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: 2012
KISANGANI
FACULTÉ DE DROIT
Département de Droit Privé et Judiciaire
Par
KAZINE KWAGE Christian
Mémoire
Page 1 sur 1
RÉSUME
Ce travail est une modeste contribution à la réflexion sur les questions juridiques que pose
le droit de commerce électronique au sein de l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du
Droit des Affaires (OHADA). Plus précisément, cette réflexion est une prospective sur l’encadrement
juridique du commerce électronique par le législateur congolais à partir des expériences menées
notamment au Sénégal et au Burkina Faso.
Les nouvelles technologies de l’information posent en Afrique comme elles l’ont fait ailleurs
des défis au droit. Plusieurs initiatives régionales et nationales ont vu le jour au cours des dernières
années pour relever ces défis. Seulement, un gout d’inachevé de l’encadrement du commerce
électronique par l’AUDCG justifie la thèse de la nécessité du législateur congolais à aller dans le sens
d’apporter complément audit Acte Uniforme pour la sécurité juridique à l’échelle nationale.
Prenant appui sur le Sénégal et le Burkina Faso, ce mémoire met en évidence certaines
faiblesses de l’AUDCG sur le e-commerce. L’initiative nationale de légiférer ce secteur peut prendre
en compte les « spécificités congolaises » tout en veillant de conserver l’esprit du législateur OHADA
dans l’AUDCG en matière de commerce électronique.
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ÉPIGRAPHE
« L’homme ne saurait connaitre la loi, mesurer ses limites, qu’en passant outre »
Page 3 sur 3
DÉDICACE
À la Justice.
Page 4 sur 4
REMERCIEMENTS
Je remercie ma famille et tous mes proches sans lesquels je n’aurais certainement pas réussi
à aller jusqu’au bout de ce long parcours, en particulier mess parents Flavien KWAGEKWAGE et
Déodathe Mastaki d’avoir toujours eu confiance en moi et de m’avoir toujours soutenu à tous les
niveaux.
Je tiens enfin à dire un immense merci à Pasteur Donat Ushindi, Modeste Mastaki, Deborah
Kaleta, Joël Biona, Twaha Robert, et tous les camarades étudiants pour leur omniprésence, leur
complicité et leur soutien sans failles dans les moments les plus heureux comme les plus difficiles.
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LISTE DES SIGLES, ABRÉVIATIONS ET ACRONYMES
E-
: Commerce Electronique
COMMERCE
CS : Conseil de Sécurité
AU : Acte Uniforme
AUSCGIE
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SOMMAIRE
Page 7 sur 7
0. INTRODUCTION
0.1 ÉTAT DE LA QUESTION
En effet, l’internet regorge des sites variés nous permettant de régulariser des achats,
de s’assurer ou encore de vendre nos produits. Ces activités conduisent à conclure des
contrats qui sont nécessaires dans tout ce qui est relation d’affaire. Afin de sécuriser
juridiquement les transactions sur internet, chaque Etat du monde adopte ainsi ses propres
règles lui permettant de régir, tant du point de vue juridictionnel que normatif, les relations,
généralement liées à son ordre juridique, présentant un ou plusieurs éléments d’extranéité.1
Ainsi grâce aux réseaux numériques, celui qui veut, à condition d’avoir accès à un
outil informatique, peut entrer en contact avec les interlocuteurs qui, en termes terrestres, sont
situés à des milliers de kilomètres. Ces rencontres virtuelles, dématérialisées, peuvent donner
lieu à une grande variété d’activités, qu’elles soient personnelles ou professionnelles créant
fréquemment des liens de droit.2
1
Augustin NSILAMBI MAMBOTE, De la vente électronique en droit congolais et comparé : étude de la
juridiction compétente, mémoire de licence, F.D, U.L.I.M.A.T, 2011, p.1.
2
Ibidem.
3
P-Y GAUTIER et X. LINANT de BELLEFONDS, De l’écrit électronique et des signatures qui s’y attachent,
JPC G., 2000, p.1.
Page 8 sur 8
leurs fonctionnalités et leur graphisme sommaire sont adaptés aux échanges commerciaux4. Il
s’agit donc d’utiliser un média électronique pour réaliser une transaction commerciale. Il
renchérit que le message électronique est donc admis comme moyen de preuve et bénéficie de
la même valeur probante qu’un document papier original.
Eric A. CAPRIOLI pense que grâce à la connexion des réseaux numériques c’est-à-
dire informatique et télécommunications, les communications s’opèrent à distance, sans
support papier et transmissions et l’accès à l’information sont devenus quasi instantanés. La
dimension légale est susceptible d’engendrer de nombreux risques qu’il convient d’évaluer
lorsqu’une personne (physique ou morale, de droit privé ou de droit publique) ouvre un site
sur internet5. Il poursuit : «En ce domaine, le droit contribue à la confiance, sans elle, le
commerce électronique ne pourra bénéficier au plus grand nombre, générer de la valeur
ajoutée et créer des richesses».
Murielle CAHEN6 martèle : «Dès lors que l’on parle de contrat, il faut
instinctivement penser à la preuve car tout contrat doit être prouvé surtout si nous voulons
faire valoir nos droits sur une chose achetée ou vendue». L’Auteure ajoute : «La preuve sur
internet devient donc chose cruciale et importante. La logistique de la preuve pour des
contrats réalisés dans le monde réel est connue et le droit traite cette matière avec un sérieux
particulier».
4
Raymond OMOKOKO OMELONGA KASONGO, Informatique IV, cours inédit L1, F.D, UNIKIS, 2017,
p.34.
5
Eric A. CAPRIOLI, Démarches juridiques pour l’ouverture d’un site sur l’internet, Droit et Patrimoine, n°76,
1999, p.42s.
6
www.murielle-cahen.com/publications/p_preuve.asp, consulté le 3 Janvier 2018 à 9H30’.
7
MALISSIA A., le commerce électronique à l’épreuve de la cybercriminalité en Droit Congolais, TFC,
UNIKIS, 2015, p.3.
Page 9 sur 9
l’annulation ou la résiliation du contrat, ou encore aux impacts de certaines pratiques de
commerce sur un clientèle plus vulnérable que présente les contractants électroniques.
L’auteur insiste que l’exercice d’une activité de commerce électronique peut causer
dommage à autrui notamment les circonstances de vente via internet d’objets contrefaits, il est
souvent difficile pour la victime d’agir contre l’auteur, celui-ci pouvant être impossible à
identifier ou à atteindre. Il conclut : Dans l’état actuel de la chose, il n’est pas seulement de
l’apanage du législateur de renforcer ou de modifier les dispositions législatives, mais aussi le
gouvernement est appelé à ratifier certains instruments juridiques de lutte contre la
cybercriminalité en matière de commerce électronique et de multiplier les accords avec les
Etats dans le domaine de la coopération contre cette pandémie technologique, qui, mettant en
évidence un réseau transnational de communication internet ne serait totalement neutralisé
que par une politique internationale effective.
Déjà dans l’ordre des problèmes des télécommunications, qui ont connu un boom
spectaculaire avec la libéralisation du secteur des télécoms dans la décennie 1990-2000 en
RDC, – figurent en bonne place ceux de l’encadrement juridique des télécoms et de sa
régulation. Le chantier du Droit congolais des télécommunications reste marqué par la
promulgation de la Loi-cadre sur les télécommunications8 et de la Loi créant l’Autorité de
régulation des télécommunications9.
8
Loi-cadre no 013/2002 du 16 octobre 2002 sur les télécommunications en République
Démocratique du Congo, J.O RDC, 44e année, Numéro spécial, Kinshasa, 25 janvier 2003, p.17-
46.
9
Loi-cadre no 014/2002 du 16 octobre 2002 portant création de l’autorité de régulation des postes
et des télécommunications en République Démocratique du Congo, J.O RDC, 44e année, Numéro
spécial, Kinshasa, 25 janvier 2003, p.47-59.
10
www.umoya.org, consulté le 21 Aout à 21H30’.
Page 10 sur 10
Cela entraine deux conséquences : primo, la non intervention automatique du
législateur dans une matière sur laquelle il n’a pas encore fini de légiférer et secundo, les
risques d’instabilité juridique sur l’avenir du cadre des NTIC en RDC.
Le commerce électronique est existentiellement développé avec l’état des NTIC. Les
banques se sont dotées d’ordinateurs et ont informatisé leurs services ; ce qui a créé une
réforme de l’activité des banques dans le fait de l’offre des produits informatiques (guichets
automatiques de banque ou distributeurs automatiques des billets) et de télématiques
bancaires (système bancaire de télécompensation). Bien au-delà des banques, l’internaute
congolais crée des « blogs » participant aux achalandages sur Internet, au concours
promotionnels via SMS, aux réservations d’hôtels en ligne, aux achats de produits et services
par Internet, aux téléchargements de produits numériques, etc. Tous ces phénomènes à la
mode démontrent bien la réalité du commerce électronique en RDC, alors qu’aucun
encadrement législatif efficient n’existe en la matière.11
L’autonomie de la volonté conduit les personnes à s’obliger les unes vis-à-vis des
autres dans le cadre des conventions légalement formées tenant lieu de loi à ceux qui les ont
faites. Cette liberté contractuelle trouve dans le media informatique un cadre et instrument
propices de concrétisation. Cette liberté postule que les particuliers peuvent se lier dans
n’importe quel contrat qu’ils veulent et en définir les effets. De même, ils sont libres d’en
déterminer le contenu ainsi que les variétés qu’ils désirent.
Il est né grâce à Internet une « proximité » aussi bien virtuelle que permanente qui
constitue une véritable aubaine pour la conclusion des contrats entre citoyens du monde. Dans
le monde virtuel, les frontières n’existent plus. L’entreprise commerciale est devenue globale.
L’Internet qui est un espace de rencontre par excellence met aux prises plusieurs internautes
en quête de biens ou de services précis. « Le commerce sur le web est extrêmement conjonctif
: Internet permet de connecter plus de 400 millions d’utilisateurs de par le monde, ce qui fait
croître de manière phénoménale et sans précédent le marché potentiel de chaque entreprise de
la planète »12. Un artisan local peut aisément commercialiser ses marchandises n’importe où
sur le globe selon son bon vouloir… Rien ne limite le périmètre du cybermarché. Internet
11
NDUKUMA ADJAYI KODJO, cyberdroit télécoms, internet, contrats de e-commerce Une contribution au
Droit congolais, presses universitaires du Congo, Kinshasa, 2009, p.20.
12
Danielle ZILLIOX, kit d’initiation au e-commerce, Editions d’organisation, Paris, 2002, p. 4.
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permet une interaction instantanée, une rapidité, une adaptabilité, une égalité et une relativité
des moyens d’accès favorables à la conclusion des contrats.
Cette donne assure au commerce électronique son plein succès, mais rend par
ailleurs complexe la nature du droit applicable au commerce électronique et aux contrats y
afférents.
13
Professeur Filiga Michel SAWADOGO, « Approche nationale et régionale de la mise en place d’une
réglementation du commerce électronique : le cas du Burkina et de l’Afrique de l’ouest », communication à la
3e Conférence régionale Africaine de haut niveau sur les stratégies de commerce électronique pour le
développement, organisée conjointement par le CNUCED et le Ministère du tourisme, du commerce et de
l’artisanat de la Tunisie, à Tunis du 19 au 21 juin 2003 sous le thème/ « Stratégie de commerce électronique
pour le développement/ Promouvoir un dialogue international », page 2.
Page 12 sur 12
Ces études sont liées à la présente du fait que chacune d’entre elles traite
objectivement les questions relatives au contrat de vente et d’achat sur internet ainsi que la
problématique juridique liée à la preuve électronique.
L’étude que nous entreprenons est bornée sur un aspect aussi controversé qu’utile de
nos jours : l’internet ainsi que la régulation des activités contractuelles dématérialisées en
République Démocratique du Congo, plus spécifiquement la preuve du contrat de vente en
ligne. Ainsi, ce travail porte sur : « Le droit Congolais à l’épreuve de la preuve électronique :
cas de la vente en ligne ».
0.2.PROBLÉMATIQUE
Le commerce électronique, du moins la vente en ligne est une réalité et est appelée à
se développer. Pour doper les opérations commerciales sur le réseau, un cadre juridique sûr
est plus que nécessaire. La résolution des questions de preuves participe à cette sécurité
juridique.
Dans cette optique, deux adages du droit Romain14 permettent de saisir les grands
principes relatifs à la charge de la preuve en droit positif Congolais :
Cette articulation se trouve au sein de l’article 197 du code civil congolais livre III,
qui dispose : «Celui qui réclame l’exécution d’une obligation doit la prouver.
Réciproquement celui qui se prétend libéré, doit justifier le paiement ou le fait qui a produit
l’extinction de l’obligation».
Dans un sens plus large, prouver c’est établir l’exactitude d’une proposition
quelconque. Au sens judiciaire, prouver c’est soumettre au juge sur un litige des éléments de
conviction propres à justifier la vérité d’un fait allégué par une partie et dénié par l’autre15.
14
BABIKANGA M., Droit Civil III : les obligations, G3, cours inédit, F.D, UNIKIS, 2017, p.50.
15
BOMPAKA NKEYI, Introduction Générale à l’étude du Droit, G1, cours inédit, UNIKIS, 2010, p.89.
Page 13 sur 13
nature : délicate, incertaine et obligeant le législateur et le juge à œuvrer de concert à
l’obtention d’un régime juste et tirant profit de la modernité technologique16.
16
BORIS BARRAUD, La preuve de l’acte juridique électronique-Une nouvelle illustration de l’inconséquence
du droit devant la modernité technologique, Revue de la recherche juridique-Droit prospectif, 2012, P.2.
17
Conseil d’Etat, internet et les réseaux numériques, La Documentation française, Paris, 1998.
18
Ibidem.
19
Dir. n°2000/31 du 8 juin 2000 dite « commerce électronique ».
20
Dir. n°1999-93 du 13 déc.1999 « Sur le cadre communautaire pour les signatures électroniques » publiée le 19
janvier 2000 au JOCE.
21
Idem, arts. 2.1 et 2.2.
Page 14 sur 14
On retrouve traditionnellement un régime de preuve libre et un régime de preuve
légale dans lesquels seuls sont admises les preuves limitativement définies par la loi22.
Avec la dématérialisation de l’écrit avec les NTIC par exemple, donc une certaine
dématérialisation de la preuve devenue électronique, la notion de preuve implique une
nouvelle définition, un nouveau mode d’élaboration et de nouveaux effets juridiques. C’est
notamment le cas de la signature électronique en tant que preuve24.
22
Starmans BOFOE LOKANGU, Informatique III, cours inédit, G3 F.D., UNIKIS, 2016, p.32.
23
BOMPAKA NKEY, op.cit. p.25.
24
Starmans BOFOE LOKANGU, op.cit, p.25.
25
BORIS BARRAUD, op.cit, p.87.
Page 15 sur 15
Le droit congolais qui régit la preuve, en donne la nature et les modes mais
concernant la preuve électronique, il ne semble dire quelque chose26.
Le droit congolais consacre deux procédés pour donner la nature d’une preuve.
Premièrement par la légalité de la preuve ; deuxièmement par la hiérarchisation des moyens
de preuve27 que nous nous réservons de ne pas aborder en détail.
26
Starmans BOFOE LOKANGU, op.cit, p.25.
27
Idem, p.26.
28
BABIKANGA M., op.cit, p.
29
Starmans BOFOE LOKANGU, op.cit, p.33.
30
Ibidem.
Page 16 sur 16
0.3.HYPOTHÈSES
Le mot hypothèse, d’après ESSISSO ASIA AMANI est l’idée directive, une
tentative d’explication des faits formulés au début de la recherche et destinée à maintenir ou à
rejeté d’après le résultat de l’observation.31
En guise des réponses provisoires aux interrogations ci haut, nous disons que :
0.4.CADRE METHODOLOGIQUE
Méthodologie Juridique
Une recherche scientifique doit se caractériser par une certaine prise de position
scientifique par les tendances principales qui existent en la matière.
Plusieurs définitions sont données par les auteurs pour définir une méthode de
recherche.
Il est évident que le point de départ de tout travail juridique est constitué de sources
formelles de droit. Nul ne peut en effet prétendre faire une œuvre juridique en ignorant le
31
ESSISSO A., méthode de recherche en sciences sociales, cours inédit G3 sociologie, FSSAP, UNIKIS, 2004,
p.16.
32
Starmans BOFOE LOKANGU, op.cit., p.32.
33
OTEMIKONGO M., Initiation à la recherche scientifique, cours inédit, G2, F.D., UNIKIS, 2015, p.15.
Page 17 sur 17
postulat essentiel suggéré par le professeur Vittorio villa pour qui, tout opérateur juridique
doit avant tout connaitre les paradigmes du droit positif.34 Pour ce faire nous avons recouru à
la méthode de l’exégèse juridique qui permettra d’analyser toute la documentation nécessaire,
interpréter les différents textes de loi en la matière en se demandant quelle a été la volonté du
législateur, pour permettre la réalisation de notre étude et la confronter avec les hypothèses
que nous avons préalablement réservées, de confronter les faits observés sur le terrain aux
dispositions légales en vigueur en la matière, d’en connaitre les causes, les manifestations, les
conséquences et proposer des pistes de solution idoines aux problèmes de droit qui se posent.
Approche et techniques
• Approche comparatiste
Elle est la clé de voute de notre sujet de travail et exprime un des aspects de son
originalité. Mais on peut se demander s’il est vraiment possible de faire du droit comparé dans
un domaine aussi spécialisé et mouvant que le droit du commerce électronique. L’alchimie
entre cette discipline étrange que constitue le droit comparé et cette matière spécialisée qu’est
la preuve de commerce électronique sont-elles miscibles35 ? L’un des défis majeurs auxquels
est confronté ce travail est lié à cet aspect comparatif, car il ne s’agit en réalité pas de
comparer deux ou plusieurs législations. Il s’agit là bien évidement de la technique de droit
comparé, la technique législative consistant en des études et recherches doctrinales,
historiques, comparatives, etc. ayant pour objet la critique du Droit existant et l’adoption de
réformes souhaitables.
Le droit comparé étant la science qui compare les systèmes juridiques des
36
Etats nous servira de répertorier les lacunes du droit OHADA faisant d’office partie
intégrante de l’arsenal juridique Congolais en matière de commerce électronique par rapport à
d’autres Etats notamment le droit français.
Ainsi, cette approche comparatiste nous est utile pour mieux cerner les limites de
notre droit national et l’améliorer.
• Technique documentaire
34
Vittorio VILLA, La science juridique entre descriptivisme et constructivisme, Paris, PUF, p. 284.
35
Otto PFERSMANN, Le droit comparé comme interprétation et comme théorie du droit, R.I.D.C., 2001, p. 275
36
www.wikipedia.org/wiki/Droit-comparé., consulté le 7 février 2018 à 18H02’.
Page 18 sur 18
Par technique, on entend un procédé opératoire rigoureux, bien défini, pratiqué et
adapté aux problèmes à résoudre.37
• Observation directe
Elle est mobilisée en fonction de notre vécu quotidien en tant que citoyen congolais,
juriste en formation, vivant et observant les défis auxquels le droit positif congolais est
confronté sur l’ensemble du territoire national.
En abordant cette thématique, l’étude a pour objectif d’une part de déterminer les
défis qui s’imposent au droit positif congolais avec l’émergence du commerce électronique et
d’autre part, de cerner l’incidence de l’admission de la preuve électronique en droit OHADA
sur le droit de la preuve en droit congolais
Sur le plan théorique, notre étude est une modeste contribution à la littérature
scientifique sur la valeur juridique de contrat de vente en ligne.
0.6.DÉLIMITATION DU SUJET
Notre étude s’étend de la période allant du 13 juillet 2012 à ce jour. L’année 2012 est
celle qui est marquée par le dépôt des instruments d’adhésion de la RDC auprès du
gouvernement de l’Etat dépositaire du traité de Port-Louis au sens de la promulgation de la
37
OTEMIKONGO M., op.cit, p.16.
Page 19 sur 19
loi-cadre n°013/2002 du 16 octobre 2002 sur les télécommunications. Cette loi reste un
instrument juridique définissant de manière plus claire les principes, les règles et les
institutions qui régissent les activités, les réseaux et les services de télécommunications.38 Elle
se prolonge à ce jour du fait que depuis l’an 2016 le commerce électronique en RDC a atteint
les points temporels culminants avec notamment l’entrée de service de vente et d’achat en
ligne par Procredit Bank Congo le 12 octobre de la même année.39
Quant à l’espace, toute l’étendue de la RDC est préférée car celle-ci s’est classée
depuis belle lurette dans la course vers l’évolution dans le domaine des NTIC.40
0.7.PLAN SOMMAIRE
38
Starmans BOFOE LOKANGU, op.cit., p.4.
39
Actualite.cd/2016/10/20/ce-quil-faut-savoir-e-commerce-rdc-al-kitenge-explique, consulté le 11 février 2018.
40
Starmans BOFOE LOKANGU, op.cit., p.4.
Page 20 sur 20
CHAPITRE PREMIER : DES CONSIDERATIONS GENERALES
Dans ce chapitre il sera question d’exposer les cadres théoriques relatifs à la preuve
en droit congolais (section 1), à la preuve électronique (section 2), à la vente (section 2) et la
vente en ligne (section 3).
La preuve est ce qui démontre, établit la vérité de quelque chose.41 Au sens juridique,
elle est l’établissement de la réalité d’un fait, d’une assertion.42 Prouver c’est établir le
fondement d’une prétention c’est-à-dire démontrer l’existence des faits matériels ou
juridiques qui servent de base à cette prétention et leur conformité à la règle de droit ; la
preuve est donc un principe de nécessité absolue en droit.43
En droit civil comme en droit pénal Congolais, le principe est le même. Le principe
voudrait que celui qui allègue un acte ou un fait doit le prouver. En matière répressive, c’est le
ministère public qui doit rapporter la preuve tandis qu’en matière civile elle est l’affaire des
parties.44
De part ce qui précède, nous pouvons affirmer qu’elle est l’élément fondamental
permettant l’administration d’une bonne justice ; elle conditionne l’effectivité des droits
subjectifs lorsqu’ils sont contestés pour pouvoir bénéficier de ces droits.
Parmi les procédés de preuve, certains sont prévus par le code civil livre III et d’autre
par le code de procédure civile. Mais il est important de retenir que tous ces moyens peuvent
être utilisés pour la preuve des faits juridiques. La preuve est libre en matière civile et en
matière commerciale pour les actes juridiques.45
41
Larousse, PUF, Paris, 2010.
42
NGOTO NGALINGI, Droit judiciaire congolais, cours inédit, G2 Droit, FD, UNIKIS, 2014, p.38.
43
IBIDEM.
44
NGOTO NGALINGI, Droit pénal congolais, cours inédit, G2 Droit, UNIKIS, 2015, p.150.
45
Ibidem.
Page 21 sur 21
2.1. Preuves prévues par le code civil
Le droit Congolais en matière civile distingue les preuves parfaites d’une part et les
preuves imparfaites d’autre part.
Il existe trois procédés de preuves dites parfaites : l’écrit ou preuve littérale, l’aveu
judiciaire et le serment décisoire.
La preuve littérale est celle qui résulte des écrits dressés en vue de servir de preuve.
Ce sont les actes ou titres. On l’appelle aussi préconstituée parce qu’elle est établie d’avance
en dehors de toute contestation et par pure précaution.
La preuve littérale peut se présenter sous deux formes : acte authentique ou acte
sous seing privé. L’acte authentique ou sous seing privé doit être passé pour toute convention
excédant la valeur ou la somme de deux mille francs Congolais, même pour dépôts
volontaires, et il n’est reçu aucune preuve par témoin contre et outre le contenu à ces actes,
encore qu’il s’agisse d’une somme ou valeur moindre de deux mille francs.
Du titre authentique :
Aux termes de l’article 199 du CCCLIII, l’acte authentique est celui qui a été reçu
d’un officier public ayant le droit d’instrumenter dans le lieu où l’acte a été rédigé, et avec les
solennités requises.
Ce sont les actes notariés, les actes civils comme les certificats d’enregistrement
dressés par le conservateur des titres immobiliers, les actes de mariage dressés par l’officier
de l’état civil.
46
BOMPAKA NKEY, IGD, G1 Droit, Cours inédit, UNIKIS, 2010, p.89.
Page 22 sur 22
L’acte authentique est censé refléter la vérité, du moins pour les mentions
correspondant aux constatations personnelles faites par l’officier public. C’est pour cette
raison que la procédure pour combattre un acte authentique, la procédure en inscription de
faux, est difficile à intenter.
Les trois conditions requises pour qu’un acte soit qualifié authentique sont : l’écrit
doit être dressé par un officier public, les formalités prévues par la loi doivent être respectées,
l’acte doit être dressé aves les solennités requises et enfin l’officier public doit être compétent.
Force probante :
L’acte authentique fait foi de la convention qu’il renferme entre les contractants et
leurs héritiers ou ayants cause jusqu’à preuve littérale contraire.
L’acte authentique ou sous seing privé fait foi entre les parties, même ce qui n’y est
exprimé qu’en terme énonciatifs, pourvu que l’énonciation ait un rapport direct à la
disposition.
L’acte authentique irrégulier est l’acte qui n’est point authentique par l’incompétence
ou l’incapacité de l’officier, ou par défaut de forme et vaut comme écriture privée s’il a été
signé des parties.49
Les contre–lettres ne peuvent avoir leur effet qu’entre les parties contractantes : elles
n’ont point d’effet contre les tiers.50
Page 23 sur 23
Les actes sous seing privé sont les actes écrits par les particuliers et portant leur
signature. Ils doivent respecter les conditions de forme. La loi exige qu’il y soit apposé la
signature des parties.
La seconde condition est supplétive pour certains actes et obligatoire pour les
contrats synallagmatiques où la loi exige que la production d’originaux soit proportionnelle
aux parties ayant d’intérêt distinct.
Certains actes sous seing privé constituent les moyens de preuve. Il s’agit
notamment des livres des commerçants, des registres et papiers domestiques et les écritures
mises par le créancier sur le titre.
Les livres des commerçants ou registres des marchands ne font point, contre les
personnes non marchandes, preuve des fournitures qui y sont portées, sauf ce qui sera dit à
l’égard du serment (article 211 CCCLIII). Le commerçant ne peut en principe invoquer ses
livres contre un non commerçant car on ne peut se créer unilatéralement de titre à soi-même.
Le commerçant peut se prévaloir des livres d’un commerçant mais ne peut diviser leurs
énonciations pour n’entretenir que ce qui est favorable à ses prétentions.
Les registres et papiers domestiques ne font point un titre pour celui qui les a écrits.
Ils font foi contre lui dans tous les cas où ils énoncent formellement un paiement reçu ou
lorsqu’ils contiennent la mention expresse que la note a été faite pour suppléer le défaut de
titre en faveur de celui au profit duquel ils énoncent une obligation (article 213 CCCLIII). Il
arrive que les particuliers tiennent des registres notamment les livres de compte. Il n’y a quant
à cela aucune obligation légale, aucune règlementation. En faveur de celui qui a tenu les
documents ceux-ci ne font jamais foi, même pour autoriser la délation du serment. Contre
celui qui les a tenus, ils peuvent faire foi dans les conditions indiquées par l’article 213
CCCLIII.
L’écriture mise par le créancier à la suite, en marge ou au dos d’un titre qui est
toujours resté en sa possession fait foi, quoique non signée ni datée par lui, lorsqu’elle tend à
établir la libération du débiteur.
51
BOMPAKA NKEY, op.cit., p.91.
Page 24 sur 24
L’aveu judiciaire :
D’après AUBRY et RAU l’aveu judiciaire est la déclaration pour laquelle une
personne reconnait pour vrai et comme devant être tenu pour avéré à son égard, un fait de
nature à produire contre elle des conséquences juridiques.52
L’aveu est la reconnaissance par l’une des parties de l’exactitude d’une allégation
dirigée contre elle. Il est à première vue la meilleure des preuves et dans la plupart des cas, il
en est réellement ainsi. Il peut se faire qu’un aveu soit volontairement faux soit pour égarer la
justice soit par plaisanterie, soit par pression.53
L’aveu, d’autre part, pouvait être employé dans le but de faire naitre un droit ou d’y
renoncer indirectement ainsi il pourrait favoriser les fraudes.54
Il y a des matières où pour éviter des collusions et des renonciations à des droits
indisponibles, la loi prohibe l’aveu. Tel est le cas des procès en divorce. Par ailleurs la
doctrine et la jurisprudence jugent une certaine capacité pour faire des aveux. Ceux-ci
engagent en effet le fond du droit et entrainent souvent la perte du procès. Enfin l’aveu d’un
mandataire ne lie le mandant que si celui-ci avait donné à son représentant un pouvoir spécial
(article 232 CCCLIII).55
On distingue, du point de vue force probante de l’aveu, deux sorte d’aveu. Il s’agit
d’aveu extrajudiciaire et de l’aveu judiciaire.
L’aveu extrajudiciaire est celui fait en dehors de présence du juge ou ce qui revient
au même, dans une autre instance. L’aveu extrajudiciaire peut être écrit ou verbal.
L’admissibilité de ce mode de preuve est liée à celle de la preuve testimoniale (article 231
CCCLIII).
52
Séraphin L., L’incidence de l’amission de la preuve électronique en droit OHADA sur le droit de la preuve en
droit congolais, TFC, FD, UNIKIS, 2017, p.18.
53
BOMPAKA NKEY, Droit civil les obligations, cours inédit, G3 Droit, UNIKIS, 2010, p.127.
54
Ibidem.
55
Ibidem.
