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Pathologie organique de l’ovaire


M. Bazot, J. Nassar-Slaba, I. Thomassin-Naggara, A. Cortez, E. Daraï

La pathologie organique de l’ovaire est représentée par l’ensemble des tumeurs se développant à partir
des éléments constitutifs de l’ovaire (épithélium cœlomique de surface, cellules germinales, cordons
sexuels et stroma) ou d’anomalies extraovariennes (greffes tumorales de tumeurs digestives, mammaires,
pathologies infectieuses ou inflammatoires). Les tumeurs primitives ovariennes (épithéliales [70 %],
germinales [20 %], des cordons sexuels et du stroma [10 %]), les métastases ovariennes, les abcès tubo-
ovariens ou les kystes endométriosiques présentent souvent des caractéristiques macroscopiques propres
qui permettent leur identification en préopératoire. Cette caractérisation est essentiellement au mieux
effectuée par échographie-Doppler et imagerie par résonance magnétique (IRM) et plus rarement
scanner. Végétations ou portion solide au sein d’une tumeur kystique sont les meilleurs critères
macroscopiques permettant d’évoquer le caractère malin des tumeurs ovariennes. La mise en évidence
d’une hypervascularisation (néovaisseaux, prise de contraste précoce) au sein des végétations ou des
portions solides par le Doppler couleur, l’IRM dynamique injectée ou l’angioscanner suggèrent fortement
la malignité. Les cancers de l’ovaire sont d’origine épithéliale dans 90 % des cas et leur dissémination est
essentiellement péritonéale et ganglionnaire. Le bilan d’extension des cancers ovariens est au mieux
réalisé par scanner, voire IRM. Les métastases ovariennes et les abcès tubo-ovariens sont rares.
L’endométriose ovarienne est fréquente, caractérisée par des kystes hémorragiques intraovariens souvent
multiples et bilatéraux très souvent associés à une endométriose infiltrative sous-péritonéale.
© 2006 Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Tumeurs de l’ovaire ; Abcès tubo-ovariens ; Endométriose ; Échographie ; Doppler ; IRM ;
Scanner

Plan ■ Rappels embryologique


¶ Rappels embryologique et anatomique de l’ovaire 1
et anatomique de l’ovaire
¶ Généralités 2
La gonade apparaît au cours de la quatrième semaine de la
¶ Tumeurs épithéliales 2 vie embryonnaire sous la forme d’un épaississement localisé de
Tumeurs épithéliales séreuses 3 la face antéro-interne du mésonéphros appelé crête génitale de
Tumeurs épithéliales mucineuses 4 part et d’autre de la ligne médiane. La crête génitale soulève
Tumeurs épithéliales endométrioïdes 5 l’épithélium cœlomique qui s’épaissit localement et recouvre
Tumeurs épithéliales à cellules claires 5 une zone médullaire mésenchymateuse sous-jacente. La migra-
Tumeurs à cellules transitionnelles (Brenner) 5 tion des gonocytes primordiaux s’effectue à la cinquième
Bilan d’extension des cancers ovariens 5 semaine de la vie embryonnaire de la vésicule vitelline vers les
¶ Tumeurs germinales 7 crêtes génitales. À la sixième semaine, l’épithélium cœlomique
Tumeurs germinales bénignes 7 prolifère et envahit le mésenchyme. Les cellules d’allure
Tumeurs germinales malignes 11 épithéliale se multiplient pour former les cordons sexuels
¶ Tumeurs des cordons sexuels et du stroma gonadique 13 primitifs entourant les gonocytes primordiaux et emprisonnant
Tumeurs du groupe fibrothécal 13 entre eux les cellules mésenchymateuses ; c’est le stade de la
Tumeurs de la granulosa 15 gonade indifférenciée identique dans les deux sexes. La diffé-
Tumeurs à cellules de Sertoli et stromales 15 renciation de l’appareil génital (ovaires, voies génitales, organes
Tumeurs à cellules stéroïdes 15 génitaux externes) s’effectue à partir de la huitième semaine de
Autres tumeurs des cordons sexuels et du stroma 16 la vie embryonnaire. Les cordons sexuels primitifs se segmen-
¶ Métastases ovariennes 16 tent en amas dans lesquels sont enfermés les gonocytes primor-
diaux. Une seconde poussée de cordons sexuels siégeant en
¶ Endométriose ovarienne 16
périphérie survient, se fragmente et est séparée par de nom-
Résultats de l’imagerie 17
breuses ramifications vasculaires. Au cinquième mois, les
¶ Pathologie ovarienne infectieuse 18 gonocytes primordiaux se transforment en ovogonies, entourées
¶ Conclusion 18 par les cellules des cordons sexuels aboutissant à la formation
des follicules primordiaux. Le développement concomitant des

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voies génitales entraîne une bascule de l’ovaire dans la cavité de l’opérateur. Dans le cadre d’un bilan préthérapeutique, la
pelvienne expliquant ses principaux rapports anatomiques. réalisation d’un examen en seconde intention (IRM ou scanner)
Les ovaires sont donc des organes pelviens de siège intrapé- ne doit être envisagée que si la qualité initiale de l’échographie
ritonéal, localisés latéralement, en arrière des ligaments larges, est jugée suffisante. Dans notre expérience, il apparaît vraisem-
sous les pédicules vasculaires iliaques externes et en avant des blablement souhaitable de faire réaliser une nouvelle échogra-
uretères pelviens. Ils sont reliés à la face postérieure du ligament phie par un opérateur expérimenté plutôt que de prescrire IRM
large par l’intermédiaire du mésovarium, à l’utérus par le ou scanner de façon inappropriée. Dans un contexte préopéra-
ligament utéro-ovarien, à la trompe par le mésosalpinx et le toire, Kinkel et al. ont très récemment démontré que l’IRM était
ligament tubo-ovarien et à la paroi pelvienne latérale par le supérieure au scanner pour la caractérisation d’une tumeur
ligament lombo-ovarien. Leur vascularisation est essentiellement ovarienne. [3]
assurée par l’artère ovarienne, naissant de l’aorte entre L1 et L3,
et par l’artère utérine, branche de l’hypogastrique, les deux
vascularisations s’anastomosant en une arcade anastomotique ■ Tumeurs épithéliales
en regard du mésovarium.
La taille des ovaires est variable selon l’âge. L’ovaire du Les tumeurs épithéliales dérivent de l’épithélium de surface
nouveau-né mesure 1,3 × 0,5 × 0,3 cm. Pendant l’enfance et (cœlomique) de l’ovaire et du stroma (tissu conjonctif) ovarien
jusqu’à la puberté, il prend une forme d’amande mesurant en adjacent. Elles représentent environ deux tiers de l’ensemble des
moyenne 3 × 1,8 × 1,2 cm. Pendant la période d’activité tumeurs ovariennes, et leurs formes malignes environ 90 % de
génitale, l’ovaire mesure de 2,5 à 5 cm × 1,5 à 3 cm × 0,6 à l’ensemble des cancers ovariens. [4] Ce groupe de tumeurs est
1,5 cm, ces variations de taille étant expliquées par le nombre classé histologiquement selon trois caractéristiques majeures :
et la taille du contingent folliculaire lors de la mesure effec- • type cellulaire de l’épithélium ;
tuée. [1] Après la ménopause, la disparition de stock folliculaire • degré de malignité (bénin, borderline ou invasif) ;
entraîne une atrophie progressive de l’ovaire qui mesure en • quantité respective des composantes épithéliales et stro-
règle de 1,5 à 2 cm. males. [4]
Cinq types de revêtement cellulaire épithélial existent,
conditionnant autant de présentations tumorales : séreux,
■ Généralités mucineux, endométrioïde, cellules claires et cellules transition-
nelles (Brenner, le plus souvent).
La pathologie ovarienne organique implique l’ensemble des Trois degrés de malignité existent, conditionnant les présen-
processus pathologiques se développant à partir de ses éléments tations macroscopiques et histologiques ainsi que le pronostic
constitutifs propres (tumeurs ovariennes primitives) ou venant de ces différents types tumoraux. On distingue ainsi des
se greffer dans l’ovaire (pathologie extrinsèque). Elle est au tumeurs bénignes, borderline (ou frontières) et invasives (cancers
minimum à l’origine de modifications de taille et de structure ovariens). La fréquence et la répartition du degré de malignité
de l’un ou des deux ovaires. La découverte d’une masse latéro- sont très variables en fonction du type cellulaire de la tumeur
utérine impose initialement de rattacher celle-ci à l’ovaire, ovarienne. Les tumeurs frontières (borderline) sont une forme
d’éliminer une possible cause fonctionnelle et enfin d’envisager particulière de tumeurs ovariennes, présentant des critères
une hypothèse étiologique adaptée. Les trois constituants macroscopiques et histologiques intermédiaires entre ceux des
essentiels de l’ovaire sont à l’origine des tumeurs ovariennes tumeurs bénignes et invasives et ont un profil clinique et
primitives, épithéliales, germinales et des cordons sexuels et du évolutif particulier habituellement favorable. La fréquence
stroma. Chaque catégorie présente un grand nombre de sous- variable de survenue des différents types histologiques ainsi que
types histologiques, chacun d’entre eux présentant souvent des leur répartition (bénin, borderline, invasif) est rapportée dans le
caractéristiques macroscopiques particulières ayant une traduc- Tableau 1.
tion en imagerie souvent évocatrice. La connaissance de ces La grande majorité des tumeurs épithéliales se présente sous
présentations évocatrices présente deux intérêts majeurs : forme kystique prédominante. Le développement de la prolifé-
• rattacher une masse pelvienne à une origine ovarienne ; ration épithéliale est source d’une paroi kystique lisse ou revêtue
• déterminer la nature bénigne ou maligne de la tumeur de végétations ou de zones pleines dans le cas d’adénocarci-
ovarienne, notion fondamentale qui permet d’optimiser la nome invasif. Les végétations, pouvant être endokystiques et/ou
prise en charge thérapeutique. exokystiques, sont une caractéristique essentielle des tumeurs
De nombreux examens complémentaires pertinents (échogra- épithéliales. Ces végétations forment des excroissances visibles
phie, Doppler, scanner multibarrette et imagerie par résonance palpables à la surface interne ou externe de la paroi kystique ou
magnétique [IRM]) sont disponibles, permettant de détecter et des cloisons. Ces végétations correspondent histologiquement
de caractériser la nature bénigne ou maligne des tumeurs aux papilles, constituées d’un revêtement épithélial sous-tendu
ovariennes. L’échographie sus-pubienne et surtout endovaginale par un axe conjonctivovasculaire. Nombre, taille, régularité,
est la technique utilisée en première intention pour détecter groupement et aspect plus ou moins ramifié des végétations
une masse pelvienne, soit au décours d’un examen clinique sont variables, souvent d’autant plus développés que la tumeur
évocateur, soit de façon fortuite. Une méta-analyse récente a est maligne, sans qu’il y ait cependant de correspondance
démontré que l’échographie endovaginale en mode 2D était à exacte entre l’aspect macroscopique des végétations et le
elle seule insuffisante pour caractériser une masse pelvienne. [2] caractère bénin ou malin de la tumeur. Les zones tumorales
En raison d’une amélioration significative de la performance pleines sont de taille variée, solides ou volontiers multimicro-
diagnostique de techniques combinées, il est nécessaire kystisées à contenu gélatineux dans le cas des adénocarcinomes
d’adjoindre systématiquement le mode Doppler couleur ou
énergie à l’analyse échographique effectuée. Le Doppler pulsé
présente, quant à lui, d’importantes limites en raison de Tableau 1.
l’existence de chevauchement des valeurs des tumeurs bénignes Fréquence des tumeurs épithéliales. [5]
et malignes, quels que soient les index utilisés (index de
Bénin « Borderline » Cancer Total
résistance, index de pulsatilité, vitesse systolique maximale etc.).
Le rôle essentiel de l’échographie est d’effectuer un diagnostic Séreuse 23 % 7% 16 % 46 %
initial d’organe (ovaire versus utérus versus trompe versus Mucineuse 30 % 5% 2% 37 %
péritoine ou autre...). Après avoir rattaché la masse à une Endométrioïde Rare 1,5 % 6% 7,5 %
origine ovarienne, la caractérisation est, là, excessivement Cellules claires Rare Rare 3% 3%
dépendante du degré d’expertise de l’échographiste. Le caractère Brenner 2% Rare Rare 2%
indéterminé ou complexe d’une tumeur ovarienne est en effet
Autres 1,5 % 0,5 % 2% 4%
excessivement subjectif et dépend avant tout des connaissances

