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Cours de comptabilité financière II

Dr. Manel BEN ARAB


Central Business School
Niveau: 1 ère année
Volume horaire: 4.5h*14
Semestre: S2
Email: manel.benarab@universitecentrale.tn

Objectifs du cours
L’objectif de ce cours est de permettre à l’étudiant les compétences suivantes
- Se familiariser avec les travaux comptables de fin d’exercice
- Se familiariser avec les règlements financiers
- Présenter l’état de rapprochement

Plan du cours
Chapitre 1 : L’enregistrement des règlements financiers
Chapitre 2 : L’état de rapprochement
Chapitre 3 : Les amortissements
Chapitre 4 : Les provisions

Chapitre 1 : Les règlements financiers

I- Les règlements en espèces, par chèques et virement bancaire

I.1- Les chèques

Lorsque l’entreprise paye ses achats par chèque bancaire, le comptable doit créditer
immédiatement le compte « banque » même si le bénéficiaire n’a pas encore remis le chèque

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à l’encaissement. En revanche, lors de l’encaissement d’un chèque, l’entreprise doit passer par
un compte intermédiaire intitulé « 5312 chèque à encaisser ». Certaines banques qui
pratiquent « l’escompte des chèques » créditent les comptes des clients dés la remise des
chèques et dans ce cas, le client débite le compte « banque » dés la remise du chèque à
l’encaissement. Le bordereau de remise constitue une pièce justificative. D’autres banques ne
créditent les comptes des clients qu’après la rentrée effective de l’argent en compte et, dans ce
cas, c’est à la date de la réception de l’avis de crédit (pièce justificative) que l’entreprise doit
porter cette somme au débit du compte banque.

Exemple 1 : Le 3/2/N, Le client verse un chèque de 1000 D à l’entreprise.

Lors de la remise du chèque au guichet de la banque. Deux cas se posent :


1er cas : le 5/2, l’entreprise remet le chèque à l’encaissement et débite le compte « Banque »
le jour même sur la base du bordereau de remise à la banque.

Si le chèque retourne impayé le 08/02/N alors l’entreprise reçoit un avis de débit mentionnant
le montant des commissions d’impayés

2ème cas : le 5/2, l’entreprise remet le chèque à l’encaissement et reçoit le 8/2 un avis de crédit.

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Si le chèque retourne impayé le 08/02/N alors l’entreprise reçoit un avis de débit (au lieu d’un
avis de crédit) mentionnant le montant des commissions d’impayés

! Remarque :
La comptabilisation des chèques postaux suit le même principe que celui appliqué aux
chèques bancaires. La différence est l’utilisation du compte « 534 C.C.P » à la place du
compte « 532 banque ».

I.2- Les virements bancaires

Exemple 2 : Le 3/2/N, Le client Y donne l’ordre à son banquier de virer la somme de 1000 D
au profit du fournisseur X.
Chez Y

Chez X

II- Les effets de commerce


II.1- Définitions
Les effets de commerce sont des titres négociables constatant une créance assortie d’un délai
de règlement.
Cette définition souligne deux aspects de ce mode de règlement :
 Ces titres sont négociables et donc transférables entre plusieurs parties;

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 Ces titres matérialisent des règlements différés (par opposition au règlement comptant)
et donc ils sont un moyen de crédit.
Il existe deux types d’effets de commerce : le billet à ordre et la lettre de change

II.1.1- La lettre de change


La lettre de change est un écrit par lequel une personne, le tireur, donne l'ordre à une autre
personne, le tiré (le client ou l'acheteur), de payer à une certaine date, une somme déterminée
à un bénéficiaire, qui est le tireur lui-même ou un tiers.
- L’émetteur = vendeur (Frs) = Tireur de la LC (le créancier) = EAR
- Le tiré = acheteur (client) = débiteur = Effet à Payer
- Le Bénéficiaire est soit le tireur soit un autre tiers bénéficiaire qui est le créancier du tireur.

Endosser un effet à recevoir à l’ordre d’un tiers Z c’est transmettre à ce tiers la créance
représentée par l’effet. On parle alors d’endossement.