Page 25 sur 25
L’aveu judiciaire est fait en justice dans l’instance et en présence du juge. C’est
l’aveu proprement dit dans le sens du terme. La procédure employée pour s’efforcer d’obtenir
des aveux est la comparution personnelle.56
La force probante de l’aveu est complète. L’article 232 alinéa 2 du CCCLIII dit qu’il
fait foi. Le juge doit donc s’incliner devant lui et tenir pour vrai ce qu’il contient. Cette
efficacité souffre pourtant de deux restrictions.
Diviser un aveu, consiste à prendre ce qui est favorable et rejeter ce qui est
défavorable. Ce procédé est proscrit. Le plaideur qui a fait un aveu se borne rarement à
reconnaitre les faits allégués contre lui sans modifications ni additions.57
L’aveu est en principe irrévocable une fois qu’il a été prononcé. Il n’est pas
nécessaire pour cela que la partie bénéficiaire de cet aveu intervienne pour le recevoir
expressément. Cependant, afin d’éviter toute erreur de mémoire et toute dénégation pour
l’avenir, cette partie agira prudemment en demandant acte de l’aveu de la partie adverse.58
Le serment :
Le serment est l’acte à la fois civil et religieux par lequel une personne prend Dieu à
témoin de la vérité d’un fait ou de la sincérité d’une promesse et l’invoque comme vengeur du
parjure. C’est l’élément religieux qui à l’origine est la caractéristique essentielle du serment.
L’on distingue le serment décisoire du serment déféré d’office.59
Serment décisoire :
Le serment étant aussi une déclaration par laquelle un plaideur affirme d’une manière
solennelle et devant le juge, la réalité d’un fait qui lui est favorable, devient décisoire
lorsqu’elle est une convention, sorte de transaction, sous le contrôle du juge, par laquelle
l’une des parties s’en remet à la conscience de son adversaire pour faire dépendre du serment
56
Ibidem.
57
BOMPAKA NKEY, IGD, G1 droit, cours inédit, UNIKIS, 2010, p.89.
58
Ibidem.
59
Ibidem.
Page 26 sur 26
la solution du litige.60 Le juge dans ce cas cesse d’avoir un rôle actif. Il n’est plus qu’un
simple spectateur qui enregistre le résultat de procédure et est lié par le résultat.61
Celui à qui le serment est déféré peut soit prêter le serment auquel cas il gagne son
procès soit refuser de le prêter auquel cas il perd.62
Le serment supplétoire est celui que le juge peut déférer d’office quand il n’est pas
convaincu par les preuves produites devant lui et qu’il veut en corroborer les conclusions ou
en compenser l’insuffisance. Les deux conditions, nécessaires pour que le serment
supplétoire puisse être déféré par le juge, sont d’une part que la demande ne soit pas
pleinement justifiée et d’autre part, qu’elle ne soit pas complètement dénuée de preuve.65
Le serment estimatoire ou in litem est une variété du serment supplétoire, assez rare
dans la pratique. Il est employé quand il s’agit d’évaluer une chose, objet d’un litige.66
Les preuves imparfaites sont de deux sortes : la preuve par témoin ou preuve
testimoniale et la preuve par présomption.
Preuve testimoniale
On appelle preuve testimoniale celle qui se réalise par les déclarations des personnes
qui relatent les faits dont elles ont eu personnellement connaissance (ex propriis sensibus).67
60
MERLE ET VITU, Traité de droit criminel, Cujas, Paris, 1967, 1980, p.749.
61
Code Civil Congolais Livre III, Article 233, alinéa 1er.
62
BOMPAKA NKEY, Droit civil les obligations, cours inédit, G3 droit, UNIKIS, 2010, p.128.
63
Idem, p.129.
64
Code civil congolais livre III, Article 242.
65
Idem, Article 243.
66
BOMPAKA NKEY, Droit civil les obligations, cours inédit, G3 droit, UNIKIS, 2010, p.129.
67
Idem, p.124.
Page 27 sur 27
considération actuelle accordée à la preuve testimoniale est liée à une double évolution :
l’instruction de l’écriture et la disparition progressive du formalisme dans la création des actes
juridiques.68
Le témoignage est en principe oral. Les déclarations de témoins sont reçues tantôt à
l’audience, tantôt hors de l’audience par un juge commis.69
Néanmoins, le témoignage peut être écrit, récit d’un évènement dans une lettre
missive, certificats divers donnés par un homme de l’art, constats d’huissiers adressés à la
requête de particuliers.70
La preuve testimoniale est interdite contre et outre un contenu d’un écrit. Prouver
contre un écrit, c’est établir que l’acte, soit dans son entier soit dans une des clauses est
inexact. C’est simuler. Prouver outre un écrit c’est établir que cet acte est incomplet et que les
conventions des parties contiennent quelque chose de plus.71
Les présomptions sont les conséquences que la loi ou le magistrat tire d’un fait connu
à un fait inconnu. Il y a deux sortes de présomptions : les présomptions humaines ou du
magistrat et les présomptions légales.72
Les présomptions humaines résultent des indices soumis au juge par les parties. Les
indices peuvent varier à l’infini. Aussi la loi se borne-t-elle, à dire, que les présomptions sont
abandonnées aux lumières ou à la sagesse du magistrat qui ne doit les admettre que si elles
sont graves, précises et concordantes. La loi recommande en réalité au magistrat de n’accepter
des présomptions que si elles assurent vraiment la conviction mais elle le laisse libre
d’apprécier. Une règle fondamentale domine les matières de présomptions humaines, elles
sont quant à leur recevabilité soumises à toutes les règles qui gouvernent la preuve
testimoniale.73
On parle de présomptions légales lorsque c’est la loi qui tire la conséquence d’un fait
connu à un fait inconnu. La présomption ne constitue pas vraiment une dispense de preuve
68
Ibidem.
69
Code de procédure civile, Article 29.
70
BOMPAKA NKEY, Droit civil les obligations, cours inédit, G3 droit, UNIKIS, 2010, p.126.
71
Ibidem.
72
Code civil congolais livre III, Article 225.
73
Séraphin L., op.cit., p.39.
Page 28 sur 28
mais un déplacement du fait à prouver. La loi dispense d’établir un fait difficile et reporte la
preuve sur un fait facile.74
La présomption légale n’existe pas sans être prévue par le texte, fait foi et s’impose
au magistrat tandis que la présomption humaine est du domaine d’appréciation du magistrat.76
2.2.1. Expertise
L’expertise est un mode de preuve prévu par les articles 39 à 49 du décret du 7 mars
1960. Les experts sont les personnes désignées par le juge dans une affaire déterminée ou à
raison de leur connaissance spéciale et pour donner leur avis. Ainsi, peuvent intervenir en
qualité d’experts les médecins, architectes, expert-comptable, traducteurs, linguistique, etc.
L’expertise est un écrit dans lequel les experts consignent le résultat de leurs
investigations et donnent leur avis ; on parle également de rapport d’expertise. L’expertise
peut être demandée par l’une des parties, par les deux parties ou décidée même d’office par le
tribunal.
74
BOMPAKA NKEY, Droit civil les obligations, cours inédit, G3 droit, UNIKIS, 2010, p.127.
75
Ibidem.
76
Ibidem.
77
Ibidem.
78
Ibidem.
Page 29 sur 29
Certains litiges, pour être facilement tranchés, nécessite la visite du juge sur les lieux
afin de constater de visu leur situation. Lorsque cette visite est décidée, ce n’est pas
nécessairement le tribunal tout entier qui se dérange. Il peut commettre un juge pour
l’accomplissement de cette mission.79
En principe, le tribunal décide d’office de se rendre sur les lieux mais rien
n’empêche que l’une des parties voire deux, demandent par voie de conclusion verbale ou
écrite, que cette visite ait lieu. La visite des lieux est ordonnée par un jugement avant dire
droit. En toute hypothèse, le jugement indique le jour et l’heure de la visite.80
Comme développé dans les lignes précédentes, nous avons remarqué que le droit
Congolais qui régit la preuve, en donne la nature et les modes, mais concernant la preuve
électronique, il ne semble dire quelque chose. Le droit Congolais consacre deux procédés
pour donner la nature d’une preuve. Premièrement par la légalité de la preuve et
deuxièmement par la hiérarchisation de moyens de preuve.
79
NGOTO NGALIGI, Droit judiciaire congolais, cours inédit, G2 Droit, UNIKIS, 2015, p.39.
80
Décret du 7 mars 1960, Article 46.
81
NGOTO NGALINGI, droit judiciaire congolais, cours inédit, G2 Droit, UNIKIS, 2015, p.39.
82
IDEM, p.40.
Page 30 sur 30
droit civil congolais consacre une force probante à la seule preuve littérale, autrement dit
l’écrit qui a été confondu pendant longtemps avec son support traditionnel qu’est le papier.83
Or, avec la dématérialisation de l’écrit avec le NTIC par exemple, donc une certaine
dématérialisation de la preuve devenue électronique, la notion de preuve implique une
nouvelle définition, un nouveau mode d’élaboration et des nouveaux effets juridiques. C’est
notamment le cas de la signature électronique en tant que preuve.84
1. La signature électronique
83
Décret du 7 mars 1960, Article 49.
84
NGOTO NGALINGI, droit judiciaire congolais, cours inédit, G2 droit, UNIKIS, 2015, p. 40.
85
Ursil LELO DI-MAKUNGU, Informatique V, Cours inédit, L2 droit, UNIKIS, 2018, p.59.
86
Idem, p.60.
Page 31 sur 31
1.2. Mécanisme de la signature électronique87
La signature est le moyen par lequel est reconnue l’identification d’une personne
dans un acte et par lequel elle exprime son approbation finale sur le contenu de ce
document.88 Tout engagement légal est considéré valide et ayant force probante s’il porte
cette signature manuscrite. Sauf cas particuliers, jusqu’à récemment, un document ne
comportant pas la signature manuscrite de celui auquel on l’oppose était réputé sans valeur
juridique.89
87
Ibidem.
88
MICKAEL BOUTROS, Le droit du commerce électronique : une approche de la protection du cyber
consommateur, thèse, F.D, UNIVERSITE DE GRENOBLE, 2014, p.119.
89
Idem, p.120.
90
http://www.dictionnaire-judiciaire.com/définition/signature.php, consulté le 15 mai 2018 à 13H05’.
Page 32 sur 32
l’ordonnance n° 2005-674 du 16 JUIN 2005 relative à l’accomplissement de certaines
formalités contractuelles par voie électronique.
La signature est définie comme une suite de lettres, de caractères, de chiffres ou tout
autre signe ou symbole représentant son émetteur et ayant une signification intelligible, quels
que soient leur support et leurs modalités de transmission. L’écrit sur support électronique a la
même force probante que l’écrit sur support papier. La signature électronique est admise
comme preuve au même titre que la signature écrite sur support papier sous réserve que la
personne dont émane soit dument identifiée et qu’elle soit établie et conservée dans les
conditions de nature à en garantir l’intégrité.91
Ainsi, l’acte peut être dressé sur support électronique s’il est établi et conservé dans
des conditions fixées par le décret en conseil d’état.93
La signature électronique n’est pas jugée suffisante pour authentifier l’origine d’un
acte destiné à mettre en œuvre une simple demande pour acheter un produit en ligne. Il n’est
pas pratique de demander à tous les consommateurs en ligne de certifier leur signature
électronique.94
Pour justifier sa décision une cours d’appel qui, après avoir délibéré qu’il existait une
incertitude sur l’identification de la personne ayant fait usage d’une signature électronique, en
avait traduit que dans le régime antérieur à la loi du 13 mars 2000, la validité du recours à
cette signature ne pouvait être admise.95
En approuvant l’article 1326 du code civil, dans sa rédaction issue de la loi n°200-
230 du 13 mars 2000, la Cours de Cassation a jugé que, si la mention de la somme, ou de la
quantité en toutes lettres et en chiffres, écrites par la partie même qui s’engage, n’est pas
nécessairement manuscrite, elle doit alors découler, selon la nature du support, d’un des
91
BENSOUSSAN A., Le droit des affaires du XXIe siècle-signature électronique, Colloque Deauville, 2000.
ReV.jur.com, 2001, p.43.
92
Eric A. CAPRIOLI, La directive européenne n°1999/93/CE du décembre 1999 sur un cadre communautaire
pour les signatures électroniques, Gazette du Palais, 2000, P.5.
93
MICHAEL BOUTROS, op.cit., p. 137.
94
Ibidem.
95
C.A. Versailles, 12ème ch., 2ème sec.-25 septembre 2003, BICC n°594 du 15 mars 2004 et 2ème civ.-28 février
2006, BICC n°641 du 1er juin 2006.
Page 33 sur 33
procédés d’identification correspondant aux règles qui gouvernent la signature électronique
ou de tout autre procédé permettant de s’assurer que le signataire est l’auteur de ladite
mention.96
Pour être présumé fiable, le procédé de signature électronique doit remplir trois
conditions :
En droit positif Congolais, les sources de la preuve sont précisément désignées par le
Constituant dans l’article 153, avant dernier alinéa de la constitution de la République
Démocratique du Congo.
Le juge doit appliquer les principes et les règles de preuve telles qu’énoncés par les
sources susvisées, sans préjudice, toutefois, de ceux portés par la Constitution. Le constituant,
96
MICHAEL BOUTROS, op.cit., p.138.
97
ESNAULT, la signature électronique, mémoire, Université de Paris II, 2003, p.102.
Page 34 sur 34
a, en effet, créé des principes et des règles qu’il exprime de manière générale, qui demeurent
ainsi des dispositions Constitutionnelles supérieures à toutes autres, applicable par le juge.98
Il est évident de distinguer les principes qui régissent la matière pénale et ceux qui
régissent la matière civile.
98
Théodore NGOY ILUNGA WA NSENGA, Contribution à la Systématisation du droit congolais de la preuve
pénale, Thèse, F.D, UNIKIN, 2012, p.201.
99
Constitution de la RDC, Art. 235.
100
Théodore NGOYI ILUNGA WA NSENGA, op.cit., p.202.
101
NGOTO NGALINGI, Droit pénal congolais, cours inédit, G2 droit, UNIKIS, 2015, p.151.
Page 35 sur 35
La preuve en matière civile est organisée par deux principes directeurs à savoir le
principe de la légalité de la preuve ainsi que le principe de la hiérarchisation de la preuve. La
légalité de la preuve se justifie dans le fait que l’organisation de la preuve en cas de
contestation civile est de l’apanage du législateur. Elle est hiérarchisée car le législateur
détermine l’ordre de la preuve en matière civile.102
SECTION 3. DE LA VENTE
1. Notion
La vente est une convention par laquelle l’un s’oblige à livrer une chose, et l’autre à
la payer. Elle peut être parfaite par un acte authentique ou sous seing privée. Déjà par ici,
laisse une grande appréciation aux contractants de choisir la forme de leur contrat de vente.103
Cette définition du code civil congolais n’est pas complète, c’est ainsi que nous
recourons à la doctrine en nous référant aux auteurs suivants :
Serge GUINCHARD définit la vente comme « le contrat par lequel une personne, le
vendeur, transfère ou s’engage à transférer un bien à une personne, l’acheteur, qui a
l’obligation d’en verser le prix en argent ». Il ajoute que lorsque le droit transféré est un droit
personnel, on parle généralement de « cession ».105
Gérard CORNU définit la vente comme le « contrat par lequel l’une des partie, le
vendeur, transmet la propriété d’une chose et s’engage à livrer celle-ci à une autre,
l’acheteur ou acquéreur, qui s’oblige à lui en payer le prix ». Il peut s’agir de la vente
cession, transmission, mutation, adjudication, à titre onéreux.106
102
BOMPAKA NKEY, IGD, cours inédit, G1 droit, UNIKIS 2010, p.86.
103
Code civil livre III, Article 263.
104
Remy CABLILLAC, dictionnaire du vocabulaire juridique, Paris, éd. Litec, 2008, p.404.
105
Serge GUINCHARD, lexique des termes juridiques, 19ème édition, Paris, Dalloz, 2012, p.881.
106
Gérard CORNU, vocabulaire juridique, 2ème édition, Paris, PUF, 2011, p.1055-1057.
Page 36 sur 36
De ces différentes définitions de la vente par chacun des auteurs précités, nous
pensons à notre avis que « la vente est un contrat passé entre deux parties, le vendeur et
l’acheteur, qui s’obligent, pour le transfert de la propriété d’un bien mobilier ou immobilier
du vendeur, le versement d’une somme d’argent par l’acheteur ».
La vente peut se faire de plusieurs manières par exemple la vente à crédit, la vente à
découvert, la vente à distance par téléachat ou par vidéoachat ou vidéovente, la vente à
domicile, la vente à dégustation ou ad gustum, la vente à l’agrément, la vente à l’essai, la
vente à la sauvette, la vente à l’embarquement, la vente à l’encan, la vente à livrer, la vente à
réclamer, la vente à ramener, la vente à tempérament, la vente à terme, la vente au comptant,
la vente au déballage, la vente aux disponibles ou en disponible, la vente au poids et /ou à la
mesure, la vente aux enchères, la vente aux enchères en ligne, la vente avec prime, la vente
des biens de faillite, la vente de porte à porte ou à domicile, la vente d’immeuble à construire,
la vente de l’immeuble prêt à finir, la vente de l‘état futur d’achèvement, etc.107
Selon l’article 1er du décret du 30 juillet 1888, le contrat est une convention par
laquelle une ou plusieurs personnes s’obligent, envers une ou plusieurs autres à donner, à faire
ou à ne pas faire quelque chose.
1) Que le contrat est une convention, c’est-à-dire, un acte juridique formé par l’accord
de volonté de deux ou plusieurs volontés individuelles ;
2) Que toute convention, tout accord en vue de produire un effet juridique n’est pas un
contrat, au sens strict du mot.
107
Toussaint KWAMBAMBA, la vente commerciale en Droit OHADA, p.13.
108
Ibidem.
Page 37 sur 37
2.1. La négociation précontractuelle :110
Pour que l’offre soit valide, elle doit être déterminée, suffisamment précise et ferme
(art. 241. Al. 3 de l’AUDCG).
La révocation n’est pas possible si l’auteur de l’offre a fixé un délai déterminé pour
son acceptation ou si son destinateur était raisonnablement fondé à croire que l’offre était
irrévocable. Si l’offre n’est pas assortie de délai, le principe demeure celui de la libre
révocabilité mais si l’acceptation est intervenue avant l’expiration de délai, l’auteur de l’offre
ne peut se désengager.111
Il ressort clairement des articles 244 et 238 al. 2 de l’AUDCG que l’instant de
l’expression de l’acquiescement parvenu à l’auteur de l’offre est synonyme de l’acceptation
d’une offre et sa prise d’effet sous réserve qu’une clause du contrat ne soit assortie d’une
ambiguïté. Dans la deuxième hypothèse la volonté des parties est interprétée selon qu’elle
devrait être interprétée par une personne raisonnable de même que l’autre aurait déduit du
109
Me Francesca BOLONGA, la rédaction des contrats internationaux : clauses et terminologie juridiques,
cours inédit, 54ème séminaire de droit Européen au centre d’Etudes Juridiques Européennes de l’Université
d’UNIBINO, 2012, p.19.
110
Idem.
111
Acte de commerce de droit de commerce général, Article 278 et AU/contrat de transport de Marchandises par
Route (AUC TMR), Articles 16 à 23.
Page 38 sur 38
comportement de l’autre si elle était dans une situation analogue ; on se réfère tout de même
aux usages et au sens de négociation.
Pour remédier à la violation des clauses du contrat, on peut insérer d’abord les
clauses pénales classiques et mettre autres dispositions.112
112
Toussaint KWAMBAMA, op.cit., p. 15.
113
Ibidem.
114
Jean François GIBBE, Le commerce électronique, disponible sur www.google.com, consulté le 16 mai 2018 à
19H03’.
115
BARBET P., commerce électronique et régulation des échanges internationaux, éd. Annales des
télécommunications 58, Paris 13, 2003, p.3.
116
KEWANG à NWAL, Droit commercial I, cours inédit, G3, F.D, UNIKIS, 2016, p.38.
117
VANDERMEULEBROEKE, Le droit pénal et procédure pénale confrontés à internet, disponible sur
www.goole.com, consulté le 16 mai 2018 à 20H01’.
Page 39 sur 39
Le législateur OHADA a fait la fusion des obligations de livraison conforme. Le
vendeur livre la marchandise en qualité de garantie de vices cachés, en quantité, aux
spécifications et conditions conformes aux stipulations du contrat.
Les articles 294 et 295 de l’AUDCG précisent qu’une partie n’est pas responsable de
l’inexécution de l’une quelconque de ses obligations si elle prouve que cette inexécution est
due à un empêchement indépendamment de sa volonté, tel que notamment le fait d’un tiers,
un cas de force majeure ou un cas fortuit. Lorsque l’inexécution par l’une des parties résulte
du fait d’un tiers chargé par elle d’exécuter tout ou partie du contrat, elle n’est pas exonérée
de sa responsabilité.
S’agissant de la prescription, elle est prévue par les dispositions des articles 16 à 29
de l’AUDCG. Le délai de prescription en matière de vente commerciale est de deux ans sauf
quand les obligations nées à l’occasion de leur commerce entre commerçants, ou entre
commerçants et non-commerçants, se prescrivent par cinq ans si elles ne sont pas soumises à
des prescriptions plus courtes. Cette prescription extinctive est soumise à la loi régissant le
droit qu’elle affecte.
118
www.wikipédia.com, consulté le 26 mai 2018 à 15H29’.
Page 40 sur 40
Le commerce est une opération qui a pour objet la vente d'une marchandise, d'une
valeur ou l'achat de celle-ci pour la revendre après l'avoir transformée ou non.119
Quelle définition donner au commerce électronique en tant que cadre général des
contrats électroniques ?
119
Grand Robert, édition 2017.
120
Jean-François GIBBE, op.cit., disponible sur www.google.com, consulté le 16 mai 2018 à 14H20’.
121
Ibidem.
Page 41 sur 41
Le rapport de Lorentz conçoit le commerce électronique comme « un ensemble des
échanges électroniques liés aux activités commerciales étant le flux d’information et
transaction concernant les produits et services, et s’étend aux relations entre entreprises,
entre entreprises et administrations, entre entreprises et particuliers. Il utilise diverses formes
de transmission numérisée comme téléphone, télévision, réseau informatique, minitel,
internet,… ».122 Le contrat en ligne ou le contrat électronique est celui conclu par
l’intermédiaire d’un réseau de télécommunication. En dépit des efforts de distinction faites
par les auteurs entre contrat hors ligne et contrat en ligne, la « voie électronique » demeure
l’aspect technique certes ambigu mais déterminant pour parler de contrat électronique.
Sur le plan technique, le commerce électronique se présente sous double forme que
sont d’un côté la « business to business »touchant aux relations entre entreprise via un serveur
Internet commun et de l’autre coté la « business to consumer » consistant à ouvrir une
boutique virtuelle sur Internet tel qu’on ouvrirait une boutique dans une rue passante ou
joindre une galerie marchande virtuelle, réunissant de multiples boutiques.123
122
Rapport F. Lorentz, Commerce électronique, une nouvelle donne pour les consommateurs, les entreprises, les
citoyens et les pouvoirs, Ministère du Commerce, Finances et Industrie, janvier
1998 in www.finances.gouv.fr/commerce elect./lorentz cité par Isabelle DE LAMBERTINE, le contrat
électronique, conférence organisée par le Programme International de coopération scientifique
(CRDP/CECOJI), Montréal, 19 décembre 2003.
123
Ibidem.
124
Ibidem.
Page 42 sur 42
ligne, des communications commerciales et des outils de recherche, d’accès et de
récupération de données, d’accès à un réseau de communication ou d’hébergement
d’informations, y compris lorsqu’ils ne sont pas rémunérés par ceux qui les reçoivent ».125
125
Directive 2000/31/CE du Parlement européen et du Conseil du 8 juin 2000 relative à certains aspects
juridiques des services de la société de l’information, et notamment du commerce électronique, dans le
marché intérieur, JOCE, n°L 178/1 du 17 juillet 2000.
126
BARBET P., Commerce électronique et régulation des échanges internationaux, ed. Annales des
télécommunications, Paris 13, 2010, p.42.
Page 43 sur 43
format des messages et des documents pour faciliter la circulation entre les entreprises
membres, permettant ainsi l’automatisation des approvisionnements, la gestion des stocks, la
logistique, les ventes, etc.127
127
BARBET P., op.cit, p.43.
128
Jean-François GIBBE, op.cit., consulté le 16 mai 2018.
129
BARBET P., op.cit., p.13.
130
Ibidem.
Page 44 sur 44
• Le commerce dit « B to E » (Business to Employee) :c’est-à-dire d’une entreprise vers ses
employés, souvent sous forme d’un Intranet.
• Le commerce dit « B to G » (Business to Government) : ici les transactions commerciales
se passent d’une entreprise vers un gouvernement ou une collectivité locale, par exemple
sous forme de site réponse à un appel d’offre.
Quant à nous, dans le cadre de cette étude, nous prenons essentiellement en compte
le commerce « B to C » et le commerce « C to C ». Toutefois, il n’est pas à exclure que les
autres types de commerce face objet de cette étude.
Affirmer que le commerce électronique est une « activité économique par laquelle
une personne propose ou assure à distance et par voie électronique la fourniture de biens et de
services » ne permet pas de délimiter un champ d’application précis. Aussi, par souci de
clarté, il est essentiel pour nous de circonscrire notre domaine d’étude. Pour y parvenir nous
excluons d’une part certaines activités menées sur internet telles que les trafics de données
commercialisées, la vente d’unités ou package internet par les services de téléphonie mobile,
etc. De l’autre, nous précisons que le commerce électronique objet de notre étude inclut le
mobile commerce.
Il est tout aussi pertinent de préciser que, dans le cadre de cette étude, nous prenons
essentiellement en compte le commerce « B to C » et le commerce « C to C ». Toutefois, il
n’est pas à exclure que les autres types de commerce se comportent comme ceux par nous pris
en compte, d’où la possibilité de les évoquer dans les chapitres qui suivront n’est pas à
écarter.
Nations Unies :
La commission des nations unies pour le droit commercial international (CNUDI).
131
MPUTU M., Les défis juridiques du commerce électronique face au droit Congolais, mémoire, F.D, UNIKIS,
2017, p. 22-31.
Page 45 sur 45
Conventions pour la reconnaissance et l’exécution des sentences arbitraires étrangères de
1958.
Organisation pour la coopération et le développement économique
(OCDE) :
Reconnaissance du conseil relatif aux lignes directrices régissant la politique
cryptographique du Mars 1997 ;
Les lignes directrices de l’OCDE sur la protection de la vie privée et les flux
transfrontaliers de données à caractère personnel.
5.2. Europe :
En droit positif congolais, lorsqu’une matière faisant objet de conflit juridique n’est
pas prévue ni par un décret, ni un arrêté, ni une ordonnance ou une loi promulguée, les
constatations qui sont de la compétence des tribunaux seront jugées d’après les coutumes
locales, les principes généraux du droit et de l’équité.
La constitution du 18 Février 2006 telle que révisée à ce jour par la loi n°11/002 du
er
1 Janvier 2011, en son article 215 dispose que « les traités et accords internationaux
régulièrement conclus ont, dès leur publication, une autorité supérieure à celle des lois, sous
réserve pour chaque traité ou accord, de son application par l’autre partie ».
Page 46 sur 46
Cet article a ouvert en Droit congolais, le débat sur la primauté des conventions
internationales par rapport à la Constitution ainsi que la question de réciprocité.
C’est pour ce motif que, dans les chapitres suivant, nous recourons au Droit
OHADA, entré en vigueur le 12 Septembre 2012, pour tenter d’élucider les questions liées au
commerce électronique (chapitre deuxième) et à la considération de la preuve électronique en
droit positif congolais (chapitre troisième).
Page 47 sur 47
CHAPITRE DEUXIEME : LE DROIT CONGOLAIS A L’EPREUVE DU
COMMERCE ELECTRONIQUE
Pour apprécier cette compatibilité, il nous faut d’une part chercher à savoir si l’article
2 du Traité OHADA qui énumère la liste des matières couvertes inclut aussi le commerce
électronique dans son champ d’application. De l’autre, il importe d’évaluer les potentialités
du commerce électronique dans l’espace OHADA.
Les matières couvertes par le Traité OHADA sont énumérées en son article 2. Le
commerce électronique n’y est explicitement pas mentionné et on peut se demander s’il entre
dans le domaine du droit des affaires tel que défini par l’article susmentionné.
De l’avis de certains experts, l’expression « droit des affaires » doit ici s’entendre
dans un sens large, notamment au sens du droit économique qui désigne l’ensemble des règles
de droit concourant à l’organisation et au développement de l’économie.132 Ce que veut
mettre en place l’OHADA n’est donc pas à proprement parler et uniquement un droit des
affaires, mais un droit des activités économiques.133 Aussi, ne serait-il pas exagéré d’affirmer
132
JOSEPH ISSA S. et J. LOHOUES-OBLE, op.cit., p.115.
133
Jean PILLUSSEAU, op.cit., p.3.
Page 48 sur 48
que le commerce électronique, discipline transversale par essence fait partie du droit des
activités économiques.134
Cette définition lâche du droit des affaires par l’article 2 du traité donne la latitude au
Conseil des ministres pour y inclure toute matière qu’il jugeait nécessaire.135 Dès lors, les
portes sont grandement ouvertes pour le droit du commerce électronique. Tout observateur
sérieux peut en effet constater le fait que cette discipline juridique est de nature à « faciliter
l’activité des entreprises, à encourager les investissements et à promouvoir les échanges
régionaux et internationaux ».136
134
V. GAUTRAIS, La couleur du consentement électronique, Cahiers prop. Intel., no 16-1, 2003, p.5.
135
François ANOUKAHA, L’OHADA en marche, Annales de la faculté de droit de Dschang, 2002, p.7.
