DÉCOR POUR Le Martyre de St.
Sébastien. Aquarelle. 0,94 X 0,72. - A Mme Constant.
«
259. MAQUETTE PAR LÉON BAKST DU DÉCOR DE L'ARBRE »
(Ida Rubins-
tein). Gouache. 0,63 X 0,48. - A Mme Gilberte Cournand.
260. ID. - MAQUETTE DE COSTUME PAR L. BAKST. Gouache. 0,31 X 0,23.
-
A Mme G. Cournand.

261. Extraits de l'album des croquis des COSTUMES Saint Sébastien


DE
PAR LÉON BAKST. Photogr. en couleurs (Comœdia illustré, 1er juin
1911). - A M. d'Estrade-Guerra.
262. BAKST (Léon). Portrait au crayon par I. Stravinsky. 1921. -
A M.
André Meyer.
Auteur des décors du Martyre de S.Sébastien et de Jeux.
263. AFFICHE pour la 8e représentation du Martyre de S. Sébastien au
Théâtre du Châtelet. 31 mai 1911. - Arsenal, coll. Rondel.
264. AFFICHE PAR LÉON BAKST POUR le Martyre de S. Sébastien (1913).
Lithographie. 1,30 X 4 m. - Bibliothèque de l'Union centrale des
arts décoratifs.
265. PROGRAMME de l'audition du Martyre de S. Sébastien au concert
de la Société Musicale Indépendante le 17 juin 1912, sous la direc-

Parmi les interprètes:


tion de D.E. Inghelbrecht. - A M. Inghelbrecht.
Mlle E. Vallin (Vox celestis, la Vierge Erigone),
Mmes Chadeigne et Courso (les Gémeaux).

266. PROGRAMME du concert donné à Prague le 4 janvier 1914 par


l'orchestre philharmonique tchèque sous la direction d'Edgar Varèse.
A M. E. Varèse.
-

:
Au programme la suite symphonique tirée (par André Caplet) du Martyre
de St. Sébastien «la cour des lys », «Danse extatique », «la Passion », «le
bon pasteur ». La 1re partie du concert était consacrée à Gabriel Dupont, Paul
Dukas et Albert Roussel.

267. PROGRAMME de la représentation du Martyre de St. Sébastien à


l'Opéra, juin 1922. - A M. H. Borgeaud.
Photos des nouvelles maquettes de L. Bakst, datées 1921.

L'APRÈS-MIDI D'UN FAUNE, ballet


(29 mai 1912)

Diaghilev voulut adapter en vue d'un ballet la musique de


Debussy. Ayant d'abord pensé à Fêtes (Nocturnes), il chargea
Nijinsky de monter l'Après-midi d'un faune. Le danseur, s'inspirant
maladroitement de documents antiques, conçut une chorégraphie
anguleuse, qui ne reçut par l'approbation de Debussy. Une polé-
le
miques'ensuivit, à laquelle musicien resta étranger et qui se
déroula surtout sur le plan de la moralité. Odilon Redon et Rodin
se firent les défenseurs de Nijinsky.
268. DIAGHILEV (Serge de). Portrait. Dessin de Larionov. 1903. 0,23 X 0,15
m. - A M. A. Meyer.
269. C. DEBUSSY. Lettre à Serge de Diaghilev. 20 mai 1917. Ms. autogr. -
A M. Serge Lifar.

:
«Il faut que vous sachiez ma joie d'avoir retrouvé la beauté particulière
des ballets russes «C'est du rêve ancien qui recommence ». et c'est très
mélancolique parce que trop d'horreurs ont bouleversé la vie. »
270. NIJINSKY Prélude à l'après-midi d'un faune. Peinture à la
DANS LE
cire sur bois par Valentine Gross (Hugo). 1912. 0,54 X 0,45. -
A M. A. Meyer.
271. MAQUETTE DE DÉCOR pour L'après-midi d'un faune par Léon Bakst.
Gouache. 0,75 X 1,05. - Musée d'art moderne.
272. NIJINSKY L'après-midi d'unfaune. Peinture à la cire sur bois
DANS
par Valentine Gross (Hugo). 1912. 0,54 X 0,45 m. - A M. André
Meyer.
273. L'après-midi d'un faune. Photogr. de diverses attitudes (Comœdia
illustré, 15 juin 1912). - Opéra et à M. H. Borgeaud.
274. L'après-midi d'un faune. Bas-relief par Fernand David. Photogr.
(Comœdia illustré, 15 juin 1912). - A. M. d'Estrade-Guerra.
275. L'après-midi d'un faune :
NIJINSKY. Médaillon de bronze par Mau-
rice Charpentier-Mio. 0,15X 0,11. - A Mme Gilberte Cournand.