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Figure 2. Cystadénome séreux bénin végétant : échographie endova-


ginale retrouvant une formation kystique présentant de multiples végéta-
Figure 1. Cystadénome séreux bénin : échographie endovaginale re- tions endokystiques de petite taille.
trouvant une formation kystique uniloculaire, à contenu finement écho-
gène, sans cloison, ni végétation.

mucineux. Ces zones solides sont mal limitées, irrégulières, plus


ou moins grisâtres, souvent friables, peuplées ou non de
nombreuses végétations irrégulières anastomosées. La seule
tumeur épithéliale présentant constamment une composante
solide prédominante est la tumeur de Brenner.
La bilatéralité des cystadénocarcinomes semble variable selon
le type histologique : 57,5 % (séreux), 26,8 % (endométrioïdes),
21,3 % (mucineuses), 13,3 % (cellules claires) ou 35,6 % pour
les autres tumeurs. [6] Les cystadénomes séreux frontières
(borderline) (29,8 %) sont aussi plus fréquemment bilatéraux que
les tumeurs mucineuses borderline (7 %). [6]

Tumeurs épithéliales séreuses


Les tumeurs épithéliales séreuses représentent 20 à 50 % de
l’ensemble des tumeurs ovariennes primitives. [4] Au sein des
tumeurs séreuses, environ 70 % sont bénignes, 5 à 10 %
borderline et 20-25 % invasives. Les tumeurs séreuses peuvent
survenir à tout âge, mais surviennent le plus souvent entre les Figure 3. Cystadénome séreux bénin végétant : échographie endova-
3e et 4e décennies pour les formes bénignes, 3e et 6e décennies ginale retrouvant une formation kystique avec une végétation endokys-
pour les formes frontières et 3e et 7e décennies pour les formes tique localisée sans flux central décelable en Doppler énergie.
invasives. [4]
Macroscopiquement, les tumeurs séreuses sont kystiques,
typiquement uniloculaires, plus rarement multiloculaires,
aucun critère ne permet de les différencier d’un kyste folliculaire
séparées par des cloisons fines. Les kystes ont une paroi lisse ou
simple en dehors de possibles calcosphérites pariétales. Parfois,
revêtue de végétations plus ou moins nombreuses et de taille
les cystadénomes sont pluriloculaires à contenu liquidien,
variable. En pratique, plus ces papilles sont nombreuses,
séparés par de fines cloisons. La présence de végétations est
groupées, irrégulières et anastomosées, plus le risque de mali-
gnité est élevé. [4] L’aspect macroscopique des tumeurs séreuses notée dans 30 % des cystadénomes séreux (Fig. 2). [7] Ces
bénignes végétantes et des tumeurs frontières (borderline) est végétations sont en règle endokystiques, rares, de petite taille
parfois difficile à distinguer ; quant à celui des cystadénocarci- (< 1 cm) sans vascularisation décelable en Doppler couleur ou
nomes, il varie entre des formes à prédominance kystique +/- énergie (Fig. 3). [8-10] Cependant, la détection de végétations
papillaire à des formes entièrement solides relativement rares. endokystiques ou exokystiques pose le problème de la malignité
Les tumeurs séreuses bénignes, borderline et invasives sont éventuelle. Les cystadénomes frontières (borderline) sont des
bilatérales dans 7-12 %, 26 % et 66 % des cas, respective- tumeurs kystiques présentant habituellement des végétations
ment. [4] Des calcosphérites (petites calcifications arrondies endokystiques ou exokystiques souvent nombreuses, avec un
caractéristiques) sont retrouvées dans la paroi ou les cloisons flux Doppler couleur habituellement positif (Fig. 4). [9, 10] Les
dans 30 % des cas, d’autant plus souvent que la tumeur est cystadénocarcinomes sont des tumeurs kystiques avec des
bénigne. Les cystadénofibromes sont une forme particulière de végétations et des portions solides échogènes habituellement
tumeurs séreuses caractérisées par la présence d’une importante vascularisées en Doppler couleur et énergie confirmées en
portion solide dure blanchâtre correspondant à une composante Doppler pulsé. Les index de résistivité (< 0,4) ou de pulsatilité
stromale fibromateuse développée, associée à des kystes de taille (< 1), la vitesse systolique maximale sont des critères utilisés par
variée plus ou moins nombreux à revêtement épithélial. [4] certains auteurs pour juger du caractère malin, mais des
Échographiquement, les cystadénomes séreux typiques sont chevauchements trop importants entre tumeurs bénignes et
uniloculaires, de taille variable, à paroi fine sans cloison ni malignes empêchent toute reproductibilité du Doppler
végétation, hypoéchogène ou parfois finement échogène, pulsé. [10-18]
laissant plus ou moins de parenchyme ovarien sain en périphé- En scanner, les tumeurs séreuses se présentent sous forme de
rie (Fig. 1). Chez les femmes en période d’activité génitale, tumeurs kystiques uniloculaires ou multiloculaires. Les clichés

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Figure 4. Cystadénome séreux borderline : échographie endovaginale


retrouvant une formation kystique multicloisonnée contenant un loculus
avec une végétation régulière, siège d’un flux central en Doppler couleur
suspect.

Figure 6. Cystadénome séreux bénin végétant : coupe sagittale en


imagerie par résonance magnétique en pondération T2 retrouvant un
kyste uniloculaire hyperintense homogène avec de petites végétations
endokystiques supérieures hypo-intenses avec petite lame d’ascite pel-
vienne surajoutée.

Figure 5. Cystadénocarcinome séreux bilatéral : angioscanner mettant


en évidence deux lésions ovariennes mi-solides mi-kystiques avec des
néovaisseaux visibles au temps artériel.

sans injection visualisent parfaitement les calcosphérites


permettant de juger de l’existence ou non de portions tissulai-
res. L’angioscanner réalisé à ce niveau signe la malignité de par
l’existence de néovaisseaux visibles au temps artériel et d’une
prise de contraste précoce (Fig. 5). [7]
En IRM, l’aspect kystique prédominant uniloculaire ou
multiloculaire des cystadénomes séreux est confirmé par la Figure 7. Cystadénome séreux borderline : coupe transversale en ima-
présence de loculi en hyposignal T1 et en hypersignal T2 rela- gerie par résonance magnétique en pondération T2 retrouvant une
tivement homogène, éventuellement séparés par des parois et formation kystique uniloculaire présentant de multiples végétations en-
cloisons fines et régulières. [19-21] La détection de végétations est dokystiques de signal intermédiaire, regroupées en amas à la face anté-
un élément fondamental car elles sont le meilleur critère rieure et latérale gauche de la tumeur.
diagnostique de tumeurs épithéliales, en particulier séreuses, et
peuvent orienter vers la malignité (Fig. 6). [22] Selon les auteurs,
on retrouve des végétations en IRM dans les tumeurs épithélia- gadolinium (Fig. 8). [25] Cet aspect mi-solide mi-kystique peut à
les bénignes, borderline ou invasives dans 13-22 %, 67-61 % et tort évoquer la malignité et impose la réalisation d’une IRM
38-48 %, respectivement. [19, 23] Les végétations des cystadéno- dynamique injectée qui démontre habituellement une prise de
mes séreux sont plus petites et moins nombreuses que celles contraste faible et retardée par rapport au myomètre. [23, 26]
vues dans les tumeurs frontières (borderline) ou les cystadénocar-
cinomes (Fig. 7). [22, 24] Le signal variable des végétations, en
particulier lorsqu’elles sont hyperintenses de façon prédomi- Tumeurs épithéliales mucineuses
nante, les rend parfois difficiles à visualiser en pondération T2,
étant alors mieux détectées en pondération T1 après injection Les tumeurs épithéliales mucineuses représentent environ 15
de gadolinium. [22] La prise de contraste des végétations permet à 25 % de l’ensemble des tumeurs ovariennes primitives. [4] Au
de les différencier de caillots éventuels. sein des tumeurs mucineuses, 85 % environ sont bénignes, 6 %
Les cystadénofibromes sont habituellement des tumeurs borderline et 9 % invasives. Les tumeurs mucineuses peuvent
multikystiques avec des zones d’épaississement, des nodules ou survenir à tout âge, mais surviennent le plus souvent entre les
des masses présentant un hyposignal caractéristique égal au 3e et 5e décennies pour les formes bénignes, 4e et 7e décennies
muscle en pondération T2, se rehaussant après injection de pour les formes borderline ou invasives. [4]

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Figure 9. Cystadénome mucineux bénin : imagerie par résonance ma-


gnétique en pondération T1 retrouvant une tumeur volumineuse multi-
cloisonnée avec des loculi de signaux différents.
Figure 8. Cystadénofibromes ovariens bilatéraux : coupe coronale en
pondération T2 retrouvant deux formations kystiques juxtaposées, la plus
volumineuse, supérieure, présentant des végétations endokystiques et des de cancers endométrioïdes de l’utérus. [5] Environ 31 % de ces
portions solides hypo-intenses. tumeurs sont associés à une endométriose au sein du même
ovaire ou ailleurs dans le pelvis. [5]
En imagerie, aucune donnée n’est spécifique retrouvant des
Macroscopiquement, de toutes les tumeurs ovariennes, les masses tumorales mixtes kystiques et solides. En revanche, un
formes mucineuses présentent les tailles moyennes les plus épaississement endométrial est souvent noté (carcinome endo-
importantes, la plupart atteignant 15 à 30 cm. La tumeur métrial associé).
mucineuse rarement uniloculaire est le plus souvent multilocu-
laire présentant des cloisons fines avec des contenus liquidiens Tumeurs épithéliales à cellules claires
de type variable. La présence de portions solides ou de végéta-
tions dans une tumeur mucineuse doit faire suspecter une Le carcinome à cellules claires représente 5 % de l’ensemble
forme maligne. des cancers ovariens. La majorité de ces tumeurs est découverte
En échographie, le caractère volumineux habituel de ces à un stade IA (limité à l’ovaire), d’où un meilleur pronostic que
tumeurs rend leur étude difficile par voie endovaginale limitant les autres cancers ovariens. Ce cancer peut se développer
souvent leur analyse par voie sus-pubienne. Le caractère exceptionnellement sur une endométriose ovarienne. Un
multicloisonné avec des loculi d’échostructure différente est le volumineux kyste d’allure endométriosique présentant une
plus souvent retrouvé. Le Doppler couleur ou énergie est utile portion solide prenant le produit de contraste peut suggérer le
pour différencier d’éventuelles portions solides de liquide diagnostic. [28]
échogène ; en revanche, la présence d’un flux couleur au sein
des cloisons n’apparaît pas un élément diagnostique fiable pour
différencier tumeurs bénignes ou malignes. La recherche de Tumeurs à cellules transitionnelles
petites végétations ou de portions solides permet de suggérer la (Brenner)
nature maligne de la tumeur.
En scanner, le caractère bosselé et volumineux de kyste Les tumeurs de Brenner représentent 2 à 3 % de l’ensemble
multicloisonné avec des loculi de densité différente suggère le des tumeurs ovariennes primitives, 98 % d’entre elles étant
diagnostic de tumeur mucineuse. [19] bénignes. [4] Les tumeurs de Brenner surviennent entre les 4e et
En IRM, les tumeurs mucineuses typiques sont volumineuses, 8e décennies.
multicloisonnées avec des loculi présentant des signaux Macroscopiquement, ces tumeurs, bilatérales dans 6 % des
d’intensité variable au sein des loculi en pondération T1 ou T2 cas, sont essentiellement solides contenant des calcifications
(Fig. 9). [27] Les cystadénomes mucineux purement kystiques dans 50 % des cas. [4]
avec des cloisons plus ou moins nombreuses, les tumeurs En imagerie, elles sont souvent méconnues, de par leur petite
mucineuses borderline présentent de petites végétations endo- taille, leur association lésionnelle fréquente avec d’autres types
kystiques hypo-intenses rehaussées par l’injection de gadoli- histologiques. Elles sont souvent confondues avec des myomes
nium. [27] Les cystadénocarcinomes mucineux sont rares, sous-séreux pédiculés calcifiés ou des fibrothécomes ovariens.
présentant habituellement une composante solide Moon et al., dans leur série de huit tumeurs de Brenner étudiées
hypervascularisée. par scanner ou IRM, rapportent que des calcifications extensives
au sein d’une tumeur solide ou mixte multiloculaire sont un
important critère diagnostique (Fig. 10). [29]
Tumeurs épithéliales endométrioïdes
Bilan d’extension des cancers ovariens
Les tumeurs épithéliales endométrioïdes représentent 5 % de
l’ensemble des tumeurs ovariennes primitives, la très grande Le bilan d’extension des cancers de l’ovaire s’effectue selon la
majorité d’entre elles étant malignes, soit 10-15 % des cancers classification de la Fédération internationale de gynécologie et
de l’ovaire. [4] Les tumeurs endométrioïdes peuvent survenir à obstétrique (FIGO). Un stade I est limité aux ovaires, un stade
tout âge, mais le plus souvent entre la 5e et 6e décennie. II s’accompagne d’une extension pelvienne, un stade III inclut
Macroscopiquement, les cystadénocarcinomes endométrioïdes une extension ganglionnaire ou des implants péritonéaux
ovariens sont bilatéraux dans 28 % des cas et associés à 20-25 % abdominaux et un stade IV des métastases à distance

