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INTRODUCTION

La mer est depuis l’Antiquité utilisée pour le transport de marchandises. C’est aujourd’hui
grâce au transport maritime que 90% des marchandises mondiales sont transportées. Les
périls de la mer étant autrefois encore plus nombreux qu’ils ne le sont aujourd’hui, les
navigateurs ont rapidement ressenti le besoin de partager d’un point de vue financier les
aléas maritimes, de mettre en commun leurs risques. C’est ainsi que l’assurance est née. Le
transport maritime a rapidement trouvé ses limites de part l’imprévisibilité des sinistres liés
à l’expédition maritime et le coût financier qu’ils représentent. Ces éléments ont été le
moteur du développement de l’assurance. Aucun armateur ne pourrait aujourd’hui assumer
seul le risque lié à la perte totale de son navire, transportant des marchandises.

L’assurance maritime est à l’origine de toutes les formes d’assurances. Dans ses prémices,
elle consistait simplement à dispenser l’emprunteur du remboursement d’une somme
prêtée sur le navire dans le cas où l’expédition n’arriverait pas à destination. C’est à partir du
XVème siècle que les premiers contrats d’assurances dont nous connaissons la forme
aujourd’hui sont apparus, impliquant un assureur qui s’engageait envers un assuré contre le
paiement d’une prime. Vers le XVIIIème siècle, les assureurs isolés se sont aperçus qu’il leur
était impossible d’assurer seul des risques d’une grande importance. Il était alors nécessaire
de diviser le même risque entre différents assureurs, selon un système nouveau : la
coassurance.

Cette forme d’assurance est aujourd’hui ancrée dans la pratique et indispensable au


transport maritime. Pourtant, la consultation du code des assurances, des dictionnaires et
ouvrages relatifs à l’assurance ne permet pas de trouver une définition claire de la
coassurance. Le code des assurances a fait son apparition avec la loi du 16juillet 1976.
Cependant alors que des dispositions relatives au contrat d’assurance maritime ont été
insérées dans le code des assurances par une loi du 16 juillet 1992, le législateur a délaissé la
thématique de la coassurance qui ne fait l’objet d’aucun article.

Le code autorise cependant les assureurs à partager l’assurance d’un risque par un même
contrat. Seule est évoquée la coassurance communautaire, qui sera évoquée dans ce
mémoire, à l’article L352-1 du code, mais ce dernier ne propose aucune définition. Ni la
doctrine ni les juridictions n’ont permis de pallier l’absence de définition par le législateur.

Dans un premier temps, il faut distinguer la coassurance de la réassurance. En effet, les deux
mécanismes bien qu’apparentés, ne sont pas identiques. La réassurance est le fait pour un
assureur d’accepter de couvrir un risque et d’ensuite se faire lui-même assurer pour le
même risque. C’est un engagement vertical entre une cédante et un réassureur par
opposition à la coassurance qui peut être analysée comme un engagement horizontal de
plusieurs assureurs envers un assuré. Dans la réassurance, l’assuré n’est pas lié au
réassureur, dont il ne connaît en principe même pas l’existence.

La jurisprudence a permis de distinguer la coassurance d’autres formes d’assurances. Le


terme de coassurance a également été employé pour désigner des situations qui
s’apparentent en réalité au cumul d’assurance. En effet, des contrats souscrits auprès de
différents organismes peuvent garantir le même risque, comme par exemple, le contrat
d’assurance annulation souscrit lors de la commande d’un billet d’avion alors que
l’assurance de la carte bancaire qui sert à régler le montant du billet comprend déjà cette
garantie. En cas de sinistre, l’assuré devra choisir l’application d’une des deux garanties.

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