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République Algérienne démocratie et populaire

25/ 05/ 2015 19: 48

Université d’Ain Témouchent

Faculté de la technologie

Département de génie Electrique

Filière d’Electrotechnique

Cours :

Electronique de Puissance Avancée

Réalisé et préparé par :

Dr ZEGAI Mohammed Lamine

Master 1 : Commande Electrique

Année Universitaire : 2020/2021


Électronique de Puissance Avancée Dr ZEGAI Med A

Avant Propos

Ce polycopié de cours "Electronique de puissance avancée’


s’adresse aux étudiants de première année Master en Commande
Electrique, du Département d’Electrotechnique de la Faculté de
Génie Electrique –Université de Ain Témouchent.

L’objectif est de fournir les concepts de circuit électrique derrière


les différents modes de fonctionnement des convertisseurs statique
afin de permettre la compréhension profonde de leur
fonctionnement.

Cette unité est pour doter des compétences nécessaires pour :

1) Obtenir les critères de la conception des convertisseurs de


puissance pour UPS, Drives etc.,
2) Capacité d'analyser et de comprendre les différents modes de
fonctionnement des différentes configurations de
convertisseurs de puissance.
3) Capacité à concevoir différents CS monophasés et triphasés.
4) Analyser les CS modernes (Alimentation de découpage…)

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CHAPITRE I : Mécanismes de commutation dans les


convertisseurs Statiques

I.1 Introduction :

L’électronique de puissance ou l’électronique de commutations est devenue une branche


essentielle de génie électrique depuis la fin des années 70 .A cette époque, les progrès réalisés
dans la technologie de fabrication des transistors de puissance en termes de tenue en tension,
d’intensité du courant commuté, de fréquence de découpage, ont permis d’envisager le
réglage de l’énergie électrique fournie aux systèmes industriels.

Le réglage fin et rapide de l’énergie électrique, l’excellence du rendement des organes des
réglage de la puissance ont permis d’améliorer des performances de ces systèmes.

I.2 Les Applications De L’électronique De Puissance:

Il serait vain de vouloir dresser une liste pour les applications de l’ENPU, on citons quelques
exemples significatifs donneront une idée de la présence des convertisseurs statiques (CS)
nécessaires au fonctionnement de nombreux systèmes électriques.

I.2.I Charges alimentées en continu :


01- Le transport de l’énergie électrique
02- Les ozoneurs, la radiologie
03- L’alimentation des variateurs de vitesse pour la traction ferroviaire
04- L’alimentation des véhicules électriques, chargeurs des batteries ….ect

I.2.II Charges alimentées en alternatif :


01- Fours électrique et d’induction
02- Navires électriques
03- Eclairage, chauffage
04- Les variateurs de vitesse pour les moteurs alternatifs (Asynchrone..ect)

I.3 Les Différentes Formes De L’énergie Electrique :


Il existe plusieurs formes pour répondre aux besoins d’exigences des systèmes électriques
par des sources directes qui sont capables de fournir l’énergie de telle façon plus
satisfaisante. On distingue :
01- Les sources triphasées d’amplitude et de fréquence fixes (Eolienne, groupe
électrogène).
02- Les sources continues (Batteries, panneaux photovoltaïques).

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Il est clair qu’un traitement de l’énergie électrique produite par la source est indispensable
pour alimenter convenablement de nombreux systèmes électriques, pour cela, la philosophie
et l’idée générale est faire des systèmes de conversion de l’énergie par la manière suivante :

Figure I.1 : Schéma synoptique de la conversion des énergies.

I.4 Proposition De Classification Des Convertisseurs Statiques :


Usuellement, les convertisseurs statiques sont classés selon la nature de la transformation
d’énergie électrique qu’ils réalisent. Pour établir ce classement, nous définirons les sources
comme les charges à partir de la nature alternative ou continue des grandeurs électriques qui
les définissent par la figure I.2.

Figure I.2 : Classification des convertisseurs statiques.


Remarques :

01- Les grandeurs alternatives ne sont pas nécessairement sinusoïdales mais plus
généralement périodiques et de valeur moyenne nulle. Ces grandeurs peuvent être
courants ou tensions.
02- Les grandeurs continues, sont généralement unidirectionnelle et de valeur moyenne
non nulle mais peuvent présenter certains ondulations.