II.1.2- Le billet à ordre


Le billet à ordre est un écrit (dit effet de commerce) par lequel une personne, appelée
souscripteur, s'engage à payer à une échéance fixée, une somme d'argent déterminée à une
autre personne, appelée bénéficiaire. Le souscripteur (débiteur) rédige lui-même le document,
il n'y a donc pas d'acceptation. Celui-ci l'envoie ensuite au bénéficiaire.
- Le souscripteur = acheteur (client) = débiteur = Effet à Payer
- Le Bénéficiaire = vendeur (Frs) = Effet à Recevoir

II.2- Les enregistrements comptables


II.2.1- Création de l’effet

Les effets de commerce transforment les créances ordinaires en créances négociables ou


transférables.
Lorsqu’un client accepte une lettre de change de son fournisseur ou souscrit un billet à l’ordre
de celui-ci, la créance ordinaire enregistrée au débit du compte « clients » dans la
comptabilité du créancier, sera transférée dans le compte 413 « Clients - effets à recevoir ».
De même, la dette enregistrée chez le client dans le compte 401 « Fournisseurs
d’exploitation » sera transférée dans le compte 403 « Fournisseurs d’exploitation - effets à
payer », pour les fournisseurs d’achats et de prestations de services.

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Le compte 405 « Fournisseurs d’immobilisations – effets à payer » sera utilisé en
contrepartie du compte 404 « Fournisseurs d’immobilisations », pour les fournisseurs de
biens durables.

Exemple 3 : Le 10/6/N : La société X achète chez Y des marchandises pour un montant de
7000 D HT (TVA 18 %). Le même jour X accepte de signer la lettre de change émise par Y
en contrepartie du montant de la créance. L’échéance de cette traite est fixée au 31/7/N.
Chez le tireur (vendeur Y)

Chez le tiré (client X)

! Remarque :
1) Le compte 413 ou 403 ne sont employés que si l’effet est signé pour acceptation. Par
exemple, si l’effet est signé par X le 11/6/N et reçu par Y le lendemain alors les écritures
sont :
Chez le tireur (vendeur Y)

Chez le tiré (client X)

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2) Le compte « 405 Fournisseur d’immobilisation effet à payer » fonctionne de la même
manière que le compte « 403 Fournisseur d’exploitation effet à payer ».
Les effets de commerce ainsi crées peuvent être :
 Conservés jusqu'à l’échéance et présentés à l’encaissement ;
 Endossés à l’ordre d’un fournisseur ou d’un tiers;
 Escomptés à la banque.
II.2.2- Encaissement de l’effet
A l’échéance, le bénéficiaire peut soit se présenter directement chez le tiré pour se faire régler
par le tiré, soit charger son banquier de procéder au recouvrement auprès de la banque du tiré.
a) cas d’un effet non domicilié (encaissement direct chez le tiré)

Exemple 4 (suite de l’exemple 3) : le 31/7/N : Y se présente chez X et se fait régler en espèces.

Chez le tireur (vendeur Y)

Chez le tiré (client X)

b) cas d’un effet domicilié (encaissement par la voie d’une banque)

Lorsque le bénéficiaire passe par la banque pour se faire régler, il doit remettre l’effet à
l’encaissement environ 10 jours avant la date d’échéance et il sera porté en compte quelques
jours après celle-ci.

Il est donc nécessaire de constater l’encaissement en deux temps :

 Remise de l’effet à l’encaissement : le compte 5313 « Effets à l’encaissement »


indique le montant des effets sortis du portefeuille de l’entreprise, dans l’attente de
leur règlement.

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 Encaissement de l’effet : à la réception de l’avis de crédit de la banque. Le compte
5313 sera soldé.

Exemple 5 (suite de l’exemple 3)


- Le 24/7/N : Y remet la traite à sa banque en vue de son encaissement
- Le 3/8/N : Y reçoit de sa banque l’avis de crédit mentionnant l’encaissement de l’effet 
(8260 D) moins les comm. d’acceptation retenue (82,60 D) et la TVA sur commission (14,868
D). Le montant net a été porté au crédit de son compte.
- Le 4/8/N : X reçoit de sa banque l’avis de débit mentionnant le paiement de l’effet (8260
D) plus des commissions retenue (1 D) et la TVA sur commission (0,18 D). Le montant net a
été porté au débit de son compte.

