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1
Le diabète sucré est défini par un désordre métabolique d’étiologies
diverses, caractérisé par la présence d’une hyperglycémie chronique résultat
d’un défaut de sécrétion d’insuline, de son activité ou des deux associés. Il s’agit
d’une maladie mondialement répondue, l’augmentation de sa prévalence fait
même parler d’épidémie. En effet, on comptait 230 millions de diabétiques en
2006 et 350 millions sont attendus en 2035, soit 120 millions de plus en une
génération. Prés de 3,2 millions de décès sont enregistrés chaque année à travers
le monde 1. Au Maroc, ils sont prés de 3 millions à l’heure actuelle 2.
2
survenue des complications en fonction de l’augmentation ou la diminution des
résultats par rapport au dosage précédant 4, 5.
Les méthodes disponibles pour le dosage de l’HbA1c sont basées sur ses
propriétés physico-chimiques. Un effort de standardisation a été initié dans ce
cadre par les principales sociétés savantes, afin de retenir et de valider certaines
techniques analytiques en vu d’homogénéiser les résultats obtenus.
Les DMDIV pour le dosage de l'HbA1c disponibles différent donc par leurs
modes de standardisation et donc par leurs valeurs de références, pouvant ainsi
être source de confusion et de préjudice dans le suivi glycémique du patient
diabétique.
Par ailleurs, le respect des règles d’assurance qualité des laboratoires oblige
à procéder à la validation des techniques nouvellement adoptées préalablement à
leur utilisation. Il s’agit d’une obligation du GBEA et un pré-requis
indispensable dans le cadre de l’accréditation des laboratoires selon les normes
ISO 17025 ou 15189. La validation d’une technique permet de connaître ses
caractéristiques pour définir et juger la qualité du processus analytique, d’en
préciser les limites de validité, d’assurer la transférabilité des résultats dans la
mesure du possible. Les résultats sont examinés par rapport aux critères définis
d’après l’état de l’art, l’utilisation d’un protocole rationnel et standardiser
comme celui élaboré et publié par la SFBC, permet de simplifier de travail
d’évaluation, d’uniformiser la présentation des données en vu de permettre un
3
jugement comparatif des résultats obtenus par des évalueurs ou des laboratoires
différents.
Dans une première partie nous nous attèlerons à présenter une revue de la
littérature sur l’HbA1c, ses méthodes de dosage, l’intérêt clinique de sa
détermination, ainsi que sur les référentiels qualités applicables dans les
laboratoires d’analyses de biologie médicale et le protocole de validation d’une
méthode de dosage.
4
PARTIE I
RAPPEL BIBLIOGRAPHIQUE
5
I- HEMOGLOBINE GLYQUEE ET HEMOGLOBINE A1C
6
A. Glycation protéique et hémoglobine glyquée
7
Au plus long terme, les protéines glyquées subissent des remaniements
(oxydations, clivages protéolytiques, pontages), qui conduisent à la formation de
produits complexes fluorescents appelés produits avancés (ou terminaux) de la
glycation (généralement désignés par l’abréviation AGE). Ces produits, dont le
dosage n’est pas encore de pratique courant, seraient impliqués dans certaines
complications dégénératives du diabète sucré.
8
2. L’hémoglobine glyquée [6,1]
9
phosphate, fructose-1,6-biphosphate, galactose, mannose), et le site protéique de
fixation par fonction α aminée libre de la valine N-terminale des chaînes β ou
fonction ε aminée accessible des résidus lysiles.
10
- L’hémoglobine A1 est formée de plusieurs fractions, qui, en fonction de leur
ordre d’élution en chromatographie d’échange cationique faible, ont été
nommées HbA1a (comprenant elle même deux sous-fractions HbA1a1 et HbA1a2),
HbA1b, HbA1c.
11
Tableau I. Les différentes formes d’hémoglobine glyquée [6].
1. Définition, formation
12
labile qui subit un réarrangement d’Amadori lent et irréversible pour donner une
liaison stable cétonique [5, 7] (Figure 3).
2. Dosage
13
2.1. Phase pré analytique
2.1.1. Prélèvement
14
exploitent soit les caractéristiques physico-chimiques (chromatographie
d'échange ionique, électrophorèse), soit immunologiques de la molécule.
15
- Un dosage d’immunoinhibition sur latex, effectué sur sang capillaire,
requiert l’utilisation d’un analyseur spécialisé,
16
Tableau II. Principaux réactifs disponibles pour le dosage de l’HBA1C en
France [5].