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I.5 Notion des Sources :

Si on veut caractériser un dipôle, qu’il soit un générateur ou une charge, et d’après les
principes de l’électricité, on les distingue seulement deux possibilités de comportement :

Source de tension théorique


Par définition, elle impose la différence de potentiel v aux
bornes du dipôle, quel que soit le courant i fourni ou reçu.

Source de courant théorique


Par définition, elle impose le courant i
traversant le dipôle, quelle que soit la tension
v reçue ou appliquée.
Figure I.3 : Définition des sources.

I.6 Règles D’interconnexion Des Sources :

Puisque les convertisseurs statiques sont chargés pour assurer l’échange d’énergie électrique
par l’usage des interrupteurs, donc leur rôle est de modifier la topologie des mailles qui
associent les générateurs et les charges tout en respectant deux règles fondamentales :

01- Régler le sens et le module de la puissance transférée ;


02- Respecter les propriétés des sources de tension et de courant.

I.6.1 Liaisons permises :


Fondé sur la nécessité de travailler en commutation, un convertisseur statique n’autorise que
deux topologies distinctes entre le générateur et la charge.

Une topologie active qui doit permettre le transfert d’énergie du générateur à la charge. Sans
préjuger sur le signe réel de v ou de i, deux types de maillage possibles autorisent un transfert
d’énergie d’une source vers l’autre

Par liaison directe des deux sources.


Par liaison croisée des deux sources.

Figure I.4 : Topologie active.

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Une topologie passive qui doit permettre d’annuler le transfert d’énergie.

Par isolation des sources de tension (courant nul).


Par mise en court-circuit des sources de courant (tension nulle).

Figure I.5 : Topologie passive.

I.6.2 Liaisons interdites :


La topologie active du convertisseur statique ne doit jamais relier deux sources de tension ou
deux sources de courant, comme la montre la figure I.6.

Figure I.6 : Topologies actives interdites.


La topologie passive doit également exclure les deux cas suivants :

On ne doit jamais court-circuiter une source de tension (surintensité).


On ne doit jamais ouvrir une source de courant (surtension).

Figure I.7 : Topologies passives interdites.

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I.7 Fonctionnement Des Interrupteurs Et Cellule De Commutation Elémentaire :

La caractéristique statique d’un interrupteur est définie par deux états naturellement stables :

Etat passant (état ON) ; = 0, ≠ 0;


Etat bloqué (état OFF) ; ≠ 0, = 0.

Figure I.8 : Symbole d’un interrupteur.


La configuration minimale pour un interrupteur est dite ‘caractéristique à deux segments’,
chaque segment est défini par un ½ axe partant de l’origine. Ces interrupteurs sont
unidirectionnels en tension et en courant. Donc nous avons 04 fonctions interrupteur à 02
segments, selon le signe de la tension supportée à l’état OFF et le signe de courant supporté à
l’état ON.

Figure I.9 : Interrupteur à caractéristique 02


segments .
Les interrupteurs à caractéristique trois segments sont bidirectionnels en tension ou
bidirectionnels en courant. Ils peuvent également être synthétisés par la mise en série de
deux interrupteurs à deux segments pour former un interrupteur à trois segments
bidirectionnels en tension.

Ils peuvent également être synthétisés par la mise en parallèle de deux interrupteurs deux
segments pour former un interrupteur à trois segments bidirectionnels en courant.

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Figure I.10 : Interrupteur à caractéristique 03 segments.

Les interrupteurs à caractéristique quatre segments sont caractérisés par une bidirectionnalité
en tension et en courant. Ils peuvent être synthétisés par quatre interrupteurs deux segments
ou deux interrupteurs trois segments.

Figure I.11 : Interrupteur à caractéristique 04 segments.

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I.8 Les Composants Utilisées en Electronique de Puissance :

I.8.1 La Diode :

La diode de puissance à jonction au silicium est apparue dans l’industrie en 1956, c’est le seul
composant d’ENPU à commutations spontanées, c’est un interrupteur ( à deux segments) :
Conditions d’amorçage : spontané dés que la tension appliquée croit jusqu'à zéro.
Conditions de blocage : spontané dés que le courant appliqué qui la traverse décroit
jusqu'à zéro.

Symbole Caractéristique Idéale Caractéristique Réelle

I.8.2 Le thyristor:

Ce composant bidirectionnel en tension et unidirectionnel en courant (un interrupteur à trois


segments) qui a une commande uniquement avec un amorçage par sa gâchette pour réaliser
une auto-saturation du composant entre l’anode et cathode.

