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ET LA SÉMANTIQUE GÉNÉRALE et les comportement en Occident de l’antiquité à nos jours, en fonction des
mécanismes de pensée induits par ces trois principes.
Une autre vision du monde que celle d’Aristote et Descartes 2. Mécanismes de pensée induits par les trois principes d’Aristote
Isabelle Aubert-Baudron
et leurs conséquences au niveau humain
a) Des évaluations basées sur des jugements en termes de valeurs,
générateurs de malentendus :
Pour pouvoir comprendre l’évolution des modes de pensée dans la civilisation
Ces postulats nous ont amenés à raisonner en termes de valeur, à évaluer,
occidentale, il importe de la replacer dans son contexte aux niveaux scientifique
à juger, à partir de concepts opposés de « vrai » et de « faux », de « bien »
et sémantique, d’Aristote à nos jours. En effet, l’évolution sémantique ne s’est
et de « mal », c’est-à-dire de notions abstraites dont le sens n’est pas défini,
pas faite indépendamment de l’évolution scientifique, mais elle en est la
et qui reposent sur des bases qui ne sont pas précisées. En conséquence, la
conséquence, découlant des cartes dressées par les mathématiciens des signification des mots « bien » et « mal » varie selon les critères d’évaluation
différentes époques en fonction des données dont ils disposaient. A partir de des gens qui les utilisent, ces critères différant selon chacun, une même chose
là des philosophes ont élaboré des systèmes de pensée basés sur les cartes pouvant apparaître « bonne » à une personne et « mauvaise » à une autre,
dressées par les scientifiques de leur temps, systèmes qui ont structuré la vision pour un ensemble de raisons qui leur sont propres. D’où les malentendus
de l’homme et du monde. qu’entraînent ces mots de par le fait que personne n’est d’accord sur leur
Au IV° siècle avant J.C., Aristote a élaboré une logique de pensée, liée à la sens, et les conflits qui en découlent inéluctablement, dans la mesure où les
vision antique du monde, selon laquelle la terre était un disque plat situé gens qui les utilisent partent du principe que leurs critères sont « bons » et
au centre de l’univers, correspondant à celle des mathématiciens d’alors. Le ceux des autres, « mauvais ».
système scientifique qui a marqué cette période de l’antiquité est le système b) Fausses identifications, confusion entre le niveau des mots et celui des
euclidien. Cette première étape correspond à la période grecque appelée faits :
métaphysique ou pré-scientifique.
Ces postulats nous ont ainsi conduits à identifier faussement les objets, les
La logique d’Aristote a servi de référence en Occident jusqu’aux découvertes animaux ou les gens dont nous parlons avec les caractéristiques que nous
de Galilée et de Newton, qui ont donné lieu à l’apparition de la logique leur attribuons et les jugements de valeur que nous plaquons sur eux, sans
cartésienne au XVII° siècle et au rationalisme, logique sur laquelle ont tenir compte du fait que ces jugements reposent sur des concepts créés par
été élaborées les sciences humaines actuelles. Cette deuxième période notre structure nerveuse mais qui, en réalité, n’existent pas indépendamment
est appelée classique ou semi-scientifique. Au début du XX° siècle sont de nous.
apparues en physique la mécanique quantique, et la théorie de la relativité
Cette logique a ainsi conditionné toute notre conception de la réalité, que
de Einstein, qui ont remis en question les fondements du système newtonien
nous avons élaborée non pas en fonction du niveau des faits, à partir de ce
et ont donné lieu à l’élaboration de la sémantique générale ou logique
que nous pouvons en observer et en percevoir à travers notre expérience,
non-aristotélicienne, celle-ci invalidant à son tour les bases des logiques
mais en fonction du niveau des mots, de jugements de valeur donnés, de
précédentes aristotélicienne et cartésienne. Cette troisième période est
critères abstraits qui ne représentent rien d’effectif. D’où une confusion
appelée mathématique ou scientifique.
entre le niveau des mots, ce qui est dit, et le niveau des faits, ce qui se
En conséquence la logique d’Aristote a structuré l’évolution de nos langages passe exactement, et une inadaptation dans nos modes de pensée et de
et de notre civilisation aux niveaux humains, institutionnel, spirituel, etc., comportement, qui se manifeste à travers la tendance à agir non pas en
du IV° siècle avant notre ère au XVII° siècle, c’est-à-dire durant deux mille fonction des faits et des conséquences effectives de nos actes, mais en
ans, et celle de Descartes, du XVII° siècle à nos jours. La S.G. constitue donc fonction des mots, de discours fondés sur des opinions, de croyances basées
le mode de pensée qui correspond au niveau d’évolution scientifique de sur des postulats doctrinaux, les comportements induits par ce mode de
notre époque, et ce n’est qu’à travers son étude et son intégration que notre pensée étant les reflets d’un verbe imposé.
