Le Maroc s'est montré très en amont intéressé par les énergies
renouvelables. Sans ressources pétrolières ou gazières, le pays est tributaire des importations. Le développement des énergies renouvelables est avant tout une démarche stratégique. A la COP21 en décembre 2015, le roi Mohammed VI a fixé un objectif de 52 % d'énergies renouvelables d'ici 2030. Le Maroc figure parmi les cinq premiers pays qui investissent le plus dans les énergies renouvelables. Avec son plan solaire, le royaume est même à l'avant-garde des marchés les plus compétitifs en termes de construction et de planification de centrales solaires thermiques. Le mix énergétique national du Maroc demeure fortement tributaire des combustibles fossiles, en particulier le pétrole. Le pétrole couvre plus des deux tiers des besoins du Maroc en énergie primaire, suivi du charbon (16%), et de la biomasse et des déchets (7%).Une part de 15% de la production d'électricité revient aux sources d'énergie renouvelable, principalement les grandes centrales hydroélectriques, en raison du recours du Maroc, depuis longtemps, aux barrages pour la production d'une partie de son électricité. Les sources d'énergie renouvelable, principalement solaire et éolienne, ont récemment fait leur entrée sur le marché marocain et leurs apports aux besoins du pays en électricité sont en croissance. La production de l'électricité à partir des sources hydrauliques a presque doublé et l'énergie éolienne a triplé depuis 2002. Le pays dispose d'un potentiel non négligeable pour l'énergie solaire, avec des niveaux d'irradiation qui se situent à environ 2 300kWh/m2/an, en particulier au sud et l'est du pays. D'autre part, la côte atlantique du pays offre des vitesses de vent qui sont supérieures à 6 m/s.
Une étude menée par le Centre de Développement des Énergies
Renouvelables (CDER) avec la GTZ indique que le potentiel éolien du Maroc s'élève à 5.290 TWh/an (2.645 GW), avec un potentiel technique de 3.264 TWh/an (1.632 GW). Une capacité de production d'énergie solaire de 2 GW à l'horizon 2020, ce qui portera la part des énergies renouvelables dans la production d'énergie à plus de 40% du mix énergétique global (Ministère délégué auprès du Ministre de l’Énergie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, 2014) et consolidera la position régionale du Maroc en tant que leader dans le domaine de la production des énergies renouvelables dans la région MENA. En outre, la soumission du Maroc de ses CPDN à la CCNUCC aborde l'objectif visant à atteindre 50% de la capacité de production d'électricité installée à partir de sources renouvelables à l'horizon 2025. L’objectif stratégique déclaré est d’assurer la sécurité d’approvisionnement en réduisant continuellement la dépendance vis-à- vis des importations d’énergie. Conscient du potentiel dont il dispose en matière d’énergies renouvelables, le Maroc a même l’ambition, à long terme, de devenir exportateur d’énergie à destination des marchés européens et africains. Il réunit les conditions naturelles (potentiels éolien et solaire, situation géographique) nécessaires.
Principales nouveautés législatives dans le secteur marocain
de l’énergie :
La loi 16-08 sur l’autoproduction autorise pour la première fois
toute personne physique ou morale à produire de l’électricité pour ses propres besoins. Cette autoproduction est soumise à autorisation et assortie notamment des conditions suivantes : • La capacité ne doit pas dépasser 50 MW. • La production est destinée à l’usage exclusif du producteur. • L’excédent de production éventuel doit être vendu directement à l’ONEE.
La loi 13-09 autorise toute personne physique ou morale à
produire de l’énergie à partir de sources renouvelables. Il peut s’agir d’une autoproduction ou d’une production destinée à être injectée sur le réseau haute ou moyenne tension et vendue à des acheteurs disposant d’un raccordement adéquat. Les centrales éoliennes de puissance supérieure ou égale à 2 MW doivent être réalisées sur les sites identifiés à cet effet. Les installations de puissance égale ou supérieure à 2 MW (production d’électricité) ou 8 MW (énergie thermique) sont de plus soumises à un régime d’autorisation. La loi autorise l’exportation d’une partie de l’électricité produite. En tout état de cause, le raccordement et le transport sont assurés par l’ONEE, qui doit également être associé à la vente. La loi 47-09 traite de l’efficacité énergétique dans les secteurs du bâtiment (bâtiments résidentiels et tertiaires).Cette loi introduit la performance énergétique du bâtiment et des équipements et appareils, l’audit énergétique obligatoire à partir d’un seuil de consommation dans l’industrie et le tertiaire, l’étude d’impact énergétique au préalable de tout projet de programme d’aménagement urbain ou de construction à partir d’un seuil de consommation prévisionnelle et le contrôle technique de l’efficacité énergétique.