Conditions d’amorçage : est réalisable si le courant de gâchette > 0 >0


Conditions de blocage : réalisable si y’a pas un courant de gâchette et <0

Symbole Caractéristique Idéale Caractéristique Réelle

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I.8.3 Le transistor MOS :

Le transistor MOS (Métal Oxyde Semi-conducteur), est un interrupteur commandable à


l’amorçage et au blocage, ce composant est structuré par deux électrodes de puissance (Le
Drain et la Source) et une électrode de commande (La Grille) , ce composant est (un
interrupteur à deux segments) . Le transistor MOS étant destiné à être utilisé à des puissances
à priori faibles, mais il supporte les fréquences de commutations élevées.

Conditions d’amorçage : tension de commande > 0(+15 ) > 0.


Conditions de blocage : tension de commande =0 < 0.

Symbole Caractéristique Idéale Caractéristique Réelle

I.8.4 Le transistor IGBT :

Le transistor IGBT (Insulated Gate Bipolar Transistor), est un interrupteur résulte de


collection entre un transistor MOS et un transistor Bipolaire à jonction, cet (interrupteur à
deux segments de commutations). Le transistor IGBT étant destiné à être utilisé à des
puissances élevées par contre ses fréquences de commutations sont lentes par rapport à celles
dans le transistor MOS.

Conditions d’amorçage : tension de commande > 0(+15 ) >0


Conditions de blocage : tension de commande = 0.

Symbole Caractéristique Idéale Caractéristique Réelle

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I.9 Les Associations Des Semi Conducteurs:

Inturrpetur Biderctionel en Tension

Vk > 0, prise en charge par le MOS.


Vk < 0, prise en charge par la diode.
Inturrpetur Biderctionel en Courant

ik > 0, prise en charge par le IGBT.


ik < 0, prise en charge par la diode.
Inturrpetur Biderctionel en Tension et
Courant

ik > 0, prise en charge par le IGBT 01 et la diode 02.


ik < 0, prise en charge par la IGBT 02 et la diode 01 .
Vk > 0, prise en charge par le IGBT 01 et la diode 01.
Vk < 0, prise en charge par le IGBT 02 et la diode 02.
Inturrpetur Biderctionel en Tension et
Courant non commandable à l’ouverture

ik > 0, prise en charge par le thyristor 01.


ik < 0, prise en charge par le thyristor 02.

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CHAPITRE II : Méthode de conception des convertisseurs statiques à


commutation naturelle

II.1 Redressement à diode simple (Mono-Alternance) :

L'opération de redressement consiste à éliminer la partie négative (ou positive, au choix) d'une
tension alternative. Le redressement simple ou « mono-alternance», consiste juste en
l'élimination de la partie non désirée de la tension par l’utilisation d’une diode en série avec
chaque tension (en réalité le redressement consiste de façon absolue à rendre le courant de
sortie du circuit unidirectionnel). Cette opération peut être menée à partir d'une tension
monophasée, ou bien d'un système diphasé ou triphasé.

II.1.1 Redressement P1 (Pont monophasé simple ou ‘Mono-Alternance’) :

C'est le cas le plus simple à examiner, mais aussi le moins avantageux. En conséquence, son
étude n'est souvent qu'un prétexte à la compréhension des mécanismes de base. Le schéma
électrique correspondant est représenté sur la figure II.1

Figure II.1 : Redresseur P1.


La tension Ve, est la tension d'entrée, généralement sinusoïdale puisque provenant de la sortie
d'un transformateur connecté au réseau électrique.
On retiendra : = √ ( ) où V est la valeur efficace.
La diode D est considérée comme idéale.
La résistance R représente « la charge » du montage, c'est-à-dire le récepteur qui utilise la
tension de sortie.

II.1.1.1 Analyse de Fonctionnement :

Comme la diode ne peut conduire que les composantes positives du courant, l’allure des
différentes grandeurs est alors conforme, en régime établi, au chronogramme de la figure II.2

Figure II.2 : Formes d’onde redressement P1.

