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Cours d’électromagnétisme Sup TSI

Chapitre 1 : Champ et potentiel électrostatiques

L’électrostatique est la branche de l’électromagnétisme qui s’intéresse au comportement des


charges immobiles.

I. Charges électriques

1. Les deux sortes de l’électricité

On distingue deux sortes d’électricité :

• électricité positive (+) obtenue par exemple sur une baguette de verre frottée avec du drap ;

• électricité négative (−) obtenue par exemple sur une baguette d’ébonite frottée avec de la
peau du chat.

Les expériences montrent que :

• deux corps chargés d’électricité différente s’attirent ;

• deux corps chargés d’électricité identique se repoussent ;

• Il existe deux catégories de corps : les isolants (verre, soie, ...) les conducteurs (métaux,
électrolytes, ...) sur lesquels l’électricité peut se déplacer.

2. Les façons d’électriser un corps

Un corps peut être électrisé :

• par frottement avec un autre corps ;

• par contact avec un corps électrisé ;

• par influence (à distance) ;

• par compression (piézo-électricité) réservée aux certains corps comme le quartz.

3. Distributions de charge

• Charge ponctuelle q : Elle occupe un volume très petit devant les dimensions auxquelles
on se place.

• Distribution discrète de charges ponctuelles qi : La charge totale est :


X
Q= qi
i

• Distribution continue de charges :

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– Distribution volumique (V ) : Un volume élementaire dτ porte la charge dQ = ρdτ . ρ est


la densité volumique de charge électrique..
La charge totale est :
ZZZ
Q= ρdτ
(V )

– Distribution surfacique (S) : Un élément de surface dS porte la charge dQ = σdS. σ est


la densité surfacique de charge électrique.
La charge totale est :
ZZ
Q= σdS
(S)

– Distribution linéique (C) : Un élément de longueur dl porte la charge dQ = λdl. λ est la


densité linéique de charge électrique.
La charge totale est :
Z
Q= λdl
(C)

La charge électrique s’exprime en Coulomb (C).

II. Loi de Coulomb


La force électrostatique exercée par une charge ponctuelle q1 située en M1 sur une autre
charge ponctuelle q2 située en M2 est :

−−−−→
q 1 q 2 M 1 M2
F~1→2 =
4πε0 M1 M23

ε0 = 8, 84.10−12 (SI) est la permittivité diélectrique du vide.

• Si q1 et q2 sont de même signe alors F~1→2 est répulsive ;

• Si q1 et q2 sont de signes différents alors F~1→2 est attractive.

III. Champ électrostatique

1. Définition

On dit qu’en une région de l’espace existe un champ électrostatique E~ si une charge élec-
trique placée en un point de cette région est soumise à une force de nature électrostatique.
Une charge q 0 placée en un point M du champ électrostatique subit la force électrostatique :

F~ = q 0 E(M
~ )

2. Champ électrostatique créé par une charge ponctuelle


~
Soit une charge ponctuelle q située au point O et créant un champ électrostatique E(M ) en
un point M de l’espace.
Une charge q 0 placée en M subit la force électrostatique :

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−−→
qq 0 OM
~
F = = q 0 E(M
~ )
4πε0 OM 3
On a donc :

−−→
~ q OM
E(M )=
4πε0 OM 3

Remarque :

~ n’est pas défini au point O ou se trouve la


La relation précédente montre que le champ E
charge q.

3. Champ électrostatique créé par une distribution discrète de charges ponc-


tuelles

Soit une distribution discrète de charges ponctuelles qi situées aux points Pi .


~
Le champ total E(M ) en un point M est :

X X qi − −→
Pi M
~
E(M )= ~ i (M ) =
E
4πε0 Pi M 3
i i

4. Champ électrostatique créé par une distribution continue de charges

Soit D une distribution continue de charges. Un élément de charge dq de D centré sur un


point P se comporte comme une charge ponctuelle et crée en un point M le champ élémentaire :
−−→
~ dq P M
dE(M ) =
4πε0 P M 3

dq = ρdV ou dq = σdS ou dq = λdl selon que la distribution soit volumique ou surfacique ou


linéique.
~
Le champ total E(M ) est :

Z Z −−→
~ ~ dq P M
E(M )= dE(M )=
D D 4πε0 P M 3

5. Symétrie, antisymétrie et invariances du champ électrostatique

a) Symétrie

Π est un plan de symétrie d’une distribution de charge D si et seulement si :

• Π est un plan de symétrie géométrique de D.