17
2.2.2. Standardisation des méthodes de dosage (Tableau II)
Les seuils définis grâce aux études prospectives DCCT et UKPDS [12,13],
l’ont été avec le seul système de standardisation NGSP de l’HbA1c utilisable sur
la période de réalisation de ces travaux [5,14]. Le groupe NGSP utilise un
système de référence en CLHP et des préparations d’Hb purifiées. Grâce à celui-
ci, il a déjà certifié un grand nombre de méthodes. Il préconise des résultats
chiffrés avec un intervalle de référence compris entre 4 et 6 % de l’Hb totale.
Mais le pic chromatographique obtenu par la méthode de référence n’est en effet
pas pur à 100 %. Cela a conduit le groupe IFCC à adopter un système de
référence plus élaboré, utilisant une méthode de chromatographie CLHP en
phase inverse, couplée à une détection par spectrométrie de masse ou par
électrophorèse capillaire. La structure dosée est l’hexapeptide N-terminal de la
chaîne β de la globine obtenu par digestion enzymatique des préparations d’Hb
18
purifiées. Mais l’inconvénient majeur de cette technique est de fournir des
valeurs d’HbA1c de 1 à 2 % plus basses que celles de la standardisation
NGSP [4].
19
Ce consensus permet d'éviter des confusions et ne remet pas en cause les
recommandations de la HAS et de l'AFSSAPSf en matière de suivi et de
traitement du patient diabétique [3].
20
Le compte rendu devra donc, spécifier la nature de la technique utilisée,
la fraction d’hémoglobine glyquée effectivement dosée (HbA1c, HbA1, Hb
glyquée totale), et l’intervalle des valeurs de référence. Les résultats sont
exprimés en pourcentage de la fraction d’hémoglobine glyquée par rapport à la
concentration de l’hémoglobine totale.
21
2.3.4. Variations pathologiques, causes d’erreur
22
2.3.4.2. Présence d’une hémoglobinopathie
La présence d’un variant peut induire une erreur d’interprétation avec pour
conséquence une décision thérapeutique inadéquate est donc des plus
importantes [5].
➢ Hémoglobine acétylée
23
grande échelle qui puissent affirmer le rôle réel de cette interférence dans les
dosages de l’HbA1c [6].
➤ Lipémie
Lorsque la triglyceridémie est élevée, certaines techniques peuvent être
affectées comme l’électrophorèse ou encore la chromatographie sur
minicolonnes d échange ionique appliquée au cours de l’HbA1c dans son
ensemble. Dans ces cas, les résultats peuvent être faussement élevés ou
l’interprétation délicate (mauvaise séparation des bandes en électrophorèse). Un
prétraitement de l’échantillon peut être nécessaire.
2.3.5. Interprétation
24
valeurs de référence à partir d’une population témoin non diabétique, de calculer
une valeur moyenne et un écart-type pour évaluer la dispersion des valeurs. Le
contrôle glycémique est jugé insuffisant chez les patients présentant des valeurs
d’HbA1c supérieures à la moyenne observée + 5 écarts-type [6].
25
discipliner " le mauvais patient", en fin de compte, un dispositif cognitif
permettant la réalisation des grandes enquêtes cliniques.
26
♦ Intérêt de l’HBA1C pour fixer des objectifs thérapeutiques
En général, l'objectif est d'obtenir des chiffres d'HbA1c les plus proches
possible des chiffres de référence. Pourtant, il ne faut jamais oublier que le
nombre d'hypoglycémies sévères s'accroît si le traitement est intensifié au point
d'obtenir des HbA1c quasi normales [21, 24, 25, 26].
27
Tableau IV. Escalade thérapeutique dans le diabète de type 2 [27].
Déjà évoqué par différents auteurs ces dernières années à partir des
données épidémiologiques en raison de sa sensibilité élevée, l’utilisation de
l’HbA1c dans le dépistage du diabète est une procédure qui devrait se
généraliser, suite à la standardisation des méthodes souhaitée par les pouvoirs
publiques [28]. En effet, il existe une relation entre la valeur de l’HbA1c en
pourcentage et la moyenne des glycémies sur 2 ou 3 mois, la figure 4 illustre
cette relation [29, 30].
28
Cependant, cette indication demeure encore discutée même après plusieurs
années de débats et de controverses [29].
