Techniques de l’Ingénieur
l’expertise technique et scientifique de référence
r7100
Chaînes de régulation types
Par :
Michel BERTRAND
Docteur-Ingénieur ENSAM, Centre d'Enseignement et de Recherche de Lille
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tallations réelles, d’y apporter des éléments de réponse. Devant des installations
de plus en plus complexes, la représentation par un schéma comportant diffé-
rents blocs, suivant une procédure de décomposition / recomposition, s’avère
nécessaire. Des outils mathématiques performants permettront d’expliciter ces
blocs, et à travers eux le comportement global, mais il faut d’abord choisir des
blocs convenables et définir les liens qui les unissent.
Les exemples présentés ci-après doivent aider l’utilisateur non-spécialiste à
maîtriser les choix essentiels. Ils doivent aussi faciliter la compréhension d’un
vocabulaire riche mais parfois ambigu, et la délimitation de fonctions souvent
noyées dans des ensembles, bref à distinguer les séparations opérationnelles
des séparations matérielles. Les outils mathématiques seront juste évoqués,
mais non traités, dans cette approche qualitative.
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et comment (p)
Potentiomètre
e1 Vanne
a e3 Régulateur tr
d'arrivée Processus
combustible
1.1 Objectifs de la régulation automatique Différen-
ciateur
■ Nous ne nous intéresserons qu’à des installations automatiques, Figure 1 – Circuit de chauffage central
c’est-à-dire où une machine assure la fonction régulation, soit pour
remplacer un opérateur humain, soit parce qu’un opérateur humain
est incapable d’atteindre le résultat souhaité. Cela exige de calculer
et d’appliquer des commandes. sens, de l’opérateur vers la grandeur réglée, sans que l’organe de
commande connaisse la valeur réelle de celle-ci, est mal adapté au
■ Les grandeurs physiques commandées varient continûment fonctionnement en régulation.
dans le temps ; pour celles qui ne présentent que 2 états (systèmes
Les chauffages modernes disposent quasiment tous d’un retour
binaires ou « tout ou rien », tels les feux de signalisation, les
de l’information température, ce qui suppose de traduire celle-ci par
commandes d’ascenseur, de transfert de pièces par convoyeurs,
un signal électrique. Le réglage dépend alors à la fois :
etc.), on utilisera une autre approche, bien que la structure de boucle
se retrouve dans ces systèmes. — de la température désirée,
— de la température effective.
■ Les systèmes automatiques décrits ici assurent en fait 2 types de
fonctions : La structure correspondante est dite en boucle fermée. Cette fer-
meture se fait par un organe qui calcule la différence entre les 2 tem-
— maintenir la grandeur commandée, ou grandeur réglée, à une pératures, ou plus exactement entre leurs signaux images. Le
valeur de référence malgré les variations des conditions exté- moyen le plus simple, quasi-universellement employé, consiste à
rieures ; c’est la régulation au sens strict, se servir de cette différence pour exercer une action sur le système
— répondre à des changements d’objectif, ou à un objectif commandé. C’est la manière d’utiliser ce signal qui diffère notable-
variable (poursuite de cible, suivi d’un gabarit) ; c’est le fonctionne- ment suivant les matériels et les objectifs poursuivis. On peut
ment en asservissement. remarquer qu’il y a bien boucle au sens de l’information et du signal
Les deux notions sont souvent confondues car méthodes d’étude qui la caractérise : l’organe chauffant agit sur la température, mais,
et matériel sont communs, d’où l’emploi indifférent des termes via le retour et la commande, la température agit sur l’organe chauf-
régulation et asservissement pour désigner la structure du système fant, inversant en quelque sorte le fonctionnement physique nor-
commandé. Il faut toutefois tenir compte de cette distinction pour le mal...
calcul des performances. Industriellement, l’aspect régulation, au Dans le cas d’un chauffage central à eau chaude et combustible
sens restreint du terme, est souvent prépondérant, mais l’étude et fossile, la boucle peut se décrire comme indiqué sur la figure 1.
