Objectifs
Cette séance a pour objectif de :
Spécifier et expliquer les notions liées aux opérations de trésorerie,
Enregistrer les écritures relatives aux opérations de trésorerie,
Consignes
Lire le cours et comprendre, préparer des questions pour le présentiel, traiter les exemples en
partant des connaissances et compréhensions du cours
A l’exception du Système minimal de trésorerie (S.M.T.), qui n’enregistre que les recettes et
les dépenses, le SYSCOHADA prévoit, en Système normal, l’enregistrement séparé :
- des flux juridiques « a », qui traduisent l’obligation contractée ou le droit constaté, sur la base
des factures, bulletins de paie, déclarations, etc.,
- et des flux financiers « b », qui traduisent les mouvements de trésorerie qui en résultent (cas
général), ou qui les précèdent (cas des avances et acomptes), sur la base des pièces de caisse,
chéquiers, bordereaux, ordres de virement, extraits de compte, etc.
Ces flux financiers donnent lieu à un encaissement chez le créancier, à un paiement chez le
débiteur, que la pratique réunit dans les termes génériques « règlements » ou « opérations de
trésorerie »
En règle générale, les flux juridiques sont enregistrés dans des comptes des classes 6-7-8 et 4,
les flux financiers dans ceux des classes 4 et 5,
L’enregistrement des flux financiers diffère selon les modalités de règlement, dans lesquelles
il convient de distinguer : les modes de règlement et les délais de règlement.
I Modes de règlement
Règlement en espèces
a) Le règlement en « espèces » s’effectue en pièces et en billets de banque, sur la base des
pièces de caisse et des tickets de retraits ou de versements bancaires :
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- au débit d’un compte 57 Caisse, en cas d’entrée ou de recette,
- à son crédit, en cas de sortie ou de dépense.
b) Si l’entité tient plusieurs caisses, le compte principal est subdivisé, par succursale ou par
bureau.
c) Si elle est autorisée à détenir des devises, celles-ci font l’objet de comptes séparés, tenus en
devises et en unité monétaire légale (F CFA par exemple) à cours fixe, sous réserve de
régularisation en fin de période ou d’exercice.
d) Les espèces peuvent être gérées en « caisse constante » ou variable.
II Délais de règlement
Toute opération comporte normalement une échéance ou date de règlement, constatée sur la
facture, le bulletin de paie, la déclaration, l’avertissement fiscal ou le bordereau. Il convient
évidemment de prévoir le cas où cette date est modifiée.
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III 1. Définitions
Lettre de Change : c’est un écrit par lequel une personne appelée tireur donne l’ordre à une
autre personne appelée Tiré, de payer à une certaine échéance une somme déterminée à un
bénéficiaire qui peut être la personne elle-même ou à un tiers. C’est donc le tireur qui crée la
lettre de change.
Billet à ordre : c’est un écrit par lequel une personne appelée le souscripteur s’engage à payer
à une échéance fixe, une somme déterminée à une personne appelée bénéficiaire. Autrement
dit c’est un engagement pris par le tiré par lequel il accepte de payer une certaine somme à son
créancier au bout d’une échéance donnée. Le billet à ordre émane donc du tiré.
Lettre de change tirée sur un tiers au profit d’un autre tiers : à ce niveau le tireur et le
bénéficiaire sont deux personnes différentes. C’est la création d’effet au profit d’un
tiers.
Chez le tireur Chez le tiré
date date
4011 Fournisseur V 4011 Fournisseurs V
4111 Clients V 4021 F/rs, effet à payer V
Création LC N°… Acceptation LC N°…
Chez le bénéficiaire
date
4121 Client, effet à recevoir V
4111 Clients V
Endossement à notre ordre
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Exemple : Soient KPATCHA, EMMANUEL et ASSIKPA, trois partenaires commerciaux.
Le 05/03/08, ASSIKPA adresse à KPATCHA une facture constituée de : Brut 3 250 000 ;
Remise 10 % ; Rabais 2 % ; Port HT 125 000 ; TVA 18 %.
Le 06/03/08 KPATCHA revend les mêmes marchandises à son client EMMANUEL avec une
marge de 25 % sur le coût d’achat.
Le 07/03/08 KPATCHA tire sur EMMANUEL une lettre de change à l’ordre de son fournisseur
ASSIKPA.