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Ici, la charge étant une simple résistance, l'annulation de la tension et du courant sont
simultanées. La diode« s'arrête» donc au passage par zéro de la tension. Par ailleurs, L'objectif
de l’opération étant de rendre la tension de sortie continue, on s'intéressera particulièrement à
l'expression de sa valeur moyenne :
√ √
< >= ∫ ( ) = ∫ √2 sin( ) = [− cos( )] =

√ √
Donc < >= et < >=
Remarque :
il est possible de simplifier l'écriture de cette intégrale en utilisant pour variable l’angle
=
√ √
< >= ∫ ( ) = ∫ √2 sin( ) = [− cos( )] =

II.1.2 Redressement P3 (Pont Simple triphasé) :

La version triphasée du redressement est très simple à envisager puisqu'elle consiste juste à
interposer une diode en série avec chaque phase d'un système triphasé. Le schéma électrique
correspondant est représenté sur la figure II.3.

Figure II.3 : Redresseur P3.

Le système de tensions triphasé à utiliser doit présenter un point neutre (N) et des tensions
conformes aux expressions suivantes :
= √2 sin( )

= √2 sin( − )

⎩ = √2 sin( − )

II.1.2.1 Analyse de Fonctionnement :

En supposant la diode D1 conductrice, il est possible d’analyser


les tensions présentes sur D2 et D3 (Voir Figure II.4), On
remarque alors que VD2 = V2 - V1 doit être négative pour que D2
soit bloquée (sinon il y a court-circuit des phases 1-2). De même,

Figure II.4 : Tensions sur les diodes.

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VD3 = V3 - V1 doit être négative. On peut alors noter que la diode D1 peut être passante dès
lors que V1(t)> V2(t) et V1(t)> V3(t).

Son principe donc « À chaque instant, il n'y a qu'une seule diode passante : celle qui est
associée à la phase dont la tension sur les diodes. Simple est la plus forte des trois ».
La figure II.5 représente ainsi également les intervalles de conduction des différentes diodes
et l’allure de la tension de sortie Vs,( t), correspondant à chaque instant à la tension simple de
la phase la plus forte. Par ailleurs, l'objectif de l'opération étant de rendre la tension de sortie
continue, on s'intéressera particulièrement à l'expression de sa valeur moyenne (l’intégrale
correspondante étant calculée directement à partir de la variable = et sur un intervalle le
plus petit possible, à savoir entre = =

Figure II.5: Formes des ondes redressement P3.


La tension moyenne est calculée par :

1 3 3 √2
< >= ( ) = √2 sin( ) = [− cos( )]
5 2 2
6 −6
3 √2 √3 √3
= ( + )
2 2 2
√ √
Donc < >= et pour une charge purement résistive< >=

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II.2 Redressement à diode double (Double-Alternance) :

L'opération de redressement consiste, dans ce cas, à reporter les parties négatives


(ou positives, au choix) des tensions d'entrée en valeurs positives. Ceci n'est possible que par
des associations de deux diodes par phase, ceci étant caractéristique des structures dites
«doubles ». On parle ainsi souvent de« pont redresseur double » ou encore « PD2 » en
monophasé et« PD3 » en triphasé.

II.2.1 Redressement PD2 (Pont double monophasé ou ‘Double-Alternance’) :

Ce style de pont, également appelé« pont de Graetz » est la structure incontournable


extrêmement classique du redressement monophasé. Le schéma électrique correspondant,
toujours sur une charge résistive, est représenté sur la figure II.6

Figure II.6: Redresseur PD2.


La tension Ve est la tension d'entrée, toujours supposée sinusoïdale : = √2 sin( )

Les diodes D1 à D4 sont considérées comme idéales. La résistance R représente « la charge »


du montage, c'est-à-dire le récepteur qui utilise la tension de sortie.

II.1.2.2 Analyse de Fonctionnement :

En considérant la tension Ve(t) > 0, et comme la charge est une résistance pure, il advient que
le courant ie(t) > 0 ne peut circuler qu'à travers les diodes D1 et D4. Ces deux diodes étant
conductrices, la tension - Ve(t) est alors reportée sur les diodes D3 et D2. On comprend donc
qu'au changement de signe de Ve(t) ces deux diodes vont être polarisées positivement et donc
devenir conductrices à leur tour. On montre alors que les deux autres se retrouvent en état de
blocage.

Donc le principe de ce pont est ainsi très simple: Ve(t) > 0 impose la conduction de D1 et D4 ;
Ve (t) < 0 impose la conduction de D2 et D3.

La figure II.7, illustre alors les deux seules configurations possibles du quadruplet de diodes
et le signe de la tension de sortie qui en découle.

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Figure II.7: Conduction des diodes dans le pont PD2.

