CONCEPTS, METHODES ET
OUTILS POUR UNE APPROCHE
PARTICIPATIVE
Sory OUATTARA
Enseignant au Département de Formation et de Recherche
Agriculture et Ressources Animales (DFR ARA)
de l’Institut National Polytechnique Félix Houphouët Boigny
de Yamoussoukro
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ABREVIATIONS ET SIGLES
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INTRODUCTION
D’après le « Project Management Institut » (PMI), un projet est toute activité réalisée une
seule fois, dotée d’un début et d’une fin déterminée et qui vise à créer un produit ou un savoir unique.
Il peut nécessiter la participation d’une seule ou de milliers de personnes. Sa durée peut être de
quelques jours ou de plusieurs années. Il peut être entrepris par une seule organisation ou par un
groupe d’organismes intéressés. Il peut s’agir de quelque chose d’aussi simple que l’organisation d’un
événement d’une journée ou d’aussi complexe que la construction d’un barrage sur une rivière.
Pour l’Union Européenne (UE), un projet est un ensemble d’activités visant à atteindre, dans
des délais fixés et avec un budget donné, des objectifs clairement définis (UE, 2004).
Un projet de développement communautaire peut être défini comme une action réalisée dans
un objectif socio-économique orienté vers la satisfaction d’un besoin collectif de base (alimentation,
santé, éducation, travail, infrastructures de base, information, connaissances, etc.) d’une communauté
d’hommes et de femmes leur permettant de s’épanouir dignement. Il tente d’en valoriser les qualités
(ressources, atouts, valeurs), d’en minimiser les handicaps, d’en contourner les contraintes (Daniel,
2003 : p1). Il implique des groupes d’intérêts divers notamment des membres de la communauté, les
autorités locales et des agents externes d’appui technique et financier.
Toutes les définitions relatives au concept « projet » sont fondés sur ses caractéristiques
particulières ; il s’agit d’une initiative nouvelle, inhabituelle et singulière à réaliser dans un temps
défini avec une quantité réaliste de ressources. Un projet est une intervention consistant en un
ensemble d’activités planifiées et interdépendantes visant à atteindre des objectifs définis avec un
budget déterminé et dans un laps de temps donné.
De nombreux échecs ont été enregistrés en Afrique au cours des dernières décennies au niveau
des programmes et projets de développement. Les principales raisons qui expliquent ces échecs se
résument au fait que les programmes et projets étaient conçus, menés puis évalués par les « Experts du
développement » sans réelle consultation des populations concernées d'où leurs inadaptations à
certaines réalités culturelles, sociales, économiques, environnementales, etc.
Cette approche, tout en facilitant le travail des agences de développement a mis en évidence
des faiblesses et des carences remettant en cause la visibilité et la durabilité des programmes. Ces
faiblesses et carences apparaissent surtout au moment où l’agence ou structure de développement se
retire et remet la gestion du projet ou programme entre les mains de la communauté local. En ce
moment, l’on constate :
− que les programmes et projets sont en dehors des priorités des communautés locales ;
− que les agences de développement et les communautés locales n’apprennent à se
connaitre que superficiellement ;
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− une déresponsabilisation des communautés locales ;
− une viabilité et durabilité compromises :
− un manque de communication approfondie entres les experts et les communautés locales ;
− etc.
En Côte d’Ivoire par exemple, dès l’indépendance, la voie du capitalisme pour l’organisation
des moyens a été retenue. C’est sur cette base que les stratégies de développement étaient adoptées et
mises en œuvre. Ces stratégies étaient élaborées par des « Experts » du développement à travers des
plans quinquennaux basés sur des théories telles que la substitution aux importations, la promotion des
exportations, le recentrage de la croissance sur les besoins internes et l’autosuffisance alimentaire. Ces
plans à l’échelle nationale ont évolué au fil des années vers des dimensions plus régionales visant à
corriger des disparités entre les régions dites « avancées » et celles en « retard ». C’est le cas du
programme d’aménagement du Sud-ouest (ARSO), de l’Aménagement de la Vallée du Bandama
(AVB), des programmes sucriers au nord du pays.
Les résultats obtenus n’ont toujours pas été à la hauteur des attentes car la conception de ces
programmes et projets a continué à être réalisée au niveau central sans une réelle implication des
populations bénéficiaires.
L’intervention de l’Etat s’est faite aussi à partir de structures de gestion de fonds publics
comme les Fonds Régionaux d’Aménagement Rural (FRAR), les Fonds d’Investissements pour
l’Aménagement Urbain (FIAU) fortement influencées par les décideurs politiques. Ainsi, des écoles
primaires, des centres de santé, des centres polyvalents, des défrichements sociaux ont été réalisés sans
tenir compte des capacités d’appropriation ou des besoins réels des populations bénéficiaires.
La gestion participative qui est une forma de participation permettant aux différents acteurs
intéressés par la réalisation d’un projet de se partager les fonctions, les droits et les responsabilités
relatives à la gestion de ce projet apparait comme la seule alternative. Dans certains projets,
notamment ceux impliquant des personnes qualifiées, il peut être utile, pour obtenir de meilleurs
résultats, d’impliquer les différents membres du projet dans des tâches stratégiques de définition
d’objectifs, de méthodes de travail et de plan d’action, ainsi que de résolution commune de problème.
Si ces tâches sont réalisées adroitement, en utilisant des techniques de facilitation de groupe, l’on peut
s’attendre à une meilleure motivation des acteurs, une utilisation plus optimale des compétences et
savoirs disponibles, un climat de confiance de même que des solutions plus adéquates car co-
construites
Ces constats et alternatives qui restent valables pour la grande majorité des pays pauvres va
favoriser la naissance de nouveaux concepts et méthodes dits participatifs, rapides et interactifs car
permettant de mieux associer les populations et l'ensemble des protagonistes à la conception et à la
mise en œuvre des différents programmes et projets. Parmi ces concepts et méthodes, on peut citer : la
Recherche Action Formation (RAF), le Rapid Rural Appraisal (RRA) ou Participatory Rural Appraisal
(PRA) connu sous l’acronyme français MARP : Méthode Accélérée ou active de Recherche
Participative.
Pour donc cerner les contours de ces concepts et méthodes, notre intervention qui sera pratique
et basée sur les expériences de terrain s’articulera autour des grands axes suivants :
− Aperçu sur les concepts et méthodes d’approche participative ;
− Quelques outils utilisés dans une approche participative ;
− Démarche méthodologique ou étape de mise en œuvre d’actions au niveau local ;
− Techniques d’animation et de sensibilisation.
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I APERCU SUR LES CONCEPTS ET METHODES D’APPROCHE PARTICIPATIVE
1.1.1 La définition
Le pouvoir à la base est défini comme étant la capacité reconnue et affirmée des populations
à : défendre leurs droits et les intérêts stratégiques, s’affirmer et être respectés en tant que citoyen à
part entière, sauvegarder la paix sociale et renforcer la solidarité, contribuer à instaurer un Etat de
droit, être une force de négociation pour influencer les politiques locales et nationales de
développement, contrôler et gérer durablement les ressources naturelles, maîtriser les filières des
produits agricoles et assurer l’autosuffisance alimentaire et, accroître leur autonomie par rapport à
l’extérieur.
La Recherche
Dans da RAF, la recherche veut dire que tous les acteurs ou parties prenantes se placent en
situation de remise en cause d’eux-mêmes, de leur environnement et de ce qu’ils font dans une
perspective de changement. En effet, dans la RAF, on ne parle pas de la recherche de style
académique en vue de contribuer au Savoir Universel, mais de la recherche liée au changement
(recherche sur le changement, recherche pour le changement). Pas n’importe quel changement
cependant. Il s’agit principalement de changement au niveau social, économique, politique, culturel,
technique, environnemental, etc.
Les champs de recherche et de changement se définissent du côté des populations avec qui
les partenaires collaborent, soit que les hypothèses de changement sont déjà en cours sur l’initiative
des populations, soit que les partenaires au changement les stimulent. La recherche, c’est pour
changer, d’accord, mais quoi exactement ? Il y a deux (2) aspects importants, le côté des "choses" et
celui des "gens".
Quoi changer du côté des "choses" ? Essentiellement des situations jugées insatisfaisantes
ou des contextes générateurs de dérèglement sociaux, politiques, économiques ou
environnementaux. En général, les mécanismes qui génèrent ou entretiennent la pauvreté,
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l’exclusion, l’injustice, la souffrance ou les inégalités. Ce sont les mécanismes producteurs de ces
maux qu’il importe de neutraliser. C’est bien de lutter contre la pauvreté (soulager les pauvres), mais
c’est mieux encore de briser les mécanismes qui créent les pauvres et ce qui rend les gens pauvres.
Du côté des "gens", et notamment nous les partenaires au développement, il y a trois (3)
domaines complémentaires :
L’Action
Quand on fait de la RAF, tout est hypothèse et donc on s’engage explicitement à vérifier le
bien-fondé en passant à l’action. Les actions concrètes sont de véritables révélateurs, elles
permettent de vérifier la solidité des hypothèses d’axes de changement et des hypothèses de
stratégie. Souvent le vrai diagnostic commence avec les activités, d’où la nécessité de rester vigilant,
de ne pas se laisser aveugler par les résultats, qu’ils soient bons ou mauvais. Il importe alors de voir
les activités non plus comme des finalités en elles-mêmes, mais plutôt comme des fenêtres ouvertes
sur les réalités à la base. Les résultats des activités nous aident à revoir nos hypothèses et à les
réajuster. Les succès comme les échecs sont des sources d’apprentissages pour l’avenir. C’est en
forgeant qu’on devient forgeron.
La Formation
La démarche RAF remet en cause la logique du héros qui sait tout et qui aide à savoir. Dans le
processus RAF, tous les acteurs qui y sont impliqués peuvent y apprendre quelque chose à tout
moment ; et cela quelle que soit leur position dans ce processus, quel que soit leur statut : bailleurs
de fonds, ONG, populations à la base, Etat, bref tout le monde devient source d’apprentissages. Alors
la formation à un sens d’apprentissage collectif.
En cheminant ensemble dans un processus de recherche – action, chacun apporte ses idées
et apprend des autres. Le rapprochement des idées de tous, produit de nouvelles connaissances
collectives à expérimenter. Il y’a là deux sources d’apprentissage :
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Chaque action que les populations entreprennent constitue un lieu d’apprentissage par
excellence. En effet, après chaque action, on tire des enseignements pour ensuite opérer les
ajustements qui s’imposent et continuer. Il s’agit d’apprendre à travers un processus d’essai erreur.
Les succès comme les échecs sont des sources d’apprentissage pour l’avenir.
1) Les populations à la base doivent être les acteurs principaux de leur avenir
Le pouvoir des populations à la base ne peut être durablement renforcé que si la capacité de
réflexion et de prise d’initiatives de ceux-ci est reconnue, valorisée et renforcée. En d’autres termes,
le changement durable ne peut s’obtenir sans que les populations deviennent les architectes et les
bâtisseurs de leur devenir social, économique et politique.
Par conséquent, il faut contribuer à créer les conditions qui permettent aux organisations de
base de devenir les véritables acteurs de leur développement et les artisans de leur propre devenir.
Alors, la RAF remet en cause la logique du développement selon laquelle, les populations à la base
sont toujours les récipiendaires des projets conçus de l’extérieur et auxquels on suscite leur adhésion
et leur contribution.