• Pour deux points P et P 0 appartenant à D et symétriques par rapport à Π alors ρ(P 0 ) = ρ(P )
(ou σ(P 0 ) = σ(P ) ou λ(P 0 ) = λ(P )).

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Conséquences :

• Soit M et M 0 deux points symétriques par rapport à Π. Les champs dE(M~ ~


0 ) et dE(M ) créés
0 0
par deux charges élémentaires dq(P ) et dq(P ) (avec dq(P ) = dq(P )) sont symétriques par
rapport à Π (figure 1a).

Conclusion : Un plan de symétrie des charges est un plan de symétrie du champ électro-
statique.

~
• Si M ∈ Π, alors dE(M ) ∈ Π (figure 1b).

~
Conclusion : Si M appartient à un plan de symétrie des charges alors E(M ) est contenu
dans ce plan.

Π Π
~
dE(M )

~
dE(M 0) ~
dE(M )
~ P 0 (M )
dE ~ P (M )
dE
~ P (M 0 )
dE ~ P 0 (M )
dE
~ P 0 (M 0 )
dE ~ P (M )
dE
•M0 M• M•

P P0 P P0
• • • •
dq(P ) dq(P 0 ) dq(P ) dq(P 0 )

D D

Figure 1a Figure 1b

b) Antisymétrie

Π0 est un plan d’antisymétrie d’une distribution de charge D si et seulement si :

• Π0 est un plan de symétrie géométrique de D.


• Pour deux points P et P 0 appartenant à D et symétriques par rapport à Π0 alors ρ(P 0 ) =
−ρ(P ) (ou σ(P 0 ) = −σ(P ) ou λ(P 0 ) = −λ(P )).

Conséquences :

~
• Soit M et M 0 deux points symétriques par rapport à Π0 . Les champs dE(M ~
0 ) et dE(M ) créés
0 0
par deux charges élémentaires dq(P ) et dq(P ) (avec dq(P ) = −dq(P )) sont antisymétriques
par rapport à Π0 (figure 2a).

Conclusion : Un plan d’antisymétrie des charges est un plan d’antisymétrie du champ


électrostatique.

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~
• Si M ∈ Π0 , alors dE(M )⊥Π0 (figure 2b).

~
Conclusion : Si M appartient à un plan d’antisymétrie des charges alors E(M ) est ortho-
gonal à ce plan.

Π0 Π0

~ P (M 0 )
dE ~ P (M )
dE
~ P (M )
dE
~
dE(M 0)
M0 • M• M• ~
dE(M )
~
dE(M )
~ P 0 (M 0 )
dE
~ P 0 (M )
dE
~ P 0 (M )
dE

P P0 P P0
• • • •
dq(P ) dq(P 0 ) dq(P ) dq(P 0 )

D D

Figure 2a Figure 2b

Conclusion :

Pour déterminer la direction du champ électrostatique créé par une distribution D en un


point M , il suffit de chercher un seul plan d’antisymétrie (s’il existe) ou, au moins, deux plans
de symétrie de cette distribution passant par M .

c) Invariances

• Si la distribution de charges est invariante par translation le long d’un axe, alors le champ
créé par cette distribution ne dépend pas de la variable qui définit cette translation.

• Si la distribution de charges est invariante par rotation autour d’un axe, alors le champ
créé par cette distribution ne dépend pas de l’angle qui définit cette rotation.

Application 1 :

Soit un fil de longueur 2L portant une densité linéique de charge uniforme λ.


Calculer le champ créé par cette distribution de charge en un point M de son plan médiateur.
Examiner le cas du fil rectiligne infini.

Solutions :

• Symétrie : (M, ~er , ~eθ ) et (M, ~er , ~ez ) sont des plans de symétrie des charges, le champ est
donc radial.

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• Invariances : La distribution est invariante par rotation autour de Oz, donc le champ ne
dépend pas de θ. De plus, si M appartient au plan médiateur passant par O alors z = 0
est fixé. Le champ ne dépend donc que de r.
~
On écrit alors E(M ) = E(r)~er .