L'analyse des phases de conduction des diodes permet ainsi directement de représenter les
formes d’ondes de la tension V(t) et du courant i(t), représentées en régime établi sur la figure
II.8

Figure II.8: Forme d’ondes redresseur PD2.

D’après la figure II.8, l’intégrale est calculable dans l’intervalle [0,π] où :

1 1 √2 2 √2
< >= ( ) = √2 sin( ) = [− cos( )] =

II.2.2 Redressement PD3 (Pont double triphasé) :

Ce type de pont, également incontournable et extrêmement classique dans le redressement


triphasé, est la structure la plus avantageuse car elle présente une tension de sortie dont les
ondulations naturelles sont à la fois très faibles et de fréquence assez importante (ce qui est
intéressant dans une optique de filtrage). Le schéma électrique correspondant, toujours sur
une charge résistive, est représenté sur la figure II.9

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Figure II.9: Redresseur PD3.

Le système de tensions triphasé à utiliser présente des tensions conformes aux expressions
suivantes :
⎧ = √2 sin( )
⎪ 2
= √2 sin( − )
3
⎨ 4
⎪ = √2 sin( − )
⎩ 3

II.2.2.1 Analyse de Fonctionnement :

Pour faire simple, toute la partie haute de pont (les diodes D1,D3) fonctionne de façon
similaire avec celles du pont P3 (voir plus haut). On représente ainsi leurs intervalles de
conduction en bas du graphe de la figure II.10.

En ce qui concerne la partie basse (les diodes D4 à D6), le principe est la même, à la différence
que la conduction est maintenant imposée par la tension simple la plus négative. Il en résulte
les intervalles de conduction représentés également en figure II.10

À chaque instant, la tension de sortie est fixée par les deux seules diodes conductrices du
pont. Par exemple dans l'intervalle [π/6, π/2] les diodes D1 et D5 conduisent. La tension est
alors: Vs(t) = U12(t). Les courbes les plus grandes du graphe représentant les tensions
composées du système il suffit de faire correspondre Vs(t) avec U12(t) sur cet intervalle et de
faire de même sur les intervalles suivants.

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Figure II.10: Forme d’ondes redresseur PD3.

Le principe à retenir qui découle de ces observations est ainsi qu'à chaque instant la tension de
sortie est égale à la plus élevée des tensions composées.

Pour l'expression de la valeur moyenne de la tension de sortie, l’intégrale est calculable


simplement sur l'intervalle [π/6, π/2] :

1 3 3 √3√2
< >= ( ) = √2 sin( + ) = − cos +
6 6
2−6
3 √3√2 1 1 3 √6
= + =
2 2

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CHAPITRE III : Méthode de conception des convertisseurs statiques à


commutation forcée

III.1 Redressement commandé:

Le redressement commandé simple, consiste toujours en l'élimination de la partie non désirée


de la tension par l’utilisation d'un thyristor en série avec chaque source de tension. L'angle de
retard à l'amorçage permet, dans ce contexte, d'opérer une variation de la tension moyenne en
sortie. Cette opération peut, encore une fois, être menée à partir d’une tension monophasée,
ou bien d'un système diphasé ou triphasé.

III.1.1 Redressement commandé ‘P1’ (Pont monophasé simple ou ‘Mono-Alternance’) :

C'est le cas le plus simple à examiner au fonction de compréhension les mécanismes de


commutations associes aux des thyristors, le schéma électrique est illustré dans la figure III.1

Figure III.1: Redresseur commandé P1.


Avec :

 La tension Ve est la tension d’entrée sinusoïdale : = √ ( ) où V est la valeur


efficace.
 est l'angle de retard à l'amorçage imposé par la commande.
 Le thyristor Test considéré comme idéal.
 La résistance R représente « la charge » du montage, c'est-à-dire Je récepteur qui utilise la
tension de sortie.

III.1.1.1 Analyse de Fonctionnement :


Le fonctionnement est identique on comparant le montage de redresseur P1 non commandé,
mais le cas particulier dans ce montage c’est le commutateur T ne se met à conduire qu’à
partir de l’angle .
Les formes d’ondes sont représentées dans la figure III.2.

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Figure III.2: Forme d’ondes redressement P1.

Le thyristor T sera on état passant si la tension est positive et avec l’amorçage sur sa gâchette
(Avec un retard de l’angle ) et il sera bloqué lorsque on a un passage de tension par zéro
(Tension devienne négative).