les tests se font néanmoins en asservissement, car là seulement le
concepteur est maître des conditions d’essai. L’ensemble brûleur-chaudière-circuit d’eau-pompe de circulation-
radiateur-volume d’air de la pièce constitue le processus, c’est-à-
■ Un même système peut comporter plusieurs grandeurs à réguler dire l’ensemble physique sur lequel va se greffer la régulation. Nous
simultanément. Un point important est alors de savoir si ces régula- le représenterons par un seul bloc, alors qu’il se compose d’élé-
tions peuvent s’effectuer indépendamment ou pas. ments distincts et même géographiquement séparés. À l’inverse,
L’exemple trivial du chauffage domestique va nous permettre l’ensemble des autres constituants est parfois physiquement
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d’aller plus loin dans l’analyse, et en particulier de dégager la notion regroupé dans un « bloc électronique » (encadré en pointillés sur la
de boucle. figure 1), peu significatif pour le simple utilisateur. Cette difficulté se
retrouvera dans maintes installations industrielles. On peut aussi
noter que ce schéma est un schéma de traitement de l’information
qui mélange signaux faibles et signaux de puissance ; par ailleurs,
1.2 Boucle de chauffage les appareils correspondant aux blocs peuvent nécessiter une ali-
mentation électrique, mais ces apports d’énergie ne figurent pas sur
le schéma qui ne prend en compte que les signaux variables utilisés
Comme dans beaucoup de systèmes réels, l’objectif consiste sim- comme support de l’information.
plement à atteindre puis maintenir une température donnée dans le Si la température voulue est supérieure à la température réelle, la
local considéré. Une première approche consiste à agir suivant la mise en marche de la chaudière par l’action du régulateur produit un
demande sur l’organe chauffant pour qu’il produise, en fait, une accroissement des calories fournies, donc un accroissement de
quantité de calories donnée. Toutes conditions égales par ailleurs, cette température réelle, ce qui réduit l’écart avec l’objectif. Dans le
et si l’action a été bien « dosée », ce système va fonctionner. Mais cas inverse, la suppression de la chauffe réduit la température
une variation de la température extérieure, ou d’autres facteurs réelle, et par là encore l’écart avec l’objectif.
(ouverture d’une porte, modification de la direction et/ou de la force
du vent, passage d’un ciel ensoleillé à un ciel couvert), se traduira On notera que la distinction fonctionnement en régulation / fonc-
par une variation de la température effective, à cause de la tionnement en asservissement apparaît clairement ici :
modification des échanges thermiques. Ce mode de commande, dit — le fonctionnement en asservissement se fait par rapport aux
en boucle ouverte, car l’information y circule toujours dans le même ordres de l’exploitant (passage d’une consigne « hors-gel » à une
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Toutefois, un problème majeur s’oppose à son seul emploi (sauf humain, qui cherche alors à éviter de trop grands à-coups sur la
pour les systèmes dits de classe 1, cf. § 3.2) : elle ne peut annuler commande. La plupart des régulateurs possèdent aujourd’hui un
l’écart. mécanisme de neutralisation de cette action intégrale, ou/et ne la
Reprenons l’exemple précédent du chauffage, en supposant mettent en œuvre que lorsque l’écart se trouve dans une fourchette
maintenant qu’il s’agit d’une grosse installation où l’on peut modu- donnée, pour minimiser ces inconvénients.
ler continûment la chauffe. Si l’utilisateur demande le passage d’une
■ L’action dérivée, toujours en complément des autres (P et I), va,
température hors-gel à une température d’occupation, le chauffage
en réagissant proportionnellement à la vitesse de variation de
s’accroîtra parce que le signal du régulateur s’accroîtra, et ceci pro-
l’écart, soit mathématiquement à sa dérivée, accélérer la réponse.
portionnellement à l’écart mesure-consigne. Quand la température
Elle joue aussi un rôle stabilisateur, contrairement à l’action inté-
s’élèvera, la mesure, reflet de cette température, s’élèvera, provo-
grale. Malheureusement, elle s’accompagne de 2 effets néfastes :
quant une diminution de l’écart et donc de la chauffe. Le nouveau
point d’équilibre sera obtenu pour un écart non nul, donc pour une — un signal u prenant une valeur extrême en cas de variation
de
température réelle inférieure à la température demandée. Il reste brusque de e (la dérivée ------ étant théoriquement infinie) ;
une erreur permanente ou erreur statique. dt
— une augmentation du bruit : pour un bruit lié au réseau d’ali-
mentation électrique, de fréquence 50 Hz, elle multiplie l’amplitude
■ L’action intégrale permet d’obtenir un signal régulateur constam-
par un facteur 314.
ment supérieur au signal initial, et ce à écart e nul. Elle le fait évoluer
tant que cette nullité n’est pas atteinte. Il y a en quelque sorte effet Là encore, les constructeurs ont réalisé des améliorations : déri-
d’accumulation. vée n’agissant que sur la mesure (qui ne peut varier de façon dis-
Le problème est que, lorsque e redevient nul, le signal u peut avoir continue), filtrage du signal dérivé.