civilisation pourra parvenir à intégrer, au niveau des sciences humaines, c) Des concepts abstraits érigés en valeurs absolues, au détriment de la valeur
les fruits de son évolution scientifique, la plupart de nos problèmes de humaine:
civilisation dans les domaines humains provenant de la dichotomie entre
notre évolution aux niveaux scientifiques et humains, et du fait que nous Ces notions ont accrédité l’idée qu’il existerait quelque chose comme « le
raisonnons encore dans les sciences humaines sur les bases des systèmes de bien » et « le mal » indépendamment de nous et des faits qu’elles concernent,
pensée précédents. nous amenant à considérer ces abstractions comme dotées d’une existence
réelle, à nous identifier à elles et à leur attribuer une valeur absolue,
Quelles sont maintenant les bases de ces systèmes de pensée, et quel rôle supérieure à la valeur humaine. Cette inversion des valeurs a engendré
ont-ils joué dans l’élaboration des visions successives de l’homme et du une surévaluation de ces concepts de bien et de mal, et des abstractions en
monde ? général (la nation, la démocratie, le parti, l’état, etc.) et une relativisation, une
sous-évaluation de la valeur humaine.
I. FONDEMENTS DE LA LOGIQUE D’ARISTOTE,
Cette inversion des valeurs a engendré au niveau sémantique une inversion
VISION ANTIQUE DE L’HOMME ET DU MONDE
du maniement des niveaux d’abstraction, à travers l’ignorance des niveaux
1. Postulats inférieurs (niveau des événements), et la tendance à s’orienter en fonction
des niveaux d’abstraction supérieurs, de théories, de doctrines non similaires
Nous savons qu’Aristote a élaboré sa logique sur trois principes ou postulats : au faits, utilisées à des fins d’asservissement.
– le principe d’identité : A est A , qui donna lieu au postulat suivant : « tout ce d) Une inversion des valeurs à l’origine des interdits non fondés engendrant
qui est est », de là ce qui est vrai est vrai, ce qui est faux est faux, ce qui est bon la notion de crime sans victime, génératrice d’irresponsabilité :
est bon, ce qui est mauvais est mauvais.
Des notions opposées de « vrai »/ »faux » et de « bien »/ »mal » ont découlé
– le principe de contradiction : A n’est pas non-A : « rien ne peut à la fois être celles de « raison »/tort », de « permis »/ »interdit », d’innocent/ »coupable »,
et ne pas être, une proposition ne peut être vraie et fausse en même temps », d’inférieur/ »supérieur », etc., le sens de ces mots ne reposant pas tant sur les
d’où ce qui est vrai n’est pas faux, ce qui est faux n’est pas vrai; ce qui est bon faits dans lesquels nous sommes impliqués ni sur les conséquences effectives
n’est pas mauvais, ce qui est mauvais n’est pas bon. de nos actes que sur des opinions non sous-tendues par des démonstrations,
– principe du tiers exclu : il n’y a pas de milieu entre A et non-A : « tout doit des idées toutes faites, des doctrines imposées au nom d’autorités » diverses.
ou bien être ou bien ne pas être : une proposition est soit vraie, soit fausse », De là des notions de permis et d’interdits structurées non en fonction des
conséquences des actes pour l’ensemble humain considéré, mais des intérêts
d’où toute chose est soit bonne soit mauvaise.
des dominants, étant tenu pour « bon » tout ce qui conforte ou va dans le
Aristote a décrit ces postulats comme régissant « les lois de la pensée », alors sens de cette dominance, et comme « mauvais », tout ce qui est susceptible
qu’il s’agissait en réalité de principes mathématiques. de la menacer ou de la remettre en question. D’où une inversion des notions
1
de « bien » et de « mal », ces concepts servant à justifier la loi du plus fort et à ils consistent en des discussions dépourvues de sens effectif, généralement
légitimer l’oppression. Dans un tel système, la valeur des individus se résume interminables et insolubles, génèrent des problèmes sans fin et aboutissent
à la valeur des attributs de la dominance (richesse, argent, pouvoir, etc.) qu’ils inéluctablement à des situations d’affrontement. Leur but ne consistant
possèdent, elle est proportionnelle à leur statut. pas tant à résoudre les questions qui sont débattues qu’à utiliser ces
questions comme prétexte à contradiction, ils reposent généralement sur
Cette inversion des valeurs a engendré la notion de crime sans victime et
des sophismes, des arguments piégés dépourvus de validité et de cohérence
des interdits doctrinaux, non fondés sur une nuisance effective, sur la base
effective, destinés à déstabiliser le protagoniste, celui-ci étant vécu d’emblée
desquels pouvaient être déclarés coupables des gens qui n’avaient fait de
comme un adversaire.
tort à personne.