JEUX (15 mai 1913)

:
Deux auteurs au moins ont dans leurs souvenirs revendiqué
)
l'argument de ce ballet Louis Laloy, qui a sans doute confondu
Jeux avec Masques et Bergamasques (n° dans la Musique retrou-
vée, et J. E. Blanche qui y aurait songé à la suite d'une demande
de Diaghilev.Debussyaurait refusé le scénarioinitial et ce serait
finalement Nijinsky qui aurait fournil'idée de Jeux. Le 2 juillet
1912, le musicien n'en avait pas encore reçu le texte. Il écrivit très
vite la partition, interrompant pour cela l'orchestration de Gigues
le brouillon d'orchestre est daté du 23 août, mais Debussy effectua
:
encore des retouches au début de septembre. La mise au point de
la chorégraphie fut
l'occasionde fréquentesdisputes entre Nijinsky
et Karsavina, qui a rapporté ne rien comprendre à ce que désirait
son partenaire.
Debussy, pour sa part, confia à R. Godet ce qu'il pensait
« Le génie pervers deNijinsky s'est ingénié à de spéciales mathé-
:
matiques : cet homme additionne les triples croches avec ses pieds,
fait la preuve avec ses bras, puis subitement frappéd'hémiplégie,
s'appelle la «stylisation du geste ». C'est vilain » !.
il regarde passer la musique d'un œilmauvais. Il paraît que cela

276. C. DEBUSSY. Jeux, poème dansé en 3 actes. Partition d'orchestre.


Ms. autogr. - Bibl. Conservatoire, ms. 966.

277. NIJINSKY DANS Jeux. Photogr. -


Arsenal, coll. Rondel.

278. MAQUETTE DE DÉCOR POUR Jeux par Léon Bakst. Esquisse au fusain.
0,90 X 0,55. -
A M. André Bakst.

279. MAQUETTE DU DÉCOR POUR Jeux PAR LÉON BAKST. Nijinsky, Karsavina
et Schollar dans Jeux. Photogr.(Comœdia illustré, 5 juin 1913). -
A M. d'Estrade-Guerra.

280. PHASES Jeux. Dessins par Valentine Gross (Hugo). Photogr.


DE
(Comœdia illustré, 5 juin 1913). - A M. H. Borgeaud.

281. DÉCOR POUR Jeux AUX BALLETS SUÉDOIS PAR PIERRE BONNARD.
Photogr. en couleurs (dans les Ballets suédois, 1931). -
Opéra.

282.
par
:
Jeux NIJINSKY, KARSAVINA ET SCHOLLAR. Plaquette de bronze
Maurice Charpentier-Mio. 0,13 X 0.17. - A Mme Gilberte Cour-
nand.
283. Jeux AUX BALLETS SUÉDOIS. 1920. Deux photographies. -
Opéra.
Jean Borlin - Les interprètes devant le décor de P. Bonnard.

284. Jeux A L'OPÉRA-COMIQUE, 1948. Photogr. du rideau et de trois scènes. -


Opéra.
Interprètes : G. Kergrist, M. Rayne, M. Dupont.

285. IDEM. Deux maquettes de costumes par Yves Bonnat. -


Opéra.
286. C. DEBUSSY. Lettre à G. Pierné. 4 février 1914. Ms. auto gr. -
A Mme
Clément-Pierné.
« Il
!
y avait aussi une revanche à prendre sur la représentation qu'en a
donné le trop génial Nijinsky Où, avec une cruelle et barbare chorégraphie, il
a piétiné mes pauvres rythmes comme une herbe mauvaise. »
287. C. DEBUSSY. Lettre à G. Pierné. 5 mars 1914. Ms. autogr. -
A Mme
Clément-Pierné.
:
Pierné avait dirigé Jeux aux Concerts Colonne, le 29 février 1914 «Tu me
connais assez pour savoir ce qu'il pouvait y avoir en moi d'affectueuse recon-
naissance pour tout ce que tu as mis de toi-même dans l'exécution de Jeux.
J'ai eu l'impression que l'orchestre aimait beaucoup moins cela que toi est-ce ;
manquaient d'homogénéité
? !
peut-être une fausse impression ?. Il m'a semblé aussi que les divers épisodes
Le lien qui les relie est peut-être subtil, mais il
existe pourtant Tu le sais aussi bien que moi ?. »
288. PIERNÉ (Gabriel). «La poupée mécanique de Debussy. Divertisse-
»
ment grave sur un thème puéril pour piano. Ms. autogr. - A Mme
Clément-Pierné.
«Musique de la poupée offerte par Debussy à sa fille Annette. » Daté à la
fin: 10.5.1935.
289. PIERNÉ (Gabriel). Photogr. A Mme Clément-Pierné.
-
Debussy avait connu Pierné au Conservatoire dans la classe de Marmontel
et l'avait retrouvé à Rome pendant quelques mois en 1884.