Dans la démarche RAF, les organisations de base peuvent être à l’origine des initiatives de
changements auxquelles les partenaires au développement adhèrent et apportent leur soutien et
leur concours.
A partir de l’analyse de ce qu’ils sont et de ce qu’ils font, les populations à la base se fixent
une vision globale (projet socio-économique et politique) pour un lendemain meilleur. Plus qu’un
objectif, la vision mobilise les acteurs et les met en mouvement à travers des projets. Elle donne sens
et cohérence à ces projets. La vision aide à anticiper et à se projeter vers le futur, elle permet
d’entreprendre des actions pour changer le présent. La vision permet de mobiliser les forces cachées,
les potentialités, et d’activer les dynamiques.
3) Le partenariat
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Il existe plusieurs acteurs extérieurs, qui de diverses manières, appuient les initiatives de
développement à la base. Cependant, aucun acteur ne peut apporter à lui tout seul l’assistance
nécessaire à l’émergence d’un changement durable dans la vie des communautés. Ainsi, pour une
plus grande efficacité, il faut nouer des alliances stratégiques et complémentaires autour de l ‘effort
de développement à la base.
4) La flexibilité institutionnelle
Trois portes d’entrées possibles que sont les situations vécues, la réflexion collective (analyse
de contexte) et la volonté exprimée par les uns et les autres. La RAF est un cycle, il y’a un aller –
retour permanent entres les trois pôles essentiels d’apprentissage collectif qui sont :
Nouvelles
Nouvelles
Diagnostic Défis
Formulation des
Formulation
hypothèses
des hypothèses
Capitalisation Validation
Choix
Choixdes
desactions
actions
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Evaluation
Evaluation
Formative
Formative ou Validation
Réinvestissement
Questionnement Identification des
acteurs, alliances
(contrats)
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1.2 La Méthode Active (accélérée) en Recherche Participative (MARP)
1.2.1 – La définition
Selon AQUADEV (2001) cité par le CERCOOP (2003), la MARP est une méthode à laquelle
il s'avère difficile de donner une définition unique en tout temps et en tout lieu.
Pour des questions pédagogiques, les praticiens ont défini la MARP comme étant un processus
intensif, itératif et rapide d'apprentissage orienté vers la connaissance des situations rurales. Elle
s'appuie sur une équipe multidisciplinaire. Un accent particulier est mis sur la valorisation des
connaissances et du savoir-faire des populations locales et sur la combinaison avec la connaissance
scientifique moderne.
Le Groupe URD (2002) pense que la MARP ou RRA (Rapid Rural Appraisal) est un
processus d’apprentissage intensif, itératif et rapide, orienté pour connaître des situations spécifiques.
Cette méthode utilise de petits groupes multidisciplinaires et une grande diversité de méthodes, outils
et techniques pour la récolte d’informations.
La FAO (1995) conçoit la MARP comme une méthode participative de diagnostic rapide des
conditions physiques et socio-économiques au niveau du terroir et de conception de schéma
d'aménagement intégré.
On remarque que toutes les définitions précédentes s’accordent sur le fait que la MARP est un
processus d’apprentissage qui vise la connaissance du milieu rural. C’est une méthode où l’expert
cherche à connaître et non à enseigner. Ce sont les bénéficiaires, eux-mêmes qui fournissent les
informations à travers leur savoir et leur vision (savoir local) et l’équipe pluridisciplinaire analyse les
informations sous plusieurs angles (triangulation) afin d’en sortir le maximum d’objectivité. Il s'agit
donc d'une liaison de deux savoirs en vue de tirer le meilleur résultat de la recherche effectuée.
Pour favoriser la production et l’analyse de l’information, la MARP dispose « d’un sac à outils
» de collecte et d’analyse de l’information que l’on choisit en fonction de la situation. Ces outils seront
décrits dans les pages suivantes.
Selon la FAO (1995) l’objectif principal de la MARP est d’appréhender les potentialités, l'état
des ressources naturelles et les contraintes du milieu physique et socio-économique, ainsi que les
stratégies des populations en matière de gestion des ressources naturelles. Pour d’autres, la MARP
poursuit deux objectifs :
− Objectifs pratiques
• identification des problèmes, des besoins, des ressources et des potentialités ;
• planification d'activités futures ;
• suivi et évaluation d'activités en cours.
− Objectifs stratégiques
• inversion des rôles : les populations deviennent les acteurs et les techniciens les
facilitateurs ;
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• Les populations analysent, conçoivent et exécutent leurs activités de développement ;
• les techniciens favorisent l'interaction avec les populations cibles par leurs
comportements.
La MARP vise à renforcer l’autonomie de la population locale, en encourageant les gens à
partager, améliorer et analyser leurs connaissances et conditions de vie, et à planifier, agir, contrôler et
évaluer. Pour ce faire, elle se fonde sur trois piliers fondamentaux :
1) le comportement et l’attitude des personnes extérieures, qui est de faciliter plutôt que de
dominer ;
2) les méthodes, qui sont ouvertes, orientées vers le groupe, visuelles et comparatives ;
3) le partage d'informations, de nourriture, d’expériences, etc. entre les personnes extérieures et
les personnes concernées.
b) La typologie de la MARP
Il y a quatre types de MARP qui correspondent aux temps forts du cycle de projet :
− La MARP exploratoire : Utilisée lors de la phase de diagnostic puis de formulation
d’hypothèse préliminaires ;
− La MARP thématique : Utilisée lors de l’analyse d’une question thématique (liée à la mise
en place de recherche-action) qui aboutit à la formulation d’hypothèses spécifiques ;
− La MARP de planification participative : utilisée pour susciter la participation de la
population à la planification des actions qu’elle a identifiées (conception participative des
actions) ;
− La MARP d’évaluation participative : Elle est utilisée pour évaluer les résultats d'un
programme, d'une action ou le bien fondé d'un projet avant son démarrage.
a) Pourquoi la MARP ?
Selon le Groupe URD (2002) l’utilisation de la MARP demande une présence sur le terrain de
quatre à six jours par secteur. La clé de la réussite du processus est la confiance. La population doit
bien sentir qu’elle est considérée comme un partenaire.
Selon le même groupe, les précautions à prendre pour faire une utilisation efficace de la MARP sont :
− Identifier l’information à obtenir, les objectifs, qu’est-ce que l’on veut apprendre ?
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− Bien choisir les zones à étudier ;
− Bien choisir la composition de l’équipe de recherche ;
− Assurer que celle-ci est prête à rester sur le terrain toute la durée de l’exercice.
Pour assurer la qualité de l’information obtenue, au moins trois points de vue doivent être pris
en compte pour un même problème. Chacun d’eux doit être fiable du point de vue des différentes
entités qui interviennent dans le processus de planification.L’équipe de chercheurs doit être
multidisciplinaire, pondérée par genre (homme / femme), avoir différents points de vue et être de
différentes origines (locale, nationale et/ou extérieure). Les unités d’analyse doivent être diversifiées;
c'est-à-dire que tous les groupes socio professionnels doivent être impliqués en fonction des objectifs
du projet (Homme et femme, jeunes et personnes âgées, leaders et non-leaders, les différentes activités
économiques, les différents groupes religieux…). Les outils d’enquête choisis doivent être simples et
adaptés aux spécificités socioculturelles des zones des projets.
1- La participation : Les populations sont considérées comme des acteurs et non des spectateurs dans
le processus de recherche. On distingue différentes formes et différents types de participation selon
les auteurs :
− Formes de participation selon Albert MEISTER
o Participation de fait, elle a pour origine la vie traditionnelle (groupe familial religieux, métiers,
etc.) et elle portait sur la conservation du patrimoine ;
o Participation spontanée, création par les participants, elle reste fluide, sans organisation
formelle (groupe de voisinage) et participe à la satisfaction des besoins vitaux ;
o Participation imposée, elle est crée par des animateurs extérieurs (mobilisation de la main-
d’œuvre pour des travaux collectifs, groupements indispensables pour le fonctionnement du
programme ou du projet) ;
o Participation provoquée (groupes provoqués et suscités dans le cadre de projet ou programme
avec une adoption d’un comportement collectif et normes promues par l’institution
intervenante) ;
o Participation volontaire (création de groupes suite à une prise de conscience, initiative propre
au groupe pour satisfaire des besoins ou pour défendre des intérêts communs ou pour la
promotion sociale).
2- La multidisciplinarité : l’enquête est conduite par une équipe pluridisciplinaire dans une
perspective complémentaire. Il est souhaitable que cette équipe ait une diversité de branches
sociales et techniques ;
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5- Le processus itératif : La méthodologie de la MARP encourage le chercheur à revoir son
approche et ses hypothèses au fur et à mesure qu’il évolue dans l’étude des problèmes ;
6- La triangulation : La MARP examine l'information sous différents angles (en général trois,
d'où le terme de "triangulation") afin d’aboutir à une vue globale et objective. L’utilisation des
sources et des techniques d’information différentes permet de vérifier les informations
collectées et d’identifier des lacunes et des contradictions. Dans la MARP, la triangulation
concerne au moins les paramètres suivants : La composition de l’équipe, les unités
d’observation et les sources d’information et les outils et/ou techniques de recherche.
a. La composition de l’équipe : L’équipe doit être plurielle, composée d’hommes et de
femmes, de personnes du milieu et de personnes externes appartenant à des disciplines
différentes (sociologue, agronome, économiste, etc.) ;
b. les unités d’observation et les sources d’information : Les unités d’observation et
les sourcesd’informationdoivent être diversifiées pour considérer différents points de
vue (hommes et femmes, jeunes et vieux, groupes à activités économiques, activités
sociales, etc.) ;
c. les outils et/ou techniques de rechercheLes outils et/ou techniques de recherche
adéquates et variées doivent être valorisées pour éviter des impressions erronées liées
à l’utilisation d’une technique (observation et entretien, visualisation par différents
diagrammes).
7- La flexibilité : Il faut être ouvert dans la compréhension d’une situation et dans l’application
des méthodes de travail. La flexibilité implique la capacité de remettre en cause les hypothèses
de départ, les principes et d’adapter les outils à la situation du terrain. Les informations
recueillies au fur et à mesure doivent servir à l’actualisation des objectifs et des procédures.
les experts du développement doivent être flexibles et se préparer à s'adapter à toute situation
nouvelle ;
8- L’ignorance optimale : La MARP se focalise sur l'essentiel. Il ne faut pas gaspiller du temps
et des efforts à se pencher sur des détails et des précisions superflus ; Elle propose d’identifier
les informations indispensables et de travailler à les chercher. L’équipe ne prend pas en
compte toutes les informations, elle considère juste celles qui sont nécessaires pour une
analyse pertinente de la situation. Elle permet de faire le meilleur usage du temps disponible
pour le diagnostic à savoir :
a. Identifier précisément les objectifs du diagnostic et travailler sur ce qui est important ;
b. Déterminer le niveau de détail nécessaire ;
c. Identifier les tendances et les ordres de grandeur et non des données quantitatives.
9- La visualisation : La MARP s’appuie sur des référents visibles, connus par les populations,
pour faciliter la communication ;
10- L’exploration : La MARP estime que le chercheur doit être curieux et préparé à découvrir des
centres d'intérêt pouvant modifier le cours de l'étude ;
11- L’innovation : Les techniques et outils utilisés évoluent ; le chercheur doit donc être ouvert à
toute technique nouvelle.