136
Paul-Gérard POGOUE, Présentation générale et procédure en OHADA, Yaoundé, Presses Universitaire
d’Afrique, 1998, p.12.
137
A. CHENEAU-LOQUAY, Défis liés à l’insertion des technologies de l’information et de la communication
dans les économies africaines, l’exemple de l’internet au Sénégal, Actes du symposium ouestaftech,
Université de Lille, 1999, p.151.
Page 49 sur 49
marchés dont la croissance est la plus rapide. (Que) l’impact économique et social potentiel
du commerce électronique est, tout bien pesé, très positif ».138
Les premiers Actes uniformes de l’OHADA ont été adoptés en 1997. A cette époque,
le commerce électronique n’était même pas encore, en Afrique, au sud du Sahara à ses
premiers balbutiements. C’est certainement là une des principales raisons du silence du
législateur OHAD sur l’encadrement juridique de ce nouvel outil de communication.142
Cela ne signifie pas que les dispositions des actes uniformes sont totalement
incompatibles avec le commerce électronique car le principe du consensualisme et les règles
138
COMMISSION ECONOMIQUE DES NATIONS UNIES POUR L’AFRIQUE, forum pour le
développement africain : le commerce électronique en Afrique, 2001, en ligne sur : http://www.uneca.org,
consulté le 21 mai 2018 à 7H30’.
139
Idem.
140
CONFERENCE DES NATIONS UNIES SUR LE COMMERCE ET LE DEVELOPPEMENT, Stratégie de
commerce électronique pour le développement : Promouvoir un dialogue international, 2003, en ligne sur :
http://r0.unctad.org/ecommerce/eventdocs/tunis03notif, consulté le 31 mai 2018 à 23H20’.
141
MOUHAMADOU SANNI Y., op.cit., p.58.
142
E. MONTERO, Internet face au droit, facultés universitaires Notre-Dame de la paix de Namur, 1997, p.293.
Page 50 sur 50
relatives à la formation du contrat font que le commerce électronique peut trouver application
dans le droit OHADA.
Il est généralement admis en droit que le contrat se forme par la seule rencontre des
volontés, lesquelles se traduisent par une offre et une acceptation143.
Il s’agit ici de vérifier si les règles relatives à la formation de contrat dans l’espace
OHADA sont aptes à régir les transactions en ligne. Pour opérer cette vérification, nous
examinerons successivement l’offre et son acceptation en droit OHADA au regard du
commerce électronique.
1. L’offre
L’offre commende tout. Elle doit remplir des conditions destinées pour que le contrat
se forme.144
Dans le droit OHADA, ce sont les articles 210 de l’AUDCG et 2/2 de l’Avant-projet
d’AU sur le droit des contrats qui énoncent les conditions de fond auxquelles une proposition
doit satisfaire pour être considérée comme une offre : elle doit être adressée à une ou plusieurs
personnes déterminées, être suffisamment précise, (c’est-à-dire qu’elle doit désigner les
marchandises, expressément ou implicitement, fixer la qualité et le prix ou donner les
indications permettant de les déterminer) et indiquer la volonté de son auteur d’être lié en cas
d’acceptation.145 Conformément aux deux actes uniformes, l’offre a d’effet au moment où elle
parvient à son destinataire comme le mentionnent les articles 211 de L’AUDCG et 2 de
l’Avant-projet d’AU sur le droit des contrats. De plus, elle peut être révoquée si cette
révocation parvient au destinataire avant que celui-ci n’expédie son acceptation.146
143
Michel ZOIA, La notion de consentement à l’épreuve de l’électronique, Gaz, Pal, 2001, p.14.
144
Jean BEAUCHARD, L’offre dans le commerce électronique, Paris, LGDJ, 2005, p.35.
145
Article 210 AUDCG.
146
Alinéa 2 de l’article 11 AUDCG.
Page 51 sur 51
car, l’offre même électronique doit contenir les éléments qui impriment à un contrat sa
coloration propre et en l’absence desquels ce dernier ne peut pas être caractérisé.147
L’AUDCG et l’Avant- projet d’acte uniforme sur le droit des contrats, étant
largement inspirés par la Convention de Vienne et les Principes d’Unidroit, ainsi en matière
électronique le Comité consultatif de la Convention de vienne l’offre est parvenue en
considération du terme « parvient » désigne le moment où une communication électronique
est entrée dans le serveur du destinateur de l’offre. Dans la même veine et suivant le
commentaire 4 sur l’article 1 des principes de l’Unidroit, l’offre n’a pas besoin de parvenir
entre les mains du destinataire ou d’être effectivement lue par le destinataire. Il suffit qu’elle
soit prise par un employé du destinataire autorisé à l’accepter, qu’elle soit placée dans la boite
aux lettres du destinataire, ou qu’elle parvienne sur le télécopieur, le télex ou, en cas de
communications électroniques, qu’elle soit entrée sur le serveur de ce dernier.148
Il est de même en ce qui concerne le principe de l’expédition qui est non seulement
applicable à l’article 211 de l’AUDCG qui dispose qu’ « une offre peut être révoquée si la
révocation parvient au destinataire avant que celui-ci n’ait expédié son acceptation »150.
Toutefois aussi à l’article 2 de l’Avant-projet d’acte uniforme sur les contrats on note
que « jusqu’à ce que le contrat ait été conclu, peut être révoquée si la révocation parvient au
destinataire avant que celui-ci ait expédié son acceptation ». Ces deux dispositions peuvent
être appropriées pour un environnement électronique même si elles ne semblent pas assez
précises.
En effet, si le moment auquel une déclaration sur papier est expédiée ne semble
soulever aucun doute, il est en revanche difficile de savoir quand un message électronique
147
M. ZOIA, op.cit., p.8.
148
Idem.
149
M.ZOIA, op.cit. p.11.
150
Article 211 de l’AUDCG.
Page 52 sur 52
doit être considéré comme ayant été envoyé. A cet égard, le Comité Consultatif souligne
qu’ « en matière de communications électroniques, le terme « expédier » désigne le moment
où l’acceptation quitte le serveur du destinataire de l’offre. L’auteur de l’offre peut révoquer
son offre en expédiant une révocation si celle-ci entre dans le serveur de destinataire avant
que l’acceptation de celui-ci quitte ce même serveur. L’acceptation par communication
électronique n’est admise que si l’auteur de l’offre a consenti, de manière expresse ou
implicite, à recevoir des communications électronique de ce type, de ce format et sous cette
adresse.151
Il est évident de déduire que l’offre OHADA possède une bonne marge d’adaptation
au commerce électronique
2. L’acceptation
L’acceptation consisterait à agréer une offre de façon pure et simple. L’article 213 de
l’AUDCG consacre que le délai d’acceptation fixé par l’auteur de l’offre dans une
communication électronique en temps réel commence à courir au moment où l’offre entre
dans le serveur du destinataire de l’offre. Le délai d’acceptation fixé par l’auteur de l’offre
dans une communication par courriel commence à courir au moment de l’expédition de la
communication par courriel. Les moyens de communication instantanés incluent la
communication en temps réel.152
Constitue une acceptation selon l’article 2/6 de l’Avant-projet concernant le droit des
contrats : «1) toute déclaration ou autre comportement du destinataire indiquant qu’il
acquiesce à l’offre. Le silence ou l’inaction ne peuvent à eux seuls valoir acceptation. 2)
L’acceptation d’une offre prend effet au moment où l’indication d’acquiescement parvient à
l’auteur de l’offre. 3)Cependant, si en vertu de l’offre, des pratiques établies entre les parties
ou des usages, le destinataire peut, sans modification à l’auteur de l’offre, indiquer qu’il
acquiesce en accomplissant un acte, l’acceptation prend effet au moment où cet acte est
accompli ».153
L’article 2/7 précise : « l’offre doit être acceptée dans un délai stipulé par l’auteur de
l’offre ou, à défaut d’une telle stipulation, dans un délai raisonnable, compte tenu des
151
CISG ADVISORY COUNCIL, p.13.
152
Article 213 de l’AUDCG.
153
Article 2/6 de l’Avant-projet d’Acte uniforme sur le droit des contrats.
Page 53 sur 53
circonstances, notamment de la rapidité des moyens de communication utilisées par l’auteur
de l’offre. Une offre verbale doit être acceptée immédiatement, à moins que les circonstances
n’indiquent le contraire ».
154
Commentaires et illustrations sur l’article 2.1.7 des Principes d’Unidroit.
155
Idem.
Page 54 sur 54
1. Les insuffisances liées à des domaines décisifs de la cyberconsommation
Pour cette raison que les annonceurs font feu et tout bois. Aussi l’internaute est
assailli de tous les procédés l’invitant à contracter. Dans cette course effrénée à la séduction
dont l’objectif ultime est la réalisation du profit, le consommateur en général, le
cyberconsommateur africain et congolais en particulier y trouve-t-il son compte ? Autrement
dit, est-il bien protégé ? Il est à déplorer que les dispositions encadrant la cyberpublicité dans
l’espace OHADA sont disséminées dans différents textes et l’oublie par le législateur de la
publicité électronique soit ciblée.
Dans l’espace OHADA, la cyberpublicité est au prime abord par les lois nationales
sur le commerce électronique158 ; aucun acte uniforme à notre connaissance ne s’est
spécifiquement penché sur cette question159. En deuxième lieu, les pays membres de
l’OHADA qui n’ont pas de législations sur le commerce électronique mais qui sont également
membres de la CEDEAO pourraient se référer à l’acte additionnel portant transactions
électroniques au sein de cette communauté160. Quid de la RDC ?
Enfin, quant aux pays de l’OHADA qui ne disposent pas encore de législations sur le
commerce électronique et qui n’appartiennent pas non plus à la CEDEAO, une analyse
sommaire de leurs textes nationaux sur la publicité traditionnelle lorsque confrontés à
156
Solveig GODELUCK, le boom de la netéconomie, Paris, La découverte, 2000, p.3 et 4.
157
E. MONTERO, op.cit., p.11.
158
MAHAMADOU SANNI Y., op.cit., p.178.
159
L’Article 36 de l’Avant-projet d’Acte uniforme sur le contrat de consommation qu’ « est interdite toute
publicité qui, par sa présentation, ne peut être nettement distinguée comme telle, à moins qu’elle ne comporte
de manière non équivoque la mention publicité.
160
MOUHAMADOU SANNI YAYA, op.cit., p.187.
Page 55 sur 55
l’internet permet de constater leur inadaptabilité au commerce électronique.161C’est qu’en
effet, la cybercriminalité est différente de la publicité traditionnelle à bien des égards : elle est
non seulement polymorphe parce qu’elle revêt plusieurs visages mais peut être aussi à la fois
subtile et insidieuse162.
La publicité ciblée a fait son apparition tout récemment. Les exigences de rentabilité
ont amené la plupart des annonceurs à adopter des techniques de ciblage de plus en plus
précises pour que les publicités adressées à l’internaute soient en adéquation avec ses gouts et
intérêts164.
161
Marlène LEROY et Bernard MOUFFE, Le droit de la publicité, 2ème éd., Bruxelles, 2001, p.271.
162
M. LACOURSIERE, C. BOUCHARD et J. MC CANN, Les enjeux éthiques d’internet en Afrique de l’Ouest.
Vers un modèle éthique d’intégration, L’Harmattan, CORDI, 2002, p.310.
163
Idem.
164
Eric A. CAPRIOLI, op.cit., p. 38.
Page 56 sur 56
son sexe, ou encore sa localisation géographique et enfin troisièmement, la publicité
comportementale.165
Par ailleurs, alors qu’il devient de plus en plus difficile de faire coïncider l’adaptation
ou l’interprétation des règles de droit à l’évolution technologique, on devrait se réjouir si,
pour une fois le législateur congolais décidait d’avancer de prendre ses responsabilités.
En effet, les transactions peuvent être exécutées de plus en plus rapidement, à des
distances de plus en plus importantes.
165
COMMISSION NATIONALE DE L’INFORMATIQUE ET DES LIBERTES (CNIL), « la publicité ciblée
en ligne », 2009, en ligne sur www.cnil.fr , consulté le 3 juin 2018 à 22H24’.
166
Eric A. CAPRIOLI, op.cit., p. 39.
167
Claude LUCAS de LEYSSAC et Xavier LACASE, Le paiement en ligne, JCP éd. G, 2001, p.302.
Page 57 sur 57
Ainsi, le consommateur OHADA est sollicité non par les produits ou les services,
mais par la facilité avec laquelle il pourra les payer, il entre dans un cercle social qui tend à
imposer comme norme la possession d’une carte de paiement.168
168
Mouhamadou S., op.cit., p. 200.
169
IBIDEM, p. 199.
170
Eric A CAPRIOLI, op.cit., p.200.
171
Mouhamadou S., op.cit., p. 200.
Page 58 sur 58
SECTION 4. DES INITIATIVES NATIONALES EN AFRIQUE D’ADOPTION DE
LEGISLATIONS SUR LE COMMERCE ELECTRONIQUE : CAS DU BURKINA
FASO ET DU SENEGAL
1. le Burkina Faso
Le Burkina Faso est un pays enclavé de l’Afrique de l’Ouest entouré par le Mali, le
Bénin, le Togo, le Ghana et la Cote d’ivoire. Il a pour capitale Ouagadougou Avec une
superficie d’environ 274 000 km carré et une population dépassant les quatorze (14) millions
d’habitants, ce pays, anciennement connu sous le nom de Haute Volta a acquis son
indépendance de l’ancienne métropole française le 5 aout 1960.172
Toutefois, au cours des dernières années, plusieurs initiatives ont vu le jour pour
faire face à cette fracture numérique longtemps décriée : tout récemment a été inauguré le
centre de ressources informatique (CRI) de l’Université de Ouagadougou, un exemple
d’initiative susceptible d’ouvrir de nouvelles perspectives au Burkina Faso d’autant plus que
la corrélation développement économique et l’utilisation des nouvelles technologies de
l’information et de télécommunication est aujourd’hui une évidence174.
C’est fort de cette conviction que, dans le cadre du Projet d’appui à la compétitivité
des entreprises, le gouvernement burkinabé a sollicité auprès de la Banque mondiale un appui
financier en vue de commanditer une étude pour l’élaboration d’un cadre juridique propice à
la société de l’information. Six propositions de texte ont été élaborées et un projet de loi
relatif aux nouvelles technologies de l’information parvenu à la commission des affaires
générales, institutionnelles et de droits humains (CAGIDH) de l’Assemblée nationale du
172
JACQUES B., PIERPAOLO F., TANGA P. Z., La vallée du Sourou (Burkina Faso) : genèse d’un territoire
hydraulique dans l’Afrique soudano-sahélienne, Paris, Harmattan, 2003, p. 2.
173
UNION INTERNATIONALE DES TELECOMMUNICATIONS (UIT), Digital Opportunity Index 2007, en
ligne sur http://www.itu.int/ITU-D/ict/doi/material/WISR07-chapter3.pdf, consulté le 3 juin 2018 à 00H12’.
174
UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU, Inauguration du centre de ressources informatiques (CRI) de
l’Université de Ouagadougou, en ligne sur http://bourkina-ntic.net/Inauguration-du-Centre-de.html , consulté
le 3 juin 2018 à 00H30’.
Page 59 sur 59
Burkina Faso. Le 10 novembre 2009 la loi n0 45-2009 portant réglementation des services et
des transactions électroniques au Burkina Faso fut adoptée.
Dans l’exposé de ses motifs, la loi affirme qu’elle a pour objectif: « de favoriser le
développement des services de la société de l’information et la mise œuvre de
l’administration électronique au service du citoyen et des entreprises, en apportant la
sécurité juridique et la confiance dans les échanges par voie électronique ».175
Il est à remarquer que le champ d’application de la loi est très vaste. Il vise en effet
non seulement la 176vente de biens et la fourniture de services à distance par voie électronique
dans plusieurs secteurs d’activités, mais également la mise en ligne de la plupart des services
offerts par l’Etat aux administrés. La loi comporte dix chapitres dont le chapitre IV qui traite
du commerce électronique et vise à protéger tout destinataire du service qu’il soit
professionnel ou consommateur et le chapitre V a trait à la diffusion d’informations publique
et plus principalement à la mise à disposition do public, par voie électronique d’information
d’intérêt public.
Etant entendu que la loi est d’une haute teneur technique liée notamment à l’usage
d’un vocabulaire et d’une terminologie technique, le gouvernement du Burkina Faso a tenu
d’organiser des ateliers de formation et de sensibilisation à l’intention des décideurs
politiques, des magistrats, des associations professionnelles, etc.
2. le Sénégal
Le Séné gal est un pays situé à la pointe la plus occidentale du continent africain
avec une superficie de 196 722 km carré et une population de plus de 12,9 d’habitants. Le
pays a pour capitale Dakar et a acquis son indépendance le 20 aout 1960. L’économie est
l’une des plus fleurissantes d’Afrique de l’ouest avec un réseau de télécommunication assez
performant.177
On y note une utilisation croissante des technologies de l’information aussi bien dans
l’administration publique qu’auprès des particuliers. Cet impact ne pouvait longtemps laisser
indifférentes les autorités sénégalaises. Elles ont décidé d’offrir un cadre juridique et
175
Exposé des motifs de la loi.
176
Voir articles 39 de la loi.
177
MOUHAMADOU S., op.cit., p.102.
Page 60 sur 60
institutionnel adéquat. Une série de textes législatifs visant l’encadrement juridique des
transactions électroniques seront adoptés par l’Assemblée national sénégalaise.
Le premier texte est une loi d’orientation sur la société générale ; la loi n0 2008-10
du 25 janvier 2008 portant loi d’orientation sur la société de l’information. Elle vise la mise
en cohérence de l’assemble de dispositif juridique sénégalais en identifiant les droits et
responsabilités des divers acteurs et.
Le deuxième texte est la loi n0 2008-08 du 25 janvier 2008 sur les transactions
électroniques qui a pour objectif la sécurité des transactions électroniques au Sénégal,
notamment les opérations liées au commerce électronique, à la conclusion d’un contrat
électronique, à l’acceptation de la signature et la preuve électroniques et, enfin, aux
possibilités de transmission par voie électronique des documents ou actes administratifs. Dans
le cadre de la présente étude, cette loi attire notre attention, elle indique clairement que le
texte attend « favoriser » le développement du commerce électronique par les nouvelles
technologies d’information et de la communication et de la communication « en posant les
règles précises ». Ce texte, largement inspiré de la loi française sur la confiance dans
l’économie numérique de 2004, prend compte plusieurs aspects du commerce électronique ;
le contrat électronique, la publicité en ligne, et les prestations de service de prestation.
Le quatrième texte est la loi n0 2008-12 du 25 janvier 2008 sur la protection des
données à caractère personnel. Celle-ci vise à lutter contre les atteintes à la vie privée
susceptibles d’être engendrées par tout traitement de données à caractère personnel permettant
d’identifier directement ou indirectement une personne. Les dispositifs de cette loi traitent des
Page 61 sur 61
principes fondamentaux de nature à prévenir les abus en matière de collecte et de traitement
de données à caractère personnel.
En droit congolais, quand une matière n’est pas prévue par un décret, un arrêté ou
une ordonnance déjà promulgués, les constatations qui sont de la compétence des tribunaux
seront jugées d’après les coutumes locales, les principes généraux du droit et l’équité.
C’est dans ce cadre, que les normes produites par les institutions internationales à
vocation régionale, telles que l’OHADA, la CEDEAO, la SADC, et le CEMAC ont produit
pour légiférer le commerce électronique dans la sous-région.
178
Mputu MANGALA M., op.cit., p.55.
Page 62 sur 62
CHAPITRE TROISIEME : DE LA PREUVE ELECTRONIQUE EN DROIT POSITIF
CONGOLAIS
Comme énoncé ci-haut, après avoir fait état des preuves reconnues par le droit Positif
Congolais, le législateur congolais ne semble dire un mot quant à ce qui concerne la preuve
électronique. Il est à se demander si cette dernière peut prétendre avoir réellement une valeur
probante en cas de survenance de conflits liés aux transactions commerciales électroniques.
A l’instar d’autres pays du monde qui ont entrepris des regroupements politiques
et/ou économiques pour faire face à la mondialisation des réalités économiques, des Etats de
la zone Franc CFA, rejoints par les Comores et la Guinée, ont décidé d’harmoniser leur droit
des affaires pour offrir aux opérateurs économiques, étrangers et locaux, une législation
moderne et adaptée aux nouveaux défis de l’économie. Ils ont pour ce faire créé par le Traité
de Port-Louis du 17 octobre 1993 (révisé le 17 octobre 2008 à Québec, Canada),
l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique de droit des affaires (OHADA).
L’adhésion, prévue par l’article 53 du Traité OHADA, est ouverte à tout Etat
membre de l’union africaine. Un Etat non membre de l’union africaine peut également
adhérer avec l’accord de tous les Etats Parties.
179
www.juriscope.org/programme-ohada/ohada-juriscope.htm., consulté le 27 mai 2018 à 11H07’.
Page 63 sur 63
Le dépôt des instruments d’adhésion de la RDC auprès du gouvernement de l’Etat
dépositaire du traité de Port-Louis est effectif le 13 juillet 2012. En conséquence, comme le
veut l’article 53 in fine du traité, la transfiguration de l’ordre juridique congolais est
intervenue soixante jours à dater du dépôt des instruments d’adhésion.
Le siège social est fixé à Yaoundé et ses langues de travail sont le français, l’anglais,
l’espagnol et le portugais (art.42 du Traité tek que révisé à Québec le 17 octobre 2008).
Page 64 sur 64
Tableau 1 : Dates de ratification et d’entrée en vigueur du Traité OHADA180
(Source : Ohada.com)
Sion Ratification
180
www.ohada.org, consulté le 13 Aout à 8h48min.
Page 65 sur 65
SECTION 2 : DES ACTES UNIFORMES DU DROIT OHADA181
Les règles de droit matériel communes aux Etats membres de l’OHADA sont
contenues dans des actes uniformes, adoptés par le Conseil des Ministres. A ce jour, neuf (09)
Actes uniformes ont déjà été adoptés et, pour certains, révisés. Sont concernées, les
disciplines suivantes :
181
www.ohada.org/index.php/fr/actes-uniformes-de-l’ohada, consulté le 30 juin 2018 à 16H 10’.
Page 66 sur 66
• La vente commerciale, contrat de vente de marchandises entre commerçants, y compris les
contrats de fournitures de marchandises destinées à des activités de fabrication ou de
production ;
• La première partie énonce des dispositions générales, communes à toutes les formes de
sociétés commerciales : règles de constitution et de fonctionnement, responsabilité des
dirigeants, liens de droit entre sociétés, transformation, fusion, scission, apports partiels
d’actifs, dissolution, liquidation, nullité de la société et des actes sociaux, formalités
diverses et règles de publicité.
• La deuxième partie règlement les diverses formes de sociétés commerciales. Il s’agit de
société en nom collectif (SNC), société en commandite simple (SCS), société à
responsabilité limitée (SARL), société anonyme (SA), société en participation, société de
fait, groupement d’intérêt économique (GIE) et, innovation majeure, société par action
simplifiée (SAS).
• La troisième partie édicte, enfin, des incriminations relatives à la constitution, à la vie, à la
dissolution et à la liquidation des sociétés commerciales, étant précisé que les sanctions
afférentes aux infractions ainsi prévues doivent être précisées par la loi nationale de
chaque Etat Partie.
Page 67 sur 67
• Les sûretés mobilières (droit de rétention, propriété retenue ou cédée à titre de garantie,
gage, nantissements et privilèges) ;
• Les hypothèques, sûretés réelles immobilières.
6. Droit de l’arbitrage
Page 68 sur 68
Date d’entrée en vigueur : 11/06/1999
L’AU relatif aux contrats de transport de marchandises (AUTM) par route lorsque le
lieu de prise en charge de la marchandise et le lieu prévu pour sa livraison, tels qu’ils sont
indiqués au contrat, sont situés soit sur le territoire s’un Etat membre de l’OHADA, soit sur le
territoire de deux Etats différents dont l’un au moins est membre de l’OHADA, à l’exclusion
des transports de marchandises dangereuses, des transports funéraires, des transports de
déménagement, ou des transports effectués en vertu des conventions postales. Cet AU est
adopté le 22 mars 2003.
9. Société coopératives
Adopté à Lomé (TOGO) le 15 décembre 2010, l’AU relatif au droit des sociétés
coopérative (AUSCOOP) répond à une demande fortement exprimée par les coopérateurs de
l’espace OHADA qui, n’étant pas soumis aux règles des sociétés commerciales, souhaitaient
des règles spécifiques harmonisées à l’échelle régionale.
Page 69 sur 69
L’AUSCOOP s’applique à toutes les coopératives, sous réserve des règles nationales
ou régionales spécifiques, applicables aux sociétés coopératives exerçant une activité bancaire
ou financière.
182
Ursil LELO D., op.cit., p.72.
Page 70 sur 70
document sous forme électronique et son intégrité au cours des traitements et des
transmissions électroniques ».
Cette formalisation adopte une flexibilité accrue sur les notions comme l’écrit, la
signature, ou l’original, en mettant l’accent non sur le support en soi, mais plutôt sur ses
fonctions. Dès lors, l’équivalence fonctionnelle permet de rechercher les fonctions qu’un écrit
papier possède et de les transposer sur tout autre support qui remplirait les mêmes
fonctions.183
C’est donc une fiction juridique, construction intellectuelle qui consiste en une
méconnaissance volontaire de la réalité en vue de l’obtention d’un résultat de droit. En la
transposant dans la sphère de la technologie, l’on admet que le formalisme classiquement
exigé aussi bien pour la validité du contrat que sa preuve soit pratiquement neutralisée par la
fiction d’équivalence entre les fonctions juridiquement reconnues aux supports papiers et
celles portées par les supports électroniques.186
L’écrit et la signature électronique, pour leur validité et à fin de produire les mêmes
effets que les documents papiers et la signature manuscrite, reposent sur ce fondement.187
Page 71 sur 71
titulaire, la période de validité du certificat, un numéro de série unique et la signature
électronique du prestataire de services de certification électronique.188
En effet, en fonction de la nature des actes et des formalités exigées pour leur
validation, la gestion juridique de la date peut revêtir une ampleur considérable, notamment
188
Ursil LELO D., op.cit., p.63.
189
J. HUET, Le code civil et les contrats électroniques, Paris, Dalloz, 2004, p. 539.
190
Ibidem.
Page 72 sur 72
dans le domaine des contrats et des procédures. Ces précautions technologiques permettent
par ailleurs d’apprécier la portée juridique réelle de l’équivalence dans le contexte de
l’OHADA.
Aujourd’hui, des spécialités dans les disciplines du droit sont conçues pour
accompagner l’expansion des affaires par le biais du réseau, soulevant au passage des
problématiques en quête de règles juridiques. Il s’agit entre autre des règles de formation et
d’exécution du contrat de commerce électronique, traitement juridique des sites internet du
point de vue de la commercialité, de l’épineuse question de la détermination de la loi
applicable au contrat de commerce électronique, de la fiscalité du commerce électronique,
etc.
191
Article du règlement UEMOA.
192
Règlement UEMOA, art.22.
Page 73 sur 73
Les accréditations n’étant pas encore effectives, il est douteux pour ne pas dire peu
probable que le sort de la preuve en matière de paiement électronique connaisse une évolution
significative dans l’immédiat.193En conséquence, on se retrouve à la case départ où l’écrit
électronique ne vaudra que comme commencement de preuve ou à titre de simples
présomptions.
Les Actes uniformes, les législations nationales et régionales mises en place donnent
du droit du commerce électronique de l’espace OHADA un droit émietté qui est susceptible
d’entrainer des concurrences entre normes mettant ainsi en péril la sécurité juridique tant
recherchée par l’organisation.194
Mais fort malheureusement, au-delà de cette concurrence, les aspects des textes de
l’OHADA ne répondent pas aux réalités techniques du commerce électronique du fait qu’ils
pêchent par actions (référence au support papier), et pêchent par omission (rétrofacturation et
publicité en ligne).
C’est pour toutes ces raisons que nous appelons, pour défaut d’une véritable
harmonisation par le droit OHADA, le législateur Congolais de s’y pencher pour raison que
les transactions électroniques constituent un grand avancement et font preuve dans bien des
cas de plus de sécurité technique qu’un contrat papier car ce dernier est plus susceptible de
falsification que le contrat électronique signé avec des clefs privées de chiffrement
adéquatement certifiées.
193
A. OUATTARA, Technologie et preuve : l’apport mitigé du règlement du 19 septembre 2002 relatif aux
systèmes de paiement dans les Etats membres de l’union Economique et Monétaire Ouest-Africaine
(UEMOA), RLDC., Supp1. n°5, 2004, p.2.
194
Mouhamadou S., op.cit., p. 215.
Page 74 sur 74
SECTION 4. RECOURS AU MODELE QUEBECOIS
1. La règle de la meilleure preuve : une option de poids
195
Loi Uniforme sur la Preuve Electronique, précitée note 6, art. 4.
196
Vincent GAUTRAIS, disponible à l’adresse :
http://www2.droit.umontreal.ca/cours/ecommerce/DRT6903.htm, consulté le 22 Aout 2018 à 09h41’.
197
Guide juridique du commerçant électronique, version préliminaire, p.96, disponible à l’adresse :
http://132.204.136.33/pob/05/fr/guidefinal.pdf. consulté le 22 Aout 2018 à 09h50’.
Page 75 sur 75
La règle de la meilleure preuve se trouve bouleversée car les mêmes critères
applicables aux documents sur support papier pour permettre aux tribunaux d’apprécier leur
force probante. Un document numérique qui remplit les mêmes fonctions qu’un document
papier sera qualifié d’écrit et les règles de preuve applicables à l’écrit lui seront applicables.
