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Yolande PIRIS
Pierre-Louis DUBOIS
Gilles LAURENT
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Actes du XXIIIème Congrès International de l’AFM – 31 mai & 1er juin 2007, Aix-les-Bains
Abstract : The objective of this research is to study consumer perception when faced with a
product assortment. Using an experimental design, we highlight that consumer perception is
not limited to the perception of variety and we analyze the mediator role of assortment
perception between assortment characteristics and consumer attitude and consumer purchase
intention.
Keywords : product assortment, perception, consumer behavior
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Actes du XXIIIème Congrès International de l’AFM – 31 mai & 1er juin 2007, Aix-les-Bains
INTRODUCTION
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l’assortiment qui sont manipulés. Il est ainsi plus facile de comprendre ce qui affecte
réellement la perception du consommateur. Toutefois, ces études sont peu nombreuses et la
majorité porte sur le comportement d’achat plutôt que sur la perception du consommateur
(Sloot et al., 2006).
La recherche de Sloot et al. (2006) repose sur une réduction de 37 références de la
catégorie « détergent ». Cette réduction, opérée en collaboration avec un distributeur et un
chef de marque, repose sur :
- l’élimination complète de 6 marques, correspondant à 17 références ;
- la diminution du nombre de références de certaines marques, correspondant à 20
références.
Leur recherche comporte deux séries de résultats portant sur le comportement d’achat des
consommateurs, étudié à l’aide de données récoltées avec les cartes de fidélité, et sur la
perception des consommateurs, étudiée à l’aide de données issues d’entretiens menés auprès
de 333 personnes (179 avant la modification de la taille de l’assortiment et 154 après la
modification). Les auteurs rapportent que les personnes interrogées n’ont pas perçu de
différence, en terme de perception de la variété, entre l’assortiment initial et l’assortiment
réduit. En revanche, cette réduction aurait favorisé l’efficacité de leur recherche (avec un
temps de recherche réel et perçu moins important). Sloot et al. (2006) montrent ainsi que la
perception des consommateurs n’a pas été affectée par une réduction de l’assortiment.
L’importance des attributs de la catégorie de produits est également mise en évidence
par la recherche de Boatwright et Nunes (2001). La démarche des auteurs consiste à identifier
ce qui compte pour le consommateur et donc ce qu’il perçoit à la suite d’une réduction de
l’assortiment. Les auteurs insistent sur le fait qu’ils ne cherchent pas à mesurer la perception
des assortiments. Ils observent l’influence, sur les ventes d’une catégorie de produits, d’une
importante réduction de la taille d’un assortiment. En raison de l’importance avérée des
attributs de la catégorie de produits dans le raisonnement des consommateurs, les auteurs
définissent précisément les attributs de chacune des catégories de produit, préalablement à
leurs réductions. Ils en arrivent à conclure sur la prédominance de deux attributs : les marques
et les parfums.
Dans la lignée de ces travaux, Oppewal et Koelemeijer (2005) testent l’influence de
l’importance d’un attribut, au regard du consommateur, sur sa perception de la variété. Leurs
résultats ne corroborent pas ceux de Boatwright et Nunes (2001) et mettent en évidence
l’indépendance de la nature de l’attribut sur la perception du consommateur. Toutefois, ils
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valident les résultats de la recherche de Broniarczyk et al. (1998) en soulignant le rôle joué
par la présence du produit favori et la taille de l’assortiment considéré.
L’ensemble des travaux qui viennent d’être cités porte essentiellement sur l’influence
de la taille de l’assortiment, qu’il s’agisse du nombre total de références, du nombre de
marques ou encore du nombre d’attributs. A notre connaissance, seules deux recherches
(Kahn et Wansink, 2004 ; Morales et al., 2005) portent sur l’influence de l’organisation de
l’assortiment sur la perception de la variété. Et, seulement l’une d’entre elle porte sur
l’influence directe de l’organisation de l’assortiment (Kahn et Wansink, 2004) tandis que
l’autre traite de l’interaction entre les caractéristiques individuelles et l’organisation de
l’assortiment (Morales et al., 2005).