L’expression de sa valeur moyenne est donnée par :

1 1 √2 √2
< >= ( ) = √2 sin( ) = [− cos( )] = [1 + cos ]
2 2 2 2

Et la valeur du courant moyen est donné par < >=

III.1.2 Redressement commandé ‘P3’ :

La version triphasée du redressement est très simple à envisager puisqu'elle consiste juste à
interposer un Thyristor en série avec chaque phase d'un système triphasé. Le schéma
électrique correspondant est représenté sur la figure III.3.

Figure III.3: Redresseur commandé P3.

À tout instant il y a un thyristor conducteur dans le pont et la tension de sortie est à chaque
instant égale à une des tensions simples du réseau. Le système de tensions triphasé à utiliser
doit présenter un point neutre(N) et des tensions conformes aux expressions suivantes :

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⎧ = √2 sin( )
⎪ 2
= √2 sin( − )
3
⎨ 4
⎪ = √2 sin( − )
⎩ 3
Remarque :

La charge de préférence doit être lisse en courant pour assurer la conduction continu pour les divers
commutateurs

Il faut bien comprendre que l’angle de retard est imposé par la commande de façon commune aux
trois commutateurs, et à considérer par rapport à l'amorçage naturel de chacun d'entre eux.

III.1.2.1 Analyse de Fonctionnement :

En partant de la mise en conduction d'un des thyristors, retardée de l'angle , il suffit de


noter que ce thyristor est forcé de conduire le courant non nul absorbé par la charge jusqu'à la
mise en conduction du thyristor suivant.

Cette considération est suffisante au tracé des formes d’ondes de la figure III.4, pour exemple
dans le cas d'un angle : = .

Figure III.4: Forme d’ondes redressement P3.

L'objectif de l'opération étant d'obtenir une tension continue réglable sur la charge, il est
important, encore une fois, de calculer l'expression de la valeur moyenne dans le cas
générique :

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La tension moyenne est calculée par :

1 3 3 √2
< >= ( ) = √2 sin( ) = [− cos( )]
5 2 2
6 −6
3 √2 √3 1 √3 1 3 √2
= cos − sin + cos + sin = √3 cos
2 2 2 2 2 2


Donc < >= cos

On remarque que la valeur et le signe de tension moyenne est en fonction de l’angle ,


comme montre la figure III.5

Figure III.5: Forme d’ondes redressement P3 en fonction l’angle d’amorçage.

Remarque : Si vous avez une diode de roue-libre en parallèle avec la charge lissée, donc dans
ce cas la, vous n’aurez plus une forme qui dépasse l’angle et sa valeur de tension moyenne
devienne :

1 3 3 √2
< >= ( ) = √2 sin( ) = [− cos( )]
5 2 2
6 −6
3 √2
= [1 + cos + ]
2 6

L’allure correspond de <Vs> en fonction de est présenté dans la figure III.6

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Figure III.6: Forme d’ondes redressement P3 en fonction


l’angle d’amorçage dans un montage avec diode de roue libre.

III.2 Redressement commandé (Double-Alternance) :

III.2.1 Redressement commandé PD2 :

La structure en version commandée du pont PD2 est représentée sur la figure III.7. (On y
considère le cas particulier assez « classique » d'une charge dont le courant a été « lissé » de
façon convenable).

Figure III.7: Redresseur commandé PD2.


La tension Ve est la tension d'entrée, toujours supposée sinusoïdale : = √2 sin( )

Il faut ensuite bien comprendre que l’angle de retard est commun aux quatre commutateurs et
à considérer par rapport à l'amorçage naturel de chacun d'entre eux. Ainsi, les thyristors
fonctionnent ici par paires, tout comme les diodes du pont PD2 à diodes.

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III.2.1.1 Analyse de Fonctionnement :

Les thyristors étant commandés par paire dans cette structure, en partant par exemple de la
mise en conduction commandée de la paire T1/T4 retardée par rapport aux amorçages naturels
du circuit équivalent diodes, il faut noter que ces thyristors seront forcés de conduire le
courant non nul absorbé par la charge jusqu'à la mise en conduction des deux autres. Cette
considération est suffisante au tracé des formes d'ondes de la figure III.8, pour exemple dans
le cas d'un angle: = .

Figure III.8: Forme d’ondes redresseur PD2 commandé.

L'expression de la valeur moyenne de la tension de sortie, l’intégrale étant calculable


simplement sur l’intervalle [ , + ] :

1 1 √2
< >= ( ) = √2 sin( ) = [− cos( )]

2 √2
= cos

La figure III.9 représente ainsi, comme dans les études précédentes, l'allure de <Vs> en
fonction de .

