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Ecologie industrielle et

environnement professionnel
Pr. CHEBLI Bouchra

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Programme

• Ecologie industrielle
Ecologie industrielle

1. Notions de base
2. Domination de L’approche « end of pipe »
3. L’écologie industrielle
le concept de l’EI
Axes opérationnelles de l’EI
Ecologie industrielle : la démarche
Les symbioses industrielles
La symbiose dans le monde
4. Les grands principes de EI et stratégie de «maturation»

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Notions de base
• Environnement:
La définition simplifiée du mot environnement correspond au cadre de vie, qu'il soit
d'origine naturelle ou construit par l'homme.

• Il fournit de nombreuses ressources dont l'homme a besoin pour son existence


et son bien-être, tout en étant simultanément une source de nuisance et
d'inquiétude pour ce qui touche de près ou de loin à sa santé et à ses biens. Ceci
concerne les pollutions d'origine diverses.

• Autre définition de l’environnement de l'homme, annoncée dans la conférence


de Stockholm sur l'environnement humain en 1972 est :
« l'ensemble des rapports parfois de nature conflictuelle qu'il entretien avec le
milieu dans lequel il vit et qui nécessite des arbitrages au niveau de la société ».

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Le concept « environnement »

L’environnement est l’ensemble de toutes les influences directes et indirectes


exercées sur l’être vivant et de ces relations avec le reste du monde.
Au sens le plus large, à coté de l’environnement naturel, les environnements sociaux
et intellectuels en font également partie.

Environnement : Ensemble de facteurs abiotiques et biotiques


définissant les espaces physiques et biologiques au sein
desquels évolue l'individu considéré.

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Systèmes

Un système est un groupement comportant des parties qui


sont en interaction les unes avec les autres.

Par rapport à l’être vivant on parle d’écosystème :


système partiel biologique et physicochimique plus au
moins bien délimité au sein de l’ensemble des
organismes et de leur espace de vie, ex. la forêt, un
fleuve un océan ou un désert.

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Air

Climat
Climat

Hommes
Animaux
Plantes

Eau Sol

Climat

Composants majeurs de l’environnement


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• Nature consists of a number of systems called “spheres”:
― The atmosphere (air and what is in it)
― The hydrosphere (water in its liquid form)
― The lithosphere (land, rocks and below)
― The biosphere (all the living organisms).

• To this, we now add the anthroposphere, the human system, which includes:
- The built environment (buildings, roads, and other infrastructure)
- Agriculture (also called the Primary Sector)
- The manufacturing industry (also called the Secondary Sector)
- The service industry (also called the Tertiary Sector)
- Energy production infrastructure (power plants).

This anthroposphere includes:


- Materials (raw materials, processed materials, products, solid waste)
- Energy consumption (fossil fuels, nuclear, renewable forms of energy)
- Information (knowledge, inventions, communications, etc.).
Each bound by a
conservation principle
unlimited supply and growing
Le développement durable: un processus
institutionnel

• Juin 1972, Stockholm:


Première conférence internationale des Nations Unies
sur l’environnement humain.

• 15 décembre 1972, Nairobi:


Création du Programme des Nations Unies pour
l’environnement (PNUE / UNEP).
(Résolution 2997 de l’Assemblée générale des Nations
Unies)

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Le développement durable: un processus
institutionnel

• Décembre 1983:
Création de la «Commission mondiale sur
l’environnement et le développement».
(Résolution 38/161 de l’Assemblée générale des Nations
Unies)
• Octobre 1987:
Rapport final remis à l’Assemblée générale de l ’ONU,
sous le titre: «Notre Avenir à tous» (Our Common
Future).

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«Notre Avenir à tous» («Our Common Future»)
«Le développement durable est un
développement qui répond aux besoins du
présent, sans compromettre la capacité des
générations futures de répondre aux leurs.»
(Ch. 2, § 1)

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Le développement durable: un processus
institutionnel

• Juin 1992, Rio de Janeiro:


Conférence des Nations Unies sur le développement et
l’environnement (CNUED)
+ «Sommet de la Terre»
- Agenda 21
- Conventions sur le climat, la biodiversité, la désertification, +
Déclaration sur les forêts
- Création de la Commission des Nations Unies pour le
développement durable (CSD)

• 26 août - 4 sept. 2002, J ’bourg: Rio + 10 (ou - 10…)

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• Our over-arching goal is to achieve Sustainability.
• But how?
• Nature shows us a way: Natural Ecosystems are sustainable.