La recherche de Kahn et Wansink (2004) explore la perception de la variété par le
consommateur et mesure l’influence de cette perception sur les quantités consommées. A
l’aide de six expérimentations en laboratoire, les auteurs mettent en évidence, pour un niveau
de variété réel donné, l’influence de l’organisation de l’assortiment sur le niveau de variété
perçue par le consommateur. Dans le cadre de leur recherche, l’organisation de l’assortiment
fait référence au poids des références au sein de l’assortiment. Ainsi, les auteurs opposent des
assortiments symétriques, où tous les produits sont présents dans des quantités identiques, à
des assortiments asymétriques, où un produit est présent en plus grande quantité que les
autres. Pour leur expérimentation, les auteurs utilisent des M&M’s qui sont une variété de
bonbons au chocolat, colorés en surface. Ils opposent donc un assortiment où toutes les
couleurs de M&M’s sont identiquement représentées (il y a autant de M&M’s d’une couleur
que d’une autre) à un assortiment où les M&M’s marrons représentent 30% des bonbons et
les autres couleurs représentent chacune 10% des bonbons. Toutefois, les deux assortiments
comportent le même niveau de variété réel puisque dans les deux assortiments, toutes les
couleurs de M&M’s sont représentées. Les auteurs montrent ainsi que les consommateurs
perçoivent davantage de variété et consomment davantage de bonbons lorsque les
assortiments sont asymétriques que lorsqu’ils sont symétriques. Les résultats de cette
recherche présentent l’intérêt de porter l’attention sur l’organisation de l’assortiment et de
laisser entrevoir son influence sur la perception du consommateur. Toutefois, la portée des
résultats est limitée étant donné la catégorie de produits et la simplicité de la manipulation
effectuée. Par ailleurs, la définition de l’organisation est limitée au poids des produits présents
au sein de l’assortiment, ce qui est restreint au regard des problématiques réelles
d’organisation des assortiments par les distributeurs.
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produits. Ainsi, les auteurs montrent comment, par la simple mesure du niveau d’attributs
offert par un assortiment, il est possible d’en déduire le niveau de variété perçue par le
consommateur sans surestimer l’influence du nombre total de produits comme peut le faire
une approche orientée produit. En effet, les auteurs montrent qu’avec leur démarche orientée
« attributs », la taille de l’assortiment n’affecte que 3,4% de la variance tandis qu’avec la
démarche orientée « produit » de Hoch et al. (1999) la taille de l’assortiment affecte 43,1% de
la variance.
Dans la lignée de ces travaux, Chernev (2003) étudie le processus de décision des
consommateurs face à un assortiment de produits et met en évidence, au travers de quatre
expérimentations, l’influence des préférences établies des consommateurs en matière
d’attributs. L’auteur manipule le nombre et le type d’attributs offerts, évalue si les répondants
possèdent des préférences établies ou non sur les attributs de la catégorie de produits (le
chocolat) et observe s’ils préfèrent effectuer leur choix au sein de l’assortiment le plus varié
ou au sein de l’assortiment le moins varié. Indirectement, l’auteur illustre comment la
perception de la variété peut être affectée par les préférences établies des consommateurs sur
les attributs. Ainsi, les résultats de cette recherche permettent de supposer que les
connaissances antérieures des consommateurs, comme l’expertise et la familiarité, exercent
un rôle dans la perception de la variété offerte par un assortiment.
Enfin, la recherche de Morales et al. (2005) présente l’intérêt de prendre en
considération à la fois les caractéristiques individuelles des consommateurs et les
caractéristiques de l’assortiment. Les auteurs montrent que la perception de la variété peut
s’expliquer par l’interaction entre l’organisation externe des distributeurs et l’organisation
interne des consommateurs. Leur objectif est de trouver le moyen de favoriser une perception
positive de l’assortiment par les consommateurs afin que ces derniers soient plus satisfaits de
leurs choix finaux. Dans ce but, ils s’intéressent à la manière dont les consommateurs
structurent l’information d’un assortiment ainsi qu’à leur niveau de familiarité avec la
catégorie de produits. Afin de déterminer la structure interne des consommateurs, les auteurs
se fondent sur les recherches portant sur la mémoire, et notamment celle de Hutchinson
(1983), qui suggèrent que les structures internes des consommateurs sont liées à l’importance
qu’ils accordent aux différents attributs qui caractérisent une catégorie de produits. Les
auteurs mettent ainsi en évidence que les consommateurs familiers perçoivent davantage de
variété lorsqu’ils sont confrontés à un assortiment qui correspond à leur catégorisation. A
l’inverse, la perception de la variété des consommateurs non familiers n’est pas affectée par
l’organisation de l’assortiment. En synthèse, l’organisation interne des consommateurs, c’est-
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à-dire leur représentation des attributs de la catégorie de produits, influence leur perception de
la variété.