Selon l’URD (2002), la qualité des résultats de la méthode MARP dépendra du choix des
zones et des personnes, ainsi que de la qualité des interactions avec l'équipe et au sein de celle-ci. Pour
cela, un certain nombre d’erreurs restent tolérées dans la démarche méthodologique. Les risques ou
biais les plus connus sont :
− l'écart spatial : choisir les endroits les plus accessibles ;
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− l'écart saisonnier : mener la recherche pendant les saisons les plus confortables ;
− l'écart économique ou social : enquêter uniquement les personnes influentes ou
économiquement stables ;
− l'écart sexuel : ne pas prendre en compte certains groupes qui ne sont pas d'accès facile, se
limiter à certaines heures, ne pas prendre en compte le calendrier d'activités ;
− l'écart de politesse : les personnes enquêtées ne corrigent pas les enquêteurs ;
− l'écart des expectatives et besoins de la population : quand le groupe enquêteur est perçu
comme une possibilité d'obtenir des solutions pour la communauté, il existe le risque de
donner des réponses conditionnées pour obtenir une certaine aide.
1. La MARP représente une étape importante depuis la MARR. Les gens font l'analyse et
planifient pour l'avenir. Leurs propres valeurs, leurs propres besoins et leurs priorités propres
en sont le point de départ. Ils développent eux-mêmes des critères pour classer les aspects
de leur vie. Grâce à une meilleure compréhension de la situation (pour les personnes
concernées et les personnes extérieures), les plans sont plus réalistes et les gens se sentent
beaucoup plus impliqués dans les activités planifiées.
4. La MARP peut aussi être employée pour recueillir des données ; les gens sont capables de
générer et/ou de collecter des données fiables qu'ils analysent et emploient eux-mêmes à
des fins de planification.
b) Les risques
1. Qu'est ce exactement une MARP et comment faut-il la mettre en œuvre ? Le débat sur ce
sujet est vif et n’est pas encore résolu. Les scientifiques sociaux qui ont mis au point cette
méthode sont invariablement déçus quand ils voient comment les MARP sont appliquées par
d'autres. Il y a assez bien d’ouvrages sur ce qu’on appelle « les mauvaises pratiques ». Les
scientifiques sociaux réclament un renversement de la façon de penser des professionnels
(lisez « experts techniques »), mais apparemment ils n’ont pas encore réussi à se faire
entendre de leur groupe cible.
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− les MARP sont réalisées machinalement ; les outils sont employés, mais le personnel et
les organisations impliqués n’ont pas changé leur attitude ;
− les aspects techniques des problèmes sont considérés comme cruciaux au détriment des
aspects sociopolitiques ;
− la diversité locale est ignorée, aussi bien dans les aspects techniques (par exemple,
unités de sol) que dans les aspects sociaux (par exemple, les différents intérêts des
différents groupes sociaux dans le village tendent à être minimisés dans le processus) ;
− un aspect spécifique trop souvent négligé dans le point précédent est le genre ;
− les connaissances locales sont souvent inventoriées mais ne sont pas
réellement employées ;
− il n'y a guère de relation entre la MARP et ce qui est fait par la suite ;
− pendant la MARP, l'équipe est dominée par des experts extérieurs qui laissent au
personnel (local) du projet un rapport plein de bonnes intentions mais ayant peu de sens
pratique.
Ces aspects sont liés entre eux, or, les MARP sont trop souvent des activités isolées. Elles ne
font pas partie d'un changement institutionnel et personnel dans l'attitude envers le développement
et le renforcement de l’autonomie des gens. Le potentiel des MARP ne peut être employé que dans
le contexte d'une stratégie participative plus large. C’est une chose de conclure dans une MARP avec
les villageois que le leadership du village est faible, c’en est une autre d’aider les gens à l'améliorer.
Dans la littérature sur les MARP, on a trouvé peu d’outils qui pourraient servir à traduire
l'analyse en un plan d'action. Malheureusement, il en est de même pour le terme nouvellement
forgé : Apprentissage et action participatifs (AAP) qui est de plus en plus employé comme synonyme
de MARP. Certains critiques soulignent le fait que les MARP sont encore dominées culturellement
par le désir des personnes extérieures d’apprendre ; Mosse (in Okali et al.) le résume comme suit :
c) Les limites
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réfléchies. Devant de telles situations, le background méthodologique doit être associé à
la créativité et au bon sens personnel ;
− ILBOUDO (2002) pense que tous les outils qui utilisent des dessins (comme les cartes)
sont jugés trop compliqués pour les paysans pour plusieurs raisons. Ceux - ci n’ont pas
l’habitude de réaliser de telles activités et la persistance peut créer une situation de
réticences irréversibles ;
− Le CERCOOP (2003) notait que : « On reproche notamment à certaines méthodes,
informelles et trop rapides comme la MARP, de ne donner qu'une vision superficielle et
peu fiable de la réalité ; on parle même à leur sujet de "tourisme rural » ;
− Sur le plan organisationnel, il est souvent difficile de regrouper un nombre suffisant de
représentants d'associations, de leaders d'opinions et de personnes issues des différents
sous-groupes dans les mêmes séances ;
− Certains groupes sociaux comme les femmes sont difficilement accessibles à cause
d’une part de leurs grandes occupations au sein de la cellule familiale et d’autres parts
pour des raisons socioculturelles. Cette contrainte explique les retards souvent
enregistrés dans les procédures;
− Sur le plan méthodologique, les outils de la MARP ne permettent pas d'avoir des
informations quantitatives auprès des habitants du quartier (dates, quantité et nombre
fixes, production annuelle etc.). Cela contribue à renforcer le manque de précision lié à
la méthode. A cela il faudrait ajouter les appréhensions grandissantes des populations
rurales envers les agents de développement qui contribuent à rendre difficile le
déroulement de la MARP.
En conclusion guise ce qui concerne la MARP, nous dirons que depuis son introduction en
Afrique au début des années 80, elle n’a cessé de faire l’unanimité quant à sa contribution à
l’amélioration des techniques de diagnostic, de planification et d’évaluation dans le monde rural en
particulier. Ce succès est incontestablement dû au fait qu’elle est basée sur le savoir local et une
équipe pluridisciplinaire d’intervenants utilisant une panoplie d’outils flexibles suscitant la
participation des populations concernées.
Pour continuer à persévérer dans l’excellence, la MARP doit respecter ses principes de bases
cités précédemment et de ce fait, la formation continue des agents de développement à la méthode est
nécessaire.
1.3.1 L’accompagnement
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1.3.2 La « dynamique existante »
La « dynamique existante », c’est tout ce qui bouge ou fait bouger les populations à la base.
Cela peut être l’ensemble des initiatives et des actions prises par les populations en vue d’impulser
des changements individuels ou collectifs dans leur milieu. Il peut également s’agir de sa vision ou ce
qu’elle espère devenir. Cette dynamique peut également être regardée sous l’angle des activités de
la communauté, de ses réalisations et des difficultés rencontrées. Elle peut également reposer sur
l’histoire de la communauté, sur leurs traditions, leur culture et les institutions sociales, les
connaissances, savoir et expériences locales ou/et individuelles, ce que la communauté possède
(ressources humaines, matérielles, naturelles et financières). Les facteurs qui affectent positivement
ou négativement la vie de la communauté, leurs relations avec les communautés extérieures.
Une organisation de base, c’est une entité structurée autour d’objectifs, d’un ou de plusieurs
intérêts communs (qui peuvent être économiques, sociaux, culturels, juridiques ou politiques) et
d’actions concrètes en vue d’aboutir à un changement. Cette entité peut être formelle ou informelle,
moderne ou traditionnelle.
En conclusion partielle, l’on peut affirmer que les éléments clés d’une gestion participative
de projet sont :
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II QUELQUES OUTILS UTILISES DANS UNE DEMARCHE PARTICIPATIVE
2 « Visualisation et partage » : les gens transmettent leurs idées et leurs connaissances de manière
visuelle. Dans une communication verbale, la personne extérieure a tendance à dominer le
dialogue (par un regard, des recoupements, etc.) plus facilement que dans la communication par
des aides visuelles. Quand une carte est tracée avec un bâton sur le sol, tous peuvent y
contribuer, et les gens se sentent plus sûrs d’eux que devant une carte tracée par la personne
extérieure sur un morceau de papier avec un stylo, symbole du pouvoir de la personne
extérieure. Le partage, cela implique aussi explicitement le partage de la nourriture et du
logement pendant la MARP.
Il existe une panoplie d’outils qui sont utilisés selon les besoins de l'analyse. Pour mieux étudier
ces outils, ils ont été regroupés en huit principaux groupes : Les outils de collecte des données socio-
économiques, des données temporelles, des données spatiales, des données socio-institutionnelles, de
classification, de planification, de suivi-évaluation et les outils de synthèse.
− Les données secondaires : C’est la première technique à mettre en place, consistant à l’étude
de l’histoire et la recherche bibliographique ;
− Tableau de figurines : ce sont des dessins qui permettent de visualiser des situations, des
informations et des idées ;
− Vision : C’est un outil qui permet de faire comprendre aux acteurs les changements survenus
dans leurs milieux sur une période. Suivant ces changements, ils pourront mettre en évidence les
activités à mener. Ce sont ces changements qui vont constituer les défis.
Ecole
pompe
18
Village Bafing en 2010 Village Bafing en 2015
Ici, nous pouvons identifier la pompe et l’école comme les défis à relever.
− L’arbre à problème
19
Nous n’avons pas de Nos plantations sont mal Il ne pleut pas assez
bonnes variétés entretenues
Nous sommes sous Nous ne maîtrisons pas les Il n’y a plus de forêt
informés techniques culturales
Pour élaborer l’arbre à solutions, il faut faire une formulation positive du problème central de
l’arbre à problème. Au niveau de l’arbre à solutions, les causes formulées dans l’arbre à problèmes
deviennent des actions à mener et les inconvénients ou effets induits deviennent des résultats. Pour
donc ressortir les actions, il faut partir de la solution centrale pour terminer sur les causes.
Nous avons de bonnes variétés Nos plantations sont bien entretenues Il pleut assez
20
Nous sommes bien informés Nous maîtrisons les techniques Il y a de la forêt
grâce aux campagnes de culturales après les sessions de suite aux activités
sensibilisation formation de reboisement
− Profil historique : Permet de connaître l'historique du village choisi pour une étude ; les
événements qui l’ont marqué dans le temps ;
− Calendriers : Ils rendent compte des variations d’un certain nombre de facteurs et la période
d’occupation des acteurs. Ce sont : les périodes de pluies, les périodes de cultures, la variation
des prix, le flux humain. Ainsi, on peut faire :
• Un calendrier saisonnier qui permet d'avoir des informations sur les activités des
populations au cours de l'année et comment le temps est localement divisé.
ACTIVITES JAN FEV MAR AVR MAI JUI JUIL AOU SEP OCT NOV DEC
Nettoyage terrain
Préparation sol
Confection des
buttes d’igname
Enfouissement
semenceaux
Tuteurage
Semis maïs
Sarclage
Récolte
21
• Un calendrier journalier qui permet de connaître l’emploi du temps par genre et par groupes
socioprofessionnels pour plusieurs activités d’un ménage.
4H 6H 8H 10 H 12 H 14 H 16 H 18 H 20 H 22 H 24 H 2H
Réveil
déjeuner
Préparation
Toilette
Marché et Vaisselle Préparation
Epouses toilettes et des Vaisselle Sommeil
préparation déjeuner et lessive dîner
enfants
petit déjeuner
Réveil
Déjeuner Sommeil
toilette
Enfants Sommeil Ecole et Ecole Etude
et petit
révision
déjeuner
Il est important de noter qu’il peut exister des calendriers spécifiques (agricoles, culturels, de
fluctuation des prix, des conflits, etc.) et des calendriers intégraux.