En résumé, les mécanismes de pensée induits par les trois principes de la
De là le phénomène du bouc émissaire, les sociétés qui raisonnent en logique d’Aristote, logique du conflit, ont produit les mécanismes de pensée
fonction de cette logique, étant incapables de se confronter aux faits, de responsables de la destruction de l’espèce humaine et de son milieu par
remettre en cause leur comportement, déclarant coupables les individus qui cette même espèce. Ces mécanismes étant ignorés, au même titre que les
portent un regard lucide à leur encontre (Socrate, Jésus, etc.), rejetant sur postulats qui en sont à la source, ils sont à l’origine des barrières mentales
eux, en termes de faute, les conséquences désastreuses de leur système de qui conditionnent chez les individus des réactions et comportements dont
pensée et de comportement. ils n’ont pas conscience, ces individus participant involontairement à faire
De là également la tendance à se comporter en fonction de notions arriver les conséquences désastreuses engendrées par ces mécanismes, ces
doctrinales de « bien » et de « mal » empêchant les individus de faire leurs conséquences étant généralement contraires aux prévisions qu’ils avaient
propres expériences en se confrontant à l’épreuve des faits, et une conception élaborées, parfois avec les meilleures intentions du monde. En conséquence,
négative et culpabilisante de l’erreur, assimilée à la notion de faute. les résultats auxquels ils aboutissent n’étant pas, chez la plupart, tant
imputables à une volonté consciente de nuire qu’à leur inconscience des
De ce fait la conception aristotélicienne de la culpabilité, sans rapport avec mécanismes de leur structure mentale, il importe de prendre connaissance
les faits, est incompatible avec la notion de responsabilité, qui repose sur de ces mécanismes induits par ce système de pensée et des facteurs auxquels
la conscience des conséquences effectives des actes. D’où l’inconscience et il est lié à différents niveaux pour pouvoir les comprendre et, ce faisant, s’en
l’irresponsabilité générées par cette logique. libérer.
e) Logique du conflit : 3. Conception aristotélicienne de l’homme
De la croyance en l’existence des concepts opposés de « bien » et de « mal » A partir de la logique qu’il avait élaborée, Aristote a défini l’homme comme
a découlé l’idée qu’ils étaient en conflit l’un avec l’autre, et qu’il était dans « un animal politique, doué de raison, composé d’un corps et d’une âme »,
l’ordre des choses que les partisans du « bien » luttent contre ceux du « mal », âme qu’il concevait comme « un moteur qui délibère » le terme « moteur »
d’où les conflits multiples et incessants qui en ont découlé, conflits sans objet étant à entendre au sens de force motrice, gouvernant le corps. Cette
fondés sur les oppositions doctrinales et les malentendus générés par ces conception, qui identifie l’homme à un animal et le partage en d’un côté
postulats. Cette distorsion a eu pour conséquence la propension effrénée un corps matériel, siège de l’animalité, considéré comme inférieur, et d’un
des humains à développer des conflits tous azimuts et leur incapacité à les autre côté une âme, domaine de la raison et de la spiritualité, considérée
résoudre autrement que par la force, ces conflits engendrant l’asservissement comme supérieure, a structuré toute notre vision de nous-mêmes depuis
et la destruction des populations au nom de la lutte du « bien » contre 2400 ans : « Le vivant est d’abord composé d’une âme et d’un corps, celle-là
le « mal », le contenu sémantique de ces termes variant en fonction des étant par nature la partie qui commande, celui-ci celle qui est commandée. »
époques, des autorités en place et des intérêts de celles-ci. (Les Politiques, livre I, chapitre 5, Ed. Garnier-Flammarion). « L’âme possède
f) Vision statique et réductrice d’une réalité dynamique : naturellement en elle un principe qui commande et un qui est commandé,
lesquels ont selon nous des vertus propres, à savoir celle de la partie douée
Le principe d’identité nous a donné une vision statique, figée, de nous- de raison et celle de la partie non raisonnable. Il est donc évident qu’il en va
mêmes et du monde, nous amenant à penser que les objets ou les êtres de même dans les autres domaines, et que c’est par nature qu’il y a dans la
sont une fois pour toutes et de toute éternité tels que nous les voyons, plupart des cas un commandant et un commandé. » (Les Politiques, livre I,
et à considérer comme définitifs les images et les jugements que nous chapitre 13).
plaquons sur eux, sans tenir compte du fait que nous vivons dans un univers
dynamique, éminemment plus riche et plus complexe que ce que nous Cette vision nous a donné de nous une image d’êtres scindés en deux parties
pouvons en appréhender en fonction des capacités et des limites de notre opposées, matérielle et spirituelle, isolées l’une de l’autre. Elle a induit l’idée
structure nerveuse, et dont tous les éléments sont soumis à des changements d’une hiérarchie entre le corps, siège de l’animalité, des « bas instincts »,
multiples et incessants, même si ces changements ne sont pas perceptibles conçu comme « inférieur », et l’âme, conçue comme « supérieure », et en
à nos sens et nous échappent. De là une vision tronquée de nous-mêmes et conséquence comme censée dominer le corps et le soumettre; d’où l’idée
du monde, limitée doctrinalement aux images fausses que nous en avons. d’un conflit entre le corps et l’âme, la matière et l’esprit, la croyance en
cette lutte imaginaire engendrant une vision de soi divisée à l’origine de
g) Perte de l’aptitude à opérer des choix, de la liberté : nos conflits intérieurs. De là également la source de la culpabilisation des
fonctions corporelles, et particulièrement sexuelles dans notre civilisation,
Le troisième principe du tiers exclu nous a amenés à considérer que,
cette culpabilisation, liée à une carte de notre organisme non similaire à
dans les situations que nous abordons, nous nous trouvons devant deux
celui-ci, étant à l’origine de la plupart de nos soi-disant « problèmes sexuels ».
