CHAPITRE IV
HYPOTHÈSE DE DE BROGLIE
Nous avons vu comment Planck (1900), Einstein (1905) et Compton (1923) ont pu
expliquer respectivement les phénomènes de rayonnement du corps noir, l’effet
photoélectrique et l’effet Compton , en introduisant la notion de photon ou grain de lumière,
selon laquelle la lumière se comporte comme un faisceau de particules. C’est ce qu’on a
dénommé par aspect corpusculaire du rayonnement.
Au photon de de vitesse c, de longueur d’onde , ils associèrent un corpuscule
d’énergie h, de quantité de mouvement p=mc et de masse m= h/c ( mais de masse nulle au
repos).
En 1924, Louis de Broglie proposa de la même façon qu’on a associé aux ondes
lumineuses un corpuscule, de faire correspondre à toute particule matérielle, une onde de
matière de longueur d’onde = h/p = h/mv. A toute particule d’énergie E, de quantité de
mouvement p, se déplaçant dans la direction xx’, on associe ainsi une onde de la forme
2i(x/ - t)
(x,t)= A e =A e i(kx - t) où = 2 et k=2/ désigne le nombre d’onde
de la particule.
Si l’hypothèse de de Broglie est juste, elle doit entraîner pour les particules
(auxquelles on a associé des ondes) les mêmes phénomènes que ceux observés avec les ondes
lumineuse, tels que les interférences ou la diffraction.
En effet ces phénomènes ont été observés en 1927 par Davisson et germer.
Selon leur expérience, un faisceau d’électrons de 50eV, issu d’un canon à électrons est
envoyé perpendiculairement sur une plaque de nickel constitué par un monocristal . Ceux-ci
sont par le cristal dans une direction . En mesurant l’intensité des électrons diffusés, à l’aide
d’un compteur, , on obtient une courbe qui a l’allure ci-dessous, indiquant un pic signe de la
diffraction des électrons par le cristal de nickel.
Canon à
électrons
compteur
Plaque de nickel
Conclusion
x
Par analogie, on associe à toute particule qui se déplace, une relation dite fonction
d’onde de la forme (x,t) = Asin(kx - t) =A e .
i(kx - t)
La différence entre une particule et une onde est que la particule peut être parfaitement
localisée dans l’espace alors que l’onde a une étendue infinie.
La fonction d’onde ne représente donc pas une particule avec une position bien
définie, mais elle est telle que la probabilité pour que cette particule se trouve à l’intérieur
d’un petit volume autour de la position x est donnée par dP = dv, où (x,t)
représente la densité de probabilité. La particule pouvant se trouver en un point quelconque de
l’espace , on doit avoir dv = 1. On dit que la fonction d’onde est normée ou de
carré sommable.
b)- Vitesse de phase
Cette onde se déplace avec la vitesse de phase v qu’on obtient en écrivant que
(x,t)=A e2i, soit = (kx - 2t). La vitesse de phase se calcule en considérant les surfaces
planes (ondes planes) de phase constante.
Alors = (kx - 2t) = constante, donne x = (2t/k) + cste.
En dérivant, il vient v = dx/dt =2/k = .
Comme l’énergie E = h = mc2 et que p = mv, on a v = (mc2/h) = (mc2) /h = mc2/p,
ou v = mc2/mv = c2/v, qui montre que v est supérieur à la vitesse de la lumière. Ceci ne doit
pas surprendre car ce n’est pas la particule qui se déplace à la vitesse v , mais l’onde. v n’est
pas mesurable expérimentalement.
=2cos( expi(
.
La fonction d’onde de fréquence
et de nombre d’onde a une
amplitude qui varie lentement
(battements) avec une fréquence plus faible
que celle de la vibration. Le maximum se
déplace à la vitesse , dite vitesse de
groupe vg. Lorsque tend vers ’, (et que k
tend vers k’), vg = d/dk . On montre que
vg est la vitesse avec laquelle se déplace la
particule.
La position du faisceau de particules est déterminé avec une incertitude x (le faisceau
peut passer par n’importe quel endroit à l’intérieur de la fente). De même les particules
atteignant l’écran après avoir subi la diffraction, ont subi une déviation vers le haut ou vers le
bas en acquérant une quantité de mouvement avoir une quantité de mouvement p, dans la
direction normale à la direction incidente. La figure montre que p = p sin.
Les interférences ont lieu lorsque la différence des chemins est un multiple entier de la
longueur d’onde . Celle-ci est égale à BM-AM = BH. Or BH = x sin.
Ecrivons que BH = x sin = et remplaçons sin par x / p et p par h/. Finalement on
retrouve la relation d’incertitude d’Heisenberg xx = h. Cette relation montre qu’on ne peut
pas déterminer simultanément avec une bonne précision la position et la quantité de
mouvement d’une particule. Plus l’incertitude est petite pour l’une, plus elle est grande pour
l’autre et vice et versa.
On peut établir la même relation pour des grandeurs conjuguées telles que l’énergie et
le temps Et = h