➢ En cardiologie
29
Une étude récente réalisée chez 332 patients admis pour prise en charge de
syndrome coronarien aigu, a montré que le risque de mortalité dans le groupe de
patients ayant un taux d’HbA1c inférieur à 6,2 % versus le groupe de patients
avec une HbA1c supérieur à 6,2 est respectivement de 10 et 17 %. Les études
sont en cours pour évaluer l’impact de la régulation intensive de la glycémie au
moment de l’infarctus sur l’amélioration du pronostic vital à long terme [29].
➢ En oncologie
➢ En hématologie
30
Selon une étude turque, l’HbA1c pourrait être utilisée pour différencier
l’anémie par carence martiale de la thalassémie mineure. Le taux moyen
d’HbA1c était diminué dans le groupe de thalassémiques. Un cut-off de 5 % de
l’HbA1c avait une sensibilité de 95 % et une spécificité de 75 % pour
différencier les deux groupes. Des études plus larges sont nécessaires pour
valider cette découverte [29, 31].
➢ En néphrologie
31
II- VALIDATION ET MISE AU POINT D’UNE METHODE DE
DOSAGE EN BIOLOGIE MEDICALE
32
incombe au biologiste qui doit sélectionner ses outils et méthodes et les valider
en vue d’assure la transférabilité des résultats dans la mesure du possible comme
le recommande les référentiels qualité. Il s’agit d’une exigence du système
«Assurance qualité » et un pré-requis indispensable dans le cadre de
d'accréditation des laboratoires selon les normes ISO 17025ou 15189.
Cinq ans après sa première parution, le GBEA a été modifié par l’arrêté du
26 novembre 1999 publié au Journal Officiel le 11 décembre 1999. Les
principales évolutions portent sur l’instrumentation en particulier le suivi
métrologique des équipements, la gestion des réactifs, l’informatique, le
33
transport des échantillons biologiques et la mise en oeuvre des techniques de
biologie moléculaire.
Elle est beaucoup plus spécifique ainsi que l’indique son titre :
«Laboratoires d’analyses de biologie médicale. Exigences particulières
concernant la qualité et la compétence ».
34
La version française est parue en octobre 2003. Cette norme conjugue les
exigences du système qualité de la norme NF EN ISO 9001 : 2000 et les
exigences techniques propres aux analyses de biologie médicale. Avec une
partie « Exigences relatives au management » et une partie « Exigences
techniques » qui prend en compte l’ensemble de l’analyse y compris les phases
pré- et post analytiques. Son sommaire est très voisin de celui de la norme NF
EN ISO/CEI 17025.
35
Analyser, choisir, valider sont les préoccupations majeures de tout
responsable d'un laboratoire d'analyses médicales, qu'il soit public ou privé. En
effet, Chaque résultat de mesure est affecté d'une erreur totale (inexactitude)
qu'il convient d'identifier en recherchant ses composantes, de qualifier et de
quantifier. Les erreurs mises en évidence à partir des résultats d'une évaluation
sont la résultante d'erreurs systématiques (erreur de justesse...) et d'erreurs
aléatoires (imprécision) auxquelles s'ajoutent des erreurs de spécificité et des
erreurs grossières [39].
1. Définitions [39]
Erreur systématique
Erreur de justesse
Exactitude de mesure
Répétabilité
36
Elle se définit comme l'étroitesse de l'accord entre les résultats des
mesurages successifs du même mesurande, les mesurages étant effectués dans la
totalité des mêmes conditions. Elle est estimée par les paramètres d'évaluation
de la dispersion : ET et CV.
Reproductibilité
2. Protocole d’évaluation
37
concentrations pertinents choisis pour correspondre le plus souvent à des
niveaux de décisions médicale différents. L’intérêt d’un protocole rationnel et
standardisé est de simplifier et d’optimiser le travail d’évaluation, d’uniformiser
la présentation des données et de permettre un jugement comparatif des résultats
obtenus par des évaluateurs ou des laboratoires différents. L’exploitation
informatique des résultats est facilitée par l’utilisation de logiciels adaptés au
protocole de validation de techniques [9].
38
D'une durée minimale de 3 jours consécutifs, la période de familiarisation
est destinée à former les utilisateurs et à révéler les problèmes liés à l'essai. Elle
est fonction de la complexité de la technique étudiée.
- Limite de détection,
- Appréciation de l’inexactitude,
39
- exprimer en pourcentage de la valeur de la solution dont la
concentration est plus élevée, les résultats observés pour chaque point de la
gamme et les reporter sur un graphe en fonction de la dilution effectuée.