atteint une valeur trop élevée pour qu’il y ait équilibre : dans notre
exemple du chauffage, la température, augmentant avec la chauffe, ■ La figure 4 illustre le comportement de la sortie d’un processus
va dépasser sa consigne; e devient < 0, u baisse, la température va simple (type four), en réponse à une demande brusque de change-
ralentir sa montée puis baisser, entraînant l’apparition d’oscillations ment du point de consigne, pour différents réglages des actions du
parfois longues à s’amortir. Ce poids du passé dans le signal de régulateur (dans tous les cas, l’amplitude du changement de consi-
commande peut s’avérer très gênant, notamment lors d’incidents gne est 1, la valeur initiale 0) :
entraînant l’impossibilité d’atteindre la valeur demandée pendant — (a) action proportionnelle seule : il reste une erreur perma-
un certain temps, ou lors d’une « reprise en mains » par l’opérateur nente de près de 0,2 ;
PID PID
1 1
0,8 0,8
0,6 0,6
0,4 0,4
0,2 0,2
0 0
0 2 4 6 8 10 0 2 4 6 8 10
Temps (s) Temps (s)
a b
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PID PID
1 1
0,8 0,8
0,6 0,6
0,4 0,4
0,2 0,2
0 0
0 2 4 6 8 10 0 2 4 6 8 10
Temps (s) Temps (s)
c d
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L’installation (figure 7) a pour but de positionner, au moyen d’un Figure 6 – Réponses du four tubulaire
vérin hydraulique asservi, une pièce mécanique constituant la
charge et se déplaçant ici sur rails. On trouve de tels systèmes dans
les domaines des machines-outils, du formage, des travaux publics,
en aéronautique. La charge peut même se voir modifiée par les Centrale
efforts résistants s’exerçant contre elle (extrusion, gouvernes hydraulique
d’avion...).
Rail Régulateur
La boucle obéit au schéma classique du paragraphe 1 ; d’où la Servovalve
figure 8). Capteur
Vérin
L’ensemble vérin hydraulique + charge constitue le processus.
Une centrale hydraulique apporte l’énergie nécessaire au fonction- Charge
nement sous forme d’un fluide sous pression. Ce processus est
naturellement intégrateur (la position x du piston, aux fuites entre
chambres près, est l’intégrale du débit amené par la servovalve) ; un
tel processus est dit de classe 1 ; tel est aussi le cas du niveau d’un
réservoir vis-à-vis de la différence entre les débits d’alimentation et
d’évacuation. Il ne peut être piloté qu’en boucle fermée, car dans le Figure 7 – Schéma technologique du positionnement
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50
e + e Régulateur u Amplificateur q
Vérin + charge x 3
et servovalve 47
–
44
m Capteur et 41 2
convertisseur
38
35
Figure 8 – Schéma fonctionnel du positionnement 1
32
29
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Consignes
Régulateur
En dehors de la boucle simple monovariable, on trouve couram-
ment les structures suivantes.
Interface
Interface électronique
■ Boucles concentriques
électronique
Nous avons déjà évoqué les régulations de position des moteurs
et des vérins hydrauliques, avec leurs 3 boucles. La régulation en
Pompe cascade est un cas particulier : dans ce type de fonctionnement, le
Débit Pt 100 régulateur de la boucle principale (boucle externe), ou régulateur
froid Servomoteur
maître, n’agit pas sur un actionneur mais sur un second régulateur,
Pompe le régulateur esclave, dont il élabore la consigne. Ce régulateur
Vanne Chaud
Mélangeur commande pour sa part soit la grandeur réglante de la boucle prin-
cipale, soit une grandeur intermédiaire mesurable de cette boucle.
L’intérêt d’un tel montage est de réagir plus rapidement que ne le
Pt 100 : sonde de température
Utilisation à résistance de platine permettrait la seule boucle externe à des perturbations affectant soit
la grandeur réglante, soit la grandeur intermédiaire utilisée. La
Figure 10 – Mélangeur à niveau et température réglés boucle interne doit pour cela présenter une dynamique plus rapide
que la principale. La figure 12 présente un exemple courant de sys-
tème de ce type, une régulation de niveau avec une boucle interne
commandant le débit alimentant le réservoir à niveau réglé.
c1
Du point de vue étude, il faut remarquer que ces structures se
u1 débit niveau ramènent à une succession de boucles simples, ayant chacune son
Consignes
e + Régulateur + Régulateur s2 s1 s2
Actionneur Processus 1 Processus 2
1 – 2
–
m1
Capteur 1 (débit)
m2
Capteur 2 (niveau)
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■ Régulation de rapport
La régulation de rapport permet à une grandeur d’en suivre une Agitateur
autre, en maintenant entre elles un rapport donné : ainsi, sur une
chaudière, dont l’allure varie suivant le débit de combustible qui lui
est appliqué, une bonne combustion, à rendement élevé et faible LIT1
pollution, exige un débit d’air de combustion proportionnel au débit
de combustible.