Figure III.9: Forme d’ondes redresseur PD2 commandé en fonction l’angle d’amorçage.
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Électronique de Puissance Avancée Dr ZEGAI Med A

Remarque : Si vous avez aussi dans le circuit précédent une diode de roue-libre en parallèle
avec la charge lissée, donc dans ce cas la, vous n’aurez plus une forme qui dépasse l’angle
et sa valeur de tension moyenne devienne :

1 1 √2 √2
< >= ( ) = √2 sin( ) = [− cos( )] = (1 + cos )

La figure III.10 représente ainsi, comme dans les études précédentes, l'allure de <Vs> en
fonction de , en coïncidence avec les formes d'ondes.

Figure III.10: Forme d’ondes redressement PD2 en fonction


l’angle d’amorçage dans un montage avec diode de roue libre

III.2.2 Redressement commandé PD3 :

La structure« tout thyristor » du pont triphasé PD3 est représentée sur la figure III.11
Cette structure en pont, extrêmement classique dans le redressement triphasé, est représentée
ici comme débitant sur une charge correctement ‘lissée’ dont le courant ne s’annule jamais
(Courant continue)

Figure III.11: Redresseur PD3 commandé ‘Tout Thyristor’

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Le système de tensions triphasé à utiliser présente des tensions conformes aux expressions
suivantes :

⎧ = √2 sin( )
⎪ 2
= √2 sin( − )
3
⎨ 4
⎪ = √2 sin( − )
⎩ 3

III.2.2.1 Analyse de Fonctionnement :

pour faire simple, toute la partie haute du pont fonctionne de façon similaire avec le pont P3
commandé (voir plus haut). On représente ainsi les intervalles de conduction en bas du graphe
de la figure III.12. En ce qui concerne la partie basse, le fonctionnement est identique à celui
d'un pont P3 commandé dont les composants seraient en sens inverse. Par analogie avec le
fonctionnement su pont PD3 à diodes, et en respectant l'existence d'un angle de retard
commun à tous les commutateurs, les intervalles de conduction sont représentés sur la figure
III.12.

Figure III.12: Formes d’ondes Redresseur PD3 commandé ‘Tout Thyristor’

La complexité de ce montage, la manière la plus ordonnée de l' aborder consiste à bien noter
les intervalles de conduction. Ceux-ci étant juste décalés de l'angle par rapport au cas de
l'amorçage naturel (le cas à diodes).

1 3 √6
< >= ( ) = cos

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Figure III.13: Formes d’ondes Redresseur PD3 commandé


en fonction l’angle d’amorçage

III.3 Le gradateur (Conversion AC/AC directe) :

La conversion dite « directe» consiste à l'aide de triacs, à déformer l’allure d’une tension
alternative de manière à faire varier sa valeur efficace. On parle dans ce cas là de montage
dit ‘ gradateur ‘.

En terme de conversion d'énergie, c'est la puissance fournie à la charge placée en aval des
triacs qui sera modulée par l'action sur ces deniers, et donc par la commande. Ce type de
circuit existe en version monophasée et en version triphasée.

Il existe principalement deux stratégies de commandes :

 La commande de découpage des phases ; la tension aux bornes de la charge est


composée de portions d’alternances. On règle l’angle de conduction pour toutes les
alternances, positives et négatives.
 La commande de trains d’ondes pleines ; la tension aux bornes de la charge est
composée d’ondes pleines qui se répètent périodiquement. On règle le nombre de
périodes du train d’ondes, pour une période de répétition du train d’ondes donnée.

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III.3.1 Gradateur monophasé sur une charge résistive :

Le principe de base du « gradateur monophasé» est très simple. Le schéma de la figure III.14
représente le circuit associé dont les caractéristiques sont les suivantes :

 La tension V, est la tension d'entrée, généralement sinusoïdale et associée au réseau


électrique. On retiendra : = √2 sin( ) où y est la valeur efficace.
 Le triac T est considéré comme idéal et composé de deux thyristors : T1 et T2 . Il est
supposé être commandé de façon périodique et synchronisée avec la tension d'entrée
par un circuit non représenté.
 La résistance R représente« la charge» du montage, c'est-à-dire le récepteur qui utilise
la tension de sortie.

Remarque : Le Triac c’est un composant électronique qui collecte en équivalant 02 thyristors


opposés en parallèle.