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Figure 11. Carcinose péritonéale d’origine ovarienne : coupe tomo-


densitométrique après injection d’iode retrouvant un volumineux gâteau
Figure 10. Tumeur de Brenner : coupe axiale tomodensitométrique épiploïque avec ascite.
sans injection retrouvant une masse latéro-utérine gauche avec de mul-
tiples calcifications.
exploratrice précédée ou non d’une cœlioscopie première reste
la méthode de référence pour les patients suspects de cancer de
Tableau 2.
l’ovaire afin de confirmer le diagnostic et le stade, d’évaluer le
Classification tumor-node-metastase (TNM) et Fédération internationale
caractère réséquable, et de réduire le volume tumoral au
de gynécologie-obstétrique (FIGO) des cancers de l’ovaire. [5]
maximum. Cette résection est considérée comme optimale
TNM Ovaire FIGO lorsqu’il persiste 1 à 2 cm de tumeur mesurable après chirurgie.
T1 Limités aux ovaires I En pratique quotidienne, les chirurgiens limitent souvent le
T1a un ovaire, capsule intacte IA bilan préopératoire à une radiographie thoracique et parfois un
lavement baryté pour confirmer ou infirmer une extension
T1b deux ovaires, capsule intacte IB
digestive éventuelle. En fait, un bilan exhaustif par scanner ou
T1c capsule rompue, tumeur en surface, cytologie IC
IRM devrait être systématiquement réalisé afin d’orienter ces
péritonéale +
patientes vers des services spécialisés en chirurgie gynécologique
T2 Extension pelvienne II
oncologique permettant d’améliorer de façon importante la
T2a utérus, trompe IIA prise en charge thérapeutique et donc leur pronostic. [32]
T2b autres tissus pelviens IIB Le cancer de l’ovaire peut disséminer selon plusieurs modes.
T2c cytologie péritonéale + IIC En premier lieu, le cancer peut envahir les organes pelviens par
T3 et/ou N1 Métastases péritonéales extrapelvis ou adéno- III contiguïté, mésosalpinx, utérus, rectosigmoïde ou rarement la
pathies vessie, voire les parois pelviennes. Cet envahissement local est
T3a métastases péritonéales microscopiques IIIA un élément majeur du bilan d’extension car il conditionne une
T3b métastases péritonéales macroscopiques ≤ 2 cm IIIB éventuelle résection initiale ou non des lésions. Dans cette
T3c métastases péritonéales macroscopiques > 2 cm IIIC optique, un lavement apparaît souhaitable pour apprécier ou
/adénopathies non l’extension digestive en IRM ou scanner. En second lieu,
M1 Métastases à distance IV
une extension péritonéale survient par desquamation des
cellules tumorales qui cheminent selon la circulation normale
du flux péritonéal, se déposent et croissent sur le péritoine. [33]
Ceci explique la présence de localisations péritonéales dans le
(Tableau 2). Ce staging est chirurgical (laparotomie, plus cul-de-sac de Douglas, les gouttières pariétocoliques, la surface
rarement cœlioscopie avec résection chirurgicale secondaire des de l’intestin grêle et du côlon, le grand épiploon, la surface du
orifices de trocarts) consistant en une hystérectomie totale avec foie et l’espace sous-phrénique droit, l’accès à l’espace sous-
annexectomie bilatérale, omentectomie infracolique, prélève- phrénique gauche étant barré par le ligament phrénicocolique
ments péritonéaux multiples et lymphadénectomie pelvienne et gauche. En troisième lieu, la dissémination tumorale par voie
lomboaortique suivis d’une analyse histologique de l’ensemble lymphatique s’effectue par trois voies potentielles :
des prélèvements réalisés, associée à une cytologie péritonéale. • la première se fait par l’intermédiaire du ligament suspenseur
Le dosage du CA-125 en préopératoire (glycoprotéine de surface de l’ovaire vers les ganglions rétropéritonéaux jusqu’aux hiles
retrouvée sur de nombreuses tumeurs épithéliales) apparaît des reins ;
excessivement limité par sa faible sensibilité et spécificité, ce • la seconde voie concerne les ligaments larges et les paramè-
marqueur sérique étant essentiellement utile pour détecter tres avec une extension aux ganglions pelviens iliaques
d’éventuelles récidives à distance. [30] D’autres marqueurs externes et internes ;
sériques spécifiques peuvent être prélevés en préopératoire, • plus rarement existe une extension aux ganglions inguinaux
utiles pour le suivi postopératoire et la détection de récidives par l’intermédiaire des ligaments ronds. Enfin, une extension
éventuelles, CA-199 pour les cystadénocarcinomes mucineux, hématogène peut survenir tardivement pour les cancers
alphafœtoprotéine ou human chorionic gonadotrophin (hCG) pour ovariens épithéliaux sous forme de localisations hépatiques
les tumeurs germinales malignes. ou pleuropulmonaires. [34]
Ce staging affecte le pronostic et le traitement complémen- Le scanner est habituellement utilisé en première intention
taire des cancers de l’ovaire. Le taux de survie est d’environ pour effectuer ce bilan d’extension, avec des sensibilités et
93 % pour les cancers localisés aux ovaires, 55 % et 25 % pour spécificités rapportées allant de 63 % à 79 % et 100 %, respec-
les cancers présentant une extension régionale ou à distance, tivement. [34] Des études plus récentes utilisant des scanners
respectivement. [31] hélicoïdaux démontrent des sensibilités et spécificités allant de
Les cancers de l’ovaire sont découverts dans 70 % des cas 85 % à 93 % et 91 % à 96 %, respectivement pour la détection
environ à un stade avancé III ou IV. Le rôle de l’imagerie des implants péritonéaux extrapelviens (Fig. 11). [34] Les
préopératoire est encore limité à ce jour car la laparotomie ganglions sont habituellement considérés comme métastatiques

6 Radiodiagnostic - Urologie-Gynécologie
Pathologie organique de l’ovaire ¶ 34-600-B-10

Tableau 3.
Classification de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) des tumeurs
germinales de l’ovaire. [36]
Tumeurs germinales malignes non tératomateuses
Dysgerminome
Tumeur du sac vitellin
Carcinome embryonnaire
Polyembryome
Choriocarcinome
Tératomes
Immature
Mature
mature solide
mature kystique (dermoïde)
avec transformation maligne
Monodermiques spécialisés
struma ovarii
carcinoïde
carcinoïde strumeux
Formes mixtes
Figure 12. Carcinose péritonéale pelvienne d’origine ovarienne :
Tumeurs avec composante germinale et des cordons sexuels et du
coupe sagittale pondérée T2 retrouvant un carcinome ovarien mi-solide stroma
mi-kystique avec carcinose péritonéale par contiguïté dans le canal de
Gonadoblastome
Douglas, étendue à la charnière rectosigmoïdienne, associée à une ascite
abdominale importante.

lorsque leur court diamètre est supérieur ou égal à 1 cm. fréquemment entre les 1re et 6e décennies. Chez l’enfant et
Utilisant un tel seuil, le scanner a une sensibilité de 50 % et une l’adolescent, plus de 60 % des tumeurs sont d’origine germinale
spécificité de 95 % pour le bilan d’extension ganglionnaire. [34] et un tiers d’entre elles sont malignes. [35]
Bien entendu, il peut exister des ganglions inflammatoires
hypertrophiques et des micrométastases au sein de ganglions de
petite taille.
Tumeurs germinales bénignes
Le scanner et l’IRM semblent présenter des performances
diagnostiques similaires pour ce bilan d’extension. [31] Le rôle de Tératome mature kystique de type kyste
l’IRM est cependant limité par la disponibilité des machines, le dermoïde non compliqué
coût, le temps d’examen et l’absence de radiologues avertis
(Fig. 12). [34] Le TMK représente 20 % de l’ensemble des tumeurs organi-
ques et 30 % de l’ensemble des tumeurs ovariennes béni-
gnes. [35] Ces tumeurs sont découvertes en période d’activité
génitale dans 80 % des cas mais aussi chez l’enfant ou après la
ménopause. Il s’agit en règle de découverte fortuite, lors de suivi
de grossesse ou lors des complications à type de torsion.
“ À retenir Macroscopiquement, le TMK présente les caractéristiques
suivantes : forme arrondie ou ovoïde, taille < 10 cm dans 80 %
des cas, uni- ou multiloculaire, bilatéral dans 8-15 % des cas,
Caractéristiques essentielles des tumeurs présence d’au moins une formation polypoïde intrakystique
épithéliales. appelée protubérance de Rokitansky. [35, 36] Le kyste dermoïde
• Prédominance kystique. est limité par un épithélium ressemblant à l’épiderme et
• Végétations pathognomoniques des tumeurs contient des dérivés matures, de type adulte, de deux ou trois
épithéliales. feuillets embryonnaires essentiellement de la graisse, des
• Végétations et portion solide avec hypervascula- calcifications ou des dents, des phanères, du tissu musculaire ou
risation : meilleur indicateur de malignité. nerveux.
• Extension péritonéale et ganglionnaire des cancers. En échographie, le kyste dermoïde est la tumeur ovarienne
présentant la plus grande diversité quant à sa présentation.
Cette variation est conditionnée par l’existence en qualité et en
quantité variable des dérivés matures des trois tissus embryon-
naires où prédominent les dérivés ectodermiques (sébum,
■ Tumeurs germinales phanères, dents). La détection de cette tumeur est donc très
dépendante du degré d’expertise de l’échographiste. Celui-ci
Les tumeurs germinales constituent le second groupe en pourra être orienté par l’absence de visualisation initiale d’une
fréquence après les tumeurs épithéliales, soit 20 à 25 % de masse pelvienne malgré les données de l’examen clinique
l’ensemble des tumeurs ovariennes primitives. [35] Les tumeurs percevant une tumeur aux touchers pelviens. La recherche d’un
germinales sont constituées par un grand nombre de types kyste dermoïde impose la réalisation première d’une échogra-
histologiques différents pouvant s’associer au sein d’une même phie sus-pubienne pour éliminer des tumeurs en position haute
tumeur mais dérivant toutes des cellules germinales primitives du fait d’un long pédicule, puis d’une échographie endovagi-
de la gonade embryonnaire. Cette grande variété très largement nale. Malgré cela, des interférences digestives ou d’autres
dominée par le tératome mature kystique (TMK) de type kyste pathologies pelviennes peuvent masquer la détection de cette-
dermoïde a été regroupée au sein d’une classification proposée tumeur d’allure variable. [37] Plusieurs formes sont décrites dans
par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) (Tableau 3). Ces la littérature, de la forme dite « caractéristique » aux formes
tumeurs se rencontrent à tout âge mais sont découvertes le plus pièges.