La règle de la meilleure preuve applicable à un document écrit est à l’effet que l’acte
juridique constaté par écrit doit être prouvé par la production de l’original ou une copie qui en
tient lieu.198
Une copie au sens du législateur Québécois peut tenir lieu d’original. Ceci permet
deux formes de reproduction des documents électroniques: la copie et le transfert. Le
document, s’il répond aux exigences législatives aura la même valeur qu’un original. Un
document technologique peut remplir la fonction d’original si son intégrité est assurée et si
ses fonctions sont d’établir que le document est la source première de reproduction, qu’il
présente un caractère unique et qu’il est la forme première d’un document relié à une
personne.199
198
Ibidem.
199
Vincent GAUTRAIS, disponible à l’adresse :
http://www2.droit.umontreal.ca/cours/ecommerce/DRT6903.htm, consulté le 22 Aout 2018 à 09h41’.
200
Nicolas VERMEYS, Karim BENYEKHLEF et Vincent GAUTRAIS, « Réflexions juridiques autour de la
terminologie associée aux places d'affaires électroniques », (2004) 38 Revue juridique Thémis, Montréal, 643-
710, disponible à l’adresse : http://www.themis.umontreal.ca/pdf/rjtvol38num3/vermeys.pdf.
Page 76 sur 76
juridique215. En ce qui a trait à la conservation des documents technologiques, il existe des
prescriptions minimales dans la Loi, qui garantissent une valeur probante. Peu importe la
technologie utilisée pour conserver des documents, elle «doit permettre une reproduction
indélébile et fidèle du document et doit permettre de déterminer la date et le lieu de
reproduction216 ». Finalement elle doit être effectuée par une personne compétente217.
Nous remarquons les défis suivant à relever pour surmonter et apporter amélioration
du droit de la preuve en droit positif congolais : les juges généralistes et insuffisance d’une
politique législative offensive.
Dans le système juridique congolais, les mêmes magistrats s’occupent de toutes les
matières que soient pénales, administratives, civiles, sociales, et commerciales avec toutes les
contingences sociopolitiques que cela comporte de sorte qu’il devient parfois impossible de
parler d’une spécialisation quand bien-même que les juridictions sont divisées en sections et
chambres de divers ordres.
Page 77 sur 77
CONCLUSION
201
V. GAUTRAIS, Introduction générale : le défi de la protection de la vie privée face au besoin de circulation
de l’information personnelle, Lex Electronica, vol 9, n0 9, 2004, p.2.
202
Idem.
203
Richard DELMAS, L’internet et les chantiers législatifs Européens, Actes du colloque organisé par l’école
Doctorale du droit public et de droit fiscal de l’Université Paris 1, 2000, p.71.
204
Éric LABBÉ, « La multiplicité des normes encadrant le contrat électronique: l’influence de la technologie sur
la production de normes, Le contrat électronique », Conférence organisée par le Programme international de
coopération scientifique (CRDP/CECOJI), Montréal, 19 décembre 2003, www.lex-
electronica.org/articles/v9-
2/labbe2.pdf p.14.
Page 78 sur 78
aux réalités techniques du commerce électronique : alors que certains de leurs dispositions
font encore référence au support papier, ces législations en omettent toute une série d’autres
qui auraient dû y figurer.
Tels, nous avons démontré, sont pertinents pour faire l’objet d’une législation
spécifique en République démocratique du Congo au motif qu’ils constituent les défis que le
droit OHADA lance au droit positif congolais.
La dématérialisation de l’écrit avec les NTIC par exemple, donc une certaine
dématérialisation de la preuve devenue électronique, la notion de preuve implique une
nouvelle définition, un nouveau mode d’élaboration et de nouveaux effets juridiques. C’est
notamment le cas de la signature électronique en tant que preuve205.
Pour faire face à ces défis, quelques Etats Africains à l’instar du Sénégal et du
Burkina Faso ont mis en place des textes législatifs à même de combler le vide juridique
laissé par le droit OHADA. Ces textes viennent réglementer le secteur du Commerce
électronique sur le plan national de chacun de ces Etats.
205
Starmans BOFOE LOKANGU, op.cit, p.25.
Page 79 sur 79
En dépit de la consécration du principe d’assimilation de la signature électronique à
la signature traditionnelle sur papier par plusieurs législations de plusieurs Etats du monde, la
législation de la RDC ne prévoit jusqu’alors aucune résolution en la matière. Or il n’est pas
exclu d’assister au conflit entre les deux signatures, comme par exemple le cas de la
contradiction entre elles.
Quels sont les défis qui s’imposent au Droit positif Congolais avec l’émergence du
commerce électronique ?
Quelle est la l’alternative adéquate pour la fiabilité juridique de la preuve électronique en
droit de la preuve Congolais ?
A fin de résoudre les défis que le droit OHADA lance au droit positif congolais en matière
de commerce électronique la solution serait, à l’instar du Sénégal et du Burkina Faso, de
doter la RDC d‘une législation spécifique, à même de combler le vide juridique créé par
les imperfections évoquées ci-haut.
Etant donné que le droit Congolais qui régit la preuve ne semble dire quelque chose sur la
preuve électronique206, aussi inefficacité partielle du droit OHADA en la matière traduite
par le retard dans l’accréditation des prestataires de service de certification électronique, la
moindre importance accordée à l’encadrement de la date dans les procédure et transactions
électronique faisant ainsi du principe de l’équivalence fonctionnelle prôné par le droit
OHADA une règle chimérique en RDC du fait que, comme dans la plupart des Etats
Africains, les services spécialisés dans la certification électronique pour la signature
électronique soient quasi inexistante. Ainsi l’alternative adéquate pour le droit congolais
serait la consécration de la règle de la meilleure preuve et du principe de la neutralité
juridique.
D’une part, de déterminer les défis qui s’imposent au droit positif congolais avec
l’émergence du commerce en ligne, et d’autre part, de cerner l’incidence de l’admission de la
206
Starmans BOFOE LOKANGU, op.cit., p.32.
Page 80 sur 80
preuve électronique en droit OHADA sur le droit de la preuve en droit congolais dans le
contexte du commerce électronique.
Le commerce électronique en droit OHADA est confronté par plusieurs imperfections dont
les plus évidentes sont citées dans les lignes précédentes ;
L’admission de la preuve électronique en droit positif congolais passe par la concrétisation
de la règle de la meilleure preuve ainsi que du principe de la neutralité juridique en matière
de preuve de contrat électronique passé lors de la vente en ligne ;
Etant donné que le législateur ne devrait accepter de faire la loi que s’il y croit, non pas à
la loi mais à la nécessité d’en faire. Il est pertinent que le législateur congolais agisse dans
le sens du Sénégal et du Burkina Faso qui, bien qu’aussi signataires du Traité OHADA,
ont réglementé le secteur du commerce électronique pour combler les lacunes du droit
OHADA n’ayant pas suffisamment éclairé la question du commerce électronique à travers
l’AUDCG ;
L’apport partiel du droit OHADA sur le commerce électronique justifie le choix que nous
portons quant aux propositions précédentes.
Ces résultats ont par conséquent confirmés nos hypothèses de départ. Nous sommes
convaincu que le commerce électronique et la preuve électronique ont encore un long chemin
à faire en Afrique en général et en RDC.
Page 81 sur 81
empêchent l’Etat de remplir sa fonction normative, le danger est d’autant plus grand que dans
le cas qui concerne l’Internet, la population semble abandonnée à la merci des commerçants
indélicats qui vendent du vent dès lors qu’ils ont l’assurance qu’aucune poursuite judiciaire
ne pourra être engagée à leur encontre.
Ce travail ne se limite pas au simple constat d’un vide juridique en ce qui concerne
les NTIC en RDC. Il propose, de lege ferenda, ce que l’Etat congolais devrait faire pour
éviter la fraude en cette matière et assurer une plus grande protection du citoyen.
Il faut espérer que le législateur prendra à son compte cette riche mine d’information
pour doter le pays d’une législation digne du 21e siècle. Plus qu’un simple souhait, cette
étude se veut d’inspirer d’autres études en la matière non seulement pour l’accessibilité aux
nouvelles technologies, mais aussi et surtout pour éviter que les règles du droit de commerce
international soient produites exclusivement ailleurs. Il s’agit aussi d’affirmer la souveraineté
de l’Etat Congolais.
En définitif, le sujet ayant fait objet de notre recherche est vaste et pertinent : cette
réflexion est précisément une prospective sur l’encadrement juridique du commerce
électronique en RDC en réponse à l’apport partiel du droit OHADA en partant des
expériences du Burkina Faso et du Sénégal.
Avec toute humilité, loin de nous la prétention d’avoir épuisé tous les aspects et
contours de ce champ de recherche. De ce fait nous invitons d’autres chercheurs à nous
compléter en abordant plusieurs autres sujets de recherche liés au commerce électronique en
Afrique et plus particulièrement en RDC.
Nous suggérons les sujets suivants pour apporter encore plus de lumière dans la
matière :
Page 82 sur 82
BIBLIOGRAPHIE
1. Constitution de la RDC.
2. Code de procédure pénale.
3. Code de procédure civile.
4. Décret du 7 mars 1960.
5. Code civil congolais livre III.
6. Loi-cadre no 013/2002 du 16 octobre 2002 sur les télécommunications en République
Démocratique du Congo.
7. Loi-cadre no 014/2002 du 16 octobre 2002 portant création de l’autorité de régulation
des postes et des télécommunications en République Démocratique du Congo.
8. Acte Uniforme de droit de commerce général.
9. AU/contrat de transport de Marchandises par Route (AUC TMR).
10. Dir. n°2000/31 du 8 juin 2000 dite « commerce électronique ».
11. Dir. n°1999-93 du 13 déc.1999 « Sur le cadre communautaire pour les signatures
électroniques ».
12. Directive 2000/31/CE du Parlement européen et du Conseil du 8 juin 2000 relative à
certains aspects juridiques des services de la société de l’information, et notamment du
commerce électronique, dans le marché intérieur.
13. Règlement UEMOA.
14. Avant-projet d’Acte uniforme sur le droit des contrats.
15. COMMISSION NATIONALE DE L’INFORMATIQUE ET DES LIBERTES (CNIL), «
la publicité ciblée en ligne », 2009, en ligne sur www.cnil.fr.
Jurisprudence
Page 83 sur 83
C.A. Versailles, 12ème ch., 2ème sec.-25 septembre 2003, BICC n°594 du 15 mars 2004 et
2ème civ.-28 février 2006, BICC n°641 du 1er juin 2006.
Ouvrages
Page 84 sur 84
16. Paul-Gérard POGOUE, Présentation générale et procédure en OHADA, Presse
Universitaire d’Afrique, Yaoundé.
17. E. MONTERO, Internet face au droit, facultés universitaires Notre-Dame de la paix de
Namur, 1997, p.293.
18. Michel ZOIA, La notion de consentement à l’épreuve de l’électronique, Gaz, Pal, Paris.
19. Jean BEAUCHARD, L’offre dans le commerce électronique, LGDJ, Paris.
20. Marlène LEROY et Bernard MOUFFE, Le droit de la publicité, 2ème éd., Bruxelles.
21. M. LACOURSIERE, C. BOUCHARD et J. MC CANN, Les enjeux éthiques d’internet
en Afrique de l’Ouest. Vers un modèle éthique d’intégration, L’Harmattan, Paris.
22. Solveig GODELUCK, le boom de la netéconomie, La découverte, Paris.
23. Claude LUCAS de LEYSSAC et Xavier LACASE, Le paiement en ligne, JCP éd. G,
Paris.
24. JACQUES B., PIERPAOLO F., TANGA P. Z., La vallée du Sourou (Burkina Faso) :
genèse d’un territoire hydraulique dans l’Afrique soudano-sahélienne, Harmattan,
Paris.
25. Eric A.CAPRIOLI, R. SORIEUL, Le commerce international électronique : vers
l’émergence de règles juridiques transnationales, Journal de droit international, n°2,
1997, Paris.
26. J. HUET, Le code civil et les contrats électroniques, Dalloz, Paris.
27. V. GAUTRAIS, Introduction générale : le défi de la protection de la vie privée face au
besoin de circulation de l’information personnelle, Lex Electronica, Paris.
28. Richard DELMAS, L’internet et les chantiers législatifs Européens, Actes du colloque
organisé par l’école Doctorale du droit public et de droit fiscal de l’Université Paris 1,
Paris.
29. Ph. MALAURIE, L’équivalence en droit international privé, Dalloz, Chr. XXXVI,
Paris.
Thèses de Doctorats
Page 85 sur 85
3. Mouhamadou SANNI YAYA, Le droit de l’OHADA face au commerce électronique,
2011, Université de Montréal.
Monographies
Articles
Page 86 sur 86
5. A. OUATTARA, Technologie et preuve : l’apport mitigé du règlement du 19 septembre
2002 relatif aux systèmes de paiement dans les Etats membres de l’union Economique et
Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA), RLDC., Supp1. n°5, 2004.
Cours
1. BABIKANGA M., Droit Civil III : les obligations, G3, cours inédit, F.D, UNIKIS, 2017,
p.50.
2. Raymond OMOKOKO OMELONGA KASONGO, Informatique IV, cours inédit L1,
F.D, UNIKIS, 2017.
3. BOMPAKA NKEYI, Introduction Générale à l’étude du Droit, G1, UNIKIS, 2010.
4. Starmans BOFOE LOKANGU, Informatique III, cours inédit, G3 F.D., UNIKIS, 2016.
5. ESSISSO A., méthode de recherche en sciences sociales, cours inédit G3 sociologie,
FSSAP, UNIKIS, 2004.
6. OTEMIKONGO M., Initiation à la recherche scientifique, cours inédit, G2, F.D.,
UNIKIS, 2015.
7. NGOTO NGALINGI, Droit judiciaire congolais, cours inédit, G2 Droit, FD, UNIKIS,
2014.
8. NGOTO NGALINGI, Droit pénal congolais, cours inédit, G2 Droit, UNIKIS, 2015.
9. BOMPAKA NKEY, IGD, G1 Droit, Cours inédit, UNIKIS, 2010.
10. BOMPAKA NKEY, Droit civil les obligations, cours inédit, G3 droit, UNIKIS, 2010.
11. NGOTO NGALINGI, droit judiciaire congolais, cours inédit, G2 droit, UNIKIS, 2015.
12. Ursil LELO DI-MAKUNGU, Informatique V, Cours inédit, L2 droit, UNIKIS, 2018.
13. KEWANG à NWAL, Droit commercial I, cours inédit, G3, F.D, UNIKIS, 2016.
14. Me Francesca BOLONGA, la rédaction des contrats internationaux : clauses et
terminologie juridiques, cours inédit, 54ème séminaire de droit Européen au centre
d’Etudes Juridiques Européennes de l’Université d’UNIBINO, 2012.
15. ILUME MOKE M., Droit International Privé, cours inédit, L2, F.D, UNIKIS, 2018.
16. François ANOUKAHA, L’OHADA en marche, Annales de la faculté de droit de
Dschang, 2002.
Mémoires et TFC
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1. Augustin NSILAMBI MAMBOTE, De la vente électronique en droit congolais et
comparé : étude de la juridiction compétente, mémoire de licence, F.D, U.L.I.M.A.T,
2011.
2. MALISSIA A., le commerce électronique à l’épreuve de la cybercriminalité en Droit
Congolais, TFC, UNIKIS, 2015, p.3.
3. Séraphin L., L’incidence de l’amission de la preuve électronique en droit OHADA sur le
droit de la preuve en droit congolais, TFC, FD, UNIKIS, 2017.
4. MPUTU M., Les défis juridiques du commerce électronique face au droit Congolais,
mémoire, F.D, UNIKIS, 2017.
Dictionnaires
1. Larousse 2010.
2. Grand Robert 2017.
Webographie
1. www.murielle-cahen.com/publications/p_preuve.asp.
2. www.wikipedia.org/wiki/Droit-comparé.
3. Actualite.cd/2016/10/20/ce-quil-faut-savoir-e-commerce-rdc-al-kitenge-explique.
4. http://www.dictionnaire-judiciaire.com/définition/signature.php.
5. www.wikipédia.com.
6. UNION INTERNATIONALE DES TELECOMMUNICATIONS (UIT), Digital
Opportunity Index 2007, en ligne sur http://www.itu.int/ITU-D/ict/doi/material/WISR07-
chapter3.pdf.
7. UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU, Inauguration du centre de ressources
informatiques (CRI) de l’Université de Ouagadougou, en ligne sur http://bourkina-
ntic.net/Inauguration-du-Centre-de.html .
8. www.juriscope.org/programme-ohada/ohada-juriscope.htm.
9. www.ohada.org/index.php/fr/actes-uniformes-de-l’ohada.
10. www.ohada.org.
Page 88 sur 88
TABLE DES MATIḔRES
RESUME……………………………………………………………………………………… i
EPIGRAPHE………………………………………………………………………………..... ii
DEDICACE………………………………………………………………………………….. iii
REMERCIEMENT……………………………………………………………………........... iv
SIGLES, ABREVIATIONS ET
ACRONYMES………………………………………………………………………............. .v
SOMMAIRE ………………………………………………………………………………… vi
0. INTRODUCTION
…………………………………………………………………..1
0.1 ÉTAT DE LA QUESTION ......................................................................................... 8
Page 89 sur 89
CHAPITRE PREMIER : DES CONSIDERATIONS GENERALES ..................................... 21
1. La signature électronique........................................................................................... 31
SECTION 3. DE LA VENTE............................................................................................... 36
1. Notion ........................................................................................................................ 36
Page 90 sur 90
4. les effets juridiques de la vente commerciale : .......................................................... 39
1. L’offre ........................................................................................................................ 51
2. L’acceptation ............................................................................................................. 53
Page 91 sur 91
SECTION 4. DES INITIATIVES NATIONALES EN AFRIQUE D’ADOPTION DE
LEGISLATIONS SUR LE COMMERCE ELECTRONIQUE : CAS DU BURKINA FASO
ET DU SENEGAL ............................................................................................................... 59
2. le Sénégal ................................................................................................................... 60
Page 92 sur 92
1. La règle de la meilleure preuve : une option de poids ............................................... 75
CONCLUSION ........................................................................................................................ 78
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................... 83
Page 93 sur 93
OHADA
[NB - Traite relatif à l’harmonisation du droit des affaires en Afrique (OHADA), fait à Port-
Louis, le 17 octobre 1993.
Préambule
Le Président de la République du BENIN, Le Président du BURKINA FASO, Le Président
de la République du CAMEROUN, Le Président de la République CENTRAFRICAINE, Le
Président de la République Fédérale Islamique des COMORES, Le Président de la
République du CONGO, Le Président de la République de CÔTE-D’IVOIRE, Le Président
de la République GABONAISE, Le Président de la République de GUINEE EQUATORIA-
LE, Le Président de la République du MALI, Le Président de la République du NIGER, Le
Président de la République du SENEGAL, Le Président de la République du TCHAD, Le
Président de la République TOGOLAISE, Hautes parties contractantes au Traité relatif à
l’harmonisation du droit des affaires en Afrique,
Page 94 sur 94
• décidés à accomplir en commun denouveaux efforts en vue d’améliorer la formation des
magistrats et des auxi-liaires de justice ;
Art.3.- (Québec 2008)La réalisation destâches prévues au présent Traité est assu-rée par une
organisation dénommée Orga-nisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires
(OHADA).
Le siège de l’OHADA est fixé à Yaoundé en République du Cameroun. Il peut être transféré
en tout autre lieu sur décision de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gou-vernement.
Art.4.- (Québec 2008)Des règlementspour l’application du présent Traité et des décisions
seront pris, chaque fois que de besoin, par le Conseil des Ministres, à la majorité absolue.
Les actes uniformes peuvent inclure des dispositions d’incrimination pénale. Les Etats-
Parties s’engagent à déterminer les sanctions pénales encourues.
Art.6. - Les actes uniformes sont préparéspar le Secrétariat Permanent en concerta-tion avec
les gouvernements des Etats-Parties. Ils sont délibérés et adoptés par le Conseil des Ministres
après avis de la Cour Commune de Justice et d’Arbitrage.
Page 95 sur 95
Toutefois, le délai prévu à l’alinéa premier peut être prorogé d’une durée équivalente en
fonction des circonstances et de la nature du texte à adopter, à la diligence du Se-crétariat
Permanent.
A l’expiration de ce délai, le projet d’Acte uniforme, accompagné des observations des Etats
parties et d’un rapport du Secré-tariat Permanent, est immédiatement transmis pour avis par
ce dernier à la Cour Commune de Justice et d’Arbitrage. La Cour donne son avis dans un
délai de soixante jours à compter de la date de la réception de la demande de consultation.
Art.8.- L’adoption des actes uniformes parle Conseil des Ministres requiert l’unani-mité des
représentants des Etats-Parties présents et votants.
L’adoption des actes uniformes n’est vala-ble que si les deux tiers au moins des Etats-Parties
sont représentés.
L’abstention ne fait pas obstacle à l’adoption des actes uniformes.
Art.9.- (Québec 2008)Les Actes unifor-mes sont publiés au Journal officiel de l’OHADA par
le Secrétariat Permanent dans les soixante jours suivant leur adop-tion. Ils sont applicables
quatre-vingt dix jours après cette publication, sauf modali-tés particulières d’entrée en
vigueur pré-vues par les Actes uniformes.
Ils sont également publiés dans les Etats parties, au Journal officiel ou par tout autre moyen
approprié. Cette formalité n’a au-cune incidence sur l’entrée en vigueur des Actes uniformes.
Art.10.- Les actes uniformes sont directe-ment applicables et obligatoires dans les Etats-
Parties, nonobstant toute disposition contraire de droit interne, antérieure ou postérieure.
Art.12.- (Québec 2008)Les Actes unifor-mes peuvent être modifiés, à la demande de tout
Etat Partie ou du Secrétariat Per-manent, après autorisation du Conseil des Ministres.
La modification intervient dans les condi-tions prévues par les articles 6 à 9 ci-dessus.
La Cour peut être consultée par tout Etat Partie ou par le Conseil des ministres sur toute
question entrant dans le champ de l’alinéa précédent. La même faculté de sol-liciter l’avis
Page 96 sur 96
consultatif de la Cour est re-connue aux juridictions nationales saisies en application de
l’article 13 ci-dessus.
Saisie par la voie du recours en cassation, la Cour se prononce sur les décisions ren-dues par
les juridictions d’Appel des Etats Parties dans toutes les affaires soulevant des questions
relatives à l’application des actes uniformes et des règlements prévus au présent Traité à
l’exception des déci-sions appliquant des sanctions pénales.
Elle se prononce dans les mêmes condi-tions sur les décisions non susceptibles d’appel
rendues par toute juridiction des Etats Parties dans les mêmes contentieux.
En cas de cassation, elle évoque et statue sur le fond.
Art.15.- Les pourvois en cassation prévusà l’article 14 ci-dessus sont portés devant la Cour
Commune de Justice et d’Arbitrage, soit directement par l’une des parties à l’instance, soit
sur renvoi d’une juridiction nationale statuant en cassation saisie d’une affaire soulevant des
questions relatives à l’application des actes unifor-mes.
Une telle procédure ne peut reprendre qu’après arrêt de la Cour Commune de Justice et
d’Arbitrage se déclarant incom-pétente pour connaître de l’affaire.
La Cour se prononce dans les trente jours qui suivent la date de réception des obser-vations
de la partie adverse ou celle
d’expiration du délai imparti pour la pré-sentation desdites observations.
Art.18.- Toute partie qui, après avoir sou-levé l’incompétence d’une juridiction na-tionale
statuant en cassation estime que cette juridiction a, dans un litige la concer-nant, méconnu la
compétence de la Cour Commune de Justice et d’Arbitrage peut saisir cette dernière dans un
délai de deux mois à compter de la notification de la dé-cision contestée.
La Cour se prononce sur sa compétence par un arrêt qu’elle notifie tant aux parties qu’à la
juridiction en cause.
Si la Cour décide que cette juridiction s’est déclarée compétente à tort, la décision rendue par
cette juridiction est réputée nul-le et non avenue.
Cette procédure est contradictoire. Le mi-nistère d’un avocat est obligatoire. L’audience est
publique.
Art.20.- Les arrêts de la Cour Communede Justice et d’Arbitrage ont l’autorité de la chose
jugée et la force exécutoire. Ils reçoivent sur le territoire de chacun des Etats-Parties une
exécution forcée dans les mêmes conditions que les décisions des juridictions nationales.
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Dans une même affaire, aucune décision contraire à un ar-rêt de la Cour Commune de Justice
et d’Arbitrage ne peut faire l’objet d’une exécution forcée sur le territoire d’un Etat Partie.
Titre 4 - L’arbitrage
Art.21.- En application d’une clause com-promissoire ou d’un compromis d’arbitra-ge, toute
partie à un contrat, soit que l’une des parties ait son domicile ou sa résidence habituelle dans
un des Etats-Parties, soit que le contrat soit exécuté ou à exécuter en tout ou partie sur le
territoire d’un ou plu-sieurs Etats-Parties, peut soumettre un dif-férend d’ordre contractuel à
la procédure d’arbitrage prévue par le présent titre.
La Cour Commune de Justice et d’Arbitrage ne tranche pas elle-même les différends. Elle
nomme ou confirme les arbitres, est informée du déroulement de l’instance, et examine les
projets de sen-tences, conformément à l’article 24 ci-après.
Art.22.- Le différend peut être tranché parun arbitre unique ou par trois arbitres. Dans les
articles suivants, l’expression « l’arbitre » vise indifféremment le ou les arbitres.
Lorsque les parties sont convenues que le différend sera tranché par un arbitre uni-que, elles
peuvent le désigner d’un com-mun accord pour confirmation par la Cour. Faute d’entente
entre les parties dans un délai de trente jours à partir de la notifica-tion de la demande
d’arbitrage à l’autre partie, l’arbitre sera nommé par la Cour.
Lorsque trois arbitres ont été prévus, cha-cune des parties - dans la demande d’arbitrage ou
dans la réponse à celle-ci - désigne un arbitre indépendant pour confirmation par la Cour. Si
l’une des par-ties s’abstient, la nomination est faite par la Cour. Le troisième arbitre qui
assume la présidence du tribunal arbitral est nommé par la Cour, à moins que les parties
n’aient prévu que les arbitres qu’elles ont désignés
devraient faire choix du troisième arbitre dans un délai déterminé. Dans ce dernier cas, il
appartient à la Cour de confirmer le troisième arbitre. Si, à l’expiration du délai fixé par les
parties ou imparti par la Cour, les arbitres désignés par les parties n’ont pu se mettre
d’accord, le troisième arbitre est nommé par la Cour.
Si les parties n’ont pas fixé d’un commun accord le nombre des arbitres, la Cour nomme un
arbitre unique, à moins que le différend ne lui paraisse justifier la dési-gnation de trois
arbitres. Dans ce dernier cas, les parties disposeront d’un délai de quinze jours pour procéder
à la désignation des arbitres.
Les arbitres peuvent être choisis sur la liste des arbitres établie par la Cour et mise à jour
annuellement. Les membres de la Cour ne peuvent pas être inscrits sur cette liste.
En cas de récusation d’un arbitre par une partie, la Cour statue. Sa décision n’est pas
susceptible de recours.
Il y a lieu à remplacement d’un arbitre lorsqu’il est décédé ou empêché, lorsqu’il doit se
démettre de ses fonctions à la suite d’une récusation ou pour tout autre motif, ou lorsque la
Cour, après avoir recueilli ses observations, constate qu’il ne remplit pas ses fonctions
conformément aux stipula-tions du présent titre ou du règlement d’arbitrage, ou dans les
délais impartis. Dans chacun de ces cas, il est procédé conformément aux deuxième et
troisième alinéas.
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Art.23.- Tout tribunal d’un Etat Partie sai-si d’un litige que les parties étaient conve-nues de
soumettre à l’arbitrage se déclarera incompétent si l’une des parties le deman-de, et renverra
le cas échéant à la procédu-re d’arbitrage prévue au présent Traité.
Art.24.- Avant de signer une sentence par-tielle ou définitive, l’arbitre doit en sou-mettre le
projet à la Cour Commune de Justice et d’Arbitrage. Celle-ci ne peut proposer que des
modifications de pure forme.
Art.25.- Les sentences arbitrales renduesconformément aux stipulations du présent titre ont
l’autorité définitive de la chose jugée sur le territoire de chaque Etat Partie au même titre que
les décisions rendues par les juridictions de l’Etat.
Elles peuvent faire l’objet d’une exécution forcée en vertu d’une décision d’exe-quatur.
La Cour Commune de Justice et d’Arbitrage a seule compétence pour ren-dre une telle
décision. L’exequatur ne peut être refusé que dans les cas suivants :
Art.26.- Le Règlement d’arbitrage de laCour Commune de Justice et d’Arbitrage est fixé par
le Conseil des Ministres dans les conditions prévues à l’article 8 ci-dessus. Il est publié au
Journal Officiel de l’OHADA. Il est également publié au Journal Officiel des Etats- Parties
ou par tout autre moyen approprié.
Elle se réunit en tant que de besoin, sur convocation de son Président, à son initia-tive ou à
celle du tiers des Etats parties.
Elle statue sur toute question relative au Traité.
La Conférence ne délibère valablement que si les deux tiers des Etats parties sont représentés.
Les décisions de la Conférence sont prises par consensus ou, à défaut, à la majorité absolue
des Etats présents.
2) Le Conseil des Ministres est composé des ministres chargés de la Justice et des Finances
des Etats parties.
La présidence du Conseil des Ministres est exercée à tour de rôle et par ordre alphabé-tique,
pour une durée d’un an, par chaque Etat Partie.