possibilités opposées, une « bonne » et une « mauvaise », alors qu’en réalité,
nous nous trouvons généralement non pas devant deux, mais devant Cette carte aristotélicienne de notre organisme nous a habitués à nous
une infinité de possibilités. En conséquence, la réduction doctrinale limite concevoir comme des animaux, des êtres d’origine inférieure, scindés en
considérablement les possibilités de choix que nous avons à faire, ces limites deux parties doctrinalement opposées l’une à l’autre, et séparés de notre
étant en fait purement imaginaires, de nature mentale, dans la mesure où environnement et des gens que nous côtoyons. Cette conception nous a
elles reposent sur le principe du tiers exclu et sont créées par notre structure conduits à nous identifier à l’espèce animale et à calquer nos modes de
nerveuse conditionnée par ce principe. Les barrières mentales induites par ce comportement sur celle-ci. En isolant les uns des autres des facteurs et des
principe du tiers exclu ont engendré la perte de la faculté d’opérer des choix éléments reliés entre eux structurellement, elle nous a coupés mentalement
librement, autrement dit la perte de la liberté. de nous-mêmes et du monde dans lequel nous vivons. En raison de
l’ensemble des limitations qu’elle induit, elle nous a amenés à nous voir, à
h) Une logique piégée à la base, aux issues dramatiques :
raisonner, à nous traiter et à traiter les autres comme des sous-humains.
Ce principe du tiers-exclu est à la base des raisonnements « soit »/ »soit »,
4. Structure sociale et familiale de dominance
« ou bien »/ »ou bien », qui sous-tendent les discussions polémiques dont
chacun des protagonistes est persuadé qu’il a « raison » et que l’autre a La logique aristotélicienne a également structuré l’ensemble des relations au
« tort », et tente de le convaincre sur cette base. Les discours qui alimentent sein des sociétés : Aristote, considérant que « certaines espèces sont faites
de telles controverses n’étant pas basés sur l’observation des faits, mais sur pour régir et dominer les autres », a divisé l’humanité en deux catégories
des opinions contradictoires généralement sans rapport avec ceux-ci, les opposées en termes de valeur, les « maîtres » et les « esclaves » : « Être capable
arguments utilisés ne peuvent être tranchés, aucun facteur ne permettant de prévoir par la pensée, c’est être par nature apte à commander, c’est-à-
d’en démontrer la validité et par-là même de mettre un terme à la polémique; dire être maître par nature, alors qu’être capable d’exécuter physiquement
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ces tâches c’est être destiné à être commandé c’est-à-dire être esclave Toutefois l’image sociale du couple différait alors sensiblement de celle
par nature. » (Aristote, « Les Politiques », livre I, chapitre 2, Ed. Garnier- qui a cours aujourd’hui en Occident : « Il faut d’abord relever que dans le
Flammarion). mariage antique, le facteur individualiste était ordinairement très réduit,
n’apparaissant pas comme le facteur déterminant. Souvent, on ne tenait
« Est esclave par nature celui qui, en puissance, appartient à un autre (et compte qu’accessoirement de l’inclination et de l’affection; c’était la lignée
c’est pourquoi il appartient de fait à un autre) et qui n’a la raison en partage qui importait le plus. Dès le début, la dignitas matrimoni se rattacha, à Rome,
que dans la mesure où il la perçoit chez les autres mais ne la possède pas à l’idée de la descendance nobiliaire. C’est pourquoi l’on distinguait – non
lui-même, car les animaux ne perçoivent aucune raison mais sont asservis à seulement à Rome, mais en Grèce et dans d’autres civilisations traditionnelles
des impressions. Et pour l’usage on ne les distingue guère : l’aide physique – entre la femme à choisir dans ce but pour la dignitas matrimoni – et
en vue des tâches indispensables nous vient des deux, les esclaves et les d’autres femmes, dont l’homme pouvait en même temps, et éventuellement,
animaux domestiques. Et la nature veut marquer dans les corps la différence user en vue de la pure expérience érotique (d’où l’institution du concubinage,
entre hommes libres et esclaves : ceux des seconds sont robustes, aptes légalement admis à côté du régime familial, comme son complément). »
aux travaux indispensables, ceux des premiers sont droits et inaptes à de Julius Evola « La Métaphysique du Sexe », p. 230, éditions l’Age d’Homme.
