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La propriete intellectuelle
Pre. Antoine Nehmeh
Sujet:
Droit d’auteur:
1- La notion d’oeuvre de l’esprit.
2- La typologie des oeuvres protegeables.
L’objet du droit d’auteur est l’oeuvre de l’esprit. Chaque fois que la qualité
d’œuvre est contestée, le juge doit se livrer à une opération de qualification.
A. Notion de création.
Pour qu’il y ait œuvre de l’esprit, il faut qu’il y ait activité créative, c’est-à-dire
que l’œuvre doit être le résultat d’un travail artistique conscient et non pas du
hasard.
De même, elle ne doit pas résulter d’une simple découverte ou de la simple
captation d’un élément préexistant. En d’autres termes, la création, c’est un
effort intellectuel qui ne se résout pas à la simple mise en œuvre d’une
technique, d’un savoir-faire. Et si l’effort intellectuel se réduit à sa plus simple
expression, il doit au moins consister en un choix arbitraire (c’est-à-dire
personnel ou artistique) et non pas nécessaire (ce qui caractériserait le choix
purement technique et non artistique). La CJUE se prononce dans le même sens
en précisant, à propos d’un calendrier de rencontres de football, que l’originalité
de la base de données est avérée lorsque « son auteur exprime sa capacité
Caline Nehme Slim-201716914
B. Notion d’originalité.
La condition d’originalité n’apparaît pas dans la loi, si ce n’est à propos des
titres .
La jurisprudence applique le critère d’originalité à l’ensemble des œuvres.
Cependant, en raison non seulement de sa source mais aussi du concept lui-
même, cette condition a un contenu évolutif. Par ailleurs, l’originalité est
susceptible de degrés. On distingue en effet les œuvres absolument originales et
celles qui ne le sont que relativement.
§2. L’œuvre est une création de forme.
Exclusion des idées par le droit d’auteur – Le droit d’auteur ne protège que
les créations de forme et non les idées.
Le fonds commun comporterait l’ensemble des idées que tout un chacun peut
avoir ; la forme serait la façon de les exprimer. C’est pourquoi l’on dit que « les
idées sont de libre parcours ».
Elles ne sont pas des œuvres en elles-mêmes. Seule leur réalisation concrète les
fait accéder à ce statut. Par exemple, l’idée d’emballer un monument historique
(comme le pont Neuf par Christo) n’était pas en soi une œuvre. En revanche, il
a été jugé que la réalisation de cette idée était une œuvre de l’esprit.
1- Les éléments indifférents.
§1. Le genre
Les mots « forme d’expression » visent la façon dont l’œuvre est communiquée
au public : l’œuvre peut être écrite, orale, visuelle (mime, chorégraphie),
prendre corps dans un support matériel : peinture, statue... ; ce peut être une
œuvre audiovisuelle (film) ou seulement sonore (musique), une œuvre
multimédia... et même un logiciel ou une base de donnée.
§3. Le mérite.
Pour qu’une œuvre donne prise au droit d’auteur, la loi ajoute que son mérite est
indifférent. Il n’y a donc aucune discrimination à faire selon la valeur culturelle,
artistique ou esthétique de la création. C’est ainsi que sont considérées comme
des œuvres de l’esprit aussi bien une chanson de variétés qu’une symphonie, un
catalogue ou un annuaire qu’un roman ou un poème, la dernière œuvre d’un
compositeur célèbre que le devoir de composition d’un élève inscrit en classe
d’écriture et qui a obtenu une mauvaise note.
§4. La destination.
La destination d’une œuvre est l’usage auquel elle est affectée. Peu importe que
son auteur ait voulu faire de l’art pour l’art ou ait poursuivi des fins utilitaires.
En particulier, les œuvres appartenant au domaine de l’art appliqué (les dessins
et modèles industriels) sont protégeables par le droit d’auteur. Ainsi
appartiendront à la catégorie des œuvres protégées par le droit d’auteur, aussi
bien un indicatif de radio qu’une musique de concert, les pictogrammes utilisés
pour les jeux olympiques que le plafond de l’Opéra de Paris, un modèle de
flacon de parfum qu’une statue.
La classification est certes quelque peu arbitraire ; elle a en tout cas le mérite de
la simplicité.
A. Œuvres originaires
Les œuvres littéraires revêtent le plus souvent la forme écrite, mais elles
peuvent aussi s’exprimer oralement.
I – Œuvres écrites
Sans avoir besoin de revenir sur celles qui ne posent pas de problème
particulier, intéressons-nous aux articles de presse, aux titres d’œuvres et à
quelques cas frontières.
Les articles de presse ne sont protégés que s’ils permettent à l’auteur d’y
exprimer sa personnalité. C’est pourquoi les informations brutes ne sont pas
couvertes par le droit d’auteur. En application de ce principe, un journal
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b) Les titres.
Les titres des œuvres de l’esprit sont protégés comme les œuvres ellesmêmes,
selon les mêmes critères.
II – Œuvres orales
B. Œuvres dérivées