• Carte sociale : elle donne des informations sur l’habitat, les infrastructures et les
ménages
22
• Carte de ressources : elle donne des informations sur les cours d’eaux, la
végétation, le relief et le type d’aménagement
− Le transect
23
B
A
Plateau
Plateau
Pente
Pente
Bas-fonds
En observant le terroir villageois selon la plus grande pente, l’on constatera sur le plan
agricole qu’il y a une correspondance entre les systèmes de culture et les caractéristiques
morphopédologiques du milieu.
ANADER
FDPCC/BCC
GROUPE DES CACAOCULTEURS
24
1. Etablir la liste des organisations sociales, professionnelles et les structures qui interviennent dans
le milieu.
2. Entre les organisations voir quel est le type de relations qui existent. Ici dans notre cas,
l’intersection entre le groupe des cacaoculteurs et les éleveurs montre que certains planteurs
sont éleveurs. Ensuite, l’intersection entre le groupe des jeunes et le groupe de cacaoculteurs
montre qu’une partie des jeunes font de la cacaoculture. L’intersection entre le groupe des
femmes et le groupe des éleveurs, dénote que certaines femmes pratiquent l’élevage. Par contre
elles ne font pas de la cacaoculture.
3. En retour, le cercle représentant l’ANADER est en dehors du village et a un point d’intersection
avec le cercle des femmes. Cela veut dire qu’une partie des femmes est encadrée par l’ANADER. Il
en est de même pour le FDPCC.
4. A lecture du digramme, plus l’intersection est important plus la nature de la relation entre les
groupes est importante.
o Diagramme des flux : Cet outil montre les relations de flux entre les différentes entités
et permet de voir les localités avec lesquelles le village entretient des relations, la nature
et l'intensité de ces relations.
Produit A
Village
FOYER 1 FOYER 2
25
Agriculture Agriculture
Elévage Elévage
Commerce Commerce
Artisanat Artisanat
de l’agriculture du commerce
Ces diagrammes nous permettent de tenir compte de tous les groupes socioprofessionnels
dans le choix des activités mais aussi nous évitent de prendre fait et cause pour une corporation
(exemple : souvent les Agronomes ont tendance à privilégier les points de vue des agriculteurs quant
aux Zootechniciens, ils se positionnent du côté des éleveurs).
o Diagramme système : L'objectif de cet outil est d'étudier les différentes relations au sein d'un
même système. Il permet de déterminer l'origine et la destination des intrants et des extrants
d'un système de production.
Flux entrant
Forgerons
Eleveurs
Flux sortant
Anader
Commerçants
Migrants
26
Les outils de classification participative sont les suivants :
− Matrice préférentielle
C’est un outil technique permettant aux populations d’opérer un choix sur les problèmes
prioritaires à résoudre conformément à leurs préférences. C’est un outil qui permet de comparer
les activités ou actions par pair.
Exemple : Après l’identification les actions suivantes ont été retenues : Centre de santé (CS),
Ecole (EP), Electricité, Reprofilage piste (RP), Hydraulique villageoise (HV), Aviculture (AV).
Présentation 1
RP HV RP
HV HV
AV
Présentation 2
27
CS EP EV RP HV AV TOTAL Dans cette approche :
RP 0 0 0 0
0 1 1
HV 0 0 0 1
0 1 2
AV 0 0 0 0
0 0 0
NB : Pour des populations analphabètes, les lettres ou les chiffres seront remplacés par des dessins.
C’est l’outil qui permet de planifier les actions à mener, d’obtenir l’accord des populations et
de l’encadrement pour les actions à entreprendre et les responsabilités de chacun.
28
Objectifs / Actions Organismes Durée Moyens Indicateurs de résultats
ou structures ou matériels et
concernés Période financiers
Aviculture Village 2007 Village 1000 poulets de chair sont produits et
vendus
Hydraulique villageoise Village + Etat 2009 Village et Etat Une pompe existe et fonctionne
« Reprofilage » des pistes Etat 2009 Etat Les 20 km de piste reprofilées sont
praticables en toutes saisons.
Centre de santé Village + Etat 2010 Village et Etat Un centre de santé est construit et il
fonctionne
Ecole primaire Village + Etat 2012 Village et Etat L’école de 6 classes est construite et
elle fonctionne
Electrification villageoise Village + Etat 2014 Village et Etat Le village est électrifié
− Le PERT
La méthode (Program ou Project Evaluation and Review Technique), est une méthode
conventionnelle utilisable en gestion de projet, développée par la marine américaine dans les années
1950. Elle est censée être capable de représenter et d'analyser de manière logique les tâches et le
réseau des tâches à réaliser dans un projet. C’est une technique permettant de planifier et suivre
l'exécution d'un projet. Elle consiste à représenter sous forme de graphe, un réseau de tâches dont
l'enchaînement permettra d'aboutir à l'atteinte des objectifs du projet (Maders et Clet, 2005).
C'est une méthode de pilotage qui aide le gestionnaire du projet à prendre des décisions
d'ajustement sur les objectifs, les délais et les moyens. Sa mise en œuvre implique au préalable un
découpage précis du projet en tâches, l'estimation de la durée de chaque tâche, la nomination d'un chef
de projet chargé d'assurer le suivi, de rendre compte si nécessaire et de prendre des décisions au cas où
il y a des écarts par rapport aux prévisions. Le Pert permet une vision claire des différentes tâches du
projet, des ressources mises en œuvre et le temps alloué à l'exécution de chaque tâche. Il permet
également de suivre au cours du projet l'adéquation entre les prévisions et les réalisations et
éventuellement réévaluer les besoins en termes de ressources humaines, financières et matérielles.
Mais, le Pert ne permet pas d'avoir une visibilité sur l'évolution globale du projet, c'est là une limite de
cette méthode. En effet, elle focalise ses centres d'intérêt sur les différentes activités du projet. Ceci
étant, le Pert ne peut pas être utilisé comme élément de communication pour les différents intervenants
dans le projet. Dans la pratique, on distingue le Pert-temps et le Pert-charge (Vallet, 1991).
• la date au plus tôt : il s'agit de la date à laquelle la tâche pourra être commencée au plus tôt, en
tenant compte du temps nécessaire à l'exécution des tâches précédentes. Pour déterminer la
29
date au plus tôt d'une tâche, il faut parcourir le diagramme de gauche à droite et calculer le
temps du plus long des chemins menant du début du projet à cette tâche. S'il y a plusieurs sous-
chemins, on effectue le même calcul pour chacun et on choisit la date la plus grande.
• la date au plus tard : il s'agit de la date à laquelle une tâche doit être terminée à tout prix si l'on
ne veut pas retarder l'ensemble du projet. Pour déterminer la date au plus tard d'une tâche, il
faut parcourir le diagramme de droite à gauche, et soustraire de la date au plus tard de la tâche
suivante la durée de la tâche dont on calcule la date au plus tard. S'il y a plusieurs sous-chemins,
on effectue le même calcul pour chacun et on choisit la date la plus petite.
La différence entre la date au plus tard et la date au plus tôt d'une tâche s'appelle la marge
totale.
On dit qu'une tâche de A vers B est critique si la différence entre la date au plus tard de B et
la date au plus tôt de A est égale à la durée de la tâche à accomplir. L'ensemble des tâches critiques
constitue le chemin critique, c'est-à-dire le chemin sur lequel aucune tâche ne doit avoir de retard
pour ne pas retarder l'ensemble du projet.
On peut ainsi représenter les relations entre les tâches et les étapes par le diagramme
suivant :
Pour tracer le diagramme, il est souhaitable que les flèches ne se croisent pas.
30
Pour déterminer la date au plus tôt d'une tâche, il faut parcourir le diagramme de gauche à
droite et calculer le temps du plus long des chemins menant du début du projet à cette tâche. S'il y a
plusieurs sous-chemins, on effectue le même calcul pour chacun et on choisit la date la plus grande.
Pour déterminer la date au plus tard d'une tâche, il faut parcourir le diagramme de droite à
gauche, et soustraire de la date au plus tard de la tâche suivante la durée de la tâche dont on calcule
la date au plus tard. S'il y a plusieurs sous-chemins, on effectue le même calcul pour chacun et on
choisit la date la plus petite.
La différence entre la date au plus tard et la date au plus tôt d'une tâche s'appelle la marge
totale.
Remarque :
La marge libre d'une tâche T est le délai de retard maximum que l'on peut apporter à la mise
en route de cette tâche, sans pour autant que les tâches suivantes en soient affectées. Elle est égale
à la différence entre :
− Cahier de suivi
C’est l’outil qui permet de suivre dans le temps les activités du projet et d’enregistrer les
informations utiles à la prise de décision.
− Le Tableau de bord
Le tableau de bord est un document constitué d'un ensemble d'indicateurs qui permet au
gestionnaire du projet de surveiller, contrôler, voire maîtriser l'avancement du projet et les aléas
(Maders et Clet, 2005). Compte tenu de l'exhaustivité des informations nécessaires au suivi du projet
et qu'il faut absolument collecter, le tableau de bord du projet doit être un document synthétique qui
rassemble tous les tableaux de bord de suivi des différentes activités du projet.
Chaque tableau de bord de suivi d'une activité doit contenir les différents types d'informations
et de prévisions concernant les échéances par action, les charges de travail par intervenant, les
dépenses par poste budgétaire, l'état d'avancement général du projet et le portefeuille de risque.
Généralement, on distingue les tableaux de bord de suivi des consommations de ressources et les
tableaux bord de suivi des coûts. L'analyse des écarts significatifs et des causes de ces écarts entraine
31
des mesures correctives et la réactualisation des tableaux de suivi. Mais, le véritable problème du
tableau de bord reste le choix indicateurs. En, effet si l'indicateur qui devrait aider à apprécier une
situation est mal choisi, il est évident que les décisions prises à la suite de l'analyse de cet indicateur ne
donneront pas le résultat attendu.
− Le Diagramme de GANTT
Le diagramme de Gantt permet d'avoir une vision globale sur l'état d'avancement de
l'exécution du projet. Il permet de savoir à un moment donné de la vie du projet, la quantité des
ressources consommées et les ressources qui restent à consommer. La comparaison de ces valeurs
permet de calculer la quantité restant et une mise en parallèle avec l'étape où le projet se trouve va
donner la possibilité de justifier les écarts et d'envisager des ajustements nécessaires pour atteindre les
objectifs du projet. D'après Maders et Clet (2005) au fur et à mesure que le projet avance, le
diagramme de Gantt doit être complété pour permettre une visualisation de la situation et ainsi prévoir
les actions correctives qui s'imposent. Le diagramme de Gantt est aussi un outil de communication
majeur entre les différents acteurs impliqués dans la réalisation du projet.
− La Grille d’évaluation
Elle permet d’apprécier l’avancement des activités par rapport à la planification, d’apprécier
les résultats des actions entreprises et d’identifier les principaux problèmes utiles à la prise de
décision.