• Calcul de E(r) :
z
Un élément dz du fil centré sur P crée en M le champ
élémentaire (figure 3) :
−−→
~ λdz P M
dE(M ) =
4πε0 P M 3 dz • P
α2
La contribution de ce champ élémentaire dans le z ~ez
champ total (porté par ~er ) est : α ~er
2L O •
~ λdz r M α
dEr = dE(M ).~er = cosα
4πε0 P M 2
~
dE(M )
Exprimons P M et dz en fonction de α et dα : α1
z r r r
tanα = ⇒ dz = dα et cosα = ⇒ PM =
r cos2 α PM cosα
Il vient :
λ
dEr = cosαdα
4πε0 r Figure 3
Le champ total en M est donc :
Z α2
λ λ
E(r) = cosαdα = (sinα2 − sinα1 )
4πε0 r α1 4πε0 r

avec :
L
sinα2 = √ = −sinα1
L2 + r2
Finalement :
~ λ L
E(M )= √ ~er
2πε0 r L2 + r2

L
• Dans le cas d’un fil rectiligne infini, α1 → −π/2 et α2 → +π/2 (L → +∞ et √ → 1).
L2+ r2
Donc :
~ λ
E(M )= ~er
2πε0 r

6. Lignes de champ - Tube de champ

Une ligne de champ est une courbe tangente en chaque point au vecteur champ électrosta-
~ ∧ d~l = ~0. Ce qui impose :
tique défini en ce point. On a donc E

dx dy dz
• = = en coordonnées cartésiennes ;
Ex Ey Ez
dr rdθ dz
• = = en coordonnées cylindriques ;
Er Eθ Ez

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dr rdθ rsinθdϕ
• = = en coordonnées sphériques.
Er Eθ Eϕ

L’ensemble des lignes de champ constitue un tube de champ.

IV. Flux du champ électrostatique : Théorème de Gauss

1. Surface ouverte-surface fermée

• Une surface ouverte est une surface pourvue d’une "ouverture" unique et s’appuie sur un
contour fermé (C).
Exemples : demi-sphère, disque, ...

• Une surface fermée est une surface dépourvue de toute "ouverture".


Exemples : sphère, cylindre, ...

2. Orientation d’une surface

• Surface ouverte : l’orientation dépend du choix arbitraire de l’orientation du contour fermé


(C). Le tire-bouchon progresse de la face (−) vers la face (+) (figure 4a).

• Surface fermée : la face interne est la face (−). La face externe est la face (+) (figure 4b).

+
− +
(S) −

(S)

(C)
Figure 4b
Figure 4a

3. Vecteur élément de surface


~ est caractérisé par :
Le vecteur élément de surface dS

• sa direction : perpendiculaire à (S) au point M .

• son sens : de la face (−) vers la face (+).


~
• son module dS = ||dS||.

4. Flux d’un vecteur à travers une surface


~ à travers une surface (S) (ouverte ou fermée) est défini par :
Le flux d’un vecteur A
ZZ
~
Φ(A) = ~ S
A.d ~
(S)

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5. Théorème de Gauss

Le flux du champ électrostatique à travers une surface fermée quelconque (S) est égal à la
charge intérieure à cette surface divisée par ε0 :
ZZ
~ S
⊂⊃ E.d ~ = Qint
S ε0

Application 2 :

Soit une sphère de centre O, de rayon R, portant une densité volumique de charges ρ
constante.

1. Déterminer la forme du champ électrostatique créé en tout point M de l’espace.

2. Par application du théorème de Gauss, déterminer le module du champ électrostatique


créé en M .

3. Le champ électrostatique est-il continu sur la surface de la sphère ?

Solutions :

1. Tous plan passant par le centre O de la sphère et M est un plan de symétrie des charges.
Donc E ~ est radial. De plus, la distribution de charges est invariante par rotation d’un
~ ne dépend que de r.
angle θ autour de ~eϕ et par rotation d’un angle ϕ autour de ~ez . Donc E
~
On écrit alors E(M ) = E(r)~er .

2. Appliquons le théorème de Gauss sur une surface sphérique de centre O et de rayon r. On


a donc : ZZ
~ S
⊂⊃ E.d ~ = E(r)4πr2
S

4π 3 ρr
• Si r < R : Qint = ρ r . Donc E(r) = ;
3 3ε0

4π 3 ρR3
• Si r > R : Qint = ρ R . Donc E(r) = ;
3 3ε0 r2

3. On a E(R ~ − ) = ρR ~er . Donc E


~ + ) = E(R ~ est continu sur la surface de la sphère. Ce résultat
3ε0
est général, Le champ électrostatique est continu à la traversée d’une distribution volu-
mique de charges.

Remarque :

Le champ électrostatique est discontinu à la traversée d’une distribution surfacique de


charges.