telles besognes, mais adaptés à la vie politique… Que donc par nature les
uns soient libres et les autres esclaves, c’est manifeste, et pour ceux-ci la L’identification de l’homme à sa seule masculinité et de la femme à sa
condition d’esclave est avantageuse et juste. » Les Politiques, I, 5. seule féminité ont entraîné un conflit entre les forces mâles et femelles
présentes intérieurement dans les deux sexes, avec pour conséquences un
De là une conception d’une société partagée en individus « supérieurs » et détournement des forces créatrices en des forces de destruction extériorisées
« inférieurs », dont la valeur est proportionnelle à celle de leur statut : « C’est chez les hommes, et intériorisées chez les femmes.
d’une manière différente que l’homme libre commande à l’esclave, l’homme
Ainsi le conflit intérieur induit par l’opposition entre le corps et l’âme s’est
à la femme, l’homme adulte à l’enfant. Tous ces gens possèdent les différentes
traduit à l’extérieur par des rapports de force, et un détournement et
parties de l’âme, mais les possèdent différemment : l’esclave est totalement
un gaspillage des énergies des individus dans des conflits tous azimuts,
dépourvu de la faculté de délibérer, la femme la possède, mais sans autorité,
l’affrontement ayant pour conséquence l’annihilation des forces respectives.
l’enfant la possède, mais imparfaite… Si bien qu’il est manifeste que tous
ces gens dont nous avons parlé ont une vertu éthique, mais aussi que la De là une conception dramatique, tragique, d’une « condition humaine »,
tempérance n’est pas la même chez la femme et chez l’homme, ni le courage, enfermée dans une problématique de culpabilité basée sur l’infériorisation
ni la justice, comme Socrate pensait que c’était le cas, mais chez l’un il y a un de la personne humaine et la culpabilisation des fonctions corporelles, et
courage de chef, chez l’autre un courage de subordonné et il en est de même une problématique existentielle basée sur la perte des attributs de notre
pour les autres vertus. » (Les Politiques, I, 13) humanité et l’impossibilité d’une issue non dramatique pour les individus.
Les concepts de « chef » et de « subordonné », à l’origine des concepts 5. Influence de l’aristotélisme au niveau religieux
modernes d’ »intellectuel » et de « manuel », reposant sur des critères de
Cette conception aristotélicienne de l’homme influença le christianisme
dominance, ils ont engendré une structure hiérarchique de rapports sociaux,
dès son origine à travers St Paul, Saül de Tarse, qui lui transmit sa vision
basée sur des rapports de force, officialisant des relations de domination/
infériorisée de la sexualité : « Il est bon pour l’homme de s’abstenir de la
soumission, et des sociétés calquées sur les sociétés animales, régies par la
femme. Toutefois, à cause de ses débauches, que chaque homme ait sa
loi de la jungle et le droit du plus fort, ce « droit » étant légitimé par la notion femme et la femme, son mari. Mais s’ils peuvent se contenir, qu’ils se marient
de « guerre juste », définie par ce plus fort au détriment du plus faible : « L’art : mieux vaut se marier que de brûler. »(I, Corinthiens, VII, 1-2, 9).
de la guerre est un art naturel d’acquisition, car l’art de la chasse est une
partie de cet art : nous devons y avoir recours à l’égard des bêtes et de ceux Elle structura le catholicisme à partir du Moyen Age, dès St Augustin (IV°
des hommes qui étant nés pour être commandés n’y consentent pas, parce siècle), qui formula la doctrine du péché originel, laquelle fut sanctionnée
que cette guerre-là est juste par nature. » (« Les Politiques », livre I, chapitre 8). par divers synodes d’Afrique et, en 431, par le concile œcuménique d’Éphèse.
Puis plus tard elle fut a la base de l’apparition de l’école scolastique (IX° siècle
L’opposition « supérieur/inférieur » s’est également étendue à la conception – XIV° siècle), qui consistait, de la part des théologiens, en une tentative
des sexes, imposant l’image du mâle dominant et de la femme soumise, les d’harmonisation de la doctrine chrétienne avec la logique d’Aristote, laquelle
hommes étant faussement identifiés aux seuls attributs de la masculinité correspondait au mode de pensée alors en vigueur et au niveau d’évolution
: force, virilité, domination, et les femmes, réduites à ceux de la féminité : de l’époque. L’opprobre à l’encontre de la sexualité manifestée par Aristote
faiblesse, douceur, obéissance, soumission : « Ce que le poète a dit d’une infiltra ainsi le catholicisme et à travers lui, tout l’Occident chrétien. Elle est
femme, on doit penser que cela s’applique à tous les gens en question : en revanche absente des autres religions monothéistes, le judaïsme et l’islam
<<Pour une femme sa parure c’est son silence>> (Sophocle), mais il n’en : « …l’homme de la civilisation islamique a plus ou moins distinctement
va pas de même pour l’homme. » (Les Politiques, I, 13). « Le mâle est par compris et vécu les rapports conjugaux en général, à partir de la sanctification
nature à la femelle ce que le plus fort est au plus faible, c’est-à-dire ce que le que la Loi coranique confère à l’acte sexuel, et ce dans un contexte aussi bien
commandant est au commandé. Il en est nécessairement de même chez tous polygame que monogame. C’est de là que dérive aussi le sens particulier
les hommes. » (Les Politiques, I, 5). que peut avoir la procréation, entendue comme le fait d’administrer le
prolongement, existant dans l’homme, du pouvoir créateur divin.