Il est utilisé pour faire des autoévaluations dans le cadre des activités d’appui des agents et
dans les activités d’auto promotion des bénéficiaires de manière participative. Le SEPO :
o Permet aux agents et bénéficiaires d'amorcer un processus d'apprentissage afin de pouvoir
les orienter dans la prise de décision;
o Doit être le fruit d'une concertation des acteurs bénéficiaires qui sollicitent le même
microprojet, qui ont un même objectif et qui ont déjà vécue une expérience commune
concernant la conduite d'activité ;
o Est adapté aux autoévaluations ;
o Est facile à réaliser ;
o Est participatif ;
o Est synthétique.
Le SEPO peut se présenter sous la forme d'une croix mettant en évidence quatre (4) fenêtres qui
constituent son sigle.
Présentation du SEPO
32
• Présentation sous forme de croix
Positif
SUCCES POTENTIALITES
Passé Futur
ECHECS OBSTACLES
Négatif
Riziculture Culture de l’oignon Terres fertiles Exode des jeunes vers le sud
disponibles
Non maitrise des itinéraires
techniques
33
l’arrosage
Endogènes Exogènes
1Réparation • Tous les villageois se sont acquittés de • Le Technicien des travaux publics s’est
du pont leurs cotisations fortement impliqué dans la réalisation
• Les jeunes se sont constitués en main- des travaux
d’œuvre • Les exploitants forestiers nous ont
• Dynamisme du comité de donné de l’argent et du bois
développement villageois
2 Riziculture • Prisé dans l’alimentation • Maitrise des itinéraires techniques grâce
• Existence de marchés pour la vente et aux encadreurs de l’ANADER
à des prix rémunérateurs • Don d’intrants par le PNUD
• Dynamisme et volonté des femmes de
se prendre en charge
Endogènes Exogènes
1) Construction Le village n’a pas pu mobiliser sa part Aucun partenaire financier n’a pu être
d’une retenue de cotisation identifié et intéressé
d’eau
34
valoriser ?
C’est une approche de suivi évaluation développée dans les années 90 comme une alternative
aux approches conventionnelles de planning monitoring et évaluation (PME). L’objectif du PIM est de
documenter l’impact socioculturel des actions de développement du point de vue des populations à la
base. Pour ce faire, l’accent est mis sur :
o Les attentes des bénéficiaires par rapport à une action entreprise;
o Les perceptions de l’évolution de l’action par rapport aux préoccupations des
bénéficiaires
o Les bénéficiaires des initiatives de développement ont leur propre système de valeur
donc ils doivent avoir leur propre35système de suivi évaluation distinct de celui de la
structure d’appui ;
o Toutefois des réunions de réflexion conjointes permettent d’échanger sur les
informations générées par les deux systèmes autonomes.
35
Le PIM est un outil de suivi évaluation hautement participatif. Il peut bien s’intégrer dans le
processus de la RAF.
− La SWOT
La SWOT est une matrice qui permet de déterminer les options stratégiques envisageables
dans le management de projet. Le terme SWOT provient de l'anglais et signifie Strengths (forces),
Weaknesses (faiblesses), Opportunities (opportunités), Threats (menaces). Il s'agit d'une analyse qui
identifie les opportunités et menaces de l'environnement externe au projet, ainsi que les forces et
faiblesses relatives à la gestion des ressources humaines, matérielles et financières de l'environnement
interne. Dans l'évaluation de projets de développement, la SWOT est principalement centrée sur
l'évaluation ex ante mais peut aussi être utilisé dans les autres types d'évaluation de projets ou
programmes. Elle combine les facteurs de l'environnement du projet pouvant l'influencer positivement
ou négativement, permettant ainsi de réduire les incertitudes quant à l'affinage des stratégies et la prise
de décision (Rapport Cota, 2008).
− Le Focus groupe
Le focus group est une technique de recherche qualitative qui met en jeux un groupe
de personne ayant les mêmes attentes par rapport à un projet et qui prend en compte les
aspects spécifiques de ce groupe et qui sont liés lié à sa culture, son organisation sociale ou
son niveau de vie, afin de déterminer l'attitude qu'il adopte à l'égard du projet ou du
programme (Wikipédia, 2009). Le faible coût est un avantage qui permet à cette méthode
d'être de plus en plus utilisée dans l'évaluation des projets.
La méthode ou approche du cadre logique (MCL ou ACL) est une méthode d’analyse, de
présentation et de gestion comportant le diagnostic des problèmes et des acteurs, la hiérarchisation des
objectifs et la sélection de la stratégie de mise en œuvre. La MCL permet de déterminer les éléments
stratégiques (moyens, réalisations, objectif spécifique et objectif général) et les relations de causalité
qui les unissent, ainsi que les hypothèses susceptibles d’influer sur la réussite ou l’échec de
l’opération. Elle facilite donc la programmation, la mise en œuvre et l’évaluation d’un projet. La
méthode permet en particulier d’adapter la conception et la stratégie du projet en fonction des résultats
du suivi-évaluation.
L’élaboration du cadre logique suit une procédure avec des règles bien élaborées qu’on
appelle la méthode ou l’approche du cadre logique (MCL ou ACL) qu’il ne faudrait pas confondre
avec la matrice du cadre logique qui, est le produit de cette approche. La matrice du cadre logique
également mentionnée sous le vocable “cadre logique” est un tableau, comprenant habituellement
quatre lignes ou rangées et quatre colonnes, et récapitulant ce que le projet est censé accomplir et de
quelle façon (moyens nécessaires, réalisations, objectif spécifique, objectif général), les principales
36
hypothèses retenues et la façon dont les différents niveaux d’objectifs seront suivis et évalués
(indicateurs objectivement vérifiables et moyens de vérification).
Les lignes ou rangées correspondent aux différents niveaux des objectifs du projet. Il s'agit
respectivement des activités, des résultats, de l'objectif spécifique et des objectifs généraux. Ils sont
supposés avoir un lien logique par lequel l'accomplissement de ce qui est prévu à un niveau donné
conduit tout naturellement au niveau suivant. Quant aux colonnes, la première décrit les niveaux
d'objectifs du projet en termes très généraux. La seconde et la troisième précisent comment mesurer le
degré de réalisation des objectifs et rechercher des indicateurs à cette fin. La dernière décrit des
facteurs externes au projet mais susceptibles d'en influencer le déroulement ; c’est les hypothèses,
risques ou supposition.
Malgré sa popularité et le fait qu’il soit de plus en plus exigé par les bailleurs de fonds, le
cadre logique a connu pendant les trois décennies d’application, des critiques de la part de certaines
institutions et spécialistes du développement qui l’ont remodelé pour l’adapter à leurs exigences. C’est
le cas par exemple de la GTZ, de l’UE, de l’ACDI, etc.
Conditions préalables
La première colonne
a) Objectifs
Les objectifs constituent l’ensemble de ce qui est visé après le projet. C’est l’énoncé détaillé
des effets ou des résultats que l’on souhaite obtenir d’un projet. Un bon objectif doit être mesurable,
défini dans le temps, spécifique et concret. Ces objectifs peuvent être classés en trois catégories que
sont : l’objectif d’ensemble, l’objectif global ou général du projet et les objectifs spécifiques ou
opérationnels du projet.
− L’objectif d’ensemble (finalité) montre le but que l’on veut atteindre en mettant en œuvre le
projet. C’est l’objectif à long terme, la modification ou l’amélioration d’une situation à
laquelle une intervention en faveur du développement telle qu’un projet ou un élément de
projet vise à contribuer. Cet objectif peut être un objectif fixé par le pays, un bailleur de fonds,
une ONG, etc.
− L’objectif global ou général du projet
C’est l’objectif qui sera réalisé à la fin du projet. C’est l’objectif en termes de modifications
observables du comportement des acteurs ou de l’état des ressources du projet dont
l’atteinte est une responsabilité du projet
37
− Les objectifs spécifiques sont des objectifs opérationnels qui permettent d’atteindre une ou
plusieurs composantes de l’objectif global ou général du projet.
b) Les résultats du projet
Les résultats attendus ou livrables ou extrants sont les produits et /ou les services que le
projet doit réaliser et mettre à la disposition du demandeur. Ce sont les biens, services ou
résultats qui doivent être produits dans le cadre de la mise en œuvre du projet afin que les
objectifs spécifiques puissent effectivement être atteints. Ce sont les objectifs que le projet
atteindra. La plupart des projets génèrent plus d’un résultat.
c) Les activités
Ce sont les actions menées par les personnes chargées de la mise en œuvre du projet et qui
permettent, en mobilisant des moyens financiers, humains, matériels ou autres, de produire
les réalisations attendues. Ce sont les actions entreprises ou travail exécuté dans le cadre
d’un projet en vue d’obtenir des réalisations spécifiques par la mise en œuvre de moyens
financiers et d’autres catégories de ressources. C’est ce qui sera fait pour atteindre les
résultats.
Un indicateur est dit « objectivement vérifiable » s’il peut être apprécié sans approximation
et ne dépend pas de la subjectivité ou de la partialité possible de l’observateur. Un indicateur
objectivement vérifiable doit donc permettre à différents évaluateurs d’arriver aux mêmes
conclusions.
La deuxième colonne
a) Les descripteurs
Les descripteurs décrivent les objectifs en termes de qualité, quantité, durée, et localisation
possible.
b) Apport extérieurs
Les moyens et ressources dont on a besoin pour entreprendre les activités.
La troisième colonne
Sources de vérification : Ce sont les sources fournissant les preuves de la pertinence des
descripteurs.
38
La quatrième colonne
a)Hypothèses de travail
Ce sont les conditions qui doivent être remplies pour que le projet soit réussi, mais qui sont
réalisées en dehors de l’action des partenaires du projet. Elles sont extérieures à la zone
d’influence du projet. On les nomme hypothèses parce qu’on suppose que ces conditions
spécifiques seront remplies.
c) Conditions préalables :
Ce sont les conditions qui doivent être remplies pour que les activités puissent être
engagées.
39
Tableau récapitulatif de la matrice du cadre logique
Objectif du L’objectif qui sera Description de l’objectif du La source dans laquelle les données seront Toutes les conditions qui doivent être remplies pour que
projet atteint à la fin du projet en termes de qualité, trouvées pour vérifier si les indicateurs ont l’objectif de projet contribue à l’objectif d’ensemble,
projet. quantité, durée, et été réalisés. Ceci s’obtient généralement de mais qui doivent être réalisées par d’autres parties que
localisation possible. rapports et autres documents. les partenaires du projet. Celles-ci sont hors de
l’influence du projet.
Résultats Les objectifs qui seront Description des résultats du La source dans laquelle les données seront Toutes les conditions qui doivent être remplies pour que
atteints pendant la projet en termes de qualité, trouvées pour vérifier si les indicateurs ont l’objectif de projet soit réalisé, mais qui doivent être
durée du projet. quantité, durée, et été réalisés. Ceci s’obtient généralement de réalisées par d’autres parties que les partenaires du
Il y en aura presque localisation possible. rapports et autres documents. projet. Celles-ci sont hors de l’influence du projet.
toujours plus d’un.
Activités Ce qui sera fait pour Moyens ou ressources Toutes les conditions qui doivent être remplies pour que
atteindre les résultats – nécessaires pour les activités du projet réalisent les résultats du projet,
à détailler pour chacun entreprendre les activités. mais qui doivent être réalisées par d’autres parties que
d’eux. les partenaires du projet. Celles-ci sont hors de
l’influence du projet.
40
activités soient mises en œuvre.