Le Président du Conseil des Ministres est assisté par le Secrétaire Permanent.
Les Etats adhérents assurent pour la pre-mière fois la présidence du Conseil des Ministres
dans l’ordre de leur adhésion, après le tour des pays signataires du Traité.
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Si un Etat partie ne peut exercer la prési-dence du Conseil des Ministres pendant l’année où
elle lui revient, le Conseil dési-gne, pour exercer cette présidence, l’Etat venant
immédiatement après, dans l’ordre prévu aux alinéas précédents.
Toutefois, l’Etat précédemment empêché qui estime être en mesure d’assurer la pré-sidence
en saisit, en temps utile, le Secré-taire Permanent, pour décision à prendre par le Conseil des
Ministres.
Art.28.- Le Conseil des Ministres se réunitau moins une fois par an sur convocation de son
Président, à l’initiative de celui-ci, ou du tiers des Etats-Parties. Il ne peut va-lablement
délibérer que si les deux tiers au moins des Etats-Parties sont représentés.
Art.29.- Le Président du Conseil des Mi-nistres arrête l’ordre du jour du Conseil sur la
proposition du Secrétaire permanent.
Art.30.- Les décisions du Conseil des Mi-nistres autres que celles prévues à l’article 8 ci-
dessus sont prises à la majorité abso-lue des Etats-Parties présents et votants. Chacun des
Etats dispose d’une voix.
Art.31.- (Québec 2008)La Cour Commu-ne de Justice et d’Arbitrage est composée de neuf
juges.
Toutefois le Conseil des Ministres peut, compte tenu des nécessités de service et des
possibilités financières, fixer un nom-bre de juges supérieur à celui prévu à l’alinéa
précédent.
Les Juges de la Cour Commune de Justice et d’Arbitrage sont élus pour un mandat de sept
ans non renouvelable, parmi les res-sortissants des Etats Parties. Ils sont choi-sis parmi:
• 1° les magistrats ayant acquis une ex-périence professionnelle d’au moins quinze années et
réunissant les condi-tions requises pour l’exercice dans leurs pays respectifs de hautes
fonc-tions judiciaires ;
• 2° les avocats inscrits au Barreau del’un des Etats parties, ayant au moins quinze années
d’expérience profes-sionnelle ;
• 3° les professeurs de droit ayant aumoins quinze années d’expérience pro-fessionnelle.
Un tiers des membres de la Cour doit ap-partenir aux catégories visées aux points 2 et 3 de
l’alinéa précédent.
La Cour ne peut comprendre plus d’un res-sortissant du même Etat.
Les modalités d’application du présent ar-ticle seront précisées par le règlement pré-vu à
l’article 19 ci-dessus.
Art.32.- Les membres de la Cour sont élusau scrutin secret par le Conseil des Minis-tres sur
une liste de personnes présentées à cet effet par les Etats- Parties. Chaque Etat Partie peut
présenter deux candidats au plus.
Art.33.- Le Secrétaire permanent invite lesEtats-Parties à procéder, dans un délai d’au moins
quatre mois, avant les élections, à la présentation des candidats à la Cour. Le Secrétaire
permanent dresse la liste alpha-bétique des personnes ainsi présentées et la communique un
mois au moins avant les élections aux Etats-Parties.
Art.35.- En cas de décès d’un membre dela Cour, le Président de la Cour en informe
immédiatement le Secrétaire permanent, qui déclare le siège vacant à partir de la date du
décès.
En cas de démission d’un membre de la Cour ou si, de l’avis unanime des autres membres de
la Cour, un membre a cessé de remplir ses fonctions pour toute autre cause qu’une absence de
caractère tempo-raire, ou n’est plus en mesure de les rem-plir, le Président de la Cour, après
avoir invité l’intéressé à présenter à la Cour ses observations orales en informe le Secrétai-re
Permanent, qui déclare alors le siège vacant.
Dans chacun des cas prévus ci- dessus, le Conseil des Ministres procède, dans les conditions
prévues aux articles 32 et 33 ci-dessus, au remplacement du membre dont le siège est devenu
vacant, pour la fraction du mandat restant à courir, sauf si cette fraction est inférieure à six
mois.
Art.36.- Les membres de la Cour sontinamovibles.
Tout membre de la Cour conserve son mandat jusqu’à la date d’entrée en fonction de son
successeur.
Art.37.- La Cour élit en son sein, pour unedurée de trois ans et demi non renouvela-ble, son
Président et ses deux Vice-Présidents. Les membres de la Cour dont le mandat restant à
courir à la date de l’élection est inférieur à cette durée peu-vent être élus pour exercer ces
fonctions jusqu’à l’expiration dudit mandat. Ils peu-vent être renouvelés dans ces fonctions
s’ils sont élus par le Conseil des Ministres pour exercer un nouveau mandat de mem-bre de la
Cour. Aucun membre de la Cour ne peut exercer des fonctions politiques ou administratives.
L’exercice de toute activi-té rémunérée doit être autorisé par la Cour.
Art.38.- La durée du mandat des sept ju-ges nommés simultanément pour la consti-tution
initiale de la Cour sera respective-ment de trois ans, quatre ans, cinq ans, six ans, sept ans,
huit ans et neuf ans. Elle sera déterminée pour chacun d’eux par tirage au sort effectué en
Conseil des Ministres par le Président du Conseil. Le premier renouvellement de la Cour aura
lieu trois ans après la constitution initiale de celle-ci.
Après avis de la Cour, le Président nomme également le Secrétaire Général chargé d’assister
celle-ci dans l’exercice de ses attributions d’administration de l’arbitrage, selon les critères
définis par un règlement du Conseil des Ministres.
Il pourvoit, sur proposition, selon les cas, du Greffier en chef ou du Secrétaire Géné-ral, aux
autres emplois.
L’établissement est dirigé par un Directeur Général nommé par le Conseil des Minis-tres
pour un mandat de quatre ans renouve-lable une fois.
Avant traduction dans les autres langues, les documents déjà publiés en français produisent
tous leurs effets. En cas de di-vergence entre les différentes traductions, la version française
fait foi.
• a) des contributions annuelles des Etatsparties dont les modalités sont définies par un
règlement du Conseil des Mi-nistres ;
• b) des concours prévus par les conven-tions conclues par l’OHADA avec des Etats ou des
organisations internationa-les ;
• c) de dons et legs.
Les contributions annuelles des Etats par-ties sont arrêtées par le Conseil des Minis-tres.
Le Conseil des Ministres approuve les conventions prévues au paragraphe b et accepte les
dons et legs prévus au paragra-phe c.
Art.44.- Le barème des tarifs de la procé-dure d’arbitrage instituée par le présent Traité ainsi
que la répartition des recettes correspondantes sont approuvés par le Conseil des Ministres.
Art.45.- (Québec 2008)Le budget annuelde l’OHADA est adopté par le Conseil des
Ministres.
Les comptes de l’exercice clos sont certi-fiés par des commissaires aux comptes dé-signés
par le Conseil des Ministres. Ils sont approuvés par le Conseil des Minis-tres.
• a) de contracter ;
• b) d’acquérir des biens meubles et im-meubles et d’en disposer ;
• c) d’ester en justice.
Art.47.- Afin de pouvoir remplir ses fonc-tions, l’OHADA jouit sur le territoire de chaque
Etat Partie des immunités et privi-lèges prévus au présent titre.
Art.48.- L’OHADA, ses biens et sesavoirs ne peuvent faire l’objet d’aucune
Art.49.- (Québec 2008)Dans les condi-tions déterminées par un Règlement, les fonctionnaires
et employés de l’OHADA, les juges de la Cour commune de justice et d’arbitrage ainsi que
les arbitres nommés ou confirmés par cette dernière jouissent dans l’exercice de leurs
fonctions des pri-vilèges et immunités diplomatiques.
Les immunités et privilèges mentionnés ci-dessus peuvent être, selon les circonstan-ces, levés
par le Conseil des Ministres.
En outre, les juges ne peuvent être pour-suivis pour des actes accomplis en dehors de
l’exercice de leurs fonctions qu’avec l’autorisation de la Cour.
Art.50.- Les archives de l’OHADA sontinviolables où qu’elles se trouvent.
Art.51.- L’OHADA, ses avoirs, ses bienset ses revenus ainsi que les opérations au-torisées
par le présent Traité sont exonérés de tous impôts, taxes et droits de douane. L’OHADA est
également exempte de tou-te obligation relative au recouvrement ou au paiement d’impôts, de
taxes ou de droits de douane.
Le présent Traité entrera en vigueur soixante jours après la date du dépôt du septième
instrument de ratification. Toute-fois, si la date de dépôt du septième ins-trument de
ratification est antérieure au
cent quatre-vingtième jour qui suit le jour de la signature du Traité, le Traité entrera en
vigueur le deux cent quarantième jour suivant la date de sa signature.
A l’égard de tout Etat adhérent, le présent Traité et les actes uniformes adoptés avant
l’adhésion entreront en vigueur soixante jours après la date du dépôt de l’instrument
d’adhésion.
Art.54.- Aucune réserve n’est admise auprésent Traité.
Art.55.- Dès l’entrée en vigueur du Traité,les institutions communes prévues aux ar-ticles 27
à 41 ci-dessus seront mises en place. Les Etats signataires du Traité ne l’ayant pas encore
Art.56.- Tout différend qui pourrait surgirentre les Etats -Parties quant à l’interprétation ou à
l’application du pré-sent Traité et qui ne serait pas résolu à l’amiable peut être porté par un
Etat Partie devant la Cour Commune de Justice et d’Arbitrage.
Si la Cour compte sur le siège un juge de la nationalité d’une des parties, toute autre partie
peut désigner un juge ad hoc pour siéger dans l’affaire. Ce dernier devra remplir les
conditions fixées à l’article 31 ci-dessus.
Une copie du Traité enregistré sera déli-vrée au Secrétariat Permanent par le Gou-vernement
dépositaire.
Art.60.- Le gouvernement dépositaire avi-sera sans délai tous les Etats signataires ou
adhérents :
Art.63.- (Québec 2008)Le Traité, rédigé en deux exemplaires en langues française, anglaise,
espagnole et portugaise, sera déposé dans les archives du Gouvernement de la République du
Sénégal qui remettra une copie certifiée conforme à chacun des Etats parties.
[NB - Les dispositions modificatives du Traité de Québec entrent en vigueur soixante jours
après la date du dépôt du huitième instrument de ratification.]
Acte uniforme OHADA du 15 décembre 2010 portant sur le droit commercial général
Sont également soumises, sauf dispositions contraires, au présent Acte uniforme et dans les
conditions définies ci-après, les personnes physiques qui ont opté pour le statut
d’entreprenant.
En outre, tout commerçant ou tout entreprenant demeure soumis aux lois non contraires au
présent Acte uniforme, qui sont applicables dans l’Etat partie où se situe son établissement ou
son siège social.
Passé ce délai, tout intéressé peut saisir la juridiction compétente afin que soit ordonnée cette
régularisation, si nécessaire sous astreinte.
Art.2.- Est commerçant celui qui fait de l’accomplissement d’actes de commerce par nature
sa profession.
Art.3.- L’acte de commerce par nature est celui par lequel une personne s’entremet dans la
circulation des biens qu’elle produit ou achète ou par lequel elle fournit des prestations de
service avec l’intention d’en tirer un profit pécuniaire. Ont, notamment, le caractère d’actes de
commerce par nature :
Art.4.- Ont notamment le caractère d’actes de commerce, par leur forme, la lettre de change,
le billet à ordre et le warrant.
Art.5.- Les actes de commerce se prouvent par tous moyens même par voie électronique à
l’égard des commerçants.
Tout commencement de preuve par écrit autorise le commerçant à prouver par tous moyens
contre un non-commerçant.
Les livres de commerce tenus en application des dispositions du présent Acte uniforme sont
admis par le juge pour constituer une preuve dans les conditions prévues ci-dessus.
Les livres de commerce et les états financiers de synthèse constituent des moyens de preuve.
Dans le cours d’une contestation, la représentation des livres de commerce et des états
financiers de synthèse peut être ordonnée par le juge, même d’office, à l’effet d’en extraire ce
qui concerne le litige.
Art.6.- Nul ne peut accomplir des actes de commerce à titre de profession, s’il n’est
juridiquement capable d’exercer le commerce.
Art.7.- Le mineur, sauf s’il est émancipé, ne peut avoir la qualité de commerçant ni effectuer
des actes de commerce.
Le conjoint du commerçant n’a la qualité de commerçant que s’il accomplit les actes visés
aux articles 3 et 4 ci-dessus, à titre de profession et séparément de ceux de l’autre conjoint.
Art.8.- Nul ne peut exercer une activité commerciale lorsqu’il est soumis à un statut
particulier établissant une incompatibilité.
Les actes accomplis par une personne en situation d’incompatibilité n’en restent pas moins
valables à l’égard des tiers de bonne foi.
Ceux-ci peuvent, si bon leur semble, se prévaloir des actes accomplis par une personne en
situation d’incompatibilité, mais celle-ci ne peut s’en prévaloir.
Art.9.- L’exercice d’une activité commerciale est incompatible avec l’exercice des fonctions
ou professions suivantes :
Art.10.- Nul ne peut exercer une activité commerciale, directement ou par personne
interposée, s’il a fait l’objet :
• d’une interdiction générale, définitive ou temporaire, prononcée par une juridiction de l’un
des États parties, que cette interdiction ait été prononcée comme peine principale ou
comme peine complémentaire ;
• d’une interdiction prononcée par une juridiction professionnelle ; dans ce cas, l’interdiction
ne s’applique qu’à l’activité commerciale considérée ;
• d’une interdiction par l’effet d’une condamnation définitive à une peine privative de liberté
pour un crime de droit commun, ou à une peine d’au moins trois mois d’emprisonnement
non assortie de sursis pour un délit contre les biens, ou une infraction en matière
économique ou financière.
Art.11.- L’interdiction à titre temporaire d’une durée supérieure à 5 ans, de même que
l’interdiction à titre définitif, peuvent être levées, à la requête de l’interdit, par la juridiction
qui a prononcé cette interdiction.
Cette requête n’est recevable qu’après expiration d’un délai de cinq ans à compter du jour où
la décision prononçant l’interdiction est devenue définitive.
Art.13.- Tout commerçant, personne physique ou morale, doit tenir tous les livres de
commerce conformément aux dispositions de l’Acte uniforme relatif à l’organisation et à
l’harmonisation des comptabilités des entreprises.
Il doit en outre respecter, selon le cas, les dispositions prévues par l’Acte uniforme relatif à
l’organisation et l’harmonisation des comptabilités des entreprises et à l’Acte uniforme relatif
au droit des sociétés commerciales et du groupement d’intérêt économique.
Art.15.- Toute personne morale commerçante doit également établir tous les ans ses états
financiers de synthèse conformément aux dispositions de l’Acte uniforme portant organisation
et harmonisation des comptabilités des entreprises et de l’Acte uniforme relatif au droit des
sociétés commerciales et du groupement d’intérêt économique.
Chapitre 4 – Prescription
Art.16.- Les obligations nées à l’occasion de leur commerce entre commerçants, ou entre
commerçants et non-commerçants, se prescrivent par cinq ans si elles ne sont pas soumises à
des prescriptions plus courtes.
Cette prescription extinctive est soumise à la loi régissant le droit qu’elle affecte.
Art.17.- A la différence du délai de forclusion qui court, pour la durée fixée par la loi, à
compter de l’événement que celle-ci détermine, le délai de prescription court à compter du
jour où le titulaire du droit d’agir a connu ou aurait dû connaître les faits lui permettant
d’exercer son action.
Art.18.- La prescription se compte par jours et non par heures. Elle est acquise lorsque le
dernier jour du terme est accompli.
Art.21.- La prescription ne court pas ou est suspendue à l’égard de celui qui est dans
l’impossibilité d’agir par suite d’un empêchement résultant de la loi, de la convention ou de la
force majeure.
Elle est suspendue à compter du jour où, après la survenance d’un litige, les parties
conviennent de recourir à la médiation ou à la conciliation ou, à défaut d’accord écrit, à
compter du jour de la première réunion de médiation ou de conciliation. Le délai de
prescription recommence à courir, pour une durée qui ne peut être inférieure à six mois, à
compter de la date à laquelle soit l’une des parties ou les deux, soit le médiateur ou le
conciliateur déclarent que la médiation ou la conciliation est terminée. Elle est également
suspendue lorsque le juge accueille une demande de mesure d’instruction présentée avant tout
procès. Le délai de prescription recommence à courir, pour une durée qui ne peut être
inférieure à six mois, à compter du jour où la mesure a été exécutée.
L’interruption produit ses effets jusqu’à l’extinction de l’instance. Elle est non avenue si le
demandeur se désiste de sa demande, s’il laisse périmer l’instance ou si sa demande est
définitivement rejetée.
Art.25.- L’interpellation faite à l’un des débiteurs solidaires par une demande en justice ou
par un acte d’exécution forcée ou la reconnaissance par le débiteur du droit de celui contre
lequel il prescrivait interrompt le délai de prescription contre tous les autres, même contre
leurs héritiers.
Sauf renonciation, la prescription peut être opposée en tout état de cause, même en appel.
Art.27.- Le paiement effectué pour éteindre une dette ne peut être répété au seul motif que le
délai de prescription était expiré.
Celui qui ne peut exercer par lui-même ses droits ne peut renoncer seul à la prescription
acquise.
Un créancier ou toute autre personne ayant intérêt à ce que la prescription soit acquise peut
l’opposer ou l’invoquer lors même que le débiteur y renonce.
Art.29.- La durée de la prescription peut être abrégée ou allongée par accord des parties. Elle
ne peut toutefois être réduite à moins d’un an ni étendue à plus de dix ans.
Les parties peuvent également, d’un commun accord, ajouter aux causes de suspension et
d’interruption de la prescription.
Art.30.- L’entreprenant est un entrepreneur individuel, personne physique qui, sur simple
déclaration prévue dans le présent Acte uniforme, exerce une activité professionnelle civile,
commerciale, artisanale ou agricole.
L’entreprenante conserve son statut si le chiffre d’affaires annuel généré par son activité
pendant deux exercices successifs n’excède pas les seuils fixés dans l’Acte uniforme portant
organisation et harmonisation des comptabilités des entreprises au titre du système minimal
de trésorerie.
Ce chiffre d’affaires annuel est en ce qui concerne les commerçants et les artisans, d’une part,
celui de leurs activités de vente de marchandises, d’objets, de fournitures et denrées ou de
fourniture de logement et, d’autre part, celui de leurs activités de prestations de services, et,
en ce qui concerne les agriculteurs, celui de leurs activités de production.
Chaque État partie fixe les mesures incitatives pour l’activité de l’entreprenant notamment en
matière d’imposition fiscale et d’assujettissement aux charges sociales.
Art.31.- L’entreprenant est tenu d’établir, dans le cadre de son activité, au jour le jour, un
livre mentionnant chronologiquement l’origine et le montant de ses ressources en distinguant
les règlements en espèces des autres modes de règlement d’une part, la destination et le
montant de ses emplois d’autre part. Ledit livre doit être conservé pendant cinq ans au moins.
Art.32.- En outre, l’entreprenant qui exerce des activités de vente de marchandises, d’objets,
de fournitures et denrées ou de fourniture de logement doit tenir un registre, récapitulé par
année, présentant le détail des achats et précisant leur mode de règlement et les références des
pièces justificatives, lesquelles doivent être conservées.
Chapitre 3 – Prescription
Art.33.- Les obligations nées à l’occasion de leurs activités entre entreprenants, ou entre
entreprenants et non entreprenants, se prescrivent par cinq ans si elles ne sont pas soumises à
des prescriptions plus courtes.
Cette prescription extinctive est soumise à la loi régissant le droit qu’elle affecte.
Le régime de la prescription prévu aux articles 17 à 29 du présent Acte uniforme s’applique à
l’entreprenant.
L’immatriculation donne lieu à l’attribution dès le dépôt de sa demande par l’assujetti d’un
numéro d’immatriculation qui est personnel à chaque personne immatriculée.
3) De recevoir le dépôt des actes et pièces et mentionner les informations, prévus par les
dispositions du présent Acte uniforme, par celles de l’Acte uniforme relatif au droit des
sociétés commerciales et du groupement d’intérêt économique, par l’Acte uniforme portant
organisation et harmonisation des comptabilités des entreprises et par toute autre disposition
légale.
6) De recevoir toutes les demandes d’inscription des sûretés prévues par l’Acte uniforme
portant organisation des sûretés et par toute autre disposition légale. Il reçoit également
l’inscription des contrats de crédit-bail.
8) De recevoir toutes les demandes de radiation des inscriptions prévues par l’Acte uniforme
portant organisation des sûretés et par toute autre disposition légale.
9) De délivrer, à toute époque, les documents nécessaires pour établir l’exécution par les
assujettis des formalités prévues par les Actes uniformes et toute autre disposition légale.
10) De mettre à la disposition du public les informations figurant dans les formulaires prévus
aux articles 39 et 40 ci-dessous selon les dispositions de l’article 66 de l’Acte uniforme
portant organisation des sûretés, sous réserve des restrictions légales existantes dans l’Etat
Partie.
Les informations figurant dans les formulaires remis au greffe ou à l’organe compétent dans
l’Etat Partie et dans les registres et répertoires du Registre du Commerce et du Crédit
Mobilier sont destinées à l’information du public.
Le cas échéant le dossier individuel est complété par les mentions subséquentes et leurs pièces
jointes telles que définies par les articles ci-après ou des textes particuliers.
Le registre chronologique des dépôts mentionne en outre les informations figurant sur le
formulaire utilisé pour la demande d’inscription et prévu par l’article 53 a et b de l’Acte
uniforme portant organisation des sûretés.
Une copie de ce formulaire avec le dossier individuel constitué des pièces certifiées
conformes est adressée dans un délai d’un mois par le greffier ou le responsable de l’organe
compétent dans l’Etat Partie au Fichier National, pour transmission, dans le même délai,
d’une copie dudit formulaire et d’un extrait du dossier au Fichier Régional.
La demande est signée par les personnes visées à l’article 51 de l’Acte uniforme portant
organisation des sûretés. Le signataire, sauf s’il est avocat, professionnel agréé, huissier,
notaire ou syndic, doit justifier de son identité et être muni d’une procuration signée de la
personne qui demande l’inscription.
Le formulaire dûment rempli est conservé par le Registre du Commerce et du Crédit Mobilier.
Une copie de ce formulaire auquel est joint le dossier individuel constitué des pièces certifiées
conformes est immédiatement adressée au Fichier National.
• 1° les décisions intervenues dans les procédures individuelles de faillite ou dans les
procédures collectives d’apurement du passif ;
• 2° les décisions prononçant des sanctions patrimoniales contre les dirigeants des personnes
morales ;
• 3° les décisions de réhabilitation ou les mesures d’amnistie faisant disparaître les
déchéances ou interdictions.
Le greffe de la juridiction ou l’organe compétent dans l’Etat Partie qui a rendu une décision
dont la transcription doit être faite au Registre du Commerce et du Crédit Mobilier
communique un exemplaire signé de cette décision dans les meilleurs délais aux greffes ou
aux organes compétents dans l’Etat Partie dans le ressort desquels les formalités doivent être
accomplies.
Toute personne qui entend se prévaloir d’une des décisions dont la transcription doit être faite
d’office est tenue d’établir que cette décision a été transcrite, à charge pour elle d’en
demander la transcription au Registre du Commerce et du Crédit Mobilier compétent.
Art.44.- Toute personne physique dont l’immatriculation est requise par la loi doit, dans le
premier mois de l’exercice de son activité, demander au greffe de la juridiction compétente ou
à l’organe compétent dans l’Etat Partie, dans le ressort de laquelle son activité se déroule, son
immatriculation au Registre du Commerce et du Crédit Mobilier.
Art.45.- A l’appui de sa demande, le demandeur est tenu de fournir les pièces justificatives
suivantes quelle que soit leur forme ou leur support :
Art.46.- Les personnes morales soumises par des dispositions légales à l’immatriculation
doivent demander leur immatriculation dans le mois de leur constitution, auprès du greffe de
la juridiction compétente ou de l’organe compétent dans l’Etat Partie dans le ressort duquel
est situé leur siège social ou leur principal établissement.
Cette demande faite avec le formulaire prévu à l’article 39 ci-dessus mentionne :
Art.47.- A cette demande sont jointes les pièces justificatives suivantes quelle que soit leur
forme ou leur support :
Nul ne peut être immatriculé à titre principal à plusieurs registres ou à un même registre sous
plusieurs numéros.
Le greffier ou le responsable de l’organe compétent dans l’Etat Partie dispose d’un délai de
trois mois pour exercer son contrôle tel que prévu par l’article 66 du présent Acte uniforme et
le cas échéant notifier à la partie intéressée le retrait de son immatriculation et procéder à sa
radiation.
Art.51.- En cas de transfert du lieu d’exercice de son activité dans le ressort territorial d’une
autre juridiction, l’assujetti doit demander :
Ces formalités doivent être effectuées par l’assujetti dans le mois du transfert.
Faute de diligence de l’assujetti, le greffe ou l’organe compétent dans l’Etat Partie doit
d’office faire procéder à la mention rectificative, et ce, aux frais de l’assujetti.
Le greffe ou l’organe compétent dans l’Etat Partie intéressé adresse, dans le mois de
l’immatriculation secondaire, une copie de la déclaration d’immatriculation secondaire au
greffe ou à l’organe compétent dans l’Etat Partie en charge du Registre où a été effectuée
l’immatriculation principale.
Toute inscription d’un lieu d’exercice secondaire de l’activité donne lieu à l’attribution d’un
numéro d’immatriculation.
Section 5 – Radiation
Art.55.- Toute personne physique immatriculée doit, dans le délai d’un mois à compter de la
cessation de son activité, demander sa radiation au Registre du Commerce et du Crédit
Mobilier.
Cette formalité doit également être accomplie pour les succursales et établissements.
En cas de décès d’une personne physique immatriculée, ses ayants-droit doivent, dans le délai
de trois mois à compter du décès, demander la radiation de l’inscription au Registre, ou sa
modification s’ils doivent eux-mêmes continuer l’activité.
A défaut de demande de radiation dans le délai visé aux deux premiers alinéas du présent
article, le greffe ou l’organe compétent dans l’Etat Partie procède à la radiation après décision
de la juridiction compétente ou de l’autorité compétente dans l’Etat Partie, statuant à bref
délai, saisie à sa requête ou à celle de tout intéressé.
Art.58.- La dissolution d’une personne morale, pour quelque cause que ce soit, doit être
déclarée, en vue de sa transcription au Registre du Commerce et du Crédit Mobilier, dans le
délai d’un mois au greffe de la juridiction compétente ou à l’organe compétent dans l’Etat
Partie auprès duquel elle est immatriculée.
Le cas échéant, la radiation doit être demandée pour les mentions complémentaires et
immatriculations secondaires ainsi que pour les succursales et établissements.
Toutefois, cette présomption ne joue pas à l’égard des personnes physiques non
commerçantes dont l’immatriculation au Registre du Commerce et du Crédit Mobilier résulte
d’une disposition légale, et des personnes morales qui ne sont pas réputées commerçantes du
fait du présent Acte uniforme, de l’Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et
du groupement d’intérêt économique ou d’une disposition légale particulière.
Cette disposition n’est pas applicable si l’assujetti établit qu’au moment où ils ont traité, les
tiers ou administrations en cause avaient connaissance des faits et actes dont s’agit.
Art.62.- L’entreprenant déclare son activité avec le formulaire prévu à l’article 39 ci-dessus,
sans frais, au greffe de la juridiction compétente ou à l’organe compétent dans l’Etat Partie,
dans le ressort duquel il exerce. Il fournit les éléments suivants :
• 1° noms et prénoms ;
• 2° adresse d’exercice de l’activité ;
• 3° description de l’activité ;
• 4° justificatif d’identité ;
• 5° éventuellement, justificatif du régime matrimonial.
Dès réception du formulaire de déclaration d’activité dûment rempli et des pièces prévues par
le présent Acte uniforme, le greffier ou le responsable de l’organe compétent dans l’Etat
Partie délivre au déclarant un accusé d’enregistrement qui mentionne la date de la formalité
accomplie et le numéro de déclaration d’activité.
Cette déclaration sur l’honneur est complétée, dans un délai de soixante-quinze jours à
compter de la date de l’immatriculation, par un extrait de casier judiciaire ou à défaut par le
document qui en tient lieu.
4) Un certificat de résidence.
Nul ne peut être déclaré comme entreprenant à plusieurs registres ou sous plusieurs numéros à
un même registre.
Art.65.- La personne physique qui satisfait aux obligations déclaratives prévues aux articles
62 à 64 ci-dessus est présumée avoir la qualité d’entreprenant.
En cas de cessation d’activité, l’entreprenant doit faire une déclaration à cet effet auprès du
greffe compétent ou de l’organe compétent dans l’Etat Partie.
Le greffier ou le responsable de l’organe compétent dans l’Etat Partie exerce son contrôle sur
la régularité formelle de la demande et de la déclaration qui lui sont soumises.
S’il constate des inexactitudes ou s’il rencontre des difficultés dans l’accomplissement de sa
mission, il peut convoquer le demandeur ou le déclarant pour recueillir toutes explications et
pièces complémentaires.
Le greffier ou le responsable de l’organe compétent dans l’Etat Partie qui a refusé de recevoir
une déclaration ou une demande, ou de faire droit à une demande de pièces ou d’information
d’un assujetti ou d’un tiers, doit motiver sa décision et la notifier à la partie intéressée. Cette
décision peut faire l’objet d’un recours dans un délai de quinze jours à compter de sa
notification.