Radiodiagnostic - Urologie-Gynécologie 7
34-600-B-10 ¶ Pathologie organique de l’ovaire

Figure 14. Tératome mature kystique : échographie endovaginale re-


trouvant une formation kystique uniloculaire contenant des plages écho-
gènes très irrégulières, traduisant des phanères disséminés au sein de la
Figure 13. Tératome mature kystique : échographie sus-pubienne re- graisse d’un kyste dermoïde.
trouvant une formation kystique uniloculaire contenant une volumineuse
masse échogène antérieure et une plage atténuante postérieure en rap-
port avec une protubérance de Rokitansky.

La forme très évocatrice, présente dans un tiers des cas de la


série princeps d’échographie sus-pubienne de Laing et al., est
représentée par un kyste présentant un nodule pariétal plus ou
moins échogène, atténuant le faisceau ultrasonore de façon
variable [38, 39] (Fig. 13). Ce nodule atténuant, traduit la
présence d’une protubérance de Rokitansky qui elle-même peut
contenir une dent ou des calcifications. Ce nodule en règle
unique présente habituellement des angles de raccordement
aigus avec la paroi du kyste, une taille modérée de 0,5 à 4 cm,
et une absence habituelle de vascularisation en Doppler couleur
ou énergie. [40] Le kyste est habituellement de forme arrondie,
de taille variable, le plus souvent uniloculaire, à contenu
échogène excessivement variable. Le caractère variable de cette
Figure 15. Tératome mature kystique : coupe axiale tomodensitomé-
échogénicité est lié à la quantité de sébum et à la densité et la
trique retrouvant une formation kystique avec une protubérance de
répartition des phanères au sein du tissu adipeux entraînant des Rokitansky contenant une dent et des phanères.
différences variables d’impédance acoustique. [39] On peut ainsi
observer des kystes « anéchogènes » en présence d’un contenu
sébacé pur et des formes où l’échogénicité est faite de points et
de lignes plus ou moins régulières, proportionnelle à la quantité graisse (93 %), protubérance de Rokitansky (81 %), phanères ou
de phanères présents et conditionnant une atténuation du cheveux (65 %), dent ou calcification (56 %) ou d’un niveau
faisceau ultrasonore plus ou moins importante (Fig. 14). Devant liquide-graisse (12 %) permet une caractérisation exacte des
une forme échogène atténuante, l’observation prolongée de tumeurs dans 98 % des cas [41] (Fig. 15).
cette formation permettra de la différencier de structures La coexistence de deux types histologiques différents au sein
digestives remplies de matières et d’air où le péristaltisme d’une même tumeur ou des complications éventuelles (transfor-
intestinal modifie habituellement son aspect. Le kyste dermoïde mation maligne d’un TMK ou une torsion) peuvent être large-
présente parfois un niveau liquide qu’il faudra différencier de ment évoquées par le scanner (cf. infra).
celui des kystes hémorragiques. La présence d’une masse latéro- En IRM, les caractéristiques macroscopiques (graisse, protubé-
utérine échogène pose le problème du diagnostic différentiel rance, phanères etc.) des TMK ont été initialement soulignées
d’une masse solide d’origine ovarienne ou utérine. Au moindre par Togashi et al. [42] La graisse intratumorale présente un
doute, le Doppler couleur permet d’éliminer tout flux intratu- hypersignal similaire à celui de la graisse sous-cutanée et
moral confirmant la nature kystique de la formation observée. présente un artefact de déplacement chimique considéré comme
Des kystes dermoïdes bilatéraux peuvent avoir une présenta- caractéristique des kystes dermoïdes, ayant permis initialement
tion morphologique similaire. Parfois, l’atteinte controlatérale se un diagnostic différentiel avec les kystes endométriosiques.
traduit simplement par une inclusion dermoïde, nodule hyper- Dans cette étude princeps, la présence d’un niveau liquide, de
échogène intraovarien qu’il faudra différencier essentiellement débris flottants, de nodules pariétaux liés à la protubérance de
d’un corps jaune. Là encore, l’hypervascularisation périphérique Rokitansky favorisait le diagnostic. [42] Le développement des
du corps jaune mise en évidence par le Doppler couleur pourra diverses techniques de suppression de graisse a permis de
aider au diagnostic différentiel. considérablement optimiser le diagnostic des TMK. [43-45] En
En scanner, la résolution de densité optimale de cette tech- effet, la présence d’un hypersignal T1 disparaissant sur une
nique est tout à fait adaptée pour le diagnostic des tératomes séquence pratiquée au même niveau en pondération T1 avec
comme l’a parfaitement démontré l’étude de Buy et al. [41] Dans suppression de graisse est pathognomonique du diagnostic de
cette étude, 100 % des tumeurs sont détectées. La présence de kyste dermoïde (Fig. 16A, B). [46, 47]

8 Radiodiagnostic - Urologie-Gynécologie
Pathologie organique de l’ovaire ¶ 34-600-B-10

Figure 17. Torsion annexielle sur kyste ovarien : coupe sagittale pon-
dérée T2 retrouvant une volumineuse formation kystique à développe-
ment abdominal, présentant un niveau liquide déclive, surmontant un
épaississement tubaire et du pédicule ovarien.

la paroi du kyste, un œdème du stroma avec un hypersignal T2,


une ascite, et une déviation utérine homolatérale à la torsion [51,
52] (Fig. 17). Des signes plus rarement rencontrés spécifiques de

torsion avec infarctus hémorragique sont la présence d’un


Figure 16. A, B. Tératome mature kystique : coupes axiales en image-
rie par résonance magnétique en pondération T1 sans (A) et avec (B)
épaississement tubaire hémorragique, une masse tordue hémor-
produit de contraste retrouvant deux formations kystiques présentant des ragique et un hémopéritoine. L’absence de prise de contraste sur
hypersignaux T1 francs ; disparition en suppression de graisse, typique de les séquences pondérées T1 après injection au sein des compo-
tératomes matures kystiques bilatéraux. santes solides ou de la paroi du kyste suggère de même le
diagnostic. [51]
Rupture. La rupture spontanée d’un TMK est un événement
Formes particulières spontané rare survenant essentiellement en peropératoire
libérant le contenu du kyste dans la cavité péritonéale. Deux
Complications
tableaux cliniques ont été décrits, le premier sous forme d’une
Torsion annexielle. Parmi les tumeurs de l’ovaire, le TMK est péritonite aiguë souvent favorisée par une torsion, un trauma-
la tumeur la plus fréquemment associée à une torsion de tisme ou un accouchement. [53] Le second tableau plus fré-
l’annexe, celle-ci étant présente dans 3,5 à 16,1 % des cas. [36] quemment rencontré est une péritonite granulomateuse
Des douleurs paroxystiques spontanément résolutives récidi- chronique localisée ou diffuse due à une fuite progressive du
vantes sur une période plus ou moins étendue sont souvent contenu du kyste dermoïde à l’origine d’implants péritonéaux,
révélatrices, associées fréquemment à des nausées ou vomisse- d’adhérences et d’une ascite mimant une carcinose péritonéale
ments. Cette présentation clinique est cependant non spécifique
ou tuberculeuse. Le diagnostic est difficile à évoquer en écho-
orientant souvent à tort le clinicien vers une pathologie
graphie ; en revanche, le scanner est tout à fait performant pour
digestive ou urinaire. Un diagnostic précoce est fondamental car
détecter des plages graisseuses intrapéritonéales « ectopiques »,
il conditionne la possibilité d’une chirurgie conservatrice,
les signes d’irritation péritonéale, et les complications secondai-
importante chez les patientes en période d’activité génitale
res éventuelles, fistules ou des abcédations secondaires, en
ayant un désir de grossesse.
particulier intrahépatiques (Fig. 18). [54]
L’échographie permet de suggérer le diagnostic lorsqu’elle
retrouve un TKM dans ce contexte hyperalgique. L’affirmation Infection. Cette complication apparaît tout à fait exception-
du diagnostic est difficile recherchant la mise en évidence d’un nelle et aucun cas radiologique, à notre connaissance, n’a été
épaississement de la trompe et/ou du pédicule lombo-ovarien au rapporté.
contact de la tumeur. [48] La conservation d’un flux Doppler Transformation maligne d’un kyste dermoïde. La fréquence
couleur ou pulsé n’élimine pas le diagnostic mais confirme le de cette transformation maligne est classiquement de 2 %, [36]
caractère réversible de la torsion si un geste chirurgical est retrouvée uniquement dans 0,17 % de la série de Comerci et
réalisé. [49] Une ascite pelvienne au niveau du récessus de al. [55] Celle-ci se voit habituellement plus fréquemment en
Morisson peut être retrouvée. période postménopausique. La transformation maligne survient
En tomodensitométrie, le diagnostic de TMK est évident et habituellement au sein de la protubérance de Rokitansky ou
un épaississement du pédicule ovarien et de la trompe est dans la paroi, entraînant des modifications morphologiques
facilement mis en évidence. [50] La présence de signes d’hémor- macroscopiques. [36]
ragie intratubaire sont des signes tardifs de gravité, témoignant Macroscopiquement, une augmentation de taille de la protu-
du caractère irréversible de la torsion. [50] bérance ou des épaississements irréguliers de la paroi s’accom-
En IRM, les signes de torsion annexielle les plus fréquemment pagnant d’effraction pariétale sont suspects, orientant les
retrouvés sont un épaississement tubaire, un épaississement de prélèvements histologiques qui retrouvent dans trois quarts des

Radiodiagnostic - Urologie-Gynécologie 9
34-600-B-10 ¶ Pathologie organique de l’ovaire

Figure 18. Péritonite chimique par rupture de kyste dermoïde : coupe


Figure 19. Struma ovarii : coupe tomodensitométrique retrouvant un
tomodensitométrique retrouvant de multiples îlots graisseux intramésen-
kyste multicloisonné présentant des hyperdensités spontanées.
tériques associés à une calcification intrapariétale pelvienne gauche et une
dent enchâssée dans le cul-de-sac de Douglas soulignée par une ascite
pelvienne importante.

cas un carcinome épidermoïde. [36] Certains marqueurs tumo-


raux sériques (squamous cell carcinoma, CA-125 ou CA-199) sont
souvent élevés. [35]
En échographie, les limites de cet examen pour l’analyse de
la protubérance font qu’aucun critère échographique permettant
un diagnostic fiable n’existe à l’heure actuelle.
Le scanner apparaît comme la technique de référence car elle
permet une parfaite analyse de la protubérance de Rokitansky,
de la paroi et des signes de dissémination hématogène éven-
tuelle. Ces signes ont été rapportés par Buy et al., [41] et
incluent une protubérance volumineuse > 5 cm, irrégulière,
présentant des angles de raccordement obtus avec la paroi du
kyste et une prise de contraste en angioscanner. Une extension
extracapsulaire à partir de la protubérance ou de la paroi peut
être observée ainsi que des métastases à distance, en particulier
hépatiques.
Figure 20. Struma ovarii : imagerie par résonance magnétique en
Autres tumeurs germinales bénignes coupe axiale en écho turbo-spin retrouvant un kyste multicloisonné pré-
sentant des zones d’hyposignal marqué en rapport avec la colloïde
Tératome mature kystique non dermoïde thyroïdienne.
À prédominance nerveuse, il est très rare et non décrit en
imagerie.