Ces images ont induit entre les sexes des relations d’opposition régies
également par des rapports de dominance rendant impossible des relations Le judaïsme lui-même ignora la condamnation ascétique du sexe : le mariage
d’égalité et de complémentarité, et une structure familiale hiérarchisée, n’y fut pas conçu comme une concession à la loi de la chair, plus forte que
similaire à la structure sociale. l’esprit, mais comme l’un des mystères les plus sacrés. Pour la Kabbale
hébraïque, tout véritable mariage est en effet une reproduction symbolique
L’opposition doctrinale entre le corps et l’âme et l’infériorisation du corps et de l’union de Dieu avec la shekinah. » (Julius Evola, « La Métaphysique du
de ses fonctions a entraîné une séparation mentale dans la relation d’amour, Sexe », p. 235).
opposant d’une part le niveau des sentiments, conçu comme supérieur et
idéalisé, et le niveau physique, rabaissé au rang de la bestialité. Cette vision II. LA LOGIQUE DE DESCARTES, VISION RATIONALISTE
donna lieu au concept d’obscénité, absent dans d’autres cultures qui ne DE L’HOMME ET DU MONDE
subirent pas l’influence de l’aristotélisme.
La logique d’Aristote et la conception antique de l’homme et du monde ont
L’identification de l’espèce humaine à l’espèce animale a entraîné une été abandonnées au XVII° siècle par les scientifiques, suite aux découvertes
identification des fonctions de l’organisme humain à celles des animaux. de Copernic, de Galilée puis de Newton. La conception newtonienne du
D’où une vision de la sexualité limitée à la seule fonction de reproduction monde donna lieu à la logique cartésienne, au mouvement rationaliste et
et sa négation hors de ce cadre. Avec pour conséquence au sein du couple aux théories scientistes qui adoptèrent comme seuls critères fiables ceux
une sexualité restreinte à la perpétuation de l’espèce, exercée dans le de la science et de la raison. L’époque scientiste a généré une conception
cadre de relations hiérarchiques entre époux, relations de dépendance mécaniste de l’univers réduit à ce que nous pouvons en percevoir au moyen
et de domination/soumission, relations dramatiques rendant impossible de nos sens physiques et des instruments d’investigation humains, un
l’harmonisation du niveau des sentiment et du niveau physique et une univers limité au monde matériel tangible, observable et, sous l’influence des
actualisation sereine du sentiment amoureux. théories évolutionnistes, une conception de l’homme comme un descendant
3
du singe, perpétuant la vision animalière de l’homme, et de la vie humaine S’est alors développé le mouvement de la « libération sexuelle » des années
comme limitée à sa dimension matérielle et au temps de vie allant de la soixante, suivi de l’apparition de l’industrie du sexe : littérature, films, sex-
naissance à la mort de l’organisme. shops, Minitels roses, etc., utilisant la sexualité comme moyen de profit et la
présentant comme coupée des autres niveaux de l’être, sous l’angle dégradé
Cependant les mécanismes de pensée dualistes, véhiculés par le langage,
de la perversion, identifiée à la pornographie, et de ce fait réprouvée par
n’ont pas été remis en question ni abandonnés pour autant. Ils ont
l’ordre moral et maintenue dans un ghetto.
perpétué l’opposition aristotélicienne entre l’esprit et la matière sous une
forme différente, adaptée au théories scientistes, le concept d’âme étant Dans le même temps, l’accès des femmes au monde du travail leur a apporté
abandonné au profit de celui de psychisme. Cette opposition fait encore l’indépendance financière vis-à-vis de leur conjoint. Les mouvements
autorité aujourd’hui dans les sciences humaines, entre autre dans le domaine féministes ont réclamé une égalité de droits avec la gens masculine ainsi que
de la médecine qui considère comme des domaines d’activité séparés la la maîtrise des femmes sur leur corps et la procréation. Les bases du couple
médecine somatique, qui s’intéresse au corps, et la psychiatrie, qui se limite traditionnel se sont effondrées, engendrant une augmentation des divorces
au psychisme. Elle a également opposé d’un côté la « pensée scientifique », et l’éclatement de la structure familiale.