290. C. DEBUSSY. La boîte à joujoux. Ballet pour enfants par André


Hellé. - Paris, A. Durand et fils, 1913. - B. N., Mus., fol. Vm6 45.
Edition originale avec les gravures en couleurs d'A. Hellé. L'œuvre, dont
l'orchestration a été achevée par André Caplet, ne fut montée qu'après la mort
de l'auteur, le 10 décembre 1919, au théâtre lyrique du Vaudeville.
291. LA BOITE A JOUJOUX A L'OPÉRA. 1925. Maquettes de costumes par
A. Hellé. - Opéra.
Le Canard - La Quille - Le Soldat.
292. LA BOITE A JOUJOUX A L'OPÉRA. 1948. Trois maquettes de costumes
par F. Labisse. - Opéra.
Polichinelle - Nègre - La gardeuse d'oies.
293. PROGRAMME du concert donné Salle des agriculteurs par le violo-
niste Arthur Hartmann, avec le concours de C. Debussy. 5 février
Au programme :
1914. - Bibl. Conservatoire.
transcriptions pour violon d'Il pleure dans mon cœur,
La fille aux cheveux de lin et Minstrels. Debussy jouait avec Hartmann la
sonate en sol, op. 13, de Grieg.
294. PROGRAMME de la 1re audition des 3 Poèmes de S. Mallarmé. Société

:
philharmonique de Paris, 21 mars 1914. - B. N.
Interprètes Mme E. Vallin-Pardo et l'auteur.

295. C. DEBUSSY. Carte postale à J. Durand représentant la gare de


Berlin. 16 déc. 1913. Ms. autogr. -
A Durand et Cie.
296. C. DEBUSSY. Carte postale de Rome à J. Durand. 21-2-1914. Ms.
autogr. - A Durand et Cie.
«J'ai bien retrouvé Rome, seulement mes vingt ans n'y étaient plus » !.
297. PROGRAMME du festival C. Debussy dirigé par l'auteur le 17 juillet

Au programme :
1914 au Queen's Hall à Londres. - A Mme de Tinan.
Petite Suite, 2 danses pour harpe, Ariettes oubliées,
Prélude à l'après-midi d'un faune, Children's Corner.
298. C. DEBUSSY ET SA FILLE CHOUCHOU. Photogr. -
A Mme de Tinan.
299. CHOUCHOU DEBUSSY. Trois photographies. -
A Mme de Tinan.

300. CHOUCHOU DEBUSSY. Deux photographies. -


A Mme de Tinan.

301. SAUF-CONDUIT pour le trajet Paris-Dieppe pour M., Mme et Mlle


Debussy, 19 mai 1915. -
A Mme de Tinan.

302. C. DEBUSSY ET IGOR STRAVINSKY, avenue du Bois de Boulogne.


Photogr. - A Mme de Tinan.
Les deux musiciens se connaissaient depuis 1910 environ. L'influence réci-
proque de leurs œuvres pendant les années suivantes est un des faits les plus
marquants de l'histoire musicale au début du XXe siècle.
303. STRAVINSKY (Igor) jouant au piano le Sacre du printemps. Dessin
à la plume par J. Cocteau. 0,21 X 0,27 m. - A M. A. Meyer
L. Laloy a raconté comment Stravinsky et Debussy déchiffrèrent en 1913
ce Sacre qui frappa vivement Debussy mais dont celui-ci ne semble pas avoir
assimilé toutes les acquisitions.