Tératome mature solide présence d’un flux Doppler au sein d’une protubérance de
Rokitansky pouvait être un signe évocateur du diagnostic. [57]
Cette tumeur solide de façon prédominante est constituée
En tomodensitométrie, ces tumeurs sont kystiques multilocu-
exclusivement d’éléments matures. Macroscopiquement, cette
laires contenant une portion solide (Fig. 19). Les plages kysti-
tumeur ressemble aux tératomes immatures. Très peu de cas
ques présentent souvent une hyperdensité spontanée. [58]
sont rapportés dans la littérature radiologique. [56]
En IRM, des présentations variables ont été rapportées,
Tératomes monodermiques hautement spécialisés kystiques pures uni- ou pluriloculaires ou le plus souvent
pluriloculaires contenant des cloisons épaisses et des portions
Goitre ovarien ou struma ovarii. Un goitre ovarien est un solides. [59-63] L’IRM démasque des signaux intrakystiques
tératome composé exclusivement ou majoritairement de tissu
variables selon les auteurs. De façon caractéristique, la présence
thyroïdien. Il s’agit d’une tumeur rare (5 % des tératomes, le
de zones d’hyposignal franc en pondération T1 et T2 suggère la
moins rare toutefois des tératomes monodermiques) dont le pic
présence de colloïde (Fig. 20). [59, 62] Parfois, il existe un
de fréquence diagnostique est la 5e décennie. Environ la moitié
hypersignal ou un signal intermédiaire en T1 associé à un
de ces tumeurs est pure, le reste étant habituellement associé à
des TMK. Ces tumeurs sont bénignes dans 95 % des cas. [36] hyposignal T2. Le rehaussement des portions tissulaires est
Cliniquement, ces tumeurs peuvent exceptionnellement être variable souvent très marqué, pouvant orienter à tort vers la
responsables d’une hyperthyroïdie ou d’un pseudosyndrome de malignité.
Demons-Meigs. En scintigraphie, la prise de contraste d’iode 123 au sein
Macroscopiquement, la tumeur est, soit solide, soit mi-solide d’une masse pelvienne est hautement spécifique du diagnostic
mi-kystique avec un aspect brun ou jaune chamois pouvant de struma ovarii. [64]
orienter à tort vers une tumeur mucineuse. En échographie, ces En conclusion, le struma ovarii est le plus souvent une
tumeurs sont habituellement difficiles à distinguer des TMK. [57] tumeur multicloisonnée, présentant des liquides de signaux
Certains auteurs les ont décrites comme des tumeurs multikys- différents, contenant parfois des portions solides hypervasculai-
tiques contenant parfois une portion solide vascularisée avec des res de diagnostic difficile, dont le diagnostic différentiel
calcifications. [58] Zalel et al. ont signalé cependant que la essentiel est représenté par les tumeurs épithéliales mucineuses.

10 Radiodiagnostic - Urologie-Gynécologie
Pathologie organique de l’ovaire ¶ 34-600-B-10

Carcinoïdes ovariens. À notre connaissance, il n’existe


aucun cas radiologique référencé de carcinoïdes ovariens. En
anatomopathologie, ces tumeurs sont associées dans 90 % des
cas à d’autres composantes tératomateuses, le plus souvent à un
kyste dermoïde. Cette tumeur est à prédominance solide, parfois
responsable d’un syndrome carcinoïde ou d’une élévation des
5-acides hydroxy-indole-acétiques- (5-HIA) urinaires.
Le carcinoïde strumeux est une forme particulière associant
une tumeur carcinoïde et un goitre ovarien. En échographie-
Doppler et en scanner, un cas clinique personnel nous a permis
de retrouver une volumineuse tumeur à prédominance kystique
multicloisonnée avec une portion solide régulière
hypervascularisée.

Tumeurs germinales malignes


Ces tumeurs sont excessivement rares représentant environ
5 % de l’ensemble des cancers de l’ovaire. Regroupées au sein
de la classification de l’OMS, on retrouve les tératomes imma-
tures, le dysgerminome, la tumeur du sac vitellin, le carcinome
embryonnaire, le polyembryome, et le choriocarcinome. Cha-
que tumeur peut être pure ou mixte, associée à un ou d’autres
types tumoraux bénins ou malins. Ces tumeurs sont caractéri-
sées par une élévation possible de certains marqueurs tumo- Figure 21. Tératome immature de grade 1 : échographie-Doppler re-
trouvant un flux couleur anormal au sein d’une protubérance de Roki-
raux : hCG pour les choriocarcinomes, alphafœtoprotéine pour
tansky volumineuse.
les tumeurs du sac vitellin et lacticodéshydrogénase (LDH) pour
les dysgerminomes.

Tératomes immatures
Le tératome immature ovarien est la forme maligne des
tératomes ; il est constitué de structures immatures ressemblant
à celles de l’embryon et des composantes matures très souvent
associées. Les tératomes immatures représentent moins de 1 %
de l’ensemble des cancers de l’ovaire mais 10 à 20 % de ceux
qui surviennent dans les deux premières décennies. [36] Le
mélange entre composantes matures et immatures a fait propo-
ser une classification en quatre grades de gravité croissante (0 à
3), dépendante de la quantité de tissu immature présente. [65]
L’alphafœtoprotéine est parfois élevée, permettant un suivi
évolutif des patientes après chirurgie. [66]
Macroscopiquement, ces tumeurs sont typiquement unilaté-
rales, grandes, à prédominance solide, chamois-gris. Elles
peuvent être kystiques avec des zones de nécrose ou d’hémor-
ragie et avec de nombreux petits kystes associés dans la
protubérance.
La description des tératomes immatures en imagerie est en
accord avec leur présentation macroscopique, soit des tumeurs
contenant de la graisse et des portions solides présentant en leur Figure 22. Tératome immature de grade 1 : scanner injecté retrouvant
une protubérance de Rokitansky volumineuse, irrégulière, contenant des
sein de nombreuses structures microkystiques de tailles
îlots de graisse et une dent.
variées. [66, 67]
En échographie, l’aspect observé est pour certains non
spécifique. [68] Dans notre expérience, la portion solide du Dysgerminome
tératome est similaire à une volumineuse protubérance de
Le dysgerminome est une tumeur présentant les mêmes
Rokitansky irrégulière (> 5 cm), se raccordant à angles obtus caractéristiques histologiques que le séminome testiculaire. [35]
avec la paroi du kyste et présentant des flux en Doppler couleur Ces tumeurs sont découvertes pour 80 % d’entre elles entre la
ou énergie (Fig. 21). [67] 2e et 3e décennie, soit de façon fortuite, soit de par la présence
En scanner, la portion tissulaire volumineuse et irrégulière d’anomalies menstruelles ou endocrines, quand le dysgermi-
présente de minimes petites plages graisseuses punctiformes, nome est associé à d’autres tumeurs germinales malignes, en
avec une prise de contraste importante après injection d’iode particulier un choriocarcinome. L’élévation d’un marqueur
intraveineuse (Fig. 22). [67] tumoral, la LDH, est retrouvée dans 95 % des cas. [35] Ce
En IRM, les zones tissulaires présentent des signaux variés en marqueur est utile pour suivre la réponse au traitement et
pondération T2. Des zones kystiques présentant un contenu de diagnostiquer d’éventuelles récidives tumorales. [35]
signal variable sont le plus souvent présentes, associées à de Macroscopiquement, le dysgerminome est une tumeur solide
petits îlots graisseux détectés en pondération T1. Ascite et encapsulée, unilatérale dans 90-95 % des cas, parfois volumi-
dissémination péritonéale sont parfois présentes. Dans l’étude neuse. À la coupe, la tumeur est blanc jaunâtre, solide, homo-
de Yamaoka et al., il n’existait pas de corrélation statistiquement gène ou multilobulaire. [36] Des calcifications sont parfois
significative entre l’importance des plages solides et le grade présentes lorsque le dysgerminome se développe sur un gona-
tumoral (Fig. 23). [66] doblastome préexistant qui lui-même peut être évoqué chez une

Radiodiagnostic - Urologie-Gynécologie 11
34-600-B-10 ¶ Pathologie organique de l’ovaire

Figure 23. Tératome immature de grade 1 : imagerie par résonance Figure 24. Tumeur du sinus endodermique associée à un kyste der-
magnétique en coupe sagittale en pondération T2 retrouvant une protu- moïde : coupe sagittale d’imagerie par résonance magnétique pondérée
bérance de Rokitansky volumineuse, irrégulière, contenant de multiples T1 après injection de gadolinium retrouvant une tumeur ovarienne essen-
signaux différents. tiellement kystique avec une large portion solide postérieure irrégulière
rehaussée par le gadolinium.
patiente de phénotype féminin avec un caryotype masculin,
donc dans le cadre d’une absence de menstruation. [35]
Les cas échographiques rapportés sont rares, non spécifiques.
En scanner, la tumeur est solide hétérogène, avec des plages
de nécrose et d’hémorragie séparées par de multiples septa
hypervasculaires. [69]
En IRM, les tumeurs présentent un signal intermédiaire en
pondération T2 et un hyposignal en pondération T1. Les septa
fibrovasculaires non visibles spontanément se rehaussent de
façon intense après injection de gadolinium. [70]

Tumeur du sac vitellin (tumeur du sinus


endodermique)
Ces tumeurs sont découvertes entre la 2e et 3e décennie,
souvent révélées par des douleurs pelviennes aiguës ou la
découverte d’une masse abdominopelvienne. [35] Cette tumeur
est hautement maligne et métastase fréquemment aux organes Figure 25. Choriocarcinome ovarien primitif : scanner injecté retrou-
de voisinage ainsi qu’au niveau ganglionnaire pelvien, lombo- vant une masse annexielle gauche à parois épaisses très hypervascularisée.
aortique et thoracique. Une dissémination hématogène pulmo-
naire ou hépatique est possible. des patientes de moins de 20 ans. L’origine germinale d’un
Macroscopiquement, cette tumeur est gris jaunâtre, encapsu- choriocarcinome ovarien peut être établie de façon certaine
lée, souvent volumineuse (moyenne : 15 cm), solide avec des chez une patiente prépubertaire ou si une tumeur germinale lui
kystes possibles, siège souvent de zones de nécrose et d’hémor- est associée. Chez des patientes en période d’activité génitale, le
ragie. L’élévation importante (> 1 000 mg/ml) de l’alphafœto- choriocarcinome ovarien pur peut représenter une métastase
protéine est non spécifique mais particulièrement utile au d’origine utérine ou une tumeur se développant sur une
diagnostic initial, au suivi thérapeutique et au diagnostic des grossesse extra-utérine. Cette tumeur est classiquement unilaté-
récidives excessivement fréquentes. [35] rale, solide, grande, avec des remaniements nécrotiques et
L’aspect échographique des tumeurs du sac vitellin a été surtout hémorragiques en raison d’une hypervascularisation
rapporté par Levitin et al. qui retrouvaient des masses mixtes particulièrement importante. C’est une prolifération tumorale
contenant des éléments hyper- et hypoéchogènes. [71] de cyto- et syncytiotrophoblaste. Le taux d’hCG est en général
En tomodensitométrie, le même auteur retrouvait un aspect très élevé.
mi-solide mi-kystique avec une prise de contraste significative En échographie, la tumeur est hétérogène. [73]
au sein des cloisons et des parois. [71] En scanner, une composante hémorragique peut être visuali-
En IRM, les tumeurs sont d’allure mi-solide mi-kystique et on sée ; on note surtout une hypervascularisation majeure faite
retrouve des plages hémorragiques en pondération T1. [72] Le d’énormes vaisseaux capsulaires entourant la tumeur. Sur les
caractère hypervasculaire de ces tumeurs, qui est mis en clichés tardifs, l’aspect nécrotique central est retrouvé
évidence par d’importants « vides » vasculaires et un rehausse- (Fig. 25). [73]
ment majeur après injection de gadolinium, est souligné En IRM, la composante hémorragique ainsi que l’aspect
(Fig. 24). [72] nécrotique sont parfaitement visualisés en pondération T1. [73]

Choriocarcinome Carcinome embryonnaire


Le choriocarcinome ovarien primitif (non gestationnel) est Cette tumeur exceptionnelle qui n’a, à notre connaissance,
une tumeur extrêmement rare, rapportée essentiellement chez jamais été rapportée dans la littérature radiologique, est similaire

12 Radiodiagnostic - Urologie-Gynécologie
Pathologie organique de l’ovaire ¶ 34-600-B-10

au carcinome embryonnaire testiculaire plus fréquent. Il s’agit


d’une tumeur solide, nécrotique et hémorragique qui peut
s’accompagner d’une élévation de l’alphafœtoprotéine ou de
l’hCG.