Son objectif est d’évaluer la dispersion des résultats obtenus à partir des
aliquotes d’un même spécimen distribuées dans une même série d’analyse
(répétabilité) ou dans des séries différentes (reproductibilité).
♦ Evaluation de la répétabilité
En pratique, cet essai est réalisé au cours d'une même série. Il est
recommandé d'utiliser plusieurs niveaux de concentration ("bas", moyen,
40
"élevé"). Ces niveaux sont choisis en fonction des valeurs physiopathologiques.
Le nombre de détermination dépend de la cadence de l'automate à valider, du
coût des réactifs, etc. Cet effectif peut être compris entre 10 et 30 (5 si technique
manuelle et/ou réactif très onéreux). La valeur statistique des résultats obtenus
dépend de ces effectifs.
♦ Evaluation de la reproductibilité
41
Elle vise à mettre en évidence des erreurs systématiques (affectant d’une
erreur de même signe tous les spécimens analysés) d’ordre proportionnel
(dépendant de la concentration de l’analyte) ou constant (indépendant de la
concentration de l’analyte à doser) indépendamment de l’erreur aléatoire de
reproductibilité [9].
42
Parmi les droites de régression répondant aux critères fixées (York,
Passing Bablock…) la plus facilement exploitable est la droite des moindres
rectangles [9].
43
3.2.7. Etude des interférences
Les conclusions de ces essais in vitro doivent être confirmées par l’étude de
spécimens de patients présentant des caractéristiques ou de traitements
équivalents [9].
44
PARTIE II
ETUDE PRATIQUE
45
I- MATERIELS ET METHODES
Le dosage de l’Hb A1c a été réalisé simultanément sur les deux automates
suivants :
46
● Le Cobas Intégra® de la société Roche diagnostics, automate
multiparamétrique de biochimie qui dose l’HbA1c par immunoturbidimètrie,
technique de comparaison,
47
Figure 6. L’analyseur D-10® de Bio Rad
(Laboratoire de biochimie H.M.I.M.V)
48
Le système D-10® envoie un gradient programmé de tampon de force
ionique croissante dans la cartouche, les molécules d’hémoglobine sont alors
séparées en fonction de leur interaction ionique avec le matériau contenu dans la
cartouche. Elles traversent ensuite la cellule à circulation du photomètre filtre où
sont mesurés les changements d’absorbance à 415 nm. Le logiciel D-10 intègre
les données brutes recueillies lors de chaque analyse. Un compte rendu
d’analyse et un chromatogramme sont générés pour chaque échantillon. Il
comporte les informations suivantes : date et heure du dosage, identification de
l’échantillon (calibrant, contrôle, patient), identification de l’injection (numéro
de la série, numéro de l’injection, position de l’échantillon sur le rack), le
chromatogramme, les surfaces et les temps de rétention des différents pics
identifiés et le taux de l’HbA1c en %. La Figure 7 illustre des exemples de
chromatogrammes obtenus avec la méthode D-10® HbA1c.
Pour un sang normal, six fractions sont identifiées dans l’ordre de leur
élution : HbA1a, HbA1b, HbF, HbA1c labile identifiée « LA1C » sur le
chromatogramme, HbA1C, HbA0. La surface de l’hémoglobine A1c est calculée à
l’aide d’un algorithme gaussien exponentiellement modifié qui permet d’exclure
la surface des pics dus à l’HbA1c labile et à l’hémoglobine carbamylée de la
surface du pic A1c.
49
Figure 7. Exemples de chromatogrammes obtenus avec la méthode D10®
HbA1C
50
analytique est d’environ 400 tests/ heure, fonctionnant habituellement 24h/ 24h
sans interruption.
Pour le dosage de l’Hb, les hèmes sont oxydés. L’Hb totale est déterminée
dans l’hémolysat à l’aide d’une méthode colorimétrique n’utilisant pas le
cyanure et fondée sur la formation d’un chromophore brun-vert dans une
solution détergente alcaline. L’intensité de la couleur est proportionnelle à la
concentration en Hb de l’échantillon et déterminée par la mesure de
l’augmentation de l’absorbance à 552 nm. Le résultat du dosage est calculé à
l’aide d’une constante déterminée à partir du calibrateur primaire chlorohémine.
51
Le résultat final est exprimé en pourcentage d’HbA1C et calculé à partir du
rapport HbA1C/Hb et d’une équation de conversion pour établir la corrélation
avec la méthode HPLC de référence : HbA1C (%) = (HbA1c/Hb) ×170,8 + 1,94
52
Figure 9. Schéma illustrant le principe du dosage de l’HbA1C par
immunoturbidimétrie sur le Cobas-Intégra® 400.