• IDEA: Let’s try to imitate nature and strive to make our industrial systems work in
the manner of natural systems.

• In other words, let’s engage in BIOMIMICRY (imitation / copying of nature).


• This is the objective of Industrial Ecology, to render our industrial systems
sustainable by making them obey the laws of nature.
• Note that Industrial Ecology is one way of working toward Sustainability.

• There is no proof that it is the only way. For example, the Clinton White House
and the US Business Council for Sustainable Development have advocated “eco-
efficiency”, meaning “adding maximum value with minimum resource use and
minimum pollution.
• However, William McDonough (D’73) has criticized this approach as “getting
better at doing the wrong thing.”
L’approche « End of Pipe »
L’approche « End of Pipe » considère que l’environnement, la biosphère sont à
l’extérieur de l’activité industrielle.
Il traite le mal plutôt que de le prévenir.
Naissance et développement d’un énorme marché de la dépollution

12/10/09 15
Le marché de la pollution
l’approche « end of pipe »:
1. Equipements de traitements de déchets, stations
d’épuration des eaux, dispositifs de contrôle des
polluants (filtres, etc.)
2. Installations, infrastructures pour effectuer ces
traitements de la pollution.

3. Services de suivi et conseil associés:


mesures, analyses, contrôles, évaluations, études
d’impact, etc.
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L’approche «end of pipe»: utile, mais… :

1. Approche sectorielle
2. Approche incrémentale
3. Plus cher… et moins efficace
4. Effets économiques douteux…
5. Paresse technologique
6. Défavorable pour les PVD
7. Manque de vision globale

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Le concept: «Ecologie industrielle»
Ecologie = étude scientifique des écosystèmes.
Science qui étudie les relations
des êtres vivants avec leur environnement.
Elle étudie les conditions d’existence et les
relations entre les organismes et leur milieu.

Industriel = ensemble des activités humaines dans


la société technologique moderne

Un domaine scientifique dédié au


développement durable
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Définition de l’Ecologie Industrielle?

• L’écologie industrielle est une démarche innovante qui vise à


considérer une zone d’activité économique, comme un
écosystème naturel à part entière.

• A partir de ce modèle, l’objectif est de rendre le système


industriel plus durable et compatible avec la planète, à travers
la mise en œuvre de synergies industrielles entre les
différents acteurs.

L'écologie industrielle : l'étude des organismes technologiques, leur utilisation


des ressources, leurs impacts environnementaux potentiels et les manières dont
leurs interactions avec le monde naturel pourraient être restructurées pour
permettre une durabilité globale.
Ecologie industrielle
Historique

«Le modèle simpliste actuel d’activité


industrielle doit être remplacé par un
modèle plus intégré: un écosystème
industriel.»
R. Frosch & N. Gallopoulos, General Motors Laboratories,
Pour la Science, novembre 1989

Hygiène CHEBLI
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Nicholas E. Gallopoulus
L’écologie industrielle: le Concept
le cadre conceptuel:
L'écologie industrielle intègre les principes de la science,
de l'ingénierie et de l'écologie dans les systèmes
industriels à travers lesquels les biens et services sont
fournis de manière à minimiser les impacts
environnementaux et à optimiser l'utilisation des
ressources, de l'énergie et du capital.
L'écologie industrielle est une approche systémique
multidisciplinaire des flux de matières et d'énergie entre
les processus industriels et l'environnement.