Tumeurs germinales mixtes


Ces tumeurs sont composées par plus d’une composante
germinale et représentent environ 8 % de l’ensemble des
tumeurs germinales malignes. [69] L’apparence macroscopique de
ces tumeurs est dépendante du type d’association lésionnelle
présent, mais il s’agit habituellement de tumeurs complexes à
prédominance solide. [69]

“ À retenir
Caractéristiques essentielles des tumeurs Figure 26. Fibrome ovarien : échographie endovaginale retrouvant
germinales : une tumeur ovarienne échogène hétérogène atténuant partiellement le
• 95 % des tumeurs germinales sont des tératomes faisceau ultrasonore et paucivasculaire en Doppler couleur.
matures kystiques de type kyste dermoïde ;
• 95 % des tumeurs germinales sont bénignes ;
celui-ci. [74] Le syndrome de Gorlin survient chez des jeunes
• la graisse est pathognomonique des tumeurs
femmes (30 ans) présentant des fibromes ovariens bilatéraux,
germinales ;
calcifiés avec d’autres localisations tumorales cutanées ou
• les calcifications sont fréquentes et évocatrices sans être osseuses. [75]
spécifiques. Macroscopiquement, ces tumeurs présentent des tailles
excessivement variables, microscopiques ou très volumineuses et
en pratique seuls les fibromes ovariens > 1 cm sont considérés
comme de réelles tumeurs. [74] Ce sont typiquement des
tumeurs unilatérales (seulement 8 % de formes bilatérales)
■ Tumeurs des cordons sexuels solides, fermes et blanchâtres à la coupe, d’aspect fasciculé.
et du stroma gonadique Histologiquement, les fibromes sont composés de cellules
fusiformes produisant du collagène. Ces tumeurs sont pratique-
ment toujours bénignes mais quelques fibromes, richement
Les tumeurs des cordons sexuels et du stroma dérivent des
cellulaires, ayant de discrètes atypies nucléaires et contenant
cordons sexuels primitifs et du stroma de la gonade embryon-
une à trois mitoses pour dix champs à grossissement 400, sont
naire primitive. On distingue les tumeurs du groupe fibrothécal,
appelés fibromes cellulaires et peuvent récidiver après exé-
les tumeurs de la granulosa et un autre groupe de tumeurs
rèse. [74] Les exceptionnels fibrosarcomes ovariens, unilatéraux,
beaucoup plus rares comprenant essentiellement les tumeurs de
le plus souvent remaniés par de la nécrose et de l’hémorragie,
Sertoli et/ou Leydig. L’ensemble de ces tumeurs représente le
présentent plus de trois mitoses pour dix champs à grossisse-
troisième groupe de tumeurs ovariennes en terme de fréquence,
ment 400 et de nombreuses atypies cytonucléaires.
soit 8 % environ de l’ensemble des tumeurs ovariennes primi-
En échographie, le fibrome apparaît excessivement variable
tives. [74] Parmi celles-ci, la moitié environ est constituée par les
allant des formes hypoéchogènes renforçant le faisceau ultraso-
fibromes ovariens, l’autre partie est constituée par les tumeurs
nore, hypoéchogènes plus ou moins cloisonnées, échogènes
de la granulosa constituant le groupe le plus important des
atténuant le faisceau ultrasonore de façon variable, ou mixtes
tumeurs ovariennes sécrétantes. [74]
(Fig. 26). [76-78] Cette grande diversité tient au caractère ancien
de nombreuses publications et au mélange des descriptions
Tumeurs du groupe fibrothécal échographiques sus-pubiennes et endovaginales. Dans notre
expérience, le fibrome ovarien est une masse latéro-utérine
Les fibromes et les thécomes constituent un continuum échogène atténuant le faisceau ultrasonore de façon variable,
lésionnel depuis les rares thécomes constitués de cellules parfois lobulée, qui pose en pratique le problème du diagnostic
thécales et les fibromes constitués de fibroblastes, avec en fait, différentiel avec un léiomyome utérin sous-séreux pédiculé. Le
souvent, un mélange des types cellulaires faisant parler de Doppler couleur est fondamental, retrouvant de minimes flux
fibrothécomes. L’ensemble de ces tumeurs représente 50 % des centraux dans les fibromes ovariens et une hypervascularisation
tumeurs des cordons sexuels et du stroma et 4-6 % de l’ensem- périphérique plus importante dans les léiomyomes utérins. [79]
ble des tumeurs ovariennes primitives. [74] Les fibromes cellulaires doivent être individualisés de par une
vascularisation anormalement importante en Doppler couleur
Fibromes (fibrothécomes) ovariens ou énergie.
En scanner, ces tumeurs apparaissent isodenses au myomètre
Les fibromes ovariens sont les tumeurs mésenchymateuses les avant contraste, prenant le contraste de façon retardée et
plus fréquentes, soit 4 % de l’ensemble des tumeurs ovariennes modérée par rapport au myomètre adjacent sur l’angioscanner
primitives. [74] Elles sont découvertes de façon fortuite chez des et les coupes tardives réalisées. [79] Aucune structure vasculaire
femmes de tout âge, le plus souvent à un âge moyen n’est visible au temps artériel de l’angioscanner, contrairement
(moyenne : 48 ans) ou lors d’une complication à type de aux léiomyomes utérins.
torsion. [75] Ces tumeurs non sécrétantes peuvent s’accompagner En IRM, les fibromes ovariens apparaissent comme des masses
de deux syndromes cliniques rares. Le syndrome de Demons- bien circonscrites avec un isosignal T1 au myomètre et un
Meigs, compliquant 1 % des fibromes ovariens, est défini par la hyposignal T2 marqué, parfois accompagnés de spots hyperin-
présence d’une ascite importante, d’un épanchement pleural tenses traduisant des remaniements œdémateux (Fig. 27). [25,
coexistant avec le fibrome et disparaissant après l’exérèse de 80-82] Cet hyposignal marqué considéré comme très évocateur

Radiodiagnostic - Urologie-Gynécologie 13
34-600-B-10 ¶ Pathologie organique de l’ovaire

Figure 29. Tumeur stromale sclérosante : imagerie par résonance ma-


gnétique en coupe axiale pondérée T2 retrouvant une tumeur présentant
un hypersignal hétérogène infiltrant le parenchyme ovarien droit compa-
rativement à un ovaire gauche normal.
Figure 27. Fibrome ovarien : imagerie par résonance magnétique en
coupe sagittale pondérée T2 retrouvant une masse rétro-utérine très
hypo-intense baignant au sein d’une ascite pelvienne. interne avec une composante variée de fibroblastes. Il s’agit
d’une tumeur endocrine sécrétant habituellement des œstrogè-
nes, pouvant être révélée par des métrorragies associées à une
hyperplasie ou un cancer de l’endomètre. [75]
Macroscopiquement, elle est unilatérale en règle générale,
solide comme le fibrome ovarien mais de coloration jaunâtre du
fait de sa charge en lipides. Histologiquement, elle est consti-
tuée de cellules thécales à cytoplasme abondant, éosinophile-
pâle ou clarifié vacuolaire dans le cas d’un thécome lutéinisé.
En imagerie, sa présentation est proche du fibrome ovarien
mais la présence de modifications endométriales éventuelles
permettra d’évoquer le diagnostic en préopératoire. Parfois
l’absence de composante fibroblastique au sein du thécome
entraîne la présence d’un hypersignal T2 modéré pouvant
donner le change avec un fibrome cellulaire ou une tumeur
maligne. [85]

Tumeur stromale sclérosante


Cette tumeur rare, bénigne, constitue environ 10 % de
l’ensemble des tumeurs du groupe fibrothécal et survient dans
82 % des cas avant 30 ans. [75] Bien qu’habituellement non
sécrétante, cette tumeur s’accompagne fréquemment d’irrégula-
Figure 28. Fibrome ovarien cellulaire : imagerie par résonance magné-
rités menstruelles. [86]
tique dynamique injectée démontrant une prise de contraste variable Macroscopiquement, cette tumeur ressemble au fibrome, bien
selon les territoires du fibrome ovarien, plus marquée dans les territoires à limitée, a souvent des remaniements œdémateux ou kystiques.
forte cellularité mais toujours très inférieure à celle du myomètre adjacent. Elle est constituée de pseudolobules caractéristiques richement
cellulaires séparés par des zones peu cellulaires œdémateuses ou
fibreuses collagènes. Il existe de plus une hypervascularisation
par Troiano et al. est en fait non spécifique. [82] Il est retrouvé particulièrement développée dans les zones cellulaires. [75]
de façon similaire dans les tumeurs de Brenner et surtout dans En échographie, ces tumeurs apparaissent solides ou kystiques
les léiomyomes utérins sous-séreux pédiculés. [83, 84] Dans ce parfois multiloculaires, rarement associées à une ascite. [86, 87]
dernier cas, la réalisation d’une IRM dynamique injectée est En Doppler couleur et pulsé, les tumeurs stromales sclérosantes
souhaitable, permettant de retrouver habituellement une très présentent une hypervascularisation dans les territoires solides
faible prise de contraste au sein des fibromes ovariens et une périphériques et au sein des cloisons, avec des flux de basse
prise de contraste importante proche de celle du myomètre résistivité. [87]
adjacent dans les léiomyomes sous-séreux. Là encore, les En scanner, une prise de contraste précoce, intense et péri-
fibromes cellulaires sont particuliers, présentant toujours en leur phérique, et un rehaussement centripète secondaire en
sein une composante iso- ou hypersignal en pondération T2, angioscanner, sont décrits comme suggestifs de tumeur stromale
une prise importante de contraste relativement précoce sur sclérosante. [88]
l’IRM dynamique injectée et une prise de contraste plus ou En IRM, ces tumeurs apparaissent hétérogènes avec, en
moins homogène tardive tout à fait significative (Fig. 28). pondération T2, un hypersignal important des zones kystiques,
un signal hétérogène intermédiaire à hyperintense des portions
Thécomes solides et un hyposignal périphérique circonscrit correspondant
à la capsule de la lésion tumorale (Fig. 29). L’IRM dynamique
Le thécome ovarien, représentant moins de 1 % de l’ensem- injectée met en évidence une prise de contraste excessivement
ble des tumeurs ovariennes primitives, est détecté en péri- ou précoce et intense. Sur les séquences tardives pondérées T1 après
postménopause. [75] Cette tumeur bénigne est constituée de gadolinium, ce rehaussement reste très nettement supérieur à
cellules riches en lipides ressemblant aux cellules de la thèque celui du myomètre adjacent. [86, 88]

14 Radiodiagnostic - Urologie-Gynécologie
Pathologie organique de l’ovaire ¶ 34-600-B-10

Figure 30. Tumeur de la granulosa : imagerie par résonance magnéti-


que en coupe axiale pondérée T2 retrouvant une tumeur d’allure solide
présentant un hypersignal hétérogène. Figure 31. Tumeur de Sertoli-Leydig : imagerie par résonance magné-
tique dynamique injectée en coupe axiale mettant en évidence une prise
de contraste majeure de la tumeur ovarienne gauche discrètement sous-
Tumeurs de la granulosa décalée par rapport à la prise de contraste du myomètre adjacent.