Après avoir identifié les principaux apports de la littérature sur la perception des
consommateurs face à un assortiment de produit, il paraît intéressant de proposer une synthèse
qui permette d’identifier les principales lacunes et de faire émerger notre thèse.
Boatwright et Etudier l’impact d’une réduction - Une expérimentation via le - Les attributs
Nunes (2001) de l’assortiment sur les ventes commerce électronique « marque » et
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Van Herpen et Compléter les travaux de Hoch - Deux études dont une - Les attributs offerts par
Pieters (2002) et al. (1999) sur la perception de expérimentation auprès de l’assortiment.
la variété par le consommateur. consommateurs. => Les auteurs mettent en
L’objectif est de montrer le rôle - Echantillons : 62 étudiants évidence qu’il suffit
des attributs plutôt que celui des - Produits : 64 produits non d’évaluer le nombre
produits. existants. d’attributs offerts pour en
déduire un niveau de
variété perçue.
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Les données sont issues d’entretiens semi-directifs d’une durée moyenne d’une heure.
15 personnes ont été interrogées, sur la base d’un guide d’entretien listant les différents
thèmes à aborder, en vue d’observer le vocabulaire utilisé mais aussi et surtout d’identifier les
attitudes, les perceptions, les attentes, les connaissances ou encore la mémorisation en matière
d’assortiment. Une attention particulière a été portée aux niveaux d’analyse du répondant (au
niveau des produits, des marques, des groupes de produits, de l’ensemble du rayon, du
magasin, etc.).
Les stimuli employés pour cerner l’activité cognitive des répondants ont été des
photographies représentant, de manière exhaustive, 10 rayons différents pris dans 4 magasins
différents (soit environ 40 photographies) du groupe Carrefour (Shopi, 8 à Huit, Champion et
Carrefour). L’objectif était de soumettre une même personne à différents formats, afin qu’elle
s’exprime sur les différences et émette des évaluations, des comparaisons, etc. Ainsi, les
répondants ont été exposés à des séries de quatre photographies représentant une même
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catégorie de produits mais pour les différents formats du groupe Carrefour. Il leur était alors
demandé de désigner l’endroit où ils préféreraient se rendre pour effectuer leurs courses et de
justifier leur choix (ce qui a permis d’observer les critères de choix, les éléments pertinents et
déterminants pour le répondant, etc.). Ils ont eu à choisir leur produit habituel, au sein de leur
rayon préféré, et à s’exprimer sur leur manière de rechercher leur produit. Enfin, il leur a
également été demandé de décrire l’organisation de certains rayons, de les juger et de dire ce
qu’ils auraient fait s’ils avaient eu à le constituer eux-mêmes. L’objectif de l’ensemble de ces
questions et petits exercices a été de cerner :
- les éléments perçus par les répondants au sein de l’assortiment ;
- les éléments d’informations recherchés par les répondants pour traiter l’information
contenue au sein de l’assortiment ;
- les éléments mobilisés pour évaluer les différents assortiments et donc contribuant à la
formation des attitudes positives et négatives ;
- les attentes formulées en matière d’assortiment.