41
Exemple
Objectifs Lutter contre la pauvreté Diminution de la population ayant moins de 1 Enquête auprès de la population
d’ensemble dollar/J calculée sur échantillon de 10 personnes au bénéficiaire, sur des échantillons
sein de la population bénéficiaire définis dans les 5 régions
Objectif du 1. Favoriser la création d'activités génératrices de revenu Nombres d'emplois créés dans la filière décorticage Statistiques et registres des
projet pour des populations vulnérables par le développement de la noix de cajou : 500 emplois créés et viabilisés groupements
durable de la filière décorticage artisanal de la noix de
cajou
Revenus générés par les unités de décorticage : Statistiques et registres des
augmentation du revenu des femmes membres de groupements
20 % par an
Valeur ajoutée par kilo de noix de cajou passe de 250 Statistiques et registres des
FCFA (brute) à 800 FCFA (transformée) groupements
OS1. Promouvoir l'égalité et l'autonomisation des femmes La filière transformation cajou emploie 80 % de Statistiques et registres des
femmes formées continuellement groupements
OS2. Contribuer à la création de valeur ajoutée par la Transformation locale de 1000 T de noix brute : Statistiques douanières
transformation locale Valeur ajoutée par kilo de noix de cajou passe de 250
F à 800 F
Résultats 1 Un système agroalimentaire de transformation locale de Nombre d’unités artisanales créées : 10, Volume Observation de terrain et statistiques
attendus 1 la noix de cajou existe dans les régions du nord de la Côte transformé en augmentation de 20 % par an des groupements
d'Ivoire
1.1.1 La technique de décorticage est maitrisée par les 500 femmes des groupements ont bénéficié des Fiches de présence des formations
formations professionnelles (4 séminaires de
42
bénéficiaires directs et indirects du projet formation de 5 J) et ont amélioré leurs compétences
techniques
Rendement technique en amandes entières d’au Calculé à base des registres des flux
moins 70 % au sein des unités de matière des unités
1.1.2. Les techniques de conditionnement des amandes sont Système de traçabilité / hygiène est mis en place Observation sur les unités
maitrisées dans chaque unité
1.1.3. La gestion des unités de transformation est maîtrisée, Les groupements sont capables de calculer la marge Comptabilité des groupements,
le personnel est géré selon des principes transparents dégagée par les unités, les principes de gestion sont règlement intérieur
transparents
1.2. La transformation de la noix de cajou est rentable Marge dégagée par les unités, rentabilité de la Comptabilité des groupements
transformation
1.1.1. Mettre en place des unités pilotes de décorticage (10) Moyens financiers (acquisition terrain, construction Observations sur terrain
dans les 5 régions ciblées (2/région) bâtiments, achat matériel de décorticage :
décortiqueuses, autoclaves, fours de séchage, dickey
john, tables de depelliculage, machine de mise sous-
vide)
43
1.1.2. Organiser les ateliers de formations (3 séminaires de 3 Animateur projet, spécialiste développement local Fiches de formation
J / an). et animation rural, étudiant, matériel informatique,
location salles, animateurs ateliers, matériel divers
atelier
1.2.1. Mettre en place un système de suivi Animateur de groupements féminins, moyens de Documents et enquêtes
déplacement pour les formations et l'animation
rurale
1.3.1. Mettre en place outils de gestion simplifiée au sein des Economistes, chargés de programme, animateur de Documents et enquêtes
groupements groupement féminins, spécialiste marketing,
étudiant
Activité 2 Formation à la conception, fabrication et entretien du Moyens humains et financiers : idem activité 1
matériel de décorticage
44
Préparation activité 2 : capitaliser l'expérience acquise par les
artisans d'Abidjan dans la conception de matériel
2.1. Identifier les artisans à former dans les villes cibles Enquêtes
45
2.2.9 Méthode de Planification de Projet Par Objectif
C’est une méthode de planification qui est utilisée dans toutes les phases du projet. Dans le
système d'évaluation, Il s'agit d'une planification des interventions par objectif. Née dans le milieu
industriel pour planifier la production, cette approche a ensuite été appliquée aux projets d’entreprises
privées puis introduite dans le milieu du développement. Elle s’appuie largement sur le courant de
l’école de la planification stratégique (Mintzberg, 1999).
Cette approche a été développée dans les années 80 par la GTZ (Agence De Coopération
Allemande) alors devenue entreprise privée pour la mise en œuvre de ses projets, comme une
méthode de planification participative (avec les populations ciblées par l’intervention). Elle s’appuie
sur une modélisation linéaire de la réalité, selon laquelle chaque cause conduit à une série de
conséquences, et sur une analyse et une sélection restreinte de problèmes à résoudre sur un terme
fixé. La méthode sert essentiellement, au cours des phases de programmation, planification et
formulation, à planifier des interventions de type projet ou programme sur un temps donné selon
des objectifs ou résultats à déterminer. Elle sert de référent au cours de la mise en œuvre et de
l’évaluation. Utilisée avec plus de flexibilité, elle peut se révéler être un outil intéressant de
communication, de clarification et concertation entre parties prenantes intervenant sur une même
action.
46
Une analyse des principaux problèmes est réalisée en commun à l’aide de petites fiches
(brainstorming). Les participants annotent un problème par fiche selon des règles préétablies. Celles-
ci sont visualisées sur un tableau et débattues entre tous. Une hiérarchisation des problèmes au
travers de relations de causalité (causes effets) permet de constituer un arbre à problèmes dont les
racines sont constituées des causes du problème central et les branches comme les conséquences
négatives. Certaines méthodes proposent de retenir dès cette étape un problème principal. Cette
démarche doit être rétroactive : chaque étape de la démarche doit pouvoir alimenter les étapes
antérieures (de nouveaux acteurs, de nouveaux problèmes, etc.). Les liens de causalités sont vérifiés.
- Le pourquoi du projet ?
- Quels sont les principaux facteurs externes d’importance pour le succès du projet ?
(hypothèses ou risques)
− Logique d’intervention
− Indicateurs objectivement vérifiables
47
− Sources de vérification
− Hypothèses
− Objectif (s) global (aux)
− Objectif (s) spécifique(s)
− Résultats
− Activités Moyens
Différentes écoles s’affrontent sur la forme et le contenu de cette matrice : un projet peut-il
prétendre à plusieurs objectifs spécifiques ? à plusieurs objectifs globaux ? Les indicateurs doivent-ils
exclusivement être quantifiables et objectifs ? Ces débats sont repris sur la fiche cadre logique de la
même série.
Il est recommandé de ne pas dépasser une quinzaine de personnes. Toutefois, les travaux de
groupes restent souhaitables lorsqu’il s’agit de grands groupes. Différents moments de réflexion
peuvent alors être prévus.Il nous semble pertinent de rester prudent face aux dérives mécanistes
dans l’utilisation de cette méthode, dont le succès est également à l’origine des critiques virulentes
dont elle fait aujourd’hui l’objet.
3.1.1 Constats
Un examen rapide des interventions de développement depuis les années 60 peut nous
conduire à situer l’approche gestion des terroirs comme une quatrième génération venant après les
48
trois que sont les approches sectorielles par produit ou par filière, les approches aménagistes et les
approches intégrées. Les approches sectorielles par produit ou par filière portent généralement sur des
cultures d’exportation (arachide, coton, café, cacao, sucre, etc.) ou de forte commercialisation (riz,
etc.). Il s’agit généralement d’exploiter au maximum le potentiel en place selon une démarche
productiviste. Les approches aménagistes ont concerné d’abord des aménagements hydro-agricoles
dans une perspective de forte intensification de cultures irriguées avec en arrière-plan, le modèle
asiatique de la révolution verte. Par la suite, on s’intéressa également à la protection des ouvrages
d’irrigation et donc aux bassins versants. On peut rattacher à ce groupe, les aménagements forestiers et
dans une certaine mesure, les tentatives de gestion des espaces sylvo-agro-pastoraux. Dans les
approches intégrées à partir des années 70, les projets de développement rural intégré ont fleuri un peu
partout, avec l’espoir que la prise en compte des différents aspects de la réalité pourrait faciliter la
mise au point des solutions efficaces.
Chacune de ces approches a eu à son actif un certain nombre de réalisations, mais a connu
aussi, de retentissants échecs. Toutes ces approches se caractérisent par des préoccupations centrales
demeurées constantes à savoir comment impliquer au maximum les paysans dans toutes les décisions
les concernant (décisions prises souvent sans eux) ? Comment accroitre leur capacité de gestion,
notamment à travers des organisations paysannes efficaces et adaptées ? Celles-ci visant une
variabilité à la fois politique (rapport avec l’Etat), économique (production, échanges), sociologique
(attention particulière apportée aux groupes marginalisés) et écologiques (maintien du potentiel de
fertilité ou de production). Le mythe de l’intensification persiste. Les anciens projets de
développement rural poursuivaient principalement l’objectif d’un accroissement de la productivité à
l’hectare ; ceci grâce à la diffusion des engrais, de la culture attelée ou motorisée, à la lutte contre les
maladies. Ces espoirs ont été en partie déçus.
L’approche gestion de terroir, de conception récente, est en effet une tentative de réponse à un
problème lui-même nouveau en Afrique de l’Ouest, à savoir l’accroissement de la pression foncière et
de la dégradation du capital agro-sylvo-pastoral ; problème suffisamment grave et complexe pour que
les principaux bailleurs de fonds, et en particulier l’Aide française, se soient attachés à la mise au point
d’une approche spécifique qui, déjà, tend à inspirer de nombreuses opérations de développement rural
en Afrique.
L’approche "gestion de terroir" est l’intitulé généralement utilisé pour une conception
d’intervention sur le terrain, appliquée ces dernières années dans certains projets de développement
rural en Afrique de l’ouest soudano-sahélienne. Elle est spécialement conçue en réponse aux situations
de crise des agricultures de cette partie de l’Afrique et doit permettre leur adaptation aux nouvelles
conditions démographiques et économiques. Elle vise l’amélioration des capacités productives et le
développement économique des zones rurales, selon une stratégie qui doit permettre la préservation du
patrimoine naturel et la responsabilisation des producteurs.
"L’approche Gestion de Terroir" est née au Burkina, à l’occasion de la Réorganisation Agraire
et Foncière (RAF) décidée par la Révolution Burkinabé en 1985. Inspirée par les importants
problèmes de migrations dans ce pays, la RAF, puis "l’approche gestion de terroir" conçue par
l’Autorité pour l’Aménagement des Vallées des Volta (AVV) pour aider à son application, ont eu au
départ les principes d’action suivants :
− Organiser les communautés rurales pour une reprise en main "démocratique" de la gestion
des ressources foncières de leurs terroirs ;
− Mettre au point avec les populations concernées de l’ensemble des solutions concourant à
une gestion plus durable des ressources naturelles renouvelables ;
49
− Apporter des appuis techniques et financiers contractuels aux populations concernées pour
la réalisation des mesures et investissements nécessaires.
Si le terme "gestion de terroir" fait partie aujourd’hui du vocabulaire à la mode chez les
praticiens du développement rural, au moins en Afrique de l’ouest, l’approche qui lui correspond, son
contenu, les intentions qu’elle recouvre sont, quant à eux, moins bien connus.
Le terroir et sa gestion ont donné lieu à de nombreuses définitions. Sans entrer dans les
débats sémantiques entre chercheurs, on notera que fréquemment la notion de terroir renvoi à une
approche agronomique de l’espace. Le terme "terroir villageois" est alors souvent employé dans le
sens de "lignage" à savoir espace d’exploitation sylvo-pastoral dépendant d’une communauté.