Application 3 :

1. Par analogie avec le champ électrostatique, énoncer le théorème de Gauss pour le champ
de gravitation.

2. Montrer que le champ de gravitation créé à l’extérieur d’une distribution de masse à sy-
métrie sphérique est équivalent à celui créé par une masse ponctuelle située au centre de
la distribution et affectée de sa masse totale.

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Solutions :

1. Une charge ponctuelle q située au point O crée en un point M de l’espace le champ élec-
trostatique :
−−→
~ q OM
E(M ) =
4πε0 OM 3
De même, Une masse ponctuelle m située au point O crée en un point M de l’espace le
champ gravitationnel :
−−→
~ OM
G(M ) = −Gm
OM 3
D’où l’équivalence :
1 1
q↔m ; ↔ −G ou ↔ −4πG
4πε0 ε0
Ainsi, le théorème de Gauss pour le champ de gravitation s’écrit :
ZZ
~ S
⊂⊃ G.d ~ = −4πGmint
S

2. Calculons le champ gravitationnel créé par une sphère de centre O, de masse m et de


rayon R en un point M tel que OM = r > R.
~
Par raison de symétrie (voir application 3) G(M ) = G(r)~er et donc :
ZZ
~ S
⊂⊃ G.d ~ = G(r)4πr2
S

D’autre part mint = m si r > R.


Le théorème de Gauss implique :
~ Gm
G(M ) = − 2 ~er
r
C’est le même champ créé par une masse ponctuelle située en O et affectée de la masse
m.

V. Potentiel électrostatique

1. Définition

Le potentiel électrostatique V est défini par :

~ = −−
E
−→
gradV

• En coordonnées cartésiennes :
∂V
Ex = −

∂x
~ = Ey = − ∂V

E
∂y

∂V
Ez = −

∂z

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• En coordonnées cylindriques :
∂V
Er = −

∂r

~ = E = − 1 ∂V

E θ
r ∂θ

∂V
Ez = −
∂z
• En coordonnées sphériques :
∂V
Er = −

∂r
~ = Eθ = − 1 ∂V

E
r ∂θ

Eϕ = − 1 ∂V

rsinθ ∂ϕ

V s’exprime en Volt (V ) et E en V /m.

Exemple : Potentiel créé par une charge ponctuelle q

On a :
~ q ~er −−→ dV (r)
E(M )= 2
= −gradV = − ~er
4πε0 r dr
Donc :
q
V (r) = + cte
4πε0 r
S’il n’y a pas de charges à l’infini alors V (∞) = 0 et cte = 0.
Donc :
q
V (r) =
4πε0 r

Remarque :

Le potentiel électrostatique est continue à la traversée d’une distribution volumique ou sur-


facique mais il est discontinu à la traversée d’une distribution linéique.

Application 4 :

Calculer le potentiel créé en tout point M de l’espace par une sphère de rayon R, portant
une densité volumique de charges ρ constante.
On prendra V (r = 0) = 0.

Solutions :

~
D’après l’application 3 : E(M ) = E(r)~er . Donc :

~ = −−
E
−→
gradV = −
dV (r)
~er ⇒ dV (r) = −E(r)dr
dr
ρr
• Si r < R, E(r) = . Donc :
3ε0
ρr2
V (r) = − + C1
6ε0

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Or V (r = 0) = 0. Donc C1 = 0.
ρr2
Finalement : V (r) = − .
6ε0

ρR3
• Si r > R, E(r) = . Donc :
3ε0 r2
ρR3
V (r) = + C2
3ε0 r
La continuité du potentiel en r = R implique :
ρR2 ρR2 ρR2
− = + C2 ⇒ C2 = −
6ε0 3ε0 2ε0

ρR2 2R
Finalement : V (r) = ( − 1) .
2ε0 3r

2. Circulation du champ électrostatique

La circulation du champ électrostatique le long d’une courbe (AB) est :


Z B Z B Z B
~ ~ −−→ ~
E.dl = − gradV.dl = − dV = V (A) − V (B)
A A A

La circulation du champ E ~ ne dépend pas du chemin suivi. On dit que le champ électrosta-
tique est à circulation conservative.
I
Le long d’une courbe fermée C on a : ~ ~l = 0
E.d
C

3. Surfaces équipotentielles

C’est l’ensemble des points M pour lesquels V (M ) = cte.


Dans le cas d’une charge ponctuelle, les surfaces équipotentielles sont définies par r = cte,
ce sont des sphères centres sur la charge.