▪ Imite essentiellement les systèmes naturels


▪ EI vise un usage optimal de l’ensemble des ressources, pas
seulement la valorisation des déchets
Le concept d’écologie industrielle

• Eléments principaux du concept d’écologie


industrielle:
a) Vision globale de l’ensemble du système industriel et
de ses relations avec la Biosphère
b) La totalité des flux et stocks de matière et d’énergie
des activités humaines constitue son domaine
d’étude
c) La dynamique technologique dans le but de faire
évoluer le système actuel vers un système viable
Evolution du système industriel:
Ecosystème de type 1: une collection de flux linéaires

(Braden R. Allenby)

• C’est l’approche
« end-of-pipe »
• Modèle encore le plus répandu actuellement

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Evolution du système industriel:
Ecosystème de type 2: réseaux d’interactions complexes

(Braden R. Allenby)

• Tendance actuelle dans les pays industrialisés

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Evolution du système industriel:

Ecosystème de type 3: 100% cyclique

(Braden R. Allenby)

• Le modèle parfais … et utopique!


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Evolution du système industriel:

Ecosystème industriel idéal

(Braden R. Allenby)
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Axes opérationnels de l’écologie industrielle

• Valoriser les déchets et les sous-produits


• Utiliser les ressources des manière plus efficace
• Sécuriser l’approvisionnement en matières premières
• Détecter des marchés / concrétiser des opportunités
• Préserver / créer des emplois (locaux)
• Accroître l’attractivité d’un territoire
• Stimuler l’innovation (économique, sociale)
• Réduire les risques environnement / santé
• Prévenir de nouveaux risques potentiels !!!
• Etc.
L’écologie industrielle: la
démarche

- Recensement des
besoins

- Bilan entrant/sortant
des flux Eau, Matières,
Energie, Déchets
Idée de départ:
«chaînes alimentaires» ou «réseaux trophiques» entre entreprises

«Dans un tel système, la consommation de matière


et d’énergie est optimisée, et les effluents d’un
processus servent de matière première à d’autres
processus.»
R. Frosch & N. Gallopoulos, 1989

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Les Objectifs
Tendre vers un bouclage maximal des flux au sein
des systèmes
Développer un « partenariat », des nouveaux
échanges entres les différents acteurs

Aboutir à une
SYMBIOSE INDUSTRIELLE
ou
SYNERGIES ECO
INDUSTRIELLES
L’écologie industrielle: la démarche

Les Synergies
Inter-entreprises:

- Mutualisation
- Substitution
La synergie éco-industrielle peut être
une réponse à la notion
d’écologie industrielle.
L’idée est de fédérer plusieurs
entreprises sur leur empreinte
écologique au travers de la
gestion en commun de leurs
approvisionnements et rejets par
des partenariats.
Parcs et réseaux éco-industriels

Source: R.P. Côté and al.


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L’écologie industrielle: les Synergies

Les Synergies de Les Synergies de


Mutualisation Substitution

-Achat groupé de produits -Echange flux d’eau


génériques chaude/vapeur

-Collecte mutualisée de -Réutilisation de co


déchets produits

-Partage d’équipement -Substitution de matières


Ières par des coproduits de
-Mutualisation de service l’industrie
Les symbioses industrielles
Effet de la symbiose industrielle
Les symbioses industrielles
Définition
« La symbiose industrielle engage des industries
traditionnellement séparées dans une recherche collective de
compétitivité incluant les échanges physiques de matières,
d’énergie et d’eau et/ou de co-produits. Les éléments clés de la
symbiose sont la collaboration et la proximité géographique »
(Chertow, 2000)

Echelles & concepts:


Parc industriel < Zone industrielle < Approche régional
Quelques synonymes
… Symbiose(s) (éco-)industrielle(s)
… Réseau(x) éco-industriel(s) / d’échange de
co-produits
… Synergies (éco-)industrielles / entre acteurs
économiques
… Echange(s) régional (aux) de ressources
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Les symbioses industrielles

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La symbiose dans le monde

La Symbiose industrielle de Kalundborg, Danemark


http://www.symbiosis.dk

43
La symbiose dans le monde
La Symbiose industrielle de Kalundborg - Etat 1999
[C. Francis, d’après J. Christensen, 1999]

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Activités et synergies présentent à Kalundborg

45
Activités et secteurs présentent à Guayama, Puerto Rico

46
Projet National Coréen

47
Projet National Coréen

48
Procédé
Métabolisme des activités économiques

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Métabolisme des ressources matérielles
(Material Flow Analysis - MFA)