Chez le tiré (client X)

Exemple : Le 21 /5 Monsieur X remet à sa banque pour 900 D d’effets divers pour


encaissement. Le 6/06, X reçoit de sa banque l’avis de crédit suivant :

 Encaissement divers effets (échéance fin mai) 900

 Commission d’encaissement retenue (10)

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 TVA sur commission (19%) (1,900)

_______________________________________________

 Net porté à votre crédit 888,100

II.2.3- Circulation de l’effet

Les effets de commerce peuvent circuler avant leur paiement à l’échéance. Ils peuvent être
soit endossés auprès d’autres parties soit escomptés auprès des banques.

II.2.3.1- Endossement de l’effet


Endosser un effet à recevoir à l’ordre d’un tiers, c’est transmettre à ce tiers la créance
représentée par l’effet : c’est à lui que l’effet devra être payé à l’échéance.
Dans l’opération d’endossement, celui qui endosse s’appelle l’endosseur ; celui à l’ordre de
qui l’effet est endossé s’appelle l’endossataire.

Exemple 6
- Le 3/1 : X vend à Y pour 500 D HT (TVA 18 %) de produits finis contre un effet de
commerce accepté le même jour et payable le 15/3

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- Le 10/1 : X achète auprès de son fournisseur Z pour 800 D HT de matières premières. Pour
régler son achat, il endosse à l’ordre de Z l’effet qu’il détient sur Y et règle le reste en
espèces.
Chez le tireur (vendeur X)

Chez le tiré (client Y)

Chez l’endossataire Z (Fournisseur de X)

II.2.3.2- Escompte de l’effet

Le bénéficiaire peut escompter un effet, si ses besoins de liquidités le dictent.


Escompter un effet dont on est le porteur, c’est l’endosser au profit d’une banque contre
versement immédiat de la valeur de l’effet, diminué d’un intérêt et de frais bancaires;
Une telle opération permet au porteur d’obtenir des liquidités immédiates sans avoir à attendre
le jour de l’échéance;
Elle équivaut pour lui à un emprunt entre la date de remise à l’escompte et la date de
l’échéance de l’effet : d’ou le paiement d’un intérêt.

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Le compte 5314 effets à l’escompte correspond donc à un compte actif, constatant la sortie
d’effets du portefeuille de l’entreprise, effets remis à la banque en attente des fonds, portés sur
le compte en banque, constatés par l’avis de crédit.
La remise à l’escompte doit être comptabilisée uniquement chez le bénéficiaire. Le tiré, quant
à lui devra payer à l’échéance et peut lui importe que ce soit au tireur (LC) lui même ou à une
banque.
En contrepartie de ce service, la banque reçoit des agios qui comprennent :
L’escompte : il correspond à l’intérêt de l’argent avancé et n’est jamais soumis à la TVA.
L’escompte se calcule au « prorata temporis » selon la formule suivante :
 Escompte = C * T * N / 36 000
 Avec C : Valeur nominale de l’effet
 T : Taux d’escompte *
 N : nombre de jours qui sépare le règlement anticipé de la date d’échéance
normale
Une commission bancaire : elle rémunère le service rendu. Elle est généralement d’un
montant fixe pour chaque effet. Cette commission est soumise à la TVA.
La différence entre la valeur nominale de l’effet et les agios est appelée valeur nette. C’est le
montant que la banque porte sur le compte.
 Valeur nette = valeur nominale - Agios
 Agios = escompte + commission + TVA sur commission
L’escompte est enregistré dans le compte 651 « charges d’intérêt »
Les commissions bancaires sont enregistrées dans le compte 627 « Services bancaires et
assimilés »
La TVA sur les commissions bancaires est enregistrée dans le compte 4366 « Taxes sur les
CA déductibles » ou plus précisément dans le compte 43666 « TVA sur autres biens et
services »
Exemple 7 : Une société X remet à l’escompte le 1/5 un effet tiré sur Y en date du 15/4 d’un
montant de 1500 D d’échéance le 15/6. Le 5/5 la banque informe X (avis de crédit) qu’elle a
crédité son compte du montant de l’effet et qu’elle a prélevé des agios : intérêt 12 %,
commissions diverses 2,5 D HT (TVA 18 %).
Chez le tireur bénéficiaire X

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Exemple :

Une société X remet à l’escompte le 1/5 un effet tiré sur Y en date du 15/4 d’un montant de
1500 D, d’échéance le 15/6.

