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100  ❯ LA POLITIQUE CULTURELLE EN FRANCE

L’environnement de la création, ou les aides indirectes


La formation
Il convient de distinguer ici entre les structures de formation destinées
aux jeunes, visant à leur donner une formation artistique dans un champ
précis (apprentissage d’un instrument de musique, écoles de danse, d’arts
plastiques, etc.), et les structures de formation destinées à de futurs profes-
sionnels qui s’apprêtent à vivre de leur art, la première catégorie pouvant
déboucher sur la seconde. Si l’accès à des formations supérieures prépa-
rant à la création nécessite le passage par les premières structures, le pour-
centage d’enfants ayant suivi des cours de musique ou d’arts plastiques
devenant artistes est infime.
Ces deux types de structures font appel à des sources de financement
différentes : essentiellement décentralisées pour les premières (Régions,
municipalités) et en provenance de l’État pour les secondes. En outre,
elles n’ont pas la même finalité au regard de la création artistique : si
les secondes peuvent être considérées comme contribuant à renforcer la
capacité de création artistique, les premières ont plutôt pour objectif de
diffuser une culture permettant de reconnaître la valeur des œuvres d’art
et, ainsi, de donner plus de sens à la démocratisation culturelle. On peut
même considérer que ces formations répondent autant, sinon davantage,
à l’objectif de démocratisation. Ces actions sont nombreuses et, à titre
d’illustrations, nous évoquerons les domaines de la musique et de la danse,
des arts dramatiques et des arts plastiques.
Dans le domaine de la musique et de la danse, on recense 137 établis-
sements nationaux (écoles nationales de musique et de danse et conser-
vatoires nationaux de musique et de danse), auxquels on peut ajouter
255 écoles municipales de musique agréées, recevant respectivement près
de 137 000 et 146 000 élèves. Si les effectifs des conservatoires nationaux
de Région (CNR) sont restés relativement stables dans le temps, ceux des
écoles nationales de musique (ENM) et dans une moindre mesure les
écoles municipales de musique agréées, ont connu une très forte hausse
ces dernières décennies. Les financements des CNR et ENM sont très
majoritairement assurés par les collectivités et structures locales gestion-
naires. Certains CNR et ENM dispensent également un enseignement
d’art dramatique. Quant à l’enseignement supérieur, destiné à former des
professionnels de la musique et de la danse, il est placé sous la tutelle du
ministère de la Culture et de la Communication, pour les deux institutions
phares, le Conseil national supérieur de musique et de danse (CNSMD)
de Paris, créé dès 1795 sous la Révolution française, et celui de Lyon, créé
en 1980, ou sous son contrôle dans le cas de 125 autres établissements
répartis sur le territoire.

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