D’autres auteurs préfèrent mettre en avant l’organisation sociale des communautés, et se réfèrent
alors au terroir comme à l’ensemble du domaine relevant de l’autorité foncière coutumière d’un
milieu donné.
Le terroir est l’espace rural géré par une communauté qui affirme y avoir des droits
d’occupation et d’exploitation dans un cadre socio-économique et culturel défini. Il ne s’agit donc pas
d’un concept de géographie physique qui se résumerait à une simple addition des ressources
naturelles disponibles (sol, végétation, eau...). C’est l’unité de base de gestion du développement
rural qui prend en compte à la fois les données physiques et le contexte socio-économique et
culturel. Ces trois approches apparaissent plus complémentaires que contradictoires.
L’utilisation du mot "gestion" indique, comme le remarque Cécile Rabot, "un certain
volontarisme" ; il sous-tend une mise en valeur optimale, ou à tout le moins, rationnelle des terroirs.
La plupart des programmes de gestion de terroir affichent un souci d’intensification des systèmes de
production en prenant soin d’entretenir le capital foncier. Cet appel en faveur d’un surcroit de
cohérence a de quoi à séduire. Encore faut-il que tous les acteurs s’entendent sur les mêmes
rationalités.
La Gestion des Terroirs (GT) ou approche terroirest une approche de développement rural
basée sur la participation et la responsabilisation des communautés rurales pour gérer au mieux les
ressources d’un espace défini, le terroir, dans un cadre de sécurité foncière afin d’assurer leur
durabilité et d’accroître leur valorisation. LaGestion des Terroirs associe intimement les actions
d’aménagement du terroir, les activités de productions agro-sylvo-pastorales et la création
50
d’infrastructures socio-économiques dans la perspective d’un développement durable au niveau
local.
La Gestion des Terroirs peut être définie simplement comme l’ensemble des actions
entreprises pour à la fois promouvoir les dynamiques de développement rural, et préserver
l’équilibre agro-sylvo-pastoral.
La gestion des terroirs est une approche de développement rural basée sur la participation et la
responsabilisation des populations pour une meilleure gestion et valorisation des ressources naturelles
de leur terroir.
1. A partir d'une approche participative, l'analyse des situations et la détermination des actions
prioritaires est faite par les populations elles-mêmes. L'approche cherche à intégrer les
intérêts spécifiques de tous les groupes sociaux et prend en compte les relations qui existent
entre eux. Les différents intérêts et rôles des femmes et des hommes en matière de gestion
des ressources naturelles sont pris en considération.
2. L'approche gestion des terroirs correspond à une approche d'autopromotion et elle vise la
responsabilisation des populations villageoises aux différents stades de conception, de mise
en œuvre et de suivi-évaluation des actions.
5. L'approche gestion terroir prend en compte des expériences et connaissances locales. Les
paysans et paysannes pratiquent la gestion et la valorisation des ressources naturelles depuis
des centaines d'années. Ils disposent d'un savoir-faire complexe. Ceci les rend capables de
développer des innovations techniques adaptées aux conditions locales. Certains
phénomènes récents et accrus de dégradation des ressources naturelles dépassent parfois
les capacités techniques des populations locales. Pour de tels problèmes la mise en relation
avec des structures de recherche apporte des innovations externes complémentaires aux
connaissances locales.
51
6. Le terroir villageois n'est pas un terrain vierge. Son phénotype est déterminé par différentes
situations géo-écologiques interdépendantes, influencées et modelées par une multitude
d'actions de l'homme. Pour pouvoir faciliter une analyse de ces situations complexes et
interdépendantes il est demandé à l'équipe d'appui de développer une vision systémique qui
met l'accent sur les liens de causalité. Au niveau de la planification et la mise en œuvre, les
actions ne peuvent pas être traitées d'une façon parcellaire mais sont toujours liées l'une à
l'autre.
52
3.2 APPUI AUX DYNAMIQUES ORGANISATIONNELLES PAYSANNES (ADOP)
3.2.1 Définition
Cette approche a été mise en œuvre avec des organisations professionnelles agricoles à travers
les filières (café/cacao, coton, maraichers, etc.) et des villages ou/et pays ruraux dans le cadre des
projets de développement local tels que le Projet d’Appui à la Commercialisation et aux Initiatives
locales (PACIL) et le Projet National de Gestion des Terroirs et d’Equipement Rural (PNGTER).
PACIL
La mise en œuvre de l’approche qui s'est faite dans onze villages dans le cadre du projet
PACIL suit le processus suivant :
− le repérage des dynamiques ;
− les enquêtes villageoises sur base de critères de dynamisme ;
− les échanges avec personnes ressources connaissant le milieu ;
− l’élaboration d'un plan de développement du village en faisant une estimation du coût de tous les
investissements à réaliser. l'élaboration du plan de développement se fait à partir d'une analyse
de contexte du village et de son environnement. cette analyse se fait selon trois principales clés
en relation avec les dimensions économiques, sociales, politiques et culturelles :
• l'analyse des changements à travers l'histoire du village ;
• l'analyse des acteurs (internes et externes au village) ;
• l'analyse des dynamiques locales.
53
Cette analyse révèle les différentes potentialités du milieu, les opportunités à saisir, les atouts,
les contraintes et les obstacles ; aussi bien au niveau du village que dans son environnement.
Après l'analyse on clarifie la vision des populations en sous-groupe de travail ; cette vision est
discutée en plénière pour retenir la vision partagée ou consensuelle.
A la suite de l'élaboration du plan de développement, on a :
− la mise en place d'un comité villageois de développement (CVD) par les populations pour porter le
PVD ;
− l'élaboration d'un plan opérationnel annuel, budgétisation des micros - projets avec le comité et
responsabilisation des membres du comité de développement. ce plan opérationnel est restitué
au reste de la population ;
− élaboration du programme d'appui pour accompagner la mise en œuvre du plan de
développement ;
− appui - accompagnement / renforcement des capacités des comités + populations (formations,
appuis conseil, appuis à l'auto évaluation) ;
− suivi – évaluation ;
− capitalisation sous forme de rapport.
L’application de l’approche dans les villages a permis de tirer un certain nombre de leçons.
• la consolidation du niveau organisationnel : cette approche permet aux populations de mieux
s’organiser en améliorant la répartition des tâches et des activités dans le village.
• l’amélioration de la visibilité des populations dans ce qu’elles veulent entreprendre : la
clarification de la vision permet d’avoir une meilleure appréciation de ce qu’on veut faire. de
54
même la planification permet de savoir ce qu’on va faire et à quel moment. cela facilite la
mobilisation des énergies et des ressources.
• l’amélioration de la mobilisation sociale : la mise en place des comités de développement et le
processus organisationnel entrepris par les populations avec les réunions, les comptes rendu et
la réalisation de leurs projets, facilite la mobilisation sociale des populations. cela se traduit
par la responsabilisation et l’implication effective de la majorité de la population à la prise de
décision et à l’exécution des actions.
• dynamisme de la population,
• accessibilité du village,
• motivation face à l’innovation,
• niveau d’implication des acteurs extérieurs,
• niveau d’implication de l’autorité locale.
•
− Diagnostic Global Participatif (DGP)
• Notion de DGP
La notion de DGP s’appréhende sous trois angles qui sont :
Cette notion est multidimensionnelle car elle se définit sous plusieurs aspects ; économique,
social, culturel …C’est aussi une notion plurielle c'est-à-dire tient compte des points de vues des
parties prenantes. Enfin, le DGP est dynamique, c'est-à-dire évolue par rapport au temps.
• Objectifs du DGP
L’agent de développement que nous sommes, pratique le DGP pour
• Démarche opérationnelle
55
De manière pratique, le DGP suit la logique suivante
Le DGP doit aboutir à l’identification des potentialités, des atouts et des contraintes du
milieu. Cette identification permet de déceler comment les problèmes peuvent évoluer dans le
milieu.
• Vision du DGP
o Vision interne
Le DGP permet d’avoir une vision interne du milieu. Il s’agit de bien comprendre ce qui se
passe à l’intérieur du milieu ? Pour y arriver, il faut connaître
l’organisation socio-économique
les relations entre acteurs
le leadership (qui sont-ils, comment sont-ils choisis)
les activités
l’état des ressources
les relations avec l’extérieur
56
o Vision externe
Elle englobe toutes les analyses faites par des personnes sur les activités hors du milieu. C’est
l’appréciation de l’influence des activités externes sur la vie du milieu. Il importe de connaître :
Il doit exister entre membres de l’équipe, des échanges mutuels afin que chaque équipier puisse
avoir les notions de base dont il n’est pas spécialiste. Avoir aussi, une femme dans l’équipe pour
aborder les questions de genre.
Lieu d’intervention
Milieu
La préparation du terrain commence par une visite de contact. Ensuite, un deuxième rendez-
vous est programmé pour présenter la structure et ses objectifs. La troisième visite est le jour du
déroulement du DGP.
Tenue de l’assemblée
L’assemblée est l’occasion pour réexpliquer les objectifs et surtout l’intérêt du DGP. A cette
assemblée, toutes les couches sociales sont invitées à participer.
57
Formation des groupes de travail
La formation de groupe intervient juste après l’assemblée. Elle consiste à former des groupes
selon l’information à rechercher ; ainsi, pour connaître l’histoire du village, l’on formera un groupe de
vieux composé du chef et de sa notabilité.
Animation vient du verbe animer qui signifie « donner vie ». L’animation est un processus par
lequel un groupe ou une population donnée s’organise pour réaliser des actions qui apportent des
solutions à ses problèmes en vue d’atteindre une situation meilleure. Nous distinguons plusieurs
phases de l’animation.
58
− Préparer les lieux de l’animation.
Pendant l’animation
Ici, nous procédons à la mise en route et l’animation proprement dite.
− Mise en route :
L’animateur procède à la présentation des participants, des objectifs, du programme et les règles
préétablis.
La méthode d’animation est la démarche utilisée pour animer une session de formation ou une
rencontre. Le choix de la méthode est fonction du public cible, du lieu, de l’effectif et de l’objectif
pédagogique. Il existe différentes façons de transmettre un message. Nous pouvons citer par
exemple :
− Les exposés ;
− Les travaux de groupe ;
− La discussion dirigée/ causerie-débat ;
− La démonstration ;
− L’étude de cas.
Exposé
Il est utilisé pour transmettre une connaissance ou une information. Ici, il y a l’orateur qui s’adresse à
plusieurs auditeurs.
59
Les avantages de l’exposé:
Il permet :
Les avantages:
− Participation effective de tous
− Assimilation rapide ;
− Favorise les échanges et débats dynamiques ;
− Facilite la compréhension du sujet ;
− Favorise les réflexions poussées ;
− Facilite le rapprochement entre participants ;
− Favorise l’esprit d’initiative.
−
Les inconvénients
− Exigeant en temps ;
− Risque de frustration (cas des individus dominants).
Causeries débats
60
C’est une discussion dirigée qui permet de saisir l’expérience ou la position des participants
sur un sujet donné. Favorise les échanges dynamiques entre participants. C’est une méthode
participative.
Avantages
− Favorise les échanges d’idées ;
− Permet aux participants de s’exprimer ;
− Permet de bénéficier de l’expérience des autres ;
− Permet d’avoir la position des uns et des autres et de se situer sur les mentalités ;
− Favorise le rapprochement.