La procédure ci-dessus décrite est applicable aux contestations entre les assujettis ou les
déclarants et le greffier ou le responsable de l’organe compétent dans l’Etat Partie, et entre les
tiers et le greffier ou le responsable de l’organe compétent dans l’Etat Partie.
Art.68.- Faute par un assujetti à une formalité prescrite au présent Acte uniforme de
demander celle-ci dans le délai prescrit, la juridiction compétente ou l’autorité compétente
dans l’Etat Partie, statuant à bref délai, peut, soit d’office, soit à la requête du greffe ou de
l’organe compétent dans l’Etat Partie en charge du Registre du Commerce et du Crédit
Mobilier ou de tout autre requérant, rendre une décision enjoignant à l’intéressé de faire
procéder à la formalité en cause.
Dans les mêmes conditions, la juridiction compétente ou l’autorité compétente dans l’Etat
Partie peut enjoindre à toute personne physique ou morale immatriculée au Registre du
Commerce et du Crédit Mobilier de faire procéder :
• soit aux mentions complémentaires ou rectificatives omises ;
• soit aux mentions ou rectifications nécessaires en cas de déclaration inexacte ou
incomplète ;
• soit à sa radiation.
Art.69.- Toute personne tenue d’accomplir une des formalités prescrites au présent Acte
uniforme, et qui s’en est abstenue, ou encore qui a effectué une formalité par fraude, est punie
des peines prévues par la loi pénale nationale, ou le cas échéant par la loi pénale spéciale prise
par l’État partie en application du présent Acte uniforme.
S’il y a lieu, la juridiction qui prononce la condamnation ordonne la rectification des mentions
et transcriptions inexactes.
Art.70.- Chaque Etat Partie peut désigner un Registre du Commerce et du Crédit Mobilier
unique pour accomplir les formalités relatives aux sûretés et au crédit-bail prévues par le
présent Acte uniforme, par l’Acte uniforme portant organisation des sûretés et par toutes
autres dispositions légales.
Les personnes visées à l’article 51 de l’Acte Uniforme portant organisation des sûretés, à
défaut de transfert du dossier concerné par le Registre du Commerce et du Crédit Mobilier
dans les délais prévus ci-dessus, peuvent saisir la juridiction compétente ou l’autorité
compétente dans l’Etat Partie statuant à bref délai, à l’effet d’en obtenir le transfert par le
greffier concerné ou le responsable de l’organe compétent dans l’Etat Partie.
Le fichier national reçoit de chaque Registre du Commerce et du Crédit Mobilier copies des
formulaires, sous forme papier ou numérique, et des dossiers individuels sous forme
numérique ou constitués des pièces certifiées conformes par le greffier ou le responsable de
l’organe compétent dans l’Etat Partie en charge du Registre du Commerce et du Crédit
Mobilier.
Art.74.- Chaque Etat Partie désigne l’organe en charge de la tenue du Fichier National.
Le Fichier National est tenu sous la surveillance du ministère en charge de la justice. Les
informations contenues dans les formulaires transmis au Fichier National sont destinées à
l’information du public.
2) Un répertoire alphabétique des personnes concernées par les formulaire et dossier relatifs à
l’immatriculation et à la déclaration d’activité reçus de chaque Registre du Commerce et du
Crédit Mobilier avec mention :
• pour les personnes physiques, de leurs nom, prénoms, date et lieu de naissance, du numéro
d’immatriculation au Registre du Commerce et du Crédit Mobilier ou du numéro de la
déclaration d’activité au Registre du Commerce et du Crédit Mobilier, de la nature de
l’activité exercée, de l’adresse du principal établissement ou du lieu d’exercice de
• b) pour les personnes morales, selon le cas, de leur raison sociale, ou dénomination sociale,
de leur forme juridique, de leur numéro d’immatriculation, de la nature de l’activité
exercée, de l’adresse du principal établissement, de l’adresse du siège social, des
succursales et établissements situés dans le ressort du Registre du Commerce et du Crédit
Mobilier ou hors de ce ressort.
3) Un répertoire alphabétique des personnes concernées par les formulaires et dossier relatifs
à l’inscription des sûretés et du crédit-bail, ainsi que par les déclarations d’hypothèques. Le
répertoire fait mention des inscriptions supportées par ces personnes, contenant pour chacune
d’elles les données y relatives, le tout par ordre chronologique.
4) Un dossier individuel pour chaque personne concernée par les formulaires, déclaration
d’hypothèque et dossier reçus par le Fichier National.
Art.76.- Un Fichier Régional, tenu auprès de la Cour Commune de Justice et d’Arbitrage, est
organisé aux fins de :
• centraliser les renseignements et informations consignés dans chaque Fichier National ;
• permettre l’accès des assujettis et des tiers aux informations conservées par le Fichier
Régional ;
• permettre de satisfaire aux exigences de sécurité, de célérité, de transparence et de loyauté
nécessaires au développement des activités économiques.
Il reçoit de chaque Fichier National de chaque État partie copies des formulaires, sous forme
papier ou numérique, et le cas échéant, un extrait des dossiers individuels en forme numérique
ou constitués des pièces certifiées conformes par le greffier ou le responsable de l’organe
compétent dans l’Etat Partie en charge du Fichier National de chaque État partie.
4) Un extrait du dossier individuel pour chaque personne concernée par les formulaires et
déclaration d’hypothèque.
Art.79.- Les dispositions du présent Livre s’appliquent aux formalités ou demandes prévues
par le présent Acte uniforme, par tout autre acte uniforme ou par toute autre règlementation.
Ces demandes ou formalités peuvent être effectuées par voie électronique, dès lors qu’elles
peuvent être transmises et reçues par cette voie par leurs destinataires.
Art.80.- Dans chaque État Partie, le Registre du Commerce et du Crédit Mobilier et le Fichier
National peuvent être tenus et exploités soit sur support papier, soit sous forme électronique.
Art.82.- Les formalités accomplies auprès des Registres du Commerce et du Crédit Mobilier
au moyen de documents électroniques et de transmissions électroniques ont les mêmes effets
juridiques que celles accomplies avec des documents sur support papier, notamment en ce qui
concerne leur validité juridique et leur force probatoire.
Les documents sous forme électronique peuvent se substituer aux documents sur support
papier et sont reconnus comme équivalents lorsqu’ils sont établis et maintenus selon un
procédé technique fiable, qui garantit, à tout moment, l’origine du document sous forme
électronique et son intégrité au cours des traitements et des transmissions électroniques.
Les procédés techniques fiables et garantissant, à tout moment, l’origine des documents sous
forme électronique ainsi que leur intégrité au cours de leurs traitements et de leurs
transmissions électroniques sont reconnus valables par le présent Acte uniforme ou par le
Comité technique de normalisation des procédures électroniques prévu à l’article 81 du
présent Acte uniforme.
L’usage d’une signature électronique qualifiée est un procédé technique fiable et garantissant,
à tout moment, l’origine des documents sous forme électronique, leur intégrité au cours de
leurs traitements et de leurs transmissions électroniques.
Art.86.- La demande ou la déclaration ainsi que les pièces justificatives peuvent se présenter,
totalement ou partiellement, sous forme électronique, sous réserve du respect des dispositions
de l’article 79 du présent Acte uniforme en ce qui concerne le destinataire et du respect des
dispositions des articles 82 à 85 du présent Acte uniforme en ce qui concerne la conformité
des documents.
Art.87.- En cas d’option pour la voie électronique, les personnes en charge des Registres du
Commerce et du Crédit Mobilier délivrent, dans le respect des dispositions du présent Acte
uniforme, les mêmes actes que ceux délivrés en cas d’accomplissement des formalités sur
support papier.
Les documents remis par les autorités en charge des Registres du Commerce et du Crédit
Mobilier sont sous la forme de procédés techniques fiables et garantissant, à tout moment,
l’origine des documents sous forme électronique ainsi que leur intégrité au cours de leurs
traitements et de leurs transmissions électroniques reconnus valables par le présent Acte
uniforme ou par le Comité technique de normalisation des procédures électroniques prévu à
l’article 81 du présent Acte uniforme.
Les autres documents prévus dans le cadre des dispositions du présent Acte uniforme et émis
par voie électronique ont les mêmes dénominations que celles prévues dans la procédure par
usage du papier sous réserve des dispositions des articles 82 à 85 ci-dessus. L’accusé
d’enregistrement avec les mentions prévues par le présent Acte uniforme, ou par tout autre
Acte uniforme ou toute autre disposition légale, indique que les formulaires, documents, actes
ou les informations attendus ont bien été reçus par le destinataire et sont exploitables,
notamment par des traitements électroniques.
Art.89.- Lorsqu’une demande ou une déclaration est faite sous forme électronique et à défaut
de la signature électronique du demandeur, du déclarant ou de son mandataire, le greffier ou
le responsable de l’organe compétent dans l’Etat Partie en charge du Registre du Commerce
et du Crédit Mobilier valide la demande ou la déclaration par sa propre signature électronique
qualifiée, après examen du document et des pièces justificatives.
Les opérations successives justifiées par sa conservation, notamment les migrations d’un
support de stockage électronique à un autre dont les informations peuvent faire l’objet, ne
retirent pas aux enregistrements électroniques des déclarations ou des demandes leur valeur
d’original.
Art.94.- Les échanges entre les Registres du Commerce et du Crédit Mobilier, les Fichiers
Nationaux et le Fichier Régional sont revêtus de la signature électronique qualifiée de
l’émetteur afin d’en garantir l’origine et l’intégrité.
Art.95.- Pour toute transmission directe par voie électronique notamment par messagerie
électronique, il est fait usage par le demandeur ou le déclarant de sa signature électronique
qualifiée.
Art.96.- La transmission des dossiers individuels, de copies ou d’extraits prévue par les Actes
uniformes peut s’effectuer par moyens électroniques, notamment en la numérisant
préalablement dans des conditions garantissant sa reproduction à l’identique selon les
recommandations émises par le Comité technique de normalisation des procédures
électroniques prévu à l’article 81 du présent Acte uniforme.
Les informations sont considérées être envoyées par moyens électroniques lorsqu’elles sont
émises et reçues à destination au moyen d’équipements électroniques de traitement, y compris
la compression numérique, et de stockage de données, et entièrement transmises, acheminées
et reçues par fils, par radio, par moyens optiques ou par d’autres moyens électromagnétiques
selon des modalités définies par les États parties, mais permettant l’interopérabilité entre le
système d’information des émetteurs et récepteurs. Des accusés de réception sont envoyés par
les organismes destinataires aux organismes émetteurs. Ils sont munis de la signature
électronique qualifiée du greffier ou du responsable de l’organe compétent dans l’Etat Partie
de l’organisme destinataire.
Chapitre 5 - Publicité et diffusion des informations des registres sous forme électronique
Art.97.- Dans les conditions prévues par le présent Acte uniforme et par l’Acte uniforme
portant organisation des sûretés, toute personne peut obtenir sous forme électronique les
informations figurant sur les formulaires déposés au Registre du Commerce et du Crédit
Mobilier.
Les informations données sous forme électronique ne sont pas certifiées conformes, sauf
demande expresse du demandeur. A défaut de certification, les informations données ne
valent que comme simple renseignement.
Les informations, extraits et copies intégrales d’un document peuvent être transmis au
demandeur à l’adresse électronique qu’il a préalablement indiquée, dans des conditions
garantissant l’intégrité de l’acte, la confidentialité de la transmission, l’identité de l’expéditeur
et celle du destinataire.
Art.99.- Le coût de l’obtention d’une information, d’un extrait ou d’une copie intégrale sur
support papier ou sur support électronique ou voie électronique ne peut être supérieur au coût
administratif de l’opération.
Art.101.- Les dispositions du présent titre sont applicables à tous les baux portant sur des
immeubles rentrant dans les catégories suivantes :
• 1° locaux ou immeubles à usage commercial, industriel, artisanal ou à tout autre usage
professionnel ;
• 2° locaux accessoires dépendant d’un local ou d’un immeuble à usage commercial,
industriel, artisanal ou à tout autre usage professionnel, à la condition, si ces locaux
Art.102.- Les dispositions du présent Titre sont également applicables aux personnes morales
de droit public à caractère industriel ou commercial, et aux sociétés à capitaux publics,
qu’elles agissent en qualité de bailleur ou de preneur.
Art.103.- Est réputé bail à usage professionnel toute convention, écrite ou non, entre une
personne investie par la loi ou une convention du droit de donner en location tout ou partie
d’un immeuble compris dans le champ d’application du présent Titre, et une autre personne
physique ou morale, permettant à celle-ci, le preneur, d’exercer dans les lieux avec l’accord
de celle- là, le bailleur, une activité commerciale, industrielle, artisanale ou toute autre activité
professionnelle.
Le bail à usage professionnel peut être conclu pour une durée déterminée ou indéterminée.
A défaut d’écrit ou de terme fixé, le bail est réputé conclu pour une durée indéterminée.
Le bail prend effet à compter de la signature du contrat, sauf convention contraire des parties.
Art.105.- Le bailleur est tenu de délivrer les locaux en bon état. Il est présumé avoir rempli
cette obligation :
• lorsque le bail est verbal ;
• ou lorsque le preneur a signé le bail sans formuler de réserve quant à l’état des locaux.
Art.106.- Le bailleur fait procéder, à ses frais, dans les locaux donnés à bail à toutes les
grosses réparations devenues nécessaires et urgentes.
Les grosses réparations sont notamment celles des gros murs, des voûtes, des poutres, des
toitures, des murs de soutènement, des murs de clôture, des fosses septiques et des puisards.
Si les réparations urgentes sont de telle nature qu’elles rendent impossible la jouissance du
bail, le preneur peut en demander la suspension pendant la durée des travaux à la juridiction
compétente statuant à bref délai.
Art.107.- Lorsque le bailleur refuse d’assumer les grosses réparations qui lui incombent, le
preneur peut se faire autoriser par la juridiction compétente, statuant à bref délai, à les
exécuter conformément aux règles de l’art, pour le compte du bailleur. Dans ce cas, la
juridiction compétente, statuant à bref délai, fixe le montant de ces réparations et les
modalités de leur remboursement.
Art.108.- Le bailleur ne peut, de son seul gré, ni apporter des changements à l’état des locaux
donnés à bail, ni en restreindre l’usage.
Art.110.- Le bail ne prend pas fin par la cessation des droits du bailleur sur les locaux donnés
à bail.
Dans ce cas, le nouveau bailleur est substitué de plein droit dans les obligations de l’ancien
bailleur et doit poursuivre l’exécution du bail.
Art.111.- Le bail ne prend pas fin par le décès de l’une ou l’autre des parties.
En cas de décès du preneur, personne physique, le bail se poursuit avec les conjoints,
ascendants ou descendants en ligne directe, qui en ont fait la demande au bailleur par
signification d’huissier de justice ou notification par tout moyen permettant d’établir la
réception effective par le destinataire, dans un délai de trois mois à compter du décès.
En l’absence de toute demande dans ce délai de trois mois, le bail est résilié de plein droit.
Art.112.- En contrepartie de la jouissance des lieux loués, le preneur doit payer le loyer aux
termes convenus entre les mains du bailleur ou de son représentant dûment mandaté.
Le paiement du loyer peut être fait par correspondance ou par voie électronique.
Art.113.- Le preneur est tenu d’exploiter les locaux donnés à bail, en bon père de famille, et
conformément à la destination prévue au bail ou, à défaut de convention écrite, suivant celle
présumée d’après les circonstances.
Toutefois il est possible, pour le preneur, d’adjoindre à l’activité prévue au contrat de bail des
activités connexes ou complémentaires relevant d’un même domaine que celui envisagé lors
de la conclusion du bail. Le preneur doit en aviser de manière expresse le bailleur. Le bailleur
peut s’y opposer pour des motifs graves.
Il répond des dégradations ou des pertes dues à un défaut d’entretien au cours du bail.
Art.115.- A l’expiration du bail, le preneur qui, pour une cause autre que celle prévue à
l’article 126 ci-après, se maintient dans les lieux contre la volonté du bailleur doit verser une
indemnité d’occupation égale au montant du loyer fixé pendant la durée du bail, sans
préjudice d’éventuels dommages et intérêts.
Chapitre 4 – Loyer
Art.116.- Les parties fixent librement le montant du loyer, sous réserve des dispositions
législatives ou réglementaires applicables.
Le loyer est révisable dans les conditions fixées par les parties ou à défaut lors de chaque
renouvellement au titre de l’article 123 ci-après.
Art.117.- A défaut d’accord écrit entre les parties sur le nouveau montant du loyer, la
juridiction compétente, statuant à bref délai, est saisie par la partie la plus diligente. Pour fixer
le nouveau montant du loyer, la juridiction compétente tient notamment compte des éléments
suivants :
• la situation des locaux ;
Art.118.- Si le preneur cède le bail et la totalité des éléments permettant l’activité dans les
lieux loués, la cession s’impose au bailleur.
Si le preneur cède le bail seul ou avec une partie des éléments permettant l’activité dans les
lieux loués, la cession est soumise à l’accord du bailleur.
Toute cession du bail doit être portée à la connaissance du bailleur par signification d’huissier
de justice ou notification par tout moyen permettant d’établir la réception effective par le
destinataire, mentionnant :
• l’identité complète du cessionnaire ;
• son adresse ;
• et le cas échéant, son numéro d’immatriculation au Registre du Commerce et du Crédit
Mobilier.
Art.119.- A défaut de signification ou de notification, dans les conditions de l’article 118 ci-
dessus, la cession est inopposable au bailleur.
Art.120.- Lorsque la cession s’impose au bailleur, celui-ci dispose d’un délai d’un mois à
compter de cette signification ou notification pour s’opposer, le cas échéant, à celle-ci et saisir
la juridiction compétente statuant à bref délai, en justifiant des motifs sérieux et légitimes de
s’opposer à cette cession.
La violation par le preneur des obligations du bail, et notamment le non paiement du loyer,
constitue un motif sérieux et légitime de s’opposer à la cession.
Pendant toute la durée de la procédure, le cédant reste dans les lieux et demeure tenu aux
obligations du bail.
Lorsque la cession requiert l’accord du bailleur, celui-ci dispose d’un délai d’un mois à
compter de cette signification ou notification pour communiquer au preneur son acceptation
ou son refus. Passé ce délai, le silence du bailleur vaut acceptation de la cession de bail.
Art.121.- Sauf stipulation contraire du bail, toute sous-location totale ou partielle est interdite.
En cas de sous-location autorisée, l’acte doit être porté à la connaissance du bailleur par tout
moyen écrit.
Art.122.- Lorsque le loyer de la sous-location totale ou partielle est supérieur au prix du bail
principal, le bailleur a la faculté d’exiger une augmentation correspondante du prix du bail
principal, augmentation qui à défaut d’accord entre les parties est fixée par la juridiction
compétente, statuant à bref délai, en tenant compte des éléments visés à l’article 117 ci-
dessus.
En cas de renouvellement exprès ou tacite, le bail est conclu pour une durée minimale de trois
ans.
En cas de renouvellement pour une durée indéterminée les parties doivent prévoir la durée du
préavis de congé qui ne peut être inférieure à six mois.
Art.124.- Dans le cas du bail à durée déterminée, le preneur qui a droit au renouvellement de
son bail en vertu de l’article 123 ci-dessus peut demander le renouvellement de celui-ci, par
signification d’huissier de justice ou notification par tout moyen permettant d’établir la
réception effective par le destinataire, au plus tard trois mois avant la date d’expiration du
bail.
Le preneur qui n’a pas formé sa demande de renouvellement dans ce délai est déchu du droit
au renouvellement du bail.
Le bailleur qui n’a pas fait connaître sa réponse à la demande de renouvellement au plus tard
un mois avant l’expiration du bail est réputé avoir accepté le principe du renouvellement de ce
bail.
Art.125.- Dans le cas d’un bail à durée indéterminée, toute partie qui entend le résilier doit
donner congé par signification d’huissier de justice ou notification par tout moyen permettant
d’établir la réception effective par le destinataire au moins six mois à l’avance.
A défaut d’accord sur le montant de cette indemnité, celle-ci est fixée par la juridiction
compétente en tenant compte notamment du montant du chiffre d’affaires, des
investissements réalisés par le preneur, de la situation géographique du local et des frais de
déménagement imposés par le défaut de renouvellement.
Ce motif doit consister soit dans l’inexécution par le locataire d’une obligation substantielle
du bail, soit encore dans la cessation de l’exploitation de l’activité.
Ce motif ne peut être invoqué que si les faits se sont poursuivis ou renouvelés plus de deux
mois après une mise en demeure du bailleur, par signification d’huissier de justice ou
notification par tout moyen permettant d’établir la réception effective par le destinataire,
d’avoir à les faire cesser.
Le preneur a le droit de rester dans les lieux jusqu’au commencement des travaux de
démolition, et il bénéficie d’un droit de priorité pour se voir attribuer un nouveau bail dans
l’immeuble reconstruit.
Si les locaux reconstruits ont une destination différente de celle des locaux objet du bail, ou
s’il n’est pas offert au preneur un bail dans les nouveaux locaux, le bailleur doit verser au
preneur l’indemnité d’éviction prévue à l’article 126 ci-dessus.
Cette reprise ne peut être exercée lorsque le preneur établit que la privation de jouissance des
locaux d’habitation accessoires apporte un trouble grave à la jouissance du bail dans les
Art.129.- Le nouveau bail prend effet à compter de l’expiration du bail précédent si celui-ci
est à durée déterminée, ou à compter de la date pour laquelle le congé a été donné si le bail
précédent est à durée indéterminée.
Art.131.- Le preneur sans droit au renouvellement, quel qu’en soit le motif, peut être
remboursé des constructions et aménagements qu’il a réalisés dans les locaux avec
l’autorisation du bailleur.
A défaut d’accord entre les parties, le preneur peut saisir la juridiction compétente dès
l’expiration du bail à durée déterminée non renouvelé, ou encore dès la notification du congé
du bail à durée indéterminée.
Art.132.- Sauf convention contraire des parties, les contestations découlant de l’application
des dispositions du Titre I du présent Livre sont portées à la requête de la partie la plus
diligente, sauf dispositions contraires du présent Livre, devant la juridiction compétente,
statuant à bref délai, dans le ressort de laquelle sont situés les locaux donnés à bail.
La demande en justice aux fins de résiliation du bail doit être précédée d’une mise en demeure
d’avoir à respecter la ou les clauses ou conditions violées. La mise en demeure est faite par
acte d’huissier ou notifiée par tout moyen permettant d’établir sa réception effective par le
destinataire.
A peine de nullité, la mise en demeure doit indiquer la ou les clauses et conditions du bail non
respectées et informer le destinataire qu’à défaut de s’exécuter dans un délai d’un mois à
compter de sa réception, la juridiction compétente statuant à bref délai est saisie aux fins de
résiliation du bail et d’expulsion, le cas échéant, du preneur et de tout occupant de son chef.
La partie qui entend poursuivre la résiliation du bail doit notifier aux créanciers inscrits une
copie de l’acte introductif d’instance. La décision prononçant ou constatant la résiliation du
bail ne peut intervenir qu’après l’expiration d’un délai d’un mois suivant la notification de la
demande aux créanciers inscrits.
Art.134.- Sont d’ordre public les dispositions des articles 101, 102, 103, 107, 110, 111, 117,
123, 124, 125, 126, 127, 130 et 133 du présent Acte uniforme.
Art.135.- Le fonds de commerce est constitué par un ensemble de moyens qui permettent au
commerçant d’attirer et de conserver une clientèle.
L’exploitation directe peut être le fait d’un commerçant, même s’il est entreprenant, ou d’une
société commerciale.
Tout contrat de location-gérance doit en outre être publié, par la partie la plus diligente et aux
frais du locataire-gérant, dans la quinzaine de sa date, sous forme d’extrait dans un journal
habilité à publier les annonces légales et paraissant dans le lieu où le fonds de commerce est
inscrit au Registre du Commerce et du Crédit Mobilier.
Le propriétaire du fonds, s’il est commerçant, est tenu de faire modifier à ses frais son
inscription au Registre du Commerce et du Crédit Mobilier par la mention de la mise en
location gérance de son fonds.
L’expiration au terme prévu ou anticipé du contrat de location-gérance donne lieu aux mêmes
mesures de publicité aux frais du locataire-gérant.
Art.140.- Le locataire-gérant est tenu d’indiquer en tête de ses bons de commande, factures et
autres documents à caractère financier ou commercial, avec son numéro d’immatriculation au
Registre du Commerce et du Crédit Mobilier, sa qualité de locataire-gérant du fonds.
Toute infraction à cette disposition est punie par la loi pénale nationale.
Art.142.- Le délai prévu à l’article précédent peut être réduit, sans pouvoir être inférieur à un
an, par la juridiction compétente, notamment lorsque la personne physique ou morale justifie
qu’elle a été dans l’impossibilité d’exploiter son fonds personnellement ou par l’intermédiaire
de ses préposés.
Art.143.- Les conditions fixées par l’article 141 ci-dessus ne sont pas applicables :
• à l’État ;
• aux collectivités locales ;
• aux établissements publics ;
• aux incapables, en ce qui concerne le fonds dont ils étaient propriétaires avant la
survenance de leur incapacité ;
• aux héritiers ou légataires d’un commerçant décédé, en ce qui concerne le fonds
exploité par ce dernier ;
• aux mandataires de justice chargés, à quelque titre que ce soit, de l’administration d’un
fonds de commerce, à condition qu’ils y aient été autorisés par la juridiction compétente et
qu’ils aient satisfait aux mesures de publicité prévues.
Art.144.- Les dettes du bailleur nées de l’exploitation du fonds peuvent être déclarées
immédiatement exigibles par la juridiction compétente si elle estime que la location-gérance
met en péril leur recouvrement.
L’action est introduite par tout intéressé, à peine de forclusion, dans le délai de trois mois de
la date de publication du contrat de location-gérance, tel que prévu à l’article 139 du présent
Acte uniforme.
Art.148.- La cession du fonds de commerce porte nécessairement sur les éléments énumérés à
l’article 136 du présent Acte uniforme.
En l’absence de cession simultanée des éléments précités, la cession d’autres éléments, tels
ceux énumérés à l’article 137 ci-dessus, demeure possible mais n’emporte pas cession du
fonds de commerce, quelles que soient les dispositions convenues dans l’acte constatant la
cession.
Art.149.- La vente d’un fonds de commerce peut être réalisée soit par acte sous seing privé,
soit par acte authentique.
Les dispositions du présent Chapitre s’appliquent à tout acte constatant une cession de fonds
de commerce, consentie même sous condition, y compris en cas d’apport d’un fonds de
commerce à une société.
Art.150.- Tout acte constatant la cession d’un fonds de commerce doit énoncer :
• 1° pour les personnes physiques, l’état civil complet du vendeur et de l’acheteur, et,
pour les personnes morales, leur nom, leur dénomination sociale, leur forme juridique,
l’adresse de leur siège ;
• 2° les activités du vendeur et de l’acheteur ;
• 3° leurs numéros d’immatriculation au Registre du Commerce et du Crédit Mobilier ;
• 4° s’il y a lieu, l’origine du fonds au regard du titulaire qui a précédé le vendeur ;
• 5° l’état des privilèges, nantissements et inscriptions grevant le fonds ;
• 6° le chiffre d’affaires réalisé au cours de chacune des trois dernières années
d’exploitation, ou depuis son acquisition si le fonds n’a pas été exploité depuis plus de trois
ans ;
• 7° les résultats commerciaux réalisés pendant la même période ;
• 8° le bail annexé à l’acte avec l’indication, dans l’acte, de sa date, de sa durée, du nom
et de l’adresse du bailleur et du cédant s’il y a lieu ;
• 9° le prix convenu ;
• 10° la situation et les éléments du fonds vendu ;
• 11° le nom et l’adresse du notaire ou de l’établissement bancaire désigné en qualité de
séquestre si la vente a lieu par acte sous seing privé.
Art.152.- Tout acte constatant une cession de fonds de commerce doit être déposé en une
copie certifiée conforme par le vendeur ou l’acquéreur au Registre du Commerce et du Crédit
Mobilier.
Art.153.- Dans un délai de quinze jours francs à compter de sa date, l’acte constatant la
cession du fonds de commerce doit être publié à la diligence de l’acquéreur, sous forme
d’avis, dans un journal habilité à publier des annonces légales et paraissant dans le lieu où le
vendeur est inscrit au Registre du Commerce et du Crédit Mobilier.
Art.154.- Le vendeur du fonds de commerce est tenu de mettre le fonds cédé à la disposition
de l’acheteur à la date prévue dans l’acte de cession.
Toutefois, si le paiement du prix a été prévu au comptant, le vendeur n’est tenu, sauf
convention contraire entre les parties, de mettre l’acheteur en possession qu’à la date du
complet paiement.
Art.155.- Le vendeur du fonds de commerce doit s’abstenir de tout comportement qui serait
de nature à gêner l’acquéreur dans l’exploitation du fonds vendu.
Les clauses de non-rétablissement ne sont valables que si elles sont limitées soit dans le
temps, soit dans l’espace ; une seule de ces limitations suffit pour rendre la clause valable.
Art.156.- Si l’acquéreur est évincé partiellement, ou s’il découvre des charges qui n’étaient
pas déclarées dans l’acte de vente, ou encore si le fonds de commerce est affecté de vices
cachés ou défauts de conformité, il peut demander la résolution de la vente, mais seulement si
la diminution de jouissance qu’il subit est d’une importance telle qu’il n’aurait pas acheté le
fonds s’il en avait eu connaissance.
Art.157.- L’acheteur doit payer le prix, aux jour et lieu fixés dans l’acte de vente, entre les
mains du notaire ou de tout établissement bancaire désigné d’un commun accord entre les
parties à l’acte.