53
B. Protocole d’évaluation :
Des échantillons de contrôle de qualité de deux niveaux bas et haut ont été
utilisés pour l’étude des imprécisions intra et inter-séries. En ce qui concerne
l’évaluation des autres critères étudiant la performance analytique du D-10®, des
prélèvements de sang total effectués sur des tubes EDTA ont été requis. Ces
derniers provenaient de patients hospitalisés ou consultants dans les services de
L’HMIMV de Rabat.
54
2.1. Imprécision intra et inter-séries
2.2. Linéarité
55
2.3. Exactitude
56
- 37 patients non diabétiques, non insuffisants rénaux,
57
II- RESULTATS
58
A. Evaluation analytique
1. Précision
Paramètre % HbA1c
N 20 20
59
Tableau VI. Résultats de l’étude de la reproductibilité
Paramètre % HbA1c
N 50 50
Limites acceptables 5% 5%
2. Linéarité
60
Tableau VII. Résultats de l’étude de la linéarité
Tube n° 1 2 3 4 5 6 7
Hémolysât 1 (%)
[HbA1c : 18. 55%] 100 95 75 50 25 5 0
Hémolysât 2 (%)
[HbA1c : 5. 45%] 0 5 25 50 75 95 100
61
Figure 10. Etude de la linéarité
3. Exactitude
62
Figure 11. Etude de corrélation (Moindres rectangles)
63
4. Valeurs de référence
Les résultats trouvés chez 35 sujets sains sont présentés dans le tableau
VIII. Les valeurs de référence ont été fixées en prenant la valeur moyenne plus
ou moins deux fois l’écart - type de l’échantillon testé.
HbA1c%
64
Figure 13. Etude de l’interférence de l’Hb carbamylée chez les insuffisants
rénaux (Moindres rectangles et Passing Bablock)
65
III- DISCUSSION
66
Etant donné le rôle de plus en plus décisif des analyses de biologie
médicale dans le diagnostic, le pronostic, la surveillance du traitement, la
prévention et l’épidémiologie des maladies, la fiabilité des résultats fournis par
le laboratoire est une condition indispensable à l’efficacité de la prise en charge
des patients.
A. Praticabilité du D-10®
67
L’analyseur garantit un délai de réponse des résultats nettement raccourci
(3min) par rapport au Cobas-Intégra® (15 min), permettant une estimation
immédiate de l’équilibre glycémique du patient par le diabétologue pendant la
consultation même, et autorisant une action thérapeutique sans décalage. Les
résultats des patients sont imprimés sous forme de chromatogramme. La
possibilité de connexion bidirectionnelle de l’analyseur permet son intégration
facile dans le système informatique du laboratoire. Cela facilite l’archivage des
résultats et permet leur validation à distance par le biologiste.
68
- La possibilité de pouvoir passer facilement d’un programme court
dédié au dosage de l’HBA1C au programme long permettant à la fois une
meilleure séparation des variants de l’hémoglobine et un dosage de l’HBA1C.
B. Performances analytiques
1. Evaluation de l’Imprécision
2. Domaine d’analyse
3. Evaluation de l’exactitude
Dans la pratique, comme dans le présent travail, cet essai a été réalisé en
même temps que l’étude de la reproductibilité.
69
Le calcul de la régression linéaire (droite des moindres carrées ou Passing
Bablock) montre une excellente corrélation (r = 0,99), statistiquement très
significative (p<0.001) entre les deux techniques. Les équations obtenues sont
comparables à la relation reliant les deux méthodes de standardisation NGSP du
programme américain certifiant le D-10®, et IFCC qui certifie la technique
adapté sur le Cobas-Intégra®, rappelée ici : NGSP = (0,915x IFCC) + 2,15. Cette
relation a été établie par les membres des deux groupes d’experts NGSP et IFCC
dans un souci de standardisation et de transférabilité des résultats [5].
Les résultats obtenus avec le D-10® sont nettement plus élevés qu’avec le
Cobas-intégra®. Pour assurer la transférabilité des résultats fournis par les deux
analyseurs, il est nécessaire d’appliquer l’équation de régression comme le
recommandent l’IFCC et le NGSP, en vue de ne pas rendre un résultat
pathologique à un patient sain et modifier ainsi la décision clinique et la prise en
charge thérapeutique [5].
Les valeurs de référence trouvées sont bien comprises dans les limites
fixées par l’ANAES (actuelle HAS), soit 4 - 6 % de l’Hb totale [43].