Le 5/5, la banque informe X qu’elle a crédité son compte du montant de l’effet diminué du
montant des agios.

Intérêt : 12% Commissions diverses : 2.500 D HTVA (TVA 19%)

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II.3- Les effets impayés

Les incidents de paiement dans le règlement des effets sont liés aux difficultés financières du
tiré. Deux situations sont possibles : l’effet est encore en possession du tireur ou l’effet ne se
trouve plus dans le portefeuille du tireur.

II.3.1- L’effet est encore en possession du tireur

Lorsque l’effet est encore en possession du tireur, le renouvellement de l’effet dépendra de la


volonté du tireur qui annule l’effet, détermine les intérêts de retard et crée le nouvel effet.

Exemple 8
- Le 01/6/N, X vend à Y pour 5000 D HT (TVA 18 %) de marchandises contre un effet de
commerce n°13 accepté le même jour et payable le 15/8/N.

- Le 15/8/N, la traite n’est pas payée par Y. X accepte le même jour de proroger l’échéance de
la traite jusqu’au 22/09/N. Ainsi, une nouvelle traite n°14 a été signée en remplacement de la
première. Les intérêts de retard entraînés par cette opération s’élèvent à 59 D.
Chez le tireur (vendeur X)

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Remarque : Si aucun accord n’est possible, le porteur enregistre sa créance dans le compte
« 416 Clients douteux ou litigieux ».

II.3.2- L’effet n’est plus en possession du tireur

(a) l’effet impayé avait été remis à l’encaissement par le tireur

Exemple 9
- Le 08/11/N, Ali informe l’entreprise Kamel qu’il ne pourra pas honorer sa traite N°21 d’une
valeur nominale de 7965 D. La traite a été remise à l’encaissement le 06/11/N. Les deux
parties conviennent que :
L’entreprise Kamel récupérera la traite auprès de sa banque ;
Le nominal sera majoré de la commission de retrait de l’effet prélevé sur le compte de
Kamel par sa banque, des frais de correspondance 2 D et des intérêts de retard 70 D.
Une nouvelle lettre de change N°22 sera tirée par l’entreprise Kamel sur Ali
correspondant à ce montant et à une nouvelle échéance.
- Le 13/11/N, l’entreprise Kamel est informée par sa banque que l’effet N°21 a été retiré de
l’encaissement et qu’elle a prélevé 2 DHT de commission pour le retrait de l’effet. Le même
jour, l’entreprise Kamel adresse à Ali la traite n°22, que Ali reçoit le 14/11 et la retourne
acceptée le même jour. L’entreprise Kamel reçoit l’effet n°22 accepté le 16/11.
Chez le tireur Kamel

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(b) l’effet impayé avait été remis à l’encaissement par le bénéficiaire endossataire
A l’échéance si le tiré ne paye pas, le porteur se retourne contre son endosseur pour lui
réclamer le paiement du principal plus les frais d’impayé.
Exemple 10 (suite de l’exemple 6)
- Le 12/3/N, Z remet sa traite (VN=590D) à l’encaissement auprès de sa banque.
- Le 20/3/N, La banque informe Z que l’effet endossé à son ordre par Y est resté impayé et
qu’elle a prélevé 2,5 D HT de frais d’impayé.
- Le 22/3/N, X est avisé par Z que son compte a été débité du montant de l’effet majoré de la
commission d’impayé et lui réclame le remboursement de la somme due.
Chez l’endossataire bénéficiaire (Z)

Chez le tireur X

(c) l’effet impayé avait été escompté

Lors de l’impayé, la banque se retourne contre celui qui lui a présenté l’effet à l’escompte.
Comme le tiré n’a pas payé la banque, celle-ci se rembourse en prélevant sur le compte de

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l’entreprise le montant de l’effet impayé augmenté des frais occasionnés par ce non-paiement.
Après quoi, l’entreprise doit se retourner contre son propre client pour se faire rembourser.

Exemple 11
Le 20/06/N, la banque retourne impayé l’effet de 1500 D qu’avait escompté l’entreprise Zied
le 01/06/N. Les frais d’impayé s’élèvent à 2,5 D (TVA 18 %). L’effet a été tiré sur le client
Ahmed.

Chez le tireur Zied

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