304. C. DEBUSSY. Esquisses pour Le Palais du Silence ou No-ya-ti. Ballet


de «M. de Fleure» (1914). - A Mme de Tinan.
Debussy travailla à partir de janvier 1914 à ce ballet, qui devait être
donné à l'Alhambra de Londres. Mais en octobre il déclarait à son éditeur
J. Durand, avec qui il avait conclu un contrat en avril, qu'il attendait la fin de
la guerre pour achever l'œuvre.
esquisses est le suivant:
Le seul élément du scénario que l'on trouve noté par Debussy dans ces
«Le Scorpion oblique et le Sagittaire rétrograde ont
paru sur le ciel nocturne ».
305. C. DEBUSSY. « Berceuse héroïque pour rendre hommage à Sa Majesté
Albert Ier de Belgique et à ses soldats ». Déc. 1914. Partition d'orch.
Ms. autogr. - Opéra, Rés. 36.
L'œuvre fut exécutée le 26 oct. 1915 chez Colonne-Lamoureux sous la
direction de Chevillard. «Elle pourrait mieux sonner, écrivait la veille l'auteur
à son éditeur, si le chef d'orchestre avait d'autres oreilles.»
306. C. DEBUSSY. Lettre à Pasteur Vallery-Radot, 4 oct. 1915. Ms. autogr. -
Au Professeur Pasteur Vallery-Radot.
Debussy expose à son correspondant, l'un de ses plus fervents admirateurs,
qui lui avait envoyé anonymement des roses chaque année le jour anniversaire
de la première de Pelléas, les raisons pour lesquelles il ne souhaite pas composer
d'œuvre inspirée par la guerre.

LES DERNIÈRES ŒUVRES


307. C. DEBUSSY. «Douze études pour le piano. Pourville, été 1915».
Esquisse autogr. -
Dédicace à Emma Debussy :
A Mme de Tinan.
:
«Pour la collection particulière de p. m. et
pour la remercier de la meilleure des collaborations ses petites oreilles atten-
tives, écouteuses, sa patiente tendresse. »
308. C. DEBUSSY. Douze études pour piano. Ms. autogr. - Bibl. Conser-
vatoire., ms. 993.
Pour les sonorités opposées.
309. ID. ESQUISSE POUR LA MÊME ŒUVRE. Ms. autogr. A Mme H. Gouin
-
(Bibl. F. Lang, Royaumont).
310. C. DEBUSSY. Notes prises au concours de déclamation lyrique du
Conservatoire (examen trimestriel). Juin 1915. Ms. auto gr. Bibl.
-
Conservatoire.
appréciations de Debussy :
Elèves des classes de Melchissedec, Isnardon, Saleza et Sizes. Quelques
«inutile. rien. continue à ne rien savoir. belle
voix. a des qualités scéniques. chante faux et de la gorge. tempérament
d'opéra. gentille. »
311. C. DEBUSSY. «Six sonates pour divers instruments composées par
C. Debussy musicien français ». Projet de notice publicitaire accom-
pagnant une lettre à J. Durand, 22 juillet 1915. Ms. autogr. - A
Durand et Cie.
312. C. DEBUSSY. Liste des six sonates prévues. Ms. autogr. A Mme
-
de Tinan.
Les trois premières sonates furent, seules, écrites, et l'on savait, d'après
une note ajoutée par Debussy à la fin de la troisième, que la suivante
aurait été composée pour hautbois, cor et clavecin. Cette note révèle que
la 5e eût été pour trompette, clarinette, basson et piano. Quant à la 6e, note
le musicien, elle «sera en forme de concert, où se trouvera rassemblée la
sonorité des «divers instruments
contrebasse ».
» avec en plus le gracieux concours d'une

313. C. DEBUSSY. Sonate pour violon et piano. Epreuves corrigées par


l'auteur. Mai 1917. - Bibl. Conservatoire, ms. 992.
3e des six sonates prévues. L'autogr. est daté «hiver 1916-1917».