Les tumeurs de la granulosa représentent moins de 2 % de


l’ensemble des tumeurs ovariennes primitives et environ 10 %
des tumeurs malignes. [75] Ces tumeurs dérivant des cellules Tumeurs à cellules de Sertoli et stromales
entourant les follicules en cours de maturation sont les tumeurs
Elles comportent, de façon pure ou en proportion variée, des
sécrétant le plus fréquemment des œstrogènes, exceptionnelle-
cellules de Sertoli, des fibroblastes, des cellules ressemblant aux
ment des androgènes. Ces tumeurs, constituées au moins de
cellules épithéliales du rete et des cellules de Leydig, à des
10 % de cellules de la granulosa avec ou sans un pourcentage
degrés variés de différenciation. Les principales sont les tumeurs
varié de composante fibrothécale, sont de deux types : tumeurs
de Sertoli-Leydig (androblastome). Cette tumeur représente
de la granulosa adulte (95 %) découvertes le plus souvent en
moins de 0,5 % des tumeurs ovariennes primitives, concernant
péri- ou postménopause, et rares tumeurs de la granulosa de
essentiellement des femmes jeunes (moyenne : 28 ans). C’est la
type juvénile (5 %). La production d’œstrogènes par les tumeurs
tumeur ovarienne primitive sécrétant des androgènes la plus
de la granulosa est responsable, chez l’adulte, de métrorragies
fréquente. Cette hyperandrogénie est retrouvée chez environ
liées au développement d’une hyperplasie, de polype ou de
30 % des patientes, à l’origine d’une aménorrhée et d’une
cancer de l’endomètre. Chez la jeune fille prépubaire, cette
virilisation pathologique. Une élévation anormale souvent
production anormale d’œstrogènes est responsable d’une
majeure de la D4-androstènedione et de la testostérone associée
pseudopuberté précoce. [75] L’élévation sérique de l’inhibine A
aux données de l’imagerie préopératoire permet de suggérer
ou du taux d’œstrogènes est un bon marqueur des tumeurs de
fortement le diagnostic. Comme les tumeurs de la granulosa,
la granulosa. Toutes les tumeurs de la granulosa sont potentiel-
cette tumeur est potentiellement maligne, mais contrairement à
lement malignes avec des récidives locales ou des métastases à
elles, elle peut récidiver de façon précoce dans les 5 ans suivant
distance pouvant survenir parfois plusieurs décennies après
son exérèse. [93] Les principaux éléments de pronostic sont : le
l’intervention initiale. [75] Le principal facteur pronostique est
stade tumoral, la rupture de la tumeur, son degré de différen-
en fait le stade de la tumeur. Or, à l’inverse des tumeurs
ciation et la présence éventuelle de tissus hétérologues (tissu
épithéliales malignes, 90 % des tumeurs de la granulosa sont
intestinal, cartilagineux).
découvertes à un stade IA (limitées à un ovaire) et ont donc un
Macroscopiquement, elle ressemble aux tumeurs de la granu-
excellent pronostic. [75]
losa, pouvant être solide à kystique multiloculaire avec une
Macroscopiquement, ces tumeurs peuvent être solides,
composante hémorragique et nécrotique fréquente.
kystiques ou mixtes. [75] Elles sont de coloration jaunâtre
En échographie, l’aspect est peu spécifique, soit d’allure
chamois. Souvent assez volumineuses, elles comportent une
solide, soit kystique multicloisonnée. Le Doppler couleur permet
proportion variée de zones solides et de kystes. Exceptionnelle-
parfois de mettre en évidence une hypervascularisation sur de
ment, la tumeur est purement kystique uni- ou multiloculaire
petites tumeurs dans un contexte d’hyperandrogénie. [94]
ressemblant à un cystadénome séreux. De façon caractéristique,
En scanner, l’aspect décrit est variable, soit kystique multilo-
des hémorragies surviennent pour les grosses tumeurs dans
culaire, soit solide avec un rehaussement homogène inférieur à
certaines cavités kystiques, pouvant parfois se rompre, et sont à
celui du myomètre adjacent. [93]
l’origine d’un syndrome douloureux paroxystique aigu avec
En IRM, la présentation morphologique est identique avec
hémopéritoine. [75]
des formes solides en isosignal T1 et en signal intermédiaire en
En échographie, la forme la plus communément rapportée est
pondération T2. L’IRM dynamique injectée met en évidence
une tumeur kystique multicloisonnée avec des cloisons vascu-
une prise de contraste supérieure aux tumeurs du groupe
larisées en Doppler couleur et pulsé. [89]
fibrothécal mais nettement inférieure aux tumeurs épithéliales
En scanner, un aspect variable a été décrit avec des formes
solides malignes (Fig. 31).
kystiques prédominantes à contenu variable, multiloculaires ou
uniloculaires à paroi fine ou épaisse ou alors des formes
solides. [90] Tumeurs à cellules stéroïdes
En IRM, les tumeurs de la granulosa ont le plus souvent, en
pondération T2, un aspect kystique multiloculaire avec des Ces tumeurs représentent moins de 0,1 % de l’ensemble des
composantes solides, mais la tumeur peut également présenter tumeurs ovariennes et font partie du groupe des tumeurs
une forme solide de façon uniforme avec un signal intermé- ovariennes endocrines virilisantes. [75] Elles surviennent à tout
diaire (Fig. 30). [84, 91, 92] En pondération T1, des loculi hyperin- âge mais prédominent en péri- et après la ménopause. [75] On
tenses liés à la composante hémorragique sont souvent présents. en distingue trois types en fonction de leurs constitutions

Radiodiagnostic - Urologie-Gynécologie 15
34-600-B-10 ¶ Pathologie organique de l’ovaire

cellulaires, le lutéome stromal, la tumeur de Leydig (hilaire ou adénocarcinomes mucineux, il faut savoir penser aux origines
non hilaire), et les tumeurs à cellules stéroïdes non classées. appendiculaires, pancréatiques et des voies biliaires pouvant
Macroscopiquement, il s’agit d’une tumeur unilatérale, solide, simuler des tumeurs primitives ovariennes. Les lymphomes
présentant à la coupe souvent une coloration jaunâtre à ovariens secondaires (comme les lymphomes primitifs) peuvent
brunâtre du fait d’une charge très importante en cellules être rattachés à ce chapitre. Chez certaines patientes, les
lipidiques. Un réseau vasculaire très riche est par ailleurs tumeurs ovariennes sont découvertes avant le cancer primitif ;
présent. la différenciation entre tumeurs ovariennes secondaires ou
En imagerie, la petite taille habituelle de ces tumeurs explique primitives est cependant fondamentale pour une prise en charge
leur absence éventuelle de détection par échographie et scan- optimale.
ner. [93] Le Doppler couleur, l’angioscanner pelvien ou l’IRM En imagerie, Brown et al. ont récemment suggéré que le
dynamique apparaissent utiles pour démasquer l’hypervascula- diagnostic différentiel d’une lésion ovarienne primitive ou
risation majeure de ces tumeurs. [95] secondaire était excessivement difficile. [97] Dans cette étude
comparant rétrospectivement 86 cancers primitifs et 24 métas-
tases ovariennes, seul le caractère multiloculaire apparaissait
Autres tumeurs des cordons sexuels plus évocateur de tumeurs primitives. [97] La bilatéralité des
et du stroma lésions semble plus fréquente pour les métastases sans différence
significative cependant d’avec les tumeurs primitives. [97]
Tumeur des cordons sexuels à tubules annulaires Cependant, dans l’étude de Brown et al., deux critères évoca-
teurs de métastases par d’autres auteurs n’ont pas été évalués.
Cette tumeur bénigne excessivement rare est particulière de Kim et al. suggèrent la possibilité de métastases en présence de
par sa fréquente association avec le syndrome de Peutz-Jeghers tumeurs ovariennes solides présentant des kystes parfaitement
(polypose intestinale, pigmentation cutanée). Elle survient chez bien individualisables, surtout si la paroi de ces kystes se
des enfants ou de jeunes adultes ayant une hyperœstrogénie rehausse après injection d’iode ou de gadolinium. [98] Ha et al.
biologique et clinique (puberté précoce, métrorragies). [75] suggèrent la possibilité de métastases en présence de plages
En imagerie, l’aspect de tumeur volumineuse multiloculaire solides hypo-intenses en pondération T2 réparties de façon
séparée par de nombreuses cloisons vascularisées apparaît non aléatoire ou périphérique, surtout au sein de tumeurs bilatérales,
spécifique, proche de celui des cystadénocarcinomes ovariens régulières et de forme ovalaire. [99]
séreux ou mucineux ou des tumeurs de la granulosa. [96]

Gynandroblastome
■ Endométriose ovarienne
Il s’agit d’une tumeur exceptionnelle associant des compo-
santes cellulaires bien différenciées de type granulosa (ova- L’endométriose pelvienne est une affection fréquente tou-
rienne) et de type Sertoli (testiculaire) mais aucun cas chant environ 10 % des femmes en période d’activité géni-
radiologique n’est actuellement rapporté. tale. [100] Sa fréquence peut s’élever à 19,6 % et 24,5 %
respectivement chez des patientes subissant une cœlioscopie
pour infertilité ou douleurs pelviennes. [101] L’endométriose
affecte dans plus de 80 % des cas des femmes en période
d’activité génitale entre 25 et 40 ans, [102] 10 % d’adolescentes
“ À retenir et moins de 5 % de patientes ménopausées.
L’endométriose est définie par la présence de tissu endomé-
trial ectopique en dehors de la cavité endométriale à l’exclusion
Caractéristiques morphologiques utiles au du myomètre où le tissu ectopique prend le nom d’adéno-
diagnostic différentiel. myose. [102] Quatre-vingt pour cent environ des lésions endo-
L’aspect des tumeurs stromales et des cordons sexuels en métriosiques subissent des variations périodiques en fonction du
imagerie est excessivement variable allant de petites cycle menstruel à l’origine d’épisodes hémorragiques d’âges
tumeurs hypervasculaires à de volumineuses lésions variés au sein du tissu ectopique avec apparition secondaire
kystiques multicloisonnées. Critères différentiels d’avec les d’une réaction inflammatoire. [102] Trois types d’endométriose
tumeurs épithéliales ou germinales : ont été individualisés : l’endométriose péritonéale superficielle,
• fibrome (ou fibrothécome) ovarien non sécrétant, les kystes endométriosiques, et l’endométriose sous-péritonéale
prédominant ; profonde que l’on peut assimiler à la présence de tissu endomé-
• caractère solide fibreux paucivasculaire des fibromes ; trial infiltrant les ligaments utérosacrés ou la paroi des organes
pelviens. [103] La morphologie des lésions endométriosiques
• diagnostic différentiel essentiel du fibrome : léiomyome
dépend essentiellement de leur localisation. Les lésions endo-
sous-séreux pédiculé ;
métriosiques péritonéales superficielles sont constituées
• autres tumeurs de ce groupe fréquemment de nature d’implants et d’adhérences secondaires au processus inflamma-
endocrine ; toire. Ces implants d’aspect variable selon leur ancienneté ont
• absence de végétation et de graisse ; classiquement été différenciés en rouge, noir et blanc. [104] Au
• tumeurs majoritairement bénignes sans signe sein de l’ovaire, l’aspect habituel est celui de petits implants ou
d’extension péritonéale ou ganglionnaire. de kystes hémorragiques limités par un épithélium endométrial
associé à du chorion cytogène. Lorsque les lésions endométrio-
siques se localisent dans des tissus contenant du tissu muscu-
laire lisse comme les ligaments utérosacrés, le vagin, le col ou
la paroi musculaire de la vessie ou du rectosigmoïde, la lésion
■ Métastases ovariennes élémentaire est faite de façon prédominante par de la fibrose et
une hyperplasie musculaire circonscrivant de petits foyers
Les métastases ovariennes représentent environ 6 à 7 % de endométriaux ectopiques. [102, 104]
l’ensemble des tumeurs ovariennes. Les tumeurs primitives à L’endométriose peut toucher pratiquement n’importe quelle
l’origine des métastases ovariennes sont représentées en premier partie du corps. Cependant, les localisations pelviennes sont de
lieu par le sein (32-38 % des cas), le côlon et l’estomac (28 loin les plus fréquentes, représentées par les ovaires, le péritoine
– 35 % des cas, encore appelée tumeur de Krukenberg quand pelvien, le tube digestif et plus rarement le système uri-
elles sont à cellules indépendantes mucineuses), par le tractus naire. [105] Les localisations ovariennes sont constituées de petits
génital (16 %) et plus rarement par le poumon. Dans le cas des implants infracentimétriques ou de kystes plus volumineux. Les