Le notaire ou l’établissement bancaire ainsi désigné doit conserver les fonds en qualité de
séquestre pendant un délai de trente jours, ce délai commençant à courir au jour de la parution
Si une ou plusieurs oppositions sont notifiées pendant ce délai, le prix de vente n’est
disponible pour le vendeur que sur justification de la mainlevée de toutes les oppositions.
Art.158.- Est nulle et de nul effet toute contre-lettre ou convention ayant pour objet ou pour
effet de dissimuler tout ou partie du prix de cession du fonds de commerce.
Art.159.- Tout créancier du vendeur qui forme opposition doit notifier celle-ci par acte
d’huissier ou par tout moyen permettant d’en établir la réception effective :
• 1° au notaire ou à l’établissement bancaire désigné en qualité de séquestre ;
• 2° à l’acquéreur pris à son adresse telle que figurant dans l’acte ;
• 3° au greffe de la juridiction ou à l’organe compétent dans l’Etat Partie qui tient le
Registre du Commerce et du Crédit Mobilier auquel est inscrit le vendeur, à charge pour le
greffe ou l’organe compétent dans l’Etat Partie de procéder à l’inscription de cette opposition
sur le Registre du Commerce et du Crédit Mobilier.
L’acte d’opposition doit énoncer, outre les mentions d’identification du créancier opposant, le
montant et les causes de la créance, et contenir élection de domicile dans le ressort de la
juridiction où est tenu le Registre du Commerce et du Crédit Mobilier.
Les formalités ainsi mises à la charge du créancier opposant par le présent article sont
édictées à peine de nullité de son opposition.
Art.162.- L’opposition qui, dans le mois de sa notification, n’est pas levée amiablement ou ne
donne pas lieu à saisine du juge en application de l’article 160 ci-dessus est nulle de plein
droit et de nul effet. A la requête de tout intéressé, la juridiction compétente statuant à bref
délai constate au besoin cette nullité et ordonne la mainlevée de l’opposition, sans préjudice
de l’action en dommages-intérêts pour opposition abusive.
Lorsque le fonds a fait l’objet d’une vente forcée, les créanciers nantis et opposants
bénéficient du même droit de surenchère qui doit s’exercer dans le même délai à compter de
l’adjudication.
Dans les quinze jours francs de la surenchère, le surenchérisseur publie, à ses frais avancés,
dans un journal habilité à publier des annonces légales et paraissant dans le lieu où le vendeur
est inscrit au Registre du Commerce et du Crédit Mobilier, un avis comportant l’indication du
lieu et de la date de la vente en justice ainsi que des modalités de consultation du cahier des
charges. Passé ce délai, la surenchère est nulle de plein droit et les frais en sont définitivement
supportés par le seul surenchérisseur sans préjudice des dommages-intérêts éventuellement
dus pour surenchère abusive.
Art.165.- La vente se fait à la barre de la juridiction compétente, dans les formes des criées.
Art.166.- Lorsque le prix n’est pas payé comptant, le vendeur dispose d’un privilège sur le
fonds de commerce vendu.
Il doit à cet effet procéder à l’inscription de son privilège de vendeur dans les formes requises
au présent Acte uniforme.
Art.167.- Si le vendeur n’est pas payé aux échéances convenues, il peut demander la
résolution de la vente, conformément au droit commun.
Art.168.- Le vendeur qui exerce l’action résolutoire notifie celle-ci par acte extrajudiciaires
ou par tout moyen prouvant par écrit la notification aux créanciers inscrits sur le fonds, et ce,
au domicile élu par eux dans leurs inscriptions.
Toute convention de résolution amiable d’une vente de fonds de commerce est inopposable
aux créanciers de l’acquéreur du fonds qui ont pris une inscription sur le fonds.
Art.169.- L’intermédiaire de commerce est une personne physique ou morale qui a le pouvoir
d’agir, ou entend agir, habituellement et professionnellement pour le compte d’une autre
personne, commerçante ou non, afin de conclure avec un tiers un acte juridique à caractère
commercial.
Les conditions d’accès aux professions d’intermédiaires de commerce peuvent en outre être
complétées par des conditions particulières à chacune des catégories d’intermédiaires visées
au présent Livre.
Art.171.- Les dispositions du présent Livre régissent non seulement la conclusion des contrats
par l’intermédiaire de commerce, mais aussi tout acte accompli par lui en vue de la conclusion
ou pour l’exécution de ces contrats.
Elles s’appliquent aux relations entre toutes les personnes pour lesquelles agit l’intermédiaire,
et entre ces personnes et l’intermédiaire lui-même.
Elles s’appliquent que l’intermédiaire agisse en son nom propre, tel le commissionnaire ou le
courtier, ou au nom du représenté, tel l’agent commercial.
Art.174.- Les dispositions du présent Livre ne s’appliquent pas aux dirigeants des sociétés,
associations ou autres groupements dotés de la personnalité juridique qui en sont les
représentants légaux.
Art.175.- Les règles du mandat s’appliquent aux relations entre l’intermédiaire et la personne
pour le compte de laquelle celui-ci agit, même de façon occulte. Les relations entre
l’intermédiaire, le représenté et le tiers visé à l’article 169 ci-dessus sont régies par les articles
180, 181, 183, 184 et 185 du présent Acte uniforme.
En l’absence d’un écrit, il peut être prouvé par tous moyens, y compris par témoin.
Ils sont également liés par les pratiques qu’ils ont établies entre eux.
Le mandat comprend le pouvoir d’accomplir les actes juridiques nécessités par son exécution.
Toutefois, l’intermédiaire ne peut, sans un pouvoir spécial, engager une procédure judiciaire,
transiger, compromettre, souscrire des engagements de change, aliéner ou grever des
immeubles, ni consentir de donation.
Art.180.- Lorsque l’intermédiaire agit pour le compte du représenté dans les limites de son
pouvoir, et que les tiers connaissaient ou devaient connaître sa qualité d’intermédiaire, ses
actes lient directement le représenté au tiers visé à l’article 169 ci-dessus, à moins qu’il ne
résulte des circonstances de l’espèce, notamment par la référence à un contrat de commission
ou de courtage, que l’intermédiaire n’a entendu engager que lui-même.
Art.181.- Lorsque l’intermédiaire agit pour le compte d’un représenté dans les limites de son
pouvoir, ses actes ne le lient au tiers visé à l’article 169 ci-dessus que :
si celui-ci ne connaissait pas ou n’était pas censé connaître sa qualité d’intermédiaire ;
ou si les circonstances de l’espèce, notamment par référence à un contrat de commission,
démontrent que l’intermédiaire a entendu n’engager que lui-même.
Art.182.- La responsabilité de l’intermédiaire est soumise d’une manière générale aux règles
du mandat.
Art.183.- Lorsque l’intermédiaire agit sans pouvoir, ou au-delà de son pouvoir, ses actes ne
lient ni le représenté ni le tiers visé à l’article 169 ci-dessus.
Art.184.- Un acte accompli par un intermédiaire qui agit sans pouvoir, ou au-delà de son
pouvoir, peut être ratifié par le représenté.
Cet acte produit, s’il est ratifié, les mêmes effets que s’il avait été accompli en vertu d’un
pouvoir.
Art.185.- Un intermédiaire qui agit sans pouvoir, ou au-delà de son pouvoir, est tenu, en
l’absence de ratification, d’indemniser le tiers visé à l’article 169 ci-dessus afin de rétablir
L’intermédiaire n’encourt pas de responsabilité si le tiers visé à l’article 169 ci-dessus savait
ou devait savoir que l’intermédiaire n’avait pas de pouvoir ou agissait au-delà de son pouvoir.
Art.187.- L’intermédiaire est tenu, à la demande du représenté, de lui rendre en tout temps
compte de sa gestion.
Il est redevable des intérêts produits par les sommes pour le versement desquelles il est en
retard et de l’indemnisation du dommage causé par l’inexécution ou la mauvaise exécution du
mandat, sauf s’il prouve que ce dommage est survenu sans sa faute.
L’intermédiaire qui renonce de manière abusive à l’exécution de son mandat doit indemniser
le représenté des dommages causés.
Art.190.- La cessation du mandat donné par le représenté à l’intermédiaire est sans effet à
l’égard du tiers visé à l’article 169 ci-dessus, sauf s’il connaissait ou devait connaître cette
cessation.
Titre 2 – Commissionnaire
S’il s’agit d’indications, le commissionnaire doit agir comme si ses propres intérêts étaient en
jeu, et en se rapprochant le plus possible des conseils reçus.
Le commissionnaire doit agir de la façon qui sert le mieux les intérêts du commettant et le
respect des usages.
Art.195.- Le commissionnaire doit donner au commettant toutes les informations utiles sur
l’opération, objet de la commission, et lui rendre compte de ses actes jusqu’à l’achèvement de
l’opération.
Art.198.- Tout commissionnaire a, pour toutes ses créances contre le commettant, un droit de
rétention sur les marchandises qu’il détient.
Art.199.- Lorsque les marchandises expédiées en commission pour être vendues se trouvent
dans un état manifestement défectueux, le commissionnaire doit sauvegarder les droits de
recours contre le transporteur, faire constater les avaries, pourvoir de son mieux à la
conservation de la chose et avertir sans retard le commettant.
S’il est en faute, il doit réparer tout le dommage causé par l’inobservation du contrat.
Le commissionnaire qui achète à plus bas prix, ou qui vend plus cher que ne le portaient les
ordres du commettant, ne peut bénéficier de la différence.
Le commissionnaire qui se porte garant de celui avec lequel il traite a droit à une commission
supplémentaire, dite de ducroire.
Art.203.- Le commissionnaire perd tout droit à commission s’il s’est rendu coupable d’actes
de mauvaise foi envers le commettant, notamment s’il a indiqué au commettant un prix
supérieur à celui de l’achat ou inférieur à celui de la vente.
Dans ces cas, le commettant est en droit d’obliger le commissionnaire en qualité d’acheteur
ou de vendeur.
Le commissionnaire agréé en douane qui a acquitté pour autrui des droits, taxes ou amendes
dont la douane assure le recouvrement, est subrogé dans les droits des Douanes.
Il est responsable vis-à-vis des administrations des douanes et du Trésor des opérations en
douane effectuées par ses soins.
Titre 3 – Courtier
Art.208.- Le courtier est un professionnel qui met en rapport des personnes en vue de faciliter
ou faire aboutir la conclusion de conventions entre ces personnes.
Art.209.- Le courtier doit demeurer indépendant des parties. Il doit limiter ses activités à la
mise en relation des personnes qui désirent contracter, et à l’organisation des démarches
propres à faciliter l’accord entre elles.
Il ne peut intervenir personnellement dans une convention sans l’accord des parties.
Le courtier est responsable du préjudice résultant de ses fausses déclarations si, en vue
d’amener une partie à contracter, il lui présente sciemment l’autre partie comme ayant des
capacités et des qualités qu’elle n’a pas.
Art.211.- Le courtier ne peut réaliser des opérations de commerce, ni pour son propre compte,
soit directement ou indirectement, ni sous le nom d’autrui ou par personne interposée.
Dans le cas d’un courtage portant sur une vente, si le vendeur est seul donneur d’ordre, la
commission ne peut être supportée, même partiellement, par l’acheteur et elle est, au besoin,
prélevée sur le montant du prix convenu entre les parties et payée par l’acheteur.
Si l’acheteur est seul donneur d’ordre, la commission est supportée par lui, en sus du prix
payé au vendeur.
Lorsque le contrat a été conclu sous condition suspensive, la rémunération du courtier n’est
due qu’après l’accomplissement de la condition.
S’il a été convenu que les dépenses du courtier lui seraient remboursées, elles lui sont dues
lors même que le contrat n’a pas été conclu.
Art.214.- La rémunération qui n’est pas déterminée par les parties s’acquitte sur la base du
tarif en usage, s’il en existe ; à défaut de tarif, la rémunération est fixée conformément à
l’usage.
En l’absence d’usage, le courtier a droit à une rémunération qui tient compte de tous les
éléments qui ont trait à l’opération.
Art.215.- Le courtier perd son droit à rémunération et à remboursement de ses dépenses s’il a
agi dans l’intérêt du tiers contractant au mépris de ses obligations à l’égard de son donneur
d’ordre, ou s’il s’est fait remettre, à l’insu de ce dernier, une rémunération par le tiers
contractant.
Art.217.- Le contrat entre l’agent commercial et son mandant est conclu dans l’intérêt
commun des parties.
L’agent commercial et son mandant sont tenus, l’un envers l’autre, d’une obligation de
loyauté et d’un devoir d’information.
L’agent commercial doit exécuter son mandat en bon professionnel ; le mandant doit mettre
l’agent commercial en mesure d’exécuter son mandat.
Art.218.- L’agent commercial peut accepter sans autorisation, et sauf stipulation contraire, de
représenter d’autres mandants.
Art.219.- L’agent commercial ne peut, même après la fin du contrat, utiliser ou révéler les
informations qui lui ont été communiquées par le mandant à titre confidentiel, ou dont il a eu
connaissance à ce titre en raison du contrat.
Art.220.- Tout élément de la rémunération variant avec le nombre ou la valeur des affaires
constitue une commission.
Dans le silence du contrat, l’agent commercial a droit à une commission conforme aux usages
pratiqués dans le secteur d’activités couvert par son mandat.
En l’absence d’usage, l’agent commercial a droit à une rémunération qui tient compte de tous
les éléments qui ont trait à l’opération.
Art.221.- L’agent à qui a été attribuée l’exclusivité dans un secteur géographique, ou sur un
groupe de clients déterminés, a droit à une commission pour toute opération conclue pendant
la durée du contrat d’agence.
Art.222.- Pour toute opération commerciale conclue après la cessation du contrat d’agence,
l’agent commercial a droit à une commission lorsque l’opération est principalement due à son
activité au cours du contrat d’agence, et a été conclue dans un délai raisonnable à compter de
la cessation du contrat.
Art.224.- La commission est acquise dès que le mandant a exécuté l’opération, ou devrait
l’avoir exécutée en vertu de l’accord conclu avec le tiers visé à l’article 169 ci-dessus, ou bien
encore dès que ledit tiers a exécuté l’opération.
La commission est payée au plus tard le dernier jour du mois qui suit le trimestre au cours
duquel elle a été acquise, sauf convention contraire des parties.
Art.226.- Sauf convention ou usage contraire, l’agent commercial n’a pas droit au
remboursement des frais et débours résultant de l’exercice normal de son activité, mais
seulement de ceux qu’il a assumés en vertu d’instructions spéciales du mandant.
Le remboursement des frais et débours est dû dans ce cas, même si l’opération n’a pas été
conclue.
Art.227.- Le contrat d’agence conclu pour une durée déterminée prend fin à l’expiration du
terme prévu, sans qu’il soit nécessaire d’y mettre un terme par une quelconque formalité.
Le contrat d’agence conclu pour une durée déterminée, qui continue à être exécuté par les
deux parties après son terme, est réputé transformé en contrat à durée indéterminée.
Art.228.- Lorsque le contrat est à durée indéterminée, chacune des parties peut y mettre fin
moyennant un préavis.
La durée du préavis est d’un mois pour la première année du contrat, de deux mois pour la
deuxième année commencée, de trois mois pour la troisième année commencée et les années
suivantes.
En l’absence de convention contraire, la fin du délai de préavis coïncide avec la fin d’un mois
civil.
Dans le cas d’un contrat à durée déterminée, transformé en contrat à durée indéterminée, la
durée du préavis se calcule à compter du début des relations contractuelles entre les parties.
Si elles conviennent de délais plus longs, les délais de préavis doivent être identiques pour le
mandant et pour l’agent.
Ces dispositions ne s’appliquent pas lorsque le contrat prend fin en raison d’une faute grave
de l’une des parties, ou de la survenance d’un cas de force majeure.
Art.229.- En cas de cessation de ses relations avec le mandant, l’agent commercial a droit à
une indemnité compensatrice, sans préjudice d’éventuels dommages-intérêts.
L’agent commercial perd le droit à réparation s’il n’a pas signifié par acte d’huissier au
mandant ou notifié à ce dernier par tout moyen permettant d’établir la réception effective par
L’indemnité compensatrice est librement fixée entre l’agent commercial et son mandant au-
delà de la troisième année entièrement exécutée du contrat.
La mensualité à prendre en compte pour le calcul de l’indemnité est celle de la moyenne des
douze derniers mois d’exécution du mandat.
Ces dispositions ne s’appliquent pas lorsque le contrat prend fin en raison d’une faute grave
de l’agent ou de la survenance d’un cas de force majeure.
Art.232.- Est réputée non écrite toute clause ou convention dérogeant, au détriment de l’agent
commercial, aux dispositions des articles 186 à 189 ci-dessus.
Art.233.- Chaque partie est tenue de restituer à la fin du contrat tout ce qui lui a été remis
pour la durée de ce contrat, soit par l’autre partie, soit par des tiers pour le compte de l’autre
partie, et ce, sans préjudice pour l’une ou l’autre des parties de son droit de rétention.
Sauf stipulations conventionnelles contraires, le contrat de vente commerciale est soumis aux
dispositions du présent Livre dès lors que les contractants ont le siège de leur activité dans un
des États Parties ou lorsque les règles du droit international privé mènent à l’application de la
loi d’un Etat Partie.
Art.236.- Les dispositions du présent Livre ne régissent pas davantage les ventes soumises à
un régime particulier, notamment :
• les ventes aux enchères ;
• les ventes sur saisie ou de quelque autre manière par autorité de justice ;
• les ventes de valeurs mobilières, d’effets de commerce ou de monnaies ;
• les mobilisations et autres opérations sur créances ou instruments financiers ;
• les ventes de navires, bateaux, aéroglisseurs et aéronefs ;
• les ventes d’électricité.
Art.237.- La vente commerciale est soumise aux règles du droit commun des contrats et de la
vente qui ne sont pas contraires aux dispositions du présent Livre. Les parties sont tenues de
se conformer aux exigences de la bonne foi. Elles ne peuvent exclure cette obligation, ni en
limiter la portée.
Art.238.- Lorsqu’une clause est ambiguë, la volonté d’une partie doit être interprétée selon le
sens qu’une personne raisonnable, de même qualité que l’autre partie, placée dans la même
situation, aurait déduit de son comportement.
Art.239.- Les parties sont liées par les usages auxquels elles ont consenti et par les pratiques
qui se sont établies dans leurs relations commerciales.
Sauf convention contraire des parties, celles-ci sont réputées avoir adhéré aux usages
professionnels dont elles avaient connaissance ou auraient dû avoir connaissance et qui, dans
le commerce, sont largement connus et régulièrement observés par les parties à des contrats
de même nature dans la branche d’activité concernée.
Art.240.- Le contrat de vente commerciale peut être écrit ou verbal ; il n’est soumis à aucune
condition de forme. Il est prouvé par tous moyens.
Art.241.- Le contrat se conclut soit par l’acceptation d’une offre, soit par un comportement
des parties qui indique suffisamment leur accord.
Une offre est suffisamment précise lorsqu’elle désigne les marchandises et, expressément ou
implicitement, fixe la quantité et le prix ou donne les indications permettant de les déterminer.
Une proposition adressée à des personnes indéterminées est considérée seulement comme une
invitation à l’offre, à moins que la personne qui a fait la proposition n’ait clairement indiqué
le contraire.
L’offre peut être révoquée si la révocation parvient au destinataire avant que celui-ci n’ait
exprimé son acceptation.
Cependant, l’offre ne peut être révoquée si elle indique, en fixant un délai déterminé pour
l’acceptation, qu’elle est irrévocable ou si le destinataire était raisonnablement fondé à croire
que l’offre était irrévocable et a agi en conséquence.
Cependant, si en vertu des dispositions de l’offre, des pratiques établies entre les parties ou
des usages, le destinataire peut, sans notification à l’auteur de l’offre, exprimer qu’il
acquiesce en accomplissant un acte, l’acceptation prend effet au moment où cet acte est
accompli.
Art.245.- La réponse à une offre qui se veut acceptation de cette offre, mais qui contient des
additions, des limitations ou d’autres modifications, vaut rejet de l’offre et constitue une
contre-proposition.
Toutefois, la réponse qui se veut acceptation mais qui contient des éléments complémentaires
ou différents n’altérant pas substantiellement les termes de l’offre, constitue une acceptation,
à moins que l’auteur de l’offre, sans retard indu, n’exprime son désaccord sur ces éléments.
S’il ne le fait pas, les termes du contrat sont ceux de l’offre avec les modifications énoncées
dans l’acceptation.
Art.246.- Le délai d’acceptation fixé par l’auteur de l’offre commence à courir au moment où
l’offre est exprimée. La date indiquée dans l’offre est présumée être celle de son expédition, à
moins que les circonstances n’indiquent le contraire.
Art.247.- L’acceptation peut être révoquée pourvu que la révocation parvienne à l’auteur de
l’offre au plus tard au moment où l’acceptation aurait pris effet.
Art.248.- Le contrat peut être valablement conclu même si les parties renvoient la
détermination d’une clause à un accord ultérieur ou à la décision d’un tiers.
L’existence du contrat n’est pas compromise par le défaut d’accord des parties sur cette clause
ou l’absence de décision du tiers dès lors qu’en raison des circonstances et de l’intention des
parties, cette clause est déterminable.
Art.249.- Les parties sont libres de négocier et ne peuvent être tenues pour responsables si
elles ne parviennent pas à un accord.
Est, notamment, de mauvaise foi la partie qui entame ou poursuit des négociations sans
intention de parvenir à un accord.
Art.250.- Le vendeur s’oblige, dans les conditions prévues au contrat et au présent Livre, à
livrer les marchandises et à remettre, s’il y a lieu, les documents et accessoires nécessaires à
leur utilisation, à la preuve de l’achat et à la prise de livraison.
Art.251.- Lorsque le vendeur n’est pas tenu de livrer la marchandise en un lieu particulier, il
doit la tenir à la disposition de l’acheteur soit au lieu où elle a été fabriquée ou stockée, soit au
siège de son activité de vendeur.
Toutefois, le vendeur est tenu de conclure les contrats nécessaires pour que le transport soit
effectué par les moyens appropriés et selon les conditions d’usage jusqu’au lieu fixé avec
l’acheteur.
Le vendeur n’est pas tenu de souscrire lui-même une assurance de transport, mais il doit, à la
demande de l’acheteur, lui fournir tous les renseignements nécessaires à l’élaboration d’un tel
contrat d’assurance.
Art.253.- Le vendeur doit livrer les marchandises à la date fixée par le contrat ou déterminée
selon ses stipulations.
Si la livraison est prévue au cours d’une certaine période, il peut livrer à un moment
quelconque de celle-ci.
En l’absence de stipulation, la livraison doit être effectuée par le vendeur dans un délai
raisonnable après la conclusion du contrat.
Dans le silence du contrat, le vendeur doit livrer des marchandises propres aux usages
auxquels elles servent habituellement ou dotées des mêmes qualités que les échantillons ou
modèles présentés. Il doit aussi les livrer dans des emballages ou conditionnement
habituellement utilisés pour ce type de marchandises ou, à défaut de mode habituel, dans des
conditions propres à les conserver et protéger.
Art.257.- En cas de livraison anticipée, le vendeur peut, jusqu’à la date prévue pour la
livraison, soit imposer la livraison de nouvelles marchandises conformes, soit effectuer la
réparation du défaut de conformité des marchandises livrées dès lors que l’exercice de ce droit
ne cause à l’acheteur ni dommage, ni frais.
Art.258.- Sous peine de déchéance pour l’acheteur du droit de s’en prévaloir, un défaut de
conformité apparent le jour de la prise de livraison doit être dénoncé par l’acheteur au
vendeur dans le mois qui suit la livraison.
Art.259.- L’action de l’acheteur, fondée sur un défaut de conformité caché le jour de la prise
de livraison, est prescrite dans le délai d’un an à compter du jour où ce défaut a été constaté
ou aurait dû l’être.
Ce dernier délai ne peut avoir pour effet de réduire la durée de la garantie contractuelle
éventuellement consentie.
Art.260.- Le vendeur doit livrer les marchandises libres de tout droit ou prétention d’un tiers,
à moins que l’acheteur n’accepte de les prendre dans ces conditions.
Le vendeur doit garantir l’acheteur de toute éviction par son fait personnel.
Art.263.- L’acheteur est tenu de payer le prix convenu. Le prix exprimé dans le contrat est
présumé convenu hors taxes.
S’il y a lieu à détermination du prix, les parties peuvent se référer à la valeur habituellement
attribuée au moment de la conclusion du contrat à des marchandises vendues dans des
circonstances comparables au sein de la même branche d’activité.
Art.264.- L’acheteur est tenu de prendre toutes mesures nécessaires à l’accomplissement des
formalités préalables au paiement effectif du prix.
Art.265.- Lorsque le prix est fixé d’après le poids des marchandises, ce prix est déterminé, en
cas de doute, à partir de leur poids net.
Art.266.- Le paiement du prix au vendeur est fait soit au siège de son activité, soit au lieu de
la livraison si le prix est payable comptant ou si la livraison est effectuée contre remise de
documents.
Les parties peuvent aussi prévoir que l’acheteur n’est tenu de payer le prix qu’après avoir été
mis en mesure d’examiner les marchandises.
Art.268.- L’acheteur doit payer le prix à la date convenue et ne peut subordonner son
paiement à une démarche du vendeur.
Art.269.- L’acheteur doit prendre livraison en accomplissant les actes permettant au vendeur
d’effectuer la livraison, puis il doit retirer les marchandises.
Art.270.- L’acheteur doit examiner les marchandises ou les faire examiner dans un délai aussi
bref que possible. Lorsque le contrat de vente prévoit la remise des marchandises à un
transporteur, l’examen peut être différé jusqu’à l’arrivée de ces marchandises à leur
destination.
Art.271.- Lorsque le paiement est prévu au jour de la livraison et que l’acheteur tarde à
prendre livraison des marchandises ou n’en paie pas le prix, le vendeur, s’il a les
marchandises en sa possession ou sous son contrôle, est fondé à les retenir jusqu’à leur
complet paiement.
Le vendeur doit cependant prendre les mesures raisonnables, eu égard aux circonstances, pour
assurer la conservation des marchandises et l’acheteur doit lui en rembourser les frais.
Art.272.- Si l’acheteur a reçu les marchandises et entend les refuser, il doit prendre les
mesures raisonnables, eu égard aux circonstances, pour en assurer la conservation. Il est fondé
à les retenir jusqu’à ce qu’il ait obtenu du vendeur le remboursement des frais de conservation
qu’il a engagés.
Art.273.- La partie tenue de prendre des mesures pour assurer la conservation des
marchandises peut les déposer dans les magasins d’un tiers aux frais de l’autre partie mais est
tenue de supporter les frais excessifs qui pourraient résulter de ce dépôt.
Art.274.- La partie qui doit assurer la conservation des marchandises peut les vendre par tous
moyens appropriés si l’autre partie tarde à en prendre possession, à en payer le prix, ou à
rembourser les frais de leur conservation. Elle doit préalablement notifier à l’autre partie son
intention de vendre ces marchandises.
La partie qui vend les marchandises peut retenir sur le produit de la vente un montant égal à
ses frais de conservation, et elle doit le surplus à l’autre partie.
La perte ou la détérioration des marchandises survenue après le transfert des risques ne libère
l’acheteur de son obligation de payer le prix que si ces événements sont le fait du vendeur.
Art.279.- Les risques des marchandises vendues en cours de transport sont transférés à
l’acheteur dès la conclusion du contrat de vente.
Art.280.- Si les marchandises vendues ne sont pas individualisées, le transfert des risques
s’effectue au moment de leur identification qui emporte mise à disposition de l’acheteur.
Art.281.- Toute partie à un contrat de vente commerciale est fondée à en demander au juge
compétent la rupture pour inexécution totale ou partielle des obligations de l’autre partie.
Quelle que soit la gravité du comportement, la partie qui l’invoque peut être tenue de
respecter un préavis avant de notifier à l’autre partie sa décision unilatérale. Faute de préavis
suffisant, l’auteur de la rupture engage sa responsabilité même si la juridiction admet le bien-
fondé de la rupture.
La partie qui impose ou obtient la rupture du contrat peut obtenir en outre des dommages
intérêts en réparation de la perte subie et du gain manqué qui découlent immédiatement et
directement de l’inexécution.
Art.282.- Si le vendeur ne paraît pas en mesure d’exécuter dans les délais convenus
l’intégralité de son obligation de livraison des marchandises, en raison d’une insuffisance de
ses capacités de fabrication ou d’une inadaptation de ses moyens de production, l’acheteur
peut obtenir de la juridiction compétente, statuant à bref délai, l’autorisation de différer
l’exécution de son obligation de payer. Cette autorisation peut être assortie de l’obligation de
consigner tout ou partie du prix.
Art.283.- Si l’acheteur invoque dans les délais fixés aux articles 258 et 259 du présent Acte
uniforme un défaut de conformité des marchandises livrées, le vendeur a la faculté d’imposer,
à ses frais exclusifs et sans délai, à l’acheteur le remplacement des marchandises défectueuses
par des marchandises conformes.
En outre, l’acheteur peut convenir avec le vendeur d’un délai supplémentaire pour le
remplacement, aux frais exclusifs du vendeur, des marchandises défectueuses par des
marchandises conformes. L’acheteur ne peut, avant le terme de ce nouveau délai, invoquer
l’inexécution des obligations du vendeur et si le vendeur exécute ses obligations dans ce délai,
l’acheteur ne peut prétendre à des dommages-intérêts.
Art.284.- Passé le délai prévu aux alinéas 2 et 3 de l’article 283 ci-dessus le vendeur peut
encore réparer à ses frais exclusifs tout manquement à ses obligations mais l’acheteur, qui
conserve alors le droit de demander des dommages-intérêts, peut s’y opposer.