L’ensemble des données récoltées a été retranscrit afin d’être traité à l’aide du logiciel
NUD*IST. De cette manière, les données ont été synthétisées et structurées et des matrices de
contingence ont pu être construites croisant un maximum de nœuds en vue de tirer une
signification des données récoltées. L’opérateur booléen le plus utilisé aura été l’intersection
afin de faire émerger les liens entre concepts et d’en rechercher le sens. De cette manière,
plusieurs axes de réflexion ont émergé sur les activités cognitives du consommateur face à un
assortiment. Nous n’exposerons ici que celui qui concerne cette recherche, c’est-à-dire, celui
portant directement sur les éléments perçus par le consommateur lorsqu’il est confronté à un
assortiment de produits. Ainsi, nous avons mis en évidence l’importance, en plus de la
perception de la variété, de deux autres aspects de la perception du consommateur :
- la perception de la structure d’information de l’assortiment (en référence à une
structure par marque, par attributs, etc.) ;
- la perception de l’organisation et de la lisibilité de l’assortiment (en référence au
rangement, à la facilité à se repérer, etc.).
Autrement dit, l’analyse qualitative permet de supposer que la perception du
consommateur ne se limite pas à la perception de la variété. Nous proposons donc un modèle
conceptuel visant à valider empiriquement ces résultats et permettant d’étudier le rôle
médiateur de la perception du consommateur entre les caractéristiques d’un assortiment et
l’attitude et l’intention d’achat du consommateur de manière à envisager des
recommandations managériales issues de la connaissance de la perception du consommateur.
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MODELE CONCEPTUEL
Notre recherche se situe en droite ligne avec ces travaux. Pour reprendre les termes de
Brunswik (1955)2, nous postulons que la variété et l’organisation3 sont « la lentille » (ou
encore les éléments objectifs de l’assortiment) au travers de laquelle les consommateurs
perçoivent un assortiment de produits. Ainsi, nous avons également retenu un modèle à deux
niveaux avec, d’une part, les effets des éléments objectifs de l’assortiment sur la perception
des consommateurs et, d’autre part, les effets de la perception des consommateurs sur leur
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Brunswik (1955) in Broniarczyk et al. (1998).
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In Broniarczyk et al. (1998).
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Tel que l’analyse qualitative exploratoire qui a été menée et présentée le révèle.
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Perception de
l’organisation/lisibilité de
Organisation de l’assortiment
l’assortiment
Perception de la variété
de l’assortiment
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L’influence des variables individuelles n’est pas représentée par souci de clarté. Néanmoins, les effets directs et
modérateurs des variables individuelles suivantes ont été analysés : la fidélité à une marque, l’expertise et la familiarité avec
la catégorie de produits et le type de magasin fréquenté habituellement.
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METHODOLOGIE ET RESULTATS
Détail de l’expérimentation
Etant donné la nature du modèle conceptuel, une démarche causale est à privilégier.
En effet, il est question d’identifier des effets, à partir de causes identifiées et contrôlées. La
méthodologie la plus appropriée est donc l’expérimentation et nous allons détailler le modèle
expérimental.
Les caractéristiques de l’assortiment qui ont été retenues, et qui constituent les facteurs
principaux du plan d’expérience, sont celles communément admises pour définir un
assortiment de produits :
- la largeur de l’assortiment : c’est le nombre de familles couvrant des besoins différents
(par exemple, un rayon de « riz » sera d’autant plus large qu’il offrira des familles de
riz différentes comme les « riz long grain », les « riz basmati », les « riz thaï », etc.) ;
- la profondeur de l’assortiment : elle correspond au nombre des références à l’intérieur
d’une famille homogène (par exemple, toujours pour le rayon « riz », un assortiment
sera d’autant plus profond que chaque famille homogène possède de nombreuses
références comme « le riz long grain en sachet cuisson », « le riz long grain en petit
paquet », « le riz long grain en différentes marques », etc.) ;
- l’organisation de l’assortiment : il s’agit de la manière dont va être disposé l’ensemble
des références. L’organisation des assortiments se fait, généralement, à l’aide de deux
dimensions : les marques et les attributs de la catégorie de produits.