314. C. DEBUSSY. Monsieur Croche antidilettante. - Paris, Dorbon aîné


et N.R.F., 1921. - A Mme Léculier-Laloy.
L'un des 50 exemplaires sur papier Japon, celui-ci spécialement imprimé
pour Laloy. «Je pense pour l'avenir, écrivait Debussy à Laloy le 25 déc. 1906,
à une série de notes, opinions. que m'a laissé ce pauvre M. Croche qui a
décidé de mourir.»
En février 1914, à la veille de son départ pour Rome, Debussy recevait
de Dorbon une demande de bon à tirer, mais il désirait encore une heure
d'entrevue avec L. Laloy pour décider «comment mourra M. Croche ». Mais,
comme l'explique ici l'éditeur, « la ville où [le livre] devait être imprimé se trouva
en territoire envahi. D'où le retard qui malheureusement a suffi pour en faire
un ouvrage posthume ». Le portrait représenté ici paraît s'inspirer du dessin de
Van Thièle (voir n° 245).
315. C. DEBUSSY. M. Croche antidilettante. Epreuves corrigées de la main
de l'auteur. - A Mme P. Drouet (coll. G. Jean-Aubry).
Debussy a supprimé un passage critiquant l'orchestre de R. Strauss.
316. PROGRAMME du concert du 21 déc. 1916 au profit du vêtement du
Prisonnier de Guerre (Salon de Mme Guiard). - Arsenal, coll. Rondel.
En blanc et noir, interprété par l'auteur et Roger Ducasse. Celui-ci était
devenu l'ami de Debussy au lendemain de Pelléas et devait après sa mort
travailler à la mise au point de certaines œuvres inachevées (Lindaraja, fanfare
du Roi Lear, rapsodie pour saxophone).
317. PROGRAMME d'une matinée donnée le 24 mars 1917 en faveur de
l'œuvre du vêtement du blessé par C. Debussy. - A Mme P. Drouet
(Coll. G. Jean-Aubry).
:
Parmi les interprètes Rose Féart et Walter Rummel.
318. LAFORGUE (Jules). Les complaintes. - Paris, L. Vanier, 1885. - B. N.,
Impr., Rés. p. Ye. 602.
P. 21. Complainte des Voix sous le figuier boudhique
Vie ou Néant! choisir. Ah quelle discipline!
:
que n'est-il un Eden entre ces deux usines ?
Laforgue avait été l'un des auteurs favoris de Debussy. Durant ses années
de maladie, il lui emprunta à plusieurs reprises l'expression de «croupir dans
les usines du Néant ». On notera aussi dans la lettre à Godet du 28 juillet 1917
une strophe d'une complainte du présent recueil.
319. C. DEBUSSY. Lettre à Paul-Jean Toulet. 7 juin 1917. Ms. autogr. -
A Mme H. Gouin (Bibl. F. Lang, Royaumont).
Debussy reprend avec l'accord de Gémier le projet de musique de scène
pour As you like it, qu'il poursuivait depuis 1902 avec son ami Toulet. Il lui
fait savoir que c'est à lui qu'il veut confier l'adaptation de la pièce de
Shakespeare et qu'il a refusé une offre de Gabriel Mourey.

320. C. DEBUSSY à St-Jean-de-Luz, été 1917. Photographies. -A Mme de


Tinan.

321. C. DEBUSSY. Lettre au président de l'Académie des Beaux-Arts.


24 mars 1918. - Arch. de l'Académie des Beaux-Arts.
De la main de Mme Debussy, y compris semble-t-il, la signature. Cette
lettre, écrite la veille de la mort du musicien, faisait suite à une correspondance
avec C.M. Widor qui, nommé secrétaire perpétuel de l'Académie des Beaux-
:
Arts à la veille de la guerre, avait aussitôt présenté Debussy pour lui succéder
à son fauteuil, le dispensant de toutes les formalités d'usage «Je serais très flatté
de l'honneur de faire partie de votre illustre compagnie et de succéder à mon
ami Widor. »

322. MASQUE MORTUAIRE de C. DEBUSSY. Musée de Saint-Germain-en-Laye


(dépôt du Musée du Conservatoire).

323. C. DEBUSSY SUR SON LIT DE MORT. Photogr. -


A Mme de Tinan.

324. C. DEBUSSY SUR SON LIT DE MORT par Othon Friesz. Dessin à l'encre.
0,22 X 0,27. - Opéra.

325. C. DEBUSSY. Masque en terre cuite par Louise Ochsé. -


A Mme de
Tinan.

QUELQUES HOMMAGES POSTHUMES

326. INDY (Vincent d'). Pour les enfants de tout âge. 24 pièces d'étude.
IIIe livre. - Paris, Rouart-Lerolle (1920). - Bibl. Conservatoire,
A. 41273 (3).
N° :
23 Debussy.