Inconvénients:
− Exige un nombre limité de participants ;
− Risque de frustration ;
− Risque de sortir du sujet (hors sujet).
Sondage
Il consiste à questionner les participants sur un sujet afin d’avoir leur opinion. Généralement
les questions suscitent un débat dynamique des participants.
Avantages
− Met en éveil et suscite l’attention des participants ;
− Permet d’évaluer ;
− Permet de s’informer ;
− Permet une participation active.
Inconvénient
Risque d’échec si on ne maîtrise pas le questionnement
Etude de cas
Permet d’exposer et de décrire aux participants une expérience vécue ou un cas pratique.
L’exemple doit être simple, court et précis.
Avantages
61
− Favorise les échanges d’idées (expériences, connaissances) ;
− Montre la réalité ;
− Permet une meilleure compréhension des thèmes abordés ;
− Permet de guider les participants dans les réflexions ;
− Suscite et stimule la réflexion.
Inconvénients
− Risque d’incompréhension ;
− Exigeant en temps.
Démonstration
La démonstration a pour objectif d’apprendre à un groupe une nouvelle technique, un savoir-
faire ou à se servir d’un nouvel outil. L’animateur ou la personne ressource démontre devant le
public un savoir-faire.
Avantages
− Permet à la population cible de saisir rapidement le message ;
− Permet l’évaluation rapide des participants ;
− Permet d’apprendre et d’acquérir le savoir-faire ;
− Permet un contact rapide ;
− Accentue la mise en confiance des participants ;
− Favorise le contact entre le participant et l’animateur.
Inconvénients:
− Risque d’échec en cas de non-maîtrise du sujet par le formateur ;
− Exige beaucoup de moyens financiers supplémentaires ;
− Exigeant en temps.
62
− Laisser les personnes volontaires se répartir les rôles ;
− Ramener les acteurs aux sujets en cas de déviation ;
− Après la mise en scène, faire une synthèse avec les participants.
63
4.1.4 Quelques techniques pour l’animation
− Savoir écouter et regarder pour découvrir les façons de faire des gens et les raisons ;
− Poser des questions pour apprendre et comprendre les gens ;
− Travailler à instaurer l’entente dans le groupe et dans les villages ;
− Responsabiliser ou aider les populations à prendre en main leur développement, celles-ci
doivent réfléchir et décider ce qui est bon pour la communauté entière.
L’animateur n’a pas les réponses à toutes les questions. Il doit travailler en collaboration avec
les autres agents.
64
Une séance de sensibilisation tient compte des principes suivants :
Pour la réussir, Il faut avant tout s’adapter au milieu.C’est quoi alors s’adapter au milieu ?
S’adapter au milieu
− C’est être solidaire des populations ;
− Utiliser un langage simple et imagé ;
− Soigner son apparence physique ;
− Etre compétent (maîtriser son sujet) ;
− Connaître les techniques de communication.
65
A éviter
− Les palabres ;
− Le complexe de supériorité ;
− Les fausses promesses ;
− L’impolitesse ;
− Les faux rendez-vous ;
− Le favoritisme ;
− Les retards ;
− De courtiser les hommes ou les femmes de l’environnement cible.
Connaissance du milieu
− Localisation du milieu ;
− Aspects physiques ;
− Aspects démographiques ;
− Aspects économiques ;
− Infrastructures et équipements collectifs ;
− Services techniques et administratifs ;
− Organisations locales.
66
Méthodes de groupe
− Avantages
• On est en contact direct avec la population ;
• On peut mesurer le degré de compréhension de chaque individu ;
• Les personnes sont disponibles ;
• Les personnes sont plus sensibles ;
• On peut avoir l’opinion des femmes ;
• Le fait d’avoir de petits groupes permet aux gens de mieux comprendre.
− Inconvénients
• Demande beaucoup plus de temps ;
• Fatiguant pour l’agent ;
• Coûteux.
− Avantages
• On est assuré parce qu’on voit le concret ;
• On peut témoigner après la visite ;
• On peut avoir un déclic ;
• Facilite le travail de l’agent ;
• Permet une participation plus active des populations à la sensibilisation ;
• Favorise des échanges, les contacts entre les populations ;
• Crée une émulation au sein des populations.
− Inconvénients
• Coûteux ;
• Demande beaucoup de temps de préparation ;
• Toute la population ne peut pas participer (nombre limité) ;
• Peut entraîner des jalousies de la part des personnes qui n’ont pas pris part à la visite.
− Avantages
• L’échange peut se faire entre individus du même milieu ;
• Permet une participation des populations ;
• Crée une émulation au sein des visiteurs ;
• Favorise un déclic chez les visiteurs ;
67
• Les visiteurs comprennent plus vite ;
• Fait disparaître la méfiance ;
• Facilite le travail de l’agent ;
• Favorise les contacts entre les populations.
− Inconvénients
• Coûteux ;
• Demande beaucoup de temps de préparation ;
• Demande la disponibilité des populations.
Méthodes individuelles
Conversations individuelles
• Elles servent à sensibiliser et à informer les personnes influentes ;
• Chef du village / comité villageois ;
• Responsables des jeunes ;
• Responsables des femmes ;
• Responsables d’organisations villageoises ;
• Responsables politiques ;
• Grands producteurs / commerçants ;
• Chefs religieux ;
• Fonctionnaires qui travaillent dans le village.
− Avantages
• Apporte plus d’informations ;
• Communication facile ;
• Facilité de convaincre la cible ;
• Discussion plus approfondie.
− Inconvénients
• Nombre limité de personnes sensibilisées ;
• L’animateur fournit plus d’efforts ;
• Le travail prend du temps.
Témoignage individuel
C’est la sensibilisation à travers un exemple de réussite ou d’échec. Il peut se faire en salle ou dans le
cadre naturel des populations à sensibiliser.
− Avantages
• Facilite la compréhension ;
• Favorise le contact / Echanges ;
• Ne demande pas beaucoup de temps de préparation ;
• Moins coûteux que le témoignage collectif ;
• Rassure la population cible ;
• Nécessite moins de contribution de l’agent ;
68
• Montre la réalité du terrain.
− Inconvénients
• Risque de manque de crédibilité du témoin ;
• Risque d’indisponibilité du témoin ;
• Méfiance quand on ne partage pas les mêmes valeurs (politique, sociale, culturelles…)
que le témoin.
Moyens de la sensibilisation
• Les agents ;
• La télévision ;
• Les affiches ;
• La radio ;
• Les fascicules ;
• Les personnes ressources ;
• Boîte à images ;
• Flanellographe ;
• Diapos.
69
CONCLUSION
L’approche participative est un outil privilégié permettant l’association active et fondée sur
l’établissement d’un dialogue permanent entre populations et agents techniques, sur le respect
mutuel et les principes du partenariat ainsi que sur la reconnaissance du savoir-faire local. Elle
comporte une série d’étape (identification, connaissance du milieu, sensibilisation, prise de
connaissance par les populations des enjeux de développement et des possibilités d’agir,
l’organisation de suivi-évaluation du programme et de l’ensemble de la démarche, débouchant sur
une prise en charge progressive des actions de développement par les populations et une
appropriation du processus par l’ensemble des intervenants.L’enjeu de l’approche participative est
de favoriser la promotion de l’auto-développement des communautés et une prise en charge de leur
propre avenir. Par ailleurs, la mise en œuvre de l’approche participative impose l’apprentissage d’un
mode d’intervention nouveau tant pour les populations que pour les agents techniques qui
apprennent à écouter et à ne pas imposer à priori leur savoir.
Les concepts, méthodes, outils pour réaliser des diagnostics dans un milieu et de mettre en
œuvre des projets de manière participative d’une part et les techniques d’animation et de
sensibilisation d’autre part ne sont pas exhaustifs et ne sont pas non plus des boîtes à miracles qu’il
suffit d’ouvrir pour trouver solutions à tous les problèmes qui se poseront aux populations
notamment en matière de développement.
70
Nous devons retenir que ces nouveaux acquis doivent être utilisés avec intelligence et
expérience et surtout que leur rôle est de mettre les populations au centre de leur développement.
Ce sont elles qui doivent prendre les initiatives et nous agents de développement devront-nous
comporter en facilitateurs, en accompagnateurs et non en expert qui sait tout et qui aide à tout
savoir.
Comme tous concepts, méthodes, techniques et outils, ceux que nous venons de découvrir
présentent aussi leurs inconvénients car exigeants en temps, en moyens et ils imposent que les
« experts » acceptent d’être plus modestes et qu’ils n’hésitent pas à se remettre en cause.N’ayons
donc pas peur de céder une partie de nos pouvoirs aux populations car ce sont elles qui doivent être
les bénéficiaires. Le développement étant multidimensionnel et multiforme aucun de nous ne doit
prétendre avoir les solutions à tous les problèmes qui surgiront au fil du temps.
Inscrivons nous tous dans une démarche RAF et MARP pour que les hommes et les choses
changent et cela du bon côté. Il est bien évident que c’est avec le temps que nous maîtriserons les
concepts, méthodes et outils décrits; l’essentiel pour l’heure est de commencer à les mettre en
œuvre dans toutes nos entreprises quotidiennes. Ne dit-on pas que c’est en forgeant que l’on
devient forgeron ?
71
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ET SITES WEB
− Dans les MARP, le groupe de cible est encouragé à apprendre et le rôle de la personne ... La MARP
vise à renforcer l’autonomie de la population locale,
www.fao.org/participation/french_website/content/MARP_fr.html
− Groupe de recherche action-formation Quart Monde Partenaire, « Le croisement des pratiques. Quand
le Quart Monde et les. professionnels se forment ensemble ...
portal.unesco.org/.../0b097d7f694a2fd43b0355e35c8dda0drecherche_action_formation_atd_quart_mon
de.pdf
− La MARP est un ensemble d'approches et d'outils, utilisés pour permettre aux ... Il y a quatre types
d’utilisation de la méthode MARP, qui correspondent de ...
www.globalstudyparticipation.org/francais/methodo/marp.htm
− La MARP est un processus intensif, itératif et rapide d'apprentissage orienté vers la connaissance des
situations rurales. Elle s'appuie essentiellement sur
gride.org/_doc/La%20MARP%20et%20la%20participation.doc
− Les principaux résultats des MARP dans la zone de Potou .... méthodes participatives et à la MARP en
particulier a présidé au choix de réaliser un séminaire ...
www.pnud.ne/RENSE/Biblioth%E8que/AQUADEV01.pdf
− Nous pensons que cet article permettra d’offrir une vision plus profonde de l’application de la MARP
sur le terrain dans le contexte de l’AMED. ... www.sflp.org/fr/007/pub1/bul2f_art1.htm
− Rapport de formation sur la MARP. Novembre 2005 : formation en gestion participative des Oasis.
Dans le cadre des appuis en renforcement des capacités, ... www.fidafrique.net/article641.html
− Silvain FORTIN 1969 ; la participation et le pouvoir, in revue Recherche sociologique, vol. n°1 et 2,
Québec
72
− Transect (MARP-ASEG). Carte sociale du village (ASEG) ... Transect (MARP-ASEG). But. Le
transect complète la carte des ressources du village en apportant ...
portals.wi.wur.nl/ppmefr/?Transect%20(MARP-ASEG)
− Title:, Introduction à la méthode accélérée de recherche participative (MARP) : quelques notes pour
appuyer une formation pratique. Authors:, Gueye, B. ...
https://idl-bnc.idrc.ca/dspace/handle/123456789/11363
73