Propriétés :

• Les surfaces équipotentielles sont perpendiculaires aux lignes de champ en leurs points
d’intersection.
−−−→
En effet, si M et M 0 appartiennent à une surface équipotentielle tels que M M 0 = d~l alors :
−−−→ −−−→
~ M M 0 = E.d
E. ~ ~l = −dV = V (M ) − V (M 0 ) = 0 puisque V (M ) = V (M 0 ) ⇒ E⊥
~ MM0

• Le champ électrostatique est dirigé vers les potentiels décroissants.


En effet, soit A et B deux points d’une ligne de champ orienté de A vers B et tel que
−−→
AB = d~l. On a :
~ −
E.
−→ ~ ~
AB = E.d l = −dV = V (A) − V (B)
~ ~l > 0 alors V (A) > V (B).
Puisque E.d
• Une ligne de champ ne peut se fermer sur elle-même.
En effet, supposons qu’une ligne de champ est fermée sur elle-même et prenons deux
points A et B de cette ligne. En allant de A vers B on aura V (A) > V (B) et en allant de B
vers A on aura V (B) > V (A) ce qui est impossible.

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VI. Énergie électrostatique

1. Cas d’une charge ponctuelle q dans un potentiel V

~ = −q −
Dans un potentiel V , une charge q est soumise à la force : F~ = q E
−→
gradV
Le travail élémentaire de cette force est :
−−→
δW = F~ .d~l = −q gradV.d~l = −qdV = −d(qV + cte) = −dUe

F~ dérive de l’énergie potentielle électrostatique Ue = qV + cte.


S’il n’y a pas de charges à l’infini V (∞) = 0 ; Ue (∞) = 0 et cte = 0.
Donc :
Ue = qV

2. Cas d’un système discret de charges

a) Cas d’un système de deux charges ponctuelles

Soit un système de deux charges ponctuelles q1 situé au point P1 et q2 situé au point P2 . On


−−−→
note ~r = P1 P2 .
La charge q1 exerce sur la charge q2 la force électrostatique :
−−−→
~ q1 q2 P1 P2 q1 q2 ~r
F1→2 = 3 =
4πε0 P1 P2 4πε0 r3

La charge q2 exerce sur la charge q1 la force électrostatique :


−−−→
~ q1 q2 P 2 P 1 q1 q2 ~r
F2→1 = 3 =− = −F~1→2
4πε0 P1 P2 4πε0 r3

Le travail élémentaire des deux forces est :


−−→ −−→ −−→ −−→ −−−→
δW = δW1 + δW2 = F~1→2 .dOP 2 + F~2→1 .dOP 1 = F~1→2 (dOP 2 − dOP 1 ) = F~1→2 .dP1 P2

Donc :
q1 q2 q1 q2 1 q1 q2 q1 q2
δW = 3
~r.d~r = 3
d( ~r2 ) 3
rdr = dr
4πε0 r 4πε0 r 2 4πε0 r 4πε0 r2
Soit encore :
q1 q2
δW = −d( + cte)
4πε0 r
L’énergie potentielle électrostatique des deux charge est donc :
q1 q2
Ue = + cte
4πε0 r

S’il n’y a pas de charges à l’infini V (∞) = 0 ; Ue (∞) = 0 et cte = 0.


Donc :
q1 q2
Ue =
4πε0 r

On peut écrire cette énergie sous la forme :


1 q2 q1
Ue = (q1 + q2 )
2 4πε0 r 4πε0 r

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D’où :
1
Ue = (q1 V1 + q2 V2 )
2
avec :
q2
V1 = est le potentiel électrostatique créé par q2 en P1 où se trouve q1 ;
4πε0 r
q1
V2 = est le potentiel électrostatique créé par q1 en P2 où se trouve q2 .
4πε0 r

b) Généralisation

L’énergie électrostatique d’un ensemble isolé de charges ponctuelles qi situées aux points Pi
est :
1X
Ue = qi V i
2
i
X qj
où Vi = (avec rij = Pi Pj ) est le potentiel créé au niveau de la charge qi par les autres
4πε0 rij
j6=i
charges qj .

3. Cas d’un système continue de charges

L’énergie électrostatique d’une distribution continue de charges volumique, surfacique ou


linéique s’écrit respectivement :
ZZZ ZZ Z
1 1 1
Ue = ρV dτ ou Ue = σV dS ou Ue = λV dl
2 2 2

Pour une distribution quelconque on montre que :

ε0 E 2
ZZZ
Ue = dτ
espace 2

ε0 E 2
est la densité volumique de l’énergie électrostatique.
2

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