tenue pour « vraie », et la « pensée magique », dans laquelle elle incluait les
mythes et les religions, considérés comme « non-scientifiques », et partant de III. LA SÉMANTIQUE GÉNÉRALE
là, comme dépourvus de crédibilité et d’intérêt. OU LOGIQUE NON-ARISTOTÉLIENNE :
Dans le domaine du savoir, elle a entraîné une séparation entre les domaines UNE NOUVELLE VISION DE L’HOMME ET DU MONDE
des sciences et ceux des affaires humaines, ces domaines étant considérés BASÉE SUR LES DONNÉES DE LA PHYSIQUE
comme sans rapport les uns avec les autres et évoluant de façon séparée. DU XX° SIÈCLE
Cette scission doctrinale a aboutit au fait que nous n’avons pu intégrer dans
les activités humaines les fruits de notre évolution scientifique, et que nous A partir du début du XX° siècle, les découvertes en physique de la mécanique
utilisons encore en 1997 les produits de cette évolution, qui correspond à quantique, puis de la théorie de la relativité de Einstein, ont bouleversé
celle du XX° siècle, avec des mécanismes de pensée, des concepts et une la conception scientiste de l’homme et du monde. C’est sur ces nouvelles
structure mentale correspondant aux niveaux d’évolution de l’antiquité et données de la physique qu’un ingénieur polonais, Alfred Korzybski créa,
du XVII° siècle. durant la première moitié du XX° siècle, la sémantique générale ou logique
non-aristotélicienne, dans le but de résoudre les contradictions des systèmes
C’est dans le cadre du système rationaliste que fut élaborée la théorie
de pensée précédents et les problèmes qu’elles engendrent au niveau
freudienne des névroses et des psychoses. A la fin du XIX° siècle, Freud
humain. Il élabora une nouvelle conception de l’homme « comme un tout
formula une théorie sur la sexualité, qui était auparavant taboue et bannie
dans son milieu qui le pénètre et auquel il réagit », dont les différents niveaux
des discours. Il établit une distinction entre une sexualité normale à laquelle
sont liés entre eux structurellement et ne peuvent être isolés artificiellement
il opposa une sexualité pathologique et établit, sur la base du concept de
perversion, une théorie des névroses et des psychoses qui constitue encore les uns des autres.
la base de la nosographie psychiatrique actuelle. Il définit la sexualité Korzybski rejeta catégoriquement les principes aristotéliciens d’identité,
« normale » comme limitée au strict cadre de la procréation, taxant le plaisir de contradiction et du tiers exclu et fonda la sémantique générale sur les
sexuel de « peu recommandable, c’est-à-dire pervers et comme tel, voué au postulats suivants :
mépris » (« Introduction à la psychanalyse »), de même que tout acte sexuel
accompli dans une autre intention que celle de procréer, y compris au sein – une carte n’est pas le territoire,
du couple légitime. Il en conclut que tout être humain est pervers de nature, – une carte ne représente pas tout le territoire,
et ceci dès l’enfance, et qu’il n’y avait pas de différence fondamentale entre
l’individu normal et le névrosé. – une carte est auto-réflexive.
En conséquence, cette théorie a substitué à la vision catholique de qui, donnent, appliqués à la vie courante et au langage :
l’homme pécheur par essence celle de l’homme pathologique par nature. – un mot n’est pas ce qu’il représente,
En introduisant le concept d’un inconscient-poubelle, lieu de pulsions
inavouables et incontrôlables, elle a engendré chez les individus une peur – un mot ne représente pas tous les faits,
dudit inconscient, vécu comme dangereux, qui les a coupés mentalement de
– le langage est auto-réflexif.
leur espace intérieur.
Cette nouvelle logique est un outil de pensée permettant d’unifier les
Elle s’est très largement répandue dans le monde occidental, surtout
sciences humaines et les sciences exactes en appliquant aux problèmes
à partir des années cinquante. Ce faisant elle a contribué à perpétuer
humains des méthodes de résolution mathématique en les abordant à
la culpabilisation de la sexualité, remplaçant des dogmes religieux par
l’aide d’une démarche scientifique, à partir de l’observation des faits. Dans
des dogmes psychiatriques, et attribuant aux psychiatres le rôle dévolu
la mesure où elle intègre les données de la physique moderne, elle nous
auparavant aux prêtres. Partant du postulat que « la réalité » se limitait à la
permet de dresser de nouvelles cartes de nous-mêmes et du monde qui
vision de la conception scientiste, elle a accrédité l’idée que toute croyance
sont similaires aux faits, c’est-à-dire des cartes fiables et prédictives. Elle
en une autre vision du monde était « contraire à la réalité » et à ce titre, de
nous permet alors d’obtenir, dans les domaines humains, des résultats aussi
l’ordre du délire. Considérant la mort comme une atteinte à la prétendue
efficaces que ceux auxquels nous sommes parvenus dans les domaines
toute puissance du monde médical sur l’organisme humain, elle a contribué à
occulter des discours officiels toute interrogation fondamentale, engendrant scientifiques et techniques.