70
Comme pour tout paramètre biologique, il existe pour l’HbA1c des
variations intra et interindividuelles. Elles ont été montrées chez le sujet non
diabétique mais sont difficilement directement extrapolables à une population de
diabétiques. Pour expliquer ces variations une hypothèse a été avancée : le
pouvoir de glycation. Quelques études montrent que chaque individu semble
être génétiquement déterminé quant à son pouvoir de glycation. Il y aurait ainsi,
supposer les glycémies et, d’autre part, les mauvais « glycators » qui, au
contraire aurait une valeur d ’HbA1c plus faible que ne le laissent supposer les
glycémies [4, 44, 45].
6. Evaluation de la Spécificité
71
statistique des résultats obtenus avec les deux groupes de patients n’a pas révélé
de différence significative entre les moyennes des HbA1c (p = 0,4).
Les patients atteints d'insuffisance rénale sévère peuvent avoir des taux
d'Hb carbamylée de l'ordre de 3 %. Le point isoélectrique de I'HbA carbamylée
est identique à celui de I'HbAlc et peut potentiellement interférer dans les
méthodes basées sur la différence de charge. L'Hb carbamylée étant reconnue à
tort comme de l'HbA1c et donnant des valeurs faussement élevées de celle-ci.
72
Généralement, les méthodes de CLHP séparent nettement les deux formes
carbamylée et A1c de l’Hb, les techniques immunologiques ne sont pas non plus
affectées par la présence de l’Hb carbamylée [29].
73
De plus, rien ne permet aujourd’hui de dire qu’un principe de dosage est
supérieur à un autre pour mesurer l’HbA1c chez les sujets porteurs d’une
hémoglobine anormale. En revanche, l’importance de signaler sa présence est
reconnue de façon internationale. En effet, Bisse et coll. ont montré que dans
certains cas chez le sujet hétérozygote, une mutation sur la chaîne β ralentie la
cinétique de glycation de la chaîne non mutée [58].
La prise en charge thérapeutique des ces patients peut alors être difficile car
les normes fixées grâce aux études du DCCT et de l’UKPDS l’ont été dans une
population de patients homozygotes AA [4].
anormale pour décider s’il est légitime d’interpréter ou non les résultats [5].
HbA1c [49].
74
La figure 15 présente les situations observables en CLHP et leurs
conséquences sur le dosage d'HbA1c.
Dans le tableau II, dans la partie théorique, sont reportés les différents
types d’interférences décrites selon la nature de l’hémoglobinopathie.
75
de persistance héréditaire de I'HbF, la durée de vie des globules rouges n'est pas
affectée et les taux d'HbAlc obtenus par chromatographie sont interprétables. Les
anticorps utilisés dans les méthodes immunologiques ne reconnaissent pas les
chaînes γ de I'HbF et mesurent strictement I'HbAlc mais rapporté à I'Hb totale.
Les valeurs d'HbAlc mesurées par méthode immunologique sont ainsi sous-
estimées et ininterprétables.
Les β-thalassémies sont caractérisées par une augmentation des taux d'HbF
et d'HbA2 circulantes et par une hémolyse chronique qui croit avec la gravité de
la maladie. La mesure de I'HbA2 n'est en général pas possible par les méthodes
chromatographiques de dosage de I'HbAlc.
76
Avec le D-10®, il est possible de mettre en évidence la présence d’une Hb
anormale sous forme d’un pic dont le temps de rétention est postérieur à celui de
l’HBA1C, alors qu’avec l’integra-400®, la présence d’un variant de l’Hb passe
inaperçue rendant difficile l’interprétation des résultats. Il s’agit d’un des points
forts de l’analyseur testé.
Elle s’agit d’un autre type d’interférences. Elle est évaluée après incubation
dans des solutions à forte concentration en glucose et observation dans le cas
d’une technique chromatographique de dosage de l’augmentation du pic
correspondant à la forme labile de l’Hb LA1c.
77
CONCLUSION
78
L’HbA1c représente un élément majeur de la prise en charge du diabète
sucré, afin d’ajuster un traitement qui limitera les complications. Il revient au
biologiste de connaître les limites de la méthode utilisée afin d’avoir un regard
critique sur les résultats et d’apporter une aide à l’interprétation.
Le principal inconvénient que nous avons relevé lors de cette validation est
la nécessité d’effectuer une prédilution pour les échantillons de faible volume et
d’identifier manuellement tous les échantillons pré dilués.
79