Figure III.14: Gradateur monophasé.

III.3.1.1 Analyse de Fonctionnement :

Le triac est commandé à chaque alternance avec un angle de retard • La tension d'entrée
n'est ainsi commutée vers la sortie que dans les intervalles [ , ] et [ + , 2 ] (l 'arrêt des
thyristors en et 2 est assuré par l'aspect « résistif pur» de la charge, et donc l' annulation
du courant en coïncidence avec la tension).

L'allure des différentes grandeurs est représenté dans la figure III.15.

Figure III.15: Forme d’ondes sur une charge résistive.

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1 1 2 (1 − cos(2 ))
= = ( ) = √2 sin =
2

sin 2
= 1− +
2

La valeur de imposée par la commande permet de moduler la valeur efficace de la tension,


du courant ainsi que la puissance absorbée par la charge de 0 à 100 % de la valeur maximale.

Figure III.16: Tension efficace de gradateur monophasé en


fonction de l’angle d’amorçage

III.3.2 Gradateur monophasé ‘Train d’ondes’ (Relais statique) :

Pour faire fonctionner le montage dit « en trains d’ondes», on commande les triacs de façon
périodique avec un angle = 0 durant N périodes et on les laisse ensuite bloqués durant N’
périodes.

Si T est la période du réseau, le temps (N + N’) · T correspond ainsi à la nouvelle période


temporelle de la tension de sortie. Cette tension (sur charge résistive) correspond ainsi aux
formes d'ondes apparaissant sur la figure III.17.

Figure III.17: Forme d’ondes en ‘Train d’ondes’

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On constate que la tension est ainsi constituée de «trains » de plusieurs périodes de la tension
réseau séparés par des temps morts dont la durée permet de faire varier la valeur efficace
globale. Celle-ci se calcule en écrivant :

= ∫ ( ) = ∫ ( ) =
( ) ( ) ( )

III.3.3 Gradateur triphasé :

Le gradateur existe aussi en version triphasée et consiste juste à interposer par deux thyristors
ou bien par un seul triac en série avec chaque phase du système d'alimentation. Le schéma
électrique correspondant est représenté sur la figure III.18.

Figure III.18: Gradateur triphasé

Le système de tensions triphasé doit présenter un point neutre (N) et des teruions conformes
aux expressions suivantes :

= √2 sin( )

= √2 sin( − )

⎩ = √2 sin( − )

Les allures des tensions obtenues par l'imposition de temps morts identiques sur chaque phase
sont reportées sur la figure III.19 Le fonctionnement est ainsi identique, phase par phase, à
celui du gradateur monophasé.

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Figure III.19: Formes d’ondes dans le gradateur


triphasé

On constate que dans cahque phase :

= 1− + et =

Et pour l 'ensemble de la charge:

sin 2
=3 1− +
2

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HACHEURS

Les hacheurs sont les convertisseurs statiques qui permettent le transfert de l’énergie
électrique d’une source continue vers une autre source continue. (Ils sont l’équivalents des
transformateurs en alternatif).

Lorsque l’entrée et la sortie sont de natures dynamiques différentes, on peut les relier
directement (on parle alors de hacheur à liaison directe). Lorsqu’elles sont de même nature
dynamique, il faut faire appel à un élément de stockage momentané (on parle dans ce cas de
hacheur à accumulation). Enfin dans le cas où l’isolation galvanique de la sortie avec l’entrée
est une nécessité, on réalise des hacheurs dits « isolés ».

Suivant le degré de réversibilité que l’on désire, la structure du montage diffère. Enfin,
suivant la puissance nominale du système, la technologie des composants ne sera pas la même

Hacheur buck

C’est le montage le plus simple et le plus ancien. On dit qu’il s’agit d’un hacheur à un bras. Il
permet de relier une entrée de type « v » (qui n’a pas de discontinuité de tension) à une sortie
de type « i » (qui n’a pas de discontinuité de courant). C’est un hacheur « Un quadrant » qui
n’a aucune réversibilité. L’énergie ne peut circuler que de l’entrée vers la sortie. Il ne
comprend qu’un seul interrupteur commandé et une diode de roue libre.

Cependant ce transfert est réglable. Le paramètre de réglage est le rapport cyclique de la


commande de l’interrupteur. Nous allons voir que ce hacheur est de type abaisseur, la tension
de sortie étant toujours inférieure à la tension d’entrée.

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