C1
La boucle de régulation est en fait une boucle simple. C’est sa LC1
C2
consigne qui résulte d’un traitement préalable, à partir de la mesure TC2
d’une autre grandeur.
M TT2
■ Régulation split-range (échelle partagée)
Ce n’est pas vraiment un type de régulation mais plutôt un mode
particulier d’utilisation d’actionneurs : à partir du signal du régula-
teur, on pilote 2 actionneurs, pour faire un meilleur usage de leurs M
Froid
possibilités et minimiser des effets de seuil et autres non-linéarités. Pompe
Ainsi une partie de l’échelle du signal de commande agit-elle sur Chaud
Mélangeur
une vanne, l’autre partie sur une autre vanne montée en parallèle
avec la première, pour obtenir une caractéristique installée plus
linéaire que celle que présenterait une vanne unique de plus forte LC level controller
taille. Utilisation M moteur
TT transmetteur de température
■ Régulation override (surréglage) TC temperature controller
Il s’agit cette fois de changer de grandeur réglante (et donc
d’actionneur, et implicitement de processus) dans une boucle, Figure 13 – PCF du mélangeur
lorsque certaines conditions sont remplies ; à partir d’une même
mesure et d’un même régulateur, on réalise donc 2 boucles diffé-
rentes qui se remplacent l’une l’autre lorsqu’un changement dans le
système physique (vaporisation d’un liquide par exemple) l’exige.
On notera que beaucoup de ces régulations constituent une Sonde de température à résistance
décomposition en éléments simples diversement associés d’un pro- T
blème globalement multivariable.
Sonde capacitive de niveau
L
3.5 Représentation des chaînes
Calculateur de processus
La représentation par schémas-blocs utilisée ici est sans doute la
plus pratique au stade de l’analyse. Elle peut, moyennant certaines Convertisseur digital - analogique
hypothèses, devenir une représentation mathématique de la boucle, D/A
(ou CNA convertisseur numérique - analogique)
les différents blocs contenant chacun un modèle de la relation liant
les signaux d’entrée et de sortie du bloc. Il existe à ce stade bien
Figure 14 – Quelques symboles utilisés dans les PCF
d’autres représentations, dont certaines graphiques (graphes de
fluence, bond-graphs).
Au plan qualitatif, le schéma de procédé et d’instrumentation des symboles tels ceux de la figure 14, au prix d’une moins grande
(Process and Instrument Diagram en anglais), plus simplement lisibilité.
appelé aussi Plan de Circulation des Fluides (PCF) se rencontre fré-
quemment pour représenter la régulation installée. Il a l’avantage de
respecter les divisions matérielles, de faire apparaître certaines
caractéristiques technologiques (réseaux énergétiques, affichage
4. L’approche d’un problème
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Grille
La gestion des défauts et celle des démarrages et arrêts se fait par
un ensemble de variables de type TOR assorti de temporisations.
Manchon Ventilateur
de soufflage
chauffant 4.2 Différentes étapes de résolution
air produit
— d’évaluer sommairement les gains et la dynamique du proces- souvent à un essai de détermination des conditions critiques - qui
sus ; se traduisent par des oscillations permanentes de la grandeur réglée
— de prévoir des situations anormales (défaut de soufflage, col- et du signal de commande - après bouclage par un simple gain
matage de la grille, etc.) et donc d’envisager des sécurités pour y (essai de pompage), ou à l’analyse élémentaire de la réponse à un
parer. brusque changement de consigne (échelon). On en tire ensuite les
coefficients d’un régulateur PID par des tables.
La structure de la régulation prend en compte ces informations.