de nouveaux tabous, et imposé une conception de la vie humaine comme 1. Conception de l’être humain comme un tout
absurde et désespérée, dépourvue de sens et de finalité, enfermant les
individus dans une problématique existentielle. Ces données nous ont permis d’élaborer une nouvelle vision de l’homme
dont les différentes dimensions et les différents niveaux de l’être constituent
Ce faisant elle a donné de l’ensemble de la population une image de névrosés un tout et ne peuvent être séparés; les conceptions qui ont divisé jusqu’ici
et de psychotiques, la transformant en un inépuisable réservoir de patients l’esprit et la matière sont aujourd’hui dépassées. Nous avons découvert
potentiels, accréditant l’idée que l’origine des problématiques dans laquelle, que des facteurs psychiques se répercutent au niveau du corps, et que des
en raison de ses postulats, elle maintenait les individus, et la souffrance facteurs somatiques ont des incidences au niveau psychique; nous savons
qu’ils en ressentaient, et qu’elle concevait comme « pathologique », résidait également que nos connaissances concernant l’organisme humain sont
dans leurs traumatismes infantiles, dont seuls psychiatres et psychanalystes partielles et incomplètes et que nous sommes encore loin d’en appréhender
pouvaient les libérer. De là une consommation faramineuse de médicaments toutes les potentialités et tous les aspects; nous savons enfin qu’il n’est plus
psychotropes, largement prescrits hors du cadre de leurs applications
possible de considérer l’homme séparément de son milieu physique, social,
thérapeutiques et utilisés pour soigner le mal de vivre. (voir « Le Prix du Bien-
culturel, etc., et de faire abstraction des interactions entre les individus et leur
Etre » d’Edouard Zarifian, Ed. Odile Jacob).
contexte de vie. En conséquence, il importe de tenir compte du fait que nous
Parallèlement les découvertes dans le domaine de la contraception ont abordons tout ce que nous observons avec la totalité de notre organisme
modifié les comportements des individus envers la sexualité, celle-ci pouvant psychosomatique, les caractéristiques de cet organisme étant liées aux
être vécue indépendamment de la procréation, et hors du cadre du couple. influences reçues du milieu.
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2. Un être dynamique, en constante évolution réflexion, limitant l’usage de notre système nerveux : nous réagissons aux
mots comme à des signaux, sous l’emprise des émotions qu’ils provoquent en
Nous savons également aujourd’hui que si les sociétés animales sont des nous, comme le font les animaux, sans tenir compte de ce qu’ils représentent,
sociétés statiques aux comportements figés (le comportement d’une négligeant le fait qu’ils sont des symboles, des signes qui représentent
mouche ou d’un chien ou de tout autre animal et celui du groupe dans des choses, et non ces choses elles-mêmes. D’où une confusion entre les
lequel il vit n’est pas différent aujourd’hui de ce qu’il était il y a 5000 ans), mots et les choses qu’ils désignent, une incapacité à manier les symboles
en revanche les sociétés humaines sont caractérisées par l’élaboration se traduisant, au niveau biologique, par une utilisation inadaptée de notre
des cultures et l’évolution des civilisations : chaque génération enrichit cortex en particulier et de notre structure nerveuse en général; les réactions
et refaçonne un acquis qu’elle transmet à la génération suivante qui va le aux mots empêchent l’influx nerveux, transmetteur de l’information, de
modifier et l’accroître à son tour. D’où une conception de l’espèce humaine parvenir au cortex, créant ainsi une scission, une brèche, entre des éléments
comme différente de l’espèce animale, et une vision dynamique de l’homme de notre système nerveux naturellement conçus pour fonctionner en relation
comme d’un être en constante évolution. les unes avec les autres.
3. Facultés et attributs inhérents à l’espèce humaine Ce court-circuit dans la transmission de l’influx nerveux nous amène à
En plus de sa capacité d’élaborer des cultures et des civilisations, l’espèce passer directement du niveau des sentiments à celui de l’action, sans passer
humaine diffère de l’espèce animale en ceci qu’elle est pourvue d’un certain par le niveau de la réflexion, étape nécessaire pour engendrer une action
nombre d’attributs, de facultés, que ne possèdent pas les animaux. Ces adaptée. Ces réactions aux mots ont également des répercussions sur
attributs sont spécifiques de notre humanité. l’ensemble de notre organisme psychosomatique et peuvent ainsi engendrer
un certain nombre de pathologies. D’où l’importance de comprendre en
a) Faculté de symboliser : quoi elles consistent et les conséquences qu’elles entraînent, de même que
L’un d’eux réside dans la faculté d’utiliser des symboles, de communiquer à d’apprendre à utiliser correctement notre structure nerveuse, en fonction de
l’aide de mots, ce que ne peuvent faire les autres espèces. De cette faculté ses capacités réelles, autant pour obtenir une action efficace et adaptée que
de symboliser découle l’utilisation de langages symboliques et de l’écriture. pour préserver notre propre équilibre.