Il nous faut préciser les niveaux retenus, pour chacun de ces facteurs. L’ensemble des
combinaisons de ces différents niveaux correspondant aux unités expérimentales. Ainsi, pour
le couple largeur/profondeur, toutes les combinaisons possibles n’ont pas été retenues mais
seulement celles correspondant aux formats « hypermarché », « supermarché » et
« proximité »5. Les avantages de manipuler ces couples largeur/profondeur sont les suivants :
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Le format « hard discount » n’a pas été retenu en raison des spécificités, notamment d’assortiment, qui caractérisent ce
format. Les hard discounts possèdent des assortiments différents en termes de nombre de références mais aussi en termes de
types de références. Ainsi on compte, en moyenne, moins de 1 000 références dans les magasins hard discount (contre plus
de 3 000 références pour les supermarchés et plus de 10 000 références pour les hypermarchés). En outre, l’assortiment,
limité aux produits de base, ne se compose que de marques de distributeurs ou de produits sans marques. En conséquence, les
problématiques opérationnelles de constitution de l’assortiment sont relativement éloignées de celles des formats de
distribution plus traditionnels, notamment en termes de taille des assortiments. Pour les formats plus traditionnels, le nombre
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de références est devenu trop important, ce qui occasionne de lourds problèmes de gestion : un nombre de facings par
produits trop restreint, des problèmes de ruptures de stocks, des problèmes de lisibilité pour les acheteurs, etc. Dans le cadre
de notre recherche, nous avons donc choisi de nous concentrer sur les problématiques d’assortiment de produits ne
correspondant pas à la logique de vente du hard discount.
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Les attributs ont été sélectionnés avec l’aide des responsables assortiments des différents formats du Groupe Carrefour.
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Le lecteur qui souhaite obtenir le détail de l’ensemble des échelles utilisées peut contacter les auteurs à l’adresse suivante
yolande_piris@yahoo.fr.
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L’intérêt de retenir une « gamme » de magasins Carrefour repose sur la volonté de faire varier le couple
largeur/profondeur de manière significative. Les formats « proximité », « supermarché » et « hypermarché » sont
une bonne illustration des différentes combinaisons possibles de couples largeur/profondeur. Par ailleurs, retenir
des formats du même groupe permet une homogénéité en termes notamment de marques représentées (marques
premier prix et MDD).
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Chaque personne a été interrogée pour trois catégories de produits différentes, qui
seront présentées ultérieurement. Néanmoins, une même personne n’a pas été exposée, pour
ces trois catégories de produits, à des couples largeur/profondeur différents en vue de ne pas
créer un effet d’expérience qui aurait amené les personnes interrogées à donner des réponses
relatives aux autres couples largeur/profondeur auxquelles elles auraient été exposées. Par
exemple, une personne interrogée pourrait juger favorablement la variété d’un couple
largeur++/profondeur++ parce qu’elle a été exposée, juste avant, à un couple
largeur+/profondeur+.
Enfin, l’ordre des produits a été modifié selon trois combinaisons afin de limiter des
effets de lassitude sur une même catégorie qui se serait toujours trouvée en fin de
questionnaire. Ainsi, tous les produits ont aussi souvent occupé la place de premier, que de
deuxième ou encore de troisième dans le questionnaire.
Le recueil des données a donc permis, pour 180 personnes interrogées sur trois
catégories de produits (Cf. Annexe A1 : Structure de l’échantillon), de recueillir 540
observations. Nous allons désormais présenter les résultats de la recherche.
Les résultats
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Pour analyser les relations causales entre les facteurs de constitution d’un assortiment
et la perception d’un assortiment, nous avons procédé à différentes analyses de variance.
Ainsi, il apparaît que seul le couple largeur/profondeur affecte la perception des
consommateurs. En effet, l’organisation de l’assortiment ne semble affecter aucune des
dimensions de la perception du consommateur. Les analyses de variance ne révèlent pas de
différence significative selon l’organisation de l’assortiment, autrement dit, on observe une
parfaite indépendance entre l’organisation de l’assortiment (par marque ou par attribut) et la
perception du consommateur. En revanche, le couple largeur/profondeur affecte
significativement la perception de la variété (F=36,671 ; Sign. =0,000) et la perception de
l’organisation et de la lisibilité (F=11,230 ; Sign.=0,000). Ainsi, à l’aide de différents tests de
Bonferroni, nous constatons que les assortiments de type « hypermarché » sont perçus comme
offrant plus de variété que les assortiments de type « supermarché » ou encore « proximité ».