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Ecosystème industriel «mature»

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Les grands principes de EI
Stratégie de «maturation»
des écosystèmes industriels, selon S. Erkman

1) Boucler
But: flux de matière quasi-cycliques
2) Etanchéifier
But: minimiser les pertes dissipatives durant la
totalité du cycle de vie
3) Dématérialiser (Intensifier)
But: accroître la quantité de services par unité de
matière (dématérialiser)
4) Equilibrer (Alléger, Décarboniser)
But: décarboniser la diète industrielle
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1) Boucler
Les chaînes alimentaires des écosystèmes naturels servent ici d’exemple aux industries.
Le bouclage s'applique à créer des interactions entre des flux jusqu'alors parallèles.

Premier axe : utiliser les ressources de manière aussi cyclique que possible. Cette stratégie
englobe le recyclage au sens traditionnel, mais a une portée plus large. Elle vise notamment
élaborer des réseaux éco-industriels, où les ressources sont valorisées «en cascade par
différentes entreprises.
Des gains en terme de quantité d'intrant sont ainsi générés.
Dans un schéma cyclique d’échange de matière et énergie, les déchets deviennent ressource.
Pour cela, la mise en place de synergies est une étape importante.

But: flux de ressources quasi-cycliques


• Recyclage (au sens usuel)
• Réseaux éco-industriels
• « Systèmes de valorisation» : dans lesquels un grand nombre d'agents économiques, qui
s'ignorent totalement dans le système actuel, coopèrent pour utiliser systématiquement
les ressources de manière plus efficace.
Hygiène CHEBLI 53
Synergies intersectorielles

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2) Etanchéifier
Le deuxième axe de la stratégie de maturation concerne le fait que le système industriel, sous
sa forme actuelle, «fuit» de toutes parts. Souvent, ces pertes par dissipation sont inévitables,
car elles résultent de l'usage normal du produit: ainsi, l'usage des engrais, des médicaments,
des carburants, des pesticides, etc. implique nécessairement leur dispersion dans
l'environnement.

• Ce point consiste à minimiser les pertes par dissipation


durant tout le cycle de vie (d'un matériaux par exemple) et
à l'échelle des différentes filières.
Les pertes par dissipations peuvent être de plusieurs
natures : dégradation progressive (peintures), corrosion,
consommation dissipative (carburants fossiles), etc.

Quand elle est impossible à limiter, l'objectif est alors de


rendre la dissipation la plus inoffensive possible.
55
Flux de matières dans l’industrie chimique:

56
Estimation des flux de matières pour l’industrie
chimique (USA)

57
Prévention des pertes dissipatives par
dématérialisation

58
Prévention des déchets d’emballages
Les 3 Suisses

59
3) Dématérialisation

Intensifier consiste à diminuer la consommation des produits ou à l’orienter vers


des produits moins nuisibles à l’environnement (substitution) et minimiser
l’utilisation de matières et d’énergies (dématérialisation) [Erkman, 2004].

Il est important de distinguer la dématérialisation relative de l'absolue:

La dématérialisation relative, approche économique productiviste, consiste en la production


de plus de valeur ajoutée avec proportionnellement moins de ressources matérielles.

La dématérialisation absolue, approche environnementaliste, signifie en revanche une


diminution, en chiffres absolus, de la consommation de ressources et d'énergie.

Cette dernière est naturellement plus pertinente pour l'environnement, mais la


dématérialisation relative est plus réaliste dans la conjoncture actuelle ; les émissions
dissipatives connaissent quand même une baisse, en même temps que la consommation
d'énergie.
60
Dématérialisation des emballages

61
Dématérialisation des emballages (Coca Cola)

62
Dématérialisation des emballages

63
Dématérialisation des emballages (Nestlé)

64
Dématérialisation par compactification granulométrique

65
Dématérialisation par compactification (Nesquik)

66
La dématérialisation connaît une limite importante :
Un objet peut par exemple être conçu avec moins de matière. Il sera alors plus fragile, ce qui
va diminuer sa durée de vie. Il faudra alors fabriquer d'avantage d'objets pour une même
intensité d'usage.