TAF : Enregistrer ces opérations dans la comptabilité de chacun de ces trois partenaires.
Remarque : Les comptes d’effets fonctionnent réciproquement dans les comptabilités des
clients et des fournisseurs. Ils sont toujours comptabilisés à leur valeur nominale.
C’est lorsque l’effet est payé par la banque ou par la caisse, le fournisseur parle d’encaissement
d’effet et le client parle de payement.
Encaissement directe : C’est lorsque l’effet est encaissé par la caisse.
Chez le tireur ou bénéficiaire Chez le tiré
date date
512 Effet à l’encaissement V 4021 F/rs, effet à payer V
4121 Client, effet à recevoir V 571 Caisse V
Encaissement LC N°… Paiement LC N°…
Exemple : Le 1er Janvier Yao vend des marchandises pour 800 000F à son client Komlan
Le 02-01 Yao tire une lettre de change N° 50 sur son client qui a pour valeur nominale la valeur
de la créance.
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L’effet tiré par Yao sur Komlan est envoyé à l’encaissement le 5-01 à Ecobank banque du tireur
et le 31-01 cet effet est encaissé et le banquier a prélevé des frais d’encaissement s’élevant à
15 000.
Remise à l’escompte ou négociation d’effets : Remettre un effet à l’escompte c’est le
négocier, le vendre à la banque. Le banquier prélève les agios du nominal et remet le
net au négociant. Les effets joints au bordereau de remise à l’escompte sont endossés à
l’ordre de la banque qui devient alors bénéficiaire. Il s’agit là de l’endossement
translatif de propriété (plus précisément endossement à titre de négociation).
Net = Valeur nominale – Agios
Agios = Escompte + Commissions + Taxe
Exemple : Le 11/10, Ets Kafu Ata négocie auprès de la banque régionale de solidarité la traite
n°25/D d’un montant de 2 150 000 F, effet dont l’échéance se situe au 30/11.
Le 14/10, Ets Kafu Ata reçoit de la banque un avis de crédit et un bordereau d’escompte comme
suit : escompte 55 210 F ; Commission 12 325 F.
TAF : Enregistrer ces opérations dans la comptabilité de Kafu Ata.
Remarque : Cette opération n’entraîne aucune écriture chez le tiré. Par ailleurs, les comptes
415 et 565 ne seront soldés qu’à l’échéance et qu’en cas de bonne fin de l’opération. Ils
demeurent respectivement à l’actif et au passif du bilan.
Remise d’effet en paiement d’un créancier : Dans ce cas les effets sont endossés au
nom du nouveau bénéficiaire. Celui-ci prend le nom d’endossataire et l’ancien
bénéficiaire d’endosseur. Il y a trois situations possibles
Effet endossé est à l’échéance de la dette remboursée :
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Chez le tireur (endosseur) Chez le tiré
date date
4121 Client, effet à recevoir V 4011 Fournisseurs V
4111 Clients V 4021 F/rs, effet à payer V
Création LC N°… Acceptation LC N°…
date
4011 Fournisseur V
4121 Clts, effet à recevoir V
Endossement LC N°…
Lors de l’endossement l’échéance de l’effet endossé peut être antérieure ou postérieure à celle
de la dette. Dans ce cas un intérêt ou un escompte est calculé suivant la durée qui sépare les 2
échéances à un taux convenu par l’endosseur et l’endossataire.
Dette traite
Dans ce cas le créancier est réglé mais il doit attendre un mois avant d’encaisser le montant de
l’effet ou alors il peut choisir de le négocier tout de suite c'est-à-dire à la date du 30/06 et auquel
cas il doit supporter les agios qui vont diminuer la valeur de l’effet.
Dans l’une ou l’autre situation l’effet se déprécie à cause de la fluctuation monétaire. La
solution consiste à actualiser le montant ou la valeur de l’effet d’où le calcul de l’escompte. La
perte de valeur de l’effet constitue pour l’endosseur une charge comptabilisée au débit du
compte 6744 « Intérêt sur dettes commerciales » et pour l’endossataire un produit noté au crédit
du compte 771 « Intérêt sur prêt ».