16 Radiodiagnostic - Urologie-Gynécologie
Pathologie organique de l’ovaire ¶ 34-600-B-10

Figure 32. Endométriose ovarienne : échographie endovaginale re-


trouvant un kyste à contenu finement échogène homogène.
Figure 33. Endométriose ovarienne : imagerie par résonance magnéti-
que en coupe axiale pondérée T2 retrouvant des kystes endométriosiques
bilatéraux avec hyposignal relatif et niveaux liquide-liquide à gauche.
localisations péritonéales infiltrent plus ou moins en profondeur
le péritoine pelvien, cet élément étant corrélé à l’infertilité et
aux douleurs pelviennes. [106] Une infiltration profonde sous-
péritonéale est caractérisée par la présence de tissu endométrial excessivement évocateur présent dans environ plus de 80 %
ectopique infiltrant la paroi des organes pelviens ou les liga- des cas. [108, 113-115] Cet aspect n’est cependant pas spécifique,
ments utérosacrés. [103] On distingue un compartiment antérieur pouvant être observé dans d’autres kystes hémorragiques,
avec atteinte de la paroi vésicale, et un compartiment postérieur tératomes, salpinx etc. La valeur de ce signe est considérable-
avec atteinte du torus uterinum, des ligaments utérosacrés, du ment renforcée par la présence de plages hyperéchogènes
cul-de-sac vaginal postérieur, du col, de la cloison rectovaginale, pariétales associées à un aspect multiloculaire. [108] En IRM,
de la paroi du rectosigmoïde, et des uretères pelviens. Ces un hypersignal T1 excessivement évocateur, supérieur ou égal
lésions postérieures s’accompagnent très fréquemment d’une à celui de la graisse sous-cutanée, est observé dans environ
symphyse complète du cul-de-sac de Douglas. 90 % des kystes endométriosiques. [116, 117] Cet hypersignal
Les limites de l’examen clinique et de la cœlioscopie diagnos- T1 est pathognomonique lorsqu’il persiste sur les séquences
tique imposent la réalisation d’examens complémentaires pour pondérées T1 avec suppression de graisse permettant d’élimi-
effectuer le diagnostic ainsi qu’une cartographie précise des ner un tératome mature kystique. Un hyposignal T2
lésions d’endométriose. L’échographie pelvienne sus-pubienne (dénommé shading) dans tout ou partie du kyste avec parfois
et surtout endovaginale est l’examen de première intention des niveaux surajoutés, est présent dans environ 68 % des
parfaitement adapté pour diagnostiquer des localisations kystes endométriosiques, associé à un hypersignal T1, et
ovariennes et suggérer des localisations endométriosiques permet un diagnostic de certitude. [118] On retiendra cepen-
profondes antérieures. [107-110] Sa valeur pour l’appréciation de dant que plus rarement, tous les types de signaux peuvent
l’endométriose profonde postérieure est actuellement en cours être observés en IRM en T1 et T2 en raison de la variabilité
d’évaluation, ces localisations postérieures étant actuellement de l’âge du sang induit par l’endomètre ectopique.
appréciées par échoendoscopie transrectale. [111, 112] • Caillots intrakystiques. De taille variable, en règle périphéri-
L’IRM apparaît comme l’examen de référence pour évaluer ques et plus rarement centraux, ils donnent un aspect de
l’endométriose pelvienne. Cet examen permet d’effectuer un « pseudovégétations » échogènes en échographie ou en
bilan complet des atteintes ovariennes et des localisations hyposignal en IRM. Ils se calcifient rarement. Le Doppler
profondes antérieure et postérieure. couleur et l’injection de gadolinium, en démontrant leur
D’autres examens sont plus rarement utilisés ; l’urographie absence de vascularisation, permettent un diagnostic diffé-
intraveineuse, lors de suspicion d’atteinte vésicale ou urétérale, rentiel d’avec en particulier des végétations de tumeurs
tend à être remplacée par l’uro-IRM. L’hystérosalpingographie épithéliales malignes.
reste en revanche la seule technique pour détecter de petites
lésions endométriosiques tubaires.
Caractéristiques morphologiques
• La paroi est épaisse, fibreuse, de 1 à 3 mm.
Résultats de l’imagerie • La taille est variable allant d’implant ovarien de surface ou
intraovarien infracentimétrique à des kystes habituellement
Les localisations ovariennes endométriosiques possèdent des < 5 cm et exceptionnellement > 10 cm. [119] L’échographie
caractéristiques morphologiques similaires en échographie endovaginale ignore les implants infracentimétriques alors
(Fig. 32) ou IRM (Fig. 33) qu’il est important de connaître pour que l’IRM les repère sous forme d’hypersignaux T1 localisés,
les appliquer à la technique utilisée. posant parfois cependant le problème du diagnostic différen-
tiel d’avec un corps jaune ou un kyste lutéal hémorragique.
Contenu des kystes endométriosiques • La forme non arrondie est liée habituellement aux adhérences
surajoutées déformant les contours externes et internes des
• Contenu hémorragique. En période menstruelle, l’endomètre kystes endométriosiques.
ectopique est à l’origine du contenu hémorragique. En • Le parenchyme ovarien est sain, souvent visible en
échographie, on observe un fin piqueté échogène homogène périphérie.

Radiodiagnostic - Urologie-Gynécologie 17
34-600-B-10 ¶ Pathologie organique de l’ovaire

Figure 34. Abcès tubo-ovarien : échographie endovaginale avec Dop- Figure 35. Abcès tubo-ovarien : coupe axiale en imagerie par réso-
pler retrouvant une masse annexielle multicloisonnée hétérogène, siège nance magnétique pondérée T2 retrouvant une masse annexielle polylo-
d’une hypervascularisation importante en Doppler couleur. bée à contenu hétérogène et paroi épaisse (abcès) en comparaison d’un
cystadénome séreux bénin uniloculaire homogène à paroi fine droit.

Localisation
• La bilatéralité des lésions est présente dans un tiers à la
moitié des cas. [119, 120]
• Les lésions peuvent être multiples : au sein d’un même
ovaire, il peut exister un kyste ou de multiples kystes don-
nant un aspect de masse « multiloculaire ».
• La localisation est souvent particulière : en raison des
phénomènes adhérentiels, les kystes endométriosiques sont
souvent attirés en dedans et en arrière dans le cul-de-sac de
Douglas, opposés l’un et l’autre en étirant le rectosigmoïde.

■ Pathologie ovarienne infectieuse


Les localisations infectieuses ovariennes isolées sont excep-
tionnelles car la contamination s’effectue via la trompe à partir
d’infection cervicale ou vaginale. Une atteinte annexielle peut
aussi survenir par le biais d’une pathologie inflammatoire non
gynécologique (diverticulite, appendicite, postopératoire). Ce
chapitre abordera le problème des abcès tubo-ovariens à germes Figure 36. Abcès tubo-ovarien : coupe axiale en imagerie par réso-
banals ou parfois spécifiques de certaines infections (actinomy- nance magnétique pondérée T1 après injection de gadolinium mettant en
cose, tuberculose). Les abcès tubo-ovariens touchent essentielle- évidence des masses annexielles bilatérales cloisonnées à parois épaisses
ment les jeunes femmes, souvent porteuses de dispositif intra- présentant un rehaussement similaire à celui du myomètre adjacent.
utérin. L’atteinte annexielle est le plus souvent bilatérale,
associée ou non à une atteinte par contiguïté des organes de
En IRM, les abcès présentent un hypersignal T2 très hétéro-
voisinage. Leur mode de révélation est rarement aigu, le plus
gène (« aspect sale ») tout à fait évocateur (Fig. 35). En pondé-
souvent chronique sous forme de douleurs pelviennes chroni-
ration T1, un hyposignal global s’accompagne parfois d’une
ques, de syndrome inflammatoire ou de fièvre inexpliquée. Ces
couronne d’hypersignal de la partie interne de l’abcès, représen-
signes cliniques sont cependant très variables et souvent
tant en histologie une couche de tissu de granulation avec des
trompeurs : apyrexie, absence d’hyperleucocytose ou absence de
foyers d’hémorragie microscopique. [121] Un aspect radiaire de la
syndrome inflammatoire. Les abcès tubo-ovariens posent
graisse pelvienne est souvent présent en rapport avec les
souvent en première intention le problème du diagnostic
adhérences. Cette infiltration peut s’étendre aux organes de
différentiel d’avec des cancers de l’ovaire.
voisinage sous forme de masse extensive de signal intermédiaire
En échographie, les lésions se présentent habituellement sous
envahissant la vessie et surtout le rectosigmoïde dans le cadre
forme de masse hétérogène échogène, souvent multicloisonnée.
d’une actinomycose, devant faire rechercher une dissémination
Le Doppler couleur ou énergie retrouve une hypervascularisa-
à distance, en particulier des abcès intrahépatiques. L’infiltration
tion significative au sein de ces formations (Fig. 34). [78]
péritonéale peut mimer une carcinose péritonéale, en particulier
En scanner, les abcès tubo-ovariens se présentent sous forme
dans le cadre d’une tuberculose. Les lésions se rehaussent de
de masse cloisonnée, séparée par des parois épaisses, l’ensemble
façon très importante après injection de gadolinium, avec un
prenant de façon importante le produit de contraste avec un
isosignal au myomètre sur les séquences tardives tout à fait
aspect isodense au myomètre adjacent sur les clichés tardifs.
évocateur (Fig. 36).
Une formation tubulée juxtaposée rehaussée par l’injection
d’iode signant le pyosalpinx est parfois visible. La présence de
bulles d’air dans les masses annexielles est pathognomonique ■ Conclusion
mais rare. Un abcès du cul-de-sac de Douglas ou un aspect
infiltré des structures pelviennes (graisse, ligaments utérosacrés, Il existe un très grand nombre de pathologies organiques de
structures digestives, uretère) sont parfois visibles. [121] l’ovaire, chacune d’entre elles présentant souvent des critères

18 Radiodiagnostic - Urologie-Gynécologie
Pathologie organique de l’ovaire ¶ 34-600-B-10

macroscopiques ou vasculaires reproductibles et évocateurs [19] Ghossain MA, Buy JN, Ligneres C, Bazot M, Hassen K, Malbec L,
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M. Bazot (marc.bazot@tnn.aphp.fr).
J. Nassar-Slaba.
I. Thomassin-Naggara.
Service de radiologie, Hôpital Tenon, 4, rue de la Chine, 75020 Paris, France.
A. Cortez.
Service d’anatomopathologie, Hôpital Tenon, 4, rue de la Chine, 75020 Paris, France.
E. Daraï.
Service de gynécologie-obstétrique, Hôpital Tenon, 4, rue de la Chine, 75020 Paris, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Bazot M., Nassar-Slaba J., Thomassin-Naggara I., Cortez A., Daraï E. Pathologie organique de l’ovaire.
EMC (Elsevier SAS, Paris), Radiodiagnostic - Urologie-Gynécologie, 34-600-B-10, 2006.

Disponibles sur www.emc-consulte.com


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