En 1865 déjà, Jevons réalisait ce paradoxe : "It is wholly a confusion of ideas to suppose that
the economical use of fuel is equivalent to a diminished consumption. The very contrary is
the truth. As a rule, new modes of economy will lead to an increase of consumption."
[Erkman, 2010]

Ce paradoxe de Jevons est toujours d'actualité aujourd'hui :

"Diminuez la quantité de ressources nécessaires pour faire quelque chose et vous allez en
faire un peu plus." [Schipper, 2000, in Erkman, 2010]
Stratégie de durabilité

L'une des stratégies de la dématérialisation est la «durabilité», qui consiste à prolonger


autant que possible la vie utile d'un produit.

Il s'agit de favoriser en premier lieu la réutilisation d'un produit, puis sa réparation (si
nécessaire), ensuite sa remise en état (réparation plus importante, «remanufacturing» en
anglais), et enfin le recyclage proprement dit, qui constitue la dernière option.

En effet, le recyclage, qui consiste à réduire un produit à ses composants élémentaires, détruit
non seulement la valeur ajoutée de l'objet, mais aussi la fonctionnalité des matériaux et
l'énergie incorporée.
De plus, le recyclage est une activité qui peut consommer des quantités non négligeables
d'énergie et de matériaux (par exemple de substances servant à renforcer les fibres plastiques
fragilisées par le recyclage mécanique).
Cette stratégie de la durabilité a été conceptualisée notamment par
Walter Stahel, fondateur de l'Institut de la durée, à Genève.

Stratégie de la «durabilité»:
Réutilisation
Réparation
Remise en état («remanufacturing»)
Recyclage (dernière option!)
Une solution pour prolonger la durée de vie utile d'un produit réside dans la
transition vers une économie de fonctionnalité.

Un découplage entre rendement économique et rythme de production matérielle paraît


indispensable à l’Homme pour continuer d’évoluer sans s’autodétruire et détruire son
environnement.

Vendre une fonction (un service) au lieu d'un produit.

Par exemple, vendre non pas une chaudière à gaz, mais vendre le service «confort
thermique». Dans le modèle traditionnel, le vendeur a intérêt à vendre le plus de
chaudières neuves possibles. Dans le modèle de l'économie de fonctionnalité, le
vendeur, qui vend maintenant un service, à tout intérêt à ce que la chaudière ait
une durée vie aussi longue que possible, tombe en panne le moins souvent possible,
consomme le moins de combustible possible, etc.

L'objectif à terme est le découplage du bien être et de la consommation croissante de


ressources matérielles.

Déplacement du «centre de gravité» de


l'activité économique
4) Décarboniser
But: moins de carbone fossile
Idée générale: Découpler la fonction «énergie» du carbone fossile

71
Cycles du carbone

72
Cycle du carbone: le problème

• La concentration atmosphérique en CO2 augmenté de 25%


depuis le début de l’industrialisation.

• L’augmentation de la concentration en CO2 se poursuit à


raison de ~ 0.4 % / an.

• L’augmentation des émissions anthropiques continue, à


raison de ~ 1.7 % / an.

73
Partons du postulat que l’Homme produit une quantité grandissante de dioxyde de
carbone, ce qui conduit à des dérèglements climatiques.

L'objectif ici est d'émettre moins de carbone fossile.


Décarboniser
But: moins de carbone fossile

• Comme pour la dématérialisation, on peut parler de décarbonisation relative ou absolue.

Décarbonisation relative:
Transition vers plusieurs types d’énergies contenant proportionnellement moins
de carbone d’origine fossile Erkman, 2007].