Chez le tireur (endosseur) Chez le bénéficiaire
(endossataire)
date date
4011 Fournisseur D 4121 Client, effet à recevoir V
6744 Intérêts sur dettes cciales V-D 4111 Clients C
4121 Clts, effet à recevoir V 771 Intérêts sur prêts V-C
Endossement LC N°… Réception d’endossement
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Cas où l’échéance de l’effet est antérieure à celle de la dette
30/06 30/07
Traite dette
Ce type d’endossement permet au fournisseur de recevoir le montant de la dette
avant son échéance. Le client qui paie par anticipation doit bénéficier d’un
escompte de règlement. En fait le créancier dans ce cas peut encaisser l’effet et
placer son montant jusqu’à l’échéance de la dette. L’intérêt que le créancier
gagnerait sur la durée qui sépare les deux échéances représente pour l’endosseur
un produit noté au crédit du compte 771et pour l’endossataire une charge noté au
débit du compte 6744.
Chez le tireur (endosseur) Chez le bénéficiaire
(endossataire)
date date
4011 Fournisseur D 4121 Client, effet à recevoir V
4121 Clts, effet à recevoir V 6744 Intérêts sur dettes cciales C-V
771 Intérêts sur prêts D-V 4111 Clients C
Endossement LC N°… Réception d’endossement
Les raisons essentielles qui conduisent à cette situation ou à ce genre de situation sont les
difficultés de payement de l’effet à l’échéance. A noter toutefois que l’effet concerner peut en
ce moment :
soit se trouver encore dans le portefeuille du bénéficiaire,
soit être envoyé à l’encaissement,
soit être escompté par une banque (négocié).
Le renouvellement d’effet peut intervenir lorsque le tiré se trouve dans l’incapacité d’honorer
son engagement à ‘échéance donnée. Plusieurs écritures sont passées chez le tireur et chez le
tiré.
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Chez le tireur Chez le tiré
date date
4111 Clients V 4021 F/rs, effet à payer V
4121 Clts, effet à recevoir V 4011 F/rs V
Annulation LC N°… Annulation de la LC
date date
4111 Clients F+I 6462 Droit de timbre F
7078 Autres xts accessoires F 6744 Intérêts/dettes Cciales I
771 Intérêts de prêts I 4011 F/rs F+I
Imputation des frais Prises en charges frais et int.
date date
4121 Clients, effet à recevoir V+F+I 4011 F/rs V+F+I
4111 Clients V+F+I 4021 F/rs, effet à payer V+F+I
Création d’une nvlle LC Acceptation nvlle LC
Exemple : 1-04 : Nous tirons une lettre de change d’une valeur de 500 000 F sur notre client
KAKA et qui a pour échéance le 30 Avril.
5-04 : Nous envoyons cette lettre de change à l’encaissement.
20-04 : KAKA nous informe de son incapacité de régler sa lettre de change et demande une
prolongation au 31 Mai. Nous tirons une nouvelle LC sur lui qu’il accepte timbre poste 1000
F payé en espèce, timbre fiscaux 500 F payé en espèce.
Intérêt de retard 12 % l’an, frais de retrait 5 000
TAF : Passer les écritures nécessaires dans nos livres et chez KAKA
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III 4.3 Renouvellement d’effet négocié (effet escompté).
Le tireur doit procéder au retrait d’effet envoyé à l’escompte, imputer les frais de
renouvellement à son client. Si possible le tireur procède à la création d’un nouvel effet. Les
intérêts se calculent de la façon suivante :
𝑉×𝑡×𝑛
𝐼=
36000
Où V représente la valeur nominale de l’effet, t représente le taux d’intérêt,
n représente le nombre de jours séparant la date d’échéance de l’ancien effet et la date
d’échéance du nouvel effet.
Lors du renouvellement des effets de commerce le tireur peut être amené à faire une avance de
fonds à son client.
Pour ne pas laisser une mauvaise image auprès de son banquier, le tireur peut faire avance de
fond à son tiré sur lequel, il tire soit un nouvel effet ou encore le client peut se libérer avec un
chèque ou en espèce. Cette avance de fonds est faite uniquement lorsque l’effet n’est pas en
portefeuille. Le nouvel effet prend le nouveau montant de l’avance, les intérêts de retard et les
frais liés au renouvellement. Les intérêts de retard sont comptés à partir de la date où l’avance
est faite jusqu’à la nouvelle échéance.
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