Art.285.- Si l’acheteur ne paraît pas en mesure de payer l’intégralité du prix, en raison de son
insolvabilité ou de la cessation de ses paiements ou encore de ses retards dans les échéances
convenues, le vendeur peut obtenir de la juridiction compétente, statuant à bref délai,
l’autorisation de différer l’exécution de ses obligations de livraison. Cette autorisation peut
être assortie de l’obligation de consigner les marchandises à ses frais avancés.
Art.287.- Passé le délai prévu à l’article 289 ci-dessus, l’acheteur peut encore exécuter ses
obligations mais le vendeur, qui conserve alors le droit de demander des dom-mages-intérêts,
peut s’y opposer.
Art.288.- En cas de défaut de conformité des marchandises, que le prix ait été ou non déjà
payé, l’acheteur peut réduire le prix du montant de la différence entre la valeur que des
Art.289.- Si le vendeur ne livre qu’une partie des marchandises ou si une partie seulement des
marchandises livrées est conforme, l’acheteur qui a accepté d’en prendre livraison ne peut
invoquer la rupture du contrat et ne peut prétendre qu’à des dom-mages-intérêts se rapportant
à la partie manquante ou non conforme.
Art.290.- Si le vendeur livre les marchandises avant la date fixée, l’acheteur a la faculté
d’accepter ou de refuser d’en prendre livraison.
Si le vendeur livre une quantité supérieure à celle prévue au contrat, l’acheteur a la faculté
d’accepter ou de refuser de prendre livraison de la quantité excédentaire.
Art.291.- Tout retard dans le paiement du prix oblige au paiement des intérêts calculés au
taux de l’intérêt légal et ce, sans préjudice des dommages-intérêts éventuellement dus pour
autre cause.
Les intérêts courent à compter de l’envoi de la mise en demeure adressée par le vendeur à
l’acheteur par lettre recommandée avec avis de réception ou tout autre moyen équivalent.
Lorsque le contrat est rompu et que le vendeur a procédé à une revente des marchandises, il
peut obtenir des dommages-intérêts correspondant à la différence entre le prix convenu au
contrat et le prix de revente, ainsi que tous autres dommages-intérêts dus pour autre cause.
Art.293.- La partie qui invoque une inexécution des obligations du contrat doit prendre toutes
mesures raisonnables, eu égard aux circonstances, pour limiter sa perte, ou préserver son gain.
Si elle néglige de le faire, la partie en défaut peut demander une réduction des dommages
intérêts égale au montant de la perte qui aurait pu être évitée et du gain qui aurait pu être
réalisé.
Art.295.- Lorsque l’inexécution par l’une des parties résulte du fait d’un tiers chargé par elle
d’exécuter tout ou partie du contrat, elle n’est pas exonérée de sa responsabilité.
Art.296.- La rupture du contrat libère les parties de leurs obligations mais ne les exonère pas
des dommages-intérêts éventuels.
Elle n’a pas d’effet sur les stipulations du contrat relatives au règlement des différends ou aux
droits et obligations des parties en cas de rupture.
Art.297.- La partie qui a exécuté totalement ou partiellement ses obligations peut obtenir la
restitution par l’autre partie de ce qu’elle a fourni ou payé en exécution du contrat.
Art.299.- L’acheteur qui a perdu le droit de déclarer le contrat rompu ou d’exiger du vendeur
la livraison de marchandises de remplacement en vertu de l’article précédent, conserve le
droit de se prévaloir de tous les autres droits qu’il tient du contrat.
Art.300.- Si le vendeur est tenu de restituer le prix, il doit payer des intérêts sur son montant à
compter du jour où il a reçu le paiement.
Si l’acheteur doit restituer tout ou partie des marchandises, il doit payer au vendeur tout ou
partie du montant du profit qu’il en a retiré.
Chapitre 7 - Prescription
Art.301.- La prescription des actions en matière de vente commerciale est soumise aux
dispositions énoncées au chapitre IV du Livre I du présent Acte uniforme, sous réserve des
dispositions suivantes.
Le délai de prescription en matière de vente commerciale est de deux ans sauf dispositions
contraires du présent Livre.
Art.304.- Les Etats Parties veillent à ce que, dans un délai de deux ans à compter de la date
d’entrée en vigueur du présent Acte uniforme, les sociétés et autres personnes et organismes
amenés à procéder ou à participer à des inscriptions puissent déposer par voie électronique
tous les actes et informations soumis à publicité. En outre, les Etats Parties peuvent obliger
toutes les sociétés, ou certaines catégories d’entre elles, à déposer tout ou partie des actes et
informations en cause par voie électronique.
Art.305.- Dans un délai de deux ans à compter de la date d’entrée en vigueur du présent Acte
uniforme, tous les actes et informations prévus par le présent Acte uniforme et toute autre
disposition légale, déposés sur support papier ou par voie électronique, sont remis selon le cas
au Registre du Commerce et du Crédit Mobilier puis retranscrits au Fichier National et au
Fichier Régional, sous forme électronique. A cette fin, les Etats Parties veillent à ce que tous
les actes et informations qui sont déposés sur support papier à cette date soient convertis par
le Registre du Commerce et du Crédit Mobilier en format électronique.
Art.306.- Le présent Acte uniforme abroge l’Acte uniforme du 17 avril 1997 portant sur le
droit commercial général.
Art.307.- Le présent Acte uniforme sera publié au Journal Officiel de l’OHADA dans un
délai de soixante jours à compter de la date de son adoption. Il sera également publié dans les
Etats Parties, au Journal Officiel ou par tout moyen approprié. Il sera applicable quatre-vingt
dix jours à compter de la date de sa publication au Journal officiel de l’OHADA
conformément à l’article 9 du Traité relatif à l’harmonisation du droit des affaires en Afrique,
signé à
• port Louis le 17 octobre 1993, tel que révisé à Québec le 17 octobre 2008.
Les aspects juridiques ont été trop souvent considérés comme un frein à leur développement.
En effet, à l’heure actuelle, plusieurs questions demeurent sans réponse, notamment, la
manière de prendre en compte :
- la signature électronique ;
- la preuve électronique ;
- la sécurité des échanges électroniques ;
- la protection du consommateur ;
- la coexistence des documents papiers et des documents électroniques ;
- l’application des techniques électroniques aux actes commerciaux et administratifs ;
- les éléments probants introduits par les techniques numériques (horodatage,
certification, etc.).
Aussi, afin d'éliminer les contraintes juridiques qui bloquent le recours aux transactions
électroniques, le projet de loi consacre l’équivalence entre dossiers électroniques et
documents papiers.
Par ailleurs, il prévoit notamment :
Sauf dispositions contraires, la communication par voie électronique ne peut être limitée que
dans la mesure requise, d'une part, par le respect de la dignité de la personne humaine, de la
liberté et de la propriété d'autrui, du caractère pluraliste de l'expression des courants de pensée
et d'opinion et, d'autre part, par la sauvegarde de l'ordre public, les besoins de la défense
nationale, les exigences de service public et les contraintes techniques inhérentes au moyen de
communication.
Article 2 :
Au sens de la présente loi, on entend par :
1) Les personnes dont l'activité est d'offrir un accès à des services au public par le
biais des technologies de l'information et de la communication sont tenues de
mentionner dans les contrats de leurs abonnés l'existence de moyens techniques
permettant de restreindre l'accès à certains services ou au moins de les
sélectionner. Les moyens techniques, dépendant de la nature de la prestation,
sont précisés par décret.
2) Les personnes physiques ou morales qui assurent, même à titre gratuit, par la
mise à disposition au public des biens et services, le stockage de signaux,
d'écrits, d'images, de sons ou de messages de toute nature fournis par des
destinataires de ces services ne peuvent pas voir leur responsabilité civile
engagée du fait des activités ou des informations stockées à la demande d'un
destinataire de ces services si elles n'avaient pas effectivement connaissance de
leur caractère illicite ou de faits et circonstances faisant apparaître ce caractère
ou si, dès le moment où elles en ont eu cette connaissance, elles ont agi
promptement pour retirer ces données ou en rendre l'accès impossible.
L'alinéa précédent du présent article ne s'applique pas lorsque le destinataire du service agit
sous l'autorité ou le contrôle de la personne visée audit alinéa.
3) Les personnes visées au point 2 du présent article ne peuvent voir leur responsabilité pénale
engagée à raison des informations stockées à la demande d'un destinataire de ces services si
elles n'avaient pas effectivement connaissance de l'activité ou de l'information illicite ou si,
L'alinéa précédent ne s'applique pas lorsque le destinataire du service agit sous l'autorité ou le
contrôle de la personne visée audit alinéa.
4) La connaissance des faits litigieux est présumée acquise par les personnes désignées au
point 2 du présent article lorsqu'il leur est notifié les éléments suivants :
5) Les personnes visées aux points 1 et 2 du présent article ne sont pas soumises à une
obligation générale de surveiller les informations qu'elles transmettent ou stockent, ni à une
obligation générale de rechercher des faits ou des circonstances révélant des activités illicites.
Le précédent alinéa est sans préjudice de toute activité de surveillance ciblée et temporaire
demandée par l'autorité judiciaire.
Compte tenu de l'intérêt général attaché à la répression de l'apologie des crimes contre
l'humanité, de l'incitation à la haine raciale ainsi que de la pornographie infantile, les
personnes mentionnées ci-dessus doivent concourir à la lutte contre de tels agissements.
Tout manquement aux obligations définies à l'alinéa précédent est puni en vertu des
dispositions légales en vigueur.
6) Le juge compétent peut prescrire, en référé ou sur requête, à toute personne mentionnée au
point 2 du présent article ou, à défaut, à toute personne mentionnée au point 1 du présent
Les personnes mentionnées aux points 1 et 2 de l’article 3 de la présente loi fournissent aux
personnes qui éditent un service de communication au public en ligne des moyens techniques
permettant à celles-ci de satisfaire aux conditions d'identification prévues à l’article 5 de la
présente loi.
L'autorité judiciaire peut requérir la communication auprès des prestataires mentionnés aux
points 1 et 2 de l’article 3 de la présente loi, des données mentionnées au premier article.
Le traitement de ces données est soumis aux dispositions de la loi sur la protection des
données à caractère personnel.
Un décret, pris après avis de la Commission des Données Personnelles, définit les données
mentionnées au premier alinéa du présent article et détermine la durée et les modalités de leur
conservation.
Article 5 :
Toute personne nommée ou désignée dans un service de communication au public utilisant les
technologies de l’Internet dispose d'un droit de réponse, sans préjudice des demandes de
modification ou d’opposition au message qu'elle peut adresser au service.
La demande d'exercice du droit de réponse est adressée au directeur de publication ou, lorsque
la personne éditant à titre non professionnel a conservé l'anonymat, à la personne mentionnée
au point 2 de l’article 3 de la présente loi qui la transmet sans délai au directeur de la
publication. Elle est présentée au plus tard dans un délai de trois (3) mois à compter de la mise
à disposition du public du message justifiant cette demande.
Un décret fixe les modalités d’application du présent article.
Article 7 :
Lorsque les personnes visées au point 1 de l'article 3 de la présente loi invoquent, à des fins
publicitaires, la possibilité qu'elles offrent de télécharger des fichiers dont elles ne sont pas les
fournisseurs, elles font figurer dans cette publicité une mention facilement identifiable et
lisible rappelant que le piratage nuit à la création artistique.
Le commerce électronique est l'activité économique par laquelle une personne propose ou
assure, à distance et par voie électronique, la fourniture de biens et la prestation de services.
Entrent également dans le champ du commerce électronique les services tels que ceux
consistant à fournir des informations en ligne, des communications commerciales, des outils
de recherche, d’accès et de récupération de données, d'accès à un réseau de communication ou
d'hébergement d'informations, même s’ils ne sont pas rémunérés par ceux qui les reçoivent.
Une personne est considérée comme étant établie au Sénégal au sens du présent chapitre
lorsqu'elle s'y est installée d'une manière stable et durable pour exercer effectivement son
activité. S'agissant d'une personne morale, lorsque s'y trouve l'implantation de son siège
social.
L'activité définie à l'article 8 de la présente loi s'exerce librement sur le territoire national à
l'exclusion des domaines suivants :
Par ailleurs, lorsqu'elle est exercée par des personnes établies dans un pays tiers, l'activité
définie à l'article précédent est soumise aux dispositions légales en vigueur.
Section III : Obligation d’information du fournisseur électronique de biens ou de services
Article 10 ;
Sans préjudice des autres obligations d'information prévues par les textes législatifs et
réglementaires en vigueur, toute personne qui exerce l'activité définie à l'article 8 de la
présente loi est tenue d'assurer à ceux à qui est destinée la fourniture de biens ou la prestation
de services un accès facile, direct et permanent utilisant un standard ouvert aux informations
suivantes :
1) s'il s'agit d'une personne physique, ses nom et prénom et, s'il s'agit d'une personne morale,
sa raison sociale ;
2) l'adresse complète de l’endroit où elle est établie, son adresse de courrier électronique,
ainsi que son numéro de téléphone ;
3) si elle est assujettie aux formalités d'inscription au registre du commerce et du crédit
mobilier ou au répertoire national des entreprises et associations, le numéro de son inscription,
son capital social et l'adresse de son siège social ;
4) si elle est assujettie à la taxe sur la valeur ajoutée et immatriculée au répertoire national
des entreprises et associations, son numéro d'identification national des entreprises et
associations (NINEA) ;
5) si son activité est soumise à un régime d'autorisation, le nom et l'adresse de l'autorité ayant
délivré celle-ci ;
6) si elle est membre d'une profession réglementée, la référence aux règles professionnelles
applicables, son titre professionnel, l'Etat membre dans lequel il a été octroyé ainsi que le nom
de l'ordre ou de l'organisme professionnel auprès duquel elle est inscrite.
Toute personne qui exerce l'activité définie à l'article 8 de la présente loi doit, même en
l'absence d'offre de contrat, dès lors qu'elle mentionne un prix, indiquer celui-ci de manière
claire et non ambiguë, et notamment si les taxes et les frais de livraison sont inclus.
Toute personne physique ou morale exerçant l'activité définie au premier alinéa de l'article 8
de la présente loi est responsable de plein droit à l'égard de son cocontractant de la bonne
exécution des obligations résultant du contrat, que ces obligations soient à exécuter par elle-
même ou par d'autres prestataires de services, sans préjudice de son droit de recours contre
ceux-ci.
Toutefois, elle peut s'exonérer de tout ou partie de sa responsabilité en apportant la preuve que
l'inexécution ou la mauvaise exécution du contrat est imputable, soit au cocontractant, soit à
un cas de force majeure.
L'activité définie à l'article 8 de la présente loi est soumise à la loi de l'Etat sur le territoire
duquel la personne qui l'exerce est établie, sous réserve de la commune volonté de cette
personne et de celle à qui sont destinés les biens ou services.
L'application de l'alinéa précédent du présent article ne peut avoir pour effet de :
Les publicités, et notamment les offres promotionnelles, telles que les rabais, les primes ou les
cadeaux, ainsi que les concours ou les jeux promotionnels, adressés par courrier électronique,
1) Est interdite la prospection directe par envoi de message au moyen d'un automate d'appel,
d'un télécopieur ou d'un courrier électronique utilisant, sous quelque forme que ce soit, les
coordonnées d'une personne physique qui n'a pas exprimé son consentement préalable à
recevoir des prospections directes par ce moyen.
2) Toutefois, la prospection directe par courrier électronique est autorisée si :
a) les coordonnées du destinataire ont été recueillies directement auprès de lui, dans le respect
des dispositions de la loi sur la protection des données à caractère personnel,
b) à l'occasion d'une vente ou d'une prestation de services, si la prospection directe concerne
des produits ou services analogues fournis par la même personne physique ou morale, et si
le destinataire se voit offrir, de manière expresse et dénuée d'ambiguïté, la possibilité de
s'opposer, sans frais, hormis ceux liés à la transmission du refus, et de manière simple, à
l'utilisation de ses coordonnées lorsque celles-ci sont recueillies et chaque fois qu'un
courrier électronique de prospection lui est adressé.
Dans tous les cas, il est interdit d'émettre, à des fins de prospection directe, des messages au
moyen d'automates d'appel, télécopieurs et courriers électroniques, sans indiquer de
coordonnées valables auxquelles le destinataire puisse utilement transmettre une demande
tendant à obtenir que ces communications cessent sans frais autres que ceux liés à la
transmission de celle-ci.
3) Un décret précise les conditions d'application du présent article, notamment eu égard aux
différentes technologies utilisées.
Article 17 :
A l'expiration de ce délai, ces personnes sont présumées avoir refusé l'utilisation ultérieure de
leurs coordonnées personnelles à fin de prospection directe si elles n'ont pas manifesté
expressément leur consentement à celle-ci.
A défaut de dispositions légales contraires, nul ne peut être contraint de poser un acte
juridique par voie électronique.
Article 19 :
Lorsqu'un écrit est exigé pour la validité d'un acte juridique, il peut être établi et conservé
sous forme électronique dans les conditions prévues aux articles 37 et 41 de la présente loi.
Lorsqu'un acte authentique est requis, son établissement et sa conservation sous forme
électronique obéissent aux conditions posées à l’article 41 de la présente loi.
Dans l’hypothèse où il est exigé une mention écrite de la main même de celui qui s'oblige, ce
dernier peut l'apposer sous forme électronique si les conditions de cette apposition sont de
nature à garantir qu'elle ne peut être effectuée que par lui-même.
Lorsque celui qui s’oblige par voie électronique ne sait ou ne peut écrire, il doit se faire
assister de deux témoins qui certifient, dans l'acte, son identité et sa présence et attestent, en
outre, que la nature et les effets de l'acte lui ont été précisés. La présence des témoins
certificateurs dispense celui qui s’oblige électroniquement de l'accomplissement des
formalités prévues par l'alinéa précédent.
Article 20 :
Il est fait exception aux dispositions de l'article 19 de la présente loi pour :
1) les actes sous seing privé relatifs au droit de la famille et des successions ;
2) les actes sous seing privé relatifs à des sûretés personnelles ou réelles, de nature civile ou
commerciale, sauf s'ils sont passés par une personne pour les besoins de sa profession.
La voie électronique peut être utilisée pour mettre à disposition des conditions contractuelles
ou des informations sur des biens ou services.
Les informations qui sont demandées en vue de la conclusion d'un contrat ou celles qui sont
adressées au cours de son exécution peuvent être transmises par courrier électronique si leur
destinataire a accepté l'usage de ce moyen.
Article 23 :
Les informations destinées à un professionnel peuvent lui être adressées par courrier
électronique, dès lors qu'il a communiqué son adresse professionnelle électronique. Si ces
informations doivent être portées sur un formulaire, celui-ci est mis, par voie électronique, à
la disposition de la personne qui doit le remplir.
1) les différentes étapes à suivre pour conclure le contrat par voie électronique ;
2) les moyens techniques permettant à l'utilisateur, avant la conclusion du contrat, d'identifier
les erreurs commises dans la saisie des données et de les corriger ;
3) les langues proposées pour la conclusion du contrat ;
4) en cas d'archivage du contrat, les modalités de cet archivage par l'auteur de l'offre et les
conditions d'accès au contrat archivé ;
5) les moyens de consulter par voie électronique les règles professionnelles et commerciales
auxquelles l'auteur de l'offre entend, le cas échéant, se soumettre.
Article 25 :
Pour que le contrat soit valablement conclu, le destinataire de l'offre doit avoir eu la
possibilité de vérifier le détail de sa commande et son prix total, et d’exiger la correction
d'éventuelles erreurs, avant de confirmer celle-ci pour exprimer son acceptation.
L'auteur de l'offre doit accuser réception sans délai injustifié et par voie électronique de la
commande qui lui a été ainsi adressée.
Il peut être dérogé aux dispositions de l'article 24 de la présente loi dans les conventions
conclues entre professionnels.
L’écrit résulte d'une suite de lettres, de caractères, de chiffres ou de tous autres signes ou
symboles dotés d'une signification intelligible, quels que soient leur support et leurs modalités
de transmission.
Article 28 :
Une lettre simple relative à la conclusion ou à l'exécution d'un contrat peut être envoyée par
courrier électronique.
L'apposition de la date d'expédition résulte d'un procédé électronique dont la fiabilité est
présumée, jusqu'à preuve contraire, lorsqu'il satisfait à des exigences fixées par décret.
Article 29 :
Une lettre recommandée relative à la conclusion ou à l'exécution d'un contrat peut être
envoyée par courrier électronique à condition que ce courrier soit acheminé par un tiers selon
un procédé permettant d'identifier le tiers, de désigner l'expéditeur, de garantir l'identité du
destinataire et d'établir si la lettre a été remise ou non au destinataire.
Le contenu de cette lettre, au choix de l'expéditeur, peut être imprimé par le tiers sur papier
pour être distribué au destinataire ou adressé à celui-ci par voie électronique. Dans ce dernier
cas, si le destinataire n'est pas un professionnel, il doit avoir demandé l'envoi par ce moyen ou
en avoir accepté l'usage au cours d'échanges antérieurs.
Un avis de réception peut être adressé à l'expéditeur par voie électronique ou par tout autre
dispositif lui permettant de le conserver.
Les modalités d'application du présent article de la présente loi sont fixées par décret.
Article 30 :
Hors les cas prévus aux articles 24 et 25 de la présente loi, la remise d'un écrit sous forme
électronique est effective lorsque le destinataire, après en avoir pris connaissance, en a accusé
réception.
Si une disposition prévoit que l'écrit doit être lu au destinataire, la remise d'un écrit
électronique à l'intéressé dans les conditions prévues au premier alinéa vaut lecture.
Section IV : Exigences de forme et de conservation
Article 31 :
Lorsque l'écrit sur papier est soumis à des conditions particulières de lisibilité ou de
présentation, l'écrit sous forme électronique doit répondre à des exigences équivalentes.
L'exigence d'un formulaire détachable est satisfaite par un procédé électronique qui permet
d'accéder au formulaire et de le renvoyer par la même voie.
Article 32 :
L'écrit sous forme électronique est admis en facturation au même titre que l'écrit sur support
papier, pour autant que l’authenticité de l’origine des données qu’il contient et l’intégrité de
leur contenu soient garanties.
Article 35 :
La conservation d’une facture par voie électronique est effectuée au moyen d’équipements
électroniques de conservation de données, y compris la compression numérique.
Pour les factures qui sont conservées par voie électronique, les données garantissant
l’authenticité de l’origine et l’intégrité du contenu de chaque facture doivent également être
conservées.
La preuve par écrit ou preuve littérale est établie conformément aux dispositions de l’article
27 de la présente loi.
Article 37 :
L'écrit sous forme électronique est admis en preuve au même titre que l'écrit sur support
papier et a la même force probante que celui-ci, sous réserve que puisse être dûment identifiée
la personne dont il émane et qu'il soit établi et conservé dans des conditions de nature à en
garantir l'intégrité.
La conservation des documents sous forme électronique doit se faire pendant une période de
dix (10) ans et dans les conditions suivantes :
1) l'information que contient le message de données doit être accessible, lisible et intelligible
pour être consultée ultérieurement ;
Article 38 :
Lorsque la loi n'a pas fixé d'autres principes, et à défaut de convention valable entre les
parties, le juge règle les conflits de preuve littérale en déterminant par tous moyens le titre le
plus vraisemblable, quel qu'en soit le support.
Article 40 :
La copie ou toute autre reproduction d’actes passés par voie électronique a la même force
probante que l’acte lui-même lorsqu’elle est certifiée conforme par des organismes agréés par
l’Agence de l’Informatique de l’Etat selon des règles définies par décret.
La certification donne lieu, le cas échéant, à la délivrance d'un certificat de conformité.
Article 41 :
La signature nécessaire à la perfection d'un acte juridique identifie celui qui l'appose. Elle
manifeste le consentement des parties aux obligations qui découlent de cet acte. Quand elle
est apposée par un officier public, elle confère l'authenticité à l'acte.
Lorsqu'elle est électronique, elle consiste en l'usage d'un procédé fiable d'identification
garantissant son lien avec l'acte auquel elle s'attache.
La fiabilité de ce procédé est présumée, jusqu'à preuve contraire, lorsque la signature
électronique est créée.
L'acte authentique peut être dressé sur support électronique s'il est établi et conservé dans des
conditions fixées par décret.
Article 42 :
Sans préjudice des dispositions en vigueur, une signature électronique créée par un dispositif
sécurisé que le signataire puisse garder sous son contrôle exclusif et qui repose sur un
certificat numérique est admise comme signature au même titre que la signature autographe.
Nul ne peut être contraint de signer électroniquement.
Tous les échanges d’informations, de documents ou des actes administratifs peuvent faire
l’objet d’une transmission par voie électronique.
Article 44 :
Les échanges d'informations intervenant en application du code des marchés publics peuvent
faire l'objet d'une transmission par voie électronique.
1° - Le règlement de la consultation, la lettre de consultation, le cahier des charges, les
documents et les renseignements complémentaires peuvent être mis à disposition des
entreprises par voie électronique dans des conditions prévues à l’article 45 ci-dessous.
Néanmoins, au cas où ces dernières le demandent, ces documents leur sont transmis par voie
postale.
2° - Sauf disposition contraire prévue dans l'avis de publicité, les candidatures et les offres
peuvent également être communiquées à la personne publique par voie électronique, dans des
conditions définies par l’article 45 ci-dessous.
3° - Les dispositions du code des marchés publics qui font référence à des écrits ne font pas
obstacle au remplacement de ceux-ci par un support ou un échange électronique.
Article 45 :
Les modalités du réseau informatique, sur lequel les documents et renseignements visés au
point 1 de l’article 44 de la présente loi peuvent être mis à la disposition des personnes
intéressées, sont précisées dans l'avis d'appel public à la concurrence.
Quel que soit le mode de passation des marchés, les personnes intéressées doivent pouvoir
consulter et archiver sur leur ordinateur le règlement de la consultation. A cet effet, les
responsables du marché doivent fournir le nom de l'organisme, celui de la personne physique
à contacter, les documents à télécharger et une adresse permettant de façon certaine une
correspondance électronique assortie d'une procédure d'accusé de réception.
Quel que soit le mode de passation des marchés, la personne responsable du marché peut
également envoyer par voie électronique la lettre de consultation aux candidats invités à
présenter une offre. Hormis le cas des marchés par entente directe ou de gré à gré, mention
doit avoir été faite de cette possibilité dans l'avis d'appel public à concurrence.
Les personnes intéressées et les candidats peuvent demander que les documents mentionnés
au premier alinéa du présent article leur soient envoyés par voie postale, sous forme d'un
support physique électronique ou sous forme d'un support papier.
La décision par laquelle la personne publique accepte la transmission des candidatures et des
offres par voie électronique ainsi que les modalités de cette transmission sont mentionnées
dans l'avis d'appel d’offres ou, dans le cas des marchés par entente directe ou de gré à gré,
dans la lettre de consultation.
Les candidatures et les offres transmises par voie électronique doivent être envoyées dans des
conditions qui permettent d'authentifier la signature du candidat selon les exigences posées
par la présente loi.
Dans les documents ou informations fournis à l'appui de leur candidature, qui pourront être
également transmis par voie électronique, les candidats doivent désigner la personne habilitée
à les représenter. Ils mettent en place des procédures permettant à la personne responsable du
marché de s'assurer que les candidatures et les offres sont signées et transmises par la
personne habilitée.
La transmission des candidatures et des offres doit pouvoir faire l'objet d'une date certaine de
réception et d'un accusé de réception électronique.
Article 47 :
Dans le cas où une offre est susceptible d'entraîner la transmission de documents volumineux,
et pour éviter tout retard consécutif aux aléas de transmission électronique qui pourraient en
résulter, la personne publique peut autoriser les candidats à envoyer leur offre sous la forme
d'un double envoi. En premier lieu, ils transmettent leur signature électronique. La réception
de cette signature vaut date certaine de réception de l'offre. En second lieu, ils transmettent
l'offre elle-même.
Lorsque la possibilité prévue à l'alinéa ci-dessus est utilisée, la personne responsable du
marché indique dans l'avis d'appel d’offres ou dans la lettre de consultation le délai qui peut
séparer la réception de la signature électronique de la réception de l'offre elle-même. Ce délai
ne peut dépasser vingt-quatre (24) heures, sous peine d'irrecevabilité de l'offre.
Article 48 :
Les candidats doivent choisir entre, d'une part, la transmission électronique de leurs
candidatures et de leurs offres et, d'autre part, leur envoi sur un support papier ou, le cas
échéant, sur un support physique électronique.
Article 49 :
En cas d'appel d'offres ouvert, si une candidature n'est pas admise, l'offre correspondante est
éliminée des fichiers de la personne publique sans avoir été lue. Le candidat en est informé.
La personne publique assure la sécurité des transactions sur un réseau informatique accessible
à tous les candidats de façon non discriminatoire. Les frais d'accès au réseau et de recours à la
signature électronique sont à la charge de chaque candidat.
Article 51 :
La personne publique prend les mesures propres à garantir la sécurité des informations portant
sur les candidatures et les offres. Elle s'assure que ces informations demeurent confidentielles.
A cet effet, la personne responsable des marchés peut demander aux candidats d'assortir leurs
fichiers d'un système de sécurité tel que les candidatures et les offres ne puissent être ouvertes
qu'avec leurs concours.
Article 52 :
Tout document électronique envoyé par un candidat dans lequel un virus informatique est
détecté par l'acheteur public peut faire l'objet par ce dernier d'un archivage de sécurité sans
lecture dudit document. Ce document est dès lors réputé n'avoir jamais été reçu et le candidat
en est informé.
Article 54 :
Le message signé électroniquement sur la base d’un certificat numérique, dont l’heure et la
date sont certifiées par le prestataire, constitue un envoi recommandé.
La présente loi sera exécutée comme loi de l’Etat.