Décarbonisation absolue:
Utilisation exclusive d'énergies renouvelables en même temps qu'une maîtrise de la
consommation (économies d'énergie). Il s'agit ici de découpler la fonction énergie et
l'emission de carbone fossile.
Economie entièrement basée sur l’énergie solaire directe, le nucléaire, la biomasse
«Diététique industrielle»:
Changer les éléments chimiques utilisés dans le système industriel
Décarbonisation relative
(Exprimée en quantité de carbone par unité
d’énergie consommée)

75
Séparation et stockage du CO2
lors de la production d’énergie

76
Décarbonisation:
Projet Sleipner en Mer du Nord (Statoil)

77
Stockage de CO2
Injection d’un million de tonnes par an dans une couche
aquifère saline à une profondeur de 800 m.

78
Pourquoi aller vers la durabilité
“L’Humain consomme trop de ressources, cela déséquilibre les écosystèmes en place.”
[Garric, 2012]

Par réaction à cette prise de conscience, la question du développement durable occupe une
place centrale dans notre société.
L’accroissement démographique et l’augmentation continue du niveau de vie moyen des
populations entraînent une consommation de ressources toujours plus grande, puis la
génération et l’accumulation croissantes de déchets.
Basé sur une exploitation illimitée de l’énergie, le système actuel entraîne une raréfaction des
énergies fossiles.

La pression imposée par l’Humain à la Biosphère augmente constamment en intensité et en


rapidité, donnant lieu à des changements globaux (climat, biodiversité, forêts, océans,
désertification) et universels (dégradations locales).
Pour réduire sa dépendance aux énergies fossiles et son action destructrice sur
l’environnement, l’Homme doit opérer le plus vite possible une modification profonde de ses
modes de vie.
Le fonctionnement de nos sociétés mobilise des ressources
naturelles qui s’épuisent : les énergies fossiles, l’eau, les métaux,
les terres agricoles, les poissons.... si nous ne parvenons pas à
développer une économie plus sobre, celle-ci risque de connaitre
d’importants dysfonctionnements lorsque ces stocks seront
épuisés, à l’horizon d’une à quelques décennies selon les
ressources (Servigne and Stevens, 2015).

Dans ce contexte, la commission européenne a d’ailleurs identifié


vingt-sept « matières premières critiques » en fonction de leur
importance économique et du risque de pénurie (Commission
européenne, 2017).
La question de la disponibilité des ressources ne concerne pas que le pétrole.
Le phosphore est un élément vital de l’agriculture moderne.
De nombreux chercheurs prévoient que le pic d’extraction des roches contenant
des phosphates pourrait être atteint dans moins de 30 ans (Figure) ce qui ne
manquera pas d’avoir une influence importante sur la production agricole suisse et
mondiale et sur l’approvisionnement de certaines régions du monde. Le sujet est
d’autant plus préoccupant que les intrants agricoles se recyclent difficilement et
sont largement dispersés dans la nature

Figure : « Pic de Hubbert » pour les roches phosphatées. Source : (Cordell,


Drangert et al. 2009).
Si certaines substances ne se recyclent pas, d’autres peuvent être récupérées et
réutilisées.
C’est en particulier le cas des métaux, une famille d’éléments chimiques
indispensables à l’ensemble des activités économiques modernes, en particulier
les secteurs de la construction, de l’électronique et des transports.
Présents dans la croûte terrestre sous forme de minerais, leur extraction et
raffinage constituent un enjeu environnemental important.
A nouveau, les réserves ne sont pas infinies. Plus de 50% du mercure, de l’argent
ou du plomb présents dans la croûte terrestre ont déjà été extraits (Figure ).
Les enjeux se situent donc principalement dans la mise en œuvre de filières de
récupération et de recyclage efficaces qui permettent de garantir leur accessibilité à
long terme.

Figure : Proportions de
métaux déjà extraits et
encore disponibles sous
forme de réserves. Source :
(Halada 2008).
http://www.fes.uwaterloo.ca/u/jjkay/pubs/IE/
Du point de vue des ressources, les impacts des activités
industrielles sur les écosystèmes naturels ne représentent
pas les seuls enjeux du XXIème siècle.

La diminution de la disponibilité des ressources naturelles


représente un risque pour le système économique et
l’organisation sociale actuelle.

Il existe cependant un lien de cause à effet très fort


entre les impacts environnementaux et l’extraction
de ressources.
The Future of IE
Le développement d’une démarche d’EIT se réalise sur plusieurs années afin d’atteindre
une maturité suffisante.

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