327. MALIPIERO (G.F.). A Claudio Debussy (1920) per pianoforte. Lon-


-
don, Chester (1921). - Bibl. Conservatoire, G. 6198.
328. NIN (Joaquin). Message à C. Debussy pour piano. - Paris, Eschig,

Epigraphe :
1929. - B. N., Mus., fol. Vm12 11991.
«Lorsque les yeux de Debussy se fermèrent à jamais sur la
nuit de la mort, une soudaine angoisse vint répandre au cœur des musiciens
d'Espagne une inapaisable nostalgie.»

329. TOMBEAU DE CLAUDE DEBUSSY (Supplément de la Revue musicale,


1920). - Bibl. Conservatoire.
Œuvres de Paul Dukas, Albert Roussel, G.F. Malipiero, Eugène Goossens,
Béla Bartok, Florent Schmitt, Igor Stravinsky, Maurice Ravel, Manuel de Falla
et Erik Satie.

330. KODALY (Zoltán). Meditáció, Debussy egy motivuma fölött Zongo-


rára. - Budapest, 1955. - Bibl. Conservatoire., G. 10763.
Composé en 1907, lors du séjour parisien de l'auteur.

331. BOURDELLE (Antoine). Faune et chèvre. Bronze (vers 1908). Musée


-
A. Bourdelle.
Admirateur du musicien, Bourdelle fut sollicité en 1920 pour un monu-
ment Debussy à St-Germain-en-Laye. Il songea alors à utiliser ce groupe qu'il
avait conçu sous l'influence de L'après-midi d'un faune.

332. BOURDELLE (Antoine). Lettre à L. Forest. Brouillon autogr. 27 jan-

« Debussy!
vier 1920. - Musée A. Bourdelle.
Et tout de suite les nombres disent les proportions divines car
Jason lui avait donné une sandale ailée. Faire ondoyer un flot léger au nom
du créateur du chant qui s'enroule à celui de l'après-midi d'un faune de cet
autre calculateur qui a nom Mallarmé. Je vois spontanément plusieurs sources,
fontaines créées. Mais il faudra que nous causions. »

333. C. DEBUSSY. Portrait par Cosme Sotéro. Gravure sur bois. 1933.
A M. H. Borgeaud.

334. C. DEBUSSY. Buste en bronze vert par François Simecek. 1937.


-
Musée de l'Opéra.

335. MONUMENT DEBUSSY A PARIS, par les frères Martel. 1932. Photo-
graphies.
TABLE DES MATIÈRES

Préface, par M. Julien CAIN, Membre de l'Institut, Administrateur Général


de la Bibliothèque Nationale 5
Liste des prêteurs 11
Chronologie de la vie et de l'œuvre de Debussy 13

I. DE L'ENFANCE AU PRIX DE ROME 19


L'enfance 20
Le Conservatoire

Médicis.
21
Mme Vasnier. Premières œuvres 22
Voyages en Russie 24
Le Prix de Rome. La Villa 25

II. LA "PÉRIODE DES CAFÉS". INFLUENCES 27


Exposition de 1889 29
Cercles et amitiés 30
Influences artistiques 33
Les œuvres, des envois de Rome au Quatuor 35
Le Prélude à l'après-midi d'un /~M~ 38

Une lente
Les
Maeterlinck.
élaboration
III. PELLÉAS ET MÉLISANDE
L'œuvre de

représentations
41
42
43
44
Quelques reprises 47

IV. L'AUBE DU DEBUSSYSME 49


De Pelléas à La mer
Projets de théâtre
De La Mer aux Images pour orchestre 50
52

ballet
54

Sébastien.
V. LE MARTYRE DE SAINT SÉBASTIEN. LES BALLETS RUSSES.

œuvres
LES DERNIÈRES ANNÉES 60
Le Martyre de Saint 62
L'après-midi d'un faune, 64
Jeux 65
Les dernières 69
Quelques hommages posthumes 71
Catalogues des Expositions de la Bibliothèque Nationale

Le Siècle de Louis XIV (1927) 5 NF


Quatre siècles du Collège de France (1931) 4 »
Quatre siècles de colonisation française (1931)
(1934)44»

.,.
4 »
Gœthe(1932)
La Musique française du Moyen Age à laRévolution
Trois cents autographes de la collection Henri de Rothschild (1935). »

(1947).
Goya (1935) 4 »
Descartes (1937) 4 »

•••
Les Travaux et les jours dans l'ancienne France(1938) 4 »
Anatole France (1946) 3 »
Hardouin-Mansart et son école (1946) 3