De la même manière, le format « hypermarché » est celui qui est le mieux perçu en termes
d’organisation et de lisibilité tandis que le format « supermarché » est le moins bien perçu. En
revanche, le couple largeur/profondeur, tout comme l’organisation de l’assortiment, n’affecte
pas la perception de la structure d’information, c’est-à-dire le processus de recherche engagé
et le temps de recherche. Une étude approfondie de l’impact des variables individuelles a
révélé que tant le processus de recherche que le temps de recherche sont essentiellement
affectés par le niveau de fidélité à une marque du répondant. Ainsi, les consommateurs fidèles
ont tendance à rechercher plutôt une marque et à être plus rapide dans leur temps de
recherche. Le format de magasin fréquenté habituellement et les connaissances antérieures
influencent également la perception du temps passé à rechercher ainsi que le temps de
recherche réel. Néanmoins, nous n’observons aucun effet des variables individuelles sur la
perception de l’organisation et de la lisibilité et sur la perception de la variété.
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CONCLUSION
Les résultats de cette recherche permettent donc de conclure que la perception d’un
consommateur confronté à un assortiment de produits ne se limite pas à la perception de la
variété mais englobe également la perception de l’organisation et de la lisibilité de
l’assortiment. Toutefois, nous avons observé que seul le couple largeur/profondeur,
responsable du niveau de variété offert par un assortiment, affecte la perception du
consommateur. Cela pourrait en partie expliquer que la perception de la variété soit le
médiateur dominant entre les caractéristiques de l’assortiment et le comportement du
consommateur. En conséquence, cette recherche légitime les travaux portant sur la perception
de la variété et en particulier ceux portant sur la manière de favoriser cette perception. Par
ailleurs, les résultats permettent d’encourager les distributeurs à privilégier les décisions
relatives à la définition des niveaux de largeur et de profondeur plutôt que celles portant sur
l’organisation de l’assortiment.
Cette recherche présente néanmoins certaines limites. Tout d’abord, la nature des
stimuli employés. Les photographies dévoilent les rayons dans leur totalité alors que dans la
réalité les consommateurs ont rarement une vue exhaustive du rayon mais, au contraire, le
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découvrent au fur et à mesure qu’ils avancent au sein d’une allée. Cette vue d’ensemble,
inhérente aux photographies, pourrait donc être responsable d’une surévaluation de l’offre
proposée par le rayon (essentiellement pour les rayons des hypermarchés ou des
supermarchés). Néanmoins, on observe que les répondants effectuent tout de même de
nombreux balayages visuels qui sont tout à fait comparables au comportement des
consommateurs dans les rayons. L’autre limite occasionnée par ces photographies repose sur
le fait que les consommateurs ne sont pas mis dans une situation d’achat réelle. Bien
qu’amenés à désigner leur produit habituel ou encore le produit qu’ils choisiraient, les
consommateurs demeurent dans des conditions fictives dont on peut supposer qu’elles
affectent la nature ou l’intensité des réponses formulées. En contrepartie, cette technique
projective a entraîné, pour les consommateurs, une grande facilité à se mettre en situation.
Pour conclure, nous évoquerons les voies de recherche envisagées. Ainsi, au regard
des résultats obtenus sur l’importance des effets du couple largeur/profondeur de
l’assortiment, il semble intéressant de s’intéresser aux effets isolés de la largeur et de la
profondeur de manière à aider les distributeurs dans la définition des niveaux de largeur et de
profondeur. Par ailleurs, une expérimentation menée dans des conditions plus proches de la
réalité serait intéressante. Ces deux pistes de recherche sont en cours.
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REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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ANOVA de l’attitude
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Où :
b2= coefficient de corrélation de X sur M
S2= erreur associée à b2
b4= coefficient de corrélation de M sur Y
S4= erreur associée à b4
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Les résultats observés sont identiques à ceux obtenus pour l’attitude à l’égard d’un
assortiment. La perception de l’organisation n’est pas un médiateur complet mais il est
nécessaire de tester son rôle partiel. Une démarche identique à celle employée pour l’attitude
sera utilisée à cet effet.
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