Toutes les mesures étant électriques, un régulateur numérique c) Déterminer la régulation : si les conditions précédentes ne sont
capable de traiter des boucles couplées s’impose. On choisira un pas réunies, il faut faire une étude plus fine en ayant recours si
algorithme « robuste » c’est-à-dire capable de faire face à des varia- besoin à des outils logiciels (tels Acsyde, PC-Reg, Artan, Matlab-
tions du processus (granulométrie et hygrométrie du produit Simulink). Ceux-ci comportent généralement un volet simulation,
entrant) parce qu’il peut s’implanter sur des matériels standards, de qui est d’une aide précieuse car il permet de tester l’obtention des
préférence à d’autres tels la commande adaptative ou la régulation performances pour différents réglages sans mettre en péril le maté-
floue, essayés avec succès dans un cadre expérimental mais suppo- riel ou perturber la production. On choisira si possible les structures
sant pratiquement l’usage d’un calculateur. classiques qui s’appuient sur des matériels standards (cf. § 2), de
préférence aux structures spécifiques, plus gênantes pour la mainte-
La détermination de tels algorithmes n’entre pas dans les objec-
nance par exemple.
tifs de cet article. Il nous faut par contre noter la nécessité
d’adjoindre à la régulation « normale » définie ci-dessus des sécuri- Une validation expérimentale s’impose alors, car, si perfectionné
tés et alarmes, dont une, en entrée, a l’inconvénient d’exiger une soit-il, un modèle n’est qu’une image toujours réductrice de la réa-
mesure supplémentaire : pour éviter de chauffer en l’absence de lité.
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d) Implanter la régulation : rappelons que cette opération ne se réglées indépendamment alors qu’elles sont couplées, ou inverse-
borne pas à la mise en œuvre du ou des régulateur(s) dont structure ment régulateur adaptatif à critère trop sensible sur une installation
et paramètres ont été précédemment calculés. Il faut aussi prévoir : où un PID à réglage « robuste » suffirait à combattre des fluctuations
— les alarmes ; fréquentes mais de faible ampleur. Il vaut mieux perdre un peu de
— la maintenance ; temps en études préalables, mais être sûr de l’adéquation matériel
— les procédures de démarrage et d’arrêt ; et réglage / problème posé.
— la reprise en mode manuel (pas évidente en cas de comporte-
ment multivariable) ; La connaissance qu’on a du système physique, quelle qu’en soit
— les affichages et archivages éventuels pour le contrôle. l’origine, et même si elle se limite à un aspect qualitatif, est un atout
appréciable car elle facilite la validation du modèle et permet aussi
d’en évaluer les limites d’emploi. Il faut insister sur le fait que de
nombreuses boucles ne fonctionnent correctement qu’autour d’un
régime nominal de référence, d’où parfois l’emploi de 2 critères (par
5. Conclusion exemple PID et flou) si de larges variations sont possibles.
Bon sens, prudence et rigueur sont donc les meilleurs atouts pour
Beaucoup de dysfonctionnements proviennent d’une mauvaise obtenir une régulation correcte, et ce indépendamment de la nature
estimation de la complexité du problème à résoudre : boucles PID du système physique et de la complexité de l’ensemble.
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Chaînes de régulation types
E
N
par Michel BERTRAND
Docteur-Ingénieur
ENSAM, Centre d’Enseignement et de Recherche de Lille
S
A
Bibliographie V
BERTRAND (M.). – Banc d’essai pour l’étude de la
régulation, Technologies et Formations, n° 65,
PEYRUCAT (J.F.) et autres. – Instrumentation et
automatisation industrielles. Fiches techniques
JAUME (D.) et VERGÉ (M.). – Calculateurs numé-
riques pour la commande des processus.
O
1996.
BHALY. – Boucles de régulation, Éditions Kirk, Mai-
de la revue Mesures, Éditions Dunod, Paris,
1993.
Dans les Techniques de l’Ingénieur
R 7 110, 4-1996. Traité Mesures et Contrôle,
volume R7. I
sons-Alfort, 1988.
CERR (M.). – Instrumentation Industrielle, Éditions
Technique et Documentation Lavoisier.
On consultera plus particulièrement les articles
suivants :
Ainsi que les séries R74... pour la détermination des
différents types de correcteurs, R75... sur leur tech-
nologie, et le lexique R 7 698 pour les nombreux ter-
R
SOURISSE (C.). – Principe des chaînes de régula- mes anglais qui émaillent beaucoup de textes sur
FLAUS (J.M.). – La régulation industrielle, Éditions tion. R 7 090, 10-1985. Traité Mesures et Con- ces questions ; tous ces articles sont dans le traité
Hermès, Paris, 1994. trôle, volume R7. Mesures et Contrôle.
P
L
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Chaînes de régulation types R
E
Bibliographie
N
BERTRAND (M.). – Banc d’essai pour l’étude de la FLAUS (J.M.). – La régulation industrielle, Éditions Dans les Techniques de l’Ingénieur
régulation, Technologies et Formations, no 65, Hermès, Paris, 1994.
1996.
P
L
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S
Ce document a été délivré pour le compte de 7200092269 - cerist // 193.194.76.5