.·..
»
Cervantès 3 »
J.K.Huysmans(1948)
Révolution de
3 »
La (1948)
1848 5 »
Frédéric Chopin (1949) 4 »
Péguy et les Cahiers de la Quinzaine (1950) 4 »
Trésors des Bibliothèques d'Italie (1950) 6 »
Honoré de Balzac (1950) 6 »
Toulouse-Lautrec (1951) 5 »
Victor Hugo (1952) 5 »
EmileZola (1952) 5 »
Steinlen (1953) 4 »
Rimbaud (1954) 5 »
GeorgeSand(1954) 4 »
Lamennais (1954) 4 »
Sainte-Beuve (1955) 4 »
Franklin (1955) 4 »
Paul Valéry (1956) 5 »
Mozart (1956) 5 »
Henri Heine (1956) 5 »
Alfred de Musset (1957) 5 »
Fontenelle (1957) 4 »
Flaubert et Madame Bovary (1957) 4 »
Daumier (1958) 5 »
Byzance et la France médiévale (1958) 6 »
Francis Jammes (1959) 3 *
Henri Bergson (1959) 4 »
La Reliure Originale (1959) 8 »
Marceline Desbordes-Valmore (1959) 3,50>»
Enrichissements de la Bibliothèque nationale (1960) 6 »
Braque (1960) 4,50»
Tolstoï (1960) 8 »
LéopoldDelisle(1960) 2,50*
Mazarin(1961) 10 »
Rabindranath Tagore (1961) 8 »
Théophile Gautier (1961) «.25*
Gordon Craig (1962) 6,50»
PIERRE BERÈS
PARIS

14, AVENUE DE FRIEDLAND PARIS 8


681 FIFTH AVENUE NEW YORK 21
VIENT DE PARAITRE:

COLLECTION « POUR MIEUX CONNAITRE »

CLAUDE DEBUSSY
L'HOMME - SON ŒUVRE - SON MILIEU
Y. Tiénot et O. d'Estrade-Guerra
«.Le livre de MmeTiénot et de M. d'Estrade-Guerra arrive à son heure.

;
L'une y apporte son expérience pédagogique, le sens de la présentation
claire et ordonnée le second, debussyste averti, sa profonde connaissance
de tout ce qui touche à l'oeuvre du maître. Grâce à eux, sous une forme
condensée, plaisante et accessible, tout ce qui doit être dit sur Claude de
France au seuil de l'« année Debussy» est à portée de notre main.»
Jacques CHAILLEY (extrait du texte de présentation).
Un volume broché, format 17X22,
17 photographies hors-texte : de 264 pages.
13,20 NF.

HENRY LEMOINE et Ce ÉDITEURS, 17, r. Pigalle - PARIS-IXe

Tous les documents de la


BIBLIOTHÈQVE NATIONALE
peuvent être reproduits par son
Service Photographie
qui dispose d'un personnel spécialisé
et d'un appareillage moderne
~~;
CLICHÉS MICROFILMS PHOTOCOPIES
- -
AGRANDISSEMENTS -
DIAPOSITIVES
TIRAGES -
PHOTOGRAPHIESEN COULEURS
aux Éditions ALBIN MICHEL
LÉON VALLAS
CLAUDE DEBUSSY
et son temps
«.Robert
livre de base.»
Le
KEMP
- -
(Les Nouvelles Littéraires)

aux Éditions du ROCHER


(diffusion Albin Michel)

DEBUSSY

DEBUSSY :
et Edgard POE
lettres inédites
à André CAPLET
Documents inédits recueillis et présentés
par EDWARD LOCKSPEISER et André SCHAEFFNER

SÉGALEN et DEBUSSY
Documents divers, lettres et entretiens inédits,
recueillis et présentés par
Annie JOLY-SÉGALEN et André SCHAEFFNER

16EAST 46thSTREET NEW 17.N.Y.
YORK
MAISON CHARAVAY
Fondée en 1830

AUTOGRAPHES

et

DOCUMENTS HISTORIQUES
LITTÉRAIRES ET MUSICAUX

3, rue de Furstemberg, PARIS - VIe


ODÉon 59-89
ACHEVÉ D'IMPRIMER A PARIS

LE 21 JUIN 1962
PAR LES PRESSES ARTISTIQUES

4, SQUARE ROLAND-GARROS, XXe

Vous aimerez peut-être aussi